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Dante, Inferno, V canto, vv. 127-136.

Noi leggiavamo un giorno per diletto


di Lancialotto come amor lo strinse;
soli eravamo e sanza alcun sospetto.
Per più fïate li occhi ci sospinse
quella lettura, e scolorocci il viso;
ma solo un punto fu quel che ci vinse.
Quando leggemmo il disïato riso
esser basciato da cotanto amante,
questi, che mai da me non fia diviso,
la bocca mi basciò tutto tremante.
Galeotto fu 'l libro e chi lo scrisse:
quel giorno più non vi leggemmo avante.
Rabelais, Pantagruel, chapitre VII

Comment Pantagruel vint à Paris,


et des beaux livres de la bibliothèque de Saint-Victor.

Après que Pantagruel eut fort bien étudié à Orléans, il décida de visiter la grande
université de Paris. […] Et il trouva la bibliothèque de Saint-Victor fort magnifique,
surtout à cause de certains livres qu’il y trouva, dont voici le répertoire, et primo :

Des Pois au lard (édition commentée).


Comment tirer Profiterolles des Indulgences.
Pillot Râcle-Deniers, expert en tous droits : Comment remédier aux niaiseries de la
glose d’Accurse (toute dernière réédition).
Sur la Stratégie, par le Franc Archer de Bagnolet.
Franc Taupin : De l’Art militaire, illustré par Poltron.

Le Baise-cul, Manuel de chirurgie.


Justinien : Pour la suppression des Cagots.
Les Antibiotiques de l’Âme.
Merlin Coccaie : Sur la Patrie des Diables.
Parmi ces livres, certains sont déjà imprimés ; les autres sont sous presse en cette noble ville de Tübingen.
Cervantes, Don Chisciotte della Mancia

In un borgo della Mancia, che non voglio ricordarmi come si chiama, viveva non è
gran tempo un nobiluomo di quelli che hannoe lancia nella rastrelliera e un vecchio
scudo, un magro ronzino e un levriero da caccia. [...] È, pertanto, da sapere che il
suddetto nobiluomo, nei momenti d'ozio (che erano la maggior parte dell'anno) si
dava a leggere libri di cavalleria con tanta passione e diletto da dimenticare quasi del
tutto lo svago della caccia e anche l'amministrazione del suo patrimonio. E, a tanto
arrivò, in questo, la sua smania e aberrazione che vendette molte staia di terreno
seminativo per comprare libri di cavalleria da leggere, sì che ne portò a casa tanti
quanti ne poté avere [...]. Insomma, tanto s'impigliò nella cara sua lettura che gli
passavano le notti dalle ultime alle prime luci e i giorni dall'albeggiare alla sera, a
leggere. Cosicché per il poco dormire e per il molto leggere
gli si prosciugò il cervello, in modo che venne a perdere il giudizio. La fantasia gli si
riempì di tutto quel che leggeva nei libri, sia d'incantamenti che di litigi, di battaglie,
sfide, ferite, di espressioni amorose, d'innamoramenti, burrasche e buscherate
impossibili. E di tal maniera gli si fissò nell'immaginazione che tutto quell'edifizio di
quelle celebrate, fantastiche invenzioni che leggeva fosse verità, che per lui non c'era
al mondo altra storia più certa. [...] Col senno ormai bell'e spacciato, gli venne in
mente pertanto il pensiero più bislacco che mai venisse a pazzo del mondo; e fu che
gli parve opportuno e necessario, sia per maggiore onore suo come per utilità da
rendere alla sua patria, farsi cavaliere errante, ed andarsene armato, a cavallo, per
tutto il mondo in cerca delle avventure e a provarsi in tutto quello che aveva letto
essersi provati i cavalieri erranti, spazzando via ogni specie di sopruso, e cacciandosi
in frangenti ed in cimenti da cui, superandoli, riscuotesse rinomanza e fama
immortale. Già si vedeva il poveretto coronato dal valore del suo braccio, Imperatore
di Trebisonda per lo meno; e quindi, rivolgendo in mente così piacevoli pensieri,
rapito dal singolare diletto che vi provava, si affrettò a porre in opera il suo desiderio.
[...]

