Sei sulla pagina 1di 4

Dal bambino come causa al bambino come corpo –

Karagianni Despina
pipol10.eu /2021/06/03/de-lenfant-come-causa-per-lenfant-en-corps-karagianni-despina/

Dal 2008 lavoro come psicologa e direttrice clinica presso il centro diurno di salute
mentale per donne della ONG Fainareti. [1] Fainareti (Fenarete) era il nome della madre
di Socrate che era una levatrice, da qui il suo cosiddetto metodo maieutico. Il centro
diurno è rivolto a futuri genitori o neogenitori, che si stanno sottoponendo a cure di
fecondazione in vitro o che hanno subito una morte fetale o neonatale. Il centro diurno
offre supporto psicoterapeutico e psichiatrico, corsi e assistenza ostetrica. Il team
interdisciplinare è composto da ostetriche, psicologi e psichiatri.

Spesso basta l'annuncio di una gravidanza per dichiarare che non esiste il rapporto tra la
madre e il padre, con la sua famiglia d'origine, con il suo corpo, o con il suo bambino. Al
centro, accompagniamo il soggetto in queste diverse fasi del periodo perinatale fino a un
anno dopo il parto, e diventiamo portatori dell'insopportabile – sia esso localizzato nel
soggetto o nell'Altro. Assistiamo al continuo aggiornamento delle particolarità del
godimento che emerge con la volontà di un bambino.

Tracce delle fantasie e del godimento di ogni soggetto permeano le diverse fasi del
periodo perinatale, dalla nascita dell'idea alla nascita del bambino stesso. Il desiderio di
un figlio non si traduce necessariamente nel voler partorire un figlio, darlo alla luce o
allevarlo. Volere concepire è diverso dal voler essere incinta, partorire, allattare o infine
avere un figlio. Una donna può avere difficoltà a concepire, ma potrebbe non essere in
grado di sopportare la gravidanza, il parto o il proprio figlio. Non dimenticherò mai il
riferimento di Ansermet a questa donna che, dopo anni di trattamenti di fecondazione in
vitro, ha deciso di abortire. [2] Un autre exemple est celui de ces femmes qui refusent de
reconnaître leur nouveau-né comme étant leur propre enfant s’il est le produit d’un don

1/4
d’ovule. Au nom de la loi qui défend la diversité humaine et les droits de l’homme, nous
faisons face de manière croissante à la jouissance des Uns-tout-seuls (one-to-one) qui
ne peut être légiférée que rétrospectivement pour subvenir aux besoins des enfants nés
de toutes les formes modernes de reproduction et de parenté. Ces inventions mettent au
défi le Symbolique d’utiliser ou de produire de nouveaux signifiants pour décrire la
jouissance du sujet moderne.

Même quand nous avons affaire à une conception normale, il y a des femmes qui
témoignent de ce qu’elles ne se sentent pas mères, à moins d’accoucher naturellement
ou d’allaiter, indiquant que le fait de vouloir un enfant relève plutôt d’une jouissance de
leur propre corps à travers l’accouchement et l’allaitement plutôt qu’avec le fait d’avoir un
enfant lui-même. Certaines déclarent avoir été déçues parce que la grossesse n’est pas
ce qu’elles imaginaient ; leur corps devient un heteros provoquant dégoût, maladie ou
infirmité.

Le discours de la science moderne a rapproché la grossesse de la mort. Il est probable


que le fœtus soit avorté s’il ne passe pas toute une série de tests. La FIV chez les
femmes plus âgées conduit souvent à des fausses-couches ou à des grossesses
multiples, avec un risque augmenté de naissance prématurée extrême ou d’anomalies
chromosomiques fœtales. L’amniocentèse est plus dangereuse dans les grossesses
multi-fœtales, alors que les procédures de réduction et d’avortements sélectifs mettent en
danger le fœtus sain ou conduisent une femme à porter simultanément un fœtus mort et
un fœtus vivant. Parfois, c’est un décision insupportable à prendre. Le discours de la
science pousse les nouveaux parents à « mesurer » l’enfant, le suspectant d’être retardé
dès le début de la vie intra-utérine. Souvent, l’annonce qu’il y a ne serait-ce que la plus
petite possibilité que le fœtus puisse souffrir d’une anomalie, condamnera l’enfant à une
position de déchet pour le reste de sa vie. Le sujet-à-venir est alors au risque d’être captif
de la férocité du fantasme maternel.

