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Antonianum: Periodicum Trimestre
Antonianum: Periodicum Trimestre
ANTONIANUM
PERIODICUM TRIMESTRE
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Fax: 00-39-0670373605
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Periodicum Trimestre
ISSN 0003-6064
INDEX
Pag.
ARTICULI
DISCUSSIONES
LES ESSAIS
CHRONICA
Ad lectores
Indeed, Llull, fully within the Minors’ world of ideas, while not ta-
king part in the Order’s institutional expansion, cooperated fruitfully
in spreading the Franciscan idea of establishing contacts, and even ex-
changes, with representatives of the Eastern Churches, of the Jews, and
of Muslims, as well.
PAROLE INTRODUTTIVE
«Je suis seul et à l’abandon. Quand je les regarde en face [cardinaux, rois
et seigneurs] et que je veux leur exposer mon plan, la plupart ne veulent
pas m’écouter et disent que je suis fou (ans disen que fat so)».
R. Lulle, Lo Desconhort
Summary: Ater redesigning the ambiguity of the semantic ield of the fool and of folly, in
all its social and spiritual extension – including the igures of joculator and saltator – to
which belong diferent ways of looking at Francis of Assisi, we address the various igures of
madness – of the «foll» or «fat», of the stultus or phantasticus – as a ruse of the reforming
reason of Ramon Llull, being rather diferent rom the Franciscan way. We then discover
at what point there is carried out a spiritual reversal: he powerful use of reason as me-
mory, imagination, will or understanding – including as an axiomatic and combinatorial
logic, that of the Ars generalis – suddenly appears as a stratagem of “mad love”, capable of
being articulated in measured poetry or romantic intrigue.
Sumario: Después de rediseñar la ambigüedad del campo semántico del loco y la locura en
toda su extensión social y espiritual – que incluye las iguras del joculator y el saltator – que
forman parte de diversas visiones aplicadas a Francisco de Asís, ponemos en duda las múl-
tiples iguras de la locura del «foll» o del «fat», del stultus o phantasticus como astucia de
la razón reformista según Ramon Llull, y que diieren de la forma ranciscana. Descubri-
mos entonces cómo se produce un cambio espiritual: el uso de gran alcance de la razón como
memoria, imaginación, voluntad o entendimiento – incluyendo una lógica axiomática
combinatoria, la de los Ars generalis – que aparece de repente como una astucia del amor
loco, y que podría ser articulada en una mesurada poesía o una trama romántica.
1
Relevons que cette évocation des joculatores et saltatores conclut une lettre où Ber-
nard de Clairvaux réprimande l’abbé Oger, chanoine régulier, qui vient de se démettre
de sa fonction pour redevenir simple moine (Lettre 87, l. 434-436; PL 182, 217). Voir
aussi, sur le même thème, avec une recherche iconographique, Jean Leclercq, «Joculator
et saltator. Saint Bernard et l’image du jongleur dans les manuscrits» dans Translatio stu-
dii Toronto, 1973, p. 124-148; et «Le thème de la jonglerie dans les relations entre saint
Bernard, Abélard et Pierre le Vénérable», in Pierre Abélard-Pierre le Vénérable, Paris,
CNRS, 1975, pp. 671-687. Le passage de saint Bernard sur les joculatores est reproduit
presque intégralement par S. Bonaventure, Quaestiones disputatae dans Opera Omnia,
Ad Claras Aquas [Quaracchi, Florence], 1901, t. V., col. 122 b, et par Gilbert de Tournai,
Eruditie regum et principium, (éd. De Poorter), Louvain, 1914, p. 33.
2
Le champ sémantique et social du joculator peut être esquissé par cet inventaire
médiéval, désormais bien connu: «Preterea ex omni natione professione conditione
que sub celo est ad curias principùm conluunt et concurrent (...) pauperes debiles,
ceci, claudi, manci loripedes vel alias corpore deformati, kalones, joculatores, saltatores
idicines, tibicines, lyricines, tubicines, cornicines, hystriones, gesticulatores, nebu-
lones, parasiti, umbre, mensivagi [= histrio vagusque circa mensas aliorum, suivant
Du Cange], scurre, ribaldi, bulardi, adulatores, cardones, proditores, traditores, de-
tractores, susurrones, ilii perditionis apostate, lotrices, publice mulieres quasi syrenes
usque in exitum dulces. Predicti et alia vilium hominum genera, que longum est expli-
care...» (Cité par Edmond Faral, Jongleurs en France au Moyen Age, Paris, Cham-
pion, 1910, p. 320; rééd. Champion, 1964, p. 323).
3
Cf. Gérard Oury, s. v. «Idiota», Dictionnaire de Spiritualité, vol. 7, Paris,
1971, col. 1242-1248. Voir aussi Jean Leclercq: «L’idiot à la lumière de la tradition
chrétienne» in Revue d’histoire de spiritualité, 1973, p. 288-304.
4
Toutes les références latines du corpus franciscain sont tirées de l’édition mo-
numentale des Fontes Franciscani, éd. E. Monesto et S. Brufani, apparat critique par G.
Boccali, Edizioni Porziuncola, Assise, 1995.
5
Cf. Agata Sobczyk, Les jongleurs de Dieu. Sainte simplicité dans la littérature
religieuse de la France médiévale, Łask, Oicyna Wydawnicza Leksem, 2012.
elle et par elle6. Ainsi, le simple social ou littéraire peut se montrer parti-
culièrement triste et prosaïque, piétiner la propriété d’autrui, protéger le
voleur et nourrir le serpent, provoquer des miracles, sans même vraiment
sans rendre compte ! Le droit utilise d’ailleurs le terme simplicitas pour
désigner un homicide involontaire, mais en cas de légitime défense: sim-
pliciter, non perverso animo.
Quant à la folie qui inspire la simplicité lullienne, elle n’est seule-
ment une igure de la voie réformatrice comme réforme individuelle,
mais aussi institutionnelle, au plan civil, politique, pédagogique, scolaire
et universitaire: le fou lullien développe un savoir, une logique axioma-
tique et combinatoire universelle, explicitement en marge des institu-
tions universitaires, soit dans une langue latine rugueuse, soit en langue
vernaculaire, comme le catalan: il combine les genres poétiques, roma-
nesques, logiques et théo-logiques ou apologétiques, dans le sens de l’ou-
verture apostolique maximale.
Sans doute, le fou lullien entend contester les rôles que l’on réserve
ordinairement aux hommes dans la comédie sociale, mais en empruntant
un autre rôle qui transforme le personnage du fou courtois. Le personnage
romanesque et conceptuel du fou comme «Ramon lo foll» (Blaquerna,
ch. 79)7 se distingue du phantasticus pris au sens habituel – l’homme de
l’imaginaire, du mirage, du double, du spectre, de la magie, du caprice,
mais également de l’abstrait8. Bien longtemps après l’enrôlement de la i-
gure du fantastique dans son roman Blaquerna (c. 1283), Lulle continue
à soufrir et à réfuter vigoureusement son identiication populaire, savante
6
Cf. Ramon Lull, Llibre de Contemplaciò, livre I, distinction I (De la joie),
chapitre I (Que l’on doit se réjouir parce que Dieu est en être) et II (Que l’homme doit se
réjouir parce qu ‘il est en être); trad. L. Sala-Molins, Lulle, Paris, Aubier, 1967, p. 138-
146: «Vous savez combien est grande la joie de celui qui trouve un trésor, quoique ce
trésor ne puisse lui donner la vie ni lui éviter la maladie. Mais alors, celui qui juge dans
son intelligence que Vous êtes en être, donnez la vie et vainquez la maladie, celui-là est
bien fou s’il ne s’en réjouit pas davantage que du trésor qu’il a trouvé» (I, 2). A. Gide
n’écrivait-il pas «Tout aime d’être et tout être se réjouit. C’est de la joie (...) quand elle
se fait chant, oiseau» (Les Nourritures terrestres).
7
Cf. Ramon Llull, Libre d’Evast e d’Aloma e de Blaquerna son ill [Montpellier, ca
1283], Obres de Ramon Lull; tome IX, Palma, 1914; editio M. J. Gallofré, Barcelone, 1982.
8
Cf. J. Niemeyer, Mediae latinitatis lexicon, Leiden, Brill, 1976. Les hommes
vraiment fantastiques sont ceux qui «tirent de leur imagination (phantasia) des simu-
lacres (similitudines)» (R. Lulle, Liber proverbiorum, 1296, c. 99).
9
Cf. Nicolai de Cusa, Trialogus de possest [c. 1460]; Dreigespräch über das
Können-Ist, trad. R. Steiger, Felix Meiner Verlag, Hambourg, 1991.
10
Liber per quam potuit qua lex sit magis bona... (1313), in Raimundi Lulli Opera
Latina (= ROL), t. XVIII, op. 219.
11
Cf. l’édition latine critique du Phantasticus, c. 1311 (ROL, t. XVI, 1988, p. 13-30),
conservé grâce à l’édition de Lefèvre d’Etaples (1499), recopié partiellement par Nikolaus
von Cues – pour cause de docta ignorantia –, et connu par l’intitulé traditionnel depuis le
XVIe siècle: Disputatio Petri clerici et Raimundi phantastici: «Ô Raymond, dit le clerc, il y a
longtemps que j’ai entendu parler de vous comme d’un homme bien "fantastique"» (Prolo-
gue). Ce qui va entraîner une discussion implacable entre le clerc et Raymond pour déinir la
«phantasia», et donc déterminer qui est réellement phantasticus, voire pire: insanus! Il faut
distinguer la fantaisie naturelle (liée à l’opération abstractive de l’entendement) et la morale
droite avec laquelle l’homme se fait juste et prudent. Mais il y a aussi le sens oblique et in-
discret de la fantaisie: lorsque, par elle, l’entendement s’habitue aux vices, aux feintes; mais la
fantaisie est aussi ce par quoi l’on persévère sans pouvoir mener à bien son projet, et sans es-
pérer pouvoir le mener à bien. La sagesse consisterait plutôt à ne pas vouloir s’entêter sur un
tel chemin (suivre librement la voie de pauvreté, de la parole hardie et du bien public), et em-
prunter une autre voie! En ce sens, Raymond serait bien fantastique. Mais celui-ci réplique
qu’être fantastique, c’est prend une forme qui soit conforme à la matière ou aux biens maté-
riels qui sont des biens imaginaires et inconstants; c’est une telle forme qui trahit le fantas-
tique. Mais le clerc passe au plan théologique et conteste la théologie lullienne qui multiplie
les actes en Dieu, au lieu de s’en tenir à la dualité de l’acte d’entendement et d’amour. Mais
Raymond lui répond qu’au contraire, c’est le clerc qui est pris dans les limites de ce qu’il se i-
gure. Et comme il n’imagine pas (non phantasiaris, dit Raymond en s’adressant directement
à lui) les actes de la bonté, de la grandeur et de la puissance de Dieu, il les ignore; ce qui fait
du clerc un véritable phantasticus. Mais le clerc s’attaque ensuite à la logique combinatoire, à
l’Art général lullien pour toutes les sciences ; il serait fantastique de ne pas tenir compte des
principes propres à chaque science. Ce à quoi Raymond réplique en soulignant que son Art
général ofre des principes généraux sur lesquels sont réglés les principes des autres sciences.
Enin, le clerc s’en prend à la philosophie lullienne «si philosophie elle peut être appelée»;
il rappelle l’isolement considérable de Lulle à Paris, lors de ses confrontations avec un grand
nombre de savants. N’est-ce pas cet isolement qui trahit son côté fantastique, ce qui ferait de
lui «non pas seulement un phantasticus, mais un insanus»? Mais Raymond déconsidère les
disputes qui ne partent que d’opinions et de fantaisies, et non de raisonnements connus de
l’entendement et fondés dans l’essence des choses (...). La fantaisie du clerc, ce n’est pas seu-
lement de déformer ce rapport à l’essence, mais à la in, ce qui en ferait un mauvais pape; car
le problème ne tient pas seulement à devenir riche ou pauvre volontairement, mais à bien
user des richesses ou de la pauvreté en vue du service de Dieu «et du bien public». Mais le
clerc trouve «fantasquissime» de vouloir que l’eicient agisse la forme sans la matière; mais
Raymond réplique que c’est là déformer, et nier la possibilité même de la création; c’est toute
l’eicience de la Ré-forme comme création qui est ici en jeu. Qui est créateur de la forme gé-
nérale, similaire à Dieu, sur laquelle peuvent se modeler toutes les formes et réformes, voilà
ce qu’il faut connaître. Le clerc ne se laisse pas convaincre par ce platonisme axiomatique
(chapitre I, De la fantaisie) – même si les principes ou axiomae en question ne sont pas de
simples notiones communes. La traduction intégrale du Phantasticus a été donnée par Michel
Senellaert, in Penser la religion (éd. J. Greisch), Paris, Beauchesne, 1991, p. 25-51.
12
Cf. Bernard Forthomme, «L’utilité de la mélancolie [pathologique] dans
l’expérience extatique à partir de la théologie parisienne du premier XIIIe siècle», in
Laurentianum (Rome), 2014, facs. 1, p. 99-124.
passions violentes comme les tensions civiles et les conlits guerriers, pour
permettre le développement des sciences. Mais la logique combinatoire
doit collaborer avec la polémique pour provoquer cette paix tant espérée.
Il reste à souligner un point capital: la ruse de la raison sous la i-
gure du fou réformateur et de sa folie, n’élimine pas le passage par une
réforme intérieure impliquant la liberté. Qu’il s’agisse du choix de la vie
érémitique, de la réforme civile, politique et religieuse – rendue possible
par le temps distendu qui nous est laissé -, il ne peut faire l’économie
du choix de la mort, qu’il s’agisse d’un choix masculin ou féminin (II,
20). C’est parce que je refuse de choisir la science de la mort ou de la
croix, que je ne peux ni me convertir, ni participer eicacement à aucune
réforme durable. Sans le choix de la mort, je ne peux qu’hésiter face à
l’aventure, à l’ouverture apostolique, à la vie voyagère qui est le lot de
l’existence en mission. Mais pour pouvoir efectuer ce choix de la mort,
il faut un appel à la vie, une coniance porteuse en la volonté qui subver-
tit la mort comme destin, la transforme en mort voulue et, par là, par
cette mort reçue comme sœur, traverse la mort comme ennemie ultime;
traversée anticipée qui donne la force et le courage de la pauvreté, du
partage des biens et de la parole, comme cela se marque particulièrement
aux chapitres 4 et 5 des Actes apostoliques.
13
Nous utilisons toujours la traduction intégrale du texte catalan de Blaquerna
par Patrick Gifreu, Monaco, éditions du Rocher, 2007.
14
Cf. Raimundus Lullus, Ars brevis, ROL, XII, éd. A. Madre, Turnhout,
1986; traduit en hébreu en 1474: Ha-Melacha ha-Ketzara, Senigallia (Marche); pre-
mière traduction française en 1632; trad. A. Llinares, Paris, Cerf, 1991. Son attache-
ment à l’Ars est si puissant qu’il relève du pur amour au sens fénelonien: celui qui met
en jeu librement le salut éternel, ainsi qu’il le reconnaît lui-même à ses amis Chartreux
de Paris: «Raymond choisit [en 1292] sa damnation éternelle (ce qui était très admi-
rable [au sens latin de mirabilis: étonnant, singulier]), plutôt que la perte de cet Art
qu’il savait, lui, avoir reçu de Dieu pour le salut de beaucoup et, surtout, pour l’honneur
de Dieu lui-même» (Vita coaetanea, § 23).
15
Pratique du lit individuel hospitalier qui existe donc – au moins utopiquement
– avant celle de la Sacra Infermeria des Hospitaliers de Jérusalem à Malte. Le motif
thalamique du lit est lancinant chez un itinérant comme R. Lulle; depuis les premières
compositions poétiques ou épithalamiques de sa jeunesse, jusqu’à son roman social uto-
pique Blaquerna, ou sa philosophie spirituelle de l’amour: «L’ami soufrait d’amour.
L’amour l’avait rendu malade par excès de soupirs, de larmes, de craintes (...). Le mé-
decin it coucher l’ami dans une belle chambre (...). Le lit dans lequel on coucha l’ami
pour reposer et dormir, avait cette vertu particulière: celui qui s’y couchait ne pouvait
dormir ni oublier les beautés ni les noblesses de l’aimé (...). Il dit à ses serviteurs: "le-
vez-moi de ce lit, sortez-moi de cette chambre où mon amour s’accroît et ma maladie
s’aggrave. Le médecin tâta le pouls de l’ami, il examina son urine et comprit qu’il avait
besoin d’une potion qui le rendît frénétique pour qu’il parlât comme un fou d’amour"
(...). L’aimé voulu condamner l’ami à mort par amour» (Arbre de ilosoia d’amor V, 2
[Paris, 1298]: les accidents d’amour, 1, §§ 1-5; 3, §1). L’amour fou est toujours proche de
la mort, au plan spirituel comme au plan mondain; voir l’épisode fameux du Caballero,
fou d’amour d’une dame génoise qu’il poursuit de ses poèmes, et qui, soudain, pénètre à
cheval dans l’église sainte Eulalie où elle s’était réfugiée, et où elle lui découvre son sein
rongé par une plaie (cf. Felix, o Libre de meravelles).
16
Cf. Bernard Forthomme, De l’acédie monastique à l’anxio-dépression. His-
toire philosophique de la transformation d’un vice en pathologie, Les Empêcheurs de Pen-
ser en rond, Le Seuil, Paris, 2000; sub verbo «Acédie», in Dictionnaire encyclopédique
d’éthique (éd. L. Lemoine), Paris, Cerf, 2013.
17
Une traduction française du texte catalan a été donnée par Patrick Gifreu:
Félix ou le Livre des merveilles, Monaco, Editions du Rocher, 2000.
18
Cf. notre ouvrage, Sainte Dympna et l’inceste. De l’inceste royal au placement
familial des insensés, L’Harmattan, Paris, 2004. Pour l’aggiornamento, voir notre étude:
«Sainte Dympna. Une coniguration hagiographique de l’inceste royal», in Laurenti-
anum, Rome, 52 (2011), pp. 503-530.
19
Cf. Jean de Sainsaulieu, Les ermites rançais, Préface H. I. Marrou, Paris, Cerf,
1974. Mais l’auteur montre que la mort violente des ermites est aussi liée aux biens qu’ils
peuvent avoir amassés par leurs quêtes (ce qui les liait plus étroitement qu’on imagine
parfois avec les populations d’alentour). Néanmoins, les diférents proils d’ermites sont
dessinés à partir d’une documentation forcément très lacunaire et qui suppose une sortie
souvent ambiguë ou scandaleuse de l’anonymat. La documentation est plus abondante à
partir du moment où les ermites ont cessé de vivre seuls l’idiorythmie, ce qui change la
nature de l’érémitisme, et en Italie, surtout en Italie du Sud et en Sicile, où l’inluence by-
zantine a favorisé l’option érémitique: cf. A. Vauchez (dir.), Ermites de France et d’Italie
(Xle-XVe siècle), Rome, Ecole Française de Rome, 2003. Sur le lien entre vie franciscaine et
érémitisme, voir ici la contribution sur les relations entre les Observances franciscaines et
les fondations érémitiques en Bourgogne. Relevons, enin, que les premiers ermitages ca-
talans connus remontent aux IXe et Xe siècles. Voir aussi: Enric Sànchez-Cid, Ermites
i Temples insàlits de Catalunya, Cossetània, Valls, 2001.
aux étoiles. Sans l’acquisition de ce qui fait valoir, même les livres sacrés
ne valent rien au regard des inidèles «qui soufrent d’un défaut d’ensei-
gnants»; même les biens de l’Eglise ne valent rien, si elle-même n’est pas
élevée en valeur; même la volonté que Dieu ait de la valeur ne vaut rien,
si ce n’est pas pour que Dieu lui-même jouisse de l’honneur.
Par contre, c’est le jongleur qui introduit Blaquerne auprès de l’empe-
reur égaré lors d’une chasse au sanglier, soudain perdu à pied dans une fo-
rêt, car il a souvent chanté à sa Cour et le reconnaît. Mais c’est à l’occasion
d’un dialogue entre Blaquerne et l’empereur que la valeur est déinie non
seulement par les valeurs chevaleresques traditionnelles (prouesse et lar-
gesse) et par l’exercice de vertus, mais par ce qui est bon pour le corps, pour
exercer ces dites forces morales et pour servir, connaître et aimer Dieu, et
qu’il veuille se faire connaître par ses créatures. Mais à un moment donné,
Blaquerne abandonne le jongleur et l’empereur, car ses compagnons «
empruntèrent une voie qui le faisait dévier », même si, en empruntant sa
propre route, le jongleur sera aussi celui qui va difuser la distinction entre
valeur et dévaleur, voire le roman de Blaquerne lui-même, une fois rédigé
par Lulle. Le héros continue donc à chercher son ermitage.
Une fois l’esprit de vaine gloire dépassé par l’épreuve forestière (si-
milaire à l’épreuve désertique des pères égyptiens), Blaquerne est élu
abbé d’un monastère qui devient celui de l’Ave Maria, au sens où la sa-
lutation mariale est une prière majeure du «procureur des inidèles»:
«Ave Maria! Je t’apporte le salut des Sarrasins et des Juifs, des Grecs, des
Mongols, des Tartares, des Bulgares (...) des Nestoriens, des Russes et
des Géorgiens» (II, 61). Ainsi, dans le roman lullien, la vie cénobitique
n’est pas séparable de la vie apostolique. De même, le voyage évangéli-
sateur et la vie cénobitique ne peuvent entraver le choix de la vie érémi-
tique. D’ailleurs, Blaquerne rêve toujours d’être ermite, même une fois
élu abbé de monastère (II, 62). Aucun choix n’annule complètement les
élections antérieures, tandis que ces dernières préparent les formes de
vie ultérieures. Ce qui est conforme à la singularité lullienne toujours
préoccupée de l’harmonie ou de la paix universelle. Blaquerne fut choisi,
inalement, pour exercer la charge épiscopale.
Ainsi, la troisième partie du roman ou la troisième plaie du Christ,
ouvre directement à la réforme ecclésiale. Elle concerne la mise en œuvre
des Béatitudes évangéliques et implique donc l’importance particulière
de la pauvreté – afranchissement favorable à la parole libre, stimulant
«Il déclame des poésies, exécute des compositions écrites par l’em-
pereur, en l’honneur de Notre-Dame et de Valeur. Puis le cardinal lui
demande de ses nouvelles et s’enquit de son état: "Sire, dit le jongleur,
mon seigneur l’empereur et moi, nous avons rencontré un saint homme
du nom de Blaquerne qui allait dans une grande forêt cherchant son
ermitage. Il devait y adorer et contempler Dieu tous les jours de sa vie
? Valeur vivait dans cette forêt. Elle se plaignait de ceux qui avaient
changé son nom pour mieux la pourchasser dans le monde. C’est pour-
quoi l’empereur a formé plusieurs jongleurs à l’oice de procureurs de
Valeur, et les a envoyés en mission dans diférents pays. Il m’a donc en-
voyé à cette cour pour y être son louangeur et pour blâmer tous ceux qui
lui sont opposés et qui louent dévaleur". Ces paroles furent agréables
aux oreilles du cardinal et de sa cour. Il it don au jongleur de la belle
coupe d’argent dans laquelle il buvait. Le jongleur refusa de la prendre,
en disant: Dieu m’a ordonné de ne rien accepter et j’ai juré d’obéir sur
les saints évangiles. Je ne reçois que la rente que l’empereur m’attribue
chaque année» (IV, 78).
