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ABBA AANIHA TOT 2KHTI(iT0Y

VIE (ET RÉCITS)


DE

L'ABBÉ DAMEL LE SCÉTIOTE


(Vie SIÈCLE)
.lOTHÈQUE HAGIOGRAPHIQUE ORIENTALE j^
ÉDITÉE PAR

LÉON CLUGNET

BIOS

TOT

ABBA AANIHA TOY IKHTiaTOT

VIE (ET RÉCITS)


DE

L'ABBÉ DANIEL LE SCÉTIOTE


(VI' SIÈCLE)

I. — Texte grec, publié par Léon Cluoniît.


II. — Texte syriaque, publié par V. Nau.
III. — Texte copte, publié par Ionazio Grini.

PARIS
LIBRAIRIE A. PICARD ET FILS
82, rue Bonaparte, 82

1901
INTRODUCTION

On trouve dans les manuscrits o-recs qui renferment des Vies


et desApophthegmes des moines d'Egypte, une série de textes
contenant des notices biograpliiques sur divers personnages qui
furent en relation avec un certain abbé Daniel retiré dans le ,

désert de Scété. Le seul lien qui unisse ces textes est leur com-
munauté proviennent tous de récits faits par
d'origine, car ils

Daniel lui-même. Ce n'est donc qu'indirectement qu'ils se rap-


portent à lui (sauf l'un d'entre eux qui le concerne tout particu-
lièrement) , que de loin en loin qu'ils présentent
et ce n'est
quelques détails permettant de reconstituer sa propre biogra-
phie. Voilà pourquoi ils sont tantôt réunis tous ensemble sous
le titre assez peu exact de Vie de l'abbé Daniel, tantôt sépa-

rés sous les titres de Vie d'Anastasie la Patrice, Vie d'Eulo-


gius le Carrier, etc.

La première question qui se pose au sujet de ces textes est


celle-ci se rapportent-ils tous au même abbé Daniel? La ré-
:

ponse n'est pas douteuse pour quiconque considère, d'un côté,


la persistance avec laquelle ceux des manuscrits grecs qui les
donnent tuus, les rassemblent sous un titre commun, tout en
leur conservant leur individualité propre, et, de l'autre, la façon
dont les versions copte et éthiopienne, non seulement les grou-
pent sous un même titre, mais encore les soudent étroitement
l'un à l'autre pour ne faire de leur ensemble qu'une seule bio-
,

graphie, celle de l'abbé Daniel.


Une deuxième question à résoudre est celle-ci : de quel abbé
Daniel s'agit-il? Il y a, en effet, plusieurs moines de ce nom,
qui sont mentionnés dans les Vies et les Apophtegmes des
Pères (1); mais ils ne peuvent rien avoir de commun avec notre

abbé Daniel, parce qu'il est certain qu'ils lui sont antérieurs,

(I) Voy. Mignn. Pair, (jr., vol. LXV. col. l.:4. 1.5û; Pair, lai., vol. I.XXIll. col.
801, 84.), 91Û; vol. LX.XIV, col. 178.
II VIE ET RECITS DE L ABBE DANIEL.

celui-ci appartenant indubitablement au vi' siècle. C'est ainsi


que l'un d'eux élait disciple de saint Paphnuce qui mourut vers
la fin du iv siècle, tandis qu'un aulre (si toutefois il ne s'agit
pas ilu même personnage) était disciple de l'abbé Arsène, le-

quel était contemporain de saint Cyrille, qui mourut en 444.


Pour se rendre compte de l'espace de temps pendant lequel
vécut l'abbé Daniel dont il est ici question, il faut examiner le
contenu des textes rédigés d'après ses récits et faire connais-
sance avec les personnages qu'il nous apprend avoir été en
relation avec lui.
Le premier de ces textes, que j'ai intitulé Le moine surpris
par des démons dans un sépulcre, contient une de ces mille
petites anecdotes qu'on trouve dans les Apophtegmes des
Pères et qui, si elles sont intéressantes, ne présentent pas le
moindre intérêt au point de vue historique. Il n'y a donc pas
lieu de s'y arrêter.
On peut en dire autant du onzième et dernier, intitulé Le
moine faussement accusé de vol, car, tandis qu'il est impor-
tant par les détails qu'il nous donne sur la vie des religieux
dans les monastères, religieux qui, hélas! ne suivaient pas
tous la voie de la perfection, il ne nous apprend absolument
rien sur Daniel lui-même. Le moine dont l'histoire est rap-
portée n'est pas même nommé, et de l'abbé Doulas, rien ne
peut être dit, sinon qu'il devait être un contemporain de
Daniel, puisque c'est de lui que celui-ci avait appris l'histoire
en question.
Dans les troisième, quatrième, cinquième, sixième, sep-
tième et dixième textes, intitulés Marc le Fou Le saint men- ,

diant, La chaste Thomaïs, Le moine tenté, La religieuse qui


simulait l'ivresse, L'orfèvre Andronicus et son épouse Atha-
nasie, nous trouvons des récits qui offrent un intérêt beau-
coup plus considérable, en raison des détails historiques et
géographiques qu'ils contiennent et parce que certains des
personnages qui en font l'objet sont connus par ailleurs: mais
ils ne présentent à peu prés aucun indice dont la chronologie

puisse tirer parti. On n'en peut trouver que dans les trois textes
restants.
Le deuxième, qui a pour titre A)uistasie la Patrice, nous
transporte dans un temps nettement déterminé. En effet, Anas-
VIE ET RECITS DE L AliBE DANIEL. Ill

tasie, obligée de s'éloigner de la cour impériale, se trouvait à


Alexandrie au moment où mourut l'impératrice Theodora, c'est-
à-dire en 548 (Voy. p. 4, 7,8). Contrainte alors de fuir devant les
poursuites de l'empereur .lustinien, elle alla se cacher au fond
du désert de Scété, où elle vécut encore vingt-huit ans (Voy.
p. 4, 7, 9), sous la direction de l'abbé Daniel. Elle mourut donc
vers 576. A époque Daniel devait être fort âgé car lors-
cette , ,

que, vingt-huit ans plus tôt, Anastasie vint lui demander une
cellule et une règle de vie, ce devait être déj;i un vénérable
vieillard, jouissant d'une grande autorité spirituelle dans la ré-
gion de Scété.
L'histuire d'Eulogiiis le Carrier, contenue dans le neuvième
texte, va nous fournir quelques autres données chronologiques
intéressantes. Lorsque Daniel et son disciple visitèrent Eulogius,
celui-ci était âgé de cent ans environ (Voy. p. 32, 1. 19). D'un
autre côté, c'est quarante ans plus tôt qu'il avait trouvé son
trésor. Or, comme, aussitôt après cette découverte, il s'était
rendu à Byzance, alors que régnait l'empereur Justin V\ c'est
entre 518 et 527 qu'il arriva dans cette ville. Si nous prenons
la moyenne, c'est-à-dire si c'est vers 522 qu'il quitta l'Egypte,

la visite que Daniel lui rendit quarante ans plus lard eut donc
lieu vers 560. Daniel était âgé sans doute à cette date, mais
beaucoup moins qu'Eulogius, comme cela ressort des détails
du récit. Quarante ans plus tôt, lorsqu'ils se rencontrèrent pour
la première fois, il était un jeune moine, ainsi qu'il le dit lui"
même et comme le prouve la morale que lui fait la vieille
femme (Voy. p. 34, 1. 9-15). S'ilavaitalors de vingt à vingt-cinq
ans. on peut admettre qu'il était né au commencement même
du vi" siècle.

le huitième texte, qui le concerne tout


Ceci est confirmé par
spécialement dans lequel il est raconté cojnmcnt if. e.rpia un
et
crime commis par lui. En effet, nous voyons que s'il avait déjà
embrassé des barbares qui
la vie religieuse, lorsqu'il tua l'un
l'avaient emmené en cependant d'un âge peu
captivité, il était
avancé. Or, le patriarche Timothée III. à qui il alla confesser
son meurtre, occupa le siège d'Alexandrie de 518 à .535 (1).
Toujours en prenant une moyenne, si vers 526 il était âgé de
(Ij Voy. Renaudot, Hist. pair. Alex. Jacob., j). 131; Lecjiien, Or. chrisl., II,

col. 428.
IV VIE ET RECITS IlE L AliBE DAMEE.

vingt-cinq à trente ans, nous sommes de nouveau amenés à


reconnaître qu'il serait né au commencement même du vi' siè-
cle (1). Ces données sont donc d'accord ainsi que je
, le disais
plus haut, avec celles que nous fournit l'histoire d'Eulogius.
A cela se bornent les indications chronologiques quipeuvent
être puisées dans les textes grecs relatifs à Daniel. Les autres
versions n'en dunnent aucune, sauf toutefois la version copte
qui confirme ce que nous savions déjà par l'histoire d'Anastasie,
c'est-à-dire que Daniel survécut à l'empereur Justinien; seule-
ment, comme, suivant le texte grec. Daniel se trouvait dans le
désert de Scété vers Z)16 et qu'alors il semble qu'il fût en bonne
santé, s'il est vrai qu'il est allé finir ses jours à Tambok, dans
la Basse-Egypte, il faut croire qu'il est mort à une date assez
avancée au delà de 570. En résumé, s'il était fort âgé lorsqu'il
mourut, c'est-à-dire s'il avait alors environ quatre-vingt-dix ans,
comme c'est fort possible, on peut admettre, sans craindre de
trop se tromper, qu'il a vécu à peu près pendant toutela durée
du vi" siècle.

Si maintenant nous essayons de reconstituer la biographie


de Daniel, nous serons obligés de reconnaître qu'elle se réduit
à peu de chose, quelque soin qu'on prenne d'extraire de ses ré-
cits tous les traits qui se rapportent à lui. Nous ne savons au
juste, ainsi que nous venons de le voir, ni quand il est né ni
quand il il faut admettre
est mort. Si, d'après la version copte,
qu'il ait fini ses joursdans la localité de la Basse-Egypte nom-
mée Tambok, détail que toutes les autres versions passent sous
silence, il est impossible de dire quel fut le lieu de sa nais-
sance. On ne peut que supposer qu'il était grec d'origine et qu'il
parlait la langue grecque, puisque dans une visite qu'il fit à
des moines de la Haute-Thébaïde quelques paroles qu'il leur
,

adressa ne purent être comprises par ceux-ci que lorsqu'elles


eurent été traduites en copte, a!--j-Ti7Ti (Voy. p. 23, 1. 10).
Il devait être fort jeune lorsqu'il quitta le monde pour aller

vivre dans la solitude, car, lorsqu'il rencontra pour la première

(I) Le voyage qu'il fit aussilùt après, en passant par Rome. Constantinople,

Éphése, Antioelie et Jérusalem, nous fait supposer qu'il ne pouvait guère avoir
moins de vingt-cinq ans à cette époque.
VIE KT RIOCITS DE L AISDE DANIEL. V

fois Eulogius, dont il racontera l'Iiistoire à son disciple qua-


rante ans plus tard, il avait embrassé la vie monastique depuis
un certain temps déjà (Voy. p. 32, 1. 22). Le lieu qu'il choisit
pour sa retraite est le fameux désert de Scété. où vivaient, dans
la pratique des plus dures mortifications, un grand nombre de
solitaires appartenant à la grande famille an Ionienne (1).
Deux événements vinrent profondément troubler sa paisible
existence au début de sa vie monacale, je veux parler de sa cap-
tivité chez les barbares et de sa rencontre avec Eulogius.
Un récit qui nous vient, non pas de Daniel lui-même , mais de

(1) Cette région sauvage se trouve à environ une journée et. deinie de marche
au S. d'Alexandrie, et à trois journées au N.-O. du Caire. Elle est séparée du
désert de Xitrie, qui n'est pas moins célèbre et qui est situé un peu plus au N.,
par l'ouadi Natrun, longue dépression du .sol, où sont accumulés de grands
dépots do carbonate de soude cristallisé naturel. Dans les textes grecs le mot
.S'i''''(' est écrit le plus souvent Sxritric et quelipiefois ïxrjTi;. Le génitif est toujours

Sxi^TEu;, et le datif est ordinairement Iky^tq et parfois SxTitEi; à l'accusatif, on


trouve IxïiTiiv et, plus rarement, ilxrjTiv. Les auteurs qui essayent d'en expliquer
la signilication ne s'entendent pas. 11 est évidemment la transcription du mot

copte correspondant, écrit tantôt toi^llT, tantôt U)lll'l°. 11 est bien pro-
bable, comme l'ont pensé Cbampollion et M. Amélineau, que de ces deux formes
la meilleure est (OIM'I' qui, signifiant étendue, est bien propre à désigner un
désert. On qu'au mont Athos le ternie ay.-r\-c-t\ (au génitif uxriTriç) a été adopté
sait
il y a longtemps déjà, et qu'il s'applique au-\ ermitages isolés, situés autour des

monastères. Il est curieux de voir les auteurs grecs, même les plus récents, sou-
tenir que ce sont les Coptes qui ont tiré, par aphérèse, le mot Scété du grec
àcxriTii;, œox»iTT|piov, et que la langue grecque aurait ainsi repris son bien sous

la forme abrégée Sxtitïi.


Bien que le désert de Scété soit si rapproché d'Alexandrie et du Caire et mal-
gré l'importance des souvenirs qui s'y rattachent, il est fort étonnant et sur-
tout fort regrettable qu'il n'ait pas encore été l'objet d'une étude approfondie.
Voici la liste des principales publications où il est sommairement décrit :

Andréossy, Mémoire sur la vallée des lacs de Natron, Le Caire, 1800, pet. in-4°,
reproduit avec diverses modifications dans le grand ouvrage de la Commission
d'Egypte, vol. XII de l'édition in-8"; add. vol. XVll, p. 555; Qu.\tkk.mère, —
Mémoires fiéoçjraphUiucs et historiques sur l'Egypte, Paris, 1811, vol. I, p. 451-
490; —
Wilkinson, A'otes on a part of the eastern desert of upper Eyypt, 1825
(Journ. of Roy. Gcoyr. Soc, Londres, 1832, vol. II, p. 28-60; avec carte);
D'Arcet, Notes sur les lacs Natroun (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, Paris,
septembre 1845, et Nouvelles Annales des voyayes, Paris, octobre 1845); —
Bruosch, Reiseberichle ans J^gypten, Leipzig, 1855, [i. 14; — D' JtNicER, Reise
durch die Libysche WHste nach den Nalron-Seen (Mittheil. de Petermann, 1880,
p. 179-185; avec carte); —
Is-\mbert, Itinéraire de l'Orient, Paris, 1881, vol. 11,
]). 439-441; —
Le R. P. Michel Julliex, S. .1., \'oyaye aux déserts de Scété et
de Nilrie, dans les Missions Catholiques, Lyon, année 1882, p. 33, .54, 70, 70; avec
une carte;— Amélineau, La géographie de l'Egypte à l'époque copte, Paris, 1893,
passim et surtout p. 433-452.
VI VIE ET RECITS DE L ABBE DANIEL.

son disciple préféré (Voy. p. 27), nous apprend que trois fois
lejeune moine fut emmené en captivité par des pillards qui
avaient envahi la région de Scété. La première fois il resta deux
ans au milieu d'eux et fut délivré par un capitaine de vaisseau,
ami des chrétiens. La deuxième il put s'enfuir au bout
fois

de six mois. Mais la troisième ne dut sa liberté qu'à un


il

tragique incident. Un des barbares, son maître sans doute,


était assis au bord de l'eau (1). lorsque, trouvant sans doute
l'occasion favorable, Daniel prit une piei're. en frappa violem-
ment cet homme et le tua du coup. Il put alors s'échapper et
regagner sa cellule. Mais le souvenir du meurtre qu'il avait
commis pesait sur sa conscience. Il alla donc trouver le pa-
triarche d'Alexandrie, qui s'appelait Timothée, et lui raconta
ce qui était arrivé, pensant que celui-ci lui imposerait une pé-
nitence, grâce à laquelle la paix rentrerait dans son àme. Le
patriarche lui fit sagement entendre que, sans doute, il eût agi
d'une façon plus parfaite en attendant de la Providence une dé-
livrance que celle-ci lui avait déjà procurée deux fois; mais, sur
le fait du meurtre, il lui donna une absolution complète en lui
disant : r Tu n'es pas coupable car c'est une bête féroce que tu
.

as tui'^e. » Ces paroles ne satisfirent point Daniel, qui s'embar-


qua alors pour l'Italie et alla à Rome soumettre ses scrupules
au Souverain Pontife (2). De celui-ci il reçut une réponse sem-
blable; mais il ne fut pas encore tranquillisé. Se remettant
donc en route, il passa par Constantinople, Éplièse, Antioche et
Jérusalem; toutefois aucun des patriarches de ces villes, après
avoir entendu sa confession, ne vit davantage un crime dans le
meurtre qu'il avait commis. Ne pouvant se faire condamner par
les plus hautes autorités ecclésiastiques, Daniel s'adressa alors
aux autorités civiles, espérant que celles-ci seraient plus rigou-
reuses et lui imposeraient enfin le châtiment qu'il croyait mé-

(1) Cette expression, itpoç OÔMp, ainsi que le rûlc du v»Jy.Xy)poç (Voy. p. 27, 1. 4
et 8), semblent prouver que ces barbares qui venaient ravager la région de
Scété, appartenaient à la Jlarmarique. autrement dit, au désert de Barcah, que
borde la Méditerranée, à l'ouest de la Basse-Egypte, et dont les tribus ont eu de
tout temps une fort mauvaise réputation.
(2) Les papes qui se soiît succédé sur la chaire do saint Pierre pendant que
Timothée 111 occupait le siège d'.Mexandrie (ôlS-ô3ô), sont S. Hormisdas (ôI4-ô-'3),
S. Jean l" (W3-53J), S. FiMix IV i5-2(;-ôS0), Boniface 11 (530-532) et Jean 11 (032-
SJô).
VIE ET RECITS IlE L ABBE DANIEL. VII

riter. Il alla donc se constituer prisonnier entre les mains du

gouverneur d'Alexandrie. Après lui avoir laissé faire un mois


de prison préventive, celui-ci le fit amener devant son tribunal
et l'interrogea dans les formes. Mais quel ne fut pas l'étonne-
ment de Daniel lorsque, après s'être accusé d'avoir assassiné
un de ces barbares qui l'avaient emmené en captivité, il en-
tendit le juge stupéfait lui dire « Allez-vous-en en pai.x, abbé
:
,

et priez pour moi. Plut au ciel que vous en eussiez tué une
demi-douzaine (1)! » Se décidant enfin à croire que la Provi-
dence ne voulait pas le punir elle-même, il prit la résolution
d'être son propre juge et de s'imposer une expiation proportion-
née à la faute qu'il se reprochait. Il promit donc à Dieu que dé-
sormais il aurait toujours dans sa cellule quelque malheureux
estropié qu'il soignerait de ses mains. Il tint parole, et son dis-
ciple nous a décrit, dans quelques lignes des plus édifiantes,
la patience avec laquelle il joua désormais son rôle d'infirmier
et les précautions qu'il prenait pour le cacher aux yeux des
hommes (2).

C'est à peu près à la même époque qu'un autre événement

raconté dans neuvième texte (Voy. p. 30), vient prouver com-


le

bien était grande la charité de Daniel, charité qui le poussa


même à accomplir un acte dont il eut à se repentir (."j).
Dans une de ces courses que, beaucoup plus tard, il faisait
souvent, semble-t-il, en dehors du désert de Scété, pour visi-
ter d'autres centres monastiques, il s'arrêta un jour, accom-
pagné de son disciple préféré, dans un village de la Thébaide,
situé sur les bords du Nil. Un vieillard vénérable, âgé d'une
centaine d'années, leur donna l'hospitalité et leur témoigna la
plus vive sympathie. Ils repartirent le lendemain pour le dé-
sert et, lorsqu'ils furent rentrés dans leur cellule, Daniel ra-

il) Littéralement : sept.


(2) Il pas inutile de remarquer que ce récit, le seul qui concerne unique-
n'est
ment Daniel et contienne son éloge, soit également le seul qui ne lui soit pas
attribué. Ceci est à son honneur et fournit une preuve de l'authenticité des textes
que nous publions.
(.3) Il est absolument impossible de dire si la rencontre d'Eulogius et de Daniel

eut lieu avant ou après la troisième captivit('; de ce dernier; car nous avons vu
que celle-là eut lieu sous le règne de Justin, c'est-à-dire entre 518 et bi~, tandis
que celle-ci se termina sous le patriarcat de Timothée, c'est-à-dire entre 518 et 535.
VIII VIE ET RECITS DE L AIÎIiE IJAMEL.

conta à son disciple, fort intrigué fl), l'histoire de cet liorarae,


à laquelle trouvé intimement mêlé.
il s'était

Quarante ans plus tôt, Daniel, jeune moine alors, s'était


rendu un jour dans le village mentionné plus haut, pour y
vendre le fruit de son travail, et avait été charitablement hébergé
par Eulogius; car celui-ci avait l'habitude de donner chaque
jour l'hospitalité à tous les étrangers de passage. Touché
profondément par la conduite de ce chrétien, il se mit à jeûner
et à prier pour obtenir que Dieu lui envoyât des ressources qui
lui permissent d'étendre sa charité envers un plus grand

nombre de personnes. Trois semaines après, comme il était ex


ténui' par .son jeûne, Notre- Seigneur lui apparut dans un songe
et lui tiit qu'il avait tort de lui adresser cette prière. Daniel
ayant insi.sté, Jésus-Christ lui demanda s'il était prêt à se
rendre responsable du salut d'Eulogius. Plein de présomption,
le jeune moine répondit qu'il acceptait d'être la caution de
cethomme. Bientôt après Eulogius, qui était tailleur de pierres,
trouva dans la carrière où il travaillait une grande quantité
d'or. Ebloui à cette vue, renonça aussitôt à la vie toute de
il

charité qu'il menait et s'en alla à Byzance avec son trésor.


Grâce à ses largesses, il devint un des principau.x courtisans de
l'empereur Justin, fut fait patrice et préfet du prétoire. Le
bruit de ce changement dans son existence étant parvenu aux
oreilles de Daniel, celui-ci fut épouvanté en se rappelant à quoi
il s'était engagé. Il Byzance pour
se rendit alors en toute hâte à
tacher de ramener f]ulogius à sa vie première. Non seulement
il ne put le joindre, mais, de plus, il fut très maltraité par

ses serviteurs. Désolé, il alla dans une église s'agenouiller


devant une image de la Sainte Vierge, suppliant celle-ci de le
délivrer de son serment. Mais la Vierge Marie, lui étant apparue
dans une vision, lui dit « Ceci n'est pas mon affaire; c'est à
:

toi de remplir tes engagements. » Ainsi rebuté Daniel fit un ,

nouvel effort pour approcher Eulogius, mais il ne put y parvenir


et fut cette fois roué de coups par ses domestiques. Alors déses-

(1) remarquer combien est vivante la description de la liouderie du


Je ferai
disciple contre son maître qui, pour le punir d'un uiouvement de vivacité peu
convenable, n'avait pas voulu lui raconter pendant la route l'iiistoire d'Eulogius
(Voy. p. 31, I. 20 et suiv.). Des détails de cette sorte ne peuvent appartenir i|u'à
une histoire véridique.
VIE ET RECITS DE L ABUE DANIEL. IX

péré, il se rembarqua pour Alexandrie en


se disant « Si Dieu :

le veut, nous sauvera, Eulocius et moi. » Brisé de fatigue,


il

il s'était endormi sur le pont iki navire, lorsque, dans un nou-

veau songe, il vit la Vierge Marie intercéder cette fois en sa fa-


veur, et il entendit ensuite la voix de Notre-Seigneur qui, après
lui avoir reproché la présomption dont il avait fait preuve, lui
promit de ramener Eulogius à son état primitif. Délivré aussi-
tôt de l'angoisse qui le torturait, il poursuivit paisiblement son
voyage et regagna sa cellule.
Cependant l'empereur Justinien ayant succédé à Justin, une
révolte fut suscitée contre lui par de hauts personnages, tels
que Hypatius, Dexicratès et Pompée, auxquels se joignit Eulo-
gius (1). L'entreprise ayant échoué, ces trois rebelles furent
mis à mort et Eulogius ne dut son salut qu'à la fuite. Ayant
abandonné tous ses biens, il se liàta de regagner son village,
où il reprit son métier de carrier, se gardant bien de se laisser
reconnaître par les habitants de la localité (2). Peu à peu il se
remit au travail comme par le passé et touclié de repentir, re- ,

commença à donner l'hospitalité aux étrangers. C'est dans l'ac-


complissement de ses œuvres de charité que Daniel le retrouva
un jour. Il lui raconta comment il avait été mêlé aux événe-
ments qui viennent d'être racontés et, dès ce moment, l'ancien
patrice , redevenu pauvre ouvrier, et le solitaire de Scété fu-
rent unis par les liens d'une étroite et sainte amitié (3).

Cependant l'abbé Daniel continuait ses mortifications et, à


mesure qu'il avançait en âge, sa réputation de sainteté se répan-
dait au loin. Non seulement il devint le supérieur, f,-,'3Jij.£voç,
des moines de la région de Scété (4), mais, en deiiors de ce

(1) CeUe sédition, qui eut lieu en 53-2, fut terrilile et. faillit être fatale à Jus-
tinien. Lebeau la raconte en détail et cite les auteurs anciens qui en ont parlé.
(Hlst. du Bas-Empire, édit. de 1824-56, vol. VIII, p. 184-198).
(2) La vie d'Eulogius était fort menacée, car, naturellement, il avait été con-
damné à mort; mais ses craintes durent cesser à un certain moment, Justinien
ayant fait grâce dans la suite aux révoltés qui avaient survécu.
(3) Eulogius est inscrit au calendrier de l'Église grecque à la date du il avril.
• T^ aÙT^ Yitiépqt [jLvriP.ïl Toû àytou EOXoyiou ToO $£vo5ôj(OU èv eîpinvv] T&XsiœQsvTo;.
>•
Dans
son Mnrti/ruhirjc unh'i'rai'l (l'ai'is, 1709). Chastelain dit, à la p. 73 du Corollaire,
que les reliques de S. Eulogius étaient conservées à Constantinople, dans l'église
de S.-Moce.
(4) On donne quelquefois à Daniel le titre de supérieur du monastère de
X VIE ET RECITS ET UE L AI!)JE DANIEL.

désert, ne pouvait paraître nulle part, sans être accueilli avec


il

les plus grandes marques de respect.


Il était déjà avancé en âge quand eurent lieu divers événe-

ments, qui lui ont donné l'occasion de nous fournir de pré-


cieuses indications sur plusieurs autres saints personnages.
Parmi ceux-ci il en est un seul dont l'histoire se présente avec
quelques données chronologiques certaines, je veux parler
d'Anastasie dite la Patrice (Voy. p. 2).
Cette femme nous
connue déjà par les Menées de l'Église
est
grecque, qui Ta inscrite dans son calendrier, à la date du
10 mars. Appartenant à l'une des plus nobles et plus riches fa-
milles de Byzance, elle fréquentait la cour, lorsqu'elle fut dis-
tinguée par l'empereur Justinian au point d'éveiller la jalousie
de l'impératrice Theodora. Anastasie, qui était d'une grande
piété, afin de se soustraire aux dangers qui menaçaient son
honneur et peut-être sa vie, se retira à Alexandrie et fonda,
dans les environs de cette ville, en un lieu nommé -z n=;j.T;v (1),

Saint- Jlacaire. C'est une erreur. .\ l'époque où vivait Daniel, c'est-à-dire an


vr siècle, il n'y avait aucun monastère dans le désert de Scété. Les textes grecs
que nous reproduisons n'en citent aucun.
Les moines de cette région, qui se rattachaient à saint Antoine et ne suivaient
pas une règle uniforme, vivaient dispersés dans des cellules plus ou moins éloi-
gnées les unes des autres. Sans doute ils se reconnaissaient bien un supérieur;
mais celui-ci exerçait son autorité uniquement par ses exemples et ses conseils
et ne pouvait exiger une entière soumission à son égard.
Un preuve qu'il n'existait pas de monastère ]>roprement dit dans le désert de
Scété au VI" siècle, c'est la facilité avec laquelle les pillards des contrées voisines
venaient le ravager et s'emparer des solitaires. Nous avons vu que Daniel fut
trois fois emmené en captivité à la suite d'incursions de cette sorte. Or, partout
où des communautés religieuses vivaient abritées derrière de solides murailles,
elles déliaient l'attaque des barbares. Le texte éthiopien de la Vie de Daniel
en donne lui-même un exemple, dans l'histoire du voleur qui se convertit. Les
moines de Scété ne furent à l'abri des déprédations de leurs malfaisants
voisins que lorsque, sous l'inlluonce de la réforme pakliomienne, ils abandon-
nèrent leurs grottes et leurs ermitages pour se réunir dans des monastères
proprement dits qui, ainsi que tous les bâtiments de ce genre en Orient, se
transformaient en véritables foileresses aux jours de danger. Les choses n'ont
jKis changé, du reste, depuis cette époque lointaine. Quatre de ces antiques

monastères subsistent encore et des bandes de Bédouins fort dangereux rodent


sans cesse aux environs; mais les pauvres moines coptes qui les habitent
sont parfaitement à l'abri do leurs coups de main derrière leurs épaisses mu-
railles et leurs lourdes portes.
(1) Au sud-ouest
d'Alexandrie, sur la route, sans doute alore très fréquentée,
(juiconduisait de cette ville dans les régions de Nitrie et de Scété, se trouvaient
diverses localités habitées par une population qui ne se composait pas unique-
VIE ET RECITS DE L ABBE DANMEL. XI

un couvent qui fut longtemps appelé le couvent de la Patrice.

Cependant , l'impéralrice étant morte en Ô4S. Justinien mani-


festa le désir de faire revenir Anastasie à la cour. Cell,e-ci en fut
à peine informée que, s'éloignant secrètement de son couvent,
elle s'enfuit, sous un vêtement masculin, clans le désert de
Scété et vint supplier l'abbé Daniel de lui procurer une retraite
sûre et de lui donner une règle de vie. Celui-ci la conduisit à
une grotte -fort éloignée, dans le désert inlrrieur (1), et l'y
laissa, après lui avoir imposé un règlement très sévère. Une fois
par semaine, elle revenait la nuit auprès de Daniel, pour re-
cevoir ses conseils, et une fois par semaine, aussi, le disciple de
l'abbé lui portait une cruche d'eau qu'il déposait à la porte de
sa cellule . sans lui adresser la parole. Un jour, celui-ci trouva
sur la porte un coquillage, sur lequel Anastasie avait écrit

ment de moines. Elles n'avaient jjas de noms spéciaux, soit que l'unirormiti' de la
contrée et l'absence de caractères topographiques apparents rendissent difficile la

formation de noms de lieux particuliers, soit plutôt parce que, grâce au voisinage
d'Alexandrie, on trouvait plus commode de les distinguer les unes des autres
par l'indication de la distance qui les séparait de cette grande cité. Quoi qu'il
en soit, c'est bien par les noms des pierres milliaires les plus rapprochées qu'on
les désignait. Par d'autres textes on connaissait déjà la localité nommée to "Eva-
Tov, sur laquelle on a beaucoup discuté et qui était située à 9 milles d'Alexan-
drie. Elle est légalement mentionnée par l'un de nos textes (V03'. p. û, 1. 27). Plus
près d'Alexantlrie, à une distance de 5 milles, un autre centre d'habitation, ap-
pelé TO IIÉiiTtTov, est cité, dans l'histoire de Marc le Fou (Voy. p. 13, I. 23) et, à
propos d'Anastasie, non dans les textes que nous publions, mais dans les Jlénées
grecques (Voy. p. 8, 1. 18); car c'est là que celle-ci aurait fondé le couvent qui prit
son nom. (La version syriaque dit que cette fondation se serait faite dans le lieu
nommé to "EvaTov.) Enfin on voit plusieurs fois cité dans l'histoire de Thomaïs
et d'Andronicus dont nous parlerons plus loin (Voy. p. 17, 1. 4; p. 18, 1. 21;
p. .50, 1. 2. 4; p. .57 1. 3, ô, etc.) un troisième lieu, qui, ainsi que l'indique son nom,
TO 'OxTwxoioéxatov, à 18 milles d'Alexandrie. 11 n'y aurait rien d'é-
était situé
tonnant à ce que nouveaux
textes vinssent nous révéler l'existence d'autres
<le

localités jiortant des noms formés ainsi d'un nom de nombre ordinal.
Il n'est pas inutile de faire remarquer qu'aujourd'hui encore, dans certaines

régions, le même mode de dénomination est employé pour désigner des localités
voisines d'un centre injportant. C'est ainsi que j'ai vu des lettres venant de Uji-
bouti, datées du 4°, du 6" kilomètre, etc.
(1) Ledi'sert intérieuj', IsioTÉpa i'pni'-o; (^'oy- P- 2, 1. 4, 16), était fort probablement
la région qui s'étendait au S. ou S.-O. de celle de Scété, et qui, par consé(|ucnt,
était beaucoup plus solitaire. On comprend ainsi comment Anastasie, habillée
en homme (ce qui la Anastase l'Eunuque), ne parlant jamais à per-
fit aji^ieler

sonne, si ce n'est à Daniel, et vivant dans une localité affreuse, à 18 milles plus
loin que la région de Scété, ait défié les poursuites de l'empereur et les recher-
ches du patriarche et des notables habitants d'.-Vlexandrie, fort intrigués par sa
mystérieuse disparition.
XII vue ET RKCITS DE 1. AIÎliK HAMEL.

quelques mots pour prier Daniel de \'enir la trouver en toute


hâte avec son disciple et d'apporter des outils pour creuser une
fosse. Daniel,comprenant que sa fin était proche, courut auprès
d'elle et la trouvamourante. Elle expira bientôt, en ellet. après
avoir reçu les derniers sacrements, et les deux solitaires,
l'ayant enterrée, revinrent dans leur cellule. Chemin faisant,
Daniel raconta l'histoire d'Anastasie à son disciple qui, en l'en-
sevelissant, s'était aperçu qu'elle était une femme. Anastasie
avait passé vingt-huit ans dans la solitude, depuis la mort de
l'impératrice Tliéndora, c'est-à-dire de 348 à 'û6 (1).

Les manuscrits syriaques de Londres (par exemple, Add.


14.601) et les manuscrits grecs de Paris (entre autres, Coislin 23,
25 et 195) contiennent un certain nombre de fragments de lettres
adressées par Sévère, patriarche d'Antioche, à Anastasie, femme
de consul (ùTrâTiiua) ou diaconesse (îay.:v:;j. Il ne semble pas

douteux qu'il faille reconnaître dans cette Anastasie la solitaire


du désert de Scété. Sévère ayant séjourné plusieurs fois à Cons-
tantinople (en 314 et surtout de 331 à 536), il n'y a rien d'éton-
nant à ce qu'il soit entré en relation avec Anastasie qui, à cette
époque, devait se trouver encore à la cour impériale. Malheu-
reusement dans ces fragments de lettres, qui sont des commen-
taires de certains passages des Évangiles, il n'y a pas un mot
qui concerne la destinataire et nous aide à l'identifier.
Une autre question qui m'est proposée par M. l'abbé Nau est
celle-ci Anastasie la Patrice serait-elle le même personnage
:

qu'Anastasie, femme de ce Pompée, neveu de l'empereur Anas-


tase, lequel ayant pris part, de concert avec Eulogius, à une
révolte contre Juslinien, fut mis à mort par ordre de ce dernier
en 532? Chronologiquement, la chose est moins vraisemblable,

car bien qu'Anastasie la Patrice soit morte à un âge très avancé,


en 576, il semble difficile d'admettre qu'elle ait pu être l'épouse
de Pompée, qui devait être déjà d'un certain âge, lorsque son
oncle Anastase devint empereur, en 491, à soixante ans. Tou-

(1) Anastasie la Patrice est inscrite au calendrier de l'Église frrecque à la date


du 10 mars, mais n'a pas d'office jiropre. - Tîi oùit] yinéfct |iviô|jir) t>); ôaioc; Mrjipo;
T||iôiv 'Avasxaoia; xyj; lla-rptxia;. » J'ai reproduit le texte du synaxaire qui la con-
cerne et qui est imprimé à cette date dans les Menées de cette Église (Voy. p. .S).
Les Bollandistcs en ont donné une traduction latine (Voy. AcI. Sancl., vol. 11 de
mars, 10 mars, p. 40-43). Anastasie ne figure i>as au calendrier romain.
VIE ET RECITS DE L ABBE DAN'IEL. XIII

tefois la principale raison qui me porterait à rejeter l'identifi-


cation proposée est la diflurence qui me semble avoir existé,
au point de vue des doctrines religieuses, entre la femme de
Pompée et la pénitente de l'abbé Daniel. En effet, la première,
sincère catholique et grande admiratrice de saint Sabas et du
patriarche .Macédi mius, fut fort maltraitée par l'empereur Anas-
tase, parce qu'elle s'était rangée ouvertement dans le parti des
défenseurs du concile de Chalcédoine. Tout au contraire, la

seconde, si, comme je le crois, il faut voir en elle la correspon-


dante du patriarche Sévère, ardent monophysite, devait plutôt
sympathiser avec les ennemis du concile en question.

Le récit classé sous le n° 3 (Voy. p. 12) et intitulé Marc le


Foil, nous transporte à nous met sous les yeux
.Vlexandrie et
un saint et fort étrange personnage. Marc était un moine qui,
pendant quinze ans, avait péché contre la pureté. Au bout de ce
temps il s'était enfin ressaisi et, pour expier ses fautes, il s'é-
tait promis de faire de sa personne l'objet de la dérision des
hommes, pendant autant d'années qu'il avait péché. Il vint donc
à Alexandrie et il y vécut, simulant la folie, se nourrissant de
débris d'aliments qu'il ramassait dans et gagnant le marché
dans l'hippodrome, sur les bancs duquel il couchait (1), quelque
menue monnaie qu'il partageait avec d'autres malheureux.
Une certaine année, l'abbi' Daniel s'étant rendu à Alexandrie,
à l'occasion de la fête de Pâques (2), il y aperçut Marc et eut

(1) Le mot "Iirito; (Voy. p. 12, 1. 2), par leijuel notre texte désigne
14; p. 13, 1.

le bâtiment en question, est assez à interpréter d'une façon exacte.


difficile
L'explication dont il est suivi, Srjaôiriov 3é sauv ô "Iitno;, ne nous aide guère, car
l'expression SritJiôoiov peut s'appliquer à tout bâtiment public. .M. CJuidi a tra-
duit le mot copte correspondant par scialerin pubblichc, en accompagnant sa
traduction d'un point d'intei'rogation. .l'incline pour ma part à voir dans r"Iji-
Tto;, non pas une sorte de caravansérail, mais un liippodrome, car les (Txoc[ji.via,

sur lesquels Marc dormait pendant la nuit, ne sont-ils pas les bancs sur lesquels
s'as.seyaient les spectateurs? Ne serait-ce pas l'hippodrome mentionné par
S. Éjiiphane dans son ouvrage De Mensuris et Pondcribiis : Koti ÈTiaùcavTo o'.
AaYÎ5ai (5a(ji),EÛsiv, oî ànà toû Aàyou S»i>,ovôti xaTayoïiEvoi ntoXsjiaioi, 8; innixov àv
'.\).e;avop£:â xatasxEuaua;, Aaiov (ivôiiasôv (Voy. Migne, Pair, gr., vol. XLIII, col.

257). L'auteur de la version latine qui accompagne ce texte a traduit temxôv par
équestre curriculum.
(2) Les higoumènes de Scété, ajoute l'auteur du récit, avaient l'habitude de
se rendre chaque année, à cette date, auprès du jiatriarche, ce qui montre que
l'autorité de ce chef spirituel s'exerçait très régulièrement sur les groupes mo-
nastiques voisins d'Alexandrie.
XIV VIE ET HEflTS HE L ABBE DANIEL.

aussitôt rintuition de la sainteté du personnage. S'étant appro-


ché de lui il le , saisit par le bras mais celui-ci. jouant son rôle,
;

poussa (les cris et appela à son secours. Un rasseml)lement se


forma bientôt autour de Marc et de Daniel (1). Des voix s'éle-
vant de la foule disaient à Daniel « Laissez-le c'est à un fou : :

que vous avez affaire. » Mais lui répondait « C'est vous qui :

êtes des fous! Voici le seul iiomme raisonnable que j'aie trouvé

aujourd'hui dans la ville. » Les assistants allaient peut-être


prendre parti pour Marc . lorsque des ecclésiastiques qui con-
naissaient Daniel, accoururent à leur tour d'une église voisine
et demandèrent à celui-ci s'il avait à se plaindre du fou. Pour
toute réponse. Daniel leur dit Conduisez-moi cet homme de-
: «

vant le patriarche. » Lorsqu'on fut en présence de ce dernier.


Daniel, s'adressant à lui, en montrant Marc, s'écria « Il n'y a :

pas actuellement dans Alexandrie un pareil vase d'élection » !

Le patriarche, qui savait que des révélations surnaturelles


étaient faites à Daniel, adjura alors Marc de dévoiler ce qu'il

était. Celui-ci obéit et raconta ce qui a été dit plus haut, c'est-

à-dire qu'il avait fait le serment d'expier, pendant quinze ans,


ses quinze années d'inconduite. et il ajouta que la quinzième an-
née de sa pénitence venait de finir. On devine l'émotion de toute
l'assistance pendant ce récit. Marc et Daniel passèrent la nuit
dans le palais patriarcal. Mais le lendemain matin, quand le

vieillard et son disciple se rendirent auprès de Marc pour pren-


dre congé de lui. celui-ci venait d'expirer. Aussitôt le bruit de
cette mort se répandit dans toute la ville et dans tous les envi-

rons et l'on à Marc des funérailles magnifiques, auxquelles


fit

assistèrentnon seulement toute la population d'Alexandrie,


mais encore un grand nombre de moines venus du voisinage,
de l'Énatiin et même de la région de Nitrie.

C'est encore un saint ignoré que ce mendiant (Voy. p. 15)


dont Daniel va nous révéler les mérites dans le récit que contient

(1) un de ces détails qui montrent la véracité du récit,


Le texte contient ici

car il de caractère qu'un auteur naïf, comme celui qui a écrit


est certains traits
l'histoire de Daniel, n'invente 5,'uore. Il est dit en effet que le disciple qui accom-
pagnait Daniel, voyant son inaitre se précipiter sur le pauvre fou et la foule
s'assembler aux cris pousses par ce dernier, se tint prudeuiuient à l'écart, ne
sachant trop comment l'affaire allait Unir.
VIE KT RKCITS DE L AliBE DANIEL. XV

le quatrième de nos textes. La srène se passe également à


Alexandrie. En arrivant un jour sur une des places de cette ville,
Daniel aperçut un aveugle qui demandait l'aumône. « Tu vois cet
homme, dit-il alors à son disciple; sa perfection est grande. Tu
vas en avoir la preuve. Attends-moi ici. » S'approcliant alors de
l'aveugle, il lui dit : « Fi'ère, fais-moi la charité, car je n'ai pas
de quoi acheter des joncs pour tresser des corbeilles et me procu-
rer, par leur vente, les aliments nécessaires à ma subsistance. »
« Hé quoi! lui répondit l'aveugle, tu vois que je suis nu et que je

demande l'aumône, et tu veux (|ue je te donne de quoi achetei"


des joncs? Attends-moi là cependant. » Et, se levant, il se dirigea
hors de la ville vers la cellule qu'il habitait. Y étant entré , il en
ressortit bientôt avec diverses sortes de fruits et quelques pièi'es
de monnaie qu'il rapporta et donna à Daniel, en lui demandant
de prier pour lui. Celui-ci pleura en recevant tout cela et s'é-

cria : « nombreux les serviteurs de Dieu qui sont


Qu'ils sont .

inconnus aux hommes! » Quelques jours plus tard, Daniel ap-


prit que le grand économe du patriarche étant gravement ma-
lade, et ayant été transporté dans l'église de Saint-Marc (1), le
saint patron de cette église lui était apparu et lui avait recom-
mandé de faire venir l'aveugle, qui le guérirait. L'économe
l'envoya donc chercher et ses serviteurs le lui ayant amené,
moitié par persuasion, moitié par force, une simple imposition
de sa main le guérit immédiatement. Ce miracle é'mut toute la
ville et le patriarche se rendit lui-même auprès de l'aveugle;
mais quand il arriva dans sa cellule, celui-ci était mort. La nou-
velle de sa fin se répandit au loin. On l'enterra solennellement
au milieu d'un grand concours d'habitants et de moines venus
tout exprès de la région de Scété en compagnie de Daniel. Son
corps fut déposé au-dessus de celui de Marc le Fou. Ce saint
aveugle avait passé quarante ansa exercer la chanté, faisant
distriliuer tous les dimanches aux pauvres malades des fruits
achetés par lui à l'aide des aumônes qu'il recevait (2).

Avec le cinquième de nos textes (Voy. p. 17), nous re-

(1) On sait qu'en Orient on avait l'iiabitude de transporter les malades dans
les églises pour y recevoir le sacrement de l'extrême-onction.
(i)Je n'ai pas trouvé la mention de ce saint personnage dans les calendriers
des Églises d'Orient, i^as plus, du reste, que celle de Jlarc le Fou.
\VI VIE ET RI'XITS ET DE L ABBE DANIEL.

trouvons un personnage déjà connu par les Menées de l'Église


grecque (1) et mentionné par le Martyrologe romain (2). Tho-
maïs avait épousé récemment (elle n'avait que dix-huit ans) un
jeune homme de la localité nommée '0-/.-u)v.7iiliv.-jL-.o'/ et dont il

a été question plus haut. Elle était très pieuse et s'occupait de


son ménage avec le plus grand zèle. Son beau-père, qui haliitait
sous le même toit, s'éprit d'elle et usa à son égard de quelques
familiarités que celle-ci supporta par respect pour le père de
son mari. Mais, un jour que celui-ci s'était absenté, le vieillard
devint plus entreprenant et, se heurtant à une résistance qui
l'irrita, saisit une épée suspendue à la muraille et en menaça sa
belle-fdle. Celle-ci lui répondit qu'elle était prête à mourir plu-
tôt que de commettre la l'aute à laquelle il voulait l'enlraîner.
N'étant plus maître de soi, le beau-père la frappa alors et elle

tomba morte à ses pieds. Immédiatement il perdit la vue. Des


amis de son fds étant survenus sur ces entrefaites et ayant pé-
nétré dans la maison, aperçurent le cadavre de la jeune femme,
tandis que le vieillard, devenu aveugle, leur apprenait son
crime et leur ilemandait de le conduire devant le gouverneur.
Ils le menèrent aussitôt devant ce dernier, qui, après l'avoir

interrogé, le fit décapiter. La nouvelle de la mort de Thomaïs,


martyre de la chasteté, s'étant promptement divulguée dans
lesenvirons, Daniel vint assister à ses funérailles et fut d'avis
qu'on devait l'enterrer dans le cimetière des moines. Mais les
religieux de rOktokaidécaton murmurèrent, prétendant qu'on
ne pouvait déposer le corps d'une femme, et surtout d'une
femme assassinée, à côté de ceux des Pères. Alors Daniel ayant
insisté en disant : « Cette femme qui est morte en défendant sa
chasteté, est notre mère spirituelle (à[;.[j.àç) », les moines cessè-
rent leur résistance et Tlmmaïs fut enterrée dans le cimetière
des Pères {'.i).

(1) A la date du 14 avril. « T»i aùi^ ^iM-spa u.vT,|xn Tîj; âyia; SldcpTupo; (-iMiJ-aioo;.
»

(2) Également à la date du 14 avril : . Alcxandri;v Sanct;e Thouiaidis mar-


tyris ».

Les BoUandistcs n'ont connu l'histoire de Tlioniais que par le texte du


(3)
synaxaire donné dans les Jlénées grecques, texte qu'ils ont traduit en latin (.4(/.
Sancl., vol. II d'avril, 14 avril, p. 214). Ainsi, ne pouvant identifier notre abbé
Daniel, ils ont cru bien faire en reconnaissant en lui son homonyme, le disciple
de l'abbé Arsène, ce qui leur a fait placei- le martyre de Thoraa'is au v siècle,
tandis qu'il a eu lieu au vr.
VIE ET RECITS DE I. ABBE DANIEL. XVII

J'ai cru devoir isoler, sous un titre spécial (Voy. p. 21), l'his-
toire de ce moine qui, obsédé par des pensées contre la "pureté,
alla, sur l'avis de l'abbé Daniel, prier sur la tombe de Thomaïs
et fut, en effet, délivré par elle de ces tentations. Mais je dois
faire remarquer que, dans tous les manuscrits, ce récit est im-
médiatement lié à l'histoire de la bienheureuse.

Le texte classé sous le n° 7 (Voy. p. 22) confirme ce que


nous savons déjà de la célébrité dont l'abbé Daniel jouissait à
une grande distance du désert de Scété et du don surnaturel
qu'il possédait de découvrir les vertus cachées.
Etant allé une fois dans la Haute-Thébaide, à l'époque de la
fête de Saint-Apollon.il fut reçu avec les plus grandes mar-
ques de respect par les moines de la région réunis au nombre
de cinq mille environ. Ensuite, il se dirigea vers un couvent
de religieuses, placé sous le vocable de l'abbé Jérémie, et
situé dans le voisinage de la ville d'Hermopolis (1). La réception
que lui firent les religieuses est décrite plus longuement et
présente quelques di'tails très pittoresques et très curieux.
Ainsi, le disciple de Daniel étant venu frapper à la porte du
monastère et demander qu'on voulût bien lui donner l'hospita-
lité ainsi qu'à un autre moine, de peur que, s'ils passaient la

nuit en plein air, ils ne fussent dévorés par les bêtes féroces,
la supérieure lui fit répondre que les hommes n'étaient pas
admis dans la maison et qu'il valait mieux qu'ils fussent dévo-
rés par les bêtes de l'extérieur que par celles de l'intérieur. Peu
touché par cette dernière remarque, le disciple fit observer que
le compagnon qui le suivait était l'abbé Daniel. Immédiatement
les verrous furent tirés et, la porte étant ouverte, toutes les
religieuses, supérieure en tête, se précipitèrent au-devant du
vieil ascète et l'introduisirent dans le couvent en lui prodiguant
les témoignages de grande vénération. Elles étendaient
la plus
leurs voiles sous ses pas, elles se prosternaient dans la pous-
sière et baisaient ses sandales. Les expressions encore plus
énergiques du texte nous les montrent même •/.jXtûtj.îv^ti j!^ -sùç

Parvenu dans la cour du monastère, Daniel aperçoit une re-

(1) Au sujet (le cette ville, voy. .\mi;li,\eai', La Gcof/raphic de i'Êf/yptc à l'é-
poque copie, Paris, 1H93, p. 167.

b
XVm \IE ET RKCITS DE 1, AUBE DAMEL.

ligieuse vêtue d'habits en lambeaux et ('tendue sur le sol. Na-


turellement il questionne la i^upérieure à son sujet, et celle-ci
lui répond que c'est une sœur toujours en
état d'ivresse, dont
on ne sait que qu'on n'ose chasser, de peur qu'elle ne
faire et
dise du mal de la maison. Daniel ne répond rien et va prendre
part, avec toute la communauté, à un repas dont la description
offre des particularités intéressantes. La nuit e1 par conséquent, ,

l'heure du repos étant arrivées, ordonne à son dis-


le vieillard

ciple de s'assurer, sans qu'on le remarquât, du lieu où la sœur


ivre passait la null. Celui-ci revient bientôt lui apprendre
qu'elle s'était retirée dans le lieu le moins noble de la maison.

Dès que les sœurs se furent endormies, les deux moines


s'approchèrent silencieusement de l'endroit en question et qu'a-
perçurent-ils? La religieuse, tantôt debout et les mains levées
vers le ciel, tantôt prosternée sur le sol, priait avec ferveur en
versantun torrent de larmes; mais, dès qu'elle entendait venir
quelque autre sœur, amenée en cet endroit par la nécessité,
aussitôt, elle tombait à terre et faisait semblant de dormir. Da-
niel dit alors à son disciple : « \'a chercher la supérieure, sans
faire de bruit. »

Celle-ci vint de suite, suivie de la sœur assistante, et resta


toute la nuit en contemplation devant ce spectacle, pleurant et

s'accusant des mauvais traitements qu'elle avait intligés à la

pauvre religieuse. Quand le jour parut, les sœurs s'étant levées


au bruit tlu sémendre, la nouvelle de ce qui s'était passé pen-
dant la nuit ne tarda pas à se répandre parmi elles et à les trou-
bler profondément. Mais celle qui pro\oquait cette émotion s'en
aperçut. Alors, dans son humilité, ne vuulant pas être l'objet
de la vénération de ses sœurs, après s'être fait l'objet de leur
mépris, elle résolut de disparaître. Ce qu'elle fit immédiate-
ment et secrètement, après avoir laissé fixé, à la porte du cou-
vent, un dans lequel elle recommandait à ses sœurs de
billet

prier pour elle et de lui pardonner toutes les peines qu'elle avait
pu leur causer. Que devint-elle après sa sortie du couvent, le
texte ne nous le dit pas. 11 se contente d'ajouter que, dès
qu'elle eut disparu, Daniel quitta les religieuses, après les
avoir entendues lui avouer, au milieu des larmes, la culpabi-
lité de leur conduite vis-à-vis de leur sœur.

I
VIE ET RÉCITS DE l'ABBÉ DANIEL. XIX

Le tourhant récit contenu dans


dixième de nos textes
le

(Voy. p. 47), comme nous montre l'abbé


l'histoire d'Anastasie,
Daniel exerçant une action plus immédiate sur des solitaires
qui venaient se placer sous sa direction.
L'orfèvre ou banquier Andronicus habitait Antioche, en Sy-
rie,avec sa femme Athanasie et ses deux jeunes enfants. Les
deux époux menaient une vie chrétienne, s'adonnant à diverses
œuvres de charité et y consacrant les deux tiers de leurs reve-
nus. Cependant leurs enfants, étant subitement tombés malades,
moururent l'un et l'autre le même jour. La désolation des pau-
vres parents fut extrême. Athanasie s'écriait qu'elle voulait
mourir aussi et elle resta seule dans l'église de Saint-Julien oii

ses enfants avaient été enterrés. Consolée pendant la nuit par


saint Julien lui-même qui lui apparut, elle retourna dans sa
maison et fit part à son mari du désir qu'elle avait de finir ses
jours dans un monastère. Celui-ci lui donna huit jours pour
réfléchir et comme, au bout de ce temps, elle n'avait pas
changé d'idée Andronicus, qui nourrissait pour lui-même un
,

projet semblable, lit savoir à son beau-frère que, partant avec sa


femme pour un long pèlerinage en Terre Sainte , il lui confiait
tous ses biens et souhaitait qu'il en fît le meilleur usage possi-
ble, si la mort les surprenait en route. Puis, ayant rendu la
liberté à ses serviteurs, il prit quelques provisions de route et
se mit en chemin avec sa femme. Lorsque, à une certaine dis-
tance, Athanasie, s'étant retournée, aperçut pour la dernière
fois sa maison, elle pleura et, le\ant les yeux au ciel, prononça
cette prière « Mon Dieu
: vous qui avez ordonné à Abraham et
,

à Sara de quitter leur pays et leur famille, conduisez nos pas.


Voyez que nous abandonnons notre demeure pour vous mieux
servir; ne fermez pas devant nous la porte de votre royaume! »
Et les deux époux, versant des larmes, continuèrent leur route.
Après avoir visité les Lieux Saints, ils vinrent à Alexandrie.
Avant de faire choix d'une retraite. Daniel partit pour le dé-
sert de Scété, afin de consulter les moines. Mais, ayant entendu
parler de l'abbé Daniel, il se rendit auprès de lui et lui raconta
son histoire. Daniel lui conseilla alors de lui amener Athanasie.
à qui il donnerait une lettre de recommandation qui la ferait
accueillir dans le couvent de Tabennisi (1). Andronicus alla donc

(1) Pour cette localité, célèbre depuis qu'elle est devenue le centre des fond;i-
XX VIE KT RKCITS DE L ABBE DANIEL.

cherclier sa femme et, après avoir reçu de salutaires avis du


vieillard, munis de sa recommandation, ils partirent pour le
couvent en question. Andronicus revint seul auprès de Daniel
et prit riiabit monastique. Douze ans plus tard, il demanda et
obtint l'autorisation de faire un nouveau pèlerinage aux Saints
Lieux. Comme il traversait l'Egypte (1), il fit la rencontre d'un
autre pèlerin qui lui d-emanda de faire route avec lui , à la con-
dition qu'ils voyageraient en silence. Ce voyageur n'était autre
qu'Atlianasie qui, vêtue d'un costume masculin, se rendait
également en Terre Sainte. Elle avait parfaitement reconnu son
mari, mais lui ne se douta pas que c'était sa femme (sa -îiirTEpi,
comme dit gracieusement le narrateur) qu'il avait devant lui.
car les macérations avaient fané sa beauté et son visage était
devenu noir comme celui d'une Éthiopienne. Les deux voya-
geurs, après avoir terminé leur pèlerinage, revinrent comme la

première fois à Alexandrie et de là se rendirent dans la loca-

lité, nommée Oktokaidékaton . dont nous avons déjà eu l'oc-


casion de parler. N'osant, malgré son costume masculin,
accompagner son mari dans la région de Scété Atlianasie de- ,

manda à Andronicus s'il accepterait de se fixer dans ce lieu et


d'occuper la même cellule qu'elle, à la condition qu'ils garde-
raient perpétuellement le silence, comme pendant leur voyage.
Andronicus voulut d'abord consulter l'abbé Daniel avant
d'accepter cette proposition, et se rendit auprès de lui. Celui-ci

lui conseilla d'accepter, attendu que le frère Athanase (Atlia-


nasie avait dit s'appeler ainsi) devait être un moine parfait.
Andronicus revint donc vers sa femme et vécut douze ans à
côté d'elle, sans savoir qui elle était. L'abbé Daniel venait sou-
vent les voir pour les entretenir de leur salut. Un jour, Andro-
nicus courut au-devant de lui pour lui annoncer que le frère

Athanase était bien malade et allait mourir. Daniel trouva,


en effet, Athanasie sur le point d'expirer et versant des lar-
mes. « Pourquoi pleures-tu, lui dit-il. au moment où tu vas

lions monastiques de saint Pakhome, voy., entre autres, .\méuneal', op. cil..

p. 469.
(1) 'OSe;J(ov xatà Tr,!/ Aï^yTiTov. Cette expression ot un autre passage où il est dit

que Daniel devait passer du désert de Scété en Egypte (Voy. p. 28, 1. 23; p. 59,
I. 17;, prouvent clairement que pour les hagiographes grecs les régions de Nitrie

et de Scété se trouvaient en dehors de l'Egypte, ce qu'il est fort utile de savoir


-pour ne pas commettre d'erreurs dans l'identilication de certaines localités.
VIE ET RECITS DE I. ABUE DANIEL. XXI

paraître devant le Clirist? » « Je pleure, lui répondit-elle, à cause


du frère Amlronicus. Ayez la bonté . après ma mort de
, lire

et de lui remettre un billet que vous trouverez sous ma tête. »

Aussitôt après avoir prié et reçu le saint viatique, elle rendit


le En l'ensevelissant, on reconnut que le frère
dernier soupir.
Athanase était une femme et le billet trouvé sous sa tète apprit
à Andronicus que cette femme était Athanasie son épouse, à
côté de laquelle il venait de passer de longues années sans la re-
connaître. La nouvelle de cet événement extraordinaire se ré-
pandit au loin, immédiatement, de tous les côtés, une foule
et
de solitaires vinrent assister aux funérailles de la bienheureuse
Athanasie.
Daniel voulut emmener Androui<us avec lui. mais celui-ci
répondit qu'il préférait finir sa vie il avait \ u mourir sa là où
femme. Peu de temps après, Daniel fut informé qu'à son tour
Andronicus était gravement malade (1). Se faisant aussitôt
accompagner par un grand nombre de moines, il arriva assez
à temps pour recevoir le dernier soupir de ce dernier (2).

(1) L'expression « être malade » est ordinairement rendue dans ces textes
par (7uviy_£(r9at Tw wuoetm (Voy. p. 0, I. lit; p.liH, I. 32); mais quelquefois on trouve

ouvi^soBai seul (\^oy. p. 56, I. 29).


(i) Andronicus et Athanasie sont inscrits dans le calendrier de l'Église grecque
à la date du 9 octobre. « Tfi aùiri i\ii.ifa, (jiv^ijly) toù ôaiou uarpô; ii[itôv 'AvSpovîzo'j
y.ai 'A6ava7ia; x/j; reproduit (Voy. p. 57-61) le texte du sy-
uuiiêiou œùtoO. ' J'ai
naxaire qui contient leur histoire trouve imprimé dans les Menées. Les Bol-
et se
landistes l'avaient déjà donné d'après l'édition de Venise de 1595 {Ad. Saiict.,
vol. p. 998-1000). Dans le Marli/rulor/e romain, on lit à la
IV d'octobre, 9 oct,
même lerosolymis sanctorum .-\ndronici et Athanasi* ejus conjugis. •
date : •

Cette mention d'après laquelle Andronicus et Athanasie seraient morts à Jéru-


salem est évidemment inexacte. Cette erreur a été partagée par Sirlet dans sa
traduction latine des Menées grecques. Les Bollandistes {Ibid., p. 997 et 1000-
1001), qui ont cru que noti'c Daniel était celui dont Cassien a parlé, ont fait des
calculs d'après lesquels la mort d'.Andronicus et d'Atlianasie devrait être placée
entre 415 et 431. Or, cetti' mort doit avoir eu lieu dans la seconde moitié du

.vi= La traduction latine de la Vie d'Andronicus donnée )iar Lippomani


siècle.
et reproduite par SuriusfVoy. Pair, gr., vol. CXV, col. 1049) commence par ces
mots " In diebus Theodusii Magni imperaturia eral in magna urhc Antiochin
:

juvenis quidam argenlarius nomine .indronicun... • Il ne faut attacher aucune


importance aux cinq premiers de ces mots. Comme ils n'existent ni dans le
grec, ni dans le sj-riaque, ni dans l'arabe, il est évident qu'ils ont été ajoutés
par le traducteur lui-même, afin de désigner la période de temps pendant la-
quelle il croyait qu'.Vndronicus avait vécu. Dans son Martyrologe; universel
(Paris, 1709), à la p. 73 du Corollaire, Chastelain dit que, tandis qu'Andronicus
est mort le 9 octobre, Athanasie était morte elle-même le 22 juillet. Je ne sais
d'où il a tiré cette dernière indication.
XXII VIE ET RECITS DE L ABBE DANIEL.

Alors dit le narrateur, une violente querelle s'éleva entre les


.

moines de rOctokaidékaton et ceux de Scété. Les premiers vou-


laient garder le corps d'Andronicus et les seconds voulaient
l'emporter avec eux. Daniel eut beaucoup de peine à calmer ces
derniers et à obtenir qu'Andronicus fût enterré à côté d'Atha-
nasie. II dut les menacer d'abandonner lui-même la région de
Scété et de venir finir ses jours dans ce lieu, pour que son corps
fût déposé à côté de ceux qui avaient été ses enfants spiri-
tuels.

Ainsi qu'il a été dit plus haut , le onzième et dernier texte .

tout comme le premier, ne nous apprend absolument rien sur


l'abbé Daniel. C'est l'histoire d'un moine très pieux et très hum-
ble qui vivaitdans un monastère, au milieu d'autres moines,
dont quelques-uns fort méchants le maltraitaient de la façon la
plus indigne. Comme il supportait tout sans se plaindre, l'un
d'eux poussa la malice jusqu'à faire disparaître les vases sacrés
de l'église, afin qu'on pût l'accuser de vol. C'est, en effet, ce qui
arriva. Le supérieur, à qui dénoncé, chargea l'économe
il fut
de le faire punir. Celui-ci l'emprisonna, le fit battre avec des
nerfs de bœuf, puis le remit entre les mains du gouverneur
de la province. Soumis alors à d'affreux supplices, il refusait
d'avouer un crime qu'il n'avait pas commis et souriait au mi-
lieu des souffrances. Voyant qu'il n'en pouvait tirer aucun
aveu, gouverneur en^'oya demander au monastère ce qu'il
le

devait faire de son prisonnier. Il lui fut répondu « Qu'il soit :

mis à mort, puisque la loi punit ainsi les voleurs. » Ordre fut
donc donné de décapiter le pauvre frère. Sur ces entrefaites, le
moine qui avait caché les vases sacrés fut pris de remords et
vint avouer sa faute au supérieur. Le gouverneur, immédiate-
ment prévenu, remit le prisonnier en liberté. Revenu au monas-
tère, celui-ci vit tous les moines se jeter à ses pieds et lui de-
mander pardon; mais lui les remerciait de ce qu'ils lui avaient
procuré l'occasion de souffrir, et de mériter ainsi son entrée dans
le royaume des cieux. Trois jours après, on le trouva mort dans

sa cellule. Son corps fut alors porté dans le sanctuaire qui fut
fermé à clef. Neuf jours plus tard lorsque des funérailles solen-
,

nelles allaient lui être faites, on ouvrit le sanctuaire; mais on


n'y vit que ses habits et ses sandales son corps avait disparu.
:
VIE ET RECITS DE L ABBK DANIEL. XXIII

Si un lies que nous reproduisons pouvait être consi-


textes
déré comme provenant d'un abbé Daniel autre que le notre,
c'est évidemment celui-là. Par la nature et l'allure du récit
qu'il contient, par divers détails, par l'absence de toute allu-
sion à Daniel lui-même, il se distingue beaucoup des autres.
Il faut ajouter que je ne l'ai trouvé que dans un seul manus-

crit grec. Enfm, parmi les versions, il n'y a que l'arabe qui le
donne. Je n'ai pas cru toutefois devoir le laisser de côté, car
iln'est pas sans présenter quelque intérêt et il est inédit, si
je ne me trompe. Enfin, s'il est difficile de prouver qu'il doive
être attribué à l'abbé Daniel qui vivait au vi° siècle, il serait
téméraire d'affirmer qu'il doi\'e être attribué de préférence à
un de ses liomonyines.

Ici se termine la série des récits qui ont été recueillis de la

bouche de l'abbé Daniel par ses disciples. S'ils sont insuffisants


pour reconstituer sa biographie à proprement parler, ils nous
permettent cependant de faire revivre devant nos yeux sa figure
si originale et si intéressante. Nous pouvons, en effet, nous

faire une idé(^ assez nette de l'existence que menait le vieil


ascète. Il vivait entouré de quelques disciples dont l'un d'eux,
particulièrement attaché à sa personne, parait nous avoir con-
servé les récits qui nous sont parvenus. L'autorité qu'il exerçait
sur les moines de la région de Scété était grande, mais n'allait
pas jusqu'à pouvoir exiger d'eux une soumission absolue. Il
était leur modèle, leur conseiller, mais non leur chef, dans toute
la force du tenue. Son innuence s'étendait à une grande distance,
du reste, ce qui s'explique par ce fait un peu étrange que, tout
anachorète qu'il était, très souvent il sortait de son désert et
allait visiter d'autres centres monastiques, plus ou moins éloi-

•gnés. Il était très connu à Alexandrie, où il se rendait fréquem-


ment, semble-t-il. Nous avons vu que, pour se délivrer de cer-
tains scrupules de conscience, il n'hésitait pas à se mettre en
route pour Rome, Byzance, Éphèse, etc.
Il ne nous est pas présenté comme un thaumaturge aussi ;

cette absence de merveilleux dans les récits qui le concernent


n'est-elle pas une des moindres preuves de leur authenticité. Ce
qui le caractérise particulièrement, c'est le don qu'il avait reçu
de pouvoir lire au fond des âmes et de découvrir dans des per-
XXIV VIK ET liECITS DE L ABBE DANIEL.

sonnages d'une granile humilité une sainteté qui jusque-là avait


passé inaperçue.
Mais, s'il est assez facile de nous représenter le vénérable
liégoumène se livrant à de dures mortifications, soignant des
infirmes, dirigeant ses disciples, et semant au loin dans ses
courses les exemples édifiants et les bons conseils, il est un côté
de sa vie religieuse sur lequel il semble impossible de porter un
jugement absolument sûr. L'abbé Daniel fut-il hérétique? Fut-
il monophysite?!! est un fait certain, c'est que la plupart des

moines de l'Egypte, au vi" siècle, professaient la doctrine d'Eu-


tychès. 11 est certain également que cette hérésie était partagée
par le patriarche Timothée, qui occupa le siège d'Alexandrie
pendant la jeunesse de Daniel, et auquel celui-ci allait soumettre
ses cas de conscience (1). Ce qui est plus grave, c'est que les
versions copte et éthiopienne contiennent une description de la
persécution que Daniel aurait eu à supporter sous l'empereur
Justinien, pour avoir refusé de souscrire aux décrets du con-
cile de Chalcédoine. A cette description on peut opposer le si-
lence du texte grec original et des versions syriaque et arabe,
qui ne font pas la moindre allusion aux doctrines hétérodoxes
de Daniel. D'un autre côté, peut-ou croire véritable la scène
violente au cours de laquelle Daniel aurait arraché des mains
des soldats de l'empereur le « tomos » du pape Léon et l'aurait
lacéré en vociférant contre l'impiété de ce pape, en jetant l'ana-
thème sur l'odieux concile de Chalcédoine (•2)? Ce que nous sa-
vons de la perfection que le vieil abbé avait atteinte est en con-
tradiction avec un pareil emportement. De plus, les versions
copte et arabe avancent une chose qui paraît étrange, lorsqu'elles
nous disent que Daniel, après avoir été grandement maltraité
par les siddats chargés de le faire souscrire aux décrets du con-
cile de Chalcédoine, quitta la région de Scété et alla fonder en
Egypte, au village de Tamliok, un petit monastère, où il serait
resté jusqu'à la mort de Justinien. Rappelons-nous qu'Anastasie

(1) Il est vrai que si Daniel alla consulter, au sujet d'un cas diflicile, le pa-
triarche monophysite d'Alexandrie, nous voyons se rendre ininiédiatemenl
le

après auprès du pape dans le même but. Jlais de cela on ne peut pi-éjuger ce
qu'il fera plus tard, car à cette époque la scission entre les orthodo.xes et les
dissidents était lieaucoup moins profonde qu'elle le deviendra avec le temps.
(2) Voy. la traduction du texte copte par M. Guidi, p. 5G1 et suiv. et Pereira,
}'i(1a ilo ahbn Daniel, p. 5ô et suiv.
VIE ET RECITS DE L ABBE DANIEL. XXV

la Patrice a vécu à quelque distance de la cellule occupée par


Daniel durant vingt-huit années, à partir de la mort de l'impé-
ratrice Theodora, c'est-à-dire depuis 348 jusqu'à 576, et que,
pendant tout ce temps, elle fut constamment sous la direction
du vieil ascète, d'où il suit que celui-ci, puisque Justiniea est
mort en 565, n'a résidé en dehors du désert de Scété ni pendant
les dix-sept années qui ont précédé cette mort ni pendant les
onze années qui l'ont suivie.
En outre, il n'est pas inutile de faire remarquer que cette
Anastasie dirigée dans sa vie religieuse par Daniel, au moment
même où celui-ci aurait manifesté si ardemment des croyances
hérétiques, est inscrite au calendrier de l'Église grecque,
comme le sont, du reste, divers autres saints personnages qui
furent également guidés par lui sur la voie de la perfection.
Comment s'expliquiT qu'un arbre mauvais ait produit de si bons
fruits et que les disciples aient mérité d'être placés au nombre
des saints, alors que le maître était excommunié comme héré-
tique? Tout cela bien examiné, on peut se demander si les pas-
sages des versions copte et éthiopienne qui ont trait aux doc-
trines liérétiques de Daniel n'ont pas été imaginés et ajoutés
après coup parles monophysites d'Egypte, désireux de rattacher
à leur secte un si saint personnage. Il n'est pas douteux, comme
nous l'avons déjà dit, que, pendant toute la durée du règne de
Justinien, le patriarcat d'Alexandrie n'ait été profondément
troublé par la lutte des partisans et des adversaires du mono-
physisme; mais peut-être ne suffit-il pas de connaître ce que
seuls les Coptes et les Éthiopiens nous ont dit des opinions de
Daniel, pour le ranger décidément dans le parti des Coptes dis-
sidents plutôt que dans celui des Mel/dtes orthodoxes.
Bien entendu, je n'ai pas la prétention de trancher la ques-
tion. On peut croire, d'ailleurs, que l'Église grecque a eu des
doutes sur l'orthodoxie de Daniel, puisque, si elle fait mémoire
de quelques-uns de ses disciples, elle ne l'a pas inscrit lui-
même dans son calendrier. Quant à l'Église latine, elle l'a offi-
ciellement rejeté comme hérétique. En effet, non seulement
Daniel n'est pas mentionné dans son martyrologe, mais encore
son nom a été effacé du missel copte imprimé à Rome par la
Propagande en 1735. Il m'est impossible de dire si cette ra-
diation a eu uniquement pour cause le passage du manuscrit
XXVI VIE I;T RECITS DE I, ABBE IIANIEL.

copte (le la Bibliothèque Vaticane, où l'hétérodoxie de Daniel


est affirmée.

Les récits relatifs à l'abbé Daniel existent en grec, en syria-


que, en arabe, en copte et en éthiopien. Le texte grec est l'ori-

ginal. Ces différentes versions se divisent en deux groupes bien


distincts. Dans l'un d'eux qui comprend les versions grecque,
syriaque et arabe, on constate que les deux dernières dépendent
directement de la première. Tout ce qui est dans l'arabe et le

syriaque se trouve dans le grec, mais la collection des récits


grecs est plus considérable que celle des récits syriaques et
arabes. D'un autre côté, dans ce premier groupe, ainsi qu'il a
été dit plus haut, les récits sont souvent isolés lesuns des autres
et même, lorsqu'ils sont réunis sous un titre commun, ils ne

sont pas étroitement liés l'un à l'autre; ils semblent donc avoir
été considérés comme des histoires distinctes d'Eulogius,
d'Anastasie, etc., et non comme la biographie de Daniel.
Le deu.xième groupe, formé des versions copte et éthiopienne,
ne comprend pas tous les récits qui appartiennent au premier,
mais, en revanche, il en contient plusieurs que celui-ci ignore.
Que les parties communes aux deux groupes aient la même
origine, cela paraît évident, car de nombreuses phrases sont
identiques dans l'un et dans l'autre (1). Mais il est non moins
évident que les auteurs des versions copte et éthiopienne ont
puisé à des sources que l'auteur de la version grecque ignorait
ou a volontairement négligées. C'est ainsi qu'il est inutile de
chercher dans le grec l'histoire de la pécheresse donnée dans la
version éthiopienne seule, ni l'histoire du voleur converti, de la
persécution supportée par Daniel et de sa mort à Tambok, qui
se trouvent dans l'éthiopien et dans le copte. En dehors de ces
additions, un autre trait commun aux deux versions éthiopienne
et copte est que tous les récits qu'elles contiennent sont intime-
ment soudés l'un à l'autre, de façon à présenter une biographie
de Daniel , laquelle se lisait le jour de sa fête.

(1) On constate cependant de notables différences. Voy., par exemple, les pre-

mières lignes de l'histoire de Thoraaïs donnée par la version éthiopienne (Pe-


iiEiRA, ]'ida ih abha Daniel, p. 46).
VIE ET RECITS DE L ABBE DANIEL. XXVII

Je n'ai pas à entrer dans de plus grands détails au sujet des


versions syriaque, arabe, copte et éthiopienne, puisqu'elles ont
été étudiées par les savants qui se sont chargés de les publier (1).

Je ne veux que dire quelques mots de la version grecque.


On peut me reprocher de n'avoir pas donné un texte critique
de cette version. Je réponds d'avance à cela que je ne crois pas
qu'il soit possible de traiter les textes hagiographiques de la
nature de ceux qui font l'objet de cette publication, comme les
textes des ouvrages classiques, des livres signés de noms con-
nus. Lorsqu'un copiste reproduisait les tragédies de Sophocle
ou les homélies de saint Jean Chrysostome, il tenait naturelle-
ment à ce que sa copie fût aussi fidèle que possible. S'il se
permettait d'y apporter quelques modifications, c'tMait tou-
jours dans le but de corriger des fautes, ou ce qu'il croyait
être des fautes, commises par les copistes précédents. Il faisait
à sa façon une édition critique du texte qu'il reproduisait.
Il n'en allait pas de même avec les textes hagiographiques.
Anonymes, les récits qu'ils contenaient avaient pour but uni-
quement d'édifier et n'étaient pas considérés comme la proprii'té
littéraire de ceux qui les avaient rédigés. Aussi l'important,
quand on non pas tant de les conserver inté-
les recopiait, était
gralement dans leur forme primitive, que de les rendre aussi
profitables que possible aux lecteurs. Pour cela on ne se faisait
pas faute de les retoucher, d'en retrancher ceci, d'y ajouter
cela, sans compter que maint copiste, amateur de la pureté et
de l'élégance du style, ne se gênait pas pour refaire le travail
des copistes précédents, en remplaçant nombre de mots par des
synonymes et la plupart des tournures de phrases par des
tournures différentes, de sorte que c'étaitune édition revue,
corrigée et remaniée qu'il donnait d'un texte déjà remanié et

(I) La version iHliiopienne a été remarquablemont publiée, traduite et com-


mentée dans le volume intitulé :Vida do abba Daniel do Mosteiro de Scele. Var-
sâo clhiojiica publicada por Lazarus Goldschmidt e F. SI. Estcves l'ereira
S. S. G. L. Lisboa, Imprensa Xacional; 1897; in-8", .\.\i-.ô8 p. —
Si sur quelques
points je suis d'un avis qui diffère de celui de M. Pereira, cela tient unique-
ment, ce me semble, à ce que ce savant auteur n'a pas eu sous les yeux les ver-
sions grecque, arabe, etc. des textes relatifs à l'abbé Daniel.
Voj'. notre édition de la 17e de l'abbc Daniel qui contient, outre la version
grecque, les versions syriaque et copte. La version ai'abe qui, pour des raisons
indéi)endantes de notre volonté, n'a pu y être insérée, sera sans doute publiée
plus tard par l'un de nos collaborateurs.
XWIIl VIE ET RECITS DE E AURE DANIEL.

corrigé antérieurement (1). Comment sous ces changements


multiples retrouver est plus que probable
le texte primitif? Il

que une dizaine d'hellénistes entreprenaient, simultanément


si

et sans communiquer entre eux, de reconstituer la forme ori-


ginale des récits concernant l'abbé Daniel, ils nous donne-
raient dix textes critiques différents. Du reste, pour ce qui est
des récits en question, si l'on devait essayer d'en établir le texte
critique, il faudrait préalablement avoir coUationné tous les ma-
nuscrits qui les contiennent. Or, si j'ai eu sous les yeux huit
de ces manuscrits, y en a douze que je n'ai pu Aoir, et il est
il

certain qu'il en existe d'autres encore qui me sont inconnus (2).


Par conséquent, l'eussé-je voulu, il m'eût été impossible de
donner des récits de l'abbé Daniel un de ces textes qu'il est
convenu d'appeler définitifs. Je crois pourtant que, telle qu'elle
est, la publication que j'en ai faite sera une contribution utile à

l'hagiographie grecque.
Léon Cll:gnet.

ORDRE DES TEXTES


CONTENANT LA VIE ET LES RÉCITS DE L'ABBÉ DANIEL

GREC
Bibliothèque Nationale.

Ms. da siipplfiiicnt tjrec "241 l\' siècle).

Eulogius lo Carrier f"' 277''- -^Si •

.I/.v. du fonds r/rec 1598 (fin du x* siècle).

L'Orfèvre Androniciis et .son épouse Athanasie f" 247'-252{3)

(1) Afin qu'on se rende plus facilement compte des divergences qui existent
entre les divei-scs recensions des textes hagiographiques, j'ai reproduit en
entier les Vies d'.\nastasie et d'Andronicus d'après deux manuscrits. Que l'on
compare surtout les deux Vies d'.A.ndronicus et l'on constatera que, si elles sont
identiques quant au fond, elles diffèrent d'un bout à l'autre quant à la forme.

(2) 11 est très probable qu'on en trouvei'a d'autres dans les nombreux manus-
crits de la Bibliothèque Nationale qui contiennent des Apophtegmes et des Vies
des Pères.
(3) C'est d'après un manuscrit contenant un texte identique à celui-ci qu'a
été faite la traduction latine de l'histoire d'Andronicus et d'Athanasie publiée
par Surius [De vilis sanclonim ah Aknjsio IJpnmano e/jiscoj/o \'e)'onse, viro doc-
VIE ET RECITS DE L ABBE DANIEL. XXIX

Ms. (lu fonds Coislin 232 (xi° siècle).

1'"
1. Le Moine surpris par les démons dans un si'puliTC iCi-SGi'
1'°'
2. Marc leFou 2t;2'-2f>4
1""
3. Le saint Mendianl 2G1-2G5
4. La chaste Thomaïs f" 2C5-2WJ
5. Le Jloine tenté !" 200-2(j()>'

6. Anastasie la Patrice f' 206''-2()8'

7. L'Oi-fèvre Andronicus et son épouse Athanasie I"' 268''-273

8. La Religieuse qui simulait l'ivresse 1" 273-275'


9. Eulogius le Carrier f™ 275'-281

Ms. du fonds Cuisiin 282 (xr siècle).

1. Marc le Fou 1" Ui5'-166'


2. Comment l'abbi' Daniel expia un meurtre qu'il avait commis, f- ltil3''-l(17^

3. Le saint .Mendiant f'" 1C7'-168


4. La Religieuse qui simulait l'ivrosse f" 168-169
5. L'Orfèvre Andronicus et son épouse Athanasie t°' 169-171'
6. La chaste Thomaïs f"' 171'-172
7. Le Moine tenté f» 172
8. Anastasie la Patrice f°' 172-173
9. Eulogius le Carrier f" 173-170

.)/s. (/(( funds Coislin 283 (.\i" siècle).

1. Le Moine surpris par les démons dans un sépulcre f'" 163-163'


2. Anastasie la Patrice f' 163'-165
3. Marc le Fou ("' 16ô'-160'
4. Le saint Mendiant 1'°'
167-167'
1'"
5. La chaste Thomaïs 167'-168'
6. Le Moine tenté f" 169
7. La Religieuse qui simulait l'ivresse f" 169-171'
" 171'-177
8. Eulogius le Carrier. f
9. L'Orfèvre Andronicus ot son épouse Athanasie f" 291'.295

tissimo olim conscriplis, nunc primmn a F. Laurcnliu Surio Carthusiano emen-


datis et auc(is; Venetiis, 1581; 6 vol. in-fol. Voy. vol. 1, i'°'.310'-3II, à la date du

27 février). Il est évident, ainsi que je l'ai déjà fait remarquer, que le traducteur,
confondant l'abbé Daniel avec un de ses homonymes et pensant qu'il avait dû
vivre sous Théodose le Grand, a cru bien faire en ajoutant en tête de sa traduc-
tion les mots que j'indique en italiques « /;; diebus Theodosii Magni impe-
:

raloris erat in magna urbe .\ntiochia juvenis quidam argentarius nomine An-
dronicus... " Ces mots n'existent dans aucun manuscrit. Quant au titre qu'il a
donné au récit (Vita sanctorum Andronici et ejus conjugis Athanasiœ, authore
Simeone Melaphnisle], c'est lui encore qui a imaginé de le compléter par les
mots d'après lesquels Syméon le Métaphraste serait l'auteur de l'histoire en
question. Il n'y a absolument rien dans les manuscrits qui ait pu l'autoriser à
le faire. C'est grâce à cette fausse indication que cette traduction latine de la Vie

d'Andronicus et d'Athanasie a été reproduite dans la Palrologie grecque de


Migne parmi les œuvres du Métaphraste (vol. CXV, col. 1049-1054). Pour ce qui
est de la mention : grxce non exslat in mss. Paris., que l'éditeur de la Palro-
logie a ajoutée au titre de cette Vie, son inexactitude est pi'ouvée par les textes
grecs que je publie.
XXX VIE ET RECITS DE L ABBE DANIEL.

.l/.v. du fonds r/vec 914 (xii^ siècle).

1. Eulogius le Cairier f"- 183'-188


-
i. Anastasie la l'atrice f ias-190
3. La cliaste Thomaïs f" 1»)-191
4. Le Moine tenté f" 191
û. Comment l'abbé Daniel expia le meurtre qu'il avait commis... I'"' 191-192

Ms. du fonds grec 1605 (xn" siècle).

1 Le Moine faussement accusé de \ol f-' lt>l''-207

2. Eulogius le Carrier f" 267-272'


3. Anastasie la Patrice f°' 272''-575

Ms. du fonds Coisliii 378 (XV siècle).

Eulogius le Carrier f"' 143^-148'

Ms. du fonds ijri'c 947 (seconde moitié du xvi' siècle):

L'Orfèvre .\ndronicus et son épouse Athanasie f»' 292''-295

Bibliothèque Royale de Berlin.

Ms. 1624 (In fonds dit •> Codices Philippic! • (xivi' siècle).

1. Marc le Fou i<" 99-100


2. Le saint Mendiant f" lOÔ-lOl
3. La chaste Thomaïs f- 101-102
4. Anastasie la Patrice f" lit2-104

5. L'Orfèvre Andronicus et son épouse Athanasie f" H i4-108


(). La Religieuse qui simidait l'ivresse f»' 108-1 10

7. Eulogius le Carrier f" 1 10-1 14'

Bibliothèque Laurentienne de Florence

Ms. 3 de la \° rangée (xu= siècle).

Neov 7iapao£:<Tio'j toO xupoù Aavty)). ToO — xrjTttÔTo'j i'^^ 141-142'


risfii Toù àëêà Aïvii^) f<" 142'-144
riEpt Toû |j.axap;ou EùXoYiou toO AaTojioy f"" 144-149
Toû aÙTOÙ àêëâ AaviT|X itôp'i t^; îtaTpixîaç Tijç (j.£-aa-/r,|j.aTio6e{<jYiç e'i;

z\tvo\iyov f"^ 149-151

Bibliothèques des monastères du Mont-Athos [à l'exception des monastères


de Lavra et de Vatopédi et de la skite de S. -André;: (i).
Ms. 4.528.4115 (xiv» siècle).

I. — e' " Ilepl TOÛ ônio-j itaTço; -fiiAÛv Aavir]). to'j Ixr.TtwTOU. » — t' " Toy aÙTOv
ôdîou Aavir]>. toû ly.r,TiÛTO'j Ilepi tt;? iiaipixia; 'AvadTasiaç Tijc |i£T0V0(iaa9£t(rT,;

'AvaTTaaîûu. »

.l/.v. 3765.331 (xvi« siècle).

!S. " Bîo; EùXo^tou toû J.aTtôfiou. "

Ms. 2541.208 (xvii<^ siècle).

10. Toû [laxapiuTitoy 'EçpaiiJL toû lOpou Aôyo; eîç tôv êiov toû ôcrio-j Ttarpô; T||xwv

*.\v6povîxou xa't xii; (yu[jfcéiou aÙTOÛ 'AQavacrîa; »

(1) Catalogue of the Creek Manuscripts on Mount Athos. by S. P. Lambros,


Cambridge, University Press, 1895-1900; 2 vol. in-1".
AIR ET RI'X'ITS DE L ABBK DANIEL. XXX[

Ms. ijGiiO.ns (xvii° siècle).

[2. " Bio; xai 7to).iTeîa toû oaîou 'AvSpovîxou xac Trjç ouiiêio-j «ùtoù. »

l 1. MviQ|j.ïi TÎiç oaîa; [XïiTpô; :?i[i.tijv 'Ava^tadca; ttï; Tratpixia^.

.lA. ;i791.»6u (.\vii« siècle).

14. « iiiftY1<^'i itivu lijéXtuo; Ttspi 'AvanTanii; t^; itaTpixîa;. -

:25. " tlEpi 'Avopovixou ipYupoTtpàrou. •

.)/.«. 180.0.735 (XVII" sit'cli'l.

4. Bio; xai noXsTEÎa toû ôoîou 'AvSpovîxou xai 'A6(xvac7ta; Trjç ou|j.êîou aÙToO.

Ms. 485(x7,-i6 (.\vii« siècle).

1. — 3'. Bioç xai ito),iTt£a toO ôdiou 'AvSpovîxou xai 'ASavaaiaç r/j; sujieiou aÙTOû.

il/s. 6320.813 (xvii= siècle).

10. « Ilspi TOÛ àpyupoTtpâTou 'AvSpovixo'j xai Trj; •yuvaixo; aÙTOû 'AÔavaoia;. »

Ms. 1003.138 (xviM" siècle).

« 'AxoXouôta Trjç à'{iaz èvôô^ou xai xaXAtvtxou |i.âpTtjpû; 0ti)[xaLOo;. -

.1/s. 19(H'i.i42 (\ix° siècle).

5. « ToO àéêà Aaviv)). toû Ixr|T£w; pio;. ••

SYRIAQUE
Bibliothèque Nationale.

Ms. du funds syriai/ue S'A (xiii<= siècle).

1. La Religieuse qui simulait la folio i"- 3.39-342


2. Anastasie la Patrice f°» 342-344'

Ms. du fonds si/riai/ue 235 (xiii" siècle).

Histoire d'Aiiilronicus et d'Athanasie sa femme 1'"'


204'-209'

British Museum.
Ms. syriaque. Add. 14.535 (commencement du i.x" siècle).

Histoire d'Andronicus et d'Athanasie sa femme f"' 47-4IS

-1/s. syriiiijue, Add. 14.G-19 (ix<= siècle).

1. Histoire d'Andronicus et d'Athanasie sa femme f" 90-99'


2. La Religieuse qui simulait la folie et Anastasie la Patrice f" 99'-102''

J\/s. si/riai/ue, .Add. 12.172 (x° siècle).

Histoire d'Andronicus et d'Athanasie sa femme f°" 4S'-53'

.1/s. syriar/ue, .Add. 12.174 (lin du xir- siècle).

Histoire d'.Vndronicus et d'Athanasie, sa femme f°> 179'-182


\.\XI1 VIE ET RECITS DE L ABliE DANIEL.

ARABE
Bibliothèque Nationale.

Ms. (la fonds arabe 27f'i (xi' siècle).

I. Récit d'aliba Zoulas (Le moine faussement accusé de vol) (•' 153'-lô8
i. Histoire du marchand d'argent et de sa femme (Andronicus et
Athanasie) f" 1G'.)-173

'A. Sur la simulation du silence (La Religieuse qui simulait la


folie) f" 173-175
I. Histoire du tailleur de pierres (Eulogius) f" 175-179

Ms. du fonds arabe 250 : Syiiaxaire de l'Église copte (xvi« siècle).

Anastasie la Patrice f°' 123''-124

COPTE
Bibliothèque Vaticaae.

Ms. du fonds copte G2 (x" siècle) (1).

Vie d'abba Daniel et des saints avec lesquels il a été en relation


(Marc le Fou; Eulogius le Carrier; le Voleur qui se convertit;
Opposition faite par Daniel aux décisions du Concile de Clial-
cédoine: Mort de Daniel au monastère de TambolO f" 38-55'

ÉTHIOPIEN
Bibliothèque Royale de Berlin.

.17s. orient., fol. 117 (Kin du xiv ou commencement du xv« siècle.)

Histoire d'abba Daniel et des saints qu'il a connus (Anastasie la

Patrice;Marc le Fou; Eulogius le Carrier: La chaste Thomaïs;


Le Moine tenté; La Religieuse qui simulait la folie; Le Voleur
qui se convertit; La Pécheresse i)énitente; Opposition faite
par Daniel aux décrets du Concile de Chalcédoine; Mort de
Daniel) f" 26-64

Bibliothèque Nationale

Ms. du fonds éthiopien 12G : Sijna.jcaire éthiopien (xMir siècle).

Mort d'abba Daniel, du couvent de Saint-Macaire de Scété, • qui


a enterré Anastasie la Patrice ••
f» 99
Mort d'Anastasie la Patrice f" IIÎU

Mémoire d'Andronicus et de sa femme Athanasie f" 181

(1) Il existe à Rome, au Musée Borgia, une copie de ce ms. de la niaiu de Ra-
phaël Tuki (seconde moitié du \\m' siècle).
VIE ET RÉCITS

DE I;ABBÉ DANIEL LE SCÉTIOTE


(VI'' SIÈCLE)

TEXTE GREC
PUBLIÉ PAR

M. LÉON CLUGNET

1.

LE MOINE SURPRIS PAR DES DÉMONS


DANS UN SÉPULCRE
(Bibliothèque Nationale : ins. du fonJs Coislin 283 (xi= siècle), f"' IGS-IGS'.)

* Ty. •/.aTz Tfjv àÇêav Ay.vi-fl)^ (1).


f. 163

AiTiy/i'ijaTo ô àê€àç Aavf/i'X ô C/Cvitiwtv)? ôti àos'Xtpùç -jvots £v At-


yjTCTO) fJizyojv itepieTCZTSi sv ci^û, xal sG-spac aÔTOV y.a.Txka.êwc-nç

EiGYi'XSev £tç [;.v/i[A£Tov y.Qi[A-/iO'^vai 8i7. tô ij/Oyoç, xal Twapep^ojAsvwv

^aiuLo'vcdv leyei 6 iiç irpiç tov â'xspov BTiEreiç ttoîcv Gxpaoç ïyn ô

aovxyo; ojto; ô'ti sîç tÔ [Av/îy.sîov xotpiaTxt ; àe-jTE c.avupLsv aù-


To'v. Kal àrs/.ptÔ/', ô «Xho^- Ti OéXop-ev '
aiivai aÙTciv; oùtoç ' -/[[J-e-

Tepo; èçTiv ttoiwv tsc OsV/i'aaTa vîiacôv, Tpwywv x.al nivcov xai xaxa-

Xa7.faiv /.ai tt,; ij'jvaçswç àf/.e'Xûv [^.àXVjV àv*6' oO s^^pywfAsv '


sî; *
f |g3,

' Cod. 6£).(i)(J.ev. — - Cod. tcûto;. — ^ Cod. èÇapyoCuEv.

(1) Celte ligne, cela va de soi, forme le titre non pas seulement ilu paragraphe
suivant, mais de tout l'ensemble des textes relatifs à l'abbé Daniel, ([ui sont con-
tenus dans le manuscrit.
1
2 VIK KT lilCriTS UK L Alii!!': liA.MKl..

Variantes :

(Bibliothèque Nationale : ms. du fonds Coislin 232 (xi° siècle), f"' 262-262'.)

Page 1. ligne 1, Om. Ta... Aavi/]),. — P. 2. 1. 1. Oni. â;.

2.

ANASTASIE LA PATRICE
A.
(Bibliothèque Nationale : iiis. du fonds Coislin 283 (xi« siècle), f»» 163»-165.)

f. lusT * Bio; -/Ml T;o}aT£ia 'AvaaTacîscç tt.ç DaTpixtac.

EùvoOjç^o; Tiç è'jj.svEv sî; r/;v èrjwTépav £07i[^.'jV Tr,; S)Cv;'t£io;' £'-}(£v

fïè tô xelXiov (bç àTCO [AiTiiiov '


osxa Ô'/.tco t'àç aÙTÎiç Sx.yÎT£wç. "A— aç 5

oùv T-fl; éê^ojAarîoç xapÉ^aHav tw àSêà Aavir,! vuy.T&; [/.vi^evoç vooG-

To; et ^i.Ti tÎ y^ '^'j2 [y.aOT,Toû aÙTOÙ y.ai [j.ôvou. llaprlyyeUEv Bï 6 ye.

pwv TCO [j.xfiviTri a'jToù ïvy. y£i/.i!^y;


''
xÉpai/.ov ûàaTo; tû aÙTÛ £!j-

vo'jyw aira^ t-âç êêoo[J.7.iîo; /.al -iHih «ùtw xxl /.pouaiv y.ai àvaywp£Îv
/.ai pivi ôv.i'Xew * p.£T'aÙTOÙ" àW Èàv £upvi; rjmp/xy.w , f/jcl, ye- 10

ypajjLf/.Évov sttI t'^ç Ôûpaç toO UTTTi'Xaio'j , (pépsiv aÙTÔ. OÛTto; oùv ItcoÛi

6 axÔ'OTïiç. 'Ev ^.ia oùv tcôv •fijj.epwv £Ùpîc/'.£t ocTpaxov y£ypy.L/.i;.évov

oÙTio;- <t>£p£ Ta £pya)v£ta xal fÎEÙpo [j.ovoç, où [/.TiV àXT^à /.ai 6

/.hù.(f6q. Ky.'. vMor^Wic, ô ye'pcov éV.^auasv xlau6[/.àv [7-c'yav " vcai êÏTTEV 15

'AjiaT-a ty, ÈacoTspa Èp-rljy.w! xoîov ctùXov È^atp-îi (7T|ij.£pov ! Rai lÉyei tû
t;.a(Jy,TY) aÛToù- BzcTa Taùxa Ta cv.v'yt\ ,
x.ai xywfAev (pOàctofiev tov

ye'povTa, \i:h~uiz aT£pr,Oà)y.£v tcôv EÙywv aÙToù* irpo; Rùptov yap ÛTrâyei.
Kai /.XxÛGavTs; à[ji.<pdT£oot acriTvOov /.ai à-r'kHow ilç to cir'/i'Xatov,

/.ai eûpî<7/.oui7iv aÙTOv TrupsTÙ cjveydjy.svov ' •


/.al piUTEi éauTov ô 20

yspcùV £Îç Toù; irdàa; aÙTOÙ, jcai i'/.na'jGs 'Xeytov Ma/.zpto; £i OTt
* f. lui Tv;; ûpa; Taù *Tr,î cppovTti^wv y.aT£<ppo'vv;Ga; pairilciaç ÈTriyctou. Kal
Xéyei ô £Ùvoù}ç^oî" Ma/.xpio; £Î , vs'e Aêpaàj/., oti tto'wjç /.apiroùç

0£y£T:t'. ô (deoç Tjaoà tcjv y£ip<iv toùtojv. Rai 7.£y£i ô ysptov

' Cod. 6X-^,J/co|j.ev. — - Cod. OX^^Sovxa;. — ^ Corf, (ivj/iuv. — * Corf. YsiAriÎEc. —


'•
Cod. w|j.i)eiv. — ''
Cod. (ieva. — '
Cod. ouveyriWevov.
VIK.ET RKCITS DE l'aBBÉ DANIEL. 3

"Citvicov /;u.tv £iJY"/{v. Ajyei o eùvoùyo?" 'Evco '/^oholv i'/in TtolT^ôiv

S'jyàiv £v Tr, woa Ta'JTYi. K.al Is'ysi 6 ys'pcjv Eî xpoEla-jJ-êavov eyw,

ciyov rcapa/.a'XEcai ce. Rat àva/,a9i(jai; '


o eùvouyo; àico toS vli

Ôt'o'j TreaiXaijLézvs', tvjv y.scpalr.v tou yÉpovTo; /cal x.aTsçi'Xsi lÉycr

^ O 0eo; (J ci^r.y/fTa; [X£ èv tw to'-w toutm a'jTo; itkr.fMGii [/.ETa

ToO y^'pou; COD Ù; [xexa 'A^paay.. Kai laêcov ô yspwv tov [/.aO/j-

Tviv aÛToO EoptJ/sv aÙTOv £iri tx yovotxa " aÙTOÛ Ae'ycov EùVJy^cov
x.xl TO TcV.vQv ij.ou toOto. Rat -/.aTafpiVfloa; aÙTov £i7C£V O ©soç
Ô Ttapii7Tapi,£vrj; pji £v t7] topot TauT'/i toO y(iif7,Ga.i [j.£ £/. toO cû-
"^ aaTo; to'jto'j, ô eÙÎù; iro'ca pri[AaTa â'êaXEv £tç to xeXliov touto
fîtà TO ovopia' (jO'j aÙTOç «vaTraucov to irvE'jaa Toiv TraTÉpaiv toù
'
àdEXçoù TO'JTOu etc' aÙTÔv (ôç àv£iïa'ji7a; to jTVS'jjy.a 'Hlto'j £1t'

'E^icoaià, y.al x.),r,9'/f(jcTai to ovo[7.a Tôjv TraTÉpiov toO àrîs'XcpoOi

TO'jTûu £tc' y.LiTOV y.at l£y£t tw yépovTi" Aià tov R'jpiov [/.-fl aTiocJû-

15 C£T£ '
p.e à cpopw , à'X'X' w; sîfAi oÛTWç [y.£ XEi/.^j/aTS irpo; R'jpiov,

•/.al [/.r, rj.afjv) yXK^jc tÎ; t:ot£ tk 7:epl èp.où ei p.vi ûiy-er; y.ai. [Ao'vof

/ixl >.£y£i Tiô yÉpovTf Adç [j.oi /.oivcovîav y.ai £fW)C£v aÙTçJ. Rai
/.oiviuv/ica; l£y£f Eù'^acôa irspl £[;.o'j, '/.al avaeTievj/a; irpo; àvaTo-
Tiàç y.al eî; Ta ^E^ià, £'>.a;xi]/£v to irpo'cco'TTOv aÙTOÙ * ùzèp tov *
f. ie4»
2U •/)>,iov'', x.al 7:oict eiî to CTOf^a a'JToij (jTaupov y.al 'XayEi' Et; jiî-
pz; ^oj ô 0£o; TvapaTtÔ/iU.i" to TTveù[Aa jxou' y.at oÛTco; — apÉdco-
X,£V TViV I^UyVl'v.

'
Rat âV.Xauijav à[xaiÔT£pof ôp'j^avT£; ' oà £[/.7:poc9cv to'j (mrYi'Xatou

•/.al àTîOiîucy-ptsvo; ô yÉpuv T-Éysi tù [/.aOTiT^?, aÙTOu* Ev^ucov aÙTOV


25 ÈTiavw wv (popEt. 'Eipopet ^è x.£vtov/iv -/.al ©a'j/.tcîtov àirô lîtëûvou ".
'"
'Ev^ôwv Sï a'jTov ô àf^E^/^o; TvpoTE/Et /.al [iXs'TCEt ÔTt Ta ê'j'Cta aù-

toO yuvat/.ô; '/icav ôj; etïI 5ûo «puXXcov ^•opàiv îcat où/. èlaV/iCEv.

Rai Ôa'(j;avTE; a'jTov y.at TTOfo'cavTE; sCiy^v >.£yEi ô yE'pwv RaTaXu-


I7C0IXEV T-r.i/.Epov /.al TîOf/îcojpLEv àyaiT/iV ETravu toS yE'povTO;" "/lat

30 pacT^icavTe; Tr,v «jEtpàv -Àivsy/.av /.a't -riT^Oov ' '


Eu^aptcToCivTE; tû
0CÛ.
'OiÎeoovtojv 5e aÙTôJv -/.aTà T-flV o^ov lE'ysi ô [;.aO-/iT'/i; Toi yEoovTf
Ot^a;, iraTEp, oti yjv/; ry ô eùvoùyo^ è-/.eîvo;; Ta &/(ta yàp aù-

• Corf. àvaxaG^aaç. — - C'od. yw^^t*- — '' Cod. èiti. — * Corf. aTcoSûdETai. —


'•
Cod. -r,).!. — ^ Corf. TtafiaxWeiiii. — '
Corf. ùpûfavTt;. — ^ Cod. anOmo-j. — ' Cod.
i.êni-j. — 1" Cad. p.;;».. — Il
Cod. diOov.
4 VIE ET RECITS DE L ABBE DANIEL.

T-flç Eiàov'. Rai Isyst ô ys'piov 0é)^etl; "


èçviy/fffOf/.ai aoi tz rjpl aO-r?,;;

'O èà >t£y£i" Kal 6£"Xw. Asysi 6 yéptov Aût-/) 7:aTpiz.ia toO ira'XaTÎO'j

Yiv, y.al ô JiactTkE'j; 'louTTiviavôç ttccvu -/iyaTCa aÙTViV xal vi^e'Xev 'Xa-

ésîv aÙT/iV stç TO TvaTvariov 8iy. xr.v TToX.V/iV cJVcCiv aÙTriç. A'jtv; oè
' ©eo^cipa AùyoucTvj, 0£Oiîfc)pa £Ç(6pic£v ^ aÙTY;v 5
£jj.vi'vi(jev ttj -/.al vî

£v 'A'X£Çavop£ia. Rat «û'tvi y.Ti(^£i to /.oivcioiov to [/.Éya £Î.; toj/.tttov

'AX£Çav^p£Îa; to £7:i7,£yo'y,£vov ttï; TloLTçiy.ia.ç. Rai oTe éV.TiCEV ' to

a'jTo xoivo'êiov, vi'/.o'jGEV ô PaffiTiEÙ; 'lo'jcTivtavoç 7t£p'i aÙT-^;, y.al 'nc,-

•1.165 ^aTO Ti[Aàv aÙTr.v ^là Tviv tîo'XIviv cjveitiv aÙT-^ç. Autt, ^è * È'ç'jyev

vj/CTCiç aTO ATiE^av^psiaç xal r,>.0£v ivTaùOa à'yywTz [ao'j, xal i:ap£- 10

xa)veff£v [ji£ ^oOvai aÙT-fl to xeWîov, xal àv£0£To [aoi iràvTa Ta OTa
vixo'j'jaç. "H5vi oùv £ixoi7i xal ôxtw ê'tvi crîjjiepov ijti £v Tvi SxviTr, , xal

oùSei; é'yvo) Ta Tr£pl aÙTr,; £t jj.r, £yfo, n'j xal aX'Xo; £iç ylpuv p.ova-
^
j^Qi;. "Ot£ yàp à7:vipj(0(y.viv £t; tottov irap'/iyyE'X'Xov aÙTÛ îva y£[^-ti^"ij

X£pa[;.iov uJaTo; xal ti9-ij aÙTÎô xal àvaytop-îj'. OùoeI; oï ztjM^iy t(; 15

£(TTtv et [/.•/) cù [Aovoç. noTOiii; jj.ayi(ïTptavo'j; à7:£'cT£t7k£v 6 [iaat'Xeùç

àva(^r,Twv a'jT'/iv, où rj.ovov àà ô ^oi.n'ks.iiç ôûCkà xal ô àpyteTuîdxoTCOç

xal -Saa nyirih^i -fi A'X£Ea'vop£ia! xal oùofit; £i7Ttv ô [xadcov £co; T-flç

r;rî(j.£pov Y.izipaç èv iroico to'ttw èctiv. "'Io£ o'Jv ot £v [itx.ciXil.'ji; xôj;

àywvt"(ovTai xal auVTptêouTt tx cûaaTa aÙTôiv xaTa toO (5ia€oAO'j, 20

•fl[j,£t'ç rtè £v Ttjj xôc[j.(o [X-/-,0£ apTO'j £ijTCùpoijVT£ç yopTacOTiVat xat s.iç

tÔ [j.ovayixov* £>.6ovT£ç C7raTa);(o[A£v xal [;.tav àp£Tr,v XT/iCacÔai où

5uva[/.£9a' EU^wjAsOa" oùv xal Yi[;.et'; ottwç Rupio; à^Kofîr, '" 'ôjAaç toù
aÙTOÙ opôp.ou, xal [AETa tiov âytwv TraTÉpcov vî[/,iïiv eûpeîv £>.£o; èv

Èxetvv) Tvi ri[Jt£pa, xal [J-itx toù àêêâ AvafiTacîou toù £Ùvoùyou, 'Ava- 25

GTaci'a yàp èT-EyeTO, eùjç^at'i; xal ^pECTêstat^ tt,^ AecTTOtvr,!; Yif/.oiv ©so.-

TOXO'j xal TixvTtdv Tcôv âyi'wv OTt aÙTw TTO£TV£i o'^a , Ttj/.Y) xal

TTpO'Txùvvici;, Tw IlaTpl xal tw Ttw xal tû 'Ayico nv£Ùjy.aTt, vùv

xal àel xal etç Toù; aîùjva; Ttov atwvwv. A[jl-/,v.

' Cori. ï6ov. — = Corf. BAri;. — ^ Co(/. È|j.r|VU(jev. — ' Cod. èÇôprioev. — •'
Cod.
ËxTïifTEV. — ''
Cod. Y£|J.£Ç£i. — ^ C0(/. àvaywpeî. •
— ^ fO(/. (lova/rixov. — '
C0(/.
EÙ$(5(ji£9a. — 1" Corf. à$i(o(T£'.
VIE ET RECIT^; DE L ABBE DANIEL. O

B.

(Bibliothèque Nationale : ms. du l'onils grec 914 (xii' siècle), (•>' 188-189'.)

*T'jii a'jToiï àêêà ^xyvrfk Trspi Tr,? '


Oarpixta; • f. 188

Tviç [AeTovofAairOtiV/i;' eùvouyoo.

Eùvouyoç Ttç sj^-£V£v etç t/,v £pr,aov ttiV svooxepav tyîç Sxyi'tso);'

eEysv ^j TO /.slTviov aÙTOiî àTuô «ïÈxa xal 6/.t(o [ai'Xiwv tyjç Sy.vÎTewç.

5 "Atck^ O'jv Tviç dê^ou.y.^Oi; Tuapéêa'X'Xsv tû àêêà AaviriTv vu/.toç [avi-

^evôç yivcicy.ovToç sî 'j:h to'j [xaOvîToiji aÙToij '/.ri [xo'vou. napïi'yyei'Xev

^£ Tw y.aâïîT'^ a'jTOÙ 6 ys'pwv l'va y^y-^C'^l


^ Kepapiiov ^ ûf^axo; -trù

aÙTw eùvo'jyu ara^ tvÎ!; eei^oiy.aoo.; , y.al àuotpépwv /.al ti'Ocov " to

/.£oz[/.i.ov irpôç T/jv 6'jpav s;(o , -/.poOs [/.o'vov /.xi à—oywpei, p.r.ôàv

10 o(y.!,*'Xri'(r/i;''', aVAa jy.ovov £7:i'j/.£1Ttou , /.al ei'tvotj £'jp'/)ç ' oVTpa/.ov ' f. 188'

è'yyi'jTa toô TXviXaîou ysypatxjAsvov , cpÉpe aÙTO [j.E-ïk cjo'j. 'Ev [jm

O'jv Tcov -/ijAEacov £'jpw)C£t ô [j-aS'/iT-flc aÙTO'j ocTpaxov ETCiyEypaiAjxevov

4>£ps Ta epya^vsTa " /.al àsûpo. Rai àvayvoij; ô yc'pojv toO ÔGTpzxoii

T7;v £— typacpr.v £/.'Xauo£v x.'XauOiy.ôv [AÎyav ' , /cal >.£y£i TCpoç tov «.a-

15 OviTTi'v Oltj.v. Tri £'7toT£pa"' £pï{[j(.(d ! TCOîoç ffTÙlo; Èçaçsîrj T-/) [/,£pov !

Kal "kiyii Tw (J.aÔviT-^ a'jToO' BzcTatJOv TaoTa Ta ck£ij-/i /.al oe-jpo

iwAo6%H p.01." oùal (zyo)[/.£v covtoi/wç ôivo).; cpâaTtoy-êv tÔv yÉpovTa, [j.ïf-

TTOTE CTsp'/iOwaev TÔiv £'jywv aÙTOÙ' Tvpô; TOV Rîjpiov yàp ôoEijet.

Rai 'Xa'XTiTavTsç cl àacpoT£poi aTCVilÔov , xat EÛpic/.o'jaiv aÙTov ' '


ru-
20 perw cuvsyo^uLEvov, /.al pî-T£i Éx'jtov ô yéptov eÎç to CTr,6o; aÙTOù

/.al £/.'Xau'7£v TToHà -/.al £it:£V Ma/irpio; ei ÔTi r/;v ûpav tx'jt/.v

(pGOVTvCf^v /.aT£Cppovr,aac fiaatXeir; êxiyeioo /.ai


— zvtwv àv6p('jT:iov.

Rai XÉyei aÙTw ô ejvoOyoç' Ma/.zpio; si 'T'j, vée 'AêpaàjA /.al ^evo-

^ôye XpiOTO'j, ÔTi irduou; xapreoù^ i^ÉyeTai ô Qeoç oià TôJv "^eipôJv

25 ijOu to'jtcov. Rai ^s'yet aÙTw ô ya'piov rtoivicov /i[/.'rv sùy'/iv, Traxep.

Aeyêi aÙTÔ) ô eùvooyo;- 'Eyw [/.aAlov ypeiav i'yo) xoXT^iov EÙywv Êv

TauTV) Tvi (upa. ÀÉyei a'jTw ô y£pojv Ei TipoelzaSavov àyw eî; v/iv

ôipav Ta'jTYiv siyov Traoa/.aXÉaai. Rai avry.a6ii7a^ stuI toO ({(laÔi'ou ô

' Cod. Tïj. — - Cod. (iETovoiiasOrioïi!. — ^ cod. ysrîe'- — ' C'orf. x£pâ(ieiov. —
^ Corf. Ti'9ov. — ' Cod. ôniXtiriiî. — ' Corf. evptc. — * Cod. epyaXia. — ''
Corf.

(iï'Y*- — '" Corf. ÈTOTÉpa. — " Corf. aùtw.


6 VIE ET RÉCITS DE L'aIîBÉ DAMEL.

EÙvoCyoç, TTEpiTvai^.êavs'. t/jv y.i'^oû:?y ToCi yépovTo; x.ai y.aTscptlat

lÉywv 'O 0co; oi^vTj'vi''^*; [J-i sv -rw tcItvco toOtw, aÙTOç —Ir.pûcei
jj(.£Tà Toù yv'po'jç co'j (ôç jj.eTz 'AêpazjA. Rai Xaowv ri '-içioi'/ tov

[/.aGviTr.v a'jTO'j sppii]/£v aÙTOV sî; Ta yôvKTa toî iù'^r/jfvj \i-^(iyi- Eù-
>.o'yT,<J''JV TO TEXVov i;.o'j , TraTtp. Ky.l -/.aTaçiV/fTa; aÙTOV lÉysi" 'O 5

f. 189 0=0; fj TTapsuTTiJCU); '


1^.0'. T-/i fcjpz* TX'JT-ij TOÙ y<j>pr,nx\. iy. toù 'T/'.v;-

vtôp.aTo'ç jj.ou , ô eîiîà); Tudca P'/)[j.aTa é'êy.'XEv si; to /.£)v7>iov toOto ô


à^E^oèç O'jTOç ^19: to ovoj/.â cou to i'yiov, aÙTo; àvzTraucov to ttveu-

tj.a. TMV iraTEptov kùtoO Itt' aÙTOv, wç ocveTCaOdaTO to TrvjujAa Hlio'j

È7T " 'E>.ic(;aiè , /.al jcV/iOvfoETXi to ovojax tGv iraTEpiov aÙTOÛ Ir' io

a'jTfo. Rxl "kéfii TÔJ yÉpovTi ô eùvo'jyo;' Aiz tov R'jp'.ov [A-/; ctTvoo'J-

(7£TÉ [A£ a cpopôi, à'Xl' (b; eJfjLt ouTco; [Z£ T:£'[i.i};xTe 7:poç R'jpiov, -/.ai

pÀ [AaÔr, k'X'Xo; ti.; tÔc repl Èaoù £l 'j:h ûp.EÎ'; [i.ovot. Rai XÉyEi tû
yÉpovTi* Ao; [aoi -/.oivuvflTai. Rai y.oivwv/fça; ^ Ievs'/ Acûté [aoi tyjv

èv XpiTTcô àyiir/-|V y.al rjcacOe ûicsp £[/.oO. Rai àvaf>.£Tr£i eîç tk; 15

àvaTolàç xal et; Ta o£^iz x.al )i£y£i* Ra^to; vi7^6zT£, ayo)[jLev, xal

ÈyévSTO TO ivpocojTïov aÙTO'j co; TCÙp, /.al -our £Ï; to Trpo'cwrov aû-

Toî GTaupov la'ywv Et; yetpa; cou, ô 0£oç, TrapaÔrîcojj-at to tîvsO-

[Az [AO'j' -/.al o'JTu; Tcaps'ow/.EV Tr.v 'iuyviv aÛTOu tw Rupiw.


Rai jtlaucavTe; ot àj^.fpo'TSpoi oipu^av k'y-pocOev toO cirri'Xaiotj , 20

/.al à7:orîu5a[/,£vo; ô y£'p(ov a èçopsi 'kiyn tû> aaÔviT'?) aÛTOû" Evou-


cov ÈTravio wv ooo£t. 'Eoopft '
oà oac/.t^iv ctê'jvov ' ectoOcv /.al

/.£VTdvïlV. 'Evâ'JWV ^è aÙTOV ô à^£A(po; 7Tp0C£/£t /.ai |i'X£'-£t ÔTt ol

u-acOol aÙTO'j yuvat/,ôç sîclv xal to; srl (pû\>.wv ^uo Çv)pwv xal oùx

ÈTiâXxcev. Rai OxAavTs; «ùtôv /.al iroivj'ffavTs; lùyry 'Xéysi ô ye'pwv 25

Tw a7.8y;T7i auToù" RaTaWcwij-ev Tr,v vvicTElav c'/i'aEpov, /.ai lïotT,-

ca)[jt.£v i'rkr.ry ir:mtM toù yipovTo;. Rai xotvuvvfcavTS; rjpov" â'yovTa

aÙTOv 6>.tyou; -a^aa/.(^a; xal jîpsxTx' xal TTOf/fcavTe; rhii-Kr^-^ eTTzva)

aÙToù /.al pacTacavTs; t7;v 5£tpàv viv Exa[;.v£v àTTYi'XOov suj^apt-

CTOÙVTïÇ TOV 0£OV £V TO) A.ÙCKUù ÉaUTWV. 3O



f. 189" 'O^êuo'vTwv Se aÙTÛv '
xaTa Tr,v ôiîov Xv-a ô [/.aÔYirÀ? Tw ys-
'
povTi" Ot^xr, 7:aTcp, OTt ô eùvoOyo; ixeîvo; yuvÀ riv; èvoûwv

yàp aÙTOv Toù; [Aao6o'jç aÙToO eiàov, xal yuvat/.o? •^cav wç o'j>>'Xa

' Cof/. TtapsffTKixo'î. — - Cod. siti. — "'


Cod. xoivMvîsa;. — ' Co(/. êiépi. — ''
Cod.
(jtêtvov. — ^ Corf. r/jpov. — " Cod. ÈvS'jov.
VIE ET RECITS DE I, ABRE DAMEL. 7

[7.s;j.xa7.[Aij.£va '
. Aeysi aÙTÎo ô yspcov Oiôa, xe'xvov , oiày. o-i 'njY'r\

•ÀiV. Oelei; oùv £^yiyvi'i70(/.x{ goi Ta Tvepl kùt'/îç" î^où a/.oocov.

AuTY) :7pwr/i Tcarpi^iia -^v to'j Tua'XaTÎou toO [iy.Gikéioç 'lou^TTivia-

voiji' y.xl ô JjaTO.sù^ •/ÎQ£),t,ç£V Xaêeîv aCiT'/]v èv tw TralaTiu 8ik


5 TVjv TioXkr,''/ C'Jveciv aÙTYiç. MavOzvst oùv y) ©eoowpa xai àYavay-TeT"
xar' aÙTvïç xat êêoû'XsTO È^opt'cai ' aùviîv. rvwijTOv 8k aÙT-/i yévovsv
— £pl TO'jTCi'j' /.al [AKïÔoÙTai Tr'Xotov z.7.1 vux.tÔç sp.êaX)^oa5vvi '
xivà

TôJv aÙT-flç TrpxY[y.7.Ttov xal ipuy^ jç^p^icap-év/i /.aTaT^aaS^vEt Ty)v 'AXs-

^av^oEiav, y.al xaToiy.£Î ilç to Tref/.TTTOv 'AXeçavrîpeiaç. ''


'Ev oL;

10 -/cxl (juvECTvÎGaTo" i-A-sX [y.ovaiîTvfpwv xal layeTai é'wç Tvi; GVi'w.epov

Tviç IlaTpi'/Cia^. Rai ij.zxk tq àxoÔaveîv T7]v ©îo^ûpav tc/Aiv jxavOxvsi

OTt Po'As^jerai ô flacrilEÙ; ï/.sxacTei'XafiÔai aù-rviv, /.al -r^aT^iv osuyst

vu/,tÔ; àxQ "A'Xe^avofsta.;, xal rX^iv èvrauSa [j.dv/i /.al raos/.a'Xsijev

[;.e ^oOvai aÔTÀ /.£).lîov â'Çu t'^ç S/.yitsu^ , /.al àvéÔcTcI [^.oi iravra
'5 /.arà Ietïtov tz toS 7:p3cy[J.aTo;. Kal â'^wjta aùr^ to Gxvi"XaiQv

toOto, /.al [A£T7i[7,cpt.a(7aT0 £t; àv^pt/.ov ij^-fljy.a. 'I^où oùv (;-/{[X£pQV

£Ï/.0(jt ôjCTfa) è'tt) £'x.e'' sv t-^ S/.viV/i" /.al o'joeI; à'yvio aùxTiv si pô
cù îcal à^TiO? Et^ ào£)^<pàç /.al èyco 6 y£pojv qti ectiv £VTaù9a. ITo-
(70UÇ oOv [xaywTpiavo'j; £-£a(|/£v ô BaTtlEÙ; 'lo'jOTivtavo; âva"(-/iT(Lv

20 aÙTYiv, où [Aovov ô£ a'jTO; , ikXkx /.al ô xaivaç AT^E^avi^petaç! /.al

'
oùàslç £[/.a()£V * Èv 7701(0 TOIÏW EGTIV Ëco; T/iç 5-(i[/,£pQV TlfiÉpaÇ. "If^E

oùv iro'1701 pafjtlwoj; àvaTpacpÉVTE; àywvti^ovTai /.axà toî ^laêdXou


Jtal cuvTpi'êo'jfji TO lîùjAa aÙTÛv. Eù^w[;.E()a oùv otvoj; ô Rùpioç /.al

•fliyit; à^twG'ij ' ° toù aÙTOÙ opo'j^.ou Toy£Î'v /.al i;.£Tà loO àêÇà 'Ava-
2.-> cTacîou TOÙ EÙvoùy^o'j CTaGïivat, 'AvaçTa^la yàp ÈTiEyETo, £U;^ai; /.al

TCpEffÇEÎai; T-^; Aegtcoiv/,; -iÎjawv T7Ï.; 0£OTo'/.ou /.al zE'.TuapOévO'j Ma-


fia; /.al TravTwv twv âyi'wv /.al toù àSÇà Aav'/À)^ £tcI toù cpo^Epou
p-fl'piaToç TOÙ Rupîoo -fiiJM-j 'I-oGoS XpiffToù" OTi aÙTÔi irpETOi ào'^a

eÎç toÙ; aîûva; twv altovcov. 'Aj/TiV.

' Cof/. (iî|jiapa|j.Eva. — - Corf. à-cavaxTr,. — '


Cod. èÇopridai. — ' Cod. ÈfiSaW.u-
(lévïi. — 'Un mot a été effacé avant èv. — ' Cod. auvsdtîaaTo. — Coil. ë/T]. —
8 Cod. add. tw. — " Cod. eïSr). — '" Cod. àÇnidei.
VIE ET RÉCITS DE L ABBE HANIEL.

(Texte (lu Synaxaire, donné dans les Menées imprimées {!), A la date du 10 mars.)

T-fl aÙT-Ti viij.épa, f;.vrj[///i Tvi; ÔGÎa; Mvirpi;

7l[/.ô)V 'Ava(rTa<7ta; tt,; naxpix.txç.

'Ev Ty.î; vî[/.£oaiç loucnviavoj toO paTt'Xéwç ,


yÉyovê tiç yuvô

£v fôj Buî^avTWA TO'jvoaa 'AvacTacia, eù'Xaêo'jjy.EVYi tov ©s'jv, £^

E'jyEVwv xai ir'Xo jirt'wv yovécov. Aurv), TCKTpiy.ia oOçx toù pa^Ti.'XÉ'wç 5

TTOcuTV), TÔv TO'j ©eo'j cpoêov Iv ÉaUTTO È'yo'jcx, è-o'pcU£TO y.-xTa Ta;
evToTiac aÙTOu. Etye 8ï cpuct/.r|V EÙcraOsiav y.al tîoWvViv Trpao'TVjTa,

coiîTE Tziy-7.; ÈTiiTspTCaçOai eîç Taç àpsxàç aÙTr,; , àT^lJc ^rr,'/ y.al

aÙT&v tcjv paatAÉy.. Rai iizn^-h ài\ ô tûv (^i^avîiov CTUopeùç y.a>^QV

£Ï(i)0£ (pf)ov£Î'v )cai ^taêz>i\£iv, /.al [xv) TuyyupErv àva-aû£c9ai. , £Ç/9o- 10

v/i'Ov) y.al au TV) Trapà Tvi; pacO-iaor,;" Rai yvoGca tov çBo'vov -apâ
Tivo;, r, ovtcù; -£Tti)XVW[j.£Vv; y.aTZ 0£ov, Kjii T7poç £a'jT-/fv" 'Ava-
aTv.nioL, E'j/.aipou Û7roOÉ(7£(i)ç y£Vop!,£VYiç, cti'),QU(7a cwCov T-JiV CEa'JT-^Ç

(j^uy/)v, /tal T/jV Pa(7t>ii(7<7av âTry.VAaEE'.ç toO àWyou oÔdvo'j, y.al

céOLUTli xpo^£v/i'(7£iç T/iv O'jpKViov paii'X£iav. Rai tô; TaÙTa irpoç éau- 15

Tviv £?0'j'X£'jf7aT0, [^.iGOwTafjiÉvvi Tjloiov, y.al C'jvz^aça £x tojj tïXou-

Tou aÛT'?,; (J.Epo; Ti , tz AO'.TCa -jravTX xaTalnroCsa, Tr,v 'A>,£^àv-

5p£i.av 5caTe)iaê£' y.al y.TÎczGa èv tw Deja'tttw (to-w oGtw y.a'Xoujy.Evo»)

(ji.ova(jT-/ipiov , £^ucpatV£ 6£l'jU!; [j.itou;, i/.il(!i •A.%^iC'j[j.éTr,, vcal tG


0£cp àpô'irai (777Q'j5«!^ouijx* èv (o jcal p.Éypi tv;; cvIpiEpov ctoi^Erai 71 20

TauTTi; [Aov/], tÔ IlaTpiy.îy.ç ovo[/.a TVEpttpspouca.

Mets: 5a ^(^povov Tivà, •:Tape'X6ouG'/iç t/iÇ paci'Xwcr,; tov t-^^e piov,

àva[j.v/i(i6£l; paciTiSÙ; t-^ç 7:aTpi/tiaç, £(;£7r£iAi|/£ iravTayoO [A£Tà

-qa)^-?,; T-fiç ETCiTa'irsuj; àva^viTÙv aùr/fv. ToOto TCaXtv yvo'jca vî à[A-

và; Toù 0£oO, vijy.To; Èacaia to éauTT,.; [Aovacr^piov, àv^îvôev Êv tvï 25

GxeV/i TCpoç TOV àéoàv Aavi'/iX' xal — poçavaÔEÎTa tw jxa^tapiMTaTw


yÉpovTi Ta y.aT* aÙT-/;v, héè-jm^ aÙTViv àv^pwav CTolriV, y.al £y.zX£-

C£v aÙTVjv 'AvaoTaciov EÙvooyov y.al Ewayaywv aÙTTiv Év i777Yi'Xauo,

[ayÎxoOev ô'vTi TYJ; 'Xaupaç aCiToC, xaÔstpEsv aÙTViV, ^où; aùv x.al

(1) Par exemple dans l'édlllon parue à Venise en 1895.


VIK ET UITITS DE L ABBE DANIEL. 9

xavo'va, xal irpo'reTy.^s [x-zii^s xore s^spy^STOat toO xsWio'j, pr^Ts Tivà

eayscSai Ttpoc aUTr.v to Tiaparav TUTCwija? eva twv à5£>.cpGv aÙT-À

•/.oarCsiv «TCa^ Tïiç £ê(îo(Ar.ooç xspafAiov ûJaToç, xal TiOÉvai È'^m toS

(iTtviXaiO'j , x.al laii-éaveiv sù^viv xal ÛTCavajç^wpeîv.

5 'ExEÎçe o'Jv -iî à^ap.y.VTWo; aGxTi xaî, àvr^peta


4"^X'''
«Tî-pclÏTO.;

EXTsleaaaa yoo'vo'j; ÔXTÙ 77po; toi; sixoctv, è^puT^aTTExs tov xavôva


TO'j yéoovto; àTC«pzTp£TTT0V. rioio; oOv voO; v) y>icucCTa tûv eÙ.o-

I7W/.TM ypovcov Taç xaTà 0jov ipeTzç aÙTviç èvvoviast, vi ovtr^r^i'/.c-

^oLi., r, yp«<p"^ Trapaiîouvxi. rîuv/îdîTai, a; aÙTr, [;.ov/i xxO' éa'jTriV tù


'" 02W x.aÔ' IxacTViv Trpoaviye; tÔ ^zxp'jov, toÙ; TTEvayiy.oùç, toÙ;

6iîuou.où;, T'/iv àypu-vi'av, T'/iv eùj^viv, ttiv àvayvioaiv, t'/iv CTaGtv,

T'Piv yovu/.licîav , f^v v/iCTSiav; tcoo ttc'vtcov ôe /.al [/.ETa ttzvtwv,

Ta; T(Ûv ^aiiy.ovcov ijuj^-irloxà; -/.al ÈTCavaTTZ'îEt;, Ta; tï;; Gapxo;

/î'^ovà; x.al 7:ovy;;z; £v6'j[A-4i7Et; xal Ta toutuv àvTippoxa; To ^è


13 eivai a'jTr,v TtavTzivaijiv aTupoÏTOV , Tuzira; Ta; -Âjy.E'pa; TOffouTwv

EvtauTÔJv, y'jvaïxa cjyxV/iTtxïiv, xal ilç tz pa<îi)»£i« àsl èx luv/i-

Oiia; aExà TrVrifio'j; àvopùv te xal yuvaixôjv àvaGTp£(poaE'vviv , Èx-

'K'kiÎTm TîzvTa vo'jv xal otzvoiav. 'Ev to'jtoi; tczii xalw; àywvi-
GV.ij.ivr\, yÉyovE itx£'jo; toj Ayîou FFvEutxaTo;.
20 IlsoyvoCiiTa ^è t-/)v éauTri; Trpô; R'jpiov fj.sTa'âETiv, lypa(];êv

ô'iTTpaxov Tupo; tov yépovTa, Xlyo'jfïa- QaTEp tijj.ie , Ixës [y.eTa goO

e'v TTCO'jiî'/i TOV u^ojp xo[j.i'CovTz [-/.oi [J.a9vif/!v, xal Tz £7kiT-/if^£ia èpya-
Aïl'a TToo; Taocflv, xal t)Sï l'va xriOE'Jiri; Ava^Tziriov tov EÙvo'jyov.

TaÙTa (b; £ypai|;£V, ÉvaTUcOETO £;w t-^; O'jpa; to'j CTr/|Xaîou. 'O 'îè

23 yepcijv 5ià vuxTEpivîi; oTCTaala; [/.otiÔeI; TaÙTa, cp-/içl irpo; tÔv [AaOr,-

T-/iv Stte'jcov, àèil(fï, irpo; to (77r/|Xaiov, £v m ectiv ô à5£>.çô;

'AvacxaGto; 6 sùvoOyo;, xal irpouy^wv e^w t?,; O'jpa; toO Gx-/i)iatou,

E'Jsr^Tc'.ç ocTpaxov ycypai/.y.£vov toOto T-aSiov, cttîouoïi -oTiV/i ûtvo-

GTOE'l/ov irpô; vî;jà;. To'jto'j oè à— e'XOovto; xal àvEVEyxovTo; aÙTO,


30 àvayvoù; ô yEstov È^axpucE' xal TvaScov Èv (nro'jOTi tov àH s.'k'ûh'i xal
TZ MO; Tacp'/jv £-tTr[o£ia, sTCOpE'jd'/).

Rai àvoî^avTc; tô (77r'/iXatov, eOpov tov EÙvoSy^ov TTupETÛ cuvsj^d-

|;.£vov xal TtpoTTTETUv ETU l TO CT/iOo; aÙToiji y£pwv ïtCkoLuai TiÉywv


Maxa'îto; eI, y.r^ik'Jjil 'AvaçTZ7t£, OTi t-Â; upa; TaÙTYi; zeI cppov-

35 TiJ^iov, xaTEi/povr.Ta; PaailEiaç ETïtyEiO'j. E'j^ai oùv ÛTvÈp fl[;.wv irpôç

TOV R'jo'.ov. II i^£" 'Eyw [/.à),'Xov, OzTEp, (poTi, ypïiav syw tco>,-
10 VIK r.T RÉCITS DK L'AI'.BÉ DANIEL.

Tviôv eùj^ôiv sv Tn wpa Ta'jr/). Ral 'Xeyji ô ye'pwv F>t TrpoÉTiabov

iyoj, aiyov av Tuapax.als(jai tov ©sov. Kal avajtaQicacx stcI toù


i];ta9îrju, T-/1V x.£(pa'Xr,v to5 yspovTo; xxTeçîlr.ire 7irpoc£u;a[yivYi . Kal
>.aê(bv Ô yspcov tov [^.aOr.TriV aÛToO, â'ppi'ie Trapi; Toùç ncioaç au- 5

Tvi;, leytov. Eù^oy/idov t'Lv jy.aGviTviv [7,00, to tsjcvov go'j. 'H oà


EÎT7SV 'O 060; Twv 7:aTêpwv [XO'j, ô TrapsGTvix.w; [J.oi. èv T-^ ôipa

Ta'jTVi ToO yupîcai jj.z iv, toC cùpiaToç toutou, ô eî^w; Ta èv tw


<7X/i'Xaio TOÛTCo âiaê^-/{ji,aTz [xo'j, fîià to ovo[az co'j, /.y.i tt,v sj^/àv

àoOsveiav y.ai TaXaiiïiopîav ,


àvâirauffov to -vtup.y. Tuiv TtaTs'pojv àir lo

aÙTO'j, (ôç àv£7ra'Ji7aTO to 71V£0(j,3c 'Hliou £7:1 tov 'ElKjTais. Rat


ETTicTpaçjl; ô ixtwrfnc, xpo; tÔv yîpovTa léyEi' Atz tÔv K'jpiov,

7ïZT£p, jj-r, àTC00iji7/|T£ îc T:i^\£iè\-r\^a.i, y.at [;//i^£'iç yvw rà TCEpl ÈpLoO-

xal [/.£TaA7.€o'ji7a Ttuv Ôsitov M'jcTr.pitov , >v£y£r Aote j^ot rôv sv

XpWTÔ) Gçpayi'fîa, /.al Eu^aaOs ÛTTfp Èj^où. Kal àvaëls'jiaTa /.aTà 15

àvaToTiàç, rAa[A({/£, wcTCEp Tuupcov ^£^a[».£'v7i £v TW i7TCY,7.at<o Trpo

—pocMTTO'j «ÙT'^ç" y.al TToirlcasa to (5vi[i,£Tov toj ti[aiou CTaupoO, e'itte*

K'jpt£, £tç /ïîpx; cou —apaG-(i(J0[;.at to TrvEÙfj.z [;.ou" -/.al toùto £Î-

—oùaa, iTap£^(0/C£ to ivvEÙjxa.

'Opuyj-z.aToç fj£ y£vo[/.£vou sj^irpoirÔEV toù GTV/ilaîou , à7;oou<;z[Ji£vo; 20

ô yEpwv £cpdp£i t[7,y'Tiov, lÀ'i'a tù rxKOviTrr "Ev^utov tov ào£>.oov,


TEJCVOV, aVtoÔEV UV TTEpiêsêlviTai. 'Ev^UOVTO; 5è TOÙ à^f'XçOU T/iV

[Aa.xapiav , ÈcpavvTJav [xiv toutw oi Taur/i; [a«';OoI, w; çûAla /.aTS-


EvipafAsva, oùSèv 5j irspi toutou tù vspovTi Ècàç'/iTS.

Metk o£ to ÈTTapTwSr.vai tv;v /tvioeiav, /.aT£pyo[;.£vwv aÙTwv, 25

XÉyei ô [j,a9viT'/)ç" "Eyvwç, — zT£p, ôti ô EÙvouyoç yuv/; xv; 'O f^è

y£pwv àTTExpîvxTO' Oiiîa vtayto, TÉ-/tvov, àW-à 5tà to [a-à Èç/jy/iO-fl-

vai TCavTayoù, toutou )(^xpiv àv^pwav CTo'Xr.v i^i8unoitj.ry aÙTr,v, xal

'ÂvacTzciov vliwùyri'^ wvo'[j,aGa aÙTViV, àiic to àvûxoTTTOV itoXV/i yàp


C'o'tviiti; £y£V£TO Trapà toù paTiT^Éwç luepl TaÛTviç xaTa Trâcav jç^wpav, 30

xal [ji7.>,t(jTa £v TOiç [AspEGi TouToi;" àXl' Jâoù yâpiTi 0£oîj £ÇpuXzy9-/i

Trap 7Î[xwv' xal tote 'îiriy/faaTO ysptdv tw [JLaO'/iT?) >,£77Top,Epûç

TOV plOV XÙTTiç.


VIF. ET Ri'riTs nr: l'abbé daniei.. 11

Variantes
(Bibliothèque Nationale : ras. du fonds Coislin 282 (xi" siècle) coUationné
avec le ms. du fonds Coislin 283, f™ 172-173.)

Pa^e 2. ligne 3. Titre précédant le texte : KE<pi).aiov î'. — fi. 7tap£?a),XEv... Aa-
vir]X : itapsêaXXev amui â àëêà; AaviT)),. — 9. tiOsîv... çÉpEiv auto : Ti6eic t6 y.spdt-

[iiov xpoOîi xai ava/wpeï |iri o(ii).ôiv [/.et' aÙToO Ta auvoXov à),).' èàv Evipij ôaTpaxov
•ysYpajifiÉvov eî; t:^v 6upav toù ouïjXaÊou, evsyxYi aOrô iipô; aÙTOv. — 13. Om. où \ii\v.

— 14. YÉpuv ; Add. triv ÈmYpa9:riv. — 15. ÈEaçvj : lEïcpi-^at. — 16. pâoTa : pâuTai^s.

— 16. oxE-Jr] : ÈpYaXsta. — 19. éÇJjXOov... sitiiXaiov : à7tr)X6ov. — 21. el; toù; itôSa; :

Iv TM (TTiiSsi. — 21. Xsyuv : xa! eras. — 22. ÉTOYeiou : AdJ. xaî itàvTUv àvOpûnuv.
— 23. Et : Add. <j\i. — 23. 'Aëpaà[i : Add. xai EevoSô/e XpinTOÙ. — P. 3. I. 2.

Oni. Èyi). — 3. Om. us. — 3. 1"ia9iovi ; Add. oùnsp àvÉxsiTO. — 4. Trjv xEcpaXr)v...

xaTEsi),Ei : tov Y^'povTa xat xaTEçiXEi TTiv xEyaXrjv aÙToû. — 5. TtXyipiiff^.i... ffou :

:T0ir,(7£t [lExà toù yr^po^ trou. — 7. aÙTOù : toù eùvou/ou. — 8. Om. toùto. — 10. toù-

TO'j : (ioti. — 13. TOÙ... ToÙTO'j : «ùtoù. — 15. TiÉ(i'!iaT£ : ÉxitÉii.'J'OCTE. — 17. Om. xai
ËÔMxEv hOtû. — 18. :tEpi : ÙTtÉp. — 18. àvaêXÉ'}/a;... Ë).oi|i']/Ev : flXtitEi eî; àvaToXà;
/.en eî; Ta SE|ià xai Xeyei' Ka),w; t,),6e;' ôywijiev. Kai D.aii'JjEv. — 19. ÙTusp tôv iiXiov :

wç :tùp. — 20. eI; to TTÔpia : èv tw aTÔ[xaTi. — 21. 7taçaTt9y;ti.t : 7rapi6ïiffo[jLat. — 23.


opOÇavTE; : wpy^av. — 25. Stêûvou : Add. cpoivtxwv. — 26. [iui^ia : [laiOot. — 27. YjTav...

ÇyjptùV : Etfftv wCTTTEp ôùo 9Ù)>.a ^ï]pà ti.£fi.apa|j.[jLÉva. — 29. ye'povto; : Add. Kai xotvo)-

vi^ffavTEÇ EÛpov OÙTOV ËyovTa ôXiya; ^taEaiioèïî xai PpsxTi. Kai îtoirjiTavTE; àfixKf\-j

èitâvw aÙTOù. — 30. rjvEYxav... ï;),6ov : r.v Ëxa|j£v Ô7tri),6ov. — 22. Om. xaTà Tr,v o56v.
— 33. Ta [îuÇîa : toùç |ia<j6oic. — P. 4, 1. 1. YÉpwv : Add. Nat, vai , otoa, téxvov.
— 2. Om. 6 ôè... ô yifMV. — 3. itâvu riYaita : riyiicriaEV. — 5. Ifji^ivicrEV : È|X!v\jite.

— 8. Om. itEpt aÙTïi;. — 9. «Ottiv Add. : -/lYaita yàp aÙTïiv û; eïpviTat. — 10. Om.
ÈvtaC8a. — 11. Om. to. — 11. Om. Ta Sera rjxouaa;. — 12. 'H8ï| : 'lôoù. — 13. Ta...

aOiiis : aÙTT,v. — 14. xEoifitov : t6 xEpâ[jiiov. — 15. Om. KatTiBij... ava-^eoprj. — 15.

TÎç : TÔ Tcç. — 16. Om. ô pa(7t)£Ù;. — 17. ô fiaatXeùç : aÙTo;. — 17. àpytETriaxOîto; :

îtiitaî. — 18. i) 'A),E$âvSpEia : :?| icoXi; 'AXEÏavôpJÎaç. — 18. oùÔEi;... r|[J.Épa; : où-
Sêî; E'(ia8ev û; oiîiiEpov. — 19. oi Èv paniXeioi; : ol pa^jiXixu; àvaTpacpÉvTeç. — 24.

Om. TtaTc'pMv T||j.wv. — 25. àoêâ : Âtld. toù èv âYÎotç. — 26. Oeotôxo'j... 'A^iifi

cfii àYi'a; 0EOTÔXOU. 'A(ir,v.

(Bibliothèque Nationale ms. du fonds Coislin 232 (xi° siècle), coUationné


:

avec le ms. du fonds grec 914, f" 266'-268''.)

Page 5, ligne 1. Om. àëSâ AavtrjX. — 3. Om. ti;. — 3. IvôoTe'pav : ÈTtoTE'pav. —


10. àuoxtôpEi... ^fj-tX-ÔT'c; '.
àva/tôpEt \aiiï oXw; ôfjttXûv [jlet' aÙTOù. — 11. EYY^'îTa :

Add. Tvïç 6ùpec;. — 11. (i£Tà (toù. 'Ev |xia : (lETà com... Oùtm; oùv etioiei o tJia9ïiT/i;

éxetvoç. Mia.— Add. àXXà xai 13. — 15.


ÔEÙpo. : [iôvoç, 6 |ia6riTri; (toù. Oï|j.oi :

— 15.
'AêâXa. ttùXo; uoiov — BâoTajov
itoto; BàîTa. — 17. Om. : (itùXov. 11. ;

— 19. X«XyiaavT£; xXaù(7avTE;. —


ÔTCbi;. Iuve/ôijievov ercpoopw ouvEyopiEvov. —
: 20. :

25. Om. TOÙTMV. — 26. Om. — 28. IlapaxaXÉdat Add. ÛKÈp toù. — P. 6. [lâXXov. :

1. 3. Y^ÎP^î- —
Y'ipo'Jî — XÉYEt Add. aÙTû. — axrivw|xaT04
• ^- ''; ÈTCÎ. 5. : 6. :


iT<iiiaT0{. oûtuç. — àvatoXà;... oeÇià
8. àvaToXàî xaTà Ta
0-jTo; : 16. : Sslià.
— 16. — 17. syEveTo
-iiXOaTE —: tô Tcpôswitov
T|Xf)£TE. to : ËXaiJfj/EV. 17. si; : êîç

— 18.
TC0|jia. — 21. 'Evôuoov Add. aÙTov. — 22. St-
î:«pa9/)(ro|iai : itapaTi6ri[jn. :

ôuvov TcSÉvivov. — 23. : xïvTtiv.ov. — naaOoî Ta — 29. v.vn6'irri : 23. '/i : St'ta.
12 \IV. ET RKCITS DE i/aBBE HAMEL.

BauToiaavTs; : paoTdEavTE;. — 30. sv tw x£),),;(!) : e!; to xe),),:ov. — 31. Oin. xscTi Tr;v
oSov. — 33. TOÙÇ |j.oc56oOi; : io. (JiCta. — P. 7, 1. 3. XlaXoiTiov... ^,6é/.ï1(i£v : iia),aiîou,

xai Ô pa(jt).£Ù; 'louixiviavoc rjOî/.riisv. — 6. Om. xat' oOxri;. — 6. yéyo'tvi : èyÉ-


vETO. — 10. mfijispov : Add. TO. — 12. <I>eOY£' : l^iiyfi. — 13. èviaù'Ja : Add. ëyYiuTà
liou. — 16. si; : Add. to. — 16. 'ISoù : "Hor), — 18. y^pwv... tïÔsou; : yipiDv. "Ote yap
à;tyipZÔ}ir|V èv TÔnto Tivi Ttapriyy-''* tiT' aoEXcoj i'vot Y£|ii!;r) aùtî] to XEpajiiov toC 'jSaTo;.

OùÔEiç ÔE £(ia6e Ti; ËoTiv ei |j.r) où ijôe (iôvo;. Ilôaouç. — 19. àvaÇriTûv : eîç àvaij^ô-

TY)<jiv. — 20. 'A),E5av5p£idiç : Add. xa! Ttàoa y) TtôXiç. — 21. IfiaÔEv £v : oîSev t6
£V. — 23. aÙTwv : Add. *H[xeïç ôè £v t(3 xéfftiw ^evô^ievoi àpTou oùx •/lÙTtopoOixEv yop-
TaoOiîvai xai eî; to jiovaxixôv eXôovte; (jnaTa).w[i£v xal |icav àpETrjv xTyjaasOoci oO
5uvà[jL£6a. — 24. ttj;(£Ïv : Add. xac [iETà tûv àyîuv TïaTÉpwv y)iJ.'ji)v EupEtv £>.ïo; sv
ÈxEtvr) Tîj Ti[j.Épà. — 25. Om. ffTotOïjvat. — 28. Oni. ôtu. 'A(j.viv.

(Bibliothèque Nationale : nis. du fonds giec 1605 (xii- siècle), f"' 272''-275).

Les variantes données par ce manuscrit sont presque identiques à celles qui .se

trouvent dans le manuscrit du fonds Coisliii 232. En cou.séquence je crois inutile


de les reproduire.

3.

MARC LE FOU
(Bibliothèque Nationale ; ms. du fonds Coislin 283 (xF siècle), f" 165-166'').

f. 165

xviTSV Tw TOiouTto [./.x67)T-?( àfîê/.ipciç Qvoy.aTt Ssoyioç ô^-ivov ypovciv,


165"
1. .^_j^'j
£-/.oi[;,vî^-/l sv XptTTà). McTa ^à tï;v re'XsuT-r.v toù à^^sT-çw Seg-
yio'j eowy.ev o aboaç ZiaviTiA tw jj.aor.Trj a-jTO'j TrappviGiav Travu yap
vîyzTïa aÙTOv. 'Ev jj.te oùv tôiv ri[j.£pcov Aafxêavsi ô yapwv riv p.a- 5

ÔviTr.v a'jTO'j /.al â'pj^sTat èv 'AT^sEav^psla" â'9o; yzp scTiv tw -flyou-

jj.Evqj TTiÇ S/.-flTsio; àvifyec^xi T:pi; tov TTK-av T-îj [AeyaXvi éopx'ô.

Kal â'cpOxGîv £']; t/;v tco>,iv -£pl (opav Sz/A-ry, -/.'A wç TTSpiTcaxo'j-

civ £1^ TOV 'Jpo'fj.civ p'Xs-ouciv af^£A(pov yjavov Tspie^iocjjLÉvov x,a;x(j/a-

pix.ôv sttI tcôv Aowôv aÙTOÙ. 'TIv oè ô à^j'A^o; s'/.eivoç TrpodiroioujASVo; 10

éauTC/v ca^.civ, x.al ^icav i/.£tz aÙToO xal a)i)^oi «ra^oi. Kal WEpi-flyEv

à^£A<po; (ô; Gx^i^ xal i'Lrr/vj^.î'JOt;' , xal âpTvàCtov Ta Tr,ç àyopàç


xal -apÉywv Tor? a>.Xoi; gx'Koiç. Eiy£v 'îà xal ovoi/.a Mapxo; 6 toô

Itîtuou. Ar,[y.o'7tov hi ègtiv ô I— -0;. 'E/.£Î zy.oi.ijyi-^ 6 Mzpxo; ô ny^.hç,

xai èxaTÉXuev éxaTov <pi-Al£iç tTiÇ •Â[;.£oa^, xal £X£Î èxoipLaTo £Îç TJc 15

GxajAvia. 'Ex 0£ tcLv éxaTcv vouaituv vi^'ooa^Ev la'jTÛ àvvcivav ^£xa

. ' Cod. È$riXEU(i[iEvoc.


VIE ET RÉCITS DE L'AnBÉ DANIEL. •
13

vo'ju.''iov, xal Ta aXkoi. izx^ivj^vi to^ç à>v)iOiç caloîç. ïlxia. oï y; 7:0-

Xi: syvwsi'Cev Mz'p/.'jv '


tov v/j I— xo'j rîià t/jv ï'^r\'f{a»' aÙToO.

Aîyei ô ys'ptov tw [/.aftvir/i aÛToij" YTuxys l'àe iroO -/.«TaWEt ô caT^o;

èxsîvoç. 'O oè aTCeT-Owv vipwTYiijev x.al leyoïxjw aÙTÔi" Et; tov "Itcttov,

5 ffaXo; yap Igtiv. Merx ^à tw (Tovxa^acQai tw TCzxa 6 ys'piov Tvj a'X'Xvi

•/;u.ap3£ /.ax' ot/.avo[;.i7.v ©eoù sùasv Map/iov tov iraVjv £t; to ts Tpà- * f. 166

iruXov TO jJ.îy«5 "/-ai opatAcov ô ys'pwv sopà^aTO aÙToùi, y.at ripEaTO x.pz-

"(eiv >.£'yojv' "Avr^ps; 'Aleçav^per?, poviOsiTS" ô ^à caTvO; -/.aTETîai'^ev

ToO yc'povTo.;. S'JV/i'yOvicxv i5à ir'XriGo^ xolù '^ è-' aÙTou;' ô eîè y.a'Jr,-

10 T/iç eùXaëviOsi; àirà [;.a-/.po'Ô£V £(jTYiy.£v, /.ai


— zvts; êXeyov tû yspovTi'
'^

Mvi 'Koicys. {ié'piv ', caXoc yap èctiv. Aéyei aÙTO^ç ô ys'ptov* 'Tjasîç èuTê

axko',' <7r[j/.£sov yzp oùy S'jpov -/.vOowttov £v t-à TcrAet Ta'JTij v. <j.-}i to'j-

Tov. EçOaaav /.ai x,7//)pt/.ol txç iv.y,\r,rAy.ç yvcopi^ovTs; tov ys'povTa

/.al XÉvouctv aÙTÙ" Te ttote toi ÈTrotTiCJV ô (jaVJ; oOTo;;A£y5t aù-


tj toi; ô yépwv ApaTS [j.oi aÙTOv rpoç tov -aTcav" Kal i'XaÇov aÙTOv'

/.al Tvi'ysi ô yepwv tw -axa' SvifAepov èv t-/) 7:i\u Ta'JTTi Gneuoc tqiou-
^
Tov où/, ècTiv. 'O 5è ira-aç yvoù; OTi ôto toù 0£o3 è-V/jpoipopviÔv)

ô y£pù)v TC£pl aÙTO'j, piTTTEt ÉauTov £1; Toùç -o'c)a^ TO'j çaVj'j /,al rip-

^aTo £^op/.r(£iv aÙTOV oavEoàicat éauTOV aÙTOÎç Tiç £(7tIv.

20 'O i^È £>i6wv £Î; la'jTov wj/.o'Xo'y/ica 'XEywv, OTt [;,ovayo; •/îj^-viv /.al /.ax-

£/.upieô6T,v ÛTTO ToO ^at'ij.ovo; Tf,ç TuopvEiac âV/i ^£/.a7r£VT£. Kal i^Ocov

£tC éaUTOV A£VW Ma'o/.£, f^E/.aTTEVTE £Tr. £00'JX£'JCar TCO ÈyÔaàJ' 'Îeûoo

opLOia owKvjam tw XpicTw' /.al à::vi'XOov ilç to HÉfAUTOV, xal Iy.vI

£j/.£iva ô/.Tcb £T'/i, xal iz£Tà Ta 6/.T6J ett; Xs'yw ÉjxauTto* A£Opo eigeIOe
25 £15 TViv
—o'Xtv, /.al TCO'.rjTOv éauTov calov aX'Xa 6/.tw etyi" /.al i5où

CTifAepov TrV/ipoCvTat i^/yj Ta ô/.tco ÉVr, toO aaloù. Rai É'/.'Xaucav

Ô[/.O*0up!,a5ov 77aVT£?. » f. 166'

'Exoipiviôvi ^£ ô Map/.o; de, to è-Kj/.otcjI'ov [j-ETa toù yspovTOç. Kal


Ôt£ ri[/.£pa ÉyÉVETO lEyEi ô yÉpwv toj [/.aOviT-fl aÛToS* 'A^EAçè, <pw-
30 VT|I70V tJ.Ol TOV àêêôcV MapXOV '

, (OCTE TCOtviljai 'ÂIAÎV EÙ^VJV, TOÙ àTïeX-


Oeîv eÎç to /.eW.i'ov r,y.ôjv. Kal àiTEXOcov ô [;.a9-/iT/,; eûqev aÙTOv /.ot-

ir/iÔÉvTa Êv Kuplw , /.al ÈXâcov airyiyvEiXEV tô yÉpovTi ot', ô àÇÊàç


Ma'p/.o; ÈteIekoOv). 'O o£ yEpwv àivYi'yyEi'XEV tu TuaTva, /.al ô 7:a'7ra;

' Un w, ajouté au-dessus de l'o, indique qu'il faut lire Mipy.uv. — - Cod. c£r,-

/ti(n. — 3 (7o(/ Tto).Ov. — '^


Corf. CiëpTiv. — '•>
Cod. iiiaX. — ''
Cod. énXï]poçopi6»i. —
"
Cod. Mipy.wv.
11 VIE ET UÉC1T8 DE l'ADBÉ DANIEL.

Tvei. ô ye'ptdv TÔv [AaGviTviv a^JToO Èv tv] Sy.vÎTv; "kéyiov RpoOijaxe to

•/.poijC[/.a, /.al auvz^aTS Toù; iraTÉpa;, y-al eiTCare zÙTOtç' E7.6£T£ /.al

£Ùlov/i6v)T£ Tïapà TO'j yépovTo;. Kal àvéP'/i itàira "Â SîcvÎTr, acTupa cpo-

poOvTE; {/.êxà /.X/.5ct)V /.al patwv, ô|7.oîwç xal to "EvaTov /.al t« xe'X- 5

Xîa xal ot eï; to opo; Tvi; NviTpiaç, /.al rzcai al 7.aOpai at xarà
'Aî.e^av5peiav, ojcte to A£Î;}/avùv £7;l iTJVTa vîitépaiç [^.r, TX'pr.vy.i ,
/.al

àvayvtaffOriVai aÙToù; ay.upvtcai '


to >,£Îi|/avov toC [/.a/.apio'j Map/.o'j.

Kal Tràija vî -6'ki; jj.îxà. /.Xaotov x.al /.ripôiv /.al oaxpûwv tÀiV iro'Xtv

py.vTi"(ovT£ç £Ï£):o[;.ii;av " to ti'jaiov 7.£Î(j/avov toù [xa/caplou Ma'pz-ou 10

ToS (joCkou, ^o^àJ^ovT£; /.al aîvoCfvTe; TÔv (piT^avSpto-ov 0£ov tov 01-
lîdvTa ^
Tocx'JTViv ya'piv y.al 5o^av toî; àya-to(7iv aÙTOv, vOv /.al à£l

/.al £Î; Toù; aïôjvy.ç tùv aîwvwv. 'A[/.vi'v.

'
Co(/. (JiiupvTJiiai. — ''
Cod. lEextôjjiTiaav. — ' Cod. ôiSoOvTa.

Variantes

^Iiibliolhèque Nationale : ins. du fonds Coislin 232 (xr siècle), ("^ 2(i2'-2G4>.)

Paye 12. Titre précédant le récit : Bio; toù àê6à Aavi^), toù (jxï)TiajTou. — 1. oûto;. .

p.M-rizfi : ^Hv tiç y^P<^^ ^v tt] Sxyjtei à^/ô|xatl AaviriX, xal eTysv liaOïiTïjv. Iuvmxkts Se
tw ixaÔYiT^ aÙTOù. — 4. Om. -nàvu. — 6. ïpyfzai :
àvépx^'^'^'^ï- — 8. ëçOaçEv : içôairav.
— 8. icspî : (i); 7i£pi. — 11. Om. éauiov. — 15. çôXXeiç : voufiia. — 16. oixa : ôto-
Sexa. — P. 13, 1. 3. Aevîi : Add. Se. — 'J. iuvYJyBrioav : luvri/flr). — 11. Om. Y*P-
— 19. IÇopxiÇïiv : èvopxîÎEiv. — 20. Om. lÉytov. — 24. iiiocuTw : Èv lauTÛ. — 30.
Om. 1J.01. — P. 14, 1. 2. ÏXïiTij : Sx^tsi. — 4. IxTiTr) : -x/jTi;, — 9. Trjv ito^iv : Trjv

[j.âarjv.

(Bibliothèque Nationale : nis. du fonds Coislin 282 (xr siècle), f" 165 ''-166'.)

Page 12. Titre précédant le texte Ks^àXaia toù àëêS davirjX toù oxitimtou : r)
'. —
1. OÛToç... àosJ.^oç 'Hv ti; yépwv èv Trj SxÎTei 0v6|j.aTi AaviïjX, xai slye iji.ae»;Tr|V
: rT'jvio-

y.-0(T£ CE TW |iaf|r|i5) aOxoù àSeXçà;. — 3. Xpt(7TÛ : Kup'w. — 5. Jotnêivsi ; È).i[j.potvôv. —


6. Ip/exai : àvépy.ovTai. — 7. t^... éopT^: zr\ |j.EYi).ï) lêSojiiSi t-?,; éopTf,;. — 8. ë^ôaoEv :

ï^àoa;. — 8. Sexïtïiv : évSexÎTïiv. — 8. Om. xai. — 8. nepiTtaTouuiv : jtepijtocTouv.


— 11. ÉauTOv : TOV. — 12. w;... èÇrixo-Jn^^"? P-'^''^ ^"^ âX).wv aoiXwv ÈEriyEuéiievoç. —
15. èxaxÉXviEv : xaTÉXuev. — 15. cpôXXeii;. .. èxeî : vouji.ia Tr,v r,[iépav IxeT 3è. — 16. SÉxa:
SûSsxa. — 17. âXXa Ttapsi/Ev : Xontà napÉo/e. — P. 13,1. 6. aotXov : Add. î(TTâ(i£vov.
— 7. [iéya : Add. apniCovTa xà xri; àyopà; xai napÉoy_ovTa toî: oaXoT;. — 8. xaTÉ
!")
V1I-; i:t lîKriTs DE l'aishi-; danif.l.

naiîcv : xaTeyéXa. — 9. nXrjeo; : ô'/Xo;. — 10. Ëar^xev : ï<rTaTO. — 11. iigpiv : Add.
àggâ. — 13. lyOaaav : (juv£i9a(jav. — 13. Tij; âxx),r|(7iaç : toO Tiim. — 15. tli : Tcpàç. —
17. ùito : iTCo. — 19. Oin. aOtoî;. — 22. Xiyw : e^itov êv ÉauTw. — 28. Mipxo; ; Add. 6
uaXo;. — 28. si; to ImaxoTtEïov : èv xw èm(7xo;te;w. — 29. Om. àôsXfs. — 30. Om.
(loi. — 30. à-Kzl.M-i : Add. ;?,|xâi:. — 31. Om. ô [iaOïiiri;. — 32. àr.r.yinU-i : àvriy-

7=t),e. — 32. Om. ôti... ÈTîXîiwBri. — 33. '0... itiizd : xa'i 6 yéfwv tiû Tcivta... — P. 14,1. 2.

Tov |jLa9T)Tyiv : tù [jiotoriT?].


—^ 2. KçoûaoïTe... eïtioitc. Kpoùoov Ta x(jO'J<j(iaTa xat oO-
vaEov Toù; naTspa; xa'c etitè. — 5. xè 'Evaxov... xeXXîa : oi xoû 'Evixo-j xai ol xûv
x£),),((ov. — 8. [iaxapîou : ôyiou. — 10. (iaxapiou : âiim. — 11. Om. xoû oaXoO. —
11. 9i),i(ivp(i)7iov : Add. xai è),e:niJ.ova. — 12. Om. vùv... 'A|it,v.

LE SAINT MENDIANT
(Bibliothèque Nationale : ms. du fond.s Coislin 283 (m= siècle), f- 167-167'.)

* 'Â>^>.oTe iraT^iv 6 aÙTo; àêêzç Aavirjl [astx toù [7.a9-/iToij aÛTOù 'f. icv

àvs6-/i " sv 'A'Xc^a.v^pêiz xai Oecopîî ô yspwv avOpwTrov xm o[AJ7.xtwv

yu[Avov /.aOï)'[Asvûv aï; Tr,v iT7vaT£Îav' y.al 'Xe'yovT'X- Aots ,


s^e'aTS.

Kal >>£y£i ô
Y-P'^^
f^ [AaOrirt a'jToO* BXÉTret; tov à-o Ô[a[j.ztiov ;

Xeyo) (701 St. asyyAwv [AÉTpuv sgtÛ' ÔÉXstç o'jv ÔTt û-oàsi^w cot.

Ta X£ol xÙTO'j ;
[aeivov evTauOx. Rai y-i^/noLi 6 ys'pwv -/.ai ^.e'ysi

aÙTÙ" Oo'/flGOV à.-^7.-rrriV eîç £[/.£ , àiîa'XcpÈ , oti où/, é'yco 7:oO£V àyopa-
cai u.ot pa'îa toù •/CX|j.£rv /.xl Tpaç-^vai. Kal )k£y£i aÙTÔ ô aTO
6au.zT(»v Ti £i^£; ^
£Î; àjj.è , iéêà ;
BXexci; [j.£ yujAVÔv /.al Tïpocaî-

10 T-/)v, /.al l£y£i; (aoi tva àyopairu) coi Paîa- '0[j(.(Î); oùv 7Tcpi[ji.£ivQv.

Rai v£'j£i ô yssuv Tôi [AaOviTïi aÛToO à/.oXou9r,(jai aÙTw. Rai àrop-

yovTai £tç tÔv â'yiov Map/.ov ^ £^(o tt,v tcoXsw;- è-/.£Î


yàp £ly(£v to

•/.e'Xî.io'v' /.al T^ÉyEi. tù yEpovTi* n£pl[./.£ivdv [ji.£, iëSôi. Rai £tc£p)(_£-

Tai xai <p£'p£i TÛ yÉpovTi [Aa'Xa)Ci.ov " Ëy^ovTa CTaçî^a;' xai pozç xai
15 îcya^aç * /.a'. Tpia x£pâTta y.apjj-aTo; xai £/.êa7>wv èx to'j CTOfAaTo;

a'JToS £v TpiaiGTiv £iîa)X£v TÙ ylpovTi Xaywv Eù^ai ÛTïèp Ip-oû ,

àÇêà. Rai sXôwv ô yapojv irpo; tov rxaOviT-Àv a'jToij exla-jca 'XÉrtov

Oo'co'j; xs'jTïTOÙç Soù^ou^ 'éyii o Qi6;' Ç-Â oùv R-Jpio;, où y.'À àreo-

'î-pÉ'J/u tÎ iuot£ t'î;; aùloyia; Ôti àyaTCV)- àcTiv.

25 INlETa lîê TO avaycopvicai aÙToù; y.Tr' aÙToO [7.£t' à'K'.ya; ri[J-£pa;

à/.o'jo'j'7'.v OTt ô [./.iya; oÎxovo'iao; t:ovcÎ tÔ r,-ap ' aÛToù àv-yù; /.al

-'
Cod. àv£'6ei. — ^ Corf. waxiav. —
* Cod. ioe;. — ^ Co(/. Jlàpxwv, — • Cod.
(laJ.ixiv. — "
Cod. (jxapiac. — * Cod. a/iZa:. — ' Cod. iivtap.
16 VIE ET RÉCITS DE l'ABBÉ DANIEL.

f. 167'
àvzx.eiTai eîç t'Jv àvtov Mapy.ov '
, vmi irapacpai'veTat, aÙTÛ ô jiyio;

Mapy.oç xat eùayysT^tOTViç y.xl aTUO'TTo'Xo; 'XÉycov aÙTw* ll£|;4'J''


f^'p^

Tovoe Tov àivc) ôjAfAaTojv, y.ai STCiO-zi'TJi t"Àv yeîpav aOrw eî; tov

TOTiov ToO iTovo'j x.al ûyizvei;'. Rai T;i]j.^v.ç to'j; èauToO Traioaç

È'Xaêsv aÙTûv [AETa T;aoax.>//î'7£(i); x.al piaç. Kal £Ù^a[j.£'vou aÙToO xal 5

stviOévtoç Ty)v vs'î^pa 7iapaypv;u.a ôiscpop'fl'Ôy) o irôvoç, y.a'i àx-oucTOv iye-

Kal à/.ouiraç TraTtaç s^viTiOev î^eiv tov à-à ojAjj.aTcov /.al eOpev

aÙTÔv )',ot[;.vi6£VTa èv K'jpiw, v.aX anoucTov èyéveTO Èv tyi Sx-ViT'/i y.al

£v 6"Xv) T-^ TTolst. Kal àvsêyi ô yÉpwv [y-erà toù [;.aOr,ToO aÙTOÙ , xal <o

TxnkhÀ Tûv —axêpwv cwavÉêviTav [/.et' aÙTÛv. Kal eùXoyfiOviGav wa-


pà Toû [^.anapio'j àoeXçoO. Kal Tcxca cyiom icr'kHi-j r, roAt; , xal

£Ù'Xoyr;6£VT£; £t£X.d[JM(jav ^
[;.£t' EÙyaptffTia;'' xal oo^oTioyiaç to Tt[jii.ov

aÙTOÙ >i£ti|/avov xal x,aT£(Jvix.av aùrô èirzvw to'j àêêà Mzpxo'j toù cv.-

^oO. 'O pto; aÙToS outco; £1' ti è^EysTO àyzw/iv, -ÀyopaCev '^
-ÀiV £;;

aÙTÙv p/îi'Xa'', ffTacpi^aç, poàç, y.al Epoyeuev 5t' a'X'Xou Tivo; £v toÎç

Eavcociiv TOÎç àppuGTOtç -/.aTa Triv x.upiay.yi'v. Tscsapax.ovTa ôx-tw ^£ £TV)

£x.TV)'(;aTo Tviv àpeTYiv Ta'jTViv t-^; ^lax.ovlaç eî; ^ci^av 0£oCi. 'A[/.y[v.

' Cod. Motpxuv. - Corf. ÛYiatvei^. — ' Cod. £$EX<i|/.riaav. — * f'Of/. euxapiaxsLa;.
— ' Cod. (tiXa.

Variantes

(Bibliothèque Nationale : iiis. du fonds Coislin 232 (\r siècle), f"' 264-265.)

Page 15. Titre précédant le récit : Toù oOtoû itsp't toù (iay.apio'j ouvaSsXçoù toù
àno ô(j.[iiTti)v. — 1. Om. aÙTo;. — 'i. ojiiidiTtov : Add. toOtov. 10. oijv — : Se. —
23. Oui. 5(jJ),ou;. — P. 16, 1. 9. ly.r,^r, : IxijiEi. — 15. '0 (iioç 'O Zi pîoç. :

(Bibliothèque Nationale : ms. du fonds Coislin 282 (xr siècle), f'* 167^-168.)

Page 15. Titre précédant le texte : Ke^àXaiov y'- — 2. àvBpioîtov : tivà. — 4.

TÔv àno... xal JEysi : tov Tu^îèv âxeïvov; (leyi^'Wy (jiÉTptijv joTÎ' [jistvov èvTaùÔa.
Kai àîiépxsTai irpô; aÙTÔv xal Xé^ei. — 7. âij.è... oti : s[iè xal (jupLirâOyiaôv [i-oi. OTt.
— 7. àyopàffat piot : àYopàffo) èpia^jTtô. — 8. Tpayïjvat : Çriffai, xai ISoù ànoôv/JCTXw.
— 8. Oni. ô iito ôiipaTwv. — 10. XEyei;... uoi : XEysi; (lof A6: liOi ïvï ayopiirw
VIE ET RÉCITS DE l'ABISÉ DANIEL. 17

ÉiiauTtô. — 10. "OfjLM; : 'A).X' 0|xt3;. — 10. uspijieivov : napajieivov. — 11. Om. aOtôi.
— 13. x£)).;ov : Add.— 13. ncpi(i€iv&v àêSà Meïvov wôe. — 13.
6 à-Ko ô|ji[i.iT(ov. [i£, :

£Î(T£pyETat Add. : tô xeXXîov aÛToû. — 14. Ë)(ovia otaçiôac


si; îyov — 15. : OTaixiSai;.

xaî Tp;a xai -JTïOxaTtoOsv -toûxwv Tpta. —


; ixêaXtbv... £Ôwx£v ixêâXXsi xat I;'). ; £v

TpitAi^jiovxat TrapÉyet. — 16. EyÇat Eu^o'J. — 17. Oui. àëêà. — ouv KOpioç et : '^3. :

Kûpio; o — 24. EÙXo^ia; Add. toO


t)£oç. — 25. Om. an' ocOxoû. — P. 16,
: 6 àS£>,j!CiO. 1. 1.

âyto;... 0ÙT(ô ô àitoTToXoç : — fSvoe Tov ÔEÏva. — ÛYiàvEi; iyiaivei;.


Xiy'""'- 3' : 4. :

— 5. ë),aê£v...ë:a; ËXafiov aùxov :— xal euCajiivou... napaxprJiJia Kai |j.£Tà [iiaç. 5. :

£7rt9£tç aÙTtô x^^^^ t:^v — — eùOéo);. — aÙTOv 7. TrâaY] : ev 6).^. 8. tSsTv : Çtitôjv. y. :

Add. Èv Tûj aùroù. —


T(3it(j) t^ h — Om. xat 9. £v — 11. : oXï) ttj. 10. iv ôXij ttôXei. irâ-

TÉpMV à5zXfû>^. —
: àÔEXçoû tw yéfovxoi. — 12.
12. toO... ÈTcivw Kai : Keri itàuix... :

îiôtca ayi&oj r, itoXt; è?£xô|xit;av aÙTov |Jt£T' sOyapiarta; TXoXXr;; , xat ËÔrixav aùiov ètcïvm.
— 14. TW oaXoO : toO îià tov 0£civ YrivoiJ.£vo-j uaXoù. — 15. avaitr,'/ : tl: àyi.Tiri'j. —
15. IÇ aOtùiv... 'A|J.Y)v : aùtixa (jiJiXa , axaitîSa; , i(jy_à5aç, xai ÉyopsuEv et' âXXou xara
xuptaxf;v TOt; àpptouTOi;. 'Exi/iCraTo ok tt|v àpEiriv -caÙTTiv tEdaapàxcivTa âtï) 6 ooûXoç
Toû .\pt(7Toù /ai oÛTto; Tipo; Kùptov iÇ£5ri[iria£v.

LA CHASTE THOMAIS

A.

(Bibliothèque Nationale : nis. du fonds Coislin 283 (xr siècle), f"' 167''-IG8'.)

"TlEpl 0W[/.«i^Oi; tt;; cûçpovoç y.y.i âyîaç /.ôpr,ç '. * f. 1G7'

'O aÙTC/ç àCêz; AavirjT^ âvéëri ' ly.ETà toù [xaOviTO'j aÙTOÎ £v 'ÂA£-

^avopaia, -/.al otaxpieov ''tmv aùxcov ezer^is ysyovs TCoâyjxa towjtqv. ' f. ig8

'Aoêz; Tiç Toù 'Ox.Tw îcal Asx.zTO'j ^A^^e^av^psi'a; é'tJVEV uîo'v y.al u xîviz,

5 a'jTOÙ £<J)(^ev -^waïvM y.ô^ri-j^ w; è'tcov ^ex.aox.TW, x.zl é'jAêtvjv [ASTa

Toù uioC ajToo. IIv 5à ô 'Ao; aùxciS âltcû;. 'O ^È £y9:ôç tGv
ypiCTiaviôv xal A'jywv Y;[J!.cov 6ii^j'j).nç, -Jipipsv ro'TvSj^.ov Gaox.ix.'jv

TcT) àêêà xpô; Tr,v voy-'p-ziv y.'JroO , x.al È'^riTEi. sùx.aipiav toù guv-
yevECiÔai jy.eT aÙT7,; yal oùy yj'jpiGx.ev. Hp^XTO oùv x.aTacptlsîv

10 aÙTViv (7'jyvwç, x.xl vî x.op-/] ôveîyeTO a-jTOu wç 7;aTpd;.

'Ev lAÏa o'Jv Twv 7,i7.S3àiv r.lOov aXtE^c àvv'jviov x.al x-oaCou^t tov vîwts-

pov L'va àiîrABwGiv a'AicOTai . MsTà oÈ to àvaywar.ijai, '

tov vstoTeoov
àvÉcrTV) ô ;;aT7,p xaTz tt,; x.opTiç, x.al Ae'yst aÙTÛ vi x.osvi' Tî sittiv

ToÙTO, iraTsp ; û'-aye x.aTZT'ppayi'^y.i' 'îiaÇoTiix-ôv yào si^tiv to sp-

' Coll. x'jpi;. — - Corf. à'iifjn. — ' Cod. xiipiv. — •


' Cod. àva/Mpiirat.
2
18 VIE ET RÉCITS DE l'aBBÉ DANIEL.

yov TOÎPTO. 'O ^£ oÙK hyécyj.zo ^


àr.ùJkhi' zal izdXkk Tiux-xeusa;

cjij)c rf^inyt-to aÙTO'j v) y-oV/i. 'Ex.p£[y.7.tTC/ " oùv sTravw toîp /.^iSAi-

TO'j TO ciraOïov toî uîoO aÙTOÛ" x.at (jtTvtov aÙTviv (poêr,i7ai, yujAVOÎ

TO rjT.ahiw Y.C/.Z aÙTf,; XifCàY 'Eàv jr/j ày-oucv); (ao'j, [A£tz toù
CTraÔtou TO'jTO'j ouîw coi. 'II oè eÏTrev aÙTw" 'Eàv oeî [/.c'Xoç 5

YEvecOai, TO — apavojAOV Trpàyjxa toOto oùoeuoTS Troiû. Kal ôpytcOel;


[AETa 6'jp.oO TO[A-£i acpvw TOCTraÔiov', y.aTayjjpieuÔel; ûto toù Staêo'-
'Xo'j, Kal y-XTaoTcà T-/iv Jioprjv y.aTz ToJv aÙTviç (J;oià)v^ y.al ài^oTopier

aÙTTiV. Rat eùÔéw; STUç'Xwcev aùtôv ô Geo; , x.al Trepiriyev ' Çv)Tàiv

* f. 168^ T-/1V Oûoav" *yMi oùx •/jupt.G/.ev. 10

"EpvovT7.'. oùv ylHoi àlieiç ^•/itouvtsç tov vsÛTSpov at; to âia-

<pau[ji.a, y.al pa>,ovT£; aùxù (pcovflv, aTTsxpiOr, ô raTVip aÙToCf" 'Ynx-


fii akiBUaar t.uù ojv 'énxvj '(]
Ôupa OTt, O'i [îD^srco. Kai ^.s'youctv

aÙTw* Q^E EGTiv. Rai àvot.Ca"'Twv aÙTcov y.al sîceT^OovTwv p^^e-

irouGi TO TTTÛfia TO yeyovoç, -/.al Xéyei aÙTot;- Rpar/i'caTs pie y.al 15

7ïaaa^àiT£, OTt ço'vov 77£~oîvixa. Rai Tiapalaêo'vTE; aÙTov TapÉi^conav

tÇ) ap)(_ovTi Tvi; tto'Xecoç. Rai 6 apy^wv èçETa'fia; y.al yvoù; è^ aù-

ToS Tuàcav Tviv àV/jOstav (3acavwa; £xo)iaa£v aÙTov.


MeTa ^è TaÛTa Aeyei o àêêx; AaviTiX tu (xaOvir^ aÛToO' XttéX-

6tt)[7.ev zal 't^c.jpi.£v Tù T^Etij/avov T'ôc xopvi;. Rai £).9o'vtwv aÙTcov £Îç 20

tô "Oxtw -/.al AsV.aTov 'AlEÇavripeta;, viV-oucav -£pl aÙToO ot 7caT£0£;

ToO a'jTO'j 'Ox.Td) /.al AeitaTOu x.al oî [Aova^ol ôti IpjrsTat ô àéêàç
Aavi-/i)v, -/.al è^Yi'XÔov Et; cuvavT'dGtv aÙToO. Rai ^.ÉyEi aÙTor; ye-

pcuv TlofiicraTE sùy/iv, TraTs'peç' où yàp Oxtvtetxi to TiEtiJ^avov ty;;

/.opy,; TaÛTYi; et [J.^/i [aetz tùv TraTÉptov. Rat tive; s^ aÙTÛv syoy- 25

yu'Cov, w; cÎti yuvat/co; AEtij/avov ÊTïiTpÉ-et OaTiTEcOat [/.ETa tGv ira-

TÉpwv, /.al aÙTylç cpovE'jÔElcr,;'. Rat T^s'yet aÙTot'; ô ye'pwv Autt)

•/l /.o'pv) àptptà; pLou xat ûpidiv ectiv v.w. yzp ^îEpl ctoippoffùv/iç aTTE-

6avEV " . Tote IoittÔv oùiîel; vîvavTiûÔvi "


tû ye'povTi , xal â'6ai|/av aÙT-^v

[^.ETa Twv TraTê'puv. Rai acTvaoaptEvo; toÙ; TraTspa; uirÉCTpetj/Ev ô 30

ye'ptov cùv tw [j.aGyiTvi aÛTOÔ Et; t/jv S/.-/it7iv.

'
Co(f. ï)ve(a-/ETO. — - Cod. Èxpl(xeTO. — ' Cor/. dTiaOriv. —* Cod. 4"Jwv. —
''
Cod. jtefiEÎYËv. — '^
C'0(/. ûûpa. — ' Cod. çoveuôiiiTirjc. — * Cod. îméôavsv. — '••
Cod.
lvavTi(i6»i.
VIE ET RÉCITS Dp l'ABBÉ DANIEL. 19

(Texte du Synaxaire, donné dans les Menées imprimées (1), à la dale du 14 avril.)

(/.scpTupo; @M<j.a.i8oç

'H âyîa auTvi OojLtai'.; ÈyevvviOvi Iv 'AT^e^avopeia" Rat û-o tûv


vsw/iTopiov a'jTvi^ ^a^-iô? avxTpacpeVca xal iraiotuOeÏTa , covsS^suj^ov)

5 àvfîpr /.al viv sv T?i to3 àv5p6; oîxia eùvoixaiç 5tax.£i[;.evvi , y.al tx
x.aO' sauTTiV (Twopo'vto; /.al /.otjaiw? fîiayo'jTa. 'EtvsI os cjvài-ôys cùv

TÛ ou-o^uYW -/.xl ô /.axa czp/.a Tjarôp toù vs«vtc-/.ou, ô /.al ttjv -/.opYiv

vupiipviv ÈTTaydjAêvoç , ToC uIoO aÙTO'j [/.vi eûpsOêVTo; £V Tvi oî/.ia, ô

Ttdv ijcjycLv oVjSpeuTYiç àiaêoXoç aîcypo'jç 'XoynTw.où? èvéëa'XÊ tû yé-

10 oovTi /.CK.TX TTiÇ vup!.<p7i; aÙTO'j' x.al ifjQukiùcaiQ cujAjxiy vivat tyI /.o'pvi,

TravTa tooitov [xr,y(^avt6[jt.£V0i; eî? e'/.TrVripuGtv toO oïîcetou c/.otcoOi.

'Oç o'jv /) txa/.apia 0toi;.aiç, ttoX^,* vouOîToùGa xal 7vapa/.a>.oij(ja

TQV yepovTa, vivjsv oûoàv, TCupuOel; oOtoç [/.à^.lov Si ûtïÔ toù ^at-

[j.QVo; cxoTicSslç, T'/iv CTCaÔYiv 'Xaêwv toO uloû aÛTOÙ xai TuV/f^a; tvjv

15 xo'pviv îcaiplioç, èiîij(^0Td[AY]csv aÙTYi'v y.al vi [aÈv tco R'jpwo uaoeÔSTO

T/jv (|;uy/iv y.al [j-apTuç ÛTTSp awppoaûvviç ylyovev. 'O 5è ye'pwv ira-

p£u6ùç Taç cidiei; à-oêalùv irept'/iEi tviv owiav tucW;.


napaysv^jj-EVO!. 8é tive; si; àva^viV/ictv Toij u'wj aiToC!, eùpov t-/iv

xopYlv VEy.pzv y.£i[/.£V/iv ÊttI t'?,; yr,;. 'Oç oOv si^ov -raijTa, y.al tov

20 yÉpovTa é'vOev /.axeiQev TutpXov Trepupepdj^.evov y.al


—'Xavco[;.£vov ètuuv-

6zvovTO, Ti tÔ ôpt6[/.£vov; Toù ^è tïiv àVriOstav àvay.a'Xûi|iavTOç -/cal

aù-dyîipa TOÙ ço'vou ÉauTOv zkéyjp'noi, 'mX TTpocSEjAsvou >cal ^ugco-

TCoùvTOç y.TZT/^ryoL'. Tap aÙTwv irpàç tov âpy^ovxa, xal T-flv y.aT' aù-
ToO àxocpy.ffiv rîé^aTOai, irEiGÔc'vTeç aûToi — aascTVîTav aÙTOV tû ao-

25 yjVT'.. Tf,ç rîà aXr.Ostai; t)iayv(off6£i(r/i;, t'/î TCpocTa'^ct toutou à7i;£T[;.rî9yi

ô yEpwv TYiv /.E'^/alvi'v

MaOcov 5è TaÙTa ô àêêà; AaviviX, ô T'/i; S/fi{T£Co; -pÛTOç, àv4^-

yayev si; tyiv i^y.-ziV/iv t-^v 0ci)[/.aiiîa, x.al y.aTsOE-o aÙT-/iv sv tû


aÛTOù xotfATiTvipico, w; ÛTCÈp (7w<ppo(rjv/i; Se yl]i.a.v:iz àSXvfcacav.
Rai Ti; Tûv £v T-À Sy.'/iV/), â'pwTt ;ropveîa; pV/jOsl;, TupocrAOE tû

(1) Par exemple dans lédllion publiée à Venise en 1895.


20 VIE ET RÉCITS DE l'aBBÉ DANIEL.

Taœw T-^ç [j.axapia; xal /pt'caç éauxàv èXy.'.w Èx. ty;; cpojxaywyo'j,

fîà YEYOvôji; aTf/i'X'Xay/i toO iraGou;. Extots O'jv xal [^sypt tv,; c'fl-

u.eoriv oî àfîe'Xsprjl ty,; aÙT7;'ç (aovvîi;, èv toTç t:o'X£'(jioi; t/,? cap/,'jç, p.£-

Y-x'kry [iovidôv t'/jv [Aocxapiav Hcojj.atVÎa xsV.x'/ivxai.

Variantes

(Bibliothèque Nationale : ms. du fonds Coislin 232 (xis- siècle), f" 2G5-2C6.)

Page 17, ligne I. Aucun titre ne précède ce récit. — 4. àéSî; tiç ;


'0 àêêâç. —
7. Om, ypirrxtavôjv xat. — 12. àTzù.^wav/ à).iîO(jai : àTzt).b6'm^ à).iE-j'7W(7tv. — 1.3.

nairip : Add. aOtoCi. P. 18, I. I. — rivéo/STO : T)'it{yj-:o. — 3. coeTJaai : ^oêtçiiaoti .



5. ùzX : Add. [is. 6. Om. «pàyiia. — — 11. Om. TovvEMtepov eîi;. — 3. Sxrirriv : Sx^tiv.

(Bibliothèque Nationale : ms du fonds Coislin 282 {xi" siècle), f' 171'-i:2.)

Page 17, ligne 1. Titre précédant le texte : KeçâXaiov ëxtov. — 5. xai ë|A£iv£v : xai
6 TtoTïjp Ë(ji£ivev. — 6. Om. tmv XpioTiavwv xai. — 8. it;r,TB'. : Add. EÛpsîv. — 8. Om.
ToO i7UY'"''''8<"-" ''Ç naTpo;. — 12. OTiiXBiociv à/ieOirat : âitclÔôvTsi; âJ.isijTwat. — 12.
avaytoprj^ai : sÇeXOeïv. — 13. mxziip... xiSpT); : Tiairip «Otoù Ttpô; Trjv xo'prjv. — 14. Ka-
Ta7ifpaYt<7at : Add. az aÙTOv. — 14. ëpyov : îtpâY|xa. — P. 18, 1. 1. 'O... r)v£<j);£TO : xai
oùx 7Î6£),£V. — 1. ifjXT£-j(7a; : notxTEÛcravTo;. — 2. èuàvu... aÙTOu : -f] (nzibr; xoù vEw-
Tspou £7iàv(t)9£v Tfj; xXtvYiç aÙToO. — 3. 9o6^(7at ; çoêspïiaai. — 4. xô airafJiov : ttjv

(TTiâOr/;. — 5. aTiaÔîou toutou : Çcçûu;. — 5. OEÏ : Add. (ae. — (î. tô Tiapivoiiov...


TToiôi ; &'j |xr, ffou àxoÛCTw. — G. Om. Kai opyicrÔEiç... 6u[ioO. — 7. «77ia6tov ; Hiço;. — 7.

Om. xaTaxupiE'jOsi;... StaSoXou. — 8. Om. a*jT^;. — 8. oi.yo'zo\izX : £5t/oT6(iT](7Ev.

— 11. Eiç : nepi. — 12. Om. xocl... çwvf|v. — 12. àitexpiôï)... àXiEÙooi : xat XÉysi
aÙTOtç" 'AtïtiXOev à),t£ij£iv. — 14. 'Ooe... yEyovo; : "ISs ttoO ÈffTtv. Kai eÎiteXôovteç pXÉ-

itouoi TÔ TrT(î)jj.a, xai XÉY0u<7t' T: èitti toùto to TipâYP^a; — 15. KpaTr,ffaT£... iT(5Xe(i)ç :

KpaTT^<raT£ [ae OTt çôvov ÈTïotyjaa. Kai àxoOaavTEÇ nap' aÙToO èxpaTrjaav aÙTÔv xai iraps-

Swxav Ttp àpxovTi. — 17. ÈlETaca;... aOrov : èÇÉTaffaç aOiôv xat y^*^^? "^ô ti iïTOtï)(j£v

éxôXauEv aCiTov. — 19. 'AîtiXf|(oii.£v xaî : "Aym!aev — 21. Om. nspi aÙToO. — 22. Om.
To'j aÙTO'j... AavtyjX. — 24. IIoir|<;oT£... rj yipw Zv) Kûpto; 6 t)£o;, où (ly) Taç^ TÔ
Xsi'J'avov aÙTij; fi (iï) jiETà tûv waTÉpwv. IloXXoi oJv £y°ÏT"'<'''- Ae'yei ouv aÙTOÎ; ô
YÉptov. — 28. aTiÉOavEv Add. : 6 oà au[i,[jtova-/ô: '^(xtov TtEpi y,5ovî;i; ÈxoXâtj^r,. — 29. Tôte...
oOÔEi; :xai — 29.oùoEi;. a-JTrjv : ttjv xopr^v. — 30. Om. à(77ta(7à[i.£vo; Toù; uaTs'pa;.

(Bibliothèque Nationale : ms. du fonds grec 914 (xir siècle), ('^' 190-191.)

Page 17, ligne 2. fiETà... «OtoO : y.zxà aÙTOv... — 7. Kai : Add. twv. — 8.

T(ij... aO-oO : Tipô: T/.v vû[j.:pT,v T(o àÊêà. — 9. T.uptçxEv : EijpicxEv. — 10. xôpv; : Add.
VIE ET RÉCITS DE L'aHRÉ DANIEL. 21

ayvojoufja. — 12. àX'.eOoai : xal WiE'Juwaiv. — P. 18, I. 2. èxpÉ|xaiTo : éxpé|iœTo. — 2.

xpaêëdcTou : xpagaTiou. — 3. <foëfiiya\, : qpo6£p!(jai. — 5. 5eï... |j.ÉXoç : 3eî |j.£ |j.É).o; xai
(lÉXoç. — 7. [i£Tà : ÛTto. — 8. ij/oitov : iuMV. — 11. OfiyauiJ-a ; oiàçaviajAa. — 13. Om.
TtoO... 'ÛSs ÊOTiv. — 16. itapaôwTE : uopaSoTE. — 16. neTioirixa : éitoiïi'ja. — 18. Om.
Triv. — 19. Om. oi. — 22. Oin. aÙToû. — 2,'>. iYrJYY\jt;ov : oiefÔYyuÇov. — 27. Om.
aÙTOi; 6 yé(iu>^. — 27. oOtt) r\ y.6py\ : T| xopri aûir,. — 2'.l. j]vavTia)8»i : àvitite. — 30.

Om. 6 YÉpw-

LE MOINE TENTE

(Bibliothèque Nationale : ms. du fonds Coislin 283 (xi° siècle), t" 169.)

*
'Ev [ûa. Tôiv 7i[AEp<jJv àùelcpo; e'iro'XejxYi'OT, èv T'/j aÙT-^ Sz-yi't-/! ' f. 169

û— TO'j oasjiovoç Tvi; TCopvEiaç, y.al Èvoj^'Xo'JfAsvoç cfpo^pwç ET^Owv àv/îy-

ysi'Xev TÛ ye'povTi. Rai Isysi. aÙTÛ 6 yepwv Txaye sî; to 'Oxt(o

y.al Aéy.arov 'A^^e^av^psiaç x.al 7iapa[Aewov èjvâvw toù x.oiaviTVipi'ou

5 Tiiv -rcaTspwv /.y.l cÎTrr O 0£Oç ©wjxaiooç pciviOyiTov [y.ot, /«.xi pOçat

[AS SX TO'J TVEipacfAoO Tïiç Tïopveiaç" y.al è'Xtci^co et; tov ©eÔv ôti

à'KcCk'kv.irsn, iv. TO'J TreipaTiy.oij to'jtou. O ^à àSs'Xcpo; 'Xa€cov t-/iv

EÙy^vjv -/.al Tr,v svTo)//iv to'j yspovTo; l^yi-a.'. iiç ~h 'O/.tco xal Ae-

•/.aTOV -/.al £7to''ri'7êv xaOw; TvpoTSTa^ev a'jTw ô yspwv. Kal ÈTravsA-

1(1 Oo'vTOç a'jToG et; tviv Sy/^iV/iv [/.era Tper? r,|j-spa; TrpoTTT'lTUTit et; toÙ;
TTO'îa; Toîj yépovTOç y.al 7.£'yet aÙTW' Atà toù Qeoij y.al twv lùyGiv

n'Ai, oe'ffTUOTa, viletjOeptoQviv to'j -oT^e'jj.o'j tv;; — opvcta;. Ae'yet aÙTw


Q ys'ptov* Iloj; •/i'XeuOepcoÔvi;; Ae'yet ô àf^s'Xço;* Movov £Tuot-/iGa ^w-
àey.a [/.STavoia; xat é'Ovîy.a épLauTov èitzvw toû y-oty/flr/iptou y.al

15 àouTfvuca y.al ep^eTai jj-t'a y.o'pv) y.al >.ê'y£i [J.ot* 'Aêêà, àêêà, 'Xzé'e

TViv eùVjyiav Ta'jTVjv x,al ijTTxye £v etpriv/i et; to xeTvl'-ov cou. Kal
^aowv TYjV £'j>.oytav sùÔeto; £y.ou(p!!ijOriV to'j iwO^^epLOu , y.al È'yvtov OTt

vîTveuOepwâviv. T'^ rîà r,v ti lukojia. o'jy. otrîa. Kal >^e'y£t o ye'ptov*

TcitauTViV oijv d'yo'jfjtv TiappriCtav irapà tù 0£w oî àywvi(rjjj.£vot ÛTOp


2^^ Tvi; Cfcj'ppo'iûv/',;.
22 VIE ET RÉCITS DE l'aBBÉ DANIEL.

Variantes

(Bibliothèque Nationale : iiis. du fonds Coislin 232 {xi° siècle), f"» 266-26G'.)

Page 21, ligne 1. Ce récit fait suite au précédent. ^ 1. 'Ev |u'a : Add. ouv. — 1.

SxriTT) : ï/.TiTîi. — 10. SxiÎTïiv : IxryTiv. — 18. Xeyei : Add. aÙTw. — 19. Oin. oJv.
— 19. Om, Tù.

(Bibliothèque Nationale : ms. du fonds Coislin 282 (xi= siècle), f" 172.)

Page 21, ligne 1. Ce récit est immédiatement lié à l'histoire de Thomais. — 2.

u7tà... TTOpveia; : ei; Tiopveiav. — 2.Om. £vo'/).ou[A£voç açoS^w;. — 4. Om. 'A>.£5av-


ôpeîaç. — 4. £7ràv(i> : èttî. — 5. Om. xal pù(7ai... iropveîa;. — 7. àTta^.àffTei... tou-
tou : ànaW-ayi^fTïi toù uoXiiJLou. — 7. àôeXçôç... Xéyet aùxw : àôeXçèç èTiotriffSv wç (7uv£-

tocIev aÙTÛ 6 yépdjv. Kai éXOÎbv (iSTà Tpeïç Tj|j,Éfa; Xey^i Tijj yépovTi. — Om. ôéanoza.
12.
— 12. Om. TTiç irôpve:a;. — 14. xoi[i.ïitïi&i6u ; Add. Tùiv Tiatéptov. — 14. Om. xai àç-
ÙTivMsa. — 15. ép/ETai : r]X8e. — 15. Om. 'Aêêà, àëêâ. — 16. <JT:ayt...rjoj : iJTZOLyt tii zà
xEÎ.Xiov aov Koi ëSuxé [xoi eùXoYÎa; tpEi;. — 17. Om. Trjv £Ù).OYÎav. — 17. ÈxouçidOïiv...
(7(o!ppo(j'Jvr); : èxouçiaOriv. ToiauTYiv Kapprjaiiv iymaiy oi 8ià 0sov àYuviCô|Ji.evoi xai Sià
cicoçpouùvr,v àuoOvïioxovTe; , èv XpiffTM 'lr](joù tw Kupiti) ï)|xmv OTEçavoOiiEvoi. 'Afiiô''!

(Bibliothèque Nationale : ms. du fonds grec 914 (xir siècle), f° 191.)

Page 21, ligne 1. Ce récit est joint immédiatement au précédent?. — ini'/liaau :

a-KaXla^r^ari. — 11. xai tmv : xai Sià xôiv. — 12. ^ÉairoTa : itâtep. — 13. AEysi : Add.
aÙTw. — 19. È-/ouatv... 0£w ; TcappYirjiav irapà Ostô ej^ouatv.

LA RELIGIEUSE QUI SIMULAIT L'IVRESSE

(Bibliothèque Nationale ; ins. du fonds Coislin 283 (xr siècle), f"' 169-17r.)

* To'j a'jTCi'j £7:1 Tr,; TupotJTCOio'jiJ.sV/;; [aeOuew.

f. 169 * 'Avs'Sr, 6 àëêà; Aavf/i'X dm x-^; Sx-/iT£wç ly.e^Tà toîî [AaOviToO

aÛTO'j sv T'/i xvto 0v;SatSt eî; tviv [/.v/i[/.viv tou àêé'à 'ATtoTiTvu, /.al

£^r,),âov oi- TTOtTepe; si; cuvzvt'/igiv aÙTO'j wç àivô ffr,|/.£iwv é-jTTa* r,axv

8k ùq —i.yray.iGyi'Kirji. Rai viv îOcîv aÙToù; sxl Tr,; à'[j.[z.ou ri~loJ-

LtÉvouç STTi xoiAïav w; sv Ta^Ei àfyÙMV u.sxa. (pdêou oey^o[/.£v(ov '


tov

aÛTôiv " aù-


XptiTTOv cjl p.£v yàp Tsc îjxzTta E'Txpwvvurjv â'aTvpO'îOîv

' Cod. ôf/oiiEvov. — - Cod. Èffxpwvviov.


VIE ET RÉCITS DE l'ABBÉ DANIEL. 23

TO'j, aXkrji 8e T3t /.ryrMÛXKioL a'jTwv, xxl YiV ù^Eiv zk Èityuvo[A£va fW-
xpux ôjç irriyàç ppuouTK;- x.al sceXStov 6 àpyiiy.av^pÎTvi; TTpodeiciJvTiCsv

é— Tay.iç Trpo toù èXôeiv aÙTOV xpoç tov yépovTa* x.al à'îTraczj/.evoi xk-

V/fXo'jç èx.aSwav'. Tore Tvap£y.z>,ei7ev aÙTOv à/.vjaoc. 'Xdyov irap' aù-


"
Toù' où -zayéia; yàp èXaT^ei Tivî. 'ii; oùv êx.zGwav è'çw ToCf x.oivj-

ê'Iou S'ïtI Trç âu.pLOu oi3t TOÙ p/ô /«opêîv olùtoÙç tvjv sjt/.lYiGtav, layei

ô àSëà; Aavf/jT, tw [/.aS'/iT-fl aOroù' Fpz'iov eî OélsTS acoO-flvai, ^uo-


^aTE TVjv àxTYi[/.ocijvv;v x.y.1 tt.v cwotctiV etç yàp Ta; 5ûo àpsTzç Tau-

Taç o)»oç 6 pîoç TOÙ [AovstyoO xp£[AaTai. Kal ô aaQvir/i; aÙToS £0(o;t£V

to Tivl TÛv à^£X(pSv Ta ypz[;,;ji.aTa, y.oà [j.£9v:p[;,-/iv£UG£v ^ aÙTz aîyuTCTt-


cTi'. Rai &j; àvEyvtdijOvAav toî"; TraTpa'j'.v, âV-laucav tcocvts; y.al

7rpo£Tr£[/.Tïov TOV yÉpovTa' oùoeI.; yàp ÈToXjJ-a £t-£Îv aÙTW' ivoivicov àyoi-

TTTIV.

Rai ÈlOwv £i!ç 'Ep[xo-o7.iv TiÉysi tw aaÔvir^ aÛToO" YirayE y.po-j-

1^ ijov £Î; TO [xovaGTTiptov îKEÎvo TÔJv yjvaixwv. 'Hv yàp È'/.eî pjva-
iJTToptov yuvaticàiv 'X£yo*(A£vov toù àêêX 'l£p£p.lou, xal oî/.oùciv Ix-eI * f. 170

wceI Tpiajcdcriai [/.ovayai. Rai à-r.'XOcV o [/,a6viT-/]ç aÙToO -/cal iV.pou'jîv.

Rai 'XÉyEi aÙTw •/) Ô'jpwpôç 'X£-T7i (ptov/i" SwGeIç /caTiûç TilOe;' tI x£-

>.£'j£iç; ÂEyEt aÙTy <J>o')V£i y.oi tviv àp.pi.(xv ttiV àp-/i[;.avSpÎTviv" GÉXw yàp
20 aÙT'/i "kakTiaot.'.. 'H oè eîttev Où aovTuyyavEt tivl ttote, à>.l' £t-£ «.oi

Ti x.eXe'jei; -/.al Isyio aù—Ti. 'O ^È eIttev EItte aÙTvi" M.wayjjç tiç Ge'-

'Xei coi lal-^uai. H c^è àTTElGouca si— £V aùr/j. Rai ÈlGoOca -/i vîyou-

J7.EV/1 7v£TrTr, OUV?] lÉyE», tù à^EÎ^çû* 'H àp.[j.(x; £t:£[/.']/£v [/.e 'XE'youca" Tî
y.E^.E'jsi; ; Asyei ô à^E^cpo';' "Iva tcoitî'ityite
''
«yaTuviv y.œl -/.oip/iÔco-

25 a£v co^E Evto T£ /.al ciç yEpuv, ÔTt ÉGTCpa ectIv, [;.7)'''^ot£ (paycoGiv 'ôii-àç

Ta 6-/)p{a. ÂEyE'. aÙTÛ vî àpi.[Aà;* Où^ÉTïOTe àvYjp EÎcEpyETai ùSs'


i7U[y,0£p£t yzp ûw.î'v 'j-o Ôïiptwv ppoiOvivai tSv £'i;aj y.al
fj:/)
tojv é'cw.

ÂEyEt ô ot^slç/d;' 'O zêoz; Axvtvi'X egtIv 6 tyî; i^y.vÎTEWç. H ^e

âxo'jGxca v;vo',;£v toù; âùo -'j/.wvaç y.al e^yIXOev Tps'y^oucx, ôf^ottoç 5e

30 y.al 7Tsc(T« 'A a'jvofiîa, xal Ta [j.a(pdpia aÙToJv ËcîTpwcav aTiô to'j ~'j-

>.ûvoç £(i)ç /.aTio oTto'j YiV Ô yspMv, X'At(ô[/.Eva'. eÎç to'j; ttoôk? aÙToO,

xal Isi/o'jc'/.i'^ Ta 7:E"X[y.aTa aÙTOÙ. Rai £t'7£7^6dvTtov Tipt-cov Êcw eÎç to


[AovaTTVi'piov, -/ivEyxEv -/î y.upta •/] [xsyxXvi TiExavTiV y.al ÈyÉi^.ti^Ev aùrr.v

yXiapoO y.al [ioTavâiv y.zl É'dT'/iasv lî'Jo /opoù; tz; â^E^ipàç, /.al É'vi-

Corf. ÊxiOricav. — - Cod. êxâBridav. — ^ Cod. (iExepiiTivfjijev. — ' Corf. aly\mT.-


OTTi. — ' Corf. noiTi'jizt. — * Corf. yîxo'JOt".
24 VIE ET RÉCITS DE l'aBBÉ DANIEL.

I/O' *
I. ,|fjy -j-(jù- TCO(îaç TCiû yepovTO; x.ai ToCi [axOtitoC aOTOù, vcal 'Xaêo'jira

>iaj/.îov, jcy.i ecpspev Taç àoc),çzç, y.al elzj^Eavev è/. tt,; Isy-av/iç, -/.al

£T7£y£cV eÎç tzç y-j'^yAa; aOroiv" ûcTSpov 5à È^éyeev et; tov y.ôl-ov

a'jTYiç /Caî eÎç Tviv v.ioyXry. "llv rîà i^eTv aÙTz; iraca; ojç è-l 'Xi6tov

àx,iv4Tfa)v àla'Xou;" oià y-poocjAaTOc 5à T.r/.ria. 'h àw/CDiiri; aÙTwv sye- 5

vero' a'jTr, r, •/.îvr.ci; aÙTiôv àyyeT^iy.vî' Aéyet O'jv ô ys'pwv Tvj TiyoujAév/)'

'Hy.â; euXaeoovTci Y) oÛtojç eiaiv 7:avT0T£ aï à^e'Xcpai; 'Il 5e eiTTsV

rixvTOTS oÛTwç eîclv aï ^ouXott cou, âécTCOTa" âW eù^ai 'JTrèp aÙTÙv.


Aayet, ô yspcov EÎtvè tw piaOviTYi [aou ô't'. w; "aot6o'ç (1) \jsji ÈTvÉp-

ysxai. Mïa c)i èç aùrtôv Jx.£tTO si; to [zeciauXov •/.oiii.wp.c'v/i uspuc- lo

y\.<s[j.i^aL ô-À-MO. (popoOca'. AÉyei 6 ysptov Tîç ècjtiv aoTr, /.oi[Jito-

yAvr,; AÉyît aÙTÛ [Aia twv à'îîe'Xcpwv -McducTTpia é'cTtv, -/.al ti Tcotv;-

<7ai aÙTv; oùz. ot5a[j.ev, -/.ai èx.êz'Xai a-jT/.v toO [y.ovzcTVipiou cfioÊo'jjj-eÔa

TQ x.ptp.a, "/.al ààv aÙTr.v sa'ijojaev èy.êo'Xi'Cêi xà; àfΣ7i<p3Cç. Aéyei o

yspcov Tcï) (AaÔviTTi a.'jTO'j' Azêe t-^v 'XEz.avYiv /.al [iâlE êTuavw aÙTT,;. 15

ToO 5à TCOivi'cavTù; oûtw; àv/jÛTSi " wç à-o [J.eOvi;. Aéysi o'Jv r,

à[7.p.àç" AeciroTa, outw; egtiv Tva'vTOTE.

Kaï Xaéo'jca vi •flyouyiv/i tov yspovxa et^j-ziveyzEv aÙTov eï; t6

âpi(7T7)pi.ov y.-A £7voîr,(j5v Seîtcvov Ty.^; àosT^tpaTç 'Xeyouca' Eù'Xo'yi'JOv

Txç ^oulaç ijO'j Vva â'aTvpocfJj'v cou yeuctovTai ' . 'O oè EÙVJy/jCêv 20

|- aÙTzç. AuT'/i «ÎÈ y-xï r, àeuTepapïa [idvai, È/iaQicav *


[aet' aÙTOù. * Kal
i7[

~aa£'Oviz.£v /(.auz.{ov tw yf'povTi £;(^ov Tivi^ ppex-xà y.al Cttj-x \r.-

lOL^r». y.al (poivtx.ia x.y.l u^cop" tw oè (/.aÔYiTr, aÙToO rapéÔvi/.sv 'i^T-vSr,^

èy.i^ecTViV x.xl [/.ly.pov ij/wpv ' y.al Eu/.paTov Taî; oÈ àoeloaiç rap-
£T£9-/iGav oayi'a tto'X'Xz" ïyOûaç '
y.al oivo; sï; ir\v;c[j,ov/;v y.al â'cpayov 25

TTy.vu y.a'Xwç y.xl oùâel; èlâ'Xvi'jEV. MsTa 5è to àvacTr.vai. y.ÙToùç

lÉysi 6 yépwv T'?i r,you[/.£v/i •


Tï â'cTiv o ÈTtoi-zicaç; 'HpLerc Cy^i'Cka-

IJ.EV * oayElv xa'Xwç, y.al ùjj.stç tjc xaT^i: èçayeTe; Aéyai aÙTw vî

v.[j.[jÂç Su ]j.ù'^a.-fji^ £1, xal Tpocpviv [Aovayoû jrapEÔ'/ix.a coi, /cal ô

ji,aO-/iT-fl'ç cou [j.aOr,Tr,i; pLova-^oij èctIv, /.al Tpo(p7iv [AaOviToù TZdfi^-ri'/.a- 30

àp^apîwv £oayo[A£v ".


aÙTtô- vîaEÎ'; 5a àpyapîat £C[/.£v, y.al Tpocpviv

AÉvei aÙTïi ô y£pci)V Mvvicô-^'" vi àyz-v) ovxto; {o(p£'X/iOri[;.£v.

ATï£pyou.£Vwv o£ aÙTÛv àvaTvaûji. y.al >.£y£i. ô àêêà; Aavi-^Tv tù

'
Cod. oopôoa. — •
- Cod. àveJTri. — ^ Cod. yeOdovTai. — * Cod. èxa6T,(jïv. -
•''
Cod. te. —
* Cod. '{/wjiriV. — ' Cod. ly_6ûoti; — >*
Cod. ôy£0.a|i.Ev. — '>
Cod. èçi-
Y(0(J.£V. — ^^ Cod. |xvy]a6£Ï.

(1) Il faut évidemment lire yotOo;, forme donnée par tous les autres manuscrits.
VIE ET RÉCITS DE L ABRÉ DANIEL. "iO

[xaQviTvi aÛToij" "Tirays ^Xi-Ki '


tzvj -/.oijy.aTai -/i
[/.eSûcTpia OTtou eîç to

u.SGta'j'Xov éV.siTo. Rai à-TusoysTai x.al pXÉiusi, x.al TiéyEt aÔTÔJ- Raxa
Tviv ejA^aiTiv TÛv cwTVipîwv. Rai T^eyst ô yépwv tw [AaBviTYi aÙToO"
'
Pp-flyopriCOv |;.st' £[y.o'j tTi yjy.tI Tœn'iy Ka'i ùte àvêiraûvicav nv.na.',

at ai^£)i(pai, lajj-eavci 6 yÉpcov tov [xaOriT/iV a'jToO, -/.al x-aTspysxai

ÔTTicoj TO'j ijiçapiou, /.ai Ôswpo'jcriv t-/;v [^.sOiJCTpiav ôti àvi'jTvi /.a',

iTUÉTassv ràç veipa; aûxTiç jî; xôv oùpavciv, )tal Ta dotx.pua aÙT-?,ç

w; TJOTapj;, -/.al tz ysiXv) aÙTf,; x.tvo'jj^.sva, x-a! Ta; [xsTavoia;

àvaTC£'[/.TC0'j(7a x.ai x.aTaTrt'-TouTa eï; tq â'Sacpo;, v.yX ote '/iadavsTo

10 v.tav Tciv àoc'Xtpwv * àivspyoïy.Evviv si; Ta âvayx.aîa â'ppncTSv éauTr.v ' f- i'?'"

y^apLal pc'yy_ouij«. Outioç ^ietéT^ji —àcraç Ta; vîixspaç aÛTvi;. Ajyst


oùv ô ys'pwv TÙ j-taOviTTi a'jToO' <t>wv/T70v |aoi tviv iôyrj'j[/.Évr,v èu-

çu(I);'^. Rai ocTvelOcov £(piov/ic£v aUT'/iv x.al Tr,v ^c'jXEpapiav x.ai

ôl/jV T'ôv vux.Ta ïêleTtQV a à-oisi. 'H rîà -iiyoufASV/i vip^aTO xlaiEiv

lî'youija" 'O TCo'ia x.ax,z IvEf^Ei^ap/iv aùr ! Rat Ôt£ £)tpo'jc£v to


*
x.poijw.a ÔpûVj; syEVcTo Tïept aÙTv;; £1; tyiv àiîj'XçoTViTa x,at 'JicQa-

v£TO * x.ai y.Tzéoy izy.i àcpavù; rTivou TiV x.oi[y.(o[j!.£vo; * ô yÉpwv x.ai

y.'X£T:T£t T'/iv pzÇàov aÙTO'j x.al to ÈTTtppiTïTaptov ' x.al àvoiyct £Ù-

ouù; T/,v 6ûpa to'j [j-ovacTViptou x.al ypx.^Ei TitTTZx.tov îcai ^yùCkn eI;

20 tÔ Ôupa; léyouGa" Eù'^acOs ÛTtÈp £(xoO x.al cuy/_wpvî-


y.'ksl.obiij.x Tvi;

TaTî' (y.ot oija è'iTTatda ûu.tv x.al àfflavriç £y£V£T0.

Rai 0T£ 'h[i.i'^y. ÈyÉVcTo È'CviTVTrav aÙT-^v x.al oùy £Jpov. Rai àiTEp-

yrj-j-cti £t; TOV -ulcôva, xai EÛpÎGX.ouTtv àvEwyi^.évviv t'Àv Oupav >cai t6
TCtTTax.iov y£ypa[A[/.EVov xal ytVcTai, x.'XauO[/.ôç (Aêya; Èv tm [AovatïTV)-

2^ piw. Rat lEysi ô yEptov* 'Eyù otà TauT'/jv •ô'XQov cooe" TotoÙTOUç yàp
ly-sâuiTTà; i.yy.-5. 6 0£o;. Rai -àca (! nu^oSix £^co[AQ'Xoy£tTO "
tw
yEpovTt TO Ti ETcpaçav Et; aÙT'/i'v. Rai Ttof/fira; ô yEpcov EUy/iv

Taî; âÔEX^aî;, àvEy^top/icrav Et; to /C£>.Xtov aÔTÔJv, fîo^a^ovTE; x.at

£Ùyapt(7T0iJVT£; TÛ 0£CO T(ï) ytVCOGX.OVTl pjVW — o'tOU; Kp'JTTTOÙ; É'yEi

30 ôouVju;.

'
Corf. pXsTtai. — - Cod. àvenaûsKjav. — 3 f o,/, ê(itfuii);. — ''
Cod. epO),),o;. — ''
Cod.
aî(76âv8rî. — "^
Corf. xoinô^svo;. — ''
Cod. âTrip^imapiv. — '^
Cod. iÇojxoXo'ysîTo.
26 VIE ET RÉCITS DE l'ABBÉ DANIEL.

Variantes

(Biblothèquc Nationale : ins. du fonds Coislin 232 (xi* siècle), f"' 273-275 '.)

Page 22, ligne 3. x^ âvw OriêaiSi : Briêaiôt tt) àvwTÉfa. — 7. Oin. aÛTiûv. — P. 23,
1. 6. ToO : ta. — 15. Yuvaixwv : Add. xai EÎne if] :?iYou[/.£vri oTt ùSÉ e1|j.i. — Om. 17.
aÙTOû. — 24. xoi(j.»i6(i5[isv... yÉpwv : xot|j,T)6b) m5e |AETà évi; yepovToc. — P. 24. 1. 2. xai
Ëçspev : ëiepEv. — 3. ràç x£fa),à; : xrjç xîya),?);. — 9. XotOo; : yÔTÔo;. — 10. itepiec-

Xicfjiiva... çopoûaa : 7t£pt£5Xi'7[iÉvïi xai uaxxoyopoûoa. — 16. àvriuTEi : àvécTï]. — 21.


aÙToO : aÙTwv. — 25. ty.ôÛEç : î/6ù;. — 27. '!I[j.£î; : "Oxi »in£ïç.
— 32. Mvtiitô^ : MvTid-
Seiï). — 33. àvaTtaûei xai XéyEi : àvaitarivïi Xeyei. — P. 25, 1. 2. ëxeito : àvs'xîixo. —
2. P^ÉTiei : Add. xai lp-/eTai. — 4. tt|... TaÛTyj : xrjv vijxxa xaùxi^v. — 4. avenaurjirav :

àveitiï)<Tav. — 5. xaxep-^sxai : xatépxovxai. — 8. Om. aùxrj;. — 17. àçavû; : evçuwç.


— 18. Om. eOfuûi;. — 24. y^YP"!'-!''^""''^ • Add. oOt<o;.

(Bibliothèque Nationale : ms. du fonds Coislin 282 (\i« siècle), f"" 168-169.)

Page 22, ligne I. Titre précédant le texte : xeipiXaiov 5'. — 3. xtj... &-r\Saio\. :

©riêaiSi x^ àvioxspa. — 5. ÈTii : iitaivii). — P. 23, 1. 3. Tipo xoù : jtpiv.— 4. Oni.


Èxâ6i(jav. Tôxe. — 5. 'Oç oùv : Kai. — 6. ÈTti... (i;j.|j.ovi : eî; xrjv âfx^ov. — fi. ôtà
Toù : Siàxo. — 10. aiyunxidTi... êxXauoav : aîyyuxtaxt xoï; Ttaxpâsi. Kai ëx).au<Tav. —
14. 'Ep|j.Ô7io).iv : 'EpjioOiioXiv. — 15. yuvaixûv : Add. xai elite x^ i?iyo\j[j.évï] oxi wSe
£1111. — 15. 'Hv yàp èxEÎ : 'Eirxi yip èxeîvov. — 17. |iova/ai : àôsÀiai. — 19. Aéyei
a-jx^i... TÎvoi^ev : As'yet aOx^ 6 àoE^ço;* "Iva 7iotTQffï]X£ àyàTrr,v xai xotixyjQw uSs
{jLExà évô; à)),ou yipovxo; ôxt IfjTxipa È^xi ,
|j,r,:xoxE çàywatv :?]|J.à; xà Oi-,pia. Aéyei
aùxw il 6'jpti)pô;* OOôÉhoxe w^e Etaip/exai àvYip* CTU[jL9£pEt ufitv t'va çàywTiv u[jLâ; xà
E^tt) Or^pta xai [j.r) xà eœw. AéyEi aùx^ 6 àôe).(p6c' xàXsddv piot r^v {X£yâ).r,v. 'EXÔoûaa
Se r\ [Lzyfxlt] Xe'yEi xôi àSsXrpw Êffto^Ev laiapLÉvï)' Tî xeXsuEt;-, Ae'/ei aux?;' 'O àêoà;
AavtTjX saxiv 6 xrï; Ixi'xeto;. Kai àitoûffa^a -^ ^QyoupLÉVï) t^voiIe. — 27. Tiâffâ... |xaç6-
pta : Tcàffai aï aSsXpai, xai xà tofio^ôpia auxwv. — 31. y.i.'cui.., f,v : xoO xôttou où
t-Txaxo. — 32. Xei/ouffai... [iEyâXri : xaxaçiXoù'îat xà 7i£X[iaxa aOxoO ewç xoù (xo-

vaoxrjpiou. Kai Éviyxaaa ti (lEyâXr). — P. 24, 1. 2. xai IfEpEv... xai Ètxexeev :

xai ivÉyxaaa xàç àoEXçàç ÈTtâvw xij; XExivr]; ètiéxeev. — 3. èEéxeev : ÈnÉxeev.
— 4. àuxà;... àXiXou; : aOxà; ôixiiv XiOuv àXàXiov. — 5. 5è : yôp. — 5. àTtô-
xpiaiç : ÙTiripEdia. — 6. ir]Yoi;(Ji£vy) : à(ji(iâ. — 7. 'H SE eThev : XéyEi aùxû t] fiyov-
[i£vr). — 8. Oin. SÉsjtoxa. — 9. Xoxôô; : yoxOoi;. — 11. AÉyEi : Add. x^ à\X[i.â. —
12. Cm. — 12.
Idxiv. itoiii<xai... oï8a|iev : aOxïj Tcoiyjsai £x<o oùx ol3o. — 13. çoêoij-
[jLE&a : çoêoOfiat. — 14. xai... ÈàçwiiEv : Èàaat aux^^v. — 16. ToO... avr^uxEt :
'0
oÉ ÈTioJviaEv oOxm;, xai àvÉuxï]. — 18. Cm. Kai Xaêoûoa... àpiorripiov... — 21. Om.
(iôvai. — 22. xauxiov : xauxâXiov. — 24. jiapEXÉÔTiiTav : TtapÉOrixav. — 25. lyOÛEÇ...

EÎç : xai îx6ùv si;. — 27. it\i.ov\i.éyri : [iEyâXij. — 28. xaXû;... ÈçàyEXE : xà Bpû>|;.axa

xaOxa, xai ûiisî; (j.à)Xov èçâyEXE aùxà; — 31. xpofr.v àpxapîwv : <ôç àpxâptat. —
31. Eyayofuv : Add. auYX'i'pl'ov ,
— 31.
TtâxEp. ôyoïTtri... ùç£Xr.9r)(j,£v : àyàTtr,- ojçe-
X^9ï;(1£v. — 33. àvaitaOei xai : àvauau^vai. — P. 25, 1. 1. r, (lEÛuuxpia... éxEixo :

ÈxEiv/) T| [jisSuoTpia. — 3. Ë[iëa(jiv xiûv cMxripiwv : ë|oSov xûv.xpEitôv. — 5. xaxÉpxe-


xai : Ëpxovxai. — 8. xivoû[ji£va : Add. p-ovov. — 8. xà; jiExavoia;... ËSaço; : xaî;
[lEiavoîai; xûitxouua xô Ëôayo;. — 11. .\a.aai pÉyxouoa : eî; xô Ëôaço; xai èicoiei
VIE ET RÉCITS DE l'ABBÉ DANIEL. 27

éauTTQV péyxo^na.y. — l'.î. çwvYiaov... yiYOU[jL£vy}v : xâXeaov ty)v [j.£Yà^ïlv. — 14. tiy®^'

IJ.ÉVI1... xXac'eiv : à[i|iâ{ xXaîouua XEyei tw vEpovti. — 16. zU... àçavûç : iv T^ œSeX-
çoTTiTf xai a'c(j6avo|j;£v») àTripxsTai eOçuw;. — 18. Oui. xat ivoÎYEt... (lovasiiripiou. —
19. pàWîi... XÉyounai : àçirjaiv oùto ÈTtàvo) toO xXîiSîou, ypâ'jjaaa oviTto;. — 21. S<7a...
syEvsTO : ôda eoXi-lia ujjLàc;. — 22. aÙTriv ; Add. 7ravTa;(où. — 23. àvEOjyfiévTiv... y-*

ypa(ji|iÉvov : Ta x>£iSia xaî xô iciTydxiov. — 24. èv T^ (jovaur/ipîw : Èv Trj àôsXçô-


TiTCt Tïcpi aùxïiç. — 26. r]... âÇfolxoXoyEÎTO : TcàTat âÇwiAoXoyoùvTO. — 28. àvE/wpirrav...
ôoûXouç : àTXTjXOev eîç tô xeXXiov aÙToO oo^âÇwv xôv Heôv tôv ytVfôfTxovTa Toùç xpunxoùç
ôoûXo'j; aÙToO. *H[J.£r; ôà xat à oOx £-/rj[j.£v Xéyoïxsv ÔTt ëy_0[J.£V.

COMMENT L'ABBE DANIEL EXPIA UN MEURTRE


QU'IL AVAIT COMMIS

(Bibliothèque Nationale : ins. du fonds grec 91'i {xiu' siècle), f" 191-192.)

*TciO aÙTO'j àêSz Aavi-fil. * f. i9i

O ocÙtÔç àÇêàç' Aavir,^ i/. Trauîôôcv àiTcTaçaTO èv Tvi S/.viV/i '/.al

*
ÈTOppi<]/av ot ^apêapoi xal a.iy^.aKi'muGoc'v aÙTOv, )cai ^t£Tpn|^2v u.ex' ' f. 191'

aÙTôJv ôiETÎav. Kai tiç iptVJypicxo; àvvjp vy.uy.Xvipo; èppucaro aÙTOV


5 èx. TÙv ^apSxpuv. Rai —zliv |/.£t' ôTvtyov ypovov v.iz'riïA'i^ oî Sap-
Sapot /.al é'>.aêov aÙTov. Kal ois'xpi'l'Ev (/.et' aÙTwv [^.-flvx; se, '/.al

ê(pijy£v £^ otÙTÔjv. Rai -zliv £/. Tpîxou s-£ppi'|;av /.al ila^W aÙTOV.
Raî Ttç àvYip è/. TÙv aîy[y,aXcoT£U(jy.VTta)V aùxàv /.a9(ca; Tupo; îi^wo'

ical )^y.bcov ô yj'pwv liOov éVîojx.sv tw à'X'Xo(p'j>.(;j , /.al sTuyev aùxàv


10 zTkfjOaveîv èk toO Xî9o'j.

Rai (j.Exa XO (puyetv xov aùxov Aavi'/iX [wxajxeV/iQel.; ô yepwv etcI

TÛ Tvpzyfj.axt xoù (pôvou ôv Éirotviffev èp.Çawsi Èv 'AXs^avf^psla xal àva-

xiQexai Tt[/.oO£w xù àpyuTTtoxoTïco, /.al yvoùç ô àpyi£7rîc/.07i;rjç xo


Trpày[ji.x /.axsyvti) auxou lEywv Oxi 6 >.uxpo)(ja[j.£voç ire ©eqç à/C

15 i^euxEpo'j è^ aùxàJv /.al to xpsxov TuaXiv E^uvaxô te 'XuxpciiTa'îSai ,

àXl' ô[ji.w; cpovov oùx STiotiica; , 6v)piov yàp aTTÉXTEiva;. YVkiùac/.ç oùv

Èv 'P(iJ[/.-/i ô a'jxô; Aavi-JiX ixve'Gexo TcaXiv xà TC£pl xoû 7rpzy[/.aToç xoj


iraTra Ptojxv",?, /.al xov aùxQv >,oyov eItcev aùxôi ov yÎ/.oucev —apà
ToO TCOTa 'A'Xe^avJpEtai;. 'AtceIOovxcj; 'îà aùxoù Èv Rojvf;Tavxivo'jTvo"XEi

' Cod. àSgà.


28 vir: et récits nE L'AisnÉ daxiel.

•/.où £v 'E(p£(7(o /.al £v 'IssoTo'X'jjj.'jt; '/.al èv 'AvTioyaia àvtOsTo Ta


Ttsp'i TO'j (pdvo'j, -/.ai tciv aÙTOv >,oyov Trapà Tva'vTwv xiiv —aTataovûv
vl/.O'JTEV . OxllV 5è ÛTVOT-pE'j/a; £V '
AXcÇaVOp£l'a 'XEyEl £V Éa'JTÔ)'

Aavi'/i'X, AaviriTi , ô (povE'jtov <pov£'j£Tar xal à-£Af)ùv £Îç to TupaiTW-

piov irapÉow/.EV éauTOv to^c /CO[j.£VTaoicîoi; ^vÉywv aÔTOÎ;" 'ETrei^-fl

[j.ayviv £7T0tv)i7X j7.£TZ TWO; /.al xaTa/Cupi.£u9£Îç ÛTO ToO TCOvYipoCi É'âw/ta

* ' ^^^ aCiTw [J-iTcx. >.îOou y.al à-ÉxTciva aÙTov Tiapaxa7^<Zi ùjy.à; tva 7:aoa*^o9ô>

TÛ apj(^'jVTi y.al aTtoOzvco àvTi toO (povo'j ov £7C0'//iGa, ïva y.vj'fi'jHû)

VA. tr,ç, [J.ù.\r/jr;-f\i /.oXzoecdç. 'A/.ouGavT£; àà TaÛTa Trap' '


aÙToO oî

/.o[J.£VTapiGioi É'êaîvov aÙTOv etç çu>.ax.-ôv £tvI TpcaV.ovta ii'^j.i^o.ç, xal 10

àvÉSevTO Tw apyovTi Ta Tïspl aÙTOÙ. 'O o£ aoyo)^ içiîysyy.i-j aÙTov


£Îç Tvpdorîov [AETà Ta; Tpiax.ovTa •/ip.Épaç, xal È^ÉTa^Ev aÙTOv ttiô;

fîiETïoâ^aTCi TCiv (pdvov. Rai àvÉOETo aÙTw " — àcav T7iV àV^^Eiav. 'O
fîè ôf.çyii)V 6«u[iz(ja; ètvI ty) ^la-z-picEi toS yEpovToç aTïÉ'XucEv aÙTOv
XÉywv aijTw" "Viuaye, eij<;ai ÙTCÈp èjaoO, àêêà" EiÔe' /.al aX'Xouç 15

ETÎTZ ECpdvE'J'jaÇ £$ auTwv !

o ^£ yÉpwv 'XE'yE', £v ÉauTW' 'ElTtioaç È'yoj £iç tvjv ipilavClpto-

TCiav TOÙ 0£où, OTt oùx é'j^Ei [j.oi TO'J VjtTCoO Aoyiaacraat -li àyaSoTriÇ

aÙTOù TïEpl TOÙ aÙToû cpdvQU* àiîà 5è toO vùv tf E^tàv ^î^totj,'.
''

tw ©eu
*
(0I7TE Tixac/.ç tÔcç -iiiJ.E'pa; T/iç 'Cwfiç [J.'iU UTCripETEiv [xs £va 'X£>.coêvi- 20

[ae'vov àvTL Toîi çdvou dv ETToa^x. Kal é'î.a5£V 6 yÉpcov )v£7vCo6via£'-

vov Eva, /.al elxEv Èv ÉauTw" oTi Èzv àiroOavr, ^ ô 'X£)i<.oêr,[j.£voç

O'JTOç , àv£p"/_o[j[.ai Eiç Al'yuTiTOv xai la[jiÇav(i> àvT* aù-oO aTilov.

riavTEç oùv oî S/.YiTtwTai Eyvojijav oTt lEltoêviaÉvov â'y£t 6 yÉpwv,


oÙi-ÎeIç ^à vîfîdvaTo î^eiv tù Trpdcwirov aÙToO Èicto; toO yE'povToç /.al 25

(jidvoLi. Ev [/.ta û'jv Twv vip.EpoJv y.aT ûî/.ovo[7.tav ©eoO Tirepl wpav
£)iTy)V ETEiCEV ô yÉpoJV /caTa to e6o; to jcwociviov ', y.al wç eI/ev ô

[j.afJriTvi; aÙToO eÎç t'Àv y.E'X'Xiav aÙTOù S7rop£'JfJ-fl 7:po? to fîia/.ovvÎGai

aÙTOv àxd/.pi'7Lv T(p yEpovTi, x.y.1 ÈitslaOETO 6 yEptov OTt eijEktev to


y.wJojviov*, /.al Ea^EV y.aT* ÊvÉpyEtav* Geou T'/)v Odpav àvEwyiAÉvviv 30

TT,; aùTv-?,; TO'J y.E'X'Xiou a'jto'j, y.al £/.aSe'^£TO eÏ; tov •Jiltov ô yEpwv
7:EplO^£'JCOV '" TOV îkE'Xwê'/ip.ÉVOV . 'rlv(^£ Ô 'XEXo)êï)[J.ÉV0; 7U/.VU '//(pavtlj-

[j.e'voç £/. ToJv tuo'aTiÙv Tpau[;.xTwv. Kal d [j.aOriTviç aÙToO ûiro(jTpE''|/a5

' Cod. itapà. — - Cod. auto. — ' CoiL ï) 0u; (pour tl 0£où;! sans doute). —
' Cod. ûi5o(ii. — * Cod. Oin)p£tY)v. — '"'
C'od. ànoOâvîi. — ' <7orf. xà xoSmvïjv. —
5 Cod. Ta xo5iivy)v. — ' Cod. evEpyiav. — '" Cod. 7tEpici)5£Ûu)v.
VIE ET RÉCITS DE l'aBIîÉ DANIEL. 29

oLTzb T'/i; f!)i7.x.ovi'x; x.al (pGaca? Tr,v Oupav zr,ç aùlr.; •/.aTEVti'/iTEv tov

VEOQVTa TïGç TCEOtwoeusv TOV ^eXwSr/iy.avov. Kal w; Tuso'.woêuijSv aÙTOv

£']c-fl>,6£v ô ys'owv eî; to îce'XXiov éauToîi x.al eîc'/iv£Y/.£v cEj/.i'W'Xi.v '


y.al

àv£êo<ou,aTi^£v aÙTOv SC aÙToS 'îiz to [j:)] ïyiM ''f€\^a.i tov >>£>vtobvi-

s [A£vov /cal ^là TO \jJh fîuvaifJai aÙTOv xaTa7:iv£iv to ppcop.a aÛTOî


^là TO £ivat aÙTOv wavu (î£(7a9pw[/.£vov . 'O oè y^ptov x.aT£[AX'7(7£v t6
CTOjAa TOÙ lE'Xoûêvifz.Évou Taîç îiîiatç y£pi7tv y.al 'éècCkkvj dç, to l'^iov

aÙToij (7T0[j.a .

Rai îSwv ô jJt,a6r,Tr,ç to QauixaiTTOv â'pyov to'j yÉpovTOç o £Trotr,'7£v

10 £^£—Iz-rr, y.al sSd^aiEV ÔTrèp toù toio'jtou â'pyo'j tov 0£ov tov izaçii-

yovTa TO'.a'jT-/iv 'j-o[;.ov/iV tw yf'povTi tw outw; ÔTVvipsTcîv tù 1e-

)>wê-/i[;.£'vco. Kal ÛTCÈp toutwv à-avTtov Sô^av àva7:£[A(}(w[j,£v XpiGTw


Tw ©Ew 'r,ij.S>w, vov y.al aEl x.al ilç toÙç aîwvaç tÔjv aù.lvtov.

'A[Ji.-/i'v!

'
Co(/. ae|ii5a).ïiv.

Variantes

(Bibliothèque Nationale : ms. du fonds Coislin 282 (xi° siècle),

f"'' 166 '-167'.)

Page 27, ligne 1. Toù... Aavivi). : Ks-piXaiov —


fl'. i. Sisiiav : Add. r,ii£pà>v. — 4.

èppûuaTO : àvep^yffocTO. — 5. toSv : Add. aÙTwv. — 5. Ka't... àTt/jXfloN : îlctXiv oSv [le-cà

Sûo ÉTT, àvr,).flov. — 7. Um. È$ aviTÛv. — 9. ëSioxev... ijisTa|i.E).ïi6Eii; : SsSwxe tw àX-


Imfxiltù y.ai clTteOavs. Kai [ji.£T(ii<.£),ï|lisiç. — 12. iipoY(j.aTt... È[j.SaivEi : itpiYsiaii ô éiioir)-

oEv àitipySTat. — 15. Om. «âliv. — 16. aTtEXTsna; : Ètpoveuuœ;. — 17. Aocviri), ; 6 Y^pw^-
— 17. -jtoiXiv... upaYC-a^o? • '''^ ™^ TipàyiiocTo;. — 18. Om. aÙTov, —
28, 1. 2. Oin.
p.

7^=pi. — 2. TOV aÙTÔv... OTTOŒTpÉJ^a; : tôv Xôyov ov riV.oucE irapâ Tiâvxwv xwv àpxiE-

•jiKjxii-TtMV -iixouffE xœl itdi),iv. 'l'TLOdTpÉ'JiœvTOç ÔÈ aCiToû. — 6. xaTaxupiEuOel; : xaTSXu-

piEÛOriV. — 6. Éôw/.a aÙT(i) : ôiîuxa otÙTOv. — 7. ànixTEf/a aOrôv : àitsIiavEV. — 7.

Om. iixâ;. — 8. àTtoOivw : çovÊiitlo). — 8. È7toir,(ja... t^; : Ëi^paSsï, ïva p'joOm Trj;.

10. Om. ÈTtî. — 11. àvÉdôvio : à'/rtictyo-j. — 11. Om. xi. — 11. eIiiveyxev ;

è?£V£'yx«î. — 12. TtpôoSov : iihanri. — 12. xai ÈÏE'taÇEV : E?iQTa^Ev. — 13. àvÉÔETO :

eIksv. — l.'î. aifflt'.m : Add. ô féçuti. — 16. ÉitTà : TpEÎ;. — 18. Om. toû J.omoO. —
19. TtEp'i : Ti HÊfc. — 19. flEw : XpiiTM. — 20. Ëva kXwgr.iisvov : Ivl XEXwÊrijisvu. —
22. xoc't eItcev... â),),ov : xcct (iE/pi; où àTtjOavEV eI/;v hOtôV z'.à oie ans'OvooxEv 6 /e-
30 VIE ET RÉCITS DE l'ABBÉ DANIEL.

).Mêri(J.Évoi; àvrip^eto ô yEftov xoti È),à|j.gsv£v â).),ov àvt' aiitoù. — 24. ËYVoxjav : ^ôetuav.

— 25. èxTo; : 7t).Tiv. — 27. Oui. xari tô ëSo;. — 27. xal w; : i. — 28. xsXXiav :

x£),)iav. — 28. Om. aÙTOÛ èitopeOOr). — 29. aOtov : oùtm. — 29 Oin. tw fépovTi. —
29. TÔ xoSfivtov : aÙTÔ. — 30. Om. xax' âvÉpy""'' 0"^- — 31. Oni. toO xeW.tovj. —
32. Om. îrâvu. — P. 29, 1. 1. xai çOâsa;... ei(j?|),Oev : çOiua; Ta; eOpa; r^ç aù),Ti!;

àvÊïpYjjLÉvai; xaT£v6r,<T£v tôv yepovia uwç îtspitôoeuev aOrôv. Kaî £Îa^).8ev. — 3. Om.
éauToO. — 3. £;'jriv£YX£v : ECT^vEfxev. — 4. Om. tov X£>(oêYiiJi£vov. — 9. IpYov... ênoiri-

<j£v : 6 ÈTtoisi. — 11. ÛTioiJiovriV... Û7iT|p£T£ïv : unoixo'iïiv Toû Û7tr,p£T£Ïv. — 12. Kai

ÛTrèp... 'A\i.T,i : 'Ev XpKTTiîi 'Irjaou tw Kupîto r,iiôJv. 'A|j.iôv!

EULOGIUS LE CARRIER

(Bibliothèque Nationale : ms. du supplément grec 241 (x« siècle),


foB 277'-282.)

*
• f. 277» rispl ToO loTOfiOU Eù^-oyiou.

reyovsv /caxz Try ©•/lÊaiOa 6 i.Sëy.^ Aayirik ô TCpeaêuTspo; t'^;

SxTÎTewç, Èywv jJ-sO' ÉauTOu é'va tôjv [AaÔïiTÔJv aÛToS. Rai •/.aT'îi'XôcAi

Tv'Xs'ovTeç tÔv TCQTafjLov x.al asxa to T:'X£ij(îxt aùxoù; Trxpsex^ov eïç

XTYJpia, Toù yspovTOç s7ïiTp£(}/avT0; TQî; vx'jTaiç. Rat Isysi. ô yéptDV 5

fi^e eyo[;.£v [;.stvai t/,v c-fljAspov. Rai r,pçaTO i [AaSr.Tv;; aÙToO Y°T'

* f. 278
Y"^^^'''
/M lifii-j- Eco; 'tuo'ts >otTOV yup£urjjj.£v; ayto[A£v '
£Ï; Sxr'-

TVjv. 'O 8ï yfi'pcov (p/,(jiv Oùyl, àH' (b^e [j.£vo[;.£V cin[/.£pov. Rai lù-

pÉOvicav eïç [^éucv toO y^ioptou ^£vai. Rai T^éyei ô ào£'X(poç tû yÉpovTi"

^pa àp£CX£i TW 0£Û ÔTi' wç cuvar^E'Xcpci y.aÔE^ojAEGa ; aywjxEV xzv lo

' Cod. âYO[i£v. — - Cod. wti.


VIE ET RÉCITS DE l'aBBÉ DANIEL. 31

eîç [xapT'jpiov. Rai Tisysi ô yéfwV 0\)-/j.- w^s /.aOs^ofjiai. Rai £[/.£(,-

vav àxsî -/.aOTipLevoi [/.éypt; écTrÉpaç PaÔ^la;. Rai •/ip^axo 6 àSe'Xipoç

[J.'i'f^ti'^ 1T016ÎV jASTa TO'j ysfovTo; lifoi'J' "Oxi '


6m nh ïytù aTCoÔxvevv.

AÙTtov 8ï 'Xa'XouvTwv vi'XÔev Ttç yipcov xoGjAOtrjç ,


[/.ax,pQç, ô>,07rCi"Xioç,

5 7ÎZVU yspwv, TCpoêeêvixcbç lôtJi-Épwv, ej^tov xal )4upTYiv /.al î^wv tov àê-

é'âv AaviY,! TT£pi£Tv'Xa/.yi " aÙTÔi, y.al vip^aTO x.aTa(pt'Xeî'v toùç Tro'^aç

au -où [AeTa x.)iauG[;,oîi" r,C7ia(7aTO Si xal tov [7.a9viT7)V, -/.al Asyei aù-

To^" ReTkSÛcaTe.
^KediaTctZe 8i x.al (pavov, xal Tîsptvi'yEV l'xq puji.aç tou yiopiou votojv
10 ^évo'j;. Aaêùv ^s tov yépovTa x.al tov [xaôr,TT,v aÛToS >tal Toùç âXkouç

ouç eupev' ^évouç, àiî-?i'X9ev etc tov oî/.ov aÛTOÙ, xal palùv ûàwp stç

TOV viTVT'f.pa È'viij/sv Toùç Tco'oaç T(i)V [y.aOviTiùv xal toO ys'povTOç. Où)t
siysv oè et; tov oîx.ov aÛTOù a7.1ov Tivà loiov, oùàè sv aXT-u totiw,

et [//^ TOV 0£ov [y.ovov. Rai ikaps'9r,xev aÙTOîç TpzTre'Cav xal jj-ETa yeù-

15 Ga(7Gat aÙTOÙç, Ixêùv tx irspwireuOÉVTa x^Xacp-aTa toi; xugI toO yu>-

piou Trape'eaTvev. Outco yàp s'X^'^ ^^'^^ itoi£tv, xal oùx vi'tpisv à.m
écUEpa; £tç to TCpcoi i];iyîav '
(;.lav. Rai Tvaêwv aÙTOv xaT* ÙJtav ô yepwv

£U)ç ayiSiy ^i.£(pau(î£v £x/.9icav laVjuvTEc tsc Trpoç cwTvipiav (ASTà

fîzxputov TCoHûv Rai tÔ irpwt à(jTrai7a[;,£V0t àl'Xv)>vO'jç àvEywpr.aav .

20 RxTK Se Tr,v ôSôv y£vo|X£voi '


ï^joCkiv ô [7.aO-/iT-Àç jj.ETavoiav Ttô

yépovTi T-eycov FIoi'-ziijOv àyauriv ,


— aTsp, xal eItte [/.oi tiç sijtIv ô

yéptùv oÙTo; xal tvoOev


*
aÙTOV yiv&is/.et;. Rai oùx v)9£"X-fli7£v £i— eïv * f. 278'

aoTÛ. Ila'Xtv ÈTCoi-flCEV u.£Tàvoiav 6 à^E'Xcpàç XÉywv "Wak T.nWi

J/.01
êÔappT.saç, xal Ta xEpl toO ylpovTOç toûto'j où 6app£Ïç jj.01 ;

25 'O Se yépojv 00/. vi9£'X-/i(j£v ôappyjcai aÙTcjj Ta Tuspl too ylpovTo;*

wcT£ TOV à^Elcpov luTTr,6riVxi xal [7//1 'ka.lr,na.i tw yEpovTi ewç ttïi;

SxviTSwç.

'E>6wv Se àSeXfpo; iiç to xeT-T^Iov to l'Siov , oùx àTr/)V£yx£v

Tw ys'povTi TO [j.ixpôv (payiov* xaTa t6 ê'9o; t'Àv Évoexxtvîv tSpav

30 o'JTW yàp £cpiJ>iaTT£v ô yspwv -^v.aot.c, tjcç r.jAÉpai; Tviç Cwr,; aù-

TOÔ.

E<77U£pai; Se yevoftêv/iç -àIOev ô ye'pojv et; to Y.îk\iu-^ toù àoe'X-

oou, xal 'X£'y£i aÙTw- Tî èctIv , te/.vov , à'acaç tov iraTEpa gou

'
Cod. wTi. — -
Corf. itEfieTtXcixei. — ^ Cod. ïiipev. — * Corf. +ï)X'a''- — "*
Corf.

f£vâ|isvoi. — ''
Cod. -iaytîv.
32 VIE ET RÉCITS DE LABBÉ DANIEL.

âTToOaveTv à-ô aijaoO ; O f^è <pr,'7iv- 'Kyco Tra-spy. o'jz. l'yw et

yàa EÎ/ov 7:y.T£aa , viyaTTa àv to ïf)iov ts'/.v'jv. Kal Aeysi ô ylpcov

Oij"/,oùv juapâOo'j' y.al opa^âp.Evrjç t7,v Oupav wcxe àvÀly.i aOxov

x.al aTrelOsiv ,
çfJavei o à^£'X(pôç xal '/CpaTEi -rov yspovTy. , x.«i ap-

/ETai x.a-aipt'XEÎv aÙTOv y.al TiÉyetv aÙTci' Z'^ Rûpwç oti 0'j>c aTTO- 5

X'jo) at, Èàv [j,-/; siTvr.ç |j/ji ti; Y|V ô yepwv È/tEÎvj;. OOx viouvaTO

yàp ô à^eXçà; ïiîïîv tov yepcivTa 6\i€djA£vov eî; tittote- ttxvu yàp
•/;ya~a k'jtov.

ToTe T^eyei aÙTÙ ô yepwv. riot-flcdv [j/ji j/.f/.pov oayiov', x.ai c/'j-

Ttoç 'Xeyto «îoi. Kal [y.e-rà to ye'JcacOai tov yspovTa ^.éyji tw à^eTi- lo

(pu- Mr, r,ç c/Ti'/ipoTpâyyiloç. Aiz yap to Isystv es £t; to ywpi'ov

o'jy. àvviyysiTka coi. BT^e— £ oè |j.vi ôÊUTEpucr,; à àx-oucEi.;".


'•
OviTo; ô yepwv Eùloyto; 'XsyETai' tyiv Tc'yvcv i^à é'yei îkaTo'[Ji.ou

/.«TaWsi ^à ex. toO Ipyoy^Eipou aÛToS vijy.£poijiîiov évo; x-sparioo , ê'w;

éc— e'paç avir^èv y£ud[/.£voç. Kal tv; écTïépa eÎGs'pyeTat sîç to x.Tr.y.a, t5
^
x.al OGO'j; s'jpicx.si ^avo'j;, 'Xapiêx.vîi eïç tov olx.ov auToO x.al Tpecpei

aÙTOÙç x.al Ta — spiGCS'Jjy.aTa aÙTcov TTapaÇx.l^st toT: x.uvapîoiç x.a-


*
f. 279 Owç £lfΣç''. "Ey£t ^£ 'tÔ £-iTriScU[;.x toù XaTcîu.o'j £x. vEOTViTo? y.i-

ypi. T'?,; cr/fp.spov. "EcTi de ëtiov Éx.aTov x.al 77>,£ov x.al yo^-ri^Bi xù-

TW ô 0£O; TVIV lîuva[J-lV £-' IcOV " VJCOTc'pOU X.a).0'J, x.al Y,[J.Epl.OV 20

tô aÙTO x.spaTwv [/.£)(^pi t-^ç cvfjj'.r.pov x.zp.v£t.

"Ot£ Si vlaviv VEcjTeooç é'tcov TECirapzxovTa, àvsêr.v irojAr.cai '


ip-

yo'yeioov £tç tÔ XT-^[^.a èjceîvo, /al ia-éfxç yi'XOev x.al slaês'v p.£ x.al

a^^ouç O'jv Èaol àoElçoùç x.aTa to è'Ooç, x.al E^EvoOÔy/iGEV -^[/.(x?.

'Eyw âè ÈlOcov ÈvTaOOa x.al îc^cov tv;v àpÉTViv toS ye'povTo;, '^p^â- 25

[A-/;v VYi';T£'j£tv Éêfîo|ji.y.fîa; covaTïTa^, Trapa/ca'Xwv tov 0eÔv tva '/off;-

y/)C-fl* aÙTw ô 0£Oi; TîEptccoTepov avzAcoj^a, otccoç EÙepycTTiUV) y.al ôtX-

\u'j; TcXEiova;. Rai v/iGTeuca; TpEiç £€iîo[;./.c)a; Èx.cîy.r;/ aTvo tv^; da/.r,-

aeto; 7Îu.iOav/i;' xal |37v£7ïto Ttvà ÈAÔdvTa ÊfAT^pocOÉv [J.O'j tEpo-pEirvi ',

xal A£y£i [ioi' Ti Ê/Eiç, Aav'.r,^; Kal Asyw aÙTw" Ao'yov, oe'iî— OTa 30

L/.ou, ^É^wx.a Tw XpiGTtô Toù |J.'/i yE'JijaijQai apxou i'w; ou à/toucr. [xoy

lïEûl EùTkOyîou TOÙ >.aTd(;.0'j, ïva yopTiyriCY) aÙTw EÔloyîav, (octe x.al

aXko'jç TzaXkwi; EÙEpyeTr.cat. Kal )i£y£i. [Aof Oùyt" x.aXw; eVtiv.

'
Cod. çavEïv. — - Cod. àxoûirr,;. — ^ Corf. XaTÔjioç. — ^ Cod. TpÉi/). — '•
Cod.
ÎSe;. — i*
Cod. èy' ïcrov. — '
Cod. 7:o).i<7ai. — * Cod. yjopriYijaEi. — " Corf. UpoTipETtEï.
VIE ET RÉCITS DE L'ABBÉ DANIEL. 33

Rai leva) aÙTÙ' Oùyi- iXkx (xà>,Vjv So; '


aÙTÛ, tva tïocvte; ot' a.ù-

"où oo^a'Cwci ' TO aviov ôvou-îc co'j. Rai lÉyei [/.oi* 'Eyw coi "kéyui

OTi •/Ca'Xùi; â'cTiV sî ÔeXei; îva ypzrrfnoiù aÙTw, lyyu-ncxi Tïepl t'Â?

J^uyr,; aÙToO OTt cw^eTai èv toi; tcXsioci ^, x.à-'w TcapÉyo) aùxw. Aéyto
5 o'Jv TToô; aÙTo'v 'Ex. -roiv ysipwv [xo'j èx{^-/iV/;Gov Tr,v 'iu^-^v aÙToù.

Rai P'XsTUû) (ô? OTi. £Î; tAjV àyîav 'Av/.(7Ta(7i.v icxxaeOa, îcal [Ji.£i-

pr./iwv sx.zOvjTO ETîavto toj ti[;.Îoij XîSou, ital aÔTOV EùXdyiov sic oeçiwv

aÙTO'j TrapicTap-evov. Rat TréfAirei Èyyû; p.o'j to jy-sipajciov Twa Tôiv

Trxpi(7Ta[/.£'vwv )cal 'XÉyci [;.oi" i)'j al ô tyyjcoiy.evo; '


tÔv EùTioyiov;
••^
Rai T-eyco aÙTÙ' Nal, âécîTOTa. Rai -a>av Tieyer E'ixaTa aÙTco ort
'
Ty;v Èyyiiviv xizxixfiGxt. è'ybj. Rai Isyco" Nal, AsciroTa, Tupo; èjj.i' • f. 279'

[Ao'vov tcV/îOuvov aÙTw T'/jv sÙAoyîav.

Rai flXé-ti) OTt 'îiio Ttvèç Ixevo'jv et; TÔv îio'Xtcov EùT^oyiou yp'o-

[;.aTa itoXlà -àvu' xal ôcov àx.etvot èxévoov ihi/iVi o xoXivoç Eôlo-

15 yioD. Rai ^tuTCvicOEt; à'yvwv oTt £t5vix.oucOviV, x.al è^o'^aca tov 0£ov.

Eùloyio; Sï à^elOcov £tç to èpyoyetpov aÛTOÙ x-poOet dç Ttva to-


Tpav, x.al àx.o'jït O-oxouf^iov Ttvà, xal £'jpt<;x.£i Tpuj/.a'Xtav j^.txpâv xal

TTaliv xpo'jêt, x.al c'jpwKst jTC/.latov ^.sctÔv ypr.azTwv. "Ex-Oai^Çoç

5à y£vô[y.cVoç Xs'yst àv éauTtV Ta ypriaaTa TaOxa sx. tûv 'IcpariTii-

20 ToJv siïTtv Tt i^à Tîof/icfo; Y^àêw^ aÙTa aî; to XTrii^.a, àxo'jet ô

jcpywv x.al 'Xa[;,Çav£t aÙTa, x.àyco x.tvouvc'jW j^.y.XXov Xà^lco aÙTa st;

Tr.v ÏQia y(jifxv, ottou où(^£t; [j.£ ytvwTXEt.

Rai [y.to9uaa|;.£vo^ "CÇa co: t'va 'XtOou; xoueaWiCr, ', vuv.tÔ? Ixou-

êalviÇêv Tz ypri|;.aTa Trapz TroTajxov , x.al £>.u(7ev tÔ èpyo'y^etpov to

25 x.aVJv Tïi; ^svoSoyta;, w; £-oi£t •/îixspo'Jciov , x.al fiaT^ùv £tç tt'Xoîov

•(taTa'Xay.êzv£i tô Bu'ÇavTtov.

'Eêa(Tt7.£U£v lîà TOT£ 'lo'JCTrvo; ô 0£t'fi; 'lo'jGTtvtavoO. Rai 'ît'îet

yp/,7.aTa iro'X'Xz tm pa(7i^£t xal to^; [j.£yi5Tx.(7iv aÙToO , m<jts

é'irapyov *
twv ûpwv TrpatTwpttov y£V£'cf)at aÙTOv. Rat oÙGtav -flyo-

30 pa(j£v [j.EyaV/îv , x.al leyeTat Ta AtyjiTTO'j [^-s/pt "?,; c;r,[7.£pov.

Rai [X£Tà fVjo I'tv) Tczliv (ila-w x.kt' ovap to [AStpxx.tov iy.v.to

£Î; Tr.v âyîav 'Avx.TTaotv , x.al lÉyo) èv aauTw" Flou apa ô Eù7>oyio;;

• Cod. àûii. — - 6oÇâ!;ou<ïi. — ' Coll. li'i.iiuiai. — * Cod. zyy\i6[i.ti(ii;. — ^ Cod.


el(nixoOo9r|. — '•
Cad. Une lettre a été grattée après I'm. — <
Corf. xouSaXirv). —
' Cod. ëii«p/(ov.
34 VIE ET liÉCITS HE l'ADBÉ DANIEL.

[7.£ipay.{o'j ûttÔ évo; AiOioTroc. Rai ^lUTWiofJel; Isyw Èv dauTÛ" 'A-

êaXoc £[7,ol Tôi àjj.apTioXw ! Tt èTïoîr.Ta ! 'ÂTTwleca tv;v 'luyr'y acu.

Raî >.aê(ov TQ Tîripîov '


[7.ou àTvr.XOov £t; to /.rr.y.a w; ttu^vÔjv àp-

ydysipov xal TTpodrW-cov èXOsiv tov Eùloyiov /carà to i'Ooç. 'Eg- 5

* f. 280 77j'px
*
TTzvu èyÉvsTo ,
"/.al rj'»elç TrposTpÉ'^aTo y.e. 'EYEtpoy.ai oOv,

x.al spioTco ij.(av ypaOv y.al 7iyoj aÙTr,' Ovtw; cù', à^-j^à, Xaêe
y.oi Tpia jra^atxxoia , ïva (payco , OTt où/'. É'(payov cviaspov. Rai >.£-

ysi" 'Eyw. 'H ^k à.TrvÎAOsv xal •Jivey/'.év [xoi ôWyov éi|;7,Tùv'', y.al

7ïap£0Y,x.£'v lAO'., y.al rip;aTO laAsîv ;;.oi Cyjis.\r,'mTX '


—Vc'jjy.aTi/Cz , 10

"kéyonaix.- Oti oùy. oifW? ''


on TÔ ;/.ova;/ l'/.ov viijuyîav Oé).£i ''
, y.al

alla Tivz £:v(o(p£>.ri


'
. Rai lEyw aÙTy Ti oOv y.£À£'J£t; ttoi-oto),
"
OTi tÔ £pydy£ipov j^.ou YilOov Tïtol-^cat ; 'H" hï i'nziy jj/a' Rav
Tci £pydy£ipdv GO'j T:takr,cix.i rfizï.z; , pj) ôij/fCou oÛTto; £i; y,Tr,[/.a.

'Eav 6h 0£>.£i; p.ovayo; yEvÉT'Jai, û'irays £Îç Sx.-/iTr,v. Rai lÉyto 15

aÙT?,' 'OvTw; a'p£ç j^-Oi Ta; 'ju.ikiv.; Ta'jTa;. Oùy. sctiv eÎç to

y.Tvi[7.a TO'JTO ^oêo'j[7,£vo; tov <-)£Ôv avOpwTvo; x.al ÈTricuvxycov tovjç

Sévo'jç; Rai 'X£y£i. p.oi" 'Q Ti '" iloi\r,Ga.i, y.'jpi àêêà; E'tyo;y.£v

wiΣ \%vjij.vi Tivà y.al To')>7.à £7Toi£!. Tol; (;£V0t;. Rxl iàiov ô 0£à;
Ta ^'pyo' aÙToO £V)toy.£v aôriô /zp'-v, y.al â'cTiv
— aToix.ioç c/ia£pov. 20

j\y.ou(ja; (îè TaÛTa Is'yio £V éauTw- Eyw tov (fo'vov toO'tov etcoîTi-

•ra. Rai è'êalov ÈauTOv £1; irloîov , --iaTalayêavoj to Buî^âvTiov.

Rai ÈpcoTw T7)v où(7iav Toîî Atyu-Tt'ou TToS £'jpi'jy.w y.al 'j—o^£iy.-

vûouct'v jj.oi , y.al y.af)£(o[y.ai £y.';7pocr')£v toO iv'Aôjvo; ico; où 7;por,'X-

fjîv. Rai O£topcô a'jTOv £v -ollvi (pavTacîa, y.al x.pa'^oj aCiTw- Elr/;- 25

cov [;.£ , TiTtoTÉ COI 9£"X(o Ihi-y.ac/.v y.y.l O'j T:po'(7£y£v jj.ot , zlli y.àl

TO ô'|îy.iov aÙTOu É'tutvtév [j.£. Ililiv oùv -flctov tô ôi|/ix.iov y.al Trpoa-

la'y.êavov, xal woaiÎTWç ê'Tuitdv ;y,£. Rai £Tûoir,ca ouTto; (7y7;[AaTi-

!^d[/.£vo; " TECcapaç £e5o;/,ii^a; , y.ai o'jy. viouv/.OyiV wvTuy^w aCiTio.

ToTe 6>,iytop-/,(7aç '


aTtvilOov -«tal Epptij/a èjj.aoTov Ejy.TCpocbEv tt,; it'J- 30
*
* f. 280' Ir,; Trç Oeoto'xo'j [y.ETJ: y.lauf)[j.oij y.al >,eyw R'jpiE, Wcov Tr,v iyyjry
ToO àvOpioTvou TO'JTOU àiw £[^.oQ, •/) xàyw à— Épyoïj.at eÎç tov y.dsjjiov.

' Cod. Pïipiv. — - Cod. (joi. — 3 Cod. é'{(iTûv. — ' Corf. o:fe).ii(iotTa. — ' Cod.
oIoe;. — '^
Cod. eéXY). —
Cod. inofOxX.
' — » Cod. E"i. — '•'
Cod. liai. — "> Cod.
"Oti. — " Cod. cy_£iiJioisôlJi.£vo;. '- Cod. — ôliyoç-iiaai.
VIE ET RÉCITS DE l'aBISÉ DANIEL. 35

TaOxa sv rvi rîwvot'a i^j.vj lyAoOvTo; à.TvevjcTa^a, y.al ù^où (JopijÇoç

TTol'J; rijyiTO, /.'A >v£'yo'ji7'.v 'H AuyoOcTa TTpoepyETai. Rai — foviÀ-


Oov £[/.— poG^ev a'jT-^î jAupiai [j.upizàs; x.al yudoLi y.ikic/.àiç Tayp-axcov.

Kal ÈV.sa^a -/.xl si-ov. 'ET^eViCov jy.a. 'H oà irjxxHr, '/.où. Xéyu [y.oi" Ti
5 È'cTiv ô £/£iç; Kal Ac'yto aÙTvi" Eùloyiov tov â'Tcapyov 5yyuY,ça[y.Y,v

xsXeudOv aÙTOv E'jTi'jTÔJaal as éx. t'Ôç syyr/iç TaÛT'/;ç. Kal eIttÉv i;,cf

'Eyw xpàyjj.a oùz. è'yco- w; Hilaç •Tvlr.pcocov Tr,v £yyij-/iv.

Kal r>\u-vi(î'Jjl; Aeyw £v éauTÔJ" Eàv 6ii u.i à.TToOavcîv, où): àva-
ywoio ToS TV'jlstovoç. Kal w; Tupor'pysTO kV.pa^a" xal sTviTpaysi ly.rji

!o ô fjiTTizpLo; xal àlf^ei [J.« -V/iyz; ao; o-j -/.aTeGTCacav cr},fjv to «Tco'/y.

y.o'j, ToT£ ô7aytop-/i'aaç '


Xeyw ev éa'jTor Aycoatv" eÎç i<>i7iTv;v, /.al

Éàv OeXv) 6 0Eo;, Gw'Cei '/.al EùVj'ytov.

'EaO'j ^è àivspyo[A£VO'j !^Y|T:7;>;ai tvaoî'ov aijpov '


y.Ajçavtîpîvov, y.ar

àvc'êviv £î]; aù-rô toO T:').i<jnai ci: to /.sVaIov. Kal [j.clvov yyi^r,^

'5 E6-/;/.y. saauTov aTî' ôT^tycopla; ', y.ai Tîaliv fjAamo s[;.a'JTOv x.-/t'

ovap sv Tv; âyia 'AvacxaGsi, x.al tci [y.aipz/.iov j/.sïvo /.aO'/iiv.svov

ètczvo) Toij àyi'ou 'XlOou ,


x.al -rrpoGsyov '
[j.£ [A£t à-£iXv;; , wgts
[j.£ £!t Toù cpdé'o'j ai'iTOÔ Tp£(/.£ov wç ç'j>,7.ov x.al [y.-P] à'jvaj^.Evov àvoî-

çai ''
TO (7To't;.a j^.ou' àTT£Ai6cijO-/i '
yap r, x.apfV^a ij.ou. Kal £)v£y£v

20 ;;.oi" Oùx. 'jTiavEi; -'X'/;pol; Tr,v ÈyyuTiV; Kal x.£>v£U£i. rVJo toôv 7:ao-

(7Ta;/£vcov
IG aÙTw /.p£a7'(7a', (A£ ÔTTiijOzyx.cova ,
x.al é'XeyEV jj.or Mv)
'j-£p T-/;v fVjvaj./.îv cou syyuw*, jj.rt àvTiX£ye tw 0ecô. Kal oùx.

•/1'îuva[j(.-y|V àvoî^at " to GTo'u.a [xou, x.al x.p£[Aa[A£'vo'j ixou.

'Irîo'j cptovr/ 'H Aùyo'jCTa — apEp^Exat. Kal ùîîov aÙT7,v l'Xaêov

25 OzpTo;, îcal >i£y()j aÙTvj >.£— t-/î çwvÀ* E>v£V,cov [/,£,* Asirroiva toO • f. 28I
'"•
x.o'ijjXQu. Kal XÉysi, [j.of Tl ttx^iv ()£"X£tç; Asyw r^à aÙTvi Fhpl
f'/iç Èyyjyi; Eùloylou x.pE'iy.ajxat.. Kal >v£y£i jj.oi.- 'liyù ~7.oy./.a.lû>

û-£p co'j. Kal [jIe'ttw oTi, y-.r'tSh'i x.aTaDi'X7;cai Toôç wW.ç toô
aE'.pax.lou Èx.civo'j. Kal >.£y£i [/.oi tci y-Eipa'x.iov ]\tr,x.£'Ti 7:oir,c;viç " to
30 TTsàyj^.a toGto. Kal 7,£'yco- Oùyl, As'inroTa. Eyto 7:ap£)câ'X£'ja ïva

ypr,(7iao; yÉvr.Tar -/ip.apTov coyyo'ipvico-J (W.. Kal x.£)i£'j£i, x.al

^'jouciv p.E. Kal 7.£y£i [;.or 'l'ivayE eî^ to x.eW.Iov gou, x.al syto

' Cod. ô),iï0p-ri'7aç. — Co(/. âyoïiev. — Co(/. riûfov. — Cod. ành oXiyopia;.
- ' '

— ''
Cod. KçnaéyM'i. — Cod. ivoiÇe. — Cod.
'' — Cod. iy^\jo^. —
"
àTt£).i9w6riv .
'*

1 Cod. rjouvâpiiv àvoi?£. — Cod. aùr/)v. — " Cod.


'" jtoii^'Teic.
36 VIE ET RÉCITS DE L'ABBÉ DANIEL.

(pepw EùVj'yiov eÎ; tyiv Ta^iv aùxoO- ^j/h [j-epirxvyjc'/ic. Ka't Swnvi-
(tOeI; eùÔew; èyckfr,v '
yapjcv [;.syi>,7,v, àTra^.layct; ty,; TO'.a'Jr/i; èy-
yijï)ç* 5tal £7v7v£-j(ja eùjrapKJTwv tm 0£w.
Merà 5è Tpeï; pOva; àx-o'jw oxi èxe'Xe'JTviGev 'loucTÎvo; ô fiairi-

^eùç, /.«i èêxGileucsv 'loucTivtxvdç. Kal àvraipouciv aùxû 'V7:aT/iç 5

xai As^i-zCsatTv;; xat ndjATCio^ xat EùT^oyio? ô ETïapyo;. Kal ol [/.èv

Tp£Î'; à.vvip£0Y,(7av x,al 5ir,pTTayTi TTzvxa tz aOrôiv /.al r, ouata Eùlo-

yio'j. Kai (peûyai Sià vu-/.tC); à~o KojvijTavTivouTrdlîco;. Kal y.eî.e'Jn ô


"
paaiTiEÙ^ ÔTCoufîàv ejoéH-fi EuAoyioc àiroÔaveîv aÙTov. Kal tcjte Ëp^exai

cpEuywv Ecç TO yojpiov aÛToO, /.«l yXkûaaH Ta ly.zTia a'jxo'j wç Ta 10

TOJV ywpt/.àiv.

Kal <5\)Yrr/Hr, fAov to y.TYijAa îàaîv aÙTOv, x.al >ve'you<;iv aÙTÔi-

•Hxoucay.sv oti 7taTpî/.io; iyi^'M. Kal 7,£'y£i' Nai" TTXTptxio; £Î

ÈyEvdar.v, Tr,v dj/iv 'jatliv e^'Xettov'" oùyl, aATiO; ectIv EùXo'yioç, /.al

TTiÇ ywpa; TauTV)ç ectIv. 'Eyw yàp £t; Toù; àyidu; totïouç vip.r.v. 15

Kal É'pyETai Et; éa'jTov, /cal T-EyEf TaTCEtvè EùTvo'yts, ÈyEt'pou, >.aê£

Tù }vaTO[/.t/.o'v 50U, xal ûxayE -/.x^jÀ' ojoe yjcp to lïaT^a'Ttov où/, ettiv,

[j.r,TCOT£ /.al Tv-,v •/,£(pa'X-/;v cou àiro'XÉOYiç. Kal T^aécov tÔ )iaTO[/.i)cciv £;•?,>.-

Oev £t; T/,v TOTsav OTCOD Tz yf/i[J.oi.TOL, y.cd /.po'jTaç £w; wpaç e/.tyiç

f. 281'- oùfÎÉv £îJ3EV^, /.al -/ip^aTO p.vrijAovE'Jjtv * TÛv E^E^fAa'Tcov nal TOO Ô'i;t- 20

/.to'j xal TÎi; àTcaTViç ÈXEtv/i;, /.al irzX.tv £>,£yEV Èv ÉauTÙ" 'EyEt'po'j

/.ài^.é- coiÎe yàp Al'yuTVTo; ettiv. Kal — pô; ty.i/ipov [xtjcpov /.aTEGTViÇEv

aÙTOv TO àyiov [^.sipz/.tov )tal vi SÉa-oiva •/] ©eoto'/.o; eÎ; tviv àpyaiav
Ta^iv aÙToO. Où yàp aoix.oç ô 0£Ô^ £7CtXa()£(76ai toÙ? TtpwTO'j; aù-

ToO x,a[j.zTOu?. 2à

M£Tà Si dXtyov ypdvov àvs'êviv Et; xô -/(optov, xy.l ti^où £c::Épaç

Ti'XOev jcal tkafijh \i.t /.axà to eOo; aÙTOù. Kal [ao'vov eIi^ov '
aÙTOv àv£-

CTEvaHa, xal ^a/.puGaç eIttoV 'O; Èy.EyaAÙvO-/; tz È'pya cO'j, KupiE"

TravTa Èv coipta ÈivotYi^a;. Tir (JeÔ; [AE'yaç w; ô 0£oç -/ijj-tiv, ô ÈyEtpwv

à-o yîi; TTTcoyôv jcal à^d xo-pîaç àvinj/ùv TVÉv/iTa; TairEtvot xal àvj- 30

(j<ot. Ta Oa'jjy.âciz cou tiç ^'jvaTat E^tyviacai, AESiroxa KùpiE. 'Eyio

i^E d âaaoTu>o; ÈTiiyEtpTfua;, Trapà ppayù T:ap(t)/.r,(7Ev tû arî-/) •;)

iuyr' p.O'j.

Cof?. lx"P''i-
— ' ^<"'' -ê),£na>v. — 2 Corf. riOpsv. — * Co(/. ÏSov.
VIE ET RÉCITS DE l'ABBÉ DANIEL. 37

Rai 7vaécov uSuio é'vt'^ev -vj; iro^a; ij.vj Y.ix-^à. to é'Ooç, -/.al Tïao-

é9'i"/.£v T5Z— ei^y.v. Kal jj.etx to jvjijO.aHa.f. Yiaa; Tvsyo) aùrû- Dw;
evetç, àêêà EùXoyte; 'O ^ï 'Xsyst jaoi- EOiai. ù-sp vjm , àêSz-
àvôsw— o; "ào TaTsivô; e'.jj.I, [rr, â'ywv eî; Ta^ 'if-^'^'i
^-'''^ tî-ote.

Kàyù sIttov a'jTw" E'i'Ôs [7.vioè a' â'<r/eç £'/s?' K«i ^Éysi. (/.oi /cal

«Otù';- AixTi, x'jfi y.êêà; Tt tcots ce ècxavfîa).'.i7a ; Rai 'Xéyto- Eî;


TÎ yza oùx. sTX.avSa^iWa; [j.£ ! To'te àveSéfATiV aÙTÛ 7:zvTa. Rai
x'Xa'jTZVTe; à[/(poTepo(. 'Xsysi \isiV EO?at l'va tceja'];'/) jy.oi o ©so;, x.al

7.770 TOJ vOv fUopOo&j/.y.f Rai 'Xs'yw aÔTÔi- "Ovtw; , ts/.vov ,


jr/)

10 TTpoffi^o/.'/fc/;; STi TTWTEu'iriva!. xapz Rupîou ocov si sv tw /.oti^.w

TO'jTw ci [;.ri To x.£paTiov '. Rai iiîo'j toco'jtov ypovov £^op7)'yr,-

5£v *
aÙTÔi ô 0£o; xaTaWsiv -/ip.Épiov to x.spa'riov*.

'I'5'où êi— o'v (701 TToOev a'JTOv yvtopii^w. Aot-ôv t'j * [j.r, deuTspwffviç

TaÛTa T'.vi.

TaijTa £f)a'pp-/ii7£v ô àêêâ; Aavi'/iT. tw [xafjviTvi aOroù [j-exà tÔ


*
àvaXjsai aÙTo'j; à.Tïo ©•/jSai'io;. ©auiy.aTai as sttiv Tr,v toù ©eoîj •
f. 282

cpiXavOpcoTTÎav ttoj; i^i' ôliyojv {iilfwîsv to^oStov, y.al STa-slvojGsv

to(7o0tov irpôç TO (7'j[j/p£pov Eù^wy.sOa o'Jv x-al •/ij/.eîj; Ta-EivtoG'ôvat

£v TÛ ço'êw ToO ©£0'j x.al StoTvipo; r,;xwv I'/jtoS XptaToij, tva £0'-

20 popiEV £)>£o; évwTCtov ToS çpix.TOù Cir[7,aT0ç , £Ù^aî; xal irpEijêEiat;

Tr; A£(77coiv/iç -/îp-iôv T'^ç ©cOTox.ou x.al aEiTCapOÉvou Mapîar, x.al

TTxvTcov Tcôv 'Ayi'wv. 'Ajr/fv !

' Corf. xi. — - Cod. Etat. — " Coll. xôpotTiv. — ' Cod. È/wpv/ri'jîv. — ^ Co(7. xs-
paTiv. — ''
Corf. ffoî.

Variantes
(Bibliothèque Nalionale : ms. du fonds Coi-slin 232 (xF siècle), f" 275'-281.)

Page 30, ligne I.Tilie ; Toù aÙTOÎi Ttspl toO ).«tô;j:ou. — 3. è'va : xatTtva. — 3.xaT?jX-
6ov... XT-?|[ist : xai£|;y/j[j.î'vwv aOTùiv ir/iovT£; xàv 7toTa|j.ov iiapsêaXov Etç Hv —
XT'iJiJia. 7.

Kai )i-]f£''' : XsYw. — 7. Oni. )oiiiov. — 8. Kat... îsvot : Kai èxc<6ti7av ci; tô (i£.70v

ToOyupiou ùj; $£voi. — 10. xaOe^iixîÔa : za6ri(i36a wôî. — P. 31, I. 1. moe xa(JÉ!;o|jtctt : àX),'

Kitjt (j.£vo|jt£v (7ri[j.£fov. — 2. xaO(i[ji£voi : y.aOeÇdiiEvoi. — Oin. 3. ôti. — 3. à7ro6avEÎv :

Add, xaxôj;. — 5. Om. Tiivu... xûptriv. — 6. Oin. vtEptEitXocxri aùrâ xott. — 7. XÉyet :

EÎTrev. — 8. Ks^EÛffaTE : Add, Èv xw or/.w, — 10. tovç... oûç : ôcou;. — 12. Oin. xov.
— 12. (laOïixûv : àÎEXçûiv. — 13. oùSà : àXX' oùSà. — 15. xus't : xuvapîoiç. — 16.
itapÉêaXEv : ëêa),Ev, — 18. ExâOtuav... xà : èxaOÉÇExo XaXtûv avxw xà. — 20. Kaxà...
YEvô|iEvoi : rEvo(J,£V(i)v ôÉ aÙTiùv xaxà Tr,v rjîiv. — 23. aùxw : xw (iaôrixî) aOxoO. — 23.
êTuoÎTiaev : Add. auxoi. — 24. not ; Add. ï;v yip fjapp-riaa; aOxtô àpExàç noXXûv âv;wv.
38 VIK ET RÉCITS DIC l'aI!IîÉ DANIKl,.

— 25. Oipfîjîai a'JTÙ : Ictlficai tw àrjù.îSi. — 25. yé(>a-noi : Add. to-Jtou. — 26.
>U7tïiO))vai : 3(o).>itjai. — 29. çayiov... è^O/atTe-j : to'j çayiou xaxà tô sOvtioe;' Tr;v

évSExârïiv yàp wpav ÉyjiaxvcV. — 32. SE : Add. ï)3y]. — 33. t; Iitiv : Aià tî. —
P. 32, 1. 1. çï|T'!v Add. npo; «Otôv. : — Om. 1. Èy"- — 3. OOxoùv Ttapâflo'j : OOz oSv e! (jlï)

E^st; TiaTÉpa TiapâQou. — 3. opaçâfxevo;... àp;(ETai : 2pa^â[x£vo; aÙTOù tïîç 6ûpa; àizit-
Beîv ^Oàvsi aÙTOv ô iSO.fii xai y.paTEÏ xai YJpCaTo. — 5. Om. Sti. — 7. EÎ; tîhots :

7CGTE. — 10. (70t... àSsXçw ".


(701 jiETa TO YEU(Taa9at. Etra Xé^ït tû àSîXçw. — 11. Mr/ :

Add. ïvot. — 11. Xe'yeiv : àvTiXî'fîiv. — II. ympio'i : Add. xat yofyO^Eiv. — 12. aviiYYeuii...

B/iiTE : àn-riyytùâ (joi ta itEpi toù Y'PO''™?' Kai vûv pXÉTts. — 12. (j.ti : (xriOEvi. — 13.
Ty)v... xaTaXÛEt Ô£ : xîj ôè téj^vi;] )«aTÔ[Ao; È(7T;V Kal xaTaXûst ouv. — 14. rifispoudiov...

xEpaTÎO'j : ri|jL£pr](7tov sv xEpànov ^oupiîtov. — 15. jjLyjOÈv ye^om-evo: : (jl'/) ysy^lJ-s'^ô; Ttvo;.
— 16. EÛpîcrxEt : £upT[). — 16. >.a[jL6âvEi : Add. aÙTOù;. — 17. oOtwv : Ttîiv x),a(7[JiàT(i>v. —
U). Se : Add. vOv. — • 19. tiXe'ov : tcXeîov i) D.aTTOv. — 20. 6 0e6;... xàpivEi : ô Xpioto;
oijva[j.tv, xa: xaxaX-jEt Y][i.Epii(rLov xô aùxô xEpàxtov xwv vou[j.t(ov. — 22. vetôxEpo; : Add. (b;

Tipo. — 22. ÈpYÔ/Eipov : xô ÈpYÔ/sipov. — • 22. £(ï7r£'pa; : xîj ÉrjTCE'pty. — 24. eOo; : £Î(ij6û;.

— 25. Y-povxo; : àvôpô;. — 26. tva /op>iY^'7^ •


X^P^Y^*^^'* — ^"* oî^<^^ £'j£pY£x?i(Trj ;

i->a £-/ï| xat EÙspYExv]. — • 29. ËixTipooÔEv : ifyia'za. — 29, ÎEpoTtpEuïi : Add. X(ô cyyitJtaTt.
— 31. Om. x(3. — 31. Om. xoO. — 32. (iuxE : ïva. — 33. 5to).Xoù; : it),£Îovaç. —
P. 33, I. 1. 0\jyi... [jtà».ov : Md/.Xov, KûpiE. — 3. oxt... E(7xtv : xaXû; £(jxtv o'jxo);. —
0. î»TTà[j.EOa : £tTx:nxa[J.£v. — 7. aOxôv : xôv. — 8. £YY'^'^ V-^^
'•

^P'^Ç [x£. — 8. Om. xô


[xeipcixiov. — 9. Z\j £t : Oyxô; Èaxtv, — 9. Om. xôv. — 10. Kaî... auxtîi : xat Xeyouffiv
tiixvxe;. — 11. )iY(t) : Add. aùxw. — 12. TÙ.ri^mo^... EUXoytav : Sèc aùxiii. — 13. Om. SOo
xtvEç. — 14. EOXoyîou ; xoù EùXoYtou. — 14. ioiYtzo : ètceôéxsxo. — 15. Kaî St'jTrvtaOEi; :

Aiuitvi(j6£ii; ouv. — 16. Om. xtva. — 17. xivà : Add. 1J/Ô90V, xai jiàXtv xpoÛEt — 19. y--

vôfiEvoç : Add. EOXÔYto;. — 20. AâSto : 'Eàv Xctêu. — 21. âpywy : Add. xat Ip/Exai.
— 21. [xàXXov... auxà : fj.àXXov ouv. — 22. YtV(j'>CTXEt : Add. àizïkbui. — 24. xat £Xu(j£v —
ÔijiEpoûcriov ; xat xaxÉXuaE xô xaXov Ipyov èxeîvo ô ÈTtoist yi|ji£p^siov. — 25. itXotov :

Add. xà ypTi[jLaxa. — 27. ô Qsto; 'Iou(7xtvtavoù : ô yiptûv. — 27. StSst : Stoijiat. — 29.
rjùa'M'i : oixtav. — 32. àpa : Add. È(7x!v. — P. 34, I. 2. Éauxii : EjAauxw. — 3. Om. Tt'

È7toir,aa. — 4. xô itrjpîov : xïjv it^pav, — 5. itpo(T3oxc5v... ë9p; : itpodSoxMvxd; (iou

EÛpEtv xôv EùX()Ytov. — 8. Tta$a|jiâ3ta : waÇaaaxia. — 8. Om. Kal XÉyEf 'Eyti. — 9.

àîtïjXÔEv xai : ànEXÛoûaa. — 10. xai iîpÇaxo : xai 7rapaxa9:5a(Ta rjpÇaxo. — 10. tiçEX^-
[laxa... otSaç : (ùçEXEtaç ^lôjxaxa /s'youda" Kûpt àêSà. oùx oioa; ôxt vEtÛTEpo; si xai oûx
ôçEtXEtç EÎ; xxyip.a àitÉpysaôai ; î) oùx oîSa;. — 12. Om. ÈTcuçEXrj. — 12. xeXeOeiç : Add.
ïva. — 14. TKoXyisai tjOeXec : Koylfii. — 14. ô'itîou : ô<)/ii;E. — 16. <ï?e; ^ot : au ôufti |xe
|i.Exà. — 19. TtoXXà : Add. xaXà. — 19, xoïc SÉvotç xoÙ{ Çevouç. — 20. Ëaxiv : eîç : Add. to;

àxo-JO[i£v. — 21. Se: Add. iyù>. — 21. éaux(5 ejiauxto. — 21. itioiriaa : : EtpYa(jdt().yiv.

— 22. Ë6aXov Éauxôv : È|x6àç. — 23. Èpuxci... xaOElJojiat : itEptEpyasdtjjiEvoff tïjv oixiav

E'jXoyiou xoù AÎY'JTtxou xaSe'Çojxat. — 24. ituXtivo; : Add. aùxoû. — 24. où : ôxt. — 27.
IliXtv... ËxuTtov : Kai irpoEXinêavov xat OTiXtv Ë/.paÇov xai nâXtv ëxutiov. — 28. (i-/ri[j.o-

xiiJôjjtEvoç : (i5(ïi|JiaÇÔ|i£vo;. — 30. x^; ti'jXï)ç xrjç Oeotoxou : xîj; EÎxôvo; xrj; îtavayîa; 0Eo-

TÔxou. — 31. XÉyiii : Add. Ttpô; xôv Stoxripa. — 32. à7t£pyo|iat : Oitâyoï. — P. 35. 1. 1.

TaOxa : Kai xaûxa. — 2. Xéyouuiv : XÉyouai çriaiv. — 3. (xupt'at... y_iXi«S£c : jiupiiSE;

xai ytXtâSsç. — 4. ËxpaEa : Add. Èyù. — 4. (j.e : Add. SÉdJtotvi (lou. — 4. £<rTâ8Ki :

ETxrj. — 5. ETiapyov : uirap'/ov. — 6. xéXeugov aùxôv : xai xÉXEUtrov aùxw. — 6. Kai ;

'H ôè. — 9. TtuXEùivo; : txuXwvo; aùxoû Et jat) auvxùyw aùxtji. Kai i7trjX6ov nàXiv l|iitpo<76Ev

xoù -TtuXûvo;. — 9. TtpOYJpyEXo : 7cpo£'p)(Exat. — 10. StSct |AOt îtXriyà; : SiÔMui (iot pÉp-
ya;. — 12. EùXoyiov : xôv EùXôytov. — 13. Çr|Xï)(Tat... ËÔYixa : ÈpEuvi^(73t ttXoïov àX£-
ÇavSptvôv, xat |j.ôvov àvÉëïiv eî; aùxô, ÈÔKîxa. — 15. niXtv : Add. àjuirvûca;. — 15. Om.
xax" ôvap. — 17. (/.e : [ioi. — 18. SuvipLEvov ; cùvarfai. — 21. xpE^ioai : xpEjiaôiot. —
21. [J.Y) : xai [xr,. — 23. xai xpEfiajjtÉvou [jtou : xpE[xâ[j.£voç. — 24. 'lôoù çojvïî : Kai
VIE ET RÉCITS DE l'aBBÉ DANIEL. 39
î3oû cpuvri XEvouoa. — 2i. Tiaoij/s-ai : npoî'p/ETat. — 2"!. xai Xiyw : "O' Kponmoùiv
>£Yu. — 27. E'JXoyiou — : toù EùXoyîou. 28. xatotcpi^rijai : xai xaTSptXyjrrE. — 29.
TiGir.aij; : Ttoir,<7ei;. — eîwov. — 30. /éyo) : 31. yÉvriTai : Add. Ci0y_i (Jypiii7!iJ.o;" Kai eîtiov.
— 31. îifiopTov Add. AEduoxa. — 32.
: ifoi... [A£pi[j.v^oïi? : ttôj; çspw tôv EOXoyiov el

Tr.v irpÛTTiv Tâ$tv aÙToO — P. 36. (iT) [iâBijç. I. 2. Oui. sùôÉo);. — .5. Éga(Jt).EUS£v : pa
CTt)£-j£t. . — 5. Kai àvrat'pourjtv : Eîxa {jlet* oXtyov /pôvov àvTaîpouatv ; — 5. 'rirâTïi;...

EOî.ôyto; : 'IfTiâTio; -/.ai AE^txpixi; v.al no^J^Tivîto; xat ô aÙTÔ: EùXôyto;. — 7. àvYipÉÔYi-
aav : à7iEXEçï).:<jO-/iiTO(V. — 8. Oui. îià. — 9. paaiXîO;... tote : 'louiTTiviavô; ïva ôitou
iOps'Oï] 6 EOXôyto; àiroOâvy;. Tôte çs'JyEi xat. — 11. aÙTÔv : xôv EuXôyiov. — 12. aijTw : Add.
xaXû; f,).6E;. — 13. XeyE'. ; Add. aOxo!;. — 14. Ëê),Eitov... 'Eyù) : Ë6Xewov; oOyj' àXXà
âX),o; EOXôyio; Tf;;XMpa; TaÛTï); ÈUTtv. 'Eyôi. — 16. èysipou : Ëyecps. — 17. to itaXâtiov :

naXotTiov. — 18. XœTonixov eÇ^XOev : Xaiojiixov ÈpyaXsîov ÈÇÉê'/i.


— 19. -/pyJiJiaTa : Add.
eûpEv, û)5 vojitCuv eûpsîv àXXa. — 20. (jivt,[ioveO£iv... xat TtdtXtv : (it[ivifiaxEij6at xi ÊoÉnfiaxa
xaî xà o^'txta xaî xriv oavxaotov, xai itiXiv. — 21. 'EyEipou... AïyuTtxo; : "EyEipe,
xaTiEivE EOXoyiE, xajiE' uSe AïyuTixoç. — 22. Ttpo? : xaxà. — 23. Om. âytov. — 23.
àp-/atav : Tiptôxyiv. — 24. xoù;... xa[xâxou; : xwv irptôxwv aùxoû xa[jtâxwv. — 2G.
ywpîov : Add. T.w).fj(Tat xô £py6-/£tpdv [jlou. — 26. xè... àv£(jx£va|a : xô Txpoixov aùiou
ÈOo; xaî ËXoês |j.£. Kotl w; eIôov aùiàv èx xoO xoviopxoO àvEirxÉvaÇa. — 29. T||j.ûv ; Add.
où Et 6 Oeiî; 6 1I01WV 6au|J.â(7ta (xovo;. — 30. TtÉv/ixa : Add. Kûpio; TtXMyiÇst xat itXou-
xi!;£t. — 31. cou ; Add. xai xà xpijxaxi cou. — 31. SOvaxat È^f/vtâoai : ÈCf/vtiosi. — 31.
Oui. AEsnoxa KûpiE. — 32. £7it5(£tp:ô«»; : È^t/Etpisa xai. — P. 37, 1. 1. Kai XafÎMV...
xaxà : Kai Xaêwv ti.£ £[iaXEV {iotop xai i'jv\ii [xou xoù; 7:o5a; ofj-otw; ôè xat xtïiv à/Xtov |Évwv
xaxà. — 3. àêiSâ... Et|xi : Kùpt àêëâ, ôxt xaîtEtvo; Ei|it. — 5. Kàyù... Staxi : AEyu) aOxiû'
E^Se xai a Ë/Et; (ir| Et/E; ! AÉyei (iof Aiaxf. —
Koi Xs'yto... xî 6. : AÉyto aùxtô' Ti. —
7.7tâvxa : ÔTiavxa xà y£v6|j.Eva. — 8. xXaOaavxE; xXausàvxwv : àjitpoxE'ptov vi|j.ûv. —
8. EC?at : Add. Kûpt àêêâ. — 8. 0Eo; : Add. xr;v ypEtav. — 10. Kupiou : xoû Xpta-
TO'j âXXov xtTToxE. —-11. xofToûxov xpôvov : xoooûxoui; /?<5vouç. — 11. xEpâxtov : Add.
xoûxo xoû xa[iâxoy ffou. — 12. 0eô;... xepâxiov : Osa; SOvajjitv xaxaXÛEiv xô xEpâxtov
xo'j ystpEpyt'ou aixoO. — 13. 'lôoC : Add. ouv. — 13. yvtopiÇu). Aoinov : yv(opi!;ii>, xÉxvov.
Kai X.oiTtov. — 16. àvaXûoat : ÈTtavaX.ùiai. — 17. ôXtyuv : ôXiyou. — 17. xoooûxov, xai :

xov ECiXoytov, xaî TtàXtv. — 18. xa7tEtVM6'?)vat... 'Aiiviv ! : xaixEtvtoôiivai ha Èv xtf> so-
Szçiiù {ir,[j.axt xou K'jptO'J riij.wv 'Iy](70Ù XptTxoO Eupwasv eXeo; ÈvtÔTTiov xrii S6|ï];

aOxoù. Aùxàj r, ôo^a £.; xoù; atwva; xtîiv attôvtov. 'A(xr,v!

(Bibliothèque Nationale : ms. du fonds Coislin 282 (xi» siècle), f"" 173-176.)

Page 30, ligne 3. É'va... aOxcû : xaî xov [iaôrix/jv aûxoO. — 4. xai (j.Exà... TtapÉëaXov : xai
îiapaêaXôvTE;. Kai XsyEi —
vaûxaiç XÉyEt.
5. 7. xaî XsyEtv
vajxatc. XÉytov. : — :

7. Gin. XotTiàv. 7. ây(o|ji£v Add. XoiTtov.— 8. jxévoixev tr^ixEpov £)(0[iEV (lEîvat xïiv : — :

OTÎ(i£po'/. —
8. £ipÉ6ri(jav... Çsvot ExWioav ei? xà |XÉcyov xoû ymptou ÇÉvot. P. 31, 1. :

I. Où/!' mSe xaSÉÇoiiat Oùyî, àXX' woe Ëyoïxev [letvai xat £V xw xÉto; mSe xa6E!;ô(jiE6a.
:

— 3. "Oxi ôtà :"£i pia, Sià. 4. f,X6£v Add. làoij. 4. Om. x0(j(itx6;... yÉpuv. 5. — :
— —
àêôàv AaviTJX : yÉpovxa. — 6. aûxtji... f,<yTxâoaxo : aùiôv xat xax£;ptX£t jtExà ttoXXwv
ôaxpOwv, x'jXt6|iEvo; zli xoû; itôSa; aOxoù' TjîTidcsaxo. — 10. xoùç... ?£vou; : ôoou;
EÛpEv âXXow; $Évou;. — 12. |jiaO»ixMv : àSEX^ûv. — 14. Oin. [j.6vov. — 15. TiepiiTaEv/OEvxa

xXi(i|j.axa : 7iEpir75£'J|J.ïxa Ttàvxa. — 17. £Î; xo : Eu;. — 17. Kai XaSùv... ÈxotOiffav : Kai
|j.Exà XO xoi[J.'o6^vat xoù; àoEXçoù; iStaïav ô àêëâ; Aavf/)X xai 6 yiptov èxeïvo; xai êm;
ff/EÔov SiECpauTEv ExaOÉÏovxo. — 23. IIâ)tv : Kai (isx' ôXîyoi/ iiâXiv. — 23. àÔEXfô; :

Add. TÛ yÉpovxi. — 24. OappEt; [aoi : Add. r,-/ yàp aùxû Oappritra; àp£xà; jtoXXwv àyÎMv
— 25. ôapprjcat... yÉpovxo; : EÎTtsîv xiitoxE xw àÎEXfû. — 26. xov iÔE/sov : aùtov. — 28.
40 VIE ET RÉi ITS DE l'aBBÉ DANIEL.

x:/Xtov... oOx : -f.iùXrj'i ï,cO-/a(T£v xai oùx. — 29. çayîov : Ppwijia aÙToO. — 29. EÔo;...

ètp'J)aTTEv : É6o;' Triv évSexàTrjv v^P wpav ÈçiiXatTE. P. 32. I. 1. àitoOavEïv... >.i)i.oû — :

)i[x(j> à7ro6avEïv. — 3. ôiaTE. .. à7r£>6£Ïv toO àvoïcai xat aTtsX^sTv. : 6. èàv el, — :

— 9. Oni. TOTe .. YÉpMV. — 9. (iixpov çiiyîov : |iixpàv ppMijiv. — ' I •


^; : Ëoo. — 11.

Ie'Yeiv : àvTiXÉfeiv. — 12. ooi : Add. Ta iiEpi Toù yEpo-zTo; sy.sivou. — 12. Oni. pXtiiE...

àxo'JoEiç. — 11. tr)V TEyvïiv... xEpariou : T/|V te-/v»iv Xaxo(io;, xataX-Juv Èx ToO ÈpYO-/t!pou

a'jTùù rj|j.Epou(7iov Ëv xspâiiov. — 15. ty] ianE'pà : rr^v éanÉpav. — 16. EÛptirxEi : âv Eijp:;].

— 17. aÙTÛ)v : TMV xXai7|j.àTtùv. — 17. xuvapioi; : xuirî. — 18. veôttito; : Add. aÛTOù. —
20. En' ÎC70V.. . xâ(i.vEi : Èniir,; -/eutéço), xai uotEt :?iaÉpiov to a'jTÔ xEpaTiov (iÉ/f '^^î

oriiiEpov. — 22. — 23. laitepaç ote


ËTiov èyeveto. — 24. aùv... £6o;
: wpo ëtmv. : éffns'pa :

EÉvoviç [ist' È(j.oû — 25. 'Eyw... ô); 'Kyw Se w;eT/ev ë6o;. tô xeXXiov tôtov : ïJXÔov eî;

eISm;. —
(J.OU YEpovto; àvôpoç. — 28.25. Add. — 29. ÊpiiiponOEV : EooojiCxSa; : (juvaittà;. :

£YY'<î^«.
— 30. T; eotiv — 30. Kal XÉyu aÙTôJ Kàyw npo; aÛTÔv
: :i — 31. B. : eïtiov.

âpTOu — 33. EÙEpYET^uai EÙepYETEÎv. — P. 33,


: tivà;. Où/i... aÙTiô MàXXov : I. 1. :
,

KOpiÊ, S6; aÙTM. — Om. oùv. — Om. m;. — 5. Add. aÙTÛ. — 6. 9. Ttapi(TTau.£v<ov :

9. EYYutùjiEvo; Tov EùXoyiov EOXoy;ou. — Kai Xeym aÙTÛ Kal Xéyouîiv : ÈYY'Jlt'lî 10. :

o'. — Om. Kat Xéyu. — EÙXoYiav Add.


Ttapi(iToc|j,Evoi. 11. — SOo 12. : itou. 13. ôti xtvèç :

(ill TMV uapiTT^niviov aÙTM xai. —


x£/£'JEi ô'jo Tiaî xai xpoOoa; 16. xpo'jEi... : EÏ; TrjV

TtÉTpav ôxoÛEt. — Tivà — 19. Ta xp^U^axa 17. TaùTa Ta xP^naTa. — 19. : xi. : àXYi6(ô;

Oin. TÛv. — 20. ÈUTiv — 20. êè ouv. — 20. AôSd) 'Eàv Xiêa). — 21. Xi9(o : eîti. : : :

Xâêù). — 23. Add. — 23. (b; : vuxTo;


ôffli'i. xouSaXi^aij... éx(suëàXr,i7Ev : iJi£Taxo(ii'(jTi

(iETiivEYXE.— 24. àpuixE ToËPYOv ÈXEÎvo TO


ËXuiTEV... TtXciïov xa6' xai : xa).ov 6 ÉîioÎEi ^iiiÉpav

Xaêojv ttXoTov xai PaXwv xà — 27. ôîôwat. — 28. exeî '/^çri^i^a.. ôiÔEi : (Ïkjte... r]YÔpaffEV ;

xai Y'v-to" Ëitapyo; tûv ÎEpwv itpaixtopiwv TjYÔpaoEv xai — 31. ovap Add. ôè O'Jcriav. :

— P. 34,
itdcXiv. 'AêàXa Oîai, — Om. Tt
I. 2. — Èu.oi : oïai. 3. Eitolrjoa! i. xo...

àTTTjXÔov ;
— Ë6o; Add. xai
xrjv itiipav —
[xou 'EditEpa.. àvviXÔov. 5. : Xafictv |J.e. 5.

oOÔEi; 'EoTtÉpa? 8e
: paOsiaç — Tpia Y-^op^Ëvr,; TtaÇa- oùôei;. 8. iraEajjiJîia : xpEÎ;

(iàxa;. — IçaYOv — 8. 'H 5È :



ÈYEU(ià|JLr)v. 9. 'H... iiveyxev : àitEXÔoijiTa tjvôyxe.

9 Add. Tta^aiiixa; xai. —


(Jioi. : 7tap£xi6riaEv. — "Oti... [lovayixiv 10. îtapÉ9r,XEv : 11. :

Oùx oî3a;, KCpi àêêâ, vEwTEpo; £Î xai O'Jx OfEÎXEi; si; XT?,aa anspyEoBai ; oùx oiôa;
ÔTi TO |j.ovayixov. — 12. Ètiu^eX^ : TtvEUjiaTixi. — 12. xeXeuei; : Add. îva. — 14. ituXf.oai
r,8£XE; : hmXyi;. — 14. O'J/i^ou : fy!^\Z,i — 16. ôvtm; : Add. <jù à[xiJ.à. — 16. [toi :

Add. âpTi. — 18. Om. 'Q... oêSâ; — 19. itoX/.à ; Add. xaXà. — 20. (Trijispov :

Add. £Î; TÔ TtaXoLTiov. — 21. 'Eym : 'AXji8m; èy'"''- — 22. Kai... uXotov : Kai Ë[i6àç
£; JiXoîov. — 23. oOiriav : oixiav. — 23. E'jpioxM : £<7Ti. — 25. aÙTû : Add. Xéymv.
— 27. Om. nàXiv... ËTUTtov |iE. — 28. a-/i\^'xt\Vt^i'iai : (7-/Et(ia!;6ixEvo;. — 30. èjxiu-
Tov... mjXri; : Éa-jTov OicoxàTio xii; e'ixovo;. — 31. X'jaov : rj Xûsov. — P. 35, 1. t.

