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SOCIÉTÉ

DE LA

FOND~E EN 1858

SIÈGE A AOSTE

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BULLETIN N. 26
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Il « Bulletin » pubblica, in italiano o in francese, lavori scien-
tifici originali, articoli divulgativi, notizie, recensioni, ecc., concer-
nenti anzitutto la flora e la vegetazione della Val d'Aosta, ma anche
la mineralogia, la geologia, la geografia, la zoologia, l'ecologia, ed
altri aspetti naturalistici della Valle; oppure aspetti generali di pro-
blemi che interessano anche la Valle.
Tutti possono collaborare, ma la Direzione si riserva il giudizio
insindacabile sulla scelta del materiale da pubblicare. La responsa-
bilità di quanto è detto negli articoli rimane comunque sempre ai
rispettivi Autori.
Il materiale inviato per la pubblicazione dovrà essere dattilo-
scritto su cartelle scritte su una sola facciata, con larghi margini;
eventuali disegni dovranno essere eseguiti in china su carta bianca;
eventuali fotografie, in bianco e nero, su carta lucida nel formato
minimo di cm. 7 X 10.
I lavori scientifici dovranno essere dotati delle relative indica-
zioni bibliografiche e accompagnati da un riassunto in italiano e in
francese, e possibilmente anche in inglese. Eventuali maggiori spese
di composizione e di stampa derivanti dalla pubblicazione di fo-
tografie, disegni, tabelle e simili potranno essere addebitate agli
Autori. A questi compete l'accurata e sollecita revisione delle bozze
di stampa.
Agli Autori di lavori scientifici originali Soci della Société
quest'ultima fornirà gratuitamente 50' estratti senza copertina dei
loro lavori pubblicati sul « Bulletin » (25 ai non Soci); ulteriori
copie, come pure le copertine, se desiderate, verranno addebitate
agli Autori a prezzo di costo. La richiesta degli estratti dovrà avve-
nire al momento di ritornare le bozze corrette.
SOCIÉTÉ
DE LA
FLORE
VALDÒTAINE
FO N DÉE EN 1858

SIÈGE
A
AOSTE

N. 26 -1972
NUM~RO
D~DI~ A LA M~MOIRE
DU PROFESSEUR
LINO VACCARI
Scuola Grafica Salesiana - Torino
1973
PRÉSENTATION
par ÉPHISE NoussAN
Président de la Société de la Flore Vald6taine

Fidèles à notre promesse, nous vous présentons le numéro 26 (1972)


de notre « Bulletin ». Sans abandonner les critères qui ont inspiré nos
prédécesseurs, nous pouvons vous offrir, cette année, quelques pages en
couleurs, et cela grace aux sociétaires et aux organismes qui ont bien
voulu nous aider.
Ce numéro est dédié à un grand ami de la Société de la Flore Val-
dotaine, le professeur Lino V accari, disparu en 1951 .
No us nous inclinons avec respect devant sa mémoire, nous souvenant
de lui camme d'une personnalité que la V allée d'Aoste devrait etre orgueil-
leuse de com pter parmi ses enfants d'adoption !es plus chers. Professeur
de Sciences Naturelles, il était, par son esprit et par une éducation innée,
un amateur et un amoureux des beautés de la nature. Il parcourut la
Vallée en tous sens; ses nombreuses publications en font fai et servent
encore aujourd' hui aux chercheurs et aux amis de la flor e alpine, dont ils
dévoilent les sec1'ets.
Président honoraire de la S.F. V. depuis 1900, il recueillit le fla m-
beau de l'abbé Pierre Chanoux, continuant avec amour et enthousiasme
à dév elopper le jardin alpin « Chanousia » au col du Petit-Saint-B ernard.
Ce fu t lui-méme qui dut assister au début de sa destruction totale, en
ce triste automne de 1944 .
Il nous reste maintenant à suivre le chemin qu'il nous a tracé et à
tirer le meilleur profit des enseignements précieux qu'il sut prodiguer.

E n faisant une analyse rétrospective de ce qui a été fait jusqu'à pré-


sent par la S.F. V. renouvelée, nous devons nous estimer satisfaits et flattés
des résultats obtenus.
Le nombre de nos sociétaires a doublé. L' a.ffiche des fleurs protégées
en V allée d'Aoste, conçue en collaboration avec le gouvernement régional
valdotain, a été imprimée et distribuée en un laps de temps très court.
D'aulres initiatives, com me les vignettes autocollantes représentant no tre
emblème, les cartes postales et les calendriers en couleurs reproduisant les
photos des fleurs protégées, out eu aussi un succès unanime.
Cet été le gouvernement régional a pourvu, également en collabora-

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tion avec nous, à /aire distribuer dans toute la Vallée les tracts et les affi-
ches qui nous invitaient tous, habitanls et touristes, à respecter notre pa-
~rimoine nature!.
Riches de l' expérience acquise, nous avons la ferme intention de /aire
encore mieux en 1973 et d'intensifier, si !es appuis ne nous manquent
pas, notre campagne pour la défense de la nature. L'équilibre écologique
est en efj·et rompu et altéré depuis longtemps: c'est à nous de chercher
à redresser la situation et à la reporter à un niveau acceptable .
Panni les autres points que nous comptons /aire avancer il y a la
création de la « Fondatiou Chanousia » et la publication des récoltes val-
dotaines de Lino V accari, dont une première partie parait camme supplé-
ment à ce numéro méme de notre « Bulletin ».
Notre Conseil de direction est naturellement ouvert à toutes les cri-
tiques et à tous !es conseils qui peuvent améliorer et développer toujours
plus notre activité.
] e renouvellerai maintenant à tous le souhait que la collaboration que
nous avons eue de la part d'un grand nombre de sociétaires, non seule-
ment ne manque jamais, mais au contraire s'amplifie et se multiplie.
Je désire adresser des remerciements sincères à l' administration ré-
gionale, et en particulier au Président du gouvernement valdotain, toujours
d' accord avec nous sur les nouveaux problèmes à résoudre, aux collecti-
vités locales et aux banques pour tout e l' aide qui nous a été fournie
en 1972.
Ma reconnaissance va aussi à tous mes collaborateurs qui ont donné
le meilleur d'eux-mémes avec abnégation et empressement pour que la So-
ciété puisse continuellement progresser.
À vous tous, chers amis, j' ad resse un salut cordial, avec le vceu que
19 73 soit une année de bien-ètre et de renaissance au nom de l' écologie.

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Souvenir du professeur Vaccari
par Bruno Peyronel

Dès mon enfance mon père m 'a fait connaitre et aimer les plantes, surtout
celles de nos montagnes, et je lui dois pour cela une très grande reconnais-
sance ; mais c'est le professeur Vaccari qui m'a inspiré la passion pour les
plantes alpines qui, dès mes dix-neuf ans, ne m'a plus quitté , ni sur les monta-
gnes que j'aime, ni loin d'elles; une passion qui ne m'a jamais trahi et qui m'a
donné les plus grandes satisfactions et les joies les plus pures de ma vie; une
passion que je voudrais bien ètre à mème de transmettre comme il savait si
bien le faire lui, le grand continuateur de J'oeuvre commencée par l'abbé Chanou x.
Ce n'est donc pas sans ètre profondement ému que. dans ce numéro du
"Bulletin" qui lui est dédi é, je m'efforcerai de rappeler le professeur Vaccari:
non pas l'homme de sci ence, mais l'homme tout-court; celui qui, aujourd'hui
encore, s'identifie avec la " Chanousia '" qui éta it devenue sa créature et que
nous sommes engagés, nous tous , à faire revivre en son nom.

Je connus le professeur Vaccari en juillet 1938: il m'avait invité à passer


que lqu es semaines avec lui à la " Chanousia "• pour participer aux recherches
qu' il y organisait depuis plusieurs années et qui étaient publiées dans ces
" An nu aires de Chanousia " dont la série fut malheureusement interrompue
par la guerre au quatrième numéro .
Je débarquai donc du lent et bruyant autocar postai qui m 'ava it conduit de
Pré-Saint-Didier à La Thui!e. et je le vis tout de suite en train de m'attendre,
près de son " Augusta " • droit comme un jonc malgré ses soixante-cinq ans,
avec sa barbiche bianche , en tenue de montagne et coiffé d'un chapeau de
style tyrolien . Il m'acc ueillit avec un grand sourire et une poignée de main
am icale, et m'aida à charger ma valise et mon sac de montagne sur sa voiture,
avec un plateau de pèches et d'autres provisions qu'il avait achetées; et puis
nous partimes pour le Petit-Saint-Bernard.
Au départ, j'étais curieux; quand nous arriviìmes à la " Ch anousia "• j'étais
déjà enthousiaste. Tout en pilotant la voiture sur la route assez malaisée qui
menait alors au Col , s'efforçant d'éviter au moins les pierres les plus grosses
et les trous les plus profonds qu i parsemaient la chaussée, il m'avait indiqu é
le Sisymbrium strictissimum à Pont-Serrand, les affleurements de schistes cal-
caires un peu plus haut, le sentier à prendre pour aller voir, dans la galerie
abando nnée d'une ancienne mine de houille, une mousse fl uorescente , l'endroit
(à tenir, naturellem ent, bien secret!) où l'on pouvait encore trouver des edel-
we iss à deux pas de la grand'route, le mamelon de la Mitre de l'Evèque , riche
en plantes rares, la Colonne de Joux, les f ilons de schistes carbo nifères avec
les nombreuses empreintes fossiles des fougères qui vivaient sur nos montagnes

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plusieurs centaines de millions d'années auparavant. Et tout cela, il le racontait
d'une faço n qui, loin d'etre professorale, était si simple, si naturelle , si inté-
ressante, que je m'en souviens encore aujourd'hu i presque mot par mot.
À la " Ch anousi a '" le professeur Vaccari partageait son temps entre les
observations qu'il faisait dans le jard in, toujours prèt à nous faire ncter les
raretés et les curiosités àes quatre mille et plus espèces qui y étaie nt cultivées,
et le travai l dans le petit lab oratoire oli il se déd iait surtout au classeme nt des
plantes, ou dans sa gra nd e chambre à coucher dans laquel le, ass is à une tab le
chargée de livres et de papiers, il écrivait ses ouvrages et re mpli ssa it de notes ,
de sa calligraph ie toute menue, des dizaines de cahiers qui sont, hélas , perdus
maintenant.
Ouant à mai, mes journées se passaient en partie sur les pentes abruptes
du Mont Valaisan, dont le Professeur m'avait chargé d'étud ier la flore et la
végétation, et en partie dans le j ard in, OLI j'aidais la bon ne Mlle Marchetti
(que j'ai eu le plaisir de retrouver à Aoste il n'y a pas lon gtemps ) à surveiller
le ja rdin et à accompagner les visiteurs en leur illustrant les me rveilles de la
flore alpine . Là aussi , le professeur Vaccari m'avait donné des instructions très
précises. fruit de sa langue expérience. " On te dema nd era sou vent - me
disait-i l - quelle est la piante la plu s rare du jardin . La voici, c'est l'Epilobium
Novae-Hollandiae. Mais garde-toi bien de le dire aux visiteurs: il y a toujo urs
des mal intentionnés qui pourra ient l'empo rter! Montre-leur, au li eu. cette Achil-
l ea de l'Asie sep t entrion ale; ils en seront encore plus satisfaits, parce qu'e ll e
a des fleurs plus voyantes; et ce ne sera pas un grand ma l s' ils en cueillent
quelques-u nes, puisqu 'ella est abondante et qu'elle se multiplie très rapide-
ment " · Il m'a pprit ainsi à satisfaire les curiosités les plu s fréquentes: la piante
qu i pousse le plus haut, la Cotula pyretri folia de l 'Hima laya, qui vit à cinq mille
mètres d'altitude ; la façon de multiplier les edelweiss; Jes différences entre
les edelweiss des Alpes et ce ux des Apennins , etc. Mais, nature ll ement, son
ense igne ment ne se bornait pas à ce la: il me fa isait voir les hermin es curieuses
qui nous regarda ient, sans s'effarer, de leu rs abris sous !es petits ponts fran-
chissa nt les ruiss ea ux du jard in; il me montrait, réunies dans une rocaille spé-
cia le, les plantes du Gran Sasso, et m'ill ustrait les différe nces subti!es mais
substa ntie ll es entre celles-ci et celles de nos Alpes ; il m 'expliqu ait pourquoi
la Wulfenia carinthieca et la Rei ne des Alp es (Eryngium alpinum), autrefois
comm unes, étaient actuellement réduites à une ou deux stations seu leme nt en
ltali e; il me montrait avec orgueil la piante la plus rare de la Vallée d'Aoste,
l'Aet hionema Thomasianum, et me racontait qu 'il n'en existait qu'une trentaine
de pieds réunis dans une aire d'u ne centaine de mètres carrés . Et, mai, j'ab-
sorbais avec avidité tous ces sec rets de notre flore, et je voyais avec satisfaction
des visiteurs occasionnels, auxq uels je transmettais à man tour ces cur iosités,
prendre intéret aux merveill es de la nature , auxquelles il s n'avaient probab le-
ment j amais pensé.
Ou ant à mes recherches, le Professeur ne pouvait plus , à son grand regret,
m'accompagner jusqu 'a u voisinage des trois mille mètres du Mont Valaisan;
mais j'ava is la joi e d'etre à la fois ses jambes et ses yeux. " Va donc - me
disait-il - chercher sur la crete de la Belle Vallette la Saxifraga retusa : tu do is
la reconnaitre, elle form e des coussinnets compacts parsemés de fle urs roses ,
j e me rappelle de l'y avoir trouvée moi-meme jadis ! ». Si je tro uvais la piante ,
il en était heureux, il se faisa it raconter exacteme nt combien il y en avait et

6
~'.I •
r
Le professeu r Vaccari à la « Ch anou sia ».
(Photo aim ablement communiquée par Mme Rita Chasseur, insritutrice à La Thui le,
qui dans son enfance a passé une saison à la Chanou sia pour aider le prof. Vaccari ).

où elle pous sa it; s1 ie ne la trouvais pas , il hochait la tète et m'incitait à la


chercher encore; à la fin, si je ne réussisais vraiment pas à la retrouver, il en
déduisait, puisqu'il me fa isait confiance , que la station avait été détruite:
peut-ètre par les travaux de fortification, peut-ètre par les soldats. Il en était
fort attristé , et il s'exclamait alors: " L'avranno distrutta. Barbari! Barbari!"·
Nous prenions nos repas tous ensemble dans la cuisine de I 'édifice prin-
cipa l de la " Chanousia »: le professeur Vaccari, son assistante Mlle Marchetti ,
moi (qui étais une sorte d'apprenti). une jeun e fil le. Id a, qu i lui servait de bonne
et qui prép arait la soupe (le reste , on allait le prendre tout préparé dans les
cuisines de l'Hospice , chez la cuisinière Rosalie, une bourrue bienfaisante qui
nous donnait toutes sortes de bonnes choses). Là encore, c'était un mélange
de boutades et de choses sérieuses , de badinages et de discussions; le soir
surtout, quand le " potager " diffusait une douce chaleur et que la conversation
se prolongeait , sous la lampe à pétrole (" Ida - disait le Pro fesse ur dont la
vue n'éta it plu s auss i bonne qu 'avant et qui aimait la lumi ère - Ida, alza quel
lum e, barbara! Con cosi poca luce, c i verrà il mal ciel miserer e, che è il più
brutto mal e che ci sia! " ] .
Et le Professeur racontait l'histoire (ou la légende?) du pass age d'Hannibal

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par le Petit-Saint-Bernard, les habitudes des aigles , les trouvailles de vestiges
romains, les épisodes de sa vie de botaniste et d'éducateur. Puis, vers dix
heures, tout !e monde all ait se coucher, dans le silence complet de la haute
montagne, non sans avoir contemplé quelques instants le ciel pur, rempli
d'étoiles étincelantes .
C'était déjà, hélas, un temps difficile: les nuages de la guerre prochaine
s'accumu laient sur l'Europe; nos belles montagnes pu llul aient de soldats, de
gardes de frontière, de gendarmes, de miliciens, d'ouvrages militaires; l'été
su ivant, nous étions encore tous là, mais le professeur Vaccari pensait déjà,
plein de tristesse et d'amertume, à ce que serait devenu son jardin; cependant,
il conti1JUait à nous faire bénéficier de ses connaissances, de sa sagesse, de
son amour de la nature.
li survécut dix ans, à peu près, à la destruction de son oeuvre, mais il
ne fut plus jamais le meme. Après la guerre, nous nous écriv1mes encore . mais
je n'eus plus la joie de le revoir.
J'aurais dC1 - il l'avait déjà dit au Président de l 'Ordre de St. Maurice et de
St. Lazare, propriétaire du jardin - etre son successeur, ce qui me rendait
heureux et fier: le destin a voulu qu'il en soit autreme nt. Mais j'ai eu le grand
privilège d'etre son dernier élève , et la gra nd e joie de ne pas l'avoir déçu.
Si mon oeuvre aura servi à sauver quelque chose de cette nature que le pro-
fesseur Vaccari aima it tant. si quelqu'un de mes élèves aura hérité, à travers
mes mots, d'un peu de cet amour, j'aurais la satisfaction d'avoir en quelque
sorte poursuivi son travail.
Le Professeur Voccari était un grand savant, un grand naturaliste, un gra nd
botaniste: mais, quant à moi, j'aime me le rappeler camme je l'a i connu et aimé
dans mes années de jeunesse à la " Chanousia »: un homme plein d'amour pour
le monde entier, plein de chaleur et d'amitié pour tous ceux qui l'entouraient.

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Culture des bois
et reboisements en Vallée d'Aoste
par CHARLES LYABEL
Direccion des Services Foresciers, Aosce

Contrairement à ce que beaucoup de gens pensent, le reboisement


n'est pas partout l'occupation principale des forestiers . Du moins, pas
dans notre Région.
En effet, sans oublier les travaux de construction d 'ouvrages et l'acti-
vité de surveillance des foréts , l'objectif principal des forestiers est évi-
demm enr la sylviculture, dont le reboisement ne représente que l'un des
aspects .
Il faut clone se dem ander si, dans telle ou telle région, l'importance
du reboi sement est prépondérante par rapport à la culture des bois exis-
tants , ou vice versa . On ne pourra le savoir qu'après avoir examiné la
situation d'un point de vue strictement scientifique et économique .
On peut imaginer qu'il existe deu x poles extremes: une région boisée
à 100 % , et une autre lotalement dépourvue d'arbres . Il est évident que,
dans la première hypothèse, il ne sera pas question de reboiser, tandis
que, dans la seconde, le reboisement s'imposera comme un objectif exclusif,
toujours que la nature des lieux le permette.
Entre ces deux extrémes il y aura toute une gamme de situations di-
verses , y compris celle d'une parfaite égalité de l'importance des reboi-
sements et de la culture des bois.
Mais, pour en venir à nos problèmes, quelle est donc la situation fo -
restière de la Vallée d 'Aoste, et où se situe-t-elle entre ces deux poles?
Il est très importanr de répondre à certe question avec le plus de clarté
et de précision possible, pour appliquer la politique forestière la plus cor-
recte et convenable.
Aucune activité humaine ne peut supporter d'étre dirigée d'une façon
dogmatique. On ne peut clone pas reboiser pour le simple plaisir de
reboiser: on ne peut et on ne doit le faire que par nécessité.

Faut-il, chez nous, s'occuper surtout de la culture des bois, ou donner


la priorité aux reboisements , ou bit>n encore faire les deux choses à
la fois?
Quelques données sont utiles pour illustrer le problème .
La Vallée d 'Aoste a une superficie de 326.226 hectares, qu1 peut se
subdiviser ainsi:
1) Sup erficie stérile: 108.204 ha, so it 33 ,12% du territoire (rochers,
glaciers, torrents, rivières, routes, chemins, lieux habités, etc.);

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2) S uperficie utile: 218.202 ha, soit 66,88% du territoire, dont:
8,60% du territoire
a) agri culture: 28.063 ha
12,86 % de la superficie utile
\ 36 ,1 9 % du territoire
b) alpiculture: 118 .067 ha
/ 54,11 % de la superficie utile
\ 22,09 % du territoire
e) forets: 72.072 ha
I 33 ,03 % de la superficie utile.
Le pourcentage de 33,03 indique mieux que celui de 22,09 le cou-
vert forestier réel rapporté au porentiel, car il se réfère à la superficie
utile, la seule qui présente, en partie, des chances de réussite pour les
reboisemen ts . Mais il n 'indique pas encore suffisamment la réelle vocation
foresrière de norre Rég ion; car, de la superfìc ie utile, il fa ut déduire toute
la tranche de paturages situés au dessus de la lim ite des forèts , où le re-
boisement est impossible. On n'est donc pas loi n de 50 % de couvert fo-
restier dans la tra nche de territoire présentant les conditions optimales
pour l'existence de la fon~t.
Il ne faut pas oubl ier non plus que l'altitude moyenne de la Vallée
d 'A oste est de 2106 mètres, et qu'environ 45 o0 de son territoire se situe
au dessus de cette alti tude. Ce qui signifie nettement que, certe alritude
co!ncidant chez nous avec celle de la limite de la foret en peuplement
serré, le reboisement d'au moins 45 % du territoire rég ional ne peut meme
pas etre envisagé. Des arbres isolés grimp:rnt jusqu'à 2600 mètres d'alti-
tude n'indiquent pas la possibilité de reboiser jusg ue là-haut, et ne cons-
tituent gu e des phénomènes naturels .

Le technicien chargé d'entreprendre un reboisement doit faire des


choix: de l'emplacement, des essences et de la technigue la plus adéqua-

Si cela avait été clai r en d'aurres remps,... nos forets seraienr actuellement en
mei Ileur éta t.
.. . ]es so ins culturaux sont une opération beaucoup moins apparente que ]es reboisemen ts.

te. Ces choix sont faits en fonction du milieu où l'on opère, qui, pour
ce qui concerne la Vallée d 'Aoste, est celui de la moyenne montagne
alpine.

Em placement
Évidemment, il faut éviter de reboiser les terrains dont on sait à
l'avance qu 'ils ne se pretent pas à cette opération: surtout les stériles,
et ceux qui sont situés au dessus de 2200 mètres d'altitude environ . Le plus
souvent , on s'arrete déjà à 2000 mètres, car le reboisement d'altitude
pose des problèmes d'exécution et d'organisation exigeant une technique
assez délicate, et présentant des risques d 'échec proportionnels à l'altitude.
Il n'en demeure pas moins vrai que les plus grandes étendues de
terrain aptes au reboisement se trouvent vers la limite des forets. Grosso
modo, il s'agit d'une bande ayant une hauteur d'environ quatrecents mè-
tres, entre les 1700 et les 2100 mètres d'altitude, englobant beaucoup de
« mayens » et la partie basse d'une quantité grandissan te d'alpages aban-
donnés . C'est là que se si tuent la nouvelle frontière de la foret, les terres
qui doivent erre recouvrées par les bois après qu'en d'autres époques elles
leur furent soustraites par les défrichements et la carbonisation du bois.
Souvent des souches ont été retrouvées enterrées bien au-dessus de la
limite actuelle des forets.
C'est là aussi qu'on peut le mieux arreter le processus d'érosion des
hauts bassins versants, contribuant ainsi à leur aménagement.

Essences
Le choix des essences a une importance primordiale pour la réussite
des reboisements. Chez nous ce choix est grandement faci lité par la sé-
lection opérée par le climat alpin, réduisant à quelques unités à peine le

11
nombre des essences aptes à y vegeter. Car plus on descend vers la
plaine, plus la possibilité de choisir entre difié rentes essences augmente.
Pour la Vallée d 'Aoste, pays de conifères, les principales essences de
reboisement sont: le mélèze, l'épicéa, le pin sylvestre, le sapin, le pin
à crochet et l'arolle. Mieux vaut se limiter à ces essences bien de chez
nous, si on veut ne pas avoir de déceptions.
Les plants qui sont repiqués dans les reboisements proviennent des
pépinières régionales. Les graines dont ils sont issus sont récoltées dans
cles bois classés par le service foresrier de l'Éta t. Dans le futur il sera peut-
etre opportun de récolter ces graines en Vallée d' Aoste meme, dans l'in-
tention de réduire les échecs irnputables à de mauvaises provenances .
Les essences ne sont pas interchangeables. On ne peut pas introduire
le mélèze ou l'épicéa là où il n'y a gue du pin sylvestre , simplement parce
qu 'ils sont supposés de produire un bois de meilleure qualité. Le couvert
forestier est l 'expression de plusieurs facteurs, en premier lieu le climat,
]'altitude, le terrain et l'exposition.
La di ffusion des essences suit des lois naturelles q u'il est vain de
'.'Ouloir contraster . Lorsgu 'on a affaire à la nature, il faut etre humble,
car la présomption colite toujours très cher. Il n 'est pas prudent de tenter
des expériences: pour cela, il y a des institu ts spécialisés, et le technicien
se doit de conn a!tre le résulrat de leurs recherches, afin de l'appliquer aux
cas concrets. Pour éviter des perres de temps et d'argent, le forestier doit
mener son travail d 'application sur des connaissances certaines, et pro-
céder à coup sur.

Reproche-t-on au chirur-
gien d'opérer ses pa-
tients)
Reboiser c'est surtout faire de la sylviculture, d'autant plus sur les
terrains difficiles . En milieu de montagne, les options économiques vien-
nent après.
L 'introduction d'une autre essence, dont les assortiments ont une va-
leur commerciale supérieure à celle des assortiments de !'es ence préexis-
tante n'est pas souvent une bonne affaire. Vu la longueur du cycle de
production de la fon~ t , fa ut-il encore que les arbres des essences intro-
duites arrivent indemnes et bien portants à la fin de ce cycle. Sans con-
sidérer qu'on ne peut pas tirer d 'ores et déjà des conclusions à propos
clu marché du bois d'ici à plus d'un siècle 1
Le forestier doit irniter la nature, et non pas la violenter. Autrement,
il risque de cornmettre de graves erreurs dont on ne se rendra peut-etre
pas compte rout de suite, mais que les générarions suivantes paieront
cerrainemenr.

T ech11ique d' exécution


Ceux qui parcourent la Vallée d 'Aos te avec un peu d'attention, ont
peut-etre l'impression qu'aujourd'hui l'on reboise moins qu'autrefois, car
ils ne voient plus les pentes striées par les terrasses (gradoni en italien)
sur lesguelles ils étaient habitués à voir repiguer ]es planrs provenant
des pépinières.
Qu 'ils se rassurent: malgré la diminution de main d'ceuvre, on re-
boise autant gu'avant, si ce n'est pas plus, utilisant des technigues expé-
ditives moins chères et au moins aussi effìcaces . En 1972, 98 hectares
ont été reboisés, c'est à dire quelgue chose de plus que la moyenne des
années 1948-1972.
Tout simplement, on a aboli ces terrasses presque partout, car elles
se sont révélées, dans notre milieu alpin, tout à fait inutiles, meme nui-
sibles et trop onéreuses . Elles ont aussi responsables du manque de soins
culturaux aux bois, car la main d 'ceuvre était obligée d'ouvrir ces terrasses
en été, pour pouvoir repiquer en automne ou au printemps . En dégageant
la main d 'ceuvre de cette corvée inutile, ses énergies ont été multipliées
et mieux employées au service direct des forets.
Aujourd'hui les plants sont repiqués dans de petites bornes, ou meme
dans de simples fentes, ouvertes à la beche au moment meme du repi-
quage . C'est non seulernent plus rapide et moins cher, mais, de plus, ça
ne bouleverse absolurnent pas la flore microbienne du terrain, essentielle
pour la survie et le développernent du plant.
Avec les terrasses, on ne faisait rien d'autre que jeter loin le peu de
terre végétale disponible, et repiquer sur la terre stérile mise à nu. Il
y a merne eu beaucoup d'exernples de terrasses ouvertes en plein bois:
l'humus forestier a été jeté, et !es reboisements pour la plupart ont
échoué. Il aurait suffì de gratter le terrain à l'aide d'un crochet, pour
qu'une infìnité de plants jaillisse naturellement, et à un coùt infime.

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Jeune forer nettoyée .

