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Olofrasi contemporanee: Essere madre e volere un

figlio – Patricia B.-Caroz


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Qualche anno fa le Journées de l'ECF si svolgevano sotto l'egida del tema “Essere
madre – Fantasie di maternità in psicoanalisi  [1]  ”, PIPOL 10 oggi si svolge sotto quella
di “Volere un figlio – Desiderio di famiglia e clinica delle filiazioni”. Potremmo armonizzare
tra loro questi due sintagmi, essere madre e volere un figlio, come due facce della stessa
medaglia, oppure l'una come prolungamento, appendice dell'altra. Essere madre era una
nuova frase nell'universo discorsivo lacaniano, che era più abituato al termine materno
Altro. L'essere madre, che risuona come una sola parola, un significante a sé stante, ci
ha sorpreso e ci ha invitato a rivisitare la questione della maternità da una nuova
angolazione. Lo stesso vale per il termine volere , indicizzando un tono diverso da quello
più familiare del desiderio di un figlio a cui eravamo abituati. Questi nuovi significanti
introdotti dalle nostre conferenze ci permettono di rivisitare i nostri concetti psicoanalitici
trasmessi da Freud e Lacan, illuminati da Jacques-Alain Miller, al fine di evidenziare la
rilevanza dei loro usi nella lettura dei fenomeni contemporanei, invitandoci a interpretare
l'epoca .

L'Altro materno simbolico e reale.


Secondo i primi scritti e Seminari di Lacan, l'Altro materno è concepito come l'Altro
primordiale con cui il bambino ha a che fare fin dall'inizio della sua vita, l'entità primaria a
cui rivolge i suoi pianti e che, a sua volta, grazia della sua sollecitudine, si trasformerà in
appello.

L’Autre primordial dit symbolique devient alors celui qui introduit l’enfant à la dialectique
du désir qui en passe nécessairement par une conversion de ses besoins physiologiques
en demande. Ces besoins en passent donc par le filtre langagier de la mère qui les

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traduit, les interprète et leur donne forme de demande. Cet Autre sera également dit réel,
car tout puissant à répondre ou non, selon son vœu, à l’appel de l’enfant. Il se révèlera
alors capricieux, voire tyrannique, s’il laisse celui-ci sans réponse. Toutefois, dans son
rapport à l’Autre maternel, l’enfant, dans le meilleur des cas, ne restera pas seul sans
possibilité de recours à une instance médiatrice dénommée paternelle.

Ceci dit, si la mère se constitue dès le départ comme l’Autre tout puissant de la demande,
comme celle qui a et à qui l’enfant s’adresse, elle aura également à se constituer comme
l’Autre qui donne ce qu’elle n’a pas : l’amour. La mère, a souligné J.-A. Miller, en tant
qu’Autre de l’Amour, n’est là qu’au prix de son manque, manque assumé, reconnu.
Qu’elle soit bonne ou mauvaise, suffisamment ou non, la question se déplace avec
Lacan : est-elle suffisamment manquante ? En d’autres termes, Lacan fait apercevoir la
mère en tant que femme ou la femme dans la mère.

C’est dire que la psychanalyse a toujours considéré sérieusement la fonction maternelle


en tant qu’elle introduit l’enfant aux passions humaines en l’arrachant à la prévalence
première de son être biologique. Loin de vouloir culpabiliser les mères, l’orientation
lacanienne leur restitue au contraire la dignité qui leur revient et reconnaît en elles la
puissance civilisatrice des pulsions humaines.

De l’Autre à la fonction maternelle.


La notion d’Autre introduit aussi l’idée d’un lieu, d’une place pouvant être occupée par
celui ou celle qui y sera convoqué.

Ceci connote déjà l’écart qu’introduit Lacan entre une place et celui qui l’occupe, ou entre
une fonction et l’agent de celle-ci.

Très tôt dans son enseignement, Lacan allait arracher la psychanalyse à sa pente
biographique afin d’y introduire la suprématie du symbolique sur la réalité.

En effet, quand on parle de sa mère dans une psychanalyse ou de celui ou celle qui y a
suppléé, d’une certaine façon on l’irréalise, on en fait un signifiant qui l’annule dans sa
réalité quotidienne de mère. Elle prend pour l’analysant une valeur de symbole – symbole
de l’amour, du désir, de la haine, du laisser-tomber… Arracher la psychanalyse à la
biographie a consisté finalement pour Lacan à donner tout son empan à la valeur des
mots, aux signifiants en tant qu’ils déterminent des places ou des fonctions, mais aussi
en tant qu’ils affectent le corps. L’attention du psychanalyste, avec Lacan, porte sur la
place qu’un sujet a occupée dans le désir de sa mère, mais aussi sur les mots qui lui ont
été dits ou qui ont manqué et qui l’ont affecté.

Le syntagme Être mère nous avait alors invités subtilement à nous déporter, non plus du
côté du rapport du sujet à l’Autre maternel, mais du côté de l’Être qui en fait l’expérience
en tant que sujet.

Pas de programme préalable.

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« Être mère » ou « vouloir un enfant » ne sont pas comme tels des concepts ou des
termes analytiques comme ceux de l’Autre, du Désir de la mère, du manque. Toutefois, le
signifiant mère s’articule à celui de l’être qui, lui, se réfère au manque-à-être promu par la
doctrine lacanienne. Qui dit manque-à-être dit manque à nommer, manque à dire l’être, à
dire l’être de la mère, mais aussi manque qui polarise et propulse le désir. Qu’arriverait-il
si l’être de la mère était inscrit préalablement dans l’Autre du langage, programmé,
programmable, prévisible comme dans la croyance en Mère Nature ? C’est ce que
certains appellent pourtant de leurs vœux quand ils se réfèrent au prétendu instinct
maternel, s’opposant aux remaniements des semblants et des liens familiaux que
l’époque impose, conséquence du discours de la science. Or, aucun signifiant ne peut
dire l’être de la mère, ce qui du même coup laisse place à l’invention au une-par-une (ou
au un-par-un) d’un lien libidinalisé à l’enfant.