20
Cf. Jacques Le Brun, Le Pouvoir d’abdiquer. Essai sur la déchéance volontaire,
Paris, Gallimard, 2009. Et Le deuil du pouvoir. Essais sur l’abdication (éd. Alain Bou-
reau), Paris, Les Belles Lettres, 2013. Ecrit dans la foulée de la démission volontaire de
Benoît XVI, et rappelant celle du Général de Gaulle.
24
Ainsi le confesse-t-il à ses amis, les Chartreux de Vauvert (Paris): «Lorsqu’il
était sénéchal de table du roi de Majorque, Raymond, jeune encore, se consacrait à
composer de vaines chansons et des vers (...). Une nuit, il était assis près de son lit en
train de composer et d’écrire en langue vulgaire une chanson pour une dame qu’il ai-
mait alors d’un amour insensé» (Vita coaetanea, § 2).
«Le ciel si proche, éteint en moi un instant l’âpre soif de la terre qui pèse
dans mon corps. Maintenant, mourir serait comme être emporté par le
vent. Tous les chemins de Dieu se trouvent dans mon repos»25.
25
Màrius Torres i Perena, Calma, in Paroles de la nuit. Anthologie poétique
catalan/rançais trad. M. Giné et N. Gimelfarb, Paris, L’Harmattan, 2009, p. 109.
LA PERCEZIONE LULLIANA
DELLA MARIOLOGIA ISLAMICA
Summary: his article introduces those few passages in his Catalan-language book (Llibre
de contemplaciò, Blaquerna, Llibre de santa Maria), in which Llull describes the Mu-
slims’ veneration of Mary. he irst of the article’s three parts shows the presence of May
in the Qur’an and in Islamic tradition; the second presents the Islamic Mariology of the
authors that it is certain were Llull’s sources (al-Kindi and Ramon Marti), and the third
analyses the three Llullian passages, showing Llull’s positive consideration of Islam’s vene-
ration of Mary, while noting that it is inadequate unless linked to the worship of Christ.
Sumario: El artículo presenta los pocos pasajes de la obra catalana (Llibre de contempla-
ciò, Blaquerna, Llibre de santa Maria) en los que Lulio presenta la veneración a María
de parte de los musulmanes. El artículo ilustra en su primera parte la presencia de María
en el Corán y en la tradición islámica; en la segunda, presenta la mariología islámica en
autores que han sido fuentes seguras de Lulio (al-Kindi y Ramón Martí); en la tercera
parte se analizan los tres pasajes lulianos y se muestra cómo Lulio considera positivamente
la veneración islámica a María pero advierte su insuiciencia si no se relaciona con la ve-
neración a Cristo.
1
Naturalmente non possiamo invece pretendere da un autore medievale, in aper-
ta polemica con le altre religioni del Libro, l’accettazione della diversità, ma il tentativo
lulliano di mettere sullo stesso piano le tre credenze per poi dimostrare la superiorità
della fede cristiana è uno sforzo unico e originalissimo che rende il beato maiorchino
un unicum all’interno della letteratura apologetica medievale.
1. Maria nell’Islam
Maria è una presenza importante nel Corano, a lei è dedicata la sūra
19, Maryam, che risale al primo periodo meccano, ovvero al 612-615.
Ma la sua storia è narrata anche in altre parti del Libro, esattamente
in dodici sūrat per un totale di settanta āyat (versetti4). Iniziamo dalla
nascita di Maryam, narrata nella sūra 3, Āl ‘Imrān (La gente di ‘Imrān,
periodo medinese 622-632). La famiglia di Imrān (Gioacchino) è stata
eletta da Dio, come Ādam (Adamo), Nūḥ (Noé) e la famiglia di Ibrāhīm
(Abramo): «come discendenti, essi appartengono gli uni agli altri.5».
2
R. Llull, Llibre del gentil e dels tres savis, ed. Anthony Bonner, “Nova Edició
de les Obres de Ramon Llull” II, Patronat Ramon Llull, Palma de Mallorca 1993; 2a
edizione rivista 2001. L’opera è stata anche tradotta in italiano: Id., Il Libro del Gentile
e dei tre Savi, trad. Anna Baggiani; intr. Sara Muzzi, “Letture cristiane del secondo
millennio”, Paoline, Milano 2012.
3
F. Domínguez, “Il Dio maggiore: le ragioni di Raimondo Lullo in Sicilia”, Il
mediterraneo del ‘300: Raimondo Lullo e Federico III d’Aragona, re di Sicilia. Omaggio a
Fernando Domínguez Reboiras, ed. Alessandro Musco i Marta M.M. Romano, “Subsi-
dia Lulliana” 3, Brepols, Turnhout 2008), pp. 15-41.
4
Āya ha inoltre il signiicato di segno, prodigio.
5
Il Corano, a cura di F. Peirone, Mondadori, Milano 200619 (19791), vol. I, III,
34, p.132.
6
J.-M. Abd-el-Jalil, La vie de Marie selon le Coran et l’Islam, in Maria, étude sur
la sainte Vierge, Beauchesne, Parigi 1949, vol. I, p. 190.
7
Matteo 1,1-16; Luca 3,23-38.
8
Il Corano, cit., vol. I, III, 42, p. 133.
9
Art. Ṭahāra in Encyclopédie de l’Islam, nouvelle édition, tomo X, Brill, Leiden,
2002, p. 106b-107.
«Tout enfant qui est né est touché (ou piqué) par Satan, et cet attouche-
ment le fait pleurer, sauf Maryam et son ils.» (al-Bukhārī, Anbiya’, bab
44; Tafsīr sur III, 31; Muslim, Faḍā’il, trad. 146, 147; Ibn Ḥanbal, Mu-
snad, II, 233, 274-5, 288, 292, 319, 368, 523)»10.
«Il Masīḥ ibn Maryam non era che un rasūl. Altri rusul erano stati
spediti prima di lui, e la madre era persona degna di fede ed entrambi
mangiavano. Ecco, noi gli facciam balenare i nostri segni e quelli se ne
scostano»12.
10
Art. Maryam, in Encyclopédie de l’Islam, cit., t. VI, p. 615b.
11
Il Corano, cit., vol. I, II, 37, p. 89.
12
Idem, V, 75, p. 197.
«une des quatre meilleures femmes qui ont jamais existé, avec Āsiya,
Khadīdja, et Fāṭima (Aḥmad b. Ḥanbal, Musnad, III, 135), et la princi-
pale des femmes du paradis (ibid., III, 64, 80)».14
«Incalzò: “Ma come sarà questo? Come potrò avere un iglio? Non ho
mai avuto rapporti con un uomo né sono una donna perduta”»18.
13
Idem, IV, 69, p. 164.
14
Art. Maryam, cit., p. 614a.
15
Idem, XIX, 16, p. 469.
16
Idem, III, 37, p. 132-133.
17
Idem, XIX, 17, p. 429.
18
Idem, XIX, 20, p. 429.
19
Idem, XIX, 21, p. 429.
«Ci fu pure colei che aveva conservato in perfetta castità il tuo corpo:
del nostro spirito insulammo nel seno suo, e ne facemmo come un se-
gno per l’umanità: il segno era lei col iglio suo»20.
«e con ‘Isa ibn Maryam? Facemmo di lui e della madre sua un segno: a
entrambi donammo rifugio in una collina tranquilla e irrorata»21.
«Queste sono le parole dirette a ‘Isā ibn Maryam: « O ‘Isā ibn Mar-
yam, ricorda il mio benvolere verso di te e verso tua madre quando ti ho
fortiicato con il rūḥ-l-qudus»22.
«Certo è cosa sconveniente al Dio fare un iglio, ma gloria gli sia resa!
Quando egli ha decretatati una cosa comanda solo ad essa: «Sii!» ed
essa è»23!
20
Idem, XXI, 91, p. 461.
21
Idem, XXIII, 50, p. 484.
22
Idem, V, 110, p. 201.
23
Idem, XIX, 35, p. 430.
24
Matteo, 1,18.
«con ordine suo, proietta lo spirito su chi vuole, scelto fra schiavi suoi,
ainché quello sia un mèntore del giorno del raduno, del giorno in cui
appariranno e nulla che li riguardi, al Dio resterà nascosto»26.
25
Luca 1,35.
26
Corano, cit., vol. II, 40, 15-16, p. 649.
27
Idem, vol. I, 2, 87, p. 94.
28
Idem, XVI, 2, p. 378.
29
Idem, IV, 171, p. 175.
pieghe del vestito che ella si era tolta. Quando l’angelo se ne andò, ella
rimise l’abito e rimase incinta.30
La narrazione coranica sulla vita della vergine continua con il rac-
conto del parto. Se utilizziamo dei metodi esegetici occidentali è so-
prattutto qui che si nota l’inluenza dei vangeli apocrii sulla scrittura
del Libro, in particolare del Protovangelo di Giacomo e dei Vangeli arabi
dell’infanzia, ma questo non è accettabile per i mussulmani, in quanto il
Corano è rivelazione diretta del Dio al suo profeta Muhammad. Il parto
di Maryam è narrato nella sūra 19:
«La colsero i dolori del parto vicino al tronco della palma e si rammari-
cò: «Ahimè! Perché non sono morta prima? Perché non sono qualcosa
di dimenticato e che si dimentica?». La chiamò dal basso: «Non devi
piangere Maryam! sotto i tuoi piedi il Signore ha fatto gorgogliare un
ruscelletto, scuoti verso te il tronco della palma, ne cadranno datteri ma-
turi che si possono raccogliere e allora nutriti, e allora bevi, e l’occhi tuo
rinfresca, e se per caso vedrai creatura umana mormorerai: “Veramente
ho fatto voto all’abbondante in misericordia di digiunare: non parlerò
con nessuno tutto il giorno”»31.
«[Parlando ancora dei rapporti del Dio con ‘Isā: egli è come Ādam, cre-
ato dal fango, cui intimò: «Kun!»33 ed egli fu»34.
30
Cfr. art. Maryam, cit., p. 614b.
31
Corano, cit., XIX, 23-26, p. 429.
32
Idem, XIX, 20, p. 429.
33
Imperativo di kāna =essere, quindi sii.
34
Idem, III, 59, p. 135.
«Il Dio crea ciò che vuole, e quando ha ben deciso di creare una cosa egli
comanda: “Kun! Sii!” e la cosa è creata»35!
«Une opinion, qui semble plus populaire que théologique et qui est plus
sentie qu’explicitée chez les musulmans, veut que la naissance se soit passée
selon le mode ordinaire. On en trouve trace en Espagne, à l’occasion d’une
discussion que Saint Ignace eut avec un Maure; le saint voulut le poursui-
vre et le tuer parce qu’il n’admettait pas la virginité post partum»37.
«Si avviò verso casa, alla sua gente, con il bimbo. Si scandalizzarono:
“Maryam, sei arrivata a questo punto di bassezza? O sorella di Hārūn,
tuo padre non era un malvagio, né tua madre una peccatrice”»38!
35
Idem, III, 47, p. 134.
36
Idem, vol. II, LXVI, 12, p. 802. Come nel caso della sūra III, 42, Peirone “am-
pliica semiologicamente la traduzione”, la traduzione letterale è: aveva conservato la
verginità, n. 12, p. 805.
37
J.-M. Abd-el-Jalil, La vie de Marie, cit., p. 204.
38
Corano, cit. vol. I, XIX, 27-28, p. 429-430.
«In verità in verità, io sono lo schiavo del Dio. Mi ha posto tra le mani
la scrittura, mi ha dato l’investitura del nabī e ha fatto di me un bene-
detto, dovunque io mi trovi; mi ha dato comandi precisi sulla preghiera
e sull’elemosina, ino a che morte mi incolga, e mi ha fatto un pio verso
mia madre, non mi ha fatto violento o disgraziato, e pace su di me, la
pace! Pace nel giorno del natale, pace nel giorno del trapasso, pace nel
giorno in cui sarò risorto». Questi, questi è ‘Isa ibn Maryam, parola di
verità su cui hanno dei dubbi»40.
39
Luca 1,5.
40
Corano, cit., vol. I, XIX, 30-34, p. 430.
41
La nuova creazione dell’umanità grazie al sacriicio divino.
«Abbiamo ammazzato il Masīḥ, ‘Isa ibn Maryam, rasūl del Dio!» Or-
bene: essi non l’hanno afatto ammazzato, non l’hanno croceisso, ché
venne apportato qualcuno che gli rassomigliava come una goccia d’ac-
qua. Coloro che discutono a tal riguardo sono nel dubbio, inseguono
delle congetture. In realtà non l’hanno afatto ucciso, ma verso lui il Dio
lo ha innalzato, egli il potente e saggio. Non ci sarà nessuno, tra la gente
della scrittura, che non creda in lui prima della sua morte; e nel giorno
della risurrezione egli testimone sarà contro di loro»44.
Si può vedere qui una certa inluenza del pensiero gnostico, dove
Cristo è visto non come vero iglio del Dio padre ma come l’Eone che
discende dal Demiurgo che non ha mai preso forma umana, quindi non
è mai morto efettivamente, ma è solo risalito al mondo superiore. In
questo modo non vi può essere alcun accenno alla passione di Cristo né
alla compassione di Maria, anch’ella calunniata dal popolo ebraico:
«Lo stesso accadde dopo perché erano kāirūna, e per aver osato afer-
mare di Maryam cosa oscena (ma che enorme calunnia!)»45.
Quindi anche l’Islam discrimina gli ebrei per non aver creduto al
rasūl ‘Isa ne a sua madre, mentre eleva i seguaci di Cristo a un grado su-
periore, perfezionabile seguendo le dottrine islamiche.
Un altro āya conferma l’assunzione al cielo del Cristo:
42
Increduli, infedeli.
43
Idem, III, 55, p. 134.
44
Idem, IV, 157-159, p. 174.
45
Idem, IV, 156, p. 174.
«Io non gli ho intimato se non ciò che mi avevi comandato tu: “Il Dio,
mio Signore adorate, adoratelo come vostro Signore”. Testimonianza ho
io portato loro tutto il tempo in cui sono rimasto con essi: e quando tu
mi hai richiamato a te, tu sei rimasto a sorvegliare la loro condotta. Di
tutte le cose testimone sei tu»46.
‘Isa non può quindi partecipare alla redenzione degli uomini, perché
dal momento nel quale ha lasciato la terra, non può più interferire nella
vita dei credenti. Inoltre il Corano prevede un cammino di perfezione per-
sonale, che fa intervenire la divinità solo durante il giudizio inale:
46
Idem, V, 117, p. 202.
47
Rappresentante, vicario del Dio sulla terra.
48
Idem, VI, 165-166, p. 226-227.
Ha soferto nel momento del parto ed è stata calunniata dal suo stesso
popolo. Suo iglio l’ha difesa invocando il volere di Allah come arteice
di questa nascita miracolosa. Maryam è, dunque, una donna che ha rice-
vuto dei doni straordinari dal Dio, ma non deve essere venerata, poiché
nell’Islam esiste un unico e solo Dio. Nonostante questo divieto mol-
te donne mussulmane la venerano, accanto ai cristiani, nei santuari di
Algeri, Izmir, Matarriyya (presso il Cairo) e Gerusalemme. Il suo ruolo
eminente è confermato dall’essere stata accettata al Tempio, nonostante
il suo stato di donna e la tenera età. Insieme ad ‘Isa Maryam rappresenta
un āya, un segno per l’umanità della potenza del Dio.
Questi privilegi attribuiti a Maryam, sono elencati nel tafsir (com-
mento al Corano) di Nāṣir al-dīn Bayḍāwī, teologo islamico morto nel
1291-1293. La lista dell’esegeta è accettata da tutti i teologi islamici ed
è particolarmente interessante per i nostri scopi, poiché fu scritta in un
periodo molto vicino alla massima produzione di testi mariani di Llull.
Non possiamo sapere con sicurezza se il beato conobbe questo commen-
to, ma da buon conoscitore dell’Islam questo punto non poteva sfuggire
da una, se pur breve, trattazione.
49
Al-Kindī, Apologia del Cristianesimo, a cura di L. Bottini, Jaca Book, Milano
1998; e la più recente edizione a cura di F. González Muñoz, Exposición y refutación
del Islam: la versión latina de las epistolas de al-Hāšimī y al-Kindī, Universidade da
Coruña, Servizo de Publicacións, Coruña 2005, dalla quale citiamo.
50
F. Porsia, Progetti di crociata. Il De Fine di Raimondo Lullo, Chimienti, Ta-
ranto 2005, p. 174.
51
R. Martí, “De seta Machometi o De origine, progressu et ine Machometi et
de quadruplici reprobatione Prophetiae eius”, a cura di Josep Hernando Delgado, Acta
historica et archaeologica mediaevalia 4 (1983), p. 9-63.
Ramon Martí, attivo durante gli anni della conversione lulliana e citato
indirettamente diverse volte dal beato52.
Quest’ultima opera è un compendio di tutti gli errori commessi da
Maometto, secondo il predicatore domenicano. Nel capitolo sulla qua-
druplice disapprovazione di Maometto, Martí aferma che il profeta
diceva cose false e vere insieme, per convincere attraverso questa mesco-
lanza della verità del falso. Tra le cose vere che sono citate nel Corano,
il domenicano elenca l’elezione e la puriicazione di Maria53; che Cristo
sia la parola di Dio posato nel grembo di Maria e che lo Spirito Santo
procede da lui54, inoltre:
Questa citazione della sūra 66,12 mostra già lo spirito polemico del
domenicano, perché lascerebbe intendere, a chi lo interpreta corretta-
mente come indicato dall’autore, che Cristo è iglio dello Spirito Santo
permettendo di conseguenza l’afermazione del dogma trinitario, ini-
ziando quindi a mettere in dubbio la veridicità del testo coranico.
Nel successivo capitolo, sulle menzogne di Maometto, sono citati
come primi esempi della mendacità del profeta proprio questo passag-
gio della sūra 66,12 dove si indica che Maria era iglia di Imrān e la sūra
19,28 dove le viene attribuito il titolo di sorella di Aronne56:
«Verba autem ipsius falsa multa fuerunt. Primum quod dixit in Alco-
rano, in tractatu Raharim, id est, Prohibitionis, ubi, loquens de beata
Virgine, ait quod fuit ilia Ambram. Item quod dixit in Alcorano, in trac-
tatu Marie, quod beata Maria Virgo fuit soror Aaron. Per que ostenditur
quod ipse credebat et dicebat quod beata Virgo fuit ilia Abram et soror
52
A. Bonner, “L’apologètica de Ramon Martí i Ramon Llull davant de l’Islam i
del judaisme”, El debat intercultural als segles XIII i XIV. Actes de les Primeres Jornades de
Filosoia Catalana, Girona 25-27 d’abril del 1988, ed. Marcel Salleras, “Estudi General”
9, Col·legi Universitari, Girona 1989, p. 171-185.
53
Sūra 3,34.
54
Sūra 4,171.
55
R. Martí, De seta Machometi, cit., p. 25-26.
56
Cfr. supra.
Aaron, quod patet esse falsum per libros prophetarum et Evangelia et libros
ystoriales»57.
57
R. Martí, De seta Machometi, cit., p. 26.
58
Tra il 1283 e il 1309 questo aneddoto verrà ripreso sette volte, cfr. H. J. Hames,
“hrough Ramon Llull’s looking glass: what was the thirteenth-century Dominican
mission really about?”, Ramon Llull i el lul·lisme: pensament i llenguatge. Actes de les
jornades en homenatge a J.N. Hillgarth i A. Bonner, ed. Maria Isabel Ripoll i Margalida
Tortella, “Colleccio Blaquerna” 10, Universitat de les Illes Balears/Universitat de Bar-
celona, Palma/Barcelona 2012, p. 51-74.
59
Sulla devozione popolare mariana, si veda invece l’Itinerarium di Burcardo di
Strasburgo, cfr. J. Tolan, “Veneratio Sarracenorum : dévotion commune entre musul-
«la intención del autor fue sobre todo robustecer la fe de los cristianos ti-
bios e intentar contrarrestar la oleada de conversiones al Islam que estaban
teniendo lugar bajo el gobierno de los cabbasíes. Pero, a mi modo de ver, no
se trata únicamente de prevenir a los cristianos contra la conversión y el de-
sfallecimiento de su fe, sino también de descaliicar el espíritu colaboracio-
nista de los cortesanos nestorianos, tal como indica al-Hāšimī y aparecece
relejado en el tratamiento de la leyenda de Sergio. Aspectos también im-
portantes, aunque más secundarios, en los que el redactor parece interesado
son la denuncia de la inluencia judía sobre el Corán y el ataque contra los
restos de paganismo y mazdeísmo que sobreviven en el ambiente»62.
«Mater autem ipsius erat sancta et pariter manducabant. Vide ergo que
signa dedit eis ut crederent»63.
Nella risposta del cristiano, invece, Maria è ben più presente. Nel
par. 17, che risponde esattamente alle afermazioni appena citate di al-
Hāšimī, al-Kindī assicura che proprio nel Corano si trova la migliore
spiegazione dell’incarnazione di Cristo:
«Tuus autem socius in Alcorano sic loquitur dicens: “Christus Ihesus, ilius
Marie, nuntius est Dei, et uerbum et spiritus a Deo missus in Mariam.
Credite in Deum et in nuntium eius, nec dicatis tres deos et erit uobis me-
lius”. Vide ergo tu qualiter hic dicat Deum habere uerbum et spiritum, et
iubeat te credere unum Deum habentem uerbum et spiritum, et qualiter
demonstrat tibi quoniam Christus homo est perfectus, uerbo Dei corpora-
tus et unitus. Nunquid apertius Christi incarnatio ab aliquo poterit decla-
rari? Postea uero sequitur dicens: “Non dicatis uel cogitetis tres deos esse in
Deo, fugite hoc, plane melius uobis erit”. Quomodo autem uel de quibus hoc
dixerit uel quos deos coli prohibuerit, nichil ad nos, qui nec pagani sumus
nec marconiani»64.
64
Idem, p. 42.
65
Idem, p. XXVII-XXVIII.
66
Idem, p. 67-68.
trova nei primi polemisti cristiani a controprova delle fonti errate del
profeta e sarebbe la causa delle varie confusioni commesse nella stesura
del Corano.
Nel par. 83 viene descritta l’annunciazione secondo il Vangelo di
Luca mentre nel paragrafo successivo lo straordinario annuncio dell’an-
gelo viene visto alla luce del Corano, sūra 3,42-50. Al-Kindī attesta quin-
di che Maometto disse la verità, anche se le sue idee sull’argomento erano
ispirate dal monaco Sergio67, e che non esiste miracolo più straordinario
di questo. Anche la visita a Elisabetta viene spiegata confrontando i passi
lucani con quelli coranici, concludendo con la corretta interpretazione
delle parole del passaggio della sūra 3,39:
«Ecco, il Dio ti annuncia il lietissimo Verbo circa Yaḥyā; egli verrà per
riconfermare la parola del Dio e sarà capo, casto, nabī, apparterrà alla
schiera dei pii»68.