XaXoùvxo; : XâXwv. — 3. liupîai... -/tXiiÎE; : |X\jpià3£; xai yiXiâÔEç. — 4. • IxpaÇa xai :

7pà|a;. — 4. (lE : Add. AÉonoiva xoû xoTfiou. — 4. ÈTTiÔï] ; iaTi\. — 6. E'jXuTûiai...


TaJTï); ; ÈYYU^iai [xet' £|ji.oO èx tîj; iyy\)r]i. — 9. wuXemvo;... 7tpo:ôpy.ETO ; tiuXùvoç èàv
p-ï) (TuvtOxw aOTij)' Kai ônEXOwv TtàXiv Ë(ji7rpoo9Ev toû TtyXiSvo; ëœtïiv. Kai û; îtpoE'p-/ETai

itàXtv. — 13. à7t£p-/0|j:£vou ÎYi-f,(jai : iJïitoOvTo;. — 15. xaT' ôvop : ôxi ri|XTiv. — 16. Tipoc-

Eyov [J.E : Ttpoci/Ei |j.oi. — 17. ûcte... oTÔfia (lou : (Ôote «710 toù çéëou TpÉfiEiv oXov TO
(7wuà p.ou, (iJOTE (iï) ôOvaoôaî (Jie XaXEÎv. — 21. xp£(j.à(îai : xai xpÉuouui. — 21. ÊXEysv :

XÉYEi. — 23. xai... |j.ou ; et', oé p:ou xp£[ia[j.Évou. — 24. itap£py_£Tai : Tiposp^ETat. — 25.
9a>vîi ; Add. xpEpLâ(i£voç. — 25. \le : iJ.ot. — 27. xp£jj.a[j.ai : Add. xai ôsoixat ctou Vva

àfEÔô). — 28. xaTap'.Xïjuai : xai xïTEyiXEi. — 31. YÉvr.xai : Add. yàp |iï) à/pr;<7i|io:. —
32. Èyw... p-Eptpt-vviTr]; ; Tuw; eyw çÉpto tôv EJXôytov eï; Tr,v Tâ?tv aÙToO p.r] œpovTÎ(7iQ;. —
P. 36, 1. 2. Om. £Ù6e'(o;. — 5. ÈéadiXE'jdEv : Add. àvT' aÙTOù — 5. ^fiTâTï]; ; 'Inixioç.
— 6. A£|ixpaÎTri; : AE^txpaxy;;. — 6. xai EOXÔYio;... ËTiapyo; : xai aùxô; ô EOXÔYio; 6
vnap/o;. — 7. àvï]p£'8r,(iav... ùirfiTziyri : àTt£xEça)iaOr|Oav xai 5ir,p7iàYT,aav. — 7. Eu-
VIE ET RÉCITS DE l/ABnÉ DANIEL. 41

).ofîou ; Add. SiriOnàyri. — 8. vuxto; : Add. Yujivo;. — 9. àno6aveïv aÙTov : ïva àito-

Oivï). — 11. ywpiXMv : xup'tûv. — 14. x»i tïjç : xïi oùx èx Tij;. — 16. Otn. èYeipou. —
18. xîsaXriv : ÎJuiiv. — 18. é5»iW£v... ^çirt\mT% : ÈÇrj^Ssv xpouMV si; tr)V itérpav ÔTtou eûpe

Ta /piq|Aaia vojii^wv eOpstv à)),a. — 21. èxscv/]; : Add. xat çavTaaîas- — 21. Oui. TcàXiv.
— 22. irpô; [iixpov [iixpôv : xaT* oXîyov o).iyov. — 23. Ô£<j7T0tva ; Add. yhjlwv. — 24. toùç...

xotixâiou; ; twv TtpoTÉptov aùioù xociiàxtov. — 26. -/toptov Add.


; àxsïvo wç TcwXiiv TÔ ipyà-
/î'.pov. — 26. sffnépaç... oùtoO : éirnépaç (SaOeia; f,X6£ xarà to IOoç xal îXaëé [le. — 27.
àvsoTe'vala : £0T£va5a. — 30. tansivoï xaî àvuij/ot : Taneivûv xai àvuAûv. — 31. 6au-
(liuiï : xa't xà xptjiaTi oou. — P. 37, 1. 1. |Jiou : ti(J.Û)V. — 3. àêêâ, : KOpi. — 3.

àêêâ : xup( àêêâ. — 5. EïGs... élysç : Elit xai Ta eî^-? l'-'l


^'"/^î- — ^' O™' ""'
aÙTÔ;. — 6. xat ^cyti)... jis : KàYùi \iy(ji> aÙTôi' Tî y^P P^- '^^"^ eaxavoiXtfra;; — • 7.

TÔTE àvE6É|jLriv : Kal t6t£ j8s[/.ri'/. — 7. xJ.aioavtE;... XsyEi : exXaOoajiev ànfOTepoi xaî
Xeysi. — 9. à:;©... otopôoOpiaL ; l/w ûiopOwiaiÔai àiio toO vûv. — 10. Kupiou : Add.
TtTtoTô. — 11. xepâttov : Add. toOto. — II. i-/o^ri'{i\aey . . . xEpdtTtov : £/op^7"/ifTîv aÙTw
6 Oeô; Triv o-jvafiiv, xal xaTaXuEt rj|jL£pùijaiov TÔ XEptxTtov toOto. — 13. Oui. Môoù..
Ttvi. — 15. Oni. [jLîTà... Bïiêoiooç. — 17. oXîywv... ToaoOxov : oXiyou u-^ucte totoùtov to
Eù),OYiov xaî iriXiv ÈTaTrEivw'jEv aÙTÔv. — 18. Ta7tEivu6r)voi... 'AjXTiV : TaTtEvoidv/a.
Èvûjtiov Toù 6êoù ïva {n]/MiT»i xai 0M!3»i Èv Trj (iaoïXEia aÛTOÙ , eOiyotç TidvTMv Tôiv 'Ayiinv.

'Aii^v!

(Bibliothèque Nationale : ms. du fonds Coislin 283 (xi° siicle), f" 17P-177.)

Page 30, ligne 1. ToO aOioO Tcspi EùXoyîou toO XaTOt^ou. sva... xxr^fj-a — .'i. : xai tôv
Kai xaT£pYoti.£'vt«)v tcXeovteç tôv 7ïoTa|x6v, uapÉêaXov eî; ev xi^jia.
p.a6ï]Tr,v a-jToO. — 7. xai
XeyEiv : XÉywv. — 7. Om. Xomôv. — 7. Et; IxriTï^v : Et; Tr]V axiÔTriv. — 8. (J-evojjlev :
fj.É-


vo)(j.£v. 8. £'jpi6riTav : ÈxàÎTiuav. — 9. $£Voi : w; ÇÉvoi. — 10. xa5£i;o(i£0a ; Add. uSe.
— P. 31, I. 1. w5e xa6£i;o(jiï.i : àXX' wôe xaÔEÎOfisOa. — 2. xa6r,iiEvot : xa6£^o(j.Evoi. —
3. Om. ÔTi. 3. àito6av£tv Add. — : xaxû;. — 4. Om. ti;. — 5. Om. itivu... xùpTïjv.
— 6. Om. TtEptEuXixï).. .. xai. — 7. |jia8riTyiv : Add. aÙTOù. — 7. XÉyEi : sÎJtEv. — 8. xe-

XEiJaaTE : Add. Èv Ttj) — oïxa). 10. TOÙ;... où; : ëiTOu;. — 12. e!; tov viiiT>ipa : Om. Tov.
— 12. (laOriTûv : iÔEXfûiv. — 13. el;... ïSiov : Tivà eîç tov oîxov a'jToO ïôtov. — 14. |X£Tà :

Add. Ta. — 15. xuoi ; xuvapîoi;. — 16. TtapÉêiXEv : ëêaXEV. — 17. £Îç TÔ Tcptoi : emç
Ttpwt. — 18. 3ié<pau<7£v... XaXoùvTEç : SiajjaûsEMv èxïBéîeto XiXûv aÙTû. — 19. Kai :

Eî;. — 20. KaTà... ïev6|jievoi : rEvo(j.£VMV Si aùxùiv xiTà tïjv ôSàv. — 22. ï)6éX>1!iev...
aÙTii) : ïjÔÉXridEv 6 yiçtiav eîtieïv tû (ia6>iTri aÛToO. — 23. énoinioEv : Add. aÙTi^. —
24. Om. nEpi. — 24. [loi ; 'O 8È : (loi; 'Hv yàp Sappi^sa; aÙTû àpExà; tioXXmv àyîuv. 'O
ÔÈ. — 25. 6appïîaat.. . spOXaTTEV : Xa/fÎTat Tùi àSsXptû Ta toO yÉpovToç toutou, ô)(TTe
TÔV àSsXçôv )<oXïiaat xai [xt] Tioi^aai tw yipovTt tô (jLixpôv ToO cpaylou xaTa TÔ (TuvïiOe';'

r^v ÉvûÊxâTr,v yàp wpav È^ûXaTTEV. — • 33. Tî e-jtiv : ctà Tt. — P. 32, I. 1. cpTjdtv :

Add. xpô; oÙTÔv. — 3. oùxoûv TtapiOou ; oùxoùv eî (iri Ê;^ei; naxspa, Jtopà8ou. — 3. Spa-
SàpLEvo;... cpOdvEi : 5pa?ap.£vou aÙToû Tjj; OOpa; àTtsXOsîv, ç8«vEi aÙTÔv. — 4. âp/ETai :

vipliTO. — 5. Om. aùtô). — 5. Om. ôti. — 5. àTtoXùw : àTcoXùao). — 7. Om. eî; tctcote.
— 7. Tiâvu... aÙTÔv ; TjyâTia yàp aÙTÔv uâvu. — 10. Xsyto : XaXw. — 10. Om. tôv ys'povTa.
— 11. (ir, T); : |x.ti ïva eî. — 11. XÉyEiv ; àvTiXE'yEiv. — II. yupiov : Add. xai yoyyù!;£iv. —
12. à -r^yystXa. . . ^XÉiie : àn^ôyy^iXâ ffot Ta toO y£'ç.ovTo;. Kai vOv pXETtai. — 12. \ii\ : \Lf\-

OEvî. — 13. tVjv... XaTÔiiou : tî) ôs tE^vyi XaTÔ|xo; ènTiv. — 14. Se : ouv. — 14. Évo; xEpa-
TÎou : XEpâiiov voupiiuv. — 15. y£uo[i£/o; : Add. Ttvô;. — 15. EÎTÉp/Etai : È|£py_ETai —
16. EÛpîdXEi : EÛpEi. — 16. Xa|iëàvEi : Add. aùioù;. 17. aÙTwv Tiiv — : xXaojjiàTiov. —
18. eîSe; : oïSa;. — 19. etwv... tiXeov :Éxaiôv etwv nXEÏov ^ sXaTTOv. — 20. ô Beô; :

Kùpto;. — 20. Èçp' î<jov... xâ[JLvEt ; xaî xaTaXûst :?i[J.£pou(7tov TÔ auTÔ XEpaTiov Twv vou-
42 vir: et récits v\: i.'abbk hamel.

[ifwv. — 22. vsioTEpos : AdJ. —


Ttpo. 22. 7tu)).ii(îai : Add. to. — 23. ÉTitÉpa; : irj éanspa.
— 24. (jùv È(iot ; list' È|Aoû. — 24. ë8o; : eluOù;. — 24. fÉpovxo; : àvSpo;. — 25. itapa-

y.aXûv ; xai itapaxa).sîv. — 27. Om. ô 0£à;. — 27. itepi(T!jÔTepov : Ttspiaaàv. — 29. É|i-

iipo<j6ev : ëyy'otoi. — 29. UpoitpeT:^ : Add. tm o/iiuiaTi. — 31. Om. toù. — 32. -/opTi-

Yiioj) : èiitxwpriYrjae!. — 32. ûote : ïva. — 33. itottoù; EÙEpYEtriffai : ît),£iovai; eOepYS-
tiiaa. — P. 33,1. I. oO/î' à>)à |AàX).ov ; [lâXX'jv, KOpiE. — 2. ôoÇiCuoi : SoEidouni. —
3. oit... I^Tiv : x«),ûç Ëstiv oÛTu;. — 3. si : Add. ôà. — 6. i(iTi|jiE6a : £Î(îtï)y.a(xev.

— 7. Tt|AÎou : aYÎou. — 7. auTÔv : tov. — 8. TtctpiffTafXEvov : xa6£Î;ôjj.£Vjv. — 8. syY^'"*


xal : îipo; |j.£ Ttvà twv iiapioTatiÉvwv aÙTtii xal. — 9. — ù... SÉCTUOxa : O'jto; ettiv ô
èyy\j-i]fS'i\j,Z'joz Eù).ÔYtOM ; Kat ïifùMa^ izy.'^nE!^' Nai, ÔE'cTCOTa. — 11. eyy^j'^jV ; .\dd. oltzo (toû
— U- li'(u> : .\dd. ccÙTw. — 12. Klrfiu^o^... EÙXoviav : 6o; au™. — 13. ôjo... ÈxÉvouv :

ÈXs'vdiffEV. 14. EXEÎVOt... eSe/ETO : ÈXeïVÛC ÈxEVOtj TOffOVTOV £n£Ô£-/£TO. — 15. ËYVOÏV :

Eiitov. — 16. Om. Tiva. — 17. Tivà : Add. 'jiôyov xai iti).iv xpo'JEt. — 19. y^'OIJ^evo; :

Add. EùXÔYio;. — 19. Otn. Ix. — 20. AiSto. : 'Eàv ).âê(i). — 21. âp-/(ov : Add. xat
EpXÊTat. — 21. [AàXXov... "^lyijityyiti : jjlSXXov oOv Etç Tr)v lEvrjV /ajpav , ôtto'j oOoeî; (as

YiV(â<jxEt àTTÉXÔii). — 22. eXutev... ri[X£pou»Tiov : xaie'XuTEV tô xa)ôv ËpYOv èxelvo o ètcoÎei
r,[iEpoijC7tov. — 25. TïXoîov : Add. Ta y^pri^ict^a. — 27. 'louuTÏvo;... 'louffTiviavoO : 'loy-
(ttTvoç ô YÉpwv. — 27. ôîôei ; oc'owa'.. — 28. witte... a'Jxôv : xat YÎ'^s^cti TiaTpixto; xal UTiap-

y^oç Tùiv Upwv TipatTujpitov. — 29. oùffiâv : otxîav. — 31. On. TiâXiv. — 31. èxeïvo : Add.
îidXiv. — 32. âpa : ioTÎv. — P. 34, 1. 3. Om. tî Èicoiriia. — 4. to itripiov ; t»|v nEipa.

— 4. (b;... Iffuépa : tiwXwv t6 EpY^J/Eipov piou' xai :ipoa8oxôvTo; jiou EÎtpEïv tov EOXôyiov,
éffjcÉpa. — 7. ÈptoTw : ÈTrEpwTtû. — 7. <rù : aoi. — 8. TtaEapLaSia : Tia^iEiàTia. — 8. Kai
Xe'YEt.... TÎvEYXEv ; 'H 6e àuEXQoOtja t^veyxev. — 9. Om. oXîyov é'^rjôv. — 10. xai TrapÉôï]-

XEV... oùx oîôa; : xat TrapaxaQi^Œaffa r,pHaT6 [lot X^YEtv (o:p£X£ta; pY||j.aTa XÉYOutja- Kûpi àéêa,
oùx oîôa; OTt vEWTEpoç £t xai oùx ôjeiXeç Et; xT»i[ia à7t£p)(Eo6ai ; f) o'jx olôa;. — 12. Oni. iizw-

çeXj). — 12. Om. Ttoir^aïa. — 13. Om. jiot. — M. TiuXritjat... 0'{/t!|ou : îttoXEÎ;, (irj ôiïli^E.

— 3È 15. :
Y*?. — 16. "OvTù);... Tàç : 'Ovto); aoi âçpsç (J.E Ta;. — 19. itoXXà : Add. xaXà.
— 20. Ë(TTtv : Add. (!); àxo-i(o(jL£v. — 21. TaùTa : Add. eyij. — 22. iêaXov lauTov : EjiSa;.
— 23. ÉpwTtâ... xaOi^ojiat ; îTEptEpYaffijisvo; Trjv oîxiav EùXoy'ou toû Aîyutttîou xaOÉÏo-
[lai. — 24. ituXwvoç... où : nuXwvo; aÙToù ëm; ôte. — 26. [ioi ; (j.£. — 26. àXXà xai to :

àXXà To. — 27. ËTUTtTEv : ËTU'J'av. — 27. Om. TtâXtv... ôij/txtov. — 28. xai ('ij(7auTu;... |xe :

xai TtiXtv Ëxoa^ov, xai irâXtv ëtuutôv |ie. — 28. <f5(r||xaTt^6[icVo; ; (lyEtixaCoixEvo;. —
30. àitiiXÔov : àTrijXOa. — 30. Trj; nùXyjç T»i; Oeotôxou : Tij; eixôvo; ttî; aYta; ©eotoxou.
— 31. xat XÉYW : Add. Ttpàç tov ICuT^pa. — 32. à7tÉpxO|J.ai : vmiY"- — P- 35, 1. 2.

XÉYouutv. 'H : XÉYOtJsiv |ioi çatrî. — 3. jxupt'ai... -/iXtàSe; : [tupiâSEç ^iXkxSeç. — 4.

ExpaÇa : Add. iyà>. — 4. (is : Add. AÉtjTiotva. — 4. iazâflrt : Ëcttï). — 5. EJiapj^ov :

iJTrap-/ov. — 6. xéXeuœov... eîttev : xai xëXeuuov aÙTo) ExXuTpwaat [i.i t^; èyY'^'Iî TauTY]?.

*H ÔË EtTlEV, 9. TtuXstOVOÇ. .. TTpOTip/ETO : TTUXÔJVO; aUTOO, El [Jtr, TUVT'jy^W aÙTW. Kai


àiTîiXtfov TiâXtv ËairpodÔEV ToO lïuXdàvo; aÙTOu , xai tô; irpoEpyETat. — 10. ôffTidpioç :

OffTiàpto;. — 10. ôtÔEt [j.ot TïXïiYà; : otôtoirt [j-ot ps'pYa;. — 11. lauTio : ÈpiauTàJ. — 12. ©eo; :

Add. xà(iè. — • 13. îriTijuai ; Epavrjiai. — 13. EÛpov ; EÛpÉôy]. — 13. Om. xat avEerjv... xeX-
Xtov. — 15. ôXtYtopt'aç... [iXÉTTtij : oXtYtopta; xai àçÛTrvtoia xai pXËTTto. — Ï5. Om. xaT' ôvap.
- 18. Syvitisvov : ôùvauôat. — 19. Om. (lou. — 19. ËXsyEv : Xéyei. — 21. xpEfiiatti :

xïi xpEH(itiat. — 21. ëXeyev : ëXeyov. — 22. èyy"<>>-- &~V ' èyyuw, xai (jtrj àvTiXEYE
0£(o. — 23. xai xpEuajiEvou : xpE(j.(X|AEvo;. — 2i. 'ISoù ÇMvrj ; Kai îooy çtovr) Xe'youoo.
— 24. îtapÉp/ÊTat : Tiposip/ETat. — 25. xai Xeyw : xai npooTtEitbv XÉYto. — 26. Ae'ym
5È : Kai Xéyw. — 28. xaTaytXïiaai ; xai xaTEçiXrjCrEv. — 29. noti^fr?]; : iroti^ffEtç. —
30. Kai Xeyu : Aéyw aOTtû. — 31. y^""!'^*' Add. oO-/' 2e ayprjoTo;. Kai Etna. —
31. -iijjLaptov : Add. ôÉtnioTa. — 32. Eyto... (i.£pt(jtv^<ri(n : tiiù; çépoJ EOXoyiov Et; Tr|v Tcpû-
T7JV Tâ|tv aùxoO jJtaOïQffEt. — P. 36, I. 5. ÈêaaîXEutjEv ; pacjtXEUEt. — 5. Kat àvTaipoutrtv :

EÏTa (lETa ôXtYOv )(p6vov àvTaîpouatv. — 6. AE^txpatTT]; : AE^toxpdtTTi;. —6 xai EùXÔYto; :


VIR ET RÉCIT.S DE L'ABBÉ DANIEL. 43
y.ïî ô aÙTCi; EOXÔyio;. •
— 7. àvr,pé6Yi<rav : àTtExsyaXtaOïlaav. — 8. Olil. ôià. — 8. Kuv-
oTavtivGUTroXeto; : Add. ô EOî.oyio;. — 8. ô paadeu;... çeûytov : 'louoTiviavo; tva ÔTtou
eûp£6>) ô EùXô^to; àîToOâvst. TÔTS çeûyei xai Epysxai. — 11. /wptxwv : ;(wpiTtov. —
12. aÙTov : tov Eù/ôyiov. — 12. aÙTii : Add. xaXûç ï)>.6eç. — 13. Xé-^w Nxi- ita-

tpixio; : ).£Y£i aÙTot;' iXai' e! ita-cpixio;. — 14. oOxl... èaTÎv ; œXXà à),),oç EùXoyio;, où tïjç

ywpa; xaÛTr,; ÈoTiv. — 16. éy&lpou... ),aT0[Aix6v : Eyetps xai XâêE tôv XaTÔfjLiôv. — 18. Xa-
TojjLixôv : Add. spyaXstov. — 18. èÇïjXÔev : àvÉêEt. — • 19. /pr,[AaTa : Add. Eupsv w; vo[At-
^iDv E'JpEïv ot>,),a. — 20. (j.vïi(j.oveO£iv... ÈXEivr,; : ni|j.vif)t7XE(j0ai Ta ÈoéutxaTï xolI Ta o');ixEta,

Tr,v àitavTrjv xal Tf,v çavTaciav. — 21. 'EyEipou : Add. TaxEivÈ Eù),6yi£. — 22. Om.
yàp. — 22. Ttpo; : xaTà. — 23. Se'oicoiva : Add. vjixûv. — 23. àpyaiav : itpoTÉpav. —
24. Toù;... xa^iàTOuç : TrpwTœv aÙToû xatixaTwv. — 26. /oipîov : Add. exeïvo TTw).7;(Tat tô
Ipyo^Eipàv |xou. — 27. tiXOev... aÙTov : fjX^Ev xatà tô itptiiTov ÊOo; oOtoCi xïî ëXoiBev [is.

Kol û; ÏGOV aOiov Èx ToO xoviopTOÙ. 29. :?iilwv Add. au ei — : ô 0eôç o noiûv 6au|ii5ia
[jLÔvo;. 30. TTs'vriTa—Add. Kûpto; itTw^t^Ei xai ttXouti^ei. : — 31. dou : Add. xaî Ta
xpî|xaTà ffou. — 31. ôûvaTai E^tj^vtaaat : È^tj^viàffEi. — 31. Om. AéinroTa Kijp'.E. —
32. ÈTtixE'piiT"; '•
ÈTVE/Etpr.aa xai. — P. 37, 1. 1. xai... xpâneCa^ : xai Xaêtiv [jie IgaXev
OSoip xai evkJ/e'v jiou TO'J; Ttôoa;, âjiOÎMi; 6s xai twv â).).(ov Iévmv xaxà TO ËOoç, xai TiapÉ-
6r|XEv Tiiiîv TpotTTECav. — 4. àvôpuîioç yàp : oTi àvâpiojto;. — 5. xày/i)... AiaTÎ : AÉyu aÙTÛ-
EÏ6e xaî ^'X^î' 1^*' XÉyei (ior AiaTÎ.
oi ëiTX^î M
6. K»i /E'yu... (jie AEyw aOtù)' Ti — :

yàp oOx ÈCTxavôâXnjâ; [xe! 7. TiâvTa àrravraTà yEv6|xeva. —


8. xXaOaavTEç à[xçpÔT£pot : — :

xXauffàvTWv à[xçoTe'pa)V. — 8. EO^at... Heôç : Eu^at, Kûpt àêoà, ïva 7i£'[X']/£t 6 Osôç TYjv

XpEcav. — 10. Ttapà Kupiou ôtjov eI : Tiapà ToO XpiatoO àXXo iluote ewç où eT. — 11.

xEûàirtov Add. toOto toO xafiaTou rjov.


: 11. ToaoÙTQV... xepaTiov TOffouToyç — ;

Xpfîvou; ÈxwpiyriTEv aÙTw 6 Heôç ti^v 5'jvap.tv, xai xaxaXuEt t6 xspaxtov toO yeipspyEtou
a*jToO. — 13. 'l5o\j.,. yvwpî!^o) : 'I5où o-jv Etnov col xai Tiôâsv aÙTÔv yvwpiî^w xai ircôç.

— 17. oXiywv : oXiyou. — 17. •j'j/worEv : Add. tov EùXoytov. — 18. Om. toooOtov. — 18.

irpô; ; ÈTci. — 18. Ta7r£tvw6/}vai... 'Afxriv : TaTCEtvtofJïivai ïva ev Toi çpoêî'pw [3rif/.aTi ToO Kupiou
7,|J.âJV 'iTjdoij XpKJToO EUpO)(J.£V eXEOÇ EVtOTTtOV Tïîs Sô^Tiç auToù. AOtw 'q Sô^a EÎç ttîwvaç
TÙv aîtoviov. 'Ajj.yjv!

(Bibliothèque Nationale : ins. du fonds grec 914 (xii* siècle), f"' 183''-188.)

PageSO, lignai. n£p!...EùXoyiou: BioçToO (laxapîou EùXoyiou toù XaTÔnou. — S.Éywv...


aÛTOù .* Ë/a)v £va twv \iaH-/]T(û-j aÛToO. — 4. TrapéêaXov... XT'?j[j.a : xaT^XÔov Et; 'év xTYi[J.a.

— 6. ï-/o\i.i'i : £yu|j.£v. — 7. Om. Xomov. — 7. aytojiev : âyo[j.£v loiitm. — 8. |iÉvo-

(lEV : |xÉVM|xev. — 8. E0pÉ6r,(jav . . . Çe'voi : Èxiôriirav jiéaov toù yutçiio'j mç Iévoi. — 9.

àStXio; . jia9riT'^;. — 10. xa6Ei;6|j.E6a : Add. xai XÉyEi. — P. 31, 1.1. [xapTOpiov : sx-
xXïidt'av. — 1. tùôî... [J-E'xpt; : àXX' wôe |X£vto[j.£v Kai ÈxEtI ExapTEpyirrav xaGeCôlJ-Evoi a/piç.
— 3. Xc'yoïv... oià : )£Ywv' 'Q àTtô toO yéptùv, otà. — 4. jxaxpôç... xupTYiv : jiaxpoTcdXtoç,
îtâvu TupoSôêrixo; èv riiiépai; TtoXXaî;, 'JTToxupTo;. — 7. Om. aOTOÎ;. — 10. xai... EÙpsv :

xai âXXouç osouç eupev. — 12. [iaSïiTôJv : àÔEX^wv. — 13. eJ;... iSiov ; àXXov Tivà èv tm
otx(() aÛTOù^ — 14. |j.£Tà : Add. to. — 15. Om. aOTO'j;. — 15. nEp'.udEUÔE'vTa : irEpioffEiJ-

ëovTa. — 16. itapÉêaXsv : TtapEoaXXev. — 16. Om. koieîv. — 18. oiEtpauffEv : ÈoiÉçaycTEv.
— 18. Ta... (lur/ipiav : jtEp! crtoropiaç ^t|j.aTa. — 19. Om. tô. — 23. aÙTÔi : aÙTOv.
— 24. |j.oi : Add. r,'i yàp 6appr,ijaî aÙTiô àpeTà; icoXXûv àyiwv. — 25. ôapprjoai aùi'ô :

Ttji àSEXçw EÎTiEïv. — 26. XaX/iaai... IxriTSu; : XaXrjcjai eti aTta^ — 29. ËOo;... ÈçûXaTTEv :

ëOo;" Tr,v EvÔExaT-^v yàp (opav ÈçûXaTTEV. — 32. ÔÈ : ouv, — P. 32, 1. 3. ôpa|â[iEvoç
Tï)v 6*jpav : opaÇàjjLEvoç ô yE'ptov tïî; fj-jpa;. — 3. a-jTov : aijTTjv. — 4. aTCEXÔEtv : èÇeXOeïv.
— 5. xaTa^iXEtv... XÉystv : xaxacptXEtv touç Trôoaç aÙToO, xai Xs'yEt. — 5. Om. oti. —
44 VIE ET RÉCITS DE l'aBBÉ DANIEL.

9. Om. oiiTo);. — 10. Oin. tôv -^éfavcoi. — 10. i'itlîûi : Add. o yépiov. — 11. ^; : £Î. —
11. XéyEiv : àvTi),Éveiv. — 13. XEyeTai : xaXsiTai. - 14. Om. ctÛTOù. — 14. f||iEpoO(nov...

xepdtTiov : xEpaTr,'/ Trjv rj|xÉpav ëva. — 15. |xr|ôàv : (jir,ôyivo;. — IG. ôsou; EÛpidy.Ei : Stou;
àv evipei. — 17. aÙTtov : twv xXaafiaxoiv. — 17. xâ6(o; : w;. — 19. éatt... tcXéov :

ÈYÉ-Jeto 8È éxatov ëtuv xaî irXeio). — 20. x«l Ti|iépiov... xâ|jiv£i : x»l jtoiet r||iepoû(riov
aOtô TÔ xepâTTiv tciîvtote. — 22. veÙTEpo; : Add. itp6. — 22. èpYoxEipov : tô ÈpYÔxci-
p6v (iou. — 24. — 27. Om. 6 ©EÔc. —
Oui. (jùv £[jLol. — 25. Om. èWJwv ÈvraOôa xai.
28. Add.
ÊëSo|X(xSa; xai — àsxriSEw; — Om.: r, TcXeiova;. 28. : vï)<jTeia;. 29. ê),6ôvTa.

— 29. ËYYKita. — xui Xeyei


É[j.Ttprj(j6£v XÉYOvra. — 31. Om. — : 30. : (lou. 31. ToO...

YEÙdacrOai — P. 33, : oùyi* à»àiir, KaXo? KOpiE. —


(iEiocXafiEiv. 1. 1. |j.â)).ov : 1. 6i'

aÙTtjù... (Tou aÙToO xo 6vo|xà ooy tô ayiov. — : xaXo;. —


Solàijo'jiîiv 5i' 3. xa/.ôi; : 3.

El Add.
:
— hXeiooi ôè. — àY'°"' — "Ùtov

tov. —
4. : TtXEiuiriv. 7. Tijifou : '• : 9.

Add.
irapi(7Tœ|iÉv(j)v — aùrâ Xéyouoi itàvTEc — 10. Om.
;
— a\iiû>. 10. Xiyti) : ôti. 11.

i[jL£ —: p.£. — Tiva — Om.


iî*. EÎaYixoOfjQriv : îipoTESs'yJjriv. 16. : tt]v. 18. "Ex63([jl6o;...

ÈOTÎv. — X.iÊM AÉyei' Ti ÔEÏ 20. '£àv — 21. (iâXXov àXXà


Tî... : itoiriao); Xiêio. :

[xàXXov. — — 23. 23. — 24. xai


xouêaXïifT'/] : àTzov.rnv/\Gii. £xouétxXir]<7£v : àïi£xô[jLï](iEV.

eXutev... "rtXoTov : xai XOaa; tô IpYov exeTvo t6 xaXciv tïî; ^Evo5o/£ia; ô lnoiEt -fitiEpouotov
Xaêùv TtXoïov. — 28. itoXXà : TciiXTioXXoi. — P. 34, 1. 2 'ASjXa Èjioi : Uùaî jjiQi. —
4. TTiQptov : piQpivôv. — 5. Tcpoaooxwv : TtpoTEûoxQv. — 5. '^EiTiÉpa... èyeveto : 'Q;

8È ÉdTtÉpa paÔEîa iéyo-tii. — 6. Om. ouv. — 7. àjinà : in|jLâ;. — 8. itaSaiiàSia : «a-


ÇaiiàTia. — 9. é<j/ïitov : éij>£TÔv. — 10. :iapéOT,xev : îiapExdtOriaEV. — 10. XiXeiv... âpyo-
-/Eipov : XoXeTv |Xoi itv£\;[iaTixà xai toçÉXrisia, XE'YOUdà |aoi' Oùx ôpeîXei; ei; xT^|ia
à7t£p-/£(j6ai' oOx ol5«; ôti to tiovaxixov -ridu-^iav BeXei' xai ôXXa xivà £ji(i>|ieXeï 8ieXÉ5(9ti

(iot. Koi Xeyw aÙTfl' Ti ouv xeXe'jei; ôii to £pY6-/£ip6v. — 8- eîhev : Xéyei. — 9. ittoXij-

oai... O'J/'IÇou : ttwXeî; . [ay] ÉsitÉpiijE. — 15. Om. — 15.


Zi. Om. Kai. — 17. çoSo'j-

[jiEvo;... av6pto7to; : ôvOpuTto; ô çoêoiliiEvo; tov Beôv. — 18. Om. 'O. — 22. ËêaXov
lauTOV : ÈtxêiXXM ÉiiauTov. — 23. oùdîav toû Aiyu^t'OU : oixiav AIyuhtiou. — 24.
TiuXôivo; : TruXaiwvo;. — 25. Om. a'JTw. — 26. Kai oO : 'O 6È o'j. — 27. etutttev :

ËTuifiEv. — 27. Om. oùv. — 28. (7y_r)jiaTtîô|X£voç : <txei|j.ï!C6hevoç. — 30. È|jiauTàv :

ÉauTov. — 30. xûXr,; Trj; Oeotôxou : EÎxovo; TO'J Kypio'J. — • 31. xai XÉY"> XEyuv. —
3'2. r) : e!. — P. 35, I. 1. XaXoO'To; : XaXôiv. — 2. 'iipxExo : ïipÇaTo yhzaHai. — 2.

7rpoÉpx^^°^^ • ép-/£Tai. — 4. [jle : Add. OE'uTrotvà [xou, — 4. ÈiTâftY] : etty). — 6. Om.


EX. — 6. Kai EÎitsv [ioi ; 'H 5' eItiev. — 9. tiuXewvo; : TtuXwvo;. — 9. ËxpaÇa : Add.
irâXiv. — 14. àvÉêriv : e'htïîXOov. — 14. Om. eî; to xeXXi'ov. — 14. xai : Add. ûç. — 15.

Om. TtdiXiv. — 17. itpoaE'xov : Ttpou/ov. — 18. Om. aOtoù. — 18. 5\;và(i.Evov : SùvacrSat.
— 22. ÈYYuw : eyyuoO. — 22. Om. tw. — 24. çwviî : Add. itiXiv. — 24. TtapE'pxetai :

irpoffÉpxexai. — 26. Om. Si. — 27. xpÉ|j.aaai : xp£|Xio(iai. — 28. xaTaçiX^ffai : x«i
xaTE?îXï)<jEv. —
— 32. èyù... itw; çÉpco Eù-
31. r|U.apTov : àXXà ï)(iaprov. |i£pi(ivT|<7^; :

XoYtov £iç Tï)V TaÇiv — P. 36, àvToipouatv àvTÉpouutv. aÙTOÙ |iï) |j.Epi[Jiviii7^;. 1. 5. :

— 5 Om. oÙTw. — AEÎixpaixTi; AEÇixpâxYi;. — xai EOXôyio; xai 6. : 6. : à Èfio;

EOXÔYio;. — vuxtô; Add. EOXôyio;. — àTioOavEïv aÙTOv


8. — : ô 9. ; àTtoÔivio. 11.

/wp'./.wv — : Nai uaTpixto;*


-/^pictTôiv. — 13. ^ai... ÈYEvôixyîv : eI èy^'^'^M'^ îraTpixioç.

14. ïëlmvi — âXXo; àXXà œXXo;. — Om. Xâês to


: ËêXETttov. — 14. : 10. XaT0|ji.ixôv <jou.

18. [lYiTiOTE — Add. EupEV. —


: jj.r,7r(»);..\dd. xai ^av- 19. •/pyi[jLaTa : 21. i-/.d^ri^ : tïî;

Tatria;. — 22. xatà. — SÉunoiva Add. — xajidiTOu;


Trpo; ; 23. : r||iwv. 24. toùç... :

TOÛ TtpÛTOu aÙToù. — 30. xai TaTtEivûv xai


xa(j.âiou — 31. raiiEivoî àvyij/oî : àv\ji]/<"v.

Gaufxacria Add. xai Ta xpifiatâffou — P. 37, àSêà EùXoyie


: àoû.^é. — (jou. 1. 3. :

3. àëêi xùpi — Om. Y^p. —


: xai à.êoâ.
êixe; ë^xe;. — 4. 5. [J.r|Ô£... eî^e; : ci [i^ G.

Xeyu Add. aÙTÙi. —


: Om. — Om. — Sdov Ëw; — 7. |iE. 10. eti. 10. : où. 12.
xataXÛEiv... xEpdiTtov t6 xEpâxiov — 16. aÙTOù; aùtov. — 10. Orjêaîoo; ; -fiHEpoùaiov. : :

Add. xai ÈçùXaÇev aÙTOù P'ou Y^povTo;. —ô na6r;TYi; [iri 6appîi<rai Tivi (iÉxpi Çur,; t-î'j
VIE ET RÉCITS DE l'aBBÉ DANIEL. 45
17. o),iYCov : ûXÎYou. — li). év... XptoToù : Èv ç6ê({) (-)£oû xat Kupîou fi(jiwv 'Iticroû Xpioioù.
— 20. Oui. xal nfieaêeiat;. — 21. tï^ç Osotoxou : xr;; Tiavayiaç tleoTÔxou.

(Bibliothèque Nationale : ms. du fonds Coislin 378 (xv siècle), f°» 143''-148''.)

Page 30, ligne 2. Om. xii; Ixiirew;. — 3. ëva... xTr)|j.a : xai Tiva tûv aOtoû [laOriTôiv.

IDiovTï; o'jv tov TioTa|iOv xai xaT£px()|j.£vot ,


itapÉ6x).ov ek iv xTi^jjia. — 7. Oin. Xontciv.
— 7. dtywîJLEV e:ç -/ct^tyiv : àyoïiev eiç ty)V ^xr^rriv. — 8. jievofiev : |jLevoù(iev. — 8.

£upé8ir](rav... |évot : èxâôtffav [jl£<70V toO ^(opîou w; Çévot. — 10. xa6eî^ôfjL£Ôa ; dy(o|xev ;

xaOrJiieSa (oÔ£; âyoii£v. — P. 31, 1. 1. Kai li^u... ènnipar, : AEyEt ô yÉpuv 'Qôe xa-
6£Î6|i£6a. Kai ÈxiOrivTO Èx£T |X£XpiÇ loicépaç. — 3. |xâ)(1''... TÉpovTo; : àveiSiî^Eiv tôv
yépovTa. — 3. Om. ÔTt. — 3. àitoOavEÎv : Add. xaxu;. — 4. xo!j[j.ix6;... it65aç aÙToO :

[xaxpo;, oXoTtoXio;, xo(r|Xix6;. Kai iôwv tgv àêêàv Aaviï))., viplaTO toù; îtoSa; aùxoO xoc-

Taçt).£Ïv. — 7. [ia8r,TT^v xai ).éy£'. : (J.a9y]TV]v aÙToO, xai £Ï7r£v. — 8. K£X£Û(TaT£ : Add.
èv T(î> ISCw otxt}>. — 10. xaÈ... ànïîJ.ÔEv : xai ôffov; £up£v ^ivouç, àix^ayEv. — 12. [xa-
9r|TÛv : à5£),çwv. — 13. 8s : yàp. — 13. Om. oùSè èv àXXw tottio. — 14. (jiETà : Add.
TÔ. — 15. Tr£ptT(7£u6£VTa... TcapÉoaXEV ; 7C£pta(j£0[jLaxa xwv xXaapLâxtov ÈêaXev xoï; xuva-
pioiç xoù -/(optou. — Itj. Ouxto... Xaotbv : Ouxco? yàp y)v ëtlo; txoieïv aOxov. Kai Tiapa-
Xaêwv. — 18. £u;... ttoXXwv : exciÔYixo XaXwv aùxt}) xà npo; (jtof/ipiav £w; Ttpwi, —
20. Kaxà... y£vô[i£vot : Fcvoixî'vwv ôè aOxwv xaxà xy]V ôôôv. — 22. £iii£iv aùxtô. IlâXtv :

6 yÉptov £i7t£îv. Kai jtâ)tv. — 24. Om. itspi. — 24. 6ap^£Ï4 Add. ^v yàp OappiQjaç [loi :

aOxw àp£xàç TroXXàJv àytojv ô yÉpojv. — 25. ^0 oï yÉpwv... yipovxo; Oùôàv ouv £lit£v :

a-jxw n£pi xoO yEpovxo; xoûxou. — 28. à:tïivîYX£v... 6 yÉpwv : TJvEyxe xai yépovii xaxà xô
l9o; çayEÏv xr^v yàp £vû£xàxYiv wpav r,a(ii£v ô yipwv. — 32. Om. ô yspwv. — 33. Ti éa-
xiv, xéxvo'/ : Ataxi téxvov, Etacta;. — P. 32, 1. 1. tpriaiv : Add. irpo; aOtdv. — 1.

Om. Èyw... iyta. — 3. Oùxoùv uapàôou : Oùxoûv eI (j,^ Ë~/Et; TiaxÉpa itapdOou. — 3.

ôpa|âfjLEvo;. .. aOxw : opa|a[i£vou aùxoO xîi; 6ijpa; aTiEXÔEiv, ^OâvEi ô àoEXçô; xal xpaxeï
aOxôv, xai ïip^axo xaxadTtâ^saôat aùxôv XÉyuv. — — 6. Om. ô. 6. Om. O'Jx y)5Û7axo...
V)yâ7ra aùxôv. — 9. noî'^TÔv... :paytov ; Aô; upwxov çayEÏv. —
p.ot 10. Om. xov yEpovxa.

— 11. XÉysiv : àvxiXÉvEiv. — 11. -/(Dpîov Add. xai yoyyùCEiv. —


: 12. ovrjyyEiX.a... Seu-

XEpwuï); : Etitôv ooi xà itEpi xoù yÉpovxo;. Kai vùv (SXetie iiriÔEvi SEUXEpworj;. — 13.

Oûxo;..- y£u6().Evo; : OOxo; EOXoyio; £<jxi xyj XE/vri Xaxô|jio;' xai xaxàXuEi ex xoù Èpyoxeipou
oÔToO f|(ji£pri<Ti(iv £v xEpàxiov voujiiuv £(o; lanépa; [j.vl yEuôiiEvo; xivàç. ^ 15. EÎoÉp-
/Exai : ÉÇÉpXEtai. — 16. EÛpiaxei : Eiipri. — 16. XapiêoivEi : Add. aùxoû;. — 17. aù-
Tû)V : xwv xXa<7p.àxu7. — 18. EÎSs; : oiSaç. — 19. 'Eaxi... itXÉov : 'Exatov ixou Ixwv
ÛTtàpytov oùx ËXaxxov. — 20. Oeoç : Kûpio;. — 20. Om. ait'... xaXoù. — 20. xal r)|ji£'piov...

xàavEi : xai xaxaX'jEi ^uEpouaiov xà aùxo XEpâxiov xùv voujiiuv. — 22. VEÛiEpo; : Add.
tî>ç — 22. 7ca)Xr,^at cpyôysipov ; ixoXOuai xô £pyô-/£ipôv (j.ou. — 23, éfnxépa; : xtî édTXÉpo.
— 25. Otn. xai iSwv... yÉpovxoç. — 26. TrapaxaXôiv... itEpiaffôxEpov ; xai itapaxaXsîv
tôv 0EÔV xtapriy^aai aùxâ itEpciruciv. — 27. ÔTtw;... âXXou; : ïva ly_£i xai eOepyExsî xai
àXXou;. — 29. IjHxpoffOEv : Éyyioxa. — 31. Om. |aov. — 31. Om. xoû. — 31. ou âv. :

— 32. ûoxE : ûi- àv. — 33. uoXXoùç EUEpyExiisai : uXEiovaç EÙEpyExrioEi. — 33. Oùyj.
xaXô); Effxiv : Oùx ETXtv ÔEÔv. — P. 33, I. 1. Oùyi... aùxw : pàXXov, KûpiE, ôôç aùxto.
— 2. xô... cou : xô ôvofiâ ffou xô àyiov. — 2. 'Eyù)... £(7xtv : Kàyw XEyw ôxt xaXô;
Iffxiv oùxo;. — 3. El : Add. Si. — 5. Tipè; aùxôv : aùxw. — 6. iaxà|iE6a : lffxâ|iïiv. —
7. xi|xiou : âyîtu. — 7. aùxôv : xôv. — 8. Èyyûç... xivà : itpô; (i£ xiva. — 8. jia-

piaxanÉVMV : Add. aùxû. — 9. Èyyvia)|i£vo; xôv EùXôyiov : £yy\;r)5âiJ.Evo; EùXôyiov. —


10. Xî'yEi : Add. xot; TrapEçxwfftv. — II. AÉOTioxa... EÙXoytav : KùptE, [j.ôvov oô; aùxw. .

13. Om. Sùo xivÈç. — 14. âSÉ/Exo : xouoùxov ÙTiîôiysxo. — 16. EùXôyio; 5è : Kai St) ô

EùXôyio;. — 16. EÏç xiva : xviv. — 17. àxoÙEi : Add. Èvxo;. — 17. xivà : Add. <j/6(pov
46 VIE ET RÉCITS DE l/.VBBÉ DAMEL.

xat 7iâ).iv xpoûïi. — 19. Yev6(i£vo; : Add. 6 E0).OYto;. — 1*J. Om. èx. — 20. èattv :

eî(Tt. — 20. Aâêto : 'Kàv Xàêw. — 21. àp-/(i)v : Add, xai Ep-/eTat.. — 21. xàyw... aOrà :

àW.i àné),6to. — 23. xovifixXinffr) : à7ioxo|jti(jei. — 23. iï,o\jêi\i\aty : àTiTJvefxe. — 24.


Tiapà : Add. TÔv. — 24. xai ëXuirev... ÈTtoiei : xaT£).i;<rE t6 xaXdiv Ipyciv èxsivo û ètioîei.
— 27. 6 Bsïo;... SiSsi : ô Y^pwv. Kol oîSwoi. — 29. Om. iepûv. — 29. oùaîav : olxîav.
— 30. xal : iiTiç. — 31. Om. iiiX:v. — 32. IIoû âpa : 'Apa Ttoû. — P. 34, 1. 3. Ènoî :


\L0l, 3. à[J.apTt«)X(j)... 'AîiwXîffa ; àfiapTwXw, OTt aTrwXsffa. — 4. tô 7ry]ptov [xou : Tr,v


TiT^pav. 4. èpyô/etpov : xà èpyô/iipov [j,ou. — 5. ÈX6£tv : eOpsiv. — 5. Om. xaxà tô

é8o;. 7. èpwxu) ; èTtspwTw. — 8. Tia^ap-àota : Trac^t[xà5ia. — 8. f^iyoi.., ffïi[ji.£pov :

çâyo) (7r,p,£pov . otl oOx Eça^ov. — 8. Om. Kal XifZi- 'Eyw. — *J. aTiriX^EV... ÈmoiEXT] :

à-7T£X6où<ra £?op£, xai oXfyov £'];r,TÔv, xai TTapÉOïixs. Kai TcapaxaOtTatra r;p|c(TO XaXEÏv p.oi

wçeXEta; pYi[j.aTa XÉyouaa" Ktjpi àêêà , oùx oîoï; ôti v£a)t£po; £t , xai oOx ô^eiXci; £Îç

XTrJiia à7t£px£<i9ai ; ?] oùx otoa; ÔTi to (iavayixov ayrip.» -rj/ry/iav OéXei; Koii eîtié (loi xai
âXXa Tivâ, — 12. Om. noiriUw. — 13. Om. (ioi. — 14. TtwXrjoai t/JeXe; : iiuàeïç. — • 14.

ôij/iÇou : &ij"Ç^- — 16. àfE;... xaOxa; : où â^E; |XOi Toùç Xiyou; xoûxou;. — 19. TioXXà :

Add. xaXà. — 19. toïç Çe'vtji; : Et; xoù; Çe'vou;. — 20. Ëoxiv ; Add. wj àx(iOo|ji£v. — 21.
£v Éauxw : xa6' Éauxdv. — 21. È!ioiï)(ja... ÉauTOV : i]pYa(yâp.ïlv. Kai È|iêàç. — 23. ÈpwTÛ..
xoGEÇo|j.ai : nEpiEpyaiTiiXEvo; xrjv oîxiav xoO EùXoyiou xoû AJyuixxi'ou, xafJÉCo|jiai. — 25.

Om. aùxû, — 26. Om. coi. ^ 27. IlâXtv... Ëxunxov : Kai xpoEXàiiêivov xai îiocXiv Ëxpaîjov,

xai itiXiv ËTUTiTov. — 28. (TyoM^axitoiiEvoi; ; oxvi|xaC6[jiEvo;. — 30. x^; itOXrii; xr,? 0eo-
xrixou : xrj; EÎxtivo; x»i; ÛTtepayia; Geoxoxou. — 31. XÉyii) : Add. Tipoç xov luxfjpa.
— 31. Xûaov : •?; Xuoov. — 32. à5t£p/o[j.ai : vntàyco. — P. 35. I. 1. xaùxa... |iou :

Kai taùxà |iOU Èv xf, xapSiqt. — 2. vipX^To : ëp)(Exai. — 3. [lupiai... x'XiioEÇ :


x'^'''^^?
xai [lupiciSE;. — 4. ËxpaÇa : Add. Eyw. — 4. [i£ : Add. AÉdTtoiva. — 4. ÈoxoOr] :

Ëoxr). — 6. KeXeusov... eîtiev : KéXtMnoy oCiv x-ij; Èyyuvi; xaûxri; Xyxpwûiivai |j.e. 'H
6È eTtiev. — 9. tiuXeûvo;... nporipxExo : txuXwvo; aOxoO, el |iri auvxij'/w aùxû. Kai àTiËp-
XO[xat ^xâXiv EfiTipouÔEv xoù tî-jXwvo;, xai tôç TipoYipxExo. — • 10. ôffxtdcpio; : Add. aO-
ToO. — 10. 5ÎÔE'. [iot uXT]yà; : ôiôwa: [j.ot [Aîxà pàoôou. — 10. xaxEOTcaoEv : xaxËîiEtjEv.

— 13. Çrix^trai... £|iauxo-/ : èpsuvïjîat itXoîov, Ê0p£6r; iXEÇavSpriVÔv. Kai w; jxôvov Eiff^XOov

Èv aÙTw ËTtEoov. — 15. nâXiv : Add. àçuTtvwaa;. — 15. Om. xax' ôvap. — 17. Ëîtâvto...

Xî6ou : Èiti xoù Xî9ou. — 17. npoaÉxov [iE : itpodÉXMV. — 17. o)(JXE... SuvànEvov : lôoxe

EX Toû çôêovi aùxoû àywviàv (xe xai xp£[iïiv x«i (ilt| SuvaffÛJi. — 19. Om. [iou. — 19.

eXeyev : XÉyEi. — • 20. TtXripoîç : nXïipEÏç. — 20. èyyûriv; : eyyuTiv. — 21. xpeaotaai...

ËXeyEv : xai xpEfiSxri (le ôreioÔEV ëxmv xà; x^'-P"! **' ËXfyov.
— 22. Om. oau. — 22.

[17]... Oeù : xai |jiif] «vxtXEye Oew. — 23. y|5uvâ[j.iriv... îtapÉpxExai : ïax'jov ôvoîÇat xo

cTTÔna IJ.OM xpEnixiixEvo;. Kai iSoù çœvj) XEyouda. 'H Aùyoùoxa npoÉf/Exai. — 25. ^wvri :

Add. S£oV£''o;. •— 26. xoufio'J... xp£[iaiiat : xô^iiou, oxi ÛTiÈp xrj; ÈyyOri; xoù EùXoyîoù
xp£'[i.(i)|jLat. — 28. àTtrjXÔEV... |j.Eip(ixiov : à7:9)X6£ xal èôéexo ÙTiÉp £|X0Ù xoù liEipoxiou
ÈxEÎvou. Kai XÉyEi Txpoç |j.e xô (iEtpâxiov. — 29. noiiôffîfi;-.. TtapÉxaXEffa : enix^ipioE'; £i?

7ipày|j.a xoioùxov. Asyo) aùxôi' Uùxi , KùpiE. 'Eyw yàp TcapÉxaXEua. — 31. yEvYjxai ; Add.
Kai eItiov. — 31. r,|j,apxov : Add. AÉTHoxa. — 31. K»i xeXeûei : Kai iooù xeXeÙei. —
32. Èyù... (i.Ept|j.vïi(Tri; ; Ttw; 9£pw xôv EùXoyiov Ei; xi^v itpoxÉpav aùxoù xâÇiv È|J.o i

[léXXei. — P. 36, Om. 1. 2. eùOew;. — 2. àîiaXXayEÎ; : Add. -ijôri. 4. é paoïXEÙ; 6 — :

yÉpuv. — ÈêïoiXEUcîEv5. : [îadiXEÙEi. — 5. 'louaxtvtavo; :Add. ô véo;. 5. Kai àvxai- —


poutjiv : ETxa hex' oXiyov ypévov àvxaipouaiv. — 6. AE^ixpaixïi; : AE^'xpixri;. — 7.

xpEî;... vu/.xo; : xpetç xpaxïibÉvxsç àTtsxEçaXioÔKiaav xai SiripuâyTiaav Tcivia xà iiiâp-


Xovxa aOxwv xai ^ TTEpiouffta EùXoytou. Aùxôç ôè cpsùyei vuxxô;. — 8. ô paatXEÙç...
aùxoù : 'louffxiviavôç ïva otxou EÙprÔri aTcoôivEt. Tote çtOyEi xai ËpxETai EÎ; xô xxrijia ôitsp
eïSe;. — 11. xwpixiùv : yEwpywv. — 12. aùxôv xôv EùXoyiov. -- 13. Kai Xevei... xaùxriç
:

Êffxiv : Kai XéyÊi aùxoï;* Ei ixaxpixto; Èy£v6[j:ïiv oùx àv xtjv O'^^tv ù[iwv ËêXEnov. 'AXXà
âXXo; EùXôyio; xrj; X"*'P°'5 taOxri; ùp|j.uiiiiEvo; ^v Ixeîvo;. — 16. ÈyEipou... xàjJiË :
Ëy^'P^
VIE ET RÉCITS DK l'aDBÉ DANIEL. 47

xat Xiês t6 yatojiiov ao\i xa't iiîtayE èpviÇ'JU- — 17. Om. t6. — 18. àntù)i(jr,; : xazMç
à^paipowiv àm aou. — 18. >aTO(itxov : Add. £pYa).£îov. — 19. ypj)jj.»Ta ; Add. supsv,

w; vopiiCuv £Ûp£Îv xai âX).a. — 20. (ivïJiioveOEiv... ixeiv»)i; : [<.i[iVï|TX£uOai Ta àiixia


xai TTiV àzàxTiv xai Tr;v pavcauiav xai Ta éSÉuy.ata. — 21. 'Eysipoij xàjjié : "EYEipe,
TaTTsivè E0).6yi£, EpyiCoij. — 22. Oin. yàp. — 22. itpô; : xaTà. — 22. xaTÉar/juev. .

aÙToO : TiXOev ;; ttjv TtpoTÉpav aiiToO Ttxliv. — 24. Toù;... xapiâTou; ; twv upÛTwv
aOtoû xa|iaTwv. — 2G. àviêr)v... jfojpîov ; àvjjXOov £Î; t6 Xf^P'O^ £x£ïvo ittoXriaai TÔ

£pY6x£ipôv jiou. — 27. r,/.6£v.. . àv£ffT£va|a : t)XO£ xaTà tô upoiTOV aOToù eOo; xai sXaos
[jL£. Kaî (ôç £Î3ov oCtov ôtio toO xovtopToù £<îT£va?a. — 21). thiûv : Add. où £Î ô (-)£o;

noiûv 6a-j|xà(jia. — 30. névriTa. .. 'Eyù : itivriTa. Kùpio; titcoxCsEi xai TtXouTiÇei. 'Eyw.
— 32. i'Kiytifi\aai : Add. xai. — P. 37, l.Jl. Kai... xiSwp : Kai Xaêwv [i£ £êaX£v. -
1. TOÙç... Tp(X7t£^av : [iovi TOÙ; itoSa;, ôiJioitoc 0£ xai tiov âXXtov Çévmv xaTa TÔ ëôo;,
xai napÉQïiXEv r,|xtv Tpâirsî^av. — 4. àvÔptoTTO;... TÎTtoTs : OTt TaTiEivo; £Î[ii [x:n
^X^^
àvà y.sïpâ; ti. — 5. KàYw EÎotov : Kai Ie'yu. — 5. (irjoè... eî/eç : xai S E'/.eç ("l'i

Er/Eç. — 5. Kai... oOtôî : Ae'yei (ioi. — G. Xe'ym... oOx : Xiyio aÙTôj" Tî yàp oùx.
— 7. iiâvTa ; âsavTa Ta yii&\izyci.. — 8. xXaOcrovTE; àjiçÔTEpoi : xXauuivTiov 'rj(i.û)i

àjiçoTE'ptûv. — S. EuÇat... 0Eo; : EuÇai, àëà, l'va Tts'pi'J/Ei ô Beo; t'/jv ypEÎav. — f). Om.
Kai liytti a-jTw. — 10. Kuptou... ïl : toù Kùpiou âXXo Tt ocrov Et. — 11. XîpaTtov : Add.
To'jTO ToO xa[xaTOu (Tou. — II. toctoOtov... xEpàxiov : TOffouTo'j; xpôvou; x^P^T^^ aÙTto
ô Heô; 60va[j:tv xaTaXÛEiv t6 XEpixtov toO cpYOxEÎpou aÙToù. — 13. 'lôoù... Aoi7;ûv :

Môoù oùv EÏTrôv a^A xai ttoOev aÙTÔv Y^wptCto , Tsxvov. Kai Xo'.Ttov. — 16. àvaXûdat ;

OixoaTpÉij^at. — 17. ôXîywv... totoOtov ; ôXÎY'j'J u-j/tOTE Tàv EOXÔYtov xai uâXiv £TaTi£Îvto(7cv
aÙTÔv. — 18. f,[i£t;... 'Ap.Tiv : rip-Ei; tva Èv tw çoêîpw Prj[j.aTt Toù Kupiou -Pjfiwv 'lïiaoO
XpwyToO Eupu)(j.£v ËXso; ÈvtÔTitov T^; 56Çy]; aÙTOu. 'O /) oo^a eîç toùç aiôjva;. '.V[j.igvJ

(Bibliothèque Nationale ; nis. du fonds grec 1605 {\iv' siècle), f"' 267-272).

La variantes qui se Irouvent dans ce manuscrit sont si peu difleientes de celles


que donne le manuscrit du fonds Coislin 232, que je ne ciols pas nécessaire de les re-
produire.

10

L'ORFÈVRE ANDRONICUS ET SON ÉPOUSE ATHANASIE

A.
(Bibliothèque Nationale : ms. du fonds grec 1598 (copié en 993), f" 247'-252.)
f. 2i
'EtcI 'AvopoviV.ou àpyupoTCpzTOU -/m 'AoavxToac

yuvaiîcà? aÙToO.

TIv Tiç àpYupoirpy.Tv,; sv 'AvTioysîz tt, [7.syzVij Vcw-îpo; ovojy.aTi.

'Avopovtico;. "Elaês oè yuvy.ïxa Quyaxs'pa '


apyupoTrpixou ovo'jy.aTt

'AOavocGiz. "Hv 5e ô 'Avr^pdvi/.c; iu'/mSy,; ttxvj, -/.aldiv è'pyojv pupLa-

(îT(o[7.évo;, ôp.oiojç ^à y-al vi yovr, aÙToO. 'H(7av Ss Tzkryjaioi ccpo'àpa.

OÛtio; o£ -ry aÙTôiv ô fiioç. Ta to5 àpyjpoirpaTsio'j " y.al tv;; oùsiaç

avTÔjV sî; Tpia p-ep'/i lî'.eî'Xov ' •


tû 'jv eîç Aciyov Tôiv Tcxtoywv, xai to

Cod. fivcixifav. — - Corf. àpYuponpaTiou. — •'


Corf, ôtijXo
48 VIE ET RÉCITS ME L'ABBÉ DANIEL.

aA'Xo cîç 'Xovov ij/jvayùv, /.al to à'W.o p.épo; tl^ >.oyov Tvi; oj^iia;

/.ai z'jù ÈpyarTTTiptou. IIxTa ^s r, TVoXt? -/lyâTra tov xjjpiv 'Avèpôvtxov

5ij; Tr,v ÈTi'.ai/.siav aÙTOÙ. "Etexov Sï uîov x.al èir(ovd[;.aoev '


aÙTOv

'l(ozvv/iv. "Eti §£ àv yy.GTpl laeoO^a ïtj/.sv Ô'jyaTÉpa xal livuvi-


^
(^.acev "
aùr/)v Mapiav. Kal où/, ëti Ttprji7£6r,)C£v Tipocsyyt'^ai 'Avfîpô-

vt/.oî Tvi y'jvaiy.l aÔTOÙ, à^'X' -/iv xÙTciv vî CTîourîv) fy.ETJ: /.al àX'Xcov

cpi'XoYotCTcjv. KaTO. xuota/.riV /.y.l fîjuxs'pav xal TExpaoa y.al wapa-

c/.suviv ÙTCviysv 6 'Aviîpovi/.oç eîç xà loUTp-aTa tûv à'îe'X'^wv, O'j.v.tai

xal 'ô yuvv) aÙToû £'.ç Ta XoÔ5[xxTa tûv yuvaiy-div.

• f. 248
*
Rai [JLETà 5i6^£)ca ett; ypôvov jj.tà twv -iiy.Epoiv £!C-fl>.0£v vî y.'jpta lo

'AÔavaiîta àiro t-/;; «piXoxovia; /.al aTCTilOsv s-ic/.s'il/xGOat Ta xaiOia


a'jTVK;, xai eupeV to'jç aj^.cpoTspou; (7Tcvz',ovTa;.
;!^0VTa?. n oi
'H âà xx^a/yiicct

àvs'êvi sTCi T/,v /.Xtv/iV /.al sOr./.ev aÙTa èttI Ta (7Ty)'9-/i aÔT'/jç. O oè

.[y.a/.xsio; 'Avi^pivi/.o; eî'7e'),0(.jv -/îp^aTO /.aTaxpa'i^s'.v xaTa tyiç yuvaijcoç

aÛTOÙ w; -/toiawiAév/i;. 'H ^à eI-jv a'jTÛ" Mvj opyiCou, /.opts jj/jU' tÔ. 15

Ttai^ia yàp àTÔevoÙTiv. Kal àtj/à[/.jvo; aÙTÛv s'jpsv ^


aÙTa lî'jpeTÙ

Tuvevdiy.sva, x.ai CTevz^aç 'Xe'yEf 16 Os"X'/ij/.a Kupiou yevscÔto. Rai


àTVTi'XOev E^o) T-Tiç TVo"Xew; euça^Gai Ei.; t:v Ayiov 'louXtavdv. 'Exeï

yàp èxeTvto
'
oi yovsîi; aÙTOÙ. AiÉcupe Se [^s'/^pi.; É'/.TViç wpa;, /.al

à/.oi)£i ô'Xo^.uyu.oO xal Ôop'jêou ev tvj oi/.t'a aOTOù. O oï Tapayôsiç 20

£'rîpa[X£V /.al eupE" çyEfîov uàcav Tr,v ttoIiv Èv t-â oî/.îa a'jToiî

/.al TO. iraiSia àiroOavj'vTa. O f^à î^wv tz y/i-iol ô[;.oO /.Ety.Evx Èv

T'/l /.'XlVYl VEXpi, EÎCe'XOwV £V tÇJ £Ù/.T-/ip'!(0 Epptl|(£V ÉaUTOV ËjJLTCpO'rOcV

ToO ScoTYJpo;" /.al eitiev AOtoç yu[Avciç s^riXOov È/C /.o'.Xi'a; [j/CiTpd;

aou, yuu.voç /.xl aTVET^EiJcofxa!, È/.eî. O R'jpio; ëàu/.Ev, ô Kôpio; 25

f. 248» àcpEiXaTO. Hi Tw Rupuo eSci^ev , o'j*tw; xat ÈysvETO. Eïvi to dvopia

Ruptou E'j)voyr|i;.£vov à— ô tou vSv /.al é'w; toù alwvo; ! 'H oè yjvÀ
aÙTOu È^-riT£'. TCvî^xi éauTVjv XE'youfTx* "Oti [;,etx tûv te'/.vcov j/,o'j

otTVoGavoijjj.a'. . Suvtj'XSe Se uào-x vi tto'^Xic £;; to È^dôiov TôJv Tvai-

(îl(ov. Rai È'Ovixav aUTx Èv toj ij.apTupîw toO 'Ayt'ou 'louXiavoO 30

ÈTTZVtO TWV TTZTUTTWV a'jTcôv. AaêcoV (ïê TOV [JLXxàpiOV '


AvO pdvDCOV Ô

TtaTptzpy^vi; si; to ETri'TX.OTrEÎbv TrapEauG'/i'saTO a'jTo'v.

'H 8ï Y'jv/i aÙTO'j o'j/. viGÉV/i'TEv £t; tÔv oIjcov a'jTr,; (xtceXOeIv,

all' Etc TO [AxpT'Jptov £/.ow./iOïi. MsTOUTr,; bs T-?i; vj/.t6ç 77apa(paiv£-

1 Cod. èjtov6(Jia(jev. — - Cod. iitovô(jia!j£v. — ' Cod. fiupev. — * Cod. riupev. —


^ Cod. ÈxsïvTat. — " Corf, v^upsv.
VIE ET RÉCITS DE E'ABBÉ DANIEL. 19

Txi ocÙTïi ô jAzpTu; £v rsffi\j.rtr:^. iy,ova-/oùi 'Xs'ywv aùrô" Ti où/C iipv;;

àvxTïscur.vat Toùç oj^e; H ^s eÏTrsv Kupu' [y.ou, f/.r, 'Xu-riÔviç )txT'

£^£x,0[/.ica 07.0Ù. O o£ >.£'Y£t Tïpo; aÙT'/îv OoijOu '/^pôvou Ti^av Ta


5 Trai^îa; AfiyEi aÙTÛ* Aw^E/ca è'tojv to 'àv -/.al tû aXlo fΣ/.a. Kal
£Itc£V aÙT-V Ti oùv ÛTCjp £/.£ivajv z.'Xaîsi; ; eiOe IV.'XaiEç Taç âj^apTia;
(70'j ! Ae'yo) cot yip, yôvx',, Sti ôv TpÔTOv àTraiTEr 'Â cp'Jciç toO àv^pw-
rw TTiV pptociv, x.al zoûvaTOv jj.'/i ooîivai aÙT"^ cpay£Îv, ciûrcoç x-xl Ta
vflTTia à— aiTO'jc. tov XpiCTCiv sv T-^ vias'pa îy.îivvi Ta [/.s'Hovtx * f. 249

10 àyaOà T-syovTa" Ar/.aioKpiTx, SGT;'pr,i7x; riU.à; Ta £Tcîy£ia, (/.v) gtj-

pr,(7Yi4 vîp.àç >tal Ta oùpâvia. 'H ôs àx.o'JGaTa x.aT£vûy/i xai ;y.£T£'Ça>,£

tÔ tovBq; £1; yapzv Ic'y'j'jTa' Et apa "(àxji tz TîV.-^a [;.ou £v O'joavot;

tÎ yj.aito ; Kal TTpacps^ca £^viTr|C£ tov àêêàv TiEpiEldoOca ôXrjv tov

vaov, xal où^ E'jpev aÙTOV, -/.al xpouEi tco Ôuptopto lÉyouca" IToij ïct'.v

15 aeea; ô e'ceIOwv apTi ôj^eJ A£y£t aÙTvi ô Oupojpôç' BT^s'itei; tîî;

S'jpaç Y)'7(pa'Xi(7[J!.Évxç xxl XÉyfiiç' Iloij ëcTW ô àêêà; 6 EicET^Guv w^e


apTi! Kxi Eyvfc) o TrapajAovapioj yvouç oti OTTTaGiav Eupax.EV.

'H ^è cpoêti) (JKtQyéUlix Trape/.â'XE'jEV àuE'XÔEÎ'v ùq tov oi/cov aÛTr^i;

xal laêci)v a'jT-/)v ô Gupojpoç EicTjyayEV eÎç tov oî/cov aÙT-flç. Rai
20 or/iy/iCaTO tS> àv^pi aÛT-^î y. siSsv, vcal cpoêr.Oi'vTE? lÉyEi irpôç aÙTOv

fl (Axxapta 'AGavacia' "Ovtwç, /.ùpis j^.ou, -/.al èv tvi "(w^ tcov

VT— îtov viGÉ'Xvicrâ toi ei-£Îv -/.al ripuGp'!cov'' uîs o'Jv /.al ij.etz tov

OavxTOV aÙTwv 7.£yw coi" 'Eàv à/.o'jcviç [j.qu, jia'X'X-/)ç [;.£ eJç jxova-

CT'/iptov ïvx v.Xw'jaiû Tzc à[AapTtaç [xo'j. Rai XE'ysi TTpôç a.\)zri^' "TTuays

25 ^oy.i'aacov " tov 'Xoy'.Gjj.ôv cou [Atav * Éê^ojj.zrV, x.al Èzv ÈTTiaEivr,; f. a'i'.i'

Tw c/.OTTÔ) TO'JTw XvXùùij.tv . 'H o£ TTa'Xtv ÈlOo'Jca TOV auTov loyov


eÏ—ev. Ry.l a£Ta"/.a>.£tTai ô jy.a-/.a'pioç 'Av^povix.oç tov yajAêoôv «'jtoO

/.al Tiapa^îoEt aÙTw ' Tcàcav Tr|V oùci'av aÛTOÙ , lEywv Eiç toù;
'Ayiouç To'ttoui; ûirâyoaEv '
EÛ^acOai' Èàv oùv (jûpt.ë-/i -/ly.tv to àvOoco-
30 TTIVOV, £/Ei; TTpO; TOV HeÔv tÔ 77 ÙÇ 770'.£Î'ç [J-ETZ T'^Ç OÙCiaÇ Ta'jTT.Ç.

napa/.a)ico C£ oùv xalcôç TTOtvicai, [^.etz tvîç Au](^Yi; cou, /.al vocoxo-
w.eTov 770i7icai Ta ojOî /.al ÇEVOooyEÎov [j.ovxyàJv. Rai âlEuOEJwca; Ta
zvôpaTïo^a aJTO'j e^oj/.ev aÔToT; lEyzTa. Rai ).a6wv [/.ijcaiv EÙloyiav
s^vï'XOev £/. T-^ç 77oX£co; auTO? /.al '^ yjv/) aÙTOÙ y.ovot. 'H ^È 'AOa-

' Cod. èpuSjJÎouv. — - Cod. îoxiiiiaTOv. — ' Corf. aùrèv. — ' Corf. CnâYM|j.cv

4
50 VIE ET RÉCITS DE L'ABBÉ DANIEL.

vacîy. y.-o jj.xx.pcj'Osv iàoùa'/. tov oi/.c/v x'jt/,; /.xl àvaéXstJ/aca eïç tov

OÙpXVOV £l7V£V t) (")êôç, ô £1— WV TCÎ) 'AêpxàjA XO.; T"^ ^Szpz' "Eç£7>9£

iy. t7,ç <jO^ >'-<!''^ sV. ty;î c'jyyEvsiaç tou, a.ÙTÔ; oH-fiyriCO'^ VJ-i; £v
Y"')?

Tw (po'êw cou. 'I^où EiaTX^UEv xiv O'/.ov r,;j.iôv ivsojyy.Évov ^là to


ovoj^.a. cou, [7.V1 kXeic'/j; ï'j.TZzo'ybv) 7;acov Tr,v 6ûpxv Tr]^ pacileîa; cou! 5

Rai y.TvKuaavTe; àaçÔTcpot XTTTiAOov. Ky.l (j,()zcavT£ç toÙç 'Aytou;


f. 250 TÔttcu; i7poc£X.'JV/;(7zv. Rai cuvTuyî xç -oD.wv ttxt/cwv laSôvTE;
/.y.Ty.')va[A6zvouci TCiv "Ayiov Mr.vàv 'A').£i;avàp£'!a; y.ai à-oXy.'Jouc; Toiï

f/.apTupoç.

nap7.x.Û7rT£i. O'Jv -/.'jpio; Avdiovixoc v.ai O£(op£t ttîsI wsav £vviXTr,v 10

[j.ovayôv asTa î.ar/.O'j [y./.yy,v TTOioOvTa, x.al àpay.wv X3Y£', tw laïy.w'

Aià Ti ûêptî^etç TOV àêêàv; Rai 'X£'y£i aÙTto" AscTtoTa, ètïI tvjv Sy.-^Tiv

èp.icÛiocaTO TQ Cû6v [xou, y.ai lÉyw aÙTÛ" "Aytoaev apTi Vva ôSeu-

G(oj7,£v o)//;v T/iV v'Jx.Ta '


y.al aupiov ïoiç (opa; 0£UT£pa; ïva (pÔzc<oa£v

77po Toû jtaurj.aTCi;, '/.al où Oc')v£t îva y.T:ù,Hiou.i'/ ols-i. \sy£i aÙTw ô 15

y.upio; 'Av^pôviy.oç- Eysiç a)ilo 'âv i^wov; Ac'yEi «ùtû- Nat. "Virays,
ç'flctv, çeps aÙTO y.al ly.j^.êivco Èyw to 'àv y.al 6 àêêàç to 'èv, ÔTt

y.àyà) SIC Tvjv 2y.v;Ttv 6s"Xci) àT7£)iO£ïv. Rai 'Xj'ysi ô Avbpo'vt/.o; Tvi yuvaty.l

aÙTOÙ" Meîvov ô)8i â'to; O'J y.a7£pj(^oj/.ai ei; tt-.v Sy.r,Tiv y.al sùî.oyoùy.ai

TTzpz Twv 7w7.T5pwv y.al ÈiravÉpyTOfAai. Afyei aùxio- Aa'êe jxi y.eTa 20

cou. AÉyEi aÙTrr Fuvvi où xaTsp-^ETat £Î; Sy.vîTiv. 'Il àk 7JrH aÙTÛ
[j.£Tà y.'Xaufly.où* Eyei; Tvpoç tov 'Ayiov Mr.vàv tàv àTTOi^.Eivy;; sco; où

y.a-acT7{cr,ç [/.£ £'.ç jjiovacTyfpiov. Rai cuvTa^z[/.£Voi àî^lr^lou; xaTs'o-/;

'
f. 250' aÙTÔ^ £t; Tr.v Sy.f.Tiv, y.al
— pocy.uv/ca: -rojç 77aT=':aç y.aTX /.aùoav

•fly.ouc£ 7:£pl TO'j àêêà AavtViÀ, y.al àiTc^.Ocov xotto) ttoaIcô vîo'jV7;6vi 25

cuvTuyEÎv aÙTco. 'AveÔETO oùv TïâvTa TM ys'povTi. Rai ),sy£i aÙTw ô

y£pwv "AtceIQe çs'ps Tr,v yuvaiy.z cou y.al ttouo coi ypau-aara y.al

àT;oO£p£'.ç aÙTïîV ei: 0/,Sai(la eIç tô ij.ovacT'/fpiov twv TaêEvw.cuoToiv.


O 0£ £7:olr,CE y.x'Jw; si— £v aÙTw. Rai r,v£yy,£ Tr,v yjvaly.a aÙTOÙ
Tïpo; TOV yipovTX- y.al £>iaXviC£v aÙTOîç tov )^6yov Tri; ctor/îpiaç. 30

Rai Tïoivicxç ypa[/.[/,aTa aTTs'cTEi'XEv aÙTOù; £Î; to jj.ovacT/ipiov tûv


TaÊevvviciwTiiJv. Rai ÈTrxvaWcaç o Av^poviy.o; Ëowy.Ev aÙTÛ to (Tfy^i.ix.

ô ys'pwv y.al soioaçEv ySjzô'i Ta toù [xovayiy.où, y.al £'r/,£tvEv rap" aÙTu

ETVi ^co^Ey.a. Rai [j-cTa fîti'^s/.a ÏTr, iîap£y.à'X£C£ tov y/povTa à— oT-Ocai

' ('0(/. VJXTOV.


VIE ET RÉCITS DE l'aIÎBÉ DANIEL. 51

aÙTÔv ïtcI toù; 'Ayiou; TqtïO'j;. 'O Hi TTOtrlGx; aÙTw s.ùyry àxs'X'jGev.

'O 8ï àêêa; Av^pQvr/-oç ôiîsuwv /.axà t-^v AîyuTTTOv È/CzOigev ûtto-

/.zTto y.Y.v^^y.ia.^ ÎV'x laÉr, à.va']/uyT|V à—o tou '/.auiJ-aTOc. Rai iooO xaT'

oîx.ovoi;.i7.v 0200 r, yov/i aÙToO apyoj^-Evr, dv àvcîpDcoJ (jyTi[AaTt a-ioOrra

5 -/.xl aÙTY) ÈTvl Toùç 'Ayîouç Tdiro'jç. Rai àcTUXG3!:[/.svoi à^.^.rl'Xouç, Èyvw-
* *
oii7£V vi 77£pt7T£3y- Tov ôjy.ô (^uyov auTOç 5s Tïôjç eï/EV yvupi'ijao tocoOtov !"• 251

xzX'Xo; jj-apavÔiv xal wç AiOioxa (py.ivrj[;.£vr,v; AE'y£i O'jv aÙTÔi- FToù

àiTc'oy^vi, àêêz; jMysi aùx-^' Eîç to'jç 'Ayi'ouç To'tcouç. AfiyEt aÙTtV
v.y.yl'i £-/.£Î Silto à—E^.âsîv ôS£U(7ti)[;.£V ôjxo'j àacpoTsp'Ji, toç jr/j ovts; ôij.rjî

10 o'j-w; i^EUTcoaEv Tr, ctwrcvi. 'O 5a T-ÉyEi* 'Oç •/.£'Xs'j£'.;. As'yEi

aÙTcô- To o'vTCo; cù O'jîc £; p-aÔriTr,? toO àêêà Aavi'/.l; AÉyei- Nai.


Rai £i-£v Al £Ùyal to-j yEoovTo; cuvooeÛgo'jciv Tij^-rv. npocx-uvr,-

cravTs; oùv to'j? 'Ayîou:; Totto'jç £— avîT^'j^av £V 'A'),££;avop£Îa. Afi'yEi

ô y.êêà; 'AOavacto,- tû àêêà 'Av5poviz.to' (")£')^£i; [/.£tvojp.£v b[u/j

15 Et; /.ETi'Xiov; A£'yci" Nat- OéIw oùv TrpwTOV 'Xa§£tv tviv £''jyj7iv to'j

yspovTo;. AÉyst aÙTW' "TivayE x.al [y,£V(o (7£ ziç to 'O/.tco /.at

\iy.7.zw, x.al Èàv È'oy/i, wç cor)£'jGa[;.£v '


t7] ijIwtc-?] ty.EvtoaEv ' oÛTuç.
'EtteI Èàv p/r, pxiTocO/) (7£ (^.Y) £>,6y!;. 'Eyto yàp £t; to '0/.Tcb xal

Aj'y-aTov [Asîvai â'yw. 'O 5è aTreXScov àv/îyyei'X£v tû yÉpovTt. "O 51


20 'XÉyst aÙTÛ" "YirayE àyaira Tr,v (7icoTr)-,v, /.al [A£^vai p.£Tà toû ààsTvffO'j,

[Aovayôç yy.p èctiv w; 5£t Etvat. 'ETuavaWi^avTo; oi aÙTO-j â'u-etvav

£v (pdêtt) 0eoii xDm ïir, oûrÎE/.a, x.a.l oùx. ÈyvoipicO'/i a-jTw.

YloXkd/.iç o'jv y.vÉêatvEv ô yspuv £i; £77Î(;x.£'.j;tv aÙTÔJv rUaX£yda£vo; * f. 251'

aÙTOtç Ta Tïpo; cIxpsAEtav. "ATTa^ oùv âvE^^Oùv xal G'jvTa;à[A£VQ; aÙTOÎ^ç


25 77pô To5 çôacat aÙTOv tov "Aytov Mtivôïv /caT£"Xaê£V aÙTOV ô àSêà;
'Avàpdvtx.o;, y.al l£y£i aÙTÔ" O àêêà; AOavxffio; — pd; Ruptov ÙTrayEt.

Rai ETTavy.'XuGy.ç ô yépwv £Ùp£v ^ aÙTOV ituv£-^o[j.£vov. Rat -/îp^aTO

xlatciv ô àSêà; 'AOavâijio;. Rai Xsy£t aÙTÙ ô yÉpcov" 'AvtI to'j

yypr.vat oti àTCxvTYifjat é'y£t; tw Ruptw )t'Xai£tç; A/yEt aÙTÔ" Où


30 7.Ki-j.\ii', V. iJ.r, 017. TOV yy/oof.^ Avopovtx.ov a/.Ày Trot7,(3ov ayx-r,^, x.at

[AETa TO 6y.'J/zi [A£ eùpï{i7£tç iriTTa;ciov x.£ljj.£vov TTpù; xicfcù.y. [/.ou.

'AvayvtdOi x.y.l 5ôç aÙTO ^


tm yÉ^y. 'Av5povix.w, Rai TTO'.TiCavTEç

eùyYiv x.al y.otvojv/|i7aç £z,oty//{9vi sv Rupi'co. "HaÔov 5e y.-rtàvjny.i aÙTÔv


xal ià'jl) ir, cpÙTEt EÙpÉOyi yov/;, x.al r,x.où'7f)'/i £t; dAr,v Tr,v ^.aùpav.

' Cocl. o5£'j(3aiJ.sv. — - Cod. (lî'v&ij.cv. — "'


Cod. riOpEv. — ' C'orf. aÙTiô.
52 VIE ET RÉCITS DE l'aBBÉ DANIEL.

Rai 7;É[Ai]/a; o ysptov àv/i'veyKsv t^,v SjcTiTiv Twà<7av xy.i T7;v ÈTto-Épav

£fvi[z.ov. Kal àvô'XÔov Tcà.aai at 'Xaùpat 'ATiecavSpctac, xal iràca v)

TCoXiç c'jV'^lOev y.al ot S/f/ixiioTai A£uy.Yi[xovoùvTeç. Oûtco; yy.p scti to


f. 252 â'6o; aÙTwv àv tvï Sy.r[T£t. K-al ]j.i*-:'y. /.'Xz^tdv xal paîojv È^sy.ofAicav

TO Tt[jL!.ov leiiLavov T?,; jj-axapizi; AOavaTÎa: (îoEa'ÇovTsç tov Hsov, 5

Tov TocaiJTViv û-o[/.ov^v Tvapacyo'vTa t-?, yuvxixi. Kal è'jAeivev ô ys'pwv

Tx É'êoQjj.a Tr,; [/.axaoïaç 'AOxvaciaç, y.al [xsTa tz é'êoojj.o. 'ÀOAvioev

Xaé^Eiv TÔv àêêàv 'Av^povwov [/.st' a'JToO y.al oOy. vivc'ayjTO T-s'ycov

MsTa Tv;i; y.uptaç p.ou Te}i£'j~/ÎGco. 'AvCj-ysi'Xev yap aùxw ô ys'ptov

aTO Toù TïtTTay.iou [iaÔwv ôti vî yuvÀ aÙToO TiV. Kal É'asivsv èy.sîae 'O

ô âêêâç 'Av^po'vao;, xai [aetz ypo'vov Ttvà sy.oty.vi6v) y.al aù-ôç,

y.y.l zvaêi; 77a7vtv ô àêêzç Aavtr.A x^tl T.yyxy.^ to-j; TvaTapa; sti'tcij-

pS'jGa; èy.r'oE'jTsv to 'Xsiij^avov [/.ETa (I^aT^awv y.al Gj;.vtov xat y.aTeSriXev

aÙTo '
x'Xy.ciov toù àêêâ 'Aôavairtoi). Etç Sd^av IlaTpô; y.al Yîo5
xal 'Aytou TlvjufAaTO;, vSv y.al àsl xat eï; toÙ; aiwvaç tûv aïtovwv. 15

'AfJivi'v!

B.

(Bibliothèque Nationale : ms. du fonds Coislin 283 (xi» siècle), f"' 291'-295.)

*
r. 291' Bî'oç ToO âyio'j 'Avàpovty.Qu xat TV); 'AOavac'aç

T-^ç yuvaty.o? aÙTOÙ-

'Hv Ttç àvy;p ôvo'[A«Tt Av(^po'vty.o; ipyupo— paV/",; àv AvTioystz Tr.

[j-syâT,-/]. Kal l'Tvaé'sv yuvatxa ôvdu.7.Tt 'Aflxvacixv ovtwç yàp xxTa


20
r/iv y.Avî'jtv àÔxvacta xal to^ spyoïç Èys'vETO. 'Hv 5è xal ô 'AvSod-
vty.o; iù).aêv;ç T:y-vu xal xaAwv é'pywv ns'TT'Xr.pupLÉvo:. 'II<7av Se xal
'
-Vj'JTtot codfipa, xal tyiv [aÈv 7;àcav ÛTtapçtv aÛToiv et; àûo jAspvi

^
SisrXov'" [;.tav f/.£V Et; iTTMyo'jç xal [/.ovz^ovTa; . T/.v Ss ÉTspav Et;

Ta T£"X7i '
xal Et; éauToû;. "Etexov ^ï xal Traîna; âuo- to ij.'vi ev
25
àppevix'jv xal £xzl=(7av^ to ovoaa a'jTO'j 'Iwavvr.v, to 5e ETïpov

ôr.'Xuxôv, xal £7:wvo'u.a'77.v " xal aÙTO Maptav. Kal o'Jx eti -poc;;'-

• Cod. nÉpei. — - forf. S'.T|)wv. — 3 Cod. |j.ovà:;(ovTa;. — * Cod. tù~i\. — ' Cod.
£xâΣ'7£v. — '"'
Cod. iTiovôjiaaav.
VIE ET RÉCITS DE l'aBBÉ DANIEL. 53

OîVTO ToO lo'-oU -poTeyyiffxi à).>.vi'Xo(ç, xkV v.ç oiTiOTrovîx; /.7.I

xaT-wv spY"'' "P^^s'Ç ÉauToùç è^EcKo/.av.

'Ev atz oùv Tôiv 7i[;.£ptov £Îij-ô)JJev vî [;.a/.ap{z 'A.by.'^iy.niy. èv tw


ol'xw eitiirJciil/aaOxi tx éauTr,? TÉ/.va K.al E'jpsv aÙTa papEwç ïyovTO.'-
5 y.al TXîxvOerTX àvr/.ltvE'/ aOxriV [xet' aÙToiv èv tyi /CAÎv/] x.ki tvs-

otîîixësv aÙTz. 'O fîà 'Avàpo'vix.o; sîceXOwv y.ai ê'jpeov aÙTriv rip^axo

xxTay.sâ'Çsiv aÙTÎj; w; y.oiawiAsvviç '


. H os EÏTrev Mr, 6py(,0'j,

^upiï jAou, * xal yàp xà TjV.va -ôj^-wv acGsvouciv. Rai âij/ajv.evoç aùroiv * f. 2\)'i

S'JpEv a'jtà (Tuvsyoasvx TïupsTÔJ. Kal TTSvzçaç àiv/j^OîV ccti;' aÙTwv


10 'Xr.'cov Tô hi'k-i]ij.y. to'j KupiO'j yevsaOoj. Kxî àTC'oAOjv à'çio Tviç rolew!;

E'jÇxT^xt èv Tw vxÇ) TO'J Ay'ou 'lou'Xiy.vo'j. Rai [xscriC •/îj^.s'pa; i/.o'jsi

8p'4vo)v y.xl y.pxuywv èv Tvj oty.i'a k'jto'j , y.xl opxy.t'ov sOpsv tx o'Jo

xOtoù Ts'y.va /COLjAYiOevTa. Rai £we)>Oa)v èv Tto £Ùy.Tr,pî(o toO oiy.o'j

a'jToO eppti|/ev
''

éxurov sj^-pciTOev tvî; eiy.dvoç toS Diorripoi; )cxt eiTïsv

15 AÙTOç yu[;,và; ecyjlOov Èy. y-oiXîxt; [^.viTpoç jy.ou, yupLvo; y.al y.-s'ki'Jao-

^t.y.1. 'O R'jpto; è'^toy.Ev, 6 Rûptoç àcpsiXaTO. 'O; t(T) Ruptw siîo^sv

O'jTcoç y.al syèvsTo. Eïv) to ovojy.a Rupiou £!j'Xo'yYi[j.£vov xtuo to'j vùv

y.al et; tov aiùva! 'II 8ï yuvo aÙToO Èi^viTei. (jUvaivoOxvîîv to^
Tèy.voiç aÛTY)!;. Suv'^>.9£v ^è 'rjy\% îxxvôi; eiç to îtTjoeùcai tx zéy.^y.

20 aÙTUv xal aTT/i'yayov y.al y.xTc'6£VT0 aÙTa [/.era tûv yovèojv toù

AvSpovi'y.ou £V Toj vaw tqù àyîou (AxpTupoç 'loultxvou.

Rxl [J.ia-Ai vux.To; rpatvETxt xr] (jr,ax.apîa 'A0avai7'!a 'JTCvour;'/] èv tw


[AapTupîw TO'J 'Ayiou 'Io'j>vi.xvoCi /.xQ' utcvouç 6 axpTix; èv (;y-/îu.v.xi

[/.ovxyou y.al çt^jI Tîpo; aÙTVj'v Tl oij)t ex; toÙç woe àvaTvauvïvxi. '

25 H Se eIttev R'jpis, [/.•/] 'XuTCvîSriÇ X-xt' sjaoC, ètceuÎïi -rvovoùca eI;^'/

TX yxp ^uo [;.0'j Ts'y.vx ôao'j (j'/iaspov èç£y.''j[Ai'jx


''
(oàe. 'O ôé lèysi

Tupo; x'jT'/i'v rioTOiv ypovtjv Tiixv; 'II ^à s'.TVcV Awôsy.a etwv to 'ev,

ical TO a>.>v0 ^Eîca. Rxl \iys: aÙTy Ti O'jv ûiuÈp Èy.E'^vtov y.Xx'^Ei.;;

* £ÏOe tx; â[/.a3Tia; go'j èV.'Xxie; ! As'yw yxp rjoi ô'ti ov xpo'irov • I". :!'02'

30 à-TrxiTEi •(! 'p'j'ji; toS àvBpwTïou Tr,v Tpoipriv, 0''jtoj; y.ai tx vvi'TTtx

àTTXiTOJCt T(o XpwTo» èv Tr, "/ijy.E'pa Tïi; y.pi'o-Eco; tx [aî'aT.ovtx zyxSx,


'

>.£'yov-£;' Aiy.xtoy.p!TX, £i7T£pri(jX; -/iiJ-a; TÔJv Èiutyei'wv p/i TTsprjG/,;

•/i(Ji.x; y.al tôjv eTvoupavtwv. H 5à axowxax xaTsvoy/i " y.xl jxete'oxXe

TO TïèvOo; Et; yaoàv 'Kiyouia.- Eî ap« "(ôiTt tx teV-vx [aou èv oùpa-

' Corf. s'xMvTa. — 2 Co(Z. Ta[iax6ïj(ja. — ' Corf. -/.oi|j.O|/.évyi;. — ''


Cod. ïpfvjij/Ev. —
5 Cod. ivaitauEÏvai. — '^
Corf. é5£xw|j.i(7i. — "
Cod. (jTEpriiret;. — * Cod. xaTrivOvr,.
54 VIE ET RÉCITS DE l'aBRÉ DANIEL.

/.al oùy. £'jp£v, x.al x.aT^eï tov Ôupwpiv -/.al T-éyei aÙTr.')" Hoù si-rlv ô

àêêàç ô èlOwv svTxOOa; Rai T^s'yîi. aÙTy p)v£TC5ic viGçxlwaéva; xàç


Ôupaç y.y.l )ic'yjt;- OoS èttIv ô s)iGwv woe âpTt ; Rai s>.QYtcaTo "
oti

ôiï-aciav st6pax£v. II oè cpclÇco TUTycSsÎGa à~?,'X9ev eiç tôv 0'>.civ 5

a'jT/,ç x.al 5ir,yr['7aTO tw 'Av^povixw a elSev -/.al 'Xs'yst aù-S'r

"OvTw;, y.'jpiE [;,'ju, y.y.l £Tt ((ovtwv tûv Tcai^îcov TiUM'I riôslov aoi

Emsîv /.xl vipuOpicoV tà&ù O'jv àpTi Tieyco (Toi Èàv à/.0'J(jri; [J,ou' BzA£
[;.£ eïç [i-ovaTTVipiov l'va '/.Xy-'jirw Ta; â[;.apTia; piou. As'yet aÙT-Tj-

"IVaye Soy.t[7.acov ''


tov 'Xoyici/.ov cou 7;pô; [j.iav £ê5oj;-âfîa, -/.ai Èàv jo

iiziij.évzic, TO) f;/.07kÇJ toutw >,a7^oQi[;.£v. 'II Sa TvaXiv sXOoGca tov

aÙTOv loyov £i':T£v. Rxi TCpocx.aTie'ÏTai ô- [Aa/.zpioç 'Av^povi/.oç tov


yaij.êpov aÛToû x.ai 7:apafKfîioct aÙTto TTàcxv Tr,v oùciav aÙToiv

7iSycov El; Toù; 'jVyio'j; To— ou; à7T£p^o'[j.£6x EuçaiOai- Èzv o'Jv G'j[/.€ri

7,ij.îv TO y.vf)p(oT:ivov iyûç irpô; tov Wsov w; aiO'/z.-zfTEt; T'/jv oùclav 15

f. 2'J3 TaÛTr.v, /.al — apa^x-aT-w fÙTCoiriTai TViv (J;uy4v cou )cal vocox-oaErov
'

x.al ÇEVoSoj^EÎov T(ûv ly.ovaycôv 7Tot?,cai. Rai ÈlEuOcpwca; tqu; t£ Traî-

na; aÛTOÛ xal Taç iraiàtcx-a; É'dcox.sv aÙTOtç >.£yàTx. Rxl Ixotov

[j,ix.pàv EÙ'Xoylav y,al Sue •/îu.to'vo'j; £ç?i).0£v vux.tôç cùv tt; yjvai/.l

aÙToO. II ^à ij,ax.ap''a 'AOavacix [;.ax.po'0£v iooûcx tôv oix.ov aÛTr,? 20

àvaêXÉ'liaca £;; tov oùpxvov si-sv 'O 0cô; ô eitïùv toj 'Aêpxzjx

x.al T-?j Sappa- "'E'E.ùJii va t-?,ç yvi<; cou x.al £X. t-^ç cuyy£vsiaç^ cou,
aÙTÔç dS/fyflcov 'h[J-y-ç £v tw (poêta cou" î§où yàp stacxjASV * tôv oix.ov

vîtAcôv àvEcpyjj.s'vov hik tô ovoy.z cou- pr, oùv x.^sicr.; '


£[j(.7rpocO£v r.jj.tov

Txç Oupxç T-?,i; paciTiSia; cou. Rai x./.aucavTEç àaçoTspot àiîyj'Xôov. Rai 25

çpfJdécavTE; Toù; 'Ayt'ouç To'-ouç TîpocEx.uv/icav. x.xl cuvTuyixv ttoW^wv


•jïaTÉptov XxêôvTsç x.aTx}.a[j.Çzvouci tôv vaôv toû Ayîou M/ivà £v

'A)v£^avSp£Îa. rispl §£ wpav IvaTTiV Hiuiov. 6 [j.ax.apioç 'Avopo'vixoç

Tivx TiOt'tx.ov y.ayô[y.£vov [j.£tx [Aova;^oij. x.xl T^s'yEi tw "koiX'/M' Atà tî

ûêpr^etç TOV àééàv; 'O §£ Tisys'." AÉciroTa, ètïI tvjv Xx.y.tviv vj.:- 3o

cfJoJca.TO
*'
TÔ (^wov i/,ou x.al lEyco aÙTw" "AytojAsv xpTi, ïva obsùcco-
[/.£v ôTvTiv Tviv v>jx.Ta x.xl aupiov ïtaç, côpaç é'x.tyiç, ïva çOâcwfASV £;;

i)x.-/i'T-/-,v, x.al où OéXsi. Aéy£t aÙTW ô [Axx.àp'.o; 'Av6po'vtx.oç' "ILyjiç

y.y.l a"AAO "C<oov; Aî'ysi aÙT(o. Nx''. A-'yîi aÙTw 6 [j.xîczpLo; AvSpo'-

'
Co(/. sTfa-f^ia. — - rofZ. ÈXoYTjryaTo. — •'•
Cod. Soxoiiaiov. — ' Cod. voTozoïitov.
— •'
Cod. auYT'''^*?' — ' Cod. Èiaocusv. — "
Corf. x),s;5£iç. — '^
Cod. èixia66a«TO.
VIE ET RECITS DE L AItliF. DAXIEL. bô

V'./.o;' "Ytzy.yi oiot 'J.oi a'jTÔ y.xi [^.iGOoOjJ.ai a'jTÔ oti y.àyi) Et;

Sx.rir/iv Oe'Xio axslOEi'^. \Eyei ô 'Avop6vix,oç t'^ yuvai,-/.'! aOtoCi'

Mcïvov wSe eiç tov "Aytov Mrivàv sto; où àTT£>vOcô ît; 2/.-/iTr,v /.x;

* twv Tixxspiov Asyei aÙTôi


iukoyow.y.i ûtcô y.a''. ÏTzyyi^yjM'j.y.'. '
. r, f. 293'

5 p.x'/.xpix 'AOavxTio,' AzEe y.£ [xstj: tou. 'O Se 'Xsysi, -jrpôç a'!iTr,v,

ÔTi yjvY] £1; S)iviTr,v oùx £Wc'p^£Ty.i.. Il Oc y.sTx /.>,y.uO;7.oû >.£'y£i

aÙTw* "Eyeii; irpàç tôv "Ayiov M'/ivàv, èccv à.T;o[j.vyr\c, i/.ii Ëw; où

/.XTotcr/icr/iç [ae îi; aovxcTT'/fpiov. Ry.î à(7TCafTâ[X£voi iXkrii-OMC, -/.«.TÉê-/)'

£t; — /.vîTr,-/, /.a'.


— poTy-uvoijaç tou? —xTcpxç Y/Xouts tx Tvjpi tou aoba

10 AxviVa, icxl à-T^cî^Oùv /co'— cp TCollw 7)SuvyiO'/i TuvTuysrv aÙT(o, /,xl

xvc'Oeto tô) ys'povTi 1ÏZVTX- Rxl 'Xs'yst ô yspoiv "Atv£)i6£ ÇEpe Tr,v

yuvaïx.x cou xxl ttoiw rroi ypxy.y.zriov x.xl ûnrocpsosn; aùr/iv eJ; ©v)-

éxtSx ei? aovxTTvipiov TaSsvvtmtoTwv. 'O (îs ETro'/ziasv -/.xi viveyx.£v

x'jTr.v Tupôç TÔV ys'povTX, -/.al eAxV/iijSv xÙtoï; tov Aoyov ty;;; giott,-

15 CtX;. Kal TTOtrÎTXÇ TTITTX>H0V àTT£>.llÇ£V X'jTO'jÇ. Kxl unrocTpEiI^xvTo;

Toù 'AvôpoviV.ou eôu/iEV aÙTôJ to (jyriu.y. oitixçx? a'JTÔv t'/iv i/.ovx-

yi/.hi /.XTXizy.u'M. Rxl é'y.Eivjv Tvxp' X'jtw É't'O


''
owoc/ca. Rxl y.ETz

TXÙTX TTXp£/.ZAEC£V TGV jifj^/xx XTCOAUTXt X'JTÔV Ei; T'jÙç 'AytOU;

TÔ7:ou;. '() 6È iToi-/i<7xç xùtw v-i'/fn^ aTïs'X'jcEv.

20 'Oâsiiiov i^£ ô xêêà; 'Avâp6vt/.0(; è-' Aïyu-Tov è/.zOicev '


û-o/.ztio

i:A.ivH%ç, àvx'ji'jçxi ûtco toû /ioc'jjy.aToç, itxi tàoù )cxt' oîx.ovoy.ixv WeoO
'Ô yjvv) x'jtoù Èp^oiy.svï) Èv àv()pi/,(o TyriV.xTi, à— lO'JTX y.x; xÙt-/) eÎi;

TO'j; Ayio'j; To-ûod;' Rxl vîttîxijXVTo x)^>iyi>,ou;. Eyvojpicsv "


hï 'h

TTEpiTTEpx TGV 6;/.6*C'jyov aÔTYJç, ocÙtôç oè TCciJî eijEv yvwpîsxt tocoQtov


25 xxllo; t7.apxv6£v x.xl ôj; AtOîwi çxivojy.sv/i' * Asysi oOv aÙTw' rioij f. 294

y.Tïc'pjç^ri
''
, zêêà; 'O '^è ^iysi xÙTr," Eti; to'jç 'AylGoç Totcguç. H ùe

lïx^iv T-éyE'.' Rocyàj èx.eï XTCipyoaxi, oSE'JijOjy.Ev à;^/fiÔT£pot, xXV w;


l/.Vl OVTSÇ ÔV.OG Or^E'JCtOjy.EV aUOTTÔJVTE;. o OE E'TCEV £2^ X.eTvE'JEU. Rxl
lêVEi xÙtÇV "iivTwç c'j '
oùy. ei [y.a9viT-/i; toù xêêà Aavi-/î)i ;
AEysr
30 Nxl. O'V/. 'AvbpGvr/.o; ôvGjy.r.'Cyi
"
;
Nxl, cpviTi. As'yEi x-jtoV Al sùyal
TOÛ yépovTo; cuvoSs'J'jG'j'îtv -/iiAïv. 'O oe 7.£'y£f 'Arr^v.

npoi7x.uvr,cxvT£ç oùv eI; to'j; Ayio'j; To'-ouç ÛTrÉcTpEj/xv eI; 'AXe-


^xv^pE'.xv, x.al T-ÉyEi 6 àSSxç 'AOxvxgioç toj xêÇà 'Avopovix.co"

©életç [7.eÎv{o[A£v g[aoO eI; x.eaaîgv; x.xl T^ÉyEr Nxl, à'X7,x Oe'aoj Tvpw-

I
Cod. £iiav2py_o|j.ac. — - Cod. xiiéêei. — "
Cod. ï-i. — ' Cod. sy.âOïiirôv. — '>
Cod.
iywtjiçy\'jiv. — '"'
Cod. oLTzéçtyzi. — '
Cod. rrot. — ^ Cod. ovo[j.aCst.
56 VIK ET RÉCITS DE l'ABBÉ DANIEL.

Tov 'ka.^iiy Tr,v sùy^'/iv toû yspovTO?. As'yei aùxû' "V'rrayE /.al [j.évio

c£ eî; tÔ 'OxTw/.Ki^eV.aTOV ' , /.al èàv £p7'/i°, -/.«Ow; to^S'j'jajj.jv tv;

'jtioTT/j o'jTtdç /.al [j.5ivco[/,£V. El oà O'j [iaijTa"(ei ts ;;.r; à'XOr,;- èyto

yàf iiç tÔ '0/.TW/.ai.J=')caTov èyo) p.sîvai. O oà àTTj'AÔwv £[;.£iv£v jxex'

aÙToCf ,
£v ipdêw 0£oij aWa OMOtAOi, etvi /.al oÙK ÈyvwpiTEV ^ a'jT/[v. 5

no^Aa/.!? O'jv àvE'êvi '


ô ys'pwv aï; Etuic/.siJi'.v aÙTwv ^lalsyojAavo;
aÙToTç Ta Tvepl ijwrvipiaç. "Axa^ oùv àvslôwv /.y.l c'jvTa^y.[j(.£Vo; aOTOÎ;

àv//.a[j.ij;£v, jcal Trpà toO oOzcai tov "Ayiov Mvivàv, jtaTaXajxSxvet


aÙTOV ô àêêâ; 'Av^po'vi/.oç Tisytov 'O àêêàç 'A8avzi7io{ Trpoç ROpiov
ùtzy.yv.. Rai i-x^aû/jay.ç ô yi^or^ s'jpav aùrôv d'rivjn'J.vivi . "Hp^xTO lo

oùv -/.laUi.^ ô àêêic; 'ABavaTioç, /.al Tvs'yEi. aÙTto 6 ys'pojv 'ÂvtI toO

y«p-7)vat 6t'. àirlpy/) ''


à-avT-^cat^ Xp'.TTw jcT^zieiç; Asyfi aÙTw' Où
f. as^' /.'Xaîto £Î pt.71 5ià tov àêêàv 'Av^povi/.ov aAXz t:oîvii7ov * àyzTïTiV, xal

[y.cTa TO 9y.i|(at jj.s EÛpfcxs'.ç tîittx/.iov rrpo; y.éoxk-/. [ao'j y.êt[/,£vov

àvayvwOi.' /.al ^o;; aÙTO *


tw àSêâ 'Av^povt/.û. Kal yevojAevr,; i\r/7,i 15

£/.oivcôvr,i7£v y.al è/.oijrriOvi èv K'jpuo. "HXÔov lîà /.•/i^s'jTai aÙTov /.al

E'jpov ÔTi yuvv) TiV T'/î (pû(7£i, /.al Ti/.ouçOy) Eiç oXviv Tviv Xa'jpav. Rai
7ï£a']/a; ô yspwv exz^^etsv toÙç sv t'â S/.'/Îtt; TraTspaç /.al tvjv ècwTs'pav

È'ovjnov, xal Tj'aOov


— àcai. at Xaùpai 'AlîÇy.VfipEiaç, /.al Tîôcija -iî ttoT^iç

Guvvi'XOjv xal ol ^y.TiX'M-xi y.c-poipopo'jVTs;, oGtwç yzp sittiv to sOo;, 20

[;.£Tà /.latJtov. Rai Trpo£/.ô[/.i.*(ov tô tijj.iov Xsi'iavov tyî; jAa/.apîaç

'AÔavaaiaç, 5o|i"CovT£ç tov 0£ov tov TOirauTViv ÙTVofAovviv yapicajj.Evov

T/| y'jvaixl. Rai â'y.eivsv Ê/.st ô ys'pwv 770f/ii7at Ta àéàojj.a t-^;' [/.a/.a-

oia; 'AOavaciaç. Rat [j.sTa Tr,v der^oixaf^a vîOélvidsv toù >a€£tv tov

àêêzv 'AvfJpovt/.ov. Rai oO/. slXsro ''


>,;'ytov McTa txç /.'jpta; pto'j 25

TiXsuTïi'cw.

Rai irâT^tv iruvTaçâajvoç ô yépwv /.al àvaytopr'caç r;pô toù oOzcai

TOV "Aytov Mïivàv /.aTÉTia^sv aÙTOv àcîs'Xçpo; T^éywv 'O àêêâ; 'Av-
rî:ovt/.o: ijUvsycTat. Rai rs'j^.ij/aç -altv p,îT£x.a)i(7aT0 toO; S/.v;Tt(oTa;
îvÉycov AîïÏTS à/.o'XouÔTiGaTS tw àêéà 'Av^povt/.u. Ot 0£ àv?jX6ùV 30

/.ai S'jpov aÙTov ï^wvTa, /.al t'j'koyr,^r,not.^ ùir' aÔTOo, Rat e/.oip/f^yi

£v £tpYi'vvi.

<î>tlov£t/.ia oùv i^oXkh iyavETO [AETa^ù twv iraT£pcov toS O/.rui/.ai-

1 Cod. 'OxTOxaiSéxaTOv. — '-


Corf. ;px£'- — ^ Corf. cYviopïioEv. — > Cot/. àvéÔEt. —
" Cod. àitÉp/.ei. " Cod. — àitavTiTat. — '
Corf. àvâyvuO»). — **
forf. aÙTM. — '•'
Cod.
VIE ET RECITS DE L ABBE DANIEL. 0/

^eitzTOu x,al twv Skvitiwtwv 'XeyovTojv oTt -lîjAfTîpoi; èaTiv ô à^^l'^ô?

aÙToù. 'Ojy.oico; /.al oî to'j Oy.xoy/Miov/.x-çn'j Tktym ÔTi [y.£Tà tyji;

âàslç'^; aÔTO'j TiOo'jiy.sv aÙTOv. Oî O'jv S/.viTicijTy.i tjXsiovs^" •OCTzv. Kal


5 Xs'ys'. Cl àpyi.[j,y.vf)çtTr,; to'j 'O^oTtoxy.'.^e/.zTou' E'i Ti )^ey£i ô yépwv
Trot'ô(Jtt)y,£v. 'O oè yÉpcov è"X£y£V £x.£? y.ÙTÔv Taçvivat. Oî 0£ où» vi"/.ouov

aÙTov >.£'yov7£Ç" o ys'pwv âVo ÈittIv xal oOx. £Ti Y&ûir>. T;d>.£;y.ov,

1Ô[/.£ÏÇ fîî V£(6T£pOl OV-£Ç OÉTiO^EV '


TOV à'îaXçOV àpX.£Ô ÛJAÎV OT', llicid-

[j.sv '
TOV àÇÇàv 'AOavafjwv. 'l'îwv de ô yipui't ôti zocoix/t, [A£yaV/i

10 yiv£Tai TiEyE'. toî"; àd£>,<potç' 't>'jff£t oùx à/.ou£T£' [j.ou, y.y.yw ojiÎe jy.s'vu)

xal f/.£Ta Tôjv Ts'îcvtdv [^.o'j OzTUTOiy.ai. Rai tot£ viu'iyaijxv y.xi 7ïpo£-

/tfj'[/,WTav TOV àoEXçôv xal XfyooTi tw yj'povTf "Ayioi^EV £Îç S)4'riTViv /.ai

£lre£v "AcpeTi [^.£ TCOiriTX'. Ta É'Sooiy.a to'j af^slooO, xal oùx lïv.rjyy

aÙTOv. Eù^(o|/.£9« O'Jv ipOa'^ai sîç tsc i^.sTpa toù àê?à 'A0ava'7io'j /al
ij ToO àêêà 'Av^povixou E'jyy.ïç twv Ayiojv. 'A[a-/iv.

' Corf. iyjj>\i.v/. — 2 (;(,,/, 7t),£i'oovô;. — '>


Cod. Oé),(o[j.£v. — ' Cod. itx.oip.By.

c.

(Texte du Synaxairc, donné dans les Menées imprimées (1), A la date du 9 octobre.)

'

OùTo; ô ô'ctoç Av(^pdvix.o; yiv ic, PiMXV}'fj.iy.c, -vhç [j.v^yX-riç, àpyi;-

poxpzTv;; tÔ ÊmTvîoEuaa , EÙT^aêr,? Tcavu, y.al ir'Xyi'pr.ç àyaOwv Ipycov,

/al -louCTioç. "Ey/ia£ r^è ywaXy.x Triv 'ASavaçlav, cej^.vtiv xal QaopiXri

/al y.'jThy o'jTav ixaO' t^;


£— ' âyaOto iruix'pwv/iia?, sl; Tpla f^uD^ov

àel TOV pîov a'jTwv /al to [./.èv 'Èv p.spoç toîç tttco^oic àçâdvwç
20 Tvapaîyov tÔ ^è £T£pov, <-îav£iov irapEÎyov, àjAiaOl toîç /p£'«v 'éyyjav

T'/iv f)£ tpItt.v ij.ioiooij Tvo'yw to'j àoyjpoivpaTciou, /al twv tcqoç to Cvïv

âvxy/.altov o)/ov6aouv. "Et£/ov 0£ O'ja iraù)aç, apsv /al Oïi>.u' te-

yOs'vTWV 5e aÔTOÎç TO'JTWV TÔiv rJ'jO -yj.hort, O'J/ STl -pOTîOîVTO TTpOT-
Eyyicai àHvfloi; àVa' Tjiav à[/.'pdTepot âv c(o(ppo(7Ûv/i /«l Trpoccu-

25 yoù;, /al Tal"; tcûv TCTwyôJv /al voito'jvtwv EÙTCOiîat; ivhfkiyôj^

C-O'jày.'CovTE;.

M£Tà lîè (îw^E/a ST'/I Tvi; aÙTWV I7'JV01/-/{<7£WÇ, dvTCOV TWV Tî/VOJV

(1) Voy. l'édition publiée à Venise on 1805, dont le texte e.st exactement celui ([ui

se trouve dans le ms. du fonds Coislin 9i7 (co|iié on 1574), f'"^ 292>-295.
58 VIE ET RÉCITS DE L'ABRÉ DANIEL.

aÙTôJv £v ixiir/) tv] Â'Xix.ia ,


7J
âyaHsiv to'jç yoveîç £'X.ov ,
£v y.iz

TCùv TiiAepwv TsOvrl/CXUiv à[X'|iÔT£p(X' ô os [/.aîcxpio; 'Avdpoviy.o;, oùoèv

œyevèi; èm tù cuaêsêr./.OTi svr^£i,çz[jr.£vrj;, ttjV (j,ax.apiav [^.à/.^.ov cpcovr.v

TO'j 'I(oé Èêo'/icsv AÙToç yup^vo; £VÔ'J'>Oov, -/.al tx fi^YJ;. 'H fîè to'j-

Tou cuaëioç 'AOavaçîa à— apxij.'jfiviTov ïa/i tviv >i'J7r/iv oOîv x.ai 5

Tame'vTwv tcov Ttauîtwv Iv tw [/.apTupftw toO 'Ayiou 'îouliavoO, oùx.

7Ï0£"X-/i(7£v £-/.£îO£V £^£7.6£rv , Is'youca' SuvaTtoOavQ'jiAa', /.al aùir,, y,al

cuvTaipv)'cropLat toîç tsV-voi.; jj.o'j.

vVy.êdvTOç oOv toù TTXTpizpyo'j tov [^.a-/.zpwv 'Avopovix.ov £v tG


TûaTptaoyetw yzptv 77apa[AuOiai; yuvvi oùic fi-jiayj.^o toO [j.apTup£iou *o
, yi

£Ç£aG£ïv, àTiV £'[;.£i.v£V sîceï yoepûç -/.OTVTopiÉvvi. Mecoûcty); 0£ Tvi; vuxtoç,

oJcùO'/i a'jxr, ô p.apxu; 'louliavôç £v cy/i'i^.xTi [aovx/O'j, liywv a-jTy,-

Tt £•/£'.?, w Fûvai; Ti oùx Êà; vîp£[i£Îv ro'jç o>c)£; 'II b£ àTTox.piOsîca,

£Ç-/1- M-/) papUVÛf,;, XUplS p.OU, XaTX T'ÂÇ ^0'J>^-/1Ç CÙ'J, £TÏ£1 GCpoiîpov

T70VOV x.EXT'/iaai- ^ûo yàp [y.riva TEJtva eyouTa, cyfy.Epov «y.ipoTEpa 15

£;£-/.w.t<7a- 'O 5e >.£y£t aÙTy M/i y.ly.i£ :T£pl aùxcôv liyoi yâp cat,

yjvat, 6'ti ov xao'-ov à— «iteT ç'Jdi; to'j àv6pw:T0'j tTiV ppwçiv,


vî xai

àiîûvaTOv av) ^ovvxi éau-o» (pay£Î'v, o'jtw xai tz vviTîia aTuaiToOct tov

Weov £v t7) viaspa £-/.£Îv/i Ta ij.A'XovTa àyy.6z, 'Xs'yovTa- Atx.a'.fj/.piTa,

àvTl TIOV £-iy£(wV, COV ÈcTêpriÔ-^JJ-ÎV, y.-/) CTEpr.T'fi; '^.[^.à; TWV £77rj'J- 20

paviwv.

"H 5e àx.o'jaaaa, y.aT£vuy/i, xat p.£TÉêa>.£ to tts'vOo; sic /_«pzv,

Xsyouca' "Aoa i^ôJci Ta tcV.vx [aou £v oùpavoïç" tÎ jc'Xaiw; x.ai GTpa-

cpsTGa, s'O/iTEi TOV la'XrîaavTa a'jTvi àêêàv xal TTEpiET^OoCica oXov tov

vaôv, o'jv £0o£. Kal Tisysi tw 6up(opû)- Oo'j ècttiv ô àSSa;, ô £Îiï£lG(î)v 25

Èvxa'jOa âoTi; Asyst a'jT-?i ô Ôupiopo;" 'Opà^ Tvica; Taç Qûpaç vicca-
Xicas'va;, y.a'i 'X£y£iç, tcoO èotiv à'pTi; "Eyvto 6ï 6 O'jptopô;, oti

OTTTacîav £{opa-/.£. 'H 5e çoêw a'jnyékZGO., i.-f,l(ivi sï? tov oix.ov

aijTr,;, x.ai ^l'/iy/fcaTO tco àv5pl a'jT'ô? z £t5£ ,


x.al r.TricaTO fiy.X£w

aùrÀv sîç [AovaiîTïi'piov . 30

'O 5è (x.at yàp x.ai au to; y,v to'jto t^oOôjv), à(;[A£V(o; tov >,oyov

^sHiaEvoç, 5£fW/.£ tÔ tcaeïttov (Xcpo; T'/i; oÙTtà; aÛTOvi toî; 7iTwy_oTç,

y.al TO'j; wv/îto'j; twv 5o'j1wv •flXsuOEpwcE • Ta ^i T^oiTuà Tiôv ûrapyo'v-

Tcov aÛTO'j àvÉ^cTO T(ô


— evOeoù aÔToo, TCzpayyEi'Xa? aÙTÇJ TToir.cai

voijox-oixeta, x.al ^£Vo5oy£ïa pLovayoJv. AÙto? 5e [/.f/pz £(po'5ia 'Xaêùv 35

è^Ti'XÔe v'j/.tôç ex T'oç TvdT^ewç aÙTOç y-al -h yjvo aÙToO [ao'voi. 'H 5è
VIK ET RÉCITS DE l'ABBÉ DANIEL. 59

[Aav-apia 'AGavaijia, ij.ax.poOev i^o'jiîx tûv oîx.ov wjt-âç, à.vaSxi^xn'x.

£Îç Tov O'jpavôv, etTïsv '() Weoç, 6 si'ttÙv tC) 'Aêpaà|/. y.al t-à Sâppa-
"E^elOs £/. Tr,; yr,; co'j, /.al ex. tt,? T'jyysvctaç cou, z.ai r^jOpo sJç

y/jv Yiv av (701 fîsiçw aùxô; ravOv oSviyicov -/ly-àç eîç tov (po'êov cou.

5 'lôo'j yàp /caTê'Xst'yau.sv tov oi/.ov vîawv àvjwytj.Évov 5ià to ovojaz

cou- [7.7] x.X£icy,ç •/,[/.iv T'/iv Ôupav T-flç pactTiEiaç cou. Kal xXa'jcy.vTsç

ày,(poT£poi, àTT-fl^Oov.

4>6àc«vT£; §£ £Î; to'j; Ayi'ouç To'ttouç, irpocex-uv/icav, -/.al cuv;'-

Tuyov rco)t>>oî'ç TvaTpiciv. Kal èy.£Î'^£v UTTocTpEil^avTec, è-ooE'JO/iCav

10 à[y/poT£poi Et; TÔv àêêàv Aavtv)'>>. Kal aÎTr,ca[j.£'vtov aÙTÛv àvaOEivai


T7iv 'AOavaci'av èv [AovacTVipiw, ktoctei'Xev aÙT'^v eÎç T'/jv [wv/iv tGv
Taé'evvvjci.wTcov. "O ^ï 'Avopo'vi/.o;, oE^â[X£vo; to àyy£"Àiy.ôv cyYÎ(/.a

Tïaoà TO'j yÉpovToç, é'[y.£iv£ wap' aÙTco ety) 1.6'.

Aiel6dvT(ov 8\ Twv f^wfW.a 'e'twv , Trapr/.yAscs tov àSSàv Aavivi)^

là cuyywpr,cai àireXGEÎv aùGtç etc xpocx.'jvv)ci,v twv 'Ayuov Ïo'tjwv 'O 'îè

rcof/fca; eù^viv, àrelucEv aÙTo'v, 'Oojucov oe ô ô'cioç 'Avrîpovwtoç

XarSC TVIV AïyUTÏTOV £/.y.âlC£V UXOX-iTW CpUTOO, l'vx àvaildiçTl à.TTO TO'J

y.aujj.aTOÇ' x.al ïàoù, xaT' oî)tovo[7.îav ©eou, x.al -h yuv/i aÙTOù, aTTEp-
yopLEV/i xal aÙTY) EÎç Toùç 'Aylouç To'tïouç £v Kv^piy.ijj cyr,[7.aTi,

20 c'jvvi'vr/;c£ tù ôjAo'Ojyw aûv^ç 'Avrîpovî/.u. Rai àc-acap.évwv cfXk'r,-

louç, Èy.EivT) (J.EV àvEyvtôptcev aÙTÔv, Emvoc âè où/C Èyvcipicev aÙTTiv,

(i'.a TO [/.apavÔrivai. to /CzIVjç aÙTr,? utco tvi; ayav àc/.'^'c£w;, y,vX w;


AîdioTTa aÙT^jV «paivEcOai.

AeVei oùv aÙTo) ÈxEiv/T ITou àizîoyri, xûpiE àSSà; As'yst aÙTTi"

25 Et; TO'jç 'Ayiouç ToTiou;. Asyci aÙTor 'Ej'.eî' poulojAai. x.iyù oL-KiVkiv.

j\£'y£. oùv aÙTr|- ©e'Ieiç d^EÙcai vî[/,àç à'^cpoTÉpoui; ôp.o'j; A£y£i. aÙTw*
ù; X£>.£'J£ti;' TVV/IV ô); p.Y) ÔVTO; [J.OU , OÛTU; ÔÔEUCCOJXEV ClWXàiVTEÇ.
'O Se 'Avfîpo'vty-oç ecpvT 'il; ^csIeÛei;. Aey£t kÙtco' "Ovtw; oùx Et

p.aOriT/jç Toù àêêà Aavf^A; As'yet aÙTy Nat. Kal Âs'yet aÙTco* Où)c

30 'Avi^po'viy-o? 6vopt.a"Çr, ; AE'yEt aÙT'/)' NaL EtTUEv «ùtù' AL eùyal toO

ys'povTo; cuvo'^e'jco'jctv -/îatv. AeyEt ô 'Avrîpo'vt/.o;" 'Ajr/i'v. Kal cuvto-

^Eucav àiy.OQTspot.

ripocx.uv/icavTEç r)£ Toùç 'Aytouî Totcou;, ÛTt£CTp£i];y.v cimtcôjvteç èv

'A^E^av^pEta. Rat ^Eyst ô àêêàç 'AOavactoç (o'jtw yàp [7.ET&)vo[;.acOr,

35 7Î 'AOavact'a) tw Avrïaovty.to" G)ÉX£iç tva t^.Etvoify.EV ôjj.ou eiç /eTiT^iov


;

As'yEt 'Aviîpo'vf/.oç' ilç Y.ileki.';' iXk'x. OOao TvpôJTOv àrvc'XGcî'v, x.at


60 VIE ET nÉCITS DE l'aBBÉ DANIEL.

Xaêcîv Tviv EU^-flv TO'j ys'povTOç. Asysi aÙTÛ" "Y-ayi, y.al jaj'vco te

£Îç t6 '0)iTwx.aw£x.7.Tov xal szv ÛTrof/.evviç [j.eîvai |7.£t' iji-oO ciwtvti'Xwi;

w; (b^suca^aev, iX^ii' v. Sï jx-/), oùx. ilvjo'fi. O fîs, aTueTvOtov, y.vr'y-

Vilke TW VSpOVTl T3C TTSpl TO'J TwpâY|-/-aTO;. 'O oà Ys'pWV £t— EV a'jTW-

"Y-ffave àya—a t/îv (jIcotvyiv, x,al ixsivov [/.cxà toO à^ik(frj~j. Mova;^ô; 5

yzp È(jtiv, wç oeî EÎvai. 'ETvavaWaavToc oà kùto'j, ë[;.£tvav ôi^-oCJ o

T£ 'Av^povixo;, xal -fl «'jtcj cu'C'jyo;, éiXkoL lÊ â'ry), x.ai oOx. syvw-
(tS-/! a'jTw, lïft vî Y'jv/] aÙTOù Èttu no>.la^iç oè vipy^sTO ô yj'pwv eîç

ÈTCt'iTi'.s'I'W aÙTÛv, ^ix>.£yo;j-£vo; aÙTO?(; tx TCEpl (îj^'j/slsta;.

"A-a^ o'Jv àvElOo'vTo; toO yspovToç, y.al cuvTacai^-Évo'j aÙToI;, Iv lo

T(o 'jTTOiTTos'tpEiv a'jTov, "Éopai^-Ev ôtticco 7.ùtoO ô àêêài; 'Avopo'vLXOi;'

y.vX Ay.-:a.'ky£ùi^ a-jT^v lî'ysi' O àêêàç 'AÔava'ijioç inzxyu Tipo;

K'jpLov. Kat £— avaXOca; o ys'pcov, sOpsv a'j-ôv —upsTW Guvsy^ôpLEvov -/.ai

vioJaTO xTiataiv ô zêêàç 'AOavacio;. AE'yei aÙTw ô yE'pcov" 'AvtI


TciO jy.p'ryxi et, OTt àTCE'pjç^'/) àTuavTraai tw 0£w, -/Aocisiç; O ^e 15

ï'an' O'-' ;'-^5'''W ) Et jr/] rîiz Tov àêêàv Avopoviy-ov à)^là tïoitîcov

àyxTïYiv, x.al ixetj: to 6zi|;7.i |j.£ E'jpvi'c-SK; TCiTTaKtov x£t|;.£Vov lupo; tt)

•/.ECpalvî jj.ou, x.al àva'yvioOt auto, /.xl ^ôç aÙTÔ TÔJ àêêà 'Avrîpovf/.tTj-

Kal TCOfflcavTtov £'jy"/iv, Ey-oivuv/iTE /.al Ê/,oi[/.vîfi7) Èv Rupiw.


niXSov Se y.r,^£'j(jai a'jToV y.al tàoù Tfi (p'JffEi E'jpÉO-/] yjv/i , y.al 20

Tiy.o'jijGv) eIç oV/iv Tr,v 'Xaupav y.al rajj-'ia; ô yE'pwv, àv/,v£yy.£v olr,v

TVjv Sy.r,Tr,v, y.al to'jç eIç t-^v ÈTcoTE'pav â'p'fljy.ov oly.oCivTaç iàclçoO;"

y.xl àvyjTiOov —y.cM aï laOpai 'AXEÇav^pstaç, x.al 7rà(ja vî 7:o\i.ç cuvyiIÔe,

y.al oî E/.-flTiàJTai 'XELiy.otpopo'jVTEÇ" oÛTto yxp egtiv eOo; èv t'^ SjcvÎt'/).

MsTa y.'Xzrîtov oùv y.al (^ai^.•i'^ È^sy.oniGav to Tiji.tov 'Xslij/avov 'AOavx- 25

(jtxç, ^oEâ'CovTEÇ TÔv (")£ov TOV TOGa'JTY,v ij-oaovviv 'Kxça.ayô'JTa tTi

yjvxiy.i.

"EaEtvE ^£ ô yEpwv Ta E'eSoijia TE^scrai. tïî; [Axy.apîa.; AOavacia;-

y.al [XcTa TaOTa rfii\r,Gi \y.^v.v 'j.eÔ' éauToCi tov àêêàv 'Avbpovty.ov.

'O ^à o'jy. r.viGyETo, ).E'y(ov Metz t-^? y.'jpîaç jao'j TE'Xs'jTrî'jW. Rai 30

77â)ilV C'JVTaÇaiJ.E'vOU TO'J yÉpOVTOÇ, Èv TW 'JTrOTTpEOEtV aÙTOV, cpOavEi

aÙTÔv àiîe'Xçôç, Isycov 'O à€êà? 'Avr^po'viy.o; rrupETco o-yvE'yETai . Kxl


TlàllV ETVEplAEV 6 yïpWV EV T'^ Sy.viV^i, Xs'ytûV Ae'JTE àvÉlOETE, OTt

àSêàç 'Av(îooviy.oç ày,o}>,oijO£r t(o àiîc'X'poJ 'AOavaciw. ()l rîè àvviAOov,

y.al xaTE'Xaêov aùrôv ÇwvTa' y.al EÙXoy/iOE'vTtov a-'jTtov rap' aÙToO, 35

Èy.oiij.rî9y) Èv Kupiw.
VIE ET RÉCITS DE l'aBBÉ DAXIEL. 61

TltOTWV TCcpl TO'J TvSuj^ZVOU aÙTCl'J, TÏOTEpOV TCÔV (/.jpôiv )//ftj;£Tal «'jTO.

MoXt? O'Jv x.aTHTTJicsv aÙTc'jç ô yipojv Èào-y.i aùfà ^^^(te «j'jvxacpxvxi

[/.£Tà T'A; cuvaytov'.GTO'j aÙTO'j 'AOavacixç- "/.a.i oûtw; s-x'jcavTO t-?,ç

5 «p'Aoysi-z-t'a; àaoclTcoot, fî&;zrovT£ç Tiv sm tt7.v-wv Hso'v.

Variantes

(BililioUièqiM' Nationale ms. du fonds Coislin 232 {xi° siècle), collatioiiné


:

avec le ms. du londs gicc 1598, f°' 247''-252.)

Page 47, ligne 5. 'AOavaaia : 'lioiwou" ta 8è ôvo|ia a\JTï;ç 'ASavaaîa' ôvzwi yàç
àOavasio: Toï; j'pyoi; xai tm Xo^tuntli. — 6. Om. opiotw;... ô pi'oç. — 7. apyupoTtfa-
TEiou : (xpyiJpoTtpiTou. — 7. o-J(7Îoiç : îtepiouffia;. — 8. ev : Add. |J.àv (lépo;. — P. 48, I. 3.

"Etexov ôè utôv : "Eyvw 5è xat y^^'^^^^' a*JTOù, xat auXXaeoOrra etexev utôv. — (j.

T»! yuvetixi a-JTOû : aùiî). — 6. aÙTÛv : aùtoû. — 6. (inouôri... iîiïJYEV : {jrouSïj eî;

Tiç çiXojtoviaç [J-ETà xai âXXuv (fO.O'/ptuTUv àpyupoitpocTwv. Kaii xupiaxïiv oîv xa
TExpàôa xai iTapa(jx£uf,v à-KO éiT^Épa; Eto; :ip(i>l' ÛTT^yev. — 9. yuvaixwv : Add. it;;

oO.OTCovia;. — 11. çO.OTVovia; : Add. àito ôp9pûy. — 12. toù; àiiçoTÉpou; OTEvdtÇov-
Ta; : aOtà oTEviÇovTa. — 13. aOxa : toù; ajtcfOTEpou;. — 13. Ta cït:^9/] : tô ot^Soç.
— 14 Om. xaxà. — 18. E'jÇa<j9ai : 7tpo<jE-J?a(î6at. — 19. mOtoû : oCtwv. — 19. Mi-
oupE... (iÉ^piç : "ETtoîriijE ôi èxeï êuç. — 19. xai àxoiei : xat •JitooTpE''j/a; àv.O'JEt. —
20. ^oUêoM : Add. yivojiE'vou. — 24. xai eIkev : xai xXaîwv eitiev. — 29. KaiSiuv :

Add. ôwTE xai Tov Tzaiçnâçiyri^ uùv 3).to tiô xMpqj èX6eï^v. — 30. sOrixav : xaTEO/jxav.
— 32. 7tapEHuOr,aaTO a-JTÔv : Eiffij/.ÔEv. — P. 49, 1. 3. eI/ov ïnyyi |ji6va. ; — 4.

£EEx6|Xi(jav : ECexofiioa. — 10. Ta ÈmyEta ; twv ÈmyE;wv. 11. Ta oùpâvia — : tmv


ÈTCoupavÎMV. — 12. [iou : Add. Èv XpiCTû xai. — 13. tov Add. ÀaXr,(iavTa aÙT^. : — IT.

-syvw : itfù.ois6(fr,rsfi. — 17. éwpnxEV : eÎSev. — 19. Om. xai XaSwv... oixov a'jT^ç.
— 20. xai çc/êï59ÉvTE; : tote. — 23. paX).^; : piXXEi;. — 2i. ïva xXa'J<rw : xai xXaiw.
— 27. yaiiëpôv : TtEvOspàv. — 30. itoiEÎ; : 7toi:^(jEi;. — 33. eOXoyîav . Add. xai
ôOo âXoya. — 34. tiÔXew; : Add. vuzto;. — P. 50, 1. 3. <jou : Add. xai Ssûpo eiç

TTiV yy;v ?,•/ âv ooi SeiÇoj. — 7. auvTU/ia;... XaêôvTEÇ : auvtu/ôvTEç noXXoTç TiaTpi-

oiv. — S. 'AXe;avSp£iaç : EÏ; 'AXE$âvSpEtav. — 10. OEwpEi : (ÎXettei. — 11. Om. opaiiMv.
— 14. SsuTÉpa; : ËXTr,;. — 16. Nai... Xa|xêotvM : Naî. "IfTtayE ,
ç-^civ , tpÉpE aÙTo xai
)a(i.givw. — 18. àTtEXÔEÎv : xaTEXÔEÏv. — 19. wÔE : Add. iipo; tov "Ayiov Mr,vâv. — 20.

èiravÉpyoïiai : aitspy/JHai. — 20. a-JTi|) : Add. tj yuvr) aÙToû. — 22. ÏMi O'j : xai |j.r)

éXBmv. — 23. Kai auvTayp-Evoi... aOio; : 'A^TtasipiEvoi àXXïi>ou; Èy_Mpi(j6ï)aav . KaTÉôï)

ÔÈ avTo;. — 25. r.xouoE : Add. Ta. — 26. Om. 'AvéOeto... yÉfOvTi. — 26. Om. à yÉpwv.
— 29.Tr,v... aOToO : aCTï^v. — 31. to (lovaor^piov : Ta.— 32. inavaXioa;... o/.riiia : ÈTia-

vaX-JaavTi T(|> '.\v5pov'xw e'Swxev ô yÉptov tô axW'^- — 34. Kai...


'
MsTà 5È TaiJTa. et/j :

— P. 51, 1. 6. TosoÙTOv ; ToioÛTO. — 9. àîiEXâEÎv... tô; : iiteXÔEÎ^v. AiyEi ouv a'JTTJ- Kai
BÉXet; oSê-Joidulev 6|j.oû àpiçoTEpoi ; 'H 5È XÉyEf Nii, àXX' m;. — 12. Kai EijiEV Ai
ey-/ai : Kai XÉyei aÛToi- OOx 'AvSpôvixo; ovoixâ^ij; Kai XÉyEt aÙTÎ]- Nai. 'H 8È EiitEv

aÛTM- Al E-J'/ai. — 12. ^[iîv... Toi; 'Ayiou; : r||jiïv. AÉyEi 6 AvSpovtxo;' 'AiJ.r,v. ïuv-
oSEÛîavTE; oJv xai npOdxuv/iGOVTE; toù; 'Ayîo'j;. — 15. AE'yEi : Add. 6 'Avôpôvixo;. —
62 VIE ET RÉCITS DE l'aBBÉ DANIEL.

15. Na: : Add. ù; xïXc-Jeu. — 15. TipiôTov : Add. àjiEy.Osïv xocl. — IG. a\JTM : Add.
àëêài 'AÔavâotoç. — 17. Om. O'jtidç. — 19. ànE).8ù)V... Xi^zi : iTiE/.Oàiv vjaTtiaato

Tov •(é^O'/zi xaî àvrJYTsOev aOxw xi nEpi toutou. 'OSè yépuv XeyEi. — 20. |j.EÎvai :

(j-Ëivov. — !2I. a-JToO : Add. xai sûpôvToç tôv àêêàv 'Aôavdtoiov. — 21. E'^tEtvav : Add.
ô|XoiJ. — 22. ç66w 0EOÙ ; cpôêw tei^iÇôij-evoi' — 22. aÙTw : tw à6êà 'Avopovîxw ÔTi t)

Yuvy] aÙToO san. — 24. âveXOwv : ànEXÔoïV ô yÉpwv. — 29. '/aprîvai... T(i> Kuptw :
X^^P^r
vat (7E ÔTt à7iÊp);:[i àTtavTrjaai Toi Kupîip. — 29. aOTtii : Add. 6 àêêàç 'AOavairioi;. —
31. xÉça).a : XEçaX^;. — 32. uoiTicravTE;... ÈxoiîJ.ri6'/] ; Trotr.oivTOJv e*j/_v)v xal xoivaMr,(7a;

èxoip-riôïl. — P. 52, 1. 3. ),Euxr)!J.ovoûvTEç : àtjTtpoqjopoOvTE;. — 4. k'ôo; : Add. aÙTiiv. — 5.

Om. Trj; (ia/.apla;. — 7. [lETà xà EÉSona : |j.ETà TaùTa. — 9. 'A^iri-i^eù.f^... 'Apiiiv : Kai
7tâ),iv (juvTO($a(i£vou Toù -^ipoizai npô ToO çôdciai aÙTÔv tov "Ay'O'' Mrivâv çOivei aÙTOv ô
à8£),tpo; XÉYwV 'O àêëà; 'AvSpiivixoç (TuvéxETat. Kai 7tâ).iv ô yeptov Ëît£(j.i!;Ev iv Tîj ïxriTEt

Î.ÉYwv AeOte àvÉ).6eTE Ôti 6 àêêàç 'AvSpdvixo; àxoXouÔEÏ tw cjSeXçm 'AOavacito. 01 Ô£


àxoûsavTE? àvï)),6ov xai xaTÉ).«ëov aÙTÔv CÛVT»' xai EÙXo^rjOÉvitov aÙTÙv nap' a-JTOÛ
Èxoiiir;8ï) Èv KupÎM. TIoXeuoc oùv èy^^^'^o |J.£Ta?ù tûv TtaTÉpuv toù 'Oxtw xai AExaTou
xai TÛV SxriTiWTwv Xeyovtmv ôti :?itJ.ÉT£p6; ÈSTiv ô àS£),çoç xa! Xaêsiv aÙTOv £X0[1EV

£i; Tf,v IxvjTiv , ïva poTiOtôdiv :?i|xîv al tùycii aÙTOù. Kai ot toO 'Oxtm xai AExixovi
Ë)£Yï>v' METa TTJ; àôsXiviç aùxou xaTa8r,ffwiJ.EV a-JTOv. 01 oùv IxTiTiwTai TiEpiffOoi YjTav.

Kai ),£YE! 6 àp-/i[iav5piTïiç TOÛ 'Oxtw xai AExaTou' Eï Ti eîtiev 6 Y^pwv TtoioûjiEV. 'G
6È àêêà; AaviT)), é7eyev 'Exeî aÙTOv Tafijvii. O-Jx rjxouov aÙToO Xéyovte;' 'G YÉptov
àvo) ECTti xai oùx ËTt çoÊEiTat tiôXe^ov aa)[jLaTixôv , T][x£T; ôe VEtÔTEpoi cT[X£v xai Oe/ojjlev

TOV àÔEXçèv l'va por,6w(jiv fip.îv ai £'J/_ai aÙTOû. 'Apxsï yàçi Ojjlïv ôti Eià(jap.EV -Jiiïv

tôv àéêâv 'Aôavioiov. 'I6wv SE ô Y£p<^v ôti Tapa^ii [lEYaXï) Y'VExai li^ti col- iÔEXçoîç'
*l'Off£i Èâv [xr, àxo'jfjTjTE [ioM xàYÙ> wÔE [J.£V(u xai ^ASTà loO te'xvou [xou 6â7rTO|xai. Kai
TÔTE ïjff-j/aîav xai É^ixônioav tôv àÔEX^ôv 'AvSpôvtxov. Ae'yo<J(Jiv oùv Toi y-P'*'"'^'' "Ayoj-

(J.EV £i; Tij; ÏXïJTiv. AÉyei aÙTOt; ô Y'P'""'' "Açete itoiï)(îci) Ta sëôoiia toù «SeXçoO. Kai
oùx Eiâffttv aÙTÔv [JiEtvai. TaÛTa èOippiidEV ô àêéâ; Aavir)X tw |xa6r,Tri aÙToO. E0|(O|jE6a
oùv xai r)(i£Îç èXôeîv ei; Ta (iÉTpa toù àéêâ '.\6avas(ou xai Toû àëSâ 'Avôpovixou EO/aîi;

ItâvTuv TÛV 'Ay'wv. 'A|/.îriv!

(Bibliothèque Nationale : ms. du fonds Coislin 282 (xi'' siècle),

collationné avec le ins. du fonds grec 1598, i"' 109-171'^.)

Page 47, ligne 1. Titre précédant le texte ; KEyàXaiov e'. — 3. Tt; : Add. ivrip. .

— 3. vEMTspo; : iràvu vEÙTspoi;. — 4. 6v6(jiaTt : tô Se ôvo(J.a a-JTTjç. — 5. 'AOavaçia :

Add. ôvTw; y^P '-^Savatria toï; ËpYOi; xa! tû Xoykjiiw èSE;-/_6n. — 5. Om. jràvu. — 8.

TO EV... èpYac7T7]p£ou : ev [ispo; XÔYto twv tttw^wv, xai tô àXXo [Aspo; sic XÔYov twv
p.ova-^à)v, xai tô sTEpov Etî XÔYOv toù oïxou xai toù ÈpYaffTripîou aÙTtôv. — P. 48, 1.

2. TÔV... 'Avôpûvtxov : aÙTÔv. — 3. "Etexov Se utôv : "Eyvco Se Tr)v Y^vaîxa aÙTOù


xai ËTEXEv utôv. — 3. aÙTÔv : tô ôvojxa aÙTOÙ. — 4. "Exi... ëtexev : "Eti Se Itexe.
— 5. a'jTYjV : TÔ 6vop.a aÙTïi;. — 5. TrpooéSrixEv ; TiponÉOETO. — 6. OTTOUÔr]... çiXo-

yptaTwv : otttouSy] eîç Ta; cpiXoîioviaç p.£Tà âXXcdv ciXoxpiiitov àpYupOTipaTwv. — 8.

UKTiyvJ... ETiiaxE^^aaSa; : àTiô èaxÉpaç eto; Tcpwc ô[i.oitoç Se xai ii y^"^^ aÙTOÙ ei; Ta
XoùdfJLaTa Twv Yuvaixôiv Tïjç 9tXoTioviaç ÈTUEfAEXstTo. Kai àu£X6où(7a £7r[(7XÉ'l>aa6at. — 12.

EÙpEV... TapaxQEÏja : EÙptffXEt aùxà à[j.çÔT£pa àvaoTEvâÇovTa, xai Tapa-/9£Ï(J7.. — 13.

a'JTà : àjifÔTEpa Ta vrima. — 13. Ta az-rfit] : Toi OTiiÔEi. — 14. (iaxâp'.oç : xùpi;. — 14.

eiuùStùy : Add. èx T^ç Siaxovia; xai iSwv a-JTiiv xoiu.(i)|ji£vyiv. — 14. xaTÙ... a-jTOÙ :

aOxri;. — IG. iraiSi'a v^ma. IG. aÙTtov


: Add. 6 — : 7taTr;p. — 17. (juv;-/ô|j.£va... EÎ; tôv :

ouvEyôjiEva- xai àTtô Tr,; <l\i']izu)i £$Épy_ETat T/j; tiôXew; e!; tôv. — 19. AieVuoe Se :
VIE ET RÉCITS DE l'aBBÉ DANIEL. 63

y.aî èxïî Si£Tpi'J/r|. — 111. xa'i àxoùïi ; xai iiEtà xriv £xtï)v oipav àxoùsi. — 20. o).o-

)uY(j,oO : Add. xai 6pr,voi-. — 20. 'O 6è : Kai. — 22. xai ta vinti»-.- EÎireJOwv : xat
Oeiopêt xà 6ûo vr,7rta ô[XOù xeîfjLEva èv pità x).tv7] , xal eîcsXÔojv. .
— 27. à^iô... aîwvo; :

EÎ; Toùç aiMva;. — 29. à7to6avoùiJ.ai : àTToOvïitrxo). — 29. itaiSîuv... (xapTupiio : itaiSiwv
ôicTE x:ti Tov TTaTpiâp;(Y;v aùv 6)(i) Tr.» x),r,pa) È^e).6EÏv a*JToO. KaTÉOEVxo o*jv aCxà
èv TU vatS. — 32. itapE|j.\j9ii<7aTo aOtov : mriXtlov. — 3i. £XotHT|6ïi : Adil. xXaîouca.
— 34. Meoo'jffTi; : MÉo-ï);. ^ P. 49, 1. 1. oçrji; : Èi;. — 2. xaT' È(ioù : Ttpô; è\t.ï. —
4. £ÇExô|j.i<ia : È?exo(j.!(ra(iev. — 7. Oin. yOvai. — 8. Orii. çay^îv. — 9. Exeivij : tïjç

xpÎCTîfoç. — 10. Ta ÈTitycia : twv ETrtyeîcov. — 11. Ta oùpâvia : twv ETioupavûov. —


13. TÉ xXaîto : oOx k'xt x).aîw. — 13. àéêàv... aÙTÔv : àÊ6àv tôv XaXoOvTa aùx^ xat où-/

eOpEV O'JoÉva, xat TTEptïXfJoOda 6).ov tôv vaôv o'j)^ E-^pEv. — 15. AEysi... Ouptopô; : Kat
XéyEi aÙT^ ô 7rpo(7[iov7pto;. — 17. Kat syvto... OTtTaatav ; Kai IçtX&aôçYi'^S'^ ô TrpoafAo-

vàptoç oTt OTtTaatav. — 19. Oni. xaï Xaêwv... otxov aUTyjc. — 20. otïiyrjaaTO : àml-
OoOfja ûtiQyYi<jaTO. — • 20. xat cpo6ïi6£vT£;... aOxôv : xai £9o6r,0Y)aav çôêov [j.Éyav. Kai
}.iyzi T(o txvôpt aÛTfi;. — 22. r)pu6pt(ov... [XÊTa : £çpo6o'j|J.7iv xai lûoù |XETà. — 24. Kai
XÉyet npo; aCtïjv : AEysi aÙT^ 6 àv^p aUTfj;. — 26. XaXoujiEv : Add. ô yévriTai. — 27.
(iETaxaXEÎTat : TtposxaXeÎTai. — 28. TcapaSiSEï : uapaSiôtooiv. — 28. Om. oùtoO. — 30.
TTOtEt;... TaûxTi; ; 6totXYiT£tç TTjvoùfftàv TaÛTYiv. — 31. -TTotriaat... TiOf/itrat : 7COt(J5v tt] 'l'UXTl

aou itotTiCTOv. — 33. à'ôtoxEv... XaScov ; xai ooù; XEyriTa xai EÙXoyriiTa; aTTO -/Etpôç, Xaêfov
x»i. — 34. IxTi)?... (xôvot : vuxio; |Ji£Tà Trjv yuvatxoç a-JTOÙ Ëytov 6ûo âXoya. — P. 50,
1. 1. TOV oixov... eiTtEv : tov éauTrj; oixov àv£My|j.Évov EiTte (jiETà xXau6[Xoù. — 2. '0 ©eoç :

KOptE (-Ieo;. — 3. oou : Add. xai ôsupo Et; y^v rjv âv aoi Ô£t?w. — 3. Èv xm ifoêui :

£Î; TOV çôêov. — 7. 7ïpoŒ£xijvT]CTav... XaêôvTE; ; xai TTpocxuvr|aavT£ç xat auvtuyta;


TcoXXôiv iraTÉpœv àlitrjôÉvxE;. — 9. ouv... Ewâr^/iv : Ô£ 6 tiaxâpio; 'Avopôvixo; tô OEtXtvov
xai pXÉitEt. — 10. Oui. êpa(j.<bv. — 10. tm Xaixtii : aOTtji. — 11. Kai... aÙTiji : ctîiExptGT)

o-jv ÈxEÎvo;. — 13. Om. t'va. — 13. ïm^... çOaTtofiEv : tjjpav exttiv œôàî^oiXEV et; SxiTtv- —
14. àTT£X9a>(Jt.EV àpTt : ûOcû(7ïJt>(X£v. — 15. xijptoç : [i.a/âpioç. — 15. Oui. Ëv. — 16. Oin.
a'jTtji. — 16. UTTays : Add. o-jv. — 16. XafiSàvco... ÔTt : Xa(i.6âvto aÙTÔ xai xaTEp/o^Jtat
ue6' Cniûv, oTi. — 17. à7i£X6£îv : xaT£X6£?v. — 18. w8e : Add. irpoç tov "Aytov Mrjvàv. —
19. Om. xai E'JXoyoOfiat... TtaTÉpwv. — 20. AsyEt aÙTri ; 'G 8è Tcpô; aùxiiv û-ke. —
22. àTtofj-Etvr); : Add. Exeï. — 23. ouvTa^àfjtEvot : àpTraffâ^J-Evot. — 24. ïîxouffE ; Ailil. Ta.
— 28. xaSt'ii;... -jjvEyxE : oiitw; xai -iivEyxE. — 29. èXiXrjijEv ; Add. 6 yÉptov. — 31. t6
IxovaaTi^ptov : ttqv |j:ov^v. — 32. 'AvSpôvtxo; : Add. £[j.£tvEv Tcpôç tov yépovxa xai. —
33. SeoScXa : Séxï. — 33. StôSExa îzr\ : TaÙTa. — 34. ÈTit : EÎç. — P. 51, 1. 1. àêêà; :

(iaxipto:. — 2. oxav9aîa;... àitô : (ita; àxavOata; àvaîtaufjvai ex. — 4. Om. Èp)(0|xévy].

— 5. àXXyjXou;, ÈyvMptaev : àXX-^Xouç cxàOtaav, èyviiptoEv 6È. — 6. togoCtov... çaivo(iÉvriv ;

aÙTriv, ToO xâXXou; aÙTy;; toû TotouTou napavôÉvTo; xai ôi; AiOtoro; çaivonE'vr,;. — 8.
àSêà... aÙTî] : xijpt àfiêâ; 'O 5È XéyEi. — 8. AéyEt... outw; : Kàyù ,
fi)rsh, èxeî
àTT£p);o[xaf ÔÉXst; o'jv ôoEÛTwiXEv àpL:pûT£pot ; àXX' wç (Jty) ôvte; ô|Xoij OÛTWÇ. — 10. Ae'ysi
oÙTtô : 'Oôeuovtojv 5è aÙTÔiv XÉyït aÙTM. — 11. AÉyEt... Al EO-/ai : AEyst aizrf Nat.
AÉyEi a'jTiij- Oùx 'Avôpovixo; ôvo|J.i?ïi-, AÉyEi aÛTY)- Nai. 'H Se çTjtjtv Ai EO-/ai. — 12.
yépovTo; : Add. oou. — 12. -riatv Add. 'G Se XÉy£f 'A(i'ôv.
: — 13. ÈTtavÉXuîav : iné-
oTpE'j/av. — 15. ÔÉXo)... Xa6etv : àXXà ÔÉXto «pûtov airEXUEtv, çriui, xai XaëEtv. — 17.
|j.e'vo)|jicv o'jtwç : oflru; xal (i£voû|iev. — 18. 'Eit£i... oe : 'Eàv SE oOx £|jtêa(iTâÇr;sat,
|jtri êXOï);. — 20. (lEtvai... àSEXçoù : [isi^vov |jl£t' aÙTOû. — 21. Om. <o; Seî elvat. — 22.
Èyvwpii78r| aÙTM : ÈyvwptoEv aÙT'fiV. — 23. àvÉêatvev : àvÉêYi. — 24. wçÉXetov : owTïjpt'av.
— 24. àv£X6(îi)v : eXOmv. — 25. xaTe'XaêEv : xaTaXa|Agâv£i. — 29. )(aprivaî... Kupito : /a-
prjvat <7£ ÔTt àizéçiyri Èv Xpttrcoi. — 31. EvpïjffEtç : E-jpitjXEtç. — 31. xÉcfaXa : XEfaXijç.
— 32. Oui. àvôyvdjôi xai. — 32. 'AvSpovtxw : Add. TtepiEi/E Se to TiiTyâxtov 'Eyù
£!|ii !] TaTietvr) 'Aflavasia. — 32. Kai noiriaavTEç... xoivuvTiua; : Kai yEvoiiEv/j; eCy/jç
6xotvtûv(i(7E xai. — 33. aOtov... yuv^ô • œÙT^v xœi eùpov Sti yuvri r)v tï) çùuet. — P. 52,
1. 2. ivrjXOov : r|X6ov. — 3. XîuxïiiAOvoiivTeç : àoîipojopoûvTEç. — 4. Om. aÙTÛv. — 4. patcov :
64 VIE ET RÉCITS UE I.'ABBÉ HAMEL.

xr,p(ï)V. — fi. TiapafT/ovTa ; y^'xç,ioi\i^'JO'/ . — G. yi^oyj : Add. -rcotriTat Oé)tov. — G. (xsxà Ta


£êSo(jLa ; [iîïà Tr,v eeoojiaSa. — 8. Om. fiei' aOioù. — 8. ïjvéoxETO : e").£TO. — 9. xe/.EU-

Tr.ffM... 'AjAviv : T£/£UTri<jM. Ka'i nâXiv cwTotÇaitÉvou tov yéfO'no^, ttjio toïj «Oàiat
aÙTOv TÔv "Ayiov Mrjvâv 96âvEi a'JTÔv àèeJ.ço; isytov 'O àè&âç, 'Avîpovixoç o-jvéySTai.
Kai Ë7t£[i']/£V 6 TÉpiov eIç Sxixiv TtàXiv î.éywV Aeùte àvÉ>.6ETE, ô àêéâ; 'AvSpôvixoç âxo-
XouOeï Toi àêêà 'Afiavaciu. Oi 5È àvyjXOov xocî xaTE/.otêov aÙTOV ÇwvTa. xai EÙXoYr,-
ôïioav Ttap' aÙToO, xai Éxo'.|if|Oïi iv Kupito. 4n).ovixia oCv èye'veto TtoXXJj (ietoSù tûv
îraxs'pwv toû 'Oxtw xai Aexcctou xai Twv IxiTiWTtôv Xey^vtwv 'H[A£T£p(5; ètrTtv ô
àSeXçô;* Xaêeïv aÙTÔv £y_o[i£V eIç Ixîxtv i'va Poyi6w(jiv :?,[xtv aï sùyai aOioO. IlaXiv o-jv

oî ToO 'OxTw xai Asxaxou sXeyov oti fjLETà xy;; àSsX^ïî; aùxoù 6â7iTO[X£v aùxdv. OE oùv
2lxiTtûxai hXeioveç ï;<Tav. Kai Xéye' à àp-/i|x.av5piT»ii; xoO 'Oxtw xai Aexâxoy Ei! xi

Xe'yei 6 YÉpwv TtoiriO-wiiEv. 'O 6È Y^P'""' ^"-^ aùtov Taç^vai riOEXEv. 01 Se o'Jx jjxouov

aOxoO >.£YO'''^î' O Y^f^"' ''^'^ ^"^î ""' °'J çoêEÎxai 7iô).e|Jiov, ^laEÎs [i£v vEÛxEpot iupiEv,
xai Ec; pOTi6£tav r,[i[ôv ôÉXojiEv aOxov. 'O 2È YEfuv iSùv Sxi xapa^^ [iEYaX^ Y^''Exai XévEi

xoï; àosXçoï;- <l>ijo£i si oOx àxoûsxÉ [lou xàyw [XEvto woe xai [xsxà xwv xe'xvwv ^i-ou

6à7rTO[jLai. Kai xôxe riTÛxaaav , xai £^£XûiJ.tffav x6v àôsXçov. Asy^^^i^ O'J^ tw y^po^"!'
'AywiAEv EÎç ixîxiv. Kai XiyEt aOxoïç* "Açeté jie Troiîjaai xà sBoop-a Ttov texvwv (jlou.

Kai oùx EÏaffEV aÙTov. EùÇw|i£6a oùv xai T|(ieï; èXOeîv eî; xà (jiÉxpa aùxûv sO^^aîç nàv-
xwv "Ay"^'' ^'Ç SoÇav 1-)eoù. 'Aiiïjv!

11

LE MOINE FAUSSEMENT ACCUSÉ DE VOL,


(Bibliollieiiiie Nalionale :ms. du fonds grec 1605 (xii' siècle),

fs 2Gi'-267.)

f. 201' * 'E77; TO'j àêoà Aouly..

At7iy"/i'(7«T0 ô àêêzi; AavivjTv '


ôti iysvsTÔ Tt; [j/jvxyo; Ao'^a;
ôvijy.xTi, ïï; y-al sv asyiXoiç twv Tvaxs'pwv sVjyiufJr,.

O'JTO; o'Jv ô Aou^iâ; Tx 7:p(iJ-a tv /.oivoêico r/CzOwjv '


Itti sTri.

TcCCxpa/COVTa /.al s"Xcy£v oti àiaç/opto; Srjxay.zGxç ' rJTt oî sv


S'jpciv 5

Toî"; xoivoêtrji; 7:>.srov [AzXlov y.y.l xayicTspov Tjpoy.ÔTTTO'jTtv sîç


^?Y°'-
ctxv àpETcôv èàv £^ àV/idw/iç '
y.xp^îx? ùciv Êv tw ^ totïw. 'Eyé-

VSTO yàp, çviclv , àSslcpo'ç ti; èv xotvoêtw TÔJ [jiv (7y/{[AaTt TaTîsi-

vo; /.al sçouf^Evo'jj.svoç, T-?i Se oiavota [xéya; /cal ïv-rt;7.oç. O'JTOç^ o'jv

TC/.VTwv i^ouSevoûvTtov /.al àTiaaJ^o'vTtov eyaipsv /.:à Tiyy.AXlaTO ,


tiov 10

àrÎEXociiv è^ ÛTToêoVôç to'j aTiT^OTpiou 7;i!tpatvo[;.£Vuv Trpô; aÙTov . /.al tûv


' "
ly.sv TUTTTOvTwv a'jTOv ' , Tcôv 0£ Èu.-T'jovTuv, xW.cov Oc 7,oioootai;

'
Cod. AavriijX. — - Cod. ÈxâÔiiCEv. — ^ Cod. Soxrijiiaa;. — ' Cod. àXr,6riv^;. —
* Cod. xo. — ''
Cod. o'jxw;. — "
Cod. aùxûv. — s Cod. âXXov. — ^ Cod. X-jôupîai;.
VIE ET RÉCITS DE L'ABBÉ DANIEL. 65

7r>.uvQ'vT(i)v xùtov '


. 'Ev QÎ; (AVI çîpwv 'j
à/9pàç TQ SfA'J/UyOV T'o;

ÛTîOjjLOV^^ aÙTO'j ÛTCOTÎOsTai Tivl àos'Xcpw T(I)V àoe'X(piov riCu^^aJIovTwv ,

itxl eîffElÔwv " sv Tvi àxxTiVicta Tîzvxa Ta îepxTWtà «txsuv) àTCOG'A'fl-

(;a;^ 'XaOwv è^-iilOsv tqù kcjivoSwu. 'Q; ^s Èys'veTO ô xaipoç Tvj;

T'jva^eio; £Î'7£).9<'ov ô xavovipyT); prAXeiv to Guatap-x EJpsv ttzvtx


i(p«tps6£VTa * x.xl àTCîXÔùv aTr/i'yyeiXjv " tw àêêà , k«i /Cpoust Ta
"
Ç'j),ov xal cuvzyovTai oî à^e'Xfpol ira'vTe; /.al -Jip^avTO -My.TTin^xi
icxl ).éy£iv Où^sl; eXaêfv aÙTa £>. y//^
'
ô Setva à^£>;(po; nal (îià

TO'JTO OÙoè £'.Ç TYIV 17'jva^tV YiIÔeV £1 [/.Y] yàp TOOtO oOx. £TC0ir,(7£V

û? -zvTOTS * y.al v'jv r,py£TO -pàjrrjç. Rai xxl v'j^'.oy.vj-


Tr£'[X770'j(j'.v f. 205

(jiv a'jTov £t; TrpocEuyviv îçTzjy.Evov, xal Kpo'jGavTEç £Î<r?iÀOov >cal lû-

pouiTiv aÙTOv acTa |iia;. 'O ^à Traps/.zlEi XiyioV Tt sttiv to — ozy-


[jix, TCaTs'pc?; Ol àÈ Vjiboptatç icaî àTi[AÎatç |3à>.>.ovT£ç aÙTOv eqj-

pov UpO'jUAE*, àvz^i£ xal toù ^riV, oùîi âp/.îî i70i ô't'. TocaùTa éV/i

ÎTâpa!;xç vîy.à;, àXAz xal vîv et; Ta; 'j'Uj^z; vî[Jt.ûv é'TCVr,^a;. 'O Se
eXeyev S'jyy^copvfffaTé (/.oi ôti èirçalviv. Rai ipepouciv aÙTov «oo; tÔv
àboàv xal Xeyouaiv aÙTw *"
Âéêà, oùto; ÈctIv 6 aTï' àpy?,; 'iTpE'i/ojv

TO -/.oivoêiov. Rai vipçavTo eI; >ca6£Î; lÉyeiv , oti olSa aÙTOv XàOpa
Ta Xâyava ipayovTa- aXXo; , ÔTi Ta (|/to(y.îa xXe'—twv èâl^ou ê'^w
/cal xXXo;, ôti tÔ xâXXtiîTOv oivov IçOaca aÙTÔv irtvovTa. Rai tîxv-

T£; ieuodacVO!. £— igtî'jovto , /iax.eivo; àXvj^euuv où/, t.xoueto. 'E-aî-


pei O'jv ô àêëà; tô crj^'Âp-a aÙTO'j XÉywV oti TauTa o'jx. eîcIv "* ypi-

iTiavoù. Rai iji^vipÛTXVTE; " aÙTOv T^apaoîoouG'.v tîo oï/.ovo'picp tt;;

Xaijpa;. Râ/.civo; y'jjj.va)Ga; y.al pouveûpo',; TU-T-zf^a; ÈTCuvOàvsTo si

àAYiÔT, eitIv Ta Tvepl aÙToQ Xsyd[ji.eva . O bs yeXuv sXsyEV Suyyw-


p-floaTE ÔTi infxkr,^. 'AyptcjOsi;'' 6k èm tw Xo'yco /ceXsûei aÙTOV pX-/)-

6y;vai " eÎ; to ;coXar;r/îp'.ov, ^uXov Èv ttî cp'jXa/.f,


'*
toù; iro'^xç aÙTo^J
'" '"
iijfflaX'.Gatji.Evo; y.ai ypâ^Et toj fJou/.l Ta toO TCpzyf^LXTO;. Rai -as'
aÙTà epy^ovTai iîpooc(;i(Jt.oi
* y.ai Xay.êzvo'jijiv aÔTÔv /.al s-'.êtêa'javTE; •
f, 2G5''

£— l zTTptdTOu " i^ûou È'yovTa Gi^vipov " riap'jv " /.aTa toO TpayvîXou
EÎXxov a'jTOv [ae'cov -ft;
—o'Xew;. Rai TrpoGa/Bîi; tw ^txâCovTi vipco-

TXTo "" Tt; àv XsyoïTO"' /.al tïo'Oev eIev /.al Ttvo; yâpiv [jLovzi^wv ys'-

'
Cod, aÙTWv. — - Corf. s!<;£>Oov. — ^ Corf. àitouuXXiaa; . — ' Cod. ieepeÔÉvTa. —
•'
Cod. ànÎYYeiXev. — '»
Cod. zaçixy£'y')ai\. — '
Cod. eipii. — 8 forf. iEpô(7o),u. — ^ Corf.
aÙTdv. — '" Cod. r)iiv. — " Cod i7T,ST,pw!javT£;. — '- Corf. aypioOet;. — 13 Corf.
p).i6r,vai.— " Cod. çyÀaxi. — •" Cod. aa^a/TiTOfjievo;. — i" Cod. ypà^r\. — '"
Cod.
idTpÔTO'j. — Co(/. '^ «jyjôipov. — >" Corf. pap-?]v. — -" Cod. ^^pwTâtM. — 21 Cod. \iyti-co.

5
66 VIE ET RÉCITS DE l'aBBÉ DANIEL.

yovev. 'O oà 7t7vÉciv oùosv e'fpy.cev vi oti vîjy.apTov, auyywpviiTdv [xoi.

'E(i.aavvii; oùv ô 8w^ y.tkiûu aÙTOv TavucOr,vai '


zal fiojVE'Jsoi; waor;

f^tappav?,vai. aÙToO tov vcotov. Tavu^istç o'Jv iy. Tstrczpcov -/.xl tciÎ";

^
veupoiç àv/i>,eà)ç |j.acrTi^6|Aevoç fistJw'ovTi' tÇ) iïpoi7(67ico "ki-jii lîpo;

TÔv ^O'jjca" TÛTUTe, tuttte, to àpyjpidv [xo'j /.afxirpoTepov àiTEpyzsVl '


.
^

Kàx.£Tvo; (pr,<;iv 'Eyu C70u Û7:=p ytciva^ àva^Ei^w rr,v v.topt'av. Rxl
/ce).£U£i 7:5p ÛTrciCTpcoG-flvat ty, y.ot>.ia'' aÙToC y.al à'iaç à;'j (jitj/.'Luoa-

Tav-e; sitij^Ccai toîç [/.(i'XwiJ/iv aÙTO^i. Oî 5à 7:ap£(îTwT£; ÈOaûfAai^ov

ÈttI ty) Tocaur/) x.apT£pia xxl £>i£yov ;rpo; a'JTo'v Eîirè Yijxtv tîo'j

lêale; Ta [epocTiy.z n'AEÛr, y.yX i.-::okûr, '


. O ôè elsyEV oxt o'jx. syto 10

Trpxyu.a.

M(j7.i; ^£ àv£Ovivat a'jxov t-7,ç pairavou jceTiEOira^ £t; tô Si^ijm-


" âViTov
Tïîpiov lîpodTxTTSt x-OL/hrya.'. x.ai xal àv£TCta£>.YiTOV çd-

Xx/O-Tivai, xal tvj èc,-?!; TT£[jt.ij;x; £v tt, Tvaupa xelfiisi.'' à/Orvai'"


TO'-ç TO'j /.O'.voêio'j Kai tov àéêàv ,
y.xl èaGo'vtcov a'JTwv T-sysi Tupo; 15

aÙToùç ô ^O'jç' Tlzvu ' '


TToHà T^oivjaa; -/.al
— olT^aï; Tt[j.(of lai; a'jTCiv

f. 206 'jTToêaXwv ' '


où^èv •:ï7iov 7iSuvr9r,v vj^ih. Ka- lÉyo'jcw xÙtoj* oî

i^EÏ/^oi' AfCTTOTa, xal à'X'Xoc TrolTià xaxi èTCoîr.csv xxi ^li tov 0£Ôv

£êx(jTa5ap.£v aÙTOv TïpocooxôivTE;


'
''
aÙTÔv £— tcTpétpEiv, xal î^où £tÇ

ysipova [/,à)i'Xov -/iT-Oîv. AfyEi a'jToî;- Tî oOv iroi.T,(;(o x'jtôj; AÉyouciv 20


aÙTor Ta i^oxoOvTa toî'ç vd[AOii;. AéyEt a'jTOi;" 'O vd[/.oç to'j; Upo-
(TÛXoui; (pov£U£i,. AEyouTiv (tovE'JoiTO
'
'. Rai aTToXuEi aÙTO'jç, xal «pEpei

TÔV a^ET-cpov , xal xaOîiraç '' ârtl toO xpviTVipîou 'XEyEi. Trpô; aÙToV
'OfAoVjy/TjQv, a6>>'.£"', xal pu^Oy^Tt to'j OavaTou- AÉyEi 6 à^£X(poi;'

Et xeIe'jei; l'va simo ' '


to [7.v) ov , T^s'yo). O oe'- Où OeIw ce xaTat|/EU- 25

(jacOai ÉauToO. O ^è àS£>.!pà!; Xeyn' OùSèv ô ÈpwT<ip.ai "*


Troir^'ja?

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'' Cod. ànaYwui'voiJ. -'' Cod. xr,|j.T,)i». —
VIE ET RÉCITS DE l'ABBÉ DANIEL. 67

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Qâvv) 6 â^s'Xipdç' sûps'OTjiîav yàp Ta lepz gx.£'>/; '. Ilsy.iTei oùv îcal àvoc-

oe'psi TÛ rîou-,4l îtxi àiroWeTai o àSsltpoç, -/cai (pspoucv aùiov eîç to

5 /totvo'êiov. Kaà vip^avTO ttxvtsç 7rpocTriTUTSi.v otÙTOv x.al >v£yeiv ÔTt

•Ây.zpTO[/.ev ' sîç (TÉ', 5i»YywpT|i7ov yjijiv. 'O o£ vip^aTO nXxisiv xal

Tiéysiv S'jyy^wpTi'aaTE ry.oi ÔTt ^lyUaç ujy.tv jx^not^'' ôij/Aoyco , Ôti * f. 2C0'

Stà TÛv toÛtwv ttovwv [j.eyx'Xwv à^iou[ji.at àyaOtiv. MeyxTvCOÇ yzp

7ÏXVT0TS eysc'.poy.viv ôtoiv yi'jcouov rà ùip' ûj^.wv'' Isydjy.sva ôcTOTua luepi

'0 £[Ao5 , ÔTI 5ii TÔiv à>,[ycov toutcjv è^ciuosvwcewv TôJv j/.eyz'Xwv Tt-

[Aôiv xaTà Tviv çoêspàv v)pi.£po(.v à^ito0'4<j£c6ai vip.£>.Xov. IDiEÎco Sï

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Tupoeûpojv * Tr,; fîtà to'jtwv tojv TïsipafffAôiv TrpoffoO/Cco-


'jfAzç, yàp
[A£V7)ç àvaTvaûffewi; ev Tvi tùv oùpavwv P(XGt>.£ia'' tt,v àvTtfîio'Tiv.

lâ Zvfaa; Se ô à^£'X<pO(; Tpetç vîjAÉpai; aTCYi'XOev irpôç Riiptov. Kal


êlâwv et; TÛv aoETvCpciv îSeïv irûç s'j^^îi £Ùpi(7/C£t aÙTov £-7vi yôvaTa
X£i[A£VOv' -^v yàp [jiïTixvoiav Tvotwv x.al T7poff£u^6jJi.£VOi;. Kal oÛtcoç
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£t? [A£Tavotav. Kal spysTa; ô àSslço; xat 'XEyei. tù àééà. Kal >i£-

20 >i£iJ£i èvay6r,vxt t6 (TtipLa aÙTO'j £v Tvi e'/.y-lrriaix ïva èxei èvTa-

tptairS'/). 'Q; oùv £Oyix.av aÙTov é'txTrpoTÔev to'j ÔuTiacïTvipiou xfT^eust

xpoSçat TO ^'j'Xov îva /cal tocx vî 'Xaupa uuvayGvi, y.al ij.f.Tà So^Yiç

tÔ côijjta aÙToO naTaTÉOy). "Q^ àà GuvïfyovTo •/iO£lov £/caffTOç sùXo-

ytotv aÙTO'j ÈTCatpeiv. 'I^ùv oùv ô àêêà? TiOvini-j tô aajpta aÙToO etç

25 TO t£paT£îov. Kal à'TCpa'Xicâptevoç Ta -/AeiSta i^e^iyj.z<i tw ' '


àêêà
Tviç T^aûpa; ïva v.oivô svTaipiocdWoiv aÙTÔv. 'Oç oOv viXÔev ô xaT'ôp

zr,ç ^a'jpaç [A£Tà TÔiv /clvipi/cùv y.al £Tuoî'/;(7av tviv £'jyr,v 'XEyouctv tÇJ

à€êâ' "A*voi^ov (pép£ TÔ ciôjy.a tva èvTacpioéffÔv], ÔTi /.aipoç tt,; èv- ' f- 2«7

vaTr,; ettW >,oi.ito'v. Kal àvoi^aç oùi^ev fiupev ai [;/Pi [/.ôvov Ta '.[/.xTia

30 a'jTO'j y-at Ta aavSalia. Kal TïsivTe; ôajjtêviQsvTE; -À'p^avTO So^à(^£iv

tÔv 0£Ov [/.£Tà lîaxpôwv '^ /.al lÉyEiV B'Xéxets ' ' , i.8ù.(fio\, ota Trpo-
''
^£vfi ûalv -fi aaxpoOuij.la xal •/) TaTCEtvoxjii; w; oùv ïo£T£" outu; xal
ùpLETç àyuvîça'îOai ÙTCopiévovTeç È^ouSsvojuiv xal TvetpaG[^.ov ,
ÔTt ^a-

'
Cod. à7to),oYT|<j£i — - Coll. ffXîOei. — Cod. ^|jiipTM(i£v. — Cod.
^ — Cod. * etcrè. '>

/ipriTa;. — " Cod. f|[iiôv. — '^


Cod. — Cod. iipoôojpov. — Cod. pa.TtXeiav. —
ei|j.i. ^ '

1» Cod. ÈTr,. —" Cod. TO.— ''^


Cod. 5ay.po!Ov. — Cod. pXéœTai. — Cod.
'^ '* ;?|[jiî-;
68 VIE ET RÉCITS HE l'aBBÉ DANIEL.

atAEiav oùpavGv oiSev Tvpo^svetv , fîtà t-?,; yiptToç toO Rupiou ^[Aaiv

'Iriio'j XpwTOÎi- J) -fi


'
âo^o. Et; toÙç aùova; -rwv aiojvcov !

i
Corf. r,.

II

TEXTE SYRIAQUE (1)

PUBLIÉ PAR

M. F. NAU

LA RELIGIEUSE QUI PASSAIT POUR FOLLE


ET ANASTASIE LA PATRICE

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)->Q.,v ooi J'^pcL^ )ooi K^/; jlc^'? l'Mt-^ ^j)^! oif„œi\l

. (3) yg^g « m i "^Q.^; loot )^',^£oo;

(1) Le texte syriaque présente une version assez difl'érente de la vei-sion grecque.
Toutefois, pour ne pas contribuer à allonger cette publication, nous nous bor-
nerons à signaler les principales divergences et renverrons pour la traduction
du reste au texte grec. —
Le syriaque de la Vie d'Anastasie concorde tantôt
avec A et tantôt avec B, de sorte qu'il ne peut provenir de l'un ni de l'autre.
P. 2, I. IG, 'Apa).a „oii,^; P- 1-='-^. spuaxiSiov K.^r^o p. :1, 1. 20 et 33,
'-i, = \
-

Pu!;îa = ))j", p. 3, 1. 27, ^(jav ôj; em Sùo çOW.uv Çripwv = ^ïi. [s-^ Lo^o^j ovV- ^*>^ 1^1
pv^. Voici le mot à mot du syriaque : ïjfrav im a-zrfiorji aÙT?,; wç oùo fj/).a jTjpdi.

On que le grec n'a pas compris le mot ow-v- (avrfioxiQ oÙTrjc).


croirait volontiers
II donc ^aav èm ù>i 80o ifvXXa Çyifà qui fut modilié encore ]iai- le tra-
restait :

ducteur, ou du moins dans l'original des versions .\ et B (voir cependant p. C,


1.33, à p. 7,1. l.
(2) « Histoire d'une sœur bienheureuse qui demeurait dans un monastère au
milieu des sœurs et passait (à leurs yeuxj pour folle et insensée: [uiis (bistoirc)
de la bienheureuse patrice. » Paris, ms. syriaque 2.34, fol. 339.
(3) « Le bienheureux père Daniel quitta Scété avec son disciple poui' aller au
VIE ET RÉCITS DE I/ABBÉ DANIEL. 69

.|i-3f.^eL3 jooi ts..tli l-^V"»-^-» i^o\. 339') oi^ ooo( ox^/ ,.30

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îK^ o-loii .vOoi\ V^/o I aL^<; ot » ,« 1.3 yoj/ ^ÎS,-^o

yOOtJiy^l^l .\^*(i „ ^^; jlaiïV^QL^o ) r>' I n ^^; |ln o', m v>

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)t_<^^ ^; )ooi K.^ .)-J0( l-^n^K^K-s ^a^Iol^ iiK.fiQj; y^l

)3^ JJLM '1-^^/ -Ot^ ^'f^/o j,^ |N_2lA ^^sJL:»wO .^01 )f-.M

K-oaj ^« ys .
If^; Kitty's. u>^ ^^^ u>^j . oi^ po/ . J^ /

15 ^o v«. VI \ J^/ f_M I -Vf» .oiS. \^l .oila^ ),_•; £^—iL_«i

).^e^M .)joi j^^iISX^ ^.j^Iol^ mSs.£ûJ4 > I «V:>o .^.^ . n m/

monastère de sœurs situé dans le désert inti'i-iour et appelé des Tabennésiotes ».


La suite ressemble au texte grec p. 22, ligne 4, à page 23, 1. 14 Jlais il n'est ques- .

tion ici ni du nombre des moines, ni de leur arcbimandrite, ni du monastère. Les


moines semblent venir individuellement au-devant de- Daniel.
(1) « Vers le soir, ils arrivèrent au monastère dont nous avons parlé. » La

suite ressemble au grec, p. 23, I. 17, à p. 24, I. 4. Puis I. 18 à I. 33, enfin 1. 4 à'
1. 18, puis I. 33 et page 25. Le syriaque présente donc une interversion très na-
turelle d'ailleurs Daniel est reçu par la supérieure, puis conduit au réfectoire;
:

il remarque la bonne tenue des sœurs et, en sortant du réfectoire, aperçoit la


religieuse folle; il lui fait jeter de l'eau, elle se lève « comme d'un sommeil
d'i\Tesse « et s'en va. Daniel dit à son disciple de la suivre pour voir où elle
allait, etc.
70 VIE ET RÉCITS DE L'ACnÉ DANIEL.

(fol. 3V0') u>^. n tV)/; ooi ^^J; ) i ^>o^; .oi^ V^/ ^) ooi

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VIE ET RÉCITS DE l'ABBÉ DANIEL. 71

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15 )_&^; )V-'!; )J^^^^? JI^^aSo; ,_•«« (fol. 34.1) ot.^.mt/ ^j/o


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'^ « "^v» .t iN") f_3o .)_JO( )—«^K^ uL^a^ iouiio \ no .« ^V-^

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.Jj::^; ).3 /l ^/ j.^.^/ ^'^Ow yK^o ^«ooi ^)9 ou-^^i^fo .(.«^.X

(I) " Elles faisaient le service et tout ce qui était nécessaire sur un signe ou
sur un choc (p. 24, I. 5); or, elles étaient plus de trois cents. •
rZ VIE ET RECITS DE L ABBE DAMEL.

.jicLu/ JS.ju^^ )joi \^\-^ uclsjo .|.«^S^; <x,^^â; )jio.aJ sJloj 5

liy ,', \ o»-.)^v-./ )iv-•»-»» (fol. 341') ^oîS. -ooi y^y


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L Vl . v^ wULJiO . ) 1 «N .; 0<>, « !,•>


^/ ^K_wO . 0lK. ^a^'»-5O

(I) " Le bienheureux réunit aussitôt toutes les sœurs, leur parla des paroles de
salut, les consola et leur dit :

« Vous avez vu cette insensée. En vérité, Dieu aime de tels insensés qui sont
fous et ivres de son amour et de sa charité. —
Puis il les signa du signe de la
croix et s'éloigna avec son disciple. »
VIE ET RÉCITS DE L'ABBÉ IUNIEI,. 73

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vj).^ loi^ j-aL£0 ot^ ).JLiL^; ''^^^^^^'O .(2)o(loA«

(1) Voici le commencement de la version syriaque de l'histoire d'Anastasie :

» Quand ils arrivèrent à Scété, Va, mon


le vieillard (Daniel) dit à son disciple :

fils, et visite ce vieillard qui demeure parmi nous. Car il }• avait en dedans de

Sccté un eunuque qui demeurait à dix-huit milles (du monastère). La visite —


du frère avait pour Ijut de porter un vase plein d'eau, de le déposer à la porte
de de frapper à cette porte et de s'en allei'.sans rien dire en rapportant
la cellule,
le vase vide. —
Un jour le bienheureux dit à son disciple Regarde, mon fils, :

près de la caverne du vieillard... ». La suite ressemble au grec, p. 5, 1. W, etc.


(2) • Il dit à son disciple Prends, mon fils, ces ustensiles, ces fers, à savoir
:

une hache (pioche) et une pelle, et partons vite pour voir ce vieillard avant qu'il
ne meure et pour ne pas être privés de ses prières. » Cf. p. 5, L 16-18.
74 VIE ET RÉCITS DE LABBÉ DANIEL.

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(fol. 4^2') oi^,^ ""^sN JJLSO^ omlSJ )^o .)Ki «un.. |Kii)-3

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^.Noi ^; jt^ (•2)w>A/ '^is.i. ).A|; ot—o» (fol. 343') 20

.).jïa^ f.j3L^. yOus/ v'po ^^k.^00 .JULSO-^C^ I m'>io/ oo( v^/

(1) » Dieu qui ma conduit dans ce lieu, comblera sa bonté et ses miséricordes
sur ta vieillesse, comme (il l'a fait) avec Abraham le patriarche. » Cf. p. 6, 1. 2-3.

(2) " Dieu — qui veut bien à cette heure me délivrer de ce corps et de ses
infirmités, et qui sait combien il a marché et s'est fatigué (pour venir) à cette
cellule on son nom — fera passer l'esprit de cet illustre (vieillard) sur ce disciple,
et son nom et celui de ses pères sera invoqué sur lui comme l'esprit d'Élie passa
à Elisée. « Cf. p. 6, 1. 5-11.
VIE ET RÉCITS DE L'ABBÉ DANIEL. 75

.po/o ).«V)» ^^ j-O^S yi-^l OtâOi^â %â\«0 .^jl-J yoK_>i/

10 ))S^ ^ fl; 00>U ^t-O OVâUw. . Ot^^^'^io I I .TlQ.^ Clâ^ f-SO-

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20 . j MYiN oi^ jooi K.'/i «.«oi I, . fy> '•'\ ^« .o^Ka/o "'^•^'^

•:*(3i)oîS,jJ ^lo^oo > . .,^11 Ni p . yooi^s .«N fi\ ol/o

(1) " Ce vieillard dit au bionheui'cux : Donne-moi la communion, 6 notre père;


et quand il reçut la communion il leur dit :Donnez-moi la paix dans le saint
baiser du Messie, et priez pour moi. Cf. p. Il, 1. 11-15.
(2) Lire IN-nm*^ (jaay.;8iov).
(3) - Cessons aujourd'hui le jeune, mon fils, et rompons le pain (consacrons
l'Eucharistie) sur ce vieillard.-Quand ils eurent pris la communion ils trouvèrent
76 VIE ET RÉCITS DE l'aBBÉ DANIEL.

) ^mN If.^:»^! oî^ po/ .)^io|^ oooi ^t) ^; p 8.

ot^â ^-•^! oi^ ^l )>-=^ \°*° N^j-mo Kvv .oC^ |j/ >t iNv)

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oi_M-ka.fiD/ ^Ksl^^^o .);o4 )1v-^-^ oC^ K..30U0 .oM't NO no


9
20

qu'il avait un peu de galette de pain et dos légumes cuits à l'eau ils mangèrent, ;

burent, prirent la corde de ce vieillard et retournèrent à leur cellule en louant et


confessant Dieu. Cf. p. 6, 1. 26-31.

(1)acheta un navire, prit une partie de ses richesseset vint àAlexandrie.


" Elle
Elle demeura à Enaton, et y construisit un monastère qui est appelé jusque
maintenant le monastère de la patricienne. Cf. p. 7, I. 7-11. >'

(2) Peu lisible.

(3) Illisible.
VIE ET RÉCITS DE l'aBBÉ DANIEL. 77

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(1) " Et il y a aujourd'hui vingt-huit ans que personne ne l'a connue si ce n'est
moi, toi et un autre vieillard ». Cf. p. 7, 1. 16-18.

(2) « Et ce n'est pas seulement l'empereur, mais encore le patriarche, et tout


Alexandrie, et personne ne trouva jusqu'aujourd'hui ». Cf. p. 7, 1. 20-22. Les
la

lecteurs qui voudront faire eux-mêmes la fatigante comparaison des trois textes
de la Vie d'Anastasie remarqueront que le texte syriaque correspond ici au pre-
mier texte grec, p. -1, 1. 17-19. 11 en est de même pour la suite.
(.3) Voici la traduction de la fin du texte syriaque :

« Prions donc, mon fils, pour que Dieu nous favorise de la même vie et de la

même conduite, qu'il ait pitié de nous et de nos saints frères, et qu'il nous juge
dignes du royaume sans fin avec notre père et notre frère, Anastase l'eunuque,
dont le (vrai) nom était Anastasie. »
« Quand le bienlieureux arriva à sa cellule, il s'assit et écrivit ce qu'il avait vu

et entendu. —
Cette .\nasta.sie la patricienne est la diaconesse qui vivait au temps
du saint patriarche Sévère, lequel lui écrivit beaucoup de lettres pour répondre
aux questions qu'elle lui adressait lorsqu'elle était dans son monastère avec les
sœurs avant qu'elle allât au désert de Scété. —
Fin de l'histoire d'une sœur qui
passait pour folle et d'.Vnastasie la patricienne diaconesi3e. «

Cette conclusion figure déjà dans un ms. de Londres qui est du ix" siècle. —
Il reste à Londres
au Vatican des fragments de lettres de Sévère à Anastasie
et
la diaconesse. Enfin dans plusieurs mss. grecs de Paris on trouve des fragments
de lettres de Sévère à Anastasie OniTiana (Coislin 23 et 195) et à .\nastasie la dia-
conesse (Coislin 23 et 25).
78 VIE ET Rf:CITS DE l'aBBÉ DANIEL.

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10

HISTOIRE D'ANDRONICUS ET D'ATHANASIE SA FEMME


ET DE LA FIN BIENHEUREUSE QU'ILS FIRENT
EN CE MONDE.
Tel est le titre de la version syriaque de l'histoire d'Androniciis. Cette version
est conservée dans le manuscrit de Londres add. 11649, fol. 9G, et dans le manus-
crit de Paris, fonds syriaque, n°' 235, fol. 204. Comme elle a été éditée par le
R. P. Bodjan (Ada marlyrum el sanctorum, Paris, 1896, t. VI, p. 405-417), nous
ne publierons pas le te.xte syriaque qui allongerait encore cette publication. Ce-
pendant, la version syriaque ne provient ni de A, ni de B le commencement, :

en effet, dépend de A, tandis que la fm dépend de B, et l'on ti-ouve d'ailleurs


partout quelques différences entre le syriaque et le grec; il est donc important
de faire connaître le premier dans l'espoir que la présente publication permet-
tra à quelqu'un de trouver le texte grec qui lui a donné naissance. Poui- at-
teindre ce but, nous allons résumer le texte syriar/ue en passant rapidement sur
les passages peu caractéristiques et en traduisant mut à mot et mettant entre
guillemets les parties qui manquent dans les textes grecs ou simplement (et ce
sera le cas le plus fréquent) les passages qui sont communs au syriaque et à un
seul des manuscrits grecs. Nous mettrons en italiques les mots qui ne se trou-
vent ni dans A, ni dans B.

« Il y avait un jeune homme dans la ville d'Antioche dont le

nom (était) Andronicus. Par son métier, il était apyupj-pa-r;;,


c'est-à-dire vendant de l'argent. Il avait une femme, fille de

Jean, qui était aussi apYupcT^paxYj; de son métier; elle se nom-


VIE ET RÉCITS DE L'ABBÉ DANIEL. 79

niait Athanasie, et son nom convenait bien à ses œuvres, —


car Allianasie signifie iminortelle »... Ils étaient pieux et
,

riches, et « partageaient (leurs revenus) en trois parts, une part
pour les pauvres, une autre part pour les monastères et la troi-
sième pour leur propre usage »... « Peu de temps après leur
mariage, Athanasie lui enfanta un fils et il l'appela Jean, et elle
lui enfanta encore une fille et il l'appela Marie, et Andronicus

ne recommença plus à s'approcher de l'acte du mariage mais ,

tout leur soin portait sur l'amour des pauvres. Le dimanche,


le quatrième jour de la semaine (mercredi) et le vendredi, de-
puis le soir jusqu'au matin, cet illustre Andronicus allait en
service (m^mn.A = î'tç xi; Giay.îvîa;) pour laver les pauvres, et sa
femme pour laver les femmes. Ils passèrent à ce travail l'espace
de douze ans. Un jour, Athanasie vint de son service (^oja^; =
îia-/.:viav) et monta voir ses enfants »... Elle les trouva malades,
se coucha près d'eux et les pressa sur sa poitrine. Quand Andro-
nicus rentra, il lui reprocha de dormir si tard; elle lui apprit
que ses enfants avaient une fièvre violente; « il sortit pour prier
en dehors de la ville, au martyrium (lîSvœK^) de saint Julien,
car c'est là que ses parents étaient enterrés. Après avoir pro-
longé sa prière jusqu'cà sixième heure (I), il se rapproclia de
la

la ville »... mort de ses enfants; il se prosterna


et apprit la
devant l'image du Sauveur dans l'oratoire de sa maison et dit
comme Job « Je suis sorti nu du sein de ma mère et je sorti-
:

rai nu de ce monde (2)... »


Toute la ville se réunit pour suivre l'enterrement « ainsi que
le patriarche avec tout le saint ordre sacerdotal; ils les
accompagnèrent » et les temple du martyr
enterrèrent dans le

divin Julien, dans le sépulcre de leurs pères. « Le patriarche


emmena le bienheureux Andronicus à son palais; pour Atha-
nasie, elle ne voulut pas rentrer à sa maison, dormit cette nuit-là
dans temple même, en pleurant et se lamentant au sujet de
le

ses enfants «... Au milieu de la nuit, saint Julien lui apparut


sous l'habit d'un moine et lui apprit que ses enfants, âgés de
douze et de dix ans, étaient heureux d'avoir échangé la vie tem-
porelle contre la vie éternelle. Athanasie, à son réveil, demanda

(1)Le manuscrit de Paris porte La neuvième heure. :

(2) I, 21. Le
Job, texte grec reproduit mot à mot la version des Septante, le
syriaque est une traduction du grec avec la différence soulignée.
80 VIE ET RÉCITS DE L'ABBÉ DANIEL.

au portier quel moine était venu; il lui répondit « Qu'as-tu? :

ne vois-tu pas que les portes du martyrium sont fermées? Et


tu demandes quel moine est entré ici maintenant! Et le por-
tier comprit que ce saint lui était apparu »...
« Atlianasie raconta cette apparition à son mari et lui demanda

d'entrer dans un couvent de femmes elle y fut d'abord huit


;

jours pour savoir si cette vie lui plairait, puis tous deux remi-
rent leurs biens à un parent en lui demandant, s'ils mouraient,
de faire de leur maison un hôpital et une hôtellerie pour les
moines, ils libérèrent tous leurs serviteurs, leur firent des dons
et partirent visiter les Saints Lieux... « Ils arrivèrent au temple
de {ou chez) Mar Menna d'Alexandrie et se délectèrent dans les

prières des Saints ».


Andronicus trouva une occasion pour aller àScété (1). Ildit
«

à sa femme Attends-moi ici, madame (-^p»), près de Saint-


:

Menna, pendant que je descendrai à Scété, que fy saluerai les


saints Pères et serai béni par eux » Atlianasie voulait l'accom-
.

pagner, mais « ce n'était pas la coutume qu'une femme entrât


dans le désert de Scété » elle lui dit donc tout en larmes
, :

« Tu auras (affaire) à Dieu et à saint Mar Menna, si tu m'aban-

donnes avant de m'avoir placée dans un monastère de sœurs.


Ils se donnèrent mutuellement la paix et il descendit à Scété,
,

y salua les saints Pères et fut béni par eux. Tandis qu'il de-
meurait là, il entendit (parler) au sujet du bienheureux Daniel.
Avec beaucoup de peine, il put recevoir sa conversation et lui
raconta toute leur histoire. Le bienheureux Daniel lui dit Va :

et reviens ici avec ta femme et je vous ferai des lettres, et vous


irez à la Thébaïde à un monastère de Tabennésiotes (2) »... An-
dronicus conduisit sa femme à ce monastère et revint habiter
Scété sous la direction de l'abbé Daniel.
« Au bout de douze ans, Andronicus partit pour visitera nou-

veau les Saints Lieux... « Comme par la Providence de Dieu.


la bienheureuse Athanasie eut la même pensée de quitter son

(1) Nous apprenons incidemment que l'on pouvait aller d"AIe\an(Irie à Scété
en voyageant toute la nuit et la matinée du lendemain.
(2) On donnait ce nom aux monastères de Tordre de Saint-Pacome, parce que
ce saint fonda son premier monastère à Tabenmsi. On remarquera que, d'après le
texte syriaque, l'histoire de la sœur qui passait pour folle et insensée se déroule
dans un monastère de Tabennésiotes. On peut croire que c'est dans ce monastère,
où il est si vénéré, que Daniel envoie Athanasie.
VIE ET RÉCITS DE l"aBBÉ DANIEL. 81

monastère et cValter prier aux Saints Lieux, et quand elle eut


marché quelques jnu)-s dans le cliemin, elle vint et se trouva
près de lui vrtue d'un liabit d'homme »... Athanasie reconnut
son mari et ne fut pas reconnue de lui. car elle était devenue
noire comme un Etliiopien et portait des habits d'homme. Ils

convinrent de faire route ensemble sans se parler. Athanasie


demanda à son mari s'il ne s'appelait pas Andronicus et s'il n'é-
tait pas disciple du P. Daniel, puis elle ajouta : « Que les prières
du bienheureux nous accompagnent. » Quand Andronicuseutré-
pondu Amen, ils marchèrent dans le chemin, il lui demanda
:

cependant aussi Quel est ton noui père? Et elle lui dit :
: .

Athanase. Ensuite, ils iî7//ère»7, parcoururent les Saints Lieux,


prièrent dans les monastères et les oratoires, puis ils retour-
nèrent et vinrent à Alexandrie. »

Athanasie propose alors à son mari de demeurer ensemble


dans une cellule à 'O/.tw -/.al Aexxtiv, en y observant toujours le
silence. Andronicus va prendre l'avis du P. Daniel qui lui con-
seille de rester avec le P. Alhanase. Ils passent donc ensemble
douze nouvelles années, sans qu'Andronicus reconnaisse sa
femme. Le vieillard Daniel les visitait souvent et leur faisait
entendre du salut; un jour qu'il allait à Saint-Menna,
la parole
Andronicus le rejoignit en route et lui dit Reviens, père, parce :

que le P. Athanase retourne près du Seigneur. Daniel assista


donc à la mort dAthanase qui avant de mourir, écrivit sur une
,

tablette qu'elle élail la femme d'Andronicus. « Cela fut connu


dans tout Alexandrie. Quand Andronicus apprit la chose et
sut que c'était Athanasie sa femme, il se jeta sur son sein et
,

l'embrassa avec d'abondantes larmes en disant : Malheur à


moi qui avais ma perle près de moi et ne l'ai pas remarquée ;
j'avais ma maîtresse (-ip») dans ma cellule et je ne l'ai pas
connue, —
et autres choses semblables dans sa douleur.
« Le bienheureux Daniel envoya et fit monter tout Scété, et

tous les Pères qui étaient dans le désert intérieur et dans les
laures d'Alexandrie, revêtus d'habits blancs et portant des ra-
meaux d'Hosanna, avec toute la ville d'Alexandrie, pour accom-
pagner ce vase élu et saint qu'était le corps d'Athanasie, en
louant Dieu qui donna une telle patience au genre des femmes
(au sexe féminin).
« Ce vieillard (Daniel) demeura là sept jours après la mort de
6
82 VIE ET RÉCITS DE L'ABBÉ DANIEL.

la sainte, et quandil soiiit pour s'enaller, il chercha à prendre

avec lui le P. Andronicus; celui-ci ne voulut pas, disant Je :

mourrai avec ma maîtresse. // lui donna la paix et se retourna


pour s'en aller. Avant qu'il arrivât au temple de Mar Menna,
un Frère le rattrapa et lui dit Beviens, maître, voilà que le :

P. Andronicus retourne près de Notre-Seigneur. Le vieillard


envoya encore et réunit tout Scété en disant Venez et montez, :

parce que le P. Andronicus retourne pivs du P. Mar Atlia-


nase. Quand ils l'apprirent, ils montèrent tous et le trouvèrent
encore en vie, puis quand il les eut bénis, il s'endormit dans le
Messie.
« Il y eut alors une discussion entre les Pères qui demeuraient
à 'Oy-ii Aï'/.aTîv et ceux de Scété qui disaient
-/.y}. C'est notre :

Frère , il viendra avec nous à Scété , afin que ses prières nous
aident. Et ceux d"Ox-:(o -/.ai Hy.-j.-z^) disaient : Nous le placerons
près de sa sœur. Or ceux de Scété étaient nombreux. L'archi-
mandrite et ceux d' 'Oy.-w y.at Alxaxsv dirent : Nous ferons ce que
nous dira le vieillard Daniel, et comme le vieillard disait : On
l'enterrera prè^' d'Atlianasie, ceux-là (de Scété) ne l'écoutaient
pas et disaient ce vieillard est délirré des luttes du corps et
:

ne craint pas, mais nous, nous sommes des enfants et nous de-
mamlons notre Frère pour être aidés par ses prièi-es; il vous
suffit que nous laissions près de vous le P. Atlianase. Quand le
vieillard vit ce grand tumulte, il leur dit En vérité, si vous :

tie vous apaisez pas, je demeurerai aussi en ce lieu et serai

enterré avec mon fils. — Ils se turent alors, et. après avoir ac-
compagné le bienheureux Andronicus, ils dirent au vieillard :

Allons à Scété. — Le vieillard leur dit : Faisons lasemaine de


la mort de notre Frère; ils ne le laissèrent pas, ils l'emmenèrent
aussitôt et montèrent (à Scété).
« Nous tous, mes frères, prions pour que Notre-Seigneurnous
fasse atteindre la mesure des actions du P. Andronicus et du
bienheureux Atlianase, pour que nous soyons Jieureux avec
eux au lit {lieu) de lumière. Quant ù ce monastère oie nous
Jiabitons, que Dieu fasse régner sa paix et sa tranquillité sur
ses habitants et sur tous ceux qui ont rapport avec lui, dans
les siècles des siècles. Amen! »
VIE ET RÉCITS DE L'aBBÉ DAMEL. 83

III

TEXTE COPTE
PUBLIÉ ET TRADUIT PAR

M. IGNAZIO GUIDI

VITA DI ABBA DANIEL,

niBioc IIT6 neiiitOT 6eov.\B abba aaiiima nizvrov- vat. copt.


L\II, I. 38
Lieuoc iiTH ^IHT lieu ni3;iuu)iij) irrc iiii eeovAB
eTAq+Uixi" epcuc)'/. ovoe xa riieeotiv eTA(|UTOii iiuoq
ii|}HTq ne covii upiabot riA;yoiic Jjeii o't';ipiiiiii lire
5 C|)t(l).

A\HeU)C eu IIAII6llpA'^, OV^<J>"P' 10 cj)+ 1)611 Mil

eeovAB iiTAq, n(;AA(| ii.\e iiiiipoc|)HTii(; ooovab iiipeqep-


•l'AAIII AA'.'IA ))nil ll(;(|'l'AATIipi()ll eTTAIIIOVT. AAIISCUC
ovnApAAicoc uquee ii^;'jiiii iiiBnii eeiKie iiKApiioc
10 BTeoAS, ne niBioc, lieu iii.mikoiiJ) nie un (ioo'/AB
Tupov, lin BTAVipi u(|)ovco^y Tiipc) n<|>+. uaaicta iie-

iiKDT nevrovueiioc irre i^iirr, abba aaiiiha, <|)ii eT,\nK


GBOA j)eii Apern iiiBeii lire niiiiiA eeovAB. neinuiT
Ae ABBA AAiiniA n npecBVTepoe, eii qvii ,i)eii ."jiiit
I

li neu neqKovxi unAenTuc eiiAqjyon jiATOTq, enecipAii ,


v.

ne AnA ceprioe, MenencA îaiikotsi Ae iiezoov Aqi

(1) Salvo il caso di errori evidenti, l'edizione inantiene l'ortografia, taholta poco
corretta (eTUee. ll(t>OOV ecc.) dell' originale.

Il codice non ha segni d'interpunzione; ncUa stampa, la virgola oorrisponde


ad un piccolo spazio lasciato in bianco nol cod., cd il punlo al capoverso con
lettera più grande.
84 VIE ET RÉCITS DE l'ABBÉ DANIEL.

(illOA ,l)«;ll CdHIA \IXP. AFUV COpi'IOC. IKUHUICA BpJKjeilKCJT


A6 ii:xe iiicoii, AqTcoiicj iixg riijxi.v.vo, ahha aaiiiiia,

Aqo-i ii(':UA(| un6C|UAei4Tiic, Acjjao iiAq cpAKol". ik;

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IlliieAAO, KATA OVOIKOIIOIIIA A6 1116 ([)+, AqAILII IIIIApKI


niCAAec j)A'ieii iiiiii;'j+ irreTpAir.Atoii. catot<| ovm
Aqqtusi GBOA iiAe nij)6AAo, A(|aiioiii iiiioq Aqto^'J gboa :>

,beii oviii'"j+ iijiptoov 6(|A(o iiuoe, xe auu)iiii aiiav co


iipuiiJi irr(i pAKot, TOT6 nicAAec AqziTq «i}jpiii

-^ A(|()V(l)."Jr linijXJAAO . 0V02 OVIli;^^ IIIIICJ IIA(|f)C)VHT


V
epocj im;. iiiiiacmitik; A6 iiA(|oei epAT(| ?i c|)()vei (m|()i

(1) Il ms. CAA6.


(i) La copia di Tuki porta iiAqA6AeBO.\, clip Zoega corregge iiA(|Be'
.\6B(»A ; Peyron dà .\6AeiBOA, lua, coiiio sombra, suU' autoi'ità solo di queslo
passo, mal copiato dal Tuki.
VIE ET RÉCITS DE l'aBBÉ DANIEL. 85

ll^o^" eiKvyco. niiin^j ao noAtoo'i" iiiii.hcAAo xo ovcaaoc


ii(; LiiiepcAAi iH;iiA(| AH iiiiiKoc II iU:(|^y (),"j . A«|epova)
lixe iiij)(5A.\(), rie,\A(| iicoov, se iiocormi trroi iicAAec,

KIM'AJ) IILIOII ptOIII |j(;ll TAIBAKI O'i'AK AIIOK ll(|>|JII'P ll(|)AI.

5 AVHtOOit A«j IIAG OVLIII."l 1 KAH pi KOC, CiMUDOVIl liril-

.heAAO uvsu) iiiioc iiAC|. xt-. eTA iiAicAAec ep ov iino-


retoov iiAK, iie,\G nijîeAAO ikdov x6 ta20(| uni GpAT<|
IIIHillOO IIMIApVHeilICKOMOC. rie.Xfi lll])UAAO AU
uniAp\nenicKoiioc, xn oiitkic iiakot hootab, iiiioii
10 eUHI j)(;ll TAir.AKI luhoo'i-, eq TC; lOCl) IT e3(hAI. lOTB 1 I

MiApviifînicKonoc a(|6iii :ve a ni?coB ovtoii? oiioa iiin-


jjeAAO eBOA eiTCÏII (|>+ (;0BUT(|. TOTf; A(|TCl)ll(| IIA(i

niApvmniicKonoc iinii iiiJjkaao, avovco^'jt iiiiicAAet;.


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j)(;ll ÏAUIIIC-J A<; I- W
15 eTAC|2ox2ex iitotov, a(|otuj^ e<t>tor, ovoe AqoTtoiie
LinieiUB lltOOV (jBOA «(IACD IIIJOC. A(; AIIOK A(;, AIIOK
OVUOIIAXOC eA IIIIIAOOC IIT(i i'IlopillA tipO-C epoi 111(3

iipouni, iieiieiicA mai ao. aiaoi; j)oii haîht. ao UApKi, k;

l(; lipoillll KpOAri 1)1111 "hnopillA f-KOI iiiuok iiiiiaaai

JO AUOIII lirOTK OVIl ••JAIKK(;p TOV,"l(-BI(0, CKOI IIIKOK UIIVC


•flIOV XH T«OIIK IIA;y(; IIAK C^-BAKI pAKO+ AIK IICAAOC;
iiiiAV fjOBe (|)+ III iipuLini, ik|)oov iwp nu iiacok iifi

Mpoilill HT<; lAIMiTCAAHO. 6TATCU)TeU AS IIAG ll|li«AAOI


A'.-pilll «iVCOIl, A povei A6 :3tOIII A(|nilKOT IIAU ABBA
25 AAIIIIIA, UTA ."Jtopil AU J'JCOMI A(|A{)G 1 1 liU(| 1 1 AOI III M:, AU
UA,"/U IIAK IIOV+ (;AilA IIApKI eillA I ITU<|,"J AI I A UAIOII
UllATeiliaU IIAII U^IIIT. UTA<),"JU AU llCCOq IIAU IllUOII

OVOe A((AUII(| UTAC|HTOII LILIOq •)UII IKFU, A«|TAGOO(|


*
A(|TAIIU llU(|KOT. ll|l)eAAO xVU At|TAUU II I Ap \ilUI ICKO- 1
t'

30 HOC, OVOe A IHApXHUniGKOnOG TAUe niCrpATVAATHC.


CATOT(| A ni.huAAO O'i'tOpn Une<|UAOHTHC UniUIIATOII (1)

(l)Xel ms. ilsecondo u e il il finale sono aggiuuti sulla linca, e le lettere iiiat
sono, in parle, cancollate.
86 VIE ET RÉCITS DE 1,'aBBÉ DANIEL.

n(jxc() iiiioo. yo. ovo? etoovh


iu\povotc)ov"h iini,"jR,

eApoii iiiiGiiioi~ Tiipov CKXU) ijuoc inoov. se


fiii^'j«)i

Aucuiiii THpov, eiiiA iiTeTeiifri GBOA Ijeii ncLiov LinAI-


Arioc, HAipii'f AVI en.'ycoi nxe iiijie.woi iiTe; iiieiiA-
Toii (1) j>eii oviii^'f iipA.")i. lion ;aiibai iieii îaiixaa 5

lIXtOIT. OVO? AVKOC(| IIKA.\tt)G, Avi" epO(| lieAIIUH."J

iiGOoiiiov(|i, ecocAe iiTe zaiiuh^ iixe tiioAu; iio;'ji

IIClO(|, epO ÎAHKAATOC heil IIOVSIX, lieu 2AIIKVpU)ll


evLioz, evioAi unc(uuA uiiibuik lire <\>i- gboa, evpiui
eHB6 iieiiituT AiiA LiApKi- ev+toov ii<|>+, (|mi ert iiiiai- 'o

IJI3+ HTAIO IIIIH eOLiei UIIO(|.

Aoyconi Ae ou iiovcoii, epe nemioT eeovAB abba


'"'• '•'
AAiiiiiA \H jieii \Hui, lieu nequABiiTuc * en eviiATAceo
e^iiiT, iiAv^ycrup rAp ))eii (|)iApo no. OTAVtJjoe .ve
eoT+ui, ufcse niliOAAo *
iiiinio(|, xe (2) uApeuuoiii uiiai, 15

iiequAoïiTiio e(oc| iiA(|\peupeu e(|x«) uuoc, se ^aoiiat


IIKIO+ Ktot iiApen^e iiaii o^yiiiT se. nese iiijieAAO
ilA(|, .\(3 UIIOII AAAA IIApOIIIIOIII UIIAI linAlllAV, OTAVI
,\o oepiii AveeiiGi 1)011 oiiiif iini+in ecoc ^^yeiiiio iipiuin.
» niUABirriiG ao on, nosAC] iini.hoAAo, se ZApA guotoii 20

unAipii+ eopeneeuci uuaiua uct>pii+ iieAiipeqi'ji'f, icxe


iiAipH+ ne, le uApoii o+okkahgia ^a ne<|pAG+. uijjbaao
Ae nexA(|, se uuoii aaaa iiApeii;euGi iiiiaiikoit ev?euci
Ae, ne a povei rAp ^'jujiii no, iiiiiAonrnG Ae, aci^mcoiii
•leii ovsioiiT el)OTii eniJ>eAAo. en eii?eiiGi zniiiie ic i»

()VJ)OAAO npiOUI A()l eSCOII, (JTAtJIlAV BABBA AAIIIIIA,


H enoqo'AAAVS, e(|piui i»en oveii>yA;yi
At|+<t>i ou * iiaaiii
V.
At|epAGnAï,eceo iniiKeuAeHTHC eqsto iiuog ikoov. se
Teneniiov Api +ArAiiii iiApoii oiiaiii, aiioii ao Aiiuo^yi

(1) Nel ms. il ou finale è aggiunto sulla linea e le lotterc n leil sono sopra una
litura. Il testo etiopico non lia, ne qui ne sopra, questo nome.

(2) La copia di Tuki ha iiiiinec| se ; Zoega ha crédule correggere, non so

su quai autorilà, UNI eqSU) UUOC.


VIE ET RÉCITS DE l'ABBÉ DAMEL. 87

iictoc|, luvpe ovcJ)Aiioc rAp iioe ijnii Tt;(|:siA, fi(|KU)i- jieii

iiibip, eBr.(: tii."jeiiiuoo'i' (t)ii iiiBfJii rt(:(|iiiVA6ii() iiiiiiiii

."iA(|^oin| e|)()<|. (;TA(|ioAi Afi uiiijxîAAo one(|ni, luiii

(|)H eTAC|X«;U() ll^yfUIIIO, A(|+ imiIKOO'i' O+AAKAIII, AqilUI


5 IIUOV(rAAAV3C THpOV, KCTAp IIA(|;"J()II IIC |lt3ll n(K|lll

LmA-,'AT(|. (;A'rO'l'(| A(|V({) II + 'I'PAII(;ï,A llAîpAV A'/OT(()ll,

ueueiicA epovovujLi av., AqioAi iiiiii ("lAvctiisM epcoov,


A<|TniTov iiiii()'."?<«>p irrn 111+111, <t)Ai ivvp ne iif;i)(;Ooc

IIA<|V(() II^M J)(ill ll(}(|lll AU ;'JA ."JCOpil- IKHIUIICA MAI Afi,

10 A(|n-uiii(| ii:xe ABBA aaiiiha, ac|cok({ camga, Aqep riie:v<c)p2

THpq ev (1)

* lieKSOG jjATeil 2\l LiniTAUOK. AOinOII HA^yilpl, nijjKAAO f- '»"^

OTeuiiAV, tiVAOï'ioc no n(;(|pAii, tchitgviih A6 iib

<)vpeqKA2Keujiii lu;. e<|,\(|)o iiovkac iiuhiii lien Te<|re-


15 \IIH. Ape^AII pOV2l JHlOni IILIMIII, (|)H 11611 ii^yeiiiio

ejyAqxeuq jjeii ni+iii, ^acjoaov (;II(3(|iii iireq^Gu^M to'/


un Ao eeiiAccusn epoti, ^ac|oaov iiTe.(|TiiiTov iiiiiov-
etop ine tii+iii kata <j)pH-^ erAKiiAv epc)(| bai iwp tg
TeqxiiiHp2(OB iGseii ec)oi iikovai, eiiiiiie rvvp t)vii j)(=ii

20 p iipuLini u<J>o()v lieu ïovo, ovoe iio-g +aoii iia(| ou


6qA<^0 lltlIKAG IIIIIIIII. J)eil IIIGeOOV IWp HIOI IIAAOV IG

21IH lipoillll, AietOA Glllflll 6Tf:IIIIAV, Gl-f IIIIAKOVXI


lieUJB IIAIA GBOA, UTA pOV2l ^yiDIII A(|()AT GHeqHI, AIIIAV
en6T(;C|ipi iiiioq, Aiep^y(f)Hpi euAjaco. iiaaiii oh, (riAii

25 GriAIIIA, AIGp<|)llG-.l IITApCTIl II 1 1 Al p(OI 1 1 , AIGpi IIGTG VI


I 1

OVOe AIGOK f * OBAOIIAG TlipG, Gif ?0 G(|)t 2IIIA IITe<|OU),'y |B


epoq iieAiiuiU'J, eopG(|(;pzovo ;"jgii;'ji iiiii,"jgiiiko()v.

GTAIGpillIGTRVIII 111'+ IIGBAOIIAG, AipcOAH GilGGIIT AIGII-


KOT eiTGII f AGKi-GIG- ?IIIIIIG A<|0-i«OII2 (3pOI IIAG OVptOIII
30 IlOVtOIIII IIG.\A(| mil, AG OV IIG gt;')oii IIIIOK AAIIIMA.

AIIOK AG IIGAIII IIA(J, AG IG ?lirillG AIIOK riAO'G, AI + AOrOG

(1) Qui mancaun foglio; la lacuna corrisponde aile linee 165-181 dellestoetiojiico.
88 VIE ET RÉCITS DE l'aBBÉ DANIEL.

iKMi non, AT; ivpnîMTnii iifvc; ctmnii opoi, hiiaova? ro r

(jovcou, GOBe evAonoc; iiik(;?k<;(()mi. ?iiia irr(U|(>'.'C()|)ii

2A(>0(| IIOVOUOV, HT(;t|^t;ll>UI IIIII^'JCJIIIUOO-.-, (;,"jr<;-

iiHpediB. ii()cu| Ae nnAA(| iiiiii xe uiif;pup(3'nii iiiiAipii^

(|OAUIH()VT l'Ap IIKAAtOC. AMOK A<; nf^AIH IIA(|, A°(: IIIIOII 5

IIIIOII IIA(r(:, AA.\A MOI MA<) ^MIA MT(M|ep n(;OMAM<;(|


irni^euucoo'i-, irrm Mit; o'i-on mibom tioov uno'c.
IIOO(| A6 nt;AA<) Mill on, A<; AMOK +\(0 MMOC IIAK AB
f il <|OAIIIIIO'/T IIKAAtOC. *
ICA<; \OVlO;a «OpOV+ IIA(|, M: Api-
li;'ITtOpi IIT(U)-|-V\II, At; All t|IIAMt)e(;ll Jltill lll?t>Vt), m- 10

AMt>K •fllA+ MAt). AIIOK A»; IMiAMI MAt| At; lIAfTt: Ktol" IKiA
<f)IIOZt;M MTeq'l"iV\ll eBt)A2ITt)T. tilAtt) Afî MUAI l)t5M

MIZOpALIA, AIXeilTïtOC ei\M en eOOVAB IJAIIAGIAtîlC,


1)011

AiiiAv et}-i'AAov iio'.'toiiii, ovo? nexe <|>h eTuo^i iieiiiii


iiAt|. A'f; ic ïiinne, ic <\)H ex^uTtopi iievAorioc, iieoq ag 15

ntJAAf) Mill A'O MA?eilK IIKAAltJC XH tl'i'HI +llAKtt)-h MCA

•rt3t|-|"i"\H 6BOA 2ITOTK, AIHJK Ae llfJ^CMI IIAq. AG i',H IIAtrC.

?tt)t; Ae HiAU) MUAI (1^ AMiAV epiuiii B evxto iieAMiMi^y


iiVpiiMA j)eM Kent) tie'iwonot;, cATt)T Aiiit;;(:i eii,"j<oi

()V02 AieiJi xe A'/GioreM eiiAitouz ai+cuot Mcht. Jo

evAt)rioc Ae, At|Ttt)BZ ik|)+ Muiezoov eTeuuAV kata


•r(H|G\IIHOIA IIMMIII, At|2H)A GBOA till. AtJHpZtOB eiIKOMI
V- * (;ATt)Tt| At|Ktt)A2 tJovnerpA, At|Aeiic ec^t)vtof)V eBtiA,
(:iAt|Ktt)A2 AeAt|AMII I lt)V(:i I M AOBII et|lieï MVpMIIA. ,')t;ll.

ftiVMOV At);'Jioiii ))f;ii o-.-itoiir, etjAto iiiitic imiai-at(|, 20

Ae MAIX'pMIIA IIAIIIIt:MAIIAI rilC lie, AIIIAep t)'i', AI^IAIIt)A

<hAI OnAIII, 0'/02 t|IIACtOTeU MAt: 1 1 1 Ap\°ll)l I , f|IIAt>A<|

lirOT. AAAA i-MAfiAO'.- (]Bt)A e+\tOpA, MIMA eit; llllt)ll

ptoMi iiAct)'i-toirr iij)iir(|. t;ATOTt| Af|Aiiii iit)VAt)i,

A(|IAAt)(| lltiU MI\piMIA, At|etOA eKlOeTAMTM U)^l ItJAK; , 30

(I) L'amamicnse avca qui ripetuto, per crrore, le parole AU eiA'tO MUAI,
elle poi sono State canccllate.
VIE ET RÉCITS DE l'aUBF: DANIEL. 89

o'.'oe A(|opru(iii^ ii+cvrAnii enTnp(|. A(|>'fn ikv(| x'ia

lOVCTIHIAUOC riOVpO, OVOZ Aqt IIA(| IIOVIIH^ IIVpHIIA,


A(|Ai(| iionApvoc ovo? A(|BAiiin HO/ 111.")+ iro'i'ciA, irrm

iiAipiii^ A(j."jti)ni j)Hii o'/iM: r()A(;i2Mi', ovoe iiaoiiai.


5 ueiieiicA poiini ciio'i-h, aima." on 'xni o-i-eopAUA zcoc
(;I\M ,b(;M fAIIAC'l'ACIC, AIMA'/ (MllAAO'i' 1 1 ()'.'(() 1 1 1 1 (1V02
nea:Hi 'x-ii iiA?iir, :ï«; 2apa a(|()i ma,") iipiit iichoov ma»;
evAorio»;. iieiieiictoc aiiia'' <;HVAorioc evccoK uuoc|
e<hiiA uniAAO'." iiovtoiiii, ecoc (U|?io«)'/i on?An, catot
10 AIIIOVfl"J (1) jjeil llieopAllA, «;l.")«)ll j)(;ll C)VIII.")-h ll(;ilKA2

II2HT, eixto iiiioc, x(i ovoi mil J)a iiiaiub, .\e aitako
Il TA'l-i-VII IIIIAVAT. (:IAII(OIIT AIOI lllll IIIIIBAI, Al^(:
mil «nil + UI, ll<|)pH+ A<: AIIIA^ IIIIAeiDIi IISIX 6BOA, AI2eUCI
(iiAov^T iicA (iVAonoc KATA iiieieoc, eepecp iim. niA
11 poveiAti^tom iimiiAV 6po(|, o.Au une pu)iii cAAi iHiiim
GTA OV,')eAA(0 llCeilil Cllll OXtOI IIOAIII MAC. AC <|)V<;|
npo CO TAiiAV, iiA;ye iit; aiiiovi uni iir iicoik iiiAt)-i-(oii,
At: o'.'iii iiiiA+o'.(oii ii(|)oo'i-. A(;,"j(oin Ae eiAixoc iiao,
Acepovto iieAAt; uni, xa neiii au ac iiook o-iAao;-.
2(1
* nerciye iiak au ne e,'ye eepiii ein+ni, ••jaii koiii au,
xe epe iiiiioiiavoc o-i iiiiicop(| epo<| iiiuVi' iniieii-
AiioK Ae iieAin iiac, Ae \co uni oboa, «riAii i-Ap e+
niiAKovAi ii?u)B iiAiA GBOA. nooc AG neAAc lllll on, Ae
iTA iiA iMJKïioB iiAiA ii^ujpn, ovo? unepeeuei ^aic
25 povei ^-juini niiAipnf-, icxe iiook oviioiiaxoc ^a)^
e^iHT. AiioK Ae nexin iiac on, Ae (|)V(;i epo
\A iiAicAA'i neu). inpconi A(; (nepeoi- j)Aien ii<()+

(n^ycon mn^'iennioo'/ epoc) iiiiaiiia, (|oiii) ii<|)f)o-.- ,"jaii

uuon- iiooc Ae iieAAC inn, xe to luvcrc iiuot, oiitcoc,


30 OVOII OVptOUI IIKA<>Ke(OIII 1 1 1 1 Al IKOI'I'. O'/IIII.V'J lllieOIIA-

(1) Il lus. ha i lUiP II uiiili, il] modo clio la seconda asta del primo t; insipme

la prima (loi secondo; la copia di Tuki AllJOVnia. Sombra essere eirore dol

amanuonso, per AinOTi^n-


90 VIE ET RÉCITS DE l'aBBÉ DANIEL.

iio<| At|AiTov iiiiiyeuiuoov. 6TA n(rc eui 6»jet|2B»iovi,


Aqt UAq UOT2IIOT, îHiine qoi iienApyoc u<J)oov- gtai-
GlOTeiI AO nilAI AIXOC JJKII nA?HT, Xe AIIOK nf: (1) . . .

r. 4o *Toio (jTAi'jici iHJAHi, X6 "fiiAjye iiHi e^iHT, eiytori 4>f

OTto^ eiio2«5ii iri"l'v\ii iici-.xoimoc, (|iiaiio;6ii. aiiok 5

.\(; AIKCO+ IICA <)V:Vt)l, AIA'IIM IIO'.'AI IITe pAKot, AIAAHI


opoq, xe iiTA^e iihi eTApi, jaen nsmepiAAHi Ae, Aieiiiiii

OBBe IIIUKA2 ll?IIT. RAMII OU AIIIAV (ipoi 1)611 "fAIIACTA-

cic eoovAB, «ivoe AIIIAV eiiiAAov iio'i'uiiiii on, RqecLici


1)611 niuA eeovAB, oroe Aqsov,"JT ej)ovii excoi In-.ii lo

OVSOJHT, eiOCAe GBOA 2ITeil T(i(|20^" AI^^HOpTep U(|)pM'f


iiov,\u)Bi (jpe noHov kili epoc, ovo? ei reqEO-f
uni^Aov(oii iiptui (mTnp<|, A(|epovioiiii rAp epoi lixe
PAgHT, IIHSAl) IIHI, Xe XIIA^iie IIAK AH IIT6KH02 GBOA U<J)H

6TAKXO(|, OVOe A(|epKeAeTIH IIB J)eil IIH GT02I epATOV 15

6pot|, (;opo'.'A;'JT eiii^Dioi, iietooT Ae ava^t eBOA za


HKAei, ovo? HesA(| xe AHAV uiiep^e eovecoB
IIHI.

K CAii*.")<oi irreKAOïi) ovag


iinBpovAeeii caai, ovoe
V.
iiMi;')ov(oii iiptoi eiAjyi en^toi- rore u; ovciiii Ac.^stoni

Ae A(;i ii,\e -i-ovpcu. erAiiiA-j- Ae epoc Aiseunout ovoe 20

iieA'Hi iiAc,se haï iihi tao-c. ikjaac iihi Ae AKO'i-A;y ov


ou 0V02 neAHi iiac Ae eoBe 'f-iieT."Jitopi iiTe e-iWonoc
eiAjyi BH^ycoi. ovo2 h6aa(: iihi Ae aiiok +iiAf eo eAtoK,

OTOZ AlllATepOC eCAHOIII IliieilO'AAATA IIHIAAOV, ec+<t)i


epioov. iioo(| Af: iieAA«| iiiii. Ae ahav unepoAiie zm 25

ii2U)B HHAipH-f iiuecon- AiioK Ae iieAiH Ae uuoH nA(rc


AiepilOBI VlO IIHI eBOA. TOTe AV(|)ep<|)K)pT AT\AT ei)pHi.
HeAA() IIHI Ae IIA,"l(; IIAK eTCKpi, AIIOK fllATACeOC|
eTe(|TA£ic lire ;'iopii. eTAiiie2ci Ae AipA."ji euA^'Jco
eiA«o iiHoc, Ae Aiiioeeii eBOA 2a fiieT^'jTtopi irre 30

(1) Anche qui manca un foglio; la lacuna corrispondc aile linee 242-265 del
testo etiopico.
VIE ET RÉCITS DE l'aHIîÉ DANIEL. 91

eV.VOnOC, OVOe AlflOOV U<t>f , AI:"JG IIIII OTApi. II6II6IIG<\

r iiABOT, AiGaj*TeiJ ye c\t|iJov iiag iovgtiiiumioc norpo, f. 46

ATeio^y NKeovAi eneqiuv, ovo? AvopKATiir-opiii iia(|

eeB6 r iievriATOc, ore ne iiovpAii. AogiKpATiic iicii


iiai

5 nCILiniOC, lieu GVAOTIOG- IIOVpO au AtlOVA^GAZIII


eHpovioM iineTeiiTtooT Tupq, iieiieiictoG htovco.m
liroVA(|>(; HTCHqi. eTA(|ClOT6ll AG (ÎIIAI II AG GVAOnOG,
ACJJtWJ lietOIÎ IIIBGII IIGIIX), ACptxor IIAtOp? GBO.V IjGII

KtOlIGTAIITIIIOVnOMG, IIOVpO AG A«|GpKG AGVI II X6 IIAI

10 IIIBGII GTOVIIAAIIII IIGVAOriOG IIIIAV IIGGl)OTB(i(|

IITGII(|I. GATOT(| A(|l GIIG(| + III AC|."JIBf 1 1 IIG(|2BCUG,

ovo? gta iiipu)ui iitg HGqfui


A«|+2ia)rt| iK|)piif iij'jopii.
IIA'i" GpO(|, AVI ?ApO(| IlipOV GTA(0 IIUOG IIA(|, AG
AHGIOTGU AG A'/AIK IG Ap\()(; ll()C)(| AG lieAA{| AG
I 1 1

15 OTUGeilHI All TG, AAAA GIIIBOA GIGp2(l)B. * 0V02 AI.'ilG KB

eill^A(|e GOOVAB AI.-IAHA, IG ApiKJ-i' KGOVAI IIGVAOriOG


ne, 0V02 AMOK AII IIG. TOTG Gt|2GIIGI IIIIAVATq
lieSAq Ae TtOIIK to IIITAAeH«)pOG AAIOVI IIIIIGKeVOG
IIKe2K6(UIII ApieiOB, c|)AI All IIG 1 1 1 M AAATIOI I , ll(l6pKCO+
20 MCA IIAAATIOII IIHIUOG TGKKGA(J)G IITOVgOAIlGC . TOTG
A(|0-| UIIIGKGVOG II K(:eK(;(OI 1
1 ,
A(|."IG IIA(| G<|MUOrr
ll + lierpA GTACIAILII llinVpilllA IIMAV, A(|KU)+ Oil, AG
IIAIITtOC (|IIAAIIII IIKGOVAI. A(|<|>(OpK AG II II AV ;'l A <^ll AV
IIAXn OVOZ llllGqAGll eAI. TOTG G(|eGIU:i G()ipi II<|)1JGVI
fe",

25 IIIIIXpHUA, GTAqTAK(OOV IIGLI II pGU lieU)B, IIGII IlIftlAII- I

TAGIA TlipOV, GTG(|llj)H rOV, OVOZ IIGAA(J II LI A'/AIC| AG ,

•|(OIIK Api?(OI>, IlllOII <|)AI lie viim, OVO? iikovai kovai

HAG IIGqeilT, 2ITGII lllfeo IITG TGIIOG THpGII


A(|GGIIIII

foGOAOKOC GBOVAB IIApiA OVO? A<|l GIlGtlJ^I HT«; ."JOpil. f "


3" KGfAp, OVpeqeilieo All IIG HOG GOp<:(|Gpi I<0B;"J IIII|I)IGI

IITG OVO? IIGIIGIIGA KOi-AI IIGeOOV Ai;yG IIHI


yiopil.

eHI + lll GTGIIUAV ?(OG GIIIA+ IHIAKOVAI H?IUB IIAIA GBOA.


6TA pOV2l AG ^COHI AqOAT KATA +KA2C, OVO? AIHAV
92 VIE ET RÉCITS DE L'ABBÉ DANIEL.

r;|)()() (;|)(; o'/iin,") ;'JO',"^o'i- eA(CH|. aikjk A(; Al(|lA^c)ll

(;!>:*() IIIIOG ,\6 11(1)1)11+ f:TtVi'f:plll''l+ HilO II (; Keiîl lO'.l IIO'C,

AKOAiiK) ii(;ii\Ai iiiluni ,')(ni <)/(:()(|)iA, ovoe mil iiiiovf"


(TOI lllli;'l+ ll<|)|>Mi^ llll(:llll()/'h, (|)ll HT TO'.' HOC IIO.^IIKI

UBO.V ?A IIKA'^I, IKHI OVXtDB eBO.V ?A Oi'KOn |)IA, llf^lieAII 5

IIIIOC eAIIA-l'OIIIIII IIIKOO'.' Il(;. AIIOK nC: H pei|0 pilOB1


I

AlOICI IIIIOI (;A<:ll ll(;K2Bil()-.l (=.11 :^: 1 ITO TA'l"i'VII ."'<:

(Mi(;()irr (uviiGiii". immk^ikuoc a(|().\'I' (niiiiii a(|I(()i iiiia-

()A.\AV:ï KAIA ^KAZC O.O^ A(|\A +rpAII(;Ï.A lUVepAII,


KA ii(;I|(:ii(:io(: aii(i'.'(oii. ii(3:>^iii iia(|, :v(: iieK;iiiii zaiio'.* lo

ii(: iiAcoii (r.Aorioc, iie3;A(| uni, ya uiiri iiihjk^mi.v


CpOl MAKOr (JOO'iAB, A(: AIIOK 0'.A"(l)B lipCOIII IIIIOII ÏM
i)(;ll IIAA'IX- lieA'lll IIA(| A(; IIAIKU: IIAK (;KOI IIAT2M (3?OT(;

(jpe O'i'OII IITAK. II{3AAC| lllll, S(: OOBG ()V IIAOM; IIICOT

AK(;p(:KAii.\A.\i(.(;(;o(:. TOTe aitaiio() (iziuB iiiB(;ii ovoe 15

Alipilll ll(;ll IKMICpilO'i- ITAII(iAAt| lllll OH. Xfi T(OB2 (;A"<0

IIAOC llltOT, IIT(; HOC \tO lllll (;BO.\ HIIAHOBI O'/O? ,"IA

(:II(;2l"IIAIIO."M Hll Alpllf^. ^IIHIK; tO HAi^Hpi A II' AIIOK (;?(() B

IIIBBII, O/Oi» OH A'(3 HO'C 'fxoil HA(| 6q^(|>0 IHIIKAC lllllilll.

AHA'.' llll(;pA<0 HHAICAAI IIÏAI ."lATH HO-(; X(;H IIA,"IIHI- 20

AiioH ^(oii HAptnif (oo.- iHieiurc iiu; civc, ,\(: a(|ia(;oo

H|-|-.\ll HC-.VOriOC HK(-(;Oll llll(;(|\A ll(K|l)l(:l lirO'. TAKO


ll'l'On'(|. HKOOV IKill IIITAIO IIO'i'(| 11(3 .")A (;ll(:^ ')>AIIIIII.

f '"* * At;X'Jtl>lll A(i llfiIKilICA HAI, A HCIOI T IHKilHair ABb[a]


AAIHH.V (;(Op (ÎBO.X j)(;ll HAI IIIB(;II 0V02 IIApC yAllllH,"! 25

(;p(:IIIO'.-HIH lie, (;."JA."JIII (; 1 1(;(|(; 1 OV (JOO'.AIl IIAMCIA


1IIIIOIIH lirt; IHI (;00-.-AB- IKïO'.'OH O'i'HOHH })(HI haioo;')
ll().(Or, (;-.\H H.l)lll(; ll,\<; eAllllH;'J IIHApOtJHOC, IIApC
O'.KO'.'AI HO'/CIA ."JOH IIIOO',- H(;, G-iMFOe (jBO.V hJ)III(;

IHH^HKI IKill IH."J(MIIIU)OV. IH.\ I ABO.VOO .V(: Il H(U|."J(|Ai 30

cpotj e:(|iiAV (jnAiiii,'y+ hai'ahoii, ctc ho (novipi


iiiiiai

iiiioq lieu ovoij uiBeii. Acj^e iia(| e^ovii bhzht iiovA(|)e


VIE ET RÉCITS DE l'aBBÉ DANIEL. 93

iicoMi j)6ii iiio-iii ereuuAV Goptit|(ri ii(;UA(| iiiiipa)iii

llipo-.- OTOI IICOIII, »;TII().")I ll(MIA<| l)fill niOACOpe, + 1101111


<;Tc;uiKvv nT(K|;'Jo.v(;. OTAq:i;u» au iiniCAXi iiikuuxomi
AVpA,"JI nUAi-XO, CATOTOT A6 AVI H+IIOIIH, IJArt lieOIIO'.-

-, (;pt)c iiu A(: AviiAoïTc iiA,"i iiput. irrm iiavaiiii iiiiipiif


Ail 11(3, XG O'.'lll IIApU IliCOIlT irr(; + IIOIIH TAApilO'i'T
IIKAALOC no lll<;ill(()()/i AO ("l'A/MA'.- (ilO'.'IHJTATXOll
AV(:pilKA2 ll?MT. lilA<|)(; IICOIII At; A(|(;AAI IlOlltOO'." e(|AU)

IIIIOC;, A(; IIIH+ IITHTOIIipi KAIA (|)pil+ fif IIAA'OC IllUieil,

Kl IIIIOII ^AOLI IIIJCOTeil etOAl II2AI BBO.V ll))HT(:. IlOCdOV Afi

nexioo'i' iiA(|, Ao <hii oi(:KiiA,\o<| man -i'(;iiiiaai(|. nf:AA(|


iicuov, A'fi 'rtoo'iMio'.' il ro'D.MiAiiii mil ii^Aiiei.coc iiiioiia-

\OG, OVBAAMII IIVAIIO ll(;ll OiV.\A(|r (jlim? lICTA'ipOC;,


iiniiii iiAUiiA AAiiiii.v nie ^yinr. oxyton irie niiiAV
15 upiipoKonrin +iiAriiirov ?iu)t, iitaon iiovbai jxîii

TAxiA", +iiAKto.v2 eipoii <|>po ii+nonn. ovoe e>y(on iito'.—

IIAV RpOl (MillAAO'i'COII lllll <;OI>in'<|, 0'."0e AIIOK 2tO


+nArAiitoTeii iivn>v(;n nTeTeiioiic, .hen o'.mitoii.
OTAveuiTeii Ae eiiAi A/pA^i (:iia,"I(o, o'.-oe AVKtot J)6I1

20 ovcno'i'AH (1), Aviin iiA<| inneiuoe kata +l)e erA(|.\oc


IKOOV OVO? eTA IIIIIA'.' ,"IU)lll, A(|'l'COIU| IIAO inA(|>e
IICOIII A<|+ iiineiîtoc 2iioTt|, Acpn iio'.'ijai J)eii t(;(|xix a<|i
ii + iioini. (:TA(|Ka).\2 ej)0',ii a +111101 r (-po/u»
zipeii <|>po
Ae iiooK <|)A ()(on iiAUor, le cKep en vpiA iio'i'. iioo(|
iiAq,

25 Ae neAAt| iia(;, ac iiA^yt; ne aaoi: ii+aiiiia, ac abiia


AAiiin.v iimp(i(;B'/Tepoc iiTe ."jiirr, <|02i (ipArq eipeii
iiipo, se ;yoiiT epo Ae ac;m(:
^^a zaiiaioo'.m. +iiiiott
IIACi ACAtO iniAICAAI AO neilICUT ABBA AAIIIIIA
ll1~AIIIIA,

iiiiipecBTTepoc irre^inT, t|02i epAT(| ?ipeii iiipo, ovoe


30 iiAi A(|AOTov lllll eopiAOTov 116- 1)011 II Al iiepecctoTen

A'e ABBA AAIIIIIA eiptill llipo, ACTCOIIC CATOTC IIOII IIIC-

iniO',' •nipO'.', A'.-O'OAI «SBOA ïipeil llipo, A'i'i'<|>l «ilKillOW-

(1) Il lûs. ha ovcnoAn.


94 VIE ET RÉCITS DE L'ABBIÎ DANIEL.

XA'CX UnipUlUI, ATeil(| o'xjVII Jxill OVTIUII- fAlllliV Ae,


lieu MIGIIIIO'/, aV+ UIIILICDOT e+AcVKAIII A'iltDI iiiioqoA-
,\ATX UBOA- OVO? UT A'/O'/tl»') (;Op()'i"(l)ll)p;'J IIAt) CAII."JU)I

K^ iifuoiiii, At|TAZiio iiuloov * u(|i:io iiuoi;, xu (|ouji iiag

IH)"C ya +IIAC(3II IIAIIIA «îBOA AN, ;SA ."JU)pil. UTA/KIIII 5

evitjoi iiiieqowAA'.-A: hboa a "hAilUA «n (ïboa jxjii miiioo-i",

AC\UJ 21^611 TeCA<j)e lieu II6C?(», llAipilt OH IIIUIIMOV


TlipOV, IIA'TTI OBOA ,')l;ll lIIlHOO'i" 111(3 'fAAKAIIM, (3VVII)
e^eii TovA(|)e, iioli iioveo j)uii oviKvef. ikîovoii ovcuiiii
j)eii iiiciiiio'i' ecoi iib(;AAii icaoii rticueTKOvxi, exAc- lo

ctuTeu 2U1C eiiipAî^i irr(; iiiciiiio'.-, iigaac iicoov, se


IlOI mil 2(0 (;B<)A I)t3ll IllUtUO/ HTO TIljjeAAO. llBtOOV A6
AVAUOIll LlUOC, A'i'eiU; 6X1311 "hAAKAUH, ACUJiM BBOA CGXCD
IILIOC, Xli COO'/ IIIATK eBOVAB ABBA AAIIIHA,
IIOOK IIAUDT
4>+ IIKU IIGKpAII MAI uni, OVOe ACUOZ IITGCAIX UUUJOV 15

AcziTc exeu ueceo, ))ou -foviiov aciiav uboa. eu oriip


116 llUO^y (3BOA, 11(311 llipA,"ll, IIT(3 lli(;illl()V TlipoV UIIIIIAV
ereuuAV, e'/iroxi, (3-i'+(|) 6ii6ii(rAAA',\\ uiup(uui iicdiii
f. 30 * II20V0 A6 ou eTACIlAV UBOA 6(;tO,"J GBOA GCSCO UUO(^.

A"6 too'.' IIIATK IIOOK MAICOT OOO'.'AB, Xd 2ITOI1 IIIIUOOV 20

irre ii(3ko'aaavx, ak+ u<|)o'/<oiui uni iikgcoii. iiixtux


IIGOIll A6 eTA()IIAV GIIAI, A OVGOepTGp 11611 OVZot

TAeO(J, U6U6II(:A Op(3 lUGIIIIO'.' lUpO'i' eilllll, IIOO(| A6


iiii6q(3UK() r Giri-iip(|, aaaa llA(|^(3U(:l ne 6(|piui ^iatg

ll(3(|(3pil(OOVI 2(Upil IIIIIKAZI (jqAlO UUOG. A"6 OVOI IIHI 25

AIIOK j>A ni.MOB lip6(|(3pilOBI, XG AIO'O IIUACUOV TUp(|


(3BOA IIKAK(OG jxill 0'i"lll,"j1~ Il UGTec}>AIIO'i' IGA"(3 IIAipCOUI

IIUA'/AT(|, AITAAO UII6(|pAll 6pOI, A{|epe IllUCOOV IITG


UACVAAA'.'A" "h ll<t)0'iHOUII UIIIBGAAG',", 16 OVA^ lipil+ 116

llipCOIII 6T(3IIUA'.-. OVOI lllll, AIIOK J)À UIAIUB lip6(|6pilOBI , 30

A"6 AI."ICOIIl GIOI I1AII(3A6(: 6IIAOVAAI. AG 6p(3 IIIGOIII


IIAI

*•
XIO IIIICOOV 6(|pilll, ll6(|p(OUI AG 2U)OV AV6p * IIIGA'tOpZ
TUpq eip6ll llipo, 11611 UIGUqi, GTO^I IIAq, GBpGqovtuii
VIE ET RÉCITS DE L'ArSBÉ DANIEL. 95

iiioo'i', o'i'o? iiAi|()-icuii ci|)tuo\' ne, eq\cu iipuK| iJiMiq-


CAXI. 6TA lllU'i'lOIIII AI; I eBO.V BVXH 2ipGII llipO, u4)pil +

HeAHO*/(l)p, A/K()I()i' eilO-.IKV IIK(3C()II jj(;ll 0'i-."JIIII.

tiiieqpAG'f Ae AqicoiK) ii.xe iiicoiii, a(|i t-iioA jjiTtJii

à UICUHOV j)6ll OV2ipHUH. eqUO^I Ae II IIIU(UIT, A


iiiciiKoo'.i Kt(i-h epoq, ii(::x«)0'i' iiAq, ac irr ne irrA(|."iu)iii

uiioK iiiiAi eAcopï iiipq. iieAAq imio'.- Ae uuoii ïidu


iniii iieiuoTeii iiKecon, iieAcoo'/ iiac| a(; eoBe o'i",

iiouq A(; AC|TAUcuov eecuB ineeii eTAV."Jcorn iiuo(|.


10 CAT()T(| Aq-h iiiieqoi (1) e>yiiiT ^a rieiiitur eoovAB abba
AAiiiMA, AqepAnoAAï.e(;Ge ii2U)b iHBeii, eA(|"Jconi (2l

iio/ccoTii iiiioiiAVoc yjA iiKieoo'i" HTe iieqiio'i'.

Ac^'jtoiii Ae ou jxiii iiieiit)i' eiiAC|()i iio'i'po, iiAe tha-


ceBHc, lovGTiiJiAHoc c|)n eTcrAJieu, (|>" eTAq*'JBopTep '• ^i

15 ll+tJlKOVUeilH ilipc, lieu +KAHt).\IKII I leKKMICi A j)(;ll UAI


iiisen. AC)2i'roTq eTAA'pt) iiriiiiA^i- ereeo/opr, nie
•fc'/noAoc eT()AJ)«;U nie \A.\KeAa)ii l)eii mai iiibcmi,

0T02 IIII02I iiectoo',- me rive A(|A<)pq gbo.v, inenicKonoe


nopooAogoc lien iiiApxiienicKOiioc, AtpiDXi iicioov
20 eBo.\ eixen iiovopoiioc. ovo? nne(|eco epoq iiA:e niAce-
BIIG lO'/CTIIIIAIlOG, A.\.\A Aq()-.«l)pi 1 IIIIIAGeBnG IITOIIOG
nie .\etoii, <|)ii eiAGOiic) iiAe f^AGeBiie nCi'iioAoc lire
XAAKHAton. ovoe A<|ovopiiq eBo.v j)eii iiai iiisen eT\n
i)A neqAUAei, e(ipo'/ep2'/noKpA<|)iii ep()(| Tiipo';'.

25 eTAvenq Ae «i.hpiii e\nni a Oiiii^l" n^ooprep ;iti)iii

nninicToc rnpov, nopooAogoc eT^aon jieii f'VuipA nre


xnni. ()vo2 AV(jii() (i)ipHi eniTtoov bbotab nre ^iiit, Ae
ïiiiA iiTG nenio'h (;p2i-iioKpA4>in epoq- iieincuT Ae en- ab
V.
o'.'AB ABBA AAiiin.v (^iiiAii iion<| nA(|oi iiiotT e^'inir ne,

30 unicnov exenuAV, a lure triupn ninecuB nA(| eBo.v

(1) Cosi il ms. e la copia di TuUi per uneqovoi.


(2) Cosi il ms., forse è stata omessa qualclie parola, o devosi togliere per

maggior correttezza di slile il e di eAqiaiOllI ; iiel margiiie è serilto IHA.


96 VIE ET RÉCITS DE L'ABBÉ DANIEL.

iiiiATo.'tiiiq (3;'jiirr. iioot) au <|)H ooo'ivvc, A<|0(i)ovf

ebovii iiiiij>G.\.voi THpov, A()icViiu)o'." (iiiii uiA rurc


O'oprio'/ iKvq (-boa. o'."»? Aq+CBU) iicoov Tiipov
fiopov^ytOMi ovTAxpuovT .beii iiiiu\2+ mco» rtoii, ."ja

(;,')pHi ec|)uov e^yreuxtoA bboa. eTAvmi ai; iiniTouoc, 5

«eue? iiueTACBBHc 111B611 iiTt; \etou iiinApAiiouoc


(;j)()vii (3riiTti)()V coovAB lire ;yiHT, use iimiatoi iith
iKi'.'po. A(|i (;B().\ ,I)a:\iuo'.- iia"(: neiiKOT coovab abba
AAiiiiiA, mevroviiRiior, eepeciepAriAiiTAii eptoov, iieu
?AIIK<MIII."I ll))(;AA()l IITC; Mil (HiOVAB IlIKUlput. OVOe 10

«iTATepAIIAII TAU tnilllAroi ll.\(; II|J>OAAOI, A.IIII fJBOA


iiiiiToiJor, (-Tiioe uLiKTAGCBm; AvccoovTHii uuoq eiJi-
' '-
j)(;AAOI CVAU) IIIIOC. * ,\B riOVpO IIO nTA(|()VAZ(;Aeill
r;OpHTOIItJpZ'.TIOKpA(|)lll llipO'.', firiC'i'l MiOAOI I uiimAe+-
A<|6povto lixe rieiiiior (soo'.ab abba aaiiiha, iiiz'.tov- 15

LieilOC eTCUApUJOVT, lieA'A(| IIIIIUATOI, Xli A^H


IICÎ'.-MBOAOM IITC IIIIIAÏ+ 11(3 c|)A|. IKJAtOO'i' IIAl), X6 (|>A

+111."!+ iicviioAoc lire VAAKiiAtoii no en KTAveuiovf


cpoc use iii.\AA iieriicKondt:. neiiitoT ak abba aahiiia
A()1I02 OBOA }3<3II ni21IOT IITO nillllA CHOVAB, AC)l|U)AI 20

(ijxi'i'll A(|AIIOIII UIII'IOIIOC (iOlIOZ UUeiACOBHC UIBeil


eT(3UiiAV A«|(|)Abq Aqtoy eBOAeqs:to liuoo iiiiiuatoi. ah
AiKveeiiA eTC'ïMioAoc eTO'AJjeu iivaakhaujii, aiiaobua
(:0-/OII IIIB(3I1 eeilAepKOlllCUIIIII IIUIIAC, AIIA(H3IIA OO'i'OII

niBeii OTiiAef KATApot;. AiiAeeuA eo'i'oii hibou GTACOA 25

AA eBOA IIIIIIIKATe IIOVAAI IITO IIVC * AllOII A(3, llll6C,"JUJril


V.
IIUUII, f30p(:llO"l UllAl^opoC lIllAer (JlAI 11 ACUBIIC ^^A Bliee.
AAAA T6IH;pAllAH(3IIATIÏ.m UD'/OII IIIBHIl eTCTI UU()l|,

11(311 IIH eOllA2+ KATApO(|. AllOII A(3 (31 1 1 A2+ (3t|)i(l)T, 11(311

lUIlipi, 11(311 nillllA eOO'.'AB, tipiAC IlOUOO'i'ClOC BCJ)f3ll iO

(l'/IK; ril()'» + IIO'.(()"r, ,"1A ll(3IIIIIC|l lljjAI(3. A(;;'IU)I1I A(3, (3TA

IIMIATOI IIAV(3+I1I^'j1- UUeTAApïMT, III O IIBII ABBA A AU I II A.

iiGU nipiii- (ïTAqAiq, avuo2 iiiiioiir (3UAiyco, avauoiii


VIE ET RECITS IlE E AlilSK OAMEL. 97

miO(|, AVf IIA(| ll2AIIIII.")f IIIUVCAIIOC ÏCUCAO IIT«K|j>(OIIT

(;<|>ii<)v ."lA-rmi KOKovAi, «}()r.(; iia.-iai iiiiKjp.hoT (-rAvriii-

TOV 1IA<|, lll!)(;.\.\OI A»; on, AVIIII (îACOOV lieAIIKCIIII."!

ii.hici, lUMi ^Allr^(3llK() (royi, ^^^)l•..\^) iri<)Vt;co|j ciiov Jk;ii

'
|V<<»|>A IIIIX; M\IIUI. IIOIIKOI" A(; OOOiAi; Alil.A AAIIIIIV

J)(;ii iiAiii()|)(3C|iiA'i' (;iii.")()o|)i(;|), A(|i(()ii(| A(|i (;\iiiii iicii

ii(;(|K()VAi ULiAoïrniG, ai|,"J(3 iia<| utaihuok, ovkovm


ll + MI lire \HIII * O'i'oe A(|OAIII() ll().Kf)'.'.\l UIIOIIII f. s;)

CAiKHKHi r iiiiil'iii, A<|(;|>ii(:i VAï.iii iij)iiic; iiïaiikovsi


lu iicvoo-.-, (-(i+tDo-/ iiiieiioi; iiic live. iia<|I|)i on nv. iieAii-

iiii."i niio.MiriA iiA-|-<i-iiiiii iiiKoOi-, e(0(;A(; iri(; ii(U|i:(on-

iioï iiiiAi iiiiicni, o.oï iicd+coo'»" ii<|)+ (;r."joii ii(;IIA(|.

A<|."l(()ni J)(;ll IIIIIA (;l(;IIIIA'i- lii-Allllliyj IIC^OO'i-, ."lATC

IIO-C ."JAipi OMIAGOlilIC IIOVpo lO'i'CTI 1 1 1 Al IOC irr(;()llOV.


15 IIO()(| A(; lllj)f;.\.\() eOO'i'AI". AIlliA AAIIIIIA, A(| r(OII(| A<)."l(j

iiA(| (-iiiTtoov ooovAr, iiTG ."iiirr jxiii Oiiii.-il- ii|)a,"ii,

o<|n|)<|)opiii iiiii\.\oii iri(; "hoiio.xoriA. (riAiCtoifui iia(;

llICIIliO'/ TlipO'i", A'i-T<00'i'IIO'.' A'i'l (il'.O.V j)AA'(0<|, AVOV-


(it;*jr iiii()(| riipov, «;i-."ioii jxîii o-.iii."i+ npA,"ii- o-.-02

'Il A(|;'m; iia(| (-Jjo'.-ii (nM;(|(:iiii.\(;oii, a<|+<(M)',' iiikhio-c nu:

iiyc iKHunicA oviiii;'J iicîeoo/ au icACiii oiA<|iAcoot|


cî'iiiir ii.xt; iKîiiitoT Ar.r.A aaihiia- * a/i iiao iiir.ApnApoc Ail

(:))()'/ii (Hiircoo'.' Goo/Aii, (r/."U()<| iiiiironoc, (r/'xoicni


iinil>n.\.\()i evepR\iiA.\((n(;-.iii ii^aiio/oii ii.hnroi-

25 (;l(>/\(OpA. AIIA(0(;, IIA. TAKO MC 1 1


1"
A A l'CO l'1
1 1 1 1 1 1 (] 1 1 1 of^,

jxMi iio'.eiiiio'/i ii;"io'iiio(;+. ("iiiii n^piii (=\(oo/ iieAii-

iii."if iij)u;i, iKïii eAiioAvl'u; Ci-o.-i. acvhoiii ai- ikhkhica


IIAI, lll;.\(; linilKDT ABr>A AAIIIIIA 1 1 1(;(| 1 AOI ITI IC, A(3

IIA^'llipi ItOIIK IIApOII (;IIIIIAIi;"MOm, (|)ll GIIAII."IOri

30 ii,')nT«| n;')<)pii, oto fiionii m htg taiiiuok- o•.o^


A(|'l'(()ll(| IIAG IlOnilOT OOO'iAIV AIIIIA AAIIIIIA, A()."l<; IIA<|

lien ii<M|iiAoiiTii(: (MiiiiA (riciiiiA-.-, A(|.")((iin on Jxmi


?Aniii;'i+ iiAcii'.'c.ic. mi on (H|;'ion iiiia'/ A'/o-<oj>n iia<|
98 VIE ET RÉCITS DE L'ABCÉ DANIEL.

(:iK).\ 2ii(:ii ()-.Ari-(}.\()(; urn ii<i-c, au avjxomt (;j)()vii iiao


iii(:2()()-.- Mi(; ii(;K.\iiio-i(()T(;b eiio.v J)(;ii ihkociuk;, o'/cie

ifi'C;K;'j(; iKVK "»A (|)ii (ri'OKiiei mii<><| ii\(;. ikj c.o-.wi

iiiiiAi>(>'i° iiA,"ioii(; 111; iii(;?()()*i' CTiniiiA'/ (n'A(|'i'(()ii(| Ae


MAC lllj)(:A.\0 nOO'i-All. A()(»(()()-.-i- 1 1 1 1 ICI MO'.' CTi'l
I IIIM'."|)- 5

roc ii(;aa(| ikoov a'6 A'i'lxoirr c'xj'.mi mac lll(;^oo'i•

uTciiALiOi'. CATo r(| At|»;iiK()T Aq^'iioiii iico'/B iiiia;'joih;.

ii(jii(;iic(oc A(|Koi<| mac; ih;(|iiaomtm(; a((+yc|)a ija<|,

O'/OÏ IMI(;(|A(3IIAOII IMjpo.U) IIA(|- IKJAfnUIIAtMirilC MA<|,


xn iiAKo r convAii, ov ikj (:T."joii liiiok u<|>oo-.'. a()C|>ov«o io

li6A'A(| MAC), A(; IIA;'III|)I, A MA.VAC; (VAOIIACII (;|)OI ll<|u)0-.',

A MMIO'i r lire MAC<(»IIA ,V«OII O'.'OÏ A MU (-T 1 1 OiT ( 1 ) j)(0 M T

IIXATOro'i' UIÎUA, CpC; IIKA^I IIAKOTt) <;|IKA?I IIKUCOU.


ovo^ <|)+ lie e'ioloovii ao epe +iA.\niuo|>o(; u'l".-\u iia.'mc

IIAC OOtOII, IIKAC; ll(;«| AOI TIIC IIA(|. AG


1 I IIAICOT eA|>A it,

Kepeot ?cou iiooK o'i-reAioc irrAiiiAiii. ucaa(| iiac), ya


IIA.'Mlipi A|>C."IAII AI'.pAAII. 11(311 ICAAK, 11(311 IAK(OI> 1 IIIIA-

IIOO, IICCAOC llill A(3 IIOOK 0.-011111. +11 AïeUZOi TC AU


(O o'.-oi ii|)(Oiii iiir>(3ii u|>(3(|(3|)iioi'>i iiiiAipiii-. fxiu lUIOC
llAK (() IIA."Uipi, AC IKOi'CIIC <|)ll ("IA(|CAAI 11(311 <h+ ll<|)0 ^0

licou 11(311 iiiiipo(|>u'ni(: ii(3ii iiii (300'.-Ar> riipo-i- (:(3(3p;oi'

l)AA(0(; UIAIO-.IIO'.- OAI. KAII 11(311 A(i ÏAIKUUII lie, A.\.\A

Cej)OCI UA(3 lAIO/IIO'.- OAI lip(()lll 1111.(311 (3i;'IOU ZIACII

IIKAei (O IIA,"IUp|. AIIA-.- llAK (3 1 1 1 K Oi" A I II O'l-Aljeptot GTe


MU 11(3 e(ïOi-(3iioi, Ae e,"i«ou iri(: (ht ."iiiii iic(()0'.-, a"(3 iuoc 25

(;e!)()(;i iia;'i iipiit, K(3ii(3p imi(3 un f3 r(3iMiA-.- co'idiii (|Mior.i

eirrMp(|. (o iiA."iupi, iiiiuori' chiiA^co.v (3p(>(|, iiiiiecoA

epo(| (3ii(3e, iu(|Ai."iuii eoiiiio'.' iiccoi, iiiuma'i' eiio/eo


eue?- iii?.u(3p(3iiic eoiuio.' iiccoi zaii.-iaiii (2) eo ne,
o'.o? iiiiA.oi .\(opoii iic(;\Ar (;iio.\, o'/Ae ou iiuAi;'iiiii ^^

(1) Cosi il ms. forse per (jTUO'i'T.

(.') Il II (li ?Ail e scritto siilla lii]r:i. iioslcridruiciitc


VIE ET RÉCITS DE l'ABBÉ DANIEL. 99

•)AIÏM MIIACVIII IlOi-eCOr. l'Ap I Mî <|)AI UTO'i'GH^ G|)0(|. 1 1 cV I

Atj 6l'A(),\OI()V, IU\(: lllUAKApiOC AAIIIM.V IIIJ(:|)I , IIIIIA'^r»

iiiip()(|)irrii(: jjcii T(H|r(;iinA, AciKciif" iiiioci^o oiica ii+a-


IIA'I'OMI ll(3:VAC| llll(JC|IIA()ll'l'll(:. .\0 j>«()IIT (;l){>'i'll «;(}()l

5 llAyilipi ,\6 A toVIlOV (ho2 epOl, AIIOK !)A lll.')n.\A() II.\(()I'm

A(|ALIOIII ll'l'Gl|AI3C ClIO'.'t A(|VA'i" 0,\«;ll ll(i(|i;AA 0(|>:(()

iiiioc. ,\(; iiAociiic ii\(; (|>ueiipir irrA'l"/\ii, ++ iiiiaiiiia

(:l)|)lll (ilM;K.\IA". (|>AI A(3(;IA<|A()(|, A(|+ 1 1 1 l(U| 1 1 1 A <lll(;l lA' I A


IIIIOC JkHI +C)'.-|I()V llCOill IIMIAIiOl- IIA."JOM(;. A(|K(()(:

10 iiii(U|(:(()iiA (U)()VAB iiAe iioqKO'iAi liliaoiitmc iioli iiii

i;()ll(;IIA(| A'.*VA(| jxni OIIOIIII IITAIir>(()K j)()ll ()V((>()'.' IKMI


OVTAK). CDO'i- IIIAIO/ ll|)(OIII lllliGII, COIIAlpi IIO'.IIAI

iipiit IIII16II j)(Hi ii(U|pAii, })(iii ii<;2()()-,-, lire ii(;(|A'iim;-


iiKOT «=oo-i"Ar.. A'c (|iiA."i(()iii ii(;iiA<| jxMi ()ii(n'<>-.-p<>

15 iiiii<|>ii()-.-i, iiiiiA (;iiA<|\ii iiii()(| iiA'G inniKor n^oOiAi; m;


Aiw.A AAiiiiiA, m?'. rOiiiciioc (riAiiiOir iiii; ;'<iirr.

(U:(;."l(()lll IIAII l'IipO'i- (;(>p(ni(:pllOIIII."IA IIIIOC, i>n-(;ll

ineiioT, MOU + luniiAiptoiii iiro iiniio-c, o-.oe ii(niii(»/+

OVO? IHMICCOTIip IIIC live. <|)AI (;T(= (MIOA ^ITOTC), cpc-


20 (l)()'.' lllr>(Mi 11(311 'l'AlO llll'.CII IKMI 1 1 pOCK'i'l 1 ICIC HIBOU
GpnpOIII ll(|)KOT ll(;ilA(| IICII IIIIIIIA COOVAIi lipH<|TAIlj>()
O/Oe M<)IU)()'.<;l<)(; IM;IIA(|. +il(>/ IM;II IICIIO'/ Ilii'.eil IICII

;ma <mi«;ï iitc iikiiigï 'nipo'/. aiiiiii.

iioc MAI iiiiiA((ir> (nAC|(;l)Ai \aiia •.• iiatoi ivoeAi


25 AIIHII.

luro-f niKAi" iiiiOMiol- iipef|to."i iii.vi cApAiiuoii non


niAi iiniiA AIIIIII.

ICAA niOAAVICTOC Iip0(|((),") <|)f ."lOI leilT j)Ap()<| T0{|\tO


IIAq OBOA AIIIIII <|)f (|)ll (iTIlAAOC X6 AUllII (\yf \(0 lIAq
30 BBo,\ ecoq fe' oe (:').

inpoqopnorii on riipiio {sic) <|)^- haï iiaij aiiiiii.


TRADUCTION

La vita del nostro padre santo Abba Daniel egumeno di Scete,


colla vita dei santi coi quali stette; e il giorno nel quale morî è
rS del mese di Pasons, nella pace di Dio.

miei diletti, veramente « è mirabile Idilio nci siioi santi »


ha detto il santo proleta salmista David, nel suo salterio vene-
rato. Veramente un giardino pieno di ogni specie di alberi pieni
di dolci frutti è la vita e il vivere dei santi tutti, clie fccero inte-

ramente la volontà di Dio, specialmente il nostro padre egu-


meno di Scete, Abbâ Daniele, perfetto in ogni virtù dell'o Spirito
Santo. Il nostro padre Abba Daniele, il prête, era ancora in Scete,
col giovine discepolo clie abitava presse lui, il cui nome era
Sergio, ma dopo pochi giorni mori Apa Sergio. Morto il fra-
tello, sorse il vecchio Abba Daniele, prose seco il suo discepolo,
e andù ad Alessandria, poichè era costume che il gran padre
[Alihale) di Scete andasse in Alessandria, nella grande festa
délia l'dsqua. per far visita all' arcivescovo. Giunti in Alessan-
dria all' ora II' del giorno, videro un frateilo cinto nei fianchi
di un panno; quel frateilo avea aspetto di stolido, od altri stolidi

camminavan con lui, e quel frateilo barcnllava (?) corne fosse,


dissennato, portava via dal mercato cibi, mangiandone e dan-
done a colore che erano con lui. Chiamavasi Marki (Marco), e
dimorava nelle scuderie (?) pubbliche, ed ivi lavorava corne une
scimunito, </tic/ lavoro clie pun far uno sc/occo, guadagnando
100 arkion al giorno, ed ivi dormiva, e dei 100 arkion che gua-
dagnava, con 12 di essi comprava il pane, e il rimanente davaai
suoi compagni scimuniti. Tutta la città lo conosceva per la sua
stoltezza. Ma Abbii Daniele disse al suo discepolo : va, figliuol
laio, informati dove aldti questo scimunito. Quegli allora andô,
dimando, eglifu indicate die abilava nelle scudi rie f.')
pu bj)liçlie.
VIE ET KÉCITS FiK l'a1;|!K HANIF.L 101

Dopo (lie il vçcchio, .1. Danielc, ebbe fatto visita ail' arci-
vescovo, al dimani, aiulù il vecchio, per disposizione di Dio,
trovi'i .Marco lo scimunito innanzl al grande Tetrapjlon. Subito
il \eccliio balzo fuori, lo prese, e grido ad alta voce, dicendo;
venite, vedete, o abitanti di Alessandria. Allora lo stolido si

prostrù, venero il vecchio; o una grande inoltitudino si era ra-


dunata verso lui, ma il discepolo, conrpa(jno di Abhà Dcuiiclc,
se ne stava lontano, in grande timoré. La gente disse al vecchio :

egli è uno scimunito, non parlare con lui, che nnn ti abbia ad
oltraggiare. liispose il vecchio e disse loro : vni siete scimuniti,
imperocchè non evvi alcuno in quesfa città, e neppur io, che sia
corne coslui. Si radunarono molti del clero,che conoscevano
il vecchio, dicendogli che ti ha fatto di malequesto scimunito?
:

Disse loro il vecchio : portatemelo al cospetto delT arcivescovo.


Disse il vecchio ail' arcivescovo : in verità, o mio santo padre,
non vi è oggi alcun giusto in questa città, da coraparar con
cestui. Allora conobbe l'arcivescovo che la cosa in l'iguardo di
lui. Marco, era stata rivelata da Dio al vecchio. Sorse allora
l'arcivescovo col vecchio, venerarono lo scimunito, scongiuran-
dolo molto, dicendo : quai è la tua condizione? Essendo stretto
da essi, volea fuggire, e manifeste» loro la sua condizione,
dicendo io sono un monaco cui la passione délia fornicazione
:

ha dominate per 15 anni. Dopo cio dissi fra me medesimo Marco, :

ecco da l.j anni sei precipitate ni'lla fornicazione, essendo


schiavo del Nemico. del d/dco/o; contient! dunque fin che
compensi essi, coll' essere schiavo di Cristo; sorgi ora, va alla
città di .Vlessandria, fatti là scimunito per Iddio, per 10 anni —
poichè oggi è il compimento dei 10 anni délia mia balordaggine.
I vecchi Abbd Ddiiiele e l'arcivescovo, all'udire ciô, piansero
insieme; si fece notte e Abbâ Daniele riposo. Quando fu il

mattino, disse al suo discepolo : va, chiania Apâ Mai'co, perché


preghi su noi, innanzi che ce n'andiamo a Scete. Il fratello
andn a cercarlo, ma lo trovù che si era addormentato nel Si-
gnore. Torno e ne informo il vecchio, il quale ne informù l'arci-
vescovo l'arcivescovo ne informé lo stratelatês. Immediatamente
;

il vecchio inviô il suo discepolo al monaslero di Enaton dicendo :

che si adunino al siiono del sacro legno; e raduna su presse


noi tutti i nostri padri, dicendo loro : venite tutti per prendere
délia benedizione di questo santo. In tal modo salirono i vecchi
102 VIK ET RÉCITS DE l'aBBÉ DANIEL.

di Enaton in grande letizia, cim palme e rami di olivo. e lo sep-


peliirono bellamente, profondendo aromi, tanto che una molti-
tudine di cittadini lo seguiva morto) portandù in mano rami
(//

e ceri accesi portando al ,


sepolcm il corpo del servo di Dio,
piangendo per il nostro padre Apâ Marco e lodando Iddio, che
si grandi onori dà a coloro che lo amano.

Avvenne un' altra volta, che stando il nostro santo padre Da-
niele nel basso Egitto col suo discep(Mo, e ritornando a Scete,
navigavano sul Nilo, e giunti ad un villaggio, disse il vecchio
ai barcaiuoli; approdiamo qui! Ma il suo discepolo mormorava,
dicendn fino a quando andremo vagando? andiamocene dunque
:

a Scete! Dissegli il vecchio No! ma piuttosto approdiamo ora :

qui. Saliti che furono, sedettero nel mezzo del villaggio, a guisa
di pellegrini. Il discepolo disse al vecchio sla egli bene cosi, :

che noi sediam qui come ubbriachi?se è cosi, se dobbiamper-


iiottare, andiamo alla chiesa fino al dimani. Ma il vecchio gli
disse : no! ma sediamo in questa via. Sedendo essi cosi, poichè
si era fatto notte, il discepolo stava adirato contro il vecchio.
Sedevamo (1) ed ecco un vecchio venue verso noi, ed avendo
veduto Abba Daniele, ne bacin piedi, piangendo amararaente; i

abbracciù quindi anche il discepolo, dicendo loro : sorgete, fate


la cortesia, venite iu mia casa! e noi lo seguimmo, chè teneva
nella mano una torcia accesa, girando per i crocicchi délie vie,
cercando i chiunque ogni giorno egli trovava, lo por-
pellegrini ;

tava presso di se. Coudotto che ebbe in sua casa il vecchio cogli
altri pellegrini che avea trovato, mise Tacqua nel catino, lavô i

piedi di loro tutti, poichè egli abitava solo nella casa; appose
subito la mensa innanzi a loro c mangiarono, Dopo che ebbero
niangiato, toise quello rhe loro era sopravvanzato e lo diede aL ,

cani del villaggio. PcnH-chè taie era il suo costume, di non las-
ciar nulla in sua casa fine al domani.
Dopo ciù sorse Abbâ Daniele; si ritirn da parte e tutta la

notte (2)

tu non dicessi avanti ad alcuno, non ti ho informato. Dunque, o


figliuol inio, quel vecchio, il suo nome è Eulogio.11 suo mestiere

(1) Come lia notalo il Zooga, il racoonto passa qui dalla torza alla prima per-

sona e viceversa.
(2) Lacuna, v. s.
VIE ET RÉCITS DE I.'ARBÉ HAMEL. 103

era di tagliapietre e guadagnava una piceola mniiela al giorno,


col suo mestiere. Ogni giorno quando annottava, quei pelle-,
grini die trovasse nel villaggio, 11 portava alla sua casa per
ministrar loro. e quel clie gli restasse. In prendeva e lo dava ai
cani del villaggio, siccome tu liai veduto. Taie c il suo agire fin

da quando era giovine, pnicliè oggi ha 100 anni e più, ma il


Signore gli dà forza, e guadagna giornalniente la piccola moneta.
Peroccliè quando io era ragazzo, sono ormai 40 anni, venni in
quel villaggio, a vendere i lavoretti délia mia mano; quando fu

sera, mi condusse alla sua casa, vidi qucllo che egli l'aceva e ne
fui grandemente meravigliato. Quando di nuovo venni in qiiesto

luogo, mi ricordai délia virtù di quest' uorao, digiunai e


passai tutta la sctlimana, pregando Dio clie gli assegnasse
moite ricc/ie::-e. per poter niaggiormente servire i pellegrini.
Avendo digiunato 3 settimane, caddi giù e m'addormii cstc-
minto per la grande penitenza. Ed ecco mi apparve un uomo
risplendentc che mi disse che hai, Daniele? ed io gli dissi
: :

ecco io, mio signore, ho promesso al Signore che non tornerei


a mangiave prima che mi esaudisca in riguardo di Eulogio il
tagliapietre, affinchè gli mandi beiiedizione, n'ce/ie:ze, perché
possa servire pellegrini o non lavorare. Ma egli mi disse non
i :

dimandare cos'i,poichè cos) come è, è ben fatto. Ed io gli dissi :

no! no! mio Signore, ma dàgli ricdiezze. affinchè possa operare


il bene coi pellegrini, e ciascuno dia gloria al Signore; ma
egli di nuovo mi disse ed : io ti dico che cosl com' è, è ben fatto;
dacchè vuoi che gli si dia di più, sii tu mallevadore délia sua
anima, che si salverà nell'abbondanza, ed io gli daro ricchezze.
lo gli dissi : ripeti da me hi. salute délia sua anima. Mentre io
diceva questo in visione, mi trovai corne se stessi nella santa
Anastasi, H S. Sepolav di Gerusn/emme ; vidi un fanciullo lu-
minoso, e quegli che mi accompagnava, gli disse : ecco! questi
è il mallevadore di Eulogio ed egli mi disse
; : bada bene poichè !

io ricerchero la sua anima date; ed io gli dissi : si, mio Signore!


Cosi dicendo, vidi due uomini che ponevano assai ricchezze in
grembo ad Eulogio. Subitamenie mi svegliai su, e conobbi che
la mia preghiera era stataesaudita, e lodai Iddio. Eulogio poi

pregù Iddio in quel giorno, come era sua consuetudine quoti-


diaiia, usci a lavorar le piètre, ma ad un tratto, batte su una
pietra e trovo che era vuota; battutala, trovo una grotta piena
104 VIE i:t récits di:; l'.\iii;k hamel.

ili rinliezze. Subitamento fu in istupore, dicendo da se : queste


rkrliez/.e sono degli Ismaeliti; clie faro? se le purterù in niia
casa, lo udiràil governatore e me le logliera; le portera nel
passe, là dove nessuno mi conoscerà. Subitamente trovô una
nave, vi monte colle riccbezze, ando a Costantinopoli. e dimen-
ticô affatto la carità. Ando presso l'imperatoYe Giustiniano, gli
dieile moite riccliezze, onde lo creô governatore (1), e fece molle
riccbezze. Per tal guisa divenne superbo e senza misericordia.
Dopo due anni. nuovo vidi in visione, corne se fossi nelT
di

Anastasi; vidi il tanciulln luminoso e dissi Ira me clie è dive- :

nuto'oggi Eulogio? dopo cin vidi Eulogio trascinato al luogo


dove era il fanciuilo luminoso, come un condannato. Mi contur-
bai subito per la visione, essendo in grande angoscia c dicendo :

guai a me. poveretio! io stesso bo dato a rovina la mia anima!


Sorsi, presi il bastonc, audai al villaggio per vendere il ndo
lavoro; sedctti, aspetlando, sccondo il costume, Eulogio clic

venisse da me. Quando fu sera, io non lo vidi, ne alcun uomo


parle con me. Passando una vecchia presso me, io le dissi : di

grazia, o madré, va e portami tre pani per mangiare, poichè


oggi non bo peranco mangiato. Avvenne chc quando le dissi
cosi, rispose e mi disse non sai che tu sei un giovine, ne ti con-
:

viene di andare al villaggio? ovvero non sai cbe il monaco deve


sempre essere in ritiratezza? lo le dissi : scusami, poicbè
sono uscito per vendere i lavoretti délia mia mano; ma ella mi
disse alla sua volta vendi il tuo lavoro domattina, non sedere
:

cosi fuio a sera; dacchè sei un monaco, va a Scete. Ed io le dissi :

di grazia, lascia queste parole; quell' uomo, limorato di Dio, e


cbe qui raccoglieva i pellegrini, vive oggi o non vive? Ed ella
mi disse o mio signore padre veramente eravi un tagliapietre.
: !

in qucsta via, cbe fece molto bene ai pellegrini. Il Signore,


conosciute le sue opère, gli ba accordato grazia, egli oggi è go-
vernatore. Quando udii queste cose, dissi fra me : sono io(2)...

allora, stanco, dissi : me n'andrù a Scete; se Iddio vuol salvare


l'anima di Eulogio, sarà salvo. lo poi cercai una nave, ne trovai
una di Alessandria, vi montai per andare alla mia cella. Mon-

(1) 11 tcsto ge'ez (1.2001 dice chiaramcnte <iie Eulogio diinle il tosoro trovato ail'

iniporatoro, il quale lo creo governatore.


(:.') Lacuna, v. s.
VIE ET RÉCITS DE l'aIU!]': DANIEL. 105

tatûvi, mi addormentai , vinto dal dolore doll' aaimn; di nuovo


mi vidi nell' Anastasi santa, vidi quel fanciullo luminoso clie
sedea nel luogo santo e miro me, irato, tal che per la paura di

lui, iotremava corne una Ibglia mossa dal vente, e per la paura di
lui non potea aprir bocca, poichè il mio animo divenne di sas-
so (1) mi disse tu non andrai a compire qucllo che liai detto? E
; :

comando a due di colore clie stavauo presso lui di sospendermi


legato, in alto, ed essi mi sospesero da terra; e mi disse guarda :

bene! non andare a cosa sopra le tue forze e non dir parola! ed
io, sospeso cosi in alto, non poteva aprir bocca; allora fu, si ud)

una voce è \enuta la regina! Al vederla io mi confortai, e le


:

dissi abbi misericordia di me, o mia Signera! Ed ella mi disse


: :

che vuoi'Me dissi per la malieveria di Eulogio io sono sospeso


:

in alto. E(.l essa mi disse : io preghero per te. E la vidi prendere


i piedi del fanciullo e baciarli. guarda di non Edegli mi disse :

far più alcun che di somigliante Ed io risi)Osi no, o mio Signore ! : !

ho peccato, perdonami Allora fui sciolto e lasciato giii mi disse


! ; :

va alla tua cella, ed io Io restituiro, Eu/or/io, al suo primo


grade.' Quando mi destai, mi railegrai assai, dicendo : sono
libère délia malieveria di Eulogio! diedi gloria a Dio, e andai
alla mia cella. Dopo tre mesi udii ciie era mortu Giustiniano
imperatore, ed un altro era stato messe al suo posto, e presso di
lui furono accusati tre governatori, dei quali quesli som) i nomi :

Doxicrates, P.simpios, ed Eulogio. L'imperatore comando di to-


gliere loro tutti gli averi, e quindi di recidere lore la testa colla
spada. Eulogio all'udire ciô, abbandono ogni cosa, fugg'i di notte
da Costantinopoli; ma l'imperatore comando che ovunque si

trovasse Eulogio, fosse ucciso di spada. Subito egli, Eulo(jio,


andn al suo villaggio, cambiù gli abiti, e si vesti come dap-
piima. (^.'uando la gente del suo villaggio le videro, andarono
tutti verso lui, dicendogli : abbiamo udito che sei stato latte
governatore; ma egli disse : ciùnon è vero, maessendo fuori, a
lavorare, andai nel santo deserto e pregai; forse qaelio che col
(lih-, è un altro Eulogio e non sono io. Allora sedendo solo, disse :

sorgi, misero, prendi gli ordigni da tagliapietre e lavora;


questo non è il Palazzo , non cercare il Palazzo, che non ti ab-
biano a prendere anche la testa. Prese allora gli ordigni di

(1) Correggi il Aqepo'.'COl III di! ms. iii A(|(i|>(()lll.


106 VIE ET RÉCITS DE l'aBIîK IiAMEL.

tagliapietre , amlo dove avea trovato le


alla via délia pietra,
ricchezze, cercô di nuovo se ne trovasse ancora. Scavo là, fino
all'ora sesta, ma non trovô nulla. Allora sedendo, rispensava
le ricchezze che avea perdute e i servi ed il fasto nel quale
era, e disse a se stesso : sorgi ! lavora! non è questo l'Egitto? E
a poco a poco si tranquillù suc anirao, per le
il preghiere délia
Signoradi noi tutti, lasanta Madré di Dio, Maria, e venne nella
sua condizione di prima, poicliè il Signore non rigetta, dimen-
ticandole fatiche anteriori.
Dopo pochi giorni andai a quel villaggio per vendere i raiei
piccoli lavori. Quando fu sera, Eiilogio mi condusse seconde il
costume, e lo vidi, e molti lo lodavano, ed io sospirai dicendo :

coine son grandi le tue opère, o Signore tutte le cose liai fatte con !

sapienza; e quai Iddiu è grande corne il nostro Dio che suscita il

povero dalla terra ed ilmisero dallo stereo? I giudizi di Dio non


sono sindacabili ; io peccatore mi levai giudice sulle tue opère,
per mandar la luia anima alT inferno. Quindi mi condusse alla
casa,mi lavo i piedi, seconde il costume, ci appose la mensa e
quindi mangiammo. Gli dissi : quali sono le tue notizie; o mio
fratello Eulogio? dissemi : accolgn la tua preghiera su me, n
mio santo padre, poichè sono un poveru uomo che niin ho nulla.
Io gli dissi : mcglio per te che sei senza alcun che, di quello
che se l'avessi; mi disse : perché, o mio padre, ti scandalizzi?
Allora gli manifestai ogni cosa epiangemrao insieme. Quindi mi
disse :prega per me, o mio signore padre. affinchè Iddio mi
perdoni i peccati, e sempre io cammini cosi.
Ecco, mio figlio, ti ho raostrato ogni cosa; e Dio gli dà
anci ira irza di guadagnare la piccola moneta ogni giorno guarda
fi :

di nrin dire queste cose ad alcuno, finchè il Signore non mi


visiti, l'iiirlu''. io muoin. Diamo anche noi gloria al nostro Signore

Gesù Cristo che ha un'altra volta ricLindotti l'anima di Eulogio, i

e non ha permesso che le sue anliche fatiche gli andassero


perdute gloria e onore Gli son propri in eterno. Amen.
:

Avvenne dopo cin che la fama del nostro padre Abbâ Daniele
si sparse ovunque, e molti desideravano conseguire la sua santa

benedizione, specialmente i monaster! dei santi. In quella regione


eravi un monastero, nel quale stavano moite vergini che posse-
devano una piccola sostanza, con cui sostentavano i poveri ed i
pellegrini. Ma il demonio non potea sostenere di vedere queste
VIE ET RÉCITS DE l'ABIUO DANIEL. 107

grandi opère bunne, nnè la carità clic facevano con tutti; entro
neir animo di un capo di ladnmi, clie era in quel luoghi, perché
prendesse seco tutti i ladroni che andavano con lui, alla sera, a
quel monastero per derubarlo : detto questo ai suoi uomini, ne
furono lietissimi. Andarono subito al monastero, pensavano in
quai modo prenderlo, ma non trovarono il modo, perché il muro
di cinta del monastero era bcn forte. I ladroni, quando videro
la propria impotenza, furono abbattuti di animo. Ma il capo ladro
parin loro. dicendo : se non farete come io vi dirô, non potremo
prendere nulla da esso monastero. Gli risposero coloro quel :

che ci dirai, noi lo faremo. Disse loro: sorgete, trovatemi délie


vesti di monaco, unmantellonero con unacocolla, plena di croci

a somiglianza di Abba Daniele di Quando l'ora sarà
Scete.
avanzata, mi vestiro di essi nbiti, prenderù un bastone nella
mano e bussero alla porta del monastero quando mi yedranno,
:

mi apriranno per riguardo di lui, ci' Abba Daniele, ed io stesso vi

significiiero prestamente, perché possiate tranquillamente


prenderlo. Quando udirono tali cose, si rallegrarono assai, e
cercando prestamente, gli portarono gli abiti,come avea detto
loro. Quando fu il tempo, sorse il capo dei ladroni, si vesti degli
abiti,prese un bastone nella mano, c andù alla porta del mona-
stero. Quando ebbe picchiato, la portinaia gli rispose donde :

sei mio padre, e che vuoi? E disse a lei va e di' alla badessa che :

Abbâ Daniele, il prête di Scete, sta sulla porta dicendo dammi :

l'icetto presso te fino al domani mattina, di buon'ora. La porti-

naia ando e disse queste parole alla badessa : il nostro padre


Abbâ Daniele il prête di Scete, sta sulla porta, e mi ha detto
questo, perché lo dicessi a te. (Juando essa uili che Abbâ Daniele
era sulla porta, sorse immantinente con lutte le sorelle, accor-
sero alla porta, baciarono i piedi dell' uomo, e l'introdussero con
grande onore. La badessa C(jlle sorelle misero l'acqua in un
catino, e gli lavarono i piedi, e quando volevano preparargli il

letto s'opra, nel monastero, le rattenne dicendo Vivaddio! io :

non oltrepasserô questn luogo fino al domani. Terminato di


lavargli piedi, la badessa prese di quell' acqua, ne pose sulla
i

testa, e sulla faccia e cosi tutte le sorelle presero dell' acqua del
catino, mettendola sul capo e sulla faccia con fede. Eravi fra esse
una sorella cieca fin dalla fanciuUezza; anche essa, quando udi
la letizia délie sorelle, disse loro; date anche a me dell' acqua
108 VIE ET RÉCITS HE L'AlilSÉ DANIEL.

del vecchio. Esse la presero elacondusserosoprail ratiiiu; gridù


dirondo « Te beato, o inio padre Abba Danicle, Iddin ù col luo
:

nome! abbi miserlcordia di me! » Ed empita la inano di acqua,


la giltô sulla faccia e iramantinente racquistô la vista. Oh quanto
fu in quel memento il gridare e il rallegrarsi di tutte le sorelle,
che acrorrevano a baciare i piodi di quel ladrone, specialmente
colei clie avea riruperata la vista, gridando e dicendo : « Te beato,
oniistrn padre santo, poichè per mezzo dell'aïqua dci tunj piedi,
mi liai nuovo data la luco ». Il rapo dei ladroni, al vedere
di
queste cose, fu preso da turbamento e timoré; dopo che tutle le
sorelle si addormentarono, egli non dormiva punto, ma sedeva
piangendo, tanto che le lacrime bagnarono la terra, e diceva :

guai a me, povero peccatore che ho sciupato tutto il mio tempo ,

malamente, in grande vanità, ecco! quest' uomo, solamcnte col


porre io su me il nome di lui, ha fatto si che l'acqua dei" miei
piedi desse il lume ai ciechi oh quai uomo mai egli è Guai a me
; !

povero peccatore, che ho vissuto incurante délia mia salvezza!


Mentre queste cose diceva, piangendo, il ladrone, suoi uomini i

passarono tutta la notte alla porta del moiwslcro colle spade,


aspettamlolo che aprisse loro, ed egli li ascollava tacendo, e non
parlando. Quando fu giorno, stando essi alla porta come cani ,

se ne tornarono di nuovo, scornati, al loro luogo. Al mattino


sorse il ladrone. usci dalle sorelle, in pace. Montre camminava
perla via, i ladri io circondarono e gli dissero : che ti è avvenuto
tutta questa notte? Disse loro : nulla io ho più di comune con
voi! Dissergli : perché? Ed egli narrô loro tutto cio ciie gli era
avvenuto. Prese subito la via di Scete, verso il nostro santo padre
Daniele, abbandonù ogni cosa e divenne monaco eletto. fino

alla morte.
Accadde anche, aliorchè era imperatore Tempio Giustiniano
impure che centurbn tuUo il monde e la chiesa caltoiica do-
vunque, imprese a corroborare la credenza maledetta dell' im-
pure sinodo di Calccdonia in ogni luoge; disperse il gregge di
Cristo, perseguitù i vescovi ortodessi cogli arci\escovi, li caccio
dalle loro sedi. Ne bastô ail' enipio Giustiniano, ma mandôl'em-
pio « tomos » di Leone ricevuto dalF empio
, concilie di Calcc-
donia, e le mando per ogni luogo seggette al suo dominie, perché
fosseda tutti sottescritto. Quando lu portarono nell' Egitto, fu
grande turbamento di tulti fedeli ortodessi che erano nel paese
i
ME ET RÉCrr.S DE LAIilSÉ DANIEL. 109

di Egitto. E lo portarono su, al sanlo monte di Scete, affincliè i

padri lo sottoscrivessero. Ma il nostro padre Abbâ Daniele, poichè


era Tabbate di Scete in quel tempo, il Signore gli rivelo la cosa
prima elle lo portassero. il tonios, a Scete. E il santo radunù tutti
ivecchi, mostrô loro quello che il Signore gli avea rivelato, e li
amuiaestrù tutti, perché fossero forti nella retta fede fino alla

morte, per non rinnegare. Quando i soldati dell' imperatore por-


tarono il « tomos » pieno di ogni empiéta, di Leone trasgressore,
nel santo monte di Scete. il nostro padre santo 'Abbâ Daniele
superiore usci ad incontrarli , con molti vecchi dei raonaci santi
corne lui. E quando i'vecchi incontrarono i soldati, trasser fuori
il « tomos j> pieno di empiéta, lo porsero ai vecchi, dicendo :

l'imperatore ha comandato che voi tutti sottoscriviate il simboln


délia fede. Rispose il nostro santo pailre Abbâ Daniele, superiore
benedetto, e disse ai soldati : quai simbolo délia fede è codesto?
Gli disserij : quello del grande sinodo di Calcedonia, nel quale si

radunarono i G.jI vescovi. 11 nostro santo padre Abbâ Daniele,


pieno délia graziadello Spirito Santo, balzo su,prese quel « to-
mos » pieno di ogni empiéta e lo lacerô, gridando e dicendo ai
soldati anatema sulT impuro sinodo di Calcedonia, anatema su
:

chiunque è in comuniime cun esso, anatema su chiunque creile


in conformità di esso, anatema su chiunque rinnega i doluri
délia salvezza, la redenzioiie di Cristo. Ma non sarà che noi
accoglieremo quest' empia regola di fede, in perpetuo, ma ana-
tematizziamo chiunque la tiene, c chi cretle in sua conformità.
Noi fmo al nostro ultimo respiro, crediamo nel Padre, nel Figlio
e nello Spirito Santo, Trinità cnnsustanziale in una sola Divinità.
Avvenne che quando soldati videro la grande fermezza del
i

nostro santo padre Abbâ Daniele e come egli si cimiporto, assai


si empirono d" ira; lopresero, grinllissero grandi tnrmenti, tanto
rlie per puco ne fu presso a morire, per le moite ferite che gli

diedero. Anche i vecchi sopportarono molti travagli e molti


supplizi , tanto da disperdersi per tutta la terra d' Egitto. 11

nostro santo padre Abbâ Daniele nel vedere i turbamenti, sorse,


ando in Egitto, col suo piccolo discepolo e andô a Tambok pic-
colo villaggio di Egitto, costrusse un piccolo monasteroad occi-
dcnte del villaggio e stetté ivi tranquillo aicuni pochi giorni,
loilando il nostro Signore Gesù Cristo. Facea moite penitenze in-
numendjjli, tnnto che la sua fama empi ogni luogo, enc lodavano
110 VIE ET RÉCITS DE L'ADIiÉ DANIEL.

Iddii) che era con lui. Stette cola molti giorni, fincliè il Signore
fece ammalare e morire l'empio imperatore Giustiniano. E il
santo vecchio Abbâ Daniele sorse e andu al santo monte di Scale
in grande letizia, cinto délia corona di confessore. Allorchè tutti
i fralelli udirono cin, sorsero e gli uscirono incontro tutti, lo

venerarono con grande ginia ed egli entrn nel suo antro {mu-
nastero) lodando N. S. Gesù Cristo. Dupo non molti giorni che
era t(irnato a Scetc il nostro santo padre Abbâ Daniele, i liarbari
entrarnno nel santu monte, portando desolaziijne nel luogo,
uccidendo portando schiavi alquanti di essi nel loro
i vecclii.

paesi; in una parola, misero in ruina il soggiornodei padri. con


possime opère, infliggendo loro grandi travagli e assai tribola-
zioni. Avvenne dopo cio, che il nostro padre Abbâ Daniele disse
al suo discepolo : sorgi, figlio mio, andiamo ail' abitazione dove
abitavamo dapprima, che è il monastem di Tambok. Soi-se il
nostro santo padre Abbâ Daniele, e andù col suo discepolu a quel
luogo, e stette di nuovo in grandi mortificazioni.
Mentre abitava culà, gli fu rivelato per mezzo di un angelo del
Signore, dicendo : è vicino il giorno délia tua partenza dal
niomln per andare presso Colui cui tu ami, Cristo. Era quel
giorno il primo del mese di Pasons. Sorse il santo vecchio e
raduno i fratelli che erano nella torrt\ e disse luru : è vicino il

giorno délia mia morte, e subito si corico e ammalo il 2 di Pa-


sons. Dopo ciô torno il suo discepolo, lo salutô, ma non potè

rispondergli. Disse il discepolo mio padre santo, che hai oggi?


: o
Uispose e gli disse : figiiuol mio, la mia lingua è legata oggi, le
giunture del mio corpo si disfannu, le membra (?) si avvicinano
al loro cessare; la terra tornerà di dove nuôvo alla terra, e Dio sa
andrà la misera anima. Dissegii il suo discepolo o min padre, :

tend anche tu, perfetto in tal misura? Dissegii o mio figliuulu, :

se Abramo con Isacco e con Giacobbe fossero in mia presenza,


a dirmi tu sei giusto! io non avrei fiducia. Guai ad ogni unmn
:

peccatore in tal modo. Ti dico, o figliuul mio, che Mosè il quale


parlù insieme con Dio, 570 volte (1), con i profeti e i santi tutti
temono di quest' ora délia morte; ancorchè sia giusto, in
quest' ora è pieno di angoscia ugni u^mo che è sulla terra, n
figliu mio. Guarda i piccoli lattanti, (juei che poppanu, se Dio

(1) Cosi aneo FiMiop. : (|>o = ll2C) a faccia a faccia?


VIE ET RÉCITS DE l'ABBÉ DAMEL. 111

liesaminasse, in quai modo sarebbero angosciosi! quantunque


cnstoro ancor non comiscano punto il peccato. figliuol mio!
la via per la quale andro, non vi sono mai an<lato, messi che i

verranno dietro me, mi coiuliirranno, non ho mai veduta la


loro faccia, i servi che yerranmi dietrn me sono di diverse as-
petto, ne accettano doni per rilasciarmi, ne han riguardo alla
canizie, poichè taie è Topera loro assegnata. Dette queste cose,
il beato Daniele il giovine, il secondo profeta nella sua genera-
zione, il novello Daniele volse la faccia verso l'oriente, e disse
al suo discepolo : avvicinati, o figliuol mio, poichè è arrivata l'ora
per me. povero vecchio. Prese le due sue mani, le pose sugli

occhi, dicendo mio Signore Gesù Cristo, diletto délia mia


: o
anima, consegno nelie tue mani il mio spirito! Detto questo,
consegno immantinente il suo spirito nelle mani del Signore,
agli 8 del mese di Pasons. Il suo piccolo discepolo con coloro
che erano con lui, sepellirono il suo corpo, lo posero ne! mona-
stère di Tambok con gloria ed onore. Beato chiunque faccia
misericordia, limosina, in qualsiasi modo nel suo nrime, nel
giorno délia morte di lui. yVjhà Daniele, poichè sarà con lui nel

regno dei cieii, beato c/ii faccia misericordia nel luogo dove
stava il nostro padre santo Abbâ Daniele, superiore venerato di
Scete. Possiami) noi tutti esscrne degni per la grazia e l'amore
degli uomini del nostro Signore e nostro Dio e nostro Salvatore
Gesù Cristo! Per cui mezzo ogni gloria e onore e adorazione
conviene al Padre con Lui, con lo Spirito Santo vivificante e
consustanziale con Lui ora e in ogni tempn finn ai secoli dei
:

secoii lutti. Amen.


112 V\K V.T RÉCITS DE l'aBHK IlANMEL.

DESCRIZIONE DEL CODICE CHE CONTIENE IL TESTO


COPTO DELLA VITA BI ABBA DANIEL.

Cod. vatic, copt. 02; pergam., di 298 f. alto c. 34, largo


c. 27 1/2; del X sec; la legatura ha l'arme di Clémente XI, sotto
ciii il codice fu portato a Roma. Contiene vari scritti noverati
nel Catalogo, Mai, Script, veter. N. Coll., VI, 157.
La parte che contiene la vita di Abbâ Daniel occupa due qua-
derni e mezzo; iquaderni si compongono di fogii sull' ultima
-1 :

pag. del 1° quaderno (pag. 16) si legge in alto mo nvc a; il :

1° foglio del 2° quaderno (pag. 17 e 18) manca; alla fine del


2° quad. (p. 32) si legge : me ii\c mai iiaii ii e al principio
del 3" quad. (p. 33) r haï iiaii. Alla meta del quaderno ter-
mina la vita di A. Daniel e comincia quella di Apatil, che cosi
seguiva originariamente, seguitando regolarmente la numera-
zione dei quaderni. Le pagine di numéro pari (2, 1, ecc.) souo
generalmente numerate, colle lettere greche; quelle di numéro
dispari mai banno numerazione.
Due righe verticali determinano il margine; mancano righe
orizzontali : lo spazio occupato dalla scrittura è cent. 29 x 19.
La scrittura (generalmente a 31 linea per pagina) è unciale,
la sottoscrizione si avvicina al corsivu : in fine di linea spesso
invecc di un n finale, sta :
"-^.

11 copista è « Chael (Michèle) figlio di Matoi Tkehli » che ha


copiato altri scritti di questo stesso codice (f. 37 v.... uatoi
Aiiiiii, non « militis Decachi » come è nel catal. in Mai, op. c;
fol. 119; fol. 112, xAiiA iiTo iiAToi AU nu; f. 188) e d' altri co-
dici. UATOI, propr. « soldato » potrebbe forse esser = aipa-uôr»;;
nel senso di ufficiale i)ubblico? tkkî.m (non t\i2i Tchihi,
come è in Zoega) è cf. Amélineau, (léo(jr. de l'Egypte à
iJ-js-^

l'rpoqiie copte, 509; Polacogr. Suc. {Oriental series), Plate


XCII (Coptic).
La vita di Abbâ Daniel fu copiata dal Tuki, e la sua copia si

conserva nel Museo Borgiano di questa copia, non sempre :

esatta, si è servito Zoega, che non potè consultaro il ms. origi-


nale, che trovavasi a Parigi, quando egli scrisse il « Catdlogus ».
Questo l'od. G2 fu studiato a Parigi dal Quatremère che dà Fin-
VII-; KT RÉCITS DK l'aUIIÉ DANIKL. 113

dice del contenuto Recherches critiques el hisloriques


iielle «

sur la langue de l'Egypte, p. 125. 1 fogli di


et la littérature
qiiesto codico (189, 198) riprodotti neW Album de palèogra/i/u'e
copie del Pr. Hyvernat, non sono délia laano di Chael.

LISTA DI PAROLE NOTEVOLI

AnoAcVï.ocee (à-oTâ^jiijai), p. 95 (1).

A|)KIU)II ( on), p. 84.


ATo-iiiiii (non sindacabile), p. 92.
BAA.MII (t:3caXi;v), p. 93.
AMIIOCIOII, p. 84.
eiixpuv (xpîu) epKiixpiA, p. 95 (2).

eto;"j e, p. 89.

ICIKVH.MTMC, p. 88.
AAKAiii (XEy.âvY), XxY..), p. 88, 95.

A6.\e ebo.v, p. 84.


.\6irrioii (X^vïtov), p. 84.
iioiMiii, p. 86.

iiAi (limosina), p. 100.


iiiiov lic.A (condurre?). p. 100.
iio-/n^, p. 89).

iiovT (?), p. 99.


IIS(5 (? = GBBe), p. 100.
nAAATioii (-aXâ-:iov), p. 91.

fioAiiTiA {r.oXr^doi) , p. 98.


nvproG {r.ùpyo:, monastero), p. 99.
po;s:ii, p. 85.

cuov (ricchezze), p. 89.


COK CAIICA, p. 87.
rrifiiKoc, eiiiiioc ('--i/.:;, Ir.r.oq), p. 84. 11 pi'. Lumbroso mi
avverte del : îr,;;.i7r.:v î v.xKiX-.y.'. 5 '{t.-s: (in Alessandria; Maial.
p. 192).

