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ASCENSION uy autour de la musique de MAGMA < le - ne peut étre vendue ¥ Pierre MINVIELLE, CERNUI ZASCENSION nS EDITORIAL Une année s'est écoulée entre les septiéme et huitiéme niuméros d'Ascension. Une année pendant taquelle les concerts ont été assez rares, une douzaine pour Magma, une demi-douzaine en tout pour le trio et le quartet. Une année qui a wu le départ de trois musiciens et leur emplacement quasi instantané, sans conséquence sur la qualité de la musique. Une année ob 'éphémére appar tion d'un répetoire plus jazz chez Magma 2 constitué un motif & se Scandalser pour certains, mais une source démerveilement pour les. autres. Ce numéro. laisse telativement peu de place aux formations dirigées par Chvistian Vander: les chroniques dun CD darchives et dun album consacré 8 un concert mémarable donné ily 2 trente ans et la rubrique Rétrovision traitant de la formation de 1978-79. La majorité de ce huitiéme effort est en fait occupée par des entretiens avec un des premiers compagnons de route de Christian Vander (Laurent Thibault) et trois musiciens ayant subi peu ou prou influence du méme Christian Vander (Erik Baron, Thierry Payssan et Pierre Minvielle), sans oublier la chro- nique d'un album de Cernunos, le groupe de Jean-Luc “Gorgo" Chevalier. Ces trois entretiens sont trés révéla- teurs de [influence des musiques “vandériennes” et surtout du rayonnement de lesprit et de la détermination Qui_conduisent a leur création. La sortie du magnifique Coffret des 40 ans semble montrer quiune maison de disque a enfin sasi fa juste mesure de importance de Magma ces demiéres décennies, laissant augurer de lendomains discographiques qui chantent ; ce niest daileurs pas un hasacd si “Jazz magazine” consacre une bonne partie de son numéro de Novemire & Chistian Vander. Enfin, prés de quarante concerts sont our 2009, concerts au cours desquels devraient (enfin) @tre joués les fameux “nowveaux’ morceaux_promis depuis si longtemps. Donc, méme si 2008 vous a a moitié plu, nayez crainte, vous allez adorer 2009 ! Léquipe Ascension ‘uae soc Dos i yr capti con) ra Pen Calpe ALU and BOF rn CERCA, page 2 MAGMA 40 ANS! 1969-2009 Us jour du printemps 1969, ce qu alt devenir MAGMA, est né! Maré ls renoncements, les trahsons les peurs, La ZEUAL demure EN spit. Cuistan avait it “Le temps pales”. le temps a paré. En cote année, vei, tlle un vasseau imenant au cu, notre cur, Chea arrive, enfin! De MAGMA & Offering, de Alien aux tris et Quartets, ‘Une seule exigence, UNE Musique, WN Espit taliberté! 1969-2009 1969: Laurent Thitauit,compagnon des debuts. ‘Sa premiére interview est dans Ascension. Hommage aux INTACTS ! 1979 : Urgon et Gorgo sont les ‘ondations du groupe. Trente ans pls tard, "AKT XV vient enfin rendre Justice a cette période injustement occultée, 2008 : Apr quarante ans de sence, Jazz Magazine consacre un article, et sa cuerture, & MAGMA et Cristian Vande. Enfin ! (NDLR : fa etrahisony de Christan visa vis du petit mie sclésosé du jazz parisien, en 1969, Seat enn dire 7 Rien de mons sir) 2008 : Une intégrale MAGHA ! ued la coordination de Alain Raemackers auquel nous devon la trés bee rion iu Fany de Michel Gril. ZASCENSION nS page 3 CU MAGMA -ARCHIW1 & 11 (Le Chant du Monde CDM 134/135) Complément du coftret Studio ZOND, ce double ARCHIW pourrait apparattre, de prime abord, aux fans les plus grinchewx, comme un argument commercial douteux ppour forcer Tachat cune intSgrale faisant forcement double emploi pour ceux qui disposent déja de tous les albums du groupe. Polémique inévitable quand un groupe posséde un noyau de fans irré- uctibles, pafois préts a tous les déborde- ments, Quauraient dit les mémes si ce coltet s'tait strictement limité aux enre- istrements originaux? lors la présence de la prise rythmique intiale de MEKANIK DESTRUKTIW KOMMANDOH, incluse sur les premiers pressagesmumériques de Yalbura (isponibles de la fin 88 & 1992), va évi- demment renforcer la polémique nais- sante, Compte tent du renouvellement permanent du public de MAGMA, fallait réserver cet enregistrement aux seuls afi- cionados de la deuxiéme heure ? Surtout ‘ui tel document, permettant de découvrir le vétitable son de larythmique du groupe auprintemps 78, en une prise dévastatrice réalisée 4 cing musiciens (Stindéhr Téterel oublié des crédits..), rendant enfin justice, en sa puissance, au travail, ceffectué en quelques jours, dans Tes tré- fonds de lAngleterre profonde... Mais avant cela, le premier disque souvre sur un document cublié, inconm méme ppar les archivistes les plus avertis : la bande originale du film “24 Heures Seule- ment”. Un épais mystére couvrait cette bande, Décrite par Antoine de Caunes dans son ouvrage comme étant la rmaqqette du disque UNIVERIA ZEKT, paru début 1972 chez le Thélame de Laurent ‘Thibault, la réédition parue chez Muséa ne faisait pourtant aucunement mention de ce fait. Bt mot-méme, lors de toutes les inter- views que jai pu menées des protago- nistes de cette session, aucun ne se appelait de son conten musical! Anjourdhui, le mystére est, enfin, levé! Bt que justice soit rendue (pour la demiére fois 9, & Antoine De Caunes car il avait raison! Visiblement enregistré en prise directe, en juillet 1970, ce document com- prend, exception de UNDIA, l'ensemble des titres gravés un an plus tard a Hérou- ville, Seul “inédit’: lextait dun morceau dde Richard Raux, montrant, de fagon fla- grante, & quel point les individualités sétaient alors effacées an profit de lme- groupe de MAGMA! Cette bande constitue 1m document passionnant sur la premiére mouture officielle du groupe avec cette belle surprise quest la redécouverte cu zéle fondamental de Claude Engel, totale ment étourdissant a la guitare. Je ne vois strictement aucun guitariste "trangais' de Tépoque capable dun tel brio et dune telle musicalité. De quot nourrir bien des regrets quant au chertinement musical du guitariste... ke groupe explore ici des cou- leurs sous-jacentes de son propre idiome musical, développant des teintes complé- mentaires dans le réle des solistes (a lite de Teddy Lasry par exemple) ou dans le jeu de percussions de Paco Chatlery. Le tout estinterprété avec une hargne (une haine 2) peu commune que Yon aimerait entendre plus souvent en ces tristes temps de désengagements. Ici pas de politesse convene mais une urgence constante dans le ptopos musical. Et il suf aécouter ces magnifiques versions des deux themes composés par Christian Vander, OURANIA et AFRICA ANTERIA, pour se dite, quien Yesprit, Offering était agiala... es mémes impressions surgissent & Técoute de la maquette du premier double album entegistrée quelques semaines avant la session definitive, Alors, 1& en- core, les raleurs vont se manifestr, face & Ja qualité sonore de ce document. Il n'est donc sans doute pas inutile de signaler ici que le groupe fut enregistré en prise di- recte sur des acétates, disques & gravure anigue dontla durée de vie était extréme- ment limitée. Létat des galettes nayant daillews pas permis dlinclure trois morceaux de la prise originelle, les craquements et autres bruits résiduels étaient forcémentinevitables. Is'agit donc ici véritablement dun document ‘sauvé" de la destruction inexorable du temps. Mais quelle découverte !Le groupe, capté ick quasiment en live, lbéré de la pression dun enregistrement définitif, déroule sa musique comme au premier