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L'INFAILLIBILITÉ
PAR
B. SAINT - BONNET
PARIS
1861
4
2
L'INFAILLIBILITÉ
Paris. -- Typographie de Firmin Didot freres, imprimeurs de l'Institut, rue Jacob . šk .
450884
L’INFAILLIBILITÉ
PAR L'AUTEUR
DE
LA RESTAURATION FRANCAISE
OTH
BIBLI
DE L
VILLE DE
LYON
PARIS
1861
Tous droits reserves
1
LETTRE DU R. P. MODENA , SECRÉTAIRE
DE
PAR
ligne.
« Rome , 22 mai 1860. »
Le 10 juin 1860 .
AVANT - PROPOS .
monde.
placent.
:
questions chez les hommes : c'est le point d'ap
-
AVANT- PROPOS . XVII
européen .
Politique.
Révolution .
vation !
à sa popularité ...
19 mars 1861.
I.
II.
mes ". Ils devraient voir que , par suite d'une erreur
prolongement.
L'Église est sur la terre le Corps vivant, organisé de
Jésus-Christ , comme on le voit dès qu'on approche le
regard . Et S. Paul ne la nomme immédiatement un
Corps, le Corps de Jésus- Christ, que pour éloigner de
nous , dès le début, l'idée d'une simple agglomération .
Enfin l'Eglise ne représente point Jésus- Christ comme
des députés représentent un prince ; elle le présente
lui-même, dans sa lumière et sa grâce , dans toute son
III.
Église, autre chose est l'exposé de son plan quand elle est
établie. Personne n'expliquera comment se fit le monde,
et quelques lois naturelles nous montrent comment il
est fait. Si l'existence de l'Église échappe évidemment
aux lois de la nature , elle offre néanmoins, dans sa
constitution , une simplicité qui frappe encore le regard
ébloui par ses clartés surnaturelles. Dieu sait agir par
dessus la nature sans en perdre de vue les admirables
lois. Bien que dans sa source, bien que dans son but,
dans ses pouvoirs et dans la manière dont s'y maintient
la Foi, comme dans son établissement en ce monde ,
l'Église soit toute surnaturelle, elle y est aussi ce qui
possède le plus de sens , ce qu'il y a de plus naturel .
Et, quant à ceux qui rejettent tout miracle ici-bas ,
qu'ils ferment d'abord les yeux à leur propre existence !
IV .
;
croyances prendre l'erreur à sa racine ; car tout provint
d'une seule erreur . Au lieu de partir du fait de la Chute ,
le dix -huitième siècle a dit : L'homme est né bon , et la
société le déprave. L'homme trouva bon , effectivement,
le principe qui le relève et rejette ses torts sur autrui...
Mais ce fut un renversement absolu de l'ordre théolo
gards, s'il n'est visible qu'à la Foi, c'est pour fixer dans
notre cæur un mérite éternel, et lui ouvrir dans l'Infini
PREMIÈRE PARTIE .
CHAPITRE I.
DE L'EXISTENCE .
CHAP . II.
PORTÉE DE L'EXISTENCE .
7
Pardonnez aux hommes , qui ignorent ce qu'ils font
en dissipant le temps ! le temps, ce trésor dont la
poco
CHAP . III .
mots : Tous les êtres ont leur loi. Mais il n'en dit point
la raison , et il n'explique point ce que sont les lois pour
les êtres.
CHAP . IV .
CHAP . V.
la légitime obéissance .
sont là depuis dix -huit cents ans pour les justifier ...
Pourquoi les faits, s'ils venaient démentir les croyances,
et ruiner les axiomes fixés dans l'âme par sa plus grande
CHAP. VI.
1. Dieu , il est vrai, pouvait s'en dispenser : car il ne faut pas dire
que Dieu n'aurait pu faire autrement!Mais, ici, prenons acte de ce
qu'il a fait, entrons dans ses voies éternelles.
26 L'INFAILLIBILITÉ.
1. C'est pourquoi les masses , dont les sentiments sont plus diffici.
lement faussés par les systèmes, s'attachent aux croyances.
-
L'INFAILLIBILITÉ. 27
o- o - 6
CHAP . VII .
CHAP. VIII.
CHAP . IX .
L'INFAILLIBILITÉ
AU POINT DE VUE DE L'ABSOLU .
CHAP . X.
L'ÉGLISE ,
OU L'INSTITUTION DE L'INFAILLIBILITÉ .
n'est pas une âme qui voulůl obéir de plein gré si elle
37
L’INFAILLIBILITÉ.
euvre ; elle n'y fut accomplie que vis-à - vis de son Père ,
dans l'Infini.
;
Un miracle perpétuel n'est autre chose qu'une loi ; car
toute loi n'est qu'un miracle perpétuel. - Le miracle
ooo
CHAP. XI.
CHAP . XII.
L'ÉGLISE ,
CONCORDANCE ET COMPLÉMENT DE LA RAISON .
est sortie qu'à ses dépens. Ici elle a laissé sa base, ici
ses premiers éléments ; ici ses caractères, son autorité
1. A l'entrée des temps nouveaux, ceux qui avaient des sens ont
suivi Mahomet ; ceux qui avaient de l'âme ont cru en Jésus -Christ ;
ceux quimouraient d'orgueil se sont attachés à Luther.
48 L'INFAILLIBILITÉ .
0
L'INFAILLIBILITÉ . 51
OO
CHAP . XIII,
JÉSUS - CHRIST
fois parmi eux, leur dire le divin motif qui les fit créer,
et ce qu'ils ont eux-mêmes à faire , est-ce donc si extra
vagant ? Ah ! qu'il est extravagant d'apporter la lu
mière au monde! la lumière qui fit éclore les saints
1. La science est peu fière. Elle ne laissera pas passer le plus petit
phénomène sans en poursuivre la cause , le plus chétif objet sans en
chercher le but; et elle voit passer l'homme, elle voit passer le monde ,
sans penser à sa cause, sans demander son but ! La pensée trop faible
de l'homme a disparu dans l'analyse. Je la nommeanalyse ; est-ce de
la science que de ne pas savoir ? Passe pour le monde physique ; ici
tout va sans nous. Mais le monde moral, si Dieu nous eût attendus
pour nous en donner la lumière ?..