67
«Recordare, obsecro, quantum socius tuus hoc uerbum laudauerit, secundum
quod ei retulerat monacus philosophus, de quo prediximus.», idem, p. 125.
68
Corano I, cit., p. 133. Nel testo latino dell’Apologia il passaggio è tradotto
così: «annuntiamus tibi idelem in uerbo Dei et Domino», Exposicín y refutacín del
Islam, cit., p. 127.
69
Exposicín y refutacín del Islam, cit., p. 63.
70
Cfr. Mt 11,11-13.
71
Corano II, 33, 40, cit., p. 588.
72
«Al-Kindī no se detiene a comentar detalladamente esas corrupciones, a diferen-
cia de otros polemistas como Juan Damasceno o Nicetas, quienes denuncian, por ejemplo,
della Vergine74. La ragione per la quale non amano Maria invece, risiede
nel non ammettere la iliazione divina di Cristo, la sua incarnazione, il suo
essere Dio e uomo, inine nel non credere alla “ricreazione” del mondo.
Queste ragioni dimostrano come per Llull sia maggiore il disamore dei
mussulmani per Maria che l’amore, illustrato da una metafora:
«perché così come il mare è maggiore di una goccia d’acqua, allo stesso
modo e ancor di più senza alcun conronto è maggiore quello in cui i sa-
raceni non amano né lodano né onorano la Madonna, di quello in cui la
amano e lodano»75.
«poiché i saraceni che non amano tanto la Madonna come i cristiani, hanno
legiferato che chiunque dica male della Madonna muoia, come può essere,
Signore, che i cristiani che sono così fortemente obbligati ad amare la Madon-
na, prendano così alla leggera quando qualcuno dice male di lei»77?
74
Cfr. J. Perarnau i Espelt, “Ramon Llull i la seva teologia de la Immaculada
Concepció. Versió deinitiva”, Arxiu de Textos Catalans Antics 25 (2006), p. 193-228.
75
«car axí com la mar es major que una gota d’aigua, en axí molt més encara sens tota
comparací és major so en que los sarrayns no amen ni no loen ni no honren nostra Dona,
que no és so en que la amen e la loen.», R. Llull, Llibre de contemplací, cit., p. 176.
76
Sulla teoria della prima e seconda intenzione, cfr. A. Bonner, The Art and
Logic of Ramon Llull. A User’s Guide “Studien und Texte zur Geistesgeschichte des
Mittelalters“ 95, Brill, Leiden - Boston 2007, p. 72-77, e R. Llull, Llibre d’intencí,
ed. Maria I. Ripoll Perelló, “Nova edició de les obres de Ramon Llull” XII, Patronat
Ramon Llull, Palma 2013.
77
«com los sarrayns qui no amen tant nostra Dona com los crestians, ajen presa
constitucí que tot hom qui diga mal de nostra Dona muyra, doncs, com pot esser, Sènyer,
que·ls crestians qui tan fortment son obligats a amar nostra Dona, tan leugerament s’o
passen com hom diu mal d’ella?», R. Llull, Llibre de contemplací, cit., p. 180-181.
«egli non credeva che la Madonna fosse madre di Dio, credeva invece che
fosse una donna santa e vergine, madre di un profeta, e non voleva che il
cavaliere combattesse per questo, ma invece per ragioni rispondesse al re,
che negava alla Madonna l’onore che il cavaliere ne diceva»79.
«Orazione cominciò dicendo alla Madonna che sapeva bene che i saraceni
la onorano perché la chiamano santa, vergine e madre, attraverso lo Spirito
Santo, di Gesù Cristo, ma la disonorano perché negano e non credono che
siete madre di Dio»80.
«Ave Maria, ti porto i saluti dei saraceni, degli ebrei, dei greci, dei mongo-
li, dei tartari, dei bulgari, degli ungheresi dell’Ungheria, dei cumani81, dei
nestoriani, dei russi e dei ghanesi82! Tutti costoro e molti altri ti salutano in
me, che sono il loro procuratore. […] Ave Maria, questi infedeli per i quali
io ti saluto vivono nell’ignoranza della salvezza e dell’onore che Dio ti
ha dato. Sono solo uomini; sono simili e hanno la igura di tuo Figlio, che
tu tanto ami e per il quale tu sei tanto amata e onorata. […] Hanno boc-
che con le quali ti saprebbero lodare se ti conoscessero; hanno un cuore con
il quale potrebbero amarti; hanno mani con le quali potrebbero servirti;
hanno piedi con i quali potrebbero andare per le tue strade. Tu sei degna di
81
Nel 1227 il re Andrea II d’Ungheria fondò la diocesi di Milcovia, nell’attuale
Romania, per i cumani, popolazione di origine turca stanziata dapprima a nord del
mar Caspio e successivamente discesa verso il basso danubio, in fuga dall’Orda d’oro
che conquistò deinitivamente i loro territori nel 1237.
82
Il Glossari General Lul·lià a cura di M. Colom Mateu, Font, Palma di Ma-
iorca, 5 voll., 1982-1985, deinisce guinovins come ghanesi. Llull potrebbe riferirsi
qui all’antico impero del Ghana (300 – 1076), quindi a dei popoli non cristiani, cfr.
S. Garcías Palou, “El primer texto orientalista del Bto. Ramón Llull”, in Estudios
Lulianos 13 (1969), p. 191.
Simone Sari
83
«Ave Maria, saluts t’aport dels sserrahins, jueus, grechs, mogols, tartres, búlgars,
ongres de Ungaria la menor, comans, nestrorins, rossos, guinovins! Tots aquests e molts
d’altres te saluden en mi, qui son lur procurador. [...] Ave Maria, aquests infedels per qui
jo·t salut han innorancia de la tua salut e del honrament que Deus t’a donat. Homens
son; semblant natura e igura han del teu Fill, que tu tant ames e per qui tu tant est
amada e honrada. [...] Boques han ab que·t sabrien loar si·t conexien; cor han ab que·t
porien amar; mans han ab que·t purien servir; peus han ab que porien anar per les tues
carreres. Tu est digna que per totes gents e que en totes terres fosses coneguda, servida,
amada, loada. Saluden-te! Ajuda e gracia e benediccí te demanen per mi!», R. Llull,
Romanç d’Evast e Blaquerna, cit., p. 280-281.
Summary: he fall of St. John of Acre moved Fidentius of Padua and Ramon Llull to work
out a solution for the Holy Land. Fidentius, in his Liber Recuperationis Terrae Sanctae put
together a strategic plan for reconquering Outremer, including the new igures of the Christian
soldier, the pugil Christi, and of the commander-administrator, the dux, both endowed with
military valour and with Christian virtues. Llull, however, in his Liber de passagio, proposed
a less detailed yet more incisive military solution for the reconquest of the Holy Land. For Llull,
however, the reconquest was not to be an end unto itself, but was intended to create adequate
conditions for preaching to the Muslims, and for making it possible for them to convert reely to
Christianity, something they were not able to do in Saracen-ruled territory.
Sumario: La caída de San Juan de Acre indujo a Fidenzio de Padova y a Raimundo Lulio
a encontrar una solución para la Tierra Santa. Fidenzio en su Liber Recuperationis Terrae
Sanctae elaboró un plan estratégico para la reconquista della Ultramar con la nueva igura
del soldado cristiano, el pugil Christi, y del comandante-administrador, el «dux», dotado
de valor militar y de virtudes cristianas. Raimundo Lulio en su Liber de passagio propuso,
por el contrario, una solución militar menos detallada pero más incisiva en vista de la
conquista de la Tierra Santa, que no se agota en la reconquista misma sino que crea las
condiciones adecuadas para la predicación a los musulmanes y consiente la libre conversión
al cristianismo, negada esta última en los territorios sarracenos.
Nel 1291 la caduta di San Giovanni d’Acri ebbe il signiicato di una mor-
te annunciata. Gerusalemme era caduta deinitivamente in mano musulmana
nel 1244: da allora i brandelli del dominio cristiano in Terra Santa agivano
separatamente nonostante l’assise dei nobili del regno continuasse a eleggere
regolarmente i successori al trono gerosolimitano della dinastia sveva. Gli ordi-
ni militari, vale a dire i Templari, i cavalieri Teutonici, gli Ospitalieri e i cavalieri
del Santo Sepolcro, non agivano coordinandosi fra loro e i Mamelucchi d’Egit-
to ebbero contro di loro un facile successo. La “bruciante preoccupazione”1
1
Il pensiero corre all’enciclica Mit Brennender Sorge di papa Pio XI del 1937: tem-
pi più vicini, ma non meno densi di preoccupazioni per il papa, la Chiesa e il mondo.
per la sopravvivenza della presenza cristiana in Terra Santa era stata av-
vertita dai papi nel corso del XIII secolo, ma mentre alcuni, soprattutto
di nazionalità francese, come Urbano IV e Clemente IV, si preoccuparo-
no maggiormente di combattere i nemici all’interno della Cristianità e di
sostenere l’afermazione della dinastia angioina, altri si interrogarono sul
modo di trovare una soluzione per la questione della Terra Santa. Gregorio
X negli anni immediatamente precedenti all’elezione al soglio pontiicio si
trovava in Palestina, dove parlò con il vicario provinciale dei frati Minori
di Terra Santa, Fidenzio da Padova, a proposito della presenza cristiana in
Siria e Palestina e delle condizioni dei prigionieri cristiani detenuti nelle
carceri saracene2. Sull’argomento papa Gregorio emise una bolla nel 1272,
la Adaperiat Dominus, in cui spingeva alcuni ordini religiosi a promuovere
l’assistenza ai prigionieri cristiani nelle terre in partibus inidelium3. Proba-
bilmente l’importante opera assistenziale dei Minori, unita a un certo
gradimento da parte dei principati islamici, spinse il papato a promuovere
la presenza minoritica nei territori saraceni. Fidenzio da Padova, vicario
provinciale di Terra Santa nel 1266-1268, assistette in diverse occasioni
alle dure condizioni di prigionia dei cristiani in quei territori di pertinenza
un tempo del regno gerosolimitano e del principato di Antiochia. La cap-
illare presenza dei Minori in quelle regioni e la protezione e i privilegi loro
accordati dal sultano si devono senz’altro all’abilità diplomatica di Fiden-
zio alla corte del potente sovrano saraceno4.
I continui viaggi e le ampie conoscenze dei territori islamici valse-
ro a Fidenzio nel 1274 l’incarico uiciale da parte di papa Gregorio X,
2
La questione della detenzione dei cristiani nelle prigioni saracene costituì nel
corso del XII-XIII secolo uno dei maggiori problemi nella gestione delle relazioni
internazionali, al punto da venir discussa anche nel IV concilio lateranense, vedi S.
Ferdinandi, Levante crociato: incastellamento e difesa, in I Francescani e la crociata.
Atti dell’XI Convegno storico di Greccio (Greccio, 3-4 maggio 2013), a cura di A.
Cacciotti - M. Melli, Milano, 2014, p. 57-184, in particolare p. 153.
G. Cipollone, Cristianità-Islam, cattività e liberazione in nome di Dio. Il tempo di
Innocenzo III dopo il “1187”, Roma 1996, p. 393.
3
Sull’argomento vedi G. Cipollone, La bolla Adaperiat Dominus (1272) e l’Or-
do Trinitatis et Captivorum, in Archivum Historiae Pontifciae, 21 (1983), p. 229-244.
4
F. Simonelli, Fidenzio da Padova, in Dizionario Biograico degli Italiani, 47,
Roma, 1997, p. 412-414; sull’argomento vedi anche P. Evangelisti, Fidenzio da Pa-
dova e la letteratura crociato-missionaria minoritica. Strategie e modelli rancescani per il
dominio (XIII-XV secolo), Bologna 1998.
stati crociati, di una nuova strategia per la riconquista della Terra Santa,
tesa a superare la vecchia concezione di crociata. In Fidenzio si può par-
lare di “superamento” della crociata per la modalità strategica addotta
per riconquistare e amministrare al meglio i territori della Terra Santa.
L’impresa, lungi dall’essere prettamente militare come ormai nel XIII se-
colo era a tutti gli efetti diventata, si ammantava di valori escatologici
in netta opposizione alla corruzione morale e civile che caratterizzava i
territori residui del regno di Gerusalemme. L’obiettivo del frate Minore
era quello che il papa gli aveva assegnato, la riconquista dei luoghi santi:
Fidenzio aveva elaborato un piano innovativo dal punto di vista politico,
militare e morale.
Il Liber recuperationis Terrae Sanctae fa un’attenta analisi del nemi-
co da contrastare, un accurato esame della cattiva gestione dei beni del
regno feudale di Gerusalemme e dell’eterogeneità di forze e autorità di-
slocate (signori feudali, città marinare, ordini cavallereschi). Il trattato
politico-militare doveva trovare una soluzione che superasse le divisioni
interne fra cristiani, gli interessi di parte e tracciare le linee di una leader-
ship chiara e precisa del condottiero che avrebbe dovuto comandare la
reconquista militare e governare i nuovi territori.
La scelta di papa Gregorio X ricadde sul frate Minore patavino per-
ché non erano estranei l’uno all’altro. Si erano conosciuti in Terra Santa
quando il primo, abbandonata la carica di arcidiacono di Liegi e presa
la croce a Parigi nel 1267, si recò nei luoghi santi nel 1270 e conobbe il
secondo, vicario di Terra Santa dal 12667. Il futuro ponteice comprese
le gravi condizioni in cui versavano i resti del regno di Gerusalemme e
ciata, eresia e ghibellinismo alla luce di alcuni studi recenti, in «Frate Francesco», 81/2
(2015), in corso di stampa; A. Ajello, Lex falsa, carnalis et diabolica. I Francescani e
l’Islam nel XIII secolo, in I Francescani e la crociata. Atti dell’XI Convegno storico di
Greccio (Greccio, 3-4 maggio 2013), a c. di A. Cacciotti, M. Melli, Milano, 2014. p.
31-56, in particolare p. 52-53. Inoltre una condizione simile a quella patita dai frati
Minori in Egitto è senz’altro quella che hanno subito gli stessi frati a Gerusalemme nei
secoli successivi, avversati più dalle altre confessioni cristiane che dai Mamelucchi o
addirittura dai Turchi ottomani, vedi A. Benvenuti, Gerusalemme, gli Osservanti e la
“sindrome da abbandono”, in I Francescani e la crociata. Atti dell’XI Convegno storico
di Greccio (Greccio, 3-4 maggio 2013), a c. di A. Cacciotti - M. Melli, Milano, 2014,
p. 343-362, in particolare p. 353-54.
7
L. Gatto, Gregorio X, papa, in Dizionario biograico degli italiani, LIX, Roma,
2002, p. 179-186; Id., Gregorio X, in Enciclopedia dei papi, II, Roma, 2000, p. 411-422.
12
Evangelisti, La crociata cit., p. 287.
13
Evangelisti, La crociata cit., p. 288-89.
una guerra. Del resto era ben nota l’azione diplomatica che consentì a
Federico II di ottenere Gerusalemme e i territori del regno senza scaglia-
re una freccia. Il pattugliamento delle coste da parte della lotta avrebbe
salvaguardato il commercio cristiano, contrastato la pirateria saracena e,
soprattutto, bloccato la navigazione mamelucca, scoraggiando qualsiasi
iniziativa da parte del sultano di far arrivare truppe con celerità contro
i cristiani. Il blocco avrebbe azzerato nel giro di poco tempo gli introiti
commerciali dei Saraceni, impedendo l’esportazione dei loro prodotti e
l’importazione di ciò che era necessario, compresi gli schiavi con cui rin-
serravano i ranghi dell’esercito14.
Crociata ripensata dunque, quella di Fidenzio, che non prevedeva
l’uso delle armi al primo posto, caratteristica peculiare invece delle pre-
cedenti imprese. Solo in caso di fallimento delle trattative diplomatiche
si poteva ricorrere alla forza militare. A questo proposito Fidenzio deli-
nea anche la igura del combattente che muta radicalmente per il nome
e, soprattutto, le qualità idoneative che lo caratterizzano. A questo pro-
posito Paolo Evangelisti parla di un una riqualiicazione sostanziale e
formale del crucis signatus “poco studiata dalla storiograia che ha analiz-
zato questo genere di trattati”15. Egli non è più miles Christi, ma un pugil
Christi, un lottatore che appartiene interamente a Cristo. Considerando
la trattatistica, tenendo presente in particolare il lessico della canonistica
e dei concili precedenti il trattato, dal I Lateranense al II di Lione, po-
trebbe senz’altro trattarsi di un’innovazione terminologica come sostie-
ne Paolo Evangelisti16. Tuttavia estendendo il ventaglio delle fonti scritte
a nostra disposizione è possibile afermare che quello del pugil Christi
era un termine già in uso da decenni nella sermonistica e nel linguaggio
della curia e della cancelleria pontiicia, almeno a partire dal pontiicato
di Clemente IV. Infatti Carlo d’Angiò una volta presa la croce contro
Manfredi viene menzionato come pugil Christi sia nei sermoni del cardi-
14
J. Paviot, Projets de Croisade (v. 1290 – v. 1330), Paris 2008, p. 138-143.
15
Evangelisti, La crociata cit., p. 291.
16
Ibid. Si veda in particolare la costituzione LXXI del Lateranense IV, le costituzio-
ni I e V del primo concilio di Lione e la prima costituzione del secondo concilio di Lione:
Conciliorum Oecumenicorum Decreta, a c. di G. Alberigo, G. Dossetti, P. P. Joannou, C.
Leonardi, P. Prodi, Bologna, 1991, p. 191-192, 267-271, 295-301, 309-312.
17
L. Demontis, «Vidi stellam de celo cecidisse in terram...» Il principe Enrico di
Castiglia senatore di Roma nei sermoni del cardinale Odo da Châteauroux (1267-1268),
in preparazione.
18
“ad christianissimum principem carissimum in Christo ilium nostrum Carolum
Sicilie Regem illustrem Christi pugilem indefessum”: bolla di papa Clemente IV edita in
Demontis, «Vidi stellam de celo cecidisse in terram», doc. n. 12
19
L’epitaio recita queste parole: Preco, lucerna, pugil Christi, populi, ideique /
Hic silet, hic tegitur iacet hic mactatus inique / Vox ovibus dulcis, gratissima lux anima-
rum / Et Verbi gladius, gladio cecidit Chatarorum / Christus miriicat, populus devotus
adorat, / Martyrioque ides sanctum servata decorat. / Sed Christus nova signa loqui facit,
ac nova turbae / Lux datur, atque ides vulgata refulget in urbe, vedi C. Cantù, Gli
eretici d’Italia: discorsi storici, I, Torino, 1866, p. 113 che riporta solo in parte il testo;
invece è riportato per intero in V. F. O’Daniel, First Disciples of Saint Dominic, Whi-
teish MT, 2003; sull’argomento vedi anche D. Prudlo, he Martyred Inquisitor: he
Life and Cult of Peter of Verona (1252), Aldershot, 2008.
20
Inoltre l’espressione pugil Christi ricorre anche in altri esempi agiograici, legati
alla crociata e al martirio per mano di eretici o pagani. Uno di questi è il caso della Me-
moria Sancti Henrici episcopi et martyris in cui si celebra il vescovo di origine inglese,
Enrico di Uppsala, che accompagnò Erik IX re di Svezia nella crociata contro i Finni
del 1155 e subì il martirio in Finlandia l’anno successivo, diventando a furor di popo-
lo il santo patrono di quelle terre: vedi Memoria Sancti Henrici episcopi et martyris,
Stockholms, 1960, p. 1-15.
21
Paviot, Projets cit., p. 85.
22
Evangelisti, La crociata cit., p. 294-95.
23
Paviot, Projets cit., p. 112; vedi anche Evangelisti, La crociata cit., p. 296.
24
Fidenzio stimava il loro numero almeno in 4000 uomini: con questa mossa il
dux avrebbe potuto attrarre una schiera di cavalieri già dotata di ampia esperienza di
combattimento in quelle terre, vedi J. Paviot, Projets cit., p. 63.
25
Prov. 29,4.
dell’inordinata concupiscentia: solo così sarebbe stato una vera guida per
la comunità. La sua azione di governo doveva alimentare costantemen-
te la circolazione delle risorse, codiicando “un approccio non persona-
listico dei beni”26. Il dux doveva essere consapevole che l’esercizio del
potere era una missione, un ministerium per la comunità “ut bene possit
gubernare populum Domini”27. Se voleva governare a lungo e mantenere
in pace la comunità doveva rinvigorire costantemente l’auctoritas di cui
godeva, rinforzandola con la serietà dell’impegno che assumeva in modo
permanente, l’umiltà di sentire i consigli di molti, il prestigio personale,
l’abilità di governo e di amministrazione delle risorse all’insegna della
largitas e della legalitas intesa come certezza della giustizia nei contratti
e negli afari28, l’eticità e probità che lo caratterizzavano: era suo infatti il
non facile compito di governare le istituzioni in loco (chiese, città, realtà
commerciali); di esercitare la giustizia sulle compagini sociali, etniche e
religiose; di creare nuove relazioni con gli ordini cavallereschi e i signori
feudali, visti più come cause di disordine e divisione interna alla politica
cristiana che non come preziose risorse per l’impresa d’Oltremare29.
La realizzazione di sifatta impresa e il suo mantenimento prevedeva
l’impiego esorbitante di capitali. Le decime ecclesiastiche, garantite dai
papi in occasione delle crociate, vengono scartate da frate Fidenzio, in
controtendenza con altri trattati dell’epoca in risposta allo stesso proble-
ma. Probabilmente riteneva che tali risorse dovessero continuare a ser-
vire al buon funzionamento della Chiesa: anche perché a diferenza di
un’impresa crociata, limitata nel tempo da un inizio e una ine, l’impresa
d’Oltremare riorganizzata da Fidenzio non prevedeva una ine e la Chie-
sa non poteva essere privata delle sue fonti di inanziamento troppo a
lungo. Il dux doveva quindi ricorrere a inanziamenti di altro tipo. Dato
che il dux assumeva la sua missione in via deinitiva e permanente era
lecito che impiegasse tutte le sostanze personali e che chiedesse sostegno
a istituzioni laiche ed ecclesiastiche d’Oltremare di partecipare all’im-
presa con un certo numero di pugiles o versando determinate somme di
denaro; inine il dux avrebbe potuto ricorrere ai proventi del commercio
26
Evangelisti, La crociata cit., p. 304-5.
27
Paviot, Projets cit., p. 129.
28
Evangelisti, La crociata cit., p. 315.
29
Evangelisti, La crociata cit., p. 308-11.
e alle rendite delle terre di quelle regioni che un tempo costituivano gli
stati crociati, una volta ritornate in mano cristiana30.
