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Programma
Il corso intende offrire agli studenti la possibilità di arricchire, perfezionare e
potenziare le proprie competenze linguistiche, comunicative e culturali tramite:
a) lo studio e le esercitazioni mirate di morfologia e fonetica;
b) l’apprendimento/approfondimento del lessico di base (campi semantici e uso
ragionato del dizionario);
c) la discussione sulle più attuali problematiche di civilisation;
d) la riflessione metalinguistica sulle principali teorie linguistiche, sulla
grammatica, la formazione delle parole, la lessicologia;
e) l’approccio teorico/pratico alla traduzione (versione dal francese all’italiano)
con particolare attenzione alle caratteristiche linguistico-formali dell’articolo di
giornale.
I metodi adottati saranno principalmente il communicatif e l’actionnel, così da
garantire, alla fine del corso, il pieno raggiungimento degli obiettivi prefissati dal
CECR per il livello B1.
In aggiunta alle ore del corso ordinario, gli studenti usufruiranno delle lezioni
di lettorato che si svolgeranno ogni mercoledì e saranno tenute sempre
dall’esperto linguistico.
Benché la frequenza non sia obbligatoria, essa è vivamente consigliata e
stimolata attraverso prove in itinere, lavori di gruppo ed esercitazioni individuali
mirate.
2
I semestre:
Théorie de la langue: a) Les notions de base de la linguistique; b) Phonétique
et phonologie; c) Les mots-clés de la grammaire; d) La formation des mots; e)
Les signes de ponctuation.
II semestre:
Traductologie:
Théorie: a) Notes sur la théorie de la communication et sur la
traductologie; b) L’article de journal : l’analyser, le traduire.
Activités pratiques: Selezione di alcuni testi di attualità tratti dalla
stampa francese.
N.B. = Tutti i materiali contenuti nel dossier sono parte integrante e fondamentale
dell’esame.
Esercitazioni
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Lettorato
Testi
Esercitazioni e lettorato
Méthode:
I semestre :
Y. LOISEAU et R. MERIEUX, Latitudes 1, A1-A2 + CD-AUDIO, Paris, Éditions
Didier, 2009.
Y. LOISEAU et R. MERIEUX, Latitudes 1 – Cahier d’exercices, A1-A2 + CD-AUDIO,
Paris, Éditions Didier, 2009.
II semestre :
R. MERIEUX, E. LAINE et Y. LOISEAU, Latitudes 2, A2-B1 + CD-AUDIO, Paris,
Éditions Didier, 2009.
R. MERIEUX, E. LAINE et Y. LOISEAU, Latitudes 2 – Cahier d’exercices, A2-B1 +
CD-AUDIO, Paris, Éditions Didier, 2009.
Fonetica:
D. ABRY et M.-L. CHALARON, Les 500 exercices de phonétique. Niveaux A1-A2,
Paris, Hachette-Français Langue Étrangère, 2010.
Morfologia:
M.-C. JAMET, M. FOURMENT BERNI CANANI, L. SATTLER, Côté grammaire – côté
lexique, Milano, Minerva scuola, 2013.
Testi complementari (ma non obbligatori) utili per lo studio individuale della
grammatica (disponibili anche in biblioteca)
A. AKYÜZ, B. BAZELLE-SHAHMAEI, J. BONENFANT, M.-F. GLIEMANN, Les 500 exercices
de grammaire, niveau A1, avec corrigés, Paris, Hachette, coll. « Français
Langue Étrangère », 2006.
A. AKYÜZ, B. BAZELLE-SHAHMAEI, J. BONENFANT, M.-F. GLIEMANN, Les 500 exercices
de grammaire, niveau A2, avec corrigés, Paris, Hachette, coll. « Français
Langue Étrangère », 2006.
4
M.-P. CAQUINEAU-GÜNDÜZ, Y. DELATOUR, D. JENNEPIN, F. LESAGE-LANGOT, Les 500
exercices de grammaire, niveau B1, avec corrigés, Paris, Hachette, coll.
« Français Langue Étrangère », 2005.
Dizionari consigliati
5
Langue(s), Linguistique, traductologie. De la théorie à la pratique
N.B. Gli studenti non frequentanti dovranno quindi contattare la docente al fine di
reperire il materiale utile per il superamento dell’esame.
6
Théorie de la langue
Sommaire
I. Les notions de base de la linguistique.
II. Phonétique et phonologie.
III. Les mots-clés de la grammaire.
IV. La formation des mots.
V. Les signes de ponctuation.
7
Chapitre I : Les notions de base de la linguistique
Historique
Avant la publication du Cours de linguistique générale (1916) de Ferdinand de
Saussure, on s’occupait surtout de linguistique historique (philologie). Saussure même
était à l’origine un spécialiste de l’indo-européen, dont il avait publié un ouvrage
diachronique sur les voyelles en 1875.
À partir des théories saussuriennes, on inaugure une linguistique appelée
‘structuraliste’ (la branche qui en dérive : le structuralisme), dont on constate
l’hégémonie dans les années qui vont de 1930 à 1975.
Dès 1956, on développe en France une linguistique dite « énonciative » à la suite
des idées d’Émile Benveniste. Ce courant se développe de l’idée d’énoncé, comme le
produit d’un énonciateur au cours d’un acte d’énonciation dans une situation donnée.
Émile Benveniste (1902-1976) part de l’idée que c’est la « subjectivité humaine qui
confère à la langue sa prééminence par rapport à tous les autres systèmes sémiotiques »1.
Dans deux articles fondateurs « « La nature des pronoms » (1956) et « De la
subjectivité dans le langage » (1958), il développe l’opposition qui sera à la base de sa
pensée « entre le système de la langue et son appropriation subjective par le locuteur »2.
Comme l’écrit S. Mosès :
La langue en tant que telle, c’est-à-dire comme système de signes, forme un monde
clos, où les signes se définissent les uns par rapport aux autres, sans que soit posée la
question de la relation du signe avec les choses dénotées, ni celle, plus générale encore,
des rapports entre la langue et le monde. La critique de Benveniste à l’égard de
Saussure porte justement sur le fait que celui-ci ne distingue pas nettement entre le
signifié (qui est une des faces du signe) et le référent, indépendant du sens, et « qui est
l’objet particulier auquel le mot correspond dans le concret de la circonstance ou de
l’usage »3.
1
S. MOSES, Émile Benveniste et la linguistique du dialogue, in « Revue de métaphysique et de
morale », 2001/4, n°32, p. 511.
2
Ivi, p. 512.
3
Ibidem.
8
activement aux débats des néogrammairiens. Son Mémoire sur le système primitif des voyelles
dans les langues indo-européennes, achevé et publié à Leipzig en 1879, fait de lui, à vingt et un
ans, un des « noms » de la linguistique. En 1880, Saussure soutient à Leipzig sa thèse de doctorat,
De l’emploi du génitif absolu en sanskrit, puis il vient à Paris, où il suit les cours de grammaire
comparée de Michel Bréal (1832-1915) à l’École des hautes études, cours qu’il assurera lui-même
à partir de 1881. Sa période parisienne (1880-1891) est marquée par une grande activité, grâce
à son enseignement, où apparaissent ses premières réflexions sur le « système » de la langue, et
grâce à la publication d’articles et de notes qui paraissent dans les Mémoires de la société de
linguistique, dont il est devenu le secrétaire adjoint en 1882.
Cette activité contraste avec le silence qui marque la dernière période de sa vie, celle de Genève,
de 1891 à 1913. Après avoir enseigné à l’université de Genève le sanskrit et la grammaire
comparée, Saussure aborde en 1907 la question essentielle des fondements de la linguistique
générale, implicite dans toute son œuvre antérieure, mais il ne livre plus rien de ses longues
méditations, hormis au petit cercle de ses élèves genevois, qui transmettront l’essentiel de ses
thèses dans un ouvrage publié en 1916, trois ans après sa mort, Cours de linguistique générale,
réalisé par Ch. Bally et Ch. A. Séchehaye à partir des notes des cours que Saussure a professés en
1906-1907, en 1908-1909 et en 1910-1911.
La langue se présente, en tant que telle, comme un système d’éléments linguistiques — traits
distinctifs, phonèmes, signes — et de règles (phonétiques, morphologiques, syntaxiques) qui
commandent leur agencement. Mais ce système purement formel reste, en quelque sorte, virtuel,
tant qu’un locuteur ne l’a pas actualisé dans un acte individuel d’appropriation, que Benveniste
désigne par le terme d’énonciation. L’énonciation, qui est l’acte même de produire un énoncé,
accomplit ce que Benveniste qualifie de « conversion du langage en discours ».
Ce qui commande cette conversion, c’est la situation, chaque fois nouvelle et chaque fois unique,
dans laquelle se trouve le locuteur, son hic et nunc spécifique, point de référence d’où son
discours tire son sens, et qui le rend intelligible à autrui. Cet acte individuel d’appropriation de la
langue constitue la première marque formelle de toute énonciation. La deuxième marque réside
dans le fait que l’énonciation se produit nécessairement dans une situation d’intersubjectivité.
Parler, c’est toujours, explicitement ou implicitement, s’adresser à quelqu’un : « Immédiatement,
dès qu’il se déclare locuteur et assume la langue, [le sujet] implante l’ autre en face de lui ».
C’est à cette structure fondamentalement dialogale du discours et à l’analyse de ses implications
linguistiques que Benveniste a consacré l’essentiel de sa réflexion sur la nature de l’énonciation,
c’est-à-dire sur la dimension subjective du langage humain. C’est ici aussi qu’il se trouve le plus
près de la conception dialogale du langage développée, au XX e siècle, par des philosophes tels
que Martin Buber, Franz Rosenzweig ou Emmanuel Lévinas, ou par un théoricien de la
littérature tel que Mikhaïl Bakhtine. En partant, comme nous l’avons vu, de considérations
purement linguistiques, Benveniste prend place ainsi, probablement à son insu, dans un courant
de la philosophie du XXe siècle qui, à l’opposé de la philosophie analytique et du positivisme
logique, met l’accent sur le rôle prédominant de la subjectivité dans le langage 4.
L’objet du structuralisme
La linguistique structurale, qui naît à partir des idées de Ferdinand de Saussure,
est un courant qui réunit un groupe d’écoles dans lesquelles la langue est étudiée comme
un système doté d’une structure décomposable.
4
Ivi, pp. 513-514.
10
Mémo 3 : Définitions (d’après le Grand Dictionnaire Larousse de Linguistique & Sciences du
langage)
Phonétique et phonologie : voir ci-dessous.
Lexicologie : c’est « l’étude du lexique, du vocabulaire, d’une langue, dans ses relations
avec les autres composants de la langue, phonologique et surtout syntaxiques, et avec
les facteurs sociaux, culturels et psychologiques ». À côté de la lexicologie, on distingue
la lexicographie qui est « la technique de confection des dictionnaires et l’analyse
linguistique de cette technique ».
Morphologie : « en grammaire traditionnelle, la morphologie est l’étude des formes des
mots (flexion et dérivation), par opposition à l’étude des fonctions ou syntaxe. En
linguistique moderne, le terme a deux acceptions principales : a) ou bien la
morphologie est la description des règles qui régissent la structure interne des mots [...] ;
b) ou bien la morphologie est la description à la fois des règles de la structure interne
des mots et des règles de combinaison des syntagmes en phrases. La morphologie se
confond alors avec la formation des mots, la flexion et la syntaxe, et s’oppose au lexique
et à la phonologie. En ce cas, on dit plutôt morphosyntaxe ».
Syntaxe : c’est « la partie de la grammaire décrivant les règles par lesquelles se
combinent en phrases les unités significatives. [...] elle a été parfois confondue avec la
grammaire elle-même ».
11
La linguistique se veut donc un outil de description scientifique neutre qui ne tient
pas compte des valeurs personnelles associées à la perception d’une langue ou d’une
population. En accord avec cette visée, un certain nombre de questions seront soulevées
ou traitées par la linguistique et par d’autres sciences connexes :
Comment sont structurées les langues ?
Est-ce que le langage est unique aux humains ?
Comment est apparu le langage ?
Quelle est la nature du langage ?
Comment sont structurées les langues ?
Comment est-ce que le langage transmet le sens entre deux individus ?
Comment est-ce que les locuteurs produisent et perçoivent le langage et la langue ?
Les analyses linguistiques ont donné lieu à l’établissement de 5 domaines distincts
d’étude qui sont devenus les domaines d’analyse traditionnels de la linguistique, aussi
appelés domaines « internes » de la linguistique. Le tableau ci-dessous présente une
brève définition de chacune de ces sous-disciplines :
12
Ethnolinguistique : l’étude de la langue en tant qu’expression d’une culture (en
relation avec la situation de communication).
Dialectologie : « […] discipline qui s’est donné pour tâche de décrire
comparativement les différents systèmes ou dialectes dans lesquels une langue se
diversifie dans l’espace et d’établir leurs limites. » (Grand Dictionnaire Larousse de
Linguistique & Sciences du Langage)
Psycholinguistique : « L’étude scientifique des comportements verbaux dans
leurs aspects psychologiques. » (Grand Dictionnaire Larousse de Linguistique &
Sciences du Langage)
Lexicologie : « science des unités de signification (monèmes) et de leurs
combinaisons en unités fonctionnelles […] souvent étudiées dans leurs rapports
avec la société dont elles sont l’expression. » (Grand Dictionnaire Larousse de
Linguistique & Sciences du Langage). L’application de la lexicologie se nomme la
lexicographie qui est la technique de confection des dictionnaires.
L’aménagement linguistique : consiste en la mise au point d’un processus de
décision sur la langue par un état ou un gouvernement, qui résulte en une
politique linguistique.
La neurolinguistique : « science qui traite des rapports entre les troubles du
langage (aphasies) et les atteintes des structures cérébrales qu’ils impliquent »
(Grand Dictionnaire Larousse de Linguistique & Sciences du Langage).
L’analyse de discours : « […] partie de la linguistique qui détermine les règles
commandant la production des suites de phrases structurées » (Grand
Dictionnaire Larousse de Linguistique & Sciences du Langage).
13
Un test pour naviguer sans problèmes dans la vaste Mer des définitions...
2. La distinction entre les sons [p] – [b], comme dans « pou » [pu] et « boue » [bu] est affaire de :
a) La phonétique.
b) La phonologie.
c) La sémantique.
5. Si je m’intéresse aux lois qui règlent une langue et ses emplois dans un Pays, je m’occupe de :
a) L’aménagement linguistique.
b) La neurolinguistique.
c) La sociolinguistique.
6. Si j’étudie les slogans publicitaires français, je dois approfondir mes connaissances en quels
domaines ?
a) Phonétique et phonologie.
b) Morphologie et syntaxe.
c) Enonciation et pragmatique.
8. L’étude des façons différentes de prononcer le son [l] est affaire de quelle discipline ?
a) Phonétique.
b) Phonologie.
c) Morphologie.
10. Si je travaille avec des enfants qui ont des problèmes de dyslexie, je dois approfondir mes
connaissances en quel domaine ?
a) Psycholinguistique.
b) Neurolinguistique.
c) Sociolinguistique.
14
11. Si je travaille sur les stéréotypes linguistiques d’un individu, je dois approfondir mes
connaissances en quel domaine ?
a) Psycholinguistique.
b) Neurolinguistique.
c) Sociolinguistique.
12. La langue parlée des jeunes de banlieue est affaire de quelle discipline ?
a) Psycholinguistique.
b) Neurolinguistique.
c) Sociolinguistique.
13. L’étude des rapports d’hyperonymie (fruit > orange, pomme, poire...) est affaire de quelle
discipline ?
a) Sémantique.
b) Phonétique.
c) Syntaxe.
