Sei sulla pagina 1di 32
p-YH Ah) eee ie Re te Ree EZ] ad no Tet wat Ltt} A Nice Jazz Festival : os Deux concerts 4 Christian VANDER un parrain en solo Sey / f Vi Ce VANDER Ss 1-14) Musique (et ae Ré cule A cy ‘ASCENSION n'9 EDITORIAL LLannée 2009 s'achéve. Elle restera gravée dans les mémoies. Pour MAGHA, elle représente quarante années de scéne, eta pou prés autant de concerts pour les céébres. Ce n'est pas tout. 2009 vit enfin la sortie d'un album attendu depuis, Irente-deux années dja :Eméintéhtt-R8, que nous chroniquons dans ces pages De nouvelles plumes se sont raliées 8 nos troupes pour tenter de retranscrre es principaux temps forts d'une année riche en événements. Qui aurait pu imaginer de patiles surprises ? Mettons quelques points sur les ei. Pour fa premire cis, tun grand festival de jazz francais a nommé notre compositeur référé Président @honneur. Cette reconnaissance a sans doute fait grincer quelques dents. Avis & tune certaine frange cu public MAGNA qui prend un phisir sordide a répandre le bruit que Clristian Vander est incapable de se renowveler.. Nen dépaise a ces tristes sires, 2009 2 vu aussi la création de deux nowlles pieces MAGMA totalement inédites. De plus, nus avons eu la joie de découvrir Christian Vander luiméme seul sur scéne, s'exposent as piano. Des moments rares, qui, nous Tespérons, auront une suite. Enfin, que les amateurs de adétals croustliants» passent leur chemin, Nous ne nous attarderons pas sur les changements de personnel au sein du groupe, et les rumeurs malsaines qui les accompagnent. Nous saluons par-contre les nouveaux. venus, car grace & eux, MAGMA ne s est Jamis aussi bien port. Lamachine de guerre musicale fit preuve sur scéne d'une cohésion palpable, a la précison redoutable. Que demender de plus ? Le meilleur est toujours a venir, et Christian Vander toute notre confiance, entiere et indéfectible. Un immense merci lui de nous avoir accordé un entetien exception- nel que vous retrouverez dans ce numéro tout neuf. Au sonmaire également, un échange avec Hervé A&nin, personnage charismatique ¢ une simpli-cité désarman- te, une rencontre avec le groupe Jean-Louis, et une autre avec Francis Moze, imusicienintiguant et méconnu. Nous avons décidé d évoquer de maniére polypto- nigue quelques concerts-clfs qui ont fat date cette année: les concerts MAGNA, bien sir, avec des comptes rendus de Nice et des Rendez-vous de 'Erdre, mais, aussi, évidemment, les concerts de Chistian Vander en solo. Yous poutrez fre également plusieurs chroniques de disques parus cette année. Mime si Eméhnt@htt-R6 était le plus attendu dentre eux, il ne faut pas pour autant néglig Ia irs belle r6édtion de To Love, le doubie album MAGMA lve in Tokyo 2005, et Hur, nouvel hommage a la musique de Christan Vander. Enfn, et il est important de le rappeer, Ascersion est et a toujours &é owert aux propestions graphicues autour de MAGMA. Pour clore ce numéro, vous trowverez donc une certaine vision de Vhistoire d Eméhntghti-Ré en bande dessinée fn vous soutaitant bonne lecture, Léquipe Ascension ASCENSION #9 4 coring even camsiacoSapet rat ‘ont cotabort a ce mdr an cnsogre ALUN “eanue GHEVALER.. JeorLous FOUCAULT "Timothy HANNEM =” Dcier HOUDE vargas HOUDEMONT “ EANLOUS Georges PIGANAU Paik REMNANT en 3 amercerpacalament Hor AKNN, e goupe JEANLOUIS, Frans MOZE, Ccouvetr Frode Cin VANDER (Ere CERMOLACKE) cust do cover stbande devs TH ian acuptim cm) ‘id Photon: Jean ChstapheALLUN, Etta SERMDLACCE, Gabel OE RAMEFORT, “actos GUTON, Georges PCANAL ‘ot opeucon me pra, ese octane ext meee eae Revouver ASCENSON or couleur aul at: hepewascansionovherg page 2 N38 rau uy) ea) . SAX DE MAGMA @ e René a 6 un des premiers misciens de MASMA, sce nest pas un des ps conmus, car vestresté uetres pa de temps dans le groupe. Ne Brest, ila commence a prendre des cours de musiqee pendant son ailescence, eu ane daberd puis lacarnette, ebterant meme un premier pric de conservatire. assaausxet au mileu des ames 60. Frequentant Fe Rock nll Circus, es de Paris oi “ammaint” tous les musiciets poprock de epoque ise jog en septembre 69 @ un groupe encore sans rom gu se consttuait autour de Laurent THIBAULT (basse) Franes MCZE (cers), ZABU (chant) et dun betteur torsrorme, Chistian VANDER. D'attres musiiens frent de méme : le trompetise Gey MARCO et le Fianito américsin Eddie RABIN rotanmen:. Ce groupe devnt. MAGMA. I partcipa aux premieres épettions du groupe. Une demo de qeatre tires ft enrexstée chez PATHE & cette époque mis ne donna neisance a aucun fisque. Les débits di greupe wétant pas speciale: nent facies et comme i falt in vire, René MORE TUR et Guy MARCO qulterent MAGMA assez rapidement pour se jindre ala section de cues de Johnny HALLYDRY. En 1981, Rané MORIZUR fe sonretour dans MEGMA our remphcer Alain GULLARD au sox de Fete 81 & debut lest surteut connu pour avoir été un membre du aroupe LES MUSCLES cree pour le Club Dorethee, éenission paur enfants surTF1 de 1967 & 1997. Ce groupe trés populate état forme eexcellents mu Scions, Prmi eux, Rémy SARRAZIN,extossite de FATON BLOOM, groupe frmépar Frances CAHEN, crpianiste de MAGMA. Ces demires années René a fat parte denombreux groupes régionaux su lacie atlantigue pus dans le fudect. y 9 rtrowé riconmont René GUERIN, tatteur de MARTIN CIRCUS (groupe de bues-ock & 28 debuts) avec qultavtjanme” en 69au Rack Roll Creus! Is forment alers es MARTIN MUSCLES, roupe de bluesrock Retour aux sources pour les ex musicens. Ce sora le demir groupe de René MORIZUR. Une cepécte est tonbée le 25 soit 2009 :René MORI2UR est: mort dune rupture danévrisne & Brigndles dans le Var, apres quelques. jours hosptaation Bien que son nom ait te associ trés peu de temps & Ihistore du groupe, Bene merit bien cet hommage ans ASCENSION en tant quexmusicien de MAGMA, sansattentre qu lanaqute de 1969 sorte u our, sell est rtrowee 2 ans. Le disque dans les mains, je me demande comment, moi, je peux me per- mettre de patter de leeuvre dont le com- positeur s'est enfin ibéré, celle quia ten cen haleine les amcurewx de MAGMA pen- dant plus d'un quart de siécle. D'aucuns auroat longtemps parlé d’Arlésienne, etle nom méme d’Enéhitéht-Ré semblait tombé dans Voubl, jusq’a ce que de ré- centes décowvertes atchéclogiques per- mettent sa reconstitution et son achevement®. KA, Kehntarktse, Eméntéhtt-Ré : Védification d'une now velle tilogie est désormats accompli Un épais boltier cartonné protége Ventegistrement tant attendu, L'objet, d'une remarquable sobrigté, est grax phiquement wrés réussi. Pour une fois chose trop rare-la pochette et son disque formont un tout, I'Scrin Stant la hautour du joyau quill protége. Pas approximation infographique cédant aux sirdnes d'une mode passagire. Le sigle de MAGMA, qui frappe habitvelle- meni les pochettes de son empreinte si facilement identifiable, s'est effacé au profit d'une statue égyptienne énigma- tique qui détive dans le néant, nimbée dun halo verdatre sur fond de ténebres (photographie magnifique réalisée par mon ami Georges PIGANAU), Eméintdtt-Ré. En ouvrant le disque, jai limpression de profaner un tombeau, Une aure statue Ptah ? Osiris ?