Pour certaines femmes, l’expérience de la naissance peut être traumatisante, quel que
soit le mode d’accouchement. Cela peut marquer le début d’une sérieuse déstabilisation,
avec l’intrusion répétée d’images indélébiles de la procédure d’incision de la césarienne,
l’insupportable ressenti de celle-ci, la sensation que quelque chose est extrait du corps,
ou d’être violée par les médecins. Dans certains cas, nous devons discuter avec les
obstétriciens pour les aider à comprendre les peurs d’une femme face à l’accouchement,
ou recommander aux infirmières de ne pas laisser la belle-mère rendre visite à la
patiente, si cela la rend folle.

Même quand l’affinité génétique est certaine, avoir un enfant est parfois insuffisant pour
qu’un sujet soit représenté par le signifiant « mère ». L’accouchement par voie naturelle
et l’allaitement exclusif au sein deviennent alors les prérequis pour qu’un sujet se
considère comme mère . Le militantisme pour la « parentalité d’attachement »
(attachment parenting) » ou « lactivisme » (l’activisme pour l’allaitement exclusif au sein)
et le co-sleeping sont des mouvements soutenus par des partisans fanatiques qui

2/4
assimilent n’importe quelle sorte de séparation à une violente coupure qui traumatise
l’enfant de manière irréparable. De l’autre côté, il y a ceux qui souffrent de culpabilité
parce qu’ils n’atteignent pas l’idéal de dévouement total à l’enfant.

Dès lors, nous devenons les témoins embarrassés de l’allaitement au sein et du co-
sleeping qui se poursuivent jusqu’à un âge avancé dans l’enfance, puisqu’il revient
uniquement à l’enfant de décider s’il désire cesser d’utiliser le corps de sa mère. La
question est de savoir comment ce désir peut être produit. Malheureusement, par les
grâces de la psychologie, nous avons souvent à faire à un il y a la relation mère-enfant et
la mère le sait. Les mères modernes parviennent à valider leur jouissance dérégulée en
consultant des manuels sur la façon de devenir un parent efficace. L’enfant, comme être
vivant provenant du corps de sa mère, est susceptible de réaliser l’objet même de son
fantasme. L’enfant peut très bien devenir un condensateur de la jouissance maternelle,
dans ce sens que la naissance n’implique pas nécessairement l’émergence d’un sujet
désirant, spécialement quand la mère devient la Loi, ne laissant alors plus de place pour
le désir, selon le paradigme de l’holophrase.

Quand l’enfant est un partenaire-symptôme, un ravage ou quand il devient sinthome pour


la mère, lui permettant d’avoir un corps, une identité et une destination, quel est alors
l’opérateur capable d’introduire un quelconque manque ? La psychanalyse en institution
propose une lecture différente de la séparation, comme non-traumatique, pour introduire
du manque et émousser les arêtes de l’Idéal. Ce qui est en jeu, c’est que le sujet
supporte d’être une « mère suffisamment mauvaise » plutôt qu’une mère idéale. Comme
Éric Laurent le rapporte dans son texte « Institution du fantasme, fantasme de
l’institution »[3], le psychanalyste œuvre pour extraire la particularité de chaque cas, sans
essayer de la transférer dans le cas suivant dans une application des idéaux.

Ceci ne veut pas dire qu’une mère peut tyranniser le monde entier, qui est le sujet-en-
devenir dans ce cas, au nom de sa particularité.

A ce jour, plus de 9000 personnes ont bénéficié de nos services au centre de jour, ce qui
montre que les nouveaux parents obtiennent beaucoup de soulagement du discours et
des soins qui leur sont proposés. La même chose se produit pour certains enfants qui
commencent à mieux manger et dormir, ou à réagir différemment à leur mère. Du point
de vue d’un discours qui pourrait ne pas être un Idéal, je me saisis de cette opportunité
pour proposer la création d’un observatoire du vouloir un enfant et de la parentalité
durant la période périnatale au sein du champ psychanalytique.

Traduction : Sacha Wilkin

Relecture : Adeena Mey

Fotografia: ©Sofie Vangor – https://sofievangor.blogspot.com/

3/4
[1] Fainareti è stata fondata nel 2006. Il suo obiettivo è la ricerca e l'intervento per la
promozione della salute delle donne e delle loro famiglie in Grecia. Vedi di più qui:
www.fainareti.gr/en/

[2] Ansermet, Fr., La nascita dei figli. Vertigine tecnologica , Parigi, Odlie Jacob, 2015, p.
9.

[3] Laurent É., "Istituzione della fantasia, fantasia dell'istituzione", Feuillets


psychoanapolitique du Courtil , nº 4, 1992, pubblicazione online
(http://www.courtil.be/feuillets/PDF/Laurent-f4 . PDF).

4/4

Potrebbero piacerti anche