(1) Anche in Budjrp, S. Mirhad Uœ Arch., 09, !l (non àîiooToiT^w).


(•-') Cf. ruicigL', up. c, i:j3, i?.
ll-l VIE ET RÉCITS DE l'aBBÉ DANIEL.

t|)AirrAciA (lavraui'a), p. 93.

(|)ii II — , p. S7.

<|>|)nf . ii<|)|jiif (= ùç, col futur, part.).


tl)VCI O (s£Î7a'., çsiair;? = £jjr,ij.£r.), p. 90, 91.

XAA(|T (calautica), p. 93.


^G (^ a-j'ia çûAa, Grj;j.:zvTp:v), p. 87.
^tivaiov, p. 89.
eiiiiioc, vedi •/iiriiKoc.
:v«;ii ."Jiiii, p. 93.
()-i topc)) P- 89; oi "j.viiA, P- 93.
o-oz, p. 92.
tu At, p. 93.
txupA (t + x^'^pî). P- 9*J-

IV

CORRECTIONS DE QUELQUES PASSAGES DU

TEXTE P'THIOPIEN (i)

PAR

M. IGNAZIO GUIDI

Il testo arabo sul quale fu fatta questa traduzione ge'ez, non


si conosce, ma il copte puo giovare a rischiararla. II testo ge'ez
è già accresciuto con racconti, che non trovansi nel copto, il

quale ultimo senibra meglio rappresentare la forma primitiva.


Queste aggiunte del ge'ez sono tre : 1°) dalla linea 10 alla 92; 2°)
dalla 1. 334 alla 14.5; .3") dalla linea 501 alla 1. .373. In tutto il

(1) \'!da do Abba Danirl. du Mosleiro de Sci'Ic. l'ccsiio elh'wpica piiblicnda jior
Lazariis Goldschmidt c F. M. Esteves Pcreira, S. S. (i. L. Lisboa, Iniprcnsa na-
cional; 1SI7. ln-8.
VIE KT RÉCITS DE L'aBIjÉ DANIEL. 115

resto il confronto col copto suggerisce alcune eniendazioni, che


qui seguono, insieme alla correzione di errori di stampa.
99 leg. ?i>.
104 1. 'i-n/i-l-

108 1. hrA.'i'
126 secundo il copto !\\'^oo^ non con app"osizione di quelche
segue.
131 /.hn
145 tOxn\\}\
158 1. h,^^lh (era Eulugio che andava innanzi. guidando gli
ospiti).

187 1. jPMtUjr.
196 II \\ao in \iaa : f yfl evidenteraente è traduzione di un
^, che è stato preso in senso finale, mentre indica solamente
un limite di tempo, e dovea tradursi Kfth-

206 TJJr ••
hSh!tlt^" (Acasu isto nào sera sufficiente para Eu-
logio?). Anche qui il traduttore (o il testo arabo che egli aveva
innanzi) ha fatto confusione fra l'i e JiT, vale a dire che;
j^^o-iJjL' \l\> jl « non ha fatto nialleveria per Eulogio? » è

stato letto i^^^J^'^ '^ixj J\.

237 (de dia trabalha; o teu monte é a tua necessidade) ; qui


per cnlpa, forse, dell' araanuense, fflh'lï « e va » è stato cambiato
in fl»-h'fr; cioè : fai tuoi affari ("JflC ••
»»^«f»,^h) di giorno, ed
ora va al monastero !

238 1.,e»t:r (?).

248 1. !?>.

251 I. «^cjpir
2621. >i'>+}i.
273 1. H't\-
277 1.
i-q..*/;^.

280 1. t'WM.
285 1. hntitï-
301 (JlAK è far. J^).
306 1. MM''
316 ;^^/^^.
116 VIK ET liKClTS DE LABBli DANIEL.

319 1. 1ttC.\\
3-2:> 1 ffl.e,ft.A5:

— hn è vocat. d'h-fl (Dillm., Gr. <l. nllt. Spr\, 284).


328 Qui dal tradultore abissino (o dal suo teslo arabn) è stato
tutto confuso. Queste parole sono dette da Abba Daniel al suo
lj.a6Y)Ti5<;, frate compagno. come sta regolarmente nel copie :

alla 1. 330 1. jK.<h.fl>*îl5:, t'ioè : finchè io rauoia.

1891. MA*.
577 ^M-l'
581 h,f\.t\ • «PAft per < abbate » forse già ncU'arabo.

593 1. «Tïnc.
6081. n-flH-'l

625 Ignoro se alcuna leggenda riferisca che Mosè parlasse


570 volte con Dio. ma forse in origine un <|)o (derivato da ii?»,
cf. Es., 33, 11, loquebalur... facie ad faciem) puo essere stato

preso per la cifra : <() = 500, e o = 70.


6401. ;^'î•^/»'.
)l?

TABLE DES MATIÈRES

rages
iNTnODUCTlON I

Ordre des textes conlenant la vie de l'abbé Daniel x.wiii

Texte grec
1. Le Moine surpris par des démons dans un sépulcre 1

2. Anastasie la Patrice 2
3. Marc le Fou 12
4. Le saint Mendiant 15
5. La chaste Thoraaïs 17
6. Le Moine tenté 21
7. La Religieuse qui simulait l'ivresse 22
S. Comment l'abbé Daniel expia un meurtre qu'il avait couimis 27
0. Eulogius le Carrier oO
10. L'Orfèvre Andronicus et son épouse Athanasie '17

1 1 Le Moine faussement accusé de vol 64

Texte syriaque
1. La Religieuse qui passait pour folle et Anastasie la Patrice 68
2. Histoire d'Andronicus et d'Anastasie sa femme 79

Texte copte
Vita di abba Daniel 93
Traduction irjO

Descrizione del codice que conliene il teste copte délia vila di abba Da-
niel 112

Texte éthiopien
Corrections de quelques jiassages du texte éthiopien 115
lit

TYPOGRAPHIE FIRMIK-DIDOT ET C". — MESNIL (eURE).


BIBLIOTHEQUE HAGIOGRAPHIQUE ORIENTALE

VIE

JEAN BAR APHTONIA


BIBLIOTHEQUE HAGIOGRAPHIQUE ORIENTALE
ÉDITÉE PAR

LÉON CLUGNET

VIE
DE

JEAN BAR APHTOXIA


TEXTE SYRIAQUE
PLBI.il et trahi it I>A1!

F. NAU

PARIS
LIBRAIRIE A. PICARD ET FILS
82, rue Bonaparte, 82

1902
HISTOIRE
DE

JEAN BAR APHTONIA(i)

INTRODUCTION

I. Vie de J. B. A. — Le père de Jean bar Aphtonia, qui était


rhéteur à Édesse, mourut relativement jeune et laissa cinq gar-
çons, dont Jean, le dernier, n'était pas encore né. Leur mère,

Aphtonia dévoua à leur éducation elle fit instruire les


(2), se :

premiers et leur procura des ciiarges de l'empire, et elle fît éle-

ver sous ses yeux le dernier, ([u'elle avait consacré à Dieu dès
avant sa naissance (3).
Quand notn^ héros eut quinze ans, elle s'informa d'un monas-
tère modèle où elle pourrait le conduire. On lui vanta celui de
Saint-Thomas à Séleucie, près de l'embouchure de l'Oronte;
mais on n'y recevait pas de jeunes gens. Elle alla donc trouver
Palladios, patriarche d'Antioche de 490 à 498 (4), et lui de-
manda d'écrire au supérieur du monastère de Saint-Thomas
d'accepter son ills malgré sa jeunesse.
Le supérieur de ce monastère, nommé Théodore, était pres-
que centenaire, et, comme Isaac, avait perdu la vue. Il fit ap-
procher Jean, et, sentant qu'il n'avait pas encore de barbe, re-
fusa de le recevoir; il dit à Aphtonia de lui ramener son lils

(1) Cette histoire sous forme d'homélie (|tio(jo) est tirée du ms. de Londres
add. 1217-1, fol. Sl'-ST'. — M" Graffin, qui nous a facilité tant de fois nos études
syriaques, nous a prêté une photogi'aphie de cette partie du manuscrit.
(2) Il fut donc nommé fils d'Aphtonia, du nom de sa mère.
bar Aplitonia, ou
(3) Il naquit de 475 à 183 d'après synchronisme ci-dessous.
le

(4) C'est le seul synchronisme que nous fournisse cette histoire. .Jean B. A.
avait donc quinze ans sous le patriarcat de Palladios, c'est-à-dire de 190 à 498.

E.vliilil di; la lilCNLi: DK l'(.)MII'.NT DlIRtnilL.N.


'i HISTOIRE DE JEAN BAR APHTuXIA.

quand la barbe lui aurait poussé. Mais saint Thomas lui appa-
rut en songe et lui révéla que cet enfant serait plus tard le

sauveur du monastère; il fitdonc appeler Aphtonia qui n'avait


pas encore quitté l'église, et lui dit qu'il acceptait de garder
son fils.

Jean n'entra pas toutefois au monastère, aux il fut adjoint


Ce service
frères chargés de l'ecevoir et de servir les étrangers.
était très pénible, car tous les voyageurs qui entraient dans le
port de Séleucie ou qui en partaient, allaient au monastère et y
étaient hébergés (1). Au bout de sept ans (entre 497 et 505)
— il avait alors vingt-deux ans — on lui donna l'habit monacal,
mais on l'astreignit encore au rude métier de charpentier,
avant de l'appliquer aux études et à l'éloquence. Plus tard, sa
mère mourut, ses frères partagèrent l'iiérilage et lui firent tenir
tous les ans soixante dariques d'or (quinze cents francs) qu'il
employait en bonnes œuvres. Il s'attira ainsi la jalousie des
frères relâchés qui l'accusèrent, le calomnièrent et le frappè-
rent; il s'appliqua à les apaiser par sa patience et son humilité.
Il put enfin faire quelques études, car il est appelé « rhéteur »

et « dans l'histoire de Zacharie (2).


ex-avocat »

Après la mort de l'empereur Anastase (518), l'évèque de Sé-


leucie, Nonnus, adversaire du concile de Chalcédoine, fut chassé
et se retira dans sa famille à Amid (.3) les moines monophy- ;

sites du monastère de Saint-Thomas ne furent pas épargnés da-

vantage, leur supérieur les expulsa également. Ils recoururent


à Jean, qui avait alors de trente-cinq à quarante-trois ans, et,

d'une voix unanime, le nommèrent leur supérieur. Ils eurent

(1) D'après Cedrenus et Tiiéophane (A. M. 5838), le port de Séleucie avait été'

creusé la dixième année de Constance II (3-17) et il avait fallu pour cela enlever
une partie d'une montagne. Comme la présente histoire nous apprend que le
monastère de Saint-Thomas était près du port, nous croirions volontiers qu'il était
situé sur la montagne qui dominait le port et était un but d'excursion et de
pèlerinage pour tous les ^o}ageurs.
(2) |
i-\N>, et ^oji^aji^^i. Ces deux mots sont employés dans deux passages
parallèles d'une même page. Le second a donc chance d'être synonyme du pre-
mier. — Ces textes sont cités plus bas.
(3) 11 avait été élevé dans cette ville, au temps de l'évèque Jean, du monastère
de Qarthemin. Celui-ci désirait avoir Nonnus pour successeur. En réalité ce fut
Thomas qui lui succéda après la prise d'Amid par les Perses. Ce Thomas bâtit
Dara. et, après sa mort, les habitants accomplirent le vœu de Jean et prirent
Nonnus pour évèque (cf. Land, Anecdota Syr., 111, 247).
INTRODUCTION. d

sans doute bien des épreuves et des persécutions à subir, mais


du monastère, car, au mois
restèrent, semble-t-il, en possession
d'avril839(528 deJ.-C). d'après le colophon d'un manuscrit (1),
Jean était encore archimandrite du monastère de Saint-Tlio-
mas de Séleucie. Nous savons d'ailleurs qu'il fut expulsé avant
l'année 531 (2). Il alla donc fonder à Qennesré, sur la ri\e de
l'Euphrate, en face d'Europus (Jérabis), un nouveau monastère
dont il fut le premier supérieur. Nous le retrouvons à Cons-
tantinople vers 531, où il rédige les conférences des cvêques mo-
nophysites avec l'empereur et les évèques orthodoxes (Land,
Anccd. Syr., III, p. 278). Les privations qu'il avait endurées
au temps où il était proscrit et les nombreux voyages qu'il avait
dû faire jusqu'à Constantinople, avaient altéré sa santé, il ne
passait aucune journée sans souffrir.
Enfin il reçut une lettre du patriarche Sévère qui lui pré-
disait sa mort, et il mourut, comme nous l'avons déjà vu dans
la Vie de Sévère, quinze jours plus tard, le 4 novembre 819

(537),âgé de cinquante-quatre à soixante-deux ans, après avoir


désigné le vieillard Alexandre pour son successeur et lui avoir
recommandé de ne rien supprimer des préceptes et des lois qui
devaient régir le nouveau monastère de Qennesré. Sa présente

(1) Cité par .'\ssemani. B. 0.. Il, i>.


-IG :

" Ce livre a été terminé au mois d'avril de l'au (des Cirées) 839 (538) à Édesse,
villede Mésopotamie, au temps de llar Jean bar Aphtonia, archimandrite du
monastère de Séleucie (appelé de) S. Thomas. »
(2) Cf. I.and, Aiiecd. Syr., 111, i>.
-245.

{la^l yi^ l\^ ^^; )


; « ' ^\ .|_.ul!^/ ^.s j^* ^jljÎ )JLw>X^ ^±^0.» ^^^ .) nnN fnt |.^o/Li ); vin\o

Les moines fidèles de l'Orient turent chassés de la troisième à la neu-


vième année (de cette indiction, 525-531), une semaine d'années, et s'éloignèrent
de leurs demeures, dans le district d'Antioche, l'Eupliratcsie, l'Osrocne et la
Mésopotamie. Le couvent de Thomas do Séleucie avec la communauté fut trans-
porté et établi à Qennesré sur l'Euphrate, par Jean le rhéteur, fils d'Aphtonia,
le supérieur ». —
On trouve au même endroit un te,\te analogue « Le cou- :

vent de Saint-Thomas fut installé à Qennesré sur l'Euphrate par Jean, homme
illustre, supérieur d'alors, e.x-avocat (ou rhéteur), (qui était) d'Édesse, fils d'Aph-
tonia ».
4 HISTOIRE DK .IRAN BAR APIITOiNIA.

histoire fut écrite eu syriaque (1), par l'un de ses disciples (2),
et fut utilisée plus tard par Jean Psaltés dans l'hymne qu'il
composa sur J. B. A. et que nous publions à la fin.

II. Ses kcrits. — Il composa, dit. M. Wright (3). un com-


mentaire sur le C(nitique des cantiques dont quelques frag-
ments sont conservés dans une Catena Patrum au Brit. Mus.
{add. ms. 12168), et un certain nombre d'hymnes soixante et —
onze au plus d'après un catalogue (4). Ces hymnes ne ren- —
ferment d'ailleurs ni faits précis ni dates. Elles furent écrites
en grec, ajoutées à Yoctoëchus de Sévère d'Antioche, puis tra-
duites en syriaque vers 621 par l'abbé Paul (5). réfugié alors
dans l'île de Chypre. Jacques d'Édesse revisa cette traduction
sur le texte grec en 675. Nous traduirons à la fin de ce travail
six de ces hymnes d'après la revision de Jacques d'Édesse. —
M. Wright attribue encore à J. B. A. la composition de la Vie
de Sévère que nous avons résumée jadis {ROC, 1900, p. 293-
302; dans le tirage à part, Vie de Sévère, p. 89-98). Cet écrit,
cf.

dit-il, dut être son dernier ouvrage, car il ne survécut guère

que neuf mois à Sévère (G). Or nous avons trouvé dans cette

(1)Car on y trouve iloux noms propres .oj. et v».n-.« caractéristiques de la ver-


sion Peschito. Cependant l'auteur utilisait non pas la Peschito elle-même, mais
l'une de ses revisions.
(-!) Ce disciple était en même temps son contemporain. 11 l'ut du nombre des

moines e.xpulsés vers 518.


(3) Syr. LU., Londres, 1894, p. 84.
('1) D'après le Calaloyus codicum syriacorum de la bibliothèque Bodléienne

(Oxford, 1864), les hymnes de Sévère et de .1. B. A.' sont au nombre de 351 (cf.
col. 510); d'ailleurs celles de Sévère sont au nombre de i80 (col. 51-2). Il en reste-

rait donc 71 pour J. B. A. Ce nombre est un maximum, car il comprend sans


doute encore des hymnes de Jean Psaltés dont ce ms. ne parlait pas au com-
mencement (col. 510), mais qu'il mentionne à la fin (col. 51^), comme le font
tousles manuscrits similaires: ces nombres varient aussi avec les niss.
(5) Assémani supposait que le traducteur était Paul de Callinice, cé'.èbre de
500 à 530 [B. 0., II, p. 47). Toute une famille de manuscrits nomme au contraire
Paul, évéque d'Édesse. Or celui-ci, ordonné en 510, exilé en 522 rétabli en ,

526, mourut enfin en 527 et ne put donc traduire aucune hymne de Jean Psaltés
qui écrivait encore après 591; d'ailleurs le traducteur des hymnes fit sa traduc-
tion à Chypre, où il s'était réfugie lors d'une invasion des Perses (cf. Cal. cod.
syr., col. 512), ce qui ne peut s'appliquer à Paul d'Édesse. On est donc amené à
attribuer la traduction des hymnes de Sévère, de J. B. A. et de Jean Psaltés
lOctoëchus), à Paul l'abbé, qui était à Chypre en 624 et qui était un traducteur
do profession, car on sait par ailleurs qu'il traduisit saint Grégoire de Xazianze.
(6) Syr Lit., p. 85.
INTnODl'iTIiiX. f)

Vie que J. B. mort avant Sévère et nous avons cru voir


A. était
qu'elle avait été complétée par un auteur postérieur (/oc. cit..
p. 97, noteS). Pour trancher cette question, nousnous proposons

de discuter ici 1° la date de la mort de J. B. A. et de Sévère


d'Antioche et 2° la date de la composition de la Vie de Sévère
attribuée à J. B. A. (1); enfin nous conclurons 3" que si J. B.
A. a pu écrire le commencement de cette Vie, il nous semble
cependant plus probable pour l'instant qu'elle a été écrite tout
entière par un autre supérieur du monastère de Qennesré (2),
par exemple par Jean Psaltés (3), bien que cette dernière attri-
bution soulïre aussi des difficultés (4).
Date de la mort de J. B. A. et de Sévère.

Nous ne connaissons la date de la mort de J. B. A. que par


un texte de Jean d'Asie (pseudo-Denys de Tellmahré) cité par
Assémani, 5. 0., t. II, p. 51.

(1) Xous avons trouvé cette seconde Vie par liasard dans le nis. de Berlin

Sachau 3-21, que nous avions demandé pour collationner la première Vie do
.Sévère écrite par Zacharie le scolastique dont nous donnions alors la traduc-
tion. Nous nous sommes borni' à résumer cette seconde Vie qui nous était in-
dispensable pour compléter la biographie de Sévère. Nous n'avons pas cédé au
désir que nous avions de la publier, parce que nous savions que M. Kugcner
avait ce même dessein et que nous le savions tout préparé par ses connaissances
grecques et sj-riaques pour faire cette publication. Nous regrettons qu'il ait été
empêché jusqu'à ce jour d'accomplir son projet, d'autant que de jeunes auteurs
pourraient ne pas imiter notre réserve.
(i) Nous nous rangeons donc, avec une simple restriction, à l'opinion énoncée

par M. Kugener.rtOC, lUOO, p. 477.


(3) Jean Psaltés nous est connu .par le colophon des mss. de rOetoëchus qui
portent :

poiio/ .jao n\". uV^oo P^ ...VJ^v iftôL -j^l ,^6ovov:ka.'i ^i\ .^ p* |J',u.|fO

• Tous les hymnes de


saint .Mar Sévère qui ligurent dans ce volume sont au
nombre de Les autres sont de Jean bar Aphtonia, supérieur de Qennesi'é,
29.Ô.

d'un autre Jean supérieur du même monantère et d'autres dont les noms ne sont
pas connus. (Ce volume) renferme la recension de Mar Paul (l'abbé) et de Mar
•Jacques d'Édesse. • ,4sséniani, B. 0., t. H, p. 47. — D'ailleurs dans l'en-téte de
certaines hymnes de l'Octoëchus qui lui appartiennent, Jean est appelé Psaltés
(.m.{.\mqj (cf. Wright, Catal. des mss. syr. du Brit. Mus., p. 332-333) ; il est encore
appelé caliigrapke (jœas-„^a.i.ij)) dans le ms. add. 18816.
(4) L'auteur de la Vie de Sévère était supérieur de Qennesré avant 544, tandis

que Jean Psaltés écrivit encore une hymne sur Julien, patriarche d'Antioche
de 591 à 5^. II est difficile de croire qu'il fut supérieur durant un ternies si long.
6 HISTOIRE DE JEAN BAR APHTOMA.

t-^k^V^^ ^V*/ ^^jiINoo ro,^.-rt- rt ;^ ^1 ^n , ^v^ 1~^^ N_*^o U^;JL3 o^à )^ > ^o ^ ^« ^ I
- ^^ ^

L'an 849 (538), saint Mar Sévère, patriart-he d'Antioclie, quitta ce monde,
le huit de Schebat ifévrieri; saint Mar Jean har Cmsiis il) mourut le six
du même mois, et Mar Jean har Ajiltlonia mourut le quatre du second
Teschri (novembre).

On interpréta jusqu'ici ce texte d'après notre division actuelle


de l'année qui commence en janvier pour se terminer en dé-
cembre, aussi M. Wright put écrire {loc. cit.) que J. B, A. sur-
vécut neuf mois à Sévère. Mais si l'on se rappelle que l'année
des Grecs va du V
octobre ou 30 septembre et si l'on remarque
que Jean d'Asie semble bien suivre une marche régressive
puisqu'il mentionne la mort de J. bar Cursus le 6 février, après
la mort de Sévère arrivée le 8 février, on en conclura sans
hésitation que Jean d'Asie place la mort de Jean bar Aphtonia
le 4 novembre de l'an 849 des Grecs, c'est-à-dire le l novembre
587 de notre ère. Jean bar Cursus est mort ensuite (2) le 6 fé-
vrier 538 et Sévère le 8 février .538.
Nous nous en tenons à ces dates, car la Me de Sévère, écrite
par Jean supérieur du monastère d'Aphtonia [ROC., 19Û0,
p. 300, et p. 96 du tirage à part), et l'histoire que nous publions
aujourd'hui, nous apprennent toutes deux que Sévère prédit
dans l'une de ses lettres la mort de J. B. A. et la sienne. Or
J. B. A. mourut quinze jours après la lecture de la lettre et nous

croyons que Sévère ne tarda pas à le suivre, c'est-à-dire mourut


quatre mois après; car s'il n'était mort que six ans plus tard,
comme on le suppose quand on place sa mort en 5 13, sa prédic-
tion, à l'âge où il était arrivé, ne serait plus qu'une phrase sans
portée aucune et n'aurait pas été relevée. D'ailleurs Jean d'Asie,

(1) Ovêque de Telia.


.Jean —
Assém.ani écrit ^a>aio-,j, mais c'est une juire conjec-
ture, car,dans sa transcription du ms. de Rouie, M. Martin indique que la pre-
mière lettre est illisible. La lecture .maïa^o est imposée par le passage parallèle
du Liber chaUpharum {Land, Anecd. Syr., I, p. llci) qui avance toutes les dates
il'une année et place à tort la mort de .lean bar Cursus le 9 février 848 (537).
[i] Le Liber chaUpharum, qui donne en général des dates plus exactes que le

pseudo-Denys (Jean d'.4sic), fait mourir Sévère le 8 février ô'37, ce qui placerait
la mort de J. B. A. en 53G. Xous nous en tenons cependant ponr l'instant à la
date 538, à cause du texte de Jean d'Asie cité dans la note suivante.
INTRODUCTION'. 7

sinous possédons réellement son texte primitif sans altération,


pouvait connaître la date de la mort de Sévère (1).

Bar Hebraîus donne, il est vrai, une date différente; mais il


faut noter d'abord que cette date n'est pas définitivement établie,
car le ms. de Rome utilisé par Assémani donne le 28 février
850 (539) (2) et le ms. utilisé par M^'' Lamy porte le 8 février 854
(543) (3). Nous avions jusqu'ici accepté cette dernière date sans
discussion aucune et avions donc été porté à attribuer la com-
position de la seconde Vie de Sévère à J. B. A., car elle a été
composée avant 544, et à supposer qu'elle avait été complé-
tée après 544.
Nous croirions volontiers que Bar Hebra^us a placé la mort
de Sévère en 543 parce qu'il supposait qu'il avait été remplacé
immédiatement par le Or Jean
patriarche Sergius de Telia (4).
d'Asie nous apprend que Sergius ne fut nommé « qu'un temps
d'années » après la mort de Sévère, comme nous l'avons dit
(cf. note 1, ci-dessous). C'est l'occasion de rappeler que d'après

Sévère d'Aschmounaïn (x° siècle), le successeur immédiat de Sé-

(1) Dans un autre endroit (Land, Anecd. Syr., II, îlS-ijy) Jean d'Asie ne con-
tredit pas le présent passage. Il nous apprend qu'après a\'oir passé deux ans à
Constantinople (exactement depuis l'hiver .534-535 jusqu'en mars 5"3C, cf. ROC,
1900, p. 299, et p. 95 du tirage à part). Sévère se retira dans le désert au sud
d'.\lexandrie et continue (jo,iQi= N>.aj |La3L.>;j |v,it; p^j oii. >vvi jjo, « et après un
: .

temps d'années passées dans la persécution, il tomba dans une maladie..; » Nous
satisfaisons suflisamment à la locution vague » un temps d'années » en sup-
:

posant un duel et en traduisant « après deux ans passés dans la persécution,


:

il tomba' malade ». Il tomba donc malade en 538 et niourut le 8 février de


cette année. —
A la page 240, Jean d'Asie nous apprend encore que Sévère
n'eut pas aussitôt un successeur; ce ne fut qu'après « un temps d'années », qu'on
nomma Sergius de Telia. Cette même locution peut désigner ici un intervalle
de cinq à six ans. —
Enfin nous verrons plus bas que d'après le même Jean
•d'Asie, Sévère était mort avant que Jacques Baradéo ne .montât à Constanti-
nople, c'est-à-dire avant 5 U/2.
(2) B. 0., II, p. 321.
i3) Chron. eccl., I, col. 211. La chronique de Jlichel fcmrnira peut-èlre une
troisième date. Le manuscrit d'Édesso qui est édité par JI. Chabot n'est d'ail-
leurs pas, lui non plus, exempt d'altérations. — Notons, pour concilier les deux
manuscrits de Bar Hebrajus,- que >-.» (le huit) a pu xlonner facilement w»j (vingt-
huit), et que le > final qui donnait 854 a pu disparaître, si le point placé en des-
sous a été omis ou déplacé. Inversement un point déplacé a pu faire croire à
un • final.

(4) Jacques bar Salibi et les diptj-ques des Jacobites font la ruémc supposition.
Cf. Assémani, H. (>., II. p. 323.
b HISTOIRE UK JEAN BAI! APIlTuNIA.

vère d'Antiocliefut un certain Théopliane ou Théophile (1).

Assémani, qui rapporte cette opinion, déclare préférer en cette


matière la tradition des Sj^riens à celle des Égyptiens. Il faut
cependant se rappeler que Sévère mourut en Egypte (2); c'est
donc en Egypte qu'on dut songer en premier lieu à lui donner
un successeur, lequel put vivre et mourir, comme Sévère, dans
les environs d'Alexandrie.
2° Date de la composi//oi) rie la Vie de Sévère attribuée à
J.B.A.
L'auteur nous apprend qu'il écrit cette Vie à la demande de
Domitius (..^-^o!), du monastère d'Aphtonia, qui p/;/s tard dé-
viai évêque {HOC, 1900, p. 293 et 301; pages 89 et 97 du
tirage à part) Or nous allons montrer que Domitius fut vrai-
.

semblablement ordonné évêque en 54-1. La Vie en question


aurait donc été écrite avant 544.
Jean d'Asie nous apprend en effet (3) que la seizième année
du règne de Justin, c'est-à-dire en 541/2 (4), Khéret bar Gabala,
roi des Arabes, demande à Theodora d'envoyer des évêques mo-
nophysites en Syrie. Elle fait nommer évêque d'Édesse le moine

(1) Cf. Assémani, B. 0., II, p. 323, qui cite Reiiaudot. Ifisluria patrkircharum
Akïandrinoruni, Paris, I7I3, p. 144 et 145.
\i) D'après les auteurs syriens, il tomba malade au désert; on voulut le con-
duire à Alexandrie et il mourut en chemin, àiLoma (Ksota) d'après Bar HebrtPus,
il |)cuïi3 (Ksoa'l d'api-ès Jean d'Asie, et à Ls— '
(Skoa ou Sakha) d'après les Égyp-
tiens. Ce sont diverses formes d'un même nom. — La ville de Is—', d'après
M. Barges, par Strabon et Ptolémée et chlOOV (Skhoou) par
est appelée So'ïç
les Coptes. Elle se trouve dans la Bassc-Égypte sur la branche Sébennitique du
Nil dans la province de Garbiyeh. Cf. Homélie sur saint Marc, apôtre et Évan-
géiiste, par Anba Sévère, publiée par l'abbé Barges, Paris, 1877, p. 4, 1. 9 du
texte arabe, et p. 113 à 114. —
Le texte de Jean d'Asie a donc conservé la véri-
table forme avec une altération de prononciation qui se trouve déjà dans Je
gi'cc E(5ïç, comme nous croyons qu'il a conservé la véritable date de la mort
de Sévère. Bar Hebrœus donne un nom et une date accommodés à la gram-
maire et à la date de l'avènement du patriarche suivant. On trouve dans —
Honaudot [toc. cit., p. 138) que Sévère se cachait dans le village de Saca, chez
un homme pieux nommé Dorothée. —
Il serait donc mort dans l'endroit où il

demeurait, ce qui nous semble vraisemblable, et non dans une ville qu'il traver-
sait pendant qu'on le conduisait à .-Vlexandrie, comme l'écrivent les auteurs
syriens.
"
Land, Anecd. .S'i/c, II, p. 254-256. Cf. p. 306-370.
(3)

Justin fut couronné en effet le 1" avril 527 et régna seul à partir du mois
(4)

d'août. Cette année comparée aux années grecques (838) dont se servait Jean
d'Asie se note 526/7. La seizième année courante du règne de Justin tombe donc
quinze ans plus tard (853), c'est-à-dire en 541,2.
INTRODUCTION. 9

Jacques Baradée qui était alors à Constantinople (1). Celui-ci


parcourt ensuite tout l'Orient (i) pour y ordonner des prêtres,
puis il revient à Constantinople a\ec deux moines qu'il veut
faire nommer évèques afin qu'à eux trois, ils puissent consacrer
d'autres évèques (3). Théodore, patriarche d'Alexandrie, exilé à
Constantinople, lui donne des lettres de recommandation pour
les évèques égyptiens (4); il part donc pour Alexandrie où il fait

consacrer évèques ses deux moines, puis il les ramène en Syrie

où leur premier acte est de consacrer evecjue de Laodicée le


moine Domitius du monastère d'Aphtonia. Mentionnons encore
parmi leurs autres consécrations celle de Jean du monastère de
JMar Bas (Bassus?), comme évèque de Qennesré (5), et celle de
Sergius, du monastère d'Aphtonia, comme évèque de Harran
(Carrhes) (6). Enfin, ils revinrent à, Constantinople et donnèrent
un successeur à Sévère d'Antioclie dans la personne de Sergius
de Telia. —
nous semble donc, vu le zèle de Jacques Baradée
Il

et surtout vu l'urgence qu'il y avait à donner promptement des


prêtres, des évèques et un patriarche h l'Église monophy-
site, que nous pouvons placer la consécration de Domitius en

544 (7), en accordant ainsi deux ans à Jacques Baradée pour

(1) Jean d'Asie nous apprend encore (Land, Anecd. Syr., II, p. 369, 1. 6-7) que
Sévère était mort au moment où Jacques Baradée monta à Constantinople,
• c'est-à-dire avant 541/2.
Peut-être ne faut-il pas prendre à la lettre l'itinéraire que lui attribue
{i)

Jean d'Asie [loc. cit., p. 255, 1. 1-6, et p. 3G9, 1. 19-23), mais il est intéressant de
le comparer à l'itinéraire suivi par Jean d'Asie lui-même durant la peste de

5-14. Il part de la Palestine, traverse la Mésopotamie, la Cilicie, la Mysie, la Syrie,

la Lycaonie (^u<i^l =
Iconium?), la Bithynie, l'Asie, la Galatie, la Cappadoce
pour arriver aussi à Constantinople {loc. cit., p. 310).
(3) D'après un canon respecté des apôtres, un évèque ne pouvait être con-

sacré que par trois ou quatre évèques.


(4) II lui fallait au moins trois évèques pour consacrer ses deux moines.

(5) Il s'agit sans doute ici de Qennesrin (Chalcis) à une journée de marche
au sud d'AIep. Ce n'est cependant pas sûr, car le monastère de J. B. A. semble
avoir eu un évèque à sa tète à partir d'une certaine époque. En effet une pro-
fession de foi de T98 est signée par Georges, évèque de Qennesrin, et par Cons-
tantin, évoque du district de Qennesrin (cf. Wright, Calalogite des ynss. syr.,
p. 419). Nous croirions volontiers que le premier était évèque du monastère de
Qennesré et le second évèque du district de Qennesrin iChalcis).
(6) II peut être question ici de Sergius
bar Caria, traducteur de la seconde Vie
de Sévère.
(7) Nous savons aussi que Sergius fut patriarche durant trois ans et que trois

ans plus tard il eut pour successeur Paul, archevêque d'Alexandrie, or Paul
fut nommé patriarche d'Antioche entre 548 et 550 (cf. Kleyn, Net Leven van
10 HISTOIHK DE JEAN lîAIi ArilTONIA.

faire ses divers voyages. Nous pouvons donc placer la composi-


tion de la seconde \'ie de Sévère par Jean du monastère d'Aph-
tonia avant 544.
3° Détermination de l'auteur de la seconde Vie de Sévère.

Cet auteur se nommait Jean, était supérieur du saint monas-


tère de Beth Aphtonia(ou d'Aphtonia) (1), avait passéàMaiouma
après la mort de Théodore) qui vivait encore Tan 511) et y avait
vu divers successeurs de Pierre l'ibérien (2) {ROC, 1900,
p. 294, et p. 89 du tirage à part) d'ailleurs il connaissait Sévère ;

et il savait écrire en grec. Tous ces caractères conviennent à


Jean bar Aphtonia. Il est appelé en tête de la présente histoire
que nous publions : « .lean, supérieur du saint monastère d'Aph-
tonia » ; après 518. il fit de nombreux voyages : « qui pourra re-
later ses voyages et ses actes... le nombre de fois qu'il dut fuir
pour la religion et pour ses dogmes? » dit son biographe. Il est
donc vraisemblable qu'il dut visiter les héritiers de Pierre l'Ibère.
D'ailleurs il avait paru devant l'empereur, comme Sé\ère, et
s'y trouvait en particulier vers l'an 531, quelques années avant
l'arrivée de celui-ci (3). Il dut donc le rencontrer durant ses

Johannes van Telia, Leiden, 1882, jj. G2, note 2). Il s'ensuit que Sergius l'ut pa-

triarche au plus tard en 544 et nous avons vu que Domitius avait été consacré
évèque auparavant.
(1) Pjoc^/ Cvji-s; |-l-^^ Ivioai.; |;-t -i-i ^a- ^ [vj>iN.3L(;. Cc titre 3. d'ailleurs été

ajouté postérieurement, puisqu'il y est dil que depuis la composition de cette


vie, Domitius est devenu évèque.

(2) |E.Ji.jl_io ^,-a ^ ^^^-Xû V-^ )îoio/L .0,1 i \ -i ^oo, p/ m .


f^ojLo );^tœ» oô. ,j— Q-.

^,î jLo*;^o ^\-t^.rt [ I ,N-^ pu/ fr>rig^ .\ .g>o p^|.^si»o N\t ^ \\ .I^MO^^i pL^,.co ^i ..soL

« J'ai pu entretenir Jean, surnommé le Canopite; mais Théodore était mort


un peu avant mon arrivée, Jean d'.Antioche (l'auteur' des Plérophories) était
parti dans une voie très étroite (était anachorète ou reclus"?). Les premiers de
ce monastère étaient Elisée, Etienne et Philippe; c'étaient des rhéteurs, instruits
en toute science, et qui avaient fait leurs études de droit » (ms. Sachau 321,
fol. 139). — Or Théodore était à Constantinople avec Sévère, et assistait encore

au concile de Sidon en 511 (ROC, 1900, p. 93-94 et 9C; p. 83-84 et 85 du tirage à


part). Sa mort n'arriva donc que plus tard.
» Quand ces lettres pour la défense de la
(3) Cf. Land, Anecd. syr., UI, p. 278 :

foi eurent été présentées et lues, et que les évêques fidèles, réunis à Constan-
tinople par l'ordre du roi comme nous l'avons dit plus haut, eurent beaucoup
parlé durant le long intervalle d'une année, — Jean le rhéteur (p^Njo), supérieur
INTRODUCTION. 11

voyages, de plus il écrivait en grec puisqu'il composa dans


cette langue des hymnes dont plusieurs, que nous publions
ci-après, sont consacrées à Sécère. Il pouvait donc écrire la
Vie de Sévère. Nous nous étonnons cependant de ne pas trouver
dans cette Vie plus de détails qui lui soient personnels; nous
ne voyons pas non plus comment faire la coupure pour sépa-
rer la partie écrite par J. B. A. du complément qui aurait été
ajouté plus tard; enfin et surtout, si Sévère est mort en 538,
un successeur de J. B. A., par exemple Jean Psaltés ou le Cal-
ligraphe (?) (1), a pu écrire sa Vie quelques années plus tard.
Voici donc le résumé de cette longue discussion :

Jean bar Aphtonia paraît à Constantinople avec les évoques


devant l'empereur après 531, à une époque indéterminée il re-
tourne à son monastère où il ne passe plus un seul jour sans
souffrir; — Sévère vient à Constantinople de l'hiver 534/5 à mars
536 et retourne au désert au sud d'Alexandrie. — B. A. meurt J.

le 4 novembre 537. Le vieillard Alexandre lui succède dans la di-

rection du monastère de Qennesré (2); — Sévère meurt à


Skhoou (ou Sôïç) le 8 février 538. Il avait prédit sa mort au mois
d'octobre de l'année précédente.^ Alexandre, supérieur de Qen-
nesré, meurt vers 541pour successeur uncertain Jean;
(?) et a —
celui-ci écrit en grec la Vie de Sévère avant 544 à la demande
du moine Domitius. Il utilise la Vie écrite par Zacharie le sco-
lastique, quelques souvenirs personnels et quelques ouï-dire.
— Domitius est consacré évêque de Laodicée en 544. Le texte
grec de la Vie de Sévère est traduit peu après en syriaque par

de monastère, fils d'ApIitoiiia, les accompagnait et consignait par écrit (toutes ces
paroles), —
l'empereur ne rejeta pas le concile de Chalcédoine de l'Église, mais
manda par lettres saint Sévère le patriarche, qui se cachait en divers lieux. »
— Sévère refusa d'abord de venir à Constantinople, mais il accepta bientôt et y
vint en 534, 5.

(1) Voir plus haut. — Jean Psaltès l'ut supérieur de Qennesré et écrivit en
grec, mais comme il écrivit encore sur Julien, patriarche de 591 à 595, nous avons
déjà dit qu'il était peu probable qu'il ait été supérieur avant 544. Il est encore
moins probable qu'il ait pu voir Théodore le successeur de Pierre l'Ibère. De plus
le successeur immédiat de J. B. A. se nommait Alexandre. — On en est donc

toujours réduit à faire une hypothèse. On doit supposer ou bien que la Vie de
Sévère écrite par J. B. A. fut complétée plus tard, ou bien qu'Alexandre mourut
bientôt et qu'il eut pour successeur un certain Jean, inconnu d'ailleurs, qui pos-
sédait le grec et avait parcouru la Palestine. Ce Jean hypothétique serait l'au-
teur de la seconde Vie de Sévère.
(2) Voir la fin de l'histoire de J. B. A.
12 HISTOIRE DE JEAN BAR APHTOXIA.

Sergius bar Caria qui était peut-être déjà évêque de Harran


(Carrhes) — Enfin cette traduction syriaque est
(1). par utilisée
Jean d'Asie dans son Histoire ecclésiastique (2).
Fondation du jMonastère de Qennesré. — L'œuvre ca-
III.

pitale de J. B. A. est la fondation et l'organisation du mo-


nastère de Qennesré dans le désert, sur le bord de l'Euphrate,
en face d'Europus (Jérabis) (3).

Son emplacement précis est déterminé par le passage suivant


de Yaqout (II, 088), dont M. Rubens Duval a bien voulu nous
adresser le texte et la traduction ;

>u! iJ .,6 y^ fjJ ^ ^— 'i^ ^.— ~jt— (-nrj •'"•^j .<— K^ 'i3û\

U«XV iLvi ^ -^^3 3 Lsl, ,j»*._»j ijLr^u' *J'.Lc

J_,_^_5 il) U)'!!^ .,^ ^^4 •^V "^^ -^ OV»**^ »:'.- 'j'

Le couvent de Qennesré sur le bord de l'Euplirate du côté


«

oriental, dans la province de Djéziré (la Mésopotamie) et de


Diâr-Modhar, en face de Djerbàs (Djerabis-Europus), mais Djer-
bâs est syrienne. Entre ce couvent et Manbidj (Mabboug), il y a
4 parasanges, et entre lui et Saroug, 7 parasanges. C'est un
grand couvent, dans lequel il y avait, au temps où il était ha-
bité, 370 moines. Il se trouve écrit dans son temple :

« couvent de Qennesré, tu es une retraite suffisante pour


celui qui se plaisait au.x jouissances du monde.
« Ne cesse pas d'être habité et peuplé, ne cesse pas de fleurir;

tu es visité et tu excites l'admiration. »

(1) On peut traduire par « évèque » l'épithéte |-~ qui lui est donnée;
^œoj/ K-t^oo se traduirait par l'évêque et saint abbé ». Il pouvait être évêque
de Harran et supérieur du monastère où il résidait. La forme grecque .œoj)
estrelativement rare.
(2) Cf. ROC, 1900, p. 295; p. 91 du tirage à part.
ne faut pas confondre |;julo avec ^^mxa (Chalcis) à une journée de mar-
(a) 11

che au sud d'Alep, bien que les deux localités soient souvent désignées par le
INTRODUCTION. 13

J. B. A. fit de ce monastère un centre d'études pour les lettres


grecques et syriaques où se formèrent plusieurs générations
d'hellénistes, et un foyer de vie ascétique où l'Église monophy-
site alla cherclier de nombreux patriarches. Citons parmi les
hellénistes : 1° Thomas d'Harkel ou d'Héraclée qui revisa sur
les manuscrits grecs syriaque du Nouveau Tes-
la traduction
tament (1). Il fit en 616, dans un monastère à neuf
cette revision
milles (Enaton) d'Alexandrie (2). 2" Sévère Sabokt (3), qui y
étudia et y enseigna la philosophie, les mathématiques et l'as-
tronomie (4). 3° Jacques d'Édesse, célèbre polygraphé, l'un des
principaux écrivains jacobites (5). Parmi les patriarches mo- —
nophysites d'Antioche sortis de ce couvent, Bar Hebrasus men-
tionne ./»^?e« (591-595), Athanase (596-635), Julien le Romain
(688-708), Georges (Tj8-190), Benys de Tellmahré (818-845).
Bar Hebranis dit de la plupart qu'ils apprirent à Qennesré les
lettres grecques et syriaques (6).
Un manuscrit de Berlin (7) renferme un fragment d'un opus-
cule de Daniel, évoque d'Édesse de 665 à 684 (8), sur les luttes
des moines de Qennesré avec les démons. L'un de ceux-ci se
moqua même île la barbe de Jean bar Aphtonia. Le patriarche
Athanase, au temps où il était simple moine, avait une telle hu-
milité qu'il allait lui-même, durant la nuit, jeter dans l'Euphrate

même mot ^jim. A Chalcis se trouvait monastère de Mar Aqiba (cf. Pléru-
le

phories, chap, i.x.wix; ROC, 1898, p. 336, et p. 78 du tirage à part).


(1) L'œuvre de Thomas d'Héraclée, l'héracléenne «, a été publiée. Cf. Rub.
Duval, La Httcralure syriaque, Paris, 1899, p. tjO.
(i) On a traduit quelquefois ^a^( par
le couvent d'Antoine ». 11 faut lire
«

"EvaTov, n neuf milles », comme l'explique Jean d'Asie (cf. Land, Anecd.
c est-à-dire
Syr., II, p. 177). Le même Jean d'Asie nous apprend (ibid., p. 271) qu'un cou- ..

vent grand et renonmié de cet endroit était appelé des pères >. On a déjà —
trou\-é plusieurs mentions à'Enaton dans la Vie de Sévère, ROC, 1899, p. 348,
5-13, et pages 31, 37 du tirage à part). —
Moscus alla aussi à "EwaTov (ch. 145 à
147, 177, 184). y mentionne le monastère Touy<»P« "iont Mrjvàç était supérieur
Il

et le monastère de l'abbé Jean l'Eunuque.


(3) En G59, il fut vaincu par les Maronites dans une controverse publique
(cf. ROC, 1890, p. 323 et p. 6 du tirage à part Opusc. maronites, seconde partie).
;

(1) Nous avons publié et traduit son Traité sur l'astrolabe plan, Paris, 1899.

(5) Cf. Rub. Duv., La lit. syr., p. 376-378, et le Dictionnaire de la Bible de

M. Vigouroux, article J.\cqi;es d'Édesse.


(6) Cf. Chron. eccl., I, 259, 260, 267, 290, 296, 322.

(7) Syr. 167 (Sachau 315], fol. 58-64. Cf. Die Handschr. Ver:, der KOniyl. Bibl.

zu Berlin, Berlin, 1899.


(8) Cf. Kub. Duval, Histoire d'Édesse, p. 237.
14 HISTOIRE DE JEAN BAR APHTONIA.

les ordures du monastère. Il apparut en songe à son second


successeur, le patriarche Théodore (649-667), qui semble ainsi
avoir demeuré à Qennesré. et lui commande, pour vaincre le dé-
mon, de faire apporter du monastère de Mar Jacques de^="«i*3,
la main de Sévère, évèque de Samosate. Le démon regrettait
aussi que les moines de Qennesré eussent apporté au monastère
des reliques de saint Ephrem ; il les appelle « des hommes véné-
rables, des hellénistes, des hommes illustres ». Au temps de
Domitianos, évèque de Mélitène (1) et partisan du concile de
Ciialcédoine, les raonophysites furent expulsés de Qennesré.
Cette persécution commença en 599 (2) et obligea Thomas d'Hé-
raclée, devenu évèque de Maboug, à se réfugier à Enaton (3),
comme nous l'avons dit. Des moines de Qennesré se réfugièrent
dans Tile de Crète; ils y furent pris par les Perses en 623 et près
de vingt d'entre eux furent tués (4). Enfin, sous la domination
arabe, le gouverneur de la Mésopotamie, Abdallah bar Darag
(s^i'î), rendit le monastère aux monophysites; il fut détruit en

815 par un incendie, et Uenys de Tellmahré le fit reconstruire.


IV. —
Ajoutons quelques synchronismes pour placer la Vie
de J. B. A. dans son cadre naturel. —
Après le concile de Chal-
cédoine (151), il y eut entre ses partisans et ceux de Dioscore
une lutte que nous avons trouvée esquissée dans les Pléroplio-
ries. Zenon (474-491) s'efforça « de procurer la paix à l'Église »,
d'écarter les questions irritantes et de trouver une profession
de foi (Hénotique) qui pût être souscrite par tous. Durant cette
accalmie eurent lieu les fructueuses luttes contre les païens
d'Alexandrie et de Beyrouth, la destruction du temple de Manou-
tin (Mïvî'je-ô =Menouti) (5) et des livres de magie. J. B. A. na-

(1) Le catalogue des rass. syriaques de Berlin porto j^c-^vs uvm jr.aj-,^s*soo! ,

au temps du roi Domitianos. partisan du concile de Ciialcédoine », ce qui n'a


••

pas de sens. On peut sans doute lire .^.^i^.^ qui serait une abréviation de iMélitène.
(2) Cf. Liber chaliphnrum, Land, Anecd. Syr., 1, p. 111.
(3) Cf. Bar Hcbrœus, Chron. eccL, I, col. 267 :

joQ^^SQ^p, '^ ..i.;>,.\.vi; ii^fcooo; ^io ^.;l/ jj « l'crsécuté par Douiitianus de


Mélitène, il se réfugia en Egypte ». Un scribe put d'ailleurs confondre ce Domi-
tianus persécuteur avec l'empereur Domitien, ce qui nous expliquerait encore
le

l'épithcte de |j\io qui lui est donnée dans le ms. de Berlin.


(4) Liber chalipharum, p. 115.

(5) Cette célèbre localité n'est mentionnée ni par M. Amélineau, La f/éographie


de l'Egypte à l'époque Copte, Paris, 1893, ni par M. de Rougé, Géographie ancienne
INTRODUCTION. 15

quit alors (de 475 à 483). Sous Anastase (491-518) eurent lieu
des persécutions partielles, comme celle de Néphalius (1); mais
l'empereur, fidèle à la politique de Zenon, s'appliqua à écarter
les questions irritantes et à imposer silence aussi bien à ceux
qui prônaient le concile de Chalcédoine contre le gré de leurs
ouailles qu'à ceux qui l'anathématisaienl publiquement (2).

J. B. A. entra alors au monastère de Saint-Thomas de Séleucie


(de 490 à 498) et y fut employé au service de la porte durant sept
ans. —
II semble cependant que la seconde partie du règne d'A-

nastase (511-518) fut en fait favorable aux monophysites. On


peut voir là un effet de l'inlluence personnelle de Sévère et de
ses amis sur l'empereur. Durant cette période, Zacharie le sco-
lastique écrivit la première TVc de .SViv'vi? et Jean, évêque de
Maiouma, les Plérophories. J. B. A. reçut l'habit monacal, exerça
le métier de charpentier et fut enfin appliqué aux études. —
En 518, à l'avènement de Justin (5I8-.j27), survint une réaction
violente l'empereur ordonna d'arrêter Sévère et de lui couper
:

la langue (3); celui-ci se réfugia en Egypte (4) et s'y cacha de-


puis lors; un grand nombre d'évêques furent aussi expulsés de
leurs sièges (5) et les monastères monopliysites lurent fermés.
Jean d'Asie a raconté l'exode des moines _d' Amid qui dura neuf

de la Basse-Egypte, Paris, 1891. Cependant elle est mentionnée par Marcien


d'Héraclée, S. Épiphane, Etienne de Byzance. Elle nous est connue en plus par
deux sources de premier ordre 1° la Vie des saints martyrs Cyrus et Jean, écrite
:

par saint Sophrone, patriarche de Jérusalem, le compagnon de voyage de Jean


Moscus (cf. Migne, P. G., t. LXXXV1I,3% col. ?AW, 3414, 3415,3094, 3698); 2» par
la Vie de Sévère d'Anlioche (cf. ROC., 1899, p. 350-35-2 et 543-550, et p. 33-43
du tirage à part). D'après .saint Sophrone, JhvTOSri, que les égyptologues écrivent
Mernuter, est un nom d'Isis, et le faubourg de Canope prit son nom de la déesse.
Plutarque nous apprend qu'Isis était appelée 'AOûp et Me6uép. —Il semble y
avoir eu à Mevouî/i un temple d'Isis avant et après le patriarche Théophile, 385-
412. Ce temple fut ensuite détruit, et il est remarquable que Zacharie et saint
Sophrone font allusion dans les mêmes termes à sa destruction « un homme
:

bien inspiré cacha le temple d'Isis sous le sable, aussi l'on n'en voit plus de
trace » ( Vie de Sévère, \i. 34). Une partie des statues do ce temple furent cachées
dans un sanctuaire clandestin détruit enfin par Zacharie li' scolastique.
(1) ROC, 1000, p. 91-92 [note 1, lire trifàlio:, sobre, au lieu de vscpiXiov], et
p. 81-82 du tirage à part.
(2) Cf. Evagrius, Risl. eccL, III, -X.x.t.

(3) Ibidem, IV, Land, Anecd. Syr., III, p. 234-235.


iv, et

(4) Les Coptes fêtent son arrivée en Egypte le 2 Pabphi (29 septembre). Renau-
dot. Hist. pair. AL, Paris, 1713, p. 133.
(5) Cf. Land, .Anecd. Syr., Ill, p. 247-248.
lu HISTOIRE DE JEAN BAR APIITOMA.

ans et demi (518-527/8) (1). A cette occasion, J. B. A. fut élu su-


périeur par les moines expulsés du monastère de Séleucie. Ceux-ci
purent sans doute réintégrer leur couvent, car les moines
d'Amid eux-mêmes réintégrèrent les leurs de 527/8 jusqu'en
535 (2). —
En 325, Eplirem, comte de l'Orient, fut nommé par
l'empereur patriarche d'Antioche, et chercha dès lors à expul-
ser de son patriarcat, par la force armée, tous les moines mo-
noph3^sites. Il commença par l'Occident (525-531) et expulsa en
particulier J. B. A. entre les années 528 et 531. Pendant ce temps,
Justinien P'' (527-565) réunissait à Constantinople six évêques
du parti de Sévère et six évêques orthodoxes pour leur faire dis-
cuter les points litigieux (531) (3). C'est sans doute dans ce con-
ciliabuleque J. B. A. servit de secrétaire. 11 était désigné pour
cette charge par sa connaissance des langues grecque et sy-
riaque et par sa situation. Ephrem expulsa ensuite les moines
raonophysites d'Amid et des environs (.53.5), comme le raconte
Jean d'Asie (4). En un concile réuni à Constantinople sous
.536,

le patriarche Mennas condamna nommément Anthime et Sé-

vère (5). J. B. A. mourut l'année suivante (6).

F. Nau.

(1) Land, Anecd. Syr., II, p. 2Iii, I. 18.

(2) Ibidem, ligne 26.


(3) Cf. Mansi, t. VIII, col. 817-823. — Les évêques raonophysites .étaient d'ail-

leurs accompagnés de clercs et de moines. Ibidem, col. 817, D.


(4) Land, Anecd. Syr., II, p. 294.
(5) Cf. Mansi, t. VIII, col. 967.
(6) Pour ne pas trop apitoyer nos lecteurs sur le sort des raonophysites si vio-

lemment persécutés durant la vie de .]. B. .\., nous devons ajouter qu'ils persé-
cutaient également les catholiques lorsque l'occasion s'en offrait, c'est ainsi —
qu'ils frappèrent Flavien, patriarche de Constantinople, et mirent à mort Pro-
térius, archevêque d'.\le,xandrie, —
et Jean d'Asie, après nous avoir décrit ses
souffrances et celles des siens, écrit sans vergogne aucune « La dix-neuvième :

année de l'empereur Justinien (546j on s'occupa, grâce à mon zèle, de l'affaire


des païens que l'on découvrit à Constantinople; c'étaient des hommes illustres
et nobles avec une foule de grammairiens, de sophistes, de scolastiques et de
médecins. Quand ils furent découverts, et que, grâce aux tortures, ils se furent
dénoncés, on les saisit, on les flagella, on les emprisonna, on les donna aux
églises pour qu'ils y apprissent la foi chrétienne comme il convient aux païens ».
Cf. .inalyse des parlies inédites de la chronique attribuée à Denys de Tellmahré,

ROC, 1897, p. 481-482, et p. 59-60 du tirage à part. —


En somme les person-
nages de cette époque sont à la fois, à divers points do vue et en diverses années,
persécuteurs et persécutés, bourreaux et victimes. S'ils n'avaient personne pas —
même un texte —
à torturer, ils se torturaient eux-mêmes par des pratiques
ascétiques qu'ils inventaient dans ce but.
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l^^**o : lIS^j^VLo )IS_>.Jo^ ;-^^ ^ovi-j .rm^lL ^oo^^L ^0)t p^I-Coo »-3 )»Q-» l:^^ s^V.; pooA
)[s;i..iû |oCi^ »cn2L.a; jIN— L^io^ -^î Llojo^j; p.-'A : *^^^ |Vic|.ioi p-.» ^ol-a .|»*. I_i.o ovI>>-I

'^h^oo .Jtoi^t^ jLoiN.it^o* P'io/ Loo) ovCo/ )lS^i.>,.»l!Oû )Va^v^*o ^^^o |Njum |A p.^ t^^jppi

.)A/ iV^3^ ;q..^V3 q2). : ^ït \*v^ p.wULM ooi ^* p .LoO] |4,a^oa pNu. p^^o->; JIqtX:»; |ISXm ^t*

]toj_,,Q.io» pd^lA ^» ^^oyi^o .p3» ^iô» oôj ^si^w : ^ooiX.» )Voj ^; 0Ô1 po» P«oljcl^ ^--30V-

(1) pN I > t :• i\ ? ms.


('^) Le manuscrit semble avoir quelques lettres grattées après ^iopo. II porte
18 IlISTOIUK DE JEAN BAR APHTOXIA.

^Qjo] |NjJLû_3 ;j^ ^jjix.^^^^ o;.aj.co soci^a; )Laîo [J^/ : ;n .A-i |LQ,ao ^^ o^ ^j> .oN-».io/

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HISTOIRE DE JEAX BAR APHTOXIA. 10

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.L^* wôt; )La«*^a^o .|;.^un.»; ^cnN px^axjoo p./ .piDooA ^oiolS»/ (oJPAjojl^o |Ao ^^j/

yAO] t-^OQ.*.L p/ ,ia.\.>.OL^0 p>. .po/ ^1 OOt -:-^.A.^f ^^jO^CLlA u0_0. j^l IVA^OO 0/ ^^><^kûO) ^^OuO

^I^mL» wCoo/ oA ^^J/ pN-K-^ ^oLo .^jS-f ov^ Co/ [acpj ,j> ^>jO) po>^ .ft-aflg) ^> tl-ovs/*

(f) Le nts. i)0!'taii w.^^; oc^/ o^»» oa le corrigea par p^aiA -k^» o^», " ^ou lils

était très beau >. I,e sens deinaiule, conformément au texte primitif : < son ills

était très jeune ".

(2J p;^j; Cod.

(3) Le ms. portait pto^oo. Cc'mot a été remplacé on marge par pNjntv».
20 HISTOIIIK HE JEAX Ii.\R APHTONIA.

l„io,„coo l-*\^ ^ IIX-*:."Doo (fol. 8^)^11.) ILo^j-» .]^o<i^ V*>^ oi^ \°'>f P^j • N-Q-o ^1- ^^.*iOi

|_.._=s^ pl-io : ^io/ [i.ac.\^>.^ : w^ojoXn ^û P.„*Xa» |LQ.iOrJ |oj-*i ,j -^V-;! It-»»-»-'* |-i£D^ ^» ovi.

^3 .jiV*; li-'f'^o .)-oo;^o pi,.>..âo loio)* Iv^oo^o .JOOVJ pi ^cA l_IOt .^.^^tO COlQOi/ v^;j3lf y^t

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l-^ov^/ po^V ^.-xDaN pûoi >^ .vjoV-cut .^t] |Lto/* oovJ/ : jLI^o/ o/ ^.a.^ .^v» : ;.Mfo P-9* >ol^

Q^ .^a_. t-ûJLJOf oô) \i»|Q.àa_fe» pp/ N.£ei.k3.^L/ pO|0 ^0]^{> pot ^ 'y^j^ \0t^o p. .>.».^'S^;

; ^Q-.ojj-3 p») wIS^jU^i ^^«^^oû : ^Nj/ \-,^ ^ ^*\j -P^» iLoj^îE^j \Sl : |)...oo.\ pûjio^ Lqj;o

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La^\.*jo»o .pi-.',.cD I
...BO.t ^ '^•J^ p -P^? o^x->Acia.3 .;~^U ^-^-J/ /-•/ )o^ \<-opoo .^^t!ooi

^«J^oi taJLs .ioji C^-t-VA* : ^j >»too ^^^ ^ooiX.; |"^o; ,-*-3» s,"^®! P^4> ""^^î °'^ p*-'>j

jLo^CLu^ pO .p)t |LOV-V~l>^ -OC^t |N f. . vix [lo\ n »\fi }J^^ joO] ;.:>OtES.^O tS^p>,^CD ^» pyj-aiS

ILq^Oa^o» Lov>Ajl3 .|!S^^^i ILo^^tw p.» )La^x.ao-^i3 .pX^t JIojovS t-^o |LaJ..o;-3 .po jV^i

^/ ^» ^o)^ -INrmffOo 1-^ ^/ ^ ^ovi«. .|LQ_.3ps.o |L^j^,^£d |La£v>;— ^.JO psovio» .Jt^^ojj

!—Xa» w^ pioo .j»L iLûjJi^^^^ )L»IS^ ^» ojoi .|L<a-3L*cD; ptooA^ pi» ^^ojo .)Njovjuo

.pa |.cQ^-i; ^P jl^oocuus op ^ |0}» If^ p P-1-a; pQ-:i>ftT )P^ro p^) ih^ ^ \-^l -O.

(1) Ce dernier mot a été ajouté en niar^c.


(2) Le ^ a été ajouté après coup. 1! vanl mieux jilacer celte lettre plds loin

t't lire : ^l» oÔi pîl^ |.!:>oco. -0]ot^| ;-.^^ ip^co.


HISTOIRE DE JEAN BAR APHTOXIA. 21

[LojjiooP»» UVQfo -oCj- cuiou Usto |»-»*io jjï ûi.o .,^i:s. JjujooNjïoo : o^-sj ov^ l--'»^;.' l-.iû.--3XD|_3

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(i) puui liguru dans la niai'go. Lin- )


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(•2) Le nis. porte en niai-ge cuiau o-.


22 HISTOIRE DE JEAN BAR APHTOMA.

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.p^^^ l^ojio pi> 0Ô1 ^_ti*jo .1 .-.«L 001 p; poj P>ip3 .jLo.;..;! ti-; | viifi . no U»-VJ -a(o ^;

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"^- i;g' soio Co pen -m 10 .^oi-^too pVi; ^^o : jooi ^pj l^vvi ^^ ^ooCi-; ILaio^j vo;

( 1) Lire i.-mpo.

(2) )laioci*ûi. Cud.


HISTOIRE I»E JEA\ liAIÎ APIITOMA. 23

IVaqp ;j^ ©vik )ooi N-./ .^^..â-io ^.oîj |g\Xm,^ : l-Li:^ Nj-VL ^o^ ^cû_*^o)ï/» | i'=\\-^o,\ ^ .|j_mIS.^o

|N!S^o ^^)-oo^o ,jo .|Laa-«^ wO)aV>. ^a».^ : w^aj-ao ^v^ajLao ov^* y^ojovb.; ooi |ov^ \-^î

\-'>^l* lISuL^t .|ooj ^âJL:>^.àoo -l;^* H.Q.^ao.a ovoôtot oooi ^«^IsA^f jLa^^^^ (»\ Jooi ^^/ ^^

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^^OiiU |A .0|Lo^ ;^û/ \-:>i ^i oO) .&)N-«.aN ^ov^a^ |ooi w^^Oj*! .^aaj^.^ fj> ^^o|..aQ^ ]oO] v^^
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(Ij Lire jc^-v*^


24 HISTOIHE IM-: JEAN BAR APHTONIA.

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.Io>^ >-A ^joi-.» pj-ao p/ )o) .;-iop P».CQji;3 >oo.o .|Ni>.-k— » y^i-*-^ >>,.fi yaci-cu pa^-^^o

«»i. - ^ N/^ *!^ .Jji) .J.X-; |LQjL.^io; ooi p!;ci^ :


\^l o/ "^IJ p^jos pxioi. -alS-. ^j ^*^ .10.

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HISTOIRE
DE

L'ILLUSTRE JEAN,
SUPÉRIEUR DU SAINT MONASTÈRE DAPHTONIA,

oci'ite par l'un de ses disciples.

1. ExoRDE. — Quand je vois les guerriers honorés de louanges, de cou-


ronnes, de statues et d'un souvenir indélébile, — on n'a garde de passer
sous silence rien de ce qu'ils ont fait de bien, — je m'élève au-dessus de ma
capacité et je commets la folie de tenter de faire connaître notre valeureux
(guerrier), au risque de paraître impudent, afin que les chrétiens ne parais-
sent pas plus injustes que les pa'iens. 11 est risible en effet que les fils des
pa'iens soient encore louésjusque maintenant pour leur force corporelle et
que nous laissions sans statue les soldats du Messie qui ont montré de la
vigueur spirituelle et qui ont vaincu la troupe des démons (1). Et la cause
de la renommée de ceux-là est dans l'effusion du sang et les homicides,
tandis que, par la victoire de ceux-ci, Dieu est apaisé, les anges sont dans
la joie et les liommes dans l'admiration, et la troupe (2) des démons qui
n'est pas matérielle souffre de se voir vaincue par des hommes matériels.
J'en arrive donc à célébrer la victoire, à élever ce monument remarqua-
ble d'un illustre combat, à couronner cette intelligence victorieuse par des
productions appropriées, —
car les discours sont les productions de l'esprit ;

— mais j'éprouve alors ce qui arrive aux hommes qui aiment les nom-
breux mets et la gourmandise quand des mets nombreux et de grand
:

prix sont placés devant eux durant un repas, ils examinent sur lesquels
ils porteront la main afin de choisir le meilleur, et celui que leur œil

rencontre, quel qu'il soit, leur parait toujours préférable. Voilà que sont
placées devant moi les belles actions de (cet) homme, et chacune d'elles se
place en avant dans mon esprit comme pour demander à être inscrite en
tète. Car toutes, les premières et les secondes, et non pas une seule, sont

(1) Nous avons dit (Intrud., III) que le ms. de Berlin .y.yc. 16? raconte les luttes
des moines de Quennesré avec les démons,
(i) Mot à mot : la moitié ou la partie.
26 HISTOIRE DE JEAN BAR APIITONIA.

des actions d"éclat. Nous commencerons cependant notre discours (1) par
l'origine. de notre salut, par Tlncarnation de Dieu le Verbe Avant lui la :

voie de la perfection n'était pas fréquentée et était accessible à peu de gens,


parce que l'idée même du royaume du ciel était trop obscure. Mais quand
le Messie eut tracé cette voie, non seulement les hommes, mais aussi les
femmes et les enfants, la suivirent avec courage : les uns se hâtèrent
joyeusement vers le cirque du martyre et rendirent ainsi au Messie le sang
de leur cou (quand on les décapita) en échange de celui qui coula de son
côté (2) d'autres se précipitèrent vers les périls de la profession de la foi
;

qu'ils estimaient plus que leur vie d'autres enfin se livrèrent aux travaux
;

du naziréat (de la pureté), et mortifièrent leur chair enflammée ainsi ils ne ;

souffrirent pas seulement une mort, mais une mort quotidienne, dans le
mépris des mortifications que la religion leur rendait désirables, et dans le
dédain de la vie d'ici-bas, puisqu'ils se hâtaient vers le monde à venir. Le
chef spirituel de notre monastère imita ces derniers avec une noble ému-
lation, on le vit pur pt confesser (la foi), et il fut compté dans les deux
troupes (des ascètes et des confesseurs).
2. S.\ f.\>ULLE. — Mais revenons à son pays et à sa famille, car ce ne
sont pas là des matières trop infimes pour notre discours. Comme le peintre
qui veut dessiner l'image du roi tire profit de l'encre qui est cepen-
dant plus vile que toutes les couleurs, car lorsqu'on l'étend d'abord avec
mesure (3i elle fait briller davantage \ei couleurs que l'on met par-dessus,
de même ces détails (sur la patrie et la famille) sont réputés de peu d'im-
portance, mais quand on les met au commencement et qu'on les expose
comme il convient, ils donnent une grande force à ce qui suit. Nous —
sommes amenés à remarquer que ces détails sont placés dans un livre
inspiré par Dieu, non par hasard ni sans utilité, mais pour nous fournir
une démonstration évidente Il y arail un cerlaiii homme, dit (le Livre),
;

dans le pays de Hus, qui se nommnil Job et plus loin et cet homme — —
était d'illustre famille et du pays où se lève le soleil, et il avait de grandes
richesses, etc. (4). Il ne dit pas que c'était un homme inconnu, né de pa-
rents obscurs, qui grandit dans une pauvreté laborieuse et abaissée; mais,
pour amener facilement la chute de sa puissance et la dispersion de ses
biens, il parle d'abord de l'illustration de sa famille et du nombre de ses
richesses, pour montrer la grandeur de l'épreuve et rendre sa victoire plus
éclatante. La richesse est un grand obstacle à la perfection ainsi que la
noblesse de la famille, comme Notre-Seigneur l'a montré dans les Évan-

(l) Ou notre homélie (iviotio).

ii) .Jean, xix, 34.

(3) paJLfOâ (?) j cf. I


L n lom ^

(4) Job, 1, 1, .3. La premiere partie de la citation porte joi., Hus, comme l'hé-

breu et la Peschito, tandis que les anciens manuscrits g:recs portent iv X">P? ^T)
AOuiTiSt. La seconde partie au contraire est conforme au grec xai rij ô âvOpwTtoç
è/.eîvo; eÙYS'^ç, TÛv ày' ^Xiou àvaTo).wv, et diffère de l'hébreu et de la Peschito qui

portent « cet homme était plus illustre que tous les fils de l'Orient ». Les der-
:

niers mots et il avail de grandes richesses ne se trouvent dans aucun texte.


HISTOIRE DE JEAN BAR APIITONIA. 27

giles en disant : // est plus facile qu'un chameau entre dans le trou d'une
aiguille qu'un riche dans le royaume du ciel (1). La richesse est un creuset

pour éprouver (le métal), la fournaise du cœur, le signe de Satan^ l'antre


de l'avarice.
Si donc un homme dit de notre père ce qui a été dit de Joh, il ne se
trompera pas, car il était en elfet d'illustre race parmi les Orientaux de
l'autre côté du fleuve, d'un pays proche du patriarche Abraham, car Ourhoi
(Édesse) produisit cette perle qui est plus précieuse que les béryls, les
émeraudes et le pays d'IIévila riche en or (2). Ses parents étaient de ceux
cpii dirigeaient et gouvernaient cette ville, comme l'œil gouverne son corps.

Ils abondaient en richesses, en gloire, en puissance et en honneurs, sur-

tout parce qu'ils étaient riches en justice et en religion. Son père possédait
la sagesse profane, car il n'était pas arrivé sans mérite à la charge de rhé-

teur. La parole est trop faible pour dépeindre toutes les qualités de sa mère
nommée Aphlonia, parce qu'elles surpassent toute parole. Elle enterra
bientôt son mari, et demeura, jeune encore, avec cinq petits enfants. Elle
ne prit pas un autre homme, et ne laissa pas ses enfants supporter les
épreuves (qui assaillent d'ordinaire) les orphelins; mais elle plaça les uns
dans les écoles, et les munit de la science des discours et des lois, et elle
sauva les autres du sort malheureux des orphelins en les munissant d'of-
Hces impériaux et de charges, et elle leur prépara ainsi une vie facile,
3, S.\ JEUNESSE, —
Quant à notre héros qui n'était pas encore né, cette
mère de beaux et bons enfants, tous de sexe masculin, le consacra à Dieu
par une sorte de prophétie quand elle le portait encore dans son sein (3).
Quand il fut né, elle l'éleva dans sa demeure comme dans un sanctuaire
et ne lui laissa pas fréquenter le monde. Elle voulut (ensuite) le cacher
])romptement au monde afin que celui-ci ne changeât pas sa sagesse et que
la volupté ne lui ravit pas sa virginité. Comme elle s'informait avec soin

de la vie des moines, c'est-à-dire des cêtiobites et de ceux qui -vivent en


communauté, elle apprit que les uns se conduisent d'après leur propre
volonté et selon ce qui leur plait de manière particulière ils ont une per- ;

fection qui n'est pas éprouvée et contrôlée et ne sont bons que pour eux
seuls, tandis que les autres qui choisissent la vie commune, embrassent la

(1) Mattli,, .\i.\, Î4. Ce texte est une traduction mol à mot du gi-ec : Eùxo™-
Tspôv èsTi xâ[jLri>.ov,., La Peschito rend cette idée par les mots un peu différents :

p-io^ oot ^4-:^!! — On


que ce texte ne doit pas être pris à la lettre, pas
sait
plus que celui où il est dit que les Pharisiens rejetaient le moucheron et » bu-
vaient le chameau , Matth., xxui, 24. —
On pourrait peut-être aussi voir là une
sentence orientale légèrement modifiée dans la traduction grecque de saint
Matthieu et dont la lornic primitive, conforme au [larallélisme constant des
écrits gnomiques, .serait :

Il à un chameau de passer par le trou d'une aiguille


est difficile
Et à un l'iche d'entrer dans le royaume des eieux.

(2) Cf. Genèse, u, 11-12.

(3) Cette idée se retrouve dans l'hymne de Jean Psaltès que nous traJui.sons
à la fin.
28 HISTOIRE DE JEAN BAR APIITONIA.

vie apostolique avec dos statures et des corps divers, mais ne montrent
qu'une volonté, s'aident les uns les autres, s'entraînent mutuellement vers
la perfection et se fortifient. Ils s'exercent entre eux à une belle obéis-
sance et à la patience, bien qu'ils se respectent et s'honorent, car ils sont
ceints de cette charité qui contient tous les commandements. Ils possè-
dent tout et cependant ne possèdent rien, car c'est à la communauté.
Elle jugea bon de placer son sacerdotal (fils) au nombre de ces derniers,
et elle s'informa encore de la communauté la plus parfaite parmi toutes les
autres et de la régularité des supérieurs.
Elle apprit par un homme, comme si Dieu l'avait poussé (à cela), que

dans le voisinage de Séleucie y avait un monastère nommé de l'apôtre


(1) il

Thomas (2) qui était plus relevé que tous les monastères, convenait mieux
à la vie monastique et était plus soigneux à pratiquer les commandements ;

mais il n'admettait en aucune manière les jeunes gens.


Son ENTRÉE au couvent.
4. —
Comme elle voyait que son fils était très
jeune, car il n'avait que quinze ans (.3), elle agit de la manière suivante :

quand il eut été un peu initié aux livres profanes et qu'il eut goûté du
bout des lèvres, pour ainsi dire, aux (affaires! ambiantes, elle prit son
fils, courut à Antioche, et quand elle approcha de celui qui occupait alors

ce siège patriarcal —
c'était Palladius (4), —
elle le supplia, bien qu'il
ne l'eût pas encore vue d'ailleurs, —
inais elle était d'aspect et de manières
imposantes, —
de persuader les moines par des ordres différents de ceux
que donnaient les supérieurs de ce monastère. Elle alla ensuite à Séleucie
.sans perdre de temps, sans placer sa confiance dans les supérieurs, mais en
Dieu qui accueillerait ses prémices comme celles d'Abel (5), car elles étaient
bien choisies et offertes. Elle commença par supplier Dieu, ainsi que
saint Thomas son héraut et son apôtre, d'incliner vers elle les esprits des
moines. Quand elle arriva au monastère, elle pria les saints de garder l'en-
fant avec eux, elle donna aussi la lettre qui avait été écrite à son sujet et la
présenta aux moines dès le commencement, pour les incliner en sa faveur.
Ils transmirent sa demande à leur maître, à la porte du monastère; c'était

Près du mont Pierus, à Feinljouebure ûe l'Oronte, à six kilom. au nord du


(1)

village actuel de Souéïdiéh. —


Cette ville fut visitée par Jean JIoscus vers
l'an 6CI0. Il l'appelle Séleucie près d'Antioche (Sî^eûxia Ttpoç 'Avxiô/eiav). Il y fi

trouva trace des luttes entre les raonophysites et les catholiques (chap, lxxix,
Migne, P. G., t. LXXXVII, 3°; cf. chap. xcv). —
Il ne mentionne plus de monas-

tère à Séleucie même.


(•2) Au concile de Constantinople (536) figure Jean prêtre et archimandrite du
monastère de Saint-Thomas, .syrien. — 11 s'agit sansdoute de notre monastère
(Mansi, t. , VIII, col. 930, 954); ce Jean .serait le successeur rie B. A. qui fut cx-
imlsé vers 530.
(3) Il s'ensuit que Jean is. A. avail quinze ans lorsque Palladio!^, dont on va
parler plus bas, était patriarche d'Antioche, c'est-à-dire de 490 à 498. Nous repro-
duisons cette date d'après M. Kriiger, Die sog. Kirchengesch. des Zach. rh. Leip-
zig, 1899, p. 335.

(4) Patriarche d'Antioche de 400 à 498.


(5) Genèse, iv, 4.
lIlSTiniiR DE iKAN liAP, APHTilXIA. 29

un homme vénéré et vénérable qui était arrivé à une extrême vieillesse, car
il vécut près de cent ans. 11 perdit la vue dans sa vieillesse, comme le pa-
triarche Isaac {\); il nommait Théodore. Après avoir fait entrer
se l'enfant
et sa mère, elle lui apprit pourquoi elle s'était donné tant de peine et avait
entrepris une si longue route. « Pourquoi, lui dit-il, as-tu passé les autres
moines et es-tu venue près de nous? » Elle lui répondit : i Celui qui m'a
inspiré, quand je le portais encore dans mon sein, de le lui consacrer, ce-
lui-là m'a dirigée vers votre monastère et m'y a amenée ». Elle présenta
aussi les lettres avec la requête. Quand le vieillard l'eut entendue, il ordonna
d'amener l'enfant à ses genoux; il lui toucha les joues et, les trouvant im-
berbes, il dit : « Tu ignores donc, ô femme, que tu nous demandes de trans-
gresser les lois de nos pères (2)? » Elle répondit : i Non, seigneur, mais je
n'ai pas voulu attendre qu'il eût de la barbe parce que je craignais que le
monde ne mêlât quelque chose de lui à mon offrande. Si l'offrande n'est
pas parfaite, l'empressement de sa mère complète ce qui lui manque.
Comme un autre Iléli. ô homme vénérable,
donc mon SaniKel (3) ». Il reçois
répondit e Je ne transgresserai pas les lois que nos pères ont établies;
:

prends-le donc et va, tu le ramèneras quand tu verras que ses joues seront
couvertes de barbe. » Elle, qui ne savait pas insister, prit donc son enfant
et s'en alla pleine de tristesse, comme après une offrande maudite. Elle se
dirigea tout droit vers le bâtiment oh. était l'oratoire de l'apotre. Pendant
qu'elle y était, comme le jour baissait, la nuit arriva durant ses prières
prolongées. Dieu ne l'abandonna pas, il voulut exalter sa foi et sa (bonne)
volonté, comme pour la Chajxaneenne (4). Il apparut en songe au vieillard,
supérieur des moines, sous la figure de l'apôtre : i Pourquoi, lui dit-il, rè-
pousses-tu et expulses-tu le vase d'élection qui
Il deviendra t'a été adressé?
grand, il sera le sauveur de ton monastère, quand celui-ci
soutien et le

sera comme un navire qui enfonce, il le sauvera en bon timonier et capi-

(1) Cf. Genèse, xxvii, 1.

(2) Ces ordres avaient pour but d'assurer


la sincérité des vocations en n'ad-
mettant que des jeunes gens majeurs. Cependant, pour avoir un recrutement
plus nombreux et plus homogène, on s'avisa, comme va le faire notre bon su-
périeur lui-même, de prendre de tout jeunes gens, mais de les enfermer d'abord
dans des écoles ou des dépendances du monastère et de ne les admettre dans la
communauté qu'à leur majorité. Les vocations en étaient moins sincères, mais
on évitait du moins les scandales « causés par la présence de petits garçons et
de jeunes gens imberbes » mentionnés par M. X"* dans la Revue de l'Orient
rhrétien 19(31, n" 4, p. ,')50 et p. 546. Les prélats orientaux du v" siècle, en —
face de semblables désordres, prirent leurs diacres et leurs religieux tels qu'ils
étaient et non tels qu'ils leur ordonnaient d'être, et s'engagèrent, pour diminuer
le nombre des crimes et des scandales, au nom de l'Évangile et de la raison, à

ne conférer une. ordination quelconque qu'à des hommes mariés légitimement.


Cf. Braun, Das Buck der Synhados, Stuttgard, lEKjO, p. (39-72. L'auteur nous —
dira un peu plus bas, qu'il y avait aussi des moines « relâchés » au couvent de
Saint-Thomas, et qu'ils y pratiquaient peu la charité.
(3) Cf. I Rois, I, 24-28.
(4) Cf. Matth., XV, 22-28.
30 HISTOIRE DE JEAN BAH APHTOXIA.

taine, il le délivrera aussi de toute perversité hérétique; va donc, jette et


ramène le filet (1) ».
Quand il sortit de ce songe, il n'attendit pas le jour, mais fit appeler
aussitôt cette femme virile et sacerdotale avec son offrande et lui dit :

« Réjouis-toi, ô femme, on doit t'appeler femme, toi qui es si


si toutefois
virile contre les sentiments maternels et qui regardes comme un danger de
le garder chez toi. Ton offrande sacerdotale, dont la règle ne voulait pas,

est acceptée par Dieu; elle n'est pas inférieure au sacrifice d'Abraham et je
crois maintenant qu'il ne me faut pas regarder à la taille, comme jadis
pour Smnuel, mais à la rectitude du cœur. Va donc avec joie, car tu as ac-
quis une descendance dans Sinn et des familiers à Jérusak'in ». Celle-ci
laissa donc le saint dans la paix du monastère avec la promesse des pre-
miers degrés (du monachisme) et retourna chez elle, en adressant des
louanges d'actions de grâce au Sauveur qui avait miraculeusement agréé
son offrande.
Le vénérable vieillard ne fit pas un moine de cet enfant dès son arrivée,
car on prend moins de soin pour conserver ce qu'il est facile d'acquérir,
tandis que l'on garde de manière durable ce qui a coûté quelque peine
pour être acquis. Aussi, comme un éducateur et un maître, il le mit à la
porte du monastère et ordonna de l'éprouver par le travail corporel et les
offices réputés humiliants, afin d'exercer sa patience. Et les travaux qui
suivirent ne furent pas moindres que les premiers, mais la fin répondit au
commencement et lui furent imposés en attendant que la
de longs travaux
barbe lui vînt. Pour gaiement son travail, et ces semaines de
lui, il faisait
monachisme ne lui parais.saient être que quelques jours (2), car il aimait la
vie monacale. En vérité, il était exposé au feu du jour et au froid des nuits,
comme le patriarche Jacob, et le sommeil fuyait ses yeux, et ce n'était pas
pour empêcher ses brebis de devenir la proie des animaux sauvages, mais
bien pour être sans reproche dans son service. Le travail était considé-
rable à la porte de ce monastère, qui était placé près du port de la ville des
habitants de Seleucie. 11 recevait, nourrissait copieusement et renvoyait
ceux qui partaient sur les navires ou qui revenaient. Le supérieur de la
porte, qui pouvait très bien observer Jean, puisqu'il était toujours sous ses
yeux, louait, autant qu'on pouvait le faire, la conduite de cet enfant : il

fuyait la vaine gloire, était maître de lui-même


émergeait facilement et il

parmi les enfants qui, par leur conduite, tendaient à s'amender (de leurs
défauts). Parmi ceux-ci, il se faisait grandement admirer par sa profonde
humilité, sa sincérité, le sérieux de son visage, son habitude de baisser les
yeux sans les lai.sser errer, son langage mesuré sans exubérance, et la
prudence de sa conduite qui l'éloignait à la fois d'une trop grande promptitude
et de l'indolence; de l'une, comme chose inconsidérée, de l'autre, comme
n'étant que paresse, au point qu'il en arriva à présenter le caractère de là
vieillesse, c'est-à-dire à rendre sa conscience droite, bien qu'il fût en-
core jeune. Comment énoncerais-je toutes ses qualités? En peu de temps,

(1) Cf. Jean, xxi, 6.

(2) Cf. Genèse, xxix, 20.


HISTOIRE DE .lEAX BAR APIITOMA. 31

il réforma ce que les autres ont peine à réformer durant toute leur vie.
5. Il reçoit l'habit monacal. —
Au bout de sept ans (1), quand on vit
que ses joues commençaient à se couvrir de barbe, on l'orna de l'habit
monacal et on le compta au nombre des moines. On ne lui donna pas encore
un livre et on ne le laissa pas encore a]ipi'ocher de l'art de la parole, mais
on lui donna un métier fatigant et humiliant celui de charpentier. Tandis :

qu'il le pratiquait magistralement, il était le serviteur de tous en général


et de chacun en particulier, car il était commandé en tout par tout le monde.
Sur ces entrefaites, ses frères se partagèrent les biens de leurs parents et,
comme il lui revenait le quart de ce partage (2), ils lui envoyaient tous les
ans soixante dariques d'or (3). Quand il les recevait, il les employait à des
oeuvres de perfection, il le faisait dans le silence et le montrait (seulement)
au créateur de l'univers il complétait le nécessaire à ceux qui étaient dans
;

le besoin, persuadé qu'il était de son devoir de le faire. Cet argent l'exposait

au danger de s'en servir pour ce qui ne convenait pas. « Qu'il ne m'arrive


jamais, disait-il, d'abonder en richesses, pendant que d'autres sont dans le
besoin ». Il acquit ainsi la charité qui comporte toutes les perfections, et qui
est l'accomplissement de tous les commandements et la compagne des
anges.
Mais le démon méchant et cruel ne se contint pas à cette vue : il s'adressa
aux frères relâchés, et s'en servit comme d'un instrument contre (Jean). 11
est impossible à celui qui vit dans la perfection, de fuir la jalousie des mé-
chants uns l'accusaient; les autres l'accablaient de calomnies; d'autres
: les
le frappaient sur la tête en se jouant, disaient que sa pureté était menson-
gère, lui refusaient bien des choses et lui attribuaient tout ce que l'envie
peut inventer. Pour lui, il se réjouissait d'être mejirise, mais la peine de
ceux qui le vilipendaient lui enlevait sa joie et ne pensait pas que leur
il

perte lui fûtun gain; aussi il s'éloignait un peu et donnait à la souffrance


le temps de disparaître, puis il, revenait aussitôt s'humilier aux pieds des
détracteurs et ne s'éloignait pas avant d'avoir délivré de la tyrannie de
l'envie celui qui voulait l'écouter. 11 se gardait avec sagesse et vigilance
contre l'ennemi, c'est-à-dire contre Satan et son instrument; il faisait honte
surtout à celui qui frappait ou blessait.
6. Il est nommé supérieur. — Quand il eut bien réformé tout cela et
apaisé, à l'image du vénérable Job, toutes ces bêtes sauvages, il fut amené
à des travaux encore plus pénibles. A un certain moment, pourrais-je dire,
la paix de l'Église fleurissait parmi nous, la [larole de vérité était libre et
nous allions au temple de Dieu avec unanimité de pensée; ceux qui divi-
sent la sainte Trinité, l'humanité du Verbe, les substances et les natures,
étaient radicalement détruits (4). Mais comme, à l'image des corps, nous

(1) Il avait donc vingt-deux ans.


(2) L'un des enfants devait donc être mort, car on a vu qu'ils étaient cinq frères.
(3) Quinze cents francs.
(4) Il serait plus exact de dire que Zenon
Anastase s'efforcèrent d'imposer
et
silence aux adversaires (cf. Evagrius, préoccupés qu'ils étaient, comme
III, 30),

nous l'apprennent tous les auteurs, de procurer « la paix de l'Église ».


32 HISTOIRE DE JEAN BAR APHTONIA.

avons passe d'unr bonne santé excessive à l'état opposé, en corrompant


cette santé elle-même, et que nous avons été malades sans mesure, nous
avons été abandonnés à notre proj)re sens et nous nous sommes rendus
méprisables par ce que nous nous sommes appliqués à faire. Plus tard,
après toutes ces marques de retour vers le mal, l'empereur jiieux fit une
belle mort (1) et dès lors nous fumes comme hraH et Juda (2). Beaucoup
adorèrent les deux natures, comme
deux veaux qui furent fabriqués
ces
jadis (3), parce qu'ils tenaient surtout au siècle et non au iMessie. Et parmi

ceux qui se livrèrent à ces deux (natures) (4), les uns s'y laissèrent con-
duire, car certains furent entraînés par leurs familles ; les autres faiblirent
devant les souffrances. Si im homme du siècle et se
s'élevait au-dessus
trouvait supérieur à la crainte, on le jalousait à cause de sa
grandeur d'âme,
on le chassait du pays pour le livrer à de plus grands maux. Dès lors s'ac-
complirent la spoliation des séculiers, la persécution des moines et la déri-
sion des vierges pures, selon la prophétie de notre Sauveur (5), car le fils
livrait son père à la mort, la fille sa mère, la bru sa belle-mère, le frère son
frère (G). La persécution s'acharnait contre les moines et séparait les meil-
leurs des relâchés. Le trajet que durent faire les exilés éprouva aussi leur
éorps et sépara le faible du fort. Nous conservâmes donc la foi, mais nous
fûmes réduits à un petit nombre, à une partie seulement de ceux qui furent
chassés, et nous fûmes jugés dignes de souffrir pour le Messie (7). Ceux
qui furent chassés sans rémission coururent à notre héros pour le gagner
seul à leur cause, comme s'ils pensaient que par lui ils gagneraient tout le
monde. Il avait été sauvé, comme Paul l'avait été auparavant dans une cor-
beille (8), car il avait été délivré par le secour.s de Dieu de la main de ceux
(\m le poursuivaient (9). Il fut ainsi conservé' pour nous et non pour lui. De

(1) Ildoit être ici question d'Anastase mort en 51><.

(2) Partagés en deux factions ennemies.


(3) Par Jéroboam; cf. Ill Rois, xii, 28-29.
L'auteur de cette Vie ne reconnaît qu'une nature
(4) après l'union » en ••

N.-S., il est donc monophysite et par suite hérétique. On remarquera qu'il se


borne à donner une formule et ne l'expliqu-e en aucune manière. On trouvera
quelques détails en plus dans les deux dernières hymnes que nous traduisons
plus loin.
(5) Cf. Matth., X, 21.

(6) On trouve le même tableau dans l'histoire d'Evagrius (IV, luj : "Hvixa yàp ô
TtEpi itîffTetûî itpiixenai XÔyo;, TtaTepcç ts Tipô; TcaïSaç, TtaîSsç ts au Tcpô; toùç çOvTaç
ôttffTavîat, "^uvii Te au TrdXtv irpô; tï)v ISsav Ya[j.6Tiov.
Tipèç tov ïStov ya^isTYiv. àvr,p ts
« Dans les questions de parents se séparent des enfants et les enfants des
foi, les

parents, la femme de son mari et le mari de sa femme ». Evagrius cite fin


exemple le ménage impérial, où le mari, Justinien I", défendait ceui qui pla-
çaient en Notre-Seigneur deux natures après l'union, tandis que la fenune, Theo-
dora, soutenait ceux qui ne reconnaissaient après l'union qu'une nature incarnée.
(7) Le rédacteur de cette homélie semble s'être trouvé aussi à Séleucie.

(8) Cf. Actes, IX, 2-1-25.

(9) Nous ne savons de quelle peine était menacé Jean B. A. .Mais Evagrius
raconte (IV, 4) qu'à la demande de Vitalien, Justin ordonna à Irénée, comte de
HISTOIRE DE JEAN BAI! APIITON'IA. 33

même l'apôtre Paul, qui aimait cependant être avec le Messie, choisit la

vie mortelle plutôt que le plaisir (céleste) parce qu'il crut devoir se consa-
crer au salut de ses disciples. Comme le supérieur de notre monastère

était du mauvais côté parce qu'il fut entraîné au mal, Dieu, au lieu de Saûl,
nous donna David, homme selon son cœur et qui accomplirait toutes ses
volontés (1). Il y avait eu un grand prodige au commencement de sa vie
monacale, il y en eut encore un plus grand quand il fut nommé supérieur
du monastère. Alors Dieu persuada à un seul de l'admettre, maintenant il
inspira à tous, aux vieux et aux jeunes, aux grands et aux petits, de le
choisir pour chef. Quand ils l'eurent abordé et se furent jetés à ses pieds
en le suppliant d'accepter d'être leur supérieur et en lui remontrant la
dureté du temps, il ne voulait pas accepter et disait a C'est aux vieillards :

à commander, c'est convenable et profitable ». Mais ils ne voulaient pas .

accepter son excuse et insistaient « Nous n'aurons pas de chef


:

parmi (2) les autres vieillards si ce n'est toi. Si tu n'acceptes pas, nous ferons
comme Seha bar Bochri (3), chacun (de nous) ira à sa demeure et fera ce
qui lui paraîtra bon. Vois donc à ne pas nous livrer en la puissance des
loups et à ce que nous ne tombions pas de notre vie exempte de tentations,
dans celles que nous avons fuies jusqu'ici ». Il se trouvait donc jilacé entre
deiLx écueils, et voyait les deux dangers celui que lui apportait la charge :

de supérieur et celui que la fuite suspendait au-dessus de sa tête. 11 choi-


sit le moindre et accepta la pénible charge. Les commandements dans le

monde obligent par la crainte —


soit par le glaive, soit par les coups ceux —
qui doivent obéir au chef à lui être soumis, tandis que le supérieur d'un
monastère ne peut faire travailler, s'il ne travaille lui-même; et il ne per-
suade pas, s'il ne fait pas lui-même ce qu'il enseigne. II n'inspire aucune
crainte par une parole qui est détruite par sa conduite, et il ne console pas
par des actions qui ne sont pas accompagnées de la parole. Il lui faut donc
une âme qui voie le jugement de Dieu et les fautes cachées des frères, afin
uns et cache les autres. Telles étaient les qualités principales
qu'il crie les
et maîtresses de notre supérieur, il en était orné en abondance et il était
ainsi un intermédiaire entre Dieu et nous: il prenait des ordres près de
Dieu pour nous les transmettre. Il était à la fois craint et aimé de chacun,
ce qui était tout naturel, car chacun de ces sentiments contribue à enlever
l'autre l'amour supprime la crainte et la crainte obscurcit l'amour. Les
:

deux sentiments se trouvaient unis envers lui on le craignait parce qu'on :

l'aimait et on l'aimait parce qu'on le craignait, car il se servait habilement


de ces deux sentiments. 11 dirigeait les moines qui étaient sous ses ordres

l'Orient, ilemoiu-anl :i ,\ntioclie, d'ari'èter Sévère et de lui couper la langue. .Sévère


parvint aussi à s'enluir. Cf. Land, Ànecd. Si/r., III, p. 234-2^5.

(1) Cr. I Kois, .xni, II.

(2) Lire ^ au lieu de ^os..

(3) Cf. II Rois, XX, 1 : Sfixi, filius Bochri — Le manuscrit porte : Schemou' bar
Kamri; ce nom se déduit assez facilement de la leçon ^pj vo v>.nvn de la Peschilo.
Le grec porte ïaêsïl viîô; Boxopi et .se trouva plus éloigné de notre texte que la

Posclilto.
34 HISTOIRE DE JEAN BAR APIITONFA.

en humiliant les spirituels sous les traits des prières et les matériels sous
les flèches des paroles. Il pour tous les moines une règle et un miroir,
était
une loi non écrite et un exemple vivant; on recevait ses arrêts comme des
révélations de Dieu.
7. Ses travau.x et ses prodiges. — Quant à ses labeurs pour la vérité,
quel orateur les écrira et quel historien les racontera? Qui pourra relater
ses voyages et ses actes — ceuxprès de nous ou loin de nos
qu'il a faits
confins, — le nombre de
dut fuir pour la véritable religion et pour
fois qu'il
ses dogmes? Tantôt il se cachait et tantôt il se montrait, plein de pitié pour
les persécuteurs ou s'occupant des persécutés. 11 fut ainsi l'émule des chefs
et des colonnes de la vie monacale à savoir (ÏEiie le Thesbile et de Jean
:

le précurseur. Comme eux il parut devant les rois, supérieur à toute crainte.
11 montra appuyé sur la loi et plein de confiance, quand il tua les doc-
se
teurs de l'hérésie des deux natures par les glaives de l'esprit (1). Il vivait
dans l'attente de l'avenir et dans l'éloignement du présent, c'était là son
viatique consolateur.
Plus tard Dieu, qui exalte ceux qui l'honorent, combla de grâces. le

11 lui donna d'abord des dons de


la parole doctorale et l'enrichit ensuite
]irescience. de prodiges et de guérisons en imposant seulement les :

mains à beaucoup de malades, il les guérissait. Un jour, un pauvre atteint


d'une infirmité vint le trouver. Ses membres étaient tordus jiar l'effet du
démon, et il le priait de vouloir bien seulement le toucher; il refusa d'abord
parce qu'il n'était pas capable, disait-il, de faire ce qu'on lui demandait,
mais l'autre insista avec supplication et dit avoir besoin de cette guérison
pour faire le travail de la terre qui lui incombait; il eut pitié du suppliant,
toucha son mal et dit i Que Dieu qui est venu habiter dans
: l'Eucharis-
tie (2) pour notre salut veuille bien apaiser ton mal et te délivrer de cette

plaie du démon ». L'effet suivit la parole et après avoir été affligé du mal
de la paralysie, le malade alla annoncer le prodige.
Un homme, qui n'était j)as incomiu des habitants d'Édesxe, nommé
femme était prête d'enfanter. Quand il l'eut
f.éonlios. vint le trouver; or sa
vu demandé de longues prières, il craignait de dire par pudeur
et lui eut

qu'il avait hâte de retourner chez lui, mais ce grand homme lui dit « Ne :

te hâte pas, ô ami, car ta femme, à cette heure, a mis au monde un garçon,
et elle l'a appelé Jean comme moi ». Quand cet homme fut revenu chez
lui et eut appris l'heure de l'enfantement et le nom de l'enfant, il connut
que la prophétie avait été accomplie.
8. Il fonde un nouve.\u mon.\stère. — Un grand déluge pour les âmes rava-
geait aussi tout l'Orient et un petit nombre a peine put surn;iger, s'échapper
et se tenir ferme sur le rocher de la Cet habile nautonier céda comme
foi.

devant un flux diluvien et violent, et nous conduisit à un autre monastère

(1) L'auteur se classe encore ici parmi les monophysites, mais a le tort de no

nous donner aucun spécimen de la polénii(|ue de J. B. A. et de ne pas nous faire


connaiti'e sa conception du mystère de rini'arnation. Voir plus bas les deux
dernières hymnes consacrées à Si'vèi-o.

("2) LUléralemenl dans le \in.


HISTOIRE DE JEAN BAR APHTOMA. 35

qui était situé dans le désert (1). Les eaux potables de cet endroit sont les
eaux de pluie les eaux courantes ne sont pas potables, parce qu'elles sont
:

salées et bourbeuses. 11 s'en fallait de peu que les eaux potables ne man-
quassent et ne fussent consommées, car elles nous avaient suffi un petit
temps, puis avaient cessé complètement. Nous étions ainsi sans ressour-
ces et nous ne murmurions cependant pas contre le Dieu consolateur,
comme l'avait fait Israël charnel. 11 songea à Morath (Mara) (2) et aux eaux
de Jéricho (3) dont les unes furent adoucies par un certain bois, tandis
que les autres furent rendues inoffensives par le sel, il songea aussi aux
grands exemples des prodiges du Messie et il dit « Il lui est facile devant :

le Seigneur et en faveur de mon peuple, qui est beaucoup plus parfait que

les Hébreux, de faire un prodige dans ce désert ». Sa foi obtint ce miracle,


il fit ce prodige pendant qu'il était éloigné (4) : il adressa aux eaux les pa-
roles d'Elisée (5), il les écrivit sur un papier, le donna au vieillard son
successeur (6) et ordonna de l'enfermer dans un coffre de pierre et de le
jeter dans l'eau. Quand on eut fait cela, les eaux furent aussitôt potables.
— Un prodige suivit l'autre comme ce vieillard ne savait pas garder une
:

parole ni conserver un secret, il pria que ce vieillard oubliât ce qui avait


eu lieu afin qu'il n'annonçât pas ce prodige avant sa mort.
11 ressemblait en cela à son maître il demandait de garder le silence :

sur ce qu'il avait Pendant qu'il faisait cela et, comme les plantes,
fait (7).

restait toujours attaché au même endroit, il regardait comme perdu un


jour qu'il aurait passé en bonne santé, ce qui est plus difficile que de sup-
porter toutes les luttes et suppose vraiment une àme forte. Son corps, affai-
bli par les fatigues endurées pour la vraie foi et par les voyages, était ma-
lade. Une maladie était chassée par une autre et cependant, tout infirme
qu'il était, il soutenait ceux qui étaient infirmes. Ainsi il se réjouissait dans
la soulïrance et philosophait dans la maladie; il .savait qu'il ne portait pas la
peine des péchés, mais que celui que la vocation divine agrée et couronne
passe par un creuset d'épreuve; Joh aussi tomba du trône sur un fumier
abject (8), lequel fumier le rapprocha plus de Dieu que tous les trônes;
Lazare également fut reçu dans le sein du patriarche (Abraham) (9).

(1) Le monastère de ou |;-"" (le nid de l'aigle) sur le bord dp


,^.;.i-> ou ivjuld

l'Euphrate, en face d'Europus iDjéraliis). Il fonda lui-même ce monastère, car


il en est appelé le premier supérieur (Brit. Mus., add. ms. 17134, cité par Wright

dans son Catalogue des niss. syv.). Il fut chassé de Séleueic entre les années
5Ï8 et 531. Voir Vlntroducllon.
(-) Cf. Exode, xv, 2ô. Notre toxle porte Uoio commit la l'csc-hito. Le grec porte

(3) Cf. IV Rois, II, Iii-i2.

(4) Il se trouve à ConstantinopIr vers ô.'JI. Voir Vlutroduciiun.


IV Rois, n, 21.
(5)

(6) Le vieillard Ale.\andre qui lui succéda, dirigeait sans doute déjà la com-
munauté durant ses voyages.
(7) Cf. Matth., VIII, 4; .xvii, 9.

(8) Cf. Job, II, IS.

(0) Luc, XVI, 23.


36 HISTOIRE DE JEAN BAR AniTOMA.

9. Sa Mort. —
Comme il accomplit sa course et conserva la foi (1), il
connut aussi par avance sa dissolution et son départ (du corps) par le moyen
d'un autre grand prophète qui lui écrivit une dernière lettre (2). Quand il
l'eut reçue et lue, il la plaça sur ses yeux, et dit la bienheureuse parole de
SiinëoH Maintenant. Seif/neur, délivre Ion serviteur en pair, selon la pa-
:

role vécut encore quinze jours (4) et désigna pour recevoir sa charge
(3). Il

de supérieur celui des premiers qu'il reconnut lé meilleur, le vieillard


vénérable et célèbre Alexandre. Quand il lui eut donné les préceptes et les
lois d'après lesquels il gouverné ses subordonnés,
s'était conduit et avait
il ordonna de ne rien en supprimer, lui témoignant que quiconque en
lui

changerait quelque chose aurait affaire au redoutable jugement de Dieu.


11 s'envola vers les demeures célestes (5) d'où il regarde surtout vers nous

et où il s'occupe de nous pour nous conserver et nous secourir il supplie ;

afin de nous voir arriver sans fautes devant le terrible tribunal, et il dira
alors avec confiance : « Me voici, ô Dieu, avec les enfants que tu m'as
donnés » (6).

10. Note de l'auteur. —


Et moi, comme récompense de mon travail, je
demande, ô père, un secours qui vainque ma négligence, qui prépare mon
départ d'ici-bas et me donne une bonne défense devant le tribunal du Mes-
sie au([uel gloire dans les siècles. Amen.

Fin lie l'histoire dn saint et du smje docteur Jean bar Ajihtonin, que sa
prière nous accoiiij)a;/ne. Amen.'

APPENDICES.

I. Hymne sur saint .Jean har Aj)lit(iniii dite par .Jean l'saltès (7).

A l'image du prophète Samuel, Jean l'illustre chef et le directeur d'élec-


tion de notre communauté au Dieu de l'imivers dès le
fut réservé et offert
sein de sa mère. Aussi, durant toute sa vie, il ne trompa jamais le vœu de
sa mère; mais, dès sa jeunesse, il aima la conduite pure du monachisme;

(Ij Cf. Il Timothée, iv, 7.


(2) Il s'agit ici de Sévère qui lui annonça sa mort. Cf. Vie de Sévère patriar-
che d'Anlioche; ROC, 1900, p. 300, et p. 96 du tirage à part (Sévère) écrivit
:

de .sa propre main une longue lettre au saint et vénérable Jean archimandrite
appelé bar Aphtonia... Dans cette lettre il prophétisa sa mort et celle de son
corresjjondant ».
(3) Luc, II, 29.

(4) Cf. Vie de Sévère, p. 17.

(5) Le 4 novembre 537, âgé de 54 à 62 ans. Voir l'Introduction.


(6) Cf. Jean, .xvii, 12.

(7) D'aprèsms. de Paiis syr. 337, fol. 99'-I(X). Ce manuscrit est en très
le

mauvais état, bien des mots sont illisibles. Il renferme la revision ~


que fit
Jacques d'Édesse de la traduction syriaque de VOctoëchus de Sévère (cf. ROC,
1900, p. 296, et p. 92 du tirage à part). D'ailleurs la revision de Jacques d'Édesse
porte aussi sur les hymnes de Jean Psaltès et de Jean bar" Aphtonia.
IIVMNK.S DK .lEAX I!.Ui AI'llTONIA. ÔI

il réforma et subjugua sa cliair dans les travaux de l'ascétisme et son esprit

dans le zèle et les prières. A l'image de l'illustre Moysc, il réprimandait


par son zèle les ennemis de la vérité, et par ses prières il intercédait auprès
de Dieu en leur faveur. Il parut avec intrépidité devant les empereurs, il
combattit pour la cause de la foi, aussi il se couvrit de gloire et fut orné de
l'illustre couronne des confesseurs. —
Que, par ses prières, le Dieu de
l'univers nous accorde d'imiter sa foi et de nous rendre dignes de nom-
breuses miséricordes (\).

II. Uiimnex sur Sévère, patriarche cVAntioche, écrites:

par Jean bar Aphtonia (2).

1» La doctrine de Sévère est sage et profonde, elle reflète celle de tous les
docteurs orthodoxes et des chefs de l'Église. On y trouve en efl'et les pa-
roles saintes et inspirées par Dieu de saint Ignace le pieux et saint martyr;
la science étendue et exacte de la foi qu'avait Athanase l'illustre lutteur et

athlète; le sublime exposé théologique de Basile et de Grégoire, la doctrine


et la prédication — qui se déversait
et se répandait comme une mer de —
Jean (Chrysostome); connaissance exacte et la maîtrise des dogmes
la
qu'avait Cyrille; la pureté de vie et l'excellente conduite d'eux tous. —
Quand nous faisons mémoire (de Sévère), louons Dieu le Messie qui, dans
sa bonté, a montré un tel astre et l'a suscité dans son Église à notre épo-
([ue. Prions-le et disons : Seigneur, épargne-nous et prends-nous en pitié,
par les prières et les supplications de notre père.

2» Quelle parole aura la puissance de découvrir les perfections et les


belles actions du saint patriarche Sévère? Qui pourra raconter comme ils
le méritent les combats qu'il livra^our la vérité? Dès qu'il arriva au siège
sacerdotal et apostolique (d',\ntioche). il nourrit les brebis intelligentes du
troupeau du Messie par des paroles saines, c'est-à-dire par une nourriture
céleste. En même temps qu'il combattait par la parole, il mit aussi la main
à l'arc et aux traits, il lutta par l'encre et la plume, il mit à nu, vainquit
et détruisit toutes les hérésies. Quand il se cachait devant ses persécuteurs

en des lieux ignorés, il remplissait tout l'univers des enseignements ortho-


doxes par ses écrits inspirés de Dieu. Que, par ses prières, Dieu rassemble
tous les membres dispersés de l'Église, qu'il les ramène dans un seul ber-
cail et qu'il nous sauve dans ses niiséricordes!

(1) Cette hymne dépand de l'histoire précédente et ne kii ajoute rien.


(2) D'après le même manuscrit, fol. 74, 109 et 118.
Dans le manuscrit de Paris, elles ne sont pas attribuées à J. B. A., mais elles
correspondent sans doute aux cinq hymnes sur Sévère d'Antioche conservées
dans les autres manuscrits de l'Octoëchus et en particulier dans le ms. de Lon-
dres add. ms. 17134 daté de 675, et dont quatre sont attribuées à J. B. A. et la
cinquième à un poète d'Alexandrie. Nous traduisons ces hymnes parce qu'elles
sont l'œuvre de J. B. A. et surtout pour faire connaître ce genre de littérature.
38 HISTOIRE DE JEAN liAR APIITOMA.

3° Quand nous faisons mémoire du prêtre et pasteur véritable, du pa-


triarche Sévère, nous fêtons par là même éminemment la mémoire de tous
les pieux docteurs de l'Église, car tous ])arlent abondamment par sa bou-
clie et il ne pensait jamais donner de lui-même aucun de ses enseigne-

ments. Aussi quand il anatliématisait et rejetait de nombreux écrits il di-


sait « Ce que je semble avoir dit, c'est la règle de foi d'Athamtse, de
:

Basile, de Grégoire et de ceux qui leur ressemblent. L'enseignement du


sage Cyrille, ses grands travaux et ses homélies furent l'objet de mes études
et de mes méilitations durant toute ma jeunesse ». Que, par leurs —
prières. Dieu le Messie daigne nous admettre tous dans leurs demeures!
— Gloire à tes nombreux amis!

4" Le sage Sévère (1), puissante colonne de l'Eglise et véritable docteur


de tout l'univers, nous enseigne, après sa mort (2), par ses écrits Restez :

tous avec courage dans la foi (nous dit-il), éloignez-vous et détournez votre
visage des mauvaises erreurs des Phantasiastes (3), renversez et détruisez
le mur épais que Nestoritis a construit en briques : l'hérésie des deux na-
tures Confessez que vous ne connaissez qu'un Messie, Dieu le Verbe
(4).

qui s'incarna sans changement, le même qui, par sa volonté, supporta des
souffrances dans la chair et qui opéra des prodiges. Proclamez avec les
docteurs qu'il n'y a qu'une nature du Verbe incarné et qvCEiiniuiniiel
n'ignora pas le dernier jour (5), ni rien de ce qui a été. .\llons tous à lui et
que le maître incompréhensible de l'univers nous épargne et nous prenne
en pitié par les prières de notre père.

D" Nous prêchons à du Messie la foi orthodoxe, celle


tout le troupeau
qui lui a été révélée jadis par les saints apôtres. Nous croyons, comme les
saints Pères, que ce fils de l'essence (divine), qui est avec son Père Dieu
le Verbe, et fut, dans sa bonté, fils de notre nature par sa sainte mère, n'a

qu'une nature incarnée (6). Nous anathematisons aussi le concile impie de

(1) Ms. de Paris 337, fol. 118'- 119', on trouve deux hymnes sous le titre

|^.o|jD ,^vio i.^,j> ^*.i>, " sur le saint Mar Sévère , le répons de la première est :

« il demeure toujours devant le Seigneur », el celui de la seconde : •< écoute, ma


fille, vois et approche ton oreille ».

(2) Cette liyrane, écrite après la mort de Sé\ère, pourrait être la cinquième du
ms. de Londres, due à un poète d'Alexandrie.
(3) Les partisans de Julien d'Halicarnasse. \ oh- ROC, 1900, p. 299; p. 9ô du
tirage à part.
(4) Nestorius plaçait en N.-S. une personne divine et une personne humaine

et, d'après notre auteur, élevait comme un mui' de séparation entre ces deux

personnalités.
(5) Cf. Marc, .\ni, 32 : De die autem illo vel hora nemo scit, neijuc angeli in
cœlo, neque Filius, nisi Pater.
(6) D'après J. B. A., le Messie participe donc à la nature divine et à la nature
humaine. Pour les catholiques, ces deux natures sont réunies dans l'unité de la
personne; J. B. A. n'emploie jamais le mot personne '\\^aa±D mais toujours le
HYMNES DE .lEAX HAR APIIToMA. ofl

Chalcédoine qui a enseigné deux natures —


car nous ne partageons pas
les idées d'Euli/chés. ni du maudit Nestorius —
ainsi que le reste des héré-
tiques, comme les saints apôtres nous l'ont commandé et nous te confes- ;

sons, ô notre Sauveur, toi (jui as délivré et racheté les âmes de nous tous.

mot nature l)x»ai. l'oui' lui, les deux natures, après l'uuion, ue l'ont ]ilus qu'une
nature incarnée, ^i,^ 1
1^-> j_.
— Voici la notice consacrée à la tliéorie de Si'vère
par le monojihysito Bar Ilebra?us « Hoc lempore innotuit Severus, patriarcha
:

Antiochenus, qui libres niultos composuit ad adstruendam scientiam de naturà


un<\ c duabus naturis divinà et liumanà, shw mixlione, confusione aul currupiiune,
verum ita ut eo modo quo fuerunl manerenl; sicut natura hominis duabus na-
turis animae et corporis constant, et corpus duabus naturis materiae et formae,
ita ut nec anima in corpus mutetur, nec materia in formam, vel e contra. »
{Historin Dynasliarum. Oxford, 1063, p. 93.)
/A-
-:
;

BIBLIOTHEQUE HAGIOGRAPHIQUE ORIENTALE


3

COMMENT

LE CORPS DE JACQUES BARADEE


FUT EXLEVÉ DU COUVENT DE CASION

PAR LES MOINES DE PHESILTIIA


RÉCIT DE MAR CYRIAQUE

II

HISTOIRE DE SAINT MCOLAS


SOLDAT ET MOINE
BIBLIOTHEQUE HAGIOGRAPHIQUE ORIENTALE
ÉmXKE l'AK

LÉON CLUGNET

"
COMMENT
LE CORPS DE JACQUES BARADÉE
FUT ENLEVÉ DU COUVENT DE CASION

PAR LES MOINES DE PHESILTHA


RÉCIT DE MAR CYRIAQUE

TEXTE SYRIAQUE
rUBLIÉ ET TRADUIT PAR

M. A. KUGENER

II

HISTOIRE DE SAINT NICOLAS


SOLDAT ET MOINE

TEXTE OREC
PUBLIÉ PAR

Léon CLUGNET
4-O-î-

PARIS
LIBRAIRIE A. PICARD ET FILS
82, rue Bonaparte, 82

1902
I

COMMENT

LE CORPS DE JACQUES BARADÉE


FUT ENLEVÉ DU COUVENT DE CASION

PAR LES MOINES DE PHESILTHA


RÉCIT DE MAR CYRIAQUE.

TEXTE SYRIAQUE
PUBLIÉ ET TRADUIT

Par M. A. KUGENER.

INTRODUCTION

Le manuscrit syriaque add. 12174 du British Museum, qui


est daté de 1 197, renferme à la suite de la Vie de Jacques Bara-
dée, attribuée à Jean d'Asie, un petit écrit qui a pour auteur,
d'après son en-téte, Cyriaque, é\è({UQ (Xq Mardin, et qui raconte
comment ossements de Jacques Baradée ont été enlevés
les
furti^•ement du couvent de Casion, puis transportés au couvent
de Pliesiltlia. Cet écrit se retrouve, mais attribué à Cyriaque,
évêque à' Amid, dans ms. Sachau 321 (daté de 741 après
le

Jésus-Christ selon M. Sachau), oii il suit la même Vie de Jacques

Baradée que celle du ms. de Londres. Le ras. Sachau 321 four-


nit toutefois pour ces deux textes une rédaction assez différente
de celle de Vadd. 12174. La Vie de Jacques Baradée a été pu-
6 ENLÈVEMENT DU CORPS DE JACQUES I3ARADÉE.

bliée par Land d'après ïctdd. 12174(1); le récit de Cyriaque,


resté inédit, a simplement été résumé d'après ce même ms.
par H. G. Kleyn(2;. Comme il présente un certain intérêt his-
torique nous avons jugé utile de le faire connaître in extenso
,

aux lecteurs de la Revue de l'Orient c/irétien.


Le texte syriaque que nous allons reproduire sera celui du
ms. de Berlin (3), sauf dans deux ou trois cas. Nous exposerons
tout à l'heure pourquoi nous avons préféré la rédaction du ms.
de Berlin (B) à celle du ms. de Londres (L). Ne disposant en fait
dépeints diacritiques que des deux points du pluriel, nous rem-
placerons autant que possible les autres points diacritiques par
les voyelles qui en rendent la valeur (4)

(1) Anecdola syriaca. t. II. p. 3Ij1-31S3. Une traduction latino du tonic II des

Anecdola syriaca a oté puljliée par Van Douwen et Land dans les Ver)iiindelin-
r/en der koninklijko académie der wetenscltappen, afdecling Ictlerkunde, t. XVIII.

La Vie de Jacques Baradée y va de la p. 2Û3 à la p. 215.


(i) Jacobus Baradxus, de stickler der syrische monophysietische kerk Leydc,
,

1882, p. 88-89. On remarquera que le résumé de Kleyn n'est pas tout à fait e.\act.
Ci) Sachau 321, fol. 173 a-b: dans Vadd. 12174, le récit de Cyriaque se lit au

fol. 291 a.
(4) Nous remercions vivement M. E. W. Brooks d'avoir Ijien voulu collationncr
la rédaction du ms. de Berlin avec celle du ms. de Londi-es.
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B. a(u^l?ll ^w.'^N.. )o»o L — 6 Ills post li.3 add. po^ow _ 7 la;ûa] —


^;o U^P 8 ^H^^ li^Mo] ^^•«'O la^so foS (i in .ûS sine piincto diacritico
— o ante <;1, add. — ^ |^a^^ii oni. — 0-i(i n virmo ^>)o,.f>\i \3ax^^l ^ooti^îii"

omS^oI-ïo/ vi5W^o>= — 10 ^» ûJw om. — ^«1= — io-fl uoiiol^ K:^( >*;-»o


12 OûV^oo 1j50 n vj.iYil.li post |j^,-»o add. — ixi^jo ^:i3 om. — liaa^
13 ^•So^ 1js>o — ,3 post \^L, pos.
8 ENLEVEMENT l)V CORPS DE JACQUES BARADEE.

j^'po^ ^^ ;oo n\ . ^'^ JJLSQ^; oilo » .» f> >â^^o vv-XiJi jJ^l;

^oi . . m r»; )•, .; \ yC^jjUf :)K n'=\'i' ^/ )K^w>^^^ JV"'-^'-^

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\i, \x^aK.'D 0001 o'i^lLl l>oi |6Cii.3o U^iao ^K supra lineam add.) ow-. U Pot-aXoi
...|>« >^ a:^ll ocn U^l^ por^^^i uio^^ïU o^Soi ^njata^ Uio .oaBo : i^v^i ,^/ |^»
10 Ij^a^-ao — II low om. _ luV] U.^ !2 a3;ûo 0111. 13 — — ^T/ ^o] (i^Uo
llU V-vaiA _1j ^j^oio — postl^s^legitur: .lisoi os»-!./ oow^ii Hola'^y^Soi Po

U'tO) — ««l- o«^3 "^-301 P] a^A^LLl fio — 16-17 l-ioV» ...liito» ^l om. —
17 ^i^jo ...^../] >ûialX_>o ,5 : |^^(l:/^ ^ooviio t- à;>^/ ^^w — 18 iuao om.
ENLÈVEMENT DU CORPS DE JACQUES BARADÉE.

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I p ante ^;'^a2 oui. — <*wo;iiD|o — ^»3 om. — 2 U^,X5 ...>3i^Ij»| ^a3.(ji

U^^ \i^ obv^ leii'' •jovJaai.^i i^w^sai^ — 3-i >^-i ...^» | v?'») i^woV=— s?'oio
l^^i oow i^>A-o ^''^^^i,' ''OiOHi oitii, — s o;S— ?] ^;â».i — lja.*3. —
001 mile
^j;..i.aiD add. —
^Iû^aSi L; duo verba, qui tia>/ iu p, scquuiitur, magna
6 |oou
e.\ parte deleta sunt, et légère non potui. 7 ^oviHi.aaB] ^01,3^._ —
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L.;»] \^l — 1! |^a•^s i^ioi om. u |ov»P] ,^;=u.—
— ^] v^P- — I.- ante —
|tOi^ adil. —10 — Il 0V3 ante l^ituan^Jj add. — U^,o om il
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^owi^£a^ post ,^i3oi add. — 13 ^w;a- post ^1 Ipi^in niargine add. — wp- Joji.

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^ov»P- lai^ — tiL.^jiii.a^ (sic semper) — IG |ïf«»^ aaovi] '^w^i»3) — Im»]
— 17 oji.^/] oj^oa^loa^^^ 18
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10 ENLÈVEMENT DU CORPS DE MCQUES BARADÉE.

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TRADUCTION

Traité de Mar Cyr/iKjue, rvéqiie d'Aiuid{l), sur saint Mnr


Jacques.
Après donc que Tévêque Jacques eut quitté depuis un certain
temps le saint couvent de Phesilliia (2) pour se rendre auprès
de Notre-Seigneur (3), et que le patriarche Mar Athanase (1) eut

Variantes principales du ms. de Londres.


En-téte : Traité de saint Mar Cyriaque, évcque de Mardin (1), (racontant) cum-
ment les ossements de naint Mar Jacques svnl remis du covvent de Kasion dans
son couvent.
3 le saint évèque. — 4 le couvent.

(Il Sur Mar Cyriaque, évèque d'Aniid d'après le nis. de Berlin, et évèque de
Mardin d"aprés le ms. de Londres, cf. j). 17.

(2) Le couvent de Phesiltha était situé prés de la ville de Telia (L.\.\d, Anecd.
syr., II, 305, G-7). Il était aussi appelé couvent de . m .:^j,v^>jp| d'après Vadd. 12174
(Land, ibidem), ou de -^ ^ -n
; ^ ^-^ ; d'après le nis. Sac/iau 321 (fol. 167 a). Ces
deux formes semblent représenter le mot .ai*^.-.:i^v4>j»( ircpa-niXiiï);, bien qu'on
ne s'explique pas très bien qu'un couvent se soit appelé, couvent du génc'ral ».
Le i)lus sage est peut-être de s'en tenir, du moins pour le moment, à la forme
du ms. de Berlin, ce ms. étant plus correct que celui de Londres, comme iious
le verrons tout à l'heure.
(3j .Jacques Baradée mourut en 578 (Pseudo-Denys deTellmaliré chez Asskm.ixi,
Bibliotlieca orientatis, 1, 424, ou N.iu, Analyse des parties inédites de la Chro-
nique attribuée à Denys de Tellmahré, Paris, 18'.)8, p. 71, et Bar-Ilébraeus, Chro-
nicon Ecclesiasticon, 1, 243), le 30 juillet (Bar-Hébraeus, ibid.). Le Liber (Jliali-
pharum place .sa mort au 31 juillet .577 (Land. .-[nec. syr., 1. 14 et 113).
(4) Jlar Athanase, surnoninié Gamala (le chamelier), devint patriarche d'An-
tioche en 51i5 d'après Michel le Syrien (Revue de l'Orient chrétien, t. IV, p. 447);

en 595 ou 597 d'après Bar-llébraeus (Chr. Eccl., I, 201); en 003/4 d'après Deny.s
(le véritable) de Tellmahré (Chabot, Chronique de Denys de Tellmahré. Paris,
189.5, ]). 3; et le Liber Chalipharum (Land, .inec. syr., 1, 1 1 et 113). 11 mourut en
12 ENl.ÈVKMENT DU CORPS DE JACQUES liARADÉE.

été élevé sur le trône du grand Pierre (1), l'empereur des Ro-
mains, Phocas(2), chassa de nouveau les évêques orthodoxes
de leur trône, et les remplaça par des hérétiques. Mais, sur la
décision de Dieu, le roi des Perses, Chosroès, fils d'Hormizd,
arriva, et fit la conquête de toute la région orientale de l'Eu-
phrate (3). Puis, inspiré par Dieu et conseillé par la reine Cliirin,

4 sur la décision juste tie Dieu. — et s'empara en pou de temps. —6 Puis,


inspirés par Dieu, le roi et la reine Chirin oi-donnérent de chasser tous les évo-
ques chalcodoniens de la région située à Test de l'Euplirato et de mettre, etc.

631 selon Bar-Hébraeus (p. 275) et le Liber Chalipharum (Lanu, ibid.); en G35 se-
lon Michel le Sj'rien {Revue de l'Orient chrclien, t. IV, p. 447); en 643,4 selon
Denys de Tell-Mahré (Chabot, op. cit., p. 7). On remarquera que Denys place
l'année de l'élévation d'Athanase sur le trône episcopal d'.Uitioche et celle do
sa mort, une dizaine d'années plus tard que les autres historiens. Sur les er-
reurs dans les données chronologiques de Denys et particulièrement dans celles
qui sont basées sur l'ère des Séleucides, cf. Chabot, op. cit., Introduction, p. .xxxm.
note 1. Dans sa notice sur Athanaso. Jlichel le Syrien dit qu'il exerça quarante-
cinq ans. Ce chiffre de quarante-cinq ans doit avoir été emprunté par Michel
à une source où l'on ajoutait aux années du patriarche Athanaso celles de son
prédécesseur Julien (cf. sur ce point la note suivante). Si l'on ajoute, en effet,
45 à 590/1, date de la mort de Pi5n-e, prédécesseur de Julien, on obtient C35,'6
pour l'année de la mort d'Athanase.
(1) Il s'agit de Pierre, né à Callinice en Jlésopolamie, qui fut patriarche d'An-
tioche de 578 (pseudo-Denys de Tellmahré, BilA. orient., II, 09, ou Nau, op. cit.,
p.. 71) à 591 (Jlichel le Syrien, II. 0. Ch., IV, 447; Denys de Tellmahré, Ceiabot.
op. cil., p. 3 Bar-Hébraous, op. cit., p. 257) à 590 (le 22 avril, Liber Clialipliarum,
; ;

Laxd, Anec.syr.,\, p. 14 et 113). D'après Denys de Tellmahré, comme aussi d'après


le récit de Cyriaque, semble-t-il .-Vthanase succéda directement à Pierre: par
,

contre, Michel le Syrien el Bar-Hébraeus, ainsi que d'autres historiens, donnent


comme successeur immédiat à Pierre son syncelle, Julien. Les divergences enti-e
les historiens syriens relativement à la durée du patriarcat d'Athanase. pro-
viennent, semble-t-il, de ce que les années de Julien ont été parfois attribuées
à Athanase, et qu'elles ont ensuite donné lieu à de faux calculs.
(2) Nous n'avons trouvé mentionnée nulle part ailleurs la pei'séculion contre
les Monophysites que Cyriaque attribue à Phocas (602 610). Bar-Hébraeus (cf.
;'i

page suivante, note 1) rapporte que les Monophysites ont été persécutés sous le
règne de Maurice (582-602) par l'évèque de Jlélitène, Domitien.
(3) Chosroès, fils d'Hormizd, c'est-à-dire Chosroès II, surnomme Parré:, le ••

conquérant », monta sur le trône en 590 (été); il en fut chassé le 25 février 628,
ot mis à mort trois jours après. —
Sous prétexte de venger la mort de l'empe-
reur Maurice " son père >, que Phocas avait lâchement fait périr avec cinq de
ses fils (nov. 602), Chosroès envahit l'empire romain. Après avoir remporté une
grande victoire à 'ApÇa(ioûv en 603/4 (Théophane, A. M. 6096). les Perses s'empa-
rèrent en 605 6 de Daras, puis de toute la Mésopotamie et de la Syrie (Théo-
phane, A. M. 6098). Le Liber Clialipharum (Land, Anecd. syr., I, p. 16 et 115) dit
que les Perses s'emparèrent de toutes les villes situées à l'est de l'Euphrate en
l'année des Grecs 921 (610). et que l'Euphrate devint la frontière en l'hiver de
cette année.
ENLÈVEMENT DU CORPS DE JACQUES lîARADÉE. 13

il les évêques chalcédoniens des villes de la région orien-


chassa
tale de l'Euphrate. et mit à leur place des orthodoxes, c'est-à-
dire, à Amid, Mar Samuel, à Édesse, Mar Isai'e, à Reschaina.
Mar Adai, à Telia, Mar Zachai, et (il agit) de même pour tout
lieu et toute ville, (chacun) adhérant en toute chose au bien-
heureux patriarche (1).

4-5 otdc moine on tout lieu ot toute ville, furent iHablis clos prêtres et des clercs
adhérant au bienheureux patriarche.

(1) Bar-Uébraeus raconte les mêmes ovonemenis do la façon suivante {Chr. EeiL,
I, 263) : » En ce tomps-là, après l'assassinat de l'empereur des Grecs, Maurice,
et après conquête de la Mésopotamie et de la Syrie par les Perses, Chosroès
la
envoya Édesse un évêque nestorien du nom d'Ahischma. Celui-ci n'ayant pas
;i

été reçu par les fidèles, il envoya l'évêque Jean, l'un des nôtres, qui fut accueilli
avec joie. Chosroès ordonna ensuite de chasser tous les évêques -chalcédoniens
de toute la Syrie, et nous rentrâmes en possession de toutes les églises et tous
les couvents qui nous avaient été enlevés du temps de Maurice par Domitien,
l'évêque nestorien chalcédonien) de Mélitène, qui avait suscité une persécu-
(=
tion contre les Syriens, De plus, Chosroès fit mettre trois évêques orthodoxes
orientaux à la tête des diocèses de la Syrie Isaïe obtint Édesse, car Jean était
:

retourné dans son pays; Samuel, Amid; et un autre, Telia de Jlauzelat. Mais
les habitants des campagnes ne voulaient pas recevoir les évêques qui avaient
été envoyés par Chosroès, parce qu'ils avaient été créés par le maphrien d'Orient,
alors que les diocèses en questiofi appartenaient au patriarche et non au
maphrien. Lorsqu'il apprit ces choses, le patriarche Athanase donna l'ordre à
Cyriaque d'Amiil, qui avait été persécuté par les Chalcédoniens, de visiter les
fidèles d'.\mid et do toute la Jlésopotamio. Mais les évêques orientaux s'irritè-
rent contre Cyriaque, et se disputèrent avec lui et le menacèrent morne de (la
colère de) Chosroès. Quoi qu'il en soit, c'étaient des évêques de notre parti qui
gouvernaient ces sièges ».
La reine Chirin, qui était chrétienne, eut toujours une grande iniluence sur
Chosroès. Elle le fit prendre part aux querelles des Ncstoriens et des Jlonophy-
sites, et le détermina à intervenir en faveur de ces derniers, bien qu'ils fussent
moins nombreux et moins sympathiques que les Nestoriens en Perse. Cf. Ency-
clopaedia Brilannica s. v. Persia (Xijldeke), vol. XVIll, p. 014, col. 1 m fine. —
Deux des évêques monophysites cités par Cyriaque ne semblent pas être connus
par ailleurs Mar,\dai (Reschaina) et Mar Zachai (Telia); Isaïe (Édosse) est men-
:

tionné par Bar-Hébraeus (passage traduit plus haut) et par Jacques d'Édesse
(BnoOKS, The Clironological Canon of James of Edessa, ZDMG., t. LUI, p. ?y£i);
Samuel (Amid), i)ar Bar-Hébraeus tout seul. Mar Zachai, qui exerçait encore en
622 d'après le récit de Cyriaque, doit avoir eu pour prédécesseur monophysite
Paul, qui composa l'Hexaplaire syriaque en 016-617, à latleinande du patriarche
Athana.se (cf. Dlval, La lillératia-e syriaque, p. 64). Samuel eut pour prédécesseur
chalcédonien Simeon et pour prédécesseur monophysite Cyriaque (cf. plus loin
notre notice sur Cyriaque). Quant au.x évêques qui occupèrent le trône episcopal
d'Édesse immédiatement avant Isaïe, on peut en dresser, .semblc-t-il la liste ,

comme suit 1° Sévère (monophysite) qui devint évêque d'Édesse en 578 CS.w.
:

Analyse, etc., p 71) et qui fut lapidé par Narsès on 603 ((^iuiîot. Chronique de
Denys de Tellmahrc, p. 3; la date de Denys est confirmée par Théophane, A. M-
1 1 KM.KVKMKNT DU CUrS DE JACQUES BARADÉE.

Ell ce tfinps-là donc. Mar Zacliai, évêque de Telia, ayant


appris à cunnaitre la sainleté du bienheureux Mar Jacques,
brilla de zèle pour le pour cette âme sainte, et s'ap-
Seigneur et

pliqua avec sollicitude à munir quatre bienheureux de son cou-


vent (= le couvent do Jacques, c'est-à-dire le couvent de Phe- 5

silthai et deux clercs de la ville d'une monture rapide et d'argent,

afin de les envoj'er au couvent de Casion(l) pour en dérober


(le bienheureux Jacquesi qui s'y était endormi. Il leur imposa

comme loi d'agir ainsi, puis les envoya. Ils partirent en l'an

033 des Grecs (G-2-2 de J.-C). En ce temps, l'empereur des Ro- lo

mains. Iléraclius, arriva, s'empara de toute la région orientale


de l'Euphrate, et chassa les Perses jusqu'à Nisibe, qui constitue
la frontière (i). Les moines s'en allèrent pendant les jours du

(j ainsi quo d'argent on quantité suffisante. —


7 pour on ramener lo corps du
bienliiineux Jacques qui s'y était endoi-nii. —
lOlVniperour desGrecs. — 13 Apres
lo mot • la fronliorc •. on lit dans le nis. do Londres < entre les (Irecs et les Per-
:

ses: ot Iléraclius suscita une pei-sécution contre l'Église parce quol'ovêque d'Édesse.
Isîïe. no lui avait pas donné la communion dans la grande église d'Édesse :
l'évèque ne voulait pas donner la communion au roi à moins qu'il n'anathématisàt
par écrit le concile de Clialcédoine. Pour ce motif, les chrétiens qui furent forts
et porsévérorent (dans leui' foil furent opprimés sans lin: ceux qui faiblirent,
retournèrent à l'hérésie do Chalcédoino (3). En ce temps-là. les moines, etc.

6095); 2"(?) Paul (monopliysite) et Tliéodoso(ehalcédonien) cf., Brooks, op. cit.,

f.oii; 3' Ahisclima (nestoricn); 4» Jean (monophysite), cf. Bar-llobraeus. /. /.


Isaiie fut chasse du tronc episcopal d'Édesse par Iléraclius en C-J9, cf. plus bas,
note 3.

(1) Pésirant rétablir la paix entre les fidèles d'Alexandrie, Jacques Baradée

était parti pour cette ville. Arrivé au couvent de Casion. il tomba subitement
malade et mourut au bout de quelques jours. Le couvent de Casion, qui était
aussi appelé couvent de saint Romanus, était situé à la frontière et sur le tci-ri-
toire de l'Egypte (Jean d'Éphose. /lisloire Kccli-siasiique. IV. 33: p. 165 trad.
Schonkf.lder; Vie de Jacques B.iradée attribuée à Jean d'.\sie chez L.and, Anec:
si/r., II, p. 382. 1. 24-2t); Bar-Ilébraeus, Chnm. Ecclcs., I, 2-13). Le nom de ce cou-

vent doit donc être identifié avec celui du mont Kâoiov • qui séparait », comme
le dit Hérodote (II, 158K • l'Egypte de la Syrie (la Palestine) •.

(2) Sur ces événements, cf. p. 18.

(31 Iléraclius arriva à Édosse vers la fin de l'année 620. Théophane l'aconte en

efïet (.-V. M. 0120) qu'IIéraclius, après avoir rapporté à Jérusalem la sainte croix
(en 6-29: l'exaltation de la croix eut lieu, comme on le sait, le 11 septembre C29),
se rendit à Édesse • ot restitua aux orthodoxes l'église occujiée par les Nostoriens
(lisez : les MonophysitosI sous Chosroès . —
Bar-IIi'bi-aeus fournit sur l'arrivée
d'Héraclius à Édesse en 029 les renseignements suivants (Chron. Ecclvs., I, 269-271) :

Après l'assassinat du roi des Perses, Chosroès, par son fils (25 février 628),
Iléraclius, après être de nouveau rentré en possession do la Syrie, se rendit à
ENLÈVEMENT DL." CORPS DE JACQUES BARADÉE. 15

chaste Mar Etienne, surnommé Chcbilala (?), supérieur du cou-


vent. Étant allés, et étant parvenus au couvent de Casion, ils y
entrèrent et prièrent. Puis ils s'approchèrent et furent bénis
par saint Mar Jacques et par les frères de là. Interrogés sur le
5 lieu où ils se rendaient, ils répondirent « Nous sommes des :

ambassadeurs envoyés par l'Église de Syrie au patriarche {t.-x-tl:;)


d'Alexandrie. » Ils furent alors reçus avec grand honneur. Après
être restés là deux jours, l'un de ces moines amitassaiieurs, se-
lon ce qui avait été résolu et machiné entre eux en route, poussa
10 des hurlements, en proie à des convulsions et l'écume à la
bouche, puis se mit à délirer. Ses compagnons furent alors
bouleversés et commencèrent à pleurer. Pleins de tristesse, ils

attachèrent leur camarade au sarcophage {gourna)[\) de saint

ils entrèrent à l'église. — Puis ils s'approchèrent] manque. — 4 et par les


frères de là] et ils saluèrent les frères de là. — 7 Après les mots « avec grand

honneur • on lit : • Or, pendant la route ils avaient pris la résolution suivante:
Quand nous arriverons au couvent, l'un de nous deviendra volontairement
malade, alin qu'il - puisse de cette manière s'approcher du lieu du saint. -

— 9 selon ce qui avait été résolu et machiné entre eux en route] manque. —
11 jiuis se mit à délirer] manque.

Édesse. Le peuple, les prêtres et les moines sortirent à sa rencontre. Il admira et


loua la multitude des moines, et dit à Pun de ses coreligionnaires « 11 ne con- :

vient pas que nous lais.sions ce peuple admirable en delioi's de nous ». Le jour de
fête étant arrivé, il descendit à notre église, et fit de grands cadeaux à tout le

peuple, espérant l'amener par là à recevoir le concile de Chalcédoine. Après


l'accomplissement du sacrifice divin, l'empereur s'approcha pour participer aux
saints Mystères (au sacrement de l'eucharistie), selon la coutume des rois chré-
tiens. Mais Isaïe, le métropolitain d'Édesse, enflammé par son zèle, retint l'em-
pereur des Mystères, et lui dit « Si tu n'anathématises pa.s le concile de Chal-
:

cédoine par écrit, je ne te permettrai pas de participer aux Mystères ». L'empereur


s'irrita alors et chassa l'évèque Isaïe de la grande église, et la donna aux Chal-
eédoniens. —
Cf. aussi VHislurin Sararcnica d'El Jlacin (traduction latine
d'Erpenius, Leyde, 1625, in-1»), p. 17 • Syroes aulrm Cosruao filim Legalos misit
:

ltd Heraclium : pacem ab eu petem, quam et oblinuit, serf ea coiulilione, ul resii-

lueret et quidguid paler ejus eripueiat Romanis. El cum siatuerel fferaclius in


Syrias proficisci, oneris id, toco ejus, suscepil fiater ejus Thcodorus; guern
jussil Persas omnes e Mesopolamia et Syriis in regionem eorum educere. Hic
Hague, loco illius . profectus, civilales singulas esl iiif/ressus : el Constantinopoiim
est reversvs. Oeinde profeclus est Heraclius lîuluim {= Edesse) jussitque Christia-
nos reverli a secla Jacobitica ad orlhodoxam ; id guod feceru.nl. SuhslUil aulem
Ruhue annum inleijrum. »

(1) Le gourna f|j>a^) correspond au çopo; ).i6ivr, des Vies grecques. Un canon
de Puibboulas, cité par l'ar-Hébraeus dans son .V(/mocano/i, prescrivait de Venlerrcr:
^;.vi(, ,oooij lii^a : ^çioNio l-ï-; yOovs; (jto,^ {Bibl. Orient.. II. cxi.i. Payne-Smith
16 ENLÈVEMENT DU CORPS DE JACQUES BARADÉE.

Mar Jacques, afin qu'il apprît comment il déroberait son saint


corps. Eux, ses compagnons, dormaient à ses côtés, auprès du
tombeau, à cause de lui. Or, pendant la nuit, ils creusaient, et
pendant le jour, ils recouvraient ce qu'ils avaient creusé.
Lorsque leur tâche lut sur le point d'être achevée, ils s'empa- s

rèrent des clefs du couvent afin de pouvoir exécuter facilement


leur projet. Ils dirent alors aux moines du couvent de Casion :

« Nous autres, seigneur, comme nous avons des lettres avec

nous, nous ne pouvons pas rester ici auprès de ce malade. Nous


laisserons cependant l'un de nous auprès de lui, ainsi qu'une lo

monture rapide, afin que, si Dieu veut qu'il guérisse, il nous


rejoigne vite à Alexandrie, dans le saint couvent de sainte (mot
à mot Notre-Dame) Zol/ (Zoé?). Priez pour nous ». Quant à
l'homme qui avait fait l'insensé par ruse et à son compagnon,
ils se levèrent pendant la nuit, prirent le corps de saint Mar is

Jacques et l'enveloppèrent dans de la soie; puis, sur leur mon-


ture rapide, allèrent rejoindre leurs compagnons en Pales-
ils

tine, selon rendez-vous


le qu'ils s'étaient donné. Les bien-
heureux moines du couvent de Casion s'étant levés à l'aurore,
et ayant vu que le corps du saint avait été enlevé, pleuré- 20

rent et gémirent à haute voix; ils poursuivirent (les voleurs)


dans toutes les directions, mais ne les rencontrèrent pas, et
revinrent tout tristes à leur couvent. Les bienheureux (moines
du couvent de Phesiltiia) quittèrent, eux et les clercs, la Pales-
tine, et se rendirent rapidement à la ville de Telia, portant avec 25

eux le saint corps (de Jacques). L'évêque, le clergé et les habi-


tants de la ville ayant appris la chose, allèrent à la rencontre du

l-i afin qu'ils — 8 seigneur] mes frères. — 9 res-


(pussent) s'occuper de dérober.
ter auprès de notre compagnon couvent de Mar Zoïle. — 10-17
— li-lo dans le

puis leplacèrent sur leur monture rapide et allèrent. — poussèrent de


-Ki-il

liants cris, et pleurèrent et gémirent se lami'ntèrent à haute voix. —


et mais :!i

ne les rencontrèrent pas], mais ne trouvèrent rien. — 24 eux et les clercs] man-
que. — 25 portant coi-ps du saint. — 26 Les évèques.
le

(Thesaurus s. v.) rattache ijmirnn au mot latin urna, dont il a les signilîcations
et au mot grec yoùp^») que des Glossae ijraeco-barbarae cilés par Ducange (Gtos-
mire grec, p. 262) font synonyme de Jîpîa, xôyxi " cruche, vase Il n'est pas im-
••.

possible que (journa soit le latin urna, mais nous avons peine à croire que le
mot Yoùpva, qui n'apparaît dans aucun texte littéraire, ait servi d'intermédiaire
entre le latin urna et le syriaque gourna.
-ENLÈVEMENT DU CORPS DE JACQUES lîARADKE. 17

corps avec des flambeaux et des parfums, et (en chantant) des


hymnes. tour de toute la ville, en l'accom-
Ils lui firent faire le

paii'nant de chants spirituels et de cantiques du Saint-Esprit.


Alors ils l'ensevelirent et le placèrent dans son couvent, le cou-
â vent de Phesiltha, dans le temple que le saint avait construit de

son vivant. Et pour le secours et la guérison de tuus,


il est là
et pour l'honneur et la gloire du Messie, son Dieu, auquel soit,
ainsi qu'à son Père et à son saint Esprit, gloire, honneur et
glorification, maintenant et en tout temps, et dans les siècles
•'^
des siècles. Amen.

2 des liyuines et des cantiques. — 1-5 Alors ils l'ensevelirent... de Phesiltha].


El alors ils arrivèrent à .son couvent, l'en.sevelirent, et l'y placèrent avec grand
honneur, parce qu'il avait été élevé et instruit dans le couvent de Phesiltha.
— Ô-6 dans le temple... de son vivant] manque. G de tous ceux qui se réfu- —
gient auprès de sa châsse. ? notre Dieu. —
8 au saint Esprit. —
8-9 et glo- —
rification, maintenant et en tout temps] manque.

Souscription : Est finie la Vie de saint Mar Jacques de Phesiltha, surnommé


Baradée. Que sa prière soit avec nous dans tous les siècles.

Nous avons omis à dessein de traduire la notice qui suit le


récit de Cyriaque dans le ms. de Berlin : l'interprétation en
présente quelques difficultés.
D'après le résumé que M. Sachau en a donné (1), nous sommes
autorisé à la traduire en son nom de la façon suivante : « Est
terminée l'histoire d(^ Mar Jacques d'Édosse. Cette histoire a été
transcrite à l' instigalion de Mar Theudas (Tliéodose?), prêtre
et stylitedu couvent de Phesiltha, dans les jours d'Etienne,
higoumène de ce couvent, en l'an 1052 de Séleucus. »
De cette notice ainsi interprétée, M. Sachau tire la conclusion
suivante : « L'écrit w" 13 (la Vie de Jacques Baradée) a été trans-
crit en 1052 de l'ère des Séleucides, c'est-à-dire en l'an 741 ap.
J.-C. ; or, comme le manuscrit présente partout la même écriture,
il a été écrit tout entier à la même époque. »

Xi la façon dont M. Sachau a traduit cette notice ni la con-


clusion qu'il a tirée de sa traduction ne nous paraissent présen-
ter de grandes garanties de certitude. Mais avant d'aborder

(1) Ver:,cicliinss dcr si/rischen Ilanihchriften iter kbniijUclien liihliothek iu Ber-


lin, Berlin, 1809, iiv4", 1. 1, p. 100, col. 2,
18 ENLÈVEMENT DL' COUPS DE JACQUES BARADÉE.

ces deux points, il nous faut d'abord dire quelques mots de la


Vie de Jacques Baradée par pseudu-Jean d'Asie, et de l'écrit de

Mar Cyriaque.

Le IP volume des Anecdola syriaca de Land contient, outre


la Vie de Jacques Baradée, attribuée à tort à Jean d'Asie, et
éditée, comme nous l'avons dit plus haut, d'après Vadd. 12174,
une autre Vie, plus courte, de ce même personnage raonophy-
site, qui a réellement Jean d'Asie pour auteur.
Cette dernière Vie forme les chapitres xlix eti. des Commen-
tarii de beatis Orientalibus de Jean d'Asie (1). Elle décrit, au
de Jacques depuis son arrivée à Constan-
cliap. XLIX, l'activité
tinople jusqu'en 5GG, puis nous fait connaître, au chap, l, les
nombreux évêques déjà consacrés par Jacques à cette époque.
Elle ne nous apprend rien sur la jeunesse de Jacques; d'autre
part, comme elle a été écrite en .jG6, elle ne peut pas nous parler
de la fm de sa carrière (578).

La VUa spuria, par contre, est une Vie complète, commen-


çant à la naissance du fondateur de l'Église jacobite et allant
jusqu'à sa mort. Le regretté orientaliste hollandais H. G. Kleyn
a bien montré dans son étude sur Jacques Baradée que cette Vie
ne pouvait pas être de Jean d'Asie, et qu'elle n'était, en grande
partie, qu'une amplification des chap, xlix et l des Commen-
tarii de beads Orientalibus {2).

(1) Land, op.cil., p. 240, ]. l'J —257, 1. 16: dans la traduction latine de Van

Douwen et Land, p. 159-104. Les Commentarii de bealis OiienlaliOus nous sont


parvenus dans Vadd. 14G47, qui est daté de 088 ap. J.-C.
(2) Klkyn, .Jacobus liaradaeus, p. 105-109. - Apros l'introduction, p. 364 (de la

Vila spuria), nous trouvons, dit Klej'n, l'histoire du séjour dé Jacques en Syrie,
qui manque dans A (= les chap, xli.x et l des Comiuoiitarii), où il n'y a à ce sujet
que quelques lignes, p. 249 et 250. Le récit de la p. 3(JS correspond très bien à
celui de la p, 250, et les p. 369-371 sont la reproduction, avec quelques petits
changements, des p. 2.54-257 (les consécrations d'évêques). A la p. 371, nous re-
trouvons la ji. 25U (dernière moitié) et la p. 251 (première moitié). Viennent en-
suite quelques miracles, ]). 372 et 373. La p. 374 correspond de nouveau à la
p. 251, la p. 375 contient de nouveau un miracle, puis nous obtenons la suite
des p. 251 et 252. L'auteur de la Vita spuria continue alors à repi'oduire, à peu
prè^dans les mêmes termes, le récit de A jusqu'à la fin, en y mêlant seulement
ries mira îles. Une fois arrivé là, il se met à raconter à coeur joie des miracles,

et termine parle récit de la mort de Jacques ..


ENLÈVEMENT DU CORPS DE JACQUES BARADÉE. 19

L'add. 12174 et \e Sachau 321 ne contiennent pas, ainsi que


nous l'avons déjà dit, la même rédaction de la Vie de Jacques
Baradée par pseudo-Jean d'Asie. Les en-tètes d'aljord ne sont
pas les mêmes (1), ensuite le texte lui-même diffère assez bien.
Le ms. de Berlin ne commence qu'à la 1. 17 de la p. 361 du
texte de Land, aux mots lo^/ ~ai- r^ —
l'introduction du ms. de
Londres y fait donc défaut —
et s'arrête à la 1. 1 de de la p. 381.
Toutefois, l'absence, dans le Sachau 321 de la dernière partie ,

de la Vie de Jacques Baradée, est due à une cause toute maté-


rielle, à la disparition d'un feuillet(2). Bien que l'examen que

nous avons fait de la rédaction du ms. de Berlin ait été un peu


rapide, nous ne croyons pas nous tromper en affirmant que
cette rédaction est antérieure à celle du ms. de Londres, et que,
dans ce cas-ci encore, comme dans plusieurs autres, le Sachau
'321 se distingue par l'ancienneté et l'excellence de son texte.
Le Sachau 321 mérite que nous nous y arrêtions un peu.
C'est un ms. de la plus grande valeur. 11 est le seul ms. qui
nous ait conserve'' la Vie de Sévère, patriarche d'Antioche, par
Zacharie le Scolastique; il est encore le seul qui nous donne en
entier la Vie de ce même patriarche par Jean, higoumène du
couvent de Beth-Aphthonia; enfin, il fournit, pour les autres do-
cuments qu'il renferme, un texte qui a toujours été reconnu su-
périeur à celui conservé ailleurs.
Le Père Bedjan, qui possède incontestablement une connais-
sance approfondie de la langue syriaque, fait ressortir à plu-
sieurs reprises dans ses Acta Marfyium et Sanclorum (t. V et
VI) l'excellence du Sachau 321. C'est d'après ce ms., qui lui
parait 1res ancien (3), qu'il a corrigé et complété le texte que le

(1) En-lùte donni' \)M' ['add. U'l74 (Aiwcd. sijr.. Il, ]). :)(jl, I. 1- 1) :

uv*?L ^ov^^v ^1 ,^Ss[-so .uo^^oli |3aA£û«S/ oac^^ u;m \^tû "^^ 1^.^&L ool-

.|l.,.vi lIS^jù^l. o^^lyio \2^ ^ja^Cv.» U'*>1^

En-t(Hc doniii' par le Sachau 'iil, loi. IGli a :

Uo'il.lio L'OiioU i£a«^^û3;^x] oao^« ^«ii&^Y i*o^a««.^ |,2oyy I^s^^aL ^^oI.

(li-'i un mol illisible) lomo laji^aS^i.gagflajaoa ^^joan^l^ u»a.£i>otoUo

{'2j Le feuillet disparu faisait partie du dix-ueuviéuie caliier.


(y) Toiue V, p. VI. Bedjan n'a pas considéré le Sacitau o;.'! comme un ms. daté.
20 ENLÈVEMENT DU CORPS DE .lACQIES BARADÉE.

British Museum et la Bibliotlièque nationale lui avaient fourni


pnur les Vies de saint Antoine, de saint l'arùme, de Grégoire
le Thaumaturge et pour le panégyrique de saint Basile; c'est ce
même ms. qu'il a pris comme base pour éditer le martyre de
saint Pierre d'Alexandrie et le panégyrique de saint Julien.
Bedjan avait d'abord transcrit le panégyrique de saint Basile
dans Vadd. 12174 (le ms. de Londres qui contient la Vie de
Jacques Baradée et le récit de Cyriaque); en collationnant sa
copie avec le Sachou 321, il y trouva « des lacunes très nom-
breuses et très notables », qu'il l'ut lieureux de pouvoir complé-
ter au moyen du Sac/tau 321.
D'autre part, la Vie de Pierre l'ibérien, qui est conservée
1 et le Sachau 321
dans Vadd. 1217 a été éditée par R. Raabe ,

d'aprèsms. de Berlin; le texte du ms. de Londres est pour


le

Raabe un remaniement du texte primitif(l).


Enfin, nous pouvons ajouter que le Sac/iaii 321 aurait fourni
à Kleyn, pour la Vie de Jean de Telia, un texte plus correct que
Vadd. 12174 et Vadd. 14622 (2).
Le récit de Mar Cyriaque iliffère également dans les deïi.x
manuscrits. La rédaction du ms. de Londres (L),si on la com-
pare attentivement avec celle du ms. de Berlin (B), apparaît
comme un remaniement de cette dernière. L'auteur de L a
surtout cherché à donner une tournure plus élégante, plus
correcte à B, qui est écrit dans un style très négligé. 11 a aussi
supprimé ou modifié un certain nombre de mots ou d'expres-
sions, parce qu'ils choquaient, semble-t-il, son sentiment reli-
gieux. Quelquefois les variantes de L paraissent remonter à une
fausse lecture de B; dans d'autres cas, elles sont simplement
des fautes d'inattention, qui montrent le caractère récent de L,

Peints dcr Ibercr, Leipzig, 1895, in-.S", p. vi-vii.


(1)
collation de la Vie de Jean de Telia {llel lueven viin Jnimnnes van TMa
(2) Une
dnor Elias, Leyde, 188'^ in-8") avec le Sacliau 'SU donne pour la 1" page le.s ré-
sultats suivants : I 1. 1 i^ii^, au lieu de i^>(j; i» I. o ijovjo au lieu de Ijov»;
3" 1. \i ^4.^001 au lieu de ^4.^oo (ce qui rend inutile la correction de Qi.3Li on
Q.\3jo I. l:il ; I • 1. 1 I |i!s5«.,^ïJO au lieu de |Lci^»^-;jo ;
5' 1.11 |ip:.^cD au lieu de i^^jlu :

• i" 1. 18 ^ooiC^*-oj au lieu de yoo^i l^-i-^s,; 7" I. lit ^ov^ au lieu de ^oii^o. Dans
un de ces cas, le fi", la variante est sans importance: dans tous les autres, on
peut alTirmcr sans crainte, à notre avis, que le Sac/mu 3-'l fournit la véritable
lei'on du te.xte. Notons que Kleyn l'avait restituée dans t7vis cas (n°' 1, 4 et ô), et
à peu de chose près dans deux autres in" î? et 3).
ENLÈVEMENT V)V CORPS DE JACQUES BARADÉE. 21

daté, comme
nous l'avons dit, de 1 197. A un endroit (p. 1, 1. 9),
L diiime un passage qui manque dans B; ce passage, qui se re-
trouve à peu près dans les mêmes termes chez Bar-Hébraeus,
semble être tiré de riiistorien que Bar-Hébraeus, ou plutùt Mi-
chel le Syrien, a utilisé pour l'histoire du vu*^ siècle. En résumé,
L s'explique par B, et B ne s'explique pas pur L; on peut donc
considérer L, qui est représenté par un ms. du \ii% comme un
remnniement de B, dont le ms., si même il n'est pas daté de
en tout cas beaucoup plus ancien que Yadd. 1217-1.
7-11, est

Le ms. de Berlin assigne comme auteur à notre traité Cyriaque,


évéque iVAmid, et le ms. de Londres, Cyriaque, cvèque de
Mardi a.
Cyriaque, évêque de Mardin, ne semble pas être connu par
Par contre, on trouve des renseignements sur Cyriaque,
ailleurs.
évêque d'Amid, chez le pseudoDenys de Tellmahré, chez Denys
de Tellmahré, chez Bar-Hébraeus, et indirectement chez Théo-
phylacte Simocattès.
Le pseudo-Denys de Tellmahré nous apprend qu'il succéda
en .578 après J.-C. à Mar Jean sur le siège episcopal d'Amid (1) ;

Denys de Tellmahré, qu'il mourut en 023 et qu'il fut remplacé


par Mar Thomas (2). D'autre part, nous savons par Bar-Hé-
braeus (3) que Cyriaque d'Amid fut persécuté par les Chalcé-
doniens, et qu'un évéque de ce parti occiqDait le trône episcopal
d'Amid, lorsque Chosroès II s'empara de la Mésopotamie en
604/8; nous savons encore par Bar-Hébraeus que les églises qui
furent alors rendues aux Syriens munophysites, leur avaient
été enlevées par Domitien, évéque de Mélitène (4), sous le règne

fl) AssÉ.M.iM, Bibl. orient., II, 90: Nau, Analyse des parlies inédites de lu chro-
nique attribuée à Denys de Tellmahré, p. 71.
(2) AssÉMANi, ibid.; Chabot, Chronir/ue de Denys de Tellmahré, p. b.

(3) Chron. Ecclés., I. p. Hjo; le passage en question a été traduit plus haut,

p. 9, note 1.

(-1) Maurice fit monter Domitien sur le siège episcopal de Jlélitène, pendant
son séjour en Orient, sous Tibère, comme général en chef des troupes romaines
(Jean d'Asie, Histoire Ecclésiastique V, 19). Domitien était un évéque chalcédo-
,

nien libid.}; parmi les évoques raonophysites qu'il chassa de leur Irùne, figure
Thomas d'IIéraclée, l'auteur de la version du Nouveau Testament dite lléracléenne
(Bar-Ilé'braeus, Chron. Eccl., I, p. 2671. Il mourut en janvier 602 (Théo|ihane, A. M.
009-1). Parent de l'empei-eur Maurice, il l'ut souvent consulté par celui-ci. qui

trouvait en lui, dans les cas difficiles, à la fois un conseiller et un consolateur


(Jean d'.\sie, op. cit.).
22 ENLÈVEMENT DU CORPS DE JACQUES BAUADÉE.

de Tempereur Maurice. Enlin, Tliéopliylacte (1), en nous in-


formant qu'un certain Siniéon était évêque d'Amid en 5S3/6.
nous apprend que Cyriaque fut dépossédé de son trône episco-
pal entre 582 (début du règne de Maurice) et 585/0 (2).
ïeissontles renseignements que nous possédons sur Cyriaque
d'Amid; voyons s'ils nous permettent de lui attribuer le récit
que le Sachau 321 place sous son nom.
Le récit de Cyriaque contient un passage qui nous indique la
date de sa composition. Ce passage est : « Ils partirent en fan
988 des Grecs. En ce temps, l'empereur des Romains, Héra-
clius, arriva, s'empara de toute la région orientale de l'Eu-
phrate et chassa
les Perses jusqu'à Nisibe qui constitue la
frontière. La première phrase nous donne comme date l'année
»

622 après J.-C; la seconde nous transporte à la fin de la troi-


sième campagne d'Héraclius contre les Perses, en 628. A pre-
mière vue, il semblerait que les événements auxquels il est fait
allusion dans la seconde phrase, se soient passés lors de la pre-
mière campagne d'Hi'raclius, en 622; mais l'histoire des cam-
pagnes d'Héraclius contre les Perses nous empêche d'entendre
ainsi cette phrase. Ce n'est qu'en 628 que les Perses quittèrent
la partie de la Mésopotamie dont ils s'étaient emparés sous le
règne de Phocas, et que Nisibe reforma, comme ihi temps de
l'empereur Maurice, la frontière entre l'empire romain et le
royaume perse. Lapremière campagne d'Héraclius ne fut qu'une
expédition préparatoire; elle eut uniquement pour théâtre les
régions pontiques. Loin d'avoir été chassés alors de la Mésopo-
tamie, les Perses n'y lurent même pas inquiétés. La seconde
campagne non plus de résultats décisifs. Lorsque Héra-
n'eut pas
clius se rendit, en mars 626, des liords du lac Van à Sébaste
(Pont), il fut poursuivi par les Perses jusqu'au lleuve Saros
(Cilicie)(3).

(1) 11,3.La date nous est fournie par Thcoiihane. qui place les événements
i-acontés dans ce chapitre de ïliéophylacte sous l'année du nàonde GOTS.
('-) Cyriaque doit avoir cherché à rentrer en possession de son siège lorsqu'il
alla visiter, vers filu, sur l'ordre du patriarche Athanaso. les fidèles de la Mé-
sopotamie, dont une partie, les camiiagnards. ne voulaient pas rece^'oir les évo-
ques orientaux envoyés par Chosroès. Ainsi s'e.xpliquerait la colère de ces évè-
ques contre Cyriaque et la menace qu'ils lui lirent. Cf. p. 'J, note 1.
(;!) Héraclius lit trois campagnes contre les l'erses : la première commença le

5 avril GJi et dura à peu près un an; la seconde s'étend du -5 mare (5^4 au mois
KNLÈVEMEXT DU CORPS DE .lArijL'ES liAUADÉE. 23

Composé après G28, notrerécit ne peut pas être de Cyriaque


d'Amid, qui mort en G23, selon Denys de Tellmalu'é. On peut
est
supposer, il est vrai, que la mort de Cyriaque doit ctro reculi'te
de quelques années. Mais cette supposition a peu de chance d'être
fondée, les faits datés cliez Denys d'après l'ère des Séleucides
étant d'ordinaire placés dix ans trop tard(l). Au lieu d'être
reculée, la date de la mort de Cyriaque doit donc plutôt être
avancée (2).
S'il nous est impossible d'attribuer, avec le ms. de Berlin,

notre récit à Cyriaque il'Amid, ne pouvons-nous pas l'attribuer,


avec le ms. de Londres, à Cyriaque de Mardin? D'après ce que
nous a\"ons dit plus iiaut de la valeur respective de ces deux
mss., nous n'y sommes guère autorisé. Cependant il n'est pas
impossible que dans ce cas-ci le ras. de Londres ait gardé la
bonne leçon le scribe du ras. de Berlin peut avoir été amené, par
:

la ressemblance des mots Mardin (i!P«>) el Araid (r^i), à substituer

un nom qui lui était connu (Cyriaque d'Amid) à un nom qu'il


ne connaissait pas (Cyriaque de Mardin). Au reste, le nom de
l'auteur de notre récitimporte peu. Qu'il soit de Cyriaque d'Amid
on de Cyriaque de Mardin, il est certainement antérieur à la
Conquête de la Persp et de la Syrie par les Arabes. Il a donc été
composé quinze ans tout au plus après le pieux \ ol qu'il raconte.

Abordons maintenant l'examen de la notice qui suit l'écrit do


Cyriaque dans le Sae/tai/ 321.
M. Sacbau, avons-nous dit. l'a comprise de la façon suivante :

« Est terminée l'histnire de .Mar Jacques d'Édesse. Cette his-


toire a été Irunscrile kVinsligation de MarTheudas (Théodose),

(le mars 620: la troisii'iiio va de l'tHé fr26 au printemps G28. CT. sur ces campagnes
d'HiTaclius l'oxcollont travail de Gf.ri.and. Die pcrsisclien Feldziir/e îles Knisers
Iferakleios, dans la liijzantinische Zciisclirift, III (ISlUl. p. 330-373.

(1) Cf. Ceiabot, Clironii/iie île Deiii/s de Tell-Mahré. l'aris, 1895, p. x.wiii, note 1.

ki) En admettant ni'imii qii'lléraclius ait chassé en G2'2 les Perses jusqu'à Ni-
sibe, et que cette ville ait de nouveau formé à cette époque la frontière entre
les Grecs et les Perses, il serait encore difficile de voir en Cyriaque d'Amid
l'auteur de notre récit. Quand on le lit, on éprouve l'impression qu'il a été com-
posé plusieurs années api-és les événements qu'il raconte; or, il aurait été com-
posé tout au plus un an aprèsl — Si la rédaction du ms. de Londres représen-
tait le texte primitif, notre récit serait au moins postérieur à Oi'J. Cf. p. 10, note 3.
24 ENLÈVEMENT DU COHPS DE JACQUES BARADÉE.

prêti^e et stylile dans les jours d"É-


du couvent de l'hesilllia,
tienne, higounièno do ce couvent, en l'an 1032 de Séleucus. »
Le lus. présentant partout la même écriture, M. Sacliau tire
de cette notice ainsi comprise la conclusion que le ms. a été
écrit tout enlier à la même époque que la Vie de Jacques Bara-
dée, c'est-à-dire en 741 après J.-C. Cette conclusion de M. Sa-
cliau nous paraît tout d'abord contestable.
Avant de dater le Sachan 321 de 741, parce qu'il est dit dans
la souscription de la Vie de Jacques Baradée (le 13' des 17 écrits
contenus dans le ms.) que celle-ci a été copiée à cette époque,
ne faut-il pas se demander si la Vie de Jacques Baradée ne peut
pas avoir introduite dans le Sacliau 321 avec la clausule
éti'

d'un manuscrit de cette Vie, exécuté en 741? N'arrive-t-il pas


que les scribes reproduisent les clausules des mss. qu'ils trans-
crivent? Et puis, n'est-il pas des plus vraisemblables qu'un ms.
lie la Vie complète de Jacques Baradée ait été exécuté au cou-
vent de Phe.siltba, le couvent oii l'illustre fondateur de l'Église
jacobite avait passé une partie de sa vie?
Mais ce n'est pas seulement la conclusion que i\I. Sacliau a
tiréede son interprétation de la notice qui est attaquable, c'est
son interprétation elle-même.
Deux mots de la notice ont une double signification : ^^=w et
La^^^su.. L'ethpeel ^i^m peut signifier « a été transcrit » ou « a
été composé », et le mot )La^*a_ « soins, zèle », ou « instigation,
instances ».

M. Sacliau a traduit otoi; par « a été transcrit » et iia^-.a- par


« instigation ». En rendant -^n.:>w par « a été transcrit », M. Sa-
cliau a donné a\ec raison à il=i^-»3l_ le sens de « instigation ».
Jamais, en effet, du inoins à notre connaissance, un scribe syrien
ne dit (|u'un ouvrage a été transcrit « par ses soins » (iia*--a_^) (1) ;

d'autre part, lorsqu'un scribe se fait connaître avec la forme


-^K3L|, il aime à placer devant son nom les mots ^^y^-, u^s^, -r/ ^, <

« par la main de » pour éviter toute amphibologie (2).

Le scribe s^vrieu aime à se ti'aitor dans les clausules des mss. de misé-
(1)

rable, de pécheur; d'homme faible, mou, lâche; d'être souille, llélii, immonde,
répugnant; de fumier, d'imniondice, etc. Loin de prétendre avoir transcrit un
ms. avec soin, il dit qu'il en a gâché, abimé, s<ali, souillé les feuillets. Cf. S.\ch.\l-,
\'i'r:eic/iniss der syrisc/ien I/anihc/iriflen der kiiniglirhen Hibliullii-li ;u Berlin. Les

clausules des ms. y sont repi-oduites in extenso.


(2) S.\CH.\u, Ver-.,ciehniss etc., ms. n" 9, ii" ih. n'» 44. n° OS, xï» 74. u" 75. n" 80,
KNLÈVKMHN'T bU CORPS DE JACQUES BARADKE. 25

Si nous doniiiiiis maintenant à -^toi; la signification de « a été


composé » (1), deux traductions sont possibles pour la notice :

ou iiien la Vie de Jacques Baradée a été composée à l'instigation


de Mar Thidas, ou bien par les soins de Mar Thidas.
La première traduction ne nous parait guère admissible il :

est peu vraisemblable qu'un auteur ait fait connaître l'année


oil il a composé un écrit, le nom de la personne qui l'a poussé à

le composer, el qu'il ait passé son propre nom sous silence. De

plus, l'expression ii.a^-.a_j, comme les expressions synonymes


Loai^j^, iai.èi>.xuLi, p-j^Njût-^j, précède fréquemment les noms d'au-
teurs (-2).

La seconde interprétation, au contraire, est des plus probables :

^toL/dans le sens de « a été composé » appelle en quelque sorte


pour ii.a^->a-i la signilîcation « par les soins de ». Cette interpré-
tation aurait l'avantage de donner la solution d'un petit pro-
blème littéraire en suspens. La Vie de Jacques Baradée, qui ne
peut pas être de Jean d'Asie, comme Kleyn l'a montré, aurait
pour auteur Mar Thidas. Il serait tout naturel, on le reconnaîtra,
qu'un prêtre du couvent de Phesiltlia eût composé une Vie com-
plète de Jacques Baradée le couvent de Phesiltlia était l'ancien
:

couvent de Jacques; ses reliques y étaient déposées depuis G22;


d'autre part, la biographie que Jean d'Asie lui avait consacrée
dans deux chapitres des Commentarii de beatis Orientalibus
était fort incomplète. La tâche de Mar Thidas aurait consisté à
compléter, à amplifier, le récit de Jean d'Asie, et surtout à l'en-
richir d'un grand nombre de miracles; à ce récit ainsi remanié,
il aurait ensuite ajouté l'histoire de l'enlèvement du corps de

Jacques Baradée par Cyriaque.


Nous n'irons cependant pas jusqu'à prétendre que cette der-

et aussi n» 1.5, n» .ô9 el n° 'Jî. Certains do ces mss. sont, il e.st vrai, des copies
exécutées récemment en Orient, mais lours clausulcs sont faites sur le niônie
patron que celles des anciens mss.
(1) Cf., par exemple, dans le Sackait 321, l'en-téte de la Vie de Sévère d'An-

tioche par Zacharie le Scolastique {l'erzeic/iniss, p. 97, col. I), celui de la Vie de
ce même patriarche par l'iii^'oumène .Jean (p. 9N. col. 1), et celui do la Vie do
.lean de Telia par Elle (p. 9.S, col. 2). Dans ces trois en-tètes ^isji.) signifie a été
composé ••.

(i) Et.-Év. Asskmam et .J.-S. Asskmam, IlibliuUwcae aj/uslolicne valicanac coJicum

manuscriptonim catalof/us, Rome, 175S-1T59, in-fol.. t. III, p. 210; Journal asia-


tique, 1888, t. XI, p. 100; 1898, t. XII, p. 348.
2G ENLÈVEMENT Df CORPS DE JACQUES liARALiÉE.

nière interprétation soit la vraie; nous la considérons seulement


comme la plus satisfaisante des quatre interprétations pos-
sibles de la notice. Ilque pour nous l'année 741 ne
s'ensuit
donne pas la date du Sacltau 3-21, mais simplement un termi-
nus post quem{\).
Post-scriptum. —
La \'ie de Jacques Baradée par pseudo-
Jean d'Asie est encore contenue dans le ms. syriaque 235 de la
Bibliothèque Nationale. De la collation que .Al. Nau a eu l'obli-
geance de faire pour nous de certains passages de la \'ie du ms.
de Paris, il ressort que celle-ci présente la même recension que
la Vie du ms. de Berlin. L'en-tête y diffère toutefois un peu il :

s'arrête au mot y~^^> et omet déjà antérieurement quelques mots


(voir l'en-tête du ms. de Paris dans Zotexberg, Catalogues des
manuscrits syriaques et sabéens de la Bibliotlièque nationale,
p. 187, col. 1). —
Nous avons dit à la p. 15 de notre travail que
la recension du ms. de Berlin nous paraissait antérieure à celle
du ms. de Londres. L'opinion que nous émettions alors d'après
un e.x'amen un peu rapide du texte du ms. de Berlin, est entiè-
rement confirmée par l'étude des variantes que le ms. do Paris
fournit pour les p. 369,1 à 371,27 delà Vita spuria (Land,
Anec. syr., t. II). Ces pages de la Vie de Jacques sont un re-
maniement des p. 254,9à257,15 et 250,21 à25I,2des t'o??«?neH-
tarii de beatis Orientalibus de Jean d'Asie. Or, la rédaction du
ms. de Paris (= du ms. de Berlin) est plus près du texte de
Jean d'Asie que celle du ms. de Londres. Il est donc manifeste
qu'elle est antérieure à celle-ci.

(1) Ou trouvera un fac-shuilé du Sacliau 'M\ à la lin du l'ei-^eichniss dcr s-y-

riscken Ilandschriflcn etc. Ce fac-similé y représente le plus ancien manuscrit


daté de Berlin.
II

HISTOIRE DE SAINT NICOLAS


SOLDAT ET MOINE

TEXTE GREC
PUBLIÉ

Par Léon CLUGNET.

INTRODUCTION

A proprement parler, ce n'est pas une « vie de saint qui est


s>

donnée dans le récit dont je publie le texte. En effet, tout ce que


nous y découvrons sur l'existence du personnage qui en est le
liéros, c'est qu'il fut soldat d'abord et moine ensuite. De sa vie

religieuse son biographe se contente de dire qu'elle fut admi-


rable, et de sa vie militaire il nous apprend seulement qu'elle
ne se termina pas dans un massacre qui aurait dû lui être fa-
tal. Ce que cet auteur veut uniquement nous faire connaître,

c'est le fait qui a déterminé le changement d'existence de Nicolas,


c'est-à-dire qui l'a arraché des camps, pour le pousser ensuite
dans im monastère. Bien entendu la description de cet événe-
,

ment, c'est-à-dire d'une tentation à laquelle Nicolas fut soumis,


de la résistance victorieuse qu'il y opposa et de la récompense qui
28 lUSTOIRK DE SAINT NICOLAS.

lui fut accordée, en conséquence, est accompagnée de ilétails

extraordinaires et surnaturels. Quelle est la part qui, dans


l'exposé de ces circonstances merveilleuses, peut être attribuée
à rimaginatiun de l'auteur du récit, c'est ce qu'il ne m'est pas
permis de préciser avec assurance. Je me contenterai donc de
résumer brièvement le récit en question.

Nicolas devait être un jeune homme dans toute la force de


l'âge en SI 1, lorsque l'empereur Nicéphore I" exécuta sa désas-
treuse expédition contre les Bulgares (1). Il naquit donc vers la
fin du viii" siècle, et vécut probablement pendant toute la pre-
mièremoitiédu i\'. Incorporé dans l'armée grecque, ilpartitavec
elle dans la direction de la Bulgarie. Un soir, il entra dans une
hôtellerie pour y passer la nuit. .Mais, au lieu de reposer paisible-
ment, il fut importuné par la fille de l'hôtelier qui, l'ayant re-
marqué et s'étant éprise de lui , vint par trois fois le solliciter à
commettre une action coupable. Comme bien on pense, le saint
jeune homme repoussa vivement cette malheureuse, non sans
lui adresser les plus vifs reproclies. Le lendemain, il se remit en

route. iMais voilà que la nuit suivante, un personnage à l'air


grave et sévère, sans doute Notre-Seigneur, lui apparut pen-
dant Sun sommeil. Il était assis et avait la jambe droite croisée
sur la gauche. En même temps l'attention de Nicolas était attirée
dans le lointain sur une bataille engagée entre les Bulgares et
les Grecs, dans laquelle tout l'avantage était pour ces derniers.

Cependant, invité par le redoutable personnage à le regarder


de nouveau, puis à reporter ses regards sur les deux armées,
il vit que celui-ci avait croisé cette fois sa jambe gauche sur sa

jambe droite et (|u'au même moment les Grecs, cessant d'être


victorieux, étaient au contraire taillés en pièces par les Bulgares.
(Juand l'extermination fut achevée, il fut étonné en apercevant
sur le champ de bataille, qui était littéralement couvert de ca-

davres, un petit emplacement de la grandeur d'un corps hu-


main, qui seul restait vide. Alors l'inconnu lui expliqua que
cette place était celle sur laquelle il aurait dû être tué lui aussi,
mais que le succès avec lequel il avait repoussi'' la tentation, la
nuit précédente, lui avait valu d'être épargné.
Peu de temps après cette vision qui, sur le moment, l'émut

(1) D'après le luvaEapîîT»); il ôtait déjà soldat en 802 (voy. yihis loin. p. Si. 1. 18).
HISTOIRE DE SAINT NICOLAS. 29

vivement, Nicolas se trouva dans la région montagneuse où


l'armée grecque, après avoir obtenu quelques succès contre
renneiui, fut à son tour cernée par celui-ci et totalement anéantie
avec son chef, l'empereur Nicépiiore (1). Échappé miraculeuse-
ment à la mort, il se souvint de la prédiction qui lui avait été
faite et, abandonna
poussé par sa reconnaissance envers Dieu, il

le monde et se retira dans un monastère, que l'auteur du récit

omet malheureusement de désigner.


\'oilà à quoi se réduit ce que nous savons de notre soldat de-
venu niijine. On ne peut que s'étonner du petit nombre et du
manque de précision des détails qu'on vient de lire, surtout si

Ton songe que Nicolas vécut à une époque relativement récente


et qu'il dut acquérir par ses vertus une certaine célébrité, puis-
que l'Église grecque l'a inscrit au nombre de ses saints. Cette
Église, en effet, fait sa mémoire le 24 décembre, mais ne lui a
pas consacré d'office spécial.
Dans menées gréco-hellènes actuellement en usage, la le-
les

çon historique qui le concerne est, à part deux ou trois variantes

insignifiantes, identique au texte donné ci-après, ce qui prouve


que les rédacteurs du synaxaire ont reproduit parfois en entier
les Vies des saints, telles qu'ils les trouvaient dans les recueils
manuscrits, au lieu de les abréger, ainsi qu'ils l'ont fait si

souvent.
Le ménologe de l'Église russe, dans lequel la mémoire de Ni-
colas est maintenue, nous fait connaître deux détails que ne con-
tient pas la leçon grecque. Le premiei-, c'est que le saint moine

(1) Voici comment Théophane (ChronograpMa, édit. de Bonn, 1839, p. 763) ra-
conte la destruction de l'armée grecque, après que l'empereur Nicéphorc eut
repoussé les propositions de paix faites par le roi des Bulgares :

'O ôà 1^; îiûrivrj; ïyji^o^ TaijTr,v où TrpOfT-ô/.ato, éç' oiç xal ^a>e7ir,va; ixstvoç, ta;
tï;; "/wp3t; ELdiJôou; xai ÈÇoSou; TtjjtneypaYnévo; ÇuXivot; ô-/_upw|ic(ai, mçx'ia; xo;TYiT<fa),î-

<7otTO. Nixr,ç6po; Sa toOto yvo'jç, eOOî'm;, w; èfiêpovr/itoç, 6, ti itpiÇot, tjyvoïi TrspiàyMv.


Kai Toîç (j'jvoùffi xà ITJ; àTC(o)>£Îa; eXeyev, ÔTt xàv TrxÊpojToi ^z'^ûi\}.i^a, [JLr,û£t; £).7îîai[]

6taf\JY£tv TÔv ô)£9pov. TaCxoc 3s r,'i è?' r,ii£pa; ôûo, n£[Ji7iTr,v xai rapa(JXEur,v, xà (irj/avr,-
{laxa. Kat xr, vjxxl xoO oaêêâro'j xâpayot xaî o'/\oi èvoTxXwv Txepl iNixr,:F6pov xat xoO;
GÙv txOx'i) àxouô[j.£voi Tiapaxa^ïi; Tiàvxa; iUvEupwaav, Txpô Ô£ Tr]; Tiu-épa; £7C£X96vx£ç ol

^apSapo'. xaxà xîj; Xixïi^ôpo'J axrjvy;;, xal xtîiv tùv aOiw (jLcyiffxâvuv àvaipoOçiv aOxov
oixxpùç.
Le seul détail historique, relatif à l'oxp(M:iition de Xicéphoi'e, i|ui soit donné
dans la \ ie de Nicolas et qu'on ne trouve pas dans les chroniqueurs byzantins, est
que les troupes bulgares, qui furent d'abord défaites par les Grecs, se compo-
saient de lû.iiCK) hommes.
30 HISTOIRE DE SAINT NICOLAS.

aurait mériti' ]iar ses vertus le dim de prédiction. Le second,


beaucoup plus important, est que Nicolas aurait été de race
slave(1). Sur quelle preuve les Russes appuient-ils cette der-

nière assertion, c'est qu'il m'est impossible de dire.


L'Eglise grecque unie n'a pas maintenu le nom du moine
Nicolas dans son calendrier. On ne le voit pas mentionné, par
exemple, à la date du 21 décembre, dans l'édition romaine des
menées. A plus forte raison no figure-t-il pas dans !e martyro-
loge romain.
J'ai trouvé l'histoire grecque de Nicolas dans deux manus-

crits de la bil)lintiièque du Saint-Sépulcre de Jérusalem (xiii' et


XV siècle) et dans un manuscrit de la bibliothèque de Berlin
(xvii° siècle). Les deux manuscrits de Jérusalem contenant des

textes peu différents l'un de l'autre, je ne reproduis en entier


que le plus ancien des deux. Quant au texte du manuscrit de
Berlin, comme il offre un bel exemple de l'orthographe invrai-
semblable dont faisaient usage certains copistes, je crois bien
faire en le donnant également. Pour le lire, on devra rectifier
une ponctuation désordonnée, corriger et compléter l'accentua-
tion, réunir certains mots qui doivent être unis et changer un
grand nombre de lettres en d'autres ayant le même son. Enfin
j'ajouterai à ce texte celui du -jva;apwT-oi;, imprimé en grec vul-
gaire du commencement du xix' siècle. On aura ainsi sous les
yeux l'histoire du moine Nicolas sous toutes les formes où elle
a paru cliez les Grecs.
Je n'ai pas pu utiliser les textes donnés par trois manuscrits
du Mont Athos (2), textes qui doivent ressembler de très près à
celui du manuscrit de Berlin.

Voici It' résume'' di.' l'histoire du niolui' Nicolas donur daus lo Menoluyion-
lltcnueciOBT. de M. A. von Maitzcw (Bci-lin, 19Wl, vol. 1, ji. 57D) P. iiai, c.iaiijiH-b
:

II ciyjitiMTj no.iKoEOAueM'b upiiiiMu. HiiKii'fopIi. ^.VAecuo cnaceuHbiHiia Bofuit npoTiiBi>

Bo.iirain> btj 811 r., il. npnnnjn> iiH04ecTBri ii -ïuri, yro,\ii.Ti. l'ocnojy noABiiraMii, mto
cnoAOoii.ica 4ara nposop.iiiBocTii. Ck. b-b IX b.
(2) Ces manusci'ils, qui sont tous trois du .xvn' siècle, portent dans le cata-
logue de Lambros [CaUduçiiie of the Greek manuscripts on Mount A t/ios, Cambridge,
1895-1900) les iv 400s. 4872, G-'9G.
AIHrH2I2

nEPi

TOT 02I0Y NIKOAAOY


MONAXOV TOV STPATIQTOV

(Bibliothèque du Jlonasléie du Sainl-St'pulcre de Jerusalem : ins. du fonds grec 075


(lin du xiii" siècle), f" 137-)

IVI/ivl o£x.£y.êo''co y.o' ijxr,<j:r, to'j '^nivj -^a-rpo; r,i/.(jjv N'.y.o'Xy.O'j

[AOVXJ^O'J TOÙ y.TM TIÔV (jTpaCTtûJTÔiV.

'O Èv âvtoi; •îTaT/.p vi[ji.ûv NiîtôXaoç iTTpaTKOTviç ysyovs" y.al

Nf/.vioopo'j TO'J py.G-'Aeo):; sJC'jTpy.TS'jTavTo; xaric tmv Bou'Xyàpcov,

5 £;•?,),()= x.z' aÙTOç t'jv tw CTpaTSTrâSto. Kal Sispyo'iJLSvoç irpo? inizi-

pzv, yMTÛ.'javi hi TCotvSoyîiw' /.al cuvSeiTtv/fffai; ToJ Kxvooysl ,

xal Tîpoireu^ây.Evo: , 7.vs/.a;6'/i iîîÔ; ûtivov xxl iTêpl oeuTs'pxv ti

ToiTVîV ou'Xy.xr.v T-i;; v'j-/.to;, r, toO UTVobecay-svou aÙTOv (jw^'y-TtO

'jaravix-G ïpcoTt -rpcoOs^Ga, ëvj^e tov r^r/caiov irpoi; ai^ypàv lAt^iv

'0 ÈoslitojAsv/i . 'O 5à ayto; Tîpô; 7.ù-ry rTx'jTat, y'jvx'.ov, toù ay-xz-

V'.y.ov y.y.l y.Os<;[//ju ïotoTO!: , /.al jr/i QsV/i'^-ifi; j^pXvat tyjv TCapSe-

vtav cou, y.ày.à tov Ta'XaiTTcoaov £Î; zSo'j izizuupw âyayeîv. 'H Se
Kpô; [A'.jcpov àvsYwpvi'TS, '/.al [ast' ôXt'yov 7ia)^iv DSfjUfyy. <it/\îi tov

bîxaiov. 'O ^k ayto; àTrsTTc'iy.'laTO aÙTYiv to ^suxspov ethctu'It.;

15 coofîpùç. H ^à TzXiv y.vayupr.'TaTy. £-/.êay.y£uoij.ev/i tw l'pwTi.


32 HISTOIRE DE SAINT NICOLAS.

OTOiJTpeJye Trpôç aÙTOv. To't£ ô â'ywi léyei -poç aÙT/.v Talawwpe


y.y.l irafrriÇ a.lGyyTcc. y.'jX àvaiSeta; TCJTrAr.pup.lv/i , où^ opzç on
0'. rîaiij.ovÉi; ae TXpzTTOUGiv, ïva y.al t/.v 'l/uyy/j'v cou et; jioXaciv

èy,êaX&j(ïi, -/.xl tviv uapOeviav gou SiacpOeipwci , x.7.1 yéXwç xal

oveii-îoc Ky.ari '^'^'^ àTroy.y.TaiîTriToici C£ O'j pAe'-st; 5


T-fl 'jUYY£''5'V- ;

ÔTt y.àytij ô ÈXaytuTO; T^po; s'Ovvi [iapêxpa y.al TTo'Xep.ov x.al xîj^.àTiov

êx.yôcretç TTope'jojy.ai toC 0eoO £^iSuv7.lzoOvT(); [xe; Owe oùv jy.iavw

T-/1V (jâpxoo Tipoç T:dX£[;.ov à<pi/to'[j.£vo; ; TxOtt. z.a.i £'T£pa ToixSra


Trpo<j£i7kWv aÙT'^ à7r£iv£(/.i]yaTQ.

"
Rai àvaffTà; /.«.l Trpoireu^ap.EVOç £ty£TO ttî? oSo'j. Kaî t-â £TC£1-

Oo'JTr; v'jy.Ti ÛTTVoCvTOç aÙTOÛ, ôoà ÉX'JTOV £IÇ EUOTCTW TÔTVOV ITtâ-

(/.5V0V, x,al 7r7^r|i7iov «OtoO S'jvx(jTr,v Ttvz xaOc'Cou.Evov. /.al tov

«îsQliv TkO'Sa TW àpiGTEptO TTOol £7îl§£f/.V'JU.£V0V Ëy^OVTX, X.al 'pYl^l TTpÔç

«ùtôv BT^éTïsi; éxaTepou f/.Épou; tk cTpaT£U[^.aTa; "O i^è àmy-pi-


vaxo' Nal, Rupt.£. ôpû ÔTt oî 'Ptojj.atoi GuyKOTCTCJGi toùç BouXya- '^

pouç. Kal Xs'yEi ô oaivo[;,£voç Tipiç tov ot/.aiov" B'Xe-yov xpo; vii^-aç.

Kal 7rpocêX£(j;za£vo; olSev aÙTOîi tov ^eEwv Tio'âa tv] yvi TrpocepEÎ-

'javTx, x.al TOV àpi'7T£pàv ètczvoj tov ^eçIo'j èiriOEfi.evov . OO yevofAE-

vo'j TV£pt6X£'i/x[;.£vo; Tïîcltv ô SiKaio; irpô; to iTTpaTOireiîov pxé:r£'.

Toùç ÛTvevavTiouç àcpEi^coç (juyy-oTrTOVTa; to'j; 'Pwfxaîoui;, -/.al [j.£Tà ^^

TO TraucacOxi Trjv iîuyx.QTrr,v 'XEyet ô -/.aO-ZifAsvo; Tto CTpaTiÛTY)' Ka-


Tavor,i7ov àx.o'.êwç Tr,v cuyy.oTTov twv c;/.r,v(oi7,z;Tcov , y.xi léy£ [aoi t{

TO dpcjij.Evov. 'O ^£ 77£p'.êlei|/à[J.£voç olSs Trâcav TViv (paivop-c'vviv

aÙToi y7iV V£/ipwv «o[;,aT(i)V TtETC^/ipwaEVviv, y.al [ae'itov ttzvtcov (Aiâç

y.oÎTYiç ItSaôiaïav y^XoEpàv, y.xl >>£y£t aÙTÛ' Rûpis, 77x177. v) yv^ 25

Tùv ào£i^wç y.aTaxoTVÉVTWv l'toy.y.iwv ir£TC>.Tipcop,îV/i ÈttIv, èy.TOÇ

[j.tzç y.oiTYi;. ToTE 6 oa'.vd[y.£voç çoëEpô; e;tt£ tw GxpaTicoT-/! •


Rai
Ti ^.oyt^v) Eivai aÙTÔ ; 'O 8i à7:£xplvaTo' 'I^iwtyiç etjj.l, Rupts, y.al

où yivticy.to. Rai iraliv Trpô; aÙTOv ô 'po^Epoç- Aûtv; r, yujAV/i "ki-

êàç r,v 6pà; jxià; y-oiT'/iç ïyjiunx [J-riV-QÇ tvj ecttI y.al èv aùrT) woeils? 30

<7uyy.0Tr?ivat ly.ETà tcov GUCTpxTtwTwv gou y.al TsÔ-^vai Èv aÙT-^ y.xl

àva7ï'X-/ipài'7ai to IeïtîoV ÈtîeI iÎè ttî 7;ap£ÀÔoiji7vi vuy.Tl TÔv Tpt'-'Xoy.ov

oç:v TOV £tç aîcypàv [xt'çiv xpiTCÔç coi TrpocTca'Xy.tcavTa y.xl àîTO-

x.T£ïvai. (As'XTvOVTa sùtpuù; âT;o coo àTTETiva^xç, ti^o'j cj a'jTo; csauTOv


£)t Tr,ç cuyy.OTuyi; TauT-/)ç riXEuOEpwcx;, y.al Tviç 'XiêâSo; cTpw(;.v/;V 3,1

«[AOipov TTE-Of/iy.aç, y.al t-/iv ij/uy/iv cov rSi ccopaTt È'ctocx;. Aoitov
HISTOIRE DE SAINT NICOLAS. 33

O'JTS Ç'j'7'//,oç no: Oxvaxo; x.'j:i£'j'7£t, èàv yvr.cuo; jxv. ^o'j'Xe'jcm;.

Txùxa dufax.td; /iat cûvTpou.o; yevdt/.evoç atOTCVicOy;, y.aX ivacTà;


TTpoir/î'J^aTo . Kxl UTcoiTpeoac jj.tzç 7Î[j.£'paç ôoov SizoTYi'^.y. àvolQev
£Î; OpOÇ /.xl 7UfO(7£Uy^Ô[X.£VOÇ Êf^EETO TO'J ©êrjV TC£pl TOÙ 'TTpaTOTC^OU.
5 Kal eiTsTiOcov ô PaoïXeù; v.i; txç Kkz'.cwpxç, àvvi>vOov oî Boulyapoi
£Îç Tû ô'poç, ôTiiyouç £z(7avT£ç £1? TïapaouXax/iV tvevte xxi ^iy.x yi-

Âiâbxç [j(.ty.pdv ti it}v£'.ov yi ï\%r:r:m. Ou; xal x.y.Tac'|<zçavT£ç o;

'PwfAatO! £(AaTO'.i(oOr,'7av àcucTpricpto; yàp ty, /^wp« TvpoffpuévTE;;

jAixpoCi irzffo. "lî Twv 'PcojAaîwv T^apaTa^iç çôvou zv ÉyÉyovE'. Trapx-


10 vz^waa <7Ùv tw PadtlEi Ni!tr,oopfc). ToVe ô ^iV.xiQÇ T-îïi; ôxTairta?

àvaiy-V/lG^EC? X.al tû 0£ÔJ £Ùyy.pT,'jT-/f'77.Ç ÛTCE'7T0£i|i£V £X£Î9£V x.latcov

x,xl ôàupo[j.£Voç, /.où à.TzùAl'i'^ £v y/jvacTYiptco TkxSi m y.yiov Gyr,ij.v.,

vcal TÙ 0£w yv/T7ife)ç oo'jAE'jTaç £—1 ypdvouç îx.avojç, y£yov£ ^laupi-

TtîWdTaTOç xai [AÉyaç xxTYfp.

{Bibliothèque du Monastère du Saint-Sépulcre de Jérusalem : nis. du fonds grec G6


{xy' siècle), f° 194.)

Titie pricédciilt le tcjle : ûpata wep'i xoû oirioy TtaTfôç yjaûv Nixo).âou
AiriYr,<ji;

ToO aTtô STpaiKOTtôv (iOvoyoO. — Page 27, 1. 3. '0... ^(jitÉpav Ooto; f,v Im TÎj; paoï- (1

Xeîa; Nixrijopoij (TTpaTiwTri; ttjv tûxI''. Toû ouv païtXÉw; xaià BouXyapuv oTpaTeûov-
toç, éKXOe xai auto; cùv tm cTipaTOTtÉSu. Koci ôr, Tfj; éonépa; xaTaXaSoùcrri;. — 6.

0»l. xai (juvSemvrisaî Tàj 7tav5o-/sï. — 10. èysXxoiisvï) || ÈxxaXouu.évïi. — 11. Oi)i. y.al

à6s7(JL0u. — 13. {lET* o),iYov 11


Tcpo; [jL'.xpov. — 13. w)^XEtTÔv ôtxaiov 11 r)v6^Xet a'JToJ . — 15.
àvax(ûpr,(ia(ja 11 Add. oî6tç. — P. 28, 1. 1. To'te ô otyio; Il
'0 2à. — i,i[i.êâX<aai II è|i-

êâXXoudi. — 6. 7to).£[j.ov 11 7to),£|Ai5Ui;. — 7. Ow. [iE. — 8. àçix6|j.£vo; H àn£fx°l'-^'"'^-


— 10 ToiaùTa... à7tEit£'(i'iaTo 11 itpo; a'JTT,v eîtiiov. — 10. ètteXOo'J'tti... aÙTOù 11 ÈnioOffï)

VUXxi £Î; UTTVOV TpaTCEÎ;. II. 0/H. TOKOV... ÊUvdtlTTYlV. 13. IlÔÔa ... Xaî Çïlffî !1 7t(55a,

TÔV àpt(7T£pÔv £7TlX£i[X£V0V E^OVTa* 5ç tfïTTl. 14. àlTEXpiVaTO 11 àTtEXpîÔT]. 16. TÔv
Sixaiov 11 aOtov. — 17. oîôev 11 eîôev. — 17. aÙToû 11 aÙTÔv. — £ni9£(i£vov
18. H 9ÉH£-
vov. — 20. ÛTCEvavTÎou; Add. xa6ri[iÉvOT;. — 23. oISe e15e. — 26. 7i£TiXy)p(otiÉv»i èotîv

Il 11

W£7t),T,pwTai. — 33. îtpo<TJiaXai'<jc(VTa [itaaijiEVOT. — 34. àitEtivalaç 11 aTcoTivâÇw.



Il il

3i. aÙTo; Il éauTOv. — 36. 0/«. âiioiprr/. — P. 29, 1. 1. O'jte 11 oùoè. — 1. soi II (TOu.

4. irpoaEuy_ô(i.£voç 11 £Ùx6(ji£voç. — 4. aipiTOTiÉSou II j4drf. xai tov paaiXÉto;. — 5. Kat...


xXEiooOpa; Il EîiîeXôôvto; èvtô; tûv xX£i(J50upîa)v tî;; BouXyapîaç. — 9. IysY^vei II ÈyÉ-
34 HISTOIRE DE SAINT NICOLAS.

(Bibliothèque Royale de Berlin : ms. du fonds grec, quart. 16 (xvn" siècle),


('" 99''-102'-.)

'^- ^^' To'j h à'.'ini: iry.Tpôç y,[acov vixoXzO'j p.ovxyoO toO <;Tpy.-i-

"Oto; ô [AÉyzç viy.oXxoç* r'Twv sîç tov -/.aipàv tv;; [iaij'.Ast'a;

vf/CYicpopou TO'j" pxci^Ew;. x.7.1 r,TO £tç' TO aÇuopix a-enyr,; r,yoii^

CTpocTi'XzTYii; viyouv y'.aviT"Cy.pY)Ç' 'Xoitcov sic tov xaipiv sx.aîvcdv 5

iaùy.oiCi-j ô P^itO-s'j; (po'jiraxov. -/.xl êtut) -/.aTy. T<iv PouT-yxptuv ô'jj.wç

êùy/iV.ev. xal ô à'yio? vivcolxoç x-XTà tt,v txçviv tùv GTpaTiwTcov.


XotTrov irspiTCKTÛvTa; oXr.v ~àv r.iy.epav £iTy)'y£v to Ppy.^o xa' ex.o-

ve'j(j£ £Îç gvoù yptUTiavoo C7rf,Tr,. y,y.\ sxàGriGEV ô «yioç [/.£ tov oÎ-

x.ox.ûpviv TOÙ <77:v)Ti0'j. /lal i^iTTvtcxv, èijii jiwOvi 6 ayioç x.«.t â'va [y.£ lo

'f. 100' TYiv TvpoijEuyo'v TO'J' xxl s't'Cv) eiV£Gy£v và y.oïjj.viOf,. ô 01 [/.tçoîca*>>>.oç

otaSoVjç TÎ ï/.y.ij.e va iripai;-/; tov à'yiov, a'SalEv £i? àyzTrviv Tvr.saa-

aôûv £(ç Tviv xopvjv, TOij owoxôpviv i^iz TOV (Xywv, xai tï)V TptTr,v

wpav TYJç vvxToç èo'Jy.ûOsi vi xopv] xal viTïV)'y£V eiç tov âyiov H,al

TOV £7rvfpyX£V xai tov è'cEpsv va x.z[;.'/i [/.e TauTVi; t/jv àpiapTiav. 15

ô o£ ayioç Isyei ti; aÙTï]v Tra-jcs àiîeX'poi jj.ou àirô tov -:rapzvo[jioj.

/.xl TaTXVf/.ôv àyzTVTiV x.al jr^v ÔéX'Xsi; vz x.o'XzTi? tyiv TTxpOsvîa

Go''j' X.al fiiXkîii vie [7.e Tupei; x.al è[/.s'vy. tov TzXaiTCcopov £i<; to
pa'Ôco; TO'J à'oou, èxEÎvvi ôè àvejç^wp'/TTSv x.x[/.7ro50V «cal TTa>.iV rfkiyry

wpav ÈTfoysv etç twv ayiov -x.al tov £7r/i'pa(^£v . ô t)£ à'ytoç x.al 20

oeÛTepov T/iV à-£OLW^£V ôpyviî^iov Taç TViv O'jvaTa' £/C'jv/i 5a Traltv

àv£y(î)pi'7£ ôl'jyov" )voiirov cocàv tjTov TV'Jpo[;.Évvi àTCO tov oiaêoXix.ôv


*
'f. loo' àyâ—(",v f^èv èfîvivrîôr, itls'ojv v« ÛTCoavfvoi, àXlà tjxW.iv êT'Jx.toQ-/;

x.xl u'/i'yE £Ïç TOV à'yiov, x.al tov £7r-ripaC£v :i;£pt(7(i)T£pov. to'te Isy/i

T'/iç ô à'yio;' TxT-aiTvcopvi' x.al aoiàvTpoTTo; xal ;j.£a!;aa|X£vot* 5èv 25

ÈêléTtsiç TTÛç a£ Tpaêo'jv oï oat[;.ov£ç Stà vz oO'/ipouv tvjv — apOevt'av


TO'J, xal va y.a[;.£i; TTî'yviov xal £VTpa.7r/iv to'j; ywvoi uou' £Î; oX-

Vj'j; toÙ; àvÔpw-jTO'j;, xxl va ^âXoiç t'/iv vj;uyr[v cou dç t-/-,v x.oXa-

Gtv fîsv êê)i7V£i; TaXaiTCwp-/! , t:cô; x.xl syw ô TTTwyôç Ss'Xw vi


lïayivw" sic £7toA£;/.cov [îapêzpwv. av [j.£ ^Yivajj.oxïsi ô Oao; 7:û; va- 30

[y-oV/îvco tô x.opij.i [j.o'j- TïïiysvàaEvo; sî; £ro),u.cov, Ta'jTx x.al iXka


HISTOIRE DE SAINT NICOLAS. 35

TT,; -/iTTcV xal Try à-KoSiiic^iv xxl âV^r, ÊG'jy.wOvi ô ayto;" /.al â'x.a-

ttev TViv TzooGVjjjr,^ tou. xxl st^v) èTïi'xGS TTiV cTpzTxv TO'j" xal

Tviv iùyo^jÀYry v6/4Tav, ÉîcsÎ ôtcoO r/.oip/|9'/T èêleTOt etç tov û*itvov

xz[ATCov 'f- 101'


TO'J' TTiû; scT£H£ TOV £tç É'va tÔttov, £ij[J.op(psîç (îs y.al irôjç

5 xovTz TO'J £/4xO£TOv sva; a.ùO£VTr,ç ooêspo;" ô iizoloc r;y£V TG Ssçiojv

TOI) TO -orîapvi àTvzvw £Îç tÔ î^£pêôiv. xoà X£Y£i TO'J aytou" ÈbXETTeiÇ

Ta (po'JTaTa" x.7,1 toO pw[/.ot,LOU : y,al toÎ! PouXyxpwv, y,x\ ê't^y)

aTTeJiptOv] 6 ayt,o; x.ai Xey£i' /.al aù9£VTi [j-Ou" èëlîTzoi 7:w; oî pojfAat'oi

jcôçTQuv Toijç PoyTiyxpou^, xal lÉyEi ô <p£vd[/.cVo; à'pEVTYiç Toij âyioj'

10 x-/)'Ta^£ [i£, y.a.i wcàv £-/.vi'tx^£v ô à'yioç tov <p£VÔ[;.£Vov àoÉvTr,' to-

^a^iciv ivoSzpri e-ztTiCS >t7.Tw aîç tviv yÀv, xy.l t6 ^£pêov T70ô«p'/i

I6«>.£v aiTzvio £Îç TO (Îe^'.côv Tôj ôxoiov âcpo'v TVIÇ ïyiv£V k'T(^Vl

xriTa£^û[ji.£voç o à'yio.; TuaXiv £;ç Ta cpo'jffîcra" y.al sêXsTvei y.al oî

,Ko'j>vyapet y.o'çTO'jv to'j; pu[Aa'!oij? y^copErç 'X-/i~/iV /.ai cocav exaucav


15 ô TôJv pou'Xcapojv ^s'yEt * to'j àyîou ô '.p£vo[A£voç àçîVTrjÇ"
7ro).£[Ji.oç -f. lor
paTiE /.alà eî; tov vo'jv cou tov )coi|;t[AOv tov âvÛptoTïwv etTré (aoo

iràv T-/; TOI) 0£V£Ta;. y.al ô ayio; E'îSev Tptyûpou" y.al xvfTarçv o>.r,v

TViV yôv" o-o'j £ê>.£TC£V y£[;.y.T-/iv àTroOa[y.£vx Jiopjj.la twv àvQpwTTtov,

/.al Et; TViV (AÉcrriV Èê'XéTVOt y.al eïSev Iva TTEpiêôXvi jXutfry ital

20 fj.ixpov rj.Exptav pp'Jcr.v y.al ô àyioç >^£'y£i Toi àcpévTVi" oloi -(iy/i

sïvat ysfAaTi y.%à to'jç pco(/.aîoijç otvo'j Èxo'TTOiy.aV jj.ovov j;.lav -ivEpt-

6Ô1-/1 [A'.y.pov diTO'j àm (/.ïvs £W£p'., to'te XÉysi to'j àyiou- ô ooêapoç

àcp£VTV);- cavTi jiàv£iç tô vo'jv co'j va rivai aÙTà^ xal Xsyst ô

âyio;, àypafAaTo; rip-ai, aùSevTi p.ou xal Sèv tÙ)V Èyvtopt^co, y.al 'Xeysi

25 Tou ô àosvTVi;- èto'jto tô Kif'.^ùile.i to f/.wpôv tô Euy.spov rivai i8iy.-f\

cou y.7.1 ri^eTiEç y.OTTvi y.al ècri dç aÙTÔv jj.e to'j; yEViTÏ^àpouç co'j'

y.xl r,bikiç TTcCOf * eî; aÙTùV vy. ysjxiCci y.al tô ettiTiEitcov r,yfiÇ' T. 102''

â(jfÀ £—1 S-/) eÎç aÙTr,v àTC£pac[/.£Vïiv vû'/tTav àT^ooicô^E? à.Trô Xo'you

cou xalà' TOV ToiiiEÇa'Xov (p7iSr,V y.al £Trz>.£uce; TpEîç cpopè; ij.£T£y.£r-

30 vov" y.al riOïXsv vz cai âavaTÔJcsf à[j.yi vz ttwç iT^EuOEpâQEiy.ei;' àxô


TÔv Oàv«TOv. (îià va [j.r.v xâa'/iç Tr,v à[j.apTÎav Tr,v xay-riv" |7.£ Tr,v

y.op-/iv y.al ecojcsç tïiv 6'jyry co'j [J-a^v; [j.£ to y.op[;.';. or./.oç av [y.£

oou>.£ijC£i; [AS T-flV xap^i'av cou y.al iX-tf)ryS: où ^È OavaTo; y.aGoAiy.ô;


CE GÉlci Tuaosi. ÈêXÉTTOVTa; TO'jTa ô ayio;' â'yvivs wcàv Tpo[Aac[A£'vo;'

35 y.al £9a'j[7.a^£v. ).oi— ûv càv £;r,Tvvr,c£v àro toù ûttvo'j, y.al etC/i ècu-

y.to6r, y.al s'y.ai;.£v Tr,v Trpocj'jyr.v to'j" y.al £— apay.zlu tôv ôsôv ^tà
36 HISTOIUE DE SAINT NICOLAS.

T3t oouczTa- y.cd tr'Cr, ey'jpwsv ôitîcw atà; '^[xspac gtoztscv' xal
y.^ivi) et; é'vx pouvû y.ai âV.y.asv tv!v Trpoceuv'/iV to'j' ô'y.w? y.xl

f. 102^ £(j£*5y) Ô ^cailiUi- ik Ta; x.VoToOpsç Tr,ç PouT-yaciaç, -/.zl oî

pQu>,yzpt méërr/Mv eiç ëvx fiouvù- xal 3cor,<7av xxtw lôOOO yil-
Xià'os; (pouTZTwv Siacpu'Xa^riV toù; ôirotou; Éx-a-rzccpa^av oi ptopiaioi" 5

oXVju;' 'Xot-cov àv /iÔ£>,a'j V7;9'^ to ooucr.Ttov tûv ptoaaiiov eÎ; to


/.zTTpov /(•Jp'^ç vx yupicouv xap-TJOatov •J;6s>.av axoTcoOoCi-; oi 0(aij.x'.Q'.

o>.ot [7.e Twv p7,.Ti>v£7,v Tûv viV.r,?opov [Aa!^-?,' ojy.oç" èvr,/.r,G£v oî

poulyzpt TWV pioij.aitov -/.al è-aucev o TïdXejj.oç. ô §£ dtyw; eOritA-ziOYi

TGV o'vEipOV -/.XI £'jyapiffTV;5£V TC/V Oeo'v. XotlTQV èyUpy.CSV aTTEy-El 10

/'.'XewvTx; y.ai è—4y£v eÎ; £va aovaTTxpiov hxI èS'uve x,aAo'y£po;, xal

£oou>.£U(7£v aV/iOuvx Tov ()£ov, xxaiîOTO'j; ypo'vou;" "/.xi r-'jvsv [/.éya;

6aup.aTO'jpyoç, y.xl 7:(o7>(ôv à^e'Xçôiv TTXTEax';. àvaTrauOr, èv yjjpîw toj


';tt> ddiÇy." £i; to'j; x.'.ovaç twv aitovojv, xar.v tuary au/ry.

(IijvaEapitjTïiç tmv Swôexa [ir.vwv tgù iv.auTOÙ. 'Ev Bevetî»; 1819.)

Toi xùt(o jr/ivi (A£/,e[;,Çp«o) x.r)'. •*

O'JTo; 6 £v "Aytoiç DaTVip r,[J.wv Niy.ôXaoç ïyivc <;TpxTt(')Tr,; y.y.tk

too; ypdvou; ]Vi)c-/)ç6pou toù Pa<;i'X£(o; to'j ITaTpuiou y.al <rTa'jp«)ctou

£7ri>ia).o'jp.£vou £v etei. w^'- -/.al ÔTxv Èx.sTvo; ÈvjvaÇE cTpxTSOp-xTa Sià

vx 7:oX£u.yî(îYi TOÙ; Bou'Xyapou; , to'te y.at a'jTÔç £ÙyY)y.£ [./.x^i (;.£ to


GTpxTEUiJLx. Kat i^txTCEpvcovTx; (zirô £va to-ov, £-£i^v) "Àtov ^pxiîu, 20

£'[j,£',v£v £iç E'vx 77XvSo5(^£ïov : rlyo'jv yy.vi. Kal xç oO èSei-v/te f/.x'Çi

jx£ TOV Trxv^oyÉa, exa[Ae T-Piv TipoTEuyvi'v tou xal £7:7iaytxc£ fîtà va
y.oi[/.ï)Of|. KxTz r)^£ txç £Ç, vi xxl É— tx ôipx; Tr,ç vuxTor, vî OuyzT-r,o

TO'J rravoo^Ecoç Tsto'jsi'ja xro cxTxv.y.ov eowtx, STr^yev £y.£t, otvo'j £y.ot-

p.xTO ô 'Ogioç, y.xl TÔv £x,£VTv;(7£, T^xSti^oucx x'jTov jîç xî'îypxv y.içiv. 23

o 0£ Ayto; £Î— £ T:poç X'jtyi'v rix'jtja;, Co yjvx!., x-o tov GXTXviy.ov


y.xl x()£cy.ov ïpwTX. Kal y.Ti l!tlr,r;-r,i y.al soù vx [aoWv/;; tv;v -xpOsvslav

'70U, y.xl £a£va tov txTiXi'-cooov vz xxTxéiSx'jr,; £vç to xoou to r£TX'jpov.


HISTOIRE DE SAINT NICOLAS. 37

'Ex.£tv7i Sa àve}(<ôpvii7e [J.àv too.; ©'Xî-'Ov. 'AX-Xic tcz>.iv y.axà rjlîyry

tôoav, ÈTTïiys xal svwylst tÔv rîî/.aiov. O Se "Octo; àTuéêa'Xev aÙTVjv

xal tÔ rïs'JTipov, i'Xey^a? /.xi ÈTiTi[;.r,(7y.; aÙT/.v S'jvaxz. 'Exeivr, Se -rAiv

àv£Y(opv;'7£, )C7.l TT xliv £-'^^''^^1 j/.e0'jcasv-/i Qijija i— 6 TGV è'ocoTa.

5 ToTg ô "Ayioç liyn rpo; aÙTrlv ïa>.atiïc>)ps x.al yêjxzTvi aTTO )t«6e

àSiavTpoTttav, oèv ^"kiimi tccoç ot oat(/.ovei; ci TapotTTouij'.v, l'va xal

TYiv —ctpGsviav <jou çôetpwijt, xxl Tr;V !};uy_-/îv cou xo azcojc, , xal à)ioVj'j-

6(0? TTOivîcwcL i7£ £(? oXouc ToOç avOpcoTTOu? yeluxa xal oveiSoç; Sèv

P>.£7re'.ç, 77Ôi; xal èyù ô èXx^wto; —•/iyaivw £Î; "E6v/î papêapa, xai £??

10 TîoXcjiov xal aî[AaTQj(^u(rtav, [xè toO 0£O'j t-/]v ^oviÔetav ; ttwç Vji-jtov va

[xoX'Jvfa) Try Gxfy.ot. [/.ou, eîç xatpov otco'j rr/iyaivco eîç tto'Xsl/.ov; TaÛTa
)cal â>.>,a ô[AOia èTTiTîXyi/CTwà Xdyia eÎttcov ù cJÎxaioç Tvpoç tvjv yuvaùa,
xal «Tvoêa'XûJV aÙTviv, è(;v)y.(oOïi Ètïxvw. Kal à(p' où exapie t/iV irpocjuy/iv

Tou, è—?,y£v £i; Tviv TrpoxeiixEVViv uir-flpsutav to-j. Tv)v Se l^y<i^Ârf,\i

•^ vûxTa, xa6à); èy.oiavîOvi, filETVEi tcwç èttex.eto etç à'vx ûij/vi'Xôv x,al -e-
pîOTÎTOV To'tïOV. KoVTsfc TOV 6s, p)^£1î£l TUÛÇ êX-OtOTlTO É'vaÇ XOITVIÇ, OUTIÇ

ûy^e. TO ôa^io'v tou Tjoozpi pa>,[7.£vov ètcxvco et; to apiixEoov, xal é'^Eye

irpo; aÙTov BXetcsic Ta ÇTpaTEÛaaTa. toù évôç pLÉpou; TÙiv 'Pcoaaiwv,


xal TOÙ zT-Xou [XE'pou? Tùv BouTiyxpwv; 'O Se Nixd)^aoç à-Exoivaxo" Nxt
20 RùpiE, (ilETCw, ÔTi o; 'PwpLaîoi ouyxoTTTOuci y.yX vtxtoci, TOÙ; Bou>.yâ;oou;'
TÔTE Ô «faivdjy.Evo; lÉyEi 7:p6; tÔv Sixatov BXe'tte £Î; £[;.£. O Se ètci-

(jTp£<];aç TOÙ; 6<p6aX[/.oû; tou xpo; aÙTÔv, eîSsv ôtcoù, to w.ev Se^iov tou

JToSzpi Etysv È— zvco Et; tviv yr,v. To Se àptCTepov eïjç^ev ètcxvm eÎ; tô Se-
^lo'v. "EiîEiTa yupiGxç toù; ocpOxApLou; tou eÎ; Ta iTpaTEÛpiaTa, P^ettei.

25 TO)!; 0'. BoùT^yapoi xaTExoiTTOv tou; Pcoy.aiouç.

'A(p' où Se Eira'jiïEV -/i cuyxoTur, xal ô TudXEjj.o;, 'XE'ysi o <paivdpi.£vo;

xpi-r,; wpo; tov Sixaiov SToyauou xa^à toùç totcou; twv ooveuQevtwv
(jw[;.aTtov, xal \£y£ [xoi tI ^Iae'tcei.;. 'O Ss NixoXao; cToyacOEl; xaAôi;,

eISev o'aviv t"/;v yr.v ÈxEtvviv yE[7.aT-/iv àTuô vExpà ctôpiaTa tcôv cpovEuôs'vTtov

30 Pwy.aitov. 'Avaiy.sTa^ù Se aÙTÛv, P^e'ttei xal â'va to'— ov T^pxcivov xxl

ôjpaîov Si.zcT-r,[Aa Ê'yovTa eu; ij.iz; xT-iv/i; Ëvoç âvSpwiTou- TÔTS ô cpatvô-

jiEvo; cpoêEpô; eI^tev eî; tov CTpaTtwTVîv Nixd>,aov Rai tivo; Xoyizi^Ei;

va Yivai -fi [A''a xXivvi exeivvi ; O àà Ntxô'Xao; àitExpiOvî" TStwTrj; xal


àj^-aÔr,; inj.y.i, aùÔE'vTx [aou, xal Sev •fl^Eupo). AE'yEi irpo; aÙTÔv Tcàliv

35 ÈxEÎvo; ô (poÇspd;' 'H [aÎx xAivr, ô-où pT^ETOt;, eIvxi ÈrUxvf tou. Kal Et;

aùr/.v è'|A£7,>.£; va TTÉTr,; xal cù y.a'Cl [ae tou; aXlou; ciovEuOs'vTa; eu-
38 HISTOIRE DE SAINT .NICOLAS.

CToaritoTa; (jou. 'EttsiSy) âà -/.onà. TViv irapacuiv/iv vûx.Ta, ii.-r:zivia.\a.i

£t:it-/i§£''w;, z.«l ivî/.yiaaç tov --J.tù.v/j-i^ o(piv : viyouv t/iV Y'jvaîy.y., ô-où
îÈ è-olÉu.r.ie TpEîç cpopy.îç, -apax.ivôjvTz; ge eÎ; air/^pàv [Ai;iv : h:y.

TO'jT'j èoù ô ïSio; ïk^T^tùntc, tov jx'jtov tov àxo t^v auyy-OTViV TauT/.v

y.al TOV Oavy.Tov, /.al â'ctoça; r/iv i{/'jy_-/iv tou p-ot^i /.al to côijAz nri'j. 5

Aoi— ôv o'j'îè <p'j'7i.y.ô; OxvaToç Oe").£i cÈ x,'jp'.î'ji7ei, àvÎTwç ij.i ùvAv'jcv.ç

yv^ijico;

TaijTa Ssxcaaevo; 6 ^i/.aioç, /.al ysvojjievo; â'y.cpoêoç, Èçuttiiig-e. Kal


cTiXwOeIc aTTÔ T/;v vXiYfCJ Tou, È— pO'7£uy/;0y). Tuptca; oè 6— icw (A'.à;

r,u.£oaç T07:ov, àvlovi £Îç é'va po'jvov, "/.«i e/.cI è;rpo57[oy£TO (AïTa r,'7'jyîa; 10

TTOôç TOV 0£Ôv i5'.à TO 'PwfAaïxôv (iTpzTEUjAX. 'E-£'.àvi fié Ô [iaci'Xsù;

èiriiyEv £Î; Taç xlEiToupaç t'^ç Bo'jlyaptaç, ivÉêvi/'.av x.al ot Bo'j>.yapoi

Et; TO pouvôv, àçvîcavTEç £Î; o-Az^iv toù to'tïou 0£y.aTC£VT£ yiTiiâSa;

(7TpaT£U[Jia vi y.al ivep'.ccoTcpo'v ti. r, /.al oTviycoTspov, Toùç ouoîouç ol

"P(o[/.aîbi, y,aT£'7(paEav. "OÔev 'j:7£pY)cpav£tjO£VTEi; ^iz tyiv v{xr,v aÙT/.v, IJ

iu.ikii'jvy. Kal Xonrov £Îç É'va /.aipov ôroO oXoi ol Pcou.aiot à[/,£pî[Avw;

xai àœuTiZ/.TCo; Èy.oi[/.ûvTO, y,')Sù-) t/,v vJ/.Ta y.aT £— zvio twv oî Bo'A-
yapot, xal ôXouç cryE^ov, [Aa"(l jj-è tov Paci'XEa Nw/iço'pov, Toiiç èwEpa-
cav Iv CTo'jy.xTi 'j.oLyyJ.zx;. Tot£ ô oiy.ato; Ni/.o'\aoç £vOuu.V!0£l; xr.v

07iTa<7iav ÔTîO'j Eiàîv, £''jyapwTri7£ tcIi 0£tli, xy.l eyuptiEv om'jbi y.'Xaîwv 20

•/.al ôoupo[ji.£vo;. "E— £;Ta irriyxîvwVTaç v.; â'va y.ovacT'/fpiov, £"Xaê£ t6


ayyETiHCCiv ayri^oi. tûv y.ovayàjv. Kal i^ojAEJ'ia; yv/jCiw; sî; tov 0£ov
ypovo'j; àpy.£TO'jr, â'y.vî rky./.p'.T'./.wTXTo; /.al p-éyaç TraT'/ia.
BIBLIOTHEQUE HAGIOGRAPHIQUE ORIENTALE

MK ET OFFICE
DE

MICHEL LE MALÉINOÏE
SUIVIS

DU TRAITÉ ASCÉTIQUE

DE BASILE LE MALÉINOTE
BIBLIOTHEQUE HAGIOGRAPHIQUE ORIENTALE
KDITKE TAI!
LÉON CLUGNET

VIE ET OFFICE
"I

DE

MICHEL LE MALÉINOTE
SUIVES

DU TRAITE ASGETIQUI':

DE BASILE LE MALÉL\OTE ^&sil ^|^

TEXTE GREG
rUBLIÉ PAR

Louis PETIT, A. A.

PARIS
LIBRAIRIE A. PICARD ET FILS
82, rue Bonaparts, 82

1903
'V
VIE

DE SAINT MICHEL LE MALÉINOTE

AVANT-PROPOS

Le regretté P. Martinov termine ainsi la trop courte notice


qu'il a consacrée, le 12 juillet, à saint Michel Maléïnos : I/lius
vita Intuit hactenus Latinos (1).Avant d'en arriver à cette
affligeante constatation, le docte jésuite avait énuméré com-
plaisamment tous les monuments de la littérature sacrée des
Slaves en l'honneur de ce saint : longue légende du Prologue
ou Ménologe abrégé de la liturgie slave; court synaxaire, ren-
fermant tous les laits essentiels contenus dans le ÎMénologe;
représentation de Maléïnos, entre les martyrs Proclus et Hi-
laire, dans les Épliémérides gréco-russes ; office propre en-
fin, signalé, sinon publié, par les éditeurs grecs des Menées.
Et Martinov ajoute avec sa concision ordinaire : Quod sonctuii»
minime obscuruni prod it abunde.
Non sans doute, Michel Maléïnos n'est pas un saint obscur;
mais il peu connu, pour ne pas dire totalement ignoré du
est
monde occidental. L'Europe savante aurait pu en avoir connais-
sance surtout par les Grecs, et ceux-ci ont traité Maléïnos avec
une discrétion rare. Le Menée imprimé porte, à la date du 12
juillet, cette simple mention (2) Tj- aJT-^ ôl-'-î??- ^^'>r^\i:q tîj ccïisu
:

r.:t-.fzz -^[j-wv Mi'/a-JjA tcu MaXdvi'j, :ç ïy^r,[),i.-.r.'jt -atïjp ::v£u;;.XTty.5ç

(1) Annus eccl. grseco-slavicua, Uruxelles, 18G3, p. ITG.


(2) Éd. de Venise, 1880, p. 56.
2 VIE DE SAINT MICHEL LE MALEINOTE.

Tsu à-;i:'j 'AOavaai'îu, -îjti h "AQœ. Le synaxariste ajoute à une no-


tice analogue le distique traditionnel, aussi vide de sens que de
poésie :

Zi^cra;, Mr/xqh, wç oiaapy.o: èv [i'M.

"O;j.(ovù ;;.(;) vjv a-'j;j.-ap(7TX-ari vito (1).

Nicodème signale pourtant en note l'existence d'une Vie de


;\laléïnos dans divers manuscrits de l'Athos; il en donne même
l'incipit : Or/, 'ép-^n; ypr, [J.iviv Oaujj.àusiv t-(;v àpi-r,'/. (juant au
contenu, le moine écrivain n'en Menées
dit mot. L'éditeur des
donne lui aussi en note l'acrostiche d'un canon en l'honneur
du saint "A'ixK\j.yi -rsp-vbv twv jj.îvo-pi-wv cUm. Cette pièce fait
:

partie d'un office complet (ay-oAouOia) dont on trouvera plus .

loin le texte intégral.


Le public grec avait pourtant entre les mains, depuis long-
temps, une Vie assez étendue de notre saint. Dans le premier
volume de sa KaÀoxaiptvvî (2), paru en 1656, Agapios Landos
avait donné en grec moderne une paraphrase de la légende ori-
ginale, paraphrase que M. C
Doukakis n'a pas manqué d'in-
sérer dans son MÉ-,-a; Sjva;^?^-:/;; (3). Ce pastiche peut être
rangi' parmi les moins mauvais qu'ait commis le moine Cre-
tois; la légende primitive n'y est pas trop défigurée. Mais il y a
mieux que cette paraphrase incolore; il y a l'original lui-même,
dû à la plume de l'un des premiers disciples de Maléïnos.
A M. Chrysantiie Loparev, l'un des maîtres de l'érudition ha-
giographique en Russie, revient l'honneur d'avoir le premier
dépouillé cette pièce, pour en montrer tout l'inti rêt. Les résul-
tats de son enquête se trouvent consignés dans un article des
Bizanfiskij Vremennik (4). Si tous les problèmes soulevés par
du document en question n'y sont point résolus, c'est
la lecture
que M. Loparev a moins voulu les résoudre que les poser; au
futur éditeur de la Vie était réservée l'élucidation complète de

(1) lyvaÇapKjTvjç, éd. de N'icodèmo, Zante, 1S08, t. Ill, p. 172.

(2) Sur ce livi'e,voir E. du XVII' siècle, t. II,


Legrand, Bibliographie hcllén.

p. 89 ot 527. Le second volunv! de l'ouvrage d'Agapios n'a jamais vu le jour,


mais il existe en manuscrit à .Jérusalem.
(3) T. vu {mois de juillet), Athènes, 1893, p.
195-207. Je ne mentionnerai que

pour mémoire la réédition de cette paraphrase accompagnée d'une traduction


russe, donnée en 1896 par l'archevêque Serge, Saint-Pétersboui'g, Il -|- 32 -f 12
pages. Cf. 5/i. Vrcmennik, III (I89G), 399-400.
(4) T. IV (1897), p. 22-27.
VIK UE SAINT MICHEL LE MALEINOTE. 3

ces divers problèmes. M. Manuel Gédéon paraissait devoir être


cet éditeur. Parmi les appendices dont il a fait suivre son
B'j'^Tnv/z'/ 'E:p7î/,:Yt:v, on rencontre de larges extraits de la
biographie de Maléïnos (1). Avec un efl'ort de plus, le savant
byzantin! ste de la capitale eût pu doter enfin la science hagio-
grapliique du texte intégral de cette biographie. Malheureuse-
ment, abandonnant cet elïort à d'autres, il s'est borné à un
travail de sélection.
Mais, en vérité, à quoi bon choisir dans une œuvre comme
celle-ci, où les menus détails, souvent dé'pourvus d'intérêt en

eux-mêmes, valent surtout par l'ensemble, où la topographie et


l'histoire se prêtent un mutuel appui, où le moindre trait de
mœurs peut nous aider à reconstituer par degrés l'état social
des Byzantins?
Ici d'ailleurs nous n'avons pas affaire à un pastiche quel-
conque. L'iiagiograpiie est un contemporain, un disciple de son
héros, avec qui il a vécu une quarantaine d'années, un écri-
vain qui ne laisse point .égarer sa plume en digressions infinies,
mais garde sans cesse sous les yeux celui dont il veut retracer
la vie. Il ne saurait en effet y avoir de doute le Théophane, :

auteur de la biographie, est bien le Théophane dont il est parlé


vers la fin du récit.
A Byzance, un hagiographe qui se respecte ne manque ja-
mais de parler un peu d(^ lui, do faire accomplir en sa ^a^eur
quelque miracle par son héros, de nous initier parfois aux plus
intimes secrets de sa conscience. Théophane s'est naturellement
conformé à cet usage. C'est une manière comme une autre d'in-
diquer ses sources, que de nous dire combien a été longue sa
fréquentation avec Michel Maléïnos. Cette fréquentation, je l'ai
dit déjà, n'a pas duré moins de quarante ans £; {= Qzz^irr,^) :

y.aî k-l -i7'xpy.v.z'>-x 'iiî-i -m y.-;iM tz/j-r,pirr,zv>. Commencée de ti'ès

bonne lieure, h. ytxpx: r,'/.v/.iy.ç. elle ne souffrit pas la moindre


interruption jusqu'à la mort du saint, cùîs tô jipocyUTaTcv ài^oQr.y.-

Et Ce n'était pas une simple cohabi-


zh'çrj.'. -fj-.z-j /.-x-.y.ztlx\i.i\i.z:;.

tation; Théophane remplissait auprès de son père spirituel un


service quotidien, lui permettant de noter avec soin les traits
de sa physionomie morale, les moindres détails de sa vie,

(1) '0 £v K(ov<jcavTiv(i-J7t6),£i é>),-(-|V. çiXoXoy. l'j),'/ oyo;. Wa^i.'jvrip.i àpyo;io).OYiy.ov tciù

KA'-KïT't6i).o'j, Constplo, 1896, p. 94-98.


4 VIE DE SAINT MICHEL LE MALEINOTE.

lJLa;âpL£vsç. Non content de rendre à son maître les services d'or-


dre matériel comme « de lui verser de l'eau sur les mains »,

Théophane faisait encore fonction de secrétaire; c'est lui qui


transcrivait les compositions de Michel ou les livres du cou-
vent, car, ajoute-t-il modestement, il n'avait pas pour la calli-
graphie de médiocres aptitudes : dy/. -[ixp -plç -z /.y.u,'.-;py.^iv/ :J

i/f/.pàv £7;iTY)0£ii-Y)T0!. Ettcore unc fois, il n'y a qu'un hagiographe


byzantin à parler en si bons termes de ses petites qualités. Si
Maléïnos accomplit quelque prodige en faveur d'autres moines,
on a soin île nous présenter d'abord ces derniers sous des traits
peu flatteurs: mais quand il s'agit de Théophane, le ton change
absolument. A défaut d'autre indice, ce proi'édé pourrait nous
permettre d'affirmer l'absolue identité des deux Théopliane, du
disciple préféré du maître et de son biographe.
Nous n'avons pas d'autres détails sur cet écrivain; mais il est
fort probable qu'il mourut au monastère de Kymina, où il était
entré dès l'âge le plus tendre. Comme il vécut avec Michel
pendant quarante ans et que ce dernier passa à un monde
meilleur le 12 juillet 901, nous dcA'ons fixer en 921 envii'on
l'entrée de Théopliane dans la vie religieuse. Étant alors très
jeune, h. viapà; -ti'L'.yJ.y: mais ne pouvant toutefois avoir moins
,

de quinze ans, il a dû venir au monde dans les premières


années du x'' siècle, vers 906.
Les manuscrits qui m'ont servi de base pour l'établissement
du texte sont les suivants :

Le codex A. 70 du monastère de Lavra au Mont Athos


(^ L). C'est un beau manuscrit en parchemin du xiii° siècle


environ. Aucune note, ni au début ni à la fin, n'indique la date
exacte du volume ou le nom du copiste. Pour la fin, il ne sau-
rait en être autrement, car le manuscrit s'arrête brusquement
au bas du f. 378^; le reste a disparu. Tel qu'il est, il contient
des discours en l'honneur des saints fêtés durant les deux der-
niers mois, juillet et août. Notre Vie occupe les ff. 136^-148''.
C'est le manuscrit que j'ai pris comme base pour l'établisse-
ment du texte. Les autres présentent d'ailleurs avec lui de si lé-
gères différences, qu'cà mon avis ils dérivent tous de celui-là,
directement ou non.
2° Le codex ContlouMouslamis 494 (= C). Comme lant
VIE DE SAINT MICHEL LE MALEINOTE. 5

d'autres, ce volume n'a pas été compris clans le catalogue liàtif


de M. Sp. Lambros; il est en papier. La note suivante de la
page 1237 nous renseigne exactement sur le copiste et sur
l'époque où il vivait :

-T- t'hi::; (jjv Oîw àvù,). iirfjv. ày/ôv. Qfj.r^v.

-+- 6£g3 10 cà)p:v Y.a.'. cojsp: v'î'j s 7::v:ç.

-|- kii/.z'MfIr, -h, Σpi JîisA:; a'jT-^ à-', stsi Z'^^'^'^ : -/.yj. j-xpyv. -f,^

vx i-/£'. Tjv crtoT^px àvTÎïiy.îv.

un recueil de légendes ou éloges îles saints (IIavT,Yjp'.-/.î',


C'est
Aîvot) pour les derniers mois de l'année liturgique. Les tables
occupent les quatre premiers feuillets. Vient ensuite un feuillet
blanc, et, p. 1-1237, le texte copié par le moine Sophrone. Les
pp. 1238-1250 sont d'une autre main. Le volume, incomplet de
la fm, s'arrête brusquement au bas de la page 1250.
3° Le codex 41 du Séminaire théologique de Halki, près de

Constantinople (= H). Ce volume du xvi"' siècle, également en


papier, présente une grande analogie avec le précédent; tous
deux doivent dériver d'une source commune, mais le copiste de
Halki ne nous a point dit son nom. J'ai paginé moi-même ce
volume, écrit d'un bout à l'autre sur deux colonnes à la page.
La Vie de Maléïnos occupe les feuillets 153''-168% V colonne.
On lit en tête de la première colonne du f. 153'' tù aÙTw : ij/^vI

tv, Xi-;c.ç y.. L'éloge de Maléïnos est donc le vingtième du recueil.


11 est curieux de voir indiqué comme le jour de la fête le

13 juillet, au lieu du 12.


4° Le codex 550 de Vatopédi (= V). C'est un volume en par-

chemin de 510 feuillets. On lit au f. 510' i-=.'Kv.iIi<ifi ts -xpby :

jîiô/.iîv àv i-ti "T" ^" A'" lj.r,vi [xaico xïjç u^i? !vîi/.Tiwvi;, y.3.\ cl àvTUv-
y_2v:vT£î xzj-to, i'y/fz^t tw '[pyLihxi-.\ '; pr^-;: pito -m èv [J.svayît; k'/,y.-

yp'M oiïa œ;'. : O^iç r.i'r.M') vnv.y. wv ttgiîï^, Si;3! cî'.. C'est donc
:

au mois de mai 1422 que le moine Grégoire a achevé la trans-


cription de ce volume. On y trouve 24 discours pour diverses
fêtes; le premier est pour le 2 juillet; le dernier, pour le 31 août.
La Vie de Maléïnos occupe les ff. 238^-2.58". Si l'on excepte les
fautes d'orthographe, plus nomtireuses ici que dans les ma-
nuscrits précédents, la différence avec eux est presque nulle.
Aussi, pressé par le temps, me suis-je borné à prendre les va-
6 VIE DE SAINT .MICHEL LE MALEIXOTE.

riantes de ce manuscrit jusqu'au § 19 de mon texte seulement.


Le codex 591 d'iviron (= I), dont on trouvera la descrip-

tion détaillée dans le t. II du Catalogue of (lie greel; manus-


cripts on mount At/ios. de M. Lambros (I). Ce savant affirme
que notre volume est du xvi'= siècle. Il eût été préférable de
donner la date exacte, telle qu'elle se laisse lire au bas du
f. 139'' 'Çç, correspondant à l'an 1498. La Vie de Maléïnos va du
:

f. 302'' au f. 324'. Le titre est précédé de ces mots tù ajxcp


: ;j.r,v'i

i6, htyzçv.z. J'ai seulement relevé les variantes jusqu'au f. 306^;


elles sont, on le verra, insignifiantes.

(1) Cambridgr, Iliijli, p. 18U.


BI02

TOY OlIOY MIXAHA


TOÏ MAAEINOY

Cod. Lavr, A. 79

Bio; x.al 7:o)viT£ia y.y.1 a.ay.r,ai!; to'j ôitio'j TCXTpoc •(î[JMjjv*f, isijv

|za()yiToù a'jTO'j.

1. — Oùx. é'pyot; ypvi [J.ôvov (jawj.'/Zv.v tviv àpexTiv xy.l >.oi7coî;

5 -poT£p'/f[j.actv , àTiTià -/.ai Xoyoïç toç oïdv te yepocipsiv xxl eùo'oaeîv xal

TÔiv èv TX'JT'/j 6'.z}vy.;ryivT(ov GTvjloypacpeïv t6 jùbo/.iy.ov y.al ci; Û77£p

Xp'.CTOÔ TTo'vouç 'J7r/;v£yX7.v, /f/ipÛTTEiv TE â[Aa /.xl rj.jya'Xuvstv TW aUTÛV


)cy.TopOcô[/.7.Ta' Ta'jT'/] yàp où (y.îvov tjzoz/.V/igiç sgtxi xal "C''i^''J? t^oo^ xà
•/.a/.x ToTç TToWvOÎ;, iX)}/. x.ai uÂaTUi7[y.6i; ttiÇ âpjTr]? x.zt £7:t6oGi;. olç

yip •:îxp£-£Tai 5o£a x.zi £7raivoç, toÙto;; è-riXy.^h x-s^î x-aTopOtocç, aï x.ai

Tv;v x.Tvicîiv ETkiTCOvov à'yo'j'jtv. ÈtïcI Totvuv TQ TY,v àpETViv îty.l TCiù; TauT'/;;

Tcooi[/.ou; ot' Êxaivou ^ouîuÔat x.ai Ôa'JaaToç oGiov, tq Sa Ta toÛtcov


x.a/.à xy.t Ta Oaùp.aTZ Gijfi y.al >,y)9-/i irapopàv x.7.'Xu7i:T6[/.£va sÎto-ov

~zvTr, xal àoix.cÔTaTOv , tov y.àT^Xov t(ov x.zÔ' -ôy-àç y£vo[y.£vov ap;<7Tov

5 X.7.1 tÔv TTaVToSaTCOlC àyWG'. X.y.l TTOVOIÇ tov XOIVOV TVOlEJJ.tOV TpOTVlOffZ-

[/.£vov x.al TÛv 7Ï0VC0V £Tra6)vov ,


paij '.Tisîav t'/iv â'I'/îx.Tov , xV/ipcocafAevov

•TTpo'TTix.ov 7'ca X.al Six.x'.ov oiovci Ti 7:poT£0r,va'. àp;(^£'TU7irov toï; ô'cot Tupôç

àpîTViv 6xSt^£'.v EQETiouG'. xal tûv àyaGwv àvSpwv Taç upa^Etç à-opw-
u.iinHy.'. , (ô; icv y//; i'le^anTy. Toj 'XavOzvôiv tz x.aT-à yiyvO'.vTO, àA/.à x.al

^ lîav C'flT^coTa x.al l-Kicxn^a.


2. — To'.yapoOv àyscrOco x.xtz tô yicov [M'yar,! ô Oauj^.zc.oç, o;

"2. Ma),Eïvou. Nos mss. ne donnent qui? cette forme; mais on trouve ailleurs,
par exemple clans les mss. de Léon Diacre Ma).£ivo;, MaXéïv., lM£),£ivo; et
: MEXeïvoç.
Cf. Léon Diac. p. 185, note. ||
S. xaTopôwiiàTtov II ]|
17. ôaot; I.
8 A"IE DE SAIXT MICHEL LE JLVLÉLNOTE.

TTiç -çikibiTxxrii ipsTYi; èpYairyi; ysyovu; (5ox.ty.c6TaToç Jtxl tyîç y.axoj

Twv xpwTJÎwv 'Ky.iy.y<jùf<I)v tcLv àcTZTWv ts xxl psovTwv àvTviA'Xy.^aTO


TOC aîwvia, x.xl Trxpa'/.aleÎTU ttîcvtx; Tvpo; tov ôy.oiov '(r.'Xov Tviç âpET'oç

avTEyeipsijoxi , (oçTusp t'ç çilo'T'.y.oç ÏGT.y.ztap 7:o'KuTi'kr, xavaaiaiav to'j; 5 .

f. \3'' osx.st'o'j; àyôiva; TrpoOs'p.evoç jcal * t-/!v èy. to'jtojv ocTvavTOjcy// s'Aoyiav
TUpOÇ TOÎÇ TTEOâvQtÇ TViijTOUp.JVO?. OÎ [ASV yàp è^ OtX.£Lt.OV à.TtOprj'jVTc? TtXsO-

v£)tTYi[/.aT(i)v èyjcaT^'XwTri^eo'Oa'. è— l tÔv s'^wOev vo'Oov /.aTamauyouci )c6g[aov,


TCpoyôvtJv «pyà; y.ai tïIo'jtov y.al §uvac?T£iav £TTtov;;/.î!^ovTe; , à'^sp oj

•/.Offij.ov -po^sveï xal 'Xap.TïpoTTiTy. ,


à'XX' à^o^fxv x.T.rviy'jpsî' y.«i oauli- lo

TVjTa' [Aovr, yàp âpax-o yepzç irpoTviy.ov èct; xxi à6âvaT0v, -^ -xpExo'jxevy.

7:avTa Ta y.xrà yrjv Traps; twv woT^'Xôiv opotTa; Tirj.wjAEva. i^dça ;iai tvVj'jto;

y.al ÛTrepTicpavta., Ta jç^'Xdvi; s'Jjj.apzvTOu TuapopLoia, tov x.aTaiTT'jc-a? 6 ôaioç

(bç oioc'iJEpôvTU? sv TOÛTOt; jT>.£OV£y.Tûv, TxuTViv 'rj'ko']^''jy oiç vîyaxr.cE y.xl

y.aTa'XTiVjXov tô Trpoç a.ÙT-/iv y.paTOÇ ÈTCavE^r.iaTo. à7,lz -/.xTvOv av £"ivi


15

VQjj.oti; Èyy.copiîwv £7ïO[/.Évchjç vil^-à; â'vwÔav Tvi; ÛTToÔÉTîto; xpcxir^y.'. , co;

Kv T(p y.aTaçavEÎ y.al OYiXto t'Ô^ oiviyvfcsw; jy//) [j.ovov ày.poaTzç, àT-la
y.al ^riXiozocç Toiv à'pyuv iTapaoy.Eua'^oi toù; ÈvT'jyyàvovTaç.
3. — - OaTpl; Toiv'jv tw yEvvxuo to'jtw t'?,; sùcsêEiaç àyoïviçTY; Xap-
ciav6v(l), £pv)[J.a [aÈv ÛTvzpyov àvj'TT'.y sfpriTOv xal papeapiy-aic stpôooi; ^o

SucTupôctTov ,
à©' éauToù ^'c T-?i ywpa TïâffVi [AETai^E^wy.ô; toû àvo[^.aTo;

xxl TTjV TuaT^a'.àv xl-^triv evaTroaeeaat <p','Xov£i;co'jV Tviç yàp K.aTCT7aooy.ôjv


[i.oîpaç x.aO£(ï-y)y.£V, w; Tfàut i^-â>ov xal yvtipijAov, a'jToOev Se â— o t-^;

6i'cew; te y.al y.pzcEcoç tok £vo'.y.o'ji7'.v Èyy'.vopLEV/]-/ ^apy.ovflv y.xi TravToç

àirolauctv àyaOoO irapEiy-tpaîvov. Tfpôyovoi lîè 7:^oùt«o y.al tiiati -/Cal oôçvi ^5

"Epio^.ETCT'jt y.al T(o y.alXidTco tuzvtojv y.ai tiv.icotztw. xri eÙœsoeIz, tÔ


È^aîpETOV é'yovTcÇ. Tiç yàp iSù-i; oùy. àv £Gaup.ao£ /cal SauLuâsa; viyà7rY,C£

TOV Tïpô; irarpo; [xàv aÙTW tczttttov, EÙGTOtÔiov Èx-eivov (2) , tov èv 77a-

Tpiy.ioi; ['-sya /CTyi5a[ji.£vov ovojjLa y.ai ev (TTpaxriyia'.; 7ïepi<pav(oç o'.a-

T7p£(j;avTa, TCoô; Sa [^.viTpo; aù6iç 'Aiîpâ'XETTOV (3), tov Tr, aÙT?, aàv twv ^'^

TCaTpwtîcov à^ia TETipt.7ipi.evov, CTTpaTYilaTViv hk T'A; AvaTolviç i-daviç 6'.y.

'
f. 137^ "^^ '^''iÇ àv^pEta; /cal (ppov/fcrstoc û-spêâX'Xov ysvdjj.svov *; y) ti; Yiyv6Yiff£

Tviv £y. PactXiy.O'j aïpLaTo; y£y£V/ia£Vr,v pty.y.j^.viv x'jtw ; tû [/.EytGTO) yàp

3. ivTiX^âÇaTO V !|
4. ô|joiov] oîxciov V ||
li. Ta oni. IIV |1
V-i. ÛTr^puiyav:»] itspisâ-

v£ta V II
18. napaffxsyoïÇei V || "iO. ep'J(J.a V |1
21. (liTaSsSuxw; L ||
»i. ç£i).ovîixoCiv V ||

32. àvôpia; V.
VIE DE SAINT JIICIIEL LE MALÉIXOTE. 9

paciAEÎ" 'Pwaavw §i5<p£p£ 7;po; auyyivv.y.^ . 7i; Se y.al toÙ; y.aTà, cxpx.K

yiWT.rrtiO.; où o'. îirxîvo'j ;'.«'; Qa'jaxTOç £— O'.ïfcaTO, 1vj6o/.'.'j/jv ^eyw tov

vjfhi. w; £v TO?; évo^; ^"/i^-wO/ÎTiTZ'. , Oauu-aTTco; Trpos^Yi'l'j'icV ; où/, sî;

5 à'va àè (Ao'vov to tv^ç £'JT£Z.vta; 7T£p'.£ypacp-/i -/.xXo'v, àl'X' êi; ir'Xiiovx; oî

TO'j ye'vou; £Ç£Tz6-/;'7av ôp~/i-/.£ç- x.at yàp 6 ttzd' '^u-ôiv £ÙC5r,iA0'j|7.£Voç xy.i.

àfiE'XçGv £'uy£ KcoviTTavTÎvov Tov jj.i'yav (4) ,


fiou/.-fi; te cuy/.V/iTOu [/.et;-

jo'iTot. (Èv yàp Tor? TizTp'./.îoi; /.ai ocùtô; -/.aT/",p;G[AviTo) /.al ttï? RaTTTTx-

ào/.(dv -/Oizx^ £Trl irTvcWTO'.; stc'T'. CTpaTïiyvî'ravTy. , co; av twv Trap'

10 éauTO'j àyaGôiv vî -xTplç dt— o^-auouca. à-iyv.v ôozeî Tic Tpoç£i7. xal tte-

pwffEÙE'.v £v a— x<7iv àoîfî'.iAov 5= TO'jTov x.al TTEpioavr, yEyovoTa /.al xaT'


àuKpoTepz TTêpioÉ^iov ij— £pêaÀ£cGa'. Tïoj; /xr" àp£TViv v] à^E'Xç-/; Èt-tto'j-

oxijô, T^àv £1 t; /à'X'X'.iTTOv £v àvSpwTï O'.ç ectI /ai y.~/)ny.'iéyfi pzàuo? /ai
aeypt t£7.ouç 5'.aoulz;aca. TaoT-/) cuvaçOst; Bzo^a; o e'jTuyecTaTO;

15 /atffap (5) Ns/viçopov te tov 9£0(jT£(pY) paat'Xe'a (6), tov où/ vjttov ^ap-
êâpwv r, TCaBûv ôleTTipa, /ai Aéovtx tov [;.£yalo— pETuacTaTOV KOupoTua-

AaTT|v(7) £'jT'jy_(I); àiTEyEvvvi'jE. /ai [j.x/pov àv eI'vi àTrapi6[/.£~.'(j6zi. /aÔ'

£va Toùç /.a.T5C yÉvoç toùtco TrpoTïf/ovTaç" c/otcùv yjcp xepl to'jtwv Ï/.ol-

CTO; à/p'.Çs'CTEpOV £Ûp-/|i7£i /al TOV QeUjV E'JiÎo'/.1.;X0V (8), TOV èv Ta'jTY] ;J.£V

20 TY; pa(ji'X£uo'j(7-(i >,xp.iw3(I); £Ù(pr,iy.o'j(X£vov, 6xuaa(j'. Se tïo'X'Xoîç t'/iv ijo-/î"Xiov

/XTauydtî^ovTa , cuyyEvr, toô v-EyaT^ou to'Jtou 'jTCzpyovTa.

4. — 'A'XV OTkW; EÙy^viç uio'ç ÈijTiv ô aa/âpioç (toîto yàp àivoSeî^at


ê7r/)yy£'}>i/.îOa) , eltïeîv âvay/aîov -/ly.iv. oî to'j TCavoTiou toutou
yEVVYi'Tops; itXeîctov ypo'vov à'X'XyjVji; cuve^-/i/6t£ç 77a'vTa rr^ESôv tov
25 jiiov Sivi'vuov aTCaioeç* oî /al Trà^av î/Ec(av tw rJECTCOT'/) lïpoirayovTEç,

Tê'XeuTaîov /ai Tvpoç tov geEzcu.'.ov oi/ov tt.ç 960u.vi'tooo;, tov ev Kou/à
(ytùpiOV os ÈGTIV * O'JTW /a'Xo'jpOEVOv) TUpo; TÔiv 0Î/-/lT0'ptOV T![A(oy,EV0'v f. 138'

T£ /ai c£§a"Co[ji.£vov rxpcyévovTO , Ta ^Ew-à l'jOvivai. Tvjç o(TCa'.5îaç

aiTOujj.evo;. /y'[/.TCTETai toûtcov Taù àEriuET'.v vî 7:avà;7.(oiAo; /al /aT


30 ovap ÉTT'.oavETfja MeOoSio) tco ΣpEÎ (o'jtoç yàp T'/ivt/aÛTa 7îpo(j'/îSpE'j£

TÙ çr./ù) , àpiSrllco; tov [/.É'X^.ovTa Tt/TEGOai T:apEiîr,'X(OG'E , /aTEyousa


br,0£v £v Tvi /£ipl jJ.açop'.a yiv TÉaoapa, cou^zp'.a Se Tpia, /al ty)

/.aTwàuvw TcpO'jTâTTOU'ja SoOv.vai 'Ava'jTa'îco, irpO'jâtoptGajy.ev/; ((p-r,(7iv)

10. àTtoXiSouira II ||
TtîpiTSiJîiv H ||
11. yzyo'ioxoi xat' àij.:pôt£px CH 1|
li. ÛTtspâaXXÉ-
s9ai II 11
14. 9'j).iǫ(jx V H :iO. if r,).'.o-/ ||
i'J. xaxôvap II.
10 VIE DE SAINT MICHEL LE MALÉI.NOTE.

l'o; h. TôJv Toiûv TO'JTwv cou^apiwv ev Traliv àvy.Ay.êécÔai pQ'J>.o'.TO. too


o£ [epeto; Ta t^ç 6i:Tacioi.ç, y.or^icavTo;, £Ù6ùç 'lî â'-ai; A-VXTTOdroj tcoW-
Tsx.voç x^oL xa; xaî.XtTjy.vo; à-e^ei/.vuTO. t£/Gc1; Si i àvSpi/.w; x.arà

Tcôv T77.6ÛV KptaTEiJcaç Mavour.'X Tvpo; T(I)v yE'^-i-jsr,y.'jTb)\ (ovly.y.'i-a'.- oo


x.ai eî; aù'^rçiv YiAixi'aç eTiOovto; -/.al tti toO GTuaôapoxav^sSy.TOu -r'.'r/iOe'vTo: 5

àçîz, — £pl yaiMxwv <;u[;.otovtov oî yovEïç sêou'Xs'JOVTO, y'-*"'^- '''-'• '^'-''Cs'^^sc'.

~ov aGapx.ov [/.i/ipoO x.al àvxiaova s77ciyoacVO'..

5. — 0£Ôç oè T/V apa, s/, jj.ïîrpaç toOto^; xaSayizcaç, ô Tvy.vxy. rie

xav' KÙTOV cuaocpdvTto; oixcivoij-ûv. Èys'vETO yàp /.aT' oi/.ovou.iav to'j

x.T'.cavTo; tôv iraTspy. aÙToO èv RwVjTavTiTCC/UTvô^.et irxpaysvrJaevov 10

£TCay£(j6ai toùtov [aeO' èauToiï -/.ai èv tw [AÉX'Xeiv àvaywpETv o'!.V.a⣠sy-EfaE

TO'jTOV X«T7.7.l7ï£Tv. où TTo'X'J TO Èv |7.£(7tO Xai (JUVeCv) A £0VTX TÔV sùcsêvi ^K-

cOvEa 'Pco[;,atwv(9) upôç x'jpiov ÈxSr.avicrzf ov jx/.oy.ti^oaEvov ÏNIavouvi'X

xaTiocov xal toï; oa'xpudt Guy^ç^oÔEÎ; , 'é—afîé Tt tt.v ^"*'' ^"^'^^


''^P^i
'|''-'X'''''

X7,Tâ.VUÇtV àdpÔWÇ [J.ET£ppu6[J(.î"(£T0, 7vOyWZ[A£VO; OTl, « Et Xal pad'As'tOV 15

oÛtwç 0— £pwyu£t ô GxvxTo;, -i [j,Qi TO oç/eT-o^ èv tw xôcjy.u'Xoi— ôv àvxTTpa'-

(p£GOai » ; y.'ka.'M^ oOv xxi ÔSuvw[A£vo; oïxa^s £Twop£'J£TO. /.ai >.xSwv t6


ij'alTYi'piov aÙTO'j £Trl y£ïpa; /.ai. 'jvpo(7eu^zii.£Voç £;— £• « Kûpu, £i àpscTo'v

(70'. xa6£'(jTVi/.£, TÔV y.ov^p-/) [îiov ÈTTavElEaGai y.e xai s.'jy.pîO':r,r;a.'. toi,

à£lçôv [7.01 £j/.(pav£; cou TÔ GÉlviy.a, ». xal àvo'!^a; aÙTo', £Ùp£ Tr.v àpjfviv ^0

1- iSj' TO'j OEXotTO'j (j/aT^p-ou' « 'Et:! tw xupico XETrotGa' tooç * £p£ÏTl t?i Au/r,

p.ou" i7.£TavacT£'jou £Tri tz oovi w; GTSouÔiov » xal tz é^viç. xzi TjTÛ^aç to

pibTiiov y.y.l TT£piyapr,; ycVo'[;.£vo;, cuvéOeto to'j [Aovacy.;.

6. — Rai £ù6'j: ttoGov yov£wv 7irpocpa(j;(Tâp.£Voç xai Èv Kcovgtxvti-


tïowkqX^]. xaT£j(^£aOat 7:y.pà tùv GuyyEvciv pÀ pou'Xoi.'.evo; , èi;'?,}.^; tx; a
7ï6)>£wî, Tr, £Tri9u[/.{a Tp£!po[7.£vo<;, xal oGaaa; iv TWTTOTxj/.CiraX'Xw (10),

g; Tf'Xr.cîov toù Kua;vaiou opou;(ll) i5isp^£Tai, xal èv t'?] toO Movoxa-


[zzpou yaorjpa (12) y£v6[/.£vo; tov jjA\ cuv£-o[;.£vov aÙTw ttoô; 'jTTVipEciav

î^aôv TTpoTTOpEueiîOai àiwpîcaTO xai Tïpôç tôv âauTO'j -KXTe^ot. £Ç£7:ciy.A£ ,

xaT' l'/vo; aÙTOï; £7raxo\o'j6£ïv TîpoTEiiTojv ôliyou; Se T'.va; jj.eO' iauTOÔ 30

È'yOJV, T'ÔV XOJ[/,r,V K£pl7ÎVYl(;(13) KaT£>iaê£, Tïpèç aÙToÙ? •fllîvl /.EtLtEVAV TO'J

oao'j; TO'j; Tr3o'7:oàaç. xal tcLv cuvovtcjv aÙToi £i; Tr.v to'j ipfcTou

ÉTO'.j.iaciav àcyo/,ou[j.£vwv , aÙTOç É'va To"iv ttîç /.cita.-/;; /.xt' îbixv à.Tzo'Kx-

H. âpa om. H |1
!t. GUjiSc'pciVTœ HV ||
15. [iSTEpuOm'^ETO H ||
17. x)iwv V ||
:i2. [JieTa-

votGTEUou] ÈTiocvctoTE'Jou II |j
Sn. xotTi/voç ||
3o. xaTiSiav II.
VIE DE SAINT .MICHEL LE MALÉINOTE. 11

/.al (Asyaç aym; ys'pcov tcV/ttiov oî/,sï, dvô[i.aT', [;iv 'Icozvvvi;, 'Ea^tiV/;;

(ÎS TÔ è-tX.>iT,V TTpOljXyOpEU'jULSVO;, Ùo' O'J YM'. •âo'À'Xol V'J'jOsTO'Jl.'.îVO'. CCO^OV-

Txt, Kicoûça; /.al ôicnrap ûo' vj^ovvi? Trpô? (lAo? [AETEwpÔTEpov sTrapOeîç,

5 lùyx; ya'piv -poç tov ys'povxa àvjAvj'XuOsv Sv /.al Oaa'rajAîvo; /.al oa/.p'jirt

TOÙ; TTor^a;; aÙTOÙ /.xTaêpsçaç et? [AsyiTT'ov exirT^vi^'.v viyayj. tov yàp toù

5(i[J!.a,T0ç /.a>v>,(0TTic[;,rjv ô yéptov ôpûv /.al to vex^ov Tviç •iÎAiy.'!a; /.XTa-

voiôv STCuvOzvETO" « Tiz £'. /.ai ttoOev, OYi'71, Trapayeyovxç /.al tiç co'j

•Ô O'Xt'it;, OTi es o'jTojç iTuvsyo'acVov toÎ; fîa/.puTi /.aOopôJ »; toù oè [a/i

1" xïJ.YiV Tivà GaÎ'I'.v éyjiv àTïO/ipt^evTo; vi Tr,v Tïepl to'j ttù; (7to6vivai

ô'JVVj'ijETxi y.c'pijAVzv, TTzliv yê'pojv ip-flcl- « Kal y.r, èo'jAo; 'mi.^yv.c.

Ttvdi; , xal TÎ Tôiv ààoxvi'Tuv 7TaO;ov outw toT^ rW./.p'ji7i G^j-^iyi\ /.al

aayiaover;; ttjO^v 65 cot /.al o ty.aT'.Tutôç oOto? /.at ô «rovc— 0'u.cvo;

avôpcoTTOç )' ; 6 bà 7rz)i'.v àvT£'<p'/)G£ , boOVjv jaev o'j/. ylX'Xo'j Ttvô? eivxt

15 Xî'ywv Éa'jTÔv r, Oso'j, utôv ^è àvOpÛTvo'j iv a'JTap/.etz jito'jVToç" (c ô Ss

î;AaT;c-|xô; TTcptYi^-Gs [ao; è^ àvSpo; irpô ppa^iw; tov fitov [A£T7;7.Xa^dToç,

ùÈyù ÙTr/"ips'T-/;aa' *0'Jtq: 8ï Tuva/.o^-ouOcov iao; w; s/, aa/.pà; o^oû (7Uvo- * f. 13'J'

Ocûca; c'jvavriTiQ: [aoi /.zl 'Aî'yp'. tùv oj'ie, to /.al ÛTVEcydv.riV, Et TuyotiAt

TVi; EOE'JEW;, TÔV t:7TU0V TOUTOvl TZMOLnyjïv ». Ta'jTX EtTVÙV /.al wç


20 ÈT:'.6u[jt.iav a.Ax-ix(:ys.xo^i à'/Et — po? to [aov/.'^eiv, ETietcs 5tà iravToiv, /.al

>.aêùvTov TovavEÎ.ÔdvTa a'jTw avôpa, irpirov to'j TvaTpo; aÙTO'j avÔpojTvov

ypT,[AaTi'CcivTa, ÈÇ£At77zp£t /.al /.aOt/.ETE'JE 7vaêo'vTa tov t-— ov TTOpE'JEcOai"

/.al jjtZ [Ae'v, ETVEfJc à' OU.COÇ. ô; /.aTS^vOÙv KTIO TO'J Ô'pO'JÇ (ÔVETO , à.TïtÙv

[AETy. TÔJv cùv aÙTw, T/;v àTîpoTbô/.r.TOV TaÛTr,v àTro/.>.a;djA£Vo; cuiAÇopav .

25 7. 'O Se yjlAVU^Elc TCdV (7'jvri9wv /.al tÇ> Gstw È'pwT'. Tpw^ilç Tv;v
/.apStav , TOV aytov È;Eêiâ'CETO y/povTa, Tzy.ov a-jTov to [Aovaât/.ov
(jy^-Âjx.a 7:£pi?a7,£tv sSsout yzp, [j:/] ttots ô — aTTip aÙToO Ta a'jy.êEêïi/.ÔTa
—'jOôptevo; à-oa-irriCf] to'j tïoOoujae'vo'j. èv ot; /.E/.Xocpù; Et; 6d^av Ôso'j

T7)V TOÙ VS'OU 'la/.toê £Ù},OytaV, TVÏ TETXpr/l Vîy-S'pZ TÔ âyiOV G/r,<J.7. TTEptE-

^f*
êzlsTO, Mi^aYi), /.Xyi^IeI; àvTt JMavour,7,. /.al Tuy^ùv ttîç È'&eiîecoi; e^eTtce
— âvTa Ta 77Epl Éa'jTO'j oavE^ài;, Tt; te elrj /.al tïo'Oev /.al ô'ttco; tov
ai7/.r,Tt/.ôv ptov vîcTuàGaTO. TaOra ()È ô yspoiv Évr,yr,0£t;, ÈOa'jy.a'TE r^.Èv

TOV ëvOeov (^YiAov TOÙ vÉO'j, r,ycovta(7E bè ai/,pdv TTEpl to'j TraTpoç s/.y.aOwv,

ÔT£ /.al TO à^tOy.Vr.y.dvE'JTOV E/.E^VO £tpr,/.Et OTt, « Ei C'J vEo; c'ôv, o TE/.VOV,

li.
?,YaYtv II !|
10. ÈfÉUw; II 1|
-20. ë/.ei] ï/oi V.
12 VIE DE SAINT MICHEL LE MALÉINOTE.

TTCiOôv yovÉwv Y.IXI /.ôcjj.ov Sii Tr,v TVJ Osovi 77ap£€)^ê'i];w àyzTTov, — ôjç èvà)

yjptov Tuyy_zvojv -/.al Trpoç aÙTw xio Tiçto yîvoy.svo; ùrèp èvTol-^; O^o'j

O'j /.axaTo Ajr/ÎTW Oavàxou »


• (S. — EîycTO TOîvuv ô daujAzaio; ]\Ttyar,l to'j TrpoxEiy.c'votj cx.oroij x.al

irpo; Toiiç aiy.riTi/iO'ji; àywvy.; àTvoo'jC3cpi.£voç /.aipiav è^t^ou tw lîiaêôT^u 5

7Tl7,yriV. TÔJv 06 £/.TCc[jLoOfvTuv àvOpoj— wv a'jTO'j Tïoo; TO'jî yovsîç

àTTcXOôvTOJv £v TO) àv(OT£3oj avvji^.ovc'jOi'vTi Xascavo), oQsv -/.al woavivTO,


•/.xi r/.vTa /.aOs^f,; tw ra-pl aÙToO àiacacpTiTzvTuv, r.v iàsïv hiy.^.7.

sXeewov )cat ^ax.piJtov a^iov Pa6sîa yàp TTAYiyr, -ry;v x.apiîi'xv TpwOEi.; /.al

w(7ir£p èçET—/i/.<l)ç Tw y.syÉÔEi Tvi; (7'jy.cpopà; ÈGTc'vy.ÇcV £/. (J^uyTiÇ /.al 1

YÎptaTO fj.£yx}iO<p(6vt)Ç poàv « "'O pîa, àTC(-j>,£GZ [j.qu to (fCoz, ccTïiô'Xscrx

* ISO' TOÙ yVipOUÇ TOV


f. ~})v Èl-ÎTiÔK, à.T7iokiGa. CTTVîpiyjJ.OV T^Ç ol/.lx;. O'J TO'jTO

aot ô iΣivc;; ô'v-'.po^ tt30£(ji.-/Ïvu'j5 TCpo 77£VT£/.aîS£/.a r,[A£pûv « ;


71V yào
Osaca'jxEvoç, qtî ô ijîô; aÙTO'j axcTzcaTO, bûo xiovai; iv tû oïitci) avTO'j

'.ijTapivo'j; , OaTspciv àÈ toutwv, tov [/.siCova t£ /.al TCCii/,i'XdT£oov ,


àôpo'ov 15

/.aT£Vc^&£VTa iirpo; yîiv, Sir£p /.al £1; uîoO Ozvy.Tov loytczi;.£vo;, TVEpti^Evi;

•/iv /.al Tcspîtpoêoç. £/. yo'jv ToJv o6i)p7,(I)v to'Jtou /.'A vî [j.r-vip ae[jt,a6Yi/iuia

TÔ yeyovô;, TC£irTW/C£V açuvo;, û; — xvTaç XsyEiv, oti àTOÔave* (aoX'.ç

lîs iroT£ T'Ôç c'jy/popà; àvavvfij/XTa /.al wc— ep it, u-vo'j SaÔî'o? Siavx-
GTZ'TX, ÈTCoîei /.al >.;6o'j; TCpoyseiv -x èâupua* /.aTs;aiv£ [;,£v yàp TrapEiàç, 20

T7;v §c' ys v.''}\i:r:t à-cpsiôoiç oi£ciTâpaTT£, /.ai (ypacpi/.G; £tT:£fv) Trapa/.'Xr,-

Orjvai oùx viÔ£}^£v. ô oà lîarr.p irÀ 5uvza£vo; Trpxo); (pÉpêw TViv cujj.cpopàv

a-oSÈ T-/1V Èp-^jjLtav TCi'j ol'/.QU x.al twv 77po'j7,/.ovTCt)V -/caTà. Guyy£V£iav

à7ïapa[;.!j6viTov Ga!<]/iv (/.otv/iv yàp â-avT£;; S'jGTuyiav tÔ — pàyjxa


ÈXoyti^ovTo), TO'j^ y.èv ty)v /'ù,i7:h'J àyy£'Xîav 5ia/.o[AÎ(javTa; ctpoSpco; 20

x.ar/i/.i'îaTO . aÙTÔ; ^è cïy£To tt,; ôooO lïpô; r'/.T^Tiv toù r:xtoô;

£1ï£tyOa£VO;. £T;£l 5s TO T:po\£yOàv OpO; /.aTî}»aê£. TOV 7:Xp£TTO|7.£VOV

aÙTÙ) >,aciv ^larà^aç /.u/.^.oOôv tv;ç /.sW/r,; to'j ys'povTO; '^rpôç to (j.-(^

Suv/iO-flvat TCOÔsv iîia(îpàvy.i. tô 6-^pa;j.a, aÙTo; 'XeV/'iGôtwç £c<7£)vOùv

e'voov TOÙ L;,ova'7TV]0'!ou /.y.l sv toÎç ~poa'jA;oi; £'jiCTy;p;'Qu ot/.o'j y£vo'j/.£voç, 30

£(7T7i £v ytovlz, Xav6zv£tv £/.aviyav('SaEVo;. ÏTuys àÈ £; ot/.ovoi/.ta;

OcOù TYiV ÉwOivviv ujj.vwfîtav àva7r6i7,'â;£iv ftsw to'j; £/.£ï'7£ (/.ovayoïj;

(vu/.TOç yàp £— £(7T'/i TW |j.ova(7TVipitt> d £Îpr,j/.£V04 TvaT'^p aÙTO'j), /.ai

ÈTiel C7'jv£?r/ TOV ulov a'jToCJ izA'Xuv èv tw /.xipw toO /.af)îu[j.aTOÇ'

lo. iT(;0c[j.Tiv»i(7i C II
1(1. y.ai£v--^OivTo( Ei; yïjv Cil ||
l'.J. Sixva^Ttàoa U ||
21. Tfpaçixù;
EÎnsîv = .loreiu., x.\xi, lô; Matlh., n, 18 ||
25. i:i>a-j'.tri'no Vil.
VIE DE SAINT MICHEL LE ^L\LÉll\OTE. 13

(( H'\jyr,, -X lûiîs TCpdcxaipa, tx 6e è/.sîOsv aîcovix », y;v oè (ûç EiTreiv)

•/.xl aÙTtôv Twv cî'.p/vwv r,àu(pci)v6T£poç, àxoucaç xal e-eyvw/icoi; aùrov,

ii'i^x^vi SX. pzOo'j; xxpoîx; -/.al Gpr.vw^vi Ttvà. poviv TrpotjavsTrepis.

TO'j (îs Miya-/;A atGOoixô'vou tviv àctpt^iv toO — xTpc; z.y.1 èx. i^/ivou to'j

5 CTSvavaoO àx.piêwç è— lyvovro; x.x'i to (j/xHciv à(p£VTo; x.al


— pcicx-oW/i-
Oî'vToç T(o -'épovTi, o'ji^xy.ôJî asv ô Oïotpo'po; £X£Îvo; * àv/jp Te()opùêr,TO, '
f. 140'

àXkx Tov ôVjv tsA£Gx; y.xvova tcov opÔpivoiv ù'y.vwv, Èvô^.Ûi toO zùy.Trri^iou

•/,xl TÙ à'py^OVTt TîpO(7£X.'Jvr,G£. X,al ô |7.£V £7ri£lX.à); HrpOCTECpEpETO, ô dk

TOÙvaV-lOV £>iO'.Sop£ÎTO Kxl uêpii^EV « 'il à[/.x6£'<JTaT£ )),>£'yWV, « SCv6pW7T£

10 x.xl Tr]ç Èy.vi; ^wvi; Tvpo x.atpoî OavxTî, lîià ti O'jtco; àv=p£uvv)Tcoç aTO-

nSilXÇ [JLOU TQ Çw;; Tirô^SV 0£ x.al ^.l^xH-f\y,aç TÎMy. yOVEWV OCTTOCTEpElV, (ô

— >.av£ (7'j îcal àTTOTTecdv; oùx. olàx?, -rt; eJiaI xxl oià. ti xà evTaviOa /Cxté-
'Xaêov » ; 6È irpxeîzTr, çcovî)' àTT£)cpîva-o" « 'Eyw [/.ev, w ti'j.'.e, ôcttiç £;,

où yivwcx.M' ô lîà Twv oXwv Ôeoç, ô rivra Tvstv yevEGSw; £-i(7Txy.£voç, 6

15 Ta; TÔJv ivOowTïcov x.apfîiaç x.ai Toùç VEtppoù; Èjj.êaTE'Jwv, oios rcâvTwç,

Ti; £1 x.xl ttÔOev, v.oà ttiv cv)v açi^iv oùx. •Àyvo'vKjEV. où-/i àôixx.pî-rco^ 0£,

w; aÙTOç ÊOTiÇ, TTSpioavjaTXTE, Tov ij'jv èyco Traïba Ù77£dE?z(j!,'/iv, àT^Ti'

EÙayye'XfAÛç £irxiàe'j9r|V, -rov èp^ôr^.Evov Ttpo^ jjle £>(o jr/i àT:o-£[/.iT£iv ».

écdpxx.ùç oùv -0 àx.Épa'.ov to'j y.EyxAou yE'povTo; y-O". tv;v tûv yjÔtov

20 x.xTxvor,(;a; ypviCTOTr.Ta, où^ev tt'Xe'ov Tïpoç x.x)cwctv yi >>'j-yiv toùto'j

ètc'.iÎe'.^xiaevo;, tÔv t^iov u'.ôv TkXpxT^aêojv w^eto. toO oî Ô7tou Miya-/il

ôSupopiavov x.al àTuoÔpriVO'jVTX £7;l Tvi àOpo'a irxspvi'cEt aÙTO'j x.xTifîo'vTo;

TÔv yéoovTX x.xl to « Eù'yo'j » — pocTEi—ovto;, « co Trz-sp, x.xi y.vj )vU7to'>

oùSàv yao [y.e txç toO OeoO àya'iirî'TEto; aTCOTTriGai, S'jv/.getxi »,


25 £Ù()'J[A0T£p0; Tîpo; T'/IV EÙX.TXIXV EX.EtVVlV OOJV/IV Ô ÔEOCpÔpO; TTXT'Àp ÈyÉ"

VSTO.

9. — 'liTiEt fîà Tr,v TTXTpiSx x.aTÉXxêov x.xl Trpci; aÙT/,v •/ir^r, t'Ôv

o'.xîav àtpix.ovTO, •/; Tî'co; /.x-:xy.ovj.iabfya.i oo^oOffo. t?,? [j,v)Tpôç àGu[.iia

/iyeipETO Tzxt.vi y.-A ixEt'Cdvcoc àveppiiîi'^ETO" t6 yàp Tvxp'o^ilayy.E'vov to'j

30 lîY'/iaxTo; /Cxl "À à— oêo>,-/; TÔJv Tpiyûv x.xl twv [;.ov«oix.(ôv — £3'.-

1. i'j/Ti — aîûvia, tropaii'C faisant partie des xaOii7|j.aTa xaTavuxiizà qui se chan-
tent à l'office du matin, le lundi de la semaine du premiei' ton plagal. Cf. lïapa-
7.>ï)Tixr,, Uome. 1885, p. tiS'2 \i. Ta èvTaùOa LVI twv IvraûOa CH
||
13 :
||
iipoîa V

||

ÙTtexfivaTO CI àitexpiSr)- VII


: M. ô îtàvTa— ÈTti<7Tâ|J.evoç i= Dan. 13. 42
|| ||
ô Ta;
iiiSaiEÙuv. Cf. Ps. 7, 10; Jerem. 11, •»: 47, 10; 20, 12; .\poc. 2, 23 ||
18. eOotYY^-
).'.xà); = loh. (), 37 II
24. o'jûév [ji$
y^P VU ||
28. eOeutiia H. Dans C, d'aboril écrit
sù6-jiJL;a, puis, de la même main, m-j\i.\'i..
14 VIE DE SAINT MICHEL LE MALÉI.NOTE.

êlv)u.7.Ttov TO ^j'vQv TS /M'. ia'jTrfiii £'.; iJ.zi'Co^ci Ta'jTT.v yJh'j.iyy

TS x.al zTirey.apxvs. fâo; o\ èv yi^avt, w; àoox.ouv, -rr.v Vr,^aM Y.y-iyiy4zi^

•/.y), u.r-i yjj'O'. 'î;' Éaurwv aTCO^ù'jai toOtov -k [/,ov7.(Jix.ic M.'ijiy.

* f. 140' aO àvxyy.rv rtvi * TrpoGEveyx-srv (OeoG-êêstç •"'


po'Ao';7.£voi ij.riT' Tuy'T^iv yàp
sTijyvavov /.xi Tiolùv -rriç ocpeTr,; loyov stlOsvto) ,
[AsÔoàciy.i; ticIv

ÉTécai; /.7.1 STïivoîaiç T;o'.x.tXx'.; tÔv 'Xoyicpicv aÙToO y zuvôJGa'. à(j— o'j^ y."Çov

TVpo; tÔ TTcî'îai àtp' éauToO tô cyviij.x àiroêxlâ'cOy.'.. £77eI oà où-/<. viv 'îu-

vx-dv, Tov zzz.^ TO'j àc7)tviTix,oiji p-éT^iTo; eî; -/.dpov £ij.cposr,()£VTa. y.al -Çj Ôsîto

EDtoTi ôltxài; x.paTViOEVTa. irpô? T/IV Tciy.pixv TÔiv JCOW-IX-WV TVpayfAXTCOV lu

£y.y.uli(î9T,vai vm -y.', cxp/.r/.i; rjiVjvx; y.xl to'j; -ôpivciv àvOEojv ôaTTOv

aTCOL/,apa!.voa£vaij? éocùtxç ttogtî'j.tig'xi , aÀA £7rovouv [/.£v oia/Csv/.ç,

àv/fvuTy. (^5 7;v Ta toutcov ÈTC'.ysipvfy.aTx y.ai Tvatra y.Y)j^avvi, viv

-pO(7ïiyayov, àvwyupo; ïfîo^sv, a/.ovTeç TvaXiv tov u'.ôv [A£t' ôpyviç to'j

oïxou £^ETC£y.tj;7.v. ô ^ï [^.îya; to? à-o TUjpo; tt;; /.ocfj.ix.v;; rjyj.'r.mdi; '^

rnacpuywv £yxi3£ Toéywv tcoô? tov éauTO'j ylprivTa x.y.l Tr,v àvxy£vvr,-

caaÉvviv aÙTÔv ivoijj.vr.v jy.£Tà aTCOuoYi; y.aT£Xz[;.êav£ , y.xl iroppwOcV

é'Tt Tuyyzvcov sÇôx* « 'ATToOavoOixai, cô y.uû'.£, y.'jpts, to'j ),onïoî;, oti y.j

Tfj (];uyo'7o')'7TW Tvoi'jy.vri y.xt tÇJ TrxioEUTvi xaTol — ifujaTCs'otojcaç, 6; Stà

6£p7-cov Sxy.putrjv â^oyou -poiTTry.ôsîaç IvaTVEuesux; Sxy.p'jy. » . o oOv 20

TO|/,io; ylptov tw àvelTCiGTco y.xTx— >,xy£lç 7:po(py)T!.y.co; eçeoûv/igev


« O'JTo; ô vsavîxç, w ùùtoi, eÎç aii^'/iirtv toO opouç y.al EÙloyiav y£vr-
I7ÏTXI ». y.xl O'j SieijieufjOy) ys t-^; TcpopprActo;- toijO'jtov yàp jAsyx>iUvf)jv

y.al 7:)kXT'JvOsv to Trpoy.vviiy.ovctjÔÈv cipo; 6pco[^.£v, w; iT;.T,poO(76xi y.xl £v

xÙTto T'/iv Toû p.ayxAotpuvoTâTou 'Hcrai'ou (pwvr.v « 'Eppayvi èv £p'ô;-'-to 25

u^wp y.al y^ 8'.<]^S)ar/. ziç D//) EyiveTO »• acy-'^TtJcxl yàp ^aT^ayyE; tzotx-
[-/.vi^ov y.aTO'.y.oijijiv aÙT'/iv y.xl ou— £p xpivx Tàç àcy.viTiy.x; TvaXxtGTpa;

EÇ/iVT/iGev.

10. — 'E— si fîè £i; Tviv. îSi'av 7ïot[AVïiv 6 yEvvaio: oOto? à7ro/caT£<ïTv;

àvCOVtCT-^Ç, KVSfîs'ÇXTO [J.SV SÙÔÙ; T/|V TO'J TpXTTci^tTOU rîlX/.OVÎXV, £V TW T'?]; 3J

ÉTTizc-ew: )t.aip(o toIç â^Elçoîç irxpicTajjLevo; jtal sî;


— avTX TvpoO'Jaw;

'jTvnojTcov y.al o'jtu; £v OTVEpêxA/.oucri àou'Xty.Ti tx— er/ojcii to stïitxt-


* f. 141' To'i/,£vov sç£:T>,r,po'j, W4 y.xl Toù; * oaiovTx; £y.TtÀ'/;TT£'jOai, Tvcjç s'v zoix'jzri

18. £Ti TTJYyâvMv V : ÈitiTuy/àvwv C!I ||


20. IvETtÉaSeuaç : evaniaee'jac II || 25. Is. 35,
iO 1]
'20. TTOTafAiSôv 1[
30. àytoviTT/]!; à7:oxaTe(7Xïi II [|
32. cvuTTôpêaXXoÛG'r, V.
VIE DE SAINT MICHEL LE .MALÉINOTt . 15

^\et.y.e.iy. /.y.l çz^J-radta àvaTpaipslç tûv to'.O'jtwv zvÉycTai. S'.a/.QviôJv.

i-i\ Si coof^pw; û— Q Toij 'jTTVQ'j èTupavvcÎTCi 5^ iTrv;p£ia; 7:âvrw^ toD


— o/.saw'j TÔiv /;jj.cTc'ptov i'jyojv. ojtco; tojtcjv /.y.T7;Y(ovw7.T0, tz — ooc
à—'JTaoTï7,v aÙTO'j ©zpu-ajcx S£;e'jpw/.wv ,
yiTCjvtto asv ivl 7.£()' r,>j.éùxy

'>
nv.i—w.'iM'jZ, iv'j-obïTÛv fis tcxvtîIiô;, vjy.Tà; hï jv cavictv àvocxAivô-

jjiEVo:, /.xl -y.~j-y. £v ysty.spio;; /.aipo?;, w; -/.ai y.ôltç "poT/.-y.^.o'Jv.EVjv

aÙTOv TTxpy.yivS'rOy.'.. asTZ f)à oisto'jç ^povo'j TrapéXeu'jtv x.-y.l to Uoôv


rr/r,'j.'J. TÙ'V y.ovayôiv to Tî'),£'.rjv àv£>.zêsTO, riViy.a x.al 6 TraTVip aÙToO ïv-ilit

T:apy.ycvoy.£vo4 /.al T£T£A£ico[/.£'vQV x'jzqv x.an^cov £Ùopav6r, tî x.al

lu ôx/tp'jffxç -po; xOtciV ê'cprAcV « "Opa, w tex-vov, [at) ^Yia'.ioÔï;; Gjo'v, 3v

ÛTTsp YO''^^ ''-'"l KQiraov viyy.Tr/;(;aç ». iTfiwv ^È -/.ocl £v 'Ay/cûpa StarTcoôît;,

£(py) Tr, •'•jy y. :/.'. y.'jTO'j s/.e^ijE tcIte o:a.zf&jO\jari' « Et^ov, co yûvai. tov

uvov Mavû'j-/;!, /.xl £'j©pzv9-(i jy.ou v) ^u/vij v.al Vjyii^ojy.ai TrâvToj^ aÙTov

£ivxt, c'v "ô [/.£ya'Xr, xupia )iat ÔeotoV.o; y;[7.tv Èbcopvi'ffXTO /.ai xpoç £auTv;v
15 lïâliv âcp' 7;[xtI)V àv£AâêeTO /.arà Tviv sv Rou/.z ôiîTaaiav. à— oOsu-îvoi
O'jv TO 'X'jTUSïoOai , ^wy.îv oô^av ty, Ôeoto/.co, oti oOto; vipov ô raî;
y.oi.'Jyr,'j.a. [/.èv /.xl CT'opiy[/.a 7}[;.ôJv e'ittzi. /.al TravTo; toO ysvou: y.yXt.ù-

7Tiff[y.a, J/uywv oè to'X'Xûv eÎ; àpETVjv TCpoTpOTtvi /.al


— apz/.'Xr,'7(.; ».

11. — Ev TO'jToi; ovTcov aÙTÛv /.al TCVEu[7.aii/.w; «yal'Xi.coy.Evojv,

7.0 ÈysvETo y.ET' où t:o7.'jv ypôvov E'j^o'/.'.jaov tov Oauy.zTiov tôv (3lov àTTo).;-

tteTv, /.al àtà TO aîçvlàw/ Te^EUTvica'. a'jTOV àôixOETa — zvtx tz 0— ào-


yovTa x'jTO'j /.aTa'XEtcpGvivai. r, oOv /.aî^r, [-f/i'Tr.p s/.£''v/i, vî r.zi'yry u-èv

Oor.vwdo'jTX —'./.pu; co; tôv u'.ov x— uÂeGacx, ûcteoov ôè — ap a'jTOÙ

w/.Ei&iOEÎcx Oeôj 5'.z to'j y.ovafîi/.o'j cyvfjAaToc /.al àyy£7vt)ttoç pWTE'J'jac-a,

[.;.£Ta7r£u.'J;a|y,£'vr, Tvpo; ÉauT'/jv tov ulôv /.al toî; te'/.vo'.ç tx £-ioz7vlovTa


/.XTz /./-/ipoèoiiav [A£:i'7a'7x, Èpr.f/.ixû; te /.al vîcuyiw; to Xoi— ôv tviç

i^covii: fîi£T£).£;7£, /.al /.a"Awç àycovi(ja[.;.£VV] -pô;* Ta; è/.eîctî [aovxç s^Efîr,- *
f. ur
[/.r.GE, (jl/y/.pOTOUj/.£VVl TCXVToluÇ, £0); OO TÎEpir.V Èv TOJ^E TÛ plw, 'j—h

To:i Iç ÊTîayyeXîaç TEyGa'vToç X'jt'â iraioo';, èvteOOev d Osocpopo; ttxtv;:


30 tx — apEiX'/i'^wc,
vî'AÛv M'.yar,). e/. yov./.O'j /.\'/{pou 7T£p'.£>.06vTa Toù; i/.sv

ol/.-'Ta; ÈAE'jQEpîa tetIu-'/i/.e 'XEyxTa TrpoG-Eiï'.^O'jç, Ta rîà /.iv/iTa TCXvTa


S'.EVEiv.E'Toî; -Twyoîç, /.al r,v IiÎeIv 7rpày|y.a 6x'j[;.aTo; açiov, àyE'î.a; poG/.r,-

[j./.TO)v /.al -avToiojv EÎ^tuv x7:£!pov —>,r.0o; àos'.ôoj; jtî' e/.eIvo'j ei; tx;
T(ôv — cV/;twv yv.zy.z 0'.x()'.fVJa£va /.zl Trpo; Ta (J.r:\i)sj. -y.ij.v.y. Tr,; È/.eîOev

ô. àvvTtoÔETwv, forme incorrecte, mais pourtant fréquente, poui' àvjTioSïiTMv || ôà


avant itavTï),[ô; cm. V 31. xaiiiEia V.
1|
16 VIE DE SAINT MICHEL LE MALÉINOTE.

[j.axapi'JTr,TO; Ttpo-£ix-&;y.£va , tt,; àk àv.iYcxvj Ttzcr,; [j.spîàoç t(o

à^£7,<pw KcovcxavTÎvw 7uapa.yiopvîcaç ex.oucioj; v.y.l ix 7;fj.LV/i tûv TifA/;-

[j.zTtov >,zêà)v Tw 77V£'j7,y.TL/.cô uaTpl irpoirey-oixiTS, xpoç TÔ IJ-' àxsfvoii

^oÔ'^vai iry.Gi Totç /^petKv eyouci -sv/ict te y.al y.ovayjîç toO ôpo-jç,

où [ji.y;v à'X'Xà /.ai xpàç to —'XocTuvOvivai to eùayèi; àx.îlvo y.al îspov [xova- 5-

cT-^'piov.

12. — 'E-el Sï Khna. y.a.'kCii ûyi\t aùrôj y.al Tr,v irspl tùv
yovscijv TE y.al loîTriov cuyyevuv KTVET'.vzÇaTo [;,s'pi;.(.vav, asTÔt T7,v Êv

T?i Tslsia 'j7vay.o-?i TpuTOÛç ypovou 7wapa6po;xY|V £7tt6'j[A''a ti; aÙTOv

haw/ixi; ày.pië£r7T£paç y.aT£ç'X£y£ y.al tw TC'jpl Tovi àvaywp'/iTiy.o'j ^l'ou lo

Tvjv (]/u)(,'/iv £;£y.a{£T0. -/iv fÎÈ 7i:1t,'71ov t-?,; TTolavr,; •rrETpa Ti; supLeyEOYi;

y.al s'jÔeto; y.al -KoWry r,7'jyi'av


— apsysiv ouvau-év/i. È/lnvaprlcaç O'jv

Tùv ivaTc'pa y.al Tuywv ttiç atTr.cEwç, viG'j-/ac£v dv aÙTvi, dauTÙ [j.6vw

Trpocî'j^tov y.al Ôîw y.xTà rîiy.voiav cuyyivoasvoç, axa^ aàv èv Tatç tvs'vte

•À;-«.epa!ç tyj; iS^o'j.xooz liOlwv, caéêzTw fîè y.al y.up'.ay.-^ y.ariwv Trpoç 15

Tov ys'povra y.al toI"; àosy/^ot'ç c'jvy.vai7Tp£cpo';7.evoç y.aTx Tr.v Èy.alvo'j

W/IOVOJAeTto Sizy.piTiv y.al to £pyôy£ipov à-EotJbcj- ÈpyâCsTO yàp £v t-7,

TkSTpa xa6-/,a£vo;.

13. MetÀc dï T-/1V TOU TETZpTO'J ÈviaUTOO 7:ap£>^£U(JlV, (OljTTSp TO £Ç


'r.Tjyiy.; à-ocTa!^ov ïir^j ij.i'k: ysucâjj.Evo; y.al Tr, £'j/"À to'j [y,£yâlou '-"^^

yepovTo; TTEp'.opaçajy.svoç ,
—po; t-/jv ÈcwTs'pav £yi6pv)C£v â'pT.y.ov |j.£Ti:

f. U2' y.ai T'.voç cuyy£voC; aÙToù, 'Aya— lov 'Xsyw tov ivavj. èjcews oè oi'aTpi-

êovTEç y,xl apTOu; ^r,poù; oi' •/îjAspôJv ttAeIittwv Trapz; Ttvoç àypoiy.o'j

y.oati^o[X£vo'., T/iv yoiiyy toO GÙy-aTo;, r,vty.a r, «p'jiji.; vjvzyy.a'CE, [;.£Tplto;

xapsiAUOQuvTO. ouTto as TViv sa-JTcôv o'jc'.v stEêlaaavTO y.al TOia'j-f/; 2'>

Gy.^vVioaytoyia éa'jTO'j; ÈTapi/Eucav, to; ;./.o"X^ ttou £v aUTor? tô ty)ç

àvOowTuÔTviTo; £Î/.û'v!.'7[Aa -£pi(jw"C£'jftai. 5i£T'^ 5e ypo'vov Èv ttï £pTl;.;.(o

5iay£vdiJ.£vo'. y.al è'y. t'.vcdv Oop'jêwv ôyÀvî'ji.v û-orxs'vovT£; y.al tov ty,ç

7)(juyiaç rîoo'jj.ov ôpwvTs; £y,ivoc)i^ô[X£vov, éV.pivav y.ETaê-^va'. ïa, tôjv to'j

FalVju j^.Eptûv y.al 77p6ç Ta ttî; OpoiiTizao; (14) ô'pia Trpoayiopr.aat. ô 30

[j.àv oûv [/.Éya; XyaTvioç ivpô; aXK-r,ç, iroX'.TEta; y(i>^r,Gv.ç 666v TtolT.oî;

^is'TtoEii/s y.aTOo9(6|^.aGi. /.aTaT^Eio^slç Ss [aovoç ô ôirtoç Mtyav)! cooTtep

'j-ô Oeoù ù6r,you[X£voç yôjpov s'jpsv -/iauyia; [j-eittov, Evipo'Xîpt.vviv (15)

7. £Î-/£v V : Et/ov en 11
lu. x£Tif)eÇe Vil ||
13. éa'jTw [j.ôvo) -Kcrjiyiyut't, cf. Dent. 1.0,9 ||

17. ôiiy.ptdiv oixovoiisÏTO Vil ||


oO. Ilpouiâoo; CH ||
32. xctTa'/.ri^ÔElç C : xaTax>Y]6£Îi; H ||
33.
EYlpO>,Ti[J.''Vl 11.
VIE DE SAINT MICHEL LE MALEINOTE. 1/

7730; T(iv à— tywotiov ôvoaa!^oa£VQv, o'j


—l'iTitov v.al yE:cov -'.; tov è;-/)-

U.I.XÔV fiwv si; a/.pov y.aTad— a^6;ji.evo; /.XTà [y.ova; rii/.ilz'-j. dv toutco

O'Jv Ttô To'ru ai/.oàv x.y.'X'jêviv TuyiÇajj.Evo;, r.'j'J/aCev Èv aÙT?, (oijttso ti;

i'^oizyji; /.al twv ctoaaTi-z-aiv àvay/itôv û'J/r,)vÔTEpo;, O'jtcu; £'V/.o1(ij; tûv


^j/'jyij'.cov ~yJ)C>'i y.of.b' i/.xcTnv •jvep'.ysvQy.svrj;. ttoTo-j yip aiào; âci'/fl'jcio;

O'jy. È-ûrAÔc; Ti hl y.y.\ rraoî'X'.TVs xcov àîo'vTtov; Tiofov fi: aeO' 'jttsoÇoXvj;

O'j y.aTidc6a)(7£v à'vflpw—o; èz. Tp'jfpxXo'j fi'.ou /.ai. x.'jcraix.r,; oavry.'îîa;

77o6; TOio'jTO'j; ytopriua; àyciva; ;

14- — A'.y-éacoasvcov es tùv Gauy.atjTciv aùroû xpz^stov (o'jSà vàp


S'JvaT7.i TTol'.; x,pué-?|Vai. ÎT.y.'idi ô'po'j; •/,£t|j,£v/i), r,pçavTO 7îV/;6v; lawv
cuppÉovTst Tr,v r;.£T' aUTOj (;uvoîx.-/iciv £/.êiâ'C£c9a'.. 6 5è tz [/.àv irpôiTa,

T?,; y;'7'jyia; Èpùiv a— avraç àiT£TpÉ7r£To* û; ^j ÈTT'.y.c'vovTa; ï&knzi /.al

o'jo' àv sï Ti x-ai tevoito àvayiop'/JcEiv Èy.sîOEV ô— '.cjvvo'jas'vo'j;, iroo<j-

£t)£y£TO [^.£v, aoTco àè jj.o'vco /.al 'JàaTr. T5£'o£ij6ai to'jto'j; ivfl'jCpaî.irETCi.

oi /.al TO a'jTO'j Èy/.pavà; /.:ù r.'jOy.ov /.y.l to TaTîEivov tqO (ppovviy.aTo;

xal '^•jvsiTTalu.Jvov -oO -/iOou; /.al t6 t-/i; ôu.'.Xiaç r,iîù ÈvopwvxEç Ê'ya'.pov,

*
rrpocrêalvovTE; toî; /.aAor;, syyJOEv â'yovTEç to âpyaT'j— ov /.al T:pô; • f. r,2'-

to'jto tÔv éa'jTtîiv àT7cuOuvovTe; [iiov. tiç yàp Êeoaovi'y.avo; Otco twv tv;;

à.T'.yia; Ta^tôv, r,v to ev •jIgm Oop'jêtov otacTpê(p£iî9y.i /.al Totç (j'.cot'./.oÎ;

-payy.aT'. TrpoiTilti'îOai Trpo^Evav eI'wOe, ttioctiIOe tootco /.al Ta iTETvpay-

p.Éva s^cÎTCE, /.al OÙ-.C eOO'J; to ayfjoç Tviç àÔuata; £/.Ttva^zy.evoç irpo;

yapu.ovvjv zù.it.v.v àv£r)pay.£v; v) t'.; t'^iV Kapôiav liOwôviç xal à/.aTZ-


v'j/.To; ppayjv Tt-/a y^6^'ri to'jtw — poTOaOz/iaa; , o'j/. jÙ «jTcvayjy.o'J;

i/.iY/iHr, /.al .()5p|j.à Tipoc'yÊS ôa'/.pux; vi tI; ÛTrvwrî/,; z,al pz6u[-<.oç to


ij-cp€a'X>.ov T-?,; a'JToû àyp'j-vîa; 6cfo[Acvo; /.al ty;; oT-qvu/.tou ctziew;

tÔ l7;{;/.ovov où/. -/iXîi'.coOvi Tr,v /.a7/r,v ovtw; àW.oiwT'.v /.al 777.60; £-a6£
TO [/.a/.âp'.ov /.O'Jcpw Tw TTTEpto /.adzTTîp Ti: "Tr.v'jç T/|V o'jff'.v ava.S£po-

[^.£vo;
;

i5. TdlV ^£ CUVc'XÔjVTOJV aÙTOJ àf^EAÇcTjV £i; ITATiOo; è77l.5'.5oVTCOV

JrrÈp TO'j; yàp âyeyo'vE'.oxvj /.al 5ià ty;v


7:cVTrr/.ovTa £/. toù totvo'j

Tpay'JTviTa toï; ypEtwôciiv £— ap/.sîcÔai. 7.7; rVjvaas'vMv, àTi/.' i^Ss.'Ktyô)ç

£7:'./.e'.a£vojv /.al £!; eùp'JTEoov to— ov asTaTEO/.vx'. flia^o'j.Évwv, Tr,v tt,;

ir.poArv.vT.ç ly.'jpy.v t(o —z'j'J.v/HÎ'/t: ~'/.zz\ 'AyzT ''w /.ara}/.— wv , aÛTo;

1. yépwv Tiç èpri[iixov (3iov VII ||


9. oùoà vàp — /.£i(/.;v>] orn. H; cf. Mat. 5. 11 ||

in. r.pÇaTO H 13. Il


t\ T'. yivoiTo Y ||
CtikjxvO'ju'vo; CH ||
18. OitauWvovTs; H ||
10. Ttoc^wv
f,v, ô, TO âv (is'ffu) lie II
a. TÎ; zapSiav VII ||
31. à).),' — Imxsiiiévwv cm. V.
2
18 VIE DE SAINT MICHEL LE MALÉINOTI:.

y.cTz Tivwv y-aOriTciv t-^ B'.Guvia (16) 7rpo(7(op;7.Ti(7e, /.al -vo'J: i/.iï':;.