~ monte la garde, éclairée ‘la is par laluewr d'une simple torche et inraciant elle-méme d'ane lumiére incon- nue, Ge monde-ci n'est plus celui que je pense connatire, Est-ce celut déerit dans le Livre des Norts... les volets de 'alburt ouverts une fois de plus déroilent erfin le sigle de MAGMA, le nom du groupe et le titre écrits en hiéroglyphes. Je pose le disque dans mon lecteur et m’arme du livret des paroles sacrées. Je suis préte Je pars pour un voyage en la nuit des ‘Temps démarrant par une incantation ri- tuella inconnue prononcée par Christian VANDER. Les cheeurs d'une procession funébre m’accompagnent, Le tres beau rixage, juste équilbre entre le son studio et énergie scénique, met en valeur les voixet les instruments, Nous entrons aver Kohntarkisz dans la tombe d’Eméhniéht- Ré, Vimpression de «collagen perceptible lors des premiers concerts donnés, pro- pre au remoniage titanesque de cette aeu- wre perdue, s'est effacte au profit d'une unité sans fail, sans accrocs. Les themes conmus sous les roms (proviscires?) de Rind, Hhai ou Zombie se fondent désor: mais en une seule entité divisée en plages numérotées, au découpage parfois inat tenda, Le génie de Christian VANDER est Aiintégrer, dans la forme de ces pices que l'on aurait pu croire acherées, des trames sonores, des détails architecturaux issus de son traval contemporain, Ceux: ci, dans la lignée des Cygnes et les Cor. beaux, surprendront et ravirontles orellles aiguistes de Fauditeurattent, qui remarquera par exemple V'expressivité lyrique particaliére du chant de Christian coune ligne de piano atonale inédite dans Emébntéhtt-RéI.,.La musique de MAGMR avance, jamais figée dans un carcan, ali mentéo par les dcouvorter de son créa teur, Elle échappe ainsi aux affres du temps. Enéhrtdht-Ré, dans son intégrié, estune redécouverte ttale, exprimant les joies et les douleurs les plus profondes. Crest une vie et son issue tragique qui nous sont ici contées. Les themes aériens ot les basses puiszantes se ouivent at se répondent, Ala gravité intense et drama tique d’Enéhnteit-Ré Il suecede une bat ‘erie lagére aux accenis jazz accompagnant le chant poignant ei céleste de Stella dans Eménntehtt-Ré IV. Fandhrarium Kanht, sombre et oppressant, avecses choeurs crépusculaires et ses fra cas de métaux, dégage une puissance ter rifante et écrase littéralement Yauditeur, qui enredemande. Zéssn’est pasloin... Un vle absolument inhumain achéve ce Chant Fundbre, Les demigres paroles de Séhé, solennelles, referment les portes du tombeau, Emahntihtt26, chemont as sassing, a rejoint de sous la terre les manes des Cygnes, des Corbeaur, de tous les étres qui étaient pas préts Aatteindre le butultime. Par Horus, deneure... Pour la premuére fois - et il convient de souligner excellence de Vidée -'cewvre est accompagnée, dans le méme ceffret, par un DVD retragant les séances drenregistrement effectuées au studio de Seventh Records. A travers ces Phases, courtes séquences dontles titres résument Ja teneur et esprit, Pauditeur se fait spec- fateur et s'immisce ciscrétement dans Tintimité des musiciens au travail. I as- fiate, ravi, la rechorche de la note que Christian VANDER estimera assez belle pour étre offerte. ... Il est intéressant a'éconterles indications imagées dispen- sées par Christian VANDER afin d’obtenir Jes sonomtes et les phrasés quil recher- che. Certains pourront constater (comme sil fallait le démoatrer une fois de plus) qu’a travers ces images, loin du cmoastre fyranniquey que certains se plaisent & Aécrire sans jamais avoir rencontré, cet homme guide ses musiciensavecunetelle douceur, quasi paternelle, que ceux-ci, de Jeur propre chef, demandent a refaire des prises quo lo compositour avait pourtant jugées satisfaisantes... La rigueur at la précision sont ainsi de mise sans esprit dictatorial. K bon entendour... Finale- ment, le seul reproche que l'on pourra émetir ala vision de ce document excep: tionnel est Pabsence de sequences con- sacrées au travail d’enregistrement des 1oix. De méme, sile texte de Bruno HEUZE est remarquablement pertinent et présente bien Vesprit de oeuvre, j'aurais simé, pour ma part, lire des écrits pro posés par Christian VANDER Ini-méme. ‘Aprés tour, n'est: pas le mieux placé pour présenter Eméhnteht-Ré... Mais il est bien conn que ceux qui aiment profondé. ment cette musique, et dont je fais partie, sont insatiables et trouveront toujours quelque chose a redire On peut lire dans les textes anciens que le corps d'Osiris, découpé et éparpillé par Seth assassin jaloux, fit rassemble jadis par Isis Tinconsolable vewve, accédant ainsi & Timmortalité. Telle est aussi Thistoire — d'Eméhnteht-R6, ceuvre grandiose longtemps morcelée et dis- persée, enfin propose dans son intégralite, préte défier les temps. *Pour la recontextualisation historihk précie olEméhntéhtt.2, lire le dossier cEméhntehtt-Ré, le cheminement de Foeurre perduey, par les spéciaistes Magmatiques Jean-Christophe ALLUIN et Jean-Jacques IECA, paru dens Ascension 1° 6 (téléchargeable sur htp:// www ascension.ovh.org) DU SPIRITUEL EN MUSIQUE (et dans EMEHNTEHTT-RE en particulier) Perera ee ny Le temps a passé depuis Ascension n°3, ‘Néanmoins une constantedemeure : un entretien avec Christian Vander ne se prépare pas 4 la légére. Refusant d'utliser des termes inappropriés, Phomme applique la méme ngueur quen musique, alliant justesse des notes a celle des mots Rencontre avec un porfectionniste qui évoque point par point le répertoire actue! de MAGMA, les concerts ensolo, ot see projets dans les temps présents et avenir. Evelyne Cermolacce : penx-tu nous raconter V’histoire d’Eméhntéhtt- Re? Christian Vander: Eméhntéhtt-Ré est ‘un grand prétre de Ptah qui cherche & pénétrer ~ EN - esprit de Ptah, qui vogue Ini-méme -EN - I’Esprit. La conscience, la naissance de tout. Ine sera jamais Ptah, mais la continuité du contenant qu'il peryoit. Pourtant, il 4choue. IIn’est pas prét. De plusil est trahi et assassiné par un de ses disci- ples jaloux. Le destin ena voulu ainsi Comme pour « Les Cygnes e! les Cor- beaux », oi tous les oiseaux se sentent preéts a recevoir le message, mais lorsque I'Oiseau supréme commence son chant pour le délivrer, ils sont anéantis. I est inaudible pour leur perception. Eméhntéhtt-Ré n'a pas pu aller plus loin. Ce qui est dit en la musique au titre éponyme. Les rythmes et les sen- sations nous le font sentir. Pourtant il est allé beaucoup plus loin que Kohn- tarkisz qui n'est a l'époque que son disciple. Kohntarkész, qui est sur les traces d’Eméhntéhtt-Ré, découvre son tombeau, Pénétré par les poussidres millénaires, il s'évanouit et fait un songe... Il ala révélation de tous les mystéres de la vie. Quand il se réveil le, il détient tout en lui, mais dans le désordre, Ila tout a travailler, appren- dre, remettre en ordre. Peut-étre ne vie n'y suffira pas. Lihistolre de Kohntarkisz continue aujourd'hui. L'important est d’étre -EN-I'Exprit de Ptah et de le vivre. I faut continuer 18 ot evait été laissé le travail. Kohntarkisz continue le travail a’Eméhntéhtt-Ré. Il ne savait pas s'il fallait s'élever ou descendre, jusqu’é ce quil comprenne quill fallait descendre pour comprendre l'Exprit, sinon il eut fallu le survoler et cela demandait des arti-ices. Or, nous ne sommes pas des oiseaux, de meme que le seul moyen de constater les quatre pans d'une pyramide est d'etre a l'intérieur pour voir ses qua tre lignes