VIII capitolo

In questo mentre, scòrsero trenta o quaranta mulini a vento che sono in quella
pianura, e come don Chisciotte li ebbe veduti, disse al suo scudiero: — La fortuna va
guidando le cose nostre meglio di quel che potessimo desiderare; perché, vedi là,
amico Sancio Panza, dove si scorgono trenta o pochi di più, smisurati giganti, con i
quali penso di battagliare sì da ammazzarli tutti. Con le loro spoglie cominceremo a
farci ricchi, poiché questa è buona guerra, ed è anchegran servigio reso a Dio
sbarazzare da tanto cattiva semenza la faccia della terra.
— Quali giganti? — disse Sancio Panza.
Quelli — rispose il padrone — che tu vedi laggiù, con le braccia lunghe, che taluni ne
sogliono avere quasi di due leghe.
— Guardate — rispose Sancio — che quelli che si vedono laggiù non son giganti,
bensì mulini a vento, e quel che in essi sembrano braccia sono le pale che, girate dal
vento, fanno andare la macina del mulino.
— Si vede bene — rispose don Chisciotte — che in fatto d'avventure non sei pratico:
son giganti quelli; che se hai paura, scostati di lì e mettiti a pregare mentre io vado a
combattere con essi fiera e disuguale battaglia.
E, così dicendo, spronò il cavallo Ronzinante, senza badare a quel che gli gridava lo
scudiero per avvertirlo che, certissimamente, erano mulini a vento e non giganti
quelli che stava per assalire.
Quelque temps auparavant, Gaston avait demandé à des copains d’essayer de se souvenir des poésies
qu’ils connaissaient et d’essayer de les transcrire. Chacun d’eux, le soir, allongé sur sa paillasse,
essayait de se souvenir et, quand il n’y parvenait pas, allait consulter un copain. Ainsi, des poèmes
entiers avaient pu être reconstitués par l’addition des souvenirs qui était aussi une addition de forces.
Lancelot – un marin qui était mort peu de temps avant cette réunion – avait transcrit les poèmes sur
des petits bouts de carton qu’il avait trouvés au magasin de l’usine.
[…]
Gaston qui était descendu du tréteau y remonta pour annoncer que des copains allaient chanter et dire
des poèmes. Il annonça d’abord Francis. Francis monta sur la planche. Il était petit, beaucoup moins
massif que Gaston. Il avait, lui aussi, enlevé son calot. Son crâne était plus blanc que celui de Gaston,
et sa figure plus maigre encore. Il tenait son calot dans sa main et paraissait intimidé. Il resta un instant
ainsi, attendant que le silence se fasse, mais dans le fond du block les conversations continuaient.
Alors, il s’est tout de même décidé à commencer.
Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage…
Il disait très lentement, d’une voix monocorde et faible. – Plus fort ! criaient des types au fond de la
chambre. … Et puis est retourné plein d’usage et raison… ».
Francis essayait de dire plus fort, mais il n’y parvenait pas. Sa figure était immobile, triste, ses yeux
étaient fixes. L’hiver du zaun-kommando était imprégné dessus ; sur sa voix aussi qui était épuisée.
Il mettait toute son application à bien détacher les mots et à garder le même rythme dans sa diction.
Jusqu’au bout il se tint raide, angoissé comme s’il avait eu à dire l’une des choses les plus rares, les
plus secrètes qu’il lui fût jamais arrivé d’exprimer ; comme s’il avait eu peur que, brutalement, le
poème ne se brise dans sa bouche. Quand il eut fini, il fut applaudi lui aussi par ceux qui n’étaient
pas trop loin de lui.