L'INFAILLIBILITÉ . 55
1. Celui qui entre en ce monde, etn'y voit qu'un hasard , est idiot.
Celui qui y voit Dieu , et n'en tire pas une application à la création ,
est un esprit interrompu . Car il est des gens qui ne sont fous que sur
un point ; et beaucoup d'hommes restent idiots sur les idées pre
mières. De là , un enseignement.
-
L’INFAILLIBILITÉ . 57
CHAP. XIV .
Ô
à quoi faudrait-il croire, si on ne croyait en vous ,
Sauveur ! Affirmation de tous les siècles et de tous les
;
CHAP . XV .
réalité .
--
-
L'INFAILLIBILITÉ . 67
CHAP . XVI.
L’ÉCRITURE , OU LA VÉRITÉ ,
NE S'EXPLIQUE QUE PAR L'ÉGLISE .
CHAP. XVII .
L'HOMME, OU LA LIBERTÉ ,
NE S'EXPLIQUE QUE PAR L'ÉGLISE .
CHAP . XVIII .
DEUXIÈME PARTIE .
CHAP . XIX .
NÉCESSITÉ DE L'ÉGLISE
PAR RAPPORT AU COEUR HUMAIN .
-0-0-0
CHAP . XX .
NÉCESSITÉ DE L'ÉGLISE
PAR RAPPORT A LA VÉRITÉ .
0-0-0- d
CHAP . XXI.
1. L'orgueil trouve tous les terrains bons ; à plus forte raison celui
du vrai. Le sol de l'erreur n'a point cette fécondité.
88 L'INFAILLIBILITÉ .
CHAP . XXII.
liberté lui doit dicter ses lois , si elle doit lui opposer
--
et la diversité, l'autorité et la liberté , le protestantisme
reste pendu d'un côté à la sainte Église , de l'autre à
l'esprit humain . Cela ne peut durer . Mais, pour quel
ques instants, cela maintient la vie en présence du sens
commun , lorsqu'il dit : Qui es-tu ?
Que l'hérésie lui réponde en protestant des bonheurs
de l'unité et de la diversité réunies, si cela peut con
tenter son cour .
CHAP . XXIII .
»
de qui que ce soit , et demain je me fais catholique.
C'est justement le contraire : qu'on me prouve que je
doive me soumettre aux décisions de qui que ce soit,
Foi circule dans tous les siècles. Ainsi la vie , qui sort
de Dieu , se transmet d'être en être, dans l'univers , jus
qu'au dernier jour du monde , et rien n'est plus beau
sur la terre .
CHAP . XXIV .
1
L’INFAILLIBILITÉ . 97
nérale ' , qui peut seule ici faire loi ! Ou l'homme est
:.
L’INFAILLIBILITÉ. 99
CHAP . XXV .
avec la loyauté.
CHAP . XXVI.
;
lité ? le fidèle est instruit par Jésus- Christ ' ; à son in
faillibilité ? le Saint - Esprit enseigne tout à tous et
donne la vraie doctrine 2 à son pouvoir de lier et
de délier la volonté ? Dieu seul est actif en nous 3 .
CHAP. XXVII.
PROTESTANTISME :
CHAP . XXVIII.
relle : elle est une , elle est universelle ; tous les carac
:
tères de la vérité surnaturelle : elle est sainte , elle est
A postolique. Seule, elle possède le double caractère de
la raison et de la révélation ; seule au milieu de ceux
qui portent l'Évangile , seule, pour attester la liberté de
CHAP . XXIX .
DU TÉMOIGNAGE ET DE L'AUTORITÉ :
1. Voici comment notre auteur déjà cité offre avec clarté, sur ce
point, la doctrine de l'Église : « Nous puisons la connaissance de Dieu
à deux sources : dans la révélation naturelle et dans la révélation sur
naturelle . Non -seulement la première enfante la lumière dans nos
caurs, mais encore elle est l'organe qui saisit la révélation extérieure .
Elle remplit une double fonction ; ainsi deux témoins déposent en fa
veur d'unemême vérité. Mais la voix intérieure, faussée par la chute ,
L'INFAILLIBILITÉ . 121
çons bel et bien avec notre sens privé ; là est tout notre
saint Esprit . Aussi, les conséquences politiques et mo
rales, qui sont des faits , découlèrent-elles d'une nature
bien différente des principes annoncés ! Et personne
ne pense aujourd'hui qu'elle nous arrivent du Saint
Esprit ...
Ce sens privé est-il chose encore si obscure qu'il pro
duise tant d'illusions ; qu'il puisse remplacer l'Église
et devenir le Saint-Esprit ?
L'INFAILLIBILITÉ. 123
CHAP . XXX .
DU SENS PRIVÉ :
nous qui connaissons, dès lors par une faculté qui est
nôtre. J'ai cru , lorsque Luther parlait de l'âme, qu'il
entendait ce qu'il disait. Pas d'esprit, point de lumière.
La psychologie définit l'homme un principe pensant.
Notre première pensée est la croyance à notre esprit.
« La vie intellectuelle , dit un éminent psychologiste ,
CHAP . XXXI.
DU LIBRE EXAMEN :
IL NE PEUT REMPLACER L'ÉGLISE .
CHAP . XXXII.
..
fallu pour la créer , pour lui donner ses fins ! ainsi l'or
CHAP . XXXIII.