convergentes. Il en résulte qu'aucun artifice ne peut compenser Vidée de I'Esprit qui tend vers Vintériewr. RETIEN AVEC CHRISTIAN VANDER ‘Quel est le bilan de trente-deux an- nées de travail sur Eméhntéhtt-Ré ? Is‘agit d'un travail dans la continuité. I west pas question de remettre en cause ce qui a été fait & 'époque. Kohntarkész avance, - EN-les Temps. Au commencement, je voyais les pyramides. Progressivement, j'ai ap- pris & les considérer de Vintérieur. Vhistoire continue dans une méme direction. On ne peut pas prononcer des mots que l'on n'a pas vécus. La musique va s’affiner. Formulons plus juste : les termes précis qui nous ont congus, done, la vie. Plus on affine les choses, plus on descend, plus on concoit. Le rétrécissement n'améne pas 4 quelque chose d’étriqué, mais Alargit la vision de la conscience, done de la Vie qui en découle. On ne peut pas étre en conscience de la vie sans respecter la Vie. Nous sommes sur terre, naturellement attractés vers son centre, et nous coniredisons ce quinous appolle... C'est absurde, Quelles sont les propositions a Vintérieur des différents themes @Eméhatéhtt-Rs, Pétais 4 Vintérieur de histoire, sa- chant trés bien ma quete, et jusqu'au out de cette proposition, j'ai été conscient. J'ai proposé un théme qui ASCENSION n'9 page 5 s'appelle Séhé en 27 seconds et Vai réalisé en 27 secondes comme je Vavais annoncé. Les témoins présents ont é€é surpris de la tenue et de Vangoisse qui se dégageait de ce theme, et de sa vitesse d'exécution Tel que ce moment avait été annoncé, je V'ai réalisé, Alors que pour moi les secondes ne représentent rien ! Ce théme r’existera que sur le disque. Pétais en train d’écouter les amal- games, les matériaux sonores de Séhé et jfavais la main posée sur quelques notes. Aprés cette écoute, Stella me dit : «mais pourquoi tm parles avec tes mains qui jouent des notes sur le clavier 2» J'ai répondu: qparce que ces notes sonnent sur Séhé», Séhé qui n’était pourtant plus & écoute, Jai dit’ & Francis d'enregistrer et je n’ai pas bougé mes doigts. Il a emtegistré ces sons sans que je ne m'interrompe, c'était «partaity. Jai simplemeat léché mes mains pour le shunt. Les gens qui connaissent bien cotte musique décowvriront Funéhrarium Kanht et Sehe, prémices de la nouvelle musique. Que représente la a@Eméhntéhtt-Ré ? pochette image dome limpression d'un étre dérivant dans un Cosmos _ sans étoiles, mais Ptah vogue -EN-l'Esprit Sa roprésentation semble basculer de la droite vers la gauche, de maniére tournante, comme la spirale que Yon effectie lors des grands solstices paiens. Actuellement, nous ne pouvons pas aller au-dela de cet esprit. Dans certaines écoles a'Egypte on tourne du Nord vers Ouest. Liouverture est a l'Est car le soleil nait 4 'Est. Nous remontons de Est au Nord puis de l'Ouest au Sud, dans le sens inverse des aiguilles d'une montre. ta pochette est une belle réalisation, il y a de la volonté. a photo a été prise a partir d'une statuette que je posséde. C'est une idée que javais en téte depuis le début (1977) ‘Trois concerts en solo (piano / voix) ont déja eu liew (& Eysines le 14 mai 2009, au Japon (Tokyo) le 26 mai 2009, etau Triton, Les Lilas, 26sep- tembre 2009) Tes impressions sur cette expérience, nouvelle pour toi C’est Patrick Duval qui me demandait de le faire depuis des années. Aprés avoir demandé conseil a des amis, tout le monde m'a poussé ale faire, Jétais an pied du mar avec une date arrétée, C'est une responsabilité... Les gens qui se sont déplacés pour me voir seul... Je ne voulais surtout pas les décevoir. (Qu’as-tu ressenti en t'exposant de Ia sorte? Je ne me suis jamais retrouvé seul au piano devant un public qui vient «nous » écouter, puisque le pianiste et le chanteur forment une seule et ‘méme personne. J'ai ressenti une an- goisse terrible ! Surtout vouloir bien faire, méme mieux, Quand je suis seul la maison, je prends un theme au hasard, et c'est vécu. C'est mon état d’ame de Vinstant. Quand j'ai un répertoire avec un ensemble de morceaux a jouer dans un ordre défi- ni, co n'est plus la méme chose. II faut & chaque fois plonger dans les pro- fondeurs de ces themes, qui ont été composés a des moments trés différents. Comment s'est effectaé le choix des themes des concerts en solo? Chez moi, favais un certain nombre de thémes possibles dans le désor- dro qu’on a ordonnés pendant le voyage en train pour Eysines. Comptes-tu enregistrer ce réper- toire ou sortir un album enregistré en public, retragant cette série de concerts ? Honnétement, je ne pense pas. Le répertoire est assez disparate. Chaque theme appattient lui-méme une époque de ces musiques, Jessayerai plutdt d’enregistrer disque aprés disque en remettant chacun de cos themes en son contexte, Mais on ne peut pas présumer de cette histoire, pour des raisons aujourd'hui encore incon- aues. Un enregistrement public paraitra peut-étre un jour de ces séries de concerts. Encore une fois, aujourd’aui, je ne espare pas. Est-ce que le Gospel joué dans cette série de concerts est un prochain théme MAGMA ? Dans MAGMA, il y a toujours un gospel qui so balade, quelque part, plus précisément, une doulear qu'on traine... Mais il est peut-étre trop marqué pour devenir LE gospel de MAGMA. Il se peut que dans un avenir pas si éloigné on le joue sur scéne, un peu comme une féte. Peut- étre une joie de se retrouver, une dresprit avec | une proposition simple of l'on pourra partager aussi avec le public ce bon- hour ou cette douleur, tout rejoint Tout finalement. es or ASCENSION n'9 page 6 eee A quoi ressemble la Nouvelle Musique a venir ? Ce sera une nouvelle situation harmo- nique et rythmique, tout simplement Vévolution du travail de MAGMA -EN- les temps. Elle ne ressemble a rien de connu jusqu’a présent. La, le mystre OFFERING interviont. Les gens qui imaginaient que la musique MAGMA n’était pas OFFERING vont aller totalement dans OFFERING sans s'en rendre compte. Les deux musiques sont complémentaires, Vune détient les mystéres de l'autre, Vous ’entendrez peut-tre bientot. Venons-en maintenant au premier theme, sans nom, qui cuvre actuel- lement les concerts de MACMA. Faitil partie de cette Nouvelle Mu- sique ? On peut dire que oui. Aujourd’hui, il ne porte pas encore de mom parce qu'il y a quelques passages man- quants. Quelquefois, Je nom du morceau apparait avant méme la composition. Pour celui-ci, je préfére attendre d’entendre résonner en moi Vensemble enfin résoht, pour lui donner un nom, Peux-tu nous parler de la construc: tion de ce theme, qui ne ressemble aucun autre theme connu? L'idée pour moi est un appel, aprés tant d’années of la musique de MAGMA semblait en sommeil... MAGMA ne dortjamais ! Au travers de cote idée, une image flottait, de mou. vements, de vents qui animaient les hymnes et les oriflammes kobaiens, en quelque sorte, une siréne d’alarme qui voulait dire : réveillez-vous ! Je ne peux pas dire par rapport a ma vie que j‘attendais un éveil soudain, mais j'étais prét a entendre de nouvelles choses qui auraient pu me surpren- dre. Or, cela n'a pas été le cas. Les gens, en pleine léthargie program- mée, ne faisaient finalement que réver. les noies que j'écoutais wétaient quiune étemelle redite. I était temps d’y mettre un terme, Ce son devait 4 nouveau réveiller les gens