jour. Et la présence de la contrebasse de Jacques Vidal, souventjonée alarchet, ravive bien des couleurs oubliges...Certes ensemble, sur le plan purement tech- nique, est sans doute moins abouti que le double album mais il ressort de cette ses- sion une telle énergie, une telle joie de jouer quon en oublie les défauts formels pour se laisser emporter par ce flux de passion, dénergie pure. Si ce premier groupe fait souvent figure de mal-aimé auprés du public du groupe, sans doute fante de documents (excepié ce passage hallucinant & Pop 2), cet enregistrement rmontre & quel point que le MAGMA des origines s était constrat un univers musical hors normes, sans aucune mesure avec la triste scéne “pop” francaise de lépoque. Et clest sans doute en ce contraste que réside la cause de Paccueil, si décalé, qui fut réservé an groupe par le petit miliew rusical frangais de Tépoque, totalement dépassé par cette horde de forcenés hur- Jant toute Jeur haine en un apocalyptique final de MOE. Aprés un tel déferlement, lultime titre du disque nous méne en 1989 lors des (multiples) sessions de travail pour Merci avec une jolie version, trés dépouillée, du ruéditaif Biphas Levi de René Garber, ul- time avatar du fameux projet Stindéhr/ Darstitn, ba présence de la batterie "jazzy" et ouatée de Christian Vander ren- force les couleurs coltraniennes du theme nous menant ici en des paysages & Torigine méme de la création de MAGMA, Eile fait que cet ARCHIW soit sous-titré 1& I pourraitl nous laisser espérer une prochaine suite et la découverte des trop rares (groupe francais oblige...) sessions oubliges ? (Chronique : Jean-Christophe ALLUIN Ex recrutant de wr accom pagner une ol lors d'une tournée des casinos de la Céte d’Opale al'été 1969, Laurent THIBAULT de penser quill serait a Yorigine de la fantastique aventure de MAGMA, groupe mythique qui va féter en 20: ses 40 ans d'existence. Pour beaucoup, m de MAGMA est indi celui de Christian VANDE! deux noms sont liés depuis des dé nies, & vie, a mort et aprés... Mai genése du groupe s'est faite a deux, Laurent et Christian en sont les dateurs et les deux premiers nusiciens. Personne mieux que Laurent n'est 4 méme de raconter les circonstances qui ‘ont conduit & la formation de MAGMA, encore fallaitil le rencontrer, l'homme se faisant discret depuis pas mal d’années. Le hasard faisant bien les choses, j'ai appris que Laurent résidait désormais 4 Angers par un article paru dans le bulletin Municipal de la ville. rusiciens p Jarticle & 1ré 4 Francis MOZE, antye musicien fondateur de MAGMA, qui y enseigne la rmusique grace a Lau- nt, son ami d’enfance, qui Iui avait conseillé de venir travailler dans la sion de 1 Un numéro entier d’ASCENSION ne suffirait pas pour retranscrire tout ce que Laurent a pu me raconter, avec une précision étonnante, presque 40 ans apres, Voici donc un condensé de nos conversations entre février et juil- let 2008 , entrecoupé de précisions chronologiques pour lier ces différents extraits. ‘Masicien autodidacte, Laurent s'est mis & la musique dés le lycée sous l'impalsi de son copain Francis MOZE : piano, guitare, batterie puis b: a groupes de la région pa PIVES et les ZORGONES, tout en pour- suivant ses études de journ ogie & Nanterre, Jusqu’au jour oi il cha un contrat pour accompagaer Ja chanteuse de variétés Charlotte LESLIE lors d'une tournée de quelques c 1a Cote d'Opele dans le Pa NES 3 iI devait constituer un groupe. isme et de Jacques GUITON : Le premier musi- cien que tu as contacté fut Christian 24 FENZL, ONES et futur batteur du groupe pop-rock DYNASTIE CRISIS. Il me parlait tout Je temps de Christian pour qui il avait une admiration. 1 me disait jours : le meilleur batteur, Christian VANDER Christian grace & Geza (G batteur des ZORG AASCENSION nS page 5 Je suis allé voir Christian. I était ibre, iL avait quitté CRUCIFERIUS LOBONZ, le ‘groupe de Bernard PAGANOTT. ‘Tune le connaissais pas avant? Je Vavais déja rencontré deux ou trois ‘ans avant dans une soirée style mariage ‘quand il jouait dans le groupe CHINESE. = déja avec Bernard - et moi 'étais dans les PIVES (anagramme de VIP's) avec zaBU. Laurent et Christian ont 20 ¢¢ 18 ans. Pour la tournée, tu as commencé a répéter avec Christian... Les premiéres répétitions eurent lie en ‘mai -juin 69, rue Mathurin Régnier, prés du métro Volontaires, ce qui amusait Christian | Nous n’étions que deux, Christian et moi. ZABU [Lucien ZABUSKI, Je chanteur] a di nous rejoindre début juin. Je n'ai appelé Francis MOZE comme clavier que vers fin juin, idem pour ‘MoGILL [Jean-Jacques FERRY] a la gui- tare, de la part de Christian, C'est 1a, ‘quand nous wétions encore que tous les deux, Christian et moi, que nous avons vu Klaus BLASQUIZ avec les BLUES CONVENTION [avec Richard PINFAS) pour la premiére fois, qui nous dit juste Bonjour, ou Salut, Cétait eux les vedettes, & ce moment-la, pas nous ! Laurent, Zabu et Francis étaient d’ex- membres des ZORGONES, groupe qui était dissous quelques mois auparavent, apres la sortie d’un single, Mc GIbL était tun ex-CHINESE comme Christian. Le cin- ‘quiéme musicien était Bric GOGER 4 la guitare, un copain de Laurent, étudiant ‘comme I’étaient tous les ZORGONES. Le groupe était constitué pour la tounée. Le repertoire allait du rock (tendance de Laurent) eu rhythm n' blues (tendance de Christian). Et 1a tournée commence... Comment s' 2 e Ia tourn Au bout de deux jours, on s'est fat jeter. ‘On devait accompagner cette chan- teuse, Charlotte LESLIE. La pauvre, elle cchantait des variétés bien gentilles avec arythmique du futur MAGMA derriére ! Vorganisateur de la tournée a vu qu'on avait un trés fort impact sur le public et nous a fait jouer aprés elle. On jouait f des morceaux rock et rhythm n’ blues, sauf qu'on traitait Ie rock & la sauce rhythm’ blues et le rhythm n’ blues en rock... bes gens étaient tr8s impression- és et ZABU chantait trés bien | Vous aviez un nom de scine ? ‘On devait s'appeler DREAD EUPHORIA. (C’était le nom que ZABU avait trouvé et ‘qui voulait dire : «Euphorie Macabre », quelque chose comme ca... Qui était lds sombre, déja bien dans l'esprit de MAGMA d’ailleurs, le nom! En artivant auCrotoy, on voyait des affiches partout, des CARNABY STREET SWINGERS, cen direct de Londres ». On se disait: « Un groupe anglais... ls ont tous étre a pour eux, on va pas avoir un chat !» Bn arri- vant, on a dit 4 Vorganisateur : ¢ On passe au Casino, avec les CARNABY STREET SWINGERS ?» Il nous répond :- «Mais c'est vous, les CARNABY STREET SWINGERS!» -« C'est nous !?» Christian dit : « Clest gard ! »-«Apartirde ‘maintenant, vous ne parlez pius frangais, vous étes anglais ! » Christian ne parlait pas anglais, il baragouinait pour faire corame si... Le groupe rencontra un franc succés, Le répertoire, en anglais, comportait des ti- tras de SPIRIT, Pharoah SANDERS, SAI é DAVE, Otis REDDING, des ROLLING STONES et d'autres pour faire danser les gens, ce dont ils s’acquittérent avec brio. Crest lors de cette tournée qu’est né Kobaia? Christian nous avait fait jouer un morceau de Pharoah SANDERS qui s'appelait « Lower Egypt », dans lequel Leon THOMAS chantait en scat, en ono- matopées, des trucs comme «Shuba shuba ektila... ». ZEBU s'est mis a tout chanter comme ga. On trouvait que ga swinguait bien | Et clest parti sur « Kobaia » [un mot que Christian avait prononcé lors d'un concert aBerck], qui a été notre premier morceau. Francis faisait une ligne