Tcixou; TTspivcKTTVi'aa;, eOpe '/Oiço-t vicuj^iov, và[/.ao'. (/.àv xaOapoT; -/.al i]/uypo-

TaTOi; /laTâppuTov, ttzvtwv oè tuv Tvpo; ypetav ÈTCiTVjSeiwv t/|V jç^opyiviy.v

à<pÔovov eyovxa. l^wv/i'iraTo (ÎÈ toîtov /.al eùOùi; Trpo; oJx.o^o[7.v)v laûpa:,

éa'jTov àn-fiGy'jk'fiai^i, àvYÎyeipE t£ tt, OsotoV.u vaov eOiAsy-'^'l "''•^-i' /.oi'/J.i- 5

CTOv, y.at co^TTEp Ttaiv à'atpo'.; toT; à/. ypaiy.àTW"/ avOcc. toôt'jv tt/.v-

toOev -/.aTaffTi^a; oùpavôv àXlov ÈttI yr,ç àirEtpya'jaT'j* -/.al cuvoSiav


îcpxv a'JGTr,cy.ij.i-/o:. -/.al Èv àx.a;iaîw v^civw r^Aîaac Tr,v i'îr.a'jv, Uoz;
vo[j.o(isciaç Toù àcx.EÎcOa; ,jO'j1oj/.£voi; èçs'OîT'j /.al t-jtou; i/'.ptôccrzT'Ju;

Tïaps'^w/.sv, o;; ol x.aTa/.olouOEW 7rpoOu[/.oiJ7.£voi. Tr,v 7.(;/.r-':/.r,^ (^tavcoyv' lu

* *
f. 113' â'piGTa E/.TTawsuovTai. to'.oû'toç ô •/;[AÉTspo; voy.oOsTr,; /.ax' ïyvo; to'j

[Aêyz'Xou /.al GeÎou Mwse'w; £/.£i'vo'j too -a'Xa.'/jO ô /.aO' y;y.à; vêo:

Mwcfiç £(p£77op(.£vo; /.al Xaov i^iE^aytov /.'jpiu tov TTîp'.O'jCiov /.al tt,;

ptuTt/.vjç âa>^z'7(îv;ç àêpô/_w; 4iaê'.êaCwv*/.al 77p6ç Tr,v yr,v t?îç STray-


yekicç, r,T:ç tvote voeItxi, /.araTuajijat 7:apaa/.s'jz^uv tu; ttou /.al '^
,

LtEya'X&çptovo); poôia'. tz iuywOEV^ /.al cwTr,pia twv aÔTOî ijuyypap-jjL/.TOJv

Èvapyài; àiviy/f[j.aTa. tiç yàp tviv Trplv a/.O'jaov Ëpri^av outw; /.aOcipcuv

È^avGoO'ïav (TjpotpviTix.ûiç EtTVETv) W(7£l /.pîvov /.al T/iv TTpÛYiv àvjôp'j-/

à/.apT;iz yuyciv £iç >.i[jLvaç /.al ir/iyà? ûSaxtov [j.ETa5/,£uy.c9£i(7av àQpdov,

où/. EuvapiffTiav -^(jnii^v. im /.twxvti*, irpdxepov yzp lîià to to'j tottcj 3o

«jrapa[7.u6-(iTOV avir^Evoç £v TaÛT-/j /.av Èv [i^ayzix /.alpo^> po-r, /.aTaTo'Xawv-

To;, vùv £Î; to'ToOtov TrV7,Ôov ol Èv aù~/i /.axo'./.oijVTc; ÈTïE'fito/.av, û; ttày,-

ooOtSxi /.al £v TO'.'iTO'.; TÔ îjpoypacpt/.ov Xo'ytov « 'il- y.xÏM çou o; ol/.oi,

'la/.tiê, al Gx.r.vai 'TO'j, 'Iipa-/;!- wceI va-at GX.'.âJ^O'j'rai )>.<iù/. est; yàp

EUieTv TOTiov T'.va to Tra:a7;av sv tw Oaui^-acTw op£i to'jtco, ev co |rJi tz t'?, t '.">

p.ovaiîi/.riç iro'XiTEiaç fpiVjCooEÎ'Ta'. Trapz twv to'j y.oc'Mu ^wpicavTwv


éxuTOÙ; /.al aa/.oav yatps'.v £;ttovtwv tti toî pio'j T£p~voTr,Ti. où/.

àv.oy/jTl Se oùiîÈ /.a/.o-aOsia; /lopi;, w; av eI— 01 Tt;, ô [^.£ya; TCaT/.p

vîy.ôjv T'ov TO'.aÙTr.v È7ïo)ii(;£v £p-/i[Aov, àT^là ttÔvo;; ij.syaloiç /.al tïoâIoÎ;

î^ccoG' /.al 6/./.p'jiT!v. ô yàp Trov/ipô; àai[J.cov oûtw; aÙTOv ^liTZbiv ty,; ji

Tôiv à?i£);(p(.ov GtoTVipiaç (ppovTii^ovTa, o).o; e7ïV£U(j£ xar' aÙToO, /.al Ttavra

XtÔcv (t6 toù >>ôyo'j) /.iv/i^aç su to —y.pvj.Tîwiny.'. tov toô Oeoù av6pto7iûv

/.y.ljxv) ijuy/^copr.Gai t6 i;.£ya toôto /.al Oslov Ê'pyov ÈÇEVsyÔr.vai, /.7.-y,Gy\ju.-

1 TtpOOtôplJlKJE V II
13. ),0c6v tiv TtEploÛClOV = Tit. -, 14 ||
18. TipotpriTixw; EÎTieïv, cf.

Ib. 35, 1. Il
'-3. ûi; y.oXoî — (jxiiCouffat =:Xuni. 24, ô.
VIE DE SAINT MICHEL I.E .MALÉINOTE. 19

[y.£vo; à—?i>.Oc x.al jcTTpa/.To;,


— aOwv ti j^.àT^'Xov r, Opzdaç x.aO' oj iraos-

TXTTETO, -/.ai Tzi; vr/cà; aÙToù xy.l toî'ç ÔeppLoîç oz/.pu'jt pz'îitoi; aTTO-

/cpoucOsl; ô [/.'.crJx.xVjç- O'jJè yjcp û-écpsps tviv èx. tûv Tïpoçeuyôiv t'/j

àvàpo^ vor,T7,v (pXôyx O'j^i tTiV È/. Tvupi-voo'j aÙTO'j c-roy.aTo; £x.TC£[y.';Tfj-

5 [/.ÉVYiv 0— a'^asvs Aa7,—/ifîova. tÎ yàp èx.sivoij toO cfôay.xoç îepwTsoov, Oopx-cv


'
yiv où^j-'a TCpor.vîyx.e tw-qte, ^.o'yo-/ fÎÈ 'Xoi^opîaç o'jtw; sêSsAû^aTO • f. lis»

îtal èjj.iijTi'Tiv, lô; Èyyùç sivai Oeoîl Ta Tr,c. ex.eîvou çcovriç à~oç()£y[j,KTa ;

oùo' àpytoÔâvTa ti; ex.eîvov éojpax.ev. sî jr/i' uote à'px tciÙç Ôeïx.où; vou,o'jç

ois/.S'-x.iôv (ô; ô OeOTTTYi: Mwiirii; toÙ; ào'.x.oùvTaç /Îj/.'jvsto" cfTv).' où^è


10 [AW.'î'.x.ax.fj'jvTz t;; x.y.TSÎhsv aÙTciv , y.atTot tcoa'Xwv àfpopij.àç EÙXôyvj
-xpfj;uc[/.o'j x.xl ^vÛtî-/-,;: T^xpsyôv-cov a'jTw. [^.à'AVjv [xÈv o'jv y.ai ùuèo tcIiv

ào'.xouvTiov x.7.1 tcxooÇ'jV'jvtcov ( EUayyeXwu)? stTjeiv) v)'j7£to x.7.1 toÙ;


ÈyrÔpoù; viyzTua x.al eùepyeaiaiç -fii^j.v.^jno. xal yzp o'jtw; -/jv cuL/.TraOr,;

y.x'. ^'AavOpco-oç, wç jr/) âùvaoôai Twa TcOXi[A(7.£'vov ôpâv, à.A'Xà x.xtx

15 ~ov Oew/ à-rj(7Tolov ToT; àcÔEvoÙTi GuvaijOEVEiv, to^ç x.ax.o-aÔoOc


T'j^.AuTTctcOa'! TE x.a'. Taç ôfîuva; cuvETTiaspii^EGOxi , toT; àfîix.ouaÉvo'.;

(7jva5ix,$î''jG7.t x.al îfîiav •Â,y£î'7f)ai tv)v x.âx.wctv toù tt'Xyiciov, ÈtvI Se tojv

'jîTEpoujAEvbiv X.al TïEvojAEvojv TcâvTK TTOisiv TE xai Trpayp-aTEUETQai , oj-

[^lviSevÔç tûv Tïpô; y.vzTCaucv ÈTtiOEiiiGai. xal tAapT'jpoOijiv aï ttîoç 7:av-

20 Ta; «vÔpwTïCi'j; x.aO' £x.zct-/iv w; eÎ-eîv EÙTïoiiai te x.ai àail/ilsiç È^XE-ziiy-o-

cuvai' xal tcj'jtwv a'j TraAiv [j.ei'Co'vwç câ'X-iïiyyo; yEyovwTEoov x.al

EÙviyE'cTEpov àvax.r.p'jTTEi tÔ (p'AavOpcoTîov x.al cpi7iâ'Σ'X(pov to^j àvSpo; to


x.oiviv Ta;/.£rov x.al GUTvipiov x.axaytiyiov, to [/.ÉyiaTOv Tis'yco çevoÔo-

/Evbv, £v <o ità; Ti; d x.aTà Trâpooov KaTa^'Jcov, àvaTraûçEto; te [AEyîffTv,;

25 /,;ia)[ji.£VOç x.zi Ta^; tôv etti^ouecov -/ùpTijix'.ç TÔv ex. tt); oSoiTTopi'a;

X.OTTOV à7woG£[JL£VOÇ, O'JTtO TQ EÇvi^ TVÏÇ ÔOoO VEapOÇ àv'jil X.al TTpo'Ou-

U.0-:.

IG. — O'JTo; ô i^.î'yai; 7raT/,p r,y.wv x.al too (AEyîfjTOO zr,t; ÎEpw.

GÔvr,; TET'j/YiX.Ev àçiu)|AaTO(;, TaÔT7;V èv tw Tvapo'vTi t-^ç toS pieu


30 x.aGapoT-/iT04 y.vTiào'î'.v £opr,x.w;, to èv '/'jooIc tspÉwv GuvapiOp//j6-^vai

y.al EV x.afjE'')pa TTosijSuTEpwv aîvsTai. tov x.ôptov, ôt' -/ic awav tAÉlo;

2. paSéio; Il ||
9. û; 6 ojotit?)? Mmu?);, cf. Exoil. 'M, 19 soqq. ||
li. eOarYsXixioc eiusï;,
cf. Mt. û, 4 1 11 14. y.atà tov Ôeîov àTt6sTo),ov, cf. 2 Cor. II, id ||
10. uuvenepsîÇeaOïi II
||

21. ay] O'j 11 II


yEioyotiçiov 11 ||
22. Après àvaxripÛTTeion a dans V xûv îy_vô>v
tô, :

éXaiiêàvîTo, cf. page suivante, 1. 21. II y manque donc un f uillct rutre 2Il''-242''
Il
31. iv xaOiopa — tov yûoiov, = Ps. lOG (107), 32.
20 VIE DE SAINT MICHEL LE MALÉINOTE.

hyjfi'j.i.'7'c /.al ày.piêoO; 'JroTUTVoWîto; •/.avrjvi./.-/;v e'jTxv^x'' iTiizYiai, T.y.-

cy.'i |xèv T'ôv Ottav ypxor.v vv/.to; zxl r,'j.i^a.z vvj.ù.i—r^n'x;, y.al §£i';a?
'
f. Ui' (b; àV/iOiô;, ot; — avTojç cuvïi^sOyÔa'. 7rpocv;x£t tEpto(7'jvv;v tî '
x.xl i^.ova-

f^,/.Y,v y.zTa'jTaciv -/.al âxpt?£ixv. e/. ori to'jtwv /.al Tôiv toioÛtcov (tî vis
ôst [;.r,/.'jv£'.v T'Àv Ypatpr.v /.al y.a/.po'j; à-7T0Tc{v£tv >,oyo'jç;) 7730; 6scooîav

àpOs';; /.y.i sic ttiv TclecoTZTr,-/ cp'Ja'jy.; à— zOe'.av, to'j TzaoXeyivi Ta


[/.s>.),ovTa /.al w; èyyjç 'fi^ir.iVi tô. TOppMOsv /.a.1 Ùy.'JaaG; àia&doo'.ç

Toùç TTcpioi/.O'jvTa; £/.tc\-ott£',v £— aÔ/.a "Tvpoç ÔeoCi è/.rjaÎGaTO, Tw£;i wv


O'jX a/.atpov àv sïvi où^' sçto to'j xpo/.ety.Évou c/.07îO'j ppxye'x Tivi

^f/iyflcacbat Ttoo^ tîoovyiv /.al coç,=>.£iav tcLv t-7|0£ tyj rpao'/j y.£>.>,ovT(dv 10

7rpo(;o[/.i}i£'rv..

17. — 'ASsTvOoc tic ôvo'u.aTi Rupia/.ôç 1/. ty;c to^ -rzy-zic "kx'jooi.:

'j—xpywv /.al a/Awç ;^.£v àae>.£CT£pov rpo; -vr,-! éauTO'j rno-r.oi.yy 'îi£/.£tTO,

£X,>,£TrT£ (îè £Trl T^aTt y.ai TvzvTa; ÈTapaTTE Oop'jêôJv. ovto; r.'jWx/.i:

vouQeTouu-îvoç 'j-o toù [/.cvâlou /.at à7V0GTr,vai Tr,; àro— taç tx'jtv;; 15

T:ap3(/.aXo'j[/.£vo; my. -h^v.-ft-o, àXka. p,â>vXov tv-.v /£îpa /.ari toO cyiiaeio-

(^opou £;a)7;Ai^£v. èv p.ià o'jv twv r.aîpûjv 0— tcj auvwOaOvTo; aÙTOv

'jTToeAriOsl; oai[;.ovoç, y.aya'.pav 7>a€à)v £v wpa vu/.TeptvTj, eoou'Xa'JiTaTO

à7:0(7<pâ;;ai tov âyiov. /.y.'. y£voy.£vo; ~;o; Tr, 6'Jpa. oj; tvjtov iv a£crco

TT'JCQÇ î(jTa'a£VOV /.a; 77pO(J£'J^d[A£VOV £6£0é(7aTO, £'a£lV£ Tpc'aioV £7:1 TG'J 20

to'ttvj, /.al /; yelp aàv TTapEÎ^r,, Tii àè ^î(po; èçsTTiTTTfi. toO ࣠TraTpà; £'v(î'^

iTsaeiz Tvi ocov-ii 7:po<7£i— ovto;- « l'-ÎTeA^e, tî/.vov, /.al àîridou /.ï'jttto))V

/.aTEyes.; )) , £i'7-^À0£, /.al Tviv ij.y.y y.ijyy àiroÔiaEvo; to « v-y.apTov »

£/.pa?^£ /.al Twv tyvôiv iT-aixêocvaTo /.al to opàaa Èv/îyycA/e. — pd; ov ô

p.£'yaç vipEpiaia tti ocovv; à77£/.pivaTO' « "AteWe, ts'xvov, >tal Trpo'cEyE

Toû TkOiTvoij, oTi Tayivvi itou ectIv -/î àiro tcLv co^e aETzOîtJi; ». ore; /.al

zxyiioc T£>.oç ÈîizaêavE- TECcapa/.ovTa yàp KapsÀSo'jc-ûv rfAspôiv, Tvpo;


/.ÛOtOV ô à^EAÇ/ClÇ £^£^7Î;AV1(7EV.

18. 'Aa).OT£ TTzllV T'.VÔÇ £/. T<Lv [/.aSviTWV auToO ETTtei/.OJÇ [/.èv TGV

too'ttCiV, 'Hijuyicu 6e cpeptovujAw; TrpoffayopE'jciy.fvou, 6ia T'.va àvay/.aio- 30

TZTYjv yociav ttco; tz [AÉp'/i to'j TCOTajj.o'j FaAAoj àT70CTa7.£VTo; y.al àià

r. iw TT,; aÙTriç r,[A£paç £— avE^^Ôeîv* ôpKj^E'vToç, cjvÉêv! Oetov payàaîov y.aTap-


payôvai y.al ô'j/'.cOrvat é'v Tivi to'tïw JîiapaOpwâs'. y.al ouaBwSv'j^io tôv

p.vry-ovEu^EVTa 'Hu'jyi.'jv. côç 5c Éwpa Èv y-wy. -o'),),-?, ixoTov y.aTSyo-

23. xaTî'xEis II : itapéy.''? CV ||


i4. è;r,ve),),E 11 ||
iC. Ta^eivii V.
VIE DE SAINT MICHEL LE MALÉIXOTE. 21

asvQv xxi T'/iv TO'j TcocToo; EvToW/V S/CTvXr.pdicïat èy.TuooiC^jjy.evov, tt; êOy/i

6afp-/ica; /cal r/i 5'jvâ[ji.£i tou àirocjTEi'XotvTo;, tÔ « "A.yiiMiya.-n'k, po'/l'Sst.

u.Dt » aîTX T:'.n-:uô; 7Mi^jvr\r;i- x.at £'j9'ji; ô [J.iyy.ç ÈTttcpavsîç aÙTw eTiicrs

itàv TTiv inroptav, xà rîè ^uTyrspr, Èjsujxzpiijsv Èv yàp tû Tuspav «pcoxa

5 •«cxTsytov èàeixvuTO, [AE^p'.ç aÙToO toO tc'j'XojvOi; TvpOTropeuo'ij'.evoç. oûtwç


oùv àêlxoojç oï/.y.fîs ^'.acrioQel? ô 'Hcû^ioç /.xl to « EùVJy/iaov » irpoG-

s'.TTojv TGJ — axol /.al TO « Eiç Ti i^ilmoiaoLç, oX'.yJ-iCTi », Tuap' sxeivou

àxo'jiraç, à^nio-fiGiv , oti « El [Ayi a'jToç


"^^JC"^»
'^ TCOCTSp, etç tvjv èixTiv

Tapays'vou Po-/;'0£'.av, TravTWç zv a-oAiy/ov y.al sîç x.tv^uvov rpocpy.v/î

10 /.7.tco'XigO-/;gx ». (7uv£Î,ç oùv TO >£y6èv ô S'.opaTtKÔ; è-z^eivo; /cxl ^pào;


7rO'.[/,-/.V. £77£TÎy.r|(7E^ aÙTtô Xacl '/ITU^âGal £-£Tp£t|/£.

19. To'JTCp T(S (jVl[/,£'.OÇpdpft) TTKTpî St£pj^Op,£VW ITOTS £V QoÇ) (OÉpOUÇ

^È -flv (dpa /.al Tv;; [y.£ffvî|/.?pîaç to à/aaiôxaTov) x.al 'jTto' Tivi f^EvSpw

âvaT7auo|./.£V(o |/,i-/.pov , tév/i; tiç £/ tûv TupoTOtx.oôvTwv âypoiV.tov ôyj^va;

15 aÙTw TtpO(7Yiv£y/',£ TC£Î'^, (ôpxiy.ç i^iv eî; opac:v, x-aTiàç oà etç y£ijciv' ov

•/ipu)Tr,c£v ô [xax.zpioç tto'j xal -o^ev evp£Îv t£ xauTa; xal TupodEVÉyxEiv,

(7T£va;xvT« Se àTTOx.pfvacOai, îx. yovix.oùi x.ap77oç6pou oÉv^pou xa'jTa;

x.£X.T7ic9ai, « £Ç o'j p.ot x.al }} ôl-f] (oy.ovoi/.£tTO Cwvî, o x.al çOov/iOèv x.od

£Î; àxaoTCiav y.ETaêl'/iGÈv 6(^!jva [7.e c^oopôi; 'jtvô •:v£Vta; Toujfdasvov ».

20 ToO ^è cupnraQsGTa'TO'j TCaTpo; èmx.'XacOevToç toI'ç p-/i[jia'7i x.al « Aei^ov

[y.oi TO oevopov » eÎtuo'vtoç, eùQùç ô avOptoTuoc /.aOu^ÉÔEi^sv. euyviv ôà èv

TO'JToj ô OGio; TVQiriSay.Evoç xal Geiaic iTtiiûcnasii tov èx (pQo'vou x.al

aayix.r,; èvepysiaç ÈaouTvE'JovTa tû çutÇ) Trovvipciv oai'v.ova aTUETvicac,

O'jT(i) x.apTîOodpov tÔ Sf'vopov eipyaaaTO, wç uxepevivai zx TïpoTspa. ô

'^ *
^£ Tov eÙEpyETViv ÈTTt^'/iTYi'ffaç è; ûsTEpov xal Toùç otx TCtCTEtoç xal * f. 145

eù/ap'.cTca; xapTioù; ètyjijIcoç àvTi^t^oûç, £7rop£'J£TO yalpwv xal fîo^âi^uv


TÔv oû'tojç «VTiSo^zCovTa xupiov TO'jç •^yaTCYixoTa; aÙTo'v.

20. — 'Ilvix.a xxTz BouTvyapwv ô pwaaïx.o; (TTpaTÔ; ÈÇtoTCAii^STO £v

Toî; yîdvoiç KcovijTavTivou te xal ZorÀ; ToJv paffi^EudvTtov (17) xal •/)

30 y.a6' h'j.ài; oîx.o'jy.-'vr; 5'.£x.7.ov£ïtÔ te xal amSpiâ^ ÈTapâcCETo, ÈyÉVETo

Ti; T^pEGOEia TïpOÇ TOV OTiOV XaSZ TIVWV «piÂoGsOJV àvopôiv, EX.TilTUapO'jVTOJV

£Vf)£7,£y_wç Tïpo; xo sx Geo'j t6 te'Tio; xo'j duyxpoTou[/,£vou Trol£r/.o'j y.aOEÏv.

o; y.xi oiz t/^iV Ttijv


— asy.x.aÀo'jvxwv aÇ'.wciv Tïpoç xov ly.Evav ex.eivov

àyôjva â7:o5uijX[j.Evoç, s'jpÉOri èv [xtz (7x.u'JpcoTTa'(^(ov xal ôiîuvopû; aTUOx.'Xaid-

T. e!; xi — oXiyotikite , lit. 1 1, 31 ||


13. oipa vq; ii£|jiîCTi|ji6piaç ||
Ib. aUTw dcLix fois
n-piHé dans C ||
18. wxovo(ir,To H ||
27. àvtiôoJâaavTa H.
22 VIK DE SAINT MICHEL LE MALÉIXOTE.

i^.evo;' TO'j ok to Gappstv etc ocù-ov ëvovto; ttiV y.iriav TT'jvfjxvoij.jvo'j tw-.

6o'jpjj,ûv, [7.d>vi; sÇerTce to bixbi-^. £<p-/;^E r^É. w; sOpeOr, £V rivi -sSi'w

[y,=yâ7.(o, £v w x,a'. S'.v)pr,[j.s'va i{)/rfyri 8'jo lawv 'XsuJCocpopo'jVTWv re y.al

|y.£lxv£![7.ovo'jVT(j)V t'7Tâ[Aeva ;caTt^£Îv, Tpii^ovTo. TO'jç oSôvTa:; x.ai /.aT'

iXT^r/TvWv £ÇapToo'f/,eva, sç uv -/.'jve; r^jo ^y.y.^eyéfiii.; â.Tzo\uHr,^xi, 7,£'jy.QV 5

T£ /.ai tj.i'hayy.' o'jtco ô'ô tov v.i'hyya. y.aTacpavfîv t'jV ^.f'ji'.ov, co; ar.^sv

fAwç Ttiv £/.£ivou ijTToljtcp&rivat Txsxwv Toiv §à oylo)v Ôop'jSr.ÔÉVTojv

ccpodpôi;, OEzasLGOai iryAiv ex. Seuts'oou av^pa; ^'jo cpoêEpoùç t-^ si^ea
•/.7.1 Toj fv.EyiOsi èx.-tt'Xvi'xtouç , Tov ijiv >euy.-/-,v cto'Xviv lïsp'.êsêlriafvov, tov
hi [AÉXava, è; Éx.aTépcj jas'icj; àTTOGTyJivTa; Tucpayr.vat àù.l/r'/m; y.y.zk to

TO (/.ecov Ix.eivo'j toO TïE^iou, x.al oijTto tov 'j.iKy.'jy. cîç yriv x.xTaÇa)i£Îv

TOV >,£ijx.o'v, tôç ooy.£rv y.7:y.Gyy S'.y.aakv'jinHxi. r:y:J—ry x.xi ,Soy,v xoisvat
s^aiff'.ov. K Aio x.y.', yivcô'7x.£iv 'jy.àç », (pr.'jf, « ,8o'j>-o[;.ai ,
[;.£yx)//;v x.al

Tayivr.v opyr.v to'j OsoO Tupo; -/ip-ac eoy£cÔ«'. v. ÔTC£p x.xl x.xtz tviv

— po'ppvid'.v TO'J ÔEOÇopou xaTpoç ^là Taç r.aûv â[/.apTÎaç £y£V£TO. 15

21. — 'Yrvîpye fii T'.j y.aOr.Tv;; tw octto, RwvjTy.vTÎvo: tv;v /.IriCiv,

(j^xTiTr.ç Ty;v è-LCTri[j.-/-,v, xGÔfivr,; (y.èv ty, TupoÔc'iîEt x.al 6>,tyo'TctcTo;, tÇ) ^è

CWjAXTt àTÔEVECTepOÇ, OÇ X.al T7) (îu(j7Tl(7T'!a Tp£<pdj/.£voç Tp'!a èv éauTw vo-


* f. US'' ixicïrj.aTa 77£pt£(Tto!^£v, * ÛTT£p cov ô [^.iyaç i\vr,yxoy -aT-zip vîi^.wv oOx. èttxijeto

V0'j9£TÛV X.aG' Éx.ZIjTT.V, [AY, STï' XÙTOIç, à).!' £-1 ÔSW x.al ty, f)£OT0X.(O 2(1

Tviv ÈXiïioa irpocxvxTiGEVXi. toù §£ 'j/n X£i0oa£'vou TxTç irx:xiv£(7e'7i,

(7UV£5vi y^iiy.y Èv tyj >.a'jpa yEVJGÔxi ôêo7.cov SwrÎEx.a, xal [A-fl £Ûps6£VTiov,

!za}l èx. oavEtou cuvaOoowôc'vTcov, àx.o'JçxvTX tqv RcoV'iTavTÎvov iinslv

« Oix U.Ol CruVsêou'XEUEV ô raTYip, Ô âw^EÎCa [XY, EÙTVOpWV ôêoXôiv, Tpîa

TTpoiïaTTo'XEijat vojAfef/.XTa ». TaOTX Se V/ipto^ovvTOc ajToù, Èyc'vsTO >:>

àcpuTTVWTvavTa to'jtov (pcovYJ; £::ax.oij(;ai. (oç o'yAou ttoVaoù £Ù to x.up'.a-

x.dv, ÉopTviç ôYiOcV ex.Telou'j.svY.ç, x.al xax xùtco TravTxç <7'jvTp£y_£'.v

Ix-eTcc, £v ol; ^av-?;va'. ty.v GeojxYiTopa, t-^ [A'.à jxèv y£tpl tov £Ç aÙTYi;

œpp-/lT(oç irpos/.OôvTa x.aTe'youcxv, ty; ÉTs'pz 5e 'jtîo toO ôciou CTY,p'."Co-

jj.Evviv x.al TCEp'.TiaTO'jijXv ïJç TO eùx.Tvfpiov cô; Se èv t<7j too vxo'j v«p- 30

Ovix.i TTpocETcé'Xa'jXV, TYjV viv TïpoTTaça; tS) TTXTpî, Toùç âauToO x.o'Xtto'j,

T:po(7e(pa77>.w(7xt, tov Sa Txyàor Èx.TvV/ipôJTai to x.eAeugGc'v x.xl to'jtou,

orcî ,
y£VO[ji.£Vou , aTîE'.pov Ti x.£p|7.a dç Toù; v.o'Xttouç i/.yJoLi x.ai tÇj

KtovcTavTÏvto Etireiv" « "^Q xttittj g'j x.al tov too'— ov aiuu—yMiaTOi-s,

30. TÔv sùxTTÔptov CH [1


33. xipjiai CH
VIE DE SAINT MICHEL I.E MALÉIXOTE. 23

O'jx àpz.Q'j(7i 501 -y.~j-:y. el; Sia^poorlv » ; ÉV.TOoy.o; oOv ïa roO utcvo'j

fî'.avasTâç, -x ôpxOsvTa fîi-ziyye'XXe x.ai G\)jyyé[i.-riw vitsîto l^^tX-/, if'

'A; o'jTCd ^iTTzCcov Tcôv [ijy.y 'jTZTcov £-/.3''vcov ypijçivojv ÎTy'jpài; Treput-

22. — To'JTto TÔJ àiosaTf/.fo TCaTpl oi/.ooojj.sTv àpçai^.Evw ol/Cov

[Ai'ywTOv Tïpo; ào^av y.àv OsoO ts x.al —?,? «ùto'j ravaypivTou ;y.vi-prjç,

àvxTrauG'.v oè rriç sv Xpirrrco auvoSta;, ô Ta t7;ç otx.ooojj.vîç ^Aa oçsiXiov

^'.«•/.oiy-ÎTai [AaOr.rr.; irptoi^sv sXOtov eî; tov â'yiov xal sùyPiv à^atro'j-
asvo;, r,y.ou(7£ ;7xp aÙTO'j- « npo5£j(_5, te'kvov, [-»./; è^ àrtCTia; v;

yoyyu(j[;.oîï èx-eV/iç sïç irsipxc^.ov » . to'j os TCopeuSévTOç /.al s^ svepyetaç

'îa'.iy.ovi/.-?,^ stATToJwOsvT'j; xal àiayoyyjixvTQ;, !7uvsê'/; /.onv.cyeHivTCf.

aÙTOv û— ô T'.vo; ^ûlou — '.é'CECÔat tczvu -/.al aooopoj; oouvziOau èiriyvoùç o'Jv

TÙ Tïvs'Jaax', ô [X£'yy.ç èxsîvo; x.al CYi^.sio'popo; TCaxr.p •/i;xwv, TaQopuSv;-

as'vo; s/, t"^; saoToCi y.éX>a,~ Trpcjc^.Owv, *


ïoxni tw 'jTuyipsr/r « Stcc'Jtk; * f. uc
y.TTOTTE'.Vjv ô'j'jacÔxi SX. GzvzTO'j Tov TVî'.oxi^w.evov Asov-ra (tgùto

yàp T.v aùrû ovoiax). ô àà to Tayo; îça— o^TîtXa; (y.v yào où

y.a/.pàv ô TOTToç, à')'X (ô; à— à iza.huo-j — cVT£x.aiSc/.a) ry,o).'.ç aÙTOv


Çûjvxa TTcpiîaciay.TO, to~; TïàiT', Tpavw; èçayys'XVjvTa to è^ àTUWTt'a;
(Tuy.êàv aÙToJ.

23. — 'Puy.avo'j (18) Toij £/. TCCtTpi/.ûov £'.; T/,v [ianilîw/ 7ïpo£Av;-

A'jÔo'to; y.fyhv /.ai. t/.ç ptoy.aijc-^; âTï/TVi; viy£y.ovta; xà ffx.fiTCTpa

j7apa7.7.êovTo;, ola r:xpà twv x'jto'j T:a'>îojv toÏ; 'jrr./.ooK; cuvÉêaivEv,

o'joel; T(I)V aTïavTwv •/iyvo'r,'j£v. ê— =1 O'jv £i; rîiacpopouç ^o'^aç xai

'J— oV/l'J/E'..; OÎ O00V/fc£W; £V lAETO'jaia X.aÔEGT'/lX.OTE; Ècyi'C^VTO x.xt ù-co-

TTTc'jov Y/^/; O'.à T'Àv £X.£ivwv i7.oy6y)pt'av T£ x.xl x.ax.iGTïiv


— poai'pîaiv
Tviv a£T7.SoAr|V Tùv Tïpayjy.xTWv y£vrî(j£c6at x.ai p/i IttI tv'Xégv [/.ax.po-

OuaxTc'.v ty;v Ta vÎ!A£T£pz tooùç x.al ÈTCto-TYijj.ovoj; ^lïO'JvouTav Trpo'voiav,

x.y.l ùa~ia £v 7.£Taiyij.itt) Tr, tcov u.îà'XovtciJV y.&r\)J.v. '.CTzaavoi , où/.

£'.yov r:y.fCi- to t£)vOç àiaywwc/.fiv, T7pO'j£'X6ovT£; tivè; ex. toôtwv


oiXdypwTOt., yvcopiTxi TO [7.2'X'Xov àiz TvpoTsuyTi; èX'.tcxoouv. x.xl jj.oltç

—OTî Tat; aÔTÛv îx.£7iai; £— i.x.a7/^()£i; Tpxvû; Ta jy.îT où ttoXov


,

"/_pOVOV SX.Çsor.X.OTX ÈyVOjpiTEV £'.-(jV « EiiîoV, (O O'JTO',, XiUyiVJ.'jV'j'jVTd

Tivx /.xoo'y.EVJv T7); /E^po'? [-/.S x.xl Et; T/jV xy'xv TO'j Oso'j 'j.ij y.'kry

— oo;xv à~xyayovTx x.xl oy.'îxvtx' (( "OjX co'j tÔ

1'.;. Ttivj : TiiXiv cil II


20. jifCî/.e/.uOôtrj; II.
24 VIE DE SAINT MICIIEI. LE .MALÉIXOTE.

'J.r,y.éxi x.ottÎx », /.x: iv tw oÔtco; eittsIv 'j—iSv.^i [/.ot, '^v.c;'!, Tc''7<7apx

Aa:vz/.ia y.cfv.sva, a /.zl to Tzyo: à-oosoecOai s^w TïpocÉTaÇi »• /.aôapô;

drAo'jvTo; ToO Trpzy[/.aTOç , wç scÙto; ts ô àvjAwOEiç 'Pcoaaviç /.xl oî

TpeT; aÙToO tt^ûÎe; tcûv ÎEpôJv TJspiÊoAcov à— e^vy.OavTîç Tzy.ov iv Azpvy.;^

"/.xto:"/.'/;(70'j(ji. 6i6 y.al tw Oeo'TTS'X'sr fjacO.jî K(ov(j7avT;v(;) à'i'j'xoùvTi à

CÇOÔpôJ; EÙOup.StV ÈVETêWsETO CO; TZyj T/.VT(i)Ç TV;V 77pCiYOV'.-/.VlV (Sxci.'XeÎKv

àTToXay-êàvovTi. ÛTTÈp wv y.al 0eoo'Jla/.voç (19), ô Ty;v — y.Tpiapysixv


lOùvtov, Èyx.OTÔJ^J Tw ÔGUo S'.x Ty;v —pôppraiv /.xl irpô; £^v;7.0Tu77Îav

'
f. 14G>' Tr,; TCiO Gpôvou èiy.8oy7,ç k-/.y.a.\ibdç, taiziiiai -zs, tov [/.s'yav xa/.d^at y.al

Tr.v repioavTÎ aù-oO 7uo;avr.v eÎ; TÏkoç È^açavÎTXi* kIa' kOto; (/.£v 10

o'joÈv Tz'hév/ Tviç £— lyeiprAcCo: y.vj'ts, rà 5= opaOÉvTy. 'j-o to'j ôg'/j'j xktz
Tv;v è/.£ivoii sce'exivs Trpoppvici.v.

24. — ToÛtw tÔ) Osooopto Hal (piAoTsV.vw TTZTpl svîVcTo Tiç aaOvjTr^ç,

Oeoçavr,; ovot/.x, ôç /.«i ÈttI TE'jaapzx.'jVTa etsci tw aYWo ÈçuTT/ipÉTTi-

<j£V, 'jfîwp ÈttI yv.çy.; aÙToO pzVAcov /.7.1 £V Tràir; dia/.ovûv /.a'. oVÎJ 15

TO j3payÛTy.T0v à77Oi7r;z(j09;vxi toôtou x.aTaS£Ça[A£vo; , àl'X' £x. v£apz;


/i^^tx.iaç, y-'/?'-i o'j "pô; /.uoiov èçei-Îxuvi'jEV, ààiacTaTcc: cjvtov auTÛ
y.al TO'j; — y.Tpix.o'j; yix^ot./.zr,pa.ç àxpi-€ôj? £va-oy.z.;â[A£vo;. to'jtw tw
0EO(pàv£l ÈTTEf^o'Ovi TTOTE TTapà TO'J C'7WU TTaTpOÇ Y,JA(Ï)V IMl^aVlX ptê>.lOV

ETru'^E^Èç 77po; TO [j!.ETaypaor,vai (eI/e y*? ~?^' ''' >'-«^^'yp*<pEÎ'v o'j 20

u.'./.pàv E-iTTibEiOTTiTa). ù; E'jyviiawv f)à v.al yvr.aio; ;j'.a07,T7;ç av;

a£AA'/f(7aç, à'À'Xz x.ai ûirsp àûvxy.iv tvjv sauTOÙ (p'j(7'.v jjixcâiAEVoç, Èv

iltyw •/.oy.i'^-ô ypovw tq ^lêTviov [AETs'ypa'J/EV. Èys'vsTO àà £/. toO toioOto'j


x.o-ci) -/.al Tr,; £/. TO'J ypzojcw x.a/.07Ta.9£ir; àOpoov xîi;.x axo t-^;

x.£0aA7;; àiapps'j'jai x.al toco'jtov È^oy/cwcx'. tTiV è— içavE'.av, û; 'j— à to'j 25

opix.toào'j? Ex.Eivou 0!0'/)[AaTo; Toûç TE oî.Ga'Xjj.où; x.xl Ta ÙTa cuyx-aAu-


çOviva'. x.al tyiv piva T£>.£ov x.al to CTop-z àTrox.o'jêvivai, w; rj.ôli; Ttou

à7TEix.6v;'7[xa àvOpwTV'iv/-,; ov.oiOTr.To; ttecccoC^'-''- Èv oî; x.al îxTpcov

Taiosç £^7.Trop7;cavTE; (-Àv yàp Ssivov to ôpwv.EVOv) hix tivo; [AEÔoèE'^a?

îaTptx.-7;ç, ij-ôlic, t6 crôjAa àvoîyovTEç toO vogoOvto; u^wp sic •ttoctiv 30

Èoiiîoffav. x.al tcjto etvoiouv o'j/ ôcxx.t; éSo'jAovto, àyA' ô(7zx.'.; ex.àeI-

-ovTz tÔv 7r7.'7yovT5'. -/.«jOovto, cbç x.al


— EvT£x.air)cX.a —ûA^ax.;; Èv tû
[Ascep è'.épyjG^xi -^y.c'pa;. oijTw; ojv sc'jtov Ô^'jvwjaevov P'Xe'ttovteç x.al

tô àvr'y.EiTTOv Êx.eÏvo
— âOoç x.y.Txvoo'jvTE; soO'j^.E'jiravTO pi']/ox.'.v6'jvcoç

G. £V£t;),stoII II
13. Tic] Tr,î II 11
li;. Ô£?i(i£VO; II.
VIE DE SAINT .MICHEL LE MALÉINOTE. 25

ouTco; /.ai TvaoabO'J'Xa); àixGyiny.'. z6 te TrpoGtoTCOv aÙToO /.al tov T^xyr{kvi

i\ àfXŒioîv Toîv [./.ïfoîv x.ai vi Sià twv aîr;.to(ît7iv /.oucpic-Ovivoct /.evojijsow .

•fl
Tayiov Tv;; irapoÛG-zi; àT;a>k)iay-^vai C^'/iç >cal ;a')i outco ya^Xs-co^ * f. 147'

a-OTCvi'vEcOa'.. èv ôccd oà txutx TTOivicat scT/céiwTOVTO, 8(pavy) tû voco'jvt'.

5 ù [Aî'yaç TraTYip x.at <i/V,5'.' « Mr/^èv toioOtov èidv;; ysvécSai £;;; ge,

— iTTSus Sa ij.ovov /.al Taysto; TwOriCvi ». y.al âjj.o. tù pr,y.aT'. Tr.v

£Tï(i)[/.t^a aÙToO È/.êa7vCov s— éOvi/.e TtT) voToûvri, jCOito; 6s sy-sivoç (pcovvi

[xeyà'Xvi èêoV/CSV « Et [xr, ô Tzair,^ sT^eipav/i, m oOtoi, àTviOvvia/.ov àv


à>,Xà «îiava^Ta'vTci; ^o'tj jy.oi çpayeTv ». tô; Sj T'/jv rpocpriV £-s'C-ÔT£i,

10 ù— 5V00UV È/.£rvoi £/. Tiùv à')\vr/')ovwv TOÛTOv TCapaipoovsrv. TO'j os TOÏÇ

>i£yo[A£'vot; irpoffE-'.jy.svovToç, (pàixa /.0[J.t(javT£ç /.al tx opaOsvTa /.ara-

[/.aÔo'vTE^ ^6^av É'^u/.av tw 6em tw toÙç àytouç aÙTOù (SauïT'.y.àiç

EiUEÎv) Sauy.acTtocavTt xal Pot,6eiv toutou; /.al [j.a/.pôO£v kx^v.qy.vjx-

î^ovTi" £v yzp T'^ paii'XiS'. twv TrdXscov 6 oo-.o; TYiv./.a'jTa otsTpiosv.

15 £7:1 TO'JTOIÇ OÙV tÎç où/. EÙCÛTijAriffE'.S tÔv TOTO'JTO'.Ç /.OJXÔjVTa yap''(ÎJ7.a.i7l",

TiÇ 0£ o'j/. àv i-/.—ia.yiir, Tviv àpsT/iV toîj àvopdç, ôt' r,? xai toÎ'ç

TZ-JÛMi
— aTpactv YiU.tTjv, Eù6u[Aup te t<o [^-syzXto /.al tw àiaêo-/iTto Sàoa,
Ècpâjjii'XVj; ys'yovsv ;

25. — 'E6rjoAo'[j.-/iv ÈvTCùOa ysvo'iy.Evoç Tuaps/.êïivai y.i/.po'v ti tt;;

-0 àvr,yriGibii /.al sy/.waiaGTi/.oî'ç ETralvoi; umzio T'.itIv avOîrjiv iy.f'.'i<nq

T/,v Upàv /.£(paXriV to'j ôtiou /.a9toGaiia'.. àH' ÈTrstfîrj aÙTal y.o'vov

/.af)' éx'jTa; aï 77pâc;£'.; £y/.Ei[X£va'. àp/.O'jç; toïç ÈvTuyyavoùir'. •;rpôç

à)Ç£>.£iav, a.l\<.i>i Ts ^s /.al to (pO.o'Tijj.ov TraAai x.aTE'luiTEv o Oaupiàc.oç

Tspl Ta Toia'jTa à.-a'jyoAsîv t7,v Sir.voiav /.al Ta [v.Eyâla to'j àvopo<;

25 /.aTop6waaTa toTç •À[j-£T£pot; Tio'votc /.aTac'j.t/.pûvsiv où (Vjva[/.£vo[ç

Tvpo; TO uïj/o; ttî; è/.eivo'j Èçt/.vErGOa'. [y.EyaAEio'TViToç, £v /.ECpaXaiw T'.va

c'jvoi];'.v TY|Ç ol'rç aÙToù xo'XiTEia; Tvor/iTâj/.svot, ÈvTaùOa Tr,v xEpl

aÙTO'j ov'r,Yr,G'N /.aTaTïaû(T0[J.£v. oùtoç ô r.yiacy.Evo; /.al cp'.TvâyaOoç

-aTYip r,[Ac~jv MiyaTiîi àxETâ^aTO aàv stcov ûrrapywv ô/.T(o/.ato£/.a,

30 ypovouç ^£ TUEVTr./.ovTa (20^ £v Tw [y,OT/;p£i fitw (J'.vîvsy/.sv ayyElHcwi; sv

àv6pw770iç 7ro),tT£'jczji.£voç )tal [./-ÉypiÇ Ècy aTTiÇ àvaTTVo'Oç ;J.'À àAlàçaç


* ''•'''
TGV xavova Tr,ç azpieoO? aÙToù Ê*y/.paT£ia; av£u à<jO£V£t'aç papsiaç /cal f-

£Tti(pavo'j; éopTaci'iAOU r.v.s'sa; /.al Trapo'jciaç cplVju tivoç à^.o'Xo'you te

/.al -o7J.v;v T-/;v oi/.suoG'.v È'yovTOç, à7v'X' y,v àsl toÎç [J.ti''-,nif. xaVn;

îi. aTra).),aY>5va'. : àiroppayf,'/at II. [1


I^. ôay:Ti/.w; eittôïv ^= Ps. 07 (0<S). o(j ]|
15. èttI
TO-JTOi; : èv toùtoi; Il ||
16. 8i' f,; : Si' oi; Il ||
-'i. ifxoOui II.
2G vir; de saint miciif.l le .maléinote.

y.aO' 'JTr£poo>,v;v èx.Teivoy.svo;. x.y.'. yàj eîg u."=v tx; àoyà; vSj^wj hiy. ô'Jo

r, y.al Tp'.wv 7;[y.£pwv yItOis, yzOS/.y.y.'.: Si y.al S'.à ttÉvts, r.'îuy zCwv
fHoXo'j x.al TO àvvfpoTOV [ajIi tt,; ijyi/.vic woslsia; Sp£ivd[A£vo;' 3v rik

TO?; [^.c'cTo;; y^wiç, y.û ^là t:v/-i- iv rîà toTç T£7.s'jTaiO'.; xai y.â/.wTz
£v TaT; Upxî; r.y.î'pai; Tôiv vcgtj'.mv, x.al Sii SwSsx.a rpooriv TCCO'Ti-'asvoç. 5

r,v os /) Tpocpy; xjto'j 07:(Jipai y.7.1 >,àyavy. (oaz. te '/.al étpBà /.al tz ix.

(rÂ;£pi^.xTojv T'.vûv xpoTî^j/rlfiaTy. y.al r, S7:£y.<jv0; --'.r^y.rr, -zh -/.zIXwtov


violCTOV Oè TTOTOV TO ^j/'jy pOTOCTOV Ûlîcop Xxl âl3'.5£(7TaTOV. /.xî îay.TlOV

[j.Èv ivcf)'.0!J(7H£T0 £V, irev'.yoov Sk xai aÙTO -/.al Trivu TpayjTaTO"/.


È'/.zOs'jSe oï ùywîvojv [/iv £—1 c/.zavo'j vufAvrj; —xvtô; £— leV/fiAaTo; , m
àaOsvwv f^È £771 x^.'-vr,; rxi/.pàç (LiaOov /.al djo ao'va /.(oyia. /.£/.tt,-

IJ.ivr,^, •JTp*;(j/.c(pâX7.tov 5à [At/.pov /.aTST/.sua'ijj.s'vov =/., Ss'paxTo;. r,v fîè

/.ai cpilsopTO; ttzvu /.al u.z>,i<jTa sv Talc toù /,'jcio'j /.al —7,; £/. |7.rTpxç

È/.le^ayiv/;; a'jTOv 0£Oto/.o'j [J.v;Tpô; 'Xay.-paî; T^av/iyopsciv, ôjç [;./;

o'jvaoGai Tiva aW.oTS t70t£ aÙTÔv £'j:ppatvo[A£vov /.xtiSeiv fîtz Tra'cr.r 15

vu/.TOç /.al r,|7.£pa; /.al cj-oiîaiç (jyo'Xà'^ovTa /.al 7:avvjyo'j; (pwvx:

OeÇ) Tc /.xl Tvï OeoTo'/.w TïpoGxva— £'[Ji— ovTa, w; —o'j /.zl to'jto ra'pEijTEpov

£v KuvTTavTtTCOu— o'>>£i (p'.Vj/^p'icTw Tivl Axjy.Tpco; —?, Oeoto'/.w TTavr.yupî-

CovTi Trap' a'jTriî ^"' CiTVTaij'iz SEcJ-zfltoTX'.. w^ yàs rz-Eivo: ftsofpO.r,;

av6p(i)T70Ç Tïi TïpOCEUyr, /.al T/, 6sr,'7£t f)l£V'J/.T£:£'J£V, r, ^EpaOTXTYl TÔV /.a- 20

TaTvovouy.s'vcov àvTiîriiiç ÈTCOtpOEÎcâ çr/Giv « "Excdv [aî Ta vOv xtte^Oîîv

£77£iyOy.£V/)V £V TCO OpSt TO'J K.U[/.lvà, T(0 TT'.GTW aO'J GUVSOpTZGai OîOZ-
TJOVTi Mty^a'o'X y.ovayco ttigtwi; £/.£tc£ £/.fΣyoa£V(o a£ ». ô 8l toî;

py)6£ï(7i oixxopôiv Tov OEOçdpov £7ï£';^-/)'T£t [j.xOeîv, ô'gt'.i: tvots sIy], TO'JTOV

yvôjvat /.aT£— £tyd7.£voç. /.al iv toj t6tvo> y£vd;j.£Vû; /.xl tco 07)7.w6£'vt'. 25

f- liS'' TTxpaêa^.cov /.xl TTav/iyupî'^ovTa* ()£ar7xa£vo:, St./.xt'.o; iauroù TTco/.p'.Oxvx;

TO'JTOV /.aOcoaoloyviG'SV.

O'jTo: 6 [jioç TO'J wayy^lo'j TVXTpô; •/îi/.wv Mt/a-/,\' aÛTr, r, [-'-sjrp'-

T£)iOU; £Ùxp£<JTO; aÙTO'J TVO^.lTîla /.xl X/.p'.êsGTZTT, à'.xycoy/)' O'j TXt?

EÙyaîç /.xl irpsaêEÎai; purjOElY.asv xttxvtj; £/. Tojv Trxyîowv to'j Tïovr.po'j 30

/.xl Twv aîwvicov xyx'Jcov x7:o).a'J'7xt /.aTa^iwO£tr,;/.£v jjifi~'. /.al cp'Axv-

OptOTTiX TO'J /.'Jliou -/-.[AWV T/JTO'J XplTTO'J, <0 7; ào'^X /.xl Ti^J /.pxTO;

C'JV tÇ) XVZCyW TwXTol /.xl T(0 ";^tOO— O'.Ç) T7V£'J[y.XT'., V'jV /.xl àïl /.a'. £',;

TO'j; alwvaç Ttov xlùvtov, yjj.ry.

7. TiTtoffivY) ('.
il
9. èSiSyffxETO II ||
10. 7xa';v'J/_oi; çwvaT; 11 |1
i'j. a'jto'j om. Cil.
II

OFFICE
DE

SAINT MICHEL LE MALÉINOTE

AVANT-PROPOS.

On a déjà signalé, au début de la présente publication, l'exis-


tence d'un canon ou cantique régulier en neuf odes en l'hon-
neur de notre saint. Restait à en découvrir le texte, chose peu
aisée en l'absence d'un catalogue détaillé des manuscrits litur-
giques de l'Athos. Fort heureusement pour moi, le R. P. Mat-
thieu, bibliothécaire du monastère de Saint-Pantéléimon, a bien
voulu dépouiller à mon intention quelques menées de la pré-
cieuse collection, qu'il n'a cessé d'enrichir durant sa carrière
déjà longue et dont il aime à faire profiter les pèlerins de la
sainte Montagne avec la plus exquise obligeance. Le succès
vint bientôt récompenser les recherches du savant religieux,
et, grâce à lui, il m'est donné d'offrir au lecteur non seulement

le canon, mais encore toute l'acolouthie de notre héros. Le

texte en est tiré du codex 706 de Saint-Pantéléimon; c'est un


manuscrit en papier du xv° siècle, mutilé au début, contenant
les offices des mois de juillet et d'août. L'auteur de l'office est
resté inconnu, mais on voit qu'en le composant il avait sous les
yeux la biographie du saint écrite par Théophane, à moins de
supposer, chose fort plausible d'ailleurs, que cet auteur n'est
autre que Théophane lui-même.
La copie qui m'a été envoyée de l'Athos ne contenant pas
l'indication des pages, on ne trouvera ici aucun renseigne-
ment de ce genre. Du reste, le mal n'est pas considérable; et,
au lieu de fornmler des regrets, je préfère remercier encore
le R. P. Matthieu de l'inappréciable service qu'il a bien voulu
me rendre en cette circonstance.
AKOAOY0IA
TOT 02I0T MIXÂHA
TOY MAAEINOr

ToCi OGtou TrxTpôç 7;u.(ov Mty_av;X toO MaXsivou.

Eiç TÔv éc-epivov.


STl/_T,pà TrpO(70U.Ol(I.

H/oç. ttÀ. a . 0(7i£ irocTtO.

"OctE TTXTEp,
£•/. VEOTViTOÇ ['jijjÛ.O'l

/.xl Ta TO'J X.ÔGJ/.O'J TE077VZ

ibç xoviv sAoyicw


y.y.'. ûccl y6p-:m,
ôô^av T7;v Tïso'jxy.ioov S'jtqvuç <&uv(ov,

[;//; £-'.A£'),r,'7j/.£vo;,

15 r,; vOv \j.i.-in-/iç, à-o/.'.-ori

TO OEGaWT/.Oi.OV XXTÛ) TT.C ffaSKOC


/.al TiacwTZfAevo^ cpwTt Ttl Tptcr,7vib)

y.al £(y.cpopo'j[A£vo; Xp'.CToO (aoiToyuQ'.aç

aÙTOV ÎX.£T£U£,

20 a'JTOV OlCJWTTSl — XVTOTc,


i-Wp'/;()'^VKt T-/Î £/./.')//;'71Z

2. MaXerjvou. Il G. Cf. pour dos tropaires analojîiies, Ips offices de saint Sabbas

(5 décembre) et de saint Thoodose le Cénobiarque (11 janvier).


OFFICE DE SAINT MICHEI- LE MALÉIXOTE. 29

ôadvoiav, eipriV/iv

25 TC'jp'To; Tvi; xxTixvu^eco^,

Ô WyVOÇ TÛV £V C/.o'Tc!,

ô âàuToç cpoGcpopoç
TTi; [/.eTavoix; ,

30 avOpaç ù-£'pTt;j.o; o tcov àpsTÙv,


Ôeîo; jA«pyapiTYi;

T-?,; s'XsYijj.oc'Jvvi;,

XajjLTCTvip ô [AÉyaç tùv T^pccisuyiov,

TÔJv opçavôjv ô irpoGTaTr,; /.al TôJv -^ripiov,

35 6 £vvo|xa)Ta.To; icavcov t'^ç IjoiAviirta;

/.7.1
— pax.T'./.ioTaToç (p&jGxr,: T'/;; èy/.paTcia;"

XplOTOV îy.STSUS,

Xp'.ÇTOV OUGWTTSt ITZVTOTS,

^tooyiâr,vai Tvj otx.O'jjy.s'v/]

iu <C&[A6votav",>, etpvi'vviv

•/.al [^-sya â'Xso;.

"Otiï Tra'xsp,

fij^icHnc, Tïpô yevETStoc

uGirep 'lapey.iaç
* lEotoTaTo;'

T'/i n-'i]
yàp -/.uriaxTr,

r, ToO /.uûicu

[ATiTYip 7;pos;p-/)/.s TJ fîfj'jiva'. /.ap-6v,

ôv 5ùTÔv -; EvsGOa;

50 aÙTfi àivô c~apyavo)^

oti. lUaxT'.y.ÔTotxoi;. ||
40. 'Ojiovo:»'; oui. 1| 11. Kat ti (iéya. !|
11. Jlt. 1,-<.
30 OFFICE DE SAINT MICHEL LK MALÉINOTE.

•/.al irpor,Yo'pe'ji7£V iy.tfX'iù);

'KixX uTueos^aTO a'J6t; yvwa'/i tyj vjfl'u;

[5iou TGV -rzpayov O'jyovTx ce, Osôopov,

x.xl Tov ViCuyiov âpoao-/ -/iya—rj/.dTa,


55 ov •/.at of/ivuTaç

w; <|(zp(.[j.ov TJ: TUffTraaTa


y.OVOTpOTTtO-/ y.7,Ta(pUT£Ui7y,Ç

CO Aô^a' '^i/oç TiX. é' : "0(Ji£ iraxep, tit;.

ilç TOV CTiyOV : <^<ÏTt^T,pz]> TT,? Ô>lTW/l'}^0'J.

TpoTTaptov 'Ev <7ùs, -aTEp, à^/.piêûç.

Ravojv TO'j axpocTty


ôtÎo'j ipjpcov i^^a

"Aya'Xi/.a tîçttvov tôjv jj.ovotoo — wv cs'êco.

*'• Vj/oi; ttÀ. s 'Au.o(pr/iXâTT"|V ^'apMiô.


'iioïi .

'A'/CTivoêo"Xot; àcTpaîrat'; to'j Tuvsupiaxo;

5 /.aTaAxjj— ôjAEvo;

58. Ps. 1,3. Il


(W. A défaut de doxaslicon propre, la rubrique indique de prendre
celui commençant par les mots : "Osie Ttitsp, eî; ^itàtaoev t/|v Yr)v>, du 2° ton
plagal. Ce tropaire n'est autre chose que l'idiomèle pour la fête de saint Euthynie
(20 janvier); on l'emploie d'ailleurs fréquemment à d'autres offices de saints
moines. ||
61-03. Notre office n'ayant pas d'ciposlic/ia propres, on doit prendre en
guise de stichères ceux de rOctoéchos; en guise de doxasticon. eeluLcommen-
çantpar les mots tùv [aovokttûv zà -nX-rfir), du 4° ton plagal; en guise d'apolyti-
:

kion (TpoTtâpiov). celui dont le début est '£•/ coî, totep, àxptgù;. Ce dernier est ex-
:

cessivement fréquent; on l'emploie indifféremment pour les saints ou pour les


saintes: seulement, en ce dernier cas. on mot les formules au féminin. Voir, par
exemple, au 11 septembre et au 1" octobre, aux fêtes de sainte Theodora d'A-
lexandrie et de saint Romain le Mélode. Quant au twv lAovasrûv xi. ji).T,6ri, on le
rencontre presque à toutes les fêtes de moines ayant eu quelques disciples, par
exemple saint Hilarion (21 octobre), saint Euthyme ('20 janvier), saint Maxime
le Confesseur (-21 janvier"), saint Théodose (11 janvier), saint Sabbas (5 dé-

cembre), etc.
OFFICE DE SAINT MUUKL LK MALÉINOTE. 31

ê'[;.Trvo'jv wijTïsp opyavov,

Tvay.[/,ax.xp, -7:r,/o'j[y.£voç,

T-^ç yuy?,; [j.o'j TGV (^d<pov

10 àTTÉ>La.cov x.a.1 izaaxajQU [j.oi

7.ôyov ÈTraçicoç ùjAvrycai as.

reYevvYi/.OTWv tt,; cxocyriç irposxpivaç

T0-; TCAy.(7T0Lipyv)'(javTa

/.«l TOO peijcTQÙ ptou


1")
[iiov Tov tczyys'Xov

xal •/.off[;.i-/.-?,; tectcvotvitoc

TspTrvÔTr.Ta toQ TïKVTavay.To:,

X7.1 /.aTaxpuoSç ayxHoasvoc.

20 'AvaToTiVi; t/.c Tpiori/.tou ysyova;


àxTtç ôlo'pcoTOç,
Tpwi7oly.[AT;£î cpsyyEi

TTiÇ yîïi; aTcav to npocwirov

25 xaTx-Xzy.-iov tîT^ouciw^

xal âay.oTiaç w.OTÔaaivy.v,

TCZTcp, ^tyA'Jiov Toî; Aoyoi: co'j.

0EOTOXIOV .

Aaêt'ç, r,v ei^£v HayJ.aç 7ïV£uaaTi


30 mHfy.y.y. cplpciuaxv,

cù Tr,Ay.uyw<; (ïxpOviç,

àvOpax.a ÔeoTviToç,

XpicTÔv, •/.uQ'f opr.aaca ,

iravayla, aaAEXTCo;
3."i x.y.l £v ayx.z7.ai; ixazoiaaact.

•liÙ^Om TOV 7VZVTC. CUVE^OVTa.

'Q5')) '0 a-cEpstôaoci; >lc<t' à^'/i'i-


Y-

Me[j.ti7v;xco; x-ô iLu/'^.;

•/-'.
Tf!oû),aii7teî. Il
2!i. Is. 0, G.
32 OFFICE DE SAINT MICIIKL I.K MALKIMiTK.

io y.al T/,v /.zTca [iàe'Xu^a'j/.svo; SoQav,


/.OG^.iy,r,ç ÈÔsXovTV;;

àçixç ÇoSv7;v Éppiix;,

tÔjv ÈttI y^? àvxx.Tuv


Ttpoxsy-pi/tw; tÔv —y.vTzva/.TZ.

43 'Atvo "j-apyzvcov '.£pw;

£x. (J.-/fTpa; e/CAEAsy^asvo;

àvEôeiyOr,;' t'/] ijeTCTvi yzp ij.r,Tpî to'j

Vi T£-/.0iji7a TÔV XpiTTOV


û-£(7y£T0, §o6ïivai Te

50 -/.al (ô; rq'.y.r:ij.i'ivt

fVjTov es aùÔi; y.rjaiTZTGat.

TÇ) [Aupu i^'j T(o vo'/;-w

^uy'ry /.ai voùv •/.aOayvt'ux;

xxl TO côiaa iniTM À£':TT'Jvaç

la/.o'jvTx TOÎTOv É'ywv £v ':cil

y.xi È^t/.-SptTTXTOCvTZ

•/.al xôgv.'.v EÙwS'.ztiovTa.

t)£OToy.tov.

GO £v TYJ v/ioiji cou, âyvv;',

iraTpo? 6 c'jvOpovo; 'Xoyo;

JcaTO'.z-fl'iîaç, Ê; âyvcuv to'j aïaa'Twv


êr7apy.w6ï!, y.a.i -zv/Hilç

Tviv -/.TWiv à.-V/.7SrjZS

G5 T'^ç £tàa)lo;/.avia;

pav;c;v iàio'j aïfiaTo:.

KaOldfia" ïi/.o; tcX. o' : Tïjv cosiav y.a: Xoyov.

To'j XpwTO'j TO àpvtov T'j loyi.x.o V

ô T70i[/,zva; £v /AOY, tùv y.:£T(î)v

ÔÔ-Ô7. 2 Cor. (UtJ, ex Lev. -26,12. |1 58. 2 Cor. 2.15. || G7-8J. Les offices déjà
de saint Sabbas et de saint Tliéodos>e ont un catliisma analogue.
OFFICE DE SALNT MICHEL LE MALÉINOTE. 33

70 ôrjuùç xi 6pÉ[;.[jt.aTa

'JTtÔ TWV ày^ÙMV,


aic^uvaç Toù; bat'y.ova.;

Otcô tùv àvOpWTTCOV,

oOev r?) Toia5i

iOuVSlV TO 1T0l[AVlOV

T7a; v'jyoà; où ^'.eO.nrgv.

80 irpôç aÙTQv oOv Po^n'iJuf.sv

irpecÇeuc Xpioxio xw OeÇ,


Tcôv Trxxi5[;.zTiov a(ps'7iv 5ojpr,aa(j6ai

TOÏÇ éopXxî^OUGt TCÔOw

Tï)v àyiav [7.vr,jj.v)v cou.

85 'Ho)) o'. I!û [jiou ïd/ûs-

'PsîôpOV ^tdviç

COO XYIV OtZVOW.V À'pOtU'TcV

vi TOO ôilO'J

7n(£'j[/.axoç evepystoc'

90 oÔev TCtx.piav xôJv •/lôovùv

àTïapvy)capi.£v/i

Seîa,; sTîXricOvi Y'X'jy.'Jx-/:xo^,

riç xo'cov âvsvooxto^

[rÀ TwaïAÊzvrjuira ij^âHji-

95 x'/i ^'jvajy.si I70IJ fîôïa, (pilâvÔpwTvs.

ri'jp TUSipaTJAÔJV

xal TîaÔrijjiaxojv t-/)v xzrj.ivov

xùv ^axp'juv,
Tîxxep, coCî xoî? pe'jaac

100 îcal XTj xov! lïve'jty.axo? oxij/r.Xeî

ê'cêêijaç (J<£y,àdi.

cuvxvipviOet; â)caxx(p>i£)ixoi;*

8C-S9. Ap. 21,0; L^2,l,17; L-f. lu, 1, II.


34 OFFICE DE SAINT MICHEL LE MALÉINOTE.

105 TCiù; èvjlou; £[Azpava; eptoTaç.

NoOv àvin{/(iv

Ttpôç irrAiTeiav oùpzviov

TO capy-wv,
TCJcTEp, cù £X.O'Jcpwaç

110 àiroppayàv ûVoç twv xaOwv


ôOsv T'^ Tpizcn

àoiacTaTO); è'XaTpeiKja;'
MwGÉcoç yàp Tov Tpô-ov
'HXlO'J T£ TOV [îioV

IK) [xtariiTziAïvo; ei'îsç tov /lûpiov.

©eoToxîov.

« OXvi y.a),/)

nu il, âyv/f, r, it^vriirtov i;.ou »,

ô u'.o'; cou,

120 oe'fJTTOiva, xpauyà^ei coi,


ày.wTepav à.yyikv/.r,q

<jÛiî£to; £'Jp(i)V C£

/.al Tîopçupîoa TO'j cwjAaxoç

0(pâvaç à7ropp-/fTcoç

125 £^ àyvojv cou a[[7.âT(ov

xal So^â'Ctov a'jTov toù; fîo^z(ovTa?.

'lîS-(] e'. "Iva tÎ [iE àm.')(7(i>.

N'JCTay|j.ôç àjX£7v£taç

opipixTa xapâta; tv;; c?..;

130 OÙ/C £XXXU({/£V,

àûCkii. Taîç (pp£ci co'j

Tv660'J 6£tOU TÔ -/.£VTpOV JvGif/.EVOÇ

Ô'XOVUX.TCO CTZC£l
xy.\ TZfoatuyn 5i£xocpTep£iç,

117-118. Cant. 4,7. |]


1^6. 1 Reg. 2,30.
OFFICE DE SAINT MICHEL LE MALÉI.NOTE. 35

135 TT,; Gap/CÔÇ |7.V1 •/CxT.'jTTTtdV TO fi)iE'^7.pOV.

Tviv Ta-£tvo<ppo(jûvr,v

cOvof/.ov XTyi'TZ[xevo;

àTTO veoTViTo;,

9c<i)piaiç Ostxt;

140 xxl aeTiETaiç tôv voùv è'XTiXj/.TCÔfji.evo;,

IJTÎÔ TO'J oo7,{ou

à~/Xct [AÉTp'.ov £ty£; TCi (ppôvvifjia.

©ïOTOXl'ov.

li.") 'O; cjpaîfjV TCO xxâXsi


TÛ TÔJV àpSTÔJV S'jp-flX.lOÇ

cï TraXxTwv,
ô tôparoç 'Xoyo;

170'j T/jv à^pÔopov jr/ÎTpav £^y.-/i'vwc7£

150 -/.oà. i/. nw T£/f)-?ivai

àvaAXotcùTto; EÔr^riTaç
TWV TCITTÛV topxiCfl XX TîpOGtd-a.

'ii5v) ç'. 'IXoiaSriTÎ rj.01, aioTi-îp.

NE/tpcoo-aç Tiç -Âàovài;

155 àv£^a)wOviç tG ivv£ij(AaTt,

y.al o'flija; tôv tiryupiiv

Ta I7/.6ÛV1 5i-/ipxaiTa;

aÙToO icxt ttpôi; vj-jijiTiCzx

160 [/.ETaxAzTTSt!; vo'j()£Gtai; co'j.

Mt/ipoyoAiav SiTT-flv

T-7; ôty.voîxi; OLiï/'/Miy.^

TOV «prov TOV ^toTixôv

/.at TOV et; è-apy.sixv

165 y_£tpl y.xi T-fl y'àwtt'/) gou

U5. Ps. 44 (4ô),2. Il


iyO-lôT. Mat. 12,29; Mar. 3,27. ||
103. Cf. lo. 0,35,51 etc.
36 OFFICE DE SAINT MICHEL LE MALÉINOTE.

O TZAzVTOv iy, ÔcO'j

l'O (ôç to'jto biia. cirouS"fl

ÉtvxxoijEiç yat'pwv

irpoç Ta [Asî^ovx xa/O'Jc-/;; «^e.

175 ©EOToxt'ov.

IVoaîat'JV ot/a èv col

ô ûduoTo; £vr,vf)pco—/,C£,
y.xt TxpÇ ctTpÉ-Tuç wipOei;

àvOpwTTOi; tôjy.Dv7)C£

180 y.al Tvpô; £770'jpzvtov

ûycoâvivxi Tpiëciv

TCÎÇ èdÉAOUGtV Û7;s5£'.Ç£V.

KovToixiov r,/o; ê . Ta avco ^r|TMV.

Sapy.o; tÔ Pap'j

185 AsTTTÛvaç fîiz tzz'lçno:,

i]/'jyYiç tÔ ô^'j

:7V£ic6(;a; oi' £),),zu.'I/£(oç,

INIiyar,)., UTTSpayvov

Tri; Tptz'Vj; yî'yovaç City.Y,[;.a,

190 viv ôpôïç, ~a[/.[Azz.ap, Toavcôç

TrG£c5£ij(0V àlTXÛCTW;
û— sp 7rzvTo>v •f\u.Ci^.

'o oîxo;

Tr,Ç Tk30<î£'J"/_V;; TOV âiT£l(7T0V IjTÛAOV,

195 TTiç TSAcîa; àya-Jîr.ç tov âavvxov vo'jv,

T?,; xxTaw^Eco; aeucoov,


TOV OÙ/C £tÇ TpiTOV àpÔc'vTa 7Ï0A0V,

1G7-IT1. Cf. Mat. 2-', lû-iS. 11 17M. Oîi'a onouôri.— 19-1. àtrr.atov. i; 197. Cf. 'i Cor.
12,-2.
OFFICE DE SAINT .MICHEL LE MALÉINOTE. 37

iXk' êï; cL^ura. Oeîa,

a Tpo[A(o [iXÉTCEi Tr Xapo'jêcf/.,

200 6etopîaç è>v>,a[7.(|(£t Trpoxii'j/avTX

xat o6;viç T'^ç î)-£p9£ou [./.jTaciYovTa

x,al Gs'ffsi Oeouiy.Evov,

up.vsïv ce à^icoç où oGevovTSi;

è^atToCfAev (TUYy^'^F''^»
205 xpaiiyaî^ovTEç ajxa T£*

TTpscêe'Jwv à7ïx'J(7Tco<;

ÙTTÈO TÎXVTWV '/lacuV.

'O <7-6pov (iEçy.y.evo^

210 SV Tvi X.apc)îz TÙV eVTOlGv TOV Xp'.CTO'J,

iJTrÈp ÉxxTOVTdtàaç
xat [j.uptxoa.; e/cscp-reocpoprica;

àiTTa^'jv Ôîîov

[y-ovairTiiiv , xpauya"CovTa"
215 eùîiOy/jToç ô Ôeô;

Ô TÔJV TUaTÉptOV V;jAOJV.

To'j TTVE'jp.aTOç opvavov


ToC TTscvayiou tocpOv) Ta jC^etXri cou,

wç oà — )vVix.Tpov /! yldaix
220 ciiïxx ât^ayf/.aTa [AeAco^yjcxcy.
hi
TO?.; TYÎ Tpticoi

cu[/,(p(dvûç x.pa.uyâ!^o'jciv

sÙloy/lTOÇ ô ÔsriÇ

ô Tlov iraTÉptov viy.div.

225 ©EOTOXi'ov.

ZwYiÇ avc'j (j)y.7,c£v

èv r^ yacTpt cou 6 TrlacTOupyflcaç fy.s

y-xi ly. co'j cap>io(pôpoç

ôêoç )cal à'vÔpwTCOç xposVo^uOev,


230 oùx etç o'jy.^y.

190. i TpiuM :
àTfôij.(j>. Il
2W. É),(i(j.|£i. ||
209. Luc, 8, 5-11.
38 OFFICE DE SAINT .MICHEL LE MALEINOTE.

235 'O Tr;V ÙTTSp )l'/Tz)./,l];lV

6'<70V èip'.XTiv viv

èv ffzpîtî, (JEwaevoç

voo; T'A ).ajj.— poTViTi,

2i0 vuvl Tov yoOv à<p£[/.êV04

3tal wpoç oùpxvov ôloTsTiôiç [j.îT0ix.r,i77.;

irpÔ^ HprJOU-l-jV TCXOETTriÇ

T-fl Tp z I. 1
, y.p auy zi^cov •

).ao'ç, Ù7l£ptJ'|lO'JT£

2 15 eîç -zvra; xoù; aicovx;.

n&AUTE).-?, 1701 '7T£'^aV0V

Tov xarz oaijj.ôvwv

2J0 ypUTOÙ Tl.lJ(.a}iCp£'cT£pOV,

jy.apyaptTÛv wpaioTEpov,

TOV Tvi; Pa<7i>.£''x; x,al t-^ç àOavxcrîa;,

(OTiep <^ cÙ > È^aSTpZTTTWV


ÙTiàp vi'Xiov xpz{^etç'

255 Aao'ç, 'jTr£pui|/o[iT£

£'.; TzoivTx; to'j; y.îôivz;.

'"£2 Tr,; yAcdTxr,; go'j,


r,5'''7Tyiç

r, TTavjrj^w; Ei^toYpvicac

Toù; xocTaTCidvTzç

260 ToO èyÔpoO TO r)£),£zp

nal Trpô; T'r,v à)v).oito<jiv

235. ùn£px»Td(>.T|'}/iv. Il
237. èçuxtov. — 251. napYap'Tïiv. |1 253. L'incise man-
quant d'une syllabe, j'ajoute o-j, pour satisfaire aux e.\igeuces du rythme.
OFFICE DE SAINT MICHEL LE MALÉINOTE. 39

TYJv Ost'av iy.£T'/i>v'Xoiw7aç,

xpauyxCwv àvevooTwç"
2G5 hfV.Ç, £Ù).Oy£ÎT£,

<^ Xao?, UTuepu'lioUTi ^


£Ïç wzvTaç T0Ù5 atôivaç.

0£OTOXl'oV.

NsvcXpcjiAEVouç ^vîypiaTi

270 ô>.£6pttp TOÙ o<pe(oç

irapOsve, èî^wwaaç*

ov l/,T£và); îy.sTeue,

275 Taç ETiry-vaTTZTetc twv TiaOùv y.aTEuva'irai

TOÎÇ IloOw ry.gAcjrîo'J'j'.V

UpaTc, eùXoyeîTe,

7.adç, ÛTCspu'^oÛT£

£t; irzvTx; to'j; atoJvaç.

280 'liôr, â'. 'rV|ipi^£ TTÔcda àxovî.

Sr.aEpov y.iïy.<jy. -fi yY),

7j x.£y.'/îpu/.Tai XptTTOÙ Qeïov 6wjj.y.,

T71V ÔT:£p£VO0^OV

•/.al Oeiav p.v7;[/.v)v Trav/iyupi^si gvj-

285 (71) yzp oùpzvwcaç aÙTÀv


[xovoTpdxtov Tzyu.aci
/.ai /.aT£'Xzfj,7ïp'jva;

T/iV àyyÉAwv [y.'.y.o'jjy.Évoiç y.a.TZTTa'Ttv.

"Etpavxv (TOU ai à^TpaTrai


290 Tcûv OauixaTwv £tcI ir/vra xà XEpaxa-
Toiç yap atTourri tïiijTojç

266. Le copiste a omis l'incise ),aô;, -JTtsj-j'I/oOTe, requise par le rythme. || 280.
oùpivûsa.
•10 OFFICE DE SAINT MICHEL LE MALÉhNOTE.

Kal 17k [;.£V ïyii cùpavôç,

yv) 8ï TO èiTiysiQv

295 cx-^vo; TO'j cûy.aTo;

TO 7:pô Tzoou 7.:7tTuv9èv t-à v.ny.'hni'. (70u.

BpoTeio; voOç àouvaTeî


cpcii; è/.sîvo èvvoeïv to û-î'p<p(OTov
•/.al ÛTOp zp pr, Tov ,
300 TO TT,; Tplif)0î, O'j vSv p.STsfA'/îCpX;,

ô /cal 6£<jLiu.£vo; cxocoç,

TÙv [j!,V7;[7.ovsuo'vTow cou,

irapLazxap ,
[y.é[y.vviGO

Tvi Tpixoi TYÎ (7£TCT-^ iuapi(7Ta[;.£vo;.

305 ©iOTOxîov.

"ii'^Ovi[/.£v r/.TTTwToi "Cw^ç

TT,; ÈvÔsou ()tz ç'JAou TTiÇ yva)ij£0);-

(j'j bs x.y/,'7X'7a

(^W^Ç TO ^Û)vOV, XpiCTOV TOV X'jpiOV,

310 £)C TÙV TOÙ ZOOU '(o<p£pÛV

Gxlzy-uv àvvîyayEç

/.ai TToô; Tviv àlïiv.Tov

êTravYiyaye.; i^to7,v toOç ûavoO'/rz; cc.

'E|a7rO(iT£i).âpiov. 'O oùpavôv toT; «(XTpoiç.

'Ayy£)^i>côv TÔv pt'ov

TtoÔwv, £[J-âxpuvxç cxutÔv


TÏZVTtOV T£pTVVÛV TOO ptOU,
* xaTacx.vivaxja; £v aù^.atç

TÙV ÈvTOÎvÙV TO'J Z.UpWU,

y.al (jÙv àyyéXoiç àyaX'Xou.

0£OTOX(OV.

TtOV £y. 0£O'J Tw xo^pico

299. viTtèp âppriTOV. Il


301. ÔEoùiiEvo;.
OFFICE DE SAINT MICHEL LE MALÉINOTE. 41

10 yop-flyviOs'vTwv iyaOcuv

àllk xzl vOv ï^iliQ'j

ÛTV3p >CQ',V?,Ç cwT'/îpiaç

tÔv EÙ5iaV/.ax,Tov Geov.

15 .
EU tov aTt)(OV <[ OTi^yipà [> Tviç oxTto>î/_ou.

"Or7te ivzTsp,

oùrîà Toïç p7i£(papoiç cou vii(7Tayri,6v,

20 é'wç O'J TVjv (puj^^viv xxl TO GWJJ.a

Ttov iraôwv •/ï>i£u92p(oca;

Y.oà ceauTOv viT0t[;.a(7aç

TO'j TCVS'jjy.aTo; /.o.rv.féyiVJ-

È)/iwv yàp 6 XpicTÔç <7W Tw iva-rpl

25 [/.ovflV irapz col èuoi-ôcaTO,

)tal TTiç ôfAOOuctou TpiaSo;

ôepscTTcov y£vo'[/.evoç ,

[AsyaXoxvipu^ TvaTvip r,[/.(Lv,

T:pÉcê£l)e 'JTCÈp TÛV i}u5(.''~>^ "Âp.wv.

17. Le cloxasticoii "Oo-ie Ttàtep, oùn ëSwy.aç (invov, so chante dans les mêmes
termes à beaucoup d'autres fêtes, par exemple à celle de saint Eut]i3'rae (20 jan-
vier); il n'y a de changement qu'à l'avant-dernière incise. 25. lo. 11,23. ||
Ill

EPITAPHE
DE

MICHEL LE MALEINOTE
Par JEAN LE GÉOMÈTRE

A mort de saint Michel le Maléinote, l'un des plus féconds


la

faiseurs d'épigrammes de ce temps-là, Jean Kyriotes, dit le


Géomètre (1), s'empressa de composer en l'honneur du défunt
le quatrain suivant, publié par Cramer (2) :

Et; TCiv MaXsivov.

'Pû'Tiç, jMtyavi'X, w^s t/i y.x'. ao^ pio?

£pt,v oiy.aixv s'jpov ayycT^ov fltoç,

/] à' au p'Jc'.; Ov/;t(j'v i7E y.y.l [îpoTÔv Ieyei,

(TuvvÎYopov "Ka&way. to'Jto'j tov Tzipov.

(1) Cf. K. Krurabacher, Geschichte der byzantin. Lilleralttr, p. T31-735.


(2) .-In. Parh., IV (ISll), roprotUiit dans Migne, Pair. Gr., t. CVL col. 9:î6.
IV

TRAITÉ ASCÉTIQUE
DE

BASILE LEMALÉINOTE

AYAINT-PROPOS

Comme tous les grands fondateurs de monastères, saint Mi-


chel Maléïnos avait laissé aux moines réunis autour de lui une
règle, qui devait leur servir de guide une fois qu'il aurait dis-

paru; son biographe l'affirme en termes exprès : « xal auvoîîav

îspàv !7UiiTYjaâ[J.svîç,... Upàç -cï;; vJixoOefaac xoïç àaîtswOai |3suA0[iivci!;

îSéOîxs xaî TUTCSU^ à/.pi6îa-:â-ouç 7:ap£0(i)X£v, oTç ci y.aTay.o/.iuOsïv fj;v

àay.YîTiy.ïjv oiavoJY-Jjv aptaxa àx.7:at0£U0VTat. » Le saint devait, semble-


t-il, y insister particulièrement sur la mortification des sens.

Jusqu'à son dernier soupir, nous dit le biographe, il observa


fidèlement les pratiques de la plus rigoureuse tempérance, [j/r,

àXXâ^aç Tsv aÙToO ayxpaTsfac, ne mangeant que


y.otviva t'^ç ày.pièouç

des fruits, des légumes, des bouillies de racines, de l'orge


mondé, ne buvant que de l'eau.
Cette règle est perdue; mais nous possédons encore, sous le
nom de l'un des successeurs du saint, un court traité ascétique,
où se dérobe la pensée et peut-être quelques-unes des paroles
mêmes du maître; je veu.\ parler de riij-/:r-,iv.ri ÙTii-û-watç du
moine Basile, prêtre et higoumène de la laure de Maléïnos. On
ne sait aljsolument rien de l'existence de Basile ni de l'époque
où il vivait; mais une chose certaine, c'est qu'il a dirigé la cé-
lèbre laure, fondée au Kymina par Michel Maléïnos. Tous les
manuscrits sont d'accord sur ce point, et c'est sans raison au-
cune que Pontanus, le traducteur latin de notre hypotypose, en
a fait un higoumène de Saint-Sabas, en Palestine (1). Le nom
de Maléïnos, accolé à celui de Basile, n'est pas le nom de fa-
mille de ce dernier c'est celui de sa résidence, de la laure dont
;

il était supérieur, de la laure établie par Michel Maléïnos, Azjpa;

(1) BUÀiolheca maxima l'alrum, Lyon, t. XXII, p. 750-752


44 TRAITÉ ASCÉTIQUE DE BASILE LE .MALÉLVOTE.

Toî) MaA£tv:u. Je l'appellerai, pour écarter tout malentendu , le

Maléinote.
Bien que contenu dans un grand nomlire de manuscrits, le

traité de Basile n'a paru que dans la traduction de Pontanus;


l'original était encore inédit. Aussi m"a-t-il semblé bon de l'ad-
joindre à la Vie de Maléïnos, dont comme le complé-
il forme
ment naturel. Voici les manuscrits qui m'ont aidé à en établir
le texte :

1° Le codex Vaticanus Palatiniis Grœcus 91 (= V), fol. 177'-


180'. C'est un bombycin du xiii^ siècle, écrit avec assez peu de

soin, au moins en ce qui concerne notre traité. Si l'orthographe


est généralement correcte, le texte présente plusieurs omissions
fort graves. Par contre, il offre des leçons qu'on ne retrouve pas
ailleurs, et, en plus d'un passage, je l'ai préféré à tout autre. Le
catalogue imprimé du fonds Palatin (1), auquel je renvoie pour
la description totale du manuscrit, contient une erreur. Le
traité de Basile ne s'étend pas jusqu'au fol. 182, comme il l'in-
dique, mais seulement jusqu'au fol. 180'. De ce dernier folio à
182'', on trouve le traité suivant "E/. -zXi jîiiy t?;^ i^'a; -'j-c
:

•/.X-^Tiy.-^ç. Inc. 'E-'; -/.îvS'jvîv Tsv


: cù -pay.tty.sj piîu àv:z-/0£VTa.
[j.r)

2° Le codex Vaticanus Reginensis 23 (= R), fol. 219'-22P.

Ce volume est en papier et daté de l'an 1523 (2). Ses leçons con-
cordent le plus souvent avec celles des manuscrits dont je vais
parler, et il paraît ne représenter avec eux qu'une seule rédac-
tion. J'en dois la collation à l'obligeance de M. N. Festa, profes-
seur à l'Université de Rome.
3° Le codex Baroccianus 5 (= B), fol. 189-193 (3). C'est un

volume en papier de la fin du xiv° siècle, déjà endommagé en


plus d'un endroit par les mites. M. Fred. Conybeare, professeur
à l'Université d'Oxford, a bien voulu m'en adresser la collation.
4°Le codex Bodleianus Miscellancus 179 {— M), p. 395-397.
Ce volume en papier est du .xvii° siècle et provient de la biblio-
thèque du collège des Jésuites de Clermont (1). C'est encore à

(1) II. Stevenson. Codices Palalini Grœcl, Rome, 1885, p. 41-46.


(•2)Voir la description complète dans II. .Stevenson, Codices Re;jinœ el PU II
Grœci, Rome, 1888, p. 17-18.
(3) Cf. H. 0. Coxe, Cataloi/i cud. manuscriplorum bihliolh. Bodlciamv, t. I,
Oxford, 1853, p. 7-8.
(4) Cf. Coxe, op. cil., p. 721-733.
TRAITÉ ASCÉTIQUE DE BASILE LE MALÉINOTE. 45

l'inépuisable obligeance de M. P'red. Conybeare que j'en dois la


collation.
5°Le codex- Coutloumousianus 143 (= C), fol. l'-\\\ Ce
manuscrit est du xvi" siècle et en papier (1). Entre autres titres
qu'il porte au dos figure celui-ci : « 'Tr^oiur^tu^jic, «t77.-r;Ti-/.?;? r.zl.i-

zz'.Aç, TzxpoL Toij BajiXst'oi» •?)You[AÉv5u Tq^ MaÀsfvou [j.ov?)ç. » Ce titre

est celui que donne M. Lambros; mais à l'intérieur le titre est


bien comme dans les autres manuscrits, sauf qu'on lit t-^ç 'kxù-
pa;, au lieu de 'hy.ùpyii simplement, et que le mot iav.-q-^iv.qç peut
être moins lu que deviné. Aussi M. Manuel Gédéon, à qui je
suis redevable de la collation de ce manuscrit, a-t-il écrit :

G"Le codex Parisinus 858 (= Pi), fol. 130-13.3. C'est un vo-


lume en parchemin du xiv" siècle. Le catalogue imprimé porte
par erreur Malcini, au lieu de Maleini.
7° Le code.r Parisinus 1630 (= P-), fol. 74-70. Ce volume,

qui est en papier, est du xiv" siècle. M. Léon Clugnet s'est


chargé de la collation de ce manuscrit ainsi que du précédent.
Je signalerai encore à titre de simple renseignement le ma-
nuscrit suivant que je n'ai pu consulter :

Codex Escorialensis 494, s;ec. xiv, fol. 19''-2o^. Dans ce


dernier codex, au lieu de tiîj MaAsîvou, il y a dans le titre twv :

Ma><ï;îvo)v (2).

Le lecteur ne sera sans doute pas fâché de trouver k côté du


texte original de ce curieux petit traité la traduction latine sous
laquelle le jésuite Jacques Pontanus l'a présenté en 1G03 au
monde sa\'ant avec d'autres genre. Ce volume
œuvres de même
de Pontanus est d'une insigne rareté (3) mais le contenu en a ;

été intégralement versé dans l'édition de Cologne de la Magna


Bibliotheca Velerum Patrum {4) t. XII, partie, où l'opus-
, V
cule du Maléinote occupe les pages 856-857. Les éditions posté-
rieures de cette compilation patristique le contiennent également.
Ne pouvant, dans mon désert de Constantinople, les comparer
toutes, j'ai simplement reproduit l'édition de Cologne.

(I) Sp. Lambros, Catalogue of Iho greek manuscrijils on mount Athos, t. I.

Cambridge, 1895, p. iSG.


(•2) E. Miller, Manuacrits grecs de l'Escurtal, Paris, 1848, p. 451.
(3) On pi'ut en lire le titre, qui est immense, sous le n"431 Ai^VInventui'io dei
libri stampad Pahilino-l'iilicani, dressé par II. Stevenson, t. 1, Rome, bSSO, p. 98.
(4) 10 vol. in-fol., Cologne, 1G1S-1G22.
A2KHT1KH TnOTYna2I2
BASrAEIOY MONAXOT
TOY MAAEINOY

Xx'jpaç ToS Malei'vo'j VJ-j'oç Tuspl à(7xy)Ttx.v)Ç 'jttotuttwtjwc.

riài; TÛ-oç à(jJt7iTix,ôç a'X'Xtoi; âVAoïç (juve'p/ETXi, sttjI [Ar, Tr,; aùrîii;

w/'jo; TCX"^T£; x.at Tvi!; aÙT-flç irpoxips'irew; eyovxai, [/.•/•,§£ Tviç aÙTÎjç

y.vxTpo^-flç T£ -/.ai àycoy/i; >ial TôJv aÔTôiv l-tTTioeujy.zTcov, jatits (ji'Àv

Twv a'jTwv TraOwv -/.xTi: xô jJixXXov xxl vittov >tal tïiv TïoioTviTa" 8i6-

TïEO Ta^iv Ttvà xo'.vriV TzlGr-v à-Aôi; àc/.riT'.xwv èici)^£ipvi[ji,aTwv oiaTu-


TCWTXirOa! SlIlîJfepEÇ ÈiTTIV. oOsV ÈtciÇXÉTÏSIV SzZ ÉXStCTW TWV £tpVl[JI.£V(i>V

•/,«'. Yiluiav -/.ai ^woav x.at cp'jceeo:; ùîior/iTa x.ai wpiov alXxyi; /.al Tïst-

10
pzTaiôv ÈfAêij'Xà; y.«l ij/ujc/iç )caTâ<7Ta(7iv oùcav t£ xal upoTi-.-viGaixEvTiV,

xxl o'jtco; ExaiTTto tûv àYtovt^opi.£vwv Ta; j-oOeiTcIç 'jTïOTi'OEcÔai Ttliv

xa[AZT(i)v. 1TA-/1V -/.(jav à(7x.-/iTixriV àywyriv yvo')ff£i y.xl mtyiaît. ypv)

x7.Top9o'j'jOxi, £1 jj.ri jxsW.oiiAEV àpyoî Tî.v£; x.xl s'wVji [/.£Tà TCol^oùç

0£i/.vu'79at Toù; îSpoJTx;" xai yàp to [jlvi cxo— £17 xaTa ti ypYj'(ïipi.oi;

1^' ÂpV TWV TtVS'JJAXT'.KÔJV /.al (7W[i.aTtitàiv àyÛVCOV r, £7;t^£ip71(JtÇ, [ATi^è

lîpocTu'XÉ/iEtv îtaOôuov oLcIv t£ Tor? GcofiaTHCOÎi; àydxTt Ta 7TV£U[/.aTt/tà

Tcôv vOïiy.ixtov xal Ô£upr;[y.xTcov, àyvwjîaç xal tûço'j /.xl ^o/.vfc£wç

èçTi xxT£pya5Ttxà xal pspL&XTf/.oû, to'j t£ loyiijjAoO (flf'-î) ''"l '^<î>'^

aî'707iiT£OJV, itxl TVaÔloV ÉTÉpwV TtOAlôiv.


20 'E7ttyeio'fl[j!,XTa Si cwaaTt/.ôJv xytovwv s'ttI vyii7T£'!a, àyp'j^îvîx,

"2. TTj; Xaiipa; RC ||


3. àWo; C ||
4. Ttpoaipccen); — t?,; a-JTrj; oni. V II
te om. V II 8.

êxxdra C II
11. «TtociOîTai C 13. el 5; jio V.
ASCETICA INSTITUTIO

BASTLII MONACHI
MALEINI

Basil it monaclii presbyteri et prsefecti laurae


Maleini asceticx vUœ descriptio.

Omnis forma ascetica aliter aliis convenit : siquidem non om-


nes iï'que valentes ac robusti, nee omnium eadem victus stu-
diorumque ratio et modus; nee vero iisdem perturbationibus 5

animorum, nee etiam a3que parum multumve onmes agitantur.


Quoeirca ordinem quemdam asceticorum operum universis
simpliciter communem pra'scribere ac depingere diffieile est.
Ad singulorura enim, quos diximus, œtatera, regionem in qua
vivunt et natune conditionem proprietatemque respicere, vicis- 10

situdincs, tentationum insultus, anima>que statum etpnesentem


et pneterilum intueri, et ita unicuique sacrum hoc certamen
certantium laborum materiam proponere oportet. Verum enim-
vero in omni instituto ascetico bene, hoc est, cum cognitione et
prudentia versandum est nisi post sudores multos inertes
: 15

adhuc et marcidi velimus apparere. Etenim non circumspicere


quid nobis conducat spiritualium corporaliumque pugnarum
susceptio, nee cum certa minibus corporeis cogitationes commen-
tationesque spiritales conjungere, quantum fieri potest, ha>c
ignorantiam, fastum, gloriosam de se opiniunem vagationem- 20

que mentis ac sensuum et alia insuper multa vitia progenc-


rant.
Corporalium porro certaminum opera sunt jejunium, vigi-
48 Tli.VITÉ ASCÉTIQUE DE BASILE LE MALÉINOTE.

Tîpoi7£uy_'/i , /oiiJ.vj-^LoL, iXoua'.y., yu[j.voTr,i; , 8î']/a, r,'7Liyix, ciwiri^,

p,e7i£TYi, (p'jyÀ Twv cyé^etov, l^ayôfEUGiç -/.aOapi tÛjv ts XoyiciAwv x.at

TÛv aXkiùv Tàiv É^TÎç aypt xxl 7rapopz[/.a.Toç /.al t^otew; 'jiÎxto;, stci-

G^/.£(j/i; y.xTa iràirav écTVs'pxv twv 5l' oàt,!; r.u.s'paç spywv t£ xxi //Jyuv
^ xzl sv9urjr.-/^[AaTtov xal aOOi; (astz t/|V vwra tcLv Sti Tràc/ii; vuxtôç,
gpyacia /^stpwv eiïtjAOVoç, upô fîà ttxvtwv à[j(.£pi[/vîy. tïî; ua-/i; y.al

(ppoVTÛÎwV TTêpt/COTC/î, eUloyMV T£ ('or,[At) /.xl àloyCùV, -/.xi Ô(7a TO'JTtiJV

Èyyjç. lîT^'/jv Ttôv cw[/.aTi/câiv x.ara >,=tct6v [j.-à Troteicôai ypvi ràç
£^ayop£'j(7£i; [J.v)'t£ [AET^ETav eIç aura ()?,G£v x.y.Tav'j'7GOiy.£voi' àvxavvi-
10 (7Tix.cc yàp TaOra -£0'jx.£ Tr,ç r/Vjv^; x.xi y£vvâv oi6£ t'jÙ.; ÈpeÔnrao'jç

îcal TO'j; yapya'Xwaoù.; à-OTiXTeiv, ÈtteI x.al tcov -aOwv ÈvTEÎiGev

airjO-z-iGiv oi^ê TO cdiiiia 'Xajxêavsw y.al r.bovr.v tx^; àvaj^.vvi'TE'jt.

nviupiaTix.à ôà vovfr^.aTX avTvj /) too 0£ûO yvcLfrî? Èctcv, wEp -r,;

ry.; naTaeaWiSTxt x.d-o;, rlTt; i; àlviO'.v^; x.xi tco).)/^; TO-pux.f yîvs-


1"|
rzOai TaTC£iv(oG£OJç, £^ •/;; x.xl ^i' -/iç yvûrjiTy.!. -m; tov 6£c!v, wç ça(;î

t;v£;' ytv(6i7x,£i. as ti; tov Oc6v, eî éxutov yov xal cttuoSov •ôyouiAEVo;

£vai<jO/iC£i 'Axi yd^O'ix tcxvtwv àv9ptô-wv xal aÙTcôv Svi twv rpo-
^/î),ci)î àjAapTavôvTwv /.y.!, TCaci ttzOetiv Ù7rox,e'.(A£v«rtv £t oÈ ^.r, oÛTto;

Ï'/JA, TVJ 5oX,7{i7£l X.A£'reT0[A£9a. 77V£-JU.7,TtX.X. 0£ VOvf^XTO. X.al V) TOU 6aV3t-

20 TOU [^.vr'ir/i x.xl tt,; x.p''G£(oc ectti x.xl 'ô aTrô toO (7a>|^.aToç yij^.wv â'^oâo;

x.al vî TWV ri[;.£T£pwv -aôôJv /cxl tGv ây.xpT7ipt.zTci>v (ppovT;;, ô t£ T'À;

(p'jAa/.riÇ TôJv a!i76r,c£wv ax-piSaTjAo';, to Te àir^çtiîTov xal à{/.£'Tpv)T0v

X.al àa£T£(03WTûV £V • IVaGl X.xl CUV£TÔV. 0£(Op'flj/.aTX oi TIVEUltOtTlxà

aÙT-fl VI Tôiv 6p(i)[/.£Vcov OEcopîo, ècTt'v, 0I70V lyywpeî, xxt rèiêoVÀ x.al

25 y.xx'xk-ri']^'.:;. r, T£ [^.v4[avi tôjv XpicTO'j :TaO/i|xzT«v xal t-^ç oix.ovoaîaî

tÔ L/.ÉyîOo; x.al r, TCîpl Ôeo'j x.al àyyfXwv xal voTiTwv à>.Xcov x.al

atcOvjTôiv é'vNOia x.al oca /p-ocijAa l'Tspa.

riEpl (îiacpopàç §£ x.al eïâo'j; à<7x.-/iTtx.ùv àywvwv, pviTÉov oCtwç.

Tïiv aox.Yifftv oùx. àyaOov àTï^TiV Tiva vojjlÎ^siv x.al [j.ovo£i^7i, àît'Xà

30 JTOix.îT.riV T£ y.al irepiex.Tix.Tiv twv oXwv y.aTopOajpiy.Tcdv. oiôirep ta tôjv


pptoy.aTcdv «Tcoy'/i xal t) twv [Aspiavùv xal cppovTiowv y.cà ffj^e'ffêwv

3. 7:apopM(j.aTo; C 11 1. Si' ô).ri; /itxep»; VBM : ô:' ô).ri; x?,; r,[j.ép»; CRV |1
5. /.ai aù^i;

y.ai (iEtà JM devant vvxtô; d'abord écrit, puis effacé dans M


||
5. Trj; 8. xaTa),£7itov II

CR 8. Y«P ei surcharge de la même main dans R 12. èv Taîç Y 16. t6v 6eov,
II
11 II

£i cm. BMRC P' P- 17. IvaiuS^sEï cm. MRC P^Il


18. ci Se ] xàv BMRC F' P'- 19. k'xci Il Il

V II
voy][jiaTa, r] t. 6. VC H ToO OavaTou xpîasio; R II 20. èoTtv V II 9. ri(ià)v] T,(iîv

RC II 28. 6èoni. V.
TRAITÉ ASCÉTIQUE DE BASILE LE MALÉIXOTE. 49

Vue, oratio, liumicubatio, balueoruni vitatio, nuditas, quies,


silentium, meditatio, familiaritatum fuga, turn cogitationum,
tum caHerorum deinceps omnium, usque ad négligent!;!} lapsum
ievissimum et liaustum aquas sincera confessio, omni vespera
totius diei, actorum, dictorum, cogitatorum examen rursum- : ,-,

que incipiente die, transactaî totius noctis disquisitio, constans


labor manuum, etomnia soliicitudinum super fluxis et ca-
ante
ducis rebus, curarumque sive illic rationem liabeant, sive non
habeant, et reliquorum omnium, qua3 cum liis implicata sunt,
inanitas et amputatio. Porro corporalia non ita subtiliter et mi- lo

nuleconfiterl necesse est, neque ex compunctione ea accuratius


scrutari atque perpendere; consueverunt enim admonere vo-
luptati et irritamenta ac titillationes pariunt; quando liinc et
affectione conlingi, et ex ipsis recordationibus voluptate por-
nuilceri .corpus solet. is

Spiritualesautem cogitationes ipsa Dei cognitio est, cujus


causa laborem oninem pncmolimur qua3 quidem ex vera et
:

magna humilitate ducitoriginem, ex qua et per quam, ut non-


Deum quispiam cognoscit. Cognoscit autem, si
nulli sentiunt,
seipsum terram ac cinerem et omnibus mortalibus etiam mani- 'lo

teste palamque omni generi viliorum servientibus


sceleratis et
deteriorem ex animo reputat. Quod si non ita de nobis senti-
mus, nostra nos faliit opinio. Jam vero spirituales cogitationes
sunt memoria mortis et judicii et discessus nostri ex hoc corpore,
in frangendis sedendisque turbidis motionibus et peccatis devi- 25
tandis cura et providentia atque in custodia sensuum diligens
animadversio, suojudicio parum tribuere, uspiam immo-
niliil

deratum, nihil elatum, nihil a prudentia alienum volutare.


Coramentationum autem spiritualium argumenta sunt ipsa
rerum qu;e cernuntur, quantum fas est, contemplatio, notio, so

comprehensio, Christi passionum memoria, ejus œconomiaî


prajstantia, Dei, angelorum aliorumque et intellectui et sensui
subjectorum consideratio et quœcumque demum utilitatem
habent.

Cœterum de differentia et forma asceticorum ita disseramus 35

licet. Institutum asceticum non simplex quiddam et uniforme,


sed varium universorumque recte et cum virtute factorum corn-
4
50 TRAITÉ ASCÉTIQUE DE RASILE LE MALÉINOTE.

S7;y.x.o>,ou6eiT(o' eixx [j.ovwîiç, ciw-r,, Vj/'h-, p-elsT'/i, àyp'jrvia, xal


à.iÙMic, i'jQx Toù cwu.axi/.oîç àyù/yi Tipoetprr/.ajAêv âvax.iivxcOat z.al

[j.'iyv'jGOai Toùç -vc'j[^.aTi/.oijç, oi; é-s'cGco /'.toV/-,; Tpo<pco-/ y.xl ppayjj-

Tr,ç, £v^Lip,7.TWV TÊ xal 'jTtoor.jxiTwv ÔAiyoTTiç à'jj.a y.ai TaTTEivôxy;?

5 y.xl Twv â)i>vwv


X.P^'*^''
"^^"^ (j(ô[AaTOÇ aypt y.ai tôv y.aT' oix.ov C/'.e'jwv,

cyÔf^.aTOÇ y.oà (ppov/ii^.a-ro; cuvTptêv;, ttoSôjv ÈTti/cputl/i; /mi ystpôiv,

Ci(pOa).[xcôv x.a'i toxojv £7roy/i y-al t(ov zXacov aÎGÔ'/fiîacov jt:! -ts^.I'.ot/'iTI

rr,; fUaywyriç TauTViç, [Asxa oà toutwv y.ai r, cpuyvi twv ivOpwirtov.

Ta [AÉv TOI s'î6-fi •/.n oct oiacpopal twv ppcou.aTcov x.y.1 twv ttoij.ztuv

10 é'^ouciv qÛtcoç. Tivèç Toù; £ka.ç -/.al xôv apxov 'jïxcjvxxi, iyvoo'jvxsç

(otaat) ôxi yovtiACoxaxoi ttzvxcov y.y.l çTzivj.y^QÇ oî à^.a; y£w/;xiz.ot'

x.a96cov lîk Èv r.uiv ÛTCÔx.sixat CTUs'pf/.a, x.axz toco'jxov otiîsv OyÇ^/sïv

xô TJzOoç xriç r,So^r,ç xr,v ê'/C'/tpi<7iv xoS {)ttox.£Ij/.£'voii "ÇrjXoOv. oiô-£p

àvayx.aîov TiapaixEÎ'jOat toÙ; a).aç |Az'y.i'7Ty. tcj; jvoa}.0''ç, oJ'TTrEp Sv)

15 y.ai ppup-àxwv y.y.l roaâxojv y.xl û-vou /.xi xr,; 7.l\r,ç y.hdj.:; xô Tr£pi<7-

(jÔv rîia x£ Tx'j'/M y.a.i X'Àv pTiôsicav aîxw.v. [iptôy.a xùivuv àcy.vixalç

y.oL'Txk'Kr^ô'J èsxiv apxoç /.al ûàcop -/) xal xz Xe-t» xwv layzvtov
tofy.z. Ttapo7:x£ov oè y.iv xoôxotç ôca — ayûyupLx y.xl ûypôxTiTo; —lEiaxvic
[AET£^o'j(7i y.a.1 ôca Spi[xÛT£pa- £p£9i(7Xix.x yàp xaOxa xr,? /;Sovr,; y.al

20 crTCï'pj^-xxo; y£vv/;xi/.z. àTCE'.p/r/.ôxoç ^à toù cxop-zyo'j, écpOoi; gÙv

apxcù ToTç Àayâvotç ypriC7X£0v, ô^£i aùxo'j; r.^ùvovxaç, ecxiv Ôxe /.al

Èlaicp. y.z[/.vovTo; 0£ xâliv toO cxopiayou /.av xouxot;, £— l x/iv xwv


ÉcpOwv cixEpixixcov ^pr,civ ïÉvai, iffxiv ôxe x,ai twv Spey.xGv, È'Xaîou

/.ai àpxo'j ywpt;. £t f^£ /.àv xoôxoi; ïxi. Triliv •/) t£ fjiiç xal o cxi-

2ô [Aayoç /.zjj.voi, yp-/ii7Xc'ov /.ai tw D.auo. ttîç ^uvây.£(o; oî riov] /.axaëTiV)-

Qewv;;, àpT(i> âixx toï; £ipr,[ji.£voiç /.£/pr,'j9xi, tcI'Àv [xÉxpto 7:poc-/]'/.ovTi ,

(b; sivai £; [J.£v o'jyyiaç xo'j apTO'j, £^ as toO lîpo'îAri^OEvro; ÔT-pîo'j


r, Xayâvou, xri? (p'jGEwç ^ViTiaovi àpxo'jcriç Tvpri; xr.v à/.p{ê£iav. irTiViv

/.àv xo'jxoi; irapaixr.xi'ov o<7y. Trayjjyuaa /.xl (pierciàr, "


ycvv/ixi/.a yicp

30 xaOxa ai'y.axo; îtai airfpixaxo; ècxiv. àlTià y.al t'Ôv yfr,aiv xcûv à/.po-

i^puojv 77aoo-T£ov w; £-iTrav aàliiîTa, £Î [Arf xi;; aùxor; ,3o'jXoixo /p'Ô-

2. àvaxipvâcOai C ||
7. eito/.r,] ànoyïi VP' ||
8. xat oui. V ||
9. xaî TrojJiitwv ilIiC

Il
12. S' èv C II
xaTaToaoûTov R II lo. Ixptotv B II 19. (IstI/ousi VM : \i.tiiyji BRCP-
II
SjiuiiOtEfa \' : Spi[j.MT£fa C ji
20. oTtip^a M ||
23. ppexTûv] pp£-/f)ù>v M [j
2ô.xam-
x).r|fiîi(7r;; M II
29. if\iaw5r[ xa'i ^ewriTixâ aî'iiaTo; BMRCP'P- |) oO. zaïn. moœ'Jtm; xai
ToO 7to(jw[-oç Y. Le copiste a dû passer une ligne à cause des deux xa;, omis-
sion analogue dans la traduction de Pontanus. ||
31. -/P^i'^»' oui. B.
TRAITÉ ASCÉTIQUE DE BASILE LE MALÉINOTE. 51

prehensivum par est arbitrari. Quocirca ciburum abslinen-


tiani, soUicitudinum, curaruin et familiaritatum vacatio conii-
tetur : deincle solitudo, silentiuin, oratio, meditatio, vigiliaî
et omnino quaîcumquc corporels conteationibus ac certamini-
bus a viris spiritualibiis conjungenda immisceadaque supra 5

dixiaius; qui bus accédât raeasa brevis et frugalis, iaduaiento-


rum iteai et calceameatorum raritas ac vilitas, quod itéra de
aliis, quibus corpus indiget, usque ad vasa iastrumeatumque
domesticuai iatelligi volo. Vestis detrita, spiritus cualritus, pe-
duai aiaauuni occuilatio, ocuioruai, aurium. reliquorumque
et 10

seasuum ad perfectioaem hujus institut! coasequeadam refre-


aatio et prœterea coagressioauai decliaatio.

Discrimiaa porro cii^oruia ac potioaum sic habent. Quidam


sale et pane vescuatur, igaoraates, ut opiaor, saleai omnium
aiaxime urinam geaitalem procreare quai quo aiagis abua-
: 15

daverit, eo voluptaria iliaperturbatio turbas majores ciere solet,


dum id quod coilectum est exceraere ac profuadere quauit. Id-
circo esum salis prtesertlm multi quemadmodumetiam alimeati
ac potus et alloruia qua3 aobis permittuntur usuia iaimodicum
cum ob alla, tuai ob caussam a me
prolatam repudlareet cavere 20

oportet. Ascetis itaquc idoaea et congrueatia autrimenta suât


paais et aqua aut etiam miauta et cruda olera. Sed la bis etlam
reliaqueada qua'cumque admodum iiiniilda et crassi succi aut
gustatu acria suât. Hujusmodi siquidem semea geaeraat et
libidiaem acceadunt. Stomacho autem lafirmo languentique 25

olera cocta cum paae adhibeada, aceto etiam addito et aon-


auaquaai oleo. Quod si aihilomiaus ia bis concoqueadis stoiaa-
ad legumiaa cocta et aliquaado oleo taatura
clius delassabltur,
perfusa, paaeomisso, veaieadum erit. Si rursum aaturaet sto-
machus noa poteruat, uteadum erit oleo mi-
htec coaficere 30
aimevaleati et supra dictis cuai paae, sed measuraconveaieate,
ut paais quidem uacite sumantur sex, totidem legumiaum aut
olerura, diligentia aaturam adjuvaate videlicet. Quaaquam et
in bis quie succum crassioreai et iallatioaem habeat quia saa-
guinem et semen efliciuat rejici debeat. Cui rei vitaadîB etlam ss
parciore potu aecessario utiiaur. Semel ia die corpus cibo re-
ficere; measura circumscripta ac dcfinita commodum et utile
.j2 traite ASCETIQUE DE BASILE LE MALEINOTE.

cSai [j.£[z.£Tpr,jj.Evwç -/.a'. apTO'j ycop'';, •flvtx.a xal toù Tïdij.aTOç t'Àv

È'vf)eiav <I)ç àvayxatav viovi Tcapala[j.§zvo[;.£V. r, [Asv to; [j.izoilx'li.ç Tr,c

TpocpTiÇ IttcoçeVÀ; y.al yp7^ci[/.o; r, ^iz puâ;, tv;v ôSpav xr,; |/.£tx'X71(J/eu;,

Tri; Suvz[i£Cdç ôpii^0[x.£V/i;' iyocOyi (îà xal vi ^là ^'Jo /.al Tpicôv -/.xl

^ TETTapcov xal to'jtwv è'ti iroppioTc'pw, ôtxv o ^^oyo; Ta'jTVjv èm^viTYi,

O'.ov ÈTCt TTaOwv àvTxytovi'jj^.où' vi ETs'po'j Ttvi;. Tr},Y)v eô; êttI Tr,; oià

[y.iàç /.al i-i Tùv 'Xonvwv tov y.ôpov irapatTviTSOv y.al aùxoCi ('XEytijl toO
ûoaxo;.
'ICTS'OV Oè TO'JTO, ÔTl TO TTpOTaVSyElV TV] avpUTTVlV. X.al TY, Oll];Y)

10 (jojcppoG'jvviç £(7tI (pap[JLa-/.ov 00)ti(^.(0TaTijV TîavTx §£ TaÔTa y.xkùi


TT/iyvuvTai /.al pu6[;.(^ovTai, pouV^; ÛTro/.£i[;.E'vr,; xal irpaÔTTîTO? xal

TaivEivwiïEw; xxl 'jTVOTayvi;. ô jj.s'v toi 7:£pl Tau-y;; >.6yo; o'jtu; e/ei.

àypuTuvEÎv £V àpyÀ Triç vu/.to? eùÔ'j; wpa; §'Jo /.al xaTz to Trlïipup.a

Tr,ç ôyoiviç àvicTacîOai' ijTvo€ESv]/.uîa ^"s aÛT/i /.aTa(7Tai7iç /.xl où/,

15 XYu)VtTTa>v. cTEpoi aypt Tpi—/); wpa; v) TETzpTViç v] — sii-TCTVi; oiya


TÔJv opOp'.vôJv ijUvaÇEcov, eVtiv otc /,7.l àtà Tïzcrr,; tv;; vj/.to; tviv

àypuTTViav irapa>,aj;.êzvoui7iv, éopTaïç [;.à>Li<7Ta -lai /.al 77xvy]yup£(7i

oyiaoTET-Écriv à-E^ovTai ôc /.al u'-vo'j ÉtoOivoCi toO [AEtà tv)v cuvaçiv,

£-£1 /.al ixaTà7.7.v)>.ô; egtiv ojto; toTç ;y.ova/oî;' à-£^ovTat rîà jcal

20 ToO [AETa TO apicTov, âioTi aujAêzX^^ETa'. -zvu Toî; Hikvjni TvaOwv xa-

ÔapêÙELV /.al ijCotppovEiv tuot'j 5è /,a-à tov x.zipôv to'j Oipo'j; oT-tyov

ypùvTai Tw u:r/w eçti'/ Ôte /.al xaO' ETEpov /.aipov, yp£''aç È-£iyoucïiç

Tivd;, s'tïeI c'JVEpyôç ÈsTi /.al âXEiTiT-/]; to'j xay.aTou Tviç v'jx,TEpi.vr,;

àypuTTVîaç. ipyauîai lîi tm àypuirvETv (ntEÛ^ovTi a'jTai' £Ùy/; y.al

2» cTzciç àxAivr,; /.al àplaÇaTTo;, ijxvfohy/ia., yjvu/.liTtàJv TilriOo?,

EpE'jva T(jv ^.oywjj.ôiv /.al i^E'Taci;, ^axoowv yôdiç à— o te (yuvTpiSf,;

xvE'Jji.aToç /.al ToCf ç/.OTtEtv TBÙ; 7:pô -/ly-wv •flywv'.cjj.Evou; /.al loyi'CE-

GÔat, OGOV £/.E;voi; Ta Tr,; àpET/i; /.aTfopOcoO'/i, rjiXEl; fîè


— a'vTwv tùv
•/caXûv 0170V àTCOAEnrôiAsGa. etcI 6e twv àypu-viojv twv [a.îTy. to a'piijTov

30 àyaOov ei^tlv •/] to'j Èpyo^Eipou ypvi^i; /.al c/.'jXaoî tlve; xT^^.oi i7co|7.a-

Ti/.ol /.al E'jyr; /.al aE'XÉTyi.

3. Mpav] T;|iÉfav Y : ... ov B, le papier ayant été rongé par les vers || 5. ôxav
).6yoç M 11
5. È7tiÇi)TEî V II 6. àvTotYuvKjiioT; VMP' ||
9. 6à xal toùto IIP' Il 15.

(Vjpaç oin. M II
IG. xai ëstiv Sts V ||
18. xai om. BMRC || 20. toïç 6eÀoOai twv naOûv V
Il
22. xaTîiteiYoOoïi; RC ||
28". txeivïiîV ||
xaTopOûe») V II 29! Èresi SE C || 30. sxu/.ijioi]
cxy^Tijioi B.
TUAITÉ ASCÉTIQUE DE BASILE LE MALÉlNOTE. 53

est. Bonum iteoi bis, ter, quater et s;tîpius, si ratio ita postulet
ut ill morborum veliementia aut aliqua alia de caussa. Verun-
tamen quomodo in una, sic in ca)teris refectionibus fugienda
est saturitas.

Hoc quoque sciendum, pervigilare et sitim tolerare casti- s

tatis esse adrainicula explorai issima. Sed ha^c omnia probe


struuntur et aptantur, si voluntas, mansuetudo, humililas,
subjectio prœstructfe sint. Vigiliarum porro hajc est ratio.

Statim adveniente nocte instituenda est pervigilatio ad horas


duas, et audita hora octava surgendum. Hune terminun tran- lo

siliremonachos non decet. Alii usque ad tertiam, quartam,


quintam ante matutinam synnxin et norinunquam per totam
noctem extendunt vigilias, prœcipue quibusdam festis aut pu-
blicisad sacra celebranda, die sequenti futuris conventibus.
Matutino autera somno secundum synaxin abstinent, quando 15

quidem ille monachismo non est consentaneus. Similiter et a

meridiano tempérant, quoniam sedare et comprimere vitiosos


afïectus et castitatem tueri volentibus id mirifice conducit.
Est quando per «statem modice meridiantur : quod et alio

tempore faciunt si nécessitas urgeat; etenim ad nocturnas vi- 20


gilias somnus de prandio sive meridiatio hortatrix quaîdam
et adjutrix est. Opera autem cupide vigilantis sunt oratio,
statio sine acclinatione et vagatione aspectus, versiculorum
recitatio , crebra genuflectio ,
perscrutatio et examen cogita-
tionum, profusio lacrymarum turn ex contritione spiritus, tum 25

ex consiileratione eorum qui ante nos certaverunt, observatio-


neque, quantum et quam egregie illi in virtutibus profecerint,
et quantopere nos careamus bonis omnibus. In vigiliis autem
secundum prandium laudatur opus aliquod manuum et labores
alii corporales, oratio item et meditatio. •'*o

De quiète ca^terisque proprietatibus statuum virtutis ha^c di-


cimus. Quietis meta ac scopus est perfecta ab hominibus, a
54, TRAITÉ ASCÉTIQUE DE BASILE LE MALÉINOTE.

ricpt ôè hviyia.i, /.ai aoitccov ioiwy.zTwv xr,; aosTvic -/.ctl y.oL-^-j.nty.-

'îewv }.Éyoj/,£v O'jtco;. 'r,rpjyia.c, opo; àfiTlv ô -zvTe'Xr,; tûv yMhù—iav


yiopi(7[/.ôi; Kal [iept[;.vàJv y.al cppovTikov tûv uT-f/.tov, (oîts [r/; (jXstiîiv

Tivà [y.r-£ p>.î'7k£(70;ti. irpô; tivo; [j.z7.tc7Ta y.y.Ty. x.ai:o'jc r,^-/i te-

5 Tayij.Évou; Tiva;' tÔ yàp ^li-Z'y xxl (ils'iTccOxi 7:y.^vj.-riS:a-:iy.y. -wç


/.al GU-'y^uTi/.à Triç 7;Guy_{a^ sigiv xaî; ôî ^-otTraiç r,[A£'paiç to-j ypivo'j

7rpoi7Yiy.£t Tov à(î'/C7|TyiV a/p'ç èwa-r/;? wpaç v; éV.TVi; v) to pizyuTXTOv


TptTv:; [j.-r, Tupo'ù'vat Tr,^ /.ÉXlriÇ (avi'te pÀv aviyzcHxl, tivoç tv£o;/.6-

-TovToç, si [A-/f Ti T:v£'jaa.Tuàv apx /.al àvav/.aîov to •/.aTïTTsîyov èttiv

10 àW.à /.at Twa twv §ia/.ovouvT(ov eI'-otc 7Tpo(T/t«,).é(jac()a'. Sî'ot, S'.x

(juG-GY)'[j,ou Tivo; xà; /.'X/;''7£i; /.al poxyct'y.? tz; Trpôç aÙTOv ry^.O.f'a; 7:o'.£Î-

Tw. 0T£ ^è 7Tx).tv TT,; /.£)^>.vi; T:po£>,Ooi, ypsia; — zvtwç èitetyoûcYiç

T'.vo;, oià çpovTi^o; sysTW iïo>.X7); -rô «utïzv y.al cjvvou? EÏvai, xaî;

cicw [AslÉTai; àTuaiîyjloujy.EVOç, /.al /.aTr,cp-/;; /.al piéxpioç -/.al tw


15 opcivvfjy.aT'. /.al tu rjyvîj/.axt. xaùxa os opùvTt^îTU /.al ty.ç /.îD.ïiç

ÏGio Tuyyâvwv è'yaiv /.al £14 s/./.V/iffiav àwiiov /.al xauTVi £W'.wv y.al

à—' aùx'^; è^itov sùOùç Tayéwç irâvu upo; xô lôiov à7:t£X(o /.eaXIov,
(y.r, £iTi(îxp£Çpd[/,£v6ç xivoç, /.âv xive; aùxw ài' oylou yi'vtovxai xûv aTte-

pi!7/.£77Tcov. TTavTX 0£ OGO. lÉys'. /.xl 7:o'.£Î, ri[j.iz<j>; /.al £-l£l/.WÇ xal

20 TrjpiTTTaijij.O'j ycopi; xai Txpay^Tji; tizttj; /.ai -oi=iTt) /.ai oiavciEiayoi,

y.av Tfpo? xyava/.x'/icjiv aÙTOV eVz-WjI tcov à-ai6£'jTwv xivjç.


'AyaOciV c)à xÇÎ y.c/.'fizri y.al xo y.aO' Éa'jxàv w; s— i— av egOÛiv /.ai

Oàxxov àvîijxacOai' xo yàp £Ùy.«xâ[;,'./.xov -oyo'jv xô «Tuyvùç xot; T:à(7iv

ivaxipvacOxi — ol^wv Ècxi y.a/.(iv -xpsxxi/.o'v. xà; y.oivz; 'Ys xpare-

25 C^f-? ^'•'1 "oisTTOai C'jvx6[7.Gu;, wç p.Y) èvoswç syovxaç àvicxàcOxi xo'lig

SGÔiovxa; Tjapà xyîv oixEiav -/.al yvb)[j(.r,v x.al ïcryùv xal -poaîpEdiv, j/.yix£

ij.Yiv 7wap£/.x£iv£iv aùxà; Tvs'pa toû xpÉ-ovxoç' Efj.TTaOÈç yàp xoùxo /.al

xpuçpviî^ôv. xapay?!? i-^s ttoxe xivriOîîc;"/;:, i-icuvjhn'i /.al cuvxî'rxvHiv oeî

Ta'Jxyjv /.al àv'uxaijOai eÙO'jç y.al xw ihiio lîpoirj^topEîv (T'jvxo'jj.o); y.ElXiw.

30 y-axà tov z'jxÔv 8ï xoô-ov /.al etcI al),ou /.aipoC xapxyvi: y£vo[;.£vr,;

Tvoiïîv àvay/.al^ov.

1. Twv l5iw[JiiTuv V 11 xaî xaTotsTâaewv en marge ilaiis B H


xaî 0111. V avaiil xa-
xaaiâ'jEwv |1
3. (jlt)] (xrite liMRl'P- |1
5. TiapsixnoOKTrixa xoti ouy/uiixâ irwç ôvtm;
»ii7iv iiiuy_ia; B.MRCP'P- ||
8. TtpoTilvai M ||
lo. Sià] xa! 51 ||
oOwouv C 1|
10. xac
T(3 (j-/ri|jLaTi OUI. V H IS. yivovta;. YBJIRCP' ||
"30. xaî -apa-/y)ç — 6iœvo£;'j6<<) oui. V ||

23. yàp om. Y H 21. àvïxtpvà<79ai RC ||


iroXXiûv xaxwv èuTi BMRCP- ||
25. :ioisi<j8M

C 11 27. auvTOfiu; BMC ||


jie'pa] Tiapà C.
TRAITK ASCÉTIQUE DK BASILE LE MALÉIXOTE. 55

soUicitudinibus curisque rerum pereuntium secessio atque


sejunctio, ut nec videas quenquam nec videaris a quoquam,
prœsertlm teinporibus quibusdam constitiitis. Etenim aspicere
et aspici qiiietem inipediiint atque confundunt. Diebus reli-

quis ascetam decet usque ad nonam aut sextam minimum s

ad tertiam horara extra celiam pedem non


efferre, nec pati

ab ulla re hoc tompus sibi imminui, nisi spirituale quippiam


et necessarium ita exegerit. Quod si quem ministrorum vocare
opus fuerit, signo ex composite id fiat paucisque cum eo
colloquatur. Si denuo necessitate aliqua prorsus compellente lo

e cella prodierit, studiose curet uti silentium servet, apud se


sit, internre meditationi vacet, subtristis sit et animo suo mo-
deretur. Sed ista cogitet, dum adhuc intra celiam est, dum
ad Ecclesiam vadit, dum illaiii ingreditur. Dum porro egre-
ditur, quam cilissimc celiam répétât nec uUius causa redeat 's

etiamsi inconsiderati et inepti quidam ei molestiam facessant.


Omnia qua^que dicit, qu;çque facit, cum mansuetudine et
lenilate ac sine distractione dicat et faciat, etiamsi nonnuUi
imperiti ad indignationem eum impellant.

Est quoque in rem solum pœne semper ci-


ascetaa etiam 20

bum capere et celerius a mensa surgere. Facile se immiscere


sive crebro omnibus se ingerere magnam vim malorum com-
plectitur. Conimunem autem cum aliis mensam non abrum-
pere, ne nondum satis exempta fame cogantur surgere, qui
accubuerant, cum viribus imperfecte revocatis praîterque vo- 25

luntatem suam Nec tamen plusquam decorum


et sententiain.
est eam producere; id enim affectum non laudabilem et de-
licias sapit. Turba interdum super mensam excitata, festinare
cam comprimere atque componere repenteque surgere et ad
celiam mox se recipere. Quod idem aliis temporibus commota so

discordia et litibus facere oportet.

Sit ergo asceta consideratus, consultus, attentus, non in-


solens, sermone suavis, moribus simplex, in prosperis et
adversis semper imperturbatum animi statum a'.quabilitcr con-
servans; hiec quidem ut sibi propria, illa tanquam a Dei mi- 35
56 TRAITÉ ASCÉTIQUE DE BASILE LE MALÉINOTE.

"E(jT(o Tûfvuv ô à^/.YiTVj; -cfis'jy.imj.ivo:;, (io'AîUT'.y.oç, â'r'joo:, TTiOT-

£XTi/.iç, r.tfù; tov lôyov , k->.oS; tov TpoTCOV, àvs^wa/ioç, to -flOo? XTapx-
^ov -/.cl p£êv)z.o; àsl w(77.'jt(oç sjrwv iv Tî OA'iiiïrri y.al Taî; E!j-/;t/£o{x'.ç,

ràç p.èv w; iota; or/ôu.iwç, tz; 5e w; £}ici OcoO -apsyoasva; aÙTW,


5 ûicTE [A-/ÎT£ 5oÇ'/) yzvvuiîOai [r/]-r£ OXfieTi x.aTa-t-7rT£iv. 7;Ar,v SsSiîtw,

pflIVWÇ £ÙT,[/.£pWV à-p0G£'/.TC0; «X-OIJCVl TO « iXTiÙM^jii TZ ày7.0z I70U Èv

Tfj (^tùv) cou ». TravTz; U.ÈV cJS) Tiu.zTOi /.y.i loyw x.al 77pxY[;.aTi /.al

Tïpi T(Lv yovotTtdv iîi-Tc'tw x.al tCv Trohôiv aÙTwv, x.xl CTEpyéTW Toù;
Tcâvrai; xal TrpoaviffTKoOw ttxvtcov, éauTO'j 8i xav/{yopoç earw xal
10 TÎpispoç x.al xoivwvwii;, wciT£p oOv x.al c^oSodc, ot£ ^eî", x.xt èy.êpi^y;;

x.al àiroTOiAo;. à— £Y£(î6w o£ ttzvtwv x.al TraocvÉçOto toù Trà-j'.' to'jç

>.ôyou; 5è è7TiT£T7ipv)[;,Évou; :ïOteîijâo), àyârrr, jjlsv x.al £7Tt£tx.eia -/.aï

:7apay.l'/fG£i xavi ro Èyywpoîiv' £-ië).E'TC£tv èk y.y.l È'tti—/)i^£'j|j.ara x.aî

[/.ÉTpa 7TaiO£u<î£wç x.7,1 ),6you x.al à7/jyLaç z.al —aOûv £V£py£ia; x.al

15 6u[j.oij x.ai TupaÔTYiTo; x.al ôcx zo'.xZtol, iv éx.aijTM rpoi^oôcico; x.al

xa.TxXk/i'kiùç, T^cL^iy-f) Toùç Xdyouç.


'IcTÉov 06 x.al toOto, ô [/.£ oieIOsiv àvcoTÉpco 5i£").afj£. y.eTZ TYJV

dtoO'.v/iv r, £ç-£ptvYJv cuva^iv ivpà to'j Eio^bCivat tû i6i'w x.£7>7ito, tôv


'Xao'j [Ax.XicTa TrpoecTTâvai Xayôv-a, toT; £7TepwTÙ>'7t ti twv àvay-
20 x.xîcov à— cix-pfvasOai [i.£[/.£rp7i[j.£'vwç' -è ^ï lo'.-iv Tr,ç -^aipa; x.al ty,;

vux.TO<; SiEoyEcOai, x.aGzr£p ti^t) irpOctp-ziTar woïXtaov yàp T(o àcxriXrj

eÏg-w x.afJÉÎ^EijOai. x.aTà 5s tyjv TpÎT'/iv ôipav yi é'x.—nv e;£'7Tiv aù-w


[iSTX TO'liç TTpcÔTûuç àywva; âixa vôirn. -pocïêâ),!»^ -r7) Êx.x.VotJ'-z evex.ev

àx.piê£iaç x.al •^rapacpulax.TiÇ tcov £-iix.o— ou[;.£'vtov — ap' aÙTO'j tu-(ov x.al

25 il/aT-jAw^itav x.al t?;; 7.01-?,; x.aTauTzijsaiç' gicotuti 8k ôpico; x.al to'jto

•'ivccOco x.al <pu>,zx.Yi TWV aic'J'flTEtov 7T30UX.S yzp Ta otà toûtcov toïç
)ioyii7[j.ot; £VTu-ou[7,£va SiV.Y)v ^3i.ê).îo'j, y.aipôv E'JpôvTa, àvayx.oc^siv Toùç

àytovt^ojy.EVOuç è/tjj.e'XeTàv xal [/.ETÉpjç^EçQai, OTTEp ègtIv £':7i<7(p«>.£<; x.al

ÔlEÔpiOV.

3. àci xai wffa'Jtu; V |1 5. 6>!'J;£i 16, 25 ||7. (iàv cm. R ||9.


C jj
G.ànÉXaus; V cf. Luc,
xal cm. MM II
SE om. M ||
mots Sixaioç yiçi çjjoiv èv jtpwtoXoYw
P- ajoute après îaiia les
éauToO xaTiiyosoc. Une main postérieure a indiqué par un pointillé que ces mots
devaient être supprimés 11. itapEp-/É<i6M toùç nâvTo; YRMCP'P-. L'expression
||

7tap£-/é(36(o Toïi; jtâai fournie par B semble préférable, car elle marque mieux

l'antitliése y 12. £7tiTcTr,p»)aÉv(i»; R 13. xal xaxi B âitiêXéiteiv VB


||
èni6Xlj:(av ||
:

JIKC U 14. xai \6fo\i en surcharge dans V et dans ï"- 15. wpooçôpw V 19. \\ ||

)aôv YC ÈneptoTwsi Tt VR
II
22. xari Sk Tp'iYiv C 25. iJ'a'iJLipôwv M
||
27. Le texte || |]

s'arrête dans C à Sixriv, par suite de la disparition d'un ou de plusieurs feuillets.


TRAirr: ascétique de hash.e le maleinote. 5/

serifordia sibi donata suscipiens, ut nec gloria gestiat nec


Timeat niliilominus, ne forte rebus
tribulatioiiibus conciliât.
ad voluntatem procedentibus negligens audiat « Recepisti bona
:

in vita tua ». Omnes igitur verbo et factis honoret illisquo


ad genua et pedes se prosternât, singulari amore universes 5

arapiectatur, omnibus assurgat, semetipse accuset, mitis sit,


bona sua libenter cum aiiis communicet, sit ctiam acer, gravis
et inexorabilis cum res ipsa poposcerit. Ab omnibus se abs-

tineat et ad omnes accédât, in sermone cautionem adhibeat


seque ipsum diligenter observet, loquaturque cum cliaritate, 10

benignitate, consolatione aliorum, quantum fieri poterit. Ins-


piciat insuper et perpendat studia, niodum institutionis quid-
que secundum rationem, quid contra fiat, quid atïeclus mali,
quid ii'a, quid mansuotudo et qua^cumque talia in quibus
efficiant, ut cum unoquoque commode congruenterque agat. is

Hoc quoque non ignorandum de quo me fugit supra dis-


serere. Post matutinam aut vespertinam synaxin, antequam
in cellam suam se conférât, maxime cui commissus est fra-
trum cœtus, de necessariis interrogantibus modeste respondeat.
Reliquum diei et noclis, eo modo quo docuimus, transigat; 20

conducit enim ascetie intus sedere. Ilora tertia aut sexta


licitum est post prima certamina cum omnibus ad Ecclesiam
accedere propter diligentiam et observationem ordinis ac
psalmodiaî, qua3 ab ipso requiruntur, et reliquam disciplinam
pra^standam. Hoc porro etiam cum silentio custodiaque sen-
suum fiat. Solent namque formœ et species per hœc animis ut
ad se meditandas
libre imprcssa>, data occasione, certatores
versamlasque impellere, quod periculosum ac perniciosum est.
NOTES

1. (8, lOj Xapaiavov. Cette place forte iiuitlaqtinblc (àvs7:r/_£(pr;tov), à l'abri


des assauts de rennemi, d'où la région tout entière a tiré son nom, était
située,nous dit l'hagiograplie, en Cappadoco. D'abord simple cantonne-
ment d'une brigade, Toup|jiï, de la grande division militaire dite Arraé-
niaque (H. Gelzer, Die Genesis der byzantin. Themenverfas.mng, p. 25 et
amorienne (820-807;, le chef-lieu d'un
78), elle devint, sous la dynastie
thème, ainsi mentionné par Ibn Khordadbeh, qui écrivait vers 8-10-
845 » Kharsiun,sur la route de Malatija; outre le chef-lieu Kliarsana, on
:

y trouve quatre forteresses. Cf. Gelzer, op. cit., p. 83. .\u rapport du
i>

Porphyrogénète, cette nouvelle division aurait été créée en faveur d'un


certain Charsios, qui s'était illustré dans une guerre contre les Perses :

Tr; Kajinaooy.fï;... tô (j.Èv ixeoéyaiov èxXTÎSr) Xapsiavbv ànô Xapsfou tiv'oç 5p^ovTo; tS
TOTS zaïpw £Ùoo-/(i|j.i^ao:vTo; ?v Ttû rpô; Ilipaaç T,o\i\xw. Constant., De tlieni., 20, 4.
un fondement historique, c'est ce que je
Celte tradition de bureau a-t-elle
ne saurais dire. M. Gelzer préfère rattacher le morcellement de r.\rme-
niakon à la grande révolte des soldats de ce corps, si cruellement châtiée
par l'empereur Constantin en 793, oji. cit., p. 94-95. Quoi qu'il en soit, le
commandant du Charsianon ne fut à l'origine qu'un simple zJ-siaoupapyrj;,
ou gouverneur de frontière. Un siècle plus tard, on lui donna le titre de
oTOïTrj-^'o;, ou général de division. Gelzer, p. 92 et 98. Formé de la partie

occidentale de la Cappadoce, le Charsianon correspondait à l'origine à


l'ancienne province de la Cappadoce I''". Il suffit pour s'en convaincre
de rappeler les noms de ses quatre forteresses principales; elles sont ainsi
mentionnées par le Porphyrogénète : da\ oï rJiXzi-; £;;(ar)[jioi xaTi xfjv spÙTriV

l-ip/fscv (tô Xip^iavbv) ricictapE;' Kaiaijsia [XJiTpfeoXiç... 8 51 j:ô)>iç IVùii», y 0=p;J-ii,

'Pei-sctojvoô;, De admin., p. 20. Or, cette liste est identique à celle que
donne Hiéroclés pour la Cappadoce I''^. Plus tard, Léon le Philosophe (886-
911; y ajouta plusieurs territoires, détachés des thèmes Bucellaire et Ar-
méniaque. De aditiin., 225, '20 sqq. Gelzer, op. Sur les cit., p. 101, 104.
grands événements dont Charsianon, comme forteresse ou comme thème,
a été le théâtre, voir Ramsay, The historical (jeorjraphy of Asia Minor,
p. 249 sqq.
(8, 28) E'JdTâOtov IzErvov. Ce personnage ne nous est pas autrement
2.

connu. C'est peut-être le patrice de ce nom que l'on trouve, vers 893, à la
tète de la flotte comme drongaire ou grand amiral. Georg. Hamart., éd.
Murait, p. 772, 773. Cet Eustathe ayant, par négligence ou trahison, laissé
NOTES SUIÎ LA VIE DE SAINT .MICHEL LE MALÉINOTE. 59

prendre par les Sarrasins la ville de Tauromcnium en Sicile, il fut disgra-


cie, relégué au monastère de Stude en 917 et réintégré presque aussitôt
dans ses anciennes fonctions. 7rf., p. '380-783. Comme on ne pouvait par-
venir au grade de drongaire que dans un âge assez avancé, il est permis
devoir dans cet Eustathe l'oncle de notre saint. C'était peut-être le fils ou
le frère de Xieéphore Maléïnos, dont notre Ijagiographe ne parle pas, mais

qui joua en 860 un rôle assez important dans la révolte de Sembat. Id.,
p. 745. Comme il arrêta le rebelle en lui offrant l'bospitalité à Keltzine,
sur les frontières de la Cappadoce et de l'Arménie, on peut supposer qu'il
exerçait quelque haute charge dans !a région, berceau de la famille Ma-
lé'inos. —
.Je n'ai pas besoin d'ajouter que ce premier Eustathe ne veut

nullement être confondu avec son homonyme, ce gouverneur de la Cap-


padoce qui, après avoir offert en 987 une si somptueuse hospitalité à son
souverain Basile II, fut indignement dépouillé de tous ses biens par son
hôte. Voir le beau livre de M. G. Schlumberger, L'i'popce hyz-nntine à ht
fin du X'^ siècle. Basile II le Tueur de Bulgares, Paris, 1900. p. 198 sqq.
3. ;8, 30, 'ASpiXîaTov. Telle e.st la forme donnée par tous les manuscrits
de la Vie de Maléïnos, par Skylitzès et par Ccdrenus, II, 670 A; la forme
'AvopiXscjTO;, que l'on rencontre dans Léon le Diacre (p. 120, P. G., t. CXVll.

col. 832 C), parait donc moins autorisée. Dupatrice Adraleste, grand-père

de notre saint, nous ne savons que ce que le biographe de ce dernier nous


en dit. Il ne faut pas le confondre avec un autre Adraleste, également pa-
trice, qui, d'abord complice de Bardas Phocas dans sa révolte contre Tsi-
miscès, l'abandonna ensuite (971;. Cf. Léon Diac, I. cil. Ce second Adra-
leste était neveu (aiTav£'|ti5ç) de Bardas Phocas. Du reste, la famille Adra-
leste est encore représentée vers 1150. Cf. Georg. Hamart., éd. Murait,

p. 818; A. Heisenberg, Nicephori Blemmi/du; curriculum vilir, p. 3'2. 13


sq. ; Sùvo'li; ypovix-i]', éd. Sathas, p. 344, 17.
4. (551, 7). KtovŒTocvTrvov TÔv [isyav. Ce passage de notre hagiographe relatif
à Constantin Maléïnos est admirablement confirmé par ces lignes de Léon
Diacre : r.^ii toOtw «ït KwvaTavTÎvoç izazfUiOi, & MaXstvb; £;:(x).riai;, yprSvouç

::X£biou; Kaj:-aoo/.ô)V aTpaTr;Yi^aaç,... oùx JXctyioxa àr.up^â'jxT:o zaTOpOo')|j.aTa. Léon


Diac, p. 185; P. G., 929 C. En 900 ou 961, U prend part à
t. CKVll, col.
l'expédition de Léon Pliocas contre Seïf Eddauleh. Léon Diacre, p. 21 C;
P. G., t. cit., 093 C.
5. (9, Tour à tour patrice, magister et
14) BdtpSï; 6 eÙTu-/É<3T0(Toç y.aXmp.
domestique ou commandant des troupes de tout l'Orient (94S;, plusieurs
fois vainqueur des Sarrasins, père enfin de l'empereur Nieéphore IMiocas,

Bardas reçut de son fils le titre de césar après l'avènement de celui-ci à


l'empire (903;. 11 mourut plus que nonagénaire. Léon Diac, p. 83. Cf. Du
Cange, Famil. Byzanl., p. 149, et'à l'index de Hase à l'édition de Léon
Diacre. On ignorait jusqu'ici ses liens de parenté avec la famille Ma-
léïnos.
0. ^9, 15) Nizïjaopo'j -= -ov Oioatt-iri [3ï3iÀiot. C'est l'illustre empereur i\i-

céphore II Phocas ,963-909 ,


qui a trouvé un historien digne de lui en
M. Gustave Schlumberger ; l'n empereur byzantin au .Y" siècle. Nieéphore
Phocas, Paris, 1890. Je ne puis que renvoyer le lecteur à ce beau livre.
60 NOTES SUR LA VIE DE SAINT MICHEL LE MALÉINOTE.

On sait que sur la fin de sa vie. Nicéphore dormait, le corps recouvert du


manteau de son saint oncle. Léon Diac, p. 83.
7. (9, 16) AéovT» TÔv |ji,sY>'>oiïp£xioraTCv -/.oupoTvaX-tTr)'). Léon Pliocas, frère de

l'empereur Nicéphore, domestique de l'Occident, s'est rendu à jamais


glorieux i)ar sa campagne de 9G0 contre Seïf Eddauleh. Nommé maaister
et curopalate par son frère (Léon Diac, p. 49\ il est relégué, à la mort
de Nicéphore, dans l'île de Lesbos. Compromis dans la révolte de son
fils, Bardas Phocas, contre l'empereur Tsimiscés, il a les yeux crevés et

meurt dans l'ile de Proti. Du Cangc, Faniil. Bi/sanl., p. 150; Léon Diacre,
passim. Voir l'index de Hase. Les renseignements généalogiques fournis
par notre hagiographe sont résumés dans le tableau suivant :

Eustathe Adraleste
I I

Eudocimos Anastase
V V V
Manuel vsaint Michel) Constantin patrice fille Bardas Phocas

Nicéphore emp. Léon curopalate.

Mentionnons pour finir deux neveux- de notre saint, dont l'histoire nous
a conservé les noms le magistros Eustathe Maléïnos, fils du patrice
:

Constantin, celui-là même qui fut dépouillé par Basile 11 (Zachariae de


Lingenthal, lus Graeco-Roin., t. 111, p. 310, note 24j, et Constantin Phocas
frère de l'empereur Nicéphore, mort en captivité vers 960 (Skylitzès,
p. 635 et 638; Du Gange, Famil. Byzanl., p. 149}. Ce dernier, il est vrai,
peut être le fils de Bardas Phocas, mais d'un autre lit. Dans ce cas, non
dépourvu de vraisemblance, Constantin ne serait point le neveu de notre
saint.
8. (9, Ce personnage, mort vers 840 à Charsianon
19) xbv OEtov Eùo6xt|Aov.
dont il était stratopédarque, avait eu pour père
le patrice Basile et pour

mère Eudocie. Sa Vie, connue d'abord par la paraphrase d'Agapios Lan-


des dans le Néov ixXoyiov et une traduction latine abrégée de Surius (AA.
SS. BolL, 31 juillet; Migne, Pair, gr., t. 115, 487-496), aété publiée intégra-
lement par M. Chrysanthe Loparev, Bio; toS éi-(h\i v.oà Jizafou Eioozîiiou,

Saint-Pétersbourg, 1893. Cf. Btjz. Zeitsc/v:, III (1894), p. 424. Elle offre
d'ailleurs fort peu d'intérêt, tant elle est pauvre en renseignements
historiques.
9. (10, 12) AéovTa -ov EÙasërj p«ai>.éa 'Pto[ia(wv. 11 s'agit de Léon VI le Sage,
mort le 11 mai 912, après un régne de vingt-six ans, l'un des plus féconds
de la dynastie macédonienne. Cette date a une importance extrême pour
la chronologie de notre saint. Comme il quitta le monde aussitôt après
cette mort de Léon et qu'il avait alors dix-huit ans, il s'ensuit qu'il était
né en 894.
10. (10, 20) Èv TM TioTaiiw FaXXw. L'iilentification du Gallus est un des grands
tourments des géographes de l'Asie Mineure. D'après Strabon, XII, ni, 7,
cette rivière se jetterait dans le Sangariu.s à trois cents stades de Nicomé-
NOTES SUR LA VIE DE SAINT .MICHEL LE MALÉINOTE. 61

(lie, c'est-à-dire à 45 kilomètres environ. Par malheur, ce trait peut convenir


à plusieurs affluents du Sangarius, par exemple au léni-Sou, comme lèvent
li. {/lisloiri' du Bas-Empire, par Lebcau, t. XIX, Paris, 1836, p. 512),
Hase
et au Kara-Sou. suivant l'opinion de Ch. Millier. Pour M. G. Perrot, au
contraire, le Gallus ne serait autre que le Moudourlou-Tchaï, qui se jette
dans le Sangarius au-dessus d'Adabazar. Exploration archéologique de
la Galtttie et de la Bithynie, Paris, 1862, in-fol., t. I, p. 59-60, en note. Sans
iliscuter la question à fond, je rappellerai que les auteurs anciens et by-
zantins ont souvent donné au Sangarius le nom d'un de ses affluents;
aussi certains textes mentionnant
ne peuvent-ils s'appliquer
le Gallus
qu'au Sangarius. Quand ils les distinguent, le Gallus désigne le plus sou-
vent le Moudourlou-Tchaï. Tel est du moins le cas ici. Comme on va le
voir, le Gallus baigne le pied du mont Kyniina. Or, ce trait ne peut

convenir qu'au Moudourlou.


11. (10, il) tou Kuaivato'j ôpo'jç. Georgos Acropolite (p. 30) place cette mon-
tagne tout près d'.\chyraos, que l'on identifie généralement avec Bali-
kesser. Cf. W. Tomascliek, Zur historisrhen Topographie von Kleinasien
im Mittelaller, p. 91, 95, 96. Qu'une ville de ce nom ait existé près de
lialikesser, la chose n'est pas douteuse. Elle se trouvait, dit Pachymère
(t. I,.p. 523), non encore reconnaissable sous le nom
loin de Lopadion, ville
d'Ouloubad, au nord du lac ApoUonias. Mais si ces allirmations des chro-
niqueurs sont exactes, il y a eu inconte.staljlcment plusieurs villes du nom
d'Achyraos, l'une dans le massif de l'Olympe bithynien, l'autre dans un
des replis de la chaîne formée par le Karmali-Dagh et le Kardyz-Dagh.
Nous avons du moins des témoignages directs nous obligeant à placer le
Kymina dans cette région. On lit, en effet, dans la Vie de sainte Marie la
Jeune sî; oooç i'.aTï).ïij.Çâv£t (6 S'j|ji£Ùv) tôv Kuaivâv ljtovoij.xCdjj.svov, Iv 5;îo[;
:

îlasXa-fovi'ac, t^; IlXouaidtûo; (1. Ilpouaiioo;) lyyii. Mémoires du Sylloge grec

'le Constantinople. Supplément archéol. au t. XXIV-XXVI


U896 \ p. 92.
.Vinsi donc, c'est sur les confins de la Paphl^onie qu'il faut chercher le

Kymina, non loin de Prusias ad Hypion, la moderne Uskubu-Kassaba, sur


l:i rive droite de l'Hypios ouMilan-Tclia'i. 11 y a dans cette région plusieurs
sommets à qui ces traits pourraient s'apjiliquer. Mais si du passage qui
vient d'être cité on rapproche l'assertion de notre hagiographe, oç (6 râ'A-

on ne peut que choisir entre le Dik-


Xii) TiXrioi'ov Toû KuiJ.[vaîou Spou; Si£p/$Tai,

men-Dagh et le At-Yaïla. Mais ce dernier est encore trop au nord pour


((ue l'on puisse dire que son pied est baigné par le Gallus. Reste donc
le Dikmen-Dagh, avec lequel, jusqu'à preuve du contraire, nous identi-

fierons le Kymina. Et en vérité, comme ce massif de 1.800 mètres, isolé au


milieu d'un vaste plateau, répond bien à cet autre trait du synaxaire de
Sirmond, au 5 juillet est vero nions hic Cyminas in Asia, altiis et prope
:

impervius. Acta SS., jul. 11, p. 247 G. C'est, pour le dire en passant, dans
la plaine environnante que naquit saint Thomas Defourkinos, un des

contemporains de Michel Malé'inos. Synaxaire du 10 décembre dans le


Menée, éd. Venise, 1880, p. 70.
12. : 10, 27; èv Tr) Toû Movoxaticipou YE'fjpa. Ce pont doit être cherché aux
environs de Tossoun-Oghlou, où la route actuelle coupe encore l'ancien
62 NOTES SUR LA VIE DE SAINT MICHEL LE MALÉIXOTE.

Callus, pt d'où le Dikmen-Dagh se laisse aisément découvrir. ,V cet en-

droit, on passe de la rive droite sur la rive gauche du fleuve. Mais, vou-
lant se retirer au Kymina, notre saint n"eut pas à effectuer ce passage.
Movozâjjiapov signifie d'une seule arche. Encore aujourd'hui, pour désigner
l'arche d'un jwnt, les Turcs emploient le mot kèmcr, évidemment iden-
tique au grec x«(ji.apov.
13. (10, 31) Trjv /.lîiiiriv lûpaivri5. Si nos identifications précédonte.s sont
bien exactes, Kspahrj devait se trouver à peu jirès sur remplacement du
village actuel d'Hckimdjiler, assis précisément au pied du Dikmi-n, 7:pb;

aÙTOu; Tjo») -/.eiiiÉvriv toû cîpo'jç Tou; -pô;;o5a;.

14. ;l(j, 30; Ta T^; rijouaictooç îipia. Par la forme ITpouTiic, âSo;, les auteurs
désignent jiresque toujours, non la cajiitale de la Bithynie, Brousse, mais
la ville de Prusias ad Hypion. la médiévale Kiéros, la moderne L'skubu-
Kassaba, sur les frontières de la Bithynie et de la Cappadoce I'".
15. (16, 33) y^ûjpov... Er,poX([xvï)v... ovouaÇôjAsvov. Quand on quitte, comme
le fait ici notre saint, le bassin du Gallus pour se rapjjrocher de Prusias, et
que l'on a franchi le Kardyz-Dagh, on se trouve dans le bassin de l'Hypios,
le Milan-Tchaï actuel. Or, au bas des derniers contreforts du Kardyz s'é-

tend le lac dit Eflâii ynei'l, qui correspond sans doute à la Xerolimni des
paysans byzantins.
16. (18, 1) Tî) BiOuvioc -poGwp;j.r,a£. Si le saiut, en quittant Xerolimni, passe
en Bithynie, il faut en conclure que Xerolimni se trouvait déjà en Paphla-
gonie. Le biographe de sainte Marie la Jeune avait donc raison de placer
le Kymina sur les frontières des deux provinces. Mais notre hagiographe

a négligé de nous dire la position de la nouvelle laure bâtie en Bithynie


par le saint. C'est à cette dernière que s'applique exclusivement le nom
X%-Jox TOU MxXelvou, (jue donnent certains manuscrits. 11 est très probable

qu'elle se trouvait sur le Kymina, première résidence de-Maléïnos; c'est


là, en effet, que viennent le trouver une foule de voyageurs illustres, Nicé-

phore Phocas et son frère le, curopalatc Léon; là qu'Athanase, le fondateur


de Lavra, s'est formé à la vie monastique. Cf. Vie de saint Athanase de
VAthos, éd. Pomyalovskii, Pétersbourg, 1895. p. 8, 13; 9, 31 ; 11, 7; 26, 22.
L'empereur
17. (21, 20) EvTof; ypivoiç IvtovoTïvTivou te xa'iZwiiçTGiv ^«siXeuôvtojv.

ici fameux Constantin Vil Porphyrogénète (912-959), .sur qui


désigné esl le

M. Rambaud a écrit un si beau livre L'empire grec au X" siècle. Con.'ilan-


:

tin Porphyrogénète, Paris, 1870. Né en 905, associé à l'âge de six ans (911)
à son père Léon 'Vl, à l'âge de sept ans (912) à son oncle Alexandre, il est
placé de huit à quinze ans )913-920) sous la régence de sa mère ou de ses
tuteurs. Cette mère est l'impératrice Zoé. non point la seconde femme de
Léon VI, mais Zoé Carbonopsina, d'abord concubine, puis quatrième
épouse officielle de Léon VI. Rambaud, op. cit., p, sqq. Sa régence in-
contestée commença en 914, précisément à l'époque où la guerre avec les
Bulgares sévissait dans toute son horreur. Ibid., p. 12. Après la prise
d'Andrinople en 914, survint la grande défaite de l'armée romaine à An-
cliialo en 917. Ces événeiients ])araisscnt bien rapprochés du jour où .Ma-
léinos embrassa la vie monastique pour que nous puissions voir en eux la
réalisation de la prophétie du saint. Mieux vaudrait, ce semble, descendre
.NOTES SCR LA VIE DE SAINT MICHEL LE MALÉINOTE. 63

jusqu'en 924. alors qu'après onze ansîle luttes eut lieu sous les murs de

de la vaste plaine d'Andrinople, l'entrevue du tsar


la capitale, à l'entrée
Simeon et de Koniain Lacapène. Rambaud, op. cit., p. 333 sqq. Mais, à ee
moment. Zoé n'est plus au pouvoir; en 9'30, Romain Lacapène l'avait en-
voyée au couvent. Si l'assertion du biographe associant le nom de Zoé à
celui de son fils est bien exacte, c'est à la terrible bataille d'Anchialo, en
917, que .Maléïnos aura voulu faire allusion.
18. (23, 20) 'l'iojjiavoj ToO âx -xTpixiwv, etc. Ce patricc Romain n'est autre

que Romain Lacapène. originaire du thème Arméniaque. Pour une action


d'éclat, parce qu'un jour il Lavait vu tuer un lion dans un marécage,
Léon VI l'avait élevé au drongariat, c'est-à-dire à la dignité de grand
amiral. Parvenu à la régence le 25 mars 919, il prit le titre singulier de
Basileupator (père de l'empereur), mais il entendait bien gouverner seul.
En septembre 920. il se fait couronner César; en décembre de la même
année, Bosilem; en mai 921, il décerne la couronne impériale à son flls
aîné Christophe; en 922, il prend le pas sur son maître Constantin VII; en
924, il fait couronner son deuxième flls Stéphane et son troisième fils
Constantin. Envahissant à la fois l'Eglise et l'État, il donne, en 933, le pa-
triarcat à Tliéophylacte, son quatrième fils. Ces usurpations successives de
Romain ne plaisaient ])as naturellement aux amis de Constantin Vil. Il est
d'autant moins surprenant de voir Micliel Malé'inos se faire l'écho de ces
plaintes, que, pour arriver au trône, Lacapène avait dû commencer par
en écarter Léon Phocas, domestique des Schote, ou commandant des
troupes de terre, à qui il avait fait crever les yeux. Or, Léon Phocas, fils
du glorieux général Nicéjiliore, frère du vaillant Bardas, était le beau-
frère de Michel .Maléïnos. Celui-ci ne pouvait donc que propliétiser la
ruine des Lacapénides. Elle ne tarda pas à arriver. Christophe, l'ainé des
fils, meurt le jpremier; Stéphane et Constantin détrônent leur .père,

qu'ils envoient philosopher parmi les moines de Proti (16 décembre 944);
mais, à leur tour, ils sont détrônés par Constantin VU, à qui ils avaient
voulu jouer le même La prophétie de
tour qu'à leur père (27 janvier 945).
Maléïnos est postérieure à 933, puisqu'elle excite le mécontentement de
Théophylacte, parvenu cette année-là au patriarcat. Parmi les œuvres de
bienfaisance accomplies par Romain Lacapène, rappelons les distributions
d'argent faites, lors de la famine de 927, aux rnoines du mont Kymina.
Léon Gramm., p. 505; P. G., t. CVIII, col. 1153 C; Genes., p. 82; P. G.,
t. CLX, col. 109G B. Micliel Maléïnos dut en recevoir sa large part.

19. (24, 7) 0Ho-^ùXïy.TO5 , ô Tr)v r.onpiapyj.in'i îOûvwv. C.e quatrième fils de


Romain Lacapène ne survécut aux désastres de sa famille que pour la
déshonorer par ses excès. On
peut lire à son sujet une belle page de
M. Rambaud, Monté sur le trône jiatriarcal au mois de
op. cit., p. 43, 44.
février 933, il poussa sa passion pour les chevaux jusqu'aux extravagances.
Ce prélat hippomane mourut d'une chute de cheval, le 27 février 956,
20. (25, 30) Xpivou; ûÈ Tisv-r/.ovtat —
oirîvc-^xEv, Ce passage a une importance

extrême, car nous permet de fixer définitivement la chronologie de la


il

vie de saint Michel. A s'en tenir aux seules données de Théopliane, Micliel
a vécu dix-huit ans dans le monde et cinquante dans la vie religieuse; il
61 NOTES SUR LA VIE DE SAINT MICHEL LE MALÉINOTE.

est donc mort à soixante-huit ans. Sa vocation monastique a été déter-


minée, on l'a vu, par les funérailles de l'empereur Léon \ 1, mort le
1 1 mai 012. Michel étant alors dans sa dix-huitième année, il était venu
nu monde en 894. Quant à sa mort, elle serait survenue en 0G2. Mais
'l'héophane a compté en chiffres ronds. Nous possédons en elfet d'au-
tres données absolument sûres sur la mort de notre héros; ce sont celles
que nous fournit le biograplie de saint Athanase de l'.Vthos. A l'époque
nil Athanase se trouvait encore au mont Kymina auprès de Michel Ma-

lé'inos, celui-ci, se tournant un jour vers quelques-uns de ses disciples,

leur dit, en parlant d'Athanase i Voilà mon successeur ». Et l'hagio-


:

graphe observe tout aussitôt qu'il ne s'agissait point d'une sut-cession


matérielle ou locale à la tête de la laure de Kymina, mais bien de l'hé-
ritage par la grâce et la sainteté. Vie de saint Athanase, éd. Pomya-
lovskii, p. 13, 30 sqq. Plusieurs années s'écoulent. Athanase a quitté ie
Kymina depuis fort longtemps et s'est fi.\é à l'Athos. iNicéphore Phocas,
l'ayant appris, le mande en Crète, comptant davantage sur les prières
de l'anachorète que sur la valeur de ses troupes pour expulser de l'ile le
Sarrasin trois fois maudit. Par le fait, Nicéphore réussit à souliait dans
son expédition. Voulant témoigner sa reconnaissance à Athanase, il ne le
laisse pas repartir pour sa retraite sans le charger d'une forte somme
d'argent destinée à construire un grand monastère. Le monastère projeté
est celui qui portera à travers les siècles le nom de Lavra, de laure par
excellence. L'heure est donc solennelle et l'hagiographe veut l'enregistrer
avec soin. Que fait-il pour cela? Rappelant la prophétie de Malé'inos, il
annonce qu'elle va s'accomplir, car l'homme de Dieu vient de mourir,
au moment même où la Crète retombait au pouvoir de Nicéphore.
Écoutons ici l'hagiographe rJXu (aÈv yàp iy.zhi-i\ (= EçiJTr)) où noVu r.^dxiam
: r\

Trj; TOÛ liEyâ^ou (= MxXstvou) tsXsut^, Ivia'xjiÉvou lou 'ectpo; -/.ai [iijvb; tatajAsvou

aip-t'ou, ÔTE y.'xX vjv liîiopoûjJiEVov r.ooi tJiv (JvoizoSojxtiv àvavîûaai ;:po£!-o;ji£v, [is-

TrjXXaÇt os y.i/.Ervo; t'ov T^ôc xatà îrôôaç ^fov iv cX£i ito aÙTw, [ir,vbç îaratisvou

t'j'jXt'ou, Sts /.a\ r) fi^iç, Tr)v To3 iJ-SY^^o" Tipippr.oiv Ijiiaypayd^ouaa T»i; oizoSoaiic
ôcixaOai Tov viov (= 'AOavïiiov^^ InivsuTEV. et 3= tivs; iSizGiç xxi to Ïtoç î^ aàXXov
îoitori/.G); dicaiTouat (/.a\ yàp à-riTii'.ajiv), ^v [ilv IÇ7;/.03rbv 'evaiov irpbj ™ i^xxiayi-
X'.ianù TETpJzosiosTCJ, ^v 3= 7.ï\ îvoizTuov Tiîsptr,. op. cit., 30, 14-23. Jamais
date ne fut donnée avec plus de précision. La Crète fut prise dans les pre-
miers jours de mars, et Maléïnos mourut dans les premiers jours de juil-
let, l'andu monde 64G9, indiction 4, c'est-à-dire l'an 961 de notre ère. Le
jour de la mort n'est pas indiqué; mais comme les manuscrits liturgiques
s'accordent à mettre la fête du saint au 12 juillet, on doit en conclure que
c'est bien ce jour-là que Maléïnos passa à une vie meilleure. Il nous est
maintenant facile de dater avec certitude les principaux événements de
sa vie :

894 naissance de Manuel Malé'inos à Charsianon


:
;

vers 909, il reçoit le titre de spatharocandidat;


entre 910 et 912, il séjourne à la cour impériale;
912,il se retire au mont Kymina, auprès de Jean Elatitès,

au bout de quatre jours, il prend avec l'habit monastique le nom de


NOTES SCR LA VIE DE SAINT MICHEL LE iMALÉlNOTE. 65

Michel; arraché par son père à sa retraite, il rentre dans sa patrie, d'où
il sort bientôt pour revenir au Kymina;
913-915, il remplit l'oflicc de cellerier (rparE^dr););

915, il prend le grand liabit; peu de temps après, son père meurt à
Ancyre; sa mère se fait religieuse dans la même ville; Michel abandonne
à son frère Constantin toute sa fortune immobilière;
918, il se retire seul sur un rocher voisin du monastère;
919, il s'enfonce plus avant dans la solitude avec Agapios et y reste
deux ans;
921, il se rend à Xerolimni, non loin de Prusias, et s'y bâtit une ca-
bane; en peu de temps, plus de cinquante moines viennent vivre sous
sa direction ;

vers 925, abandonne à Agapios le monastère de Xerolimni,


il et revient
en Bithynie, au mont Kymina, où il élève une grande laure;
vers 930, il est ordonné prêtre ;

12 juillet 901, il meurt.


INDEX DES NOMS PROPRES

'AYâmoç, parenl el compagnon de saint Michel, 16,22,31 ; 17,33.


'Ayxûpa, ville de Galatie, 15,11.
'ASpoiXejTo;, patrice, grand-père maternel de saint Michel, 8,30.
'AvacTïGM, mère de saint Michel, 9,3,33; 10,2.
'AvaToÀvi, l'Asie Mineure, 8,31.
Bâp5o(ç, césar, beau-frère de saint Michel, 9,14.
Biôiivi'a, province d'Asie Mineure, 18,1.
BoôXyapoi, 21, 28.
YàAkoi, fleuve de Bithynie et de Galatie, 10,26; 16,30; 20,31.
'EXaTiTr,!; 'Iwivvr,?, nioine du Kymina, maître spirituel de saint Michel,
11,2.
Kùûôxiuo; (saint), a'ieul éloigné de saint Michel, 9,19.
— père de saint Michel, 9,2; 15,20.
ECiOûiiio;, le Grand, moine de Palestine, 25,17.
EùiTTâôioç, patrice, grand-père paternel de saint Michel, 8,28.
Zojï^, impératrice, femme de Constantin ¥11(912-959), 21,29.
'lldotia?, le prophète, li,2o.
'Hdû/io,-, disciple de saint Michel, 20,30,34; 21,6.
Wso-^otvr,;, disciple et biographe de saint Michel, 21,11,19.
Wso'^ûÀaxicK;, fils de Romain Lacapène, patriarche ^933-956, 21,7.
'iaxcôê, le patriarche, 11,29; 18,24.
'I(jpa-,lX, 18,24.
'Iwivvv];, voir 'EXctTiTV);.

KaniraSoxai, les Cappadociens, 8,22; 9,8.


Kepaîvï-,, village de Bithynie, au pied du Kymina, 10,31.
Ivouxâç, localité de Cappadoce, 9,2(>; 13,15.

KuiAivaç, montagne de Bithynie, 26,22; Ku'aivïîoi;, 10,27.


Kupiaxoç, disciple de saint Michel, 20,12.
K(.)v(jr!<vT?vo;, frère puiné de saint Michel, 9,7; 16,2.
— empereur (912-959), 21,29; 24,5.
— disciple de saint Michel, 22,16,23,34.
KwvtjTavTivoÔTToXii;, capitale de l'empire, 10,10.21; 26,18.
AÉwv (VI) empereur (886-912), 10,12.
— curopalate, neveu de saint Michel, 9,16.
INDEX DES NOMS PROPRES. 67

A/wv disciple de saint Michel, 23, lo.


Mavour]),, premier nom de saint Michel, I0,'i,l.'!; 11,30; 15,13.
McOo'Sio;, prêtre de Kouca, 9,30.
Mi/.ar;x, le saint (894-961), 7,21; 11,30; 12,4; 13,-4,21 ; 15,30; 16,32;
21,2; 21,19 ; 25,29 ; 26,23,28.
Movoxo(u.«poç, pont sur le (iullus, 10,27.
M(o<3Îiç, le législateur, 18,12,13; 19,9.
Nixv-,'.pôpo<;, empereur, neveu de saint Michel (968-969), 9,13.
ïr,po),t,uv7i, localité de Paphlagonie, 16,33; 17,33.
npouaiâ;, Pruslas ad Hypion, auj. Uskubu-Kassaba, 16,30.
'Pouïioi, les sujets de l'empire, 10,13.
'Piojjiavdç {l" Lacapène), empereur (920-9'(i), 9,1 ; 23,20; 24,3.
-âÇaç, le Grand, moine de Palestine 2.ï,17. ,

ioiîa (() 'Ay'")- basilique, 23,34.


XapTiavdv, place forte de Cappadoce, patrie de saint Michel, 8,19;
12,7.
n

TABLE DES MATIÈRES

rages

1. Avant-propos ."
1-0

2. Vie de saint Michel le Maléinote 7-26

3. Office de saint Michel le Maléinote 27-41

4. Épitaphe de saint Michel le Maléinote 42

5. Traité ascétique de Basile le Maléinote 43-57

6. Notes 58-65

7. Index des noms propres 66-67


7/

Extrait, pour la plus grande pa/iir, de la Ue\ue


DE l'Orient Chrétien. — Année 1902.
'^

BIBLIOTHÈQUE HAGIOGRAPHIQUE ORIENTALE

VIE ET OFEKE
DE

SALM EUTHYME LE JEUNE


Q
BIBLIOTHÈQUE HAGIOGRAPHIQUE ORIENTALE 'l!--'

KIIITKH l'Ai:

LÉON CLUGNET

VIE ET OEEICE

SAINT EUTHYME
" ^-fcbâN./otmO'e
LE JEUNE

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Le R. P. Louis PETIT, A. A.

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LIBRAIRIE A. PICARD ET FILS
82, rue Bonaparte, 82

l'.i()4
VIE ET OFFICE

DE

SAINT EUTHYME LE JEUNE

AVANT-PROPOS

L'existence de saint Euthyme le Jeune a longtemps tour-


menlé les hagiugraphes. Papebrodi, rencontrant son nom au
15 octobre dans le calendrier slave, déclarait eu 168i) ne rien
savoir sur le compte de ce personnage : « Qiiis aiit nijas, écri-
vait-il, iiiromperUaii mi/ri esse faleor, et aliunde doceri
peto (1) ». Et il proposait, avec réserve d'ailleurs, de l'identifier
ou tout au moins de recliercher ses liens de parenté avec un
moine anonj'rae de Scété, dont les Menées, sous la même date,
nous fournissent une courte notice. Ignace Kulczynski et le pre-
mier des Assémani, qui ont examiné après le grand boUan-
diste les Ephéméi'ides gréco-russes, n'rmt pas été plus lieureux
dans leurs recherciies. Kulczynski se demande si cet Euthyme
ne serait point le patriarche de même nom, qui occupa sous
Léon le Sage le siège de Constantinople (2). Ce serait plutôt,
observe Assémani, le saint Euthyme le Jeune mentionné au
4 janvier dans le calendrier métrique édité par Papebroch.

(1) E/thème rides


Graecu-Moscae dans .^A. .SS., t. I" do mai, p. l.

(2) Specimen Ecclesiae Rulhenicae cum sede romaiiu vnilae, Homo, 1733,
2- partie, p. 101.

1
'I SAINT ELTUVME LE JEfXE.

Encore faudrait-il dire ce qu'était cet Eutliyinc; or, pour toute


réponse, le docte Maronite énumère complaisamment quatre
ou cinq personnages de ce nom, entre lesquels il laisse au
lecteur le soin de choisir (1).
En reprenant en 183S les travaux de leurs prédécesseurs in-
terrompus depuis un demi-siècle, les nouveaux Bollandistes
eurent à se poser en tète de leur premier volume le même pro-
blème. Voici leur réponse; elle n'est guère rassurante « Quis :

hic? Graecusne an Raihenus? An martyr anonymus mo-


nacluiSy liodie in mcnaeis niaynis nienioratus'? An alius qiris-
piam? Nihil ea de re cerli, quod diceret, habuit l'apebro-
chius, nihil Ignatius KiUczynski..., neque nos habemus (2). »
Et c'est tout. On ne saurait avouer .son ignorance avec plus de
franchise et ici du moins l'aveu n'est point atténué par de
spécieuses hypothèses.
Le volume des Acta Sanctorum auquel est emprunté le pas-
sage que l'on vient de lire est de 1845. Quelques années plus

tard, en 18G3, le P. Martinov publiait son Annus ecrlesiastieus


yrneco-slavicus où nous trouvons enfin, sous la date du
,

15 octobre (3) quelques données précises sur 'notre saint. L'au-


,

teur les a puisées dans une notice du Fa ter icon de l'Athos,


ouvrage composé par les moines de Saint -F'antéléimon, au
mont Vthos, et très répandu en Russie (I). La promesse faite
par Martinov de publier en appendice à son ouvrage une tra-
duction laline de celte notice n'a pas été tenue. Par contre,
on en trouve une traduction, ou mieux, une adaptation française
dans les Petits Bollandistes, compilation bien connue de nos
lecteurs (5).
Si imparfait que fût ce double travail, il marquait un réel
progrès, car l'identité du personnage, sa carrière, son époque,
l'existence même de son biographe se trouvaient à peu près
élucidées. Aussi le R. P. Van den Gheyn, l'éditeur de la \'ie
de saint Joannice, put- il reproduire dans le dernier tome

(1) Kalendiirhun Ecclesiae iiniversne, t. V (Rome, ITooi, p. 30"2.

(2) AA. SS. octobris, t. VU, p. 1.

(3) Op. cil., p. 248.


(4) At/ionskii Palerik. S-lVtersbour?, 1860. p. :HG-4U; 2" édit. Moscou, I8'.«i.

t. II, p. :i65-290.

(5) T. XII (7« edition), p. oDO-356.


SAINT EUTIIVMK LE JEUNE. à

des Acta Sauctoruin les renseignements fournis par \e Pate-


riron sur le séjour de notre saint au mont Olympe et sur ses
relations avec Joannice (1). Mais la notice du Patericon n'est
qu'un pâle abrégé de la \'ie proprement dite, Vie composée
par un disciple même du héros et restée jusqu'ici, dit le

P. Van den (ilieyu, enfouie dans un coin obscur de quelque


bibliothèque (2).
Lorsqu'il parlait ainsi, le savant bollandiste ignorait- il

les six lignes du Synaxariste, où le moine Nicodème signale


en passant l'existence de cette Vie dans les deux bibliothèques
de Lavra rt de Vatopédi, au mont Athos'? Nicodème en indique
même les premiers mots : '0 t?;; àvOpoj-tvy;; cJtrîa; -fvnGio'jp-

-j-i;, mais il se garde bien d'en opérer le dépouillement (3).


Constantin Doukakis, l'auteur du M^va; 2uvaïapiaTi5ç, ne fait

que transcrire les maigres indications de Nicodème (1). Et


pourtant, au moment où ce dernier compilait son œuvre, quel-
ques fragments du texte original avaient déjà vu le jour. Dans
un volume resté presque ignoré, Sophrone Calligas, higou-
mène du monastère de Saint-Paul, en avait insi'tré dès l!S6o
deux ou trois passages des plus intéressants pour l'histoire
de la Sainte Montagne (5). Denys Pisti, ci-devant évêque de
Xanthi, s'était empressé de les faire entrer dans sa Description
de l'At/ios, qui n'est guèrQ d'ailleurs qu'une réédition sous
un nouveau titre de VAthonias de Calligas (0). Enfin Por-
phyre Ouspenski en avait couclié quelques tranches au bas
des pages de son Histoire de l'At/tos, la plus indigeste des
compilations qui soit jamais sortie de la main des hommes (7).
Rappelons encore les menus extraits publiés par le R. P. Alexan-
dre Lavriotis (8) et par M. Papadopoulos-Kerameus (9), et nous
aurons signalé tous les essais tentés jusqu'à ce jour pour vul-
gariser la vie de saint Euthyme.

(1) AA. SS. nov., t. 11, p. 321 d, 3-,'8 c, 33G b.


(•2) Ibid., 328 c.

(3) EuvoÇapKTTïii;, t. I (Zanto, ISGyj, p. 153.


(4) Op. cil., mois d'octobre (Athènes, 1895), p. 179.
(5) 'A6oo'.ià; v^Toi (j-JvTono; itsptYpajîn toù 'Ayiou 'Opou; [Sniyrno], in-8°, p. 22-2!).
(6) n=pti-pa:pixïi IffTopia Toù àyirju ôpouç "A9m, in-8l Saloiiique, 1870. p. 21-23.
(7) \'uxlok chrixliimskii. Isloria .Alluma, t. III, Kiev, 1877, p. 23-31.
(8)- 'Exx/,T,iia(jTi-<ïi 'A),-/|9£ca, t. XV (1895), p. 2O5-20G; t. XVI (1877), p. 373-375.
(9) UyMiiliii. /rilxrhvifl. l. VIII (1899). p. IÏ)9-(;(;U.
4 SAINT EITIIVMK LIÎ .JEUNE.

Pour louables que soient ces


tentatives, elles ne sauraient
Aussi plusieurs savants ont-ils à diverses reprises ma-
.suffire.

nifesté Fintentiou de livrer enfin au public la Vie originale


dans son intégrité. Tels sont MM. I. IVimialovski, K. F. Kinch
et A. Papadopoulos-Kerameus. Pour des motifs que j'ignore,
ces divers projets attendent encore leur mise à e.xécution, au
grand détriment tie la science. J'ai donc pensé l'aire œuvi'e

utile en ne gardant pas plus longtemjis en portefeuille le texte


que nous avons, le P. Pargoire et moi, rapporté de l'Athos,
voilà bientôt trois ans. Il sera toujours loisible aux savants
dont je viens de citer les noms d'apporter au présent travail
les compléments qu'ils jugeront convenables.

11 eût été d'autant plus regrettable de différer davantage


cette publication que la biograpbie de saint Eufhyme est in-
contestablement l'une des meilleures de l'iiagiographie by-
zantine. Les données liistori(]ues qu'elle renferme concordent
très bien a\'ec celles que nous fournissent les autres docu-
ments de la même époque; en outre, mérite assez rare dans
les œuvres de ce genre, la chronologie particulière du héros
s'y trouve assez exactement indiquée. Non moins exacts ni
moins précieux, les détails de topographie locale y abondent.
C'est que nous ne sommes pas en présence d'une élucubration
écrite loin des lieux et des événements. L'hagiographe est un
témoin oculaire; il a passé de longues années auprès de saint
Euthyme, et, après la mort de son maître, il a continué comme
chef ecclésiastique de la province macédonienne à vivre pour
ainsi dire en contact quotidien avec les personnes qiii l'avaient
connu et avec les lieux où s'était écoulée son existence.
Cet hagiographe n'est autre que saint Basile, archevêque
tie Thessalonique. On a coutume d'identifier ce personnage avec
celui dont la mémoire se célèbre, chez les Grecs comme chez
les Slaves, le V février (1). Le rapprochement, nous le dirons

(1) II. Delauave, Synaxarium Ecclesiae Constanlinopolilanae, Bruxelles, 4903,


p. 43'J.
SAINT EUTIIVME LE JEIXE.

plus loin, n'est pas dépovirvu de vraisemblance. Mais c'est


tomber dans une méprise grossière que de prendre, comme
l'a l'ail Martinov, le biographe d'Eutliyme pour un contempo-
rain du pape Nicolas P'' et un adversaire de Plintius. Quand

Nicolas P' écrivait à la louange de l'évèque de Thcssalonique


les lignes dont parle Martinov, notre hagiograplie venait à

peine de naître. L'éloge du pape s'adressait à un autre Basile,


je veux dire à ce prélat qui, chassé de son siège episcopal de
Crète par l'invasion arabe, mérita par ses vertus d'être mis
vers 815 à la tèlr de la métropole macédonienne. En 866, avant
qu'Euthyme eut cnlrcpris ses gi'andes fondations monastiques,
ce premier Basile n'était déjà plus(l). C'est à ce nu'me Basile
et à lui seul, que peut s'appliquer la UDtice insér(''e par les

anciens Bollandistes au P"" février (2). Cette notice du reste


porte tout entière à faux, si la phrase du synaxaire a voulu
visernun l'ancien évèque de Crète, mais notre biographe.
Le R. P. Van den Gheyn n'a pas manqué d'apercevoir la
bévue de ses devanciers; mais il n'évite lui-même une erreur
que pour tomber dans une autre. A l'en croire, le biographe
de saint Eulliynn' aurait été un simple moine, et nullenient
un arclievèque de Thessalouique « Vitae, dit-il, conscriptae :

a Basilio quodam monacho, minime aulem, ut quidam opi-


nalisunt, a Basilio episcopo Thessalonicensi{3). » Et ailleurs :

« Hœc Vita conscripta a Basilio quodam, quem aliqiti per-

peram eundem dicunt atque aychiepiscopum Thessaloni-


censem (l). » Or, que Basile ait été revêtu du caractère episcopal,
il n'y a pas le moindre doute; il nous en fmii-nit lui-même
la [jfeuve, en mettant dans la liouche de son maître celte pro-
phétie à son sujet : << Kaî tj cJv, -sy.vov, -(v/mgy.î, Oïîî |v.:i TOC

v.x-'z aà çx'izpwixnz:, ;;.3:0'r;;j.âT(i)v k'pwTi -iyiz^/ tï;ç ['-i^'fii avayupïCç


Y.xl àp-/i£pî'jç -'{vr,, ij-ou TÔ Oeïov TCpîsÔÉŒTïiC/S [îiuXïjij.a. » Le siège
episcopal que Basile devait occuper n'est point désigné ici,

mais le témoignage des manuscrits, où Basile reçoit simulta-


nément le douille titre de disciple il'EuIhyme et d'archevêque

(I) Vuii- la riolii'p qii(3 jo Uii ai consacive dans les Echos d'Orient, IV (1901),
p. -Jl.s.

(2| .\.\. SS. lebi-., t. 1, p. 214.


(3) AA. SS. nov., t. II. p. ;H4 cl.

i-4i /bill.. :j-2X,l.


6 SAIXT EUTHV.ME LE JEUNE.

do Tlifs.salniji(jue, ;i bien sa valeur. D'ailleurs, en recomman-


dant à son disciple de veiller, une fois devenu évèque, sur
le monastère on ils avaient vécu ensemble, Euthyme laisse
assez clairement supposer qu'il entendait parler du siège de
Thessalonique.
A quelle époque faut-il placer cet épiscopat de Basile? Les
éléments de la réponse à cette question nous sont encore
fournis par le principal intéressé. Après avoir raconté la fon-
dation monastique de Péristéra, dont l'inauguration eut lieu
en 871, Basile ajoute que quatre ans plus tard, par conséquent
en 875, il reçut la tonsure monacale des mains d'Euthyme
dans l'église au bourg de Sermylia, le
de Saint-Démétrius
moderne Hormylia, sur le golfe Taronique ou de Cassandra.
Par malheur, l'iiagiographe ne nous dit pnini l'âge qu'il avait
à celte époque. De plus, les termes dont il se sert peuvent
désigner indifféremment la prise d'habit ou la profession re-
ligieuse. Toutefois, comme la cérémonie en question avait
été précédée d'une période de formation de quatre années,
c'est évidemment de la profession religieuse qu'il s'agit, d'au-
tant plus qu'aussitôt après Basile reçoit de son maître l'au-
tcirisation de mener la vie solitaire en dehors du monastère,
autorisation que l'on ne saurait accorder à un sinq^le novice.
Or, malgré la fluctuation de la législation canonique à cet
égard, il est difficile d'admettre que Basile eut alors moins de
quinze ans. C'est donc vers 860 au plus tard qu'il faut reporter

la date de sa naissance.
Quant à son arrivée à l'épiscopat, j'ai montré ailleurs qu'elle
ne peut être anlérieure 905 (li. Jusqu'à cette dernière
à l'an

date, les métropolitains de Thessalonique au ix' siècle sont


trop exactement connus et la durée de leur épiscopat assez bien
fixée pour que l'on puisse songer à introduire Basile dans
l'intervalle qui sépare 875 de 905. Au rapport du moine
Théodore!, qui nous a laissé de bien curieux Mémoires sur
TAthos, Basile, avant de devenir évèque, aurait vécu assez
longtemps sur Montagne Sainte et y aurait fondé, dans les
la

vignobles de Chilandar, un monastère qui porta .son nom(2i.

(1) Échos d'Orient, IV (1901), p. 221.


(2) M. Gf.déon. "A6u;, Constantinople, 1885, p. 314.
SAINT EUTIIV.ME LE .lElNE. 7

Co précieux reaseigiiemeal voudrait èlre cuulirnié par quelque


doeument Néanmoins, pas plus à TAtlios qu'ail-
positif (1).
leurs, les traditions ne s'établissent sans cause. A en croire
le même Tliéodoret, Basile, après sa mort, l'ut rangé au nom-
bre des saints. Si l'assertion est exacte, la maigre notice du
1°''
synaxaire au lé\'rier : Mvi^jx-^ t;u ôo-iiu Traxpc? t]|^.wv y.al c[j.:-

/.o"y;~:0 ïia^'.'kt'.ij . xpyj.i-w/.o-cu Bsua-aXsvr/.'^ç, cpp.())[v.£vou Tf,ç 'A6r,vôv


T,:'hHi>; (i) , s'appliquerait sans doute à notre personnage, dont
la patrie nous serait du même coup révélée. Sans présenter
comme alisolument certaine l'ideutilication des deux person-
nages, du biographe de saint Euthyme et du saint confesseur
fêté au l"' février, je rappellerai que cette hypothèse peut se
réclamer de toute la tradition gréco-slave (3). Par malheur,
les synaxaires imprimés ne fournissent à son sujet aucune in-
dieation préri<;e. Les menées inédits, ceux de Chiiandar sur-
tout provenant en partie de l'ancien monastère Saint-Basile,
Contiennent peut-être quelque office, dont la publication suf-
firait à le\-er tous les doutes.
Quoi qu'il en soit, le peu que Basile nous dit de sa personne
dans la biographie de son maître nous permet du moins de
fixer très exactement son époque. La lùograpliie elle-même,
restée si longtemps inconnue, nous oblige à ranger d'emblée
l'auteur parmi les meilleurs hagiographes de la littérature
byzantine. Le style en est élégant, parfois nK'-me recherché,
mais exempt des grands mots et ^les belles phrases si goûtées
des hagiographes postérieurs. Tout en évitant le style drapé,

D'après lo ms. 5788 de l'Athcs (= .S'-Panlrlocinoii. 281), 3" partie, p. 171,


(1)

le monastère fonde par Basile est identique à celui que les documents posté-
rieurs désignent sous le nom de monastère de la Tour (xoû IIûpYou), à cause
d'une tour qu'on y avait construite pour se mettre à l'abri des pirates. En
l"28l, ajoute le même codex, ce monastère fut incorporé à celui de Cliilandar,

comme en témoigne un -JTOiiv/iiioc conservé aux archives de Zographos. II tomba


depuis dans une ruine totale, ce qui fournit prétexte à ses deux puissants voi-
sins, Cliilandar et Zographos, de s'en disputer les dépouilles avec acharne-
ment. Voir au sujet de ces démêlés le code.i: que je viens d'indiquer, -I' partie,
p. 72, où le monastère est ainsi dénommé Movj) toO îtùpyou âyiou lîaai/.eiou vf,-
:

'Avx>,T^'l/£[t'!;.

(2)11. Delaihvi;, Synnxnriion Ecclci^iac CoiislhiiliiKijjoliliuKte, Lii'uxellrs, 10fl2,

p. 139.

(3) Martixov, op. lil.. p. GU; At/ionski Pulerik, l- édit.. t. I, p. 221; 'ExxX.
'A),r,0£ia, t. XVI (1897), p. :J73.
b SAINT EUTUVME LE JEUNE.

impdrtant, Basile n"a garde île tomber dans le langage


guiiidc',

maniéré, alanibiqué, quintessencié, qui coupe les idées en


quatre et danse sur les pointes d'aiguilles. S'il écrit, c'est bien
un peu pour écrire, mais c'est aussi pour dire quelque chose.
Il a voulu nous faire connaître son maître spiiituel, et il y a
pleinement réussi. L'existence d'Eutliyme sera désormais en
pleine lumit're, son rule comme fondateur nettement défini,
sa place dans le monde monastique du i\° siècle exactement
marquée, les diverses localités parcourues par lui déterminées
avec la plus grande précision.

Du texte même de notre biographie, Nicodème avait dit au


début de ce siècle SwLîTjft ;jiv h tw -pcô-rw -av^-'upi/.w tï;ç
:

lîpx: [J.îv^ç t:j Mx-.z-x'Zii'j -/.ai b/ t?] [J.t';i7-r, \u-jç.x. C'est donc verS
ces deux monastères que nous avons dirigé nos recherches
dans l'espoir d'y retrouver la précieuse Vie. Les indications
de Nicodème, il y a plaisir à le constater, étaient fort exactes.
Le manuscrit de Lavra, le plus ancien de tous, porte aujour-
d'hui la cote suivante A. 78. Il est en parchemin et écrit sur
:

deux colonnes. Incomplet de la fin, il ne fournit pas la moin-


dre indication sur le copiste ni sur l'époque où celui-ci écri-
vait. A en juger par les caractères de l'écriture, il remonte au
xiii^ siècle. La Vie d'Euthyme y occupe les fol. 1 12''-I63''. Les

conditions dans lesquelles le manuscrit nous a été commu-


niqué ne nous ont pas permis d'en prendre une description
complète, que les PP. Alexandre et Chrysostome se réservent
de publier dans le Catalogue général des manuscrits de leur
riche bibliothèque. Je signalerai pourtant les deux Vies de
saint -Vndré in Crisi et de saint Grégoire le Décapolito. La
premiere, contenue dans le.s fui. 1G7''-I73'', a pour incipit :

RîAAï) y.a-à Ttov ":D \piazz~j [j.apTiJpojv tî3 5ia£iA:u (= BHG2); la

seconde, allant du fol. 295'' au fol. 31 P, débute ainsi : ".Vzav


ij.àv Twv ;;àvt(.)v ijîîv cjtw -iijy.î (= BHG). Si l'on excepte quel-
ques négligences purement manuscrit
orthographiques, ce
-nous fournit un assez bon pour base.
texte; aussi l'ai-je pris
Le ms. 387 de la bibliothèque synodale de Moscou ne parait
présenter avec le préi^èdent qu'une seule et même recension,
SAINT EUTUVMK LE JEUNE. 9

car il provient lui Il semble mcnie être an-


aussi de Lavra.
térieur à celui de Lavra, au jugement de rarchimamlrite
Vladimir, qui l'attribue au Il est en parchemin
xi° siècle (1).
etcompte feuillets ccrits sur deux colunnes. La Vie d'Eu-
•200

thyme y occupe les foi. 1 13 sqq. Je n"ai pu en prendre ni en


obtenir la collation.
Le Tp(OT:v -av^Yupf/.iv de Vatopédl, signalé par Mcodème,
correspond aujourd'lmi au n° .546; il est en papier et comprend
407 feuillets. Le copiste et l'âge de ce manuscrit sont indiqués
par la note suivante du fni. 107' : i-i'/^imOr, -b r.sipb^i giêXi'iv èv

-;JT(o £x/£aOi -(0 --pâ'iavTi Fp'/iYcp"") xto iv ^yzXq lAa;(wTo). C'est


donc en 1 12-2, au mois d'avril, que Grégoire,
dernier des le

moines, tei'mina la transcription de ce volume. Ce fut un co-


piste infatigable que ce Grégoire. Deux mois plus tard à peine,
en mai 1 122, il achevait le codex 550 de la même bibliothèque,
contenant des Vies ou des Panégyriques pour les deux derniers
mois de l'année. On trouvera une description complète de ces
divers manuscrits hagiographiques dans le catalogue qu'en
a dressé M. J. Schmidt, membre de l'Inslitut archéologique
russe à Constantinople; l'impression en est déjà tivs avancée.
La Vie d'Euthyme occupe dans le cod. 5 Idles fol. ISf-IGO''.
Les dures nécessités de notre excursion à l'Atlios ne nous ont
permis d'en relever les variantes que jusqu'au fol. 150". Je

regrette d'autant plus ce contretemps que le Vatopedinus nous


présente un texte bien meilleur que celui du manuscrit de
Lavra.
Par contre, nous avons collationné intégralement le ms. 207
de Saint-Paiitéléiniun, qui contient du fol. l' au lui aussi,
fol. 32",de notre Vie. La copie est du xix" siècle et
le texte
non exempte de négligences et parfois de grossières bé-
vues (2).
Plusieurs autres manuscrits du même monastère présen-
teraient, d'après le catalogue de M. Sp. Lambros, d'autres exem-
plaires du même texte. Mais ce ne sont que des traductions

il) Descripliun indlhodù/iie des Mss. du la bibliulhéi/ue synoilale du Moscou. I.


Leii manuscrits grecs (en russe). Moscou, 1894, p. 582.
ri) Cf. Sp. I.AMiiRos, Calnloijuc of Ihe r/rcek mmmscriplK on -Moiinl Alhos,

l. II, p. IWi.
10 SAIXT EUTIIVME LE JEUNE.

modernes, des adaptations plus ou moins heureuses ou de ri-


En voici quelques spécimens.
dicules pastiches de l'original.
Le volumineux codex 281, 2' partie, p. 31-71, contient ceci :

Bîo? £v6sCi; -/.al T^pwiY.'oc y.aTopO(.'>;j.a-a ziXi :cj(:'j ra-pb; r,[j.M'i E'jOu-
{jj.o'j -:j Vcï'j 7:D èv "A6w à:77.r|7ZVT:ç /.aï. àv Hî^o-aAsviy.-f; /.à;/'^av::ç.

Inc. : (J -;'.'r;-'r;« -/.ai (7Jv:-/îijç tv;^ àvOpoj-tvr,; jJtsio^ 'Jî;;, î îtx-/,i-

Nous avons là, on le voit, une simple traduction en style farci


du texte original.
Le codex 615, fol. 32''-56%
ne présente qu'une pitoyable ré-
dactiiin, comme savent en commettre depuis Agapios Landos
les hagiographes de la Sainte Montagne. (>tue l'on en juge par
le début, fol. 32'' : Btc; -/.a'; t.:'k'.-v.x tîj :a{:u 'Kx-plç f,;j,wv EjOu-
[;,t';j -ij VÉCU TGû Èv ©îacaXovîy.-f;, œu-^yP^î^î? •ivapà BaatXii'su xp'/^i^-

TîKjy.izou 0£aCTa/,oviy.Y;Ç. Inc. : Oûtïç c àît'ît'J.:^ -/.at [;.ay.apt:ç izoL-z-qp

TjIxùv E'j6û|j.t:.;, i ïvo-apy.î; avys"/-:; y.:zl 5ià t-?;; £y.î-/;;j.(a; i-b tsû
t;(i)[AaTS^ a'j"OJ [j.îTa twv à'vio îuvàjj.Ewv -sp'. Osbv yopï'Jojv y.ai ayaA-
Aojj.£Viç, -ïraTpîia ;j.£V r.pOGY.Mpzv y.aî £T:r-'£iov £r/£ Tr|V "/wpav twv Fa-

Àa-wv , âv y.aî [A£ to u'io; t(ov ::pay.i:iy.wv y.a'i Oîcpritty.ùv àp£T(ov

Swauo; è'YEivî -iai'tï;^ -^; à'v(o — «ov, twv FxAaTO)",/ /,£Y0)


£y.£iv(i)v
,

TCÙç c-sisu^, etc.


Le texte des mss. 207, fol. Sô' sq., et 743, p. 135 sq., sont éga-
lement de banales retouches en grec moderne, auxquelles il
est inutile de s'arrêter. Il faut en dire autant de VAthous 2085
(Esphigm. 72).

Avec la biographie proprement dite, je suis heureux de pou-


voir offrir au lecteur l'olTice liturgique de notre saint. Ce n'a
pas été chose facile que d'en découvrir le texte dans les bi-

bliotlièques de l'Athos, même avec l'aide des Calaloi/ues de


M. Sp. Lambros, dont les indications sont souvent incomplètes
ou fautives. De toutes les ày-sAïuGiat de S. Euthyme le Jeune
indiquées par lui à la Table des matières, aucune ne se rap-
porte à notre héros. Celles de VAthous 6570 (Kauacy.a'AJî. 13)
se réfèrent à un néomartyr de\'atopédi au temps de Michel \II1
Paléologue. Celle de l'.l^Ao^s 4632 (Iber. 512), composée par
Manuel le Grand Rhéteur, est en l'honneur de S. Euthyme le

Jeune, le du célèbre monastère d'Iviron.


l'ondateur
SAINT EUTIIVME LE JEUNE. 11

Il m'eût sans doute fallu renoncer à la publication de roffice

en question sans l'inépuisable obligeance du R. P. Matthieu,


bibliothécaire de Saint-Pantéléimon. Avec une patience et un
désintéressement auxquels je ne cesserai de rendre hommage,
le savant religieux a bien voulu pondant plus d'une année faire
des recherches dans les bibliothèques et prendre des informa-
tions auprès des maîtres de cén'monies {-.j-v/.xpézi) des divers
monastères; ilcommençait lui aussi à perdre espoir, quand
il fut enfin assez heureux pour trouver entre les mains d'un
hiéromoine, enseveli vivant dans la grotte de Saint-Pierre
l'Athonite, l'acolouthie tant cherclu'e. Il s'empressa d'en faire
exécuter une copie, qu'il me transmit aussitôt, le 25 janvier
dernier. De quel manuscrit provient l'exemplaire du hiéro-
moine de Saint-Pierre, je ne saurais le dire, ni lui non plus
sans doute. Quoi qu'il en soit, cet apographon est et restera
longtemps peut-être le seul connu (1). Le manuscrit qui nous
l'a conservé est un simple cahier, dans lequel on ne trouve pas

autre chose. Je l'ai reproduit intégralement jusqu'au tropaire


final, courte prière étrangère d'ailleurs à l'office et composée
sans doute par le moine anonyme qui a exécuté cette trans-
cription sur quelque ancien manuscrit resté inconnu. Tout ce
que je sais, c'est qu'il m'eût éti' impossible sans le concours
du U. P. Matthieu d'exhumer de la grotte de Saint-Pierre ce
précieux monument hagiographique. Aussi nos lecteurs vou-
dront-ils s'unir à moi dans l'expression d'une commune gra-
titude pour le vénéré bibliothécaire de Saint-Pantéléimon, si

hospitalier aux pèlerins de la Sainte Montagne.


S'il faut en croire le titre, l' Acolouthie comme la Vie elle-
même aurait pour auteur Basile de Thessalonique. Vraie sans
doute dans l'ensemble, cette attribution est évidemment erronée
pour certains passages, où le culle de Basile se trouve associé
à celui de .son maître. Quelque bonne opinion que l'on puisse

(1) 1,'archimandrite Vladimir, dans son Calalor/ue des Mss. grecs de la biblio-
Ihrque xi/iiodrilc de Moxcou, indiqiift à la Tuble des matières un office de saint

Eiitli_viiii' comme étant contenu au fol. 2(i:i sqq. du Jlosquensis 287. U s'agit
sans dilute de notre saint, car le manuscrit en question n'est autre chose qu'un
Menée d'octobre en parchemin du xu° siècle. Mais il y aura lieu d'en faire la
vérification. Le ras. de Moscou provenant lui-même du monastère de Docliiar,
au mont .Atlios, celui-ci doit probablement posséder encore dans l'un ou l'autre
de ses Mé'nées l'acolouthie qui nous occupe.
12 SAINT EUTIIV.MIC LE JEUNE.

avoir de sa propi'e vertu, on ne s'attribue pas à soi-même de


son vivant les iionneurs des autels.
S'il n'émane pas tout entier de Basile en personne, l'office

a du moins été composé à l'aide de la biograpiiie écrite par lui.

En plus d'un endroit même l'imitation va jusqu'à l'emprunt,


au plagiat. Sans entrer ici dans d'autres détails, je veux
pourtant attirer l'attention du lecteur sur parfaite concor- la

dance entre deux dcicuments dans l'assignation au l."3 octo-


les
bre de la f'te annuelle d'Euthyme. Tout en mentionnant les
deux dates, le 1 1 et le 13, Nicodème, sans nous dire pourquoi,
préfère la première à la seconde (1); les éditeurs russes du
Patericon de l'At/ios{2) en agissent de même et s'appuient,
pour ce faire, sur le Ménologe de Démétrius de Rostov (3).
Mais, si grande que soit cette triple autorité, elle ne saurait
prévaloir contre celle autrenienl considérable de la biograpiiie
et de toute la tradition liturgique gréco-slave. Le 15 est expres-
si'ment indiqué dans la biographie comme étant le jour où
Eutliyme passa à meilleure vie. Les Tableaux de Papebroch (4),
le Calendrier slave (5), YHorologion slave à l'usage des Ru-
tliènes(6), les Menées slaves imprimés (7), les Menées grecs
maniiscrits (8), tous ces vénérables monuments sont unanimes
à indiquer le \ù. Cette dernière date est donc à n'en pas douter
la seule vraie, la seule qu'il faille retenir.
A la différence des Grecs, les Slaves ont accordé dans leur
liturgie plus qu'une simple mention à l'illustre moine que fut
saint Eutliyme. Leurs Menées pour lecture ou Menées com-
muns contiennent en son honneur une notice, bien maigre, il

est vrai, comme on en peut juger par la traduction latine don-


née par Martinov (9). Leur Menée ordinaire d'octobre n'a pas

(1) SuvaÇapKïTinç, 3' éciit., t. I, p. 153.

(2) Édit. et tom. cit., p. 265.


(3) 4 vol. in-fol., Moscou, 1829, 10= edition. La première édition parut en 1700-
17 1(j.

(4) A..\. SS. mai, 1. 1, en tète; cf. Assémani, Kulendnvia eccl. utiiversae, t. V, p. 302.
(5) Moscou, 1818 et sqq.
(6) Potchav, 1802 et sqq.
(7) Moscou, 1848; dernière édition, Mo.scou, 1897, fol. 112.
(8) Cf. la note de Barthélemi de Coutloumousi. Menée d'octobre, Venise, 1880,
p. 80.
(9) Op. cit., p. 218. Voir l'original dans Trlicli Minci, .Moscou, tvpogrr. svnod..
1897, p. 209.
SAINT ELTIIVMK LE .lETNE. 13

lie syiiaxaire spécial puiir notre héros; mais un y truuve en


revanche comme parties propres les stichères de vêpres, le
contakion et le canon, dont Fauteur n'est pas indiqué (1-).

Dans la nouvelle revision des livres liturgiques entreprise


depuis plusieurs années par le patriarcat de Constantinople,
Euthyme Jeune sera, il me plait de le penser, traité avec
le

moins de parcimonie par les Grecs, maintenant surtout que


le vœu du regretté P. iMartino\' aura été réalisé. « Diynus oin-

nino est, écrivait d'Euthyme le docte jésuite, cujus gesta, quae


milii ex slavica versione tanlummodo innotuenint Latinis ,

vei-o prorsus ignota manent, in lucem tandem prodeanl (2). »


Avec une obligeance dont j'ai déjà reçu tant de marques,
M. Ed. Kurtz, de Riga, a bien voulu me prêter son précieux
concours pour l'établissement du texte. Qu'il me permette de
lui offrir en finissant l'expression île ma plus vi\e gratitude.

{{) Menée d'uclobre, JIoscoii, typogr. synod., 1895, fol. 112. Je dois ces derniei-s
renseignements à ramabilitc de mes excellents confrères du Séminaire slave de
Kara-Agalcli, près Andrinople. Le contakion -slave est identique à celui de notre
office grec, comme on peut en jugei' par la traduction allemande de A. v. Malt-
zew, .Mmol(M/ioii, 1 (Bei'lin, 1900), p. 254. Le canon slave est également une sim-
ple ti'aduetion du grec. Cette parfaite concordance montre que le culte d'Eiithyme
a passi' des Grecs aux Slaves et qu'à une certaine éjioquo la lete du saint devait
se célébrer dans les deux Églises par un office jiublic.

(2) Op. cil., p. IjO.


BI02

TOY OIIOY ETOTMIOY


TOT NKOV

Bio? z<j\i ôoiou naTp6ç t, [AÙiv EùOujiiou

1. — 'O T-ÀÇ àvOpco— tV/iç oùcia; YevscLOupyàç x.at cuvoysù? Ôeo'ç, ô

È7CI âiay.ov/) x.ai àcpÔapTia to TaÛT-ziç oiaTrlâca; <pupa[Aa, jcjcv Tuapy.-

TpoifTj x.al uapaêxTet tôv Oavaxov Ei^wxtcaxo, ouçi toutoiç è/C tt,; 5

avwÔev ctjyysvEia; £pti>Ti/.(o; ()ia/.st|y.c'vc;u; Toù; i—a; to TïpcoTov aTtoMo-

XsxoTaç à4io)(/.x TCpoopwpLsvoç, sv T£ TÙ pîco T/jv ^lau.ovy.v ETri [/.ay.pôv

àTTOx.s/iVflpc'oijOai x.xt to eu sivai |j.eTJ: x.al to'j sivxi âpjAootco; Gij[/.TCepi-

XsXvi'pOai, cô^ zv aÙTOi; zvaloyw; tw 6s«o /) ttoq; to'j; yovéa? tijat,

[y.sÔo^E'joiTO, ;v.;x Tivt fJsrrpLoOscîa


— £pnv>,£^«ç àaipo'TEpa x.al (îJ'jTvep pziîia 'o

TaÙTa £x. àuCTTCOpiTTtov à7vocpïivà[A£vo;, £V TX Tvpô; TO'jç yovéa; Tijx-^ toî;

TToOoùiçiv dx.aTspa cuvcopwaTO- « Ti'aa yzp », ai-zi^î, « tov TiaTc'pa x.oti

T/.v [A-/iT£pa <70u, ïvx £'J COI yc'v/jTai x.al Ê'cr, [xxx.poypôvto; etîI T-?içyri; ».

x.xl [A'Àv x.al £x. TO'J ÈvavTtou, (o; ol-i ^.r, a'J9ai.p£T0u 5o'ç"ij [/.ovov yvto[/.v]; to

£TCiTay[7.a, -o'Xao'j y£ x.al fî/i È-a-cO/ziiAsV/i; ÈvTo^vi; x.al to /^peiwSeï; !''

àTTaiTO'jcvi; toO TrpâyjJLXTo;- ETvayei yàp £Ù6ûç' « O x.ajcoXoyùv —aTEpa

L = Laur. A. 78. loi. IJi'-IGS'; V = Vatoped. 540, fol. 131'-169>-; P = Panto-


leeiii. 207, fol. 1--32': K= Kurtz.
Avant le titre dans YP : ox-rwêpiou ic'. — 2. év t-)e<j3a).., toO ûràp twv àyitai
eixovwv àYwvii7a|jLévovi VP. — o. eCi/oytiiov L : eùXôytioov, naTsp YP. Cette expres-
sion se réfère à la lecture liturgique ; elle ne devait pas se trouver dan.s l'original.
— 9. (iuu7t£pi).£).fi96ai poui' (i'ju.7t£piÊi).j)f6oti, forme particulière, mais non à reje-
ter K. — 12. Ti[i.a — ifii Y'i?- Ex. 20,12. — M. 8ô?7)ç P. — 15. £7ia7tEiXr)u.|isvï); LP.
— 10. 6 xaxo).OYwv — tz'ivj-ci.iu), Ex. 21,10 (17).
VIE DE SAINT EUTHYME LE JEUNE. 15

r, lATiTapa SavaTw tsIsutàtco » . -^al yàp ours 'Ct,v eîy.o; sÙTvpsTCîCTaTa

oï; TQ elvai ;y.£T5c to3 e'j aval r, irpoç Toù; Tsy.ôvxa; XM-'n oùp.£VoOv où

TjpOEÔTiGXÛp'.TSV.

2. — 'EiTJi O'Jv ij'jTco TaoTa xal « TuaTpo; yiv £'J5(^-/1 ffTr,pi'C£i oï/.o'j;

» TE'xviov )), •/; (py;i7i S^olcit/.ùv 6 coowTaTOç, « /.axapx 5è p^Tpo; £-/.piC&î

Oeaé'Xia )),çsp£ TuaxptXYi; vîixîv £<p£i7T-/i/.'jia; [xv/iji.-/)? /.al Ti[Aà(7fiai TCap'

riLtùiv £— tdcpElw; àçtousr,?, aÙTol t/iV iàt'av ÛTraz-oriV £Tiiô£!C,w(X£6a /.ai

TTiV îc^ûv, w; •/! âùvafxiç, tÇ) loyco £7irtTpéiL<i)[;.ev , aùrôÔEv •fly.tv -rr,v lïpoç

-0 'XÉYEiv yaptv Èç à/.£V(oT<ov TT/iyùv £-ty£'joua-/i; tyiç yapiTo;* xai yap

'" ifiJTTOv l'itù; x.y.l y£Xoî'ov fÎ6;£i toÎ; £'J (ppovoOai /.piv6[A£Vov tû oià toO
* r. 143'
eùayyc>.iou r.j^.S^ tofîivrîcav-i, liiyodç t£ y.al vouOsaïai? îspaî'ç CTrapya-

vwGavrt, yalaz-Tt t£ àpETÛv irai^OTpocpviuavTi y.al apxto "((i)Ttx.ÇJ Oeit.?

èxtyvcoijstd; 6p£'yavT'. x.al £t; zvâpaç teIeîv, t6 y£ £'!; aÙTOv xx-ov, toO
—>.'/;pco;xaTo; tqû XpiGTOû TrapaG'iCEuâçavT'., xzv èç àfppoc'jv/iç rijj.eîç en
15 Taî; cppEijl vT,TCÎoi; avor.TaivouGi ^(pà; «'jto'jç irapEvetpioiAEv, [j:h tv;v

ÉauTwv £V }vfj'yoi; £TCW£t^ac6at oûvaa'.v, x.y.1 Taùxa à)ttvo'jvto; r,[^.îv

Èyoïjc-/;; TTJ; -j-oOeijEO);, £Î,'t£ •


è^iTOup-lvou toù )i6yo'j Ttji [/.EyeSeï Tciiv

Tvpi^Ewv Y) y.ai à— oSecvTO* Tviç tûv Ëpywv [j.£ya>.£t6TV)-:(jç. £t [xàv yàp


xàcav aÙToO tviv àpeTTiv o Tiôyo^ et; ^Eupiai; x.al àvaÇaGswç Qij/o; èV/i-

20 7.a/.ôjç i-iv.y.Tct-^yAiihxi >cal to; [7.cTafîoTi.x.T, Tt<i â'Jva[j.i; toîç àlXoi,?

SiaTropQij.EUca; Suvr,i7ViTai (aX'Xcov [/.èv ïccoç toOto tûv ocoi yEyii|j.va(7[/.f-

voi T/,v É'^tv y.al Ta aicOviTVi'pta, à'XV oùy^i Tr,ç -Âii-ETÉpaç p.E0vi[AO(;ijv/)çj,

Tw âytto TbâvTO); OrîcEi xà vix.yiTYÎpta, jcaTa-VflTTwv oià '


qti tti tcuv

è'pyWV JJ.£ya),£l6T'/lTl TÙiv ZKOUV/TCdV T/jV aUVEijlV El rf' àiîopr.ijEt Tito; Tïpoç

23 TTiV icÔTOTa, -aGa -aOeîv àvayx'/i toîç Èx-eivov èyy.ojij-ià^ou'jiv, xal

OÛTtO TO ITESlàoQOV TW 'JiJ.VOUlAs'vW TCeOlXOl'/lOr^'jETai, TOCO'jTOV 'JTTEpy.Vy.-

êa'vTi TO cwy-y. t^; TaTTEivwcEwç -/.al outco; û^j/'/iXw Tvi Ostopi'a xal

Ttpâ^Ei v37iaaT{(javTt, w; avioà lôyoïç "aoicTTav TijAa; d'JvaGÔai, ÔGa

Toî; Ëpyoïç aÙTOç ^l'/ivu/.w; àva'ÎEOEiy.TO. x.ai eiteI xaÛTa 7ipoot[Aiaoa[Ji.£-

I. o-jTE moins bon que oOôs, mais se rencontre parfois en ce sens K. 2. oTç — :

Toî; LPV. Kurtz à qui je dois la correction propose encore toO; ôuoi;, cf. plus bas
1. 21. —
4. oOto) V toOtm L P. iraTpàî
: 6s|jis),ia, Sir. 3,9. —
5. r, M'. 10. — — —
SôÇci : SôÇrj P. — il. tiû — woi-vTiTavTi, cf. 1 Cor. 4,15. — 13. si; âvSpa; — toù
XpiçToO, cf. Eph., 4,13. — 19. œvœSâffEM; V : àvaêâ<7£ii; LP. — "21. twv coiTection
(le Kurtz au lieu de toî; LVP. — Y^Y'>J|J'-'"°"^f-5v« — ta atuOriTiipia, cf. Hebi'.
5,14. — 23. firimi correction de Kurtz; les 3 mss. portent Oiiei. — 29. auto; toî;
ëpYoi; P. — ôir|v£y.(i; P. — àvaScôîiXTW P. — èîti P.
16 VIE DK SAINT EUTIIYME LE .lEUNE.

voi £iroO£i'X6[/.£vi'jv r,aîv u.y.'/.'kijv -i ïv. Tciv lôywv scp'jrAv.ov, aXlw; Tc x.al

ây-ivôuvov wavTa^ôOsv, airor^E^si'^ap.sv, tov èjcsivju Oeov iT'jvspyov -/iSri

Ôev TCOivicwiy.sOa.

3. — Eù6u[jmo; Toiv'jv ô àototaoç Tiiiôiv


— y.tr.s kzI [j-ax-zjio;, ô -/.al 5

Tuepl Ôsov yopjijtov /.7.1 àyaA7vOy,2voç, irarptSa ij.sv Trpo'cr/.atpov /.ac à-t-

ys'.ov T'Àv Ttôv FaTiaTÔiv ywoav siïEyjacpsTO (y.av tw "/.aW^ji twv zpsTwv
f. HS' /(.al TÔJ 'j'i/£t '"tv;? TipaxTix,-?;; àvaêziaco; tyi à'vw iliwv TuoXiToypatp-cOE'!;,

Ty.'jTViç otx.r,Tcop Èvoixio; yvupti^ETai), Fa'XaTWV èzeivtov, fj'j; u Ôelo; 10

àTcdcTTO'Xo; Û; eÙ'/i'OslÇ /.7.I àvO'OTOU; £7:tTti)6x!^tOV Olà to £T7!pp£7V£Ç TYi;

yva)[/.v)ç xal EÙpiTVKjTOV, Tzya av £v TÛ^e tw [Azuapi w; sUGTaSErc.xxt


(7UV£T0'j;ÔTC£payx(7aiTO" /.(oy.Y; ^ï aÙTw TiOvivo^ /.ai Tpofpoi; v.yX ty; y£vvY[c£i

jà Tviç Tl[/.71Ç àvTlXa[J.6aVO'Jl7X TpOipEia '0(|lt.) TVpOGÏiyOpS'JTO ('), OlVOTE-

Iv;.; [AÈv —7, twv ra)vaTwv 'Ayx.ûpa, E'jxpaTo; ^è /.ai ttuov xal iroluâv- 15

ÔptOTCOÇ, O'JTW; ô' âv £iT:£ÎV TVIV aÙTvfv, TO) Trap' TÎj/.tôv £ÙÇ71[J.0U[X£V(iJ

Ôapp-flcravTa;, xat àytwv â'^o; xal (;co"!^qu.évwv [;./) Tpo'-^ro'Aiv x.al ^uîzc'/ta'Xrjv

àpETr,; y.al Tïooïiyov sùaStix; /.al Trpo^ Ôeov [i,£Tavac7T£uctv tt/ twv
TrpwTwv jj.iy,T|(j£t, ô'ijot (;.-/i paO'Ju.io; iauTorç Taç -po; àp£TV)v à(pop[z.àç

àTCO/.Ei'pouciv, £Ti:opt.£vy)v Seiicvùtrav tùv Tto'ÇojAEvcov Ty;v eiijooov. yEvv/fTooEÇ 20

oe auTw £uxaTpio6ç aij.a /.ai ot/.atot x,y.'. togoutov aAÀTiAou; ty, zpETrj

TrapaÔï)'yOVT£Ç, OIJOV a)l"AOV£l/.£rv éuXTcSOV, OTTIÇ TOÎ ÉTs'pO'J to TCptOTSÎOV

vfii xpiXTiç xziviyAoi-Q' /.al yàp (pOovoç yiv a'jTor; à-?,v àvaêi^suç,

Cfi'Xoç o' £V£)C£VTpî!^£TO /.al Epiç "ôv àyaO'/] x.al çaTpta TiEpl a'jTûv £/.pzT£t

i|/u-/to(p£'X7)ç /.al ÈTî'paGTc; où y.ovov toi; t'Àv aùr/iv /.w[Ar,v oîicoOdiv, riO'/i 25

^£ iial TOK ivo'ppw Tv;v ^txycoy/iv /.S/cV/ipcoiy-svoic xal t/jv /.aTàuyeciv xal

yàp s^o/.ei ôxOiia toî; ôpiôci /.al toîç àxo'jO'jciv, àvQpwTTOuç ôvTaç ptw-

Ti/.o'j.; /.al S'/i[xo(7W'.ç T£)iE'(7[xa'7tv û-o/jjTCTOvTa; /.al iTToaTsi'a /.aTaliyo-


[AEvou; y.al tt/ Ta'jT7)i; pt'a svf^iàôvaL lAWaov T-?i; âoETr,; wij-ep fypEiXovTy.:,

[Avi^' ô— tDCoOv TauTviç £>i/i'XTvat rïiavoo'jaévou; toutou; £TCt/.aTa>.aê£'7()at 30

vi ÛTCOVEuovTa;. (paiopôv [aÈv oùv EÎTTctv, ôti axDvOv Ta^Ç ÇpOVTWl TCEpi-

«.vt)iOÛ[A£voi -/.où Taîç àviaiç toO piou ËcO' Ôte /.xTxyyofAevoi, TvpoTpoirfi

1. ajcoyeO,6|iE'«ov V : zno!fzO,o^l.c^^ LP. — 3. èvteûOev : âviaOOa LP. — 5. 'E6\i|x.io;

P. — H. àvcnÎTOuç, cf. (ial. 3,1. — 14. ôi}/t5 L ôiôi D


: : ôi)/ù> V. — 18. (jLExavâ-

(TTe'jciv V : liETavMTauiv LP. — 19. ôffoi V : ôoa LP. — "24. S' : Se P. — 28. xai
atpaTEÎqt te LP. — 31. àTiovEÛovTa; P. — 32. xaTaY5(<i[i£voi : xaTayxawjiEvoi P; L a
VIE DE SAINT KlTIl V.M !: LE JEINE. 17

po-/,v (/.STtd^sTS'jov, tô; ^uvaiV âv fioulyiOEtc "«'-«i "îf pzSia xoivicai. ' 1. 144'

^uiTTOO'.ijTa /.7.Î "oiç iirôaoïç aiGÎav t/jv Tvapoyriv mxrWiLtAe'JG'a'jfiy.i. x.ai

ar,v ToO /u— oijvTO; t/jV Tapa(j;u]^7;v £-/.£ïf)£v àvTi'XaixêâvGVTE; /.al Gto)-

Tw-ra xal (pOEYyoyivvi roî; 3é),'XoK ûrerip^ov TïapatvsTtç. ciiu.xaOsîç ,

[y.sTp'.oi, E'jTvsiOsî;, r,y.£poi, (pi>,ô^£V'ji, oTào-tw/oi, sx. to'jtcj Se xal*

O'^ôOeoi, -poivivEÎç, y.OGty.ioi, ijw(ppov£;, £-c£iy.£i; £v ivuTuox.pÎTw àyz-r,,

TOï; TiàijL TX —vM-y. y'.vôj^.evoi. ttoOsÎt' oio oti tojv àp£T(I)v a/CpoaiTz-

aevcii -/.xi aùxà y.aOstv Ta ôvi|jLaTX. 'E'Tïicpzveio; ViV ô -aTvîp, 6 6£ta;

ÈritpxvEÎx; £irwvutj,o;, ô çxeivo; tti; âpsTTiç \ùyvoç /.al ê'jcsêEirra't-Oi;, ô

oavxç y.sv tots o'. sauTO'j toi; syyu;. «paivwv os /.ai vuv v)[/.iv toiç

TTOppCO -0-J X.aTW/.lCJJ.EVO'.Ç /.xl y-.i/'jUG: T-?i TO'J U'.OÙ 'Xx[A'J£1, rjv w;
Tuupcàv àvât|ia; Tvi oîxouj/.EVifi È^aTOÇTEtAsv Avva àà y-vi'Tvip, -h yy.oiq

]J.'VI TTpOGXyOpE'JOjAEVTl /.xl /_xptTOç ÔeO'J OOyElOV "/.xl Té[;.£VOÇ •/prij/.aTt-

'7X'7a, yxp^Twv 6e /.xl r,[;.â; ÈjvLitiTïXfaJGX Oeiiov fV.i t'oç toCI TtaiSo; y«pi-
TtOGECjÇ.

4. — 'F,y. ^r, TOUTOjv 6 lEpôç Èxeîvo; £z,éXaijTVÎGaç /.al àlyiôùç tov


Ôeo'j xvÔpWTTo;, TÎ fkï T^s'yEiv, oc"/)ç ÈÇ a'jTf,; t-7,ç ysyr/i'csoj; yzpiTOç

ÈTTE7:/.'/i'pOJTO ; Olo; -ÀV TOÏÇ OpWGl /.xl TtpO TVÎ; '/iêviÇ XpivÔlAEVOÇ, TTpOCVlVVl'ç,

XOGaiOÇ, [/.EtliyLO;, "iîoUSITviç, si/TX/tTOÇ, EÙ" ElO'/fç, yOVE'jaiV 'J— OTXGGOU-E-

vo;, Tcôv -X'.fîiwv oti.cTzy.Evo;, Toî; vxoîç -poGj^cjpwv, TOtÇ c'JGtèiai TciJv

C'jyyEvûv o?x -XTpxci -poG/.sîaEvo; ; /.al yxp £/.paT£i tcôv Ei/.ovoo.âycov

•ô jioslupz TOTE /.al pLlGÔypiGTO; Xl'pEGl;, XTTO Ae'qVTO; [JtSV TO'J Ovip'.OJVJ-

i;,ou /.al ^'jOGsêo'j; (") IxêoOca Tr,v Evxpç.v, oç /Cxl fJiy.v]v è't'.ge t'?)ç x^jtoO

àçiav TrapevéçEû);, £v to-oj âyxo, to xÙto; ÈçûêpiGc, t/|V pseviXov aÙTO-j

/.xl j3zp€apQv Toy-f; [^.xyaîpa; à-cjpp-/);x; '|i'jy/|V, /.XTxXvi'youGa (îs sic

E'e^oitov ê'toç T-r,; STCi/.paTsix;; Mt/_^a-/i). toû à-6 £^/.qoÇ''tuv ('') TTxpxyco-

prîcsi (JEou ^tx —^«vi'jo; xixxpTioiv vïaoiv Tri; tcôv Pojjxxuov PxgO.eÎx; tz

C/.r-TpX TÔTS /.7.T£-/_0VT0Ç, (0? slvXt £TOÇ (7.-0 XTlGSw; xoGaou, ôte tÇ)
* f. 144'
^tco ô rxéya; •lîpiojv xafiriy/iT/iç RùOô[xiOi; û-o 9eoO IxE^aptGTO, éçx/.ig-

/Ù.WCZW TO'.X/.OGIOGTOV TDia/.OGTOV (ÎeÛTESOV ('').

comme V 7.aToc7y6ij.îvoi, dont une main postérieure a l'ail xaïay/aviiicvoi, mais


vî a été ensuite efl'acé par une troisième main. 1. — ài^jjXo-j; : i).).ïj>,ot; —
LP.
2. (icTEffyETeuov LP. — 7. Èv avjnoxpiTu àY<xjtïi, Il Cor. 6,G. — 8. toîç tcôctc — t^v6-
|ji£voi. I Cor. 9,22. — îtoSeîx' : ito6eîT£ V. — II. ôte LVP : tots corr. K. — 13. r,

IiTitT.p P. — 14. -^pritiax^aiffa LP. — IS. Set : or) LP. — 2(1. àvcoppr.Ça; V : inoppila;
L : ànoppCAa; P. — 27. è^xovëriTwv P. — 29. oTe V : oTav LP.
2
18 VIK DE S.VINT EUTllVME LE .lEL'NE.

cTî'.oocî'. y.xi r,/,:y.ixz auçr,i7£!. otavjovTo;, o ajv — :oç Try y.'-r,ciii


77a7'/;3

/.ai i^.xx.paîcovx piOT'ôv y.sTaê'.Szî^ÊTai, «ÎO^ OuyaTÉauv -y.Tr,p — po; tw

vê'.x o£ rapojvuatt); tou ~7.Tpo: r, 5Te:a — aoij7)Yo:e'j£TO. r, i/-r,Ty;p OJ tt, o

TOÙ àvôpc;: àTToêiwcst yrçi'jy. n /.%: TTpaTetz ÈÇur-flpSTSÎ'v C/vy oîa te

ij'jny.., à/J,(o; Te /.xi TCa'.oô; a'jT-/^, éT£:ou [;."/; 'J—ovto; izzvi'tz. o; xx'; t6

rs'vOoç T-^^ yr.psLX? £—i-/.ou'|<i7£t x.al t/,; (TTpaTEiac T7;v laTpEÎxv àTTOTî/.Y;-

pto(T£i, àvEvàoToj; Ta'jTYjv x.aTaT£ipovT(i)v éx.aTspwv /.at [Avir)' e'i ti ycV/iTa;

l/.£6vf'7£lV àvaV£UOVTWV, TZ TT|Ç )r7)0Et'aç [xàv ào!(;TCi)Ç ^taTl9£[7.£VY; xal (ô; 10

yuv7.t/.l (jwopovctv v.i'l.s-r.ny.fj't, àou-clàiov, £—1 Tr,v tt.ç n~zy.~-J.y.^ o;ov-

T'.fW T^,V pOTTVlV uà^av [AETaTtOyiClV. 1kXVT06£V O'JV —iO'.i/.OTr'/fcacsc /.al

Tîù/vXa^cô; Toîç ^oyiiraoî; àiacùôpouç ÈTivoia; àvaTU-ùcxca, to; ojf^sfAïav

cDjcry —ifilinzo^j.viry àvTO//îil/£(oç jy— Î6x ÉauTr, £7ri-,taT£Aào£Ta, i-\

TùuTovi TGV £v v£oj T<o iTtoaaTt çû'jvr'J.a T£7.;iov £Trid£'./.vja£-/ov Traioa rs

TViv éa'jTTfC TUTTiitav àv7.Ti6vî<7i.v. /.al (I); [;.£v tc'/.vov u.ovoy£v£? é'vEtv

TOÛTOv [AE*!' £au—?,ç Ç'j(7Eojç wiijMZ r.vay/.i'^ETO, /.al Ta c-^.avyva Èx-iveîto

/.al [/.-/-pi/.oj; £7:' «Ùtoj ôuip/i-sTO, y/ôirou tl twv àviaiùv £— tcu'j.êa'//;

to'jtw — oo; a7roor,aiav aTratpovT'. . /.aTa-'yfji^.svy] o rjov oaio; xr, Tr,;

iy.GTzy-iiyç i'lriOiTfi'., àvzypa— tov aÙTOV toTç (jTpaTuoTi/.oîç È/toiàcoT; 20

/.w'it^'., Ni/.-/;Tav t6t£ t6 àTûo y£vv/î<j£b>ç àTCo/.Ar,po'J[ji.£vov ô'vou.a, a'J/.

av£ii 6£ia; 6(;.cp7i; Y) ÔEorpo-ou rivô; £— i—voia; (cô; o;[Aat) toôtou aùxco
èttiteOs'vtoç tqù 6vô[jLaToç, à7vA' w; v'/.viv £Î7.V|0£'va'. /.ax' syOpwv. twv t£
iooj'Xcvwv ôu.oîto:
tt i
/.zt tojv àoiaTwv.
i rit-'
(pjptovjutoc £;: ûcteoov
kt i/.£).>.o-(TI.

'
f. 145' T£7,£Î u.ÉvToi /.àvTECiOîv £v ToTç TTpaTuoTi/.olç xaTaloYot; /.al* Trâvra xr, 2J

ar,Tp' yivîTai, uîo;, àvTi)ir,TVT(op , <ppovTiCT'/î;, — pocTârr.;, tùv àv.wv-

TCdv EiTi/.oucpwr/'i;, Tcov E'jOuatov TTîp'.-oir.T-ôç, àvTiypraaTîG'- Ta'j~/f,

/.71^£[Jl.o')V, TUaTYÎp, Û— EcaTTTtTT-/;';. TO pi-SyiGTOV àv/ip, -y.VTOJV TCOV £V TÛ


o./.w Tr,v opfjVTÎfîa /.al tùv £/ctc,; Tr.v £-'.i7,£A£iav àva5£;a[ji.£vo;. ett'.xo'j-

cpii^ETai TO'JTOi; tôiv oouvôiv -/i |y//iT-/ip, 77apaiJ/uyv;v E'jTropr'aaaa, /.al t/.v 30

5'.au.ovr,v Tw y£V£i x.al tviv a'j^viGiv è— ipir.yavàTai tco —Avxa aÙTr, xà


xijAta ypviaaTt^ovTi /.al ya^E—^ cuvE-jvzG-ai xoOxov £Ù(7T0y<oç cxoya^E-

2. ij;v uéya; V. —
: oui. P. — tî oui. P. —
<j. toîj àTTon/Tipojaet 7. N. : auox/T]-
puGsi P. — 9. y.atà TEipôvTwv L P. — xà Tàç P. —
: xaT-/;fiôvT(i>v 10. : 12. îi.ETaTi6ï;aiv :

&iaTi8ri5iv P. — 10. P. — toÙtw


jjlovoyevvé; toùto P. — 21. yevviiasio;
19. : : yevicTîM;
V. — 22. oOx 6e:aî
àv£-joOx àv P. —
: P. — Eyôeiix; ?, : r^ iîiiTivoîaç : ÈTrivoîaç LP. —
29. àvaSïi|i|i£vo; P.
VIK DE SAIXT KLTin.MK I.K .IKI \K. 19

~xi, Co; av y.ai tcov ooovtiocov y.uTw auy/.otvwv/i'j'/) tcj -"jvatov /cai tekvou

yovr, 7rpo(76yix,r,v o'insi xco ysvst. STV'.jj'.eto'jcrQx'. /.ivf^jvs'JovT'.. /mi hi, ô|7.rj'Tpo-

Ticiv Tw ~7.:à\ T/,v G'Jyy.oiTov sTCi'^TiT'^'îa'jx. c'jpi'j/.s'. Tzyo; covETrÉV oOaav


Tr,v x'jTViv xai S'jOssctov, tco'X'jo'XSov t£ /.Z'. tovisiov sj— -XTatàiôv axoyovov.

T/| i-tov'j[ji.îa xal [xovij to xs^^^apwy.cvov (^vi'XoGcav t-^ç é'c;£to; (Eù'ppoG'jv/jv

yàp aijT'ov oî T£x.rJvTcÇ 7rpocr,yops'jx.«r7i.v), t/.7.v"À|V oOc-av EÙ^pivac ëcpectv

âv^po; (ï'jvîTO'j /.al Oc"X^ai tîo'Jov cuvî'Jvou ttoo; mùtt/V STViVc'JfjvTrjç.

6. — Taor/i TOI •/.'xl iry.fop OuyaTpoç i^.iàç tti cuî^ijytp cuvsuvacQei;

ô Tr,ç GcoçpoT'jv/^ç Ttupco; aTCobetJcvuTX'. , ly-yiTpc/.-^c PouTvYiC ;cal où/


•/jfio^/-?;; àTva/.'j'/i'j.a su— osrica; to sV.yovov 'AvzcTaaw oà aÙTViv Six tà,v

T7)ç TO'j ys'vou; èxtvtojtsojç £'X77i.,07.5v/iV x ooiayopc'JCTx; àvzTTaijiv /.y.l

ooçaç t)cavo)ç evs'.v tvjv xatôx Tviv utuec sauTO'j Au— Yiv Tif; T£ cuvejvu /.ai

aÙTY; ty; [/.vit:i êTviA'je'r'jy.i, et tû Oew r^iz toO y.ovrlpou.; 7rpoGym/.a.Toç aù-

Toç ixuTov à(pi2pw(Ta; lîtop'/fTOiTo, ri§v) nxi t-?,; à.os'X'jjTiç Mapiaç tw oÏ/Cw

'V. £7ïiyaj/.op{a; sîiro'.Taij.s'v/ic aÙT-zi; tuveuvov, -/.ziaôv siïiî^yiTVÎijaç toî';

êou'X'/lSsîciv àp(y.dà'.ov y.al toutou irEpiTU/wv, oj; uoT^lz/.tc sir-zioveTO,

T-flv ToO Tiiy-iou fîTaupo'j £opTV)v Ètuits ASGaç, àv -Il 'J<j/oùijfJai jt'/igmo; to^
SÙ'Jsêi'Tl VEVOJJ/jOsTTlTy.'. ÈV TT; T£'J'77.p£<jy.7.irÎE-/,aTr, TO'J T£TUT£[J.êpiOU p,ï)-
*
vo;. £(7Tia6el; [7.eya>v0']/ijy (oç y.y.l Tr, toO TrpoçwTVùu «pauioÔTrjTi tuoà'j tÔ •
f i45>

yy.fU'1 côç où^eTOTE àTiloTS toîç trît'oiç èTviôei^zjj.evoç t-^ sTïaûptov iauTw
^S^lZV oÎTUOfpyjiV TV;V To5 [XZpTUpOÇ NiZ-VÎt-X OJ; (7'JVWVlJli.OU [AV/|U,V)V ÛTCO-

CTYiirajxavo; -/.al Tr,v toù è/i VE/.piïiv àvaiTzvTOç XptCTOÙ âûvaaiv (-^v

yàp xjjp'.xKVi TÛv -/iLiapôiv, ;caO' ry ë9iaov t/iv toO i^too^OTOu £•/, v£/,ziîcov

àv7.'7T7.'jiv /piGT'.xvoî; ây£iv v£vo|y,ii7Tat) TO) oueÎu i'— -(i) àTrojAf'.av

£T;i(lc/][j.tijàu.Evo;, o; "ôv sv tû yAo'/icpdpw Tueot'ti) TîoocàEÔEiç lo; voaîu-


67,Go'[/.£vo;, x.al Tupô; Tr,v to'jtou sps'jvav ÉauTov ly-fi'j.y.-^i.'yyM.vio; ,

zvtI tï;; toù I'tc-ou eûpECEu; TczpEpyov éy.uTW T7)v ttiÇ oùsaviou PaGt-
AEÎa; £Î(jay(oyr,v o zpiTTo; sxpayixaTEiJijaTO oùi^àv -/ittov -^ ô uîôç Kiç
zvtI t(Ôv ô'vojv toù -aT:o; TT,v ty;^ (iaTiXEiocç àpy^v àvT£upa[7.£vo;. k'xoç

r,v TOÙTO ('*) T-r,; j/,£v aTcd yÊVvrI':£(o; toCJ âyîou àywyr,; oy.Tcox.aifîs'xx-

TOV, (ZTCO lîè -/.TIGEO)? X.O'îjAOU ÉÇaX.l'Ty^tAtO'JTdv TpiaX.OC;iOC>TÔv 7r£VT-/lX.O(7TÔv,

0. tÙ9pàvat — ayvEToO. cL Sir. 26,-. —rll. iXiZi^o[i.iyri- LP. — 12. éauroO : aOxo'j LP.
— 14. àotï-^r,^ : àÔ£:f.vic P. — 15. elffotTau-ÉvY]; ; EiToixt^aiJ.îvT]; P. — Ilj. totjtou : toOtw
P. — àmn-J/ETO P. — 17. Toî; tùntôiai éttiO'w; — 18. ziaao.r^t; xai I". ÔE/.ârr] P. — 19. toû
oni. P. — 20. ÔE^iàv
àTta'Jfiov Éaurm P. — 23. V
àTtac-/r|V ë6i(J.!)v : ËOi^to LP. — 25.
iitt^-^lliKjiHEvo; I.V : ÈTtijriiriiiôvoç P. — 28. AHu.sion ;i 1 Reg. 9,3 Si.|q. — 30. ^ev/r,-
CiWV L.
20 VIE DE SAINT EUTIIVMK l.K .IKUNE.

[tt,; (;u)T'/-,fîo'j àï Trpô; VJ.à; oi/.ovoi;.îy.ç à/.Tzx.OG-'.OTTÔv 7:£VTr,x.0'7Tdv].

7. — Xcôpxv TOt'vuv £/. yiôfxi; àaettj^T.; xai -o'ai.-/ s/. -'j).£w; otz ti;

àEpoêz[/.(ov TCapxopaatôv, tz; voù 'OWy.TiO'j ('') STri./.aTX/.aaÇzvci. z/.pco-

psiaç- tcqW.oTç dé sv xuxat; TCeptTuyoJv àyiioTZTOiç -rtaTpzctv, oiiu-evo'jv

EtTCot Tiç, r,lt)ioiç TE -/.«l oVoiç, 'lioavvi/.iw (') T(ô Osoodpw -irarpt w; i

Tvpùcpr.TEiz xal toT; x/Aot; )tx>.OK û-rcepraTpziTTovTi Ts^.c'jTaîb; ÛTrav-

Ti/.^£Tat. -/.ai àvi ijUvaiEto; ry'jGv;; xal — oAAwv -y-ioiow îoz T:poç àpyiTVz-

Topx TO'jTOv sCiyriç yzpiv xal wcpeTisia; è Ar,>.u9dTtov ,


y.al d vsV.lu; O'jtoç

(poiT7|T7;ç ae'coç tôjv z'X'Xmv tw àyito £[j.(pxviG0vii7'j'[z.cV'j;


— 7.07.y(v£TX'.. to'j

t)£ ÔEoodpou Tvarpô; OsdOsv rà xar' aO-ov £/.fk')ayO£VTo; x.a't — poyivcoG/cov- lo

TÙÇ -Jib'/l T-/,V T£ àlXTC'jp'jV aÙTOO TCpÔ; TO pLOVZCX'. T-oofV/iv v.y.; T-/;v £Î.;

'j'TTcsov aÙTÔi ÈTTavdcrv ;7,f7.7.0'j'7y.v to'j TTvsjy.aTo: ey/Aa'xiJ/iv, ô'-to; Tc

jAovayw yjvo|A£'-/co y.ovy//wv àyÉlai £iç ôc'^j.r,^ [j,up!ju tt,; aÙTOÙ — OAiTSia;
f. lie ày.o>kOuO'/;<;cocri.v oix t'.vi Tîzv6'opi t-7| twv Tp&TCCov Troiy-ilîa *£0£-daevar
PouXojj-évw ôà -/.a.! toîç z'X'Xo;; èx, p.ixpcôv T£!t;j.r,pîwv t/jv •/.£/.pu[;.j/.£v/)v a'IiToO 15

x.al Tc'co; XavOcévi-jucav àpjTriV Troir.Gai Y.%-y.h-f\'l.w x.y,'t àtz toOto cy/;-

aaTixwç TO'jç (Tuvs'XOdvTx; 7:poç aÙTCiv aTroTCEtpuijiE^w, tÎç Tvot' à'pa £tV, 6

£v [A£5w aÙTÛv £V cy/îpiaTi laïxw TQ7vj;.vipù>ç '7'jvxu>,iCd[/.£vo;, aÙTol [av;

yivûciCEiv to'jTov xpaTaitiç àTC£O'/,vavT0. 6 àè to èdx.taov to'j à'jX.riToO x.zl

jvpd Tr,; i'-iY-xniKt^ — xpacTvicxi fiouAdfAEvo; x.al Tr,v [/.E/pi OavzTOU \>-y:/.(yr,'i oq

/.ai TXTTEtvoj'T'.v, « Avopoipdvo; », (pr.civ, « èstI x.al x.x./.'.dTo; 6 [i>.£7rdu.E-

vciç, àW-à «l'jcysOviTW x.al Gibr'potç


— eoyiÔeIç tôjv — paitTstov èÏeituztoj to

[jE'êviAOV B. TVuOoiJ.s'vwV o'aÙTM TÛV ITaTi'pOJV, El à'pa OOV£'j; ÈCTIV, <ôç d

p.s'yaç 'Icoavvîx.'.o; Trpor.ydpE'jTE, x-aTsOsTO Éa'jTov, èv oiç u^ja rjàEi, cpovE'a.

TaireivuOEU "-'-^i xioOcoOeI; x.al (7!y/;'ca; Èç àyaÔûv x.al [/.â^.'Xov Èa'jTOv 25

Tiy.wpiav ooAEtv Tv;; txiaicpovta; ôiaÇjëa'.o'jaEvo;. yEipoirsoaiç oùv ctSvi-

paiç ÈvTEijÔEV TO'liç Trodaç OECjAiloOai aTcaydiv-Evo:, wç àyiacy.oO ixEToy/fv,

[i.£Ty.votav palcov xal eÙ^À"' aiTr.câtJ-Evor, sv Taîç /spijl Ta S£GU.à

îiTïEfîs'^aTO, xal TaijTa — Efi^apô; ao-aTaijiEvo; toîç îiîto..- -ocl tveoiOe-

cOai Ècy/iaaTicraTO. ToJv oà uaTspajv Oaujj.acivTcov toO vsok to tïco'O'jU.ov 30

x.al o'ti Ta v?,; xaTa'îix.r,; SEOizà w; àcps'cetoç 77£pi£êâ>,£To cdp.êo>,a x.al

1. Les mots entre erocliets paraissent être une addition postérieure. —


3. àxpopsia; L. — 4. iio),).oïç : no),).o5 P. — 9. çuttitiî; L. — È(< javiirOEiffojiEvo;

L. — 11. TE cm. P. — l'2. iJii"/)ou(iav oni. P. — . 14. Trj : y») LP.— 15. x«i oin. P — 17.

airoitenEipMHSvoj LP. — l'J. So/tiiov V : ooxijiiov LP. — 21. <^-n<si P. — 22.


uaiSr.ljEÎç P. — TtpaxTattov P. — 23. 6' Se P. — 21. : TtfOTjYÔpeuirîv L. — 25. èÇ àyaScivi
P — 2G. ôj>£ïv : ôyi).£tv P. — XEipoJtioai 1'.
VtE DE SAINT EITIiyMK \.K .IKIXE. 21

Tw tteyxAw TpciTavaYyîi/.'/vTwv xô (îpaiy.aTOÛpyvijj.a, a'jTo; to x.ïxpua-

lAî'vov aijTOÎ; àvax.al'J-T£t to'j TvpzyrxaTo; -/.a; a 'A«psTE », s'ovi, « tov

àvE'JOuvov /.aTzrîiy.ov, a'psTS- o'Jto; yàp piVAei twv |;/jva;^_wv s77i/.o(T[;.£Îv

TO TToXtTS'jaa- So/itjAr; yàp //-ptv Tov (povov aTTiCu-ziawavTcov r,;x(iv,

5 l'yMcoTE TCxvTtoi;, ôirw<; aÙTOç to è7:i[J.w[^.ov oùx. àvévsu'jEV. ei oùv véo;

•/.ai y.oofjLi/.ô; -/.ai tvîç -/ly-STepa; TCO^.iTsta; stl à-sipaTTo; Tvi'Xt./.o'jTco

lyxV/jaaTi St' 'JTva/.Q-^; sauTOv 'jtïî'jO'jvov x.xOu— sÔero, ttoîov si'io; apeTviç

u.o^iT'.cy.i o'j y,aTop0ûc7£i£v » ;

8. — (")auaaGOj'.; ojv i-l to'jtq TTxpà ttxtiv /.t.'. irlsiiTX îTaiveOei;,

10 iffli'Xd'îoço; uv x.xl * [y.icoSoEo;, to; ÈttI àpsTY, ^ly.êor.Ocl; rif^/; -/.al Ttpo tI; ' f- i iS'

àTro/.aiTEco;, è/.slOcv y.TTO'îiàç Étsoco TtaTpl xpOGOi/cr^sTat,


— oppu [asv toO

i/.syzlou 'Itoavvtxto'j à.-î'/ovTt, 'loja'vvvi aÛTw TtpoTayopsuoj/.Évw ("*) -/.al

im assr?! ùtto ttxvtwv à Ja/.O'joajvo) . TrpoTAvicpOElç ok ty.eyaAO'i'Jyw; û- aù-

TOÙ, WCTCS3 ()£Îaç Tivo; Tvpovotac TTpOOaoTkOlO'JcrVlC aÙTW T7;V /.aTOr/.'/jiTlV,

15 /M zx ToO [xov/fpou; [ito'j y.a.~riyriHzlç Y.y.1 [j-xH-riTSu^dç àywvi'cjj.aTa, T'/ipsrv

Te TavTa ÔeÔ) '/.'/l T(o -/.aOviyYiTf; àvOoj./.o'Xoyvi'ïxu.svoç, /.EipsTat ùtt' a'JTO'j

y.al xf, iukwia. y,xl è-tÔs'cei tùv ysipôjv tîç to tcôv [y,ovay_<iv [j.£Ta[;.<p[lv-

v'jTai 77poi7y/ijy.a-/.al Tr,v EôOuj^.iOi; ^pocrriyopiav t'/iç Nf/.-zixa àvTiy.0[j.i(eTai,

rîviXoûv (o'.aai) ToO x.a9viyviToO rio'Aoïy.Évoij tù ov6jJ.aTi t'/)v iç àÔu[xia;

'^'^
Tvi; TÔJv £Î,/.ovo;7.àywv aipeasto: eî; £Ù9'j[^.{av àpTt tots tt)!; toù XptTToO'

r/.y.'Xvicîaç [ASTaTrotviTi.v, TîpcuTov ïto; ©soôwpaç xal ]\Iiya-ÀX(") aÙTOx.pa-

Too'./.wç àyovTojv, OTav fiii yuvai/.o; àiScVoù^ y.ai Traioo; àTc)^?, /.c/.tv,-

U.cVO'J TXV VlAl/.'.tO'7tV £1^ aiTV'JV/lV TOJV a'ipOVEyîay.cVdJV


— pciJOUTWV r)£o;

Tvi i/./.'/.r,'7iy. Tviv iv £i-/.o''7t-/ àyîa'.; avzT'jTwWJtv /.al ayi-iySrcj biajj.opwo'ji.v

25 avavEoOirOa', ÈyaoLTaTO.

9. — napa7.£ivaç oùv s— l ypôvov îviavov tw àpiiTO) y.oif)r,'rrizri o

vouv£y^r,ç /.al E'JouÉ'TTaTo; ;Aa6-iiT-/;'; , xpaTaitoç te c^.fiayOsl; xà ttJc

r.n'jyiy.ç, /.al àrr/.rlaEojç TraAa{c[j.aTa Èv xpwTooeuTÉpco tivI xz^si, xwv


ntTiraSivôjv >.£yoij.£V(;) /.oi.voê'!w ('") wç ~>,Eov xt o^JvaJJ.£^/w xf, xciiv

30 (^ta/.ovtûv à/^Govty, /.al xojv ri^i) TrpoêsêTi/.dTWV zp^tAV/) to'j; £l(7ayoiyi/.o'jç

l'jÇEAEÎv 'JITÔ ToC y.aSTiyOUJ-Aj'vO'J EçaTCOTXÉW.ETai. Ni/.o^vaoc o' y,v Ô

"2. xai OUI. \'. — I. i7:iir,>j-i]'ji^Ttii'i P. — 7. noïov zloo^ içzirtC : Tiota; -ifiit-/;; P. —
10. èni : éiz' P. — li. itpoaa-yopEU'JiJ.évM P. — 13. èTul : éit' P. — 16 7;iivT(x tw Ôem LP.
— 17. y.ai tfi kmUau P. — tô Èv tm P. —
eiç tm
: |3mXo(i£v(>) toO
19. y.aOïiYilf!) ôvo-
(lïTO; I.YP. — 20. XpicToO V. — 23. irpedêeuTôiv P. — 24. êia(jiôoiw(jtv LV
xric : àva-
[lô/iioiiv P. — 27. eJy.éo-Tcttoç P. — 2S. tù tûv P. — w; xai P. IIiçîocô. 2'.i. :
22 VIE DE SAINT EUTHYME LE JEUNE.

ly/jvnç Tri; p.ovr.ç to Tr.vty.c.ÙTy. TrprjiTTzasvoc, o; oîz Tiaiv à-j-yD.oi;

Tot; [i.'jvayoiç TzÇctç x.xt ÈçouG'.aç 'j-0'7T71(JZ[A£Vo;, àvaXdyw: jx-aTTw


Tviv à'JvaTviv -/.al àp[;.o'"(&u5av fîix/.'jv'av Èveyeipi^ev, paÔp.oï; t'.-ti x.x'.

àvxêzcc'îtv xTiô TôJv £i7/zT(ov a^oi TÙv 'jyViloTc'otov TO'j; à(jy.viTàç àxo-
* 1-47' TTciptOlJ.SVOÇ, £V Ot; TOÏÇ (îtà •'•
f. 7CZVT0JV £'j5oX.l.*|r/{i7aCl y.£Î'^rjVX T71V Tiy.r.v

/.7.1 TO nikiOL: Tv;; EÙxAriptaç àTr£V£iu.£v, y.ttov 5e toïç àfAelsiz £v t'.vi

dta[x,apT-/;<jxci x.7,l to'Jtojv eti, ogoi ça6'jij.iz toO TravToç /.y.-:r,'j.ù:r,noL'i,

ou; x.at
— oWvZX.t; toj xÉvTpu toO 6'vou '/.ai tt, L/.x'jTiy'. to'j i~ircu <o;

PoT/.TaaTwàst; y.zl àvo-/{Tou; ètïyîvûoGou x.xl a£T£o;c£'jaC£v.

!(•. — Kal OauaaijEiev av Tt; eîxo'twç, EvTaOOx toj Io'you ysvo- m


asvo;, TO toO fliAerEpou TïZTpô; £<p' aTïxai — apit^EÇiov 5ià -zvt(ov ^ox.;-

[Aacr^îVTo; xal £v Tvàiriv £U4Qx.t[/.7iuxMTo;' ay.a yàp tw Tr, ly.ovY, •rrpOT-

ô£y6-ôvai xapà toO [j.v^xk(M èx.£Îvou Nix-olaou Toi TÔiv ày6o<pôp(ov

i^(o(jv TT,; [/.ovv;; — pocTa-.oOvT'. UTrr.oETTiiov uapar^L^oTxi. TpoO'jawç lîè

TO'jTo x.aT7.iΣ$a'[A£.o; x.al £Ù'J/'J-/w; Tr, âiax.ovîa TvpoocxpTepvîca;, i^

ÈX-ETOeV T(jj [J.ZyEi'pco S'.7./.VIIVI XTÏOmiXktTX'.. (b; ^È X.OtV TO'JTOJ 8ix.llJ.rK

Èx.pîOvi x.ai àç,i£-aivo;, tw x.EAlapÎTV) tîzT^'.v û; Ti6r,


— poysyuixvxTaEvo;
y,aTa77[OT£Û-Ta.t, x.ix.£ÎO£V aùOt; w; àpirjTcù; tw tôjv "C^'jyiAaTÔjv àpt-

6aw (7uy/.aTa.|7.îyvuTai, svôa, w; aÙTOç 7)aïv ô [/.a-^apiTT,; àrpEXtoç oivi-

yops'j(;£, x.ai T'/iv xcov yoay.azTcov yvÔG'.v ÛTuô tùv (T'JvepyaTwv £x.— ai- 30

OEUETai, ItE/pl TÔTE TV; £7Tl(j/0pà T(OV X.OTatX.ÛV ÇpOVTl'îwV X.K'. TVi TCÔV

r) ta^tov'.iov àvEvbo'TM etciOeg-ei àyvw; Tt; t&utwv x.al àba-/i[j.(ov zTToàîtx.-

vu(jtEVo;. xai [;.0'. Èvrao^a t-à; 5tviy/i<7£tû; yEvo[;.£'v(i; xal TvoA'Xà; otpETÙv

îoE'aç s'v (ipa^ET TiapxSoay/ivTt toù cvvypa'aaaToç £— ix.pivzTO) EÔyvtop.wv

àx.poaTï;; Trap eauTÛ £vOu{aoÛ[;.£Vo; , (jt.wïj àywvo; x.ai [ita; 'J7:r,p!;£ 'jô

(pûijctd; tÔ <^Tou>T(ovt TCÔV yoi5t[AO)v àpjTwv ÎTÉpw T'.vl )caTop6wG-^va'.

x.xv TO ppayuTXTOv, x.ai, u.zlfrxa oi; ya'jvw<j;v ô XoyiTti.ô; ûrocxà; t'à

Trapa [Aix.oôv Trapavs'JijEt toO TvavTo; 0— s'y.EtvE to vauzytov to' te yàp xaî;

r.bovaî; àTîopta'jç^EçfJai, )iat xxOxa èv véw toj ijwaaTi x.ai Tvi TrpoX'fl'yî'.

Tupavvouptî'vw, yovc'tov xe ttoOco x.al tuOjvou otXxpw, val (Jir.v x.ai T'jy- 311

yevwv T'jvoudt'a x.ai (piT^tov Éxaipia x.al TaW.a, tov [Aoyt; àv à— xffiô;
-Cf/.'jXiTÔ Ti; x.'y.v tà,v àvap.vr.Tiv, ar/^oTico; oi TOÙTOt; ÙTToyauvwÔVivat

8. oj; : oi: P. — itoX).i-/i; : itt/'/).» Y. — tio xÉvrpro — î'itTTO'j, Pi'OV. i6,3. — 9.

ènY]Vtàp6ou : £7cavôù6o'j P. — lit. to; a-jxô; ôiïiYÔpsus, xai Tyjv V. — ci7]YopEUff£v àipextô;. 1*.

— 21. TÔ TÉ P. — 23. (lit : p:ou LP. — y£vo[A£voy... àvaSpajiôvTo; LP. — '2-1. £-./Yv(j[)fi(i)

P. — ifi.P. — Toxt.ivt 28. Ttïpi : vtipct LVP. — .'iL Ériipsta L. — 32. îtoir;»?»! t6 LP.
— àTtoxayvuôïjvai LP.
VIK m-: SAINT EUTIIYMK LE JEUNE. 23

r, —i3i~oy.'~'ri^iv.i tO'j oeovTo; ôliyoïç û— '^p^s — xvu tôjv te vOv /.ai tmv * 1'.

TTÙroTE fô>viYoi yzp èxJ.îx.TO;, /cav 7ro').'Xot o[ /Cz).o'ja5voi ,


|j.sO' tov -/.ai

ô tsDoç o'jTo; zvvip -/.xi ttî; avw 'lepoutralr,]/. Èirâçiov eîV/i©ù; to xrAi-

TcU'xx. OÙU.SV0ÙV oùoEvi Twv 7kpo£ip-/i[/.ïV(ov â')iO'j;, /.T.iiroi TTOD^ZX.K ÛTV'

O a'jTcov TCoAi.ooy.O'jijiEvo;, a.ir3piTçs7TTo; t.v ouoav 7,ttov v) y.uv.zTtov Tr-ponoo-

7.7.1; T.i-ùv. (TTspoà /.al zTiva/.To;' xa.!. vap tiî; TOiolcbc ).oyi.i7j;.oî;, £Ï
— o'j

aÙTtô -/cpxTaiôiç STUïTtOevTO, t6 y.uptxxôv aÙTOç È-r,r)£v avz^cyoj-z-jvo.;

Ao'y.ov « 'O (p'.Xwv


— xTî'pa yi jxviTspa ûirÈp àixà où'/, sgti [j.ou açwç »

où U.ÔVOV rî' î/C ToO àrriyop£u(A£vo'j, -o'X'XoO ye x.al iv. to'j EijO'jaoTépou

10 T"J ^lUli'vi 'JT7;3S(ÔVVU£V, « l tzç ô'tt'.ç à'pT,/.£ Tzctzizx T, [Ar.Tc'pa » O'.a-

yopEuojv « v) àS£>.(po'j; Y) yuvaïy.a v; T£)tvx Évezôv £7.o5, jx.aTovTax'Xa-

Gwva 'X-/i'I/£Tai x.al "C<"Yiv aiwvtov x.l'/ipovotr/iTEi »

1 1 . — Al/.s'Xei TauT'/) TT,


— apa'.vEcst — x.vtcov twv £v [ii(t) -e-
o'.tppov/;caç x.ai aCiTO'j x.xT£Cpp6vci toO '7a)[A7.To;, irpo; to iro'XûoTvêov

15 àoopwv T'ô; 'jTzoayirjUoc y.cd t6 T^olut^oçov ètiitcoÔûv toù àvTtoo'u.aTo;.

èvTEÛ^EV àxuTÔv £TaTr£ivo'j x.al û; ixjyirT] xaTSOÉ^îTO Tz ÔTTt'-ova" £v-

TcOÔev £v âyoÎTr/i ccvuTCOx.oiTto Tor^ aoE'Xcpoii; oiax-oviov àyoyyuGTWç è;£-

Tî'let TO rvOTTaTTÔ^u.cVov, où [xôvov oùx. àvav£'j(t)v oiç iroT^'Xax.tç w;


àp^asio^ £X.=7.£'J£T0, a/.Tva x.al ya'piv £/£iv f)«oi;.oAiy£'. to^; Ta [iy.pc'y.

tq'jtoi twv svto7.ôjv è-itoï'tto'jtiv" rif^Ei yàp


zp vevvzozc
y£ o'Jtoç, w; oùyà£V
xa'.ijfJov TC7.pz Oeù, O'jSè to ppayÔTaTOv, tCjv Se jy.sya'Xtov xo'tvcov al

avTii^oGEi; -o).o7rAa(7;ov£ç. èvte'jOev x.ai 'jêpiCo'jxevo.;


— oHàx.i; èx.ap-

Tc3£t, loiiîoOO'Jy.cVO; E'jVjyEl, fiTva'TOTij./.O'Jjy.EVOÇ TVapa/.Z^.Et, T'J— To'jJ-EVO.;

oùz rliTEDvEt, à^Tvi x.al ezotov v).T:y.iv.yi tw -atovTt, -y.popcoy.Evo;

£'Viv;f7.£t, a^iov Éa'jTov loyi^oixEvo; toO r^y.Qjivv x.ax.co; oi'y. to £x.£i0£v Èv

avaOoi; àvTaTTO^oij.a. evteôOev aÙT(o 'îià tt.ç zTiaoTs'paç iytoyviç x.al

vp'.'JToaiL/.'/iTO'j Ta— £iv(.jf7£(o; tÔ — 7.0tôv 'jA/,VjT£0(;) yEvE^Oai à^i'to;


— oot-
cyE'vETO, s^ooiTa'. *T£ ix.r/n'av xal yacTpoç [xavi'aç x.paTr.Ty.i, yT-wcTTzv * f. liS'

TE yalivaytoyy.Txi xal àx.or,v i—ox.aOàpat, ysîpaç àyvtcai, wijTe octw;

Èv — poTE'jyaîç al'pEcOat /wpi; ôpyvîç x-al i)ia).oyti7(j.(ï)v, x.al 77o'.-)a; éto'.-

[.txcai, difjTE TpsyEiv àvEa-oSiTTwç ei; to^/ olx.ov xupiou xxi Et; Ta;

2. Jlatlh. '22.14. — .T eDyiim; : eO.ïiyw; L; eiXi/w: P. — 7. ènEriOETo LP. — 8. 6

çiXwv — a^ioç = IMat. 10,37. — 9. S' : Sa P. — 10-12. Tràç o-ttiç — x>.Y]^ovo[iyic=t =


Mat. 19,29 — l.ï. àvTi5M(iaTo; LVP. — 17. =v àyaTt/) à-'Uitoxpiiw — 11 Cor. 6,6. —
22-25. Cf. 1 Pet. 2,23. — 26. àTijiujTépa; LVP. — 27. tm naOwv P. — 28. •<\ùaa%-^
/crîtvaYwYri'jai, cf. .lac. 1,26. — 2!)-:5ll. ô^iw; — ôia/oyiauMv. cf. 1 Tim. 2. S. — :îl'

MUTî i^Àyt\i om. P.


21 VIK DE SAINT EUTHVME LE JEUNE.

aù7»aç TCi'j OeoCi vîp.wv é'-rt os •/•,0q; Tx-aivclv, '^alu.tooîa; t'jvtovix,

CToîciç TCzvvuyoç, 7;po«'jyj/i È/iT£Vflç, ^ax.fjwv ôysToi, tÔv TifQTycvôfy.e-


vov pû-ov Tr, '|"J/'/i à-oy.xG?.pai 'îuvàjAevot, -poç Sa toûtoi; ixeleV/i

Ôetwv 'Xoyt'cov, x.>/''7i; yovocTwv, v/igteiV. cuvtovo;, aaexecopiijix Tioyici^-ûv ,

voo; -/taSapciç -/.7.I àviSairtç /.al to avcoOev 'XâaTïîuOai. x.7.t (pp'j-/.T0)pew6at


i
Seocpaveiύ a^iooixsvov.

12. — TaOxa yiy-Tv EùOurj.iou tz èv Tvi G-OTayTi x.aTrjpOw;y,aTa x.al

(ojç çspE sîireîv) T7poyuavz<;[j.aTa. àv to'jtoi; tc/v àÔAriTi/.rJv v^; 'jtto-

TayfjÇ TS>,£''7aç àywvic /.ai Tipoç to ppxGêlov c/Oàsv -7.pa>,£t({/aç tviç avo>

X,)vVÎi7£C0Ç, £^ tjv (jTSpaVOl XptCTOÇ TO'JÇ aùrtô SouTkEÛOVTaÇ T'/) TO'J XVS'J- 10 m
JJ.7.T0; Çeaet x.xi Tr, Tïspi tvjv acx.vjctv aTUAYiTTtz, ecfi ETspav TraAa'.ijTpy.v

Tr,ç TÔiv [j.ovoTpoTCiov àycoyviç éauTov s— ioi'r)oi'7i, tov Rzpa"/i"Aov HltoO


x.al 'Itoavvù'j t-Pjv eVcy/jv, tiov ovo[Aa(jTwv x.al [Asya'Xojv, àTVO[ji.t[/.0'jy.£-

voç. Tuoiai Oc TO'JTO O'j TCiV uTTOTayviv aA££'-vcov /] Tou: lîovouç aTTayo-
p£'jcov r/iç £Tvt->riç£w; (rîi' aiSoCiç yàp Yi'Sr, tû 7j£pirJvT'. t'^ç àperôç x.al 15
J
aÙTÔi tÇ) x.a6r,youaevw sTEea'CeTO x.al Tiàciv -flv acexo; ôpto[y.£vd? t? xal

£^ax.oud;j.evoi;), àlTià N'aolâou toO tyjç [aovvi; TCpo-ziyoTopoi; (JLSTa x.al

T(ov Èv TE^ôi à(>£loojv Ta'jTTii; ÛTroytopvi't;avToç. ys'yovE 5a x.al to'jto ex.

irspiTpoTTTi; ÈvavTiaç toO tûv "(lî^avtwv (JTTopécoç Tri to'j Oeoù è-/tii>vri'ji.z

xdx£ àTuoysvvrirjavxo; «ca'vrîa'Xa- xriç xwv £Îx.ovo[/.âywv yàp alplijEw; rlJi-/) 20

x.axaTkudal'jri; )cal MsOo'^tVj'j xoO âylo-j (") asxi xr,v £7:1 rE'vxi èvtau-

Toù; Tr.ç £/.x.'X7;ijla; x.uÇÉpWiCiv ~p6; x.iip'.ov èx.OYiarîciavTO;, 'lyvzTio? ô

îepôç {'') Tw àxo^TTo'XixÇJ T-?i; KwvTTavTivouTCo'XtTwv £xx.7//i'7ia; âpdvw


f. 148' àvaSiêzÇeTai. èttI Ss'x.a àviauTO'jç TaÛTr,; lOû * vaç toùç ol'ax.aç x.al ^êivoj;

Gtco twv tôtc (îuva'jTeudvTcov xvi PaaiTiSta ijX.£'jaî^dij.£voç >c.al sic Toùa- 25

cpavsç x.aO' Èx.âiT'/iV ivEvho'xcoç x.aTa67vi£rJ[X£voç, aTCayopeucaç è'ti -roi;

àv l'axa vckto'j'j'. x.al y.y.exa;ji.£Av]Ta ^uij^asveïv [XEAex/lTaTiv àvovr^xw; àTro-

[AayEijOat, xoû Opdvou x.al xr,; ex-icV/ialac û-oy^oipEi, xô (J.àv âxcov, xô dà

Pia'Cdv.Evoç, xai xvi Éauxou y.ovri irpoocapxspôjv fiiéliov Trapaixvfffctu; x-^

£X.x.'Xv)ci'a £— '.ot^wci. x.psïxxov Eiva'. -^yo'Ji/.evoç /.aO' r/cuytav éauxw 30


C'^),
x.al Oso) TïoOTXaTvsrv v) xf, xûv x.paxo'jvxwv y.wuiu.y.'kia. p),à5v;; aïxioç £auxco

x.al xol; 'JTTO yetpa àTuox.aOwxa'jOat. ovîjr/i; oOv oiaooÔEiTv;;, w; apa ô

i. Tzçioije'jyri èy.T^vrç om. I*. — o)y_£T0t L. — tôv Trpoyivôu.Evov xai âirtyivôtttvov pùirov
LP. — 4. ),OYitov : Xovwv LP. — à[jiET£wpY)T!a P. — 8-9. àyâiva Ttiç OTroTayTj? ÈTiits-

)£5i; àYMva P. — 9. Cf. Phil. 3.M. — 12. Kip|Xt).ov L. — 19. toO — ortopéu;, cf.
Mat. 13, '2.Ô-27. — Mavdov P. — 27. àvovriTw; : à-iOT,tu>i LP. — ol). àuoôiScDii P.
VIE DE SAINT EUTIIYMK LE JEUNE. 25

TO'JTO rr,; to'j vîou — x'ptzoyo'J /totvwvia? à— oxXivzvtwv, /.y.!, ô rjcrtw-

TaTO; O'JTo; Nix-dlaoç, û? à/.otvwv/iTo; y.sive'.EV, t-?,ç pj^^r,? 'JTîcÇÎuTZTai,

zal TaO-x io^Soco'j o'vtoç -/.zl TCZTai; Ta?'? xpeTaî"? àTrasTpâ— tovto; toO

5 veou TîaTp'.r.pyou' ^ttoTio; yàp r,v ô [7,xx.zpio; ("), ô owtoç àxTÎat (pepw-

aÙTôlv cTCapyzvbjv àcptspuQéii; tm XptCTw, ûç ÛTièp tt,? oiùtoû at/.dvo;

lÎTiasû^TEi y.al Èçopîa, to'Jtoi; ov) toî; àÔ^'ATix.oïç £/. irpooifAtcov àycoci,

cu-v.oivtov/i'caç TÔ VcVV/ÎTopi, où ;tai vî (^w/i f)y:jii.7.':~}i y.yX to reAo;


'*' ÈTCe'padTov, î)7vo Ôso'j toÎ; 6a'j[/.aii [;.apTupoû;A£vov.

13. — El oi Tiç Torç £— iy£vo;y.îvo'.ç totô w-avSa^oi; àvOpwTîivoi;

oO(7i Tov 'Xoyi(7[/.dv Tïapœê'Xy.TrTeTai, Èy-ervo y.aO' éautov £v6uy.£ÎcO(i) i/.

TYi; TôJv ;rpay[7.zT(ov ày.o).ou6ta; àva>.£yd[/.£voç , oti ôicTuep twv [^.syzXtov

"payiy.zTuv xiç i(pos(7.à; TïdaocoOsv ïOoç Tfi ÔEta vapixt Trpo'/.a-aea-

'S IegOk'., oût(o; /.7.1 ô TO'J ysvQuç oSopsôç, ô à-oiTZTV); (^pa/.cov, ô cx-o-

A'.oÇo'Ao; /.al x.y.y-o'Tsyvoç, 7:o'pp(i)6£v àvTiTjyvaÇsTai toîç £yx.piTQt<;

•repay [xstGi^ àvT£77i-7.£V.£tv t6 £7;î'7.iDfy.ov, wç àv ouoîv toîv èvavTioiv Ê'v ys

Tt.
— zvTto; aÙTÔi StavucGr, to CTtouoa^dpiEvov V) y.-/) ysvEirOai TÔ ûxô tt;;

yâ*pi.TO? svepyo'jy.svov vi y£vd[X£vov, cô; ara^ to Èv tri yvwar, tou Oeo'J * f. 14'.)

20 -/.p'.Ôîv àvac/.£uaff67ivx'. à^'jvaTov, to; £-t7.wy.ov to'jto Tviç ^pEtwSou;


w^c)i£Îa;, £ç' 0170V T760U/.SV, àoz^hiiiM Ka^y.ay.iuy.mt.iy o àïi x,al to'te £v

TÙ v.Eyz/.w zpytEpJi y.%\ Ôcù Tvpo£yvoj'7;j.Év(t) ;tal rpo t7,ç v\xauùç Êy.vi-

yxvnnoL-z'J Tc x.al £-£T7;^£'j'j£v, tt, irpô; tov Tïpô xÙto'j àpytspÉa to ^ox.eîv

JîapavE^si T(I)V TTO^Aôiv Ta; ix.oz; Trapaypàva; x.ai à.TCoxAîi'ja; a'jToîç Tr,ç

25 iy. T(ï)v f)i.oa.<7x.a7.tûv (jtpaT.Eiaç t/|V Trpô; to cwCscôai s'iGOr^ov. à/./,' vidyiiv-

f)'/) Tviç ^ijijÇouAia; ô àX'.TVi'pto;, t'Ôç toO 9£0'j £Ïp-/i'v/:ç toîç xpy npt'jii
Tr.v àyâ—r,v •Tvp'jTaveuijâ'jYi; x.al [xîav Èxx.l'/iciav tyjv ts'gjç oox.oC'îxv

Si'X'.fiïcHy.'. x~o-e\iGy.nr,; x.al tu '//jy^io cjiixacvi -h àiûtTsoaOo'jv àro-

rikifjitrnc x.ai àïàicoç aaa x.al à'.aTrpuctw; ypuGauyi^e'.v y^apwocfAevviç.

30 14. — - Rai TaÛTa [;.£v udTépov. tote S' o'Jv dy.toi; £x. t-^ç oox.ou'7'o;

x.aivoTojj.îaç li'j N'.x.oTvoéw o'jyerv ôd;avTi, /.al [/.evtol x.al otTVOopairavTi,

ô [Ac'ya; -lîy.ûv x.aO-^yr/TriÇ EùO'jw.'.o; t-7i; to'j x.a()"/iyviTj'7 rpo'TTaG'ia;

TViv v.ovÀv Qsa'TOtj^.evo; sp'Of'-ov, cptV/iauyo; wv x.al 'piAî'pviao;, tov x.aipdv

I. TO>)(i>v T£ T^; oià ToO '-£oy 7:aT. y.otvojvîa; P. — .3. [xévEtsv P. — 1*2. irapaêXàx-
TETat P. — 15. ouTw; : outw P. — 10. avcE'/vil^ETat P. — 22, S[xr,/avî»7aTo TOTe LP.
— 21). à/.ïiT^pio; LPV. — 28. i-no'tsXeaiijr^i : àTtoijxj'jacàaii; LP. — 20. /apinaiiÉvoi; P.
2G VIE UE SAl.XT ELTHV.ME LE JEUNE.

izuTw ei; tuX^YO'i àoopu.ri^ i-Ckoyiijoi^.Evoç. Ta; -rou A()a) K.op'jo/à;

ÈTtixaTaT^ocêê'crOai diz GTTOufîri; TiOeTy-i, irzlai c.'jtw rpocf/Yiiy.'.oOswa; /.xl

£v è<p£(î£l )'.£i;jr.svaç x?,; riGuytaç tw ïpcoTt. /.al 6r, àxeAv;: ôjv to'j rùv
[AQvayùv âyiou T.-poTy/îjzaxo; oii xô à^ àipaxou xaTCctvcj'jTEcoç xr,v xoÛto'j

àoT'.v àyyAvXkinh'i'.. sà'jijÇiOîst xal Ê-oxvtzxo itxî ricyoùCAî, /tai w-z- ;,

').!CX7. Iiozvvou xo'j UdoO tzuvj.vi'jC, aùxw — :o; xOpiov àz.fV/'iarl'ïavTo; /.al

NuoXaou uâ'Xiv xf,; [j-ovri; àvaytopr.Tavxoç. à-opoOvxi 6 aùxù Tîcil

Toûxou Qela xiç Îtcitjvciio. tov Xovicaôv ÈX'.oîwijaia — sîOsi 0£O(Jcoc(o xw


àijKr/xfi ('") —ooijeTiOeîv xaiTcap' aùxo'j x-/;v x£).£i(oGi.v xoO àyîou cïyr.aaxfj;

ÈTTuîc'^aafiy.'" d oè yjv xal aùxo; èv xaî; xo^> "Oa'j[/.-ou à/.pcDp£iai; ola lu

149' Tupiîô; xat; xôjv ip£xwv 5iauY£i'aiç owxl^wv xo'j; TrpciGa *v£yovTy.£.

XO'JXW XolvUV 77pO(7£').()(OV /.xl TOV G/.OTTOV È^ayOpE'JGa; X-?,Ç £V X(jj "\f)t;)

[j.£xava'jxî'j'j£wr, £7uaiv£Û£l; oà xr,; VMO\j\iy.<; /.al àTC0o£7()£lç xoO £Y/£t-


prljy.axo;, toO âyiou /.a.1 GtoxYiptou x,axa^irjDxai 'jtc' aùxo'j 7ipc(ay7;[AaTo;,

/.al x£l£i(t)0£l; XT] xwv iepwv àa'pt'wv :7£p'.êoA-?i ô £v àpsxatç ûîïzpywv ij

ôVr/.'Xïipoç, XTi oyoo'/i 'h[J-i^«- ("'), ^'J'/.'^i? aùxw ysvoj^.jvviç x-?,ç iroloGEco;,

[XExà (-)£rjox-flpi)CTOu XO'J O£0[7.z/.apo; xv;; ixpi; xov 'AOco TTopEiaç y.—y.^yE-

xat, -s'vx£ /.al oi/.a r/J"/i xw 'OA'jiAitw Trpoac/.T.cra; Èv'.y.ux'j'jç (' '
) xal Ôeû
[^.6vu /.al xol'; aùxoO Guva'j/.'flxaL'ç y.s/pi. X'î'xa /.al yiv(0'j/.ô|y.£voç /.al cuv-

e^axou6[/.£M'j;, xr, y//ixpl Sa /.al xai; àosXfpaî; /.al xti tcoauwÎ'Jvw cjvc'jvo) 20

oùo ovixp ÈTTtyivojG/.riasvoç yi /tàv oià (p-^'AViç à7.r,Go'j; èça/.ouxi'ÇofAEvo;.

15. — T-?i Ni/.ofAYiiîewv o'Jv (ATixpoTro'XEi ("*) ïk-n\uhûç, w: èxcÎOev xyiv

TkOpEiav TC0i,0'j;j.£voç /.al w^ Ttspl àTvXoxpîwv xùv îrîlwv 7ïu9ô[;.£Voç xal

j7,a6wv, w: apa (^(o£v àpLCpoxipoi, r, i^wvj ^è aùxoî; Oava'xou yalETTuxcpa

oia XO av) yivwT/.Eiv xa a.uxw cuvavx'/icavxa, £ix£ (jtov egxiv r, /.ai xî- 25

ôv/fxEt a-/; ytvwG/.ovTEç, /.al exi. xo'Jxou àvtxp(ox£pov sl'xE [AOvaTX/,; sl'xs

latxo'; ècTi, /.aÔa-aç où /,£ypr,;7.âxix.£ [;.r,b6)ao; è— wxâj/.cvoi, oux£

"kxiy.ol u.Évsiv Sixz-apxEpoUT'. /.al aùSiç |7.ovâijai. rît' i/.eîvov Ssooûatjiv.

ÈtteI Sk TOÛTWV Yi/ioucEv [/.Éyai; E/.cîvoç xTiç C'j7.— aOetxç puâdç, [/.i/.pov

Tcov p}i£(pap{ov à.-Kfiq-ci^aç fîaV.puov >ial olov si/.i; xov çiXojr/fxopa /.xl 31)


5. ôtôaiv L. L. — ïi(T/_a)>:v P. — s06ou).ia;
li?. V. —
7r(iG£>.0(itv lo, : (7U[j.êoTJ*/taç

14. — upoTXTiiAaTo; oia. — M. Trpotj/ofiaTQ;


ToO àyiou \'. — ô àpetaï; : (j^jvinaTOc !.. 15. èv

lieux fois dans P. — LP. — 17.


16. 6>ùy.Xripo: — Ttop^iav LP
: 6)oy.>,r|i<o; tr.v l'J--'0

y.tûToî; — T^ (J-T^'P' pai;o d'iino main posUTieni-e dans P. —


<^u lias flp la l'J.

aOtoO cm. LP. — 20. xai itoXuSeivu sans article P. — 21. P. — 28. È|axo\;TriCo|j.£vo;

TtspiTwv à»OTp{wv LP. — 24. Cw-'' I^waiv P. — /aXanrwTs'pa P. — 27.


• oO a'j :

LP. — — 2S. otaxapTEp'ôçiv L ôiaxapTcpwTt P. — oO.


x£)^or,t/,xtixev L. L. : 9i).o[JMÎTwsa
VIIO DE SAINT KLTIIVAIK LE JELXE. 27

O'.Xa'^Açov y.xl çi'Xots/.vov. ù: ev érspou tx^si -ep; s.y.uzo'j tov lo-'ov

liOioûiAcVOÇ, (jTaupôv îsoôv Tw — prjiîdty/Asyjv.Evw f)eooj/.w; x.xi to'jtov

xÙtxï; w; yvcopijAOi; àiroxop.iTat lîi' èvTo"A-Â; x.aÔos/.oJcx;, w; xÙto; èv

-y.:>oAinii Sf.Ôav -ap ix.sivou EiAvitpw;, ToiaÙTa Eiiveîv tyi jxviTpl /.xl xaî;
5 àS£>i(par; x-xl tvî iruve'jvw Tixpex-jTiEuaaTO' « 'O œiîslfpciç ûp.oJv Nix.yfxaç,

vu^l ô'à X.ocpiTi ÔïCiO' Eij6'j[;,io; [;.ovy.y_^oç, raOxa ^i' È[y.0'j avTiSrjAoi tti

IJ[JI,(Î>V à'îc'XçOTriTf Mr,r)slç X-OTÎTEitOw 7) ôâljpî'irÔoj TVEpl è[7.0^ w^ X,7.X.6v

Ti TTEito'/OoToç à*êo'jlr,TOV Èyco yàp Oeciî J^xpm (w x.al TvoliTeuoy-ai. f. iso'

ETues ()' syvwv, w; apa —apxysi to cyr;7,a -roO ^tôup-ou toutou x.ai 6

'0 O'jpxvciç x.al r, yv; TrapsleûdETai, -/ixoDca ôî x.y.l to'j à— ogto'Xou >.syovTOç,

ÔTi y.xl oî sycivTEç vuvaîkx; ïva owiv (o; u:}-, evcvteç x.al oî àyopzCov-
TEç cdç [AY) xaTî'yovTEç x.xl oi tcojVjOvte; (b; [j.vi £^0'j(;tx"(ovT£;, àlXKta; te

•/.al Tùv EUayye^ix.uv vix.poxc;ay.v)v ipwvwv, ôti ivà; ôcti; à<p7i-/C£ TuaTipa

71 p/îTs'pa 71 yuvaîx.a vi te'x.vx evexev sy.o'j Ex.aTovTairla'jfova "kv^czai, x.al

15 Çwr,v y.ùoviov x-V/jpovoirriTEt , to'jtou yapiv x.ai aÙTO; où aiTcôv ju.àç


(ar, yEvoiTo) , àA^-à tcoOwv —?,; àAy;x.Tou x.al àrâiou ^w-^ç s-iTEuEaijoai,

TÔJ Ta'jTa 'JTCoij^oiy-Evto Ôew £[;.auT6v a'piE'sto^a, lïuvaTo) ovti x.al u^.a;

Tapaixud/IiaTaai Èv Èjy.ol x.àp.ol toO tco'Oou TVEpa.Tcorrai to ÈmyEi-


pviv.a. cî o'Jv [îqu^ecÔe /.al aÙTal tov aÙTov Èaol àv7.Xaê£c9at x.al

'•0
"C'/ilcoTzt tx.ottÔv, ô dcôç [J.îv ûpv êou'XojJ.s'vai; i-' àpcoyPiv ÉTOijAOTaTOç, ô

:7pola;;.êavo)V àsl È^ ctTclpou àyaOo'TTiTO? Ta; — poOiffEi; Ttijv -potpÔ/.-

vE'.v «UTOV a£'. ETT'.vEtsO'jvTwv T'jTToç OE uaiv x.xi Eyw T7;ç xaÀTiç Ta'J-

Toç àroTay?,; o'j TjAwpoTaTo;, wç oI'x.oOev ùaîv t'/j; o^oO irpoap^z-

[7.EV0Ç. El 5' 0'!,v, àT,!' È'ytoyE Èaa'jTco t6 ttî; yparpri; siTEi-zy.Evo:'

25 « Sû^i'<v «TCO "Ce t'ov (jEaoToS ij^uyyîv », t'âç àpimv:; [iioT/i; x.al Tr,ç £v-

Oéou Tjo'XiTEÎaç, tôç vî oûvaa'.ç, âi/Tnrotr,i70jxat. »

16. — Ta'jTa TÙ âvOpcJTiw eItïwv x.al xôv ti^.iov aÙTw ettiooÙ;

ci; TO â-ox.oy.'.irai TTa'jpôv, xOto; [/.èv «jÙv toj WcOCTriplx.To) tvî; àya-
OfiÇ ôSo'.TCopia; EiysTO /.al -pô; tov 'AOw [;-ETà -o'X'Xoù; Toù; ex. Tr,ç

1. iv om. V. — éiuToO : aùtoû LP. — 3. xaTopxMTiç V : xatopSiiia; LP. — mç


xot a-JTÔç LP. — 5. T|(i(ïjv LVP. — 6. [j.ovayo; oui. P. — 7. r,[j.àiv P. — 8. X^P^*^^
ôâoù P. — 0. ô' : Ô£ P. — TZOLpâyzi CoP. 7,oL —
-~ To-jTo'j oùpavô; — nap-
^, I 9. ô

e/sùiîToii, liât. i4,Zb. — — èSovioiàCovxs; = Cor. 7,29-30. —


11-12. xaî oi é/ovcôç 1

11. (ôm P. — 12. 7to).oyvT£; P. — 13-15. — ^ Mat. 19,29. —


îïct; ôffiiç x).YipovO[jLi^ffât

20. pou5.o(tÉvoi; LP. — àppwyriV P. — 22. aOtov aùxwv P. — 23. (iixpwTaTo; LP. — :

2.^. crwl^w-y — '!>v/r,v = Gen. — LP. — 29. 6oonrop'!a;


l'..',17. [Jtwuy;; P : TiopîtTt; :

ôîoiJiopEta; LV.
28 VIK DK SAINT KUTIIV.ME LE JEUNE.

paoÎTEto; /.0770'j; y.aTtoxiî^îTO' ô Se tov UTaupciv à—o/.oiAtTC-i ty, |^.r,Tpi

•/.al Tai; àoeX'paî^ x.al tz; ivT^Az; osçâjxjvo: zvOjojtvo; tvî ()'|w /.ûjr/)

— y.p-/yevory.£vrj; xxi Tï/.vTa Tcao'javay ystAa; , ôaa aùrto ôuvTJTy.ATù,


6a[jLÊQu; [xèv y.aT' àp/ic; too ô^tiou ty.v jr/iTspo. ettIxtsv, ô^iipy-ûv Te

T7)V oûvEuvov îtai [io-?;ç Tz; àiΣ>,oàç -/.al cuyyjijEw;- s-ttsI ^è [xtzpiv 5

T/;i; x-aT-fiÇEtaç avav/iixixt, àT^V/ilaiç TrpoTpoTu-/) y.y.l


— apai'vedi; xpoi;
'^
'•
y.eyyJiOyuyia.v syEyev/jVTO, « li (pr.Tiv », sÀsyov Trpoç eauTz;, « tov av
yapà àiiîUo; ij-apyovTZ w; iroTvwXoTa x.7.1 vsxpôv [j-etz oa-z.p'jcov à-o-
oupoy.sOa; ()£0v T7y,u(7a[;,ev7.ç -jîazç Twv àTax.Twv x.w/.'jtwv, srixporrÔO'Jv-

TCùv T(o vôj /.y.'i cy.oTti)c;iv toî; Aoyt'jiJ/jî'; àTîoycvvàv TTSf^u/.'iTiov, tz — e;'. lo

T'^? oîicsia; GWTViîia; (ïou'Xs'JcracOai. xy-t sî [x'sv àyxOviv ôSov rj àf^eXçà;

Tljxcov —poTCOoî'JeTy.t, x.ai y,[^.â; tci'Jtw Guvj'yeijOat, -a:a"Cr,Vj'j'7y.; to ôy.o-

Ttaov et 0£ Tvovr,oav y.yj. y.— OTsoTvai'jv t/.v a-ayou<7y.v, TauT'/ii; £TTi-o-

6y](7ai y.ai àvTiariVy.vTÎ'jaGOat." /.y.', [j.r,v àyaOr, v; toô (juyyevoO; èriT-zf-

oeuTiç. ou/.ci'jv y.ai "/i[Ae',ç tw auTw y.avovi. cr-roiyri'joj^-ev, iva /.v. too 15

ffTECpzvou y.ai Tviç îcvi; àvappvj'ceojç èT7iT£'j;(jaeO« ». TaOTX eî-oOrrai.

y.al TV) àyaô'/i pouV/j r/iv àptGTViv Tupo'SeGiv iTprjc£7:iTCASça(7ai,, Geôj ea'j-

Taç oià ToC [AOvr,po'jç y.al ayyAtzoCi 7:p05}(^-fi(AaToç à'itepoV/.y.'Tiv, Ava-


r7Ty.(jw Tvj TO'j oijÎou 9'jyaTpl y.y.l aovy, TCpôç oiaij.ovr,v toO •jvoo; Ty,v

— at^oTîoii'av xal tov yijACV è— iTpe''.j<a(jai, y.ti; tw SoOévtl cruveuvaGOci'Ta 20

nu'Qjjif Tpitôv OuyœTî'piov y.al évô; uîoô [^.'/iTVip eyy.aîpwç àvaâéfîeix.T7.i.

17. — %W àitwoy.ev r.o'/i t'o lo'ytu y.al T'/jv ev Toj "kfiut toO âyi'ou

oi7.Tai.ê'V' àvaTzçy.ijOai, ij<J/TiAv;v tî o'jr;av y.al zvojTc'dxv àvOpwiTivv;^

fîtxytoyvi; y.al fiiùaeojç, o[;.cij; àX-rfk'i'cy v.yJ., w; 6eô; îijj^ùv toîç œyaTvôici

)rapi!^eTai, ÛTïepTepcoç tûv xo'X'Xwv y.ai fîiavuTâeïcav y.al ypr,pLaTrCti'J''a"'' 25

àpTt yzp aÙTO'j tw AOm y.aTO'.y.vii7avToç y.«l w'7T:£p èi; ècpe'crsoj; raT-atà;

y.al [/,epi.£ptu.v7iy.s'v/i; ttî; à.n/.r,ai(i)Ç oc-oXaucavTo;. y.iy.pz ti; èàoy.e; è-î-

-fjiy.-!] rpo; y.ay.ouylav aÙTw toO i7w;y.zToç sçe'jptcy.oasV/i èyy.pzTsta. y.al

or, ToO t)£oc7TV)p{y.Tou ~xk\y tu 'Oa'Jix-w 'j-avaycopyiiravTo;, Iioivîep

Ttva [/.ovayôv éTaiptcâ|xevoç, otti; ex. ~'jWo'j 7rpo'j~?,py£ tw 'AOw, [ajt' 30

•-'.
'0<}'iî> P- — ^>- ScsTÉraîiTO LP. — 4. 65up|Jiov P. — 5 inti : èr.i V. — (i. àva-
v!'}/aaai P; àva/yiiJjïTai de àvav^sw, recouvrer ses sens, Kurtz. — itafatviuEi; P. —
7. éysvÉvoivTo P. — ti ifr,riii, Deyov. Dans cette construction, qui parait rtrange au
premier abord, t! çyictiv := que veut dire"? c'est-à-dire que croire? que penser? Cf.
plus loin. p. 40, 1. 2j. Le sens est donc Ellen .«« ilixnipnl : Pourquoi pleurer, etc.
:

Kurtz. — 8. aioito L. — 9. xoxutwv P. 10. ri —


T7; P. 12. TtaoaCi'.oùffai P. — 13.
: —
èîtrcoSïiSE LVP. — 18. |/.ov:^ooy; piou xaî ày. P. — itpotriî/vijj.aT'); V. 'AvanTotioîK. —
20. t6v oni P. — oil. ÉTEpr-idiiiE-jo: L. — £/- : Tipo P.
VIE DE SAINT EUTIIVME LE JEUNE. 29

itSoyuiAvacft/.a 6r,HsM tw /caîvù 'Iwc/io TO'.yJTr.v 6 xaoTspôç !z6ay.7.^ T'A;

XG/Cr.cscoç Tr,v aoyr.v u— STTri^axo' « As'jdo )), Asytov, « ar)$AOE, srstor,

TÔ *
-pÛTOv -/iU-ùv TT,; EÙyêVEÎa; àçtojfAa t'Àv £VTOAr,v -où Ôso'j rapaêa'vTEç • I'. ISI-

5 ot av()ow7:oi iTCoAc'caitev y.at •/.—///(•)() ji; èv-sùOev àvTwcxTÉCTVia.av ( « à'vOow-

Tco; yxp èv Tiy.-^ civ où C'jvrr/.;, oyiitI Ay.êuî' 6 Qsottvsuctoç, TCxpaGuv-

(b; -/.—/ivtoaei; iauTO'j; siri'Xoy'.côi/.jÔa y.al jttI TEGcapz/iovTa /,[j.£paç d)ç -à


[ioijxriU.aTwSr, tCiv Qwtov ci^ Tviv y^v uuyxu— tovtsç ydoTov <I)ç flos;

10 iioaioujAeôa, 1'g(o; to Xoyi/.ov r,y.(ov ÊvtsùÔsv àvx/.aÔaipovTsç, to x.aT'

£Î/.ova x.x'. y-xO' ôj/.oûoijiv, lô; iizirjv/.i. tuzAiv to'j y.ziiy.^zo; à-oV/îJ/d-

[xsÔa ». TO'J (^s 'IwT/iÇi £v TOÛTOiç Tïpoôûixtoç ù-ox.'J'i/avTo; /.al to Tiinx-


ca/,ovÔ'/î'./.£:ov CTOtàtov y.a),û? aùv tû TCposlofAc'vto /.oivcovù o'.avucavToç,

këy.OTt 'J.iv aÙTOï; to cwiy.x tm -/.pust Tx'Xa'.irwpo'jjy.Evov y.at togqùtov,

ij ôiijTs ToO -ptÔTOu àyàivo; Ta c'j[J.6oAa j.'-s/pi. v?,; inyoLTriÇ ava-vovj; to^;

àcy.riTaîi; àiairtoî^siTOai.

18. — 'E—eI Se TO.


— pôJTa y.a'Xcô; sij(^sv aÙTotç y.al eîç cuvaiaÔVj'Tiv

viiî'O TY,; jx Tvi; y.aÔzpcEW^ aÙTO^ Èyyivoiy-svvi; £>,'Xâ[/.(j/£(oç irpoijEiOti^ovro,

ôk iv y.Aiy.ay.t ty, àper/i àv'jj/o'j[j.£voi Ècp' âTs'pav PaBy.iàa Tr,v éauTtov

20 àvaÉ'.6à!^0'j'7'.v aGy.r.aiv y.al « AsOpo Traliv », eltisv ô aptiTTOç Tvooaycoysu^

TM C'jvorabw tûv àytôvojv y.ai [/.'.jrr.TYi, « cô y.alk y.al àya^j 'Icocritp, to

£7:1 y.p''iouç TaT^aiTicopEiv aîGptw; à(p£t/.svot £v c-rilatco éaoTOÙ; iràciv

àyvoJTTW y.aTzy.}v£t'j(t)rj,£v y.al v6aov sauTOïç wç ôttô ÔeoO vojao9£toiJu,£voc

TâÇWHSV, ir/; T7pdT£:0V aTTOTT^vai TO'J ToVoU j'oj; TplôJV ÈviauToiv —(/.Oi)S'(\

25 SizcTYiv.a, y.al £Î [/.£v à'vSov twv Tptùv toutcov èviaoTwv TÛyot T'.và £Ç

•/;[/.tb'^ |AîTaTc6r,va!. Tïpô; y.up'.ov, jj.ay.âp'.0!; toS teXod; oùto; w; v-eIc'tviv

OavaTOu TO'J téT-ouç [ilou xpo£v(7TV]r7za£vo; y.al Tcpocp(iy.(7a; ricV/i —^v TatpriV

5ià TT,; ÈvTa'jÔa xaSsip^stoç- et Ô£ [i'.ojv Oew £7rry.pi()toy,£v y.al tïoXitsûe-

cÔat, àAT,' o'Jv y£ Ta kx%-/\ y.al Taç ttî; cap/.ô; op£Ç£t; w; ^uvaTOv
30 OavaTojTOjiy.cv y.al ~àv y.aVflv à'Xloîwciv y.upiw à7^Vjitu07iGÔ[;.£0a «. toù <!)£

*
T'.aiwTZTO'j 'lw(jr,cp (avic)' £v TO'jTw ivavEÔdavTo; (riV yàp où y.puiîTo'ç • f. isp

1. Tïfo; Tr,; à<rx-0Tixri; à. naî.aicTpît; LP : iTfo zf,i etc. V. — "2. xïjv àox^îffEtoç P. —
ô. àvTExaTsiTTr.ixev LP. — 5 7. âvôfoinoç — (o[jioiw8?i aOtoîç = Ps. 48 (-19), 12,20. —
H. yôpTov — 'J/uiitwiisoa, cf. Dan. 1.2i>,.jO: ."),21. — 10. xoct' eix'iva xai xa9' 6(ji.oîaj(7iv,

cf. (ieil, 1,26 — 13. SiavotsoivTOç L. — 15. iayi-coK; P. — 18. ÉY^ivofiévotç P. — itpoij-

T,6iCovTo P. — 19. £v om. Y. — 27. toù |i:o\; sans TéXouç LP. — 30. à/Xoiwaojisôa P.
30 VIK UK SAINT KLTIIYMK l.K JKINK.

T'.: xaL •jriicûjj:, y.av y— 6 'Apu.evicov to •,'-'''•'? zaT'/fycTO, i7vÂ' 7.— o'vr,:fj;

a'j.y. /cal y-TrT-ouc t'jv tsottov -/.al zaci^.rj; rj[rj-i to'/ — vs'jaxTix.ov ô lôvo:
atvÎTTETai), T(o ÔcoOev aùroî; èpeuvrlcxTi •::fj'i£àe'.ya='vw c—Aa^ft?
éa'jTOÙ; T7:oOuy.ciu; ày/.aTO'y.i'^ouc.v aÙTûÔev /.al Ta t?,; Tfoov,; àvry/.aia

ijf'jhiv Èpxv'.Ço'ij.îvor T3C oÈ Y.v pâXavo'. y.xl x.zGTavx y.al oi tûv x.ouy.z- 5

pwv y.xpTTOt, u.ô)^'.; zv x.ai y.£Tà flia; to à-oCr,v '/xptCofAEva.

19. — là jj,àv ojv T?,; r^taiTr,; aÙTOÎ; iv tcjtov; r.v. Ta 'V jvts'j-

6ev Ti [J.oi z.aT' si'io: àvaycàosG^ai, Tàç ôT-ovOx-touç azoinni, Tf,ç

T^ZOCiUyni TO àvévboTOV , to £V W,(jT3iatÇ E'JTOVOV, ôjTTe |7.'.X.pO'J x.a'.

àczpx.ouç aÙToùç x.aAslv x.al àvaipi.ova; v; ôVjv toÔ; yajj.s'jva; £y.eivou; jy

x.al TO'j; yjy.vo— oSaç oi aOOoi Oaujjiz'^ouci. ty.ç '7i(or?,; to twixovov,


ô x.al (ixu^-iixi àçiov, [;//) cuW^a'XouvTcov à'XX-flVjiç TÔJv àix.r.Tcôv

irV/jv TÛv T"?,?


— poTS'jyTÎ^ p-^[/.aT(i)v x.ai t'.vcov 'i/oycoos^ûv oi7,yr,[i.â-

Twv, £7:£i^7| X.al TOUTO a'jTot; TrpoEOsoTT'.TTO , TTjv TôJv yovaTwv ààta'-

),cIt:tov £;ç T:poiî£'jy/iv '7'jyx.aij,(j/iv, t-zjv sv yuiAvôj tw moy.oni etc; toO 15

ihxo'rjç x-aTax-Tiicv, ty.v àvEu Tîupôç àiaycoyr^v, ty.v ô"X-/i; ty,; irapx.oç

v/x.puG'.v x.al (to: çsps sî— £ïv) irapo'paijtv x.ai ày/.aTâ/.E'.'J/iv /.al ei^ ïyÔpav
à—ox.aTZ!;Tai7;v ; OY;7.(oi7£t ^è Trpoïùv >,o'yo;. Toiytvoç yiv aÙToî; vî ic;hr,i,

Èpj'.x.vwij.Hv/; f)£ /.al x'jTr, x.al ci; ôs'Jtesov ty.y) /.-/i'youca TTSstêo'^a'.ov .
£— si

5a ô z.ai;à; avToic stcetsivîto tvî; àcrx.r.Ccco; x.al v.c, èvta'jTov -Jl^v; i-i- 20 |

Tpoya'Cwv STc>.£'jTa ty.v x.'j/.>,£'j'7',v, 77avT£).(i; a'JTOi; twv pax.iwv hi'xkuhi-J-

Tuv, 0; asv iÔATiTal yuavol irpOGEx.apTÉpo'jv tù '7x.a7.aaTi (o'jtw yàp hrù


x.aXetv t6 avTpov èxeivo Èx.êiài^ojAat, 0!j/.ai S' ôt; x.al tôjv àxoucxvTtov

êx-aiTOç), (pôeipwv à' in'j.h^ iiç aÙToù; sTr^.iovaCe tw to'j cûaaTo; oûttco

x.al TY, £x. Tôiv «(rr,— Ôtiov pay.(cov carpia w; $v îycopcov ûV/j .oioyovo'j- 25
j

|/.£voi. i7X.ci)>.v)x.EÇ ètÙ tocù'jtov , tôi7T£ ;y.up[AY|X.(ov oix.viv <jTiëx"Co;x£vo'j;

• f. 152' * iizô Toù £và: pi.£Taytop£~v irpoç tov ÊTepov, œviàvdè toutou?, w; to ii/A^,

x.al T'^; a-Tpooia; /.al àTapaj/.uOvÎTO'j àia(TY,: —'Axt—'kaGwy. à-07:Q!.£Îc9ai

ty,v (îa'cravov. TaÙTa ti; àTcooÉeiv à^XYiTix.oî; à:roS'.oci(jotTo: t''; 5'o'jx.