;
peut rien . Il excite plus d'une envie ; mais le fait est
irrévocable. Ou bien , il faudrait que Jésus revînt sur
CHAP . XXXIV .
LE PRINCIPE DE L'ÉGLISE
BASE DE NOTRE CIVILISATION .
Turcs , autre avec celui des Déistes, autre avec celui des
Panthéistes, autre avec Notre- Seigneur Jésus- Christ. Si
ces Dieux se modifient selon les diverses conceptions
de l'homme, ma conscience également se modifie selon
le Dieu qu'elle a conçu , et qui lui offre ses devoirs.
Or, de la conscience , vous le savez , découlent nos meurs
et nos lois ... Reste à connaître si les nations civili
CHAP . XXXV .
qui lui fait dire : « J'habite avec délices auprès des fils
des hommes ! » Il est venu habiter avec nous , il a
voulu habiter en nous ! il fait ses délices de la conver:
CHAP . XXXVI.
1. Hors de l'Église, tout homme, pour obtenir le sens réel des Écri
tures, est obligé de recourir au texte primitif, dès lors, de traverser
le latin et le grec pour arriver au syriaque et à l'hébreu . Par devoir ,
chacun se trouve dans la nécessité d'exécuter cette æuvre immense
par lui-même, ou de relever d'un plus savant. Pas de milieu , ou l'É
glise ou le plus savant ! Le protestantisme n'a fait que remplacer une
autorité par une autre, Jésus -Christ par le plus savant. Cela se ré
duit là . Cependantmettez une autorité à la place d'une autorité ; la
science , qui est diverse, qui discute , qui se contredit , qui doute ,
.
000-0-0 0-00-00
CHAP. XXXVII.
tion qui le dit, ou est- ce vous ? Et, si ceux qui ont été
quinze cents ans la Tradition infaillible disent non ?
CHAP. XXXVIII.
ORIGINE DE LA RÉFORMATION .
i
il fallut soumettre les âmes ; ils leur imposèrent des
lois , il fallut leur donner des meurs . C'est l'homme
que l'Église a eu devant elle : et c'est par l'homme qu'il
a fallu le dompter ! Il nous faudrait plus de science et
de réflexion qu'il n'en existe aujourd'hui pour décou
vrir l'immensité du prodige. « Image du royaume de
milieu des hommes tels que la société les lui offre . Alors
même, elle fait des prodiges ; elle fait jaillir les plus
grands noms, les plus grandes lumières qui aient étonné
le monde . Si , dans sa longue existence , elle n'a pas
CHAP. XXXIX .
à
changé; elle nous a suivis pas pas. Elle a eu ses ac
CHAP . XL .
1. « L'Arien reçoit avec joie les décisions portées contre les Gnos
tiques ; le Pelasgien et le Nestorien , celles portées contre l'Arianisme;
les Luthériens, les Calvinistes donnent leur assentiment aux condam
nations portées contre les Pélasgiens; enfin les Jansenistes, à celles
que l'Église a portées contre toutes les hérésies. »
170 L'INFAILLIBILITÉ .
qu'à leurs yeux elle était vraie : elles sont ici toutes
d'accord . Mais si, à partir de là , elles se sont séparées
vod
CHAP . XLI.
DANS L'ÉGLISE ,
JÉSUS- CHRIST CONSERVE
de l'antiquité, la Théologie ?
L'INFAILLIBILITÉ . 175
CHAP . XLII.
L 'ÉGLISE ;
SCIENCE APPORTÉE PAR L
CHAP. XLIII.
Papauté .
182 L’INFAILLIBILITÉ .
0-0-0-0-00
CHAP . XLIV .
:
Jésus- Christ est donc présent sur la terre : dans le
Très- Saint- Sacrement, par sa personne ; dans l'Église ,
vers Dieu , ou l'on arrive sur le terrain de la pratique. Mais les sys
tèmes nous ferment partout le passage . « Comparons le système, di
sait le plus illustre homme d'État de l'Allemagne, le prince de Met
ternich , au canon dans une embrasure et ne tirant que d'un côté :
le principe , au canon sur son affût et tirant de tous les côtés. »
Quittez les systèmes pour entrer dans la vérité.
L'INFAILLIBILITÉ . 187
TROISIÈME PARTIE .
CHAP . XLV .
avec son unité ; les parties restent, mais la vie n'y est
plus . Pour l'établissement extérieur , comme pour la
vie interne, tout provient de son Chefvisible ". Hors de
1. Soit dit sans confondre les pouvoirs d'ordre avec ceux de haute
Juridiction.
2. « Quand Notre- Seigneur, nous dit le même saint, ordonna qu'on
payât le tribut pour lui et pour saint Pierre , il sembla qu'il paya pour
tous. »
L'INFAILLIBILITÉ . 193
CHAP . XLVI.
L'INSTITUTION DU PAPE
ET L'INSTITUTION DES ÉVÊQUES .
CHAP . XLVII .
in
plus graves , les plus prudentes et les plus élevées
où furent décrétées les institutions les plus sages pour
CHAP . XLVIII.
..
la vigne et vous étes les branches. — « Je suis lié en
communion , dit saint Jérôme, à la chaire de Pierre ,
sachant que l'Église est bâtie sur cette PIERRE ' . »
lible .
CHAP . XLIX .
