Documenti di Didattica
Documenti di Professioni
Documenti di Cultura
51 mm
Volume primo
l’africa romana 20
Il volume raccoglie gli Atti del XX Convegno internazionale L’Africa romana (Alghero,
26-29 settembre 2013) dedicato a Momenti di continuità e rottura: bilancio di trent’anni di
convegni «L’Africa romana». L’opera, che corona una lunga serie di incontri internazionali
L’AFRICA ROMANA
ai quali hanno partecipato centinaia di studiosi, è curata da Paola Ruggeri, professore associa-
to di Storia romana e direttrice del Centro di Studi Interdisciplinari sulle Province Romane Momenti di continuità e rottura:
dell’Università di Sassari. Hanno collaborato Maria Bastiana Cocco, Alberto Gavini, Edgar- bilancio di trent’anni di convegni L’Africa romana
do Badaracco, Pierpaolo Longu.
Nel suo intervento introduttivo Guido Clemente ha ricostruito la storia dei Convegni L’Africa
romana e sottolineato l’ampia collaborazione con i diversi Istituti di ricerca, con molte
Università, con numerose Società scientifiche internazionali, infine con i giovani dell’Asso- a cura di
ciazione Nazionale Archeologi. Paola Ruggeri
Nella Presentazione del volume, Claude Briand-Ponsart nota che «L’Africa romana est
devenue depuis longtemps une véritable institution scientifique d’envergure internationale
et ce vingtième congrès a respecté la tradition, il a rempli la mission qu’il s’était fixée. Grâce
au dynamisme et à la générosité des organisateurs qui ont accueilli aussi bien les chercheurs
confirmés que les nouveaux venus d’Italie, du Maghreb et de bien d’autres pays, ces ren-
contres ont accumulé un capital inégalé de savoirs, de connaissances dans tous les domaines
historiques et culturels de l’Afrique du Nord antique et de la Sardaigne. Lieux privilégiés
d’échanges et de discussion, elles ont contribué à nouer des relations fructueuses, à tisser des
liens d’amitié entre les participants dans une ambiance de chaleureuse convivialité».
Per Attilio Mastino «l’iniziativa dell’Università di Sassari si è sviluppata ben al di là di
quanto si potesse immaginare al suo esordio: anche questo convegno documenta la crescita
collettiva, il coinvolgimento sempre più ampio di specialisti, l’attenzione con la quale la
comunità scientifica internazionale ha seguito l’attività dell’Università di Sassari, che ha
finito per colmare uno spazio importante negli studi classici. Dai nostri convegni è derivata
così una rete di rapporti, di relazioni, di amicizie, di informazioni, che crediamo sia il risul-
tato più importante dell’esperienza che abbiamo vissuto in questi anni, con il sostegno e
l’incoraggiamento delle autorità e di tanti amici, i nostri amici del Maghreb, i nostri amici
europei, i nostri amici dei nuovi continenti, i nostri studenti, gli studenti impegnati nelle
imprese dell’Africa romana. Anche nelle condizioni difficili e terribili di questi trent’anni
e in particolare tra il 2001 e le primavere arabe, abbiamo proseguito il nostro impegno di
costruire ponti fra le due rive del Mediterraneo, con il senso di un’attenzione e di un rispetto
che vogliamo affermare, il desiderio di un incontro e di una speranza».
Nei 195 contributi di studiosi italiani e stranieri trovano il consueto ampio spazio anche le
novità epigrafiche e le testimonianze di numerose provinciae affacciate sul Mediterraneo
occidentale.
Estratti
ISSN 1828-3004
49
issn 1828-3004
isbn 978-88-430-7400-6
Carocci editore
Corso Vittorio Emanuele ii, 229 - 00186 Roma
telefono 06 42 81 84 17 - fax 06 42 74 79 31
Siamo su:
www.carocci.it
www.facebook.com/caroccieditore
www.twitter.com/caroccieditore
L’Africa romana
Momenti di continuità e rottura:
bilancio di trent’anni di convegni L’Africa romana
Estratti
Carocci editore
Volume pubblicato con il contributo finanziario di
Comitato scientifico
Presidente: Attilio Mastino
Componenti: Aomar Akerraz, Angela Antona, Samir Aounallah, Piero Bartoloni,
Nacéra Benseddik, Paolo Bernardini, Azedine Beschaouch, Antonietta Boninu,
Giovanni Brizzi, Francesca Cenerini, Maria Bastiana Cocco, Antonio Maria Corda,
Anna Depalmas, Lietta De Salvo, Angela Donati, Rubens D’Oriano, Layla Es-Sadra,
Mounir Fantar, Piergiorgio Floris, Emilio Galvagno, Elisabetta Garau, Alberto Gavini,
Mansour Ghaki, Julián González, Michele Guirguis, John J. Herrmann Jr, Antonio Ibba,
Ridha Kaabia, Mustapha Khanoussi, Giovanni Marginesu, Marc Mayer, Maria Grazia Melis,
Marco Milanese, Marco Edoardo Minoja, Alberto Moravetti, Giampiero Pianu,
Marco Rendeli, Daniela Rovina, Paola Ruggeri, Donatella Salvi, Sandro Schipani,
Ahmed Siraj, Pier Giorgio Spanu, Alessandro Teatini, Alessandro Usai, Emerenziana Usai,
Cinzia Vismara, Raimondo Zucca
Membri onorari: José María Blázquez, M’hamed Hassine Fantar, Jean-Paul Morel,
René Rebuffat, Joyce Reynolds
Coordinamento scientifico
Centro di Studi Interdisciplinari sulle Province Romane
dell’Università degli Studi di Sassari
* Abdellatif Rhorfi, Histoire ancienne, Université Sidi Mohamed Ben Abdellah, Fèz.
1. Voir, à ce sujet, M. Christol, Les hommages publics de Volubilis: épigraphie et vie
municipale, dans L’Africa romana iii, pp. 83-96. L’auteur relève surtout que les dédicaces
élevées par des proches du dédicataire, sont parfois de véritables épitaphes sauf par le for-
mulaire utilisé. Elles se caractérisent également par leur allusion à l’accord préalable du
conseil local, exprimé par la formule D(ecreto) D(ecurionum), laquelle est sous-entendue
dans certains textes, pour que la statue puisse être érigée et placée dans un des lieux publics
de la ville.