Il trattato di Fidenzio, lucido e ben articolato, è una risposta pun-
tuale, precisa e critica a uno dei più grandi problemi che il papato e i
regni cristiani si sono trovati ad afrontare. Non più dunque una sem-
plice impresa militare sotto l’egida della croce, ma crociata «ripensata»,
non più ine a se stessa e limitata nel tempo, ma che puntava a stabilire
una nuova societas cristiano-latina in Terra Santa che, se avesse avuto suc-
cesso, sarebbe diventata inevitabilmente un modello amministrativo e
sociale per tutta la Christianitas.
Il frate Minore non è l’unico a confrontarsi con questo tema, vitale
per la Cristianità: nel periodo fra il secondo concilio di Lione e la caduta
di San Giovanni d’Acri alcuni intellettuali dell’epoca si confrontano con
la progettazione di questa impresa. Scrivono trattati il generale dell’or-
dine dei Predicatori Umberto di Romans, il frate Minore Gilberto di
Tournai, il frate Predicatore Guglielmo da Tripoli, e il vescovo Bruno
di Olmütz31. Nel 1291-1292 anche Raimondo Lullo scriveva un’opera
sulla crociata, in cui emerge un superamento in atto della stessa. Non
più l’idea di passagium diretto principalmente alla conquista della Terra
Santa con il ine di riprendere Gerusalemme, ma di un’impresa milita-
re a sostegno di qualcosa di più grande: una missione religiosa, attuata
secondo precise indicazioni che, attraverso il dialogo con i sapienti isla-
mici, avrebbe potuto portare alla conversione dei seguaci di Maometto.
Raimondo, che in dalla sua conversione nel 1265 portava avanti
questo progetto studiando perino l’arabo da uno schiavo islamico, colse
l’opportunità lanciata dal papa e dagli avvenimenti del periodo per pro-
porre il suo progetto: lo adattò alle esigenze del momento, il recupero
della Terra Santa. Lullo lo esplicò bene nel titolo Liber de passagio (Quo-
modo Terra Sancta recuperari potest)32: Libro sulla crociata: il modo in
cui si può recuperare la Terra Santa. Crociata infatti è un vocabolo caro
30
Paviot, Projets cit., p. 128-33.
31
Raimondo Lullo, Liber de passagio, in Raimundi Lulli opera latina,
XXVIII/52, ed. B. Garí F. Domínguez Reboiras, Turnhout, 2003, p. 257-353, in par-
ticolare p. 282-283.
32
Raimondo Lullo, Liber cit., p. 257-353.
alla storiograia, ma molto tardo33: nel XIII secolo la parola che identii-
cava a pieno titolo la crociata era passagium.
Raimondo si era reso conto di quanto fosse diicile per un musul-
mano convertirsi al cristianesimo in uno stato islamico, in cui vi erano
troppi condizionamenti sociali, culturali e politici che, se non impedi-
vano, almeno ostacolavano enormemente la conversione. Una di queste
era la minaccia della pena capitale. La conversione degli infedeli era stata
tentata nei decenni precedenti con diversi approcci, tutti privi di succes-
so: anche quello tentato da Francesco d’Assisi davanti al sultano ayyubi-
de non portò ad alcuna conversione nota34.
Lullo fece sua la missione di conversione degli infedeli e la trasfor-
mò nel principale obiettivo della “crociata”, innovandola e superandola
con la proposta di un piano ben preciso e articolato che doveva fare a
meno per quanto possibile dell’uso della forza: questa era ammessa solo
per svolgere l’opera missionaria senza ulteriori impedimenti usando la
ragione e un linguaggio calibrato al pubblico dei destinatari. I concetti
importanti della religione cristiana erano espressi con parole create ex
novo da Lullo con l’ausilio delle radici di parole arabe già esistenti, per
cui concetti come quello di Trinità, del tutto estranei alla cultura islami-
ca, erano di più facile comprensione per i saraceni. La conversione degli
infedeli non doveva essere forzata, ma realizzarsi liberamente attraverso
il dialogo con le elites musulmane35. Solo la conversione dei dotti islami-
ci avrebbe consentito la conversione di gran parte della popolazione di
quella regione. Raimondo sapeva che la missione a cui era chiamato e a
cui stava dedicando la sua vita non poteva esaurirsi con lui, ma doveva
durare nel tempo ed espandersi. Per questo chiese al papa e ai sovrani
cristiani di istituire delle scuole nei loro regni in cui si potesse studiare
la lingua araba e le diverse culture degli infedeli: ciò avrebbe favorito lo
scambio e il dialogo fra i sapienti musulmani e quelli cristiani, la recipro-
ca conoscenza della fede religiosa, della cultura e del linguaggio: Lullo
infatti si era accorto che anche per importanti parole di uso comune,
33
Raimondo Lullo, Liber cit., p. 265.
Del resto lo stesso Francesco quando parlerà della vera letizia non includerà in
34
essa né la grazia di compiere miracoli né le grandi glorie che molti uomini di Chiesa
andavano giustamente inseguendo, fra cui la conversione degli infedeli, ma solo la vera
pace, quella che non si turba davanti a niente, vedi FF 278.
35
Raimondo Lullo, Liber de passagio cit., p. 263.
36
Sull’idea di crociata in Raimondo Lullo vedi J. Perarnau i Espelt, Certeses,
hipòtesis i preguntes entorn el tema “conversió i croada” en Ramon Llull. “Croada militar”
o “croada gramatical”?, in Arxiu de Textos Catalans Antics, 25 (2006), p. 479-506.
37
Raimondo Lullo, Liber cit., p. 281.
38
Raimondo Lullo, Liber cit., p. 328. Barcha (o Tabarka) potrebbe indicare sia
l’isola a largo delle odierne coste tunisine, all’epoca di Lullo nel sultanato di Tunisi, oppure
anche l’isola a largo della costa spagnola di Alicante: con questa seconda ipotesi verrebbero
a essere incluse nel raggio d’azione della lotta crociata tutte le coste e le basi navali in mano
all’Islam. Tuttavia nessuna delle ipotesi precedenti può essere considerata attendibile perché
non vi sono montagne in quelle località; al contrario invece della località nota come Barca
della Cirenaica, regione che segnava il conine occidentale del regno dei Mamelucchi.
39
Ibid.
40
Raimondo Lullo, Liber cit., p. 329.
41
Raimondo Lullo, Liber cit., p. 330.
42
In realtà c’erano strateghi cristiani che erano stati a lungo in Terra Santa che
avevano appreso simili tattiche di guerra e le avevano applicate con successo in Europa
ai cavalieri cristiani. Un esempio è senz’altro il caso dello stratega angioino Erard de
Valery responsabile della vittoria angioina di Tagliacozzo (1268): sull’argomento vedi
Demontis, «Vidi stellam de celo cecidisse in terram»
43
Raimondo Lullo, Liber cit., p. 330.
44
Ibid.: Datum Romae anno nativitatis dominicae MCCXCII
45
Niccolò IV morì proprio in quel palazzo il 4 aprile 1292 e venne sepolto nell’attigua
basilica, vedi G. Barone, Niccolò IV, papa, in Dizionario Biograico degli Italiani, 78, Roma,
2013, p. 357-360; Ead., Niccolò IV, in Enciclopedia dei papi, II, Roma, 2000, p. 455-459.
46
F. Luisetto, Arméniens et autres chrétiens d’Orient sous la domination mon-
gole. L’Ilkhanat de Ghâzân 1295-1304, Paris, 2007, p. 98.
47
Pacem in Terris, 11 aprile 1963.
Summary: Francis of Assisi and Ramon Llull - continuity and diference in their relating
to Islam. he main purpose of this article is to expound how the two, Francis of Assisi and
Ramon Llull, lived their experience of evangelisation, underlining the points of contact as
well as the diferences. he article is divided into three parts: the irst two treat of Francis
and Llull, and are arranged in such a way as to make the reader aware of their diferences
in education and historical context, and most of all, of the diferent ways in which each
carried out his mission. he third part is instead given over to drawing brief conclusions,
and itself concludes with a message of hope and a wish: May the experience of Francis of
Assisi and Ramon Llull, however distant rom our own times, prove to be a great help in
facing up to today’s challenges in the matter of communication between diferent religions.
Sumario: El principal objetivo del artículo es el de exponer el modo como Francisco de Asís
y Raimundo Lulio vivieron la respectiva experiencia de evangelización, colocando así en
evidencia los puntos de contacto y de divergencia. El artículo consta de tres partes. Las dos
primeras han sido dedicadas al Santo de Asís y al Mallorquino; han sido organizadas
de tal manera que avisan al lector acerca del distinto contexto histórico y de la diferente
formación de cada uno de ellos, pero sobre todo le indica la diversa realización de la misión
de cada uno de ellos. La tercera parte, destinada a recoger las breves conclusiones inales, se
convierte, en sus últimas líneas, en un mensaje de esperanza y de augurio: la experiencia
de Francisco y de Raimundo, a pesar de que se encuentre muy distante de nuestros tiempos,
puede servir de ayuda válida para arontar los problemas actuales de comunicación entre
religiones diversas.
1
S. Muzzi, Per conoscere Raimondo Lullo. La vita, il pensiero e le opere, Edizioni
Porziuncola, Assisi 2006, p. 5.
2
Ibid.
6
Nel testo si useranno i termini “predicazione” ed “evangelizzazione” onde
evitare anacronismi come ben delucida I. Heullant-Donat, Les ranciscaines et le
martyre au XIII siècle, in Dai Protomartiri rancescani a sant’Antonio di Padova. Atti
della Giornata Internazionale di Studio (Terni, 11 giugno 2010) a cura di L. Bertaz-
zo - G. Cassio, Ed. Centro Studi Antoniani, Padova 2011, p. 14, nota 12: «Le terme
“évangélisation” est sans doute préférable à celui de “mission”. Dans son sens actuel,
“mission” fut ignoré du Moyen Âge et, à ce titre, son emploi pour qualiier l’action des
Mendiants est un peu anachronique. En latin, missio renvoie à l’action d’envoyer, sans
préjuger de la tâche à accomplir, le sens de cet envoi étant précisé par ailleurs. Ce n’est
qu’à partir de la in du XVIe et au XVIIe siècle que le mot renvoie explicitement à la
charge coniée par l’église à certains de ses membres d’annoncer l’évangile en pays de
tradition chrétienne et non chrétienne et, par métonymie, à l’organisation religieuse
qui propage la foi en annonçant l’Evangile (Compagnie de Jésus, Propaganda Fide,
Société des Missions étrangères), voir L. Codignola - G. Pizzorusso, Les lieux,
les méthodes et les sources de l’expansion missionnaire du Moyen Âge au XVIIe siècle:
Rome sur la voie de la centralisation, dans L. Turegeon, D. Delage, R. Ouellet, Trans-
ferts culturels et métissages Amérique/Europe XVIe-XXe siècles, Québec 1996, pp. 489-
512. «évangélisation» (evangelizatio) s’employait au Moyen Âge pour désigner toute
forme de difusion du message chrétien; son étymologie renvoie à la première annonce
des principes du christianisme contenus dans les évangiles (témoignage de la venue du
Christ et promesse du salut). Il convient donc particulièrement pour désigner le temps
et l’action de prédication antérieurs à la conversion proprement dite, et permet d’éviter
une forme d’anachonisme».
7
A. Ajello, La Croce e la Spada. I Francescani e l’Islam nel Duecento (Mediterra-
nea, 1), Istituto per l’Oriente C.A. Nallino, Napoli 1999, p. 1.
8
J. Hoeberichts, Francesco e l’Islam, Edizioni Messaggero, Padova 2002, p. 25.
2010, p. 89.
10
Ibid.
11
A. Ajello, La Croce e la Spada, p. 13.
12
A. Vauchez, Francesco d’Assisi, p. 96.
13
Ibid.
14
Ibid.
15
Ivi, p. 99.
16
C. Frugoni, Sui vari signiicati del Natale di Greccio, p. 49.
17
Ivi, p. 51.
18
A. Cacciotti, Premessa, in I Francescani e la crociata. Atti dell’XI Convegno
storico di Greccio (Greccio, 3-4 maggio 2013), a cura di A. Cacciotti – M. Melli, Edi-
zioni Biblioteca Francescana, Milano 2014, p. 5.
19
Francesco d’Assisi, Scritti, edizione critica a cura di C. Paolazzi (Spicile-
gium Bonaventurianum 36), Grottaferrata (Roma) 2009, 264-269.
20
G. Grado Merlo, Frate Francesco e il superamento della crociata, in I Francescani
e la crociata. Atti dell’XI Convegno storico di Greccio (Greccio, 3-4 maggio 2013), a cura
di A. Cacciotti - M. Melli, Edizioni Biblioteca Francescana, Milano 2014, p. 25.
21
Ibid.
ma siano soggetti ad ogni creatura umana per amore di Dio (1Pt 2,13)
e confessino di essere cristiani. L’altro modo è che, quando vedranno
che piace a Dio, annunzino la parola di Dio perché essi credano in Dio
onnipotente Padre e Figlio e Spirito Santo, creatore di tutte le cose, e
nel Figlio redentore e salvatore, e siano battezzati, e si facciano cristiani,
poiché, se uno non sarà rinato dall’acqua e dallo Spirito Santo, non può
entrare nel regno di Dio (cfr. Gv 3,5)».22
Dalla lettura del testo appare chiaro che il primo modo di presenza
dei Frati tra i Saraceni e gli altri infedeli proposto da Francesco sia quel-
lo di non fare «né liti né dispute». Questo, secondo Chiara Frugoni,
signiicherebbe che Francesco non solo «è contro le armi che portano
la morte ma è anche contro le armi della parola».23 Egli infatti piutto-
sto che ordinare ai Frati di usare in da principio la parola come mezzo
di conversione, indica loro innanzitutto di comportarsi secondo una
propria modalità evangelica e cioè senza entrare in discussioni che qua-
si inevitabilmente portavano a esprimersi negativamente nei confronti
della religione musulmana, a diferenza invece del papa ed altri uomini
di Chiesa che avevano usato un tale approccio.
Dunque il primo atteggiamento è vivere tra i Saraceni «in umiltà e
pazienza»24; a Francesco interessava testimoniare il Vangelo con l’esem-
pio e quindi ribadiva il suo convincimento e cioè che le dispute in cui
cercava di primeggiare con le argomentazioni non le riteneva lo stru-
mento più idoneo per incontrare i musulmani e fargli conoscere Gesù.
I Frati quindi non dovevano esercitare nessun potere sugli altri né sen-
tirsi a loro superiori, ma dovevano imitare l’umiltà di Dio e poiché «le liti
e le dispute iniziano in genere a partire da un certo senso di superiorità, dal
fatto che ci si considera al di sopra dell’altro […] esse non possono quindi
conciliarsi con la concezione francescana dell’umiltà di Dio».25
Il secondo modo proposto da Francesco di essere presenti tra gli
infedeli “è che quando vedranno che piace a Dio, annunzino la parola
di Dio”, cioè quando non ci saranno più liti ma un confronto paciico
22
Francesco d’Assisi, Regola non bullata, capit. XVI Numeri 6-7, in Id, Scrit-
ti, a cura di C. Paolazzi, Frati Editori di Quaracchi, Gorttaferrata 2009, p. 267. Il cor-
sivo è mio.
23
C. Frugoni, Sui vari signiicati del Natale di Greccio, p. 58.
24
J. Hoeberichts, Francesco e l’Islam, p. 92.
25
Ivi, pp. 135-137.
basato sul rispetto verso l’altro allora i Frati avrebbero potuto iniziare a
predicare.
Ancora una volta, per Francesco, a diferenza di altri, la predicazio-
ne mediante la parola non era al primo posto, ma ciò che contava era
testimoniare con la vita il che signiicò per Francesco essere minor, ossia
umile così da favorire l’accoglienza reciproca.
Solo con questi presupposti si poteva realizzare un eicace incontro
tra cristiani e musulmani e anche quando ciò sarebbe stato messo a dura
prova i Frati, piuttosto che evitare questa diicile situazione, avrebbero
dovuta afrontarla seguendo l’esempio di Gesù e cioè come egli ofrì il
proprio corpo, a sua volta i Frati, per amore di Gesù avrebbero oferto il
proprio per testimoniare il Vangelo.
Dunque, «la prospettiva dell’Assisiate è di natura missionaria e si
evince già dai suoi primi pronunciamenti riportati nel capitolo 16 della
Regola non bollata, quando – col permesso del proprio ministro – pre-
scrive per i Frati la possibilità di recarsi tra i Saraceni per rendere la testi-
monianza cristiana – magari ino al martirio – senza adottare logiche di
“annuncio” buone per territori cristiani. Francesco prescrive un atteggia-
mento assolutamente disarmato di testimonianza».26
Secondo Merlo nell’intero testo della Rnb «è assente qualsiasi
obiettivo di conquista e di liberazione dei luoghi santi: dunque non vi
sono le motivazioni e le inalità di quella che noi chiamiamo crociata».
27
Alla luce di quanto detto quindi è dunque da riconoscere che Fran-
cesco allo scontro abbia sempre favorito un’incontro evangelico con i
musulmani basato non sulla supremazia ma sulla umile testimonianza
favorendo con esso un gesto d’incontro con il mondo islamico passibile
di molteplici sviluppi.
26
G. Rossi, Saluti, in I Francescani e la crociata. Atti dell’XI Convegno storico
di Greccio (Greccio, 3-4 maggio 2013) a cura di A. Cacciotti – M. Melli, Edizioni
Biblioteca Francescana, Milano 2014, p. 13.
27
G. Grado Merlo, Frate Francesco e il superamento della crociata, in I Francesca-
ni e la crociata. Atti dell’XI Convegno storico di Greccio (Greccio, 3-4 maggio2013),
a cura di A. Cacciotti – M. Melli, Edizioni Biblioteca Francescana, Milano 2014 p. 25.
28
A. Ajello, La Croce e la Spada, p. 158.
29
S.M. Malaspina, Introduzione , in Raimondo Lullo, La Vita coetana, Jaca
Book, Milano 2011, p. 2.
30
Per un approfondimento sul tema: P. Spallino, Il liber de Deo minore (Op.
239) di Raimondo Lullo, in Il Mediterraneo del ‘300: Raimondo Lullo e Federico III
d’Aragona, Re di Sicilia. Omaggio a Fernando Domínguez Reboiras. Atti del seminario
internazionale di Palermo (Castelvetrano – Selinunte (TR), 17 – 19 novembre 2005)
a cura di A. Musco - M. M. M. Romano, Brepols, Turnhout 2008, pp. 187-202 (In-
strumenta patristica et mediaevalia. Resarch on the Inheritance of Early and Medieval
Christianity 49, Subsidia Lulliana, 3).
31
A. Ajello, La Croce e la Spada, p. 161.
32
Sui contatti tra Lullo e la corte: A. Fidora - J. E. Rubio (a cura di), Raimun-
dus Lullus. An introduction to his life, works and thought in “Raimundi Lulli Opera
Latina”, Brepols Publishers, Turnhout 2008, pp. 20-22 (Corpus Christianorum. Con-
tinuatio Mediaevalis, 214 - Supplementum Lullianum, 2).
33
S. Muzzi, Per conoscere Raimondo Lullo, p. 10.
34
Ivi, p. 23.
35
Ivi, p. 24.
36
R. Lullo, Phantasticus. Disputa del chierico Pietro con l’insensato Raimondo, Il
Cerchio – iniziative editoriali, 1997, p. 13, (Homo Absconditus).
37
S. Muzzi, Per conoscere Raimondo Lullo, p. 33.
Infatti, i numerosi viaggi verso Roma, dei quali la Vita beati Ray-
mundi Lulli dà informazione a partire solo dal terzo, quello cioè con-
dotto nel 1287 dopo la morte di Onorio IV, non ottenero risultati sod-
disfacenti, e lo stesso fu per quello condotto nel 1292 presso Nicola IV.
Neanche le ripetute petizioni rivolte ai nuovi ponteici, prima a Ce-
lestino V, poi a Bonifacio VIII, in cui Raimondo chiedeva la fondazione
dei monasteri e la conquista della Terra Santa, furono eicaci.
E ineicace fu anche il viaggio a Lione del 1305 in cui Raimondo
raggiunse la corte del nuovo papa Clemente V perché i suoi progetti,
esposti nel Liber de ine, non furono presi in considerazione né dal papa
né dai cardinali.
Tuttavia, anche se preso da un certo sconforto, Raimondo non si
arrese mai ai continui riiuti del ponteice. Avendo avuto notizia della
convocazione del concilio di Vienne, giunse nella città per presentargli
una nuova petizione e così «inalmente il Concilio prese in considera-
zione le proposizioni che Lullo aveva presentato, alcune delle quali vide-
ro un’attuazione pratica. Venne stabilita la fondazione di cinque collegi a
Roma, Bologna, Parigi, Salamanca, Oxford dove doveva essere insegnata
la lingua araba, ebraica e caldea o siriaca».40
Raforzato dal successo che aveva ottenuto durante il concilio Rai-
mondo negli ultimi anni della sua vita portò a termine la fase più impor-
tante del suo progetto, che aveva già avviato negli anni precedenti, e cioè
la conversione dei musulmani.
La sua carriera come predicatore iniziata subito dopo il riiuto da
parte di papa Nicola IV nel 1292, che lo condurrà in quasi tutte le città
costiere del Mediterraneo, fu una carriera intensa e pericolosa in quanto
più volte rischiò la vita pur di realizzare il suo obiettivo, ma, a diferenza
di quella condotta da Francesco, fu preparata, studiata e argomentata in
quasi tutte le sue opere.
Tra queste merita di essere ricordata l’opera intitolata Llibre de Con-
templació en Déu. Scritta in lingua araba per ofrire ai musulmani la vi-
sione che aveva del cristianesimo, tra il 1271 e il 1273 quindi durante il
periodo di vita contemplativa sul monte Randa, l’opera raccoglie le idee
iniziali di Raimondo sulla conversione degli infedeli.
40
S. Muzzi, Per conoscere Raimondo Lullo, p. 19.
In particolare, nel capitolo 346 Com hom adora e contempla son Deus
gloríos que li demostre aer e manera per la qual pusquen esser endressats e
convertits los infeels a carrera de perdurable benahuyransa,41 l’autore espo-
ne le basi della suo progetto missionario, chiarendo anzitutto il signi-
icato della conversione e le modalità per realizzarla. Per Raimondo la
conversione degli infedeli «è un’opera di amore, conseguenza dell’amore
di Cristo per tutti gli uomini»42. Dio quindi vuole la conversione degli
infedeli ma non la loro distruzione, essa dovrà avvenire non utilizzando
l’arroganza, bensì la predicazione e il martirio così come fecero gli apo-
stoli.