Les terrasses, qui sont une méthode valable en milieu méditerranéen,


sont limitées maintenant chez nous à certaines pentes arides et ensoleillées
de l'adret de la vallée centrale.
Autre détail technique ayant une importance non négligeable: on ne
repique plus indifféremment en automne ou au printemps, en envoyant
!es plants sur piace tout droit des pépinières. Pour favoriser leur accli-
matation dans l'intention d'augmenter le pourcentage de réussite , en au-
tomne on se limite à envoyer !es plants en hauteur pour qu'ils soient mis
temporairemen t en jauge en des lieux bien abrités du vent , et sous une
épaisse couche de neige fonctionnant comme un réfrigérateur. C'est le
principe de l'hibern ation appliqué aux plantes.
La mise en jauge comrnence par les zones ]es plus hautes, pour pré-
céder le gel. On crée ain si différents dépots de plants à différents niveaux
de la méme zone. Au printemps, on repique, en commençant par le bas
et en remontant la pente tout de suite après le dégel.
Cette rnéthode, qui n'est rien d'autre qu'une organisation des travaux
tenant compte du climat et de l'orographie de notre région , permet de
prolonger les reboisements jusgue vers la fìn juin, alors qu'autrefois les
plants provenant directement des pépinières ne supportaient pas d'étre
repiquées au delà de la 1i.n du mois d 'avril.
Ayant environ trois fois plus de ternps à disposition pour les repiqua-
ges par rapport à autrefois, on peut reboiser au moins autant, tout en
ayant moins de main d 'c:euvre. Non seulernent, mais cette main d'c:euvre
peut aussi s'occuper des soins culturaux dans les bois, en été.

Mais il ne suffìt pas de vouloir reboiser : il faut avant tout dresser


des programmes, savoir où agir et comrnent s'y prendre, pour gue l'acti-
vité sylvicole ne soit pas une manifestation d 'amateurisme, mais la suite

14
d 'une étude scientifique poussée à fond. Aussi pour ne pas gaspiller le
denier public.
Les termes du problème tiennent en deux chiffres: des 72.072 hecta-
res classés comrne forets , seulement 2100 doivent etre attribués aux re-
boisements effectués à partir de 1948.
Est-ce peu, est-ce beaucoup? C'est difficile à établir, car on ne peut
p as ne pas tenir compte du changement radical du cadre économique et
socia1 qui s'est produit entre temps.
Autrefois , face à une grande abondance de main d 'ceuvre en monta-
gne, il y avait très peu de terrains disponibles pour le reboisement, car
iìs étaient presque entièrement requis par une pauvre agriculture et alpi-
culture de subsistance . Aujourd 'hui c'est exactement le contraire: il y a
de plus en plus de terres marginales disponibles, mais de moins en moins
de main-d'ce uvre, à cause du dépeuplemern de la montagne.
On peut cornprendre qu 'à la suite des ravages comrnis dans les forets
lors de la dernière guerre et tout de suite après, l'accent ait été mis sur
]es reboisements, pour reconstituer le patrirnoine forestier. Mais on a eu
le tort de se lirniter à cet aspect, considérant les bois camme quelque chose
d'immuable et de défìn itivement acquis qui ne méritait aucun soin parti-
cu lier: il suffisait de ne pas trop couper, et la nature aurait pourvu au
reste. Vrai, mais un peu trop simpliste. Pour ces opérations , la nature
demande plusieurs siècles. La présence de l'homme exige qu'on fasse beau-
coup plus vite, en intervenant directement sur les bois . Oui , bien slìr,
pour cela il est nécessaire de couper les mauvaises plantes: mais reproche-
t-on au chirurgien d 'opérer ses patients?

La régénération naturel-
le a éré très bonne. Mais
mainrena nr il fauòra it
sélectionner !es meilleu-
res planres en abattant
!es moins bonnes.

15
... on a aboli ces terrasses presque pattout, car elles se sont révélées ... inutiles ...
nuisibles et *op onu""'T;,J:'ti)";;.ÈÌiìl.ltTxi:hiJ:*d'hui à certaines pentes

En sylviculture aussi il n'y a pas de remède universel, Le reboisement


est un moyen indispensable pour reporter la forét sur les surfaces dénu-
dées d'où elle a été éliminée en d'autres temps. Mais il ne sert à rien
pour améliorer l'état des foréts qui sont malades, faute de n'avoir jamais
été cultivées rationnellement.
Pour débarasser les foréts des arbres trop vieux, malades, décrépits
et infestés de parasites, il n'y a que les soins culturaux, qui ont aussi le
mérite de ne pas coùter trop cher et de donner de bons résultats à assez
brève échéance, contrairement à ce qr-ri se passe pour les reboisements.
Certes, Ies soins culturaux sont une opération beaucoup moins appa-
rente que les reboisements. Mais, du moins sur la chaìne des Alpes, où
les forèts couvrent d'importantes étendues, ils en sont beaucoup plus efi-
caces pour assurer la double fonction de la protection des sols et de la
production de bois.
Si cela avait é'té clair en d'auffes temps, où la main d'ceuvre était
abondante partout et l'écoulement des produits du bois assuré, nos fo-
réts seraient actuellement en meilleur état. Maintenant, l'insufisance de
la main d'ceuvre et la concurrence imbattable des produits forestiers pro-
r/enant de l'extérieur empéchent d'agir en profondeur. On cherche à faire
le mieux: seulement en !972, plus de cinq-cents hectares de foréts ont
été nettoyés. Pour le reste, on est bien obligé de s'en remettre à Ia nature.
En sylviculture, les programmes doivent couvrir une période de plu-
sieurs décennies, sans oublier que les erreurs commises peuvent faire res-
sentir leurs conséquences négatives sur une distance de plusieurs siècles.
Mieux vaut éme presbyte que myope.
En économie, il faut toujours se rappeler du principe suivant lequel
il est bon de ne jamais mettre tous ses aufs dans le mème panier.
t6
En efiet, du point de vue de la production, il serait très dangereux
de tout miser sur les reboisements, qui ne commencent à rapporter
qu'après plusieurs décennies, voire après un siècle. Cette directive, tout
en étant valable pour des régions comme la Sicile ou la Sardaigne, où
les foréts ne couvrent que de 57o à 87o de leur superficie, serait désas-
treuse pour la Yallée d'Aoste comme pour la chaine des Alpes, à des
degrés variables d'une région à l'autre, suivant le couvert forestier.
La production de ses foréts ne lui suffisant pas tant du point de vue
de la quantité que de celui de la qualité, l'Italie doit dépendre de f im-
portation de produits provenant de pays riches en bois. La méme situa-
tion se répète pour l'ensemble des États appartenant à la Communauté
*.trconomlque Europeenne.
Mais nous devons penser que cette situation ne peut pas durer long-
temps, et qu'il faut adopter dès maintenant les mesures techniques les
plus adéquates pour faire f.ace à la crise mondiale du bois, qui se pro-
duira certainement d'ici deux ou trois décennies.
En efiet, au fur et à mesure que la population mondiale augmente, les
ressources forestières diminuent progressivement, aussi à cause des mau-
vaises techniques d'exploitation adoptées actuellement par les nations de
l'Afrique et de l'Amérique du Sud, qui, pour faire entrer des devises
dans leurs budgets déficitaires, se soucient peu d'entamer dangereusement
Ie volume de leurs foréts, qui végètent déja en des climats difficiles.
Le jour où l'on ne trouvera plus assez de bois sur les marchés de ces
pays, méme en le payant très cher, approche donc de plus en plus.
Voilà pourquoi il ne faut pas trop mépriser nos foréts, et s'occuper
plutdt tout de suite à améliorer leur état, à ffavers les soins culturaux,
afin d'augmenter progressivement et en méme temps leur volume global
et leurs possibilités de production.

Auiourd'hui les prants ,onr ri,ro,l,L.,..lffi.o:l à la bèche (ou à ra


l.;*.:rr,:"".tr.s

&;
Voilà les raisons pour lesquelles les soins culturaux et la rationali-
sation de l'exploitation des bois ont, en Vallée d'Aoste, une importance
prépondérante par rapport à celle des reboisements. Pour qu 'il y ait éga-
lité, il faudrait pouvoir se fixer le but de doubler la surface actuellement
couverte de forets: mais, pour atteindre ce but, il serait nécessaire d'abolir
l'agriculture en Vallée d'Aoste. Ce qui, dans le cadre socio-économique
actuel, est une absurdité évidente.
Cela n'empeche pas qu'en meme temps on s'occupe à fond des re-
boisements, car les deux activités ne sont pas du tout en contraste: le tout
est de savoir organiser les travaux de manière qu'elles ne se genent pas
réciproquement.

RÉSUMÉ

Est-ce qu'en Vallée d'Aoste !es reboisements sont plus importants que !es soins
culturaux aux bois, ou viceversa?
D'après l'analyse de la situation forestière et du cadre économique et socia! de
la Région, on peut affirmer qu e !es soins culturaux ont une importance prépondé-
rante par rapport aux reboisements.
lmportance, mais non pas priorité dans le choix et dans le temps. En effet, il est
possible d'organiser !es deux activités de manière qu'elles ne se genent pas récipro-
quement.
Ainsi, la politique forestière en Vallée d 'Aoste doit etre menée en meme temps
sur !es deux fronts.
Les soins culturaux ont des effets beaucoup plus rapprochés. Les reboisements
donnent des résultats à plus langue échéance.
Quant aux reboisements, il s'agit aussi d'adopter des techniques efficaces, expédi-
tives et économiques, adaptées à la géographie locale, et qui permettent de continuer
à reboiser à un bon rythme malgré la diminution progressive de la main d'a:uvre
disponible.

RIASSUNTO
In Valle d 'Aosta i rimboschimenti hanno più importanza che le cure colturali ai
boschi , o viceversa?
Facendo un'analisi della situazione forestale, nonché socio-economica, della Re-
gione, è possibile affermare che le cure colturali hanno un 'importanza preponderante
rispetto ai rimboschimenti.
Importanza, ma non già priorità nelle scelte e nel tempo. Infatti, è possibile orga-
nizzare le due attività in modo che esse non si nuociano reciprocamente.
Di conseguenza, Ja politica forestale nella Valle d'Aosta deve essere portata avanti
contemporaneamente su due fronti.
Le cure colturali hanno degli effetti molto più ravvicinati nel tempo. I rimboschi-
menti danno dei risultati a più lunga scadenza.
Quanto ai rimboschimenti, si tratta anche di adottare delle tecniche efficaci, spe-
ditive ed economiche, adatte alla geografia locale, e tali da permettere di continuare
nell'opera di riforestazione ad un ritmo accettabile, malgrado la progressiva diminuzione
della mano d'opera disponibile.

18
Completamento del carteggio Vaccari- Peccoz
sulla vegetazione di alta quota
del versante valdostano del Monte Rosa
a cura di BRUNO PEYRONEL

Al carteggio interessant1ss1mo Vaccari-Peccoz pubblicato nello scorso


numero del « Bulletin » (N. 25, 1971, pag. 23) mancava la lettera del
Prof. Vaccari all'Ing. Peccoz in data 23 agosto 1947 (v. pag. 32, nota 1).
Con la consueta cortesia, l'Ing. Peccoz, constatata questa lacuna, intra-
prendeva le ricerche necessarie, rinveniva la lettera in questione, e ne
inviava copia alla Société de la Flore Valdotaine. La lettera contiene os-
servazioni assai interessanti, e siamo lieti di poterla ora pubblicare, com-
pletando il carteggio; mentre rimandiamo ad una prossima occasione il
commento al carteggio che ci eravamo ripromessi di fare.
Ancora una volta ringraziamo il Barone Ing. Luigi Peccoz per la sua
gentilezza.

Lettera del Prof. Lino Vaccari all'lng. Luigi Peccoz,


23 agosto 1947
Belluno, 23 agosto 47

Mio caro e caro,


ho ricevuto prima la sua lettera espresso e poi il prezioso pacco . Da tre
giorni vivo in un'atmosfera altissima degna in tutto dei 4 300 m a cui L ei è
pervenuto. Finalmente so che cosa vive su quello spuntone di roccia che scende
dal Castore e termina alla Capanna del Sella e che fa da spalla destra della
conca del Naso. E lo so grazie alla Sua squisita cortesia che non si è peritala
di salire per ghiacciai e burroni che mettono orrore a tutti coloro che non sono
rotti all'alpinismo quanto lo è L ei, scalatore del Monte Rosa.
Ho aperto i sacchetti con una vera palpitazione di cuore, pensando di
trovarvi gemme e novità da non sospettare nemmeno.
E l'attesa non è stata delusa.
Alla Capanna Sella, a ben 3 640 m, vivono ancora:
Silene exscapa, il cui più alto limite era di 3 700 al Monte Rosa e 3 700
in altri punti delle Alpi (M. V élan)
Leucanthemum alpinum, che conferma la sua fa ma di acrobata essendo
stato raccolto (da Lei) proprio sul Naso a 3 700 m

19
Poa laxa, da Lei già raccolto anche sulla Parete S.E. del Lyskamm a
4 250 m
Ranunculus glacialis e
Saxifraga bryoides .
Se le minacciose nuvole addensatesi improvvisamente sopra il suo capo
non l'avessero obbligato a battere in ritirata il Ranunculus glacialis avrebbe
perdu to il primato in fatto di altezza conquistato al Finsteraarborn 50 anni or
sono con soli 25 m più della quota da Lei segnata (con 4 250) sulla Parete S.E.
del Lyskamm orientale. La quota del Finsteraarhorn segna il limite più alto
raggiunto da piante fa nerogame in tutta l'Europa . Ah .1 quelle nuvole. Soli
pochi passi di più ed il vanto sarebbe stato V aldostano '!
La Punta Perazzi 3 750-3 800 meriterebbe che io, pur tanto malandato,
salissi a baciarla. Pensi che ivi L ei ha raccolto un grosso cespo di Artemisia
spicata che nell'escursione celebre del Naso nel 1939 mancava all'appello.
Già in occasione della pubblicazione di quell'anno, ho messo in rilievo
tale mancanza, ma facevo prevedere la scoperta di tal pianta a quote molto
elevate. Ora L ei me l'ha raccolta e all'altitudine di 3 800 m che era la massima
fin qui toccata dalla profumata specie.
L 'Artemisia era accompagnata da:
Saxifraga oppositifolia
Ranunculu s glacialis
Androsace glacialis e
Poa laxa.

S ulla Pu nta Felik a 3 800 m L ei metteva le mani su una graminacea che


stento a determinare ma che è quasi certo o Poa laxa o Festuca alpina. È minima
- misura soli 3 cm di altezza - e la trovò insieme con Androsace glacialis,
Saxifraga oppositifolia e .. . Draba Wahlembergii che nella celebre escursione
del '39 mancava all'appello e suscitava con la sua assenza le mie meraviglie,
come l'Artemi sia spicata.
Finalmente sulla Parete S.E. del Lyskamm orientale (è proprio certo che
sia il Lyskamm orientale, o è un lapsus per occidentale?) a ben 4 250 m raccolse
Ranunculus glacialis, Artemisia glacialis (già trovata a 3 850 sul Cervino) , Saxi-
fraga oppositifolia, a fo glie ridottissime, e Poa laxa molto sviluppata ( 10 cm ).1
Di fanerogame non ce ne sono altre, ma vengono le crittogame intorno alle
quali non so dire nulla, data la mia ignoranza. Ma devono essere interessanti
e numerose. Adesso mi metterò d'accordo con un briologo ed un lichenologo
per fissare l'importanza che tali piante rivestono.
M i ha colpito anche la quantità di notizie che mi ha dato relativamente
agli uccelli, alle farfalle, al ragnetto rosso, al m oscone, ecc. So no note preziose
che solo Lei poteva comunicarmi e che, data l'altitudine eccezionale, acqui-
stano particolare rilievo .
Ed ora come sdebitarmi con Lei? Come dirLe grazie adeguatamente? Come
esprimerL e la mia riconoscenza?
T rovare parole e mezzi adatti, mi è impossibile. Ma almeno mi dia il modo
di compensarLa delle spese vive che Lei ba sostenuto. Forse avrà dovuto com-
pensare il seruizio resole dal bravo rocciatore e guida Fantolin, che saluto e
ringrazio, e forse alla Capanna avrà incontrato spese. Mi permetta di coprire

20
. L e tutta la mia ammirazione
· darmi· ealla
la
tutte queste spese e mz· pei.me tta . di esprimer
altre parole. La prego dt· rzcor
mia gratitudine. Per ora non aggz~ng.o penso a Lei per altre ed altre esplora-
gentile Signora; bacio i suoi bam znz e
zioni' Mi creda suo sempre Lino Vaccari

"erianousia "
f}in rdi110 CJ3o t ani co sll.lp ino
J,.//' (5,J; 11 e C)/[auri•ia110
a l ':JJicco l o d. 03e rn ardo
(2200 •• .)

· ~ ~ ~ . ..: ~~ /J.,,,~ . ..... ~.,<:. ~--~,


~ k d.._ ~ V. .:. . ~ ~ ~~ }.'~ G-4.

21
Il giacimento piombo-haritico
del «Trou des Romains>) (Courmayeur)
di PAOLO CASTE LLO
IV Liceo Scientifico

Già nell'antichità la Valle d 'Aosta era, dal punto di vista minerario,


economicamente importante. Ne sono un esempio le controversie tra Ro-
mani e Salassi che, come riferisce lo storico romano Strabone, avevano
come causa le miniere sfruttate dai Salassi e di cui infìne i Rom ani si
impadronirono. Inoltre i Salassi vennero attaccati con il pretesto di di-
fendere gli interessi delle popolazioni contadine del Canavese che, per la
grande quantità d 'acqua di cui i Salassi necessitavano per frantumare e
lavare il minerale, si lamentavano della conseguente scarsità con cui ne
potevano disporre .
Tra le molte località che si sanno essere state sedi di lavori mine-
rari romani, una delle più famose è sicuramente Courmayeur, come in-
dica il suo stesso antico nome romano di Aurifodinae.
In effetti, nei dintorni di Courmayeur, e particolarmente nella zona
del Mont Chétif, il cui nome sembrerebbe derivare da captivus a causa
degli schiavi che vi lavoravano, e del Mont de la Saxe, esistono vari gia-
cimenti di galena argentifera. Lo sfruttamento di uno di essi, e cioè del
Trou des Romains, può essere quasi sicuramente attribuito ai Romani, se
non già, secondo il TIBALDI ( 19 ), ai Salassi.
Q uesta miniera, che è chiamata anche coi nomi di Mine du Laby-
rinthe e Borne de la Fée, è situata a nord-est di Courmayeur nella Val
Sapin, sul fianco meridionale del Mont de la Saxe a 1.714 metri s.l.m.
Vi si giunge da Courmayeur in circa un'ora e mezza seguendo il sen-
tiero che risale la valle attraversando i villaggi del Villair e di La Trappe
e che, subito dopo Chapy, volge a sinistra inerpicandosi sul pendio. Esiste
pure una strada carrozzabi le, privata, che giunge fìno al villaggio di La
Trappe, riducendo di un'ora il percorso. Sia l'itinerario sia l'ingresso
principale della miniera sono indicati da frecce e scritte.
Dopo i lavori romani, lavori di cui, pur non avendo prove sicure,
possiamo essere quasi certi per l'insistenza con cui la tradizione locale
ne parla e per la tecnica stessa con cui questa miniera è stata sfruttata,
questo giacimento venne abbandonato.
Con il passare dei secoli il ricordo di questi lavori si affievolì e ci si
dimenticò del vero scopo per cui essi erano stati fatti. Nacquero così varie
leggende, che vennero riportate nei loro scritti da alcuni viaggiatori stra-
nieri del XVIII secolo, che dimostrano come la fantasia dei pochi teme-
rari che vi si erano avventurati avesse trasformato questa miniera in un

22
monumento romano , quasi un tempio, nel cm interno doveva essere rac-
chiuso un tesoro. DE SAUSSURE afferma che sia gente del posto sia fo-
restieri ne percorsero le profondità alla ricerca di un tesoro che si affer-
mava esservi nascosto, percorrendo questo labirinto per ben 48 ore ( 6 );
M.-T. BouRRIT ne descrive l'interno riportando le notizie riferitegli dagli
abitanti del luogo e dice: « .. . Il più importante [dei rami di questa ca-
verna] immette in sale spaziose su cui si aprono cellette, loculi, sedili a
forma di gradini. Si arriva poi in un vastissimo corridoio sorretto da una
duplice fìla di colonne, che conduce in altre sale di varia ampiezza ... » ( 4 ).
Le prime opere storiografìche che parlano di questa miniera risalgono
a due manoscritti del XVII secolo: il primo, anonimo, è il To tius V allis
Augustae compendiaria descriptio, scritto approssimativamente tra il 1660
e il 1675, che può essere attribuito con qualche probabilità a Jean-Claude
DE TILLIER . In esso è detto testualmente, a proposito di Curia Maior:
« Ibi auri et aliorum melallorum fodin ae reperiuntur, quas olim Romani
a mancipiis effodi curaverunt, ut modo adhuc apparet ex speluncis et
antris in rupe quadam humana vi et industria comparatis » (20). Il secondo,
R elation des passages de tout le circuit du duché d'Aoste ... , scritto da
Philibert-Amédée ARNOD tra il 1691 e il 1694 dice , sempre a proposito di
Courmayeur: « ... et e' est encore dans ce mont [Mont de la Sassaz = de
la Saxe ] où se retrouve la grande caverne des Feyes, que l'on n'a pas encore
pu pénétrer à fonds , et la commune tradition est que les Romains y ont gavé,
la minière d'or» (1 ).
Questa miniera fu di nuovo sfruttata in epoca più recente dai Padri
del Gran San Bernardo . Essi, nel periodo successivo al 1656, data in cui
divennero proprietari della Val Sapin, riscoprirono i due fìloni sfruttati
dai Romani e nell 'interno delle gallerie rinvennero le tracce dei loro la-
vori (15).
Nel 1752 i Padri del Gran San Bernardo furono scacciati dalla Valle
d'Aosta e spogliati delle loro proprietà e al giacimento si interessò l'Ispet-
tore Generale delle Miniere del Regno di Sardegna N1cous DE RoBILANT,
che era stato incaricato dal re Carlo E manuele III di fa re un elenco di
tutte le miniere esistenti nel regno e una docim asia dei minerali utili .
Egli lo visitò presumibilmente nel 177 4 ( 3) facendovi eseguire dei lavori
per un breve periodo di tempo.
Nella speranza di poter nuovamente sfruttare questa miniera, nel 1878
vennero fatti altri scavi per raggiungerne l'interno, ma tutti questi lavori
servirono solo a renderla quasi impraticabile (3 ).
« Il versante meridionale del Mont de la Saxe è costituito da cal-
cescisti mesozoici (i cui strati sono immersi parallelamente al pendio della
montagna) poggianti sopra una roccia porfìrica permiana, che affio ra qua
e là sotto i calcescis ti grigiastri. La mineralizzazione è situata negli strati
inferiori dei calcescisti, pochi metri sopra il contatto di questi con la
roccia porfirica, ed è costituita da vene e filoni con giacitura parallela
agli strati dei calcescisti. I minerali formano in tal modo delle lenti, più

23
o meno estese e più o meno potenti, comprese fra gli strati inferiori dei
calcescisti (quelli più vicini al contatto con i sottostanti porfidi) e pen-
denti verso la Val Sapin, con una pendenza di circa 50° verso sud.
Al Trou des Romains la mineralizzazione ha una potenza che rag-
giunge il mezzo metro, ed è stata seguita anticamente con gallerie e di-
scenderie lungo il banco mineralizzato a galena argentifera, pirite, con
ganga biancastra di quarzo, barite, calcite e fluorite. Pochi metri ad est
dell'imbocco della caverna maggiore, proprio sul sentierino che sale dai
casolari di Chapy, si apre una discenderia che segue il filone costituito pre-
valentemente dai minerali della ganga: fra questi la fluorite presenta uno
spessore anche di 30 cm.
Dopo aver coltivato il minerale con le gallerie del Trou des Romains
partendo dagli indizi affioranti in superficie, gli antichi minatori pensa-
rono, giustamente, di raggiungere la mineralizzazione più in basso con
un'altra galleria. Considerato l'andamento del filone , pendente verso la
valle, essi scelsero un punto situato circa 60 metri sotto la verticale del
Trou des Romains ed iniziarono lo scavo della galleria di ribasso che, at-
traversando i calcescisti, verso il contatto con i porfidi avrebbe dovuto
incontrare la mineralizzazione. I calcoli, invero, erano esatti: la galleria
at traversò prima una ventina di metri di calcescisti, poi alcune venette di
barite ed infine, dopo circa 30 metri , incontrò la mineralizzazione, costi-
tuita da un esile filoncello lenticolare (potente 20-30 cm) di barite sac-
caroide con rare mosche di galena e di pirite. Troppo poco per quei mi-
natori che cercavano la galena, possibilmente argentifera: le ricerche fu-
rono abbandonate.
In superficie, la mineralizzazione coltivata al Trou des Romains scom-
pare verso ovest dopo pochi metri . Riappare invece 250 metri più a sud-
ovest, circa alla stessa quota, nella parete che domina i casolari di La Trap-
pe. L'affioramento è costituito da una lente lunga circa 10 metri, con una
potenza massima di un metro, accompagnata da esili venette parallele a
quella principale. L'immersione è sempre la stessa, cioè verso la valle,
ma la pendenza raggiunge qui i 70°. Fra i minerali compaiono soltanto
quelli che formano la ganga della mineralizzazione a solfuri, e cioè il quarzo,
la barite, la calcite e la fluorite violetta in venette. Sul posto sono vi-
sibili le tracce di scavi, abbandonati dagli antichi in considerazione del-
l'assenza della galena.
A nord-est del Trou des Romains il filone-strato affiora su di una
lunghezza di circa 40 metri, con una potenza di 10-20 cm, con quarzo,
barite e galena, quindi si perde . La mineralizzazione, sempre la stessa,
riappare dopo circa 600 metri, poco a monte dei casolari di Chapy, nella
paretina rocciosa che forma il fianco destro orografico della valle, dove è
visibile il contatto fra i calcescisti (in straterelli pieghettati) ed i porfidi.
Ancora nei calcescisti, infatti, sono presenti alcune lenticelle lunghe pochi
metri, di pochi centimetri di spessore, costituite prevalentemente da ba-
rite, con quarzo, calcite e tracce di fluorite, galena e pirite.

24
Proseguendo ancora in direzione nord-est, a quota 2400 circa sotto
la Tete Bernarde (alla testata della Val Sapin), si notano nei calcescisti,
sempre presso il contatto con i porfidi, lenticelle di quarzo, barite, calcite
e galena, ed alcune esili venette di fluorite » ( 11 ).
Un'accurata descrizione dell 'interno di questa miniera è stata fatta da
Nrcous DE ROBILANT (14-15). Qui di seguito ne sono riportati alcuni
stralci che saranno più facilmente compresi osservando l'unita pianta fatta
dallo stesso Robilant:
« Les deux filons qui four nirent aux Pères de S. Bernard l'occasion
de découvrir cette mine, coupent la cote de la montagne suivant sa direc-
tion d'Orient en Occident; inclinés en pente d'environ 60 degrés, ils se
plongent vers le Midi, dressant le chef au N, et ont enfin méme chUte.
L... ]. Par les anciens travaux qu'on y a découverts !'on voit que ces ,filons
ont du se soutenir assez constamment sur une perpendiculaire de plus de
40 toises [78 metri e.a.], et sur une étendue de plus de 60 [117 m].
[ .. . ] . La galerie fut conduite depuis D [ ... ] , terme de l' entrée inférieure
qui coupa les deux filons jusqu'à HH, où apparemment le filon se com-
prima. D epuis H on poussa d' autres galeries convergentes en G, toutes
continuées jusqu'à A et à B, et tournées en convergence jusqu'à C, terme
de l'entrée supérieure. Il étoit naturel de croire qu'on avoit pratiqué les
mémes directions sur les deux filons de repos et de chute, et qu'on s'étoit
contre-ouvert aux différents termes HH, FF, ainsi que l'indiquent les
excavations. Tout ceci ne fait que l' ébauche de la disposition de la mine:
tout est cou.pé en galeries parallèles depuis DH et GF. Les croisures des
gaferies ont plus de 2 toises [3,9 metri e.a.] et les piliers environ une
[1,95 m]. [ ... ].
L'on y a ménagé sur le seuil des galeries principales une coulisse bien
polie qui règne sur le repos et que je trouvai toute recouverte d'une ocre
rouge, humide et fort glissante. C'étoit apparemment un canal de dé-
charge pour /aire glisser le bois et les matériaux des excavations. Peut-
étre étoient-ils aussi destinés à l'em placement de la vis d'Archimède pour
puiser les eaux. Les petits puits L de figure parfaitement cylinclrique n' ont
pas plus d'une clemi-toise [ 97 centimetri e.a.] de diamètre; ils sont ver-
ticaux et poussés sur les flancs et dans le cceur des excavations depuis le
fiJon de chute jusqu'à celui du repos; peut-étre servoient-ils en partie de
réservoirs aux eaux qui s'y amassoient, et qu'on déchargeoit ensuite par
la vis sans fin dans les ruisseaux extérieurs; peut-étre servoient-ils pour
la communication du bois, pour la décharge des matériaux et pour l'issue
de la fumée » ( 15).