àv sx-TrlayEl; w; ÇEvax.o'J'TTwv al'vEc.v Tvpoffoico; tû ty,v TOGa-JTr,-/ ûtto- 30j

-1. 7ipo60[i.ou; LVP; on attendrait jrpoOùfiio;. — ô. x'.-jiiipwv, des arbouiiers, très


nombreux à TAthos, comme aussi d'ailleurs les chênes et les châtaigniers.
— 8. 6),ovjxtiou4 P. — II. oi (J.OO01, cf. II.. XVI, 235. Comparaison analogue dans
Nie. Chon., /s. Ang., I, — à»r,Xoi{
7. 12. xiôv à^y.riTiiv cm. V. —
16. tij; ô).ri; L. —
20. il aÙTot; xaipo; LP. — 22. îtpoaey.apTspouv iû> uxii|ji(j.aTi, prov.; cf. l'ol. XL. vi, 5. —
axà[j.vaTi P. — 2i. ènXeôvasîv L. — 28. Tiot£Ï<76a: \'. — 20. 2iop:(70tTO V ; àîrooiwpî-
<yot"o LP. — 3tl. 7tpo<rût5"(i P.
\\K DE SAINT EITIIVMK LE .lElNE. 31

[ACiVYiv TOiv àvopoîv yap'.Gav.c'vw Oew; ttItiV o'ti ô jj.iv ^Os'^p iivl votoùtov
aùç/Ôsiç, ^siz va'JfTîi y.cxà ty;v ycov'av twv àvoîwv ûxou.ovr.v £— iri-

j7.T|6slç aiovuU'io; -où tcttou àTCr.ï.'XzcGS-o- ô Si auvvop.o; 'Ico(77iç y.al

ôjAoV/.r.voç TCoô; TO (îx-V/ipàv TT;Ç ^taÎTTiÇ à7:ayop£Û7aç asTa Tr,v tciO ypô-
5 VOU — £paU05tV TOÔ i7-VÎ>.atO'J ÙTTS^Sp^ETat.

20. — l'^ùQ'Jaio; 6 6 Upo? >v£'.7iciTa^to'j i^oGva; f)'//.viv (VEuXo-ooiia^voç,

ÉauToO |7.à/lov TViv Toû ÉTs'po'j àTuoàpaciv •Âyr,i7â[/.evo; ttT^sov éauTov to^ç

yîv'.y.oiç iywTiv sx-Oï^coci, [jlovo; tw /.zrà ao'vaç xàç /.apiîia; vîi/.wv


—Ix-
cavTt /.«i cuv'.ivTi sî; ~zvrz Ta sa- a -ôacôv ~/iV — x).r,v £77th£!./.vûu.£voî.

10 Ci'j p.r,v ivExt'oOovo; îvTsOOîv 70^; àaty-ociv ryVVs p.viv àirsipaTTOç tw


ûAst T'^; àvaSzcswç sî; t£"Xo; /.£jf pv)y.y.Tix.£v , zXa' wg-eo àro[;.av£v-

Ttov aÙTtôv ucportooTÉiaç âyxv xr,; TipoGooV^ç — £icaTS'j£Tat. â6o£t lî' O'Jv

èvtîOGev Trapaàô^ou fl;ou y£vva.îa /.ai Ta — o! AatTv.aTa" eôç yap aovcoÔEvxa


TO'jT'jv d vj/jyo(p6oooç o'JC[A£vvii; eTT'.x.aTSAaoETO. TOTav -/.aT' aÙTOÙ xax-tav
15 ITO 'V/i A£y(j'[A£V!jv) /.£/.iv/i/,('.j; TTXGa;; a-^yy.vcov ir)£ai^ t'j'j TTîvi^aiou

à-OGxàv £— iTr,à£'j£t tov âyiov, WtctiV oùtw to rioxsîv x.al àx.'/)OLav èx.

Tviç ToO à^£AçoC ÛTïOTTCsîpwv ivaywpïi'çswç, fceiTa ^eiXiav Tri; [xovca;

X.at G— VO'J fjX.pO? TTOOÇ È'x.'XuG'.V. £— si 0£ TO'JTWV X.pElTTtO TOV a(J/,-/;TriV

ioroyy.'yy.ro. ov/.tiv aÙTw toT; loyiffjAoîi; x.at x.£vo6o;(ay 'jttoij-eÛeiv

20 àvTiTeyva^ETai x.al iry h. toù stvai oox.eîv Û7:£pv)çpavtav ô xax.ojxvîyavor.

tù; '
à|J.^0T£p(o6£V à7ï£X.pO'jc9vi, TaTTclVWCEl X.al TV) 77pOC GeÔv ÊTiTtÛÎi TO'J

àcx.VîTO'j Éa'jTOv TïEpi'ppa'TTovTOç, aTCOoTjiac Tri; ^'îf Tioyiap-wv àooaTO'J

77 â)>r,;, o'jx.st'. aoavco;, xa},' w; t(o asrzAco ttotè AvtûjvÎco oavEîù; *


I. 152"

-o'X£[j.Eîv âpyETa'..

-ô 21. — Kai ô-fl sv u.iz Tojv r,i;.Ep(ï>v papêâpwv G/rij^.x àvaT^aêô-


7.EV0Ç. £v i7Ta6r,px. v.ETVijji.êpia tw âyuo T:poG£uy^o[Aîva) ETTiTiOETai x.al

TO'J avTpo'j to'jtov àroytopEÏv 7:apax.£7,£'j£Tat. toO Se ÉTOtu.toç £/£tv,

£l'-£p "Apa^Eç sisv, TEOvzvai eÎTvôvTo; ïi toù n-nr'/.aiou è^eaOîîv x.zl T-^g

-ooQegeco; t'. aiaAcUTaGfjai, aÙTol û; oriOEV àvv)'x,oov cyo'.vtto eç éx.a-

30 Ts'pojv T(uv — o^ùv âE<7[;.rI(javTEç É'Xx.Eiv E^iù x.al txYj (îotj)^o[A£vov ettsty;-

Oc'jov. (Ô; iÎï


(^-^'XP'
'fO'^ y.prijAvoù àêou7.riTa)ç toOtqv x.aTÉcupov, ÔEiaç

1. cpÔEÎp ".

f£Îù
\'. — 3. aî:pvr,ô£(i>; P. — 5. eTieEepx^'^^ti P. — (J. o' : ûè P. —
8-9. tiS -/.a-à (iovac; — ta épya r|(ji(ûv, Ps. 32(33), J5. — 9. izàlry : TcoXiv P. — 14. £tc£-

xaTcAdtêeto LP. — 17. Cntocîieipeiv P. — 21. i|içoTip<<)6£v : àpLçoTEpMV P. — 22. éau-


•tov : a'jTiv LP. — xil à7topr,c;»ç LP. — itapazaXîOeTïi
27. P. — 28. teSvaîïjv LVP :

Tcôvàvai correction de Kurtz; le sens est en effet : // disail qu'il préféferait


muurir plulôt que de qu'Uler la grolle (ij = |iâÀ).ov ïj).
32 VIK DE SAINT EUTHVME LE .lELNE.

Ti'4 ToCi iûWTê'w; aTCoc/i'Xz'T'jOVTa'.- [j.t/.o'jv o'jTTaj /.ai r:yr,ij.y. àva7.abo-

[;.Evoç Soax.ovToç ô Jta't Tri "poa'/iToai Spjt/.ov-ioic 'j'jpîcay.'jt tov trjv

/.£jacxy.£vc;, cpoêsiv SfWs'. y-xl asOtcxav toO ij~rfJMO'j tov «îî/.y.iov. w;


as y.y.l zy.ùiTiÇ Tr,ç ij.r/î'-v/i; zTriJcpo'jTOyi, toj [;.a>tapo; sl— ovto? aÙTÙ 5

rJTt « Et lyiv Or.ii'ov si;, to ^Ttj— oasvov, —?, 'jioo'j.svvi oo'. siouijia ûtto

ToO Oso'j /.aT' ÈfioS 5(p(ï>' sî ^è r^âay.y. Oiïip-^si; lîaijAoviov , tôjv r,ii.i-i-

piov TtpoWpwv à— ôcTVjQi » , £7:'t sTê'pav rruu.êoXrjV mît: £p È^ rlTrr,;

éx'JTOv àvxy,a.Aoua2vo; ô iroTvs'aio; a£Tai«.cpi£vvjT7.i., x-ai c/.opiîicov £;aî-

cpvY;; àvazXïfaaç to GTCvJAaiov o'jt' riryDyyZvy ài^jô); o'jt£ [ayîv ci; 10

7ïOO(j£U7riv àSizcTto: t<o âytco cjviV'ôpEi. biavi^jTafrOai, — xvtoOsv aÙTov

TVfioiEp— ôvTWv TÔiv (Doc^aaTt)') wv £y.£iv(i)v ijXop—icov y.al ttV/i'ttcIv -^ai-

ptio; ào/.Q'JvTwv w; -/tal obuvûv iroiEÎv àp!.[;.£Îav twv —ÀriTTOi/.£'vcov


cuvawOriG'.v. £-£1 5è )cx\ to'jtwv OeoO "/xpiTi -/.XTTiytovfcraTO, O'jte to'j

G-7iAaiou icùM-yj y.y.l y.-'jyy.'rio)^i\; zr,^ TupoOECjewç /.ày.sîvou; a'Ar.ax; 15

GTaUpÙ -/.al Tvi £'J](^'<i Ô— )i.tO ypyiGoijAEVOÇ, aÙTOÇ jJ-SV àTC£t'pai7T0: £Tl

Tw y'vTpci) fîi£(pu)vaTT£To, oî ^'/J^^oi oi TO'jTO'j (o: r.TTV^^ÉvTïi; aTuuyovTO


•/.al ô T'?,: à'7/.'4'7£0!); tovoç 6£;[i.oT£co; àr/;v'J£TO.

^'i. OÛTCO? O'JV T(0V TD'.fOV a'jTCJ — £0aiCo9=VTlOV £V1.7.0TCÏ)V ( '"


) /.xl

Tr,? sùyf,i aiTiov EtVflipuia; t6 c-ujy.-Épxc-y.ot, /.al K'jto: toS airr'lMWj 20

f. 153' 'J7r£Ç£py£Tai wi7-£p * £Ç àà'jTOiV Upcov r, oùpavttov ài|;uWv, toi; a^/.TiTat;


— oO'jQO/.tiJy.EVOç, r,à"/i 7r)^£Îoci yôvaiAHvoi.; £/t Tri; ~coç a'jTov y.'.a'fl'scti); /.al

c)ià cpYifAV); ïy'juci Ta TTEp; aÙTOù, toO 'Iw(7-/!cp to'jtov àva/.vjO'JTTOVTOç

•/Cal [AYi pTvE-oj^-svov. Èyypovwai; ûà to'jtoiç /.al tv)v£ov Tr,ç àopzTOu o'oar,;

TV) p>>£-ojj.£'vY) àp£T-?i o;xooo[;//fi7a,i; to'j; aÙTÛ -poijav£yovTa;, £/.£î6£v 25

TTpo; Tx; ToO 'O).u«.-0'j /.opucpà; 5'.aÇiê໣Ta.i., svTolriç aÙTÛ àTïO-

KO'^uaHdrj-ni oix 0£O(jTV)p!/.TOu TO'J zc/.rjToù irapz 0£O^(OpO'J TOÙ (7£-

6a(i[y.iou, o<jTi; aÙToJ /.al to à'yiov ny'r,^y Èfîup'/fGaTO, tucTS aÙTÔv


àv£>.66vTa àvTt[jilc6w(Aa tt;; toù âyyEliîcoO oy/îaaToç èo'Tsco; àvala-
ÊeçÔxi to'jtqv /.al u.£t' aÙToO ày£tv tw "AÔm 77poi70i/.icOyic6a£vov ov 30

xal vj-Kù'jfiCij.diç àvxAaotov, — xAiv tÇ) "A6m ;j.£t' aÙToS /.aAo; û-y;')too;

£1TaV£07£Tai. £"£1 0£ TÛ y,ÈV 0£Ob(6ptO — OV/fpw; £Î/£ TO «jU'JLa ITSOC-

v£/.pwO£v T-fl aG/.YÎGci /.al "'/(pz /.al vo'cit) à7roaayop(.£vov, ÈiÎjÎto 5e

1 .àvaxfd'ovTs; P. — -. aTia/.iaaovzai et en surcharge àitaÀaOuovTai T*. — 3. Allu-


sion à fjen. 3,1 sqq. — 6:0 Ll'. — 7. xàv ûiitTépwv P. — 17. 5iîfu'/.>,àT£To p. — 10.

éviauTwv : ëtuv LP.


VIE DK SAINT KLTIIV.Ml': LK JE|:NK. 33

'J-'-y-iÔLç ili TTxpr,YOiiav àvx— xuiteoj;, t'/ôtyi; o' lyp-/ifj.âTt!^£v r, sv tw


op£'. y.oi-Toi/.r,'::; sç/iaoç ^là -h ^jvoi/.-ziVsto: ^atov (iiconx.tiv Tvcippto x.aOÎ-

n-y-i^ix'., ri-O'i iTZ'J'^-riTr.noi; tw /.xOriyo'jac'vw o i'ptijTo; (pctT/.T/,; y.al

'itxKovrj;, r/Jv Tî cGuyioL'j zù -'spovTi xal t/,v è-tiAsAstxv -ù ijCo[/.axi

s îcaTz TaÙTùv èy.-apsys'.v àuvzy.evov, àv «'jtw /.axoix.iCsi' toûtov, x.sW.tov


aÙTw 77pci; xaToi/Ctav irvj^xiAEvo;. Ma/tpoGiva tw t6— <o o'vo[/.a (""), virt?

:7)i7)(ji>jv TÔJv ywpitov 'jTzy.Çf'j^ouaa. pzoïav àbîoou tû sçaTovvi'cavTt — pe-


cêûT/i Tr,v Twv Tpo<pcôv ÈTCtiXc'leiav. 0—/ipÉTSi Sî -/.al a.ÙT6ç tù /.a^'/iy/iTvî,

£^ ojv È;4£Îvo? hflxfi TiOr.vt^scQai, wç av aÙTÔ [7/(iSèv 7i£tTfor/.évw, w


to âiaTpxcp7;i7£Ty.i, •rcpoOuiy/jTspciv ù-ap^si t(o Siax.ovo'jVT'. /.aXoj^ Ithxj-ji-

oOa! Ta [ielTtova. ttI/iV ÔTt z.àv to'jtw Weo'owpo; à7:r,yop£'j/.co; âuG-


^opwTxT'/i vôrro) Txpa'^youpta x.al ~?i vjcppiTic): — avTSAco; x.y.TaTstoe'^Oai,

T'^ £/. TÛv (îxTvavsiojv Tuapviyopîz ypViad[X£vo^, Tvi 0£(7<T7.'Xovi)C£wv (pilci-

/p{<7TW x.ai «)i)^op.ovzy(u ttoXei (i.EToix.'Zs'at, É'i'Oa. xat Te'XEiO'Jxai *x,a- •


f.
153V

• 5 "Aiù; £v /.upwo àvaTC7.ucaij.cVo;' /.en Jtr/^suOEl; aî^îico; £v xû to'j [Azprjpoç

Sw'CovTo; àofAw ('') Upwi; £va-OTt()£Tai, p.oyiç -ots tô [iptOù tviç ^apx.à^

à7ro(îiceu5('7â[j.ÊVOç 7:£piê6Xatov, ûrp' O'J xai wotvajy.Evoç àTC'j(7To>.tx.ôJç

ToùTo êxo'jira'jOai ÛTiE'jTEva^EV x.al toO ijÙv Xotixtô eivai àx.coA'jTco;

£7tlT£TUyY,)C£V. X.al T7.ÙTa [/.Èv Ô WeOfîtopO?.

'20
23. — EùO'j[;.io; ai 6 Upôç t:'X£'ov èv t(L opsi £-!T£''v7.; t-/iv aux.'/i-

ij'.v x.xl [AYiOfj-oj'jci'jv Tr, tcô7>£'.


— Xr.cir.ijai [iC(u7iOa£vc/ç, £— et tviv to'j

x-aO/iY'/iTcij •/ÎvcotitOt, £x.o-/;ai7.v T:pà; x-ûpiov, à-poa'.p£Tw pîz x.y-Tayvo-

|y.£voç TV) Bc'jCTa'Xovix.T) ÈTCiçoixà x.al aÙTGç, cbç àv xaîç toutou tcoe-

uêe;*'.; (ppoupoÎTO xal [aetk Oavaxo^, TauTaç avTi^aj^eavcov Tvi; sic to


25 GÙp.x Ti[i.riç xal Tviç to'j TÛjJ.êou TïpoTx.uvvfGEwç, w; S-/; voaoc; eittI x.al

[AETa TrÔTp.ov yovc'j'71 to (jÉêaç v£[7.£iv Toù; é'x.yovai;. TvpcoTov oOv t-à

TkOAsi E'.iTEAa'jVEtv (aeAAwv, ayvcoijToç OJV TO oox.Etv x.a.1 Tïpo; ayvoo'jVTaç

TTiV eI'toJov Tcoio'j[j(.=vo;, -/ipuOpia [aÈv x.al ot' aiiîo'jç Etys t/iV toù 6'yAou

iruvzvTY.civ to; sv e^c'. tt,; [Aovia; r,o'/i yEvojASvo;, oitco; s— r,uyeTo tw


30 Oew, ij.-/; a[/.t<j6ov aÙTw tôv TTopsîav Troir.cairftat [A/.Sè Tr,; — soÔécecj;
TToooco, à^T.' Èvo'!x.(jjç 'AwOw TTspaTwiai Tr// Eosaiv. x.al o-/i w; Ex.Etvoc

;a£v TaÙTx T7co'7riUyeT0 x.al âjxa fV.r,Tiop£i, ô'tw /.aTalûirstEv ôcôaaTi tvi

TTOAE!, è-'.çevoûjAEVOç, àÔpôov fîta^oÔEW/j? Tri; TCEpl aÔToo yvwGEtu; (r^v

3. ^riTTÎaa? P. — ô. xaT* aÙTÔv P. — l>. ôvoi^a OIïl. P. — 7. j^aTovr.ffavrt ; £^a-


oOevioavTi P. — 18. Cf. Phil. 1,23; H Cor., 5,^. — 2G. «pûto; LP : TcpÛTov convction
Ali Kui'tz = pour la première fois. — 32. tataXtùas.!, P.
34 VIE DE SAINT ElTHYME LE .lELXE.

yàp oiy. OTijr/;; svapsTOu èv aûxr, TTpoe^axouôaEvoç), TCa;j.~>,vi9et ttzv-

te; tÇ> vsm OeiêtV/) 7:po'J—/;vTouv /.o'I yvTi'juoj a'jxôv •/.xTr.cTt/î^ovTO,

âyiaGfACiv éa'jTOÎç ô x.xOcTç ooîio'jvts; '•zosCCsaHai , Ôttiç toO ypcoTOÇ

£"/C£tvoij /.xt TÛv âvtojv TCoSwv ÈTrO.aês'îOai r)DW,r:;.Ty.<., ï-i oà y.a't <ft-

Xrijxa-i âyiw [/£Toy^£T£Û£i.v àTiAviAoïç Tr,v EÙ/.'jyiav Ivoy.i^ov. w; à o [a=v 5

Xocoç TTolùç <7uyy.£y'j(;.£'vo; Tuspt aÙTo'v, È/eivoç 5è ôj; y:'r,Hr,; fiapfw; Ty;v

oyX'/iTiv ËcoEosv, éaiiTto aàv ~/iv vîauyfav, tù laù oà to èx "'l^jTewc ~s-

piTïotO'jiy.svc; (ocpsl.'.y.Qv, t'^v Oeor^tôpou toO ô<7iou Txcpov v,-j.-.i.mz%r,%-

f. 154' y.Evoç -/.zl tôciTcp * îùloyiaç Tr,; —ap' aùxo'j £7:at,c96[/.£vci;, jxi.y.pôv xy.ç

jroTiSfoç è^£X6ùv sv ttÛ'Xco éauriv ('') ibç ô p.eya; S'jy.£wv à^/xêtêâ^£t 10

[/.£Tzpi7'.ov, (b; àv x.7.1 ÔêÇJ •7v"Ay)'7'.£i7T£pa)^ û(J;wOct; 6— Tzvo'.TO nal TCir? çpoi-

Tcô(7'.v sxeîÔev tz; vouGErjiac Tvpoija'yo'.To.

24. — Xpovioaç O'jv ETvi [y.'.y.pôv Èv tù y.Jovi xal -o'X'Xoùç [aev irpoç

àpETtôv y^Eipaycoy/iijaç iVÎe'ît;, t^Xeictou; ^è xal y.ovxijai t7j i^iiîa(7x.aAi'z

77Ê—(ji"/))C(oç, k'o'Ttv où; xai vôctov ypovîwv àTTxW.zçaç d"J7"?iÇ 6[/.0'j te xal 15

cwjAaTOi;, àirayopE'jCTaç xàv toùtco tt,v i/. toO v/\vj TrapEopEtjii'.v, tw


àpytEoEî Tz TO'j T7oavt/.aToç âva/.o'.vcoTaaEvoç, to'j )cîovrj; /.kteaOwv, tw
AfJw Tïxltv ÉauTOv yapi'^ETOfi. ©Eo'otopoç ô' riV Svoy.a tw àpytEps? ("'),

ôç àcx.riT'/iç -/iv xxl aùxo; Kzt aTy.riXwv ô jTEpuovjp.oç, ûcp' où xat oiaxovo'j

j^EipoTOvt'y.v ô ^iV.a'.oç TrpoTpa— eIç /•.«TeôÉçaTO où qjilooo^ta xpaTOujj.evo; 20

(/jV y«p aÙTto TÙçrjç oi-y.z y.al ïxzpaiç ^py.TïETeiJo'avTeç), à>.7.à Sià Tr,v

et' ÈpvjfAÎaç ày-aToéyvojcrTov, eI'-O'j ^E-flCEUv, t^ç Ôsiaç y.oivtovtaç [Aetoc-

AviAiv. oliyou? O'jv y.xl toutw SiaTpiij;aç ypovouç f^ià tvjv v;o-/; toiv i/.ova-

jrôJV £V -M OpSt TV| TTOÔ^ aÙTOV a![A"/îc£t /.aTOiy-TITtV y.al (ôc EVaCTSl H'JS

àXVflloi; rnaTpte-ziv y.al TCapevo)^Av;'7'.v y.zi [^.à'X'.'jTa -pô; aÙTOv, co Travxsç 25

Èfpotxwv to; irpô; TaÇ''ap)(^ov xal ày.Ocp.ova, vjv lî' a'JÔi; y.al ÎEos'a, 7rp=-

cG'jxviv xal \vSvrry y.al Eeoe'wv xôv y.uotcxov, 'Itozvvvi T(o KoXoêw /.ai

2]'j[A£Wv (juaêo'JVjiç y.TvoypYiCzjAsvo;, avSpzciv âyloiç y.al xv;; avco S'.wv

ETCzCiov x.zl xo TïolixEup.a y.£y.Tr,p.e'votç xal xô (ppdvy;[Aa, Tr, xùv Ns'tov

£7wi'X£yo[A£'v/i v/.Tto f''') (b; àv9p(o-cov £p-/{[A(o xsAo'J'ir, T'Jv aùxoî; (^larrop- 30

6[AE'uExai, EV V) xr,ç 'r\QU fla.^ àT:o\a.û'7xç û; ô[;.oTpo7i;oiç -Eptxiiy^cov y.al îcop-

poTCO'jGi TTcôc xviv aGJtrc'-v [Aiy.pov e'ûoçev (bç EV Xiiae'vi £'yy.a6op;ArCE(;6at .

1. itp&(je|axou6[»£voç LP. — 2. 11 faudrait ivgulicremonl îipcûTtriVTwv. — (i. ù; :

tb(7SÎ P. — 8. ù)Ç£Xr,jjLov L. — yaxaa7raff(i(X£voc Ta^ov 1*. — 15. oijv LP : oOç corr.


Kiii'tz. — IS. éauTov : éiutM P. — HI. àoTeei P. — 31. looppinoi; P. — 32. ëSoÇev :

£&il?£V p. — >,l[XËvri L.
VIK D1-: SAINT EfTllV.ME LK .IFANE. 35

aw.' O'j/. Yivsy/.Ev 6 (pGdvoç, [;.âÀ/.ov 5' 6 to'j oOo'vou yevETYic ôu.oyviou.w'j

oÛTcoç 'Aax' aOxoG toiûv àpwTÉwv à'c/.viijiv ivejj.— oowtw; £C2'-v'j£'j&^''

ikcica 5è to'jtùuç y.ai àvTiijTiaTS'jEi /.xt' aùxcov ô xayy-zy-icTo; za!

Sapx/.'/i>/r,ij; T(o Torw T:'kr,Gi.oir7(xi TCxpopyz/iTac, Oeoij T'jy'ywpri'TavTOç, *


f. 15i'

5 sy.doTou; toÙ; aai'^Tsa; — ouiTai toï; 'Apai]>L. oeooiKaTE oid '


otl £v-

xy<<')V'.ot tÇ) loyw ysva'iy-svot, [;.-/i'tcou ti toîç TvaTpzci twv àTrr.yopsu^.s-

viûv >cal àvixpûv cov7ivTri<7£v à>v>.à GapffEixs toj /.upiw OappvicavTEi;"

TOÎÇ aÙToO yzp r, vîx.7i /.al [y.Exà ij.eî^ovo; rf,.; e/.TCl-Zicewc' apn yàp twv
'Asaêwv Tci'jç zyi'ob; to ào;i£tv aiyty.z'XcoTiaavTcov x.a.1 Tal; of/.eiai;

10 va'jTi w; Éxliox-OTa; £[-;.?iëa'7avTwv, Gîîa tiç iTraptoyy) xoî; aa/.-zixarc

£-7^i>.a[Ai^a<ja xoù; û; jùxeT-el; c'jW.vT^GÉvTa; ib; Oso'^dpou; /.:<t utjy/iVj'j;

aTuoT-iiO'/ivai TTSTCOivixe. ttwi; îcat xîvoc xpo'-ov, li'çtov 'ir/'jjj.'Xi.

25. — ToiGv dvxtdv xcôv ij.a/.xpîtov xojxcov x.al ioirnaojv àvopûv,

^uo Se xûv v/idiv, aidxiiîi Siaj^.Ept'jOYiva.t xo-jxou; ûtcù tû-/ ^coYpri^r-vxtov

15 -/jv £7ïzvay/,Eç, xoù; [./iv àyi'ou; oî /caxE'^ovxsç sv y-iz vvji ÉvESiêairav,

ÈaOrlaaxa Se spptxvcojxsva /.al aùxic xpîyivz, èpyalsîa' xe /.al piêlioz-


pia, £v 0'.; Tvà; aOxor? pioç, o'lra E'jpovxEç àTUET'JAviijav, xr, ÉXEpz

(pEpEiv uapaOcboj/.y.civ. y.y.l c•/.o^zs.l^î ÈvxaOOa xo3 TCpzy[j.xxoç xo — apa-


oo^ov àv£[/.ou aùxoî; i-'.xr.^EÎou i7'jy/,'jp-/î(7avxo;, tôv wxov à'pavxE; STuav-
21) ây£cf)ai TY.ç vôdO'j ETTEystpouv àyaA)^i,M(y.£voi. co; ^à pn/.pôv xaûxr,; otov

al^.'-ov £v E'jOu-ipd'j.vi'jav, -^ asv y.ia à/.a>'X'Jxco; xôv OaXaxxixv î.S6y.ii

5iaTC>.E'£iv /.e'IeuOov, 7) Si i-cépx :a'Azr,i yjioxciy. /.paxoujj.Ev/) xoù ttveu-

[Aaxo; XÙT-/1V aîcîw; e-ixve'ovxo; xâ; Tuopclaç àvE^y.ixî'CEXù* v) O; r,v "ô

Toù: âyio'jç f.y.yvjay. aTU'j'pE'pETOai.' w; f^È xo^; Apaij/i xoOxo tczvx'/5

25 EO0X.ÎI 7iaoaoo;ov, £i; Ta>v Guy.— AEOvrwv Xfjj Tozyixaxo; cxoyaijZ'AEvo; xo


È^aiijtov, « Tt », yr,<:'M, « èvveoI /.al È'^w Éa'jxcov Èot/.ôuiv £^Q[;.oioû(X£VQt

IcxacGs; xaOG' r,y.Tv i7Ticijy.ê£'ST,)C£v àvÔ' wv toùj xo'j 9soO lîoô'Xou; où'îèv

•Ô'J.â.; àSt/.oOvxa; fi/.a7rx£iv xùxol otEvorjOvi^.EV. àW sïxsp cwi^oijtE'vo'jç

•À;j.à; xi oi/.oi i'Kv/.y.-zyX-^i^tnH'x.'. [îo'j'Xecrôe ,


-pE^êEtav aijToî;^'jTC£p xr.ç et.;

"^^
oÔto'j? Tuxpoivla,; àvTEiffOÎcrtoaEv /.al Oàxxov "/ly.rv xô xo'j lik^h- ixa/.o-

^vOuGrliTEi à/.w).uxov É'io; S' aùxoù; xaî; vx'jalv È— iÇEpûasGo., ^eoç [.'s/^pt

Èv O'jjio'jasvov /.al xoO Tipo'Toj È—'.G/Eâ/AÔaEOa xa'. xayz /.ai xw xvic. * f- 155'

1. 5' ; 5è P. — 4. Hapaxivoù; P. — TrXriuiacii Toi totim mo(jop|ji''oa; P. — 6. T(ô :

TÔ i'. — 19. ffUY'jpfr,(7avToç P : auyx'jppriaavTo; L. — 2.3. àve^ïTiÇETO V. — 2-1. èSdxst


TiivTr) P. — "20. Èoixouiv deux fois dans P. — ÉÇi|jLiQ-jiiêvoi P. — 28. àBtxoûv — àS:-
xoivia; P. — jO. àvTicoiauiJiîv P.
36 VIF. DE SAINT EUTllVMr': LE .lEUN'E.

Oa>.xcc-/î; ËuOtS ÔTCoppfj(p-/iO£ir,p.£v, xSt Ocûo àuGf/.sveîv È— lyeipo'jvTe? jbou-

\r,^.a.-i » . (ôç oà Ta'jTa £t-ovTo; toO Turv-cpulsTou STCYiXpoacavTO xal


otV.aia lÉysiv ëxxcto; tojv zxouczvtcov £7v=uor,[j.r,i7xv,
— or,vcîç éa'jTO'j;

Tor; àyîoiç =7rix."AÎvavT£; '7UYyv(o|j.-/)v y.aêstv twv £t; aù-o'jç TiTfAp-yipLE-

v(i)v Î'/.e'te'jov. tcôv ^£ âytwv t'^ Èç ïÔou; c;ujxTiaO£iz guyvvioixovTiGzvtwv 5

Toîç Apa^j;t, £Ù6'jç •/; va'j; ivovTO-opo'j'îa àvsa— oàt'TTw; èosiV-vutci. t?,

V7|(7(;) o'Jv TïâA'.v û-0(jTpsi{^avT£: ToTç ïôioi; /.£>>'X'!o'.; to'Jto'j; aTTOxaO-

:(7Tàv ètvcT/'/Îsuov. twv oï àw.r.Twv Ta àçaipEOsvTX £^ xÙTôJv spyaXcla

y.al P'.ê^îx x.ai Tpi/ivx ;r£piê6').aty. st:i^y,t£Iv è-'.yî'.priTavTWV, (o; œvE'j

TT,: Tfj'jTWv ypsîxç y."/) '^uvzaÉvwv £7utê-/ivai tw to-w, oî pzpêapoi (ojusp lo

Y,v v.7.1 T:avâly)()iç) rj.y] £/£iv tx'jtoc ài.£Ç(j[;.vuvTO, coç Tviç êTê'paç VïiOÇ

Ta'jTX àïjox'XYipw'jajAsvviç aTcocpspecdat. iivêt os oî àcxviTaî, w; tû ttxv

T'?i; ÉauTcûv TWTYipiy.^ 'Je'o TTpfjavaOî'i^.Evot, TO'.y.'jTx;? çpwvalç toï; Apxij^iv

àT7£ypric7avTO, ojç « a'î ye âpa t(o fjew poulTixiv Y;[7,àç tz éauTÙv àiro-

')^r,']/£i70ai, TïzvTtoç tÔ àpsoTOv aÔTû £iç 'Âv-à^ ota7r£pavOr'(;£Tai ». o'jTro) 15

ToO lôyou eîç sùyapiiTTÎav /(.axav—/Îc70cvto; cpaiopciv àx.r/jcai, îoo'j y.al r,

V7.'JÇ à7Vt(jOo'p[;.VlTO;, TVVjÛjy.XTO; 7.ÙT7;V èvaVTtO'J àvTETClTCVS'JiJXVTOÇ, T-fl

v/fcw £yx,af)oiw,£î^£Tai. Oa'jaaczvTcov oà xojv 'Apàêwv to IçatijLOv toO


TTpzyp.y.To: y.al tcôv ài7y.-/iTÙv p£êaico6£VTa>v tv)v T:apà OfoO tûIç £iç aù-

Tov tte-olOqu'. TayfcTYiv i7riy.Q'jpr|(7i.v, tz oiy.sla àv7.1aêo(/.£voi àir' aA- 20

XriXwv Suytopl'CovTO- y.xl 0-/1 TÔJv 'Apàêfov et; à!ppov£U<Tâ[i.evoç xal ôicTîEp

oià Tr,v ôroTTpofpviv t?,; vv)o; yo7,àv aÙTOî; £— i|j.aivojj.£vo;, tov Rù'Xoêov

'Iwavvr.v p-acTt'Cs'-v £7k£y£ip£i )ixêôjv.£vo;. twv oà ),oi.7tûv 'Apz.êwv to'jtov


àva^aiTiTavTcov y.al adltç tt,; ùpa-îj; aTVOTVxicTxvTcov, ô p.£ya; ctùz'Aç

û-o7iaêwv EùOu[j.iOi; àTïey.pivaxo' « Eî pi.àv àvjopicTio; rfiàç AxëovTsç, jn

f. 155' w "Apa6£;, àv'jêpiiTTto^ TvaAiv toî; *


i^ioi; y.£>.AtQ'.; i7ré§offO£, Taya iv

y.al û[j(.£Î; àv £tp7;V/i Torç eaurûv ol'y.fnç àTCsy.ou.icrO'/iTE' ètceI oà Oeôv Sià

TO'j àSslcpoO 7tapt)py£GaT£, jj.iy.pov oû'xw y.ai [xaOrlcscOE, oiov y.ay.ov

àcpaocuvvi y.al -piç Oecv àvxvTiioct; ». TaÙT eÎtcwv ô [/.£yaç ay.a toî'ç cùv

aÙTÛ TÔiv <)\JG'J.^•^Ci'^ i-r,)i7.7.TT£T0. ày.eivtov ds t"?]; vr,i70u y.T:z—'j.iur:di^- 30

Twv, •/) Toù iraTpôç Trpdpprct; ëpyto aÙTO'jç ÈTïiy.aTE'XâêeTO- 5i-f,p&)v yàp
aÙTOtç (7uvav—/,(7y.vTtov ypar/.CJv, r, t&v 'jepiGTviv £7ri<p£poasvr, vaù; éâ^.to

1. O^OppOÇtTÔEcrjIJ-eV LI'. *. CUp-ÇuXlTOU ÈHtXpoàffavTO P. — 4. T£TO),[XÏ)XÔTtOV

r, — T). (7-jYvw[jLyiffâvTa)v 1'. — i*. ÈTïrj^stptoâvrwv ï*. — II. xat oui, P, — 15. tci : tw
L. .
— 17. àinoBôfiHTC; P. — «II. iTttxcOptciv P. — 23. 'Appàêuv L. — '20. ànoSÉôoaÔs
P. — 27. àTioxo[jt.îcrji£ P. — 28. otav xaxôv r, àyp P.

I
VIE DE SAINT EUTIIVME LE lEl NE. 37

TaÎJTa ô T(ov Oauaactiov Osci; /.al fîoçz^ojv -ro'jç ooix^o'/ra; a'jtôv /.al

Trapa^iSo'jç v.i -^jxsoav à7:w),sÎ7.; to'j; iTEoei; te /.al açpoovz;. àA).' oî

y.jv xxTepsç o'jTco; TiaoaSo^wi; t'oç aX(0(jcco; aTroWovTat, y.al oo^z'^sTai

5 ÔsQi; /.al lAOvayol ÈTrsuopxîvov-ai, ati^'JvsTai ^è p.ovù; ô t/îv [izc/aviav

aÙTOî; £TC'./iv/[c;a; fîixêo'Xo? co^ avop/fax.; ^i7./.£V^:.

20. — 'E— si 6' jvToX'/)' iiTTi /xl 777.oa'!vsç'.; çs'jys'.v to'j; tcov -to
70J-

[AXTWv TOTCOuç /.al ij-V) È/TTcipaÇeiv /.'jpiov TGV 6eov èv oi; ouvztû; é'ys

ToO ô'J£ff6ai, w; âv u.y) /.al aOOi.; xlovreç à— wouloi àa'jTôJv ivic, l'i's'Ain:

10 /.o'.O/AOVTai, T/iv vflcov /.xTaTiiT^ovTE; tû ".49(o v.sToi/.ii^ovTa!.. i-v. oà

xàvTxùOa Saoêzctov eoooo, è—y.vjrria'-E /.al y.or, T'.v":; twv âàcAowv


TTaosaXûxEcav, s^E^oi/E'iav Se to IVciv xal ol eti tw to'-w TrapajjLê'vov-

te;, ywpîa a(7'j>,a ÉauTwv ô JcaÙEÏ; È-i/.aTaAaÇo|j.£vot, É'/.arjT'j; a'jToJv Èv

Tw àoE'jOE'vTi TOTT w TO'jÇ oï/Eio'jç 'j.olHtiZxç àvaSi?â,o'j'j'. . /.al 'Icoxvv/i;

••^ [a'cV ô [-/.a/.âo'.o; toîç Si^-/ipo/.a'j'7iQi; (-'') Icyoïy.Évo'.; TCpoiroi/.rCsTa'., S'j-

[.j.EOjv rî' i Oa'jaai7io; ~r, 'EW.z'îi rîtaTTopOaE'jETai, E'jO'jjj.'.o; fî' ô lepci;

/.a; Tiy.ETepo; Èv toi; BpacTapju (' '


) >v£yo[.'.E'vo'.ç totto;; to'j.; ÉauToQ [;.£-

TaTÎOriTi, iaeO' oiv jtal 'Iwi7v;o s/.sîvov tov l'ô'.ov ^uvaycovi'jTTjv, où tvjÎv-

Xâ/.i; È[/.vr,'j6-/iaEv, o; /.al TE7,£io'JTa'. tw totïw, TrpEdê'jTr,; 'Àà'/i ysvoy-Evo;


*
20 /.al [y.s'ypiy/fpco; evOew; tov /.a>,ov t?;; àT/riircw; àytova teteaî/.ioç /.al »
f. 156

^iay(ovwa;7,£voç /al to «tte'oo; O-o ài/aîw à9).o9EV/i SeÇ) àTio)'.o[JM'ja[J.£voç,

O'j /.al r,p.£Îç £v TÛ a-r'/MM, Èv co /.oia-fl^sl; /.ara/EiTai, to T'';.;.tov /.al

-ij'//j7.H'kvj (jôjy.a TEOEaiAEOa /.al Taî; oi/.£tai; /spcl 'i-/))>a<p7ir;avT£; Tviç

ào6op''a; ÛTUEpTEQa'jaz/ay.Ev, o'j aovov Si, x/j.y. y.otX jaujov 6 9e6ç r.aûv
)7

2ô £/ TÔJV /.pOTXCpcoV TO'J Zyîo'J E'JtO'^EÇ ET'. TCZOOvTCOV È/.ct'Jc /.£V(o9r,vai 77X0-

£'7/£'ja(7£V, (JOTTE à—ô T?!? Uîà; a'jTOJ /E07.7//;Ç ay3'. TÔJV ayVOTXTCOV
7:oiî(I>v
— OTXir/ifîôv /.xTaoEoscOar toôtou toù u.'jco'j é-/uTO'JC /.aTavii-

ijavTEÇ £-1 toitIv y;u.£3a'.ç 1 E'j^.oyriT'J; /.'jpio;) w; apTt —VEOjy.îvo'- v.y.bi

a'jToîç /.al Toï; Tr'Xvi'j'./.i^O'jfji tviv àrrôy/piTov e/eiv/iv sùo'ry.iav à'.ETioTz-


30 [A£f)a. /al a—'.cTOv £VTaij9a, eî /xl irapâSo^ov, t(I)V stp-ziasvcov o'JoÈv s^

e'Oouç yàa ÔEfTj tôjv lît' xÙtciv àytovi'Coasvdjv to'jç làpÙTa; Et? y.'jpov

[iETaT/.EUX^civ -:ù.vjTf,r;y.i'M, w; -o'Xlx/.i; /.xl -ollayd^Ev ÈosêxiwSr,-

I. LC. —
oi£(j(i<îœTo oo?Ji;uv — xJTov, Reg.
2. cf. I '2,311. 1. oviiM p. — 1.

— ÈTieuîfpÉvovTat P. —
à"o).û(i)vTat P. h. L. — 11. £7:^7j<r:aiÇ£ 12. 7iço<j£aX[()*/.î'7av P.
8= TO ïoov p. — In
(iï) ëoti P. — éautoùî
: — 13. l.P. Ifl. 8' : iï P. — 18. oj xaî P.
— 21. ôiavuviaiixevo; ^v P. — 21. vjni; LP. — 29. î'jwaixiav P. — ol. tm Bem P.
38 VIE DK SAINT EUTHYME LE JEUNE.

[/.ev, xà liiv vaaoYi, tz Se )cal aùroï; tckjTw'Js'vts; toi; ôj/.ii.7.'7iv.

27- — Kal TX'jTa [j.£-/ -£fl 'lojTT.p Toù Tpi^ai/.apo;. xi Si tcôv

aXÀuv x^ £ /.O'jÔv y.alw; 6 /.aOvjyr.T/,; T:3ovorjij[/.cvoç, /.eV/.ia aùrci: îxxttw


TïTîÇzjAEvo;, aÙTCiç TToppcoOcv paOuTaTco /Eip.y'ppw -r-/;v vî'7'jytav u.cT-/ipy=TO,

TToévTa; Toù; 77pô; aÙTov cpciiTcovTa; èv toT; tcov y.hiKoù^ v.ù'kw.i ùt:^- ô

0£j(^0[/.£vo:, iv oi; ;/.£Ty. TÛJv aA"Ao)v /.-/; 'Ovo'jcpp'.ov tov TCeptùvjaov àij/cvi-

T-/)v 'jTCOfΣ^aacVo; £v i'îiaî^ciVTi /.caXho [j.ovÛTa-rov oix.EÎ-/ 7?zp£Gy.e'jaa£v,

ayyeAi/.d)^ fiioOvra /.xl w; x<7toax~ov ;7,£tx toO 'jx.TiVouç t7oXit£d07.£vov.

£ÎTC£Ç XV 6 Tov îspov £-/.£?vov vûpov £7Ti/.xrx'Xxêô(Acvo; xyvc'Xou; ôpàv TXp-

/.w6£VTaç vî PpoTQ'j; ci; xyy£"Xouç à'jlwGivTx;, o'jtw; ïiv aÙTOïç oùpzvtov 10

K.xt IvzpcTov TÔ TkoTviTEuaa y.x't o'jTw; tv-.v tcôv i(7z;x.io-/ àixywyr.v oî

frap/.'.vo; i— £Tr,()£uov. oî aèv oOv Èv to^toi; r,'7av. E'j9'ju.io; o' i ~av-


âyi.o; xorè aàv toTç à'ÎEA'iorç (7'jvav£i7Tp£0£T'j ycipayojyàiv x'jtoÙ; y.xl

W(JTi:£p £TCt'jX.c7TTOJX£V0; /CXt T<UV O'.XcWOV VaplCUXTlOV c'AOOpWV, — 0T£ cV

* f. lôe' pa.OuTXTM yE'.axppt;) îSîatEv, •Tr'XEtoTz/.;; lîè o'.'XriTuytx; iy.vty.WfAEvoç 15

ïpojTi x.xl T(o Af)o) aoVov /.XTX awx: £tc' slrî^i /.xTcpy.i^£TO, Ôsôv

ivT'-eolcov y.xl [ao'vo; «ôvco T^poToaO.eîv stpiÉjAîvci:' £vf)x bix tvï; TCpxÇEw;
xô oTVTWOv àTToy.xOz;xvTi. y.xl xoj ûj/et xr,; ÔEcopix; x6 yEwàsç pâooç
XTTOC/.E'JZGXVX', /.XI Ôîôv Ôcàv vi^ltOijr.SVW, (OÇ X'^ X.Xpr)t'x X.xOxpS'JOVX'.,

G£''a xsç xTCOx.aA'j({;i; OEOirpETCù; èvauytz'^exxt, « "A— £>.6£ « . XEyo'jTx, 20

« E'jOuL/.t£, £V X"Â ()£G'()X7,0Vl>C£tOV r_;.r,xpOTrO A£l /.XI £V XOl; XVXTOlu.W-

xépoi; xoù XTXEWç op£ijt y,op'j07;v i—iZ-r~r,ioiQ Tf/iyvjv û^xxoç é'yousav


(n£p'.(jT£oaî'; ("') ovoy.x xw xotto))' iy.zî £'jpviG£i; xoO Trpwxox.AVj'xou xùv
à7ro<7xdlwv 'Avrîps'ou xô x£i/.£voç (TCzlai yiv çpiAO'/.z),w; ol/.o^o^rM'', v'jvl

^È ÈpEiTTioôÈv y.xt d; azvipxv Tvpoox'xiov 'j—opsToOv xoî"; y.xTÉy^ouG'i), y.xl 25

Toûxo xvxy.xOzpxç '|('jyojv xTvipyaTxi çpovxwxr.p'.iv syù ôi cot. TrpoTro-

sï'jcoax'. y.al xr,; cVj'j y.y.briy'fi^'h: x-xi ivx'.7/(i— xojp xoO TcpxyjAaxoc' où

y.alôv yzp icxi y.ovov s'v xxU £py{y,o'.ç aÙAÎ^scOai y.zl fîxijACiatv x7ïoaxy£-

tOx'., oÏWJ X'îiÇ Xp£X7Î4 YiXXr,6£VX£; TVpô TToXXo'J £OpaTC£X£U(jaV. »

28. — 'E-£l Se xoûxoiv viy.ou'7=v èy.sîvrjç 6 Gso-eiOy); hxi £-£pxcxoç, 31)

xz xoO AOcovoç^i— wv xy.pwxvfpix xolç xùiv «(^îXçôjv /.cVaJo!; ^râT^iv x6

xzyo; j'XitTxxxai ;cal S'Jo u-ex' auxovl cuvoooi-opETv èç aOxwv oiay.e^Eu-

uzaEvoç. e'ijv [ajv sic 'lyvx'xLo:, 'Ecppxla 8ï 6 É'xEpoç ivpooviyopsuovxo ,

3. itpoovoûiJiEv,; r. — l'2 et U. S' : Se P. — 15. çu/.itrjxi»; P. — 20. BïOTtpeTtû; : eO-

TTpETCfo; P. — 21. ©sioaAovtxaiojv L; do 11161110 1. 2.0. — 25. èp'jTTfo'ÎÈv P. — CTTï^pertôv

P. — 31. /.siTTwv L. — 33. irpodriYopEÛîTO P.


VIK DE SAINT ELTHV.ME LE JEUNE. 39

Try WcT'jaXovtx.aiov x.aTa>.ay.6zvîi y.jyx'XoTCrj'X'.v. ij-c');'y£TO o' l'jb'j;

•JTZO Ta>v tx'jT'/;; of/.Ynr'jptov wtxcO j; rj'jozv.wv ao'JTCov s— u)-/iari'j7.; ayys-

>.o;. •::uOda£vc]Ç 6' eap-s^.w; -/.al [/.STà 7::o7oyy?i; toÙç y-'^''^'^''-''^"''^'''-') "O''^?

6 rfcoi'jTEoaî'; >.£yo[/.evo; totto; )cal 'j-o tÎvuv t/,v 5£CTT0T£''a.v à-o/,£/.'X-/i-

fi otoTai, xzl y.a^ùv, ôiroîoç T£ £ir, xal rivco; (îcCTTOTtôv zvxypà«p£-:ai,

TTQOTCOv.ror; T£ x.al ifîr.yoî"; Tor; ïîi^ô'Ti tt/ Torov à-oypTiTajASvo; tû

lu'ycw; cûjxêûXa.
*
-/.x; co; ttiv [AxvSpav oOgxv ev tû vato ETCiz-XTETiXofiro » f. 157

« Ll'j.o'. », ÉVr; TTEvi^aç, « ÔTt (Cxi rapjc yp'.TTtxvorç s^O'jÔîvEÏTai ta


'" Ttaia ». T(î)v oè «rjv aÙTO) ocve'X'^iA'jOotcov u.ri G'jv.ivTOJV TÔ Isyo'y.cvov x.7.'.

SCx ToÙTO TT'jOoaÉvwv tôv zy.ov, « Nao; », ï'pr,, « ô to-o; oOto: ÎEpo;

ÔEto Èyprjy.âr'.'Cev, i— '


ôvou.XTi 'Avipc'o'j to'j TrpwTO/.'X-/ÎTO'j /.xi Oso/.r/pu/.o;

xvEycsOcl; Tolç ftcOCpooTi, "/.xl v'jv tf^Q'J, cb; ô;àT£, àpE'.TojOci; -/.xTr,v.£"X-/i-

Txt, T0770; x-riaia; to Oeîov te'aûv '//.•/; TÔptov ». tx'jt' sittwv y.xl t)ixx.-^-

'">
o'j/.;'j'jZ7.£vo;, w; to'j; zxpoxTX; Ôx|j.ooJX£vrj'j; /.al àiXTT'.TTOJVTa; Toi

pYjJAXTt èTT'./.XT£7vxê£T0, 6pU/.T'/ipa; 'XxSoVTX; XTTO-clpXV TO'J è'pyOU •TTXpê-

/.eIÉuîTO. TÙV 'fîà [/.£T' £T:i|7.EX£iaÇ ÛTVEl^ZVTWV T(0 ÈTVlTxyaXT!, [./.xXloV

^£ 'j.n' E'jvoi'aç à7:o[Ai[7.r,c-x[A£'vtov tov yEpovTX (xOto; yxp -pojTOç to'j

È'pyo'j /.xl Triç /.xO/.pc£w; riS^aTo), ai/.pôv xiy.'pciTc'pcùV lïic/p'j^zvTwv. e'jOÙ;

20 r, TO'J âyîou ()'jij'.a(7T-/ipto'j /.o'yyr, /.xl •/! to'j vxo'j Oégi; xùtoÎç s-acpxvipwTO .

"29. Wxuy.ZiTXVTE; O'.V ÈV TOÛTW T'/IV TO'J âylOli c'JijTOyOV

TrpospYiGiv /.al
— cidOsvTc; ol; ctti/.xteXzoovto, âiç xpa Oeî'ov eÏyi [ïo'jlrijAx

àyîcov xvôoùv /.xTOW/iTr,piov /.xt fjsîbv ycTi'j.y.Ti.Gy.i tov to'tïov xvx/.to-

pov, Tx Tri? oî/.o^o;x-^ç â'jy.fpoj ô /.aOEi; àvx/.oyojç Tr,; TvpoxipÉcrêto: Ètti-

9-T y.EOlrXV/JOXVTcÇ, ùl/.ElOi; XVXAOiJAX'T'. T'/", TO J XyiO'J TCpcC)>jUTO'J «TTCOUr)/)

TOV îeoov tw à.TrocTÔXw oi/.ov àv£0£iaxvTO, iyo'xEVx to'jtou tw te

àyiw rFpoopôiJ.w /.al KùGuij.ûo tw — xvu T.'j.Evr; oî/.orVja'/i'TxvTc;. oiri-

VjijTXl O
», T , ~ .

XVEU
V , »,IT^V/ i\Vr,<J.'J., -
^
OXIJZOVWV
OjV XUTO'.Ç O'J/. 77 JVtiJV TO T(0

Epyto £;7'.(iiOovr,'7zv7tijv 6tx to tj/'jycôv ôpàv âvcy£ipi[.'.îvov (ppovTii7Tï)'piov,

30 £77l TO.iJO'jTOV, W^TS [J.r, /.pUTÏTÔi; y.ôvOV XVÉyElîOxt ÈTriSo'j'XE'JEl.V, x/Aà


/.xl çxvepdiç xvaêoàv /.al >.lOot; 77stpà'79at à770i7oëEÎv to'j; 'J—/ip£T£Ïv

layôvTxç —^ àvEy£'oi7£'. to'j (JeÎo'j -i'j.iv^ju;. tïotÈ yo'jv 77;pi [^.E'7/iv

•^iXEpav Triç oî/.Orîoy,-^; tx ÇÛXx 77cp'.(7Tp£'|lXVTE; XTCÔ TO'J Û(];Olj; TOV

1. et 3, ô' : oï r*. — 10. àntXYiXuÔOTtiiv P. — 13. i'j-jTzuiHz'.:, P. — 10. 0U!7;tt(jîoJvraç


p. — 17. ÛTtêipJivTwv p. — 10. xaWpiewç xaoeipjsM; : F'. — '22. mn()i'izii P. — 28. 3' om.
p. — TTÔvojv : xoTioiv p. — 20. xô Epyov P. — '.ppovTriTxriptov P. —o î. ^û)a : Ç'jya P.
40 VIE HE SAINT EUTIIV.ME LE JEUNE.

' 167' T£y_vtT-/iv y,xTeayY)vat K'j.^inv.vjy.aaLs.


'
xvj 8k y.xl [j.îtx t'Ôv tttioitiv

o:ajj.','.vavToç, tw Vcvoasvu gYi'j.v.m xutoç t£ y.y.i o'. 'jtuyjsetouvte: — /«eov


àvepptofffiïiffav, tviv a^paz-rov [AVi^avÀv twv iîai[j,6vcov £; crwTYiaîa.;

à^op[a.-/iv ÉauToî; 7:£p',TCOiviGa[/,£Voi. vj; T|V x.ai vu/.toç to i^.ecïaiTaTOV

• x.al ij/.ràet [jLoi ÈvTaOOx Tr,v tojv fîxt|J.6vtL(v àvaiSeiy.v. Tviç oîx.oSou.ri; 5

rfiri aU'J-ivV/ipoOcOat èyyi'C'JijiTV'.ç x.al tcuv Û7r/-,oêTÛv et; ûttvov xsocTuev-

T(.jv EX. TT^ç avav y.oTTWCSuç, a'AT^w; te /m Tf,ç wpy.ç a'jTOÎ; ei? toOto
[Aùvov }.i;'7iTE),0'Jcy);, ETrtiTEicxvTEc ÈKEÎvoi TÔ T^aiov •/.'XiToç TO'j oiy.rj-

So;7.-fl[;.aTo; ô>^ov aÙTO eco; ÉSâçouç sî; tviv y*?)v y.aTE'a^av, pou'Xo'jz.Evoi

x.àvTE'jGev Tvj; t^v oix.o^oaviv èOTC-E'J^ovTy.ç sv^oOvoct TaOr^ç, Tvi toô in

é'pyou YMTeiEv. tov tovov 7.T:oy^y.wù>rsyy-x;. d; 8ï z7, toù 7,ao'j gttouS-/)

•/.7.1 Taî; TzaooLisifjin toO âyiou T^pEçêuTou to tutcoBev 7uz),tv aÙTO?;


C77ûuoa''coç /.al (piXonzT^w; àveyvi'yEpTO, àTToy.ajj.ôvTE; oî oxti7.ov£; eCkïe-

êojv PovIy, /.al Tïpoaipe'iTE'. à—otj-z^EGOat, etuI tov tyi? oÎko^o;.»/?;; É'^ap-

yov x.al ToO É'pyo'j TipoaT-iCTTiV, tov i^.c'yav vîjjlôjv /xOviy/iTriV, tv;v '6

éai/T(uv po7;/iv [7.£Ta^£pou'7i. x.xl çav£p(ôc y.'jTw outjjleveïv è-iy£ipo'ji7iv oî

T«lav£;, Tr,ç TTOOTÉpaç t.ttviç ôiirrsp £Tvt'Xa66[7.£vo',. /.al irpôiTov [y.Èv

y.TTEOvaî'; aCiTOV àTvoffoÇEÎv £TrtT/,o£ÛouGi x.al toO to'ttou y.T:ix'K\y.<7cit.y

x.al ij/h
poij7iO[j.£vov SiÏGy^tjpti^QVTo. Ci; oÈ y£').toToç à^ia; Tac àTTEiXàç

aOTCOV îspo; TUpET&JTVlÇ àvj'cpYlVEV, ETT' a'jTOV xal S'o vux.Twp ÈipicTav- 20

Tai x.al ôiîoGTaTEîv £ir£y£'!pouv tov âlytov ô 5è tt, i7Vijj.Ei(i)(T£i toù azoiu-

poû toûtqu; çoéojv x.al àTïOTpETvôjJ.evo; x.aÎEiv ÈTreysipEi toÛtouç Taïç

àTVTO'jcat; ^z^aiç, x; Èv y£i.pi x.aTE'yuv £0£'jpT,TO. Èite! oe x.al ttzXiv

a'JTO) 7rau.-V/i9a)ç tov x.'otcov àp^E'JovTi x.paTaioTspo); etteÔevto. tot£

Tïliov àvaOappvîaaç tû TtvcuaaTi, « Tî cvja'. », Trpoç aÙTOÙ; elsyEv, 2ô

« ààoavEi; ovteç x.al aTovoi to'j XowtoO 'j<j.7.ç Èx.vEupwaavTùç tûv a,u-

TO'J 'XaTciôV XTzrj-S.izZ'jHt, Ù> ^llk'JLW., È— lyE'.pOÛVTcÇ àvaTpÉTCElV ëp-

r. «i.^S' yov, (0 Oeo; TVEpaiwcv Èiv/^yyEi'XaTo ; ^si oùv Sc'iîoTai 'Jaîv è^ouTÎa ûtco

ToO ùaà; Enr^Et^aaTwiravTo;, ti^o'j a'jTo; Èyto u.î'iîo; upwov, wç ôpaTE,


u-ovcôtaTo;' tt, i5E(^o[J.£'v/i û[;.rv eçougi/ x.xt' ê[7.où oeTvo^^p-fliairOs' Et ok 3"

ryjSvj.iy. ccyùç ùu.îv Kv.^iay i^'f\ Kfh; àauvav, T:a'juaa9£ toO XonvoÙ

ii. TE om. P. — 0. f7U[J.Tr).TipûOaOai ïi^Yj p. — II. àTCo/.a'JvujaavTût; P. — 17. TtpwTepa;

P. — 11). àlîou; LP. — 21. r?i oui. P. — 23. ôâSai; pour ôâii est uue l'orme bar-
bare, mais qu'il n'y a pas lieu de corriger ici. Kurtz. — àçs'jpouo P. — 25. tï

çYlii, cf. plus haut 28, 25. — 20. ixveupiaavTo; P. — 28. o Beo; L : —5 o 6sôç P ; m
correction île Kurtz. — 30. xa'j' é[j.oû P. — 31. oùSè |j.la LP-
VIK DE SAINT IHTIIVMK LE JEINE. 41

davaTOU Twv àvTxùôa où/. àçîcTzu.ai ». TaOxx to'j âyiou TupsaBuTou

Toî; ây.'i'AOfjiv èTC'.Tt[/.ri'7avTo;, |y.£yz>.a ix-eivoi àvaêrjvj^avTeç, wcte /.où

TOî; 7:6p5(i) tÔv é/C tv)ç cpwvvîç -fl/ov èçax.ourîSïîvat, toO tÔtîou /.al twv
5 sv a'jTw oîx,7iTO0MV t!)? TQ vixàv TîSv) à-ayopeûtJavTeç fteoù y^x^'-'^i

à-oiîi^pz'jy.ouT'.v, x.ocl outuç à/.w'XuTMç ô t£ vaôç àivoirV/ipoCTai /.ai. r,

u-ovY] xaï; too àyiou -oE'îSïiai; àviGTaxai. é'xo; viv toùto ocTva j/.sv

/.xtcew; /.oTiy.ou rxo'j, xf,; rîè aùxoxpaxopîai; Ba(ji>.£iQU /.al Rwvtjxav-


10 Tivou Tôjv aùyo'jcxwv exoç Tsxapxov, îvfîi/.xtojvoç s ("")•

30. — "A^tov 5' £vxa06a x-/iv £-wij(îxa<7iv xvi; [aov?,; ^'.-/lyr.'îa-

[As'vouî 'Âj/à^ /.al xr.v Sià —soTsuy^ç toO ây'ou xûv oataovwv v.Tïi'ka.ai^,

[j.'/l^l xôv i7toi/.aTi/.ov /.ô~ov 7raoa5pa[J.£ïv àvwxo'pvjxov, (o; âv 'jixtv

à[;.çôxepa àxojj.ifAyjfJia xot; xà £z.eivo'j ()au[;,z(^ouijtv xx auxoO xwv


15 È'pytov xaxopOwfAaxa t7£"Xo\jc'.. xxl yàp xw ayiw xoûxw Tiaxpi ai txàv

vû/.xs; aiJTTvoi £v Tvpoceuyaî; àuTïipaivEV, witte xptôiv Èpyaxiôv 7] /.ai

xîGTxptov xr,v )vaxp£Îav aTvo-lviooDv aovwxaxov. £/.î^£i. ^£ \i^ouç /.al

[Aovo; £TV£xîf)£t xw oî/.Q^op/iy.axi -(iSy) ûij^toOÉvxt, ou.; [-'-oyic àv oûo /.ai

xpcf^ xiôv y£vvaiox/.xa)v àvopûv xoO £oâ(pou.; aTvoy.o'jcpiaatEv . ûowp os


20 /.oij.i'(£iv xoî? àS£'X(poî; /.al x'/jv 5ta/.oviav xoO [y.ay£tp£iou STUixeXelv

O'j/C iTT/i^iou ô xoj xpo'-w 77av£uy£V£(jxaxo;" àÀ>, '


s'i-o'j /.al -po£Ar,(p'ir,

ÙTTo xtvo; fîià xo £v âl>,oiç civai iyxGjpkoç, ^Yijy.tav r.yElxo xri-.i ÛGxépr.aiv

/.al £v £T£poi; xoQxo àva— >.r,po'jv £-£x-/ii5eu£v , ÏGyx-'j^ éauxôv tïzvxuv

xri xa7r£tv(.Wci •flyo'jjy.svo; /.al aùxù [;.zXXov âpao'àiov xà Sta/.ov£Îv r,

25 xor; oXloi; i~ùsj^\.'C,6^.i'J0i. xaOxa [aev 6 TOtpoç 7i[;.u)V Be(7£ IeviT. ô x7,v f lâgv

i7/.r,vÀv /.iipup TZ-r.^v.:. /.al xr, àpyix£/.xovia xriç -idxsw^ >,aôv aOxw -£-
ptoûiîiov 'C;r\\t^i-ç^}^•^ xalùv â'pywv èv aùx'Â ÛTOC?x-/i<ja|^.£Voç, o V£OÇ Mcoc-flç

ô it, AîyjTCXO'j XYJç X0G-[Ai/t7Ï; cuyyuTEio; tb; sv ÈTvayyalîa; yô jxsxabt-

o. imtrin-^ffavcos 1'. 0. Dans P la— date est donnée on chiffres b379. :

Après celte date Let P ajoutent -zf^z ôsiaç aapxtôffEw; woB (879), mais c'est évi-
:

demment une addition postérieure, qui manque d'ailleurs, me communique


Kurtz, dans le Mosqu. 174. —
11. 8ir)Y»i(j(x|i£vo; P. l'2. i-h-i om. P. —
16. Après —
Ttpocfjxaf;, il y a sûrement une lacune. Le sens est l'u elïrt H passait les nuits :

à prier, les jours à travailler comme trois et même <(iiiimn r/uatre. Kurtz. —
S'.£3Epaivjov L ôiaœpaiwoiv P. Ces formes sont impossibles. On peut supposer
: :

otïiTÉçaivev, scil. ta; 5à r,|xipa;. Avec al oè îjjjLEpat en opposition à al [jlev vjx-ce^, il

faudrait un verbe passif on neutre. 17. èxEÎvsi P. —


l'.t. àTtoxouçiio-eiav L —
iTco- :

xo-jsr.oeiev P. —
20. uayEifiou L (ia^etfou P. —
iti. Allusion à Exod. 31. i sqq.
:

27. Movjar,; I'.
42 VIE dp: sai\t ioutiiv.mi-: le jeuxe.

êzo-y.ç TCi'j^ 0(701 T71V i^ocpatoviov iial (Jx'.[J.ov'.a)r^7i to'j [jLa|7.iovà aixyco-

yvjv aTVETzc^^TO, x.xl •/.>.vipo5oT'/ic7a; aôroT; Tr,v o'jpaviov /.OLiinyiaiM,

to; ÈvtcôOev AtyuTTTOv as'v, t-/;v tz-'jOow—'/jv aaaoriav, — svOsîv ToJv ioiojv

tcp<jo;ot6/.(i)v TÔV oAsSpov, /laa; f^' i'lZTz/^ni x.'jpi<;) tooy)v Tr,v i^ooiov,

'jTVdp oO Î--OV /.al àvaêzT'/jv à'pai'isv ïi; (iiliXGax^ •Jiyo'jv Tr|V aXoytaTov 5

6p7,7iv "'ôî âjxapTtaç, vj ôÎTTrsp i-tîco Ôrj^iUixavîî" r, èaTuxO'Àç £~iO'jy.ta

èTtiêe§-/ix.c'vai. voij,t':^£T7.i" svteOOsv G'jTr/iaa [j.ovaycuv rco'Xuip'.Qi/.ov za!. o

'C'rjAo; i/,7.-/}).0'j; ÛTVspvi/.àv s/.y.xAO'j'J.svo;' ivTaOOsv ïpr.y.o; TuoAe'Joaî'v/i /.al

Y, ào!-/.-flTo; sv Toî'î TeV.voi; -oAiJoixo;- ivTiOOev r}.w.îy. ~S.riy. vm i-yy


à^î(i)[/.a Tr,v îoixv otaywyôv àTvapvoO'ASvov '/.ai Oôw éa'jTO'j; àï/ispoOv S7î£',- io

yd[A£VOV 'jTVO y.SG'!-'/) tw àEtto aÙTOÙ GsiZTVOVTf îVTSùOiV avoss; y.àv y'jvaî-

zaç, T£x.va de yovsïç, àfîeAool rJè to'j; oaoïo'j; /.al oO.oi cptAou; <'o; za-
XoToiou; axooii^pzcz-ovTs;, oi; tz àvTiOcTa (ppovetv r,
— po; tov [itov

a>^oyoç TîpocxaOsix TipoïQscTCKJEV ÈvtsOOsv àpîTr,; Tv'jpijo; ava'pT-cyoas-

vo; /.«t )ta/.îaç tq (jz-oto; àiroy.eio'ju.evov' ivTsOOsv (TwcpoocJvvi T'.p.toy.£vr, 15

X.xl i./rj'k'/.rjix 6ScA'J-T0[A£VVl, Ta-SlVCOClÇ SV.-OOSUOy.îV/l /.al 'J77£p'^OaV'!a

Èti'./.o— Toae'v/-,, ÛTCa/.ov) SaAtT.E'jOfAs'vr, /.al -y.pa/.or, aax.pàv £^a/.ovTt!^o-

[7.SVV)' evTeOOav -o'X'jijT^spaojv àyslxt lAEpù'Trwv sic jy.lav yvtopr,; Tau-


tÔttito, G'jp.§tÇa'Co[A£vat îcal tv;? Tïo'XuGyuîoù; à-ZTVi; to acTarov w;
a— WTOv o'.ay Asuaî^ôiAsvov ivTS'jdev t6 TsleuTaiov /.al
— pwTov ty,; tcov 2n

cuvTpey^ovTuv TTVouiîr,; STrtTVÎbs'j[/,a, 6cô; ij[;.vo'j[/.£vd; te /.al àoça'Co'-

[AEvo; vu/.T£pivoi; 'j[Avoi; /.al |j.£0vi[/.EO!,vo'r; u.ÙM^r,u.xr;i^ oùSèv vîttov 71

Èv oupavor; 'jir'j ocyyÉ^vCdv rVj^oXoyo'iy.Evo;. « "il; /.a7.ol ol ol/.ol gvj,

'laxwê, at Gy.r,^y.i gou, 'l'rpari'X », e;77£v av Ti; twv ÈvOouT'.aTTwv Tav-


TaOOa È-t/.a.Ta'Xabdjj.cVo;, « (oteI •/y.izy.'. T/.iz^o'Jcai /.al w; Trapar^EiTO'. 25

£7ïl TVOTaïAÔv /.al (o; al G/.-/)va{, a; etï-ziçe /.'jpio; /.al O'jii avOpco-o; )).

àvÉT£i>,£ yâp 1701 z(7Tpov j^ 'la/M^, XpL(7T6; /t'joio;, /.al àv-

e'ctttî'Te' (701 à'vÔptoTVOV iç, 'I^par^X, vouv ôpav Ôeov s.C,iay'jrj-j-y.^ t6v [AEyav
Eù6u[A'.ov, ô'cTt; Opa'J^Ei a£v lïoi to'j; àp^T,yo'j; iMw/ê, to'j; àvTi-

Qe'tou; /.al '7/.oT£tvoi7.o'p'j)0'j; rîai7.ova;, /.al 7tpovo[X£'j'7£i to'j; uIo'j; 30

S'^'J, T-?i; £ÙAoyr,[7.£'vyi; y£v£à; rà '7wi^6;AEvx 'E'yyova, xal é'ffTai 'E^coy.

/.V/)povo7.ia a'jTO'j, T0UTc''7Tcv Tj Èv 'E^£[A Tp'jîp'/i, Yiv ^C àcY.axaîa.^

1. Sot'.ixovûôr, P. — na[i|j.wvâ I'. — '^. (lèv Ty)v AïyuTTO/ P. — I. S' : 5s P. — èlù-


Sirjv L : ii,owi P: cf. Exod. 10,1. — 18. [iepponoiv !.. — ".,'3 sq. Xunifr. i4,.T.(î. —
26. Ènî TOV 7tQTJ|/.ov P. — i~i. Ibiil. iJjlT.lS. — 31. IyvovuL.
VIE DE SAINT EITHVME LE .lELNE. lo

aTfrAscavTc; 8'.x rr^nxM^ -z^Xiv x.y.l [/.STavoiaç pzàc'wç E'jai'7/.oaiv.

31 . — \i^-i-y.'. iJ.Vi r, ny.ryri to'j y.apTuptou 'jTïo Mwcrsuç ir£Tr,yOai,

xxÔùç aÙTÙ Gêo; ^isTx^aTO xal Bscs'Xc/i'X 6 GoçtoTaToç TcTs'Xctw/.ev ,

cè>.V y; [xsv STCtGTaaia toO É'pyou tû Mwteî iyy,s.yj.if'.n-cri^ -ri Se -poi-

^ s'vî^'.i; t9,; uV/;ç tw ^.y.ôJ sirîrîTpaTTTO, wv ol yiv ypuco'v, oî oè apyjpov,

TCAsrcTOi 'îè yaX)cov, -/.aï (7i(ïr,pov ergpo'., atç t/iV to5 è'pyJ'J sV.-re'X-4pc<j(Tt,v

7r30(7£/.o7.i^ov, (bç bè "/.àv Toï; è— Î7r\oiç oî 7.èv yauaov •jZTrn'j.i^irjy, oî ^s

p'j<750v V) /.OK/Civov, D^loi rîs'ppsa r,pu6p(-jSav(ot7,c'va. xal ['ÉXP'-


TptyôJv

atvsîcov £— oioùvTO T'^v TupoTc'veÇ'.v, àvaAdy(i):; (oi[y.7.'.) Tr;<; éauToO — îoiou-


10 cta; T-^v irpci^çopàv ^rcl',oljy.£^JOç àV.ac7To;. (tzottsi o' oùv -/.avTajjOa, eî

t;,vi /cal T(o vc'(o r;'i.(r)v M(o<7£Î T7. ô'aoïa T'jvoeSpzu.-flXEV oî [J.èv yào
aÙTÔJ Twv S'jCcêôJv eî; t-^v ttjç [aovôç ÈnaûiTTa^tv ypuçov Traieivov
0£p6[jt.£voi, Q'. ^£ apyupov, ETEpoi ya'Xx.Qv ;cai ciSvipov £tç TieiToupyi/.ôjv

(T-/.£uwv àiV07;'X-/;coj'7'.v. (ô; ôè -/.àv -raî; oiaTpo^l^arc oi [Atv «tov /.ai oc-

15 T:pia, z^.TvOi Se oivov xal £T£poi È/.apTCOCpo'pouv eXatov, oi fÎÈ "Çûot ei'ç Goî-

vr,v TO'-ç EoyaTai; oiaipopoc, oi ttAsiou; o «dtojv ixetsc tv)v tou Eoyou tue-

paiwGtv x.a; siri^'Xa Tr.pix.i >tal cxeuv] i£pz xpoiExoiy-icav. y.al oî [aev yyjv

aoiEpo'jv * Tr,ç EocuTwv àiroT£u.ot^.£vQi, o[ ^E iyprjùç -/.al «[j-Trclôivaç, ' li'J'


(io'jx.vî- f.

y.aTtùv TE àvi\x; y.olI Ta 7.onrz, oiç oî Tr.v rj.ov/iv rjîxrjOvTEç lîtaToaff/vi'-

20 GovTat y.al tô aT^UTTOv y.oà aTCEpicTaTTOv eço'jo-iv, tôç âv y.al Oew àopov-
TWTio; >,aTp£'jO)'ji y.al tok TCpo^y.OfAÎcaT'.v iizvr/M'jTyA Ta pE'XTiova.

32. — • 'kWci TaùTa i^iv xaTa ôiaipopouç aiTi'aç y.al ypovciuç iœiiE-

pO'J[A£Va cîç 777.ZTOÇ £— lOO'jVai TYiV fV.OVTiV fî'.a77ôTZ'7aCav Ta '770'.Vt'7V.aTa

aÙTviç TTETîo'/fl'y.a'jiv 6 oà Ti[-/.iwTaTo; ti:o£(jÊ'jt71!; toç tvIeigtou; à— OTa^a-


25 (As'vo'j; y.al àTroTaTTOjxÉvou; EvT-fly.aT' aÙTÔv y.ovr; éwpa toÙ; TCavTa; vso-
— aysTç y.al âyuf^.vy.ijTO'j; Tîpo; Tr,v acry.vi'j'.v, -/jr^Et (ÎÈ cacpiôi; itat tov evÔooO
Ta p.sTz TToi/.t'Xixç G0(pÎG[7,«Ta, OEOtw; [j.T-O'j \c)vvi9oTo).; "koyricv.ç Tivà

ÉauTÛ TtO'.'/,'7E'. tÔ hr,j7.'j.y.j -h^Himci. y.al r,r,y '/Xki^ y.al Taî*; sùyaîç Èy.Tc-

vs'iTTEpov v'Jy.Tdjp y.al [/.£()' /i[;.£pav aTVcypaTO Trpoç yjjp'ov « M-/i irapxiîw;

30 Toî; Ovipioiç, w ôc'cTïOTa », Isyoiv, « 'i'JX.àç È^ojj.oVjyoujy.évaç cot, yjCkh.

'pi'Xo<];uyQj wv wj otà ck TÔJ y.o'Gjjxo y.Tvorxçay.E'vo'jç œûXaÇov aÙToùç û— 6

1. a7iw)iiT0tvt£; I'. — 5. Cf. Exod. 34,5-7. — 7. xœv LP. — v£vicr|j.£vov V. — S.

âpu6pa>ûavtt)pL£va LP. — 9. alyîwv LP. — 10. xàvraiiOa P. — H. r,(xwv otii. I'. — IL


6aTTp£ia L. — 15. hr\vrc* L : 6r,xïiv P. — 17. 7rpo<iîXÔ[Jr,(jav L. — 25. •jTroxa'J'TOiJ.évcu; P.
— i6. àYuiAvâiîTaç P. — "28. r^rjyaij.t P. — 30. (">
toï;, 'jinixoti, 6iipîoi; P. — 31. àito-
T£|afi£vou; L.
44 VI1-; DE SAINT EL'THVME LE JEUXE.

T-/;v cy.cV/iV Twv àriTTr,Twv tttedUycov co'j' ir;oc'>.7.eo'j xÙtq'j; Otto t/iv

77£ptrjy/iv T'?,; (j-^ç 2— aû7.£to;* Tvfp-oTov aÙTO'j; su toO Tcov/ipoûi* iyiacov


aùfoùç Tw âyito cou ovoazTf jocptcov x'jto'j; /.ztz twv aîOooswôv toû
vA^ju.-nyy.vou aufffAEvoO;- r)oç [/.oi è— l toû u.stx rrapp-ziciaç y.ot.'jyr.aachx'.

ÛTTêp aÙTWv, ôt; otiç O£0cux,ac jy.oi ècpuT^a^a /.ai O'jiîslç à^ aÙTwv zttw- 5

'XeTQ- Tsû^oaai 6'j[/.Y,ot5!ç [Xïxà TrâvTco>/ to) cw TrapicTxiAsvo? p-ziaax'..

ôicTE è'ye'.v î/.xvcijç ivax.oâ,siv « 'I'Jo'j syw /.al t7. ~zt'^;o(, i u.oi 0£-

^eoxx;, y.'jpiî ».

33. — To'.y.'jTa [Asv, tôç oXi~/x è'/.


—T-eiovoiv êv t'jtto) — £3i.i7.âêo|Xcv, ô

xp£iîÇuTr,; £?oa -p6; /.'jpiciv o Sj Oeo; aÙTco à'î'.a7,a)S-/;T0v cuV£T'/;:£'. to lu

Toiy.vtov zÙTo; S' oia iroiariV yvr.cio; O/iptov zùtw £>iTC'.'^o[y.£VYi; sipôfîou

TOÎ'; Ôpsp.iAac'.v Èvaytov-o; r,v x.al 'îiSac/.aAiy.',; ivsvSo'Toi; irpox.aTxpTi'^e'.v

£U£ipàTo tô — oîjj.vtov (( 'O àvTifî'.-/.oç 7Îrj.(Lv, àâ£)i(pot, OLCcëoTiO; » TCpoy.ap-

T'jpO'jy,£vo; « (oç >.ea)v irtpiEp^fTai wp'jo'jxEvo; /.xl "î^riToiv xtva È^ -/ijacôv -/.z-

f. 160' TXTrî'/). àcoaTvictoi/sSz oOv iauTOÙi; '/.7.1 * 8C ô Èç/iàOoij.ev, oi' aÙTO y.y.l 'à

aycijviTwi^.EOz' £1 T(o /.oc[/.co àTC£T7.i^-P^^'^^-) f xî"; y.ocai./.y.î; È-'.Ouur/i; y.ri

0— OTrÎTCTtO[-<.£V El TO CÔj'J.a ÈGTX'JOWTXJAEV /.al TOV 6/.VXT0V TO'J JIUJIOK

ÈTVEVOUCZy.E^a , T7V£'Jt7,aT'. Xcp!.77aTCÏ>l7.£V /.al viSoVVjV iTZp/.OÇ O'J» £— ITSlc-

cwaEV il ôià T-/)V jjacAcixv twv oùpavoiv to àyy£l;/.ôv £77£v^'j(7aa£6a

Tïpôc/^rjjj.a, (ô; zyy-Aoi £-1 yvi; 77o7aT£ii'7(07.£Ox' /.al yàp tov 0£'.ov
— ôOov 20

/.al Tr,v 77pô; rà xpEÎTTw èy-êlêxTiv rîûo Taùxa à-oy£Vvàv iTEOÛ/.a'j'.v, t,

spw; àoçvii; ?] çoêoç /.oT^àaEto;. et oOv àyaTïwy.Ev tov x,'jpiov, tx; ivToAac
aÙToO TYjpYi'Twiy.Ev /.al Tvi; i^oVfl? aÙToO où oia[J.apTri(ja)a£V et o' oôv,

y.\'),y. XTi^i yc y.i\y.r:ii cpoêriOiôv.cV f/.aVjv yzp ànçoTEou^Ev ijtooaovt^E-

cfjat), /.al Taya /.al ouTto; où ax/.pàv t'à; pac;7.jîa; twv oùjavcov 25

ETOi^.EOa, ço'êco TO'J [x.-/) -aOe^v to /ca/.ôi; TCOt£iv àTapvoù|/.£voi. spyaCco-

y.sOa Txt; ot^Et'atç yspffi'v, t'va ;rÀ à/.ap— tav voi/îcwt/.ev ô yàp 6/.vvipo;

/.al aspyoj ouvayet àicavOa; /.al jr/i (7'j7.TV£pi'p£po'u.£vo; tô éauTO'j ot/.w

/.7.v)pQvo[A£t àv$(;,ouç, /.aOù; SoT^ov.wv ()iayop='J£'. o £v [iact^^E-jct copÛTa-


Toç. riaôTvo; lÎÈ ô ârjOTTolo; /.al Tooipviç àv/.;tov tov [;,•/) $pya^d[i.evov, 30

1. Twv : Ty)v P. — 7. II Rog. "^2,3; Is. 8,17; Hobr. 2,13. — 12. t'jî; 6pÉu|j.i!jtv è?'
oSoû P. — 13. I Pet. .0,8. — 14. neptipysxai : lp-/ETai P. — xai om. P. — 14. xititcUi
1'. — 10. Totî; : xoti P. — 18 et 10. È7c-Ev-S-jffiiJLîfia sans augment, mais non à nio-
(lilior; cf. ma Tliendora, additions à i5.9. Kurlz. — 22. 5o|i); om, P. — 2fi. epya^M-
(ieOa — x^pffiv, cf. I Cor. 4,12. — 27. ô yip — ixivOx;, l'rov. 15.19. — 2S. xai (J.ri

(7*jp.7C£ptçcpô[jt.£vo; — àvï'îxou;. Prov. 11.29.


VIE DE SAINT EITHYME LE JEINE. 45

fî'.osîî^eTar « 'O àpyôç yzp », '^vici, « p/iàè èctÔiô'tw », jc-y.i aOOi.;' « 'Ep-
yx^oy-ivo; Taîîoîjteiaiç "/spilv eiç to [^.t] sTvtêapxGaî riva xy.l txî; ypsiaiç

[Aou /.7.1 toi; o'JiTi |A£t' iy.oO OTCr.psTTicav acî /^Eîpsç aura'., oj; av jj.r, aovov

6XUTC0 j-yxxr, iayxÇo^i'yoç, àHi tÇi oeo[/.ev(;) tùv àos'XoàJv tô. tîcoç

5 TTjv ypsîav T77.p£yo'.TO ». « lly.vTa yiv 6'ca av 7:oi£tT£ », ô ol'jto^ ^ticv

iTC0<7TO>,o;, « di fîùçav Osoû Tvourrs, sïte ècOiets sÏts ttivete site ti àiXko

t:oi£ÎT£ » •
Èyco 6k ~po; toTç EtcviaEvot; -/.al toOto "kiyoi ûuiv èk tvî; ypotcpYi;

àvaXsvûfAîvo;' « TaTCE'.vwOv)T£ ùitô tviv /.paraiàv /£rsa too XpwTO'j xal


iTojaEi ûjAzi;' Tr, ti[jl-â 7.\'l:f,'Koui i7poriyou;j.£vo'., tyi CTCOUfîvj [j.vi ojcv/ipot, t<o

10 77V£UjxaTi (^e'ovtsç, tw xupiw 'XaTpeûovTEç' Tïscca /.pauyrÀ xal [î>.'yc(p7iaia

itÙv Try.Gri x.axta àpÔvÎTW à'^' ûy.wv al y£^p£; 'j[j.ojv "/wplç ôpyôç y.al ^laTiO-

y'.c|j.ôiv rcpoç tov Oecv aipEcOtoay.v oî izohiç £v ÉTOij^.acia toO eùayyEXtou

ir,ç el*pw/iç •/ttvEwOojijav' £v àyaTV/i àvuTroxpiTw «TCQGTuyojVTEÇ [aÈv tô * f. loo'

Tcovvjpo'v, y.o'XAwfAEvo; oÈ t(o àyaôw 7:Ei6£'7()£ toïc r,yo'ja£'vo;ç ûy.wv x.aî

15 'jTCEiV.ETE" aÙTol yàp àypuTCVoijijtv ôuÈp tov i|;uyûv ùjy.côv. cjyywpEÏTE àX-
/.v;),o;; Ta si; éauToù; ày.xpTr,[J.aTa , etïsiôt) àvocyîiTi ÈctIv slÔsiv Ta c/.a'v-

àoÙM, y.txHtaç ô x.'jpio; TupoviyopEUGEV, è^ayopaÛETE à'X>.yi>,oiç tz âjj.apTr,-

(AaTK, tijÇ àv Û-£p à>iV/iAtOV TlpOffEIjyECrOE, £^atp£'TûJ(; TW TVOOECTWT'.,

ôrwç ii'j.iy èxElvoç Oeo'Ôev E^aiTviTai. tviv à'OEUiv, èicEtirsp, wc tz Os^a ^i-

20 ^otcx.ouci lo'yia, [j.ojXojtueç 6pta[/.êEuo'a£voi. où TvpoKO^j^O'jiji.v ètv'i to yEtpov,

yXk^ îaGy;VjVTat (or;— £p y.ai Èv tw sic [/.^tzvolxv /.rii'jTTOaE'vcij toD llco-

^po'aou paiTTtcjj.aTi £^y.yop£uo'i/.£Voi ÉV.aGToçTàç â.^j.v.^'zlani aÙTcov Èêa-Ti-

(ovTO" /.y.l yzo ûcxEp Ta oia èv z6)i7tfo OaATVo'fjiEva CtooyovEirai, oÛtw?


Y.'A 7.oyi'7ij.ol /.ou7rTd|y.Evot Et^ É'pya Tupooaivouci ». ij7r£ij.iVv/i(j/.£ oè aÙTOùç
25 cuvEyùç /,al toO xoivoêiou, oÙTïEp 'Itozvvvi; 6 tv;i; KXi'[j.ax.oç Ta xaTooOw-
(/.aTo, avaypy.cûETaî., £v w Tracav apETcjv EioEav oj^ ev y.pvET'Jitto Tvivxy.t

TTEpilaêtov È'Cwypz'pvice* x.al âTïlGç -a^av ^i^aG/.a'Xiav T^xXaiy.y, Ttâirav

àÈ vs'av cô; èttI yT^tôacv); cpÉpwv ix.to).ijTco; ÈyopviyEt toîç à/.oûouGiv, ûote
Oauy.y.Cetv izi^na; to êùçue; to'j âyio'j yépovTO; y.ai EXTulriTToas'vou; )ve'yEiv

1. II TIiPSs. 3,10. — (iïiSè : (XT| &z L : [jiy) I'. — 2. J/j. 9 — Taï; Xp^'"": (Ji-ou toï«
oiffi P. — 4. Eph. 4,28 — 5. t^v 011] I'. — I Cor. 10,31. — 8. I Pet. 5,0. — 9.

T?i Ti|j.ïi
— ),oTpEÛoi/Ts;. Rom. I2.10-II. — 10. -Kàia. — àç' j|j.wv, Eph. 4,31. — II. ai
Xïïpe; — a!pÉ'76ai<Tav, cf. I Tim. 2,8. — 12. oi itoôe; — xtvEioôtocav, cl'. Is. 52,7;
Epli. G. 15. — 13. Iv à'^iity — tm àYaOïji, Rom. 12,9. — 14. ittiitsbz — tmv <j,uyù)v

Cnwv, Hebr. 13,17. — 10. àviY/1 — axâvSï/.a, Mat. 18,7; Luc. 17,1. — ii.izl-j oui. P.
— 17. Èlayops'JeTE — TzçiO<jtûyia<)t, cf. lac. 0,10. — 18. TtpooeOyriaBe P. — 19. iÇaiTeÎTai

P. — 22. Cf. xMarc. 1,4-5. — 25. ô Tij; KXijiaxos om. P. — 20. opeTriv îSc'av P.
46 VIE I)K î^AINÏ KlTIIVMl-; LK .IKLNK.

Osîav a-jTcô ÈT'.-vîîcfiat w; TOt"; à-oiTTCÀO'.; irorà 'jtio toO àvi'fj'j ttvsû-

[xaToç yzpiv h zvoiçst toO (jTOjAaTo;


34. — Kv TaÛTaiç ti'Jv Taïç OEO-veûcToi; /.ai y.elxpp.JToi.; 'î'.Sa'7/.y.-

vioY, Iv xr, ÔsoTLKjxaTw j^.ov^ ^'.aTTspaio'jjAevo; Tc'raoTOv, à-c/,3Î3a; ij.èv 5

7;u.â; £v t7, Sepu.u7.ix 'Xsyou.svri xûy.vi C"), Jv rto Ar.axxpLOu vxw xo'jy.o-
aii.o-iïobr-ox) u.eyx^oi/.âpTup'iç, /cxl -po; ppy./JTz^a; iv toT? àvayiopr.Ti/.oî;

aÙToO x.ê'X'Xiotç iço) /.axcy-etv ëpu; yzp rjU.àç ûyi xr,; Ticuyîaç ts'io;

oiz— upoç, y.âv çtTiO^o^ia vix,yi6c'vT£ç roù; Ôop'jëou; /.«. tz; £v xgtîi 5'.a-

'1.161' Tpiêàç [;.£Tà


*
Taùra TCposTi;j//;(jXji/.Ev, ô'ts ^'/iXio ôeû;) x.'.vo'jy.£voi y.ai tv;v lu

[Aaviyaïxr.v ^StêXov AvTuviou toO èv Kpav=ai;('") 7ïc7r).avvi|;.£'vc/'j i^.ovxyj'j

EÙy^aïç ToO UpoC Troifiévo; xupl xa'jcav-e; ^'^xvicxjo.ev, r, « Ty. àTcôy.puça

fA£v Toù EÙocyyeliou » £iT£y£ypz-To, -à'cav lîà p'Xo.cî-YifJi.tav ;cal -Kiçyy


xîp£'i7£w; i.-K-j.çyr,^ Iv éa'jTvi £T:£(p£p£TO. êo'j'Xoj^.ai [/.èv EvracOOx toù loyo'j

y£vo[J.£vo; )ia; tz; eï; r,f;.à; TCpopp-fl<ï£tç toO S'.opaxt/.toTy.TOU YiiAoiv Trarpci; 15

àvocypziacÔzt 7.aX ï-<. p.à'XîvOv xà; Èv S'.açopot; xaipolç xal xo-oiç Tvpoor,-

x£taç aùxo'j' Ss'^o'.y.a ^s ;xvi àa£x:'!av Èviîîx.oc £"/.'Xr,Ôr'(70ay,'. û-q tûv


ÈTjatvo'jvTwv x'ov lîuy.v.cTpiav £v xol; (7uyypz[x.xa(7!.v ô'j^.co; oiov •r,h\ii'j.'i

Tt xÇ) 7.dyw xà viy-Exipa jj.ov&v c)iz ppzy^s'uv iv-:x\Mx cuvzijiavxi; xà


tc'XeÎw xoîç Pou)iO[/.£vot; (îf/iyercOai —apaj(^ti)pT,co[^.£v. 20

35. — Tiva O'Jv xà -iifASXEpa; à'yroy.ap^Évxtov r.ixiôv Èv tw Av;[/,-/ixpîo'j

vaw, (b; •/iSvi y-ai Trpo'Xe7.£ya[jL£v, y.ai xpixYîV -/jr^-epav O'.a.v'jo'vxo)v sv vf,

ixapEOpsuTS'. xo'jxou, ù; l'Ôo; ègxIxoTç [/.ovz^ouctv (^), 6 àlrOôi; toO Ôeo'j

av9p(o-o; x.al xf, àyaOr, Trpz^E; xr, OEiopiz £-;ê£êr,xco; y.zl w; ù-oêâOpz
Ta'jx'/) TCpo; Xflv xwv jj.£>l7,ovxwv yvùciv iT70/pw|7.£vo;, XX xa6' Y;|/.à; 25

£[;.TCV£uc6£iî xr, ouxauyEtz xoO •:xv£'J7.7.xo; 7i£pi y.ÉG'/iv Y;;y.£pav Iv [Ai?, xôjv

xoO vatoO (jxoùjv [/.dvou; ztvo xœv a>,)io)v [j.eO' éxuxo'j 7rpocAaêda£voç, xzOO'

r,aîv £|7.(pav{!^£iv Siéyvcoy-Ev « 'Eyto », 'y''''''-''i


* " BaGiAEiî, àvâçto; eîy.t

6£ta; otoxz'jyeia; àçioÙGÔa'. r, irpoppTjCEco;' xaOxa yàp xGv jjr.syâ'Xwv êi^TÎ

Traxiccov y.al o'i; ô [îîoç x"Àv y.aÛzpo'tv iraosSxcaûj'.csv stcsioy; as 'jaEÎç £i'x£ 30

7T>vav/;()£VX£; vi y.xt v.cLkdi £t; x/.v Èjr/;v x.axc'^pz;.;.£X£ àva;'.dx-/;xa tV.i x/iv

ijfAôJv woÉXstav. ôi; av j^à itzvxy) àoôy.ipi.ot odVi~£) r.ùoôxriffev 6 626; y.7.1

2. èv àvoîl^t TO'j 'ïTÔp.aTO^. Epli. 0. li>. — 1). iiepfAiXt'a I.P. — S. Te w; P. — 15.

SioptxwTotTou p. — 16. Toitot; : TpÔTtoi; I'. — 18. (TUYYpililJiasi P. — 19. [lôva P. —


22. f.Sr, npo/.e)ixo(i£v P; 7tpoXE),£X'''H--^ = pf- ''• '^Y'^i forme barbare, qui est
pourtant à retenii'. Kui'tz. — 27. Tipoojt/.avotiïvci; L. — ta.'ji' t,hîv L. — 30. v.-ct is

P. — 32. <i; : xai LP.


VIE DE SAINT Et'TllVME LE .lEUNE. 47

£v 5|/.oi i-ii7zxix'. z-7,ç oîy.Et'a; aTvoppoviv yzpiTo;, ôrctoç xà twv iôt'wv

©ciT'/iTcov Tïpoy.vcoc'/.jov âyo) raOra puOy.iÇtov, Èv oi; to Osîov àpea/CExat.

"/,a.l (ïù o'jv, Ts'xvov, yîvcu'ï/'.s, (isoti aot xà x.axà ts «pavepwcavxoç. [j.a6yi-

aax'.ùv EptoTt xàytov xviç liovYiç àvayuoeîç /.ai àpytspEÙç *


v^^Y'' °^''-'" "^^^ * '• '61'

â Ôeîov rposfis'jTïiijE fifj'j/v;ixa. àlA' ô'pa, (pvi'î!, /.xi -/i^.oiv w; ysvvTiXopwv


y.vï;[j.ov£'j£ y.at xr,? uovvi; x.ai xùv Èv cùx'/j àiîeTvCûwv a//iO£— oxe AvifJr.v

T7ap7,ci'.£'jy,(r/iç à-tysvs'cÛai. col ». xaùx' eÎttwv x.y.l iv£V.(pop« itàiïtv Ïm;

rr\ç £X.Çzcj£coç ou7,ztx£!.v oiazs'XEuijirxïvoç £—1 vouGcciav îfpàv xov Xoyov


r,U.lV 7Ï£— £00!TtOX£V.

10 30. — "Hv j/,£v O'Lv à'/.rAouOovÈvTa'jOx y.at xovfUà. i:zfi':z\>y7,ç xo'j âyiou

£T7iyopyiy7,6£Vxa r/^.îv apxov y.axà xr,v â'p'/iaov £v àÊaxw y.ai. o'jy ô^w
àvaxiçacOît, ôxav cùv T(Ï> 'Icozwij xw Tca'yacxr, A£yo[A£v(.) [îœiîî'(ovx£;

"siv/i '/.ai oooiTïopta £-/.)>u6£vx£; vicivi Oavsïv Èé'i,7.(^o[J.£0a, x.7.1 OTTtoç iE aùxoO
()i.axpxo£VT£; vsapoi y.ocl xpo'O'jLj.oi xô Xsî-ov xtiç oSoù rîtTivjiraL/.sv aOOtç

15 hï xvjv TTEpl XO'J a'jxou 'luzvvo'j x.al Avtojvwu TvpodpaTiv, oxav paSti^o'vxwv
/ip.tôv y.axà x/|V Kopwvixv 'X£yo[Asvr,v >iiav/iv ("), £>c£ivojv ^là (ptXoveixîav

Tv;; jj.ov7;ç ÛTCoycopoûvxwv, aùxo; <ôç opùv xo "opptofjEvauxor^avuo'acvov aù-


6wpciv -Ajj-w oiviy6p£ii(j£v, (b; cyijxE'.toGzy.evot xov /.atpov j/.£xà xoûxo '-/.xOeiv

viôuvr,9r,[J.£v. -poç «iÈ xo'jto'.; s'àôi 7upoijX£ÎoOat zr, T'/.?,ti xf,; ypaçpr,; x-/;v

io £v 0£i7i7XÂovîx'/i £v xY, TTpcox'/) £1? XOV cx'JT^ov àvaêâi7£'. xoO Sa'.aovwôvxo?

àvOptoiîùu ôià ivpo(j£'jyoç Upà; x.ai yptc£(o; Èlaîou a-ov-aOapciv y.al x/jV

'lAxpîwvoç xoS [Aovayo'j £v Osptirxspaic Stz ÔEiaç ÈvteiIEew; l'aciv x.xl

xoO (7'j|y.7rv(yovxoç aùxôv oatu.ovîou opy.TUî'xE'JCiv, Ôttuç X£ aOxù iz-D.iv

•/.«/.(oç oiaxEÔÉvxt Tvpôç xov à'yiov jy.Exà ttIeiovoç xtiç 7raoa(T/C£ijr,ç xo

25 —ovvipov —veOp.z 57U£Trr,()riG£v e;; cucpjoviaaôv y.al fS'/jcOojirtv xàiv )cax£xai-

poas'vwv TQîç vîy/fxop'jt xal ûSpEct xouxou; x,axaxo7,7.wvxcov àu,ijv£c6at,


ou; àpLÇOXEpou; X'jxoI r,[;.£Î; X£O£Z[j.£0a. y.al "jtto Gsco [j.apxupi xo pE'êaiov
È— iGxai6r,aEv. Trpriç S' àjAÇOTE'poïc y.'/i xô xo>.ii()p'J7.>,r,xov ixsivo 6aOu.y.

ai/.poO y.aX a-tcxov xoîç [J.wpoiL'jyi'z y.y.îiôiç xz Osîa xaT^avxEuouctv, oxav,

30 xpô xoûxou £v AGcovi xojv TkEpl aùxov ৣl(poJv x'?i xopucpr, xoO opouç àvEl-
Oe^v irpoaipoujAEvwv, y.ùxo; x/]v àvooov wç àcu[;.(popov oi.£z,wlu£v, *
tSiop- * f. ifi2'

pu6;j.''a 6e xTiV ôàVjv È/.sivwv OiavjEiv ÈTViyEipO'jvxcov, y.o'voç aùxoi; e-itte-

1. àTtoppQTcriv I*. — 3. çavspovtovTo; P. — 1. Ta/Etov L. — 7. TaÙTa elictov P. —


éùj; P : âà); L. — 11. £v àêdcTto xat où-/ ooo), Ps. IUH(107), 40. — 16. xaxà Kwpovtav
P.— ^i),ovty.îîav P. — 17. {/7roxQpoû';Ttijv P. — rà Tiôppwôev P. — aù6copùiv P. — IS.
LP. —
aïi|X£ta:aà|i£vùv li). yp^tcpii; ir) èv Oeœ. P. — ^0. ôat[j.rjvtàvT(i; L. —^8. S' oui. P.
— 30. aOxwv P. — 31.
r^iù\ lucopuofiia L.
48 VIE DK SAINT KL'TIIVMK LK .IKUXE.

OavxToij bucw'jXTO' ev6x /.ai, w; (paciiv ot aÙTci-Tw; OsxtyajAEvoi, tcuoo;


aÙTot; V.7, Otio'vto; aoli 7rup£;j.êo)vOV [j/ziSevoç è^ aÙToiv STUi'pspoiy.svo'j, o r?,

Oepjxr; ToS 7:vc'Jv.aToç Ttupuci; y.èr, ypTîy.xTi'Ccov TtaTr,p r,[A(ôv çpuyzvwv s

iwisixv (7'jCTp£i}<aç y.al tc/'jtoi; s-i.cpu'jzv ayriU.y.Tirjy.aiVjÇ ico toO OauL/.a-

Toç) irOs àvTii];e ttzozoocov. Tct/Aa ts ôgx r)ir,you7.î'vwv à'/.oôsiv ê(7Tiv,

Ôoot Tuêt'pz Ta'jTa. jrapsi.'Xr/OaGi.v. àW siveî, oj; TTpoe'^ripiJv, TifATià rySjzy.

x.al TY] ToO 'Xôyo'j G'jiy.jy.jTpi'y. àvTtOcxa, aye f^'ÔTy. toi"; àAAoï.; "/atpciv

eÏTïâjj.evot, aùxol Ta jcaÔsE'?;; '/iy-îv tco Tvo'yw itpo(7avaTa^(i)j;.£V. lo

37. — O u.Èv o'jv àyioç iv to'jtoiç T£C(7ap£<7x.aio£y.a èviauTOÙ; àyvw-


ptCTco; 7ïot[/.âva; to TToîaviov, toîç cuyyevs'ci xal i§îo'.; jastx oOo /.al tst-

ijapâ/.ovTa eV/; w; 'lojGYiip 'jravxyvcopii^eTxi (^ ') . Tvpoo/.a^elTai 5è toutciuç

/.al cb; s/.stvoç (piTvOOoovEf /.ai to— ov xOtoÎç wv/iGaiJiEVOi; Tare u.èv yuvai^l

aovacT'fl'p lov yuvx'./.ôjv guvwtz tvzvtoOev eùÔyivoûasvov, toîç o àvopa'ii 15

TYiv oî/.eiav syyeipiCs' oiowviciv. xal b-fl MsOo'îiov tov iepôv ttîç Oc^aa-
>.ov{/.7i; àpjç^iETTÎc/.OTVOV (^'') «[xçoTÉpatç Txîç [AOvaTç ivpoir/.alecziASvoç,

)v£Î(];avâ T£ âytwv /.al 6'jota<7Tr,ptov ispov iiîo'JGai èv a'jTaîç TC£Tïotr,/.co?,

àafflÔTEaa Gaù à'piEooï Ta [j.ovacrT-/,pia, £v oi; [/.£t' où -oT^ù MeOoiîi'u

aàv tÇ) ulcovÇ) "/tal Tri toutou ojy.ai'jAOvL Eù<p-/iy.ia àjAipOTEpa; tz; [xovzç 20

TTapaOsasvoç /.al r,youy.£V£U£iv sv aÙTaîç lïapaT/.t'jâo'aç, aÙTo; ty!v

TCEpl aÙTÔiv jj.£pi.[;.vav iomtif à-o^opTKJa'ixcVO; cî; tôv '7T'j),ov àv£py£Tai,

EvOa )ia.l TTGWviv àv£'Xvi).<j6ù)i; ÈytvwcKETO. (aviooXwç o'jv sv a'jTÎÔ r.o'jyj/.-

^£tv £cou.£Vo;, Ta TùO 'ÂOctJvoç Tcaliv £TC!/.aTa'Xa[Aêav£i àic,pwT-/;pta l^").

w; Se )cà/.£Î(;£ (5to^)>o3vTa; aÙTw tg'j.; f/.ovayo'jç sêXs-av îtal [j-àli^Ta 25

Toùç lâtfi'jç, o'j; /.al cô? a^^o; àTCOd/.euaCôjJ.fvoç tvjv vip£ri,iav viciîaCETO,

irpoYvoù; T'Àv TÎiAepav Tvi; iàt'aç ÈçooeÛGEcu; )tal Po'jAoi^.evo; sv aTapaÇÎa


*
f. 162" voo; tb; ^à /.al àvSptoTCtov Tvap£voj(^>/i(7£w; à'vsuOE TaiJTïiv TvoiTjcaiïOat,

Tr, âê^ôpL/i TO'J [Aaiou [A-ovo; ('') TViv àva/.oaiOr,v toù A£nj;âvou toO Ôgi'ou

iraTcô; lî^wv Eùâujxlou STrtTElErv cy_7i[;.aTiGa'j/.£vo; /.al -zvTa; Toù; cùv 30

aÙTÛ y.Silrf<M; cuvecTiaÔr^vai aÙTÙ 7rpoTp£tj/â[A£vo;, >i£'AyiGo'Tw; aÙTOt;

cuvTa^3i:[A£V0Ç xf, èirauptov Tv/.vTaç oi.a>va6wv t*^ 'Isp* lEyofiiÉv/i v/icco (^*)

8. jtapriXeîepaoïv P. — 7tfoéfa|iEv LP. — ti LP 9. Sri : Gijta corr. Kurtz. — 10. T|[ji<ôv

P. — H. Teouapa; xal Séxa P. — 12. o'JYYSveùai L. — 10. S' : 6è P. — 17. èitiuxoTrov P.


.
— 19. |iE9ouito).ai L |i.eô' où
: iio).),a£ P. — iO. vîuvw : Upii P. — 21. îiapaaxe'jaaajjiE-

vo; P. — 2D. aÙTÛ OUI. P. — ïê'/.ziit P.


VIE DE SAINT EUTIIVME I,E JEUNE. 49

>.£[i.êw smêàç ^iaTïop6[J.£'J£Ta!, rEwpyiov xwa aovxy^ov ÛTCVipETeîv aùxw


[AOVÛTaTOv 7:poG>,xêo[/.£voç, Ev6a rîiapicedaç [Asypi Tpic)caio£/.ai:vii; toO

âxTM^otou [A'flvo; Tvi; âeuTspy.; l-tvspiviaetx; (^"), [v.ixpà wri)ay.i ôcov àv-

Oo(i)-ov ôvra O-o— Ecerv toî; xr,; outeco; i()t('j[/.a(7iv, Tfi is toj xù-roCi ox.t(i)-

5 êpiou ar,voi; sv Etor,vT, s-l to aùxo èjcoijj-'/iO'ii x.at û-vwijE, Toiv [Aax.pwv

î^puTtov -/.al Tvï^ iro>iuy^povio'j aT/.'/ffiEWi; toOto locêiov àvxaxo^of/.a, TÔ


àvxX'jTai )cal (jùv Xp'.TTw eTva',, o !^ôjv "/.al TiQ'Xi,T£tj6(-'.svo; vE-/,po; TW'pito

£â£i/.vuTo, -(XTxv ôavaTWTXç È— iOu[7,'!av /.al (rap/co; yJ.rnGiv àvTWxpa-


Teuo[A£vr,v TÔ -v£U[/.aTi' irpocETe'Ôv) Se toï; 7:po aÙToO jj^eyàV/i -pocrOvfxT]

lu /M i-é3y.r;-rjç. toT; — XTpiap-yÇ^aiç w? "Cvi'XûiTaç aÙTcov tô ojAOTpoirov, toï;

à-o<7Td)vOtç (ô; Tr,;; lîif^a'rx.x'Xia; t'/idvitvi; xai ttîç Tupz^Ew; ç'jy,p.£Toyoç,

TQÎ; TTGOtp'/iTxiç w; rîiopaTtx.wTaToç û-ipçaç -/.al T:poê)^£7rTix.coTaTOç, toîç

àp;/i£p£'jff'.v ô)ç ispE'j;, toîç ^i^aTicz'Xoiç w? Ttpy.-/.Ti-/.oç /.al Oecop-ziTi/Os

fît^y.'T/'.aloç, Toîi; ÔTtoiç /al lît/aioiç oj; 6c7tw; /al Si/a;(o; ;7'j'XiT£ucra[.(.£voç

15 /al ttXgiv âTrXûjç toîç àyi'oi; <ô; âytoç, ^op£iJ£t te itspl OeÔv /al t<Lv e'v

E-ayyElixic àyaOwv àTCO/Tv'/ipoCiTai t-/iv /aTaTyE'jtv.

38. — Aixyvco'j'Jsi'jViç oùv 6i|/£ toù /aipoG û-6 tivoç j/.ovayo'j tyjç

aÙTQ'j £v /up'!to /oi[r/i'7E(oç, ot T-?iç aÙToO [y.ovôç -66(0 Toù /al rxETa

OavxTOv ê'jç^êiv aÙTOV (ppoupôv /al ÛTC£pa(7-î(ovTa oià Ilaûlou [J.ovayo'j

20 xal B'XadLOu -p£cêuT£pou £v ^oXtv/i >apva/'. toùtov ÉauToî; àva/o[X'-

'CouGi, Gwov £Ûor,[/.£'vov /al dtpTiov, oîov È'iïTtv iôEiv TCiv aùOdipàv /ai

xùQ/IjJLEpov TEleur/iiravTa, /al TaÙTa [.tsj^pt. 0£/£|7.é^piQu £t/aôoç OEUTÉpaç


*
£v ToJ 'TTvr.'Xalw ypoviTavTO? /al tyi Tpic/atoE/xTVi toO cavvouapi'ou f. u;s'

y.YiVO; £V T-?i (AapTUpO-Tiù'jTÎCTW TWV 0£'7(7a>,OVl/£'(i)V


—d>,£l TOÎi;

2,5 p.aO'/iTaîç ÈTCicpoiT'/iTavTOi;. /al vùv -«[aïv ô iroXùi; /al fiéya.^ Eù6uy.w;,

EÙXoyia? àmxa-fn, vE/pô; "(w/icpôpoç, Stiîâi7/a>.o; irpa/Tt/d;, (jiojTrcov

TCaiaiv£TT,ç, [Aâ)^'Xov ^à /al [.lEyzTva [ïoùv Èv toîç Oaûj^aTiv, lizoT^ri]^

T(OV TTOa/TEUV, TWÇpOVlGTVlî TÛV TtV/lfy.fAsVj'JlJlE'vOJV, (7WTr,p'flT7]; TWV


xaTopOouai'vcDV , cp'j>.a^ T(iv [AETa TTETUoiOyiaEw; aÙTw TïpoGavsyov-

30 TtOV ,
p'J(7TT,Ç tJjV àviWVTOJV ,
7U£ptTi;0lVlT-})Ç TÙV eÙOÛJACOV, TÎZVTWV

àyy.OàJV £V T7Î TUpÔ; OeÔv (XECT'.TEÎa ÈTCtyOpViyWV, £/ T-^Ç 'lEpàç V/ITO'J

[/.£Ta/o[/.t!^6Tai., ûavoiç eç ûp.vojv xapaTïEaTvo'iXEvoç, y.ovayciv co[y.oi!;

2. Tpïi; xai oÊxiîïi; P. 1. i£ ; 14 P. — 5. — Tipii^y) P. — 6. TÔ : xû> P. tô


àva).û(jcct — eîvai, Phil. 1,23. — 7. ô LP : 3 correction de Ivui'tz. — 9. Ttpô : itpo; P.
— 12. ôtdipaTiXMTaTo; P. — i:po êAentixoxoTo; L. •
— 18. TtôGu toO xai : (itTà toù; P.
— 20. à7toxo|Jii!;!iU(7i P. — 21. aùOwpMv !.. — 23. tt) om P. — 21. 6E5<ja>ovixa£wv L. —
2y. npaxTaîwv P. — 31-32. irivitov tûv ayaOwv Ll' ; TiâvTwv àyaOûv Kurtz.

4
50 VIE DE SAINT EUTHVME LE JEUNE.

àvax'XivôfAEvo;, àpyiepeiov /îpo-; [A'jpi^ôpisvo; , XG/.r.TGiw S/iaoïç stîîuçvi-

[J!.oû[A£voi;, x.V/ipt):civ Up^ 7rpoT:o[Airô Ti[7.w[y.£Voç, 'Xa.où eùcEêoù? v.xl ftîo-

çtXtov yuvaîwv •/'.•/;pocpy,vE{ai.; v.aTaTCupi7£'jo'[/,evoç y.al Tvi Upà Ta'JT'/i svx-


iroTifJe'aevoç 'Xâpvy./'.'., évOa w; (cov TiJaiv /.aBopobjAsvo; cûjv-XTi aèv r,j/,wv

â-oy.aOatpe'. xà ivâÔT) toù noi^iMToc,, 4"J/'7i lîè xpeçêeuei {ie^-TioùicOai


•"'

•/)[/.wv TYÎç tl/uyvi; Ta x.iv7Î[ji.aTa.

39. 'Hu.tV rjiv ÈtcI TOCoOtQV àTCCjyptivTCOÇ TÔ0£ GOt TTpOfïavX-


TÉOeiTai tô s^'JiAviov ch ^i Tiiià; èTCo-Teûoiç à'vwOev, w Gsta xal îepà

/iscpaXvi, y.xi wç à[7,£crwç txvjv -po(7orj,'.>,ôJv 6c(o y.at fi'XÉTrsiv -roO-

Tov ffùv àyyéXoi: /.aTac.io'Jasvo; aéy.vriTO iîy.GrAEto'j t'jO crj'j, ex.sîvo m


Osov àvTiào'jvai •fl[7.î'v ££;atTO'J[ji.evo;, ô /.xi sv xtj) [iwo irspiùv TtolT^zy-i;

•jTràp 7;pt.ûv zaOiy-ETsuGx?, àçûo; 'Ây-zç t^ç •/.'X-^'ast); /.act toO ÈTTayyÉ).-
[y.a-oç — ùltT£'j£i70at. opà; to èxtcça^à; toO à^iùaaxo; x.al w; (/.eyc'/.ajv

syx^Yi[xxTtov a'iTwv toiç ài/.eXvf(7aciV sxapvi^ov -ôy-lv TTsptTpaTTvivai

•/tw^uveûoufff — o'XX.y. icy'Jsi ovrioi; ^VA.yJ.o\j Èv£pyouf./.£vr, y.7.l -y.\ixc/. ira- l">

TOQÇ, (1) TO àvueiv û-rj Ôeoî TzoWxyoie irpoz-aTd— fl'yysXTa'.. eyj;; ojvepyov

ÛTvèp ay-apTbAwv tyjv OeoToV.ov c'jvtxsTauoiXjxv cjvaycovtcîTaî go'. )cxl

ô TYiç TCalaià; y.at y.y.irlc, [AEfftTYi; wç T-z-yV jjLeTa'voiav x.r.pij^a;, ûirèp

^iopOw(7£w; àvOpwTTOo Tr,v i/CETiav TCpoffàyovTf àTCo5;'ç,£Ta'. y.at Geo;

f. 163' aÙTOç TO Tvi; -pofjs'cEwç £Ù*(jtjij.iïà6riTov, ô tczvtzç OeT-wv cuSrWat xal et; 2(i

Èrîyvwijtv àV/iOsta; elQeiv jj.ôvov aÙTo; et; îxECt'av zry TcappriÇtav ÈTCt-

xâyuvov Tpoc'XaêoO llÉTpov, 'Avopéav tov TupwTo'y.'XriTOv . i7U[7,T7p£ffê£'j-

Tr,v à7uoxXr,ptoGaf
È'xî'Ç
àçoppià; E'jTCoptiTTOu; Ta; tijyuo'Jca; aÙTOÙç
Èy.ê'.xCsirOat, llsTpov y.àv w; Tr,; sy.y.lviatx; àpwyov xal 6£[v,£'/.tov, t,;

ôpOoSoço'Jcyi; wç àoyt£p£tç £$y;pTV)';x£6a , 'Avopsav o' aùOtç w; t-^ç 25

Tîoijj.vr,; s^xpyovTa x.al 'j— '


aÙTOv -/îy-à; TETayjj.Évouç aTroxTiVipwux-

(;.evov, w; av [j.eÔ ûawv y.àxEtOev, si y.at tcxg' àEtav xal [J(.£ya to

a',TOÛ[7,£vov , £v £(7^aT0t; T£Tay[/.£vo'. TO'j otoTiTaoC y.'jp''ou a£TaXaêota£v,

î. lEp'Lv LP : Upâ Kurtz. — 3. yuvaÎMv : yuvaixwv P. — ti. t^; 4"'Z'i? ^[J'wv P.


— 7. àiro-xpôvTw; P. — 8. ÈitOJtTEÛsiç P. — 9. Tôi 8eû P. — 13. ôpàv P. — 14. aÏTiov :

aÏTrjoiv P. — énappriYi'iuov LP. Le verbe élaiit ÈTtasriYw et non èTiapYiyéM, l'impé-


ratif est Èn«pïi5ov, non inipriyr,'joi . Si l'auteur n'a pas commis cette faute, il a
peut-être écrit : ÈnàpriYE où. Kurtz. — 15. îtoUi — ÈvepYo-j(i.£vri, Jac. 5,1G. — 20. o
itâvTa; — èX6eïv, 1 Tim. 2,4. — 23. àixoïXïipMuat LP; cet infinitif ne va pas ici: il
faut un impératif, donc àitox/iôpunai = impér. moyen. Kui'tz. 24. àpfiùyài L. —
— 28. TSTayiiÉvoi; LP : tETOLfiievot cori-. Kurtz, ([ui reconuait d'ailloui-s que TSTay-
[livot; peut se soutenir.
VIK DE SAINT ELTIIY.ME LE JELNE. 51

(7'j[y.(pi)£i /.xl aYt'ct) rrvcjij-aTi, vîv '/.al eJ; to'j; aTclsur/iTO'j; aîojva.; rciv

aùGvwv, à;r/;'v.

1. A roniannii'i- l'cinplui île Cii£3£y_8Tiv dans le sens thi moyon 'jTtsSEÇâtiT.v.

Kurtz.
AKOAOY0IA

TOT OIIOT Eït)TMIOY


TOY NEOV

MHNI OKTtiBPm IE'.

'
Ax,o).ouÔ îa ToO E'j6u|y.tou toîÎ véou cuvTEOeica ivapà
Toù âyi'ou BaçtXciou àpy tEiCKT/.ÔTVCiu ©cÇGa Aoviy.r,ç [/.aÔriToD

aÙToO .

'E(77t£paç '|iiX)iO|jiev Tpoaôaoïa.

Tv)v CTEvriV Tpiêov ôjSeuca;

5 " Trp6<; î^coYiv ayoucav


7r£patoij[/.£voç'

TÔv àG/cr,Twv yàp (jù ys'yovaç

xaûj^Yi[/.a, Eù6uy.t£,

xapTSpwç :iaTxêaXwv
10 Twv oaïaôvtov xi â'vsàpa.

o6s.v sTuyeç

oùpavùv px(7i.>.£Îa;

•yiXvipQvdji.01;

'2. L'iiii-iijus indiqué est l'aÙTôjjis/ov oTixipôv do saint Georges (23 avril).
OFFICE DE SAINT EUTHYME LE JEUNE. 53

yeyovwç x.v.l Tvi; xÀriXTO'j

15 -/.a-TotTpucac tôpaioV/iToç.

'O ÛTCs'p'Xxv-poç (ii'Vjç nou

Toù; àyys'lou; E^EGTViTe

20 Twv Se TTfjTûv roi. (;ucr/î;/.aTa

çaiSpôiç /.ocTê'XscjJ.TCpuve,

IVpÔç oÙpxVlOV XpWTO'J


>C7.T0l/.lZV TUpOTpETttoV àst'

OV ÎHÉTeUE

25 SX cpOopàç x.01.1 -/.iv^ijvwv

TiUTpwO'^vai

Toù; èv mms'. ÉK-rs'XoijvTaç

TYjv àêKTÉêacTOv [;.v^[Ar,v cou.

'Y[;.vw5iacv xat, xÏveciv

30 TÛ XpwTÔJ Tïpocev^'voya;

•/.aOexacT'/iv, ivzTep,

£V T-fl Èp'/l[^.CO ytopcoV,

35 <!)ç [J.syo(.<; MwOfrTiç

El; Ta ûSaTa éVÎ'jcaç'

oSsv e-rpnj;*!;

TÔv àépaTov rj(prv

/cai Èye'voi)

40 /laÔapwTaTov ôoj^eîov
xal Geiou T:vc'j[;.aTo; opyatvov.

'V(j/w9cl; Èv T0> TtvEiJu.axi

Tio âyioi, Eù6u[y.i£,

8 là TaTCSivwcew!;

45 -/.y-l TrpaoTViiroî,

24. Ixé-ret. — 24-28. Cos quatre incises sont empruntées textuellement à l'Iiir-

uius : ùit, YEvvoïov èv (lâpiucri. — 30. E.x. 14,22. — 40. xaOapoTaiov.


54 OFFICE ItE SAINT EUTIIVME LE JEUNE.

ÈvGs'oiç È-/.6(j[/,y)5aç,

50 xxl £(fa'!5puv7.ç

T'ov G-flv jTot'p.vviv £v ëpycjiç

T£ y.y.l lôyoi;

x.al 6au[;.âT(ov ÈTtKÎeî^ei-

^10 5£ TCaVTEÇ yepx''po[jL£v.

Toïç à(7/CV)Ti)coîi; àyw'ji

GÛcjCTjVOi; Toîf Tra.>aio'j EùOupLiou

(o; ôjAÔTpoTîo; x.al lî'jvomao;

60 TO'JTO'j y£voy.£vo;,

EÙ6'J[JLI£ àoir^l.(X£-

Tv;v yàp £-/0£tvou ^-/iXwgx;

é'vÔeOV TîollT£ÎOCV,

£V <71f/)^«.tOi; xal ÔpSSt St3tlTW[i.cV0Ç,


65 TYîç i.'<j7i; yaptToç viçkoO-/];,

£iXvi(pà); TO PpaêEïov Tviç )capT£p{xi; çoïc

o6£V TO ToCi "AQwvo; opo;

«r/i(i.£pov iitnu-ii yaptv.ocyvw.;

Tr,v [AV/iarjV cou, Ko.^ônii.

70 5tô aÎTO'J[Jl£V,

o'(x.épi<jov y.a.ï Yi^ï^

'^^uyj.y.Ti^ cwTYiptxv,

xal (tivSûvwv àTï3c\>.a^ov

itai TTZGviç àHr,; ^Etvii; TrEpwTao'EWî

75 Toù; £v Tziazii T£)i05vTa;

TO i£pÔV ffOU f7.Vr,aOiTtJVOV,

Tiappriffiav wç è'jç^wv xpoç wJpiov


Tov c£ SoEauavTx, ôctE.

19. Jlatlli. :.M,15 sq. — 57. y.atax'jspLriiia; l'oil. : xaTey.6a|ji'/iT0(; cori'. Kurtz. — 61.
liubr. 11,38. - 66. 1 Cor. 9,24.
OFFICE DE >;AINT EUTIIVME LE JEUNE. 00

xai vCv. SsoToxîov '0 àià ai OeoîriTwp.

80 eÎsooo?, Tcpoxst'uevov, xai Ta àvayvws.uoiTa ôîioixi.

Eù(pp5livou sv JC'jfîw,

sùippocûvYiv T/iv èv Oew,

85 TÔ Twv QGtuv èvota'.Triy.a"

/CplVOV 5^Vl'vOv)<î£V eïiOCJJ.OV,

T"^; £Ù9u[j.ta; (pôpcôvutj.oî

EùÔûfAio; ô ôîîoç T^aT'^p -iij/.wv,

90 xal iràvTaç eùoù^ia,;

-V£U[/.aTlX.7i; SV£7:>Y|(J£,

(^(DYipàv 7raty)tapTCta.v.

S'OTTcp xai 7i[/.etç irv£u;i.xTt)c,oi; z^aa^iv

95 £ÙcpYi[;.0'jvT£; aÙTOv Poviaojji.EV.

aùyaiç xÙTOÙ, xupiE,

Tov ToS XowTO'j ij.oi.Hr,Try ,

100 "Hî.t'jO xai nof)Spô|j.ou TOV (•/Ator/jv,

tÔv àv£(j7t£pov /.al 7îa[j.çari (pcuOT-floa,

Tôiv [i.ovx'îTÔjv Troô7iy£Tr,v

xxl ToO Â.6w TTolwT/iv /.y.l TrrAtoOyov,

Tà)V [/.OVOTpOTCUV TZ CTlCpV)

105 XaTà J^p£OÇ £ÙÇVl[Jt.T|(7<i)[;.£V

oÛTo; yàp aV/jy-TOv sywv


'
TO OeÎOV £V éx'JTW,

Le tlicotokioii indiqué est celui que l'on chante au.\ vêpres du samedi,
79.
dans la période du -1« ton. Cf. Octoechos (Rome, 1886), p. 54; Christ, p. 118.
— 80. 7tpoxE:|i£vov, entendez le Ttpoxeiiicvov -ni; ri|j.£pa;, verset scripturaire qui
se dit ininiédiatement avant la lecture d'une leçon et qui varie avec les jours
de la semaine: on trouve ces versets réunis dans l'IIorologion (Rome, 1876).
p. 102. —82-84. Cf. o Reg. 1,40. —
83. ".\9m cod. 'A6(o; cori'. Kurtz.
: 85. èvôie- —
TKiijLa. - 87. Cf. Is. o5,l.
5G OFFICE DE SAINT EUTIIVMF, LE JEUNE.

(Elov a'j),&v Èv y7, è-c/AiTeuGaTO.

jvOsv -/.al 6xuL/.aTwv -rty yzpiv

no TîTiOUTid); è^/CTTicaTo,

TViv èv aÙTw p.ovr,v

Tviç âyiaç Tpta^oç,

115 Trpo; TO àvêCTCSpOV CpEyyOC TTpOCSTÏc'T^adS

X.-/1 C'jv àyysVj'.i; oty.sîv

/.al i7'jvxyz>vl£(T0xi z.aTr,çîcoTXf

CO 6a6[;,aTOi; £x.cTZTiy.oO

/.al TTozyij.aTO; ^/.tt'Avt/.t'.^/.o'j,

120 oTi ûXi-/.ô; wv Tr, (puirei

ÏTOç yÉyovE Totç à'jloi; àyyéloiç.

àXV, CÔ TTCtTep /CpZT'.GTS,

£v oo'^vi )tal Tijx-^ wv /.o.TViy'Xxïcjji.svo;,

Tvpî'cêeue T'jyeîv -/.al "ôy.àç

125 Tôiv aùovitov àvaOwv

Tôv T-?,ç £Ù6upi.iaç cpspuvupiov

/.al TOÙ [Asyâlriu Eù9ui;.i'o'j cuvwvuj/.ov

(^E'jTc [^.ovaçTÛv Âf)tr) jcal ^opeîai


130 àçi'wç £Ù(pV)p.'^CW[/,£V

£v aTTCiTiaioiç yàp z,at ô'pEci oixitù^evo:


T(ï) G£(>) eÙVIOî'ijTYJIjc

y.at v'jv £V oùpavor; aùli.Cô,u.£vo;

T(o TpKjYi'XiM cpwTl TCapicTaxai.

135 /.ai •îTapp7i(7i7. oufTcorei

ÛTCÈp TÙV TTWTEI. Xal TwÔOw Telo'JvTCdV

TÀV ÔEIXV |^.W,[/.T.V aÙTO'J.

So'^a. -i^^oç S'.

EOçpxvÔriT'. r, /.atVYi Sicov,

111. SeixvuMv, peut-être faut-il lire Ssixvj;. — ll'^-113. Cf. loan. U,-23. — 117.
ouvaYyaXXeffôii. — l'Z9. -/lopïTai.
OFFICE DE SAINT EUTIIVME LE JEUNE. 57

140 TÔ Tcôv ÔijÎcov Ivo'.ai-'riU.T.,

TTiç 7îxvu[;.vy)'tou ô x-V/ipoç,

TO Ô'po; 'AOcd,

TÔ TTiÇ àyicdauv/i; Ètcwvujaqv,

x.7.i T:avT£; ayz^scOe,


115 [«.ovacTat xaî fy.tya^sç,

xal oeijTS 7ïavviyupiGa)[7.£v Tïvs'Jry.aTi

Toù Tïj; svOéou eù9u[Aiaç stvojvujaou

GeêxTi^-iov y.oOy.viijiv-

o'JTo; yàp 6 f)au[Axctoç

150 âpeTwv x^p'-"^'


y.«Tay'Xxïi^6[/.£voç ,

(ô; (jTûVj; oijpavo[/.-/i)cviç

T-^ç ToO XpiCTToC iyaSk-fiGixc, âeix.vuTai,

x.al àyyé/.O'.i; /caOoi^.oiuOel;

Y.OÙ TYIÇ OOQViÇ aÙTWV <jU[J.y,£TÉy wv


155 irpeoé'eiisi û-èp •/i(/.S!)v

TÔV [7/JvOV CpilzMOpCOTUCV.

xoivïïv. ôsOTOxîoV v£Ù(jov TtctpaxXrî^EiTiv.

SIC tÔv (itÎ/ov irpo<T(}|ji.ota'

r]^oç ttX. a . ^aîpoiç àaxr,Tixtov.

160 "OvTtoç Ûl|(07t01.àv àpsTÙv,


(p(>)TC£i(>èç x.al y.aôapov TOptCôXxiov

yiTWVZ T£ £ÙçpOG'JVV|Ç

XEplêV/iÔElç Vrj-/)TCÔÇ

gv y-?; TÛv TCpaswv vùv y7iOo[;.cvo;

165 £)l)^X[ATr£i; , EÙ6ùjJ,l£,

Oetxxrc Taî'ç 'Xa[;.iïpoTyi(7i

zàç TrapXTa^eiç
Tfov àyyÉXtdV Gecojj.evoç,

TÔ TplGTlXlOV
170 Gs'locç Tr£ptiro>.£!JOVTaç*

66ev (7£ [;,a)tapi(o[y.£v

loi. o'Jpavo[j.-r-xy;. '— 157. Le thootokion l'ait partie des sticlii''res aiiastasiinos
(lu 4° ton; et'. Octoechos, od. rom., p. 55. — 159. L'hirmus -/œîpoi; à<7x»iTixt5v est

laÙTÔneXov do St Sabas (5 décembre); cf. Christ, 7-1. — 161. Cf. ['s. 36 (37), 11;
Matth. 5.4.
58 OFFICE DE SAINT EUTIIVME LE JEUNE.

£v -[ijTv. 1701 x.pz'CovTe;'

u.vi I— i\a9oii TÔv do'JAwv


hiT. Try.VTo; xpoc-rpEyovTiov (joi.

175 TOSOV T(Lv l£nj;zv(ov

TOO ê'jpsîv JCXXUV TV;V 7,'j'7tV

<^(7Ti'y.~> Ti'jjiio; evavTi'ov xupiou b Oivaroç.

Xxî'po'.ç, i 7,aptv 9st7.v laëùv


ISO jxùpov è/.êl'jvE'.v, 6EOjj.ây.7.p EOOOate,

Taï; 7;^u7tvdo'.; rji7rj.aTç

T(Iiv Ôa'jazTwv, fi.âxap, twv evOc'wv cou'

X7.t V'JV, OcOOO;X(j-£,

185 TOÙ; TC'.ffTÛ; as yt^xi^n^To.:

tÙv TÙ (jUvOîdvqj

ijAjA'jpiffaTe

cùwiîtai^ TO'j irvE'Jfy.xTO;

190 yapiTÔç Te xXvipcocaTe


r,ji,âç Txiç eùyaî; ûaïuv

è/.ouccoTVO'jvTeç y.uiût),

T7ÎÇ TUTVipi'aç TuycW vîaàç

•/.al OeÎo'j è)ic'o'jç

195 jv r.'J.ifCt T?i T-^; ôtV.Tiç,

(lEOfAaxap'.c-roi.

<^OTÎy.]^ Maxoépio; àvT)p o cpofioOfjtEvoî tov xijpiov.

Bîov £7Ù T-?i; y-?)ç àV/i6wç


àyy£).tx.àv £-o'XtT£'j<7w, EùÔûjj.u'

200 ffiuywv yàa Tvàuy.v toO /iOTy-OU

Tpuçpviv xal ôdçav •/.£vvi'v,

178. Le verset (u-ci/o;) est empiunlé an Ps. 115 (IIH , 15; il estcommun à la
plupart des fêtes de saints. — 186. au(iyp6i«j> cod., bai'barisme provenant sans
doute d'une coul'usion avec ouvôpôvM. — 188. È(iij(/i(jaTE cod. — 197. Ps. 111

(112), 1.
OFFiriO UK SAINT KITIIVME LE .IKUNE. 59

Tr,v àxàçx'Ty.v àvw us

205 TCoô; pac'.'Xeiav

ToO ÔeoO Tr,v oùpy'vtov"

oOeV T£>£l.OÇ

(0(7TCSp £<p-/l ô Jt'jplOÇ,

210 -pôç ô'v i7£ /cey.r/ip.i^a

0'. IjY] TCpO'7Tp£"/_OVT£; l7/.c'7:7|

j'vOsp[y.ov TCpe'ireov, y.izrjù[j.iw.

To'j; èv ~WT£i. èviTe'Xo'jVTa;

215 Tviv Ôet'av [j.vy)'[Ar,v 50U.

ôo;a . li/oç TiX. a.

i)T£pj(ijO£lc èv TY| TOTpa


TÙV ÈVTo'XôiV TOO Xp'.ffTOO

£^ (pwTOipavoOç Qewptaç

220 (o; 6 ivaAa'. EùQujXioç

èv T(0 TOÛ ASti) op£i

yevvauo; èxapTsp-iTaç,

rà; Trxpy.Tzçei(; tou èydpoO


àvi^p£t<j); TpS'l/ZfJ-EVClC"

225 ô'ôev [j.ova.(^ovT(i)v

£-/p-0[/.aTi,5aç £Ùo)Sia

to; ToO âytou t:v£'j[xxtoç


lîiacpavèi; à'Xzêasxpov y£vo'[A£vo;'

xal v'jv èv oùpavoî'ç

230 (7'JV TOU OTIOIÇ yop£tJ(i)V

TrV/ipT,; cpojTo; à'pzTou

TrX-/)p-/|ç sùwrîîai; /.a.l y_«p«ç Tsp-v?,;


àvTaÇioc TÛv iro'vwv tou s'Jpa'fy.Evo;

aïr/iff».'., àç'.7'ya'7T£,

235 uàçi TOi'ç vAmSiâç Te^oOcri

t6 CSITTOV (JOU [/.VV1[/,05UV0V


60 OFFICE DE SAINT EUTIIVME LE JEUNE.

ôcopr/Jr.vat îlasp-ov,

(pwTW|j.ov v.yX y-iycn è"X£o;.

xai vîv. [xaxapîîJo|Ji.Év <7£.

240 àrroÀuTÎxiov vi/oç ù. w; stùXo; axXoV/iTo;.

TÔ Ô'pOÇ TO'J AOtO

(TE e-/£i TrpocTctTïiv Ôepadv,

Tpt'7[JLZX.ap E'jOujA'.E,

oe;vcôv p'joaavov

245 6'Oev y.al TUVElWvTeç


£xêou)[J.£V COI, [AZ/Cy.p"

TTpÉdSEUE TW CWTr.pt

ÙTC£p TCZVTtOV TÎOV


— l(7T£!, TEy.O'JvTWV

TÔ (TSITTo'v OOU, y.ZXXO, IAVY)IAOCUVrjV.

250 ôt<, xal ÔiOTOxiov xo aTt' aiôjvoç àiioxpij'fov.

E ! ; TôV p
fj
p V

[Aexà T^jv a UTij^oXoYiav xotâiaiia'

i^yoç ttX. û : Tïjv (jo:fîav xoti Xoyov.

'EY/'.paT£Î«i; l^pàJGiv ic/.TiTwcot;

5 -/.XTacëECXÇ TYIV X.ZIJ.IVOV TCOV 77 «^liW

TOÎç TTÔtciv àvs'êXuiTxi;

Tcôv OauaaTWv to iraXayoc


/.al £v aÙTw eb? aXXvO;

MoxTYÎç y.aT£7iovTî(Taç

10 Ta Tvi; ttXzvt,; xp[x.aTz.

^a'.jAovwv Taç çaXxyya;'


oôsv CUV£XOOVT£;

•/(.aTO. )^p£0; Tl[J.à)y.£V

15 0£rj[XZX.ap EÙO'J[AI.£,

/tal pOÛjASV £•/. TCOOOU CO'/

239. Le Iheotokion Maxapi^oitév at. 1res fréq Lient, se trouve vers La lin ciii |iîoo-
VU-/.TIMVde chaque jour; cf. Ilorologion, éd. roni.. p. F?. 250. Le theotokion est —
celui des vêpres du samedi au 4° ton cL Octoechos, éd. rom., p. 55 Christ, p. 87.
; ;

3. Christ, p. 62. — 5. xaTaêésa;.


OFFICE DE SAINT EUTHYME LE JEUNE. 61

TrpÉGêEUE XplCTW TW QeÇ)

TôJv 7rTa'.(jU,zTa)v aoe^iv otopyfaacOai

ToTç éopTXsO'Jfjt ToOto

20 Tviv âyirv [/.v/;[/,-(iv cou.

'E/. Twv î'.d'XTrojv y.aTvi^vOî twv Trarpty-ùv

ô [I.V10ÉTCOTS TO'jTOuç x.aTaXiTCcôv,

/îvtdâv] Kay'JT'/iTi

25 TTîç cacxciî à'j'paTO(;

"/.xl (7Taijoci5 TO — aOoç


£-/twv /caTeàê^a-rù,

Toùç vex-poùç àvé(7r/-|Cr£

vexptoca; Tov (IzvaTOV

30 o6ev T-flv Tvviyviv cê

TÛV TOIOÛTOJV Oauiy.zTtov

û[j.vo'jvT£4 y.pauyoé{^o[A£v

Toà àyyÉTiOu xô yaipÉ i70i*

y^aîpe, 7.>.î[ji.a^ oùpàvie

35 /.al ys'tpupa, TCxpOevE âyv/f,

TTpo; 'C(i)r,v jj.STzyouGa tov avfipwrcov

yaïps â^ou 71 yij[AVW(ji;, aypavTE.

Ijieti tï;v ûsuTÉpotv cTiyoÀOYi'oiv xaOï^jv.a-

V5;(0ç 5' : xaTETrXâyri 'loiuiîcp.

io Ky.TS— î.y.yr.Txv, coçÉ,


xî Tcov àyys'/.ojv CTpxTixt,

TTÔi; èv ccôpLaTt TêXwv


TVIV âffCJU.ZTCOV PtOTVlV

!^r,AcI)v 5"(ïi"Xfc)ca;, 6eo7.ay.ap-

ij oOsv y.al (jTEÇzvo'jç ço; ti^s'çxvts;,

yevvxÎE à-G/tviTà,

'AOoj /.auyvip'.a,

àj^.apavTtO'jç avcoOav

39. Octoochos, M. roiu., p. 59; Christ, p. Wi.


62 OFFICE DE SAINT EITIIV.ME I.E JKLNE.

TT] xopuçr, COU £Trà6vixy.v yy.izvj^y.:.

50 XflCTÔ OÙV, TTZTSp,

'J7;àp TÛV EÙOVip.OÛVTWV i7£.

oî;, xai OeoToxîov : xotTETrÀay/] 'lw(ri'/i.

uerà Tov TtoXoiXsov xÉôkjjaoi'

55 -'^•^yro; a'^ : tÔv xâœov uou, (TO)Tr]o.

Tf'.âi^ci; Tri ot-rlç


oîy.yiT/;p'.ov CL>(p6v;ç,

sv TOTpz é^pacÔelç j|
TÛV Xp'.GTO'J èvTaX.jJLZTtijV

60 ài' ce v; O'jootv.oç

[i.£Tà iroTU-ov ihi'^y.To

Tïavêueppocuvoç

Tcôv exXsJCTUv Y.y.Tv.y.iy.

•/.al 7ra;s'cT-/ixxç

0.">
O'jv Eù6uv.{(o T(o — aXa;
tÇ) 9p6vcp TO'j y.zi'7Tj'j cou.

oîç, xo<i 9£OTOx(ov : Mafia to cïtttÔv.

oî àvaêaOuioî. TrpoxeîuEvov

Tiaio; IvKvcîov xuptou 5 ÔâvKTo; toû ôîiou aÙTOÏÏ.

70 vjOi-f-jiXiov xaià Aouxâv' > Elnsv ô xûpioi;"

iroivTa TtapeSdO-ii Otto toù -«Tpô; uou. "

<^ô^ irsvtriXOdTO;.

odça. Taî; Toû soîi ôaiou.

xai vïïv. taï; Tr,î ôeotÔxou.


"5
-C^^eÎTa tÔ îoiôuisXov -^yo; ttÀ. S .^

111. xa'foudoi cod. ; il faut xaîp»'-"'»', scil. aï oxpanai, à moins de SLipposor x»'-
povTEç comme pondant de 7t)s;avT£; au v. -15. — 55. Octoechos, p. 9; Christ,
p. 51. — G4.itavéaTr,xa;. — 65. itdXXai. — G7. Octoechos, p. 9. — 69. Ps. 115 (116), 15.
— 70, Luc, 22 sq. — 72.
10, itivtïixofftipiov cod. II .s'agit du psaume 50 : 'E),£r,56v

ne ô 6eô:, En outre le cod. place ce terme ajn'ès les deux indications qui suivent,
chose absolument impossible, le 565a formant la conclusion du psaume. 73-74. —
Le texte complet de ces deux courts doxastica est fourni par la llapaxXriTcxii
(Rome, 1885), p. 11. —
75. J"ai restitué la rubrique omise par le codex, L'i-
diomèle est d'ailleurs commun, hormis quelques variantes, à beaucoup d'au-
tres fêtes de saints, par exemple à celle de saint Euthyme le Grand (20 janvier).
OFI'ICE DE SAINT EUTIIV.MK 1,K .lEUN'E. 63

sic Tïâ'TT.v TTiV yviv ÈçviXÔsv Ô (pOoyyc;

Tliv -/.XTOpOwfAaTtOV TOU'

5iô £v TOÏ; oùoavoî;

TÛv SatjAÔvwv (olêTaç xàç (pxXayy*? ,

Tôiv àyyAtov s'^Oaua; xà Tayy.aTr,

~appyi(7ia,v ê'yiov £v t-^ [Jiv/i;r/i cou

U x.avwv ty;; (JsoTO'dou v.y.1 toO


àyiou, GÙ r, i/.pocTiy £;• Xaipo'.ç to
Ôsîov T(ôv [AQvaCovTtov -/.>.s'o;, ror/ijj.a

Bxeri'XEi o'j OsTGO-lovi/.y);.

5 'pS'^ a'. ri'/Oi fi' : ScÛte Xotoî.

Xaipoij, TTViy/;

Ppûouca pîîOoûv (jwTïfp'.ov,

è^ vi; avTloujy.sv axavTs;


J/U)(_0(j(OTV)piOV

yzpiv àa7rl7./.rij;.zTojv
10 OÎ TïÔOco TVCOGlQVTî?

GOi, TTxvaotiîiy.e.

'AyiaspLCiv

iikTifac Tvxpz XpiiTTOù TO'j OeoS

àiTÔ vviSûo;, â'viîo^E,

15 y.ai èvaireÇYivaç

è/cTLoy-?;? G/ceCoç, Tcarsp,

TO'J Tïvs'jj/aTO; tyiv 5(.3cptv

Ô1-/1V ^E^âfXEVOÇ [àXsÇVjTTl'ptOv].

ô. Ilirmus de saint Jean Damascene au canon du 8 septembre et souvent re-


pris par d'autres mélodes. — 18. à/.eEïitr.piov est en trop si l'on veut garder le

rvllime.
64 OFFICE DE SAINT EUTHVME LE JEUNE.

"Iva 'Ciur,z

T-fl; srixvipo'j, T.isaoot

TTccTep, rj'XoYTl'Ja.;

y.7.1 Oîw xpoGytopyjcac


à777.'J(JTWi; î).£Ô(Ta'.

25 cwOr.vai — zvTz.; vîu.àç.

T(OV I7WV VStAc'tOV É~OU.£VO!,

30 ds p.axapîî^oixsv

TTjV •/;ixwv ysvop-SVYiv

[7.ax,ap'.oV/;Tor.

(|)Syi
y' t^"; iri'uTîdx; Èv TteTpa as.

35 "O'XoocoTO? si^siy^Ovi;, Qso'tpptov, ct'j'X'j;

•/CaGoi^viyu)'/ Ta; Ta^ei; Ttov [xovx'Côvtojv

VECpelvi T£ (jy.'.a{^o'JCia. /.lYipouytav

TÛV KOSZTtdV SV^ÎWV


40 à[/.«.upoO(7a yzpiTi
TO'j TravTc'vaxToc.

"iGTaaO TTpO TVpO'îtO-O'J TOO CClO ÛS'jTVOTOU

àvEvàoTW CUVVê'JTE'. /.7.9lX.JT£'J(0V

'XuT:co'7ac6y.i T'À.v — 0'u.vr,v to'j xr,; oi'j'Xeiaç

45 TOÛ (jy.OTQUÇ,

y.al T'jpzvvîàoç 7:x()wv

/.xi cou Tr,; àsvfccw;

20. ScixOeî; cod. : corroctiou de Kurtz.


Ssix^ri; 21 îXeoOfrat eod. — : Uiuuai (de
îXeôonai) correction de Kurtz, mais contraire au rythme.
OFFICE DF SAINT EUTIIViME LE .lELXF. G5

Sapxo'ç cou Txç y,'.'ir,nv.ç àirovsy.pwira:

50 ài' è[y.[7,eVj'jç (y.'7y.r,(7ii<>ç, OsocpscvTop,

SYSVOU'sv5iatTYl[/.0t, TOÎI f^JCTCOTOU"

x,al rcy.OoJv cjyyûcsw;


55 Toù; (joùç xp6i7(p'jyaç.

ÔEOTOXÎOV.

Tdjjiov (ïs xpoetopoc ô 'Hca^Kç,

èv ci) Gap)il 6 VJyoç èv£i7vi[j.avfi7i

pviyvùç TÔ ypa[A[j.aT£ÎQV twv TcptoToxlicTTiov,

60 71 TCapy-êocciç

x.al oi^oùç T-flv à'^STtv

TTÏç Sou'Xsiaç TÎp.tV.

<î5 'Airvipv/i'jt.j v/iv cdcpvca oioe XpiCTov


xal ToCi TCveupiaTo; toipÔvi; Svi[;.ay(oyôç

•/.où vî/.CiUGa.; prji^.y.xa

à7COy.p'J(ptOV U.UT1550JV

-<;tùv> [j,ova(7Tt)V yàp ôj(pÔviç

70 xavwv Cl aùOÛTaTo;

Xal Ta TTzOvi 775CVT7.

GTeppûç îcaTETuaTïiGaç"
oOsv xat oa'.rxôvMv

xô zvt'fjj^upov Opacoç
"5 tAoç ÈTÉCppWCX?
sic

—poç a.ÙTov aTcvfCwv àeî,

Osoi^-x/cap EùOiijAiE,

Tupécêeus XpicTco tÇ) Ôeû

Twv TCTXtffij.zTWV a<p£(7iv ^copriTaçÔai

T'ôv âyîav u.vr;ar,v cou.

57. Cf. Is. 8,1, — (jl. ûireoT)|ji,c£vaT(i.


6G OFFICE ET SAINT EUTIIVME LE JEUNE.

Où^oi. oiiotov.

7Ï00Ç TO'J [AUpOU, OsÔippOV, TOÎ VW.TO'J,

s."> AOti) x,xT£a(AiJpi'7a;

opo; Ôsîov, Ei!iOû;j.iE,

TÔv S'javf)-/; ASL[;.cI>va

T-?,: âyvvi; Oïoar.Topo;

/.y.1 s'jto6îaç ttAsicttcov

ô'Ôev X7.t Toù; r,OT,

'Iwj-fl'cp TE ZIJ.X

ToO c'jvaffxviTO'j cou

95 TraÔwv r,[J!.(3v pôpoopov


É/.xa9âpaT£, ayioi,

7:pSl7ê£'JClVT£Ç XptCTtO TÔJ OeÙ


TÛv TïTat(7[AZTo>v à'^EOiv fWpr^iTacOai

TOtÇ éopTZ^O'JCl TVCÔW


lOll

xai vuv. Tr|V oopotviov TruAr,v.

O Tvdfio; TO'J âso'j c?c sÔe/^ev

s/.'TTupwaai; tviv (tyiv y.apf>;av

105 x.at ÈÇETûv e(p6xi7aç

TO £i7jç^a.T0v, Ôeiçpov iraTEp,

llTiCOV TÔJV yClVWV TViV Tipoij-aOEixv

ôao(;)4-/ivoc twv xvw Tr£Ç'j/.à)ç 'XetTOupyCJv .

©W-Et'xÇ T-ÂÇ CUVE'jVOU, OCIE,

110 xaT£7VXTV)i7xç ô'Xox'Xyfpto;'

£V5iîx.vnI/£v Ëptoç yip


ToO -/.TicavTo; £v coi, GEo'(ppov,

lui. Cf. Oetocclios. vi\. cit.. j). 130.


OFFICE DE SAINT EITIIYME LE .lEFNE. G7

Ospfy.cj; y.aX /CTicfjxy.Tcov xiwYir^.auptoce

Toù; É'pcuTa; s;; téVjç aTTMcapLsvo;.

115 Et; 1707.V -^aCiapàv stovÎAXGaç

sy/.oaTEiai; t"^v TToîrxv'ov, TCZTsp,

/.al irpoç TT/iy/iv rlyxyeç

àÔôXw-ov T-^ç à-xQsiaç aÙTT,v,


voTiToù; Ovipa; rpoTTOÛpLEVo;,

120 viv -/.al v'jv Txî; repsiroîiai; tou lîtacrcoirov.

OeoToxîov.

'loo'j TS ysvsai 5o^â"CouGi

ysveûv, ci)? i:poé(pv;i;, xdpyi*

ToC XTtGTOu yàp ys'yovaç


12'"'
Tia'XâTtov x,ai Qsto; oticoç,

rrapx.t 7rpo<7Ci[ji.0^7ica; st; to (Twaai •/îj^.àç.

"Olo; Ôeôi

130 àva)cet[jL£voç, TTZTsp, £V Ta^; Èpyi'jioiç

•JTzyov T'^ç vujitÔ; ûttsct'/i; yevvauo?


xal T/iç r,[;.£'paç r/.apTEpst; Tr,v xaÛGiv
x.y.<. sys'vou oixo; Totp'ia; Oeoù

135 t:owiaw; "/.ocij.o'Jjxjvo;.

N£avixù;
hii^kc, T-fl à'7)iT,(7£i yao-Tpcy.xpy''aç

o<p'.v ciù Tïpo£Î'XQ'j cûjjiêoAov, TTaTSp,

y/AX' £v vvi(jT£ÎO£iç -/.ri eù^aïç àvsviîoTO'.;


lio /.al âyvsia; —poccijxi'XoJv tw QecIi

y.sToyoç ÈyEvou

Tputp-fl? Tr,ç zy.£''vovfj;.

ojv aoôTojv

i:îi. èy.apt£'pr,ç coil.


G8 OFFICE DE SAINT EUTIIYME LE JEUNE.

/.aï aovaÇÔMTUV tyiv ->,V)Oùv ÈurîiSàcy.cov

TÔiV £VÛ>,(ÙV TCXVTWV aTCSyTScOai

Oeo'j ETCïyvticetoç.

150 ÔEOTOXÎOV.

"ûfpOr,;, âyvT)',

TÙ irpoivzTopi x,>kW.7.ç fjupavorr/i'-/.-/);


SyO'JGX TOV X.TÎI7TÏ1V TClV '/.aOio p'jaÉvov

h. ffO'j Oao; yàp (japy.coOîiç ÈTUcOavvi

155 z,xt (TuvvjiJ/s Ta ^leffTwxa -oiv.


ôOsv ôeoToV-ov

toor) ç' : Ttpciç y.ûpiov £x xv^TOu; 6 Iiovôcç.

NuTTÔp-evo;
lliO TOÙ àeffTîOTOU TÛ (pi'XTpco xaT£'>.Mr£;

TTaijiv cou TViV al'ijO'/iTiv

y.al aÙT(o ixvixoXo'jOvicaç

STv' wjj.wv tôv i^uyàv

tÔv ypyiCTOV àp3C[/.£V0Ç

165 àvbpuwi;, £ÙOi)[Ji.taç <p£p(i)V'j(j.£.

M'JOIJIJ.EVOÇ

àiïoppviTcov Tr.v yvôjT'.v, ij.a/.âpis,

Èjy.u5Tayb)yv)(jaç

T/iV C'/IV TVOt'lJLVY.V TZ OÙpZVtK


170 /.aOy-tpcov Vjyicjj-où;

/.'À TlaOûv TVJV £'<pOOOV

'O [itoç cou

£OZ[AtVAQ: Toiv yJviO 0'JVZ[7.£C0V,

IW.K >uT(ii[J.£vo; cod.


OFFICE DK S.VTNT EUTHV.MK LF, JEUNK. 69

175 TUdtTSp, YSV0'[A£V0Ç

TrappTicixv (701 8ioiôp-r,za.i,

ïi j^pûfjievo; dû
Tojv TuaOùv XuTpojca'ïOy.i

180 ÔEOTOXÎOV.

NoviVa; I70U

TO àirdppïiTov, âyvY)', [A'jcrôpwv,

OpOÇ /,XT«(7)C10V

185 'A6êa;t0'j[j(, c£ iTpoE/.vipuÇEV

£)c 50'j yàp ô irXaTTO'jpyoç

TflV à.pjoi.îixy e^otipcov àTCOoairiv.

xoVTaxioV yjj^Oi; p' : xi avo) ÇtitÔjv.

Ku[/,aT&)v TrA-/iOùv

1*1 àêpo'jç^co; xepaio'jfxevoç

à(Ta:p;touç Ij^Opoùç

TOÎÇ petOpOtÇ TtôV 07,)tpUOJV «ÎOU

OeOtpOpE EùSù[/.'.£ 0516,

lOà x.y.l 6au[AdcTcov


X,*P'^ Xaêwv
TcpEcêsueiç àTraûsTw;

ÙXSp TUZVTCOV Û[J.à)V.

oixo;.

"Avotçôv [y/j'j Tz yi'.'kr,, Tp!(7jjt.ay.ao,

2Û0 £ÙXpOCO£)CTOl; TTpEcêEÎati; (TOU

Try.p£(7Twç Tw Oêû, TravEViïo^e EùOû[;.i£,


ÎVK ÛjAVvfffW TOV ÔeÎOV jîlOV COU

/.où "kaX-^cut à^tw; Taç àpexâç crou,

icTuep £v y?) 5ts: XptrjTOv

205 TOV Ôeôv exTETEXEy-a;-


ô(7t&)v /îtOIo; yàp wçGïi;

2(t4. (ûtTTtep cod. ; âcmçi coir. Kurtz.


70 liFFITR HE SAINT KUTHVME I.K JEUNE.

/M /.a-iM^ [xova'CovTcov >.a[/.Trp6TaToç,

wayye'Xov ptov xTY)(7ài/.EV0<;,

ûç xy. âiîuTa ovtcùç xaTcoxYi sot;,

210 irpacÇs'juv aTrauiTTcoi;

ÙTïèp iràvT'tOV TiJAÙV.

TÙ aÙTw [ji-/ivl à/CTwêpû.) u' : p.v-/)[/,7| toO'


OTiou TraTpoç riu.CiV EùÔul/.iou toù vs'ou toù èv
TcÔ opei AO(p à5x,"fl(îa.vTo;.

215 EùOû[;.'.£, (pavviQi vjp.îv, irpocxàTa,

TCEixirx'/i y.xi Js/izro, Eù0'j[y.ia, TVj'-rfy.ov averVriC.

(j)Sïj (^ : pâio; Èv op£i 7rupi;p)i£XT0ç.

'AêoajjL'.aïav XTY)5a[A£V0c

220 yvcip/iv irpoippovoj;

TYJi; 6VeYX3t[/.£V/)Ç I7£

[AETavaiîTViç "^v^ii-tiGM

xri Gîov iwpajcaç x.xOuTrti7y^JO'J|j.£vrjv

ijAotSrîv (TOI. -)iOU'7iav

225 Sto yeyviOwç T:po6û[;,wç e(}*a'XX£ç"

EÙXoyviTo; <C£iI> ô Ôe&ç

Ô T(iv TVaTEpWV -fljAWV.

Zewv tÔ) 7;v£'J|/.aTi, ot'.e,

Ta; jAsOoôtooç

230 TO'ji è/Gaoù ^tlluTaç

y.7.1 vixr,; Tpiitaiav àirsiV/icpaç

Tw ô'-Titû cppa.ç«[A£Vfj(;

TO'J HC Yif/.àç cTaupô) TïpoGTTayî'vToç

Xp'.TTOO SetTTOTOU-

235 '
^10 y£yvifjù; -poGûy.toç iUaW-EC*

EÙTvoyviToi; eî 6 Osoç

ô TIÔV TTaTc'pMV TÎIJ.IÔV.

i'18. ifjpaçXsxTOç. — 2'23. zaô-jTOiTXtvo'JiiEvo;.


OFFICE DF SAINT ELTIIVMF LE JEUNE. 71

"Opei sùyiôv TTpoiîSTUsXaffaç


240 jtal ÛTTEw^ôvaç
Tov yvôcpciv ToO itveuu.aTOÇ

y.y). SoCOL^i àTC£tXvi(pa; tt]; iÎi7.-/.ûÎ(T£w;

77£(pu)C(o?, ivocTep, ct'jXoç-

'ïio sx,T£vcû; ouuûiret pûcac-Gxi

245 :T£ipai7a(ov toù syQpou


TO'jç àvijfivoijvTaç ffE.

BeoTcixi'ov.

No'jAOu TO 7rXvîp<o;^.a TSTOKaç,

Tùv irpo atûvcûv, ,

250 TOV iy. ivaTpo; uiôv

cocptav T£ xai lîûvat/av

ïtt' ïij'^y.^iù'i^ iravayvê,

ij7r£p(puc7)ç cap-zà

£1? à.^y.-'k-x.cvi ppoTtov


255 fîlO £Ùi7£€(0Ç, -apOévS Cf.ypOLVZi,

jù)ioy7)To; el tw èx coO

TîyOs'vTi xpâ'Co[/.êv.

(oor, ï) : xôv £V xajAÎvw toi/ itupô;.

Taîç Tôv oay.putov çou poaïç

260 -upicplex.TOUç •/loovà; aroTEfpouaac

Tviç y££VV7)Ç TGV (prj'êov

àxcoiTOJ, TTKTep .COCpÉ,

T£>.£iaç àyâivri; toO /.twto'j tou


ouy/tpaOei; tû oôé'w
265 £Î; -scvTaç toÙ; aïwvaç.

"QlJTVép 'Evwy -pOÇ TOV OeOV


JX£T£T£9yiÇ TÏOCp' KÙTO'J EW^ajÇ^OElÇ, TTZTcp,

xal Taï; avw yop£''aiç

(Juvxyila^rj |ÎO(î)V

270 ûavEÎTE Ta epyo, tôv xupiov


72 OFFICE UE SAI.NT EUTUVME LE .lEUNE.

/.al Ô77£pU'|/0'JT£

NOv à/.r,pzTcov fWpsùv


èvTpucpiov y.ai Tpw/iXiou XajAW/jSôvo;

275 £;7.(popOÛ[A£VOi;, j^-znap,

xat cxôto'j; rpsTéeiai; cou >.UTpw(7ai,

XpioTÔv So^o'XoYtJiJjJ.Ev .

2SII ÔEOTOXÎOV.

KaTKpxv slucaç, àyv/î,

TV)v àpy^ai'av tùv (ipoTwv, app'/fTco loyw


TÔv Osov cuX>.aêoOca,
(7£(7apXW[/.EV0V Ix (TOÙ

285 5l' Oi/CTOV, 1Tavâ[JI.W|;.£ OÉGTCO'.VaC*

ôv Ù7;£piii}(0'j[7.ev

eî; TCzvTxç toÙç a.iwvaç.

<;^(i)Sïj ô^ : TOV Ix ÔEoti Oïôv Xôyov.

A£lx(Airpi)(7(jt.évo: tù /.z'X'X£t

290 T-^ç àc/vicsojç, [;,àz,xp,

/.al TUEplêEêV/lplEVOÇ T'PlV i7T0>.-/iV

T7)i; àtpOapstai;, EùO'j[ai£,

xal Tr£piYivOi(T[y.£voç

i7T£(}iàv«o àwpswv Tô)V 'jTCsp voCfv,

295 TCÔ SecTTor/) TÔiv 0>»{OV

TrapÉcT'/ixai; yYiOoatvo;.

Eî; (/.Èv jj.ovzç à£i,";^(oO'j;

/.aT£5xy:vti)5a.ç, [j-àxap,

cvOa TôJv àxoçToTiûiv 5 yopo'ç,

3011 cTlcor, y.aoTÛpwv ôtîojv T£ •tî'Xt-.O'Jc,

— po'pviTwv aï yopEÎat

TÙv -dvuv à[J.oiêàç uapà 6£0Ù

"-J79. So5o).C(Yoù[isv cod. : 5o|oÀoY(Ii|i£v corr. Kui'tz.


OKFICE DK SMXT EUTIIY.MF, LE JEUNE. 73

EùOtj[j(.iE Tpi(7Ô)i.êie.

305 'O'Xo'Xxjji.iïYiç 0£OppY)'[;.(ov

y.aTa(JTpaTVT6[Ji£V0(;, «ÏTYiGai

310 x.ax.i()v (XTraA'XayYiv xal twv ^eivwv


à'XXoTpiMIJlV Tvàijl

TOÎ; TTO^to 501 lupoffTpÉy^O'JG:.

ÔEOTOXl'oV.

SwjjiaTuOetç àTïoppviTwç

315 6 ^ErjTTÔTYlÇ TÔiv Ô).WV

jx. (jfj'j, ÔEûX-u-^TOp Mapiâ(A,


Tsleioç yeyovjv ylvOptoxoç

/.ai Ts^ôeiç wç irpo tox.ou


"
TuapOe'vov rîisTyfpyicav àyvr,v

320 OV '.XîTEUS 0(0(77.1.

xiv^uvcov Ta; J/'jyàç 7Î[y.wv.

KoTaSaaîa : aTia; yiY^^'^''-

l5a:TOOTeiXocpiov : yuvaTxEc àxouT((j6ï)T£ .

ToO 7.6r;[Mu Tvjv eÙTVzOaiav

532 fcii; [Aoy9y)pàv è^e'xlivaç

xal àTpoota Tviv adi^xci.

[j.apzva<; àvexatvtoaç

'|/UyflÇ TOV TÛVOV, Ô'<7t5,

xai od^av XKTETr'XouTTicaç


330 QÙpzviov, ào{oi.[j.£"

lîià [/.v] TïKtJOVi TvpêcSeûojv

ÛTCSp Y1JJ.ÙV TW XUpitO.

ÉTSpov : ÈTtesxÉiJ/aTO ^(Jiaç.

Mrivy. -oO'/îcaç, m TTZTep,

326. «poçii/v
OFFICE DE SAIXT EUTIIYME LE JEUNE.

335 Ta ôSviyo'JVTa irpôç {wiv.

T-/1V '7T£Vr|V Xal TcO'X'.f/.JJ.eVTiV

£iç Touç aivou;

Tiôcffa itvovî. itpoiTÔfxota 6.


Ti/oc, a : T(ôv oùpavi'lov TaYfiâTtuv.

Tàç Tiôv yviîvwv çpovTÎiîa.ç

5 àlCO<ï£tCK[J.£VOÇ,

^lOViÇ TV)Ç ùÙpXVlOU

ôOav C'jv xyyEXoi; vOv iruvoi/cûv

Toùç TijXtovToé; 56 ç'jXa.TT£


10 •TrsceTYiC àvzyxr,;, E'jOûiwe îeps,

tÔ to'j 'Af)w jAs'yx y.a'jy/)|7.a.

To'jç (Tuyy£V£îi; <70u, Tpi(j|j!.Z/(.ap, J


^ZOÛV, £^£(p'jy£Ç

Tov Piou T«; 7Top£:a;


15 xal w; ïlaepoç ovxto;

^nj/wca TTi £v "\6o) Tp£y£i.; Trr.yv;

TO'J iriEÎv T£ -/.al viijiaçÔsti"

viç xal T'jytov £'j<ppocr'Jvviç iravu T£pTrv?iÇ

(ZTToXa'JEiç, ;:a[;.[Aa.xzpt(JT£.

20 TOV £V TM Ôp£t T&O AOw


).ay.TCpC)<; àirxyiTxvTa

xxl xaO£),dvTa ttzo-xc

TO'J iyjifOÎi Tàç ÈvÉ^paç


vviÇT£iy.Lç, àypu-TTV'^xi;, £Ùyxï; x«l poaïç

25 Tcov àaxpuwv Eù(i'J[j.iov

(J'JV 'IWCVÎÇ T£ TW TO'JTOU CLIMaffXr.TVl

26. oÛTU) cod. : to-jTOu ou tojtw corr. Kurtz.


OFKiijE nr-: saint eltiiv.mk le jeune. 75

siraÇtwç £U(pYi[/,vi'(7o)[/.ev.

TOV PlOV, 6'l7l£,

S(i -rcapà Oeo'j È'Îs'^o)

Ttov TTo'vtdv Tx yepa

i:S.Gi xapeyouct, xzTep* ôOev t-/jv iv)v

35 eù>.aêciiç [Ji.v/i'p//iv Y£paîpo[;.ev.

xal jy.ovaaTai toù "AOto,

TYIV CeTCTYlV TtoV ÔlttdV

40 [J.Vrj[JI.VlV Tt(/.-/i'7WJJ'.£V

Eù6u[J.îou ToO [7,z-/.apo;

©so'ca'XcivtV.ri; Trpos^pou'

45 oOtoi yàp oî O'jp7.v6opov£ç

£V TÔJ dp£t TOO "AOw ÈÇT1(Î)CV|(ÎXV

x.al tqùç uiràp àp£TYi;

50 (^(û7)V TYiv aùoviov èxV/iptÔTavTO

•/.a.1 Tîappviijta t(o Opôvu


Tvi; Tpl(ïr,>,lOU 0£OTY1TOÇ

TrxptffTZ[/.£VOt

WpElîêsÛOUClV £X.T£VÛÇ
^^ TOÙ
67t£p £ip'/ÎV/lÇ X.6(ïj7/jU

xxl Ta^ç i/^xfaX(; ^oOvivai

TO y.Éya £>,£oç.

SoÇoXoYia [jtEyo'X'l ""ï' àTOXuuK;.

lo^'l. Si l'office a Basile pour aLili'ur, ces deux incises sont évidemment une
addition i>oslcrieui-e.
OFFICE DE SAINT EUTIIYME LE JEUNE.

ci; tr)V XEiTOupyîav Tuitixà xai ex toïï

00 xavôvoî ojSï) y "al ç'.

£TÏ-/ip£'!ai; TOÙ TCOV/ICOÙ,

EÙ6û[/.[£ TJZTep,

65 'AGto TO [jiya Jt'Xs'oi:,

Tov tcôGm TcpcxïçuyovTa

(il sq. Ce tropairc ne fait pas parlio de roflicc; c'est sans doute une composi-
tion du copiste.
NOTES

1. il'. lil.I 1) K(ô(j.ri ôè... nom varie avec


'0'}(w itpoariYopeuTo. L'orlhog raphe do ce
les iiianiiscrits. Celui de Lavra porte de Vatopédi 'Otj/w, celui de
'O'^ô), celui
Saint-l'anliMéimoii 'OiJ/w. La leçon du Vdlopcdinus m'a paru préférable à toute
autre. Quant à l'emplacement du village natal d'Euthyme, on doit évidemment
le cherchei' dans les environs immédiats de la moderne Angora, mais je n'ai

pas été assez heureux pour l'y retrouver.


i. (P. 17,:i-l) 'Atio 6i(ipiMvj|j.oij. L'empereur ici désigné est Léon V,
AéovToç t'-^v Toù
dit l'Arménien, règne va dn \?, juillet 8i:j au -'1 di'cembre 820. C'est lui
dont le

(pli ouvrit, en décembre 8M. la seconde phase de l'iconoclasme par une conté-

rence qu'il eut pei'sonnellement avec le patriarche Nicéphore. assisté de prélats


et de moines, Vila Leonis Armeni, lligne, P. G., CVIll, 1028 et 1021). Nicéphore,
cliassé du siège patriarcal, le 13 ou le 20 mars 81.5, en fut la première victime.
-•l.-l. SS. Maiiii, t. II. p. 316. Le I"' avril 815 a lieu l'intrusion de son succes-

seur, Théodore Casslteras, fils du patrico Michel Mélissène, et, aussitôt après, un
synode où l'opinion du souverain sur le culte des images est déclarée la seule
foi de l'Eglise. Les moines restés fidèles à l'orthodoxie sont jetés en prison, puis,

en janvier 81(), au cœur de l'hiver, envoyés en exil. Bientôt pourtant, l'empe-


reur se ravise, et. durant l'été de cette même année 810, il essaie de séduire et
d corrompre les partisans des imagi'S; besogne féconde en succès, qu'il confie
au fameux Jean Jlorokliarzianos, surnoumié' (irammaticos et devin ou sorcier,
plus connu sous le nom de .Jaunis, celui-là même qui devait occuper le trône
patriarcal de 832 à 842 ou 843. Hypocrite ou violente, la persécution ne cessa
qu'à la mort de Léon. Ce prince, dont il est juste, d'ailleurs, de reconnaître le
gi-and génie politique et guerrier, perdit à la fois, comme on sait, le trône et la
vie dans la nuit de Noël 820, alors qu'il toiul.ia sous le fer des assassins contre
l'autel mémo de l'i'glise du Phai-e, où il avait cherche un refuge. Notre hagiogra-

phe ne manque pas de rappeler cette circonstance vengeresse . èv totiu âyÎM...


TOUTf liayoipa; iuoppriÇaç '\v/rfi.
3. (P. 17,27) KataXïiYousa 8à si; ëêSojjiov ëto; Trj; imxpaTEÎa; MiyariX toû ànô èlxouëJ-
Tuv. Avant d'arriv<'r au pouvoir par l'assassinat de Léon l'Arménien, Michel II

le Bègue avait commandé la cohorte des E.xcubiteurs Mixa^iX 6à, dit Léon : le

(irammaticos, ô triv toû ÈÇxou?iTwv tayiJiocco; àp-/ôv SuTtwv. P. G., CVllI. 1041 B.
Sur ce corps de la garde imp(''riale. voir G. Schluniberger, Sigillographie de l'em-
pire by.aatiii, Paris, 1884, p. Par un édit publié trois jours après son avè
31.5.

nement, Michel rappela tous les proscrits de Léon l'Arménien, mais sans réta-
blir le culte des images. 11 chercha, l'année suivante, à mettre sur un pied
d'égalité les amis et les ennemis des images en les convoquant ensemble à un
.synode, .\yant échoué, il entra à son tour dans la voie déjà suivie par son pré-
décesseur. Voir sur cette nouvelle apparition de l'iconoclasme, Héfélé, Hisluirc
78 VIE DE SAINT EUTIIYME LE JEUNE.

des cunciles, ti'ad. Dclarc, t. V, p. 232-235. En fixant à la sepliéme anni^c ilo ce


règne la lin de l'iconoclasmo, l'hafiiographe a voulu peut-(''ti-o laii'e allusion à la
seconde ambassade envoyée par l'empereur, en .S27, à Louis le Débonnaire,
avec un mémoire justificatif. Pai/i, ad ann. 827, 11. Quoi qu'il en soit, il y a
ici une ei-i-eur évidente, la persécution n'ayant pris lin qu'à l'avènement de

Theodora et de son fils Michel 111 (812). C'est sans doute à dessein que notre au-
teur a passé sous silence les persécutions de l'empereur Théophile (829-8 12).
t. (I*. 17,31) w; elvat stoç — ÉÇaxitjyiXioffTÔv xpioc/offioiTÔv TptaxofTTÔv Scuiepov. L'an-
née (3332 de l'ère mondaine de Constantinople s'est ouverte le 1" septembre 823
donc venu au monde entre ces
jiour se tei-miner le 31 aolJt 824. Notre saint est
deux dates extrêmes, plus probablement en 823, si l'on prend à la lettre l'indica-
tion d'âge, dont il va être question dans la note suivante.
5. (P. Ul,2ft) 'Eio; iiv toùto — àx-caxoa-iooxov tovxttxootôv. Les multiples indica-
tions chronologiques accumulées en ces quelques lignes sont loin de concorder
entre elles; l'année du monde jointe à l'âge d'Euthynie parait seule devoir être
retenue. L'an de l'ère mondaine va du l"' septembre 811 au 31 août 842.
(i35<J

En 811, Euthyme, né en 823 821, avait dix-sept ans accomplis ou entrait dans
ses dix-huit ans, ce qui suffit à justifier le mot de l'hagiographe xfjç (lèv àno :

YEVvfiieco; xoû â-^loM àywyjj; ûXTwxai8îy.aTov. .le dis 811, et Jion 842, puisque le dé-
part en question eut lieu en septembre. L'an de l'incarnation 85(1, donné comme
correspondant à l'an 635<i du monde, est une erreur manifeste. 11 en est de
même de la coïncidence indiijuée entre le jour de la semaine et le quantième
du mois, entre le dimanche (^v yàp xupcaxri tûv ri[jiEpâ)v) et le 15 septembre, fête
de saint Nicétas; elle ne se vérifie à cette époque qu'aux dates suivantes 827, :

832, 838, 849, 855. Or, toutes ces liâtes doivent être éliminées, puisqu'elles son
en contradiction avec les autres indications chronologi((ues de notre Vie. La
coïncidence ne semble avoir été ajoutée que poui- embellir le départ du héros,
mais sans le moindre souci de l'exactitude, en di'pil des apparences contraires.
En 841, le 15 septembre tomba un' jeudi.
U. (P. 2Û,3) Ta; toù 'OXûp.itoj é7ri-/'.aTa),a|iêàv£i àxpwpsta;. Il s'agit de l'Olympe bi-

thynien, près de Brousse, si renomun' pour le nombre de ses monastèn;^ que


les Turcs comme les Grecs l'appellent encore .Uonlui/ne des rnuhtes, Keeliicli
Dar/h, KdXoyîptov ôpoç. Le lecteur trouvera une bonne notice sur l'Olynqie mo-
nastique dans les Acin Sitiichirum Xurentbris, t. 11, p. 322-325.
7. (P. 2(1,5) 'Iwavvtxîu TM 0£o^.6p(.) Ttatp;. Les Vies de saint Joannice le tirand,

le plus célèbre des, ermites de l'Olympe, ont été éditées avec soin par le R. P. Van

den Ghcyn dans le volume que je viens de citer des .[rta Sanclurum. p. 311-
435. Le savant éditeur a dressé dans le CommenOirhis praevius. p. 322. une bonne
table chronologique de la vie de .son héros, dont il est utile pourtant de rap-
procher deux corrections importantes, l'une faite-par l'éditeur lui-même (ibid..
p. 383), l'autre par le K. P. Pargoire {Échos d'Orient, t. IV, p. 75-80). I! résulte
de ces divers travaux que .loannice, né en 753, mourut le mercredi 3 novembre
84G, peu d'anné(,'s après l'arrivée d'Euthyine au mont Olympe.
8. (P. 21,12) 'Iioivvi) aùtw Ti^ianfoçfja\i.via. Le per.sonnage dont il est ici ques-

tion doit sans doute être idcntilii' avec ce Jean, liigoumène du monastère d'An-
lidius, plusieurs fois nommé dans la Vie de saint Joannice. t. cit., ii. 323 f, 340 a,
311 a, 341 f, 360 b. En ce cas, c'est dans le monastère d'Antidius, l'un des plus
célèbres de l'Olymjie, que notre saint se serait consacré à Dieu. Sur ce monas-
tère, voir l'index du t. cité des .Ada Sanctorum.
9. (P. 21,21) îtpûTov ÉTo; 0so5wpa; xïî Mixa^)>. A 4'héophile, mort le 20 janvier
812, succédèrent Theodora, sa femme, son lils, dont la première
et Jlichel 111,

(innée va, par conséquent, du 20 janvier 812 au 19 janvier 813. Quant à la res-
VIE DE SAINT EUTIIVME LE JEUNE. 79

tauration des images, dont l'hagiograplio rapproclio le soiivoiiir de la iirofessioii


monastique d'Eiitliyme, elle n'eut ofliciellement lieu qu'au début d(> la seconde
année du régne, le U mars Slo. Cett(^ dernière date, sur laquelle on a tant dis-
cuté, est désornjais acquise, gViice aux travaux du R. P. Van den Gheyn, t. cil.,
p. 317-325: lie De Boor. Byzantin. Zcilschvift, IV (1895), p. -1UM.53; de A. Vassi-
liev, Byzance cl Irs Arabes (en russe), Saint-Pétersboui-g, 1900, 112-1 16.

10. (P. 21,29) Tûv IlKioaStvMv Xsyoiiévijj xoivoSit;). Ce couvent do l'Olympe n'a

laissé, que je sache, aucune autre trace dans l'histoire.


U. (P. 21,21) MsOoSiou ToO ôcyiov). Les débuts du patriarcat de Méthode coïnei-
, dent avec la rcstaui-ation des images et l'institution de la fête de l'orthodoxie en

mars 843. Méthode mourut le 11 juin S-IT. Les tovts èvtauToOç de l'hagiographe
no sont donc pas des années complètes. La Vie de saint i\Iéthode se trouve dans
Ad. SS., Jun., II, !H:il-ti8; P. G., C, 1214-01. Voir aussi sur ce saint les deux ré-
cents ai'ticles du R, P. Pargoire, Échos d'Orient, VI (1903), p. 126-131 et 183-101.
12. (P. 24,22) 'lyvâTio; ô lepd;. Le premier patriarcat de saint Ignace va du

4 juillet 847 au 23 novembre 858. Voir les textes réunis dans A. Vassiliov, op. cil.,
p. 149. En fi.xant à dix ans seulement la durée de ce pontificat, l'hagiographe
reste donc un peu en deeà de la \ériti''. Du reste, Basile, en ce passage, atténue
le plus qu'il peut les circonstances de la chute d'Ignace. Au lieu d'expulsion

violente, il parle de retraite volontaire {(jmr/tapzi), provoquée par fatigue ou dé-


goût de la lutli'.
13. (P. 24,29) Tî] lauToO (iovr] —
ÉTciôiÔMiri. Les couvents fondés par saint Ignace,

au nombre de quatre, peuvent se diviser on deux groupes d'un côté, le groupe :

insulaire composé des trois maisons religieuses de Plati, de Niandro et d'An-


dérovithos, que le pieux higoumène établit avant son premier patriarcat; de
l'autre, le groupe de terre ferme reprc'senté par la maison de Satyi'c ou de saint
Michel que le saint patriarche organisa aux dernières années de sa vie. Voir
l'excellent article du R. P. Pargoire, Les Monaslères de saint Ignace et les cinq
plus petits ilôts de l'archipel des Princes dans le Bulletin de l'Institut archéolo-
gique russe de Constantinople, t. VII, p. 1-36. Tant que le monastère de terre
ferme n'eut pas été fondé, c'est à Térébinthos ou Andérovithos qu'Ignace parait
avoir eu son couxent de prédilection; c'est à ce couvent que s'applique le mot
de notre hagiographe iv T-ji éauroO |j.ov^. Nous savons, en effet, |iar le biographe
:

d'Ignace, qu'en expulsant celui-ci du palais patriarcal, on le conduisit Tipoç triv


v^ffov TepÉêi-;6ov, /-*. G., CV, col. 505. Le môme biographe nous raconte au même

eudi-oit les multiples tentatives faites auprès d'Ignace pour lui arracher sa dé-
mission. On sait qu'elles demeurèrent inutiles, et que les quelques lignes, arra-
chées violemment trois ans après (ihid., col. .521 D), ne sauraient justifier la
phrase de notre hagiographe piSXiov f^; itapaiT^o-ew; t^ èxxXiidta, âittSiÔMOt.
:

14. (P. 25,5) <ï>tiTio; yàp riv 6 iJLaxâpio;. Installé le 25 décembre 858, Photius lui

chassé pour la première fois le 25 septembre 867. Cf. X. Vassiliev, op. cil., p. 150.
Son intrusion jirovoqua, comme on sait, au sein de l'Église grecque elle-même
un schisme de jjrès de quai'anto ans (858-897). A la manière dont Basile parle
des deux patriarches rivaux. Ignace et Photius, on n'a pas de peine à deviner à
quel parti il appartenait. Quoi qu'il en soit, c'est cette intrusion qui fournit à
Euthyme l'occasion de quitter l'Olympe. Son départ eut lieu, selon toute vrai-
semblance, dans les premiers mois de l'an 859 ou dans les dei'uiers joui's
de 858.
15. (P. 26,8) ©eoôwpu tw Ce pei'sonnage est peut-être le meîne que le
àoxrjT^.
moine de même nom, dont il dans la V'ie de saint Joaunice, p. 366 f.
est question
10. (P. 26,16) r/j ôySôr) riiispa. Après la prise du grand habit (toû ii.e-(ilo\i ayjni.'x-

To;), autrement dit après la profession solennelle, le nouveau proies doit, d'après
80 VIE DE SAINT EUTFIYME LE JEUNE.

les ancionnos rubriques, demeurer dans IV-glise pendant sept jours consc'cutifs
et de toute espèce de travail
s'y abstenir "0 toioùto; oCv (lovaxoç npocxafTEpEÎ
:

sv T^ jxxXïj'yia r,|j.£pà; inià (7-/o),âÇti)V àiro TtavToç £pY°'-'> *^^'-' ivayvaxTeu);. et èni'aiaTai.
(ioar, Eucholufiion, Paris. Le liuitiéme jour, on prononce sur le
1(>17, p. 517.
profès la prière appelée par notre liagiograplie d'un terme généi-ique (xij? àno-
),û(j£(o;). uiais désignée généi'alement dans les rituels par les termes do zxiyyi ùc,

Tiiv ànoxo'jxoûXiffiv. eùyr) eî; To àîtoxouxo-j^îcfoii. Cf. Goar, op. cit., p. 519-522.

\'i. (P. 2(),18) jtÉvTS xai Sexo —


ÈviauToiiç. La durée du .séjour au mont Olj'uipo
n'est indiquée qu'approximativement. On a vu qu'Eulhyme s'y était rendu en
se]>tenibre S-11 et qu'il en était parti après la chute d'Ignace, par conséquent
après le 23 novembre 858. Cela fait un peu plus de quinze ans, à moins de re-
garder comme erronées les données relatives à la fuite d'Eutliyme de son pays
natal.
18. (P. 26,22) T^ Nixo[iYi8éuv ojv (j.r]Tpo7t6>£i. la moderne Ismidt. au rond du golfe
de même nom, appelé encore golfe .V.stacène. Cf. Vilal Cuinet. /,'( Tun/iiic d'A-
sie, t. IV. Paris, 1894, p. 3.55 sqq.
19. (P. 32,10) Ttôv Tpiûv —
éviaviTwv. Le séjour d'Eutliyme au fond de la grotte
ayant duré trois années complètes après quarante jours passés à ne manger que
de l'herbe, on peut fixer la lin de ce séjour et le voyage du saint à l'Olympe vers
le milieu de 8(>2.

20. (P. o3.(i) Maxpodiva Tm tôitto ôvo(j.a. Cette localité se trouvait, observe l'hagio-
graphe, lù.riciot twv /(upÎMv, jiar conséqurut dans le voisinage de Iliéi'isso. à la

nais.sance do la péninsule athonile.


21. (P. 33,15) Èv TM Toù (idtptupo; SwÇovto; 66|j.tp. Cette église de Saint-.Sozon à
The.ssalonique n'a pas encore été signalée, que je sache, par les nond.ireux géo-
graphes qui se sont occupés de métropole macédonienne.
la
22. (P. '34,10) Èv (jTuX({) Notre saint devra être ajouté
éauTÔv... àvaêtêiCet [lerapoiov.
à la liste des Sti/Utes, dressée avec tant de soin par le lî. P. Hipp. Deleliaye, Les
Slyiiles, snitU Simeon el xes imilaleurs, dans Revue des </iu'stiu7is hisloric/ue.i. nou-
velle série, XIII (1895). 52-103.
23. (P. 34,18) HsôSMpoç 5'
ïjv ôvo[iï tw àpxiEpeï. L'ordination d'Eutliyme au diaco-
nat a du avoir lieu vers 8(53/S<54; c'est donc jusque vers cette époque qu'il
faut faire remonter 1' episcopal di^ Théodore. En 8(18. ce même prélat proci''dei-a
à l'installation comme higoumène de Théopiste, la fille de sainte Theodora; en
869 comme en 8/9, on le retrouvera jiaruii les signataires des deux conciles
tenus alors à Constantinople. Voir la notice que je lui ai consacrée dans les
Échos d'Oricnl, IV (1901), p. 218-219.
24. (P. 34,2(3) vûv 6' aiOi; xal iepéa. Il est bien question un peu plus haut (I. 19) de
d'Eulhyme au diaconat (iij' où
l'ordination xai 6i«x6vou x-'po^oviav... xaTsSECatoi,
mais on ne trouve dans sa biographie que cette simple allusion à son élévation
au sacerdoce: celle-ci aui'ait eu lieu vers 8(>7, immédiatement avant le départ
d'Euthyme pour l'Ile-Nouvelle.
25. (P. 34,29) Tî) TWV Néwv èm).eYo(i.évi!) vrjaij). On l'appelle aujourd'liui Saint-Eus-
trate ((Sy'oç E-JoTpâxio;) ; elle fait partie du diocèse de Lemuos.
26. (P. 37,1.5) Si8r;poxau(iîoiç. actuellement MaSîjjioywpia, près deUiérisso, où Jean
le Colobos (nous dii-ions le Courtaudi fonda bientôt un monastère. Modeste au
début, — un acte de 883 l'appelle simplenu^nt XifJo|j.ivôp'.ov, l';;. \'remennili, V
(1898), p. 48G, — il prit plus tard d'assez vastes proportions. Quand les premiers
ermit(^sdé l'Atlios se rendaient à Hiérisso pour leurs affaires, c'est au monas-
tère du Colobos qu'ils étaient hébergés, ibid., p. 189 sq. Voir aussi Porphyre
OuspensUy, Histoire de l'Alhos (en russe), t. III. Kiev, 1877. p. 295 sqq. Je ne
sais absolument rien de l'histoire ultérieure de Svméon.
VIE DE SAINT EUTHYME LE JEUNE. 81

27. (P. 37,17) 'EN toï; Bpiaritiou ).eyo|j.£voii; TÔitoc;. Cette localité do la péninsule
chalcidique est située à la naissance même de l'Athos et iiortc encore aujour-
d'hui le même nom.
28. (P. 38,23) ôvojxa tw tôitm. Comme le biographe l'indique, l'ihi-
lUpiffTEpaî;
sléia était situéedans les montagnes des environs de Thessalonique, du côté de
l'Est. M. K. F. Kinch, professeur à l'Université de Copenhague, a été assez
heui'eux pour retrouver remplacement du monastère fondé j^ar Euthyme à
vingt kilomètres de Salonicpie. Il en a publié la description, accompagnée de
plans, dans Feslskrifl til J. !.. L'ssing i andlcdning a/' llans SO-aariye fodsetsdiiy
10 avril l'JOI, Copenhague, 1900, p. 144-15.% en attendant de pouvoir écrire sur
ces intéressantes ruines une monographie complète. Je suis heureux de proliter
de cette circonstance pour remercier publiquement le docte archéologue pour
m'avoir obligeamment communiqué son travail. Voir également une courte note
publiée par lui dans la By:;. Zeitschrift, XI (1902), p. 063-(j(i4, et une autre de
M. P. N. Papageorgiou dans Byz. Zeit., VII (1898), p. 59.
29. (P. 41,7) ETo; -^v ToCto — ËTo; TÉTapTov, îvS. e. Basile, suivant son usage,
entasse ici l'une sur l'autre plusieurs indications chronologiques, qui sont mal-
heureusement loin d'être également exactes. L'an du monde 1379 va du 1" sep-
tembre 870 au 31 août 871. La (/unliiéine année du règne des empereurs Basile
et Constantin correspond exactement à la même période. On sait, en elïet, que
l'empereur Basile s'empara du pouvoir par l'assassinat de Michel 111 dans la
nuitdu23 au 21 septembre 867; par suite, sa f/ud/cfème année va du 24 septembre
870 au 23 septembre 871. S'il y a accord entre ces deux données, il n'en va pas
de même de l'indiction. L'indiction V, fournie par 'l'hagiographe, correspond
à l'an du monde 6380 et va du 1" septembre 871 au 31 août 872. Quant à l'an
879 de l'Incarnation, indiqué par nos mss., il est évidemment exclu par les
trois autres données. Somme toute, l'année 871 a les plus grandes chances
d'être la véritable date de l'inauguration du monastère. On pourrait même,
pour utiliser l'indiction, fixer cette dédicace dans les derniers mois de 871, par
exemple au 30 novembre, fête de saint André, le titulaire de l'église. On aban-
donnerait bien ainsi l'an du monde, mais on ne s'écarterait pas de la quatrième
année du règne de Basile ni de l'indiction, double indication, dont la particu-
larité même mérite quelque attention.
30. (P. 46,6) Èv T/) ÏEpu'jXia Xeyo(ie'vï) xcojiij. Sur les anciens textes relatifs à cette
ville, voir le Thesaurus s. v. On
Onnylia. Elle est située au
l'appelle aujourd'liui
pied du mont Tricorpha, à l'Est, à la naissance de la presqu'île de Longos, sur
le bord du golfe de Cassandra ou de Toroni. Elle comprend environ trois cents

foyers et dépend, au point de vue ecclésiastique, du métropolitain de Cassandra.


CL Nie. Chrysanthides, AOtocj^/éôio; xepqpayr) tïjç XaXxioixrji; Xïpirovjiaou, Constau-
tinuple, 1870, p. 14-15; JI. Chrysochoos, 'EwExripi; Ilapvatjaoû, t. IV (190(1), p. 104-113.
Ce dernier n'a guère l'ail que mettre en grec les renseignomeuts à lui foui-uis
par II. K. F. Kinch.
31. (P. 46,11) 'Avttovio-j toO il KpavE'ai;. Cette localité est peut-être identique
à la Kpavaia ou Kpavsa, que certains actes nous présentent comme située sur le
rivage (ic).r,(7iov toû aÏYioXo'j) non loin de Hiérisso. CL L. Petit, Actes de l'Athos.
1. Actes de Xcnophou, Saint-Pétersbourg, 1903, N° VII, 173, 175, 178, 305 ;N° XI,
204. Quant au moine Antoine, on devra le ranger désormais parmi les auteui's
pauliciens, nombreux à cette époque, et dont les ouvrages ont disparu. Xous
si

ne connaissons du sien que le titre Tœ ànôxpuya xoû EÙayvEXio-j. :

32. (P. 46,23) wc I6'iç èotI nXi (iovi^ouiriv. Api'ès la vèture du grand habit, le
moine, on l'a vu déjà, doit rester sept jours entiers dans l'église sans se livrer
au moindre travail. .\près la prise du jietil hahit, il doit en passer cinq (Goar,
i;
82 VIE DE SA-INT El'TIlVME LE JEUNE.

Euchvlor/iun, p. 4SI). Après la siin]ili' tonsure monacale, il doit.sans (loule d'une


façon analogue en passer trois, mais le rituel n'en dit rien.
;i:l (!'. KaTà T/jv Koptovîav ),sYO|J-évr)v ),i[ivviv. Etienne de Byzance (s. v.
-17,lli)

KopiùvEta)ne cite ))as moins de cinq localités de ce nom. Les indications fournies
par notre liagiographe sont trop vagues pour permettre une identification
absolument certaine. Toutefois M. K. F. Kinch, l'un des ai'chéologues qui ont le
mieux étudié la jiéninsule clialcidique, estime que la Kopuveia ),î[jivri de notre Vie
coi-respond au lac moderne de Saint-Basile ('Ay. Ba(ji).£io;) entre le golfe Ther-
maïque à l'Ouest et le golfe Strymonique àl'Est. M. C'iirysochoos s'est empressé
de publier en se l'appropriant cette intéressante découverte de l'archéologue da-
nois. Voir 'EiTETYipiç llapvauffoO, t. III (1899), p. 142.
M. (P. 48,11) 6 (lèv o-jv âyio; — Ce passage est im-
aic 'luuriy ÛTravayvtùpiÇETai.
poi-tant pour
chronologie de notre Vie. Après quatorze ans passés à Péristéra,
la

Euthyme revoit les siens, qu'il avait quittés depuis quarante-deux ans. Le dé-
part d'Eulhyme, on l'a vu. eut lieu le 15 septembre 841. L'arrivée des siens,
quarante-deu.x après, dut s'effectuer vers 883/884; à cette époque, le monas-

tère de Péristéra, inauguré en 871, comptaitmoins de quatorze ans d'e.xistence.


Jlais l'hagiographe fait sans doute partir ses années de l'arrivée même d'Eu-
thyme à Péristéra, un ou deu.x ans avant l'inauguration du nouveau couvent.
D'après la Vie abrégée du saint contenue dans l'AIhuDski Paterik et les Pelils
BoUandixIes, Euthyme se serait lui-même rendu dans sa patrie pour y prendre
ses parents et les amener à Péristéra; le texte original ne parle pas de ce voyage,
avec lequel la comparaison entre Euthyme et le patriarche Joseph n'aurait plus
sa raison d'être.
35. (P. 48,16) Kai Ms^ôSiov tôv Upôv t»); 0£(j(ia),ov;xïi; àpy^TTiaxoTcov. J'ai montré
ôïj

ailleurs que Méthode a dii mourir en 889-89Û. Cf. Échos d'Orient, IV


l'civèque

(1901), p- 220. D'autre part, un document publié par Ale.xandre Lavriotes dans
l-'(';. Vremennik, V (1898), p. 485, nous révèle le nom du prélat qui siégeait en
883 à Thessalonique c'était Grégoire. Ce document où le nom de notre saint
:

figure parmi les signataires est de l'an du monde 0390, mois d'août, indiction
première. Mais à l'an du monde 0390, qui va du I'' septembre 881' au 31 août
882, correspond l'indiction 15, et non l'indiction \". Celle-ci va du 1" septembre
882 au 31 août 883 et correspond à l'an 6391. Il est probable que l'éditeur de
Lafra aura oublié un petit S. à l'année du monde. Quoi qu'il en soit, le terminus
a quo de l'épiscopat de Grégoire doit être fixé vers 882. au moins. D'après la \'ie
abrégée de notre saint, publiée dans VAIhunski Paterik et les Petits Bollandisles,
le gouvernement des deux monastères fondés pai' Euthyme aurait été conlié à

l'évéque Méthode. 11 y là une erreur. C'est à son propre petit-fils (tm uluvw)
Méthode et à Euphémie, sœur de ce dernier (xr; toutou ô|iat(jiovi), qu'il remit, au
premier, le monastère des hommes, à la seconde, le couvent des femmes.
36. (P. 48,24) là Toù "A6mvo; — àxp(i)T:npia- La tradition, enregistrée par le

rédacteur delà \'ie abrégée, dont je viens de parler, fixe l'emplacement de ce


dernier séjour d'Euthyme à l'Athos dans la partie du versant oriental de la
montagne qui s'étend depuis la skite de Sainte-Anne jusqu'à la laure de
Saint-Athanase, vers l'endroit où s'élève de nos jours la skite de Causocalybi.
37. (P. 48,29) Tf, éêSoii») TOÙ (iatou — (iTivo; cyri^xniini^Li'io;. Précieux renseigne-
ment liturgique, que la plupart des synaxaires ont laissé de côté. De tous les

manuscrits dépouillés par le R. P. H. Delehaye pour l'édition de son précieux


Syna.rarium Ecclesiae Constant inojiolitanae, le /lierusult/milanus S. Crucis iû
et le Patmiacus 260 sont les seuls à nous fournir la notice, au 7 mai 'H (le- :

TaSeai; tmv Xsi'^/âvwv toù ôoîoy itaTpo; 'ôixmv Eù6uiJi{ou toù \i.syi).0'J. Cf. up. cit.,

]i. 601, 52.


VIE DE SAINT EUTIIYMK LE JEUNE. 83

38. (P.4S,32) Tï) "Ie?i XafoM-^^'J vrjaw. Plus il'iine ilc> a porté le nom de lliéra.
Voir Thesaurus s. v. Celle dont il s'agit ici est à l'extrémité du golfe de Salo-
le
nique. la seconde de ce groupe assez nombreux d'îlots qui ferment l'entrée du
golfe de Volo. La grande cai'te de Kiepcrt la désigne sous le nom de Giura.
39. (P. -19,3) Tri; SeuTepa; £7ttvE|j.-fi<Jeuç. A l'époque qui nous occupe, les deux
seules secunttes indictions qui puissent être prises en considération vont, l'une du
l" septembre 8.S3 au 31 août 881, l'autre du l" septembre 898 au 31 août 899.
Laquelle choisir? La première me parait trop prématurée. Au mois d'août 883,
on l'a vu, le siège de Thessalouiquc était occupé par Grégoire, et c'est le successeur
de celui-ci, iMétliode, qui procède à la bénédiction des deux églises construites par
Euthyme. L'une, celle du monastère des femmes, n'a dû être commencée qu'à
l'arrivée des parents du saint, laquelle eut lieu, au dire de l'iiagiographe, qua-
torze ans après la fondation de Péristéra, c'est-à-dire vers 884-885, ou, si l'on
tient compte des quarante-deux ans également indiqués depuis le départ du
pays natal, vers 883. Or, après l'arrivée des parents du saint, celui-ci passe en-
core un certain temps avec eux (\>.tx' où TtoXù); puis il reprend, pour quelque
temps du moins, la vie de stylite, pour s'en aller ensuite cliei-cher une retraite»
sur les sommets de l'.ithos, où plusieurs de ses anciens disciples viennent le
retrouver. Tous ces voyages et tous ces changements de vie ou de séjour n'al-
laient pas, à cette époque surtout, sans prendre un certain temps. Aussi me
semble-t-il plus sage d'adopter la seconde des deux indictions mentionnées tout
à l'heure. Dans cette hypothèse, Euthyme serait mort le 15 octobre 898, à l'âge
de soixante-quatorze ans. Nous pouvons maintenant résumer en un tableau
succinct les principaux événements de sa vie :

823/821. naissance d'Euthyme à Opso, en Galatie;


831, mort d'Épiphane, son père;
840, mariage d'Euthyme avec Euphrosyne;
811, 15 septembre, dépari d'Euthyme pour l'Olympe;
842, il prend avec le petit habit monastique le nom d'Euthyme;
858 859, il s'en va à l'.\thos aussitôt après la prise du grand habit monastique ;

8.59-802, il passe trois ans à l'.Vtlios au fond d'une grotte;

8G3, il va chercher au mont Olympe son ancien maître Thé-odore et l'établit


à Jlacrosina, où ce dernii'r meurt peu après pour être inhunu' à Thessalonique;
Euthyme quitte alors l'Athos et va s'établir près de Thessaloni(|iie sur une
colonne ;

V. 864, il repart pour l'.Vtlios, mais aujiaravant, il i-st ordonné diacre par l'é-
véque Théodore;
V. 867, il est ordonné prêtre et il s'établit à l'Ile-Nouvelle (Saint-Eustrate) avec
deux compagnons, Joseph le Colobos et Syméon; tous trois sont pris, puis
relâchés par des corsaires sarrasins;
V. 8(38, il se retire à Vrastamo, tandis que ses deux compagnons s'en vont
l'un, Joseph, à Sidérocausia; l'autre, Syméon, en Grèce;
870/871, il fonde Péristéra, à vingt kilomètres à l'est de Tliessalonique:
875, il donne l'habit monastique à Basile, son biographe, dans l'église Sainl-
Démétrius à Sermylia;
883/884, arrivée des parents d'Euthyme à Péristéra; le saint abandonne le
couvent des hommes à son petit-fils. Méthode, et confie à sa petite-fille, Eu-
phémie, la direction d'un monastère de femmes, fondé par lui, non loin de là;
après quoi, il se retire sur le versant oriental de l'Athos;
898, 8 mai, il se retire avec un s<»ul compagnon, le moine Georges, à l'île
Hiéra;
898, 13 octobre, il y tondjc malade;
84 VIE DE SAINT ELTIIV.ME LE JEUNE.

89S, 15 octobre, il y meurt;


898, 22 décembre, il est transpoi'té à Tliessalonique par deux moines, Pau!
et Biaise;
899, 13 janvier, il est solennellement inhuiiié à Thessalonique.

INDEX DES NO:\IS PROPRES

Wy.ù^x, la capitale de la Galatie, 'Er.rM-t-Ax, .sœur du saint. 18, 4.


16, 15. 'ETtiçâvEio;. père du saint, 17, 9.
"Ae(o5, montagne de la Chalcidique, Eù6û|iioç, notre héros, 16, 5; 17,
26, 1, 12, 17; 27, 29; 28, 22, 26, 30; 18, 1; 21, 18; 24, 7; 25, 32;
30; 32.30, 31; 34, 18; 37,10:38, 27, 6; 31, 6; 33. 20; 30, 25; 37.
16, 31; 47, 30; 48. 24. 16; 38, 12, 21; 42, 29; 48. 30;
Ai'Yu::Toç. 41, 28; 42, 3. 49. 25.
'AvaoTaow, fille de saint Euthyme. KùGij|j.io;, l'ancior., 39, 27.

19, 10; 28, 18. Eùcpr^iAi'ï, petite-fille du saint, 48, 20.


'AvSféaç, l'apôtre, 38, 24; 39, 12; EùïpooJvr,, femme du saint, 19,5.
50, 22, 25. 'Ecppaîia., disciple du saint, 38, 33.
"Avva, mère du saint, 17. 13. 'IIX(a;, le prophète, 24, 12.
"AvToSvio;, le grand inoine d'Egypte. 0£oSwpa, l'impératrice, 21, 21.
31, 23. t)i'5Su)poç, moine de l'Olympe. 26, 8;
'AvTtovto:, moine paulicien de Crauén, 34,8.
32, 27. 32; 33, 11, 19;
46, 11. 6£63wpo;, archevêque de Thessalo-
'AvTûvioç, disciple du saint, 47, 15. nique. 34, 18.
"Apa6£ç oi, 31, 28; 35, 5, 9, 24; 36, ©coaTiîpixTOç, moine, 26. 17; 27, 28;
6, 13, 18, 21, 23, 26. 28,29; 32. 27.
'Ap[i;vtoi o!, 30, 1. e:a5{Tri;, 34, 2.

empereur, 41, 9.
Baoï'Xeio;, ©easaXovuEr; oi, 33, 13; 38, 21; 89.
BaufXEioç, biographe du saint, 46. 1 ; 49, 24.
28; 50, 10. esaaaXovfuri, 33, 23; 47, 20; 48, 16.

BsasXsï])., 41.25; 42, 3. 'Iïz(i6. 42. 24. 27.


BXctaioç, moine, 49, 20. 'Iyvcî-cioç, patriarche de Constantino-
BpaaTajiou, localité de la Chalcidique, ple, 24, 22.
37, 17. 'lYvaTio;, disciple du saint, 38, 33.
TaXâiriç, habitant de la Galatie. 16, 'hpi, île, 48, 32; 49, 31,

8, 10, 15. 'hpou5a).-n|i, 23, 3.

rstipYio;, moine, 49, 1. 'IXip(tiiv, moine de Péristéra, 47, 22.


Aa6(o, 29, 6. 'lapariX, 42, 24, 28.
A7)(jL7i-pioç 6 âyio;, église, 46. 6, 21. "Iwâvvrjç, moine de l'Olympe, 21.
'EoÉ;i, 42, 32. 12; 26,5.
'Eowji, 42, 31. |ioivv7)ç, le précurseur, 24. 13.
'ElXiç, 37. 16. "l(oâvvr|;.Voy.K),(jjiaÇ,K6ÀoSoç,TaiY«'"'i;.
VIE DE SAINT EUTHV.ME LK JEUNE. 85

'Itoavvi'xto;, le saint moine de l'O- Xizrirac, le martyr, 19, 21.


lympe, 20, 5, 24; 21, 12. Niy.6Xao;, moine de l'Olympe, 21,
[(uaiio, le patriarche, 48,. 13. 31; 22, 13; 24, 17; 25, 3, 31;
'lunrff,moine, compagnon du saint. 26, 7.
28,29; 29. 2. 12, 21, 31: 31. 3: iVixo[ir)3sîç, 25, 22,
32, 23; 37. 18; 38, 2. 'OXupi;:o;, moiitaiîne de Bithynie,
Kâpijir,).o;, montagne de Syrie, 24, 12. 20, 3; 26, 10, 18; 28, 29; 32,
K(ç, père de Saiïl, 19, 28. 26.
KX([iaxo; 'Itoâvvr); 6 tÎ]?, 45, 25. 'Ovoûçpioç, moine, 38, 6,
KoXoSb? 'Iwcivvr-,; f>, 33. 27; 36, 22; 'OpsEÛ;, 46, 4.

37, 14. 'Oy>, localité de Galatic, patrie du


Kop'irti'a, lac, 47, 16. .saint. 16, 14; 28, 2,
KpsvÉai, localité de la Chalcidique. IlaùXo?, l'apôtre, 44, 30.

46, 11. naijXoç,moine, 49, 19.


Ka>voTavTivog;:oXï'T»i, 24, 23. IlEpioTipaîî, localité de Macédoine,
RiovoTMTrvoç,empereur, 41, 9. 38. 23; 39, 4; 47, 22,
AÉwv. empereur, 17, 23. nÉTpoç, lapôtre, 50, 22, 24.

Maxpdcjiva, localité de la Chalcidique, IltîaaSivof, monastère de l'Olympe,


33. 6. 21, 29.
M»p!ï, sœur du saint, 18, 4; 19, np65poiio?, 39, 27; 45, 21,

14. Toijjiaîoi, 17, 28,

Mse6Sio;, patriarche de Constantino- Sapa/.rjvof, 35, 4.

ple, 24, 21. 2Hp[jiuX!a, localité de Macédoine, 46,


MeOéStoç, archevêque de Thessaloni- 6.

que, 48, 16. Z-n^, 42, 31.


Mseioioç, petit-fils du saint, 48, 19. iitSr|poxaua(a, 37, 10,
^Ii/_aT)X, empereur, 17, 27, Sit&v', 16, 9 ; 34, 28.
Mt/ar;X, autre empereur, 21, 21. loXo[i<r«, 15, 5; 44, 29.
iMwiS, 42, 29. SuiiEojv, moine, 34, 10, 28; 37, 15.
Mtocrî)?, 41, 27; 43, 2,4, 11. 2<ôÇojv é Syioç, église, 33, 16.
Néot o'i, lie, 34, 29. T<33LY'i<'''riî IwivvT); 6, 47, 12, 15.

Nizïita;, premier nom d'Euthyme, •Papatôvioî, 42, 1.

18, 21; 21, 18; 27, 5. <t>û)Tio;, 25, 5.


6^

TABLE DES MATIERES

AVANT-TRÛPOS 1

Vie de saint Eutliyme 14


Office de saint Euthynie &2
Notes sur la vie de saint Euthyme 77
Index des noms propres 84

TYI'OGRAPHIE FIRMIN-DIDOT ET C'"-". — MESNIL (EURK).


BIBLIOTHÈQUE HAGIOGRAPHIQUE ORIENTALE
6

VIE

DE

SAINT AUXENCE

II

MONT SAINT-AUXENCE
b

BIBLIOTHÈQUE HAGIOGRAPHIQUE ORIENTALE


ÉniTÉF. PAR
LÉON CLUGNET

VIE
DE

SAINT AUXENCE
TEXTE GREC
l'I'ULIÉ PAIi

Léon CLUGNET

II

MONT SAINT-AUXENCE
ÉTUDE HISTORIQUE ET TOPOGRAPHIQUE
Par le R P. Jules PARGOIRE A. A.

PARIS
LIBRAIRIE A. PICARD ET FILS
82, rue Bonaparte, 82

l'J04
VIE
DE

SAINT AUXENCE

TEXTE GREC
l'LBLU':

I'M;

Léon CLUGNET

INTRODUCTION

La Vie de saint Auxence donnée dans les pages suivantes est


fort différente de celle qui est contenue dans les manuscrits

grecs 1451 et 1452 de la Bibliotlièque Nationale et qui, d'après


le deuxième, a été insérée dans la Patrologie grecque de Migne
(vol. CXIV, col. 1377-1436). Elle est beaucoup plus courte, ce
qui tient surtout à ce que son auteur n'y a pas introduit ces
discours d'Auxence à ses visiteurs, dont plusieurs nous ont été
conservés par l'autre historien. Toutefois, deux textes ne
si les

sont pas semblables, ils paraissent bien venir d'une source com-
mune, ou plutôt celui de Venise doit être considéré comme un
résumé de celui de Paris. Dans l'un et l'autre, en effet, on
remarque le même ordre dans l'ordonnance du récit et dans la
distribution des événements mentionnés.
Le P. Pargoire, avec la compétence qui lui est particulière,
a utilisé ce texte de \'enise pour son étude sur saint Auxence
1
2 VIE DE SAINT AUXENCE.

qu'on trouvera plus loin. Je suis donc, grâce au travail du sa-


vant religieux, dispensé d'en parler davantage.
Le manuscrit de la Marcienne (Mss. grecs, Cl. VII, n° 25,
fos 296''-303'') d'où notre texte est tiré, est un volume in-fol. co-
pié au xi" siècle. L'écriture en est fort belle et très correcte.
C'est un légendaire, contenant des Vies de saints ou des homé-
lies sur les saints pour les mois de décembre, janvier et février.
Il appartenait autrefois au monastère du Précurseur, ancienne-
ment nommé Pétra, et situé près de la citerne d'Aétius, ainsi
que montrent
le les trois vers ïambiques qui se lisent à la der-
nière page :

'H ^t'êXci; auTï) Tyjç |J.ov^ç toj IIpoîpi[j.ou


Tïjç y.sijjiévYiç s'Yywca t^ç As-îîu
'Apyaïxf, oè zfi [Jisv^ x/v-^ci; llstpa.
BI02

TOY OIIOY ATHENTIOT


MONAXOr

(Bibliothèque Marcienne de Venise : Ms. grecs, Cl. VII, n» 25 (xi' siècle),

f" 296'--303'.)

* Bioç x.ài 7ro),iT£ta xal [ASp'.x.vi 6a'j|y,z:T(ov 8i-/îyriGiç toû


296''

I. — Kal tÎ TÔiv x.y.'Xcôv k'iroy.at tû fluo owoù? av) tov toù iieyâlou

Aù^evTÎCiU pîov èTVsÇv)YOÛ[/.£Voç x-avova xal aÙTOv àpeTYJ; jrpvi[j(.aTt(^0VT«

/tal àpj(^£T'jTCOv ; ecrai yàp tczvtw; lïpOTtQéfAêvo; tvoî.Xoïç coçe^eiaç

wdOsffiç. 'ApiCTeov 5s o'jTw T-?i? 5iy)yYi'i7£oi);.

II. — 'O y-éya; oÙTOÇ AùÇ£VTi.oi; EÙyevr,;; yeyovw; Jtal tùv àcp' -/iXiou

àvaT0>,i5v x,at (jTpacTtwTYi? y£vv«îbç êyvwpi^êTo xg xal viv. T<ji TpiaxoaTw


Toîvuv eret Tr,; paiT'.'Xeîacç Oeooowju tq'j ve'ou, tyjç Supîatç ô veoç outoç
10
èTiaviàiv 'Aêpaà;^. (Ta'JTVi yàp èv tyi TETapTYi twv (3oc5i>.uûv arpo.-

-reupiàTwv eTu^ev £)ci7TpaT£u(ov ayoXr,^, Tviv RuvoTavrivou itaTeXaêe,


5cal £7rel jay) sûpot tôv Trpoç yevoi; «ÙtiS ôetov (Oeia yàp aÙTOV tôv tyï-

os [AeTS/taTiî'caTO irpovota) , Oêîov (î)ç eÎTretv «ru'XXotêojyevo; (poêov, où

TCpôç ^a^iXaioui; é'ê>.e'].ev aùlàç, où upôç oo'^av tv)v ^lapasouuav, àX>.'


15
£Ù6ù; tÔv (jup(peT(oiîyi toOtov [iiov Xnvwv Toùç Et:' àpêx-fl jiioOvTaç ive-

piviei ^YjTôiv. Rai jy.s'vTOi o-)] x.al tcov èXir-'^uv où ois(ljeû(j9v), [/.ovayû

ycép Tivi ivepiTuywv 'Iuocvvyi tyi-j x>.yï(riv, tov ^l'ov cspivC), tôv -rpo'-

Ttov jç^pYiiTTw, TTÎ; Paiîi'Xeuo'jCïi; é'^w ^tayovxi. JcaTa to ^.syôjxsvov "Eé'^o-


[Aov, MapxtxvÇ) T£ TÛ [xeyaXu t'Àv oîîcovopM'av àpTt t'âç [xeyàV/ii;
20
£y/C£-/^£tpiff[As'v(i) TO'j 0£O'j èjf/cXvifffa;, où irV/fp-o? Tôiv jcocTOpÔojiy.àTiov •/)

(jÙ[/,7Ua5X, £Tl oè S(TT5C O'JTOJÇ (I)VOU.aflrjy.£V(i), àvôpt 0£O(p[lEÎ' Jtocl KOa[AtCi),


VIE DE SAINT AUXENCE.

xaùxa TO'J Tra'Xy.Tiou xal o£x.a.vc>ç), cî; y-al tw TîeptovTt t'^ç àpex-Tiç y.ai

• r. 296" îepwij.jvviç ucTspov xexôffjXYiTO à^iùu.a.Ti, Ôs'o;; ovtco; àvàpâ'ct z,xl

Tz Oevx TO'i/ot;. iy- to'jtcov Ta xxJ-licTx /.otl iràv eibo; àpex^ç cuve-

).£'^7.To, xal tocoOtov (dç irEptêor.Tov [Aal'Xov èy-ïtvw* eîvxt toOtov 5

xal Toï; y.-zvTojv z^eçOai crToy.x'itv. A^iov oùv y.x; Tiv« Tr,; àper/iç

aÙTOÙ yvwpt'jij.aTx 7iapsv£rpa.i tw àivjYrîiy.aTi.

III. — S'jvîiv TTOTî TÔi Mapy.i.xvoj x.aT3c Tov 'jtt' sx.e;vo'j ^oy.TiOs'vTa

Treo'.y.xW.vi tt;; Ebviv^; vaov tov ttîo; GiXaccav ô Ôaîb; O'JTO; AO^^vtio;,

7ia,vvJyo'j; èy.Te)vO'jVTe; a[A<ptt) xàç 'jjj.vwr^îaç. "YbaTOç to;vuv (0 Giivr.^s; 10

Ixst'voiç TTOTOv) alTviOévTo;, x.at y.pa[jt.aTo; (0 ^s'vov tcôtoi;) àv-iSofls'vTo;

o'îvo'j, Tr,v Tvrp5(/.o-p]V S7ÏSΗ £p ô •/.0[A;'7aç £V£xa>.eî'TO , ToO IMxpJiiavoS


TauTViv aÎT'.w'j.évou, « AcpEç, w TîzTsp, 6 Aù^£VTioç EiTCê, oiôpov xal

toOto 0£oO. K.al p.àpTu: ô vi tw Rxvi yxiAu t6 ûocop £Î; oivov

a£Ta7T0ir,(;aç XpicTO? ». Ti o'jv ègtiv svteuOev y.aTx[j!.a6£rv; toD (/.èv 15

TVJV èY>4pXT£iaV, TOÙ 6È TO JJ.ÉTOIOV Tî /.al XT'JOOV.

IV. A)iX0T£ lïx'XlV £V [Alà TÔV G'JVZÇEWV TÎTU^OÇ pîaioç Tr£f lêrAr.v

l^aiTÛv oùx. àoiGTaTQ, '/.al oç to y.Ttoviov àv àzoy.pûow Y£Vo'u.£Voç xtt o^ù:,

(où(Σ yàp v;v ÉTEpou Ttvoç £Ù7ropûv) £y.£tvw — apeiyETO, toO IMapy.ia-
voD TO Tiàv àvvor.cavTO;- T; O'jv y;v£Tat; vu/.TSpivoo y.'A£:rTùu 7rayy.t: 20

TïTCijyôç saTVEGwv TrpocaTC(ol£C£ y.al â'-ep yjv 7îpoy.Tï;(ïx[x.£voç, y.xl y.a-

Talaêiov tôv £v tîo 'Eêoo'j/.to j/ovayciv 'IcozwCiV O'j TCSo'TEpov ô >,dyoç

i^Yf,r;(ivi, lûciv YjTEi TÙv c'jijL— £Co'vt(ijv /.xl Tvi; c'jaçopài irapr,y6pvi[Aa.

Ev TocoJTM 8ï /.a.1 ô Oau[A7.ijTÔ; Aù^évtio; gjv tù INIapy.tavto tôv

ylvopa •/,XTa.'kx>j.êx^o'jai. y.al ÈtteI [j.y.Oo'.Ev tz tÇJ ttÉv/.ti r;uu£x.'na, 25

AùÇ£vTioç £77£u>.dyEi TOV y.lô'iLavTa. Tuxpa'^ocov 'Iwxvvviç to irpàyjAa


*
f. 29TI- voarCst y.al « ^svov [aoi, Xéy£i, to £tp•/ltJ^£vov• ^Évov àyaSoîç àp'.ça'!-

v£Tai too'ttoic ». Rai ô o;y.a;oc rj~fxtfv.ç ~fôç TOv TïevviTa, « IloTa

6r, (70t y.7.l laaTia, s-ttev, q y.}.i'|xç àçEi'XsTo; » « 'E— tz, £(pvi iy.ii-

voç, y.al TO Tïapà t^; cvîç [/.ol^oÔèv ôçio'tyito;. » « Kxl îvaTÎ toco'jtcov 30

£'"j-opôiv, ô [Ac'ya; lïpoçeOcTO, /.al t6 sv è/.eïvo [/.o-/6r,pw; lêiaçto >,a-

eETv; » où [Aiy.po'Xoywv, wç av el'iroi. tiç, T:aic)£'Jtov 6a [aSaIov xùtov (ayi

7i:>^£0V£XT£Îv. rioA'j yip t,v y-Eyaloypov. Ta'jT-/) i]^u//À to G'j[A-::aâà; xxt

tô [/.c'tiiov ôj; ô Idyo; ov]'X(oc£i. Tivz yàp a).>.ov tvotÈ y.î.O':r?i; àXovTa
lïcVflTa P'aiwç £>i/.ô[j.£vov Toù.- TA/.ovTaç ô cju-T^xOr,; fî'j(7toTT/'aa; é^eTX; 35

TOTE TOUTCdV /.al àlcÇCO^aTO.


VIE DE SAINT AfXENCE. 5

V. — AXkr, Si Tt; yuvYi irov/ipcô îCXTZc^eToç irveujj.xTi, ypdvot? sep'

okù'.i iïy.oii TO'JTW ^£^o'j>v(o]/.£V7i , (ôç [/.ovov (TuvvfvT'/Tïs y.«9' Ci^ôv Toi àvuo
Poau àcr.u.'ji.; iyJypr-o- y.al cç egtv) (/.èv eùGùi; tt); ôpi^.'^ç tw cua-

vix? aÙTr.v àîr/iXTia^E [AzcTtyo;. E^etcVo^s toÙç tî apxT'jj^ôvra; rà [/.î'yx

ToijTO SaufAotcwûpY'/ipi.x- è'ÔSTO Toîç àiToévTwv '7Trj[y.a(7t -rôv [y.ay.zoïov

y.at TCsptipvijAOç Tiv.

VI. — Wlx (peuywv oOto; tov xûcpov, tyiv èpviy.iav r.c-y.aa.Tj. ttiv

BiOuvtxv yiîp Tdcjç^o? x.aTx^.aÇwv, opst TcpoGspjç^STai >>iav ûi]jT|).(j xal


x.pu[AW()£i, i7V)ast'oiç wijeI èî'y.y. t'^ç XaTix.vioovoç aTOj^ov-ri T'O^etav
toOto Hxloùct), £(p' w )(_£tpa; et? Beôv àvaxEivaç, « "EcT'/iG'ai;, £>.£yev,

£v £ijpuj(^(')pw Toùç Tco'oai; [xou xat y,aT£oÔ'jvaç rà ^tocê-/i[7.aTz t/.ou,

R'jpte, £v lîSTpa 'j^j/wra.ç -/cal xaTajj.ovaç £tc' i'kTziS'. xaTtox.tca; ae. »

VII. — Mià yo'jv Twv r,;A£pôjv ttoi^Évs; tivsç Tveo'.vj'scav tô ooo; !^r,-

ToO'vT£; T7. Tïoi'iAVia, ocTivê; Tw [y,a/.apiTy) TvpocavTujç^ovxs; /.ai Ovjoiov

toTTCsp xùrov ûirei'Xri*(pÔT£; Eivx: tÇi ttî; y.o[r/"iÇ fîxTEÎ' )cal t(o Tpaysî' * !" 207»

TTiÇ TTEpieoV?);, (poêo) 7ir,cp6£VT£; Ëcpuyov, où; 6 HxuiJ.y.izh^ £y.£îvo? fflcov?,

Y>'j/.£Îa irpoc/.a^ouy.evo;, « Myi (poêri^Oe, TÉy.va, irarpix-wç sAeyEV £tt/.l

yàp av9p<jûiïo; toç ûj7.£t; »' eît!/. /.a.1 (•îiopaTWÛxaTy., « Tt Se, (pYiçi,

20 y.'jTzri'jfii Tôiv Tuoty.vfojv é'vEx.y. Tvi àptiTTepà toO opou; uTiEupà txSQ'
;

£'JpV)'(7£Te 7rpO(7lOVT£Ç ». TpiTYlV OÙV TOUOE TO'J f/.e'pOl); Tr£3{O''Î0V È/.EIVCOV

eiTCOvTcov TCOixiiai -/.al v-viSev Ècpsupstv, ô àoiSiaoç, « "A-ite, xE'îtva.,

EÇTITEV, XTTIXE '/.al /Epcl xaîç 'jty.cov E^xai xà -otty.viy. xoO Ruotou
Os'X-fl'Tavxo; «. "Epyov ô Vjyoç èyE'vExo, x,al xô nrpàyy.a nw xoi"? xoi-
25 jj.v'ot^ o[ TïKÎàEç ÈTCaviôvxsç xoiç bETTTOxy.tç £yv(opiGa.v. Oî as 0£OÙ
KvOpcoTTOv ù-o>,aêo^x£ç Eivsct xoùTov xzyst xaTaXy.jy.Çy.vrjuiji /.al o-^ y.xl

x-flv -pÉTCcuTav aùx(o TrpOTX.'Jv/iai.v àTCQV£'![A7,vxs; sù^ioyia^; te TuyôvxEç

xv;; TVîcp' aùxoO y.al y.s'X'Xtov oj; èy.Eivw ào/.oùv y.axa(7y.eu7.CK[/.£vrji

y^aîpovxs; ETCxv/iEGav. o'Jxoç 5e cuyy.AEiTSt'iy.Evo; Éauxàv, « 'Eysvôjj.viVj

30 EUaAlsv, ô)^ ijxpciufifov [AOvz^fjv £-1 ScôiAaxo?, âXXx m, Kûpie, [aex'

ÊJ/.OÙ ô 06ÔÇ, ô fe)£Oç ô 7i£pi"Cuvv'jtdv [J.i bùvajxtv )).

VIII. — T-^; (pvijAr,? OÙV i^iar^o^E^T/iç âTvavxa^oO, oOôs yzp olo'v xs viv

U. 'Eimiaa;... n(î3aç [io\j Psalin. xxx, 8. — 12. xa,Teij9uvaç... 6iaëii(iaTa |xou

Psalm. xxxix, 2. Cf. cxviii, 133. — 13. èv nixçicf. (i'j;(0(ja; Psalni. lx, 2. — 13. xaTa-
(iiSi/aç... xatMxioi; |jie Psalm. IV, 10. — 29. 'EvevôiiJiv... Swi^ato; (pour Sonaxt) Psalm. r.i,

8. — 30. <7u (j,£t' s|ioû Psalm. xxii, 'i. — 31. ô 0£oç ô TieptÇwvJwv (te SOvajiiv
Psalm. XVII, 33. — 32. oiôè-yàp ... ôpou; Malth. v, li.
6 VIE DE SAINT AUXENCE.

•/.piJ-TeaQy-t 7:o"Xi.v èiravu /.sijas'v/iv ô'pouç, y^'j-iourtv Tvi? N i/.o;r/;^o'j; è^wp-


u.ïij;.e'vov, Twv ocpOaXiJ-wv à(p-/ipv)[j.Évov tviv opxaiv, aysTX'. -po; tÔv

ôutov, T£u^o'j/.£vov TTiç îdcffEOJi;, )cal ôç £Ùj(^vi [-«.ovv) oiowd'.v aÙTÛ tô ôp^v.

ToijTO TTpwTOv Èv Toj TTîÇ 'OçEio-ç op£i TeleijOàv ûtcô toO i.jî'M TO 6«ù(<.a

TToW.où; S/cyAsi 7:pôç tov 6au[;.XT0upyôv TôJv tojv lîo'ppw. *


Èyyùç /.y.i

As'/.a 8i 5taTpîi|/a; èVfl /coù tvo'XXoÙ; èv aÙTÛ upo; Ta; àpyà; xal
Tà;è^o'j5tx; àyûva; cèywvtiîàfj-evo;, viyetpe xoct' aÙToù tov •jïo>vSJ7,iov

*
* f. 298'' o'cpiv, -/.al xpo^SKTe'ov ÔTvwç T(ov (7UVT|9(dv T'.? Toj àywo Tuxpay.aXeîv

«ùtw ^ouV/jôei; Ttvt tùv (piT^ûv tviv ^ouV/iv èx.oivwTaTO. 'AW otx cfou,

TTOVvipè, Ta TeyvzcjAaTîX. AotSopav èjcsTvo; -/ip^aTO x.al ^tacûps'.v tov 'o

^îy.aiov, ij.'.choû TO SaifAovàv ÙTto/.ptvacOxi Isyuv opôXewv ë^ r; ical

Tptwv Toù; ÛTv' aÙTO'j OepaTTêuojAÉvou;. "Ojjlwç oè ouvairri'XÔs tw (pîXM,

êTTEt Tvï; 77ap' èx.£ivou TU)(^6vT£ç eù),oyixç û-eGTp£<pov, cuvavTa Ti; y.ùzù
TWV oîy.etcov sv o(i;ei Ç£p<dv t/iv Tujj.çopav. « Aati^.ovia yzp, £cpxi7/.£,

[xzçTiyi TÔ O'jyzTpirJv itou


— Éx'Xri'/.Tai /.ai /ca/.wç É'yEi ». "OTï£p ô '5

Xoi^opoç èy.fîvoi; w; •/ix-ouie , tôv oi^cov vi op6[/.i«)v flye -/.aTa'Xaêwv zal

TVIV Traîna Snvùc o'jtoj çeO ïyouact.'j x.aTti^cov, SEiTf/.oijç te iTEptCiXXEi

•/.où ouvau.a TauTT) y.al toîç Tïpoirwjixri irpoç tov otiov avEt^iv.

Où -o'aÙ T-?iç xiklfic OLTZiïji y.oX TO âaip,6viov ê/.Tapa^av aÙTViv

^poj^.atav a'jT-/iv TvapETT'/fcaTO. Ti oùv Y) [;,£yàX-/i i|'uj(^-/)'; «pa Trapsi^Ev; 20

àpa àTvûçaTO ttîi; lîaTpix^; àiïovot'a; âvexa; où [/.kv oùv à)iXà tviç

5U[i.«pop«i; xaToiv-Tsipaç x.al « 'èq y) -/.at TpiciJv, eiTVwv, (po'^.Ewv auTYi tÔ

^Xl[AOvàv' 'JlTOX.p'!v£Ta! », TTXI^SÛCOV 8'.' aUTOU TOV TTXTS'pX [7.7] XoWO-


o£iv, TOJ (î'.ay.o'vw t/,v (iaxTYipfav ey^stpiaxv-Evo; (jTaupov ïyouax't, ûwàp

jcetpalr,; Tvi TZOLT/wavi apouETTiÔeivai Ta'JTT,v £X£"X£i((7£. Rzi co toù 7:ap«- 25

Sô^ou 6aùj7,aT0ç, ûy.viç EÙOù; •/] y.opvi x.xl Joça^ouça tov Oeov x.a6û>-

paTO.

IX. "A'X'XOTS TOl'v'JV lî'jO -pôç TOV ÔljlOV oïVOpE; OtVÔXOoV TÛ


£X£(p7.VTÎaç TETpUJÇ^tOfAÉVOl. V0(7Yl'[Jl7.TI. X,al TVIV àlTa'XXayÀV aUToO 6£p[/.<i)Ç

è'CvjToOvTO. ToÛTOu O'Jv Toù; opy.ous œÎTi'ou; Eivai roÛTOtç tViç vwou 30

yvwptaavTo;, x.ai eÏTCEp pivi toùtwv (XTuôay^otVTO oùx àv aXkioç Gepa-

TUEl'ai; aÙTO'JÇ £Î-o'vTO; TUyetV, £/C£tVOl <\l'r/JtÇ È^ aÙT^Ç jAVlX.ÉTt tw


• (. 298' T^zOsi toOtco '
TO cûvo'Xov aXuvat 5taê£êaict)cy-pi.evot îzo-Ecoç tu^ôvtsç

àTTYlXÔoV.

X. — WkoL Y.cà yuvaia à'ûo T-flÇ «tpuyta; £^opjxûpi,£va tÔ Ôpo; x«te- 35

Xaêov, TÔ [xEv 7:vE'J|xaTt y.aTzT^/ETOv irovvipÇ), to 5è T£Gpau<;;/,£V7iv ej^ov


VIE DE SAINT AUXENCE. 7

r/iv xoTÛV/iv èx. ipôovou ^aijy.ovizoù. ToÛTCdV -â ^aifAovwira çcovàç 5tà toù

iîxijji.ovo; KTax.TO'jç Ticpiei, « T; £[z.ol iixl col, XEyouTx, w Aù^îvxie;

t; (jls t^ç Tpia/.ovTaeToO; xaû-v); àxeXauvetç où-'ôcetiiç; » /.at af/.a

Tr, y^ rpo^TTipacusTo. ''Hv outcoç ijou<sxv o |7.£ya; Aù^evno; 6êX(ja:[Ji.£-

5 vo; yeîpa âoOvîvat Taûxv) — apeneT^eucaTO xal £-£t'7ïep àwiaTi) xal cjij.-

TvapécTY) TV] xXV/î eij](^Yi xaÛTx; Jaczfjisvo; tov Oeov oo^a^ouTaç ktvs-

XI. — rTpoîVivÉy^SYi o'Jv aÙTÔj /a; t'.ç ècp' âjj(.zviÇ Tvy-pz^XuToc, ov

xal aÙTov txTzi/.evo; toï; •/.oa^'caci yEvvvi'Topoiv ûyià TTapabéowxe.


10 Nïi Sri )ta; Tiç érepa yuvr, Tôiv xv-ç R'Xaurîiou roTvixciv 6uyâxvip

£vo; Sstvw; ûtcÔ oaîjACiVo; TvaTyoïKTX rpoç xrjv OTtov Tvapay'vExai, Y|V

Kal aÙT/,v /; cuaraô/;; xoj ovxi xxi [Asyz'Xi '|''-'X.'')


'^°'^ ~iHo<jç £>>£'jÔ£p(o-

caca xà otx.eta x.axa'XaSEÎv 7rap£(jy.£ua(î£. Rai xaOxa j^.èv xoO (îi/.aiou

xà /C.axop6a>[jt.axa.

15 XII. — "Apxi Se TOÙ <ptXoyp{i7xou Mapjctavo'j [;.£xà xriv HsoSoatou


-iksuTTf^ XMV pwr/.aï/.cov (7/.vi'TrTp(ov £'7X£i'Xyi[j(.y.evo'j /.al xoù j^picrxwvùjy.ou

>.a.oO xaT^w? irepl xtiv ôpÔoSo^ov É'yovToç lutextv, ô xoïç xaXot'ç eioiOùç
PacitaivEiv àcû TOÙ; oix.£{ouç 'jTtaffiriffTàç È^eyeipac, (Eùxu-^vi; viv ô

Tïapxtppwv >iat ci xà toù caTipoù x,al >.7ipou N£i7xop;ou (ppovoùvx£;,

20 w'' oiiî* y-V) àyvo£Îv û[i.aç xà >.rpviitaTa) , G'jyyuai'v xiva oeivriv xvi

i/.7Ù,-fi<jicç ôià xoûxwv eîpyacaxo. Mvi ^iV.aiov oùv fivat xpîvaç 6 ^a-
<7i)ieù; ûûxu Tviv è/t/C^vioTtav /.uaatvEcGat , Tuvorîov £v XaTiX-o^ôvi ys-
VcTÔai 5ià xoOxo xpocÉxa^e. Kal [y.Évxoi §vi [x£Tà Tïavxcov Tvpo5£*/.X"fl()yi * '• 2'jy

x.al ô Aùç£vxioç. Rai imi lïoclv ot-/.eîot; àfîuvâxwç tl^£ pafJiÇeiv,


25 xpxû[Aa.TOi; oTvOCwaou xwv Trooàiv aÙToù x?i ctzitei yEyev/ij^/.evwv -/.al

ireçuiTTif/.Évwv f){x.viv ôpw[j,£V(jjv àc/ioù, wç i/(ï>pa naTappeîv £x.£Î6ev -/.xt

ozùXYiîtaç à.TCOTÎitTeiïOai, xy.i^-ri xoùxov oî irapà paGi'Xe'd); cxalÉvxEç


IvOsy-êvoi irpoç TVjv (jijvoàov viyov. Rai S'i] xi; xôiv ÉTUojyivtov ©soipi'Xo;

(pepwvufAio; wvO[xx<ï(/.£vo; xôv xoO [aeTCovo; >,eyo[/.£vou xGv ^axxuXcjv


30 TOÙ o£^ioù xoSô; ô'v'j^a e/icTtauOEVTa Tvto; iiîtov /al tti yvi irpocpuEvxa,
xdiv TvoAuxi[A(dv ùic-sp /al rjV loytuâjj-êvo; aùxôv x.al Tixêcov , cp'Aa-

y.TTÎptov siys TÙv ÈA—iÇoiAî'vtdy aÙTw Suc^Eptov.

XIII. Toù OpOU; OÙV /aTWVTl TÛ AÙ^EVTt'w yUV^ TtÇ TOV £a'JTT,Ç

icpoirÂyayê Tvatoa oai[;.ov!, TCEiîvifisvxa, r,Ti^ /al (ptovar,- ot/xpaîç tov


35 ô'oiov irpoç £"X£ov £^£/x>.£i, « Tô o'Tv'Xzyjç^vov, Isyouca, xov ô(p9a>,[;,ôv,

TOV tcoOeivÔv ipioi T^aiba jc_zpwai, TïaxEp, (/.r,Tpl irepiTiaOEÎ /al toùtov
8 VIK DE PAINT ALXENCE.

y.ôvov iymTf] Trapx^j/uy/i'v ». ov y) ypt,CTo;xij^.r,To; exeiv/) J/uyv] xoS


TTzOou; or/.T£ipa;;.evyi ôçOaXf^.iv aÙTr irpocx.a^.O'jca xa't Trie àv6pG)Ttivviç

•/.XTacTEvâ^acoc (pûiTEco; sùyÀ '/.al TTaupoO toù Oeiou ccppayù^t tv; [jz/j-

Tpl, u) TO'j Oa'j[/.aTO;, àTiootbwdiv Oyià.

XIV- — " PiXkCi 8é Tii yuvY) x,6[r/iTd; tivo; ÉV.yovo; AwpoÔs'ou àTToSv)- 5

[jia; SX. tivo; oïxoi •/.o[j.i"!^o[ji.svvi , côç t-ôç to'j àycou rloftsTO -Ky.zû.vjGKû^,

ÛTUO ToD èvoixoOvTOç aÙTYi' SxiiJ.owç r/.iv.aveîca -/.ai tv;v lGbr,ia ovi'^xca

yuy.v'ô Tviç a^Lxct); y,aOev èyyùç vi tov ay.ov ecpape. -r7,ç à-Kfi-Koûc, oOv

sîceîvYiv yu[Avco(je<jjç cpsij /toil TO'J tîxOouç ô p-eyaç otx.T£tpa;, « "E^eXÔe


Toij 7:'ky.(7^a.zoç, si— e, to'j 0500, Ttov/ips »• x.al à'y.x Trpiv -^ lôyoç 'o

èx.£Îvw TêAeirdetri, cpuy/jv vîcirzaxTo to axiy-oviov. Kat TaùTa [asv tô.

Tvapôrîta Ox'jaaTa.

'
"^^'
XV. — '£iç O'jv sv xioixr, *T'.vl S'jx.i'fîsç Tupoijayopîuoaév/i /.ar/i'vTVicav,

Èx. Auiîwv Ti; 6pa(ojAsvoç 'Aystipioç ovo(j.7. Tvvi'Jy.xTi x.aToyo; àx.aGapTw

7upoa-Â)^Ô£ TÙ ^ixatw, « 'Elr/icov, cuaTCaÔeiTaTS, 7iycov, oîx.Tstpr,- i5

(JOV, ^pWTO[J.lJJ/0Te, i|;uyYiV osivàjç OUTtO [/.7.(7T'.yO[;,év71V ûm ^£IV0V -xt-

^£UTOij' CTriGOV [7.0'., (jTvilOV TO TOCO'JTOV /taxôv. OÙ (ps'pCi) yàp TZ?


[AacTiyaç, où çs'pw Taç âXy/i^ôvaç ». Kal TsiO-a aèv ô Tvâcytov. 'O
o£ y£ TTxvôcioç Tviv OaujxaTO'jpyov aOxoo ^E^pa cùv £Ù^?/ t'^ toO
rcâT^ovTOç ÈTTiâsl; x.scpa),-^ (tÎ; co'j XpicxÉ (jlou [ay; ôaupizcsi Ty)v 20

oûvaiAiv) , Tayo; to oaiy.ovtov à~£oi.co^£v. "Hôr, 0£ tov toO u.âpTupoç

©otXelawu vaov toO ôciou x.aTD<.}va.ê6vToç, oî [j.èv twv £tco(;.£'vcov x.al

TTCo'cco y(i)p£tv r/jElov, oî oè x.xl Guvsivxi TOUTw ^io').o'j' à/,X' e'xeîvoç,

(( "AtUITï , TEX.V7. , >i£'y£'. TTpOÇ aUTOÙ? , £V £ip-^VVJ , T7pO(j[;.£V0VT£;

Tr,v ETrâvoooV —VcU[;.aTi [Jie6' ojaûv iiii.l x.al tû i7(6[j.7.ti aTTS'.y.i ». 25


yàp st

To'jTWV OÙV ÛTV0'jTp£({'3CVTa)V JCXl TÙ TYÎÇ fl>lzV/lÇ (ppOVTfîT/ipWO TO'J

âyîou 7ïxpa.êaXôvT0ç v£oç ti.; latàcopo; ovo[/.a àaijj.ovi x.zToyo; x-xl

aÙTOç, « ^O j3îa, Sieêo'yi(7£, Ti coi x.ai /îpi.îv, Aù^e'vtie ; » x.al outu


SiaiTTiapa^av aÙTOv tô TCVE'jjxa >ca7uvô; (oTTtep fîici^pa.

XVI. — nA-/)v ^Ei' -fr,(jiyjiv ETCiaEAw; x.al tw pri6ïi'ff£c0ai [j.e'>,7.ovti. 30

RtovcTavTÎvoç Tt; cpxTriXa'Tr,? x.al 'ApTxx.ioç x.6ja-/i;, av^paç èmEWEî^


x.al |j.a>,a yp-/iCTol, TipociovTEc tÇj [/.xx.api xal tTiÇ Trap' a'jTO'j TuydvTEÇ
EÙ/.oylaç, Ss'ovTa'. xpaTÙvai xal aÙTOv Tr.v ipOoV^o^ov — îcTiv xal Tioppio

TTOu TT,ç £/.x.lviCila; èx.ccpEvoovTjGai Ta à^.AoupuAx ^ôyjxaTa. Kal jj.évtoi

5v] x.al ypoTov aÙTw Tr,v 7i£(7T!v ètvi^e'.xv'Jvteç È^ioouv, « "Iv' vi coi, 3b

ça^ilv, £i; TYiv TO'J opGofîd^ou TuyxpoTriiTiv ». 'AXX' 6 5ix.ato; SixvEpi,'/;-


VIE DE SAINT AUXENCE. 9

Sïivai TOÛTOV XcXe'JS', TOt; èvoiaiTwtj.evo!? tw ty;^ *0;£i«; o'pEi. tcs'-

'
v/îTi, co<pà)ç ùUTto oeiÇaç xÙTor; rj.vi ypr.ij.zTojv i^s'ecÔa'. to'j; 7:£Tro'.- •
f. 300'

Ooxa; £1tI ©eo'v.

XVII. — Oî yoOv Tr,ç [J.wr,ç y.ovc.yjl <p06vou TvVriyevTsç /.sv-pco

T'^v TO'j àvfîprjç c-zAripaytoYiav y.y.l -r-/iv i'D/cv aY^'-p^-"^''*"' sv'îsiçi.v oùic

àp£Tr,v eGTrs'jcav aTioi^Eî^ai' [ipww.aTa yàp î^eî/z-iOoTto; tyj y.sDvY, xoO


y.ay.apoç èvTiÔo'j(7!, v-al waT^â xwa /.aOtcTôict tûv TrpxTTOfASvwv

e'-cJTiTYiv, sï uou xa't pi.5TxG^oi TCiÛTtov --vwvai TisyciVTEc, îva y.aTYiyo-

p-/;'<jcoi7:v. 'Eêodji.v) itaprj'XÔEv r.j^.Épy. icxi xvi •/.£>,>.•/; Tvpoci.'j'vTs; à'fiiy.Ta

H) Ta'jTx |3)ve'TC0uci xxî tÔ oAov ai];av(7Ta" £'Ta x.al tcv Traîna tî à'^-X

/.al -/.aTioot TCO (xexa^'j T(ov •/ip.spwv oiy.i7Tr,[J.aTi ^f/ipûitov. Rai oç

(ppiV/iç y-xl cpo'êou TC£pî-).sw^ xT^viOùv eî-sv ÛTïjpipuà); àv^pcov 7.aTi'')£Îv

(jUvaàouGav kùtco y.xl (7u;jnj'iA'Xou'7XVj x.a! Tiva repiaTepzv, viç to /,a>.>vo;

âopacTov, Tpoepviv xùtoj ^£vy,v êTvi/coi^.i'Ccucav, «/.là 5yi ym tù'j;

'5 S/.TTÎ-TOVTXÇ Ty-Co)//)-/.?.? TÔJV TCOÔWV IjUT^^-SyOVXa TO'JTOV TCl'JTOlÇ a'jQ'.Ç

ÈT^t-tOjvai, yx.îpovT3t [/.àllov sit' xumc -/i àv'.a)[;.£vov. "Hxo'jcav e/.EÎvo'.'

<poêo; elXev ocÙtoÙç y.ai G'jyyvwjAYiV xitoOc. Kx'; xa'jxa yiv oOtwç.

XVIII. — 'EîTsl ^£ TYi £V 'Po'jcptviT.vaî'; ToO (jsêxiaîùu •ïvxToo;

vî[/.côv 'TTTaTt'ou [J.ov/i ivpoTpa-£ÎT, ô [^.Éyaç riCjyacai. y.al -apÉêx^EV


-•^ ci; aij—flv, [AETà 7:oXkr,ç UTVE^syOT, yy-fÔLç. IIùVaoi yàp Èy^rcipioi t£ y.al

tSv ir/pi^ y.w;^.ùv, à>,)ij: 5yi xai t-?iç jiia<ji'X£UOU(jr|i; aÙTYiç cpoiTcovT£Ç

ci; aÙTCiV. tojv -^àiTTcov £y.£Îvou loytov y.al ivapaoo^wv Gauiy.ârwv àivl-
AZ'jov. 'Ev ûl; xat Tiç yuvYi xajriiTO; t'.voç ya|j.£r/i Sai[y-ovt y.a.T£'.pya-

G-[i.£VY) ^Eivtô -pôç aOxàv £y. Xa7aYi(iôvoç àv£y.o[;.rC£TO. "Hxiç £-£Î -"Ar.^iov

25 yévov£ XYÎç p.ovô;, fîi.£pp'/iE£ TYiv ÈçÔY.Ta y.al poTiÇ à<;YÎ[/.ou tÔv àÉpa
'
£->,Yi'po'j. 'Etiti.v,y)6£Vto; oOv toû Sy.vj.ovoz^ iyJi'/i 16 yûva'.ov, yprI[AaTa *f. 3U0'

•îîXsîcTa Tr, T£ y-ovYi y.aî toî; tvév/îci -apa^^opiEVOv.

XIX. — 'O yoùv TTiGToraTOç paTi'XEÙ; tov àoi^ip.ov sv tw 'EÊfÎ0[y.(;)

[j.£Tac"r£'.'X7.[Xcvci; (iy.sT'jE yàp £Tuy£ TYiv.y.aÙTa Tvapwv), wç £to£ toO-

30 TOV TO cwjAa ivâvTYi y.ay.foç syovTa, SoùVjV Tc ©eoù àTïExàlEt, y.al t^


TWV TCaTEOCOV (TU'.o'fîw (TSTKpTYl Bl Y.V /.aT5C TYIV XaTiKYil^o'va (7Uy-

y.pOTY.Osîrjaj (7'jv'h'cOai y.al aÙTÔv y,?Iou. O ^è, y.al ô'pa [j.oi, Tairai-

voçpocijvY,; 'jTrepeol-A, « y.al tÎ; £i[Ai Èyw, cpYjciv, ïv« y.al 7T0t[A£(7i

cuvTZTTOVAt TTOiuÉvo; auTo; rpoT^EOi^-cVoç ; » y.al ^xaùyVji; ty;ç irap'

35 aÙToO Tuytov EÙloyia; aoOi; aùrov cJicsluGav £1; to [zovaiTT'optov, (7y.£t|i£i

Soijvai TO ivpàyjAa [iouAO[^.£VOj;.


10 VIE DE SAINT AUXENCE.

XX. — 'O 8ï TCi'JTW TtapaeaVov ttiXIoÙ; toù '7uv^£(îpa[;.r,/to-:oç -'Xïî-

6ou; piywvTxç ts -^xl Trups'xTovTy.ç âcpY, Tr,; y£tpô; èOspaTTSusv. eÎteXOiov

o'jv Ti; irpô; 7,ùtov iTvayYs^^si St. z.dpvi ri; twv yzfxwv apri T£loi»-

[xevojv aÙTV] Tvv£'j[j.aTi y.aTETyî'Ovi 'Seivto xal Ti'lTvêi [asv Tpij^aç, (7zpx.a

lîè >taT£G&Σi, x.at yaTiSTuàv O'jtoj •/'.£ÎTai OÉzy-ot toî; optÔGi. xo[x,tiîOr;vai 5

Toivuv aÙTr,v aÙTixa y.ù.vjn, xocl Tvpôç tov Sai[Aova, « "E^£).()£, ijiV)(7i,

irovvipè, ToO GEi/ioS- irlafTp-aTo;" ileïSs., XpiGTO;; èitiTaTTei ooi ^;'

vjxij ». Rai toOtùu pYiOevtoc, utîvo; p.èv o lôyo; —?i xop-/;, ^iw^tç Sa

Tw TCovYipÇ) 7rv£ij[i.aTi yeyov£v.

XXI. — Oùyi <j\>-pa\ -5Lpri>.9ov 7;[j.5pa'. -/.ai TCz'Xtv ô paffi'Xe'j; aeTa/ca- '0

T^EÎ-ai TÔv ô'iTtov TuvatvÉcovTa xr, çuvôow y.al (7uvf)T|iTO[/,£vov. èirel Se /.ai

ï/.STO x.al ouyvwcOvi to'jtw tz toO tujaCoVju oti ttiV ©gOToxo; oùx aipeiXs

T-^ç TvapOs'vo'j cpojvviv /.al Ta),7,a lîvi tx Tr,v 6p6dào^ov tvictiv £j/,(paîvovTa,

x.al (jToijrsîv aÙTOt'; xxTsvEuae xai tuvxiveîv £v airaat. Xapei; oùv 6

f. 301' aÙTou
* j3x(7i)^£Ùç èxt [A£ya Y.cn ttiv -xvtijaov )i«Ta(7ira'jajj.£vrjç •/.£(pa- 15

Xr,v (jÙv TvlrlOei toOtov tY) Èy-y-V/îciV. iuap£7r£(/.ij;£v. 'Qç O'Jv xal tw
Traxpiapj^vi ('Av«xo>.ioç oï o'jxo; 7;v ô [A£y«?) £V£'xu^£ x.al xov ôpov

ÛTxavÊyvfd. çxoiyôiv EWZTvav xoïç T^axpàaiv èçzv/;.

XXII. — Eïxa xo'jxoi? ;«.a.l Pacilsî cjvxa^^-p'-svQ; xà 'Po'jtpiviavoô

xax£i,V/i(pet, -/taxEîOev à^xpaç xô xrç '0^£Îa; (aÈv opoç /.axaXaêeïv oùx.£xt 20

7rpofflG£XO, aAVj Se )it'av zvxvxe; ymX ij7t£pv£(p£i; xxl xpayûxaxov (Sxoxov

xci'jxo -/.aXoùciv èyywpioi) xax£t'X-/,cpet, èv w /.é'X'Xav -y^zuevoç xo'jç [xèv

aA'Xou; £Ùyaï; ÈTTîTxr.p^*-; à'!Vc"Xuciev. Aùxoç Se xa'jxr,v eîctwv xàç xxSv


rfait^.dvwv i')7rê[/.£V£
— poiêo'Xz;. [/.tz §è xûv vuy.xojv tvAtjOouç Èire'XÔôvxoç

aCixcIiv /.xl ,
« Tt Goi, /.ozîÇovxo;, v-tX xaîç £pT,;j.oiç; àixoi^xa xCJv ri^-i- '^5

xe'oiov )), où Si£'7V£ij£v Èx.£tvoç TCpoç xzç x.pauyo(ç, ÈxpaTaiwO'/i oè [azX^ov,

x.ai xo'jxou; où/. àcOevEt;, à7Aa xxl f^uyzoaç à-sôsiça.


XXIII. — Ilu/.vo'xEOOv oùv x(o dû£t xoùxo) TTapaêy.VJvxwv xivtov èV, Xc

X7Î; Kwvffxavxivo'j xal xcov 'j'jy/.E'.jj.EVcov ^(fopcôv xùxo; tj/a'Xf/.oî'; xigiv rio;-

cxov y.al xov voùv l'youat /.otl xô <j.Djjç xoùxoi»; cpiT^ocppovcoç ecoxta, y.«i 30

xà vocr,[.'.axa xo-ixtov iâxo xal yatpovxa; xz o'iV.oi xaxz'Xai^êzveiv sttoÎe'..

Ëcxtv ôx£ y.ai SiSx(7x.a.),tîcoiv ô ye'pwv viitxExo Idycov, « Xpr, v/i-pEiv, w


x£V.va, 'Xéywv, Sià irz(r/iç "fli-K-wv xviç (toYiÇ, x.ai pi-ô [/.ovov xaiç cwaax'.-

/.alç Èvaffvo^.eî'oOai. cppovxïffiv, wv [J.txpov ï) oùoÈv È'oxai to xÉpooç, à)i'Xà

Koklb) jjiâ)iXov XKïi; ij/u^^ixociç, <Sv [/.Éya [aev xo d(p£>,oç xal ^^po'vio p/iSevl 35

^vury.octvdaEvov aEyzlr, §£ z.al "lî £v ©ew TCotppriffia xe xal oîxEiwci?. Aïo


VIE DE SAINT AUXENCE. 11

ypy] wpoïiyou[A£Vft); tov toO OeoO (pdêov eysiv sv tyj


<j"^X'Ô'
"'^'^f''^'^
T*P
yivojAsvou cx.'j'éa'Xa (ièv >c«Tà. tov àiro'îTo'Xov xà xepTrvà toO ^lou /.al (. 30l'

Tuav si,' Ti -êpiyaiov XoywOvicovTai, [y.ovr ^è xà ijJ'kkovcci tcXoOtoç a^u-

>.q; vojAtff9n'(jeTa! -aoù i/.r,8£iT0T£ SxirxvtoiJ.svoç ».

XXIV. — Tenù-ïx xal xà xoutoi; ô'[;.Qia irpo; xô auvxpEjç^ov TtV7,6o(; dia-

XeyojASvou xoO [/.zKa.po; Tro>,ù w'X'^Ooç, avSpe; ôp-oO x.ai yuvaïxeç, x-Ki-

TZTffovxo itoci/,w -/.al cruvsxacGOVTo xw XpKJTw. TôJv xpxwv oùv tb; îcav

xw X7Î; Oçeix; opsi ^op-oyoupiEvcov xû •:t'X-/i6£i, xivà; aùxoiç £Traf/CO'J[/.£Voi

àoiaipexov eystv ê'xstvav aùxw xr.v ffiivoisivisiv. etitoxe oÉ X'.ç aùxw T7po-

10 6ii[X7i9eî-)ri XI TrapaG^etv, xouxu jj.hi où5' ôcpQa'Xf/.ôv p.-/i xî ye X.^îp*

Tz^uni^ctXkvi , il [A'o 7T0U x.ï)pô(; 'il 'é>.«iov àyysXÔEtvi elvaf. xo -poirçepo-

[xevov xà yàp xpo'fpiy.a [xo'va xôiv xocpaêa'X'Xôvxwv é'v£x.x Trpo; xov àp-

TOTTOiov è— ETpsTte ài^'jG^T.i x.ai o'j xt é'xepov. Rai p-vfxK yT^àioTav Xoî-

oopov eTCaçYÎcEi xo'jxou ye vapiv cpei^wX.ôv sivai îtpivwv xov jxajcapx,

15 à7U£(7X(d yMv.'.y. X7.1 XuGcwS'/iç (pop«. x"^ xeleuXYJ yàp aùxoû ûirèp xoùç
£/caxov ypuçtvou; ô àpxoTvoiOi; è-7ro'p£i7.wv eOp'/ixai, wç ô xipi.»6xaxo; xoiv

(AaOviTàjv xw ày{o) xal ^tzi^o^o; èttittÛ'txto . àlT^' £7rl xà /'.z^.lwxa )cal

aùÔtç xwv jxEyaÀtov diy)yYi[J.âxcov xov 'Xo'yov £Travayày(jù[;.£V.

XXV. — Tôv xx'Xôv ?^vi>oOvx£ç ji'Xeïcxoi xoû yÉpovxoç xpoTcov, Gepj^/.toc

•10 aùxÇ) TupoTriSTav to cyojj.ocxo'jxoj laêsîv èÇaixo'j'j.Evo'.. Kai oç oùx àvaêo-


>vXt;, où/' Û7r£p9£i7£'jiv iSi'fîo'j xo Tîpàyjxa, àH' xùxîx.a xpù/ivov aùxoùç

•/l ^£pp.ZTtVOV £V§l5'Jij)ClOV (ÎToXviV oiç «î'^Ta iCal G'JTOÇ 71[7.(pt£OXO, fV-i-

povxa; )i7.î eùcppatvou.e'vouç àTO^ue, xouxo irpôç É'xaaxov >,£ywv, ïva xcïiv

£-/.sîvou jDYiy.zxwv £irtpi.vT,(;9<i" « riopeûou, àfîf'Xçs, £v*6a 6 0£Ôç o^r,- ' 1'. 302'

25 yïi'cei Ci ». 'E^ (ov x.ai xi; àvÀp (BaçiXsioç yi y-V^ciç aùxw) xyjv xou

âyt'o'j [XYiluxr;V uttêvi^Ù; -/.ai irpôç xi xtov 5u[7,irapa)i£'.j/,£vwv ôpôiv locel

5xao;ouç e'îx.offiv kto/ov TtopeuOElç, sxEvdxaTov oTi y.e'X'Xîov ûxeou xal


oîixWÇ £TCt "Xpo'vOV CU/^VOV TOV àaXVlTWOV dpdpiOV XeXÔiV, XOfJOÙXOV Û7Î0
x(ôv Tïov/;pcôv TclYiyaT; /axE^âvO'o ttveujj.zxcov oj; à^rvouv xùxov ôpxa(iy.i

30 £171 y^ç y.ai aœwvov /.£'!p.£Vov. Tivèç oùv xôiv g'jv/îGcov (iroiaÉveç oÈ Tidav)

ouTWi; aùxov EOpr.xoTsç Ê'yovTa irpôç tov piaxapiT'/iv £x.d[/.i(^ov. oç etteI

xaxEipya(j[j!,évov xatç £)c ^aifidvwv •rc'Xviyaïç 'lèoi iraTpix-/) tt] (pcovr,

« BxiîÎ'Xeie, Is'yEi, xi COI à'pa x.ai yE'yovE ;


» ToO Sï tz/oç oiEyEpOév-
xoç, « AtvoiÎo;, ô Sixztoç ECpvi, cou xà; EÙyài; xw Kupiw" i^où yàp cot

2. axOSa),a Ad Philipp., m, 8. — 34. 'AniiSo?. .. Kupîw Nah., i, 15.


12 VIE DE SAINT AUXEXCE.

ôsooTXi /.aTz Twv oaiij.ôvwv /] ïcfi'jc'.x ». Eira y.yX tmv àypatvTWV aÙTÔ

Ieutsv. ev (0 -/czl TTopeuOeî; xoà Tpt^jlv èvacx-iiTa; toÎç stecti xpôç t&v
T7fj6oO[A£VQv 0£C)V i?,s.Sri^r,Gi Tvi? ûico[Aovr;; TO'j; GTEcpzvou; xal Ta yépa
Xvi'idjxsvo;. 5

XXVI. — 'O [J-iymc Toîvuv Aù^Évrioç xxpTspîa; 'J7rooeîy[;,a toùtov Et;

[AÉTOV TupoOelç, « ripodE'yeiv, 'É'Xeyev, à.hù.<foi, sauToT; sTïir/.s'Xwç ypvi -/.ai

àyp'jTVVco;, jj-vi'tïote raîç tùv TTOVVipcôv ôaipLovcov yauvdjÔs'vTsç àizy.Ty.i^

tÔv Tviç acT/iviuEto; •/ijAwv àiro'XE'CTWi/.EV /.otïov 'jx.o'Xiol yy.p ewi xxl r^si-

vol y.xl pxGKaîvouGiv tiiaiv tûv xa'Xwv Tpoitwv. 'HjJietç oùv ôi^y.yvj ô'-^ov i"

Ê'y_(jvT£ç TGV (TTaupov TO'J Xpt<TTO'j <7TW[7,£V àv^pinù; 5CaT' aÙTw, ïv'

ÊVTSO^EV dUW,Oâl[AEV TX TVETTUpWJXÉva {OX'/l <j^ji<jy.l. TO'J TTOVYipOJ x.al «jTe'-

*
* f 302'^ (pavov viXTji; âpstcÔat x-xt' xùto'j ». ToÛtoi; O'jv x.ai toT; oaowt; où

ot£'>.i7r£v Ècp' É/.z'jTr,; Tïapxtvtov -/.ai âiozc/.cov « '£iç £[/.£Ya>,'Jv67i »

TO'jç àxouovTa; XéyEw « tz Ê'pya cou, Rupu" Trzvxa Èv cro(pia E-O'/zica; ». i.")

XXVII. — Mtà 0£ Tcôv r,[A£pwv ùjAvwoia^ teVjujxeV/;; iry.vvûy'o'j to t?,;

7ÀXki\z 6 [i.£y3c; KvoiEaç Ôuptoiov -/.al ;j.£Taooùç EÙloyia; toîç <jUV£>.6oiji7iv

ÈUTEVaÇE y-EC'Ciî àirO 4"J5('Ô? "''-'''-t '< "^ TeV.VX, aÙ^/ OZXpUCtV EÏTVEV, 6 TTÎÇ

àv«ToX7;ç y.TTrip £/.ot[j.r'9ri ». Twv 0£ [xv) cuvievtwv oti ^v) /.7.I ô Xo-
yoç Èf^fl'Xo'j, Ê'tj.EivEV Èy.EÎvoç oa/.p'Jwv. ilç oÈ TeAo; Etjre Ta t'^ç w^'Ôç '2U

£X.§Yl)i6T£p6v XtOÇ, « 'O TTOCTYip, ElTUE, i^Drj.EWV Ô (ASyaÇ, àoElÇOl, TGV

[iîov aTO^iTTEV ». Eiy£ i/ev o'jtw TaiÎTa, x.ai Tr,v iî|j.£pxv èxeTvoi xal

rÀv wpav £'7-/-,f/.£ia)i7avT0. Où -StCkyX 7rapr|}.0ov vijjipat /.al Tr,; ex.eivo'j

teAE'jtï.ç ataaoOEtCYi; Èv ôiTzy.aiv, ïy/oiorai toÛtoiç àTT^.avviç t, toO yÉ-


povTo; i:po'ppri5t;" eïjte yàp iyMvi) r,[i.ioo!. t-^v toO Sujj.ewv -pô; ©sov ek'^vi- 25

[j.t'av z.a6' v)V ô p.Éya; toOto TrpoEtTVE, yVsovTOÇ TriVixaùTa toO zf^ç BvipivriÇ

TCÔV pti)p.aï/.CÔV (jX'/ÎTTTpWV ETCEtXvipLp.ÊVOU.

XXVIII. — 'A'X'Xic ij^a^apiov av Ttç hx'K'X'7ar,ç Èx.y.ETpTiO-EtEV r, to tcV?,-

60Ç £^xpt6[j,r,coi Tiov ToO (îi/.alou 6aui7.aTwv. Èv p,ià yip Tciv cuvi^Ecov,

« EùT^oy/icov » lie s^EêoViçev eIto. ètveI tôv ây.ov ïboi xpoç aÙTÔv 30

àTToê'XE'tl'avTa , tvjv aiTiav Sr,6£V e^eittev oti 7^£p 8C 7.nL'>\zixv âvor

OpÉpiaaToç Tov [AViviaTov ÙTUE/.paT-oOr, [aktÔov. O 8k [XE'yaç (w ttî; èvoùtr»)?

aÙTÙ yapiTo;) xpo'; Tiva twv cuvEtlEypiEvtov , « A-diîo;, '£'(p7i, t6

Op£'[/,[J(.a TOJ TUEVTITI, Xal ToO 'XotTCoO TÛV [A'/) (7fc)V XTt6ayjj\) , W av()p(J7:£ ».

1. ôiôoTai... -^ È^ouaîa Luc, ix, 1. — 12. S'jvr,9iâ[jiev... Ttovripoù Ad Ephes, vi, IG. —
)i. 'Qç i\i.s.y!x\Mri... (jo\j, KOpie Psalm. xct, 5. — 15. jiàvTa... JTtoiriaotc Psalm, cm, 2i.
VIE DE SAINT AUXENCE. 13

E^EirVfl^E TO h-f](ih Toù; ivapdvTy.; y.v.\ [/.tz cpiovr, xw 0e(ï> Yiùy^apiiTTOuv,

ToO Trs'vviTOÇ à7r£i>>Yi<poTo; to — pôêy.Tov. "Ecxtv oùv xa'i à')iXx Tivà tûv
'
aÙToO 6au[y.actwv, àT^l' ïva [ayi Tvpo(jX.opvii; vî oiv)'yi'''t? aCiTwv yévviTai., «
f. 303'

évo; r, /Cxi ^'Jo to'jtwv ertKAV/icOsl; tm TÎT^ei tooto'j cuyicotTaWcco

tÔv >.dyov.

XXTX. — 'EXsuOeaa Ti; outco x.a'Xo'jj/.Évyi yiJ^'''). Toyavoç ),a[A-pà, tov


T3O1V0V OTIT)-/), TVIV TTtCTtV TToX'XtI, wTe'^iavlc TO £TC(OVur;,OV, TOiV T'A [ioOljl-

Xiiît rio'j'Xyêpiz ÛTCr,p6T0U[A£va)V [Aia, 6eico y£y6VVi[Aév/i y.aTas^ETo; £puTi

TCpôffSici TM ^'./.yiw, âyuov aÙTÛ xo^î^ouTa Tvei'^^ava, lE^'j/avov Tïâv-

10 Tw; ù>ç àv xaTiOv tw ptto yî'voiTO y.a,i aÛTV), )cal to'j ij-ov/fpou; £^at-

TO'jGa (3lo'j tuyeTv. 'O ^è Ôeîav PouV/i<Tiv £ivai itpiva; to 7cpzy[Aa -/.al

Èfîa^xTO Ta'jTïiv i:al totcov eiç otatywyv)V acpcopure, l'upÎT/iV o'jTco x.ol-

)vO'jjx£vov, (jTafîîou w; èvo; tvJ'; /.eIV/jç à-néyo^ny., /.vX ty, r7.£7,£r/i twv
ÔeÎwv ypacpûv È^ETtatfîeus . Kal £tc£i sl^t'J'f'l f'zïç àpÉTai.; xaTecpxvr,

là y.ai Tiç ÉTEpx yuv/) tÔv àvi^pa xaTaTviTroOffo. Rocp-i'a (pspojvjL/.io; ojvo-

(/.aijjJ.EV/i TÛ àyît) 7ip0'7yi>,9£ tov à'Txr.'itxov EiravEleijOai [iîov TToOoùaa.

/)v Sy) -/.al aÙTÀ|V T-?! TjpoTî'pa luvz'liaç ô (X£ya; /.y.'k<l>; È^foioaTX.s. Kal

9'/ipoTpdçou p£ Ttvoç yijvatov toj zx^.w toutw ^vÎ)^w pwaOÈv é(p' 6[;-oîw

TpoTCw TaT; aW.ai; tw ::avTw.o) to'jtoj Tirpoavî'XOsv ,


ïtii; o-à TaÛTaiç

20 nuyy.x-ské-rn xal TUv/iplOa-ziTO. Kal 'ôv vi TpÎ7v>>ox-oç aûr/i 5£ipz c^sv-

(i'îvi iîi'(jT£tùi; ^â'XXoo'ja tôv àpysV.axov Tiipavvov. O'i -o"AÙ to èv j;.£gw

Kal t/iV |xova-/ixy)v uepiêolviv «[xopiEvvuvTai, Tp'jyt'voi; ÈVfyjjj.aciv jtcw-

ij.îcri T£ [J-Éypi? aÙTwv ^lYiKO'jirai; tco'Îôjv C£y,vw; ;y.aXa y.aTECTaT^y.svai.

"E/.TOTE yo'jv /.al ETEpat TvlEtOTai yuvaî/.Eç tw àyîco xpoT/j'sGav Tviç

55 aÙT'^ç ÈpÛGat Txîç yuvai^l TCoTiiTElac, w; 'jTC^p Ta; £êôo|/,Ti/.ovTa èv oO

iroW.w Toi ypô'vw TaiÎTaç ÈTrwiwT'^vat, (>jv é'vekev £Ù/.T'/fpiov oi/.ov ô » |-^ 3^3,

[-lÉyaç àv/{yEip£, kkI /.axoïKiav 0£(o TipÉrcooGav aÙTaïç (;)/.0fîd[>.ri'7£,

nu'iv/Ci^ yJjTxî; £Ki^t^à<7/.wv tôv Idyov tt)? àpsT-^ç.

XXX. — 'Etc^I 'Ti 8sX x.al aÙTÔv avGpwxov dvxa tov [ii'ov otivoAi-El^v

30 iTEpiTCCTTEi p.Èv aJpioGTia Ttvi' oe'icx hï r,u,éùy.ii s(p' oT^at; Tr, vd<jCi> Tupo-

cTaXaiTCwpeï, xal outco; T7,v 'jiuyviv eîç /EÎpaç toO ^eoojkÔtoç TrapÉÛETO.
^Hv oùv t^Eî'v to'te TzViffioc àv^pùv £Ù).aê(iv ÈkeîijE cuvYiOpowas'vwv
oùoÈ yovaiKEc àrcAijj.TCavovTO, où TïaîoEÇ, où to ooù'Xov xÙto, àXK' où')'

aÙTal irzvToj; aï to /.aXov ekeivou vaty.a twv Sihy.yCo^ àpucây.Evai


3^ 0E(5 âa'jTàç o'jv/ipjAo'uavTo. M^aTifAoî; Tofvuv xal ùpotç âa/.puiît te

OEsaoï; TO luvEi^EyfAE'vov tcIviGoç TOV TvôOov à'^oijico'javTEi;, wpoç tov


14 VIE DE SAINT AUXENCE.

xal xaxsTsOT,?, r, [/.Eyàlv) -axI oOpavoj/.-/,/,ïiç il-ux,/!, TE(7(7apecx.ai.5e/CZTYiv

s~ava€aîvovTOi; toO (peêpouapîou [ativo;, xx6' y|V ^yi )cai X£y.ot[;.-/i5a.i )tal

xaO' r,v (jou TE'XeÎTai to iepov ùttô uàvTwv [av/i[/.oi7livov, toO eÙTeêo'j;

Aéovtoç Iti rà Tviç ^aci'Xei'a; SuO'Jvovxo; cjcriTurpa. 5

XXXI. — Rai vOv Taîç o-jpavîat; svxulî^vi <7/.-fivxli; h T:xyyéfoi.ax(j(;

Tôiv [Aax.pûv lîoi) Tïovcov àTToXajAêzvuv Tzç ajAOiSac. Opoirr/iÔi toîvjv )cal

paciléw; 7i[A(I)V ToO TtisToO, jAsyiCTa ppaêêucov aÙTw Tic xxt' èvav-

TÎfc)v êv [AKJtpx (^ti)^ îcal âw/ii/.ov. TûOTuaix Î5X.upà îtal à/ioiTaytoviçTa

x.ai vi)(.atç TC^etcTaiç sfjnrpéTTOVTa' /£ipl cxéiroi; aÙTOv toO iravTava- lo

KTOÇ Xp'.CTO'j y.où 0eo'j tûv ôXwv àv Tev.ç tùv è)^9pâv cuaikTvOxatc

àya'X'Xîaciv «Ùtù TCaoéyiov xai eucppoçuv/iv, /.at TcaSwv àvaJTtpov suv-

Tr.pôJv '^uyt)«ôv ôy-oô x,al /7W[/.a,Tt)cwv, -flaepxi; t£ t-à; àvvicTOpou Tuy-


x.oivwv?ii7aî (joi. TioÎTiCOv aÙTOv xal utov àva^etyOvivai (pwTÔç, >.a[ji.Tvpo-

T'OTO; ;x£Tac5(^£tv Tvj; ÔEÎa;, T^àdvii; ^apà; £[/.»5Opr,0-^vat tt,? oùpavtou, lô

x«l pa,(7i'X£ixç -/.aTaEicoOïivat 0£oO. "Oti aÙTtji TCp£U£i vî 5o^a xal t6


x.paTo;, vOv xoii 7.11 /ai. £iç Toù; aïùva; twv aicovojv. â[A-/i'v.
II

MONT SAINT-AUXENCE

ETUDE HISTORIQUE ET TOPOGRAPHIQUE

PAR

Jules PARGOIRE. A. A.

Le mont Saint-Auxence appartient tout ensemble et à l'ha-


giographie byzantine et à la topographie suburbaine de Cons-
tantinople. Son nom lui vint, et sa haute fortune monastique
aussi, du fameux solitaire dont une des Vies est éditée pour la
première fois dans les pages qui précèdent. Sans la grande
renommée de cet homme, l'expression ïpo; to3 «711^ Aù^svtîou
n'eût jamais été connue et la hauteur que ces quatre mots dé-
signent n'eût jamais été l'objet de si fréquentes mentions chez
les auteurs byzantins. D'où il suit, on le comprendra sans peine,

que l'histoire de la montagne doit commencer par celle de l'a-


nachorète.

1. — SAINT AUXENCE.

L'anachorète saint Auxence n'a point manqué de biographes.


Un auteur inconnu (1) écrivait sur lui une cinquantaine ou une
soixantaine d'années après sa mort, et c'est l'œuvre de cet ha-

(1) MM. 0. Bardenhewer, Les Pères de l'Église, trad, franc., t. Ill, p. 48, et
M. 0. Bardenhewer,
P. Batifl'ol, LiUérahire grecque, p. 262, l'appellent Georges;
loc. cit., et E. Marin, Les moines de Constantinople, p. 478, en font un disciple

d'Auxence. Ce dernier point est sûrement faux. Quant à la question du nom,


j'ignore sur quoi l'on se base pour mettre celui de Georges en avant.
16 MONT SAINT-ALXENCE.

giographe anonyme, à peine retoucliée par Syméon le Méla-


phraste, qu'il nous est donné de lire aujourd'hui, puijliée par
Migne, dans la collection métaphrastique (1). Le même travail
primitif a également servi de base àla Vie d'étendue plus courte
et de style plus simple que la compilation de C. I)oui<:akis est
allée prendre au monastère athonite des Ibères (2).

Il faut en dire autant de l'élégant résumé que le zèle infa-

tigable de M. Léon Clugnet arrache aujourd'hui aux ténèbres


de la Marcienne. Une autre Vie anonyme, signalée en plusieurs
manuscrits, a vu naguère quelques-unes de ses phrases pa-
raître, d'après le codex 186 E de Lavra, dans le supplément
de VHéortologe bijMntin{3). M. M. Gédéon, l'auteur de ce der-
nier ouvrage, y a de même transcrit, en l'ésumant le reste,
quelques paragraphes d'un discours biograpliique du célèbre
Michel Psellos sur notre vénérable et théophore père Aiixence
le Gy^and (4).

A ces cinq documents faut-il, avec M. M. Gédéon (5), en ajouter


un autre? Cet auteur signale en effet une sixième Vie, manus-
crite, dans la bibliothèque patriarcale de Jérusalem et le ca-
talogue de M. A. Papadopoulos-Kerameus. Mais c'est une mé-
prise de sa part, La Vie manuscrite en question ne diffère point,
autant qu'on peut en juger par Vincipit, de la pièce que
M. M. Gédéon lui-même a rencontrée dans le codex 186 E de

Lavra et dont il a inséré l'analyse, ainsi que de petits extraits,


dans son Héortologe byzantin (6).
Au total, malgré l'apparente abondance de biographes, trois
Vies publiées in extenso, fort semblables entre elles, et deux

(1) Migne, P. G., t. CXIV, col. 1377-1436.

(2) C. DoUKAKis, Méya; SuvaÇaptarri;, février, p. iVl-ibi.


M. GÉDÉON, Bu^avTivàv ÉoptoX&Yiov, p. 279-283.
(3)
Op. et lue. cil. L'auteur ;i rencontré ce discours dans le codex 99 r de Lavra.
(4)
On le trouve également ailleurs, par exemple dans le codex 78 d'Esphigmcne,
S. L.^MBROS, Catalogue of lite greek manuH-ripts on mount .Alhos, n° 2091, t. 1,
p. 179, et dans le codex G72 du Vatican, PP. Bollandiam. Calalugus codicum hn-
giographicorum graecorum bihliolhccae \'nlicanae, p. 19.

(5) Op. cit., p. 278.


(6) A. I^apadopoulos-Kerameus, 'kpo(jo)u|j.iTix:n ptëlioôrixïi, ne signale, en dehoi's
de la Vie Imprimée dans Migne, que celle dont les premiers mots sont KoXoi [ièv
xaî ol èÇ àXXoSaitri; x"*"?*? xapitoi, t. 11, p. 315 et 336, et t. 111, p. 326, et ces mots
sont bien identiques à ceux que JL M. Gi'déon place au début de sa biographie
athonite, op. cit., p. 278.
MONT SAINT-AUXENCE. 17

Vies analysées à grands traits, peu différentes des deux pré-


cédentes, voilàdocuments hagiographiques dont
tous les
nous disposons à l'heure qu'il est pour esquisser la carrière
d'Auxence. Au cours du présent travail, pour plus de commo-
dité, ces cinq pièces seront citées comme suit : la première,
celle dans Migne, sous le nom de Métaphraste; la
qui est
deuxième, celle qui est dans Doukakis, sous la rubrique Ano-
nyme A la troisième, celle que nous devons à M. L. Clugnet,
;

sous la rubrique Anonyme B; laquatrième. celle qui est résumée


par M. M.Gédéon, sous la rubrique Anonyme C; la cinquième,
résumée dans le même auteur, sous le nom de Psellos.
Syméon le Métapiiraste et les tniis biographes anonymes
ignorent à peu près complètement les débuts de leur saint. Ils
savent cependant que Auxence naquit lout à l'orient de l'em-
pire, en Syrie, et qu'il y fut élevé dans les principes d'un
christianisme aussi éclairé que profond (1). Le futur anachorète,
ajoutent-ils, prit de bonne heure le ciiemin de Constantinople
afin d'y chercher fortune auprès d'un sien oncle qui servait
avec le grade d'op/io dans l'un des quatre corps de la garde
palatine. Là, en arrivant, Auxence eut la douleur d'apprendre
que ce parent venait de mourir. Il n'en réussit pas moins,
robuste de corps et beau de visage, à se faire inscrire sur les
rôles de la garde, non point comme son oncle dans la cohorte
des numériens, mais dans la quatrième des sept compagnies
de scholaires affectées au palais sacré. C'est là, dans la qua-
trième schole, que Syméon le Métaphraste et les trois anonymes
prennent leur héros pour nous dépeindre assez au long sa vie
de soldat pieux et de moine héroïque.
Michel Psellos, qui ne connaît pas mieux l'origine du saint,
fournit du moins quelques détails un peu différents sur son
entrée dans la garde palatine. D'après lui (2), avant de venir
à Constantinople, Auxence avait pris part à plusieurs cam-
pagnes, et son oncle, un oncle paternel, était stratège. Ces
deux renseignements, s'ils étaient mieux certifiés, aideraient
beaucoup à s'expliquer la si facile incorporation du jeune
Syrien dans des troupes d'élite comme l'étaient celles de la

(l) MET.Ai'HiniiE, i, col. loSO; Ano.nv.me a, p. -l-i-i; Anony.me B, p. 3; Anony.me C,


p. -279.
[i) Psellos, up. cit., p. i'd; CI', .\nonvme B, ji. '.i.

2
18 MONT SAIXT-AUXENXE.

garde. Psellos outre que l'empereur introduisit


déclare en
Auxence dans premier escadron de ses cavaliers. Il n'y a
le

rien là, en dépit des apparences, qui contredise nécessairement


les précédents auteurs. Ceux-ci, en effet, nous apprennent
eux-mêmes, au cours d'un récit de miracle (1). que leur
scholaire était à cheval, et nous savons positivement, par ail-

leurs, que les sept scholes palatines se composaient les unes


de fantassins et les autres de cavaliers.
A ces données des biographes, auteurs quelque peu tardifs,
ne pouvons-nous ajouter les indications d'un historien contem-
porain'? S'il est vrai, comme l'a écrit avec infiniment de vrai-
semblance le bollandiste G. Henschen (2) ,
que l'Auxence de
Sozomène se confond avec notre Auxence, les débuts de ce der-
nier s'illuminent pour nous d'un jour tout nouveau. Sozomène
parle d'Auxence à propos d'un événement du règne de Théo-
dose P'', à propos de la translation d'un chet plus ou moins
authentique de saint Jean-Baptiste, ou plutôt à propos du
prêtre Vincent qui profita de cette occasion pour quitter la secte

macédonienne et devenir catholique. « Ce \'incent, écrit l'his-

torien (3) , était Perse d'origine. Au temps de Constance, alors


que le christianisme était persécuté dans sa patrie, il se réfugia
sur les terres de l'empire avec Addas son neveu. Vincent, entré
dans rangs du clergé, s'y éleva jusqu'à la prêtrise. Addas,
les
lui, contracta mariage et ce fut un grand bien pour l'Église,

car il devint le père d'Auxence, iiomme très terme dans sa foi,


très sûr dans son amitié, très pur dans sa vie, esprit curieux
d'apprendre, également versé dans les auteurs profanes et les
auteurs chrétiens, caractère modeste, nullement vain soit de
sa laveur auprès de l'empereur et à la cour, soit de sa haute
position militaire. De lui, d'ailleurs, il est sans cesse question
parmi les moines les plus éprouvés comme aussi parmi les
laïques zélés qui ont fait connaissance avec lui. »
De quels laïques zélés, de quels à'vîps; TOouSaïoi, s'agit-il dans
ces dernières lignes? Les cinq biographes nous donnent la ré-
ponse en disant que le scholaire Auxence était un fervent des
offices liturgiques et surtout des veilles prolongées toute la

(1) Métaphh., s, col. 138-4; Ano.nïme A, p. 213.


(2) Ada Sanctorum feb)uaru, édit. Palmé, t. II, p. 769 et 770.

(3) Histufia ecclesiaslica, VU, 21, Migne, P. G., t. LXVII, col. 148J.
MONT SAINT-AUXENCE. 19

nuit(l). Il fréquentait les églises, il aimait les manifestations


du culte, il payait de sa personne pour en promouvoir l'éclat,

bref il romplait parmi ces chrétiens d'élite organisés en con-


frérie que les v° et vi" siècles appelaient pliilopones, zélés ou
compagnons (2). Voilà ce que disent les cinq biographes, et, ce
disant, ils confirment de tous points l'identilication faite par
G. Henschen. l'identification de leur Au.xence avec l'Auxence
de Sozomène.
Trois des cr-jjcafji qui édifiaient alors Constantinople se liè-
rent plus particulièrement d'amitié avec notre scholaire. Le
premier, Sittas, nous est inconnu, mais il suffit de son nom
pour dire qu'il devait être d'origine orientale. Le deuxième, Mar-
cien, avait appartenu au navatianisme; il s'enrôla plus tard
dans le clergé, devint économe de la grande Église, multiplia
les fondations religieuses et mérita d'avoir sa mémoire fêtée
par l'Église grecque le 10 janvier (.3). Le troisième, Anthime,
était alors fonctionnaire au palais (4), et c'est avec lui surtout
que le scholaire faisait de longues stations dans les églises, dans
celle en particulier de Sainte-Irène au bord de la mer (.'')). Peu
de temps après, de laïque zélé, Anthime devint prêtre; il rendit
une vie nouvelle aux grandes vigiles en y introduisant des
chœurs d'hommes et de femmes, s'illustra comme mélode, et
vécut de manière à conquérir une place au catalogue des saints
où son nom figure au 7 juin (G).

(1) JltTAi'im., 2 et 3, col. 1.S80 et 1381 ; Anonyme A, p. iAi; Anonyme B, p. 4;


Anonyme C, p. 279; Psellos, p. 279.
(2) F. Nau, Vie de Sévère patriarche d'Anlioche, Paris, 19IJ0, p. 36; S. Pétridès,

Le monastère des Spoudaei û Jerusalem et les Spuvdaei de Copslantinople, dans les


Échos d'Orient, t. IV (1901), p. 224-231.
(3) Sur saint Marcion de Constantinople nous avons doux Vies, celle de Sy-

méoii Jlétaphrasle dans Migne, P. G., t. CXIV, col. 429-456, et cello d'un cer-
tain Serfjios publii'O d'abord par M. A. Papadopoulos-Koi'ameus, 'AvàlexTa Upo-
îoXviiiTixr;; (TTa-/v<o).oYia;, t. IV, p. 258-270, puis, sur un manuscrit beaucoup plus

complet, par M. JI. Gédéon, Bu^avTitov éopro)6Yiov, p. 271-277.


(4) Quelle était sa fonction? Les biographes cpii en parlent le l'ont eu termes

plutôt contradictoires. Syméon Mr'taphraste, 2, col. 1380, confirmé par l'Ano-


nyme B. p. 4, dit ((u'Autliime était alors Sexavàç év opSivu toû Oeiou itaXaiiou. Mi-
chel Psellos, op. cl loc. cit., écrit qu'.Vnlhliiie èv padiXcioi; àvOûv... Ta; gadiXinà;
(jçpaYÎôa; TtEitiuTEVto, çûXaE Tôiv ftadi/Eitov éiiKjToXwv xai wv xaî \tf6]i.fioc,.

[h) Métaphr., up. et lue. cit.: ,\nonyme A, ji. 212; .Vnonyme H, ]). I; Psellos, op.
et loc. cit.

(6) S. PÉTKiDÉs, op. cit., p. 22S-23().


20 MONT SAINT-AUXENCE.

Outre les trois amis, le sclioiaire en avait un autre, nommé


Jean, qui menait la vie solitaire non loin de rHebdomon. L'Ano-
nyme de Doukakis et Michel Psellos (1) nous présentent ce Jean
comme vm stijUte; Syméon Métaphraste (2) le fait vivre de-
bout dans ce qu'il appelle un y."/,:j£i;, nous dirions une cel-
(3)
lule étroite en forme de prison ou de cage (4). Auxence, grand
admirateur de cet anachorète, ne devait pas tarder à suivre son
exemple.
Un jour vint, en effet, où les vertus et les miracles du sclio-

iaireuniversellement connus ne lui permirent plus de goûter à


Constantinople sous l'habit du soldat cette tranquillité dont son
ùme éprouvait l'indicible besoin. Ce jour-là. Auxence donna sa
démission. Il passa dans la Bithynie, courut à une dizaine de
milles de Chalcéduine et s'y établit sur un rocher, au flanc du
mont Oxia (.j).
Auxence fut trouvé là. un mois plus tard, par de petits patres

qui ('herchaient tout en pleurs leur troupeau fugitif. D'abord, en


apercevant de loin son costume à la saint Jean-Baptiste, les
pauvres enfants le prirent pour une bête fauve et se mirent à
fuir précipitamment; puis, rassurés par ses appels et rensei-
gnés sur le lieu où se cachait leur troupeau ils le tinrent pour
,

un saint et lui amenèreni tous leurs parents ainsi que tous les
paysans d'alentour. Ceux-ci, excellents chrétiens, s'empressè-
rent de se mettre sous la protection de ses prières. « Montez,

(1) op. el lor. cil.

(2) Op. el loc. cil.


(3) Si nos trois hagiograplios sont dans lo vrai, il laiU dij-i' (iiio saint Daniul do
l'Anaple ne fut pas le premier stylite de Constantinople. Cf. l'excoUenl travail
du R. P. H. Delehayo sur Les Slyiites dans la Revue des questiuns /ristoriqucs.
1895, p. 52-103 et Compte rendu du III' Cuni/rès scientifique international
dans le

des calholiques, t. V, Sciences historiques, p. 191-232, ainsi que l'article du


R. P. S. Vailhc sur Les Styliles de Conslantinojde, dans les Échos d'Oiienl, t. I.
p. 303-307.

(4) Le mol xXouêo; est écrit avec une majuscule dans le te.xtegrec de la Pati-o-
logie et transcrittel quel, également avec une majuscule, dans le te.\te latin;

mais c'est à tort qu'on y a vu un nom propre de lieu, ainsi que le prouve l'em-
l^loi de ce mot comme nom commun en plusieurs autres passages de cette même
Vie de saint .\uxencr.
(5) Métaphr., 9, col. 1385: .A.nonv.me A, p. 214 et Anony.me B, p. 5. D'après VA-
nonyme C, p. 280, la monlagne s'appelait HéTpa 'OSsïa, pierre pointue. Jlicliel
Psellos, p. 281, donne ce dernier nom. non pas à la colline, mais au rocher même
où .\u.\ence vécut le premier mois.
MONT SArNT-AUXENCE. 21

lui (liivnt-ils, au sommet de la hauteur et de là intercédez pour


nous. » Lui, touché de cette requcte, y accéda (1). Les paysans
construisirent tout au haut de la montagne une petite cel-
lule flanquée d'un y.Aîj6:; et le fervent anachorète s'enferma
dans cette sorte de cage en chantant ce verset du psaume (2) :

« Me voici comme le moineau solitaire sur son toit. »

La vie que mena saint Auxence, les visites qu'il reçut et les
merveilles qu'il accomplit dans son ermitage du mont Oxia, ce
sont là des points fort intéressants, mais auxquels je ne puis
m'attarder. ,Je dirai plutôt que l'ex-scholaire se trouvait encore

dans son étroite retraite lorsque le quatrième concile œcuméni-


que s'ouvrit à l'église Sainte-Euphémie de Clialcédoine, le 8 oc-
tobre 451. Cette mentinn du concile, faite par tous les biogra-
phes (3), mérite de nous arrêter, car elle est le meilleur des
jalons chronologiques plantés dans la vie de saint Auxence.
Tout d'abord, cette mention permet de voir combien a été
distraitDu Cange, lorsqu'il a écrit après le nom d'Auxence les
quatre malheureux mots que voici Qui sub Heraclio vixit (4). :

En second lieu, elle nous montre ce qu'il faut faire de la trente-


cinquième année du règne de Théodose le Jeune inscrite par
Syméon Métaphraste (5) et un des biographes anonymes {(>) tout
au commencement de leur récit.
M. M. Gédéon a pris cette date pour celle de l'arrivée d'Auxence
à Constantinople (7). En
vraiment ainsi? Je ne le cruis est-il

pas. J'estime, au contraire, que la trente-cinquième année de


Théodose II est celle où notre seholaire quitta la capitale (8)
pour s'en aller vivre dans la retraite. La trente-cinquième année

(1) MÉTAPim., 11, col. 1385; Anonymr A, loc. cit.; Anonyme B, hc. cit.; Pseli.os,

p. 281.
(î) Psaume f i, 8.

(3) Mktaphk., 23. col. l.j'.C; Anonyme A, p. 2l(i; .Anonyme Fi. p. 7; Anonyme C.
p. 280; PsELLos, p. 281.
(4) Constant inofiolis c/iris/ianii. IV, 8, 19, odit. Venise, p. 107.
(5) Op. cit., >. col. 1380.
(6, Anonyme A, p. 242. l.',\iioiiynie B, p. 3, indiqiio seulemeni la li-ontii'TiiP an-
née : le mot jr£(i,7rt(j> a été oublié par l'abréviateur ou omis par quelque copiste.
(7) M. GÉDÉON, T-jTt'.zov Tïj; lui ToO powc'j Toij AùÇevTÎou iT£ëa(7(i.{a; |J.'.v^; Mi/ai'A toO
"fX^YY^'ou. Constantinopli\ I8'.I5, p. 7.
(8) M. T. Evangélitlés, 01 piot tiiiv àyio)'/, .Vthènes, 1896, p. 197, met Au.xence en
garnison à Nicomédie et c'est de là qu'il l'envoie mener la vie érémitique. Mal-
heureusement poui- l'auteur, pas un des cinq biographes ne souffle mot de Ni-
comédie.
22 MONT SAINT-AUXENCE.

de Throdose le Jeune courut du 1" mai 142 au ?,() avril 143.


(ju'on ne Toublie pas et l'on suivra sans peine les preuves qu'il
nous faut donner ici pour I'talilir dans la vie d'Auxence un point
ehrondlngique assuré,
Auxence, affirme un des auteurs anonymes (1), mourut ex-
trêmement vieux, tl; îV/aTcv v.m gaOù -fiipa; sAiaa-;, c'est-à-dire

septuagénaire au moins, ou même octogénaire. Or, comme nous


le verrons en son temps, il mourut dès av;mt le l.") février 473.
C'est donc, sans contredit, qu'il était né dans le dernier quart
du iv siècle ou. pour le moins, aux toutes premières années
du ^^ Né à cette date, il avait, sinnn dépassé, du moins atteint
la quarantaine en 442. Or, lors de son arrivée à Constantinople
et de son enrôlement parmi les scholaires, il était, déclare un
second biographe anonyme (2), dans sa toute prime jeunesse,
«pu T£/,(ov î'.ç TiîoJVTa.; -/.yJ. zp;ç tiv IfSi.z'i ''^xvhù'i -/.y-y. t: -:w-:v à'vf);;

Ti;; 5JC7£w;. L'âge de quarante ans, de quarante ans et plus peut-


être, représente-t-il cette prime jeunesse chez une recrue? As-
surément non. Donc, si les auteurs invoqués ici n'ont point fait

erreur, la trente-cinquième année de Théodose ne saurait être


celleoù Auxence devint scholaire.
Sozomène nous fournit la base d'un second argument. Cet
historien, au témoignage des critiques (3) termina son œuvre ,

en 443, au plus tard en 14 1. Or, on a vu plus haut en quels termes


il parie d'Auxence et comment il en fait un des chrétiens les

plus remarquables de Constantinople, un des fonctionnaires les


plus haut placés à la cour. Pareil éloge et pareils renseigne-
ments se comprendraient-ils, écrits dès avant 443 ou 444, de
l'humble Syrien venu s'enrôler tout jeune dans le scholariat en-
tre mai 4 12 et avril ] 13? Il ne se trouvera personne à le penser,
je crois. C'est donc que la trente-cinquième année de Tliéodose
n'est point celle oîi Auxence débuta dans la garde palatine.
Une troisième preuve, plus convaincante que les deux pré-
cédentes, nous est fournie par cette mention du IV" concile dont
j'ai déjà fait pressentir toute l'importance chronologique. Un
des miracles d'Auxence antérieurs au IV° concile, c'est-à-dire

(1) Anonyme A, p. 251.


[i) Anonyme C, p. 279.
(3) P. Batiffol, IJtUrature grecque, p. 218.
MONT SAINT-AUXENCE. 23

au 8 octobre 151, eut lieu, nous disent trois biographes (1), au


mont Oxia durant la dixième année de son séjour sur la colline :

d'où il suit, même en usant de la plus grande largeur possible,


qu'Auxence avait abandonné le métier des armes et la vie du
monde dès avant le S octobre 442. Par ailleurs, je le rappelle
encore une fois, c'est le P'' mai 442 que Théodose inaugura sa
trente-cinquième année de règne : d'où il résulterait, en sui-
vant l'opinion de M. M. Gédéon, que saint Auxence n'arriva de
Syrie à Constantinople qu'après le 30 avril 442. Mais alors à
quoi se réduit le séjour de notre saint dans la capitale? A quoi
se réduit son scholariat? Enrôlé après le 1" mai 442, Auxence
estdémissionnaire avant le 8 octobre 442 est-ce possible? Peut- :

on placer en un laps de temps si restreint tout ce que les bio-


graphes rapportent de lui comme scholaire de la garde? Point
du tout, évidemment. Disons donc que la trente-cinquième an-
née de Tiiéodose II n'est point celle qui vit l'enrôlement mi-
litaire d'Auxence.
S'il en va ainsi, une question se pose pourquoi les deux bio-:

graphes mentionnent-ils cette trente-cinquième année au début


de leur récit"? C'est, je crois, qu'ils entendent fixer par là le
moment où notre Syrien cessa d'être soldat et devint ana-
chorète. En écrl\ant : La trente-cinquième année de Théo-
dose le y avait un scholaire..., ils veulent indiquer
Jeune, il

le terme, nullement le début de son scholariat.

M. M. Gédéon, en dépit même des expressions employées par


les deux auteurs, veut absolument que ce soit le début. Aussi,

n'osant réduire le scholariat d'Auxence à deux ou trois mois de


service, prend-il quelque liberté avec les textes et affirme-t-il
que le saint ne partit pour le mont Oxia que
vers 448 ou 4 19.
Comment obtient-il Simplement, ainsi qu'il nous
cette date?
le révèle dans une note (2), en remplaçant par in-.ia la ctv.ai-.ix

de vie solitaire que les trois biographes indiquent avant le


IV concile. La correction, je le crains, ne laissera pas que de
paraître hardie et parfaitement inacceptal)le à quiconque lira

(1) Mktapur., 14, col. 1388; Anonyme B, p. 6; Anonyme A, p. 245. Ici, pour sau-

vegarder le coup d'œil typograpliiquo, l'éditeur Doukakis a mal coupé sonte.xte :

il faut avancer le point à la ligne et commencer le premier alini'a de la page 245.

immédiatement après le premier mot de cette page.