de bossa-nova 4 la gui- tare, Christian a trouvé le rythme ala batterie, ZABU a trouvé la partie de chant, on a trouvé la ligne de basse et c'est comme a qu'on a fait « Kobaia» quiau départ était en anglais Puis vous ates passés au kobaien ? Christian était fou de Stravinsky. Idisait que dans lopéra, on ne comprenait pas, un mot mais que c'était beau musicale- ment, Langlais, ¢a ne sonnait pas aussi bien, lefrangais non plus et c'est pour ga quil nous fallait ce langage fait d’onomatopées. Pour le faire passer, on a inventé cette histoire d'extra-terres~ tues, C'est comme ga que ¢a s'est fait, ©’était trés collectif, au dépan. De retour & Paris aprés la toumée, les deux quiteristes partient, Laurent et Chnstian décidérent de reformer un groupe pour continuer & développer Celle musique. Francis MOZE et ZABU farent de la partie das le début, René (GARBER, un ami de Christian, se joindra deur a la clannette basse. Puis, Francis tant appelé par le Service National, il fat remplacé momentanément par un pia- niste américain, Eddy RABIN. Laurent de- ‘manda au guitariste Claude BNGEL (qu'il avait remarqué avec son groupe OMEGA PLUS) de se joindre & eux. Deux cuivres, René MORIZUR au sax et Guy MARCO a la [ASCENSION nS page 6 trompette vinrent compléter__ Ia formation.le groupe fit ses premiéres répéttions aux studios PATHE MARCONI 4 Boulogne-Billancourt. Leur premier passage sur scéne eut lieu en septembre 69 au ROCK N’ ROLL CIRCUS, une salle parisienne qui était eliew de rendez-vous des musiciens pop-rock francais de Tépoque. Le groups n'ayant pas de nom, Christian en voulait un qui évoque une sorte d'éruption incandescente, de puis- sance dévastatrice 4 Iimage de la musique, Le mot « Magma »s'imposait. Le groupe s'appelaitil déja MAGMA. lors de votre premier concert ? Le premier concert aété fait sous le nom. de MAGMA ARGUEZDRA. Par la suite, ‘on a rejoué plusieurs fois au ROCK N’ ROLL CIRCUS sous le nom de MAGMA. Et c'est apras le premier concert que vous avez connu Karl KNUTT qui est devenu votre producteur ? Quand on a fini de jouer, ily a eu un silence de mort pendant un temps qui nous a paru trés long ! Puis Karl, qu’on ne connaissait pas, est monté sur une table en criant : « Cest Je plus grand groupe du monde ! ». Ka suite de quoi, Wilson PICKETT est venu, a sauté au cou de Christian pour l'embrasser et Iui a dit: we te prends tout de suite avec moi!» Christian quine parlait pas anglais et qui savait wes bien que c'était Wilson PICKETT qu'il adorait, m’a demandé de traduire : (Pu lui dis qu’’ partir de main- tenant, je ne jouerai plus jamais la ‘musique des autres.» Va dire ga 8 Wilson PICKETT | Karl KNUTT était un pianiste classique américain de renom qui devint lew. producteur. Laurent THIBAULT obtint de Jui quelque 10 090 $ pour produire le groupe. Pour cela, ils s'associérent au sein de la compagnie INIREL, ‘Vous avez continué vos répétitions chez PATHE. Il existe un enregis- trement datant de cette période ? Ly a cette fameuse maquette quion a faite chez PATHE fune démo quatre titres). Elle serait trés désirée pour le 40° anniversaire de MAGMA en 2009 que celane serait pas trés étonnant... Toutle monde lacherche... C'est un des Peon a TS souls enregistrements oi je joue dessus. [ZABU aussi] Qu’ premiere version de « Kobais devenue cette démo, avec la MAGMA s'est fait virer de chez PATHE pour avoir sérieusement mais involon- fairement perturbé 'enregistrement d'un disque de... Tino ROSSI en hurlant dans la chambre @’écho quills croyaient inutilisée, Imaginez Tino ROSSI accom- pagné parles hurlements de MAGMA. Suite a cat épisode, Karl KNUTT a loué tune maison pour que le groupe puisse continuer A répéter. Bien qu'excellent chanteur, ZABU a été remplacé par Claude «Klaus» BLASQUIZ. Comment celas'est-il passé? C'est trés drole que Klaus soit revenu ous voir, vu ce que je t'ai dit avant! C'est Claude ENGEL qui !'a amené un jour de septembre pendant qu’on répétait la musique de « Kobala ». ZABU Sant absent, Klaus a chanté mais per- sonne my a fait attention, Plus tard, Christian a entendu cette voix d’opéra et c'est ga qui lui a plu. Comme ZABU, en ‘examens ou pris par ses activités poli- tiques & la fac, ne venait jamais aux répétitions, il y a ew un vote : toutes les voix pour Klaus sauf la mienne pour ZA- BU, Klaus m’en a voulu.. D'autres changements de musiciens eurent liew & cette époque : Frangois «Paton » CAHENremplace Eddy RABIN au plano, Alain «Paco » CHARLERY remplace Gay MARCO @ Ia trompette, Richard RAUX remplace René MORIZUR au sex, Jacky VIDAL arrive 4 la contrebasse. Francis MOZE, réformé du Service Na- tional, revient. II jouera de Ia basse a la place de Laurent THIBAULT. Jacky VIDAL, ayant plas vraiment sa place vu la forte présence musicale de Francis, s'en va avec regret, René GARBER est remplacé ar Teddy LASRY aux cuieres et fondera Je mouvement UNIWERIA ZEXT pour soutenir la musique de MAGMA, Dans quelles conditions as-tulaisséla basse a Francis MOZE ? (Quand Francis est revenu, Faton CAHEN lait aux claviers et n'entendait pas céder sa place. Pris par mes téches organisation, j'avais loupé quelques répétitions. Cela ajouté aufait que j'étais, ‘un autodidacte perdu au railieu de tous ces musiciens aguerris, j'ai proposé a Christian de laisser la basse, Devant me trouver un remplagant, j'ai demandé a Francis d’en jouer ama place, ce qu'il fit avecle talent que 'on sait Quelques mois aprés, en avril 70, Crest Venregistrement du premier double album, sans toi ni ZABU. C'est Francis quia joué la basse mais il yale morceau que j'avais composé et jai fait la réalisation. Le morceau, c'est « Naii Ektila»... C'est ga... C'est mon nom en kobaien, [.] Onn’est pas nombreux 4 avoir com posé de morceaux pour MAGMA , en dehors de Christian bien sir : Paton, Teddy (LASRY), Claude (ENGEL), Jan- nick (TOP) et moi... Laurent a produit et réalisé ce premier double album sous Ja supervision de Lee HALLYDAY (qui avait déja produit le Ip des ZORGONES qui n'est jamais sort). Il y avait déja le graphisme, le lettrage particulier, le logo... Ma soeur, Marie-Joseph PETIT, atoujours tous les dessins qui lui ont servi a créer le sigle de MAGMA. C’est elle qui a fait toute la maquette et les graphismes de lapochette, Tu as produit d'autres disques de MAGMA. « Univeria Zekty, « Tristan et Yseult »et plus tard, « Attahk », Je suis content des [ASCENSION nS page7 disques que j'ai falls avec eux, ils sont tous différents. Laurent @ quitté défnitivement MAGMA pour un désaccord sur des questions organisation en aott 1970 pour se con- sacrer 4 la production chez BARCLAY avant de fonder lannée suivante le label ‘THELEME. II ne sera resté qu'un an dans ‘MAGMA, ce groupe quill @co-fondé avec: Christian VANDER, pour qui il conserve beaucoup d'admiration et d'amitié. En 1974, il prend la direction, avec quelques associés, des oélébres studios du chéteau d'Hérowille oh MAGMA avait eu Toccasion d’enregistrer. En 1977, sept ans aprés ton départ de MAGMA, tu as produit «Attahkn. Dans quelles circonstances cela ilfait? On s'était vus, Christian et moi. A ce momentla, MAGMA ne marchait pas tris bien, [le groupe état cissous et Christian assee désabusé) Je lui ai proposé de faire quelque chose pour remonter le groupe. On s'est posé des questions, C'était les Tans de MAGMA, était en TT. Le este chttefétiche de Christian 7h Records, the Last 7 minutes, premier ttre de album... Pai con- vaineu