Ils lui répondirent : Les uns disent que vous êtes Jean
Baptiste , les autres Élie , les autres Jérémie , ou l'un
des prophètes. Jésus leur dit : Et vous autres , qui di
tes- vous que je suis ? Simon dit : Vous êtes le Christ,
208 L'INFAILLIBILITÉ.
**
L'INFAILLIBILITÉ . 209
1. Me plus his (S. Jean , xxi, 15 ) ; Jésus lui dit : Plus que ceux ci !
parce que, ainsi que nous venons de le voir, il lui a été donné plus
qu'à ceux - C1. Ce dialogue divin , remarque Dom Pitra , présente
dans le texte grec une délicatesse, nous dirions presque un atticisme,
qui n'a pas échappé au génie suave et fin d'Origène. M'aimez -rous?
dit le Sauveur, et il emploie la plus forte expression des Grecs : dya tās
re. Le disciple repentantrépond modestement par l'expression la plus
faible : Ort çılő Gé.— M'aimez- vous ardemment? ayatās pe, reprend le
Maitre, qui semble vouloir autre chose . L'humble apôtre n'ose rien
dire de plus : 7T1 Q. Te, Jésus insiste par le terme le plus faible ,
comme pour s'assurer qu'au moins, dans cette mesure, il en est ainsi :
Simon , fils de Jona, m’aimez -vous ? qıheię ue. Il lui fut dur , dit Ori
gène, d'entendre à cette troisième fois le terme d'un moindre amour .
( Dom Pitra , Patrologie .)
14
210 L'INFAILLIBILITÉ .
2
L'INFAILLIBILITÉ . 213
CHAP . L.
y voir une thèse , mais une loi du monde. Elle l'a elle
..
les lois et les décisions de Pierre . De quels pouvoirs
CHAP. LI.
POURQUOI JÉSUS
DONNE A SIMON LE NOM DE PIERRE .
mm
L'INFAILLIBILITÉ . 223
CHAP . LII.
chacune d'elles pour les créer. Les lois ne sont que ses
Volontés vivantes.
CHAP . LIII.
cine, etc.; ces expressions, dis -je , dont S. François de Sales a pu faire
un tableau, nous ne les rapporterons pas ici, où la vérité est visible et
la démonstration hors d'atteinte . Mais nous rappellerons l'observation
faite à ce propos par le génie : « Examinez l'un après l'autre les grands
« docteurs de l'Église : à mesure que le principe de sainteté a dominé
a chez eux, vous les trouverez plus pénétrés des droits du Saint- Siége ,
« plus attentifs à les défendre. C'est qu'il n'a contre lui que l'orgueil,
« qu'immole la sainteté. » Du Pape.
La vérité ne se montre jamais par hasard . Pour la découvrir , il faut
se tenir constamment près d'elle ; et l'on n'habite ainsi près d'elle que
par un pur et profond amour . On connait l'arbre au fruit ; ainsi de la
vertu , et ainsi de la vérité !
232 L’INFAILLIBILITE .
1. Collect. Conc. Lab . Tom . XIII , col. 515 ; 1438. « Cette souve
..
Fotoş étant un ordinal, n'est pas moins défini pour être sans article. v
Wilberforce.
L'INFAILLIBILITÉ. 211
1. Daniel avait vu dans Jésus -Christ cette pierre détachée d'en Haut
et qui devait remplir la terre. Quand le Sauveur donne à Simon le
nom de Pierre, nous le savons, non -seulement il change son nom , mais
il le remplace par un nom impliquant une délégation venant de lui.
2. « Décidez , écrit saint Jérôme au pape saint Damase , et je ne
a craindrai pas de dire qu'il y a trois hypostases. » « Et pourquoi?
« s'écric S. Augustin : parce que le successeur du Prince des Apôtres
a est la pierre que les portes de l'enfer ne peuvent vaincre. Ce qu'il dit,
« ce n'est pas lui qui le dit,mais Dieu même, qui a mis dans la Chaire
a d'unité la doctrine de vérité. Ceux donc qui sont séparés de cette
a pierre , sont sans aucun doute hors de l'Église ; car Jésus -Christ a
a dit : Sur cette pierre je bâtiraimon Église. S. August . De
unit. Eccles., cap. xix.
16
242 L'INFAILLIBILITÉ .
CHAP . LIV .
1. « Quoiqu'il soit vrai de dire que personne n'est plus obligé que
le Pape d'être l'exécuteur des saints canons ; cependant , par rapport à
la discipline, son autorité n'est jamais liée de manière qu'il ne puisse
modifier les lois, selon les circonstances , quand la nécessité l'exige :
Utilitate vel necessitate, dit le Concile de Båle ,moderari, dispensa
reque possit , etc. Enfin , comme la puissance de lier et de délier ac .
cordée à Pierre , a été donnée sans restriction , Bossuet dit qu'il n'y a
rien que le Pape ne puisse faire par rapport aux lois ecclésiastiques si
la nécessité l'exige. Déclar., cap. xx . » Le cardinal Litta , lettre XIV .
L'INFAILLIBILITÉ. 249
CHAP . LV .
vous renvoie d'un seul mot cette thèse que les Conciles,
que l'Évangile , que la raison et la Théologie viennent
d'établir si invinciblement sous nos yeux . Surtout , ne
CHAP. LVI.
rues, afin que Pierre venant, son ombre les pût guérir.
( Act. des Ap., V , 3.) Ce qui est évident, lorsqu'on lit
266 L'INFAILLIBILITÉ .
-- --
L'INFAILLIBILITÉ . 271
CHAP . LVII.
POURQUOI LE CONCILE ?
bien que cette Gráce il'état soit d'un autre ordre que
le don exceptionnellement fait à Pierre. Car toute au
torité apporte sa Gráce d'état ; et le père de famille ,
privé de science , choisit parfaitement ceux qui la don
nent à ses fils .
du texte des arrêts qu'on lui confie ... Dans votre hypo
1. L'enfant juge très bien des actions, pour peu qu'il les connaisse .
Le sensmoral est chez lui parfaitement sûr, l'intelligence seule est in
suffisante , et ce qu'il ne juge pas , c'est ce qui est hors de son expé
rience . · Veux-je comparer le Saint-Père au petit enfant? Honni soit
quimal y pense, bien que le Ciel soit ouvert à ceux qui lui ressem
18
274 L'INFAILLIBILITÉ.
bon sens...
