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La copie de 'éléve Dans le langage courant, @tre «hors de soi« signifie se trouver dans un état émotionnel particuliérement intense, le plus souvent de ordre de la colére. En effet. la colére, en régle générale, est justifiée par la volonté de la personne de « rendre » & interlocuteur le mal subi, dans une logique de réponse égalitaire. ce qui se traduit per des paroles blessantes voire violentes. On considére alors que le sujet n'a pas conscience de ses propos, et que par conséquent son discours ne reléve pas de ce qu’ll est vraiment. Il est donc = hors de lui ». Mais il s'agit 1& d'un sens restreint et populaire de cette expression. D’un point de vue philosophique, la définition de « hors de soi » et la possibilité méme d’étre « hors de soi » est problématique. En effet, tout notre raisonnement dépend de ce que l'on inclut dans le « soi». La réponse & la question « peut-on étre hors de soi « sera done variable selon qu'on élargit plus ou moins ce champ du « soi ». Dans la définition la plus restrictive, « soi» représente la partie de la conscience la plus subjective, l'identité de "individu fondée sur son vécu, ses expériences. Le « soi» représente-t-il toute la conscience, excluant ce qui reléve de l'inconscient ? Qu bien faut-il y inclure l'inconscient ? Nous étudierons ces différentes possibilités en nous interrogeant sur leurs conséquences sur la définition de "homme, son identité, sa liberté.* Dans un premier temps, étudions la théorie selon laquelle « soi = est l'identité profonde de lindividu, reflet de ses réflexions et sentiments personnels. Si l'on considére que l'on peut étre hors de soi tout en étant conscient de cet état, cela signifie que cet état est voulu et permet au sujet @atteindre un objectif défini. Dans le cas of l'on considére le « soi » comme une partie restreinte de la conscience, i! existe donc plusieurs situations dans lesquelles [état « hors de soi» est volontaire. L’une de ces situations est celle de la recherche identitaire. L’homme cherchant & étre unique, il fonde son identité personnelle en se démarquant des autres. Or, pour se démarquer des autres, il est nécessaire de se comparer aux autres. Cette recherche d'identité est particuligrement présente lors de l'adolescence. A cette période de la vi ividu s‘évalue, affirme ses différences, et se définit lui-méme comme unique au moment oi il trouve dans les autres la reconnaissance de cette différence. Le probléme est que plus l'adolescent cherche & s'affirmer comme quelqu'un unique, plus il a besoin des autres pour se différencier. C'est done & travers les autres que Vindividu se trouve et existe en tant qu’étre unique. Dans cette recherche identitaire, le sujet se fagonne & partir de l'autre, il est en quéte d'un «soi» qui n'est pas inné, il se fait le reflet des t Le mot du prof: ' Une bonne introduction qui met tout de suite l"accent sur la complexité de l'expression « étre hors de soi» dés lors qu'on dépasse son usage courant. L'éléve a raison dinsister sur la nécessité du travail de définition qui en effet est primordiale sur un tel sujet. autres, et n'est donc pas lui-méme. Consciemment, il se place alors « hors de lui «, Sartre dit que la conscience n'est pas une substance, c'est un acted’ »éclatement». Par comséquent. notre conscience n'existe qu’a travers ses rapports au monde et aux individus qui l'entourent. Elle est un effort d'attention qui grandit avec !"expérience de la vie. Partant du principe que la conscience (et donc le « .) se forge uniquement 4 travers l'environnement qui l'entoure, on en conclut que homme existe pour étre « hors de soi ». Il s'agit du principe de l'existentialisme. Mais si la société peut permettre & « soi » Vindi codes et demande d’agir selon des régles qui peuvent nous amener a jouer un rdle, of ['on met de ‘ster, elle peut aussi avoir un effet de neutralité sur idu, ce qui est une autre maniére d'étre « hors de soi. En effet, toute société impose ses cSté nos jugements personnels, nos sentiments, pour devenir « objectif », conforme, non-libre, et donc « extérieur 4 soi». Dans cette situation, I'on n'est plus dans une logique de « recherche identitaire » mais dans une sorte d’« acte de protection «. Dans cette logique, on ne fait plus intervenir d'éléments affectifs et l'on s‘affranchit donc de notre personnalité. Or, ces éléments affectifs sont la base sur laquelle se construisent nos jugements personnels. C'est donc notre propre identité que nous mettons de cOté, tout en choisissant des réactions préétablies, associées 4 notre role dans la société et qui nous permettent de réagir 4 l'environnement qui nous entoure de fagon s‘agit du choix de la facilité et d'une forme @hypocrisie qui entraine non seulement la malhonnéteté envers les autres, mais aussi la mécanique sans faire