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lly a trente ans — me EL ae) 6 (2. soucoupes o> Quand passent En 1944, l’état-major de l’armée de lair allemande créa le premier organisme offi- ciel chargé de réunir les témoignages de pi- lotes de guerre évoquant des lumiéres ou des objets volants d’origine et de compor- tement inconnus. Mais c’est il y a exacte- ment trente ans que débuta la grande invasion des O.V.N.L. (objets volants non identifiés) et que naquit, pour les désigner famili¢rement, expression « soucoupe vo- lante ». Depuis, on a recensé prés de cent mille cas @observation provenant de tous les pays du monde. Des millions de person- nes de tout niveau social ou intellectuel ont yu ou cru voir des O.V.N.I. Charles Gar- reau, qui a consacré plusieurs livres au su- jet, nous raconte comment le phénomene commenga a prendre en 1947 une ampleur qui n’allait cesser de grandir. — FFE viens de voir des drdles d’engins au- Ji du mont Rainier : on aurait dit des soucoupes avangant sur l’eau. Sur le terrain de Yakima (Idaho) od il vient de poser son avion personnel, Kenneth Arnold est encore sous le coup du spectacle insolite dont il a été le témoin quelques instants plus t6t. Aux mécaniciens et aux autres pilotes qui se sont groupés autour de lui, il fait le récit de son étrange rencontre — En début d’aprés-midi, j’ai décollé de Chehalis pour venir ici. Vers 15 heures, je suis arrivé a hauteur des premigres montagnes Ro- cheuses, 18 od un C 46 du Marine Corps a dis- paru il y a quelques jours. J’ai décidé de le re- chercher pendant un moment, Je suis monté 10 000 pieds (environ 3 500 metres) de facon pouvoir scruter les crevasses géantes dans les: quelles Pavion s’est peut-étre abimé. «J’étais en train d’observer le sol, quand brusquement mon attention fut attirée par une série d’éclats lumineux sur ma gauche. Cher- 16 juillet 1952, un photographe de la base aé- rienne de Salem (Massachusetts, U.S.A.) a pris de son laboratoire cette photographie de quatre Jumiéres volant en formation. Deux jours avant, un équipage de la Pan Am avait signalé dans Je ciel de Virginie huit lumiéres non identifiées. 28 chant ce qui pouvait les provoquer, j’ai apercu neuf objets trés brillants, en forme de disques ai estimé leur longueur & une quinzaine de metres, Ils sont passés du nord au sud, sur Vavant de mon avion. Ils volaient en échelon CHARLES GARREAU les soucoupes inversé (1). En avangant, ils serpentaient entre les pics. A un moment, ils disparurent derrigre Yun d’eux. (1) Cest-ttite que Ia formation volt «en escalier», le premier appari se trouvant 8 altitude la pls élewee «Chacun avait un mouvement sautillant, analogue a celui d’une soucoupe avancant sur eau. J’ai estimé qu’ils se trouvaient a une ving- taine de milles. En notant sur ma carte leur po- sition par rapport & la mienne, et leur déplace- ment pendant le temps ot je les ai observés, j'ai calculé qu’ils avaient parcouru 41 milles en'102 secondes, temps indiqué par mon chronometre de bord. Ce qui donne une vitesse de 2.700 km/heure !... Quelques heures plus tard, le récit de Ken- neth Arnold tombe sur les téléscripteurs de tous les journaux et de toutes les radios américaines sous le titre : un pilote a rencontré des soucou- es volantes! En ce 24 juin 1947, une expression célebre vient de naitre, que 'on retrouvera bient6t tra- duite dans toutes les langues du monde. Pour- tant ce n’est pas la premiere fois qu’un mysté- rieux objet céleste est comparé & cette banale pitce de vaisselle : le 14 aodt 1863, la Gaceta de Madrid relate ainsi une observation qui a for- tement intrigué les Madrilénes deux jours plus tét: « Une sorte de soucoupe lumineuse, rouged- tre, surmontée d’une coupole flamboyante, a &t€ apercue avant-hier soir & horizon, dans