Robert ANTELME, L’espèce humaine, Paris, Gallimard, 2009, pp. 320-324.

Heureux qui comme Ulysse


Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme cestuy-là qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d'usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge !
Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison,
Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
Qui m'est une province, et beaucoup davantage ?
Plus me plaît le séjour qu'ont bâti mes aïeux,
Que des palais Romains le front audacieux,
Plus que le marbre dur me plaît l'ardoise fine :
Plus mon Loire Gaulois, que le Tibre Latin,
Plus mon petit Liré, que le mont Palatin,
Et plus que l'air marin la doulceur angevine.
Joachim Du Bellay, Les regrets, Paris, Le livre de poche, 2002, p. 72.
LE MISANTHROPE

Les gitanes étaient vraiment extraordinaires. Elles se promenaient dans le camp, le soir, après
l'appel – en été, parce qu'en hiver, personne ne restait dehors après l'appel – et elles vendaient
toutes sortes de choses qu'elles avaient chipées ici ou là, au vestiaire, aux cuisines et même
des cigarettes qu'elles subtilisaient jusque dans la poche des SS. Il suffisait d'une poche un
peu béante. Elles venaient vers nous et, d'un geste vif, entr’ouvraient leurs robes pour montrer
ce qu'elles avaient à offrir.
Il n'y avait qu'un prix : une ration de pain. Une ration de pain pour une cigarette, une ration
de pain pour un oignon. Une ration de pain pour une culotte ou une chemise. Nous en avons
même rencontré qui proposaient un morceau de viande grillée. Appétissant, bien doré. Elles
avaient beau jurer sur la tête de leur mère qu'elles l'avaient volé à la cuisine des SS, nous n'en
avons jamais acheté. Nous craignons trop que le rôti provînt du crématoire.
Ce soir-là, la petite gitane qui m’avait accostée tirait de sa manche et l’y refourrait vite une
brochure, un tout petit livre.
« Une ration de pain, dit-elle, en français.
– Tu parles bien français, d’où viens-tu ?
– Je suis française. De Lille.
– Et qu’est-ce que ce livre ? Montre-le-moi au moins ».
Elle ressort le petit livre pour que je le regarde, mais sans le lâcher. C’était Le Misanthrope
dans la collection des petits classiques Larousse à un franc. Le Misanthrope. Je n’en croyais
pas mes yeux. Il y avait donc quelqu’un qui avait emporté Le Misanthrope pour le voyage
de Ravensbrück…
J’ai donné ma ration de pain. « Tout de même, tu pourrais me faire un prix. Ce n’est pas
aussi facile à vendre qu’une culotte. » Rien à faire. Elle avait vu mon regard briller. Qui a
jamais payé un livre aussi cher ?
Serrant précieusement mon Misanthrope dans ma gorge, j’ai rejoint mes camarades à la
baraque. Elles s’apprêtaient à souper, c’est-à-dire à manger leur pain avec de la margarine.
« Tu ne manges pas ?
– Qu’est-ce que tu as fait de ton pain ?
– Tu as encore acheté une cigarette !
– Je ne l’aurais pas fumée toute seule. Non, j’ai acheté un livre. »
J’ai tiré Le Misanthrope de ma poitrine.
« Alors tu vas nous le lire ? »
Et chacune a coupé une tranche de son pain pour me faire une ration.
Qu’il parlait bien, Alceste. Que sa langue était précise et ferme, que son allure était ample.
« Elle a la langue aussi pointue que toi, Cécile, cette Célimène », disait Poupette qui
rencontrait Célimène pour la première fois.
Depuis Auschwitz, j’avais peur de perdre la mémoire. Perdre la mémoire, c’est se perdre
soi-même, c’est n’être plus soi. Et j’avais inventé toutes sortes d’exercices pour faire
travailler ma mémoire : me rappeler tous les numéros de téléphone que j’avais sus, toutes
les stations d’une ligne de métro, toutes les boutiques de la rue Caumartin, entre l’Athénée
et le métro Havre-Caumartin. J’avais réussi, au prix d’efforts infinis, à me rappeler
cinquante-sept poèmes. J’avais tellement peur de les voir s’échapper que je me les récitais
tous chaque jour, tous l’un après l’autre, pendant l’appel. J’avais eu tant de peine à les
retrouver ! Il m’avait fallu parfois des jours pour un seul vers, pour un seul mot, qui
refusaient de revenir. Et voilà que d’un seul coup, j’avais toute une brochure à apprendre,
tout un texte.
J’ai appris Le Misanthrope par cœur, un fragment chaque soir, que je me répétais à l’appel
du lendemain matin. Bientôt j’ai su toute la pièce, qui durait preque tout l’appel. Et jusqu’au
départ, j’ai gardé la brochure dans ma gorge.