mes associé, on a pris un mois dle studio au Chitean en antomnne. On a tout constmit autour des deux parties de basse (Drgon & Gorgo], jouées par Guy DELACROM. tn jour jai dit & deux ma- siciens que je connaissais, Jean-iuc et Jean « Popof » CHEVALIER (de Nantes) dle venir. Jean-Luc, qui n’avait pas saisi ql y avait deux partis de basse dis- tinctes, a joué les deux en méme temps! [ll deviendra Gorgo l'année suivante). Un groupe s'était (re)consttué pour occasion avec, outre Christian et Klaus, quelques anciens musiciens (Delacroix, Garber et Widemann) et chorstes (Gielle, Lisa Deluxe), Lassistant de Lau- rent était Michel MARIE, un ancien des ZORGONES. C'est Christian qui chante sur ce disque. On entend peu Klaus, il est plutot choriste. Oui, Lambiance était vraiment bizarre (pas toujours détendue, 4 ce que j'ai crt ‘comprencdre)... Francis (MOZE) a assisté ice moment, il était au Chateau a cette époque. Quand le disque est sorti en 1978, il a surpris. Quel souvenir en gardes-tu ? Au fina, c'est un bon souvenir pour moi, Yoccasion de revoir Christian. La musique est différente, on entend bien la batterie sur ce disque... La sortie du disque en mai 78 lui ayant un peu échappé, la camaraderie J'ein- péchera peut-étre de m'en dire plus... Outre tes activités de réalisateur et producteur, tu apparais sous le nom de « EL TIBO » sur le disque d’ERGO ‘SUM sorti sur ton label THELEME. (Oui [Rires]. Je jouais de la guitare. J'ai cu plein de pseudonymes dansles disques. Donald WHAM DAM , comme si j'étais ‘un producteur anglais, pour un disque ‘que jiavais fat. favais méme eu un arti- cle dans Rock n’ Polk, disant : «les pro- ductions anglaises, c'est quand méme autre chose... » Dans le disque, y avait pas un Anglais ! Que des Frangais et ‘ABU qui chantait. C’est lui qui m‘avait appelé «Donald WHAM DAM the Drea- mer » (..] fai gardé ce pseudo, que je ‘trouvais marrant, C'est a cause de Davis BOWIE : «Wham Bam thank you Mam > sur «Suflragette City» {1’équivalent de «Bonjour Madame, Merci Madame», ex- pression lige aux maisons closes 1], saul ‘que moi, c'est Wham Dam avec un «dp! On retrowvera WHAM DAM, musicien- producteur, sur des disques de David BOWIE et d'iggy POP et d'autres chan- tours quil a enregistrés a Hérowrille Gusqu’en 1965). Il fondera par la suite d'autres studios d'enregistrement,toujo- urs en activité: « Coulemrs »& Auvers-sur- Oise et ale Voyageur, premier studio ultipiste mobile trangats Interview : Jacques GUITON Je ne connais qu'un disque de toi «Mlais on ne peut pas réver tout Ie temps» sorti en 1919, qui peut consti- tuer une approche en douceur de univers de la Zeuhl, un peut dans Ia Lignée de «Nati Ektilan. Jen ai fait un autre depuis mais il n'est jamais sorti et en prépare un troisiéme. ‘Tuas d'autres projets ? Je devais monter un Centre d’Art Con- temporain a Angers. Je ne sais pas sia se fera, Javais commencé un roman que jlessaie de terminer et je participe a un livre d’Alain DISTER sur Hérowville. La musique ma rattrapé. Je compose des musiques pour une chanteuse qui a signé chez UNIVERSAL. Je me souviens des legons de rhythm n’ blues que miavais données Christian , je men sers... Je rejoue pas mal en ce moment, Je vais essayer de remonter une forma- tion, je travaille sur mon troisiéme album. Je cherche un chanteur que j'ai du mal A trouver, Quand ton nom réapparaitra sur un disque, ca rappellera des souvenirs ! .. Surtout que des gans croient que je suis mort | Plus personne ne sait ob je suis, Je ne me mets pas trop en avant. Un moment, javais monté une “assoce” pour aider des groupes locaux inconnus, des trues amateurs, Je peux faire quelques photos ? Parce que je viens de dire que j'étais mort ? (Rites) Quelques photos dans le jardin, un passage devant la pochette des ZOR- GONES sous verre et un disque d'or @HIGELIN (Laurent en a eu cing avec le chanteur, pour qui il a composé et pro- duit) et je prends congé du co-fondateur de MAGMA, Je I'ai revu depuis avec Francis MOZE son copain d’enfance et ce n'est pas fin, Que Laurent soit remercié pour sa gen- tillesse, sa disponibilité, la précision de se5 souvenirs et sa modestie, Il peut pourtant revendiquer le fait d’étre celui qui a donné T'impulsion initiale ala for- mation de MAGMA, en recrutant Chris- tian VANDER comme musicien... Méme sill est wai que c'est Christian qui a fait de ce groupe ce quill est toujours aujourehui, prés de quarante ans aprés, Dont acte. Sn d-Zakord : Interview Erik BARON | ZASCENSION nS Pierre de Ramefort : Peux-tu nous retracer ton parcours musical, et notamment ce qui t'a amené & torienter vers la basse élec- trique, la composition et la direc- tion d'orchestre, brefa devenir un musicien professionnel accom- pli, tant au sein de d-zAkord (ex Désaccordés) que t diriges depuis sa création en 2000, de Art Zoyd Orchestra (depuis 2006), de Ja Compagnie Apsaras Théatre (ous le pseudonyme de Kader ‘Mostar Ali), mais également aux cétés du compositeur et bassiste contemporain Kasper T. Toeplitz Eric Baron : Jai commencé assez tot @ passer de longues heures & écouter de la musique, et notam- ment des choses "étranges "pour mon ge que je ne comprenais pas toujours, mais qui mattiraient telles que Rex, Alice Cooper, Stock- hausen, Klaus Schulze. Aprés deux années de guitare clas- sique, jai acheté ma premiére gui- tare électrique et monté un groupe pour des reprises d'Alice Cooper, Kiss, Led Zeppelin ... Cétait bien plus passionnant que le lycée ! Jai appris la musique “sur le tas’, pas de conservatoire, ni d'école, je Mavais pas a 'époque le projet de devenir musicien, mais les choses se sont faites naturellement Prédestination sans doute ! Dans la premiére partie de ma vie de musicien, jai joué un peu partout dans différents styles, tout était bon pour apprendre et aussi essayer de vivre de la musique. C'est vers la trentaine que jai réellement com- mencé & affirmer mes choix artis- tiques, mon jeu de basse ... Depuis, jaila chance de vivre de cet art sans ‘compromis. Actuellement, en dehors de d-2A- kord (mon bébé 1), parmi les ren- contres et les projets actuels qui me tiennent a coeur, je citerai la Com- pagnie Apsaras Théatre pour laquelle je compose et joue depuis plus de quinze ans avec une instru- mentation acoustique _ moyenne orientale (Saz, Santur, Rabab, Daf, ). Jai aussi beaucoup d'admiration pour le compositeur et bassiste Kasper T. Toeplitz avec lequel je travaille ponctuellement. Son radi- calisme ma amené @ affirmer en- core plus mes choix artistiques et je lui dois de m‘avoir ouvert les portes de informatique avec MAXmsp. ordinateur mest devenn indispen- sable, tant au niveau de la composi- tion et de la production, quau niveau du prolongement de mes instruments en live. Crest Kasper qui ma introduit dans Art Zoyd. Jai récemment participé a deux projets avec cet ensemble, ainsi quia un enregistrementet ades concerts, Art Zoyd était un groupe mythique pour moi, je Tavais décou- vert adolescent un peu aprés Magma. En faire partie aujourd'hui esta réalisation d'un réve de gosse! Tout comme jouer "De Futura’! Finalement, tout est possible : on obtient tout ce quon veut vraiment dans une vie! Ma toute derniére création "Noches Buenas "est un répertoire de chants séfarades pour voix lyrique et basses électriques en duo avec la mezzo-soprano Nadine Gabard. Un mix trés étonnant qui puise ses racines dans le moyen age tout en sonnant "contemporain ". Te souviens-ta