Auteur
Frédéric MEURIN
MORTS EN SURSIS
D Direction éditoriale
a POUR COMMENCER
ADAPTATION À VOTRE
CADRE DE CAMPAGNE PRÉFÉRÉ
Les lieux et divinités présentés dans ce scénario peuvent
tout à fait être remplacés par ceux figurant dans votre
univers médiéval fantastique favori. Aregias est une pe-
tite ville florissante comme il s’en trouve dans tous les
mondes de nombreux plans. Naëlli est une déesse du
bien qui aura de nombreux avatars dans tous les pan-
théons, tout comme le dieu du mal qu’est Haarath le
Grand menteur. Dans le contexte de ce scénario, la pré-
sence de créatures fantastiques ne doit pas être excep-
tionnelle.
IMPLICATION DES
PERSONNAGES DES JOUEURS
Les personnages des joueurs (PJ) se retrouvent bloqués,
par décision du bourgmestre, dans l’enceinte d’une ville
où ils se sont arrêtés pour la nuit. En effet, une épidémie
fulgurante s’est déclarée dans la nuit et l’homme refuse
de voir la maladie se répandre à travers le pays. Une dé-
cision bien sûr fort peu populaire : entre les personnes
qui veulent partir malgré tout, et ceux qui craignent de
contracter la pestilence, la colère gronde. Les PJ doivent
naturellement apporter leur concours pour maintenir un
semblant de calme et surtout comprendre d’où vient le
problème.
L’INTRIGUE EN QUELQUES MOTS
Voor est un vénérable prêtre de Naëlli, déesse de la paix.
Usé par la vie, pressé de mourir mais ne pouvant se ré-
soudre au suicide qui va à l’encontre de ses principes,
l’homme est devenu fragile émotionnellement et influen-
çable. Obnubilé par la mort, il projette son souhait d’une
Illustrations
Josselin GRANGE
Frédéric DORNE
© JDR EDITIONS 2022
4 ALLEE BLANCHE DE CASTILLE
95310 ST OUEN L’AUMONE
FRANCE
Achevé d’imprimer en Italie en février 2022
Dépôt légal février 2022
Niveaux Joueurs
1-5 2-6
fin paisible et rapide chez toutes les personnes âgées et
gravement malades.
Soucieux de la bonne santé des habitants, il s’est laissé
convaincre de participer à un rite de purification de la
source principale de la ville (qui se situe sous son tem-
ple). Ce rituel d’un genre nouveau, suggéré par Daris-
sia, sa jeune acolyte (qui n’est pas celle qu’elle prétend
être – voir plus loin), consistait à déposer une offrande
à la déesse – qui l’a semble-t-il acceptée, puisque le don
a rejoint les profondeurs de la rivière souterraine. Pro-
blème : il s’agissait d’œufs d’un dragon émeraude car
Darissia est en fait une disciple d’un dieu plus sombre.
La coquille de ces œufs est très dangereuse, alors qu’il
est connu que les adultes ne possèdent aucune toxine.
Darissia se fiche de condamner les dragonneaux, elle
cherche juste à contaminer toute la population (de plus,
elle dispose de l’antidote pour son usage personnel). Le
poison infeste désormais l’eau que boivent tous les ha-
bitants, et tue plus vite les personnes plus proches des
puits et des sources.
Confronté à ce qu’il a provoqué, Voor ne comprendra
pas, voire même se réjouira de voir tant de ses ouailles
débarrassées des contraintes, du fardeau et des dou-
leurs de la vie. Il faudra lui faire comprendre que des
innocents en pleine santé meurent pour qu’il ouvre les
yeux. Peut-être alors entendra-t-il, sinon la voix de Naëlli
qui tente de l’en avertir depuis longtemps, du moins celle
des PJ qui devraient comprendre que Darissia, l’acolyte
qui se tient à ses côtés, n’est pas celle qu’elle prétend
être, mais une prêtresse de Haarath, le Grand menteur,
dieu de la tromperie qui a dévoyé le vieil homme.
UNE NOTE SUR LE RYTHME
Cette aventure est conçue pour durer entre deux et cinq
heures (ou plus). Dans tous les cas, l’épidémie qui frap-
pe la petite ville est fulgurante. La décision du bourg-
mestre, celle d’un fermier qui sait qu’isoler une bête (sa
cité) avant que tout le troupeau (le pays) soit malade,
était sans doute la meilleure. Hélas, bien peu partagent
son avis et la colère va très vite monter au sein de la po-
pulation et des gens de passage. Il faut donc que la crise
se résolve vite et bien, sinon les survivants de l’épidémie
s’entretueront, ce qui fera dans tous les cas le jeu de Da-
rissia et de Haarath.
Par ailleurs, Darissia pèche par orgueil : le coup qu’elle
tente ici dépasse ses moyens, et elle va commettre des
erreurs grossières. Si les PJ hésitent, le MD doit faire
intervenir un PNJ pour les pousser sur cette piste, à
grand renfort de révolte qui gronde, et qui rappelle que
le temps tourne, et pas vers l’apaisement.
Voici quelques conseils pour resserrer ou au contraire
développer l’intrigue sans nuire au rythme nécessaire à
la bonne tenue de l’ensemble.
VERSION RAPIDE
(conventions, initiations ou partie courte)
Ici, l’aventure commence très rapidement, dans le bu-
reau du bourgmestre Morpone qui sollicite l’assistance
d’enquêteurs étrangers et sans parti pris pour compren-
dre la source de l’épidémie (voir « Hep vous là »).
Le scénario sera mené tambour battant et résolu en une
à deux heures de jeu. Toutes les péripéties ne seront
donc pas jouées, même si les diverses pistes qu’elles of-
frent permettront de satisfaire tous les styles de jeu et de
répondre aux différentes propositions et idées que les
joueurs pourraient imaginer. Si les joueurs ont finale-
ment envie d’explorer toutes les options, intégrez-les en
prévenant que la durée de jeu sera rallongée. Dans cette
version courte, contaminer les PJ est plus que conseillé,
pour les inciter à trouver un remède le plus vite possi-
ble.