Charlotte DELBO, Auschwitz et après II, III. Une connaissance inutile. Mesure de nos
jours, Paris, Les Éditions de Minuit, 2018, pp. 106-108.
J'avais pris la main de Halbwachs qui n'avait pas eu la force d'ouvrir les yeux. J'avais senti seulement
une réponse de ses doigts, une pression légère : message presque imperceptible.
Le professeur Maurice Halbwachs était parvenu à la limite des résistances humaines. Il se vidait
lentement de sa substance, arrivé au stade ultime de la dysentrie qui l'emportait dans la puanteur.
Un peu plus tard, alors que je lui racontais n'importe quoi, simplement pour qu'il entende le son d'une
voix amie, il a ouvert les yeux. La détresse immonde, la honte de son corps en déliquescence y étaient
lisibles. Mais aussi une flamme de dignité, d'humanité vaincue et inentamée. La lueur immortelle d'un
regard qui constate l'approche de la mort, qui sait à quoi s'en tenir, qui en a fait le tour, qui en mesure
face à face les risques et les enjeux, librement : souverainement.
Alors, dans une panique soudaine, ignorant si je puis invoquer quelque Dieu pour accompagner
Maurice Halbwachs, conscient de la nécesssité d'une prière, pourtant, la gorge serrée, je dis à haute
voix, essayant de maîtriser celle-ci, de la timbrer comme il faut, quelques vers de Baudelaire. C'est la
seule chose qui me vienne à l'esprit.
Ô mort, vieux capitaine, il est temps, levons l'ancre...
Le regard de Maurice Halbwachs devient moins flou, semble s'étonner.
Je continue de réciter. Quand j'en arrive à ... nos cœurs que tu connais sont remplis de rayons, un
mince frémissement s'esquisse sur les lèvres de Maurice Halbwachs. Il sourit, mourant, son regard
sur moi, fraternel.

José Semprun, L'Ecriture ou la vie, Paris, Gallimard, 1994, pp. 36-38.

Le Voyage

[…]
Ô Mort, vieux capitaine, il est temps ! levons l'ancre !
Ce pays nous ennuie, ô Mort ! Appareillons !
Si le ciel et la mer sont noirs comme de l'encre,
Nos cœurs que tu connais sont remplis de rayons !

Verse-nous ton poison pour qu'il nous réconforte !


Nous voulons, tant ce feu qui nous brûle le cerveau,
Plonger au fond du gouffre. Enfer ou Ciel, qu'importe ?
Au fond de l'Inconnu pour trouver du nouveau !

Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal, Paris, Gallimard, 1972, p. 172.


Palme

De sa grâce redoutable
Voilant à peine l’éclat,
Un ange met sur ma table
Le pain tendre, le lait plat ;
Il me fait de la paupière
Le signe d’une prière
Qui parle à ma vision :
— Calme, calme, reste calme !
Connais le poids d’une palme
Portant sa profusion !