« Être mère » ne renvoie pas seulement au manque à dire l’être mais également à une
notion psychanalytique à laquelle Lacan nous a introduits plus tard dans son
enseignement, celle du parlêtre. Si l’être ne peut pas être signifié, s’il n’est que fiction,
rêve, fantasme, projection… et n’a en soi aucune réalité, il n’empêche qu’il s’incarne dans
un corps qui parle. Ainsi, même si l’Autre n’existe pas, disait J.-A. Miller [2], n’empêche, il
a un corps, corps parlant et jouissant. Dans cette perspective de l’être mère conçu
comme parlêtre, l’enfant qui lui est intimement lié sera aussi abordé comme un corps
parlé initié au langage par un corps parlant. Lacan, dans une conférence à l’université de
Yale en 1975, mettait en évidence l’incidence de la langue maternelle dans les soins
corporels qui accompagnent le développement de l’enfant et qui va se mêler à
l’acquisition du langage [3]. Lors de son Séminaire, il évoquera les termes de lalangue,
de bouillon de culture, voire même d’obscénité.

La psychanalyse est la discipline qui s’est d’emblée intéressée à ce bouillon de culture,


au choc des mots sur le corps qui lui ont laissé une trace d’affect déterminant un mode de
jouir singulier. Elle opère sur le symptôme en déjouant, par son interprétation, le circuit de
la répétition que l’impact de la langue maternelle sur le corps a tracé.

Être et vouloir, l’ère des Uns-tout-seuls.

Enfin, soulignons l’importance d’un phénomène contemporain, faire un enfant toute seule
ou tout seul. Dans ce cas, le rabattement de l’être mère sur le vouloir un enfant résonne
avec l’époque des Uns-tout-seuls, comme l’avait qualifiée J.- A. Miller [4]. Être mère peut
d’ailleurs s’entendre dans sa dimension holophrastique comme un signifiant tout seul.
Les progrès de la science ont en effet modifié le rapport de chaque Un à la question
sexuelle. La Fécondation in vitro, la Procréation médicalement assistée, la Gestation pour
autrui – en séparant les cellules, ovocytes ou spermatozoïdes de l’organisme maternel ou
paternel – ont introduit une coupure entre le corps imaginaire assigné à une fonction
symbolique et le réel du vivant qui appartient désormais à la science. Comme l’avait
souligné Marie-Hélène Brousse dans son texte intitulé « Horsexe [5] », nous assistons
aujourd’hui à une séparation radicale entre la sexualité, comme identité et modalité de
jouissance, et la reproduction. Ainsi, partout en Europe, le législateur est forcé à réajuster
le discours du droit pour accompagner les nouvelles configurations familiales

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qu’autorisent les progrès de la science. Si Lacan avait prophétisé la substitution du
nommer à – être nommé à quelque chose –, au Nom-du-Père organisant la structure
familiale traditionnelle, on constate aujourd’hui que cette prophétie s’est accomplie. Être
mère n’est plus l’apanage du sexe féminin, chacun pouvant s’auto-nommer à cette
fonction. Dans cette perspective, l’enfant détaché du corps de la mère devient un objet
que chacun peut exiger, revendiquer… On y a droit ! La dialectique du désir, ses
méandres, ses aléas et les rets de l’amour qui faisaient jusqu’alors le berceau de
nouveau-né, passent sous la barre ou plus radicalement sont rejetés du symbolique. On
peut alors assister à un retour dans le réel de l’enfant objet, objet d’une exigence, d’une
volonté d’Un-tout-seul, s’émancipant de toute forme de médiation au nom du droit à.

Là aussi le psychanalyste est attendu, non pour proférer un jugement au nom d’un
prétendu Bien collectif, mais pour accompagner chacun dans la reconfiguration du lien
parental qu’il a aujourd’hui à sa charge sans le secours d’aucun discours établi. Dès lors,
il aura dans son action quotidienne, grâce à l’opération du transfert, à permettre à la
jouissance de condescendre au désir.

Photographie : ©Poppe Véronique :  www.veroniquepoppe.com

& Rolet Christian :  www.christianrolet.com

[1] Les 44èmes Journées de l’École de la Cause freudienne se tinrent les 15 et 16


novembre 2014.

[2] Cfr. Laurent É. e Miller J.-A., “L'orientation lacanienne. L'Altro che non c'è ei suoi
comitati etici”, insegnamento tenuto nell'ambito del dipartimento di psicoanalisi
dell'Università di Parigi VIII, 1998-1999, inedito.

[3] Cfr. Lacan J., “Conferenze e interviste nelle università nordamericane”, Scilicet , n°6/7,
1976, p. 14.

[4] Cfr. Miller J.-A., “L'orientation lacanienne. L'Un-tout-seul", insegnamento tenuto nel
dipartimento di psicoanalisi dell'Università di Parigi VIII, 2011, inedito.

[5] Brousse M.-H., “Horsexe”, in Alberti C. (s/dir.), Essere madre. Le donne psicoanaliste
parlano di maternità , Paris, Navarin / Le Champ freudien, 2014, p. 43-62.

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