774 Abdellatif Rhorfi
10. Les hommages rendus au personnel administratif et militaire ne sont pas pris en
compte puisqu’ils n’ont aucun rapport avec les citoyens de Volubilis, y compris celui rendu
par Q. Antonius Navillus Asiaticus filius v(ir) e(gregius) proc(urator) Aug(usti) à son père [Q.
An(tonius)] Quir(ina tribu) Navillus (IAMar., lat., 417). Il est à noter que cette inscription
a été un sujet de controverse entre les historiens. Par exemple, Christol, Les hommages
publics, cit., p. 93, pense que le procurateur est un volubilitain de rang équestre ayant élevé à
son père cette dédicace à Volubilis. Cependant, les éditeurs des IAMar., lat., p. 264, récusent
cette explication et estiment que le personnage en question est un procurateur de Tingi-
tane, inconnu par ailleurs, ayant rendu un hommage à son père lors de son gouvernement
de la province. Cette thèse paraît plus probable d’autant que le dédicataire, en l’occurrence
le père du gouverneur, pourrait ne pas être présent sur le lieu où l’honneur lui a été décerné.
Autant dire que l’honneur peut avoir lieu aussi pour un non-résident et même à titre pos-
thume. Une autre dédicace n’est pas incluse non plus en raison de la confusion à laquelle
prête sa lecture (IAMar., lat., 474). Elle renferme le nom du dédicataire L. Sariolenus
L(ucii) f(ilius) Quir(ina tribu) Proculus suivi de la formule fil Volubilitani patr d. d. Deux
savants ont développé cette formule comme suit: fil(io) Volubilitani patr(ono) d(ecreto)
d(ecurionum) selon H. G. Pflaum; ou fil(ii) Volubilitani patr(i) d(e)d(ederunt) d’après L.
Chatelain. Christol, Les hommages publics, cit, pp. 94-95, qui a fait allusion à ces deux
développements, a adopté la restitution de H. G. Pflaum en ajoutant que L. Sariolenus Pro-
culus est un patron, honoré au même titre que son fils, par le corps des citoyens de Volubilis
dans une autre dédicace (IAMar., lat., 473). Mais la restitution de cette inscription, muti-
lée comme la précédente, sur laquelle Christol s’est appuyé pour étayer son interprétation
est hypothétique elle aussi. Peut-être de futures découvertes épigraphiques pourraient-elles
fournir des éléments nouveaux pour trancher cette question.
La genèse de l’élite de Volubilis 777
au cas des Ocratii. Ceux-ci sont, d’après l’auteur, d’origine italienne compte
tenu de la rareté de leur gentilice qui n’est rencontré en Tingitane qu’à Volu-
bilis. Dans les provinces romaines, il est mentionné une fois respectivement
en Cisalpine, en Bretagne, en Espagne et en Narbonnaise. Mais à Rome,
il est attesté huit fois, et dans diverses cités d’Italie dix fois. Suivant cette
déduction objective, l’on dispose donc d’un premier exemple d’une famille
de notables volubilitains d’origine extra-provinciale11.
Le second travail est celui de S. Bussi qui a tout récemment traité de la
question et mis en lumière surtout le phénomène des mariages mixtes entre
des Volubilitains de souche et d’autres Volubilitains originaires, eux ou leurs
ascendants, des provinces romaines de l’Empire. Pour l’illustrer, l’auteur a
choisi quelques exemples, comme en témoigne par ailleurs le titre de son ar-
ticle12. Son choix repose sur deux critères principaux adoptés afin de distinguer
les volubilitains d’origine autochtones de leurs concitoyens d’origine allogène.
Le premier critère est celui des nomina impériaux, Iulius et Claudius,
portés par des autochtones ayant bénéficié de la civitas romana soit sous
Auguste, et implicitement sous ses deux successeurs, Tibère et Caligula, soit
sous Claude qui octroya ce bienfait à tous les habitants de Volubilis en 44-45
ap. J.-C. Cette identification, aussi valable soit-elle pour distinguer les nou-
veaux citoyens d’une commune pérégrine ou de droit latin ou bien romain,
devrait être nuancée. Car, comme on le verra plus bas, les porteurs du gen-
tilice Iulius ne peuvent être considérés comme autochtones ayant eu la cité
romaine avant l’époque claudienne. Son simple port par un Volubilitain
n’est pas une preuve suffisante de l’origine autochtone de la personne en
question. La même remarque s’applique aux porteurs du nomen Claudius à
Volubilis dont le nombre est très infime et de surcroît leur gentilice n’est pas
précédé du praenomen impérial T(iberius), qui ne laisserait aucun doute, si
c’était le cas, sur l’origine autochtone de ses porteurs.
Le deuxième est lié aux surnoms sous leurs deux formes, autochtone
et latine. Dans la catégorie des porteurs de cognomina autochtones, il est à
noter que M. Val(erius) Bostaris f(ilius) Gal(eria tribu) Severus, sa femme
Fabia Bira Izeltae f(ilia) (tab. 1, n. 25), et Gabinia Babbus (tab. 1, n. 18)
sont les seuls à retenir. Cependant, Caecilia Dideiia (tab. 1, n. 19), et M.
Caecil(ius) M(arci) f(ilius) Quirina (tribu) [I]bzatha (tab. 1, n. 3) que l’au-
teur a inclus dans sa liste ne sont pas de souche volubilitaine du côté pater-
nel. Un dernier exemple est à exclure également, parce qu’il n’entre pas en
ligne de compte. C’est celui de Ma[?]cus Turradi et Maura Pullut (IAMar.,
lat. 495) mentionnés sur une plaque de bronze mutilée n’indiquant ni leur
titre, s’ils en ont eu, ni une quelconque qualité permettant de les ranger par-
mi les Volubilitains aisés. Quant aux surnoms latins, l’auteur cite l’exemple
de M. Valerius Honoratus Tusci fil(ius) (tab. 1, n. 23) et de son petit-fils
M. Val(erius) Honoratus Tusci f(ilius) Honorati nepos (tab. 1, n. 24). Leur
cognomen Tuscus à caractère géographique est en fait une preuve de l’ori-
gine étrusque du grand-père M. Valerius Honoratus Tusci fil(ius) (tab. 1,
n. 23), ou de l’ancêtre de celui-ci, qui avait immigré à Volubilis à une date
antérieure ou coïncidant avec l’accession de cette cité pérégrine au statut
de municipe romain sous Claude. L’exemple, par contre, de Valeria Myggyn
Pudentis fil(ia) (tab. 1, n. 53) dont le surnom spécifiquement autochtone
est considérée par l’auteur comme une traduction du cognomen latin Dona-
tus ne peut être incluse dans cette catégorie. Car on n’est pas sûr que ladite
traduction soit exacte d’autant qu’on ignore la langue libyque dont ne sub-
sistent que quelques noms, quelques mots et traces écrites disséminés ici et
là au point qu’on a du mal à les regrouper dans un corpus permettant l’étude
de ses caractéristiques linguistiques13.