[i] Tumxôv, p. 7. note 3.
24 MONT SAINT-AUXRN'CE.

le texte du Métapln-aste et des deux Anonymes. Si les trois ha-


giograplies portaient le mot
on puurrait peut-être à la Iv/.xi-ix,

rigueur supposer une faute de copiste pour ouTfx. Mais com-


ment substituer ce petit mol aux longues périphrases qu'ils
emploient? L'Anonyme de M. Clugnet écrit Mv.x îà iiu-pl6-x; :

k'Tïi(l). L'Anonyme de Doukakis porte My.x-:z [j.v/ eJv i-or, -m :

jAîYaAw iv -rij) :pîi à(7xsu|j.£v(.) tîjto) ypivîç oir,vUT-:; (2)... Quant au Mé-
tapliraste, il dit: Uipl-'y. îr/.a :jv ï-.r, îuTpi'l/xvTiç y.'j-:~j i-/.r;c7£
(3)...,
et il répète cette donni'e chronulogique un peu plus bas une
seconde fois. Où trouver dans ces expressions les éléments du

modeste Sutâ? Mais pourquoi, d'ailleurs, vouloir corriger sans


motif? Les trois auteurs disant qu'Auxence llorissait à Cons-
tantinople en 442, nullement qu'il arriva dans la capitale à cette
date, toute correction est superflue.
S'il tenait à corriger, M. M. Gédéon aurait dû faire observer

que l'Anonyme de Doukakis a excédé en employant le verbe


oii^vjctt;. Cet Anonyme affirmant lui-même qu'Auxence était

encore scholaire en mai 142, le miracle opéré avant le concile


ouvert le 8 octobre 451 ne peut certainement pas avoir eu lieu
dix ans pleins après le jour de son entrée dans la vie érérai-
tique.
S'il tenait à rectifier, M. M. Gédéon aurait dû s'attaquer à un
autre passage de Syméon Métaphraste. D'après
le Métaphraste,

entre le prodige assigné à la dixième année de vie anachoré-


tique et la tenue du I\'' concile général, il se serait écoulé un
ceviMwnomhYe iVniitres années. C'est, dit-il (4), -pbç -.-j.z ziv.x

y.î-x v.xl ï-tçiy. 'i-r, que les Pères se réunirent. Or, pareille as-
sertion ne saurait être acceptée. Syméon le Métaphraste affir-
mant lui-même qu'Auxence encore scholaire en mai 442,
était
le miracle opéré durant la dixième année de sa vie érémitique
ne peut certainement pas avoir eu lieu quelques années avant
le concile ouvert le 8 octobre 451. De ces années supplémen-
taires, l'Anonyme de Doukakis, si fréquemment d'accord pour-
tant avec Syméon, ne souffle mot. Sans nul doute, nous som-
mes ici en face d'une de ces incidentes malheureuses dont le

(1) Anonyme B, p. 3.
(2) Anonyme A, p. 24.Ô.
(3) MÉTAPHR., op. cit., 1 1. eol. 138«.
(4) MÉTAPHR.. op. cil., -a. col. 1396.
MONT SAIXT-AIXENCE. 25

trop facile auteur des metaphrases a le secret et qu'il faut de


toute nécessité jeter par-dessus bord.
Ces questions de clironulogie vidées, reprenons la vie de
notre solitaire là où nous l'avons interrompue. Donc, au mo-
ment du concile, Auxence liahitait sa prison du mont Oxia. Le
soupçon qui pesa sur lui de tremper dans les erreurs d'Eu-
tycliès fut cause que l'empereur donna l'ordre de l'en arracher.
Descendu au bas de mis sur un chariot qui,
la montagne, il fut
passant par le lieu dit ïi^Bs; (1), Su/.B:; (2), ou Ar;;:;; (3), et par
l'église du saint martyr 0a'AîA:(iî; (4), le conduisit au couvent

de Saint-Jean-Baptiste (5) àv ifi ^iliio (6), ou tt;; <ï>co(Xï)ç (7) ou ,

encore tsîj 'AvîtiO-îj (8). De là, après un séjour assez prolongé,


Au.xence fut transporté au monastère de saint Hypace(9), de-
bout près de l'église des saints apôtres Pierre et Paul à Ru-
fmianes (10). Quelques jours ou quelques semaines plus tard, un
dromon de la cour vint prendre Au.xence pour le déposer à
l'Hebdomon auprès de l'empereur Marcien. Auxence, après son

(1) MÉTAPHEt.,:», col. 1-100.

(2)Anonyme H, p. 8. Dr cette localiti'' tirait jn-ul-rtre son surnom le moine


Sixtôitrii; àqni sa doctrine sur la corrujitibilité du corps de Notre-Seigneur .Jésus-

Christ au saint Sacrement attira une condamnation de la part du patriarche


Jean Kamatéros en 1199. Echrem, Caesares, vers. 650:i et seq., JIione, P. G.,
t. C.XLIII, col. '2 14 et 2lô; Dositiike, llîpi tûv êv 'hpodoXOnoi; TraTpiapxeuidtvTMv, VIII,
.\n, 2, p. Sur.

(3) Anonyme C. p. 280. M. Gi'hIc'Ou. Cu^avtivov iopToVJyiov, p. 2irj, préfère cette


dernière leçon à toute autre; mais poui-quoi son manuscrit unique aurait-il rai-
son?
(4) Métaphr., :>1, col. 1401 ; Anonyme A, p. 247; Anonyme B, p. 8.

(5) MÉTAPHR., 32, col. 1401 ; Anonyme C, p. 280; Psellos, p. 281.


(G)- Métaphr., loc. cil.

(7) Anonyme B, p. 8.
(8) Anonyme C, loc.M. Gédéon, op. et loc. cit., présente cette dernière leçon
cil.

comme la seule vraie. se prononcer de la sorte, il aurait mieux fait


Avant de
de voir si la majorité des manuscrits soit du Mi'taphraste soit des Anonymes no
s'inscrivent pas en faux contre son codex unique.
(9) Michel P.sellos, p. 281, écrit à propos de ce monastère toi; toO (iàpTupo; :

Titoniou xaTa).d(ait£Tai 8otJ[iaaiv. lia tort d'appeler cet Uypace martyr, car le saint
dont il s'agit ici mourut tranquillement sous l'habit monastique le 30 juin 446.
Il a raison, par conti'e, de signaler ses miracles, car cet Hypace mérita le litre
de thaumaturge, comme le prouve un manuscrit liturgique du xr' siècle, con-
temporain par conséi|uent de Psellos, où sa fête se trouve annoncée en ces
termes to'j ôoiou itaipè; i?i[iMv xït OaujiaToupYOÙ 'rnaT'Oy Toù il 'Po'jçiavaî;, C'i-ÉOPAS
:

KoïKYLiDÈs, KaTi),oi7ta xEipoYpicpuv iEpo(To).vi(nT'.>iïi; pi6),io6iîy.Yiç, p. 22.


dans la Byzanlinisclie Zeitschrifl, t.
(10) J. I'ahgoire, liufîniancs, VIII, p. 429-477
et Autour de Chalcédoine, dans la même revue, t. XI, p. 333-357.
26 MONT SAINT-AUXENCE.

enlrevue avec ce dernier, fut porté à Constantinople où le pa-


triarche Anatole, lui ayant fait lire la définition conciliaire, eut
le bonheur de constater la parfaite pureté de sa foi. Ainsi, du
moins, parlent deux biographes (1). Au témoignage des trois
autres (2) le saint fut appelé deux fois de Rufinianes par l'em-
,

pereur; sa conférence avec Anatole et son adhésion aux déci-


sions dogmatiques du concile furent la conséquence de sa se-
conde entrevue avec Marcien.
Et maintenant, quelle date assignerons-nous à ces faits?
Jusqu'ici, à la suite des historiens comme Baronius (3) et des
hagiographes comme G. Henschen ( 1) , tout le monde les place

durant la tenue du concile, c'est-à-dire entre le 8 octobre et le

P' novembre 451. Les cinq biographes, il est vrai, se pronon-


cent dans ce sens. D'après Syméon Métaphraste(.j) et l'Ano-
nyme de Dùukakis (6) , les Pères auraient eux-mêmes sollicité

la présence de l'illustre anachorète à leurs travaux. D'après l'A-


nonyme de Gédéon(7), Marcien n'aurait pas dédaigné de venir
en personne présenter Auxence aux membres de l'auguste
assemblée. D'après Michel Psellos (S) les hésitations du saint ,

auraient causé beaucoup d'inquiétudes au prélat. Il me semble,


pourtant, que les choses ne se passèrent pas ainsi, et les preuves
ne manquent point, si je ne m'abuse, pour reporter ces événe-
ments en 452. Du moins, si Auxence fut arraché du mont Oxia
dès octobre 151, ses rencontres avec l'empereur et le patriarche
ne furent que de l'année suivante.
Remarquons tout d'abord que les Pères ne restèrent pas assez
longtemps réunis pour avoir vu se passer tout ce que les bio-
graphes nous racontent des faits et gestes d'Auxence entre sa
descente du mont Oxia et son adhésion à la doctrine du con-
cile. Celui-ci ne dura, on le sait, que du 8 octobre au 1" no-

vembre 451. Comment placer en ces trois semaines le message

(1) Anonyme A, p. 247; Psellos, p. 282.


(2) ANONY.ME B, p. 9 et 10; Anony.me C, p. 280 ot 281: Métaphr.. 38-12. col. 1405-
1412.
(3) Annales, ad annum 451, n° 159.
(4) Acta Sanctorum febrtiarii, t. Il, p. 770.

(5) Métaphr., 23, col. 1396.

(6) Anonyme A, p. 246 et 251.


(7) Anonyme C, p. 281.
(S) Psellos, p. 282.
MONT SAINT-AUXENCE. 27

de Marcien à l'anachorète, la sortie de ce dernier de sa soli-

tude, son long séjour au monastère de Saint-Jean-Bapfiste, son


plus long séjour au couvent de saint Hypace, son voyage à
l'Hebdomon, son voyage à Constantinople?
Notons en second lieu que les circonstances de l'entrevue
d'Auxence et d'Anatole à Constantinople nous transportent hors
d'octobre 451. Dans cette entrevue on communique à l'anacho-
rète la partie des actes conciliaires relatifs à la doctrine. Or, dé-
finie le 22 octobre et signée ce jour-là ainsi que les deux jours
suivants, la déclaration dogmatique du concile ne fut proclamée
que le 25. La rencontre d'Auxence et d'Anatole eut donc né-
cessairement lieu après cette date. Mais comment supposer que
ce fut avant la fin du concile? Du 25 octolire au l" novembre,
les Pères se réunirent en session tous les jours, parfois même
deux ou trois fois le jour(l), et le patriarche, très intéressé à
certaines affaires, à la rédaction et au vote du 28° canon par
exemple, ne dut guère quitter Chalcédoine ces jours-là, surtout
pour aller dans sa cathédrale consacrer à la conquête d'un
simple ermite des moments si précieux.
Observons enfin que la conférence tenue à l'Hebdomon entre
Auxence et Marcien se trouve fixée par un des trois anonymes
à une date qui ne concorde pas du tout avec celle du concile. Si
l'anachorète, dit cet auteur (2), fut conduit à l'Hebdomon, c'est
que la cour se trouvait là. « L'empereur s'y était rendu, accom-
pagné du sénat, pour célébrer la fête du disciple bien-aimé dans
son église, et il célébrait cette solennité avec de grandes pom-
pes. » Or, de quelle fête s'agit-il ici? Laissez de côté, comme de
juste, les dédicaces et les synaxes d'ordre tout à fait secondaire
spéciales à telle ou telle chapelle (3), et vous ne trouverez dans
le calendrier liturgique de Constantinople que deux solennités
de saint Jean l'évangéliste, l'une au 26 septembre et l'autre au
8 mai. De ces deux solennités, c'est celle du 8 mai qui se fêtait
à l'Hebdomon. Ainsi le pensait déjà Morcelli. In quo potissi-
iimm hodie, dit-il en parlant de ce faubourg sous le huitième

(I) HÉFÉLÉ, Histoire des conciles, trad, franc., t. III, p. H.

(i) AXO.SYME C, p. 280.


(3) H. Delehaye, SyncLxarium. Ecclesiae ConstanlinopoWanae (Propylapum ad
Acta Sanctorum novombris), Bruxelles, 1902, col. 204, 1.5; -1G8,2G: 759, 3; 812, 21;
866,9; 878, G.
28 MONT SAINT-AUXENCE.

jour (le mai (1), etiam si/iifi.riin artam esse rrediderim.


Sa manière de voir est en plein accord non seulement avec le
témoignage des Synaxaires (2), mois encore avec- celui de Cons-
tantin Porphyrogénète. L'impérial auteur écrit d'une part :

Mï;v'; c£-Tî|j.6p»i) •/.'='


'lŒTiiv i'i ijACÛoç ï~t.~s./~îiTMy.xi •/; y.vr,;;/^ t:j ây''--'

Iwivvsu TOJ ôïOÀîY-'J) "w'' îîa-:xwv à-iivtMV èv tÙ) cîSaŒjj.ûi) aùîoj vao)
-0) £v Tw Airc'::»;) (3). Et il ajoute d'autre part : Tt; îè ivoiy; t:j
a'JTîîi [/.«îcu iJ/^vbç TEAïÎTai -pîïAsuo-iç Tïiç jj.vriiJ.r,; tij OîiXcyî'J îv tio

"E60SIJ.W xal TîXîuij.iVr,; T'?;ç AsiTî'jpYÎaç -pcTÎOîTar, y./,r, :(') pt:v y.xî. G-j'fv.x~

AOÎjvTai y.aTi T-J-cv c! t'^ç G'j^'^vjà~.z'j t.X'Ki: y.aTa Tb z:-':v T'i;; -pxr.i-

f^ç (4). On sait la force de la tradition et de l'étiquette à By-


zance. Si, au x'' mai et non le 26 septembre que
siècle, c'est le S
la cour se rendait à l'Hebdomon avec le sénat, c'est aussi le

S mai et non le 20 septembre qu'elle s'y rendait avec le sénat


au V' siècle. D'autant que la fête du 8 mai, qui parait la plus
ancienne des deux (5), est plus indiquée pour une église aussi
vieille que celle de saint Jean l'évangéliste à l'Hebdomon, église

que Constantin le Grand aurait bâtie (6), où Théodose T'' aurait


déposé durant quelques mois le chef de saint ,Iean-Baptiste (7),
oil dans tous les cas pénétrèrent en 100 les Goths de Gainas (8).

Ainsi, la conclusion s'impose c'est au printemps, le 8 mai ou :

l'un des jours environnants, que saint Auxence vit l'empereur


à l'Hebdomon. Et ceci nous transporte loin d'octobre 451. Et
ceci nous montre en même temps quels durent être les vrais
rapports de notre solitaire avec le concile.
Les autorités religieuses s'étant occupées, une fois le synode
tenu, d'assurer le triomphe de l'orthodoxie parmi les moines de
la capitale et des alentours, le solitaire du mont Oxia se trouva
soupçonné, comme beaucoup d'autres, de ne pas tenir la doc-
trine d'Eutychès en sufàsante abomination. Enquêté, faisant
mystère de sa foi, il fut cuntraint de quitter sa retraite et de vi-

(1) Calendarium CunstantinupolUanum, t. II, p. 9'J.

(2) H. Dei.ehaye, op. cit., col. 82, 16 et 66-1, 30.

(3) De Cerimoniis, Migne, I'. (',., t. C.XII, col. 1(136.

(1) Op. cit., col. 1108.

(5) lis' Duchesne dans ses prolt'gomèiips .au .Martyrolui/itan liieronyi/iiaiium no


parle du moins- que de celle-là. Ada Sanclurum iwvenibris, t. H, p. i.xwn.
(0) Anliijuitales Coiistantinopuleos, Migne, P. G., t. C'XXIl, col. 1270.

(7) G. CoDiNi's, De aedifidix, Migne, P. G., t. CLVII, col. 592.

(8) SoCRATE, Historia ecclesiastica, vi, (5, Migne, P. G., t. LXVII, col. 680.
MiiNT SAINT-AUXENCE. 29

vre dans un monastère ortliodoxe jusqu'à ce qu'il eût fourni les


explications nécessaires. Voilà, si je ne me trompe, le seul l'ond
de vrai. Quant aux donnés par les biogra-
détails contraires
phes, je ne crois pas me hasarder beaucoup en les regardant
comme inventions de panégyristes. Les deux laits qui rendirent
à Auxence la liberté de ses mouvements, je veux dire sa com-
parution devant l'empereur et son adhésion à la doctrine conci-
liaire, sont, autant qu'on peut se fier à l'Anonyme, du mois de

mai 452. Je choisis l'année 402, au lieu de telle ou telle des


années suivantes, pour rester le plus près possible de ce concile
que les quatre biographes mettent au centre de leur récit.
Reconnu orthodoxe et libre de quitter le couvent de saint Hy-
pace, l'ancien scholaire s'empressa de reprendre le chemin de
la solitude. Toutefois, il ne retourna pas au mont Oxia. Ce fut

une autre hauteur plus voisine, le mont ï/.Mza (1), 'ï.v.zzx (2) ou
-7.z-zi (3), qui le reçut. Là, sa vie ne différa point de ce qu'elle
avait été sur la première colline. Ses vertus, ses miracles ne
cessèrent de lui attirer une foule chaque jour croissante de visi-
teurs. Certains chrétiens, conquis par son exemple, reçurent
de lui l'habit érémilique et vécurent dispersés dans les envi-
rons (4). Certaines chrétiennes, désireuses de l'avoir pour guide,
reçurent de lui le même habit et fondèrent un couvent au pied
de sa montagne (.j).

C'est dans ce couvent, dit des Trikhinaires, que le saint ana-


chorète devait trouver son tombeau. On sait qu'il mourut après
dix jours de maladie, un 14 février (G), sous le règne de Léon (7).
le 14 février 473 au plus tard par conséquent (S); mais il est
impossible de dire en quelle année précise, les biographes se
liornant à nous le montrer tort avancé en âge (9) et survi\ant
à saint Syraéon Stylite (lu). .

(i)MiiTAPHR., 13, col. las.


(2) Anonyme A, p. -111.
(3) Anonyme B, p. 10; Anonyme C, \>. 281 ; Psellos, p. 282.
(1) .^lÉTAPHH., 52, col. 1421; .anonyme A, p. 249; .\nonyme B, p. 11.
(5) MiiTAPHR., 61 et 62, col. 1429-1432; Anonyme A. p. 250; .\nonyme B, p. 13;
Anonyme C, p. 283; Psellos, p. 283.
(6) Mktaphk.,'65 et 66, Anonyme A. p. 251 Anonyme B, p. 13 et
col. 1436; ; 1 1.

(7) Anonyme B, p. 14.


.MÉTAPHR., 07, col. 1436;
(8) LVmpercur Léon ili<£Ci-ndit en elïet dans la tombe en janvier 474.

(0) Anonyme A, p. 251.

(10) Métaphr., 56, col. 1 12X; .\nonyme A. p. 219: Anonyme B, i<. 12.
30 MONT .SAINT-AUXEXCE.

Si les religieuses fixées au pied ilu mont Skopa réussirent


à obtenir et à garder les reliques de leur père spirituel, ce
ne lut pas sans peine. Les desservants de l'église Saint-Zadia-
rie, bâtie dans le ou Sî(x-.pMor,ç {2),
voisinage au lieu ditSiaipsv (1)
prétendaient s'approprier ce trésor. Les moines de Rufmianes
élevaient des prétentions analogues, prétentions d'autant plus
fondées qu'ils avaient autrefois longuement hébergé le saint,
qu'ils l'avaient accompagné au chant des hymnes et des psau-
mes jusqu'au mont Skopa y avaient construit son er-
(3), qu'ils
mitage (-1) et qu'ils étaient restés en étroites relations avec
lui (5). Malgré tout, les religieuses obtinrent gain de cause, et
le corps du saint reposa dans leur couvent.
Ces reliques lurent i>lus tard l'olijet d'une translation. L'ar-

chevêque Antoine de Novgorod, venu en pèlerinage dans la ca-


pitale byzantine tout à la fin du xii" siècle, déclare les avoir
rencontrées dans l'intérieur de Constantinople, à l'église de
l'Anastasis (6). Il écrit au sujet de cette église Le saint père :

Auxence, qui vivait sur la coltine..., y est enterré. Et son té-


moignage est confirmé par celui d'un codex liturgique antérieur
de quelques années. Ce codex termine la notice de saint Auxence
en disant : TsXsïTai oè y; «jtîû aùvari; èv -fi \>.o^fi :f,: ayiac 'Avaiti-
ffîwç, è'v6a -Aal ts ayisv aw|j.a avaxcij-iaOav x7:t/.sizm (7). Mais au.X Siè-

cles précédents, tandis que les restes de l'anachorète reposaient


en terre bithynienne, c'est un autre sanctuaire de la ville, celui

du monastère de Callistrate (8), qui avait le privilège de célé-


brer plus solennellement la fête du saint au jour anniversaire de
sa mort, le 14 lévrier.
Aujourd'hui l'Orient ne possède guère plus du corps d'Auxence
que les reliques gardées aux trois monastères athonites de Saint-
Pantéléïmon, de Zograpli et de Xiropotamo (9). Mais il continue

(1) Anonyme A, p. 251.

(2) Métaphr., 66, col. 1436.

(3) MÉT.tPHR., 43, col. 1413.


(4) Ibid.; Anony.me A, p. 247.
(ô) IMÉT.\PHR., loc. cit.

(6) B. DE Khitrovo, Hinéraircs russes en Oriei>l,l. I, p. 10.5.

(7) 11. Deleh.we, op. cit., col. '465, 52.

H. Delehaye, op. cit., col. 165, 16.


(8)

Kh. Loparev, Kniga Padovnik skaMnie miest sviatuikh v Tsaricyrad Antu-


(9)
nija arkhiepiskopa Novgorudskago v 1200 godu, Saint-Pctersboiirg, 1899, p. cii.
MONT SAINT-AUXENCE. 31

toujours de célébrer sa mémoire au II février. Le canon (liante


à cette date est anonyme et ne dit rien de neuf, si bien qu'il y
aurait davantage à tirer peut-être de tel petit sceau de plomb 1) (

où l'illustre ermite du Skopa nous est représenté debout, revêtu


de riiabit numastique, la barlie assez longue et terminée en
pointe.
Ne confondez pas, comme on le fait trop souvent, notre saint
Auxence avec un sien homonyme signalé, au 18 avril, dans la
notice de saint Cosmas, évèquede Clialcédoine. Ce Cosmas, bien
qu'on l'ait écrit (2), n'est pas du v° siècle je crois avoir suffi- :

samment prouvé ailleurs (3) qu'il vécut sous les iconoclastes et


qu'ilmourut peut-être vers S2-2. L'Auxence expressément donné
comme son compagnon de lutte (4) est donc un iconophile de
cette époque, iconophile point autrement connu du reste, à
moins qu'il ne faille l'identifier avec l'higoumène Auxentios qui
posa di\ erses questions d'exégèse à saint Théodore Studite et en
reçut une lettre de réponse parvenue jusqu'à nous (5).
Terminons sur cette remarque la vie de notre ermite. Le ré-
sumé qu'on vient d'en lire s'est borné aux seuls points chrono-
logiques ou géographiques susceptibles soit de présenter quel-
que difficulté, soit de fournir quelijue renseignement. Le reste
regarde plutôt les hagiographes, s'il s'agit des miracles et des
vertus qui remplirent l'existence du scholaire et de l'anachorète,
les hyinnographes ou les liturgistes, s'il s'agit du rôle que joua

l'ancien s-îuîaCiç de Sainte-Irène aux origines de la poésie ecclé-


siastique. .Je n'ai point voulu empiéter sur leur terrain et leur
ai laissé le soin d'ajouter tous les développements qui seraient
moins à leur place dans le présent travail d'histoire et de topo-
graphie byzantine.

II. — LES ER.MlTES SUCCESSEURS D AUXENCE.

Sanctifié par la vie d'un homme si en renom, consacré par

(1) G. ScHLUMUERftRK, Sigillographie byzantine, p. 59.


(2) A. Alexoudis, 'EiTKjy.OTtixoi xaTaî.ôyoi, dans le Tiettloyoç, iv 6359, 9 octobre 1890.
(3) Les premiers évrqws île Chalcàloine, dans les Échus d'Orieiil, t. IV, p. 109-
112.

(4) H. Delehaye, op. cil., col. 013. 13.


(ô) Lellre II. LSI, dans Wigne, P. (i., t. XCIX, col. 1505.
32 MONT SAINT-AIXEXCE.

la ninrt d'un vétéran qui avait donné riial)it anachorétique à


tant de disciples répandus dans les alentours, le petit ermitage

d'Auxence ne pouvait manquer de trouver un nouvel occupant.


Il en fut ainsi l'ex-scholaire eut un successeur et ce successeur
:

compta lui-même des émules et des héritiers. Parmi ces liôtes


du mont Skopa quelques-uns nous sont plus ou moins connus.
En dehors de saint Etienne le Jeune qui nous arrêtera plus
tard (1), les documents byzantins nous signalent Serge, Ben-
didianos, Grégoire et Jean.
Les documents byzantins auxquels je viens de faire allusion
siint tous d'ordre hagiographique. En tête se présente la Vie de
saint Etienne le Jeune écrite vers 809 par le diacre Etienne, du
clergé de Sainte-Sophie à Constantinople, et publiée par B. de
Montfaucon (2) je : la citerai d'après Migne qui Fa reproduite
dans sa Patrologie (.3). Vient ensuite une autre Vie du même
saint dont j'attribuerai volontiers la paternité à quelque Syraéon
métaphraste donnée en latin par Surius (4), signalée en grec
:

dans plusieurs niaimscrits, par exemple dans le codex si-


naïtique 391 (5) et les codices athonites 14 d'Esphigménou,
3 de Dokhiar et IIG de Dionysiou (6), M. M. Gédéon l'a rencon-
trée dans le codex 74 A de Lavra, au mont Athos, et il en a
extrait les courts fragments (7) qui seront cités ici sous la ru-
brique Anonyme D. La même œuvre, subissant deux meta-
phrases tardives, a successivement paru en grec romaiipie dans
le Nouveau Paradis d'Agapios Landos (S) et le Grand Sij-
naxariste de K. Doukakis (9) bien que rien n'autorise à vnir :

dans la publication de ces deux auteurs une Vie distincte de la


précédente, je la désignerai, pour plus de clarté, sous la rubri-
que Anonyme E et la citerai, à moins d'indication contraire,
d'après le seul Agapios Landos. A ces deux biographies du

(1) Voy. p. 13.


(2) Analecla graeca, p. SOO-Ml.
(3) /'. (ï., t. C, col. 1069-1185.
(4) Vitae Sanctorum, ad ditmi 28 novciiibris.
(5) V. G.^RDTHAUSEN, CaUilogus codiciim i/iaecorum sinaïlicoiiDiij p. !i;>.
(b) S. Lambros, Catalogue of the greek manuscripts on mount Atkus, n"' :.'0-

2679 et 3650, t. 1, p. 171, Zii ct 335.

(7) BuÇavTi'/iv éooToXÔYiov, p. 284-287.


(8) Xéo; itifàSetcîo;, I'd. de Venise, 1872, p. l'.(N-215.

(9) Méya; SuvaÇaptaiï);, novembre, p. tiOO-625.


MOM' SAINT-AUXENCE. 33

martyr Etienne, il faut ajouter celle qu'un auteur inconnu, qui


sera pour nous l'Anonyme F, a consacrée au saint anachorète
Bendidianos cette pièce gît inédite en plusieurs manuscrits,
:

tels que le codex 186 E de Lavra (1) et le codex 593 d'Iviron (2) ;

mais le compilateur du Nouveau Paradis (3), d'après lequel


je la citerai, et celui du Grand Synaxariste (A) nous en ont
livré le fond habillé en grec vulgaire.
Demandons à ces documents toutes les données quelque peu
intéressantes qu'ils peuvent contenir touchant les quatre pre-
miers grands imitateurs connus de saint Auxence au mont
Skopa, je veux dire Serge, Bendidianos, Grégoire et Jean.

,4. — Serge.

Serge prit la place du maître dès que celui-ci eut rendu le

dernier soupir. En nous premier suc-


le présentant comme le

cesseur d'Auxence, le biographe original de saint Etienne le


Jeune mms déclare que l'ermitage hérité du grand anachorète
était une grotte (.j). Le biographe métaphrastique du même
saint parle d'Auxence et de Serge ainsi que de leur demeure
dans le même sens (G). On trouve la même note dans l'hagio-
graphe anonyme à qui nous devons la Vie de saint Bendidia-
nos (7). C'est, évidemment, que la bicoque de bois charpentée
par les moines de Rufinianes en 452 avait disparu de bonne
heure. Elle était, nous donne à penser le biographe de Bendi-
dianos (S), dans le voisinage d'un rocher plus uu moins con-
cave. Le y./.îjSi; primitif détruit, ce creux de rocher garda pour
lui seul la gluire d'avoir abrité Auxence. On l'agrandit un peu

sans doute, on l'aménagea, et la postérité, ignorante de cette


légère transformation, attacha le souvenir du saint à la petite
grotte où elle voyait les anachorètes se succéder derrière quel-

(1) Buîa.tivOT loftolô'fiov, p. 117.

(i) S. Lamukos, op. cil., n» -17 lo, t. II, p. 179.

(3) Édition citée, p. .S83-386.


(4l Fcvi-ier, p. 18-i2.
(.'>) Étiexxe, Vila fiamii Slephani junioris, col. I08S; cf. col. lÛSO, 1007, 1181, etc.

(6) Anonyme D, p. 281: .Vnonvme E, [>. :iOO.

(7) ANONV.ME F, p. 380.


(8) Op. et toc. cil.

3
34 MONT SAINT-ALXENCE.

ques planches. ^»u'il y ait eu ce petit déplacement, cela paraît


certain. Déjà, au début du ix° siècle, le diacre Etienne (1) faisait
observer que la position de la grotte ne répondait point tout à
l'ait à la position indiquée pour le /.A:j6i; d'Auxence dans la

Vie de ce dernier.
Serge, présenté seulement comme le disciple de rex-scho-
laire (2), devait être son disciple préiëré, son disciple par ex-
cellence, car le nnmbre était assez grand de ceux qui, revêtus
du costume anachorétique par le solitaire du mont Skopa, pou-
vaient se donner à juste titre pour ses lils spirituels. Mais .Serge
ne survécut pas beaucoup à son maître. Cinq ans après la mort
de ce dernier, son ermitage était libre et passait à Bendi-
dianos.

B. — • Bendidianos.

Bendidianos naquit dans ce que l'hagiograplie appelle Tr,v

ix£-'âAr,v M'jjûv (;}) d'une famille opulente (4). Peu affectionné


aux biens de la terre, il s'en vint, jeune homme, à Constanti-
nople en quête d'un moine qui voulût bien lui couper les che-
veux et le revêtir du froc. Sans retard, la montagne lui fut in-
diquée oil vivait Auxence. Bendidianos s'y rendit, manifesta
son désir d'embrasser la vie religieuse à l'insu de sa famille,
subit quelques jours d'épreuve et daformation, puis fut établi
ermite. Son maître dans la vie spirituelle, dit l'hagiographe, ne
tarda pas à rendre le dernier soupir. Au contraire, d'après la
biographie originale d'Auxence (ô) et d'après la notice de Ben-
didianos dans le Ménulnge dit basilien (6), le jeune disciple eut
letemps de rendre beaucoup de services au saint vieillard.
Quoi qu'il en soit, à la mort d'Auxence, Bendidianos hérita
de sa vertu et de son ascèse. Ainsi, du moins, s'exprime le
biographe qui nous sert de guide (7^. Car cet hagiographe, pour

fl) Op. cil-, col. nul.


(2) Etienne, op. cil., col. 1088; Anonyme D, hc. cil.

(3) Anonyme F, p. 383.

(1) Anonyme F, p. 381.


(.0) MÉïAPHR., 57, col. 1428.

(6) JIiGNE, P. G., t. CXVIl, col. -m.


(7) Anonyme F, p. 38-1.
MONT SAINT-AUXENCE. 35

mieux louer son héros, feint d'ignorer le pauvre Serge. Heu-


reusement que les autres documents sont là qui nous aident à
rétablir l'exacte vérité. Benditlianos, déclarent-ils en termes
e.xprès, ne vint qu'au troisième rang (1) dans la dynastie d'ana-
chorètes fondée par le scholaire de Théodose II. Aussi bien,
le liiographe do Bendidianos le eonfesse-t-il à moitié. Son
saint, même d'après lui, resta durant cinq ans après la mort
d'Auxence dans une toute petite cellule construite sur le ilanc
de la montagne, un peu au-dessous du saint ermitage. Pourquoi
cette attente de cinq longues années complètes, sinon parce
qu'un autre disciple plus avantagé occupait déjà la retraite du
maître?
Le successeur de Serge survécut à Serge quarante-deux
ans (2). Durant cette longue période, les vocations l'digieuses
continuèrent à ileurir sur la montagne, tant et si bien que fina-
lement le pieux solitaire se trouva tliriger toute une légion de
disciples. Ceux-ci vécurent, au moins tlans les débuts, dispersés
de droite et de gauche,comme au temps d'Auxence. En vin-
dans la suite à former une communauté? La présence
rent-ils
parmi eux d'un ecclésiarque, la mention d'une église conven-
tuelle et d'un monastère (3) tendraient à le prouver. Par contre,
comme nous le verrons plus tard, les documents relatifs à saint
Etienne Jeune nous défendent, en ce qui regarde les hommes,
le

d'introduire la vie cénobitique au mont d'Auxence avant le mi-


lieu du vni° siècle. Auquel s'en rapporter de ces témoignages
contradictoires? Peut-être que le biographe de Bendidianos, le-

quel est sans mérite et me paraît tardif, n'a pas làen saisi la
nature du groupement de disciples opéré autour de son héros.
Peut-être aussi, mais cette hypothèse offre moins de probabi-
lité, qu'Agapios Landos, le métaphraseur de la biographie, n'a
pas toujours suffisamment pesé la valeur des termes qu'il em-
ployait. En tout état de cause, soyons sages évitons de résou- :

dre le problème tant que nous feront défaut les éléments de la


solution.
Qu'il eût des cénobites autour de lui ou qu'il eût des ermites,
Bendidianos personnellement n'en mena pas moins la vie ana-

(1) Etienne, op. cil., col. 1088; Anonyme H, p. *l; .\nonvme E, |). 'M.
(2) Anonyme F, p. 386.
(3) Anonyme F, p. 385.
36 XIONT SAl.M-ALXENCi:.

cliorétiquL', et CL'la jusqu'à la fin de ses jours. Il la mena telle

qu'il convenait à un fils spirituel d'Auxence. D'accord avec son


biographe, les biographes de saint Etienne le Jeune proclament
très haut ses mérites. Le diacre de Sainte-Sophie le présente
comme un thaumaturge en ijui resplendissait l'éclat de toutes
les \ertus (1). L'auteur métaphrastique le qualifie d'un mot,
Oaj;j.iai:ç (2). Et l'Église a sanctionné ces éloges en fêtant sa
mémoire au V février.
C'est ce jour-là, entre les années 510 et 520, queBendidianos
fut enseveli sur le théâtre de ses exploits ascétiques. Il faisait
froid, la neige tombée en abondance couvrait le sol : quelques
moines seuls purent venir des environs assister aux funérailles
(luserviteur de Dieu et prendre pari au deuil de ses disciples.
Ceux-ci, quelque temps auparavant, s'étaient ivunis autour de
leur maître pour l'entendre prêcher la nécessité de la foi, de la

charité fraternelle et de l'aumône, puis, ils l'avaient vu con-


damner de l'intérieur l'unique ouverture de son ermitage.
Chaque jour depuis, et plusieurs fois par jour, ils étaient venus
lui adresser de pressants appels, sans jamais recevoir de ré-
ponse. Le 1 "
février, enfin, ils avaient osé forcer l'entrée de sa
retraite, et lui, à genoux, leur était apparu dans l'attitude de
la prière, ne vivant plus (3).

Avant de mourir. Bendidianos avait fourni de nombreux ren-


seignements à l'écrivain qui devait, quelques années plus tard,
composer cette Vie de saint Auxence dont nous retrouvons la
transcription à peu près textuelle dans le recueil métaphras-
tique. L'auteur en question, pour donner plus de poids à son
récit, déclare que son informateur a connu le saint. « Celui-là,
dit-il (4), celui qui nous a renseigné parlait une langue bar-

bare en sa qualité de Mysien, mais il était d'un caractère infini-


ment vénérable, ayant vécu aujtrès du bienheureux Auxence.
Il n'usait ni de vin, ni d'huile, ni de mets cuits, ni de fruits; du

jiain, de l'eau, des graines crues lui suffisaient, et encore n'en


prenait-il jamais à sa faim, jamais à sa soif. Il passait presque
toute la nuit en prière; le jour, il travaillait des mains façon-

(1) Etienne, op. cit., col. 1088.

(2) ANOXV.ME C, p. 284.


(.3) Anonyme E, p. 386.
(4) SVM. MÉTAPHR., 5'. col. 1128.
MONT SAINT-AUXEXCE. 37

nant dechannautes petites croix (1) destinées à être distribuées


en suiivenir aux chrétiens qui montaient le visiter. » Pour ter-
miner, l'liagiogra|ilie ajoute que cet anaciiorète « avait recueilli,
après la mort d'Auxence, la double succession de ses mœurs et
de son ermitage ». Et voilii des renseignements cuntenqiorains
qui ne le cèdent pas en intérêt aux phrases plutôt vides du bio-
graphe de Bendidianos.
Ces renseignements, il faut le dire en passant, le bollandiste
G. Henschen (-2) les a entendus de Serge, premier successeur
d'Auxence. M. M. Gi'déon (3), qui d'ailh'urs ne connaissait point
ce passage du bollandiste, les a au contraire appliqués à Ben-
didianos. Entre ces doux opinions, on n'éprouve aucune peine
à se décider pour la dernière. Serge n'ayant pas survécu plus
de cinq ans à son maître, quiconque aurait pu consulter Serge
aurait pu consulter plusieurs autres témoins oculaires de la vie
d'Auxence, et le biographe de ce dernier, si préoccupé d'ap-
puyer la véracité de son écrit, n'aurait pas manqué d'en ap-
peler à eux. De plus, l'informateur de ce biographe était è-/. t^ç
MuŒÎa; 5p;j.w!j.îv:ç (1), et, précisément, Bendidianos k^viri-fi-q dç
TYjv [AîvjtA-^v Mjjâv (5). Ajoutez, en outre, que la notice du Mé-
nologe basilien(6) et celle du Synaxaire de Sirmond(7), très
certainement basées sur une source différente de la \'ie que
nous possédons, disent en toutes lettres « Bendidianos, sa- :

chant qu'il allait mourir, raconta la vie de saint Auxence à


l'écrivain qui devait composer cette Vie. »

Je ne puis terminer ces lignes sur le tniisième grand ana-


chorète du mont Skopa sans faire observer que son nom, connu
sous différentes formes, ne se trouve nulle |)art, ([ue je sache,
imprimé sous la forme Bendidianos que nous lui donnons. Le
ménologe dit de Basile porte B-wiv^.<.y.'/b; (8); la Vie originale de

(1) la nialicrr' dont les croix étaient faites. Le texte grec que
L'auteur indir|uc
j'ai sous yeux, celui de Aligne, porte èxxpïTÎwv, évidomnient pourèx xcpatiwv, et
les

la traduction latine des Bénédictins ej- siUquis. S'agit-il de coc/i6' ou île caroubier^
(2) Ada .Saiiclurui/i februarli, t. II, p. 770.

(3) BuCavTivôv eopToloytov, p. G7.


(4) Métaphk., 57, col. 1-128.

(5) AxoNYMR F, p. 383.

(6) MiGNE, P. G., t. C.XVII, col. 289.


(7) H. Df.lehaye. op. cit., col. 138, 34.

(8) Loc. cil.


38 .MONT SAIXT-AUXENCE.

saint Etienne le Jeune, B£vîr,;;.t:zvi; (1); le Nouveau Paradis,


l>3vΣ[j.iavo; (2) el r)£vci;j.r.avi.:(3); le Grand Synaxariste, Bsvcv;-
\j.\y:izz (1), 'Qvilvj.iyM-.z (5) et B£v:'.;j.uvi; (6); tous les autres
livres hagiograpiiiques ou liturgiques grecs, ceux du moins que
j'ai sous les yeux, reproduisent unanimement l'une de ces for-
mes, à l'exception toutefois d'un Synaxaire du xii° siècle qui
porte Bîvîuviç (7) et du Synaxaire de Sirmond qui donne Bïv-
îivav:;(S). Seul, dans son Héoiiologe byzantin, M. M. Gédéon
écrit BïvîEÎtav;-;, avec un î à la troisième syllabe, parce que c'est
là, dit-il (9),l'orthographe fournie par doux rodii-es athonites.
Et ces deux codices, ajouterai-je, ont peut-être raison, ou peu
s'en faut. Il suffit en effet, pour mettre leur témoignage d'ac-
ciird avec la philologie et la linguisti(iue, d'adopter la forme B;v-

itîsav;; ou Bîvsiîiavir.
C'est que, devant un nom propre gréco-barbare commençant
par Bevî, il est impossible de ne pas reporter sa pensée sur la
déesse lîsvoTç, l'Artémis ou Diane thrace, dont le nom égale-
ment prononcé Mîvîr;, s'est déjà retrouvé plusieurs fois dans
l'onomastique de la région. Nous devons, en effet, à l'épigra-
plne de connaître des hommes et des fenmies tels que ^hvît; (10),
M£vîiîwp;;(ll),M£vîà;(12)etBcvî;î(op:t(13).Le nom de notre saint,

venu £7. r^; Muaûç, a certainement la même origine. Seulement,


au lieu d'être le nom même de la déesse ou d'en descendre par
composition comme les quatre exemples ci-dessus, il en dérive
indirectement par l'intermédiaire de ^£v:';î£t:v ou de [iv/lHux.

(1) Etienne, op. el loc. cil.

(2) ^'éo; llapàSeido;, édition citée, p. 383.


(31 Pagp 200.
(I) Novembre, p. 603.

(5) Février, p. 18.


(6) Ibid.
(7) II. Delehaye, jp. cil., p. viii; col. 437, 1 1 ot 47.

(S) H. Deleh.we, op. cil., col. 438, 24.

(9) BuîavTivàv ÉopToXÔY'o^, P- 67 et 185.


10) J. MoRDTMANN, 'ETitypaçal TT,; 0£'7<7»).ovîx/i; dans 1"
"E>.Xiivix64 çiao).oyi'.6; oO).-

Xoyo;, suppléiiient au t. XIII (18x1), p. 37 et 38.


(II) Corrigé à tort en Be-Swujo; par Boekii, CIO., n» 2034. t. II, p. 70. P. De-
THiER et A. MoRDTM.iNN, Epigi'iiphik von fiijzanlioit tind Constant inopolis, dans les
Dcnkschriflen der kaiserl. .icad. der U'issensrh., philos.-hislor. Classe, t. XUl,
Vienne, 1SÔ4, part. II, p. 52.
(12) J. MoKDTMANN, op. el loc. cit.; M. Gédéon, "ëyyp»?'» ''"oi zaî xepâ|xia, p. 125-

(13) C/G., n° 496, 1. 1, p. 474.


MO\T SAINT-AU.XENCE. 39

Un gïvîiSitîv, nul ne Tignore, était un temple de Bendis et les


gîvîîosa étaient sa fête. De ces deux mots, le plus souvent écrits
;â=vî(îi:v et ^ivcicia, découle comme de lui-même Bsvîr.îçuvi; ou,
avec la graphie vulgaire, BsvSiîiavsç. Comment, au cimtraire,
dériver les autres formes? Et voilà, je crois, noire préférence
pour Bendidianos suffisamment justifiée.
Ainsi établi, le nom propre de ranachorète va nous aider à
déterminer quelle fut sa patrie. Car sa patrie, non plus, n'est
pas connue bien au juste. Le mot grec Mucia s'appli(iue tout
ensemble à deux provinces, l'une européenne, la Mésie, l'autre
asiatique, la Mysie pour laquelle des deux nous faut-il pro-
:

noncer? Plulôl, je crois, pour celle d'Europe, bien que l'expres-


sion r, [j.£-'i/--/] IMuafa, qu'emploie le làographe de notre saint, ait
officiellemenl désigné, à une certaine époque, une des parties
de la MiJ7ia d'Asie. Voici, d'ailleurs, les raisons de cette préfé-
rence. Daburd la phrase déjà citée où il est dit que Bendidia-
nos parlait un langage barbare du fait de son pays d'origine :

TY) -f/M-Tr, [J.vi |3dép5apoç ÙTvvîpysv ïv, -.-q:; Muai'aç cp(;.(ô|v,£v:ç, cette
phrase, dis-je, se comprend aisément de la Mésie, que la civi-
lisationgréco-romaine avait à peine entamée; mais comment
la comprendre aussi bien de la Mysie, surlout de la Grande
Mysie, où le llambeau des lettres grecques s'étail allumé de si
bonne heure pour y briller, grâce à Pergame, d'un éclat si vif?
En second lieu, le nom même de Bendidianos, emprunté à la
déesse thrace Bendis, paraît moins convenir à un Mysien, à un
homme né relativement assez loin de la Thrace, tandis qu'il
est tout naturel de le faire porter par un Mésien, par un homme
né dans un pays limitrophe de cette province.

C. — Grégoire.

Le quatrième grand anachorète du mont Skopa fut Grégoire.


Sur le compte de ce (Grégoire nous serons bref, et pour cause :

les documents à son endroit nous font complètement défaut.

Ils se bornent, pour tout dire d'un mot, à la petite incidente

que lui consacrent les deux Vies de saint Etienne le Jeune.


TîTapT:; Fp-^-'^P'S? ô h;v.py.-r,^ v.y). T-Jji; ïepaç -oAiâio? àvdcxXsioç, ainsi
parle le diacre Etienne (1). Plus concis, le biographe anonyme

(Ij Etienne, op. cil., col. 1088.


10 MONT S.VINT-AUXKNCE.

se contente de dire : t îîpb; rç,r,-;zfi:; -.iixp-z: {\) , et les mo-


dernes raétaphraseurs de son texte ont eu la bonne inspiration
de n'y rien introduire de plus. Imitons-les.
Qu'il nous suftise, du mnins, d'ajouter une phrase ou deux
pnur mettre en garde contre la confusion de noire Grégoire avec
d'autres saints de même nom et des mêmes parages. Le saint
Grégoire cnmmémoré le .")
janvier ne mit les pieds sur le sol de
la Bithynie qu'en 812, et c'est au cap Acritas qu'il vécut Le
(2).
I
saint Grégoire inscrit au 2 avril ne mourut qu'en 1210, et c'est
sur la rive méridionale du golfe de Nicomédie qu'il fleurit (3).
Le Grégoire du mont Skopa, point élevé d'ailleurs aux hon-
neurs du culte, n'a rien de commun avec ces deux personnages.

/). — Jean.
Nous sommes un peu mieux documentés sur l'anachorète
Jean, grâce aux deux biographies qu'a méritées son disciple
Etienne le Jeune.
Jean revêtit le jeune Etienne de l'habit religieux et devint
son maître en 731. Les hagiographes, qui profitent de cette oc-
casion pour nous le quatrième successeur
présenter comme le

de saint Auxence, relèvent surtout en sa personne le charisme


de la prophétie. Chez le diacre hagiosophite il est appelé -v^im^
'Icoiw^ç, 6 vÉ:; A6pai[v. v.xl -:'j îi;paTf/.îj '/xp'.-\j.yi-:c^ [/.iix^yot'/ (4).

L'auteur de la métapiirase l'introduit avec ces cinq mots : i Tr,v

'li-jyfçi iiipaTf/.w-ra;:; "luàvvr,; (3). De ses vues prophétiques Jean


donna une preuve éclatante en instruisant le jeune Etienne de
son avenir.
Celui-ci, un jour, avait été obligé de quitter le sommet de la

colline. Au retour, il trouva son maître la tête appuyée sur la

fenêtre de l'ermitage et pleurant à chaudes larmes. Il entra et


se prosterna comme d'ordinaire, attendant la bénédiction; mais

(1) Anon\me D, p. 285.


(2) CL dans les Échos d'Orient, t. IV (19(_)1), p. 347.
Saillis icoiiojihUcf:,

(3) Sa Vie, Joseph CaloUiète, a paru, raétaphraséo en grec vulgaire,


écrite |)ar
dans le NÉov ÈxXôfiov de Nicodème et reparu dans le Grand Si/na.rariste de Douka-
kis, avril, p. 27 -o5.

(1) Op. rit., col. 1088.


(5) Anonv.me D, p. SS.'j.
MONT S.VIXT-AUXKNCi:. 41

le vieillard continua de pleurer, sans le bénir. Lui, toujours


prosterné, se demandait au fond de son àme quel pouvait bien
être le raotii' d'une si amère douleur. Alors, éclairé d'en haut
sur les pensées de son disciple, Jean se tourna vers lui et d'une
voix douce : « C'est, lui dit-il, à cause de toique je pleure, mon
très cher enfant. J'ai appris que le lieu où nous sommes jouira
d'une grande importance et sera ruiné par nos brideurs d'ima-
ges, sous toi. » Aussitôt Etienne de pousser un douloureux gé-
missement et de s'écrier : « Quoi! mon
moi aussi je péri-
père,
rai dans leur hérésie'.' Je ne ferai point mon
» Mais Jean salut?
le rassura. « Ce n'est point cela, mon enfant, lui dit-il, mais
prends garde qu'il est écrit (1) Celui qui persévérera jusqu'à
:

la fin, celui-là sera sauvé. « Et il lui prédit tout ce qui devait


arriver (2).
Jean, déjà d'un âge avancé lors de la vêture d'Etienne, eut ce
dernier comme durant une quinzaine d'années seule-
disciple
ment. Les détails de son existence durant cette période nous sont
inconnus. Nous savons, cependant, qu'une simple natte consti-
tuait son lit (3). Nous savons en outre que les solitaires et les
moines des environs se rendaient souvent auprès de lui et que,
lors de leurs visites, il envoyait chercher au couvent des Trikhi-
naires tout ce qu'il fallait pour les recevoir (4).
Assidus auprès de Jean durant sa vie, ces religieux ne man-
quèrent point d'assister à ses funérailles. Dès qu'il eut rendu
le dernier soupir, Etienne s'empressa de les en informer en
frappant de la simandre (7)), et cet appel, communiqué de pro-
che en proche, les rassembla, nombreux, de tous les environs.
Ils déposèrent le dernier baiser sur le front de l'ascète et des-
cendirent ses restes vénérés au cimetière où ses prédécesseurs
dormaient leur dernier sommeil. C'était en 743 ou 74(!. Dans
l'ermitage devenu libre Etienne Jeune allait s'enfermer. le

Avant de passer à ce nouvel occupant et de résumer sa vie,


nous ne pouvons pas ne pas faire une petite remarque sur la dy-
nastie anachorétique du mont Skopa. D'après l'hagiographe

(1) Matth., X, 22.

(2) Etienne, op. cil., col. 1093.


(o) Etienne, op. cil., col. 110-4.

( J) ETIENNE, op. cit., col. 1092 et MfS.


(5) Etienne, op. cil., col. 1090; Anonyme D. p. 285.
42 MOXT SAiNT-Ai\r:x(.'i:.

Etienne (1) etlemétaphraste qui l"a suivi (2), il n'y eutquequatre


solitaires à se succéder dans le vénérable ermitage entre la mort
d'Auxence et rinclusion d'Etienne le Jeune. Or, l'espace est
réellement trop grand dune date à l'autre pour que si peu d'as-
cètes aient pu assurer une succession ininterrompue. Mort un
14 février du règne de Léon, Auxence termina nécessairement
sa carrière terrestre au plus lard en l'année 473. Serge, posses-
seur de son ermitage durant cinq ans, ne put l'occuper, même
en mettant les choses au mieux, au delà de 478. Ajoutez à ce
chiffre les quarante-deux années fournies par Bendidianos et
vous arrivez à 520. Si, ensuite, vous laissez Grégoire pour pas-
ser à Jean, vous trouvez que cet ascète, mort en 743 ou 746, n'a
guère pu s'enfermer dans l'ermitage avant 680. Et que vous
reste-t-il d'années à comliler, une fois mise de côté la part de

Serge, de Bendidianos et de Jean? Il vous reste à coml)lerde


520 à 680, la bagatelle de plus d'un siècle et demi. Est-ce le
un pareil trou? Poser la ques-
seul Grégoire qui suffit à boucher
tion c'est y répondre. Donc, de deux clrnses l'une, ou l'ermi-
tage resta longtemps inoccupé, ou ses occupants furent plus
noml)rcux.
La première de ces deux hypothèses ne s'accoi'de point avec le
récit de l'hagiographe Etienne, lequel parait bien vouloir met-
tre son lecteur en présence d'une série d'anachorètes se succé-
dant l'un à l'autre sans aucun intervalle dans le même ermitage.
Quant à la seconde hypothèse, elle contredit encore plus formel-
lement ce même hagiographe pour lui, et la chose se trouve
:

répétée quatre ou cinq fois, Etienne le Jeune est bien le sixième


solitaire du mont Skopa (3), au même rang vis-à-vis d'Auxence
que Jared vis-à-vis d'Adam (4). Il y avait évidemment une grosse
lacune dans les informations du diacre de Sainte-Sophie tou-
chant l'histoire, aux \f et vu" siècles, de la montagne ou colline
de saint Auxence.
Je dis ici montagne on colline de saint Auxence, et c'est
l'expression qui s'impose. A l'époque dû nous sommes parve-
nus, en effet, le mont Skopa n'a plus d'autre nom ; tout le monde

(1) Etienne, op. cit., col. 1088.


(2) Anonyme D, p. 284 et 285.
(3) Cette alTirmation est expi'imée à iiliisieiirs reprises aux col. 1088. lOfld. 1097.

(4) Op. cit., col. 109G.


MONT SAIXT-AIXENCE. 43

l'appelle Ts Implantée dès la fin du v" siè-


'6poç tsuàYi'sj Aj;îytî:j.
cle, cette dénomination devait rester en usage, imn point,

comme l'espérait un liagiograpiie (1), durant toute l'éternité, du


moins durant toute la période byzantine, et c'est elle qu'il nous
faut employer désormais.

m. — SAINT ETIENNE LE JEUNE.

Le mont Saint-Auxence n'a pas eu. après son éponyme, d'ha-


que saint Etienne le Jeune
bitant plus glorieux
Deux époux vivaient, au début du règne d'Anastase II, à
Constantinople, sur la grand'rue impériale, au Stavrion. près
du quartier dit l'x K(ov7-a (2). L'un s'appelait Grégoire (;J) et l'au-
tre Anne (4). Ils avaient déjà deux filles depuis longtemps, mais
point de garçon. Anne de ce fait éprouvait un profond cha-
grin, et ce chagrin allait d'autant plus en augmentant que s'ap-
prochait davantage le moment où serait perdue pour elle toute

espérance de maternité. Aussi, dévote chrétienne, ]iriait-clle

avec ferveur. Tous les sanctuaires dédiés à la Vierge dans les


murs de Constantinople étaient l'objet de ses pèlerinages. Elle
fréquentait celui des Blakhernes à peu près chaque jour, ne
manquant jamais surtout d'y prendre part à la grande vigile
liebdomadaire qui réunissait les meilleurs chrétiens de la capi-
tale dans cette église la nuit du vendredi au samedi. Une de
ces nuits, la Vierge daigna donner à la pieuse femme l'assu-
rance qu'il lui serait fait selon son désir (5).
Anne touchait presque au terme de sa grossesse le jour où
saint Germain de Cyzique fut intronisé sur le siège de Constan-
tinople. Ce jour-là, les coudes vigoureux de son mari lui ouvrant
un chemin à travers les rangs pressés de la foule, elle réussit à
pénétrer dans Sainte-Sophie et put demander au nouveau pa-

(1) Etienne, op. cit., col. 1088.


(2) Etienne, op. cit., col. 1073.
(3) Etienne, op. cit., col. 1088. Mais il est appelé Jean dans le Syiiaxaire de Sir-
mond, col. 2G1, i8, et par Nicodéme riiagiorite, SuvaSapiitii;, édition de Zante,
1868, t. I, p. 303.
(4) Etienne, op. cit., col. 1076; Anonv.me E, p. 198.
(5) Etienne et Anonv.me E, op. et toc. cit.
44 MONT s.\int-au.\k.\(_'p:.

triarche une bénéilictioii toute spéciale pour le fils à naître.


« Que Dieu le bénisse, répondit Germain, que Dieu le bénisse
par l'intercession de la TliéotnUos et du protoniartyr Etienne! »
Le nom de ce protomartyr l'ut solennellement imposé à l'enfant'
le huitième jour après sa naissance. Le quarantième jour, ses pa-
rents le portèrent aux Rlakhcrnes et promirent à la Vicrtj-ede le

consacrer au .Seigneur dans l'état monastique. Plus tard, le sa-

medi saint, ils le présentèrent au patriarche qui le liaptisa.

Ces faits, racontés par le diacre Élienne (I), par un méta-


phraste (2) et par le biographe anonyme de saint Germain (3),

ne peuvent laisser aucun doute sur la date de la naissance de


saint Etienne le Jeune. Pour Nicodème l'hagiorite (4) et pour
K. Doukakis (.")), Etienne serait né en 713. Pour M. M. Gc-
déon (G), il serait né en 714. Ni 713, ni 714 ne sont accepta-
bles. Germain, au témoignage e.xprès de Théophane le Chro-
nographe (7), inaugura son patriarcat seulement le 11 août 117),
et le fils d'Anne, ainsi que l'affirme le diacre hagiosophite (S),

naquit seulement plusieurs jours après l'intronisation du pré-


lat. Etienne le Jeune vint donc au monde vers le mois de sep-

tembre 715, et son baptême, célébré par le patriarche au pre-


mier samedi saint qui suivit sa naissance, eut lieu le 18 avril
716.
A aux études et sa vie,
six ans, le petit Etienne fut appliqué
dès lors, fut toute de travail, toute de prière. Auprès de ses
maîtres, il fit les plus rapides progrès. Avec sa mère, il ap-
porta dans les églises la plus extraordinaire ferveur. Là, du-
rant les leçons de l'office, au lieu de s'asseoir, il se tenait de-
bout plus près possible du lecteur, écoutait de toutes ses
le

oreilles la lecture faite et en apprenait ainsi le texte par cœur


au point de pouvoir le réciter ensuite de mémoire. Passion de
martyr, vie de saint, passage patristique, il apprenait tout,

(1) Ofi. cit., col. 1076, 1077 et 1080.

(2) Anonyme E, p. 198 et 109.

(3) Bio; Toù àyio^ r£p|iavoù, n" 7 et 8, public par M.


A. Papadopoulos-Kei-ameiis
clans les 'AvéxS'oTaéXXTiyuàT^ç (iaufOxopSïTeîou piêXtoOfixric, Constantinople, 1884. p. 8.
( 1) SuvaSapt-JTr.ç, t. 1, p. 303.

(ô) MÉYa; i;uva?apioTri;. novonibi'O, p. tilHI.

(6) liuCavTtvôv ÉopTo/dytov. |). 195.

(7) Chronographia, ad annniii 0-.;(i7.

(8) Op. cit., col. 1077.


MOM SAUNT-AUXENCE. 45

bien qu'il eût une préférence marquée pour les extraits de saint
Jean Clirysostoiue (1).

Avec de pareils goûts, l'enfant ne pouvait que sourire à cette


vie monastique dont ses parents avaient fait vœu pour lui.
Grandi, tovis ses désirs furent d'entrer dans un des monastères
de Constantinople Mais connuent, dans ces monastères, se pro-
mettre le calme nécessaire à la vie religieuse? L'iconoclasmc
venait d'éclater, un hérétique pesait sur le trône des empe-
reurs, un intrus occupait le siège des [latriarches orthodoxe, :

iconophile ardent, monachisme était en proie à toutes sortes


le

de persécutions. Anne et son mari estimèrent que leur iils


serait mieux hors des murs de la capitale. Aussi, lorsqu'il eut
seize ans (2), le conduisirent-ils au mont de saint Auxence.
L'anachorète Jean, qui sanctifiait alors cette colline, prévit l'a-

venir du jeune postulant et fut trop heureux de se l'attacher en


lui donnant l'habit religieux (3).
De 731, date de sa vêture, à 713 ou 74(3, date de sa propre
réclusion, Etienne fut le disciple le plus soumis et le plus dé-
\oué. Il pria Dieu et servit Jean. Le service personnel de l'ana-
chorète n'avait rien, à vrai dire, de bien compliqué. Seulement,
les visiteurs affluaient à son ermitage et quelqu'un devait être
là pour auprès de hii. De plus, il n'y avait point
les introduire
d'eau sur sonmiet de la colline et force était d'aller s'en ap-
le

provisionner au couvent de femmes établi au bas. Recevoir ces


visiteurs et monter cette eau était le travail du disciple (4).

Au cours des années qui nous occupent, le père d'Etienne


mourut à Constantinople. Etienne obtint aussitôt daller régler
ses affaires de famille et ce règlement lui fut aisé, grâce aux
bonnes dispositions de sa mère et de ses deux sœurs. Une de
ces dernières avait déjà pris le voile au monastère urbain de
Monokionion (5). L'autre, qui s'appelait Théodote (6), éprou-
vait, elle aussi, l'attrait le plus vif pour la vie religieuse. Cjuant
il la mère, elle avait trop de piété pour ne pas, devenue veuve.

(1) ETIENNE, up. cil., col. 1081 Ot I0S4.


[i] Etienne, op. cit., co\. 1089; Anon\.me D, p. iSïj.

(3) ETIENNE, op. cit., col. 1088 et 1089.


( I) Etienne, op. cil., col. 109-2.

1.0) Etienne, op. cit., col. 109J et 1177.


(<i) Etienne, op. cit., col. IIOG.
46 M(i\T SAINT-MXENCE.

se consacrer tout entière ù Dieu. Cela étant, quelques jours suf-


firent à tout arrangerde la famille furent vendus et,
: les biens

tandis que la vierge de Munokionion restait dans sa cellule,


Anne et Tliéodotc se rendirent avec Etienne auiirès de l'ana-
chorète Jean. Là, elles obtinrent l'habit monastique et descen-
dirent s'enfermer au pied de la colline dans le monastère fondé
par Auxence (1). Etienne accompagna jusqu'au seuil de leur
nouvelle demeure cette mère et cette sœur qui ne devaient ja-
mais plus cesser de vivre auprès de lui.
En 743 ou 746, lorsque Jean s'éteignit, Etienne devint l'hé-
ritier de son ermitage. Le nouveau reclus, âgé de vingt-huit ou
de trente et un ans (2), ne voulut point vivre aux dépens d'au-
trui. Il apprit à tisser les filets de pêche, à copier les manuscrits,
double source de petits re\enus où les pauvres ne manquèrent
point de trouver leur compte. Bientôt, avec les pauvres, une
foule d'autres chrétiens accourut auprès de l'ermite. Bientôt
même, quelques-uns de ces pèlerins s'éprirent si fort de lui

qu'ils résolurent de qidtter le monde et de vivre à ses côtés. De


là, ainsi que nous le verrons plus tard, la construction il'un
monastère qui s'appela monastère de saint Auxence.
Etienne, quoique reclus, se trouva réduit à s\ibir l'higoumé-
nat. Il le subit le moins possible. Dès 754 ou 757, en effet, pour
être moins distrait dans son ascétisme, il pronmt le moine Ma-
rin à la dignité d'économe et lui confia la direction de tous les
autres religieux. En même temps, pour se mortifier davantage,
il abandonna la grotte de ses devanciers et s'improvisa une

prison encore plus étroite tout au sommet de la colline, en un


point que le diacre hagiugraphe estimait être le véritable em-
placement du y.'kz-jicz que les moines de
primitif (3). C'est là
Constantinople et des environs, partout malmenés, accoururent
chercher conseil et réconfort contre liconoclasme; là aussi que
la persécution vint prendre l'illustre reclus.

(1) Etienne, op. cit., col. 1093.

(2) Etienne, op. La métaplirase moderhe cl'Agapios Landes, p. 201,


cit., col. 10i)7.

et de K. Doukakis, p. 004, dit trente ans; mais le texte niétaphrastique primitif


cité par JI. M. Gédéon, Bui^avTivov éopTO>,oviov, p. 295, porte trente et un ans comme
celui du diacre. .J'introduis, pour ma part, l'âge de vingt-huit ans dans l'hypo-
thèse que le diacre Etienne, biographe jirimitif, a mal calculé la d.atede la nais-
sance du saint. Il sera question plus bas de cette hj'pothèse.
('3) Etienne, op. cil., col. 1101.
MONT SAI.NT-AUXENX'E. 47

En 753, un conciliabule ouvert au palais de Hiéria le 11 fé-


vrier et clôturé à l'église des Blakliernes le 27 août, avait
lancé l'anathènie aux saintes images, et, depuis. Constantin
Copronyme imposait la reconnaissance de son hérésie à tous
les sujets de l'empire. Voisin de la capitale et connu comme il

l'était, Etienne Unit par être mis en demeure de souscrire à la

doctrine iconoclaste. On devine l'échec du patrice Calliste


chargé de le conquérir. Calliste, de retour à Constantinople, fit

son rapport. Aussitôt des ordres lui furent donnés et des sol-
dats pour qu'il s'en retournât sur la montagne arracher Etienne
de son trou et ses moines de leurs Parqués au bas de
cellules.
la colline, dans le cimetière contigu au couvent des Trikhi-
naires, les malheureux y restèrent sans nourriture six jours
durant. Ils y seraient morts de faim, sans doute, si la guerre à
soutenir contre les Bulgares n'avait placé Copronyme dans la

nécessité d'employer ses soldats à autre chose qu'à torturer de


pauvres religieux. Le septième jour donc, à l'arrivée d'un mes-
sager impérial Etienne et les siens reçurent la permission de
,

regagner le sonunet de la montagne et les hommes de Calliste


allèrent rejoindre leur corps pour entrer en campagne (1).
Calliste, avant de partir, avait acheté un moine auxentien,
le moine Serge, et combiné avec lui tout un plan contre
Etienne. Serge s'enfuirait auprès d'Aulicalamos, préposé aux
douanes dans le golfe de Nicomédie; là, il accuserait son hi-
goumène d'entretenir des relations coupables avec Anne, re-
ligieuse au couvent des Trikhinaires, et s'empresserait de faire
parvenir cet acte d'accusation au camp de l'empereur. Celui-ci,
aussitôt, enverrait ordre au patrice Anthès, préfet de Constan-
tinople, de lui expédier la prétendue complice. Anne, dont ou
avait déjà gagné la servante, succondjerait sans doute aux llat-
teries, tout au moins à la peur; en acceptant de gré ou de force
la honte des crimes infâmes qu'on lui imputerait, elle Unirait
par fournir une arme contre Etienne. Alors, ce misérable icono-
phile serait déshonoré tout ensemble et perdu on pourrait :

mort sans risquer de le voir pas-


sévir contre lui et le mettre à
ser pour un martyr. Tel était le plan. 11 échoua au dernier mo-
ment devant la fermeté héroïque d'Anne (2).
(1) Etienne, op. cit., col. 1121-ll'2.j.

(2) ETIENNE, <jp. vit., col. 11-25.1132.


18 MONT SAINT-AUXKXCE.

Une aiitii' manœuvre ageneée dès le lendemain réussit nuenx.


Si elle n'atleignit pas la suflit du
réputation du saint, elle
moins à mépris des ordonnances impériales. En-
établir son
tendez ici les mesures prises par Léon III et Constantin V contre
le monachisme. Dan-s cette comédie Georges Syncletous, jeune

courtisan chéri de Co|ironyme, fut destiné à jouer le premier


rôle. Il s'en alla, muni d'iusl ructions diMailiées, trouver Ter-
mite, feignit auprès de lui un ju'ofond dégoût pour la vie du
monde, sollicita ardenniient l'habit religieux, l'obtint au bout
de trois jours, resta trois autres jours dans le monastère, puis
s'en revint à la cour avec son froc, preuve indiscutalde de la
propagande monastique exercée en dépit des luis aux portes
mêmes de Constantinople. Le retour du fnurbe fut l'occasion
des scènes les plus sacrilèges sur l'Hippodrome. Quant à
Etienne, il y gagna d'être arraché de son ermitage et enfermé
à Chrysopolis, dans le couvent de Philippirpie, durant dix-sept
jours. Là, une fois, il eut à tenir tête à tout ce cjue l'iconoclasme
comptait de docteurs, à des prélats comme Théodose d'Éphèse,
Constantin de Nicomédie, Constantin de Nacolia'(I), Sisinnios
Pastillas de Pergé, Basile Trikakabos de je ne sais d'où, à des
fonctionnaires ci\"ils comme Calliste, Kondiokoiiun et Masaras.
H réfuta sans peine tous leurs arguments et fut exilé à Pro-
connèse{2).
Exilé, Etienne ne se départit point de sa \ie solitaire. Un
creux de rocher lui servit d'abri sur la falaise de Kissouda, au
sud de l'Ile, près d'une église dédiée à sainte Anne. Peu de
jciurs api'ès son installation dans cette grotte, C[u'une petite
construction de\ait bientôt remiiiacer, il vit accourir auprès
de luij)resque tuus les religieux du mont Saint-Auxence. Anne,
sa mère, et Tliéodote, sa sœur, quittant le couvent des Trikhi-
naires, tinrent également se lixer dans l'ile à pi'oximité de son
ermitage. C'est là que la carrière de ces deux femmes devait
prendre tin. Anne mourut seconde année de son séjour à
la

Proconnèse. A sa fille. a\ant de rendre le dernier soupir, elle

(1) Je maintiens ce nom ici poiii' donner la liste complète fournie par l'hagio-

graphe; mais il semble bien que. lors du passage do saint Etienne à Clirysopo-
lis, le fameux Constantin de Xacolia i?tait mort dejuiis de longues années déjà.

Cf. A. Lombard, Cunslaniin l', empereur des Ilumuin», Paris. V.Kii. p. 7 et 8.


(2) ETIENNE, o]j. cit., col. 113-2-1115.
MONT SAINT-AUXENCE. 49

dit : « Ne pleure point, ma Théudole, tu vas me suivre. » Et,


en eflet, Théodote s'éteignit doucement sept jours plus tard (1).

L'anacliorète avait fermé ces deux tombeaux depuis plusieurs


mois lorsque la persécution se ralluma contre lui. Un de ses
miracles en fut la cause. Il avait guéi'i un soldat arménien de
Thrace, et le miraculé, par reconnaissance, vénérait les images.
« Comment, s'écria l'empereur en apprenant le fait, comment,
même déporté, il cuntinue à prêcher au peuple son idolâtrie! »

Et il ordonna sur-le-champ d'aller prendre le solitaire, de le


jeter pieds et poings liés dans un des cachots de Constanti-
nople.
Après quchpics jours d'incarcération dans la Phialé, Etienne
comparut devant Constantin Copronjme. Il parla, durant l'in-
terrogatoire, avec une entière franchise, et même, pour don-
ner plus de poids à son argumentation, il ne craignit pas de
fouler aux pieds une monnaie frappée à l'efligie du prince.
Tant de hardiesse ne pouvait lui valoir sa grâce il fut remis :

dans les fers et dirigé sur la prison du Prétoire. La prison du


Prétoire à ce moment ne comptait guère, en fait de criminels,
que des moines, mais elle en comptait beaucoup, exactement
342, et pas un sur le nombre qui n'eût souffert pour la foi,
pas un auquel il ne manquât ou les cheveux, ou la barbe, ou
les oreilles, ou le nez, ou les yeux, ou les mains. Cette pha-
lange de glorieux mutilés choisit d'un commun accord Etienne
pour supérieur et la prison du Prétoire se trou\a transformée
en couvent (2).
Etienne y languit durant onze mois (3). Un beau jour, ce
temps écoulé, ordre fut donné de lui trancher la tête. Moins
d'une heure plus tard, tandis que l'on conduisait sa victime
au supplice, Constantin Copronyme feignit de se raviser et
contremanda l'exécution. Il ne voulait pas, disait-il, chagriner
l'impératrice Eudoxie, en l'honneur de qui, ce jour-là, tout le
paganisme de la cour était en fête. Mais son uniciue mobile,
au vrai, était de préparer par cette mesure le succès du su-
prême effort qu'il voulait tenter pour gagner cet iconophile
dont la perversion lui importait plus que la mort. Dès la nuit

(1) Etienne, op. cit., col. llJô-1156.


(2) ETIENNE, op. cit., col. ll.'jC.1168.

(3) Etienne, up. cil., col. 1104,


50 JIUNT SAINT-AUXKNCE.

venue, il emoya deux fuueliouiiaires snllicitor Éticnnr, leur


enjoignant, si l'anachorète restait obstiné, de lui arracher
l'àme sous coups de verges. Meilleurs que leurs maîtres,
les

les deux fonctionnaii'es ne lirent ni l'un ni l'autre. L'empereur


s'en plaignit au réveil. Tout aussitôt, de féroces courtisans se
précipitèrent au Prétoire, attachèrent une corde aux fers de
l'anachorète et le traînèrent ainsi, par les pieds, hors de sa
prison. Piétiné, lapidé, bàtonné, Etienne eut encnre la foree
de saluer au passage le sanctuaii'S de saint Théodore. A l'ins-

tant même, en punition de cette marque de véni''ration, il re-


çut d'un certain Pliilommatès un coup si violent sur la tête
qu'il en mourut. Son cadavre n'en fut pas moins trahie, plu-
sieurs heures encore, à travers les rues de la \ille, parmi les
outrages de la jjopulace. On le conduisit même au cou\ent de
Monokionion dans i'intenlicude forcer la sœur d'Etienne à
jeter de ses propres mains une pierre ou deux sur les l'estes du
martyr. Si la religieuse, prévenue à temps, ne s'était enfer-
mée dans un tnndx'au qui la déroba à toutes les recherches,

elle serait devenue, elle aussi, la victime de ces misérables.


A la tin, le corps d'Etienne fut jeté dans le lieu réser\é à l'in-

humation des païens et des criminels (1).


Seule, une partie du cerveau reçut une sépulture plus digne.
L'iconophile Théodore, attaché au euuvent de Dalmate, l'avait
furtivement recueillie dans la rue. Il la porta à riiigoumène de
Dios qui déposa religieusement dans un des oratoires du
la
monastère, dans l'oratoire du protomartyr Etienne. Cette opé-
ration, en dehors de l'higoumène et de Théodore, eut un troi-
sième témoin, qui devait plus tard se jeter dans l'hérésie et tout

dévoiler à Constantin Copronyme (2).


Le supplice d'Etienne est fixé par l'hagiographe primitif (3)
et ses métaphrastes à un 28 novembre. Le mois est certain. Le
jour l'est aussi. Si le texte de Théophane porte tï; y.' tiD vo£|a- :

6pt'5u(4), et la traduction d'Anastase 12 calendas decem- :

brias[îy), c'est que le chronograplie ou sa source a oublié par

(1) Étie.sxe, op. cil., col. 1168-1177.


(2) Etienne, op. cil., col. 1177-1181.
(3) Op. cil., col. 1177.

(4) Chronographiu, atl aiinuin iï-57.

(5) Chronuf/raphia, JIionf.. /'. (i.. t. CVIU. coUSSÎ.


MOXT saint-al;xenck. 51

distraction Vr, de -/.y;'. Du moins,


documents liturgiques,
les
d'accord a\ec le biographe, sont trop unanimes en faveur du 28
pour (|ue Ton puisse hésiter un seul instant sur ce quantième.
Mais le 28 novembre de quelle ann('c? C'est ici i|ue la certitude
manque et (pic les auteui-s disculenl.
Le P. Carpentier, des bollandistcs, defend 767(1). Fabricius,
qui indique une fois 767(2), indique une autre fois 766(3).
M. C. de Boor se prononce pour 765 (4). M. A. Lombard donne
ses préférences à 764(5). C'est 764, en effet, qu'indiquent
Théo|ihane le Chronographe et Nicéphore le patriarche.
Théophane (G), suivi par Anastase (7) et Cedrenus (8), fixe le
martyre à la \ ingt-rinquième année de Constantin et à la der-
nière IX" indiction de son règne or, d'après une particula- :

rité chronologique récemment mise en lumière (9), cette vingt-

cin(iuième année s'ouvrit le 18 juin 764 et cette IV indiction


commença de courir le 1"' septembre 764. Quant à Nicé-
phore, il raconte la mort de saint Etienne (10) a\ant ia.cluite
du patriarche Constantin (11), et ce patriarche, nous le sa-,
vons par Nicéphore lui-mème(12) et par Th('iiphano (13). chuta^.

le SU aiiùt 765. Les deux chronii|ueurs sont donc bien pour


novembre 764. Par malheur, le diacre de Sainte-Sophie ne

parle point dans le même sens. Le saint, déclare-t-il (1),


mourut le 28 novembre durant la cinquante-troisième année
de son âge, et cette indication amène nécessairement au 28 no-
vembre 767. Des chroniqueurs ou de Ihagiographe «jui a
raison?
Je n'ose jeter la pierre aux chroniqueurs. En effet, non con-

(I) Ada Sanctorum nclobris. t. VUI. p. l:il.


(i) Bibliulheca graeca, V, 32, éd. Ihiiiibuiiry, l. l.\. p. 114.

(3) Op. cit., V,'ll, t. VII, p. 478.


(4) Nicephori opuscula historica, Leipzig, 1880, p. 7'2.
(5) Constantin V, empereur des Romains, [i. loC, note 3.

(6) Op. et lue. cil.

(7) Op. et lue. cit.


(8) Hisluriarum cumpendium, Migne, P. G., t. CXXl, col. 893.
{'.)) 11. Hubert, Chronolur/ie de Théophane, clans la Hyz. Zeitschrif, t. VI, p. 491.
(10) Opuscula historica, p. ~i.
(II) Op. cit., p. 74.
(12) 0/). cit., p.lb.
(13) Op. cit., ad annum 6257.
(14) Op. cit., col. 11"7.
O'i .MONT SAINT-.VUXKNCK.

tents d'être d'accord entre eux, non contents d'affirmer l'un et


l'autre avec assurance, mettent tous deux
la morl de l'ermite
ils

en relation avec des événements trop considérables pour qu'on


puisse aisément supposer qu'ils les ont fixés trois ans trop tôt.
Rien de pareil ne défend le l»iographe.
Celui-ci doit être cru quand il écrit que la naissance d'É-
tienne suivit l'intronisation de saint Germain la raison en est :

qu'il tenait directement le faitde plusieurs personnes à qui la


mère du solitaire l'avait elle-même affirmé par serment (1).
Mais cette naissance, qu'il faut ainsi placer au commencement
de l'automne 710, je soupçonne fort le biographe de l'avoir rat-
tachée dans son esprit et dans ses calculs à une date antérieure
de deux ans. Au vrai, la seule donnée chronologique explicite
qu'il mette à la base de son récit, et très solennellement, c'est
l'an 1" d'Anastase II avec l'an Gi22 de l'ère mondaine d'Alexan-
drie (2), et pareille indication se rapporte de toute nécessité à
l'automne 713. Ainsi, le biographe aura cru que son héros, né
en 715, au début d'une quatorzième indiction, était né en 713,
au début d'une douzième.
A première inadvertance, il en a, ce me semble, ajouté
cette
une Comme Théophane, il a su que le solitaire auxentien
autre.
était mort durant la dernière quatrième indiction de Constan-
tin Copronyme, mais, au lieu d'imiter Théophane et de nous
transmettre cette donnée telle quelle, il a préféré nous indiquer
la date par l'âge du saint. En calculant cet âge il a fait erreur.
La chose, certes, lui était facile. Aux premières années du
ix° siècle, que l'indiction rendue irrégulière en 725 était
alors
redevenue régulière en 773 (3), nul ne songeait plus à l'avance

de douze mois que l'indiction byzantine officielle avait eue, du-


rant quarante-huit ans, sur l'indiction véritable. Faute d'y son-
ger, le diacre hagiosophite se dit « Né en septembre-octobre, :

durant douzième indiction contemporaine d'Anastase II, et


la

martyrisé le 28 novembre, durant la dernière quatrième indic-


tion de Constantin \', mon héros est mort dans la cinquante-
troisième année de son âge ». Il fallait cinquante-deuxième. :

De là, si nos hypothèses sont justes, il reste que le biographe

(1) Étien.ve, up. cil., col. 1077.


(•2) Etienne, op. cil., col. 1073.
(3) II. Hubert, op. cil., p. 505; A. Lomb.^rd, op. cil., p. 51, note.
MONT SAINT-AUXENCE. 53

a donné trois ans d'existence de trop à saint Etienne le Jeune,


deux au commencement de sa vie, un à la fin. Le saint, au lieu
de 53, n'a vu que 50 novembres sur la terre. Il a \'écu, non pas

de douzième indiction (septembre-octobre 713) à la quatrième


la
indiotion régulière (novembre 765), mais bien de la quator-
zième indiction (septembre-octobre 715) à la quatrième indic-
tion anticipée (novembre 7G-1). Moyennant quoi, il n'est plus
question de 767 comme date mortuaire et le biographe se trouve
d'accord avec les chroniqueurs.
Pouvons-nous, sur ces bases, essayer de résumer la chrono-
logie de saint Etienne? Les dates de l'hagiographe, nous l'avons
dif, sont données par l'âge du martyr. Les deux dernières,
qui se rapportent à un détail du séjour dans File de Proconnèse
et à la mort, sont nécessairement comptées, dans notre sys-
tème, d'après l'âge fautif. La première qui se réfère à la vêture,

doit être plutôt comptée d'après l'âge réel, sous peine de faire
débuter le saint excessivement jeune. Quant aux dates inter-
médiaires, elles peuvent être comptées soit d'après l'âge réel,
soit d'après l'âge fautif, selon que le diacre hagiosophite a
appris d'autrui ou a calculé lui-même le nombre d'années
qu'avait le saint lors de le! ou tel événement. Nous nous arrê-
terons donc à ceci :

715, septembre- octobre : naissance.


731 vêture.
743 ou 746 réclusion.
7.54 ou 757 changement d'ermitage.
760, printemps entrevue avec Calliste.
760, automne séjouràChrysopoIis, exil à Proconnèse.
760, fin, ou 7()1, début réclusion dans l'exil.

7(i'2 mort d'Anne et de Théodote.


763, décembre rappel à Constantinople.
764, janvier comparution devant Constantin V.
764, 28 novembre martyre.
Ce n'est pas cependant que cette chronologie ne souffre deux
grosses difficultés 1° Contrairement à l'hagiographe qui place
:

le séjour forcé d'Etienne à Chrysopolis immédiatement après


une campagne de Constantin Copronyme contre les Bulgares,
on ne voit pas que pareille campagne ait eu lieu en l'année 760;
2° Contrairement à l'hagiographe qui enferme au Prétoire avec
54 MONT SAINT-AUXEXCE.

Etienne un moine torturé en Asie par le stratège Michel Laldia-


nodrakon, ion ne voit pas que pareil stratège ait pu agir en
Asie avant le 1^' septembre 765. Telles sont les di'ux difficultés.
Elles sont considérables assurément. Le sont-elles au point qu'il
faille leur sacrifier la chronologie établie ci-dessus?
Examinons la première. Qui nous renseigne sur les luttes
hyzantino-bulgares aux années 755-765? Deux chroniqueurs,
Nicéphore et Théophane. Mais celui-ci, au témoignage du ré-
cent historien de Constantin V (1), est incomplet. Et celui-là,
tout le monde peut le constater, raconte les événements de cette
décade en deux fois sans les distribuer chronologiquement.
Cela étant, au lieu deux chroniqueurs un
île chercher dans les

élément d'objection contre l'hagiographe, ne vaut-il pas mieux


chrrcher dans l'hagiographe un éli'ment de précision pour les
deux chroniqueurs? Uno succession de faits qui arrangerait
toutes choses serait celle-ci : invasion des Bulgares jusqu'au
Long-Mur (755); expédition de Constantin V contre les Slaves
di'Thrace (758); campagne des Grecs contre les Bulgares et
succès de ceux-ci à Veregaba (759) nouvelle campagne et re- ;

vanche des Byzantins à Marcellae (760); révolutions intérieures


en Bulgarie (761-762); campagne de Copronyme contre Tele-
tzès et défaite de ce dernier à Anchialo (30 juin 762); nouveaux
changements politiques en Bulgarie et négociations avec
Byzance (762-764); courte campagne contre les Bulgares (764);
autre campagne de Constantin V du 21 janvier au 17 juillet
(765). Cette succession des faits, je le répète, non contente d'ar-
ranger toutes choses, i-uinn-alt l'objection jnii' la base. Et qui
nous dit, dans le désacrrird ou le silence des chroniqueurs, que
les événements ne s'enchaînèrent pas ainsi?

La seconde difficulté, à peine indiquée plus haut, veut être


expliquée en détail. Au Prétoire, écrit le diacre de Sainte-So-
phie (2), Etienne eut pour compagnon le prêtre Théostéricte de
Pélécète qui lui racontâtes cruautés exercées par Lakhanodra-
kon, gouverneur d'Asie. (3r, au témoignage de Théophane (3),
Michel Lakhanodrakon ne fut promu stratège du thème des
Thrakésiens, ancienne province d'Asie, que durant la cin-

(1) A. Lombard, op. cil., p. 44.


(2) Etienne, op. cil., col. 1165.
(3) Op. cit., ad annum 6258.
MOXT SAIXT-AUXENCE. 00

quième imlirtion, laquelle courut du 1*'"'


septembre 765 au
31 août 7GG. C'jiument, martyrisé dès novembre 76-1, notre
anachorète aurait-il jamais entendu parler des exploits icono-
clastes de ce haut fonctionnaire? A cela je n'ai qu'une ré-
ponse : c'est rpie la rencontre de saint Etienne et de saint
Théostéricte n'a pas eu lieu. M. A. Lomljard a déjà vu de la lé-
gende dans cet épisode (l). Si, obstiné à le tenir pour histo-
rique, on préfère fixer le martyre d'Etienne à novembre 767,
on se heurte à une autre difficulté non moins grande. En effet,
le biographe ménage une entrevue entre deux certains Podo-

pagouri et le saint la veille même de la mort de celui-ci. Or,


nous attestent les chroniqueurs (2), les deux personnages en
question furent décapités le 26 août 765. Leur rencontre avec
le saint ne peut donc être postérieure à no\embre 764. Trans-

férer le martyre trois ans plus tard, c'est dire que l'hagiogra-
phe a erré en affirmant cette rencontre. Erreur pour ei'reur,
autant vaut admettre celle dont nous parlons plus haut, surtout
si l'on songe que les relations des Podopagoiiri avec Etienne,

attestées par l'hagiographe, le sont aussi par Théophane (3).


Saint Etienne mort ne tarda pas à jouir d'une grande célé-
brité. La légende, en s'emparant de lui, étendit démesurément
la durée de sa réclusion. D'après Georges Hamartole (4), cette
réclusion aurait été de quarante ans; d'après Théophane (5),
transcrit par Anastase (G) et par Cedrenus (7), elli,' aurait at-
teint une soixantaine d'années. Ce Théophane, qui men- même
tionne le supplice d'un autre iconophile trois ou quatre ans
plus tôt [S), présente saint Etienne comme le protomartyr de
l'iconoclasine. C'est que l'ermite du mont Saint-Auxence éclipsa
tous ses émules. Soit à cause de son homonymat avec le diacre
de Jérusalem, soit à cause d'une sainteté plus grande, il groupa
autour de son nom, sous la date du 28 no\embre, la plupart
des autres martyrs tués par Constantin Copronyine. Ces der-

(1) Op. cil., p. 8 et l.J6.

(2) Théophane, ad anmiiii 6257; Nicéphore, p. 74.


(3) Op. el loi-, cil.
(I) Chronicon,w, Mione, P. G., t. C.\, col- OU.
(b) Op. el lac. cil.

(6) Op. et loc. cil.

[1] Op. el lue. cit.

(8) Op. cit., ad annum (Hâo.


56 MONT SAINT-AUXENCE. _

niers, bioii que généra lemrnt pourvus d'un culte spérial au


jour anniversaire de leur mort ou aux environs, se vii'ent ins-
crits une seconde fois à ses côtés, et plusieurs livres liturgi-
ques, partout suivis de nos jours encore, n'hésitèrent pas à les
donner comme ses compagnons de martyre.
Cette erreur, comme celle de la durée prêtée à sa réclusion,
prouve la grande place dévolue à notre saint parmi les pre-

miers iconophiles confesseurs de la foi. D'autres erreurs com-


mises sur le compte d'Etienne le .leune prouvent simplement
l'ignorance ou la distraction de certains auteurs. Antoine de
Novgorod, si précieux pour qui veut connaître la Constanti-
nople religieuse de l'an 1200, a montré qu'il était parfaitement
peu au courant de l'histoire byzantine en écrivant (1) que « le

saint père Auxence... vivait sur la colline avec saint Etienne le

Jeune ». Moins excusable que l'archevêque russe, M. l'abbé


E. Marin s'est récemment rendu coupable d'une tout aussi
grosse inexactitude. Le monastère de Khénolakkos, a-t-il pré-
tendu (2), fut « bâti par saint Etienne le Jeune, l'un des plus
ardents défenseurs des images ». Où l'auteur a-t-il pris ce ren-
seignement? Chez Du Gange et G. Henschen. rious i-épondent
ses références. A l'endroit indiqué (3) Du Cange écrit Cheno- :

laccus... ynonasterium aedificatum a S- Stephano qui vixit


sub Leone Isauro, cujiis festum agimt Graeci XIV januarii.
A l'endroit indiqué (4) G. Henschen écrit Chenolaccus... mo- :

nasterium aedificatum sub Leone Isaurico, uti constat ex elo-


gioquodex menaeis graecis edidimus ad diem XIV januarii.
Et Du Cange a raison. Et G. Henschen a raison. Mais le saint
Etienne fêté le 14 janvier a-t-il quoi que ce soit de commun
avec » saint Etienne le Jeune, l'un des plus ardents défenseurs
des images »? Il eût suffi à M. l'abbé Marin, pour se convaincre
du contraire, d'aller à la source clairement signalée par ses
deux guides et de la confronter avec cette Vie du véritable saint
Etienne le Jeune dont il a su tirer si grand parti dans un autre
endroit de son ouvrage (5).

(1) B. DE Khitrovo, Itinéraires russes en Orienl, 1. I, ji. 105.

(2) Les moines de Constantinople, p. i^i.


(3) Constantinopolis Christiana, 1. IV, sect, .w, n° 4. éd. de Venise, p. 125.
(4) Acta Sanctorum junii, t. HI, p. 443, note b.
(5) .-ijoutons ici, d'ailleurs, que le monastère bithynien do IChénolakkos est
MONT SAINT-AUXENCE. 57

J'en aurai fini avec saint Etienne le Jeune si j'ajoute quelques


mots sur ses reliques et son office.
Le fragment de cerveau dont j'ai déjà parlé s'é\anouit niira-
culeusement. dit Fliagiographe (1), lors des poursuites exercées
contre les deux personnages qui l'avaient déposé au monastère
de Dios. Le corps, jeté au lieu dit -i Ylika.-;iz'j (2), y fut enseveli
par des iconophiles dans un tombeau qui le conser\ait encore

au moment où menées. Antoine de Nov-


fut rédigée la notice des
gorod, l'archevêque pèlerin de vers 1200, ne manqua point d'y
venir prier. « Plus loin, dit-il (3), dans un couvent, est enterré
saint Etienne le Jeune, et, le jour de sa fête, on apporte sa tête
près de la fosse où il fut jeté. Le préfet de la ^iile porte la tête
en [irocession pendant toute une quantité dela nuit, suivi [lai-

monde qui fient des cierges et qui chante Kyrie eleison. » De :

son côté, Ignace de Smolensk écrit (4) après son pieux voyage
de 1389 « Nous nous rendîmes à Périblepte et baisâmes... le
:

front d'Etienne le nouveau. » A la date d'octobre 1396, un in-


ventaire du trésor de Sainte-Sophie signale : r; âvia xipa tgu à'[i:u
DTcsâvou Après Ignace de Smolensk d'autres pèlerins
Toïï vÉou (5).
de Russie mentionnent encore des reliques d'Etienne le Jeune
à Constantinople (G). D'auti'es documents en mentionnent ail-
leurs, par exemple au monastère athonite des Ibères (7). Un
petit osserncnt, un Ast'iavsv t:j h[(c'j STsçavsu t:0 vîsu se trouvait
enchâssé dans le magnifique tableau reliquaire du x" siècle dont
le monde savant doit la connaissance et la description à M. G.
Schiumberger (8). Par malheur, pour plusieurs de ces reli-

nn de ceux, trop nombreux, que M. E. .Mai-in a indûmeni introduits ou indû-


ment conservés parmi les maisons religieuses de Constantinople. Cf. Parcoire, .1.

Saint Méthode de Constantinople avant 821, dans les Échos d'Orient, t. VI, p. 126.
Notons en outre que le couvent, plus haut mentionné, de Pélécéte ne se trouve
pas, comme il le dit, p. 340, près d'Éphèse. Cf. A. Hercés, Monastères de Bilhy-
nie : Saint Jean le Théolugue de Pélécéte, dans les Éc/ios d'Orient, t. 1, p. 274.
(1) ÉTiENXE, op. cit., col. 1181.
(2| Sur l'église et le cimetière de ce nom voir Du Cange dans sa Constantino'
polis Christiana, 1. l\. sect, vu, n" 26, p. 103, et dans ses notes à J. Zonaras,
Annales, xv, Migne, P. G., t. CXXXIV, col. 1336.

(3) B. DE Khitrovo, op. cit., p. 102.

(4) B. DE Khitrovo, op. cit., p. 138 et 139.


(5) iMiKi.osicii ET MfLLER, Acta et diplomata graeca medii aevi, t. II, p. 567.
(6) B. DE Khitrovo, op. cit., p. 204,20.5,231,234.
(7) Codex 281 de Saint-Pantéléïmon, part. 111, p. 30.
(8) Un tableau reliquaire hi/MUtin inédit du X" siècle, extrait des Monuments
58 MONT SAINT-AUXENCE.

ques il y a lieu d'hésiter entre notre saint Etienne le Jeune,

martyr de riconophilie au viii'' siècle, et un autre saint Etienne


le Jeune, frère puîné de Léon VI le Sage et successeur de Pho-

tius sur le siège de Constantinople oii il mourut le 17 ou le 18


mai 898. Mais c'est bien à la tète d'Etienne Fauxentien que se
rapporte la phrase d'Antoine de Novgorod. Et de même, c'est
bien une petite relique de lui qui, enchâssée dans un av'/.i/.Trnv de
Constantin Paléologue, fils d'Andronic le Vieux, fournit à Ma-
nuel Philé le sujet de quatre épigrammes intitulées E!ç A-î'|a- :

vcv Tcu àytou Sisçàviu toû veîu ov SY^^iAxiov toO îîjxîtcj /.ypsu Kuv-

aiavTÎvîu (1).
Quant à l'office du saint, il n'offre rien de particulièrement
remarquable. Son canon, signé Joseph, est aussi décevant pour
l'historien que n'importe quel auti-e canon affligé de cette si-
gnature. On n'y trouve rien, du moins, qui ne soit emprunté à
l'œuvre du diacre haglosophite, sauf que, dès cette époque, plu-
sieurs des martyrs iconophiles signalés plus haut avaient déjà
leur culte associé au culte de notre saint. Celui-ci, durant les
x' et xi" siècles, était particulièrement fêté dans l'église Saint-
Étienne du quartier dit -.x K(,')V7ta (2), c'est-à-dire en somme
dans une église de son quartier natal.

IV. — mENTIFICATION DU MONT SAINT-AUXENCE.

Jusqu'ici nous avons simplement résumé l'existence des prin-


cipaux anachorètes établis au mont Skopa du v' au
y'ieux
viir siècle. Comme les Vies de saint Auxence, de saint Bendi-
dianos et de saint Etienne, qui nous ont fourni la matière de ce
résumé, sont aussi les documents qui nous renseignent le
mieux sur la position de la hauteur illu.strée par l'ascétisme de
ces grands ermites, le moment semble bien venu pour nous de
recueillir leurs diverses données topographiques et de chercher,
en y ajoutant toutes autres données éparses ailleurs, à identifier

etmémoires piiblirs pai-l'Acaflémio des Inscriptions el Belles-Lettrps, 1S04, plan-


che XIII.
(1) E. MiLLEn,.)/nnut'/('s Philae («(/« («a, opigramnies l.\iii-lxvi, t. 1, l'ai'is, 18.%.
p. 30 et 31.

(2) H. Delehaye, op. n(., col. 263, 18.


MONT SAINT-AUXEN'CE. 59

le soininel hilliynieii à qui l'ex-scholain^ de Théodose le Jeune


tioima son nom.
Si je àh sommet bi(hijn/en, r'esl que les auteurs byzantins
qui s'attardent à la position du mont Saint-Auxenee le placent
tous dans la Bitliynie. Sur quel point de la Bithynie? Dans cette
partie de la province qui rei;'arde Constantinople, avuisine Chry-
sopolis et constitue le territoire de Chalcéiloine. Clialcédoine est
comme le pivot autour duquel mule toute la vie de saint Auxence.
Si les biographies de ce dernier et celles de saint Etienne le

Jeune ne suffisaient à convaincre les plus difficiles, il serait aisé


d'apporter ici plusieurs autres textes absolument péremptoires.
Ainsi, par exemple, cette phi-ase de l'auteur anonyme qui a
narré les faits et gestes d'Athanase, patriarche de Constanti-
nople : x-ipxz 7:p;; tiv tcj Aù^evtÎou [îîuvb.v 7:xpx-(vn-xi, Tbv àvTr/.p'j

RuvavTi'îj zpb; (1). Ainsi, encore, ces quelques mots


ïo) -/.d^j.v/o'/

du patriarche Phiiothée dans son panégyrique de Grégoire Pa-


lamas tïv A'j^svtîou (Siuviv Sç àT:x-Jxr/.pXi BuÇav-îs'j -Kpoq àva-riXi; Iv
:

Xp'jo-iJziXïi -tpof) Kp'oq T(o ay.pw xïÎTai Trjç Ilpoizzv-iooq (2). D'autre
part, une parole très explicite de saint Etienne le Jeune, le tj^-

pikon de Michel Paléologue et une lettre de Maxime Planude


placent formellement notre colline dans le diocèse de Chalcé-
doine. Parlant du quatrième concile œcuménique, saint Etienne
le fait tenir èv t-^ v.M' ri!j.5ç Ka"/,-/ï;Î2va(wv ij.r^-po-ow. (3). Parlant
des honneurs dus par ses protégés auxentiens à leurs pasteurs
ecclésiastiques, Michel Paléologue dit : r; oà Tupocrv^xouaaTit; àp-/t£-

psufft Ttjj.T; à^îw; a'SOStosCTOo) tsîç lipapyo'j'ji v.xz'x y.atpbv £v x^ àyfj; [J.Tj-

Tp:-iA5tTY;; XaA-/.r,î:v:; (4). Parlant d'un monastère auxentien à


lui donné par l'ordinaire du lieu, Maxime Planude écrit : y.al

vip osŒ-iÇïiv aJ-ïSO Stà ^Li'j [j.zi La


zavTbç s Xxky.r,ibvoç è^éSoto (5).
position du mont Saint-Auxence au nord-ouest de la Bithynie
ne saurait don<' faire le moindre doute.
Cette première constatation nous permet de rejeter sans autre
examen l'opinion qui voudrait fixer le séjour del'ermite Auxence

(1) Mélanges d'an/ièolor/ie et d'/iistoire de l'École fraiiraise de Rumc, t. XVU


(1807), p. 51.
(2) Mic.NE, P. G., t. CLI, col. b6ti.

(3) ÉTiEiSNE, op. cit., col. 1144.

(4) M. Gédéon, Tumxôv, p. 23.


(5) M. Treu, Mouvimi monachi Pianudis epistulac, p. 41.
60 MONT SAINT-AUXENCE.

dans rArganthou. L'Arganthon, autrement dit Samanly-Dagh,


système montagneux qui sépare le golfe d" Ismidt
est le petit
de celui de Ghemlek et projette le Bouz-Bournou, ancien cap
Poséidon, dans la Marmara il ne se rattache évidemment pas
:

au territoire de Cbalcédoine. L'opinion que je réfute ici doit, je


aux deux auteurs des Bieuviy-a (1). M. M. Gé-
crois, son existence
déon en a déjà montré le mal-fondé dans ses 'Avzy.vr,7£i; [SiOuvi-
y.ai èwÉa rnxipM Û7:i tb 'ApvavOiôviîv cpi; (2), et Ton s'étonnerait de
la retrouver encore dans les Vies des saints de M. T. Évangé-
lidès (3), si M. T. Evangélidès ne nous avait familiarisés avec les
assertions les plus étonnantes. Un Auxence vécut, il est vrai,
sur l'Arganthon (4), mais cet Auxence, le héros de l'anabap-
tisme (5), n'a rien de comniun a\ec l'auacliorète dont treize
siècles le séparent.
Une erreur topographique antérieure à celle des auteurs des
mais tout aussi regrettable, est celle de Reiske. Dans
Bt6uviy.dc,

une note sur le tîj âyisj Aù^ev-isu gsuviç, Reiske a écrit Erat :

apud Priisam et 0/i/mpimi (6), et, pour le prouver, il est allé


chercher dans le glossaire grec de Du Gange (7) cette petite
citation empruntée à la vingt-cinquième homélie de Damas-
cène le Studite : y.'jvy^YouvTa? jjls ôDCko'j: -oaXojç stç -bv 'OAujj-rov

T^; IIpsûjYjç zpbç -b tîj àytiu A'j;£v-t5'j -apaôsOviv. Cette plirase ne


saurait suffire à transplanter notre montagne si loin de Cbal-
cédoine. En effet, à jeter un simple coup d'œil sur l'homélie
d'où elle est extraite, on constate que le témoignage n'a rien
de sérieux et qu'il se contredit. La contradiction consiste en
ceci, que l'auteur, après avoir parlé de l'Olympe et de Brousse,
place le mont Saint-Auxence tout auprès de Constantinople.

(1) M. Kleonymos et Kh. Papadopoui.os, Bi6uvixâ, Constantinople, 1867, p. 3 et 39.


(•2) Travail paru à Vienne dans la MpdoSo; du 15 février 1889, p. 26.
(3) 01 Tw/ âyiwv, Athènes, 1896, p. 197. L'auteur, en se contredisant, se
pioi

montre en partie mieux inspiré, pourtant, à la page 861.


(-1) Sur cette région l'on consultera, en dehors de l'étude déjà signalée de
M. M. Gédkon, les"EYYpïîoi XiBoi xii xepijiiadu même auteur, Constantinople, 1893,
p. 31, et les Bt6uvixal (Txiayp^ciai' To KartpÀi de .M. P. -Macri, Constantinople. 1888.

(5) Auxence le Charlatan, ainsi qu'on le surnomme chez les Grecs, jouit d'une
influence énorme sur les foules au milieu du .wiu" siècle sous les deux patriar-
cats de Cyrille V, 1748-1751 et 175'2-1757, ainsi que sous le quatrième patriarcat
de Paisios 11, 1751-1752.
(6) Note au De Cerimoniis, Mic.ne, /'. (;., t. C.Xll, col. 933.
\7) Sub verbo itapaêoùvtv.
. MONT SAINT-AUXENCE. 61

Il aflirme du moins que, partis du palais impérial à la nuit


tombée, Léon l'Arménien et Théodote Mélissène avaient atteint
la colline à minuit (1), et comment cela serait-il possible si la

colline avait été réellement voisine de Brousse? Il est peu sage,


on le voit par ce détail, de se tier à Damascene Studite pour
at'tirmer que le mont Saint-Auxence appartenait au groupe de
l'Olympe.
Il n'appartenait pas non plus au territoire de Nicomédie.
M. A. Ehriiard l'a cru, puisqu'il a écrit que saint Etienne le
Jeune était vom Berge des hl. Auxentios bei Nicomedien (2).
M. A. Lombard le croit encore, puisqu'il nous parle du mo-
nastère du iiioni Saint- Auxence, près de Nicomédie (3). Rien
de moins vrai que ce voisinage. Si, dans une phrase que nous
citerons tout à l'heure, Etienne l'hagiosophile mentionne le
golfe de Nicomédie à propos de la colline, c'est qu'Etienne
riiagiosophite, comme plusieurs autres auteurs, fait commen-
cer le golfe de Nicomédie à la pointe de Héraea, aujourd'hui
Piiéner-Baghtché, tout à côté de Chalcédoine.
Doue, notre montagne est à chercher dans les en\'irons de
Chalcédoine et de Chrysopolis, en tirant vers l'est. Chalcédoine,
aujourd'hui Kadi-Keuï, et Chrysopolis, aujourd'hui Scutari,
soient beaucoup de collines s'ékner à leur horizon du côté de
l'Orient. Pour diriger les recherches et arriver à un résultat,
il faut demander aux auteurs des renseignements supplémen-
taires.
Commençons par les biographes de saint Auxence. Nai'rant
le retour de l'ex-scholaire dans la solitude après les événe-
ments de 452, l'auteur primitif conservé dans Syméon Méta-
phraste écrit : Oi-/ sTacts h [;.a/.âpiei; £tç t'o TrpsTspcv brJzc-^i'^xi. ïpo^,
àXX' sic sTepsv Tpa/iJTspîv vm u'i'fj'AiTipsv, TC"Ar,aia>-£psv oà \iizi.çyo-4

'Pouçtviavùv, -suvo|xa Sy.ù-a (4). L'anonyme de Doukakis pour la


même occasion s'exprime ainsi Qjy. sîç ts -pi-spsv îpo?, akV
:

c'.ç sTspsv Tpa-/JTîpiv ~t -/.xi -apa'îïoXù 6'J/ï;XîT£pov Skiera outu xa-

AsJiAsvov «vEtatv (5). L'Anonyme de M. L. Clugnet dit de même

(1) Grisaiipôç, Atliènes, 1893, p. 332.


(2) Dans K. Kbumbacher, (leschichte der byzantitiischeii Lillcralur, i'édit., p. 103.
(3) OjJ. cit., p. 162.
(4) MÉTAi-HR., col. 1412 et 1413.
(5) ANOSV.ME A, <jj). cil., p. -Ml.
62 MONT SAINT-AUXIiXCE.

(lU'Auxence ts -c^; 'Ozv.x: ;j.£v -pzç v.y-xlx'iv.'/ z'jv.f:': -pîuÉQïTC.


af/.Ao 3è Xîav avavTSç -/.aï û-Epvîjà? /.a'; -pxyj-u-z'i (Zy.izbv tîjtî y.a-

De son côté, rAiioiijme de M. M. Gé-


Xcjortv Èvyûpiît) y.aTïtATiÇîi (1).

déon affirme aussi qu'Auxence ne retourna pas i-\ -z'j :p:j; -.%:
Oçîîaç, akX' s.\ç TÔv àvTiy.pù tî:j-c'j |jCUVGV, Tpa-/ÙTîp:v t£ ;vTa 7.3.\

•J(!;r,A;Tîpov... oç S'/,s-bç t;ï; zAYjaii-zupii; y.aTîvc;;j.itETat, tco, wç cî-

[i.oci, Tov ày.sl àvs'XïjA'jGiTa àv -spiw-yj Y£Y£VY;[j.évov tîsXXt), cîa cy; tcu
|3oUV03 TÔJV TTÉpi^ j^OUVWV T£ Xai Op£(i)V ÛTrSpavïaTYjy.STOÇ àTÏIIjy.5TÏ£ÏV ê^
«^vi^tTîu [v.£T£0)piv Tt xa'i ÛTTEpoptsv (2). Auxencc, cit'clare enfin Mi-
chel Psellos (3), ri^iou Tcù? 1-ojj.ïvouç ajTtjj 7:psç tù toû — xo-sij :psi

TTiV 7y.-/;vr|V ti'jtoj 5Li|j.-r,5aaOai, c o-J; -a-ïivîTîpav ij.èv T:i 7:pîTî'p;'j Tr,v

Ocjtv £'./,r|î£',, Tpa'/UTipav îà -rriv oùjtv 7:apa-;/,j.

Chez le biographe de Bendidianos, notre colline est l'objet

d'ane peinture effroyable où triomphe l'exagération. Notons


seulement que, de Constantinople, elle apparut à Bendidianus
sous la forme d'un :p:ç ;j.ay.pàv à-' £y.£l ù'i-(;Abv y.al J-EpvEi:/...,

•iTOA/và tpayj y-a'; 7.ay.i6c"A;v, y.a'; -î'ajç àvrii:p:ç, /.a'; J-TEprjiJ.Évîv àzb
o'Aa -ïà pp(Ô!7i[;.a (4).

Le premier iiisturien de saint Etienne le Jeune, tout en com-


parant sa montag'ue aux sounnets les plus faïuoux de l'Écri-
ture, Horeb, Carmel, Sinaï, Tlinbur ci Liban, ne laisse pas
d'écrire cette phrase un peu plus utile : éa-t Se tsù-s -rb ïpoz
-pôç Tîv £'.aT;X£isJ.£Vjv t'^ç Nty.S'j.TjScia; y.;A7:ev, irjc tûv BiOuvCJv !;.£-

pwv £-apy_'!a^, avTty.pu;. y.ai iizxpyn... Û'V^asv [j.£v Trapa -âvTa; tiù;

auYX£i[Aévouç Xiçsuç, 'iu-/p5v -£ y.a'i ^r;piv (5). De son CÔté, après


avoir mentionné la colline Saint-Auxence, le métaphraste by-
zantin ajoute : y.£ÏTai oè tsj-i àvxiy.pj B'jÇavtisj z£p'; Tr^v twv Bi-
O'jvtTjv kr.xpyix-/, tî'jç ày. YEiTivw/ piuvî'jç '.y.avto; Lés
•JT:£py.£i;j.£v:v (6).

niétaphrastes modernes n'ont fait que mettre cette phrase en


grec vulgaire (7J.
Les historiens et les clironiipieurs sont, connue de juste,
moins explicites que les hagiographes. Le patriarche Nicé-

(1) Anonyme B, op. cit., p. 10.

(2) Anonyme C, op. cit., p. 281.


(3) P.SELLOS, op. cit., p. 282.

(4) Anonyme F, op. cit., p. 384.

(5) Etienne, op. cit., p. 1089.

(6) Anonyme D, op. cit., 284.

(7) Agapios L.\ndos, Jijo; llapâSsioo:, p. 199: Iv. Doukakis, Méy»; luvaSapiaTr,:,
novembre, p. 602.
.MONT SAIXT-AUXEXCE. 63

pliore. par exemple, se contente d'écrire que l'ermitage de


saint Etienne le Jeune était 6-b tïîv xoj \j.î'{i(jzou ipcu; iopj[ji.svsv

ày.p(ôp£av. c y.aAojai t5ô caizu Aù^ïVTt'îu a6ç:v (1). Par Contre, Ni-
céplioi'c Caliiste ne se refuse pas (|ueli[ues indications topo-
graphiques : Auxence, dit-il, se retira v.x-'x -z ivTr/.pj BjL'avTÎij
î«y.£t'tj.=v;v ipz^ ivi -r,') BtOjvwv iriv-jt^ tij; -îpv/.ùv.'/M jjI'jvcj^ ù-îp-
y.î{;j.£Vîv (-2).

De tous ces textes, trois renseignements précis se dégagent


Nous savions déjà que le Skopa se dressait à l'est de Chryso-
polis et, par conséquent, de Chalcédoine. Nous savons, en ou-
tre, désormais 1° qu'il était le point culminant de la région;
:

2° qu'il était plus élevé que l'Oxia; 3° qu'il était plus rappro-
ché de Chalcédoine que l'Oxia. La première de ces conclusions
se présente appuyée sur trop de témoignages pour être mise
en doute. La deuxième se trouve dans le même cas : Michel
Psellos donne bien au Skopa une altitude inférieure à celle de
l'Oxia, mais cette affirmation isolée ne peut l'emporter sur l'af-
firmation contraire de tous les autres auteurs. Quant à la troi-
sième conclusion, elle s"impo.se d'elle-même dès que l'on con-
naît les lieux s'il était comme le déclare un de nos textes et
: ,

des meilleurs, plus \'oisin de Rufinianes que l'Oxia, le Skopa


était nécessairement aussi plus voisin de Chalcédoine, car Ru-
finianes, localité correspondante au moderne Djadi-Bostan se ,

trouvait seulement une heure à l'est de cette Aille et bien en


deçà de la ligne des montagnes.
Si l'on ajoute à ces données que le mont Oxia, plus éloigné
que le mont Skopa, s'élevait à dix milles environ de Chalcé-
doine, wç xr.h îïy.a ;j.'.Ai(ov X3!/.y.r,îîvc; comme dit un liagiogra-
phe (3), ou îÉy.a [u'/Âzi; Xa/.y.Y;oiviç 5i£ff-/:v, comme dit un autre (4),
ou tjTiy.dzi: û>ct'. o=xa -f,: XaAy.r,oivi; à-éysvTi, couune dit un troi-
sième (5), on n'aura pas de peine à trouver inie indication
précise. Dix milles, cela équivaut à quinze petits kilomètres.
Quel est, de Scutari, moins de quinze kilomètres à l'est
à l'est

de Kadi-Keuï, le seul sommet qui dépasse tous les sommets

(1) Nicephori opuscula hislorka, p. 72.


(2) Historia ecclesiaslka, xiv, 52, Migne. P. f!.. t rXI.Vl. col. 1219.
(3) Sym. Mét.\phr., op. cit., col. 1385.
(4) Anonyme A, op. cit., p. 244.
(5) Anonyme B. op. rit., p. 5.
64 MONT SAINT-AUXENCE.

environnants réponde aux descriptions citées ci-dessus'? C'est


et

le Kaïcli-Dagli. Le Kaïcii-Dagli représente donc le inunt Skopa


ou mont Saint-Auxence.
Cette identification, je me iiàte de l'ajouter, n"a absolument
rien d'une découverte. A. Paspati l'a défendue, voici de longues
années déjà (1), et, depuis, plusieurs topograplies ont répété ce
qu'il avait dit. Seulement, avant comme après, la question n'a
pas toujours été traitée avec toute la clarté désirable, d'où quantité
d'erreurs et de confusions que notre devoir ici est de relever.
Et d'abord, nous faut regretter que l'on ait parfois re-
il

gardé les expressions géographiques mont Odia et mont Skopa


comme deux noms différents d'un seul et même sonuaet.
Ainsi, pour le moins, en a agi M. AV. Tomaschek (2). Cette
méprise échappée à la sagacité du savant géographe n'a pas
besoin d'être réfutée, tant elle est évidente.
Tout aussi évidente, mais plus ancienne et plus i-épandue,
l'erreur qui fait du-mont Saint-Auxence l'ancien Oxia. Nous
la trouvons déjà dans certains livres ecclésiastiques byzantins.

Ainsi, le Synaxaire de Sirmond (3) et le Ménologe (.lit de Ba-


sile (4) font ^i^re, dans leur notice du l" février, saint Bendi-

dianos à l'Oxia. Non content de cela, le Ménologe de Basile ne


craint pas d'ajouter, au 14, touchant le scholaire du v*" siè-
cle Tb cp:; xb kvpii.v/z-^ -f,ç 'O^îîaç, TrAYitrîcv XaAxrjSsvsç--- à-'
:

èy.£':v:'j wvo[j.ia6r, Tb ip:; tij x-;iz-j A'j;ïvtiîu (5). Du Càuge, en

tombant dans cette erreur, lui a donné tout le crédit qui s'at-
tache, très justement d'ailleurs, à son grand nom. Il confon-
dit l'Oxia avec le mont Saint-Auxence dans une note à son édi-
tion de Jean Cinname (6). De même, plus tard, annotant Jean
Zonaras, il écrivit CoUis seu nions in partibus Bithyniae
:

desertis, 10 circiter millibus a Clialcedone dissitus qui primo


'O^sta, deinde Bsuvb; tîO AJhvTvij dictus est (7). De ceux qui

(1) Ta âvatoXixà itpoimEia toû Bu^aviiou dans ["EXXrivixo; ^iiXoXoYixoi; SùXXoyoç,


t. XU, p. 49; Ta Pu!;avTivà àvàxTopa, p. 153, note 3.

(2) Zur historisclien Tupij;/rap/iie l'on Kteinasien in Millelaller, Vionne, 1891,


p. 4 et 5.

(3) H. Delehaye, op. cit., col. 438, 29.


(4) MicKE, P. G., t. CXVII, col. 290.

(5) Op. cit., col. 313.


(6) Hisloriarum, lib. Il, Migne. P. G., t. CXXXIIl, col. 317, notu 51.
(7) MiGNE, P. G., t. CXXXV, col. 28, note 09.
MONT SAINT-AUXKNCE. C)5

ont cné sur les traces de Du Cange, sans renommer ici

M. W. Tomascliek. le nomltre est gi'aud. M. M. Treu est de


ceux-là (1). De ceux-là aussi, malgré sa connaissance des lieux,
M. M. Gédéon (2).
une distraction évidemment qui a conduit M. M. Gédéon
C'est
à ce résultat fâcheux. Le mont Saint-Auxence, dit-il lui-môme,
doit son nom au long séjour- du saint ermite qui y vécut iizl
-lAJSTÎav (3). Or, déclare-t-il ailleurs, ledit ermite ne passa
que deux années (suTi'av) à !'Oxia(-l), tandis ([u H resta sur le
Skopa depuis le IV'' concile jusqu'à sa mort (5], c esi-à-dire ue
451 à 470/472 Vous concluriez, ^ous Donc le mont
(6). Donc .. :

Saint-Auxence représente l'ancien Skopa. M. iM. Gédéon conclut,


lui Donc le mont Saint-Auxence représente l'ancien Oxia(7).
:

Et, fixant le mont Saint-Auxence au Kaïch-Dagh, ce qui est


très bien, il relègue le mont Skopa à l'Aïdos-Dagh, ce qui est
très mal. Évidemment, encore une fois, l'auteur a été victime
d'une distraction.
Pour nous, répétons bien haut que l'Oxia n'a rien de commun
avec le mont Saint-Auxence. C'est au Skopa que le grand er-
mite vécut la dernière et la plus illustre partie de sa vie ana-
chorétique. C'est au Skopa qu'il établit le monastère des Trikhi-
naires. C'estau Skopa qu'il mourut et qu'il eut son tombeau.
C'estau Skopa que Serge, Bendidianos et leurs successeurs se
remplacèrent dans son ermitage. C'est le Skopa, par consé-
quent, qui s'appela mont Saint-Auxence.
Quant à biographes comme le premier
l'Oxia, présenté par les
séjour de l'ex-scholaire, jamais plus mentionné ni dans
il n'est
l'hagiographie, ni dans l'histoire. Du Gange et tous ceux qui
estiment l'y avoir rencontré se sont laissé induire en erreur
par l'homijnymie. J'ai montré ceci en détail dans une étude sur
Les monastères de saint Ignace et les cinq plus petits

(1) Maximi monac/d Planudis epishdae, p. 21D.


(2) Tuîtixôv, p. U.
(3) Op. cit., p. 6.

(4) Op. cit., p. 7 et note 3 de la page T.

(5) Op. cit., p. S.


(6) Op. cit., p. 9. Je donne ici la chronologie de M. M. Gédéon. Elle ne concorde

pas toujours avec celle que j'ai essayé d'établir en résumant la vie de saint
Auxence, mais ceci importe peu à la question que nous agitons en ce moment.
(7) Op. cit., p. U et 73.

5
66 MOXT SAIXT-AL'XENCE.

//ols (le /'arr/ii'pel des Princes { I); traitor ici la question une
seconde ibis serait me
répéter inutilement. Mieux \aut, l'iden-
tité du mont Skopa du mont Saint-Auxence vengée, revenir
et
à la colline en qui nous avons reconnu cette hauteur.
C'est, on ne l'a pas oublié, le Kaich-Dagh, ou, pour lui donner
son nom plus complet, le Kaïch-Bounar-Dagh. En turc, Kaïch-
Bounar-Dagh signifie, d'après Paspati, montagne de la source
de cuir {2), et d'après M. J. iMiiiopoulos, montagne de la cein-
ture des sources{3). L'emploi du ruirau temps jadis dans la
canalisation dei^ eaux de la niagnili(jue source qui jaillit là,
telle serait la raison de cette appellation entendue dans le pre-

mier sens. La présence de cette même source et de sources


secondaires tout autour de la hauteur, telle serait la cause de

cettedénomination comprise dans le second sens. De Kaïch-


Bounar-Dagh est \enu par abré\iation Kaïch-Dagh, seule forme
d'un usage courant aujourd'hui. Mais Kaïch-Dagh, la mon-
tagne du cuir ou de la cei)dure, pourrait bien aussi, insinue
M. J. Miliopoulos (4) , être la montagne de la glissade. Le
sens du mot turc kaïch permet, en effet, cette interprétation :

quel dommage que la nature du terrain, pas plus glissant là


qu'ailleurs, ne la favorise pas davantage!
Quoi qu'il en soit de l'étymologie de son nom, le Kaïch-Dagh
est une hauteur bien caractérisée. Il se détache sur l'horizon,
coniijue et noir, terminant au nord la petite chaîne dont la
colline de Mal-ïépé, sur le rivage de la mer, et les îles des
Princes, au milieu des flots, sont comme les anneaux extrê-
mes. Il s'appuie à cette chaîne par son flanc méridional. Isolé
des trois autres côtés, son isolement le grandit. Avec ses 430 mè-
tres d'altitude, il en impose plus que l'Alem-Dagh, qui en compte
445, plus même que l'Aïdos-Dagh, qui en mesure 528(5).
L'Alem-Dagh, la moidagne de l'étendard, n'a jamais été
pris, que je sache, pour le mont Saint-Auxence. Les 16 kilo-

(1) Izviésiia russkago arkheologilcheskago Inslitula v Konslanlinoj.olié, t. Vil


(1901), p. 88.
(2) Ta àvatoXtxà Tcpoâaieia toO Buï^avTÎou, p. 49.
(3) Bouvô; A-JÇevTÎou, dans la Byzantinische Zeitschrifl, t. IX. p. 71.
(4) Op. et lue. cit.

(5) J'ompruiite ces chiffres à H. Kiepert, Sjieeialkarte vuin IVestlichen KleinU'


sien.
MONT SAINT-AUXENCE. 67

mètres qui le séparent de Rufinianes à vol d'oiseau et les 18


qui le séparent de Chalcédoine le jettent hors de la zone où les

hagiograplies font vivre le scholaire devenu ermite. En re-

vanche, l'Alem-Dagii passe gv'néralcment pour le Damatrys


des Byzantins. En fait, selon moi, cette dénomination de Aa-
|j.a-:pj<; s'appliquait réellement au moderne Alem-Dagh et au.x

hauteurs voisines, mais elle s'appliquait aussi, très certaine-


ment, à la région plus basse, mais fort accidentée, qui se dé-
ploie au sud jusqu'au pied du Kaich-Dagh. Par là s'expli(|ue
sans peine phrase où Théophane
la le Chronographe fixe le

séjour de saint Etienne le Jeune s!; xbv â-ciov Aj^évtwv dç -cb

7:^r;a-îîv îpsç xîu AaiJ.aTpû (1).


L'opinion que je viens d'exposer sur la situation de Dama-
trys est celle de M. X. Sidéropoulos (2). Le travail de ce cons-
ciencieux investigateur me dispense de réfuter Hammer (3)
(jui Damatrys aux deux Tchamlidja, près de Scutari.
plaçait
Il me dispense également de corriger le patriarche Constan-

tios(4) qui restreignait Damatrys au seul Alem-Dagh. Mise en


œuvre de tous les textes byzantins relatifs à la question, il
devra aussi dispenser le lecteur de recourir à la compilation
faite par Tafel de tous ces mêmes passages (5).
Si l'Alem-Dagh n'a été l'objet d'aucune identification er-
ronée, il n'en \a pas de même de l'Aïdos-Dagh. L'Aïdos-Dagh
est lamontagne de l'aigle, car le mot aïdos n'est qu'une cor-
ruption du grec às-riç. Entre son faîte et le sommet du Kaich-
Dagh on compte 9 kilomètres à vol d'oiseau. La distance n'est
pas excessi\e, on le voit: encore est-elle assez considérable
pour qu'on no confonde pas les deux collines en une seule.
Voilà pourtant la confusion commise par M. G. Albert dans son

(1) C/iionoi/raphia, ad annum 0257.


(2) riepi ToO AaijLïTp'jo; tûv By^avTiviSv dans l"Er;r)vtxo; 4>ù.o\oyinài Iù),).OYoç, sup-
plément archéologique du t. XVII, p. 12G-134 et du t. .\IX, p. lb-24.
(3) Cunslantinopolis und der Bosporos, Pesth, 18"22, t. I, p. 25.

(4) Aiaxpiê^ nepixoû '\),é(i-AaYi, dans les ïuyypaipai èXàaffovsç réunies par Th. Aris-
toclès, Constantinople, 1S6G, p. 369-378.

(5) Symbolanim crilicarum geoyraphiam byzanlinaia spectaniium partes duae,


part. I, p. 88-90. Le texte de Codinus dont Tafel écrit aux dernières lignes :

Xil facil ad tocum nostrum qui Aslam special, non Europam, et dont il ne veut
absolument point sous le seul prétexte que Codinus de aedipdis Cunslantinopo-
litanis ayit, non asiaticis, ce texte-là ne doit pas être rejeté, du tout, et la raison
invoquée contre lui ne signifie rien, car Codinus a rangé parmi les édifices de
68 MONT SAINT-ALXEXCE.

Die Prinzeninsel Antigoni unci der Aïdos-Berg [l). La mon!-


tagne que l'auteur décrit et qu'il identifie très justement avec
le (3îuvs; Tij âyîîj Aj^îvtku est le Kaïch-Dagh ; mais pourquoi
ridentifie-t-il aussi a\ec l'Aidos-Dagh? Un simple coup d'œil
jet(' sur une carte, une simple question posée aux indigènes lui
eût épargné cette bévue.
Dans la montagne de l'Aigle, je l'ai déjà dit, M. M. Gédéon a
voulu voir l'ancien Skopa (2). Inutile, après tout ce qui précède,

de nous arrêter à cette opinion erronée. Les autres topographes


y placent presque tous le mont Oxia, premier séjour du grand
ermite, et ceci mérite da\antage de nous retenir un instant.
que l'Aïdos-Dagii représente l'ancien Oxia? Je
Est-il possible
ne le Pour l'O.xia, il faut une montagne située à
crois pas.
10 milles, autrement dit à \ïi kilomètres, de Chalcédoine or, :

J'Aïdos-Dagh se trouve à 20 kilomètres de cette ville. Pour


rOxia, il faut une altitude inférieure à celle du Skopa : or,
l'Aïdos-Dagh a 528 mètres, tandis que le Kaïch-Dagh, ancien
Skopa, n'en a que 4.30. Comment, dans ces conditions, procla-
mer l'identité de l'Oxia et de l'Aidos-Dagh? Paspati(3), qui
l'a proclamée le premier, et M.Miliopoulos (4), qui la pro-
J.

clame après lui, n'ont sans doute point réfléchi à ces deux pe-
tites dillîcultés. Dans tous les cas, ils n'ont apporté aucune
preuve à l'appui de leur assertion. Et c'est pourquoi je préfère,
en ce qui me concerne, identifier le mont Oxia avec l'un des
sommets plus voisins.
Avec quel sommet? N'était que la distance de Rufinianes au
Kara-Bach-Baïr n'est guère supérieure à celle de Rufinianes au
Kaïch-Dagh, je chercherais le mrmt Oxia dans le Kara-Bach-
Baïr. Cette hauteur s'élève à 14 kilomètres de Chalcédoine,
ce qui répond assez exactement aux 10 milles indiqués par
les hagiographes. Il a 406 mètres de hauteur, ce qui remplit
la condition d'infériorité ^oulue vis-à-vis du Skopa. Sa posi-

Constantinople quantité de constructions sises clans la banlieue asiatique, et


sises parfois à une distance considérable.
(1) Article paru dans les Milteilungen des Deutschen Excursions-Clubs in Cons-
ianlinopel, 1891, fascicule 111, p. 2-1-51. La partie qui se rapporte à notre sujet
occupe les pages 44-48.
(2) TuTtixov, p. II.

(3) Ta àvatoXixà Ttpoàffxsia. p. 48.

(4) Op. cil., p. m.


MONT SAINT-AUXENXE. 69

tion générale est telle, par ailleurs, qu'elle cadre à moi-veille


avec toutes les données des Vies de saint Auxence. Il est
tout naturel, en particulier, que de là les gens de l'empe-
reur Marcien aient conduit l'anachorète au monastère de
Rulinianes. Si la partie occidentale du Kara-Bacii-Baïr pa-
rait trop rapprochée, on peut se reporter à sa partie orien-
tale, à l'un de ses contreforts. Rien n'empèciie même de
passer à l'un des sommets plus éloignés, mais en deçà de l'Aï-
dos-Dagh (1).

avant de terminer ce trop \ong chapitre, deux


J'ajouterai,
ou trois phrases sur l'onomastique de la hauteur dont nous
esquissons l'iiistoire. Appelée Sy.w-a ou ^y.i-i; en 452, au mo-
ment où saint Auxence alla s'y établir, elle ne tarda pas à
prendre le nom de son hôte illustre. De bonne heure, pour les
écrivains et dans le beau langage, elle ne lut plus que l'ïpsc,
le gijvbç ou le Xiç-îç Tîj àvîou Aj^îvTtou ;
pour le peuple et dans
le parler courant, elle ne fut plus quel' "Av-,:; Aj;=vTr.;: tout
court (2). Les livres liturgiques eux-mêmes, désireux de dis-
tinguer l'anaciiorète de son homonyme martyr, n'osèrent con-
server le vieux nom Skopa et se contentèrent d'écrire : Aj;îv-
Tiîç s iv -M gsjvw. Vint Constantin Copronyme. Cet iconoclaste
forcené était doulihj d'un grand laïcisateur : l'épithète saint lui
déplaisait au suprême degré, et ses courtisans, comme aussi
tous les adepti'S de son hérésie, le supprimaient partout. L'un
d'entre eux allait-il à l'église des saints Apôtres, il disait :

« Je vais si; tîù; a-icTiXiu;; ». De même : « sî; tîjç liasxpiv.z'/ix

[i.ipi'jpxç », s'il allait à l'église des saints quarante martyrs;


« £'.; Tbv [j.ip-'jpx ©îiSdJpiv », OU « s!; t:v [j.y.p-'jpx Ay.xy.izw »,

s'il allait à celle d'un de ces deux saints (3). Pareillement,


dès qu'il pouvait détruire un sanctuaire, Copronyme s'empres-
sait d'imposer à son emplacement le nom de l'ancien patron,
mais avec en moins. L'emplacement du sanc-
l'adjectif
â'Y'.:;

tuaire de sainte Maure, choisi pour les exécutions capitales,


fut baptisé Majpa (4). Celui du sanctuaire de saint Pélagios

(1) Pour plus do détails, voir mon Aitlour de Chalcédoine dans la Byzanti-
nisclie Zeilschrifl, t. XI, p. 348.
(2) Théophane, ad annum (W57.
(3) Etienne, o/j. cit., roi. 1114.
(4) Etienne, op. ri/., col. llfi!(.
70 MONT SAINT-AUXENCE.

OU de sainte Pélagie, affeclé à la sépulture des païens et des


condamnés, fut dénommé ti llsXaY'ou ou xà n£>.aY(a; (1)- Notre
colline ne pouvait échapper à cette manie de laïcisation :

To3 A'j^EVTÎsu |5î'jvi; (2), ô Ajïévtiî; tout court (3), furent les
doux seules dénominations employées par l'empereur et les ico-
noclastes.
La tourmente iconoclaste passée, le nom de Mont Saint-
Auxence redevint général. Il est peu probable que l'appella-
tion I^xùza ou Sy.5-îç ait eu un regain de vie à cette époque.
Constantin Porphyrogénète semblerait pourtant l'indiquer. Par-
lant des sommets d'Asie Mineure par où se transmettait à
Constantinople la nouvelle des incursions sarrasines, il cite
notre colline en ces termes '0 -oi avbu Aù^svtîsu (îiuvôç i :

^y.cTTÔ; zpî(jïYîp£ui|j.£v:; (t). Mais jusqu'où peut-on se lier à cette


simple phrase d'un auteur qui ne se préoccupa jamais beau-
coup, comme on sait, de distinguer le présent du passé? Le
mot i^xiri; sous sa plume n'est-il pas dû à une réminiscence
de lettré? Je suis fort porté à le croire. Quoi qu'il en soit,
M. W. Tomaschek a commis une petite méprise (5) en regar-
dant ce nom comme une dénomination postérieure, parue pour
la première fois après celle de mont Saint- Auscence.
La montagne, si Ton en croit Paspati (6), conserve toujours
son nom byzantin parmi les Grecs du village de Beuyuk-Bakal-
Keuï. D'après M. J. Miliopoulos (7), une des sources secondaires
qui naissent au flanc de la colline s'appelle encore aujourd'hui
âYÎasiAa xou le nom le plus répandu est le
«ybu Aù^sv-'ou. Mais
nom turc Kaïch-Bounar-Dagh jusqu'au milieu du xi.\° siè-
:

cle (8), et Kaïch-Dagh depuis.


W ne nous reste rien à dire de plus sur l'identification avec
le Kaïch-Dagh de la colline bithynienne où Auxence, Serge.

(1) Etienne, op. c/(.,col. 117.7. Ce dernior sanctuaire d'une était sous le vocable

sainte qui avait, comme tant d'autres en Orient, pris mas- un nom et des habits

culins. De là, selon Du Gange, la divergence entre les auteurs byzantins qui di-
sent les uns lUXàyioç elles autres IleXav'»- -Vo'« « J- Zonaras, loc. cit.
C2) ETIENNE, op. cil., col. 1121, Ik'N, li:«, 1110.

(3) ETIENNE, op. cit., col. lUil, 11(111, 1172, 1173, 117G.

(4) De Cerimoniis, lib. I, append., Mione, P. G., t. CXII, col. U33.

(5) Op. cit., p. 5.

(6) Ta âvaToXtxà Tipoistem, p. 49.


(7) Op. cit., p. 66. ,
(8) Hammer, Constanlinopolis und der Bosporos, t. 1, p. 26.
MONT SAINT-AUXENCE. 71

Bendidiaiios, Grégoire, Jean et Etienne Jeune menèrent la le

vie éréniitique. Mais la vie cénobitique lleurit, elle aussi, dans


ce même lieu, et c'est le moment pour nous d'en suivi-e les dé-
veloppements en consacrant quelques pages à ses divers mo-
nastères.

V. — COUVENT DES TRIKHINAIRES.

Les origines du courent des Trikhinaires se trouvent expo-


sées tout au long dans les Vies de saint Auxence (1).
C'était, si les biographes ont suivi l'ordre chronologique,
après 160 : les foules accouraient au mont Skopa et parmi elles,
plus enthousiaste que tout autre et plus assidue, se faisait re-
marquer une certaine Stéphanie ou Stéphanis (3), ancienne (2)
cubiculaire de l'impératrice Puhiiérie. Renommer au monde,
vivre en religieuse sous la direction de l'anachorèle était le dé-
sir de cette àme. Longtemps reliutée, elle finit par obtenir
gain de cause et put s'établir sous la colline, à un mille de
l'ermitage, en un lieu dit Gyréta.
Là, Stéphanie reçut bientôt force compagnes, d'abord Kosmia,
femme du pentépitrope Pamphile (4), puis la femme d'un gardien
de fauves de Famphithéâtre, puis d'autres. En peu de temps,
les postulantes eurent dépas.sé
le chiffre de soixante-dix. Alurs,

il fallut songer à bâtir. Auxence fit d'abord construire une cha-


pelle. Un couvent sortit ensuite déterre (5). Pour l'inaugurer,
l'anachorète descendit jusqu'à Gyréta. La fête avait attiré une
grande affluence de peuple : groupés de^ant l'ermitage, ces pè-
lerins s'organisèrent en procession et leurs rangs couvrirent
les sentiers de la montagne, tandis que tous les échos d'alen-

(1) Voy. p. 1, 210.


(2) Anonyme A, p. 250.
(3) PsELi.os, op. cil., p. 283. D'après Métaphraste, up. cil., col. IJ29, ceUe ferniin'
s'appelait Eleuthera; d'après l'Anonyme de M. L. Clugnet, p. 13, elle portait, le

nom surnom de Stéphanis. Ce dédoublement a pour base, se-


d'Eleutliera et le
lon moi, un contre-sens. 11 devait s'agir, dans la soui-ce primitive, de rèXeuBéfa
Zteçaviç, de la malrone Stnphanis, et le premier de ces deux mots grecs aura été
considéré comme un nom propre.
(4) MÉTAPiiu-, op. cil., 61, col. 1129; Psei.i.os, op. cil., \>. 283.
(y) Métafhr., op. cil., 02 et 05, col. 1 132 l't 1 13(i.
72 MONT SAINT-AUXENCE.

tour répondaient au iliani des hymnes et des psaumes. Ainsi


parlent deux hagiograpiies (1).
A ses religieuses Auxence donna un costume de même nature
que le sien. Connue les honnnes, ses disciples, qui vivaient en
ermites dans les environs, il les revêtit d'habits grossiers con-
nus sous le nom de -^iyyiy.. Ces habits, ainsi que le mot l'indi-
que, «''talent faits de poils, j'ajouterai même, en généralisant un
témoignage byzantin (2), fjiits de poils de chèvre. Leur usage
en Orient, dans le monde monastique et surtout anachorétique,
est attesté des centaines de fois et les saints de l'Église grecque
ne sont pas très rares qui leur doivent le surnom de Tpr/ivà; (3).
Mais le public du v' siècle n'avait pas encore eu le temps de se
familiariser a\ec cet accoutrement austère. Il en fut surpris, il

en parla, et bientôt, comme l'écrit un des biographes (4), les


fdles spirituelles d'Auxence n'eurent d'autre dénomination que
celle de religieuses Trikhinaires.
De là, sans doute aucun, l'origine du nom donné au lieu
qu'elles habitaient. Oui, si le monastère s'appela TpiytvapÉaç (5),
ou Tpr/ivapi'a (6), OU twv Tpf/tvapaiwv (7), OU n'importe quoi d'ap-
prochant, il dut ce nom â ses pieuses Tpi-/ivapafai (8), Tpiyivapaî
ou Tpr/tvàpsiç (9), nullement à l'aspérité, -ô Tpa-/J, de son em-
placement. Entre ces deux etymologies, je ne l'ignore point,
Etienne l'hagiosophite (10) et le biographe métaphrastique (11)
ont hésité; mais je ne crois pas, pour le dire une fois de plus,
qu'il y ait vraiment lieu de mettre en doute l'influence du cos-
tume adopté sur la désignation du couvent.
Dès leur installation au pied de la colline, avant la construc-

(1) Métaphr., op. cil., 65, col. 143'5; Psellos, op. et loc. cit.
(2) Vita S. Basilii jiinioris, 55 et 56, dans Ada Sanctorum tiuirtii, t. III.

p. .\xxi.
(3) Le bollandiste V. de Buck cite jusqu'à trois Élienne décorés de ce sufnom,
parmi lesquels notre Etienne le Jeune, .-Icfa Sanctorum octobris, t. XII, p. 673.
Le saint Théodore Trikliinas fêté le iÇi avril vécut dans un monastère également
surnommé Trikhinas. Mcnologe de Basile, dans Mione, P. G., t. CXVII. col. 413.
(4) Anonyme C, p. 283.

(5) Etienne, op. cit., col. 1092.


(6) Anonyme E, p. 603.
(7) Etienne, op. cit., col. 1148.
(8) Anonyme C, p. 283.
(9) MiKLOSicH ET .MiiLLER, .-Icla et diplomata graeca medii acvi, t. 111, p. 18 et 19.
(10) Op. et loc. rit.

(11) Anonyme E, p. 603.


MONT SAINT-AUXENCE. 73

tion des cellules qui devaient les abriter d'une façon définitive,
Stéphanie, Kosmia et leurs compagnes ne manquèrent pas de
mettre à profit la présente du saint anaclKirète. Deux fois par
semaine, le dimanche et le vendredi, elles montaient auprès
de son ermitage, et lui, sage directeur, leur donnait une confé-
rence ou une instruction. Les paroles qu'il leur adressa dans
une circonstance plus solennelle nous sont parvenues par la
voie du Métaphraste (1). Jusqu'où sont-elles conformes au
texte même de l'orateur, jusqu'où la néfaste facilité de Syméon
les a-t-elle embellies, je ne saurais dire. Mais elles ont cela de
remarquable, ces paroles sur la grandeur et les avantages de
la virginité, qu'on peut les regarder comme le testament spi-
rituel Auxence, en effet, les pro-
de l'anachorète à ses filles.

nonça dans son ermitage le jour même où fut inauguré le cou-


vent. Trois jours plus tard il tombait malade et dix jours de
maladie le conduisaient au tombeau.
La chapelle des Trikhinaires avait dû, à peine construite,
reccA oir les saintes reliques dont Stéphanie s'était défaite en fa-
veur de son père spirituel. A la mort de ce dernier, comme je
l'ai dit, cette même ciiapelle s'enrichit de son corps et cette

relique y fut plus précieuse à elle seule que toutes les autres, et
plus vénéi'ée. Endormi là, Auxence attira la dépouille mortelle
de ses successeurs dans le voisinage. Ainsi fut créé, tout contre
le couvent, le cimetière que l'on trouve plusieurs fois mentionné
par les biographes de saint Etienne le Jeune.
Ce que fit la pieuse communauté du dernier quart du v' siè-

cle au premier quart du viii" nous est inconnu. Serons-nous


téméraires, pourtant, si nous supposons que chacun des nou-
veaux anachorètes établis sur la montagne fut pour elle un
nouvel Auxence, je veux dire un père et un guide"? Très pro-
bable pour Serge, pour Bendidianos et pour Grégoire, la chose
parait à peu près certaine pour Jean et pour Etienne le Jeune.
Au temps de ces deux derniers les rapports entre l'ermitage et
lecouvent sont de toutes les iieures. Avant de prendre rang
parmi les Trikhinaires, déclare le diacre de Sainte-Sophie (2),
Anne et Théodote, mère et sœur d'Etienne le Jeune, vinrent
recevoir la bénédiction et les conseils de Jean. Par leur profes-

(1) Oj>.cit.,m-n\, col. I432-I436.


ii) Op. cit., col. 11X13.
74 MONT SAINT-AUXENCE.

sion dans le monastère, ajoute le même auteur, ces deux femmes


devinrent les filles selon la grâce de celui qui était leur fils et frère
selon la chair. Évidemment, les successeurs d'Auxence devaient
rendre toute sorte de lions offices spirituels aux religieuses et
celles-ci , en retour, devaient s'intéresser à leur temporel.
Jean, pour sa part, envoyait chercher chez les Trikhinaires
tout ce dont il avait besoin. Et comment ne pas mentionner
ir-i le petit chien dont il employait le ministère? Etienne, disci-
charge de monter l'eau ainsi que toutes
ple de l'ermite, avait la
autres provisions prévues, et il s'en acquittait chaque jour, par
le soleil d'août connue par les neiges de jan\ier, avec une régu-
Mais parfois, tandis qu'il était en course ou oc-
larité parfaite.
cupé à d'autres soins, arrivaient soudain des visiteurs inatten-
dus. Le moyen, avec la pénurie de l'ermitage, de subvenir à
leurs nécessités? C'est alors que Jean recourait à son petit chien.
Il écrivait un billet et, le lui attachant au cou : « Descends au
monastère, lui disait-il, porte ce billet à la supérieure et re-
viens au plus vite. » Quelques minutes plus tard le fidèle ani-
mal se trouvait devant la cellule de la supérieure, aboyant de
toutes ses forces jusqu'au moment où les gens du monastère lui

prenaient le billet pour le passer à qui de droit et faire ensuite


selon son contenu (I).
A lire ces dernières lignes, à vnir comment la destinataire

du billet prend point elle-même, il paraîtrait assez natu-


ne h^

rel de croire que la supérieure était une recluse. Cette opinion

semblerait confirmée par le fait que les soldats de Constantin


Copronyme envahissant l'église conventuelle à l'heure de l'office,

trouvèrent toutes les religieuses au chœur, mais point l'higou-


miniesse. 'Ev y.eXXfw ^àp f(a>/a?£v, dit le biographe (2), y] Ti;j.îa

Ypaûç y.al :•?;; ij.:v^ç -pîsaTÙaa. Il est vrai que le biographe ajoute :

Taûtï;v tï;v jj-tapiv è'çcocv ^(^kû-jx.., s'^swi -pb; xj-.sù:;. Mais que con-
clure? Cette sortie au-devant des soldats peut s'expliquer chez
une recluse par la gravité de la circonstance, comme aussi cette
absence du chœur peut s'expliquer chez une cénobite pai' tout

autre motif que la réclusion. Il y a donc là un petit problème


peu susceptible d'une solution absolue. Je pencherais volontiers,
cependant, pour la réclusion. Auxence avait vécu de la sorte,

(1) ETIENNE, op. cit., col. 1092 et 1093.


(2) Etienne, op. cit., co\. 112iS.
MONT SAINT-AUXENCE. 75

ses successeurs aussi. Ce genre de vie était si ancré dans les


traditions de la montagne qu'il n'y a rien d'invraisemblable à
ce qu'il fût pratiqué par la supérieure des Trikhinaires. D'au-
tant que,nous le constatons par plusieurs exemples, diriger
une communauté de cénobites et vivre soi-même en reclus ne
s'excluaient point sur notre colline, pas plus d'ailleurs qu'en
bien d'autres endroits.
Je viens de montrer la soldatesque pénétrant dans l'église du
courent. Cette invasion, qui constitue un des mille épisodes
tristes de la lutte engagée par Copronyme contre le monachisme,
devait être le point de d('part de toutes sortes de soutïi'ances
morales et physiques pour une des religieuses Trikhinaires. Il

s'agit ici d'Anne, cette veuve constanlinopolitaine, que la ca-

lonmie, on se le rappelle, voulut présonler comme la complice


des désordres imaginaires imputés à saint Etienne le Jeune.
« Livrez-nous Anne, la maîtresse d'Etienne; l'empereur la

veut dans son camp », tels étaient les cris des soldats répandus
dans le monastère. Il n'y avait pas à résister. La supérieure
appela sans retard sa religieuse calomniée, lui adjoignit une
compagne du nom de Théophano, les munit l'une et l'autre de
ses conseils et les envoya.
Au canq:i où le retenait la guerre bulgare, Constantin Co-
pronyme ne put rien arracher de ce qu'il désirait à la fermeté
d'Anne. Alors, il la fit garder en prison, tandis que Théo-
phano, désireuse de partager sa captivité, était reconduite de
force jusqu'à son couvent. La campagne terminée, l'empereur
revint à Constantinople et Anne fut incarcérée dans les ténè-
bres de la Phialè. Là, un soir, je ne sais quel eunuque du cu-
biculariat palatin vint la trouver au nom du maître. Celui-ci
avait l'ésulu de l'interroger en public le lendemain matin et
il lui faisait porter ses dernières propositions. Ou elle charge-
rait Etienne, et alors, débarrassée du froc monastique, elle
vivrait à la cour, avec l'impératrice, comblée d'honneurs et de
Ou
présents. elle continuerait à nier, et alors, convaincue de
mensonge par sa domestique, elle subirait sur-le-champ les
pires tortures, le corps partagé en lambeaux. Anne atout cela
n'eut que trois mots de réponse « Va-t'en, homme, va-t'en!
:

Que la volonté du Seigneur soit faite! »


Et le lendemain matin, ayant réuni une foule immense,
76 MONT SAINT-AUXENCE.

Constantin Copronyme arracha la religieuse de son cacliot et la

fitcomparaître nue sur la place publique. Des nerfs de bœuf


gisaient devant elle, en quantité. « Tout cela, dit l'empereur
en les montrunt, c'est pour t'abimer le dos et le ventre, situ
ne... » Anne dédaigna de répondre. Furieux, Constantin lui
lança une grosse injure et commanda la flagellation. Huit hom-
mes aussitôt se .saisirent d'elle, grands et vigoureux, la tirè-

rent quatre par chaque main et la maintinrent ainsi debout,


les bras étendus en forme de croix, dans la position la plus
favorable au jeu des deux bourreaux chargés de la frapper,
l'un devant et l'autre derrière. Sous les coups de ces brutes,
sous les crachats de la servante dont on avait acheté le men-
songe infâme, Anne sut rester fidèle au devoir et à la vérité :

elle ne cessa de protester de son innocence jusqu'au moment

où l'atrocité de la douleur éteignit la voix sur ses lèvres. Ce


n'est pas cela que l'empereur a^ait espéré. Il se leva et partit
en ordonnant de jeter sa victime dans un coin de monastère (1).
Anne succomba-t-elle aux suites de sa flagellation? Y survé-
cut-elle? Le diacre de Sainte-Sophie a négligé de nous le dire
et nous ne pouvons nous prononcer ni dans un sens ni dans
l'autre. Mais il est certain, par contre, que l'héroïque femme
conquit à son supplice la palme des martyrs. L'Eglise grecque
l'a inscrite comme telle dans ses li\ res liturgiques et elle en

fait mémoire le 28 novembre, le jour même où elle fête saint

Etienne le .Jeune.

Anne de Constantinople, veuve, religieuse et martyre, est la


seule sainte de nous connue qui ait couvent des
habité le

Trikhinaires. Ce couvent, si menacé lorsque saint Etienne le


Jeune attirait toutes les colères de l'iconoclasme, ne sombra
point dans cette affreuse tempête. L'hagiographe hagiosophite,
qui écri^•ait vers 807, nous le montre encore existant et pros-
père. "0-s.p aY^sv 9pîvTtŒT-(^piov, dit-il (2), lidypi Trj^ 0£ùpî çuXaTic-
iM y.aî lîîw Aa[j.-pjvîTai -xiç twv Osiwv TTJtTÉpwv e'jyxiç.

Peut-être exista-t-il plusieurs siècles encore. Du moins, en


février 1192, lorsque l'empereur Isaac l'Ange confirma le traité
passé entre ses prédécesseurs et les Pisans, Constantinople

(1) ETIENNE, op. a(.,col. 1128-113-2.


(2) -Etienne, op. cit., col. 10fi2.
MONT SAINT-AUXENCE. 77

possédait dans ses murs un ii.t-z-/is^ tûv Tpiyivapwv (1) et rien


ne prouve que ce métokliion ne fut pas une dépendance de
notre monastère du mont Saint-Auxence.
Cliercherons-nous maintenant à dire en quel endroit de la
colline s'élevait le couvent? Diverses petites incidentes des ha-
giographes peuvent^ nous aider à déterminer exactement sa
position.
D'abord, il n'était pas au haut delà montagne, mais au bas,
mais au pied. Le diacre de Sainte-Sophie l'appelle, en effet,
une fois tô -/.à-u jj-ivaiTriptov (2) et une autre fois -:5 (jisvaur/^piov ts
T.poq -isatij AjHsvt'cu |5:uvgj (3). Il ne faudrait pas, toutefois, le

descendre tout à fait en plaine. On serait tenté d'en agir ainsi


en voyant que lepremier biographe de saint Auxence le met
£v âxreécu (4); mais les données du diacre Etienne s'y opposent.
En fixant la construction ï-l -l zpavè^ -/.ai /.aOiij-aXsv et en cher-
chant à justifier l'étymologie du mot Trikhinaires où ts tpayù

-z\) -br.z'j y.ai lûaSaTov (5), Etienne l'hagiosophite nous maintient


aux approches immédiates de la colline, ou iilutôt sur le

flanc.
En second lieu, de l'eau sourdait au monastère, car c'est là,

je l'ai dit et redit, que le disciple de l'anachorète Jean allait


en chercher la pro^'ision nécessaire aux besoins de l'ermitage.

De plus, le séjour fixé à Stéphanie et à ses compagnes par


Auxence n'était distant du sommet que d'un mille, àr^o ivb;
cïiij.£Î:u (6), que d'environ un mille, cTaîtiu w.; sviç (7).

Enfin, les cellules des Trikhinaires s'élevaient au midi de la


colline : à-î vi-rov |j.£poç toj cps'J.; (8).

Complétés
et corrigés les uns par les autres, ces quati-e ren-
seignements nous conduisent tout droit, ce me semble, au large
col Kaïch-Dagh soude son flanc méridional aux au-
par où le

tres sommets de
la chaîne qui descend vers Mal-Tépé. Là se
trouve, encore entouré de larges murs en pierres sèches, un

(1) MlKLOSICH el MULLER, Op. Cit., t. III. p. 18 et 19.


(2) ETIENNE, op. cit., col. 1108, 1125.
(3) Etienne, op. cit., col. 1128.
(4) Métaphr., op. cit., Gl, col. 1429.
(5) ÉnENNE, op. cit., col. 1092.
(6) MÉTAPHR., op. cit., col. 1429.
(7) Anonyme B, op. cit., p. 13. Lisez oritieîovi au lieu de <jTaSto;<.

(8) Etienne, op. et toc. cit.


78 MONT SAINÏ-AUXENCE.

vaste emplacement qui i't'|iund à toutes les conditions requises,


assez plat pour être dit -/.aOiiAaAîv, assez en pente pour être
de zpavl;. Là se distinguent par endroits, au milieu
cjualilié

des buissons et des ruines, les arasements des murs extérieurs


d'une modeste église. Là coule silencieusement, à trois mètres
en\iron de profondeur, l'hagiasma que les orthodoxes de
Beuyuk-Bakal-Keuï visitent à l'Ascension et qu'ils appellent
à'(ix!Jii.a. Toî âyiou Aii^sviiou d'après les renseignements recueillis
par M. J. Miliopoulos (1), ayiajij-a -f,ç 'Ava/.-ôi^swç d'après le dire
des gens que j'ai rencontrés moi-même sur les lieux.

On peut objecter à rencontre de cette identification que la


distance entre l'hagiasma et le sommet de la colline est de
beaucoup inférieure à un mille. Mais l'objection n'a pas grande
valeur. En eflét, le trajet entre les deux points demande, à
l'ascension, plus d'un quart d'heure et c'est bien là, comme
temps, l'équivalent d'un mille. D'ailleurs, la présence d'une
petite source à l'endroit indiqué rend tout doute impossible.
Quand ils s'approvisionnaient d'eau, les ermites du sommet
s'en approvisionnaient évidemment au plus près. Or, ils s'en
approvisionnaient aux Trikhinaires. C'est donc que les Triklii-
naires n'habitaient pas plus loin que l'excellente petite source
dont nous parlons.

VI. — MO.NASTÈRE SAINT-AUXENCE.

Introduite au mont Skopa par des femmes, la xie cénobitique


devait y être pratiquée aussi par des hommes.
Les ouvrages ne manquent pas où nous trouvons saint Auxence
présenté comme un
archimandrite bithynien, fondateur d'un
monastère et En fait, nous l'avons vu dans le
chef de cénobites.
chapitre consacré à sa vie, Auxence n'a jamais rien eu d'un
higoumène proprement dit. Le seul couvent qu'il fonda est ce-
luides femmes Trikhinaires. Il tut le conseiller des moines qui
venaient le visiter un peu chaque jour, il fut l'initiateur à la vie
anachorétique d'un grand nombre d'ermites, mais jamais on
ne le vit à la tète d'un monastère d'hommes.

Si pareil monastère s'ouvrit sur la montagne au temps de

(1) Bouvè; AOIevTÎoy, etc., dans la By:antinische Zeilschrifl. t. IX (1900), p. 66.


MONT SAINT-AUXENCE. 79

Bendidianos. on ne peut ni l'affirmer trop haut ni le nier trop


fort. La Vie du saint, ainsi qu'il a été dit en son lieu, nous met

en face de cénobites. Mais quel degré de confiance doit-on ac-


corder à cette Vie? Jusqu'où la paraphrase moderne, dans la-
quelle on nous l'a donnée, reproduit-elle exactement la teneur
de l'original? Jusqu'où l'original, en qui l'on devine à première
vue un écrit de date postérieure, restait-il lui-même fidèle au
document primitif? Jusqu'où enfin le document primitif consti-
tuait-ilune source sûre? Toutes questions qui, demeurant sans
réponse, ébranlent notre confiance en la Vie de saint Bcudidia-
nos et nous permettent de tenir son renseignement en suspi-
cion. D'autant qu'une précieuse liste de 536, où iigurent
quarante monastères d'hommes appartenant au diocèse de
Chalcédoine (1), ne présente aucune maison qui soit, comme
il faudrait s'y attendre si la donnée biographique était juste,

désignée par le nom de Skopa, d'Auxence ou de Bendidianos.


Et vers 807, dans tous les cas, Etienne de Sainte-Soiiiiie ne
soupçonne même pas qu'il ail pu exister au mont Saint-Auxence
un monastère d'hommes contemporain de saint Bendidianos.
Pour lui, exception faite en faveur des Trikhinaires, le cénobi-
tisme ne s'introduisit sur la colline qu'au milieu du vni'' siècle.
Dans les environs de la colline, au contraire, les maisons re-
ligieuses s'étaient multipliées à profusion bien avant cette
date. Elles y fleurissaient en grand nombre dès le v° siècle.
Dans sa biographie de l'higoumène saint Hypace, qui mourut à
Rufinianes le .30 juin 446, Callinique nous montre que la ville
de Chalcédoine et ses faubourgs a\aient toute une armée de
moines dès 434 ou 435 (2). Il cite, en particulier, le petit cou-
\ent dirigé par le pieux higoumène Eumathios à trois milles
du proasteion rufinien (3). En 45-2, on se le rappelle, entre le
mont Oxia et le cloître de Saint-Hypace, Auxence rencontrait
un monastère de Saint -Jean -Baptiste. La quantité vraiment
considérable d'errnites à qui l'exemple de saint Auxence et
de ses successeurs suggéra de s'établir aux alentours ne man-
qua certainement point d'y provoquer une sensible augmen-
tation de monastères, car on sait le peu de peine des ermitages

(1) Mansi, Amplissima concilioi-um collecliu, t. VIII, col. 1UI4-101S.

(2) De vita S. llypatii liber, édit. Teubner, Leipzig, 1895, p. 70 et 71.


(3) Op. cil., p. 57-59.
80 MUNT SAINT-AUXENCE.

à se transformer en couvents. Plusieurs d'entre eux durent


subir cette métaniorpliose auprès de notre colline. De t'ait, au
VHi' siècle, les hauteurs voisines se trouvaient couvertes de
maisons religieuses. Aussi passionné pour la chasse qu'il l'é-

tait contre les moines, Constantin Copronyme fit détruire ces


asiles de riconn|iliili(>, afin de rendre la cnntrée plus gi-

boyeuse (1). 11 ne pensait pas, le pauvre enipi'reur, ({u'un nou-


veau monastère établi là même au beau milieu de son règne,
allait s'y perpétuer durant plusieurs siècles. Telle devait être

pourtant la destinée du monastère dit de Saint-iVuxence.


Depuis 743 ou 746, Etienne le Jeune habitait l'ermitage et
ses vertus y brillaient d'vm éclat chaque jour jikis vif: quel-
ques disciples vinrent à lui, sollicitant de vivre sous sa direc-
tion. Lui, solitaire avant tout, leur opposa tout d'abord un re-

fus catégorique et net. Eux, point découragés, insistèrent. Ils


insistèrent tant qu'ils finirent par avoir gain de cause, et le
,

monastère désiré surgit a^ec douze moines.


De ces douze sujets, le premier reçu fut Marin, un homme
que le diacre de Sainte-Sophie ne sait comment louer suffisam-
ment. Après lui vint Jean, puis Zacharie, puis Christophore.
Deux vipères, ÉtiiMuie et Serge, se glissèrent dans le nombre :

leurs crimes, dont nous aurons encore à dire un mot, leur


ont seuls valu d'échapper à l'oubli. Plut au ciel ipfils eussent

imité leurs six autres prenners compagnons, moines obscurs,


mais vertueux, dont les noms, déclare l'hagiographe, sont écrits
au livre de vie!
Les constructions du nou\eau couvent s'éle\ èrent tout à côté
de l'erniitage, au sommet de la colline, non point sur la plate-
forme supérieure, mais un peu en contre-bas, svu' une petite

terrasse méridionale, inférieure de cinq ou six mètres comme


niveau et protégée contre le vent du nord par un mur de ro-
chers. L'ensemble fut placé, comme il convenait, sous le pa-
tronage de saint Auxence.
Tant que la communauté resta composée comme au début,
Etienne le Jeune en fut le seul directeur. Du réduit qui le te-
nait reclus, il ne laissa point passer un seul jour sans lui
prêcher les devoirs des vrais religieux et sans veiller en per-

(1) Etienne, op. cil., col. Uf-J2.


iMONT SAINT-AIXENCE. 81

sonne à l'accomplissement exact de tout ce qu'impose la dis-


cipline céiioiiitiiiuc. Mais bientôt, le nombre des moines attei-
gnit la vingtaine. Alors, c'était en 754 ou 7.j7, il se déchargea
sur un autre de presque toutes ses obligations de supérieur.
S'il consena le titre d'higoumène, il ne joua plus guère que
le rôle de i)èrc spirituel et vécut à l'écart dans une retraite
plus éloignée. Marin, constitué économe, eut à prendre sur lui
d'assurer la marche régulière de la maison dans les mille dé-
tails de la vie quotidienne (1).
Quelques années plus tard, au printemps 760, le monastère
Saint-Auxence avait affaire au patrice Calliste et à ses soldats.
J'ai déjà raconté, à propos de saint Etienne le Jeune, com-

ment les moines restèrent alors dui'ant six jours sans nourriture
enfermés dans un cimetière; je n'y reviens pas. Mais il me
faut ajouter ici que la reprise de la persécution amena, pendant
l'automne ou l'hiver suivant, la mise à sac et la ruine du mo-
nastère.
Avant de pleurer ce désastre, les moines eurent à déplorer
l'apostasie de deux d'entre eux. Etienne et Serge comptaient
parmi les plus anciens du cou^'ent ils succombèrent l'un et :

l'autre aux intrigues du trop fameux Calliste. Pour de l'or versé


et de l'or promis, Serge s'enfuit de la montagne et s'en alla

dresser, auprès de l'ofllcier des douanes Aulicalamos, un acte


d'accusation calomniateur destiné à ruiner la réputation de
saint Etienne le Jeune. Après une pareille infamie, il n'avait
plus qu'à jeter le fit. Etienne, complice de
froc : c'est ce qu'il
Serge, rentra aussi dans le monde, bien que prêtre. Il avait passé
autrefois par le service de Calliste, et c'est là sans doute ce
qui explique sa chute. Constantin Copronyme, aimable à tous
les apostats, voulut le revêtir de l'habit séculier de ses pro-
pres mains. « Seigneur, lui dit alors le misérable, \ous m'avez
arraché à la gueule de Satan et vous me revêtez de lumière. »

Pour récompenser tant de flagornerie, l'empereur prit cet


homme à son service dans le palais de Sophianes, sauf à le
surnommer papas de joie, t^; -/apà; ^aftàv (2).
Tandis qu'Etienne et Serge s'engageaient ainsi' dans la voie

(1) ETIENNE, op. cit., col. 1097-1104.


(2) Etienne, op. cit., 1148. Le mot x«p(x, au moins actuellement, signilie noce en
grec vulgaire.
G
82 MONT SAINT-AUXENCE.

mauvaise, leurs confrères ne reculaient devant rien pour de-


meurer jusqu'au bout fidèles à leur vocation. Les gens de l'em-
pereur avaient incendié Saint-Auxence; de l'église et des cellu-
les, il ne restait plus qu'un monceau de cendres (1). En outre,
Copronyme Quiconque sera sui-
\cnait de poiter ce décret : «

pris allant à la culline d'Auxence le paiera de sa tète {'2). »


Que pouvaient taire dans ces conditions les cénobites auxen-
tiens"? Tous n'eurent qu'une idée rejoindre Etienne le Jeune :

au lieu de son exil. Quelques semaines après leur dispersion,


Proconnèse les vit débarquer l'un après l'autre et l'ermitage
d'Etienne à Kissouda se compléta d'un monastère.
Ainsi le couvent Saint-Auxence ne fleurit pas longtemps, au
muins LJans sa forme première, sur l'ancien Skopa. Inauguré
après 743 ou 74(3, très probablement vers 730, confié à la direc-
tion de Marin en 754 ou 757, il succomba sous les coups de
Copronyme à la fin de 760. M. M. Gédéon donne à sa carrière
des dates toutes différentes 744 pour la fondation et 755 pour
:

la ruine (3). Mais 744 ne peut être accepté, ni 755. En 744,


Etienne le .leune était encore, ou du moins cessait à peine
d'être le simple disciple de Jean, point à même, par consé-
quent, d'exercer une grande action et d'attirer des vocations
religieuses. En 755, le monastère prospérait, on ne peut mieux :

sa ruine est assurément présentée par le biographe comme une

des conséquences désastreuses du conciliabule tenu en 753,


mais cette conséquence, ainsi qu'il appert de plusieurs indi-
cations très formelles, ne se fit pas sentir avant de longues
années. Ici, d'ailleurs, nous sonnnes en lace de détails chro-
nologiques déjà établis dans le chapiti'e relatif à saint Etienne

le Jeune et je n'ai pas à y insister de nouveau. Je néglige


même de relever les trop nombreux auteurs, tel Héfélé (4), tel
M. T. Évangélidès (5), qui font un higoumène de l'ermite Jean
et conduisent Etienne le Jeune, lors de son arrivée sur la

colline, dans une maison religieuse constituée (6).

(1) ÉtieniNe, 0-p. cil., col. 1137.

(2) ÉTIEN.NE, op. cil., col. 1131».

(3) Tumx6v, p. 12.

(4) Histoire des conciles, trad, franc., t. IV, p. 3(Xi.

(5) Bioi Tûv âYiwv, dans ce polygraphe, la Vie de saint Etienne


p. 897. D'ailleurs,
le Jeune, comme celle aussi de saint Auxenee, n'est qu'un tissu d'inexactitudes.
(6) On lit dans telle notice de saint Etienne 'luâvvïi; ô toûto-j xoOrjYo-Jjisvoi;.
:
MONT SAl.NT-AUXENCE. S3

Donc, pour en revenir à l'histoire, le monastère bâti vers


750 disparut au bout de (pielque temps seulement. Mais dis-
parut-il pour toujours"? Ce serait peu eimnaitre la ténacité des
moines byzantins et leur esprit traditionaliste cjue de le pen-
ser. Un lieu sanctifié par un ascète comme Auxence et par un
martyr comme Etienne était sacré pour eux et l'abandonner
sans retour leur eût paru sacrilège. Aussi, la persécution de
Copronyme passée, ermites et cénobites revinrent-ils au poste.
Tel anachorète, s'il fallait en croire deux auteurs modeVnes,

y serait même
revenu innnédiatement après la dé\'aslation de
760. M. M. Gédéon dit, en effet, à propos d'un Maxapîîu i3:i:;j.àp-
T'jpcç cju'il inscrit au 17 août Mova^s; 'éfv.\iits-oç h tw ^ouvôi
:

Tsu A'jçsvTiS'j, r,6Av;a'îv ù-lp tùv âviojv s'.y.ivwv k~i Ivo-p(>)vuiJ.oa -to

768 (1). Et M. J. Miliopoulos met également au mont Saint-


Auxence un saint Macaire, martyr en 768 (2). Ce faisant,
M. J. Miliopoulos ne que reproduire, sans le citer naturel-
fait

lement, l'assertion de M. M. Gédéon dont il ignore la source,


et M. M. Gédéon, en parlant comme il parle, ne fait qu'enten-
dre à la façon de Goar (3) un passage de Théophane qui de-
mande à être entendu tout autrement.
Copronyme, déclare le Chronographe (4), mil à mort un
certain Stratège : STpaTr^yiov tôv tsO YloBoTi3.yo{tpou... àyjSw; 'é-^o-^-x

T.phi; -càç à6£iA£-ouç àvSpo|j.avtaç aÙTOu, xa'; xS> Maxapio) xw i-f/.XdG-M


-rsîJ 'Ayicu Aù^sv-tou Taùxaç è^a'(ipzùs'nai, awTïjpîa; ts !fip\i,x7.x Aa;j.-

êivîVTa... Œjv TÔJ lY"/.À£''ffT(o, CO.; 7:ç>oAéXv/.-:ai, àvïîAsv. Voilà le texte


donné dans l'édition primitive, et tel qu'il
grec, tel qu'il a été
est passé de là dans les éditions postérieures (.5), sauf dans
celle de M. C de Boor (6). Mais est-il vrai qu'il s'y agit d'un
Macaire? Point du tout. Il s'y agit purement et simplement de
saint Etienne le Jeune. Et en voici une double preuve.
Les mots w; -pîXéXsy.-rat placés où ils sont, signifient que
,

Mais ces quatre mots, pour ne pas aller contre l'histoire, doivent se traduire :

iecvn, son maître. Ils ne signifient pas que Jean était un supérieur de monas-
tère. H. Dei.eh.iye, op. cit., p. 261, 3i; 1107.

(1) Bu^avitMèv ÉopTo),ôftov, p. 156.


(i) Bovivoç A'JlevTÎou, Byzantinische Zeilsclirift, t. IX (1900), p. 07.
(3) Note à la Clironog-raphio, .Migne, P. G., t. CVIll, col. 893.
(4) Chronographia, ad annum 6259.
(ôl Même dans celle de Bonn, t. I, p. 685.
(0) Chiunugraphia, t. I, \). 41iJ.
84 MONT SAINT-AUXEXCE.

Théophane a déjà mentionné mort de Stratège et du reclus.


la

Or, avant le passage qui nous occupe, le Chronographe n'a


nullement mentionné la mort d'un reclus Macaire, mais il a
bel et bien raconté connnent l'empereur envoya au supplice :

1° saint Etienne le Jeune, 'é-^v.'Ktis-.s'i l'i-x ûz -l-t "Xyiz-/ Aj;év-


Ti:v (1); 2° Stratège, frère de Constantin Podopagouros (2). Le
reclus du passage cité ci-dessus ne peut donc que s'identifier
avec saint Etienne le Jeune.
La seconde preuve est plus convaincante encore. Pourquoi,
d'après le texte discuté. Stratège fut-il misa mort? Parce que,
victime des luxures contre nature de l'empereur, il s'était rendu
auprès du reclus de Saint-Auxence pour lui confier son cas
et lui demander conseil. Or, avant de dresser la liste des 19 per-
sonnages sacrifiés en une seule fois par Constantin Copronyme,
liste où figurent au premier rang le patrice Constantin Podopa-
gouros, logothète du drome, et son frère le patrice Stratège,

domestique des excubiteurs, Théophane dit expressément que


certains de ces malheureux souffrirent u sjXâîsav y.aî wç =.; t'îv
T.çzççrfivt-.x £Yy.X£i!jTîv à-£p-/:;j.£v;'j; /.xî ti TTCtô-/; ajTCj Gpi^iAisûîv-

Ta; (3). Et quel T:popp-/;6ÉvTa éY/./.s'.cttov entend-il désigner ici,

sinon saint Etienne martyre est raconté aux


le Jeune dont le

lignes qui précèdent immédiatement? Le reclus du mont Saint-


Auxence auprès de qui se compromit Stratège est donc bien
saint Etiennele Jeune en personne.

M. M. Gédéon, qui sait combien se tromper est chose facile,


se rendra peut-être à ces deux raisons, mais point, je parie,
M. J. Miliopoulos. Cet homme, toujours en guerre contre les
vérités les plus évidentes, m'objectera : Comment serait-ce
Etienne Jeune que Stratège alla voir au mont Saint-Auxence,
le

puisque Etienne le Jeune, d'après la chronologie donnée ci-


dessus, avait cessé d'habiter le mont Saint-Auxence dès les
derniers mois de 760? A cela je réponds que l'oiijection, tout
en restant facilement soluble, signilierait pourtant quelque
chose, si Théophane disait : Stratège alla au mont Saint-
Auxence voir un reclus. Mais Tliéophane ne dit point cela;
il dit que Stratège fit certaines révélations au reclus du

(1) Ckronographia, ad annum 6257.


(i) Chronographia, ad annum 62Ô7.
(i) ChruiKiijrapliia, ad annum 62Ô7.
MONT SAINT-AUXENCE. 85

mont Saint- Auxence, et la difterence des deux expressions


vaut la peine d'être remarquée. Même après 760, même pen-
dant son exil pendant son incarcération à
à Kissouda, même
Constantinople, Etienne Jeune restait aux yeux de ses con-
le

temporains, comme il l'est resté pour tous depuis, le reclus du


mont Saint-Auxence. Rien n'empêche donc les confidences
rapportées par le clironograplie d'avoir eu lieu hors de la
colline, postérieurement à 700. El cela suffit pour que l'ob-

jection reste sans valeur.


Cette objection paraîtra encore plus insignifiante et notre
manière de voir s'entourera d'une évidence nouvelle, si j'ajoute
que l'on peut aisément fixer l'année, le mois, le jour, presque
l'heure, où saint Etienne le Jeune et Stratège se rencontrèrent.
Ouvrez la Vie d'Etienne par le diacre hagiosophite au récit de
sa mort qu'y lisez-vous? Que le soir du 27 novembre 764,
:

Constantin Copronyme ayant appelé oûo nvàç ôiv.o7raxpiouç xaî

:i/.51J.ï;Tpt'îuç àîîAçcûç, èv à^i'a -psx/îvraç, ùpaiouç zt xw s'tssi xai ttj

ii'j}(T), y.ai -i'rj 6au[xa<jT0Ûç, ouaTcep ïayômùq 'Qr\kiù çôovi^traç rcsçivsu-

x£v (1), les envoya tenter le reclus dans sa prison du Prétoire,


et que ces deux envoyés, au lieu d'exécuter la consigne reçue,
traitèrent le captif avec toute sorte d'égards, l'encourageant à
persévérer dans son orthodoxie, baisant ses pieds et demandant
sa bénédiction. Et comment dans ces deux personnages de
rhagiographe ne pas reconnaître les deux Podopagouri du
chroniqueur? L'hagiographe nous présente deux frères; le
chroniqueur nous présente deux frères. Dans l'hagiographe
nous a^ons deux dignitaires investis de hautes fonctions; dans
le chroniqueur nous avons deux patrices, dont l'un logothète

du drome et l'autre domestique des excubiteurs. Les deux


frères, chez l'hagiographe, sont doués d'un physique agréable;
l'un des frères, chez le chroniqueui-, est exposé aux excès vo-
luptueux de Copronyme, suffisant indice d'un extérieur avan-
tageux. Les deux anonymes de l'hagiographe ont de belles
âmes; l'un des deux Podopagouri du chroniqueur expose au
reclus les secrets de sa conscience inquiète, preuve assez claire
d'un intérieur délicat. Les deux per.sonnages de rhagiographe
sont tués par Copronyme, les deux personnages du chroniqueur

(1) Etienne, «p. cil., col. 1172 et 117o.


86 MOXT S.VINT-AUXENCE.

sont décapités par Coprouyiue. Voilà ce que disent les deux au-
teurs parallèlement l'un à l'autre, en parlant l'un et l'autre du
reclus du mont Saint-Auxence. Si, d'une pareille confronta-
tion, vous ne concluez pas à l'identité des anonymes d'Etienne
riiagiiisopliite avec les Podopagouri de Tliéopiiane le Cliro-
nographe, il faut que la science historique renonce pour tou-
jours à chercher la lumière dans le rapprocliement des textes.
L'identité des deux Podopagouri et des deux dignitaires
envoyés au Prétoire le soir du 27 novembre 76 1 ne permettrait
plus de douter, si l'on en doutait encore, que le reclus auxen-
tien auprès de qui se compromit Stratège ne soit notre saint
Etienne Jeune en personne. Anastase le bibliothécaire, pour
le

citer son témoignage, ne l'a pas entendu autremcnl. L'em-


pereur, lisons-nous dans sa traduction (1), Strategium Podo-
paguri fratrem..., cum... sensisset eiim mo/es/e iulisse in-
fandas in viros molestias suas, et beato Stephano inclauso
sancti Auxcntii has manifestas reddidisse, salutisque re-
média suscepisse... una cum inclauso, ut praedictum est,

interfecit. D'où il suit que le texte grec, au lieu de tù Ma/.a-


pctj) T(T) ay/.z-sfeTU: doit se lire Tîjj '^.x-z.'xpv,) -cCSTîçâvw^ tw èy-
et c'est Tw \).T/.7.pm STsçivio T(o eYy.XïfjTw f|ue M. C. de
/./,£î'aTw,

Boor a imprimé dans son édition (2).


Ainsi croule, sans remède aucun, l'existence du Macaire ima-
giné par Goar. Ce fantôme, je dois l'ajouter, n'en imposait
déjà plus à personne depuis les observations de Combefis(3),
et je m'étonnerais fort de voir M. M. Gédéon le prendre encore

au sérieux, -si je ne devais réserver toutes mes puissances d'é-


tonncment pour la hardiesse avec laquelle M. M. Gédéon a osé
lui assigner une place dans le festival de Constantinople. Sans

doute quelques rares manuscrits liturgiques inscrivent au 17


et 18 août un saint Macaire homologète dont M^' Serge dis-
trait (1) a fait une victime de Constantin Copronyme. Mais, en
l'inscrivant au 19 août, d'autres manuscrits (5) et M^' Serge

(1) dans Mionk, P. G., t. CVIII, col. 1388.


Ilisloria ecclesiasiii-a,

(2) Chronographin. t. I, p. 1-1.3.


(3) Note à la Chronographic, ad annum 6i£)9.

(4) Dans son PolniJ Micsiatseslov Vosloka, et même dans la seconde édition de
cet ouvrage, Vladimir, 1901, t. II, p. 250.
•(5) II. Delf.haye, op. cit., col. 909.
MONT SAINT-AUXENCE. 87

lui-même (1) le donnent très expressément pour le saint Ma-


caire, higouniène de Pélécète, plus communément fêté le

1" avril (2). Il n'y a donc rien là qui justifie le faire de


M. M. Gédéon. Celui-ci, 1res préoccupé dans sa préface de mon-
trer comment certains personnages suspects ont forcé l'entrée
des catalogues hagiologiques, aura voulu sans doute se mé-
nager pour une seconde édition de son ouvi'age un exemple
encore inédit, typique et frappant, de cnnonisation peu ré-
gulière. En attendant, je crains fort que le prétendu saint Ma-
caire, ermite et martyr auxentien, ne soit guère invoqué que
par M. J. Miliopoulos.

vu. — LE MONACIIISME AUXENTIEN AUX IX^-XII^ SIÈCLES.

A défaut de ce reclus imaginaire, le mont Saint-Auxence


dut recevoir de nouveaux hôtes à l'avènement d'Irène, car la
régence de cette princesse fut une époque d'universelle restau-
ration pour le monachisme de Constantinople et de Bitliynie.
Rien ne prouve cependant que le monastère auxentien fut re-
levé de ses ruines tout aussitôt.
\'ers 807, le diacre hagiosopliite dédiait sa biographie de
saint Etienne le Jeune à un émule des Auxence, des Serge, des
Bendidianos et de leurs successeurs, à un Épiphane qu'il in-
terpellait ainsi :
^Q itâ-ep n'uts, xa'i -o3 aùxoij |3ouvo3 y.a'i tïj a-r^-
'

Xaizu xal ts3 tpi-rroj 3ii5î)(£, iatûxaTs E-içâvis (3). Où l'on voit
que cet ascète, malheureusement inconnu par ailleurs, occupait
sur notre colline l'ermitage d'Etienne le Jeune. A la pratique
personnelle de la vie érémifique joignait-il. cumme Etienne le

Jeune, la direction plus ou moins directe d'un moiiastère d'hom-


mes? Ceci, l'hagiographe ne le dit point et l'on peut en douter.
Il reste que vers 807 le mont Saint-Auxence possédait, sinon
de nou\eau son monastère d'hommes, du moins un homme pour
y continuer les traditions dupasse. Je dis vers 807 et cette date
est sûre. II s'était en effet écoulé quarante-deux ans depuis le

martyre de saint Etienne le Jeune. sur\enu le 28 novemlire

il) Op. cit., p. 251.


(2) H. Delehaye, op. cit., col. 577.
(3) Etienne, op. cit., col. 1184.
88 MONT SAINT-AUXENCE.

764, le jour où Etienne l'iiagiosopliite écrivit sa biographie à


la prière de l'ascète Épiphane(l). Cette indication formelle
précise et corrige un peu la phrase de M. M. Gédéon, d'après
laquelle ISxÉipxvoç 6 Biixovoc... SfjAsç èari iiOciç ttjv iv xw psuvw aa/.r,-

îtv -.z~j
'
E-içavt'îu zspi Ta téXt) xcii H aîojvîç y.aî xa-à tivxç IJ-s'xp'

•/.aï TÔJV Tpd'jTWV ÈTCOV TOÙ 0' (2).


Au Saint-Auxence prêta sa hauteur au
xi" siècle, la colline

service des feux qui donnaient l'éveil à Constantinople chaque


fois que s'opérait quelque mouvement de troupes ennemies

aux frontières ciliciennes.


L'organisation de cette sorte de télégraphe optique était des
plus simples. Au fort de Loulon, en Cilicie, et au palais sacré,
à Constantinople, deux cadrans semblables partageaient le jour
en douze heures et portaient, inscrit en face de chaque heure,
le nom d'un des douze é\énements principaux susceptibles de

se passer à la frontière. Les guetteurs de Loulon allumaient


leur feu à telle ou telle heure suivant ce qu'il s'agissait d'an-
noncer. Ils le faisaient, par exemple, à une lieure pour les in-
vasions sarrasines, à tleux pour l'ouverture des hostilités, à
trois pour les incendies. Dès que leur feu brillait, les postes
intermédiaires s'allumaient l'un après l'autre, sans aucun re-
tard, et les diétaires de veille au palais impérial n'avaient qu'à
prévenir qui de droit. Voilà quel était le système. Voilà du

moins comment Syméon Magister nous le décrit (3), peut-être


en l'embellissant et en le compliquant un peu.
Quels que fussent au vrai les diMails de son fonctionnement,
ce télégraphe a\ ait été inventé ou tout au moins perfectionné,
sous le règne de Théophile, par le fameux philosophe Léon (i),
neveu du jiatriarclie iconoclaste lanni et métropolite de Thes-
salonique(5) durant trois ans, de 840 à 843. Il ne devait pas
servir longtemps. On sait, en effet, conmient l'empereur-cocher
Michel l'hrogne ordonna de l'abolir à l'automne 866, furieux
que de sinistres nouvelles vinssent le surprendre à Saint-

(1) Etienne, op. cit.. col. 1072.

(2) Tunixôv, p. 65.


(:-!) Annales, Michael et Theodora, 16, Migne, P. G., t. CIX, col. 744.

(4) Sym. M.4G1ST., op. et loc. cit. ; Constantin RUn.issés, Compendium chroni-
cum, Migne, P. G., t. CXXVII, col. 417 et 418; SOvo'l'ts xpo^"''ii S-ITHas, Bibliotheca
graeca medii aevi, t. VII, p. 144.
(5) L. Petit, tes évcques de Thessaloniquc, dans les Échos d'Orient, i. IV, p. 217.
MONT SAINT-AUXENCE. 89

Mamas et distraire le peuple eliargé d'applaudir à ses exploits


hippiques (1).
Tant que le système fut en usage, la colline auxentienne
porta le poste le plus voisin de la capitale. A cette occasion, ou
trouve le nom de notre hauteur sous la plume de tous les chro-
niqueurs ou historiens byzantins qui nous ont rapporté la stu-

pide mesure de Michel l'Ivrogne. Tous, et ils sont nombreux (2),


l'appellent d'un commun accord Saint-Auxence. Il n'y a que le

Porphyrogénète ,
plus érudit et plus archéologue, qui ne se
contente point de cette dénomination ; il y ajoute celle de Skopos,
écrivant : 5tîj àyisu A'j;îvtîî'j iSiuviç i — y.cxbç rpojaYop = ui;j.£v3; (3).

La présence des guetteurs impériaux sur le sommet de la


montagne pouvait ne pas empêcher la présence de cénobites
sur la terrasse un peu inférieure oil nous avons \\\, au milieu
du vni" siècle, la communauté de l'économe Marin. Des céno-
bites y vivaient-ils réellement"? Nous ne pouvons pas plus ré-
pondre pour 866 que nous ne l'avons fait pour 807. Mais si
l'heure de la restauration n'avait pas encore sonné pour le
monastère Saint-Auxence au temps de l'ermite Épiphane ou de
l'empereur Michel III, elle sonna plus tard. La chose est cer-
taine. Jusqu'ici, faute de documents, on était peut-être en droit
de nourrir quelque doute à cet égard. Il n'en va plus de même
aujoui'd'hui, après les textes fournis par- laVie de saint Sy-
méoii nouveau théologien, d'une part, et le Typikon du
le

monastère de la Theotokos Eleousa, d'autre part.


C'était au second quart du xi" siècle, après 1022, date de la
mort de saint Syméon le nouveau théologien, avant 10.50, date
de la mort de son biographe Nicétas Stéthatos c'était un 3 jan- ;

vier, anni\ersaire de l'exil de Syméon : ses dévots célébraient la


mémoire du grand é\'énement au lieu de sa retraite, près de
Chrysopolis. Or, dit l'hagiographe (1), v.ç, twv auvsspTaÇôv-cwv y.ai

(1) Théoph. Cont., IV, Michael el Theodora, 35, Mione, P. G., t. CIX, col. 212;
Sym. M.\g., op. et loc. cit.; Const. Porphyrogénète, De Cerimoniis, MroNE, P. G.,
t. CXII, col. Voir pour plus de détails
933; Const. M.\n.45sès, op. et loc. cit.

J. P.iRGoiRE, Les Saint-Mamas de Constantinople, dans hviéslia russkago arhheo-


logitcheshago Instiluta v Konstanlinopolié, t. VIII, 1904.
(2) Aux auteurs déjà nommés ajoutez Skylitzés, Ccdrenus, Zonaras.
(3) Op. et loc. lit.

La Vie de Syméon par Nicétas


(4) est encore inédite. Le R. P. L. Petit, qui en
prépare la publication, m'a signalé et communiqué les textes que je cite ici.
90 MONT SAINT-AUXENCE.

xa-à TÎv ^zu'iz'/ Tîû «Yiou Aj^îvtîîj stu^ev Eivai. Cet liigoumène
Cosmas tenait le nouveau théologien en très haute estime : pos-
séilant ses œuvres, il voulut introduire sa lële dans le (^ouvent

auxentien, et, pour eeia, pria Nicétas Stétliatus de lui donner

une copie des panégyriques et des hymnes que celui-ci avait


(omposés en Thonneur de Syméon, de lui donner aussi une
image représentant ses traits. L'icône, que Nicétas s'empressa
d'accorder, fut remise par l'higoumène à un de ses moines, avec
ordre de la porter directement à la montagne où elle devait
être conservée h tt) pTfldcT^ -co âYtîu Sisçavo-i i^îv?). Paresseux et
désobéissant, le susdit moine se déchargea de la connnission
sui- un domestique de l'higoumène, sur un liarbare de Scythie,

lequel ne trouva rien de mieux que d'aller en faire un peu de


monnaie courir à Clialcédoine, prendre une barque, passer à
:

Constantinople, y chercher des brocanteurs, leur vendre la


pieuse image, tout cela ne fut pour lui que l'affaire de quel-
ques heures. On devine la consternation de Cosmas, lorsque,
de retour au mont Saint-Auxence, il n'y trouva point son tré-
sor. Heureusement que Dieu se mêla de l'aifaire et tout finit par
s'arranger l'image recouvrée occupa une place d'honneur èv
:

Tï) Toj àyîo-j STsçâvou [j-ovî], le diable reçut quelques jours d'hos-
pitalitédans le corps du Scythe, le saint délivra miséricordieu-
sement ce malheureux, et l'on ne parla plus de la chose que
pour louer le Seigneur.
Cette page, sur laquelle se termine la Vie de saint Syméon par
Nicétas Stétathos, est le seul passage, que je sache, où saint
Etienne le Jeune donné comme le titulaii'e d'un couvent
soit
auxentien. A mon humble avis, le couvent Saint-Élienne doit
répondre au couvent Saint-Auxence relevé de ses ruines. Du
moins, sans affirmer l'identité d'emplacement entre l'ancienne
et la nouvelle maison religieuse, il me semble tout naturel d'i-
dentifier le monastère Saint-Étienne mentionné par Nicétas Sté-
thatos avec la [x;vf, t:3 àyiiu Aù^svTîi'j signalée quelques années
plus tard dans le Typikon de la Theotokos Eieousa.
Celui de qui les moines de Notre-Dame de Pitié, près de Strou-
mitza en Macédoine, reçurent leur règle, déclare être MavîUYj a :

-y;ç auviîsu Toiv èv -ri j£5a(j|j,ia !J.ov^ t;;i x';ii'j A'j;îVTtî'j ;j.5va-/(Iiv s;;
MONT SAINT-AUXENCE. 91

Yîvijxcvs^ y.xi h/
~f,
TiiaÙTr, [j.îv^ "bv àay.yjxtxîv -iXixi oiauAsv ^psvsv Tivi

|jt.îTîX6tov y.xl t: y.aXbv ty^ç [J.sv3!2',y.fi; î'.aviovYj- zpb; oûva;j.iv £y.ij.'ji^Y;aa^

-fiXx(l). Manuel occupait déjà le siège de Strouinitza en 1080(2) :

ses débuts dans la vie religieuse devaient remonter au milieu


du xi° siècle. A cette époque donc, le monastère Saint-Auxence
florissait et c'était un titre à réglementer la marche d'une mai-
son religieuse que d'y avoir revêtu l'habit monastique et lait
profession.
De son passage sur la colline, l'évêque Manuel avait gardé,
avec la connaissance l'amour du nionachisnie, un cuite spé-
et

cial piiur les saints patrons du lieu. L'inventaire, dressé long-


temps après lui, des objets renfermés dans l'église et la sacristie
de son couvent, mentionne en son grec plus ou moins régulier
deux icônes caractéristiques. La première est une e!y.wv T:-()-/uaî:v,

[).ip-.-jpiç Tpïtç MavîUY;X, ^a6èA y.at 'ls\i.xr,X (3) : on sait que ces trois
Persans, victimes de Julien l'Apostat, souffrirent àChalcédoine
avant d'expii'tM- dans les supplices à Constantinople. La seconde
image est une kzépx s'.y.wv, aùv -w âvu,) '^cs^i-^M T(T) v£(t) 3 àyiSi;

AJ?£v-io;, -•(;-/jaïov (4). Détail curieux, dans la bibliothèque du


couvent nous trou\ons un livre ip'/ii^-svov à-b xbv a£-Tc'iJ.5ptov i;.^va

lAî'xpi T53 àyiou S-reçâvo'j tou vsoj (5), puis un autre qui ne nous
intéresse pas, puis un autre àp-/i[ji.£vov à-b toj âytou Hisçàvou tjj
vîiu (6).
Ainsi, rien de mieux attesté que la présence d'un monastère
sur notre colline vers le milieu du xi° siècle; l'ien de plus pro-
bable que l'existence sur notre colline d'un monastère à qui
saint Auxence et saint Etienne le Jeune prêtaient tour à tour leur
nom. Ce qui nous échappe, ce sont les origines de ce couvent.
Faut-il les chercher au premier quart du siècle et en faire hon-
neur au vénérable Antoine dont il est question dans la Suvi'^i;
-/pcvty.Yi de Sathas? Cet Antoine joua, .senible-t-il, un certain

rôle auprès de Romain III Argyre, 1028-1034, et de Michel IV


le Paphlagonien, 1031-1011. Tiûtw. dit l'auteur anonyme en

(1) L. Pktit, Le Mono,stère de Notre-Dame de Pilié, dans les Izviestia 7Usskdgo

arkheologitcheskayo fnstiluta v Konstantinopolié, t. VI, p. 70.


(i) L. Petit, op. cil., p. tï.

(3) L. Petit, op. cit., p. Ull.


(4) L. Petit, op. cit., p. 119.
(5) L. Petit, op. cit., 121.
(6) L. Petit, op. cit., p. PS.
92 MONT SAINT-ALXENCE.

parlant de Romain, ô -/.x-'x -vcjjj.a r.xTTip tjxc'j i gjiî; 'Avtuvi:;


îtaçîpivruç î^ya-izo (1). De même, au sujet de Michel : Ata^spiv-
Twç Se xai ouTî? Tî'jç âuXaêsT; îT{[Aa [J.sva/5jç y.xi jJiàXAOv -bv 3ir;X(i)9Év-a

'AvTwvtîv... T:£pi53Y;-îv àz' àpîTf, y.a'i Ga'j;j.âjisv îvia t:ts tïv àv -îîj

àv(;u A'jçïv-t'i'j gîuvû àjy.riaavTa esapÉjTu; (2). Et, comme si les at-

taches auxentiennes de cet Antoine, favori de Michel IV, «n


son identité s.\er l'Antoine, la^•ori de Romain III, pnuvaient être
douteuses, le Clironographe a soin d'intercaler entre parenthè-
ses '0 x.T'^Twp Tfjç iw' 2JTÎÙ y.OL).z\i\i.v)r,: [j.ïvt;; ïv tw tc3 àY'iu AjÏev-
:

t{îu ^ouvù oÎtoç V, sv y.a'i Voilà bien un


'P(i)|j.avîç si'/î îti tiij-t;; (3).

auxentien, un fondateur ou restaurateur de monastère auxentien.


Le monastère en question est appelé par le chroniqueur 7no-
nastère d'Antoine. Est-ce à dire qu'il y eut .dès lors sur la
montagne deux ixunents d'honunes différents, celui qu'Antoine
établit vers 1020 et celui qu'habitèrent quelques années plus
tard Cosmas et Manuel? On peut le croire. On peut croire le con-
traire aussi. Car,si rien ne prouve l'identité, rien ne s'y oppose

non Supposez qu'Antoine ait mis sa maison sous le dou-


plus.
ble patronage d'Auxence et d'Etienne, les deux saints locaux les
plus vénérés, et vous n'aurez pas de peine à comprendre qu'une
pareille maison puisse apparaître dans l'histoire sous un triple
nom, sous le nom du fondateur dans la ÏJv:'V.; ypo-n/.r,, sous le
nom du premier patron dans le Typikon de la Theotokos Eleousa,
sous le nom du second patron dans la Vie de saint Syméon le

nouveau théologien.
Mais ceci, bien entendu, n'est qu'une hypothèse. Nous ren-
contrerons bientôt au mont Saint- Auxence d'autres monastères
et rien ne nous dit qu'Antoine n'ait précisément fondé un de
ces autres couvents.
Et maintenant ne cherchons pas à. sui\ re les destinées de la

maison gouvernée par Cosmas et habitée par Manuel. Soit qu'elle


ait disparu, soit qu'elle ait subi un changement de nom, les

documents postérieurs à ceux que nous venons d'indiquer n'en


parlent plus, du moins à notre connaissance. On trouve, par
contre, dans ces documents un monastère auxentien des Saints-
Apôtres.

(1) K. Sathas, Bibliolheca graeca medii acvi, t. VU, p. 109.

(2) Ibid., p. 160.

(3) Ibkl.
MONT SAINT-AUXENCE. 93

Vlll. — MONASTERE DES SAINTS-APOTRES.


Au début de 1191, lorsque Dositliée niuiila sur le siège pa-
triarcal de Coiistaatiaople, \ ivaient encore ses quatre derniers
prédécesseurs : Théodose P', Basile II, Nicétas II et Léonce.
Deux de ces quatre prélats, Tliéodose et Léonce, pai'aissent
avoir appartenu au gruupe monastique du mont Saint- Auxence.
Pour Tliéodose l'Arménien (1), le catalogue de Leunclavius
porte qu'il sortait d'Antioche, qu'il était moine, qu'il avait
longtemps pratiqué la vie religieuse Trspl l'ov toj à-,'icu Ajçev-
Tîi'j gî'jvsv (2). Pliilippe de Chypre, de son côté, l'appelle moine
et ascète to3 gouvoïï xoO «^£00 Aù^ïvtiou (3). Nicéphore Calliste,
au contraire, lui donne le surnom de BippaSiw-rv]? (4), et le

poète Ephrem écrit de lui :

'Avr;p àvaôbç xaî lJ^ovoTp6^t^)v K'kéoç (5).

Ces deux paires de textes, on


le \oit, ne s'accordent guère.

Serait-ce que monastère de Boradion s'élevait assez près de


le

notre cidline pour être regardé comme partie intégrante du


groupe auxentien?
MM. M. Gédéon et J. Miliopoulos se sont arrêtés à cette opi-
nion. M. M. Gédéon a cru pouvoir soutenir que ta BopaiSîsu,
Ta xal Bîppaîss;, IxeivTS xiaiv zArî.aîev toû [îouvoj toQ Aù^svti'ou wjte

si pspaiGtùJTai \t,0'ixy_o\ àXÉYOVTO xoivojç /.ai [J.o'^ayil toO (3ouvou toÏÏ

Aj^evTtsu (6). De son côté, toujours très porté aux identifica-


tions hasardeuses, M. J. Miliopoulos n'a pas craint d'affirmer
que certaines ruines couchées à 250 pas de la grande suurce
du Kaïch-Dagh étaient celles de l'église Saint-Thomas d'An-
thémios, ajoutant que -ïà Bopaîtou ëxîiv-o iCk-qcio-^ -ûv 'Av6£ij.îou
y.a'i TîaiJTiv hcpi ""^î j'i^î "S^J pouvoj toj Aj^evTÎou [^.ov^ç twv âyicov

(1) Nicétas Chômâtes, Alexius Manuelis fithis, li, Migne, P. G., t. CXXXIX,
col. a:i8.

(2) hwhVRi, Imperii orientatis jjars Icrlia, VunUe. \"U. j). 17G.

(3) Banduri, op. cil., p. 189.

(4) Banduki, op. cil., p. 169.

(5) Caesai-es, vers 10191 et 10192, Migne, P. G., l. CXLIII, col. 372.

(0) Tu7tr/.6v, p. 71. Cf. BviÇa'jTivôv lofToXcÎYiov, p. 17-1.


94 MONT SAINT-AUXENCE.

'A-ojTSÀ(ov (iio-TE ci Bzpxoiîôixi [j.o'jxyo'. eaeyovt: y.xl jj.îvx-/:'; to5 |iî'j-

v:j tsj àyisu AùSeviiou (1). Si vraisemblable qu'elle paraisse à


M. M. Gédéon, si iadiseutable qu'elle paraisse à M. J. Milii)-

poulos, cette opinion ne peut être acceptée un seul instant.


Que trouA'ons-nous chez les auteurs byzantins au sujet du
lieu dit Ta Bspaiîiou, xà Bsppaot'ou, ~x Bspaîisu, -i Boppaioîm, etc.?
Le Clironicon paschale, tel qu'il nous est parvenu, en parle
deux fois. Anthéniios, dit-il dans un passage (2), fonda le sanc-
tuaire xîu âYi'i'j 0a),u.à zA-^utov toû Bopaioiou. Antiiéniios, écrit-il

quelques pages plus bas (3), construisit Tbv i^tcv zh.z^i -z'j à-^'iu

0(i)[j.5 TîJ àTîOjTiXsu, xi X£Y5iJ.îv:t AvOr,[j.{:'j, T:/,ï;aî:v t(ov Bippjitcicu.

Ces deux textes désignent deux Saint-Thomas différents l'un :

vise une église urbaine élevée près du palais d'Anthémios, et


celui-ci, — malgré les trois mots ;ïAv)aiov twv Bspaîicu, que nos
connaissances topographiques de Constantinople forcent à re-
garder ici comme une interpolation, — se trouvait fort loin du
quartier lioradien; l'autre vise une église suljurbaine bâtie
près de la \ ilia d'Anthénuos, et celle-ci, — d'après les trois

mots 7:"Aï;crîov xwv Bip^tît'sj, qui ne sauraient être interpolés des


deux côtés à la fois, —
se trouvait non loin du ])i'oasteion bora-
dien. Nous savons donc que ta Bopaoïou, point de la banlieue,
'

voisinait xà 'AvG(;[ji.'::u, xà AvOcjaiiu , autre point de la banlieue.


Maintenant, où ce dernier se trouvait-il? Sur la côte de Bi-
thynie : ceci résulte de la phrase où Théophane nous montre
les bateaux d'une flotte sarrasine repoussés de Constantinople
se réfugier, les uns le long de la rive thrace, les autres si; xà

EixpsTîis'j xat 'Av6£;j.î:j (4). Non loin de Chrysopolis : ceci res-

sort du texte anonyme où nous voyons Alexis Mosélé, logé


xocxà xr;v XpuaoTïoXtv, Se rendre en petite promenade d'agrément
itaxà x'sv 'AvflïixCsu xiixsv (5).Le port d'Eutrope est depuis long-
temps identifié il : répond au petit golfe actuel de Kalamich,
entre Kadi-Keuï et Phener-Baglitché (6). Si, dans la phrase de
Théophane, les mots xà EuxpiT^tou val 'Av6î[aiîu désignent, ainsi

(1) Byzanlinische Zeitschrift, t. I.\, p. G8.

(2) MiGNE, P. G., t. CXII, col. 81li.

(3) Col. 823.

(4) Chronographia, ad annum 6209.

(5) Théoph. Cont., III, 18; Migne, P. G., t. CIX, col. 124. '

(G) Cf. J. Pargoii'e, Hiéria, dans les livieslia russkaç/o arkheolugitcheskago Ins-
tilula V h'onstanlinvpoiié, t. IV, l'a.sc. 11, p. 32.
MONT SAINT-AUXENCE. 95

que le veulent A. Paspali (1) et M. M. Gédéon (2), des points si

voisins l'un de l'autre qu'ils se confondaient entre eux, la po-


sition de -x 'Av9£[j«'î'j sur le littoral de la baie de Kalamich ne

fait aucun doute. Ces mots désignent-ils au contraire, ainsi que


l'a très judicieusement souterui M. S. Boutyras (3), deux ports
difléreiits, tlcux baies distinctes, -à Ej-p:-iîu d'une part et -y.

'AvG£|j.iîu d'autre part, cette dernière localité est à fixer sur le

Bosphore, au nord de Scutari. En tout état de cause, comme les


bateaux dont parle Théophane ne voguaient sans doute point
hors de l'eau, le proasteion d'Anthémios reste fixé sur la côte,
au bord de la mer.
Mais alors, comment -à Bspaîtou, dont le voisinage avec xà
'AvO£[;.i':'j au milieu des terres
est certain, saurait-il être reculé
jusqu'au point de toucher le mont Saint-Auxence? Du Kaïch-
Dagh à la petite liaie de Kalamiih on compte à vol d'oiseau en-
viron dix kilomètres. Ou en mesure un minimum de treize du
Kaïch-Dagh au Bosphore. Si zit Av0£jj.i'ou était si loin du mont
Saint-Auxence, xà Bopaîiou, voisin de xi 'AvOss^wu, ne pouvait en
être si près qu'on veut bien le dire. Et voilà ce qui m'a naguère
empêché (-1), voilà ce qui m'empêche encore aujourd'hui d'ac-
cepter l'opinion topographique de M. M. Gédéon et de M. J. Mi-
liopoulos.
Ce qui ne m'en empèclie pas moins, c'est le témoignage d'une
pièce patriarcale inédite du 18 février 1170 (5). Cet acte, dirigé
contre un certain Jean Eirénikos, higoumène du monastère
Saint-Nicéphore de Batala, précise la position de sa maison re-
ligieuse dans les termes que voici : Mia y.zî aiixv; ia-l xuv Tïpbç xo
Éwiv ii-ipo^ av(j) T.c'j xoù $puÇou Xiij.£voç oiaxîi;j.év(i)v [./.cvaîixôJv xaxayw-
vùv 7.X-X xb Bippiîiiv o'jxd) •/.aAîj[;.£v:v 'époç. xs xw Ej^£iv(.) ;îîvx(;>

!;u[j.TCapax£;iJi.£vov. Or, comme je l'ai montré plus longuement


ailleurs (6), pareille indication ne laisse aucun doute sur la

(1) Ta àva-uoX'.xà Trpcàareia, p. 44.

(2) TuTtixôv, p. 71.

(3) B'JÎavTivij; TOïtOY?ï?ta; itipspya dans la yzoXoyoM sêSo[j.a5iai'a èmOswpriotç, t. II,

p. 152.
(4) Aulour de C/talcéiJoiite, dans la ByMiilinisclie Zeilschrifl, t. XI, p. 3ô4.
(.î) CetU' piocc va paraître par les soins du R. P. L. Vctxl dans le Vhantiiskij
\'remeniiik.
(0) Dans un travail intitulé .4 propos de Buradion que donnei'a la prochaine
livraison de la Byzantmisclic Zeilschrift,
9G MONT SAINT-AUXEXCE.

position de -à BopaStou. En effet, le site dePhryxou linién est par-


faitement connu de tous, et rien n'est plus certain que sa cor-
respondance avec le moderne village de Kanlidja, sur la rive

asiatique du moyen Bospliore. C'est donc là, sur la rive asia-


tique du moyen Bosphore, qu'il faut chercher xà BsppaStou. Et là,
nous sommes à quel(|ue quinze kilomètres d\i mont Saint-
Auxence.
Dans ces conditions, si ne s'est puint trompée une des deux
paires de textes qui indiquent le lieu de sa vie ascétique, le

cas du patriarche Théodose ne supporte que la double solution


suivante ou le monastère de Théodose h -oXç Bopaîîsu, quoi-
:

que ti'ès éloigné, se rattachait ecclésiastiquement au district


monastique du mont Saint-Auxence; ou le moine Tliéodose a
successivement habité le mont Saint-Auxence et un monastère
èv -iiç BopaSîou. La première hypothèse n'a rien que de très plau-

sible. Si l'higoumène saint Théophane de Sigriane, vivant à


quelque 75 kilmnètres du mont Olympe, a pu être présenté
comme un olynqjien (1), si l'higoumène Joachim d'Elegmi,
fixé à quelque 25 kilomètres de la même montagne, a pu être
l'archimandrite des monastères olympiens (2), il n'est pas im-
possible i|u'une maison ivligieuse assise dans la banlieue asia-
tique, sur le Bosphore, ait pu faire officiellement partie du
groupe auxentien. La seconde hypothèse n'a pas non plus de quoi
surpi'endre, et je la préfère de beaucoup à la précédente, étant
donné la facilité avec laquelle les moines byzantins passaient
d'un couvent à l'autre.
Moine àBoradion, Théodose n'haljita pas nécessairement le
monastère Saint-Nicéphore de Batala. En effet, la petite localité
possédait au moins un autre monastère, comme nous l'apprend
la pièce patriarcale de 1170 en mentionnant un certain Paul,

supérieur -:;;; y.aTà tb Boppâîiîv jjuvï;? tï;; x-(i(xç Tpiil::. Au mont


auxentien. y séjourna. Théodose occupa-t-il un nbri de soli-
s'il

taire ou une cellule de cénobite? Nous l'ignorons. Un sceau de

(1) K. Krumbachei!, Ein Dilhyrambus,auf Theophanes dans les Sitzungsbericitle


des phi lus. -philo !.. und der Académie der Wissenschaften
historischen Classe der
zii Miinchen, 1896, p. 011 cf. J. Parooire, Saint Théopliane le Chronographe et ses
;

rapports avec saint Théodore Studite, dans le Mzantiiskij Vremennih,X. IX. p. .17.
(2) J. Parooire, Épilaphe d'un urihimandrile du mont Olympe, dans les Échos
d'Orient, t. IV. p. SOT-oûO.
MO.\T SAIXT-AUXENCE. 97

lui,parvenu jusqu'à nous, porte à l'avers l'image de la Vierge,


et cette représentation, si commune dans la sigillographie
byzantine, n'est pas de celles qui pourraient, en témoignant
de quelque attachement à un patronage spécial, jeter du jour
sur un passé (I).

y a lieu d'hésiter sur la nature des rapports de Théo-


S'il

dose I" avec notre colline, ceux de Léonce sont plus assurés.
Les deux prélats, pour le dire sans plus de retard, fleurirent
l'un et l'autre dans le même dernier quart du xif siècle : le

premier, d'après les na-:piap-/i«l rU-^av-tç, occupa le siège œcumé-


nique de 1178 à 1183; le second, disent les historiens, ne s'y
assit que du milieu de 1190 aux premières semaines de 1191.
Ce rapide passage au patriarcat fut TefTet d'un caprice impé-
rial. Isaac l'Ange, en nommant Léonce, prétendait que la

Theotokos le lui avait expressément désigné; sept mois après


en le déposant « La Theotokos l'ordonne ainsi, » disait-il en-
:

core. Le patriarche éphémère y gagna le surnom de Théo-


tokite.
le mont Saint- Auxence.
Léonce, avant cette aventure, habitait
C'est là,au témoignage d'Éphrem (2), que l'empereur Isaac
l'Ange le prit pour l'élever au siège patriarcal :

"Avopa [xiva'/bv àfi-f,^ cvt' èpYâTiQv,


Tbv xpôtov Asovciov èyxaOïspùsi
Aiçwv à- ajTwv à';x'((i>^i AjSîvtiî'j.

Léonce y était non seulement moine, mais higoumène.


Hy:û;j.îvîî -àJv âytcov ATTîffTiÀwv èv tw psiivù tsj A'j^îvtÎîu, porte
le catalogue de Nicéphore Calliste (3). Tùv èv ttj axz'x tîv jBîuvbv

TSJ à^iu A'j^îvtîîu jJ.ov^ TÛv â-j-îtov AiroaxoXwv t;yguij.£vîÛ())V [j.iva-

•/ûv, déclare le catalogue de Leunclavius (4). "IIy:u;j.£v£ijo)v tûv


H-îvayùv TÙv èv -fi
(acvyj tôJv àvi'wv 'A-::cG-bhw-i /.x-'x tjv Piuvbv tou
âyiiu AùHsvTÎG'j, répète le catalogue de Philippe de Chypre (5).
Les trois témoignages concordent, ils s'imposent.

(1) G. SciiLUMBERGER, Sigillographie byzantine, p. 730.


(2) Caesares, vers 10208-10210, Migne, P. G., t. C.XLllI, col. 372.
(3) B.\NDURi, op. cit., p. 169.
(4)Ibiil., p. 176.

(5) Ibid., p. 189.


98 MONT SAINT-AUXENCE.

Mais quel est ce monastère auxentien des Saints-Apôtres que


pas un autre document ne mentionne"? Les modernes topogra-
plies grecs sont les seuls à nous en parler, et la manière dont
ils le font trahit assez l'absence de tout renseignement précis.
C'est, affirme le patriarche Constantios (1), au milieu du
v° siècle, sur le point culminant de la colline, par saint Auxence
en personne, que fut bâti le monastère des Saints-Apôti-es.
Pour M. M. Gédéon (2), le fondateur ou plutôt le restaurateur
du couvent n'est autre qu'Alexis Paléologue, le grand-père de
l'empereur Michel VIII.
Disons tout de suite, sans nous arrêter aux énormités du
patriarche Constantios, que l'opinion de M. M. Gédéon ne man-
que point de vraisemblance. Trois faits, du moins, semblent
plaider en sa faveur 1° Dès avant 1190, comme le montrent les
:

catalogues patriarcaux cités ci-dessus, un monastère des Saints-


Apôtres existait au mont Saint-Auxence. 2° Vers la même épo-
que, déclare le TypiUon de l'empereur Michel VIII (3), Alexis
Paléologue restaura un certain monastère auxentien que l'on
trouve plus tard restauré de nouveau par son petit-fds et
nommé couvent Saint-Michel-Archange. 3" En juin 1282, lisons-
nous dans Georges Pachymère (4), le prince An-
l'histoire de
dronic et le patriarche Jean Veccos célébrèrent la fête des saints
Apôtres dans ce couvent Saint-Michel. Tels sont les trois faits
qui, rapprochés l'un de l'autre, semblent nous présenter le
monastère Saint-Michel comme la continuation du monastère
des Saints-Apôtres et nous indiquer, par conséquent, le restau-
rateur de ce dernier, à la fin du xii° siècle, dans la personne
du grand-duc Alexis Paléologue.
Ici, une question se pose quel est celui des deux, du grand-
:

père ou du petit-fds, qui introduisit l'appellation monastère


Saint-Michel? M. M. Gédéon et M. J. Miliopoulos (5) ne dou-
tent pas que ce ne soit le petit-fils. Néanmoins, il paraîtrait
plutôt que c'est le grand-père, si l'on s'en tient à ces vers que

fl) 'H KMvrjTavTivti;, i' T'ilit. grecque, Constantinople, 1814, p. 232; éilit. fran-
çaise, Constantinople. 184G, p. 215; EuvTP*?*"' ÈXâTaovE;, p. 37G.
(2) Tuitixôv, p. 13 et 05; Buravtivov éopTo).ÔYtov, p. 120 et 188.
(3) T-jmx6v, p. 20.
(4) De Mirhaclc Palacologo. VI, 28, JIigne, P. G., t. CXLIII, col. 9G4.

(5) BOUVOV TOO AÙ?£VTtOU, p. 0.5.


MONT SAIXT-AUXENCE. 99

Michel Paléologue, parlant par la bouche d'un poète anonyme,


adresse quelque part à l'archange saint Michel :

Mcvr,v àvtav tTjVIï -r^y ffôSaaiJ-ûv

"Hv COI ::p5j^;av ejvîïy.ôi -û Tpiru


nàiTTïsç k\).z^ T3 ::pîv -s y.al çUTOCj-spcç
Eîç y.a>>Xovi;v à-atjav su ^ay.-^jj.£vr,v,

Xpivoç S à-rjjj.xjpujsv àç' cù Aaxtvît


T'jpavvsv ei2îv -t; TîÀEt Ko)VtjT:(VTiv:u,

E'.,; c7Jtj.ê:Aîv ;:p;7v;;a cîUAr/.:j ypiz'j^ (1).

A prendre, en effet, ces \ers au pied de la lettre, il est certain


que l'archange saint Michel avait déjà reçu le patronage du
monastère dès avant la restauration de Michel VIII.
Si l'on partage l'opinion des deux topographes modernes, on

dira que les choses durent se passer à peu près ainsi. "Vers
la fin du xii° siècle, un monastère du mont Saint-Auxence
était à son déclin, peut-être même aux trois quarts ruiné.
Alexis Paléologue, le trouvant dans ce triste état, le remit à
neuf et lui conserva ou lui imposa le patronage des saints Apô-
tres. De la maison ainsi restaurée, le patriarche Léonce fut le
premier, tout au plus le second higoumène. Derechef mis à
mal par la venue des Croisés, le monastère des Saints-Apô-
tres trouva un nouveau restaurateur dans Micliel VIII qui le
nomma du nom de son archange favori.
Si l'on préfère suivre, au contraire, le poète byzantin, la
marche des événements pourra se fixer approximativement de
la manière que voici. Aux dernières années du xii" siècle, un
cou^•ent auxentien dit des Saints- Apôtres, dont le patriarche
Léonce venait d'être higoumène, réclamait une restauration.
Alexis Paléologue, en se chargeant de la besogne, dédia la
maison renouvelée au chef des milices célestes. Son petit-fils,
l'empereur Michel VIII, n'eut garde, lorsqu'il mit la main à
de nouveaux travaux de restauration, de ne pas conserver le
monastère sous le vocable de l'Archange.

(1) p. Papageorgiol', Zwei iamhische GeUi-lde sacc. XIV uiidXIII, dans la By-
tantiniivhe Zeilschrift, t. VIII (1899), p. 070.
100 MONT SAINT-AUXENCE.

Mais, dans tout cela, je me hâte de l'ajouter et d"y insister,


rien de certain. La base, je veux dire l'identification du cou-
vent de Saint-Michel avec celui des Saints-Apùtres, n'étant
pas une certitude, tout ce que l'on bâtit au-dessus ne saurait
manquer d'être hypothétique. Si, par hasard, le couvent Saint-
Michel n'avait jamais rien eu de commun avec celui des
Saints-Apôtres, tout ce que nous saurions de ce dernier se bor-
nerait à la phrase des catalogues épiscopaux. Dans ce cas,
nous pourrions dire qu'il existait un monastère auxentien
des Saints-Apôtres avec Léonce pour supérieur en 1190, mais
rien de plus. Il ne nous serait même pas loisible d'affirmer trop
haut que ce monastère s'élevait sur la colline auxentienne pro-
prement dite, la désignation de mont Salnt-Auxence pouvant
englober à la rigueur autre chose que le Kaïch-Dagh actuel et
s'étendre aux petits sommets voisins, ainsi que le donnerait
facilement à penser le pluriel employé par Éphrem :

Aiçuv àz' aù-wv àvavwv AùHsvtîî'j.

Quoi qu'il en soit de ces détails, le couvent relevé par Alexis


Paléolog'ue ne compta jamais Alexis Paléologue au nombre de
ses moines, et M. M. Gédéon a eu tort de dire qu'il en alla peut-
être ainsi (1). Nous le prouverons sans peine, si nous parve-
nons à identifier notre Alexis, restaurateur du couvent au.xen-
tien et grand-père de Michel VIIL
Michel VIIL dans son Typikon, nous donne de précieux ren-
seignements sur sa propre famille il s'y déclare le fils du grand
:

domestique Andronic et de Theodora Comnène, le petit-fils du


grand-duc Alexis et d'Irène Comnène (2). Mais comment était-
il le petit-fils d'Alexis? Était-ce par son père Andronic"? Était-
ce par sa mère Theodora? Il suffit d'ouvrir les auteurs byzantins
pour répondre. Muets sur les parents d'Andronic, ces auteurs
affirment que la personne, jusqu'ici anonyme, qui devint la
femme d'Andronic et la mère de Michel VIII était née du ma-
riage d'Alexis Paléologue avec Irène Comnène, fille aînée d'A-

li) T'jTtixôv, p. 14.

(2) Tumxdv, p. 44.


MONT SAINT-AUXENXE. 101

lexis III (1). D'où il suit que la généalogie ascendante de ce

Michel VIII, si justement appelé Comnène et Diplopaléologue,


doit être arrêtée comme il suit :

Comncnes Paléologues

1 1

Alexis m X X
Irène Alexis
1

Theodora Andronic
j

Micliel VIII

On peut émettre, il est vrai, une petite oljjection. Tandis que


l'Alexis Paléologue des historiens, beau-fils d'Alexis III, est
présenté comme despote par plusieurs auteurs (2), l'Alexis Pa-
léologue dû Typikon, grand-père de Michel VIII, est simple-
ment appelé grand-duc par son petit-fils (3). Cette différence de
titre n'entraîne-t-elle pas un dédoublement de personne? N'en-
traîne-t-elle pas l'existence de deux Alexis Paléologue dis-
tincts, l'un despote, aïeul maternel de Michel VIII, l'autre
grand-duc, aïeul paternel du même Michel et restaurateur du
couvent auxentien? A cela, je réponds hardiment que non. Non
pas que les deux Paléologues, grands-pères de Michel, n'aient

pu s'appeler l'un et l'autre Alexis, mais comment supposer en


même temps avec quelque vraisemblance qu'ils aient eu, tous
les deux aussi, des femmes homonymes et de même famille"?
Voilà cependant ce qu'il faudrait admettre si l'on prêtait l'o-
reille à l'objection, car la femme que l'histoire donne au des-
pote Alexis avait nom Irène Comnène et c'est au nom d'Irène
(1) NicÉpii. Grégoras, Byzaiilina historia, III, 2, Mione, P. G-, t. CXLVIII, col.

197; G. Phbantzès, Chronicon majus, I. 1, Migne, P. G., t. CLVI, col. 041 et (542.

(2) G. AcROPOLiTE, Annales, 5, Migne, P. G., t. CXL, col. 989; Nicéph. Grégoras,
op. el loc. cit.; G. Phrantzès, op. cit., col. 641.
(3) Sur les titres de despote et de grand-duc ou megaduc, voir G. Schlumber-
CER, Sigillographie, p. 354 et 494. On dira peut-être qu'ici [lÉvac 8o05 est une dé-
signation vague signifiant grand chef militaire, poini du tout un titre strict;
mais la chose me parait très dil'flcile, car Michel VIII, parlant par doux fois de
son grand-père, l'appelle officiellement y.iyai SoO? les deux fois.
102 MOXT SAIXT-AUXENCE.

Comnèno quo répondait, nous déclare Michel VIII (I), la femme


du grand-duc Alexis. Il reste donc certain que le restaurateur
du monastère auxentien s'identifie avec le gendre d'Alexis III.
Cela étant, nous ne pouvons en faire un moine du mont Saint-
Auxence. Marié à la tille aînée d'Alexis III, Alexis Paléologue
était promis à l'empire depuis le jour de ses noces. S'il ne
régna point, c'est qu'il mourut de bonne heure, bien avant sa
femme, avant même la prise de Constantinople par les Latins.
Ainsi parlent d'un commun accord les historiens (2). Ils tien-

draient sans doute un autre langage sur la ruine des projets


dynastiques d'Alexis III, si son héritier présomptif avait re-
noncé de lui-même à la couronne pour s'en aller porter le froc
sur le mont Saint-Auxence.
Que, maintenant, Alexis Paléologue soit mort sous la robe du
moine, cela est vrai; mais, en fait, toute sa vie religieuse tint
dans les dernières heures de son agonie. Malade, sûr de ne
point guérir, il agit comme il était d'usage d'agir à cette époque
dans son monde il se fit passer l'habit monastique, échangea
:

son nom contre celui d'Antoine (3) et rendit le dernier soupir.


Ainsi devait se comporter aussi, en 1247, à Thessalonique, le
mari de sa fille unique. Surpris par une maladie mortelle à la
tête d'un grand commandement militaire dans la Macédoine,
cet autre Paléologue voulut remplacer les brillants insignes de
sa dignité par la robe noire (4) et son nom mondain d'Andro-
nic par le nom monastique d'Arsène (5). Pareille profession
religieuse in extremis exclut tout séjour dans le cloître. Alexis
Paléologue n'a donc point vécu en caloyer sur notre colline.
Tandis que ce grand-duc expirait loin du mont Saint-Auxence,
un certain Théodose Sarpeiotès y maintenait vivantes les an-
ciennes traditions de la vie solitaire. Ce reclus, d'après M. M. Gé-
déon, aurait vécu là ;j.f/.pw \j.z-ol -à [xÉia tîj IB' aîwvsç (6), peu
après le milieu du xii° siècle. Cette donnée chronologique nous
conduit juste à l'époque où fleurissait dans l'ascèse le Théo-

(1) Tumxôv, loc. cit.

(2) 'AvcovOnou awo^:i XP"^'"'''! 'l'IIS C. Sathas, op. cil., t. VII, p. 450; G. AcRO-
POLiTE, op. et loc. cil.; NicÉpii. Grégokas, op. et loc. cit.; G. Phrantzès, op. et loc. cit.
(3) Tumxôv, loc. cil.

(4) 'Avii)vij[jiou (îûvo'j'iç xp°^"''îi !'• 'ISS-

(5) Tumxôv, loc. cil.


(G) TuTtixdv, p. 13.
JIOXT SAINT-AUXENCE. 103

dose que nous avons vu monter sur le trùne patriarcal en 1178.


Les deux Tliéodose n'en feraient-ils qu'un? Gardez-vous de le
croire, car l'indication de M. M. Gédéon est erronée. En fait,
le document qui nous signale Théodose le reclus est postérieur

à 1193. C'est la troisième des réponses adressées par Théo-


dore Balsamon à des moines fixés dans les alentours de Cons-
tantinople. A la fin de cette troisième réponse, qui roule sur le
jeûne du mois d'août, le canoniste renvoie ses lecteurs à une
lettre de lui précédemment écrite sur le même sujet Tipoq tôv
âv Tw jBsuvû TOij à'{iiu Aù^evTtsu è'Yx.^-ïio'TOV Tt[j.i(ÔTaTcv |j.ova}(ôv

xupôv 0£s3oŒiîv TOV ^ap-zM-r^w (1). Cette lettre, son auteur déclare
l'avoir également écrite ::psç tijç àv -m Opivw t-^; ij.i-!i'/..r,q 'Av-
-loydxq y.///;
'-•/.: j; -/.aï aîi-ijç (2). Or, Balsamon ne pou\ait guère
écrire ainsi à l'Église d'Antioche qu'après sa nomination au
patriarcat de cette ville, nomination qui eut lieu seulement en
1193. Mentionné comme simple moine reclus dans un docu-
ment sitardif, Théodose Sarpeiotès refuse de se laisser con-
fondre avec le Tliéodose devenu patriarche œcuménique dès
1178.

IX. — LE MONT SAINT-AUXENCE AU XHI" SIÈCUE.

En 1203, quand la flotte vénitienne arriva dans les eaux de


la Propontide, et en 1201, quand l'empire byzantin s'effondra
sous les coups des Occidentaux, le mont Saint-Auxence comp-

tait parmi les colonies monastiques les plus considérables de


l'Orient. Après avoir vu naguère un de ses liigoumènes monter
sur le siège patriarcal de Constantinople, un de ses couvents
refleurir par les soins du grand-duc Alexis, un de ses reclus
traiter de questions canoniques avec Théodore Balsamon, la
fameuse colline ne pouvait que continuer à jouer son rôle au
xuf siècle. Et, de fait, elle resta sous les Latins et les premiers
Paléologues ce qu'elle était sous les Anges, un foyer de vie
ecclésiastique très intense, un rendez-vous monastique très fré-
quenté.
Aux premiers jours de l'occupation franque nous voyons les
Auxentiens marcher à la tête de la réaction antilatine et orga-

(1) MiGNE, P. G., t. CXXXVIII, col. 943.

(2) Col. 943 et 944.


104 MONT SAINT-AUXENCE.

niser la résistance contre la hiérarchie nouvellement installée


par les conquérants. 0- xxTà rijv Ilps-ivTiSa v.x\ tôv tij àytou
AùÇsvTÎs'j jSi'jvbv ij.:va-/5î, tels sont les contradicteurs acharnés
que trouvent de^•ant eux, le 29 septembre 120G, Benoît de
Sainte-Suzanne, cardinal légat d'Innocent III, et Thomas Mo-
rosini, patriarche latin de Constantinople (1). Les deux prélats
ont cité ces moines pour leur reprocher la conduite qu'ils
tiennent vis-à-vis des nouvelles autorités ecclésiastiques, mais
les inculpés, ne se laissant point intimider pour si peu, ripos-
tent. Une discussion aussitôt s'ensuit entre le cardinal Benoît,
président, et Mésaritès. porte-paroles des caloyers, une discus-
sion très vive où se heurtent toutes les opinions contraires de
Rome et de Byzance sur la juridiction du pape hors de l'Oc-
cident, sur la qualité apostolique de saint Jacques de Jérusa-
lem, sur l'épiscopat romain de saint Pierre, sur la source du
pouvoir dans l'Église.
Le compte rendu grec de ce débat fut rédigé par Mésaritès
en personne. Ce moine était-il auxentien? A défaut de toute
donnée précise sur son compte, on ne peut dire qu'il vivait au
mont Saint- Auxence plutôt que sur tel autre point de Constan-
tinople ou de sa banlieue. On peut supposer par CdUtre que son
lieu d'origine, que le lierceau de sa famille était quelque village
appelé M£(jâpi. Car, bien qu'un illustre géographe, étendant un
peu trop des conclusions par ailleurs très justes, ait paru dire,
voici dix ans, que toutes les localités de ce nom ou de nom ap-
prochant sont postérieures à l'occupation vénéto-franque (2),
on ne voit pas bien pourquoi un mot si grec ne se trouverait
pas dans la toponymie byzantine d'avant 1204.
Quoi qu'il en soit, durant la seconde moitié du xn° siècle, les
Mésaritès étaient une famille de fonctionnaires impériaux. Un
Constantin Mésaritès assistait le G mars 1166 à la troisième
session du concile sur le zaï-ôp ij.î'j
[aei^wv ij.oj âtr-iv, et les actes
le présentent comme curopalate, juge du Vélum et préposé à

(1) les controverees que ce.s deux jirélats eurent à soutenir on consultera,
Sur
si l'onparvient à mettre la main dessus, le travail de IM^' Arsène intitula Xiko- :

laïa Gidruntskar/o (Otrantskago), ii/umena gretchcskago monasluiria v Ka:ulakli,


tri zanisi o sobcsiédovaniïakh ijrekuv s latinianami no novudu raznoléi v viérié i

ubuilchaïakh tserkuvnuikh. Novgorod, 1896, 76 pages.


(2) A. MÉLIARAKÈS, MeTcjacpti, dans le AeXtiov t;j; Idtopixij; xai é8vo),OYi>'>ï; éiaipia;
Tr,; 'EWâSo;, t. IV, p. 42-2-474.
MONT SAI.XT-AUXENCE. 105

riiippodrome (1). Un Théodore


proche parent du Mésaritès,
précédent, peut-être son même époque.
lils, florissait à la

Simple secrétaire impérial, il épousa un jour la tille du sé-


baste Bryennios et se crut devenu du coup, non sans raison,
personnage de haute volée. L'empereur, malheureusement,
s'occupa de l'affaire : il déclara le mariage nul comme con-
tracté à son insu et punit sévèrement les deux amoureux. D'a-
près du Cange (2) , l'empereur en question serait Manuel Com-
nène. En fait, comme Théodore Balsamon de qui nous tenons
la chose écrit j -/.paTaib; -/.al X'fii:; r);j.(ov |Sasrr/,£Li;(3) , si CC n'est
Manuel I", c'est immédiats. En tout
l'un de ses successeurs
état de cause nous touciions d'assez près à 1206. Dès lors, une
question se pose le moine Mésaritès de notre procès-\erbal ne
:

serait-il Théodore Mésaritès de Balsamon? Le grand rôle


pas le

que notre moine joue dans la conférence nous défend de le


considérer comme un liomme du commun. Le soin qu'il prend
d'en rédiger le compte rendu nous rappelle tout de suite l'an-
cien secrétaire. Dans ces conditions, et le mariage manqué dont
parle Balsanum n'ayant point précédé 1206 d'un nombre d'an-
nées trop considérable, il est bien permis, semble-t-il, de pro-
poser à titre de simple hypothèse l'identification des deux Mé-
saritès. Puni par l'empereur, l'époux trop audacieux de la
de Bryennios aura été relégué dans un cloître et c'est là
fille

que seront venus le trouver, pas nécessairement ^'ieux encore,


lesévénements de 1206.
L'œuvre du moine, quel qu'il soit, ne nous est point par-
venue entière. J'en ai pu du moins copier à l'Atlios la partie
sauvée par le codex 382 du couvent des Ibères (4). Ce frag-
ment sur la controverse du 29 septembre 1200 est très certai-
nement identique à celui, de même nature, de même prove-
nance et de même étendue, que M^'' Arsène a publié naguère (5),

(1) MiGNE, P. G., t. CXL, col. 254.


(2) Familiae Aiu/uslae, édit. Venise, p. 148.
(3) In episl. S. Basilu canon. II, can. il, Micne, P. G., t. CXXXVIII, col. 71.3.

(4) S. Lambros, Catalogue of the greek manuscripls on mounl Alhos, t. II,


p. 116. D'après cet auteur le procès-verbal aurait été rédigé itapà toù Mso-aptou.
Là, en effet, fol. 720% le codex porte bien Metrapéou; mais la forme vraie, Msaa-
pÎTou, se lit dans le corps de la pièce, fol. 721"'.

(5) .\ux pages 4-6 de la brochure signalée plus haut. Je ne connais cette édi-
tion que par le Vizanliiskij Vremcnnik, t. IV, p. 244, et la Byzanlinische Ze'U-
schrifl, t. VI, p. 024.
106 MONT SAINT-AUXENCE.

à Novgorod, d'après un manuscrit de Moscou, comme relatif à


une controverse de 1207 (1). Il ne remplit que deux feuillets,
assez pour nous donner une idée des scènes provoquées par
rétablissement de la hiérarchie latine en Orient, pas assez
pour satisfaire notre curiosité jusqu'au bout. Dire, dans ces
conditions, quelle fut l'issue de la conférence, quel le dernier
mot des auxentiens et de leurs confrères, nous est impossible;
mais y a tout lieu de croire, étant donné la tournure prise
il

par la discussion, que les deux parties adverses furent loin


d'en sortir d'accord.
Une cinquantaine d'années plus tard, le mont Saint-Auxence
nous apparaît encore entouré de tout son éclat. Comme la sainte
montagne athonite, comme le désert de Juda et les i-ives du
Jourdain, comme les sommets ou les pentes du Latros et du
Galésios, il attire moines errants et, comme eux,
de partout les
il se trouve habité, nous un hagiographe anonyme (2),
dit
T.sKKoXq -m: %tiT.t<::iz\z, àvipiiiv. Au premier rang de ces gloires
auxentiennes le pieux auteur cite Élie, Nil l'Italien et Atha-
nase Lependrénos "IlX{a; èxsîvs; vA NsïXo; ô 'iTaXô; xaî ô As-
:

7:îVTpï;vsc 'AOavdtŒioç.

nous dirons ici que Grégoire Palamas


D'Élie, alors illustre,
le range parmi les modèles les plus parfaits de l'hésychasme (3),

mais, cela dit, nous n'en dirons pas davantage, et pour cause,
la célébrité du personnage n'ayant jamais rayonné, que je sache,
en dehors du monde palamiste et des deux textes qui nous ré-
vèlent son existence.
Le même pour la même raison touchant
silence s'impose et
Nil l'Italien. Après l'hagiographe anonyme, Grégoire Palamas
est le seul, je crois, à le mentionner(l). Il le mentionne aussi
comme hésychaste et il le mentionne, cela va de soi, avec les
(1) L'archimandrite Vladimir (Sistematilcheskoe opisanie rukopiséi Moskovskoï
sinodalnoï bibUoteki, part. I, Moscou, 189J, p. 591 et 592) nous apprend que ce
manuscrit, propriété ou copie d'un moine tûv 'Igr,pMv, porte comme nom d'au-
teur de notre fragment Meuapîtou, et comme date
: (j.r)vl Sstjt. x6', tvS. î, avec, en
:

marge stou; ç-ij/ie''. Mais l'archimandrite Vladimir s'est trompé en ajoutant


: :

(1715 =1207, et JIs' Arsène a commis la même erreur. Le 29 septembre de l'in-


diction X et de l'année mondaine 6715 appartient à 1206.
(2) Mélanges d'archéologie et d'histoire de l'École française de Rome, t. XVII,

p. 51.
(3) De hesychastis, MicxE, P. G., t. CL, col. 1116.

(4) Op. et loc. cil.


MONT SAINT- AUXENCE. 107

plus grands éloges, le représentant, comme un cligne émule


du grand saint Nil NeîXsv £-/.îTv3v tôv à? 'ItaXiov, tov xoti iJ-sYdcXsu
:

Çr,Xo)TY;v NîfAij. Mais peut-être, bien que si fort prisé de Pa-


lamas, Nil l'Italien se confond-il avec Nil de Sicile, ce faux
moine, dit Georges Pachymère(l), qui fut si funeste à l'Orient
en y propageant une nouvelle théorie de Faumône. Sa doctrine
consistait au juste à prêcher le discernement et la circons-
pection dans l'exercice de la charité chrétienne. Si vous don-
nez à qui n'est pas dans le besoin, criait-il aux riches, votre
générosité n'a rien d'une bonne œuvre et votre action reste
sans mérite devant Dieu. Avec cela, le Sicilien n'eut pas de
peine à faire école parmi les moines. Quelques-uns de ses dis-
ciples s'insinuèrent fort avant dans les bonnes grâces du despote
Jean, fils de Michel VIII, et l'historien des premiers Paléologues
nous les montre encore à côté de lui, en 1264, cherchant à tarir
et parvenant à réduire le flot de ses largesses (2). Et voilà une
sourdine à la sainteté de Jean l'Italien, si l'on admet son iden-
tité avec le doctrinaire de Sicile.

Quant à Athanase Lependrénos, sans remplir l'histoire de


son nom, il y a du moins laissé plusieurs traces de son passage
ici-bas. Il figure à la suite d'Élie et de Nil dans le livre d'or de
l'hésychasme et Grégoire Palamas lui attribue le charisme pro-
phétique (3). De plus, on le renconti'e chez deux écrivains an-
térieurs. Georges Pachymére lui f;iit une place à part dans la
querelle des Arsénistes et des Joséphistes. C'était un des an-
ciens zélotes, et des grands, écrit-il de lui ( t) à propos des con-
férences qui se tinrent à Adramyttium du 19 février au 8 avril
1284. Et plus loin (5), il le présente de nouveau conune un

des chefs arsénistes les plus marquants. D'autre part, le pa-


triarche Grégoire de Chypre moine Athanase Lepen-
compta le
drénos au nombre de ses correspondants il lui adressa deux :

lettres encore inédites (6), chose d'autant plus regrettable que


la première commence par ces mots 'E-î to ops; -:b Oa^i^-aa-'ov :

(1) De Michade Palaeolorjo, m, 21, Migne, P. G., t. CXLIII, col. (',61.

(2) G. PACHY.MÈRE, op. cit., COl. i'i'ïi.

(3) Op. et loc. cit. Mais peut-être s'agit-il ici de quelque autre Athanase.
(4) De Andrunico l'alaeoloijo, i, 21, Migne, P. G., t. CXLIV, col. 08.

(5) Op. cit., 22, col. 78.


(6) Lettres 147 et 148, Migne, P. G., t. CXLIl, p. 430.
108 MONT SAI.NT-AUXENCE.

CTireiosvTa <J5, OÙ l'on voudrait pouvoir espérer que se cache notre


naont Saint- Auxence.
Tandis que les trois moines Élie, Nil l'Italien et Atlianase
Lependrénos habitaient la colline auxentienne, celle-ci reçut la
visite d'un autre Athanase, futur patriarche de Constantinople.
La Vie de ce dernier, écrite par un contemporain, a récemment
trouvé un éditeur en la personne du R. P. H. Deleliaye (1), et
c'est à elle que nous devons de connaître la présence là, vers
le milieu du xiii'' siècle, des trois personnages qui viennent de

nous retenir un instant. Pourquoi faut-il que ce document ne


s'arrête pas davantage sur le mont Saint-Auxence? En dehors
de ce que nous avons déjà relevé, il se borne à dire que le séjour
d'Athanase, auprès d'Élie, de Nil et de Lependrénos, y fut de très
courte durée (2). A ce moment-là, d'ailleurs, Athanase était
tout jeune encore, point célèbre; il ne devait occuper le siège
patriarcal qu'une quarantaine d'années plus tard, du 14 octo-
bre 1289 au 16 octobre 1293 et du 18 janvier 1304 à mars
1311 (3). L'Église grecque célèbre sa fête le 28 octobre. Autre-
fois, elle la célébrait en plusieurs lieux le 22 du même mois,

ainsi qu'en témoignent un certain nombre d'anciens manuscrits


liturgiques.
Après le patriarche Athanase, le premier auxentien que nous
rencontrions figure également au catalogue des saints de l'É-
glise orientale : c'est Mélèce le Galésiote honoré tantôt le 19 et
tantôt le 21 janvier. Sa Vie, écrite par Macaire Klirysokephalos
de Philadelphie, a paru, hal^illée en grec plus simple, dans le
Nïîv iy,Ai-''.îv de Nicodème l'Hagiorite. De là, elle a passé dans
le Synaxariste de K. Doukakis (4), d'après lequel je la citerai.
Est-ce l'écrit de Macaire Khrysokephalos qui se lit dans tel co-

dex de Démotika, en Thrace? Ce codex de 168 folios contient l'of-


fice complet, la Vie et les œuvres de Mélèce. M^ Philarète Ba-

(1) Mélanges d'archéologie et d'histoire de l'École française de Rome, t. XVII


(1897), p. 39-75.
Op. cit., p. 51.
(i)

Les dates du second patriarcat d'Athanase varient un peu avec chaque au-
(3)
teur. Pour ne citer que les plus récents, M. M. Gédéon, noTpiapx'xot itivaxE;,
p. 404, et Bu'avTivov éopToî.ÔYiov, p. 183, lui assigne les années 1303-1311; le R. P. II.

Delehaye, op. cit., p. 68, note, en fixe la fin vers le mois d'août 1310.
(4) Janvier, p. 381-396.
MONT SAINT-AUXENCE. 109

pheidès vient d'en donner une description assez détaillée (1), qui
permet de corriger sur plus d'un point la paraphrase de Nico-
dème.
Les origines de Mélèce nous intéressent peu. De même ses
premiers voyages. Nous n'iions donc pas le chercher dans sa
patrie, qui était riveraine du Pont-Euxin, ni sous son nom
mondain de Michel. Nous ne le suivrons pas non plus en Pales-
tine, qu'il parcourut en pèlerin, ni au mont Sinaï, où il devint
moine, ni dans les villes de Jérusalem, Alexandrie et Damas,
qui le reçurent successivement, ni dans les centres monastiques
du Latros et du Galésios, qui l'abritèrent de longues années.
Prenons-le simplement à Constantinople où l'a attiré l'appel de
Dieu, dit le biographe, peut-être aussi, ajouterons-nous, la
haute fortune de Joseph , cet higoumène galésiote devenu pa-
triarche œcuménique le 28 décemlire 1266 (2). Dans la capitale,

Mèlèce ne tarda pas à se fatiguer des trop nomlireuses visites


faites à son humble etcalme personne. Aussi, désireux de silence,
àv£y(ipï;aîv à'irb tï;v KwvaTavxivsJ-îXiv y.al è-fjvsv sî^ io ^cuvsv ts xa-

Àoû[;.£vov T5J \j.t-;iXcu Aj^ïvtîsu (3). Il trouva là une sorte de petite


grotte naturelle, étroite et déserte, il y entra et s'y établit ermite.
Mais tandis que l'anachorète vivait sur la colline, s'y tuant de
jeûnes, de vigiles et de génuflexions, maudit latinisme pro- le

fitaitde la faveur impériale pour étendre au loin ses ravages.


Force fut à Mélèce de descendre dans l'arène et de le combattre.
11 quitta donc sa retraite et se fit l'ardent apôtre de l'orthodoxie

dans la Bithynie entière (4).


Entre temps lui vinrent des goûts de fondateur On le vit
alors suspendre ses courses, réunir des disciples et bâtir un
monastère Saint-André à l'entrée du golfe de Nicomédie, dans
l'un des îlots qui regardent le moderne Touzia. Le couvent à

(1) Me)véTio; à ojioXoYYitr); -/.al xà (T'JYy?i(i;i»Ta aùtoO y.aTà tôv Iv tî) |jiriTp07c6).ei Ai5u-
[ioxei/.o-j (jwîiSiJisvovxùSixa, dans l"ExxÀïic7ta(jTixri 'AXi^eeia, t. XXIII (1003), ]). 28-32 et
53-5G."

(2) Et non 12(37, comme l'affirment, après tant d'autres, Jliii'alt, Essai de chro-
nofjraphie bi/zanline, p. 417, et M. Godéon, naTptapxmoî itîvaxs;, p. .393, calculant
de travers l'indication de Pachymère (i-rivà; («ipocpopiûvo; sîxoat^ ÔYÔor) tjj; Sexâiri;
:

èmvEji-rueu); Toû Ç'\ioz' Itou;. De Michaele Palaeohgo, iv, 23, Migne, P. G., t. CXLIII,

col. 753.

(3) Macaire, op. cit., p. 387. Cf. Ph. BAPiiEmÈs, op. cit., p. 28.
(4) Macaire, op. cit., p. 389.
110 MONT SAINT-AUXENCE.

peine achevé, Mélèce éprouva le besoin de fuir encore une fois


devant le flot importun des visiteurs. Il était sur le point de
retourner dans son vieil ermitage auxentien, lorsque saint
Auxence lui apparut en plein midi pour lui dire « Ce que tu as:

fait mérite une récompense; ta récompense sera la même que


celle du saint martyr Etienne le Jeune. » Et de fait, ajoute Tha-
giograplie, l'heure allait sonner pour Mélèce de confesser la foi
comme l'avait confessée l'ermite iconophile (1).
Mélèce confessa la foi, vous le devinez, en face des latinisants
et des Latins (2). Une démarche hardie, qu'il fit auprès de Mi-
chel Paléologue après la déposition do Joseph et l'élection de
Jean Veccos, fut le signal de ses malheurs. Déporté à Skyros,
il y vécut quelque temps en exil. Envoyé à Rome, il y languit

sept ans dans un cachot papal. Renvoyé à Skyros, il y regoùta


de la prison. Ramené à Constantinople, il y subit mille tour-
ments. Et Dieu, paraît-il, récompensa tant d'iiéroïsme. Lorsque
Mélèce eut perdu la langue sous le fer du bourreau, un miracle
fit que Mélèce continua de parler comme devant, mieux que de-

vant même.
Tel est le récit de la metaphrase. Mais la Vie de Démotika et

les œuvres mêmes du Galésiote fournissent des données plus


précises. Mélèce eut à subir en tout sept années de persécu-
tion (3). à la suite de l'élection de Veccos (2G mai
Compromis
1275), il fut exilé à Skyros en 1276. Traîné à Rome par les am-
bassadeurs de Michel VIII, il y fut retenu deux ans (4), de 1279
à 1281. Ramené à Skyros, puis à Constantinople, il y perdit la
langue en 1281 ou 1282. Gardé dans un cachot de la capitale,
il en sortit peu après l'avènement d'Andronic II, très proba-

blement en janvier 1283.


Dès lurs, cet auxentien de passage jouit d'une grande consi-
dération. Il mourut âgé de soixante-dix-sept ans (5), après trois
ans de maladie. Ce fut en janvier 1286, s'il est vrai, comme le
dit W^ Bapluidès, que le biographe place les débuts de la ma-
ladie tout de suite après la sortie de prison.

(1) Macaire, op. cil., p. 390.


(2) Macaire, op. cit., p. 390-393.
(3) Ph. Bapheidés, op. cit., p. 29.
(4) Ibid.

^5) Ibid.
MONT SAINT-AUXENCE. Ill

Aux premières années d'Andronie II, tandis que Mélèce dis-


Auxence, Bendidianos, Etienne
paraissait, les lieux sanctifiés par
et tant d'autres offraient asile à un moine de très médiocre
vertu. C'était un certain Tliéodose dont nous devons à M. M. Treu
de connaître l'existence (1). M. Treu a rencontré ce Théodose
dans la 186^ lettre de Théodore Mouzalon, lequel écrit à son su-
jet : iX£T£iTTr;a£v £•/. Twv A'jSsvrfî'j (3ouvwv y.a.1 tyJ; èv àu-otç Tpuç-^ç /.aï

sùzaGîîaç, r,v y.a'i oatiiX^ xaî -Aîuaîav -roÙTto yapîÇsTai ô -:•?;;; aîjj.viTaxYjç

/.xl ôXsiuTâir,? ilri'{oùiJ.f^:ç Axùpa:. xVdressée au patriarche Gré-


goire de Chypre qui monta sur le trône œcuménique en 1283,
cette lettre est postérieure à la mort de Michel VIII, postérieure
aussi par conséquent à la restauration de son monastère auxen-
tien de Saint-Michel Archange. Et
pas douter, le c'est, à n'en
couvent Saint-Michel qu'il faut reconnaître dans la très véné-
rable et très riche laure dont l'higoumène subvenait si large-
ment aux besoins matériels de Théodose. Ce courent, comme
nous le verrons plus tard, tenait de son impérial bienfaiteur
les revenus nécessaires à l'entretien d'un certain mimlire d'hé-
sychastes. Le Théodose que mentionne Mouzalon aura été pen-
dant quelque temps l'un de ces ermites privilégiés.
Convient-il d'émettre la même opinion au sujet de cet autre
auxentien que fut Nicodème, premier père spirituel de Gré-
goire Palamas? Le patriarche Philothée, panégyriste de Pala-
mas, raconte que son héros, jeune encore, Ttapà t^ tsj Baio'jïsSwu
'îVîij.£v:ç Xxjpx Nf/.5S-(^[xw (fsiTX Tw •(s.w^OL'M. cc^op''. Oauy.ajtÇi v.x-i -£

-p5;'.v y.ai 0£ci)pfav, ù^ d tsv "AOoj T.xp:v/.o~r)-z: 7:Af,v èA(-'0)v 'îuasi 7:âv-

:£ç, Y.x-'x [j.£V Tov A'j^£v-îsu pî'jviv, cq à-avTf/.p'j BuÇav-{o'j T.pt^ àva-

•roXàç £V Xp-jŒ3'j-;:3)v£t r.ipx^i r.pzq tw àV.pw y,z\-x\ tï;ç ITpS'Trov-tî:;, -pb-z-


pov Tràcav àp£Tv;; cSôv Avec un j^areil texte
i^œ-/.-/;-/.4-:i ^piç xy.p:,^ (2).

on peut affirmer sans crainte que Nicodème a réellement vécu


une partie de sa vie au mont Saint-Auxence. Et comme en sa
personne nous apparaît un émule d'Élie, de Nil l'Italien et
d'Athanase Lependrénos, je veux dire un partisan très chaud
de l'hésychasme, il est infiniment plus naturel de l'asseoir dans

un réduit de solitaire que dans une cellule de cénobite.


Malheureusement son séjour en Bithynie ne se prête pas aux

(1) Maximi monachi Planudis epistulae, p. i\o.


(i) Gregorii Palamae encomium, dans Migne. /'. G-, t. CLI, col. 566.
112 MONT SAINT-AUXENCE.

précisions chronologiques. On sait 'ju'il mourut fort âgé vers le

milieu de la première moitié du xiv° siècle après de longues


années passées à Vatopedi ; mais l'on ignore comment et dans
quelles proportions exactes sa carrière monastique doit se par-
tager entre le mont Saint-Auxence et le mont Atlios. 11 peut
avoir débuté sur notre colline sous les Latins; il peut simple-
ment y avoir vécu ou sous Michel VIll ou sous Andronic II,

comme aussi sous l'un et l'autre de ces deux empereurs à la fois.


Nicodème est inscrit parmi les saints à la date du 11 juillet;
mais son culte, d'ailleurs très pâle, ne paraît jamais être sorti
du cercle athonite (1). Tout ce qui le concerne tient dans cette
phrase :
'0 ocis; NixiSï^no;, ô sv tsï; ôpîsiç t?;; tsÎ Ba-oirsoîsu Eepà?

lAOv^ç aa-/.-(^7a? y.at G'.îâa-/.aX;ç ypr^ii.OL-iix; tij 6ei5'j FpriYipisu tsj Ila-
Xa[/.5 cù T?;; y.ati X.piuiz'i cptÀGcri^îa^, =v s'.pv^vr; -s.Xz.izjxxi. A quoi le

compilateur du Synaxariste a cru devoir ajouter de son propre


cru :
1° dans le corps du livre, ces deux vers iambiques :

Iltoç à-'Ép:xativ y.aTaAt-w toîç Xô^*'?


Tbv Niy.ic-r;j^.îv w "'spa; vfj'iiç voou;

2° en note, ces deux lignes : "Opa eIçtyiv ^tXoy.aXfav rr,v -ap' tj-oXi

èxTeGstaav îtîajy.aAiav -tp\ vsspàç irpoae'j^-^ç (2).


Le compilateur du Synaxariste étant aussi le compilateur de
la Philukalia, cedernier renseignement pourrait avoir quelque
valeur. Pourtant, j'ai l'ouvrage indiqué sous les yeux et je n'y
découvre rien de Nicodème. J'y vois, par contre, une œuvre de
Nicéphorc, lequel fleurit, au dire de son éditeur, un peu avant
1340 et y.3:0r,Y"'i"'';? 5^3:1 [xwzx'^iùYoç "wv û'V/jÀwv t^ç àay.vjTiy.^ç çiAouioiaç
[j.a6Y][AâT(i)v îyîVîTO rpïjyopiou toj ôscjcaÀsvfxrjç (3). Mais ce Nicé-
phore, fêté à l'Athos le 5 mai (4), ne se confond pas avec Nico-
dème. Nous savons, en effet, par Cantacuzène (5) que Grégoire
Palamas eut au mont Atiios deux maîtres successifs Nico- :

dème fut le premier durant trois ans (6) Nicéphore dut être le ;

(1) Afonskij Patcrik, iMoscou, l'JOO, t. II, p. n3.

(2) Synaxariste, éd. do Zanto, 18GS, t. III, p. 171.

(3) 4>t),oxa).;a tùv Upwv vtjutixwv, Venise, l~8i, p. 867. Le petit traité lui-même
occupe les pages 869-876. Migne a reproduit préface et traité dans sa P. G.,
t. CXLVII, col. 943-906.

(4) ïuvafaoïoTr);, t. Ill, p. 15; Afons/aj Palerik, 1. 1, p. 384 et 385.

(5) Hhlor'mrum, lib. II, Migne, P. G., t. CLIII, col. 665.


(6j PiiiLOTiiKE, Grer/orii Palamae encomium, col. 567.
MONT SAINT-AUXENCE. 113

secMud pendant linil ans (1). D'où il sni) que Nirudènie, s'il
ini'Tite d(^ fiynrer au catalogue des saints, n'a du inoins aucun
titre à prendre rang parmi les auteurs ascétiques.
Le jour où ce tenant de l'hésychasme fit la mort bienheu-
reuse dont nous parle Philothée le patriarche (2), plus de qua-
rante années s'étaient déjà écoulées depuis que le couvent
auxentien de Saint-Michel Archange avait trouvé un nouveau
fondateur en la personne de Michel Vlll Paléologue.

X. — MONASTÈRE SAINT-MICUEL ARCHANGE.

Tout à riieure, à propos du grand-duc Alexis Paléologue et

de son œu^ re au mont .Saint-Auxence, nous avons dit nos in-


certitudes sur le vocable du monastère qu'il restaura. Couvent
des Saints- Apôtres ou couvent de Saint-Michel Archange, une
l'huse certaine c'estque cette maison réclamait de nouvelles
réparations dés règne de Michel Vlll. Andronic Paléologue,
le

gemlre du restaurateur, s'y était intéressé dans le second quart


du siècle. Cela, du moins, paraît ressortir des deux \ers :

"Hv co: zpsjrjïav sùvii/w xtô Tpsiïw

où .Michel VIII met son père sur le même pied que son aïeul
maternel. Mais Andronic, obligé d'agir à distance, n'avait pu
neutraliser l'action dissolvante du temps et des troubles politi-
ques alors si numliieux. D'ailleurs,
il était mort, à peine âgé de

quarante-deux ans, dès 1243. Empereur, maître de Constanti-


nople. Michel Paléologue ne manqua point de continuer les tra-
ditions de sa famille, et un jour à tous ses autres titres de
gloire put ajouter celui de nouveau fondateur du couvent
il

auxentien.
A quelle date Michel Vlll restaura-t-il ainsi le couvent Saint-
Michel? M. M. Gédéon (3), suivi en cela par M. A. Dmi-
ti'ievski (4), estime que ce fut en 1280. Pourquoi'? Parce que,

(1) Cantacuzene, op. et loc. cit. Cette mention d'un second maitre spiritnel pen-
dant huit ans ne cadre guère, il est vi'ai, avec le récit de l'iiilolhée, op. cil., col.
,"iG7 et 56».

(il Op. cit., col. 567.


(3) Tvmy.Qi, p. Il et 15: BuCavtivov iopTo/oyiov, p. 12U et 188.
(1) .V. Dmitkif.vkij, Opisanie lilurc/itcheskikk nikopiséi,t. 1, Kiev, 1895. p. \cix.
S
114 MONT SAINT-AUXENCE.

dit-il, on troiue Micliel Paléologue campé au pied de la rolline


en juin 1-280 et qu'on l'y retrouve en juin 1281 célébrant la fête

des saints Apôtres iv -yj [acv?, ts3 apxisipa-i^Y^^- ^^ démons-


tration, vous l'avouerez, n'a rien ni de pressant ni de ri-

goureux.
Et d'abord c'est en 1281 nullement en 1280, que Georges Pa-
,

cbymère nous parle pour la première fois du mont Saint-


Auxence. Il nous y montre Micbel Paléologue recevant, au
mois de juin, l'ex-patriarche Joseph (I), et, le 12 juillet, le pa-
triarche Jean Veccos (2). La seconde mention de notre colline
se réfère de même à 1282, point du tout à 1281, et, de plus, le
basileus dont il y est question est Andronic II, associé à l'em-
pire, point du tout Michel VIII. En revenant de Nicée à Constan-
tinople, nous dit l'historien (3), Veccos apprend que le jeune
empereur a sa tente plantée au pied du mont Saint-Auxence.
Aussitôt il incline à droite, va le trouver, converse avec lui et
ne le quitte qu'après avoir fêté les saints Apôtres, le 29 juin, au
monastère de l'Archistratège.
Telles sont les dates exactes, tels les faits. Maintenant, quelle
conclusion chronologique s'en dégage-t-il? Simplement ceci :

que le 29 juin 1282. Quant à


couvent Saint-Michel existait le

vouloir avec ces seules données assigner .sa restauration à une


date précise, cela ne se peut.
D'autres considérations, il est vrai, nous permettent de ne
pas laisser la date de cet événement flotter entre 1261, qui vit

Constantinople revenir aux Grecs, et 1282, qui vit succomber


Michel D'une part, lors de son installation àByzance, l'em-
\"III.

pereui' eut vraisemblalilement assez de besogne sur les bras


dans sa capitale délabrée sans entreprendre si vite la recons-
truction d'un monastère bithynien. D'autre part, telle page des
constitutions conventuelles rédigées par le restaurateur (4),
comme aussi tels vers du petit poème dédicatoire y annexé (5),
nous déclarent que les tra\aux du liasileus sur la montagne
eurent lieu après que celui-ci eut écrasé toutes sortes d'enne-

(1) De Michaete Palaeohgo, vi, .^2, JIione. P. U.,\. CXLUI, col. 935.

(2) Op. cit., 24, col. 94Ô.


(3) Op. cit., 28, col. 9M.
(4) Typikon, p. 19.
(5) P. PAi'Ai^EORiiiou. oji. fil., By-anlinisclw Zeitsrhrift, t. VIII, p. 076.
MONT SAINT-AUXENCE. 115

mis, Latins, Bulgares, Turcs, d'autres encore, et ceci nous re-

porte bien à la dernière moitié du règne.


A son couvent Michel \'I11 ne se contenta pas d'entasser des
pierres. 11 Aiiulut, comme il était d'usage alors, compléter son
œuvre en accompagnant les constructions matérielles d'une
règle ou typikon. Ce monument, précieux à tous
spéciale
égards, ne nous a pas été conservé, ou du moins n'a pas été re-
trouvé tout entier (1). 11 se divise en chapitres de longueur va-
riable. Les premiers sont annoncés par un titre en prose et par
deux vers iambiques ti'imètres, les autres par les deux vers seu-
lement. Le manuscrit s'arrête net sur le distique du dix-sep-
tième. Voici, faute de mieux, le rapide résumé de la partie par-
venue jusqu'à nous.
Le pi'emier chapitre est im prologue où l'impérial auteur,
après avoir chanté la munificence de Dieu à son égard, déclai-e
qu'il a restaur(' le monastère Saint-Michel en action de grâce.
Dans le chapitre ii il proclame le monastère libre et porte dé-
fense à qui que ce soit de lui imposer la moindre servitude pé-
cuniaire ou autre. Chaque année, toutefois, les moines devront
offrir au métropolite de Chalcédoine trois kaniskia valant un

hyperpyre chacun et trois li\res de cire.


Le chapitre m indique la manière de procéder à la nomina-
tion de l'higoumène. L'higoumène est nonnné par voie d'élec-
tion et cette élection est dévolue à la connnunauté entière. S'il y
a partage égal des votes entre les candidats ou mésintelligence
complète parmi les votants, c'est l'empereur qui tranche la dif-
ficulté ou rétablit l'accord en désignant lui-même l'homme de
son choix. Présent à Constantinople, l'empereur se prononcera
de vive voix; absent, il le fera par lettre. Comme qu'il soit
nommé, nouveau supérieur recevra l'investiture impériale
le

du double bâton higouménal; puis, il sera promu ecclésiasti-

(1) Publié la même année par JI. Gédéon, Tumxriv, p. 17-57 et par A. Dmi-
trievkij, o/j. cil., p. 769-795. L'édition de M. M. Gédéon a été l'objet d'un compte
rendu par A. Dmitrievskij, \'hantiskij Vremennik, t. III, p. 150-151, ainsi que par
Ph. Meyer, Byzanlinische Zeisichrifl, t. V, p. 616, et l'objet de corrections phi-
lologiques par P. Papageorgiou, Zum Typikon des Michael Palaeologos, dans la
Byzanlinische Zeilschrifl, t. X, p. 530-539; jiar A. Papadopoulos-Kérameus, ITspi
Toû TUTtixoù T>i; pLovii; AùÇevtîou, dans I'ExxXrisiasTixri 'A).r|9£ia, t. XX, p. i94-298 pai' :

P. Papageorgiou de nouveau, Xsipôyfafo x»l SiopôûnEiç, dans r'ExxXr.aiaoTixV] 'Alr,-


esia, t. XXI, p. 291-390 et 319-350.
I 1(> MONT SAIN'T-AUXENCE.

quement à sa dignité par le luétrupolite de Ciialcédoine. Est re-


quis chez l'higoumène le caractère sacerdotal. Michel VIII pres-
crit aux frères de choisir toujours de préférence un des leui's,

sans toutefois l'imposer absolument.


Avec nous heurtons contre de longues
les cliapitres iv et v,
pages parénétiques adressées les unes à l'higoumène et les au-
tres aux moines, pages remplies de recommandations fort loua-
bles et d'excellents conseils, mais pas autrement intéressantes
puur la connaissance de l'époque ou l'histoire des institutions.
Contentons-nous d'y relever ce détail Si l'higoumène dévie de
:

la voie droite, les frères les plus marquants auront à le rap-


peler au devoir et, en cas d'insuccès dans cette démarche, à
prévenir l'empereur qui réglera la situation.
Le chapitre vi fixe le nomlire des caloyers au maximum de
quarante et les divise en deux catégories bien tranchées seize :

religieux de chœur d'une part, et vingt-quatre frères convers


d'autre part. A ceux-ci, les travaux manuels, la garde des trou-
peaux, la culture des terres, et toutes autres besognes de même
nature qui se présentent à l'intérieur ou à l'extérieur et qui
sont à faire soit en groupe, soit en particulier, conformément
aux ordres de l'higoumène, aux besoins du moment et aux apti-
tudes d'un chacun. Aux religieux de chœur, le soin de chanter
l'office divin, de pourvoir au culte liturgique, d'entretenir en

un mot la vie de l'église con\ entuelle, sans préjudice, d'ailleurs,


des occupations matérielles qui peuvent, le cas échéant, êtr-e

commandées par le supérieur.


Il au chapitre vn des aides que l'higoumène
est question
doit se donner pour assurer la bonne marche de sa maison. En
tète de ces ofliciers monastiques figurent l'économe, l'ecclésiar-
que, le dépensier, le cellerier et le sommelier. L'économe —
étend sa juridiction sur tout le matériel du couvent, sur tous
les biens meubles et immeubles. Il inspecte les propriétés et

s'efforce d'augmenter les revenus. Il surveille agriculteurs et


viticulteurs, bouviers et pâtres. Il désigne, d'accord avec l'hi-

goumène, des moines ou des laïques irréprochables comme


régisseurs des biens-fonds. —
Incombe à V ecclésiarque la direc-
tion du chœur, la direction des cérémonies et des chants. Don-
ner ou faire donner le signal des offices nocturnes et diurnes,
diriger la psalmodie, l'activer si trop lente, la modérer si trop
MONT SAINT-AUXENCE. 117

rapide, telle est sa fonction. — Le dépensier a pour mission


de réunir les provisions nécessaires au couvent. Ainsi, par
exemple, fournit-il aux moines artisans la matière première de
leurs travaux, sauf ensuite à recevoir d'eux les objets manu-
facturés. Lingerie et vestiaire sont de sa compétence. Qu'il soit
en mesure de remettre à chaque frère un costume monastique
et deux chemises par an, un gilet et un manteau tous les deux
ans; mais qu'il ne livre rien avant que les vieux effets corres-
pondants n'aient fait retour entre ses mains. Ces hardes seront
données en aumône aux pau\res ou bien même, par permis-
sion spéciale de l'higoumène, attribuées à ceux des frères chez
qui des travaux plus pénibles entraînent une usure de vête-
ments plus rapide. Le dépensier, ce grand distributeur, n'aura
jamais, du moins, à distribuer de l'argent dans la commu-
nauté : l'usage du pécule est un abus que Michel Vlll réprouve
de toutes ses forces et qu'il proscrit à jamais de son monas-
tère. —Avec le cellerier, nous avons devant nous le pour-
voyeur dvi réfectoire. Il dispose les portions de pain et les l'ations
de vin sur la table, servant la même quantité et la même qua-
lité à tous. 11 distribue de même les mets cuits et les mets crus
en conformité avec le règlement du jour, sans favoriser qui
que ce soit, à moins d'une dispense dûment accordée poui-
cause de maladie. — Le soin des provisions de bouche reste
au sommelier. Responsable du blé, du vin, de l'huile et de
toutes les espèces comestibles, le sonmieiier prévoit la quantité
nécessaire au couvent, se la procure et veille à la bonne conser-
vation du tout. A lui s'adressent, le moment venu, le cellerier et

le Ijoulangeret, sans doute aussi, le cuisinier. — Telles sont les

cinq grandes fonctions du couvent, fonctions que leurs titulaires


gardent jusqu'à la mort, à moins qu'ils ne soient investis d'une
charge plus haute ou que leur mauvaise conduite ne force à
les casser. Quant aux bas emplois, comme cuisine, boulange-

rie, conciergerie, jardins et champs, les frères s'y succéderont

à tour de rôle, afin que le même poids ne pèse pas toujours


sur les mêmes épaules.
Le chapitre vni indique le typikon liturgique à suivre dans
le cou\ent. Michel Vlll impose celui des monastères palesti-

niens, autrement dit de Saint-Sabas. Toutefois, il y introduit


une exception pour ne pas écraser ses auxentiens, il les dis-
:
118 MONT SAINT-AUXEN'CE.

pense de passer la nuit du samedi au dimanche tout entière


à l'église.

La question financière emplit le ciiapitre i.\. Toucher les reve-


nus et solder les dépenses sont choses réservées à rhiçroumènc.
Mais, comme on le maniement île l'argent
ne saurait aliandonner
aux mains d'un seul sans courir des risques ou tout au moins
provoquer des soupçons, l'higoumène est tenu de n'ouvrir la
caisse, pour les entrées comme pour les sorties, qu'en présence de
l'économe, de l'ecclésiarque et du dépensier ou, à leur défaut, de
trois autres frères marquants. Il est tenu, en outre, de rendre
compte de sa gestion chaque mois dans un conseil où prennent
part, en dehors des trois témoins précités, tous les moines ei--
clésiastiques, c'est-à-dire tous les religieux de chœur. Par ail-
leurs, Michel VIII prescrit de ne pas accumuler de richesses.
Au bout de chaque année, dit-il, que l'argent de reste soit con-
sacré à de bonnes œuvres, au rachat de captifs, au soutien d'or-
plielins, à la dotation de jeunes fdles.
Le chapitre x l'églemente le régime alimentaire des moines.
Il le réglemente pour ainsi dire d'un mot en déclarant que le

typikon de Saint-Michel doit être au réfectoire comme à l'église


celui de Jérusalem. Ordre est donné de le suivre dans fous ses
détails, les jours ordinaires comme le samedi et le dimanche,
aux fêtes de Notre-Seigneur comme à celles de la sainte Vierge
et dés saints. Le repas s'assaisonnera de lecture. Au sortir de
table, c'est en silence que chacun se rendra là où il doit aller,
dans sa cellule, à son atelier, à son travail.
Ermitages et ermites, tel est le titre du chapitre xi. Le res-
taurateur y impose à son couvent de vêtir et de chausser les
hésychastes établis au mont Saint-Auxence. Le nombre de ces
derniers n'est point indiqué. M. Ph. Meyer a voulu le fixer à
deux et M. P. Papageorgiou à dix, en remplaçant le sw Se y,a!

de l'édition Gédéon (1), l'un par ?jî -A y.aî (2), l'autre par si;
îîxa (3); mais les deux manuscrits connus, copie l'un de l'autre,
portent tous deux, au témoignage de M. A. Dmitrievski (4)

(1) Typikon, p. 43.


(2) Byzantinisrhe Zeilschrift, t. V, p. 606.
(3) Byzanihusclie yieitschrift, t. X. p. 532.

(4) Op. cil., p. 78(i.


MONT SAINT-AUXENCE. 119

et de M. A. Papadopoulos-Kérameus (1), îib Sy) xat. Ce que l'on


peut dire, d'après la teneur du chapitre, c'est qu'il y avait plus
d'une paire d'ermitages. Ce que l'on peut dire aussi, c'est que le
chiffre total des ermitages était fixé dans le texte primitif, car,

ce total permis par lui, l'empereur autorise l'higoumène à l'aug-


menter, si les ressources du cou\ent deviennent plus consi-
dérables.
Deux questions différentes se partagent le chapitre xii. La
première a trait au recrutement des moines un postulat de :

six mois passés à servir la communauté est requis de tout laï-


que sollicitant l'habit religieux. La seconde se réfère à la pré-
sence des femmes dans l'enceinte du couvent seules y peu\ent
:

mettre les pieds, et encore à condition d'en sortir le jour même,


les princesses de la famille impériale.
Le chapitre xiii s'occupe des moi'ts. C'est ici que Michel Pa-
léologue mentionne les quatre ascendants dont nous avons déjà
parlé 1" son grand-père, le grand-duc Alexis, moine Antoine à
:

la mort; 2° sa grand'mère Irène Comnène, nonne Eugénie plus


tard; 3° son père, le grand domestique Andronic, moine Arsène
à l'agonie; 1" sa mère Theodora Comnène, nonne Théodosie
ultérieurement. Pour ces quatre défunts, le nouveau restaura-

teur réclame, en dehors des connnémoraisons quotidiennes or-


un ser\ice très solennel à célébrei- le 9 novembre, len-
dinaires,
demain de la fête de saint Michel archange. Ce jour-là, une
somme de quarante hyperpyres sera consacrée au luminaire de
l'église, à l'extra du réfectoire et aux aumônes de la concier-
gerie. — Non
contents de prier pour les âmes de leurs bien-
faiteurs, les moines devront prier aussi pour celles de leurs
frères défunts. Chaque trépassé aura si m triple service du troi-
sième, du neuvième et du quarantième jour, avec des colybes
et le canon des morts la veille au soir, encore des colybes et la
messe le matin même. Sur des diptyques à deux exemplaires,
dont l'un déposé à la bibliothèque et l'autre confié à l'ecclé-
siarque, seront inscrits, sur l'ordre du seul higoumène, les
noms des moines et autres personnes à commémorer. On pourra
prier dans le monastère pour une femme défunte, mais jamais
l'y ensevelir. Et afin que ces dispositions ne tombent point dans

(1) *Exx).T|5ta5TiXTi 'AXr.eeia, t. XX, p. 296.


120 MONT SAINT- AUXENCE.

roiilili, Micliel VIII ordoiuiP la leffuro do son fypikoii douze


fois par an, lecture publique, au rélectoire, le 9 pour le mois de
novembre et le V pour les autres mois.
Au chapitre xiv, il du mo-
est question des l'êtes patronales
nastère. La principale, celle du 8 novembre, sera précédée
d'une grande veille et célébrée avec tout l'éclat possible tant à
l'église qu'au réfectoire.
y On invitei'a des moines et des chan-
tres étrangers; on y fera de larges distributions aux pauvres.
A la fête secondaire du 6 septembre, anniversaire du miracle
de saint Michel à Khônes, prendront part les ermites dépendant
du monastère. L'empereur lixe les frais île ces deux solen-
nités il affecte cinquante hyperpyres à la première et douze
:

à la seconde.
Le chapitre xv s'adresse aux futurs empei'eurs de Byzance.
Michel VIII les y adjure de respecter son œuvre. Il déclare,
comme dans le prologue, qu'il a relevé le monastère Saint-Mi-
chel pour r(^connaître les immenses liienfaits de Dieu, et, comme
dans le prologue, il résume sa carrière à grands traits, pas-
sant d'une main particulièrement légère sur les circonstances

de son élévation au trône.


Après avoir longuement admonesté les princes à \enir, Mi-
chel Paléologue se tourne, dans le chapitre xvi, vers les patriar-
ches. C'est pour les supplier de s'intéresser personnellement
à la prospérité du monastère et d'y intéresser les empereurs.
Du chapitre xvu, je l'ai dit, il ne nous reste que le distique
initial,où nous voyons annoncée l'énumération des propriétés
con\enluelles. Ces propriétés, s'il faut en croire un autre pas-
sage du typikon on peut l'en croire sans peine, ces pro-
(1), et
aux dimensions des immenses la-
priétés n'atteignaient en rien
tifundia que d'autres fondateurs ou restaurateurs impéi'iaux
constituaient en faveur de leurs couvents favoris; mais elles
n'étaient sûrement pas sans une certaine importance et nous ne
saurions assez regretter de ne point les connaître par leurs
noms.
Voilà, brièvement résumé, le typikon du Paléologue. S'il
nous apparaît un peu désordonné dans sa marche et un peu
diffus, il n'en suffit pas moins à nous donner la vision lointaine

(1) XuTiixiiv, !>. 11).


.MONT SAINT-AUXENCE. 121

du genre de vie suivi par les Auxentiens de Saint-Miciiel au


dernier (]uart du xiii'' siècle.
Pourquoi relativement si liien connu dans sa
faut-il que,
constitution monastère de Micliel VIII n'ait laissé
intime, le

aucune trace de son histoire externe dans les monuments by-


zantins? Les éditeurs de sa règle n'ont su apporter le moindre
texte qui permette de le suivre dans la suite des temps. C'est à
peine si, plus heureux qu'eux, j'en trouve une modeste mention
à la première année d'Andronic, fds et successeur de Michel.
C'était durant la dernière quinzaine d'avril l'28.3; Georges
de Chypre, sacré patriarche sous le nom de Grégoire le 11 de
ce mois, présidait un synode aux Blakhernes, jetant l'anathènic
et l'outrage à tous les partisans de Veccos, à tous ceux qui,
durant le règne précédent, s'étaient montrés favorables à la
cause de l'union. Le métropolite de Serrés, mandé par-devant
le concile, y fut traité de manière ignoble. Et Georges le mé-

tochite, à qui nous devons ce renseignement, ajoute llaa'/ei :

-i :ïapaïïA;^atsr^ v.xi xt; i'X/.o^ iv loX^ lèv ij.îvr|p'(; (3îov àveXopLÉvot; £~'!-

GTiii.oç' àp-/i|v.av5pî-CY)v xoOtov tj xaxà t'ov toîj [AOtxapoc Au^svxtou jSojv'ov

àvay.xipiy.r, -îpiwvjij.î,; [xâvopx E-Xsux'/iaEV, sjy. otîa oà v. /.a'i staÉxt

-Xouxîî (1).

Nous avons ici de\ant nous, évidemment, le supéi'ieur du


couvent Saint-Michel. D'après le mot irspuôvuy.î^ \enant après

Aù;£vxt'ou, lemonastère de notre archimandrite serait plutôt, il


est vrai, le monastère Saint- Auxence; mais le mot àvaxxcpiv.r,,
en nous rappelant l'œuvre i-écente de Michel VIII, nous ramène
presque obligatoirement au monastère Saint-Michel. Celui-ci
était alors sans contredit le principal établissement monastique
de l'endroit; il ne de\ait avoir aucune peine à recevoir dans
'
l'usage courant le nom même de la colline. D'ailleurs, la mai-
son jadis placée sous le patr-onage de l'ex-scliolaire n'existait
sans doute plus; c'est lui qui la remplaçait à la tête du groupe
auxentien et qui, peut-être même, occupait son emplacement
au sommet du mont.
Quoi qu'il en .soit de ce dernier point, les attaches et les sen-
timents unionistes de notre archimandrite s'ajoutent à la con-

(l) Hixturia dogmatka, i, 77, A. Mai, Nova l'alrum bihliothecn, t. Vlll, part. 11,

pag. lOi.
122 MONT SAIXT-AUXENCE.

sidération précédente pour nous faire saluer en lui l'higoumène


du couvent michaélien. Il est très naturel en effet que, pour
diriger un couvent si aimé de son cœur, Michel VIII, ce très
peu désintéressé mais très ardent partisan de l'union avec
Rome, ait choisi un homme imbu des mêmes idées et pénétré
des mêmes désirs. A ne pas changer avec le changement de
maître, à défendre ses opinions de^•a^t le concile convoqué par
Andronic II, cet homme gagna d'abord force outrages, puis,
comme il entendait poursuivre son discours, force mauvais
traitements et force blessures. Il n'est point dit qu'il ne serait
pas mort sous les coups, sans l'intervention de quelques per-
sonnages honteux que pareille scène de brutalité se produisît
dans une assemblée ecclésiastique.
L'histoire si courte du monastère Saint-Michel se clôt pour
nous sur cet événement. De douze à quinze années plus tard,
une lettre de Maxime Planude nous signale un autre couvent
auxentien, celui de.s Cinq-Saints.

XI. — MONASTÈRE DES CINQ-SAlNTS.

Il sei'ait difficile assez de composer un volume sur le mo-


nastère des Cinq-Saints. Jusqu'ici la lettre qui nous révèle son
existence renferme à elle seule toute son histoire. En l'éditant,
M. M. Treu n'a pas manqué il'ajonter une longue note sur le

mont Saint- Auxenre; mais, pour le monastère lui-même, il

s'est vu obligé d'écrire Monasteriuia quinque sanctorum


:

sub clivi Auxentii radicibus situm aliunde non novi{l).


Répéter le même aveu après un auteur si au courant des choses
byzantines ne saurait vraiment me coûter beaucoup.
Mais pourquoi le savant éditeur s'est-il abstenu de consacrer
un petit commentaire au titre du couvent et à ses patrons?
L'expression xyioi tévtc n'est pas, que je sache, familière à
e".

tout le monde, au moins en Occident, et plus d'un lecteur du


Maximi monachi Planudis epistulae a déjà regretté sans
doute qu'elle ne fût point expliquée. C'est que, jeté hors de
son milieu byzantin, le texte de Maxime Planude no peut que
passer pour très imprécis. A la longue, en le parcourant jus-

(I) M. Treu, Maximi monachi Planudis epistulae, p. 215.


MONT SAINT-AUXENCE. 123

qu'au bout, l'on y découvre à la vérité que les saints en ques-


tion sont des martyrs (i); mais qui pourrait se contenter d'un
si maigre renseignement? A nous donc, puisqu'il le faut, de
suppléer au vague de l'écrivain et au silence de l'annotateur.
Dans le formule ol «7101
style ecclésiastique de l'Orient, la
zÉvTs désigne martyrs Eustrate, Auxence, Eugène,
les saints

Mardarios et Oreste, mis à mort en Arménie aux premières


années du iv* siècle. Syméon le métaphraste nous a conservé le
l'écit de leur mort pour la foi (2). Au 13 décembre, jour de leur

fête, l'Église grecque se plaît à célébrer leur quintuple couronne.

Le poète des vêpres les appelle ty;v -îvtjijy-^ twv iJ.apTJp(ov -/sps'-av,
:

et l'auteur du canon -/opsîav [^.apTupty.v Tr£VTâpi6t(.ov. Un stychère


:

de Byzas en leur honneur débute par les mots T-fjv xevTapiOi^-iv :

-/spsîav, et un autre de Cassia s'ouvre sur les deux vers T-ijv ksv- :

-âxspîsv >^ûpav xa't u£v-âçwTov Xuyvi'av. Cette même pièce de la


femme mélode compare les cinq martyrs aux cinq vierges sa-
ges de l'Evangile : 5 laxpid^.:.- yofoç, twv ^povii^-wv ::ap9îv(i)v. Serait-
ce à cause de ces expressions semées dans l'office qu'Eustrate
et ses compagnons sont devenus les Cinq-Saints par excel-
lence? Je ne le crois pas. Il me semble plutôt qu'on leur aura
décerné ce titre par suite d'un rapprochement établi entre eux
et les Quai'ante Martyrs de Sébaste (3). Suppliciées dans la
même province et presque à la même époque, les cinq victimes
de Dioclétien et les quarante de Licinius devaient se présenter
unies à la pensée des peuples : les unes auront été nonnnées ci

iyist rA^m comme les autres étaient appelées oî -caaapây.ivTx

Quelle que soit la valeur de cette explication, la formule em-


ployée par Maxime l'ianude est une formule absolument réser-
vée et personne autre qu'Eustrate et ses compagnons n'y a
droit. Je dis ceci pour réfuter d'avance une objection facile à
prévoir. Comme
existe plusieurs groupes de cinq martyrs et
il

qu'un de ces groupes appartient à Nicomédie (4), plus d'un


lecteur pourrait incliner à croire que les cinq patrons de notre

(1) Lettre XXIV, ligne 4'.l.

(2) MiGNK, P. G; t. ex VI,


col. 468-0(35. De même, mais en latin seulement, Su-
K.w%, De Sancturum, Venise, 1581, t. VI, p. 281-285.
Vitis
(3) Fêlés le 9 mars dans l'Église grecque et le 10 dans l'Église latine.
(4) Ada sanctorum junii, t. IV, p. 35.
124 MONT SAINT-AUXEXCE.

monastère bithynien sont plut(M les saints mis à rauit dans la


capitale romaine de la Bithynie. Or, pareille supposition serait
fausse de tous points. Ici, en effet, l'argument basé sur la situa-
tion géographique des lieux ne tient point devant les traditions
du langage ecclésiastique grec, lequel, je le répète encore une
fois, n'applique l'expression oî ayioi xlvxs qu'aux cinq martyrs

Eustrate, Auxence, Eugène, Mardarios et Oreste.


Le second personnage de cette liste, il importe de le remai--
quer, est un saint Auxence. N'est-ce pas lui quia valu à tout le
groupe de se voir spécialement honoré dans notre monastère?
Je le croirais volontiers. Au couvent bâti sous la montagne
qu'Auxence le confesseur couvrait de sa protection, la piété
byzantine aura sans doute voulu qu'Auxence le martyr ne re-
fusât pas non plus son patronage, et c'est ainsi, dans le désir
de rapprocher les deux homonymes dans un même culte, que
les Cinq-Saints auront acquis droit de cité si loin de chez eux.
D'ailleurs, je dois l'ajouter, Eustrate et ses compagnons ont
toujours joui d'une certaine popularité de par toute l'Église
byzantine. La présence de leur fête, au ix" siècle, dans le ca-

lendrier de Constantinople (1) et la célébration de leur synaxe,


aux siècles suivants, dans l'église Saint-Jean l'Évangéliste près
Sainte-Sophie nous en sont une preuve convaincante. Les
(2)
œuvres dont ils ont été les objets de la part des hymnographes
et des mosaïstes ne le prou\'ent pas moins. Outre le canon ano-
nyme et les autres pièces propres qu'on lit encore au menée
le 13 décembre, jour de leur fête, je citerai les strophes que

leur a consacrées le que leur a consacrées


Studite (3) , celles
Joseph (4), celles que leur ont consacrées deux anonymes (3),
sans compter les trois ou quatre petits poèmes d'un autre genre,
publiés l'un par J. A. Cramer sous le nom de Jean le Géomè-
tre (6), les autres par M. L. Stern bacli sous le nom d'Ignace
le patriarche (7). Voilà quelques exemples d'œuvres littéraires.

(1) A. D.MITRIEVSKU. IJjl. (il., p. 30.

(2) M. GÉDÉON, Bu'avTivov éopToioYiov. p. 200.

(3) PiTRA, Analecla, t. I, p. 370-373.

(4) Ibid., p. 390-393.

(5) Ibid., p. LIX et 6G7.

(6) Dans ses Anecdota graeca, d'où Migiie l'a introduit dans sa P. G-, t. CVI,
col. 909.

(7) Methodii patriarchae el Ignatii patriarchae carmina inedita, dans l'Eos, à


MONT SAINT-AUXENCE. 125

Et en voici quelques autres d'œuvres artistiques. Eustrate et


son groupe sont représentés à Daphni près d'Atiiènes (1), à
Saint-Luc en Phoci(le(2), à Kaliric-Djanii de Constanti-
nople (3), à la Néa-Moni de Chio (4), à la Martorana (5).
La popularité des Cinq-Saints ressort encore de ce fait que
le monastère de Maxime Planude n'était pas le seul monument
religieux du monde byzantin à les avoir pour patrons. En avril
1331, le diocèse de Méthymne, dans l'île de Lesbos, comptait
parmi ses établissements monastiques un monastère twv â-i't'wv
::£VT£ (6). Ce monastère a subsisté plus ou moins florissant

durant de longs siècles. Un archimandrite grec, ancien higou-


mène du fameux couvent lesbien de Leimôn, m'assurait na-
guère que le souvenir en subsiste encore dans l'île et que l'on
montre toujours son emplacement. D'autre part, le l" sep-
tembre 1652, durant un voyage, le patriarche Macaire d'An-
tioche disait sa messe à Bor, à mi-chemin entre Césarée et
Koniah, dans une église des Cinq-Saints (7). Et si l'on cher-
chait tant soit peu, il serait sans doute aisé de rencontrer
d'autres monastères ou d'autres églises dédiés aux mêmes pa-
trons. 11 est vrai qu'à multiplier les exemples nous n'appren-
drions rien de plus. Mieux vaut donc, sans nous attarder da-
vantage à l'expression si à'-;i5i -s'vtî, recueillir les quelques

renseignements épars dans la lettre de Maxime Planude.


A la date de cette lettre, c'est-à-dire aux dernières années
du xiii° siècle, Maxime Planude habitait en personne le mo-
nastère des Cinq-Saints du mont Saint-Auxence. 11 en était le

Lemberg, t. p. 150-163. Je ne connais les carmina ainsi attribués à


IV (1898),
saint Ignace que par un compte rendu des Analecta boUandiana, t. XX (1901),
p. 322, mais je soupçonne fort, à un mot de ce compte rendu, que le premier
des trois petits poèmes de Sternbaeh se confond avec celui de Cramer.
(1) G. JIiLLET, Le monastère de Daphni, p. 78, pi. X, XI.

(2) /*((/., p. 88, not. 6.

(3) Ibid., p. 88, not. 3.


(-1) Ibid., p. 89, not. 1.

(5) Ibid., p. 88. not. 3.


(6) MiKLOSiCH ET MuLi-ER, Acla et diplomala (jraeca medii aevi, t. I, p. 165;
A. Pap.idopoulos-Kérameus, MaupoxopSiTcio; piêXioôiixyi, p. 3; S. Kardones, Ta èv

KaXXov^ TTj; Aêffêou... fiovacTiQota toO àytou lyvxTtou àp/i£Tri<Jx6iTou MY]6û[jLviri;, Cons-
tantinople. 1900, p. 16 et 18.

(7)The Iracels of .Macaiius, Londres, 1836, t. I, p. 7. A noter ici que Balfour,


le traducteur anglais du te.xte arabe, y a vu cinq lumières au lieu de nos cinq
iiiarlyrs.
126 MOXT SAINT-AUXENCE.

supérieur, gouvei'nait ses religieux et administrait ses pro-


priétés.Pourvu d'une situation privilégiée, il ne tenait pas ses
pouvoirs des moines et se trouvait assuré pour l'avenir contre
les iiasards de toute élection. C'est, en effet, le métropolite de
Chalcédoine qui lui avait directement donné la maison des
Cinq-Saints et qui la lui avait donnée pour la vie.
A ce détail nous reconnaissons tout de suite que le monas-
tère était diocésain, soumis à l'ordinaire du lieu, contraire-

ment à tant d'autres, dits stavropégiaques, sur lesquels le pa-


triarche de Constantinople seul étendait sa juridiction. Pour
relever d'un prélat très à même d'y exercer une surveillance
active et personnelle, le couvent ne s'en débattait pas moins
dans une situation économique extrêmement précaire. Des né-
gligences prolongées avaient failli amener sa ruine. De sor.
église il ne restait guère que les quatre murs et le toit- Aussi
Maxime Planude travaillait-il à lui assurer des jours meilleurs.
Dans la lettre que nous analysons, nous le voyons mul-
de lui

tiplier les instances pour obtenir un individu qui est au service


de son correspondant. Cet liomme, dont le vieux père vit aux
Cinq-Saints en qualité de moine, est, parait-il, indispensable
au relèvement du monastère. « Vous, écrit l'higoumène à son
correspondant, vous pouvez avoir des ouvriers par dizaines de
mille; moi, je n'ai personne. Pour qui a des hommes par my-
riades, un homme ne compte pas; pour qui n'a personne, im
homme en vaut dix mille. » Malgré l'affectation byzantine qui
coule à pleins bords dans ces paroles, on sent tout le long de
la lettreun désir très sincère et très vif de remédier coûte que
coûte aux difficultés de la situation présente. Rien n'est là,
malheureusement, pour nous dire si quelque succès vint cou-
ronner de si légitimes efforts.
Nous ne savons pas davantage par la faute de qui le monas-
tère était ainsi descendu à deux doigts de sa perte. Accuse-
rons-nous les Latins d'avoir compromis son existence? Les
Latins, cela est sûr, venaient de porter à la prospérité de l'em-
pire, à celle de Constantinople en particulier, un coup dont ni

l'empire ni Constantinople ne devaient jamais cesser de se res-


sentir; pourtant Maxime Planude, qui n'aimait guère les fidèles
de Rome, s'abstient de leur imputer la décadence de sa maison,
et c'est là peut-être une preuve que les conquérants de 1204
MONT SAINT-AUXENCE. 127

et leurs successeurs n'ont pas à porter cette responsabilité.


Tout pauvre qu'il fût, le monastère des Cinq-Saints ne man-
quait pas de cliarmes. Deliout à quelques lieures de Constan-
dans un
tinople, site retiré, il semblait fait tout exprès poui'
Maxime Planude. on ne l'ignore point, n'avait rien de
Celui-ci,
commun a\ec les gyrovagues fainéants toujours en circulation
dans les rues des grandes cités, rien de commun non plus avec
les vieux solitaires de la Thébaïde. Si le calme d'une cellule
bâtie en pleine campagne allait à ses goûts d'homme studieux
et favorisait ses méditations d'écrivain recherché, sa curiosité
de moine byzantin quelque peu répandu à la cour et versé dans
la ville de\ait s'accommoder fort liien de ce voisinage avec
Constantinople qui lui permettait de recevoir jour par jour les
nouvelles de la capitale et du palais sacré. Oui, le monastère des
Cinq-Saints lui convenait à merveille et il a dû y faire à plu-

sieurs reprises de longs séjours. De là, du moins, sont parties,


au sentiment de M. M. Treu (1), plusieurs de ses lettres.
Le couvent n'avait guère à montrer que son église, laquelle,
bien que dépouillée de tout, était une construction remarquable
ni très grande ni très petite, où toutes les proportions étaient
observées. Mais le site, pour en parler une fois de plus, rache-
tait l'absence de tout autre avantage. Bâties au pied de la nnm-

tagne, entourées de chanips fertiles, pourvues d'eaux abondan-


tes, situées hors de la grand'route sans en être à une distance
excessive, les constructions des Cinq-Saints pouvaient rivaliser
sans crainte avec beaucoup d'autres pour la beauté de l'empla-
cement. Pourquoi faut-il qu'elles ne soient plus debout? Pour-
quoi faut-il que leurs habitants de 1295 ou 1300 aient cessé trop
tôt d'avoir des successeurs?
Aujourd'hui, autour du Kaïch-Dagh de vastes espaces restent
en friches; les bois eh ont disparu, les sources y ont diminué.
De-ci, de-là, parmi cette désolation, quelques ruines muettes
marquent les différents points où s'élevaient les centres mo-
nastiques d'autrefois. Telles, avec leur reste de crypte ou de
citerne, les ruines couchées à l'ouest de la colline, non loin des
platanes où la grande source laisse actuellement échapper ses
eaux. Leur position répond de tous points à celle que Maxime

(1)0/). Ht., p. 215.


128 MONT SAINT-AUXENCE.

Planude nous intliquepour snii monastère. Ces gros nuirs enfouis


sous terre, ces vieilles voûtes byzantines à peine dégagées, ces
mille débris épars sur une aire à peu près carrée appartien-
nent-ils vraiment au monastère des Cinq-Saints?

XII. — CONCLUSION.
Voilà, telle que je la connais, l'histoire du mont Saint-
Auxence. Les couvents qu'il portait encore à la fin du xiiT siè-
cle n'entrèi'cnt dans le xiv^ que pour décroître et périr. On sait
que l'émir Otliman s'empara de Brousse avant de mourir, en
1327. Son fds le sultan Orlvhan rêva tout aussitôt de conquérir
la Bithynie entière jusqu'au Bosphore. Même avant la prise de
Nicée, où il entra en 1328, même avant le siège de Nicomédie,
où échoua deux fois en 1331 et réussit en 1337, .ses armées
il

avaient contourné l'ancien golfe Astacène et ravagé sa ri\e sep-


tentrionale. Les auteurs byzantins ont pensé qu'il était d'un bon
patriotisme de ne point prodiguer les détails sur ces incursions,
mais tel historien turc nous affirme que le sultan vint camper
une fois en personne à l'Alem-Dagh et au Kaïch-Dagh (1). En
faut-il davantage pour comprendre que les cou\"ents auxentiens

se soient rapidement vidés? Plutôt que de vivre sous le coup de


perpétuelles menaces, les moines de la colline coururent cher-
cher la sécurité en d'autres parages et leurs cellules abandon-
nées, si les Turcs ne les renversèrent point tout d'un coup, s'é-
croulèrent peu à peu.
Il en reste les fondements et, en partie, les ruines.

Au sommet, quelques coups de pioche livreraient sans peine


le plan peut-être complet du dernier monastère, de celui, je

crois, que restaura Michel VIII et déjà l'emplacement de l'é-


,

glise michaélienne se trahit à son orientation, aux alignements


des murs qui l'en\eIoppent, aux innombraliles cubes de mosaï-
que qui y brillent parmi les plâtras. Tout à côté, mais à un
niveau inférieur, vers le sud-ouest, la disposition des rochers
caves et l'entassement de ruines plus anciennes indiquent le

(1) Tarikh Ata, t. 1, p. 20. Cf. X. Sideropoulos. nsfl toù .iaiiaipûo; twv BvCavTi-
vûv.dans r'EW.ijvixô? çdoXo^ixoc i^ùlXoYo;, supplément archéologique au t. XIX.
p. 15; Ci. Albert, up. cil., p. lô; M. Géuéon, Tmkixov, p. 10.
MONT SAIXT-AUXENCE. • 129

premier logement de saint Etienne le Jeune et de ses prédé-


cesseurs immédiats, ainsi que le couvent dirigé peu après 750
par l'économe Marin. Bas sur le liane, au sud, à proximité du
col, un large mur de pieri'es sèches conserve encore le tracé de

ce qui fut le vaste enclos des Trikliinaires et le centre en est


occupé, je l'ai dit, par un aghiasma, par les fondements d'une
église, et les restes d'un couvent. Au pied de la colline, vers
l'ouest,en deçà de la grande source, de fortes sulistructions
encadrées dans un quadrilatère de ruines doivent mar((uer à
mon avis Tendruit piécis où s'élevait l'église des Cinq-Saints.
Et peut-être le Kaïch-Dagh porle-t-il aussi quelques traces d'é-
tablissements monastiques au nord ou à l'est, mais je n"ai ja-

mais eu l'occasion de l'explorer de ces deux côtés. Parmi les


marbres épars, je me contenterai de signaler, couché près de
la grande source, le gros chapiteau où tel propriétaire des
environs a gravé son nom en turc, majestueusement, en l'an-
née 126S de l'hégire, c'est-à-dire entre octobre 1851 et octo-
bre 1852.
Des fouilles, si elles avaient lieu au mont Saint-Auxence,
pourraient peut-être fournir plusieurs données chronologiques
plus intéressantes. En tout cas, même très sommaires, elles
jetteraient une vive lumière sur l'architecture des monuments
rasés au niveau du sol. L'Institut russe de Constantinople, qui
projette ces fouilles, est tout désigné pour les entrepi'endrc.
Puisse-t-il \nir ses travaux comblés de succès et féconds en
résultats qui permettent de corriger et de compléter largement
la présente étude!
INDEX DES NOMS PROPRES.

CONTENUS DANS LA VIE GRECQUE.

'Aêpai(J:, 3, lO. KJ.a-jS'O'j r,, 7, 10.


'AyEwpioç, 8, 14. KoT[X''a, 13, 15.

'Ay^* Eîfi1"'^i 4, 9. KojvTTavTÎ^o;. 8, 31.


"Ayio; t)a"A£).aïo:, 8, 22. KwvoTavTivo-j T,. 3, 11 ; 10, 29.
"Ayio; 'VTtiTio;, 9, l'.l. AÉMv, 12, 2G; 14, 5.

'AvaTo).to;, 10, 7. A»j5ot, 8, 14.

"Av9iti.o-:, 4, 1. Mœpxiavàçô âyio;. 3, 19; 4, 8, 12, 19,24.


"ApTaxio;, 8, 31. Matpy.iavô; 6 patjiXsiJ;, 7, 15.

k-jUmoi. 3, 2, 1, 7; 4, il, l:î, 21, 26; 7, NeuTopio;, 7, 19.


2, 4, 24, 33; 8, 28; 12, G N'txo[jLy;oou; r,, 6, 1.

Baailzioi, 11, 25, 33. 'OçeTa, 5, 10 ; 6, 4; 9, 1 ; 10, 20; 11, 8.


Bri'vivi, 12, 26. riou/yspi», 13, S.

Bieuvia, 5, 9. 'Pouf'.viavaî, 9, 18.

rupiirvi;, 13, 12. 'Pouptvtavoù xà, 10, 19.


AwpôOioc, 8, ô. S(TTa;, 3, 22.
"EgSofiov, 3, 18: 4, 22; 9, 28. ::y.oitô;, 10,21.
'EX£y9;pa, 13, G. Stesx.î;, 13, 7.

\L<myfii. 7, 18. 2w.£53;, 8, 13.


0EO5651O;, 3, 9; 7, 15. SuiiEciv, 12, 21. 25.
OsoToxo;, 10, 12. Supia, 3 , 9.
0£(iji),o:, 7, 28. *liXr,. 8, 2G.
*I(7t5a)po;, 8, 27. 4>puYÎa, 6, 35.
'Itûivvr,;, 3. 17; 4. 22,26. Xa).xriSwv, 5. 10; 7, 22; 9, 21. 31.
Kàva, 4, 14.
^ \

TABLE DES MATIERES

PaBC=.