le ciel de Madrid, du cté de 'est. Apres étre resté longtemps immobile, V’engin s'est déplacé avec rapidité, horizontalement et verticalement, dans plusieurs directions, avant de disparaitre Vhorizon. » Quinze ans plus tard, le 25 janvier 1878, un fermier texan, John Martin, va raconter une ob- servation qui I’a fort troublé au quotidien local, le Daily News, de Denson. Le journal la relate sous le titre : Un étrange événement : « : celle de la premiére tentative de mystification. Ce fut « l'affaire de I'ile Maury », et son drama~ tique dénouement. Ce jour-la, le lieutenant Frank Brown, offi- cier de renseignements a la base d’Hamilton, en Californie, regoit un coup de téléphone de I'un de ses informateurs : — Jai un bon tuyau pour vous : je suis en rapport avec deux policiers du port de Tacoma. Lun d’eux a vu six U.F.O. au-dessus de son embarcation. Il a récupéré quelques morceaux de métal largués par l'un des engins. Moins d'une heure plus tard, le lieutenant Brown décolle de la base d’Hamilton a bord d'un B-25. Le capitaine Davidson l'accompa- gne. Dés leur arrivée a Tacona, ils se rendent & Photel od leur informateur leur a donné rendez-vous : — Un éditeur de Chicago, & qui j'avais parlé de Vaffaire, m’a chargé de faire une enquéte com- plete et de lui en réserver l'exclusivité. Tl m’a emis un cheque de 200 dollars a l'appui, expli- que l'informateur aux deux officiers. I ajoute : — Je me suis trés vite rendu compte que c’était une histoire trop délicate. C’est pourquoi je préfére m’effacer derrigre les autorités militaires. QUAND PASSENT LES SOUCOUPES Quelques instants plus tard, les deux policiers arrivent leur tour. Rapides présentations. L'un deux prend la parole : — Ca s'est passé en juin, il y a environ six semaines. Je patrouillais prés de l'lle Maury, a 5 km environ de Tacoma. A bord de la vedette, ily avait l'équipage normal plus mon fils et son chien. Le temps était gris. Le plafond relative- ment bas, & peine 700 métres. Soudain, l'un d'entre nous a repéré six objets, sous les nuages. Ils venaient droit sur nous. « Arrivés ala verticale de notre embarcation, ils se sont arrétés. Ils étaient 4 150 metres envi- ron. C’était des disques d’une trentaine de mi tres de diamétre. Ils étaient argentés. Ils avaient de grands hublots tout autour. Is ne faisaient aucun bruit. « Un de ces disques paraissait en difficulté, Les autres tournaient autour de lui. A un cer- tain moment, l'un de ceux-ci se rapprocha jusqu’a le toucher. Ils restérent ainsi immobiles pendant quelques minutes. Puis ils se séparé- rent, avec un bruit sourd. « Auméme moment, des morceaux d'un mé- tal extrémement léger se détachérent du disque qui venait d'étre « dépanné ». Ils tombérent dans eau, tout autour de la vedette, et sur le rivage de T'lle. L'un d’eux blessa mon fils au bras. Un autre tua son chien, et notre embarca- tion fut sérieusement endommagée.Pendant ce temps, les six disques s’étaient éloignés & grande vitesse. « Nous avons gagné I'ille le plus rapidement possible. J'ai ramassé des débris de métal, tan- dis que mon opérateur radio tentait de deman- der du secours au poste de police de Tacom: Mais une interférence inexplicable l'en a empé- ché. Quand j'ai raconté Phistoire & mon chef, un peu plus tard, il n’a pas voulu me croire. Il a fallu qu'il aille sur V’lle et qu'il voie les fragments de métal. » Le capitaine Davidson et le lieutenant Brown postrent alors un certain nombre de questions au policier. Puis ils prirent congé, sans commen- taires, mais en refusant d’emporter des fragments de métal. Ils rejoignirent rapidement la base de McChord, prés de Tacoma, ot ils avaient laissé leur B-25. Leur opinion était faite : cette histoire n’était qu'une mystification. Vavion s’écrase Avant de décoller, ils le