Compte tenu de ces remarques, les deux études, en particulier celle
de S. Bussi, ne nous révèlent pas moins l’origine autochtone ou allogène
d’un certain nombre de familles aisées de Volubilis. Pour compléter le ta-
bleau, l’on doit aborder la question en adoptant d’autres critères d’iden-
tification, outre ceux déjà retenus par nos deux chercheurs précédents.
Avant d’y procéder, il faudrait tenir compte des faits suivants relatifs à
l’histoire de Volubilis aux années 44/45 ap. J.-C. Une de ses fameuses ins-
criptions nous apprend que la ville a souffert de raids perpétrés par le rebelle
Aedemon. La résistance de Volubilis à l’ennemi de Rome et les dégâts causés
par ses partisans ont incité les habitants de la civitas pérégrine à solliciter de
l’un des leurs, en l’occurrence M. Val(erius) Bostaris f(ilius) Gal(eria tribu)
Severus, notable local et citoyen romain en même temps, de conduire une
ambassade à Rome (IAMar., lat. 448). Le but que voulaient atteindre les
Volubilitains pérégrins par cette initiative était de présenter leurs doléances
à l’empereur Claude afin d’alléger le poids de leur perte en hommes et en
biens, voire même d’obtenir des privilèges exceptionnels. Leurs vœux ont
été effectivement exhaussés puisqu’ils obtinrent cinq privilèges: la civitas
13. Sur cette question, voir D. Casajus, Sur l’origine de l’écriture libyque. Quelques propo-
sitions, dans Afriques, débats méthodes et terrains d’histoire, dossier hors-série (2013), 14 p.
La genèse de l’élite de Volubilis 779
romana, le droit de mariage légal (conubium cum peregrinis mulieribus),
l’immunité fiscale pour 10 ans (immunitas annorum x), (l’attribution
d’)étrangers domiciliés (incolae), l’héritage de la succession des citoyens
(romains) morts intestats (bona vacantia)14.
Pour ce qui est de notre propos, seuls comptent les deux premiers pri-
vilèges: la citoyenneté romaine et le conubium. Ces deux bienfaits, et il im-
porte de le souligner, ne sont pas intimement liés. Car le premier, à savoir la
civitas romana, est accordée à tous les citoyens de la cité pérégrine de Volu-
bilis, alors que le droit de mariage légal est attribué à toute la communauté
14. Depuis la découverte de cette inscription en 1915 par L. Chatelain, elle a fait l’objet
d’interprétations multiples et contrastées, en particulier les deux bénéfices qu’elle men-
tionne: les incolae et les bénéficiaires des biens vacants. Sur ces derniers, les avis sont par-
tagés. Par exemple, J. Gascou, Sur une inscription de Volubilis, «AntAfr», 28, 1992, pp.
134-8, estime que ces biens vacants ont été dévolus, par concession impériale, à la respublica
de Volubilis, c’est-à-dire à tous les citoyens du nouveau municipe de Volubilis. Si, par contre,
les possesseurs de la succession en question étaient des pérégrins, la dévolution de celle-ci
serait réglée selon la coutume locale et non pas selon les lois romaines puisque l’empereur
n’en disposait pas en droit. Un avis contraire est exprimé par M. Lenoir, Histoire d’un
massacre. A propos d’IAMlat. 448 et des bona vacantia de Volubilis, dans L’Africa romana
xiii, pp. 90-101, qui nuance l’explication précédente en considérant que l’empereur Claude,
le seul héritier en principe des biens vacants de tout citoyen romain, n’a concédé lesdits
biens qu’à un groupe restreint de nouveaux citoyens romains d’origine volubilitaine ayant
perdu un parent, qui devait être lui aussi un citoyen romain, mais lors de la guerre d’Aede-
mon et non pas après. L’empereur aurait ainsi accordé à ces héritiers la factio testamenti
passive. Autrement dit, sans cette mesure impériale, les héritiers, même en leur qualité de
nouveaux citoyens romains, seraient privés de l’héritage puisqu’ils avaient été aux yeux des
lois romaines des héritiers naturels jusqu’à la date de 44/45 ap. J.-C. L’anomalie juridique
réparée par Claude résulte donc de la possession de la civitas romana par des Volubilitains
autochtones morts pendant la guerre d’Aedemon et le statut de pérégrin de leurs héritiers.
Quant aux incolae, le problème de leur identification ne semble pas être résolu définitive-
ment jusqu’à présent. Tantôt on les assimile à une population rurale résidant au voisinage
de Volubilis et rattachée juridiquement au nouveau municipe pour le repeupler et alimen-
ter davantage sa caisse municipale par leur contribution fiscale: voir, par exemple, A. N.
Sherwin-White, The Roman Citizenship, Oxford 1973, p. 243, n. 1; J. F. Rodriguez
Neila, La situación socio-politica de los incolae en el mundo romano, «MHA» , 2, 1978, pp.
153-4; P. A. Brunt, Italian Manpower, 225 B. C.-A. D. 14, Oxford 1987, p. 248, n. 5. Tan-
tôt ils sont considérés comme des attributi d’origine autochtone et maintenus en qualité
de simples pérégrins résidant dans le territorium du nouveau municipe qu’ils ont toujours
occupé: voir en particulier L. Gagliardi, Mobilità e integrazione delle persone nei centri cit-
tadini romani: aspetti giuridici. I. La classificazione degli incolae, Milano 2006, pp. 292-314.