14. Si je m’occupe des mots et des structures linguistiques qui dérivent des us et coutumes d’un
peuple, je dois approfondir mes connaissances en :
a) Dialectologie.
b) Ethnolinguistique.
c) Sociolinguistique.
Les langues ne sont pas tout à fait un produit de la nature dans le sens qu’un
enfant ne peut pas acquérir une langue sans être plongé préalablement dans un bain
linguistique spécifique ; mais les langues ne sont pas non plus un produit de la culture
car on ne peut pas changer le système d’une langue par décret.
Les langues naturelles sont appelées ainsi car elles n’ont pas été inventées par les
humains, contrairement aux langues artificielles que sont les langues fabriquées par les
utopistes comme l’esperanto ou le langage informatique.
16
Axe paradigmatique et axe syntagmatique
La langue est un phénomène qui se déroule dans le temps. Quand on parle, on
prononce un mot, suivi d’un autre, et d’un autre, et ainsi de suite. La série des mots qu’on
prononce définit un axe ou ligne qu’on appelle l’axe syntagmatique. L’existence de cet
axe a une influence fondamentale sur le fonctionnement de la langue. Si on veut relier
deux éléments dans l’axe syntagmatique, il faut le faire en fonction de la linéarité, soit en
les rapprochant dans la chaîne, soit en les reliant par un autre mécanisme, comme
l’accord. En même temps, le choix des éléments dans l’axe syntagmatique se fait en
général élément par élément.
Prenez les phrases suivantes :
Notez les colonnes. On a remplacé un seul élément de la première phrase par un élément
dans une autre phrase. L’axe des substitutions s’appelle l’axe paradigmatique. Cet axe
fonctionne au niveau des sons, au niveau des mots, et même au niveau des phrases.
Le signe et la signification
La linguistique est un sous-ensemble de la sémiologie, la science qui étudie les
signes. Le signe est un élément cognitif qui comprend les indices, les signaux, les icônes,
les symboles et aussi les signes linguistiques.
Il y a des signes naturels et des signes artificiels. Ils peuvent se diviser comme suit :
Indice « Fait immédiatement perceptible qui nous fait connaître La fumée est l’indice
quelque chose à propos d’un autre fait qui ne l’est pas »5. de l’existence d’un
Il y a un lien logique et implicatif entre l’indice et ce à quoi feu.
il renvoie. L’indice est, en fait, la manifestation des effets
implicatifs d’un phénomène empirique.
Signal « Fait qui a été produit artificiellement pour servir ex. Certains signaux
d’indice »6. du code de la route.
Il est utilisé volontairement par convention.
Le signal a un effet implicatif univoque à message
conventionnel. Le signal est subit. Il vise à déclencher une
réaction.
Le signal a toutes les propriétés du signe linguistique, mais
il évolue hors syntaxe. Il ne se combine pas linéairement
avec d'autres éléments. Dans l’exemple du panneau routier,
5
L. J. PRIETO, Sémiologie, in Le Langage, Paris, Gallimard, coll. « La Pléiade », 1968, p. 95.
6
Ivi, p. 96.
18
il peut y avoir une combinaison mais celle-ci n’est pas
linéaire. C’est une combinatoire simultanée et non
enchaînée.
Symbole Signal qui, de par sa forme ou sa nature évoque ex. La colombe de la
spontanément dans une culture donnée quelque chose paix
d’abstrait ou d’absent.
C’est une représentation fondée sur une convention qu’il
faut connaître pour la comprendre.
Icône Signe artificiel qui a pour propriété d’imiter de façon
perceptuelle ce à quoi il réfère.
En cela, l’onomatopée est une icône sonore.
En revanche, une photo n’est pas une icône. Ce n’est pas
une représentation à vue sémiologique.
Arbitraire du signe
La relation entre signifiant et signifié dans le signe est assez spéciale. Suivant
Saussure, on dit que le lien entre les deux est arbitraire. Ce terme peut avoir deux sens :
1. Au niveau le plus simple, cela signifie que les combinaisons de signifiants et de
signifiés varient d’une langue à l'autre, ce qui est assez évident. Ainsi, on dit chat
en français et gatto en italien.
2. Mais le concept d’arbitraire prend son importance seulement au moment où on
reconnaît que même pour parler d’un signifiant ou d’un signifié, il faut prendre en
considération le système linguistique qui sous-tend le signe.
19
Synchronie et diachronie
L’étude de la langue peut se faire selon deux perspectives temporelles. D’un côté,
on peut analyser un état de langue, c’est-à-dire la façon de parler d’une communauté
linguistique à un moment donné. Ainsi, le français parlé aujourd’hui serait un état de
langue. Évidemment, les dimensions d’un état de langue sont variables. Le système
grammatical d’une langue change assez lentement ; par conséquent, dans une étude
grammaticale, un état de langue peut représenter quelques décennies. Par contre, le
lexique change plus rapidement ; un état lexical de langue peut se limiter à quelques
années seulement. L’étude d’un état de langue s’appelle la linguistique synchronique : il
s’agit de la linguistique inaugurée par Ferdinand de Saussure.
Dans une autre perspective, on peut étudier l’évolution d’une langue à travers le
temps, les gains et les pertes, ainsi que le passage d’une langue à une autre. Cela s’appelle
la linguistique diachronique : il s’agit des études philologiques, qui ont apparu au cours
du XIXe siècle. Aujourd’hui, en sociolinguistique, on l’appelle « variation diachronique ».
AA.VV., Grand Dictionnaire Larousse de Linguistique & Sciences du langage , Paris, Larousse, 2008.
É. BENVENISTE, Problèmes de linguistique générale, vol. I, Paris, Gallimard, 1966.
É. BENVENISTE, Problèmes de linguistique générale, vol. II, Paris, Gallimard, 1974.
J. DUBOIS, R. LAGANE, La Nouvelle grammaire du français, Paris, Larousse, 2001
J.-M. KLINKENBERG, Précis de sémiotique générale, Paris, Éditions du Seuil, 2000.
S. MOSES, Émile Benveniste et la linguistique du dialogue , in « Revue de métaphysique et de morale »,
2001/4, n°32, pp. 509-525.
L. J. PRIETO, Sémiologie, in Le Langage, Paris, Gallimard, coll. « La Pléiade », 1968, pp. 93-144.
F. de SAUSSURE, Cours de linguistique générale, Paris, Payot, 1922.
20
Chapitre II : Phonétique et phonologie
Phonétique Phonologie
Étude des sons de la parole appelés phones. Étude des sons à valeur linguistique,
Les phones représentent, selon la terminologie phonèmes en relation avec un signifié. Les
de L. Hjelmslev, la substance de l’expression (la traits phoniques sont appréhendés par rapport
forme). à leur valeur distinctive.
Dans la terminologie européenne, les phones
sont rangés sous l’appellation générale
d’éléments phonématiques (sous l’influence
des études d’A. Martinet).
Dans la terminologie nord-américaine, on les
nomme éléments segmentaux.
Phonématique Prosodie
Dans la terminologie nord-américaine, on parle
parfois d’éléments suprasegmentaux, pour
indiquer que la prosodie est quelque chose de
superposé aux éléments segmentaux que sont
les phones. Les marques prosodiques vient en
effet s’ajouter aux éléments phonématiques.
Étude linguistique des unités distinctives de Étude de la valeur linguistique des sons selon :
la langue, les phonèmes que l’on peut : - leur durée : elle est mesurée en centièmes de
- commuter sur un axe paradigmatique : seconde (cs) ;
ex. /ru/ (rue) / /nu/ (nu) - leur intensité : elle est mesurée en décibel
(Le phonème a une fonction distinctive) (dB), car elle correspond à la force d’un son ;
- permuter sur un axe syntagmatique : - et leur variation mélodique : la mélodie est
ex. /sale/ (salé) / /lase/ (lacé) mesurée en hertz (Hz), car elle correspond à la
21
(Le phonème a alors une fonction démarcative) fréquence d’un son.
à partir desquels les phénomènes
d’accentuation et d’intonation sont constitués.
Organes de la parole
Point d’articulation
Le point d’articulation est l’endroit où se trouve, dans la cavité buccale, un obstacle au
passage de l’air. De manière générale, on peut dire que le point d’articulation est l’endroit
où vient se placer la langue pour obstruer le passage du canal d’air.
Le point d’articulation peut se situer aux endroits suivants :
les lèvres (articulations labiales ou bilabiales)
les dents (articulations dentales)
les lèvres et les dents (articulations labio-dentales)
les alvéoles (articulations alvéolaires)
le palais (articulations palatales)
le voile du palais (articulations vélaires)
la luette (articulations uvulaires)
22
Organe Nomenclature
anatomique phonétique
correspondante
1 lèvres labiales
2 dents dentales
3 alvéoles alvéolaires
4 palais dur pré-palatales
5 médio-palatales
6 post-palatales
7 voile du palais pré-vélaires
8 post-vélaires
9 luette (uvula) uvulaires
1 pharynx pharyngales
0
1 larynx laryngales
1
1 glotte glottales
2
1 apex de la apicales dorsales
3 langue (pré-dorsales)
1 dos médiodorsales
4
1 racine radicales (post-
5 dorsales)
23
La cavité buccale
Le larynx
Organe composé de 4 cartilages situé entre la trachée et le pharynx.
24
Le passage de l’air
- libre (voyelles)
- rétréci ou arrêté momentanément (consonnes)
25
orales / nasales orales / nasales
fermées
mi-fermées
moyenne
mi-
ouvertes
ouvertes
Cas particulier :
Le e dit muet, ou sourd (instable, arrondi, féminin, inaccentué...), orthographié "e"
seul, et jamais "eu", est souvent sujet à la disparition, à l’amuïssement ; sauf quand il est
indispensable, par exemple à cause d’un environnement consonantique complexe : un
gredin (on ne dit pas "gr'din") ; une entreprise (et non une "entr'prise"). Mais on prononce
Elle va le faire "ell' va l'faire".
Mode d’articulation
Le mode d’articulation est défini par un certain nombre de facteurs qui modifient la
nature du courant d’air expiré :
intervention des cordes vocales ou mise en vibration : articulation sonore ;
fermeture momentanée du passage de l’air suivie d’une ouverture brusque
(explosion) : articulation occlusive ;
rétrécissement du passage de l’air qui produit un bruit de friction ou de frôlement :
articulation fricative ;
position abaissée du voile du palais : articulation nasale ;
contact de la langue au milieu du canal buccal ; l’air sort des deux côtés:
articulation latérale ;
une série d’occlusions brèves et sépa rées de la luette : articulation vibrante.
27
Classification articulatoire des consonnes
Dans l’alphabet phonétique international (API), les consonnes représentent les sons
produits lorsque l’air rencontre un obstacle lors de son écoulement de la cavité buccale ;
cette obstruction, totale ou partielle, est ce qui distingue fondamentalement les
consonnes des voyelles.
Bien que la plupart des consonnes phonétiques soient représentées par les lettres
représentant les consonnes alphabétiques, la correspondance n’est pas complète. En
phonétique, un son est toujours représenté par le même symbole. Au contraire, à l’écrit,
un même son peut s’écrire de différentes façons. Par exemple, le son [k] s’écrira k dans
kiwi, c dans cou et qu dans quai. Inversement, une même consonne graphique pourra se
prononcer différemment. Par exemple, la lettre s se prononcera tantôt s (son), tantôt z
(maison). Par ailleurs, certaines consonnes françaises sont représentées à l’écrit par deux
lettres. Par exemple, le son [S] du mot chat [Sa] est transcrit par les lettres ch, le son [f] du
mot phare [faR] est transcrit par les lettres ph. Il n’y a donc pas forcément d’équivalence
entre le nombre de consonnes phonétiques et le nombre de consonnes graphiques; ainsi,
le mot schématiquement [Sématikm2] comporte 9 consonnes graphiques s-c-h-m-t-q-m-n-t
mais seulement 5 consonnes phonétiques [S-m-t-k-m].
28
[d] danse, laide, additif
[g] gauche, vague, guide
[f] fou, veuf, phrase
[s] se, ce, balançoire, tresse, ration, science
[S] cheval, vache, schisme
[v] vrai, trêve, wagon
[z] zoo, azote, poison, prise
[G] jambe, gorge, geai
[l] lune, soleil
[R] riz, cuir
[m] musique, amour, gramme
[n] nuit, sonner, bénir
[N] gagner, ligne
29
c) des consonnes palatales, par exemple [S] et [G] sont des consonnes palatales, car la
langue vient appuyer sur la partie avant du palais ;
d) et des consonnes vélaires, comme [k] et [g], pour lesquelles le dos de la langue
vient rejoindre le voile du palais, c’est-à-dire la partie arrière du palais.
Finalement, la nasalité permet d’opposer les consonnes nasales aux consonnes orales. Les
consonnes nasales sont produites lorsque le voile de palais s’abaisse et permet à l’air de
s’échapper aussi par le nez. Il n’y a que trois consonnes nasales en français, [m], [n] et [N].
Quand le voile du palais est relevé, l’air ne passe que par la bouche produisant ainsi des
consonnes orales.
Pour bien réviser et comprendre ces questions théoriques, ainsi que pour vous préparer au test de
phonétique, faites toutes les activités de votre livre, Les 500 exercices de phonétique.
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Chapitre III : Les mots-clés de la grammaire (d’après J. Dubois et R.
Lagane, La Nouvelle grammaire du français, cit.)
On constate aussi que la variation d’un mot peut entraîner la modification d’autres mots
(c’est ce qu’on appelle un « accord ») ; par exemple, si l’on met électricien au pluriel, on
obtient :
L’étude des fonctions et des constructions constitue la syntaxe. On peut réaliser des
énoncés différents en modifiant la forme des mots (la morphologie) ; ainsi :
Cet énoncé et les mots qu’il contient ont un sens. Le sens des mots et le sens des énonces
qui résulte de l’emploi de ces mots et de leur construction syntaxique font l’objet de la
sémantique. Enfin, tous les énoncés qui se succèdent, quand quelqu’un parle, sont reliés
entre eux selon des règles qu’on appelle les règles de la narration, du récit, de la
description, de la démonstration, du monologue, etc., c’est-à-dire du discours : c’est
l’objet de la rhétorique.
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Interdépendance des parties de la grammaire.
Les règles de chacune de ces parties de la grammaire sont en relation non seulement
entre elles, mais avec celles des autres parties. On ne peut donc pas étudier, par exemple,
le lexique sans faire appel au sens des mots, donc à la sémantique ; on ne peut étudier la
sémantique sans considérer la fonction des mots dans la phrase, c’est-à-dire sans faire
appel à la syntaxe, etc. La langue est un mécanisme dont toutes les parties concourent au
bon fonctionnement du langage. La syntaxe et la morphologie constituent la base de la
grammaire, le centre du mécanisme.
Mémo 1 : Remarques sur la phrase interrogative (d’après Le petit Grevisse. Grammaire française,
Milano-Bruxelles, Zanichelli-De Boeck, 2005)
Interrogation directe : Lorsqu’elle est exprimée par une proposition principale. Elle est
caractérisée par un ton spécial, qui s’élève progressivement jusqu’à la syllabe accentuée
du mot qui appelle la réponse. Elle est marquée dans l’écriture par un point
d’interrogation. Ex. Tu pars quand?
Interrogation indirecte : Lorsqu’elle est exprimée en dépendance d’une proposition
principale dont le verbe indique qu’on interroge ou dont le sens général implique l’idée
d’une interrogation. Elle comporte une proposition subordonnée contenant l’objet de
l’interrogation. Elle se prononce comme une phrase ordinaire et, dans l’écriture, n’est
pas marquée par le point d’interrogation. Ex. Je me demande si tu pars demain.