Altri particolari interessanti si trovano nella relazione di DE SAus-


SURE della visita che vi fece nel 1778:
« ]' aurois souhaité de trouver des traces des instru.mens avec lesquels
ces excavations avoient été form ées; mais une incrustation calcaire, con-
fusément crystallisée, tapisse l'intérieur des galleries et masque par-tout

25
Spiegazione della pianta della miniera del Trou des Romains eseguita da Nicolis de
Robilant ( 15):
Figura 1 - Piano iconografico della miniera a cui è stato aggiunto, per facilitarne la
comprensione, anche l'esterno. Si distinguono i due filoni, la loro direzione e caduta e
l'entrata superiore ed inferiore.

Figura 2 - Sezione del filone che mostra l'attuale ( 1774) stato dei lavori interni,
l'ammirabile disposizione dei pilastri (M) lasciati dai Romani e formati nella roccia
stessa, le gallerie convergenti e divergenti ed i pozzi circolari .
Figura 3 - Schizzo dell'interno delle gallerie tapezzate dalle stalattiti, dalle concre-
zioni e dai depositi ocracei.
Figura 4 - Sezione trasve rsale dei filoni che mostra il loro parallelismo, la loro
caduta, i pozzi di scarico e di comunicazione e le gallerie di uscita.

26
la surface de la pierre. Cette matière, sans produire de vraies stalactites,
for me ça et là des protubérances anguleuses, aigues et tranchantes, qui
pourroient /aire croire que ces excavations n' ont point été faites par !es
hommes, si t ous les autres indices ne l' attestoient pas. Elles n' ont ce pen-
dant aucune régularité, ni dans leurs dimensions, ni dans la for me de
leurs voutes. O n n' a point eu be so in de les étançonner, parce qu' elles sont
creusées par-tout dans un roc solide, et qui n' est pourtant point dur, ni
difficile à travailler. C'est un roc calcaire, ici pur ou à-peu-près te!, là
mélangé de sable quartzeux qui étincelle contre l'acier, et de crystaux d'un
spath noir, brillant, [ .. . ] car il se dissout dans !es acides avec une vive
e:IJ'ervescence, et il se fond au chalumeau, quoiqu ' avec un peu de diffi-
culté, en un verre verdatre, presque transparent » ( 6 ).

L 'analisi del filone venne fatta dal RoBILANT e diede i seguenti risultati:
« La matrice est un silex mélé de matière talqueuse où est incorporée
la galène de plomb à lamelles compactes, assez fusible, et donnant à l'es-
sai 2 onces [ 62 grammi circa ] d' argent et plus de 60 livres [30 kg circa]
de plomb » (5) .
Lo stesso RoBI LANT asserisce poi che sopra i due filoni sfruttati dai
Romani ne esiste un altro piritoso e che nella sua incastonatura si in-
crocia un fìloncello di realgar (15).

I minerali rinvenuti in questo giacimento sono:


Zolfo . Ne sono stati osservati rari cristalli di piccolissime dimen-
sioni (5 ).
Blenda. Appare in laminette o scagliette disseminate nella ganga aventi
tutta l' apparenza di frammenti di cristalli separatisi da individui maggiori
in segui to ad una frantumazione (5 ); più raramente in masserelle cristal-
line costituite da individui tetraedrici misuranti al massimo qualche mm
di grossezza. La lucentezza è viva, il colore varia dal giallo chiaro al
giallo ambrato (12) .
T etraedrite. È questa una tetraedrite antimoniale priva di arsenico,
la cui alterazione ha dato luogo a tracce di malachite. Si rinviene in scarsa
quantità assieme alla pirite, disseminata nella barite spatica e saccaroide,
raramente formandovi piccoli accentramenti. Colore grigio, frattura con-
coide (12) .
Enargite. Questo minerale, di interesse esclusivamente scientifico, è
stato identi fica to con l'ausilio del microscopio metallografico . Esso si pre-
senta in individui cristallini talora ad abi to prismatico, frequentemente
frastagliati ai bordi e intimamente associati a tetraedrite ed a bournorite .
È questa una delle rare località alpine dove questo minerale sia stato
rinvenuto (17). Colore da grigio-acciaio a nero, lucentezza metallica.

27
Galena. Si trova in masse cristalline a sfaldatura cubica, che appaiono
come cementate dalla baritina, e talvolta mostra terminazioni cristalline
essendo allora presenti le facce della p( 100) e della o(l 11) ( 5). Alcuni
esemplari sono superficialmente rivestiti di limonite, altri da tracce di
cerussite terrosa e di piromorfite (12).

Berthierite. È stata osservata in piccolissime quantità assieme al real-


gar: presenta struttura granosa, il suo colore è grigio-acciaio, la polvere
nera e la lucentezza metallica (12). I saggi eseguiti dal PELLOUX (12) su
di esso hanno dato i seguenti risultati: al cannello fonde facilmente in
una massa scoriacea magnetica; riscaldata nel tubo aperto, svolge ani-
dride solforosa e fumi antimoniali; le perle al borace e al sal di fosforo
assumono la colorazione caratteristica del ferro.
Bournorite. Questo minerale è stato rinvenuto dallo SCAINI ( 16-17)
in un affioramento di baritina situato oltre i casolari di Chapy, là dove il
torrente lambisce la roccia in posto e si biforca. Esso è di colore grigio-
piombo scuro, con lucentezza metallica e si trova in piccole quantità as-
sieme a malachite e a galena nella baritina saccaroide bianca.

Pirite. Si presenta generalmente in granuli cristallini assai minuti , dis-


seminati, più o meno abbondantemente, nella calcite. Più raramente è in
piccoli cubetti ( 12).

Realgar. Il PELLOUX ne ha trovato piccole masserelle cristalline rac-


chiuse in campioni costituiti da barite e da scagliette di blenda gialla dis-
seminate nella barite. Mancano invece i cristalli distinti ( 12). Il suo colore
è rosso arancione. Questo minerale è facilmente alterato dalla luce che
lo trasforma in polvere giallastra di orpimento.

Fluorite. Come già citato, la fluorite, violetta o grigia, è presente in


venette nella ganga di questo giacimento. Il PELLOUX (12) ne ha rinve-
nuti alcuni interessanti campioni tra i minerali estratti nei lavori di ricerca
di La Trappe. Questi campioni presentano da un lato una superficie drusica
determinata in prevalenza da galena cristallina, da barite in gruppi fìbro-
lamellari, da rari cristalli di ialofane e da cristalli molto corrosi di fluorite
grigia. Questa fluorite è in cubetti di Y2 cm al massimo di lato, con gli
spigoli, in qualche cristallo, smussati da sottilissime facce del rombodo-
dtcaedro ed i vertici da quelle di un esacisottaedro.

Quarzo. Si presenta in cristalli limpidi ed incolori che possono rag-


giungere al massimo la lunghezza di 2 cm; in essi, oltre alle comuni for-
me z(22I), r(lOO), m(2If), si osserva abbastanza frequentemente la s(412)
e più raramente la x( 4 I.2). Questi cristalli sono generalmente incastrati
nella baritina, osservandosi però che anche le estremità incluse nella ba-
ritina appaiono del tutto complete. Essi presentano talvolta cristalli di
baritina inclusi e, molto meno frequentemente, inclusioni di minutissimi

28
cristalli di galena o di blenda. Sono pure frequentissime inclusioni liquide
con libella (5).
Limonite. È presente sotto forma di incrostazioni, di color ruggine,
dovute ad ossidazione di pirite (12) .
Calcite. Questo minerale è presente nella ganga del giacimento.
Cerussite. Si osserva in patine cristalline sopra alcuni cristalli di ga-
lena, di cui rappresenta il prodotto di alterazione (5).
M alachite e A zzurrite. Se ne vedono rare spalmature derivanti dal-
l'alterazione della tetraedrite (12).
Baritina. È in cristalli generalmente abbastanza limpidi, sebbene fre-
quentemente si noti nel loro interno una specie di nebbia leggera dovuta
alla presenza di minutissime inclusioni che, senza ordine alcuno, sono
sparse nella loro massa, e che rende molto minore la loro trasparenza.
Dal lato chimico essa è perfettamente pura; un 'analisi quantitativa su
materiale purissimo diede al Colomba i seguenti risultati: BaO = 65 ,63;
SO, = 34 ,22 (totale 99 ,85). La determinazione delle inclusioni conte-
nute nei cristalli è molto difficile essendo sempre piccolissime, tuttavia
il COLOMBA ebbe modo di stabilire la presenza esclusiva di minime tracce
di cloruro e di solfato sodico in soluzione acquosa . Questa baritina pre-
senta le seguenti forme: a(lOO), b(OlO), c(OOl), m(llO), o(Oll), d(102) ,
.:;( 111), r(112), f(l 13), q(114) (5).
Gesso . Rari cristalli di piccolissime dimensioni (5) .
Piromorfite . Patine cristalline verdi-olivastre ricoprenti certi cristalli
di galena, di cui rappresenta il prodotto di alterazione (5-12).

Adularia. Il PELLOUX l'ha raccolta negli scisti micacei che incassano


le lenti baritiche di La Trappe, assieme a calcite e a sottili lamine di se-
r;cite. Il minerale si presenta nella sua quasi totalità come una massa
spRtica bianca, mentre è invece incolore nei suoi più piccoli cristalli che
presentano soltanto le seguenti forme : {1 lO j , {OOl j , {I Ol} . Il loro abito
è quello solito dell'adul aria ed i cristalli sono generalmente un poco al-
lungati secondo l'asse z ed, in tal sen so, fra di loro associ ati, mentre gli
interstizi contegono calcite pi urtosto ferrifera. Ques ta adulari a oltre ai
suoi normali costitu enti contiene una piccol a qu antità di bario dovuta
alla barite di ssemin atav i com e impurità ( 12 ).
Albite. Disseminati fra i cristalli di baritina, e spesso come incastrati
fra di essi, si hanno scarsi ed esili cristalli lamellari , limpidi ed incolori ,
di albite. Questa albite presenta piccole quantità di bario, non dovute
ad inclu sioni di baritina, ma piuttosto al silicato della celsiana , e piccole
tracce di calcio dovute al silicato dell 'anortite. Il COLOMBA dai dati ot-
tenuti dall'an alisi quantitativa effettuatavi , giunse alla seguente formula:

29
9Na2Al.Si.O, ,, + (Ba, Ca) Al,Si,O •. Dal lato cristallografico questa albite
presenta le seguenti forme : c(OOl ), b(OlO), m(l TO), /(130), z(l30), o(l 11 ),
p(lil), n(021) (5) .
Ialofane. Il PELLOUX per primo ha segnalato la presenza in questo
giacimento di questo raro minerale, nuovo per l'Italia e fìno ad allora
osservato solo in due altre località alpine, entrambe svizzere: Lengenbach
nella Binnenthal, dove questo minerale fu scoperto, -e Goppenstein nella
valle di Loetsche. Lo ialofane, spesso ricoperto di un intonaco di limonite,
è in cristalli assai netti che, con il medesimo abito dell'adularia, misurano
sino a 7 mm secondo l'asse z e 3 mm secondo y. Le forme che PELLOUX
vi ha osservato sono: {110} , {001} , {101} , sempre presenti, e lOlO} piut-
tosto rara e con facce sottilissime. Tutte le facce sono generalmente piane
e lucenti, salvo quelle di { 11 O} che, qualche volta , presentano una stria-
tura verticale poco marcata. Le misure eseguite al goniometro dal Pelloux
riportano i seguenti valori medi angolari: (110) (llO) = 61°20·; (001)
(101) = 49°40'. Il peso specifico risultò di 2,80 . L'estrema scarsità di
materiale disponibile ha impedito al PELLOUX di eseguirne l'analisi quan-
titativa . Egli ha tuttavia accertato che è assente l'acido solforico e che
perc10 !'abbastanza notevole quantitativo di bario in esso contenuto può
essere attribuito al silicato della celsiana ( 12).

RIASSUNTO

Il giacimento piombo-baritico del « Trou des Romains » si trova nel vallone di


Sapin a nord-est di Courmayeur (Valle d 'Aosta) _
Da ques to giacimento, sfrutta to nell'antichità dai Romani e, forse, anche dai Salassi,
e nuovamente coltivato, dopo secoli di abbandono, nel XV II secolo, si estraeva della
galena argentifera con blenda, pirite e barite.
L'autore, oltre a riportare le notizie storiche, traccia il quadro completo di questo
giacimento, sulla base delle numerose monografie scritte su di esso. Tra i vari brani,
estratti da queste monografie, spiccano la descrizione e la pianta dell'interno della gal-
leria più antica eseguite nel 1774 da Nicolis de Robilant.
L'au tore descrive inoltre tutti i minerali rinvenuti in questo giacimen to. I più inte-
ressanti sono l'enargite e lo ialofane, osservati come rarità, e il realgar; questi minerali
sono stati rinvenuti solo in poche altre località alpine.

Résumé - Ce gisement se trouve dans le vallon de Sapin à nord-est de Courmayeur. Il


fut exploité jadis par !es Romains et, peut-etre, par !es Salasses; !es travaux y reprirent,
après une longue période d'abandon, au XVII' siècle.
On y tirait de la galène argentifère avec blende, pyrite et baryte.
L'aureur, après avoir reporté !es notices historiques, trace le pian compier du gise-
ment, sur la base des nombreuses monographies parues sur celui-ci. Parmi les fragments
des monographies reporrés, particulièrement intéressants résultent la description et le
pian de l'intérieur de la galerie la plus ancienne exécu tés en 1774 par Nicolis de
Robilant_
L'aureur décrit enfin tous !es minéraux observés dans ce gisemenr panni lesquels
se détachent le réalgar, rarité valdòtaine, l'énargite et le jalophane, rares pour les
Alpes et pour l'I talie.

30
Abstract - This deposit lies in the deep valley of Sapin to the north-east of Courmayeur.
It was exploited by the Romans and, perhaps, already by the «Salassi», and again
in 1700 after many centuries of dereliction.
The mineral mined was argentine galena with zinc blende, pyrite and baryta .
The author, besides the historic records , traces the whole description of this deposit,
referring to the numerous monographies written on it. Among the quoted fragments
of these monographies particularly interesting are the report and the plan of the inside
of the most ancient mine, executed in 1774 by Nicolis de Robilant.
Besides the author describes all the minerals found in this deposit among which
realgar, enargite and jalophane, rare minerals for the Alps and for I taly, are particu-
larly interesting.

BIBLIOGRAFIA

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des provinces circonvoisines avec une sommaire description des montagnes (1691
et 1694), « Archivum Augustanum », n. 1, Aoste 1968, p. 44.
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moire de l'Académie des Sciences de Turin » ( 1784-85), Turin 1786, première
partie, p . 225.
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sur deux minières des anciens romains, et d'un supplément età la théorie des mon-

31
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Turin 1788, p. 253.
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S.F.V. », n . 19, 1927, p. 13 .
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19. TIBALDI T. , Storia della Valle d'Aosta, voi. I, Torino 1900-1916, p . 102.
20. Totius V allis Augustae compendiaria descripto, manoscritto anonimo risalente al
periodo immediatamente precedente al 1675, pubblicato in « Archivum Augusta·
num », n . 4, Aosta 1970, p . 254.

32
2 I. Val Sapin vista da La Trappe.
2. L'ingresso principale del Trou de Rom ains.
3. L'interno del Trou des Romains: gallerie
e pareti.

(Foto D. Castello)
2

La fon tain e cle Valmari<rna.

(I: photo D. Cas te llo: 2.. 3: photo E. Noussan )

.1
Les fontaines colorées
par Éphise Noussan

Parmi toutes !es beautés naturell es de la Vallée d'Aoste une curiosité très
particulière mérite notre attention. Il s'agit de deux endroits, peu éloignés l'un
de l'autre, dont !es fontaines naturelles semblent etre colorées.
En effet leurs eaux, qui proviennent de glaciers situés en amont, traversent
des filons de minerai de cuivre, en détachent d'innombrables particules et !es
entrainent à l'extérieur. Au contact de l'air et, surtout de la chaleur du solei!,
le liquide dépose sur la roche des pellicules collo'idales, créant ai nsi dans le
lit du ruisseau des portions de couleur émeraude. L'eau courante, éta nt limpide,
reflète la teinte verdatre du gravier du ruisseau et donne donc l'illusion d'une
eau colorée.
Les deux fontaines en question se trouvent sur la rive droite orographique
de la Vallée d'Aoste. La première dans le vallon de St-Marcel, dans le massif de
la Tersiva, et précisément dans le vallon du " Filon de Mo!ère '" où !'on trouve
encore trace de labyri nthes de galeries, creusées par !es Romains ou meme
par leurs prédécesseurs Salasses, qui se coupent et se recoupent dans les
flancs de la montagne , ce qui démontre que des mines y avaient été exploitées
autrefois.
La source, d'un diamètre d'environ 30 cm , j ai llit à l'altitude de 1440 m, à
partir de formations cristallines, sur un terrain en pente, recouvert en abondance
de conifères . Les roches se composent surtout de schistes et de micasch istes
contenant auss i des cristaux de grenat. Le ruisseau parcourt environ 300 m en
forte pente, puis se jette dans le torrent de la vallée homonyme, qui rejoindra
ensuite la Doire Baltée .
C'est une véritable merveille de voir les jeux de lumière provoqués par !es
rayons du solei! sur cette eau vive qui, projetée sur les bords de la roche,
rejaillit en myriades de gouttelettes semblab les à de petits feux d'artifice.
Après un exa men attentif on s'aperçoit que les cailloux teintés qui forment
le lit du ruisseau ne sont pas colorés de manière éga le ; en effet leurs gradua-
tions dépendent de la quantité d'eau qui les arrose et de la quantité de minerai
qui s'y trouve fixée. De plus, dans la meme zone, il y a des roches possédant
des incrustations de la meme teinte verdatre, dont les fissures laissent suinter
de l'eau qui contient les memes minéralisations.
La seconde fontaine se trouve à environ 15 km de St-Marcel. Elle est nichée
cians le petit bassin de Valmariana, au nord de Pontey, sur !es pentes du mont
Barbeston, à l'altitude de 1780 m. Gomme la première elle se présente sous

33
la forme d'une source de que lqu es centim ètres de diamètre, jail li ssa nt d 'un
éboulement probable du terrain.
On y remarque aussi la présence d'une ancienne forme d'extraction indus-
trielle; il y avait en effet une mine de fer et aujourd'hu i encore on peut voir
des ruines de vieux fours . Éparpillés dans la meme zone on trouve des fragments
de pierres moulées, du meme genre que ce lles de St- Ma rce l, extra ites de roches
locales et travaillées en forme de meules d'un diamètre d'environ 70 cm et
d'une épaisseur d'environ 30 cm. Ces pierres étaient réduites en grai ns
par usure manuelle , obtenue en fa isant t ourner les meules, en sens opposé .
L'eau él imi na it success iveme nt le calcaire de la roche ains i mou lue et lais-
sait déposer sur le fond les particu les de minerai les plus lourdes qui étaie nt
fondues sur piace da ns des fours à bois.
Les deux fontaines, dont I 'eau est inodore et sans saveur, ont une tempé-
rature constante d'environ 5 degrés, ce qui prouve que l'eau jaillit d'une certaine
profondeur.
Les " eaux vertes '" ai nsi les nomme-t-on, sont connues depu is très long-
temps. Dès 1784 , da ns un rapport publié dans les " Mémoires de Mathéma-
tiq ues et de Physique de I 'Académie royale des Sciences de Tu rin », an nées
1784 et 1785, le co mte Saint-Martin de la Motte signala it avo ir découvert
une fonta in e naturelle da ns la cote montagneuse qu i commence au bourg de
St-Ma rce l.
Horace de Saussure. en 1792, dans son septième et dernier voyage en
Vallée d'Ao ste, est all é voir la "fontai ne bleue '" y rec ue illa nt des échant ill ons
que son f il s tera ensu ite analyser. Tous deux décl arère nt qu'i l ne s'agissait
pas d'une simple fontaine, mais d'un ru isseau qui fa is ait tourner un moulin;
or, dans les env irons , on tro uve des ruines qu i pou rr aie nt etre celles d'un
moulin à eau.
li me semb le très intéressant de reporter ic i ce que De Sauss ure raconte
dans son li vre Voyages dans /es A/pes, tome IV, page 458, au sujet d'un inci-
dent survenu à la fin de son excursion:
" En descend ant, nous passames auprès d'un e fonderie où l'on fond la mine
de cuivre de St-Marcel. Un peu au-de là. camme il commençait à fa ire nuit nous
nous trompames de chemin: man mulet, dont heureusement j'ét ais descendu,
en passant sur un méch ant pont, que nous n'a uri ons pas dO passer, mit le
pied entre deux poutres, les fit écarter et demeura à califourchon sur l'une
d'elles. Il faisait là, pour se dégager, de vio lents efforts qu i le mettaie nt en
danger de se casser un membre. Nous n'eOmes d'autres ressources , pour le
sauver, que d'écarter entièrement les poutres, et de le fa ire tomber dans le
torrent, en le soutenant par la tete pour qu'il tombat debout; et ain si il s'e n
tira heureuserne nt, comme par mirac le " ·
Enfin le docteur P. Prosio, da ns le bulletin n. 2 de la " Société de la
Flore Vald6t ai ne ,, de 1903, cite dans ses notes préliminaires " l'eau verte de
St-Marcel "·
En revanche la fonta in e de Valmariana n'a jamais été signalée; c'est uni-
quement griice à un artic i e de journal , signé T. Tib aldi, que j'ai eu la chance
de la con naitre.
Les analyses des eaux et des sédiments collo'i daux qui ont été effectuées
de nos jours ont donné les résultats su ivants:

34
Eau de so urce des fontaines de

St-l\1a rcel Val mariana


1972 1972

Rési du sec à 110° e 9/ 1 0,184 0,068


à 400° e 0,1 69 0,063
à 900° e 0,132 0,051

100 g de rési du sec à 110° C contiennent:

P. a. G. 28,00 24,70
so, 2,78 6 ,62
FeO 0,78 0,95
Al 2 Q 3 0,10 0,10
CuO ass . ass.
so , 27,24 30 ,80
Ca O 32 ,83 26,90
Mg O 6,58 9,13

l ncrustations sur /es ca il/oux des fontaines de

St-M arce l Val m ariana


De Saussure 1792 1972

Cuivre 19,00 CuO 33,50


Oxyde de fer 4,25 FeO 4,64
Acide carbonique 9,00
Argile 2,75 Al 0 Q 3 12,10
Chaux 1,00 Ca O 3,35
Sable s iliceu x 33,00 Si0 2 46.40
Eau et m ati ères i nfl amm abl es 31,00 Mg O tr
100 ,00

En examinant ces résu ltats on rem arque que la compos ition chimique des
eaux n'a pas sub i de mo di f ications notables au cours des s iècles.
li se rait hautement souhaitable que ces curiosités de la Vall ée d'Aoste
soient considérées ca mm e des Monuments de la Nature et, par conséquent,
respectées et protégées efficacement contre les dommages cont inue ls que leur
causent !es promeneurs .

35
Le vipere nella Val d'Aosta
di Aldo Po/etti

L'Erpeto logi a, cioè quella parte della zoologi a che studia i serpenti , non è,
nel nostro paese, una scienza molto popolare e, ancor meno . lo sono gli oggetti
di tale studio, sia per quel sentimento di orrore provocato dalla paura e dal
disgusto, sia per un mal inteso insegnamento re li gioso che ci ha abituati all'idea
de l serpente fo nte pr im a di tutti i mali , ma soprattutto per ignoranza specifica.
lg11oranza che sta a! l'o rig in e dell a paura e del raccapriccio che , con i serpenti,
isp irano le sala mandre, i rospi , gli sco rpioni , i pipistrelli . E che dire dello
sguardo ipnoti co attribuito a certi serpenti? E della presunta in cli nazion e degli
stessi ad attaccarsi alle mammelle bovine per succhiarvi il lat te? E del fatto
che molti ritengano le vipere velenose tramite la loro lingua biforcuta? C'è chi
giu ra, poi, di aver vi sto almeno un serpente con la cresta, altri co n le corna:
fantas ie, fantasie suggerite dalla paura e dall'ignoranza .
Tutti gli ofidi hanno il corpo interamente rivestito da uno strato corneo com-
posto da placche, squame o piastre. Questo strato co rn eo viene rinnovato più
volte all'anno e la "spog li a" che il rettile abbandona è la riproduzione fedele
del vecchio proprietario (anche alla spoglia dei rettili la credenza popolare attri·
buisc e virtù terapeuti che e magiche). La colonn a ve rtebra le è molto lunga ed
ogni vertebra àncora due costole. La bocca può esse re enormemente dil atata
graz ie alla grande elasticità dei tessuti molli e della struttura sc heletrica dell a
t es ta. Lo stesso dicasi del corpo, che consente ai se rpenti di ingerire prede
più grandi di loro. I denti, pieni o scanalati, hanno forma di uncino volto all'in·
dietro e, se rotti , vengono prontame nte sostituiti. La lin gua, molto lunga e bifor-
cuta, può essere estratta anch e a bocca chiusa attraverso un'apertura centrale
del labbro superiore : ha funzioni tattili ed olfattive. Con la lingu a il serpente si
orienta, segue la preda e ne valuta la mole . La lingu a, retratta, è custodita in
una guaina che si trova sotto lo sbocco della trache a, sbocco che è situato
molto in avanti per consentire la respirazione anche durante la fase di assun-
zione e deglutizione del cibo. La grande dilatazione cui vengono sottoposti tutti
i muscoli produce, per compressione, un abbondante secreto di saliva che, lubri-
ficando la preda tratte nuta dai denti uncinati , la fa lentamente scivolare nel-
l'esofago anch'esso molto dilatabile . L'esofago è privo di dotti delle ghiandole
digestive che si trovano, invece , numerose nello stomaco, che ha qu ind i una
az ione molto energica , riuscendo a digerire anche le ossa della vittima. Solo i
peli, le unghie e le piume vengono eliminati, con la " borra"• attraverso la fes-
sura cloacale che sfocia all'esterno.
Nei serpenti troviamo anch e altre particol arità anatomiche: un solo pol mone ,
due reni molto allungati posti uno avanti all'altro ed il cuo re, diviso in tre cavità,

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anch'esso molto al lun gato per adattarsi alla forma lineare dell'animale. Manca,
negli ofidi, la vescica urinari a.
Gli occhi non hanno palpebre. sostituite da una cornea protettiva traspa-
re nte e fissa. L'udito è praticamente inesistente ed i soli rumori che i serpenti
percepiscono sono quelli che giungono loro attraverso corpi solidi, come. ad
esempio, il terreno. Scarso è anche il gusto. buona ma non eccezio nale la vista.
Questi sono caratteri comuni a tutti i serpenti, velenosi ed in nocui. Quelli
che ci inte ressano più da vic ino sono i serpenti velenosi che vivono in Italia ed
in particolare in Valle d'Aosta .
Appartengono tutti alla famiglia Vip eridae che , a sua volta, si divide in due
sottofamiglie: Vip erinae (Viperini) e Crotalinae (Crotalini). La sottofamiglia dei
viperini è ancora divisa in dieci generi; uno di questi è, finalmente, il genere
Vipera con dieci specie e trentatré sottospecie. Quattro sono le specie che
vivono in Italia , due del le qua li si trovano comu nemente anche in Valle d'Aosta :
Vip era aspis o Vip era comune
Vip era berus o Marasso
Vip era ammodytes o Vipera del corno
Vipera ursinii o Vipera dell 'Orsini .
Le prime due sono quelle presenti anche da noi.