de ton premier contact avec la musique de Magma? Dans quel contexte Stait-ce (disque, concert) ? Quelles furent alors tes premiéres impressions? A Tépoque j'écoutais surtout les Allemands comme Klaus Schulze, Tangerine Dream, Kraftwerk Cétait au collége, un ami avait acheté "1001°Centigrades", je n'y comprenais rien, mais cette mu- sique et cette langue inconnues mintriguaient beaucoup, je sentais bien quil y avait quelque chose saisir la dedans .. Quelques mois aprés, pressentant in certain mystdre a percer ‘avec Magma, je suis passé a Tacte en achetant "Mékanik ". Ce fat un réel chog, le premier de ma vie aussi fort en musique ! Jai dd écouter cet al- bum en boucle et dans les semaines qui suivirent, jachetai tout ce quion pouvait trouver sur Magma, je niécoutais que ca! C’est surtout la force et Tétrangeté de cette musique associée aux discours de ‘Vander qui ont fait de moi, pour un temps, un kobaien | Et puis Magma ma ouvert les portes vers dautres musiques comme Univers Zéro, Art Zoyd, Henry Cow, Coltrane, Bartok... page 9 Plus précisément, est-ce le réle prépondérant donné a la basse au sein de Magma (indépendam- ment des différents bassistes qui y ont couvré) qui t'a conduit & choisir cot instrument, ou est-ce d'emblée le jeu et les composi tions de Jannick Top au sein de Magma qui ont présidé a co choix, a moins que cela ne soit un peu des deux ? A force d'écouter Magma, j'ai sans doute da réver que je powrais un jour intégrer ce groupe en tant que bassiste pour jouer "basse/batteric” avec Vander | Aprés acquisition de ma premiére basse, j'ai passé de longues heures a jouer sur les disques de Magma. D/abord “Mékanik ", puis "Kohntarkész ", et plus tard, "De Futura"... Je garde un excellent souvenir de cet apprentis- sage, jai beaucoup travaillé Tinstrument a cette époque. Jannick Top et Bernard Paganotti sont les bassistes qui mont le plus inspiré dans Magma, par leurs sonorités et leurs jeux, mais aussi parce quils ont participé a la période de Magma quime parle le plus : celle qui va de “Mékanik' jusqu’a "Attahk’... Aprés j'ai décroché : le rythmin blues, les chansons en anglais, Offering ne correspondaient plus A mes attentes ... Je me suis alors tourné vers dautres formes musi- cales et notamment, Jon Hassell le créateur du concept "Four World possible music". Crest a que j'ai découvert le minimalisme et Youverture sur d'autres mondes. Compte tenu de ton expérience actuelle de bassiste, compositeur et directeur d'orchestre, quelle analyse fais-tu de l'couvre de Jan- nick Top, en tant que composi- teur, d'une maniére générale et, si possible, selon les périodes suivantes : 1) Période MAGMA/Utopic Spo- radic Orchestra (1973-1976) "Ork Alarm", "Soleil d'Ork", "De Futura", "Musique des Spheres", "KMX-E X11 opus 3", "KMX-B XII opus 7"; "Epithe-cantropus Erec- tus", "Utopia Viva’ 2) Période Jazz-Rock 1 (1977- 1985): "Life is real only here" (album Ceccarelli - 1997), "GHK go to Miles" (albums Fusion, 1980 et [ASCENSION nS page 10 Fusion Paris 80, 2001), Suite (non enregistrée) avec le Jean-Louis Chautemps Quartet (1985) 3) Musiques de Films et séries (avec Serge Perathoner) : extraits B.O.F "Force Majeure", "Le Complexe du Kangourou" et "Strictement Personnel" (album Music Film Scoring, 1990) ; “Simple Mortel" (album B.O.F. 1991) ; extraits B.O.F "En Plein Coeur", "Force Majeure", "Fred", "Simple Mortel", "Stric- tement Personnel", "Le Com- plexe du Kangourou’et "A vheure ot les grands fauves vont boire" (album 7 B.0.F. de Pierre Jolivet, 1999) ; "Le Frére du Guerrier" (album B.OF. 2002) ; "Le Lion” (album B.OF. 2004) etc. 4)"Techno Zeuhl "(1997): "Hekal” (compilation Basses Influences, 1997); 5) Périede STS (1997-2000): "Systéme Solaire" (album épo- nyme 1997), "Spirales" (album Paris 98, 2001), album Live 2000, (2006) ; 6) Période Jazz-Rock 2 (2001): "Middle Access", "Spirit", "Soul", Mysterious City", "The Silent "Track" (album Top - Le Lann, 2007), 1) Nouvelle Composition (2007) : "Deus ‘Infernal Machina "(page MySpace/Jannick Top). Je ne suis pas spécialement le par- cours artistique de Jannick Top qui me semble plutst orienté "varie! Par contre, jadhére sans réserve aucune A toutes ses contributions dans Magma en tant que composi- tour et bassiste. Jaime particuliére- ment "KMX- BX opus 7 “sur Talbum_ “Inédits ", C'est sans doute 1A que jai puisé lessentiel des influences de la premiére partie de ma vie de bass- iste, Plus tard, avec l'album FUSION, Jannick Top apportait un nouveau. soulfle A son jeu dont je m’étais en- core inspiré 4 une époque od j'étais essentiellement tourné vers le Jazz et Timprovisation, Concernant les pidces plus récentes en écoute sur sa page MySpace ou album Le Lani/Top, je retrouve le Jannick Top que je connaissais déja avec des ambiances qui vont de lesprit Zeuhl au Jazz-rock... Gros son de basse mais pas de réelles surprises en termes de création. De tout temps, cest le cété minimaliste et répétitif de son jeu qui miattira le plus, Yenracinement comme il le disait lui-méme... Et puis, ses com- positions sombres. Pour ses so- norités, je dirais : rauque, gras, rampant mais tonique, sub & légére- ment distordu ... Ily a une quinzaine d'années alors que je jouais des standards jazz en club, Michel Graillier qui était présentm'a dit que avais le "son "et que favais sirement écouté Jannick Top !Je luiai offert un verre etilm’a conté ses aventures avec Magma ! Quel regard portes-tu sur son ac- tivité d’accompagnateur/ arran- geur pour le compte de multiples artistes de variété tels que Michel Berger/France Gall, Lavilliers, Johnny Hallyday, Jacques Dutronc, Jean Guidoni et ‘tant d'autres ? La variété Francaise ne mintéresse que tras rarement, voire méme pas du tout | Que Top ¥ participe dune manigre ou dune autre ne mintéresse pas non plus | LAstre Top auquel je rends hommage avec notre album est celui du "Top-Ork"! Que penses-tu du retour progres- sif de Jannick Top aux cétés de Christian Vander au sein de Magma (concerts Rétrospective Triton Mai 2005, concert Nevers Novembre 2006, concert Ancenis vril 2007 o8 Jannick remplagait Philippe Bussonnet) qui semble augurer d'une réelle volonté de sa part, de renouer avec quelque chose qui pourrait faire penser & la "Grande Epoque "de Magma (1973-1976) ? Je Wai pas encore eu Toccasion dassister au retour sur scéne de Jannick Top avec Magma, mais jimagine que Ténergie du live devait étre bien présente. De la a parler dun retour a la grande Epoque ... Le passé est le passé, nous sommes trente ans aprés ... Peut-onrefaire ce qui a déja été fait? Jai seulement vale DVD ("Epok II") du Triton. Jadore les grooves “infrabass" distillés par le couple ‘Top/Buissonnet. ‘Mais pourquoi Jannick Top fait-il le choix de jouer en basse solo la plus populaire des suites pour violon- celle de Bach ? Jaurais de loin préféré quelque chose de plus per- sonnel et d'innovant .. Tu as fait le choix, avec le troisiéme CD de d-zBkord paru sur Muséa en 2001, de reprendre "De Futura ", ainsi que le theme de la "Musique des Sphares "de Jannick Top. Quelles sont les ; q [ASCENSION nS raisons qui ont guidé ce choix, trente ans apres la publication de ces oeuvres ? Quelles ont été les éventuelles difficultés rencon- trées, notamment pour les adapter a cette grande formation quest d-2Aikord ? Bien que je sois influencé par de nombreux compositeurs et artistes, les compositions de Top dans ‘Magma mont amené, au départ, & choisir