Quand on veut que quelqu’un agisse de telle ou telle manière, quand on veut lui
donner un ordre, lui adresser une prière, on fait une phrase impérative : Viens
tout de suite me voir !
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Quand on exprime un sentiment vif (indignation, surprise, admiration, etc.), on
fait une phrase exclamative : Ce spectacle est étonnant !
Toute phrase de la langue appartient à l’un de ces quatre types et à un seul. Une phrase
ne peut pas être à la fois interrogative et impérative, interrogative et déclarative, etc.
Ces deux formes, affirmative et négative, s’opposent l’une à l’autre : une phrase ne
peut être qu’affirmative ou négative.
Ces deux formes, active et passive, s’opposent l’une à l’autre une phrase ne peut être
qu’active ou passive.
Quand une phrase n’est pas emphatique, elle est neutre, comme dans les deux tableaux
précédents.
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Vous avez compris ? Testez vos connaissances !
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Les constituants de la phrase
La structure de la phrase
Une phrase ne se définit pas par sa longueur, par le nombre de ses mots, mais
par les éléments qui la constituent, par les relations qu’ils ont entre eux, c’est-à-dire par
sa structure. Quand on dit, par exemple :
L’explorateur partit.
Si on enlève l’explorateur, ou le, ou explorateur, ou partit, on obtient quelque chose qui n’est
plus une phrase française :
La phrase minimale
Une phrase à laquelle on ne peut ainsi plus rien retrancher (car autrement elle
cesse d’être une phrase) s’appelle une phrase minimale. Mais, selon le verbe employé, on
peut avoir plusieurs types de phrases minimales. Ainsi, dans :
on ne peut rien retrancher, car les phrases n’auraient plus de sens ; elles seraient
incomplètes. Dans ces deux cas aussi, on a des phrases minimales.
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On peut remplacer achève sa lecture par va à son bureau, et obtenir ainsi une autre
phrase française :
Les deux éléments achève sa lecture et va à son bureau peuvent se substituer l’un à
l’autre. En revanche, on ne peut pas remplacer mon père par va à son bureau ; ces
deux éléments ne peuvent pas se substituer l’un à l’autre. On peut remplacer mon
père par mon frère, par exemple :
On a ainsi défini deux éléments dans cette phrase minimale : le premier élément est
mon père (ou mon frère) et le second est achève sa lecture (ou va à son bureau). On dit
que la phrase est constituée de deux groupes d’éléments (mon père et achève sa
lecture, par exemple). Dans le premier groupe, l’élément essentiel est le nom, et dans le
deuxième groupe, l’élément essentiel est le verbe. Aussi le premier élément est-il
appelé groupe du nom et le deuxième groupe du verbe (les linguistes appellent le
premier syntagme nominal et le second syntagme verbal). Ces deux groupes sont
appelés les constituants de la phrase.
Dans certaines phrases on peut trouver, outre le groupe du nom et le groupe
du verbe, un ou plusieurs autres groupes qui ne dépendent ni de l’un ni de l’autre,
mais qui sont aussi des constituants de la phrase. Ainsi, dans la phrase :
les groupes sur la pelouse, avec une bêche se rapportent à toute la phrase et non au
seul groupe du verbe (on peut d’ailleurs les séparer du groupe du verbe, par exemple
en les plaçant au début de la phrase). Ces groupes sont introduits par des
prépositions (sur, avec) : ce sont des groupes prépositionnels. Ils peuvent être
supprimés : la phrase n’est donc pas une phrase minimale. On l’appelle une phrase
simple parce qu’on ne peut rien retrancher à aucun des groupes qui la constituent.
Les constituants fondamentaux d’une phrase sont donc :
1. Le groupe du nom ;
2. Le groupe du verbe ;
3. Facultativement, un ou plusieurs groupes prépositionnels.
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plan de la syntaxe, et non plus du sens, mon père est le sujet de la phrase et va à son
bureau est le prédicat de la phrase : sujet et prédicat sont des fonctions. Un groupe
du nom peut avoir des fonctions différentes ; il peut être sujet (mon père) ou objet
(sa lecture) dans la phrase :
Phrase
Mon père va à son bureau
Dans la phrase Mon père est parti à son bureau avec un ami, on a trois constituants ; le
groupe du nom (Mon père) est le sujet, le groupe du verbe (est parti à son bureau) est le
prédicat et le groupe prépositionnel (avec un ami) est une précision apportée à la
phrase, une addition : on dit que c’est un adjoint de la phrase. On peut représenter la
structure de la phrase sous la forme d’un arbre :
Phrase
Mon père est parti à son bureau avec un ami
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éléments ; d’autres éléments peuvent en effet se rattacher aux constituants de base.
Ainsi dans :
On peut toujours analyser cette phrase en deux groupes fondamentaux. Le premier est le
groupe du nom, sujet de la phrase :
a) Les amis de
Marie sont partis
hier pour Paris.
b) Ce chien est
très intelligent.
c) Je vais à
l’Université.
d) Ils ont travaillé
toute la nuit.
e) Le voleur a été
arrêté par les
gendarmes.
La phrase
Nous pensons et nous parlons, non pas par des mots séparés, mais par
assemblages de mots ; chacun de ces assemblages, logiquement et grammaticalement
organisés, est une phrase. Elle peut être simple ou composée.
La proposition
La phrase simple comprend un seul verbe : elle forme, dans le langage, l’assemblage le
plus simple exprimant un sens complet : cet assemblage est appelé proposition. Une
proposition est donc un assemblage logique de mots se rapportant directement ou
indirectement à un verbe, base de l’ensemble et au moyen desquels on exprime un fait,
un jugement, une volonté, une sensation, un sentiment, etc.
La phrase composée
Tandis que dans la phrase simple, on n’a qu’un seul verbe, dans la phrase composée, on a
plusieurs verbes dont chacun est la base d’une proposition distincte. Ex. Je crois que tu es
très sympa. (2 prop.)
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Les espèces de propositions
Proposition indépendante : C’est la proposition qui ne dépend d’aucune autre et
dont aucune autre ne dépend. Ex. Marie mange un sandwich.
Proposition principale : C’est la proposition qui a sous sa dépendance une ou
plusieurs autres propositions. Ex. David écrit un mèl à Marie pour lui raconter ce
qui s’est passé hier au stade.
Proposition subordonnée : C’est la proposition qui dans la dépendance d’une
autre proposition. Ex. David écrit un mèl à Marie pour lui raconter / ce qui s’est
passé hier au stade Dans cette phrase la première subordonnée est principale
par rapport à la seconde.
Proposition elliptiques
Une proposition est dite elliptique lorsque son verbe n’est pas exprimé. Ce type de
proposition se rencontre surtout dans les dialogues, dans les ordres, dans les
exclamations ou interrogations, dans les proverbes, dans les comparaisons. Ex. Silence!
Faites silence!
Parmi les propositions elliptiques, il faut signaler les propositions principales
réduites à certains adverbes, à certains noms ou adjectifs, tels que: apparemment,
certainement, dommage, heureusement, nul doute, peut-être, possible, probablement, sans
doute, sûrement, vraisemblablement… Ex. Heureusement que vous êtes arrivés Je suis
heureux que…
L’ellipse et le pléonasme
L’ellipse : C’est l’omission d’un ou de plusieurs mots qui seraient nécessaires pour la
construction régulière de la proposition. On peut omettre:
Le sujet: Fais ce que dois Fais ce que [tu] dois.
Le verbe (proposition elliptique): Combien ce livre? Combien [coûte] ce livre?
Le sujet et le verbe: Loin des yeux, loin cœur [Qui est] loin des yeux [est] loin du
cœur.
Le pléonasme : C’est une surabondance de termes: il ajoute des mots non exigés par
l’énoncé strict de la pensée. Il peut servir à donner plus de force ou de relief à tel ou tel
élément de la proposition. Ex. Moi, je parle le français, toi, tu parles l’espagnol.
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Le groupement des propositions
Les propositions de même nature peuvent, dans la phrase, être associées par
coordination ou par subordination.
La coordination : Sont dites coordonnées les propositions de même nature qui, dans
une même phrase, sont liées entre elles par une conjonction (qui est une conjonction de
coordination). Ex. Marie va à l’Université et Pierre reste à la maison. La coordination est
dite:
copulative, lorsqu’elle marque l’union de deux propositions par et, ni, puis, aussi,
ensuite, de plus, etc. Ex. Elle est sortie avec Paul, ensuite elle est allée au restaurant.
Disjonctive, quand elle indique que deux propositions s’excluent l’une l’autre ou
forment une alternative par ou. Ex. Martine est allée à l’Université ou est-elle restée
à la maison?
Adversative, quand elle indique que deux propositions sont mises en opposition
l’une avec l’autre au moyen de mais, au contraire, cependant, toutefois, néanmoins,
etc. Ex. Martine est allée à l’Université, mais elle est rentrée peu après.
Causale, lorsqu’elle indique, au moyen de car, en effet, etc., que le fait exprimé par
la seconde proposition est la cause du fait exprimé par la première. Ex. Martine est
rentrée tôt de l’Université, car elle avait mal aux dents.
Consécutive, lorsqu’elle indique, au moyen de donc, par conséquent, etc., que le
fait exprimé par la seconde proposition est la conséquence du fait exprimé par la
première. Ex. Martine est allée à l’Université, donc elle n’est pas restée à la maison.
La juxtaposition : Sont dites juxtaposées les propositions de même nature qui, dans
une même phrase, ne sont reliées entre elles par aucune conjonction. Ex. Martine s’en va,
Pierre l’observe triste derrière une porte. Ce type de coordination s’appelle parataxe.
On appelle proposition incidente une proposition généralement courte, intercalée dans
la phrase ou ajoutée à la fin de la phrase – mais sans avoir avec elle aucun lien
grammatical – et indiquant qu’on rapporte les paroles de quelqu’un. Ex. Vous
comprendrez un jour, dit-il, le sens de ces affirmations.
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Vous avez compris ? Testez vos connaissances !
e) Je déménagerai dans un
mois pour aller travailler en
Suisse.
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Le mot et le morphème
que l’on analyse en le gardien, groupe du nom, et monte le courrier, groupe du verbe. On
peut remplacer dans le premier groupe l’élément le par les éléments notre, mon, ce :
NOTRE gardien monte le courrier.
MON gardien monte le courrier.
CE gardien monte le courrier.
En ce cas, le groupe du nom se décompose en deux éléments :
le
notre + gardien.
mon
On peut aussi remplacer gardien par un autre terme, comme facteur ou concierge :
Le FACTEUR monte le courrier.
Le CONCIERGE monte le courrier.
le gardien
le courrier monte
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Le mot est-il la plus petite unité de la phrase ?
Peut-on aller plus loin dans la décomposition de la phrase en ses divers éléments?
Dans la phrase simple, le groupe du nom est formé de deux éléments, par exemple le et
gardien ; peut-on encore diviser ces éléments en éléments plus petits qui aient toujours
un sens?
On ne peut pas diviser gardien en ga + rdien ou gar + dien ; gar et ga, -rdien et
dien ne sont pas remplaçables par d’autres éléments qui soient des mots ou des
morphèmes significatifs (bardien, par exemple n’est pas un mot français).
Mais on peut diviser gardien en gard + ien ; en effet, on dit une gardeuse d’oies.
Gardeuse est un mot formé de deux éléments : gard + euse, -euse pouvant se substituer à
-ien.
Le mot gardien est donc formé de deux éléments distincts qui, chacun séparément,
ne sont pas capables de former un groupe du nom, mais qui ont un sens ; gard-
représente un radical de verbe, qui a le sens de « garder », et -ien est un suffixe qui sert
à former des noms, et qui signifie « celui qui fait l’action de » ; radicaux et suffixes sont
des morphèmes.
Aussi distingue-t-on les mots comme gardien, raffinement, définition, laveur, etc.,
et les morphèmes, qui sont les plus petites unités qui aient un sens, c’est-à-dire gard +
ien, raffine + ment; défini(r) + tion, lav + eur.
Un mot comme gardien est formé de deux morphèmes. Il arrive que le mot comporte un
seul morphème ; en ce cas, mot et morphème se confondent, comme dans le, notre, fier,
table, concierge, etc. Certains mots peuvent être formés de plus de deux morphèmes ;
ainsi redistribution est formé de trois morphèmes : re + distribu + tion, car -tion peut se
trouver en combinaison avec d’autres morphèmes (définition, construction) comme re-
(refaire, reprendre), et on peut avoir distributeur où -teur a été substitué à -tion, avec un
sens différent.
Le morphème est la plus petite unité significative indécomposable des constituants
de la phrase. Le mot est la plus petite unité significative capable d’être à elle seule un
constituant de n’importe quel groupe du nom ou groupe du verbe, selon les cas.
Phrase
Le concierge monte le courrier
le courrier
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On a donné des étiquettes (phrase, groupe du nom, groupe du verbe) aux éléments dont
on a déjà défini la nature.
Un mot appartient à la même classe qu’un autre quand il est possible de le remplacer
dans une phrase par un autre mot (de les commuter), en changeant certes le sens de la
phrase, mais en lui conservant sa structure de phrase française. Les mots le, un, notre
appartiennent à la même classe ; concierge, gardien, facteur, forment une deuxième
classe ; monte, donne, apporte forment une autre classe.
La répartition des mots en classes est donc liée à la manière dont on peut les employer
dans des phrases, à la fonction qu’ils peuvent avoir, à leurs propriétés syntaxiques.
Quelles sont les principales classes de mots que l’on peut définir par cette méthode
d’analyse?
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UN facteur porte rarement des lettres.
CE facteur porte rarement des lettres.
QUEL facteur porte rarement des lettres ?
Les mots, le, ce, un, notre, quel, etc., appartiennent à une même classe, appelée classe des
déterminants, qui sert à constituer le groupe du nom.
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et, qui relie les deux groupes du nom mon père et ma mère, appartiennent à la classe des
conjonctions ; il peut être remplacé par ou :
Je viendrai avec mon père OU ma mère.
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Vous avez compris ? Testez vos connaissances !
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Chapitre IV : La formation des mots (d’après Le petit Grevisse.
Grammaire française, cit.)
dérivation;
composition;
onomatopées;
abréviations.
Certains mots sont des emprunts faits à d’autres langues (ex. kimono, du japonais).
Il y a aussi de faux emprunts, mots fabriqués artificiellement sur le modèle de mots
étrangers (ex. footing).
Certains mots sont des calques par transposition des éléments dont ils sont
formés dans la langue d’origine (ex. gratte-ciel < sky-scraper).
Les mots sont venus par :
Formation populaire : dans cette typologie de formation, les mots proviennent de
l’usage naturel et spontané qu’en fait la masse des gens qui les emploient.
Formation savante : dans cette typologie de formation, les mots résultent de
l’action délibérée de lettres.
On appelle :
Archaïsme : un mot tombé en désuétude, un tour de phrase ou construction hors
d’usage. Ex. idoine (propre à); moult (beaucoup, très).
Néologisme : un mot nouvellement créé ou un mot déjà en usage, mais employé
dans un sens nouveau. Il existe deux types de néologismes:
Néologismes de sens (ex. une cassette);
Néologismes de mots (ex. informaticien).
La dérivation
On a plusieurs types de dérivation :
La dérivation impropre: sans rien changer de la figure des mots, les fait passer
d’une catégorie grammaticale dans une autre.
