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****
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HISTOIRE
FILLE MALEFICIEE
COURSON.
Avec une Differtation
Phyſique fur ce Ma
lefice.
Par Monsteur L A N G E conſeiller,
Medetin du Roy. * ,
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| 34 *]
-
A L I S I E U X,
Chez J. D u R o N c e R B y, Imprimeur du Roy» *
a v F c p e R M T s s 7 o N.
|
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. . .
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*8*keskerkerarkas
Monsieur. . .
- 3
y A r ADELE INE MORIN de la Paroiſſe
-- de Courfon, Diocele de Lifieux, âgée de
22. ans, d'un Temperamment aflez bon, d'une Lon
i duite fimple & réguliere, ayant eu quelque démêlė
avec une Voifine accuſée de pluſieurs Malefices ,
pour leſquels èlle eſt aćtuellement dans les Priſons
d'Orbec avec fon Mary, en fut menacée, à ce qu'elle
a dit, en ces termes, ( Autant de paroles que ie te
diray, ce feront autant de Diables qui t'entreront
dans le corps, ) & fut prile austi-tôt de violentes
douleurs, & foulevemens d'eſtomach : Il est certain
que depuis ce temps elle fut 22 mois à ne pouvoir
manger autre choſe que des fruits, & à ne boire
que de l'eau,pendant ce temps elle a été pluſieurs fois,
réduite à l'extremité, par des accidens ſurprenans,
ayant jetté la bouche en preſence de pluſieurs
perſonnes des Chenilles, & un Lezard tous vivans.
Le Sieur du Bois Chirurgien du Bourg de Far
vaques l'ayant viſitée, luy conſeilla pour la foulager.
de grandes douleurs de tête dont elle ſe plaignoit
de faire couper fes cheveux, & d'y faire apliquer
un Pigeon vivant, ce fut la Voifine en question
qui les luy côupa.
Ayant été conſeillée d'implorer le fecours divin
par l'interceffion de la Ste. Vierge, elle fit le voyage
de laChapelle de Nòtre-Dame de la Délivrande prés
de Caën, où elle fit dire neuf Meſſes; pendant la
Conſecration de cinq, elle s'évanoüit, & vomit plu
fieurs Chenilles vivantes juſques au nombre de
s vingt-huit, dont la derniere étoit de lagroſſeur du
petit doigt, & revint parfaitemcnt guerie, comme il
eſt expliqué par l'Attestation de Meffieurs les Cha- -
pelains de cette Chapelle. .. .. . . i
| - A 2. · · -
| 4
- - ' . ' 9 M 4 e *
* Le 22. Juin de l'année derniere, cette Fille fortant
feule de grand matin, pour aller au Bourg de Far
vaques, fut maltraitée, & ce fut à ce qu'elle nous
a dit par la même Voifine, & reçût un coup de
Bâton ſur la Tête, un fur l'Epaule gauche, & un
vers l'Eſtomach, qui la firent tomber en ſyncope fur
le Côté droit, où ſa Soeur qui accourut à ſes cris,
la trouva le Viſage tout plein de fang.
Le Sr. du Bois ayant été apellé le même jour pour
en faire la viſite, trouva une Contuſion avec Exco
riarion ſur le ſommet de la Tête, une Contufion fur
l'Omoplate gauche, & une ſur la region du Foye,
& la malade dans une fiévre violente avec de fre
quentes ſyncopes. · , -
: ? .
3º. De plus de 52. Epingles, qu'on a tirées, il
n'y en a paseu deux, qui ayent pris la même route
dans les chairs, & qu'on aye pû tirer par la mêmein
ciſion; ce qui paroît de plus ſurprenant dans ce Phe
nomene, c'est que de ce grand nombre d'Aiguilles,
& d’Epingles qui ont penetié, & traverté en tous
fens les Muſcles & particulierement les Glandes du
Sein, il n'y en a aucune qui aye piqué le moindre
Vaiſſeau, ny fait aucun épanchement de liqueurs
dans les parties, de forte qu'à l'incifion prés, elles
ont paru auffi faines avant, & aprés l'operation,
que fi aucun Corps étranger ne les avoit penetrées.
40. le 5. Février à dix heures du foir, elle fut
prile d'une Convulfion ſuivie de grands efforts de
vomir; elle ne rendit qu'un peu de fang, aprés quoy
elle fe plaignit de grandes douleurs dans la region de
l'Estomach, où l'on aperçût une petite dureté, & le
lendernain au foir on luy tira une Epingle du mê
me endtoit la pointe en haut. -
-- ---,
prits en font les Inventeurs.