Dunque «la violenza è totalmente estranea a tale processo di con-
versione, qualora vi rientrasse non si tratterebbe più di un processo
cristiano»43. La conversione quindi non presuppone uno scontro ar-
mato tra religiosi ma un dialogo basato sul rispetto, la benevolenza, la
comprensione dell’altro piuttosto che sulla sua soprafazione. Dopo aver
esposto la sua idea di conversione Raimondo, nel Liber contra Anticrist,
indica anche la strada per realizzarla da intravedere nelle tre scuole lul-
liane. Il primo tipo di scuola proposta da Raimondo è quella realmente
esistita di Miramar, per la formazione dei predicatori i quali dovevano
conoscere prima approfonditamente i dogmi della religione cristiana, in
modo tale da renderli comprensibili durante l’esposizione, ma soprattut-
to dovevano conoscere la cultura e la lingua dell’altro, vista come veicolo
per realizzare il confronto interreligioso. L’altro tipo di scuola, mai esi-
stita, nonostante Raimondo riuscì a proporla a Federico III di Sicilia,
consisteva nell’accogliere al suo interno sia cristiani che Saraceni, gli uni
dopo essere stati adeguatamente preparati dovevano recarsi a Tunisi per
esporre le verità della fede cristiana, gli altri, altrettanto ben preparati si
sarebbe recati in Sicilia invece per esporre le verità della propria fede. Il
terzo e ultimo tipo di scuola proposto da Raimondo era quella per bam-
bini non cristiani che vivevano in paesi cristiani ai quali era doveroso
spiegare la religione cristiana.
Obres de Ramon Llull volum VIII, Libre de contemplacio en Deu, tom. VII,
41
Conclusioni
Tuttavia, al di là dei punti di contatto ma anche delle diferenze ri-
scontrabili nel confronto appena svolto tra Francesco d’Assisi e Raimon-
do Lullo nel loro rapporto con l’Islam, su una cosa si può essere assolu-
tamente d’accordo e cioè sul fatto che entrambi hanno dato avvio a quel
confronto interreligioso costruito sul rispetto e la cortesia.
Entrambi hanno voluto dare un messaggio d’attenzione reciproca e
di pace ben preciso, sottolineando che pur nella diversità, nel “mondo c’è
posto per tutti” ma, soprattutto Raimondo Lullo, riprendendo le parole
del prof. Josep Perarnau45, in una delle sue lezioni pubbliche organizza-
te dal Centro Italiano di Lullismo, dedicate appunto al pensatore Ma-
44
Ibid.
45
S. Muzzi, Cronaca “Raimondo Lullo da Occidente a Oriente”. Lezioni pubbliche
tenute dal prof. Josep Perarnau.
iorchino, non ha fatto altro che mettere in pratica, per realizzare il suo
progetto, una delle più belle lezioni di Gesù, contenute nel Vangelo di
Matteo (Mt 13, 24-30) e cioè quella relativa al principio cristiano della
convivenza.
Inoltre, durante gli incontri, «il professore ha quindi indicato una
possibile pista di ricerca per il futuro: uno studio di Lullo in accordo con
i documenti del concilio Vaticano II. Gli aspetti da approfondire sareb-
bero quelli legati alle relazioni con i non cristiani e al suo esempio di una
vita guidata dal Cristo crociisso. Il “iglio maggiore di Maiorca” non ha
oferto solo una teoria ma ha inseguito con ogni mezzo la conversione
degli infedeli senza violenza: in ciò secondo il prof. Perarnau il corpo
dottrinale di Raimondo Lullo può aiutare ad attuare gli insegnamenti
del Vaticano II».46
Romina De Vizio
46
Ibid.
Summary: his paper is a compilation of unknown allusions to Ramon Llull in 16th cen-
tury texts. here are quite a few such unknown references in theological, philosophical,
medical, historical texts, and they may provide starting points for new analyses in the study
of humanism, religion and scholasticism in that period. In particular, a signiicant group
of these references are religiously meaningful to the extent of being able to encourage greater
historical precision and some historiographical revisions.
Resumen: Este escrito es una compilación de alusiones inéditas a Ramon Llull en textos del
siglo XVI. Se encuentran bastantes referencias inéditas en textos teológicos, ilosóicos, mé-
dicos, históricos (…) y pueden ser puntos de partida para nuevos análisis en estudios sobre el
humanismo, la religión y la escolástica de esta época. En particular, un número relevante
de estas referencias tienen un sentido religioso, que pueden favorecer algunas precisiones y
revisiones historiográicas.
1
Hay que mencionar la gran labor de la Ramon Llull Database: <http://orbita.
bib.ub.edu/llull/index.asp>.
2
M. Batllori, Ramon Llull i el lul·lisme, Obra Completa, vol. II, Ed. Eulàlia
Duran, València, 1993; P. Rossi, Clavis universalis. Arti mnemoniche e logica combina-
toria da Lullo a Leibniz, Bologna, Il Mulino, 1983; S. Trias Mercant: Diccionari
d’escriptors lul·listes, Barcelona-Palma, UB-UIB, 2009.
3
J. Avinyó: Història del lulisme, Barcelona, 1925; M. Batllori: Ramon Llull
i el lul·lisme, Obra Completa, cit.; J. y T. Carreras Artau: Historia de la ilosofía
española. Filosofía cristiana de los siglos XIII al XV, Madrid, Asociación Española para
el Progreso de las Ciencias, 1939-1943, 2 vol.; J. Hillgarth: Ramon Llull i el nai-
xement del lul·lisme, Barcelona, Curial-Publicacions de l’Abadia de Montserrat, 1998;
A. Madre: Die theologische Polemik gegen Raimundus Lullus: Eine Untersuchung zu
den Elenchi auctorum de Raimundo male sentientium, Münster, 1973; E. Rogent y
E. Duran: Bibliograia de les impressions lul·lianes, Barcelona, Institut d’Estudis Ca-
talans, 1927; I. Salzinger: «Testimonia virorum illlustrium, dignitate, pietate, doc-
trinæ et eruditione conspicuorum, quibus Artem et Scientiam Beati Raymundi Lulli
Doctoris Illuminati deprædicant, miris laudibus exornant, illam coelitus acceptam te-
stantur, contra malevolorum insultus tuentur, et ingenius suæ salutis ac veræ scientiæ
amatoribus commendant», en Beati Raymundi Lulli Opera Omnia, tomo I, Magún-
cia, 1721; S. Trias Mercant: Diccionari d’escriptors lul·listes, cit.
4
Nada se dice, así pues, de los autores más conocidos que han citado tangencial-
mente a Llull (Pierre de Grégoire, Cardano, Tiraquellus…), puesto que han sido trata-
dos ya en diferentes trabajos. Véase M. Batllori: Il Lullismo in Italia. Tentativo di
sintesi, ed. Francesco Santi y Michela Pereira, Roma: Pontiicio Ateneo Antonianum,
2004; J. Victor: «Jacques Lefèvre d’Étaples, Charles de Bovelles and Bernardo de La-
vinheta: he Revival of Lullism at Paris 1499-1516», Renaissance Quartely, 28, 1975,
pp. 504-534; P. Rossi, Clavis universalis. Arti mnemoniche e logica combinatoria da
Lullo a Leibniz, cit.; M. Pereira: «Bernardo Lavinheta e la difusione del lullismo a
Parigi nei primi anni del 500», Revista di Studi Quatrocenteschi, 5, 1983, pp. 242-265;
R. Ramis Barceló, “Las referencias lulianas en el humanismo jurídico francés: An-
dreas Tiraquellus y Petrus Gregorius holosanus”, Anuario da Facultade de Dereito da
Universidade da Coruña, 17 (2013), pp. 471-486.
5
Véase M. Pereira, «Lullian Alchemy: Aspects and Problems of the ‘corpus’
of Alchemical Works Attributed to Ramon Llull (XIV-XVII centuries)», Catalan Re-
view, 4 (1990), pp. 41-54.
6
Google books me ha facilitado el acceso a algunos libros y he podido corroborar
algunos datos.
7
M. Scaduto: “Lainez e l’Indice del 1559. Lullo, Sabunde, Savonarola, Era-
smo”, in Archivum historicum Societatis Iesu 24 (1955), pp. 3-32.
8
Raymundi Lulli Opera ea quae ad adinventam ab ipso Artem universalem, Estra-
sburg: Lazari Zetzner, 1598. Véase A. Bonner: “El lul·lisme alquímic i cabalístic i les
edicions de Llàtzer Zetzner”, Randa 27 (1990), pp. 99-111.
9
Véase S. Bassi y E. Scapparone: “Bruno e i «munera Lulliani ingenii». Appunti
per una rilettura”, in Rinascimento 50 (2010), pp. 55-85.
10
F. Secret: “Le Catalogus Gloriae Mundi de Barthélémy de Chasseneuz et la
dignitas hominis”, Bibliothèque d’Humanisme et Renaissance, 20/1 (1958), pp. 170-176.
11
Véase especialmente S. Campanini, “Saggio introduttivo” a F. Zorzi, L’armo-
nia del mondo, Milano, Bompiani, 2010, p. LXIX.
12
D. Kelley: “Writing Cultural History in Early Modern France: Christophe
Milieu and His Project”, in Renaissance Quarterly 52 (1999), pp. 342-365.
bar las cosas de fe: como falsamente lo airman los Remonistas”. Se trata,
en este caso, de un juicio que aprehende el núcleo de las ideas de Llull.
15
A.J. Sánchez Ferra: “El logroñés Jerónimo Román y su obra sobre las repú-
blicas del mundo”, in Cuadernos de investigación: Historia, 10/1 (1984), pp. 307-316.
16
L. Durán: Miguel de Palacios. Un gran teólogo desconocido, Fundación Univer-
sitaria Española - Universidad Pontiicia de Salamanca, Madrid 1988.
17
S. Sybrandy: “Johannes Fungerius”, en J. Bloemendal - C. Heesakkers
(eds.), Bio-bibliograie van Nederlandse Humanisten. Digitale uitgave DWC/Huygens
Instituut KNAW (Den Haag 2009), <www. dwc.huygensinstituut.nl>.
18
A. Dufour: héodore de Bèze: poète et théologien, Librairie Droz, Gèneve
2009, pp. 213-215.
21
Para una comparación entre Llull y Bruno, véase R. Targoff: John Donne,
Body and Soul, Chicago, U. Chicago Press, 2008, p. 7.
22
Sobre el Testamentum y su recepción, véase M. Pereira: Arcana sapienza. L’al-
chemia delle origine a Jung, Carocci, Roma 2007, pp. 152 y ss.
23
G.H. Putnam: he censorship of the Church of Rome and its inluence upon the
production and distribution of literature: a study of the history of the prohibitory and
expurgatory indexes, Vol. 1, New York, G. P. Putnam’s Sons, 1906.
24
A. Fernández Luzón: La Universidad de Barcelona en el siglo XVI, Barcelo-
na, Ediciones de la Universidad de Barcelona, 2005, pp. 153-157 y 313-316.
25
E. Cuevas: “Fr. Alfonso de Mendoza, Agustino, primer tratadista de Cristo-
Rey”, in La Ciudad de Dios, CLIV (1952), 333-362.
demonología se indica que “tout cecy est fort bien dechifré par Ray-
mundus Lullius, De Ruperscissa, Sylu, Prieras, et le leau des diables, et
autres exorcistes qui ont traité des demons”.
28
L. Firpo: “Botero, Giovanni”, in Dizionario biograico degli Italiani, Roma, Isti-
tuto dell’Enciclopedia Italiana, vol. XIII, 1971, pp. 352-362.
29
H. Hotson: Commonplace Learning: Ramism and Its German Ramiica-
tions, 1543-1630, Oxford, Oxford University Press, p. 113.
30
S. Dirk: Histoire littéraire et bibliographique des rères Mineurs de l’observance
de St. François en Belgique et dans les Pays-Bas, Anvers, Impr. Van Os de Wolt, 1885,
pp. 114-116.
Conclusiones
Con estos apuntes sobre las referencias lulianas desconocidas en
textos del siglo XVI se abren nuevas perspectivas historiográicas. Pese
a las múltiples lecturas que puedan hacerse de las citas anteriores, qui-
siera subrayar tres grandes núcleos, muy relacionados entre sí, en los que
tales referencias pueden permitir nuevos trabajos para perilar mejor el
31
Su carrera está expuesta en M. Jasenas: A History of the Bibliography of Philoso-
phy, Hildensheim/New York: Georg Olms Verlag, 1973, pp. 27-28.
32
A.S. Wilkinson: Iberian Books: Books Published in Spanish or Portuguese or on
the Iberian Peninsula before 1601, Leiden: Brill, 2010, p. 46.
33
A. Poncela González: “Aristóteles y los Jesuitas. La génesis corporativa de
los “Cursus philosophicus”, in Cauriensia, 6 (2011), pp. 65-101.
*Ringrazio Sara Muzzi per la rilettura del testo e i suggerimenti. Per esigenze ilolo-
giche si è scelto di mantenere le citazioni in catalano.
1
S. Garcias Palau, El Miramar de Ramon Llull, Palma de Mallorca 1977, in
part. pp. 89-107.
zata l’attenzione sul Llibre qui és contra Anticrist, dove è emerso il tema
speciico della predicazione e della predicazione agli infedeli.
2
Jordi Pardo Pastor, Mahoma y el Anticristo en la obra de Ramon Llull, in Anales
del Seminario de Historia de la Filosofía, 22 (2005) 160 (tutto l’articolo 159-175).
3
Cfr. fra tutti il vescovo armeno Sébéos che già nel 661 aveva stabilito questo
parallelismo: Sébéos, Histoire d’Heraclius, París 1905, 104ss.
4
Sul tema dell’Anticristo nelle sue origini neotestamentarie e lo sviluppo delle
speculazioni apocalittiche medievali si veda: B. McGinn, Visions of the End. Apocalyp-
tic Traditions in the Middle Ages, Nueva York 1979; Id., El Anticristo: Dos milenios de
fascinación humana por el mal, Barcelona 1997; R. Kenneth Emmerson, Antichrist
in the Middle Ages: A Study of Medieval Apocalypticism, Art, and Literature, Manche-
ster 1981; J. Guadalajara Medina, Las profecías del Anticristo en la Edad Media,
Madrid 1996.
5
Isidorus Hispalensis, Etymologiae, in PL 82, coll. 316B- 316C. Ovviamen-
te Isidoro pensava a personaggi come Antioco Epifane o Nerone e non certo a Mao-
metto o all’Islam!
6
J. Perarnau i Espelt, El Llibre contra Anticrist de Ramon Llull. Edició i estu-
di del text, in Arxiu de textos catalans antics, 9 (1990) 7-182.
7
J. Perarnau, Llibre qui és contra Anticrist, l. 20.
8
J. Perarnau, Llibre qui és contra Anticrist, ll. 600s.
9
J. Perarnau, Llibre qui és contra Anticrist, ll. 1064-1066.
10
Anche in questo caso mi pare che Bonaventura con il suo Itierarium mentis in
Deum faccia da sfondo al pensiero di Lull.
11
J. Perarnau, Llibre qui és contra Anticrist, ll. 1507-1511.
12
Rimangono fondamentali a tale riguardo le pagine di J. Perarnau i Espelt,
Consideracions sobre el tema Missió i Croada en Ramon Llull dins publicacions recents, in
Arxiu de Textos Catalans Antics, 22 (2003) 561-578; J. Perarnau, Certeses, hipòtesis i
preguntes entorn el tema “Conversió i Croada” en Ramon Llull, in Arxiu de Textos Cata-
lans Antics, 25 (2006) 478-506.
13
Cfr. J. Perarnau, Fragments en català del tractat perdut d’Arnau de Vilanova
De Fine Mundi en una disputa entorn de les previsions escatològiques (Vilaranca del Pe-
nedès i Barcelona, 1316-1317), in Arxiu de Textos Catalans Antics, 7-8 (1988-1989)
282-287; idem, El text primitiu del De Mysterio Cymbalorum Ecclesiae d’Arnau de Vi-
lanova, in Arxiu de Textos Catalans Antics, 7-8 (1988-1989) 7-169.
14
Gerhohi Reichersbergensis, De investigatione Antichristi Liber I, a cura
di Sackur, Libelli de Lite imperatorum et pontiicum saeculi XI et XII conscripti, III,
17
La terza distinzione inizia alla l. 1156 e termina alla l. 1538.
18
Cfr. S. Garcias Palou, El Miramar de Ramon Llull, Palma de Mallorca 1977, 106.
19
Cfr. J. Perarnau, Llibre qui és contra Anticrist, ll. 1415-1492.
altri infedeli. Prescindendo dal fatto che Llull fosse o meno un terziario
francescano, è certo che, come nota anche Perarnau, l’esperienza ere-
mitica vissuta nella montagna della Randa e proposta poi nel progetto
educativo dei missionari “possiblement s’acostava al model dels ordes de
penitència contemporanis”20, per cui, più prudentemente, sarebbe me-
glio parlare di Llull come penitente di ispirazione minoritica. In diverse
occasioni nel Llibre qui és contra Anticrist si è riscontrata una certa vici-
nanza del pensiero di Ramon LLlull con la corrente intellettuale mino-
ritica, in particolare nei confronti di Bonaventura, potrà dirsi altrettanto
con i testi legislativi di Francesco?
Della predicazione e dell’andare tra gli infedeli se ne parla nel ca-
pitolo XVI della Regola non bollata del 1221 sia nel capitolo XII della
Regola bollata del 122321. Per un confronto con il Llibre qui és contra
Anticrist procedo, dunque, accostando alcuni passi di quest’ultimo con
quelli della due Regole, dove esse mostrano una certa similitudine pur
non sempre testuale, ma sicuramente concettuale.
20
J. Perarnau, Llibre qui és contra Anticrist, 32.
21
Per il testo latino delle due regole di Francesco d’Assisi mi servo dell’ultima
edizione critica: Francesco d’Assisi, Scritti, edizione critica a cura di C. Paolazzi
(Spicilegium Bonaventurianum 36), Grottaferrata (Roma) 2009.
22
Cfr. A. Di Maio, Cristianesimo in dialogo con i non cristiani: l’approccio “di-
alettico” tommasiano (con “ragioni dimostrative e probabili”), in Gregorianum, 87 (2006)
81-101; Id., Cristianesimo in dialogo con i non cristiani: l’approccio “testimoniale” ranc-
escano e bonaventuriano (per la “potenza della testimonianza e dei miracoli”), in Grego-
rianum, 87 (2006) 762-780.
23
Raimondo Lullo, Il libro del Gentile e dei tre Savi, a cura di M. Candel-
lero, Torino 1986, epilogo.
e Ramon. Il parallelismo tra i due ancora una volta coincide quasi alla
lettera, per cui all’esclamazione di Llull “E cové que sien nodrits a morir
e a desirar morir per exelçar la fe sancta” e ancora “Aquells preïcadors
cové ésser tan devots a martire que no dupten mort ni turmens a sostenir
per nostre senyor Déus” Francesco riecheggia: “Beati qui persecutionem
patiuntur propter iustitiam, quoniam ipsorum est regnum caelorum. Si
me persecuti sunt, et vos persequentur”.
Per Francesco la predicazione può divenire anche annuncio kerig-
matico, ossia basata sui principi fondamentali della fede cristiana, come
l’annuncio di Dio uno e trino e quindi del mistero della redenzione del
Figlio suo. Sono anche questi i medesimi contenuti che devono essere an-
nunciati secondo Llull come mostra nella sua prima distinzione, quando
aferma che il predicatore deve iniziare la sua predicazione proprio da
quanto contenuto nella prima parte del suo libro, che qui sinteticamente
riassume nell’annuncio kerigmatico “en la unitat e trinitat e encarnació
de nostre senyor Déus”. Ciò che muta è la modalità della predicazione
che Llull precisa debba essere dimostrativa. Ma poi aggiunge:
Gli articoli fondamentali della fede per Llull devono essere presen-
tati seguendo le indicazioni metodologiche del suo Art abreviada de tro-
bar veritat. Infatti, in questo passaggio il maiorchino, oltreché indicare
che la predicazione doveva anzitutto mostrare i principi che accomuna-
no i tre savi, qualiica la predicazione in modo che sia fatta “sots breus
començaments necessaris”. Dal suo canto Francesco aferma: “cum bre-
vitate sermonis, quia verbum abbreviatum fecit Dominus super terram”.
Ma quali devono essere le caratteristiche del predicatore?
Cfr. J. Schlageter, Die Chronica des Bruders Jordan von Giano. Einführung
24
und kritische Edition nach den bisher bekannten Handschriten, in AFH, 104 (2011) 3-63.
25
Epistola ad fratrem Antonium, in Francesco d’Assisi, Scritti, 170.
Da questo schema si evince che il termine “devoció” oltre che col ter-
mine “oració” è accostato soprattutto al termine carità e verità-saggezza. Il
tritico “devozione - carità – verità” sembra richiamare proprio la visione
dell’orazione contemplativa del maiorchino. Secondo Perarnau il Llibre qui
és contra Anticrist centra la sua analisi nel terzo grado o piano dell’essere
della visione di Llull26, ovvero quello delle opere e degli atti, quindi tali
concetti devono essere visti in questa chiave ermeneutica, ma questa tasso-
nimia pare anche in relazione al concetto lulliano di orazione contempla-
tiva, che il ilosofo catalano andava elaborando in quelli anni. Egli, infat-
ti, ritiene che l’orazione sia perseguibile attraverso tre metodi o percorsi:
l’orazione dei sensi, l’orazione dell’intelligenza e l’orazione di entrambi
congiunti27. In tal senso essa trova un perfetto parallelismo alla triade che
si aianca alla “devoció”: la verità corrisponde al percorso dell’intelligenza,
la carità a quello dei sensi, e la devozione ne risulta essere la loro sintesi.
Llull dunque, partendo da un’intuizione sanfrancescana, la articola in un
percorso che potremo quasi deinire “per rahons necessàries”.
Queste suggestioni restano con i puntini di sospensione, come pro-
vocazioni sulla igura e sulle opere di Llull che dovrebbero avere un se-
guito e un approfondimento più sistematico in tutte le sue opere.
Filippo Sedda
26
Cfr. J. Perarnau, Llibre qui és contra Anticrist, l. 42.
27
Cfr. Ibidem, nota alle ll. 1183-1185.
Summary: he purpose of this study is, on the one hand, to shed light on the strictly histo-
rical aspects of the subject; to which end it will ofer a deeper analysis of the mediaeval texts
and documents that help to understand the protagonists of Llullism in this Andalusian
mould, within the context in which they lived. On the other hand, rom a philosophical
point of view, there is need for better knowledge of the ideas that provide the essential struc-
ture of this chansonnier, this collection of verse. Indeed it is perhaps here that it may be seen
more clearly how Llullian thought is related to a lay philosophical current that favours a
reasoned Christianity over other approaches, closer to the ecclesiastical sector, such as the
“contemptus mundi”, asceticism or the sacerdotal way.
Sommario: Il presente studio persegue il duplice scopo, da una parte, di far luce sugli aspetti
strettamente storici, dall’altra, di approfondire l’analisi di testi e documenti medievali che
permettano di comprendere i protagonisti di questo lullismo di matrice andalusa e il con-
testo in cui essi sono vissuti. D’altra parte, da una prospettiva ilosoica si rende necessaria
una migliore comprensione delle idee che innervano la poesia del “Cancionero”. In realtà, è
forse qui, dove si vede più chiaramente come il pensiero di Lullo si collega con una corrente
di pensiero ilosoico di taglio laico che favorisce il cristianesimo ragionato, preferendolo ad
altre posizioni maggiormente apprezzate in ambito ecclesiastico, quali quelle espresse, ad
esempio, dal “contemptus mundi”, dalla via ascetica o dalla via sacerdotale.