dirent a Vofficier de renseignements de la base. Quelques heures plus tard, le B-25 s'écrasait prés de Kelso, dans YEtat de Washington. Seuls deux membres de Véquipage réussirent & sauter en parachute. Davidson et Brown, n’eurent pas le temps de 37 quitter l'appareil avant qu’il ne percute le sol et explose. La presse et la radio s’emparérent de l'af- faire : ignorant les confidences faites par les deux officiers a leur collégue de McChord, elles affirmérent que l'avion avait été saboté parce quill transportait un matériel ultra-secret : des débris de soucoupe volante. Ainsi naquit la lé- gende de I’lle Maury. Il s'agissait bien d’une tentative de mystifica~ tion, Le capitaine Edward Ruppelt, qui dirigea plus tard le « Project Blue Book » I’a confirmé dans « the Report on unidentified Flying Ob- jects >: « Cette histoire, écrit-il, n’était qu’une mysti- fication, peut-étre la meilleure, mais en tout cas Ja plus sordide de toutes celles enregistrées dans les annales des U.F.O. Les deux policiers ont avoué que les morceaux récupérés n’avaient rien de commun avec les soucoupes volantes : ce n’était que des scories. « L’envoi de fragments au rédacteur en chef dun magazine, accompagné du récit inventé de toutes pitces, fut une farce : un des policiers écrivit & ce journaliste que la piéce pouvait pro- venir d'une soucoupe volante parce que c’était ce que celui-ci désirait entendre... «La plaisanterie avait malheureusement échappé & leur contréle. Mais on ne pouvait leur imputer la mort des deux officiers ni la 38 perte du B-25. C’est pourquoi le gouvernement renonga a engager des poursuites contre eux. De méme que contre linformateur, dont la bonne foi, dans toute cette affaire, avait été entire. » L’émotion soulevée par Vaffaire de Tile Maury est & peine apaisée que de nouveaux té- moignages viennent confirmer la présence bien réelle de mystéricux engins dans le ciel des Etats-Unis. Ainsi le 13 aoat, le passage d’un disque au- dessus de Idaho donne lieu 4 un phénoméne étrange, mais qui sera souvent observé par la suite. Bien que engin passe haute altitude, la cime des arbres est violemment tordue « comme par un ouragan », diront les témoins. Russes ou extra-terrestres? Devant l'afflux des témoignages qui lui par- viennent, le directeur de 'A.T.LC. adresse un rapport ‘au général commandant 1'U.S. Air Force : « Les phénoménes signalés sont bien réels », écrit-il, Et il propose la création d'un bureau spécial_ permanent pour s’occuper de cette étude, Il estimait que ses spécialistes pourraient répondre, en six mois ou un an tout au plus, & la question : « Que sont les U.F.0.? » Photos NicapLatont « L’existence de ceux-ci n’était méme plus contestée. Pour I'A.T.LC., l'unique probleme était de savoir si ces objets, qui violaient impu- nément l’espace aérien américain, avaient une origine russe ou provenaient de I'espace inter- planétaire. « Dans les deux cas, il fallait observer le secret le plus absolu, écrit Ruppelt. A partir de cet instant, seuls quelques officiers de grade élevé, Avion Martin B57 photographié en septembre 1954. En encadré, un objet dont l'agrandisse: ment (a g.) semble- rait correspondre & fa description que fit Je 11 juin 1954, Ie docteur Pescy Witkin. D'un bimo- teur Convair, il aper- gut @ environ 3 km «des objets res- semblant & des as- siettes métalliques et réfiéchissant la lumiére du soteil », Ci-contre, l'une des trois célébres pho- tographies d'un O.V.N.L prises par un camionneur cali- fornien, le 3 aodt 1965. On n‘a pas dé- celé de truquage. au « Pentagone », furent désormais tenus au courant. La situation était jugée sérieuse, tres sérieuse méme. Les autorités désiraient une so- lution rapide toutes les enquétes. Or, il exis- tait autant de théories que de personnes. Elles pouvaient