Les scènes recommandées dans cette ver-
sion rapide sont notées d’un symbole de
sablier. De plus, les indices les plus mar-
quants à mentionner aux joueurs pour les
mettre sur la piste, sont en gras.
VERSION COMPLÈTE
Si le temps de jeu augmente, le rythme reste intense : le
nombre de péripéties se multiplie et vient ajouter autant
d’obstacles aux PJ.
Dans ce contexte où l’opposition croit et où les mauvai-
ses rencontres pourraient se multiplier au fur et à me-
sure que la colère des habitants monte, chaque combat
pourra s’avérer fatal, puisque la maladie réduit le nom-
bre de PV des PJ. Cela devrait inciter à une enquête plus
diplomatique mais menée sans tarder.
PRÉSENTATION DES TESTS
Vous trouverez dans ce scénario de nombreux cartou-
ches de cette forme :
Réaliser une action : test de Caractéristique (Com-
pétence) DD valeur CG (équivalence en modificateur
de % dans le système Cross-games).
c CONTEXTE
OÙ SE SITUE L’ACTION
Pour des raisons de commodité, l’intrigue se déroule
dans une modeste ville d’un millier d’habitants : Are-
gias.
Aregias est établie sur une ancienne place forte militai-
re. L’armée est partie et des civils ont investi l’endroit,
en profitant des fortifications et des infrastructures déjà
érigées. Cette particularité mise à part, c’est une petite
ville tout ce qu’il y a de plus classique : elle est pourvue
de quelques relais de poste, d’auberges, de commerces,
et d’un grand marché où viennent négocierdifférents
caravaniers et autres itinérants. Sans être une grande
place économique, elle tient son petit rang de par sa
position sur une route bien fréquentée et attire pas mal
de voyageurs. Hormis les fortifications, les demeures
en pierre restent minoritaires mais se multiplient, reflé-
tant la prospérité florissante de l’endroit. Beaucoup de
maisons sont encore construites en bois, avec toits de
chaume ou bardeaux.
La cité est entourée d’un réseau de fortifications, situées
elles-mêmes derrière un fossé. Sans arrêter une armée,
ces remparts en pierre, avec un chemin de ronde où cir-
culent des patrouilles régulières, fournissent une protec-
tion suffisante contre les petits raids de troupes étrangè-
res, les bandes de brigands en maraude ou toute autre
menace de faible ampleur.
Si Aregias constitue un relais assez logique pour tout
groupe désirant faire étape pour la nuit ou pour regar-
nir ses réserves entre deux séquences plus longues d’un
voyage, ce n’est pour autant pas un haut lieu culturel qui
incite à séjourner bien longtemps. Dit autrement : c’est
quand même encore une petite ville où, la nuit tombée,
il ne reste pas grand-chose à faire que de recommander
une chopine et jouer aux mêmes jeux de cartes et de
dés avec les mêmes trognes qu’à l’ordinaire – car les
voyageurs ont tendance à se coucher tôt pour repartir
à l’aube dès le lendemain. Bref, Aregias, on y passe, et
c’est tout.
FIGURES LOCALES
Morpone, le bourgmestre
Aregias est dirigée par Morpone, un éleveur de chevaux
qui a largement contribué à la renommée et la fiabilité
de la cité, car on pouvait y trouver d’excellentes bêtes
pour fournir de frais messagers, coursiers et autres équi-
pages ayant besoin de montures rapides. Morpone est
un bourgmestre respecté ; cependant, il n’est plus tout
jeune et n’a jamais eu à gérer de véritable situation de
crise. Il sait distribuer les fruits de l’abondance, en re-
vanche il sera mis en difficulté quand il s’agira d’organi-
ser des restrictions.
Par chance, il est assez intelligent pour prendre les pre-
mières bonnes mesures. Dans le cas présent, isoler la
ville du reste du pays. Cette décision répond à une dou-
ble motivation : il a l’expérience de telles pestes dans
ses vastes élevages, mais surtout, sa fille, son gendre et
ses petits-enfants vivent en dehors de la cité. Il agit donc
ainsi pour les préserver – tout en ayant conscience de
condamner les familles de ses administrés et amis. Mais
à choisir…
Il comprend par ailleurs qu’il doit vite confier l’enquête à
plus compétent que lui pour ces questions : les PJ.
Tics de langage
Morpone s’exprime en usant et abusant de référen-
ces au monde équestre. Il n’est pas prêt : il a le mors
aux dents. Il piaffe d’impatience, il lâche la bride ou
rue des quatre fers…
D
Voor, le prêtre de
Naëlli
Aregias a toujours été
épargnée d’une part
grâce aux bonnes dé-
cisions de Morpone,
d’autre part grâce à la
bénédiction de Naëlli,
déesse de la paix. Hé-
las, l’âge est un maître
ingrat et Voor faiblit
dans ses dévotions, et
s’est égaré. Leurré par Da-
rissia, la jeune acolyte qu’il
croit former, il n’interprète plus
correctement les signes que lui en-
voie la déesse pour l’avertir du chemin dans lequel il se
fourvoie. C’est un homme de peu de mots, qui plonge ses
interlocuteurs dans une grande perplexité quand il for-
mule une de ses réponses sibyllines. Toujours est-il qu’il
a participé au « rite de purification » qui empoisonne dé-
sormais la source qui alimente la ville. Rituel dont Daris-
sia était bien évidemment l’instigatrice (voir ci-après).
Berné, perdu, Voor a commis l’irréparable à son insu et
s’il pourrait encore trouver le pardon de la déesse, il est
fort peu probable qu’il obtienne celui de la population.
Quant à se pardonner lui-même, cela relève encore plus
de la gageure…
Darissia, fausse acolyte et vraie prêtresse
de Haarath
Darissia a perdu ses parents très jeune, et a vécu une en-
fance compliquée aux mains de tuteurs sans scrupules.
Elle a donc décidé que puisque le monde l’a fait souffrir
et lui a menti, le monde paierait par là où il avait péché.
Embrassant très tôt une carrière d’escroc, avec une dé-
votion fanatique, elle a attiré l’attention de Haarath lui-
même qui l’a acceptée comme prêtresse. Évidemment le
dieu de la duperie a fait miroiter monts et merveilles à sa
jeune agent. Cela participe tout autant de l’ironie cruelle
qu’exerce le dieu contre ses suivants, que du test perma-
nent qu’il impose à son clergé : à menteur, menteur et
demi… Si Darissia manque de discernement entre les
folles promesses de son dieu et la réalité, et tombe par
trop d’ambition, il ne lui viendra pas en aide : après tout,
son âme lui est déjà acquise.

Monyera, aventurière en retraite
et aubergiste
Monyera a hébergé le groupe des PJ (et des marchands
ou autres personnes qu’éventuellement les PJ escortent).
Elle n’a pas vocation à occuper un rôle central dans cette
aventure. Cependant, son passé d’aventurière, le respect
que lui portent ses concitoyens – qui viennent dépenser
une bonne partie de leur paie chez elle – les investis-
sements qu’elle fait en retour pour la ville qui lui a per-
mis de se reconvertir, vous offrent une sorte de joker si
l’aventure patine. Elle pourra apporterune solution ou
du moins une piste sur le ton de l’évidence à des PJ qui
tournent en rond : « et sinon, vous avez pensé à ça ? Je
serais vous, je tenterais, de toute façon, y a rien d’autre,
alors… » De même, si les événements tournent au vinai-
gre, elle pourra ressortir sa vieille épée – ébréchée mais
affutée comme une lame de rasoir – pour prêter main
forte aux PJ. N’en abusez pourtant pas : c’est une PNJ,
pas un deus ex machina et encore moins l’héroïne de
cette aventure (ça ce sont les PJ !).
g DEMARRAGE