Pour autant qu’elle se plie


À l’abondance des biens,
Sa figure est accomplie,
Ses fruits lourds sont ses liens.
Admire comme elle vibre,
Et comme une lente fibre
Qui divise le moment,
Départage sans mystère

Les Pas

Tes pas, enfants de mon silence,


Saintement, lentement placés,
Vers le lit de ma vigilance
Procèdent muets et glacés.
Personne pure, ombre divine,
Qu’ils sont doux, tes pas retenus !
Dieux !… tous les dons que je devine
Viennent à moi sur ces pieds nus !
Si, de tes lèvres avancées,
Tu prépares pour l’apaiser,
À l’habitant de mes pensées
La nourriture d’un baiser,
Ne hâte pas cet acte tendre,
Douceur d’être et de n’être pas,
Car j’ai vécu de vous attendre,
Et mon cœur n’était que vos pas.

Paul Valéry, Œuvres I, édition établie et annotée par Jean Hytier, Paris, Gallimard, 1957, p. 120.
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Prefazione
[…]
Mi rendo conto e chiedo venia dei difetti strutturali del libro. Se non di fatto, come
intenzione e come concezione esso è nato già fin dai giorni di Lager. Il bisogno di
raccontare agli “altri”, di fare gli “altri” partecipi, aveva assunto fra noi, prima della
liberazione e dopo, il carattere di un impulso immediato e violento, tanto da
rivaleggiare con gli altri bisogni elementari: il libro è stato scritto per soddisfare a
questo bisogno […].

Appendice
[…]
Di fronte al triste potere evocativo di quei luoghi, ognuno di noi reduci si comporta in
un modo diverso, ma si possono delineare due categorie tipiche. Appartengono alla
prima categoria quelli che rifiutano di ritornarvi, o addirittura di parlare di questo
argomento; quelli che vorrebbero dimenticare, ma non ci riescono, e sono tormentati
da incubi; quelli che invece hanno dimenticato, hanno rimosso tutto, ed hanno
ricominciato a vivere da zero. Ho notato che in generale tutti questi sono individui che
sono finiti in Lager «per disgrazia», cioè senza un impegno politico preciso; per loro
la sofferenza è stata una esperienza traumatica ma priva di significato e di
insegnamento, come un infortunio o una malattia: il ricordo è per loro un qualcosa di
estraneo, un corpo doloroso intruso nella loro vita, ed hanno cercato (o ancora cercano)
di eliminarlo. La seconda categoria è invece costituita dagli ex prigionieri «politici»,
o comunque in possesso di una preparazione politica, o di una convinzione religiosa,
o di una forte coscienza morale. Per questi reduci, ricordare è un dovere: essi non
vogliono dimenticare, e soprattutto non vogliono che il mondo dimentichi, perché
hanno capito che la loro esperienza non è stata priva di senso, e che i Lager non sono
stati un incidente, un imprevisto della Storia.
[…]
[S]e non avessi vissuto la stagione di Auschwitz, probabilmente non avrei mai scritto
nulla. Non avrei avuto motivo, incentivo, per scrivere: ero stato uno studente mediocre
in italiano e scadente in storia, mi interessavano di più la fisica e la chimica, ed avevo
poi scelto un mestiere, quello del chimico, che non aveva niente in comune col mondo
della parola scritta. È stata l’esperienza del Lager a costringermi a scrivere: non ho
avuto da combattere con la pigrizia, i problemi di stile mi sembravano ridicoli, ho
trovato miracolosamente il tempo di scrivere pur senza mai sottrarre neppure un’ora
al mio mestiere quotidiano: mi pareva, questo libro, di averlo già in testa tutto pronto,
di doverlo solo lasciare uscire e scendere sulla carta.
Adesso sono passati molti anni: il libro ha avuto molte vicende, e si è curiosamente
interposto, come una memoria artificiale, ma anche come una barriera difensiva, fra il
mio normalissimo presente e il feroce passato di Auschwitz. Lo dico con esitazione,
perché non vorrei passare per un cinico: nel ricordare il Lager oggi non provo più
alcuna emozione violenta o dolorosa. Al contrario: alla mia esperienza breve e tragica
di deportato si è sovrapposta quella molto più lunga e complessa di scrittore-testimone
e la somma è nettamente positiva; nella sua globalità, questo passato mi ha reso più
ricco e più sicuro. Una mia amica, che era stata deportata giovanissima al Lager
femminile di Ravensbrück, dice che il campo è stata la sua Università: io credo di
poter dire altrettanto, e cioè che vivendo e poi scrivendo e meditando quegli
avvenimenti, ho imparato molte cose sugli uomini e sul mondo.