en sommeil Est-ce que ce theme fait partie d'une plus grande piece ? Won. Ce the comme je I'ai dit plus hant, c'est une siréne d’alarme. ne est un théme isolé, Tu parles de « siréne d’alarme ». Y’a-til un rapport entre ce theme de MAGMA et De Futura on certaines compositions de Jannick Top? Pas au niveau de la structure qui est beaucoup plus simple, mais au niveau de Vimpact. Comptestu le graver, feretil partie du prochain album ? Cortainoment. Actusllement, il est question d’enregistrer les themes dans ordre dans lequel ils sont joués ASCENSION n'9 page 7 Recherches-tu un équilibre entre MAGMA et OFFERING a travers Félicité Thosz ? Tne faut pas comparer Félicité Thos: avec OFFERING. Félicité Thosz est un moment de détente a I'intérieur de la musique MAGMA. Le final du disque EméhntehttRé, oi les themes svensuivent, annonce, lui, la nouvelle musique MAGMA. Aprés les méan- dres des Cygnes et les Corbeaux, et les difficultés engendiées par sa réalisation, j'ai eu envie de me rafraichir, comme si je vivais un retour aux sources avec un positionne- ment différent, Je ai composé tres rapidement, il m’est venu dans les doigts comme sije l'avais joué depuis toujours. Pourquoi unsolede piano aumiliew ? En classique on appelle cela une cadence, et il se trouve que lorsque Jal composé ce morceau, & chaque instant me venait cette cadence comme dans certaines ceuvres clas siques. C’est un moment de liberté, dans lequel le soliste s'exprime en fonction du théme qui a &é proposé Par exemple, chez Jean-Sébastien Bach, dans les Concertos Brande- bourgeois, c'est une résonnance de ensemble d'un theme. A mon avis, Bach devait improviser chaque fois cette cadence de mantére différente Ta di un jour la fixer sur partition pour qu'elle soitinterprétable dans le temps. On sait que Bach improvisait lune messe tous les dimanches. Entretien réalisé le 5 octobre 2009. Comptes-tu enregistrer 1a Ballade qui clét généralement les concerts de MAGMA ? Elle semble avoir atteint sa forme définitive. I n'y a jamais rien de définitif dans une improvisation, comme son nom Vindique. Le jour oi elle est enregis- tréc, ai jfestime qu’elle est sulfisam- ment expressive, elle sera, hélas, définitivement ‘gravée. Ensuite, @’autres moments en concert peuvent tre enregistrés, pourquoi pas avec différents phrasés. Hhai par exemple était au départ une improvisation qui a trouvé avec le temps sa forme défin- itive, Pour ce qui est de la Ballade, elle est basée sur quelques notes clefs qui semblent revenir mais & cheque fois différemment, _ Peutétre watteindra-telle jamais sa forme definitive. C'est un morcean particuliérement intimiste et poignant, par quoi t'a- i 66 inspirs ? Pouce morceau, j'ai beaucoup pensé 4 John Coltrane et a Alice Coltrane. Ce théme basé sur deux accords n'a pas de fin, ni de commencement, @ailleurs. lest l'idée de prolonger Tidée sans fin, conscient de l'amour supréme, afin de donner, de s'exposer vers des liewx nouveaux oi Ja peur n’aura plus sa raison ’étre. Que penses-tu de I’évolution du nouveau groupe? Ce sont des gars engagés, plus il y a de travail, plus ils sont contents, plus Cest difficile, plus ils sont contents ! «Contents» n’existant pas, je leur souhaite de ne pas sue décus. Finalement, c'est moi qui dis qu’ils sont contents. L’espoir de vivre, de découvrir des choses n'amenant pas forcément tout de suite au bonheur, je Jeur soubaite du plaisir. Comment va évoluer le répertoire dans les mois a venir. Je travaille actuellement sur plusieurs thémes qui sont dans ma hotte depuis, ‘un moment. lis développent chacun la méme idée, une somerie aux morts comme aux vivants... Propos recueills par Evelyne CERMOLACCE, sur des questions de E.C, Jean-Jacques LECA et Jean-Christophe ALLUIN. ASCENSION n'9 HERVEAKNIN: SUR LA VOIE DE KOBAIA uate ASCENSION n'9 page 9 Nous ne pounons pas décemment sottir ce numéro Ascension sans avoir rencontré Hervé Alain, Nous evonseu Immense plaisir de discuter avec un homme trés sympathique, abordable et d'une grande mo-destie, qui n’en reviert toujours pas avoir vi son rére se réeliser : re LE chanteur de MAGMA, Evelyne Cermolacce et Jean-Jacques Leca : Pewctu nous parler deton ‘enfance, etneus raconter de quelle fagon, tu en es arrivé a faire de Ja musique de fagon professionnelle ? Hervé Alnin : La musique «m’est venue » un peu par hasard. jusqu’a mes 18-16 ans, je voulais étre dessinateur de bandes des sinées, Cétait mon objectif, ma passion. Je passais tous mes cours a crayonner. Le Teste, quil s'agisse de maths, histoire ow de géographie, me passait largement & 6té, ce qui arendumes études pou billan tes, Je voulaisentrer aux Beaux Ars, maisle corps enseigrant a déconseillé & mes pa rents deme faire stivre cette voi. J'aidone commencé de vages études de comptabi Ite en wue de devenir agent administrat en suivant un cycle court. Le cycle a méme 446 plus court que préva puisque je me suis fait renvoyer de Técole, Pour moi, les études étaientfinies, Je continuas & faire du dessin, mais en paralléle j'adorais la mu- sique. Jairencontré quelqu’an cui jouait de la guitare et écrivat ses propres charsons Ima inité instrument et mon frére s'est ris Scriro des toxtes. Defilen aiguile, jai ronié mes premiers groupes de rock pro- gressif, Nous étions a la fin des années 70. [fai constaté que jefaisais deplusen plus de musique et demoins enmoins dedessin. Le choir s'est done opéré naturellement. Pas pour une question de conviction mais tout simplement de temps. Parle-nous de ton éducation musicale : ie s'est faite sur le tard et sur Ie tas. Comme les quitaristes que je rencontrais jouaient mieux que moi, queje navais per sonne pour me permetire de progresser & Vinstrument et que, par corire, je chantais juste, j’aifinalement opté pour le chant. Je re suis ct quil fallait quand méme bosser jai commencé & prendre des cours & 25 ans, auprés d'un enseignant de Montpel- lie. Im'a appris ce qui constitue ma tech nique. Ce Monsieur Claude Verhaegen ma ensuite préparé pour le conservatoire, tout en me disant que ce n’était pas forcément une bonne idée, Jy suis ent & 29 ans pow fen sortir deux ans plus tard je nen ai pas gardé un souvenir impérissable, J'ai beau coup appris d'un point de vue thé maisrien sur la technique. rique Quand as-tu découvert Magma? [fai vu Magma pour la premiére fois & la télévision en 1978 Yémission Juke-Box Mon frére, qui écoutait beaucoup de pop (led Zeppelin, les Who) et Magma, m’s appelé, mais je n'ai pas pu regarder longtemps car notre éducation était assez stricte ot mon age il fallait que je me couche t6t. Chez moi nous n'écoutions ailleurs pas de « vraie » musique. C'étai plutét Radio Monte-Carlo et les émmissions de Nartis et Gilkert Carpentier. La mu: sique est entrée chez nous lorsque mon fréres'est acheté une chaine stéréo, Jai pu écower les groupes a guiares satwées comme Deep Purple et les Yes, Genesis dont la musique progressive rintéressat par ses ruptures et son c6 lyrique. J'ai vraiment découvert Magma en 1978/70 alors que je travailais dans une usine de meubles. 