Sur toutes ces questions, cfr. la mise au point de L. Pons Pujol, Volublis i els bona vacantia:
una síntesi, «Pyrenae», 28, 1997, pp. 133-49.
780 Abdellatif Rhorfi
citoyenne du nouveau municipe romain de Volubilis. Le nouveau corps des
citoyens romains a été constitué immédiatement après la transformation de
Volubilis en municipe de droit romain en 44/45 ap. J.-C. Il comprenait,
bien entendu, les nouveaux citoyens romains d’origine volubilitaine et les
anciens citoyens romains résidant à Volubilis avant le changement de son
statut juridique. Ces anciens citoyens romains étaient, soit des autochtones
ayant obtenu très tôt le droit de cité romaine tel que M. Val(erius) Bostaris
f(ilius) Gal(eria tribu) Severus, soit des immigrés installés à Volubilis avant
ou lors de sa municipalisation comme les Ocratii ou les Valerii Tusci susmen-
tionnés15. A la lumière de ces deux bienfaits impériaux, la distinction peut
être faite avec plus de netteté entre les membres de familles riches d’origine
autochtone ou allogène appartenant tous au corps civique du municipe de
Volubilis.
Tout d’abord, les autochtones. L’identification de ceux-ci, comme on
l’a traité partiellement dans une étude précédente16, s’effectue selon les cri-
tères suivants:
15. Comme l’a noté, à juste titre, F. Millar, Empire and City, Augustus to Julianus:
Obligations, Excuses, and Status, «JRS», 73, 1997, p. 84, les privilèges accordés à des
citoyens nouveaux tels que l’immunité fiscale et le conubium ne sont pas inhérents au
droit de cité. Plusieurs exemples relatifs à la concession de la citoyenneté romaine à
des pérégrins le montrent. Citons, à titre d’exemple, le cas des notables des Zegrenses,
l’une des tribus de la Tingitane. Un exemplaire d’une première epistula consignée dans
la fameuse Table de Banasa (IAMar., lat., 94), datée des années du règne simultané de
Marc Aurèle et de Lucius Verus, en 161-169 ap. J.-C., montre qu’un premier Iulianus,
un des primores des Zegrenses, obtint à cette date le droit de cité pour lui et sa famille
composée de sa femme Ziddina et ses quatre enfants nommés respectivement Iulianus,
Maximus, Maximianus, Diogenianus. Une autre lettre de Marc Aurèle et Commode
datée de 177 ap. J.-C. octroya le même bénéfice à Aurelius Iulianus, qualifié de chef,
tantôt de la tribu Zegrense, tantôt des tribus Zegrenses (princeps gentis Zegrensium /
princeps gentes Zegrenses), ainsi qu’à son épouse Faggura et ses quatre enfants, Iuliana,
Maxima, Iulianus, Diogenianus.
Dans ces deux epistulae, il n’est fait mention d’aucun conubium. Le même constat est
valable pour les habitants de Gadès qui reçurent en bloc la civitas romana sous César
(Dio Cass., xli, 29, 1), ou les habitants de Tingi (Dio Cass., xlviii, 45, 3) et d’Utica
(Dio Cass., xlix, 16, 1) qui bénéficièrent du même privilège sous Octavien.
16. A. Rhorfi, L’apport de l’onomastique à la connaissance de la romanisation de la Tingi-
tane préromaine, «BAM», 20, 2004, pp. 299-301.
La genèse de l’élite de Volubilis 781
• [M. A]emilius L(ucii) f(ilius) Cl(audia tribu) Severus (tab. 1, n. 7)
• M. Annius Maturus C(aii) A[nnii] Rufi fil(ius) Claudia (tribu)
Vol(ubilitanus) (tab. 1, n. 2)
• L. Ca[ecilius L(ucii) fil(ius)] Clau[dia (tribu)] (tab. 1, n. 10)
• L. Caecilius Luci(i) fil(ius) Claud(ia tribu) Clemens (tab. 1, n. 12)
• Q. Caecilius Q(uinti) filius Domitianus Claudia (tribu) Volubilitanus
(tab. 1, n. 14)
• C. Caecil(ius) L(ucii) fil(ius) Claudia (tribu) Flaccus (tab. 1, n. 32)
• L. Caec(ilius) L(ucii) f(ilius) Cl (audia tribu) Fronto Volubilitanus (tab.
1, n. 34)
• L. Caecil(ius) L(ucii) f(ilius) Clau(dia tribu) Plato (tab. 1, n. 37)
• M. Fabius L(ucii) fil(ius) Cl(audia tribu) Rogatus (tab. 1, n. 42)
• L. Fabius L(ucii) f(ilius) Cl[a]u[d]ia (tribu) Romanus (tab. 1, n. 43)
• M. Gabinius A(uli) fil(ius) Claud(ia tribu) Gellianus (tab. 1, n. 18)
• L. Pompeius M(arci) f(ilius) Claudia (tribu) Senior Volubilitanus (tab.
1, n. 6)
• M. Pomp(eius) L(ucii) f(ilius) Claud(ia tribu) Antonianus Volubilitanus
(tab. 1, n. 21)
• [L.? Va]lerius L(ucii) f(ilius) Cl(audia tribu) Licinianus Vol(ubilitanus)
(tab. 1, n. 54)
• L. Valerius L(ucii) f(ilius) Claud(ia tribu)17 (tab. 1, n. 55)
17. Comme l’ont noté, à juste titre, les éditeurs des IAMar., lat., p. 302, le défunt est dit
L(ucii) f(ilius) alors que son père porte le prénom de M(arcus). Peut-être s’agissait-il d’une
erreur de graphie ou d’une erreur dans la transcription du texte épigraphique dont l’original
a disparu.
18. Cet exemple est retenu avec réserve, en raison de l’absence de la filiation de Antonia
Didei ou de l’indication de la nature du lien qui la rattache au dédicant, Sex(tus) Antonius
Valerianus.