LES ENNUIS COMMENCENT
Si vous jouez en version rapide, allez directe-
ment au paragraphe « Hep vous là ».
Si vous jouez en version complète, passez au
prologue « Portes closes »
PORTES CLOSES
Nous partons du principe que les PJ constituent un
groupe déjà formé. Qu’ils aient déjà un peu roulé leur
bosse les uns avec les autres ou qu’ils aient décidé de
voyager ensemble, ou encore qu’ils aient été recrutés en
tant qu’escorte d’un marchand, ils ont fait halte la veille
au soir dans la petite ville d’Aregias. La veille a été sim-
ple et assez ennuyeuse, rien d’important de plus n’est à
signaler.
L’aube point et il est temps de reprendre la route. Pas-
sez rapidement sur le réveil, la bonne nuit de sommeil
que les PJ ont passée et le plaisir malgré cela de quitter
cette ville accueillante mais un peu trop calme pour des
aventuriers comme eux. Hélas, à peine se mettent-ils en
route en direction des portes de la ville, qui permettent
de franchir l’enceinte, qu’ils se retrouvent pris dans un
attroupement. Ou plus exactement un embouteillage.
Paysans qui veulent rejoindre leurs champs, marchands
itinérants qui comme les PJ reprennent leur route, meu-
niers qui doivent se rendre à leurs moulins, bûcherons
et autres chasseurs énervés de ne pas déjà être dans la
solitude de leurs forêts : tout un monde de petites gens
comme en croisent tous les jours les PJ sans jamais les
voir commence à s’énerver de ne pouvoir sortir.
Les PJ peuvent commencer à poser quelques questions
autour d’eux, mais les réponses fusent, contradictoires
et floues : « un chariot en travers de la route », « un pré-
dicateur qui empêche tout le monde de passer », « une
attaque de créatures en dehors de la ville », « des voleurs
qui seraient entrés en ville », laissez libre cours à votre
imagination. Les PJ peuvent chercher à se rapprocher
de la porte.
Traverser la foule pour rejoindre la porte : jet de
Dextérité (Athlétisme ou Acrobaties) DD 12 / CG
-10% ou de Charisme (Persuasion ou Intimidation)
DD 16 (-20%)
Si vous êtes d’humeur taquine, vous pouvez bien sûr dé-
cider que des pickpockets œuvrent dans la foule, mais
ce sont des gamins peu doués qui profitent de l’aubaine
plus que des professionnels (ce que pourraient être les
PJ). Au pire, ils délesteront les PJ de leur bourse mais
rien de plus précieux.
Repérer les pickpockets : jet de Sagesse (Percep-
tion) DD 11 / CG -5%
Près de la porte, l’agitation et le ton montent : la milice
tente de raisonner hommes et femmes qui veulent sortir.
Mission d’autant plus difficile que ces gens se connais-
sent : ceux qui veulent sortir et ceux qui les en empê-
chent partagent les verres à la taverne, voire sont de la
même famille. Autant dire que les tentatives de passe-
droit, les chantages affectifs et autres intimidations fu-
sent. Mais pour le moment, la milice tient bon et garde
les rangs serrés devant la porte. Les PJ peuvent tendre
l’oreille ou interroger les gens pour comprendre de quoi
il retourne. Cependant, les esprits sont trop échauffés
pour simplement s’arrêter et répondre à des questions
calmement.
Epier les conversations : jet de Sagesse (Intuition)
DD 11 / CG -5% ou jet d’Intelligence (Investigation)
DD 12 / CG -10%
Interroger les gens : Charisme (Persuasion) DD 16
/ CG 20%
Une réussite permet d’apprendre que la milice garde la
porte fermée sur ordre du bourgmestre, Morpone, mais
que « ces imbéciles de garde ne savent même pas pour-
quoi ». Si jamais ils en ont l’idée et s’en ouvrent aux vil-
lageois, les PJ apprennent que l’autre porte de la ville est
pareillement condamnée.
Que les PJ aient été volés ou non, qu’ils aient réussi à se
rapprocher de la porte ou non, des gens commencent à
héler un homme : Morpone. Ce dernier peine à se frayer
un chemin dans la foule pour rejoindre le chemin de
ronde sur le mur d’enceinte. Il lui faut donner de la voix
à une ou deux reprises (« mais laissez-moi passer, bour-
riques, que j’explique à tout le monde, bon sang ! ») pour
atteindre son but. Un coup de main des PJ serait bien-
venu. Selon la méthode employée, la population pourra
associer les PJ à« des brutes à la solde du pouvoir ».
Aider Morpone à traverser la foule : jet de Force
(Intimidation) DD 10 / CG -5% ou Charisme (Per-
suasion) DD 15 / CG -20%
h
Une fois hissé sur cette estrade improvisée, l’homme
parvient à intimer le silence à ses administrés.
« Mes amis, comme vous l’ont expliqué nos chers
miliciens, j’ai demandé à ce que les portes de la ville
restent closes.
[Huées et cris de colère, incompréhension et ques-
tions sur les raisons de cette décision et sur la santé
mentale de Morpone.]
Laissez-moi vous expliquer ! Cette nuit, on est venu
me rapporter plusieurs cas d’une maladie très in-
quiétante.
[Encore quelques récriminations et autres « et
alors ? », mais la foule semble désormais plus intri-
guée.]
Benjark, le forgeron. Naedryn et sa famille – oui, oui
sa femme et les trois enfants. Les Uhjarg, tous les
sept. D’autres encore, je… je n’ai pas retenu tous les
noms. Mes amis. La plupart…
[Il cherche visiblement ses mots, plus sous le coup
de l’émotion que pour trouver la formule correcte].
On m’a réveillé pour me signaler qu’ils étaient morts.
D’autres noms sont arrivés dans la nuit et ils… beau-
coup ne passeront sans doute pas la journée.
[Les exclamations, incrédules cette fois, repren-
nent.]
S’il vous plaît ! Nous ne savons pas ce qu’est cette
maladie, mais nous ne pouvons pas permettre qu’el-
le se répande !
En cas de réussite, les PJ n’ont aucun doute sur la vé-
racité de ses dires : la situation est telle qu’il la décrit.
Une réussite critique permet même d’affirmer qu’il a agi
comme lui semblait le plus logique (empêcher l’épidé-
mie de se répandre) mais qu’il est désormais dépassé :
« et maintenant, quoi ? ». La fin de son allocution impro-
visée coïncide avec le début des vociférations.
Observer Morpone durant son discours : jet de Sa-
gesse (Perspicacité) DD 10 / CG -5%
Qu’elle ait senti le désarroi du bourgmestre ou qu’elle
réagisse à chaud à la nouvelle d’une maladie foudroyan-
te dans sa ville, la population commence à s’agiter. Quel-
ques-uns vont commencer à accuser Morpone de vouloir
tous les tuer, d’avoir perdu l’esprit et autres âneries.
Aux PJ d’intervenir.
Faire entendre la voix de la raison : jet de Charis-
me (Persuasion) DD 17 / CG -20%
Jouer les gros bras : jet de Charisme (Intimidation)
DD 15 / CG -20%
Repérer des soutiens dans la foule : jet de Sagesse
(Perception) DD 10 / CG -5%
Dans tous les cas, il leur faudra expliquer qui ils sont et
pourquoi ils approuvent la décision du bourgmestre –
les villageois peuvent les pousser dans leurs retranche-
ments en ce sens. Mais après tout, il devrait être facile
pour des aventuriers de fermer le caquet de quelques
pécores qui ne sont jamais allés plus loin que le bout de
la forêt. Ou au contraire, d’expliquer que cette maladie
n’est sans doute pas si dangereuse et de chercher ainsi
l’appui de quelqu’un dans la foule. Dans l’assemblée se
trouvent Voor et son acolyte, respectueusement entou-
rés des badauds pour qui les deux religieux sont des re-
présentants sacrés. Monyera l’aubergiste est également
présente et les gens la consultent pour savoir ce qu’elle
en pense. Voir l’une ou l’autre de ces notables peut inci-
ter les PJ à leur passer le relais : Voor invitera les gens à
venir prier au temple, Monyera, plus terre-à-terre, offrira
une tournée dans son établissement pour calmer les es-
prits et parler au calme.