la musique corume sens pre- mier de ma vie. C'est done un juste retour des choses que de Ini rendre aujourd'hui cet hommage et, a travers lui, a Christian Vander. La grande majorité des musiciens de d-zAkord ont écouté Magma dans leur jeunesse. Lidée de cette reprise fut done accueillie avec beaucoup denthousiasme, mais aussi avec la crainte de devoir Sapproprier une piéce mythique jusqua présent uniquement inter- prétée par Magma! Mais nous avions déja joué le mythique “inC" de Terry Riley et je savais que "De Futura "était fait pour d-2zAkord, que ‘ga sonnerait "grave"et "transe"Ill Dans un ensemble comme le nétre, il faut dabord impliquer chaque musicien en lui donnant des choses a jouer. Avec d-2Akord, nous pen- sons toujours nos concerts comme des spectacles de théatre (un début, une fin, pas de rappel, pas dapplaudissements entre _les morceaux...). Il fallait done ima~ giner une suite “Ork’qui tienne la route, qui raconte une histoire avec une certaine théatralité, un truc trés dense avec des contrastes ... C'est pourquoi Yalbum (et le concert) commence par "Pandora" (la bofte quion ouvre...), ce déluge sonique atterrit sur des drones graves qui introduisent “la Musique des Spheres”. "la musique des Sphéres “est un Paysage sonore plutét chaotique basé sur trois éléments : une mélo- die suraigué flotte au-dessus d'une matigre sombre et tellurique en mouvements lents, pendant que les percussions évoquent les "Uruk- Hai’ martelantles boucliers de leurs épées | Les percussions sont jouées par les "BassDrum’ (plaques de fer- railles sur les basses). On s'est bien amusé en pensant a tous ces person- nages ! On fonctionne beaucoup en termes dimages avec d-zAkord. Lessentiel de mes arrangements pour "De Futura part 1", premiére partie trés écrite, est une sorte décriture "symphonique" qui pro~ pose a tous les musiciens de trouver leur place dans la musique en utili- sant tout le spectre sonore et les variations possibles autour du "peu" de motifs et thémes que contient la piéce, "De Futura" est une ceuvre assez minimaliste fnalement | "Le Drone du Milieu "est une ac- calmie nécessaire avant le tsunami dévastateur de la seconde partie de "De Futura". Ce drone est entiére- ment joué par des eBows (archets électroniques). C'est le moment de citer aussi Tinfluence que Robert Fripp a eu sur moi avec ses Fripper- ‘Tronics | }e Futura part 2": Toute entire dédiée au combat et au chaos, j'ai toujours pensé que cette partie méritait diatre—_développée, longtemps, c'est chose faite ! Quant au final "De Profundis" joué par les "BassArco", cest la boite de Pandore que Ion referme ... Une longue expiration vers le rien, le silence ... Souhaites-tu ajouter quelque chose a cet interview, peut-étre, ar exemple, autour de instrument basse (jeu, composi- tion, écriture, ordinateur-basse, direction de d-2Alkord ...)? Cela fait bien longtemps que je ne me considére plus comme étant seulement bassiste, étant égale- ment compositeur et musicien au sens large. Jutilise trois basses : une fretless, une piccolo fretless et une basse acoustique. Les deux fretless ont été réalisées sur mesure afin de permettre un jeu a Tarchet. Depuis plusieurs années, jai rem- placé mon énorme rack d'effets par un ordinateur portable plus léger et plus performant. Pour le live, utilise le soft MAXinsp qui permet & peu pres tout les traitements possi- bles et imaginables en temps réel. De tout temps, j'ai cherché des so- norités et techniques de jeux autres que ce que Yon fait habituellement avec cet instrument, que ce soit avec Iélectronique ou avec les ac- cessoires, et Cest aussi cela que je transmets dans d-zAkord. Chaque guitariste et bassiste a dans sa mal- lette un archet, un eBow, une paire page 11 de ciseaux, des baguettes, de la fer- raille, plein de pédales deffets ou un ordinateur ... Nous avons aussi nos codes pour définir des couleurs ou des ambiances : “Drone Massage", “Cordes Tournantes”, pendues", "Pearl Arbour", Clochette” En live, nous jouons "De Futura "avec une équipe de 9 musiciens, mais nous avons été jusqu’ 37 pour la création de “in ". Les équipes sont constituées selon les projets. Les musiciens sont tous issus horizons variés : rock, noise, pro- gressif, classique ... Cest ce qui fait la richesse sonique et humaine du groupe. Il nly a généralement pas de soliste, tout le monde est sur un pied d'égalité, chacun asa place. Erik Baron, Septembre 2007 "Fee Sites web : www.d-zakord.com www.myspace.com/ desaccordes wiw.erikbaron.com Discographie: DESACCORDES "Cordeyades ": CD (12 titres), CIP Audio 0403, 2003 "in C "de Terry Riley: CD (1 titre), Muséa/Gazul GA 8681.AR, 2005 d-zAkord "de Futura Hiroschima "de Jannick Top : CD (6 titres), ‘Muséa, FGBG 4717.AR, 2007 Lintégralité du CD "de Futura Hiroschima "a été interprété live a4 occasions Lormont (Bordeaux), Espace Culturel du Bois Fleuri - "Festival des Hauts de Gar- onne 2006 ", 6 Juillet 2006 (concert avec Magma) Les lilas (Paris), Le Triton "Festival Les Tritonales 2007 " 6 Juin 2007 (concert avec Vroom !) Lormont (Bordeaux), Espace Cuiturel du Bois Fleuni - 25 Octobre 2007 (présentation officielle du CD) Lormont (Bordeaux), Espace Culturel du Bois Fleuri - 06 Avril 2008 Interview : Pierre de RAMEFORT ZASCENSION nS page 12 Evelyne Cermolacce et Jean-Jacques Leca : Comment vous est venu le goiit pour la musique etle choix dela pratiquer a tres haut niveau ? Je ne ma considére pas comme faisant de la musique & haut niveau, Avec Jean- Inc nous sommes plutét des amateurs, éclairés certes, qui pratiquons avec beaucoup de sérioux, mais nous restons des amateurs dans le sens ob nous ne vivons pas de notre musique. La musique nous est venue sur le tard, par rapport & d'autres enfants. Avec le recul, jJaurais préféré démarrer plus tt, vers cing ou six ans, mais envie ne nous est venue que vers treize ans et nous n’avons pu nous y mettre qu’a partir de quinze ans. Cette envie a &té générée par l'écoule de certains disques qui nous ont fortement motives Au début, nos parents, qui n’écoutaient pas de musique, étaient plutét réticents. Ils étaient soucieux et ne voulaient pas que la musique perturbe nos études. Nous avons tellement insisté qu’ils ont fini par accepter etnous ont fait prendre des cours. Nous avons d’entrée de jeu voulu pratiquer sérieusement. Nous avons choisi_ des _ instruments complémentaires. La répartition s'est faite naturellement méme si au départ, comme beaucoup de jemes de mon Age, j'étais attiré par la guitare. Nous avons également suivi des cours de solfege, ce quinous adonné de bonnes bases de lecture, Nos professeurs Gtaient un couple de non voyants. J'ai suivi la Méthode Rose, Mon frare a joud des morceaux pour débutants tirés d'un recueil de pices rassemblées par Se- govia, Nous avons arrété les cours au out de deux/ trois ans et nous avons comimencé a écrire de petites choses. Elles étaient bien sir sans prétention, ‘mais nous voulions voir si n’avions pas un univers intérieur qui émmergeait, Quels sont ces disques qui vous ont donné envie de faire vous-méme de lamusique? Nous avons “démarré" avec les disques des Beatles, toute cette école anglaise, puis nous avons découvert le rock pro- gressif des années soixante-diz, Yes nous a bien ouvert les oreilles pour comimencer puis Genesis, King Crim- son; ensuite cela a été I'école de Can- terbury : Caravan, Hatfield and the North, Soft Machine, National Health, . la “Zeubl’ est arrivée plus tard; nous avons découvert Magma par hasard en 1882. I faut savoir que tous ces disques se trouvaient en grande surface, Van Der Graaf Generator au supermarché, C'est difficile a imaginer maintenant, et pourtant c'était la réalité.. Nous allions faire nos courses du mois, et nous avions droit Anotre disque. Rien ne pas- sant & la radio ow 4 la télé, c’était le visuel des pochettes qui nous accro- chait au départ. Ensuite, avec Magma, nous avons approché ce qu'on alors les. "'musiques nouvelle Zoyd, Univers Zero, Puis il y a eu le milieu des années quatre-vingts : une période musicalement détestable od on ne trouvait plus rien, of il n'y avait plus de bonnes vibrations, Nous étions un peu « paumés ». Comme auméme moment ily avait un engouement pour la musique ancienne et la musique baroque, nous avons découvert les ceuvres de cette période. Et ca &6 ensuite votre premier enregistrement, la cassette « Envol Triangles»... Nous avons fait notre premier enregis- trement en 84/85, C'est une période oft nous avions tout a apprendre. Nous niavions nile niveau, nile cheminement nécessaire. Nous n’étions pas matures etnous avons peut-étre voulualler trop ZASCENSION nS page 13 vite, Cet enregistrement est toute une histoire, Nous sentions quil fallait aller vers le jazz-rock. Nous avons participé a un "tremplin rock’, dont le premier prix était lenregistrement d'un 43 tours et sa fabrication a mille exemplaires, et a notre grande surprise, compte-temn des goits musicaux du moment le prog » n’avait plus vraiment le vent en poupe- nous avons gagné devant vingt- cing groupes! Lenregistrement devait se faire au studio Carat a Bordeaux, le seul vingt-quatre pistes de la région. Pour nous, c’était un réve. Les home- studios n'existaient pas. Le responsable du studio avait déja produit Uppsala ‘que nous appréciions ainsi que Incroya- Ble Jungle Beat. On lui a fait écouter notre musique et il nous a dit: "c'est un album quil faut produire, pas un simple ‘quarante-cing tours’. Le studio étant oc- ‘cupé dans la journée, nous avons passé ‘quelques nuits par-ci par-la a enregis- trer "Envol triangle’. Malheureuse- ment, le studio a commencé a avoir des problémes financiers et nous nous som- mes retrouvés avec une bande, Nous avons finalement financé nous-méme la cassette que nous avons donné en dis- tribution 4 Musea, un label qui se créait au méme moment. Comme je le disais, nous étions immatures et cela s'entend sur la cassette. Il aurait fallu que nous rencontrions quelqu'un qui nous guide artistiquement, qui nous conseille et postéde un regard critique, pour la prise de son ou pour les arrangements. Cest ce qui s'est passé en 1990 pour "Sarabande", avec Tingénieur du son Jean Paul Trombert at le résultat a été grandement meilleur. Jai compris cer- taines choses tout récemment. En fait, 1a musique c'est infini, nous sommes tou- jours en train d'apprendre, Je ne disais as ga a l'époque, et ce que tu ne vois pas au départ nécessite ensuite des années a étre compris, Justement, quel regard portes-tu sur votre parcours, d’ « Envol Triangles » « Atlas », paru en 2004? Nous ne nous rendons compte de révolution de notre musique qu’avec le recul. Nous sommes trés critiques en- versnous-mémes, on peut toujours faire mieux, mais je suis néanmoins trés con- tent de notre parcours et de l'existence de notre petit univers musical. Notre premiére période a été entigrement instrumentale. Nous avons ensuite dé- couvert le chant, qui a relevé le cété dumineux» et positif de notre musique Nous avons passé beaucoup de temps sur «Esprit d'Amor » dont nous sommes vraiment trés satisfaits. Nous avons tra- vaillé la cohérence des morceaux, les structures, fait en sorte d'avoir de belles mélodies et des arrangements sophistiqués. Ensuite ily a eu Vital Duo. lors du premier concert, nous sautions de joie dans les coulisses, nous étions comme des petits fous. Nous étions en train de réaliser que nous powvions faire des choses rien qu’a deux. «Atlas, notre derier album de 2004 avec Mini- ‘mum Vital aurait du sortir juste aprés « Esprit d'Amor ». I aconstitué une synthése et n'apporte pas grand’ chose “La musique, c’est infini. Nous sommes toujours en train d’apprendre.” musicalement. La nouveauté était que Yavons produit nous-mémes et le défi a 4é passionnant. Je dis ca en toute thumilité car je ne suis pas ingénieur du son. Il se passe beaucoup de temps entre chaque album, mais finalement pour des gens dont ce n'est pas le mé- ier, ce n'est déja pas si mal Ensuite, Jean-Luc a fait un disque solo (Pierrots & Arlequins "), mais je me Tetrouve dans ce quill fait, bien que n'y Fy ayant rien écrit, De mon cété, j'ai Vintention de faire quelque chose également. Je ne ferai pas ca pour mon ego, mais uniquement pour me faire plaisir. Jusqu’a « Sarabandes » votre mu- sique était instramentale, avec quelques petites touches de Yes, et de « Relayer » en particulier sur cet album et puis le chant a pris de plus en plus de place ? Peux-tu nous en dire plus ? « Relayer » nous a owvert les oreilles. C'est un album intemporel dont nous avons gardé des traces, auquel nous revenons souvent, donc bien évidem- ment dans «Sarabande. Nous avons acquis la dimension lyrique avec «la sourcev. A un moment donné, introduire du chant nous a paru évident, Dans cba Sourcen ce r’était pas tres abouti car nous ne sommes pas de «vrais» chanteurs, Une chanteuse professionnelle, Jacky Whitren, nous a donné un coup de main et aa été la révélation, Sonia Nedelec et Jean-Baptiste Ferraci nous ont ensuite rejoints, La voix est le plus humain ds instruments et cela nous a vraiment apporté quelque chose, Nous avons envie de faire des choses de moins en moins compliquées. Il faut étre trés doué pour faire de belles choses avec peu de moyens. Cela peut prendre toute une vie pour y arriver. Fetuellement, je ne sais pas trop vers quoi nous allons nous diriger, mais nous ne nous pourrons pas nous passer du chant, [ASCENSION n° page 14 Quelles sont les spécificités de votre approche musicale, celles de ton froze etes tienes ? Avec Jeanvbuc nous avons toujours 68 passioanés par le Moyen-Age, Les west bien str pas question de se ‘comparer a eux. Ce qui est important en musique est de cultiver ses spécificités, ‘comme Christian Vander. IIne construit pas sa musique avec des grilles dlaccords. Il trouve les accords, les uti- lise comme motifs rythmiques et y pose les mélodies dessus. On écoute sa mu- sique, ses accords, ses renversements dlaccords, mais on sait tout de suite que c'est la sionne. [a une marque de fa- brique. En tout cas, c'est comme ga que je le ressens. Quant & la spécifcité de mon approche de instrument, c'est dif ficile & dire. Je suis quelqu'un de mo- deste. Je me contenterai de dire que Yorgue influence ma fagon de jouer et aque je fais ma « sauce perso 3. Qwest-ce qui vous a fait progresser depuis vos débuts ? Ce qui nous fait beaucoup progresser est la capacité d'écoute des autres. Et faut du temps pour acquérir cette ca- pacité, Quand nous avons commencé, nous nous écoutions assez mal. Puis, lorsque nous avons monté Vital Duo, Navons pas franchi le cap du comité d'écoute, Manifestement cela ne les intéressait pas. lls ont bien sir le droit de programmer ce quils veulent, mais pour nous cela a été le coup de grace. Cela a été une mauvaise période et nous a sabré le moral. Comme en plus ffavais des soucis personnels, nous