cependant se classer en deux grandes catégories : terrestres et extra-terrestres. « Dans la premiére, les Russes venaient en téte, suivis de 'X-F-5-U-1 de la Marine, sur- nommée «la crépe volante >, construite en 1942 par l'ingénieur Zimmermann, C’était une aile lenticulaire, qui ressemblait davantage a un disque qu’a un avion. Aux essais, les témoins avaient vu avec stupéfaction le prototype s’éle- ver presque & la verticale, planer quasi immo- bile sans craindre la perte de vitesse, atterrir & 60 km/heure, mais aussi foncer & plus de 700 a Vheure. Quant aux évolutions, elles avaient semblé extrémement aisées. « Néanmoins, le projet fut abandonné, et la construction en série ne fut pas entreprise, la « crépe volante » s’étant révélée trop instable Le souci de ne négliger aucune hypothése me fut démontré par une note personnelle du « pa- QUAND PASSENT LES SOUCOUPES tron» de V'A.T.LC. a un spécialiste civil : « Etes-vous absolument certain que la Marine ait mis le X-F-5-U-1 au rebut? « Dans la seconde catégorie, il y avait les as- tronefs. Mais trés vite cependant, parce qu’elle dépassait l'entendement, Phypothese interpla- nétaire fut reléguée au second plan. L’enquéte se concentra sur 'U.R.SS. et prit un caractére plus méthodique. « Les services spéciaux américains n’avaient pas oublié qu’a la fin de la seconde guerre mon- diale, les Allemands tentaient de mettre au point de nouvelles armes secretes. Ils en étaient encore au stade préliminaire. Mais les Russes avaient pu mettre la main sur un certain nombre de plans et d’ingénicurs... » les Russes ont-ils amélioré les « V - 7 » allemands? Parmi ces plans, il y avait celui du « V-7 » C’est ce que révéla un technicien allemand, ré- fugié en Egypte, Richard Miethe, qui affirmait avoir participé a sa mise au point : « Si des disques volants évoluent dans le ciel, jfaila prétention de dire qu’ils ont été construits en Allemagne, mis au point sous mes ordres, et problablement reproduits en série par les Rus- ses. » Crest le 17 mai 1944 que le ¢ V - 7» aurait effectué son premier vol. Depuis avril 1943, dans les laboratoires de Stettin, Dortmund, Es- sen et Peenemiinde, un groupe de techniciens allemands avaient travaillé & la mise au point d'un hélicoptére discoidal, le « Vergel- tungswaffe Sieben » (arme de représailles n° 7, par abréviation : le « V -7 »). Le jour méme de ses premiers essais, I'inventeur adressa un rap- port & Hitler, un rapport qui donne d’intéres- santes précisions : « Aujourd’hui, en présence des trois colonels de la Luftwaffe soussignés, a été expérimentée sous ma direction le « Vergeltungswaffe Sie- ben, » Le « V-7 >», hélicoptére supersonique, équipé de douze turbo-réacteurs BMW - 028, munis de compresseurs autonomes a six étages, a atteint une premiere fois altitude de 20 803 metres, et au second essai, 20 420 métres. Aux essais terrestres, le moteur-pilote développe 5 500 cv; sur arbre, et 2 600 kg de pression additionnelle. En vol : 5 400 cv; et 2 900 kg. «Cet appareil présente trés exactement la forme d'un disque olympique, c’est-a-dire un immense palet de forme circulaire, de 21 métres de rayon. Il a fallu plus de vingt mois d’expé- rience et d’incalculables essais qui ont entrainé la mort de dix-huit pilotes pour parvenir a le mettre au point. «Ses caractéristiques sont les suivantes : propulsion a réaction par 12 turbines a l'inté- rieur dun anneau métallique tournant autour de la masse centrale. Ni flammes ni fumée visi- bles, les gaz de combustion étant récupérés par un systéme spécial mis au point en 1938 par un ingénieur britannique. Le rayon d'action de engin, avec une consommation de 22 m® de gaz d’hélium comprimé est de 40 000 km, ap- proximativement le tour de la Terre. Sa vitesse est d’environ 2 500 km a