782 Abdellatif Rhorfi
Ces deux porteurs du nomen Claudius sont inclus ici avec réserve, notam-
ment Q. Cl(audius) Saturninus, le père M. Claudius Germanus Volubilita-
nus (tab. 1, n. 41). Car, les nouveaux citoyens qui reçurent la civitas romana
par un bienfait impérial adoptèrent habituellement, par reconnaissance ou
par flatterie, le nomen et, également, le praenomen de leur bienfaiteur. Or, ce
n’est pas le cas de Q. Cl(audius) Saturninus qui porte le prénom Q(uintus)
et non pas celui de l’empereur Ti(berius) Claudius, à moins qu’il soit le des-
cendant d’un autochtone ayant pris et le prénom et le gentilice de l’empereur
Claude lors de son bénéfice du droit de cité en 44/45 ap. J.-C. Par ailleurs,
l’onomastique de Volubilis montre que le nomen Claudius, qui devrait être
très répandu en raison de l’octroi de la citoyenneté romaine par l’empereur
Claude à tous les habitants libres de Volubilis en 44/45 ap. J.-C., est rarement
porté par les citoyens de ce municipe romain19. Le choix des premiers béné-
ficiaires de cette citoyenneté s’est porté sur d’autres gentilices latins, comme
en témoignent les exemples relevés ci-dessus des Volubilitains dont l’origine
autochtone est révélée par leur surnom libyque ou leur inscription dans la
tribu Claudia conférée à Volubilis.
19. On compte à peine sept occurrences du gentilice impérial Claudius: IAMar., lat. 475-
476, 492, 499, 574, 614 , et AE 1987, 1115.
20. Cinq exemples ne sont pas retenus: Caecilia Polionilla, la mère de M. Annius Ma-
turus C(aii) A[nnii] Rufi fil(ius) Claudia (tribu) Vol(ubilitanus) (tab. 1, n. 2) à cause
de son appartenance à une gens autre que celle de son fils; Aemilia Urbana, l’épouse
de [M. A]emilius L(ucii) f(ilius) Cl(audia tribu) Severus (tab. 1, n. 7) et son ancienne
affranchie (tab. 3, n. 68); T. Ocr[a]t(ius) Valerianus et Q. Ocrat(ius) Titianus, les demi-
frères de C. Caecil(ius) L(ucii) fil(ius) Claudia (tribu) Flaccus (tab. 1, n. 32); Valeria
Gaetula, la mère de L. Caecil(ius) L(ucii) f(ilius) Clau(dia tribu) Plato (tab. 1, n. 37)
qui est issue d’une gens différente de celle de son fils; Maria Liciniana, la mère de [L.?
Va]lerius L(ucii) f(ilius) Cl(audia tribu) Licinianus Vol(ubilitanus) (tab. 1, n. 54) qui
n’appartient pas à la gens Valeria de son fils.
La genèse de l’élite de Volubilis 783
• Sex(tus) Antonius Valerianus: le frère? de Antonia Didei (tab. 1, n. 31)
• L. Caec(ilius) Rog[at]u[s L(ucii)] f(ilius): le fils de L. Ca[ecilius L(ucii)
fil(ius)] Clau[dia (tribu)] (tab. 1, n. 10)
• Caecilia Caeciliana: mère de L. Caecilius Luci(i) fil(ius) Claud(ia tribu)
Clemens (tab. 1, n. 12)
• Q. Caecilius Sen[e]ca et Caec[ilia] Antonia: les parents de Q. Caecilius
Q(uinti) filius Domitianus Claudia (tribu) Volubilitanus (tab. 1, n. 14)
• Cae[c(ilia)] Caeciliana: belle-mère de L. Caec(ilius) L(ucii) f(ilius)
Cl(audia tribu) Fronto Volubilitanus (tab. 1, n. 34)
• Caecil(ius) Celsinus: le père de L. Caecil(ius) L(ucii) f(ilius) Clau(dia
tribu) Plato (tab. 1, n. 37)
• L. Fabius Crispus: le père de M. Fabius L(ucii) fil(ius) Cl(audia tribu)
Rogatus (tab. 1, n. 42)
• [Fa]bii Crispus et Caecilianus et Rogatus Crispi f(ilii): les neveux de Fa-
bia Bira Izeltae f(ilia) (tab. 1, n. 17)
• Fabius Manlian(us) et Fabius Saturnin(us): les deux frères de L. Fabius
L(ucii) f(ilius) Cl[a]u[d]ia (tribu) Romanus (tab. 1, n. 43)
• Pompeius Antonianus et Pompeius [[Manlianus]]: les deux fils de L. Pom-
peius M(arci) f(ilius) Claudia (tribu) Senior Volubilitanus (tab. 1, n. 6)
• L. Val(erius) Caecilianus Appiani ( filius): le père de [L.? Va]lerius
L(ucii) f(ilius) Cl(audia tribu) Licinianus Vol(ubilitanus) (tab. 1, n. 54)
• M. Valerius Peregrinus: le père de L. Valerius L.(ucii) f(ilius) Claud(ia
tribu) (tab. 1, n. 55)
21. Parmi ces exemples, on peut citer celui des cavaliers espagnols qui apportèrent leur
concours militaire à Pompée Strabon durant la guerre sociale, et obtinrent comme récom-
784 Abdellatif Rhorfi
pense la civitas romana en 89 av. J.-C.: ILS, 8888. Il y a également l’exemple très connu de
Seleucus de Rhosus (Rhodes) sous Octavien: FIRA, i², 55.
22. La liste quasi-exhaustive des bénéficiaires viritim de la civitas romana dressée par
Sherwin-White, The Roman, cit., pp. 292-329, inclut un nombre infime de ces nou-
veaux citoyens pendant la période comprise entre la fin du iiie siècle av. J.-C. et le début
de l’époque impériale; et témoigne ainsi de la parcimonie de Rome à concéder ce droit aux
pérégrins pendant la période considérée.
23. J. Gascou, La succession des bona vacantia et les tribus romaines de Volubilis, « AntAfr »,
12, 1978, pp. 115-21; Id., Sur une inscription de Volubilis, «AntAfr», 28, 1992, pp. 136-8.
24. M. Christol, J. Gascou, Volubilis, cité fédérée?, «MEFRA», 92, 1, 1980, pp. 329-45.
25. Les gentilices italiens non portés par les Volubilitains identifiés comme autochtones sont
les suivants: Aelius (tab. 1, n. 85), Cassius (tab. 1, nn. 33, 56), Cornelius (tab. 1, n. 3), Gellius (tab.