La dérivation propre crée des mots nouveaux en ajoutant à des mots simples
certaines terminaisons appelées suffixes. Ces suffixes servent à former des
substantifs, des adjectifs, des verbes ou des adverbes. Le radical est, dans un mot,
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Le point de vue le plus commun sur les langues et leur nature est celui qu’on dit « biologique »,
selon lequel « les langues fonctionnent comme des organismes et peuvent par conséquent être
identifiées comme on peut identifier des organismes » (M. HELLER, « L’écologie et la sociologie du
langage », in A. BOUDREAU, L. DUBOIS, J. MARAIS, G. MCCONNELL (éds.), L’Écologie des langues / Ecology
of Languages, Paris, L’Harmattan, 2002, p. 176). Contre cette optique diffusée, les sociolinguistes
affirment que les langues « sont plutôt des pratiques communicatives et sociales fortement
imbriquées dans des relations sociales qui prennent des formes autres que linguistiques. Les
frontières entre les langues sont davantage le produit de processus idéologiques et sociaux que de
processus linguistiques proprement dits. [...] la survivance ou la disparition d’une langue peut être
comprise [...] en fonction de la reproduction ou la non-reproduction des relations sociales où les
pratiques langagières en question ont une signification. » (Ibidem).
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l’élément essentiel, celui qui exprime fondamentalement le sens de ce mot; on peut
le reconnaître en dégageant, dans les divers mots de la famille à laquelle
appartient le mot considéré, l’élément commun à tous ces mots: dans détourner, le
radical est tour.
La dérivation est dite régressive quand elle procède par suppression d’une syllabe
finale: galop est formé sur galoper; démocrate sur démocratie.
La dérivation impropre
des adjectifs (ex. plein ses poches) des participes (ex. durant dix ans)
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La dérivation propre
La composition
Par la composition, on forme des mots nouveaux:
En combinant entre eux deux ou plusieurs mots français (ex. chou-fleur;
portemanteau; pomme de terre). On peut: a) relier les mots entre eux par le trait
d’union; b) les souder; c) les faire rester graphiquement indépendants.
En faisant précéder un mot simple d’un préfixe, c’est-à-dire d’une particule sans
existence indépendante (ex. mécontent).
En combinant entre eux des racines ou des radicaux grecs ou latins (ex. biographie,
baromètre, agricole).
Certains mots sont venus par formation parasynthétique : à un mot simple s’ajoutent
simultanément un préfixe et un suffixe (ex. éborgner, encolure, atterrir).
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Quelques préfixes :
•Anté- (antédiluvien);
•Bien- (bienfaisant);
•Amphi- (amphithéâtre);
•Ana- (anagramme);
D’origine •Cata- (catastrophe);
•Hyper- (hypercritique);
Autres formations
Les onomatopées sont des mots imitatifs qui reproduisent approximativement certains
sons ou certains bruits (ex. Tic-tac; cocorico…).
Les abréviations et sigles : la langue parlée résiste naturellement aux mots trop longs, et
souvent, elle les abrège. Tantôt elle réduit certaines expressions à leurs seules lettres
initiales (ex. SIDA); tantôt elle ôte à certains mots leurs syllabes finales (ou initiales): ex.
auto[mobile]; ciné[ma]; métro[politain], etc.
Parmi les actions qui s’exercent dans le domaine de la formation des mots, il y a lieu de
signaler encore : l’analogie, la contamination, l’étymologie populaire et la tautologie.
L’analogie est une influence assimilatrice qu’un mot exerce sur un autre au point
de vue de la forme ou du sens ; ainsi bijou-t-ier a un t d’après les dérivés comme
pot-ier, cabaret-ier, etc.
La contamination est une sorte de croisement de deux mots ou expressions d’où
résulte un mot ou une expression où se retrouve un aspect de chacun des éléments
associés : ainsi le tour je me souviens est issu de la contamination de je me
rappelle et il me souvient.
L’étymologie populaire est un procédé suivant lequel un mot se trouve rattaché,
dans la conscience du sujet, à tel mot ou à telle expression qui paraissent en
fournir l’explication : ainsi choucroute – venu en réalité de l’alsacien sûrkrût,
proprement « herbe (krût) aigre (sûr) » – est rattaché par l’étymologie populaire
aux mots français chou et croûte.
La tautologie est une expression pléonastique qui revient à dire deux fois la même
chose, généralement par répétition littérale : au jour d’aujourd’hui.
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Les familles de mots
Une famille de mots est l’ensemble de tous les mots qui peuvent se grouper autour d’un
radical commun d’où ils ont été tirés par la dérivation et par la composition. Ex. Arme
armée, armer; armement; armoire, etc.
•sont des mots proches l’un de l’autre par leur forme extérieure.
Les •Ex. Événement, avènement.
paronymes
•Sont des mots qui présentent des analogies générales de sens, mais
différant entre eux par des nuances d’acception.
Les •Ex. Casser, rompre, briser.
synonymes
•On les appelle aussi contraires. Ce sont des mots qui, par le sens,
Les s’opposent directement l’un à l’autre. Ex. Riche vs pauvre.
antonymes
6. Le mot « voiture » qui existait déjà au XVIIIe siècle comme synonyme de « carrosse » est un
exemple de :
a) Néologisme de sens.
b) Néologisme de forme.
10. Classez les mots suivant sur la base de leur typologie de composition : bateau-mouche ;
portefeuille ; bleu clair ; chemin de fer ; mégabit ; machine à laver ; savoir-faire ; après-midi ;
passepartout ; pause-café ; porte-parole ; permis de conduire ; hypermarché.
11. Classez les mots qui contiennent des préfixes d’origine grecque et latine : Agricole ; hyperbole ;
méprisant ; détruire ; amphibie ; anaphore ; catastrophe ; contrepartie ; synthétique ;
baromètre ; biologie ; préfixe ; prétexte ; paratexte ; démocratie ; métacognitif ; méfait ; enlever ;
soumettre ; hypocondriaque.
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c) D’une abréviation.
13. « RER » et « RATP » sont les _________ des réseaux des transports parisiens.
a) Sigles.
b) Abréviations.
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Chapitre V : Les signes de ponctuation
La virgule
La virgule marque une courte pause dans la lecture sans cependant que l’intonation
change. Elle s’emploie:
Dans une énumération, pour séparer des mots, des groupes de mots de même
nature ou des propositions juxtaposées.
Pour séparer des mots, des groupes de mots ou des propositions coordonnées par
les conjonctions de coordination et, ou, ni lorsque celles-ci sont répétées plus de
deux fois.
Remarque :
Notons que la virgule peut aussi servir à remplacer les conjonctions « et, ou, ni ». La
conjonction n’apparaissant alors qu’avec le dernier mot.
Vous avez le choix entre un café, un thé, une tisane ou un chocolat chaud.
L’enseignante, le proviseur et les élèves montèrent dans le bus.
Devant des mots, groupes de mots ou des propositions coordonnées par des
conjonctions de coordination autres que et, ou, ni:
Remarque :
Dans le cas des inversions de sujets, les éléments placés en tête de phrase ne sont pas
séparés par une virgule.
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Pour isoler les propositions participiales.
L’enfant, épuisé par cette première journée d’école, s’est rapidement endormi.
Martin, le plus chanceux des hommes, a encore gagné à la loterie.
Cette chanson, que tout le monde apprécie, est pourtant très ancienne.
Remarque:
Si la proposition subordonnée relative explicative est isolée par une virgule (voir exemple
ci-dessus), la subordonnée relative déterminative, elle, n’est pas séparée de son
antécédent par une virgule.
L’homme qui m’a téléphoné hier est passé ce matin à mon bureau.
Le point-virgule
Le point-virgule marque une pause plus importante que la virgule mais à la différence du
point, la voix ne baisse pas complètement entre les deux propositions.
Pour séparer des propositions ou expressions indépendantes mais qui ont entre
elles une relation faible, généralement une relation logique.
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Sa voiture est tombée en panne au milieu de la campagne; heureusement un fermier
passait par là.
Remarques:
Le point-virgule s’utilise toujours en milieu de phrase et n’est jamais suivi d’une
majuscule.
Acheter à l’épicerie:
– 3 oranges;
– 2 pamplemousses;
– 4 citrons.
Les deux-points
Les trois plus grandes villes de France sont: Paris, Marseille et Lyon.
Remarque:
On évitera fortement de répéter les deux-points dans une même phrase soit en
reformulant soit en les remplaçant le cas échéant par « car » ou « parce que ».
Le point
Le musée du Louvre, ancienne demeure des rois de France, est depuis deux siècles l’un
des plus grands et des plus beaux musées du monde. Il attire chaque année des milliers
de visiteurs.
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Remarque:
Excepté les titres d'œuvres (livre, film…), une phrase nominale, ou sans verbe, se termine
par un point.
Toujours au nombre de trois ..., les points de suspension peuvent avoir différentes
valeurs.
Au Musée d’Orsay, vous pourrez admirer les œuvres de nombreux peintres: Cézanne,
Corot, Klimt, Delacroix, Pissarro, Toulouse-Lautrec…
Remarque:
Ils ont dans ce contexte la valeur de « etc. ». Cette abréviation ne peut donc être suivie
des points de suspension.
Dans la montagne vivent des marmottes, des bouquetins, des chamois, etc.
Employés en fin de phrase, ils sous-entendent une suite, une référence, une complicité
avec celui à qui on s’adresse, un effet d’attente.
Vous me comprenez…
Un jour, je ferai le tour du monde…
Ils peuvent également être employés après l’initiale d’un nom ou d’un mot
(généralement grossier) que l’on ne souhaite pas citer.
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Le point d’interrogation
Le point d’exclamation
Remarque:
Lorsque le point d’exclamation marque une interjection il n’est pas suivi d’une majuscule.
Les guillemets
Les guillemets (inventés par l’imprimeur Guillaume, dit Guillemet, en 1525) permettent
d’encadrer les paroles ou écrits de quelqu’un (citation).
« Quand je regarde l’Histoire, j’y vois des heures de liberté et des siècles de servitude. »
(Joseph Joubert)
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Où placer la ponctuation finale?
Le point final est placé à l’intérieur des guillemets lorsque la citation forme une phrase
complète débutant par une majuscule et introduite par deux-points. Il est placé à
l’extérieur lorsque la citation n’est qu’un segment de phrase fondu dans le texte.
Pour préciser qui parle, on insèrera seulement une courte phrase entre virgules à
l’intérieur des guillemets.
Règles typographiques:
On distingue les guillemets à la française « … » et les guillemets droits (aussi appelés
guillemets informatiques ou anglais) "...".
Les parenthèses
Les parenthèses servent à isoler un mot, un groupe de mots à l’intérieur d’une phrase.
Généralement une explication, un commentaire sans lien syntaxique avec le reste de la
phrase.
Il n’a pu se présenter à son entretien (ce n’était d’ailleurs pas la première fois) et n’a
même pas pris la peine de s’excuser.
Les tirets
Encadrant une phrase ou un segment de phrase, les tirets jouent le même rôle que les
parenthèses.
Les majuscules
au début de la phrase :
Marco Polo, Christophe Colomb, Jacques Cartier étaient tous des grands explorateurs.
l’Afrique du Sud
l’Asie du Sud-Est
la mer du Nord
le Midi de la France
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Ils n’en prennent en revanche pas lorsqu’ils désignent une direction.
le peuple français.
Remarque:
Les noms des adeptes de doctrines, de religions, de courants de pensée, ne prennent pas
de majuscule.
au mot « saint » lorsqu’il désigne la fête, la localité, la rue qui porte le nom du
saint :
La Saint-Patrick
La rue Saint-Paul
En revanche, devant le nom du personnage qu’il qualifie, le mot « saint » s’écrit sans
majuscule et sans trait d’union.
Remarques:
Les noms de jours, mois et de saisons s’écrivent sans majuscule.
63
[ ] Les crochets
On les utilise lorsque, à l’intérieur d’une parenthèse, il est nécessaire d’en ouvrir une
autre.
Avec des points de suspension, ils indiquent une coupure, une modification dans un texte
cité.
Vos enfants ne sont pas vos enfants. Ce sont les fils et les filles de la Vie qui se désire. Ils
vous traversent mais ne sont pas de vous. Et s'ils vous entourent, ils ne sont pas à vous
[…] (Khalil Gibran, Le Prophète)
* L’astérisque
En appel de note (*) (**) (***). On se limitera à trois renvois par page.
De la même manière que les points de suspension dans un nom réduit à la simple
initiale.
L’alinéa
Bien que l’alinéa ne soit pas un signe de ponctuation à proprement parler, il servira à
marquer plus fortement le point et le passage à une idée nouvelle.
64
_____________________________________________________________
h) Vous partez quand
_____________________________________________________________
i) Viens vite
_____________________________________________________________
j) Oh là là la belle histoire
_____________________________________________________________
k) Céline 1894 1961 est un des écrivains français les plus célèbres du XXe siècle
_____________________________________________________________
2. Corrigez les fautes que vous trouvez dans les phrases suivantes :
a) M,me compagnon est la prof de français.
_____________________________________________________________
b) il dit : « Voici le » plan de l’appartement.
_____________________________________________________________
c) Le saint-laurent est un fleuve Canadien.
_____________________________________________________________
d) Cet Homme est canadien.
_____________________________________________________________
e) Si tu vas au supermarché : achète : pain fromage, salade, bière.
_____________________________________________________________
65
Corrigés des activités
Test pp. 13-14 : 1-c ; 2-b ; 3-b ; 4-a ; 5-a ; 6-c ; 7-b ; 8-a ; 9-b ; 10-b ; 11-a ; 12-c ;
13-a ; 14-b ; 15-b.
p. 33 = Exercice 1: 1-b; 2-e; 3-a; 4-d; 5-c. Exercice 2: a) active, négative, déclarative ; b)
active, interrogative ; c) active, déclarative ; d) emphatique, exclamative ; e) active,
impérative ; f) active, interrogative indirecte ; g) active, négative, interrogative ; h)
emphatique, active, déclarative ; i) passive, déclarative ; j) active, négative, impérative.
pp. 37-38 = Exercice 1 : c ; Exercice 2 : a) Les amis sont partis ; b) Jean travaille ; c)
Monsieur Dupont vend de l’habillement ; d) Ce restaurant est l’un des meilleurs de la
ville ; e) J’ai lu. Exercice 3 : a) Les amis de Marie / sont partis / hier pour Paris ; b) Ce
chien / est très intelligent ; c) Je / vais / à l’Université ; d) Ils / ont travaillé / toute la
nuit ; e) Le voleur / a été arrêté / par les gendarmes. Exercice 4 : a.
pp. 63-64 = Exercice 1 : a) Il ne veut ni café, ni thé, ni jus de fruits ou toute autre
boisson. b) Martine dit : « je partirai demain. » c) La terre tourne autour du soleil ;
toutefois, quelqu’un croit encore que c’est le soleil qui tourne autour de la terre. d)
« M*** ! », s’exclama le type au fond, furieux. e) Te voici la liste des ingrédients : lait ;
café ; œufs ; farine ; sucre ; levure. OU Te voici la liste des ingrédients :
- lait ;
- café ;
- œufs ;
66
- farine ;
- sucre ;
- levure.
f) Je n’ai pas terminé mes devoirs : je ne peux pas sortir. g) Au Musée du Louvre on peut
admirer des œuvres de Léonard, Giotto, Delacroix, Vermeer, Mantegna, Botticelli... h) Vous
partez quand ? i) Viens, vite ! j) Oh là là ! la belle histoire ! k) Céline (1894-1961) est un
des écrivains français les plus célèbres du XXe siècle. Exercice 2 : a) Mme Compagnon est
la Prof de français. b) Il dit : « Voici le plan de l’appartement ». c) Le Saint-Laurent est
un fleuve canadien. d) Cet homme est Canadien. e) Si tu vas au supermarché, achète :
pain, fromage, salade, bière.
67
Traductologie
(2ème semestre)
Sommaire
Théorie :
I. Notes sur la théorie de la communication et sur la traductologie.
II. L’article de presse. Le comprendre pour bien le traduire.
Activités pratiques :
Sélection de textes d’actualité tirés de la presse française.