HEP VOUS LÀ
Que les PJ se soient manifestés dans la scène
précédente, ou que l’aventure démarre ici, Mor-
pone les fait venir dans son bureau.
Dans la version longue si les PJ sont restés passifs, vous
pouvez directement passer au paragraphe « Ouvrir l’œil
et le bon ».
Le bourgmestre essaye d’éviter les questions embarras-
santes – et les réponses encore plus gênantes en public,
aussi presse-t-il le pas pour rejoindre la relative discré-
tion de son bureau municipal. La bâtisse pompeusement
appelée Hôtel de ville n’est qu’une maison à étage, cer-
tes en pierre, mais sans grand luxe ni ostentation. S’y
trouvent un registre d’état civil – pour tenir le compte de
la population, un bureau de perception, une petite salle
des fêtes pour célébrer les unions, et le vaste bureau du
bourgmestre où une petite dizaine de personnes peuvent
se réunir. Morpone invite les PJ à s’assoir et explique
sans ambages qu’il ne peut même pas compter sur les
autres membres du conseil : deux sont déjà morts, trois
sont alités et les autres doivent gérer leurs commerces
ou leur culte. Morpone évoque ainsi Voor et Moneyra si
les PJ ne les ont déjà pas rencontrés.
Morpone expose la situation : jusqu’à nouvel ordre, la
ville est fermée, en entrée comme en sortie, et les ras-
semblements sont désormais interdits pour ralentir la
propagation de la maladie.
Si quelqu’un évoque les rassemblements, par exemple
celui, religieux, qui se tient dans le temple de Naëlli à
l’invitation de Voor, ou la tournée générale qu’a propo-
sée Monyera, Morpone blêmit et appelle un des miliciens
pour relayer l’ordre.
Les PJ pourraient s’étonner de cette connaissance des
maladies. Morpone explique rapidement qu’il a géré des
pestes parmi ses troupeaux de chevaux de la même ma-
nière : en isolant les malades des individus sains. Mais
ses chevaux étaient moins rétifs que ses administrés et
il sent que tout cela s’emballe. D’aucuns pourraient trou-
ver l’argument un peu léger pour cloitrer ainsi une ville.
Et en effet : Morpone ne l’avouera pas (du moins pas
facilement) mais il préfère condamner toute sa ville plu-
tôt qu’exposer la famille de sa fille et ses petits-enfants
à cette maladie.
Découvrir les vraies raisons de Morpone : jet de
Charisme (Persuasion ou Intuition) DD 17 / CG
-20%
Toujours est-il qu’il a besoin d’aide. Pas tant pour faire le
service d’ordre : il a une milice pour ça – Toute question
sur la capacité de ces troupes à faire respecter l’ordre
face à leurs amis et leurs familles sera balayée : le petit
groupe de PJ ne fera pas plus le poids face à une foule
d’un millier d’habitants, quand bien même les malades
tombent comme des mouches.
Morpone redonne donc au PJ les noms des premières
victimes qui lui ont été rapportées : Benjark le forgeron,
la famille de Naedryn et celle des Uhjarg, en espérant
qu’ils pourront trouver sur place des informations sur la
source de la maladie (il emploie ce terme sans savoir à
quel point il est juste).
Et si la maladie n’est « juste » qu’une maladie ? « Alors
que Naëlli nous vienne en aide », conclura sombrement
Morpone.
OUVRIR L’ŒIL ET LE BON
Qu’ils aient été mandatés pour le faire ou qu’ils soient
restés simples observateurs ce matin aux portes de la
ville, les PJ vont pouvoir glaner quelques informations
intéressantes.

LES PREMIÈRES VICTIMES
Parmi les noms cités par Morpone se trouvent
des gens de toutes conditions.
1 Benjark, le forgeron : un colosse, sa mort soudaine
sonne comme un coup de tonnerre et tout le monde
s’inquiète de ce qui pourrait arriver à des gens ordi-
naires si une force de la nature a été emportée aussi
rapidement. Pourtant, aller interroger ses commis
et apprentis apportera de précieuses indications : la
plupart sont eux aussi malades, voire mourants. Les
rares clients à encore venir récupérer en toute hâte une
commande avoueront (avec difficulté tant ils sont pres-
sés) que Benjark n’était « pas dans son assiette depuis
quelques jours ». La forge baigne désormais dans une
ambiance lugubre qui laisse planer un mauvais pré-
sage : au lieu du martèlement du métal contre les enclu-
mes, l’endroit ne résonne plus que de l’écoulement
permanent de l’eau qui alimente les bains de trempe
de la forge.
2 Naedryn, sa femme Laesse et leurs trois enfants :
les marchands les plus prospères de la cité puisqu’ils
contrôlent l’accès aux halles couvertes. Ce vaste bâti-
ment abrite tous les jours un grand marché où com-
merçants locaux et étrangers se côtoient, échangent,
vendent et achètent diverses marchandises, avant de
les proposer aux habitants d’Aregias. Naedryn perce-
vait une commission sur chaque transaction, ce afin
de financer l’entretien de la halle. Il a fait construire
la structure de bois et en assure les réparations et le
nettoyage quotidien, grâce à une équipe de menuisiers
et de manœuvres qui ne chôme pas pour charger et
décharger des ballots et des caisses de marchandises à
longueur de journée. D’ailleurs, vu que le patron est
mort et que son gérant a reçu ordre de fermer les
halles, celles-ci sont en train d’être lavées à grande
eau.
3 Les sept Uhjarg : le grand-père, son frère débile, la
grand-mère, leurs trois fils, et l’épouse du dernier, dont
tout le monde se demandait ce qu’elle venait faire là.
Personne n’aura plus jamais la réponse désormais,
puisqu’ils sont tous morts. Les Uhjarg sont les « pau-
vres les plus riches » d’Aregias. La ruine qui leur
servait de maison bénéficiait d’une vraie richesse
dont ils tiraient quelques revenus : son propre accès
à l’eau. Contre une pièce de cuivre, les habitants du bas
quartier pouvaient ainsi s’abreuver en eau potable ou
procéder à quelques ablutions. Certains se plaignent
déjà de ne plus avoir accès à cette commodité, voire
prennent à parti les PJ pour savoir qui va reprendre
ce « service » qui rapporte beaucoup de liquidités à
son propriétaire.
Benjark possédait dans sa forge son propre accès à
l’eau, indispensable pour ses travaux de forge. Naedryn
avait lui aussi un puits donnant sur les halles et sur sa
demeure toute proche, lui assurant à la fois la possibilité
de prendre des bains tous les jours et de nettoyer son
bâtiment facilement. Quant aux Uhjarg, leur seul revenu
venait de l’eau.
Il y a donc fort à parier que la source du problème se
trouve dans l’eau. Oui, le jeu de mots est volontaire.
LE DISPENSAIRE
Les PJ peuvent y apprendre les informations sur les
premières victimes s’ils ne sont pas rendus à leurs do-
miciles respectifs. D’autres malades affluent encore et
toujours. Leur nombre ne cesse d’augmenter d’heure en
heure, en partie parce que le poison commence à se ré-
pandre, mais également parce que les gens, persuadés
d’être atteints, le deviennent effectivement, dans un effet
regrettable d’auto-persuasion. Cependant, la réalité se
fait bien cruelle : tout le monde est affecté de manière
plus ou moins grave. Les enfants et les vieillards tom-
bent en premier, mais même les personnes en bonne
santé montrent des signes inquiétants, voire pire – à
l’instar de Benjark qui est décédé dans la nuit après
quelques jours de fatigue de plus en plus marquée. Les
soignants sont dépassés. Voor et son acolyte sont étran-
gement absents.
Si les PJ se rendent au dispensaire, ils pourront tenter
de comprendre les symptômes de la maladie et donc d’y
trouver un remède. Il n’y a strictement rien de commun
entre les différents malades, qui sont encore une fois,
de toute espèce (humain, nain, halfelin, elfe et autres,
personne n’est épargné) et de toute condition sociale.
Seul dénominateur commun : le lieu d’habitation, à
savoir Aregias… et l’eau qu’ils consomment.
Si vos personnages sèchent sur ce diagnostic, donnez-
leur un indice : une infirmière (improvisée) apporte de
l’eau à un malade fiévreux qui délire… et qui se tord de
douleur après avoir bu à peine la moitié d’un verre.
Vous pouvez également leur offrir l’opportunité d’un jet
de dé (cf. encadré) et si vraiment tout cela ne suffisait
pas, peut-être qu’un des soigneurs sur place fera le lien
entre la maladie et l’eau et viendra retrouver les PJ plus
tard dans leurs pérégrinations !
Poser un diagnostic : jet de Sagesse (Médecine)
DD 12 / CG -10%
iESCALADE