1, n. 19), Iunius (tab. 3, n. 70), Lepidius (tab. 4, n. 82), Manlius (tab. 1, nn. 11, 13, 47), Marcius
(tab. 1, n. 48), Marius (tab. 1, n. 54), Ocratius (tab. 1, nn. 5, 20, 32, 40, 49).
La genèse de l’élite de Volubilis 785
Car, raisonner en termes de rareté ou d’absence d’un tel gentilice dans la
nomenclature des Volubilitaines identifiés, avec assurance, comme autoch-
tones peut induire en erreur et donner trop de poids à l’argumentum ex
silentio. En témoigne la tendance qu’avaient les nouveaux citoyens romains
et leurs descendants à dissimuler, à dessein, la trace de leur origine péré-
grine, soit en choisissant des nomina prestigieux lors de leur naturalisation
et délaissant celui de l’empereur qui leur a donné le droit de cité, soit en
adoptant des cognomina latins et abandonnant leur ancien nom autoch-
tone. L’exemple, cité plus haut, des Volubilitains autochtones identifiés
d’après la tribu Claudia l’illustre parfaitement, et prouve en même temps
que sans l’indication de cette tribu on serait presque dans l’impossibilité de
les identifier comme tels.
L’analyse par contre des liens de parenté des porteurs de gentilices ita-
liens à la lumière des pratiques onomastiques en vigueur à Volubilis révèle
et l’origine allogène d’autres familles aisées et le phénomène des mariages
mixtes entre des Volubilitaines autochtones et des Volubilitains d’origine
allogène. Mais, identifions d’abord les Volubilitains allogènes d’après les
critères cités supra.
28. M. Gabinius A(uli) fil(ius) Claud(ia tribu) Gellianus, le père de Gabinia Babbus (tab.
n. 18).
29. Kubitschek, Imperium, cit., pp. 11, 54 et 59.
La genèse de l’élite de Volubilis 787
3. Les notables d’origine allogène identifiés d’après les surnoms latins:
• Cornelia Amma (tab. 1, n. 3): d’après les sources épigraphiques, le sur-
nom Amma ne se rencontre, en nombre assez élevé, que dans les provinces
hispaniques, notamment en Tarraconaise30. Cornelia Amma, la demi-sœur
de M. Caecilius Ibzatha, serait donc la fille d’un Cornelius ayant probable-
ment fait partie des premiers immigrés romano-hispaniques à Volubilis
avant 44/45 ap. J.-C. Comme on l’a noté plus haut, l’épouse autochtone
de ce Cornelius contracta un second mariage après son décès. Le nouveau
mari qu’elle a épousé est un allogène lui aussi, comme en témoigne sa tribu
Quirina accolée à la nomenclature de son fils M. Caecilius Ibzatha.
• M. Valerius Honoratus Tusci fil(ius) (tab. 1, n. 23): S. Bussi a déjà attiré
l’attention sur la spécificité du cognomen Tuscus porté par trois générations
de la famille des Valerii à laquelle appartient ce personnage. Sa transmission
de père en fils reflète la volonté de ces Valerii à manifester l’ingénuité de leur
ascendance ainsi que leur attachement affectif à la patrie, la Toscane, de leur
ancêtre installé de bonne heure dans la civitas pérégrine de Volubilis.
• Val(erius) Balb(us) (tab. 4, n. 83): comme le surnom Amma, le cogno-
men Balbus se rencontre fréquemment dans les province de la péninsule
ibérique, en particulier en Bétique31. Ce qui milite en faveur de la thèse de
son origine hispanique.
30. En Lusitanie, on recense un seul exemplaire (CIL ii, 880), en Bétique deux (CIL ii, 1140;
HEp-04, 1000), en Tarraconaise onze (CIL ii, 2668, 5694, 5696, 5798; AE 1977, 448; AE 1993,
1031; AE 1994, 965; AE 2007, 787; HEp-07, 01086; HEp-08, 595; EE viii, 133).
31. On le rencontre par exemple à Emerita (AE 1967, 192) en Lusitanie; à Malaca (CIL ii,
1967) en Bétique; à Carthagène (CartNova, 00073 = J. M. Abascal, S. F. Ramallo, La
ciudad de Carthago Nova: la documentación epigráfica, Murcia 1997, n. 73) en Tarraconaise.
788 Abdellatif Rhorfi
Le cognomen libyque Myggyn porté par Valeria dont la filiation est indi-
quée par le surnom latin Pudens, pourrait laisser entendre qu’il s’agit ici
d’une famille autochtone. Le mariage de M. Val(erius) Sassius Pudens, le
frère de Valeria Myggyn, avec la descendante d’une illustre famille ita-
lienne, la flaminique Ocratiane, passerait par conséquent pour un ma-
riage mixte.
Mais, une telle interprétation laisse de côté l’éventualité de la trans-
mission du cognomen libyque Myggyn par une mère d’origine autochtone.
Le cas de M. Caecilius Ibzatha souligné supra l’illustre avec plus de pro-
babilité. L’épigraphie, il est vrai, n’a conservé aucune trace susceptible de
révéler l’identité et le statut juridique des deux mères, celles d’Ibzatha et de
Myggyn. L’exemple pourtant de Q. Gellius Gellianus, inscrit dans la tribu
Quirina, donc un citoyen romain d’origine allogène, prouve sans conteste
l’existence de mariage mixtes entre des Volubilitains, à l’origine des immi-
grés romains ou leurs descendants, et des femmes autochtones, citoyennes
romaines ou pérégrines. Le notable en question, Q. Gellius Gellianus, a
épousé une femme de la branche des Caecilii autochtones, Caecilia Dideiia
(tab. 1, n. 19).
La liste de ces allogènes identifiés par les liens de parenté pourrait s’al-
longer encore si l’on tient compte des deux exemples suivants:
La genèse de l’élite de Volubilis 791
• Marcia Marcellina Claudiae Proculae mater (tab. 1, n. 48)
• Maria Liciniana la mère de [L.? Va]lerius L(ucii) f(ilius) Cl(audia
tribu) Licinianus Vol(ubilitanus), et l’épouse de Val(erius) Caecilianus
Appiani ( filius) pater (tab. 1, n. 54)
37. On relève trois occurrences de Manlius (tab. 1, nn. 11, 13, 47), deux de Cassius (tab. 1,
nn. 33, 56) une de Iunius (tab. 3, n. 70) et une de Lepidius (tab. 4, n. 82).