68
Chapitre I : Notes sur la théorie de la communication et sur la
traductologie
Préliminaires : la
communication
Toute activité humaine est
finalisée à la communication,
à l’expression d’un besoin,
d’une nécessité, d’un désir, à
la transmission d’un message
implicite ou explicité à un
interlocuteur.
Bien communiquer à l’oral,
c’est faire passer des
messages à l’aide d’un
langage choisi, en utilisant
une voix bien placée, en
jouant de ses émotions, en
utilisant intelligemment son
corps pour que son public, respecté et pris en compte, accepte le message émis
et y adhère.
Communiquer, c’est mettre en commun : Dans un monde qui se veut être celui de la
communication, nous sommes loin d’être performants ; pourtant la diversité des
approches et les ouvrages sur le sujet ne manquent pas.
L’information : Notre monde dit « de la communication » est surtout un monde de
l’information. Un monde où l’information circule comme un objet qui passe de main en
main, et qui est véhiculé grâce aux nouvelles technologies. Sous prétexte de faire circuler
de l’information en envoyant pléthore de mail, certains pensent être des communicants.
La relation : Communiquer vient du latin communicare qui signifie « être en relation
avec ». La relation est-elle alors de la communication ? Dans « relier », n’entendons-nous
pas « lier par deux fois » ? « Je me suis lié d’amitié » : suis-je libre d’être ami ou suis-je
asservi ? « Ce n’est pas un ami, c’est une relation… » : n’avons-nous pas un certain
nombre de coordonnées de « relations » dans nos répertoires ? Il y a fréquemment dans
la notion de relation à l’autre une notion d’intérêt et c’est souvent la raison des échanges
en entreprises. Dans une relation, l’information n’est pas forcément partagée, elle peut
être imposée par l’émetteur et subie par le récepteur. Le passage de l’information compte
alors plus que les individus présents.
La communication : Communiquer, c’est aller au-delà, c’est mettre en commun. C’est
partager. La notion d’intérêt disparaît au profit de la notion du respect de l’autre.
L’information est proposée par l’émetteur et reçue par le récepteur qui l’accepte (ou non).
L’individu devient plus important que l’information.
69
Modèle de la communication
[Il] n’est pas toujours une personne humaine, et encore moins une personne ayant
véritablement envie de transmettre une information précise. [...] l’émetteur peut être
un animal, un organisme vivant inconscient, voire une machine ; il peut être aussi une
institution, ou une multitude de personnes8.
Cependant il est dans tous les cas très utile de distinguer entre :
8
J.-M. KLINKENBERG, Précis de sémiotique générale, Paris, Seuil, coll. « Points-Essais », 2000, p. 44.
70
L’instance qui ne serait responsable que de la production concrète du message,
mais non de son contenu (ce peut être un émetteur « mécanique », comme le
répondeur téléphonique. Tous les « supports », dans le vaste domaine des médias,
sont des émetteurs, chargés seulement de la diffusion de messages élaborés par
d’autres ; c’est ce type d’émetteur qui détermine le canal de réception.
L’instance qui est responsable de la teneur du message (le contenu). On réserve le
terme d’énonciateur à ce deuxième cas. C’est en effet à lui que l’on attribue
l’intention de communication, et c’est lui qui en principe contrôle la référence
(« contexte », dit Jakobson) du message.
Le récepteur : selon le cas (voir liste ci-dessus) allocutaire, lecteur, but, énonciataire,
destinataire. Il s’agit de l’instance qui reçoit le message. Il ne s’agit pas forcément d’un
individu : un message peut très bien avoir plusieurs récepteurs (simultanés ou non).
Comme pour l’émission, on pourrait distinguer des sous-rôles relativement au canal
(récepteurs divers, radio, télé, répondeur téléphonique de nouveau, etc.) ; au code
(interprètes, mais on peut aussi les considérer comme des réémetteurs), et au référent.
Selon J.-M. Klinkenberg, on a encore affaire à une « autre entité théorique », car :
9
Ivi, p. 45.
71
Le transcodage consiste précisément à adapter le code utilisé au canal de communication
effectivement disponible, lorsque celui-ci diffère de celui pour lequel sont « taillés » au
départ les signes que l’on veut utiliser. Un même message peut exploiter simultanément
plusieurs canaux : on parle alors de communication multicanale (par exemple : les
communications audio-visuelles).
Le code : il s’agit du système de signes dans lequel sont prélevés ceux qui vont
constituer le message. Le code utilisé doit en principe être partagé par les partenaires de
la communication, ce qui leur permet de se comprendre. L’existence d’un code est donc
un préalable de l’acte de communication. Un même message peut emprunter ses signes à
plusieurs codes distincts : on peut alors parler de communications pluri-codiques : les
panneaux du « code de la route » en fournissent un exemple, puisque certains exploitent
conjointement code iconique (image) et code linguistique.
La fonction référentielle
Cette fonction, liée au contexte, concerne principalement le référentiel dans lequel le
message doit être interprété. Autrement dit à cet état du monde à l’intérieur duquel
s’inscrit le message, et qui est nécessaire pour comprendre le sens. Le contexte d’une
72
communication peut être par exemple une référence à la conversation en cours, ou
encore à une culture, un pays.
La fonction expressive
Elle est centrée sur le destinateur (l’émetteur) et lui permet d’exprimer son attitude, son
émotion, et son affectivité par rapport à ce dont il parle. Par exemple, tous les traits dits
suprasegmentaux – intonation timbre de la voix, etc. – du langage parlé se rattachent à la
fonction expressive. Dans un contexte informatique, la fonction expressive pourrait être
remplie par des méta-informations exprimant l’état psychologique de l’agent émetteur.
La fonction conative
Elle est portée par le destinataire. Il s’agit de reconnaître au langage une visée
intentionnelle sur le destinataire et une capacité d’avoir sur ce dernier un effet. Cet
aspect est lié à une autre approche, la théorie des actes de langage. Des formes
grammaticales comme le vocatif ou l’impératif permettent l’instanciation de cette
fonction, de la même manière que les verbes dits performatifs comme « demander »,
« affirmer », « proposer », etc.
La fonction phatique
Cette fonction sert à établir la communication, à assurer le contact et l’attention entre les
interlocuteurs. Il s’agit de rendre la communication effective avant la transmission
d’information utile. L’exemple typique est le « Allo » d’une communication téléphonique.
La fonction métalinguistique
La fonction métalinguistique est liée au code, c’est-à-dire par exemple, la langue,
employée pour la communication. Elle répond à la nécessité d’expliciter parfois les
formes même du langage. À chaque fois que le destinateur s’assure que son interlocuteur
partage le même système linguistique que lui, il fait appel à la fonction métalinguistique
de son code.
La fonction poétique
Cette dernière fonction met l’accent sur le message lui-même et le prend comme objet. Il
s’agit donc de mettre en évidence tout ce qui constitue la matérialité propre des signes, et
du code. Il s’agit de tous les procédés poétiques tels que l’allitération, les rimes, etc.
73
relations sociales entre les participants à la communication ainsi qu’entre eux-mêmes et
l’objet de l’énoncé (les types de discours, les facteurs historiques, sociologiques, etc.). Ces
embrayeurs de la communication sont symbolisés par la formule « je, ici, maintenant ».
Le statut de communication est défini par la distance sociale, ou intersubjective,
instituée par je avec les interlocuteurs (ainsi la différence entre tu et vous traduit une
intimité ou une relation sociale différente), et par la manière dont je envisage son énoncé.
Ainsi, l’énoncé peut être plus ou moins pris en considération, assumé par le locuteur :
cela se traduit par les modes et les aspects du verbe, et par des adverbes comme peut-
être, sans doute, c’est-à-dire par ce qu’on appelle les modalisations.
La traduction est une opération assez complexe qui intervient toujours dans notre
existence quotidienne sous des formes différentes (quand on écoute une chanson en
langue étrangère, ou on lit un roman, un texte, des instructions… dans une langue
différente de la nôtre ; quand on cherche la signification d’un mot et on cherche à faire
une reformulation dans le but d’en véhiculer le sens ; quand on interprète les gestes, les
expressions, les messages d’un tableau, d’une photo ou de toute autre image vue à la télé,
dans un journal ou sur le web…).
Elle rend compte alors de plusieurs facteurs :
a) linguistiques : grammaire (morphologie et syntaxe) ; sémantique (lexicologie
et lexicographie) ; prosodie ; stylistique ; rhétorique ; phonétique et
phonologie.
b) culturels (et aussi folkloriques) ;
c) historiques ;
d) sociaux ;
e) politiques ;
f) …
La traduction est l’une des formes de la communication par les biais de la
reformulation, c’est-à-dire de la faculté nécessaire pour communiquer.
Il existe 3 approches à la traduction :
1) descriptive (comment traduit-on ?) ;
2) prescriptive (comment faut-il traduire ?) ;
3) théorique (qu’est-ce que traduire ?).
La traduction est un instrument très important, car elle agit en tant que canal entre
deux cultures et deux langues différentes : elle a toujours existé et, dès l’Antiquité, elle a
suscité maintes querelles et débats à propos de sa nature, de ses fonctions et de ses buts.
Si elle n’existait pas, on ne saurait pas entrer en contact avec des cultures éloignées ou
différentes des nôtres. Elle est fondamentale aussi pour l’apprentissage des langues
étrangères et, plus fondamentalement, pour la connaissance de sa propre langue : il n’est
pas par hasard que le poète allemand W. Goethe affirmait que « qui ne connaît pas de
langues étrangères ne sait rien de la sienne ».
La première fonction de la traduction est donc d’ordre pratique (fonction
communicative) : sans elle, la communication est compromise ou impossible. Elle est
aussi la condition essentielle de survie d’une langue, car on définit une langue morte, une
langue qu’on n’arrive plus à traduire, avant que la traduction ne la ressuscite (ex. Si la
74
pierre de Rosette n’avait pas contenu la traduction d’un texte écrit en hiéroglyphes dans
une langue connue, le grec, Champollion ne serait pas parvenu à les déchiffrer, et la
langue des pharaons demeurerait sans doute aussi impénétrable que celle des Étrusques).
Un aspect très important à considérer est la question de la langue – en l’occurrence,
des langues en présence (dimension linguistique). Ce n’est pas la même chose de traduire
de l’hébreu au grec que du grec au latin, ou du français au japonais que du français à
l’italien, car l’hébreu ou le japonais appartiennent à des familles linguistiques différentes.
Autrement dit, il est difficile de maîtriser une langue qui appartient à une famille
différente de la nôtre. Condition nécessaire, mais non suffisante pour une bonne
traduction est alors de connaître la langue de départ et maîtriser suffisamment la langue
d’arrivée.
À la fonction communicative de la traduction et à sa dimension linguistique, s’ajoute
un troisième facteur, lié aux précédents, celui de la pluralité des versions pour un même
texte. Il existe, en effet, plusieurs versions de la même œuvre ; versions qui, à la fois, se
présente très diverses les unes des autres. Face à de telles différences, on peut adopter
plusieurs attitudes :
1) la première consiste à conclure à l’intraduisibilité radicale de toute langue par
une autre (ex. Pour les musulmans du monde entier, le Coran ne saurait être
traduit : il doit être lu dans la langue originelle, que l’on soit arabophone ou
non).
2) On peut aussi conclure à l’intraduisibilité relative des langues : traduire, c’est
forcément trahir, pour reprendre l’adage italien traduttore, traditore.
3) Une troisième solution consiste à inverser l’interprétation habituelle du mythe
de Babel (la confusion des langues en tant qu’une punition de Dieu face à la
présomption humaine) et à voir dans la diversité des langues autre chose
qu’une donnée négative.
Une langue n’est pas faite uniquement de mots : chacune renferme une « vision » du
monde propre, une « Weltansicht » pour reprendre le terme utilisé par Wilhelm von
Humboldt dans sa conception élaborée au XIXe
siècle et reprise par Edward Sapir et Benjamin Lee
Whorf au siècle suivant pour aboutir à ce que l’on
a coutume d’appeler l’hypothèse « Sapir-Whorf ».
Cette théorie affirme que chaque langue a sa
propre vision du monde : l’exemple type pour
illustrer le « découpage » différent que chaque
langue effectue sur le « réel » est celui des
couleurs. Au français « bleu », l’italien fait
correspondre « azzurro » (« bleu clair ») et
« blu » (« bleu foncé »), le terme « azur »
existant en tout cas en français, mais renvoyant à
une diverse connotation, plus symbolique (par
exemple, il faut penser à l’Azur du poète symboliste Stephan Mallarmé).
La langue n’est donc pas un simple instrument, une opération intransitive entre la
pensée et son expression : elle dépend d’une précise vision du monde (ex. Les Grecs
75
avaient une vision du monde essentiellement « monolingue », comme l’indique
l’étymologie de « barbare », adjectif et substantif qu’ils attribuaient à ceux qui ne
parlaient pas leur idiome). Cela se passe à cause du fait qu’on a tendance à identifier sa
langue à la réalité, ainsi que le fait remarquer le célèbre linguiste français André Martinet.
Dans cet article capital, Jakobson accorde à la traduction une valeur primordiale : de
phénomène marginal, elle vient à occuper une place centrale. Il affirme : « Pour le
linguiste comme pour l’usager ordinaire du langage, le sens d’un mot n’est rien d’autre
que sa traduction par un autre signe qui peut lui être substitué ».
Il distingue ainsi trois sortes de traduction :
1. La « traduction intralinguale » ou « reformulation » qui consiste en la
reformulation dans la même langue d’un texte (ex. Quand on « traduit » en
français contemporain une œuvre écrite en français médiévale).
2. La « traduction interlinguale » ou « traduction proprement dite » (ex. du
français à l’italien et vice versa).
3. La « traduction intersémiotique » qui « consiste en l’interprétation des signes
linguistiques au moyen de systèmes de signes non linguistiques ».
Sur la traduction intersémiotique, il dit qu’on peut s’interroger sur le fait de savoir si
tout système de signes n’est pas, par nature, intersémiotique. En postulant que le sens
d’un signe est sa traduction par un autre signe, peu importe que celui-ci soit visuel
(langue écrite ou « langue des signes »), phonétique (langue orale), tactile (alphabet
braille), etc., voire relève de plusieurs systèmes de signes à la fois. La traduction opérant
sur des signes, elle ne relève donc pas de la seule linguistique, mais d’un domaine plus
vaste, celui de l’étude de ses signes, la sémiotique.
76
Dans la traduction « intersémiotique », il ne s’agit plus de passer d’une langue à une
autre, mais d’un système de signes à un autre. Cette définition est très moderne, car elle
prévoit dès sa formulation (en 1958) l’intromission des nouvelles technologies dans notre
vie quotidienne et la mondialisation du savoir, des connaissances et des données
culturelles (il faut penser à l’importance d’Internet et des médias pour la transmission de
nos connaissances et de nos valeurs actuelles).
77
Les opérations de la traduction
LD LA
78
Linguistique et traduction
Poétique de la traduction
79
même de traduire.
À partir de cette problématique, Henri Meschonnic reprend la distinction entre
« sourciers » et « ciblistes » pour l’abolir. Pour lui, cette opposition est dénuée de sens:
« La traduction n’est pas définie comme transport du texte de départ dans la littérature
d’arrivée ou inversement transport du lecteur d’arrivée dans le texte de départ (double
mouvement, qui repose sur le dualisme du sens et de la forme, qui caractérise
empiriquement la plupart des traductions), mais comme travail dans la langue,
décentrement ». La traduction purement « sourcière », ou « littérale », aboutit au
calque. La traduction « cibliste » revient à « annexer » l’œuvre en laissant croire qu’elle
a été écrite dans la langue traductrice, créant ainsi l'illusion du « naturel », de la
« transparence » qui caractérise les traductions « élégantes ».