Primo LEVI, Se questo è un uomo. La tregua, Torino, Einaudi, 1989, pp. 9, 338, 349.
Il y a deux ans, durant les premiers jours qui ont suivi notre retour, nous avons été, tous je
pense, en proie à un véritable délire. Nous voulions parler, être entendus enfin. On nous dit que notre
apparence physique était assez éloquente à elle seule. Mais nous revenions juste, nous ramenions avec
nous notre mémoire, notre expérience toute vivante et nous éprouvions un désir frénétique de la dire
telle qu’elle. Et dès les premiers jours cependant, il nous paraissait impossible de combler la distance
que nous découvrions entre le langage dont nous disposions et cette expérience que, pour la plupart,
nous étions encore en train de poursuivre dans notre corps. Comment nous résigner à ne pas tenter
d’expliquer comment nous en étions venus là ? Nous y étions encore. Et cependant c’était impossible.
A peine commencions-nous à raconter, que nous suffoquions. A nous-mêmes, ce que nous avions à
dire commençait alors à nous paraître inimaginable.
Cette disproportion entre l’expérience que nous avions vécue et le récit qu’il était possible
d’en faire ne fit que se confirmer par la suite. Nous avions donc bien affaire à l’une des réalités qui
font dire qu’elles dépassent l’imagination. Il était clair désormais que c’était seulement par le choix,
c’est-à-dire encore par l’imagination que nous pouvions essayer d’en dire quelque chose.

Robert ANTELME, L’espèce humaine, Paris, Gallimard, 2009, p. 9.