Pheure. » Réalisant la gigantesque portée de cet appareil, Hitler décida d’en entreprendre la fabrication en série dans les usines souterraines du sud de T'Allemagne. Mais il était trop tard! Déja le III* Reich sombrait dans la débacle. ‘Une copie des plans se trouvait au domicile personnel de Keitel, a Bad-Gandersheim, prés de Hanovre. Les Américains, lors de leur avance, ne purent les retrouver. Plus heureux, les Russes mirent la main sur les moteurs mé- mes et sur trois des ingénieurs qui les avaient construits. Ils emmenerent le tout en Russie! les conclusions de la C.I.A Alors? Les soucoupes volantes étaient-elles des engins de reconnaissance russes, dérivés du « V- 7», et défiant toute interception en raison de leurs fantastiques performances? La crainte était d’autant plus justifiée que Ton voyait surtout les soucoupes volantes au 40 voisinage du centre d’essais de Murdoc, du ter- rain militaire de White Sands et des usines ot Von fabriquait les bombes atomiques. Que cherchaient ces espions du ciel? ‘Au début de novembre, la C.I.A. entra en action ; tous ses agents opérant en Allemagne et en Europe de l'Est recurent une mission im- pérative : découvrir le plus rapidement possible le degré d’avancement des différents projets al- Iemands tombés aux mains des Russes, ou toute invention soviétique dans le domaine aéronau- tique permettant de réaliser des performances comparables a celles attribuées aux soucoupes volantes. Quelques semaines plus tard, les rapports commencerent de parvenir la direction de la C.LA. Les ingénieurs calculérent les performan- ces maximales que on pouvait réaliser & partir des plans qui leur étaient transmis. Ils prirent des contacts avec des constructeurs. Ceux-ci furent catégoriques. « Aucun avion ne pourrait accomplir les manceuvres attribuées aux U.F.O. » Interrogé, le laboratoire médical de I'U.S. Air Force fit une réponse qui allait dans le méme sens : « L’organisme humain est incapable de résister a de telles mancu- vres, » Les constructeurs américains affirmérent en plus qu’aucun métal ou alliage connu ne pouvait supporter les charges imposées par ces manceuvres, et la chaleur développée aux vites- ses élevées. La conclusion qui ressortait de tout cela était formelle ; les soucoupes volantes n’étaient pas de construction terrestre, et, a fortiori, soviéti- ue. A VATLC,, od Von était plus que jamais convaincu de l’existence des soucoupes, on re- vint done ’hypothese interplanétaire : c’était désormais la seule qui pouvait s’accorder avec les centaines de témoignages qui s'accumulaient dans les dossiers. Plus que jamais, il apparaissait nécessaire que VA.T.LC. disposat de moyens plus importants pour continuer son enquéte. Le 30 décembre 1947, un décret signé par James D. Forrestal, secrétaire d’Etat & la Défense, donne satisfac- tion au « patron » de l’A.T.LC,; i institue une commission d’enquéte et d’étude des objets vo- lants non identifiés. Cette commission prend pour nom de code : « Project Sign ». Six mois aprés l’aventure de Kenneth Arnold, TUS Air Force s’attaque officiellement au mys- tére des soucoupes volantes. Trente ans ont passé. Les commissions d’en- quéte américaines se sont succédé, affirmant tour & tour que les U.F.O. étaient des vaisseaux interplanétaires ou des phénoménes naturels encore inexpliqués. Un grave probléme se posait aux responsa- bles de la défense américaine : éviter que les Le 25 aodt 1951, une trentaine de lumiéres bleudtres traversent silencieusement et en formation Ie ciel de Lubbock (Texas). De nombreux habitants de fa ville en sont témoins. Le 30 aout, le méme phénoméne se produit. I est photographié avec un kodak 35mm Tr 3.5 4 1/10. Sur chacune de ces photos on remarque que les Jumiéres ont changé de position mais que la formation