Breve introducción1
El Cancionero es una compilación poética de 51 autores realizada
por Juan Alfonso de Baena, en un arco de tiempo amplio entre el siglo
XIV y las décadas de los años 20 y 30 del siglo XV. Posteriormente, ya
1
Desde los estudios de Manuel Nieto Cumplido y Josep Perarnau i Espelt entre
los años 70 y 80, hasta algunas tímidas aproximaciones por parte de otros investigado-
res - entre los cuales me puedo contar - desde entonces hasta hoy, todavía queda por
avanzar en la profundización de la inluencia que tuvo el pensamiento del ilósofo Ra-
mon Llull en el entorno de los poetas que compusieron, bajo la batuta de Juan Alfonso
de Baena, el ‘Cancionero’ del siglo XV que lleva su nombre. Su relevancia reside en el
a mediados de ese siglo, se añadieron otros 4 poetas más. Toda esta pro-
ducción se ha conservado en una única copia manuscrita realizada des-
pués de 1462 y conservada actualmente en la Bibliothèque Nationale de
France, en París2.
Se desconoce la fecha exacta en la que se llevó a cabo la labor pro-
piamente recopilatoria, pero resulta difícil de creer que se llevara a cabo
en poco tiempo. En efecto, si se tienen en cuenta la ingente cantidad de
poetas y poesías, así como la probada incorporación en una fase poste-
rior de los poetas más antiguos – contrastan las rúbricas casi privas de
noticias biográicas de esos 6 poetas con la amplia información sobre los
contemporáneos en sus respectivas rúbricas3 – se deducen varias fases
hecho de ser un compendio del ideario de uno de los grupos sociales que más bebió de
las fuentes lulianas: los oiciales y miembros de la burocracia administrativa del Reino.
2
Para la reconstrucción de la historia del manuscrito desde su presencia en El
Escorial hasta Londres en el siglo XIX y la posterior compra por la entidad francesa,
véase: Antonio Rodríguez-Moñino, “Sobre el Cancionero de Baena: dos notas
bibliográicas”, en Hispanic Review, 27 (1959), pp. 139-149. Sobre la reconstrucción
de cómo se diseñó su actual disposición, véanse: Alberto Blecua, “«Perdióse un
quaderno…»: Sobre los Cancioneros de Baena”, en Anuario de Estudios Medievales,
9 (1974/1979), pp. 229-266; Barclay Tittmann, “A contribution to the study of
the «Cancionero de Baena» manuscript”, en Aquila, 1 (1968), pp. 190-203; Alber-
to Blecua, “La transmisión textual del Cancionero de Baena”, en Jesús L. Serrano
Reyes – Juan Fernández Jiménez (eds.), Juan Alfonso de Baena y su ‘Cancionero’,
Ayuntamiento de Baena, Baena, 2001, pp. 53-84. Hay una edición anterior en: Juan
Alfonso de Baena, Cancionero de Juan Alfonso de Baena, José María Azáceta (ed.),
3 vols., Consejo Superior de Investigaciones Cientíicas, Madrid, 1966. Aquí utilizare-
mos la más reciente: Juan Alfonso de Baena, Cancionero de Juan Alfonso de Baena,
Brian Dutton-Joaquín González Cuenca (eds.), Visor, Madrid, 1993. Caben también
señalar las actualizaciones que se van añadiendo al proyecto PhiloBiblon: http://ban-
crot.berkeley.edu/philobiblon/beta_en.html> [consultado: 22/05/2015].
3
Algunas dudas las tiene el que redacta algunas rúbricas – no hay certeza total
que todas las rúbricas sean de Baena – cuando airma que «dizen que izo…» o «pero
es opiñón que lo non izo». Ejemplos: Cancionero, poema 113, p. 144; 164, p. 191. So-
bre las rúbricas: Antonio Moreno Ayora – Luis E. Gómez Arévalo, “Aspectos
informativos y pragmáticos en las rúbricas del Cancionero de Baena”, en Jesús L. Ser-
rano Reyes (ed.), Cancioneros en Baena. Actas del II Congreso Internacional ‘Cancio-
nero de Baena’, I, Ayuntamiento de Baena, Baena, 2003, pp. 269-282. También sobre
las rúbricas cancioneriles y su aportación histórica: Óscar Perea Rodríguez, “Las rú-
bricas cancioneriles y la identiicación de poetas de los siglos XV y XVI”, en Patrizia
Botta (coord.), Rumbos del hispanismo en el umbral del Cincuentenario de la AIH,
II, Bagatto Libri, Roma, 2012, pp. 288-295; Aviva Garribba, De rúbricas ibéricas,
Aracne, Roma, 2008.
4
Siendo la primera fecha la correspondiente al poema más moderno de los da-
tados que se conservaron en la copia parisina, y la segunda la que tiene el largo poema
+586, que con casi toda probabilidad conformó el poema introductorio de Baena a
su obra, como demuestra el planteamiento original de la compilación del Cancionero,
Tabla, p. 10, n. 73, y en donde se recogen sus motivaciones y comentarios – que coin-
ciden totalmente con el Prologus Baenensis del Cancionero –, pero que se perdió en la
copia de París. Sobre el poema +586: Juan C. López Nieto, “Estructura y signiicado
del «Dezir que izo Juan Alfonso de Baena»”, en Santiago Fortuño Llorens –
Tomàs Martínez Romero (eds.), Actes del VII Congrès de l’Associació Hispànica de
Literatura Medieval, II, Publicacions de la Universitat Jaume I, Castellón de la Plana,
1999, pp. 327-339, que efectivamente se conservó en el Cancionero de Gallardo o de
San Román, y no en el manuscrito parisino. Los editores del Cancionero dieron como
fecha de este largo poema 1432, aunque López Nieto la adelanta a 1429.
5
Juan Miguel Valero Moreno, “Arte de Poesía como Arte de Prudencia en
el Cancionero de Baena”, en Jesús L. Serrano Reyes (ed.), Cancioneros en Baena. Actas
del II Congreso Internacional ‘Cancionero de Baena’, I, Ayuntamiento de Baena, Baena,
2003, pp. 365-384.
6
Vicenç Beltrán, “Poesía y trabajo intelectual: la compilación de los cancio-
neros medievales”, en Carlos Alvar – José Manuel Lucía Megías (eds.), Diccio-
nario ilológico de literatura medieval española, Castalia, Madrid, 2002, pp. 1043-1062.
7
Cancionero, pp. 1-2.
corte8, sino, como ocurrió con las obras del ilósofo Ramon Llull, que,
aunque iban dedicadas a reyes, pretendían abarcar un público más am-
plio. Además, en el caso concreto del Cancionero de Baena, ni se hizo en
la Corte, ni era pensada únicamente para el rey y su entorno más inme-
diato, aunque es innegable su intencionalidad política9.
Los estudios sobre el impacto que el pensamiento y las obras de Ra-
mon Llull hayan podido ejercer sobre los poetas del Cancionero de Juan
Alfonso de Baena, se han mantenido prevalentemente en torno a cues-
tiones estrictamente documentales.
Dicho de otra manera, se ha analizado la documentación disponible
sobre los autores del Cancionero, que reieren alguno – o todos – de los
siguientes aspectos: posesión de libros lulianos, citación de Llull como
referente, relación con reconocidos lulistas, o mención en otros docu-
mentos a ese vínculo luliano.
En esta tesitura es como se va a tratar, en una primera parte, de una
breve prosopografía de los poetas del Cancionero que han podido ser
identiicados como lulistas o, cuanto menos, interesados de alguna ma-
nera en la obra luliana.
Dejaré para una segunda parte un aspecto mucho menos estudiado,
quizá por encontrarse en el límite de los estudios sobre literatura – por
un lado –, historia – por otro lado –, y ilosofía – por un tercer lado –
que consistirá en estudiar los textos poéticos de carácter ilosóico a la
búsqueda de posibles huellas lulianas.
8
Joaquín González Cuenca, “Criterios, gustos y servidumbres de un an-
tólogo”, en Jesús L. Serrano Reyes – Juan Fernández Jiménez (eds.), Juan Al-
fonso de Baena y su ‘Cancionero’, Ayuntamiento de Baena, Baena, 2001, pp. 183-200,
donde subraya las elecciones hechas por Baena motivadas por unas necesidades.
9
A este respecto y sobre la función política de los cancioneros en general: José
Manuel Nieto Soria, “Apología y propaganda de la realeza en los cancioneros ca-
stellanos del siglo XV. Diseño literario de un modelo político”, en En la España Medie-
val, 11 (1988), pp. 185-221; Cleofé Tato, “Cancioneros de autor perdidos (I)”, en
Cancionero General, 3 (2005), pp. 73-120.
o tenido acceso a libros de Ramon Llull, bien por haber tenido contacto
directo con otros lulistas.
Dentro del grupo de poetas claramente lulistas, ni que decir tiene
que el más relevante es el propio Juan Alfonso de Baena, del cual se pue-
de empezar diciendo que, a pesar de sus declaraciones – se deine como
un «escribano del rey», un funcionario cuyo oicio tiene protección
legal potente al ser nombrados directamente por el rey10 –, no parece
probado que fuera escribano directo de Juan II de Castilla. O por lo me-
nos, no aparece en la documentación regia de la época por ningún lado11,
sólo en la documentación notarial local de Sevilla y Córdoba12. Dicho
en otras palabras, no era ninguna igura relevante de la administración
pero cumplía con los requisitos para ejecutar a la perfección una tarea del
calibre de una composición como la del Cancionero.
Cierto es, tal como puede leerse en el anteprólogo13, que Baena de-
dica su labor en primer lugar al rey Juan II, para que se deleite en «sus
tiempos devidos» y le sirva como alivio a las arduas tareas de gobierno.
Incluye también en la dedicatoria a la reina María y a las «dueñas e don-
cellas de su casa», y también al príncipe Enrique, terminando con un
10
Alicia Marchant Rivera, “Aproximación a la igura del escribano público
a través del refranero español: condición social, aprendizaje del oicio y producción
documental”, en Baetica. Estudios de Arte, Geografía e Historia, 26 (2004), pp. 235-
238, informa que según el Espéculo de Alfonso X, los ataques físicos a los escribanos
se pagaban con castigos corporales, e incluso la muerte de uno, con la muerte del cul-
pable. También: Lope Pascual Martínez, “Estudios de diplomática castellana. El
documento privado y público en la Baja Edad Media: los escribanos”, en Miscelánea
Medieval Murciana, 8 (1981), pp. 119-190, con más información de más épocas.
11
Francisco de Paula Cañas Gálvez, “La burocracia regia durante el reinado de
Juan II de Castilla: estudio prosopográico e itinerario”, Tesis Doctoral: Universidad
Complutense, disponible en Biblioteca de la Universidad Complutense de Madrid,
2005. También he consultado diferentes colecciones diplomáticas de ámbito eclesiá-
stico y el Archivo Histórico Nacional, sin encontrar conirmación a la autodeinición
de Baena.
12
Cancionero, p. 1; también en los poemas, 380, p. 652; 180, p. 204; 357, p. 637.
Para la documentación local: Manuel Nieto Cumplido, “Aportación histórica al
Cancionero de Baena”, en Historia. Instituciones. Documentos, 6 (1979), pp. 197-218;
Manuel Nieto Cumplido, “Juan Alfonso de Baena y su Cancionero: nueva aporta-
ción histórica”, en Boletín de la Real Academia de Córdoba, 52 (1982), pp. 35-57.
13
Cancionero, p. 2.
14
Habla de su obra hecha en pergamino, material caro en esa época, en Cancione-
ro, +586, p. 779, vv1739-1740.
15
Se sabe de otro poeta, Juan de Dueñas, que por atrevimiento poético tuvo que
exiliarse a Aragón, cfr. José Amador de los Ríos, Historia crítica de la literatura
española, VI, Imprenta José Fernández Cancela, Madrid, 1865, p. 174.
16
Cancionero, +586, p. 774, vv1547-1562.
17
El mismo Baena provoca esta confusión al decir que es natural de: Osuna, en
Cancionero, 456, p. 710, vv13-14 («a mí, un pobre escudero,/ que moro cerca d’Osu-
na»); Marchena, en Cancionero, 425, p. 689, vv1-3 («Señor, cerca de Marchena/ fue
nasçido en un lugar/ el que vos fará temblar»); y la misma Baena, en Cancionero, 453,
p. 708, v52 («se vos miembre de mí, el de Baena»).
18
Contenidas en los poemas de Diego de Estúñiga, 424, p. 687; Fernán Manuel
de Lando, 370, p. 644; e Íñigo Arista de Estúñiga, 418, p. 684.
19
Nieto Cumplido, “Juan Alfonso de Baena”, op. cit., p. 39, para los documen-
tos sevillanos y cordobeses.
20
Ibidem, pp. 39-40.
21
Cancionero, +586, pp. 739-779, para las citaciones, p. 741 y p. 742.
más adelante que, entre muchas lecturas, también leyó «en el muy sotil
Remón»22;
2) también en el poema 81 se puede leer, en respuesta al poeta más
importante en número de composiciones, Alfonso Álvarez de Villasan-
dino23, «por ende, maestro, sabet que respenda/ de vuestra ordenança
el muy grant Remón,/ Ricardo e Pánilo, Escoto e Agrimón,/ los quales
mandaron que vos reprehenda»24.
Para reforzar estas evidencias, hay un dato documental. Se sabe que
certiicó haber sacado del monasterio de San Jerónimo de Valparaíso,
a las afueras de Córdoba, tres libros de Ramon Llull para copiarlos en
1417: Loores de Sancta María, De Prima Entençión y otro De Oraçio-
nes25. Este aspecto es también relevante de cara a entender por qué se
22
Jeremy N. H. Lawrence, “Juan Alfonso de Baena’s Versiied Reading List:
A note on the Aspirations and the Reality of Fiteenth-Century Castilian Culture”, en
Journal of Hispanic Philology, 5 (1981), pp. 101-122.
23
Presente con 223 poemas, parece que nace en el pueblo del mismo nombre, en
la archidiócesis de Burgos, en torno a 1350-1360, pero viviendo después en Illescas
(Toledo). Empezó a escribir en torno a 1375, convirtiéndose en el trovador de moda
durante los reinados de Enrique II (últimos años), Juan I, Enrique III y Juan II, hasta
su muerte entre 1424 y 1430. Cfr. Yolanda Rosas, Villasandino y su hablante lírico,
Peter Lang, Nueva York, 1987; Carlos Mota, “Villasandino en su posteridad”, en
Juan Paredes (ed.), Medioevo y Literatura. Actas del V Congreso de la Asociación Hispá-
nica de Literatura Medieval, III, Universidad de Granada, Granada, 1995, pp. 407-423;
Erasmo Buceta, “Ensayo de interpretación de la poesía de Villasandino, número
199 del Cancionero de Baena”, en Revista de Filología Española, 15 (1928), pp. 354-
374; Carlos Mota Placencia, La obra poética de Alfonso Álvarez de Villasandino,
Bellaterra, Barcelona, 1990.
24
Cancionero, 81, p. 108.
25
El texto dice así: “Yo, Juan Alfonso de Baena, escriuano de nuestro sennor el rey,
otorgo e connosco que resçebí prestados del onrrado prior del monasterio de Sant Jeró-
nimo de Córdoua tress libros de Remón, el uno Loores de Santa María, e el otro de Pri-
ma Entençión, e el otro de Oraçiones, los quales me prestó el dicho sennor prior para
los trasladar. E, por ende, oblígome e juro e prometo a buena fe syn mal enganno de los
traer o enbiar cada que vos mandáredes e por bien touiéredes. E porque sea irme de
esta carta de conosçimiento irmada de mi nonbre. Fecha dies e siete días de disiembre
anno del Sennor de mil e quatroçientos e dies e siete annos. Juan Alfonso [Rubricado]”.
Documento en Archivo Histórico Nacional, Secc. Clero, libro nº 2983, publicado en
Nieto Cumplido, “Aportación histórica”, op. cit., p. 218. Debe tratarse de las obras
de Llull: Hores de nostra dona Santa Maria, el Llibre d’intenció y el Oracions de Ramon.
también es cierto que señala a la codicia de los grandes nobles de igual manera. Los
datos de su vida en Ibidem, pp. 11-21.
34
Mercedes Vaquero, Cultura nobiliaria y biblioteca de Fernán Pérez de
Guzmán, Oretania, Ciudad Real, 2003. Parece que su interés literario podría haber
inluido en su sobrino el Marqués de Santillana, Íñigo López de Mendoza.
35
Ibidem, p. 17, donde dice: «de Romo [?] de doctrina pueri» como libro que
perteneció a su biblioteca. La autora lo atribuye a Vicente de Beauvais, pero me inclino
a pensar que la atribución debe ser la de la Doctrina pueril de Llull, siendo ese “Romo”
no identiicado el nombre Ramon.
36
Óscar Villarroel González, Las relaciones monarquía-iglesia en época de
Juan II de Castilla (1406-1454), Tesis Doctoral dirigida por José Manuel Nieto Soria,
Universidad Complutense de Madrid, Madrid, 2006, p. 1259, disponible en:
<http://biblioteca.ucm.es/tesis/ghi/ucm-t29578.pdf> [consultado: 20/05/2015].
37
Presentes en Córdoba desde el siglo XIV desempeñando funciones concejiles,
como Diego Martínez de Uceda, repartidor municipal en 1308; cfr. Nieto Cumpli-
do, “Juan Alfonso de Baena”, op. cit., p. 34, quien informa que el padre Gonzalo Sán-
chez aparece en documentos de 1356 y 1370.
38
Cancionero, 342, p. 614, rúbrica, como «noble e leal cavallero Gonçalo Sánchez
de Uzeda el viejo, natural de la çibdat de Córdoba, el qual era omne muy sabio e en-
tendido en todas sçiençias, espeçialmente en el arteiçio e libros de maestro Remón»,
es decir, Ramón Llull. Parece que en esa ciudad desempeñó el cargo de jurado, siendo
comisionado por Alfonso XI en 1347 para solucionar un pleito. Cfr. R. Ramírez de
del Flores Sancti Bernardi probablemente del latín, con un añadido pos-
terior, de 1406, de un cuento perteneciente a la tradición castellana de
este género42.
A este respecto, lanzo aquí una posible interpretación de los acon-
tecimientos: podría haber sucedido que a Alfonso Ferrándes de Herrera
le gustase la traducción del Gentil, y decidiera unir o mandar unir en un
solo códice las dos traducciones lulianas junto con el ragmento de las
Flores Sancti Bernardi y el cuento de Climeçia. Sobre este personaje no
hay una información clara, pues, aparte de la que revela el propio manus-
crito, hay disparidad dependiendo de la fuente consultada. Bien pudo
ser pagador de las villas y castillos de frontera de los obispados de Córdo-
ba y Jaén entre los años 1385 y 139743; o jurado de Jerez de la Frontera y
procurador de la villa en Cortes en 143144, o todo a la vez45.
norem prof M. De Riquer, I, Barcelona, 1991, pp. 169-232. Según Reboiras, Alfonso
Fernández de Ferrera podría ser identiicado con el judío converso Alfonso Ferrandes
(llamado Semuel), al cual le dedica tres poemas en el Cancionero de Baena Alfonso
Álvarez de Villasandino. Si bien no es posible negar o airmar tal asociación, parece
poco fundamentada si se tiene en cuenta el contexto, ya que los poemas de Villasandi-
no son anteriores a 1407 (dato que sabemos gracias a los vv. 25-26 del poema 140 del
Cancionero y al poema 142, según el cual Alfonso Fernández Semuel habría muerto por
aquel entonces), mientras que el Alfonso Fernández de Herrera veremos enseguida que
parece vivir hasta 1431.
42
Sobre el cuento se vea B. Taylor, “An old Spanish tale from Add. MS. 14040,
f. 113r-114v: ‘Exenplo que acaesçio en tierra de Damasco a la buena duenna Climeçia
con su ija Climesta que avia veynte annos e la meçia en cuna’”, en he British Library
Journal, 22 (1996), pp. 172-185.
43
Mª Francisca Gámez Montalvo, “Privilegios de frontera: Quesada y Al-
calá La Real”, en Actas del Congreso ‘La Frontera Oriental Nazarí como Sujeto Histórico
(s. XIII-XVI)’: Lorca-Vera, 22 a 24 de noviembre de 1994, P. Segura Artero (ed.), Al-
mería, 1997, p. 160.
44
Juan Abellán Pérez, “Elección de oiciales pecheros en el concejo jerezano.
La parroquia de San Juan (1436)”, Anales de la Universidad de Cádiz, 7-8 (1990-1991),
p. 9. Como en el mismo artículo, en p. 4, se menciona que uno de los regidores de la ciu-
dad era Juan Sánchez de Bivanco, al que Pedro González de Uceda, hijo del traductor
del Gentil, le dedica el poema 342 del Cancionero. Véase también: Marcos Fernández
Gómez, “La villa de Alcalá de los Gazules (Cádiz), un enclave fronterizo del reino de
Sevilla en la Baja Edad Media”, en En la España Medieval, 18 (1995), p. 218.
45
No es descartable que Alfonso Ferrandes fuera primero pagador en Alcalá La
Real y, con el cambio de siglo, estuviera un tiempo en Sevilla, pasando en última instan-
cia a Jerez de la Frontera. Además, hay que tener en cuenta el absentismo de la época,
con una o dos visitas al año al lugar asignado.
46
Nieto Cumplido, “Juan Alfonso de Baena”, op. cit., pp. 43-44.
47
Colección documental de Pedro I de Castilla (1350-1369), Luis Vicente Díaz
Martín (ed.), vol. 4, Juanta de Castilla y León – Cons. de Educación y Cultura, Sala-
manca, 1999, p. 196. Se trata de una provisión de la Audiencia Real donde el rey ordena
a los recaudadores de los “yantares” de Zamora y Toro, que respeten la exención del
pago sobre los bienes de Santa María del Camino, por pertenecer a la Orden de Santa
María de Roncesvalles. Está fechada en Elche el 2 de enero de 1365.
48
Valencia, 473, p. 323, rúbrica: «muy grant letrado e grant maestro en todas las
artes liberales. E otrosí era muy grant físico, estrólogo e mecánico». Esto último puede
verse en el poema 227, pp. 266-275, donde utiliza sus conocimientos de astronomía
y física; los conocimientos de medicina, mucho menos evidentes, están en 509, pp.
352-353. Más bibliografía: Wolf-Dieter Lange, El raile trovador. Zeit, Leben und
Werk des Diego de Valencia de León (1350?-1412?), Klosterman, Frankfurt, 1971; Jo-
seph M. Solá-Solé – Stanley E. Rose, “Judíos y conversos en la poesía cortesana
del siglo XV: el estilo polígloto de Fray Diego de Valencia”, en Hispanic Review, 44
(1976-1977), pp. 371-385. Se le ha identiicado con Diego de Moxena, uniicando los
apellidos aunque no parecen haber datos concluyentes al respecto, por lo que he opta-
quez Janeiro a baluarte del lulismo castellano: como autor de libros que
nunca escribió49, y como portador de las ideas lulianas a América50. Tam-
bién esta serie de errores ha inluido en el mantenimiento en la historio-
grafía de la idea que el lulismo entró en el reino de Castilla de la mano de
la Orden Franciscana, lo cual dista mucho de ser probable51.
do por no incluir los relativos a esa identiicación. Cfr. Isaac Vázquez Janeiro, “La
teología en el siglo XV”, en Luis E. Rodríguez-San Pedro Bezares (coord.), Historia de
la Universidad de Salamanca. III.1 Saberes y conluencias, Universidad de Salamanca,
Salamanca, 2006, pp. 193-197. Es mencionado en la bula de Gregorio XI de 1378 Viri
sacrae doctrinae, donde se dice que estuvo tres años estudiando en un convento franci-
scano de León y que, para poder hacer carrera, se le consentía estudiar en Salamanca.