nous sommes dit : ¢ on arréte », mais pas sans regrets. Ceci dit, il faut aussi savoir tourer la page. En dehors de Minimum Vital et Vital Duo, avez-vous d'autres formations ? Nous avons déji du mal & trouver du temps libre pour Minimum Vital et ‘Vital Duo, alors d'autres formations... Nous avons fait quelques participations. Jean-luc a fait des choses avec tune troupe de théitre. Il y a eu des spectacles sur Bordeaux; chappe- nings», improvisations, des choses un peu folles... De mon c6té, jai travaillé avec Erik Baron, Sa musique est trés intéressante, J'ai beaucoup admiration et de respect pour hu Mais comme je le disais plus haut, “Nous avons besoin de nous mettre en danger sur scéne” musiques de cette période ont été ‘oubliges jusque dans les années quatre- vingts et pourtant quand nous les avons entendues, elles sonnaient familigre- ment a nos oreilles. Jean-Luc posséde quelques guitares, des reproductions, et s'est méme fait fabriquer un cistre moderne inspiré dun modéle ancien Avec Vital Duo nous étions dans notre Alémenis, J'ai beaucoup travaillé sur des combinaisons de sons dorgues tuyaux, J'aime beaucoup Vorgue litur- gique, un des instruments les plus anciens qui soient. utilise pas mal de samples de ces combinaisons. Mon instrument de prédilection est l'orgue, je mai aillews eu de piano que trés récemment, Un orgue a tuyaux dans une église posséde un son inégalable, mais c'est un peu difficile a timballer ! Les samples constituent un bon com- promis. Le systéme harmonique que nous ulilisons est tr8s «primitify, nous avons une approche modale basée sur des quintes et des quartes superposées fet des accords fusitifs en rythmique. Notte ¢ originalité» est dans cette fagon daborder les choses. Mais peut-étre «que clest parce que nous ne savons pas faire autrement... Nous avons quelques coulewts sitnilaites @ Magma, mais il Jean-Luc et moi nous sommes retrouvés tous les deur sur scéne : cela nous a demandé beaucoup d’efforts mais nous a fait progresser. C'est d'ailleurs pour cette raison que nous regrattons de na pas avoir plus touné avec le duo K chaque fois que nous avons joué « live » tous les deux cela a été me source d'enrichissement, Pourquoi étes-vous si rares sur scene? Jusqu’en 2000, nous avons relativersent pas mal toumné, mais nous ne sommes as des professionnels, Eric (Rebeyrol, le bassiste de Minimum Vital) non plus. Nous avons des families. ['ai moi-méme un petit gargon de trois ans, et ga oc- ‘cupe... ba premiere difficulté pour don- ner des concerts est donc le manque de temps. La seconde vient des colts en- gendrés parles concerts, D'oil'idée de tourer en duo a partir de 2000. Le duo constitue une formule moins chére. Mais il y a eu un tournant, Nous avons beaucoup prospecté : les petits eux, les alles « branchées », celles oi Magma avait jous. Tout a échoué, y compris au Triton oii nous avons été tres dScus de ne pouvoir jouer, Nous nous avons assez peu de temps libre. Aux débuts de Minimum Vital, puis du Duo, tout mon temps libre passait dans la musique, maintenant jai des centres dintérét supplémentaires. D'un autre été, comme nous ne vivons pas de no- ve musique, nous sommes assez maitres de faire ce que nous voulons [ASCENSION nS page 15 Comment s'élabore puis se fait le choix du répertoire de vos formations ? C'est tr8s simple pour nous, qui avons toujours eu la chance de travailler avec des gens adorables, ne courant pas le cachet, mais jouant pour le plaisir et par envie de partager. Jean-Luc et moi arrivons avec des choses déja tes élaborées. Le reste se fait de maniére naturelle, chacun s'approprie sa partie et les arrangements sont faits par le groupe. Nous connaissons Eric (Rebeyrol) depuis 1982 ; il connait nos, fagons de faire, nos tics, nos manies. est la méme chose pour les chantous : ils slimprégnent de nos propositions et apportent des choses de leur cété, Avec Jean-Luc, nous ne nous sommes jamais vraiment disputés, méme si nous avons parfois des échanges assez vifs, pris que nous sommes dans notre passion. Nos rapports gémellaires sont tres particuliers. Il n'y a pas d'artifices dans nos relations. Tout ce qui reléve du social n'y a pas cours. Sur le fond nous sommes toujours d’accord. Les seuls malentendus peuvent venir du langage, mais jamais du fond, Nos gotits sont les mémes : lecture, cinéma...et évidermment musique. Les autres musiciens sont trés compréhensifs vis-i-vis de cette relation particuliére, méme quand nous faisons des erreurs et nous en faisons encore de nos jours. Ts ont toujours confiance, Passons maintenant 4 MAGMA... Quel regard portez-vous sur Christian Vander et ses différentes formations ? Quand j'ai ma « dose » de Magma, je dois écouter du Offering et réciproque- ment, Je connais moins les formations Jazz de Christian Vander. Le premier concert du trio auquel j'ai assisté s'est déroulé a Bordeaux. Au début, je n'y ai rien compris. Je trouvais la batterie démesurée par rapport au reste, Tout & coup, j'ai découvert qu’en fait la musique venait de la batterie, que cette demiére avait non seulement un réle rythmique, mais également harmo- nique avec les toms et les cymbales. Quand j'ai compris ¢a tout est devemu fabuleux, Christian Vander est un «martin». Quand nous avons découvert Magma par le biais de l'album «Retrospective 1-2», le choc a été immédiat. Nous sommes tombés par terre, Nous nous sommes retrouvés dans une période excessive oft 'écoute de Magma était devenue exclusive. Nous n'écoutions plus que ga et le reste n'avait plus diintérét, Par la suite, nous avons pris du recul, mais les musiques de Christian Vander restent quelque chose de privilégié, Sa musique est extraordi- naire par deux aspects. Le premiér est Yoriginalité du propos. Cette musique ne sort de rien, elle constitue une école en soi, Le second vient de l'intensité Nous avons rarement entendu un musicien aussi intense Les racines de Christian Vander viennent d’on ne sait ol, Par contre Vintensité vient de sa personnalité Nous serons toujours amoureux de Magma. Un regret néanmoins : il n'y a pas de disque dont la production soit & la hauteur de Magma, Est-ce a cause de problémes financiers, du choix des personnes? En tout cas, bon son ou pas, énergie est 18. Nous sommes toujours fans. Chaque concert est un plaisir, on sait quill va s'y passer des choses et ily a peu d'exemple de musiciens qui fassent cet effet-la, Je me souviens d'un concert des Voix de Magma 4 Bordeaux lt ils avaient joué «Ronde de Nuit. Javais les larmes aux yeux. IIn'y a que Magma pour faire cat effet 1A, c'est Y eeffet Vander», Magma est plus Iu- mineux que les autves groupes «Zeuhl Christian Vander nous donne une grande legon : il est tellement habité par lamusigue qu'il donne tout quand il joue, et ga en toute humilité. IL n'est pas prétentiewx contrairement & ce qu’on peut lire parfois. Il est toujours en quéte, en train de chercher. Inlassable- ment il persévére dans la voie qu'il s'est fixée Vous avez fait une superbe reprise de « LA DAWOTSIN: » pourl’album- hommage « Hamtaiy. Comment vous est venue l'idée de cette re- prise ? Connaissiez-vous ce morceau et en particulier sa valeur intime pour Christian Vander ? Nous comnaissions " La Davotsin " par Yalbum * Retrospective n°3 *. Quand Alain Juliac a proposé son disque-hom- mage & Magma, notre premiére idée a fe faire * Uaii Wiida . Finalement,

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