CHAP . LVIII .
faites à Pierre.
Saint- Père qui les dispose dans l'unité , les fixe sur la
pierre, les lie à l'Infaillibilité. L'un établit leur carac
:
que sur leurs églises respectives : leur juridiction est par
ticulière . Et ce qui distingue les évêques du Pape, c'est
leur affectation à une église particulière, et la mission
reçue du Pape dans ce but. Enfin ce qui distingue le Pape
des évêques, c'est sa juridiction sur l'Église universelle
et la mission reçue de Jésus -Christ lui-même. Mais ce
CHAP . LIX .
1. C'est bien à tous les Apôtres qu'il fut dit : Recevez le Saint- Es .
prit ; mais il fut immédiatement ajouté : et les péchés seront re
mis, etc., pour mieux préciser les pouvoirs qu'ils reçoivent ici. Ces
pouvoirs, dont ils se serviront séparément, ne les dispensent point
d'être unis en celui que la mêmeParole leur a donné pour les paître
et les affermir .
19
290 L'INFAILLIBILITÉ.
.
292 L'INFAILLIBILITÉ .
nes dans les idées , ne valent rien dans les fails. Imagi
nant des conciles sans le Pape , on a pu , sur ce point ,
CHAP . LX .
ADMIRABLE COEXISTENCE
que j'ai été choisi parmi vous » ) pour les puitre et les
confirmer dans la Foi. L'Autorité du Pape et celle des
Évêques vont à la même fin .
conception de l'Église .
Devant la raison , comme dans le fait , les pouvoirs
être lié ' à celui sur qui est båtie l'Église; et pour ré
sider dans la Foi , être réellement soumis à celui dont
la Foi ne faillira pas... A -t-on vu si les Évêques ou si
les prêtres peuvent d'eux-mêmes habiter dans la Foi,
d'eux-mêmes demeurer dans l'Église ? A ce compte ,
Luther serait encore dans l'Église ; jamais prêtre , ja
mais Évêque n'aurait pu sortir de la Foi. N'interrogeons
que l'histoire. Presque toujours ce sont des prêtres ,
très-souvent ce sont des Évêques qui ont produit les
plus funestes hérésies ; des. Évêques en grand nombre
qui s'en sont déclarés les plus ardents , les plus obsti
nés défenseurs ; ce qui, d'après l'histoire, s'est vu des
prêtres , des Évêques , et jamais du Saint-Père...
qu'il ne s'agit que de les organiser dans l'unité , comme le croient les
Protestants avec leur église invisible, qui rencontre les saints tout faits.
302 L’INFAILLIBILITÉ .
..
· l'Église , mit la base avant l'édifice : Je suis la voie ,
la vérité, dit-il, et la vie . ( La voie , c'est par lui qu'on
arrive au Père ; la vérité , c'est lui dès lors qu'il faut
connaître ; la vie , c'est par lui qu'elle arrive à tout.)
L'Infaillibilité est la racine de l'Église, la séve de la
doctrine, la moelle de l'Épiscopat. On ne dit pas pour
1
304 L'INFAILLIBILITÉ .
CHAP . LXI.
j'ai reçu mon ministère , moi Paul ; c'est pour cela que
je fléchis les genoux devant le Père de Notre-Seigneur
Jésus- Christ , de qui toute paternité découle dans le
Ciel et sur la terre. Conservez donc l'unité d'un même
1. Soit dit sans préjudice du blâme qui s'attache ici aux lacunes
et aux autres défauts de l'auteur. Mais redoutant surtout les résultats
artificiels , je n'ai rien commandé à mon esprit ; j'en ai tout reçu , au
contraire : préférant, à ce que fait l'homme, ce qui se fait en lui...
L'INFAILLIBILITÉ. 315
0-0-000
CHAP. LXII.
ATTEINTE A LA HIÉRARCHIE ,
ATTEINTE A NOTRE CIVILISATION ...
CHAP . LXIII.
n'eût plus été Père , il n'eût plus été Roi, il n'eût plus
été homme ... Qui a prévu combien un expedient de ce
genre eût blessé, les consciences et abaissé la Chré
tienté ? En le créant Pontife , Dieu l'a fait libre, Dieu
l'a fait Roi, il lui a donné, par un lambeau de cette
mestre ? »
L'INFAILLIBILITÉ . 329
CHAP. LXIV.
DU DROIT DE DIEU .
rait aux droits les plus respectés, les plus incontestés sur
la terre : sacré , il ne saurait sans sacrilege être violé ” .
Ces grands principes forment le sentiment et la doc
modernes trop longs à citer ; c'est ce que déclarent les Pères, et parti
culièrement S. Grégoire de Nazianze (épît. 166 , homil. 3 ), S. Bazile
(Regul. Brev . interog . 187), S. Jean Chrysostome (homil. 70 ) , S. Cy
.
-
-
L'INFAILLIBILITÉ . 335
CHAP . LXV .
RABLE , dont celle que nous avons vue ne fut que l'in
dispensable préliminaire ; c'est aux protestants que
doivent s'adresser avant tout nos paternelles remon
ge
et qui sera une époque sacrée dans les fastes du genre
humain ... Aidez- nous à faire disparaître la division .
Pour rétablir une religion et une morale en Europe ;
9
sirs dès qu'elles virent la Lumière , s'élèveront parmi
les Anges. Et les divines Hiérarchies , ouvrant leurs
:
Chæurs glorieux , s'écrieront : Ils étaient la Lumière du
QUATRIÈME PARTIE .
osoa
NÉCESSITÉ DE LA THÉOLOGIE ,
OU
POLITIQUE RÉELLE.