. Vie de saint Auxenco 1

1 Introduction I

2. Texte grec 3
. Mont Saint-Auxonce 15
1. Saint-Auxenco 15
'X. Les ermites successeurs d'Auxence 31
o) Serge 33
6) Bendidianos 31
c) Grégoire 39
d) Jean -10

3. Saint Etienne le jeune 43


1. Identification du mont Saint-Auxence 57
5. Couvent des Trikliinaires 18
C. Monastère Saint-Auxence 78
7. Le monachisme auxentien aux ix= xu= siècles 87
8. Monastère des Saints-Apôtres ;i3

9. Le mont Saint-Auxence au xni" siècle 103


10. Monastère Saint-Michel Archange 113
11. Monastère des Cinq-Saints \ii
12. Conclusion 128
. Index des noms propres contenus dans la Vie grecque 130
r:

I _
BIBLIOTHEQUE HAGIOGRAPHIQUE ORIENTALE

SAINT JEAN LE PALÉOEATIRÏTE


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1905
SAINT JEAN LE PALÉOLAURITE

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D'UNE NOTICE SUR LA VIEILLE LAURE

I. _ SOUKA OU LA VIEILLE LAURE

La Vieille Laure a porté ce nom de bonne heure, afin qu'on


pût la distinguer de la Grande Laure ou laure do Saint-Sabas
et de Nouvelle Laure, autre fondation monastique impor-
la

tante qui s'élevait non loin de Thécon. Elle s'appelait aussi, du


nom de son fondateur, laure Saint-Charitoii, nom sous lequel
elle est le plus connue et qui lui est resté dans la tradition po-

pulaire. En effet, aujourd'hui encore, les cartes mentionnent


près de son emplacement le Ouadij-Khareitoun, vallée de Chari-
ton, le Moijhar-Khareitoun, grotte de Chariton, et, sur son em-
placement même, le Khirbet-Kliareitoun, ruines de Chariton.
Elle s'appelait enfin Souka ou Clwuka, mot syriaque qui si-
gnifie couvent et paraît, dans le cas présent, être synonyme
de laure.
Sous ces désignations diverses, notre maison religieuse a
vécu une existence passablement obscure, quoique assez mouve-
mentée; c'est elle que rapidement à pro-
je voudrais esquisser
pos d'un de ses saints, qu'un document nouveau nous fait un

peu mieux connaître. L'histoire de la Vieille Laure, commen-


cée dès la première moitié du iv^ siècle, se termine vers la fin
du xii% date probable de sa disparition; soit, en tout, 800 ans
d'existence, mais avec des hiatus considérables que ne réussis-
1
I SAINT JEAN LE PALEOLAURITE.

sent pas à conililcr quelques maigres données des pèlerins ou des


liagiographcs.
Cette étude comprendra trois petits chapitres :

1° Les fondations de saint Chariton ;

2° De saint Chariton à la mort de saint Cyriaquc;


:> De saint Cyriaque à la destruction de la laure.
Muant à saint Jean le paléolaurite, le saint religieux de la
laure qui est l'occasion et l'objet de cette publication, je donne-
rai sa biographie dans la seconde partie de ce travail, pendant
que mon confrère, le R. P. Pétridès, éditera les nouveaux textes
poétiques qui le concernent.

1. — LES FONDATIONS DE SAINT CIIARITON

La première maison religieuse du désert palestinien, la mai-


son mère, si j'osais risquer cet anachronisme, est sans contre-
dit la laure de Piiaran. Les origines de cette laure n'ont pas en-
cnie dépouillé toute oliscurité. Cela tient en partie à ce que le

biographe anonyme et tardif de son fondateur, saint Chariton,


n'avait pas de documents écrits à sa dispnsition. Même s'il n'a-
vait pris lui-même la précaution de nous l'avouer naïvement à
la fin de son travail (1), on l'aurait deviné sans peine à tous les
traits légendaires dont il émaille son récit. L'explication qu'il
en donne est des plus naturelles. Bien des années, bien des siè-

cles peut-être, s'étaient écoulés depuis le moment où saint Cha-


riton souffrit courageusement pour la foi, jusqu'au jour où ce
disciple inconnu résolut d'offrir l'exemjtle de son père à notre
imitation. Or, il ne faut pas oublier, remarque-t-il avec raison,"
que les ciirétiens étaient peu nombreux en Palestine à l'arrivée
du saint, et les solitaires encore moins. Eussent-ils songé à
mettre par écrit les actions mémorables et les héroïques vertus
du fondateur du monachisme, qu'ils n'en auraient guère trouvé
le temps ou l'occasion. Les poursuites des païens, la haine na-

tive des Juifs et des Samaritains, les querelles ariennes et mo-


iiophysiles, qui boule\eisérent de fond en comble le sol de la

Terre Sainte durant les iV et ^" siècles, voilà tout autant de

(Ij A. i'6., t. VU sopl., u" 19, [j. IiNl.


SAINT JEAN' LE PALEOLAUUITE. ,i

causes qui contraignaient les moines à gagner les solitudes les


plus austères, les cavernes les plus isolées, pour y vivre séparés
les uns des autres, sans aucune relation avec le monde, sans
livres et, sans doute, presque sans vie intellectuelle. Dès lors, à
qui s'adresser pour retrouver les vestiges de l'homme qui avait,
le premier, implanté la vie des anges sur le sol de la Terre
Prumise et lui avait assuré une prospérité ininterrompue? A la

du saint se présentaient comme


tradition orale, dont les disciples
les meilleurs garants. Eux, du moins, avaient sauvé du nau-
frage de l'oubli quelques parcelles historiques, enrichies et gros-
sies de contes légendaires, et renoué de maître à disciple le fil
brisé de la tradition. Voici ceque cette tradition lui apprit.
Snus le règne de Constantin le Grand, un pèlerin quittait Ico-
nium, sa ville natale, pour se rendre à .Jérusalem. Il se nommait
Chariton (1). Ses membres portaient encore les stigmates dou-
loureux des supplices qu'il venait d'endurer pour le Christ pen-
dant les persécutions. Au terme de son voyage, tomba le pèlerin
entre les mains de voleurs, qui le dépouillèrent de son petit
avoir, le lièrent et l'emmenèrent dans une grotte inaccessible,

située à deux lieues environ de Jérusalem. Ces scélérats repar-


tirent bientôt pour continuer leurs brigandages, laissant le
pauvre voyageur, tout seul, enchaîné dans la grotte. A leur re-
tour, ils se mirent à boire sans mesure d'un vin probablement
empoisonné et moururent tous la nuit même dans d'atroces
siiuffrances.
Le prisonnier qu'on avait privé de sa fortune se trouvait
ainsi par cette lin tragique le seul héritier de ses spoliateurs. Ne
voulant pas faire tourner à son seul avantage des biens aussi
mal acquis, il en distribua une partie aux pauvres, une autre

(Il Saint Chariton jouit encore d'un grand culte dans sa patrie. A une lieue

de Ivonia, rantique Iconium, à l'extrémité d'un vallon, est blotti Aq-Monastir,


le monastère blanc, dédié à saint Chariton et ainsi dénommé à cause des roches

ci-ayeuses qui l'entourent. Chaque année, on organise de Konia deux grands


Ijélerinagps au monastère blanc. Après avoir assisté aux offices, les pèlerins se
réunissent autoui' d'une fontaine et y boivent avec piété l'eau, que saint Chari-
ton aurait fait jaillir de la roche pour désaltérer la foule pendant une période
de sécheresse. Le (jrand-Tchélébi lui-même, le supérieur général des derviches
tourneurs, se rend, une ou deux fois i)aran,iï Saint-Chariton pour se retremper
dans la ferveur (.l/(ssfon.« des Auguslinsdf l'Assoiiiplion, Paris, août 1901, p. 372).
.\1. Franz Cumoni a publié une très intiircssante inscription byzantine de cerao-

nasléredans la DyMiUiiiische Zeilscltrift, t. IV (189l>j, p. 99.


4 .SAINT JEAN LE PALEOLAURITE.

aux solitaires qui se sanctifiaient sur les bords de lamer Morte,


dans les grottes de Calamon, se réservant le reste pour se cons-
truire un ermitage dans la profondeur de la vallée. La caverne
des voleurs devint une chapelle qu'on nommait la vieille église,
lorsque l'hagiographe anonyme écrivait la vie de notre saint;
pour les pieux fidèles qui étaient venus se
elle servit d'oratoire
ranger sous la discipline de Chariton et commencer l'apprentis-
sage de la vie monastique.
Les bandes de l'ocliers présentaient à des hauteurs inégales
de petites cavités, faciles à agrandir, où les moines se retiraient
pour vaquer à la contemplation. Une échelle permettait d'accé-
der à cet asile aérien. Là, dans sa cellule suspendue, le solitaire,

seul à seul avec Dieu et avec sa conscience, tressait des nattes


et des corbeilles, chantait les psaumes aux heures prescrites et
ne descendait que le samedi et le dimanche pour participer aux
saints mystères. Bientôt, l'édit de Constantin délivrait la Pales-
tine et le monde romain de la persécution de Licinius; doréna-
vant, l'heure de la délivrance avait sonné pour le christianisme,
qui prenait sa place au soleil de la liberté. Comme la grotte
devenait par trop étroite, riiigoumène construisit une église
plus \mste, que l'évêque de Jérusalem, saint Macaire, vint con-
sacrer vers l'année 330. La laure de Pharan se trouvait définiti-
vement établie et devait obtenir dans la suite une célèbre re-
nommée.
Sans mentionner toutes les légendes (1) que raconte le
biographe de saint Chariton et que j'ai, à dessein, passées sous
silence, Cyrille de Scythopolis, au vi"* siècle, attribue la fondation
de Pharan à notre saint. J'ai lu même quelque part, mais je
n'ai pu retrouver lacitation, qu'il rattachait celui-ci àla vie mo-
nastique d'Egypte. Si ce renseignement était exact, il s'ensui-
vrait que saint Chariton serait un disciple de saint Antoine,
tout comme, à la même époque, saint Hilarion de Gaza. De
la

sorte, le monachisme de Palestine serait uni d'une manière


très étroite au monachisme d'Egypte; il aurait, comme lui, la

(1) Simon Gioras, le chef principal deszélotes révoltés contre l'autorité romaine,
69 et 70 après J.-C, cachait ses troupes et ses trésors dans les grottes de Pharan
qu'il avait creusées en grande partie, et se ruait delà avec sa bande à l'assaut des
paisibles habitants (Joséphe, Antiq. jud., IV, ix, 4). Ce fait historique a pu don
ner lieu à la légende des .brigands, cjui emprisonnent saint Chariton.
SAINT JEAN LE PALEOLAURITE.

même origine historique et, comme lui aussi, le même initia-


teur, saint Antoine.
Le Ouadij-Farah (1) garde de nos jours le nom et le souve-

(ll Qu'où permotte de résumer brièvement eu note ce que nous connais-


me
sons de Pharan. On verra que tous nos renseignements se réduisent
(le riiistoire

à quelques maigres notices puisées dans les documents hagiographiques de


l'époque et que, si la laure paraît être encore debout à la fm du vi" siècle, il n'est
pas du tout certain qu'elle ait survécu aux invasions qui désolèrent la première
moitié du siècle suivant. Un siècle après saint Chariton, Pliaran comptait parmi
SOS solitaires un des plus illustres pères de la vie monastique, saint Euthyme,
que les Grecs ont surnommé le Grand et aussi le Uiéophore ou porte-Dieu. Celui-
ci se lia d'amitié avec son voisin de ccUulo, Théoctiste, et, chaque année, aux
approclies du carême, il allait avec lui dans le désort de Coutila se préparer par

une retraite plus rigoureuse aux fêtes do Pâques. Euthyme resta cinq ans, 400-
111. à notre laure. avant de se tixer dans la gorge sauvage, qui devait voir bien-
tôt s'élov(>r le monastère do saint Théoctiste (Vita s. Eulhymii, n" 10-12, M, 15,
119, 120 et 134). Cyrille de Scythopolis parle do la laure comme existant encore,
au moment où il écrivait la vie de saint Euthyme {Op. cit., n» lo4), c'est-à-dire
dans les premiers mois de 5o7. Peu après, 5(54, Pharan avait pour higouniène le
moine Grégoire (Pratura spirUuale, cap. 139), qui devint ensuite supérieur du
monastère du Sinaï, défendit ce couvent contre les pillards arabes et reçut en
récompense, 570, la chaire patriarcale d'Antioche.
.Jean Mosch, qui passa dix années complètes a Pharan (Praluiii. spirituale, cap.
40), nous a laissé sur quelques-uns de ses moines des traits édifiants, venus par le
canal des anciens ou qu'il avait vus de ses propres yeux. C'est l'abbé Cosmas,
vieillard et rude défenseur de la foi, qui, du tombeau où il était enseveli à côté
d'un évêque à l'orthodoxie douteuse, criait à son voisin : « Ne me touche pas,
hérétique N'approche pas de moi, ennemi de la sainte Église » {Op. cit., cap. 40).
! !

C'est l'abbé Paul, austère et silencieux, qui jouissait du don des larmes et pleu-
rait avec tant de consolation que Jean Mosch ne vit jamais rien de pareil {Op.
cit., cap. 41). C'est l'abbé Auxanon, dont l'abstinence était telle qu'un seul petit

pain d'autel suffisait à sa nourriture durant quatre jours, parfois durant une
semaine entière {Op. cit., cap. 42). Quant à l'époque du séjour de .Jean Mosch, les
divers renseignements qu'il nous a livrés sur ces trois ou quatre religieux per-
mettent de la fixer d'une manière assez précise. En elïet, d'une part, il se lia
d'amitii'^ à Pharan a\ec Auxanon, ex-syncello du patriarche Grégoire d'.intiocho,
jiar conséquent après 570, date initiale du patriarcat de celui-ci; d'autre part,

il connut dans la même laure le moine Cosmas, mort depuis à Antioche sous le

|)atriarche Grégoire, donc avant l'année 393, date finale du patriarcat de celui-
ci. Ainsi mis on relation, ces deux faits, ((ui, pris sépari'iuont, ne prouveraient

rien, aboutissent à la conclusion que Jean Mosch habitait Pharan sous le pa-
triarcat de Grégoire d'Antioche. Connue le patriarcat de Grégoire s'étend do
l'année 570 à l'année 593, il est assez difficile d'enf(?rmer entre deux dates défi-
nitives le séjour de dix ans que fit Jean Mosch dans cette laure. On peut néan-
moins supposer que ce séjour est antéi'ieur au voyage qu'entreprit en Egypte
ce marcheur infatigable vers Tannée 57S ou 579 {Op. cit., cap. 112 et Bibliotheca
Pholii, codex 199), car, à ce moment, Jean Jlosch parait avoir quitté définitive-
ment la Palestine. La première ou la seconde année du règne do Tibère II, 578
ou 579, marquerait donc la fin de ce séjour, tandis que le début on devrait être
6 SAINT JEAN LE PALÉOLAIRITE.

nir de l'aiilique laure. C'est une gorge étroite, resserrée entre


deux bandes de rochers hauteur variant entre GO et
gris, d'une
100 mètres, et qui courent parallèlement ducoùehant au levant.
Une source limpide jaillit du roc et forme sur-le-ehamp un gros
ruisseau, qui ruule ses eaux pures à travers les pierres polies,
les roseaux et les tamaris. Une cinquantaine de grottes, en par-
lie naturelles, en partie creusées de main d'homme, se voient
encore le long des roches, avec leur oua ei ture régulière, taillée
en forme de porte et donnant sur la vallée. « On en voit à toutes
les hauteurs. Quelques-unes sont inaccessibles sans doute, le :

solitaire y arrivait par quelque corniche de rocher que le temps


aiua fail tomber. L'une des plus singulières i)armi ces habita-
tions se trouve sur la live droite, à peu près en face de la source.
Elle se compose de grandes pièces avec porte el fenêtres
trois
sur la vallée. » Elle est à trois ou quaire mètres du sol. Un ne
peut s'y introduire qu'en se hissant péniblement sur des pierres
amoncelées et roulantes pour grimper à travers un trou rond,
scirte de col d'entonnoir taillé dans la masse énorme du rocher.
Je crois que cette grotte \aste et pittoresque nous représente la
caverne des voleurs, où saint Chariton fut enfermé et qu'il con-
vertit bienlôt en église.
« Plusieurs belles citernes, en bon état de conservation, se
voient au-dessous des cellules avec rigoles taillées dans le ro-
chei' pour y amener les eaux pluviales. Les moines qui les ont

fixO à l'anncc 568 ou 569. Par ailleui's, il u'ost i;u<'ro possibk' île rciuoiiii'i- plus
haut, car Grégoire, le futur patriarclie, était encore higouinène de Pharaii en
o64 (Pralum spiriluale, cap. 139), et Jean Moscli, qui parle de ce personnage à
plusieurs reprises (Op. cit., cap. 40, 139 et 140), ne témoigne jamais l'y avoir
connu personnellement.
Le séjour de Jean Moscli est le dernier fait liistorii|uc, qui nous ait éle con-
sei-vé sur cette laure. Celle-ci dut survivre à l'invasion perse de 014, car on ue
s'e.vpliquerait pas que le Pré spirituel, lance dans le public en 620 au plus tôt,
ne mentionnât pas sa destruction, si elle était alors un l'ait accompli. Le livre de
Josué, .Nvni, "23, parle d'une bourgade du nom de Farah dans la tribu de Ben-

jamin. Le Khirbet Tell el-Karah indique aujourd'hui la position de ce village \.r


sommet de la colline est coupé en deux par une légère dépression centrale il est ;

couvert de menus matériaux, vestiges d'habitations complètement rasées. En


fleux mots, Cyrille de Scythopolis indique la situation de ce miséi-able hameau :

" C'est, dit41, un village situé vers -l'Orient,; à dix stades de la laure de Pliaran.
et nommé lui aussi Pharan. Ce nom ne lui viiMit pas de la laure, c'est ])lutot lui
(|ui l'a donné àcelle-ci (Vitas. Eul/iymil. u" 151). 11 sei-ait ini|)OSsiblo d'être plus
concis cl plus précis.
SAINT .IKAN LK PALKnl.AI 1!ITK. 7

l'onstruitcs avaient-ils seulement en vue de sépargner la peine


ou la distraction de descendre de leur cellule à la source puiser
Nous croyons plutôt qu'ils ont
l'eau nécessaire à leurs besoins?
voulu entretenir un peu de verdure autour de leurs cellules et
réserver les eaux de la source à l'irrigation de petits jardins
établis dans la partie inférieure de la vallée, où ils faisaicnl
croître quelques herbes, quelques légumes destinés à varier un
peu leurs maigres repas. Les restes d'un aqueduc, construit en
belles pierres au-dessous de la source et se prolongeant au loin
dans la vallée, suggèrent du moins cette conjecture.
« Le plus intéressant est l'église de la laure. Les Pères Blancs
sont parvenus à la découvrir au cours d'un récent congé. Elle
est au centre de la région des grottes, le long d'un petit chemin,
aujourd'hui interrompu en plusieurs passages, qui suit à peu
près la base des rochers de la rive droite. Les fouilles ont mis
à nu jusqu'ici quelques assises de l'abside et des murailles en
belles pierres, un jiiJastre en marbre blanc d'un singulier
dessin, un pavé en marbre présentant un assemblage géomé-
trique de carrés et d'he.xagones allongés, les premiers noirs,
les seconds blancs. Elle mesure, autant que nous avons pu
nous en rendre compte, 13 mètres de long sur 6" 50 de large.
C'est incontestablement la nouvelle église de la laure construite
par saint Chariton et consacrée par saint Macaire de Jérusalem.
Plusieurs séminaristes travaillent avec ardeur à déblayei- ses
ruines, animés par l'espoir d'y retrouver le tombeau de saint
Chariton et les restes d'autres vénérables solitaires.
L'ancienne église ou chapelle, établie dans la caverne de
«

voleurs où fut enfermé saint Chariton, n'a pas laissé de traces


reconnaissables. On est tenté de la placer dans une belle grotte
ereusée en dôme, située cent pas plus haut sur le même sen-
tier. nous parait plus vraisemblable qu'elle a disparu par hi
Il

chute des gros rochers amoncelés près de l'église nouvelle (1).»

(1) Cette descriptiuii uiinutieusc des i-uiaes de hi laure est empruntée au 1'. Mi-
chelJiillien, S. J., Une vallée des anciens solUairesde Palestine; elle a paru dans les
Missions eatholii/ues et a été reproduite dans les Échos de Noire-Dame de France.
I. IV (nov. 18%), p. 291-300; je puis en garantir la parfaite exactitude. Toutefois il

me parait préférable d'identifier l'ancienne église, bâtie par saint Chariton, avec la
grotte dont j'ai parlé tout à l'heure. Quant au tombeau du saint, il est assuré-
ment possible qu'on en ait remué les restes dans les fouilles commencées à la
nouvelle église, mais ce serait perdre son.tenjps et sa peine que de vouloir y re-
SAINT JEAN LE PALEOLAURITE.

L'affluence nombreuse de disciples qui l'avaient suivi à Pha-


ran, le bruit qui se faisait autour de s^on nom. ainsi que les
mille soucis de sa charge, gênaient de ])lus en plus Chariton
dans ses relations intimes avec Dieu; en conséquence, il confia
la direction de sa laure au plus éprouvé de ses enfants et,
libre désormais de toute sollicitude, se mit à la recherche d'un
asile moins fréquenté. 11 crut l'avoir trouvé aux approches de
la vallée du Jourdain, non loin de Jéricho, sur les flancs d'une
élévation assez raide, où s'étai^eaient toute une série de grottes
naturelles ou creusées par la main des hommes, tout à fait
propres à son plan de vie. Des miracles sans nombre, des bien-
faits de toute nature manifestèrent bientôt aux habitants de

Jéricho et des villages environnants la puissance surnaturelle


de leur nouvel hôte et, sans tarder, des l'ecrues vinrent se ran-
ger sous l'obéissance du saint. Les grottes abondaient le long
des parois de la montagne; peu à peu, chacune trouva son lo-
cataire et des divers étages montait nuit et jour vers le ciel
la prière incessante des religieux. Il est probable qu'il faut in-
terpréter de la sorte les expressions vagues du biographe, qui
semblerait attribuer à saint Chariton la construction d'un mo-
nastère,' sTspcv o!/.oSo|j.eî xai uos tCiv àpeTWV oîy.r,-ïjpi(;v (1). Le saint
ne fit pas un séjour bien prolonge'' dans cette l'ésidence, car
nous le retrouverons tantôt à la recherche de cette solitude, qui
se dérobe à son étreinte dès qu'il paraît la saisir.
L'hagiographe dessine ensuite rapidement l'histoire de cette
laure nommée Douca, dont il nous retrace l'étymologie po-
pulaire. Après Chariton, il s'y établit sous la conduite de saint
Elpide une florissante communauté. « Elpide aurait reçu le
nom de cî6; {dux, chef d'armée), parce qu'il avail pris le com-
mandement de la laure comme un dux, en la défendant contre
les attaques des Juifs qui habitaient le village voisin de Noéron. »

trouver les restes morU'Is di! Chariton. V>v bonne lienre on éllet, pent-ctre lors
de la destruction de Pharan, le corps du fondateur fut transporté à la Vieille
Laure et saint Théodore Studite l'y vénéi-ait déjà vers Tannée 817 (Migne, P. G.
t. XCI.X, col. 1169).
(1) .1. S.S'., t. VII sept., n"ll, p. 578.
SAINT JEAN LE PALEOLAURITE. i»

Cette explication enfantine, résultant de nombreuses confu-


sions, amène le sourire sur les lèvres et il est bien évident que
l'écrivain a prisune fois encore le Pirée Il pour un homme.
donne à saint Elpide en personne le nom déjà ancien de
Douca que portait la montagne, quitte à l'expliquer par une
de ces légendes nnï\es, dnnt les moines d'autrefois n'unt
malheureusement pas gardé pour eux le secret.
Par bonheur, nous possédons le récit d'un 1i''niuin oculaire
et nous pourrons avec ce document contrôler, et rectifier, au
besoin, le dire de l'anonyme. Palladius, évêque d'Hélénopoliss
en Bithynie et ami fidèle de saint Jean Chrysostome, nous a
laissé VHistoria ad Lausum, dans laquelle il nous raconte
avec un style sans apprêt les vertus et les actions mémorables
des pères du désert qu'il avait connus. Lui-même avait em-
brassé vers l'an 386 la vie monastique dans une laure qu'il
appelle A:uy.à, erreur de copiste très facile à corriger en A;j-/.à.

En effet, il s'agit bien toujours du même monastère, situé


aux environs de Jéricho « èv -oie, y.2Ti 'kpi/w g-TiKxIsic ». Pal-
ladius rapporte qu'il avait connu un saint moine, nommé El-
pide, originaire de la Cappadoee et qui se signalait par ses
austérités entre tous les anachorètes de Douca. Il habitait une
grotte sur le sommet de la montagne, à deux pas d'un gouf-
fre béant, ne mangeait que le samedi et le dimanche et restait
debout toute la nuit à chanter des psaumes. Un jour, durant
la psalmodie, un scorpion le mordit au pied, sans que le
saint manifestât par l'altération de ses traits ou le trouble de
sa voix la douleur cuisante qu'il ressentait. Un autre jour,
il du précipice un sarment desséché qui
plantait sur les bords
retrouvait en terre sa vieille sève et devenait une vigne consi-
dérable, au point de couvrir toute l'église de ses rameaux ver-
doyants.
Au retour de langues pérégrinations accomplies dans son
pays natal et ailleurs, Palladius fut informé par les discipless
de saint Elpide d'une dévotion de celui-ci, dont l'étrangeté nous
surprend, même à une époque où l'on en rencontre de si
bizarres. Debout dans sa cellule et le visage tourné vers l'O-
rient, le snint s'était imposé la mortification de ne jamais tour-
ner les yeux vers l'Occident et do ne jamais regai'der du côté
du soleil à partir de midi, bien que l'astre du jour appliquât
10 SAINT .lE.W LE PALÉOLAURITE.

(l'aplomb ses rajons sur sa tèle. Durant vingt-cinq ans, il per-


sévéra dans ce genre de vie extraordinaire sans voir une seule
l'ois le fiel de l'Occident et sans sortir de sa cellule. Cette vie
de stylite-reclus s'accorde fort mal avec l'humeur guerrière que
lui prêtait tout à l'heure le biogi'aphe de saint Chardon. Une
chose vraie pourtant, c'est que les disciples accouraient on
foule auprès de saint Elpide, qui « présidait à tous les exer-
cices de dévotion, comme la reine des abeilles aux travaux de
ses subordonnées ». Parmi eux, se distinguaient deux frères
selon la chair, Enèse et Eustatlie. ainsi qu'un esclave nommé
Sisinnius, issu de la Cappadoce (1).

Le nom de Saint-Elpide resta depuis attaché à la laure con-

jointement avec celui de Douca et nous voyons dans le Pir


Spiri/nel (2) un crmile du nom de Nicolas, qui avail sa cel-
lule dans le torrent de Bethasimus, entre Saint-Elpide et le
monastère des Étrangers aux alentours de Jéricho. Cependant
la laure, privée de bonne heure de ses grands fondateurs, dé-
clinait sensiblement; Acrs la fin du v' siècle, saint Sabas n'y
rencontrait plus qu'un vieil anachorète, seul au milieu des
ruines depuis 38 ans et qui semblait attendre sa venue poui'
mourir. Lors de la prise de .lérusalem par les Perses, 014, les

grottes étaient complètement abandonnées; ermites et cénobites


de Khoziba s'y réfugièrent à l'envi pijur echajiper à la brutalité

des envahisseurs. Au vni" siècle, saint Etienne le Thaumaturge


habita quelque temps les cavernes de Douca. Il y vint une se-

conde fois avec des i-eligieux d'autres monastères, parmi les-

quels son futur biographe Léonce, afin d'y jeûner quarante jours
en l'honneur de saint Sabas. Le carême terminé, saint Etienne
monta jusqu'au sonnnet, afin de jouir de la vue et île l'entre-

tien d'un anachorète fameux, qui avait établi en haut sa rési-


dence (3).

(I) P.M.LALiiLS. Ilisl. laiis.. cap. ( iv à i.\. Jliuiii'. /'. (.'.. I. \.\.\1\', roi. l-,'ll ri

si'q. Saint Elpidi' est vénéré le 2 septembre. Une ville porte son nom en Italie,

dans la Marche d'Aucône. près de Lorette. Dès l'année 151i, on y possédait son

corps et ceux de ses compagnons (.1. .s'6'.,t. I sept., p. 378 et seq).


ii) Migne. P. G., t. LXXXVH, cap. cuv, col. 3021.

(3) A. SS., t. III jul., n° 58, p. 52r; n° 92, p. 540 et n" 130, p. 550. Le nom de
Duiica ou Dock est assez ancien on le rencontre tout d'abord dans le premie]-
;

livre desMachabces, cap. xvi, 11 à 18, comme désignant un petit tort, bâti par
Ptolémée, lils d'Abob et gendre du grand pi'ctre Simon Jlacliabée. C'est là que.
SAINT JEAN LE PALÉOI.ArRITE. 11

A peine la laure de Doiica était-elle constidiée et la discipline


monastique s'y voyait-elle établie, que Chariton abandonnait sa
grotte pour courir à la recherche d'un site plus retiré. 11 s'en-
fonçait une journée entière dans les solitudes mornes du dést'rl
(leJuda et remarquait à l'est de Thécoa, à 14 stades environ dr
cette localité (2 kilomètres et demi), une gorge désolée, en-
tourée de montagnes abruptes et lui offrant un asile inviolable.
Peine inutile! le bruit de sa renommée avait pénétré partout, le

désert aride allait de nou\eau se couvrir de fleurs. Les habitants


de Thécoa furent ses premières conquêtes, la vallée inhospita-
lière retentit bientôt des louanges de Dieu. Une troisième laure
était fondée. On lui donna le nom syriaque de Souka ou
Chouka, qui signifie couvent, tandis qu'on l'appelait de préfé-
rence en grec la Vieille Laure : Stà -raj-:* xal àispav îxsîjî xaïa-

T/.vji.'^tt. '/,Tjpy.y i Oajjj.aa-sc îCitî^ XapiTwv, 'ri'v-Ep é'viîr. |j.£v t^ sjpy.

v/.ojTT-f; —zr/.'x'/ 5V3[;.âÇ;j(;t, aAAii îs y.oi-'x T-r;v 'Kk'hxox ç.(i)vi;v llx'/.y.'.'x/

.Vaùpav XT.iv.x'Ko^GV/ (1).


La longue carrière de Chariton louchait à sa lin; son corps,
alourdi par les années et par les privations de toutes sortes,
demandait à un repos momentané et son âme une de-
la terre

meure de gloire au ciel. Laissant donc la direction de la laure


à l'un de ses disciples, il se retira dans une grotte, surnommée
Créniaste h cause de sa position abrupte et de son ouvertun;

;i|iivs un
l'i'stin U'Op copieux, touiba victiim' il'iin odieu.x guet-apens, .Simon, \c.

ili'rniersurvivant des grands Slachabécs, lOvrier l;j.j avant J.-C. l'eu de temps
après, Jean Hyrcan. (ils de la victime, venait assiéger le traître dans sa lorte-
resso, afin de venger la mort de son père; mais une ruse de guerre iiermettait
encore à Ptolémée d'éloigner ce redoutable péril (Josèphe, Aiiliq. jiid., XIII, vin.
I. et De bello jud., I, 2, 3 seq.). On a voulu retrouver l'emplacement de ce IVu'l cl

de cette laure, soit à V'Am ed-Douq, source située à 6 kilomètres environ an


nord-ouest de la .Jéricho moderne, soit sur le sommet du Djebel QaraïUal, aux
mines dites Tahounet el-Hamui, moulin à vent, où se trouvent, en elfet, les restes
d'une grande construction (pii pourrait représenter le cliàteau fort et d'une cha-
pelle avec abside. Les flancs de la montagne sont percés de nondu-eusi'S cellules
et il suffit d'une courte promenade pour. constater un peu partout les vestiges
il'une vaste laure. Voir Van Kastereu, Dùch dans le DicHunnaire de lu Bible de
.M. Vigoureux, t. II. col. 11.51-1 l^jt;. el Dm h .Unis la /.Vr//c hihth/ur, I. \'I, INH;.
p. riy-iui.
(Il .1. .S'.S'.. t. vu sepl., n- TJ. p. y,'.).
12 SAINT JKAM LE PALÉOLAURITE.

très élevée. Ou n'y pouvait atteindre qu'avec une éciielle, et


de nos jours encore l'entrée une vingtaine de
s'étale béante à
mètres au-dessus du pj-iucipal sentier. Pour se dérober en-
core plus complètement aux pieux empressements de ses dis-
ciples, le solitaire fit couler une source qui lui fournissait l'eau
nécessaire (1) ;
puis, comme il avait toujours présents à la mé-
moire les heureux jours passés à la laure de Pharan, il résolut
de réserver à sa cellule primitive les derniers moments de son
existence. Entouré des supérieurs des trois maisons religieuses
qu'il avait fondées, il vint donc mourir à Pliaran, plein de jours
et de mérites, escorté de la foide de ses moines et des anges qui
saluaient son arrivée parmi eux.
Ses restes mortels furent de bonne heure transportés à La
Vieille Laure et, dès l'année 817, de son exil de Bonéta, l'il-

lustre saint Théodore Studite manifestait à son higuumène le


vif désir qu'il avait de vénérer le tombeau et les reliques de
saint Chariton : « iioukz\l.r^^... :ïpî(r-/.uv^c;at -b OîïGV ISaçoç, sxaora
xaTaŒy.ï-^aat, xoj h ayis.; to3 0£oi3 ô o£p(i)vj[j.a)ç XapiTuv Tï£:ï>vy)pti)[j.Évoç

ÏYcfi'kqds. [;.apTupix(I)ç '£ h\i.oX> xa'i àa7.v]~i/,C)ç, tc'^ os tô îspbv aJT03 (jù>\i.a.

TcTaij.ÎEUTaf ô ov-(i)ç Or,iTaupbç twv àpsxwv, 5 tïjç èpYj|j.5'j -oAt'f^ç /.ai

Tv;ç o\v.o\)\}.iTr^c, Aa|;,T:tr,p... •/.xk. (2). »

II. — DE SAINT CHARITON A LA MORT DE SAINT CVRIAQUE

Durant le V et le vr siècles, les grands noms d'Euthyme, de


Gérasime, de Sabas et de Théodose rejettent dans l'ombre celui
de Chariton ; les laures et les couvents célèbres qui doivent à
ceux-ci leur existence surpassent en illustration et en gloire la
laure de Souka. C'est avec peine que nous réussirons à grouper
trois ou quatre menus faits, qui attestent encore que cette
maison religieuse n'est pas morte, en attendant que les vertus
de saint Cyriaque fassent rejaillir sur elle un peu de renommée.
Il s'agit tout d'abord d'une h(itellerie que possédait la laure de

(1) La source de la grotte de saint Chariton a été retrouvée de nos jours; par

une transposition assez fréquente dans ces sortes de légendes, la source miracu-
leuse est vénérée aussi près de Konia. au monastère A'Aq-ilonaslir, dont nous
avons parlé plus haut.
(2) aligne, P. G., t. Xé'IX. lettre XVII. col. IKis.
SAINT JEAN LE PALÉOLAURITE. 13

Soukaà Jérusalem, près de la tour de David, et qu'elle vendit


au monastère de Saint-Euthyme, moj'cnnant 200 pièces de mon-
naie. Ce contrat de vente, nous dit Cyrille de Scytliopolis (1),
fut passé vers la fin de la 8" indiction, c'est-à-dire pendant l'été

de l'année 485. Jusque-là, le couvent de Saint-Eutliyme et celui


de Saint-Théuctiste avaient possédé par indivis une hôtellerie
commune dans la Ville Sainte, mais, à la suite d'une brouille
qui survint entre ces deux monastères, l'hôtellerie resta en la
possession définitive de Saint-Théoctiste, pendant que Saint-Eu-
thyme, indemnisé de ses droits, se procurait la propriété de la
laure de Souica.
Vers l'année 507, la Vieille Laure fut témoin d'un spectacle
étrange, qui malheureusement n'est pas assez rare dans les
annales de la vie religieuse en Palestine. Soixante moines ré-
voltés contre saint Sabas venaient d'être contraints de sijrtir
de la Grande Laure. Loin de s'exécuter de bonne grâce, ils tin-

rent à laisser avant leur départ de tristes souvenirs de leurs


rancunes. Au moyen de tous les outils qui leur tombèrent sous
la main, ils rasèrent la tour du saint, brisèrent les meubles et
jetèrent le tout pèle-mèle d;ms le lit du Cédron; puis, après
s'être approprié toutes les richesses qu'ils avaient pu décou-
vrir, ils se présentèrent humblement à la porte de Souka. Re-
poussés par rhii:'oumène AquiUin qui ne daigna même pas
leur offrir l'hospitalité, les rebelles poursuivirent leur course
et allèrent, tout près de là, relever les cellules en ruines de l'an-
cien monastère de Romain et fonder la Nouvelle Laure de si

triste mémoire (2).


A
l'higoumène AquiUin succéda probablement le moine Isi-
dore. Nous ne connaissons celui-ci que par une citation de
Théodore de Pétra (3), le panégyriste de saint Tliéodose. Isi-
dore assistait en simple religieux à la fameuse réunion du Saint-
Sépulcre, dont les abbés orthodoxes prirent l'initiative en 513
contre les menées eutychiennes de l'empereur Anastase (4). De-

(1) Vita s. Cyriaci dansles A. SS., t. VllI sept., n" 7, p. 149.

(2) l'i'to s. Sabav, n° 36, p. 271, et Fr. Diekamp, Die origenislischen StreUig-
keilen irn sechslen lalirhundeii und das fUnfle aUgemeine Concil, Miiusler i. W.,
1899, p. 17 et 139.
(3) H. Usener, Der heitige Theodosios. Schriften des Theoduros und h'yrillus,
Leipzig, 1890, p. 71 et 72.
(4) Vita s. Sabae, n° 56, p. 308, et Fr. Diekamp, Op. cit., p. 21.
11 SAINT JKAN LE PALÉOLAURITE.

puis, il fut élevé à la dignité de supérieur de la Vieille Laure


et il paraît avoir encore rempli cette fonction, le 11 janvier 530,
lorsque Théodoiv de Pétra prononça son panégyrique (1). C'est,
du moins, ce qui semble résulter de ses paroles : « où r.ôppu>ih^

TîJTUv OsacaiJ.svï; 'laiotopov tov oseciAEaTaTOV, oç t^ç t'jayouç toù — îuy.à


Ampxç ucT£pov k'(e'{bvei '/aOyjYsp-wv (2) ».
Peu après, les querelles origénistes soulevaient de violentes
tempêtes dans les couvents de Palestine. Nonm.is et Léonce de
Bj'zance, ouvertement soutenus par leurs anciens confrères, les
évêques Domitien et Askidas, recrutaient des adhérents dans
tous les monastères, déposant de force les supérieurs favorables
à l'orthodoxie et les remplaçant par leurs créatures. Partout, il
n'était question que de la préexistence des âmes, de la miti-
gation des peines éternelles et autres hardiesses théologiques
attribuées au célèbre docteur d'Alexandrie. Isidore était mort
et les origénistes mettaient tous leurs moyens en œuvre pour
entamer Laure et l'attirer, si possible, dans leurs in-
la Vieille
en partie et s'efforcèrent de lui imposer
térêts. Ils y réussirent
comme higoumènes deux des leurs, Pierre d'Alexandrie et
Pierre de Grèce, mais la communauté se révolta contre un
pareil despotisme; par deux fois, elle expulsa les créatures des
urigénistes et choisit en lin de compte un moine de Saint-Sabas,
dont l'orthodoxie était Le nouvel higoumène
irréprochable (3).
s'appelait Cassien. Originaire de Scythopolis, non loin du Jour-
dain, il avait d'abord mené la vie monastique à la laure de
Saint-Sabas, et avait, en qualité de prêtre, représenté son cou-
vent au concile de Constantinople de .536 (4). Quatre ans après,
.510, il était appelé à diriger la Vieille Laure. 11 resta huit ans,
nous dit Cyrille de Scythopolis (5), dans cette charge et fut
ensuite nommé higoumène de Saint-Sabas. On était alors au
mois de septembre 5-17. Dix mois après, vers le 20 juillet 5 18.

(1) D'après JI. Usencr, Op. cit., p. i.'v, ce panégyrif|ue de Tliéodoi-c lui JM'O-

uoncé janvier 530, pour le premier anniversaire de la mort de saint Tliéo-


le 11

dose, mais il fut publié un peu plus lard, après l'année 53G et avant l'an-
née 547.
(i) II. Usener. Oji. cil., p. 71.

(3) Vila s. Cyriaci, n" 1 I. p. l."i;l.

(1) lilansi, VIII, 883.

(5) ]'ita s. Sabae, n° 88, p. 371. Pour la lixation dos dates voir Fr. Diekaiûp.
Ûp cil., p. 58 et 139.
SAINT JEAN LE PALÉOLAURITE. 15

Cassien passait à une vie meilleure pendant son su-


(1). C'est
périorat à la Vieille Laurc, 510-517, qu'il avait fondé dans sa
ville natale tie Scythopolis le monastère do Zoungas (2), que
nous ne connaissons pas autrement (3).
Il nous reste à parler maintenant d'un ermite île la Vieille

Laure, qui se disait ajuste titre le disciple et l'Iiéritier d'Eu-


thyme et de Gérasime et allait faire revivre à Souka les vertus
de son fondateur. Né à Corintlie le 9 janvier 448, Cyriaque se
rendait en Palestine au mois de septembre 465 et passait l'hi-

ver au couvent d'Eustorge, près de Jérusalem. Son amour de


au printemps de l'année suivante vers saint
la retraite le poussait
Euthyme, qui l'Iialiit religieux, mais refusa, eu
le revêtit de
raison de sa jeunesse, de l'admettre dans sa laure. Le jeune
Cyriaque descendit ensuite au couvent de saint Gérasime e1,
neuf années durant, 466-475, il se plia sous sa direction à tous

(1) Sabac, n" SS, p. 371, (.( Fr. Diekamp, Ojj. et l. cil.
V'ita s.

(i) Diekamp, Op. cil., p. 5S Cette fondation de Zoungas n'est pas men-
Fr.
tionnée dans l'édition do la Vila s. Sahae faite par Cotelier, mais seulement dans
les .iddilamcnla du t. 111 de sou ouvrage et dans la réédition qu'en a donnée

.\l. Pomjalovskij, p. 513.


en note un trait qui a eu lieu au iv' siècle l't ipi'ou attribue parfois.
(o) .le cite

à tort certainement, à notre laure. Jean Cassien, dans sa sixième CoUaliun.


cap. I, prend occasion du martyre de nombreu.x ermites de la Palestine, égoi-gés
par les Sarrasins, pour nous donner une conférence spiriluelle sur l'action de la
Providence dans le monde In Palaestinae partibus juxta Thecue vicum, qui
:

Auios prophetani nieruil procreare, solitudo vastissima est usque ad Arabiaui


ac mare Jlortuuni, quo ingressa deficiunt lluenta Jordanis et cineresSodomorum
amplissima extensione porrecti. In hac sunimae vitae ac sanctitatis monachi
diutissime commorantes l'epente sunt a discurrentibus Sarracenorum l'atrun-
culis interempti. Quorum corpora, licet scircmus tarn a Potiti/icibiis regionis
illius quam ab universa plebe Arabum tanta veneratione praerepta et inter re-

liquias martyrum condita, ut innumeri populi e duobiis oppidis concurrentes


gravissimum sibi certanien indi.xerint, etc. • —
Les évêques, le peuple innom-
brable d'Arabes chrétiens et les deux cités que mentionne Cassien, ne peuvent
• videmment pas désigner la de la Vieille Laure, région qui
région de Thécoa et
l'Iait déserte, .sans ville et sans é'vèque. de la presqu'île sinaïlique et
Il s'agit ici
du désert au-de.ssous d'Hébron, où se trouvaient plusieurs villes, entre autres
Arad et Elusa. Par suite, les martyrs dont parle Cassien n'appartenaient pas à
la laure de Souka et le nom de Thécoa ne ligure dans son texte que pour indi-
quer le point de départ du désert arabique. C'est dans ce sens qu'il faut cor-
riger le Martyrologe romain, au 28 mai, et c'est ce qui explique pourquoi les
livres liturgiques de Palestine gardent le silence sur ces martyrs, silence dont
s'étonnent si fort les Acta Sanctorum, t. VI mai. p. 740. A propos de la Y'ita
Charitonis dans les .4. .S'S.. t. VII sept., note
.«. k. p. 582, les Bollandistes soutien-
nent encore, que ces martyrs appartenaient à la Vieille Laure.
16 SAINT JEAN LE PALÉOLAURITE.

les travaux et à toutes les habitudes de l'ascèse. La mort de


son maître et ami, 5 mars 475, l'ayant laissé orphelin, il re-
tourna à la laure de saint Euthyme, mais les disputes à main
armée qui s'élevèrent entre (?ette maison et celle de saint Tliéoc-
tiste le contraignirent dix ans après, août 485, à se retirer à la
Vieille Laure. y mena pendant plus de 70 ans la vie la plus
Il

austère, entrecoupée de séjours plus ou moins prolongés au dé-


sert de Natoupha ou à l'ermitage de Sousakim, et même à la
grotte de saint Chariton (1), toute voisine de la Vieille Laure.
Lorsque les Origénistes menacèrent de faire triomplier leurs
idées, les religieux lidèles rappelèrent le vieillard de sa retraite de
Sousakim et l'opposèrent pendant cinq ans, 542-547, comme une
digue vivante aux flots toujours montants de l'hérésie. La mort
du principal hérésiarque, Nonnos, février 547, lui ayant rendu
quelque tranquillité, Cyriaque échangea une fois encore la grotte
de saint Chariton pour l'ermitage de Sousakim, février 547-dé-
cembre 554. Au bout de huit années, les religieux le ramenaient
encore à la grotte du tVmdateur, où il terminait le 29 septem-
bre 556, à l'âge d'einiron 109 ans, une vie consacrée tout en-
tière au service de Dieu et de la religion (2).

(1) J'emprunte à un voyageur moderue la description de cette célèbre grolte


dont j'ai déjà parlé : « En di'scendant le ravin, ajires avoir grimpé des parois
vertigineuses et des rochers éboulés, on arrive diflicilemeiit à l'entrée basse et
étroite de la célèl)re grotte de Mog/mr-A'hareitoun... Cette excavation est remar-
quable par son étendue, l'immensité de plusieurs de ses salles et la multiplicité
des souterrains. La longueur de ce labyrinthe naturel est considéj'able; de tous
les côtés se trouvent des culs-de-sac et des cavités intérieures dans lesquelles les
guides ordinaires n'osent pas s'aventurer, retenus par une terreur superstitieuse
ou par la crainte de s'égarer... Ainsi qu'il est facile de s'en assurer, lorsqu'on
relève le plan de la caverne à la boussole, cette succession de cavités et de cou-
loirs a été primitivement formée par les cassures des couches rocheuses qui ont
eu lieu dans le sens de la direction de la vallée, puis toutes ces anfractuosités
ont été agrandies et sculptées lentement par des eaux courantes dont on re-
trouve partout les traces sur les parois. On peut donc affirmer que ce labyrinthe
n'est autre chose que l'ancien lit d'une rivière souterraine, qui, après avoir exé-
cuté son travail d'érosion, venait tomber dans le ouady par l'ouverture actuelle
de la grotte, en une magnifique cascade semblable à celle du Vaucluse. A l'inté-
rieur, la chaleur est insupportable, la température dépasse 21 degrés. Dans cer-
. taines allées, des myriades de chauves-souris nous frôlent le visage de leurs ailes
visqueuses. Ces animaux désagréables et répugnants sont suspendus à la voûte
de ces immenses souterrains... • (Loilet, La Syrie d'aujourd'hui, Paris, 1881,
p. 338.)
(2i Le texte grec de la Vie de saint Cyriaque par Cyrille de Scythopolis, son

contemporain, est publié dans les A. SS., t. VIU sept., j). U8-158; il est assez
SAINT .lEAX LIO PALÉOLAURITE. 17

« Parmi les poèmes liturgiques édités par le cardinal Pitra,


on en rt>raarque un (1), qui a pour sujet la résurrection de La-
zare par Jésus et a i>our acmsticlie [II:;j-(jy.a Kjpiav.îj. Le poème
:

de Cyriaque n'est pas inférieur aux meilleures productions de


riiyninograpliie grecque, constatation qui, jointe à l'obscurité
qui enveloppe le num du mélode, nous invite à chercher celui-

ci au premier âge de la poésie litui-gique. Observons, en outre,


que nous ne connaissons aucune autre œuvre du mélode Cyria-
que, et que le rythme dont il se sert n'a été imité qu'une seule
fois par un seul des niélodes postérieurs. Ceci veut dire sans

doute, sinon que Cyriaque a peu écrit, au moins qu'il a eu peu


d'influence il est permis de supposer que c'est parce que, vivant
:

loin de Cunstantinople, il n'a pu rivaliser de vogue avec les


hymnographes de la capitale.
« C'est pourtant le ])lus célèbre de ceux-ci, saint Romain, qui
a fait à Cyriaque l'honneur de l'imiter. Dans le p(jème de Ro-
main sur la trahison de Judas (2), le mélode n'a pas créé un
rythme nouveau, il en a emprunté un tout fait à un mélode plus
ancien, il a calqué I's'-pij-'ic d'un prédécesseui'. Les premiers
mots de cet s'.piJ.':; montrent qu'il est tiré d'un cantique sur La-
zare. La comparaison des strophes de Romain avec celles de
Cyriaque montre que ce cantique sur Lazare n'est autre que
celui de Cyriaque le rythme est le même...
:

« Si l'on s'obstine à placer Romain sous Anastase I°% 491-

518, on peut renoncer à identifier Cyriaque. Mais si, comme je


le crois définitivement prouvé, Romain vint à Constantinople
sous Anastase 11, parait moins ardue...
713-710, la question me
Le manière dont le poème de Cyriaque est traité
sujet et la
trahissent un mélode palestinien. Lacommémoraison solennelle
du miracle de Bélhanie est d'origine hiérosolymitaine; nous la
voyons attestée à Jérusalem dès la fin du iv siècle... Le samedi
de Lazare est considéré comme jour baptismal dans l'Église
grecque... Cette innovation a sa place dans l'Église de Jérusa-
lem; avait-elle pénétré ailleurs avant le vni' siècle? Ce n'est
guère probable...

iliMV'cUnnix, au moins on tout ce qui nigai-dela clironologio. J'ai pris pour guide
F. Diekauip, Op. cit., p. Gti.
(1) Analevia sacra, t. I", p. iSJ-iSS.
(i) Analecta sacra, t. 1", p. 92.
2
18 SAINT JEAN LE PALÉOLAURITK.

Ces prémisses posées, je nliésitc pas à identifier l'auteur de


«

ce cantique avec saint (Syriaque Tanaciiorète, fêté par l'Église


grecque le 29 septembre... Dans su Vie très détaillée, écrite par
Cyrille de Scythopolis, nous relevons un passage très important
pour le nous occupe. Cyriaque, étant diacre ou prêtre,
sujet qui
a rempli pendant 31 ans, 498-529, à Saint-Chariton, la doubla
charge de /.£i|j.YiXiàp-/ï;ç et Jev.av:vàp-/ï;ç. La première lui donnait
le soin des vases sacrés, des reliques, du trésor de son couvent.

Comme canonarqne, il annonçait les exercices de sa commu-


nauté en frappant le fer ou le bois des ar(iJ.avTpa; mais surtout,
selon l'étymologie du mot, il dirigeait le chant du canon, de
l'office, en donnant le ton des morceaux à exécuter. Il était donc

musicien. J'ajouterai musicien habile, puisqu'il conserva sa


fonction trente et un ans. De ceci nous avons d'ailleurs un té-
moignage formel. Deux siècles après la mort de Cyriaque, dans
le canon qu'il composait pour sa fête, saint Etienne le sabbaïte

le représentait « chantant harmonieusement dans les vigiles » :

sjTîvo); [j.eA(;)5civ:a à'/pj-viai; â-ajîTîi;. Les mots employés par

Etienne ne peu\ent être regardés comme une formule banale


applicable à tous les moines morts en odeur de sainteté; car son
canon est visiblement calqué sur la Vie écrite par Cyrille de
Scythopolis et montre dans quel sens il faut entendre l'expres-
sion de canonavque. Saint Cyriaque a été un mélode; on peut
en conclure qu'il a été aussi un hijmnographe, car les premiers
chantres de l'Église grecque, dont nous connaissons les œuvres
d'une manière certaine, ont tous été à la lois des poètes et des
musiciens. Ne négligeons pas d'observer encore que Cyriaque
avait reçu une brillante éducation, et que sa science théolo-
gique lui permit de prendre part aux discussions contre lesOri-
le met avec son maître saint
génistes. Enfin, la tradition (I)
Euthyme, avec saint Théodose, avec saint Sophrone, etc., au
nombre de ceux qui ont modifié ou complété le typikon de saint
Sabbas (2). »

Je viens de résumer l'article consacré par mon confrère, le


R. P. Pétridès, au mélode Cyriaque; on peut lire tout le déve-

(1) M. Gédéon, Tvûitsiî ix tciû tutoxoO T(ûv |iOvtôv toù Vcùr^m'jV ôpo^/;, p. 27 ; Papa-
dopoulos-Kerameus, MaupoYopôiTEto; Biê)io6r,y.Ti, p. 1D-.
("2) S. Pétvidf'S, Les mélodes Cyriaque cl T/téophane le Sirilicn, dans les Échus
iVOrienlA. IV (1901), p. -28-2-28-1.'
SAIXT .lE.VN LE l'ALÉuLAURlTE. 19

loppement de son ingénieuse liypotlièse et des preuves techni-


ques qu'il a apportées dans la revue que je citais tout à l'iieure.
Je dois ajouter toutefois que ses conclusions n'ont pas été ac-
ceptées de tous les critiques, et en particulier de M. Krumba-
clier, qui a écrit toute une brochui'e (1) sur la dépendance réci-

proque des mélodes Cyriaque et saint Romain. Sans refuser


absolument de voir dans le mélode Cyriaque le moine de la
Vieille Laure, M. Krumbacher maintient pourtant l'existence
de saint Romain sous Anastase I"; il conclut aussi que Cyria-
que et Romain sont indépendants l'un de l'autre et ont utilisé,
en le modifiant chacun à sa manière, un poème antérieur d'un
mélode inconnu. La conclusion était assez inattendue. Et, s'il
est bien vrai que saint Romain vi\ait sous Anastase 1", 491-
518, et que le mélode Cyriaque doit s'identifier avec saint Cy-
riaque de Souka, 448-556, comme il est non moins vrai que les
origines de la poésie religieuse byzantine remontent seulement
à la seconde moitié du v siècle, je ne vois pas trop quel peut
être ce mélode inconnu et comment il a pu être imité de son
vivant et par saint Romain à Constantinople et par saint Cy-
riaque à la Vieille Laure. Mais ceci nous entraînerait hors de
notre sujet, en nous lançant une fois de plus dans la fameuse
controverse qui se livre depuis des années autour de saint Ro-
main et qui est loin d'a\oir amené tous les éclaircissements
désirables. Disons seulement que du F, Fétridès
si l'hypothèse
n'est pasabsolument évidente, celle de M. Krumbacher est en-
core moins de nature à entraîner un complet assentiment.

III. — DE SAINT CYRIAQUE A LA DESTRUCTION DE LA LAURE

Après la iiiurt de saint Cyriaque, 29 septembre 556, l'obscu-


répand sur notre laure. Les historiens de Palestine disent
rité se

généralement qu'elle fut démolie par les soldats de Chosroès


avec les autres couvents du pays et rebâtie bientôt après, puis-
que ses religieux figuraient, paraît-il, dans le cortège triomphal

(1) liomanos und Kyriakos. Extrait des Sit:ttngsberic/ilen lier philos, und der
histor. Classe dcr Kgl. hayer. Akadcmie der Wissensi/iafleii, 1901, p. 093-766.
20 SAINT .IKAN I.E PALÉoLAUltlTK.

d'IIéraclius vainqueur, lors de son entrée au Saint-Sépulcre.


Les Bollandistes (\), à leur tour, veulent que les Arabes l'aient
détruite, lors de l'invasion et de la conquête de la Palestine au
vii° siècle. Toutes ces hypothèses sont plus ou moins erronées

et ne tiennent pas devant la précision des textes. En effet, Geor-


ges le Syncelle (2) qui avait séjourné longtemps en Palestine
avant de devenir le syncelle du patriarche saint Taraise, 784-
SÛG, et de composer sa Chronographie, nous apprend lui-même
qu'il avait souvent visité cette laure et qu'elle était de son temps
l'objet de fréquents pèlerinages : -xj-r,: (Tx/t;/,) tfôi rr,v "/.apvay.a

-f,ç Yvjc 6T£py.£t[j.£vr,v 7:o'JJ,ày.iç ky.i'.7z Tapoîî'jwv krA Br,0/.£î;j. v.xizr^w

TaXaiàv AsYc;j.£vr,v /.aùpav TSîi (3). Dans le


c;{:u XapiTwviç âwpav.2
courant nous trouvons également plusieurs de
dvi viii' siècle,
ses religieux, qui se retii'aient avec saint Etienne le thaumaturge
dans les grottes de Douca pom* y jeûner et y prier quarante
jours en l'honneur de saint Sabas r,y.c/.cùbr,r:x -^—i tiijtw tù --'pivT'.
:

TO a—/]Aata toj Ac'jy.à œjv £-£poiç "ta'; tojv KaTÉpwv... t'^ç toU
iiz''.

Sojy.à Aaûpaç (4). La date précise de ce voyage particulier n'est


pas indiquée par Léonce, biographe de saint Etienne, mais
comme celui-ci mourut le 2 avril 794 et que Léonce fut attaché
à son service quelques années seulement avant sa mort, il ne
sera pas téméraire de la placer vers la fin du viiT siècle.
C'est également à la fin du viu° siècli' que remonte une catas-
trophe, qui fut le pointde départ de toute une siTie de malheurs,
cause prépondérante de l'afl'aiblissement graduel de notre mo-
nastère, en attendant sa complète disparition. Le 13 mars 796,

Les Bollandistes laissent entendre à |ilusieiirs reprises dans la \'ilu s. Cita-


(1).

rilunis, A. SS-, t. YII sept., n"' 12 à 14, p. 570, que la laure de saint Chariton ne
survécut lias aux invasions dos Perses et des Arabes. Ils ^•eulent même dtkluire de
ce fait que cette Vie n'a pas été écrite par Syméon Métaphraste, mais par un
moine de la Vieille Laure, au vi" siècle, ce qui me parait légèrement exagéré.
("2) H. Gelzer a résumé tout ce que nous connaissons de la vie de ce pensonnage

(Se.rtKs Julius Africanus und die by:ianliiiische Chronogi-apliie, Leipzig, 1885,


II" La chronique de Georges le Syncelle va d'Adam à l'cmpe-
partie, p. 17G-184).
reui- Dioclétien; elle a été publiée par Goar dans la Byzantine, t. V, de l'édition
de Venise en 1729, et n'a pas malheureusement été rééditée par Jligne. Georges
le Syncelle mourut en 810 ou 811 et ce fut son ami, saint Tliéophane le clirono-

gi-aphe, qui mit en œuvre et, à l'aide de ses notes, complt'ta son travail.
(3) Gcorgii syncelli Chrunograpliia, t. V de la Byzantine, p. 85, et II. tielzer.

Op. cit., p. 179.

(1) ]'ila s. Sti'ji/iani sahaitac tliaumnlini/i dans les .4. SS., t. Ill Jul., n" 139,
[1. 5D9.
SAINT JEAN LE PALÉOl.AUIilTK. 21

1;^ laure de Saint-Sabas était envahie par une troupe de Bé-


ilouins, campés aux environs, et qui comptaient recueillir d'im-
menses richesses dans les cellules des religieux. Cette première
attaque amena, avec le pillage de la laure, des mauvais traite-

ments infligés aux moines qui eurent une trentaine de blessés.


La semaine suivante, durant la nuit du samedi au dimanche,
survinrent coup sur coup deux messages de la Vieille Laure
et de Saint-Euthyme, qui présageaient de cruelles tortures pour
la nuit nièiae. Les moines, en effet, ne tardèrent pas à subir
une nouvelle attaque. succombèrent sous le nombre; ^ingt
Ils

d'entre eux périrent étouffés dans les flammes ou martyrisés de


diverses manières, 20 mars 796 (1). Ces martyrs appartenaient
à la laure de Saint-Sabas et non à celle de Saint-Chariton, mais
celle-ci ne fut guère plus épargnée que l'autre. Avant le premier
assaut dirigé contre Mar-Saba, 13 mars 796, les Bédouins s'é-
taient réunis dans les environs de la Vieille Laure; ils l'avaient
ensuite pillée, ne laissant absolument plus rien à la disposition
des moines, mais exerçant par contre toutes sortes de cruautés
à leur égard. Après quoi, ils étalilirent leur quartier général à
Saint-Cliariton, se préparant de là à dévaster les campagnes
voisines et à prendre de force la laure de Saint-Sabas (2). C'est

en ces termes très vagues que saint Etienne le Sabaïte nous a


retracé tout ce qu'eurent à souffrir les moines de Souka durant
cette période de troubles, sans nous informer pourtant si notre

(1)Passio sanctorum, viginli murlyrum laiirae S. Sabae dans les A. SIS., t. III
mart., p. 166-179. Le texte grec est imprimé à la fin du volume. L'année de ce
martyre est très discutée. Etienne le mélodo dit que l'invasion eut lieu l'année
(5288 de la création du monde, l'année 788 de notre ère, la 5' indiction. La 5« in-
diction va du 1" septcml)i'e 796 au 31 août 797 et l'année 6288 du monde pareil-
lement. C'est donc le 20 mars 797 que les sabaïtes auraient été martyrisés, comme
l'a noté le P. Papebrocli, t. III mais celui-ci a eu tort de l'aire
mart., n» 6, p. 166;
correspondre le 20 mars 797 avec le jeudi de la semaine sainte, puisque Pâques
tombait le 2o avril cette année-là. Le P. .lean Pieu n'admet pas la chronologie
de son confrère, il corrige la ô' indiction en la 1' et se prononce pour le 20 mars
796(.4. SS., t. III jul., n"' 17 et I8.p..j01). Pourquoi? Parce que Pâques tombait
en 796 le'3 avril et que les sabaïtes périrent à la fin du carême (t. III mart., n°2l,
p. 169), peu avant le vendredi saint (Op. cil., n" 78, p. 177). Dès lors, la première
attaque, signalée comme ayant eu lieu le 13 mars(n'' 21. p. 169), se serait produite
en effet, le 13 mars 790, un dimanche. Le massacre proprement dit serait arrivé
le dimanche suivant, le 20 mars 796.

|2) Passio sunclurum vi;jiiili martyrum, u" 7, p. 3*; l'autre passage concernant

la Vieille Laure se trouve au n" 28, p. .5*.


22 SAINT JEAN LK PALl-'OLALRlTi:.

laure, comme celle de Saint-Sabas, eut la gloire de compter plu-


sieurs martyrs. Ce silence de sa part n'a rien qui puisse nous
surprendre. On sait, en effet, comment les moines, prodigues
de détails sui- tout ce qui tuuclie à leur maison religieuse,
glissent a\ ec une rapidité surprenante sur ce qui serait de nature
à faire rejaillir quelque éclat sur le monastère voisin, qui est

presque toujours le monastère rival.


Parmi les moines de Saint-Sabas qui échappèrent mystérieu-
sement aux violences des Sarrasins, se trouvait un diacre du
nom de Thomas, médecin habile et praticien fort entendu,
auquel les descendants d'Agar avaient voué une haine toute
particulière. Après le départ des nomades, Thomas s'occupa
des nombreux ))Iessés et ne craignit pas de recourir aux ampu-
tations. Sauf un vieillard qui déclina l'offre de ses services, ce
chirurgien expert réussit à conserver la vie à tous les blessés et
l'on peut lire encore avec quel naïf étonnement son ami
Etienne Mélode nous a tracé le tableau de ses cures merveil-
le

leuses (1). Peu après, dans le courant de cette même année 79G
très probablement, Thomas devenait higoumène de la Vieille
Laure (2). Il ne semlile pas avoir exercé longtemps cette charge.
En effet, lorsque Li'once écrivait la biographie de saint Etienne
le Thaumaturge, au déljut du ix' siècle, Thomas était déjà pa-
triarche de Jérusalem (3) et nous savons positivement qu'au
mois d'août 807 il correspondait en cette qualité avec l'empe-
reur Charlemagne (4). Vers 818 ou 819. Thomas occupait
toujours la chaire patriarcale de Jérusalem (5).

(1) Passio saric-turum vii/inli marlyrvin t. , III mart., n° 24, p. 5'; n" 46, p. 7*
et II" 03, i>.
9*. Voir aussi Mla s. Stepliani r^ahailae lliauiiialiirgi , t. III jul..

Il" 136, p. 558.


(2) La Passio sanclurum vUjinli martyriii/i est un pain'gyriqiii', qui fut composé

par saint Etienne le Mélode, à la prièi'e do Basile, higoumène de Saint-Sabas, et


prononcé sans doute dans l'église de la laure, en présence de tous les religieux,
le 20 mars 797, pour l'anniversaire de ce glorieu.x martyre. Or, à ce moment.

Thomas était déjà higoumène de la Vieille Laure {Op. cit., n" 46, p. 7').
(3) ]'ila s. Stepliani sabuitae, t. III jul., n" 136, p. 558.
Le Quien, Oriens rhviistianus. t. Ill, col. 321 et 342. On peut lire sur I'afl'aire
(4)
du Filioque, qui motiva cette intervention du patriarche Thomas auprès de
Charlemagne et de saint Léon III, S. Vailhé : Saint .Michel le Syncelle et les deii.r

frères Grapti, saint Théodore et saint Théophanc, dans la Revue de l'Orient Chre-
tien, t. VI, 1901, p. 320-329.
()) Sur la correspondance engagée entre le patriarche Thomas et saint Théo-
SAINT JEAN LE PALÉOLAURITE. •
23

La mort du calife Haroun ar-Raschid, ami de Cliarlemagne


et protecteur des clinliens, fut suivie d'une guerre civile entre
ses fils Mohammed et Abdallah qui se disputaient sa succes-
sion. Les ravages de cette lutte fratricide se firent particulière-
ment sentir en Palestine, qui fut le théâtre sanglant de plusieurs
combats. Le récit abrégé de ces horreurs nous a été laissé par
un contemporain, chronographe Théophane. Celui-ci nous
le

apprend quen l'année 809 Jérusalem fut saccagée, ainsi que


les deux laures de Saint-Chariton et de Saint-Sabas et les deux
monastères de Saint-Euthyine et de Saint-Tliéodose îvOa or^ /.al :

T. v.x-7. Ty;v â-j-î^v XpwTSÎi tî3 0îoO ri;j.(~>v Tii'Kvt £x/.A(;œio;i rjpi^ y.wvxai,

ix Tî [^-ovatTTTipia -wv oùo iJ.ijiXbi^ Aa'jpù)'/, toù âv ayisic XapiTwvoç xal


Kufiay.îD, v.x\ tcj x-ric'j l]à66a, y.xl zx A:i-à xî'.vicia twv â-'îuv Eù6j-
y.aî ôsîBCïîij (1). Les désordres augmentèrent encore les
ij.i:ij

années suivantes. Eu 812, les sanctuaires de la Résurrection


et du Calvaire furent profanés, les laures de Saint-Chariton et
de Saint-Sabas à moitié détruites, les monastères du désert et les
diverses églises de Jérusalem complètement saccagés : i[x:twç 3 =

/.ixz'x TTjv è'p-^i;.:v i'.xibf\xoi Aaupat -.^Xi x-;iyj XapiTwv:; -/.xi -.o'i â-'iiu

— à6;ot, y.al ti 'kz'.-'x !;.:vacrTr;pia /.a'; x<. ÏY.vj.-qsixL •^p-(;jAwOï)tîav (2). Cette
fois, il se commit tant de meurtres, de vols et d'impudicités,
que les chrétiens, n'y tenant plus, se résolurent à placer la mer
comme barrière entre eu.x et leurs envahisseurs. Les moines
échappés au massacre s'enfuirent en Chypre et, de là, plusieurs
gagnèrent Constantinople où l'empereur et le patriarche leur
offrirent la plus cordiale hospitalité. Ces massacres .sans cesse
renouvelés et dans les mêmes monastères ne doivent pas trop
nous surprendre; il était bien rare, en effet, que les religieux
survivants se décidassent à quitter définitivement leurs cel-
lules. Ils se cachaient durant la persécution et, la tourmente
une fois passée, revenaient dans leur cher couvent rendre les
derniers devoirs aux restes de leurs frères martyrs et continuer
près de leurs tombes glorieuses leur vie de pénitence et de
pardon. C'est ainsi qu'à la suite de cette destruction que l'on
serait tenté de croire complète, la laure de Saint-Chariton le-

dorc Studite, voir Migno, P. G., t. XCIX, col. 1160 et S. Vailhr, Op. cit., p. 3i(j-

(1) Mignc, P. G., t. CVIII, col. 973 A.


(2) P. G., t. CVUI, col. lœi B.
24 SAINT JEAN LE PALÉOLAURITE.

naquit pour ainsi dire de ses cendres, puisque nous avons en


817 une excellente lettre de saint Théodore Studite, adressée à
son supérieur et à ses moines (1).
Dans les premières années du ix' siècle également, nous
avons deux attestations officielles de l'existence de la Vieille

Laure. C'est d'abord le Commemora(oriinn de casis Dei vel


jnonasteriis, qui parait remonter à l'année SUS et est le relevé
très exact des églises, chapelles et couvents, qui s'élevaient
alors en Palestine. « In parvo monasterio, quod sanctus Cha-
riton construxit et ubi ipse sanctus ab uno milliario requie-
scit,abba nomine. .. «dit le texte qui malheureusement se trouve
incomplet (2). Un peu plus tard, vers l'année 820, Épiphane
l'hagiopolite assure que « au sud de Bethléem, sont les deux
monastères de Saint-Sabas et de Saint-CItariton (3) ». Il nous
faut alors franchir près de trois siècles, pour découvrir dans le
pèlerinage de l'higoumène russe Daniel la description suivante
de notre laure « Au midi de Bethléem, se trouve le couvent
:

de Saiat-Chariton, sur le fleuve Élham ci-devant cité, non


loin de la mer de Sodome, au milieu de montagnes pierreuses
et dans un endroit désert. Il est terrible cet endroit et aride :

l'eau y manquant absolument; une effrayante gorge rocailleuse


est à ses pieds. Ce couvent était entouré de murailles et, au
milieu de l'enceinte, .s'élèvent deux églises dont la plus grande
contient le tombeau de saint Chariton. Hors des murs se trouve
une grande grotte sépulcrale, contenant des reliques des saints
pères, qui y reposent au nombre de plus de sept cents; il y a,
entre autres, les reliques de saint Cyriaque le Confesseur,
dont le corps est parfaitement conser\é, et des fils de Xéno-
phon, Jean et Arcadius, qui exhalent un merveilleux parfum.
Nous saluâmes ce saint lieu et gravîmes la montagne qui est à

(1) Jligne, P. G., t. XCIX, col. 1108-1173. Cotte lonpiio lettre de saint Théodore
Studite ne renferme rien de spécial touchant notre lauro: elle fut écrite à l'occa-
sion de l'iconoclasnie pour mettre en garde les religieux et obtenir le secours de
leui-s prières.

(2) Itinera hierosulymitana et descriptiones Terrac sanctae, t. I, 2, p. 303.

(3) Migne, P. G., t. CXX, col. 264. A la suite d'une série d'articles écrits de
divers côtés, il a été prouvé qu'Épiphane l'hagiopolite vivait vers l'année 820 et
devait se distinguer d'un autre Épiphane, auteur d'une Vie de la Sainte Vierge
et qui, lui, vivait dans la seconde moitié du vni' siècle. Jusque-là, on avait con-
fondu ces deux écrivains. Sur cette question voir la Ceschirlile dcr liyzantini-
.ichen Litteratur - de .M. Krumbacher, p. 12(L
SAINT JFAX Ll-: PAM'oLAURlTE. 25

une verste du couvent vers sud (1). » A cette description de


le

1100 il convient d'ajouter témoignage de Jean Phocas qui,


le

en 1177, vit encore debout et habité le monastère de Saint-


Cbai'iton : /.ai -r;; 'Kxùpaç â/.cï9EV lôael [lÂXiac i6', tï;ç tcu 'Po'j6à £p-()|j.su

-AYjaîov Èattv r, [j-ovyi t33 àYÎîu Xapîtcovo;; (2).

Je rejette en note (3) deux autres passages de pèlerins pos-


térieurs, qui parlent de la Vieille Laure, alors qu'elle était dé-
truite, et très probablement sans l'avoir vue. La sécurité des
chemins était trop aléatoire, pour qu'ils se soient hasardés dans
une région aussi mal famée. De même, on trouvera en note (4)
quelques textes, qui se rapportent au monastère de Saint-Cha-
riton à Jérusalem, monastère qu'il ne faut pas évidemment
confondre avec le nôtre. Je ne saurais dire, même par conjec-
ture, à quelle époque remonte ce couvent hiérosolymitain;
mais il est possible que ce soit une procure de la Vieille Laure,
un métokhion comme disent les Grecs, qui se sera peu à peu
transformé en monastère, ou bien qu'il ait été construit pour
remplacer la Vieille Laure, lorsque celle-ci devint inhabitable,

(1) Vie el péliriiiar/e de Daniel, héi/oiiiiiciw russe, clans les llinéraires russes en
Orieitl, traduits pour la Société de l'Orient latin, t. 1, 1, p. 48.
(i) Jligno. P. G., t. CXXXIU. roi. illjll. Dans l'ancien Typikon liturgique de
l'Église de .li'rusalein, qu'a public Jl. l'apadoiJoulos-Keranieus, 'AvâXExToi îep oito).v)-

jiiTixri; îTa/uoXoyio;;, t. 11. p. 1 et seq., et qui parait reuiontei- au moins au \i' siè-

ele, il mention, p. 117, des moines de Saint-Sabas, de Saial-Chariton, etc.


est l'ail

pour un olllce au Saint-Sépulcre. Le couvent n'était pas encore détruit.


(3) Un anonyme, qui n'est pas antérieur au xv- siècle, dit - à 33 milles de :

.li'rusalem. le saint monastère de Saint-Cliariton » (De locis sanclis, dans Migne,


/'. G., t. CXX.XllI. col. 981). Un Proskynelarion grec du premier tiers du
.\vn' siècle, édité par M. Papadopoulos-Kerameus, Pravosl. Pal. Sbornik, 1900,
53« fasc, p. 34, dit également que • au midi de Saint-Sabas se trouve le mo-
:

nastère de Saint-Chariton ; il contient un liagiasma (source miraculeu.se), que


nieu accorda en raison de sa prière ».
lui

(4) Après par devers celle issue du Sépulcre par dehors, devers bise, est

l'yglise de Saint Caristo, et là aussi doit estre son cors » (Les pelerinaiges por
aler en Jkenisalem dans Itinéraires à Jerusalem el Descriptions de la Terre
Sainte, ri'digés en français aux xi", xii" et x\n= siècles, p. 91). « Et par cele issue
dou Sépulcre irez à Saint Carilu » (Les saints pélerinaijes. Op. cit., p. 104-''). « Après
cele ychue dou Sépulcre por dehors vers boire, est l'yglise de Saint Caritu,
e là aussi est son cors » (Les chemins et tes pilerinar/es de la Terre Sainte, Op.
cit., p. 182 et 193). E de coste la Sépulcre, ne mie molt loyns, est le Hospital
seint Johan, e là deprès si est la esglise Saint Caryout, e de lees si est la Latyne -
[Pèlerinages et pardouiis de Acre, Op. cit., |). 230). - Quatorzième le couvent du :

saint père Chariton le confesseur » (Le pilerinaç/e de Basile Posniakuv, l.ô58-1.5Gi,


dans les Itinéraires russes en Orient, p. 32()).
26 SAINT ji:a.\ LI-: paléolairite.

par suite des tracasseries constantes des Bédouins. Ce couvent


de Saint-Chariton se trouvait près du Saint-Sépulcre.
De nosji.nirs, des ruines informes et de iiumbi'euses grottes
nalureilos ou percées par la main des hommes dans les lianes
de la montagne attestent seules la présence de la Vieille Laure.

Si loinque le regard se porte, il n'embrasse qu"un horizon ro-


cheux, imposant par sa sauvage grandeur, et des collines nues,
calcinées, où les ravins profonds creusent des gerçures irré-
gulières. En bas, le ouady sans eau découvre ses rocailles polies,
tandis que les oiseaux de proie qui tourbillonnent dans l'air

à la poursuite des chauves-souris jettent des nutes stridentes


aux échos de la vallée. Rarement, un pareil silence a favorisé
da\"antage le recueillement. On s'éprend à la longue d'une ad-
miration réelle pdur la vie si rude de ces moines, qui n'avaient
qu'à jeter les yeux sur cette nature stérile et grillée pour avoir
une imaae vivante de l'enfer (i).

IL — SAINT JEAN LE PALEOLAURITE

I. — VIE DE SAINT JEAN LE PALEOLAURITE

Ce que nous connaissions jusqu'ici de Jean le Paléolau-


rite (2),autrement dit Jean, moine de la Vieille Laure, se réduit
à de brèves notices dans les Menées et les Synaxaires, parfois
même à la simple mention de son nom. A l'aide de ces maigres
ressources, les BoUandistes rédigèrent pour lui, sous la date
du 19 avril (3), une petite biographie qui était jusqu'à nos
jours fort suffisante. Ils débrouillèrent même avec beaucoup
de flair une confusion très regrettable entre saint Jean le Pa-
léolaurite et saint Jean, disciple de saint Grégoire le Décapo-
lite, confusion qui s'est glissée dans nombre de livres litur-

(1) J"avais déjà clans le Bessariune, t. III (ISl'T), p. 50 soq., esquissé l'histoire
de ce raona-stère, mais ceux qui auront lu l-^s deux études trouveront sans doute
que celle-ci ne fait pa.s double emploi avec la pri'cédente.
(2) Le mot de /jaléolattrile se trouve encoie dans la l'assiu sancturiim i-h/inli

marlyi-um, dans les A. SS., t. Ill mart., n" 31, p. 5'.

(3) A. S'.S'.. t. H april., p. 6i-2.


SAINT JEAN LE PALÉOLAURITE. 27

giques grecs et qui, liélas! est parfois encore reproduite de nos


jours (1). S'ils se méprirent, ainsi que cela me parait évident,
sur l'époque à laquelle notre saint aurait vécu, c'est en s'ap-
puyant sur des raisons assez plausibles et parce qu'ils man-
quaient, en somme, de bons éléments d'information. Ce n'est
donc pas pour les trouver en défaut que je reprends l'étude de
cette question, mais plutôt pour confirmer leurs conclusions
et, avec les nouveaux documents qui sont édités aujourd'hui
pour la première fois, pour jeter un peu plus de lumière sur
quelques points, qui sont loin d'être encore tout à fait clairs.

Jean dit le Paléolaurite est fêté dans les calendriers liturgi-


ques grecs et slaves, sous les dates du 18 avril (2), du 19 (3),
du 20 (4), du 21 du même mois (ô), du 1 mai (6), du 26 (7) et
du 27 juillet (S). Il est très possilde que quelques-unes de ces
dates, surtout celles du 18 et du 19 avril (9), proviennent de la
confusion que j'ai signalée entre notre saint et saint ,Tean, le

disciple de saint Grégoire le Hécapolite. Sans discuter la date


qui revient de préférence au culte de notre saint, je constate
seulement que celles du 20 avril et du 26 juillet paraissent le

mieux établies.

(1) Le P. Dclehaye, S. L, parait avoir commis encore cette méprise, Synaxarium


rcriesiae conitantimipolUanae, Bruxelles, IIX)'^, col. 1028.
("2) Martinov, S. 1.. Annus ecdesiasticits graeco-slavus , p. 111; II. Delehaye,
Of), rit.. coile.\ -V (xi« siècle), col. 6123»; Ménobjr/e de Basile, Jligiie, P. G.,
t. C.Wll, de Nicodème, t. II, p. 270; .Menées de Venise,
col. 109 seq.; Si/na-i-arisle

1880, p. 0:3: Grand Synaxarisle de C. Doukakès, ,\tlièiies, 1895, avril, p. 205.


(3) Martinov, Op. cil., p. 111; II. Delehaye, Op. cit., codex de Sirmond (xn"-
xnr siècle), col. 61.3 et codex D (\\i' siècle), col. 613; Papadopoulos-Kerameus,
'hpodoXuaiTixï) pigXtoeriXïi, t. II, p. 130, codex 72 de Saint-Sabas (xir siècle).

Martinov, Op. cit., p. 112; Delehaye, Op. cil., codex Ra (xii" siècle), col.
(4)

G18*<': Synaxarisle de Nicodème, t. II, p. 278; .Menées de Venise, 1895, p. 73;


Grand .Synaxarisle de Doukakès, avril, p. 283 seq.
Martinov, Op. cit., p. 113.
(5)
600"'J, d'après les
Martinov, Op. cit., p. 122; II. Delehaye,
(6) 0/>. cil., col.

M('n('es de Venise de 1588.


(7) Martinov, Op. cit.. p. 186; Delehaye, Op. cit., codex de Sirmond, col. 813
seq.; Papadopoulos-Kerameus, Op. cit., t. II, p. 129, codex 71 de .Saint-Sabas
(xi* siècle).

(S) H. Delehaye, Op. cil., codex Bli (xi« siècle), col. 852-'''.

(9) Saint Jean, le disciple du Décapolite, est, en effet, vénéré le II avril tout
seul, puis le 18 et le 19 avril, en compagnie de saint Jean le Paléolaurite. Mar-
tinov, Op. cit., p. 107, 111 et 112; II. DelChaye, Op. cit., col. 613 et 615. C'est sur-
tout à la date du 18 et du 19 avril que l'on trouve la confusion dans les notices
des Menées ou des Synaxaii'es.
28 SAINT JEAN LE PALÉOLAURITE.

On peut ili\iser les notices des Menées et des Synaxaires en


trois catégories :
1" celles cjui se Ijornent à la simple mention
du nom ;
2° eellesqui donnent quelques détails sur Jean le Pal('0-
laurite, sans le confondre avec le disciple de saint Grégoire le
Décapolite; 3° enfin, celles qui donnent les mêmes détails sur lui,

mais en le confondant avec l'autre saint Jean.


1° Dans la première catégorie rentrent tous les Synaxaires
cités par le I'. Martinov (1) et quelques autres édités par le

P. Delehaye (2). Ils disent ordinairement de notre saint « Jean »

tout court, ou « Jean le Paléulaurite », ou bien « Jean le Prêtre »,

ou encore « Jean prêtre le Paléolaurite ». La seule cliose inté-


ressante que nous ayons à retenir de ces diverses citations,
c'est (|ue saint Jean le Paléolaurite était recctu de la dignité
sacerdotale.
2° La seconde catégorie comprend une notice qui se trouve
reproduite, à quelques mots près, dans le codex de Sirmond,
sous la date du 26 juillet
dans le codex D, du xu" siècle, (3),
sous la date du 19 avril dans les Menées, le Syna.varisfe de
(4),
Nicodème, \e Grand Synaxariste de Doukakès, etc., sous la date
du 20 avril (5). Pour en donner un exemple, je cite la notice qui
se lit dans le Synaxaire dit de Sirmond :

Ty) aJTY] Ti'^ipx ( = 26 juillet) ;j.vr,;j.ï; t;j îjÎîj -x-pb: r,;j.(T)v

'Io)ivv;j zpîJîU-Épsu Tîj IlaXaioÀa'jpÎTîj.


"
OùTiç È^ â-aXwv ivjy(ii)v Ôsio) "iOw TpioOî!^ -m Osù TpîTsy.îA/.riQ'/j

v.cà y.îiTaXrcwv TpyçïjV z.ai Tîptoivsiav JEiî'j '/.ai à-s^svwôslç -aTp'2:; v.t.

T(ov c'.y.iùov, -/.x: tiv jTaupbv àpàjj.svî;, f|A6-v e'.ç


'/.'''F^''
^^'/'r,'/ /.t.

à'-vw-TCv, iti -bv çïvtTSJjavTa Kjpi:v y.al à-'i ziwr^; -zyjlvnx' y.a\ xaTa-
a:!6wv T3ÙÇ 7iix:j\).<.:-j: -i-fjç, àv -f,
tiîj ;j.ay.3tp{:'j XapiTwviç i-iîr,;j.ïî

;j.ivîp^, v.xv.iiii ~pb; -i'j: i-^wv^ç ù-:î'jzi\j.v/:; v.x: v.x/m: lûd'uç


-iax'i liiœ/ xpt'.r,^, tùv ty)cî \j.t~é!y-r^.

En dehors de la dignité sacerdotale de Jean qui est encore

(1) Op. et l. cit.

(2) Op. cit., col. 612. 613. 618, tiôi et 660.


(3) II. Oolehaye, Op. cit., col. 813 seq.
{4) II. Delehaye, Op. cit., col. 613.
(iJ) On trouvera les citations de ces trois ouvrages aux passages que j'ai indi-

qués précédemment. Dans l'édition du Mvivaiov qu'a publiée l'archimandrite Jean


Martinou à Atliènes, p. 82, la notice est précédée de ces deux vers iambiques :

Néov TE xÉpôo; TÔv na>aio),auptTr,v


'I(oivvr,v -j^atpouaiv eOpôvTî; vos;.
SAINT JEAN LE PALÉOLAURITE. 29

mentionnée, nous apprenons seulement par cette notfce que Jean


se mit au service de Dieu dès sa plus tendre enfance, qu'il visita
les sanctuaires de Palestine et que, à l'exemple du Christ qui
s'était fait étranger pour nous, il se fixa dans une terre étran-
gère, à la laure de Saint-Chariton, où il mourut dans la pratique

des plus hautes vertus. L'insistance particulière qu'apportent


les livres liturgiques à louer saint Jean de s'être fait élranger
pour le Christ — éloge que nous verrons rcAcnir tout à l'iicure
— nie donnerait à penser que le saint venait d'une contrée assez
lointaine, probalilement de lOccident latin.
également dans la seconde catégorie qu'il con\ient de
C'est
ranger morceaux poétiques qui sont édités sur notre
les di\ers
saint. A vrai dire, ces deux ou trois pièces no contiennent pas
beaucoup de renseignements nouveaux et, une fois de plus, il
est à craindre que les historiens en quête d'inédit refusent de
se réconcilier avec ce genre de litt('rature. Néanmoins, on peut
en extraire quelques données biographiques, éciiappées par
mégarde à la plume du poète et qui éclaireront la
physionomie
de notre personnage. Tout d'abord, que Jean était
il est certain
prêtre. Les stichères du second /.«^/HSîna l'affirment en termes
assez clairs :

Yîyîvdjç aï'.oç O'Jrrjç

et le fait se trouve confirmé dans la première et la cinquième


odes du canon. Il est nuu moins certain (jue Jean
étranger était
byzantin selon toute probabilité.
à la Palestine, et à l'empire
Cette pensée revient à plusieurs reprises dans les \ers des
kathisma; l'acrostiche du canon

le déclare formellement et renoncement et de cet


l'éloge de ce
exil volontaire de Jean se présente
souvent dans les strophes
si

du canon, que je juge inutile d'insister davantage. Au lecteur de


se convaincre. Il semble aussi très vraisemblable que Jean a
vécu à une époque de luttes religieuses et qu<' sa science théolo-
gique a trouvé là une magnifique occasion de se déployer contre
l'hérésie :
30 SAINT JEAN LE PALÉOLAUlilTE.

lisons-nûus dans les sticlières du premier kathisma, et cette


pensée revient sous une forme ou sous une autre dans plusieurs
odes du canon :

5" ode : soz^ix -/.al îiYiAaatv


sisTipî'ia.;, OïîçàvTsp,
ispîjç ypr,\j.a-i(jx:
1' ode : -âvT3!

-£'.paay.5v aipÉiîwv iy.i'JYîïv

ïjîuvriÔYjç

S"' ode : Osâç yvwuîuç ïpvavsv


/.ai GGYjjià-(i)v YV(;G'iiTr,':oç.

Enfin, est non moins vraisemi liable que Jean a été mélode
il

et qu'il a composé des poésies religieuses. A l'appui de cette


supposition, on peut apporter ces vers de la 8° ode du canon :

On peut que mon confrère, le P. Pé-


aussi apporter un fait

tridès, a parfaitement mis en Le canon de saint Chari-


relief.

ton, fondateur de la Vieille Laure, est attribué dans quelques


manuscrits à Jean le Moine; de même, d'autres poésies en
l'honneur du même saint. Ne pourrait-il se faire que ce Jean le
Moine fut le même que saint Jean le Paléolaurite? Les religieu.x
d'un monastère avaient, nous le savons, l'habitude de consacrer
leurs talents' poétiques à chanter la mémoire des hommes qui
s'étaient sanctifiés avant eux dans le même couvent. Si cette
hypothèse trouvait quelque crédit, nous serions du coup fixés
sur l'époque à laquelle a vécu saint Jean le Paléolaurite. En ef-
fet, le canon de saint Jean le Paléolaurite a pour auteur saint

Théophane Graptos, mort en 845; ce qui nous force par consé-


quent à reporter la mort du Paléolaurite avant cette date.
D'autre part, le canon que Jean le Paléolaurite aurait composé
sur saint Chariton est nécessairement postérieur à la première
SAINT JEAN LE PALÉOLAURITE. 31

moitié du viiT siècle, puisque saint André de Crète, l'inventeur


des canons, n'est mort qu'en 740 et que Vi'ipii-lc est enaprunté à
saint Jean Damascèno, encore plus récent. Saint Jean le Paléo-
laurite aurait donc V('cu dans la seconde mnitir du viii" siècle ou
dans la première moitié du ix*"; ce qui n'a rien de bien étonnant.
Ainsi s'expliquerait la participation que le mélode lui prête aux
querelles tlièologiques de son temps et qui ne peuvent être que
les luttes iconoclastes. Sans doute, les BuUandistes ne veulent

pas d'une date aussi tardive, lorsqu'ils écrivent: « S. Josephus...,


intellecto obitu S. Gregorii, adjunxit se S. Joanni eique convixit
usque ad liujus mortem Constantinopoli, quam circa annum
DCCCL contigisse possumus conjectare. Contra alter Joannes
decessit in Palaestina et eremu sanctie civitatis, in lauraS. Cha-

ritonis; forsan aliquot seculis citius, cum Palaestina necdum a


Saracenis devastaretur, multo minus seculo Christi nono,
quando pleraque monasteria ibidem erant destructa (1) », et en-
core « Tempus quo vixit (S. Joannes) et in Laura Veteri mor-
:

tem obiit, nusquani exprimitur. Potuit id contigisse adhuc


quarto seculo, post lauram illam constructam, aut certe sequen-
tibus Cliristi seculis pntius quam nono, quo S. Gregorius Deca-
polita ejusque discipulus S. Joannes vixerint : tune enim mo-
nasteria Palaestina? fere desolata et a Saracenis destructa
jacebant mais tout ce que nous avons dit plus haut de
(2) »,
notre monastère vient démentir de pareilles informations.
3° Arrivons maintenant à la troisième catégorie de docu-

ments, c'est-à-dire à ceux qui confondent saint Jean le Paléolau-


rite avec saint Jean, disciple de saint Grégoire le Décapolite. Ils

se trouvent dans le Ménologe dit de Basile, dans les Menées et

dans les Synaxaires, commeSirmond et celui de Nico-


celui de
dème l'Hagiorile. sous la date du 18 ou du 19 avril. Dans ces
divers ouvrages, à deux ou trois mots près, la notice est iden-
tiquement la même. Cliose bien plus étonnante, elle est iden-
tique, etpour la pensée et pour les expressions, à celle qui est
consacrée à saint Jean le Paléolaurite, sous la date du 20 avril
ou du 26 juillet, ainsi qu'on en jugera par cette reproduction du
Synaxaire dit de Sirmond (19 avril, col. G15) :

(1) De sancto Joanne, discipulu S. Orei/orii DecnpnlUiw dans les .4. SS., t. U
april., p. 580.
(2) De S. Joanne Palacolaiirila dans les A. SS.. t. 11 ;x|iril.. p. C2o.
32 SAINT JEAN LE PALÉOLALRITE.

Outî; à; aizx/M'/ ivj/oiv -rbv XpijTbv à-;3(-r;7aç à7:f;/.0£ 7:pb, -iv

rpr,Yipiîv -bv Aîy.3!T:"/,trr;v' y.a'. ysv;;;.;",;;; "j- ày.Etvij [j.^/ayi;,


[/.ÉY^'V

TOij Aït-iîj !7'jV(;v ajTÔ). ayw^^^l^--''-^ ^"' Tris', v.x: tbv Hîbv 0£p:3t7: = Jo)v.

OJTO) oï YiVjvîv c'.ç {i--/.y.z'r,v r.ipiizr-.zz y.y.<. l'.i 'J-îtjiyïjv -Et'JrjViiç

y.al £t;i[j.;-3itoç ôîp^t^îUTr,;, toç /.a; tsv ij.Évav rpr,Yîpiîv s- ajTo»

yx'.pta y.x'; tîv ©ïîv SîçauEtv. Me-à oè tyjv tîAeiwciv tîj âyisu Fpr,-

•[zpiz-j, àr.f,'/J)iw il: ?£Vy;v ^jwpav «yvuîtsv Stà tïv ^EVtTSÛaavTa Kjpi:v
y.a'i î'ïtÎ Hévï;; tî/Ôévtx, y.x', i^voiviÇa-s "
iita y.aTaAaowv tijç à-;î;jç
ts^i'jç «tc^aOîv cÎ; tï;v tîD «v'-^'J XaipÎTWVîç Aajpav, y.ai ÈxrÉîioy.ïv izj-rbv

c'.ç xÀEtojç àyùvx^ TÛv àpîTwv y.a'; îjtojç èv î'.priVv; âv£::aucraT:.

La seule différence qu'on constate entre cette notice et la pré-


cédente, c'est que, avant de se rendre en Palestine et de s'enfer-
mer à lalaure de Saint-Chariton, saint Jean avait été disciple
de saint Grégoire le Décapolite. D'oii \ient cette erreur? Je ne
me charge pas de le dire, je constate seulement qu'elle est très
ancienne, et que, selon tdute vraisemblance, elle provient de ce
que ces deux saints portaient le mèm.e nom et étaient autrefois
fêtés le même jour.
Il suffit de comparer ce que nous possédons d'authentique
sur ces deux saints pour que nous ne les confondions pus.
D'après les Synaxaires, saint Jean le Paléolaurite renonce au
monde dès sa jeunesse, quitte sa patrie, visite les Lieux Saints
et s'enferme à la laure de .Saint-Chariton, où il meurt dans

l'exercice des vertus monastiques. Rien de semblable ne se


produit pour saint Jean, le disciple du Décapolite, qui accom-
pagne son maître Grégoire à Constantinople, le sert, lui survit
quelques années puur être, après sa mort, enseveli avec lui dans
le monastère bâti par saint Joseph THymnographe. La \"ie de

.saint Joseph, ('crite parson disciple Théophane et publiée tout

récemment par M. Papadopoulos-Kerameus (1), ne laisse aucun


doute à ce sujet : « ô [i.i';xq Fpriyiptoc ::p5ay.ap-:£p£Ï [j.£v -ïm t:-w
ty;; xj-fiZ çiXîffîÇî'J 'KaAaîc-pa; £Yy.£y,A£WSJ.£V3; £-/:;j.£v:ç y.a'; au;j.tj.£pt-

cTïjv Twv zivwv 'Iwâvvvjv 'é'/MV TÔv T3Ô Osi'î'j rpri'(ipi:\) |j.a9ï;-i^v -=. y.x'.

[j.t;j.r,vr,v. 'A-avwiaTat 0£ ij.£Tà yp;v;u; w/yo'j^ xCr/ h.v.Qiw y.xl -m -z'j

(1) Monumenla f/raeca et laliita nd liistofiam P/wlîi jiatriarchac pertinentia,


Saint-Pctorsbourg, lOtJl, II, in-f^", vmi-24 pases. iVotro citation y occupe les nu-
nioi'os 8 (>l il, ]). 7 cl 8, ilc la VU' de saint Joseph.
SAINT .lEAX LE PALÉOLATRITE. 33

[>.iyi'Kzj 'Iioivvî'j ^T,YM, M T(T)v /.i-'cov f, yip'.ç '.y''. •/JtJt;; XpuŒ3i7T:;j.ov

è-(ovj;j.tav Tixoiayi-.i, ty) y.aO' r,y.3tç yîitvuovti [J.ovrj, toD [j.a/,3:p''T3'j

'hoàvvcj ~pb^ ©cbv ày.î'^;^.r|ij:zvT;,;, à[j.çi"A;)^ti>pcî è-'; 'i-'(\ j:£v-î. Ho-*; oà

TcXî'.ivwv ;j.:va'^iv:(i)v tw Tiy.iw y.al UpwTZTW 'I(.)œ-J;o tjuppsuaàv-wv Sii


T-/;v 7.aA/,'!jf^v -/.ai ÈvàpîT:v ajTSù |îi;--ov, y.a" juvsîvat t(o Ti-w y/i; î'j-

va[j.£vuv, TS y.aô' ritj.âç xri^ àpsT^ç èv yiôpw sp'Ôpi'W vîts îv-ïi y.aOïîpj-

(jatc fpovTWTTipiîV àv (ô TO -z\> [^.s'càAou rp'^Yîpfou wç O-rjuaupbv âca-


Xov [ASTaTW'/jJi Xîi'iavîv, val sr, /.al Iiùâvviu Tîij à|i£-a(v:u û-ô tw £7:t-

xpsîOîv âoàssiT^ç TOij ÔŒÎsu rpïjvopto'j 9rjXT,ç SYxa-axpûxTSt to ax^vs^...

Et Vie du même saint Joseph par Jean, diacre et orateur


la

de la Grande Église, donnait déjà à peu près les mêmes rensei-


gnements (1). Il n'y a rien non plus dans la Vie de saint Gré-
goire le Décapolite, dans laquelle il est question de son disciple
Jean (2), qui nous autorise à le faire voyager en Palestine et
mourir à Saint-Chariton. Enfin, la chronologie nous oblige à le
distinguer. Saint Jean le Paléolaurite, avons-nous dit, mourut
certainement avant saint Théophane Graptos qui a composé son
office. Or, ce dernier mourut au mois d'octobre 8 l.j. La mort du

Paléolaurite arrivée en Palestine, alors que saint Tiiéophane


était à Constantinople ou à Nicée depuis l'année 813, doit en
conséquence se jilacer au ])lus tard dans les premières années
du w" siècle. A ce moment, saint Jean, disciple du Décapolite,
était loin En effet, d'après
encore de penser à quitter cette terre.
la Vie presque contemporaine de saint Joseph l'Hymnogra-
phe (3), saint Grégoire le Décapolite mourut à peu près en même
temps que l'empereur Théophile, f janvier 842, c'est-à-dire dans
le courant de l'année 842. Son disciple Jean lui survécut \i.i-x :

•/povou; auyvojç, dit le passage de la Vie apporté plus haut, et


quelle que soit la longueur de ce temps-là, elle nous reporte
certainement au delà de l'anni'e 815. On ne saurait donc à l'ave-
nir confondre pour aucun motif ces deux saints, qui ont droit
tous les deux à un culte distinct.
S. V.

(1) A. SS., t. I april.. ii" 21, p. xxxii. Cetto \\f di^pond dr colle de Théo-
phane, ainsi que l'auteur le dit. du reste, explicitcMtient.
{i) Th. loannou, Mvriiisîa àyio),ovixà, Venise, 1884, n" -24, p. loi.
(3) Papadoponlos-Kerameiis, Op. cl l. cit.
34 SAINT JEAN LE PALÉOLAURITE.

II. — OFFICE INEDIT DE SAINT .lEAN LE PALB^OLAURITE

L'xY.iKzMx inédite de saint Jean le Paléolaurite, dont on


trouvera le texte ci-après, est extraite de deux manuscrits ap-
partenant autrefois au monastère de Saint-Sabbas et conservés
aujourd'hui à la bibliothèque du patriarcat grec de Jérusalem.
Le premier, cod. Sab. 71, qui semble être du xr siècle, contient
le sj!r)vaiîv de juin, de juillet et d'août : c'est lui que je désigne
par A. Le second, cod. Sab. 72, du xii° siècle, contient le [ay;vx':v

d'avril, mai, juin et juillet; je le désigne par B (1).

Les deux manuscrits sont indépendants l'un de l'autre : A


indique Jean comme fêté le 20 juillet, B le place au 19 avril (2).

Tous deux contiennent un /.âO'.T'j.a, mais


trois c-'-yj^px et un y.avojv ;

les quatre premières pièces sont absolument différentes dans


les deux recueils seul, le canon est le même de part et d'autre.
;

Cependant A y a omis par erreur le 4" tropaire de la T" ode; le


2° tropaire de la 6' ode diffère d'un codex à l'autre; le texte de

B est ici d'une littérature moins banale.


B attribue le canon à Théophane, saint Théophane Graptos.
le célèbre hymnographe hiérosolymitain, y 8 15 (3). Le kathisma

et les stichères de A sont sans doute aussi de lui; ceux de B


peuvent être l'œuvre du correcteur qui a modifié plusieurs pas-
sages du canon.
Ce canon est du 4" ton, sur l'acrostiche 'E-'. ïévr;; 6av:v-a as :

•Apo-:S), xâtep; il n'a jamais eu de deuxième ode. Tousles sïpiJist

sont empruntés au canon de saint Jean Damascene QxXiscr,ç :

-b spjôpxîîv -ï'Aavî; (4), sauf Ve[p[i.z; de la 4' ode : Ai' i-v'âzï;atv,

Chose plus curieuse, le théotokion de la 3" ode est copié


s!y.-:ip[j.:v.

mot pour mot du canon type.


Si maintenant nous examinons le canon de l'office de saint

(1) On peut voir la doscription do ces deux manusi-rits dans A. F'apadopoulos-


Kerameus, 'UpotroXuixtTixri piê),io9Tixri, t. II, Pétei-sbourg, 1804, p. 128, 131.
(2) iM. A. P.-Keraraeus, /*((/., p. 130, indique le 17 avril, ce qui parait être une
coquille.
(3) Sur ce saint, cf. S. Vaillié, Saint Michel le xynrellc et les deux frères Ornpli,
saint Théodore et saint Théophane dans la Revue de l'Orient chrétien, t. VI, p. 313
seq., 610 se(i.
[A] na()axAmTiy.ii, édit. Venise, 1897, p. 107.
SAINT JEAN" LE PALÉOLAURlTi;. 35

Chaiiton au 28 septembre, nous voyons que ce canon présente


la même structure que notre canon à saint Jean le Paléolau-
ritel"!. Il n"a pas d'acrostiche cependant. Mais ses cipi^/.:! sont
empruntés au canon daniascénien : HaAajar;c to èpjôpxCîv, à Tex-
ceptiun de I'^'pi/bc de la 4" ode qui est : li àYi-r,aiv, olv.-(pii.z-/ ;

eten outre, par une coïncidence (|ui ne saurait plus être l'effet
du hasard, le théotokion de la 3" ode reproduit à une syllabe
près le théotokion correspondant du canon primitif.
Il appert de là que Théophane, dans son canon pour saint
Jean le Paléolaurite. a imité le canon de saint Chariton, le

fondateur et le patron de la Vieille Laui'e. Or à ce dernier canon


la tradition donne pour auteur Théophane ou Jean le Moine :

U:ir,ii.x 6£:çiv:j;, :•. oï, 'Iwivvîj |j.:v:c/:j. Je croirais Volontiei'S


'lue l'attribution à Jean le .Moine est la plus vraisemblable : en
dehors du canon, en effet, un seul trupaire, le do.xastikon des
stichères de \èpres (2), porte un nom d'auteur, et ce nom est
justement celui de Jean le Moine.
Ceci admis, je me demande si ce moine Jean ne serait pas
notre Paléolaurite. Je sais bien qu'on a attribué (3) à saint Jean
Damascene les innombrables compositions liturgiques signées
Jean le Moine : mais sur quelle preu\e nu même sur quel sem-
blant de preuve"? On n'en apporte auruu.
Saint Jean le Paléolaurite ne serait-il pas, je ne dis pas
l'hymnographe Jean le Moine, mais un des nombreu.\ moines
peu\çnt se cacher sous cet humble titre"? N'aurait-il pas
(|ui

rmployé d'abord à célébrer le fondateur de son monastère ces


mêmes rytiunes que plus tard Théophane aurait fait servira le
ihanter lui-même"?
Lhyi inthèse paraîtrait sans doute moins fragile si une édition
critiqui', liasée sur l'étude des plus anciens manuscrits, nous
affirmait que l'auteur de l'office de saint Ciiariton est bien réel-
lement un moine du nom de Jean mais qui nous donnera ja- :

mais une édition critique des menées? Telle qu'elle se présente


à nous cependant, cette hypothèse, il n'est peut-être pas trop
imprudent de l'appuyer sur le passage, I'"' tropaire de la 8° ode

(1) Mrivaïoi. septembre, éilit. Venise, ISlJo, p. I(j3 seq.


(2) Mifivaîov, ihitl., p. 102.
(3) Cf. (t. Papadopoillos, S-juSoXai d; Tr,v Idtopi'av Tij; Tiap' fi|j.r/ Èxx).r,(T'.c(rTTix»i<

uLOU-jixïi;, Atliènes. 1890. p. 212.


36 SAINT JEAN LE PALÉOLAL RITE.

du canon, où Théophane nous montre Jean le Paléolaurite


comme une lyre mélodieuse :

Cod. Sab. 71 = A, fol. 70 v".

Mr^vi TW a'J-tjJ (= '.ï'jAuo) v.r' t:j îjUj -XTpbr Y;y.wv Iwâvvîl» tsj

naXaioXaup(TOU.

:'' ::?:;
Kâôtffjj.a' v/c; 7:(>,iYi5ç) Tr,v asstav.

•ol. n r' 0£tw îpwTi, ;j.iy.3;p,

y.3cta/,t-(i)v,

Tpuip-^v, ::îpisâv£i:tv

y.at Tïû Pîsu TÔ aaTXtsv


111 y.a; si; ^jtôpav ç£V(;v

y.ai TT, Ti'jyix

lb îuTtpiizç avîpsîojç
y.ax£Aa££ç, Gt7t£,

àpETWV Tî ày.piT3!TGV,

2ib '::(œt£i ^cmjj-Iv aïi'

Kp£cr6£U£ Xpia-rw <C "<•> ^î^

-roTç ÉcpTiuC'jji -:0(.)

5. Tpo6£iç codex; cf. .Joan., II. 17. — 7. y.»Ta"/,£i7twv, — S. mpiyàviav. — 11. Ttav-

(TÉiTToi;. — 15. àvSpiuç. — lf)--22. J'ai suppléé la fia du tropaire d'après le tropaire
type et les nombreux tropaires similaires.
SAINT JEAN LE PALÉOLAURITE. 37

— :iyr,px' r,yz: -'k(x-{io:) a'" T;apâ>,a6£' 'Oats -izi-^p *()so^bp!..

Oîis zi-zp
Iwivvr; aciavajTS,

TÛ rcôôoj Èa-aup(o6Y;ç

TCû îia aè è-'i y^î


JîouAiitTîi ^îvwfiïv::? -/.at i-/. ^apôîvou
aipv.x oîpojjtvTc;

XpiO-TOO TOU ÔSÎÏi'

Is'vïjv )j(opav, jtâ-îp,


10 •/aTs/.aîsç i'f/.ïîav

•/.at -ôiv •r;G£(»)v -/.iaij.su -£p:;vwv


a'ïïOçevdWaç

£tç TsXsç aitiv, •jray-iJi.â/.ap,

èé'Mux^ apôTaîç à^aax'^o'aç -aaiv

|JL£A£TYjV T£ OavdcTCU

xal ÈyaAÎVdJiaç
Ta TaOr/ f^ àff-xr^cci aiu
Lr,)v(i)--r;ç àvaΣ0îiYl-''-''2ç
2f' Twv zps ŒGÎj àcxriaâvTiov,

O'.ç ij'j'fyspsùzii asû

"Ojts ::àT£p
lG)âvv(; -yyxziîiiJ.î,

(fOlXTjUXC TQ TOi 0£(gU


35 TTïtij.v/; XapÎTtov:^
£^'(;vTX-^(7aç w; G~b';yoç v.ai àv£|v.â5())

-oÛTOu T-r;v I'vOesv

Çr|)^w(7aç :ssv

xat èv ï;au"/'a
30 Tiv JEt:v c'.av'jixç

^^tuŒai T'^ç a-£z-ï;ç '.spîupvt'aç

Y£--cvtoç aç'.ï;

Ojt'/;ç OÙ(i)v ib^ a;j.£;j.xTi;

ibv à;j.-/cv xaO r/.âo'Tvîv

-1. ÈOTa-jf liOr,? ; cf. Gai., vi, 11. — 11. eiôÉMV. — 15. nav-jyiov. — 17. sx^''^^'^^- —
'21. oviYX'P''^^?' — '^^- *!?'<*<?£.
38 SAINT JEAN LE PALKOLALRITE.

•/.aï ç(i)-tÇs[/.£VOç

Tîv viîJv 7.x\ tï;v 5tiv:r,xv

èv H-Mpix'.: \j.j7'.iy.x<.:

10 r.pzz àpfcTr,v

;j.3:/.2ptiTï;Tx.

"Oju -àtcp
Iwivvï; ::a;j.y.3!/.ip'.TT£,

Fol. 71 y" TtO (79ÉVÎI T-^r Tpiisîç


45 èv3ss'j]j.£v;ç JXiwç

ïsuYîç -âaav
7.0L\ -pzziT.i'/.7.'y.z

tÇ) ÏVTl, IJÎ5É,

oii Sîiopûç
xxl -pi^îii); ivôîiu /.al çôâja^
TavTUV T(OV ipîV.TÙV

irpb; rb ày.pi-:aT:v, !J.ây.ap,

Tyjç 6îîa? îÎTi'iî :v-(i); àzsT'j/jîç

[/ïTa likz^ àHùoç


y.ai ÈKaYaAAr, vOv
à-'Y£A(i)v Taî^ ^îpjiai;
iT'Jva<jTpaiïT5t;L£voç,

îtb ;j.vf,aOï;-:t twv tîA:Ûv-wv


(ill

alcitùç. -içis6aû[j.aŒT£.

Cod. Sab. 72= B. fol. 35 v".

M-^vl Tw yJj-.M [= àiïpiXwp) eiç lO' "


tsû iît'îu

'I(i)3tvvs'j Tiû -aAaicAaupÎTCu.

KâOiTiAa' 't^'/zz z' '


-apâXacE" KaTS-AàYï; ho-r,:

TïJV -T(J)"/£taV TÎJ XpiJTIJ


à-i-îftrj-aç ïjcrîîô)?

o5. xa9£p6[i£vo;. — 30. —


çtoTiïmiiEvoç. 37. S'.œvuav. — 41. TÔÉvr,. — 4l!. épi'?;!.

— 51. JcpâÇeo;. — 54. ôvto;. — 57. jrupiat;. — 61. àTito;. — 5. xaTîitXivEi.


SAINT JEAN LE PALÉOLAURITE. 39

t:>wJt:v fMT.tç oGaptôv

f.xl Biçav p^suffav, csçé,


y.a'i Tov (jTaupiv aîu £-(i)|jiov

àpi|jL£voç -piio^i

10 T7;v ŒTîvriV îtwSï'jaiz^

;:aTÎi)v xiç r|î;viç

oi' ÈYXpaTsîaç, oais,


«^râffYjç T£ y.axszaGîi'a? xaî sçOaaaç
15 spôç Tki-c: Gîïsv
ToO T:apao£i!7î'j.
Io)ivvï; -Ji~r,p ri;j.(ov.

STi-/r,pi" v/:; -"/.(xYtiç) c '


-apà/.aôï" Tî ùjjLâç y.aXsîwi^.îv.

Tfi; kpr,\t.zu -h çatSpôv


au (îj:pGY;ç y.pîvîv aAr,6fïiç,

5 |Ji.3Va!^6vTO)V TO TSpTVÎV

à'vOî; Û7:dtp-/£t? xal Xa[J.':ipiV

/ïpoSps[;.ou

;(aîpî, ::âT£p, ô)ç c;j.(.')VU[j.gç'

âv Tpi::itç

10 èTïaYâ"A/-î'- (i)? :[J.:'.p^T.sç,

îïWTS'jç (ypîupsu xaïç îy.eaîaiç aou


"

xai y.5<7;j.cv uy.^z'O? ivTïûrsj'.v

îy.sTSUs

TCÛ !7(i)fJr,va'. Ta; 'iu/àç -rjiJ-oiv.

16 Q Tcôv ÙTtîpTijJ-wv avwvtov a:'j


*

(oç Y^P y-''-^f''3t £j6aAè?


àva6"Aa(rT-/;(7a; TOtç Èv (^
Iv àsy.-rjîjsi -pcxaSaipsiç
GoX) Tr|V 'ZjpiTj. aA-^Ow;,
-.'0
TTapaYstç
àpsTwv -rjiJ.Cv Tî'j; pîTpua;,

r,. Ëlsiitai;. — 8-9. Cf. Mat., x, 38. — 9-10. Cf. Mat, vu, 14. — 17. iijiiSv Ttpsir. —
4. xpivtuv; cf. Is., x.xxv, 1. — 8. ôpiôvuiioç. — 17. ÈfY^. — 19. çpaîva. — 20-22. Cf.

Ps, Lix, 5.
40 SAINT JEAN LE PALÉOLALRITE.

îîv:v, -iiip, v.x-y.'/ùziMç,


vÉy.3'.; T-J;v Œ-r,v "/ipiv y.-y.7y.')

'Ayyîaî'. Oa'j!j.i'J;'j''.v avoiOïv.

îùç.-^;j.c~jjfv 7Z-J -y. yf)'Koc

30 |j.;v2uiv:(ov y. '/_:py-

;'. -p:6A£z:vT£ç -i-twç,

Tsîç £v -Épaatv Ta 'ixj[j.y.-:x.

TCÏ.; £V y.JaiJ.fo Ta TîpàîTia,


oay.pj())v pîîfJpîiç 3"j;j.vrj-£Tat
'
Ta Twv 2at;j.ivu)v 7J(;Tr,;j.aTa

40 Ti'j c(i)9-r,vai Taç 'i'jy_àç t^ijmv.

Cod. Sab. 71 = A, fol. 71 v°.

'0 /.avt'ov oépei ày.pi JTi-/{oa Tr,vîî" 'E-l ^Évr,^ OavivTa as

•/.pcT(ô, -aTEp. Ôcoçâvîuç.

Q'.ÎY] a'' v/.^î î' ©a/vicG-r;: t2 àpuOpafov ttsaxyoc.

EatcîÎi Trj "pbç Ssiv p(i)vv'j;j.£v:^

5 «7:0 veiT'^TOî

Tw à-j'^'^'T'
~p:'£Îpa;j.£; Oîo),

'loii'i'rr, jj.ay.àp'.E,

;j.:vaî'.y.aïr àiy.r,T£îi

îtaç.£p:vTU)ç 7T;r/icJ;j.£v;ç.

10 HAijTî'aç y.al ç;(OTCç.ip:j -/âpiTiç

àva-i[j.T:A<i[j.£vc;ç

y.a; j£6aŒ[;.isuç Ti'yrî'jç y.aTî'.y.wv

(7£êa7[/.i(j)? è6tio(ja^

35. 7tpo),â;i7t»i. — 37. fùSpoiç cr\;|j.vr,YîTai. — 1. Fol. 3(3 r° B. — i. Oeoçivou: répété


en marge. — 4. tjjç o^; 6eàv A. — 4-5. Cf. Ps., lxx, .5. — S. novaSi/.?,; i(jxr,o£wi; B.

— 9. oTu^ioOfievoç AB. — 13. iêéricai A.


SAINT JEAX LE PALÉOLAURITE. 41

15 -riç ivaôâîîiç, 7:a[/.[jiaxctptaT£.

Tïj TOÎi XapiTtOVIÇ


TîO Oîoçipsu pi.àvîpa TpoaSpaiJ.(l)v
îv ày.sîvï; $iéT:ps.<^(xç

~0 hpzup'foç Y£v;[;.svoç
7:£Ç(>)TiŒij.Évsç, '.spcotaTE.

t:îç îùpavîïtç -raÛTriv àYa6oîç,


-5 'Icoâvvï;, Tpsai^Xuaaç
y.ul tï;ç ày.îtôîv £tu)^£ç

oas'.viTiT-^; xT.o'kxùaewç.

0ÏOTO/.IOV.

Ey. a:j y.£y3;piTCi)|j.Év(;^, 7:ivaYV£,


30 'lI-'-ÎV àv£T£lX£V
ciy.aio<7JV((;ç t^Xiî; XptaTiç
y.a; tptoxl y,aT£X2(;j.-p'jv£v

£v t:îç -oj (jy.îTO'j^ :);up63ij.aaiv.

35 Qî îr, Y '
E'jçpai'vETat £tÎ c:i ïj £xnX-(;aîa aou.

Nsxpwffaç TÔ TTjç capxî?


". Si' £Yy.paT£Î3tç ày.piêoOç ç/pivïjna

Çuiirotô) •::v£J[j.aTi,

zxTEp 'hoâvvr;. TupCCTÉSpaiXEç.

10 "H 6£ta y.a'i çwxauY'ÔÇ


£v Tï] y.apît'a asu, (jsç£, £AAai;,t{(iç

suTto-Tiy.wç ('|')yrja'£v,

7:â-:£p 'lojiwi; ;j.ay.âpt£.

22-27. Ce tropaire tout nianqui' dans A. — 28. ©eoToxîov,


ciitiei' abrégé en
marge et sic deinceps. — 29. x£-/apiToii£vr)A. xai x^P'TOt^^^l? B. — 30-31. Cf. Mal., iv,

2. — 32-34. Cf. Luc, i, 79.— 30. seq. Cf. Pet., m, 1 — 39. 18. jt. 'I. itposTfiYYHra? B.

— 40. Fol. 36 V° B. 11. rsm «rajw; A.


1- SAINT JEAN LE PALKOLAURITE.

©ESTOy.îîV.

ïOîv CCI TÏ xaTp: /.pxj-;iX.z\j.f') .

t}tOï; At' àyàTTïjŒtv, cïy.Ti'pjJiov, t^ç cr^ç e!pr,vr,ç.

•''"
0£:s£7Y^^' /wpiîiç ivTsOpajxjAs'vsç

•/.ai ifojTsowpii) yûcei,

::âTSp, X£Aajji.-p'j(7;j.£v:ç

«psTWv àr/.'^îsji

SEOçpuv 5iÉ7:p£<iaç.

ô."'
AT:£5ev(i6'^ç -aTpiîiç /.xl -lov l'.y.îùov

y.aî Tw XpitjTw -p:!j-?;A6£ç

èxouata |3ouX-f,(j£i

Tov ataupiv àpà,u.£Vîç


OEiçpo>v, jjlay.âptE.

l^' NïV£xp(i)[j.£'vcç à-«ci Tîïç çaive;j.£Votç

Tw ty;ç çw^ç alTÛo


Sr àjy.i^aEu; iç';?,

Iwâvv(; •::xvaîç£,

:rpGÇ iv £^£î-/;y/(;aaç.

65 ôiiTi/.t'iv.

af,v '[s.(7T:epa, 7:ap6£V£, Tr,v OEOsix''"

ÛTïepçuwç ffKY)vwaaç
OÙTOÇ Xal [J.£T« Tsy.îv

QuY.fl OUVâlJ.£l !7£

'^1'
TïapOÉvsv È"ir,p'(;o'£v.

ÛÎoy; £. i]j. y.^piE y.:'j, swç.

NcOv, ::iT£p. y.a6ap:v

r,G\)yix •/.-.r,zi.\j.t')oq

'15-48. Ce tropairc est pris mot à mot dans I" '0/itio/ixoç, Odit. Rome, 1886, p. Ci.
— 47. [lïiTïip A B. — 49. oixirr-iiu/ A B. — xop'oi; A B. — 56-58.
5(1. Cf. Mat., x, 38.
— 61. X,. Ta[i{(j) A. — 04. wv A. — 68. tôxwv A B. — A, 70. iTiôpiffev lTr,pY)7a; B.
SAIN'T JEAN LE PALÉOLAURITE. 43

Xa[x-6|j.îvoç BiÉçuysç.

T^ yâpiTt O^îu
xat iToçtar xoti SoYfJiotatv

otîzps'ia;, ôscçspî,
80 Ispzbq /pT;[AaT('aaç,

-aiJ-ixay-ap, iepwTaTS.

WîSToy.isv.

Al i;àaai -'^Vîa'.

£Ù(7cOÛç ij.axapiLî'JO'iv

85 ffE, -âvaYvs, ri;v Texcuaotv

ÙTTÈp çùaiv xal XsYïv


Tsv -Co îvTt ;i.ay.âpiov.

Qîor, ŒT' Qùatx) azi ''[i.îza cpwvîj; aîveaico;.

-S) TÛv yaptTuv aT=çàvto


~ap' aÙT-^ç, -ajj.iv.ây.ap, £j-îsavtô9'r;ç

ÔXoTpSXUÇ
T(o 9W7o:p(;) (pî'.Tr,3a; XapiTwvt.

95 "Ej-r,Ga;
£-'. Xp'.JTbv Tr^V TtÉTpXV TÎJÇ TJoSa^ 7Î'J

xaïç zpay.Tiy.atç à-iSatvwv


àpsiaîç, Osifpiv, îùtTîSiTpiTu;

li-X' èv ty; /.y.piix jju, zdtTïp, 0£;j.£vsç.

— Oeoçwps A, OEopâvTop B. — 83. Luc, 48. — 88. 0.


78. X. o. X. Syvaiii; A. Til. Cf. i,

« AB. — 92. i^TscavtieEt; A B. — Cf. Cor., — 97. imëai'vov A. —98.


9(5. I x, 4.
OetfçpMv A. — 99. àvaêàoTi; A; Ps., Lxx.xin, — 95-100. Cetropaire est remplacé
cf. G.

dans B par cet autre :

'E-Aay.-r;

ijfl y.opuç-^ wpatcv Oixor^iJ-a

Tyjç xaôapaç izo'hiTziaç

•/.od T£)>£Îaç, xâTîp, OsîŒîSîiaç

"vî'jy.aTty.ôJv y.aî ttiviov ajy.r.jEojc.


44 SAIXT JEAN LE PALÉCn^AURITE.

Katâpaç
-fiÇ •:rpî[j.-(;-ïf5:; Eiiaç tw -.Lym g::>

èXsuÔïpo-JiJ.îOa, (7'j -[xp


1"^ tiv XpijTJv 7£xî3ij3£, Kap6ïv;[Aï;-cp,

àv-î -ajT-r;;

tr;v îÙASYÎav tS^iv è-riYaia^.

'P(d[j.ï;v Tï-jV 6îtav


110 ûç SrcÀoiîa -£pt/.£Î;;.£v:ç

7:etpaT|j."ov aipssjîwv inçuYîîv

r,îuvr|6-^ç, 7:a;A[j.ay.âptaT£

£ÙÀOYr;[/£vcî £?
11>J év T(o 72(0 tt;; îiH''",; "ju, <C "/.'Jp'.î ]>.

^£vi-£Ûaaç
Si '^iJ.aç -àvTwv, ziTïp, y.upi:-

l'Ai Çs'vï;?, [Aiiy.ap, j£ -pîçxvû;


1~" Si£(pû)v3:ç£v y-pauyaCovTa
£ ù A î-fl !-'•-''"-? ^^ -'

£v T(o vaw Tv;.; îi^'iç Jî'j, y.jpt£ >.

0£;-::y.iiv.

125 •^yiaîjixÉvov OeTcv (jy.'(^v(ij;j.a,


/3:ip£

otà (7CÛ -pp 2£os-at f, yapi,


6£0Tiy.c, Tsïç y.pauvi^^iujiv

£ÙXoyYj}A£VÎJ •<! £Î
130 £V -M VXÙ T^; îiîVjî GZU, /.jpi£ ]>.

109. pû[iav A. — 110. ê. puô|jiEvov A. — 112. sxyuyûv A. — 114-115. J'ai suppléé xiîpte

d'après lecanon type eOXoYTiixÉvo;


: eî 6 9s6; [iou B; cf. Dan., m, 53. — UG. CeviteOooh
AB. — 117. àndtvTwv AB. — 121. eù).ofr,T6; B. — 127. SsSotî AB. — 129. eOXoY»iTà; B.
SAINT JEAN LE PALEOLAURITE. 4o

Qpatoç y.xl crù;j.:z /.y). 'i'J"/v/

v.od -ï;v îJcsSîiav

135 y.aî Gst'aç y'"»><^-'^? cp^aviv


xal SoYjj.âTO)v YV()(jiiT'()TOç

y.a't [j.£X(|)oîaî àxpatsvsyç


Xùpa YïY^'"''')^^'

âva[j.iA-(>>v

140 TràvTa ta ïpY^ y.upfiu tïv y,ûpi:v.

Ilpbç -T,V àtîAEJTlfjTÎV ^(0-r|V

;j.a7.api.i--(;Ta

[J.£T3:/.î)^0)pr|/.3!;, '03t5,

145 y.aî àçôâptîu xa-ï;:tu)jzt


àY«X/aaa-î(i>ç tu}i;£îv

j/éX'^tov, t;.a/.àpt£'

s'jXoysï-ïs,

<[ TïdtvTa Ta spY^ y.upîou tôv y.ûpiov >.


150 6£:Tcy.tov.

àsOap-ruijj.îvc.

tÇ) Ôeîù) tiy.(p ffîu, ';rav3!YV£'

155 -ï-r;v
Y^:? çio-tv xal y.'jptwç Ç'J'O''

y.xl --'çi iiîiîv, aYvr;


"
oÉa-uva, t£Tiy.aç
o9£v '::âv-£;

de £'j/.OYouiJ.£V, Map!a 6îivu|j.ç£.

160 D'icr, 6'' AîOoç à"/£ipiT[j.-/;-o; îpouç.

T£Àeç 7:a;;.iJ.ây,G(pi'7TSV £Ûp£ç


côiv T'^ç àcy.rjîjcw^ aYOJViov,

ISî.Fol.STVB. — 130. Yvri-TioTaioçA. — 137. [iettoSiaç A B. — 138.aûpaA. — 140. Il

manque pour lésons leverbe de l'hirmus


eù).0Ysr'C£ — Wl.Ttpb;t}"pe. àOivaTov (làvtjiv

!;. A. — 142. T. aTsXsCTTiTOv A. — 145. àspitiTou B. — 148. A


-/.atriÇiiofTai; eù).OYïiTo;

B. — 151. AB. — 155-156.


àito-t£iva7<r6[jie9a yop xEviÇMjieBa
Tr,v (fJTivA. — x. t. à.

ICI. jiaxâpKTuov A.
46 SAINT JEAN LE PALÉOLAURITE.

r.iiip "luâvv/;, "pîç XpwTiv

1C5 y.aî jASTaôîtj.îvsç

Trpbç «TraQ'^ v.cd a'îisvsv

uioY-v, -a|j.|j.ây,ap liponaTS.

Ev Y?),
-â~£p, Tïj TÔJv -paÉojv
naTYj^iwOiQç ./.a-oi/.fi(;ai

170 oTa [j.iiJ.'/;Tr;ç ypT;;j.a-îaa;

TtdV r,(JU-/t(i)V

y.a't Oîîçipwv àvcpwv,

oaïc jj.âxap, 7ï;v à-iXauatv.

175 SîîTîy.icv.

PeïGpov xb -^ç àOavaîîaç


yi|j,iv àvÉÔAUG'a;, xapÔévs,

y.ai TS xr;;àçïi7î(i); iJoiop

Xptaxbv -ôy.eûua,
180 ù y.a6atpijj.î6a

ârb xavTbç ijT.ÙM\j.ix-iç

S. p.

168. Cf. Ps., .\.\xvi(xxxvi!), 11. — 169. Y.a-caayii\tiiaai yi|-.(i9ri; B.


— 170-17i. A place
la

de ces trois incises, oï avSpûv B, dont le copiste a sauté une ligne. — 178. Cf.
Ezech., XLVii, 3. — 181. (ritTi)(i(i.aTo; AB.

P. S. — Papebroch, Ada Sanclurum, mart., t. Ill, p. C05, a, lui aussi, proposé


comme plausible l'identification de l'hymnographe Jean le Moine avec saint Jean
le Paléolaurite.

11 est aussi intéressant de noter que la traduction slave des Menées citée dans
l'Église russe a conservé de saint Jean le Paléolaurite.
l'office
y

BIBLIOTHEQUE HAGIOGRAPHIQUE ORIENTALE

VIE ET OFFICE
DE

SAINTE MARINE
I
s. RIA.R1NA.
{Oraoui-c de la première muilic du .VI 7' si<'cle : A. lllumuert inc.,

B. A. JlvlV'crl xriilps.)
BIBLIOTHEQUE HAGIOGRAPHIQUE ORIENTALE
KDIÏKK l'Ai;

LÉON CLUGNET

VIE ET OFFICE
DE

SAINTE MARINE
(TEXTES LATINS, GRECS, COPTES,
ARABES, SYRIAQUES, ÉTHIOPIEN. HAUT-ALLEMAND
BAS-ALLEMAND ET FRANÇAIS)

l'I'l'.I.lÉs PAR

Léon CLUGNET
^Vveo la collaboration tie M]\X. :

E. BLOCHET, I . GUIDI, H. HYVERNAT,


F. NAU ET F.-M -E. PEREIRA
(O)ivragr anir ilc iiriif grariircx) ;

»>j<^e<>je>s»^-*

PARIS
LIBRAIRIE A. PICARD ET FILS
82, rue Bonaparte, 82

1905
INTRODUCTION (O

I. — Vie de sainte Marine.

L'histoire de sainte Marine peut se résumer en quelques


lignes.
Un homme, devenu veuf, se retira dans un monastère et y
fit accueillirégalement sa fille, une jeune enfant qu'il ne vou-
lait pas abandonner et dont il avait dissimulé le sexe sous des
habits masculins. Après sa mort, l'enfant resta dans le monas-
tère et y grandit, tout en faisant l'édification des religieux par
sa conduite exemplaire.
Mais, un jour, la fille d'un habitant du voisinage ayant eu
des rapports coupables avec un étranger, prétendit, lorsqu'il
lui fut impossible de dissimuler sa faute, que c'était le jeune
moine qui lui avait fait violence. Plutôt que de révéler son

(1) C'est M. l'abbé Naii, profossinir à l'Institut catholiquo do Paris, qui, par
un travail sur sainte Marine, inséré dans la Revue de VOrienl rliirllen (vol. VI.
1901. p. 27G--2'.K3), m'a suggiTé la pensée de faire paraître dans cette mémo re-
vue tous les documents relatifs à la sainte en question. C'est à lui, en outre,
que je dois la connaissance de plusieurs des textes donnés sous mon nom. Je
tiens à l'en remercier ici, comme je remercie également les autres savants qui
ont bien voulu, sur ma demande, concourir à cette publication.
Trouvés à des époques ditt'erentes et devant, pour la plupart, être imprimes
dans une publication périodique, ces dilïi'rents te.\tes n'ont pu être classés dans
un ordre méthodique, comme cela eût été convenable. Le lecteur voudra bien,
je l'espère, regarder avec indulgence une irrégularité que je suis le premier à
regretter.
D'un autre côté, on ne devra [las s'élonner si je n'ai e.ssayé d'établir la filia-
tion ni des manuscrits qui contiennent les textes latins ni de ceux qui contien-
nent les textes grecs. Pour le faire, il eût falln .avoir tous ces textes sous les
a
II VIK liK SAINTE MAItlMO.

sexe, Marine préféra ne pas repousser Taccusation et fut, en


conséquence, soumise à une pénitence des plus rigoureuses,
au cours de laquelle ellr fut un modèle do patience et d'iui-
iiiilité.

Lorsqu'elle mourut, les moines chargés de l'ensevelir re-


ronnurent son sexe. Aussitôt, le mépris qu'on lui avait té-
moigné se changea en admiration et, dès lors, elle devint
l'objet d'une grande vénération, non seulement pour les re-
I
ligieux du monastère, mais encore pour toute la population
de la contrée.
femme qui ait vécu sous des
jMarine ne serait pas la seule
habits d'homme dans un couvent de religieux et elle ne serait
pas la seule, nna plus, qui ail eu à élever un enfant supposé
être le sien. Cette répétition de circonstances presque identiques
dans plusieurs Vies de saintes a jeté un certain discrédit sur
celle de sainte Marine, que certains ont prétendu être une pure
invenlion. Je ne crois nullement qu'il faille se ranger à cette
opinion. Tout d'abord, il n'y aurait rien d'étonnant à ce que
dans ces temps primitifs, où les monastères de religieuses-
n'existaient pas encore ou, du moins, étaient fort rares, certai-
nes femmes, désirant fuir le monde, aient usé du même moyen,
c'est-à-dire aient déguisé leur sexe sous des vêtements d'homme,
afin de se faire admettre dans des couvents de moines (1). La

chose était d'autant plus facile qu'à l'intérieur des vastes encein-
tes des anciens monastères de l'Orient, les cellules des moines
n'étaient pas contiguës, de sorte que ceux-ci vivaient presque au -
tant en anachorètes qu'en cénobites. La présence d'une femme
pouvait donc y passer inaperçue. Il est vrai que le côté forcé-
ment assez romanesque d'une pareille existence, rendue plus
étrange encore, pour ce qui concerne Marine, par la nécessité

où elle fut d'élever un enfant dont on l'accusait d'être le père,


devait plaire à l'imagination des anciens hagiographes, tou-
jouis en quête d'extraordinaire pour l'intercaler dans les Vies
de telles ou telles de leurs héroïnes, qui se prêtaient à la chose,

yeux. Or. coirmiL' on le verra par la liste donnée plus loin, il en est un grand
noniVire dont je n'ai pas la copie entre les mains, et, de |ihis, il en est certaine-
ment beaucoup d'autres dont j'ignore même l'existence.
(1> On trouve la liste de celles d'entre ces femmes qui sont connues dans Act.
Sanct., .lanvier I, Anvers, 1613. p. 258.
VllO DE SAINTE .MARINE. Ill

par exemple, dans celle de sainte Tiiéodora (1). Mais, tandis que,
en lisant ces Vies et particulièrement celle de cette dernière
sainte, on ne peut éviter cette impression qu'on se trouve en
l'ace d'additions qui dénaturent des textes primitivement plus
simples, on n'éprouve pas un sentiment semblable en parcou-
rant l'histoire de Marine. En fait, on sent que ces traits, qui,
ailleurs, paraissent être des interpolations répréliensibles, sont
les seuls qui constituent la véritable histoire de notre sainte.
Les supprimer reviendrait à la supprimer elle-même. Il est
possible qu'on ait voulu rehausser la gloire d'une sainte Theo-
dora en lui prêtant un genre de vie en partie modelé sur celui

de sainte Marine, mais on ne voit rien dans la biographie de


cette dernière qui ait dû être tiré d'ailleurs.
Cette histoire de sainte Marine se trouve dans des manus-
crits latins, grecs, syriaques, coptes, arabes et éthiopiens (2).

Or, il suffit de parcourir rapidement ces différents textes pour


reconnaître immédiatement que le plus simple, le plus dépourvu
d'amplification et, par conséquent, le plus conforme à la rédac-
tion primitive, est le texte latin (3). Et, cependant, celui-ci con-
tient déjà divers détails qui sont dus uniquement à l'imagina-
tion de l'auteur qui l'a composé. Ainsi, tandis qu'il nous apprend
que le sexe de Marine ne fut jamais révélé ni par elle-même ni
p;u' son père, il n'hésite pas à rapporter les paroles par lesquelles
celui-ci aurait invité sa fille et celle-là se serait engagée àcon-

(1) " Acta ejus fabulosa % disenl les BollaïKlistos on parlant de l'histoire de

ceUo sainte (.-le^. Sancl., Septembre III, Anvers, ITôO, p. 788).


(ï) Ces anciens textes, les abrégés qu'on en trouve dans les vieu.x' légendaires
français, allemands, anglais, espagnols, ]iroven(;aux, etc., et enlln les diverses
poésies composées dans les siècles passés en l'honneur de Marine, prouvent com-
bien cette sainte, inconnue aujourd'hui en Europe, sauf à Venise, était estimée
et \-énéréc dans les temps où les chrétiens avaient l'habitude de lire les Vies des
sainis.
veux parler, bien entimdu, du texte latin ancien, c'est-à-dire de celui
(3J .Je
qui a été insi'ré par Uosweyde dans son recueil De vita et verhia seniorum, el non
<le celui que Lipomani a donné dans son ouvrage De vitis: sanctorum. Ce dernier,

plus moderne, est une traduction du grec uK'taphrastique. Il faut écarter aussi
les recensions, qui, tout en reprodui-sant l'ancienne, l'ont amplillée d'une façon
parfois assez plaisante, telles que celle du ms. Mm. VI.
,
l de Cambridge.
C'est du texte ancien, publié par Rosweyde, que Le Nain de Tilleraont disait :

n Le style en est simple et grave, et il n'y a aucune circonstance qui en affai-


blisse la vi'i'ité " {Mém. pour servir à l'hist. eccléx. des six premiers siècles, Paris,
i:mi-i:ij, v,)L xvi, p. igt).
IV VIE UH SAINTE MARINE.

server inviolablemenl son secret. Cet exemple suffit pour


prouver que nous ne possédons pas, dans la plus ancienne ré-
daction connue, une liistoire originale de Marine.
Après cette version latine, les deux plus anciennes sont la
grecque et la syriaque. Quant aux textes copte, arabe el éthio-
pien, ils dérivent du texte grec métaphrastique, rela n'est pas
douteux.
Le récit contenu dans la version latine, le plus ancien, ainsi
que je l'ai dit, donne lieu aux remarques suivantes :

Tout d'abord, on y voit que notre sainte porte le nom de


Marine {Marina), dont la forme masculine est Marin {Marinus).
Or, elle est appelée Marie en grec (Map(a) et en syriaque [v-v'c]
tandis que son nom masculin est Marinos (MapTviç) dans la
première de ces langues et Marina {\^\^) dans la seconde. Il
semble donc fort probable que c'est le nom Marina, dont la ter-
minaison est féminine pour l'oreille d'un Occidental, i|ui aura
été pris par l'auteur de la version latine pour le nom féminin
de la sainte moniale. Dans ce cas, il faudrait admettre que
cette version latine a été écrite ou d'après un texte syriaque
primitif (1) que nous ne connaissons pas, ou d'après un texte
grec original, également inconnu, dont l'auteur a été le pre-
mier à iirendre co mot Marina pour un nom féminin. Il est
difficile de choisir entre ces deux hypothèses. Ce qui inviterait

à adopter la seconde, c'est que le mot Marina n'est pas d'origine


syriaque (-2), alors que Mapïva est le nom porté au moins par
une autre sainte chez les Grecs et que son correspondant mas-
culin n'est pas rare en latin et en italien (Marinus, Marino).
Mais, si notre sainte était appelée Mxpvix dans un texte grec
disparu, comment expliquer que dans le texte métaphrastique
qui lui a été substitué, elle soit nommée Mapfa? En somme,
la question es.t insoluble pour le moment. Tout ce qu'on peut

(1) Si on comprendrait, sans ilonle, poui'quoi le


cotte supposition (Hait juste,
traducteur ne reconnaissant pas dans la transcription syriaijue le mot
latin,
grec TtavSo-/£Û;, hôtelier, en a lait le nom propre Pandocius.
(2) M. Blochet a écrit que inarind signilie en syriaque nuire mciilre (Voy.

p. 107). Mais M. Gnidi m'a envoyé à ce sujet la note suivante • En syriaque


:

noire maUre ne se dit pas marina, mais nuiran. Il est à supposer que l'origine
géographique de la légende |iourra éclairer l'origine du nom de la sainte. • Selon
moi Miirind .serait siniploniiMil la ti-ansrription avec uni' leriuinaison syriaque,
(lu grec Mapîvo;.
VIE HE SAINTE MARINE. V

conclure des faits et des textes connus, c'est ceci : \° bien que
tous les manuscrits syriaques disent que le nom féminin de
cette sainte était Marie, les Maronites l'unt toujours honorée
jusqu'à ce jour sous le nom de Marina; -2° les Grecs également,

quoique dans leurs livres liturgiques et hagiographiques elle


soil toujours appelée Marie, lui ont dédié des églises sous le

vocable de Haghia Marina; 3° Les Latins, soit en écrivant sa


vie, soit en l'invoquant dans les églises bâties en son honneur,
ne l'ont jamais appelée autrement que Marina, nom qui avec des
terminaisons diverses a été adopté par les Français, les Alle-
mands, les Italiens, etc.
Aussi, bien que j'essaye de persuader le lecteur et de me |ier-

suader moi-même que mitre sainle sappelail .Marie, je ne serais


pas éloigni' de croire qu'il faille demander son véritable nom au.K
lidcles d'Orient et d'Occident, chez qui son culte est établi de-
puis si longtemps, plutôt qu'au.K hagiographes qui ont écrit sa
biographie. .\ s'en rapporter au.\ premiers, snn nom serait bien
Marine, Marirm, tandis que celui de Marie lui aurait (Mé donné
de très bmine heure par l'auteur de sa Vie grecque méfaphras-
tique, poiu- un motif qu'un ne peut déterminer, peul-ètrc pour
la distinguer de son homonyme, martyrisée à Anlioclic, dont il

sera question plus loin. Et naturellement on aurait continui' à


l'appeler ainsi dans toutes les versions, qui ne sont que des tra-
iluctions et des remaniements de cette Vie grecque, ainsi que
dans le calendrier de l'Eglise grecque, rédigé postérieurement
à celle-ci.

Si le nom de Marine peut ainsi être l'objet d'une sérieuse dis-


cussion, il n'en est pas de même de ceux de ses parents. En
effet, dans la version latine ils ne sont poini mentionnés. C'est
l'auteur de la version grecque attribuée au Métaphraste qui a
inventé pour son père le nom d'Eugène, Ej-'évicç, ou plutôt, ce
sont certains copistes qui ont dû transformer les mots v^ -<.z
ivYjp îj-j'Ev?;^ de certains manuscrits en -^v -.<.; àv-^p àviij.aTi Ejyî-

V'.:; (1). Il est à peine nécessaire d'ajouter ijue les noms d'Eu-
phiinianos, de Hermas, d'Abraham donnés au père, et celui de

(1) Cet Eiif-'ouo est mentionné clans les synaxaires des Étliiojiiens au nombre
(les saints dont il est l'ait mémoire chez eo peiit)le, dans le courant du mois de
'lledài- (Voy. le .1/s. éthio/iien 1",'0 de la Ijibliothéque Nationale, 1" lo:!').
VI VIT, DK SAINTE .MARINE.

Badura (Tadura?) donnr à la mère sont de création plus


tardive encore.
Quant à Ti'poque où vivait sainte Marine, on ne peut la déter-
miner que d'une façon très hypothétique, car pas le moindre
détail historique dans le récit de sa vie ne nous aide à la préciser
avec exactitude. Si nous considérons, d'une part, que de son
temps la discipline monastique était depuis lon.utemps solide-
ment établie et que, d'un autre côté, en 778 (1), son histoire
présentait déjà beaucoup de détails légendaires, on peut, je
crois, en attendant des preuves plus formelles, admettre, ainsi
que l'a fait l'abbé Nau, qu'elle vécut au \° siècle.
Nous ne sommes pas renseignés davantage sur la région où
Marine est née. Cette lacune dans l'histoire la plus ancienne de
sa vie a été comblée postérieurement par les traducteurs et les
copistes, suivant la fantaisie de cliacun. Voilà pourquoi les
différentes versions la font vivre en Bithuiie, à Alexandrie,
dans le désert de Scété, dans la Thrace ou « Romaigne », enhn,
en Italie, à Ardée, etc. (-2). La multiplicité de ces lieux d'o-
rigine les condamne tous, et l'on doit, à mon avis, jusqu'à
preuve du contraire, s'en tenir à ce que nous apprend la tra-
dition. Or, la tradiliiin existe à cet égard chez les Maronites
du Liban. Ces derniers croient fermement que le monas-
tère où Marine a vécu et est morte est celui de Kanoubine,
situé dans l'oidi Kadicha, au sud-est de Tripoli (o). De plus, le

(1) Date du manuscrit sj'i-iaque île Sinaï (Voy. plus loin, p. 111).
(•2) Quand un copiste repi'oduisait la Vie d'un saint, dans laquelle n'i'lail pas
mcmlionnée la région d'où celui-ci était originaire (et niénie souvent aussi lors-
que celte mention y était l'aito), il trouvait tout naturel de lui attribuer pour jia-
trio la contrée qu'il habitait lui même ou toute autre qui lui ]iaraissait cadrer
•plus convenablement avec l'histoire du personnage. Voilà pouniuoi la version
grecque métaphrastique fait vivre Marine en Bitliynie, la version copte, eu
Egypte, la version latine, dans quelques manuscrits, en Italie, tandis qu'iin ma-
nuscrit grec, conserve et sans doute écrit à Jérus,alem, dit que le corps de la
sainte fut transporté dans cette ville. On lit ailleurs que Marine a vécu dans le
monastère syrien de Kanoubine, ce que je suppose être la vérité. Mais où trouve-
t-on cette indication? Uniquement dans des manuscrits arabes, copii's fort pi'oba-
blement en Syrie.
(3) Il est certain que le monastère où Marine a vécu n'était pas très éloigni'

de la mer. La distance qui l'en séparait, telle qu'elle est donnée dans le plus
grand nombre des manuscrits latins (31, 32 ou 37 milles), se rapportei'ait avec
une approximation sutlisante à celui de Kanoubine. Toutefois, on né peut faire
fonds surcctte indication, puisipie d'après d'autres manuscrits cette distance
n'était que de 3 ou 5 milles.
VIE DE SAINTIÎ MARINE. VII

cultp qu'ils ivndent à celte sainte est étaijli cliez eux depuis
plusieurs siècles, comme nous le verrons plus loin.

La veritable date de de sainte Marine n'est pas moins


la fête

difficile à établir. La plus grande confusion sur ce point se re-

marque dans les martyrologes et les livres liturgiques; aussi,


malgré tous leurs efforts, les hagiographes n'ont pas réussi
à la tlissiper. La raison doit évidemment en être cherchée dans
l'existence de diverses saintes portant le même nom qu'on n'est
pas parvenu à distinguer nettement unes des autres. les

Si, comme je l'aiMarine a probablement vécu


dit plus haut.
dans la vallée syiienne de Kadicha, c'est aux Maronites qu'il
faut demander la date de sa fête. Chez eux elle a toujours été
fixée au 17 juillet.

Nous trouvons bien une Mapïva inscrite au 17 juillet dans le


calendrier grec, mais il s'agit d'un autre personnage, c'est-à-
dire d'une vierge martyrisée à Antioche de Pisidie. Il semble
que les Grecs uni dû être trompés par la ressemblance du nom
de cette martyre avec celui de la religieuse que rÉglLse maro-
nite a toujours vénérée sous son nom masculin Marina, |ju-po,
plutôt que sous son nom féminin Mciiid. u-^. (Juant à Ma-
rine la moniale, qu'ils appellent, comme nous l'avons vu, Ma-
pta, dite Mjzpiv:;. ils en font mémoire le 12 février, sans qu'on

puisse dire pour quel motif ce jour a été choisi. Si les Grecs ont
été induits en erreur par une similitude de noms, il semble
bien que les Latins l'aient été également, quoique d'une façon
ditTérente. En effet, s'ils n'ont pu confondre notre sainte Marine
avec la martyre d'Antioche de Pisidie, puisque, pour une rai-
son inconnue, ils nomment celle-ci non pas Marina, comme les
Grecs, mais Margarita, Marguerite, et en font mémoire le
20 juillet (1), ils l'ont identifiée avec une autre Marine qui au-
rait été martyrisée à Alexandrie et qui est inscrite au Martyro-
loge romain à la date du 18 juin (2). C'est ce que l'on cons-
tate à la première ligne de l'ancienne Vie latine de noti-e sainte,
car, dans un grand nombre de manuscrits, le titre de cette Vie
est suivi de la mention « XIV Kal. Julii » (= IS juin). De
:

(1) Au Marina
sujet de =
Margarita, voy. Acl. SaiicL, .hiillrt v, Auvei-s, 1727,
p. iÀ-iô. Les BoUandistes, cela se comprend, ne paraissent pa.s pi-eudre au si'rieu.x
les faits bizarres et extraordinaires rapportés dans la légende de cette sainte.

(2) " Ale.xandriae passio sanctae Marinae Virginis. •


VIU VIE DE SAINTE MARINE.

plus, c'était également à cette dato du 18 juin que la mémoire


de sainte Marine figurait autrefois dans le calendrier propre au
diocèse de Paris. Mais c'est évidemment à tort qu'on a voulu
établir un rapprochement entre Marine la syrienne et Marine
d'Egypte (1). D'abord notre sainte n'a pas souffert
le martyre.

En second manuscrits latins ne signalent jamais, sauf


lieu, les

de rares exceptions (2), la région où elle est née, et, enfin, les
plus anciens d'entre eu.x ne donnent pas la date de sa mort (3).
Il donc avrré que certains copistes, voulant combler cette
est
lacune, ont ouvert le Martyrologe romain et, y ayant trouvé

une Marine d'Ale.xandrie inscrite au IS juin, lui ont emprunté


ces mentions de lieu et de dale pour les attribuer à notre
sainte. Une fois admise, cette fausse attribution a été repro-
duite dans la plupart des textes latins et autres qui dérivent
de l'ancienne Vie latine (4), et elle a passé, au moins pour ce
qui concerne la date de la fête, dans l'ancien calendrier de l'É-
glise de Paris (5).
Une troisième Marine, vierge et martyre, mais espagnole
celle-là, est nommée dans le Martyrologe romain à
la date du
18 juillet (0). que son homonyme d'A-
Elle est aussi inconnue
lexandrie les anciens martyrologes ne la mentionnent pas et
:

nulle part on ne trouve Diistoire de sa vie (7). Aussi Rosweyde,


dans ses notes (8), n'hésitet-il pas à déclarer i|u'elle n'est autre

(I)Ce rapproL-henirnt était laciliti' par ce qu'on ne sait absolument rien


lait
lie la vie (le Slarine d'Alexandrie. Les Bollandistes n'ont jiu lui consacrer que

queiijues lignes à peine, lestiuelles ne nous apprennent l'ien de |)récis sur elle
Sanct., Juin III, Anvers, 1701, p. 573).
(.l(:(.

Par exemple, le ms. 5296 (xuf' s.) delà Bibliothèque Nationale qui place
(•2) le

monastère où vécut Marine dans le voisinage d'Alexandrie.


(3) Entre autres le ras. 232S (ix° s.) de la Bibliothèque Nationale.

I) Ros«'eydo et Ughelli ont


f su éviter l'erreui' de date, en jilaeant la fête de
Marine au 12 février, comme les Grecs, mais le premier, dans ses nuies^ s'est trompé
en admettant l'identilication de cette sainte avec son homonyme d'.\lexaudrii'.
(5) .le dis pour ce qui concerne la date de la fete de sainte Jlarine, car dans
:

les aiu'iens bréviaires manuscrits ou imprimés du diocèse de l'aris, qui ne con-


tiennent pas de leçon histori([ue relative à celte sainte, la région où elle a vécu
n'est jamais indiquée. Voy.. plus loin, le chapili'e où il est parle du culte de
sainte .Marine à l'aris.
(6) « Galla>ci;e in llispania sanet;e Marin:ii Virginis et .Marlyris. »

(7) Plusieurs églises ou chapelles dans le nord de l'Espagiu' et du Portugal sont


di'diées à.S" Marina ou Marinha.

De vita el verbis seniorum libri X, Antvcrpiae,


iS) Itilô, p. oDu. — Pair. lut. de
Migne, vol. LXXIIl, col. 6iJ5.
VIE DE SAINTE MARINE. IX

f|ue Marine d'Antioche ou Marine d'Alexandrie, transférée en


Galice on ne sait pourquoi. Or, comme Marine d'Alexandrie,
ainsi que nous l'avons \u, estun personnage tout aussi pro-
blématique, il s'ensuivrait que très vraisemblablement des
quatre Marine, la pisidienne, la syrienne, l'égyptienne et l'es-

pagnole, les deux premières, c'est-à-dire la martyre et la mo-


niale, auraiiMit seules existé (1).
En résumé, irotre sainte aurait vécu probablement au v° siè-

cle; elle serait syrienne et c'est le monastère de Kanoubine


qui aurait été le théâtre de ses austérités; enfin, la date exacte
de sa fête sérail le 17 juillet, jour où elle a dû mourir (2). Si

ces conclusions paraissent acceptables au lecteur, elles devront


annuler, au moins en partie, lejugement porté par le P. J.-B.
du Sollier : « Praeter acta in vitis Patrum relata, dubia omnia
sunt quae liane Sanctam circumstant, nam quis verus ejus
natalis seu obitus dies fuerit, ubi terraruin degerit, quo sae-
culo vixerit, hactenus satis incertum est (3). »

II. — Culte de sainte Marine.

1. CtiUc de sainte Marine chez les Maronites. — Sur le

versant occidental du mont Liban, dans la Syrie centrale, s'ou-


vre une longue \'allée arrosée par une rivière qui va se jeter

dans la mer, après avoir traversé la ville de Tripoli. Sauvage


d'asperl, surtout dans sa partie supérieure, elle fut habitée dès
les premiers siècles par un grand nombre d'anacliorètes et de

(1) mentionne i|ue poLir m(Miioii'e une cinquième .Maiine. ^ iei'ye, l'omla-
Jo ne
trice (lu monastère cistercien de Saint-Jlatliieu, à Spolèto en timbrie, morte vers
1300 (Art. Sancl., Juin III. .-Vnvers, 1701, p. GOô-HGT) et une sixième qui aurait vécu
en Sicile {IliiiL, p. 288). De cette dernière il n'y a rien à dire, sinon que les Bol-
landi-stes eu.x-mcmes croient qu'elle n'a pas existé.

(î) Les Coptes, jo ne sais iiour quel motir, l'ont mémoire de sainte Marine le

15 août (Masori).
(3) Ad. sancl., Anvers, 1725, Juillet IV, p. 278. C'est qu'en effet, le savant jésuite

a fait de louables, mais inutiles efforts, pour dégager des anciens textes la véri-
table histoire de -Marine et surtout pour la distinguer nettement des homonymes,
vraies ou fausses, avec lesquelles on l'a confondue (Ibid., p. 278-280, et Marlyro-
lof/ium i'suardi, .-Vniverpiae, 1711, p. 01, 315, 408). On peut en dire autant de Le
Nain de Tilleinont {Mém. pou)' servir à l'/iisl. eccl. des six premiers siècles, Paris,
1701-1712, vol. XVI, p. 167) ctd'A. Uaillet (tes Vies des sainis, Paris, 1701. in-8,
vol. VI (mois de juin), p. 115, et vol. VII (mois de juilli't), p. 410-410).
X VIE DE SAINTE MARINE.

cénobites, ce qui lui a valu son nom de Kadicha, c'est-à-dire


la sainte. Plusieurs monastères y furent construits, dont quel-
ques-uns existent encore, entre autres celui de Kaiioubine, au-
trement dit, le monastère par excellence (•/.:'.vi6i:v), qui aurait
été fondé, dans la seconde moitié du iv° siècle, sous Théodnse
le Grand, et qui a été pendant quelques siècles la résidence

d'été des patriarches maronites (1). C'est dans ses murs que,
suivant la tradition, Marine aurait élé introduite par son père,
et c'est à peu de distance de là que se trou\e dans le rocher
une anfractuosité où elle se serait retirée, lorsqu'elle eut été
chassée par les religieux. Toutefois il faut reconnaître que les

Maronites ne peuvent prouver l'existence de cette tradition au


delà du XV' siècle.
« Ce n'est qu'à cent pas de Canubin, écrivait, en 1722, le

voyageur De la Roque, qu'on montre la Grotte de sainte Marine


Vierge l'un de ces bons moines nous y conduisit. Elle est
:

formée par la seule nature dans un grand rocher, où l'on ar-


rive par un chemin assez commode sur le devant du njcher
:

il y a une espèce de terrasse fermée d'une haye, laquelle a vùè

sur la montagne qui est à l'opposite, dans le fond du Aallon.


Autrefois on n'entrait que par l'ouverture naturelle du rocher;
mais à présent y a une muraille, et une petite porte que l'on
il

tient fermée, parce que tous les jours on dit la Messe dans ce
lieu, et qu'on y laisse tout le service de l'autel. La longueur
de la Grotte est d'environ quinze pieds, et sa largeur de huit
ou dix sa hauteur est comme celle d'un homme de la plus
:

aA'antageuse taille jusqu'à l'autel, derrière lequel elle commence


à pencher. La dévotion des Maronites est si grande pour ce
lieu-là, que leurs Patriarches ont pour leur sépulture le
choisi
terrain qui est au-devant... Au de sainte
sortir de la Grotte
Marine pour retourner à Canubin, on trouve une belle fontaine
dont l'eau est aussi froide que la glace; les Maronites en boi-
vent par dévotion, en mémoire de cette pénitente à qui elle a
longtemps servi (2). »

(1) Sur la vallée de Kadicha et le inonastére de Kanoubine, voy. De la Roque,


Voyage de Syrie el du Monl-Liijaii, Paris, 1722, vol. 1, j). 50 etsuiv.; E. Poujaile,
Le Liban cl la Syrie, Paris, 1.S60, p. 175; E. iV. Spoil, Le monastère de Kanoubine,
iVànaVIUiisIration. Paris, n" du 2:! mars 18(il, p. 179-180, avec une gravure.
(2) Do la Roque. Oji. eil., vol. 1. p. 50.
ViE DE sAiNTn :\iarinf:. xi

Les Maronites que Mai'iuo est née dans la pelitc ville


crnieiit
de Kalanioun, qui est liàtie sur le bord de la mer, à une pelili'
distance au sud de Tripoli (1). Quant au village où vivait la
jeune fille qui porta contre notre sainte une fausse accusation,
ce serait celui de Torza, qui est situé à six heures de marclic
•environ de Kalamoun et à deux heures de Kanoubine Les habi-
tants de la vallée prétendent que le S(''jour de la calomniatrice
dans ce village lui a porté malheur, car il est toujours mi-
sérable et a été plusieurs fois détruit par des tremblements de
terre (2).
La grotte de sainte Marine, qui se trouve à une centaine de
mètres, à l'ouest du monastère, et qui est transformée en cha-
pelk', n'a jamais cessé d'attii'cr des pèlerins, surtout des jeunes
femmes privées de lait qui viennent prier la sainte de leur
en obtenir (3). Toutefois, depuis que les patriarches maronites
ont transféré leur résidence d'été de Kanoubine à Diman, ce
monastère a beaucoup perdu de son importance et n'est plus
habité que par un très petit, nombre de moines. Le culte de
sainte Marine en a souliert et la messe n'est plus célébrée dans
sa chapelle que le jour de sa fête, c'est-à-dire le 17 juillet.
De la vallée de Toïdi Kadicha, le culte de sainte Marine a été
transporté au loin par des emigrants obligés do fuir le Mont-
Liban. O'esl ainsi qu'il fut importé dans l'ile de Chypre, vers
la lindu xii° siècle, lorsque de nombreux Maronites y cherchè-
rent un refuge à la suite de tluy de Lusignau, le dernier roi la-
tin de Jérusalem, et il s'y est perpétué jusqu'à nos jours. Au
retour d'une mission entreprise sur l'ordre du patriarche ma-
ronite, M. l'abbé P. Chebli (1) m'écrivait, à la date du 22, jan-

(1) Kalaiiiouii est une iictilc villi' iiiusiiliiiain'. La l'oiniininault' clirrticrmc lua-
loniti" f|ui habite près do dans la moiitagiio,
là p<issédi.' une ogiiso on sainio
Marine est l'objet d'une grande vén(''ration.
(2) Quaresniiuss'est déjà fait l'écho do cettoopinion Villa nbi lilia illa bii-
:

bulci ab alio corrnpta detraxit honori S. Marinao Torza iioiniuatiir, semper


misorabilis et egena; creditui'que id esse ob scelus in sanctam virginoni porpe-
tratuni distat a Canobin sex cifcitei- milliaribus
: (Ilistur, tlicul.rt moral. Terr.
••

Sand, elucid., Antvorpiae, 1639, vol. II, p. 890).


(3) La même chose a lieu dans l'église de Kalamoun, comme le disait déjà l(>
patriarche Douaïhi (l(i7()-170l), dans sa C/iruiuqiœ, sous l'année 111:'..
(1) Je tiens à remercier ici M. l'abbé P. Chebli, jeune prêtre fort instriiil, al-
laché au patriarcat uiai-onite, M. l'abbé Arida, secrétaire de ce patriarcal, cl li'
P. Pierre llobeiUa, curé de Basconta, au Mont-Liban, ipii m'ont envoyé, avec
XII YIIC DE SAINTE MAItlNE.

vier 190-1 : < Il existe dans l'ile de Chypre un village maronite


iiomnii' '\-;i7i MTipbix, à rexti'('inité Noid-Ouest de la province
administrative do Nicosie. J'ai visih' ce village il y a deux ans.
Il compte environ 150 âmes. L'église paroissiale est dédiée à
sainte Marine, et les habitants savent par tradition' qu'ils sont
originaires de la vallée de Kanoubine et qu'ils ont apporté avec
eux le culte de leur patronne. Il existe aussi dans File d'autres
localités portant le mim d"'A--ia Mapîva; mais je iv les ai pas
visitées, pai'ce qu'il ne s'y trouve plus de Maronites. »

Pour terminer, je devrais parler ici des reliques de sainte


Marine qui furent conservées à Kanoubine, mais, pour éviter
des redites, je crois préférable de ne le faire qu'un peu plus loin,
dans le paragraphe où il sera question du culte de notre sainte
chez les Vénitiens.

2. Cu//e de sainte Marine die:


Arméniens. Cette In- les —
troduction avait déjà paru dans la Heme de l'Orient Chré-
tien, lorsque j'ai reçu une imj)ortante communication du
R. P. Girard, S. J., qui réside actuellement à Constantinople,
mais a passé une vingtaine d'années dans le Pont. Il [tarait que
la vierge sainte Marine [sourp Marinas gouis, "klih- D'u/^./.'/i/n/
//f/t_/n) serait connue et Iionorée par la population arménienne

d'Krek, localité située une grosse demi-journée à l'ouest de


i\

Niksar (l'ancienne Xéo-Ccsan'e). Bien plus, suivant la tradition


qui existe dans ce lieu, c'est là que la sainte aurait vécu. Mais
je laisse la parole au P. Giraid, qui a visité Erek en VMYl :

« A proximité de fondations qu'on dit être celles de l'ancien


monastère, on montre une grotte qui passe pour celle où la
vierge sainte Marine aurait passé les vingt dernières années de
sa vie. On assure, mais je ne sais depuis combien de temps,
qu'il n'y a que que!(|ues ann('es qu'on en a emporté une pierre
creusée en forme de berceau où la sainte aurait fait coucher
l'enfant. Aujourd'hui on y voit encoi-e une petite colonne sur-
montée d'une auti'e pierre (probablement un chapiteau mutilé),
présentant au centre de sa face supérieure une exca\ation con-
tinuellement remplie d'une eau qui passe poiu- miraculeuse.

Liiio i.'xtn'Miie oblii,'r:inco, dr ]ii-i'ci('ii.\ reiisi'ij-'iiriniMils sur le ciilli' île saiiilc Ma-
rine clans leur nation.
VIE DE SAINTE MARINE. XIII

Des pèlerins clignes de foi m'ont anirmé qu'ils l'avaient


«
(•nm|iIiHement épuisée avec un linge, puis, qu'au bout d'un
niiiment, sans qu'il y eût suporrherie de la part de personne,
ils en avaient retrouvé autant. Cela peul fnrt bien s'expliquer

sans miiacle, si la grolte est fort liumide. et que l'eau y suinte


le long des parois et tombe de la voûte.

« En dehors des ruines situées à proximité de la grotte et

qui seraient celles de l'antique monastère, on ne voit ni cou-


vent moderne ni aucune habitation. aucune fête
Il ne se fait

spéciale dans ce lieu et l'on ne s'y rend pas à une date déter-
minée. Pendant la belle saison, c'est un but de promenade pour
les habitants des envii'ons; on y fait un rejias ciiampêtre, et
tout est dit Pourtant les gens pieux y récitent (jueiques prières. »
.

L'existence de cette tradition dans un lieu si éloigné de la


vallée de Kanoubine et dans un milieu arménien, qui sans
doute l'a reçue d'une communauté greaiue antérieure, n'est
pas de nature, cela va sans dire, à confirmer la h'gende maro-
nite que j'ai rapportée. Sans doute, cette dernière se présente
à nous sous une furme plus développée et s'appuie sur diverses
circonstances précises; mais, comme
je l'ai déjà dil, on ne peut
la suivre plus haut Quant à la tiadilion armé-
que le xv° siècle.

nienne, si elle s'offre à nous avec moins d'ampleur, on ne peut


s'empêcher de remarquer que, pour avoir survécu ainsi jus-
qu'à nos jours à Erek, dans une région si souvent bouleversée
par les guerres et les invasions, elle doit y avoir été solide-
ment implantée y a plusieurs siècles.
il

Ainsi donc, dans l'état de la question et en l'absence de do-


cuments probants, il est impossible de décider si c'est à quel(pie

distance d'Ere!':, dans le Pont, ou à Kanouliine, dans le Liban,


que sainte Marine a vécu. J'en suis même à me demander s'il
n'existe pas en Orient d'autres localités, inconnues de moi,
qui réclament également l'honneur d'avnir été habitées par
notre sainte.
En tous les cas, si la tradition arménienne rend moins sûre
la tradition maronite, elle contribue au mnins à donner une
plus haute idée de l'importance qu'avait autrefois le culle de
sainte Marine.

3. Cidle de sahilc Maiiitc chez les Grecs. — Que les Grecs


XIV VIF. DE SAINTE MARINE.

aient particulirreinenf honoré dans certaines localités la mo-


niale syrienne, dont ils avaient sans doute été les premiers à
écrire l'histoire, c'est clrnse fort piobable. Mais, pour le mo-
ment, je ne connais que les édifices religieux érigés sous sou
vocable, au cœur même de la Grèce, à Athènes (1). Voici ce qu'en
dit M. L. Petit de JuUeville :

« A Athènes, une chapelle creusée dans la grotte des Nym-


phes est dédiée à sainte Marine ('Ay- Mapîva). Une église de
sainte Marine s'élève sur l'emplacement du temple d'Artémis
Eucléia (Artémis de belle renommée) (2). »
Et ailleurs :

« L'église de Hagia Marina ('A-;. Maptva) située sur la colline


des Nymphes ou plutôt creusée dans cette colline, au pied de
l'observatoire astronomique, se compose d'une grotte souter-
raine, que surmonte une petite coupole à fleur de terre. On a
trouvé sur cette colline une inscription portant ces mots HIE- :

PON NYM'I>... Hagia Mai'ina succède sans doute à l'hiéron sou-


terrain des Nymphes (3). »

M. Petit de Julleville n'hésite pas à reconnaître notre sainte


dans Hagia Marina « Sainte Marine, dit- il. est une vierge
:

dont la vertu, indignement méconnue et calomniée durant sa


vie, fut justifiée après sa mort. C'est là chasteté que la dévotion
populaire honore en elle; ainsi cette sainte succède assez natu-
rellement aux Nymi)hes, divinités vierges, à Artémis, déesse
chaste, et particulièrement à Arténùs Eucléia, c'est-dire Arté-
mis glorieuse ou bien renommée ( 1). »

Cette identification est justifiT'e, du reste, par la nature des


prières adressées spécialement à la sainte : « Il paraîtrait que
les jeunes filles demandent à sainte Marine qu'elle leur
nubiles
procure un mari les femmes stériles l'implorent pour obtenir
:

la fécondité, les mères pour la guéri son de leurs entants ma-

il) C'est sans doiito lYuuo l'haiicllc di'dii'O à saiiili' Marino r|ne tiiv son imu]
la petite vallée de 'Ayîa Maptva, qui se trouve près de la forteresse de Kliaio-
nonte, à quelques heures de Maratlion, à l'extrémité orientale de l'Atlique
(Guides Joanne. Grèce, Alhènes et ses emiruns, Paris, 1888, p. 182).
I.

(2) Recherches sur l'emplacement el le vocable des enlises cliréliennes en Grèce,

par M. L. Petit de .JuUeville, ancien membre de l'École française d'Athènes,


dans Arch, des mi.is. scient, et litlér., Paris, 2° série, vol. V, 1868. p. .508.
(3) Petit de .JuUeville. Op. cit., p. 188.

(1) Ibid., p. .508.


VIE DE SAINTE MAlîlNE. XV

Indes. On rendait dans l'antiquité un culte analogue à Artrmis


Diclynna (ou chasseresse) (1). »

Dm autre auteur ajoute le détail suivant : « A l'extréniité S.-E.


(de la Colline des Nymphes où se trou\e la chapelle 'Ayia Mapîva)
le rocher a été aplani et poli par les giissadi'S des femmes qui
croyaient trouver dans cet exercice un l'emèdc à leur stéri-
lité (2). »

Enfin Pittakys a écrit ceci : « Un souvenir des anciens usages


pratiqués dans ce temple (c'est-à-dire dans un petit temple
d'Hercule qui se dressait à l'endroit où se trouve maintenant
l'église de sainte Marine) s'est conservé jusqu'à ce jour : les en-
fants malades sont piirtés par leurs mères dans cette église,
après la messe on leur retire leurs chemises, et on leur remet
de nouveaux vêtements. C'est une cérémonie qui s'y pratiquait
anciennement (3). »

Il est évident que le culte de sainte Marine a été substitué


dans ce lieu à un culte païen, avec lequel il avait certaines ana-
logies, et que c'est au mélange de l'un et de l'autre que sont
dues les pratiques de dévotion populaire en usage aujourd'hui.
On peut se demander ici coninuMil il se fait que les églises

placées sous le \ocalile de notre sainte dans les pays de rile


gi-ec. sont toujours désignées par l'expression 'A^îa Mapiva,
tandis quelle-même est invariablement appelée par les litur-
gistes et hagiographes de ces pays Mapîa dite Mapîvo;. Cette
contradiction s'explique, à mon avis, par ce fait que la pro-
pagation de son culte et l'érection de ses églises sont dues
à une intluenee syrienne, c'est-à-dire maronite. Nous avons vu
qui' l'Ile de Chypre, habitée surtout par des Orecs, possède plu-
sieurs églises, d'origine certainement maronite, dédiées à 'Ayia
Mapiva, et dont quelques-unes se trouvent dans des villages
entièrement grecs à l'heure actuelle. Il se peut donc que le

culte et le nom maronite de la sainte aient été importés par


des Grecs de cette île dans la Grèce continentale. La même
chose a pu se produire, lorsque le corps de Marine, avant d'être
transféré à Venise, fut apporté à Constantinople. Un pareil évé-
nement était bien de nature à développer la dévotion populaire

. (1) Petit de JulleviUe, up. cit. p. 50S.


(2) Guides Joanne, vol. cit., p. 77.
(3) Pittakys, L'ancienne Athénex, Athènes, 1835, p. 101.
XVi VIE DE SAINTE MARINE.

envers elle cliez les Hellènes, et surtout à leur faire adopter,


pour la désigner, le nom sous lequel elle étail connue dans le

pays d'où leur venait la précieuse relique.

4. Culte de sainte Marine à Venise. — Sainte Marine est


vénérée à Venise depuis le jour où son corps a été apporté d'O-
rienl dans eette ville. Du Cange est le premier qui ait fait con-
naître cette translation d'après la Chronique d'André Dandolo,
alors inédite « S. Marinae corpus haud procul ab urbe as-
:

servatum indeque Venetias translatum an. MCCXXX scribit


Andreas Dandulus in Chron. Ms. Extra urbem Constantino- :

politanam Joannes de Bora de quodam monasterio pretio et


precibus indudis custodibus, corpus B. Marinae Virginis, quae
in cœnoliiu Monachorum accusata de adulterio pcenitentiam
egit, abstulit, et Venetiis in Ecclesia S. Liberalis, nunc vocata
ejus nomine, cullucavit (1). »

rapporte ainsi cet événement


l'ietro de' Natali « Annu au- :

tem Domini MCXIII tempore lacobi Teopoli ducis Venetoruni,


quidam lacobus de Bora parochialis ecclesie sancte Marine de
Venetiis deuolus sancte virginis, corpus ipsius de partibus Ro-
mane sublatum per nauem Venetias direxit, et in ecclesia sua
coUocandum ordinauit. Cuius meritis naute a maris tempestate
libcrati sunt, sicque corpus sancte virginis Venetias delatum
in eadem ecclesia sepultum est calendas septembris (2). »

Ces quelques lignes contiennent au moins deux erreurs. D'a-


bord l'église où fut déposé le corps de la sainte ne lui était pas
dédiée auparavant; en second lieu, cette translation ne put
avoir lieu en 1113, puisque Jacopo Tiepolo fut doge de Venise
de 1229 à 1249. Cette date erronée, provenant peut-être d'une
faute typographique, a été acceptée par différents auteurs, entre
autres par Le Nain de Tilleuiont (3).
Pour le même motif, Théodore d'Amadeni, dans son ou-

(1) Du Caiiyc, Uisloi-. Byzanl., Lut. PaiLs, hW. liv. IV, p. ll!M5ii. Loloxtc tie

la Chronique d'André Dandolo a été imprimé, depuis, dans de Mu-


la collection

i-alori, lier. Util, script., Milan, vol. XII, 17ii8, col. 3-lG, et, dans ce volume, la
date assignée à la translation est bien, comme chez Du Cange, l'année 123U.
e'est-à-dirc la deuxième du dogat de Jacopo Tiepolo.
(2) Petrus de Natalibus, Catalog, sanctor., Lugduni, I52I, liv. IV. chap. lOS.
f» ll>4>'.(La première édition de cet ouvrage axait |iaru à Venise en 1493.)
(3) Op. cit., p. 107.
Vn-: DK SAINTK MAIilXK. Wll

vrage inédit sur sainte Marine (1), a déjà rejeté une troi-
sième date, celle de 1213, donnée dans une Vie manuscrite
qu'il a eue sous les yeux et que je crois être contenue dans
le « codicetto membranaceo » du \\" siècle, conservé, au dire
de (1. Bianchini (2), dans les archives de S. Maria Formosa.
Comment ce dfruier auteur a-t-il pu l'accepter (3), le texte en
question plaçant également la translation « sub tempore Ja-
cobi Theopoli Venetoi-um ducis »? En 12i;>, le doge était Pietro
Ziani.
Les Maronites sont persuadés que la dépouille mortelle de
sainte Marine a été conservée très longtemps dans le monas-
tère de Kanoubine et qu'un jour, à la suite île circonstances
dont ils n'ont pas gardé le souvenir, (ille leur a été enlevée. 11

ne leur en sei'ait qu'une faible parlie, un bras de la


resté
sainte. Comment donc ce corps a-t-il pu ôtr(î apporté à Venise
de la « Komaigne », c'est-à-dire de quelque monastère de Cons-
tantinople ou des environs'? Ne serait-il pas authentique? Il

est facile de répondre à cette question. Les Byzantins ont tou-


jours vivement reproché aux Latins d'avoir dépouillé leurs
églises d'un grand nombre de reliques. Si le reproche est vrai,
il ne l'est, en tous les cas, pas moins que celui qui peut être
adressé aux Byzantins eux-mêmes. Car enfin, si les L;itins ont
trouvé de si nondireuses reliques à Constantinople, n'est-ce
pas parce que beaucoup d'églises des diverses provinces de
l'Empire en avaient été dépossédées au profil de la capitale?
L'histoire n'est-elle pas là pour attester par d'innombrables
exemples ce pieux et incessant drainage qui pendant des siè-
cles a accumulé dans li\s numastères de Byzance, du Mont-
Athos et de vingt autres localités de la Thrace, tant d'objets
précieux tels que reliques, livres liturgiques, icônes, etc.'/
Que le corps de sainte Marine ait été ainsi obtenu de gré ou
de force des moines de Kanoubine et transporté dans quelque
monastère de Coiislantinople, à une date qu'on ne peut préciser,
c'est chose fort possible et fort probable. Et quoi de plus na-
turel alors, qu'à une époque où les Gi'ccs traliquaient si fa-

(1) nhAuijln S. Mi-iri/iiu\


]i. lll-OU. Voy. plus loin, dans li'S A/jpcnilires (N" 1,

p. 287), la Oescription do ce manuscrit.


(2) Liichii'six di .S. Maria Formosa. Vciiczia, IStti, p. (Voy. plus loin, p. -iS'.l.)
'.'\>.

(3) Jbid., p. 01.

6
XVIII vue DE SAINTE MARINE.

cilement de leurs reliques les plus vénérées, un riche Véni-


tien ait pu se taire céder le corps de notre sainte (1)?
L'église part)issiale de Venise à laquelle fut confié ce pré-
cieux dépôt était sous le vocable de saint Libéral et de saint
Alexis, mais elle ne tarda pas à prendre le nom de sa nouvelle
patronne. Lorsqu'elle fut démolie, vers 1818, le corps de la
sainte fut déposé dans l'église de S. Maria Formosa, où il se
trouve à l'heure présente et continue à être l'objet d'une grande
dévotion (2).
Je crois bien faire en reproduisant ici les pages intéressantes

que Théodore d'Amadeni a consacrées aux précieux restes de


sainte Marine dans son curieux manuscrit (3) :

« Statum igitur, quo S. corpus hodie subsistit, et in quo


conspicitur explicare desideravi, partim ut magiialia Dei enar-
rarem, partim ut S. Marinae singulareni praerogativam annun-
ciarem. Ut huic desiderio meo facerem satis aliisque vera
edicere possem, petii S. corpus propius intueri, et exactius exa-
minare. Obtentà gratiâ, cum veneratione accessi, et sindone
involutum vidi, eâ nimirum (ut creditur) quà hue allatum
fuit. Inde explicatà sindone ipsuin caput consideravi, quod

carne spoliatum est, à coUo vero reliqua corporis membra carne


et pelle vestita adniirando prodigioconspiciuntur; ad cervicem
caro, ad latus vitsus iugulum caro, cartilagiiies, ac nervi per
partes ossibus adhaerent ab humeris scapulae et interscapilium
;

usque ad dorsum inferius non nisi carnem pelle tectam exhibent.


Ipse thorax et pectus illaesa sunt; hinc credendum est quod
viscera et intestinaomnia adhiic contineant. Brachia cooperta
carne apparent; dexteri tamen pars à cubitu usque ad manuni
turgida et quasi inllata videtur. Dextera manus brachio iuncta
manet, carne jielle et unguibus insignis : sinistra à corpore

(1) L'oxistcnce de la tradition aniioiiiciiiie rapporteo plus liant et quo j'igno-


rais lorsque ces lignes ont été écrites, rond évidenimont jilus problématique l'au-

thenticité du corps do sainte Marine qui conservait clioz les Maronites. Quant
.se

à celui qui est vénéré actuellement à Venise et qui y a été apporté de Constanti-
nople, avait-il été transféré dans cette dernière ville de Kanouinne du Liban ou
d'Erek dans le Pont ou d'ailleurs, c'est ce qu'on ne jieut décider en présence de
traditions contradictoires.
(2) Yoy. les Appendices, sous le ii° 2. L'église de Sainte-Marine était située
près d'un canal qui porte encore le nom de » Rio di Santa Marina •.
(3) Bioloyio S. Marinae, p. 65-68. \'o\. les Appendices, sous le n" 1.
VIE DE SAINTE MARINE. XIX

separata osl, do quâ prupterca inlVà agendum erit. Sepai-afimiis

violeiitis indicia in superemiiientibus nervis ettendinibus carni


hinc indè coagulalis admirantur. Coxendices ac femora tantà
carne repleta sunt, ut tumida iuxtà ac rotunda vidoantur. Inde
genua ac poplites, tibiae ac'surae, ipsa quoque suffragn cl

planta pedum cum talis et calcaneis, cum digitis et halluce à


corruptione illaesa sunt. Hinc, pellis colorem fulvum imitatur,
et lenaciter e.irni adliaeret, sed (quod nmneiu adinirationem
superat) in pluribus locis sese mollem et tractabilem praebet.
Hic status corporis praerogativam exhibet eximiae castitatis,
praerogativam purissimae virginis, praerugativam S. Marinae.
Hâe praevià infnrmatione corporis, ad manus à corpore se-
«

paratae explicationem pergo est ea, utsuprà dixi, sinistra, ut


:

reliquum corpus carne et pelle tecta, non tamen distenta per


longum, sed pollice dempto (qui separatim ostenditur) ac qua-
tuor digitis à secundo articule rellexis, theeae argenteae inau-
ratae inclusa ut hic conspicitur (1). lu tliecà, cum inscriptio
duplex, una aversa, altera lateralis offendatur, utramque i^raeco
idiomate, ut illic liabetur, ponere, deimle latino seimone ut res
magis inclarescat, explanare statui.

Jnsrrip/io laleralis Ihccnr in qwt manus S. Mavinae„ consprvultir.

Mâp-upiç rfis. Maptvvjç TYji; «7(3!;,


IT; t': y.pi-ZQ Wkx'z 3p3c-/.;vT(ov y.ipxç.

A'jf/;v [i.t Trpbç ç/^T-^ctv M-p'xn rjyiij'.:'

Ilpi; •/.:j;j.:v :ùv â'j-îUTa tïv t-?;ç v.z^ii.'.xz.

Quaerantur ista cuius haec manus sit :

Martyi'is ista Marinae sanctae,


Cuius potentia fregit draconum capita.
liane quaerendam impulit me devotio.
Quaerens ii^itur inveni illam ex desiderio,
Ad ornatum igitur festinavi ornatae ex se.

(1) Le manuscrit contiout ici une aiiuarelle (jui représente ce reliijuaire.


XX VIE DE SAINTE MARINE.

hisrriplio aoi'rsa i>ii(sdi'm /hecaf in (juâ praedicla munus custoijiliir.

Miy.pbî JJ.ÎV îÙTS? -f, \j.î-;xhr^ Tj-"/âv£i.,

"0[i.u>z 3' i'-sip;; cùv ::sîa'.p£j£i. -i6;ç.


Tcivuv à[j.apâvTtv:v à'vOïç ij.apTJpuv,
Zi/,r,; pj:v [/£ twv v:'r;T(ov -v£'j;.».iT(i)v,

Nty.r;v /.a-' ajTwv /.al xpâxsç -£ -xpiyz'.:.


AvaXovsv v£;v.;u7a t'^ (;/;£a£i ciaiv.

Parvus quidem iste erga magnam est,


Attamen infinitus ob studium afïectus.
Igitur nun marcescens flos niartyrum.
Turbine libera iutellectualium spirituum.
Victoriam super ipsos et robur })raebe,
Proportionale impertiens devotioni donum. »

La description du corps de sainte Marine n'est pas sans im-


portance, car elle paraît fournir une preuve de son authenti-
cité. Il suffira pour cela d'en rapproclier ce que nous appren-
nent la tradition et les livres des Maronites. Chez ces derniers,
on regarde comme un fait certain que, lorsque le corps
e'n efi'et,

de Marine fut enlevé du monastère de Kanoubine, ou y laissa


une partie du bras de la sainte, laquelle fut conservée longtemps
par les moines, jusqu'au jour où elle disparut à son tour. Or,
Théodore d'Amadeni nous dit précisément que le corps qu'il a
si minutieusement examiné, était privé de la main gauche et

que les traces de la violence avec laquelle celle-ci avait été ar-
rachée étaient parfaitement visibles sur l'avant-bras (1).

Quant à l'autre relique décrite par notre auteur, c'est-à-dire


la main détachée autrefois du corps de sainte Marine, qui au-
rait été retrouvée et apportée à \'enise, il est certain, d'après
l'inscription grecque reproduite plus haut, qu'elle n'a aucun
rapport avec le corps en question (2). Cette inscription dit for-

Ci) Évidemment n'y a une concordance parfaite entre ces deux affirmations
il

(|Lie si du bras de la sainte conservée à Kanoubine était une main,


cette partie
et une main yauche. Je n"ai pu savoir malheureusement ce qu'est devenue cette
relique, qui e.xistait encore du temps du patriarche Douaïhi (1070-1704), comme
il le rapporte dans sa Chronique. Toy., de plus, la note 1 de la p. xvi.

(2) Le pouce de cette main était conservé à part dans un petit reliquaire en
argent portant cette insci-iption : Ar,ij/avov xj^i àyta; Mopivo;.
VIE DE SAINTE MAIilN'E. XXI

mellement qu'il s'agit d'une relique de sainte Marine idgi--


tijre. Théodore d'Amatleni est d'abord quelque peu désorienté

par cette assertion, mais aussitôt, pour calmer ses doutes et


persuader ses lecteurs que la relique est authentique, il s'elTorce
de démontrer, à l'aide de nombreuses citations, qu'on donnait
parfois, au figuré, le nom de martyr à un saint qui n'avait pas
été mis à muit, mais qui avait eu à supporler de grandes mor-
tifications (1).
Il évidemment aucun compte à tenir de cette e\|ilica-
n'y a
tion. La La pieuse femme qui avait pris à tâche
vérité, la voici.
d'enrichir l'église Santa Marina de cette main qui manquait au
corps de sa patronne, était grecque. Les Grecs, nous le savons,
vénèrent le même jour que les Vénitiens, c'est-à-dire le 17 juil-

let, une sainle Marina; mais celle-ci est un personnage diffé-


rent, une martyre qui a versé son sang pour sa foi à Antioche
lie Pisidie. C'est certainement une de ses mains que l'on croyait
avoir renfermée dans le petit reliquaire (2). Nous sommes donc
ici, une fois de plus, en face de cette confusion qui s'est établie
dès l'origine entre Marine la moniale et Marine la martyre, et
que nous retrouvons partout et toujours sous des formes lii-
verses.
J'ai déjà dit que les Vénitiens célèbrent la fête de sainte Ma-
rine le M juillet. Connue ils sont les seuls dans l'Église latine
qui aient adopté cette date, il faut qu'ils l'aient empruntée aux
Maronites. Cela ne serait-il pas une nouvelle preuve de l'au-
thenlicité du corps de la sainte'? Il semble, en effet, que la con-
naissance de la véritable date de sa fête a dû être conservée par
ceux qui ont successivement possédé cette relique, depuis le

jour où elle a été emportée du monastère de Kanoubine jusqu'à


celui oh elle a été déposée dans l'église Santa Marina de Ve-
nise. Cette explication me parait plus plausible que celle donnée
par le Martyrologe romain (3) et la leçon propre du bréviaire de

(1) Biuloi/ia S. Marinae, p. (i'.l-70.

(2) Je n'ai pas, bien entendu, h


reeliercher ici si cette relique, en tant que
provenant de Marine d'Antiochc, est autlientiqne ou non. 11 me sulïira de dii'e
qu'une aiUre main gauche de la même sainte aurait été conservée en Belgique
V, Anvers, 1727, p! 28), et (|u'une troisième main, égar
(Vo,v. Act. Sanct., Juillet
lemont de cette martyre, se trouve encore, à l'heure actuelle, dans le trésor du
monastère de sainte Catherine, au Mont-Sinaï.
(3) - Venetiis Translatio sanctae Marinae Virginis. »
XXII VIE DE SAINTE MARINE.

Venise, d'après laquelle cette date serait celle de la translation


du corps de la sainte à Venise (1). Il n'est pas étonnant qu'à
une époque relativement récente on ait cherché dans cette
translation l'origine de la l'été du 17 juillet, puisque l'on ne sa-
vait plus à Venise, en admettant qu'on l'ait jamais su, que le
corps de la sainte, apporté de Constantinople, avait été conservé
antérieurement au JMont-Liban. La leçon historique de l'office

de sainte Marine, pmpre au diocèse de Venise et qui ne doit


pas être bien ancienne, nous dit, en que cette sainte au-
effet,

rait vécu en Bitliynie (2), assertion empruntée, sans aucun


doute, à la traduction latine du texte grec métaphrastique de
sa Vie.

5. CuKe de sainte Marine à Paris. — Au Nord du Parvis de


Notre-Dame, dans la Cité, la rue la plus voisine de la cathédrale
était autrefois celle de Saint-Pierre-aux-Bœufs. Quand on s'y

engageait, en \enant du Parvis, on y voyait, à une très courte


distance, sur la droite, légiise paroissiale à laquelle elle devait
son nom, et à peine avait-on dépassé cet édifice qu'un aperce-
vait, avant d'arriver à la rue Chanoinesse, qui existe encore,
et toujours sur la dniife, une étroite impasse se terminant contre
la façade d'une toute petite église, dédiée à sainte Marine. Cette
église se trou\ait donc à quelques pas, en arrière et au nord, de
S;iint-Pierre-aux-Bii'ufs, et sa façade était à peu près sur la
même ligne que celle île Noire-Dame. Autrement dit, si elle
existait encore, elle serait un peu en saillie sur le côté oriental
de la rue d'Arcole actuelle.
La paroisse qui a\ait Sainte-Marine pour centre religieux,
était la plus petite de Paris, mais, à un certain point de vue, elle
était la plus importante. En effet, comme elle était la seule qui
fût à la collation des évéques, plus tard des archevêques de
Paris, ceux-ci en avaient fait la paroisse de leur maison. La
plupart des historiens qui lui ont consacré quehjues pages, ou
plutôt quelques lignes, disent qu'elle était fort pauvre et ils

ajoutent qu'elle ne comptait qu'un très petit nombre île parois-

(1) Il se poun-ait d'ailleurs i)u'onait choisi le joiirinèiuo île la fête de la sainte


pour placer solennellement son corps dans l'église Saint-Libéral.
1,2) • In Uitliynia lloruit. »
VIE DE SAINTE .MARINE. XXIII

siens (1). Sans doute les officiers et les serviteurs de Tévêque


étaient peu nombreux et peu rirlies, mais grâce à la proximité
du Palais de Justice, où siégeait le Parlement, des gens de loi,
conseillers, avocats, etc., durent toujours habiter près de Sainte-
Marine. Pour s'en convaincre, il suffit de parcourir les qiielrpies

registres de comptes et autres, provenant de la cure et de la


fabrique, qui sont conservés aux Archives nationales (2).

vendue le 2 février 1792, et son ac-


L'église Sainte-Marine fut
quéreur ne tarda pas à y installer un théâtre populaire. Plus tard,
elle fut tiansfurmée en atelierde menuiserie d'abord, de tcini ure-

rie ensuite. Elle a été démolie, sous le règne de Napoléon III,

lorsque ce quartier de la Cité fut bouleversé par laconstructinn dr


la nouvelle rue d'Arcole. Seuls, quelques Parisiens se sou\ ien-
nent encore actuellement de ce modeste édifice qui, pendant iiuit
siècles au moins, fut le témoin du culte rendu par leurs ancêtres
à une sainte dont le nom et l'histoire ne sont plus connus que
de rares érudits.
On ne sait ni quand ni par qui fut bâtie l'église Sainte-Ma-
rine (3). Les historiens ne peuvent que placer sa construction <à

une ('poque d'autant plus l'ioignée que les titres cunnus par eux,
dans lesquels elle est mentionnée, sont plus anciens. Nous les

(1) " ou douze porsonno.s sont paroissiens de ladicte église •, écrit Jacques
Di.x

Du Breuil en 1012, tandis que, en 17.jl, l'aljbé Lebeuf nous appreml (|ue « coU.e pa-

roisse n'est composée que d'environ vingt maisons ».


(2) Voici l'inilicatiou de ces registres, avec les cotes sous lesquelles ils sont |ila-

cés : {LL 842) Registre dos délibérations de messieurs les curé et marguilliers
de la paroisse Sainte-Marine coniuienceant au mois de l'ebvrier lG(j9(c'esl-à-dire
au 2 février, jour de la Purilication, etse terminant au 3 avril ItiSO); — (1,1, S 13)

État des fondations faites dans l'église et paroisse Sainte-Marine en la cité et le


Procès-verbal de son E. Monseigneur le cardinal do Xoaillos, archevêque de Paris,
portant réduction des fondations, 1718; — (LL 814) 1° Enumeration des services
que le curé Isoard doit célébrer pour des membres do la confrérie de S. Rocli
et S. Sébastien établie dans l'église Sainte-Marine 2" Proccs-vorbaux di'w déli-
;

bérations de l'assemblée de ladite confrérie; — (LL 8-15) l"' Sommaires du contenu


de divers inventaires des droits et biens appartenant à la cure et à la fabrique
de Sainte-Marine; 2° Procès-verbaux de délibérations do l'assemblée des mar-
guilliers et paroissiens; 3° Noms do messieurs les marguilliers de l'église l't la-
brique .Madame Sainte-Marine pris sur les comptes (do 1555 à 1754).
(3) L'abbé Lebeuf nous apprend que dans la première moitié du xvnr siècle
cette église, quoique fort petite, était cependant plus vaste que l'éditice piimitif,
le(|uel avait du être remanié et agrandi trois cents ans plu.s tôt. Il ajoute que les
quatre ou cinq marches qu'il fallait descendre pour y pénétrer étaient une
preuve de son antiquité. Voy. aux Appendices, sous le n" U,
XXIV vin HE sainte marine.

voyons reculer ainsi cette époque au delà de 1400, de 1228, de 121 1

et enfin de 1045 (1). Cette dernière date (2) est celle d'un acte
dans lequel Henri V, roi de France, donne ;i Imbert, évêque de
Paris, la pelito abbaye construitepar son père Robert 11, àSaint-
Germain-en-Laye, ainsi que ses diverses dépendances, entre au-
Ires, « l'église de Sainte-Marine dans l'Ile de Paris ». Ainsi
Sainte-Marine qui n'a pas été bâtie, semble-t-il,ilu temps de

Henri remonte au moins au règ-ne de Robert le Pieux (996-


P'',

1031). C'est, on le voit, un âge respectable pour notre petite


église, et nous devons rejeter complètement la supposition de
labiM' Lebciif, d'après laquelle elle aurait été construite, au
commencement du \iii° siècle, par quelque riche Vénitien établi

dans la Cité, en souvenir de la patronne de sa ville natale.


Plus erronée encore est l'opinion de certains auteurs qui ont
imaginé que Sainte-Marine tirait son nom des mariniers des
bords de la Seine, qui l'auraient fait bâtir en l'honneur de la
Vierge, protectrice des na\igateurs. Si une pareille hypothèse
avait obtenu créance dans le peuple, elle aurait certainement
fait attribuer à sainte Marine une intluence surnaturelle, basée
sur une fausse étyiiiologie de sim nom, cnmme cela est arrivé
pour un si grand nombre de saints, tels que saint Expédit,
invoqué pour la prompte expédition des affaires, sainte Fare, qui
olitient la guérison des maladies d'yeux, etc. Au lieu de cela,

notre sainte fut toujours l'objet d'un culte spécial dont l'origine
doit être chexchée dans son histoire plutôt que dans son nom, et
que l'un d(^s nnmbreux auteurs qui nous l'ont fait cnnnaitre
décrivait ainsi :« C'est dans que se font par autorité
cette église
de justice les mariages des failli à leur honneur;
filles qui oui
l'usage ancien était de leur donner un anneau de paille (3) ».
Cette coutume a Sun importance, car ainsi que l'a déjà fait re-
marquer M. l'abbé Nau, « elle montre que sainte Marine honorée
à Paris était bien l'héroïne faussement accusée d'avoir « failli à

(1,1 On trouvoni reproiluits dans les Afj/e/nlii ,-s les pa.ssages où ccsautours clis-

ctitent sur l'origine de Sainte-Marine.


("2) L'acte en question n'est pas daté. I.a date de 104.Ô e.st donc approximative,
Jailiot avait adopté celle de 10S6.
(:î) Le Maire, Paris ancien et mudernc. Pari.?, 1685, vol. U, p. 87. Voy. aussi
Les curiosilês de Paris, de Verso illes..., par M. L. R. (Le Rouge), Paris, 171(i,
vol. I. p. 20, ainsi que plusieurs des textes sur l'église Sainte-Marine, reproduits
plus loin dans les Appendices.
VIE DE SAINTE MARINE. XXV

« son lioimeur ». Les peines qu'elle avait endurées et les mérites


qu'elle avait acquis à cette occasion étaient sans doute censés
devoir profiter aux personnes accusées, avec justice cette fois,

de s'être trouvées dans la même condition (I) ».

Il est évident, que sainte Marine était connue dans


en effet,

le diocèse de Paris fort longtemps avant que son corps eût «Hi^

apporté à Venise. Son histoire figurait dans ces vieux légen-


daires que nos pères aimaient tant à lire, et peut-être des Ma-
ronites, établis à Paris, avaient-ils conlribué p;ir leurs récits à
la rendre populaire. Les plus anciens lircviaires et missels
manuscrits du diocèse fijot toujours mention (le la mémoire de
cette sjiinte, à la date du 18 juin (2). .le n'ai pas à revenir ici sur
les motifs qui ont dû faire adopter cette date (3). Lorsque, dans
le bré\iaire de Paris, publié par ordre de M^' de Vintimille,
fut insérée, en 1736, une leçon historique concernant sainte Ma-
rine (-1), on ne se préoccupait pas beaucoup de la valeur des ilo-
curaents à l'aide desquels on rédigeait les leçons de ce genre.
Aussi, dans ces quelques lignes, voit-on accumulées plusieurs
erreurs.. Il y est dit, par exemple, comme dans la leçon propre
au bréviaire de Venise, que sainte Marine était originaire de
Bithynie, détail puisé dans la Vie métaphrastique de la sainte
et qui doit être faux, ainsi que nnus l'avons vu (.5). En second

(1)Revue de rOrienI chnHicn, Paris, vol. VI, l'.IUl, j). 281.


Ci) Et natiirellenient aussi les anciens bréviaires et missels iiii|)riiur'.s, par
exemple le llreviariiin parisiensc de Ms' Pierre île Gondy (Paris, I."j8l), où on lit
à cette date du 18'juin : Commenioratio Marinae virçrinis ».
••

(3) Voy. p. vn-vi[i.

(4) Voy. p. '-H. L'oraison de l'onice de sainte Jlarine a loujoui's ete, à Paris,
celle du Commun des Vierges.

(ô) Dans le Marlyridoijitnn ad usum Erclesiae Parixicnsis, publié par Jean Le

Munerat (Pari.siis, per Guidonem Mercatoris, 1490), on lit, à la date du 18 juin :

» Alexandrie :Marine Virginis ». Cette ligne est tirée du Jlartyrologe Romain,


sauf que le mot « passio '» a été supprimé ici, parce que la légende de Marine
(•tant connue à Paris, on savait bien que cette sainte n'avait pas subi le martyre.
Quant au mot » Alexandi'iae », s'il a ('té maintenu, c'est que cette légende ne
s'\' opposait pas, puisque, dans la version latine, la seule qui fiit alors en usage

en France, elle ne mentionne pas la région où Marine a vécu. Lors(|ue, plus tard,
l'auteur de la le(;on du bréviaire de ITSfi transporta Jlarine d'Egypte en Bithynie,
il crut faire acte de science en faisant cette correction d'après la Vie grecque
attriliuée au Métapliraste, que l'on considérait alors comme plus exacte, parce
qu'elle contient plus de di-tailsque la Vie latine. Ces tâtonnements et ces diver-
gences, dont les exemples ne sont pas rares, prouvent que dans nos livres litur-
giques, il est beaucoup d'indications historiques qui doivent être soumises à
un sérieux contrôle.
XXVI VIE DE SAINTE MARINE.

lii'U, on y prétend que Marine vivait vers le milieu du viir siècle,


ce qui est aussi iurxact. Enfin, on alfirme que les reliques de la
sainte conservées dans son église avaient été apportées de Ve-
nise, ce dont cm n'a aucune preuve.
Du Saussay est le plus ancien auteur qui signale l'existence,
à Paris, de reliques de sainte Marine, mais il se garde bien de
nous dire qu'elles provenaient de Venise (1). Une soixantaine
d'années plus tard, en 1701, Adrien Baillet écrit ceci : « Se-
rait-ce de Venise qu'on aurait fait venir à Paris les reliques
dont l'auteur du martyrologe de France dit que l'église de
sainte Marine a été enrichie depuis longtemps (2)? » On voit
donc que l'auteur de la leçon du bréviaire de M^' de Vintimille
a pris sur lui de transformer une simple hypothèse en fait cer-
tain. La mention de cette origine n'a pas été maintenue dans le
bréviaire de M^'' de Talleyrand-Périgord, réimprimé sous M^'' de
(^luélen en 1822, non pas qu'un eût alors des doutes sur celle-

ci, mais parce que les reliques ne se trouvaient plus dans l'é-

glise Sainte-Marine, laquelle n'avait pas été rendue au culte


après la Révolution; mais elle a été rétablie dans l'édition pu-
bliée, du temps de M"^'' Affre, en 1847, avec cette indication sup-
plémentaire que les reliques avaient été déposées dans l'église
métropulitaine. En effet, ces reliques auraient été enlevées de
l'église Sainte-Marine, lorsque celle-ci fut vendue en 1792, puis
transférées (je ne sais si ce fut immédiatement ou plus tard)
dans le palais archiépiscopal, qui s'élevait autrefois à l'extré-
mité orientale de la Cité. Enfin, en 1831, lorsque ce palais fut
saccagé au cours d'une émeute, elles furent sauvées et trans-
portées à Notre-Dame. Voici ce que m'écri\ait à leur sujet, dans
une lettre datée du 12 juillet 1902, M. le chanoine Pousset, ar-
chiprêtre de Notre-Dame « On conserve dans le trésor de la
:

cathédrale une des deux clavicules de sainte Marine, enfermée


dans un simple tube de verre, scellé du sceau de M*^' Darboy. Je
crois me souvenir que les religieuses de l'Hôtel-Dieu ont dans

(1) « Decimosexto kalond. August!. .... Eodcm die be.ataoJIarinaoVirginis. cuius


pignoribus dudum dccorata Augusta Parisiorura Lutetia anliquam habct sub
oius patrociiiio (oui Episcopalis l'auiilia addicta est) Ecclcsiani parœcialeni » (Mar-
iyrolofjium Gallicanum... studio ac laboro Andreae Pu Saussay. Lutetiae Parisio-
rum, 1637, vol. I, p. MO).
(ï) Les Vies drs s,iliils, Paiis, 1701, in-8, vol. Vil (mois de juillet), p. 516.
vu: DE SAINTE MARINE. XXVII

leur chapelle une autre relique de la sainte, échappée égale-


ment au pillage. »
La relique que posséderait la chapelle de riIotel-Dieu, si

elle existe (1), ne pourrait être, semble-t-il, qu'un


réellement
fragment détaché, à une époque assez récente, de celle qui se
(
trouve à Notre-Dame, car, dans un inventaire du mobilier de
Sainte-Marine, dressé en 16-27, il n'est lait mention que d'un
seul reliquaire et d'une seule relique, laquelle était « du liras »

de la sainte (-2).

Et maintenant, cette relique est-elle authentique"? Il faut re-


marquer d'abord que, suivant l'inventaire de 1627, elle est
« du bras » de la sainte, tandis que, d'après M. l'archiprêtre de

Notre-Dame, elle consisterait en une clavicule. Il est fort pos-


sible que le rédacteur de l'inventaire ait cru qu'une clavicule
pouvait être rangée au nombre des os dont un bras se com-
pose; mais on doit regretter que dans une eiiose aussi grave
que la description d'une relique, un pareil man(iue de préci-
sion, sinon une pareille contradiction, puisse exister.
Cependant, une au sujet
difficulté plus sérieuse se présente
une clavicule ou l'os d'un bras. Nous
de cette relique, qu'elle soit
avons vu que Théodore d'Amadeni, qui a examiné avec le plus
grand soin, en 1675 ou 1676, le corps de sainte Marine conservé
à Venise, a constaté que la seule partie de ce corps qui en eût
été détachée était la main gauche. Le thorax était intact et si
l'avant-bras droit était enflé, on ne remarquait pas qu'un os
en eût été enlevé (3). D'un autre côté, nous savons que les
reliques de sainte Marine conservées à Paris s'y trouvaient
depuis longtemps, lorsque Du Saussay les signalait dans son
Martyrologe (1637). Enfin, comme je l'ai déjà montré, c'est à
une époque récente qu'il a été supposé que ces reliques avaient
été apportées de Venise, alors que les anciens historiens qui

(1) Pour avoir dos renseigncriiciit.s prOcis sur cette reliiiuc, j'ai l'crit à M'"" la
siipi'riinirf dos Augustiiios liospitalièi-es de l'Uùtcl-IiicLi, mais ma lettre est restée
sans réponse.
(2) « Trois reliquaires en bois doré, l'un du bras de M"'" Sainte Marine et l'au-
tre de y[^' S. Denys... » (Inventaire des calices, ciboires, retiques, livres, ornements
et meubles appartenants à l'Église et Fabrique Madame ,Ste Marine en l'année

1627. Archives nationales, LL8'15).


{i'i Voy. p. \vu.
xxviii vu; de sainte marine.

auraient dû être mieux informés de ce fait, ny font jamais


allusion.
De tout cela il résulte que les reliques possédées autrefois par
l'église Sainte-Marine par Notre-Dame, ne
et actuellement
peuvent provenir du corps de la sainte que Ton vénère à Venise.
Ou ce corps est faux ou ces reliques le sont elles-mêmes, et il
semble bien que de ces deux propositions ce soit la seconde qui
soit exacte. Il ne faut pas oublier que l'église Sainte-Marine
existait sûrement au commencement du xi' siècle ou à la
fin du x% c'est-à-dire longtemps avant que le corps de Ma-

rine eût été apporté à Venise, et que, dans ces temps reculés,
où l'on avait la passion des reliques, toute église devait pos-
séder sinon le corps du saint à qui elle était dédiée, du moins
une partie de celui-ci. Comment se procurait-on alors ces
reliques si enviées, qui se chargeait de les fournir à qui les

demandait, quelle confiance pouvait-on avoir dans l'authenti-


cité de cellt'S qui se multipliaient d'autant plus qu'elles étaient
plus recherchées, c'est ce que je ne puis entreprendre ici de
rechercher. Je me contenterai de renvoyer le lecteur à l'énu-
mération et à la description, données par les Bollandistes, des
ti'jès nombreuses relii|ues de sainte Marine, ([ui auraient été
conservées dans un grand nombre de localités appartenant
à diverses contrées, alors que les Vénitiens étaient persuadés
que le corps entier de sainte Marine, sauf une main, était
conservé par eux dans l'église de ce nom(l). Cette enumera-
tion, jointe aux explications présentées plus haut, suffira pour
éveiller des doutes sur l'authenticiti'' de la relique qui a trouvé
un dernier refuge dans le trésor de Notre-Dame.

III. — Iconographie de sainte Marine.

Comme la plupart des saints, objets de la dévotion populaire,


sainte Marine a été souvent représentée par les peintres. les
miniaturistes et même les statuaires.

Chez son image se voyait dans la grotte où elle


les Maronites,
s'était retirée, près du monastère de Kanoubiiie, et qui a été

;1) Acl. .SV()it7., Juillet IV. Anvers, 1725, p. •^Sl-'.iSO.


VIE DE SAINTE MARINE, XXIX

transformée en chapelle. Je n'ai pu obtenir de renseignements


précis sur ce tableau.
Il doit exister dans les pays de rite grec des icônes de sainte
Marine; mais jusqu'ici je n'ai pas encore eu l'occasion d'en voir
une. A défaut d'icônes je sii^naiciai la curieuse miniature
(pii précède un panégyri(iuc de la sainte dans le manuscrit grec

% (:j^(fii03isnit'*ni^iJ'*l^'fn^

>AIXrE MARINE ET SON PÈIIE SONT BEÇfS DANS LE MUSASTEKE l'AR LES KELIGIEL \.

tMîniftture du Mb. Français 31.947 de la Bibliolhî'que Nationale (xir s.), f' 1T9').

:1TC) la Bibliothèque synodale de Moscou (xi" s.), au


{.,'Àh^) àe
roliulGV Cette miniature, en partie effacée, est identique à celle
qui se trouvi' eu (été de la notice consacrée à sainte Marine dans
le manuscrit du Ménologe de l'empereur Basile II (x' siècle) et
qui a été reproduite dans l'édition de ce Ménologe publiée à
Rome le cardinal .\lbani (vol. II, p. 183). On y voit
en 1727 par
la sainte, qui vient de mourir, étendue à terre sur une natte. A
sa tête se tient le supérieur du monastère tandis qu'un autre
personnage, debout également et placé à sa gauche, semble être
XXX VIE DE SAINTE MARINE.

le père de la jeune fille qui l'avait faussement accusée. Enfin, à


ses pieds, on aperçoit cette calomniatrice, qui se reconnaît au
désordre de son costume et à son attitude agitée. <»n sait, en
effet, d'après les différentes versions, qu'immédiatement après
la mort de Marine, elle vint confesser son crime, poussée par
le démon qui s'était emparé dVUe.
Dans son I/is/oria liijzaidina (Lut. Paris., IGSO), Du Cange
donne à la page 1 10 du livre IV, et cela d'après une ancienne
tablette grecque, une gravure représentant les trois saintes
Parasceve, Barbe et Marine. Cet auteur n'iiésite pas à recon-
naître notre sainte dans le dernier de ces personnages, car il

dit expressément que c'est elle dont le corps" a été apporté à


Venise (l). Or, je crois que Du Cange s'est trompé. Dans toutes
les images qui nous montrent Marine la moniale, celle-ci est
toujours reconnaissable à quelque signe particulier par :

exemple, elle est accompagnée de l'enfant (|u"elle dut élever,


ou bien on la voit, toute jeune encore, entrer dans le monas-
tère à la suite de son père. Au lieu de cela, sur la tablette en
question, celle des trois femmes qui serait notre sainte est
debout comme les deux autres et tient simplement une croix
à la main. Aucun attribut .spécial ne la désigne donc. En se-
cond lieu, il existe réellement une Marina grecque, dont la

biographie est ordinairement placée dans les manuscrits près


de celles d'autres saintes, martyres comme elle, telles que,
précisément, sainte Barbe et sainte Parasceve. C'est la martyre
d'Antioche de Pisidie qui, ainsi que nous l'avons vu, a si sou-
vent été confondue avec la moniale de Syrie. Il n'est pas dou-
teux qu'il ne faille la reconnaître dans le troisième personnage
de la tablette. Ce qui confirme la chose, c'est que son nom,
'A-j'ia Mxpîva. y est inscrit. Or, nous savons que dans les livres
et les inscriptions, les Grecs n'appellent jamais la moniale
Mapîva, mais Mapîa.
En France, en Italie, en Espagne, et sans doute aussi dans
d'autres contrées, on a souvent représenté sainte Marine

(1) " Sauctariiiii Parascovi's, Bai'bara.' ot Marina', in voteri tabella graecanica

expressas imagines, ex Musaeo canoniconim Uegularium Sancta» Genovefa? Pari-


siensis hic exhiljemus- S. Marinœ eliani corpus liaïul pi'ocul ab urbe asservatuni
indeque Venetias translatuni an. MCCXXX scribit .\ndreas Dandulus in Cliron.
nis. >
VIE ME SAINTE MARINE. XXXI

dans de Vies de saints imprimées (1) ou maiiiis*


les collections
Tantôt nous la vo^'ons, âgée d'une dizaine il'années
crites (2).
environ et vêtue en gai'çon, arriver avec son père au monas-
tère, dont la porte leur est ouverte par des religieux; tantôt
nous l'apercevons dans la grotte où elle s'est réfugiée, donnant
ses soins à Tenlnnt qui [lasse pour èlre le sien ou priant à ses
côtés pendant (|u'il dort; parfois, on nous les montre tendant
les mains, l'un et l'autre, vers un passant qui leur jette un
morceau de pain; enfin, souvent, gravures et miniatures met-
tent sous nos yeux le corps de la sainte, qui vient de mourir
dans sa pauvre cellule, entouré par les religieux qui se pros-
ternent devant lui.

A dépendances possé-
\'enise, l'église Sainte-Marine et ses
daient un certain nombre de tableaux, icônes, statues, bas-
reliefs, fresques, mosaïques, tapisseries et bannières, d'un tra-
vail italien ou grec, représentant notre sainte dans di\erses
attitudes et vêtue de façons différentes. Théodore d'Amadeni
nous en a dans son manuscrit (p. 35-17) une intéressante
laissé
description, accompagnée de onze aquarelles. Il est Ijien pro-
bable que le plus grand nombre de ces objets ont disparu.
Une belle statue de sainte Marine, qui paraît remonter au
XVI'' siècle, se dresse encore aujourd'hui dans le jardin du sémi-

naire patriarcal, et au-dessus de l'autel qui est placé au fond de


la chapelle dédiée à notre sainte dans l'église Santa Maria
Formosa, on admire le beau tableau, peint vers le milieu du
siècle dernier par Lattanzio (Juerena. où elle est représentée
ayant l'enfant à ses côtés.
Autrefois les peintres et statuaires, quand ils dessinaient ou
modelaient la figure d'un saint, se souciaient, trop souvent,
aussi peu de la vérité liistoriquc que les hagiograplies qui écri-
vaient sa Vie. Voilà pourquoi Théodore d'Amadeni lui-même
s'indigne à la vue de tableaux où sainte Marine, qui vécut

(1) Par exemple dans Les vies des SS. Pères des Déserts cl des SahilesSuUlaires
d'Orient et d'Occident, avec des Fii/ures qui représentent l'austérité île leur vie et
leurs principales occupations (pavBourgoinii de Villel'ore), Paris, 1706-1708, vol. Il

des SS. Pères d'Orient, p. '298, et édition de 172i, vol. Ill, p. 2(1U.
(2) Voy. les iniiiiatures des manuscrits suivants de la Bibliotlieijue Nationale
qui, presque tous, contiennent des traductions de la Léf/ende dorée de Jacques
de Voragine: Français 2 U, t° 13y; 212, C 120'; 61-18, f 156'; 20330, f» 135';21947,
f" 179'; Espagnol 44, {<> 12;j'.
XXXII VIE DE SAINTE .MARINE.

en Orient, probablement au v" siècle, apparaît, par exemple,


sous costume d'un religieux franciscain. 11 est vrai que
le

les explications dans lesquelles il entre pour nous apprendre


comment elle devait être vêtue, sont de nature à nous faire
sourire à notre tour.
En terminant il est de mon devoir d'adresser mes plus vifs
remerciements au R. P. Ehrle, préfet de la Bibliothèque Vati-
cane, à M. l'abbé Jeremich, vice-recteur du séminaire patriar-
cal de V'enise, et à M. E. Blochet, attaché à la Bibliothèque Na-
tionale, pour l'extrême complaisance avec laquelle ils m'ont
procuré plusieurs des clichés qui ont servi à illustrer ce volume.

Léon Clicnet.

P. S. — A titre de coïncidence, mais de coïncidence curieuse, je


.signalerai la légende de Marie la Misérable (de Ellendige Marie) qui est
rapportée par le Baron de Keinsberg'Diiringsfeld dans son ouvrage inti-

tulé Traditions et léyeniles de lu Beh/iqiii- (Bruxelles, 1870), vol. 1, p. 400-


408 (1).

Au .\iv^ siècle vivait à Woluwe-Saint-Pierro, près de Bruxelles, une belle


jeune fille, nommée Marie, qui avait résolu de renoncer au monde. Elle
alla habiter prés d'une église voisine, y passait la journée en prière et en
méditations, et demandait à l'aumône sa frugale nourriture. Un chevalier
du voisinage ayant vainement tenté de la séduire, se vengea en l'accusant
faussement de vol auprès des magistrats et en obtenant sa condamnation
à mort. Elle fut conduite au supplice et, aussitôt après, son accusateur de-
vint possédé du démon, il n'en fut délivré que plus tard auprès du tom-
beau de sa victime. D'autres mii'acles s'étant opérés devant ce tombeau, le
corps de Marie fut transporté dans l'église de Woluwe-Saint-Lanibert. Au.
moment de sa mort on avait aperçu dans le ciel des vierges qui, le cierge
en main, semblaient assister à ses funérailles.
Il est difticile de ne pas con.stater qu'il existe des traits communs, entre

cette histoire et celle de sainte Marine (appelée Marie dans certains textes).
Aussi, sans trancher la question, je me demande si la légende do Marie la

Misérable ne serait pas celle de Marine, modifiée en partie par l'addition


de détails provenant d'une autre source. Ce qui semblerait donner quelque
poids à cette hypothèse, c'est que dans le calendrier légendaire, Marie la

Misérable, est inscrite au 18 juin, c'est-à-dire précisément à la date où la


fête de sainte Marine est indiquée dans le Martyrologe romain, dans les
textes latins de sa vie et dans le calendrier de l'Eglise de Paris.

( 1 ) Voy. aussi Hlslûifedes environs de Bruxelles, par A Wauters (Bruxelli'*.


.
iNNi?).

vol. 111. ]). v;49-:i5i.


SA1>TE MAIKNF., CIIASSLE DL MU>AslLI;r.. INsllUlT 1. I.NFANT SLHl'OSK HTTIF. l.i: sM N.

(Mininture dii its. Fnvnvaia 6.44S de lo Eibliotlièquo Nationale (XV a.), f" lâtt'J,

BIBLIOGUAPHIE DE SAINTE MARINE

I. TEXTES LATINS
I . \'iv cuiuplt'to. ManiiJ«orits.

Bruxelles. Bibliothèque Royale. Ms. 98-100 {.xil" s.), f™ ll'-12\ —


7402-81 (\iii'= s.), f"^ Kl7*-l'.t8^ —565-75 (xiv» s.), f°= 153v-155v. Cam- —
bridge. Bibliothèque du • Corpus Christi College
». Ms. 36 (xiV s.),

fo^f _Bibliothèque du « King's College ». Ms. 4 (\V° s.), f"* /''. —


Bibliothèque de l'Université. Mm. iv. '28 (xir' s.), f"" 141>-143'.
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bliothèque Ambrosienne. Ms. D. 525 Inf. (olim 0) (.M" s.), f°^ 128'--129''.
— 1. 01 Inf. (xv s.), f"* 100^-102'. —
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B.
f°» 135''-1.30'' (en vers). Reproduit dans .{tialccta BidUmdiana, Bruxeile.s,
vol. XII. 1S92. p. 240 249. — Oxford. Bibliothèque Bodlèienne. (Bibl.

tv
XXXIV VIE DE SAINTE MARINE.

Canonic.) iJ/s.395(An. 1441), f^ 48-53. — (Bibl. Ijiudian.) Ms. 346(xv'=s.),


f°M59-171. — Bibliothèque de Oriel College 1'i.wvi
« du ». )/.s-. fin

xiii'^ s.), 1'* 047. — Bibliothèque du


'.MO St. John's College Ms. « ..

182 (XV> s.), f"'' 105-108. —


Paris. Bibliothèque Mazarine. .Ms. 1734
(566j (XV» s.), î"' 131-132. —
Bibliothèque Nationale. Mx. Latin 2328
(IX'' s.), f°' 118'-120^ —
10840 j.\i» ,s.), f"^ 145'-147'. 5345 (xii" s.), {•" 8T- —
88'-. — 5573 (xii'^s.), f'»54'--50v. —
56(36(xii«s.), f' 52v-5(j'-. 2843 B (xii« s.), —
f"^ r22'--124>-. —
2941 (xiii'^ .s.), f»» 74'-75'-. —
5296 (xiii» s.), f" G3'-G4'. —
5386 (xiu= s.), f"^ 122v-128v— 12612 i.\iii° s.), P' 182'--184'-. - 3278 (xiV' s.),
f"' 56'--57'-. —5306 (xiv<^ s.), f-^ 101>-102'. — 5367 \iv« s.), f s 32'-34^ —
17632 (XVS.), P' 67''-68'. — Reun (Styrie . Bibliothèque du monas-
tère cistercien de Sainte-Croix. M.f. 11 (xii" s.}, f"» lO'-lO». — Rome.
Bibliothèque Alexandrine. M.f. 93 (>î<. i. 5) (xvii'' s.), t'"* 900'-9Ul'-. —
Venise. Bibliothèque Marcienne. 4/.s-. a. 193, 119 [z. i. mil]. Ya i.

(xiV s.), f" 92. —


Vienne. Bibliothèque du monastère « B. M. V. ad
Scotos ». Ms. 54, f. 17 (xiv' s.), f"" 226v-229''. Wolfenbuttel. Biblio —
thèque de la ville. V.s-. 322 llfbmt. (X\= s.). 309'-310>. Zwettl 1'-= —
(Basse-Autriche Bibliothèque du monastère cistercien de Z'wettl.
.

Mx. 13 (xiii' s.), f°»?.

3. Vie comitlèlo. Iul|tinl<^si.

De vitit et verbis seniorwii libri X. Opera et studio Ileriberti Rosweydi


IJItraiectini e soc. lesu Thenlogi. Autuerpiae, ex oft'. Plantiniana, 1615. In-
fol. (^'oy. p. .393-395). Reproduit dans .\cta Sanctoruw, Juillet IV, Anvers.
1725, p. 286-287 [2' édit., Paris, 1808, mêmes jiasres) et dans Pntrolofjia
graera de Migne, Paris, viil. LXXIU, 1849, col. 691-695. — De vilis Sfiiicto-

ram ab Aloysio Lipomano olim conscriplis : nunc primum a F.-Laiireiitio


Surio carlhiisiano cmendnlis cl inictis. \'piiptiis, 1581. In-fol. (Voy. vol. I,

f°s 282'-283v, 8 février).

3. Vie abrégée, llanuscriliit.

Jacobus a Voragine. Leijenda anrea. Dans tous les manuscrits, dont cin-
quante environ se trouvent à la Bibliothèque Nationale.

4. Vi4> aliroKOO. Iiuprinit'K.

lireviariim Pirrisiense (à la date du 18 juin). Toutes les éditions anté-


rieures à l'introduction de la liturgie romaine dans le diocèse de Paris,
dej)uis celle de U^' de Vintimille jiarue en 173G. Fasti Miiriani rum —
divorum elogiis in sinyulos anni dies distributis. 2" edit. Antv.. 1633,
in-32'(Voy. p. 92-9'î). —
Jacobus a Voragine, I.egendn aurea. Dans toutes
les éditions. —
Petrus de Natalibus, Catalogus sanctorum ex diversis ac
doctis voluminibus congestus. Lugduni, 1521, in-8 (Voy. liv. "VI, chap. IC8,
f° 104'). —
Officia sanctorum pru ciritate et dioecesi Vencliarum usque nunc
eoncessa. Mechlinae, 1863, in-16 (Voy. à la date du 17 juillet, p. 80). —
Vinccntius Belvacensis. .Speculum historiale. Xurembergae, 1483, in-fol.
VIE DE SAINTE MARINE. XXXV

(Voy. liv. XVI, chap. lÀ-To). — Ughelli, llalia sacru. Roniae, 1643-1662,
in-fol. (Voy. vol. VI, col. 1217).

II. TEXTES GRECS

I. Vie «-uiupletc. Mauus<-ril!ii.

Berlin. Bibliothèque Royale. Ms. r/rai'c. (Jimrl. 10 \\ii' ,-;., f»* 08'-
86''. — Jérusalem. Bibliothèque du monastère du Saint-Sépulcre.
(irec /(\'- .s.), f°'8:V-84'.
_l/,s-. —
329(.\vii«' s.), P- 108-117. Mont-Athos. —
Bibliothèques des monastères (excepté celui de Lavra D'api'è.s le ca-
talogue de M. Lambros .)/s. 4528' (xiv" s.). - 4812 (.\vi° s.).
: 1001» —
(xvi° s.). — 2I0D' (wi" s.). — 2173'» (.wi^ s.). - 3223' (xvi'= s.). — 2ie3''-

(.\vii« s.). — 2423^ (.wu"- s.) — 282512 (xvii" s.). — 2833« (xvii» s.). — 4503'
(xvii= s.) — 4589" (wir .s.j. — 4808" (xvii" .s.}. — 4872= (xvii= s.). —
lOP*
(xviir s.). — 150^ (xviii= s.). — 223P (xviii'^ s.). —- Monast. de Vatopédi
{d'après le catalogue de M. Schmit) : Ms. 78, f»'' 76'--85'. — 231, f'« 120"--

134'". — Moscou. Bibliothque synodale. Ms.fjrrr 'ilO 1 — -j (xv° ),

f"^ 69>-71>. — Paris. Bibliothèque Nationale. Ms. Cotslin 257 (XKs.),


fos 46r.48v _ Coislin 283 (xi« s.), f»' 38^-40''. —
Grec 2474 (.\iii» s.),
^s 249'--251'-. - 1313 (XV s.), f' 204'-207v. — 1632 (xvi'^ s.\- f"» 226'-233v.
— Rome. Bibliothèque Vaticane. Ms. Vatic. 866 (xii'= s.), f"' 515''-2I6''.

— 1190 (.wr- s.), f« 853'--857''. — Ottob. 415 (xn- s.i, f»^ 397«-400'. —
92 (xvi° s.), f" 87''-91', Vienne. Bibliothèque Impériale. Ms yrcr 11
(Hisl. eccUs.) (•? s.), fos 69''-73\ - 337 (Théol. gr.) (?s.), î»^ 66^-71'.

S. Vie complete. Iiuiirîmés.


l'dlvulo'jia gvaecn de l'abbé Migne, vol. CXV, Paris, 1864, col. 347-
355 (1).

3> Vie abrégée. Slanuscrils.

Rome. Bibliothèque Vaticane. Ms. grec 1613 (.v^ s.), f» 394, et dans
tous les Mciwtoges, Menées et Si/nrixeiircs, à la date du 12 février.

4. Vie abrégée. Imprimé.'ii.


Dan,s toutes les éditions des Menées, à la date du 12 février. — Menolo-
giitm Griiecorum Jnssu Basilii Imperatoris graece olim edilum, studio et

(I) Ce texte grec, qui est la version attribuée à Syméon Jlétaphraste, serait
reproduit d'après le nis. grec 1538 de la Bibliothèque Nationale. Cette indication
est fausse. Le manuscrit en question contient bien une Vie de sainte Marine,
mais tout autre que la Vie imprimée, car le personnage qu'elle nous
celle-ci est
l'ait connaître est Marine martyrisée à Antioche de Pisidie.
wxvi VIE m-; saintk :\iarine.

opera Card. .1 //;«;»".' Urbini, MTi . In-fnl. (Voy. vnl. II. p. 183). — Suval-ct-
p(aTr|5 Tôjv otôoExa |j.rivuv touÈviauTou... auYYP*?^'5 \jT.a Maipi-
xiou... [ista opaaO £\ç Cizb ÎVixoSijjiou "Ay'^P^''^ °'^- Ev BevcTfa;, 1819.
In4 (Voy. p. 122, à la date du 12 février).

5> Panëgyriqiios. llanu^icrils.

/ 1 8*î '
\
'

Moscou. Bibliothèque synodale. Ms. grer 376 ( ) (xi'' s.),


\ CLXXXIV /
f*47'-50'.

III. — TEXTES FRANÇAIS


1. Vie complète. Slanaserils.

Bruxelles. Bibliothèque Royale. Ms. 10205-304 An. 1 128-29), f"' 128'--


137"' (en vers). Paris. Bibliothèque Nationale. Ms. Français 1038
(xiii'' s.), f"' 88-90^ —
422 (.\iii' s.), f°^ 77^-78>'. 23117 (xine-xiv^ s.;, —
f»' 456'-458"-. —
413 (xV s.), f»'' 427'-42S^ - 29911 (xv s.), i"^ 9^-93^ —
Rome. Bibliothèque Vaticane. Ms. J72S du fonds de la Reine Christine
de Suède (xv= s.;, f"* lOÔ'-llO'' (cn vers.".

'i. Vie «-omiilèfe. Imprimés.

Jacques du Breul, Le Théâtre des (inliqnités de Paris. Puris, chez Claude


La Tour, 1612. In-4 (Voy. p. 88-89). — /(/., édition de 1639 (Voy. p. 67-68). —
Les vies des .<i(iinls Pères des dé.serts et de quelques Suintes par des Pères de
l'Église et autres anciens auteurs ecclésiastiques grecs et latins, traduites
en François, par M. Arnaud d'Andilly. Paris, Le Petit, 1662-1668. In-8 (Voy.
vol. I, p. 547-552). — Ld. Paris, L. Jos.se, 170M702 (Voy. voL I, p. 535-
540). (Traduction du texte latin de Rosweyde). — A. Baillet, /.rs Vies des

Saints, Paris. 1701. In-fol. (^oy. voL II, mois de juillet, H^Jour, p. 253-254).
(Traduction libre des textes latins de Rosweyde et surtout de Surius).

S. Vie abrégée. .llanuNerîls.

Paris. Bibliothèque Nationale. Ms. Français 24947 (Xli" s.), f"* 179''-
18lr. _423 (\\\"= s.), f» 20^ —
241 (xiv s.), f"» Î39>-140'. 20330 (xiV s.), —
î°' 135---135>. —
184 (XV" s.;, f"« 154'-155^ —
242 (xv s.), f« 120''-121^ —
243 (XIV s.),^^ 149' 150^ —
244 (xv''s.),f" 172'- 172"..- 414 (xv" s.), f» 174-.
— 415 (xv« s.), f»^ 227V-228'. — 1534 (xv s.), f"^ 44'--44''. — 1535 (xv» s.;,

f°» 309'-310'-. — 6448 (xv" s.), f»' 156>-157^ — 17232 (xv s.) f" 140'-. —
23114 (xv« s.\ f"* 147'--147'. —
f" 4ûM5'-. (Ces textes sont,
13498 (.wu" s.),

pour la plupart, des traductions, parfois assez différentes les unes des
autres, du latin de Legend a atirea de Jacques de Voragine).
VIE DE SAINTE MARINE. XXXVII

-1. Vie abrégée. Inii>rimc«.

Jacques de Voragine, La IJgende Dorée. Dans toutes les éditions. Las —


vies des SS. Pères des Déserts cl des Saintes Solitaires d'Orient et d'Occi-
dent. Avec des Figures qui reprc.'ientent Vauslèrilé de leur vie et leurs prin-
cipales occupations (par J.-F. Bourgoing de Villefore). A Paris, chez Jean
Mariette, rue S. Jacques, aux colonnes d'Hercule. 170(')-1708. 4 vol. in-r2
(Voy. vol. IldesSS. Pères d'Orient, p. 208-30:^). —/rf., édition de 1722, .3 vol.

in-12 (Voy. vol. III, p. 260-264). (Traduction libre du texte latin de Ros-
weyde).

5. Vie pai'aiibraKée. llaiiiiiiicrilM.

Paris. Bibliothèque Nationale. J/.s. '/'( fonds Duchesne 86 (xvii' s.),


p. 479-482 De Sainte Marine grecque vierge religieuse. Extraie Is de plu-
:

sieurs légendaires anciens latins et français, par Pascal Hobin sieur du


Faux. — M'^' P. Guérin, Les petits Bollandisles, Paris, vol. VII, 1872,
p. 134-136.

O. l'aiiégyriqiiCN. ImitriniéM.

Jacques Biroat, l'uncggriques des Saints. Paris, Couterot, 1667 1669.


3 vol. in-8(Voy. vol. Il, p. 2"25-247). — Même volume et mêmes pages dans
les éditions postérieures.

IV. — TEXTES CATALANS


Vie abrégée. Ilanusci'ils.
Paris. Bibliothèque Nationale. Ms. Espagnol 44 (xiv" s.), f* 123"-
124'' (Légende Dorée de Jacques de Voragine).

V. — TEXTES PROVENÇAUX
Vie abrégée. ManiiscrilM.
Paris. Bibliothèque Nationale. .Ms. Fnaicais 9759 (xV^ s.), f"'' lôT-
161>. — 24945 (xv? s.), f'"* 57>-59^

VI. — TEXTES BAS- ALLEMAND


%'ic complète, llaiinworilw el iinpriiué.<«.

Wolfenbuttel. Bibliothèque de la ville. Ms. Ileliiist. 1203 (.XV^ s.),


fos 72r-80'. — Reproduit par Cari Schroder dans son opuscule Vruvenlof.
Van suntc Marinen. Mittelniederdeulsehe Gedichte. Erlan.een, Ed. Besold,
1869. In-8 (Voy. p. 23-35) (envers). — Leben der Heiligen. Lubeck, Steffen
Arndes, 1492 (Voy. p. 40). Voy. aussi les éditions de 1499 et 1507 : Lubeck,
Steffen Arndes, et celles de 1511 et 1517 : Bàle. Adam Petrus. (Ce texte a
été reproduit par Cari Schroder, op. cit., p. 14-10).
XXXVIII VIE DE SAINTE MARINE.

VII. — TEXTES HAUT ALLEMAND


Vie complète. Maniisrritsi et Imiirimés.
Leben der Heiligen. Augspurg, (luntlier Zainer, 1472 {\oy. f"s 56''-56'i.

— F. Karl, Kôpke Dos Passional. Eine Legenden-Samtiiluny des dreizphnlen


Jahriiimderis. Quedlinlmrg, 1852 (vol. XXXII de la Bihlioth. d. gesamml.
National- Lileralw-). (Voy. p. 305-307). (D'après deux mss. du .\iv'- siècle,
qui se trouvent l'un, dans la Bibliothèque de Strasbourg, et l'autre, dans
celle de Konigsberg).

VIII. — TEXTES SYRIAQUES


1. Vie foini>iél<>. iManuscritN.

Londres. Bibliothèque du British Museum. Ms. Add. 14, 649(i.\>^ s.),


f"^ 105-107. — Add. 12172 (.\" s.), f"' .'JS-^S. — Add. 14722 (xiii'= s.), f"^ .39-

42. — Paris. Bibliothèque Nationale. Ms. Syriaque 234 (xill'' s.),

f°* 1G5-Ifi7. — 317 (XVIII' s.), f»'^ 1(35-167. — Sinai". Bibliothèque du Mo-
nastère de Sainte-Catherine. .Ms. 30 lAn. 778). l'"' 7O'-70'.

3. Vie couiitlète. Imprimés.


P. Bedjan, Acta murUjnun et sanclorum. Paris, 1890-1897. ln-12 (Voy.
vol. I, p. 306-371; II, 272-277). — Select narratives of Holy Women from
Sinai Palimpsest... Texte
the syro-antiochene or et traduction anglaise par
Agnes Smith Lewis (Fasc. ix et x des Studia sinaiticaj. Londres, 1900.
ln-4. (Voy. p. I^o-i-» et .30-45).

3> Ofliee itroprc. ilaiiiisiicrits.

Dans un certain nombre de manuscrits que possèdent quelques cou-


vents maronites du Mont-Liban.

IX. - TEXTES COPTES


Vie complète» Mlanusicrits.
Oxford. Bibliothèque de la " Clarendon Press )>. Fraf/meiU 39
(xr s.). —
Paris. Bibliothèque Nationale. Ms. Copie \'2V-' (\'' a.), f'^*

38-41.

X. — TEXTES ARABES
I. Vie complète. Slaniiscritis.

Rome. Bibliothèque Vaticane. Ms. yatic. syr. 99 (An. 1545), f°* 115'
119-. — 196 (An. 1551). f»^ —Arah. 171 (xvii' s.), f« 114>' 115\ —
409'-414'.
Sina'i. Bibliothèque du monastère de Sainte-Catherine. Ms 407 (An.
VIE DE SAINTE MARINE. XXXIX

1335), n" 17. — Poésie arabe contenue dans quelque.s manusci'its conservés
au Mont-Liban, entre autres, dans un ms. du monastère de Kanoubine,
daté de 1G87.

9. Vie alti'ëgëe. ManiiNcrits.

Paris. Bibliothèque Nationale. Ms. arabe 4870 (.\IV° s.), C" 158'-159>.
— 256 (.\vi« s.), f's 272'-273'. —4780 (xix" s.), f' 250'-252'.

XI. — TEXTES ÉTHIOPIENS


Vie «-omplt'tv. llaniiscritK.
Paris. Bibliothèque Nationale. Ms. l-Jlliiopien l'JS (win" s.), f"*201'-
202'-.

XII. — TEXTES ARMÉNIENS


Vie complete. Imitriiués.

Vie dex SS. Prres (en arménien]. Venise, couvent de Saint-Lazare, 1855.
In-8 (Voy. vol. 1, p. 402-'10()). (Traduction littérale de la Vie grecque méta-
phrastique de sainte Marine, et reproduisant, par conséquent, exactement
en arménien la traduction latine de cette Vie donnée par Lipomani et
Surius.)

XIII. — OUVRAGES D'ENSEMBLE SUR LA VIE


ET LE CULTE DE SAINTE MARINE

It llauuMci'its.

Venise. Archives de la paroisse de S. Maria Formosa. Bioloijia


S. Marinae momichnm iniliUne viri/iiiis ex velustisxiinu tniloi/rapho ne
vuriis lain anliqnix f/uaiii iiiuileniis xcri/ilorilnif; eoncinnala studio et opera
Thendori DWmadeno eqiiitis. cumiiis S. .Miiriae de Castro et S. Marlae
A/j/jiilis, etc. Venetiis, anno Domini .MDCL.X.Wl.

%. luipi'iméM.

/.('.s Vies des Saints, par Ailrien Baillet, Paris, 1701, in-.S, vol. VI (mois
<le juin), p. 445, et vol. VII (mois de juillet), p. 510-516. — Acta .^anctoritin
jiublies par les BoUandistes, Juillet l\ , Anvers, 1725, p. 278-2S7 (2'" édit.,

Paris, 1858, même vol. et mêmes p.). (L'auteur est le P. J.-B. Du Sollier). —
iXel solenne ç/iorno che celebrasi la festivilà diSanta Marina. Storia pa-
rocchiale dedicala al merito del Sic/nor Giovanni Baltista Driiti altuale
Ciarrdiano delta Snda e Sitreiino sutlo il pa/niriiiin di detta Smita l'nniio
XL VIE DE SAINTE MARINE.

1756. Venezia (Feuille volante) (1). —


Compendiu délia cila di S. Marina,
il cuis. incorroUo corpo si venera in Venezia... Venezia, 1763, in-19.

L. C. .

Le ténunrv dU mcrv innoce^TXiC- , et celuA^


q ici corvndt Ze Jxrrvd d& frurn. coeu^r
ejt dan^ le Ciel. TJi..r. j». rMaj-Uux rx.

(Gravure exlr.Tilc de l'ouvrage Les Vies des SS. Pères des Dèsetis et des Suintes Solitaires
d'Orient et d'Occident (par Bourgoiiig de Villel'ore), Paris, Mariette. ITOU non. Vol. H des
SS. Pères d'Orient).

(1) » E una storia in vorsi martclliani anonima, nolla quale parlasi délia santa
e del suo corpo che riposava in quella chiosa di cui si tesse la storia e la série
de' piovani » (E. A. Cicogna, .Sai/i/. di bibliuyr. rené:., \'enezia. IlS4r. n° .j8:W,
p. 799).
YIE
DE

SATNTE MARINE

TEXTE LATIN
PUBLIÉ PAR

LÉON CLUGNET

AVAINT-PROPOS

Bien que version latine de Tliistoire de sainte Marine se


la

trouve dans les recueils de Rosweyd (1), des Bollan-


dt'jà

distes (2) et de Migne (3). il est naturel el il n'est pas inutile, je


crois, qu'elle soit donnée de nouveau dans la collection des
textes relatifs à cette sainte, collection qu'on tient à rendre
aussi complète que possible, (tn ne se contentera pas d'ailleurs
de reproduire le récit en question, tel qu'il est puWié dans les
ouvrages mentionnés, mais un le tirera des onze manuscrits de
la Bibliothèque Nationale dans lesquels il existe.
Ces manuscrits peuvent se diviser en trois séries. La première
comprend les niss. 2328 (ix" siècle) et .5306 (xiv° siècle), tous deux

ill l'ilae Pu// »/,(, Antverpiao, HilTi, p. 393-394. •

(ï) Acta sancturum, vol. IV dt juillet, p. 2K6-287.


(3) Patrol, lat., vol. LXXIII, col. 091-694.
2 VIE DE SAINTE MARINE.

écrits par des copistes négligents ou illettrés. Le texte qu'ils


donnent est très fautif, mais enfin c'est" le plus ancien que nous
ayons (1). La deuxième série est composée des mss. 10810
(xi" siècle), 5340 (xii'= siècle), 5573 (xu" siècle). 5G66 (xii'= siècle),

2843" (xir siècle), 12612 (xiii= siècle), 5367 (xiv° siècle) et 17632
(xv° siècle). Ces sejit recensions, étroitement apparentées, ne
diffèrent des deux premières que par quelques détails présentés
différemment, mais ne modifiant en rien l'allure et la pliysiono-
mis du récit. Quant au ms. 5296 (xiii' siècle), qui forme à lui
seul la troisième série, il contient çà et là quelques mots et
quelques phrases que le copiste a cru devoir ajouter pour ren-
dre la narration plus claire et qui. au moins sur un point,
n'ont réussi qu'à la rendre plus obscure.
Chaque série sera représentée par la publication intégrale du
texte d'un manuscrit. Des huit autres manuscrits on ne donnera
que les variantes (2).
Que la version latine soit une traduction d'un texte grec perdu,
cela ne semble pas douteux. Il suffirait pour le reconnaître d'y
constater la présence de mots tels quo pandoc/iiinn (rx^ss-zsiiv)
et pfiiidiicitis (-avî;-/;ç), que le traducteur parait avoir con-

servés, en leur donnant une forme latine, parce qu'il n'en com-
prenait pas bien le sens, et dont le second a même été considéré
par certains copistes comme un nom propre.
Le récit contenu dans les diverses recensions latines qui,
summe toute, diffèrent peu l'une de l'autre, se distingue assez,
sinon pour le fond, du moins pour un certain nombre de détails,
des versions copte, éthiopienne, syriaque, etmême de la version
grecque sous la forme où elle nous est parvenue.
Il ne faut pas confondre la version latine de la Vie de sainte

Marine donnée par Rosweyd, les Bullandistes et Migne avec

(1) Un certain nouibro des fautes du mss. 2328 ont été corrigées, probablement
par le copiste même qui l'a écrit. Toutefois il en est plusieurs qui ont subsisté.
Le correcteur en a même ajouté quelques-unes, grâce à des corrections mala-
droites.
(2) Au moment où ces pages vont être mises sous presse, on me communi-
que deux autres textes de la vie de sainte Marine, contenus dans les manuscrits
313 870 (xu-'X!!!" siècles) de la bibliothèque de la ville de Douai.
(.\u° siècle) et

Comme ils ne présentent aucun détail digne d'intérêt, je ne crois pas nécessaire
de donner leurs variantes. Je me contenterai de dire qu'ils reproduisent de très
prés, le premier, le ms. 5345, et le deuxième, le ms. 5573 de la Bibliothèque Na-
tionale.
VIE DE SAINTE MARINE. 3

celle qui dans l'ouvrage de Surius, réédité par Lipo-


existe
mani (1). Entandis que les premiers ont inséré dans
effet,

leurs recueils un texte qui n'est autre que celui des manuscrits
(ûumérés plus haut, Lipomani en a publié un assez différent,
qui est la traduction de la recension grecque attribuée au Mé-
taphraste. Je crois bien faire en reproduisant ces deux textes,
car le lecteur ne sera sans doute pas fâché de pouvoir facilement
comparer le premier avec les diverses recensions latines ex-
traites des manuscrits, et le second avec la recension grecque
en question qu'on trouvera plus loin.
Enfin, je les ferai suivre du texte de la leçon qui appartient
à l'ancien bréviaire de Paris, à la date du 18 juin, jour où
sainte Marine était fêtée dans ce diocèse.

(1) De vilis sanclurum, Venetiis, 15S1, vol. I, f"' i'82'-283'.


VITA

SANCTyE MAR1N.E

(Bibliûtlièciiii' Nalioiiale : nis. du londs Latin 2358 (ix= siècle), f<" 1 IS'-ISO''). -

f. IIS' * Incipit Iractus sancte Marine.


f. 119 *
Erat quidam liumo in ciuitatem haljens unicam fiiiain paruu-
lani. Ipse uero coniierti cupiens cùnimendaiiit earn cuidaai
parent! suo. Et liabiit in niunasteriinn, qui longe erat de ciuitate
milia triginta uno. Et ingressus in monasterium perficiebat 6

onine opus quod in monasterio erat, ita utabba eius euni ani-
plius quam ceteros qui in monasteiio erànt diiigeret, eo quod
lidelis esset et obediens.
Cuntigit auteni post aliquod tenipus ut recordaretur carita-
tem filiae suae. Cepit tristare et adlligi intra se. Et cum per lo

multos dies quoque eum abbas eius tribulan-


lioc faceret, uidit

tem et dixit ei « (Juid babes, fraler, quod tristis bac amarissi-


:

mus ambuias? Die mibi et Deus qui consolât umnes dabit tibi ex
tuo merore leticiam'. » Et tunc ille procidens ad pedes eius
cum lacrimis dixit ad eum « Halx'o unicum filium in ciuitatem.
:

quern reiiqui paruulum, et recordatus adlligor propter eum. » n


Et noluit iili iuLlicare eo quod puella esset. Dicit ei abbas " Di- :

ligiseum, uade et adduc eum in monasterio iiic ut sit tecum. »


Et abiit et adduxit eam in monasterium. iMcebatur autem

1 Les mots ex tuo inerore leticiam out été ajoutés après coup dans l'interligne.

i
VIE DE SAINTE MARINE.

Marina, et mutiiuit ei nonK'ii patcr eius Marinum. Et dédit eam


ad discendas litteras in lunnasterio, et erat cum pâtre suo. VA
niilliis cngnouit de rralribiis eoquod esset feiiiina, sed uocabant
eani omnes Mariniini. Et cum esset annurum quattunrdecim.
5 coepit eam docere pater eius uiam Domini et dicit ei « Vide, ' :

filia,ne cognoscat aliquis mysterium tuum usque in'finem


tuum. E( sollicita sis ab insidiis inimici. et ne seducaris ab eo,
et iste sanctum monasterium uidcatur dissolui et in conspectu

Christi et Sanctis angelis eius, ne cum inipiis aeterna damna-


10 tione accipiaraus. » Et alia niidta docebat eam per singulos
dies de regno Dei.
Dum esset annorum decern et septem, defunctus est pater
eiiis. Remansit autem soja in relia patris sui. et obseruabat in
omnibus doctrina patris sui. Erat obediens nmnilius in inonas-
'^ terio et abbati suo, et ab nmnibus diligebatur.
Habebat autem monasterium par boum et carrum, quia uici-
num mare iiabebat, ubi erat imperium milia tria, et ibant mo-
naclii et alferebant que necessaria eiaiit monasterii.

Quadam uero diedieit ei abbas eius « Frater Marine, quare :

20 et tu non uadis cum fratribus et adiuuas eos? » Et respondens


dixit : « Vt iussisti, patei", ita facio et ego. »
Erat autem in ipso imperio quidam nomine Pandotius. Et
cepit Irater Marinus frequenter pergere cum carro, et- fie-
liat tarde ad reuertendn, manebat in ipso imperio. Pando.x
"^.">
autem abebat liliam uirginem; et contigit ut per insidias ini-

mici ingressus miles concubuit cum ea et concepit de ipsn


milite. Et dum cognitum fuisset a parentibus eius adiligebant
eam dicentes : « Die nobis de quo coneepisti. » lila uei-o dixit
eis : « De iilo l'ratre monacbn *qui dicitur Marinus, qui hic* f. 119»

30 frequenter cum carro manebat. Ipse oppressit me. »

Et statim perrexerunt parentes eius ad monasterium et


dieunt abbati : « Ecce, domne abbas, quomodo decepit mona-
chus tuus Marinus filiam nostram. » Dicit eis abbas : « Sinite
uideamus si uera sunt que dieitis. » Et iussit eum uocari , et
35 ilio ueniente dicit ei abbas : « Frater Marine, tu hoc seelus
operatus es in filiam istorum? » At ille stans diutius cogitabat

' Le mot uiam a cic ajouté au-dessus du niul sciibiani r/ui a élc barre. — "
Le
mol si a évidemment été omis ici par te copiste.
6 VIE DK SAINTE MARINE'."

intra se et ingemiscens dixit : « Peccaui, pater; penitentiam


ago. Feci enim graue scelus. Ora pro me. » Ad iracundiam uero
commotus abbas iussit eum contundi et adfligi, et ait : « In
ueritate quia tu qui hoc malum operatus es non permanebis in
hoc monasterio. » Et proieciteuni foris.

Ipsa uero nulli umquam confessa est ministerium suum.


Sed abiens iaitauit se ante ianuam monasterii et iacelial super
terrain in penitentiam adlligens se tanquam si ipsa peccasset.
Ab ingredientibus uero t'ratribus postulabat ut bucella panis
10
ei daretur. Et hoc faciens per très annos non recessit ante
ianuam monasterii.
Pandocensis autem filia peperit filium masculum. Et post-
quam ablactauit eum, adduxit eum Marino. Cum autem iaceret
ante ianuam monasterii, dixit ei « Ecce, i'rater Marine, quo-
:

15
mO(.Io nosti nutri eum ibi et abiit.
fdium tuum. « Et reliquil
Sancta enim uirgo suscipiens eum taraquara primum filium
suum', de ipsa bucella panis quem accipiebat nutriebat filium
alienum. Factum est autem hoc per alios duos annos.
Postmodum uero uidentes fratres, misericordia eonpuncti,
30
ingressi ad abbatem rogauerunt ut eum reciperet in monasterio
dicentes abbati « Indulge et suscipe fratrem Marinum. Ecce
:

quinque anni sunt quod ante ianuam monasterii in penitentia


iacet et non recessit umquam dehinc. Suscipe ergo eum in
penitentiam, sicut Dominus noster lesus Christus precepit. »
\'ix autem impositum ei, iussit eum ingredi et uocauit eum

ad se et ait « Pater tuus vir sanctus, quod tu nosti, paruulum


:

te introduci in hoc monasterio fecit. Nunc autem ingressus es

tu modo cum filium tuum quem de adulterio babes. Vide,


oportet te penitentiam agere. Graue enim peccatum fecisti, et

hoc tibi omnes munditias monasterii tu solus facias


precipio ut
cotidie et aquam ad necessarium tu déportes, et caltiamenta
per singulos dies omnibus tu perficias, et habebis in omnibus
meâm gratiam. » Sancta autem uirgo libenti animo suscipiens
omne opus quod iusserat perficiebat.
Configit autem infra paucos dies dormire eam in Domino.
Euntes autem nuntiauerunt abbati dicentes « Frater Marinus :

' Une correction a transformé, on ne sait pourquoi, ce mol et les deux précc-
(knls en propriam filiam suara.
VIIO DE SAINTE MARINE. 7

defunctus est. » Dicit eis abbas : « Videte, fratres, quale pec-


catum fuit ut nec penitentiam mereretur. Sed tamen ite, lauate
eum et sepelito loiigius a monasterio. »
Et dura irent lauare eum, agnouerunt quod esset femina.
5 Obtundentes pectus suum dicebant eo quod talis conuersatio et
penitentia inuenta est in ea, cuius mysterium nuilus cognouit,
et* sic ab eis adflicta fuisset. Venientes cum lacrimis dicunt •
f. 120'

abbati : « Abba, ueni et uide fratrem Marinum. » Dicit eis :

« Quid est, fratres? » Dicunt ei iterum : « Veni et uidebis


10 eterna Dei niirabiiia et quid de te agas. » Temtus ille perrexit
et uenit usque ad corpus eius, et louantes pallium unde erat
quo operta et uidens quod femina esset, mo.x cecidit in terra et
percuciebat caput suum. Vociferabat dicens « Coniuro te per :

Dominum lesum Christum ne mecum contendas ante conspec-


15 tum Dei tui, eo quod adfligere te feci. Tu, domina, non dixisti
mysterium tuum, et ego non cognoui in ueritate. » Sanctum
uero corpus eius infra monastei'io in ipso oratorio sepeliri
fecit.

Eadem demonio uenit ad monaste-


die puella illa arrepta a
20 rium crimen quod ei inmiserat, eo quod de ipso
et confitebatur
concepisset. In septima uero die passionis eius liberata est a de-
monio infra oratorio a demonio.
Videntes autem uel audientes qui erant in ipsii ympcrio et
uicina monasteria mirabilia quae facta fuerant, accipientes
26 cruces, cerea, cum hymnis et canticis etpsalmis benedicentes
Dominum uenerunt in eodem ninnasterio ubi corpus eius re-
quiescebat; benedixerunt Dominum Deum, qui usque nunc per
orationem et meritum sancte uirginis Marine multa facit mi-
rabilia, cui tantam gratiam Dominus prestare dignatus est.
w Qui uiuit cum Deo Patre in secula seculorum. Amen.

(Bibliothèque IVatioDale : ms. du fonds Latin 10840 (xi« siècle), f" H5'I47').

*
Erat quidam secularis habens unicamfiliam paruulam. Hie 'i. 115

conuerti cupiens commendauit earn cuidam parenti suo, et


8 VIE DE SAINTE MARINE.

abiit in monasterium quod longe erat de ciuitate miliariis quin-


que. Et ingressus perficiebat oiiine opus quod erat in mo-
nasferio, ita ut abbas eius amplius cum quam caeteros qui
in monasterio erant diligeret, eo quod fidelis esset et obe-
diens. 5

Contigit autem post nliquod tempus ut reconlaretur carita-


tem rUiae suae et cepit contristari atque affligi intra se. Et cum
per multos dies hoc faceret, uidil euiii nbbas suus tribulari et
dixit ei : « Quid agis, frater, quod sic tristi aninio ambulas?
Die mihi et Deus qui consoiatur omnia, ipse dabit tibi auxi- 10

lium. Tune ille procidens cum lacrimis ad pedes eius dixit


» :

« Habeo unicum fdium in ciuitate quem reliqui paruulum, et

recordatus aflligor propter eum. » El noluit illi indicare quod


puella esset. Alibas uero eius ignorans quid esset etnnjens eum
amittere, quia necessarius erat in monasterio, dicit ei : « Si di- is

ligis eum, adduc enm hue et sit tecum. «


iiade et
Etabiens adduxit Marinam. et mulauit ei nomen, et uocauit
earn Marinum, et dédit eam ad discendas litteras infra mo-
nasterium, et erat cum eo, etnullus cognouit de fratribus quod
puella esset, scd uocabant eam omnes Marinum. Et duin esset 20

annorum quattuor decim, cepit eain docere pater suus uiam


Domini et dicebat ei « Vide, filia, ut nullus cognoscat mys-
:

terium tuum usque in fmem tuum et sollicita sis ab insidiis ,

diaboli inimici, ne seducaris ab eo, et istud sanctum monaste-


rium non uideatur per nos uiolari in conspectu Christi et sanc- 25

f. 145' torum angelorum, 'et non cum impiis dampnationem a'ternam


accipiamus. » Et alia multa docebat eam per singulos dies de
regnn Dei.
Cum autem facta esset annorum doccm et septem, defunctus
est pater eius. Remansit autem sola in celia patris sui, et erat 30

obediens omnibus in monasterio et abbati suo, ita ut ab omni-


bus diligeretur.
Habebat autem in monasterio par boum et carrum, quia uici-
num habebat mare , ubi erat emporium ad miliaria tria, et ibant
mnnachi et afferebant quae necessnria erant in monasterio. s:.

\'na uero die dixit abbas eius Frater Marine, quare et tu


: <•

non uadis cum fratribus ut adiuues eos? » Qui respondil: « Tu


non iussisti, pater. »
Erat autem in ipso emporio pandochium, et cepit frater Ma-
VIE DE SAINTE MARINE. 9

rinus frequenter pergere cum cario, et sic' fiebat tarde


reuertendo, manebat- iii ipso panducliio cum ceteris mnna-
chis. Contigit auteiii ut paiidox iile liaberet filiam quae conce-
pit. Etdum cognitum fuisset parentibus eius, ceperuntaffligere
5 puellam dicentes : « Die nobis de quo conccpisti. » Rcspondit
eis : « De illo nionaciio qui dicitur Marinus, qui hic frequenter
cum carro mansit. Ipse me oppivssit et comepi. »

Statim autem perrexerunt parentes eius ad monasterium etdi-


cunt abbati eius : « Ecce, domine abba, quod fecit monaclius
10 uius Marinus, quomodo decepit filiam nostrara. » Dieit alilias :

« En uideamus si manifesta sunt quae dicis. » Et uenienti dicit


abbas suus : « Frater Marine, quare hoc scelus operatus es in
liliam eorum? » Stans uero diutius cepit cogitare intra se et in-
gemiscens dixit « Peccaui, patcr; penitentiam ago ex hoc pec-
:

15 cato. Ora pro me. » Ad iracundiam autem commotus est abbas


eius, et iussit earn contundi et adtligi earn, et ait : « In ueritale
dicii quia tu qui hoc maluiii operatus es *
non nianebis in hoc '
r. ufi'

monasterio. » Et iactauit eum foras.


Ipse uero nulli umquam confessus est mysterium suum. Sed
?" abiens iactauit se ante ianuam monasterii, et ita iacebat super
terrain in pienitentia aflligens se ipsum, tanquam si ipse in ea
peccaret. Et ab ingredientibus fratribus postulabat ut una bucella
panis ei daretur. Hoc faciens per annos très non recessit île

« ianua monasterii.
25 Pandiicis uem filia peperit fiiium et ablactauit. Et adduxit
eum mater puelie, cum ianuam nmnasterii, et
iaceret ibi ante
diiit ei : « Ecce, frater Marine, quomodo nosti lilium tuuin
nutri. » Et reliquit eum.
Sancta uirgo suscepit eum tanquam proprium filium suum.
30 De ipsa bucella panis quam accipiel)at de ipso monasterio nu-
trieliat fiIium alienum. Factum est autem hoc per alios duos
annos.
Pfistmodum uero uidentes fralres misericordia compuncti
sunt. Ingressi uero ad abbatem rogare ceperunt ut eum reci-
peret in monasterio dicentes « Abbas, indulge et suscipe fra- :

trem Marinum. Ecce quinque anni sunt quod in pœnitentiam


ante ianuam monasterii iacet et non recessit ab eodem loco.

'
.1 lire ii évidemment. — - Cod. nanobat.
10 VIE DE SAINTE MARINE.

Suscipe eum in penitentiam, sicut Dominus noster lesus Chris-


tus praecepit. »

Et iussit eum abljas ingredi et uocauit eum aJ se et ait :

« Pater tuus fuitquod tu nosti, et paruulum intro-


uir sanctus
duxit te in lioc monasterio, et non est operatus taie malum 5

quale tu cogitasti et fecisti, nec aliquis in hoc sancio monas-


terio. Nunc autem ingressus es in eo cuin tilio tuo quem de adul-

terio liabes. Vide opus quod fecisti et penitere. Graue enim pec-
catum fecisti. Et hoc te iubeo utomnes munditias monasterii tu
solus cotidie facias et aquas ad necessaria purganda tu portes, m
et calciamenta omnibus per singulos dies tu prepares, etomni- *

•I. I
{<: bus seruias. In hoc enim habebis meam gratiam. » Sancta
uirgo libenti animo suscipiens omne opus quod ei iussum fuo-
rat perficieljat.
Contigit autem intra paucos dies ut domiret in Domino. Et 15

euntes fratres nuntiauerunt abbati suo dicentes : « Frater Ma-

rinus defunctus est. » Dicit eis abbas : « Videte, fratres, quale


peccatum fuit, quia nec penitentiam meruit adimplere. Sed ta-

men ite, lauate eum et sepelite eum longe a monasterio. »


Et euntes fratres a<l corpus eius dum lauarent. cognouerunt 20

quia femina esset. Et ceperunt omnes mittei-e uoces et tunden-


tes se clamabant quia talis est eius conuersatio et patientia
sancta inuenta est in ea, cuius misterium nuUus cognouit, et
quod sic ab eis afflicta fuisset. Et uenientes cum lacrimis di- >
cunt abbati : « Veni et uide fratrem Marinum. » Dicit eis : r>

« Quid est hoc, fratres? » Dicunt ei iterum « Veni et uide mira-


:

bilia Dei et modo quid de te agas. » Audito hoc uerbo territus


perrexit et uenit usque ad corpus. .Subleuantes autem pallium
cum quo operta erat, uidit quia mulier esset, et mox cecidit in
faciem, et caput suum pereutiebat in terram et uociferabat : 30

« Çoniuro te per lesum Christum Dominum Nostrum ne me

condempnes ante conspectum eius eo quod afflixerim te, quia


ignorans feci. Tu, domina, non dixisti mi.sterium tuum, et
ego non cognoui in ueritate tuam sanctam conuersationem. »
Et iussit sanctum corpus eius in monasterio intra oratorium 35

poni.
Eadem autem ' puella erepta a diabolo uenit ad monasteriura

'
Le mol die a évidemment élé otnis ici jiar le copisle.
VIE DE SAINTE MARINE. 11

et confitebatur crimen quod amiserat et de quo concoepisset. Et


in septiiiio die repausationis cius in Domino intra oratorium li-
berata est a demonio.
Et uicina monasteria cognouerunt mirabilia quae facta fuerant.
5 Acceptis crueibus et cereis, cum iiyninis et canticis et psalmis *i. 1 1;

benedicentes Dominum uenerunt eodem monasterio ubi cor-


in
pus eius requiescebat, et benedixerunt Deum. Ibique Deusora-
tionibus sanctae uirginis multa fecit mirabilia per uirtutem
Domini nostri lesu Christi, qui uiuit et régnât in secula seculo-
10 rum. Amen.

(Bibliolhi'que NaUonale : ins. du fonds Latin 5296 (xm» siècle), f"" 63'-6i').

*
Incipit uita béate Marine uirginis. .xiiii kl. lulij. ' f- G3'

Erat quidam socularis habens unicam filiam paruulam, et


ipse conuerti uolens coinmendauit eam cuidam parenti suo, et
abiit in monasterium quod longe erat a ciuitate alexandrina
miliariis quinque. Et ingressus perficiebat omne opus quod erat
monasterij, itaut abbas eius amplius eum quam ceteros fratres
qui in monasterio erant diligeret.
Contigit autem post aliquod tempus ut recordaretur amoris
filie sue, et cepit contristari atque aftligere se. Et cum per multos

20 dies boc faceret uidit eum abbas eius tribiilantem et dixit ei :

« Quid Iiabes, frater? Quare tristi animo ambulas? Die mihi et

orcmus ut Deus qui consolator omnium est ipse det tibi auxi-
lium. » Tune iile frater procidens cum lacrimis ad pedes eius
dixit: « Habeo unicumfilium in ciuitate quemreliquiparuulum,
25 et recordatus sum et affligor propter eum. » Et noluit ei indi-
care quod puella esset. Abbas uero eius ignorans quod esset
puella, nolens eum contristari, dixit ei « Si diligis eum, uade
:

et adduc eum in monasterium et sit tecum. »


Ille uero abiit et fecit omnia, et dicebatur Marina, et mutauit

30 nomen eius Marinus. Et misit eum ad discendas litteras infra


monasterium. Et nullus cognouitde fratribus quod puella esset,
sed uocabant earn omnes Marinum. Et dum esset annorum qua-
12 VIE DE SAINTE MARINE.

tuordecim cepit earn docere pater suus uiam Domini


, et dicebat
ei : « Vide, filisi. nt nullus cofrnoscaf rnysteriiim tuurn usque in
fineni tuuin. Et snlljciia sis contra insidias diaboii. n^seducaris
ab eo, ut istud sanr-iuni monasteriuin per nos non sit uioiatuiii
neque pollutum in conspectu Oomini Nostri lesu Christi, et nus s

rum iinpijs eternam dampnationem non accipiamus. » VA alia


muKa docebat earn per singulos dies de regno ])ei.
liurn autem facta esset annorum decern et septern, defunctus
est pater eius. Rernansit autf-rn sola puella in cclla patris sui,
et erat obediens patri suo '
et omnibus fratribns de monas- l'i

terio.
Habebat autem par boum et earrum in monasterio, quia uici-
num habfbat mare, ubi cral empiirium a niiliariis sex, e1 ibant
monacbi etalTerebant que n^'cessaria erant monasterio.
Vna uero die dixit al>bas fratri .Marino : « l'rater Marine, is

quare et tu non uadis cum ceti-ris fratribus ut adiuues eos? »

Qui respondit « Ego faci;im siiut iussisti. pater ».


:

in ipso cinpurio pandoijum. O-pit igitur l'rater


Erat autein
Marinus frequenter pergerc eum carro et sic peragebat. Reuer-
tens autem manebat in ipso pandocio cum ceteris monacliis. 20

Contigit autem ut pandox illc liaberet filiam que eoniepit in


utero, etdum cognitum esset a parenlibus eius ceperuntaffligere
puellam dicentes « Die nobis de quo concepisti. » Respondit
:

eis : « De iilo moniiclio qui dicitur Marinus. qui iiic frequenter


cum carro mansit. Ipso me oppressii etconcfpi. » 25

Et statim perrcxerunt parentes eius ad monasteriuin l't dixc-


runt abbati : « P^cce. drpinine abbas, quid fecit iiiona<|ius tuus
Marinus, quomodo deccpit filiam nostram. » jtixil autem ;dibas :

« Videamus si manifesta sunt que ilicilis. » Et ipse ablias uocauit


Marinum ad se, et dixit ei : " Erater .Marine, quare boc sceius 30

operatus es in filia corum? » .\udiens aulem boc frater Marinus


cepit cogitare intra se et ingemiscens dixit : " I'lTcaui. pater,
penitentiam ago, et pro boc peccato ora f>ro mr'. ., Ad iriicun-
diam aulem comiuotus est abbas eiiis. iussilque earn llagellari
et ait: " In ueritate diro quia tu qui lioc malum riperalus es 3i

non manebis in hoc monasterio. « Et iactauit eam foras a nio-


nast^îrio.

' Erreur du copiste pour abbati suo.


viK UK >:ainti: maium:. 13

Ipsa uoro niilli unquam confessa est mysterium suum, sed


prostoi-nenss(^ ante ianuani mrinaslerij. iacebat super terram in
penitentia, *
al'llii^ens se ipsani lani|iiaiii ipsuui poicatum lecis- •
r. w
set. Kt iiitroeuntes et egredientes fratres postulabat ut una
bui-cflla panis ei daretur. Hoc autem faciens per annus 1res non
reressit de ianua niona.sterij.
I'andocis uem tilia peperit lllium masculuni ct ablaetauit
eum. Mater uero pueri adduxit eum ad .Marinani, cum iaeeret
ante ianuani niouasterij et dixit li : « Koce fdius tuus: nutri
10 ilium. ' Kt reliijuit eum ibi.

Sanela uirgo susrepit eum tanquam pruprium fiiium, ot de


ipsa buccella panis quam arcipiebat de munasterio nulriebat
fdium alienum. Factum est autem buc per alios duus annos.
I'listmodum autem uidentes hoc IVatres misericordia <um-
15 puncti sunt. Ingressi autem ad abjjatem rugare ceperunt ut
fratrem Marinum reciperet in monasterio diccntes : « Abba,
indulge et snscipe fratrem Marinum. Ecce enim quini|ue
anni sunt quod penitentiam agit ante ianuani monasterij iacens,
et non reccssit ab ei.idem Imco. Suscipe eum, pater, in peniten-
tiam. secundum quud Itommus nostcr lesus Cliristus di.xit :

Nolo mortem peccatoris, sed ut eonuertatur et uiuat. »


Et iussit abbas fratrem .Marinum ingredi.et ui»auit eum ad
se, et ait ei : « I'atcr tuus fuit uir sanetus. et paruulum intro-
duxit te in hoc monasterio, et fuit semper nbediens, et multa
25 bona (jperatus est in hoc monastiM-io. Tu uero in tua inubedientia
maximum peccatum, nee aliquis de fralribus
cogilasti ft fecisti
in liur sanctomunasterio unquam fe<it simile illi peccato. Nunc
autem ingressus es iterum in monasterium cum filio luu quern
de adultérin babes generatum. Vide ergo et cuusidera peccatum
J., tuum et penitentiam ai;e. (iraue enim pdcatum fecisti. Et liuc

tibi iubeo ut omnes munditias niunasterij tu solus cotidie facias,


et aquas ad necessarias purgandas all'eras, et calciaria fratrura
per singulus dies purges, ct omnibus fratribus seruias usque
ad satisfactiunciu. In hoc enim babebis l>ei gratiamet fratrum. »
3", Sancta ergo uirgo libenti animo suscepit omne opus, et quod ei

iniunetum fuerat |)erliciebat.

Cuntigit autem pust paucos dies ut obdurmiret in iJomino.


Euntes autem fratres nuntiauerunt abbati suo dicentes : « Pra-
ter .Marinus defunctus est. » Dixit els abbas « Videte. : fratres,
14 VIE DE SAINTE MARINE.

quale peccatuni, ut nec penitentiam meruerit adiuiplere. Sed


tamen ite, lauate eum et sepelite longe a monasterio. »

Et euntes fratres ad corpus eius lauandurn cognouerunt quia


femina esset. Et ceperunt omnes fratres ingemiscere cum lletu
dicentes : « Quia talis conuersatio et obedientia et penitentia in s

illa sanctimoniali inuenta est, quam in diebus suis nullus


cognouit, et in sua uirginitate muitas passiones sustinuit, et
facta est Inirailis et obediens usque in linem suum. »Et uenerunt
fratres cum lacrimis et dixerunt abbati suc : « Veni et uide
fratrem Marinum. » Dixit eis abbas : « Quid lioc est, fratres? » lo

Dixerunt ei itcrum : « Veni et uide mirabilia Dei, et modo consi-


déra et cogita Audiens hec uerba abbas
quid de te agas. »

usque ad corpus sanctimonialis. Sul-


territus perrexit et uenit
leuans autem pallium unde cooperta erat, ut uidit quia femina
fuit, mox cecidit in faciem, et caput suum percutiebat in ter- is

ram ingemiscens et dicens « Coniuro te, sanc-


et uociferabat :

tissima uirgo Marina, per lesum Christum Dominum Nostrum


ne me condempnes in conspectu Dei eo quod afflixerim te
propter nana et falsa testimonia, quia ignorans feci. Tu, domina,
non dixisti mibi mysterium tuum, et ego non cognoui sanctam 20

conuersationem tuam. » Et iussit abbas sanctum corpus béate


uirginis Marine in monasterio infra oratorium sepelire.
Eadem autein die ipsa mulier que in adulterio illum puerum
genuit, arrepta est ademonio, et uenit ad monasterium, ubi
corpus sancte uirginis iacebat, confitebaturque quod admiserat 25

et de quo concepisset, et in septimo die repausationis eius in


Domino infra oratorium libcrata est a demonio.
Et uicini monasterij uenerunt et uiderunt mirabilia que facta
fuerant. Inde acceptis reliquiis sanctorum cum crucibus et
cereis, cum ymnis et canticis et psalmis uenerunt in idem mo- 30

nasterium ubi sanctum corpus requiescebat, et benedixerunt


Dominum. Ibique orationibus sancte uirginis multa mirabilia
fiunt per uirtutem Domini Nostri lesu Christi, qui uiuit et
régnât cum Pâtre et Spiritu Sancto in secula seculorum.
35
Amen,
f. Gi' *
Explicit uita béate JMarine uirginis.
VIF. DE SAINTK MARINE. 15

D
(Bibliolhèque Nationale nis. du fonds Latin 5306 (xiT« siècle), collalionné
:

avec le ms. du fonds Latin 2328 (Voy. A), f" lOf-loa').

TitiT pvécèdanl le (e.iYe; Incipit transitus Sancte Marine uirginis qui est quinte
idusniadii. — Pagei, l. 4. ciuitate II Add. stadia. — 5. Om. in. 6. in nionaste- —
rio II
monastcrij. — 6. ita ut apud. II 7. ceteros ceteris. —
7. diligeret dili- ||
— II

gebat. — 11. hoc II ac. — Kî. Om. ex tuo merore leticiarn, de sorte que le verbe dabit
n'a pas de complémenl. — IG. reliqui II relinqui. — 18. adduc adiiuc. 18. hic... II

tecum et hic esset tecum. —
II
19. eam II eum. — P. 5, l. 2. in monasterio

||

infra monastorium. 3. femina — ||


puella. — 4. Et ||
Que. — 5. uiaui II excubias.
6.cognoscat agnoscat. 7. tuuni||
mortis tue. 8. sanctum monasterium — II
— ||

sanctus monasterius. 8. dissolu! solui. 9. ne nec. —


12. decern et septem Il
— II
— ||

sexdecini. —
13. obseruabat in omnibus obseruabat ipsam rem in omnibus. II

— Om. docti-ina... diligebatur.


14. 10. Ilabebat autem In. 16. par per. — II
— ||

— carrum carro. — 18. afferebant oll'oi-ebant.


16. II
19. Quadam Vna. 20. II
— \\

adiuuas adiuuat. II ii. quidam Pandotius —
Panducius nomine. 24. tarde II
— II

tardum. —
24. Pandox Panducius. 28. Om. eam. 28. llla uero Respondens.
II
— — 11

— 29. illo... monacho illa monacho. 29. dicitur Add. fratcr. 31. Et statim
II
— II
— 11

stalinique. —
32. Ecce... noslram Domine abba, ecce quid sit monacbus tuns II

Maiinus, quomodo decepit liliani nostram- 33. eis — II ei. — 34. Et iussit ||

Statimque iussit eum. 30. filiam lilia. P. 6, I. — II


— 2. enim... scclus II pec-
caluni. 3. eum— eam. 4. ueritate Add. dico. 5. ||
— II
— Et... foris II
Qui proiecit
cum foras. — 9. Ab II Et ab. — 9. bucella II unam bucellam. — 12. Pandocensis
autem II Pandiocenssis uero. — 12. postquam... iaceret II et aljlactauit eum et
adduxit eum Jlarine puelle cum iaceret. — U. dixit II et dixit. — lb. reliquit ||

reliquid. — — accipiebat petebat. — Om. hoc. — 20. ro-


16. enim ||
uero. 17. II 18.

gauerunt rogare ceperunt. — 20. reciperet in monasterio reciperent in monas-


|| II

terium. — 23. iacet cepit iacet. — 23. dehinc hinc. — 23. Om. ergo. — 26.
II II

ait II
— 26. quod... fecit quod nosti et paruulum introduxit te in hoc
.-idd. ei. II

monasterio et non est operatus nichil mali quod tu cogitasti et fecisti, neque
aliquis in hoc monasterio fecit. 28. adulterio adulteriura. 30. precipio — II
— II

iubeo. —
31. aquam ad necessarium aqua ad ea que sunt necessaria. 32. II

perlicias purilices.||
32. in... gratiara cam gratiam. — 35. autem ergo. II
— ||

3.Ô. dormire eam obdormuit. 30. autem .4t/(/. fratres.
||
P. 7, I. 2. fuit — II
— ||

fecit. —
2. mereretur meruit. 3. lauate leuate. 3. longiusII longe. 4. — II
— II

Et... lauare Euntes autem ut lauarent.
II
4. esset erat. 5. pectus suum — II


||

pectora sua. 6. penitentia —


penitenliam. 7. Venientes Add. autem. II
— ||

9. Veni... agas Eterna uide mirabilia Dei et qui de te agis.


II 10. Territus — ||

Ille territus. 12. uidens —


uidit. 13. suum. Vociferabat suum in terra et II
— ||

uociferabat. 13. Coniuro —


Adiuro. 14. mecum contendas me contempnas. ||
— ||


- 10. Om. et. 10. ueritate... fecit —ueritate sanctam conuersationem tuam. II

Et iussit sanctum corpus intra monasterium oratorio sepeliri. 19. Eadem... —


pu'eila II Eandcm autem puella. — 20. co... concepisset ||
et quod concepisset.
— 21. Om. uero. — 21. eius ||
Add. in Domino infra oratorio. — 23. Videntes...
audientes ||
Audientes autem. — 26. monasterio II monasterium. — 28. oratio-
nem... Amen ||
orationes sancte uirginis milia facit mirabilia cui tantara gratiam
Dominus contulit. Cui est honor et gloria, uirtus et potestas in sccula seculorum.
Amen.
16 VIK LIE SAINTE MARINE.

(BibliolliiViue Nationale : in-i. ihi fonds Lalin 5345 {\n° siècle', collalionné
avec le ms. du fonds Lalin 10840 ,Voy. B), l"" ST'-Sg';.

Tilre prt'ci'Idiit le d'.rU- : liici|nt uila sancto Mariiii' uirj.'iiiis, qur inutato
habilii et nomine Marians nunenpala — — Panel. Vu/ne 'i\. Eral 11 Fralor crat.
ol. Hic —II
crat
Ipse uei'O. aborat. — miliariis quinque
l'. 8. milia- /. 1. II
1. il

ria tringinta duo. — qnod... njonastorio monaslerij. — i. amplins plus. II :?. II

— 0)». caritatcm. — tribulari Iribnlantem. — agis habos. —


6. S. II 9. 11 9. tristi

animo — II
Om.
tristis. — Marinam eani, et dicebalur Ma-
15. in. 17. II

rina. — infra intra. — 20. oam


18. cum. — Ï3. Om. usque in
II
tuum. 11
liiieni

— ne et ne. — 2ô. Om. non. — 25. uiolari in solui — 2G. angclorum


-21. II 11 et. II

Add. cius. — 20. Om. non. — 29. Cum Dum. — 30. sui et .Add. et obserua- II II

bat se in omnibus doctrinis palrissui. — 31. Om. et abbati suo. — 31. ul .Add. II

ab abbate suo — 33. autem in monasterio nempe mo'nasterium. — 35. 0»!.


et. II

in. — 36. Om. — 37. eos nos. — 37. Om. tu. — P.


et. reuer. II 9, /. 1. sic...

tendo tarduni ad reucrtendum. —


II si fleb.at autem per insidias 3. ||
..liW. ini-

mici. — quae conccpit o. ad quam ingressus miles concubuit cum ea et con- II

ccpit puolla de milite. — .\dd.


illo — Om. — dii-itnr 1. l'iiissct jj a. 0. eis. 0. 11

.4(/(/.frater. — Statim autoni Statiimpic. —


8. Dicil Add. ois.— En II
10. II
II. 11

Sinite. — dicis dicitis. — 11. dicit Et uenienlc


11 dicit — 11. Et... 11 illo ci. 12.

quarc tu. — IIcepit cogilarc cogilauit. —


13. ex de. — Om. — II 1 1. 11 ID. est. Hi.

et inssit inssit. — cam ou m. —


II
cum oam. — IG. — II
18. li 19. Ijise il l|isa. 19.

confessus confessa. — 20. ianuam II


fores. — 20. Om. — 21. Om. — II ita. si. 21.

ipse ipsa. — 22. poccaret


11 peccassct. — 22. Om. ab. — 23. rocossit... monas- II

tei'ii l'ccedebal do ante monastcrinra. —


II
Pandocis Pandochis. — 2.5. il 2G,

cum monasterii
... secum iacenti ibi ante monastoriuni. —II
cnm .Add. 2.s. II

ibi abiit. — 29. suscepit eum


et suscipicns. — 29. fdium... De ipsa liliuui, II II

de ipsa. — 30. de ipso monastei'io ab introountibus in monastorium. — 33. II

Om. ucro. — compnncii ingressi.— 35. monasterio


3). coupnneti ... Ingrossi II
II

monastorium. — 37. ab ... loco


30. unquam
pœnitentiam II pcnitenlia. — II

bine. —
P. 10. /. 3. 3. eum cam. 5. uionasterio sanctum
Om. abbas. — II
— II

monasterinm. 5. taie ... tu —


qnicqnam mali quod lu. 7. in oo domnm. II
— II

— S. Vide ... pcnitcro Vide, oporict to ]ionilcrc. 10. aquas aquam.


11
11. — II

prepares perlicias. 15. El (ninlos
II
Eunles aulom. —
18. quia... adimplere II
— II

ut nec meruerit penitontiam. — 19. lauato II leuatc. — 20. El... dum Euntes II

dum. 21. femina — nudier. Om. est. et. 21. — 22. — 22. Om. — Om. quod. —

II

25. Vcni .\bba, ucni. 2G. Om.. ei.


li
27. Audito... lerritus llle tcrritus. — — 11

28. Subleuantes autem Et cum leuarcnt. — 29. cum quo undo.— 30. faciem
li
ii 11

terram. 30. Om. in toi'ram. —— 35. Om. sanctum. —35. in... poni infra mo- li

nasterinm in or.atorio roponi. — 37. aniem .Add. die. — 37. oi'opla... diabolo 11
II

arrepta a demonio. — H, auiisoial admiscrat. — in soptinio /'. /. 1. il ei 2. il

septima. — intra intra. — Om. coguouerunt. —


2. II ibi cereis 4. 5. .«Vcccptis... ii

accipientes cruces et cereos. — G. oodem... Amen idem monaslciiuui, II


et in-

gressi oratorium ubi corpus oins requioscebat benedixerunt Dominum. Vin us-
que modo Deus orationibus sancte uirginis multa facit mirabilia. Explicit uita
sancte Marine uirginis.
VIE DE SAINTE MARINE.

(Bibliolhèque Nalionale ms. du fonds I.;Uin 5573 (xir siècle), collalionné


:

avec le ms. du fonds Latin IiiS'iO, 1'"' ;i'i'-5(i'').

Titre prccéhiiil lo tc.iir : Iiieipit iiita Saiiclc Marine Vir'{(inis, qnod est Xllll
Kl. iulii. — Page 7, Uyne 31. Hic II Ipse uero. —
I\ 8, I. 1. de... quinque mi- II

libus trisinta et diiobus a ciiiitate. — 2. qiiod... monasterio qnod ceperat. II



i. monasterio II monastvrium. — ô. tempns temporis. II 7. Oui. suus. 7. — —
triljulari II tribulanteni. — H. a,!4is... auibulas II liabes, fralor, quôd ita tri.stis
anibula.s ||
— 9.auxiliumomnia requiem. li. Om. illi.
II omnes.
li! — 9. II
— —
Abbas... ainiltcre Niilens ergo eum abbas dimittere.
II 11. Om. in. 11-. Om. si. — —
— 15. hue... tecum tecum in monasterio. 10. Et abiens... et dédit
II Et abiit — II

et^adduxit eum. Dicebatur autem Maiina, et mutauil ei nomeii Marinum. De-


ditque. —
17. infra monasierium in monasterio. 19. El dum Cuué antem. II
— II

— H). suus eius. ".il. Om. ut.


II i\. mysterium — ministerium. i'i. Om. — ||

tuum. —
i3. Om. inimici. 21. Om. per nos. 24. uiolari solui. 24. Cbristi— — II
— II

Domini. —
24. Om. sanctorum. 2G. Et alia multa Ista et liis similia. 20. — II

docebat .Add. pater suus.
II 28. Om. facta. 29. cella .Add. rememorans do- — — II

ctrinam. 32. liabebat — habcbant. 33. emporium... tria imperium a niilibus


li
— II

tribus. —
34. monasterio monasteriuni. 30. l'espondit... pater ait » Sicut
II
— II
:

iussisti. donme pater. » — 38. jiandocliium || l'andochius nomine.— P. 9, /. 1.

sic... pandocliio si liebal lardior hora ad reuertendum, manebat in ipsa


'

Pandocliii domo. — 3. Contigit... parentibiis Pandochius autem habebat filiam


II

uirginém, et contigit per insidias diaboli ut ingressus miles patris suis (,s-(V)
concuberet cum ca, et concepit de illo milite. Cum autem cognitum fuisset a
parentibus. S. Om. autoni. —9. quod quid. 10. Dicit .Add. eis. 11. — II
— II

En Sinite.
II 11. dicis... suus —
dicitis ». Et iussit eum uocari et uenire ante II

se dicens. 12. quarc tu. — 13. cepit cogitare et cogitans. 14. ex IIpro. — II
— II

15. Om. ora pro me. 15. Om.. est. 10. et iussit —
iussit. 10. earn eum. — II
— II

18. iaclauil eiecit. 19. Ip.so... confessus
|[ —
Ipsa... confessa. II), mj'sterium II
— II

ministerium. — 21. ipse II


ipsa. — 21. Om. in ea. — 23. panis II .Add. per diem.
— 23. Hoc II
Hec. — 23. récessif de II discessit de ante.— 2.0. Pandocis Pando-
11

chii. — 25. filium II .Add. masculum. — 20. eum ||


.4fW. Marine. — 2G. Om. mater
puelle. — 20. Om. ibi. — 28. cum Add. ibi.
II
-r- 29. sancta... suscepit II Et abiit
sancta uirgo et suscepit. Add. uero. 3u. acci-— 29. Om. suum. — 30. ipsa II

jiiebat... monasterio petebat ab introeunlibus in monasterium. II 31. Fac- —
tum... uidentes Factum est autem jiost duos annos alios, uidentes.
|| 33. —
compuncti... Ingressi moti, ingressi. 35. monasterio monasterium.
|| 35. — ||

suscipe... Marinum suscipe eum in congregacionem. 37. ab eodem loco bine. — II

— P. 10, /. I. penitentiam penilencia. 3. 0»». abbas. 4. Om. fuit. 4. II


— — —
Om. et. —
.5. monasterio monasterium. 5. taie... iubeo talem iniquitaloni II
— II

nec aliqui taie egit in hoc monasterio quomodo tu cogitasti et fecisti. Inde ergo
oportet te penitere. Grauo enim peccatum fecisti. Nunc autem ingressus es cum
fdio tuo quem do adulterio habuisti. Hoc tibi iubeo. II). Oin. eotidie. — lU. —
aquas... purganda aquam ad necessaria preparanda. i|
11. omnibus... ser- —
uias 11
omnium tu .solus perficias. — 12. sancta || .Add. igilui'. — 13. omne...

1 Les wio(s si liebat larclinr ont été ajoutés après voup à la place d'autres qui ont été
grattés.
18 . VIE DE SAINTE MARINE.

perficiebat || omnia que sibi imperata fuerant peiTiciebat opus suum. — 15. in-
tra Il post. — 15. ul (lormiret II earn doi-niire. — 15. Et... fratres U Tune fratres. —
Om. suo.
16. 17. quale... adimplere —
qualis peccator fuit, quod nec peniten- II

ciam facere meruit. 19. Om. lauate et. 20. Et... lauarent —
Euntes autemdum — II

lauarent eum. 21. Et ceperunt... fuisset —


Et tundentes peetora suaclamabant || :

• quanta et qualis conuersatio et patiencia sancta inuenta est in ea, cuius


ministerium nullus cognouit, et ita ad (sic) abbate afflicta fuit. 24. dicunt — II

dicentes. 25. Veni —


Abba, ueni. —^ 25. Om. Dicit... fratres. 20. Veni...
II

agas > < Festina et uide mirabilia Del et quid de te agis. »
Il 27. Audito... —
uerbo Ât illo.
11 28. Subleuantes autem —
Et leuantes. 29. cum... operta II
— II

unde cooporta. 29. uidit... percutiebat —


uiden.sque quod feniina esset niox ||

cecidit et capud suum percuciebat in terra, uociferans et dicens. 31. te .Add. — ||

domina. 32. eoudempnes — contendas. 32. afllixoriiu afflixi. 33. di.\isti II


— II

misterium indicasti ministerium.
II 35. Om. eius in monasterio. 35. intra — — II

infra. —
37. autem Add. die. 37. puella Add. ilia. .37. erepta
11 arrepta. — II
— II

— P. 11, l. 1. amiserat ei inmiserat. 2. intra ibi intra. 4. Et uicina...


II
— II

Amen Audientes autem qui erant in ipso inperio et in cunctis nionasteriis
11

mirabilia que facta fuerant, accipientes cruces et cereos, cum himnis et canticis
et psalmis benedicebant Doniinum, et uenerunt in illud monasterium ubi cor-
pus eius requiescebat. Ibique usque in liodiernum diem orationibus sancte uir-
ginis multa mirabilia facit. Qui uiuit et régnât Deus per [secula seculorum.
Amen].

(Bibliolhèquc Nationale ms. du fonds Latin 5666 ixii' siècle), collalionné


:

. avec le ms. du fonds Latin 10840 (Voy. B), f" 52''-56').

Titre précédant le texte : Incipit uita sancte Marine uirginis, quod est XIIII
kl. iulii. — Page 7, ligne 31. Erat II Frater erat. — 31. Hic II Ipse uero. — P. 8,

h 1. monasterium quinque milia triginta duo.


II monasterio. 2. — 1. miliariis ||

in monasterio monasterii. 3. amplius plus.
II 3. Om. eum. 7. tribulari — II
— — 11

tribulantem. 8. agis habes. —


8. tristi animo tristis. 9. omnia omnes.
||
— ||
— II

9. dabit det. 12. quod
II eo quod. — 14. amittere dimittere. 14. Om. in. ||
— ||
— —
15. hue hic. IG. Marinam
II

eam, et dicebatur Marina. 17. earn eum. 11
— II

17. infra intra. 21. Om. ut.
||
21. mysterium —ministerium. 23. ne et ne. — 11
— ||

— 24. uiolari solui et. 24. sanctorum angelorum


|l

coram Sanctis angelis eius. ]|

— 25. Om. et. 28. Cum Dum. 29. sui — .Add. et ipsa obseruabat se in om- : — II

nibus doctrinis patris sui. — 30. Om. et abbati suo. — 30. ut II .Add. ab abbate
suo. —
32. in monasterio ||
monasterium. — 33. emporium ||
empurium. — 33.
miliaria II milia. — 34. Dm. in. — 35. dixit ||
dicit. — 36. ut adiuues II et adiuuas.
— 36. Om. tu. — 38. emporio empnrio. ||
— pando- 38. pandocliium... cepit ||

tium. Cepit. — /'. 9. L 1. sic... reuertendo ad reuertendum.


II
si fiebat lardo
— 3. autem ||
per insidiis. — 3. filiam... concepit n filiam uirgineui ad quam
ingressus miles concubuit cum ea et concepit puella de illo milite. 4. fuisset — II

Add. a. — 6. dicitur II Add. frater. — 10. Dicit II Add. cis. — 11. En ||


Sine. —
11. dicis II dicitis. — 11. Et... dicit II Et ueniente eo dicit ei. 12. quare — ||
tu.
— 13. cepit cogitare II cogitauit. — 14. ex hoc peccato II huius peccati. — 15.
VIE DE SAINTE MARINE. 19

Om. est. — 16. et iussit ||


iussit. — 18. eum ||
cam. — 19. Ipse... conle.ssus II

Ipsa. . confessa. — 19. niystciiuiu 11


iiiiiiisteriiim. — 20. ianuam ||
fores. — il.

pœiiitentia 11 peiiitentiani. 21. tanquam... pcccaret —


tanquam ipsa peccasset. ||

— 24. iaïuia monasterii ante monasteriuiii. 2ô. Pandocis


II
Pandocessi. 2.5. — |!

lilium 11 .-I(/(/. mascidum. 20. eum... monasterii —
secum iacente ibi ante II

luonasteriuni. euiu Add. ibi. —


29. suscepit suscipiens.
28. 29. Oni. 11
— ||

cum. — De ipsa
29. filiuna, de ipsa. 30. de ipso monasterio
lilium... ab II
— II

inlroonntibusin monaslerium. 33. coniïuncti... Ingressi compuncti ingressi. — ||

— 30. pœnitentiam penilentia. 37. ab eodem loco unquam hinc.


II
P. 10, /. — ||

1. penitcntiam penitentia. 3. Et... ingrcdi Vix autem coegerunt et iussit
II
— ||

earn ingredi. 3. ait Add. ei. 5. hoc —


Add. sancto. 5. taie... quale ni-
II
— \\
— II

cliil mali quod. — 7. in eo II domum tu. — 8. opus... penitere 11 oportet te peni-


teri. — 10. aquas II
aquam. — 11. caleiamenta calciaria. II
— 11. prepares II

perficias. — 15. Et euntes II Euntes autem. 10. Om. suo. — — 18. quia... adim-
plere II
— 20. Et... lauarent Euntes
ut nec meruerit penilentiam. — 19. Om. eum. II

dum lauarent eam. — 23. mysterium ministerium. — 21. femina II


nudier. ||

— 25. Veni Abba, ueni. — 27. Om. modo. — 27. Audito... territus terri- II llle

tus. — 28. Subleuantes... opei-la Et leuantes pallium unde cooperta. — 29. ||

Om. in faciem. — 30. terram II terra. — 30. uocil'erabat II .Add. dicens. — 32


eius II
Dei. — 35. in... poni II
infra monastcrium in oratorio reponi. — 37. autem...
diabolo II
die puella illa arrepta a demonio. — P. 11, I. 1. amiserat ||
ei admise-
rat. — 2. in septimo II septima. — 2. intra II ibi intra. — A. Et uicina... Amen II

Audientes autem qui erant in ipso eiiipurio et uicina monasteria mirabiliaque


facta fuerant, accipientes cruces et cei'eos cum ynmis et canticis et p.salmis
benedicentes Dominum uenerunt
eodem monasterio, et ingressi oratorium in
ubi corpus eius requiescebat, benedixerunt Dominum. Ibi modo per orationes
sancte uirginis multa mirabilia fiunt per uirtutem Dei atque Domini Noslri lesu
Christi. Qui uiuit et régnât cum Pâtre et Spiritu Sancto in secula seculorum.
Amen.

H
(Bibliothèque Nationale nis. du fonJs Lalin 2843" : (m' siècle), collationné
avec le ms. du fonds Latin lOSiO (Voy. B), f»' 122'-12i'}.

Paye 31. quidam


7, ligne .Add. homo. 31. llic Ipse. P. 8, l. 1. de II
— ||

W

a. quinque triginta 'et septem.
1. 2. ingressus i|
.Add. in monasle- — ||

rium. — 2. in monasterio monasterii. 4. et obediens in omnibus. 5. II


— ||

caritatem caritatis. 7. Om. suus.
||
7. tribulari tribulantem. — 8. agis... — ||

tristi habeS, frater"? Quid tristi.
II
9. quiconsolatur... dabit consolator omnium — ||

dabit. 10. Tune — Tum. 10. Om. cum lacrimis. II


12. recordatus Add. — — II

illius. 12. quod — hoc quod. 13. Abbas... amittere


II
Et nolebat eum dimit- — II

tere. —
14. dicit ei at tamen dicit ei abbas. 15. hue... Slarinum
II in mo- — II

nasteriura. Et abiit et adduxit eum. Dicebatur Marina et mutauit ei nomen


Marinus. 17. infra —
intra. 18. et... co Erat cum eo ibi. 19. sed uocabant
II
— II
— 11

et uocauerunt. 21. ut nuUus ne aliquis.— 21. mysterium ministerium. II


— II

— 22. et sed. 23. Om. inimici.


II

23. ne ut non. 23. Oiri. istud. 24. — 11
— —
Om. non. 24. uiolari —
solui, et. 25. Ont. non cum. 26. Et Ilaec et.II
— — II

26. eam Add. pater suus. »- 28. Om. facta.
11 29. sui .Add. et obseruabat in — II

omnibus doctrinam patris sui. 32. in monasterio monasterium. 33. — II —


20 VIE DE SAINTE MAIUNE.

emporium... et ibant |i
emporium pandocis ad milia tria. Ibant. — 34. Om. in.
— 35. uei'O II autem. — 35. eius II ei. — 30. ut adiiiiics il et adiuuas. — :*i.

Om. Tu non. — 38.


pandoclùum et. — P. 9, l. 1. pergere... pan- Om. Erat...
dochio ire. Cunique tai'dius lieret ad remoaudum, in ipso manebat emporio
II

pandocis. — 3. Contigit... Et dum Pandox autem liabebat liliam uirgineni. ||

Conligit autem ût per insidias diaboli et inimici ingressus miles conciibeivt


cum ea et eoncepit de milite illo. Et cum. — 5. concepisti II .4dd. uiro. — (i.

frequenter crebrius. 8. Statiin autem


II
— ||
Quo audito contiiuio porrexeruul.
— 9. Om. domine. Om. En. 11. manifesta uera. —
11. dicis... uenienli
11. — II

dicitis. •M. quareQuo uere. 13. Stans... cogitare
ueniente. Stans — II
— ||

— —
Il

ille diulius excogitans. — 11. Om. penitenliam... pro me. 15. Om. est. 10.

Om. et. 10. ail —


Add. illi. — 17. quia quod. 18. Et... eum
II Et eiecit II
— ||

earn. —
19. Ipse... confessus Ipsa... confessa. — 19. Om. suum. — "21). abiens ||

iactauit II
abiit iactauitque. — 'io. ianuara II
— il. leriam humum. —
porlum. 11

21. ipse... peccaret || ipsa peccasset. — 2i. — Om.i>ostulabat ab.