38. Ces produits locaux pourraient être, par exemple, des bêtes sauvages ou des biens de
consommation périssables ne nécessitant pas d’emballage amphorique. Voir à cet égard, L.
Callegarin, La Maurétanie de l’ouest et Rome au ier siècle av. J.-C.: approche amphorolo-
gique, dans L’Africa romana xiii, p. 1352.
39. Ces matériaux consistent essentiellement en amphores vinaires Dressel 1 d’Italie
datées da la fin du iie siècle av. J.-C. et des céramiques campaniennes B-oïde de la même
époque. Une bonne quantité de ces produits ont été découverts à Volubilis et dans les
autres centres urbains de la Maurétanie occidentale. Leur alimentation du marché mau-
792 Abdellatif Rhorfi
rétanien a perduré tout au long du ier siècle av. J.-C., ainsi que d’autres produits comme
les amphores Dressel 2/4 d’Espagne et la céramique grise d’Ampurias. Dès la fin du ier
siècle av. J.-C., ils seront tous relayés par les céramiques sigillées d’Italie et d’Espagne.
La bibliographie relative à la découverte de ces matériaux est très longue. Pour cette rai-
son, on renvoie à titre indicatif, à quelques travaux récemment publiés comme celui de
L. Pons Pujol, La economia de la Mauretania Tingitana y su relación con la Baetica en
Alto Imperio, dans L’Africa romana xiii, pp. 1251-1289; Callegarin, La Maurétanie, cit.,
pp. 1333-62; A. Rhorfi, Effets de la domination romaine en Méditerranée occidentale sur
l’économie de la Maurétanie occidentale au Ier siècle av. J.-C., dans L’Africa romana xiv, pp.
537-48; V. Bridoux, Les importations italiennes en Maurétanie occidentale, «BAM», 21,
2009, pp. 153-83.
40. Sur les divers organes assurant le transport et la commercialisation des produits de
consommation entre différentes régions du monde romain, cf., en particulier, J.-J. Aubert,
Les Institores et le commerce maritime dans l’Empire romain, «Topoi», 9, fascicule 1, 1999,
pp. 145-64.
La genèse de l’élite de Volubilis 793
tab. 1 (suivi)
IAMar., lat. Dédicataire Qualité Dédicant(s) et leur(s)
et provenance qualité(s)
11. 434. Forum [L?] Caecilius L(ucii) Edile, duumvir, flamine La belle-fille du
f(ilius) Caecilianus de Volubilis dédicataire: Manlia
Romana nurus socero
12. 435. Forum L. Caecilius Luci(i) Décurion, ancien La mère du
fil(ius) Claud(ia tribu) duumvir dédicataire:
Clemens Annorum Caecilia Caeciliana filio
XXXIII
13. 436. Base disparue L. Caec(ilius) Décurion L’épouse du
Caecilianus filius dédicataire:
Clemens Manlia Romana mater
14. 437. Forum Q. Caecilius Q(uinti) Décurion Le père et la mère
filius Domitianus du dédicataire: Q.
Claudia (tribu) Caecilius Sen[e]ca et
Volubilitanus Annorum Caec[ilia] Antonia
XX parentes
15. 438. Forum Q. Caecilius Q(uinti) Edile, duumvir, flamine La fille du dédicataire:
f(ilius) Gal(eria tribu) de Volubilis Caecilia Caeciliana
Plato filia patri
16. 439. Forum Fabia Bira Izeltae f(ilia) Première flaminique de L’affranchi de l’époux
Volubilis de la dédicataire:
M. Val(erius) Severi
lib(ertus) Antiochus
17. 440. Forum [Fabia] Bira [I]zeltae Première flaminique de Les trois neveux
f(ilia) Volubilis paternels de la
dédicataire: [Fa]bii
Crispus et Caecilianus
et Rogatus Crispi f(ilii)
amitae
18. 441. Forum M. Gabinius A(uli) Décurion, flamine de La fille du dédicataire:
fil(ius) Claud(ia tribu) Volubilis Gabinia Babbus patri
Gellianus
19. 442. Base G. Gellius Q(uinti) Décurion Le père et la mère
remployée fil(ius) Quir(ina tribu) du dédicataire: (Q.)
Seneca Volubilitanus Gellius Gellianus pater
Annor XVIII et Caecilia Dideiia
mater
20. 443. Hors contexte [---e] Ocratiane Ocrati Flaminique de la L’époux de la
f(ilia) province de Tingitane dédicataire: [M.
Val(erius) S]assius
Pude[ns] uxor[i---]
21. 444. Dans le palais M. Pomp(eius) L(ucii) Décurion Le frère du dédicataire:
dit de Gordien f(ilius) Claud(ia tribu) L. Pomp(eius) L(ucii)
Antonianus Volubilitanus f(ilius) [[Manlianus]]
fratri
(suit)
La genèse de l’élite de Volubilis 795
tab. 1 (suivi)
IAMar., lat. Dédicataire Qualité Dédicant(s) et leur(s)
et provenance qualité(s)
22. 445. Dans le palais M. Pomp(eius) L(ucii) Décurion Le frère du dédicataire:
dit de Gordien f(ilius) Claud(ia L. Pomp(eius) L(ucii)
tribu) Antonianus f(ilius) [[Manlianus]]
Volubilitanus fratri
23. 446. Sur le Cardo M. Valerius Honoratus Décurion, ancien édile, Le fils du dédicataire:
Tusci fil(ius) ancien duumvir (M) Val(erius) Tuscus
patri
24. 447. Sur le Cardo M. Val(erius) Le père du dédicataire:
Honoratus Tusci f(ilius) (M. Valerius) Tuscus
Honorati nepos An pater
XVII
25. 448. Forum M. Val(erius) Bostaris Édile, sufète, duumvir, L’épouse du
f(ilius) Gal(eria tribu) premier flamine de dédicataire: Fabia Bira
Severus Volubilis, ambassadeur Izeltae f(ilia) uxor
26 449. Hors contexte M. Va[l(erius) Severus] ? (mutilé)
et Fab[ia Bira]---
27. 450. Forum ? Dec(urion)---[ob me] ? (mutilé)
rita [eius---ex decreto]
ord(inis)--
28. 451. Forum L. Caecilius L(ucii) Cavalier de la i Alae La mère, Caecilia
f(ilius) Claudia (tribu) Augustae Modesta mater, et le
Silvanus frère du dédicataire,
Caecilius Modestus
frater
29. 452. Hors contexte [---A]ntoniana Probablement le père
de la dédicataire:
[S]ex(tus) Antonius
Valerianus
30. 453. Hors contexte L. Antonius Nerva ? (mutilé)
Annorum XXV
31. 454. Près du Cardo Antonia Didei Probablement l’époux
ou le frère de la
dédicataire: Sex(tus)
Antonius Valerianus
32. 455. Forum C. Caecil(ius) L(ucii) Les demi-frères du
fil(ius) Claudia (tribu) dédicataire: T.