Or le pouvoir qu'aun Eitre intelligent de remuer
Îes differentes parties de fon corps; ne confiste qu'en
ce qu'il peut par un ou pluſieurs Aćtes de favolonté, .
déterminer comme cauſe occafionnelle le cours des
eſprits animaux dans les differentes parties qu'il veut
aćtuellement mouvoir, je dis déterminer, pai ce que
tous les efforts d'une volonté créée,ne pourroient pas
donner le moin ire mouvement à la plus petite Por
tion de matiere qui feroit en repos, & les eſprits ani
maux qui font compoſez des parties les plus aćtives
du fang mêlées avec les parties élastiques de l'Air,
ont toute la force & l'aćtivité neceſſaires, & n'ont
beſoin que d'être déterminez vers les Muſcles, pour
ý faire les fonctions animales. - -
Pour prouver que tous les efforts d'une volonté
créée, ne peuvent donner le moindre mouvernent à
la plus petite portion dematiere qui feroit en repos,
fl nefaut que ſe fouvenir que Dieu dés le commence
ment de la création de la Matiere, y a mis une quan
fité déterminée de mouvement, & la conferve toû
jours, fans qu'aucun Agent la puiſſe augmenter, ny
điminuer; de forte qu'un Corps ne peut être remué
que par le choc d'un autre Corps, qui ſoit actuelle
ment en mouvement, & qui en perdautant qu’illuy
en communique, & c'eſt ſur ce principe que roulent
preſque toutesles démonstrations de la Mecanique.
Il fut encore remarquer, qu'il n'y a qu'une por
tion des eſprits animaux, qui foient foûmis aux or
dres de l'ame, tous ceux qui font destinez pour les
fončtions naturelles, pour le battement du Coeur,
des Arteres, & pour le mouvement d'oſcillation des
Fibres motrices, qui avancent, ou reculent la Circu
lation des liqueurs, & iem les Philtrations *,
tous ces eſprits dis-je font entierement indépendans
de la volonté; c'eſt pourquoy willis & pluſieurs ce
lebres Modernes leur ont afligné des réſervoirs diffe
rens, ſçavoir le Cerveau pour les mouveniens volon
taires, & le Cervelet pour les naturels. -
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1 -
2 o * * .
ine je vous le feray voir dans la ſuite. *
Quoy que je ne vous donne cecy que pour une
fimple conjećture, elle n'eſt pas cependant dénuée
de preuves, parmy leſquellesj'entrouve trois qui ne
vous paroîtront pas méprifables. La premiere eft;
que fi le Démon pour la premiere des hostilitez qu’il
a exercées contre le Genre humain, s'eſt fervi d’un
Infecte, vifible à la verité, parce qu'il tenta Eve en
agiffant fur fes Organes exterieurs, n'ayant aucun
pouvoir ſur les Organes interieurs d'une perſonne
qui étoit encore dans fon innocence originelle. Il
peut bien lorſqu'il veut ſéduire les hommes fe fervir
d'Infectes invifibles pour agir interieurementen re
muant les Organes du Cerveau, & y exciter lesima
ginations criminelles, & les pastions. La feconde eſt,
que l'introdućtion des Infećłes aëriens inviſibles dãs
le Corps humain n'est pasune choſe inoüye: Kirke
rus, Langius, & pluſieurs celebres Phyficiens ont
découvert que la cauſe immediate de la peste, & des
maladies pestileirtielles, est l'entrée d'une eſpece ve
neneuſe de ces Infećtes dans le Corps humain, qui
aprés avoir rongé & conſumé en peu de temps les
principes de la vie, vont faire leurs oeufs dans les
Emonótoires, où ſe forment les bubons pestilentiels,
& où l'on a découvert une fourmillere de petits Ver
miſſeaux, qui comme vous fçavez ne font que les
fétus de ces Infećtes volans envelopez dans leurs
Nymphes, dont ils ſe dépoüillent enfin pour s'envo
ler en l'Air; comme on perfećtionne tous les jours le
Microſcope, je ne déſeſpere pas qu'on ne découvre
à la finque la cauſe de pluſieurs maladies extraordi
naires & inconnuës, comme font la Rage, l'Epile
Pfie, & quelques autres, ne ſoit l'introduction d'In
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tentatibn luy coûte peu de travail & diedustrie; il
trouve dans leCorps humain les materiaux tous prêta
à mettreen oeuvre, & il n'a qu'à les remuer. -
- Il y a troisparties dans nôtre Corps, qui font les
tuagafins desinſtrumens de nos pastions, & qui reg
ferment les levainspropresà les enflamer, à les en
tretenir, & à féduire nôtre coeur : le Foye contient.