I.
Base
La Société moderne repose sur la Théologie. Elle en de la société
moderne.
a reçu son idée de Dieu, son idée du pouvoir, son idée
de la justice , son idée du droit , son idée du bien et du
mal, son idée du vrai, son idée de l'homme, de son ori
gine, de son but, de la loi, de la liberté , de l'imputa
bilité, de l'inviolabilité humaine , de l'obéissance , de
la vertu , et de la sainteté ; elle en a reçu ses meurs ,
sa philosophie et ses lois. D'une pareille Société , re
350 POLITIQUE RÉELLE .
i
des saints et des Barbares on fonde une civilisation
avec des saints et des populations qui se sont ruinées,
II .
ull .
1. C'est vrai sans doute en un sens . Mais ces progrès imprimés par
le Christianisme aux aristocraties et aux institutions , ne s'étendent
jamais suffisamment à la foule , qui , dans ses meurs , se traite elle
même d'une manière barbare dès qu'elle peut échapper à des lois, par
malheur toujours au -dessus d'elle .
362 POLITIQUE RÉELLE .
1. J'ai connu des hommes disant très -sérieusement que , sans les
lois, la Société irait beaucoup mieux, et qui comptaient sur 1848 pour
nous délivrer du fatras des législations...
366 POLITIQUE RÉELLE .
IV .
VI.
VII .
La Révolution
sort de l'idée Il fallut donc étudier la Nature, et juger à ce point de
d'un
état de Nature, vue , connu de la pensée seule, une Société dont pas un
iota ne devait subsister, puisqu'elle n'avait point été for
mée sur ce principe de l'état de Nature , de l'état qui
n'existe pas. Il fallut donc tout renverser , car tout ap
parut faux, illégitime. Au point de vue divin , les hom
mes obtiennent des mérites, et de là , ils s'échelon
nent. Au point de vue de la Nature , les hommes ,
comme les bêtes, sont tous égaux , et de là on les
comprime. Les lois, ici, ne sauraientprovenir que d'une
VIII.
philosophie.
Depuis trente ans, cette triste expression de la So
ciété met ses joies à exalter la nature de l'homme, à
nous montrer la Création fort au -dessous de ce grand
cæur, à en plaindre le sort dàns d'inépuisables romans.
Tous ses héros , grands par le génie et par le carac
rence est dans les mots : vos livres, depuis soixante ans ,
soulèvent chez l'homme le même orgueil, les mêmes
passions.
D'abord vous demandez tous la même chose . N'est-on
pas toujours sûr, philosophes, politiques et littérateurs,
de vous voir soulevés , premièrement, contre tout ce
qui s'oppose à votre thèse de l'Égalité ; et secondement,
contre tout ce qui favorise la Foi?. Eh ! que dit cette
Foi ? Que nous dépendons totalement de Dieu . Et votre
Égalité ? Qu'on ne doit rien avoir au -dessus de soi.
IX .
X.
de parler, de tout faire ', sinon parce que vous avez con
fiance absolue en la nature de l'homme ? sinon parce
pourra balbutier que le mal est dans la trame du monde, qu'il est un
appel à l'activité , un exercice, une épreuve de la volonté . Mais le Créa
teur ne ménagea pas à la volonté un exercice pour l'étouffer , une
épreuve pour qu'elle y meure . L'épreuve dans certaines limites , oui;
mais par delà samesure ? Entrer dans le mal et y périr , est- ce un suc
cès, est-ce un chemin pour notre liberté ? Le scandaleux, le parricide,
l'adultère , le mal irréparable , apportent- ils au bien un tribut qui lui
soit nécessaire ? Confondrait-on avec le mal moral, la peine physique
ou morale , suffisante au déploiement du caractère ? Et les peuples
barbares plus nombreux que les peuples civilisés ? Et les méchants
instincts plus forts dans nos cæurs que les bons ? Et tous les codes de
la terre armés , formés contre le mal?.. Avouons qu'il en existe un
peu trop ! Et ne confondons point le mal, qui vient de l'homme et le
déborde, avec l'obstacle, qui vient de la nature. Ne confondons pas
la plus belle des notions , celle de la liberté , pouvoir de faire le bien
quand on pourrait faire le mal, avec la joie universelle qu'éprouve
l'homme à faire le mal quand il pourrait faire le bien . N'essayons pas
non plus de fuir sur les rives de l'ontologie pour déclarer que le mal ,
en fin de compte , n'est qu'une privation du bien , un non - être , quel
que chose de peu d'importance : car nous sentons assez que le non
être , étant néant pour l'homme, ne le rendrait point coupable . Faire
le mal, au reste , c'est retourner dans ce néant par la haine de l'être .
Vous eûtes en psychologie des analyses si parfaites , que vous ne
sauriez confondre le mal avec une volonté, en état de l'éviter et de
le vaincre. Qui sut découvrir un fétu dans notre âme, y saura voir la
poutre logée en travers. Le mal moral, ou qui détruit la volonté, voilà
le fait : on ne vous parle pas d'autre chose .
25
386 POLITIQUE RÉELLE .
XI.
XII .
La Loi
Qu'est donc la Loi politique ? D'un bout à l'autre le politique.
bien armé, le droit que l'on rétablit , la morale forti
XIII.
Dieu confie
L'ordre politique ne dérive donc point de l'ordre
la politique
aux Rois.
primitif de la Création , mais des impérieuses néces
sités de notre nature déchue . Il n'y a d'absolu au fond
du pouvoir qu'il exerce que sa nécessité pour nous, et
l'obligation où il est de conserver l'autorité suffisante
à ses nobles fins. Mais d'une semblable situation va
Rois justes et sages , les donner aux peuples qui les ont
mérités. Et l'histoire s'unit à la thèse première de la
Théologie pour rejeter le point de vue mis en avant par
le siècle dernier, dans son ignorance des origines, dans
son ignorance de la destinée sublime de l'homme.
xiv .