Flaccus Ann XXV Ocr[a]t(ius) Valerianus
[v(ir)] c(larissimus) et
Q. Ocrat(ius) Titianus
[v(ir) e(gregius)] fratri
33. 456. Forum L. Caecilius Ga[l(eria La mère du dédicataire,
tribu) L]atro L. Cassia Caeciliana mater
Caecili(i) [A]ntoniani
f[ili]us
(suit)
796 Abdellatif Rhorfi
tab. 1 (suivi)
IAMar., lat. Dédicataire Qualité Dédicant(s) et leur(s)
et provenance qualité(s)
34. 457. Près de l’arc L. Caec(ilius) L(ucii) La belle-mère du
de Caracalla f(ilius) Cl(audia tribu) dédicataire décédé à
Fronto Volubilitanus Rome à l’âge de 25 ans:
Annor XXV Cae[c(ilia)] Caeciliana
privigino
35. 458. Près de l’arc L. Caecil(ius) L(ucii) Le frère du dédicataire:
de Caracalla f(ilius) Gal(eria tribu) M. Caecil(ius) Fuscinus
Gellianus frater et sa mère Aemilia
Honorata mater
36. 459. Forum L. Caecilius L(ucii) Les parents non
f(ilius) Gal(eria tribu) nommés
Kassainus
37. 460. Forum L. Caecil(ius) L(ucii) Le père et la mère: L.
f(ilius) Clau(dia tribu) Caecil(ius) Celsinus pater
Plato et Valeria Gaetula mater
38. 461. Forum Caeci[ilia---] L.
Caecil(ii) A[---fil(ia)]
Volubi[litana---]
39. 462. Forum Caecilia Caecili[ana] Le père et la mère: L.
Caecilius Caec[ilia]nus
et Valeria Manlia
40. 463. Forum Caecil[i]a Romana Les demi-frères:
T. Ocr[at]ius
[Vale]rian[us v(ir)]
c(larissimus) et Q.
[O]crat(ius) Titianus
v(ir) e(gregius) fratres
41. 464. Sur le M. Claudius Q(uinti) Le père et la mère: Q.
decumanus maximus f(ilius) Germanus Cl(audius) Saturninus
Volubilitanus Ann VIII et Flavia Germanilla
filio
42. 465. Hors contexte M. Fabius L(ucii) Le père du dédicataire:
fil(ius) Cl(audia tribu) L. Fabius Crispus pater
Rogatus ann. XVII filio
43. 466. Forum L. Fabius L(ucii) Les deux frères du
f(ilius) Cl[a]u[d]ia dédicataire: Fabius
(tribu) Romanus Manlian(us) et Fabius
Saturnin(us) fratres
44. 467. Forum Fabia L(ucii) Les deux fils de
f(ilia) Manliana la dédicataire:
Vol(ubilitana) Pompeii Pompeius Antonianus
Senioris uxor et Pompeius
[[Manlianus]] filii
(suit)
La genèse de l’élite de Volubilis 797
tab. 1 (suivi)
IAMar., lat. Dédicataire Qualité Dédicant(s) et leur(s)
et provenance qualité(s)
45. 468. Forum Fabia Rusticilla Le frère de la
dédicataire: L. Fab(ius)
Saturninus sorori
46. 469. Près du palais Mamilia C(aii) f(ilia) L’époux de la
dit de Gordien Lucil[la] ex Baetica dédicataire: L.
municipio conobaria Val(erius) Saturninus
Annorum XXXIII uxori
47. 470. Hors contexte An. XVI--- (mutilé) (le La mère du dédicataire:
fils de la dédicant: sans Manlia Romana fil(io)
doute un Caecilius) piissimo pos(uit)
48. 471. Hors contexte Marcia Marcellina Q. Cl(audius)
Claudiae Proculae Saturninus: peut-être
mater un parent de Claudia
Procula
49. 472. Piédestal Ocratia L(ucii) filia ?
disparu Corn[elian]a
50. 475, a. Près du Valeria Caeciliana Le père de la
Decumanus Maximus Tusci fil(ia) Sex(ti) dédicataire: Val(erius)
Val(erii) Prisci uxor Tuscus pater
51. 475, b. Près du Va[leria]---Max ? (mutilé)
Decumanus Maximus [---?]---Mariti---
52. 476. Hors contexte Valeria Q(uinti) f(ilia) Le père et la mère: Q.
Gelliana Val(erius) Masculus et
Gabinia Anulla parentes
53. 477. Forum Valeria Myggyn Le frère de la
Pudentis fil(ia) dédicataire: M.
Val(erius) Sassius
Pudens sorori
54. 478. Forum [L.? Va]lerius L(ucii) Le père et la mère: L.
f(ilius) Cl(audia Val(erius) Caecilianus
tribu) Licinianus Appiani ( filius) pater et
Vol(ubilitanus) Ann III Maria Liciniana mater
tab. 1 (suivi)
IAMar., lat. Dédicataire Qualité Dédicant(s) et leur(s)
et provenance qualité(s)
tab. 2 Notables locaux mentionnés sur des piédestaux ou des autels consacrés à des di-
vinités
IAMar., lat Divinité Dédicant(s) et leur(s)
qualité(s)