'y ai rencontré Jean-Charles Matta 1 avait 64 le bassiste de Zaclmnoon, tun groupe de Lunel, que disje, les Beatles» de Lunel, qu avat euson heure de gloire quelques années auparavent. I namétait pas de me parler de Christian Vander, le meilew batteur du monde selon lui Jai alors décowert Valbum Live Hhai [fai 48 saist dés que jai extend le «Hamataiy de Klaus, be chant, les sonorités du violon... jen'imaginais pas quion puisse aller auss loin, Je me suis alors intéressé & tout co qui avait pu étre fait par Wander ot sa bande, Je n'ai plus écouté que ga pen: dant des années : Mekanik, X@hntarkés, la rétrespective... On se levait on éccutan’ Magma. A parir du moment ot j’en mettas in disque, je ne voyais plus ce que je pou vais écouter d’antre ‘ellement le reste mlapparaissait vide de sens. Aprés j'ai Aécowert d'antres choses comme Chick Coren ou Herbie Hancock, mais paradoxalement trés peu de chanteurs, Quelles sensations as-tu ressenties quand tues entré dans Magma ? Une sensation incroyable ! Tu imagines ? Jétais si souvent allé voir Magma en con- cert, faves fait tellement de kilométres Pour assister aux prestations de ce groupe... Et maintenant, j'ai franchi lee quelques métres qui séparent le public de Ih soine et je chante avec eux... La vie prond des chemins longs ot sinvoux pour ariver & ce que les réves s'accomplissent fils tnissent par 'accempli. En férrier 2008, Stella m'a eppelé. Cétait dew ou trois jours apres le départ Antoine, Hiriko et «Manu, Ele me dit & peu prés : de cherche le chantew de Magma, Tout d'abord j'ai pensé qu'elle me demandait de fagon ironiquesije savais of état Antoine avec qui je travallas dans ull Noomi, formation ca cappellan que jai cr6é0 avec Odio Fargare. J'ai mis un potit moment aréaliser quelle medemrandait de faire partie du groupe ! Toute ma relation avec ce groupe myhhique m’est revenue en un instant et je me suis demande si je ne revais pas. J'ai demande quelques jours de réflexion 4 Sella parce que je tenais | ASCENSION n'9 Led absclument a avoir le sentiment d’Antoine etsavoir si sa décision éaitiméversible. ai longuement parlé avec et il a dit que jenvavais aucune raison de ne pas y aller ifen avais emvie. Bt jen avais envie... Le londemain ai done téléphoné a Stella por Ini donner mon accord. A pattr de Ia tout est allé rs vite: le pre rier concert avaitliew le 26 mars ! Elle ma cenvoyé tout ce quilfallait pour travailler, des cd de concerts avec la voix d'Antoine devantt, les paroles quand elles existaient at... en avant | Les premieres répétitons cont eu lieu avec les trois voix et Henoit Aldary au piano. Ia fala que je fasse une sorte de mix entre les voir d’Antoine et a'Himikeo, co qui m'était pas évident de prime abord, [e suis baryton, pas contralto émve sij'ai des possibilités en voix detéte. Je suis rentré chez moi en revoyant ma co. pie. ly a eu ensuite quelques répétiions avec tout le groupe mais trés peu, Nous avons dabord «dégrossin pis tavaillé le détal sur les parties les plus diffciles. Paradoxalement le final d'Bméhntéit-Ré bien que trés complexe n’a pas été si diff cile que ga & monter. Lintroduction par contre demande une grande concentration. 1a fallu trouver l'équilbre entre les trois voix et leur mise en place pour quelles coments. Cest le début d'un grand morceau et il ne s'agit pas de se planter. Comme dit Christian, cl n'y a pas de trucs pépéres. Il fat toujous éte en vel sur tout dans le placement rythmique. Mais au final, il ny a pas eu trop de problemes, Vambiance état plutt la bonne humeur et 4 la détente méme si le travail état trés sérieux et cela a rapidement éié le bap- téme du feu, Je garde de toutga un souvenir trés fort, lors de ce premier concert je me demands comment jen étais arvivé 1a et je me le demande toyjows. Je me suis renda comple que j'étais encore spectateur, J'étais 18, sur scéne, a regarder Christian jouer comme un fou ei ‘out d'un coup je me disais :« Eh! Concen- tre-ti! Tuchantes juste apres!» Ton timbre de voix est parfois assez roche de celui de Klaus. Qu’en penses- wet comment visu cette comparaison ? felavis res bien, Pour moi, 'estun compli ment, C'est un immense chanteur quia été pendant longtemps, et est encore pour cer- laines personnes, LE chanteur de Magma le continue & écouter le Kéhntark du Live et quand il lance son «Hamatain je suis tou jours escotché». Alors pour moi, c'est une belle référence. Concemant les. sili tudes, il est clair que ma voix est plus proche de calle de Klaus que de celle de Chistian, alors que c’était plutt le con: traire pour Antoine. C’est une question de faciés, de cordes vocdles, «ti favorisent page 10 plus tel ou tel type de résonnances. Vimportant est de garder sa spécifcté Quand je chante, je ne pense qua la musique de Magma, pas & chanter comme untelou untel. Ta tenue de scéne a changé plusieurs fois, Peux-tu nous en dire plus ? le look... Comment dre ? Ce n’est pas ma préoccupationprincipale, comme celle des autres membres du groupe, ¢'aillours Comme j'avais fait parte d'un groupe clas sique je possédais ine queue de pie et jai essayé del'associer & des jeans et des Doc Martens, Cela avaitun c6téreckmais gan’a pas duré tes longtemps, Un jour, aims un bandana et ai trouvé que ce nétait pas mal, alors je le garde pour le moment. Vimporteat est que cela ne fasse pas carnaval) et que nous narrivions pas habillés comme Carlos. Sino nous sommes relativement libres mais je me référe tou jours & ce que Chistian disait des ‘chaussettes du bassisteo: au final cen’est pas tds imporiant. Si nous devions chanter devant une assembiée daveugles, nous ne nous poserions pas ant de questions. Aurais-tuaimé chanterd’autresthémes ? Je réve de chanter Mekanik, Udi Wiidi ou Weidorje. Je serais étonné que nous les montions, mais allez savoir... Nous pro: posons pas mal de choses, mais i y a cer fains impératis. Eéhnthtt-R6 va sort: i st normal de le jouer. Le morceau qui in troduit les concerts et qui n'a pas vraiment de nom, méme si or le sumomme Slag Tanz doit encore évoluer, mais il faut wouver le temps de le répéter. Felicité Thase est un tres grand morceau, il est etonnant que le groupe ne I'ait pas joué avant. Dy aura ASCENSION n'9 page 1! d'autres nouveaux morceaux comme le «Gospel», Ce demier est en gestation et nous finirons bien par le chanter. Nous avons commence &le travailler mais Chris: tian trowvait que «ga ne toumait pasy comme ille scuhaitat. Quandil le joue soul au piano, le «Gospel» sonne tout de suite. Pourle jouer en groupeily a tou! un travail arrangement qui pour le moment ne le satisiait pas. Nais nous y ariverons. Sinon, fon nous réclamera un jour ot autre les grands «classiques», Nous devions parti avec Beroft) Widemann et Kaus) lesquiz pourla demigre toumés au Japon et était préva de monter Kéhntarkise et Mekanik mais final cola ne s'est pas fait. ‘Que penses- des autres formations de (Christian Vander ? Jai suivi tout ce quil a fait. aime tout ce quil fat : Otfering, les formations jazz, les presiations en solo. Christan estun vérita: ble créateur et c'est le créateur qui ’inéresse, pas les boltes dans lesquelles on veut ranger sa musique. D'ailleurs quand certains disent : «Ce mest pas du Magma, qui sont-ls pour dre qu'une mu sique n'est pas du Magma ? Chaque album de Nagma est different du précédent, Par fois id y a un monde entre deux disques consécutifs (entre 100I%et MDK et entre MDK et Kohnterkése par exemple), De mon 8t6, il mest arrivé de ne pas aimer cer- taines choses, de les adorer Ala