Traduction et reformulation
TS TC
ES EC
L1 L1
L1 L2
Cette faculté de passer d’une langue à l’autre est, par définition, indispensable. Mais il
faut avoir également la capacité de disposer de plusieurs reformulations en langue cible
afin de dépasser le stade de la traduction mot à mot :
L2 L2
80
servitude de la lettre. Un attachement trop scrupuleux à la lettre détruit l’esprit, et c’est
l’esprit qui donne la vie ; trop de liberté détruit les traits caractéristiques de l’original, on
en fait une copie infidèle ».
Traduction ou déformation ?
La Stylistique comparée de J.-P. Vinay et J. Darbelnet souligne que, surtout dans les
contextes bilingues (voire, par exemple, le Canada), l’optique « cibliste » c’est celle qui
prévaut et qui s’impose d’elle-même. C’est la même optique qui prévaut, à juste titre,
dans un grand nombre de domaines, à commencer par les instruments indispensables
que sont les grands dictionnaires bilingues, car ils ne doivent pas se contenter des
traductions littérales. Ils constituent alors un vaste champ de traductologie « cibliste »
appliquée.
Un autre domaine d’application majeur est celui des textes « pragmatiques » : Jean
Delisle affirme en effet qu’en « traduction informative, l’exigence esthétique cède le pas
aux contraintes de clarté, de rigueur d’expression et de respect des règles de rédaction ».
Cela ne veut pas dire qu’elle n’est pas absente, mais qu’elle doit être subordonnée à la
fonction communicative. Le traducteur de textes pragmatiques ne doit pas seulement
disposer d’une connaissance approfondie de la « langue source » : il doit de surcroît
avoir des aptitudes de rédacteur dans la « langue cible ».
La traduction « cibliste » n’est donc qu’une modalité parmi d’autres du traduire. Elle
n’est pas adaptée à la traduction des textes qui, dans l’original, vont à la rencontre de
« l’idiomaticité » ou de l’élégance. Une traduction élégante aboutit alors à une
déformation systématique de l’original selon Antoine Berman. Il en dénombre 13
manifestations, dont la tendance :
3) à la « rationalisation » ;
4) à la « clarification » ;
5) à l’« allongement » ;
6) à l’« ennoblissement » ;
7) à l’« homogénéisation » ;
8) à la « destruction des rythmes » ;
9) à la « destruction des réseaux signifiants sous-jacents » ;
10) à la « destruction ou l’exotisation des réseaux langagiers vernaculaires » ;
11) à la « destruction des locutions » ;
12) etc…
À notre époque, la notion de la primauté de l’original (apparue au XVIe siècle) et de la
prééminence de l’auteur (apparue avec les Romantiques) a généralement pour corollaire
la défectivité de toute traduction. La traduction, par définition, ne peut être l’original, pas
plus que le traducteur n’est habituellement l’auteur (à l’exception du cas où l’auteur est
bilingue et il procède, lui-même, à la traduction de son ouvrage).
Toute traduction contient ainsi une part de transformation. Sophie Rabau affirme, à ce
propos, que « l’idée de reproduction absolue et littérale ne fait pas vraiment sens en
littérature […]. La traduction d’une langue à l’autre est bien une forme d’hypertextualité
car elle est par définition une imitation, la plus fidèle possible mais qui suppose
évidemment une transformation ».
81
La traduction au service des langues
Bibliographie sélective
83
Chapitre II : L’article de presse. Le comprendre pour bien le
traduire
Rédigé par un journaliste, un article peut prendre plusieurs formes en fonction de son
contenu et de la rubrique à laquelle il est destiné (politique, économie, étranger, société,
culture, sports, etc.). On distingue généralement :
L’éditorial, qui présente la position de la rédaction sur un thème d’actualité (ou qui
met en valeur un dossier publié dans le journal). Originellement cantonné aux
premières pages des journaux de presse écrite, l’éditorial se retrouve aussi dans
des émissions de radio et de télévision, sur des sites web d’information et sur des
supports multimédias. Il est généralement signé par le rédacteur en chef du
journal mais peut aussi être confié à un représentant privilégié de la rédaction,
appelé éditorialiste. Pour les publications qui font preuve d’objectivité ou de
neutralité dans leurs articles, l’éditorial constitue un espace de liberté où s’exprime
un certain point de vue. Il ne faut cependant pas confondre l’éditorial avec les
billets et les articles dits « de commentaire » ou « d’humeur », destinés à faire
connaître les positions personnelles de son auteur, qu’il soit rédacteur en chef,
grand reporter ou chroniqueur. Ainsi, dans un éditorial, l’auteur s’exprime
rarement à la première personne alors qu’il peut le faire dans un texte d’humeur
ou d’opinion.
Le reportage, dans lequel le journaliste rend compte d’un événement particulier en
se rendant sur place.
L’interview, qui présente les réponses d’une personnalité (politique, artistique,
sportive ou autre) aux questions du journaliste.
le portrait, qui dépeint une personnalité de l’actualité.
L’enquête, qui s’appuie sur des recherches, des témoignages et des analyses pour
rendre compte d’un phénomène ou d’un événement.
La critique, qui exprime le point de vue du journaliste sur une œuvre littéraire, un
film ou un spectacle.
La chronique, qui expose régulièrement diverses informations liées à un domaine
particulier (gastronomie, cinéma, voyages, etc.).
L’analyse, dans laquelle une information d’ordre économique ou politique est
expliquée et mise en perspective.
Le billet d’humeur, dans lequel un rédacteur donne libre cours à ses impressions
sur un événement qui lui tient à cœur.
La brève et l’entrefilet, qui rendent compte succinctement d’une information. En
presse écrite, la brève est, comme son nom l’indique, un texte court (dix lignes
maximum). Elle livre en trois ou quatre phrases une information très concise, sans
titre. La brève doit répondre aux 5W et à la question « comment ? ». Les 5W sont
les questions auxquelles répondent les journalistes dans la plupart de leurs
articles. Il s’agit des questions qui ?, quoi ?, où ?, quand ? et pourquoi ? (en anglais :
who ?, what ?, where ?, when ? et why ?). Les brèves fournissent de l’information
sur l’actualité. Elles couvrent toute une gamme de sujets, des faits divers à
l’actualité internationale. Dans les médias écrits, les brèves sont généralement
regroupées dans une colonne pour former un bloc.
84
Rédigée non pas par un journaliste, mais par une personne qui n’appartient pas à
l’équipe de rédaction, on trouve la tribune libre, article qui reproduit l’opinion d’un
lecteur sur un fait d’actualité ou un article publié par le journal. Une tribune libre désigne,
dans la presse écrite, un article d’opinion publié dans une rubrique ouverte au public. Par
extension, la tribune libre désigne aussi la rubrique ouverte au public dans un autre
média (télévision, radio, internet, etc.). Ce mode de publication permet à une personne
qui n’appartient pas à l’équipe de rédaction d’exprimer publiquement ses idées. Dans la
presse écrite, il s’agit d’un article d’opinion, de commentaire ou de réactions qui permet,
dans la mesure du respect des autres et du bon sens, d’aborder des thèmes très divers.
Style
La rédaction d’un article répond à un certain nombre de règles :
Le titre et si possible l’introduction doivent présenter brièvement l’information.
Le contenu doit répondre aux questions qui, quoi, où, quand, comment, pourquoi ?
(QQOQCP).
L’essentiel de l’information doit apparaître dès le début du texte.
Le style doit privilégier les phrases courtes et éviter le jargon ou, à défaut,
l’expliquer.
La longueur demandée (ou calibrage) doit être respectée.
La présentation doit renforcer la lisibilité du texte, notamment grâce au sous-titre
(ou chapeau), aux intertitres et aux légendes des photos.
Structure
La majorité des articles se composent de trois grandes parties :
L’attaque, qui est la première phrase du texte, et qui doit inciter le lecteur à lire la
suite de l’article. Elle se compose souvent d’une phrase sans verbe, d’une
description imagée ou d’une citation.
Le corps de l’article, qui est constitué de la plus grande partie du texte. Selon sa
longueur, il peut être séparé par des intertitres.
La chute, qui est la dernière phrase de l’article, sert à marquer la fin du texte. Elle
prend souvent la forme d’une question, d’une comparaison ou d’une phrase-clé
reprise du corps de l’article. À la différence d’une conclusion, elle doit être brève et
frappante.
En plus du titre et du corps du texte, un article peut être complété par d’autres éléments :
Le sous-titre (ou « chapeau »), qui précède l’article proprement dit. Il sert à
résumer l’information et à inciter le lecteur à s’intéresser à l’article. Il est souvent
présenté en caractères gras ou en italiques. Le chapeau (souvent écrit « chapô »
dans le milieu de la presse) est un texte généralement court, précédant le corps
d’un article de presse, et dont le but est d’en encourager la lecture, par exemple, en
résumant le propos qui va être développé. Placé a priori au-dessus de l’article, sa
justification (sa largeur) « coiffe » généralement les différentes colonnes utilisées
pour le contenu de l’article (d’où le terme « chapeau »). Pour les journalistes, le
chapeau constitue avec la titraille et une éventuelle illustration les éléments
essentiels de l’accroche, censée donner envie au lecteur de lire l’article. En presse
écrite, une accroche bien constituée donne au lecteur une information immédiate
quant au contenu de l’article. Elle est déterminante dans le choix du lecteur
d’aborder ou non une lecture approfondie de l’article. Si le sujet de l’article le
85
permet et que le lignage est suffisamment important, l’article est précédé d’un
chapeau qui vise dans l’idéal à répondre aux cinq questions. Dans un journal
quotidien, où la typographie est la plus sobre possible, le chapeau est
généralement donné en gras. Les autres périodiques peuvent adopter une plus
grande fantaisie, notamment avec l’utilisation de fontes différentes, d’une lettrine,
le jeu avec les diverses règles typographiques, voire en insérant un élément
graphique ou une photo détourée (image dont on dégage tout ce qui peut distraire
l’œil du sujet que l’on veut souligner, ou pour laquelle une forme arrondie est
choisie), ou encore une photo dont les bords se fondent plus ou moins avec le
texte. Les éditions en ligne répondent globalement aux mêmes impératifs
typographiques et recourent également au chapeau. Le chapeau existe en version
sonore : en radio et en télévision, les sujets importants ou ceux que la rédaction
veut particulièrement souligner pour diverses raisons éditoriales, sont « lancés »
par une accroche, dont la forme est différente en apparence, mais dont le but et le
principe sont les mêmes.
L’encadré, qui est une forme d’article destiné à apporter un éclairage sur un des
aspects dont traite l’article principal. Un article consacré à un sportif peut, par
exemple, être accompagné d’un encadré sur la carrière de ce sportif. Un article sur
l’adoption d’une loi par les députés peut s’accompagner d’un encadré qui retracera
l’histoire de cette loi.
VIII. Entourer les liens logiques pour déterminer les grandes lignes de la structure.
87
Voici un exemple de la structure d’un article de presse
88
Texte 1
La vie sur Terre serait née grâce à un métal provenant tout droit de Mars, livré
directement sur notre planète par une météorite, selon une nouvelle théorie.
Si la vie est née sur Terre, c’est grâce à du métal provenant tout droit de Mars, livré
directement sur notre planète par une météorite, selon une nouvelle théorie présentée
jeudi par un chercheur. Cet ingrédient vital s’est présenté à nous sous une forme oxydée
de molybdène, un métal utilisé de nos jours dans des alliages pour les outils de bricolage
ou les couronnes dentaires.
Mais à l’époque reculée où la vie est apparue sur Terre, ce molybdène oxydé a servi
à empêcher les molécules de carbone – briques élémentaires de toute forme de vie – de se
dégrader et de finir en goudron, estime Steven Brenner, enseignant à l’Institut
Westheimer pour la science et la technologie à Gainesville (États-Unis). « C’est seulement
lorsque le molybdène est très fortement oxydé qu’il devient capable d’influencer la
formation d’une vie primitive », précise-t-il dans un communiqué [...]. « Cette forme de
molybdène ne pouvait pas être présente sur Terre à l’époque où les premiers éléments de
la vie sont apparus, parce qu’il y a trois milliards d’années, la surface de la Terre ne
contenait que très peu d’oxygène, contrairement à Mars », explique-t-il.
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Structures de la langue
2. Faites une liste du lexique de spécialité qu’on retrouve dans le texte et dites
ensuite à quel(s) domaine(s) il appartient.
_________________________________________________________________________________
_________________________________________________________________________________
_________________________________________________________________________________
90
3. Quel est l’infinitif du participe passé féminin « née » ?
Néer.
Naître.
Naîtrir.
Singulier Pluriel
Masculin
______________ manteau ___________________ livres
______________ imperméable ___________________ hôtels.
Féminin
nouvelle théorie ___________________ opinions
91
Texte 2
Une équipe franco-américaine d’astronomes a découvert une planète deux fois plus
grande que la Terre et composée en grande partie de diamant. La planète, que les
scientifiques ont baptisée « 55 Cancri e », est en orbite autour d’une étoile visible à
l’œil nu, située à environ 40 années-lumière de la Terre, dans la constellation du
Cancer.
Le rayon de cette planète est deux fois supérieur à celui de la nôtre et sa masse est huit
fois plus grande. La température y est très élevée, pouvant atteindre 1 648 °C à la surface.
Cancri tourne si rapidement autour de son étoile qu’une révolution ne dure pas plus de
dix-huit heures, quand il faut un an à la Terre pour faire le tour du Soleil.
GRAPHITE ET DIAMANT
Activités
92
3. Quelle est la source des informations présentées ? _________________________________
Qui ?
Quoi ?
Où ?
Quand ?
Comment ?
Pourquoi ?
Structures de la langue
93
8. Quel est le féminin de l’adjectif « supérieur » ?
Supérieuse.
Supérieure.
10. Quelle forme verbale trouve-t-on dans l’expression « les travaux vont prochainement
paraître » ?
Passé récent.
Présent continu.
Futur proche.
12. Dans cet article, on trouve deux mots de genre féminin qu’en italien sont au masculin.
Lesquels ?
a) __________________________________
b) __________________________________
94
Texte 3
L'en-cas de 10 heures n'est pas « une bonne pratique nutritionnelle » chez les plus jeunes,
selon l'agence régionale de santé en Alsace.
95
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Structures de la langue
1. Petit-déjeuner.
a)
2. Goûter.
b)
10
Les définitions sont tirées du Grand Robert de la langue française, édition en ligne.
11
On peut écrire aussi : « petit déjeuner ».
96
3. Déjeuner.
c)
4.
a) L’expression « être dans le collimateur » veut dire :
Être le sujet de discussion le plus important.
Être surveillé très étroitement.
12
Le pain aux raisins est appelé aussi « escargot » lorsqu’il est en spirale.
97
Texte 4
Selon une autre étude de L’Express et France Inter, 53 % des personnes interrogées ont
« une mauvaise » opinion du président François Hollande, qui perd deux points et 49 %
de Jean-Marc Ayrault, qui en cède trois. Seules 44 % des personnes interrogées ont « une
bonne opinion » de François Hollande (46 % à la mi-septembre), tandis que 55 % en ont
« une mauvaise opinion » (53 % à la mi-septembre), dont 23 % « très mauvaise ». 1 % ne
se prononcent pas.
Le solde négatif s’accroît donc pour le chef de l’État, atteignant « des profondeurs » que
Nicolas Sarkozy « avait mis près d’un an (février 2008) à atteindre ». Phénomène
nouveau, « un très fort mécontentement » s’observe désormais chez les cadres (56 %
d’entre eux) et les ouvriers (57 %) à l’égard du président de la République. Selon l’institut
LH213, François Hollande régresse fortement dans toutes les tranches d’âge, sauf auprès
des 50-64 ans (- 2 points), et notamment auprès des 65 ans et plus (- 14). Par grandes
catégories socioprofessionnelles, la chute est spectaculaire auprès des professions
intermédiaires (- 15).