Gli ofidi che appartengono alla famiglia de i Vipe ridi sono, assieme ai Cro-
talini, i rettili più evoluti e dispongono di un apparato velenifero molto com-
plesso ed altrettanto effic iente, risultato di migliaia di anni di selezioni e di
adattamenti. Sono , da questo punto di vista, i serpenti più giovani, l'ultimo ritro-
vato della natura .
I Viperini sono diffusi in Europa, Asi a ed Africa , ma mancano nelle Ame-
riche , in Australi a, nel Madagascar ed in altre isole. Vivono dalle zone più calde
fino al Circolo Pol are Artico (Vipera berus), dalle pianure fino ai tremila metri
delle montagne, dalle zo ne aride alle paludi. Si nutrono di top i, di lucertol e, pic-
coli uccelli ed occasionalmente di altri piccoli animali. Non inseguono la preda
ma l'attendono pazientemente in agg uato e, quando è a tiro , con la rapidità del
lampo vibrano il loro morso, inoculando contemporaneamente il veleno , per ripor-
tarsi subito nell a posizione di partenza pronti a ripetere l 'assa lto. Per la vittima
è questione di minuti . La rapidità dell'attacco è incredibile , favorita anche dalla
posizione ad " S " molto stretta. che i rettili assumono, sì da ricordare una
molla . In complesso. tuttavia , sono di movimenti abbastanza lenti e di ab itudini
indolenti , ben co nsci della temibile arma di cui dispongono . La terribile potenza
disgregatrice del veleno non lascia la minima possibilità di sc ampo alla preda.
in genere di piccola mole . Nei confronti dell'uomo questi rettili sono addirittura
timidi: al minimo all arme si rintanano sibilando, non aggrediscono mai se non
si sentono min acci ati da vicino o ca lpestati. Anche per l'uomo colp ito dai loro
morsi è questione di dimensioni , di peso . Per un bambino il pericolo è gravis-
s imo , per un adu lto sano molto meno . Le dimensioni non sono determinanti solo
per le vittime ma anche per i rettili; è chiaro infatti, che la vipera del corno
( \/. ammodytes) . esse ndo la più grossa. è la più pericolosa poiché la quantità
di veleno inocul ato è proporzionalmente maggiore. La vipera più diffusa nel
nostro Pae se è la Vipera aspis o vipera comune. La sua area di distribuzione
comprende: l'Itali a, la Svizzera (sul Giura) . la Germania (nella Foresta Nera),
la Francia e la Spagna (nei Pirenei). La si incontra un po' dappertutto nelle

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campagne della pianura e sui monti fin oltre i tremila metri, nelle boscaglie rade
e lungo le coste, nei prati degli alpeggi e fra i cespugli di lampo ni e rododendri
di tutte le nostre montagne.
Ha la testa piatta, larga , triangolare, con il collo molto pronunciato ; non è
molto lung a (50-60 cm), grossa quanto il pollice di un adulto ed anche più ed
ha la coda molto corta. Non ha \'aspetto elegante e svelto delle bisce il cui
corpo va a mano a mano assottigli andosi per terminare in una lunghissima coda
appu ntita di 20-30 cm. La Vipera comune passa bruscamente dal suo maggior
diametro alla coda che , di conseguenza, è visibilmente conica, non più lunga di
5-10 cm.
Vista di profilo appare caratteristicamente evidente l'appiattimento della testa
e la punta del muso rivolta leggermente verso l'a lto. Altre caratteristiche comuni
a tutte le vipere nostrane sono la pupilla lineare disposta verticalmente ed al-
meno due file di squamette fra il labbro superiore e l'occhio (giova qui ricordare
che tutti i nostri serpenti innocui hanno la pupilla rotonda). Il capo è ricoperto
da piccole squame irregolari. La colorazione non segue una regola generale, ma
varia da indivi duo ad individuo e da zona a zona, adattandos i mimeticamente
all'ambiente in cui vive il rettile. Generalmente è grigiastra con strisce più scure
trasversali, a volte unite in una linea sinuosa che percorre tutto il dorso. Non
deve meravigliare però il vedere una Vipera asp is di colore bruno scuro , gia l-
lastro , olivastro o addirittura rossastro. Chi scrive ne ha viste parecchie di un
bel colore marrone rossastro sui monti della destra orografica dell'alta valle di
Bionaz e di colore grig io-topo nelle boscaglie che vanno da Champrotard all 'abi-
tato di Arvier ed in Val Veni.
Questa vipera è lenta nei movimenti ed alquanto timida; al primo accenno
di pericolo silenziosamente si rifugia in qualche nascondiglio sicché , il più delle
volte, la sua presenza non viene neppure avvertita. Al contrario, se minacciata
o stuzz icata, attacca con estrema decisione e violenza partendo sempre da quella
sua posizione ad " S " e con il capo leggermente sollevato da terra. È il mo-
mento di frapporre la distanza di sicurezza senza il minimo indugio, vista la
fulmineità dell'attacc o che può partire e concludersi in un attimo. Da oppor-
tuna distanza si potrà osservare come la vipera piano piano rinunci alla posi-
zione di difesa e lentamente si avvii verso un rifugio; non insegue mai né \'ag-
gressore né la preda mancata.
Si diceva, più sopra, che \'apparato per \'inocul amento del veleno, nei Vip e-
ridi , è il più perfezionato. Ved iamo lo meglio: nell a mascella superiore sono
infissi dei denti, ricurvi all'indietro, la prima coppia dei quali, molto allungati e
vuoti internamente come un ago da siringa, sono le zanne velenifere. Gli altri
denti, molto più piccoli, sono destinati a sostituirle qualora si rompessero. Se
le zanne velenifere fossero fisse, impedirebbero all a vipera, per la loro lun-
ghezza. di chiudere la bocca e si conficcherebbero nella mascella inferiore, ma
un complesso gioco di ossa e muscoli fa sì che in quiete vengano ripiegate
all'indietro e, cosi, te nute adag iate nella cavità boccale . Solo quando il rettile
spalanca la bocca per colpire si rizzano con la punta rivolta leggermente in
avanti ed in basso. Queste za nn e tubolari sono direttamente comunicanti con le
ghiandole velenifere, situate ai lati del capo, che vengono compresse e spre-
mute da due muscoli appositi. Per effetto della pressione il veleno risale dalle
ghiandole , scorre lungo un condotto e, attraverso il foro delle zanne, penetra
nel corpo della vittima.

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Un'arma tanto potente ed efficace spiega la relativa lentezza dei movimenti
ed il conseguente ingrossamento del corpo. La nostra vipera non ha alcun biso-
gno di inseguire la preda, solitamente assai veloce, ma la attende in agguato
per colpirla a tradimento ed aspettare poi che il veleno faccia il suo effetto.
La vipera di solito si ciba di topi ed occasionalmente di nidiacei e ranocchi.
È ovovivipara, cioè partorisce dei piccoli autosufficienti in numero variabile
dai 10 ai 15 e lunghi una quindicina di centimetri.
La stagione degli amori ha luogo , nella nostra Regione, da marzo a maggio,
e la gestazione dura di solito quattro mesi. Fregola e parto sono strettamente
collegati con l'andamento climatico dello spazio vitale della vipera, per cui le
eccezioni possono essere numerosissime. La temperatura condiziona gran parte
delle funzioni vitali del rettile che, sotto questo aspetto, risulta essere molto
delicato. La temperatura corporea ritenuta ottima è intorno ai 25-28 gradi interni ,
e forti variazioni, specie verso il basso, possono nuocere ed a volte uccidere la
vipera, soprattutto all'epoca del parto.
Dopo il periodo invernale, che hanno trascorso in cavità sotterranee con altri
animali ibernanti, le nostre vip ere raggiungono, precedute dai maschi, la zona
estiva che non abba ndonano più, salvo che per l'accoppiamento.
Ogn i rettile ha un suo spazio vitale dal quale non si allontana: qui vive e
caccia , qui lo possiamo trovare durante l'estate pigramente esposto a mezzo sole
ad assorbire il calore ind ispensabile alla gestazione, al parto ed a qualsiasi altra
funzion e vitale. Durante le giornate di forte vento rimane inattivo ed al riparo.
C'è chi sostiene che la vip era comune sia animale seminotturno, che cioè,
al calar della sera, si metta alla ricerca del cibo . Dubito fortemente della veri-
dicità di questa affermazione e, se ciò fosse possibile , ci sarebbe da distinguere
da regione a regione. Potrebbe anche essere vero per le regioni a clima tem-
perato-marittimo, ma per la nostra regione con la sua configurazione totalmente
montana ove , appe na le prime ombre della sera risalgono i pendii , la tempera-
tura bruscamente si ab bassa e le correnti termiche asce nsionali si arrestano,
non è convincente che un serpente, proprio allora, vada in cerca del nutrimento.
Per quante osserva zio ni poi abbia personalmente condotto, non sono mai riuscito
a vedere una vipera dopo il tramonto, neppure là ove, poche ore prima, c'erano ,
e parecchie. Lo stesso discorso , a mio avviso , è valido per lo spuntare del
giorno. Conosco dei • clapey " abitati da molte vipere e percorsi a zig-zag dai
sentieri che salgono agli alpeggi: i contadini vi passano prima del sorgere del
sole, proprio per evitare incontri sgraditi che, dopo, diventerebbero normalissimi.
Infine, per quanto io ne sappia, non si è mai sentito dire di persona od
animale morso da vipera durante le ore notturne , anche se durante l'estate non
mancano di certo, ai nostri giorni , le persone che passano la notte in campeggi,
tende isolate o comunque all'aperto. Ritengo proprio che da noi si possa con-
siderare la vi pera animale diurno o, al massi mo, crepuscolare, ma con molte
ri se rve .
L'altra specie di vipera che ... rallegra le nostre montagne è la Vip era berus
o Marasso. Questi è il rappresentante del suo genere che si spinge più a nord
e che, come si è detto, oltrepassa il Circolo Polare Artico. Lo si incontra dalla
Scandinav ia fino agli Appennini , dalla penisola Iberica sino al mare del Giappone .
È molto ben conosciuto nelle Isole Britanniche (è l'un ico ofide della Scozia), ma
manca in Irl anda e da noi in Sardegna. In Italia è diffuso a nord del Po per
tutto l'arco alpino ed ha punte avanzate in Emilia.

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È di dimensioni leggermente maggiori della vipera comune ed è più vistoso
nella livrea. Nella nostra Val le difficilmente supera i 70 cm nelle femmine e i
60 nei maschi. Anche per questo ofide la colorazione è molto varia ma, carat-
teristica ricorrente, è la strisci a scura , sinuosa, che percorre tutto il dorso dal
collo alla coda e, sui fianchi, una fila di macchie scure via via più piccole. Sul
capo sono presenti, sempre con colorazione più o meno scu ra, una X o una V,
e due striscie dello stesso colore uniscono gli occhi agli angoli della bocca.
Talora qualche esemplare si presenta completamente nero nella parte superiore
e nero o grigrio scuro nella parte inferiore del corpo. Gli zoologi hanno dato a
questa varietà il nome di prester. In Valle d'Aosta non sono comunissimi, tut-
t avia si possono incontrare con una certa facilità soprattutto in Val Ferret (a
Lavachey) ed in Val Veni (attorno al lago Combal) nelle mattinate primaverili.
La Vip era berus , infatti , a differenza della precedente, frequenta con facilità
anche le zone paludose. Altri caratteri distintivi sono il muso meno appuntito,
il capo meno triangolare e comp less iva mente più arrotondato . Vista di profilo,
le testa è meno piatta e tra il bordo inferiore dell'occhio e le placche sopra-
lab iali presenta una sola fila di squame. Il naso, infine, non è rivolto verso l'alto.
Alcuni esemplari presentano una colorazione degli occhi rossa o rossiccia. La
testa è meno marcatamente distinta dal corpo e tra le placchette che la rico-
prono si distinguono bene , perché più grandi, le sovraoculari, le frontali e le
parietali. La Vipera berus esce dai ricoveri invern ali appena avvenuto lo scio-
glimento della neve e, nei primi giorni, quando la temperatura è ancora bassa,
è facile vederla riscaldarsi al sole primaverile in preparazione alla prossima
stagione degli amori. Questi avve ngono verso il mese di ap rile e, proprio in
questo periodo , avviene la leggendaria " danza dei serpenti ,. e non è difficile
trovare dei grovigli, delle vere e proprie" palle" costitu ite da più maschi attor-
c igli ati ad una femmina per la fecondazione. Le "danze"· invece, sono lotte di
maschi che si disputano il favore delle compagne. Attorcigliata la parte poste-
riore del corpo ed eretta l'anteriore, i pretendenti si colpiscono violentemente
a testate come, del resto, fa nno molti altri animali nel periodo della fregola. I
piccoli nascono, nelle zone temperate, quattro mesi dopo, in numero variabile
da 5 a 20, mediamente intorno alla dozzina. Misurano 15-20 cm di lunghezza e,
se vivono in amb ienti umidi, vengono imbevuti d'acqua tantoché la crescita nei
primi giorni avvie ne senza assunzione di cibo . Il maschio della Vipera berus rag-
giu nge la maturità sessuale al 4° anno di vita e la femmi na al 5° ossia, grosso
modo, rispettivamente verso i 40 ed i 50 cm .
È di carattere molto più irascib ile della vipera comune e spesso colpisce
anche senza essere toccata, al passarle vicino. Entrambe sono molto longeve e
possono raggiungere la rispettabile età di 20 anni.
La Vipera ammoc!ytes abita l'Europa sud -orientale, la penisola balcanica e
l 'Asia Minore fino all a Siria. In Itali a è diffusa in tutta la regione nord-orientale,
specialmente nella Venezi a Giulia, nel Carso e nell'Alto Adige. È la più facil-
mente riconoscibile , in quanto presenta all'apice del muso un cornetto rivolto
verso l 'alto, lungo anche mezzo centimetro, che le ha valso il nome appunto di
Vipera del corno; l 'estremità della coda, inoltre, è sempre di colore rossastro-
aranciato. Per ogni morso inocu la ben 7-8 mg di veleno che risulta essere uno
dei più attivi e potenti. Non vive in Valle d'Aosta.
Se la vipera del corno è la pili grossa e la più pericolosa, la Vipera ursinii
è la pili piccola e di conseguenza la meno pericolosa. È molto simile al Marasso,

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anche nel carattere, ma la quantità del veleno inoculata è di gran lunga minore
per cui il suo morso non è mai mortale per l'uomo. La sua area di distribuzione
va dalle Alpi sud-orientali francesi fino al bacino del Danubio, all'Ucraina, al
Caucaso. Vive, da noi , solamente nella parte peninsulare dell'Italia nel gruppo
del Gran Sasso.
Dopo questo rapido sguardo alle specie viperine italiane, e sull'onda del gran
parlare che se ne fa, viene spontaneo chiedersi: queste vipere costituiscono un
pericolo grave ed immediato? Quante ce ne sono? Aumentano? Perché? Si
deve o non si deve intervenire contro di esse?
Domande complesse alle quali è difficile dare risposte esaurienti, scientifi-
camente valide.
Che esistano è fuori discussione. Tutti noi abbiamo visto o creduto di
vedere almeno un a vipera. Ma siamo sicuri fosse proprio una vipera? Certe
persone, quando riferiscono di avere incontrato un serpente, si comportano
come quei pescatori che, trascinati dall'entusiasmo, distanziano sempre più
le mani nell 'indicare le dimensioni del pesce catturato, s icché si potrebbe cre-
dere che i nostri torrenti siano abitati solamente da trote lunghe almeno mezzo
metro. Non per entusiasmo, ma forse per sottolineare il coraggio o lo scam-
pato pericolo, ci comportiamo nello stesso modo nel riferire del serpente fug-
giasco intravisto durante la gita domenicale. Le mani si allontanano sempre
di più, il diametro del nostro rettile aumenta, un solo fatto rimane certo: era
una vipera. Come abbiamo visto, le nostre vipere hanno dimensioni modeste e
raramente raggiungono i 70 cm anche nella specie V. berus che è quella di
taglia maggiore. Qu este dimensioni vengono però largamente superate da pa-
cifiche Natrix e da altrettanto innocui Colubri , sicché genera lmente le grandi
dimensioni portano ad escludere che si tratti di vipere.
Altre persone non sono riuscite a vedere il serpente, ma solo a "sentirlo "
strisciare tra la vegetazione, ed anche in questo caso " era una vipera "· Ma,
ripeto, un serpe non è necessariamente una vip era. Da un ampio sondaggio e
da pluriennali osservazioni personali credo di poter as serire che, malgrado ciò,
il numero dei serpenti è in aumento in quasi tutto il territorio della Valle. Aumen-
tano sia i velenosi, s ia gl'innocui. Ho interrogato molte persone anzia ne, medici,
guardie forestali, contadini che da sempre ab itano lo stesso luogo e la risposta
è stata quasi unanime: aumentano. Naturalmente non ho preso per buona la
risposta dei turisti e de i villeggianti meno conoscitori dei luoghi e dell a fauna
e molto più emotivi e suggestionabili.
Si potrebbe pensare che le retroguardie dei montanari che scendono dalle
montagne e dei contadini che abba ndonano le campagne siano seguite a breve
distanza dalle avang uardie dei serpenti che occupano i luoghi divenuti dispo-
nibili per il ritiro massiccio dei lavoratori della terra . Questi luogh i ormai tran-
quilli, non più dissodati, né irrig ati, né turbati dalla presenza de ll'uomo e dei
suoi animali, completamente abbandonati a se stessi , be n presto vengono
occupati dai roditor i, indisturbati padroni fino al quasi immediato sopraggiungere
dei rettili , qui richiamati da si abbondante preda. La tranquillità, l'abbondanza
del nutrimento , i pochi nemici esterni sono fattori ideali per il loro accresci-
mento. D'altra parte non può valere a frenarne lo sviluppo l'alto indice di mor-
talità cui vanno soggetti. Gli uccelli rapaci diurni e notturni, gl i Erin ace i, i
Mustelidi sono in forte diminuzion e: alcun i sono già scomparsi per sempre
dalle nostre montagne. Che cosa può arrestare allora l'ab norme sviluppo dei

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rettili? Nulla al di fuori delle ferree leggi naturali che regol ano l'equilibrio degli
esseri viventi. Quando queste leggi vengono violentate salta qualche ingranaggio
nel complesso sistema della natura , il meccanismo ne risente e l'uomo , artefice
della violenza, ne paga il fio. La " lotta ai nocivi " che i cacc iatori hanno con-
dotto cosi efficacemente per tanti anni, dà ora i suoi frutti . La barbara e super-
stiziosa usanza di perseguitare le civette, i gufi, i barbagianni, magari inchiodan-
doli vivi ad ali aperte sulle porte delle stalle, produce i suoi effetti. Gli inset-
ticidi , i diserbanti e gli altri prodotti chimici offerti dalla "c iviltà della plastica "
si rivelano pericolosi vel eni che si ritorcono sull'uomo, avve lenando anche l'aria
che respira e l'acqua che be ve. In un simile ambiente è mai possibile ancora
il sapiente e delicato equilibrio naturale dei tempi passati?
È convinzione di molti studiosi che qualsiasi tentativo si faccia per frenare
l'avanzata dei serpenti al di fuori o contro le !eggi naturali proprie di ciascuna
zona sia destinato all-'i nsuccesso o, peggio ancora, a produrre più danni che
benefici. Ottim ame nte ha fatto quindi il Comitato Caccia Valdostano ad includere
tra gli animali protetti i Falconidi, i rapaci notturni, il riccio, il tasso e la lontra.
Fin alm ente si è compreso che i rapaci non sono nocivi, che il danno provocato
da un lato è largamente compensato dall'altro a vantaggio di tutti , ivi compresi
i cacci atori e i loro cani. Si smetta di perseguitare gli ultimi rapaci notturni
per la stup id a convinzione che la loro vicinanza arrec hi disgrazie e lutti in fa mi-
glia, e si rinu nci anche al discutibile desider io di avere in casa degli squallidi,
polverosi ed anche un po' sinistri uccelli impagliati , quasi sempre falconidi.
Usando il termine "pe1· icolo " non intendo fare dell'inutile ed ingiustificato
allarmi smo, poiché il pericolo può esistere, come hanno ben compreso le quasi
seimila persone che nell a nostra Valle durante il 1972 si sono munite di siero
antiv ipera . È stato un acquisto precauzio nale; infatti nello stesso anno le per-
sone morse da ll e vipere sono state solamente sette sicuramente accertate,
perché hanno dovuto ricorrere all e cure dei sanitar i o al ricovero cautelativo
in ospedale . Anche se tutti i casi si sono risolti favorevolme nte, è un'esperienza
shoccante da evitare, soprattutto tenendo presente che qua lche volta la cos a
può finire in tragedia, come è capitato alcuni anni addietro ad una giovan e
signora de ll a Valtournanche che, malgrado la tempestività delle cure mediche,
ha trovato la morte nel giro di due ore per un morso di vipera avvenuto diret-
tamente in un gra nd e vaso sanguigno.
Questo pote nzi ale pericolo è comune a molte regioni itali ane : infatt i, se-
condo i dati dell'Istituto Erpetologico Italiano di Verona, risulta che la Toscana
ha avuto , nel decennio 1960/ 70, ben 526 casi di morsicature, pari allo 0,16 per
10.000 abitanti all'anno e sette decessi, la Liguria 249 casi, pari allo 0,14 per
10.000 e un decesso, l 'Emilia 229 casi, pari allo 0 ,06 per 10.000 e tre decessi,
il Lazio 200 casi, pari al lo 0,05 e 7 decessi. I dati che ho raccolto per la Vall e
d'Aosta riguardano sol o l'anno 1972 e, tenendo conto che in estate la popola-
zione raddo ppi a, abb iamo una percentuale dello 0,3 per 1O.ODO abitanti e nessun
decesso. Queste cifre faranno sorridere se rapportate ai morti ed ai feriti in
incidenti stradali ma , come ben si sa, le statistiche dicono poco; resta tuttavia
quasi incred ibile che nel decennio dello sbarco sulla lun a, e solo per !e cinque
regioni considerate , oltre 1.200 persone abbiano corso un cosi grave pericolo
e 18 siano morte.
Per non correre il rischio di essere inclusi nel num ero di questi sfortunati ,
basta osservare poche ed elementari precauzioni durante le scampagnate, le

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gite in montagna o la ricerca di funghi. Si parta dal principio che la vipera può
essere dovunque, non escludendo mai a priori la sua presenza.
Quel bambino che ad Aosta lo scorso anno ha dovuto essere curato per
un morso , giocava pacificamente nel cortile di casa, ed anche quell 'altro bam-
bino che nell 'alta Valtournanche è stato portato dal medico con la vipera ancora
attaccata al la manina giocava tranquillamente nei prati; gl i operai che stanno
costruendo il gerontocomio alla per iferia della nostra città ne hanno ucci-
so una decina nell'ambito de l cantiere e delle baracche; a Pistoia , quando
si è trattato di riaprire una certa scuola per l'inizio delle lezioni, si è dovuto
procedere ad un'accurata disinfestazione dei rettili che vi si erano tranquilla-
mente installati e tutti ricorderanno gli articoli dei giornali che raccontavano
di come fosse dovuto intervenire l'Esercito con i lanciafiamme per bonificare
Campo di Marte in Firen ze.
Questi esempi così diversi nel luogo e nelle circostanze stanno a dimo-
strare la continua, vigile attenzione richiesta soprattutto nei posti frequentati
dai bambini.
Per le scampagnate un robusto paio di scarponi ed un paio di panta loni
lunghi di tessuto pesante costituiscono tutto l'occorrente per una buona difesa
del le gambe . Camminare con passo pes<>nte, sì da produrre il rumore che in
genere basta ad allontanare i rettil i prima del nostro arrivo. Per colaz ioni al-
l'aperto scegl iere accuratamente il luogo dopo le opportune attente ricerche di
preesistenti inquilini. Non cercare di spostare o rivoltare le pietre infilandoci
sotto le mani. Ispezionare accuratamente le sponde prima di bere al le sorgenti
ed ai ruscelli. Sembra incredib il e, ma so di una signora che sedutas i su di un
sasso per riposare ed appoggiata la sch iena alla montagna è stata morsa proprio
alla schiena da una vipera passata inosservata, e di un alpi no che carponi
dura nte le esercitazioni venne morso al labbro inferiore. Quindi non sono sug-
gerimenti avvii o, alme no , sono talmente avvii che qualche volta ce ne dimen-
tichiamo. Nel caso poi che si scov i qualche vipera non cercare di immobiliz-
zarla o di ucciderla con i piedi, la sua rapidità è proverbia le. Ev itare le case
abba ndonate , spec ie se in rovina; i mucchi di sterpaglie, di le gname , di pietre
sono tutti ecce ll enti ricoveri per i rett ili. Se si depos itano in dumenti o zaini
sul terreno far lo dopo un'accurata ispezione del suolo e quando si racco lgono
scuoterli energ icamente. Sono tutti suggerimenti da rammentare , ma è meglio
ricordarsi di portare sempre con sé il siero antivip era. Dura quattro anni se
conservato nella sua confezione originale e non esposto a fonti di calore o
lasciato al sole. Se si avesse qualche dubbio sul suo stato di conservazione
sostituirlo immediatamente od usarlo per gli an im ali. A tale fine è efficace
ancora per qualche anno .
Nel malaugurato caso che si venisse morsi non lasciars i prendere dal
panico ma agire con calma e tempestività. Sop rattutto mantenere la calma,
anche la calma fisica. La fuga precipitosa non servirebbe a nulla tranne che
ad aumentare il pericolo per la maggiore attivazione della circolazione san-
guigna e di conseguenza il più veloce assorbimento del ve leno. Contenere i
movim enti all o stretto necessario o, meglio anc ora, sedersi o sdraiarsi. Con un
laccio si farà una stretta legatu ra a qualche centimetro a monte del morso onde
rallentare la circolazione del sangue. Può beniss im o essere utilizzato a questo
scopo un laccio da scarpe o la cintura o il fazzoletto non dimenticandosi di
spostare ogni tanto la legatura via via sempre più a monte di un centrimetro

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o due onde evitare i danni conseguenti all'arresto della circolazione. A questo
punto si cercheranno i due forellini che la vipera ha prodotto con i denti venefici;
generalmente sono distanziati di un centimetro o poco più e ben evidenti, ma
può capitare anche di trovarne uno solo a seconda della regione colpita. Si
dovrà ora premere energicamente ai lati delle piccole ferite fintanto che ne
uscirà il san gue, meglio ancora sarebbe poter incidere la pelle con un tempe-
rino o una lametta proprio sopra i segni dei denti per una profondità di mezzo
centimetro onde aume ntare la fuoriuscita del sangue e del veleno. Per favorirne
ed accelerarne il deflusso sarebbe opportuno suggere con la bocca e poi sputare
a patto di non avere ferite o ulcerazioni nella bocca e sulle labbra o carie
profonde ai denti. Se, com'è probabile, attorno ai segni lasciati dal rettile si
sarà formata una zona dolorosamente tumefatta sarebbe bene praticare altre
piccole incisioni in tondo e continuare a premere ed a succhiare onde far defluire
la maggior quantità possibile di veleno. Queste piccole ferite dovrebbero essere
lavate con una so luzione di permanganato di potassio all'1 % o di acqua ossi-
genata onde distruggere le sostanze tossiche sul posto prima che ne avve nga
l'assorb imento . La soluzione di permanganato all '1% può anc he efficacemente
esse re ini ettata in dosi di 0,5-1 cc.
Per poter intervenire anche contro quella parte di sostanza tossica che
fosse già stata assorbita dal sangue ed entrata in circolo, bisogna porre mano
al siero antiv ipera che deve sempre (dico deve sempre) segu irci nelle esc ur-
sio ni e nelle gite ed iniettarne mezza fiala immediatamente attorno alla ferita e
l'altra metà nei glutei o nella spalla a seconda che l'a rto colpito sia una gamba
od un bracc io. Quando tra il morso della vipera e l'intervento con il siero sia
già trascorso parecchio tempo oppure si siano già rivelati imponenti sintomi
di avvelenamento, il siero dovrebbe essere subito iniettato per via endovenosa
e anch e, potendo , in dosi alquanto massicce. La sieroterapia è l'unica forma di
intervento veramente valida in questi casi e quanto più è tempestiva tanto
pi[1 la faccenda si risolve rapidamente con la pronta scomparsa dei sintomi e
dell 'intenso dolore dalla zona colpita. Da quanto detto appare evidente l 'utilità
di avere sempre a portata di mano il siero antiofidico acc uratame nte conser-
vato come prescrivono le istruzioni del fabbricante e, per la stessa eve ntualità ,
sarebbe opportuno poter disporre anche della già ricordata soluzione di per-
manganato di potassio oltre a qualche card iotonico . Dec isamente dannosa in
simili frangenti sarebbe la somministrazione di bevande alcooliche le quali
aggraverebbero il pericolo mentre si riv elano utili abbo ndanti dosi di the , caffè
o altri ecc itanti.
Generalmente il morso di una vipera nostrana non è mortale per un adulto
sano, mentre una persona già sofferente per altre indisposizioni, un anzi ano
o un bambino può correre un pericolo molto serio. Appen a possibile quindi è
necessario ricorrere al medico che in questi ultimi casi è indispensabi le .
Il veleno viperino è una sostanza molto complessa ed attiva in più dire-
zioni. Accanto alla coagulina che tende a coagulare il sangue, troviamo l'emor-
ragina che distrugge i vasi sanguigni e provoca le emorragie, le cito/isine che
disgregano il tessuto epatico e renale , le emolisine che attaccano i globuli rossi
ed, infin e, le terribili neurotossine che attaccan o il sistema nervoso .
Il manifestarsi dei sintomi ge nerali di avvelenamento è, di solito, molto
rapido. La parte colpita reagisce immedi ata mente al morso con acutiss imo do-
lore e vistoso gonfiore co n il contemporaneo manifestarsi di crampi ai muscoli

44
del la zona interessata e la comparsa di chiazze rosse dovute a piccole emorragie
locali. Tutto il corpo si ricopre di abbondante sudore freddo ed è scosso da
tremito , inoltre si manifestano conati di vomito; le pupille sono molto dilatate ,
il polso irregolare , si hanno nausee e pesante sonnolenza. Questi sintomi pos-
sono anche durare alcuni giorni per poi lentamente attenuarsi e cessare com-
pletamente lasciando di solito complicazioni a carico del fegato e, in qualche
caso, alterazioni all 'equi librio psichico. Talora, quando il morso ha interessato
direttamente un vaso sanguigno, i sintomi accennati si manifestano in modo
più violento, con vaste emorrag ie interne ed esterne, sopraggiunge la respi ra-
zione rantolante che precede la completa paral isi dell'apparato respiratorio e
quindi la morte. Per gli animali di piccola e media taglia, come ad esempio i
cani , il morso di una vipera è quasi sempre leta le o lasc ia tali devastazioni
che consigliano di sopprimere l'animale. Anche su di loro è possibile intervenire
con il siero antiofidico attenendosi alle stesse modalità indicate per l'uomo .
Come si è visto il morso di un viperide non è mai cosa da prendere all a
leggera ma va curato con la massima rapidità e nei modi appropriati onde
contenere l'evolversi dei sintomi generali ed impedire il prodursi nell 'organismo
di alterazioni che possono essere anc he molto gravi.