1. « Tout ce que vous nous avez fait , Seigneur , vous l'avez fait
très-justement, car nous avons péché contre vous; mais traitez- nous
selon la grandeur de votre miséricorde. » —- Introït du sxe dim , après
la Pentecôte .
26
402 POLITIQUE RÉELL E.
XV .
1. C'est dans l'amour que l'homme est plus petit que Dieu... Cette
histoire de l'homme s'accomplit tous les jours dans le sein de l'âme
rebelle. Celui qui agit par philosophie , par protestantisme, par les
égoïsmes divers , accomplit exactement le même fait dans le cercle
étroit de son cour .
406 POLITIQUE RÉELLE .
XVI.
qu'il lui faut un lien , parce qu'il lui faut une action
sociale en même temps qu'une action morale. En dé
truisant les Aristocraties d'un peuple , on en détruit les
traditions, les meurs, les fonctions propres, les droils
acquis, la vie locale, et dès lors il faut recourir à l'ar
XVII.
XVIII .
Dès lors ,
qu'est- ce que Dès lors, qu'est- ce que le peuple ? Un fruit des Aris .
le peuple ? tocraties. Elles sont toujours trois : celle qui nous
donne la Foi, celle qui nous donne le gouvernement,
XIX .
leur encens, sont des esprits déclassés que veut réprimer la fortune ,
des lâches toujours à ses pieds, ou prêts à baiser ceux des tyrans.
422 POLITIQUE RÉELLE.
potisme immense .
vouer à cette haine qui, dans les triomphes de cette liberté , dresse
les échafauds ! « On coupe les têtes sans scrupule, dit un écrivain reli
gieux, parce qu'on les coupe par principe . »
1. De là , resulte sa grandeur ; sa dignité vient de ce qu'il l'ac
complit...
POLITIQUE REELLE. 425
XXI.
Usage
de la iiberté . Pour fixer l'usage et l'étendue de notre liberté, il fal
lait en connaître l'essence ! Le pouvoir d'accomplir soi
même la loi, ne saurait devenir celui de la violer, moins
encore celui de la perdre et de la tourner contre elle
même. La liberté n'est pas pour elle , mais pour
?
is
POLITIQUE RÉELLE. 429
XXII .
XXUI.
28
434 POLITIQUE RÉELLE.
XXIV .
-
POLITIQUE RÉELLE. 435
brisé les droits acquis par les provinces, par les cités ,
par la famille , par la propriété , jeté les âmes dans
l'athéisme et la Société moderne sur le bord de
l'abîme.
XXV .
-
POLITIQUE RÉELLE . 439
XXVI.
--
POLITIQUE RÉELLE . 445
XXVII .
sont faites pour lui. Mais il est évident qu'on n'y avait
point réfléchi... Pour étendre la protection à tout,
excepté à la vérité, c'est- à -dire à la base des lois, du
XXVII .
La tolérance :
dans l'Étal , En parlant du devoir qu'a l'Étatde protéger la vérité,
• el non
l'indifférence. nous raisonnons comme on doit raisonner en Europe ,
dans cette portion du monde supérieure aux autres par
la vérité, et qui n'est telle que par la vérité .
Si l'État doit protéger un culte , la Prusse main
tiendra donc le Lutheranisme et l'Angleterre l’Anglica
nisme? - Oui, sans doute , tant qu'elles ne repren
dront pas la vraie Foi ! car leur civilisation précisément
-
POLITIQUE RÉELLE , 459
:
que des courtisans conseilleraient au Pouvoir de sé
XXIX .
La distinction
Les mots, dans un siècle de littérature, exercent sur
des puissances .
l'opinion une plus grande influence que les idées . Ils
s'enfoncent dans les esprits, et sans en faire jaillir de
1. Cette séparation des deux Pouvoirs n'a lieu que chez les peuples
et dans les pays catholiques . Partout ailleurs , en Allemagne, en An
gleterre , en Russie, en Chine , et dans le reste , la mêmemain tient le
sceptre et fixe le dogme. Et l'homme cède à l'homme, c'est -à -dire
qu'il n'obéit plus ...
462 POLITIQUE RÉELLE .
XXX .
Les
Encycliques, Avançons à la lueur de ce principe tout divin que la
et låliberté, métaphysique donne, le seul que la raison puisse avouer,
de la presse ,
et à savoir : que la liberté est le pouvoir du bien , alors
des cultes.
qu'on a la possibilité du mal ; le pouvoir en un mot
d'accomplir de soi-même la loi, pouvoir qui est l'attribut
de Dieu , et qui lui rend l'homme semblable . Car ,
cette possibilité du mal n'est ni un complément ni un
attribut de notre liberté , mais une imperfection , une
XXXI.
Après avoir replacé sous nos yeux des Paroles qu'il L'homme
a droit à la vérité
importe, à cette heure , de ne plus oublier, faisons une dans les
États chrétiens .
dernière observation sur cette liberté des cultes, dans
dit de l'inquisition . Ici ce sont les faits que surtout on ignore. Les
Papes ont eu constamment à se plaindre de la manière dont les Princes
la pratiquaient. En Espagne d'abord, elle fut à tout instant soustraite
à l'autorité du Saint-Siége , c'est pourquoi les Papes en ont déploré
les excès et allèrent jusqu'à invoquer la piété de cette nation pour
modérer ses rigueurs. « Dès l'origine, dit le R. P. Franco , citant
Llorente , Sixte IV fit au roi Ferdinand des observations si vives sur la
manière dont on exerçait l'inquisition en Espagne , que les deux cours
en vinrent à l'inimitié et suspendirent mutuellement leurs relations
diplomatiques. Ce Pape obligea les inquisiteurs de Séville à introduire
les évêques dans leur tribunal , et s'opposa à l'établissement de tout
tribunal d'inquisition dans les autres provinces. Enfin il nomma un
Juge papal d'appel pour recevoir les réclamations de ceux qui auraient
été injustement ou trop vivement persécutés. Il voulutmême que, des
sentences d'appel on eût recours directement à lui; il supprima des
procès, mitigea des peines et conjura le Roi et la Reine, « per riscera
Christi » , de se montrer plus miséricordieux envers leurs sujets.