Allí habría obtenido el título de Doctor, pues en otra bula de 1410 aparecía como aspi-
rante a la Cátedra de Prima en dicha universidad. Por último, pudo ser Valencia el fraile
que defendió los intereses del convento de Astorga en 1419 en un pleito, en Samuel
Eiján, La poesía ranciscana en España, Portugal y América (siglos XIII-XIX), El Eco
Franciscano, Santiago de Compostela, 1935, p. 51.
49
Isaac Vázquez Janeiro, “La Disputatio saecularis et iacobitae. Actores y
autor de un tratado inmaculista pseudoluliano del siglo XV”, en Salmanticensis 44
(1997), pp. 25-87; idea ya rechazada por Josep Perarnau i Espelt en la recensión de ese
texto, en Arxiu de Textos Catalans Antics, 18 (1999), pp. 844-848, donde le dedica unas
palabras bastante duras. Y que quedan refutadas totalmente tras la lectura del texto que
Vázquez probablemente nunca leyó, en Jaume de Puig i Oliver, “Nicolau Eimeric i
Raimon Astruc de Cortielles. Noves dades a propòsit de la controvèrsia mariana entorn
de 1395”, Annals de l’Institut d’Estudis Gironins, 25 (1979-1980), pp. 309-331. Sobre
la atribución de los libros Disputaçión y Tratado de Gonzalo Morante, en cuanto rela-
cionados con una serie de poemas del Cancionero, lo trataré en el apartado siguiente.
50
Isaac Vázquez Janeiro, “¿Un lector de Raimundo Lulio y de Arnaldo de
Vilanova entre los Evangelizadores de la América Colombina? En torno al códice Ca-
sanatense 1022”, en Antonianum, 54 (1979), pp. 101-134. También uniicó al poeta
Diego de Valencia con el maestro y escritor Diego de Moxena, lo cual no está tan claro.
51
Actualmente estoy trabajando en el tema y no he podido aun publicar nada al
respecto, pero ya tengo indicios claros de que el lulismo entra en Castilla a través de la
Orden de los Jerónimos. De hecho, el famoso Juan de Robles, poseedor del Casana-
tense ms. 1022, era un fraile jerónimo del monasterio de Santa María de Guadalupe.
Espero en breve poder ofrecer más datos.
Por citar algunos, los poemas del Cancionero del fraile franciscano Lope del
52
Monte (324, pp. 568-574; 326, pp. 575-577; 328, pp. 579-583) o de Fernán Manuel
de Lando (567 y 568, pp. 449-450).
53
Son innumerables las referencias a la unión de fuerzas cristianas para combatir
al enemigo musulmán en vez de combatirse entre sí, incluso muy por encima del enemi-
go hebreo, al cual prácticamente no se le ataca en serio en todo el Cancionero.
54
Cancionero, 342, pp. 614-615.
55
Joaquim Ventura, “Garçi Ferrandes de Gerena: ¿una biografía poética fal-
sa?”, en Jesús L. Serrano Reyes (ed.), Cancioneros en Baena. Actas del II Congreso
Internacional ‘Cancionero de Baena’, II, M. I. Ayuntamiento de Baena, Baena, 2003,
pp. 287-296; Carmen Parrilla, “La obra poética de Garci Fernández de Jerena”, en
Serrano, Cancioneros, op. cit., pp. 119-141; Manuel Cadaval Gil, Garci Fernández
de Gerena, Diputación de Sevilla-Ayuntamiento de Gerena, Gerena, 2001.
56
Cancionero, del 555 al 566, pp. 439-448. Esto ha provocado una cierta confu-
sión entre los estudiosos, que dan a veces por válidas las informaciones sobre la vida del
autor que aparece en esas rúbricas, a veces las niegan por completo. La mayoría opta
por señalar el desfase. Así, siguiendo el hilo de las rúbricas, Garci Fernández se habría
convertido al islamismo por amor de una mujer mora, mudándose al Reino de Granada
pero, tras pasar allá 16 años y ser abandonado por la mora, vuelve a Castilla y se vuelve
a hacer cristiano.
57
Cancionero, 556, p. 440.
58
Poemas en Cancionero, 288-300, pp. 492-532. Véase: Edwin B. Place, “More
about Ruy Páez de Ribera”, en Hispanic Review, 14 (1946), pp. 22-37. Sobre uno de sus
poemas: Arnald Steiger, “Sobre unos versos del Cancionero de Baena”, en Revista
de Filología Española, 36 (1952), pp. 6-30, donde se evidencian los supuestos cono-
cimientos medicinales de Páez de Ribera. Algunos parecen atribuirle el libro llamado
Florisandro por coincidir los nombres del poeta y el autor. El libro fue impreso en 1510
y no se ha encontrado manuscrito precedente, por lo que hay reservas al respecto de
esta atribución. Ana Cristina Ramos Grados, Florisandro de Ruy Páez de Ribera
(Salamanca, Juan de Porras, 1510): guía de lectura, Centro de Estudios Cervantinos,
Alcalá de Henares, 2001.
59
Rúbrica general del autor en Cancionero, p. 492. Por desgracia, este dato no
ayuda a resolver un posible caso de homonimia, pues aparece casándose en 1394 con
Beatriz Martínez de Barrasa, hija del alcalde mayor de Sevilla, según Rafael Sán-
chez Saus, Linajes sevillanos medievales, I, Guadalquivir, Sevilla, 1991, p. 258, pero
también en 1400 concediendo en arras a otra esposa, Juana Hernández de Angulo,
unos bienes en Córdoba y unas casas en Sevilla, en Nieto Cumplido, “Aportación
histórica”, op. cit., p. 43.
60
Este personaje fue escribano del rey Enrique II –quien le otorga además la hi-
dalguía en 1371– desde 1372 y beneiciado con algunos solares en Córdoba. Tuvo pro-
blemas en 1383 por no pagarle el diezmo al obispado. En la operación de “limpieza” y
arreglo del desgobierno de Enrique III en 1402 es cuando pierde su puesto junto con
otros oiciales y funcionarios públicos de Córdoba y Sevilla, aunque es repuesto junto
con los demás ya en la regencia de Catalina y Fernando. Posiblemente muere antes de
1419. Nieto Cumplido, “Aportación histórica”, op. cit., pp. 209-212.
61
Cancionero, 297, p. 527, vv65-68: «Resplandesçe en el regnado/ Dávalos, se-
gunt que digo;/ todos los otros un igo/ non valen en buen mercado».
62
Su descripción es muy vìvida, en Cancionero, 290, p. 510: «bevir con dolor/
en tierras extrañas, do non es conosçido», «solo, muy triste, con grant maldiçión,/
por lo qual l’ viene desesperaçión», «ninguno le fabla». Quizá relejo de experiencias
personales, como podría deducirse de 291, p. 516, vv49-50: «e fui desterrado/ e tove
enemigos muy poderosos».
63
Cancionero, 289bis, p. 505, v13, «la qual pobredat es dolor e vileza», v16 «por la
qual pierde el noble su alteza». Concluye además 290, p. 513, v277, diciendo «e avién-
dolas yo ya todas provadas», referido al destierro, la enfermedad, la vejez y la pobreza.
64
Ramon Llull considera que la fortuna es accidente y un hábito que tiene ser en
el sujeto que la encuentra, quedando fuera de principio, medio y in, y de concordan-
cia y contrariedad, pero sí estando en los parámetros de mayoridad y minoridad. Cfr.
Ramon Llull, Ars generalis ultima, Alois Madre (ed.), ROL XIV-CCCM 75, Brepols,
Turnhout, 1986, pp. 349-350.
65
Cancionero, 295-296, pp. 522-525.
66
Compárense estas ideas con los vv33-34, vv45-46 y sobre todo vv73-128, don-
de se repiten las mismas ideas aquí expuestas. Para más profundización, se puede ver un
mente en el rol de la Iglesia – inexistente en los versos pero que para Llull
es muy importante, con el rey sometido al Papa – o la libertad del rey de
escoger el bien y hacerlo – muy diluida en el texto de Páez.
Pasaré, a continuación, a analizar las evidencias textuales más cla-
ras, aquellas que muestran una inspiración luliana más patente. A este
respecto, como ya he mencionado, cabe hablar de la poesía de Fernán
Manuel de Lando. El momento más claro es en el cruce de poemas entre
él y el fraile franciscano Lope del Monte, «Bachiller en heología» y
«Maestro»67. Ambos debaten acerca de qué fuentes son las correctas
a la hora de intuir los designios de Dios. No hay que perder de vista la
secuencia68.
Así pues, dice Lando, en la tercera estrofa del poema 272: «Aunque
vos seades famoso jurista,/ sabed que delante de sabios sotiles/ ya ize yo
prosas por actos gentiles,/ maguer non só alto nin lindo partista». Lope
del Monte, al responder a Lando en el poema 273, le dice en la tercera
estrofa que no le parece mal hablar de las Escrituras, «pero si me fabla
de Remón Lulista,/ sofrir non me cumple sus dichos çeviles,/ loar non se
deve de lindos astiles/ quien pule sus rayos como la amatista»69. A ello
estudio sobre la concepción política luliana en: Francisco José Díaz Marcilla,
“El poder regio en los textos de Ramon Llull y su recepción posterior”, en Ámbitos.
Revista de Estudios de Ciencias Sociales y Humanidades, 31 (2014), pp. 69-80.
67
Le llama en Cancionero, 272, p. 472, v21, «famoso jurista». Parece de difícil
identiicación. A tenor de sus poemas, podría verse como el más reacio a la participa-
ción de laicos en cuestiones morales, ilosóicas y teológicas. Llega a airmar en 347, p.
622, vv4-6, que «entre las qüistiones que más aborresco,/ ca es fablar en los muy escu-
ros/ secretos de Dios», contraviniendo la opinión general del resto de poetas, inclui-
dos algunos religiosos como Diego de Valencia sobre temas tan importantes como la
condición de «sçiençia infusa» de la gaya ciencia o la concepción de la Fortuna como
fuerza sometida a Dios y no independiente. Parece haber sido incluido por Baena,
aparte de por su valía como poeta, por su condición de clérigo que hacía poesía y que
defendía a ultranza la condición “inmaculada” de la Virgen; cfr. Pascual Rambla,
“Historia del dogma de la Inmaculada Concepción”, en Idem, Tratado popular sobre la
Santísima Virgen, III, Vilamala, Barcelona, 1954, pp. 192-210.
68
En los dezires o cruces de poemas, se van respondiendo a los temas propuestos
en el mismo orden en que los propone el iniciador del debate: primera estrofa con pri-
mera estrofa, segunda con segunda, y así sucesivamente.
69
Ibidem, p. 473, n. 273, comentan los editores que los dos últimos versos les
resultan oscuros. Si se tiene en cuenta que ellos interpretan “çeviles” como “crueles”,
cuando a lo largo y ancho de todo el cancionero el signiicado es el de “civiles” (Can-
cionero, 218, p. 246, v3, «pierdan iuza de pena çevil»; 227, p. 272, v273, «tenga con
prebanos derecho çevil»; 249, p. 315, v362, «e los que en Roma fueron tan çeviles»),
la interpretación podría ser en el sentido que Lope del Monte, religioso, no tiene por
qué hacer caso de los comentarios de un “civil” en el sentido de laico como Ramon
Llull, que nunca fue ordenado sacerdote, añadiendo que no se debe vanagloriar de co-
nocerlo el que no tiene capacidad de entender las cosas divinas, en referencia a Lando.
70
Cancionero, 524, p. 382-387.
71
Cancionero, 281-283, pp. 480-481.
72
Véanse los ya mencionados estudios de Álvarez Ledo sobre la poesía de Lando.
73
Mª Jesús Díez Garretas, La poesía de Ferrán Sánchez Calavera, Universidad
de Valladolid, Valladolid, 1989; Enrique Rodríguez-Picavea Matilla, “Proso-
pografía de la Orden de Calatrava en Castilla”, en Meridies, 7 (2005), pp. 238-239.
Sobre su vida, sabemos que pudo haber nacido entre 1370 y 1385, con posible ori-
gen converso. Quizá perteneció al séquito de Ruy Díaz de Mendoza, almirante mayor
muerto en 1404. En 1406 estuvo en Segovia en la corte de Enrique III. Parece que entra
en la Orden de Calatrava como caballero cuando aparece asistiendo al capítulo general
de 1417 en la iglesia de Santa María de Los Llanos de Almagro, siendo comendador de
la Orden en tiempos del maestre Luis González de Guzmán. A partir de 1423 detenta
la encomienda de Villarrubia de los Ojos, y así consta hasta 1434, estando presente en
los capítulos generales de ese año en Almagro.
74
Cancionero, p. 364, nota 517.
75
El único que se sale de este planteamiento es Ruy Páez de Ribera, quien alguna
vez apoya las tesis de Wyclife, en cuanto que se vea relejado en la vida terrena el re-
sultado del juicio de Dios, y por tanto si se está condenado se será pobre toda la vida.
Cfr. Cancionero, 290, p. 513, vv253-256: «e ovo complida de Dios maldiçión:/ quien
siempre fue pobre en toda su vida/ e biviendo muere muerte aborrida/ después tiene
alma en grant perdiçión».
76
Josep Perarnau Espelt, “El diàleg El diàleg entre religions en el lul·lisme
castellà medieval”, en Estudios Lulianos, 22 (1978), p. 251, n. 36.
77
El título reza así: « Disputaçión fue entre un moro ilósofo, que era almuédano,
e Gonçalo morante. E por que non se entendían, pasaban las razones por escritos, los
quales declaravan los trujamanes».
78
Perarnau, “El diàleg”, op. cit., pp. 257-258.
79
El poema 337, cuyo autor es Gonzalo Martínez de Medina, de Sevilla, habla del
tema: Cancionero, pp. 594-598.
80
Josep Perarnau, “Los manuscritos lulianos de las bibliotecas Casanatense y
Angélica (Roma)”, en Anthologica Annua, 21 (1974 [1976]), pp. 197-198. En el códice
la obra se encuentra entre f. 73-132.
81
Perarnau no cree que haya existido verdaderamente. Ciertamente, el nombre
sí es real, habiendo existido un Gonzalo Morante, notario del Reino de León, pero
durante mediados del siglo XIII.
82
Se le ha intentado identiicar con Anselm Turmeda, fraile franciscano que se
convirtió al islam y se fue a Túnez hacia 1387, pero hay muchas dudas al respecto. Cfr.
Perarnau, “El diàleg entre religions”, op. cit., p. 253.
83
J. de D. Mendoza Negrillo, Fortuna y providencia en la literatura castellana
del siglo XV, Madrid, 1973, p. 449. Posible origen navarro.
84
El texto dice así: «era clérigo de mis, e que se iziera moro pensando en la ley
enn la qual fallava muchas dubdas, asy en la ley de los christianos, commo enn la ley de
los judíos, commo en la ley de creençia de los moros. E dixo el Johan Rrogel que aunque
él andaba en ábyto de moro, que non era omne de creençia, salvo que se andava por este
mundo mirando e commo ymagynador de la vida de los omnes», en Perarnau, “Los
manuscritos”, op. cit., p. 253, del f. 73c del ms. 1022.
85
Ibidem, pp. 406-407.
puesta triple para demostrar el libre albedrío: por razón necesaria (clara-
mente luliano), por la experiencia sensible e inteligible, y por la autoridad
de la Sagrada Escritura. Según Morante, los que consideran a Dios con
sabiduría únicamente olvidan los otros atributos y dignidades86, entre los
cuales, la “perfección”, que es la que explica que Dios no quiera el mal al
no hacer nada por salvar a los condenados aunque sepa quiénes son. En
efecto, dice: «sy el omne predestinado, de nesçesidat se oviese de salvar e
que se non pudiese perder, la sabiduría costrinniría a la justiçia en quanto
la justiçia non avería poder de judgar nin obrar en aquel omne, e la jus-
tiçia sería en Dios demasyada en el rrespecto del juyzio de las criaturas,
nin avería por qué judgar en omne, pues la sabyduría lo tenía costrenni-
do e forçado a fazer lo que sabe que ha de ser»87.
En otro momento, hay un pasaje clave, ya que presenta ideas no to-
talmente lulianas. Allí, según Morante, «el mejor ome del mundo delos
que fueron et son et serán que omes puros sean, el mejor pensó et obró
etc. mal en algund tienpo et tienpos et esto havemos por yspirençia sen-
sible por lo qual es maniiesto que los omes han libertad». Y de la misma
manera airma que «enel peor ome del mundo ha algund bien», conclu-
yendo que «et enesto se demuestra que la voluntad del ome es libre para
querer et non querer et para pensar et obrar bien et mal»88.
Resulta curioso que, cuando llega el turno de exponer lo que las Sa-
gradas Escrituras y las autoridades eclesiásticas dicen, el texto se limita a
decir que no lo va a repetir para no cansar al lector. De hecho, no hay ci-
tación alguna, siendo la única referencia a la Biblia el caso de Adán y que,
como fue creado a imagen y semejanza de Dios, tenía por tanto también
libertad en concordancia con Dios.
Para Morante, «la predestinaçion es en dos maneras: en el predesti-
nador es por un modo et es vna, et en la criatura es otra que la predesti-
nasçion en el predestinador que es Dios et es eternal»89. Todos los hom-
bres estarían predestinados hacia el bien antes de nacer, sin estar ninguno
condenado, lo que denomina como predestinación “eternal”. Esto sería
«Dios es sabiduria, poder, justiçia, vluntad, bondat, caridat, gloria, virtud, eter-
86
90
Las que Baena encabeza así en Cancionero, p. 364: «Pregunta muy sotil e muy
letradamente fundada que ordenó el dicho Ferran Sanches Talavera, la qual pregun-
ta iso él generalmente a pero lopes de ayala el viejo e a otros muchos grandes sabios
letrados d’este rreygno que le rrespondieron a ella, segunt que delante en este libro es
contenido».
91
Cancionero, 517-525, pp. 364-391. Véase también: Ch. F. Fraker, “he he-
me of Predestination in the Cancionero de Baena”, en Bulletin of Hispanic Studies, 51
(1974), pp. 228-249; P. A. Cavallero, “Praecitus-preçitos (Rimado de Palacio, N 1152a
y 1573b). Ayala y los problemas teológicos”, en Incipit, 3 (1983), pp. 95-127; Ramón
Morillo-Velarde Pérez, “Conectores argumentativos en el diálogo cancioneril”,
en Jesús L. Serrano Reyes (ed.), Cancioneros en Baena. Actas del II Congreso Inter-
nacional ‘Cancionero de Baena’, I, Ayuntamiento de Baena, Baena, 2003, pp. 87-117.
92
Cabe brevemente indicar que no está totalmente claro que se trate del canciller
y cronista Ayala, pues no es nunca denominado así y esto no sería normal para una
persona de su rango. Podría en cambio tratase del hijo, homónimo, Alguacil Mayor de
Toledo y Alcaide de sus Alcázares.
93
Para todo ello: Cancionero, 517, pp. 366-368.
94
Cancionero, 519, pp. 369-372.
95
Cancionero, 520, pp. 372-374.
96
Cancionero, 521, pp. 374-375.
97
Musulmán de Guadalajara que fue médico del Almirante de Castilla Diego
Hurtado de Mendoza, hasta 1404, según Archivo Histórico Nacional, Osuna, leg.
1873, n. 4. Habría escrito un Leyes de Moros en castellano a principios del siglo XV.
Cfr. Felipe Maíllo Salgado, Los arabismos del castellano en la Baja Edad Media,
Ediciones Universidad de Salamanca, Salamanca, 1998, p. 495.
98
Cancionero, 522, pp. 376-379.
99
Fue escribano del rey, como Baena, y «vezino de Madrid». Existió un letrado
del mismo nombre, converso, que acudió a la disputa de Tortosa de 1413 entre rabinos
y teólogos cristianos, destacándose por sus conocimientos de hebreo, caldeo y latín.
Cfr. Jerónimo Zurita, Anales de la Corona de Aragón, III, Herederos de Pedro La-
naja y Lamarca, Zaragoza, 1669, p. 108.
100
Cancionero, 523, pp. 380-382.
101
Cancionero, 524, pp. 382-387.
102
Cancionero, 525, pp. 387-391.
3. Conclusiones
No me voy a extender mucho en las conclusiones, pues creo haber
demostrado que se abren nuevas líneas de investigación en torno al lulis-
mo castellano – por así decirlo, una especie de retorno a la via textualis
que se hacía antiguamente – por lo que está todo en el aire.
En primer lugar, parece que el lulismo de Juan Alfonso de Baena
es meramente funcional. En sus textos y poemas no se denota ninguna
traza de haber asumido ideas lulianas. Copió y mencionó textos lulianos
porque alguien le pagó por hacerlo, no por interés propio.
En segundo lugar, queda descartado el lulismo de Diego de Valen-
cia, pues ni fue autor del texto de lulismo autóctono castellano, ni en sus
poemas hay el mínimo atisbo de haber utilizado argumentos o concep-
tos de Llull.
En tercer lugar, los altos nobles aquí estudiados – Fernán Pérez de
Guzmán y Teresa de Ayala – sí tuvieron interés por la obra luliana, pero
encuadrándolo todo dentro del interés cultural general que las bibliote-
cas de estos señores traslucen, como ocurrió con el conde de Benavente,
Juan Alfonso Pimentel, ya estudiado tiempo atrás103. Tampoco parece
que, en el caso del noble poeta, el lulismo llegara a impregnar sus versos.
En cuarto lugar, tenemos unos indicios en los poemas de Garci Fer-
nández de Genera y Pedro González de Uceda, en menor medida, y de
Ruy Páez de Ribera, en mayor medida, de una posible inspiración lu-
liana. Reconozco que son casos de difícil comprobación y veriicación,
pero es algo a tener en cuenta.
Y en quinto y último lugar, hay pruebas más concluyentes del lulis-
mo de Fernán Manuel de Lando y, por sorpresa, del musulmán Mahomat
el Xartosse de Guadalajara. Los versos de Lando evidencian que ha leído
y manejado textos lulianos para su uso personal, con modiicaciones sí,
pero de matriz luliana. Para el caso del musulmán, lo que se evidencia es
que el texto lulista autóctono bebe de sus planteamientos, pero queda
por hacer un estudio más exhaustivo. Sin duda, posteriores investigacio-
nes sobre el otro texto lulista – la Disputaçión – y su comparación con
el Cancionero, así como la comparación de sendos textos lulistas con las
103
Isabel Beceiro Pita, “Los libros que pertenecieron a los Condes de Bena-
vente, entre 1434 y 1530”, en Hispania, 43 (1983), pp. 237-280.