appel & la réflexion personnelle malhonnéteté envers soi-méme. C'est ce que Sartre appelle la mauvaise foi. Chaque réle de la société posséde ses cades et sa logique qui répondent & une cohérence sans laquelle les interactions entre les hommes seraient instables. L'éléve et le professeur, l'enfant et le parent, sont autant d’exemples de réles qui permettent & homme d'étre hors de ses propres jugements, hors de ses propres réactions, hors de sa propre raison, et done hors de soi. Sartre, dans L'Etre et le Néant, donne l'exemple du gargon de café, dont « la mimique et la voix semblent un mécanisme ». Cette duplicité de la conscience qui réduit la personne & un personnage, qui « chosifie » "individu, posséde certes une valeur protectrice, mais empéche également I'homme d'user de sa liberté. Car prendre le risque de se complaire dans ce mensonge a soi-méme, c'est risquer de permettre aux autres de coller sur notre personnalité une étiquette qui ne correspond qu’é notre personnage, et non a notre personne. $i l'acte de protection peut s‘effectuer en mettant de cété notre raison, elle peut aussi seffectuer, en d'autres circonstances, en mettant de c6té les sentiments. Dans ce cas, le sujet devient un &tre totalement fermé & toute émotion, comme si une porte blindée se refermait sur son coeur. Véritable dissociation volontaire de soi pour pouvoir accepter des événements insupportables émotionnellement, on retrouve ce + dédoublement » chez des gens exercant un métier difficile, comme par exemple le policier, le magistrat, 'huissier de justice, ou, a fortiori, le soldat. Le but est simple : ne pas tre submergé par les émotions personnelles. Arrétons-nous un instant sur "exemple du poilu. Celui-ci, juste avant un combat, a une certitude : celle de mourir dans un avenir proche. A partir de ce constat, le soldat va mettre tout en ceuvre pour survive. Certains poilus ont d'ailleurs témoigné de cet acte dans leurs lettres destinées & la famille. Ils expliquaient qu'une fois la bataille débutée, la peur leur nouait le ventre et qu'une fois le signal funeste de la sortie de la tranchée lancé, une porte inviolable se refermait sur le coeur pour traverser le no man’s land. Au moment oi ils se trouvaient confrontés @ I'ennemi, ils ne ressentaient plus ni peur, ni pitié. Cette dissociation de sai, ce rejet volontaire des sentiments, ce contraste flagrant entre un homme terrifié par la guerre et un homme devenu soudainement impitoyable, est une maniére consciente d'étre « hors de soi ». On a ici impression qu'il faut en quelque sorte se déshumaniser pour pouvoir continuer & agir.' Mais si « 6tre hors de soi» peut, comme nous venons de le montrer, étre une démarche volontaire, cela peut-il étre un « dédoublement + involontaire lié a l'existence en nous d'une force que notre conscience ne maitrise pas? C'est I'hypothése freudienne de l'inconscient qui pose de nouveaux problémes : linconscient freudien couvre l'ensemble des pulsions, désirs, idées qui sont refoulés par le sujet en raison de leur caractére amoral voire honteux, Linconscient freudien est ‘comme la partie cachée d'un iceberg : est un vaste monde psychique, parcouru de sens, de significations, d'intentions, qui ne peuvent pas devenir conscients de par leur intétiorisation profonde, mais qui, cependant, peuvent s'exprimer indirectement 8 travers les réves, les lapsus, les actes manqués, etc. Ces échecs du comportement signifient pour Freud que «le moi n’est pas maitre dans sa propre maison». Cette expression de l'inconscient montre donc que nous ne sommes pas au centre de nous-mémes, nous ne maftrisons pas ces actes qui trahissent une partie de nous insoupgonnée. Freud apporte donc lidée d'un moi intérieur qui dissocie individu, et donne de nouvelles frontigres au fait d'étre « hors de soi. A partir de la, on peut soit considérer que notre véritable identité réside dans la partie consciente de individu, et que plus !'individu exprime son Inconscient involontairement, plus il se trouve extrapolé de lu-méme; soit l'on peut considérer que notre veritable identité réside dans notre Inconscient et que notre conscient n'est qu'une fagade. Dans ce cas, nous sommes véritablement nous-mémes uniquement dans les cas o& F temotdu prof: ' Dans cette premiére partie léléve s'est efforcé de démontrer qu'on pouvait se mettre volontairement hors de soi, pour se construire ou pour se protéger ; les exemples utilisés sont intéressants : - la recherche identitaire de adolescent qui se construit dans un premier temps en s‘identifiant & des modéles, done qui sort de lui pour devenir lui : = le rOle social (avec une référence & l'exemple du gargon de café emprunté & Sartre) : = le soldat qui ne peut obéir a ordre Tenvoyant & une mort quasi-certaine qu'en « oubliant » son humanité.

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