Abbiamo dato un rapido sguardo al mondo de i viperid i nostrani e visto


quanto può essere sp iacevo le uno scontro diretto, abbiamo anche sotto lineato
che sarebbe opportuno esercitare un'azione di contenimento del loro prol iferare
e vediamo ora in che modo si possa efficacemente ag ire in questa direzione.
Alcune Province, particolarmente interessate al problema , hanno posto
delle taglie sulle vipere, ossia, a! cittadino che consegna l'an imale o la sua
testa ad un particolare ufficio, viene corrisposto un premio in denaro. Troviamo
così che la provincia di Imperi a spende a tal fine 3-4 milioni all'anno , Pi stoia 5,
mentre Cuneo , Genova ed altre città seguono la stessa via. È utile e conveniente
questo sistema di repressione? Ne dubito. Da quando poi si sono scoperti degli
efficienti all evamenti di vipere da destinare ai vari Uffici di Igiene per l'incasso
del premio il dubbio è ancora più legittimo e tende a divenire certezza . La
maggior parte degli esperti di Erpetologia è convinta che , così come ha fatto
per centinaia di migliaia di an ni , solamente la natura può efficacemente equili-
brare il mondo degli animali selvatici. Da questa convinzione deve nascere la
già citata difesa degli anima li predatori dei Viperidi e, ove la difesa non fosse
sufficiente per la loro già avvenuta scomparsa, la loro reintroduzione. Un ripo-
polamento con gli stessi animali indigeni rarefatti o estinti, non l 'introduzione
di altre specie esotiche o particolarmente efficienti nella lotta. M i riferisco qui
al la prospettata importazione della mangosta. Qu esti erpestini non vivono e non
sono mai vissuti in Italia, le regioni a noi più vicine dove vivono spontanea-
mente si trovano nell'Africa del Nord dal M arocco fino all a Palestina con qualche
infiltrazion e nella Spagna meridionale. Altre specie popolano tutta l 'Africa, il
Medio Oriente ed il Sud-Est asiatico. Come appare ben evidente , l'area di distri-
buzione della mangosta non solo non comprende l'Italia ma praticamente nep-
pure l'Europa. Certamente è il più accanito distruttore di serpenti, come ben
ci ricorda anche Kipling, ma, nelle zone non frequentate da serpenti ed abitate
da mangoste, queste di che cosa si cibano? Di roditori, di uccelli, di frutta, di
uova: e per roditori si intendano anima li delle dimensioni di un coniglio ed
uccelli delle dimensioni di un pollo.

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La ferocia della martora non è gran che di fronte ad una mangosta in un
pollaio o in una conigliera. Sgozza tutto ciò che si muove, ne beve parte del
sangue e continua mai sazia la carneficina . Se i cacciatori collocano la volpe
fra i " nocivi ., sicuramente dovrebbero giudicare le mangoste in libertà un
autentico flagello e non sarebbero i soli a farlo. Anim ale benemerito da lasciare
ai suoi luoghi d'origine dove i serpenti sono di gran lunga più numerosi e dove,
a sua volta, deve guardarsi le spalle da altri nemici che qui non avrebbe.
Il Riccio (Erin aceus europaeus) , molto meno sanguinario della mangosta ,
è il nostro simpatico cacciatore di serpenti. Questo modesto e socievole ani-
maletto spinoso è l'unico microm ammifero che si possa opporre , con molte
propabilità di successo, alle vipere. Vive in tutta l'Europa f ino al Medio Oriente
ed in parte dell'Asia e fra i selvatici è uno dei pochi che non teme la presenza
dell'uomo, infatti costruisce spesso la sua tana nell'ambito delle case coloniche,
nelle legnaie , sotto i pagliai e negli orti. È infaticabilmente op erante dal tra-
monto all'alba e trascorre la giornata appallottolato nell a sua tanil. Abitualmente
si nutre di insetti , lumache, topi, frutta, funghi, ma se nell a sua ricerca del cibo
si imbatte in una vipera non esita ad attacca rl a e di solito ne ha il sopravvento
finendo con il divorarle la testa sul posto . Non si deve credere che il riccio si
cibi esclusivamente di serpenti o che sia un esclusivo cacciatore di rettili, lo
diventa tutte le volte che li incontra rivelando per loro una profonda avversione
ed un grande coraggio nell 'aggredirli. Gode anche di una notevole immunità al
veleno e resiste se nza danno ad inocul az ioni che fulminerebbero una quindi-
cina di cavie dello stesso peso; la sua corazza spinosa lascia poi poco spazio
ai venefici attacchi delle vipere. Se il riccio fosse un animale di abitudini diurne
molto probabilmente non esisterebbe il problema delle vipere, mentre invece
le occasioni di scontro tra i due avversari sono limitate all'alba quando, dopo una
notte di cacci a, il riccio rientra ne lla tana e la vipera ne esce in cerca di cibo
e al tramonto quando le parti si invertono. Sono ancora abbasta nza numerosi
anche se in questi ultimi anni l'uso massiccio di insettic idi ne ha ridotto sensi-
bilmente il numero. Gli automob ilisti che percorrono le autos trade e le veloci
statali nelle ore notturne avra nno visto sicuramente alla luce dei fari la piccola
sagoma grigia attraversare trotterellando la strada ed appallottolarsi spaventata
prima di avvertire il leggero sobbalzo della macchina che con le ruote schiaccia
il nostro piccolo spinoso amico. Durante la buona stagione è facile infatti rin-
venire questi miseri resti anc he lungo le nostre strade, spec ialm ente del fondo
valle, dove il riccio è piC1 diffuso e una volta di più vien fatto di considerare
amaramente con quale pessima moneta l'uomo ripaga i disinteressati servigi
dei suoi piccoli amici.
Un al tro grande cacciatore di serpe nti è il Bi ancone (Circaetus ga l/icus ),
maestoso acc ipitride semimigratore. Questo rapace è ofiofago, vale a dire si
nutre quasi esclusivamente di serpenti che ricerca sorvolando a volo radente
le praterie e le pietraie o veleggiando maestosamente o reggendosi immobile ad
ali aperte nelle correnti ascendenti. È uno dei pochi rapaci nostrani veramente
specializzato in fatto di nutrimento disdegnando tutto ciò che vola o salta
mentre riserva le sue atte nzioni a tutto ciò che striscia. Per stabilire la sua
presenza in Valle ho interrogato moltissime persone, ma non sono riuscito a
ricavarne una ind icazio ne chiara per la co11traddittorietà delle risposte . Mi pare
di poter concludere che se in Valle d'Aosta esiste è molto raro.
Molto meno raro del biancone è la Poiana (Buteo buteo), altro rapace che

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esercita una notevole pressione sul mondo dei rettili. Non è così special izzata
come il rapace precedente non disdegnando né i topi, né le rane, né le arvico le
che complessivamente rappresentano la parte più consistente del suo nutri-
mento. Probab il mente è il rapace ancora p iù diffuso nelle nostre valli ed an-
ch'esso è da considerare più utile che dannoso.
Tra i predatori notturni il Gufo reale (Bubo bubo) è l'u ccello che più fre-
quentemente può nutrirsi di retti I i. Questo grande e fiero volati le è diventato
estrem amente raro e penso che fra qualche anno sarà estinto malgrado la pro-
tezione di cui gode dallo scorso anno. Non essendo un predatore spec ifico degli
ofid i e data la sua ra rità l'a zione de l gufo ai nostri fini è da considerarsi prati-
camente null a.
Anch e i ben noti corvi e le altrettanto co nosciute cornacchie non sono uc-
celli ofio fagi , però occasionalmente attaccano anche i serpenti. M ancano osser-
vazioni e dati più prec isi in merito , ma considerando l 'a lto numero di questi
neri spazzini della montagna si può senz'altro pensare ch e la loro az ion e sia
ab bas t anza sensib il e. All a grande famigl ia de i Corvidi appartengono inoltre le
taccole, le gazze e le ghiandaie e poss iamo dire, perché sc ie ntifica mente accer-
tato, ch e anche loro uccidono un notevole numero di giovani serpenti.
Per concludere questa breve rassegna dei nemici naturali dei serpenti non
po ss iamo dimenticare la grande schiera di ucc elli compres i nell'ordine dei Gal-
liformi. È un ordine che comprende' numerosi e ben conosciuti uccelli terragnoli
che vanno dal ga llo cedrone al tacchino domestico includendovi il fagiano di
monte, il francolino , la starna, la qu ag li a ed il fagiano comune. Tutti questi
vol atili , occ asionalme nte , uccidono giovan i serpenti o individui solitari sfrut-
t ando la loro parz iale immunità al veleno ed il loro rivestimento di piume ch e
contribuisce alla difesa ed all a di spersione de l veleno. I fagi ani, soprattutto, si
dimostrano attivi in tale tipo di caccia e non è poi molto ra ro v ederne qua lch e
esemplare attacc are fur iosamente i giovani rettili.
Gli animal i da cortile, come i polli ed i tacch ini , rivel ano un a profonda anti-
patia verso gli ofidi che attacc ano , quasi sempre , vittoriosamente. È un fatto che
andrebbe t enuto pre se nte nei cas olari solitari o nelle piccole fra zioni di mon-
tagna dove si manifesta un'anormale compars a di vipere; dando la libertà al le
galline e ai tacchini li vedremo trasformati , nel volgere di pochi giorni, in auten-
tici, accani ti cacciatori di serpi con la conseguente bonifica delle zone circo-
stanti ie case. Tra gli animal i domestici il maiale nutre le stesse antipatie e
potrebbe divenire uno spietato cacciatore di rettili qualora fo sse allevato in
libertà come avvien e nell e campag ne della Pianura Pad ana , dell'I ta lia centrale
ed insul are.
Ho voluto con queste note dare uno sgu ardo alla situazione della Vall e
d'Aosta relativamente alla popolazione viperina che è un problema di attualità in
molte regioni italian e, anche perché una persona morsa da vipera desta sempre
una certa curios ità ed altrettanta sorpresa mista a raccapriccio che la cronac a
dei giornali si incarica poi di al imentare ingigantendo il pericolo e deformando
la realtà.
Le vipere sono sempre esistite e nelle popolazioni agricole non destano
eccessivi timori ; di ben altro avviso sono i numerosi villeggi anti estiv i che sono
portati a vederle ed a sentirle un po' dovunque , sollevando poi dei timori per
nulla giustifi cati. Purtuttavia bisogna obiettivamente riconoscere che il numero
di questi rettili è in sens ibil e aumento e sarei propenso a credere in maggior

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misura nella bassa Valle con spiccata accentuazione per le valli laterali della
sin istra orografica del Dora Baltea. L'accresciuto numero, però, non è catastro-
fico come alcun i temono e non giustifica a mio parere l'introduzione di mezzi
speciali per contenerlo, semmai è un campanello d'all arme che deve convincere
realmente e profondamente tutti noi che non si turba impunemente l'equi librio
ecologico naturale di un paese; che non si possono co nsiderare nocivi alcu ni
an imali perché si cibano di uccelli o di piccole lepri privandoci poi del piacere
di sparare loro addosso nell'autunno . Per difendere la nostra selvaggina da car-
niere abbiamo pressoché sterminato i rapaci diurni e notturni dando così via libe-
ra al moltiplicarsi dei serpenti sia per l'abbondanza di cibo che viene e crearsi,
sia per il ridottissimo numero dei loro predatori abituali. Il Comitato Caccia
della Valle d'Aosta ha finalmente inquadrato il problema ed ha disposto la pro-
tezione di determinate specie di anim ali ofiofagi; la decisione poteva essere un
po' più tempestiva , ma alm eno ora che esiste bisogna farla rigorosamente ri-
spettare. Sarebbe meglio, però, che questo rispetto dipendesse più che dall'ob-
bligo, dall'intima convinzione di ciascun cacciatore e di ciascun cittadino . Sarebbe
il momento, cioè, di educare i cittad ini grandi e piccoli a vedere i selvatic i sotto
un aspetto diverso, come amic i e come collaboratori e non solo come possibili
arrosti o soprammobili impagliati. Quanta amarezza ho sentito nella voce dei
vecchi montanari che mi descrivevano la fauna che ab itava i nostri monti negli
ann i della loro gioventù. Dove sono ormai gli ermellini, le linci, il gallo cedrone ,
il grande avvol toio degli agnelli, il gatto selvatico, il gufo reale? Quanti dei
nostri fig li riusciranno a vedere vivo uno di questi animali? Pochi, pochissimi.
Fra gli animal i che ho indicato come distruttori abituali od occasionali di serpenti
quanti si sono conservati abbondanti? Solo i corvi perché sono poco comme-
stibili ed anche un po' lugubri da conservare impagliati. Tutti quelli che interes-
sava no per la carne, la pelliccia o altro sono stati sterm inati, i serpenti invece
si sono moltiplicati e ce li ritroviamo sulla porta di casa. Riflettiamoci sopra.
Ascolti amo questo campanello d'allarme prima che sia troppo tardi.

48
2

1. Vipera aspis aspis L. (v 1·pera eomun e) nel suo


ambient e.
2 -3. Part1.colan. d e1capo della Vi pera comun e.

(foto A. Paletti)
4 5

4. Co /ub er virid(/lavus Lacépèdece, un colubride dal carattere agg ressivo, ma il cui morso
è innocuo.
5. Corone/la aus1riaca Laurenti, un altro colubride non velenoso, benchè spesso aggressivo.

6. Erinaceus europaeus L. (Riccio), un simpatico cacciatore di vipere.

(foto A. Paletti)

6
A proposito di strade di montagna

Che la costruzione di una strada in montagna (come in qualunque altro


ambiente naturale) sia sempre ecologicamente dannosa è cosa certa, e tanto si
è parlato al riguardo, che non è qui il caso di tornarvi sopra .
Che la costruzione di una strada sia sempre utile all'economia silvo-pasto-
rale della zona interessata è meno certo: molti infatti sono gli esempi di alpeggi
ugualmente abba ndon ati, nonostante le strade da poco costruite.
Quasi sempre, inoltre, una nuova strada possiede una " potenzialità specu-
lativa '" cioè dà luogo all'aumento del costo dei terreni attraversati, che diven-
gono, da agricoli, fabbricabili. Non considereremo però qui questo aspetto , anche
se esso è, purtroppo, presente nella maggioranza dei casi; ci poniamo cioè nel
caso (piuttosto ipotetico) di una nuova strada, che venga effettivamente chiusa
a qualunque mezzo motorizzato che non sia necessario all'economia silvo-pasto-
rale dell a zona.
Il problema è dunque il seguente: il danno ecologico di una nuova strada
è maggiore o minore del danno dovuto all'abbandono dei pascoli e dei boschi?
Evidentemente non vi è una risposta valida per tutti i casi. Val e però la pena
di stabilire alcuni criteri che aiutino a dare la risposta nei singoli casi concreti.
Innanzi tutto va chiarito l 'aspetto economico rappresentato dal lavoro delle
maestranze addette alla costruzione , aspetto che spesso viene presentato come
importante : la costruzione della strada, cioè, servirebbe anche a dare lavoro
ad un certo numero di operai. Questo discorso non è molto convincente, perché
uguale mol e di lavoro si potrebbe affid are a operai e a imprese ad dette a lavori
ecologicamente validi, come ad ese mpio costruzioni di paravalanghe, sistema-
zione dei torrenti, e - soprattutto - rimboschimenti. Lavori di questo genere,
infatti , non solo possono facilmente occupare numerosi operai per diversi anni,
ma pos sono im piegare mano d'opera locale più numerosa di quella impiegata
per le costruzion i stradali, come è evidente nel caso dei rimboschimenti.
Il nòcciolo della questione consiste, in real t à, nella difficile valutaz ione del
danno economico provocato dal danno ecologico della nuova strada e nel con-
fronto del primo con il danno economico provoc ato dall 'a bbandono di un alpeggio
o di un bosco (la cui valutazione è invece più facile).
Bisogna intanto premettere che la valutazione di danni o benefici ecolo-
gici va fatta su un a sc ala di tempi lunghi , cioè di decenni e di secoli. Ad
esempio, il taglio completo di un bosco può apparire come la migliore utilizza-
zione economica di un terreno e, a breve termine, lo è. Però il taglio può,
in seguito, permettere la formazione di valanghe con effetti disastrosi.

49
Bisogna poi non lasciars i suggestionare da impression i superficiali , ma poco
scientifiche: un pascolo abbandonato e rinselvatichito , un bosco non più sfrut-
tato, possono sembrare una degenerazione o una degradazione de i pascoli e
dei boschi a cui siamo abituati. In realtà quegli aspetti " deteriori " non sono
altro che il primo passo che la natura sta compiendo verso il rag giungimento di
un nuovo equilibrio più comp lesso e quindi più stabile di quello precedente
realizzato da ll'uomo. (Natura lmente, tale nuovo più stabile equi librio può essere
anticipato con opportuni interventi uma ni ). In altri termini, non si può affermare
che l 'abbandono della montag na da parte dell'uomo sia sempre un fatto nega-
tivo: almeno dal punto di vista eco logico è quas i sempre vero il contrario. Se
infatti lo sfruttamento agro-si lvo-pastorale non ha compromesso le capacità di
ricupero del l'amb iente, questo tende a ritornare boscoso fino al limite dei 1800 -
2200 m, me ntre gli alti pascoli colonizzano il terreno fi no al limite del le morene
e de i ghiacciai. Ora il bosco con ricco sottobosco è la princ ipale difesa co ntro
le alluvioni, le valanghe e l'erosione che provocano in Ital ia, più o meno rego-
larmente , mi liardi di danni . Esso inoltre fornisce i l sostentamento a numerose
specie di animali pregiate e ricercate sia dai turisti che dai cacci atori, ad esem-
pio il cervo, il capriolo, il ga ll o cedrone. Nei pascol i soprastanti, altre specie
se lvatiche adattatesi da millen ni rioccupano il territorio pastorale: il camoscio,
lo stambecco, la pernice bianca, il ga llo forcella, ecc., animal i - anche questi -
di grande interesse turistico e ve natorio .
Riassumendo, dunque, la conservazione de ll'ambiente naturale monta no,
che si attua a spese della produttività economica immediata, comporta dei
guadagni in fatto di difesa de l suolo e di " produttività " turistica e/ o venatoria.
In conclus ione, è necessario considerare il problema de ll e strade di mon-
tagna come un aspetto della pia nificazione territor iale a largo raggio e a tempi
lungh i. Questa pianificazione comporta inevitabilmente delle scelte (anche il
non attuare alcuna pianificazio ne equivale ad una scelta, che è quella del mas-
simo profitto a breve term ine delle imprese di costruzioni stradali e dei pro-
prietari dei terreni interessati dalle strade) . ~ compito dei politici fare queste
scelte, sulla base de i dati loro forniti dai tecnic i. E al momento attuale sembra
chiaro che di strade montane, in Val le d'Aosta, ve ne siano davvero abbasta nza.

D. S.

50
Il Parco Nazionale Gran Paradiso
a 50 anni dalla nascita
di Francesco Framarin
Direttore Sopraintendente de l P.N.G.P .

" Mi sembra che Dio abbia fatto questa reg ione perché tutto il popo lo e
tutto il mondo la veda no e la godano per sempre. È impossibile che qualunque
privato pensi di poterne possedere una parte per suo conto. Questa magnifica
grandiosità non appartiene a noi. Appartiene al Paese. Facciamone un parco
pubblico e teniamolo protetto, perché non sia alterato e sia sempre mantenuto
come sacro'" Così C. Hedges presentava al Congresso degli Stati Uniti il pro-
getto di legge per la cos t ituzione de l Parco naz ionale di Ye ll owstone, il primo
del mondo. E il 1° marzo 1872 - cento ann i fa - il presidente Grant firmava
la legge che stab ili va che questo territorio di c irca 8000 km 2 rimaneva " precluso
al l 'urbanizzaz ione permanente o temporanea , e ad operazioni di compravend ita ...
vincol ato e destinato a parco pubblico o zona ricreativa, per il benessere e
godimento di tutto il popolo'"
Oggi gli Stati Uniti hanno circa 280 aree nel loro sistema dei Parchi nazio-
nali e riserve, equivalenti a una superficie di circa 120.000 km 2, che vengono
vis itate da quasi 200 mil io ni di persone all'a nno . È questo certame nte il più
grande ed efficie nte sistema di Parchi pubblici nel mondo , ma ormai tutti i
Paesi hanno i loro Parch i nazionali e, chi più chi me no, li cons iderano patri-
monio importante della Nazione . I più (giustamente) famosi del mondo sono
certamente quell i african i, e in qualc he Paese d'Africa, come il Kenya, il turismo
legato a questa pressoché unica attrattiva costituisce la principale voce di
entrata di valuta stra ni era. Infatti si verifica sempre d i più la previsione del
grande zoologo Grzimek: " Nei prossimi decenni e ne i prossimi secoli gli
uomin i no n andra nno più a v isitare le merav iglie del la tecn ica, ma da ll e città
aride migreranno con nosta lgia verso gli ultim i luoghi in cui vivono pac ifica-
mente le creature di Di o. I Paesi che avra nno salvato questi luog hi saranno
benedetti ed invidiati dagl i altri, perché saranno mèta di fiumi di turisti . La natura
e i suoi liberi ab itanti non sono però come i palazzi distrutti da lla guer ra. Questi
si possono ricostruire , ma se la natura sarà annientata nessuno potrà far la
riv ivere '"
Nel 1922, esattame nte 50 anni fa e 50 anni dopo Yellowstone, veniva isti-
tu ito il primo Parco nazionale italia no, quello del Gra n Paradiso, derivante dalla
do nazione di alcune proprietà e dei diritti di caccia su queste montag ne da parte
di re Vittorio Emanue le lii. Come riserva reale di cacc ia, infatti , queste mo n-
tagne erano rifugio di natura se lvaggia da molti anni, e precisamente dal 1836.
Ma ancora prima e cioè dal 1821, un editto del luogote nente di re Car lo Alberto,

51
conte Thaon di Revel, aveva promulgato la protezione totale dello Stambecco
delle Alpi • ne' regii stati, poiché l'utilità della scienza de' naturali ed in parti-
colare della zoologia esige che con ogni maggior cura si conservino le specie
di quegli animali che, trovandosi ridotte a picco! numero d 'individui, corrono
rischio di annientarsi "· E a quell 'epoca gli ultimi esemplari di questo maestoso
ruminante alpino si trovavano rifugiati solo nel gruppo del Gran Paradiso ,
dopo che tutti gli altri stambecchi erano stati praticamente sterminati nelle
restanti regioni alpine.
Una ragione prevalentemente scientifica fu quindi all 'origine del Parco
Nazionale Gran Paradiso, come fu una ragione prevalentemente estetica all'ori-
gine del Parco nazionale di Yellowstone . In entrambi i casi però, e in tutti
quelli analoghi di conservazione della natura, c'è ancora più profonda una ra-
gione morale, per cui l'uomo sente come colpevole e come contraria alla sua
stessa dignità umana la distruzione di una porzione della libera natura . di qual-
cosa cioè che è stato l'ambiente di vita suo e dei suoi antenati, di qualcosa
che egli non è capace di costruire e che una volta distrutta è, generalmente,
perduta per sempre. (Qu esta idea , che è molto più congeniale alla mentalità
anglosassone che non a quella latina, è bene illustrata dalla seguente citazione
del grande naturalista americano William Beebe : "La bellezza e lo spirito di
un'opera d'arte possono essere ricreati, ancorché la sua prima espressione
materi ale sia andata perduta; un'armonia svanita può tornare ad ispirare il com-
positore; ma quando l'ultimo individuo di una specie di esseri viventi cessa
di respirare, un altro cielo e un 'a ltra terra devono passare prima che uno simile
possa tornare in vita ,. ) .
Fors e però tutte queste ragioni non sarebbero in grado di salvare oggi i
Parch i naz ionali esistenti né di farne istituire di nuovi, compromessi e minac-
ciati come sono dall'avidità di una società materialistica ed individualistica
qual è l'attuale, se non si fossero rivelati , come sopra si è detto, delle enormi
risorse turistiche, in grado di attrarre folle d! visitatori , spinti dalla sempre
pi[1 innaturale vita dei grandi complessi urbani. In effetti sembra oggi che la
sola via di salvezza dei Parchi nazionali e della natura in generale sia quella
che nasce dal riconoscimento che gli uomini hanno bisogno della natura,
quanto meno per semplici rag ioni di benessere fisico e spirituale.
Tutte le difficoltà e i problemi dei Parchi nazionali odierni , e del Gran
Paradiso in particolare , sono, in definitiva, di quest'unico genere: difesa di valori
di interesse pubblico e non strettamente economici (o , meglio, non facilmente
valutabili economicamente) da operazioni di speculazione economica e per lo
più di interesse privato che , inconsciamente o no, tendono a snaturarli. E cioè:
difesa del territor io del Parco da costruzioni di alberghi, villette, impianti mec-
canici di risalita, strade carrozzabili, dalla caccia, ecc ., tutte cose che , entro
certi limiti, dovrebbero convivere con la natura (cioè dovrebbero conservarne
una debita parte) anch e fuori dei Parchi naz ionali , nel normale territorio del
Paese, ma che invece hanno assunto in Italia uno sviluppo eccessivo e di sor-
dinato, tendendo così a snaturare anche queste ormai piccole e poche isole
che sono, appunto, i Parchi nazionali.
Per questo oggi la difesa delle vette dei Parchi nazionali comincia lontano
da essi , dalle valli circostanti, dalle campagne, dalle città.
Sc endendo allora al concreto, possiamo chiederci: in qual modo e con
quali inizi ative può la Valle d 'Aosta contribuire alla difesa del Gran Parad iso?

52
1. Innanzi tutto, riconoscere la validità dello scopo "di conservare la fauna
e la flora, di preservare le speciali formazioni geologiche nonché la bellezza
del paesaggio ,, (art. 1 della legge istitutiva), e accettare quindi il suggeri-
mento del massimo organo naturalistico mondiale, l'Unione Internazionale per
la Conservazione della Natura, che la principale utilizzazione del Parco sia quella
di un " turismo naturalistico '" basato cioè sulla visita alla natura incontami-
nata e non sugli impianti di risalita, sulle villette o sulle strade carrozzabili.
Per questo motivo la Regione, nella pianificazione della Valle , dovrebbe favorire
nell'area del Parco e dei suoi dintorni quelle iniziative turistiche , e non solo turi-
stiche, che sono meno lesive dell'ambiente . Se alcune di queste iniziative si
addicono all 'Ente Parco, e non vi è dubbio che ve ne siano (musei, restauri di
vecchie abitazioni, sentieri in quota, escursioni guidate , ecc.), la Regione do-
vrebbe considerare l'opportunità di destinare all'Ente appositi contributi affinché
questo sviluppi le iniziative stesse.