réécoute et de me dire que je ne devais pas étre bien lors de la premiére écoute. Des morceau me touchent plus que dlautres suivant mon hhumeur mais je suis cclient nde tout ce qu’ peut écrice et je crois que je continuerai longtemps aYtre, Comment percois-tu Christian Vander comme individu et que t’apporteil ? Comme chaque fois que je rencontre quelqu'un de créaif cela mlapperte beau- coup. I est ttés dou, rs gentil ot trés attentif, I posséde beaucoup humour, Avant de renter dans Magma, je le con- naissais un peu puisqn’aves Bhul Nomi nous avions fait plusieurs premiéres parties de Magma Je savais donc ql était a des années-lumiére du moastre égocentrique que certains so plaisaient & décrire, Néan- moins je m’attendais & ce quil sot intaita- ble avec ses propositions musicales, qu'on doive jouer sa musique et rien d'autre. Eh bien, il nen est rien. Tous les muzisions peuvent proposer leurs idées et il arrive quilarrételesrépétitions en disant : Wintel propose ga, on vaessayer». Japprécieet ga enditlong surle personnage et ses quaités hhumaines. Alors... Magma... simple musique ou art de virre? Musique, c'est sir | Art de vivre... ftale- ment puisque je mai écouté que Magma pendant tés longtemps. ya peat-@tre un message au-dela de la musique mais comme il est dit en kobaien, notre propre imaginaire peut Vnterpréter. De toutes les fagons je ne supporterais pas que Y’on me dicte ma fagon de vivre. Alors, «art de vivre, oui, mais que chacun de nous peut «réer selon sox moiprofond. Puisque nous parlions de bandes dessinées en début d'entretien, quels sont tes goiitsen la matiare? Lya.un petit moment que jen’en ai pls lu, mais dans ma jeunesse jairais beaucoup Jes Dnulet, Frazetta, Corben, Méebius tout Je ci heroicfantasy torturge. Apres, j'ai sn peu décroché, & pat pour lie les BD aque jachetais mes enfants, comme Tintin, Ly aune pureté dans le dessin de Vécole belge quine me déplaitpas. Merci pour cette interview avec une « célébrité » qui a eu les honneurs d'un grand mensuel derock... Ah oui | Jallais & Montpamasse prencre le train pour aller au concert de Nantes, quand Isabelle m'a appelé pour me dire acheter Rock and Polk. Bt ’ai va la pho: to... Ca mafaitplasir pourle groupe parce quo quad Magma a (rarement) les honneurs de la presse grand-public, les photes publiges sont généralement antérioures 3 1980, Entout cas, bravo et encore merci, eA Rees F is Christian jouer comme un fou et tout d’un coup je me disais: «Eh! Concentre-toil Tu chantes juste aprési». eed ‘ASCENSION n'9 page 12 CHRISTIAN VANDER EN SOLO En ce monde, trouble et affa- di, quel bienfait, Le concert ne va pas tarder, la tension est palpable, avec mes amis nous sommes remplis d’émois, vibrants tous.en cette église, lieu merveilleux pour cet acte. A gauche de Christian, sur un cierge, scintille une flamméche... I y a vraiment un climat, les premidres notes nous pénatrent, cst d’une délicatesse, méme d'une fra- gilité, sensible a Textréme... Ce que Christian donne, ce qu'il évoque, les émotions. c'est d'une force... Les notes s’égrainent, les thémes sont magnifiques, les mélodies se déplacent et s'entre- mélent comme des circonvolutions... C'est ce dont on a envie, ce qui nous ressource, aujourd'hui est gravé en la mémoire... J'si Pimpression que les notes scintillentles unes par rapportauxautres... Ce qui m’emporte aussi, c’est la maniére dont Christian ‘envoie les sons dans I'espace, la profondeur, jai la sensation que les notes sont creuses et infinies de Yintérieur, cela me transperce... les themes se PLENITUDE succdent, le concert est magnifique... Jlesptre, et je ne suis pas le seul, que ces moments se renouvelleront. Ce que Christian pout capter et nous offrir, c'est le creuset, la forge, de toutes ces choses essentielles de Vie. Toutes ces choses que nous avons perdues et que nous allons perdre, que l'on soit musicien o1 autre, peu importe, nous nous de-vons de les défer- dre, de faire ce pour quoi nous sommes présents, posément. Il y a tellement de malheureux, il nous faut reprendre des forces a tout prix. D’ailleurs, depuis le début Christian nous donne le soullle, cette envie de vivre, de réagir, de découvrir d'autres choses... Il nous fait gagner du temps. Moi, j'aime la Terre, j'aime les hommes, Nous nous dev- ons de réagir pour l'amour des choses naturelles. Tout ce que cette musique peut évoquer, c'est merveilloux ot tellement clair... Elle instill un soutle de vérité... homme retrowvé. Imprenable. Patrick REHANT L’OFFRANDE Trai ew la chance de vivre deux de ces concerts. De découvrir Chris- tien Vander seul sur scéne. Seul, désarmé, face au public, simple- ment au piano et au chant, sans le bouclier de sa batterie de combat. Jétais présente 4 Eysines, dans cette petite église de village, toute simple, En son choour, une ban- nigre annongait : « Il est vivant ». Je vois encore ce cierge allume, présence palpitante et fragile, le piano en offrande devant hotel. Jentends encore la voix de Chris- tian, si puissante et si déchirante a Ja fois, & laquelle répondait des cheeurs venus des votites antiques. J'ai redécouvert les themes, leur fragilité originelle qu'un rien peut Eysines. Le Gospel final, pour ne parler que de lui, a été développé, pour mon plus grand plaisir. De Crest pour Nous, chants en duo avec Stella, émanait la complicité émouvante de deux compagnons de route de longue date. Les images et les sons m’ont bou- leversée, Ils restent gravés dans ma mémoire, comme un cadeau ‘que je conserve précieusement. Finalement ma seule déception est Ja suivante : beaucoup n'ont pas fait effort de se déplacer pour ces soirées. Ce n’était pas MAGMA, Test-ce pas, qui se produisait sur sone... bes mémes se seront sire ment précipités sur les inévitables enregistrements pirates qui ont d@ briser. A tel point que méme le public pour une fois affichait une certaine retenue, chacun ayant conscience de vivre un moment unique. Jamais je n’avais senti une telle communion. Tant pis pour les, problémes techniques. Je préfére les oublier pour me remémorer ces mains qui virevoltaient sur le Clavier du Steinway en une danse connue d'elles seules. Je me rap- pelle avoir pensé en sortant dans lanuit que les anges et les cygnes ‘venaient de nous effleurer de leurs ailes. Le ‘Triton, Les lilas, quelque temps plus tard. Une ambiance forcément différente. On ne peut pas en vou- loira des murs de béton den'avoir aucun esprit... Seule compte la magie de la musique, bien présente, elle. Je ne détaillerai pas Pinterprétation de chaque theme en une énumération fastidieuse. Je dirai juste que certains d’entre eux ment semblé plus aboutis qu’a -8 miracle— se multiplier... Mais, ces gens-la ne peuvent pas, en écoutant des sons plus ou moins bien gravés sur une galette de plastique, avoir une idée réelle de ces moments. Certaines choses demeurent immatérielles, spiri- tuelles. les absents ont vraiment eu tort. Espérons pour eux qu’ y aura des séances de rattrapage bient6t... [Evelyne CERMOLACCE, E CHANT DU-SORCIER _ eo ee Christian Vander se produisant en solo était pour moi occasion, en quelque sorte, d'entendre Christian jouer comme chez lui, comme a la Seuls quelques-uns de ses proches, sa famille, ses amis, peuvent vivre cela : assister, non pas nécessaire- ment la création de