CONTAMINÉS !
Une option intéressante pour pousser les PJ à
aller de l’avant consiste à leur faire contracter
la « maladie ». Chez les PNJ, elle se manifeste
par un affaiblissement général et brutal, une fatigue de
plus en plus marquée avant d’être cloué au lit, tordu de
douleurs par des crampes d’estomac et des coliques ef-
froyables.
D’un point de vue technique, la règle ici est sim-
ple : la victime de l’empoisonnement doit réussir
chaque jour un jet de sauvegarde de Constitution
DD 15 / CG -20%, et subir 2D4 / CG 2D8 dégâts de
poison en cas d’échec, ou 1D4 / CG 1D8 en cas de
réussite. Tant que la victime continue à s’abreuver
à la source unique d’Aregias, ces dégâts ne peuvent
être soignés… ce qui explique la fulgurance de la ma-
ladie.

HONNÊTEMENT, MOI, ÇA VA !
Durant leur enquête, alors que les PJ rassem-
blent leurs idées dans une auberge, ils pourront
peut-être remarquer que certaines personnes
ne montrent strictement aucun symptôme.
Les piliers de bar continuent à se porter comme un
charme. Et pour cause, ils ne consomment jamais d’eau
qui n’ait précédemment connu un alambic ou un fût de
chêne pour en sortir fermentée. La fameuse blague di-
sant que l’eau c’est dangereux puisque ça fait rouiller
pourrait ici trouver un écho particulier…
Noter la bonne santé de certains : jet de Sagesse
(Perspicacité) DD 10 / CG -5%
POT COMMUN
Enquêter sur le réseau d’eau qui alimente la ville n’a
rien de compliqué. Beaucoup de résidences fortunées
ou de petites places comptent leur propre source… qui
n’est en fait à chaque fois que la résurgence d’un seul et
même lac souterrain. Ce dernier élément est cependant
moins connu, et nécessitera d’interroger les bonnes per-
sonnes : Morpone le sait, Voor également, ainsi que Ke-
radd, l’égoutier de la ville : un reclus excentrique que les
autres habitants payent grassement pour qu’il fasse ce
sale boulot (et reste loin d’eux avec sa puanteur).
Car oui, Aregias bénéficie du modeste réseau d’égouts
mis en place à l’époque où l’endroit était une garnison.
Il n’est pas très étendu mais bien entretenu, de peur
qu’il aille contaminer la source à laquelle tout le monde
s’abreuve. Les PJ peuvent noter dans les quartiers les
plus récents et les plus « modernes » de la bourgade
des bouches d’égout. Il est inhabituel de trouver ce type
d’aménagement dans une si petite ville.
PARCE QUE RIEN N’EST SIMPLE
Selon le temps que prennent les PJ et leur rapidité de dé-
duction, semez des fausses pistes et des embûches. Les
propositions ci-après ne sont nullement obligatoires : il
s’agit d’autant de suggestions pour pimenter le parcours
des PJ, rallonger la partie si vous en avez l’occasion et
rendre palpable l’ambiance détestable en train de s’ins-
taller dans Aregias.