2. Attu almente le guardie del Parco svolgono quasi esclusivamente com-


piti di sorveglianza e repressione, e molto poco compiti di guida turistica : il
motivo è che la sorvegli anza nel Parco è ancor oggi gravosa e certamente i
moderni mezzi tecnici (radio rice-trasmittenti, automobil i, fucili leggeri) favori-
scono più i bracconieri che le guardie . Se quindi si vogliono mettere a disposi-
zione del cre scente turismo nel Parco delle guide qualificate come le guardie,
che conoscono il loro territorio come nessun altro, bisogn a alleggerire il loro
servizio di sorvegli anza e perciò rendere, prima di tutto, più razionali gli attuali
confini, che sembrano fatti apposta per favorire i cacciatori e dar luogo a conte-
stazioni. Se non si vuole modificare il limite del Parco, si dovrebbe almeno
istituire delle bandite od oasi di protezione fra il confine stesso e le strade
o i torrenti di fondo valle , e in particolare nel fondo della Valsavaranche . Oltre
tutto la cacci a ai limiti del Parco presenta tali aspetti di scarsa sportività,
che nuoce al buon nome non solo dei cacciatori, ma anche degli 'lmministratori
della Valle d 'Aosta.

3. Infine sarebbe ottima cosa incrementare e valorizzare il patrimonio natu-


rale del Parco, seguendo l'esempio dei migliori Parchi stranieri [Svizz era, Stati
Uniti, ecc .) e cioè : riducendo e anche annullando lo sfruttamento forestale
dei boschi , o di alcuni di essi (previo indennizzo o affitto); ricreando le condi-
zioni per la reintroduz ione di talune pregiate specie di animali una volta esi st enti
e ora sterminat e (gallo cedrone , lince, capriolo , ecc.) ; e soprattutto aggregando
al Parco due limitate zone marginali, i cui ambienti hanno un grande interesse
naturalistico e sono complementari e integrativi di quello tipico d'alta montagna
del Parco : l'altopiano del Poignon e una piccola porzione del versante orografico
destro del vallone dell'Urtier.
Queste iniziative non richiedono grossi stanziamenti , soprattutto se con-
frontate con i risultati scientifici , culturali e sociali che produrrebbero . Anzi
quasi tutte non costano niente . Però richiedono una cosa molto più difficile:
un poco di buona volontà .

53
La sauvegarde de l'environnement,
en particulier dans les régions de montagne
par Georges Oiémoz

Du 25 au 29 juillet 1972, sous l'organisation du Centre internatio nal de For-


mation Européenne, s'est déroulé le stage sur "Le Val d'Aoste et l'Europe des
Régions " à Charvensod. Il éta it réservé aux jeun es originaires du Val d'Ao ste,
fils de nos émigrés, et aux étud iants vald6tains , sous la direction du professeur
J. E. Humblet de l'Université de Mons, délégué du C.l.F.E. pour le Val d'Aoste.
Vendredi 28 juillet, M. Claude Nigoul , secrétaire général de l'lnstitut Euro-
péen des Hautes Études internationales (Nice) a fait un exposé sur " la sauve-
garde de l'environnement, en particulier dans les régions de montagne'" Dans
une Europe unie, la Région du Mont Blanc (Valais, Haute-Savoie, Val d'Aos-
te) sera demain l'espace vert du contin ent et les problèmes de viabilité,
de sauvegarde du paysage , des activités industrielles, y auro nt, heureusement,
bien plus de chance d'étre résolus organiquement qu'aujourd 'hui.
A ce propos voilà ce que c 'est que notre Vall ée.
Le tourisme, très développé chez nous, est encore faible dans les trois
vallées de Val grisanc he, Rhémes et Valsavaranche. Dans La Stampa du 26 jan-
vier 1972, Mattana signale qu'un événeme nt déterminant vient d'étre réalisé:
un consortium entre cinq communes de ces vallées : Villeneuve, Introd, Vals ava-
ranche, Rhémes-St-Georges, Rhemes-Notre-Dame, pour exploiter, en accorci avec
le Pare National du Grand Paradis, leurs grandes ressources touristiques et pour
mettre fin à plusieurs années de misère et de dépeuplement de la montagne .
Le conseiller régional G. Chabod, interwievé, dit: • Un centre d'accueil com-
mun devrait diriger les touristes vers les deux vallées de Rhemes et de Val-
savaranche "· Mais quelle est l'opinion du Pare sur une possible installation tou-
ristique dans son emplacement? Le directeur lng . Framarin a dit: " Abbi amo
un'area immune da specu lazion i di ogni genere ed è nostro dovere mantenerla
in tAtta; il turismo nel Parco dovrà quindi svolgersi sempre con prec ise norme
e restrizioni. Gli sciatori non ci danno fastidio e gli impi anti di risalita ci sono
indifferent i, sempre che non intacchino l'ambiente"·
Le conseiller régional M. Andrion e souligne la nécessité d'un pian d'organi-
sation commun entre les communes susnommées. Pour M. Tambosco, de l'As-
sessorat au tourisme, ce qui compte c'est de sauvegarder l'environnement
nature I.
Voil à pourquoi ni M . Rollandoz, assesseur régional aux travaux publics, que
j'avais eu l'honneur d'interwiever personnellement, ni l'lng. Framarin, directeur du
Grand Paradis , ne sont favorables à la route du Col du Nivolet, qui passerait
dans !e beau milieu du Pare , pour mettre en communication le Valsavaranche
et le Piémont.

54
Par contre l'lns1itut de Géographie alpine de l'Université des Sciences de
Grenob!e, B. Janin directeur, publie : " En outre, il faut multiplier !es liaisons de
toute sorte entre les vallées. L'affaire est en bonne vaie pour le ski dans deux
cas au moins (Courmayeur-Ch amonix; La Thuile-La Rosière-La Sassière, liaison
projeté e), et la circulation automobile: Morgex-La Thuile par Arpy, et Valsava-
ra nche-\.iall ée de l 'Orco par le Col du Nivolet, où les travaux touchent à leur
fin " ·'
Moi, j eune vald6tain, je dis " oui " au développement tourist ique de ma
Vallée, pourvu qu 'on respecte son patrimoine nature!.

' Ét udes et rec herches pou r le pi an de dével opp ement socia! et éc onomique du Val
d'Aoste. 1970, Tom e VIII, page 20 .

55
La chasse en V allée d' Aoste

Pendant la période préhistorique /'homme devait chasser ou pecher pour


vivre ; aujourd'hu i au contraire, /es hommes ne pratiquent ces deux activités
que pour faire du sport, étant donné qu'ils peuvent acheter, avec peu d'argent,
un permis et un fusi I pour chasser avec un manu e/, et aussi le droit de tuer.
Je suis un valdéìtain, et par conséquent particulièrement intéressé à la con-
servation de la flore et de la faune de ma région.
Depuis quelques mois je suis membre d'une association contre la chasse
qui se propose d'interdire la chasse des chamois pendant les trois prochaines
années à cause des carnages qui ont été faits. Mais ceci n'est pas le seul
triste aspect de la chose; en effet, plusieurs fois, des accidents mortels sont
déjà arrivés: il y a quelques mais un assesseur régional a été tué pendant
une journée de chasse .
Cette année l'administration valdéìtaine a donné quelques millions de lires
à la Société des Chasseurs, pour le repeuplement de la faune; la plupart des
faisans et des lièvres qu'on a apportés dans !es bois ont été tués: !es uns par
les fusils dès la première semaine après l'ouverture de la chasse, les autres
par les premiers froids de l'automne.
A la suite d'une enquete on s'est aperçu que ce sont les nouveaux chas-
seurs qui ne veulent pas qu'on interdise la chasse, tandis que les autres sont
de notre avis. C'est donc pour toutes ces raisons que je suis convaincu qu'on
doit apprendre aux jeunes /'amour de la nature , afin qu'ils la protègent pour
ne pas troubler cet éq uilibre qui règne sur la terre depuis des millions d'années.

Pierre Noussan

56
Notice sur le «Catalogue des plantes récoltées
par le professeur Lino Vaccari
dans la Vallée d' Aoste>) publié par les soins
de la Société de la Flore V aldotaine
par Bruno Peyronel

Le supplément annexe a ce numéro de notre " Bulletin " contie nt la pre-


mière partie du Catalogue des p/antes réco /tées par le professeur Lino Vaccari
dans la Val/ée d'Aoste, rédigé par le professeur Giovanna Dal Vesco, le docteur
Sebastiano Filippello et moi-meme.
Les raisons qui ont amené la Société de la Flore Vald6taine à publier ce
travail, son encadrement, le pian de l'oeuvre, sont exposés dans l 'introduction,
à laque ll e nous renvoyons le lecteur.
Puisque le tr avail est men é sous l'égide de la " Société " et grace aux
fonds alloués par le gouvernement de la Région Autonome de la Vallée d'Aoste,
je crois utile de donner quelques détails sur l'organisation matérielle qu'il a été
nécessai re d'adopter et sur les délais présumés de sa réalisation .
Il faut dire tout d'abord que ce tfpe de recherche exige abso lum ent un
travail d'équipe . Il s 'agit en effet, non seulement de passer en revue plusieurs
dizaines de milliers de feuilles d'herbier et de noter leurs étiqu ette s, mais
aussi de classer le matériel selon certains principes, de discuter des questions
de taxinomie et de systématique, et de procéder enfin à la rédaction des tex-
tes . Ce qui sera it très long et très problématique pour une personne travailla nt
seule, sans consid érer la probabilité bien grande de commettre des erreurs.
Le s spécimens récoltés par Vaccari se trouvent presque tous à Florence,
dans l'H erbier Centrai , qui compte en tflut quelques millions d 'exe mrilaires .
Heureusement ces exemplaires ne sont pas seulement rangés en paquets: dans
chacun des paquets il y a plusieurs " chemises " en carton , rassemblant les
exemplaires d'une meme région, dont le territoire varie selon l'intéret d'un clas-
sement géograph ique plus ou moins détaillé. Les spécimens italiens sont donc
subdivisés par régions, ce qui facilite énormement la consultation .
Je donne ici tous ces détails, car je pense qu'il est intéressant pour les
non-botanistes d'avoir une idée de la situation et du travail que nous sommes
en train de fa ire.
Le procédé est dor1c le suivant: on recherche dans les armo ires des nom-
breuses salles de 1'1-lerbier Centrai l'emp!acement de la famille de plantes à
étudier, et 011 en sort !e premier paquet; on en desserre les courroies et on
extrait le fascir:ule concernant le Pi émont et la Vall ée d'Aoste; on passe, avec
tous les soi ns néce ssaires pour éviter d'endommager un matériel si délicat et
souvent très précieux, les feuilles d'herbier de ce fascicule, et on note, natu-
rellement , tout ce qui concerne les spécimens récoltés par Vaccari, ou certifiés
par lui , ou inclus dans son herbier. En suite, on range les spécimens dans le
fascicule dans le meme ordre qu' avant, on remet le fascicule à sa piace

57
exacte dans le paquet qu'on referme avec les courroie3 , on le repl ace dans
l'armoire; on en retire un autre, et ainsi de suite.
On comp1·en d donc aisément qu e ce procédé est assez long et qu'il doit
suivre des règles rigoureuses pour la bon ne conservation de l'herbier ; l'observa-
tion cloit aussi etn~ minuti euse pour ne pas laisser échapper des spécimens qui
pourraie.1t etrn de grande importance. Mais ce n'est pas encore tout : il est
néces saire d'interpréter correctement des notes qui ne sont pas toujours écrites
très clairement (au contrai re!); il faut noter non seulement tout ce qui est
écrit sur les étiqL•ettes de Vaccari , mais eneo re les autres indications éven-
tuelles (observations, déterminations, révisions, etc.) épinglées sur la meme
feu ill e par d'autres bota ni stes ayant dédié à l'exempl aire une étude approfondie.
Afin d'éconorniser un temps précieux et de réduire aussi les frais de séjour,
nous avons eu recours à un enreg istreur à cassettes, qui permet de rendre très
rapide la pri se des notes nécessaires. Une fois rentrés à l'ln stitut Botanique,
l'un de nous transcrit les enregistrements.
Nous avons constaté que tout ce travail (examen de l'herbier et enregi-
strement des notes) ne peut pa s utilement dépasser tro is jours: au-del à, la
fatigue risque de causer des erreurs , car on commence à confondre les noms
des espèces et des localités. En travaillant huit à neuf heures par jour, avec
un travail bien organisé, on enregistre environ six heures d'obse rvation s , qui
cor respondent à peu près à deux à trois mille exemplaires, ce qui veut dire
avoir passé , lors de chaque séjour, trente à quarante mille feuilles d'herbier.
Après la transcription des enreg istrements, on tait une photocopie de tou-
t es les notes, et on la conserve soigneusement pour éviter toute perte poss ible
pendant le travail.
Il s'agit ensuite de ranger les tamil les , les genres et les espèces selon
la systématique moderne que nous avo ns adoptée, puis encore de subdiviser les
récoltes selon les zones géographiques établies par Vaccar i dans son Cata/ogue
ra isonné, de les mettre en ordre à leur tour au sein de chaque zone , et, cela
tait, de rédiger le texte.
Je pense que le lecteur qui aura eu. la patience de me suivre jusqu'ici se
rendra c:ompte tacilement de la nécessité d'un travail d'équipe, et du ta it que
trnis ou quatre ans seront probablement nécessaires pour mener à bien cette
entreprise !
Afin de ne pas alourd ir les "Bulletins,, de la "Société,, il a été décidé de
fa irf. paraitre cet ouvrage sous fo rme de suppléments; cela permettra à ceux
qui le désirent de re li er fac ilem ent les suppléments sans compromettre l'inté-
grité des " Bulletins ,, proprement dits, et nous laissera aussi une certaine liberté
dans la subdivision du travail.
Nous estimo ns avo ir achevé à peu près la moitié du travail de consultation
de l 'Herbier Centrai de Florence dans les trois séjours que nous y avons fait
jusqu'ici; la préparation du texte, la discussion et la mise au point des nom-
breux détails de présentation et de publication ont inévitablement réduit Jes
dimensions de ce premier suppléme nt, mais nous espérons que les prochains
seront plus substantiels .

58
Des routes, pour quoi faire?
Par la Société de la Flore Valdotaine

Des pays ont fondé Jeur réputation sur J'accueil, J'aspect de leurs villes et
de leurs villages, leur gastronomie. leur genre de vie . La Vallée d'Aoste semb le
vouloir offrir à ses visiteurs l'une des plus fortes densités de routes carros-
sables et l'augmenter sans cesse, au préjudice de l'équil ibre écologique.
En effet, l'exagération qui a caractérisé l'évolution du réseau routier val-
d6tain, surtout depuis quinze ans , ne peut pas se poursuivre. Il en va du paysage
en gé néral, de la sécurité des sols, de la sécur ité du montagnard et de l'habi-
tant des petites et grand es agglomérations, des structures agrico les, des do-
maines forestiers et, enfin, de cette richesse touristique, encore attirante , sim-
plement parce qu'elle n'a pas été détruite par le f!ot des visiteurs.
Les partisans de la route " à tout prix " opposent des arguments péremp-
toires: nous voulons la route, quelle que soit la dépense ... elle est indispen-
sable, elle apporte le progrès. Progrès avec un grand P. Mais auss i, ajouterons-
nous, P comme perturbation, camme plaie, camme profanation , comme nous
allons le voir.

La route que certains voudraient ouvrir dans le vallon de Cl avalité (Fénis):


une erreur monstrueuse , la ruine de paysages naturels d'une simplicité des
premiers ages; elle détruira le royaume des vrais amoureux de la montagne, de
ses mélodies , des sentiers encore sans détritus, des torrents encore purs; elle
effacera rapidement les témoign ages d'une civilisation (on lit encore 1674 sur
la poutre d'un tait) .. . 15 km de vallon solita ire qui seront livrés aux automobi-
listes du dimanche, aux touristes d'un jour, à ceux qui n'apportent rien à la
collectivité locale; un vallon, sans aucune fausse note, qui se couvrira de ces
maisonnettes en ciment avec balcons en fer jaunes , rouges, bleus, de ces po-
teaux électriq ues plantés n'importe comment... Puisque la route est le progrès
elle en apportera les servitudes et les inconvéni ents qui modifieront peu à peu
un milieu, un trésor nature!.
La route qui a été ouverte dans le vallon de Lenteney (La Salle) a fait irrup-
tion dans une autre zone à la beauté délicate . Elle le traverse de part en part
camme une épée. Elle a entaillé la foret et déchiré les alpages à l'herbe tendre.
Et maintenant on voudrait la prolonger au-delà de Lazey, pour attei ndre la
vallée de Valgrisanc he .. . ce qui conduirait à la dévastation obligatoire d'un mas-
s if dont l 'originalité et la valeur son t justement représentées par son état
actuel: sauvage, intégra l, mystérieux.

59
Il y a, à Champd epraz, le vallon de Chalame , que le piéton seul devrait
parcourir pour apprécier la splendeur et la perfection de 50 kilomètres carrés
de nature presque intacte; ils auraient pu devenir un pare régional, attirer des
touristes avides de silence , des botanistes, des savants et, par contre-coup, pro-
voquer une renaissance intelligente de la commune. On a préféré à cela la con-
struction d'une horrible piste, qui relie le chef-lieu à Chevrère, en zébrant la
montagne de remblais et d'amas de pierres, et qui n'apportera pas du tout le
meme genre de développement. On a considéré, à tort semble-t-il , que la route
était un moyen infaillible contre le dépeuplement et la pauvreté et, camme on
ne s'arrete pas en " si bon chemin '" on pense à remonter dans le vallon de
Ch alame pour descendre ensuite à Champorcher . Pour qui, au nom de quai et
dans quel but?
Que voit le touriste en arrivant à Aoste? Vers le nord-est ou le nord-ouest
surtout, il voit des routes qui, auta nt que les immeubles , ont défiguré ce qu 'on
appe lait " la colline .. ; des murailles de béton aveugle ont coupé les vergers et
les vignes, pour ouvrir des routes qui grimpent, partout, avec ostentation et
mauvais gout. Pourquoi donc rem arque-t-on si peu les routes chez nos voisins
de la Suisse? Parce qu 'on a essayé de les intégrer le plus possible à la montagne ,
et qu'on a réussi dans la plupart des cas, avec un peu d 'imagination et de
bon sens ...
On a contruit aussi une route pour accéder en voiture au sanctuaire de
Machaby, su r Arnad. Mais favorise-t-elle plus les dévotions, encourage-t-elle le
tourisme cette artère qui a endommagé une foret de chataigniers de plusieurs
sièc les , et remplac é un e belle chaussée empierrée où passèrent des milli ers
de pèlerins?
Les glaciers sont éga lement menacés par la route. Tel cel ui du Rutor: elle
devrait avoir 12 Km de long, couter plus d'un milliard de lires. Une foret coupée
en deux, en trois , en quatre; des pants en ciment sur des vallons encore igno-
rés; un e intrusion brutale dans le domaine étrange qui commence à partir des
2000 mètres, parmi les roches , les torrents , les fleurs que personne n'a jamais
cueillies et qui recevra la route camme une blessure qui ne se refermera
jamais plus, qui la verra arriver à 2500 m d'altitude: de quai faire tressaillir
dans sa tombe l'abbé Pierre Chanou x , conservateur infatigable des beautés de
toute la zone .. . La Mer de Giace à Chamonix, la Jungfrau en Suisse, d'autres
glaciers et cimes célèbres des Alpes ont, il est vrai, déj à été atteints par le
grand tourisme; avec la différence toutefois qu'on utilise un chemin de Fer
él ectrique, propre et silencieux : !es sites sont peu altérés, il n'y a pas de
fumées, pas d 'ordures en abondance, pas de masses incontrolables et dévas-
tatrices, pas de centaines d'automobiles et de scooters disséminés dans la
montagne .. .

Il est vra iment regrettable qu'on n'ait pas donné chez nous plus d'écho à
cette nouvelle stupéfiante: les habitants de Zermatt (3000 habitants et 10.000
lits de tourisme) , consultés par voi e de referendum, ont refusé la route, afin
de conserver à leur station, mondialement connue, son aspect si caractéristique .

60
En Vallée d'Aoste , hélas, c'est tout le contraire qui se passe . Que penser,
par exemple , du tunnel des Grandes Murailles, destiné à unir le Breuil et Bionaz,
avec élargissement de la route de Valpe lline, et bouleversement rad ical d'une
vallée qui pourrait attirer des milliers de visiteurs en exploitant autrement la
majesté de ses sites, en la convertissant en un pare aménagé, où l'intervention
de l'homme n'est pas exclue totalement mais lim itée? Près de nous le pare de
l 'Engadine, qui couvre seu lement 168 km2 (la superficie des communes de Bio-
naz et Oyace), reçoit 150.000 visiteurs par an; il n'est donc pas une source de
misère pour la population, camme certains voudraient le faire croire, mais un
excellent investissement qui n'attaque pas le capitai nature!.
Ce tunnel risque d'étendre au-delà du Breuil les dégats qui ont rendu célè-
bre cette station, non pas à cause du ski, mais camme modèle de tourisme
désordonné et destructeur. La galerie partirait de Prarayé, donc à l'a ltitude de
2000 m , en amont du lac de Pl ace-Moul in , là où de fortes ava lanches nécessi-
tero nt d'énormes frais de déblaiement et des kilomètres de protections artifi-
cielles, le tout à charge de l'administration rég ionale et, par conséquent, du con-
tribuable ... Il est donc permis de se demander si !es milliards exigés par ce
tunnel sont justifiés par une circulation lim itée, alors que tous !es percements
alpins ne sont concevables qu 'à partir d'un trafic international, routier ou ferro-
viaire, éta lé sur douze mais. On sait enfin que !es tunnels régionaux n'aident
que moyennement le tourisme locai: le courant automobile est saisonnier, peut-
etre intense, mais bref et peu rentab le , qui provoque néanmoins des essaims
de constructions sans grace, habitées temporairement.
Dans la vallée de Rhemes, à l'orée du Pare National du Grand-Paradis, la
route qui a atteint le refuge Benevolo (altitude 2260 ml apparait à beaucoup
camme un non-sens; elle aussi a bouleversé l'équ ili bre de la montagne, sans
rien apporter de vraiment intéressant à l'économie locale. Elle oppose surtout,
d'une part !es al pinistes et !es excursionnistes , et d'autre part nombre d'auto-
mobilistes sans scrupules , qui voudraient all er encore plu s loin, en traversant
les cols glacia ires, et se retrouver à Val d' lsère. En voiture, bien sOr ...
D'autres projets surgissent chaque semaine: il suffit de lire !es journaux.
Route et tunnel entre Issogne et Champorcher, route vers le mont Fall ère de-
puis Gignod , route et tunne l entre Planava! et Bosses, route de la Magdeleine
à Chamois (qui doit pourtant son attrait à l'absence d'automobiles, camme
Zermatt , Wengen , Avoriaz , etc.), route de Cogne à Ch amporcher à travers les
plateaux du lac Miseri n et de Dondeina , route de Doues à Ollomont, route
d'Olllomont à By, route de Villeneuve à la vieille église de Chatel-Argent, route
vers la Becca de Vi ou, routes vers des sites vierges , calmes, où le milieu doit
etre respecté par d'autres solutions .
Au contraire , !es mots d'ordre sem bl ent avo ir été et continuent d'etre:
creuser, fouiller, saccager la nature, construire le maximum de rubans de bitume,
de murs de béton, sans pian établi, sans étude préal ab le de !'aspect écono-
mique, socia! et sc ientifique, assassi ner des forets pour des routes qui servi -
ront trois mais par an.

La tendance de la route à tout prix demeure l'un des facteurs prédomi-


nants en Vallée d'Aoste . Les riva!ités, les querelles d' intérets , !es perspectives

61
électorales ont parfois abouti à des situations incoh ére ntes: tel hameau inha-
bité a "sa " route, d'autre s vill ages en possèdent deux mais qui ne scnt pas
raccordées; excellents sujets de comédie pour un Goldoni 1972 ... Certai nes
personnes son t venues à souhaiter qu'avant toute décision engageant par cen-
t ai ne s de millions les finances publiques , les adminis t rateurs régionaux, les
con sei ilers, les experts, les partisans et les opposants soient t ra nsportés par
hél icoptère sur le site qu'on se propose de " mettre en valeur " ; ainsi pour-
ra ient-il s juger sur piace d'une mani ère plus équitable.
Des vallons , des sites pourraient etre réservés aux piétons, aux bicyclettes
et aux voitures à chevaux. Ce serait une mode à lancer et qu'on rencontre
déjà en Suisse , en Allemagne et en Suède; tout le monde apprécie ces mesures,
car elles respectent le t emps et aident l'oxygénation de l 'organisme . On sait en
effet que les habitants des grandes villes souffrent du bruit, du manque d'a ir,
du brouillard et qu'i ls dés irent respirer , se détendre, retrouver des hori zons
libres de pollution , et découvrir la montagne par d'autres moyens que la voiture.
A titre d'exemple méditons ces lignes qu 'un touriste écrivit dans un
journal, après un séjour en Vallée d'Aoste:
"Au pi ed du Grand-Paradis [et d'autres célèbres montagnes {n .d.r.J] déjà
il y a J'enfer; l'enfer pour le touriste à pied , le seul digne de la beauté et du
charme de ces lieux. Hors le camping, il y a toute la cohorte des chevaux-
vapeur, du plus faible au plus puissant ... Ou'ils vous suivent ou qu'ils vous
précède nt, ils soulèvent odieusement la poussière, font un tapage qui viole
littéralement ces lieux exquis et remplissent les narines d'une odeur détestable,
mal heureusement trop connue des citadins.
Ce qui fut un se nti er délicieux n'est plus qu 'une route infernale. Le pauvre
pi éton en est la victime . Constamment poussé sur le bas-c6té, il pense amère-
ment à ce qui n'est plus désormais que son paradis perdu. Le promeneur
solitaire n'a plus droit à sa lég itime reverie; tout ce qui touch e et frappe son
odorat, son ou"ie, l'empec he de profiter de ce que son regard émerveillé
rencon tre.
C'est un scandale dont l'ampleur s 'accrolt chaque année. Et pourtant le mal
a un remède. Il est simple, il suffirait de vouloir, de vouloir ferme . Et ce serait
sans surprise que les responsables s 'apercevront du résultat heureux de leur
autoritaire mais indispensable décis ion "·
Devant la montée croissante du tourisme de masse, il conviendrait donc
de remettre en état les chemins muletiers , les sentiers, en fa ire conn aitre
les avantages, les attraits, les ressources. En Vallée d'Aoste les automobilistes
ont, à leur disposition exclusive ou presque, près de 2000 kil omètres de routes,
ce qui fait 20 mètres par habitant; une densité record, si l'on songe que la
Belgique, pays plat, n'en co mpte que 12 mètres ... La toile d'ara ignée des futures
routes vald6tai nes risque de su ffoquer rapidement la Région et de lui enlever
ce r61e de poumon qu 'e ll e jou e pour les habitants de la plaine . Si cela se
produit ils n'auro nt plus qu'à aller ailleurs ...

La pauvreté, qui a été le fl éau de la Vall ée jusqu 'a u début de ce siècle, et


la superposition d'u ne imm igration relativement récente , ont créé un certain

62
état d'esprit: c'est la recherche des biens matériels, une évo:ution mesurée
en kilomètres de routes, en mètres cubes de constructions bon marché , en
statistiques de consommation, et non pas en hectares de nature protégée ...
En Suisse la vente des terrains privés et la spécu lation immobili ère ont été
freinés par le gouvernement fédéral. Mais en Vall ée d',11.oste des groupes finan-
ci ers s'efforcent de s'emp arer des zones agricoles de moyenne et de haute
montagn e; ils invitent le montagnard à sacrifier l'héritage des ancetres, au lieu
de s'associer avec les autres petits propriétaires pour le développer en commun.
li semble désormais que la Val lée d'Aoste est en vente , et en vente au pire
offrant!
Dans le Trentin , dans le Tyrol du Sud, be aucoup de routes, et meme des
rues , sont doublées par un chemin ou une vaie réservée aux piétons et aux
troupeau x; en Vallée d'Aoste !es routes ne sont conçues que pour !'automo-
biliste, malheur au promeneur qui tente de s'y égarer!
A Cortina d'Ampezzo, en accord avec les propriétaires et à la satisfaction
de tous les estivants, on a interdit aux voitures les routes conduisant aux
alpages , afin que les touristes y aill ent tranquillem ent ; en Vallée on pousse ,
en revanche, à l'él argissement , à l'élimination par la route du moindre chemin
muletie r, non pour faci liter la montée du bétail, mais celle d'un au tre troupeau,
celui des ch auffeurs du dimanche!
De gros efforts de propag ande touristique ont été faits pour attirer en
Vallée d'Aoste la clientèle d'Amérique du Nord , de l'Afrique du Sud, de l 'Alle-
mag ne, de la Scandin avie, provena nt de pays d'un niveau de vi e très élevé, et
posséd ant donc de gros moyens financiers. Or , que trouveront-ils ces touristes
dans notre petit pays? Certainement pas les conditions de confort, matériel et
intellectuel, qu 'ils souhaitaient, car la nature, qu'ils consid èrent camme un bien
commun et précieux , les décevra par les attei ntes qu 'elle aura reçues de la
pa1·t des vald6tains eux-m emes . Dans ce cas il y a de fortes ch ances pour
qu'ils ne revi ennent plus ...
Enfin la presse recommence sa campagne pour l 'autoroute Aoste-Cour-
mayeur-Tunnel du Mont Blanc , au mépris des intérets de huit communes et de
quatre vallées latérales , au mépris des paysages gra ndioses, en partie altérés
par la super-route et les lignes électriques, des paysages que d'autres Régions
seraient jalouses de préserver le plus possible . Une autoroute pour permettre
aux touristes de passer encore plus rapidement en Vall ée d'Aoste, sans s'y
arreter une minute, sans un regard pour ces h6tels, ces infrastructures, ces
stations con struites tout exprès pour eux ...