sa musique, mais 4 son interprétation dans ce qu'elle a de plus intime, de plus au- thentique, avec juste le piano et la voix, cos deux sources fraiches per- mettant Christian de mettre en forme son inspiration, ses composi- tions, son génie. Entendre ¢a Cette alchimie.,. Cette chose secré- te etprécieuse... Un viewx réve pour moi, et sans doute pour beaucoup de ceux qui aiment Christian et sa musique. Autant dire un réve inaccessible a presque tous. Et me voila le 26 septembre, au Triton, attendant que la magic vanderienne opére une nouvelle fois, mais sous une forme inhabi- tuelle, Une petite part de réve sera ainsi pour moi réalisée. Le concert commence cependant par une «Ronde de muity un peu métronomique, —manquant de fluidité, car Christian semble tendu, Mais avec «ligiiman, vient Ia voix, cette voix unique, extraordinaire, qui m’émeut souvent, me boule- verse parfois. «Christian chante comme il joue» a dit un jour Stella. C'est vrai. Et peut-étre conviendrait- il @ajouter quill n’est jamais autant lui-méme que quand il chante... De plus Ugiima nous replonge dans Yunivers merveilleax des composi- tions etimprovisations d’Offering. Ensuite vient qoia» : version courte mais particuligrement _ intense, nerveuse, des vocalises & couper le souffle. Je savoure cf you glory the one», un theme qui nous replonge avec délice dans l'univers si particulier de eTo loven, ce trés bel album, in- justement méconnu et délaissé, of Christian Vander semble s’8tre livrs a nu, révélant une fragilité, une douceur, al'opposé de l'image que Yonse fait parfois de Iu Viennent ensuite des morceaux que je no connais pas ou trés peu. «Le Péruvienn, splendide compost- tion, tres enlevée, ot Christian, sur un tempo rapide, joue en boucle fede quelques notes. Il nous offre 1a une des rythmiques envotantes et ob- sessionnelles dont il a le secret et sur laquelle il développe, jusq’a la wanse, un chant puissant, aérien, splendide. On sent le public sub- mergé par ce flot sonore. On Ecouterait longtemps ce Péruvien, sans lassitude. Un des temps forts de la soirée, Suivent «Celui quia donné», cLongtemps la nuit j'ai attendw, «de temps passé est merveillewx», ‘couvres intimistes en frangais qui nous raménent au climat de «To love, Dans la deuxiéme partie du «emps passé, le francais céde la place au Kobaien et la voix enfle, our s'envoler finalement dans les aigus, en cris déchirants, vers des sommets insoupgomnés. Un long passage au piano nous améne au beau final des «Cygnes», Cette interprétation d'extraits d'une courre que l'on sait chére & Chris- tianest un vrai momentde bonheur, plein d’émotion. Puis clest «Pélicité Thész» qui m'enchante, une de ses demniéres compositions, tres belle, tres réus- sie, dont l'interprétation de ce soir ‘ASCENSION n'9 page 14 confirme la cohésion, la beauté et la plénitude des mélodies. Le piano, le chant, tout est parfait. Liintérét de ce concert était aussi de me permettre de découvrir la tech- nique pianistique de Christian Vander. Technique pour le moins particuliére et tés peu académique, mais parfaitement maftrisée et redoutablement, merveilleusement efficace, De ma place, je vois trés bien le clavier. Christian joue sans gestes inutles, avec peu de mouvements des bras, avec force, mais sans brusquerie et sans maltraiter le piano. Tout son corps participe au jeu, sans économie, sans retenue. Il est’ visiblement habité par sa musique et semble parfois comme posséd¢ ; il est d’ailleurs en sueur depuis un bon moment, se donnant a fond, comme toujours. Pobserve ses pieds, qui marquent le tempo, et suis particuligrement étonné de constater que, lors de certains passages rapides, son pied gauche marque ce tempo A une vitesse hallucinante ! Selon le mou- verment «talon/pointe» altemés qu'il utilise parfois avec la charleston, quand il est 4 la batterie, Trés impressionnant... Un autre aspect intéressant de son jeu, est la fagon trés personnelle dont il utilise le glissando. Ge que j'appelle la méthode «Sands» (da nom du fantastique et trop court morceau figurant sur «To lovey). Pour «ai plongé dans les lacs», cette technique est tr&s utilisée et il est tout a fait étonnant de voir Chris- tian Vander faire ses glissandos: des mouvements de va et vient, dune touche a autre, plus ou moins amples, rapides, exécutés parfois des deux mains, principalement avec le pouce et I'index et quelque- foisavec la main entiére, la paume. Le résultat est fantastique !D’autant plus que sous une apparente sim- plicité se cache une technique sans doute difficile d’exécution qui, je crois, nest pas sans poser probléme a d'autres pianistes _lorsquills doivent jouer comme hu... Stella rejoint Christian le tempsd’un ee magnifique «C'est pour nous». Le solo devient donc un duo, et quel duo! Lémotion d'Offering est intacte : Stella et Christian sont en phase au chant et le piano remplace & Tui seul une section de cuivre. Quelle énergie ! Quel enchante- ment ! Un grand merci a Stella de nous avoir gratifiés de ta présence sur ce morceau, @ la satisfaction générale du public je crois. En premier rappel nous est offert le «Gospel», autre composition récente en pleine maturation. Enfin, en second rappel, ce sont ches anges de la nuity qui descen- dent parmi nous une derniére fois, en quelques notes limpides et pures sur lesquelles s'achéve cette belle soirée. Les applaudissements et remerciements fusent. Le public, constamment attentif, presque recueilli, a été visiblemant sensible cette musique et a sa spiritualité, Et comment n’étre pas touché par sa grandeur, son anthenticité ? Christian’ Vander nous remercie d'etre venus... Doutaitil que nous le suivions dans cette voie nouvelle pour lui comme pour nous ? Il vient d'emprunter un chemin de traverse qui ’a éloigné, pour un soir, du carcan magmaien, et ce, pour notre plus grande joie. Espérons que cette joie fut palpa- ble, que Christian en aura pris la mesure, afin que ce concert soit suivi de beaucoup d'autres et ne demeure pas un météore au firma- ment Vanderien, | Franc ADAM Merci Christian. een Rehr creecocne ce a fous ped ASCENSION n'9 page 15 NICE JAZZ FESTIVAL 2009 DEUX CONCERTS ET UN PARRAIN Pea la tournée 2009 franchit une étape historique en accueillant Christian VANDER en tant que parrain du Nice Jazz Festival pour deux concerts : un avec son quartet le 20 juillet, Ie second le lendemain avec MAGMA, Cette invitation est un signe fort pour la scéne musicale francaise et internationale, Elle honore icila plus inclassable des rmusiques de notre temps autant que le génie de son créateur, ‘ais aussi le talent de tous les musicions qui ont travaillé avec Inj, Que de chemin parcouru! Pourtant, en imposant une durée limitée a une heure par con. cert, le pari semble audacieux. En effet, habituellement, la mu sique de Christian VANDER s'accommode mal de ce genre de contingence. Mais le public esi veru en nombre et rien paraft pas géné, Avec son quartet, Christian VANDER nous propose dabord un retour aux sources de son inspiration. Les amateurs de jazz présents ce soir-H peuvent assister & un moment unique, car Cest bien lesprit de John COLTRANE qui plane au dessus de la scéne Matisse, alors que lauditoire est azpiré dans un tourbillon avec My Favorite Things. Une puissance rythmique étourdis sante, avec