LES PIGEONS SONT GROS,
PAR ICI
Alors que les PJ circulent d’un endroit à un
autre, ils sont bloqués dans une rue par un
attroupement de curieux qui regardent quelque chose
sur un toit tout proche. Les PJ peuvent capter dans les
conversations agitées et incrédules les mots « dragon »,
« vert », « lézard », « wiverne ». Un coup d’œil sur le toit
en question explique toute cette agitation : un bébé dra-
gon émeraude est effectivement perché sur le faîte d’une
maison. Ses piaillements misérables trahissent son très
jeune âge, il grelotte de froid et paraît très désorienté.
Le laisser là est inenvisageable (l’attroupement grossit
et les gens commencent à s’agiter), aller le chercher est
tout sauf simple. Il est possible d’appâter la créature
avec assez de viande (les PJ devront prévoir au moins
un poulet). Bonne nouvelle : il est tellement jeune qu’il
ne peut utiliser son souffle empoisonné. Mauvaise nou-
velle : cela reste un bébé dragon émeraude, perché qui
plus est en haut d’un toit. Et tout juvénile qu’il soit, il
peut voleter et se défendre.
Si les PJ l’approchent sans tenter de l’amadouer, il
s’éloignera comme n’importe quelle bête sauvage et il
faudra le suivre de toit en toit. Attaqué, il se défendra
férocement.
Grimper sur le toit : jet de Dextérité (Acrobaties)
DD 12 / CG -5% ou jet de Force (Athlétisme) DD 17
/ CG -20%
Sauter de toit en toit : jet de Dextérité (Acrobaties)
DD 13 / CG -10% ou jet de Force (Athlétisme) DD 17
/ CG -20%
Coordonner la milice pour qu’elle immobilise cette créa-
ture avec ses filets fonctionne. Il y a cependant de fortes
chances qu’une fois entravé, le dragonneau chute du toit
(et encaisse 2D6 points de dégâts contondants). La bes-
tiole survivra mais sera dans de
mauvaises dispositions.
Bien sûr, il est également
possible de l’abattre à
coups de projectiles,
mais qui refuserait
l’opportunité de
dresser un dra-
gonneau tout juste
éclos de l’œuf ?
Le vrai mystère de-
meure : d’où vient
cette créature ?
Petit, petit, petit
Ce dragonneau représente un des nombreux accrocs
au plan de Darissia. Contrairement aux autres œufs,
celui-ci a éclos. Pourquoi, comment, peu importe.
Cependant, la moindre investigation des PJ au su-
jet des dragons émeraudes dans la région apportera
plus de questions que de réponses : ces créatures
vivent dans des forêts très denses et profondes loin
d’ici, et rien ne ressemble à cela dans les environs. Il
est cependant évident que ce bébé vient de sortir de
l’œuf. Tout porte à croire que l’œuf a été amené sur
place… mais par qui ?
AREGIAS, SES BOUTIQUES,
SES ÉGOUTS
Explorer les égouts constitue une fausse piste, puisqu’à
part la population attendue de rats et une champignon-
nière de 1D6 criards (champignons hurlants) qui n’em-
bêtent personne, il ne s’y trouve pas grand-chose. Atten-
tion à ne pas laisser les personnages se perdre dans une
exploration inutile, cependant. La véritable information
doit être que toute la ville s’abreuve à la même source.
Déléguer la vérification de la salubrité des égouts et
la non-contamination de la source à l’unique égoutier
conviendra tout à fait. Le type a mauvaise réputation :
du fait de sa profession, il dégage une odeur pestilen-
tielle qui l’a plongé dans une grande solitude. Résultat,
il maugrée tout seul les trois quarts du temps. Pour ne
rien gâcher, il est sourd comme un pot à force de déloger
des criards, mais à part cela, c’est un bon bougre (et en
parfaite santé : sa consommation d’alcool lui assure une
bonne compagnie et de ne jamais toucher une goutte
d’eau potable).
ICI, ON N’AIME PAS LES ÉTRANGERS,
ÉTRANGER !
Un groupe de marchands itinérants (et leur escorte) est
pris à parti par des habitants du cru : à coup sûr, ces
étrangers ont apporté avec eux leur maladie ! Les villa-
geois ne sont que des roturiers (voir section « Profils »)
mais ils sont nombreux (au moins 1D10 par PJ) et vé-
héments. Il faudra les calmer sans provoquer de mas-
sacre.
Rosser les locaux sans les tuer rapporte autant d’expé-
rience en récompense que de les vaincre, les ennuis en
moins.
Empêcher le lynchage : jet de Charisme (Persua-
sion ou Intuition) DD 15 / CG -20%
MAIS SINON, VOUS VENEZ D’OÙ ?
Même si les PJ ont évité la lapidation au groupe de mar-
chands, ils pourraient sincèrement s’inquiéter de qui
sont ces itinérants, d’où ils viennent, où ils vont et pour-
quoi.
Interroger les marchands : jet de Sagesse (Perspi-
cacité) DD 15 / CG -20%
Les marchands en question ne sont pas sereins. Leur iti-
néraire est flou, ils louvoient pour répondre, expliquant
qu’ils passent de ville en ville pour trouver des marchan-
dises intéressantes qui pourraient trouver preneur ici ou
là… Quelles marchandises ? Oh vous savez on est ouvert
à tout…
Si les PJ insistent d’une manière ou d’une autre, que ce
soit en exigeant qu’ils déballent leur chariot ou en se
faufilant pour le fouiller eux-mêmes, le secret des mar-
chands sera assez décevant. Ils trafiquent des œuvres
d’art qu’ils font passer pour authentiques auprès de
fortunes locales, avant de filer refourguer leurs contre-
façons un peu plus loin. À part des toiles, des pinceaux,
de la peinture et quelques parchemins recouverts de
reproduction de signatures célèbres et de cachets plus
vrais que nature pour un œil non averti, le chariot des
faussaires ne contient rien de suspect.
Identifier les faux : jet d’Intelligence (Histoire)
DD 17 / CG 20% ou Perception si compétent dans
un domaine artistique (ex : Calligraphe ou Peintre)
Même la poudre de leurs peintures est inoffensive et ils
accepteront d’en ingérer pour prouver leur bonne foi :
le goût est affreux, mais ce sont en effet d’anodins pig-
ments naturels.
LA FIN EST PROCHE !
Alors bien sûr, qui dit maladie fulgurante, dit prédica-
teur de fin du monde.
Celui-ci s’est improvisé prophète suite à la fermeture des
portes de la ville. Il harangue les gens avec fougue mais
sans grand succès, à part deux bambins de quatre ans
qui l’écoutent sans trop comprendre ce qu’il raconte.
Les PJ le considéreront donc peut-être avec mépris : c’est
l’occasion de le faire totalement basculer dans la folie en
s’en prendre aux enfants. Il faudra donc l’abattre avant
qu’il ne leur fasse du mal, ce qui pourrait provoquer une
émeute. A contrario, s’ils s’intéressent à ce lunatique qui
clame haut et fort que la maladie est une punition divine,
que le châtiment est une conséquence de la débauche
qui règne dans la ville et autres sottises classiques de ce
genre d’individus, les PJ pourraient passer un interroga-
toire… distrayant (au moins pour vous).
Comprendre que c’est juste un illuminé : jet de Sa-
gesse (Perspicacité) DD 10 / CG -5%
NE NOUS DITES PAS
CE QU’ON DOIT FAIRE !
Si les PJ usent et abusent de leur autorité (toute rela-
tive) et qu’ils bastonnent un peu trop de gens, ou font
montre d’un peu trop d’Intimidation, ils pourraient bien
finir dans un guet-apens. Comptez 1D4 révoltés par PJ
et faites-les s’en prendre aux personnages quand ceux-ci
circulent en ville.
Repérer l’embuscade : jet de Sagesse (Perception)
DD 14 / CG -10%
À moins de réussir le précédent jet, les PJ seront sur-
pris.
C’est a priori un combat sérieux : les PJ pourraient se
retrouver débordés sous le nombre. Ne réservez donc
cette confrontation qu’à des PJ qui ne respectent vrai-
ment rien ni personne. Ils pourront d’ailleurs reconnaî-
tre parmi leurs assaillants des têtes déjà connues, de
gens qu’ils ont rabroués plus tôt dans la journée.

REVENONS À NOS MOUTONS
Il est facile de ramener les PJ dans le droit
chemin s’ils s’égarent. Plusieurs options pour
cela.
S’ils se perdent en conjecture, arrangez-vous pour qu’ils
tiennent leurs palabres à l’auberge de Monyera. Elle
aura vite fait de surprendre leur conversation et de lâ-
cher l’indice qui leur manquait ou d’aboutir à la conclu-
sion qu’ils refusaient de voir.
S’ils errent trop longtemps dans la ville, un envoyé de
Morpone les retrouve et leur demande de revenir au plus
vite : le bourgmestre est au plus mal et a été transporté
au temple de Naëlli pour y recevoir des soins. Cette nou-
velle tombera d’ailleurs quoi qu’il advienne – à moins
que les PJ aient devancé Morpone dans l’édifice sacré.
o
Magie magie
Évidemment, si un PJ bénéficie d’un sort de type Dé-
tection du poison et des maladies et qu’il s’en sert
pour diagnostiquer un malade, il ne sera pas déçu
du résultat : tout, strictement tout ce qui contient de
l’eau dans le rayon de 9 m du sort retourne un ré-
sultat « positif ». Cela peut même en être déroutant,
voire donner une nausée au lanceur de sort en ques-
tion en cas d’échec à un jet de Constitution DD 11
/ CG -5%.
De même, les sorts de type Purification de nourri-
ture et d’eau ou Protection contre le poison sont au
mieux des pis-aller : la source étant contaminée par
un objet et l’exposition au poison étant quasi-perma-
nente, ces sorts ne fonctionneront que leur temps
d’effet avant de devenir inutiles. Il faudrait abreuver
tout le monde à l’alcool ou via des sorts de type Créa-
tion de nourriture et d’eau, mais la ville est trop peu-
plée pour cela. Cela peut cependant offrir un sursis
aux PJ.
À noter enfin qu’un sort de type Détection de la
magie ne renvoie aucun résultat : la maladie est de
source « naturelle » - en cela qu’elle est la consé-
quence logique de l’empoisonnement de la source.
Aucune magie là-dessous.
b REVELATION

LA SOURCE DE TOUT
À ce stade, les PJ devraient avoir compris que
le problème se situe dans le lac souterrain où la
ville puise son eau. Peut-être bien même qu’une
dragonne verte y a pondu (même si cela ne correspond
pas à l’habitat ordinaire de ces prédateurs). Y descendre
par les différents puits qu’ils ont pu croiser en ville n’est
pas aussi simple qu’il y paraît : pour éviter les accidents,
des grilles ont été aménagées pour empêcher les ba-
dauds de chuter. Et les enlever est tout sauf pratique.
Par chance, un endroit permet d’accéder aux sources
de manière commode : le temple de Naëlli. Et cela,
n’importe qui à Aregias le sait : les cérémonies s’y dérou-
lent devant une grande cascade artificielle à remontée
mécanique dont l’eau est puisée directement dans les
sous-sols de la ville, donc même sans savoir que c’est la
même source que toutes les autres en ville, celle-ci est
notoirement connue.
 