reste inchangée. Des antisoucoupistes ont essayé dexpliquer ces images en appelant & la rescousse un vol de canards sauvages/ populations ne s’affolent en découvrant que Vespace aérien des Etats-Unis n’était pas & Vabri d’une incursion ennemie, en dépit des énormes moyens de détection et d’interception dont était dotée U.S. Air Force. D'od ces volte-face successives. Le « Project Sign », dont les conclusions al- laient en faveur de ’hypothése extra-terrestre, fut relayé, le 11 février 1949, par le « Project Grudge », qui s‘attaqua surtout a détruire la «psychose » des soucoupes volantes. Les té- moignages ne furent plus communiqués a la presse. Mais les rapports d’observation_n’en continuérent pas moins de parvenir &1'A.T.LC. ala méme cadence. QUAND PASSENT LES SOUCOUPES En mars 1952, le « Project Grudge » fut remplacé par le « Project Blue Book ». La di- rection en fut confiée au capitaine Ruppell, génieur en aéronautique « dans le civil » Ruppelt donna une trés grande efficacité a cette commission. Tres vite, celle-ci en revint & la conclusion initiale : les U.F.O. étaient des engins interplanétaires. D’oi nouvelle contre- attaque des opposants avec la création, en 1967, du comité Condom. Celui-ci, qui avait pour mission officieuse de démolir une fois pour toutes les U.F.O., déposa son rapport le 9 janvier 1969. C’était un mo- nument de contradictions : bien que reconnais sant que 12 cas sur les 90 qu’il avait exami a ravaient pu étre expliqués, le professeur Condom n’en avait pas moins péremptoirement conclu que les U.F.O. n’existaient pas! LU.S. Air Force hésita longtemps avant de faire siennes ces conclusions plus que contesta- bles. Elle s’y résigna au bout d’un an, pronon- ant en méme temps la dissolution de l'encom- brant « Project Blue Book ». Elle avait enfin trouvé une porte de sortie pour échapper a ses carences, bluffs et contradictions. Depuis dé- cembre 1969, il n’y a plus de commission offi- cielle d’enquéte sur les U.F.O. en Amérique le College invisible Mais des scientifiques ont pris le relais, un peu partout dans le monde. constituant entre eux ce qu’ils ont appelé : « le College invisi- ble ». Car si certains n’ont pas hésité a prendre position au grand jour, d'autres préférent te, conserver l’anon tion professionnelle. ‘A leur téte, le docteur Allen Hyneck, qui fut le conseiller en astrophysique des différentes commissions d’enquéte américaines, qui eut connaissance ainsi de tous les dossiers, et qui dénonca vigoureusement le bluff et la mauvaise foi du rapport Condom. Autour de lui, on peut citer : nald (décédé depuis), David Saunders, tous deux démissionnaires du comité Condom, Jac- gues Vallée, ingénieur francais établi aux Etats-Unis, qui participa au programme « Apollo », Pierre Guerin, maitre de conféren- , craignant pour leur situa- ames McDo- 42 Photos Parimage ® Camera press ces a l'Institut d’astrophysique de Paris, Claude Poher, chef de la division « Engins » au Centre national d’Etudes spatiales de Toulouse Si, trente ans apres la rencontre de Kenneth ‘Amold et des neuf disques du mont Rainier, le mystére reste & peu prés entier, l'étude scienti- 4 Cette photographie d'un objet d’environ sept métres de dia- métre a été prise le 11 mai 1950 au- dessus d'un hangar 4 Mac Minnville, en Oregon. Elle fait par- tie des rares photos qui ont résisté aux examens des com- missions d’enquéte. Tout comme Vagrandissement d'un cliché pris le 18 décembre 1966 au lac Trorati (N. York). On n’en sau- rait dire autant du document ci- dessus. C'est peut- étre un nuage len- ticulaire, phéno- mene météo connu. fique entreprise depuis quelques années a ap- porté un certain nombre d’éléments, qui aide- ront a percer le secret de ces O.V.N.L, dont activité se poursuit selon un plan d’exploration