* Miembro Integrado del Instituto de Estudos Medievais (U. Nova de Lisboa). Este
trabajo está inanciado en el ámbito del proyecto “DEGRUPE - A dimensão europeia
de um grupo de poder: o clero e a construção política das monarquias ibéricas (XIII-
XV)/ he European Dimension of a Group of Power: Ecclesiastics and the political
State Building of the Iberian Monarchies (13th-15th centuries)”, con referencia FCT
“PTDC/EPH-HIS/4964/2012”, inanciado por fondos nacionales a través de la FCT/
MCTES y co-inanciado por el Fondo Europeo de Desarrollo Regional (FEDER) a
través de COMPETE – Programa Operacional Fatores de Competitividade (POFC).
1
Préface a Louis Sala-Molins, La Philosophie de l’amour chez Raymond Lulle,
Paris 1974.
2
Ibidem.
3
Raymundi Lullii Opera ea quae ad inventam ab ipso artem universalem scien-
tiarum artiumque omnium brevi compendio irmaque memoria apprehendendarum
locupletissimaque vel oratione ex tempore petractandarum pertinent. Ut et in eandem
quorundam interpretum scripti commentarii (...). Accessit Valerii de Valeris patrici veneti
aureum in artem Lullii generalem opus. Argentorati, Sumpt. Haer. Lazari Zetzneri.
CHRONICA
vedere con la violenza, riguarda il piano della fede: la violenza può essere
intesa solo come autodifesa.
Passando al secondo punto, la strada per la convivenza con i non cri-
stiani è indicata dal Vangelo secondo Matteo (Mt 13, 24-30): «Lasciate
che l’una e l’altro crescano insieme ino alla mietitura e al momento della
mietitura dirò ai mietitori: Raccogliete prima la zizzania e legatela in
fasci per bruciarla; il grano invece riponetelo nel mio granaio». Lullo
conosceva questa parabola e la dottrina che ne deriva. Non spetta ai ser-
vitori estirpare la zizzania, sarà il padrone a parlare con i mietitori. Il fat-
to che nel mondo “ci sia posto per tutti” è stato sottolineato da Perarnau.
La Vita beati Raimundi Lulli è stata analizzata per illustrare il terzo
aspetto. Come si evince dalla sua biograia, Lullo si converte dopo aver
scoperto il signiicato di Gesù crociisso: il punto centrale della sua vita
è la convivenza con il Signore crociisso. Accettò anche di partecipare
al martirio del Signore in senso spirituale. La conversione degli infedeli
viene vissuta da Raimondo Lullo non come una missione strettamente
individuale, ma come un compito di tutta la Chiesa, per questo si è re-
cato da Celestino V, Bonifacio VIII, Clemente V per chiedere lui, laico,
sposato, con igli, un impegno che doveva muovere tutta la Chiesa.
Inine il discorso è stato incentrato sulla conversione degli infedeli.
Quest’ultima è legata alla presentazione del cristianesimo che per Lullo
si può realizzare in due modi: attraverso la predicazione e mediante un
metodo che esponga in forma scientiica le verità della fede, così che pos-
sano essere presentate come i principi fondamentali di qualsiasi verità.
Questo si tradurrà nella continua richiesta di scuole di specializzazione
missionaria e nel sistema dell’Ars. Oltre ai vari tipi di scuole per la for-
mazione dei missionari richieste nella sua lunga vita, Lullo, tra il 1312
ed il 1314, a Federico III di Sicilia fa una nuova proposta: riunire in una
scuola maestri cristiani e musulmani per arrivare ad una reale e reciproca
conoscenza. Purtroppo Lullo non ha potuto vedere attuato questo suo
lungimirante progetto.
L’incontro del 19 gennaio ha avuto come fulcro una sintesi dei sette
secoli in cui l’ortodossia delle dottrine lulliane è stata messa in dubbio.
La prima critica alla dottrina di Lullo, quando egli era ancora in vita, è
stata mossa dal Tractatus contra divinatores et sompniatores di Agostino
Trionfo d’Ancona [introduzione ed edizione del testo a cura di Pieran-
gela Giglioni in Analecta Augustiniana 48 (1985), p. 7-111]. L’interpre-
tazione dei testi di Lullo viene compiuta dal frate agostiniano a partire
da Aristotele, ma la concezione lulliana di dimostrazione non è quel-
la aristotelica. È stata poi la volta delle accuse di Nicolaus Eimeric. Le
cento tesi antilulliane che compariranno nel Directorium inquisitorum
(1376) dell’ inquisitore della Corona d’Aragona, scateneranno lunghe
lotte dottrinali, anche perché avevano determinato la condanna di Lullo
mediante una bolla, attribuita a Gregorio XI, la cui autenticità è stata a
lungo contestata. L’inquisitore interrogò anche un uomo di penitenza,
Pietro Rosselli, la cui dottrina era un “miscuglio” di gioachimismo, pro-
fetismo e lullismo e l’accusato disse che l’articolo di cui si parlava non
era tratto da Raimondo Lullo. Il sospetto di eresia suscitato da Eimeric
riuscì ad impedire che venissero riconosciute pubblicamente le qualità
cristiane di Lullo, anche se col tempo vennero mostrate le falsità testuali
e dottrinali perpetrate dall’inquisitore. Dobbiamo ad un altro inquisito-
re, Bernat Ermengol, il riconoscimento che tre degli articoli condannati,
tratti dal De philosophia amoris, sono contrari alla dottrina cattolica, ma
non appartengono a Lullo. A questi si aggiungono altri nove casi analiz-
zati dal prof. Perarnau a partire da un confronto tra il testo originale di
Lullo dell’Ars amativa, l’estratto autografo di Eimeric e l’articolo corri-
spondente del Directorium, che dimostrano la falsità delle accuse mosse
contro il poligrafo maiorchino. Dal momento, ha concluso lo studioso,
che almeno queste tesi indicate, delle cento dell’inquisitore, non sono
vere, crolla tutto quello che è stato afermato contro Lullo e la via per la
canonizzazione è spianata.
Il professore ha anche indicato una possibile pista di ricerca per il
futuro: uno studio di Lullo in accordo con i documenti del concilio Vati-
cano II. Gli aspetti da approfondire sarebbero quelli legati alle relazioni
con i non cristiani e al suo esempio di una vita guidata dal Cristo croci-
isso. Il “iglio maggiore di Maiorca” non ha oferto solo una teoria ma ha
inseguito con ogni mezzo la conversione degli infedeli senza violenza: in
ciò secondo il prof. Peranau il corpo dottrinale di Raimondo Lullo può
aiutare ad attuare gli insegnamenti del Vaticano II.
Sara Muzzi
mona, ci si accorse che delle 7000 stelle elencate nella versione araba del
libro, al mondo latino erano note solo la metà: questo è un esempio di
quanto gli arabi svilupparono la conoscenza appresa dagli autori antichi.
Ora, il traduttore si trovò nella condizione di non saper quale nome dare
alle stelle che in latino nome non avevano, e allora si limitò a traslitterare
i nomi arabi. Ancora oggi molte stelle sono a noi note con questi nomi.
Prima del ritrovamento dello scritto di Tolomeo, dall’inizio del X sec.,
i traduttori latini si afannarono a tradurre il maggior numero di testi arabi
che potevano reperire, sia relativi all’astronomia, per il motivo già esposto
in precedenza, sia alle altre scienze, in particolare la medicina.
Nel periodo più ricco di traduzioni scientiiche dall’arabo al latino
(XI-XII sec.), si susseguirono varie fasi, che erano deinite dai luoghi
dove queste traduzioni avvenivano: questi cambiavano infatti in base
allo spostamento della frontiera tra il territorio arabo e quello degli stati
cristiani. Se nel X-XI sec. il centro della cultura islamolatina era Barcel-
lona, nel XII si spostò sulla frontiera dell’Ebro, per poi stabilirsi a Toledo
ino al XIII sec. Successivamente le traduzioni divengono più sporadi-
che e sparse nel territorio.
Il primo degli autori che spesero gran parte della loro vita nella tra-
duzione di opere scientiiche dall’arabo, fu Pietro Alfonso (1062?-1130),
un medico ebreo convertito, la cui opera più importante fu la traduzione
delle tavole di al-Jwārizmī. Spostatosi in Inghilterra alla corte del re, dif-
fuse la sua scienza, formando una cerchia di allievi, della quale facevano
parte Walcher de Malvern (m. 1135) e Adelardo di Bath (1120-1152).
Il più proliico dei traduttori fu probabilmente Gerardo da Cremo-
na (1114-1187), di cui abbiamo già parlato in merito alla traduzione
dell’Almagesto. Proprio per cercare il testo di Tolomeo, si reca a Toledo,
ora riconquistata, ma che un tempo fu il centro culturale dell’Islam nella
penisola. Qui traduce più di ottanta opere: l’elenco completo ci è noto
grazie agli allievi, che lo compilarono ed inserirono alla ine dell’ultima
traduzione del maestro. Suo allievo fu Daniele di Morley (1140-1210),
che avendo udito che a Toledo si imparava più che a Parigi, vi si trasferì,
per poi tornare nella sua Inghilterra con un vasto bottino di manoscrit-
ti. A questo proposito, il prof. Gasquez ha fatto riferimento al mito di
Toledo quale città del sapere nel Medioevo, in quanto luogo di incontro
di culture e religioni. Punto di attrazione per i latini di tutta Europa che
volevano studiare le nuove scienze, Toledo nell’immaginario cristiano
rarnau en la qual excusa la seva presència a l’acte per haver d’atendre altres
obligacions a Barcelona. De la mateixa manera, s’excusa la prof. Michela
Pereira per motius d’agenda i envia una salutació a tots els participants.
Tot seguit, el Prof. Messa ha fet esment de les activitats realitzades pel
Centre Italià de Lul·lisme (ARACIL) durant l’any acadèmic 2014-2015:
- Curs: Introducció a Ramon Llull.
- El 12 de gener de 2015, a l’Escola Superior d’Estudis Medievals i
Franciscans de la Universitat Pontifícia Antonianum, ha tingut lloc
un cicle de lliçons magistrals obertes al públic a càrrec del prof. Jo-
sep Perarnau. La primera lliçó va versar sobre el tema “Ramon Llull
i la conversió dels inidels a cavall entre Occident i Orient”. La sessió
del 19 de gener va consistir en una síntesi dels set segles durant els
quals es va posar en dubte l’ortodòxia de les doctrines lul·lianes.
- L’11 de febrer de 2015, el CIL ha participat a la conferència “Ra-
mon Llull, un sant per a la missió en el segle XXI” donada per mons.
Jordi Gayà, Director de l’Institut Superior de Ciències Religioses de
Mallorca, a l’Ambaixada d’Espanya davant la Santa Seu, en presència
de l’Emm. i Rvdm. Arquebisbe de Sevilla, Card. Carlos Amigo Va-
llejo, del Bisbe de Mallorca, Sa Excel·lència Javier Salinas Viñals, del
President del Govern de les Illes Balears, José Ramón Bauzá, i dels
membres de la comissió acadèmica encarregats de l’organització del
VII centenari de la mort de Ramon Llull.
- Dimecres, 25 de març de 2015, a les 15:15: Lliçó del prof. M. José
Martínez Gázquez (Universitat Autònoma de Barcelona), amb el
títol “L’Alcorà, entre l’àrab i el llatí”. Del 1143 a les glosses i a les
traduccions cientíiques. Aquesta lliçó ha permès identiicar l’origen
d’algunes cites de l’Alcorà presents en els escrits de Jaume de la Mar-
ca. Arran d’això, s’ha plantejat organitzar una jornada d’estudi a
Monteprandone sobre l’Obervança i l’Islam.
- Sara Muzzi, Raimondo Lullo e la base reale del conronto interreli-
gioso: il Llibre de contemplació en Déu e il Llibre del gentil e dels
tres savis, in Dialogus. Il dialogo ilosoico ra le religioni nel pensiero
tardo-antico, medievale e umanistico, ed. M. Coppola, G. Fernicola
i L. Pappalardo, “Institutiones” 4 (Roma: Città Nova, 2014), pp.
395-413.
Observacions i preguntes
En Pietro Messa agraeix l’intervenció del prof. Gayà i diu que ha
obert nous horitzons de recerca. Assenyala també que entre els tàrtars
i els cristians no hi va haver només hostilitat, sinó que també hi va ha-
ver, com ha mostrat el prof. Gayà, missions diplomàtiques i intercanvis
comercials, amb moments de diàleg i de negociació. I una altra mostra
d’això, diu el prof. Messa, és el nomenament del franciscà Joan de Mon-
tecorvino com a primer arquebisbe catòlic de Pequín, l’actual Beijing.
En el torn de preguntes es fa esment de la por expressada en el Con-
cili de Vienne que els tàrtars es fessin musulmans. Aquest risc, recorda
el prof. Gayà, també el veia Ramon Llull, que veia també en la desunió
entre els cristians un obstacle per a la missió. Llull creu que, abans de
les dicussions doctrinals amb els ortodoxos, s’ha de practicar el que avui
s’anomena “ecumenisme espiritual”, és a dir, trobar-se per conèixer-se
millor. El diàleg, tant l’ecumènic com l’interreligiós, pensa Llull que
ha de servir per trobar la veritat en l’amor, sense vencedors ni vençuts.
L’important és fer realitat la unió i la pau entre els pobles i les religions.
Una altra pregunta gira al voltant del problema de l’averroisme llatí,
que en realitat, diu el que fa la pregunta, segueix la teoria d’Avicena que
defensa un determinisme universal de caire astrològic, al qual s’oposa
l’Ars lul·liana amb la igura X que, però, segons el prof. Gayà, va ser pen-
sada sobretot per als tàrtars. El prof. Gayà respon que els averroistes, a
diferència dels tàrtars, ja tenen una ilosoia, i que per això la discussió
amb ells s’ha de fer partint de les deinicions. És possible que la igura X
de la predestinació anés primer contra els averroistes, i potser encara més
contra Margarita Porete, cremada per heretgia, però no hem d’oblidar,
continua dient el prof. Gayà, que per a Llull la igura X és la porta de la
ciència, la porta que obre la ment a l’estudi de la lògica, de la física, de la
medicina i de les altres ciències.
A una altra pregunta sobre les disputes religioses públiques organitza-
des pel Gran Khan, el prof. Gayà precisa que no es feien tant perquè els tàr-
tars triessin una doctrina, com per evitar les discussions violentes i sovint
mortals que es donaven entre cristians, musulmans i budistes. Eren, doncs,
aquestes disputes públiques, sobretot una manera de calmar els ànims mit-
jançant una discussió que respectés les regles establertes pels tàrtars.
IL LULLISMO IN ITALIA:
ITINERARIO STORICO-CRITICO
1
M. Batllori, El lulismo en Italia. Ensayo de síntesis, in «Revista de Filosoia»
2 (1943), pp. 255-313 e 479-537, tradotto in catalano come El lul·lisme a Itàlia. Esbós
de síntesi, nella raccolta aggiornata dall’autore: Obra completa, vol. II, Ramon Llull i el
lul·lisme, ed. E. Duran, València 1993, pp. 221-335. La traduzione italiana prende il
titolo Il lullismo in Italia. Tentativo di sintesi, Aggiornamenti di F. Santi e M. Pereira,
Traduzione di F. J. Díaz Marcilla, ed. Antonianum, collana Centro Italiano di Lullismo,
1, Roma 2004.
rapporti itti e complessi che discoprono fasci di luce nuovi sulla ricezio-
ne e la difusione del pensiero e delle opere del beato Raimondo Lullo.
Ripercorrendo «le strade indicate da Batllori» Romano presenta i
singoli contributi raccogliendoli sotto tre «direttrici» guida: la presen-
za di Raimondo Lullo in Italia ovvero «Gli itinera italica e la geograia
del Lullismo», le testimonianze scritte ovvero «Documenti, manoscrit-
ti e edizioni», inine la ricezione di opere lulliane e pseudolulliane da
parte di intellettuali «Come Lullo, su Lullo, per Lullo o contro Lullo».
Difatti, oltre all’introduzione, il volume annovera tredici contributi, or-
dinati alfabeticamente e di taglio disciplinare diverso, ma tutti incen-
trati su importanti risultati di ricerche condotte in campo lulliano dai
singoli studiosi. Il saggio introduttivo si chiude con un aggiornamento
bibliograico che seleziona criticamente gli studi, dell’ultimo decennio,
inerenti al Lullismo italiano.
I primi due contributi del volume presentano temi di importante
attualità: da una parte il motivo del confronto tra religioni diferenti,
dall’altro l’esistenza di un culto religioso della igura di Raimondo Lullo.
Con il titolo Perception actuelle des « disputes » Raymond Lulle –
Uléma de Béjaia (1307) si apre il primo contributo, autore Djamil Aïs-
sani. Il tema è il dialogo interreligioso e la sua importanza nel Mediter-
raneo. Riallacciandosi in alcuni punti a Dominique Urvoy,2 Aïssani di-
pinge la vivacità del mileiu scientiico della città di Bugia nel XIII secolo,
nella quale spicca la igura di Fibonacci. Lo studioso delinea il contesto
culturale e socioeconomico della città algerina, che Raimondo Lullo vi-
sitò diverse volte lasciando un’impronta intellettuale ino ad oggi fonte
di confronto negli ambienti culturali algerini.
Nel suo contributo, dal titolo Il proprium liturgico del Beato Rai-
mondo Lullo, Martire, Salvatore Barbagallo analizza il proprium di Lullo
presente nei libri liturgici precedenti e susseguenti la riforma del Vati-
cano II. Illustrando dapprima alcune testimonianze antiche sul culto
ecclesiale del beato, che si fa tradizionalmente risalire a Papa Leone X
(1513-1521), lo studioso inserisce successivamente una «Documenta-
zione» con le lectiones presenti nelle versioni del proprium presentate
alla Sacra Congregazione dei Riti nel 1847, e quelle presenti nella «Posi-
tio super casu excepto» del 1905. Lo studio puntuale delle orazioni de-
dicate a Lullo nel corso dei secoli ofre, inoltre, una comparazione delle
stesse su un piano e storico ed interpretativo. L’elenco bibliograico dei
libri liturgici esaminati chiude il contributo.
Il terzo contributo si addentra nella ricezione delle dottrine iloso-
iche lulliane. Eleonora Buonocore, in he Loyca discipuli magistri Ray-
mondi Lulli: Introducing an Introduction to Lullian Logic at the End of
the 14th c., legge il testo della Loyca Discipuli conservato nel manoscrit-
to Firenze, Biblioteca Riccardiana, 1001, f. 14r-18r.3 Studiandone gli
aspetti dottrinali all’interno della tradizione logica e rispetto alle fonti
individuate, Pietro Ispano, Boezio e i Dicta Aristotelis, la studiosa forni-
sce un’analisi della struttura dell’opera e ne analizza i richiami alla Sum-
ma Logicae di Ockham. Il testo nasce certamente all’interno di un grup-
po di intellettuali interessati a Lullo e si lega, per contenuti e difusione,
ad un’altra opera lullistica, ovvero le Nove et compendiose Introductiones
Logice tramandate dal medesimo manoscritto. L’importanza della Loyca
discipuli all’interno del Lullismo italiano emerge, materialmente, da una
nota marginale rintracciata in un manoscritto contenente l’opera lullia-
na autentica Ars compendiosa Dei. Si tratta del f. 4v del codice Terni, Bi-
blioteca Comunale, 61 (XV sec.), nel quale il copista rimanda all’opera
logica.
Nel quarto contributo, ripercorrendo alcuni dei viaggi di Raimondo
Lullo in Italia, Júlia Butinyà si immerge nel contesto culturale italiano.
La possibile ispirazione, che intellettuali come il poeta Dante e l’artista
Giovani Pisano traggono dalla igura del beato, è l’oggetto di Els nexes
entre Llull i l’Humanisme des de diferents angles d’observació. Una hipòtesi
de treball sobre possibles relacions entre Llull i Dante. La studiosa si ad-
dentra nella suggestiva relazione Dante-Lullo sofermandosi sulla igura
di Federico III che sembra fare da trait d’union tra i due intellettuali. A
questi Dante dedica, infatti, il Paradiso e Lullo, negli ultimi anni della
sua vita, intrattiene rapporti con la sua corte. Butinyà, rifacendosi a pro-
3
Descritto più recentemente in G. Pomaro and V. Tenge-Wolf, Primi passi per
lo «scriptorium» lulliano, con una nota ilologica, in «Studia Lulliana» 48 (2008), pp.
3-30, in particolare pp. 21-28.
Llengua i Literatura en honor de Joan Veny, vol. II, Barcelona 1998, pp. 51-68.
5
P. Lehmann, Ein Deutscher auf der Suche nach Werken des Raymundus Lullus,
in «Zentralblatt für Bibliothekswesen» 58 (1941), pp. 233-240.
6
D. Brancaleone, he Veneto Tradition of Ramon Llull’s Fèlix, 2 voll., London
2002.
7
Tra i quali il più recente M. M. M. Romano, Il primo lullismo in Italia: tradizio-
ne manoscritta e contesto della Lectura di Joan Bolons, in «Studia Lulliana» 41 (2007),
pp. 71-115.
8
G. Bruno, Praelectiones geometricae e Ars deformationum, a cura di G. Aquilec-
chia, Roma 1964; L. De Bernart, Numerus quodammodo ininitus: per un approccio
storico-teorico al dilemma matematico nella ilosoia di Giordano Bruno, Roma 2002.
9
J. Perarnau Espelt, Los manuscritos lulianos en las Bibliotecas Casanatense y
Angélica, en «Anthologica Annua» 21 (1974), pp. 185-248.
Turnhout 2000.
Questi alcuni dei dati ‘materiali’ che vengono a galla insieme alle
informazioni e gli studi degli altri contributi che hanno il merito di ap-
profondire taluni aspetti storici e dottrinali del Lullismo. La difusione
della ilosoia lulliana, nel contesto italiano, investe dal XIV al XVIII
secolo vari aspetti del sapere: la matematica, la medicina, l’alchimia, il
diritto, l’astronomia; e mostra un utilizzo dei testi di Raimondo Lul-
lo anche in ambiti considerati più elevati, ovvero la teologia e la logi-
ca. Si rivela altresì una rete di contatto con l’ambiente ockhamista i cui
ili vedono aggiunto qualche tassello importanteIl Lullismo in Italia:
itinerario storico-critico vuole quindi contribuire a colmare quella «la-
cuna obiettiva»,11 di cui Francesco Santi parla nella sua introduzione
all’edizione italiana dell’opera di Batllori, e a lanciare piste intraprese e
da approfondire che forse già iniziano a rispondere in parte alla doman-
da: «Fino a che punto poteva essere vera l’immagine di un Umanesimo
senza Llull e i suoi lettori?».12
Carla Compagno (Freiburg im Breisgau)
11
F. Santi, El Lul·lisme a Itàlia, in M. Batllori, Il lullismo in Italia. Tentativo
di sintesi, cit., pp. 9-33, p. 13.
12
Ibidem, p. 14.