Nous souhaitons ardemment que ces lignes ne soient pas considérées cam-
me une critique stérile ni comme une polémique inutile .
Nous voudrions surtout lancer un appel aux pouvoirs publi cs, aux hommes
politiques , aux collectivités.
Nous voudrions , et éventue ll ement en collaboration avec d'autres sociétés
savantes et as sociations de la Vallée d'Aoste, leur venir en aide pour essayer
de modifier la mentalité qui existe actuelleme nt chez nous, une mentalité
qui a eu une grande influence sur toutes les adm inistrations régionales qui se
sont succédées depuis !'autonomie .

63
La Vallée d'Aoste tout entière semble etre sous la menace d'une auto-des-
truction irrémédiable de son patrimoine naturel, avec le consentement presque
général de ses habitants. Et pourtant en conservant la nature , on conserve aussi
la nature humaine dans ce qu 'e lle a de plus nécessaire: la santé, l'instruction
et la qualité de la vie.
Un Anglais affirma un jour que la poésie de la terre ne meurt jamais.
Nous ajouterons la poésie de la montagne , cette montagne qui ignare les crimes
qu 'on se prépare à commettre au nom d'un ave nir lourd de conséquences .

64
I. Col de Joux: ro11te et pi-;t ·~ de , ki. l ei on a E1it
disparaitre un lll•:n eilleu\ petit l:1c pour
fa ire un horrible parking: un véritable crime
co ntre la nature et le bon <;ens.
2. Ya llon cl e Chal arn e: ··une horrible piste. qui
reli e le ch ef-li eu à Ch evrère. en zébra nt la
montagn e cl e remblai et cl'amas de pi erres ....

( I : piloto B. Peyroncl; 2: photo A. Paletti)


I. Apollo (Parnassius apollo).
2. Licenidi posate sul suolo umido.
3. Bruco di Ce/erio euphorbiae.

(! , 2: foto A. Paletti; 3: foto B. Peyronel)

3
Farfalle e fiori
di Enrico Tortonese
Direttore del Museo Civico di Storia Naturale di Genova

Desidero iniziare questo breve scritto ricordando una data ormai lontana:
luglio 1925 . Con una simpatica lettera, il professor Lino Vaccari invitava il suo
" piccolo amico• - che a Firenze aveva appena chiuso i libri ginnasiali - a
trascorrere una valdostana vacanza alla " Chanousia "• dove lo attendevano aure
sa lutari e all ettanti panorami. nonché farfal le e fiori. Caro , buon Vaccari! Come
dimenticare , pur dopo tanto avvicendarsi di anni e di eventi, quel sorridente
viso quas i socratico, quell'entusiasmo vivo e perenne con cui incitava il sot-
toscritto ad osservare piante, insetti e ogni altra espressione della Natura che
Egli tanto amava? Natura alpina, aggiungo, perché lassù, nel giardino da Lui
diretto . era proprio l'ambiente di alta montagna a dispiegare i suoi suggestivi
scenari, con imponenza di rocce e profusione di fiori.
" Ti dirò poi il nome, ma intanto guarda come sono belli! " esclamava Vac-
cari additandomi una variopinta aiuola, oppure, nella grande pace dei pascoli , un
cuscinetto di minuti fiorellini rosei. Guardavo e amm iravo, ma intanto non mi
sfuggivano i bei colori dell e farfalle che si posavano all'intorno, esigendo l'at-
tenzione di chiunque fosse stato, come me , un acerbissimo ma già appassionato
aspirante zoologo. Non era difficile constatare come le farfalle alpine differissero
da quelle chi mi erano divenute familiari sui colli toscani.
Alle prime esperienze, cui si collega il ricordo della • Chanousia " e del suo
Direttore , se ne aggiunsero in seguito molte altre, in località diverse della
Valle d'Aosta. Per anni catturai farfalle da ordinare nelle mie scatole entomo-
logiche, raccolsi piante da fissare disseccate sui miei fogli d'erbario , riempii qua-
derni di note. Non ebbi mai a pentirmi di un simile eclettismo e tanto meno de-
vo rammaricarmene oggi , mentre - lasciati per poco da parte i consueti studi
- ripenso a quanto un naturalista ha da ammirare e da apprendere sui monti,
ove una moltitudine di insetti vive associata alla stupenda flora che nella re-
gione valdostana ebbe nel Vaccari uno dei suoi più valenti studiosi.
Le farfalle popolano in gran numero prati, boschi e zone elevate, spingendosi
talvolta fino ai ghiacciai. L'Apollo (Parnassius apollo) vuol essere ricordato per
primo, sia per la sua vistosità, sia perché è uno dei più tipici membri della fauna
montana. Questo lepidottero, da ll e ali bianche con macchie nere e rosse, è mol-
to diffuso sulle catene montuose dell'Europa e dell'Asia centrale (di quest'ultimo
continente il genere Parnassius è originario); si trova ovunque sul le Alpi, all'in-
circa fra 500 e 1600 m e non manca sugli Appennini, fino alla Sicilia. In Val
d'Aosta è facile osservarlo tra la fine di giugno e la prima metà d'agosto, mentre
nelle giornate di sole svolazza tra le erbe, posandosi di preferenza sui cardi e
sulle centauree. I bruchi sono nerastri con punti rossi e portano brevi peli; si
sviluppano soprattutto sui Sedum e sui semprevivi, pil'.1 di rado sulle sassifraghe .
Mentre l'Apollo è una tipica farfalla di regioni elevate, il belisimo Macaone
(Papi/io machaon) ha una distribuzione verticale ben più vasta, poiché lo si

65
incontra dal livel lo del mare sino a 2500 m e oltre su ll e Alpi. Le sue ali sono
gia ll e co n disegni neri e quelle posteriori si pro lunga no in due caratteristiche
cadette. I bruchi , che vivono a spese di diverse spec ie di Om bre lli fere, sono
verdi con fasce nere verticali e punti rossi .

Un a delle molte specie di Zigene.

Apo ll o e Macaone appartengono all a famiglia de i Papilionidi, della quale


fa nno parte molte spec ie tropicali ado rn e di splendide co lo razioni. A questo
proposito, le Ninfalid i appa iono come degne rivali , essendo famiglie le cui ali
variano molto sia per la forma sia per le tinte . Le Vanesse ne sono i più noti
rappresentanti europei.
Percorre ndo i sentieri montani in vicinanza di muri o di casolari fiancheg-
giati da rigogliose ortiche, accade di osservare su queste erbe un gran numero
di bruchi. In seguito alle co nsuete metamo rfosi essi da nno origine a variopinte
farfa lle. Si tratta della Vanessa dell'ortica (Ag/ais urticae ), dotata di ali ros-
sastre co n punti azzurri presso i margini , che sono sinuos i ; le ali anterio ri so no
inoltre ornate di macc hi e nere e gialle. Questo insetto è comu ne in tutta Itali a,
dalle pianure a 3500 m d'altitudine. I bruchi sono gregari e divorano le foglie
non soltanto delle ortiche, ma an ch e dei salici e degli alb eri da frutto. Lo sfar-
fa ll ame nto avviene in giugno e luglio. Dell a nostra fauna fa nno parte diverse
altre specie di Vanesse , fra cui l'Antiopa (Nymphalis antiopa ) , riconoscibile
per le ali bruno-scure con un a larga fascia marg inale gialla; non è specie fre-
quente e se non erro mi accadde una sola volta di osservarla , a circa 2000 m
non lontano da Courm ayeu r. Il v ento può infatti trasportarla molto in al to .
Parecchi anni or sono, mentre ero impegn ato in ricerche biologich e nel
Parco del Gran Paradiso, ebbi a rilevare l 'abbonda nza nella zona dei pasco li di
una graziosa fa rfa ll a dalle ali arroto nd at e, rosso-aranc iate con macchiette nere :
è la Bo/aria pales, anch'essa in clusa tra i Ninfalidi. Si trova tanto su ll e Alpi
quanto sugli Appennini, fra 1800 e 2000 m circa . I suoi bruchi vivono sulle viole,
in particolare sulla Viola ca /c arata. La Boloria è quindi associata a uno dei fiori
più belli e caratteristici della flora alpina.

66
Un'altra grande famiglia di Lepidotteri è quella dei Satiridi, che sui nostri
monti ha una larga rappresentanza. Chiunque abbia osservato le farfalle con
qualche attenzione, ha senza dubbio notato le Erebie, oltremodo comuni fino
a 3000 m, ove svolazzano sulle morene. Le loro ali sono di una tinta marrone
più o meno scura, spesso con piccole macchie nere ocellate; la statura è mo-
desta. Molte sono le specie di Erebie, ma il loro aspetto è notevolmente uni-
forme, tanto che le identi f icaz ioni riescono difficili: solo un esperto conoscitore
può dirci se un dato individuo è una Erebia alb erganus oppure un'altra delle
diverse speci e presenti sulle montagne valdostane. I bruchi si nutrono delle
foglie di graminacee. Queste farfalle si devono annoverare tra i più caratteri-
stici animali dell 'a mbiente alpino. In rapporto con le partico lari esigenze di
questo, il ciclo vitale è molto spesso biennale. Le Erebie abbondano anche nel!e
regioni boreali e ci ricordano quindi le faune de l no rd, non meno dell'ermellino
e dell a lepre variabile.
Questi insetti sogliono posarsi frequentemente sul terreno, in particolare
sui sentieri umidi. Ricordo di averne scorto un grandissimo numero nei pressi
di Pila, in una cald a giornata di agosto: incredibili schiere di farfalle brune e
di altre azzurre più piccole erano radunate sul suolo in corrispondenza di poz-
zanghere quasi prosciugate.
Le sopra c itate farfa lline azzurre spettano alla famiglia dei Licenidi e a
generi diversi (P/ebejus, Lysandra, ecc.). Sono molto comuni ovunque ed hanno
un particolare interesse perché i loro bruchi, dal corpo breve e peloso, dimorano
spesso nei formicai. Piccole ghiando le situate sul dorso secernono un liquido
dolce, molto appetito dalle formiche che quindi prodigano ai loro ospiti le più
sollecite cure. Il nome volgare di " azzurrine ,, non è sempre giustificato per i
Licenidi , poiché in alcun e specie sono azzurre le ali dei maschi, mentre quelle
delle femmi ne sono brune.
La mia conoscenza delle Zigene risale forse alle vacanze trascorse alla
" Chanousia " · Queste farfalle, che formano una particolare famiglia, sono di
piccole dimensioni, hanno corpo grosso e ali assai strette; la colorazione è
nero-b lu o nero-violacea con macchie rosse sulle ali. La lo ro accentuata rasso-
miglianza rende difficile la distinzione delle numerose specie del genere Zy-
gaena . Questi comunissimi insetti, dal volo lento , frequentano le praterie e si
posano sui fiori con le ali ripieg ate a tetto all'indietro. I bruchi si sviluppano
su erbe varie e le crisalidi sono racch iuse in bozzoli sericei fusiformi.
Anc ora un ricordo. Nei prati circostanti Courmayeur rinvenni spesso sulle
euforbie i grossi e variopinti bruchi di una bella Sfinge (Celerio euphorbiae);
sono privi di peli e il loro colore è nero con una linea rossa lungo il dorso e
punti gialli sui fianchi. La loro bellezza non può essere contestata neppure da
coloro che non hanno simpatia per i bruchi.
Al tempo dei miei primi incontri con le farfalle alpine, alla " Chanousia ,,
o nei suoi dintorni, non potevo certo immaginare quanto grande è l'i nteresse
che questi insetti offrono - estetica a parte - in rapporto a svariati settori del-
l'indagine biologica: differenziazione in razze geografiche, natura chimica dei
pigmenti. migrazioni, mimetismo, ecc. Oggi, che di un tale interesse ho potuto
rendermi conto, non posso sfuggire al rammarico di non essere in grado di ap-
profondire la conoscenza di creature che Lino Vaccari mi aveva insegnato ad
apprezzare, quali componenti di un mondo grandioso e multicolore.

67
Nos multiples initiatives en 1972

Le bilan des activités déployées par Des réunions ont eu lieu, plusieurs
la " Société de la Flore Valdotaine ,, en fois à Aoste, souvent cloturées par des
1972 est à la fois simple et complexe. projections de diapositives de fleurs et
Les initiatives qu'elle a prises intéres- de paysages; des rencontres " École et
sent en effet de nombreux domaines nature ., furent mises au point afin de
ayant pour dénominateur commun la sensibiliser les jeunes aux probl èmes
sauvegarde de la nature en Vallée de l'écol ogie, aujourd'hui et demain. Il
d'Aoste qui, parallèlement, représente y eut aussi un débat sur la pollution
une bonne propagande pour une mei 1- en Vallée d'Aoste , oganisé en présence
leure connaissance des beautés de ce et avec la participation des pouvoirs
pays. publics; il fut précédé par la création,
Tout d'abord rappelons les différen- au sein de la S.F.V., d'une commission
tes publications qui ont vu le jour avec spéciale chargée de mener une enque-
l'aide du gouvernement régional, et la te générale sur l'environnement en Val-
collaboration de nos conseillers et so- lée d 'Aoste . Des causeries et des con-
ciétaires: férences eurent lieu aussi à l'usage
des touristes , en différents points de
- l'affiche sur les plantes protégés
la Vallée.
en Vallée d'Aoste, qui a été tirée à
Notre sartie annuelle se déroula le
10.000 exemplaires. Elle fut largement
20 aoOt, dans le Val Vény, par un temps
diffusée pendant l'été (mairies , syndi-
peu clément; un certain nombre de so-
cats d'initiative , agences de voyages , ciétaires étaient présents , venant non
administrations publiques , boutiques,
seulement d'ltalie, mais aussi de Suis-
etc.) et fut envoyée dès l'automne à
se et de Fran ce; on peut d'ores et déjà
toutes les écoles de la Région;
présumer que la prochaine sartie aura
- une série de cartes postales et lieu plus tot, vraisemblablement à la
un calendrier reproduisant certaines de fin du mais de juin.
ces plantes protégées, dont la vente C'est avec satisfaction que nous
obtint un grand succès ; avons vu un groupe de soci étaires,
usant d'une faculté de nos statuts,
- une vignette autocollante, avec créer à Champorcher une section de la
J'emblème et les couleurs da la S.F.V. S.F.V., qui a reçu le nom de "Abbé
et la mention " Respectons la nature " Pierre Chanoux ,, et qui a inclus , parmi
qui fut tout de suite adoptée par les ses premiers travau x, la création d'une
automobilistes; rocaille et d'un herbier des plantes lo-
- des milliers d'affiches et de tracts cales; nous souhaitons vivement que
cette initi ative soit imitée en d'autres
bilingues "à nos amis touristes '" qui
indiquaient aux touristes et aussi aux communes valdotaines, en raison de
habitants de la Vallée leurs droits et son importance pour la protection de
Jeurs devoirs envers la nature; la flore et du milieu nature!.
Cela nous amène à la reconstitution
- les nouveaux statuts de la S.F.V ., du jardin alpin de la " Chanousia '" au
réunis sous forme de livret, et envoyés col du Petit-Saint-Bernard; de grands
à tous les sociétaires. pas ont été faits pour résoudre ce pro-

68
blème qui nous tient beaucoup à coeur, historiques de la Vallée, ou pour le dé-
mais a de nombreuses imbrications ju- veloppement des espaces verts, sur-
ridiques et financières . Nous sommes tout à Aoste . Nous avons tenu égale-
toutefois certains que la compréhen- ment à attirer J'attention des agricul-
sion et la bonne volonté de tous !es teurs et des possesseurs de jardins,
intéressés permettront de Jever bient6t sur J'intéret de créer des cultures de
les derniers obstacles. plantes médicinales. car ces bonnes
Nous tenons également beaucoup à herbes, ces • simples " en langage po-
un autre projet déjà en bonne vaie: ce- pulaire, sont de plus en plus recher-
lui de la • Fondation Aim é Berthet "• chées.
qui décernera chaque année une bour- Enfin nous nous sommes efforcés de
se d'encouragement à la personne maintenir le plus possible 1'envoi d'un
ayant bien travaillé pour la nature en bulletin mensuel d'informations à tous
Vallée d'Aoste; la sympathie, et aussi nos sociétaires, malgré le travail de
les dons reçus. nous ont été et nous préparation qu'il exige, car il représen-
seront toujours d'un très grand secours te un lien essentiel et un témoignage
pour réal iser ce but. de notre activité .
Nos relations avec des sociétés simi- La • Société de la Flore Vald6taine "
laires ont été renforcées par des visi- est particulièrement reconnaissante à
tes, des voyages, des échanges de cor- tous ceux qui ne lui ont pas ménagé
respondance , de rapports, de plantes, leur appu i, aux journaux et aux revues
de revues et d'ouvrages de botanique . de la Vallé d'Aoste. d'ltalie, de Fran-
Nos liens sont donc excellents avec ce et de Suisse, à la R.A.I. , et surtout
les associations suivantes: • Les Amis au Président du gouvernement régio-
de la Rocaille " de Genève . la • Pro-Na- nal valdotain et aux assesso rats du
tura " de Turin et de Rame. • Les Ama- Tourisme, de l'lnstruction publique et
teurs de Jardins Alpins • de Paris. la de l'Agriculture et des Forets. qui ont
• Murithienne " de Sian. • L'Alpine Gar- accueilli nos suggestions et facilité
den Soc iety " de Londres. la • Soci été leur réalisation . L'une des meilleures
nationale pour la Protection de la Na- récompenses de cette coopération est
ture " de Paris, l'U.1.C.N. (Union inter- sans nul doute le tait que la Cour con-
nationale pour la conservation de la stitutionnelle de Rame a rejeté récem-
Nature) de Morges (Suisse). les ad- ment un recours tendant à abroger un
ministrations des Parcs nationaux du article de la lai régionale sur la pro-
Grand Paradis et de la Vanoise (au tection de la flore spontanée, et recon-
jumelage desquels la S.F.V. a été pré- nait donc implicitement à la Vallée le
sente). et d'autres groupements ou fon- droit d'i ntervenir dans ce domaine si
dations de sciences naturelles d'Euro- menacé .
pe . Ajoutons enfin qu'une collaboration C'est ainsi que les promesses de
active existe aussi avec les socié- 1971 ont été tenues et que la S.F.V.
tés culturelles de la Vallée , et no- a démontré, d'une façon tangible. l'u-
tamment le • Comité des Traditions tilité de son existence et la valeur de
valdotaines "· son action ; puissent les années à ve-
Des interventions ont été faites par nir lui donner les moyens de con-
nos soins auprès des pouvoirs publics tinuer.
pour la sauvegarde de sites naturels et Robert Saluard

69
Fondazione Senatore Amato Berthet

Un gruppo di amici della " Société,, ha ritenuto conveniente prendere


un'iniziativa che valga a ricordare l'esempio e l 'ope ra del compianto Se-
natore Amato Berthet, prematuramente scomparso.
Amato Berthet, membro a vita, aveva già dato attivamente la sua col-
laborazione nella vecch ia Soci été, e, successivamente, allorquando fu ri-
costituita .
Quale rappresentante ital iano nel Con siglio d'Europa, i suo i interventi
valsero a far prendere in cons iderazione la necessità del la salvaguardia
della natura . A Roma, presso il Mini stero degli A ffa ri Ester i , aveva operato
affinché la proprietà del g iardino alpino " Chanousia " ritornasse all'Or-
dine Mauriziano . Chi non ricorda il suo discorso pronunciato il 22 Ago-
sto 1971 in occas ione della gita sociale al Coll e del Piccolo San Bernardo?
Profondamente convinto ed estremo difensore della cau sa valdostana ,
era di una bo ntà imparegg iabil e. Qualsiasi persona di qualsiasi ceto che
si rivolgesse a Lui era ascoltata ed aiutata .
Ecco il motivo che desideriamo ricordare: un uomo che ha speso
la vita per la Sua terra, che aveva doti eccezionali, e che fu per tutti noi
un amico.
Scopo della Fondazione è di costituire un fondo di merito che elar-
gisca un prem io in denaro a persona od ente che durante l'anno si sia
particolarmente distinto per un'iniziativa in campo ecologico .
Numerose lettere sono state inviate ad Enti, Persone loca li ed a tutti i
Senatori del la Repubb li ca. Abbiamo rice vuto numerose risposte, alcune
delle qua li con un contr ibuto in denaro. Commovent i so no alcune lettere ,
che dimostrano che non soltanto in Val le, ma anche fuori, il Sen atore
Berthet era stimato ed apprezzato.
Ci augur iamo che s i possa raggi ung ere la meta prefi ssa e che la
raccolta di denaro sia sufficiente per poter iniziare, con l'anno 1973, l 'a s-
segnazione dei premi.

Premio annuo
" Fondazione Amato Berthet •

«È pulita la Valle d'Aosta?))

La Valle d'Aosta si sta degradando. to rrenti i loro scarichi; i cittadini sono


I responsabili di quanto sta accade n- attorni ati da detriti di ogni genere; i
do siamo tutti noi. fucili uccidono la poca fau na ancora
Infatti le industrie inquinano l'aria e esistente; le strade in eccessiva quan-
le acque; le fognature riversano nei tità causano la distruzio ne totale della

70
flora e della fauna e danno la possibi- Direz ion e del Comitato della Fond az io-
lità di trasformare i nostri prati e i no- ne Am ato Berthet, presso la Soci été de
stri boschi in t ante pattumiere. Insom- le Flore Vald6tain e, P.za Chanoux 8,
ma, stiamo compro mette ndo seriamen- A os t a.
t e l'equilibrio ecologico. L'asseg nazio ne dei premi avverrà en-
Perché non dobbiamo reagire prima tro il 31 maggio 1974.
che tutto ciò divenga irreparab il e? Si consiglia di curare scrupolosamen-
La Société de la Flore Vald6taine, tra t e l'imballo affinc hé l'opera pervenga
le sue varie attivi t à, ha recentemente se nza danni.
promosso un a Fondaz ion e di merito La giuria del concorso sarà così com-
istituendo un premio annu ale che valga posta:
a ricord are l 'ese mpio e l'opera del com-
Asse ss ore alla Pubblica Istruz ione .
pianto senatore Am ato Berthet.
Sovrintendente ag li Stu di
La Fon daz ion e quest'anno si rivolge
Presidente della S.F .V.
ai g i ovani, con l'inte nto d'incoragg iar li
Dirigente del Centro didattico va ldo-
a co ntribui re a modificare l 'amb iente
stano per l'inform azio ne ecol ogic a
in cui vivono, e con l'invito a partecipa-
Pittore Fra nco Balan .
re ad un concorso di diseg no e pittura,
perc hé con le loro idee possano offri-
Il giudizio della giur ia è in appe ll abi le,
re un contributo affinché la nostra Val le
e la comu ni caz ione dei vincitori verrà
ritorn i pulita.
data tramite la S.F.V.
Il tema del concorso è il seguente:
I premi sara nno i seguenti:
" È pulita la Valle d'Ao sta? "·
Saranno accettate tutte le opere re a- Scuol a Media
li zzate con qua lsias i tec nica grafico-
1° Cl as sificato L. 50.000
pittorica, sia in bi anco e nero, sia a
2° Cl ass ificato L. 25.000
co lori .
3° Cl assificato L. 15.000
Il formato delle opere, senza cornice,
dovrà essere : cm 70 x 50 oppure cm Scuol a Elem entare
32 X 24.
Su ogni opera dovranno essere scri t- 1° Cl ass ificato L. 50.000
te, sul retro, co n caratteri maiuscoli, le 2° Cl ass ificato L. 25.000
seguenti indicaz ioni: 3° Cl ass ifi cato L. 15.000

1. Tito lo dell'opera Oltre ai premi in denaro, ai primi die-


2. Cognome e nome ci classificati per ogn i scuol a verrà of-
3. Età ferto l'abbon amento per un anno all a
4. Nominativo della scuola rivista " Natura e Società " ·
5. In di rizzo dell a scu ol a. Tutte le opere diverranno di propri e-
tà dell a " Fond azione Am ato Berthet " •
Tutti gli alunni regolarmente iscritti che si riserva il diritto di ogni even-
ad una scuola regionale, elementare o tu ale riproduzione, pubblicazione ed
media, potranno concorrere con una esposizione.
so la opera. La Société de la Flore Vald6taine è
I candidati dovranno far pervenire lietà di mettersi a disposizione per
l'opera entro il 31 dicembre 1973 alla qualsiasi informazione e chiarimento .

71
Concorso annuale per la miglior tesi
di Laurea in Botanica su argomenti di sistematica,
floristica, fitogeografia, ecologia,
riguardanti la Valle d'Aosta

1. Nell 'intento d'incoraggiare i gio- tare onde documentare la propria at-


vani a compiere studi botanici riguar- t ività scientifica.
danti la Valle d'Aosta . la " Société de
le Flore Valdéìtaine " istituisce un pre- 5. Le tesi dovranno essere lavori ori-
mio annuale, intitolato alla memoria di ginali e recare un contributo alle co-
Lino Vaccari, a favore dell'autore della noscenze botaniche dell a Valle d'Aosta.
miglior tesi di Laurea in Botanica ri-
6. Il premio verrà assegnato da una
guardante la Val le . L'ammontare del
Commissione Giudicatrice presieduta
premio è di L. 200 .000 .
dal Presidente della S.V.F. o da un suo
2. Possono concorrere al premio i delegato, e comprendente tre botanici
Laureati in Scienze Naturali presso una in servizio presso Università italiane da
Università Italiana da non oltre due lui designati, non ché il Direttore dei
an ni. Servizi Forestali della Regione Autono-
ma Valle d'Aosta . La commissione po-
3. I candidati dovranno presentare trà avvalersi anche del parere, non vin-
entro il 31 marzo di ciascun anno al colante, di altri botanici qualificati. La
Presidente della S.F.V. una domanda composizione della Commissione verrà
nell a quale dovranno essere indicati : pubblicata, ciascun anno , sul " Bulle-
nome, cognome, data di nascita, indi- tin " o su una circolare informativa
rizzo, Università presso la quale hanno della S.F .V.; l'assegnazione del premio
conseguito la Laurea, titolo della tesi, avverrà entro il 31 Dicembre di cia-
nome del Relatore; nella domanda i scun anno , a partire dal 1973.
concorrenti dovranno inoltre dichiara-
re esplicitamente di accettare le norme 7. La decisione della Commissione
del presente regolamento . sarà presa a maggioranza semplice dei
suoi componenti. In caso di ex aequo
4. Alla domanda i concorrenti dovran- il premio sarà suddiviso in parti uguali
no allegare : tra i vincitori. Oltre alla tesi premiata,
la Commissione potrà segnalarne altre
a) una copia della tesi di Laurea,
ed eventualmente, in casi particolari,
completa di tutta la documentazione
proporre alla S.F.V . l'assegnaz io ne di
inerente (carte, grafici, tabelle, disegni,
altri premi.
fotografie, ecc.);
b) riassunto della tesi, di non oltre 8. La tesi o le tesi premiate potran-
una cartella dattiloscritta, in sei copie; no , previa riduzione nella forma più op-
portuna effettuata dall'Autore dietro
c) certificato di Laurea con l'indica-
suggerimento e in accordo con la Com-
zione del voto riportato nell 'esame di
miss ione, essere pubblicate nel " Bul-
Laurea e negli esami delle singole ma-
letin de la Soc iété de la Flore Valdéì-
terie; taine "• a spese della Société . Previ ac-
d) Ogni altro documento (come la- cordi con i rispettivi Autori , potranno
vori pubblicati o inediti , relazioni, ecc .) essere pubblicate anche le tesi segna-
che il candidato ritenga utile presen- late, parti di esse, o i loro riassunti.