BIENVENUE DANS LA PAIX
Le temple est une belle bâtisse, qui dégage
sans surprise une impression de paix et de
tranquillité. Pourtant quelque chose « cloche »
sans que l’on puisse dire quoi.
Observer le temple : jet de Sagesse (Perception)
DD 15 / CG -20%
Note : Il peut être intéressant de demander aux PJ
de faire ce jet, éventuellement en leur faisant lancer
le dé sans qu’ils voient le résultat.
Ceux qui réussissent pourront trouver l’endroit « vide »,
comme s’il s’agissait d’une coquille abandonnée. Si un
lanceur de sort voulait confirmer cette impression, un
sort de type Détection de la magie renvoie un résultat
troublant : alors que le temple devrait être baigné d’éner-
gie divine, même modestement, il est… juste un tas de
pierres.
En revanche, un sort de type Détection des poisons et de
la maladie ne laisse strictement aucun doute : la moin-
dre goutte de la cascade est contaminée.

LA BONNE MORT
Mais peut-être que les PJ voudront préserver
leurs précieux sorts et tenteront de confronter
Voor. Interrogé sur son absence du dispensai-
re, où ses capacités de guérisseur pourraient être mises
à profit, il soupire : qui est-il pour empêcher ces bienheu-
reux de rejoindre la paix absolue ? Oui, il considère les
mourants comme bienheureux, puisqu’ils abandonnent
le fardeau de la vie et ses tourments. Confronté aux souf-
frances que les empoisonnés subissent, Voor hausse
les épaules : ce n’est que le condensé d’une vie pleine
d’aléas, de pertes et de déception, ramenée à quelques
heures. « Bientôt, tout sera fini. » laisse-t-il échapper,
presque avec soulagement.
Les prêtres de Naëlli n’ont pas la réputation d’être de
fervents partisans de l’euthanasie, et cela pourrait légiti-
mement choquer les PJ. En revanche, s’ils commencent
à accuser Voor ouvertement d’avoir provoqué l’épidé-
mie ou plus exactement l’empoisonnement de la ville,
il s’insurge. Il a au contraire renouvelé les rituels de pu-
rification de la source il y a trois jours ! N’importe quel
notable ou résident d’Aregias pourra s’étonner : il n’y a
jamais eu de tel rituel depuis que la cité existe. Quand
Voor s’exclame : « mais enfin, Darissia, explique-leur ! »,
celle-ci crache un « vieil imbécile ! » et décoche un poi-
gnard au vieil homme – sa survie dépend de votre seule
décision ou de la réactivité des PJ.
LA FILLE DE L’EAU
Les PJ, et peut-être la troupe qu’ils ont recru-
tée pour « débusquer un dragon », devraient
chercher à arrêter celle qui vient de se dévoiler
comme traîtresse. Cependant, Darissia n’attend pas son
reste et lance aussitôt un sort de type Confusion (voir
encadré).
Résister au sort : jet de sauvegarde de Sagesse
(Perception) DD 19 / CG -30%
En cas d’échec, toute personne présente dans
la grande salle du temple ne peut réagir et doit
lancer 1D10 au début de chacun de ses tours
pour déterminer son comportement pour ce
tour.
D10 Comportement
1 La victime emploie tout son mouvement
pour se déplacer de façon aléatoire. Pour
déterminer la direction, lancez 1D8 et
assignez une direction à chaque face. La
créature ne prend pas d’action pour ce
tour.
2-6 La victime ne se déplace pas et elle ne
prend pas d’action pour ce tour.
7-8 La victime prend son action pour faire
une attaque au corps à corps contre une
créature à sa portée, déterminée de façon
aléatoire. Si aucune créature n’est à sa
portée, la victime ne fait rien pour ce tour.
9-10 La victime peut agir et se déplacer norma-
lement.
À la fin de chacun de ses tours, une créature affectée
peut faire un jet de sauvegarde de Sagesse. En cas de
réussite, l’effet du sort prend fin pour cette cible.
Profitant de la confusion (c’est le cas de le dire), la prê-
tresse de Haarath plonge dans la cascade artificielle.
La suivre est risquée : il va falloir bloquer sa respiration
jusqu’à rejoindre la surface, sous peine de boire la tasse,
alors que l’eau est saturée de poison.
g
Éviter la noyade : trois jets de Constitution ou
Athlétisme
Le premier : DD 10 / CG -5%
Le deuxième : DD 12 / CG -10%
Le troisième : DD 15 / CG -20%
Chaque échec augmente la difficulté du jet sui-
vant de 5 / CG pas de modificateur. De plus
boire la tasse équivaut à avaler une dose de poi-
son : jet de sauvegarde contre le poison DD 15
/ CG -20%. En cas d’échec, la victime encaisse
1D4 / CG 1D8 dégâts.
Ex : un PJ rate son premier jet de Constitution.
Son deuxième jet se fera contre une DD de 17
/ CG -20% (normalement 12 + un malus de 5).
Il doit de plus immédiatement réussir un jet de
Sauvegarde contre le poison DD 15 / CG -20%
ou subir 1D4 / CG 1D8 dégâts.
Si les PJ survivent à cette baignade, ils débouchent sur
le mécanisme de remontée d’eau. Des baquets puisent
en permanence de l’eau d’un puits équipé d’un escalier
en colimaçon, la seule issue; En bas des marches glis-
santes se trouve une grotte naturelle qui héberge un lac
souterrain. Impossible de dénombrer les cours d’eau qui
y arrivent et en repartent. En revanche, il est difficile de
ne pas remarquer que l’eau a une teinte jaune-vert des
plus déplaisantes. Les œufs de dragon émeraude qui y
flottent n’y sont sans doute pas étrangers.
Darissia (immunisée à ce poison) a pris position sur un
affleurement rocheux et s’apprête à vendre chèrement
sa peau quand elle se rend compte qu’elle a été suivie.
A contrario, si les PJ la laissent filer, parce qu’ils sont
trop mal en point, elle s’échappe par l’un des cours d’eau
qu’elle a largement eu le temps d’explorer. Haarath la
récompensera à coup sûr.
La prêtresse est une adversaire coriace car elle ne se
laissera pas capturer. Elle donnera tout ce qu’elle a pour
défaire les PJ ou au pire en emporter un maximum avec
elle dans la mort. Rendez ce combat épique : les PJ l’ont
mérité !
t
aFINAL

CONCLUSION
Une fois arrivés au lac souterrain, qu’ils aient
défait ou non Darissia, les PJ n’ont plus qu’une
chose à faire : nettoyer le lac. Retirer les œufs
n’est pas trop compliqué moyennant quelques précau-
tions pour éviter de se brûler les mains au contact du
poison concentré qui en suinte.
Purifier le réseau naturel qui alimente la ville en eau
demande d’autres moyens. Une solution belle et dra-
matique peut se présenter avec la repentance de Voor.
Brisé d’avoir été berné par son acolyte – dont l’éventuel
cadavre porte un discret médaillon de Haarath – Voor
aspire plus que jamais à trouver le repos. Même blessé,
il se propose de lancer le sort de purification qui restau-
rera ses qualités à l’eau. N’importe quel PJ qui manie
les arcanes devrait tiquer : cela dépasse de loin les ca-
pacités d’un individu seul (a fortiori blessé et d’un âge
aussi avancé). Voor rétorquera : « je ne suis pas seul :
Naëlli est avec moi ». Et en effet, le vieil homme devien-
dra durant quelques instants le véhicule de sa divinité.
Ce faisant, il consumera ses dernières étincelles de vie,
ce dont il a tout à fait conscience, mais qu’il estime être
un bien maigre sacrifice en payement de ses actes.
Toute personne qui boit l’eau ainsi purifiée dans les six
heures se voit même lavée de tout empoisonnement et
de toute maladie. Bientôt les gens crient au miracle, et si
son action est connue, Voor pourrait bien devenir sinon
un saint, du moins une figure révérée dans la petite ville.
Tout dépend de la version que serviront les PJ aux auto-
rités et à la population… mais cela aussi est une autre
histoire…
Criard
d VALEURS Darissia
Plante de taille M, sans alignement Humaine de taille M, Alignement chaotique mauvais
Classe d’armure 5 - Points de vie 13 (3d8) - Vitesse Classe d’armure 10 - Points de vie 27 (5d8 + 5) -
0m Vitesse 9 m
FOR 1 (-5) / CG 5% FOR 10 (+0) / CG 50%
DEX 1 (-5) / CG 5% DEX 10 (+0) / CG 50%
CON 10 (+0) / CG 50% CON 12 (+1) / CG 60%
INT 1 (-5) / CG 5% INT 13 (+1) / CG 65%
SAG 3 (-4) / CG 15% SAG 16 (+3) / CG 80%
CHA 1 (-5) / CG 5% CHA 13 (+1) / CG 65%
Immunités aux conditions aveuglé, assourdi, effrayé Médecine +7, Persuasion +3, Religion +5
Sens : vision aveugle à 9 m (aveugle au-delà de ce Sens : Perception passive 13 - Langues : deux langues au
rayon), Perception passive 6 choix