un Emmanuel Grimonprez qui renvoie littéralerment nos oreilles dans les cordet. Le lendemain, peu avant la tombée de lanuit, MEGMA déboule sur un nouveau morceau, dont les pré-apocalyptiques intona: tions plongent bientdt la s:éne dars un halo funigéne, tandis que les jardins ne sont phis quun décor crépuscuiaire, Quelques visages égarés dans la foule se fen. C'est que la puissance scénique de MAGMA es redoutable, surtow lorsquon ne sy atiend pas. "Un cataclysme sonore” corfiera plus tard un jeune fan, encore sous le coup de Vémotion, mais bel et bien conguis. Avec lémergence de nouvelles compositions et arrargements, les voix de MAGMA oxt trouvé un nouvel espace sur sséne, aux cétés de Stella VANDER, qui pousse ic le final ¢Eméhnt€htt-RE A un summum dintensité, Bt méme sil a fallu quelques ajuste- ‘mons en raison du tiring, la cohérence esthétique du morceau reste intacte, Car cette capacité adaptation, MAGMA la maitrise parfaitement, fort dune expérience scénique extréme- ment bien rodée en 40 ansde carriere louis TOESCA, ancion trompottisie de MAGMA, ost resté un grand fan, Venu assister au corcert, il nous litre ici quelques impressions. Bernard « Wurd » Hadjadj :Comment as-tu véeu ce cencert de MAGMA ce soir ? louis TOESCA : Jai passé un excellent moment ! Bien sir, la musique a érolué, mais elle n’a pas changé, car elle est intemporelle...Bon, je regrette qu’ll n'y ait pas une section de ccuivres, tu vois, car les cuivres c'est ce que je connais le mieux, et la, je manque unpeu de repéres.. Que verrais-tu alors comme section de cuivres ? Ah|..Pour un groupe comme MAGMA, aumoins 23 trompettes, 42 trombones et un sax soliste. MAGMA, c'est une musique qui arrache, qui libere de l'énergie, quelque part, donc il faut des civres tm comprends Que penses-u de 1a nouvelle orientation musicale du sroupe ? De toutes maniéres, Christian VANDER a toujours été influence par les musiques de Ist. I faudrait Ini poser la question, mais c‘estbien... oui, j espére que le public suivra. pelle 1a méme, dans les Oui, la méme, Les gers en prennent toujours plein la gueule ! (nires). Aépeque, dans les sales, ily avait surtout des jeunes. lls étaient Ablouis, mais ils essayaient de comprendre, de ressantir la musique, ‘Tues allé saluer Christian et Stella apris le concert... Oui, ga a été formidable. Christian VANDER m’a étonné, je Yai trouvé extraordinaire. Et parrain du festival, est mérité! Lui aussia évolué, Egal& sa musique! J'ai été ébloui parla beauté et Ja présence sur scine de Stella, Elle a une sacrée personnalité, comme Christian, Sur ce point, ils se ressemblent beaucoup, ASCENSION n'9 page 16 MAGMA, ESTIVAL, FESTIVALS... PAS MAL!!! EPOK I : La Rochelle 13 Juillet 2009} Le préterte de latournée des 40 ans n'y aura done rien changé : MACMArreste éternelmal-aimé des festivals deTété Ges rassemblements grégaires d'une foule en mal de «féten, ces premiers rangs remplis de «jeunes adultes» en amoison éthylique devant le néant de chanteurs sans voix mais aux torses dévétus et velus. Od sont les festivals de nos jeunes années, ces généreux happenings d'une époque _pleine despoir ? L'industrie discographique, en plein marasme, s¢ replie dans son ultime refuge, la «scénep, le dives afin aéchapper & un destin désormais scellé. Alors saluons l'obstination, ot le travail, du tourneur actuel de MAGMA, Olivier Jouan qui, malgré les obstacles de tous ordres, sera parvenu monter, enfin, une vraie tournse pour le groupe en le menant dans cet endroit, si improbable, que sont les Francofolies. Mon arrivée aa Rochelle confirme mes craintes, le viewx port, si magnifique en morte saison, flotte dans les vapeurs de Kebab, frites et autres sucteries de mauvaise qualité, les «estivants», cette espéce si redoutée par les véritables habitants des lieux, ont pris possession de 1a vieille ville. Il ne nous nous reste qu’a fuir au plus vite en direction du Grand Theatre de la Coursive, oi le public ne se presse pas encore. Le temps de retrouver quelques amis fideles, parfois venus de fort loin, et nous voici en train de remplir une magnifique salle, _parfaitement disposée, L'époque des tournées dans le circuit «rock» du début des années 2000 ne semble plus éte qu'un souvenir ce soir. Bt au fur et A mesure que la salle se remplit, un constat simpose:: on est bien éloigné du public de fans parfois décrit dans la presse, peu de sigles et an mélange des genérations qui aurait fait plaisir a Hergé! Est-ce le lieu ? Rapidement la salle sélectrise, il ne reste méme pas un strapontin de libre. Le groupe peut entrer sur scéne, accueilli par une ovation comme jen ai rarement entendu, La formation a considé- rablement progressé en quelques mois ot le premier merceau, au titre excore inconnu, a énormément gagné en impact. Les nuances sont désormais plus affirmées, rendant le morceau beaucoup pls cohérent_ et obsessionnel, bien quil ne soit pas encore joué dans sor é licté Thosz, la pide la plus imposante du nouveau répertoire coule déscrmais de fagon beaucoup plusnaturelle en ses tableaux successifs qui illustrent différentes couleurs du compesiteur, avec une _ forte accentuation du travail mélodique issu des années Offering. Une composition ‘magnifique et touchante qui s'achéve en apothéose par intervention vocale de Christian en un dialogue inérieur & deur voie. Quant & Eméhnt2htt-Ré, il est désormais parvenu & ue maturité totale, alliani puissance et finesse de Iinterprétation, én faisant une oeuvre chamniére dans évolution musicale de Christian Vander, annonciatrice de Zéss mais également de certains aspects des Cygnes ot des Corbeaur ot dlautres compositions chantier actuellement, Avec un tel impact, c'est évidemment une ovation énorme qui salue le groupe, visiblement ravi de sa prestation quil prolonge avec Vhabituel aia, particuligrement dynamique et mouvante Ballade qui ouvre la porte sur Tunivers coltranien. De quoi se sentir sérieusement décalé avec la ter qui bat son plein dehors... fens! eee Cee) Jes Rendez-Vous de IBrdte font un peu figure d'exception dans le paysage des festivals : gratuité totale, program- mation exigeante et cuverte, site magnifique qui ne souffre pas d'une ambiance excessive de kermesse. Aprés avoir invité le quartet ily a deux ans, et MAGMA &1’Europa Jazz Festival du ‘Mans Y'année derniére, Armand Meignan avait décidé de mettre le groupe en téte d’affche de la soirée du vendredi,surla grande scene nautique, devant une foule de plus de 10000 personnes. Un bel acte de Teconnaissance un groape que les programmateurs sclérosés trouvent «pas assez jazz» pour le proposer leur public. Mais tout de méme un pari os, quand on connait les conditions : un plateau au miliew des flots avec toutes Jos dificutés inkérontes au plein air, un public qui peut vite devenir «nomaden face & la multitude des lieux du festival, ane qualité d'écoute parfois difficile avec mn public _majoritairement aebout.. la balance de Vaprés midi laisse entrevoir une certaine pression avec une scéue envabie de photographes professionnels qui ne s'encombrent aucune retenue pour capter ce gu'ils ont choisi dlimmortaliser : un homme derriére une batterie !Sans doute faut-il y voir Veffet des 40 ans ? Le groupe peatfine ses réglages alors que Tami Seas

Potrebbero piacerti anche