Il y aura des survivants, certes. Moi par exemple. Me voici survivant de service,
opportunément apparu devant ces trois officiers d’une mission alliée pour leur raconter la fumée du
crématoire, l’odeur de la chair brûlée sur l’Ettersberg, les appels sous la neige, les corvées meurtrières,
l’épuisement de la vie, l’espoir inépuisable, la sauvagerie de l’animal humain, la grandeur de
l’homme ; la nudité fraternelle et dévastée du regard des copains.
Mais peut-on raconter ? Le pourra-t-on ?
Le doute me vient dès ce premier instant.
Nous sommes le 12 avril 1945, le lendemain de la libération de Buchenwald. L’histoire est fraîche en
somme. Nul besoin d’un effort de mémoire particulier. Nul besoin non plus d’une documentation
digne de foi, vérifiée. C’est encore au présent, la mort. Ça se passe sous nos yeux, il suffit de regarder.
Ils continuent de mourir par centaines, les affamés du Petit Camp, les Juifs rescapés d’Auschwitz.
Il n’y a qu’à se laisser aller. La réalité est là, disponible. La parole aussi.
Pourtant, un doute me vient sur la possibilité de raconter.
[…]
Mais peut-on tout entendre? Tout imaginer? Le pourra-t-on? En auront-il la patience, la passion, la
compassion, la rigueur nécessaires? Le doute me vient, dès ce premier instant, cette première
rencontre avec des hommes d’avant, du dehors – venus de la vie –, à voir le regard épouvanté, presque
hostile, méfiant du moins des trois officiers.
[…]
– Tu tombes bien, de toute façon, me dit Yves, maintenant que j’ai rejoint le groupe des futurs
rapatriés. Nous étions en train de nous demander comment il faudra raconter, pour qu’on nous
comprenne.
Je hoche la tête, c’est une bonne question : une des bonnes questions.
– Ce n’est pas le problème, s’écrie un autre, aussitôt. Le vrai problème n’est pas de raconter,
quelles qu’en soient les difficultés. C’est d’écouter… Voudra-t-on écouter nos histoires, même si
elles sont bien racontées ?
Je ne suis donc pas le seul à me poser cette question. Il faut dire qu’elle s’impose d’elle-
même.
Mais ça devient confus. Tout le monde a son mot à dire. Je ne pourrai pas transcrire la
conversation comme il faut, en identifiant les participants.
– Ça veut dire quoi, « bien racontées » ? s’indigne quelqu’un. Il faut dire les choses comme
elles sont, sans artifices !
C’est une affirmation péremptoire qui semble approuvée par la majorité des futurs rapatriés
présents. Des futurs narrateurs possibles. Alors, je me pointe, pour dire ce qui me paraît une évidence.
– Raconter bien, ça veut dire : de façon à être entendu. On n’y parviendra pas sans un peu
d’artifice. Suffisamment d’artifice pour que ça devienne de l’art !
Mais cette évidence ne semble pas convaincante, à entendre les protestations qu’elle suscite.
Sans doute ai-je poussé trop loin le jeu de mots. Il n’y a guère que Darriet qui m’approuve d’un
sourire. Il me connaît mieux que les autres.
J’essaie de préciser ma pensée.
– Ecoutez, les gars ! La vérité que nous avons à dire – si tant est que nous en ayons envie,
nombreux sont ceux qui ne l’auront jamais ! – n’est pas aisément crédible… Elle est même
inimaginable…
Une voix m’interrompt, pour renchérir.
– Ça c’est juste ! dit un type qui boit d’un air sombre, résolument. Tellement peu crédible que
moi-même je vais cesser d’y croire, dès que possible.
Il y a des rires nerveux, j’essaie de poursuivre.
– Comment raconter une vérité peu crédible, comment susciter l’imagination de
l’inimaginable, si ce n’est en élaborant, en travaillant la réalité, en la mettant en perspective ? Avec
un peu d’artifice, donc !
Ils parlent tous à la fois. Mais une voix finit par se distinguer, s’imposant dans le brouhaha. Il
y a toujours des voix qui s’imposent dans les brouhahas semblables : je le dis par expérience.
– Vous parlez de comprendre… Mais de quel genre de compréhension s’agit-il ?
– Je regarde celui qui vient de prendre la parole. J’ignore son nom mais je le connais de vue. Je l’ai
déjà remarqué certains après-midi de dimanche, se promenant devant le block des Français, le 34,
avec Julien Cain, directeur de la Bibliothèque Nationale, ou avec Jean Baillou, secrétaire de Normale
Sup. Ça doit être un universitaire.
– J’imagine qu’il y aura quantité de témoignages … Ils vaudront ce que vaudra le regard du témoin,
son acuité, sa perspicacité… Et puis il y aura des documents … Plus tard, les historiens recueilleront,
rassembleront, analyseront les uns et les autres : ils en feront des ouvrages savants… Tout y sera dit,
consigné … Tout y sera vrai… sauf qu’il manquera l’essentielle vérité, à laquelle aucune
reconstruction historique ne pourra atteindre, pour parfaite et omnicompréhensive qu’elle soit…
Les autres le regardent, hochant la tête, apparemment rassurés de voir que l’un d’entre nous arrive à
formuler aussi clairement les problèmes.
– L’autre genre de compréhension, la vérité essentielle de l’expérience, n’est pas transmissible…
Ou plutôt, elle ne l’est que par l’écriture littéraire…
Il se tourne vers moi, sourit.
– Par l’artifice de l’œuvre d’art, bien sûr !

Jorge SEMPRUN, L’écriture ou la vie, Paris, Gallimard, 1994, pp. 25-27, 165-167.

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