Puissance 0 (10 PX) Puissance 2 (450 PX)

Fausse apparence : tant que le criard reste inactif,
il est impossible à distinguer d’un champignon or-
dinaire.
RÉACTIONS
Hurlement : lorsqu’une lumière vive ou une créature
se trouve à 9 mètres ou moins du criard, il émet un
hurlement audible à 90 mètres à la ronde. Le criard
pousse son cri jusqu’à ce que ce qui l’a dérangé sorte
de sa portée de perception et pendant les 1D4 tours
qui suivent.
Révolté
Humains de taille M, Alignement chaotique neutre
Classe d’armure 11 (armure de cuir) - Points de
vie 32 (5d8 + 10) - Vitesse 9 m
FOR 15 (+2) / CG 75%
DEX 11 (+0) / CG 55%
CON 14 (+2) / CG 70%
INT 10 (+0) / CG 50%
SAG 10 (+0) / CG 50%
CHA 11 (+0) / CG 55%
Compétences Intimidation +2
Sens : Perception passive 10
Langues : commun
Puissance 1/2 (100 PX)
Tactique de groupe : Un révolté a l’avantage aux jets
d’attaque contre une créature si au moins l’un de ses
alliés est à 1,50 mètre ou moins de la créature et
n’est pas incapable d’agir.
Aveuglement : Un révolté a l’avantage aux jets de
sauvegarde pour ne pas être charmé ou effrayé.
ACTIONS
Attaques multiples. Un révolté réalise deux attaques
au corps à corps. Masse d’armes. Attaque au corps à
corps avec une arme : +4 au toucher, allonge 1,50 m,
une cible. Touché : 5 (1d6 + 2) dégâts contondants.
Éminence divine. Par une action bonus, Darissia peut
dépenser un emplacement de sort pour que ses attaques
au corps à corps avec une arme fassent magiquement 10
(3D6) dégâts radiants supplémentaires à une cible qu’elles
touchent. Cet avantage se poursuit jusqu’à la fin du tour. Si
Darissia dépense un emplacement de sort de niveau 2 ou
plus, les dégâts supplémentaires augmentent de 1D6 pour
chaque niveau au-dessus du 1er.
Sorts : Darissia est une lanceuse de sorts de niveau 5. Sa
caractéristique d’incantation est la Sagesse (sauvegarde
contre ses sorts DD 13 / CG -10%, +5 au toucher pour les
attaques avec un sort). Darissia a les sorts de clerc suivants
préparés :
Sorts mineurs (à volonté) : Flamme sacrée, Lumière, Thau-
maturgie
Niveau 1 (4 emplacements) : Eclair guidé, Sanctuaire, Soins
- Niveau 2 (3 emplacements) : Arme spirituelle, Restaura-
tion partielle - Niveau 3 (2 emplacements) : Dissipation de la
magie, Esprits gardiens - Niveau 4 (1 emplacement) : Confu-
sion
ACTIONS
Attaques multiples. Darissia réalise deux attaques au corps
à corps.
Dague. Attaque au corps à corps ou à distance avec une
arme : +4 au toucher, allonge 1,50 m ou portée 6/18 m, une
créature. Touché : 4 (1D4 + 2) dégâts perforants.
Darissia correspond à la parfaite incarnation du serpent.
Elle se love tranquillement à un endroit et y fait son nid. Si
on la dérange, elle attaque sans discernement. Cependant,
contrairement à l’innocent reptile, Darissia est une sale
bête, doublée d’une folle prétentieuse. Persuadée d’être la
future compagne de Haarath, elle ne reculera devant rien
ni personne : elle sait que son dieu viendra la secourir. Elle
a juste oublié qui était le dieu en question, et mourra très
probablement abandonnée au fond d’une grotte. Si elle par-
vient à s’échapper, en revanche, elle pourrait très vite mon-
ter en puissance et en grade – pour peu qu’elle perde de
cette confondante naïveté qui sied mal à son culte…
Roturier Dragon émeraude, nouveau-né
Humain de taille M, Alignement neutre Dragon de taille M, Alignement loyal mauvais
Classe d’armure 10 - Points de vie 4 (1d8) - Vitesse Classe d’armure 17 (armure naturelle) - Points de vie 38
9m (7d8 + 7) - Vitesse 9 m, vol 18 m, nage 9 m
FOR 10 / CG 50% FOR 15 (+2) / CG 75%
DEX 10 / CG 50% DEX 12 (+1) / CG 60%
CON 10 / CG 50% CON 13 (+1) / CG 65%
INT 10 / CG 50% INT 14 (+2) / CG 70%
SAG 10 / CG 50% SAG 11 (+0) / CG 55%
CHA 10 / CG 50% CHA 13 (+1) / CG 65%
Sens : Perception passive 10 Jets de sauvegarde : Dex +3, Con +3, Sag +2, Cha +3
Langues : commun Compétences : Discrétion +3, Perception +4
Immunités aux dégâts : poison
Puissance 0 (10 PX) Immunités aux conditions : empoisonné
Sens : vision aveugle à 3 m, vision dans le noir à 18 m, Per-
ACTIONS ception passive 14
Gourdin. Attaque au corps à corps avec une arme : Langue : draconique
+2 au toucher, allonge 1,50 m, une cible. Touché : 2
(1D4) dégâts contondants. Puissance 2 (450 PX)
Amphibien. Le dragon peut respirer aussi bien dans l’air
que sous l’eau.

c
Rappel
Système Cross Games (Aventurii, Scenarii)
Les valeurs données sont en pourcentage, chaque com-
pétence impose un modificateur à la caractéristique avant
le test. Les difficultés sont indiquées en modificateurs de
pourcentage : si le personnage a plus de zéro après le mo-
dificateur, il peut toujours tenter le test.
Pour plus d’informations sur le système Cross-Games et la
gamme Aventurii, rendez-vous sur :
ACTIONS
Morsure. Attaque au corps à corps avec une arme : +4 au
toucher, allonge 1,50 m, une cible. Touché : 7 (1d10 + 2)
dégâts perforants + 3 (1D6) dégâts de poison.
Souffle empoisonné (1 fois par combat). Le dragon exhale
un nuage de gaz empoisonné dans un cône de 4,50 mètres.
Chaque créature dans la zone doit réaliser un jet de sau-
vegarde de Constitution DD 11, et subit 21 (6D6) dégâts
de poison si le jet de sauvegarde est raté, ou la moitié des
dégâts en cas de réussite.

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