D’autre part, dans l’enquête de BVA 14 , Jean-Marc Ayrault fait l’objet de jugements
majoritairement négatifs pour la première fois depuis sa prise de fonctions. Alors que
septembre montrait un équilibre (49 % de bonnes opinions et autant de mauvaises), le
Premier ministre recueille en octobre 46 % de « bonnes opinions », mais 52 % de
« mauvaises » (+ 3 points, dont 18 % de « très mauvaises »). 2 % sont sans avis.
13
LH2 est un institut de sondages d’opinion et d’études de marché français anciennement connu
sous le nom de Louis Harris avant 2005.
14
BVA, c’est un Institut d’Études de marché et d’opinion.
98
Néanmoins, selon l’étude de LH2, le solde demeure légèrement positif pour le Premier
ministre, 45 % des sondés (50 % à la mi-septembre) ayant de lui « une opinion positive »
et 43 % « une opinion négative » (35 % à la mi-septembre). 12 % n’ont pas d’opinion. Ces
évolutions à la baisse sont le corollaire d’un jugement globalement négatif sur l’action de
l’exécutif, pourtant centrée sur « le redressement dans la justice ».
Une proportion très élevée (69 %) trouve que la politique suivie n’est pas « efficace » (+ 2
points en un mois), la part de ceux jugeant qu’elle n’est « pas du tout efficace »
atteignant même 34 %. Ils sont même 56 % (+ 3 points par rapport à septembre) à penser
que la politique gouvernementale n’est pas juste (dont 22 % « pas juste du tout »).
Conséquence, seules 27 % des personnes interrogées estiment que l’UMP15 ferait « moins
bien » si elle était au pouvoir. 36 % pensent qu’elle ferait mieux, autant qu’elle ne ferait
« ni mieux, ni moins bien ».
Activités
Qui ?
Quoi ?
Où ?
Quand ?
Comment ?
Pourquoi ?
15
Union pour un Mouvement Populaire. C’est le parti de Nicolas Sarkozy.
99
Structures de la langue
Côte :
Côté :
100
Texte 5
Apple devrait rompre avec sa stratégie de haut de gamme et partir à la conquête des
marchés émergents avec un iPhone à bas prix dévoilé mardi 10 septembre.
La stratégie d'Apple sur l'iPhone a historiquement été focalisée sur les produits
haut de gamme à prix élevés, et le groupe s'est donc retrouvé « incapable d'offrir des
produits adaptés » à environ 60 % du public potentiel des smartphones, ce qui devrait
changer grâce au 5C [...]. Le marché des smartphones est maintenant dominé par les
appareils sous système Android, qui représentent environ les trois quarts du marché [...].
Charles Golvin, analyste du cabinet spécialisé Forrester, veut toutefois croire
qu'Apple n'a pas perdu sa capacité d'innovation comme le disent de nombreux analystes,
dont Trip Chowdhy de Global Equities Research. « Il y a un flux presque constant de
critiques, mais il est plus prononcé vers Apple » que vers les autres fabricants
informatiques, car « le groupe a lancé des produits qui ont vraiment changé la façon
dont les gens vivent », note M. Golvin. [...]
Activités
101
3. Après la lecture de la deuxième partie de l’article, trouvez l’intertitre correct parmi
les suivants :
Apple est-il toujours innovant ?
L’inefficacité des stratégies d’Apple.
Apple est critiqué pour ses prix élevés.
Structures de la langue
Je Nous rompons
Tu Vous
Il / Elle Ils / Elles
Je Nous
Tu Vous
Il / Elle pourrait Ils / Elles
Je Nous permettons
Tu Vous
Il / Elle Ils / Elles
Je Nous
Tu Vous
Il / Elle Ils / Elles prévoient
102
Texte 6
La carte de l'Elsa, au Monte-Carlo Beach Resort, a reçu le label Ecocert, c'est-à-dire qu'elle
est entièrement confectionnée à partir de produits bio. Une gageure !
Le bio, il y a ceux qui en parlent et ceux qui le pratiquent vraiment ! Les uns
pérorent, les autres agissent. Elsa, le restaurant du Monte-Carlo Beach Relais et Châteaux,
est le premier établissement gastronomique de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur à
recevoir la certification bio. Concrètement, cela signifie que 100 % des produits proposés
à la carte sont issus de l'agriculture biologique. Le chef Paolo Sari a sélectionné 33
producteurs de vin et 22 fournisseurs alimentaires qui lui permettent de compter sur 158
ingrédients entant dans la composition des plats.
Une telle démarche repose bien entendu sur la volonté de se concentrer sur des
produits de saison fabriqués ou récoltés dans la région, et de réhabituer les
consommateurs au vrai goût des légumes, des viandes et des poissons débarrassés des
traces gustatives laissées par les pesticides, engrais et autres colorants auxquels nous
nous sommes bien involontairement habitués.
[...] La mise en place de cette filière écologique fiable et durable est une étape
supplémentaire de la résurrection du Beach de Monaco. Longtemps effacé par les célèbres
Hermitage et Hôtel de Paris, et éclipsé par l'ouverture, en 2005, du vaste resort du Monte-
Carlo Bay, le petit hôtel de 40 chambres a été entièrement redécoré par India Mahdavi, la
star des designers d'intérieur. Le bijou années 1930 a retrouvé tout son éclat et des
couleurs estivales, du bleu, du jaune, de l'ocre, et ressemble à un navire encastré entre la
mer et les pins maritimes. Pour cela, il a fallu apporter une pinède autour du bâtiment et
déposer pas moins de 400 mètres cubes de terre. [...] Il joint le geste à la parole et se
présente comme un palace résolument moderne, preuve vivante que la transition
écologique est possible, qu'elle n'est pas un frein à la créativité et à l'innovation.
Activités
Structures de la langue
4.
a) Sur la base du contexte, choisissez le synonyme correct du verbe « pérorer ».
Jacasser.
Causer.
Parler.
b) A quel registre appartient-il ?
Familier.
Standard.
Soutenu.
présent indicatif
passé composé il a fallu.
imparfait
futur
conditionnel
104
Texte 7
L'Olympique lyonnais met fin à sa série de quatre défaites toutes compétitions confondues,
mais ne parvient pas à résoudre le puzzle rennais (0-0).
L'OL n'a pas perdu, mais nous a livré une première mi-temps bien morne, pleine de
déchets techniques et sans mouvements. Les hommes de Rémi Garde nous ont même
surpris en étant attentistes par séquences. Rennes a joué le coup à fond pendant la
première demi-heure avec des contres intéressants, notamment grâce à la vitesse et à la
technique de Pitroipa qui ont causé d'énormes dégâts dans la défense lyonnaise. Le
spectacle n'est pas au rendez-vous et les deux équipes se neutralisent systématiquement
dans les trente derniers mètres.
La seconde période marque un changement net. Avec 12 tirs à 0, Lyon tente
d'emballer la rencontre, mais manque de réalisme à l'image de Lacazette très imprécis
dans ses passes et pas assez percutant. Gomis, de retour dans l'effectif, s'est montré
motivé et incisif. Faisant parler sa puissance physique, il parvient à se créer de belles
occasions, mais se trouve malchanceux dans la finition. À la 67e minute, il décoche une
frappe extrêmement puissante qui heurte la transversale et manque de faire basculer la
rencontre. Les hommes de Philippe Montanier n'ont pas été très ambitieux dans
l'animation du jeu et se sont contentés de bien défendre. Rennes repart de Gerland16 avec
un bon match nul.
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16
C’est le stade le plus grand et important de la ville de Lyon.
105
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5. Reconstituez les deux équipes. Écrivez les noms des footballeurs cités sous leur
équipe :
Structures de la langue
Je Nous
Tu Vous
Il / Elle parvient Ils / Elles
106
Texte 8
Kafka à Gibraltar
Lepoint.fr - Publié le 12/09/2013
Un père de famille se retrouve pris en étau entre les narcotrafiquants colombiens et une
administration opaque. Kafkaïen.
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107
3. Remplissez le tableau suivant avec les noms des films et des réalisateurs cités :
Films Réalisateurs
Structures de la langue
Masculin Féminin
colombien colombienne
italien
américain
française
danois
belge
letton
espagnole
suisse
allemande
canadien
108
Geographie(s) de France
Sommaire
I. La division administrative de la France.
II. Les régions.
III. Les départements.
IV. La France d’outre-mer.
V. La Francophonie.
109
Chapitre I : La division administrative de la France
À noter :
Avant la révolution française de 1789, la France était divisée en provinces.
Le terme « territoire d’outre-mer » n’a plus de valeur juridique depuis la
révision constitutionnelle du 28 mars 2003.
110
Les départements ont été créés en 1789. L’objectif était de faciliter l’unification
linguistique et nationale de la France sous prétexte de rationaliser la carte administrative.
Il était alors préconisé à la commission parlementaire qui s’en occupait, de faire en sorte
que toute personne vivant dans le département puisse en atteindre le chef-lieu en une
journée de cheval.
Chaque département possède un préfet. Le préfet du département où se situe le
chef-lieu de région est également préfet de région.
329 arrondissements
Chaque département français est à nouveau découpé en plusieurs arrondissements,
qui accueillent chacun un sous-préfet. Leur rôle est d’assister le préfet de département
dans ses missions.
3 883 cantons
Les arrondissements sont à leur tour divisés en plusieurs cantons (la législation
permet qu’un canton soit partagé entre deux arrondissements, mais ce cas de figure, qui
s’est rarement produit, n’existe pas actuellement).
Leur rôle est essentiellement de fournir un maillage électoral ; aux élections
cantonales, chaque canton élit la personne amenée à le représenter au conseil général. En
zone urbaine, une même commune recouvre généralement plusieurs cantons. En zone
rurale, un canton est souvent formé de plusieurs petites communes ; il arrive alors
fréquemment que les principaux services administratifs soient concentrés dans le chef-
lieu de canton.
36 783 communes
Il s’agit (dans la quasi-totalité des cas) du découpage administratif ultime du
territoire français et correspond généralement au territoire d’une ville ou d’un village. Si
la commune peut être couverte par plusieurs cantons, elle ne peut faire partie que d’un
seul arrondissement. Une commune est administrée par un conseil municipal élu pour six
ans, présidé par un maire.
Les 3 communes les plus peuplées que sont Paris, Marseille et Lyon sont encore
divisées en 45 arrondissements municipaux : 20 pour Paris, 16 pour Marseille et 9 pour
Lyon. Ils n’ont rien de commun avec les arrondissements départementaux si ce n’est le
nom et correspondent plutôt à des sous-communes, avec un maire et un conseil
municipal d’arrondissement. Il y a une mairie par arrondissement en plus de la mairie
centrale pour Paris et Lyon, respectivement 20 et 9, et Marseille est en fait découpée en 8
« secteurs » regroupant chacun deux arrondissements.
Certaines communes peuvent également couvrir plusieurs agglomérations, villages
ou bourgs provenant souvent d’anciennes communes ou agglomérations trop peu
peuplées ou trop isolées pour disposer d’une administration autonome, et regroupées
avec une ancienne commune voisine plus importante. Elles peuvent aussi être issues de
plans d’aménagement, par exemple dans les « villes nouvelles », créées sur le territoire
d’une ou plusieurs communes, ou dans les stations de montagne.
Intercommunalité
Cependant, afin d’améliorer la coopération entre communes proches, qui ont des
intérêts communs au niveau des transports, des zones économiques, etc., il existe
111
plusieurs types d’établissements publics de coopération intercommunale (EPCI)
présentant divers niveaux de coopération. Au 1er janvier 2009, 34 164 communes,
regroupant 56,4 millions d’habitants, sont regroupées dans 2 601 groupements à
fiscalité propre :
1. 16 communautés urbaines, le degré le plus élevé de coopération intercommunale.
Elles ne concernent que des ensembles de plus de 500 000 habitants comportant
au moins une ville de 50 000 habitants et ont des compétences larges
(développement économique, gestion des transports, de l’urbanisme, de l’eau, des
déchets, etc.).
2. 174 communautés d’agglomérations, pour des ensembles possédant au moins
50 000 habitants autour d’une ville d’au minimum 15 000 habitants. Leurs
compétences obligatoires sont moins nombreuses que celles des communautés
urbaines.
3. 2 406 communautés de communes, sans seuil minimum de population. Leurs
compétences obligatoires sont, là encore, moins nombreuses.
4. 5 syndicats d’agglomération nouvelle, une catégorie ancienne en voie de
remplacement par les communautés d’agglomération.
112
Ces collectivités disposent de compétences particulièrement étendues : notamment,
elles bénéficient de l’autonomie douanière et fiscale, ainsi que de systèmes de protection
sociale distincts de celui de la métropole.
Les COM font pleinement partie du territoire de la République française, et des
compétences exclusives de l’État français s’y appliquent, notamment en matière de
défense, de sécurité, de citoyenneté et de nationalité, de Constitution, mais aussi en
matière législative via le Parlement : chaque COM dispose d’une représentation élue à la
fois à l’Assemblée nationale et au Sénat, même si les lois votées au Parlement et
promulguées ne s’y appliquent pas obligatoirement. De plus la pleine citoyenneté
française leur permet de participer aux autres élections nationales comme celle du
Président de la République ou un référendum national.
Elles restent par ailleurs soumises (à l’exception de Saint-Pierre-et-Miquelon) au
régime de la spécialité législative, selon lequel une loi ou un décret ne peut leur être
applicable qu’à la condition de le préciser expressément. Ils bénéficient par exemple de
régimes de défiscalisation concernant l’immobilier, ce qui conduit certains observateurs à
parler de paradis fiscaux.
Contrairement aux départements d’outre-mer, les COM ne font pas partie de
l’Union européenne et ne sont pas automatiquement inclus dans les autres traités
internationaux signés et ratifiés par la France.
La France compte actuellement cinq collectivités d’outre-mer :
La Polynésie française est qualifiée de « pays d’outre-mer » et dispose d’une
autonomie très poussée.
Saint-Pierre-et-Miquelon possède également un statut voisin de celui d’un
département, avec un conseil général. Son territoire est divisé en deux communes,
mais ne possède ni arrondissement, ni canton. La loi du 11 juin 1985 fait
simplement d’elle une collectivité territoriale.
Wallis-et-Futuna, dans l’océan Pacifique, possède une organisation très
spécifique. C’est encore la seule portion habitée du territoire de la République qui
n’est pas subdivisée en communes. Cette collectivité a un statut spécifique. Il est
constitué par trois monarchies, formant autant de circonscriptions territoriales.
Les rois de ces royaumes président le conseil territorial qui comprend également
trois représentants de l’État français, tandis qu’une assemblée territoriale est élue
au suffrage universel. Uvéa, la plus peuplée des circonscriptions, est divisée en
trois districts. Les circonscriptions et districts sont divisés en 36 villages.
S’y ajoutent trois COM :
Clipperton est une île isolée de l’océan Pacifique sous administration directe
du gouvernement.
Saint-Martin est la moitié septentrionale de l’île du même nom des petites Antilles
dans la Caraïbe.
Saint-Barthélemy est une île des petites Antilles dans la Caraïbe.