labile qui allume la colere, la Rate renferme l'hu
meur melancolique propre à exciter la tristeſſe, la
haine, le defir de vengeance, & les autres pastions
triſtes, & les Parties deſtinées à la conſervation de
Heſpece, renferment des levains propres à allumer
les paffions contraires à la continence. Les objets,
ordinaires de la cupidité agiſſant ſur nos ſens, y ex
citent des mouvemens qui ſe communiquent au Cer
veau, donuent des émotions tumultueuſes aux ef
Prits, & des pastions vives à l'ame: ces émotions ſé
ditieuſes des eſprirs, par une Mecanique que Def-,
cartes & willis ont tres bien expliquée, irradiant
datis les Nerfs vague & intercostal, qui ſe répandent,
dans les Viſceres, qui contiennent les fucs dont je,
viens de parler, expriment & font couler dans le,
Sang, & de là au Cerveau ceux qui font propres à
entretenir & à fortifier la pastion allumée. .. ,
“Le Démon de ſon côté au moyen du petit Corps,
inviſible qu'il anime, entre & penetre facilement
dans tous les plus petits recoins du Corps humain,
où il étudie & imite les mouvemens interieurs des
Fibres queles objetsontexterieurement excitez, &
fait dans la partie imaginative les mêmes émotions
queles objets font danslapartiefenſitive, & ſouvent,
avec autant de force que les objets en employene.
pourexciterlesſenſations, & c'est ce quiformeles,
2 3
illuſions & lesphandômes il fait plus, il vajafjurs
dans les receptacles de ces fels fermentatifs, illes
tranſporte au Cerveau; & par leur moyenentretiens
& les idées & les émotions quiportentau peché Lors
qu'il rencontre ces levains dépravez, particuliereą
nent ceux de la Rate, & des Glandules feminaires;
ce qui eſt ordinaire aux hommes atrábilaires & aux
femines & filles ſujettes aux affectionshisteriques, il
charie dans le Cerveau un amas de ces fels qui excią
tent dans les elprits animaux ces violentes tempêtes
aufquels la raiſon ne peut refister, & fi on ſuppoſes
comme on le peut faire aiſément, qu'il dirige felon
fes deſfeins ces levains dépravez dans les traces dus
Cerveau, où fontattachéeslps ſenſations & lesima
ginations, on n'aura pas de peine à expliquertoutscs
qui arriveaux postedez & aux fanatiques, quine dià
fferent des Maniaques qu'en ce que leurs paroles &
leurs actions ſuppofant des connoistances qu'ils n'a e
voiết pas auparavant, paroistent manifestement être
dirigées par une intelligence étrangere:Tout cela cel
pendant ſe fait d'une maniere fi groffiere & fi peu,
ſuivie, qu'il donne une piroyableidée de ceselprirsi
malins, & c'est celqui fit-dire agréablement à une
perſonne d'eſprit, aprés avoir enténdu-le mauvais,
Latin que parloient les Religieuſes de Loudun, que,
le Démon qui les postedoit n'avoir étudié qu’en:
Sixiéme. . . . . . . . 2 la e trator: n : . .
Venons maintenárà la Fille qui fait le ſujet de cette,
Lettre. Il y a d'aboid lieu de conjećeurer que le Dé-i
mon excité contre elle, & misen oeuvrepar quelquei
perſonne ennemie, aprés avoir parcouru tous les re-l
coins de ſon corps, n'y a pointtrouvé de ces fels dé
Pravez,
: *
& propres à exciter lęs ſymptomes d'uneg
-
*
#4 -
- - 27 * *
* T9
ɓn peut done đire que tout ce qu'il y a de merveilleua
dans cét évenement comme dans pluſieurs autres qui pa
ro ffent incroyables, ne vient que de l'inviſibilité de la
cauſe qui les produit, mais il ne faut pas que nos fens
mettent des bornes à nôtre raifon. Imaginez-vous, Mon
fieur, que vôtre Ame pour quelques heures quitte vôtre
Corps pour animer un de ces Infestes inviſibles, que lep
bons Microſcopes ont découverts mille fois plus petits
qu'un Ciron, comme ces petits animaux ne manquent non
plus que nôtre corps ny d'Organes ny d'Eſprits, vous vous
trouveriez dans un monde nouveau, vous entreriez dans
mon Corps comme dans un vaste Edifice, vous vous pro
meneriez dans mes Veines & mes Arteres comme dans des
Canaux voutez , vous contempleriez avec facilité les Fibres
de mon Cerveau & leurs mouvemens, les Glandules qui
philtrent les eſprits , & le cours impetueux qu'ils prennent
dans les Mafeles pour les remuer aux moindres ordres de
ma volonté, vous viſiteriez les magafins où ſont renfermez
les levains bilieux, melancoliques, & feminaires, vous en
verriez la figure & les effers qu'ils produifent dans differen
tes paffions, vous rémuer & les trànſporter
fuivant vos delleins: Si avec tout cela vous êtiez devenu
mon ennemi, & fi un peu de malice fe joignoit à tout l'eſ
prit que vous avez , je vous craindrois plus tout feul qu'une
legion entiere de Béelzebub. - . * ,
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