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9. Il giudizio della Commissione è in- La Commissione giudicatrice per il
sindacabile . Esso verrà comunicato a 1973-1974 è composta dai Signori:
ciascuno dei concorrenti, e potrà es- E. Noussan, Presidente della S.F .V.
sere pubblicato sul " Bulletin ,. o nelle C. Lyabel. Capo Servizi Forestali del-
circolari informative della S.F.V. la Valle d'Aosta.
G. Dal Vesco , Istituto Botanico de l-
l'Università di Torino.
1O. Tutto il materiale presentato dai B. Peyronel. Istituto Botanico del-
concorrenti diviene di proprietà della 1'Università di Torino.
S.F.V.; la proprietà scientifica dei lavo- S. Filipello, Istituto Botanico del-
ri rimane invece ai rispettivi autori. l'Università di Pavia .

73
Décès de M. Aymon Correvon

C'est avec un profond sentiment de


douleur et de consternation que je
tiens à rappeler ici la mémoire de man
ami Aymon Correvon.
Sa dispar ition subite me laisse en-
core frappé d'étonnement et je la con-
sidère encore camme un événement in-
croyable. En effet les sympt6mes d'une
hépatite virale, suivis de complications
malignes, l'avaient amené à cesser
toute activité; malheureusement ces
phénomènes empirèrent et le mal, de-
venant de plus en plus grave, fondait
sur lui par un sort cruel et f éroce et
l'enlevait le 14 septembre 1972 à l'af-
fection de sa famille, de ses amis et
de ses élèves .
Il est impensable de se dire qu'Ay-
mon Correvon n'est plus , alors que sa
vie était le plein épanouissement de
son énergie et de son activité , et alors
que tout lui promettait une ex istence
déd iée jusqu 'au bout à un fécond tra-
vail. AYMON CORRE VON
Cette figure, d'une franchise toute 12-XII-1911 14-I X-1 972
montagnarde, cachait sous une fausse
apparence de misanthrope un gra nd et
noble coeur, un coeur sensible à l'ami- manuel pratique qui contribua à faire
tié, ouvert à toutes les généreuses connaitre ces grandioses beautés natu-
aspirations , à tous les bons sentimen- relles , et en particulier les plantes des
ts. Ses magn ifiques obsèques furent un Alpes . li f ut aussi, à différentes repr i-
véritable plébiscite d'estime, d'am it ié ses, membre du jury de Flora lies in-
et de regret. ternationales en Europe.
l i naquit à Genève le 12 déc . 1911 , Animateur fervent de la soc iété ge-
descendant de la fam ill e Correvon, do nt nevoise " Les Amis de la Rocai lle '" il
le grand-père, Henry, fut l'un des plus rassembla autour de lui les amateurs
célèbres botanistes du siècle passé. de la nature en organisa nt des réu ni ons
Après ses études supérieures il devint me nsuelles et des excursions en mon-
professeur aux Écoles techniques de tagne. C'est à l'une de ces occasions
Genève. Amo ureux éclairé de botanique que j'ai été invité à donner une co n-
alpine il avait, en plus de la direction fére nce illustrée par des projections de
du jard in alpin d'acc li mation " Fiorai- diaposit ives et que j'ai eu le plaisir de
re "· pub li é l'ouvrage Rocai//es f/euries, fa ire la connaissance de ces amis de

74
la nature. M . Correvon me promit aus- l'o nt aimé , de ses amis qui le tenaient
si ce soir-là de venir à Aoste pour une et très grande estime et, en particu-
série de conférences sur la flore de nos lier, de ceux qui ont bénéficié de ses
montagnes; mais le destin ne nous a précieux conseils et de sa confiance.
malheureusement pas donné la possi- Adieu, cher am i, accepte ce dernier
bilité de nous revoir. hommage , cet acte d'ad miration sincè-
Mai ntenant que tout est fini, son re et d 'une grande affection, liens que
souvenir ne peut s'oublier; il continue à la mort ne pourra pas briser.
vivre dans le coeur de tous ceux qui
E. Noussan
l'ont connu, de tous ses proches qui

L'abbé Auguste Apostolo (1897-1972)

Le " Bulletin de la Fl ore Vald6taine,, Créa tures '"


se doit de saluer, avec un respect melé Son presbytère éta it un " Jardin des
de nostalgie, la mémoire de ce pretre , Pl antes ,, à la flore luxu ri ante, où des
qui vient de disparaltre. oiseaux, à foison, venaient chanter avec
Pasteur dévoué , il a laissé beaucoup lui, à longueur de journée, la gioire du
de regrets à Montjovet, à Verrayes età Créateur.
Roisan , où il est passé en faisant le Au catéchisme , il enseignait le res-
bien , à l'image du Ch rist son Maltre. pect et le culte de la nature, et il
Sans etre un botaniste attitré camme tonnait sans merci contre les marau-
l'abbé Henry, son prédécesseur dans deurs et les pillards de la flore et de
l'Archipretré de Valpel lin e, M. Aposto- la faune alpestres.
lo éta it un grand ami de la flore. Puisse-t-il contempler, face à face,
Épris d'amour pour la Nature, il s'é- au Ciel , le Créateur des merveilles de
tait enr61é, tout jeune encore, dans le la Nature et trouver, sur la terre, beau-
Tiers-Ordre de St-François, le chan- coup d'imitateurs.
teur incomparable du " Cantique des Os wa ld

Manlio Oscarelli (1927-1972)

li 25 aprile 1972, all'età di 45 anni , conobbero non poterono che ammirar-


è prematuramente scomparso i I socio ne la dirittura mo rale, la laboriosità ,
sig. Manlio Oscare lli . Cultore e ammira- la semplicità. I suo ultimi pensieri fu-
tore entusiasta della flora alpina, aveva rono per i suoi fiori e la sua famiglia .
circondato la sua casa con un piccolo Chi gli fu amico lo ricorda con affetto
meraviglioso giardino alpino . Qu anti lo e tanto, tanto rimpianto.

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Liste des Membres de la Société
de la Flore Valdotaine
(à la date du 31 décembre 1972)

Président: M . NOUSSAN Éphise Membres ordinaires


Vice -Président: M. VIETTI Pierre ADAM Nestor - Sion (CH)
Secrétaire : M . LYABEL Charles ADAM Sylvie - Aoste
AIRA Joseph - Aoste
Consei/ de Direction ALLIOD Cl ément - Aoste
AMMENDOLA Marzio - Milan
M. ARMANO Henri - St. Nicolas ANCHISI Egidio - Martigny (CH)
M. CERISE Albert - Aoste ANSERMIN Rodolphe - Aoste
M. DE LEO Vincenzo - Aoste ARMANO Aurèle - St. Nicolas
Mlle GLAREY Rose - Champorcher ARMANO Henri - St. Nicolas
M. LYABEL Charles - Aoste ARNOD Perrine - Chilly-Mazarin (F)
M . NOUSSAN Éphise - Aoste ARTAZ Ange - Colombes (F)
M . POLETTI Aldo - Aoste ASSOCIAZIONE VALDOSTANA
M. SALUARD Robert - Aoste INDUSTRIALI - Aoste
M . VIETTI Pierre - Aoste AUDISIO Augusto - Turin
AVONDET Erich - Aoste
Comité exécutif AZZAROLI Ludovica - Turin
BAARTMAN Franz - Vianen Jolek (N)
M. ARMANO Henri BAGNOD Arthur - Sarre
M. CERISE Albert BAL César - Aoste
M. LV ABEL Charles BAL Hector - Pré St. Didier
M. NOUSSAN Éphise BALLADORE Roberto - Milan
M. POLETTI Aldo BALLARINI Armando - Turin
M. SALUARD Robert BARBANO Franco - Coni
M. VIETTI Pierre BARBERO Piercarlo - Aoste
BARLETTA Giorgio - Milan
Réviseurs des comptes BARON Charles - Aoste
BARON Ferruccio - Aoste
M . BINEL Bruno - Aoste BASSINO Carlo - Aoste
M . CLOS Adolphe - Jovençan BAUDIN Jean - Champorcher
BAUDIN Livio - Champorcher
BAUDIN Marie-Thérèse -
Trésorier
Champorcher
M . BARON Ferruccio - Aoste BAUDIN Rémi - Champorcher
BELISARIO Marconi - Rame
Membres à vie BELLIA Giuseppe - Turin
BENTIVOGLIO Gian Lorenzo - Milan
BECK PECCOZ Louis - BERARD Florentin - Aoste
Gressoney St. Jean BERARD Octave - Aoste
C.A.1.-U.G.E.T. - Turin BERNARD Martin - Nice (F)
FARINET Alphonse - Aoste BERNO René - Aoste
GNAVI Aldo - Turin BERSANO Arturo - Nizza Monferrato
GORRET Pierre - Chatillon BERTHOD Améd ée - Aoste
THOMASSET Rémi - St. Nicolas BERTOLA Maria Teresa -
TOURING CLUB ITALIANO - Milan Pont St. Martin

76
BESENVAL Fabiana - Sarre CHRISTILLIN Lucienne - St. Vicent
BIANCHI Angelo - Aoste CHUC Remo - Aoste
BIANQUIN Sylvie - Aoste CIBRARIO Tina - Turin
BIGNON Learco - Charvensod CIGNOLINI Rosalba - Aoste
BINEL Bruno - Aoste CIMA Egidio - Milan
BIONAZ Ernest - Aoste CIPOLLINI Tito - Milan
BIONAZ Ferdinand - Aoste Classe 1° élémentaire D
BOIS Judith - Aoste Quartier Cogne - Aoste
BLANC Yvonne v.ve Collé -Aoste Classe 2° élémentaire B
BLANC Rina - Oyace école communale - Aoste
BOIS-MARTIN Marie - Pontey Classe 3° élémentaire - St. Pierre
BOIS Rosilda - Aoste Classe 1c1• cours A
BOLLE Germaine - Genève (CHJ école moyenne n. 4 - Aoste
BOLOGNA Valerio - Aoste Classe 3° cours A
SONETTI Marco - Aoste école moyenne n. 4 - Aoste
BORETT AZ Auguste - Aoste Classe se élémentaire - La Thuile
SORRE Virgile - Gignod CLOS Adolphe - Jovençan
BOSONETTO Serge - Aoste COLAJANNI Attilio - Aoste
BRIVIO Emilia - Aoste COLALELLI Manuela - Rame
BRIVIO Liliana - Aoste COLLA Nicolino - Aoste
BROSIO Edoardo - Turin COLLÉ Claude - Quart
BROVEDANI Agnese - Courmayeur COLLE Giorgio - Turin
BRUN Gianfranco - Champorcher COLOMBANO Fiorenzo - Aoste
BRUN lsaac - Turin COLOMBINO Serge - Genes
BRUN Richard - Aoste COLOMBO Marce! - Aoste
BRUNOD Marie-Louise - Aoste CONEDERA Emilio - Pré St. Didier
BUCARELLI Piercarlo - Breuil CONTA Arnaldo - St. Oyen
BUSANELLI Giovanni - Aoste COPAT Ezio - Trento
CACCHI Roberto - Milan COQUILLARD Renzo - Gignod
CACCIOLA TII Angelo - Aoste COQUILLARD Rodolphe - Aoste
CAMPAGNA Ugo - Turin COQUILLARD Wanda - Aoste
CANESI Maria Antonietta - Monza CORNIOLO Eugène - Aoste
CAPIETTI Vittoria - Turin CORSI Bruno - Aoste
CAPI ETTO Alberto - St. Vincent CORSO Francesco - Breuil
CAPIETTO Anna - St. Vincent COSMACINI Arosio - Courmayeur
CAPRIOGLIO Arturo - Novare COTTA Carlo Gabriele - St. Vincent
CARACCIOLO Francesco - Aoste CREA François - Nus
CARACCIOLO Guglielmo - Rame CRESCIO Giancarlo - Champorcher
CARREL Jean - St. Pierre CRESCIO Rosella - Champorcher
CASTAGNO Maria Teresa - Turin CUAZ Henri - Aoste
CASTELLO Domenico - Aoste CUGNETTO Romano -
CASTELLO Paolo - Aoste Gressoney La Trinité
CATTAROSSI Luciana - Aoste CUNEAZ Pia - Cogne
CAVERI Alexandre - Verrès DAL VESCO Vanna - Turin
CAVORSIN Robert - Paris (F) DANNA Luciana - Champorcher
CELLERINO Scipione - Turin DANNA Pierino - Champorcher
CERIANA Giuseppe - Turin DE ACTIS Raffaella - Turin
CERISE Albert - Aoste DE CRISTOFORO Giuseppe -
CERISE Hilaire - Pré St. Didier St. Marce!
CERISE Robert - Pré St. Didier DECIME Rita - Aoste
CERUTTI Augusta - Aoste DEGIOVANNI Luciano - Aoste
CHARMOZ Nello - Aoste DE GIOVANNI Luisa - Aoste
CHARRERE Fidèle - Paris (F) DE LEO Vincenzo - Aoste
CHASSEUR Rita - La Thuile DELLAROLE Carlo - Aoste
CHENEY SEGATO Emma - Aoste DE PORET Bernard - Chambéry (F)

77
DETRAGIACHE François - Aoste GLAREY Vietar - Ch amporcher
DE ZUANI Roberto - Aoste GLESAZ Franco - Aoste
DIEMOZ Del ia - Aoste GNAVI Primo - Bologne
DIEMOZ Georges - Aoste GOBBO Nevio - Genes
DIEMOZ NEGR I Joséphine - Aoste GONTHIER Anne - Turin
DIEMOZ Pao la - Aoste GRANGE Bruno - Pré St. Di dier
DIEMOZ Pierre - Ao ste GREGORI Fulvio - St. Pierre
DOLANDO Alberto - Aoste GRISERO Vittorio - Aoste
DO MA INE Jean - Aoste GROSSO Mario - La Fouly (CH)
DONVITO Silvin a - Turin GUERRIERI Anna - Aoste
DOVERI Ann a Maria - Aoste GURLINO M ario - Turin
DOVERI Giulio - Ao ste INDRIO Ugo - Rame
DUC Honoré - Ao ste IVALDI Armando - Sarre
DUFOUR Sosthène - All éry (F) JANIN Bernard - Grenoble (F)
DU RAN DO Emilio - Verce ll i JANIN Im eld a - Arn az
ENR ICO Maria Ludovica - JANS Guy - Li ll ianes
Champorcher JANS Remo - Ve rrès
FACCINI LANTERMOZ Pi a - Ao ste JEANTET Ott in - Aoste
FANTOZZI ROVEYAZ Rita - Aoste JEANTET Mariella - Aoste
FARINET Th érèse - Aoste JERUSEL Arm andine - Aoste
FERRETTI Laure nt - Aoste JOUGLET Jea n-Pierre - Paris (F)
FERRINO Beatrice - Tu ri n JOYEUSAZ Charles - Aoste
FERRI NO Cesare - Turin LA BUA Irene - Rom a
FILIPELLO Sebastiano - Pavia LACROIX Pi errot - Aoste
FI NOLLO ARATA Mary - Breuil LALE-DEMOZ Guy - Paris (F)
FIOCCA Gioachino - St. Pi erre LALE-GERARD Manuela - Aoste
FOGNIER Italo - Aoste LALE-MURIX An a·is - St. Pierre
FOLLIEN Rino - Aoste LAMBERTI Giuseppe - La M agde leine
FORMENTO Giuseppe - Morgex LANIVI Egidio - Aoste
FRAMARIN Francesco - Turin LANIVI Il ario - Aoste
FRANCHINO Bruno - Arvier LAVARELLO Mario - Genes
FRASSY Franço is - Aoste LAVATELLI Mario - Verceil
FRASSY Ren é - Aoste LEGGIARDI Clara - Aoste
FREZET Cla ude - St. Vinc ent LEXERT Marie Thér èse - Aoste
FRONTINI Ang elo - Vercelli LIGUORI Mario - Milan
FUSAROLI Gaetano - Genes LIGUORI Rin a - Milan
GAGLIETTO Walte r - Aoste LOMBARDI Pao la - Aoste
GALLENI Ludovico - Pisa LONGIS SOUDAZ Paola - Turin
GALLIROTTI Marco - Como LUPANO-NATAL Luigi -
GAPILLOUT Al ain - Borgo S. Martino (Alexandrie)
Bourg St. Maurice (F) LUPI Lucio - Rame
GARGIULO Liliana - Viareggio LYABEL Charles - Aoste
GARIN Leo - Courmayeur LYABEL Olivier - Aoste
GASPARINI Enrica - Aless andria MALVEZZI Piero - Milan
GASPERL Luci ana - Breuil MANCINI Graziella - Aoste
GATTI Giuseppe - Turin MAOUIGNAZ Mireille - Valtournanche
GERBAZ Élisée - Ch amporcher MARCOZ Charles - Aos te
GERBELLE Césa r - Aoste MARCOZ Enrica - Aoste
GERBELLE Justin - Aoste MARCOZ Guy - Charvensod
GHIGLIERI Enrico - Aoste MARGARY Émile - Aoste
GIAY Lu igi - Aoste MARIANI Federico - Valtou rn anche
GILARDI Luig i - Genes MARTHYN Maurice - Aoste
GIORDANENGO Elena - Aoste MARTIN Georges - Pontey
GILARDI BOIS Emman uelle - Aoste MASSARELLI Franco - Milan
GLAREY Rose - Champorcher MA TTEI Francesco - Rom e

78
MAZZONI Bruna - Turin POLETTI Aldo - Aoste
MENGHINI Franco - Legnano PRATESI Anna - Aoste
MERLI Mario - Aoste PUPPI Ada - St. Vincent
MERLO Gaudenzio - Aoste OUEY César - Verres
MESSELOD Marcel - Aoste RAUNICH Aster - Aoste
MESSELOD Maxime - Aoste REAL Jean-Pierre - Paris (F)
METELLI Ratto - Lodi REDIVO Ovidio - Aoste
MILLOZ Placide - Aoste REGGIO Flora - Turin
MOCHET Julien - Aoste REGGIO Giuliano - Turin
MONTI Mario - St. Vincent REINOTTI Elio - Pont St. Martin
MORISE Vietar - St. Vincent RETEGNO Renata - St. Vincent
MOUSSANET Mare - Aoste RIVOLIN Joseph - Aoste
MUSSO Danilo - Turin ROFFINO Carla - Aoste
MUS Franco - Chiìtillon ROGGERO Maria Laura - Genes
NA VO NE Ea V.ve Sciaccaiuga - Genes ROMAGNOLI ZOPPI Franca - Bergamo
NEBBIA Rosella - Aoste RONC Nestor - St. Rémi
NEGRINELLI Ermanno - Aoste ROSATI Sergio - Trente
NEGRO Fiorentino - Chatillon ROSSI Annalisa - Turin
NEGRONI Benito - Lodi ROSSERO Valeria - Aoste
NELVA STELLIO Emma - Aoste ROSSET-KLOPFENSTEIN Pierre - Lau-
NERI Lamberto - Florence sanne (CHJ
NETTO Carla - Aoste ROTARY CLUB 184° district - Aoste
NICOLINI Franca - Bologne ROTTA Lorenzo - La Thuile
NIGRISOLI Paola - Florence SALUARD Aldo - Paris (F)
NOELLI Manuela - Aoste SALUARD Robert - Aoste
NOARO Pier Giorgio - Valtournanche SANTI Piergiorgio - Aoste
NOUSSAN Éphise - Aoste SARTEUR Yves - Aoste
NOUSSAN Pierre - Aoste SARTEUR Serge - Aoste
NOVARO Silvio Luigi - Aoste SAVIN Aldo - Champorcher
OMEZZOLI Tullio - Aoste SAVORETTI Piero - Courmayeur
ORSENIGO - Valtournanche SAVORETTI Nina - Courmayeur
OURLAZ Marinella - Aoste SAVORETTI Nicola - Courmayeur
PACHERINI Edina - Aoste SAVORETTI Franco - Courmayeur
PARCO NAZIONALE DEL GRAN PARA- SCALISE Severina - Aymaville
DISO - Turin SCANDELLA Mina - Bergame
PAGANINI Elena - Milan SCHULÉ Rose-Claire -
PALLAIS Charles - Villeneuve Crans-sur-Sierre (CH)
PAPONE-CHRISTILLIN Marie-Rose - SCIACCALUGA Maria Teresa - Genes
Aoste SIMONE Francesco - Aoste
PARIS Anita - Aoste SIMONI Bruno - Turin
PASTERIS V.ve Salvetti - Donnaz Société ALPI LA - Aoste
PASSERIN D'ENTREVES Hector - Soeur Martine - Aoste
Chiìtillon SOFFIANTINO Franco - lvrée
PAVESI Lorenzo - Milan SOUDAZ Solange - Perloz
PEANO Bianca - Aoste SPINONI Pier Paolo - Aoste
PELANDA Ernesto - Aoste STEFENELLI Silvio - Cogne
PELLICCIOLI Gino - Bergame TAGLIAFERRI Vincenza - Cogne
PELLIN Livio - Morgex TAMBOSCO Nicolò - Aoste
PERRONE Attilio - St. Pierre TONARELLI Michelina - Turin
PERSONNETTAZ Ar linP. - Aoste TARELLO Rosalba - Aoste
PESSION Elia - Aoste TARTAGLIONE Nicola - Aoste
PESSION Eugène - valtournanche TASSISTRO Giovanna - Genes
PESSION Graziella - Charvensod TERCINOD Louise - Aoste
PEYRONEL Bruno - Turin THUMIGER Giovanni -
PIANO Paola - Aoste Gressoney La Trinité
PIOVANO Luciano - Turin TIBERI Bruno - Aoste

79
TREVISAN Paola - Turin VIETTI Pierre - Aoste
TROSSARELLI Ettore - Turin VIGNA Franco - Aoste
TRUC Ovide - Cogne VIGNA Guido - Aoste
TURCOTTI Rosine - Aoste VISENTIN Amedeo - Aoste
VAILLER Laurent - La Salle VIVIANI Nerea - Viareggio
VALLET Franco - Champorcher VOGELI Monique -
VALLOMY Carla - Lillianes Neuilly-sur-Seine (F)
VASSONEY Donato - Champorcher WILLIEN René - Aoste
VAUDAN Joseph - Aoste ZANETTA Gérard - Bondy (F)
VAUTHIER Italo - Chatillon ZANOLLI Orfeo - Aoste
VAUTHERIN Raymond - Aoste ZONCA Lorenzo - Aoste
VERCELLIN Clorinda - Turin ZOPPI Maria Piera - Bergamo
VEGLIO Luigi Federico - Aoste ZOJA Luigi - Aoste
VEYSENDAZ Albert - Aoste ZUBLENA Franco - Nus

Sociétés en correspondance avec la Flore Valdéìtaine


ASSOCIAZIONE NAZIONALE SCUOLA E FAMIGLIA - Milan
ASSOCIAZIONE ORNITOLOGICA VALLE D'AOSTA - Aoste
ASSOCIAZIONE " PRO NATURA " - Alexandrie
ASSOCIAZIONE " PRO NATURA " - Biella
ASSOCIAZIONE " PRO NATURA" - Coni
ASSOCIAZIONE " PRO NATURA• - Terni
ASSOCIAZIONE " PRO NATURA" - Turin
ASSOCIAZIONE "PRO NATURA " - Varallo Sesi a
C.A.J. - Direzione Generale - Milan
C.A.J. - Section d'Aoste - Aoste
CENTRE EUROPÉEN D'INFORMATION POUR LA CONSERVATION DE LA NATURE
- Conseil d'Europe - Strasbourg (F)
COMITATO ANTICACCIA - Aoste
COMITATO REGIONALE CACCIA - Aoste
COMITÉ DES TRADITIONS VALDOTAINES - Aoste
COMUNE DI BERGAMO - Bergame
CONSORZIO REGIONALE PESCA - Aoste
FEDERAZIONE NAZIONALE" PRO NATURA " - Rame
GRUPPO NATURALISTI DELLA BRIANZA - Come
GROUPE VALDOTAIN DE RECHERCHES SOCIALES - Aoste
INSTITUT DE GÉOGRAPHIE ALPINE - Grenoble (F)
ITALIA NOSTRA - Sezione di Ivrea - lvrée
ITALIA NOSTRA - Rom e
JARDIN ALPIN " SCHATZALP " - Davos (CH)
LES AMIS DU PARC NATIONAL DE LA VANOISE - Ch ambéry (F)
R.A .J. - Aoste
SOCIÉTÉ DES AMATEURS DES JARDINS ALPINS - Paris (F)
SOCIÉTÉ EN FAVEUR DU WORLD WILDLIFE FOUND - Zurich (CH)
SOCIÉTÉ DES GUIDES - Courmayeur
SOCIÉTÉ DE SCIENCES NATURELLES " LA MURITHIENNE • - Sian (CH)
SOCIÉTÉ NATIONALE DE PROTECTION DE LA NATURE ET D'ACCLIMATATION DE
FRANCE - Paris (F)
THE ALPINE GARDEN SOCIETY - Surrey (GB)
THE BOTANICAL GARDEN, UNIVERSITY OF BRITISH COLUMBIA - Canada
U.C.l.D. - Turin
UFFICIO REGIONE AUTONOMA VALLE D'AOSTA - Rame
UNION INTERNATIONALE POUR LA CONSERVATION DE LA NATURE ET DE SES
RESSOURCES - Morges (CH)
UNION VALDOTAINE DE PARIS - Paris (F)

80
La S ociété de la Flore Valdo taine sente il dovere di ringraziare viva-
mente i sottoindicati Enti, i quali, con le loro generose offerte, hanno per-
messo la continuazione della sua attività e la pubblicazione di questo Bol-
lettino.
Associazione Valdostana Industriali - Aosta
Banca Popolare di Novara - Aosta
Banco Valdostano A. Bérard & C. - Aosta
Cassa di Risparmio di Torino - Aosta
Istituto Bancario S. Paolo di Torino - Aosta
Rotary Club - 184° Distretto - Aosta
SITAV-Casino de la Vallée - St-Vincent
La Société de la Flore ringrazia inoltre tutti i Soci ed Amici che hanno
contribuito all'attività sociale e alla redazione del « Bulletin N. 26 », e par-
ticolarmente il Signor Robert Saluard che si è prodigato, come sempre,
dando apporti preziosissimi; ed il Signor Sergio Minusso, della Scuola Gra-
fica Salesiana - Torino, al quale si deve una esperta e cordiale collaborazione
per la parte tipografica e grafica.

Numéro unique pour le 1972


DIRECTEURS:
B. BEYRONEL et R. SALUARD
REDACTEUR:
B. PEYRONEL
SOMMAIRE
page
E. NOUSSAN - Présentation . 3
B. PEYRONEL - Souvenir du professeur Vaccari . 5
C. LYABEL - Culture des bois et reboisements en Vallée d'Aoste. 9
L. VACCARI e L. PECCOZ - Completamento del carteggio sulla vegeta-
zione di alta quota del versante valdostano del Monte Rosa 19
P. CASTELLO - Il giacimento piombo-baritico del « Trou des Romains »
(Courmayeur) 22
E. NOUSSAN - Les fontaines colorées . 33
A. POLETTI - Le vipere nella Val d'Aosta . 36
D. S. - A proposito di strade di montagna 49
F. FRAMARJN - Il Parco Nazionale Gran Paradiso a 50 anni dalla
nascita . 51
G. DIÉMOZ - La sauvegarde de l'environnement, en particulier dans les
régions de montagne . 54
P. NOUSSAN - La chasse en Vallée <l'Aoste . 56
B. PEYRONEL - Notice sur le « Catalogue des plantes récoltées par le
professeur Lino Vaccari dans la Vallée d'Aoste » publié par les
soins de la Société de la Flore Valdotaine . 57
SOCIÉTÉ DE LA FLORE VALDOTAINE - Des routes, pour quoi faire? 59
E. TORTONESE - Farfalle e fiori . 65
R. SALUARD - Nos multiples initiatives en 1972 . 68
Fondazione Senatore Amato Berthet . 70
«È pulita la Valle d'Aosta?» . 70
Concorso annuale per la miglior tesi di Laurea in Botanica su
argomenti di sistematica, floristica, fitogeografia, ecologia, ri-
guardanti la Valle d'Aosta . 72
E. NOUSSAN - Décès de M. Aymon Correvon. 74
OSWALD - L'abbé Auguste Apostolo (1897-1972) . 75
Manlio Oscarelli (1927-1972) . 75
E. NOUSSAN - Liste des Membres de la S.F.V. . 76
Sociétés en correspondance avec la S.F.V. . 80

Supplément
B. PEYRONEL, G. DAL VESCO, S. FILIPELLO - Catalogue des plantes
récoltées par le professeur Lino Vaccari dans la Vallée d'Aostc,
pp. I-VII (In~roduction) j!t 1-~6 (Pteridophyta).

L.

2.000
' . , .- .i

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