qui semble se dessiner mieux de jour en jour. surveillance ? Pourquoi les soucoupes volantes ont-elles surgi massivement dans le ciel américain & par- tir de ce 24 juin 1947? Depuis des sidcles, de mystérieux objets cé- lestes avaient été signalés par intermittence en différentes parties du globe. Puis survint la Se- conde Guerre mondiale avec, au cours de sa phase finale, les gigantesques incendies noctur- nes de villes entiéres, bombardées par l'avation alliée. C’est en 1945 qu’apparaissent au-dessus de FAllemagne et du Japon, ces « chasscurs- fantémes », petites sphéres lumineuses qui es- cortent les avions des différents belligérants & tel point qu’Américains et Allemands se soup- gonneront réciproquement d’avoir inventé une arme nouvelle. Apres les premiers essais atomiques dans le Nevada, puis Hiroshima et Nagasaki, les U.S.A. poursuivent leurs expériences nucléaires. De nombreux essais ont liew en 1946. Dans le méme temps, les usines atomiques se multi- plient. Pendant cette période, les soucoupes volantes apparaissent en nombre, et le plus souvent en Ph. NicapLaffont formations, sur l’ouest des Etats-Unis comme si un mystérieux signal avertisseur les avait aler- tées a travers l’espace. On les voit au-dessus des régions 0 se sont déroulé les essais et od sont installées les usines qui fabriquent les bombes : Los Alamos (la plus souvent survolée), Oak Ridge, Hanford, New-Port, Indiana, Diautres objectifs semblent intéresser égale- ment les visiteurs : les bases aériennes et sur- tout le centre de lancement des fusées de haute QUAND PASSENT LES SOUCOUPES altitude installé & White Sands, ou, & plusieurs reprises, des U.F.O. de 35 metres de diamétre, volant 4 23 000 km/heure et 90 kilometres d’al- titude, viennent tourner autour des fusées en. pleine ascension, comme pour les flairer. En cette année 1947, leurs apparitions sont concentrées sur quatre Etats de l’ouest des Etats-Unis : Idaho, Oregon, Nevada, Alabama. ‘Au cours des années suivantes, on assistera, semble-t-il, & une sorte de reconnaissance géné- rale des Etats-Unis, puis de Europe occiden tale qui connaitra — la France en particulier — la grande vague de 1954, au cours de laquelle furent signalés des atterrissages avec apparition de petits humanoides. Entre-tenips, une trés nette recrudescence avait été enregistrée au moment od débutérent les lancements de satellites artificiels. Pour certains soucoupistes, ce ne serait donc pas le fait du hasard si l'invasion des soucoupes NON IDENTIFIES : 26 % En janvier 1953, le capitaine Ruppelt, directeur du Project Blue Book, soumettait un rapport contenant les conclusions suivantes sur ses tentati- ves d'identification Avions : identification certaine 1 %, probable 7,8 %, possible 3 %. Ballons : identification certaine 1,6 %, probable 5%, possible 11,9 %. Objets astronomiques : identification certaine 2,8 %, probable 4 %, possible 7,4 %. Effets optiques : 4,2 %, fraudes 1,7 %, données insuffisantes 22,7 %. «Non identifiés » avec des rapports détaillés et fables 26,9 %. Ces résultats Gaient basés sur Vanalyse de 1593 cas, retenus parmi les 4400 rapports regus par TA.TALC. (Service de Renseignements de 'U.S. Air Force) depuis 1947. Ruppelt estimait par ailleurs que I'U.S. Air Force recevait une notification pour seulement 10 % des observations faites aux Etats-Unis. volantes s’est déclenchée en cette année 1947, Selon eux il s’agirait d’une phase nouvelle et renforeée de la longue surveillance dont la Terre serait périodiquement l'objet depuis des sitcles. Une surveillance qui n’aurait été que simple routine jusqu’a ce matin du printemps 1945, oi V’éclair de la premiere explosion ato- mique déchira le ciel du Nevada... Charles Garreau 43

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