Léon X , à son tour , excommunia plusieurs inquisiteurs qui avaient
agi avec trop de sévérité , et entre autres ceux de Tolède en dépit
de Charles-Quint. Ce prince voulait empêcher tout recours à Rome,
et étudiait les moyens d'éluder les effets des trois Brefs du souverain
Pontiſe. Plus tard , Paul III et Pie IV continuèrent les mêmes efforts
pour maintenir la mansuétude en Espagne . Les Papes veillèrent en
tous temps à ce qu'on rendit l'honneur civil et les biens temporels
à ceux qui avaient été condamnés , et surtout à ce que leurs enfants
ne fussent point lésés ; fréquemment ils recommandèrent aux inqui
siteurs d'absoudre secrètement les inculpés disposés à la pénitence
pour les soustraire aux peines civiles. En février 1486 , rapporte Llo
repte , le souverain Pontiſe en fit absoudre un grand nombre » ...., etc.
(Obiezionicont. la Relig., del R. P. S. Franco. D. C. D.Gesù .)
474 POLITIQUE RÉELLE .
XXXII .
Idée de l'État ;
..
XXXIII.
Les Rois.
Les Rois tourneront les yeux vers le passé, ils consi
déreront la marche de l'histoire , et ils reprendront con
pas le gou
..
XXXIV .
La
Politiqueréelle Le problème semble maintenant rétabli. Je ne sau
et les
rais être clair , dit Rousseau , pour qui ne veut être
hommes d'État.
attentif ; nous ne saurions, non plus, convaincre qui
ne veut suivre la raison .
XXXV .
les meurs, sous les idées et sous les lois , surtout sous
la Politique . Ce n'est pas dans le monde , où tout vacille ,
XXXVI.
Espoir dumonde En voilà peu sur la grande question, mais bien assez
dans
les nouvelles pour réfléchir. Pour une Conclusion les premisses sont
générations.
suffisamment établies ; les applications seraient nom
breuses , on les peut déduire aisément... Que le bien
nous devient nécessaire ! Que le bon sens serait utile !
Que d'esprits aveuglés par le point de vue humain ,
entraînés par le naturalisme, s'égarent au sein d'une
POLITIQUE RÉELLE . 499
jourd'hui la France !
XXXVII .
roïsmes privés, une Société qui leur est chère , qui fait
leur bonheur et leur gloire, je les conjure de combattre
la Révolution ... Qu'ils combattent une invasion plus
redoutable, pour eux plus dangereuse que l’Islamisme :
BIBLIOT
H
DE LA
VILLE DE
LYON
FIN .
ERRATA .
..
notre libre arbitre affaibli et celui qui nous
vint de Dieu , c'est- à -dire la liberté atteinte et
la liberté pure. Oui, de la liberté, de la causa
lité , pouvait naître le mal ; mais, comme à la
Source infinie , c'est le bien surtout qui devait
en sortir .
PREMIERE PARTIE .
Pages
Lettre du R. P. Modena , Secrétaire de la Sacrée Congrégation
de l'Index.. V
Avant- propos . VII
I , II , III, IV .
Ch . Jer. De l'existence . 13
Ch . II. Portée de l'existence. 15
Ch . III. De la Loi, ou de l'action de l'Infini. . 0 17
Ch . IV . Comme être libre, l'homme doit connaître sa Loi. . 19
Ch. V. Pas de Loi sans Légitimité . . . 21
Ch. VI. Pas de Légitimité sans Infaillibilité . . 24
Ch. VII. L'Infaillibilité n'est que la souveraineté spirituelle . 27
Ch . VIII. L'Infaillibilité au point de vue du temps . . 29
Ch . IX . L'Infaillibilité au point de vue de l'Absolu . . 33
Ch. X. L'Église , ou l'Institution de l'Infaillibilité. 36
Ch. XI. L'Église , conception explicative . . 43
Ch . XII. L'Église, concordance et complément de la raison . . 46
Ch . XIII. Jésus-Christ est la raison métaphysique de cemonde . 51
Ch . XIV . L'Église est la Voie , la Vérité et la Vie O O 58
Ch . XV. L'homme, ou l'être enseigné , ne s'explique que par
l'Église 60
Ch. XVI. L'Écriture , ou la vérité, ne s'explique que par l'Eglise . 67
Ch. XVII. L'homme, ou la liberté, ne s'explique que par
l'Église ... 70
Ch . XVIII. Ce monde ne s'explique que par l'Église 72
DEUXIÈME PARTIE .
TROISIÈME PARTIE .
CONCLUSION
OU
POLITIQUE RÉELLE.
FIN DE LA TABLE .
En vente à la librairie de E. Dentu .
DU MÊME AUTEUR
LA RESTAURATION FRANÇAISE
MÉMOIRE AU CLERGÉ ET A L'ARISTÓCRATIE . 1 vol. grand in - 8" ;
chez L. Hervé.
( Il ne reste que quelques exemplaires).
L'AFFAIBLISSEMENT DE LA RAISON
ET DE SA DÉCADENCE EN EUROPE . 1 vol in - 18 .
LA DOULEUR
A vol. grand in - 18 , papier antique.
( Édition sur papier ordinaire épuisée.)
Pour paraître :
LA CHUTE