Nouvelle-Calédonie
La Nouvelle-Calédonie n’est pas une collectivité territoriale, mais possède un statut
spécifique de collectivité, lui garantissant une très large autonomie. Un référendum local
portera en outre à partir de 2014 sur son indépendance éventuelle. Elle possède un
congrès élisant un gouvernement. La liberté de législation accordée à la Nouvelle-
Calédonie est à l’heure actuelle la plus importante de tous les territoires français, le
113
congrès édictant des lois de pays. La Nouvelle-Calédonie est divisée en trois provinces
(province Nord, province Sud et province des îles Loyauté), à leur tour divisées en 33
communes (dont l’une partagée entre 2 provinces).
Autres territoires
Il existe encore trois autres structures concernant différents territoires de la
République française qui ne possèdent aucune population permanente et par conséquent
aucune élection locale :
1. Les Terres australes et antarctiques françaises (TAAF), divisées en cinq districts :
les îles Kerguelen, l’île Amsterdam et l’île Saint-Paul, les îles Crozet et la terre
Adélie et, depuis février 2007, les îles Éparses. Concernant la terre Adélie, la
France ayant signé, en 1959, le Traité sur l’Antarctique, sa souveraineté y est
actuellement suspendue. Elles sont administrées depuis la ville de Saint-Pierre à la
Réunion par un administrateur supérieur, assisté par un secrétaire général.
2. Les îles Éparses de l’océan Indien furent administrées par le préfet de la Réunion.
À partir de l’arrêté du 3 janvier 2005 et jusque 2007, l’administration des îles fut
confiée au préfet, administrateur supérieur des Terres australes et antarctiques
françaises.
114
Chapitre II : Les régions
115
2.1. Histoire
116
L’aménagement du territoire sous la Quatrième République conduisit cependant à
repenser à ces groupements supra-départementaux. Un décret du 30 juin 1955 décide le
lancement de « programmes d’action régionale » en vue de « promouvoir l’expansion
économique et sociale des différentes régions ». D’usage exclusivement administratif (il
n’était pas question alors d’en faire quoi que ce soit de plus), ces régions furent créées
suivant des considérations strictement techniques mais réussirent néanmoins à coïncider
en plusieurs endroits avec les anciennes provinces de France.
En 1960, un décret du 2 juin se rapporte (pour la métropole) aux limites des
régions sur lesquelles ont été instaurés les programmes d’action régionale pour en faire
des circonscriptions d’action régionale. Ces circonscriptions d’action régionale seront
dotées d’un préfet par un décret du 14 mars 1964.
En 1969, l’échec d’un référendum visant entre autres à élargir le rôle des régions
conduisit à la démission de Charles de Gaulle de la présidence de la République. Ce refus
peut probablement expliquer pourquoi, lors de la promulgation de la loi du 5 juillet 1972
créant les conseils régionaux, les circonscriptions d’action régionale sont investies de si
peu de pouvoirs ; elles cessent toutefois d’être de simples territoires pour devenir des
établissements publics régionaux (EPR). Elles prennent néanmoins désormais le nom de
« régions », terme consacré par la loi de décentralisation de 1982, qui va en faire des
collectivités territoriales.
La loi du 2 mars 1982 a institué l’élection des conseillers régionaux au suffrage
universel direct, dans le cadre des départements, pour un mandat de six ans renouvelable.
La première élection a eu lieu le 16 mars 1986. Les régions sont devenues des collectivités
territoriales au même titre que les départements et les communes.
Depuis avril 2009, chaque région est représentée par un logo, sur les plaques
d’immatriculation des véhicules terrestres, dans leur partie droite (identifiant territorial).
117
Logo Carte Nom Code Départements Chef-lieu
118
Logo Carte Nom Code Départements Chef-lieu
119
Logo Carte Nom Code Départements Chef-lieu
2.3. Problèmes
Le découpage régional actuel, né de l’aménagement administratif du territoire
français dans les années 1950 et des projets précédents, est toujours sujet à controverses.
Son concepteur lui-même (Serge Antoine) pensait qu’il était provisoire, que l’on assisterait
à des regroupements naturels visant à diminuer le nombre de régions jugé excessif :
120
La région Pays-de-la-Loire a, dès sa création, suscité de vives critiques et fut
même qualifiée d’ineptie administrative ubuesque. En Loire-Atlantique, il
existe un courant d’opinion pour intégrer ce département à la région
Bretagne.
La division de la Normandie historique en deux régions (Haute-Normandie,
Basse-Normandie) est également contestée, l’idée d’une fusion des deux
entités via un référendum étant alors évoquée.
Certains veulent recouvrer des limites de provinces historiques voir l’exemple
emblématique de la Loire Atlantique et Bretagne, d’autres militent pour un rationalisme
géographique avec prééminence des limites naturelles des bassins hydrographiques
français, une solution médiane serait le scénario d’une France métropolitaines en 12
Grandes Régions qui permettrait de regrouper un certain nombre de régions
administratives actuelles en duo.
121
Chapitre III : Les départements
122
3.1. Généralités
3.3. Création
Une première approche d’un découpage du territoire national en départements est
soumise au roi de France en 1665 par Marc-René d’Argenson, le département est alors
entendu en tant que répartition fiscale ou circonscription territoriale.
En 1787, les assemblées régionales d’Ile de France sont convoquées par
« département » afin de clarifier les échanges. Un découpage en entités similaires du
territoire semble un atout pratique pour l’administration, ainsi l’on retrouve cette
demande dans les cahiers de doléance de 1788 qui souhaitent la formation de
circonscriptions uniformes avec un chef-lieu accessible. Les départements furent créés
par décret du 22 décembre 1789 pris par l’Assemblée constituante afin de remplacer les
provinces de France jugées contraires à l’homogénéité de la nation.
3.4. Évolution
Le nombre de départements, initialement de 83, grimpa à 130 en 1810 avec les
annexions territoriales de la République et de l’Empire, en Allemagne, aux Pays-Bas, en
Italie, en Espagne, puis fut réduit à 86 après la chute de l’empereur en 1815. L’annexion
de Nice et de la Savoie en 1860 conduisit à un total de 89.
Les deux départements de l’Alsace et un de la Lorraine furent cédés à l’Allemagne
en 1871. Les départements annexés furent restitués en 1919, ramenant le nombre total à
123
89 (les parties rendues des anciens départements de la Meurthe et de la Moselle furent
fusionnées dans le département de la Moselle).
Avec cela il fallait compter sur les départements en Algérie, de trois départements
en 1848, quatre en 1902, cinq en 1955, jusqu’à 17 en 1958, puis 15 départements de
1959 à leur suppression définitive en 1962.
Les réorganisations de la région parisienne en 1964, effective en 1968, et la
division de la Corse en 1976 ajoutèrent six départements. Avec les cinq départements
d’outre-mer actuels, le total est porté à 101.
3.5. Codification
À l’origine, les départements français étaient numérotés (de 01 à 83) pour les seuls
besoins des services postaux. Ce système fonctionna sous la Révolution et l’Empire puis
fut abandonné. Un nouveau classement fut mis en place au XXe siècle avec six nouveaux
départements qui décalaient les numéros. En 1922 en effet, les 89 départements étaient
classés dans l’ordre alphabétique ; le numéro 01 était attribué à l’Ain et le 89 à l’Yonne.
À partir de 1946, ce fut l’Insee qui devint responsable de la codification officielle
des départements.
Les départements d’outre-mer reçurent les numéros 971 à 974 après qu’ils furent
devenus des départements en 1946 (les numéros 91 à 96 étant alors utilisés pour les
territoires français du Maghreb).
Le redécoupage de l’Île-de-France conduisit à la création des départements de Paris
(qui prit le numéro 75 attribué jusqu’alors à la Seine), des Yvelines (qui fut numérotée 78
en lieu et place de la Seine-et-Oise) ainsi que de l’Essonne, des Hauts-de-Seine, de la Seine-
Saint-Denis, du Val-de-Marne et du Val-d’Oise, ajoutés en fin de liste avec les numéros 91
à 95. Quatre de ces cinq départements récupéraient en effet les numéros qu’avaient
portés entre 1943 et 1961 les quatre premiers départements de l’Algérie française. La
Corse (numéro 20) fut partagée en 1976 entre la Corse-du-Sud (2A) et la Haute-Corse (2B).
Le « numéro » est donc depuis un « code alphanumérique ».
Au-delà de leur fonction de découpage du territoire français, les numéros de
départements font partie de la vie quotidienne des Français. On les retrouve au début des
codes postaux, ou dans les numéros de sécurité sociale (ceux des deux départements de
la Corse débutent toujours par 20). Ils figurent également sur les plaques
d’immatriculation des véhicules depuis 1950.
Les territoires français qui ne sont pas des départements possèdent également des
numéros analogues : 975 et 976 pour Saint-Pierre-et-Miquelon et Mayotte, 977 et 978
pour Saint-Martin et Saint-Barthélemy (deux collectivités d’outre-mer détachées de la
Guadeloupe en 2007), 986, 987 et 988 pour les anciens territoires d’outre-mer Wallis-et-
Futuna, la Polynésie française et la Nouvelle-Calédonie.
124
Origine Nombre Départements (exemples)
Provinces ou territoires
3 Savoie, Haute-Savoie, Guyane
historiques
Étendues arbustives et
2 Landes, Yvelines
boisées
Poésie 1 Côte-d’Or
125
Chapitre IV : La France d’outre-mer
À noter :
Depuis le mois de mai 2012, le ministre des Outre-mer
est Victorin Lurel.
126
choisi l’autonomie dans la République. Plus que les évolutions statutaires, le principal
défi que doit aujourd’hui relever l’outre-mer français est de nature économique et social.
Le développement y reste en effet fragile, malgré de très importants financements
publics, qui apportent une prospérité relative.
127
4.4. Une démographie dynamique et une urbanisation croissante
Dans L’outre-mer français en mouvement, Jean-Christophe Gay souligne
« l’explosion démographique et urbaine » dans les sociétés ultramarines : « La
population de la France d’outre-mer, dans sa configuration actuelle, a connu une
croissance spectaculaire, passant en un siècle de moins de 600 000 personnes à plus de
2,4 millions aujourd’hui.
Après la Seconde Guerre mondiale, un vaste mouvement migratoire s’est
développé depuis les DOM vers la métropole. Ainsi, 357 000 personnes nées outre-mer
résidaient en métropole en mars 1999. C’est notamment le manque de débouchés
professionnels qui avait conduit de nombreux jeunes Guadeloupéens, Martiniquais,
Réunionnais et Guyanais à s’installer en métropole, aidés par une société d’Etat, le
BUMIDOM (Bureau pour le développement des migrations intéressant les départements
d’outre-mer), devenu Agence nationale pour l’insertion et la promotion des travailleurs
d’outre-mer (ANT).
128
logique de reconversion des capitaux de ces descendants non métissés des grands
propriétaires terriens de l’époque coloniale que l’on appelle Gros-Blancs, Grands-Blancs
ou Békés dans les DOM. Ce sont aujourd’hui des acteurs économiques de premier plan ».
129
Nouvelle-Calédonie depuis 1985, la Polynésie française), en plus de ceux déjà existant
(TAAF, Wallis-Et-Futuna).
130
50% à 60% des échanges extérieurs des départements d’outre-mer. La faiblesse du taux de
couverture des importations par les exportations participe du déséquilibre des échanges.
Le développement de la production locale constitue donc une priorité pour les pouvoirs
publics.
Les économies ultra-marines reposent, dans la plupart des collectivités territoriales,
sur un nombre réduit de secteurs économiques :
– l’agriculture demeure incontournable, notamment dans les départements d’outre-mer,
et se caractérise par une grande spécialisation des productions ;
– le tourisme représente une source déterminante d’activités dans les Antilles et il s’est
largement développé à la Réunion, en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie;
– enfin, le secteur du bâtiment soutient par son dynamisme la croissance des outre-mer
et a profité de la mise en place de dispositifs de défiscalisation.
En complément, il faut rappeler le poids prépondérant de secteurs économiques
spécifiques comme le nickel en Nouvelle-Calédonie ou l’industrie spatiale en Guyane.
131
Chapitre V : La Francophonie (www.francophonie.org)
5.2. Objectifs
Les objectifs de la Francophonie sont consignés dans sa Charte adoptée en 1997 au
Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement à Hanoi (Vietnam) et révisée par la
Conférence ministérielle en 2005 à Antananarivo (Madagascar) :
l’instauration et le développement de la démocratie ;
la prévention, la gestion et le règlement des conflits, et le soutien à l’État de droit
et aux droits de l’Homme ;
l’intensification du dialogue des cultures et des civilisations ;
le rapprochement des peuples par leur connaissance mutuelle ;
le renforcement de leur solidarité par des actions de coopération multilatérale en
vue de favoriser l’essor de leurs économies ;
la promotion de l’éducation et de la formation.
5.3. Missions
Les missions de la Francophonie sont définies dans un Cadre stratégique de dix ans
adopté par le Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement en 2004 à Ouagadougou
(Burkina Faso) pour la période 2005 – 2014 :
Promouvoir la langue française et la diversité culturelle et linguistique ;
Promouvoir la paix, la démocratie et les droits de l’Homme ;
Appuyer l’éducation, la formation, l’enseignement supérieur et la recherche ;
Développer la coopération au service du développement durable.
Une attention particulière est accordée aux jeunes et aux femmes, ainsi qu’à l’accès aux
technologies de l’information et de la communication.
133
est lancée avec Radio France, la Radio suisse romande, Radio canada et la Radio belge
francophone. Cette communauté propose aujourd’hui, avec une audience sans cesse
accrue, des émissions communes diffusées simultanément sur les ondes des radios
membres, contribuant ainsi au renforcement du mouvement francophone à travers le
monde.
En 1960, la première institution intergouvernementale francophone voit le jour
avec la Conférence des Ministres de l’Education (Confemen) qui regroupait au départ 15
pays. Cette conférence ministérielle permanente compte aujourd’hui 41 Etats et
gouvernements membres. Elle se réunit tous les deux ans pour tracer les orientations en
matière d’éducation et de formation au service du développement.
Les universitaires s’en mêlent à leur tour en créant, une année plus tard,
l’Association des universités partiellement ou entièrement de langue française, qui
deviendra, en 1999, l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF). L’AUF compte
aujourd’hui 677 établissements d’enseignement supérieur et de recherche répartis dans
81 pays. Elle est l’un des opérateurs spécialisés de la Francophonie.
Le mouvement s’élargit aux parlementaires qui lancent leur association
internationale en 1967, devenue l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF) en
1997. Elle regroupe actuellement 65 parlements membres et 11 observateurs et
représente, selon la Charte de la Francophonie, l’Assemblée consultative du dispositif
institutionnel francophone.
134
Composé aujourd’hui de 44 chaînes de radiodiffusion et de télévision utilisant
entièrement ou partiellement la langue française, il développe la coopération entre elles,
par l’échange d’émissions, la coproduction et la formation des professionnels. En 1979, à
l’initiative de Jacques Chirac, maire de Paris, les maires des capitales et métropoles
partiellement ou entièrement francophones créent leur réseau : L’Association
internationale des maires francophones (AIMF) deviendra, en 1995, un opérateur de la
Francophonie.
En 1984, la chaîne de télévision francophone TV5 naît de l’alliance de cinq
chaînes de télévision publiques. Transportée par 44 satellites, reçue dans 189 millions de
foyers de par le monde, elle constitue le principal vecteur de la Francophonie : la langue
française, dans la diversité de ses expressions et des cultures qu’elle porte.
135
5.8. Au plus près des populations
Avec les premiers Jeux de la Francophonie en 1989, la Francophonie
institutionnelle prend une dimension populaire et se met à l’écoute de la jeunesse : le
Maroc accueille 1700 jeunes de 31 pays francophones autour de concours culturels et
sportifs. Depuis, les jeux se tiennent tous les quatre ans : France (1994), Madagascar
(1997), Canada-Québec (2001), Niger (2005) et Liban (2009).
136