.Add. 'Z'2. II

ab eis. — ii.
daretur ut bucellam ut...ei || panis darcnl. — 23. annos très trien- II

niuin. — 23.
de ianua a porta. 20. | II
— puelle Add. ad Mariuum. — 20. ante...
ei ante monaslerium dicebatque illi.
il
— 28. Om. Et reliquit eum. — 29.
Sancta... suscepit Et abiit sancta uirgo; suscepit. II
de... monasterio ab — 30. II

introeuntibus.in monaslerium. biennium. 33. uero — 31. alios... annos ||


— II

autem. —
33. uidentes .Add. eam. 33. compuncli... uero compuncli ingi-essi
||
— II

sunt. —
34. rogare et rogare. 35. monasterio monaslerium.
|| 35. dicen- — II

tes... indulge dicentes abbati » Indulge. II
30. quinque sunt quinquennium :
— II

liabet. —
30. poenitentiam penitentia. 37. ianuam ianuas. 37 recessit... II
— II

suscipe recessil unquam. Hinc suscipc.
II
/'. 10, /. 1. poeiiilciiliam poeni- — ||

tenlia. —
3. Om. abbas. 3. ail .Add. illi. quod... inlroduxil qui ad nos — ||
— I.
||

paruulum inlroduxil. 5. monasterio monasteriurti. 5. laie... quale — malum II


— ||

sicul. — 0. nec II sed nec. — 0. in 11 de. — 7. in eo ||


modo. — 8. Vide... i)eni-
lere II
Vnde oportet le pocMiitere. — 9. Et... iiibeo II Tifii namque iulieo. —
10. aquas || aquam. — 10. Om. [lurganda tu. II. Om. tu. — — II. prepares 11


perlicias. 11. Om. et... seruias. —
13. Om. omne. 15. ul — doiiniiel II eaui
dormire. — IC. abbati... defunctus esl abbati • Frater Jlarinus obiit.11 :

18. peccalum... adimplere peccalum, nec poenitentiam meruit.
11
19. Om. — ile.

— 2U. Euntes autem fratres et dum uellent lauare eum agnoue-


Eteuntes... talis II

runt quia femina Ceperunt onines uociferare et tundentes pectora sua cla-
erat.
mabant dicentes quod talis. 25. Veni Abba, ueni. 25. eis ei abbas. — II
— II

— 27. de te agas dicturus es. 27. Audito hoc uerbo Tertio hoc diclo.
II
28. — II

Subleuantes autem El leuantes. 29. cum... operta quo cuoperta. 29.
II
— II

uidit II et— 29. muliei' femina. — 29. et niox expauil
cum uldissel. Il II et iiiox.
— 29. — 30. lerram terra. — 30. uocil'erabal .Add. dicens. —
Om. in faciem. || ||

31. Coniuro .\diuro. — 32. me condempnes ||


mecum contendas. — 32. eius II ||

Dei. — 32. quod .4iW. iniusie. — 33. dixisti es confessa. — 35. Et


|| II
iussil...

erepla Quo cognilo abba-s sanctum corpus eius in monasterimu


II
intra oratoiium
reponi eadem die praeceiiit. l'uclla aulem arrepta. — P. 11, /.
1. quod .Add. II

ei. — 2.' in... Amen


Scptimo uero die repausalionis .Marinae in Domino ibi
El II

intra oralorium praedicta calumniatrix femina liberata est a demonic. Audienles


autem hec qui erant in ipso emporio et uicini monastei-ii que acta fuerant
benedixerunt Deura. Vbi usque modo Deus oratione sanctae uirginis niulta
facit mirabilia. fui est honor el gloria in secula seculorum. Amen.
VIE DE SAINTE MARINE. 21

(Bibliothèque Nationale : ms. du foiiils Latin l:îKI2 (vui" sièrlel, coUalioiiné


avec le ms. du fonds Latin 10840 (Voy. B), f"' 182'-t8i').

Titre jtrccèdanl le texte : Iiici|iil iiila Saiioto Marinis uirginis. — Page 7,


lir/nc 'M. Hic II Ipse. — /'. 8, /. 1. iniliariis qiiiiKnie II iiiiiiario — quinto. 8.

trisli... aiiiliiilas animas aninio anibulas.


!| tristi 11. anibiilo — Om. ipse. — 21.
";/(.\it. — "Jo. II Add.
sanctorum angolorum
et ut. 2(3. — 24. ||
sancti.s angeiis. —
accipiauius accipiemus. 11 33. emporium... tria ^
emptorium a miliario quarto. ||

— eius
.'.iô. ei. 3(i. Tu
II
Quia tu. —
38. emporio emptorio. P.9, l. \. II
— II

sic... reuortcudij si fiebat tarde in i-oucrtcMido.
\\ 10. Dicit Add. eis. II. — ||

dieis dicitis.
II II. Et... dicit —
Et illo ucniento dicit ci. — 15. Om. est. II

Iti. Dm. et. Ifi. et ait —
aiens. 22. peccaret poccasset. 2.5. Pandocis
II
— II

Il
l'andoci. — 2ô. filium II
.Add. niasculum. — 29. Sancta l|
.idd. uero. — 36. poc-
nitentiam ||
jienitentia. — /'. 10, l. 5. Om. malum. — 7. in eo II modo. — 10.
aquas... purganda II aquam ad necessarias purgandas. — 11. prepares II repares.
— 18. quia ||
qui. — 20. lauarent II Add. eani. — 22. Om. est. — 26. Om. fratres.
— 27. Audito... uerbo II Auditis liis uorbis. — 29. cum quo operta quo ope-
II

rala. — 29. uidit II uiderunt. — 37. erepta ||


arrepta. — /'. \\, I. amiserat
1. II

auiuiiserat. — 5. .\cceptis II Accoptis((ue. — 9. régnât... in II régnât Deus per


omnia.

(Bibliothèque Nationale tes. du fonds Latin 6367 (\iv« siècle), collationné :

avec le ms. du fonds Latin lOS'iO (Voy. B), f" 'iV-ZV).

Les variantes données par ce manuscrit sont à tivs peu de cliose près identi-
ques à celles qui sont contenues dans le uis. 17632 (Voy. K). Les suivantes méri-
tent seidcs d'être reproduites.
Titre précédant le texte : Incipit uita sancto Marine uirginis. — PageQ, liijneiii.

cum... monasterii n ut iactaret ibi ante monasterium. — /'. 10, l. 8. Vide...


pcnitere II Vide oportet peniteri. — P. 11, /. 8. fecit... Amen II
facit mirabilia.
Explicit uita sancte .Marine uirginis.

K
(Bibliollièipie Nationale ms. du fonds Latin 17632 (xv« siècle), collationné
:

avec le ms. du fonds Latin 108'i0 (Voy. B), {" BT'-eS').

Titre précédant le texte : De sancta Marina. Page 7, ligne 31. Hic Ipse — II

uero. — P. 8, L I. de... quinque a ciuitatc ad milia triginta duo. 2. in —


monasterio II
monasterii. — 3. ila ut ut ita. 3. amplius plus. 5. caritatem
II
— II

rarissime. —
suus tribulari eius contribulatum. —8. agis... arabulas habes,
7. II II

frater, quod sic tristis ambulas. 9. onmia omnes. 10. dixit ait. 12. ill. — II
— II

ei. —
14. Om. in. 16. Marinam —
earn que dicebatur Marina. 17. eam II
— II

eiim. —
17. eam eum. 17. infra intra. 21. Om. ut.
II
23. ne —
et ne. II
— — II

2J. Om. non. — 24. uiolari in i|
24. et... angelorum
solui et in. —
coram Sanctis II

angeiis. — 28. Cum II Dum. — 30. Om. et abbati suo. —30. ut Add. ab abbate II

suo et. — 30. in monasterio II monasterium. 33. habebat erat. —


33. miliaria II
— II
4

22 VII-: VF. SAINTE MARINE.

iiiilia. — 34. 36. ut ailiiiucsn et adiiuias.


Oui. in. — 36. Ont. Tu.— 38. pando- —
cliium... cepil pandocium. Cepit. ||
/-".
9, l. 1. sic... manebat si fiebat tardior — ||

liora ad reuerlondum, remanebat. 3. ut Add. per insidias inimici. 3. — II



filiam .. concepit tiliam uirginem ad quam ingressus miles concubuil cum ea,
||

et concepit puella de illo milite. 6. dicitur —


.Add. l'rater. 0. quod quid- — II II

— 10. Dicit t)ixit eis. II. En


II

Sinite 11. dicis — —
dicilis. 11. Et... dicit II li II

Et ueniente eo dixit — qiiare tu. — cepit cogitarc cogitauit. —


ei. 12. II 13. II
14.

ex pro. —
II
Om. — Otn. — earn ciim. — eum earn. —
15. est. 16. et. 16. II 18. II

19. Ipse... confessus Ipsa... confessa. — 20. ianuam fores. —


II tanquam... II 21.
peccaret tanquam ipsa peccasset. — 24. ianua... monasterii
II
ante monaste- II

rium. — 25. Pandocis... dicit Pater iiero puelle que genuerat filium detulit ei II

illum et dixit. — 28. eum Add. et abiit. — 29. Sancta... de ipsa Sancta autem
II II

uirgo suscipiens tanquam proprium lilium, de ipsa. 30. de ipso monasterio — II

ab inlroeuntilius monasteriuni. 33. conpiincti... uero —


conpuncti ingressi. II

35. monasterio II monastcriuni. —
ab eodem loco unquam hinc. P. 10, 37. II

/. 1. penitentiira II
penitentia. —
Vix autem coegenmt illum et iust 3. Et iussit II

sit. —
3. Om. abbas. — 3. ait .Add. illi. 5. hoc monasterio hune monasterium
||
— II

sanctum. —
5. tale... quale aUijuid mali quod. 7. in eo domura tu.
II
8. — II

Vide... penitere Vnde oportet te peniterc. II 10. aquas aquam. 11. pre- — II

pares perficias.
||
15. Eteuntes —
Euntes auteni. —18. quia... adimplere ut nee II ||

nieruisset penitentiam. 10. ite .Add. et. —


20. Et euntes... lauarent Euntes ]|

autem dum lauarent earn. 21. feniina mulier. 25. Veni — .Vbba, ueni. II
— II

26. Om. ei. — 27. Om. modo. 27. Audito...territus llle terrilus. — 28. Sub- ||

leuantes... uidit Et leuantes palium unde cooperta erat ut uidit.
II 29. Om. et. —
— 29. Om. in faciem. —30. terram terra. 30. uociferabat .Add. dicens. ||
— II

35. Om. in monasterio. 35. intra... poni —
in oratorio reponi. 37. autem ||
— I!

Add. die. —
37. erepta a diabolo ilia arrepta a demonic. P. 11, I. 1. auii- II

serat admiscrat.
II
2. in septimo septima. — 2. repausationis dormitatio- II
— II

nis. —
2. Om. intra oratoriuni. 4. Et uicina... .\nien Audientes autem qui— II

eraut in ipso emporio et uicina monasleria mirabilia que facta fuerant, acci-
pientes cruces et cereos cum hymnis et canticis et psalmis benedicentes Deum
uenerunt in eodcm monasterio, et ingressi oratorium ubi corpus eius requies-
cebat bcnedixerunt Deum. Vbi usque modo Deus oratiouibus sancte uirginis
,

multa facit mirabilia. Deo gratias.

{De vita et verbis senionim libri X. Opera et studio Heriberti Rosweydi Ultraiec-
tini e Soc. lesu Tlieologi. AnUierpiae, 1615. P. 393-39i. — Migne, Patr. lal.,

vol. LX.MII, col. Gai-694).

VITA SANCTAE MARINAE VIRGIMS,- AVCTORE INCERTO. 12 Febr.

Erat quidam saecularis habens unicara filiam paruiilam. Ipse


conuerti cupiens, commendauit earn cuidam parenti suo, et
abiit ad monasterium, quod longé erat de ciuitate miliaria tri-
ginta duo. Et ingressus perficiebat omne opus quod erat mo.
nasterii, ita ut abbas eius amplius eum quam ceteros qui in
monasterio erant diligeret, eo quod fidelis esset et obediens.
VirO DE SAINTE M.Vni.NM';. 23

Conligit autem post aliquod tempus, ut recordaretur charita-


tis filiae suae, et coepit constristari atque aflligi intra se. Et
eum abbas eius tribulan-
ciim per multos dies hoc faceret, uidit
tem, et dixit Quid habes, frater, quod sic tristis ambu-
ei : «

5 las? Die mihi,etDeus qui consolaturomnes, dabittibiauxilium.


Tune ille procidens cum lacrymis ad pedes eius dixit : « Habeo
unum filium in ciuitate quera reliqui paruulum, et recordatus,
affliger propter eum. » Et noiuit indicare ei quôd puella esset.
Abbas uero eius ignorans quod esset, et nolens 'eum amittere,
'" (pua necessarius erat in monasterio, dicit ei « Si diligis eum, :

uade et adduc eum hue, et sit tecum ». Et abiens adduxit eam,


dicebaturque Marina. Et niutauit ei nomen, et uocauit eam
Marinum. Et dédit eam ad discendas litteras intra monaste-
rium, et erat cum eà nullusque agnouit de fratribus quod
:

15 puella esset, sed uocabant eam omnes Marinum. Et dum esset


annorum quatuordecim, cœpit eam docere pater suus uiam Do-
mini, et dieebat ei : « Vide, fdia, ut nullus cugnoscat rayste-
rium tuum usque tuum, et sollicita sis ab insidiis dia-
in finem
boli, ne seducaris ab sanctum monasterium uideatur
eo, et istud
^0 per nos solui, et in conspectu Christi cum Sanctis Angelis eius
coronam, et non eum impiis aeternam damnationem accipia-
mus. Et alia multa docebat eam per singulos dies de regno Dei.
Duni autem facta esset annorum decern et septem, defunc-
tus est pater eius. Remansit uero haec sola in cellâ patris sui,
25 et ipsa obseruauit se in omnibus doctrinis patris sui, et erat
obediens omnibus in monasterio, ita ut ab abbate suo, et ab om-
nibus diligeretur.
Habebat autem monasterium par boum et carrum, quia uici-
num habebat mare, ubi erat emporium ad miiiia tria; et ibant
30 raonaehi, et afferebant quae necessaria erant monasterio. Vnà
uero die dicit abbas eius « Frater Marine, quareet tu non uadis
:

cum fratribus et adiuuas eos? Quae respondit « lussisti, pa- :

ter? » Erat autem in ipso emporio pandochium. Coepit ergô


frater Marinus frequenter pergere cum carro, et si faeiebat tardé
35 ad reuertendum, manebat in ipso pandochio cum ceteris mo-
nachis.
Contigit autem per insidias inimici, ut pandox ille haberet
fdiam uirginem. Ad quam ingressus miles aliquis, concubuit
cum eâ, et concepit puella de illo milite. Et dum cognitum fuis-
24 VIE DE SAl.NTK MARINE.

set à parentilius eius, coepcrunt aflligcre puellam, dicentes :

« Die nobis de quo concepisli? >> Rcspomlit eis : « De illo nu>-


nacho, qui dicitur frater Marinus, qui liic frequcntiT ruui carro
mansit; ipse me oppressit, et concepi. »

Statim autein perrexcrunt parentes eius ad monasterium, et s

dicunt abbati « Ecce, domine abba, quid fecit monaclius tuns


:

Marinus? quo modo decepit filiam nostram. » Dicit eis abbas :

« .Sinite, uideamus si manifesta sunt quae dicitis. »

Et ueniente eo, dicit ei abbas eius « Frater Marine, tu imc


:

scelus operatus es infdiàeorum? » Stans diutiùs cogitauit, in- '«

tra se ingemiscens dixit « Peccaui, pater. pœnitentiam ago


:

huic peccato, ora pro me. » Ad iratundiam autem commolus


abbas, iussiteam contundi et aflligi. Etait In ueritate dico, :

quia tu qui iioc malum operatus es, non manebis in imc monas-
terio. » Et iactauit cam foras. Ipsa uero nunquam ulli confessa 1.5

est mysterium suum, sed abiens iactauit se ante fores monas-


terii, et iacebat super terram in pœnitentia, aftligens se lan-
quam ipsa pecrasset, et ab ingredientibus fratribus postulabat,
ut uel una buccella panis ei daretur. Hoc faciens per très annos.
non récessif de monasterio. Pandocliis uern filia peperit filium 20

masculiim. et ablactauit, et adduxit eum mater puellae secum,


et iactauit eum ibi ante monasterium, et dicit ei : « Ecee, frater
Marine, quomodo tuum. Et reliquit eum
nosti, nutrica filium
ibi, et abiit. Sancta uirgo suscipiens, tanquam proprium fi-
lium, de ipsa buccella panis, quam accipiebat af) introeuntibus 25

in monasterium, nutricabat filium alieiium.


Factumest hoc per alios duos annos.
Postmodum autem uidentes fratres, miscricordià cuinpuncti.
ingressi ad abbalem rogare cœperunt ut eum reiiperetin monas-
terium, dicentes « Abl>a, indulge et suscipe fratrem Marinum.
:
30

fk-ce quinque anni sunt, quùd in pœnitentia ante ianuam mo-


nasterii iacet, et non récessif umquam hinc. Suscipe eum in
pœnitentiam, sicut Dominus noster lesUs Christus praîcepit. »
Vix autem coëgerunt eum, et iussit eum ingredi, et uocauit
eum ad se, et ait : » Pater tuus fuit uir sanctus, quod tu nosti, 3:<

et paruulum introduxit te in fior sanctum monasterium, et non


est operatus quidquam mali, quod tu cogitasti, et fecisti nec :

aliquis in hoc sancto monasterio. Nunc autem ingressus es cum


filio tuo, quem de adulterio habes. unde oportet te pœnitere.
VIE DE SAI.NTE MARINE. 25

Graue "enim peccatum fecisti. Et hoc tibi iubeo, utonines miin-


(iitias monastcrii tu solus quotidic facias, et aquam ad necessa-
ria purgaiida pnrtes, et ralcearium omnibus per singulos dies
tu pei'ficias. oiuniliusque seruias in iioc enim lialiebis nieam :

5 <;Tatiam. » Sancta uin-n libenti animo suscipiens, omne opus quod


ei iussum fuerat perficiebat.

Contigitaulem eain intra paucos dies dormire in Domino. Eun-


tes uern fratres. nuntiauerunt abbati dicentes : « Frater Marinus
defunctus est. » iJicit eis abbas : « Videte, fratres, quale pecca-
10 tum fuit, ut nec mcruerit pœnitentiam. Sed tainen ite, lauate
eum, et sepelite longé à monasterio. » Et euntes dum lauant
eum, ciignouerunt eum quia femina esset. Et coi^perunt omnes
emittere uoces, et tundentes se, chunabaiit, quia talis conuersa-
tio etpatientia sancta inuenta est ineâ, cuius mysterium nuUus
15 agnouit, et sic al» eis aftlicla fuisset. Et uenientes cum lacryinis,
dicunt abbati : « Abba, ueni, et uide fratrem Marinum. » Dicit
eis : « Quid est hoc? » Fratres dicunt iteruin : « Veni et uide
mirabilia Del, et uide quid de te agas. » Ille territus perrexit, et
uenitad corpus. Et leuans pallium, undo coopertum erat, ui-
10 dit quia raulier esset et mox cecidit, et caput suum percutie-
:

bat in terram. et uociferabatur dicens « Coniuro te per lesum :

Christum Dominum, ne me condemnes ante conspectum Dei en


qui'xl afllixerim te, quia ignorans feci. Tu, domina, non dixisti

mysterium tuum, et ego non cognoui in veritate sanctam conuer-


25 sationem tuam. » Et iussit sanctum corpus eius intra monaste-
rium in oratorio reponi.
Eadem uero die puella illa arrepta à daeinonio uenit ad mo-
nasterium, et conlitebatur crimen quod admiserat, de quo el

concepisset. Et in septimà die repausationis eius in Dumino,


30 ibi intra oratorium liberata est à daeinonio. Audientes autem

qui erant in ipsoemporio, et uicina monasteria, mirabilia quae


facta fuerant, accipientes eruces et cereos, cum hymnis et can-
ticis et psalmis, benedicentes Deum, uenerunt in eodem mo-

nasterio, et oratorium ingressi ubi corpus eius requicscebat,


35 l)enedixerunt Deum. Vbi usque modo Christus orationibus sanc-
tac uirginis multa facit mirabilia, ad laudem nominis sui. Qui
cum Patie et Spiritu Sancto uiuit et régnât Deus, per omnia
saecula saeculorum. Ameu.
26 VIE DE SAINTE MARINE.

M
(De vitis sanctorum ah Aloysio Lipomano oliin conscriptis : nunc primum a
F.-Laurendo Stirio carthusiano emendatis et aitctis. Venetiis, 1581. Vol. I,

f"' 282''-283'', 8 février).

VITA B. EUGE.Ml ET MARIAE EIUS FILIAE, AUTHORE SIMEOXE


METAPHRA.STE.

In i!lo tempore erat uir quidam in Bitliynia, nomine Eu-


genius. Is habebat iixorem ualde h(jnestam et Deiim timentem,
quae peperit filiam unicam, et uocauit nomen eius Mariam. 5

Mortua autem eius uxore, educauit filiam suam Eugenius


in bona et lionesta uita. Cum uero creuisset adolescentula,
dixit ei pater eius : « Filia cliarissima, ecce omnes nieas fa-
cullates trado in manus tuas. Ego enim uado, ut saluam fa-
ciain animam meam. » Cum haec autem a pâtre suo audiisset lo

adolescentula, dixit ei : « Pater, tu vis teipsiim seruare, et


me perdere. Nescis Dominum dieere in Euangeliis : Pastor bo-
nus animam suam ponit pro ouibus? Rursus uero alibi dicit :

Qui saluam facit animam, est tanquam qui créât. » Haec cum
audiisset pater eius Eugenius, eius uerbis ualde fuit laetatus. is

Elebat enim'et eiulabat, cum haec dieeret et dicit ei pater eius :

« Filia cliarissima, quid possum tibi facere? Tu quidem es


foemina, ego autem uolo ingredi monasterium, et quomodo
potes mecum autem propter uos bellum ge-
uersari! Diabolus
rit aduersus Dei seruos. Haec cum audiisset eius filia, dixit
» 20

patri suo : « Domine mi pater, non sic ingrediar, quomodo tu


dicis, sed tondebo comam capitis, et inducta ueste uirili, ingre-
diar tecum monasterium, nemine sciente me esse foeminam. »

Beatus autem Eugenius, auditis ils, quae dicebat filia ualde


laetatus, cum omnia bona sua distribuisset pauperibus et men- 25

dicis,orphanisque et uiduis, et totondisset suaiii filiam, uirili


amictu eam induit, et nominauit nomen eius iMarinum, haec
ei dans mandata « Vide, filia, quomodo tu sis conseruatura.
:

Futura enim es in medio ignis. Non ingreditur enim foemina


in monasterium. Te ergo conserua Christo immaculatam, ut 3o

cum impleuerimus id quod sumus poUiciti, habeamur digni


regno coelorum. » Haec cum dixisset Eugenius, et precatus
esset, assumens filiam suam Mariam in habitu adolescentis
VIK DE SAINTE MARINE. 27

ingressus estcoenobium. Eis autem ingressis in monasterium,


in dies proficiebat puella in omni uirtutc, obedientiaque et
humilitate et in majori exercitatione. Cum uerù aliquot annos
peregisset beata in monasterio. existimabant monaclii eum esse
5 eunuchum propterea quod esset imberbis et uoce gracili. Alii
autem existimabant prae nimia exercitatione, et quod solum
secundo quoque die comederet, eum esse uoce adeo tenui.
Aliquo uero post tempore contigit eius patrem decedere.
Incrementum autem accepit eius exercitatio, obedientia et
10 humilitas, adeo ut ipsa quoque donum Dei acceporit contra
daemones. Vnumquemque enim eorum, qui laborabant et uexa-
bantur. manus eis imponens et orans, curabat proliaus. Ha-
bebat autem illud coenobium quadraginta uiros, mnni uirtutc
et sapientia exornatos. Singulis uero mensibus mittebantur
'5 quatuor monachi ad responsa monasterii. propterea quod ipsi
haberent in aliis quoque loris diuersas possessiones. Erat au-
tem in media uia diuersorium, et qui ibant et ueniebant,
propter ilineris longitudinem illic requiescebant. Inter cae-
teros autem magnam eorum curam gerobat is, qui praeerat
20 diuersorio, eos seorsum accipiens. Inuidus uero et malignus
diabolus, qui rebus bonis semper inuidet, mala autem ad se
attraliit, aegre ferens luiius beatae in Deum amorem, pulcher-

rimamque et uiuendi rationem, studuit aliquantulam ei labem


inurere et eam aftligere.
25 Quodam itaque die praefectus monasterii accersito Marino,
dicit ei : « Frater Marine, scio tuam uitae agendae rationem
esse perfectam in omnil^us et praecipuè in obedientia. Velis
ergo tu quoque egredi, ut ministres monasterio. Fratres enim
aegrè ferunt te ad id non egredi. Hoc autem faciens, ô fili,
30 maiorem mercedem aecipies à benigno et dementi Deo. Ete-
nim Dorainus quoque noster Deus non dedignatus est minis-
trare suis discipulis. Haec cum audiisset Marinus se proiecit
»

ad pedes praefecti, dicens " Bene precare mihi, uenerande


:

pater, et ego ibo quocunque uolueris. » Egresso autem Marino


3ô et aliis tribus monacbis, ut ministrarent, diuerterunt, ut con-
sueuerant, ad illud diuersorium. Qui autem praeerat diuer-
sorio, habebat filiam unicam. Miles uero quidam ingressus
diuersorium, ei attulit uitium, ea uero concepit. Praecepit au-
tem miles, dicens : « Si haec res fuerit cognita, et te exami-
28 VIE DE SAINTE MARINE.

nauerint tui parentes, iinde hoc factum sit. die eis : « Forrao-
sus ille iunior monaclius mecum dormiit, et ex en cnncepi. »

I'ostquiim ergii egrcssi fuissent moninlii simul cum Marino,


resciuit pater puellae liliam suaui utero comi'pisset. Qui ro-
gauit earn dicens : « \ndenam hoc tibi factum est? » Puella 5

autem respondit, dicens : « Junior ilie coenol^ii fnrmosus mo-


nachus, qui dicitur Marinus. mecum dormiit, et me praegnan-
tem reddidit.
Cum autem haec audiisset praefectus diuersorii. cursit et
cum magna ira uonit in monasterium, eum accusans, et di- 10

cens : « Vbi est ille lalsus christianus, quem dicitis esse mo-
nachuraV Ei uero factus est obuiam apocrisiarius monasterii,
et dicit ei « Bene uenisti, frater. Cur es adeo trislis, et cur
:

tain temerè loqueris? Cessa parumper, rogo te. » Rcspondens


autem praefectus diuersorii, dixit ei « Pereat hora, qua un- :
15

quàm cognoui monachum. Hei mihi quid mihi accidit? Quid


faciam autem, nescio. » Cum uero liaec resciuisset praefectus,
eum arcersiit, ct dicit : » Quid tibi uis, frater? i^Juid es tris-
tis »? Praefecto autem monasterii dixit is. qui praeerat diuerso-
rio Quid miiii nolo? De coetero nullum amplius uideam aut
: 20
conueniam monachum. » Postquàm autem a praefecto rursus
fuit rogatus, is qui praeerat diuersorio, « Propter quam causam
haec dicis? .>,respondit et dixit : « Filiam habebam unicam.
in quam spem meam collocabam,'quod ea requies meae se-
nectutis. Ecce uerù quid fecit Marinus? Eaiu praci:nantem 25

reddidit, quem dicitis esse christianum et pium. » Haec cum

audiisset praefectus, stupefactus dicit ei " ^'uid possum tibi :

facere, cum
non sit hie? Sed quando uenerit ex ministerio,
ipse
nihil est aliud quod again, nisi ut expellam è monasterio. »
Cum autem uenisset Marinus cum aliis tribus fratribus, accer- 30

sit eum pra,efectus, et dicit ei « Abba, haecne est (ua uiuendi :

ratio et exercitatio? (Quando diuersatus fuisti in diuersorio,


attulisti uitiuni filiae praefecti diuersorii. Hue autem ueniens
eius pater,tanquàm per theatrum traduxit nos monachos. »
Marinus uero his auditis, so humi proiecit in faciem, dicens 35

praefecto « Condona mihi humili et peccatori propter Dorai-


:

num, Ô pater, quoniam tanquam homo erraui. » Tunc prae-


fectus ei iratus, eiecit eum è monasterio.
Egressus autem beatus extra uestibulum monasterii, mansit
\ir. DF. >;aixte m.uuxk. 29

sub dio. sustineiis frigiis etaestum aniios très. (^»ui ergo ingre-
diebantui" et egrediebantur ex monasterio, rogabant ipsuiu,
dioentes : « Cur sic sedes. abba, afflictus in uestibulo? » lile

aulem dixit eis. « Quoniam sum foraicatus, propterea eiectus


à sum ex monasterio. » Cum uero uenisset parieiidi tempus
fibae praefecti diuersorii, peperit puella liUum mascuium.
Pueruni autera tollens pater eius, uenit ad luoiiasterium , et
cum inuenisset Mariaum sedenteai extra laonasleriuai, proie-
puerum, etstatim recessit. Mariaus uen'i suiiiens puerum
cit ei
10 ia aiaaus, dicebat lamentaas « Hei aiild aiiscro et abiecto.
:

Ego carte humilis et nequam, accipio pro meritis meoruai

peccatorum. Cur autem hie quoque iafelix puer aiecum aio-


ritur? » Coepit uerù accipere lac à pastoribus, et sic alebat
puerum ut pater. Noa satis auteai erat ]\Iariao aftlictio, ct
15 pudor, quo afficiebatur quotidiè, sed puer quoque Ocas et
exceraeas. contaanaabat, et sordidabat eius uestes. Post spa-
tium auteai trium auaorum. seditionem agitarunt omnes Ira-
tres, diceates praefecto Pater ueneraade, sufficit I'ratri
: <'

Mariao poeaa, quam sustiauit. De coetero rogaaius, accipe eum


30 rursus in monasterium maxime uero, quia coraai oaiaibus
coni'essus est lapsum suum. Cuai auteai contradiceret prae-
fectus, et non persuaderetur eum accipere, coeperuat monachi
ei rursus ilicere : « Xisi fratrem Marinum rursus acceperis
in monasterium, ù pater, nos quoque recedimus. (juoniodo
2b possumus à Heo petcre, ut condonet nobis nostra peccata,
cum frater noster très annos sub dio sedeat in uestibulo? »
Haec cum audiisset praefeotusà monachis, diciteis « Reuerà :

propter peccatum, quod fecit, non est dignus hue ingredi,


propter tamen uestram rliaritatem el preres eum accipio. » Et
M cum accersiisset Marinum coram onmibus, dicit ei « Frater, :

non es dignus stare ia primo tuo loco, propter peccatuai quod


fecisti, propter fratrum autem cliarilateni et preces. accipio te

oinniuai postreaiuai ia regulaai. » Mariaus uero coepit prae-


fecto dicere cum lachrymis « Hoc quoque miiu magnum est,
:

35 uenerande pater, quia me dignum feceris. qui ingrederer in-


tra uestibulum, ut sicquoque dignus haliear, qui seruiara Sanctis
rneis palribus. » Et cum eum accepisset praefectus, immisit ad
uiliora et abiectiora opera monasterii. Is uero ea faciebat cum
studio et magno metu et compunctione. Habebat autem puerum
30 VIE DE SAINTE MARINE.

quoque Marinus, eiim retro sequentem et clamantem : « Ta ta

ta, » et requirentem ea quae sunt pueris necessaria ad alimen-

tum. Non solum his aeruninis et afflictionibus preiaebatur Ma-


rinus, sed etiam de alendo lioc puero erat ualdè solicitus. Cum
creuisset autem puer, degebat in monasterio, educatus in uir- '•>

tute et in teiuperantia. Porrô uero sancto quoque et monastico


iiabitu est dignatus. Sicquè proliciebat in humilitate et multa
obedientia, utaraaretur ab omnibus. Post haec autem cum uidis-
set Domiiius'perfectam esse eius fidera et tolerantiam, et esse
digiiainregno coelorura, accepiteam in aeterna paradisi taber- lo

nacula, nemine sciente. Nam cum is obiisset, et nee egredere-


tur ad seruitium monasterii, et nee ad psaliuodiam regulae,
rogauit praefectus fratres, dicens « Vbi est abbas Marinus? :

Eccè nam iam praeterierunt très dies, ex quo eum non uidi in
psalmodia, neque in suo ministerio. Primus autem omnium is

inueniebatur in régula. Ingredimini ergo eius cellam, etuidete,


num in aliquam cecideritaegritudinem. » Cum autem uenissent
fratres in cellam beatae, ingressi inuenerunt eam consumraa-
tam in Domino, et puerum ei assidentem et llentem. Tunc pro-
perè egressi fratres, praefecto renunciarunt, dicentes : « Frater 2u

Marinus dormiit. » lUe uerù cum audiisset, miratus est et dicit :

« Quomodo excessit eius anima, ant quam Deo allaturus est


exciisationem de ils, quae peccauit? » Tunc de coetero iussit, ut
ei iusta facerent. Cum autem uenissent fratres, ut eum corapo-
nerent ad sepeliendum, inuenerunt eum esse mulierem, et stu- 25

pefacti, coeperunt omnes una uoce clamare : « Domine,


miserere. » Praefectus uero cum tumultum audiisset et con-
turbationem, rogauit, dicens :

« Quidnam hoc sibiuult? » Illi autem dicunt ei cum admi-


ratione : « Frater noster Marinus est sexu mulier. » Cum uenis- 3o

set ergo praefectus et uidisset rem admirabilem et praeter opi-

nionem, se humi pedes beatae, eum multis


proiecit, et tenens
laehrymis elamabat, Ignosce mihi, Domine lesu
dicens : «

Christe, quia per ignorantiani peccaui in sanctam et castam


tuam sponsam. » 35

Et rursus procidens ad uenerandas et sanctas eius reliquias,


elamabat, dicens « Hie moriar ad sanctos et uenerandos tuos
:

pedes, donee audiero mihi esse condonata ea, quae in te pec-


caui. » Cum is autem diu defleret et plangeret, uenit ad eum
VIE DE SAINTE MARINE. 31

uox de coelo, dicens « Si hoc quidem sciens fecisses, non tibi


:

condona?;sem. Quia auteni nesciens lioc fecisti, peccatum fuit


tibi condonatum. »

Tune surgens praefectus a uenerandis eius reliquiis, statim


5 raisit ad praefectum diuersorii, dicens « Veni cito ad nos, nam :

te uolo conuenire. » Cum autem uenisset praefectus diuersorii


dicit ei praefectus monasterii : « Ecce frater Marinus est mor-
tuus. » Is uero dicit praefecto monasterii : « Deus ei condonet
id quod abiectam meam filiam. » Dicit ei praefectus
fecit in

lu monasterii Poenitentiam age, ô frater. Nam peccasti coram


: «

Deo. Sed me quoque tuis uerbis decepisti, et peccaui ego quo-


que propter te. Ecce enim Marinus re uera est mulier. » Cum
haec autem audiuisset praefectus diuersorii. et praefecti uerbis
mansit inutus et attonitus. Eum uero manu
fuisset obstupefactus,
15 appraehendens praefectus monasterii, duxit eum in locum, in
quo iacebat beata Maria, et cum eam honestè et decorè iocasset
ac composuisset, ei ostendit ipsam esse sexu foeminam, et eam
fuisse temerè maledictis appetitam. Tunc coepit diuersorii quo-
que pi'aefectus detlere propter inopinatum ab eo uisum miracu-
20 lura.
Post liaec autem iusta fecerunt Sanctis et uenerandis eius re-
liquiis, ef deposuerunt in insigni loco monasterii, cum psalinis
et hymnis et multis luminibus, octauo inensis Februarii. Sta-
tim uern uenit filia praefecti diuersorii à daemone correpta, et

2^ confitens omnem ueritatem, et dicens : « Talis miles me fefel-

lit, et persuasit, ut false accusarem banc beatam. » Deinde cum


appropinquasset loculo beatae, praefecto et fratribus rogantibus
sanctae uenerandas reliquias, protinus ipsa Iiora fuit curata et
mundata à daemone. Tunc cum uidissent miraculum, quod erat
30 praeter opinionem, laudarunt onmes clementem et benignum
Deum propter signum, quod factum fuerat, et propter patien-
tiani et tolerantiam beatae, quia perstitisSet usque ad mortem,
non aperiens se esse mulierem, propter regnum coelorum. Et
nos ergo, ô fratres dilecti, aemulemur eius fortitudinem, con-
35 stantiam et tolerantiam, ut inueniamus misericordiam et gra-
tiam in futuro seculo, à magno Deo et Saluatore nostro lesu
Christo : cui gloria et potentia simul cum Patre et Spiritu Sanc-
to nunc et semper et in secula seculorum, amen.
32 VIE DE SAIXTK MARINE.

N-
(Bri'i'iiiriuiii l'urisioisc... C. (S. li. [h' \"uilimill(\ Parisieiisis Arc/iiejiixcii]ii...

iiiictoritule cdilaiii. l'arisiis, 1730.)

Die will Jiinii. In Festo Sanctae Marinae, virginis.


Simplex. Decommuni Virginum.
LErriu 1(1.

Maria, quae a plerisque Marina diritur. in quodam Bithyniae


coenoliio uionastiram vitam a prima aetate amplexa. ceiebratur
in Vitis Palriim maxime prupter insignem iiumililatem et pa-
tientiam. in quibus ad pliires annos sanctissime perseverans,
quievit in Domino circa medium octavi seculi. IIujus numine
exstructa est Parisiis Ecclesia cujus mentio fit in litteris Guil-
lelmi Parisiensis Episcupi, anno millesimo ducentesimo vi-
gesimij octavo : ibique noniiuliae virginis reliquiae Venetiis
advectae conservantur.

[Brcviarliiiii Parisiciiite Jussu... A. A. De Tallei/ramt f'crit/unl. f'Krisii'nsis Air/ii-


episciipi, recûyniliim, nevnun... H. L. De (JiicU'ii. /'((/'/s/i'h^/v Aii-liiephcupi, uuc-
lorilate eviili/atiim. Luleliae Parisioniiii, IHii.)

Même k'roii, à /a iik'iiic dulc. sntif i/iw les mois ibique non-
nuUat' virginis reliquiae advectae conservantur oui riv suji-
primcs.

{Breviarhmi Parisiense... II. /.. Ik' (Jiirini. J'uiisifiisis urcItiephi'opi.cmclorHale...


editum, nt'cmin jvssu... I), .1. A/j'ri'. Parisiensis Aii'/iic/yiscopi, recoi/niluiii.

Lutetiao Parisiorum, 1S4T.)

Même Icron. ù In mi'iiir claie, S'iiif ijiir mois


1rs (Icniicrs

ibique... conservantur r»///*'/('///"f////V'.s de In mnn/rre siiivnnle :


ibique depositae l'ueruiit nonnullae sanctae virginis reliquiae
olim ^"enetiis advectae : quae nunc in metropolitana basilica
asservantur.
II

TEXTE GREC
PUBLIÉ PAR

LÉON CLUGNET

AVANT-PROPOS
Le:ï manuscrits qui contiennent la version grecque de lliis-

toire de sainte Marine sont, en dehors de ceux que possèdent


les bibliothèques des monastères de Jérusalem et du Mont
Athos, en nombre, ou du moins, il en est peu qui
Ibrt petit
soient connus actuellement. Pour le moment, je n'en vois
que deux qui soient signalés dans les catalogues. Ce sont le
ms. 1G32 du funds grec de la Bibliothèque Nationale de Paris
et le ms. (Juart. 16 du fonds grec de la Bibliothèque Royale de
Berlin. Ces deux manuscrits, relativement récents (xvi" et
xvii' siècles), écrits en grec vulgaire et qui reproduisent exac-
tement le même texte, étant les deux seuls qu'il m'était pos-
sible de consulter moi-même, j'en aurais été réduit à ne pu-
blier que la recension la moins ancienne de la Vie grecque de
sainte Marine, si je n'avais été aidé dans ma tâche de la façon
suivante. Et il'abortl une démarche tentée par moi auprès du
P. Cléiipas, archidiacre et bibliothécaire du monastère du Saint-
Sépulcre de Jérusalem, réussit heureusement. En effet, cet
ecclésiastique voulut bien me faire envoyer une copie des
deux recensions de la Vie de notre sainte, qui sont contenues
dans les mss. 1 et 329 de la bibliothèque de son monastère. Si
l'une d'elles est récente (xviT siècle] et ne diffère que par
certaines variantes de celle des manuscrits de Paris et de
Berlin mentionnés plus haut, l'autre, au contraire, est sans
doute laplus ancienne qui existe, puisqu'elle reniunterait au
3
34 VIE DE SAINTE MARINE.

x° siècle. En second lieu, cninme j'allais livrer mon travail


à rimpriineur. M. l'abbé Nau me fit savoii- que des recherches
entreprises par lui avaient été couronnées de succès et qu'il
venait de découvrir un texte, ancien également (xiii'' siècle),

de la Vie de Marine dans le ras. 2471 du fonds grec de la


Bibliothèque Nationale. Caché à la fin d'un recueil d'apo-
phtegmes de moines ou Patericon, ce texte avait échappé
aux auteurs du Catalogus codicum Iiagiographicormn yrtc-
coruin Blbliotltecd' Nadonal/ft Parisiensis. En m'autorisant
à pul)lier la transcription qu'il en a faite, alors que c'était à
lui qu'il appartenait de la livrer à l'impression, M. l'abbé Nau
a agi avec un désintéressement et une obligeance dont je tiens
à le remercier publiquement. Ce texte est doublement inté-
ressant, tant à cause de son antiquité que parce qu'il nous
offre une histoire de Mariue renfermant des détails, qui ne
se trouvent ni dans la rédaction, plus ancienne, du x'= siècle,
ni dans celles, plus récentes, des xvi% xvii"etxviir siècles.
Ainsi donc la version grecque de la Vie de notre sainte se
présentera, dans les pages suivantes, sous trois formes sen-
siblement différentes l'une de l'autre. La prenuère (A), pro-
venant du ms. 1 de Jérusalem, semble bien être la plus
ancienne actuellement connue. La deuxième (B), tirée du
nis.-2474 de Paris, se distingue, ainsi que je viens de le dire, par
des particularités qui lui sont propres et qui paraissent être
le résultat d'une amplification de date postérieure. Enfin la
troisième, donnée par les mss. 1632 de Paris, Quart. 16 de
Berlin, 329 de Jérusalem et 101. 150. 1601,2100, 2163, 2231,
2423, 3173, 3223, 3825, 3833, 4503, 4589, 4808. 4872 du Mont
Athos, n'est autre que le remaniement attribué à Simeon le
Métaphraste et qui nous était connu par une traduction
latine insérée dans le recueil de Surius, réédité par Lipomani.
Je reproduis en entier le texte du ms. de Paris (C), parce qu'il
est le plus ancien (xvf siècle) (1). Celui de Jérusalem étant du
xvii'^ siècle, je mécontenterai d'en signaler les variantes (H).
Quant au texte de Berlin (xvii" siècle), bien qu'il soit presque
identique à celui de Paris, je crois devoir le donner intégra-

(1) C'esl-à-diir lo plus ancien quo j'aie pu nio procuroi'; caril ne m'a pas été

possible d'a\oir roiunuinication des lestes du Mont Athos. dont quatre sont
également du xvi" siècle.
VIK DE SAIXTIO MARINE. 35

lenient (D), à cause de la façon abominable dentil est orlho-


graphié, afin qu'on puisse se rendre compte de ce que pouvait
devenir un texte grec sous la plume de certains copistes illet-

trés. En le parcourant on acquiert


preuve que parfois, dans
la

certains monastères, plusieurs manuscrits devaient être écrits


simultanément par autant de copistes, srais la dictée d'un seul
inuine. Il est évident que si le scribe auquel est dû le manus-
crit de Berlin, avait transcrit un autre manuscrit qu'il eût
eu sous les yeux, quelle que put être son ignorance, il l'au-
rait copié à peu près exactement. Tandis que, pour avoir écrit
tï; x'j-.x. au lieu de TuauTa, ta -Tivoiv/ à la place de Ta-îivo)-
,

7'.v, etc., il faut de toute nécessité qu'il ait reproduit, non pas

des mots qu'il lisait, mais des sons qu'il entendait, sans en
comprendre le sens, la plupart du temps.
Enfin, j'ajouterai à ces différents textes tirés des manuscrits,
le texte du synaxaire concernant sainte Marine, tel qu'il a été
imprimé, tant en grec scolastique qu'en grec usuel, de sorte
que le lecteur aura sous les yeux la collection complète des
diverses formes qu'a revêtues la version grecque de l'histoire
de notre sainte.
Fost-scrip/tim. —
Cet avant-propos et les textes qui y sont
mentionnés venaient à peine d'être imprimés dans la Bévue de
l'Orient cliréden. que trois nouveaux textes de la vie de sainte
Marine me furent communiqués. Comme. ils renferment de nom-
breuses et intéressantes variantes, ils doivent être donnés in ex-

lenso. Les deux premiers, du xi" siècle, sont à la Bibliothèque


Nationale, dans les ms. du fonds Coislin 237 et 283. C'est en-
core M. l'abbé Xau qui me les fait connaître. Le troisième, du
xv^ siècle, est contenu dans le ms. grec 410 de la Bibliothèque
synodale de Moscou. La copie m'en a été envoyée obligeamment
par le bibliothécaire, M. Popoff. On trouvera ces textes sous les
lettres E et F.
Enfin j'apprends à l'instant même que l'histoire de notre
sainte .se trouve encore dans quatre manuscrits de la Biblio-
thèque du Vatican. Il est trop tard pour que je puisse les utiliser.
Ce sont le ms. Vatic. 8GG (xu" siècle), le ms. Vatic. 1 190 (xvr siè-
cle), le ms. Ottor)on. 115 (xiv° siècle), et le ms. Ottubon. 92
(xvi' siècle.)
BIOS

THI ATIM MAPIA2


th:î: metonomas(^ei2H}^

MAPINOY

(Bibliothèque du inonasli'ie ilu Sainl-Sépulcre <le Jéiusaloiu : ins. I (x* siècle),

f°> 83--S'i'.)

Bi'oç r^; âyîa; Mapîa; xr,c sTCovoij-aijOsir;-/;; '


Mapîvo'j.

AÛT'/i 'n bcix s'c^£v TvaTepx ovcJaaTi Eùysvtov, zv^pa eùcsêvi xal
cpoêo'jij.svov Tov Wsdv. Oûxoç Icyev -'uvai/.a ôv6(;.aTi EùyÊV'xv, -/.ai

èTtoi'flcev £v OuyàTptov s^ aÙTviç. Kal Ts'XeuTri'îaGri; Tr,ç aÙToO 5u;j.êioij

âv£Tp£0£V TV)v aÙToCi O'jyaTÉpa èv tuocg'/i /.cf.Ta.aTy.cn Kcd eù).a?5Îz -/.y-l 5

[iuo csfAvÇ). AùlaTT;; oè aÙTrl; T^eyst aùr?,' 'looO, T5X.i/ov ;/.ou, lïavTz

xà ÛTrapj^ovTy. [aou ôi5wy,i,^ st; xà; )^£ïp5t? 'îou, x«l à-c'pyoy.xt si; y.oi-

vôêiov oaicxt Tviv i];uyvfv [J.ou. "Tî 0£ Vczvi; ^.Éysi" S'j T/iv ^|i'jyyfv cou

Ôs'let? fjwirat, -/.al T7)v Èjj/Àv à—ols'ijai; Oùx. oïba; ÔTi /s'ysi Rûpto;
fJTi ô Tioi,|j.riV ô xalôç t/iv t|;uyYjv aOroO TtOviciv O^Èp tcôv Tpoêaxcov id

xocl ô (TW^iov Tr,v ij/uyÀv «b; ô XTt^wv aùr/.v ; KaTavuyslç oùv ô

Tvaxrip aÙTTiç im toTç Vjyoïç aÙTr,ç oSupofAEvviç xxl xXaioui"/); ^t'yst

«ùt7|' Ti (701 sj(^o) TCOi-fiuai, Tc'xvov y/j'j, QTi Èyù po'j'Xwjy.at £v [/.ovx-

(jTr,pi(i) àire^Oeîv, /Cxl irôiç ôuvairat cjv è^aol sivai. yuvvi O'Juy. ;
Kal
'Xs'yei" O'jy. duu^vjaoiy-oi.'. èv yuvxusiu '^
cyôaaxr âDvà à-of)pî;7.cz 15

T'Àv y.Eiia^.vfv t/o'j y.a'. àvootx.to


''

irv'ô'A'Scxt èvouffaas'vv;. TijvêiciAOo) toi

sv xo) [^.ovaffxvipîcp.

"O ôs TiC*? S'îî Toîç T^ôyoïç xùxîî;, Stavsw.aç irzvxa xi ûiràp^ovxa

' rof/, ;ïi' ovoiAaaQn'îlî- — " Cod, ô(ôo[it. — ' To^/. yrjfxvAioi. — * ivSpttzdi.
VIE HE SAINTE MARINE. 37

x'jTO'j T'A; TTc'vr.o'.v^ )C7.l ::sp'.ëy,7,k>v a'jTr.v àv(î:t/,6v iïy?|i;.a, x.al u.jt-

ovoj^zcz; JNIacivov cÎctîaOsv èv /.oivoêiw. llu.spa Se /.al iôjJ.soa tooô-


/.orT£v r, TCaî; stç -z(7av àssTViv /.y.l ei; TroW^viv aT/C'/iciv. FlivTEc oùv
oi ààeAçol =vo;ai"Cov £'jvo'j^ov v-Ûtov eivat ^ix àysvswv '
)tal Xetttov t'^ç

;> «pcovri; aÔTO'j. "Erspoi. Se è'T^syov on àxc; tt,; iro'Xl-flç sy/CpocTeia;, Six
TO stOÛiv a'jTV]v rîiz oôo 'ôaspàiv. S)tjvs§-/i fîk TGV Trars'px aÙTr,? ts-

XeuTTiCai, /cxl 7:poa£6r,)t£v -r^; ài7/f/{(7£i -/.ai t'à ûiraxor;, w<ît£ Kal ^x-
^
pti7[AX aÙTTiV' XaÇcîv -apx toO 0£O'j zaTx Sat[/.6v(ov .

Eiyev 05 to /.owo'êiov T£(7'7xpxx.ovTx xv^pa; iT'jv aÙTTj àyîouç. 'Ev


10 [Atz O'jv TôJv r,[ji.spoJ</ 77po(jx.a>,£(7a[/.evo; ô rjyo'Jy.evo; tôv àëêôëv Maoïvov
à7:î'iîTy;)i£v cù ^laz-oviav cùv xX>.otc; xpiciv àfîeT.çoî';, x.ai (Tjvsêv) x'jtoî;

j/sivat £v Tzx^iàoyiu) Six tô jy/^xoç '


ToCi q5o'j. "E^ixyev Ss Tiva; CTpxTwo-

Tx; ^ixoOripxi Tr,v 9'jyaTjpa toC Tvxviîdyo'j, ^xl 7ia€o'j(7a y.xTX yxcrpo;

rsyrri/.i^. EEtvcV oè aÙT?i o 'iTpaTiWTTi; È^ioiv, ôti èàv yvtOTT?, T(o tx-
15 Tpi cou. aîrè oti ô VcÙTepo; toù /.o'-voêiou ô leydjjievoç Mxpivo; è)ceî-

vo; £X.O',[r/{0r, ;j.£t' £[/.o'j. Fvo'j; 6s. j^eO' -/îaEpx; ô TCXT'^p xùrviç èçE-

tx'Ce'' aÙTY, >.£ycoV OoOev (to'. to'jto; Kxi È'êa'Xs-/ tyiv aiTtxv ètcxvw
ToO xêëà Mxptvo'j. 'E7.0cov o'Jv ô TTXvSoye'j^ êv tw [AOvxTT-zipito £')cpa-

Cev rioO È'TtIv ô -axvo; £X,£ivo;, ôv >.£'y£T£ '


î-'Axê-^; K.aî rip^xTo
20 Xotiïopeîv Toùç (Aovxyo'j;, xxx.r, ûpx Isytov si^ov ''
û(xxç, Jtxl c'jvstu-

yov '
iju-îv, -/.al oua TOixÔTa. 'O dà 7]yo'j[y.£vo; £OT£V Ti ffoi TTOCflirco
(7.r, dvTOÇ aÙToO svtx'jOx; 'Eàv oÈ 0— ocTpe'^vi ^tû/.a) aîiTÔv toO y.o- ,

vxTT'opw'j. 'hXOdvTO; 0£ asO' r,;Asp*; l'-y-'- epcoTYiOivTO?" eizev Suy-


/(opvi'jQv [y.ot, TïxTep, ^li tov R'jpiov, ôti (Ijç xvopwro; STV^xv/iG-ziv ^.

2' 'O Si r.yoOasvoç wpywOvi '" xal È^s'êxT^sv x'jT-r,v k'^w Èv -V/iyxî?. Kxl
7;v xpocy.xpTspwv xMpio;.
ftÔaTxvToç 5a ToO to-z.o'j tt,; O'jyXTpoç to'j Travi^oyEto;, Éys'/v/iTEV

TTXÎOX 7.:(î£Vl/.dv. ApXÇ O'JV «ÙtÔv " 6 -XvSo/£'J?, /CX'. ÈVjwV Èv TÛ


'"
ij.ovaG~/ipîw )cai £'jpwv tov x^Çàv Map{vov â'çoj toô ttuIûvo; z.aQ"/i'-

30 [J.£vov Trpo5£ppi'j'£v aÙTO) tov tïxîSx lÉywv 'iSoù TO xay.û: etttîi-

pxç''' Ts'y.vov ijo'j' Xx?£ "/.al xvxTp£'p£ ôj; (i;'j/vi. Aaêwv oov ô Map^vo;

TÔV rcxriîa £f)^{ê£TO Tt£pi a'jToO >iy(i)V Nxl Èyio jixtx txç xjAxpTÎxç

[y.O'j xTTO^.X'j.^xvoi, (V.xtI x.al to yJÏÏ.'.vi fj,:é<^o; to'jto t'jv £[y,0'. xtîo-

'
Cod. àyéviov. — - Cod. ajx?,. —
' Cod. ôuixûvmv. * Cod. — ijitxoc. ' Corf. XÉye-
rai. — ° Cod. ïoov. — 'Cod. rswizoiyo'i. " Cod. ÈpuTi6évto;. — — ' Cod. iTÙ.a'i'Ary.

— "J Corf. opyi'aOr,. —" Corf. xJTw. — '- Cud. nuXovo;. — '^ Corf. iVnripa;.
38 VIE DE SAINTE MARINE.

()v/,cz.ct. '
. "HpçaTO O'jv yups'jEiv /.al )i7.[x6y.vctv yzAx 2)c tÙ)v -oiij.s'vojv,

7.0.1 Tp^cpeiv TGV T«T^a w; Tvar/fp. Mexà ^s Tpia et'o Tvapa/.AriOsU &

•/lyouf^-Evoç TCapi twv àfΣ>>(pàJv swrîyaysv xutov èv t(o (/,ova'7Ty)p{cp,

[ia'Xwv aÙTOv £Îç Ta àTt[AwT£pa È'pya. Kat Èirotsi ' aÙTz [i.ztx mzw-
5viç. E;j(^ev oè xai tov waiox ottigOev aÙToO /.pz^ov-ra ''
Taxa, /.xl ^

0(70, £(jTiv toîç Tiaiotoiç. AvKTpai^ÉvTo; OÈ a'jTO'j êv TTo'X'Xvi àpETr, TOÙ

MtS oùv Tûv Ti[;.£pcôv ÈirepwTrjiTJV ô r,yoij[/.£voç toùç à^ET-i^ioiji;' HoC


ÈotÎv ô àêêâ; Mapivoç, OTt à'yw TpiTr,v r,[;.£pxv oùx îiîwv aÙTOV sic

TYiv (J^aljAwaiav' àfl yàp Tupci iviv-tuv EÛpi^jXETO sv tu îizvovr àir£>.9£Te '"

oùv £v Tô) /.£>.'Xuo aÙTOÙ xal ïÙETE [J.v) àpptocTiz Tivt xaTzx£tTa'.. Aire'X-

6dvT£ç OÙV £Ùpov aÙTOv T£),£iwOé'vTa, xcà à~/îyy£t}iav tw r,youa£V(i). Kz-


x.stvo; ^£y£i." 'Apy. uoj^ àTrr,X6£V -^ 'J^u/'À aÙToù, Tvot'y.v àxoTioyiav

(iou7,opi.svoç So'jvai ;
Rai Tipo^jÉTa^ev /.-/i^EuGrivat '
aÙTOv. Kal lo;

yj'XOcv à.TiOTuVJvai aÙTÔv, EÙpov OTi yuv/i ècTiv. Kal ttc'vteç r/.pa^av ''. 15

Kùoïc, sT-sviiTOv. O 8k r,yoùi;.ïvo; aaOùv p{-T£i ixuTov à— l xpocw-


-rcov jc^.aîtdv y.al T^sytov 'Qàe àTuoOvrîozio
*"'

st; toÙ; âytouç iro^aç to'j-

Rai SviVji tw TCavôoyeî'. 'E)^Oovto? 5è aÙTO'j "kiya 6 •lîyoùy.EVo;.

'O àès'Xcpo; Mapivo; i7.n<,[i.rfir, . Rai E<pri" O 05o; cuyycop-ôiiv) '


ot;

EOTiU-COCE TOV OiXOV I7,0U. Rai àéêàç >.E'y£l" MsTaVOYiCOV, àSElcpE, 20

on vipiapTE? Èvw-tov to'j OsoC, y.al £[j.£ guveV/îce; * to^ç ^vo'yoïç co'j"

6 yàp Mapt'vo; yjvvi ÈitIv. Rai ÈTriyvoùç yjv/; fkîvo'îiTO to ti âv £Ïr,

TOVTo. Rai t^O'j £v oTviy/i wpz Tïapayi'vETai r, 6'jyaTrip toO Travîo-


ylcoç £)^£yyot/.£'vvi xal 'XEyo'Jua tvjv àXr,0£i.7.v, OTt ô CTpaTiWTY/Ç /.TCâ-

TV]i76V [J.£, X.xl KXfO.-J^fTitJ.IX IzQ-/]. 25

Rai )iaêôvT£ç ol àS£).(pQl t6 âytov >.£i'J;a.vov t-?]; ôdiaç Maataç,

)cal [xupiffaVTEç àir/iyayov èv 'l£poGo'Xu[j.oi; [aetz Tia'avi; lîopu'poiiaç

xy.y.Ei aÙTO " -/.aTEOiVTO. luç àd^y.v toù Rup-'ou r.awv "1-/igoO Xpi^Toù,
w v; ^d^a x.y.l to x.pzTo; sic Toù: aùova; Ttôv xiojvojv. 'Ay.TjV.

1 Cod. àitoOvidxei. — - Cod. ÈJtocï). — ^ Coil. xjjdi^ov. — ' Corf. xiôsu6rjv«i. — * Cor/.
È'xpaCov. — ^ Cod. àTcoOvisxw. — "
Cod. ouix^priusi. — ^5
Cod. (juvînipEj. — ''
Cod.
aOtùi.
VIE DE SAINTE MARINE. 39

15

(Bibliollièque Nationale : iiis. du fonds giec 2474 (xill» sii'cliî), 1"< 249'-251'')

"llv Ttç EÙysvf,? èv T?, B'.Ouvi'a ', y.oà ilji^ yjvy.i/.a, y)Ttç' Èyév- * f. 249''

vr.CcV x'jTco 9'jyâTpiov, xai ovoy.a aÙTvi; Mxpix. T£)i£UTYi5âcvii; ovv

Tviç yuvxt)càç xtcc'Sc/to ^


tq Tïa'.i^iov èv j/ovaG—zipûo yuv7.r/.ôJv. Rai ys-

vii/ivr,; T'/iç ;t6p'/iç etcov fJojô£y.x, /.-A [j.xOo'Jc/iç to ij/y.'XTvipiov, -/.y.l

5 ),aoou(7V); to 'rfr,\).'X, Siy.'niij.y.ç ô TCXTvip TTTCoyoic Ta ÛTvzp/ovTa /.ai

>,aêwv ' * TO Ouya'Tp'.ov aÙTO'v Èx to'j [/.ovacv/ipiou, -/m iv^ùixc, au- * f. 249'

TY|V àlvbpiov rr/ri^.x /.xl TcxpayyaiT^a; [;,/) opioloy/içai. Ôti Mapta x,a-

>,£ÏTa',. sx.ot}.î(j£v a'jTr,v Mapt'vov, /tal àveywpTiiTEV sî; /.oivciêiov '


âyicov

TîaTspwv, /.al TTapey-àXeo-e tom àêêàv ^syÔrivai aÙTOUç. 'O Se àêéàç


10 £i— ev TÛ TuaTpî''' Tî; sctt'.v ovto;: 'O he ei~sv Vlôç [aou èuTiv. Kool

lÉyst ô àêêâç* 'EvTo7//fv '


toi rnôup.'. tû u'.Çi gou [A"/) Tial^O'^ai. vi

**
àirox-piÔvivai . 'O S^ /.aTeoe'^aTO. Kal o'jtcoç -^i^av àv tû /.oivoeiw

côç ij.Tiiîè Et^oTs; à>vXyi'Xo'j;. 'H[A£pa Sa tvî '/ly-spa fô T^aiStov xpoe-


;cQTVT£v £lç Tizcav àpeTTiV, lyojv ÛTua/coviv liai TaTTEivuTiv xal Tto'XXviv
'*
15 à'iî/'.vi'j'.v. 'Ev Se T6) aùçTiÔ'iivai aUTr.v £vd[y,i(^ov oti (puTtx.oç sùmoùj^oç

r,v 5ià TO xyÉvsiov '", y.al t6 Xetttov Sa zTii (pwvvii; ÙTC£>,âi7.êavov àiro

T-^ç iTo7.X'^ç à.Tx.riiTsto; to Six S'jo Ig^Uvi.

El/s o£ tÔ /.or/oêtov " T£i7GapzK0VTa (j'jv a'jTÇ) avSpa; ijlou^. KaTs:


[j.ryy. Se TESCxpîç àTîEGTE'X/.ovTO eî; Taç "/ps'aç t'j'j "/.o;voêiou * 8ix to f. 250'

•:o £y£'.v aÙTO'j; xal àD.cov "ô'^wOsv àvaytopviTÔiv ty.v (ppovTtoa. Elyov Se
jj.aVov Tviç ôooù TTxviîoyEïov '", eÎç o /.aT£"XL/0v Û7^âyo^(T£; xai è^Epyô-

Stà TO ^ àvE-aûovTO.
(j.Evo! p.rixo; '
T-fl? dSoîi /.al

M'.àç o'jv Twv vîjxspûv e^eXQôvto; îcal toù Mapivou cjv zT^T^oiç Tptirl
'

àtay.ovoiç, /.al )taTa'X'j(ja'vTwv Èv tw Trav^oyEuo ''


ÈysvsTO KaTà tov
T3 /.aipov £/.£rvov TTcaTLWTr.v Tivà ^ia<pOEïpai t-/iv ()uyoi.-zifoi. to'j Tvav^o-

yE'fc;; /.zl la^Eïv y.'Wr:/ /.aTX yaiTTOo;. 'E/.êiaï^ojy.s'v/iç oe aùrô; û-o

• Cod. BriOuvîa. — - Cod. fitru. — ''


Cod. ànéSo^w. — ^ Cod. ),aêov. — '-
Cod.
xoivcogiov. — '^
Cod. TtaTîfi. — Cod. ivTtoJïjv, — * Corf. xoivwëiw. — ''
C'orf. tô.
— 1" 6'od. àyéviov. — " Cod xoivmSiov. — '- Cod. itavSoyîov. — '^ fof/. [jii'xo?.

.— li Corf. 7tav2o/io).
40 VIE DE SAINTE MARINE.

TO'j Tuarpoç' tÎç 5T:otr,(7£ toOto, sêa).£v t"/;v aix'iav ÈTïavw toO Maofvo'J

"kéyvjrjOL ÔTi. ô vccorepoç y.ovayô; toO xoivoêtou ô c-jê'.^r.ç ô Xeyoaevo


Mapivoç i/.sîvo; i-n:oir,ai'j as k'yvuov ". 'HAffev o'jv 6 rav^oyEÙç Eiç t6
•/.oivdêiov èyx.aXôiv. Q; lÎÈ a'rnyTnm'i aÙTw ô âTCOx.pi(rzpioç 'Xsye'. xù-

T(o" Ra/cvi (jipz TjVc'T'jyov 'jyJv. ilTa'jTtùç as xal tû àSêz D.evsv

OTi. ij.v; ys'voiTo aot ê't'. sî^sfv ij.ovayov, x.al otk Toiaùra. 'Oç 5è
f. 250'
r,futTrfi-fi Try airixv *, eIttev ôti îbo'j tl ETCOir.ca Mapivoç, ov >,£ycT£

eù'Xaê'Â' tviv 6'jyaTspa y.cj à'çGs'.psv. 'EvEy/.avTCi; as toS àéêz xôv


Mapi'vov xxl ÈpwT'/fijavTOç ;/,£T£vdr,C£ léycov, ôti Cjyywpr.TOV iaoi lîti.

TGV R'jptov. 'O o£ iêêàç E'jOitoç jcs'êalev xOtov h. toj aovy.- lii

cr/ipio'j.

'O (îè s'ixeivcv s^o) xaG-fljAsvoç à'toç sxtov xpiùv d; tq l'jyo; -/CXi sic

TO xaOj/.a, ;;.r, ^Eyôy.e-^o: irapà toO àêêà. 'Qç 5ê cuveêv) rviy. dnik-
6cTv ïi è^s'XOsîv ex toO xoivoêiou, rpwTaTO irap'a'jTwv ^'.z t; ojiÎe

•/.aô'/). Rxl E'leys ôti èTTo'pvEuTa /.«'. £Çeê'X-/iOriV v/. toO aovriTTrptou. '»

"Ot£ èi £Y£vv/i6yi TG 7:at^tov rlv£y>c£v ocùtô ô irav5o-/£'j? xal lïpocc'p-

pitJ^EV
^
Tw ]Map;vw 'XeycoV AzSe to iro.i'îiov tou /.al £Ç wv OO.Etç xpE'pE

«•jTÔ. Kxl ETpEÇEV aÙTÔ Ô'OeV Èàv Vl^pÉV.

MExà Se Tpia ït/) T:a.fy.y.lrfii\ç o àêêà; TCxpà ^:â.^!<ù•^ TôJv z^eXçiov

AEyivTcov a'jToiv Ôti aox.£r aÙToi loiitôv -â È7î!,t'.v.Î7., [j.z>.iGTa Ôti etcI 2o

f. 2ol' Ki^ntff^ ÔL/.oTvOyEr to GçxAaa. * 'EôE'çaTO 7.'jTr,v >.Éy(.)v O'V/. eïç àçio;

TTvivat £'.ç tÔv — ceoTÔv ffOL) paOjiôv. "Eêa'XE 'Îî a-jTov eÎç ô).a xi ixt-
[AioTEoa Ê'pyx ToO /lotvoêtou. Kal eitoiei aÙTz jAETa TioUr.i; ^iro'jor,; sv

TTo'vto y.al xôrw xai (^z/ipus!. Kal ei^^^e to t;xi.()iov otciçOev à;co).o'j-

Oo'jvTa x-zl -/.pa^ovTa, Aêêà. 25

'£2ç ^È viIOev ô x.Kipôç ToO EÇo'^ou a'JTr,? É'y.xOÊV 6 zêêàç xal >.£'y£t

TtT) Traxpl '


aÙTY^ç' 'AtceaOe, >vx>.r,(70v t(o uko cou. Kal ).£'yEi ô TraTvip

a'jTr,ç" Et >CE>.£'jEi;, irV/iotÔGoiaEv t/.v èvtoV/i'v. Kal o'V/. sTiiV/^CEv aÙTr,.

'EXOovTWV ^£ Tiov âi^E'Xçwv xaî £!-ôvT(i)V T(o iêêz OTI Èxoi;r/;f)ïi ô

àlÎE>^(pôç Mapivoç, D.Eysv i à€êà;" 'Apx tcw; à—oXOev vi TxlatTvio- 30

po; '
aÙTO'j (j^'j/'/;; FIpocE'Ta^E ^ï •/.novjHrya.'. a-JTo'v. Kal û; -/iî.Ôov x-o-
7:X'Jvxi TÔ >i£Îi];avov aÙTr.ç, si^ov ot; yjvv] y,v, v.yX S,iHx\jfijr,^r,'ïa.-i

r. 251- ôpoyiOs'vTEç" y.xl xtce'XÔovteç * eIttov tco àêêà. 'O àà eXOwv /.aï
,

'
Cod. Tratepo;. — - Cod. k'yxoiov. — Cod. 7ip0T£pi'!/ev. — ' Cod. naTspi. —
Cod. Ta)a;7iopo;. — ^ Cod. SpUiOsvTE;.
VIE DE SAINTE MARINE. 41

i(iwv a'jT/.v É'éxXev ixuTcv yaaal )vÉy(oV wuyj^ùpvicôv [;.oi eï Tt SîtoiYiira

eÎç Tc'. EitejAij/ev 5à xal srl tqv -av^oyéa. '() rîs £),0(.>v xal î^ùv

tô '7x.-/{vtoij.a ê(pT|' 'O ^£ 0£o; 101 5'jyj(_wpr,5'/i '


w; £p-/i|A(oi7a: tôv

O'Xfj'v u.ou. O; Se 6Î7TS toOto syûjj.vcoTav xÙTviv wgte /(.7.1 a'jTÔv ii^n'v-

xa" sxTr>,xy^vai. Tôte eOOs'w; vi O'jyotT'/ip tci'J uav^ojç^acoç -/i^iÔEV £/.£î

(>ataovi(jÔ£Îffa '
/.al £t:1 ttxvtiov ôiy.oXoyoOaa to àXviÔci;.

'
Cod. (5'JY/(i)|iri(iei. — - Cod. ecSovTa. — "'
f od. 5ai[j.ovi(jOriî«.

(Bibliothèque Nationale ; ins. du fonds grec- 1632 (\vr siècle), f"* i26'-233'.)

*B''o; /.xl T^'AiTciz Tvis ÔT'.'-/; |;//)T£py.i; -/ijAtov, INlxoia; Triç 7.£tci- ' f. 226'

voao.ijOcî'jVi^ Mxpïvo;.

Evxv x,aipàv viTov Ts; a'vOpoj-Q^ tô c'vojAa to'j EOye'viOi;, xai


lu îxs'pva Tr,v (^wr.v to'j [A£ x.aGocfiT-/îTa, /ty.l (>.£ tiiXy.eirj.v , v.%\ [ù
cpoêov ToO Weo'j. Eîy£ Se v.vX yuvaîx.a ^oêo'j[/.£vr,v tov Weôv -/.al

7:o>,>ià. ippovijxr.v xal Ta/.xD'.r.v, zuô ty.v fjTzrAy.'j Èys'wrAEv ai'av

x.&'pr.v, Xîcl TViV ovôj/aTav Mxpiav. riT^viv 6e e'Iç tov x-atpcv £x.£îvov

Èx.O',;r/|0ri vi y'jvxtx.z tod. y.a'. y.ÙTOç àvz6p£0£ tviv /.opriV y.x\ tvjv

15 ovoaxirxv Mxpixv £'!ç Tixix^i î'jteÇeixv xxl tzciv. Kxl cbiàv aÙ'ÇTlTEV

y; /.o'pv; eîtce'v jry o i:y.~éfy.ç ty,;' DxtS; [;.ou, iSoù oIîl ô'itx xy.l

ivÉyco SiSto Ta £Îç Ty. '^'^'' ''''•''' icrjyEVto vi. ycvw y.oilojrr
X,^'p'^- ^T'-'^

poc, vz cwo-co TTiv i]/uyvîv [j.ou . Kal wiràv ri^ouriEV Ti /.ôpv) TotaùTx
).£'y£t TipOÇ TOV TCÎCTE'pa T'/^Ç' * TlzTEp ;y.OU Èàv lj;iJ^r,V TOU * 226''
'KÔfU. , T'/IV f.

20 Oéae'.ç vx TwoYiç, /.y.': t'^v £(Si>',r|V i^.ou vz vSi'KMitC. ; Asv iy-oÛEi; t''

Àé'yei ô K'jpio; oti o ,'iocz.oç ô /.7.),ô; t-/-,v auyry tou [izvEi Sià xà

-po'Çaxx TOU" xo.'; tt^Aiv 7k£'y£f "O-owc gcJ'jei Auy/iv wijicv èxeivov

fj-o'j TOV £TrAa(7£ Eivat; "IIx.outsv ô — ar/îp Tr,^ /ty.l x.y.T£V'Jyri £;ç tx
AÔyiz Tr,ç, -/.ai ^Éys!. Tr,;' ITy.KV' ij.ou, T'!va te x.z;7.co ; 'Et'j YiTe x.op'!x(-/i,

'à /.%i Èyd) Ëyw e;ç TOV vo'jv ij.ou vi 'jTTzyw Eïç œv(^p{x.tov [j.ovauxripiov,

y.7.l 7:WÇ EÎVX'. OUVaiîTOV va 7ii7c [^.Et' EJAEVa, ÔTToO 6 Otxê'o^.Oi; 7.710

Eijac ito>.£[Xcï too; iÎo'j'Xouç toO HeoO. T7.OT7. toç r;y.ouc£v -^ 'x6pv)

ixsx.piOr, X.7.'. TOV siTts' O'J/'. , 7.ÙOÉVTY1 TraxÉpx y.ou, Sèv ^e^.o) £>,Ovi

x.xOw; AÉyEt;, 7.aaz va x.ô'|co tt, iA7.(;'a ao'j x.al ivàp'.x.à (pop£'aocT7.
42 VIE DE SAINTE MARINE.

và èvô'jOw vm: vx j/.'jto v.y.: syw asx' iirsva cîç to 'j.r,y j.<jr-'r,zvjy.

f. 227' ToTS ô EùyÉvio; ior:/hr, tz AÔyiy. Triç x.ôpviç * /.al èy.oîiaTc tx


Trpàyjj.aTx tou ei; tcjç TïTwyo'j; xai sx-oupeucev aùxr.v x.y.l ëvSutev

T'/iv àvopiy.ia çopsjxaTx x.al eTicovôy.aG'sv Tr,v Mapïvov. Kac ÈTraprA'Yc'.-

Xév TYiv xy.i eIttsv Tr,v B).ÉU5, Tva'.S; r^o'j. -TTÛ; Oî'le'.; «puXâçeiç tov 5

oèv csêaivei [/.éca ei; to aovy.cTYip'.ov ij.ovov çu>.7.^ou Aoiitov x.aOip'.x

sîç TÔv 0ÎCIV, ô'.o(.và TsXetojctoy.Ev èy.eïvo ôttoO Tà'Cco[/.£v etç aÙTo'v.

Kal STCvipE TY,V X.al V-j'/.OeV i\ç TÔ [J.OVa'TTVlplOV /.XI STTpÔXUTCTSV ctÇ

irzcav àpETTiV /.ai û— a/.0V|V v,x\ TaT^etvcoTiv /.al eîç 7kOW//;v a.iy.-zi'ji.w, It'

'E/.x[7.£ î^oiTTOV [^.spi/.O'jç ypôvou; eî; to ;^,ovx(7Tr,p'.ov /.al èOappoOaav ol

/.«Xoyvipoi oTt slvat £ÙvoCi)^o<; àTvô ti Sèv euyave ysvê'.a /.al 7.770 ty;v

>.a77T6TïiTa Twv çtoveôv TYi;" xal a^.'Xo; sXeyav OTi aTTO Tr,v ttoXaviv

227'' a * (7/.r,Giv, OTt £tç xà; Sûo Y;;x£paç vi si; Tac Tp£î; STpcoys aiav cpopzv.
f.

Ao'.TCOV £Ï; Taç vîi^.Épa; Èxeiva; aTCÉOavev ô ivaTEpaç tt,? )tal aùxvj 1»

TTEpiiTTOTEpov aù'^EVEv £tç Tr,v aG/.viijtv /.al £Ù T/,v 'j7:y./.o"/fv. Kal bià

TOÛTO eTia^E /.al yif.n'j.x dm tov 0£Ôv /.al EuyavE Saiiy,6vta, /.al

eÏ Ttç "ÀTOV àffÔsv/jç, ao'vov và è'êavE Ta yÉp'.à tyi; aTVZvco tou TxapEU-

GÙç îâTpEUS TOV.

AoiTTOV tiycLC. (j'jv^Osiav Etç xô jj.ovxcx-zfp'.ov /.y.l /.zOe y^ivwi 20

£(TX£>.vav TEo-Tapou; àà£>,^0'j(; £t; 'jTzriaioiyy xoù aovacxr.piou eÎ; xô


/.àcxpov, SioTt Eiyav /.al iXkryiut àva;^t)pr,Tâ)v tv-,v çpovxîSa' /.al

Etç TO [XÊTOV Toù àp6|j.ou Yixov ^EvoôoyEïov "


/.al ÔTav 'j7r/)'yEvav /.al

OTav Èyupiî^av, âià xô [Az/.po; xoô Spo'aou àva77a'jo'j'7iv '


È/.eî' toÙç

f. 228' fJTVoiou; KzloyEpouç ttoH/jV f)£pa *7;£tav to'j; s/.ay.Ev ô ^EvoSo'yo; 25

È/.Ei'vouç.

IMiav as xwv v;;j.£pûv ETxpoff/.zXc'ïEV ô v;yo'JaEvoç xôv JMapfvov /.al

lÉyEi ToV 'ASe^^çe. Èyvtopi'Cw tv)v T;oXiT£Îav 170U oti. «octÔ; 'ôte £;ç

rAa. u.y.l\ma /.al £Î; Tviv 'JTra/.o-flV r,(7£ TTwOuSatôxEpoç. OEXorxEv aoittov

và CE Tirapa/.a'XÉ'îioj/.EV và 'jTvàyr.ç xzl eo-'j eIç x/jv Sia/.ovlav xoO 30

[y.ovaGTr/piou [j.e tov; à'W.ouç à^EÎiipo'j; , /.al OeXsi; >ià§Y, TîEptcco'TEpov

y.KJÔov aTuô xôv (")eov. Rai w; r,/.ou'7E xà VJy'.a toO vîyoufj-E'vou ô

Mapïvoç, ETCECEV eÎç Ta Tuooâpiâ TOU x.al EÎTrev" Me TViV côyc^v cou

Tv;v ây:xv, SE'c770Tà [xou, Ô'ttou àzCÇxç và ÛTTZytd.

1. t'o(/. «vaTiaOouaiav.
VIE DE SAINTE MARINE. 43

Mi'/v yoùv Twv 7Î[;.£ptï)V i^ië-finT.^ v.à yATiOUi; Tpjîç a^cXipou; va

û-zyo'jv si; Tv;v 'jirspsiriav zo.! r/.ivî'|xv etç to ^£voSo;(^£iov. Rai


ïxuyi TTiV v'JîtTX ÈxeiV/iv é'vptç ffTpaTitoTYic x.y.l scpQeipj t7;v Ouvx-
TÉpa TO'j *Ç£voSoyou. FlAviV si— e tt-.v ô oxpocTitÔTr,!;' 'Ezv to svvu- ' '• 228'.

^ piV/] ô TvaTÉpa; tou, sÎTrè otî 6 vs'oç 6 •/.«Vjyepo; £x.o'.(j',y]Ôr; i^.st'

ids'vr. Tô ÔTToî'ov stÎ^vi s'yivsv, oTi cîxjàv èyvwptffsv ô 7U3CT£pot<; Tr,i;

77CÔ; sivx'. syx.x'jTpwjy.Évr, £^£Ta5£v T'/jv auo Ttoî'ov syxaiTpwO'/] , Kai


j/.£ivvi é'ppi^s Tr,v a.iTt7,v EÏi; t6v Mapïvov, oTi o v£o; /.a>.6y/ipo; 6

fi'jy.opçoç ôïToù £ivxi £t; to /.oivôéiov y,y.l Xs'youv tov Map^vov,


lu s'xsïvo; aè ly/.zijTptoijS.

"EpysTai XoiTCCiv o Ç£vod6'/o; sïç tÔ [i.ovxTTvi'piov /.où. è^xoCkH xxl


Xsys'.' rioO etvx'. ô ttXzvoi; £/,etvoç 6 i|/£uSo/.x>.o'y£po; ; Kal 6 7;yo'J-

;7.£Vo<; djozv tÔv sibsv ïuxxkiv É'va •/.aAÔyvipov va tov Trpo'J7ïa.vTviVi;) y.a.i

Xs'ysi TOV Ka>.w; È/.OTviaTsç, aùOs'vTr,. Kal £-<'.£ïvoç £liTsV Kay.vi oioa

15 nàç, iyvojpto-a. 'A'X'Xà y.xi wrràv ûwiiyEv si; tov -/lyoûp-EVov eittsv aTi

yi'voiTo «7:6 T7;v avfjAEpov va îbû x-aAoyvipov xal iXXa -koXKx ^sXsysv" * f. 229'

xal spwTViffEV TOV Tiyo'jij.EVo; otà tcoÏxv aiTtav; 'A— £xpi9-/i ô ^svo-

ôôyo; xxl EiTTEV, OTt £j(^û) Ouya.Ti'pa lAovoysv/i eîç t-/iv ô-oîav È'yoj sXTttSa

va c'jpw po-/;'0£iav sic to yvipa; [aoo, xxl T'/jv É'œÔEipev ô y.«'Xo'yY)poi;

20 INIxpïvo; y.xl E'vzi TÙpa Èyx.a.TTpwj^.Evvi. As'yEi tov ô r,yo'j(/.£voç'

'ASeî.oÈ, Ti'va il y.oi^.oi ôtioo iziî^oi Ssv Ecvai ÈSôi Tojpa; iWx
t'j'ràv yupiT'/i àTvo Tr,v ^taz-oviav tou, a>.},o §e'v É'yw vi tov y.âao)
aovov va TOV èiwfw à-6 to aovxTT'op'-ov.

Rai (oiTzv £'<p6x(7£V ô Mapîvoç y.È to'j; TpEiç ààslcpoù; eEç tô [;!.ova-

25 cr/i'ptov, léysi tov ô •hyoujxsvoç" 'AàElipÈ, x'jtvi Eivai vî ttoT-itei'oc .ç?ou

y.7.l vî xTy.'/îTi; ito'j; Mikv çopàv ic,ébyti «Ttô to y.ovacTTfl'piov y.otl exei

ÔtcOÛ Èy.6v£(}/cÇ Et; TO Ei^ohoyfwi Si^^ElpEÇ T/iV O'jyaTEpO. TO'j Esvo-

^6you; Rai yi^.Oev sow ô Tta,T£pxç t-/); )cal ij.S.ç £;'jêpii7£, y.al aaç
É'y.aij.E iTa.iyvi.ov Et; tov y.oTptov. TauTO, iv.O'Jiyxç 6*Maprvoc TuzpauTa * f. 22^
3(1 ï-niijiv sic Toù; Tvo'àx; toù rjyouy.E'vou xxl sItts' Suyywpvico'v [^.oi,

fÎÉTiroTz ly.ou ayis, oTi wç avôpwTVo; ïnji'/.}yC/.. Tots ô -/iyo'jixEvo;


P-
y.cftcl; TOV Mapivov È^s'êx'Xsv aÙTOv e^co à7ï6 to y.ovac-Tvi'piov.

'O ^£ Maoîvoç côijàv iEiSr, v.%b tviv [y.ov7)v £>czO£tov si; t-/iv O'joav

s'^co à'::o iy.-/y.ooOîv y.al û— ï'y.sivsv tov y.y.'jctova toù •/i>,iou y.al tov Tra-

ss ysTOV TO'J ysiacovo;* àAAx xal o-roi rioyovTO si; t6 aovz^rr^ipiov tov

ÈpwTO'jcav âtzTÎ y.àOcTy.'. "ê'^co. K«l ey.srvo; D.Eysv ôti STCÔpvsuirx


44 VIK DE SAI.NTt; MARINE.

X7.1 lî'.i toOto £^'.ojy0y,x,a xtto to [j.ova'jTvffiov. li <-îè OuyaT/p toO


çsvooôyou r.lOiv ô xxipo: xal v-hvi^m 7:a'.Sî'jv y.znvii/.vi . /.%'. tvzox'j-

Tx sTT'opsv TO Ô ÇEvoooyoç x.y.1 r,çp£;2v to jî? to y.ovy.ijT/if'/jv. /.y.'.

(ÔÇ vi'jfs Tov iVIapî'vov ÔTCoij i/.y.fjiiO'i î'çco à7:ô Tv;ç O'jpx;, 'c'pp'.iîv

* I. 230' TO ivxiàiov sy.TTûoo'Oév TO'j "/.al êiTTEv TO'j' *To'jTo £!va'. TO — atfJiov j

6-0'j y.oiy.Ciç k'jTtstpEç' e—ac to /.al y.x'j.i to <oç 6é),si;. Rzl (oirz-/

TQ à'ppitj/Ev sy.irpo'îOÉv TO'J y.7.\ wz'yvi, slxêêv ô MapTvo; t6 tuxiSiov

/Ax'xov /.al oo'jpôy.Evoç D.cVcV à; s'vai èvw è^ioç îiii.i oix Tzàrjy.'!

h'Ai'li-j y.aX TTEvoj^wpiav y.xl /.aTZ tx; à;j.apT''aç [/.o'j àTCO>,x[y.êzvi.)*

à[i.Y; TO a67^iov to'jto to xaoSîov (iéla à—o6av£t èSw [Xet' è[Aéva. m


Kal àm to'te apyr.Te x.'ïl ivvo'.âCsTOv 6tà to Tiatti'ov. Ka'i 'jTVAysv

ziç zy.îç ;y,av()pat; Tpfyûpou x.al è^'^tx à— o toÙç fio'ix.o'j; yzlx x.al

ÈTps'ÇiSTO TO TVXlOtOV. Kx' lly i TCo)vlr,V Ôll'I'.V )CX'. /.>.a'J[/,XTX XTCXpX-

[y.'jO/iTa, §ioTi TO Tfxioîov É'/Ax'.c TCX'/TOTJ xx'. Tx po'jyx TOI» £|y.a-

yzpiî^^E, -/taî è'Stoî tzoXKoui; /.otvou; /.xl tcovouç /caOYiy.s'pav Tvi àyîz. 15

'''ô
'
I. 230' F/.aixj TvOtTvov Mxpivo; Tpeî; ypôvo'jç sçoj <XTrô to ly.ovxTr/;'-

ptov. Kal [-/.£Tz tx'jtx É'irjcxv oi x.o'Xdyripoi ôloi sî; tov /iyouj./.evov

xxl È-apaxxAeTxv tov >iyovT££' ÎCuyywpncov. ^Éttuotx. tov x^slço-/

Mapïvov (jiôvti. TOV y; xTtpr,{x Twv Tptûv ypôvwv, y.xl to iziowij'j-

Tcoov. /.xl OT'. £'-ç oXouç ôy.o^.oyfî TO i7(pa>>y.x TO'J. "O hi vîyo'jy.jvo; 'io

oùx. -'o^iiki vx TOV 0£y6vi. ToTc y.^-f^f^rjiyM oî /.xAoyspo'. xxl D.syxv


OTi àv ààv be/ô'^ç tov Mxolvov eiç ti-J jj.ovxcTr'piov, vîiaeTç ô>,ot

'jTCxywt/.EV x'J.v; tvûç '^u'j.£v vx TraaxxxlETwajv Tiiv Weov vx


Tuyyojpr.Tr, Txç âjj.xpTÎxç [^.a;; ibo'j Tpsîç ypôvo'jç è'/ei o à(i£'Xoô;

ôuoû Eivxi Sttoyp.c'voi; xtîo t6 y.ova(jTv;ptov, x.xl


— x'aiv ()iv tov '25

i7uyycopeTç; Ta'jTX lo; /i/'.oui7£v ô •iîyo'j[/.£vo: £'-:v to'jç. A'.x t'/iv

^^''
£(^i/(.-/{v lîxç xyxTCViV /ta"; Tr.v z.a7.co'7'jv/iv zx.o'Jto* tùv 'Xoywv 7xç
•/.«i f^s'yojv.xi TOV Mxptvov oi;.u; vx £ivxi p.'./.po'T£po; xirô olo'j;

TO'JÇ xi^£'X(po'jc. Kal ô Mxpîvo; ilizi Tïpo? tov -Âyo'JiAevov Kx'i

TO'j.o y.EyxAov y.ou EÎvxt, i^c'ijTvotz ao'j xyi£, ÔTi cb; xvx^io: 30

ÔTCO'j EÎy.E sxxTa^'.coOyi'/.x zxl Eireéry-x [-/iiTa xttÔ tvjv O'jpxv to'j [j.o-

vasT'/ioiou Stxv' aÇ'.wâû /.al vx So'j'XE'JTto to'jç xyîou; TVXTEpaç.

Kal ô riyo'jp.£vo; ÈTûpÔTTxÇE tov Mapivov vz 'j-r.psT-^ £i; txi:

ypEfxi; TWV xasl'^wv. Kal ëxaij.vî tyiv 'JTvr.psiiiav tou [/.è tjoOov

77o7,ùv /.al j/.è (pôêov 0£O'j. Kal to -xtSi'ov rr/.oAO'JÔst ôirlcto to'j xxl 30

Ê'/.>.au x.xtx T/iv Tuvvj'Ocîxv TWV Tranî'Iwv, wç îtaOôi; ïy_oyv uuvViOcixv


VIK DK SAIN'TK MAKINtC. 45

Ti Tcai^ix vx ^T.ToOv oayl /.xl vx /cpzi^ouv tov xxtsox to'jç. Kacl

Ssv TOV STWvav TOV Mapivov ot T:s!px(7|j.o'. 0! y.yà.01 ÔTïoCi ei^'"'' «^^z
'^^'^
xxl aXlov TTSipaGjAov ^sTys ^tavx syr, y.y.\ Ty,v evvoiav toO waioiou * '•

si; TO (pxyt tou xal s'l ti xY/sj r/ptâ(^ST0. nVr,v àvEÔpzcpY, to tcxwiov

5 x.al s'y'^' TaxTiy-ov y.y}. èvzpcTov, y.al à^twâv) xal syive /.aT^oyvipo;

•/.z'; £Ur,p£CT-/1GS TW 0£W.


'O; (îè TO XoiTTov 6<p6a<7£ TO teXo; t-^? Cw^? foù Mapt'vou x.al

sjAsXXe vi ûxdcyvi ivpoç tov 0£Ôv, eirsTEV si; àcTÔsvs'.av toO x.opi;.toij.

'EpwTriCrev 6 vîyo'jy.svoç Toùç à^sAçoù;; xai siirsv IloO sivy.i. ô Ma-


10 pTvoç; t^où ïyto Tpeîç vîfAepaî; otco'j bkv tov eiox eiç Tflv èxicV/i-

cîav, ô ÔTCOÎo; 7:zvtot£ ê'jpi(j/,£VTOv TîpcôTo; eJ; 'Tviv è-/,)c>.Y)ctxv. T6t£


ÛTT'^yxv Tivè; iSiXfol sic to -/csl^-iov tou y.dlI e'jp-îiy.av tov ôttoO £T£-

"ksMHf]. Rai 7)>.6av xal £;7rav tÔv •ôyoOjji.evov" O i^elçô; Mapïvo;


£)toi7.-/{9vi . Kxi ô •^yo'jj/.svoç £?7r£* Txyy. ttw; vz 'j-^yiyEv •/) ^'"7.'^'

* 23^'
15 tou; ivoiav àivoîvoyiav ïye'. va SwGr, àià to [/.s'yx âu.zpTr,[a.x ouo'j * f.

£V.au.£ ;
n>.-/iv £7cpoçTa^£ va tov àW.a'Eouv /.xtx T'/jv TuvrlOsiav twv
xaVjyfpcov. Kal 'jTcviyxv vz tov Aouaouv /.al £Ûpr,)cav ô'ti 7|Tov yu-
vaîka, xxl sV.'XatTav y.syxXojç x.al £(poévifj-/i'7av (poêov [As'yav. Kal
ap^Ylirav ô'Xot [/.ta (ptovr, to Kûpt£ ê>,£r,cov.

20 "FIx.oucsv ô 'i^yoûy.svo? Tzç çwvà? x.al tyiv [io-flv x.al èpwT'/i'TSv ti

siva; aoTTi 'h TÛyyvi'Ti;. Kal EiTuav ol x.aAÔyspoi oti ô ào£7.(po;

[7,a; ô Mapïvoç EÏvai yuvatxa. To'ts I^pa[A£v ô -lîyojfXEvoç [û «î-ouo-^v


Tvpo; TO 'X£i'i/avov. x.al to? si^Ev àV/iOù; Ôti £'vai yuvaîx.a É'tVcGcv

sic TO'j^ TTo'àa; toù àyîou T^E'/iâvou x.al x.laîovTa; k'^sysv 'Eboj

25 à; ctTToÔxvw £cç Toù; âyiouç 50U -d^aç, É'to; ou va àxouirw àiro

STÉva. àyla toù 0£où. (7uyywpri(Ti.v eîç to [i£y« TUTaiTiiv-Ov ôtcoù its

ETîTaïua, SiOTi à^ix.ùjç ci ÈTrai^Eua, àyia toù 0£où. Rai xot,Tz[Ji.£vo;

*Tro'X'Xr,v copxv et; toù; ird§a; ttj; ây(a; x.al yjJvovTa; lîEpwcà * f. 'iS'i"

Szxpua, -flXOev cjiiovfl xal eixsv 'Etïsu^/j rîàv to -o^eups; oti a^ix.a

30 (.«.s èTuai^euE; to T-oiTrov à; £ivai (;uy)^ojp'/i[ji.£vri vî âjj.apTia itou, oti

av tÔ r/JsAj; x.zu.vi £•; TtuiTiJ-a, r,6E>.£v 'Àtte '/i


àjv.apTia itou zTuyyto-

p-flT-/).

ToTE £iT'jx.u)Ô-/i "ÂyouiAEVo; àiro Tr,v y/iv x.al sy.riVEuiTE tov çs-

vooô/ov vx saO'/i jj.è TTTou'îr.v e;; to [/.ovacTviptov. Rai w; tîAÔîv ô

35 ^EvoSoyo;, EÏTCs' tou ô yiyoOjAsvo;" METavo'/icov, àosAips, ôtOTi scoa^.s;

si; TÔv 0cciv, y,xl ij.£Tà É^ix.x itou tx Idyix [ae £'x.x|/.£; x.al rîaxpTOV
46 VIE DE SAINTE MARINE.

/tal èycj di tov Wsov fjiaxjceva. ôti. ô Mapîvo; ôxoCi âcjxoipxvTWs;


eîva! l'w/yJy.y.. Rai £Tr-^p£v tov çsvoSoyov 6 riyo'jp.Evoç -/.al vIoeoÉv tov
IxsT ôxo'j £X.£{tcTov to xyiov lEî'iavov /.ofi à'^y.vc'pcocsv ôti etvai

(. 233' yuvoct-/.(X . Rai aÙTOÇ eOauiy.acE itpo; tviv x.aTTjyopixv Ôtcoû t/iv

Èx.aTr,yopviiïav, seal apy/içe va xlaiv) xal vi. ôS'jpETai ty;v à[/.apTÎav •">

TOU.

nVflv sxYj^êuaav to âyiov )>£it]^avciv r^i tiij.viv /.aOw; eTTp£TC£ y.x\

eÔetzv to eÎ; Ta [Avr,jj.eTa TôJv àyi'wv jjle v|;x>.[y.wSîa!; y.al [A£ So^o-

>,oyÎ7.tç ootzi^ovTEÇ tÔv (")e6v. Rai tôijàv £'0atj;7.v t/iV âyîav ËcpSa^jE

x.xl r, 6uyaT£pa ToCi ÇevooÔvo'j oy.iy.oviGas'v/i /.ai. È^oy-oloyaTOv sa- le

irpo'jftîv Et; ôXcjuç ôttoCî E'jps'Oricav ex-eI, ût; TTùi; [j.e tov GTpaTiwr/iv

.£)ta[;.E TO TCai^iov, -/.at ôti à^î/tcoç £x.aTz-/.piVE Tvjv âyiav. "Euecs


o£ xTuavco Et; tov tzçov ttî; àyta; xal -Ky.py.'jTy. iaTpEu9-/i. y.al

ô'Xoi Touç ebô^airav tov 0£ov. /.où Éiy.ay.zpKjav t-/iv âytav eïç toiT'/iv
I
'ji;o;/fjvriV '
ôttoO ËxafAsv tlç yJjzry Tr,v o'jy.oçavTixv. 15

I
;j33v AÔTviV Tr,v ôçtav Mapt'xv xal r,;y.Ei;* à; [At;roOoï[7.ev t'iç Ty;v ût:o-

[J.0VÀV y.al TaTTEi'vtociv ôttoO £i/£, oiavà àiro'Xa'jiTWfAEV x.at vîj^.eî; zçi'co;

(7'JV aÙT-fl TTlÇ ETCOUpaVlOU [ïxiTt'XEta;, £V XptCTTfT) 'Ir;5O0 T(0 Rupi'w

vî'J.div. oj -/i ôôça y.al to y.:zTO; sî; to'jç aiùvx; Ta>v xitovwv. Al/.TiV,

D
(lîililiiilhi'i|ue lioyalf de lîerliii : ins. ^raec. Qiuirl. II'.

(Wii* sioclc>1,f" 78'-8ii'.)

. jgr * Bto; y.al -oT^EiTÎa rr,; ôcta; [r/iTipaç -/îi^-ùv JMapîx; T'^; [;.£Ta- 20
I

voj7.a(jT"/;(70ia Mapîvo;.

"Evxv y.al oov r.Tov y.y.iTEto; âvOp(o-o;, to ovoaa tou l'.ijcp!.[;.i.avo;,

y.al È-s'pva Tr,v "(coviv to'j [J.i y.aÔaptoTviTa, y.al [;.£ E'j^.zêsiav, y.al [j.s

(. 78^ 'iôëov (")eoO. "HyE èï y-cn yuvaïy.a tzoXkx (fp6Yr,[j.r, y.al (po€ou[A= *vot

TOV (")eÔv, y.al àivo È/.EÎ'vr.v Se EyE'v/iiJEV [J.iav y.o'pviv, y.al Tr,v ovoita- 25

irav Mapiav. To 'Xoitcov sic Èy.EÏvov tùv y.aipov àva-aO^r, y.at r yu-

vaiîca TOU, y.al aÙTOç àvâOps'J/s Tr,v /.ôp/iV e;; Tra^av E'jTs'^Etav y.al

Tz;iv. Rai ojiràv a'jÇ/CEv -/^ y.o'pvi eI'tuev ô y-ùpr,; tv,;' llzi'V! u.o'j,

'
Cod. Le copiste a par inadvertance écrit ce inùt deiu fois Je suite.
VIE DE SAINTE MARINE. 47

aÙTO'j ô'ffx ïyo} Si^bi tx eiç rx "/epiy. (jou, -^al Éyô rcayevw va
rs'vco v,a)^côy£poç va çaJcto Tr,v 4><jy_v;v ;aou. Kai wffàv vi-/.ou(j£v }] -/.o'pYi

if, oL'jTa 16'fi.a. liyr, irpo: tov -/.upiv tt,;- FlaTepa r/.o'j, siv rr.v i|;i)-

7r[v Gou OsÀviç vi. Ttoo-r,; /.ai -rr.v sbi/."/îv j;,ou i];'jyr,v va -/.oXaT'/iç ; Aèv
•">
àxo'jïi; Ti >.£'y£t i Rûîioç, OTt ô [^ocx.o: ô /.aHoç tyiv 'l/ujvfv toj

pzv£'. Six Tx — ocôêy-TX TQu ; Y.où TTzTiiv lÉyfii," "Otioiq: (7(icoi 'h'jyry

àvOp(o7:o'j wcàv è/.eîvov q-oO tov £cr£v EivaL Hx.ouijsv à '^ûpi; tv)Ç /.ai

"""/.aTiV'Jyvi -rr.v /.apS'.'av £Ï; Ta Vjytz Tr,;, /.ai "KÉy/i xvi;" Ilai^i ao'j,

TÎva TE /.à'j.co, £(7'"j r,cat ysjpii'^T,, /.ai éyù syoj £Î; T<iv voOv ^.w va

in 'jTïzyco £'!; àv^pî/.tov [J^ova'jT•/^plQV , /.al ttco? à'vat rîuvaTOV va -/îijai j/.£-

T£i;,Eva Ôtco'j ^izêolo; àiro £cà; aoTiSao'i Toùç Soûlou; toO Weoù;
"li; ri/.0'j(jcv vi y.opYi àirE/.pi'Gïi /.al >.£'y£i' O^t, aùOî'vxi [^.o'j /.al 7;a-

Tc'oa. ààv Oî'lw â'XOsi /.a94ç l£'y£i;, à>,à va /.o6w xà y-aT^Eia p.rju /.al

àvhpi/.ia (pop£'[x.axa va £v6i9io, /.al vz £'),0w /.al lyw [/.£T£i7£va £Î: xo


15 y.ova^TX-fl'piov.

ïox£ Ô EùyEvio; Èbs'yÔYi xà Xo'yia xtiç /.opTiç /.al £[/.vfpa'7£V xà irpxy-

aaxa xo'j £Î: xo'jç xxoyou; /.al £/,oijp£U(7£v xviv /.al sviÎitev tviv àv-
fîpi'/.ia (popc'[AaTa /.al è[j!.£Xavrj[y.ai7c'v xr,v Mapivov. Kal Èivapayy/.ilEv

xYiv /.al \iyzi xr,ç' BXe'to, irai^i [;.oij, ivw; Ôs')//]? (p'Aa*;i xwv s au- ' '• '9'

5n xôv no'j, ôxt [^.E^a £Î; Tr,v cpioxiav y.s"X£iç vz GÉêsiç, biô'xi yuvaîxa fîèv

Gi^jivr, [jJia. £'!; àvSpi/.tov aovaax'/ipwv (/.covov cpuXzyou /.aOzpix eîç

XOV Weciv, oiz va x£^iw(ja)u.£v £/.£îvw ciTCO'j xz,wiy.£v eï; aijxov.

Kal STC'fl'pEV XYIV /.al rD^OEV cl<; XÔ [J.ClVXTXVl'plOV Xal £1TpO/.Ol{/£V G£

—v.nyy âa£xr,v /.al ÛTra/.or.v /.al xà ttvivjijIV xal <>£ 7:olr,v a.r;y.r,n-fiv .

25 K/.aa£ A01T70V /.ajATToxou; ypovou; £i; xo [iovairx-^piov /.al È^aooô'îav

7, xa/.oyïpoi oxi ^axouiy.r,: EÏvai, o'xi àsv E'j'yavs ys'via /,at aTCO x-J^v Xs-
-xcôxTjxa xr,; (piovc,; xr,i' /.al a>^oi £>v£yav ô'-n àiro xviv tïo'Xvîv aa/.t-

Tiv àsv £Ùya'v£t y£vix, àià xi dç xa; f^îto •/îj.tspa; r, liç xàç xp£îç Expw-
yjv p.iav oopav.

:i(i "Otxco; £'!; È/.sîvai; xaî; vijy.âpai; aTCÉOavEV /.al 6 TTaxEpaç xr,ç xal

a'jxv) TTEpiccdTE pov auÇYiVê £1? T/,v à'iTJCiGiv /.al sî; xr,v ÛTra/.OYi'v. Kal • f. 80'

Sik TO'jxo £>,aê£v y.al yàptç[;.a v.Tzh xôv C")£civ, /.al ^ÉjAiovia EÛ'yavE,

/.al o-oto; r,xo aaOEviaEVo; y.o'jvov xô 7£piv xviç s'êavE àTCzvo) /.al

Tjzpa'jxa iaxcsÊE xov.

:v. AoiTCCiv Y,yav£ TW/i'Osiav e!; to [y.ovaTTr.ptov oxt îcàOs yoo'vov scTE'Xvav

TE'ia'po'j; àiî;).ooij; t; 'j—riZiçiv.v xo'J [Aavai7XY,pîo'> e;; xô vtzcxoov ^'.o'xt


18 VIIO DE SAlNTi: MAIilNK.

Y,yav vcxl àAouviôv -/.aloyspcov «ppovTtàjç" ym ei; tviv ;j.c'ar,v toO àpô-
[Aou r,TOv çsvoàoytVjv" /.y.i oxav èyjpt^av /cal ETrflytvav btx to [/.axpo;

ToO 5pd[jL0u àvy.TTxêovTav v) >'.x')vOY£poi' /.al Toùç /.oloyc'po'j; Tvolr.v

àvxTTXuGiv 6 çsvrjboyo; Èx.îîvoç to'j: sx.a[;.v2.

To loi-ov [/.t'av yoOv twv '/ip.epcôv eTCpoTy.zAr.Ccv 6 •/•ycjasvo; tov i

Mapivov y.al As'yyi tcv 'AàeXipÈ, èyvwpi'J^to Tr,v TwoletTiav r;oo ot;

f Sn-^ ccoGTûç e'lTai sic ola, ij.xkr.my. 8ï /.xl sic Tr,v ÛTtxxo-i^v r.uai* y).u-

yopoTs'po;. 0c'>.w lotirov va Gat Tuapax.aXs'ctojj.sv vx ÙTràyetç y.où. scù

sic xr.v ijinripsiTtav toO piovaffTïiptou ij.s tojç ààeÀçoù;, y.ol: OéXei; sysi

uspiTtoTepov [/.icOov £/C 0soO. Kxl ù; r.xouasv -k loyia toO vîyo'j- lo

[/.s'-vou Maptvo; sTcsffai si^ TJc iroSâptz tou "/.al si— sv ]Ms tJ'.v eùy/fv

(70U T-/;v àyiav, SsdirOTX [aou, av f^ipi^si; va ÙTuays'vto.

OjAco; [Aiav yo'jv tôjv -/ipispcôv S'j-j'vîycav u.s â').>,o'j; Tpeïç a^sTiCpoO;

va ûirryo'jv si; t-);v •j7:/,p£'7iav -/.ai sx.ovsuiav eî; to i7~/;'t'. toO çsvo-
fîojç^eîb'j. Rai sT^a/sv èy.eîvTiV tyiv vJy.Ty. vipOsv è'vx; cTaxTioÎTi; xal 1»

é'ç6sipat Tr.v ÔuyxTs'pa to'j ^svoi^ùyo'j. Aoiitc;v y.tcsv t/.ç ô «TTpaT'.i'ÔT-/;:

ZTiC, îtopr,;, OTi zv to syvtopws'. o TTXTspa cj'j, sÎtts' tou itû; cou

£ip6y)p£V vso; ô /caVJyspoç. To ottoiov é'ytvsv ÏT^n. Rai côijiv syvcj-

f. 81' pi.'7£v ô xaTêpy.ç Tf,i TTw: -/^vai èyy/'.ac''''7Tpio;j.£voi i^tTaçév t'/jv à7:ô -oîojv

£yy/.xcrTp[dOsi. Rai è/.Eivyi £pr,Çîv Tr,v àçopjxr.v si; tov Mapîvov y.al 20

r,T:£v oTt vso; ô /.a'Xo'yspo: £'ji;.opcpoç otïoO r.vai si; to /lïvoêiov -/.al

TOV >v£yoijv Mapivov, £-/.£ïvoç y.s Eyyy.zffTpwcs. Vonrov spj^exai Ç£vo-

'îcuyo; £; to jAovacTvi'ptov y.al £yya7,rj xal Asyr/ lIoO r.vat tcazvo;

xa'Xo'yspo; £/i£îvoç y.at (LsuTriç. Rai 6 v;yo'J[ji.evoç (7zv tov v)6ev é'iîTv;'X£v

svav TÛv y.aldyspwv va tov ivpo vîiravTtTe!,, y.al Isy/; tqu" Ra>.àj4 2b

£y.o'-iac£;. aù^sv-vi. Rai ô Ç£vo^ûyoç >,s'y£i' Ra)f^ topa ca; lyvû-


pii>a. Rai (ocàv èiTT.ysv £1; tcov -iiyoupievajv £1— s çsvoiîô/o;" My;
y£V/lTO à— Tr,v c/y.epov va îSù y.aXwyspœv si; tw 'jtcv;t71 (io'j. Rai
s'pôJTVjffs'v TOV 6 r,yo'J[j.£v&; S:a. TViv àoopaviv. 'ATvsy.pt'Osi ô ^£voSo'yo;

81' y.al £l'7rs. fîiocTl r.ya. * Gr.yxTs'pa |7.ovoy£vr, £i: Tr,v ôiroiav r.ya T7;v
r. 3,5

llir/i'âot [i.o-j, vi sopo) s'I; t6 yvfpa; j3o-/;ô'.xv, y.al tv-.v lyOr.psv ô y.a-

lôyspo; Mapt'vo;. y.al r.vai £yyy,a'7Tpo;7.s'voi. Asys; ô viyo'jjjievo; toO


Ç£voiîwjç^ou' 'AS£>.Ç£, tÎ va x.y.ijM, ùrto'j £00) 5sv r.vat s/.sîvo; èSoj

Tùjpa. à>.7»x Mczv yupt'cs'. à '


Tr,v ^laxoviav too, à').7,a) ^sv syco va tôjv

y.xati) uôvov vz too 'V.' tljçu àiro to aovxcT/.i'.ov. 35

' Cod. SiC, pour àTto.


VIE UK SAINTK MAI! I NI'.. (!)

"Oao); ùcxv r,X6£v à INTapivoç jj.iTX Toù; rpstç àoelçoùç sîç t^j |7.o-

vaTTVi'piov, 'XeVr, tov o /îyoOi/.cvo;" 'Ao£)^<pà, aÙTY) sïvai ot irolïTia cou

xal 7) aoctci; cou; INItav ipwprv eçs'êstç cxtto tô [iovacropiov jcat èxet

Ô1T0Ù è/.o'vsucEç £Î; tw çsvoSto^^iwv £'i)f)vip£i; TO'j ^Evo^o'you TYlv 0!jya-

5 Tî'fa>;", Kal r.'Xfiîv è^îw /.où. ry.àç è^eêpvi 'î TCKTepa; tv)?, x,y.i [az(; sxa-
U.EV TCsyvoKov jiç TOV /.o'cawv. Toûra à/.o'jca; ô Mzpivo; TTxpauTa
£'T:e*'7îv £t; tz irof^apîa xoO •/iyoujAsvou xal £Ïit£v" Suyywptcov rj.oi, * f. S2'

^scTTO-râ [/.oy i'y'£, ort iç avBptoTuo; £''jOa>i),a. To'te ô /iyoujjr.svoç ôp-


yicOEÎç TÔV Mapi'vOV £'jyz'X£V tov V.TZÔ to J/.OVCfCT'/fpiOV É'çco.

1(1 'O ^£ Mxpivo; (ocàv £ÙyTi)t£v k'^w ztvo tt.v [AovrjV èx-zOetov jîç t-/iv

TCOGTav ïc,tù àiïo [jLa/.pôOev, xai £i-£[7.r,v£ tov -/.aûccova toû vi>,tou y.al

T'/;v z,p£ià'àa toù ytpovo;. Aoi-ov o'csi â'p^ovTav £iç to [/.ovacr-optov

TOV spOTOucav , ^laxl y.zQ-/TJ£ é'çco, /.ai Èxsîvo;; £'>.£y£v, oti iTrôpveucx,

•/.al 5iz TouTo £0twy6ri)C!X y.m to y.ovacT/iptov. 'H lîè ÔuyuTsoa tou
15 Isvo^OYO'j r.^Se /.aipo; x.al ÈyÉvr.cEv — a-.ol àpcEVf/.ov x.oct TTxoE/.ÔEtr

£::y)'p£V to ô ^£vo^o'y_oç xal -iicpEpÉv to eîç to pLovacT-fl'pwv, xai r,êp£v

TÔV Mapt'VQV à'^U TYic TudpTaç, £p',^£V TÔ KOil'il £[/.1Tp0CTa TOU Xal HTZi'
ToÛTO etvai t6 wai^l 6tcoù y.ax.ôç £CTC£tp£ç' 'Xaês to lotTirov /.al * yczu.3 ' f- 82'

TO oTi ÔÉletç. "Ela^Ev ouv o Map(vo; tÔ irati^i -/.al xle'ov £>i£y£V àcvivE

•ill Èyw a^toç, ri(>.at 5ix Tvzcav OV/i'^Yiv -/.ai CTEVo^^^wptav x-xl x.aTa Ta;
àjj.apTta; [aou à-ô XaiACzvco. 'A[x-ô tô a^T^Vov tqùto -aiiîl Oélr, aTrà

Oâvr, [A£T£[y.Evx Sfîtô. Ka'i à— ô tots zpy/icai xal jv, â'^£Tov 5tz tô
;vaii^{. Raî èzïfyev sic Toti; [j.aviîpE;, y.al à'C-ÔTa àîrô toÙç TÏ^o-avou;

yxWy. Kal £9pEui]/e tô -y.wl wczv -«TE'paç tou. Kal eI've tcoXviv

2J fi>.îi!/'/;v >cai K'XziJ.xTa âTrapapjÔviTa, c^.'o'ti tô Tvaiiîl é'x'Xeev olo É'va,

/.al Ta poùya tou ÈfAayzptÇev, y.y.1 é'^vive TCo>.>.oCi; x.ôtvou; /.al -ovouç
Tr,v âytav /.à6-/iv -/ipiepav.

"E-/:a[7.e 'Xoi'rcôv o Mapi'vo; Tpoîç ypôvou; è'^w àirô tô aovotcTïfpwv

x,al ûcTEpa eTTEcav eî; tov vîyo'j[A£vov oXo; -/i /.aloyspot jial È7:aoa/.z-

30 lecav TÔV -flyoufxevov >.E'yovT£;" Suyy^wpwÉ tov, ^^scroTa, tov (X'hl(L>ô)y * f. 83'

Mapivov aiWfi tov -ri x-vv.t. xoJv Tpiwv ypovwv, x.al TTEpwo'TEpov, /.al

oTi £Ï; oIVjuc 6[/,olo'ya tô c(pz7.aa tou. 'O fîè -/lyoufiEvoç hht vîOe'Xat
vz TÔV (îeyG-^. To'ts v.fyr,r;ix'i oî /.aVJyEpoi /.ai é'Xeyav, ot; àv 5àv
èv/^iX^ Tciv Mzptvov £iç TO [iovacrôptov, 'h[J.^^ oXoi TCay£va)U.£V àu.y)

35 Tol £^(jjy.£va TvapaitalECojfAEV tôv (")cÔv vz Guyycooicoi txîç à^apTiaiç

jj.0(;. AùtÔ; Tpoîç ^po'vou; £/_£(. ô àôE/.cpô; otvoû sl'vai fîitoyiy.£vo.: aTiô
50 Vlli Uli SAINTK mai'.im:.

TO [xov-/GTr,piov v.%: kxK'.'/ èh Tiiv ff'jy^tdpetç. 'Vwtv. i/.O'Jav.^ ô -n'-O'j-

y.fioç Elite' Aiz Tr,v àyairr.v c«; y.al tvjv -/.aVjiruv/iv ay-oow tov 'J.dyov

ca; y.al i^c'yn>j/.xi tov Mapîvov, oawç va e'îvai, [jz/iicpÔTepoç âro aXVjuç
TO'j; à^eTiCpoù;. Kal ô Motpivo; eïiïs Tupôç tciv Y,youy.£vov Rai toÛto
* f. 83' [7.eya)^ov [;.ou stva;, * SsaTtoxa ayis, on âHi àvx^io; ôtto'j sïy.xi eV.a-
''

TX^ttoOri'/.a y.al £;y.Tr-/î/.a eJç tT|V iro'oxav toO L/.ovacTr.pt'ou oiz va à^toiOcô

va «^ouls'êw Ta; àyiou; TcaTÉpa;. Kal o Yjyo'jj^.cvo; srpo^s tov Maptvov

va 'jTryipETYÎ eî; Taç /peî^aç tîov àhù.'jioi'J. Kal sxau.ve "aoitcwv t/.v

ùiTTipEGiav Tou [7.£ ayziTViV T.o'ùày y.x\ u.z '^oêov Heoî. Kal to iraii^l

àjcolouÔa ÔTCiofc) TOU y.al exAeev jcaxà t-ôv cuvflO'.av tojv TTatO''wv. "'

/iaÔciç eyoDV GuvYiÔviav xà Tratoix va yupiSouv (j^ayr, y.al vx y.px^ouv


TÔv rcaTs'pa tou; Ta Ta àvà Tcaità" y.al oàv tôv eowvEV Mapivov ô

Treipa(rjj.o; ôtioù viyev otîoù coaawv o'sv 'À'yEv, iXkx y.al alov Keisacrj.ôv
•Ji^sv oià va syei Tr,v kyveiav toù tixioiou eÎ; tô cpxyvi tou, y.al ôV;
* f. 84' Aoiirôv àvaÔpzepT, t6 rai^îov y.xl syrivav
*
Txy.Tiy.ov y.xl '^
Èjrpix'sETOV.

EVZpETOV y.xl ïy-fi^S-^ XalovepOÇ, Xal ÈÊ-/ip5i7Tr,C£ T<i (-)£0J.

"Ôj/.(j>; ^(pOaTEv TO teTvO; tt,ç 'C,<àr,ç toù Mxpivou >ial ê'[/.£>,£v vz


ÛTtay/) irpô; tov Heov. "Ereasv 'Xoittciv eiç àî^svEiav tou y.op[/.lou. 'Eoo'j-

TYiiTEv yoOv ô 7/yoù|7.£Vû: Toù; àoelcpoù; y.al tÎtts- Flou -/-vxi ô Maoï'vo;'

Topa 'iyai tjHç vitAepaiç ôuoù ^Èv tov fi^oL si; t/,v Èitx'Xyîffiav ôirou -^'

TCpoTtTfpx aTTO oD.ou; aÙTo; sùpvi'Ty.s tov [as^tx st: TViv £)iy.A'/)5iav. To'tî

ETT/iyav TuvÈ; àoelcpol et; t6 y-El; tou y.al EÙpîcKav tov o-où £TEl'.o'>0£t.

Kxl el-xv TOV viyoûu.Evov oti ô à^c'Xipo; Mxplvo: Èy.sta-TiOvi. Kxl o

r,youpi.evoç eï Txya it(o; vz £7r/[y£v vî (j/u/vf tou" tI XTîo^oytav È'ye'. va

ôâ>C£l Ôtà TYjV [XEyzXr.V à|AXpTiaV ÔTCOÙ £XX[/.£V. Aoi— ÔV ETVpÔiîTa^EV 6 J'i

(iyoû[;.evoç vx tÔv àlx^ouv itaTa tyjv (7uv/î6ixv tov y.a>,oy£'pov. Kxl etto-
* f- 84" yav vx TOV zT^â^ouv, xal eùpri'xav OTi r;vai yuvxî, * y.al ïy.'kwjayy Su-

vxTx xxl EcpoeyfOYiijav ot à(î'£X(pol ooêov rj.Éyav. Kal apyvjcav o'^^lot

[xia (ptuv^ Tw KûptE ili-riam.

'Op.to; 6 vîyoûy.Evo; riiiouiTEv Tr,v cpwv/iv y.al ttiv aûyyvioiv. 'l'xw- 30

T/i^jai tI "À'vai aÙTT, ol avxy.zTwrt;. Kal eÏTrav vi y.aloyÉpoi on ô

àf^s'Xcpoç (;.aç Mapivo; yuvx^y.a y.vxu Kxl tcÎte £f)pxa£v ô •/lyoûv.Evo;

[AE UTrourVAv irpôç TÔ I'/iij/avov, y.xl ù; riàtv ô r.yoûy.Evo; oti yuvx'ly.a

r.vai ETTEo; 7Tpou;j.ïTX si; Toù; ivo'^a; tou î.ehJ/xvou xal y.'XÉovTa; l'ÀEye-

'A; àTToOzvco Èàii e;; tou; àylou; iroiîa; ê'w^ou va i)iouc(i) «ivô e'îe'vx, 35

àyîa TOÙ 0£où, ouyywpiTiv eI; t' '/c'-'a TïTÉoiptov ôuoù ce êXTECx.
VIIO Die SAINTE MAUINIÙ 5l

A'.i tI <j£ sTCÉàsuça zor/.a, àyl tou (")£0'j, auy/M^'.iv/ ^.oi cî; to
[y.£ya TiTs'irifAov ô-o3 ^js eTTTSira ^lojti «5r/.oi; (je i-KÎSvjdx, àyia toQ
©so'j. Kal È*-/totT'ouvTav tioV/iv cipav sic toO; xdoaç t-/îç à^'totç /.al * f. K5'

yjJvovTa; — spicx oz/.pua y.al £X£Î •Ji^.Osv (ptovTi •Mi eittjv ^Exri^st 5èv

r[;£Up£; OTi xSi/.a j7.a 5-aîo£'j5£ç to 7.oi7:ov àç elvai cuYy&)0Yi7.£'v£i V]

à;-/.y.pTÎx (70U, oti iv to TiOsXs; x.xy.r, £i; Tv'sfAa, 7i6e).£v r,'7Hoi.'. i, iaap-
Tix cou àcuyj^wpr.Ti.
ToT£ èt'jhwO-/] -/lyoûv-Evo; â7rau-:/,v, y.%1 Èaviv/iTEv tôv Çsvo^oyov
va £>,9v) [Ac ffTVO^JfVi-iV £1^ T(ô [XOVXlîT'/fptOV. Kal Mcàv •/iX6£V Ô ^£70^0^0^
10 sI'tcEV TOV ô 7iy0lJ[X£V0î' M£TaV0V150V, àfJ£'Xcp£, OlÔTt effÇaXEÇ £'1; TOV
(")£ov, oTt 'na<7£'va y.al fj-unxi aou VJyia [j.s £x.au.£v Kal viaasTEUda y.al

£ytô £Î? TOV (-)£àv, OTi Maplvo? Ôttoù ÈTiDcoçzvTr.Tat; -/ivai yuvaina.
Kal ETT/fpEV TOV d '/lyoOiAEVo; tov i;Evootoyov àiro to 5^*''pi xal -/icpEpsv

TOV Excr ÔTtO'J £>1£;T£T0V TÔ X£('yaV0Ç. K«l È*<paV£0OC£V TO'J OTt £tvai * f. 85'

15 yuvaTx.a. Kal aÙTo; ÈOaÛL/.a^EV £Î; Tr,v JcaTviyojptav ôiroù t-/iv ÈKaTïi-

yojp'.o-av. Kal apjfr.ciE vz x-laivi y.al va ofî'jpcTXi t-?;v àjAapTiav tou.


"O(x(o; Ex-EiaEUTav to ay tov 'XEÎij^avov \].t ti[j.-Àv x.aOw; eirpeTre, jcal eêa-
>.£v TO £i; Tz [AV/i[7.'ia Twv àyuov jj.e ipa'XtAw^iai; y.al âo^o^oyt'a; 80-

^â^wvT£; TÔV Weo'v. Kal wcàv ïGatl/av tvjv àyiav E'cpOacEV xal tï OO-
20 yaT£pa toû ^£vo^ôy_ou ^£|7.ov/iw.îv£i /cal s^ofAo'XoyaTOv TiraocTa £t; d'XXoo;

ÔttoO Èêpé^viGav iY.{\. ôt'. TCôiç |j.£ TOV CTpaTiwTviv £y.au.£ TO TTaiSl
•/.al OTt aàf/.a sxaTzx-oivai ttiv àyiav. "Oy.oj; £TC£5£v 5e -/i
lîi aovw-
y.£VO'. àiravw £Îç to j7.v/i[;.a T-fl? àyi'a; y.al ;aTp£'j6-/i. Kal ô'ioi tou;
Ê^w^acav TÔV 0£àv xal £[/.ay.apti7av T-r.v àyiav v.ç Try 'mowtrry ôttoô

25 "c'xay.s £'!; aùrÀv tviv (ju/.o'^avTiav.

AÙtô e'tvai ô [ilo; Tr,; ôirtaç Mapia; t-^v [/.STOvoiy-acrflTav Mapîvo;. f. 86'-

EùXoy/iy.Évot ypiTTiavct, a'jTr.v à; [y.va'/iÔoùv.EV £iç t'/jv 'j:ïoi7.ov/iv T7;v

To'(;r,v, ïva x.aTaçitoOoOaEv y.al rijAviç y.al va à7:o7,aû'îa)a£ cùv aùr?,; t'â;

eTTOupaviou [iaGi).£raç, s'v XaiiTio tù (i)£û r,aûv.


52 VIK DE SAINTE MAHl.N'K.

E
(Bibliothèque Nationale : ms. du fonds Coislin 283
(xi" sii'cle), f»s SS'-lcr) (i).

'Hv Tiç àv/)p sùysvviç sv BtÔuvta '


â'/iov yjvaîjca, yIt'.; EyevvtiijEV

* f. 38' aÙTÔ OuyzTptov, /.al èx.zXsTav rô ô'voaa aÙT-^ç Maptav. TsT-suTVidaan;


(^è T'?,; p/iTpoç aÙTT-ç. aiavjiaa; xà ûnràpyovxy. aÙTOû ô raxr.s aùfii;

àveyûpvi'îsv Et; -/ioiviêtov xivôiv âyi'cov, >,xêcov y.jQ' éauToO xal tÔ ira'.-

ôi'ov, TîapayysiXa; aùr^ avi ôy.o'Xoyfi'ja'. Tivi ÔT'. Kopaaiov S';t'., (^làc to ^

[j//i sîffÉp^saQa'. èytEr yuvat/.a' iy.y.'Kzaiy Sk rô ovoy.a aÙToù MaoTvov.

'O>.iyov 8l )(^povov cji^vfcac aÙTri ô TCaxvip àvAuTsv èv Xp'.TXfô. 'Hue-


pav Se xai r.y.e'pav xô Tuat^tov —poéwjirxsv etç Tràsav àp£Tr,v J'y**^ ÛTva-

xovjv TToTilviv x.al TKTCeivwcv. 'Ev oà xw " aù^^cai aùxô* svoat'Cov ô'x;

* f. 39' EÙvoùjro; yjv oià xo àye'vs'.ov /.aï >>£TCxàv x?,ç «ptovYJ;" /^Ô'.sv (5s 5ià S'jo 1"

vijj.epcjv, xai iro'XXviv a(7)CYi(j'.v èresi^îtxvuxo.

Eiy(^Ev ^È xo y.O'.vdê'.ov xscrapz/covxa aovayo'j; â'viîpa; èvapÉxouç.

Ry.xz y.r,va os àTTSTXs'X'Xovxo xsTiraps: y.ovayol st; xzç àro/'.pto'S'.i; xoO


|-/.cvaiîxripiO'j, b'.à xo é'^s'.v ocùxoù; y.a'i ly.Wd^i àvaywpvixùv (p:ovxîSa.
^Hv Ss as'Tov TYJ'ç ôooO TTavooy^sîov, sv tj ÛTCzyovxsç )tal spyoy.svo'. 15

àTCO'/.p'.cizp'.ot àvs— auovxo oià xo arf/coç xviç ôooù. 'Eys'vsxo 8é ivoxe

x.al xôv Mapfvov aTCOdxaAriva'. cùv a'X'Xo'.ç xpislv à^s^/foiç S'.ajcovflcra!.

Kal x.axalu'Tzvxtdv aùxwv ev xco :TavOoysMo, i7uvtê-fl /.al xauxviv

x'/iv vîv.spav GxoaxiwxTiV x'.và o '.afpOerpai xr.v Ôuyaxs'pa xoO TTzvboyoç

•/.al laêsiv aùxviv xaxà yacxpoç. 'E^a'.xv](îavxoç §È aùx/iv xoO ivaxpo; '^n

xô xîç £~otYi'jev xooxo, soa'Xsv xviv aîxiav lizi xôv Mapîvov, T^syoOoa.
ô'xi ô vecoxepo; ij.vix'/jàç xoOoe xoG •/toivoé'tou ô s'jsiSviç ô T^syoy.svo?

MapTvo; êjcsîvo; y.s etcoiitjev syxuov. 'H>,6sv oùv ô -avSoys'jç st; xô


xo'.vôêiov iy/.cù.ùy. 'Ùq oè (juv/ivx-zTJev '
aùxw 6 aTtO'/.piffisipio; xal
aùxôv è/eivoç s'Xeysv Ka/.v) lopa ôxs cuvs'xuyov ^^
TTpoTriyôosucsv , ûj/.îv.

'O(7«ijxcoç 5s xal x(o àSêà sAsyev Mvi ysvo'.xo y-oi ttoxe tosrv 7.0-

*
vayo'v x.al «IT^a u^Eiiova. 'ilç ôè èpwxviÔEiç eïirsîv xviv aîxt'av s'>,£-

yav ôxi MapîvQç ov Is'ysxs iukxori ùîo'j xl EroiyiTsv. llpoç/.a^e'TZ-

asvoç §£ ô àêêàç xôv Maptvov TipwxriTSv aùxôv Et ooxto;* srîxiv. 'O


•(.33» (îs [îa'Xcov y.sxàvo'.KV sItveV S'jyy^ûp'/îio'v y.oi r^ià xôv K-Jciov ô'xi tô; 30

• Cuil. Bu6ivi«.
— -'
Cod. TO. — ^ Cod. ouvrivTicrsv. — * Co(/. iptoTiOti;-

(1) Le lexle du nis. du fonds Coislin 257 (xp sitT.le, f"' 46''-58') ne se distingue de
iflui-ci que \i.ti <|iii'li|ut'-i v.ii'ianli's insif^jiili^inle.s.
VIE DE SAINTE MARIXE. 53

ySO;(oiTo; hnzxiy^r,y. 'O oï àêéà; raOra a/.O'jca; 6Ç£ba).£v «ùtov

Toù ico'.vooio'j. O 'îà Mapîvoç où;c imiairi^i toù -uXiovoç toû j^.ova-

i7TY,oîo'j, àXV r,v 7riO(7/.apT£pwv /tal xay.oTvaOoiv tw xpûei y.al Tôi

xa'Jcojvi. 'Qç Ss STH/.EV y; OuyaTvip tciO iTzvdojç^oç, 'Xy.y.Çavs!, tÔ Tuai-

5 Stov 6 TraTvio a'jTvji;, jcai é'pysTa'. sî; xo y.o'.voê'.ov /.al TrpoaptirTS'.

ct'JTO '

T(;) jMacîvo) Xe'ytov zie'Eat wç scxs'.paç xal Tps'çe aùxô. 'O fié

Mxîîvoç 'Xaêwv aÙTO é'vÔsv xàx.^ïOsv Èpavi^dy.Evo; erpsoev «Ùtq. 'Oç


Se sTrV/ioMO'/ioav et/i Tpta, xal é'aevsv ô Mapîvoç Ë^wOev toO tc'Aû-
voç yifjv'.^ov.cvo: /.xl Pp£yÇ^o[7,£Voç xai y.y.uartû'j.i^n;, liyvja'.'i 'A y.ova-

10 vol Tw r,yo'jy.:'vto" 'Ap-/t£Î a'jTco, r:y.Tr,f, 'Ji


è— '.Tiaia, v/flTUwç Tvi ttô-

o'.TiTWTSca >,'j-v; /.aTa-oS"^ '. 'Ap/C£Î OTt ÈttI ttocvtiov ôy.o'XoyEÎ' to


ntfxk'j.x a'jTO'j. 'EpcdToa£voç yàp ô Mapîvo; îli-nv toi; -àoiv oti

£Trocv£'jcy., xal É^eëV/iôviv to'j ^ova^rropiou. 'Er^£^aTO o'Jv aÙTOv o

àê€àç 7,£yo)v, ÔT". O'Jx si i^'-O? <;Tv;vy.r, jîç tôv TvpwTOV to'j tÔttov ^'.à

15 tÔ (Toz'Xv.a Gou" àTiTi' £i7-/i


''
ï>7ya.To; rzvTwv, ttouov Ta àTiiy-ÔTepa

spya TO'j y.ovaiîT'/ipioK. 'O àè ij.£Tà ittto'jo-^; -/.al


— pofiuy.îaç ÛTr/f-

X0Ki7£v £v x.'XauÔy.tï) x.al £V TvpoOuy.i'a xal £v a£Tavota oià TravToç

ÛTCxpyoïv. E?y(^£v f^è Kal to 7:a'.(îiov «îl zx.o'XouÔoijVTa aÙTÛ x.al 'Xs-

yovTa- 'Aêéà, àÇëà.


20 Q; oà cpOxcavTOr toS x-a'.poO* ItsXeutviccv. FvàivTïç ol àSeXçol * f. 4o

),£'yoDi7i T(o àêêà oTi £x.rjty//î6yi o àScXçôç Mapîvoç. 'O ^£ sixev ^Âp«
TTtoç y.TCTi'X'iev r, TaXat-copoç ''

aÙToO '^<iyh ', OpoicTa^Ev 8î x.y,^£uGrva'.

aCiTo'v. Kxl w; r'/Siv aÙTOv zTtoTîXùva'. , îOpov aÙTOv ôt; yuvr, viv,

x.al 6po/,f)£vT£; ripçavTQ /sye'.v t6 K'jpiî s'Xc'yi'tov. Kal àrslOo'vTEÇ

Et-rcov TM àêoz. o rTi opoaaitoç èXOwv x.al tScov Ê'êalEv Éa'jTOv 'it).<J.ol\

7:po; TO'jç TToSaç X.eytov 7.£Tà oax.puwv' Suyywp'/ico'v y.O'., vû[y.(pyi Xpw-
ToO, a £— Ta'.ca. îîç crà, oti £v àyvo'!a STroivjaa- "ETT£;j.tj/£v Ss x.al

iirl TOV 7:àvSoyov. 'O fîk sXOwv x.al îrîcov vy.'!i-riV £v aeaw x.£'.v,c'wiv

£l-£v O ©£0; Tuy^wp-zic/] '^


CO'. OT'. TOV otxo y.ou /caTEXucaç. 'ii? 5a
30 ftTCEv To^jTO, }.£y£'. aÙTW ô àêêaç" Flaîlca'., à'^E'X'fÈ, ày.apTâvtov. Kàjy.è

yàp (jUvÉTTYipaç toî'ç loyc.; ijO'j £'!; to ây.«cTr,aa'.* auTV) yào yuvv)

Ètt'.v. 'Q; b£ î'^aiÇcV aÙTw, "A'p^aTO xal aÙTOç Ta aÙTa pr,fy.aTa

).£y£'.v a7T£p x.al 6 à£Çàç £l~£v y.£Tà SaJto'jwv. EùOî'toç 5è r; S'jyzTr.p


''
a'jTO'j r,>.Q£v oai|j.ov'.!^oy.£'vvi x.al zopi'CouTa x.al Èço[j.o'Xoyou;./.eV/i Trepl

'
Cnd. otOTo). — - Corf. xaxonaOEt. — "•
f orf. lui». — •
' (oil. Toi/.a;Ttopoi:. — ^ Corf.
(juyywpiiae;. — ''
Cod. ôaiiiovriÇouévri.
54 VIE DE SAINTE MARINE.

tzÔY). nivTe; ai i5ovt£ç xal ax.oucavT£c èSô^aTa-/ tov 0cOV, où

oixooov.Yjv TCoW.cov ioicovo'r/-,'7£v Tz /cax' aÙTY;v 'yavepcoQ-^va; ô ttocvtcov

0£Ô;, xal T.7MZIXÇ (7oj6r,vz'. po-j^.ô'y.jvjç.

F
(Bibliothèque Synodale de Moscou : ins. grec 4l(i (x\« siccle), f°' eS'-Tl"^).

f. 69' Bîoç itai roXiTeta t-^ç ôaîa; p/.Tpoc viu.ojv Maoï'aç tyî; uetovo-

jj-acOetoviç Mapîvo;.
"Hv T'.; àvTip ovd[jt.aTt Eùyévto; ototycov èv àyvrjîa /.xl aùlaêet*
y.al (pôêio 0Eoij. "Edys oi yjvaï/cx cpùoOîov xal (pi.>.d(j£[j.vov èç vi; lu

i'^i'iYfiCZ OuyaTpiov é'v êTCovd[/.a5e oà a.iiTf!^ IMapi'av. TelEUTrifixiTY)? ' âè


T/î; yuvaixoc aÙToù àvsTpeîpev 6 7:aTr,p tÔ Tat^tov àv Tiac-/] vjni^eiix

y,cn 5e[;.voT"/iTv;. AùçvjvÔsiV/;? ^ oè ty,; TTStioicxTiç £v |j.iz oOv e'tpvi ô xz-


T'Àp aÙT^ç' Tsitvov, îoo'j o'tx Inzy.oyv) tv;ç owia; -^[acov îcivviTà *
y.yX

à-/.iTma. 7tpzy[j.aTa 7rapaTt9-/![/.i aùxà et; Taç ^etpzç cou. Awucraoa I5

5è TaOTa r, VEOtn; léyii to» iraTpl avTr,;- IlaTep, m zry ceauToO'


tlfi/yriV Oe^siç côicat /.al t/iV £[Ar,v aTCoXECEic ; Oùx oi^xç ti or.Giv ô

Kûpio; 6 Tvoiy.YiV 6 Troip/iv ô /laloç ti'Ô/iCi t-/iv 4"Jy^''l'^ aÛTOù ûzèp tù>v
TTpoêiXTWv; Ta'jTa àx.O'j(ïa; ô TzaTvip aÙT/.ç >caT£vùWi £~l TOt; pYi'j/.a5i

20
yàp xlaiouça Té-
''
TO'j Trai^dç" YiV y.aX ôoupotAÉv/i, -/.al T^ÉyEi olùt?,'

•/.vov, Tt coi é'yco ivoivicai, ÈtveI yuv/) ÛTrapyEi:, xàyà) po'j'Xo[7.«t [Aovzoai

£v p.ova(rT/;pwo zvopww, y.«i rw; cù ^ôvzffai. [y.£T' ejaoù Etvat ca, oti

6 fîia6o7/j; oià yuvaijcûv £7îipfi7:T£i' to'j; oo'JVju.; to'j 0£oO; TaÙTa


àx.oij(Taç i^ ÔuyaTTip aÙToO £t-£' Où/i £t(j£>.£i;co[i.«t, x'JpiE jjlo'j, /<.a6ù>^

C'J Xe'yêi;, àlT^' à-oOpt^ajj.Év/i t'Àv xdy./|V ty,; /.EoaV?,;, av^p£'.ov Gyr,ij.x 25

£Vrîu(î».|AÉV/l, (7'JV£li7£')iOci) |X£TZ 5oO £V TÙ [-/.OVa'TTYlpU;) .

'O 81 Ti'Xr.oaxraç to'j; 'Xo'yo'j; tv;; OoyaTpôç aÙTO'j y.al ^txvcty.a;

7rxvT« Ta ÔTTapyovTa a'jToû toÎç TïTtoyoîç /.ai aTioOp^a; Tr,v y.oy.riV

TViç y.i(Dcù.7,: a'jT-^ç, y.où iwuGx; aÙTViv zvrîpwov, [j.ETojvrjay.aev " aj-

I
Cod. SoÔTjdav. — - Corf. TsXeuti^ia;. — ^ Cod. «0|Tiv6r)a7iç. — ' Cod. y.-jivr|Tà. —
^ Çod. àTio/éarj;. — ''
Cod. xXÉovïa. ^ "
Cod, £7iipf|Htei. — ^ Cod. (iETov6[jLa<j£v.
VIE DE SAINTE MARINE. 55

Xciç * ^taTïioviV/iç lîxùxviv, aÉGOv yzp •TTÙp [Aé>.£t; eiotévaf otô oùoa ' f. "O'

TÙ vw, îva Tr'A-ziptotjujAev tà,v È7V7.yye^''7.v rjixtov.

''
Kxl laÇiov aijT/,v £Î(7r,),0av àv tco /CO'.voêîw. 'H;/.£pz c)s t'^ ''^I-'-s??

7too£Xo:tt£v tî Tîaî; èv -aT'. àosT"^ /.al ÛTray.o-Â "/.a'. TaxEivcoTsi xai -r^

TZoU-J, àa-A/niv.. OoiTAaira 5s Tivà; ypovo'jç dv tù [AcivacTYipwo voja',-

Co'jCTiv aTravTsç OTi j'jvoOyoç £(jtIv rJià t6 àys'vEtov '


ical Ietttov ttiÇ

O-wv-?;? aÙT-?,;' à'XVj'. 5e l'XEyjV oti àiro tyiç i'jiï£pSa'XciU'7r,ç «/.py.ç £yx,pa-

'" TEiaç, OT'. fîi.z 5'Jrj -/iiy.Epwv x.al Tpuov TuvEeaive tov xaTEpa w'jtTiç,

/.y.'. T:poi7£0vix.£ TV) àiîîivi'oEi x.at u/iV/ipaywyia /.al t-/] axpa 'jTra)cor,

' Tvapà /.arà. xoiv


io(jT£ /.al yaoÎ5[/.aTa la[A/.T(t)v aÙT/jv ^^aSEiv t)£'jij

àat(/.ovwV o£'tiv£ç ^
yàp twv «ijOevouvtcov ÈTTexlOri tt] ysipl, 7cap«y_pvi[Aa

lÔÏTO .

'*
'E/.jV.r/iTo 5e TO /.'j'.v'jÇi'jV T£i7aapa'x'jVT7. cjv aÙTw àvàpaç. Raxà
jA-?,va 5e '
zinatt^ii oOv Toiv à5i'X<pwv àirEdTÉ'XavTO £Î; t«; Trpx^e'.-

/.«.l 5ou7v£tai; toO pjvaijT/.pio'j, 5ià to e/eiv É'^mOev xal â'X'Xoii? twv
àvaywpr.Ttov i^pfjv-i5a. 'V— ripye 5è £v t<ô aaTco Tr,ç oooQi -avooyeîov

/.al oî 7îop£ÛO[ji.£voi ôSoiTîOpoùvTE; àvsTca'JovTO £/.£îO£V £v fj'.ç TroXV/iv

2U OspaîTEiav è^£T£'l£i aÙTor; ô TCav5o/£'Jç.

'Ev [JM O'jv TÛ>v -/îy-Epcùv j^îaOj'vtcov to'j Mapivoj (i'JV a>vA&l? Tp;-

alv àS£'),<poî'; 5taxovr,i7X'. xal /.aTa>.'jGavTa)v aÙTwv £v tw iravooy_£«|)

(T'jvsêr, T'.và (jToaTuoTYiV 5ia'fO£Îpai t/iv to'j 7rav5ùy£<oç GuyaTEpa ital

\ixfjt~.^ u'jzr:/ -/.x-y. yacrpiç. EIite 5e cj CTpax'.wTTiÇ Trpôç aùr/i'v Et


25 yvdjaSriTExa'. to 5pàj/.a toOto Trapà toù naTpo'ç Goy '', ii~\ oti ô [y.o-

vayoç vsÛTEpoç 6 ^.Eyo'iAsvo; Mapivoç £/.£ivoç ÈxoijA/i'Ovi [xet £[-/.oO.

Evoùç 5e TravSoyE'ji; OTt xaxà yaiTpoç é'yEi. -ft Ouyotr/ip a-JxoO

/.al £3£uv(i(Tai; to 7:pzy[;,a, ECpr, aOTYiV TIoOev coi toOto ; K.al aiTta'-

(jaTO Tov [j/i'^y./'j-i Maptvov, "kiyowjX oti ô vEWTEpo? [/.ovayôç ô eôei-

35 5r,ç
''
to'j /.o'.vo§''o'j ô /.al dvoj/.a'!^ojj.Evo; IMapi'voç è>.0('JV eÏç £[/.£ èjceîvÔ^

[A£ '
i-'j'.r,r;vi È'y/.'jov'*. X/.av5aX('70£U oOv Èxl tô i7'j;ASàv ô 7:av5oy6Ô;

àvacTa; dsaawv È'cpOaTEV Et; to [i.ovaiT'/i'p'.ov £y/,>.YiTê'j<i)v /.al Xs'ytov

rio'j ectIv ô 7t>.zvo; e/.eÎ'vo: ô iE'jSoypiTTÎavoç. 'fi; 5a /.al ETEpa

'
Cfjf/. ôyÉviov. — 2 Coi/. aÙTrj. — ' Cod. r]xive;. — ' Cod. ëv. — ' Cod. 7toiTf.ôaO'j.

C'orf. eOïiîù;. — ' Cod. \irju — » Cod. ïyy\io-i.


56 VirO DK SAINTE MARINE.

r'Xeîova xaxà twv -).£iovcuv [Aovxywv yysrjyr.vzei isic) aolI Vkf^i )t«l

•^pioTVi'Or, ^i,' 71V aiTiav xaÙTa <pac)C£i aTrexpiO-/)' ©uyaTp'.ov e;yov [j.o-

voyevcç eiç o sAttioxc £ty_rjv £i; to sjxov y'lP*? avaTrauuai, xa'.


^t"-^

oiecpOetpev aÙTVjv 6 aovayô; Mapivoç. «t/ici ^è aÙTÔ) '


6 r.yo'Jixevo;' 5

f- '"' 'Aoelipè, tÎ é'yto * cci TrotY.aat jj./, ovtoç a'jToij wiîa; à'X'X' £v tôj ap-

yia^M xÙtov sjt -r>i; fV.ax.'jvîîaç oOi^ev [Aot z),VjV £7T'.v £Î jj.r,
' t'/j

'tÔaaavTo; Se toO Mapivciu (aetz x.xi xiov éxepwv à^£A(pu)v, 'Xave!,

aùxio ô ÂY''jûf/.£voç' Aùx/j Êçxlv y) ro'XixEty. rro'j y-cà r, a.c/.r.nii;, ôxi 1"

xaT£"Xu(7a; sv xoi -av^oyeito y.al £(p6£ifxç xviv GuyaxÉpa xoO Tuavrîo-

/£wç, xat £>^Ôù)v d ixaxvîp auxr,; OÉaxpov -/iiazç^ xoTç xoopxotç èiroiY)'-

(j£v ; I Ir.vxz «/.oOffaç ô jj.axzpioç Mxpîvo; È'^Tev £7:1


— poccoxov lÉyoïv*

Suyytôpïîçdv [Aoi, TTZTEp, 6x1 (ô; avOpMTUoç £77'Xav/;0-/iv . 'O 6k.r,yoû-


[/.£Voç ôpyKJÔEl; èçâêa'XEv aùxôv l'çto xr,; [/.ovr,ç, Itywv ô'xi oùx £t5£- 15

7ic\jç£Ta'. èv xw p.ovacx'/ipi'u.

'E^eT^ÔÙjv O'Jv à/.aOÉi^ETO é'çcoGsv xr,ç [AOvr;Ç xoù TC'Aàivoç xai r,V£y-

y.ïv xô 4''5yoç xal xov -/.aûuwMa. Oî oùv ewepyoj/.evo'. £v xû [/.ovasxvi-

pûo ^^pwTcov aùxov TTôiç £^w xaÔvjXfXi, y.oà £>v£y£V "Ox; ÈTTopvEuca xal
£?£§). y)6viv xoù [y.ovaciXY)pîou. tl^Oaaac ^£ toù xEy.efv ttjv 6uyaxép« xoù 20

7:0.^1 ^oyéiii;, èiroivi'uev appev, /cai 'Xaêèov aùxo ô Ttaxvip xr,<; xdpviç vi'vey-

/.£v aùxo £tç xô y.ovacxr'piov. E'jpav Se xov Maptvov ï^coOev xoO •ttu-

^ôjvoç x.aOa'Çoyavov y.al irpoGpi'j'aç aùxov xo TraiSiov MyEi" 'looù xo

TE/.vov cou x.axô)ç eiTTEioaç' 'XzSe aùxo' '. Kal àçEtç aùxo'' d ttxv-

^oyEÙç avEytipTiijEV. Aaêtov Se ô Mapîvo; xo uai^iov EOX-iesTo XÉytov 25

'lioù Èyw xaxà xàç ây.apxi'a; p.O'j âTro'>.a[ji.êavco" xi d\ xoù. xô «Ôaiov

flp£<poç xoùxo GÙv £[xo'. à"oïv/i'o/Csi ; "Hpçaxc oùv ex, xwv iroiy.Évwv '
^^ajy.-

êzvEW yila /^al xpaipEtv «ùxô * wç TraxTi'p. "Hp/.Ei, Se aùxw r, 0)ki<]/t;

y,v Ei/^EV, œ'X>.à x.al xô raiStov xAaTov ''


x.y.l ô^updj/.£vov vî)(^piou xà
30
îi;,axi.a aùxoù.
MExà lÎÈ exr, xpt'a TrpocE-Ecav oî àiÎE'X(pol xw /•lyo'jfAEvfo >,£yùvxE;'

S'jyywpriuov, TraxEp, xôv àfîsXtpov às/CEt aùxù r, iTTixtaYisi.;, oiôxi

£-1 TCzvxojv c'oy.o'Xôy/iCEv xô ÉauxoO ijfpi'Xy.a. Toù ok rjyoujtEvou ;r/i

'
Cod. aÙTÔ. — - Cfi(/. £i(jLi. — 2 ro(/. :r|(J.îv. — * Corf. rjpwtov. — ' Cod. aÙTÛ. —
Corf. aÙTw. — '^
t'orf. 7:oi[iat'v(i)v. — * Coil. aÙTw. — ''
Cod. x),aiiav.
VIE DE SAINTE MARINE. 57

-aiQoy.evo'j -/iîçavTO 'XEyeiv oî àSsXcpoi'- 'Eàv ;r/) Ss^r, aÙTov, x,al r,[;.£Î;

àvayojpoOy.ev èic ttjc [aov-^;. Fltoç ei^yoj/.ev rtï» ©soi aiTriSat ouyjç^oSpvî-

T'.v Twv zy.apT'.wv Tiy.ûv, (7ï)'[A£pov E}(^ovTO^ a'jTOÙ Tpta E'tyi y.x^iC,o-

[iévou £Î; TO ÛTvatOpov xoO t:u7vWvoç xal y/^ '7uyj(^wpoùvTOç aùiroO.

5 TxOtz àxo'jffa; ô r,youy.£vo; è'cbïi «ùtoI;" Aià t/iM 'jy.sTspœv àyaTrr.v

i-îsyoïy.a'. a'jTciv. Kal xa^.ÉTa; tov Mapivov è'ip'/i aÙTOV Oùx ùxapye'.ç

à'^io; CT7;vai èv r^ Trporepa cou xa^si 5ià Tviv ây.apTÎav viv sTrpa^aç'

otà r^i Tr,v àyzTCViv tcov àà£).Q(ûv oéyo'Aai cie ucrTspov ttzvtcov etç tov

/.xvo'vx. O 6è Mapivoç vîp^aTO j-Aaieiv /cai (pv)iïi" Rai toùto [-«.sya

10 tj.ui è<7T'v, xOp'.e ;i.ciu, oTi z^iov aot êTTOt-zicaç é'ccoQev toù Trulôivoç

ïiosAÔEtv, ïva îiâv o'jtwç à^io'jjy.a; oo'j'Xeus'.v toî; âyi'oiç irarpacw.


Etx^sv o'jv aÙTov ô r.yo'jy.evoç =v xoti; àyprliiTOt; â'pyotç toù ao- * f- "l'

vxoTYjpiou. 'Eitoîsi oijv aîiTz £v TVjW.ôJ <p6ê(p zxi — dOw. Eiys èï to

7r«'.5iov àsi àx.o),ouOo'jvTa «ùtÔv o-'.gOsv. Où/. vîpx.sî'TO tv toTi; ivei-

15 p«(7y.otç oiç Etyev ô y.ovayàç, i>,>à x.a.1 eOliêeTO irepi [ttïç] Tpocpr,ç

To5 -aïooç, TToOsv aÙTw ETci^wije;. 'Au^rjOsvTo; '


i5!è Toij TraiStou lîsri-

yev £v TÛ [j.Qva(7Tvipî(|j ev izoXkri àpsTvi avocxpaçèv /.al à^io)6èv toO


ayyeXixoù a-j^-ii'J.a.toç .

Xpôvou oè TvapeXÔdvToç èv ;j.tz Tôiv •ô;A£pojv eTf/ipwTViiîEV ô ôyotj[ji.e-

20 vo; Toùç à^sAcpoù; 'XéytoV FloO ÈittÎv ô aaxzpioç Mapivoç. ôxt irWj

TpiTr.v yjjAEpav ê'j(^ei ÔTi où-/. eiSov aÙTÔv £v tyI ix-iù:r,aio;-' «£!• yào rpw-
to? TtzvTuv s'jpiGXETO sîç Tov xavova ÎTTàiy.evo;' EîcAOaTe oùv si;

TO xaHiov /.xl OezcacrOs " ar, zpp(o<7Tùv '


xccTz/etTat. 'ATUsAÔdvTeç

ôà eùpov aÙTOV xelsiwOevTa ;c3cl àitYi'yyEO^av tù 7;youy.svto ÔTi 6 à^eX-


25 (poç •À;v.àiv Maptvo? st£>.£hû97i. O lîè eiirev 'Apa irwç à77rjA9£v r, i/\>yh

aÙToO; TTOÎav àiro>.oytav sy^si àoOvat Trept Tr,; ây.apTiaç viç sma^Ev ;

ripousTaHE 0£ )CY|0£uOr,vy.'. a'jxdv. Kai oj; t,>.0o-/ XoOcat xùtov, e'j-

pov ô't'. yuv/î èîTiv, -/.ai £;£Tr'Xzyr,(jav /.ai vîp^avTO Travxéç xpà^eiv
•/cal Xeys'.v ;y.tz «pwvr, to KûpiE ilvfinryi.

30 O Ae r,yo'Jy.£vo; à/.où(7a; vipcÔTa aÙTO'jç tÎ iaji to ôpeoy.avov. Ot


i^È eirtov 'O iSilffoq viy.cJv Mapivo; yjvfl sittiv. 'ETiOwv oùv o 7Îyoù-

y.cvo; /.7.1 ùîùv è'ppuj^êv éauTov yoL'j.a: eîç toùç Tïoiîa; y.ùx-^ç y.STà 5a-
xpùwv TToHojv Kal (ptovr^ia; oûtoj,;- Oùe teXsutcô viàyà) £tç toù;
âytO'jç cou '
Ttobaç à'w; où àx.où(j(o Try -apic coO (JDyyûp'/iciv viv vÎTrap-

' fO(/. Ofù?i9£vTo;. — - Cod, OsâïOfjOai. — ' Coil àpiouTûv. — ' forf. ifîouuoù.
58 VIF, DE SAINTE MARINE.

Tov '
v.ç (jL Asoac'vo'j àï a'JTO'j y.ot). oi^'jpojjiî'vo'j àvoi;açx ^
to 'TTOv.a

h Mxpt'va io-ri' lit y.àv sîJwç toOto ê'irpx^a;, où/, âv n'j'iiy (M^rfy-n TÔ
â.>j.xz'rr,'j.y. cou' oti àè v.v) eJowç toOto s~pa^aç, o:x tojto i'jve-

'ATO5Tpe(]/£ (ÎÈ rj r.yo'jasvjç Ttpoç tov —Tyouyia toS i'/Jlih —po; 5

«'JTOV, jcat èXOovToç xutoO è'cpT, ô 7;yo'jp!.2voç" 'looù, à^el^Oi; r.aoiv

jVlapivo; àitaôavev. O Se Tvav^oya-ji; ECpVT 'O Qtrti cuyy coprlor, ^


aù-
TÔv ot; tov oixo'v [j.ou £pr,pi.ov èTtoiTicev. Rai cp-o'îl Trpô; «ùtov ô r,yo'J-

pLEVOÇ" METavV/îTOV, ào£>.Çpè, ÔTl Tiy.xpTEÇ SVWTT'.OV ToO 0£oO, xal L[J.i

Toîç TCiîç pyfv.aci £TC0Î7i(7a; viy.apTOV xayu ê'vjxév to'j' ô yàp Mapivoç lo

y'jvvf SGTtv. Ta'jTX àxouTaç ô Tvavboyeù; èv Èx.7r)iYi^£'. -/.ai (poêw tcoXXw

yi.voy.êvo; stcI toîç )i£yoyivoiç, y.al 7.z.ê(l)V «ùtùv 6 y.yo'Jjj.jvoç =<pavs-

pwGjv aÙTOv Q-ri yuvTÎ Ètt'.v. "npçaTo O'Jv r/.sîvoç /.T-aieiv /.xi c/à'jpe^Gai.

K:'X /.r.^e-JTxvTs? to âauTr,; ayiuTaTov ^.si'ij^xvov àxeOsvTO àv 9v{-

"''
f- y.y.iç OT'-ot; asTà 'yx7.'y.iôv /.al Gij.vcov ooçi^ov' t£ç tov ©eov. Te'^vO; 15

Se TO'JTWV T/lÔev /; 9uyzT-/;p toO Trav^oj^eo)!; ^aijy.ov',*!^o|A£vyi '


/.al èço-

u.o'XoyouiAs'vv] tv)v zArlOeiy-V. Ii<|>r, yàp oti ô CTpaTicoTr,; y.tuztYiIî^

i;.£, /.al Trapaypr,;-/.a îaÔvi èv tw [AV7)'|j,a-ri Tf,q ocvar ^lapi'aç, y.al irav-

T£; £^o'|a"Cov tov 0£ov £711 Tw y£yov6Ti nriiJ.HM, y.y.\ Try >jTrof;.ov7;v

y.'jTfii ôt; (/.s'/pi ÔavaToo 5i£/.apT£pv)<î£V ij.ri ^avEpôicai éauTriv. 20


Ta'JTr,: Toivjv, àya'TTVîTol, (viAûiTaaEv tyiv woy.ovr.v /.al TViv tx-
-eivwciv. i'va àçiwO£tr,j;.£v Tr,e f^oE'fli; toù (")£0'j 5'jv aÙTOÎ;, èv XpiOTto

Ir.nr/j TO) R'j:i(o v-.v-uiv, oj r, i^dça £Îç to'jç aîwvaç twv aicovcov

'
Si ce passage a été copié exactement, il y a une faute dans le manuscrit, et il

faut lire ; fjuyywpiQatv îî; Tr,v à[AapT{civ t^v îip.apTov. — - Coit. àvoi^a;. — "
Co(/. (yuy-

(Bibliothèque Nationale : ms. du fonds grec 1313 (n- siècle),


f»' 26i'-267').

Le texte de ce manuscrit est exactement le même que celui


du manusoit 2474 du fonds grec de la Bibliothèque Natio-
nale {Voij. B), sauf qu'il a été transcrit en grec du xv" siècle.
Je crois donc inutile de le reproduire.
VIE DE SAINTE MARINE. 59

H
(Bililiotliciiue du niniiastcrc dii SainlSéptilcre : ms. 329 (xvir siècle), collalionné
avec le ms. ilc la Biblioilièciue Nalionale ilii fonds grec 1632 (Voy. C), f"» 108-117).

Tiliv prccéihitl le le.vte : liio; xal jto).iTïia tïj; àsia; ij-riipo; T||jimv Mapia; Tijç

|i,£TOvoii.a(jer|(iï); Mcxpivoç. — Paf/e 41, ligne !l. "Evav ||


Eî; tov. — II Om. toû. —
11. Yuvaï/a... TaxTix/jv || f'J^*'''"' '""' àV'*'^" '^'''' •''"'' xai TaxTixyj. — 13. xôpïiv ||

(HiYaTÉpav. — 13. Om. ai... èxsïvov. — 14. xriv xôpï)v ||


to nai5iov. — IJ. (.>»*. xocl

xr.v... _Mapiav. — ID. aOÇïioEV ||


oO'EriVE. — Ui. îSoù ||
aÛTOu. — 17. ocvéyM SiSu xà ||

cX«> ta ëSwxa. — 17. TtriYÉvu ||


j'Kayé'iiD. — 17. Om. va y"w xa).6Y»)po;. — 18. Toiaùxa..

làv 11
àno TGV TtaTÉpa Tit); erae' llaTÉpa (iou, iaii. — "^î. niltv ||
Add. ôtioù. — i3.
Tov II
TTiV. — :?3. Om. eIvui. — 23. TtaTTJp II
Ttaïépaç. — '23. x»t£vOyïi II èxaxavÙYei. —
24. xal )ÉY£i Tiii; ||
oxi xa'c |jiè xXàiiaxa xà ëkYEv xii sÎTtev xrjv. — 24. xijiio... xoptxCïi

Il
xà|jw, oxi èoù EÏtrai 8ri),ux6. — 20. too;... f,(jE ||
Ttw; 0£>,r,; 8yvji6^ va daai. — 26.
oTtoù II
6x1. — 29. x6>!«i)... (iou II
xoup£ij/o) xà [jia).ia xrj; xs^a),^; (J'O'J' — '^' 42, 1- 1.

|iET' È(jÉv« Il i).£X£<j£. — 2. iàrjyOfj ||


è3éy^^r\<.t. — 2. xopr); ||
ÔyYaxpo; aÙTOù. — 3. ÉxoO-

pEViOEv aùiriv ||
£X'jùp£'i/£v xo x£;pàXi ti];. — 1. ÈmovinaiTEV II
|i£t' ôvo(ji.a<r£v. — 6. Om.
XT)v. — 6. oÉêri; || ËêoÇ- — 'J- ôioxi ||
.[dd. to; — 7. oEgaivEi \j.iaa Et; Il ÈaoEvriç Etc. —
7. Om. iJ.6vov. — 9. (lovaaxvipiov ||
.\ild. xii r||j,î'pav xr-.v rjnÉpav aO'^ïivE EÎç xo |j.ova(îxy|-

piov. — 9. ènprJ/UTCxEv II
ÈnpouxoTtxEv. — 12. xoXÔY'Cipoi II
.Add. xa! ôaoi xr|v Ëê).£Tiav.

— 12. E'J'YavE II
EUYaÇEV. — 13. xiiiv cpwvwv ||
xïjç cptov^;. — 15. Aomov... TiaxÉpa; ||

"Ex'j-/£ xal £Xoi|/.y]6ri 6 iiaxop. — 16. au^EvEV || aûÇ>ivE. — 17. xal eiJjaMt 5a'.|iôvta ||
x».xà

5at[i6va)v. — 18. £'.' xi;... ËuxEXvav ||


EÏç xiva àTXO xoù; àcrOEvsïi; ëÔetev xà X^P'â xï);

iitivw xou iripauxa laxpEUEXov. 'Hxov )o'.7tov ôloi xou? ol xaXÔYripoi eu; trapâvxa, xai
iiyaai avvrfiii.a.y xdtÔE [i^vav ËuTEXav. — 21. (hx. Et; xo y.âdxpov. — 22. Siôxi... àW.ovtôv

Il
ôiôxiî E'Xaai xal àXXwv. — 24. [jiâxpo; ||
ixàxpo[Jia. — 24. avaitaOwaiv II àvaitaùovto.
— 25. ÉxapiEv II
ËX7|jiv£v. — 20. Èxïivou; Il
èxeîvo; ôxav ÛTcriYEvav. — 27. Jliav ,|
Kai
|i.iôt. — 27. xov II
.idd. aOxôv. — 28. xov ||
xou. — 29. (j7co\jSai6x£po;... ia\j II oTtouSaloç.

OÉXïiaai xo Xoitiov xal iaij xaî EeY*- — 31. Om. \i,ï xoii; â>,),ou; à3E).:poù;. — 32. aTCO
xov fc)E6v II
Èx tUoO. — 32. Om. Kai. — 34. Om. x#,v àY'*^- — 34. va iiTZciyiù ||
Ona-
YEVw. — /'. 43, /. I. Miav Yoûv II Kai [jià. — 2. -jnàfou-/ Il
CTtàv. — 2. Om. x^v. —
4. ÇevoSo'/ou II
.4(W. xai ÈYxaoxpioSr]. — 4. ÈY''(<)pi(îï| Il voiîtrï). — 5. eItie oxi ||
eThe to
mô;. — 8. !Mapîvov ||
.4'W. xai e'iixev. — 12. Xe'yei ||
êXeyev. — 12. <J/£uSoxa)ÔY£p'j; jj

«l/EySoypiffXtavo; — 12. Kat... £X07?îaa£; Il 'ETxpounâvxyiCTE xov ô à7rEaxa).ji.£vo; ànô xov


riYoOiisvov xïi eitie xov Ka>ù); â>pia£;. — l.J. eItiev || xai eÎtie xov. — 16. Om. IXeyev.
— 17. Om. 6 ï]Y°'V-^°î' — ^^' '^'J'av II
xi. — 18. Om. xai eîhev. — 18. Sxi ||
6iaxl.
— 18. e'xw E^xa. — 21. x;va aE 11 xi va dO'j. — 21. Om. xûpa. — 26. Mcav... tléërii

II

Il
xai jjiiav èÇeOïi; xai Èaù. 29. ixaiY^iov || iraiYviSr). — 29. àxoùoa; Il w; rjxoudEV. —
30. xoù; Tioèa? Il xà itoSipia. — 31. SÉdnoxdi j/.ou 11
îxixEp. — 31. w;...£yaXa II oxjâv..-

ËicpaXa. — 31. opvioSEic || opYiaôr) xai. — 32. iiovaixripiov ||


.Add. xai eTtiev lOiov
Èaù 5ÈV ôsXïi; eXOï) eI; xô [lovaTxiôpiov. — 33. àTiô... (J.axpô6£v |1
àixo xy)v 6upav ï^oi ành
|iaxp66Ev Tï|v [lo/viv ÈKâftExov. — 34. naYEXov II TtaYovîav. — 36. ëÇm II
àTiÉSw xoù |xo-

vaaxifipiou. — 36. Su II
êiaxi. — P. 44, /. 2. xaipo; Il
.idd. xrj;. — 3. ÈTcrjpÉv xo ||

inf,çi- xo itaiôiov. — 3. Om. ô ÇevoSiS^oç- — 4. Om. àito. — 4. ëppii|;EV... k'jjiTtpoaOEv

xou II
Ëppii|;£v XOU XO Ttaiôtov. — 6. Ënap xo II
Ënapé xo XoiTuov. — 6. w; Il eï xi. — 7.

ÛTûty?;... Mapt^vo; Il
âotiê/i, xai 6 MapTvo; ËXî.êEV. — 8. 6ôupô|J:£vo; Il Xynoufievo;. — 8.

£i(jiE II ri|iai. — II. ÈvvoiiÇsTov... CurjEv 11 £7ti|j.E),f,xai, xai £H£pi7vài£i. — 12. Ont. xpi-
Y'Jpou. — 13. ÈxpÉipExo... Kai il
ETpEÇEV XO îTaiôiov w; TtarÉpaç xoy. Kai. — 15. xÔTtou;...

ïY^a 11 xdnou; xr,v iyiav xa^' r,i/.îpav, — 10. Om. Xoinov. — 18. £7tapazà)£aav xov Xe-
60 VIIO DE S.VINTK MARINE.

Yovte; II
E^Tiav tov. — 'JO. '0 5; ||
Kai i. — 21. ojx l|
Sèv. — TS. 07tâv(op.£v || 'jnn^é-
vr,|j.at. — 23. Om. à|A^. — 23. va a\iy/u>f''>'^''i H ""* V-^i ffUY/wpriO/,. — 24. iîoO ||
auTou.
— 25. Om. TtiXiv. — 2(1 TaOra ||
ai/zà. — ''27. xaXwjijvri' ||
TtapaxaXouOvïiv — . 27. tûv
\6^{tMiV II TÔV AoYOv. — 2'S. ànô,.. àôsXçoû; 1| àreô ôXou;, xal Eiç; t:^v ujTEprjv râ^tv va £vat
àTTÔ ôXouç loù; àÇEXœo'j;. — 29. Mapîvoç 11 Add. [xExa x)a'jOtJ.oû. — 30. Oi/t. àyiE. —
3(1. 0»i. ('>?. — 32 GouXeûuiû II
ôouXeùm. — 3.5. 7u«i8îiv ||
Add. tou. — 35. (^Im. tou.

— 36. IxXaiE... î;>ito'jv II £<]/:)iÇ;v x»l ËXEysv a-jià, TaTà, |xa)iici, <i; xïBm; Ë)(ouv ou-ir,-

6£iav Ta 7:ai5ia va yypi'jouv. — /^'.


45, /. 2. âXXoi ||
ETEpoi. — o. àXXov... ëvvoiav ||

oiXXo; irEipactiAo; va £)(vi k'vvoiav. — 4. iXXo Èxpidi^ETO II iXXo ôitoû ë-/priCe. — 10. !5o0

Il
«Otou. — 10. 6noO ôèv II
(jiÎ!J.£pov xai SÈv. — 10. EÎ5a II olSa. — 11. 6 onoîo; ||

oTcoû. — 11. £xxXr)a;7.v ||


àtoXovîîav. — 13. Eiitav II elitov eî;. — 14. 0)«. vô. — 16.

ËxajJie II
ËitpiSE. — 17. Kai ||
.Add. û; — 17. Xo-jaoMi II àTcoXo'Joo'jv. — 17. xoii eC-
p^xïv II
E-jpîxasi.— 17. -^Tov II
£vot. — 18. «oêov .. (pwvï) Il oXoi, xai [jnâ tpwvri ËxpoSav
|JL£ cpôêov [lÉyav. — 20. Om. tàç qptovàç xal. — 21. auTï] ?) ffiiyyiQffiç II exeîvo. — 21.
EÏTtav II
.'Idd. TOV. — 22. ESpa|j.EV || -JTiîiYE. — 23. Om. npô; t6 XeJij/ivov. — 24. toù;
TtoSaç II
Ta itoôipia. — 21. xai... EXeyEv II xoî ËxXouv xai oSOpETo xai ëXeyev. — 26.
Toû (-)£oO II (Ji-.u. — 26. (JiEya || [iEyiXov. — 27. ai ËTiTaioa, SiÔTi II Ë/m, ôti. — 27.
Om. ày£a toû Oeoû. — 27. xoitajisvoc 11 xoÎTMvTa;. — 28. toù; Il .4rW. àyîou;. —
30. ènaiSEViE; Il TtaiÔE'jEi;. — 33. xai £|xtiv£u<je II xai ectte'.Xe xïi Ep-rivuije. — 35. to'j

Il
TOV. — 36. Meov... ËxafiEi; Il 0eov xai ei; £|iÉva' |iETà Xoyii (j&'j Ëxa(i£;. — 36. vip-ap-
tov... èyôi II T||j.âpTïixa. — P. 46, '. 4. Om. itpo; Trjv xaf/iyopiav oitoû tt)v ÈxaTr)-

yopyjaav, — 7. Ti(ir)v xa6(ii? Il Tr)V Ti(j.r)V ÔTioû toû. — 8. '!/aXp.iD6iat; ||


ij/aXpioO;. — 13.

TOV Toifov li TO p:v^p.a. — 16. :?ip.£Ï; Il .Add. àSeXçoi piou. — 16. |j.i|ji7i9oï(jiev ||
|ii|j.iti6oû-

j).Ev. — 17. êiavà. .. àÇ'toç II Siavà àÇiti)9ù)p.£v xai ti[ji£Ï4 va àitoXaOaMpLEv. — 19. Om. tôjv

oùûvwv.

(Mrivatr; toû •^E6po^;olpl'ou. lUvExia; 1805.)

Tvi iS' TOij aÙTOÙ [AYivoç (4>eêpouaû(ou).

Tvi aÙTï] -Âppa [Av/Î[jt.vi Tr,ç oGiaç Mapiaç, tyî; L/.eTovujjLadOsiTyic

jNIy.pivo;.

Tpoç xaxà (japx.a, Eùyjvîou, sîcvi'XBsv év to) [/.ovacT-zipiw, x.al xtts-

xsîpaTO, xal è irr/covai [^.sxà twv veoiTspwv ccoe'X'^côv, àyvoouaê'vvi OTi

yuvPj r,v. 'Ev jy.ià oùv /.x-zoLkûfsot.'jy. [xeO' ÉTÉptov èv TCxv^ojrsiw, wç «^tx-

(pOeipx'Ta Tr.v toO Tvavâ'ojç^ê'w; OuyaTc'pa ^la.êaTv'XsTai xai xaTa^Éjç^eTai

TO ôvEi^oç, xal 71V oùx èvYi'pyviffEv à[/.apTiav, ôpLoloyet. "OOsv to'j ttu-

T-ôivoç èxêa'X'XeTai xr,^ [.tovvic, xal xpiGi ypo'vot; è'çio xalaiirtopei , oTrep

O'jx {oo{vT,c£v sxxpéfpo'jca v^'ttiov. "EtccI i^à lica^éyfiri iroxè x-^ç [J.ov?jç

svxôç Guv7,v y.ùxvi xo -a'.'^a:i.'jv à'ôpsv v/' Z7xexa7,\j(p07| oï ix xax'


VIE DE SAINTE MAIUNE. 61

«ÙTTiv jxeTz TYiv aÙTr,ç -re).ê'jTY)v. Auty) fj.h èv TÔi XYi^eûcaGOai. yovvi

cpavsîca, e^stcI'/^Csv aTjavTaç" •/) Sï toù iravoo^Étdç 6'jyzTyip, Tvovyipw

TTVJ'jaaTi /.-/ifpOsraa, ûito ^TTpaTitoTou Ttvoç ê^/i ^tacpôapviva'," ety^e [Aa^t


'

TViç y.cà tÔ £x Tuopveta; Tuaifîiov âpsevixrjv. EcprvspwQviiTav ô'jxto; rà


xaxà TÀv 6i7iav, à(p' où £T£>,£'jTvi5ev. "Orav yàp àvracptaCsTo, èy''*''-

ptiO-o, 6't'. -flTov Yuvaîka. 'TI ^à Ô'jyaTVip to'j •reavooyj'cd; vî cruy.ocpav-

Tr[<7aux T/|V ÔGiav, £)«,u5i.e'J0vi àiià TCOvvipov oaiiAo'vtov, oOev (ôjxo'Xoy/iTe

«pavspz /ca'i eiirev, ÔTt f^ucpOapYi àxo sva CTpaTiwT'/;v, y.al lonrov ô

TiyoûjjLEvo^ xal oî [/.ovayol, ôtîoû TipoTspov côvo[x.aÇov à07>iav ttîv ôciav,

(SuvaÇïftsiT); Tiôv oûSexa (lïjvwv Toù èvionjTO'j. 'E-v Bevsti'oc; 1819.1

Tco «ijTÔJ v.vivî flJiêÇoouaoUt)) l€'.

T'/i xUttj vîaepa [J-rhJ-'f] tyîç ô'îta; Mxpia; tyi; [/.eT0V0(ji.«(î6swTî

Mapîvo;.
A'jt/i vî fjciy. i'k'koic^oi.'îx rà yuvawefa <popé[AaTa, soopsTsv àviîpû
/.£ix, xal àvTt Mapîa; [xstcovo[/.z(j6vi iMaptvo:, sjxéai'vouda lîè [Aeca

cîç [AovasTvipiov, ô[;.oO ^ï tov xaxà capxa TvaTSpa Tr,ç, IxoupsuOvi [/.o-

vayôç xal ^j-y)p£T£'. [/.îrà tîov vêwtépwv aovaj^ôiv, /(oplç vz yvoiptaOy;

TEAsitoç oTi 'ÀTOV yuvY]. Mi'av (popàv oè xav£UGa(7x eîç éva Tvav^oyeîov :

ilTOi ^EVoSo-yeiov, ojAoO [AS ôiXko'j; à^a'X'pO'Jç, î^taSzXOr, ôt'. é'ip^sipe

T'ov 6'jyaTÉpy. toO Travooyswç, xal oéye-rai sùyapîrjTw; tyiv cuxocp'/v-

Tiav ix'jTry xal to oveiooç, xal ôjj(.o>>oy£i kwç êTrpa^e ttiV à[j.ap-rtav

Èxeivflv, ÔTToO ^êv ËTCpa^EV. ''06ev iSiMyjir, é'^o) aTCO to [AovacT-flptov,

xal £tç fpEÎç ôTvOxVfl'pouç ypdvouç ETaTiaiTuiopvlBT) vî àoioi;7.oç Tpt'po'jija

TO Tvaif^iov èxeTvo, ôtco'j lîèv èyévvvi'îev. 'Eranîri (îà [Ai'av «popàv èiîeyâri

jAÉca il; TQ [/.ovacTïfpiov. Kai oO'tioç, o,T£ -/lyoufAevoç xal oî ry.ovzyol,

r,v TTpo ô7.îyov à6).iav èxrAoov, tAaxapiaaôjv [A£ya>.cov vi^iwirav.


Ill

TEXTE COPTE
PUBLIÉ ET TRADUIT PAR

H. HYVERNAT

A\ ANT- PROPOS

Une recension copie de la Vie de sainte Marine nous est par-


venue, quoique fort mutilée, dans deux manuscrits, ou plutôt
deux Iragments de manuscrits saliidiques Clarendon Press, :

fragment J9, à la bibliotlièque Bodiéienne, à Oxtbrd, et Fonds


copte 129", fol. 38-41, à la Bibliothèque Nationale de Paris.
Le fragment de la Clarendon Press ne comprend que deux
folios, paginés 139-142. La page est divisée en deux colonnes;

récriture ressemble à celle du n" 2 de la jilanche XI de notre


Allnuit de Paléoyrtijj/iie Copte, que nous avons attribué au
XI'' siècle (1).
Le fragment de la Bibliothèque Nationale est de quatre folios
paginés 93-99. Le texte est également sur deux colonnes. L'écri-

(1) Nous devons ce renseigiu'iuent à .M. W. A. Cruiii. i|iii a bien voulu nous
fournir la copie du fragment de la Clarendon Pi-ess.
VIE DE SAINTE MARINE. 63
_

ture m"a paru un peu plus ancienne que celle de la planche XI,
2, de mon Album. Elle est peut-être du x° siècle.
Le texte dans les deux fragments est généralement correct et
la langue en est de bonne époque. Les mots grecs eux-mêmes ne
sont pas trop maltraités, en dehors des modifications qu'ils su-
bissent régulièrement en passant en copte.
Le premier fragment contient la Vie de Marine au couvent,
depuis son arri\'ée avec son père jusqu'à la veille des événements
qui marquèrent le commencement de sa terril île épreuve. Le
second commence après la réhabilitation partielle de la sainte
et va jusqu'à la fin de la narration.
Ces deux fragments représentent-ils une même recension de la
Vie de sainte Marine? Oui, probablement. Car dans les deux nous
retrouvons certains traits qui ne se rencon rent ni dans le texte
syriaque, ni dans les textes grecs ou latins l'argent : offert à
l'hégumène par le père de Marine, et quelques détails se rappor-
tant à la chute supposée de la sainte. Cependant tandis que dans
le fragment de la Clarendon Press le supérieur du couvent n'est

jamais appelé que V/iégamèue, dans celui de Paris il est géné-


ralement nommé le vieillard, etquekjuefois le vieillard Itcyii-
inène, mais jamais Vhégumène. Cela indique tout au moins que
nos deux fragments représentent deux variétés d'une même
recension, qu'on peut appeler la recension égyptienne.
Le manuscrit d'Oxford est bien conservé et sa lecture n'offre
aucune difficulté spéciale. Nous le publions, comme nous l'avons
reçu de M. W. A. Crum — à l'obligeance de qui nous en devons
la copie, — sans tenir compte des lignes. Les points dans notre
édition correspondent aux paragraphes du manuscrit. Le ma-
nuscrit de Paris, par contre, offre deux ou trois pages qui de-
mandent à être déchiffrées plutôt qu'à être lues. Il a été cojiié
en partie par nous-même et en partie par M. l'abbé Eugène Le-
vesque, qui a bien voulu aussi se charger de reviser les épreu\es
sur le manuscrit lui-même. Nous publions ce texte en conser-
vant les lignes telles qu'elles sont dans l'original, afin de facili-
ceux qui voudront rétablir par conjecture, ou par
ter la tâche à
déchiffrement sur l'original, ce que nous n'avons pas déchiffré
nous-même, faute de loisir ou de talent (1).

(1) Nous avons fréqueimnent l'cproduit les plus petits détails de l'écriture du

manuscrit afiu d'en donner une idée exacte au lecteur: mais nous n'avons pas
^, ^'E LiK SAINTE MAlilNK.
64

Nous avons conservé, dans notre édition dutexte, la pagina-


tion copte des originaux, y ajoutant apour indiquer la première
et b pour marquer la seconde colonne. Dans la traduction fran-
çaise nous avons remplacé les chiffres coptes par les arabes.
Nous nous sommes altstenu de commenter certains passages,
bien intéressants pourtant au point de vue des institutions mo-
naciiiques en Egypte. Cela nous aurait entraîné trop loin, et
puis mieux vaut pour cela attendre que nous ayons eu le lionlieur
de découvrir un texte complet de cette recension, soit en copte
même, soit, ce qui est plus espérable, en traduction arabe.

la prétention de ne les avoir janiai.s négligés, quand ils n'avaient pas d'impor-
tance, par ex. le tréma surponctuation (souvent mauvaisei.
Ci, la et les majus-
cules au commencement des paragraphes.
ro-iiict)iie

IIOAI'IA UcVpillA

(Clarendon Press, Fragment 59. i

...TG iin(ni?u)r. rii|)(| iiiiAiiitii eneiiiA. iie-.-rovuGiioc p.xo a.

AH IITep(;C|6IUf; GTKATAOTAr.lC linp«)UB AVCO ll(|-rAIIUC|

X(3 A TGC|<;21U(3 IITOII IIIIOC AC)^On(| (3pO(| At)OVeeCA2HR


iicGi" iiAC| iiovuAii"j<oiif; iioe line ciihv Tiipov
AcjoMone iiiieoiiiiT eieiiTooTC) GTe cnav iii^e iieo.vo-

KOTTIIIOC MG A(|G()OVTII IIIIOOV GII2VrOVU6l IOC XG Api


|AI"AI1II lll'AI IITGI KO'.'I ll(r.-.\()|-|A Ml()()|- lir.VOOC «JliO.V

*6liei'l"i'\il Gr?ll IIGIIIOIIACTHpiOII AG II IIGIITA.VC; BApOC b.

UTAH GAtDOV IIGAG I le'.M'OVLIGIIOC IIAt| ÏII OV2GEIG A(;


IIGTeil IIGIMOIIAGTIipiOII IICGp\piA ll\pilUA All GBO.V AG
IIGVI-AIKDII IKi GpetOli IIOIA IICGtOlie. Gp^AllOVA II2IITOV
."JtOIIG ll(|p(rCOr. ."JApG IKHMIIIV ^yGHZICG IIIIIJAq IIGGAO
GBO.V Gp()(| 211 lipetOB miGV«riA IIGGCrGII TGt|ArAIIII. lAI

|"G TGVIIIIt)IA IIIIGI MA GTOVAAB IIGpG IIGI TOOV p\- _


*piA IIIIOVB All MA^'JUpG. A.V.VA TGIIXpiA [-^i'-) TlipiHI p|| a.
""
iinovAAi iiiiGirl'v\ii. nGT(|ipoov;M ZApoii ovnicroo ik;

AVCO OVpUII.VO KTOK GIIKOCIIOC AG OVIl OVLIll-


IIG A.VAA
H^yG II2HTC| GVpXpiA TGVG2IIIG (">/') MM ll(;V,"JMpG
Mil

GVEKOGIT GVOBG GVKHKA2HV GOpoV HA.' KTOK .'ilApOII


^AIIiyOMK GpOII MM MGKKOVI M.'yiipG gll OVpA,"JG, MpCOMG
AG A(|nA2r() GAM llGqZO ACIOVdl^-JT IIA(| G(|AtO IIIIOC AG
•f-COIIC UIIOK *IIAAOGIC IIg[|](OT MlipKAAT GIIAV GIIKOC- b.

IJOC IIKGCOIl AG IIIIGI+OG(; IITA'I'VVII • lievroVUeilOC AI-

irrcpcqiiA'.- ciiGqeoAZA mm mov(o;'j iiiiGqeHT G20'.-ii

eXUIITMOMAXOC AqOVG2GA2ll(; IIIICOII GTAIAKOMGI A(|Ai


TO-r IITOOT(| A(|^SGqACOq A(|+ GA<0(| MHGK.VABT A(|p-
66 VIE DE SAINTE MARINE.

CtV^qe iipoiino un iieqKovi ii^iiipe iKvpiiioc (itjeeii

eCHÏACKeCIC un ZeiIllO.MITIA. A(|lieTf;V(; IIIIApilKX;


pnA a. KAACOC eilllfîC [îJaI un IIO-I-AAUOO IUI IIAII'|-|(|)AII()II.

Aq^uHie iKri neiiox uuApiiioc 2m n^scoiio iiii(;i|(run-

^iiK; Aqepo^'j. A iievco'.'iioiHx; ei ^yApoq AqcrBiiiieqiyiiie


nexAq iiAq >e iiaaokk; iieitor +iic;6ve xe nA^ycoiie
II2AH riR IIAI. -i^llApAKAAei IIUOK OI^AIIGI GB()A2II CUJUA
UIK^pKA neKeil?AA IIApillOC CAIIIiOA UUOK U rH;200 V
uiiTev^yn aqAiAKoïKii cpoK. Ac^cone uiiiica ziikovi
b. II200V AqeuToii uuoq a<|I5U)k GpAT{| iiiiMO'i'ie. a
ne'.roviioiioc xi iiiiApiiioi; ZAeriiq AcjneAeve uuoq
KAACOC 2U eilllOUOC IITU I JTUOUAAOC. Ac^iitone iiTe-
pC:(|pUO(V una AAA'/ lipiOUn OIIIO GII6{|U'i"(;TUpiOII.

A()'rAAq <:2iiiio(r un ecnnoAUTiA evo^.


iiackiick:
ni(;pe iHJcnnv iiav epoci xe une aaa'»- ubco pcoT
GTequopr AViio'i'TG opoc) xe UApinoc neciovp. Axeq-
puB a. -l-iVii ^nio ncA iRopi| *(;2ovn A(|nApAKAAoi inie'/i'O'i'uo-

noc X6 t^ine ei^yoon un aaa',- iqjconti eiunrei


nKtocuiKon. nrGp(U|oiue xn A(|piio(r a()+ UAq nnuAn-
^'jcone unoquicoT Aqoco n^nrc) UAVAAq eq^yooii
en eennoo" uacki^icic ecocxe nre not|pAn opcoeiT eu iia
nin. uniiccoc A nxAxe iinein-Giioc neon iiApvAion Ktoe
KAiA •r(;(|cvniioiA \i\f unueeve nnecnnv ernnx gkulkj
b. (jXBG *nrio,"jnxAiAKoiuA xe xi nnniixn nuApiiioc
UGCIO'.'p llt|p06IC GXAlAKOniA CGXAKO (1) nOVIlOO' UUG-
poG nenxG KAXA pouriG. AVUApAKAAGi unevrovuGnoc
AqxAA(| uAv unovGiuG Gxcroptrc eeoov epG nxAxe
0TU13 G-fuKAe uuApinoc nenxG. ne ovn ov;yGepG;ynu
nxG HApxiiJ" nxnoAic epe nnonAXoc ovne en ncquA-
n^cone GC|cipG nnuAv novnGxiiAnov(| un ovnoo-
uunxiiAipcouG...

(1) Construction apparemment défectueuse; peut-être manque-t-il quelque


chose dans l'original.
VIE DE SAINTE MARINE. 67

B.

(Bibliothèque Nationale, Fonds copte 129i'\ t'>' 38-41.

c|r a. r>{).\. cV.v.xA o'/ CO ivvp iipoiino


AO iiToq. »'. 211 TOI eVIIOLIO
Ae iieqï^Hpe MM \COpiC
unepKAA{| Kot OqCAIi
eei eriiiiTO BOA iinpo. Il

MIHÎGIIHV. MOpKO'.M
A iKvpiiioc; Gp [iiejiir iio'i2o

U MIC II OC) V [ov] OVAO


A iio(|eiioii
...Lixeii 2po."j Ojxtoq

...BOA 211 A iioiiiio'.-r

...q* — BCOK OeO'i'll

ovAe uneq^yi i^Apoq Aq2e


no MCA OVOOIK OpO(j (;l)IIKOrK
IITO rillOIIAC 21 IIKA2 opo
TlipiOll O'i- o'i'coiie 2 A re
Ae o'i'Biiiie (|AIIO:

o[vA]e iino neq nesA(| MA(i .\o

[ueev](5 +IIKA2 ov A(|^ytoiio


ii[Aq] eriie IIIIOK MACOII
n[6q]eiu)T 3:6 IIAplIIOC MO
A[q]'f- >iiieiiiiovi> AA(| MAq AO A
Il AV. ... qA a. pi iiAueevo ha
A AAA eueqniT Aoeic iieitoT
b. II2IIT OAII AO •fx'jtoiio
T(;(|(viiiii)ii2 uiioov
Zll II2COB II
iiiiovri; Il 110

iieqcnx. AVto ig m(;vc mot


TeqTpo<|>ii iia[tot]oio iiam
68 VIE DE SAINTE MARINE.

ne oToeiK 2 A lieKIlVKII
un oveiiov _ 2Apt)i lin iiA
un ovuoov en
ov;yi* ...
— Kovi ii;'iiipe

se[tuee]v<3 iiAue
AC^ytOIIO .\(;

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IKiIKOC Api ii:vcoK


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irlX GTlili TU(| piT iie[eiu)T]
()llltol^^^ — ,\e akÂat n
AVU) f()VCO,")T TA.\Allll)p[«)c]
iiiioK esu qe a. unoov [n2oov]
b. iiA... unp AqBtoK e20Vii
kaL.vaav] iip[(o] ;yApoq a<)
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(3i;y

A.\.\A ApriAI'A AqeUOOC AC|pi

(1) Sic (?); lisez unoKiiA



• Ill

*^ H T
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.....

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cil.
1 1. • .
VIE DE SAINTE .MARINE.

ii(i îcotoq
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<)'.K()/I Al\

Tcoo'i'ii a:e

(i(|IIA,")»J^

iinnqccouA
09

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6BO.\ il... AC|2{i (3pOOV ev
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70 VIE DE SAINTE MARI.NE.

2.v.\(). Aq,"j piuG Aqeco.v


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2IA«0G" 211 6ALI IIGVZO un

(1) Sic; lisez CKGVOG?


VIE DE SAINTE MARIXE. 71

26ijpueioove ^^^\^ ^^ „
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Tove upon xe xin erievo (sie)

ne AiietoiiT ei^j eriiiiAV


exAKO'.- un une .vaav n
iyine k(o ii coovtu ta

(IJ Sic; lisez uqeiue?


72 VIE DE SAINTE MARINE.

iiuii Ail II ru 20I O'.'AG


oveiie riiieo 211 II AGIO U A
6Bo.\ en TIIO OV.\G 211 IIGT
Aie. ^JOOII II AI. —
en TCVIIC)-.' A.'
A II2AA() un
xoov ii(;<t)(|
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enccouA GCOUA AV
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CttJIIA (1) IIIKïAp un pT peu A
VIUIAIIApi iiOAei eneiiov
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AVKToov eiiev A AAA IIApCMI

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IIIIKAeiieHT pOG AVtt) Tel
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ilTIIO(r MApo TUG GTO'.'AAB
TH iiTei i;ei TAi iriAcqei

(l).SVc, lisez 2ATU IIGKHJA-


VIK DE SAINTE MARINE. 73

IK: MU xec opoG unec


zv noLioiiH Kovi novo
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ooG un lien ne? ^ALlMll^

(Il .S/< ; lisez GIIAK.VHpOIIOLIGI.


TRADUCTION

p. 139 a. * ... toute notre affaire avant notre arrivée en ce lieu. Or. Thé-
gumène voyant la détermination de Thomme, et ayant appris de
lui que sa femme était morte, il le reçut et commanda qu'on lui
donnât une habitation comme à tous les frères. [Et l'homme]
prit l'argent qu'il avait sur lui, deu.x cents pièces d'or, et le tendit
à l'hégumène, en disant « Fais-moi la charité de recevoir de moi
:

'
11. 139 b. celte légère aumône, et de l'employer pour les * gens de ce mo-
nastère, afin que nous ne leur soyons pas à charge. » L'hégumène
lui dit incontinent < Les gens qui sont dans ce monastère n'ont
:

pas besoin d'argent, car leur règle est de travailler de leurs


mains pour vivre. Que si l'un d'eux tombe malade et s'affaiblit,
les frères ont compassion de lui et le supportent du travail de
leurs mains, pour gagner sa charité. Telle est la coutume de ce
'
p. 140 a. lieu saint. Cette montagne n'a pas besoin *
d'or, mon fils. Ce dont
nous avons tous besoin, c'est le salut de nos âmes. Celui qui
nous est fidèle et riche. Retourne plutôt dans le monde,
veille sur
où une foule de gens sont dans le besoin, eux, leurs femmes et
leurs enfants, ayant faim et soit et étant nus. Distribue-leur cet
argent, puis reviens vers nous, et alors nous te recevrons avec
joie, toi et ton jeune fils. » Mais l'homme se prosterna la face
contre terre et, adorant l'hégumène, il lui dit « Je t'en sup-
:


p. 140 b. plie, * monSeigneur Père, ne me laisse pas revoir le monde de
crainte que je nuise à mon âme. »
L'hégumène, voyant son anxiété et le désir de son cœur pour
la vie monacale, commanda au frère de service qui les emmena
de sa présence. On lui rasa les ciieveux et on lui mit la coiffure
monacale. Et il passa sept ans, avec son jeune fils Marinos, dans
la pi'atique de l'ascétisme et de la vie religieuse. Il enseigna
p. 141 a. comme il faut l'écriture à Marinos, * et lui fit apprendre les
Psaumes et les Antiennes.
VIE DE SAINTE MARINE. 75

Or le père de Marines tomba malade de la maladie de sa visi-


tation (I) et se trouva dans un état critique. L'hégumène étant
venu lui faire visite, il lui dit : « Mon Seigneur Père, je crois que
ceci est ma dernière maladie. Je t'en prie, lorsque je serai sorti
de mon corps, n'éloigne pas ton serviteur Marinos de toi ;
qu'il

reste à ton service jour et nuit. »

Et il arriva qu'après quelques jours*, il s'endormit et s'en alla •


p. ui b.

vers Dieu. L'hégumène


Marinos auprès de lui et l'instruisit
prit
comme il faut dans les règles de la vie monacale. Et il arriva que
lorsque celui-ci fut grand, personne ne connaissant son secret, il
s'adonna à de grandes ascèses (mortifications) et de nombreuses
polities (pratiques religieuses). Les frères, voyant que son men-
ton ne se garnissait pas de barbe, le surnommèrent Marinos
l'Eunuque. Son âme reciierchait la retraite * et il supplia l'hégu- •
p. m a.

mène, lui disant : « Je rougis de ne me trouver qu'avec des mon-


dains. » L'hégumène, voyant qu'il était grand, lui donna l'ha-
bitation de son père. Il y resta seul, faisant de grandes ascèses,
en sorte que son nom devint célèbre partout.
Puis l'ennemi de notre race, le serpent ancien, devint envieux
suivant son habitude et mit cette pensée dans l'esprit des frères
qui se rendaient à Kimé (2) à cause de l'institution de la Diaco-
nie : « *
Prenez avec vous Marinos l'Eunuque, afin qu'il veille à la p. 142 b.

Diaconie, car il s'en perd une grande partie chaque année. »


Il prièrent donc l'hi'gumène qui le leur accorda. Ils ne savaient

pas le méchant piège dont l'ennemi voulait se servir pour affli-


ger Marinos. Il était une fille du gouverneur de la ville, chez qui
les moines descendaient, et qui leur faisait du bien et grande
charité

B.

* dehors, mais il ne permit pas à lui ni à son fils de se '


p. 93 a.

mêler au.x: frères.


Or Marinos passa douze ans dans cette résignation, sans comp-

(1) C'est-à-dii'c : dont il devait mourir. Cf. le syriaque Mf^as.


(2) Kimé en copte sahidique est le nom de l'Egypte.
7G VIE DE SAINTi: MARINE.

ter les cinq années qu'il passa en delioi's de la porte. Il ne faiblit


pas un seul jour, ni

Il ne demanda même pas du pain au monastère, pas même une


datte. Et il ne fut pas attristé à la pensée de l'or que son père

p. ït3 b. avait donné aux moines. Mais il se contentait, * pour sa sub-


sistance, du travail de ses mains. Il se nourrissait d'un peu de
pain, de sel et d'eau. Or il arriva que lorsque son terme en ce.
monde fut échu, suivant la règle commune à tous les hommes,
il tomba malade, et la fièvre s'empara fortement de lui. Le por-
tier entra chez lui et le trouva couché sur la terre, une pierre
sous la tète. Il lui dit : « Que t'est-il arrivé, mon frère Marinos? »
p. 94 a. — Celui-ci répondit : « Souviens-toi de moi *
(dans tes prières),
ô mon Seigneur Père, car, aujourd'hui, je suis malade. C'est le

Dieu de vérité, Jésus-Ciirist, qui te donnera ta récompense (pour


ce que tu as fait) pour moi et mon petit fds; car je crois, ù mon
bien-aimé Père, que c'est ma dernière maladie. Achève donc ta
miséricorde envers moi, pour Dieu. Quand je serai sorti de mon
corps, prends mon petit fds auprès de toi, instruis-le bien dans
la crainte du Seigneur, la règle de nos Pères, et le travail des
'
p. 9-1 b. mains pour sa subsistance. Et je t'en conjure par mon *
. . . .

ne laisse personne
mais fais-moi la charité

Or il arriva qu'en ce moment une lumière et le

portier entendit la voix de son petit fils pleurant et disant :

« Malheur à moi! ô mon bien-aimé Père, car tu m'as rendu mi-


, 95 a. sérable aujourd'hui. » * Etil allaverslui et trouva qu'il était déjà
mort. Et s'assit et pleura lui aussi. Et après un peu (de temps)
il

il pour étendre (?) son corps. Il regarda ses membres et


se leva
découvrit que c'était une femme, comme toutes (les autres
femmes). Il examina ses seins, et les trouva plutôt petits et des-
séchés par la mortification.
Dès qu'il sut que c'était une femme, il déchira ses habits, se
, 95 b. couvrit la tête de cendres et, tout eu pleurs, il * alla trouver le
vieillard hégumène, en s'arrachant les poils de la barbe.
En le voyant, le vieillard se troubla et lui dit : « Qu'est-il
VIE DK SAINTE MARINE. 77

arrivé, mon fils? » — Il lui dit : « Malheur à moi, mon Seigneur


Père, le courroux de Dieu va descendre du ciel sur nous. » — .

Le vieillard lui dit : « A cause de quoi? » — Il lui dit : « A cause


de Marines, le serviteur de Dieu. Car voici vingt ans que nous
lui avons fait endurer toute espèce de souffrances, sans que

nous sachions [la vérité], * et il n'a pas faibli un seul jour. II est •
p. 'm a.

mort cette nuit même, et j'ai trouvé que c'était une femme, tout
comme ma mère qui m'a mis au monde. »
Le vieillard éleva la voix et pleura. Il s'arracha les poils de la
barbe et s'écria disant « Seigneur Jésus-Christ, ne me faites
:

pas périr à cause de mes péchés, car ils sont grands. » Les
frères se réunirent tous pour entendre sa voix, comme, en pleu-
rant, il disait 'Bienheureux es-tu, Marinos, martyr du Christ
: <- •
p. yo i..

Jésus. Levons-nous, ô mon fils, et pleurons sur nous, et accou-


rons vers un faible vaisseau (?) qui a confondu tous les moines.
Allons la vénérer, a\ec d'abondantes larmes, aiin qu'elle prie
Dieu pour nous, pour qu'il détourne de nous sa colère, par égard
pour elle. Car l'ennemi a fait ce qu'il a voulu en nous, car voici
longtemps que, sans le savoir, nous lui avons donné satisfac-
tion, tandis que nous irritions Dieu. »
* Tous se levèrent donc avec le vieillard, et se rendirent à l'ha-
• ,,. 97 a.
bitation extérieure où Marinos gisait, le petit-fils étant assis
auprès de lui et pleurant.
Dès qu'ils s'aperçurent que c'était vraiment une femme, ils
élevèrent leur voix, en pleurant; et, la face contre terre, ils ado-
rèrent le Seigneur, en disant « Dieu, ne nous détruis pas:

pour le péché dont nous sommes coupables envers ce juste. »


Et après un instant ils dirent : « Ensevelissons son corps en
tout honneur. »

Et les frères de la Diaconie en Klmé se levèrent et dirent :

« * Envoyons chercher le gouverneur de la ville pour qu'il voie ce •


v- 9? b.

qui est arrivé et qu'il sache avec les gens de sa ville que nous
sommes innocents de la souillure de sa fille impure. Car voici

bientôt vingt et un ans que la honte ne nous permet pas de dé-


couvrir nos visages dans la ville. »

Aussitôt ils l'envoyèrent chercher, et ils ne touchèrent pas au


corps du saint Marinos jusqu'à ce qu'il arriva fortement ému et
eut *
reconnu le péché qu'il avait commis. II se prosterna le vi- p. 98 a.

sage contre terre, et adora le vieillard et tous les frères, pleurant


/8 VIE DE SAINTE MARINE.

et disant : « Je vous en supplie, priez Dieu pour moi, afin qu'il


ait pitié de moi et me pardonne le péché que j'ai fait. Car depuis
ce temps-là rien ne m'a réussi ni dans mon corps, ni dans mes
biens. »

Le vieillard et les frères se tinrent debout près du corps de


Marinos, et ils l'ensevelirent comme ilfaut, en tout honneur,
p. 'js b. comme une martyre *
; ils la soulevèrent et la portèrent à l'église ;

ils célébrèrent la sijncLce et communièrent (I) en son honneur.


Puis ils l'emportèrent, chantant des Psaumes en la précédant,
et ils déposèrent son corps auprès de ceux des archimandrites.
Ils revinrent à leurs habitations contrits, et pleurant à la pen-
sée de la grande vertu de cette femme, et de la patience avec
laquelle elle avait supporté tant de maux pendant si longtemps,
ne disant jamais un mot (d'excuse), quoique pure et innocente
p. 99 a. *de cette faute; mais se reposant sur le roc inébranlable.
Ce jour-là. le vieillard hégumène entretint les frères, disant :

« Mes enfants, ne négligeons pas notre salut. Mais imitons la

vie de cette martyre, de cette vierge, de cette athlète sainte qui


s'est contenue pendant sa vie si courte, qui a supporté ces grands

p. 99 b. maux* et ces avanies qui n'étaient que pour un temps, et va,


maintenant, hériter les biens éternels dans le siècle futur, par
celui qu'elle a aimé et sur qui elle s'est appuyée, Noti'e-Seigneur
Jésus. Par qui gloire à lui-même et à son bon Père et à l'Esprit-
Saint maintenant et toujours, dans les siècles des siècles. Amen. »

(1) Cf. Epiphan., ExposH. Fidei calholkx, n<» 22, 23 (M., XI.II, col. lOSO) et la
note de Potau sur ce passage (M., ibid., col. 1106).
IV

TEXTE ARABE
PUBLIÉ PAR

IGNAZIO GUIDI
ET

E BLOCHET

AVANT-PROPOS

Les textes arabes qui suivent sont tirés des mss. du Vatican :

Le texteA se trouve dans le « Codex vatic, syriacus 196 » écrit


en 1551 en caractères syriaques, mais en langue arabe (/vrtr-
sùnt); voy. Assemani, Bibliotlt. apost. vatic. Ubrorum ma-
nuscr. catalogus, III, 416; il mesure exactement cm. 35/21.

Ce ms. est très soigneusement écrit et en grande partie voca-


lisé au moyen des voyelles arabes, ce qui le rend important

pour l'histoire de la langue arabe parlée, qu'il reproduit assez


fidèlement. Je me réserve de revenir ailleurs sur ce sujet; na-
turellement toutes les formes et l'orthographe propres de
l'arabe parlé sont conservées dans l'édition de ce texte et des
suivants.
Le texte B est tiré du « Codex vatic, syriacus 199 », qui est
80 ^IE DE SAINTE MARINE.

également en Karsfini ; il mesure cm. 28/17 et a été écrit en


1545; voy. Assemani. op. c, III, 142.
Il existe encore un troisième texte de la légende arabe de
sainte Mai'ine (C) dans le « Codex vatic, arabicus 171 », f. 114 v°
(voy. Mai', Script, vet. n. coll., IV, 312), mais ce texte incom-
plet (il n'a qu'un tiers à peu près de la légende) et assez
mal par quelque copiste ignorant, n'est qu'un abrégé du
écrit
texte B, et n"a pas d'importance.

1. GUIDI.
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(Codex vaticanus syriacus 19G (xvi» siècle), {" 409'-414'.)

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82 VIE ME SAINTE MARINE,

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VIE DE SAINTE MARINE. 83

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84 VIE DE SAINTE MARINE.

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(1) Ajouté ensuite, probablement pour donner à la phrase la correction de


l'arabe littéraire.

(2)L. s^pl?
VIE DE SAINTE MARINE. 8o

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VIE DE SAINTE MARINE. 87

(Cod. vat. syr. 99 (xvi" siècle), f« 115''-119'-.)

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f. 115'.
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88 VIE DE SAINTE MARINE.

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VIE DE SAIXTE MARINE. 89

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90 VIE DE SAINTE MAHIM:.

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TRADUCTION DU TEXTE A

Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit un seul Dieu;


bénis, ô Seigneur!
En ce temps-là, ô mes frères, vivait un homme qui s'appelait
Abraham et sa femme s'appelait Badiïra(l). Cet homme était
fidèle, aimait les orphelins, les veuves et les pauvres, et logeait
chez lui les pèlerins; il avait reçu de Dieu une fille, mais pas
d'autre enfant. Lorsque sa fille grandit et devint comme les

femmes, sa mère mourut. Son père prit alors tout ce qu'il pos-
sédait, le vendit et dit à sa donner
fille : « Je veux te marier et te
ces richesses; quant à moi, j'irai sauver dans ce mon âme,
monde, avant de mourir, et pleurer mes péchés. « Sainte Marina
lui dit « mon père, est-il permis devant Dieu que tu sauves
:

ton âme et me jettes dans la honte? Xe suis-je pas ta fille? Et


n'as-tu pas entendu ce qui est dit au sujet du bon pasteur, qui
se livre mort pour une seule de ses brebis? Je
lui-même à la

jure que je ne te âme du péché en


permettrai pas de sauver ton
m'y laissant moi. » Son père lui dit « ma fille, je veux aller :

dans le monastère d'hommes, mais tu es une jeune fille, et tu es


belle; or le diable est un ennemi manifeste (2) » Sa fille lui dit ! :

« Quelle difficulté y a-t-il pour toi de ne pas leur apprendre

que je suis une femme? Je me déguiserai en jeune homme et je


revêtirai l'habit des moines, en demandant au Seigneur Jésus-
Christ de me cacher avec toi, et de me donner la force de faire
le bien. » Son père, voyant son vif amour pour la vie monacale,

lui dit de raser ses cheveux. Il l'habillade vêtements noirs


et distribua ses richesses aux églises, aux prêtres, aux orphe-

(1) A corrigiM- probabloniout Tadûra, Théodore, ce qui suppose un original


écrit en lettres arabes s, b.\j := 5,<ijj'.

(-2) Cf. Coran, II, 1C2, iOl, etc.


VIE DE SAINTE MARINE. 93

lins, aux veuves et aux pauvres, et ne garda que 100 dinars;


après quoi il prit sa fille, et la conduisit au monastère.
Ce monastère était sur le mont Lilian dans les districts de
Tripoli de Syrie, connu sous le nom de « Monastère de Qiuo-
bin. » Il se rendit donc avec sa fille audit monastère; là ils fu-
rent conduits en la présence du supérieur, se prosternèrent
devant lui, et lui demandèrent sa bénédiction, lui et sa fille.
L'homme dit au supérieur « Mon père, je suis venu vers toi,
:

moi et mon enfant, pour implorer tes prières, vivre sous ta


protection et sauver nos âmes du péché et des soucis du monde. »
Il lui remit alors les 100 dinars. Le supérieur pria sur eux et

leur assigna une cellule. Ils étaient pleins d'ardeur pour garder
leurs âmes du péché, par le jeûne, la prière et la veille. Après
avoir vécu ainsi longtemps, le père tomba malade d'une mala-
die mortelle et mourut dans la miséricorde de Dieu. Son en-
fant, Anba .Marina, demeura dans une grande tristesse et dans
la solitude, ayant perdu son vieux père: il pleura et s'attrista
beaucoup, mais il reprit courage et se fortifia dans le Seigneur
Jésus-Christ; elle(l) se leva, pria et dit : « Seigneur! ne
l'éloigné pas de moi, mais fortifie-moi et défends-moi des pièges
de l'ennemi et de ses ruses, car je suis faible (un faible arbris-
seau). » Les moines causèrent entre eux et dirent « Pauvre :

Anbâ Mririnâ, pauvre petit garçon qui est encore imberbe! »

Marina avait un très bel aspect et accomplissait les bonnes œu-


vres en jeûne, prière et veille.
Ces moines avaient aussi un usage quelques-uns d'entre
:

eux sortaient et allaient tout autour des villages et recueillaient


des aumônes, selon l'usage des monastères. Le supérieur, eu
égard à sa jeunesse, aimait Anbâ Mârinji, le visitait, le chéris-
sait et fortifiait sa foi. Après quelque temps, les moines qui, à
tour de rôle, devaient sortir et aller tout autour du pays, vin-
rent se prosterner devant le supérieur et lui dirent « notre :

père ordonne à Anbcâ Marina de sortir avec nous et de parcourir


!

les villages, car depuis le jour où il est entré au monastère,


il n'est jamais sorti au dehors. » Alors le supérieur appela Anbâ

Marina et lui dit « Tes frères désirent que tu sortes avec eux
:

et parcoures un peu le monde, et rentres sain et sauf, si Dieu

(Ij Le te.\te passe brusquement du masculin au fi'minin, et vice versa.


94 VIE DE SAINTE MARINE.

veut. » Anbfi Marina dit : « J'obéis immédiatement, o mon


père, très volontiers. »

Le supérieur pria sur eux et ils partirent. Quand le soir les


surprit, ils vinrent à une hôtellerie qui était sur le chemin et

y passèrent la nuit. Le maître de riiôtellerie avait une lille qui


avait été séduite par un de leurs amis, et rendue enceinte par
lui. Lorsqu'elle vit le jeune garçon Anbâ Marina avec ses com-

pagnons, elle et l'homme qui l'avait séduite s'entendirent; et


celui-ci lui dit : « Si la chose est découverte, et si ta grossesse
devient visible, dis Ce jeune moine qui a passé la nuit chez
: «

« nous avec les autres moines, est celui qui, étant resté seul avec

« moi, m'a fait violence. » Quelques jours après, la chose fut dé-

couverte, et son déshonneur fut manifeste. Lorsque le père


l'apprit, il la saisit, la châtia, l'invectiva, et lui dit « Qui t'a :

l'endue enceinte, toi maudite? Tu m'as déshonoré, et tu as abaissé


ma tète, ti( m'as humilié parmi les hommes. » Elle répondit :

« Il n'y a dans la chose ni doute, ni secret. Ce jeune moine qui

était avec les moines qui ont passé la nuit chez nous est celui
qui m'a séduite, et il mon péché, m'ayant
est responsable de
fait violence contre ma volonté.
Son père l'emmena et la con-
»

duisit au monastère qui était dans le voisinage, car l'hôtellerie


était à Tourzâ. Son père alla chez le supérieur du monastère
et lui dit « supérieur, vous n'êtes pas des moines! vous
:

n'êtes que des bêtes féroces. » Le supérieur lui dit « Qu'as-tu :

donc? Quel malheur t'est survenu? » Il lui répondit « Eh quoi! :

pourrait-il y avoir quelque chose de pire que cela? Le moine


Anbâ Mârincâ vient et passe la nuit chez nous avec ses compa-
gnons; nous les avons reçus avec tous les égards qui leur étaient
dus, et ensuite il est resté seul avec cette jeune lille, mon en-
fant, et l'a séduite et déshonorée et couverte de honte! Est-ce
là notre récompense? » Le supérieur dit « Attends que les :

moines rentrent, car il est absent, et nous découvrirons com-


ment la chose s'est passée. S'il est coupable, nous le chasserons
du monastère et le traiterons comme de devoir. » Alors le
maître de l'hôtellerie prit sa fille et s'en alla à son hôtellerie
jusqu'au moment où les moines absents, et Anbâ Marina avec
eux, rentrèrent et que le père de la jeune fille fut informé de leur
retour.
La lille ayant enfanté un garçon, le père de celle-ci se leva
VIE DE SAINTE MARINE. 95

immédiatement au monastère. Lorsque Anbâ Marina


et le porta
entra pour saluer le le chassa en lui disant
supérieur, celui-ci :

« Sors de ce monastère! que je ne te revoie plus jamais! » Ce-

lui-ci lui dit « Révèle-moi quel est mon crime, ô mon père,
:

afin que je le confesse. Mais si je suis innocent, ne me crois


pas coupable d'une faute que je n'ai pas commise. » Le su-
périeur dit «: Y a-t-il quelque chose de pire que cela? Tu
as séduit la fille de l'hôtelier; il est venu nous faire de rudes
reproches. » Elle lui dit « Tes prières, ô mon père! je ne
:

sais rien de cette affaire dont tu parles, et, en tout cas, les
hommes pèchent et se repentent, et Notre-Seigneur Jésus-Christ
nous a commandé de faire pénitence; pardonne-moi donc, ô
mon père! » Le supérieur lui dit « Je t'aimais et j'avais tous
:

les égards pour ta jeunesse, alio que tu fusses, comme tes frères,
pur et saint; et tu agis de la sorte! Lève-toi et sors de ce mo-
nastère, n'y reste pas un seul instant de plus, de peur que les
moines se gâtent, périssent et s'écartent du chemin du salut;
tu n'as plus de place au milieu de nous » Et il lui ôta sa cein-
!

ture de moine (?) et le chassa.


Alors il sortit du monastère, et se retira seul dans le voisi-
nage et se construisit une tente où il vivait. L'hôtelier entra
chez le supérieur du monastère avec l'enfant en se plaignant ,

de sa condition; mais le supérieur lui dit « Voilà que je


:

l'ai chassé du monastère; porte-lui l'enfant. » Alors il alla


et jeta l'enfant à côté de lui, et lui dit < Prends ton lils.
: Que
Dieu exige de toi la peine du mal que tu m'as fait! » Anbcâ Ma-
rina prit l'enfant, découpa un maillot dans son manteau, l'en
enveloppa; il le porta aux bergers qui étaient sur le mont Li-
ban, et il lui donnait à boire du lait, jusqu'à ce que l'enfant
grandit et atteignit l'âge de 3 ans. Anbâ Marina supportait la
chaleur et le froid en pleurant, de sorte que son corps en dépé-
rit. Tous les moines se rendaient auprès de lui et lui faisaient

visite. Après un certain temps les moines se présentèrent au


supérieur et lui dirent « notre père! nous te demandons de
:

pardonner à Anbcâ Marina et de le faire revenir à sa place,


parce que nous voyons que son ceirps a dépéri par suite de ce
qu'il souffre en patience. Si son oîil était tourné vers la vie mon-
daine, serait allé habiter quelque ville et serait entré dans le
il

monde, tandis que depuis le jour où il est sorti du monastère, il vit


96 VIE DE SAINTE .MARINE.

enfermé dans cette tente; un jour il mange et pendant plusieurs


jours il ne mange pas. » Le supérieur dit « Il n'est pas conve-:

nable, ô mes enfants, qu'un fornicateur habite le monastère! »

Lorsque les moines virent qu'il n'accueillait pas leur demande au


sujet d'Anbâ Mârintâ, ils dirent de commun accord : « notre
père, si tu ne fais pas revenir Anbâ Marina et ne lui pardonnes
pas et ne pries pas sur lui —
car il a fait pénitence de tout son
cœur et Dieu a commandé d'accueillir les pénitents qui retour-
nent à Lui, —
si tu n'accueilles pas notre demande à son sujet,

nous sortirons tous de ce monastère, pour nous en aller à un au-


tre; nous sommes tous des pécheurs et nous demandons à Dieu
le pardon. » Le supérieur, en voyant leur désir de faire rentrer

Anbâ Marina dans le monastère, leur permit de le ramener


et dit « Allez et ramenez-le à sa cellule. »
:

Ils allèrent chez lui, prirent sa bénédiction et l'amenèrent.


Lorsqu'il entra dans le monastère, il alla au-devant du supé-
rieur et le « Pour l'amour
salua en baissant sa tête, et lui dit :

de Dieu, pardonne mon péché, car j'ai péché, mais je ne com-


mettrai pas ce péché une seconde fois. » Le supérieur pria sur
lui et lui pardonna son péché et le fit retourner à sa cellule, avec
le petit enfant. Anbâ Marina (que ses prières soient sur nous!)

entra dans la cellule et y demeura longtemps, sans en sortir,


parce que le supérieur lui avait imposé une rude pénitence :

jeûne, génuflexions et Anbâ. Marina devint très faible


veille.

par suite de la pénitence que le supérieur lui avait imposée;


son corps était défait et ses membres s'affaiblissaient par suite
de la grande mortification; alors il tomba dans une maladie
mortelle. Plusieurs jours passèrent sans que les moines le
vissent;ils se dirent l'un à l'autre « Depuis longtemps :

nous ne voyons plus Anbâ Marina à la prière; allons chez


le supérieur et consultons-le pour savoir s'il faut aller chez

lui! » Et ils allèrent tous chez le supérieur et lui dirent : «

notre père, depuis longtemps nous ne voyons plus Anbâ Marina;


si tu le permets, nous irons jusqu'à lui, pour lui faire vi-

site. » Et il leur permit d'y aller. Arrivés à la cellule d'Anbâ


Marina, ils s'arrêtèrent et l'appelèrent une et deu.x fois, sans
qu'il leur répondît. Alors ils ouvrirent la porte et. étant en-
trés, trouvèrent qu'elle était morte dans la miséricorde de
Dieu, et l'enfant pleurait à côté d'elle. Ils allèrent chez le
VIE DE SAI.VTE MARINE. 97

supérieur et lui apprirent ce qui était arrivé à Anbâ Marina,


que ses prières soient sur nous tous, amen!
Le supérieur dit « Gloire à Dieu, qui sait dans quelles con-
:

ditions Tàme de ce pauvre moine est sortie du corps, s'il a ac-


cueilli ou non sa pénitence! Mais allez, lavez-le, enveloppez-le
d'un linceul, priez sur lui et enterrez-le, quoiqu'il ne le mérite
pas de notre part! » Ils se réunirent et allèrent vers lui; mais
quand ils se mirent à le dépouiller de ses vêtements sur le
lavoir, ils aperçurent ses mamelles et connurent qu'elle était
une femme. Ils reculèrent épouxantés et tremblants et pous-
sèrent des cris. Le supérieur en fut troublé, il sortit de sa cellule
effraj'é et dit « Qu"est-il arrivé? »
: « Anbâ Marina est une —
jeune fille! » lui répondirent-ils. Alors il sanglota beaucoup
en poussant des cris affreux et tomba en défaillance pendant
quelque temps, de sorte que ceux qui étaient présents le cru-
rent mort. Us emportèrent le supérieur, oubliant pour le mo-
ment Anbâ Marina. Après un certain laps de temps il reprit
ses sens et vit que tous se tenaient debout devant lui; il se
leva et avec les autres il alla vers le corps de la sainte bénie,
Anbâ Marina (que ses prières soient sur nous!). Le supérieur,
à peine arrivé, se jeta sur elle en criant et en pleurant, et les
autres avec lui. Il dit : « Je jure que je ne lèverai pas ma tête
de ne bougerai pas d'ici, avant de connaître si Dieu
la terre et je
a pardonné mon péché et ce que j'ai fait envers elle! » Et il se
mit à pleurer et crier et il dit « sainte de Dieu, pardonne-
:

moi mon crime et ce que j'ai fait, car j'ai fait un grand mal et
j'ai péché en ajoutant foi au discours d'un indigne contre toi

et en te chassant d'entre tes frères bénis! » Il pleurait et gé-


missait en prononçant ces mots et des mots semblables, et tous
les frères pleuraient en voyant ses gémissements, ses pleurs et
sa grande douleur à cause de ce qu'il avait fait à sainte Marine.
Les moines prièrent sur elle dans l'église depuis le matin
jusqu'au soir en chantant des psaumes, en pleurant et en criant.
Tout d'un coup ils entendirent une voix du ciel qui disait au
supérieur « Lève ta tète de la terre; ce que tu as fait n'était
:

pas par ton ordre ou par ta ^'olonté, mais plutôt tu as acoumpli


ce que la loi canonique commande. Ton péché est pardonné :

ne t'attriste pas » Tandis qu'il priait sur la sainte de Dieu (que


!

ses prières soient sur nous!), la nouvelle arriva au maître de


98 vu; DE .S.M.NTE MARINE.

l'hôtellerie. Il se leva immédiatement et ils vinrent, lui et sa

fille, et se jetèrent sur le corps de la sainte.Sa fille se mit à


pleurer, en criant, et en disant : « Pardoiinc-mni, ô sninte de
Dieu, car notre ami, le soldat (1) , est celui qui m'a séduite et
m'a ordonné de dire ce que j'ai dit à ton sujet. »

Ils l'ensevelirent et l'enterrèrent en psalmodiant et en louant


et glorifiant Dieu qui a soin de notre salut, clément et miséri-
cordieux avec ceux qui font le bien envers ses élus et ses
saints : à Lui est gloire, honneur, puissance dès maintenant
et jusqu'à la fin des siècles, amen! Que la miséricorde de Dieu
soit sur celui qui a écrit, sur celui qui lit et sur celui qui écoute.
Amen, amen.

(l)Tel est, je crois, ici le sens du mot ^^ |-ooooiî; le synaxare a


^ti'ir^
en effet .^C-Ul ,5.;,=^ j^\
AVANT-PROPOS

Le synaxare copte, ou plutôt le synaxare de l'Église copte,


existe dans trois manuscrits de la Bibliothèque Natiimalc. Le
premier, qui porte len" 256 du fonds arabe, se compose de deux
tomes reliés ensemble. Il est très bien écrit, mais assez peu cor-
rect. Il est parfaitement complet, quoi qu'en ait dit le célèbre

Eusèbe Renaudot. On n'y remarque pas de date, mais on peut,


sans crainte de se tromper, l'attribuer au xvi" siècle. Il est cer-
tain qu"il a été copié en Egypte.
Le second manuscrit comprend également deux volumes
in-4". qui portent les n"*' 4779 et 4780. L'écriture en est très
médiocre. Il a été copié dans les dernières années du xix° siècle.
Le troisième exemplaire du synaxare copte est formé de deux
volumes petit in-folio, qui ont été donnés par l'Institut fran-
çais d'archéologie du Caire à la Bibliothèque Nationale, où ils
sont numérotés 4869 et 4870 dans le fonds arabe. Le corps de
ces deux manuscrits est d'une belle écriture neskhi chrétienne,
qui me parait de la fin du xiv° siècle de notre ère; malheureu-
sement comme beaucoup de manuscrits coptes et arabes chré-
tiens, ce synaxare a beaucoup souffert et les prenuères et
les dernières pages des deux volumes ont disparu depuis
une époque qu'il est impossible de déterminer. Ces parties
manquantes ont été remplacées à une date tout à fait récente par
une Copie en neskhi égyptien cursif exécutée sur un exemplaire
qui est peut-être d'une famille très différente de celle à laquelle
appartient ce troisième exemplaire du Sijnaxare.
Je désignerai le manuscrit arabe 2.56 par A, le 4 779 et 4780 par
1(1(1 VIE DE SAINTE MARINE.

B synaxare formé par les deux volumes arabes


et C, et enfin le
48G9 4870 par D et E. Les six premiers mois du calendrier
et
copte, Tot. Babèh, Hator, Kihak, Tobah et Amsliir, ont été tra-
duits en allemand par F. Wustenfeld, Sijna.variuindaîi ist Hei-
ligen Kalendav der Coptischen Christen, Gotha, F. A. Per-
thes, 1879, 8°, x-324 pages.

E. Blochet.
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I. A omet ces quatre doniiers mots.


•2. E AJJ,1/».

3. E 'ii.

5. c ^^r.
6. A donne la leçon vJL^^-^.

7. C renverse l'ordre des mots de cette phrase et donne '.^' ^ U,»^


''
y».

8. C U>ljji. .

10. A Jv.a3.

II. C 1^^>J.
12. E ^jJj L).

13. C et E ^J>~^.
14. C et E ^\.
t 16.
15. cy.
E omet.
17. C ^j:,vÏ1^, e -j~'^, t*~- C-^ïisr'.
102 VIE DE SAINTE MARINE.

C, fol. 251-.-^ 2.-;L> J iii^^Cj 'c^UJ' jc^: 23 J,' Ji-^ p 22!^^,Lo ^^^ ^^'

i^'i^ Siisj 1^,'


(jl". 1^,'^ J^ 3.3oyi Ijj' 32 i»j j_,,.C J31 JJ^^t'.-'-M

^J.^^ J l_^J^ 38 .,' 3"Jfi-'' .,Uy s^ C^-ii-- Uli 36a.Cj 35 -V.^

18. C et E (^-U.

19. C et E X^.
20. E ^l.,.!tj t/l'!.

21. C J-V.'.

22. A L-j,U.

23. C J.
24. C et E ^jSLj.
25. i.;:^^.

26. C et E OjiuE.

27. C A \^\j^, l^-'b'^^-, El^U >s~'


28. C Lx-^.
29. E J^a>j JU^, ^J.i'.

•.10. E Uiiid.

31. C pJ-U Jl ^U-^i.


32. C Jii.

33. C ciy!.

34. 0^3_,.

35. C ^0->Vj-'-

3G. A iJLi, E vjjU!.


37. C Jii'lj.

38. C ç^\.
VIE DE SAINTE MARIXE. 103

iLl" ^Cb J Jy ^W i'-Lo.' j:^,


J^ ^ 39 .^Ky ^r' SsÛ
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^O JU 'i' y Jl^ Uj,JU jij..^' ^.^U 4oL'^jU jjiijt J


" • '^ ^ -^ ^'
. " , , C, fol. 251'"

"ii, jff% *-V> ,' J-'L . l,.<iJLM JJ.^ ».W. fJjJ' 48, r-J, J.J ;i*;;^' Di E, loi. I.VJ'"

^Jj ,5J ^-^' , ifï^ U 3 L-.iï." 00, ri)' »l») oi J oï^ V^î

3'J. A J^y ^,^j ^^ ^.^L>j ^,!r^l, E J^^^Jl ^,. ^^.' .'y^î ^b" ^, E omet

les mots 'j ,^0.4 «:=.' ;^' ,^ J^.i.

11. ^X;'.
-li. C omet ces trois mots, E omet ^iJ' »s.
43. C intervertit ces deux mots.
44. Cette phrase ne se trouve que dans C, E donne Li! .' O^'U \^A
'
>Uî
j-v^' ^:o'.* _,ut L,u. *

46. C ^Jj.
47. E .^:j.

48. E^,jJ' ;j-^Jj-".

49. A? .^UL", C.^LUJl. E .hU«-''.

ÔI. C ,
-.0,.".

'•yl. C omet.
53. C x;.C.
54. C et E '^.

55. C remplace ce mot par JsL», E , a,^' ,~)' ^5 L/i:iul u»j "il.

50. C donne ainsi cette phra.se ^Jl,.»~ki.' Ss^ }ju --iU ^j !l) I ^iil.
^ ~r- i_5 o- •• ^-^^ '

E omet M;U.
57. E omet.
104 VIK DE SAINTE MARINE.

L! L! 63. U. 62Ua:' il_^ 1 = 61 ",JJ , 4J.;i3' _:;^'^ !;-•'

idi-jJ^J'j JUL) ijr^'_^3


-^~'- «->^_; ^1 -*: .»^- ^— J-r-* 'V. "' ^ '
_,|J! ^^-v-77 ^vC, -.L 76 ,Kj As'j;. 73"^^' L«) 74 ,!^. jJ'

^,^' Ji:.. cL|^ ^^! Ç^j\]^. b,U Ui ^ï,^. ^r^^^ j^'^i


'•-!' _,i-o.^

E, fol. 159^» 80 V L^ ^^.x;^!


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_^)jJ' i^jJ.JL" 79^^.1/' Uj 7H^' J j-^j)

84L4XawLj 83_^)Jb ^J^ J'^ Dj ^.:^'-'' 82 'J Jol 81 ij'bii- w-^JhjJ

59. E l^>!.
Glt. C Sj-^a^ij.

(il. E iJl*2...

Oi. E iiLi'.

(«. E Ci!j.

04. E Uj'iJ-^.
GD. A, E C^::.W .

07. E vj^;dj'
«8. E !_jV^I.
G9. Cette plu-asc no se trouve pas dans A.
70. E J.l L^ j.^i>.
71. E C^jlf.
72. j^«>.
73. A JL^'.
74. C >.L j ^.Cj ^,'£'j, E ^^^U loi l;_y;l ^1^..

75. E ^S ^y^)\
Jy
76. A et C omettent cette plirase.

77. C C^Ui, E J^!.


78. A et E omettent.
79. v^^j.
80. C et E j.

81. C et E ^jJI iT'/r


8-2. L^-^'Jo.
83. ^j-'^j.
81. C j.^*~j=.b, E *^=.>^-.
VIE DE SAINTE MARINE. 105

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91. C Lj~", E Lj-'l A.U..>! J.

92. C ^V'j- E p.

93. C *Jài, E t^S «.Jis.

94. J-^*-\ ^^^.

96. C omet ces quatre mots.


97. Ne se trouve que dans E.
98. Ne se trouve que flans E.
99. C ^fdJ^! ..jt.) f^;U.

100. c, E .}^t.\.

101. A et C omettent les six mots après ^J^^ii.


102. Cet E J'^J.

103. ^;.( ^;iU.


101. Cette phrase ne se trouve que clans E avec les fautes suivantes ; j3-^-!I

pour e~- , C^-J pour vjl^-'ji^,

105. A et C omettent.
K.K3. E ^'3^..
lOG VIE DE SAINTE MARINE.

J' lials:' 111^'' ./ S\ I10'--Tt?'*:!j 109 U^j^' 108^^

118^^ ->^' ^ 117 J--' lUîU^ji.! llojj^ ll'iU>.i 113.:^..=^

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107. E *^7^,.

lOS. E b!.

110. E a-^j^.

m. c L^j-sJ! f-x.

11-2. A et c !_y, E omet.

113. A et C Ly^'-V , E Lj^jJd;'.

111. E ^yi.

115. C^, E^U^t.


116. E Ijj", A et C omettent.
HT. 'Zy~^ .

118. .V et E l'emplaceut par ^j^--' Ujt= .)_j.\j' '-^'bi.y


TRADUCTION

Le quinzième jour du mois de Masori.


Ce même jour mourut sainte Marine. Cette sainte était la
fille d'un chrétien de la classe riche et son nom était Marie;

elle perdit sa mère dès son enfance et ce fut son père qui l'éleva
et qui lui donna une instruction parfaite jusqu'au jour où elle
fut nubile; il marier dans l'intention de se
chercha alors à la
retirer ensuite dans un couvent pour y embrasser la vie mo-
nastique. Elle lui dit « mon père! comment peux-tu sauver
:

ton âme et perdre la mienne? » II lui répondit « Que puis-je faire :

de toi qui es une femme? » Elle lui dit « Certes, je dépouillerai :

mes habits de femme et je revêtirai les vêtements des hommes. »


Elle mit immédiatement son projet à exécution, se rasa la
tête et revêtit des habits masculins. Quand son père vit que
son intention était irrévocable et qu'elle était bien décidée à
mettre son projet à exécution, il partagea ce qu'il possédait
entre les maliieureux, n'en gardant pour lui qu'une faible
partie, puis il chaniiea le nom de sa fille en Marina (1), et se
rendit dans un monastère où il resta en cellule (2), lui et sa fille,

(I) En syriaque. Marina signilie « notre maitre » et est une forme masculine'
(|ue le latin a naturellement prise pour un féminin, par suite de l'analogie avec
les noms de la déclinaison en a.

li) Iijls comme le sj-riaque |i!^,.i^ est emprunté au grec xsXXtov qui est le di-

minutif de x£/.),a, xéXÀri, en latin cella: les couvents étaient anciennement non
(le grands édifices, comme ceux qui furent bâtis au moyen âge, mais une ag-

glomération de petites cabanes autour d'une église. Au milieu du iv siècle,


saint Pacome, le fondateur des ordres monastiques, bâtit à Tabenne, dans la
Ilaute-Thébaïde, un très grand nombre de ces maisonnettes assez rajjprocliées les
unes des autres, et divisées en cellules contenant trois ci'nobites. Plus tard, vers

le .XIV' siècle, le mot de hj^. au i)luriol ^-^, a fini par désigner un édifice
lOS VIE DE SAINTE MARINE.

pendant dix ans, se livrant ensemble à toutes les austérités et


à toutes les pratiques de dévotion. Le père de Marina vint à
mourir et la sainte resta seule, redoublant de ferveur tlans ses
oraisons, dans ses jeûnes et dans ses veilles. Il arriva alors
que le supérieur du monastère envo3'a la sainte avec trois moines
à la ville pour aller régler quelques affaires qui concernaient
le monastère (1), parce qu'il ne savait pas qu'elle était une
femme, et il pensait que la douceur de son langage était due
à l'austérité avec laquelle elle s'acquittait de ses devoirs reli-

gieux.
Quand elle fut partie avec les moines, il arriva qu'ils allèrent
loger dans une hôtellerie (2), parce qu'ils ne pouvaient faire
autrement que d'y descendre cette même nuit. Un soldat du roi

vint également chercher asile dans cette hôtellerie; il jeta les


yeux sur la fille du maître de la maison, la séduisit, et lui dit :

« Si ton père te dit « C'est Anbà Ma-


quelque chose, réponds-lui :

« m'a séduite. » Quand elle montra des


rinà, le jeune moine, qui
signes de grossesse et que son père s'en fut aperçu, elle lui
dit « C'est le jeune moine Anbà .Marina qui m'a séduite. » Son
:

père se leva, se rendit au monastère, et commença à se ré-


pandre en invectives contre les religieux. Quand le supérieur du
monastère fut venu le trouver et qu'il eut appris de lui ce qui
s'était pas.3é, il lui demanda de garder le secret entre eux et
de ne pas dévoiler cette turpitude aux chefs du clergé {el-'oii-
lémà). Le supérieur du couvent manda Anbà Marina, l'apo-
stropha durement et l'insulta sans que ce dernier sût de quoi
il était question. Quand il fut informé de ce qui s'était passé,

il fondit en larmes devant le supérieur et l'implora en disant :

« un jeune homme, et je me suis rendu coupable


Certes, je suis
à tes yeux, pardonne-moi! » Alors le supérieur, dans une
grande colère contre Anbà Marina, la chassa du couvent. La
sainte demeura à la porte du monastère. Quand sa grossesse
fut terminée, la fUle du propriétaire de l'hùtellerie dnnna le

qui rcssemljlo à un cloître, p-J o^J^j, dit Val<out ol-IIamavi dans le Mo'djem
el-boiddan (éd. Wustenfekl, tome IV, p. 150). En Egypte, ce mot désigne un
évêclié, et au Caire, spécialement, la maison du F'atriarche.
(1) Ou pour aller cbercher quelques objets dont on avait besoin dans le mo-
nastère.
(2) Comme tous les autres moines, bien qu'elle fût d'un sexe différent.
VIE DE SAINTE MARINE. 109

jour à un garçon; son père le prit, l'apporta à Anbà Marina et


le lui jeta. Elle le prit, et se mit à rôder autour des bertiers
(de l'açon à se procurer le lait nécessaire) pour l'allaiter. Ensuite
elleredoubla de ferveur dans son jeune et dans ses prières.
La sainte demeura trois ans devant le monastère. Après cela,
lesmoines s'assemblèrent et demandèrent au Père supérieur de
dans le monastère; il y consentit après lui avoir
la faire rentrer
imposé des règles extrêmement sévères, puis il lui permit de
rentrer. La sainte se livrait à des travaux très pénibles, comme
de faire la cuisine, balayer le monastère, remuer la terre et
tirer l'eau.
L'enfant ayant grandi , Anbà Marina le voua à la vie mo-
nastique, parce qu'elle lui avait donné une éducation religieuse
parfaite et dans la crainte du Seigneur. Quand la sainte eut
vécu quarante années dans le monastère, elle mourut après
une maladie de trois jours.
(^>uand le supérieur du monastère apprit la mort d'Anbâ Ma-
rina, il ordonna qu'on lui enlevât ses habits pour lui en mettre
d'autres, puis qu'on la portât à l'église. Quand les moines l'eu-
rent dévêtue, ils s'aperçurent qu'Anbâ Marina était une femme;
tous s'écrièrent : « Miséricorde, mon Dieu! » Ils allèrent ap-
prendre cet événement au supérieur, qui vint; il la vit et resta
confondu d'étonnement, et pleura sur ce qu'il avait fait. Il
envoya ensuite chez le propriétaire de l'hôtellerie pour lui ap-
prendre qu'Anbâ Marina était une femme, et il le fit entrer
auprès de son corps pour le lui montrer. Ils prièrent sur elle
et versèrent des larmes abondantes et récitèrent des actions
de grâce et des alléluia, (^uand ils allèrent s'agenouiller au-
près d'elle pour implorer sa bénédiction, un moine vint qui
était borgne; il frotta son visage sur elle en lui demandant
sa bénédiction, et Dieu rendit son œil clairvoyant de telle

sorte qu'il put s'en servir pour regarder. Quand la sainte


fut ensevelie dans la fosse comme tous les autres. Dieu donna
un ordre à Satan; il prit la fille du propriétaire de l'hôtel-

lerie qui avait accusé à faux la sainte ainsi que le jeune


homme qui l'avait séduite et, les frappant et les torturant, il les

conduisit au lieu où se trouvait le tombeau d'Anbâ Marina, on


leur fixa devant tous les assistants le châtiment qu'ils devaient
subir.
110 VIE DE SAINTE MARINE.

La sainte fit un nombre infini de miracles et on bâtit une


église qui fut dédiée à son nom. L'enfant qu'elle avait élevé
embrassa la vie monastique, il se livra à de grandes austé-
rités et à de nombreuses macérations entre lesquelles il ado-
rait Dieu.
Que Dieu nous fasse miséricorde par l'intercession de sainte
Marine.
V
TEXTE SYRIAQUE
PUBLIÉ PAR

F. NAU

.AVANT-PROPOS

La version syriaque de l'histoire de sainte Marine déri\e


d'un original grec. parvenue sous deux formes
f]lle nous est
différentes, l'une paraphrastique dans un ms. du Sinaï daté de
778. l'autre traduite plus fidèlement dans le reste des mss.
I. Le ms. du Sinaï est le fameux palimpseste où M"° Smith

Lewis et son illustre sœur M""' Kunlop Gibson ont découvert


une si ancienne version syriaque des Évangiles (1). En l'an de
grâce 778. Jean, stylite de Saint-Conon. monastère de Ma'arrath
Metsrên, à mi-chemin entre Antioehe et Alep. gratta un peu le
texte des Évangiles et écrivit par-dessus un i-ecueil d'histoires
de saintes femmes (2). L'histoire de sainte Marine fait partie
de ce recueil du fol. 70'' au fol. 76'' et recouvre les parties sui-

1 The four Gospels in the old Syriac version, transcriljed IVom the Palim-
1 ) Cr.

psest in the Convent of St. Katharine on Mount Sinai, iu-40, et Some payes of
ihe four Gospels relranscribed from the sinaïtic palimpsest with a translation of
the whole text by Agnes Smith Lewis, in-4"'.
(2) Ce texte transcrit par Jean le stylite en 778 a été édité et traduit en anglais

par M» Agnès Smith Lewis (.S<!(dîa sinaitica n»' IX et X, London. l'JOO). Voici une
partie du colophon :

. ..) . "^n f^ f; jos jNj_,.ào ^)j^ L^:iOO* ];..* yOj^ v^v^o N^^^> |
- '^^ "^/ ^i ..a^ l^^^^^o IV' i-s M/
l-*JO, nv> vCDO),-utiû^ft .ûjiLo ^3^/ NJLJL3 ^^Po ^» yo\i^x\ »^i» pîLOjOï.* ^\ poi p>t!s:ï C^Do

• Moi l'humble et le pécheur Jean, stylite de Mar Conon, monastère de Jla'arrath


112 VIE DK SAINTE MARINE.

vantes des Évangiles : Jean xi, 48-xii, 7;— Matthieu .wii,


1-2-xvni, 8; Luc iv, 1-26; — Jean x, 1-23; — Mattliieu xxv,
13-37; viii, 30-ix, 23; xiii, 32-46 (1).

Jean le stylite, appelé aussi le reclus, nous Wit qu'il « a écrit


ce volume ». 11 semble donc probable qu'il a utilisé un manus-
crit syriaque plus ancien et n'a pas composé lui-même d'après
un texte grec la paraphrase qu'il écrit. Cette paraphrase débute
par un exorde de deux pages Louange, gloire et adoration à : «

Dieu qui aime les hommes, ne ferme jamais sa porte aux et


pénitents, etc. », puis n'ajoute pas de détails essentiels aux
autres textes, mais ne perd jamais une occasion de placer un
petit discours dans la bouche des acteurs du récit. Il est très —
important de noter cependant que ce manuscrit si ancien place
Marine en Bithynie et désigne deux fois son monastère par le
mot grec v"-v<in (2) qui est devenu le nom propre du monas-
,

tère patriarcal des Maronites (Kanoubine) (2). 11 y avait qua-


rante frères dans le monastère. Tous les mois, quatre d'entre
eux sortaient pour les affaires du couvent et se reposaient à
mi-chemin chez un hôtelier dont la fille vint à pécher avec un
Romain ((-»oi =
soldat). Marine, accuséepar l'hôtelier, est inter-
rogée par l'hégoumène et lui répond « Pardonne-moi. père, :

au nom de N.-S., parce que j'ai péché comme homme ». Nous


publions ce texte ci-dessous en premier lieu, à l'exception de
l'exorde.
II. Tous les autres textes et manuscrits donnent une rédac-
tion plus concise et ne renferment pas l'exorde ni les développe-
ments oratoires du manuscrit du Sinaï.
Ce sont d'abord les trois mss. du British Museum add. 14.649
(ix^ siècle, fol. 105-107), 12. 172 (x' siècle, fol. 3j-38) et 14.722

Metsrén, district d'Antioche... J'ai écrit ce livre pour l'ulilité de mon àme...
Ce livre fut achevé l'an 1009 (= 778) d'Alexandre le Macédonien, fils de Pliilijipe.
au mois de juillet, le mardi... » Cf. Studia siiuiUica, t. IX, p. ^> et xxui-.\xiv. et
t. X, p. 205.

(1) yO . vi 1 n\ ^^o OtP>* et : yO « -icii n -) o%a ^t foo) 1^/.

(2) Depuis notre p\iblication du texte syriaque (/?. 0. C. 190'. nous avons trouvé
un texte grec ancien qui place Jlarine en Bitlnnie et avons connu ce texte du
Sinaï qui la fait vivre au même endroit; nous serions donc heureux de voir
démontrer l'antiquité du culte de sainte Marine au Liban, sinon on pourrait
craindre que les textes précédents n'aient été lus U la prit et alla à Kanoubine; :

et il y avait à Kanoubine.
:
VIE DE SAINTE MARINE. 113

(xiii'= siècle) (1). Ce dernier est écrit en carchouni, — Marine


avait sept ans quand sa mère mourut. Après son admission
dans le monastère et la mort de son père, elle lit un voyage sur
l'ordre de l'abbé et logea non dans une hôtellerie, mais chez un
fidèle. Au retour, elle ne fut pas admise en la présence de l'abbé,

mais fut obligée de rester au dehors sans pouvoir s'excuser; elle


y resta quatre ans. Ainsi dans ces récits elle ne s'accuse pas
elle-même, ce qui est invraisemblable.
Viennent ensuite les manuscrits d'Ourmiah et Paris 317 (2),
utilisés par le R. P. Bedjan, et le ms. de Paris 234, qui sont re-
présentés par la publication faite dans ci-dessous en second lieu
et accompagnée d'une traduction française. Nous publierons
aussi un court extrait de l'office maronite de sainte Marine.
111. Notations pour le texte 2. A et B renvoient aux tomes —
1 (p. 36G-371) et Vil (p. 272-277) des Acta marttjfum et sancto-

rum du R. P. Bedjan, Paris, 1890 et 1897. C renvoie au ms.


syriaque de Paris n" 234, du xiii° siècle, fol. 165-167, qui n'a pas
encore été utilisé; le signe indique une omission (3) et le signe
*

+ une addition. —
Le ms. 234 présente des variantes assez
nombreuses; il commence du reste en forme d'homélie « Mes :

chers amis, nos pères nous ont raconté » il renferme donc une ;

rédaction un peu différente de celle des autres manuscrits. Les


variantes ont cependant peu d'importance en général, comme
on pourra en juger (4).

(1) Nous empruntons cette notice à JI° Agnès Smith Lewis, Sludia Sinaïtica,
t. X, p. XIX.
Le ms. 317 de Paris est une transcription récente des trois premières parties
(i)

du Paradisus Patrum. L'iiistoiro de sainte Marine a probablement été introduite


dans cette compilation syriaque par Enanjésu qui la forma au vu» siècle. Cf.
Bedjan, Ada marlyrum et sanctorum, t. VU, p. vi, et Rubens Duval, La littérature
syriaque, Paris, 189'.), p. 372.
(3) Ainsi : — ctup. AB' — se lit : les deu.x textes imprimés par le R. P. Bedjan
omettent o,«ïj1A.

(4) Les caractères syriaques employés ci-dessous ne comportent pas de points


diacritiques. On n'a même pas pu mettre le riboui sur les caractères des variantes.
114 VIE DE SAINTE MARINE.

Manuscrit du S'inaï (i).

L;ao JDu,^!..^/ It^ \l\ji ^ L^ vâf; wO| |l.Eo/ cn\ |oO] IS^/o .^joC^-Si^ )ooi t^/ «-» iî-^^

Nj/ n).».^ |A .o»^Q.ao.\ ^..iX** ^t l-nQJ .^.ijLâLi .^ovsl-» ISJ/ l-'^ Nj/ ^^^^1 : OfO^p. oi^ 1-r^o/o

oA |oO) II-^ v3 N-.|V-^»-•


(P' l-j) .»v-Xâo ''^o. ^ojcoa-V Q-V^ ovl^o ojojf -cooji ^a ^» ^^oj

^1 p/ .^Nj/ |N.a.£U* wO\ y-^-^l* -j^ ^/ t-i-^ ^L'r^ : OfLo^ i-^/o -M^O] ^/; l-X^I-^o t^^a-sus

'^-^oo |ooiL y-^o^» tSwJXJL^o p^>/ ^^J/o ^.ào^ït pOf* )6^bAoL ^ <.j-uL^o '^a^{ l)-*A PI pitS-^

}IS..«^ woi l!o>jQi ^f p -iov^/; ^0)0t-2Lï. ^OÀO s.o*..{L ..)jV^ ''^Z ^;^i^o >...i:^-> ls^|;^ISwt

fnvta^N ysX ^»L/ ^ ^* oo] .\kCi^/ ^é-^qa IPA ^•-•OfO .Pwj;-:k^ |.aci.tco/ p/ P'a.^Cooo ^jut_.*»

j«/ oiA^o oiL;_3» piM Iv^-TD ^^o .) iSm.aQ.\ loo] pLû; ^t^aoNj -jot-.o '-,^^ : 0)I-i-5» P>:iQ^
.pL^V^ oicn^oAo ^•^ * .3X>.^o Pkj;»a^ ^ûji^d} oA !;;»/*

p. IS^lpN^o .p:/ ISj.^^ ov-3,>toa^ wDsj/ )t-.Iïo. pL^oj .)*aj Coj-^ M-^^-* P^-*Z .^Nj/ l^-^^J-^

^*ooji IXin» i; pA-/ .|- > v N ^a.^


i JA» w-ji». w-to/ ^4i.uOOj -^^ .);-.A |Ap. ^oEoo ^ jLNj/

(p. .-aj) ot^.^ ;.ao).^Q.\» ^l yazi^ ^ vïQ^ .(oJ ^Q-*^nLo\ ^^0.0 Oj^-a» oÀ V^o/ ^ ^Aoi .0)La\

p^/ «.ooA <^oO) ^V'^'^ .It-a.» Ip»^ '^aI^o P^j v^^! U^'y^ y^^ |^^a.l^ Lopk.,^cDo )loi«.'i.'oo

ul)oo/o pL. g^\ n « ^^o |ipt '^\ /jAI ^ \>.jLaL |La-a_.^t jl^s^oia^o ^/* P-^/ .|La-.ai^o>

C^/ .OA LOOJ [


- i^'*" )l.a*.ûD/ lov'i-l» P»»ai- (-"-a pOjoL PS.» .OVp* ^i '^\^ LOO) i-iO-l-CD Oj^/j

yOovJ-^o P-^W ^; P-V- ^3 .p^i-o pLi/ .^*i./ ^*^o»/ \ i*JLaa--a loj y^n .^ -x^ t n > oi-a ^t |oo]

^/ .^OOlX-J )P» ^^ t>^l p*^» PV-/ -^Z» — 01-3 «iPî» pVAQ-CD ^^.^00 OOOj ^^fc-AISjL.SO p./»

.000} ^f¥ ]y^> y^l ot-^î "^ f-"*o/ '^^ j ^^ - ^f |oo) E^/ ^«.caiygi^o ooo) ^'pœ |LQj.>_^p>f

(1) D'après la publication de M^ Agnès Smith Lewis Select nan^atives of holy :

Prortien from the Syro-Antiochene or Sinaï palimpsest. London, ^^^{Studia sinaï-


tica, n» LK). L'édition porte partout P«^a9 avec un 4.
(2) « Il y avait un homme en Bitliynie, et il avait cette femme (?) qui lui enfanta
une fille unique, et il l'appela Marie -.

(3) Koivôêiov. Le syriaque peut se lire h'anoiibine,

(4) Eùvûù/_o;.
VIE DE SAINTE MARINE. 115

|00} ^\x^O jL^i^CD |La^V4.âu.* .OÔ) (.j^^Loâ ^f ^/ '[-«iol oiSo v'^'P \-^oo^ h»^* tOO] iJ^i^^*

-:•
vj^ga^ l--^^î |I^o; v.°®^ 1°^ *^ovio ^^ooA (P- s^J |oo) s^.t>,L.\o C^l^kXào ^o .^oo^

^V-9o* Lo^Oa^oN^ oO) pi .nftaL» ^>^/ .oA Pû/o p-.V^a^ );>•; <-i^* li-o |^JôûJ ^ ^t ,,^„^

p^^Q-cD ''^^ to/ ^AâLi p.t '''^ |Loiavff>\ ^rtciâ


)*oi •!;<•** yOoi~>t^{ )N,Q\.3 1^/ ^f* '^^^^'^^o ]i-'**

Ot-L.^ NaOûLft ^^Oi ^ |.x*.a^o ^1 OOi .^^oaDL )o^/ ^ \'y^ lr>^/ .U3QâLo p^Io ^^^L |Jï ;.^>^

^j/ p/ ^-Ji. i,r.oi Pu/ \)o:i.o w.^1 ^-^i-i. lAj cn^ ;.iD/ p ^o)Qi»s^» ^\i. ^\£u |^-*io .);-.» jl-.»,

(j>o ^top.* l_olaâ OOW3 o;ji J;^*; H.oia'».fr>\ ^X^I |^M )aA p-<po woâjo IL'Xsj Ij^^ ^* «^ .p /

OO) Poooi ^t OO] .ovx^o r^*- "^l*. M-^f o<>) pOïLoâl OjL;.^!^ ov^x^ 1-x pi-^OÎO ^t^ ovo O^A

Ijoi l^^too» oo) y/» .) (Vu '*^/» oy^V^g-a : oc>) p^Loa» ©jL^^^ ov^ po/ .;.i.cD Ijoj )La£u^»

^JL^j/ .Loo] ^aJo ovcop ^oo^ ^ \oQ^ ^f yâ : wc^o-a. ^oo» P^ (--P* oc^* cn^ ^P^/ .jtci.-^l \

op> )oOi v>oL \>>t-t (p. t-il ^O .0)Lpïj LoO) Lp.t\XD/ ovx^i |L;^x> )Lq_3< ^,_*LL 0|Q-:i|A wâ/f

ya\ ooi< l^^o/ ,ji .pL.;^o *^ JES^ik. N^oot ^* ^oi .IlSjui-â |*0] -«.-^N l/^aa*/ : i^olo ov'^l-a

OfO^/ |L/ ^t-*0] .p/ P-^«-3 OM-^OO .jlO] h^ paX> 00)...|-l-*t-OI uO]Q\> yONj/ ^tOV^lSjLJOf PP*
« OOt )-ft-it-0* wOlQ^ \,Ol!o/ ^po/t OÔ) •|A>x* p-A^^£Dp O^^ / : ;.âO/ )OOl OtDOL^ oA ooi t^ IPA
p-^oo ^ 1-^ .^j^l Ts^ll is^px^f : cn^ ;^/ ^ .[^o.\i ? [Vq^^jp ^ «-^ o^N -xn yOO)H>-> )^t x"*.
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ov^* ^Oi .)^JUl-^ ^o\ LoO) )I^O^* ;^/ t^ .)00f pw^ N-lpN-. ^* OO] -y^^^ ^ ^ r^ol .ts-a^O)!

>.**-oJj P-oLoâ* o>-:A* P^a,^&^t ..^^.^L^o |ooi p-ao )pt ju;^ ^^O) ^t^ll ^* t-s .yOûlX^foNji/

^jA ,.£q^» : ;^a/ «jï ov:>^o |ooi no^V^o IS^j;_N^ ^* oô) .)tO] ^(i )t^X^ wO] l-J-^o** N^[l>^IS^ ^a.'b.pi

Ip» JL.» oui- looi ^poû ,^ol y^s ,|oo) pûf |l.p:^wCD ^3«V>A v^^°!î® -1^-"/ M^/ ^^l ^^^ I-î"!!

^0| pL» .<j^l w*>. po/* cn\ |OOl p>o/o .pp^Q-CD* 0)lOLl\..)LI?^aû &C^^ wO) p-^o ovx^o sA\p;

p-^of : ;.^/o p^ oô] p^La£) (p. op) ^«-«Ot : p.o* ^ ^sio^l p/ ^/* pA«/ : u^^o^aL^* |[S^o.

.-«iQ i»ro P-jaLtOû; IS-OO] »am ovi>; .«jA |oO) ISj /


jIS-. ,j— .
/ |,— |L;_a ,»\. V^o/ ISj / p^
.p-Ê*-3 [OtO OVSXJU^ .OO) p-aO^t ^Ojci^^ ^oLpo/» OO) .pL.V^o w^\ ,_^i. pjo ^)— |OjO

^Ofotu/ P>-t-3 >«->'/ ;>A t-=>^/; >^ f^l )-<-^ -oA ^^/ P oio'- ot-L^o ^Jût ^A^O) f^ ^* Ip; .a^t

uOjou*;.^/ y/ ^l .^'y^l yoy^o wk^ ^uk^ 0)ISul^v^ -»> wLov^* ^f^;^ .wOjolS^/ )LoiQ^cQ.a |-^/ ptoj

yOj/ ,çAoi .w^/ ^A^ f^ol : Ip» *JL-Î oA ;^o/ : ovia>; ,^1 \ls\l ^oi. ipA M-^io Jl-/ ^» p
po{o P^Lod oo) |L/f .w.X<* IpA 0)U.ot-a/ |oi* .^Lo^lj-ji^o ^O] |>0| .NtLo-iOj^ ov<l^/ i*0| ^.-'^o*

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ooof ^Ap.» ^* vQJO) : ^Mo^o piici^ |ooi pxmxo.^ ^ .|;^> ^ pa!^ o^ )ooi ^^COo .|;^«
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wârftoo ^> ooi : Njf ^^IS^ Iv^M p.iL ^ ;.^^ pi^o ^^<^^-^o •^''i^^l *^ °^ °°^ ^^^pL^o IPA ^- "^ p
1-èooo p-s) ^ûX» ^» j3 : );-» ^ l-;;-è'-/° ^*>^ ^^*J) .-bt^ ^^)^^oot po/o ^ao^Eo v^oovi> |oo]

ouoj^I j^x3 : IPt^ owN^/o jlS^\4>! '^'^^^t ov^^Jto 'j^; LA-* 'OÔi P^Loâ; 0)L;_3 y^/l; poo^
no VIE DE SAINTE MARINE.

l^-I-»-i^» ooi .^;_3 ^o^ \k^j> : ;io/ ^^ )AaiA wOjo^i. ^ov-^» l»-»» )-^»L ^ *-=^ v^I^j f •
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ISMf ^T pCïooQ-&-3 :
\~^.rt^ CO^L Pu.ii pVs/ po^o .p>p pov^ P-ipo P-^>^ v! °^ '-'
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ovVa po) o)^ oo) .ng\ff> .];_.» ^n^;^ ©vi> o;-io/o .p^pot wOjoii^ p./ ciia-îL/ [p. fj) ^-J.ï

^V^^ |o>i>.)A ILixi-Lo .-.^NjJ ^;j.a N\L ïNj .^oLo .OïLaN-ifo ^^ . »i\-> yot^ V-*^ Ij'^i^o :
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p^/ oj^ .oiLo\-^njo.\ )oo] ^cxxa^Coo p. ^ ^t [;-.i ul^ï : >à.»Nji/ |j}.o ^o/ ^* oÔ) ^l
.ot-3 ^^«.^a^. ^:>oL ^L^ y*,t»-\%^o Va.^ I-^ •It-'* ^ yi ».N)f ^.u ^/ ^OfO-uXa^L p»./* : o^^o/o ^ooi^

^ t^l p-x./ p>/o .OilS.^1^ ^^o ^x^J wO)Q\^ vCCO^mJ |Ao wywi^JLO \.>oi );_.*? p.iL ^ ;_a^ ^
uOjoN^fo v>^C^-^o -IP** P'H ^^o ^.^ ^j^ï ISJ^L (oi* o^ x^y^ t-3* .^ov^^A. ''^s^ |o)^|-^ ^-m-iNj»

p/ ^^Anyï yoxso^ ^^>^^-âa '^«A^ : yOoA i^o/ ^x^oj |;^* vJL.i >A..^eLi ^* ^ .jip^w^D pxju^
IS.\am* \).^oo '^o^L >r»-.N vv) ito) fl-<A* &^oO) |ciA )A .ov^ Po/o p->v^aX 1;^) jl^î c>)',jso : 01^

p.;_«/ tu/ )oô] ^ .^ Pj/ "'^o.ûio pi/* ^io-j ^'^^^*-»


vî ^'^ .LVi^£D» jC^-k^s...^ 1;^»» poj^
h^utuâji/* .wA^ ^o; \^f wpo )*0) ^/ : 'y^oIo pi/ \^ ovjl£)li |^ ^1 P'V^ 'If-*!! pâJL£ij> ^ooi^^*

p/ uuâox^ fj P-30r (p. .A^j ^/* 1


'-*•/ .IS^^kJjo N^îiSa/* -^o^^ .^o^/ )V^m pîL ^m <^^^>^o

^A^O] tKstO .Và[S.£D/ - ''^ P^pLAj» ^^^/» ,[


I 1-1 -NO» ^-\-ri\ ^O&jLO^ . y,»^ |ot^-&/ .pL.^ Uou/

oo] p^ : |Lp.^cD |l.o.^.*3.M..3 v5'cn^ )oo) pv^ax^o •!»-*** ^a^oi I'^^^j I»^^^ lï-; '-^^ oi^ooi/

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P^^^^ Q-M^DîN^o^ Jooi p£* ^'^oj p^;.^û^ uO)oPq_3 ooo] ^A.aaQs ^t [A : y^oopi.£DÎoL ...'^\jipa\

.]oO) >.^ioN.)L^o v.oia.^o,.ii\ oilS.^a.a^ P»-^^ o:>) ^i ^jï .oi.«.cdïoL ^^^ joot ^oi^C^/ jlS^jiî )Nc^\.-)

Na^ÏL Iov^jlo !Nji^ ..ju/ f-*-.x [-^ • |lo»^.A^o* It-^âJi |


'^'^^ La^j..'?iA..3 )>••(-:> loof ^*N.m
-: Poxi. J.iCLicû^A pCi^ OO] ^/ ^j — o^J/ .psiCoo •.^^^.^ot p-X./ lA/ .oyS ^Oooi
KM |o); p.-;» QA^/i : ;.io/ ^.^ U-IA )v-* uuï \i.p Itooo-. ^ ,_^*^ ^^«^^ p-aj ^» îl>^^

â-o>lS^/o .N.A.M y^ -ri^ -•>*/ |j^/ cîiï^ ^o .w^oj^ts^/ >3f^û pojîcLXs nsA po^i* o\-^o .0}ts^j.^>-a\

(p. ^^) ov*^^ 1^1-1-^ P^/ •^^'-^ IW : V^l ^! 0Ô1 .ovï> w=iJiJi p^mao p-;.^; v'P^f p )^'! ^>^t^

ySl£i .);-» ._•_.» )00) V^O/ p ^» ^A^^O] .)oi'^V3^ 01^ )oÔl P*0;j ^£L3-iO p-. f
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VIE DE SAINTE MARINE. 117

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2
D'après les édilions du R. P. Bedjan et le ms. syriaque de Paris n" 234.

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(11) (?) ov3^-.o A. — (12) UiU» — (1.-Î) low.\.B«_(l4) om B. _(l3)o%\^/ C.
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118 VIE DE SAINTE MARINE.

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VIE DE SAINTE MARINE. 119

(2)^^-30 I
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.^oofcJ (18) i^oo/o i*;-» >^ CiDa=Lt. AH. -L (lit) ^x»^; BC. _ (20) low BC» _
(2r. wo^^.» ^ uif ^ c. — (22) I^^N wOa^^/o o^osLI Io^i |I.ai,^^^» <ako)
(
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C. — (23) fû^mi) AB. — (24) ow |;=^C« _ '(2o) i>v.»aX^ B. — (26) >^w'o»-,û ^Vas.
A — (27) 0V3 1^, post (
C +.
)
120 \MF, DE SAINTE MARINE.

TRADUCTION DU TEXTE

Il y avait jadis un séculier (1) qui voulait se l'aire moine.


11 avait une petite demandait de la prendre avec
fille et elle lui

lui dans un monastère d'hommes. Il paraissait diflicile au père

de l'emmener avec lui dans un monastère puisqu'elle était une


jeune fille, aussi cherchait-il à la convaincre en lui disant: « Si tu
veux te faire religieuse, je vais te conduire dans un monastère
de vierges. » — Mais celle-ci répondait : « Je ne puis pas me
séparer de toi, ô mon père. »

Le père, la voyant pleurer nuit et jour pour ne pas le quitter,


eut pitié d'elle; il songea à l'emmener avec lui et à changer
son nom pour qu'on ne s'aperçût pas que c'était une fille. Elle
se nommait Marie, il l'appela Marine (Marina) (2) comme si

elle était un garçon, puis s'en remettant à la Providence, il la


prit et alla au monastère. Personne ne s'aperçut que Marine
était une jeune lille. Après quelques années, le père de Marine
mourut dans toute la perfection du monnchisme.
Le supérieur du monastère voyant que Marine se perfection-
nait dans la vie monacale et s'y plaisait, et ne sachant pas qu'il
n'était pas un jeune homme, lui défendit de sortir par les che-
mins (pour mendier et quêter?) parce qu'il était trop jeune.
Mais les frères devinrent jaloux de Marine parce qu'il ne sor-
tait pas par les chemins comme eux, et le supérieur, s'aper-

cevant de cette jalousie des frères contre Marine pour ce motif,


l'appela et lui dit : « Mon fils, puisque tes frères sont jaloux de
toi, parce que tu ne voyages pas comme eux, je t'ordonne d'en
faire autant. » Marine tomba aux pieds du supérieur et lui ré-

pondit : <i
Tout ce que tu m'ordonneras, ô notre père, je le ferai
avec joie. »

Or tous les frères du monastère où était Marine qui allaient

(1) Le ms. C commence par Jles chers amis, nos pores nous ont raconté qu'il
:

y avait jadis un séculier...


(2) Le latin puiic : elle se nommait Marina, et il l'appela Marinus ». Nous

croyons que le syriaque donne ici la meilleure version. Car ^i-po (Marina ou
Marin) était bien en Syrie un nom d'homme. Cf. Land. Anecdola Syriaca, p. 2-.;4,
1. 4, et 233, 1. 4 et 8. —
11 était naturel qu'un traducteur latin, trompé parla dési-

nence, prit Marina (Marine) pour un nom de femme.


VIE DE SAINTE JIARIN'E, 121

par chemins (qui allaient mendier?) passaient chez certain


les
pour se reposer (1). Quand Marine fut envoyé en routP,
lidèle
comme l'avait ordonné le supérieur, ce fidèle, chez lequel les
frères s'arrêtaient, le vit. Celui-ci connaissait tous les frères, car
il fréquemment à leur monastère. Quand cet homme fidèle
allait

vit Marine, il le conduisit à sa maison pour qu'il y passât la

nuit. Cet homme avait une fille, et la nuit même où Marine


était près d'eu.x quelqu'un la rendit enceinte, et celui qui pécha
avec elle et la rendit enceinte lui dit : « Si ton père te demande
qui t'a rendue enceinte, réponds-lui que c'est le moine Marine »
Marine continua son chemin, et (plus tard) le père de la
jeune fille s'aperçut qu'elle était enceinte. 11 l'interrogea : « Qui
t'a rendue enceinte? » Elle répondit, comme on le lui avait ap-
pris : « C'est le moine Marine qui m'a rendue enceinte. » —
Aussitôt le père de la jeune fille courut au monastère et, arrivé
devant le supérieur et les frères, leur dit tout en pleurs : « Que
vous ai-je donc fait pour que vous rendiez ma fille enceinte? »

A ces paroles, le supérieur, plein d'émotion, lui demanda :

« Qui a rendu ta fille enceinte? Nomme-le-moi et je le chasserai


aussitôtdu monastère. » Il répondit « Marine est celui qui a :

rendu ma fille enceinte. » Le supérieur ordonna de chercher


Marine pour le chasser du monastère, mais on ne le trouva pas
dans tout le couvent; on se rappela alors qu'il était par les
chemins et le supérieur dit au père de la jeune fille « Je ne :

puis faire que ceci Quand Marine reviendra de sa course, je


:

ne le laisserai pas entrer au monastère. » Et le supérieur or-


donna à tous les frères de ne pas laisser rentrer Marine quand
il reviendrait.
Quand Marine revint, on ne le laissa pas rentrer au monas-
tère; il commença à pleurer à la porte et demanda : « Quelle
faute ai-je donc commise pour qu'on ne me laisse pas ren-
trer? » Le portier répondit « Tu as rendu enceinte la fille de
:

cet homme fidèle chez lequel passaient les Irères. » Marine fon-
dit en larmes et pria le portier « Au nom de Notre-Seigneur,
:

dis au supérieur de me laisser rentrer dans le monastère, et


tout ce qu'il m'ordonnera au sujet de ma chute, je le ferai. »

(I) D'après Quaresmius, ce fidèle demeurait à Torza, bourgade près de la mer,


a six milles de Kannubino. Acta SS., jul., t. IV, p. 2ii\.
122 VIE DE SAINTE MARINE.

Le portier rapporta tout cela au supérieur qui lui dit « Va et :

annonce à Marine qu'il ne verra plus mon visage puisqu'il a


fait une telle action, mais qu'il aille où il veut. »

Marine souffrit beaucoup à ces paroles; il s'assit sur la porte


du monastère, y pria nuit et jour sur ce qui lui arrivait, et
demanda à tous ceux qui entraient et sortaient d'intercéder
pour lui auprès du supérieur. Et beaucoup lui demandèrent
de laisser rentrer Marine, mais ne le voulut pas.
il

Il demeura à la porte, pleurant nuit et jour, et quand la

jeune pour laquelle souffrait Marine eut enfanté, le père


fille

prit l'enfant de sa fille, l'apporta à Marine, et lui dit « Voilà :

ton fils, prends-le, et élève-le comme tu veux (1). » .Marine le


prit en disant « Gloire à Dieu, qui supporte et soutient des
:

pécheurs comme moi. » Et tous les jours. Marine prenait l'en-


fant et montait à la montagne vers les troupeaux du monas-
tère où il l'allaitait, puis après qu'il avait bu le lait des bre-
bis il retournait et revenait à la porte du monastère qu'il ne
quittait que pour aller nourrir l'enfant, et il demandait à tous

les frères qui entraient et sortaient de prier Dieu île lui remettre
son péché.
Marine resta pendant quatre ans à la porte du monastère
sans cesser de verser des larmes nuit et jour et tous ceux qui
entendaient ses plaintes en avaient Et quand il se fut hu-
pitié.

milié durant quatre ans à la porte du monastère, il prenait

l'enfant et le montrait à tous en disant: « Mes frères, priez


pour moi, qui suis tombé dans la fornication, et qui ai eu cet
enfant », Dieu inspira au supérieur la pensée de faire rentrer
Marine dans le monastère, parce que ses miséricordes s'éten-
dirent jusqu'à lui, et le supérieur ordonna de faire rentrer Ma-
rine. Quand il entendit annoncer qu'il allait rentrer au mo-
nastère, il se jeta à genoux devant Notre-Seigneur et dit :

« Gloire à toi, Seigneur, qui ne te détournes pas des pécheurs

comme moi; je te rends grâces de toutes les bontés que tu as


eues pour moi. Que te rendrai-je puisque tu me fais rentrer,

car j'avais résolu de mourir à la porte? » Et quand les envoyés


l'eurent fait entrer, il se prosterna devant le supérieur et de-

(i) On raconte une histoire analogue dans la légende de S. Ephrem. Il fut


chargé de la faute d'un autre et on lui apporta aussi son prétendu fils pour
qu'il relevât.
VIE DE SAINTE MARINE. 123

vant tous les frères. Il portait l'enfant avec lui et pleurait amè-
rement; il Pardonnez-moi, mes frères, j'ai irrité
leur dit : «

Dieu par mes mauvaises actions et vous ai fait beaucoup de


peine. Priez pour moi, afin que Dieu me pardonne ma chute. »
Après un graml nombre d'années. Marine rendit son âme
à Dieu; il s'était sanctifié dans les njuvres éminentes de la
perfection; aucun des frères ne vit jamais son visage s'illu-
miner et sourire, mais il pleura tous les jours de sa vie. Après
sa mort, les frères vinrent pour l'oindre d'huile, comme de
coutume, et ils virent que Marine était une femme. Alors le
supérieur et les frères envoyèrent vite chercher l'homme qui
avait calomnié Marine; il vint, fut dans l'admiratinn, et pria

Dieu de lui remettre le péciié qu'il avait commis contre Marine,


et tous ceux qui virent et louèrent Dieu à laentendirent
vue des grands combats que ses saints supportent pour son
nom.

{Le ms. C ajoute :

A Notre-Seigneur Jésus-Christ gloire, honneur, exaltation et


louange ainsi qu'à son Père et au Saint-Esprit. Amen. A —
l'écrivain, au lecteur et aux auditeurs miséricorde et rémission
des péchés dans les siècles des siècles. Amen.)

Fin de l'histoire de la bienheureuse Marine.

FETE DE SAINTE MARINE

EXTRAIT DE L OFFICE MARONITE ;i)

{Avant l'Épitre)

Marine s'attrista beaucoup


De voir ses frères et le supérieur
du couvent
.0001 ^.IjlJl^ oiCSi^iû»
Tourmentés à cause d'elle
Et souffrir douloureusement.

(l) Au 17 juiliot, jour OÙ les Grecs fêtent sainte Marine (Marguerite) martyre.
Nous devons cet extrait à M. Ghobaira, jeune savant maronite.
124 VIE DE SAINTE MARINE.

La vierge pria ]iour eux : ^oop.^\_ iis^on^ t^^j

Et pour ses calomniateurs. : m . m •s ^oov^o .=ù_o

Par sa parfaite patience : i;-;^ oi'imwi, vj

Elle sauva son àme avec les leurs. * ^ocNjLaj^o^ ovlsu njjj

(Après rÉvangilc)

Vous avez surpassé les femmes jL.s"-)


^
par vos combats,
excellente dans votre ])atience -'jiJL t^^.' ^JJfS J
et votre amour !

11 fut humilié celui qui avait ca-


:^^.^^:i^ ^ J.
lomnié, ,

Et votre estime fut augmentée. ^^'j'j ^''^ ^jJ")'-^ J^j

[Avant le baiser de paix)

.,l:s
j >
^^' ^CL ^-iii

c
.yyl % .^., ^jr^
,LJa.vsU ^u.ô'
.
J'r^-^^
e;-
"V^ cr^' u~^
On vous a jugée d'un jugement tyrannique
Sans témoins et sans interrogation ;

Hors du couvent vous avez demeuré avec patience,


Accablée par la souffrance durant cinq ans.

{Avant la petite élévation)

mont Liban, votre gloire s'est élevée!


couvent de Kanoubine, votre bonheur est agrandi !

Car Marine, honneur de vos moines,


En ce couvent a augmenté votre renom.
VI

TEXTE HAUT-ALLEMAND
PUBLIÉ PAR

LÉON CLUGNET

ÀVÀNT-PROPOS

L'histoire de sainte Marine a été écrite en prose et en vers


dans le y a une sixaine de
iiaut-allemand qui se parlait il

siècles. C'est du moins au xiv^ et au xv" siècles qu'appartien-


nent les textes donnés dans les pages suivantes. Mais il est
bien probable que les Vies des saines qui les contiennent
avaient été composées à une époque plus ancienne.
Je n'ai pas cru nécessaire de copier ces textes dans les ma-
nuscrits eux-mêmes, puisqu'ils ont déjà été imprimés. Je me
suis donc contenté de les emprunter, celui qui est en prose (A),
à un incunable fort rare, imprimé à Augsbourg en 1472, et celui
qui est en vers (B), à l'ouvrage suivant, publié par M. F. Karl
Kôpke Bas Passional. Eine Legenden-SammUmg des
:

dreizehnien Jahrhunderts. Quedlinburg, Gotter Basse, 1852


(32" vol. de la Bibiioth. d. gesamint. deuisch. National- Lite-
ratur). (Voy. p. 305-307).
LEBEN
DEH

HEILJGEN MARINA

[Leben der Ileilirjeii, Augspurg, Gunther Zaiiier, 1472. Voy. f' SG'-SG'.)

Von .Sant Marina.

Marina die wz ein schone iunckfrow vnd wz eyn cristen vnd


hct got iieb vnd dienet im mit fleiss tag vnd nacht vnd ir
vater was ouch ein cristen vn liet grus begird dar zii dz er sein
tochter de almeehgen got an ein stat opferet das sy got mit
fleiss looclit dienen bis an iren todies wz im die tochter ge-

liorsam da leget ir ir vater mans cleider an vfl kani mit der


tocliter vnd bat den abt mit fleiss dz er im seinen sun zu den
orten enpfieng. da gewart in der abt wan im gefiel der schon
10 knab wol vnd west nit dz es ein iunckfrow wz vfi segnet in in
den orten darin lebt Marina seliclich vnd tugentlicii vnd trug-
williclichen mans cleider an in de orten. darnach uber lang
czeit da ward ir vater siech vn hiess den abt bitten dz er im
erloubt dz er seyn kind zu im nam dz erlobt im der abt vnd
15 da Marina zu irem vater kam da sprach er heimlichen zu ir
liebe tochter ich bit dich das du nîmer keinem menschen sa-
gest dz du ein iunckfrow seyest dz gelobt im die tochter. dar-
nach starb ir ir vater seliclichen. da fur Marina wider heim
in ir cluster vnd waz gehorsam vnd demiitig. da enpfalcli ir
20 der abt eyn ampt des pflag sye mit fleiss vfl stellet ochsen in
VIE DE SAINTE MARINE. 127

einen wogen vnd fur ze wald vnd fiirt holcz heim vnd vnder-
weil fûgl es sich dz Marina uber naclit tzu einè wirt miist sein.
nun kam eyns mais ein ritter ouch an die selben lierbergvnd
legt sich zù des wirts tocliter die ward eynes kindes schwan-
ger des ward ir vater inné vnd wz ser betrubt vnd fragt sein 5

tocliter wer an dem schuldig war. da sprach sy es hat Maii-


iius der munch getan der mit dem wagen fert. da w z ireni
fater zorn auff den munch vnd kam zû dem abt vnd sagt iin
dz uber den brûder recht als im sein tochter gesagt liet. da
was dem abt vnd den brûdern alien leid vnd sprachen er hat lo

sich allzeit gestellet sam er gut sey vn hat vns mit seiner
gleissenheit betrogen vu bat vns zeschanden bracht vnd der
abt sprach zù Marina vor den brûdern alien du bosser mensch
warù hastu die sund getan vn hast vns da mit ein ubel wort
gemaclit. da fiel Marinus fur des abts fiiss vnd sprach icli bin i5

gar bos vii lian vil ubels getan ich will niich furbass bassern
da vô bust mich durch got wie ir wolt. da erschracken die
munch ail vnd wolten wânen er ware schuldig an dem kind
vnd wurden zornig auff in vnd tetè in fur dz closter in ein
clein cellin vn hielten in gar hertticlich vn gaben im dru iar 20

nur wasser vnLl brot ze essen vu ze trinckè. darnach sandt der


^\•irt de abt dz kind zu Marino vnd sprach nini dein sun vn

pllig sein selber vnd beleib dz kind zwei iar bey ir. da tet got
sàt Marina vil trusts da danckt sy got aller seiner gnaden mit
tleiss vnd wz gedultig in allem irè leiden vn da die briider 25

sein gedult sahen. da nanien sy in funff iar auss der biiss vnd
namen in wider in daz closter vu hetten in gar schmâchlich
des liet sy ail zeif begeret. darnacii befulhen sye im schnuihe
ampt in dem closter vnd liessen in mit mer auss dem closter
kumen. da beleib sy ouch gern inn vnd dient got mit fleiss 30

tag vnd naclit mit beten mit fasten mit wachen vnd mit vil
ander gûltet ûbung vnd dancket got dz er sye mit dem vn-
schuldigè leiden bereit vnd dancket got ouch dz er ir gedult
dar inn het geben vnd ward darnach sciiier siech vn starb
seligclichen vn fur ir sel zû den ewigen frôden. da zugen sy die 35

munich ab nach ir gewonheit vn \\ olten sy waschen da sahen


sy daz es ein iunckfrow wz da erschracken sy gar ser vfi die
munch baten ail got dz er in es vergeb dz siss als vnschul-
diclich vnd herlticlich gebûsst hettè vu trugen den heyligen
128 VIE DE SAINTE MARINE.

leichnaz in die kirchen vnd begniben in mit grosser andacht.


heiiige iunckfro sant Marina erwirb vns vm got das ewig
lebcn. amen.

D'après deux mss. du xiv" siècle, qui se liouvent, l'un dans la Bibliollieque
de Strasbourg et l'aulie dans celle de Koni^sberg.)

Von santé Marina einer juncvroM en

Marina liiez ein gotes maget


von der herze wart veriaget,
swaz mit untugenden werben kan.
ir vater was ein guter man, o

als er ouch schowcn.


\vol liez
fin tochter, die iuncvrowen
welder von der werkle spote
opfern dénie guten gote
mit unverscharter kuscheit, lo

des si im wol ouch was liereit


durcli unsers herren willen.
nu wolder an ir stillen
des wibes namen uf erden
und lie der gotes werden i5

mannes kleidere sniden.


diz \\'oldc si ouch liden
und gerne sinen willen tun.
alsus sprach er, ez were ein sun.
diz schuf er durch ein bezzer dinc 20

ez was ein sciione iungelinc,


Marinus wart er gênant.
alleine daz uzere gewant
was verkart durch \\ itze,
doch was ir sclione antlize 25

lustsam als daz wol gezam.


sin kint der vater mit im nam
gar durch gotelichen siii
VIE DE SAINTE MARINE. I21>

und quam zu eimo klostere hin,


da inunche helen sich gesat.
deii abt er mit vlize bat,
daz er den sun entpfienge,
5 uf daz er mit in gienge
zu himele den recliten stic.
da was nicht langer widerkric,
wand der abt was tugende vol;
ouch behagete im sere wol
10 dirre sclione knappe.
alsus quam in die kappe
Marinus der gotes helt.
do er zu niunche was eiwelt
und gesegent in daz leben,
15 aida seiit begonder streben
in tugentlicher maze
an. des hiraeis slraze
deiswar lobelichen genuc,
so daz er billiclien truc
20 mannes namen und die kleit,
wand er mit voiler manheit
uf den tuvel striten pflac,
da von er billicii erschrac.
da naclî uber manigen tac,
25 do sin vater siech lac,
do santé er zu dem klostere her
und bat den abt na siner ger,
daz er sin kint im lieze kumen.
nu wolder im nicht underdrumen
30 sinen willen. ez geschach.
der vater zu der tochter sprach
« ey, nu wis daran gemant,

daz nimer menschen werde erkant,


wie du sist ein wibesnain ».
35 hiemite er ouch sin ende nain
und starb. der munch wider quam
und hielt sich, als im wol gezam
mit \lize an die gehorsam,
wand die ist aller tugende ein stani
130 VIE DE SAINTE MARINE.

unci mac genade vil erholn.


]\Iarino wart eiii aint bevoln,
daz treib er mit einvalde.
er vur hin zu walde
und spien ochsen vur den wagen. s

dar uf muste er holz tragen


und daz zu huse brengen.
biwilen \vart sich lengen
sin wee, daz er uzen bleib
die nacht, als in sin not treib. lo

diz liez er sunder erge.


da was ein herberge,
ein man gesezzen uf dem wege,
mit deme bleib er zu pllege,
als er ez willekurte 15

und im durch not geburte.


Sathanas der helleschul»el
gedaclite im vugen da ein ubel,
des er besweret wurde.
eines Icindes burde •
20

des wirtes tochter da gewan.


die beslief ein rittersman,
der ouch da hin wandern pflac.
ir vater grobelich erschrac,
do er diz laster bevant 25

und liiez im sagen alzuhant,


wer daran schuldec wei'e.
do umme trat daz mere
uf den unschuldigen alsus.
die tochter sprach « Marinus 30

der munch, der mit dem wagen vert,


von dem ist leider mir beschert
diz lesterliche mere.
il
\\and der trugenere
hat so lange mir gelogen, 35

unz er mich doch hat gezogen


in diz suntliche bant ».
der vater klagete alzuhant
dem abte und den brudern.
VIE DE SAINTE MARINE. 131

•\vie bi ini pflege ludern


Jlariiius, der valsclie man
und hete sich vergezzen dran,
daz er truge munches kleit.
5 do wart dem abte sere leit

und den liruder algemein.


« ey », sprachen
si, « wie gut er schein

idoch wir von im betrogen


si

und in diz laster gezogen


10 von siner valsciieit alzu tief.
der abt Marino do rief
vor den brudern und sprach
« ey, boser mensche, welch ungemach

wir an valscliem worte haben,


15 des wir lian an dir enlsaben!
warume hastu daz getan? »
do wolde an tugenden bestan
Marinus in den rechten not.
mit scluilt er sich im erbot
20 und kurzte sin gekose.
« ich bin », sprach er, « vil bose,
des han ich ubele gevarn
und wil ez gerne me bewarn.
setzet mir buze vor die s<;hult ».

25 er viel mit grozer gedult


gegen des abtes vuzen
und bat durch got sich buzen,
wand er ein sunder were.
von deme selben mere
30 die brudere aile erscliraken.
ires zornes haken
wurfen si gemein dar um
uf bruder iMarinum.
die buze teilten si im groz.
aâ daz kloster man vor im besloz
und liez in adda vor wesen
in einer cellen genesen,
da sin gemach was dunne
diz duchte in gar ein wunne.
132 VIE DE SAINTE .MARINE.

wand er der werlde gerne enpar.


vil kum wait im di libnar,
als in ir iiertekeit gebot.
diz was ot wazzer und brot,
des lebete er also dri iar, 5

daz er nie, als um ein har


sich versneit mit ungedult,
swie er gar was ane schult.
Do ienez kint geborn w art
und iif gewuchs an siner art, 10

daz ez der muter wol enpar;


der dirnen vater nam des war,
von dem die schande im bequam;
hievon er daz kint nam
un santez deme abte hin. 15

- die brudere wurfen iren sin


dar uf ez solde also genesen
und bi sime vatere wesen
im zu ungcmache.
wand er were ein sache 20

dar an ir loi) were blint.


man gab Marino sin kint.
« sich », sprachen si, « nim dinen sun ».

waz solde er arm man do tun,


sit daz ungelucke 25

sich hufte uf sinen rucke?


er nam daz kint, daz bi im bleib.
zwei iar er dar nach vertreib
in der gevencnisse aida.
ira gienc daz leit vil unna, so

wand er guten trost ie vant


an gotes helfricher liant,
hievon er nindert wancte.
mit vlize er gote dancte
umme hohen gabe sin,
die 35

als ouch den brudern wart schin


dar nach, wie er mit stetekeit
zu aller buze wart bereit.
do liezen si den armen
VIE DE SAINTE MARINE. 133

sich mit genade erbarmen


und entpfiengen in wider.
doch lac sin ere vurbaz nider,
wand si in hielten unwert.
5 oucli licto er des ie begert,
daz er versmahet wurde.
manige swere burde
von snoden aniten wart geleit
uf in mit voiler arlieit,
10 derman in dem klostere pflac.
man liez an uzeren beiac
*
in dekeine wis bekumen.
diz A\as geraten im zu vrumen,
daz hie sin ere was verlorn.
15 diweder ungedult nocli zorn
in dar umme nicht bestunt.
er lebete als die seligen tunt,
die gote sin gehorsam.-
darnach vil kurzelich im qiiam
20 ein léger an todes voUeist.
got unser herrenam den geist
mit vreuden harte schone.
zu der iuncvrowen lone
brachte got sine brut.
25 diz mere schal uberlut,
der bruder were vot gelegen.
do namen si den gotes degen
und wuchsen nacb gewonlieit.
und do wart wunder vurgeleit
30 den brudern an dem licliam,
wand ez nicht was ein mannesnam.
hievon erschraken si do
und waren des vil unvro,
daz in die gotes erwelte maget
35 in der not was verdaget
und leit von in sulch ungemach.
ieglicher sine schult spracii,
swes er schuldec was an ir.

nu was ir aller begir,


134 VIE DE SAINTE MARINE.

daz man sie erlich hube


und in der kirchen begrube,
wand man sich gutes do versach.
al diwlle und diz geschach,
do quam der tuvel in das wib s

und mute sere iren lib,


die vor des hete also gelogen
und Marinum gezogen
zur vor benanten scliande.
der tuvel nicht erwande lo

unz daz wib quam so hin abe


zu def iuncvrowen grabe
und sich schuldec aida gab.
do weich der ubele geist hinab
und liez sie haben gut gemach. is

manie wunder sit geschach


bi dem grabe in gotes lobe.
nu si uns got der gute obe
und belle uns tragen allez leit
durcli siner vrunde heilikeit! 20
VII

TEXTE BAS-ALLEMAND
PUBLIÉ PAR

LÉON CLUGNET

AVANT-PROPOS

L'Iiistoire de sainte Marine a passé, ce qui était très naturel,

du Sud dans Nord de rAIlemagne, et cela aussi bien sous sa


le

forme poétique que sous sa forme prosaïque. Mais les traduc-


teurs qui l'ont transportée du haut-allemand en bas-allemand,
l'ont un peu amplifiée, grâce à quelques additions qu'ils ont
puisées à d'autres sources.
Les manuscrits qui contiennent ces textes en bas-allemand
ne m'ont pas été plus accessibles que ceux qui contiennent les
textes en haut-allemand. Je les reproduis d'après l'ouvrage de
Cari Schroder Vruwenlof. Van santé Marinen. Mittelnie-
:

derdeutsche Gedichte. Erlangen, Ed. Besold, 1869, in-8. Le


texte en prose (A) se trouve aux pages 14-16. M. Sclirôder, qui
l'a, de son côté, tiré de la plus ancienne édition des Leben der

Heilifjen (Lubeck, Steffan Arndes, 1492), en. a amélioré l'or-


tiiographe et a adopté une ponctuation plus régulière. (Voy.
aussi les éditions postérieures de ces Leben der Heiligen,
Lubek, Steffan Arndes, 1199 et 1507; Bale, Adam Petrus, 1511
et 1517). Quant au texte en vers, il est contenu dans les pages
23-35 de l'opuscule de M. Schroder. Il avait déjà été publié
136 VIE DE SAINTE MARINE.

dans un livre, devenu rare : Romantische und anderc Ge-


dic/dc in aUplaltdeulschcr S}vaclie, von I). Paul Jacob Bruns;
Berlin und Stettin, F. Nicolai, 1798 (Voy. p. 141-158). D'un
autre côté, il a été traduit presque en entier, en allemand mo-
derne, dans Touvrage de F. W. Genthe Deuhche Dichlungen
:

des Mitlelalters, Eisleben, G. Reichardt, 1811-46 (Voy. vol. I,

•p. 301-306).
LEBEN
DER

HEILIGEN MARINA

(Lcbea der Heiligcn, édition de 1192, Liibeck, Steffen Aindes. Voy, p. 40.)

Van sunte Marina.

Sunte Marina was êne gans schône juncfrouwe unde was ein
unde liadde got lêf unde dênede em mit vlîte dach unde
cristen,
nacht mit bedende, mit vastende unde mit anderen gûden
werken. Unde ere vàder was olc ein cristen unde liadde grot s

begèrte, dat he sine docliter Marinam gode in ène stede offerde,


dàr se em mit vlîte mochte dênen bet an eren dot. Des was em
de dochter hôrsam. Dô tôch he der docliter mannes klêder an
unde quam mit er unde bat den abbet mit vlite, dat he sînen
sone in den orden entfênge. Dô entwidede em
de abbet, wente lo

era behàgede de schône knecht wol unde wiste nicht, dat it ein
juncfrouwe was, undeentfènk en in den orden. Dàr inné levede
Marina sàiiciiiîken undo duldichlilcen undedrôch willichliken in
dem orden mannes clêdere. Dàr nà over lange tît wart er vâder
krank unde lèt den abbet bidden, dat he era orlof gêve, dat sîn 15

kint tô em quême. Dat vororlôvede he em. Dô Marina tô ereme


vâder quam, dô sprak he hemelîken tô er « Lève dochter, ik
:

bidde dî, dat du nummerêneme minsclien seggest dat du êne


junkfrouwe bist ». Dat lâvede em de dochter. Dàr nà starf he sâ-
lichliken. Dô tôch Marina wedder in ere clôster unde was hôrsam 20

unde ôtmôdich.Dô bevôl er de abbet ein ambaclu, dat plegede


se mit vlite, und bestellède ossen in ônen wàg-en unde vôr tô
138 VIK I)F, SAINTK MAUI MO.

velde unde vùrde holt to closter. It vOgede sik underwîlen, dat


Marina de nacht over moste bliven bî ènen wèrde. Unde to êner
tit quam ein ridder ok in de sulven herberge unde lede sik bi

des wêrdes dochter de wart ones kindes swanger. Des wart ere
:

5 vâder entwàre unde wart bsdrovet unde vràgede siner dochter,


we dur sculdicli an were. Do sprak se « Dat heft de monnik
:

gedàn, de mit dem wagene vàret. » Do wart he tornich up den


monnik unde quam to dem abbete unde clâgede em dat van
dem brodere, als erne sine dochter hadde gesecht. Dat was dem
lu abbete unde den brôdern aile lût unde sprcken « He heft sik
:

alle tit geholden, ifthe got were, unde uns mit siner glissenheit
bedrogen unde heft uns to schanden broclit. » De abbet sprak
to Marina : « Du bôse minsche. \vorumme hefstu di? sunde ge-

dàn unde uns dàr mede ein quat ruclite mâket? » Do vêl Ma-
15 rina vor des abbetes vote unde sprak « Ik bin sere quat unde
:

hebbe vele arges gedàn ik wil mi vurtan beteren. Dârumme


:

settet mi bote, wo gi willen. » Do ménden de monnike, se were


sculdicli, unde worden tornich up er unde leden se vôr dat
closter in ein celleken unde hêlden se hartliken unde gêven er
V) (Ire jar water unde br(Jt. Dàr nà sande de wert dat kint dem

abbete unde de abbet sande dat Marine unde sprak « Nim di-
:

nen sone unde beware den sulven. » Dàr nà blêf dat kint mit er
twê jàr. Do dède got er vele trustes do dankede §e gode siner
:

gnâden unde was duldich. Do de brodere dat sègen, do némen


2i se se wedder ùt nà vif jàren in das cluster unde hadden se gans
smêlîken, unde dat hadde se aile tit begêrt. Dàr nà bevôlen se
er ein slim ambacht in dem kloster unde lêten se nicht mèr ùt
deme cluster. Dàr blêf se ôk gèrne inné, unde dênede gode
unde dankede em, dat he se mit em dunsculdigen lêde hadde
3IJ
begàvet unde dat lie er duldicheit dàr an hadde gegeven. Dàr nà
wart se krank unde starf sâlichliken, unde ere sêle vôr tô den
êwigen vrouden. Dô tôgen se de monnike nàket ùt nà erer won-
heit unde wolden se wasken dô sêgen se dat itène juncfrouwe
:

was, unde vorschreckeden alle gans sère unde bèden alle ôtmô.
35 dichliken gode, dat lie en dat vergêve dat se ere sô hartliken in
erer unscult hadden gewesen. Unde drôgen den hilligen lîeham
in de kerken unde begrôvcn den mit andacht. Unde de vrôwe,
de de dênerinne godes tô unrechte besculdiget hadde, wart be-
seten mit dem bôsen geste unde bekande ôpenbàr ere sunde.
VIE nE SAINTE MARINE. 139

Unde men \ I'lrde se tù sunte Marinen grave : dàr krèch se wed-


der ere suntlieit. Unde ùk vêle andere kranken de dàr quêmen,
worden gesunt.
Hilge juncfrouwe Marina, bidde got vùr uns!

(Bibliollièque de WolfenbiiHel : iiis. Helmst. 1203 (xv siècle), f" 72'-80').

Van der liilgen juncfruwen sunte Marinen.

Geistlîke wunne machstu schauwen


an manne unde an vrauwen
de sek der werlde gans begeven
5 unde in strengen dôgeden leven.
dat is doch lustich aller meist,
wùr sô begàvet de liilge geist
de clènen wîfliken persônen,
dat se in der kùsclieit bewônen
10 unde sin umme goddes willen quit
aller wollust in dusser tit.

dut het de milde got gegevon


sunte Marinen, de gebleven
is in juncvrùliker ère.
15 dàr tô gaf or de sôte hère,
dat se mit dulgedem arbeide
sculde under manlîkem klêde
van kinde gàn or lèvent ùt.
de is sô worden goddes trùt
20 in dem himmelschen paradise.
wultu \\ett6n in welker wise
se lieblie geholden oren orden,
dat steit hîr in dûdcsciien worden.

Vôr war ek liebbe gelesen


25 in èner stat hadde gewesen
wonliaftich en beschèden man.
ene lève doch ter he gewan,
140 VIE DE SAINTE MARINE.

de lêt he ênem sîner raàge


unde gaf sek nà goddes behâge
in en vil pînicli klôsteiiin,
dat he dàr botte de sunde sin.
dat clôster, dar de broder sat s

lacli twè unde twintich niîle van der stat.

he was orbôdich tô aller lit


unde gaf tô dôgeden sînen vlît.
dô des de abbet wart gewàr,
he wart de lèveste in der schar. lo

Dô dàr nâ was en tit vorgangen,


om begunde sêre vorlangen
nà sîner clènen dochterlîn.
grôt quale dwank dat herte sin.
dat wàrede mannigen dach. is

de abbet vornani dat unde sprach :

« wat is dines herten clàge?

sage, min lève broder, sage,


got dede vrôwen kan de untrôslen
niach ôk di bedrôveden trôsten. » 20

he vêl dàr vôr des abbedes vote,


wênende sprak he :« min gemote

duldet dàr umme swêre nôt :

min ênige sone is nicht grôt.


in miner stat ek one leit, 25

van sinem gevelle ek nieht en wêt.


sin kintheit beweget min herte.
lève vàder, dat sint mine sinerte. »
lie hedde vornieldet ungêrne

dat sin kint was en dèrne. 3o

de abbet dat wo\ vorsan


dat de broder was en nulte man.
he sprak : « is di lêf din sone,
hàle on dat he rait uns wône. »

de broder dô sine dochter hàlde 35

unde brochte se tô clôster balde.


he clèdede se als ènen knecht.
Marina wa.s ore nàme recht,
dô wart se Marinus gênant.
VIE DE SAINTE MARI.XE. 141

se makêden or de scrift bekanl.


den brôderen wart dat nicht sùgct
dat de minsche were en rnâget :

Marinus nante on de convent,


5 se mènden al ot were en vent.
Dô se kani tô vêrtèn jàren,
ore vâder sede : « du scalt bewàren
dat hîr des \Aerde nêmet wis,
wù ot unime dî gescâpen is.
10 holt dat gebôden het de hère
und se dat di nicht en vorkère
des ovelen geistes listicheit.
merke : we de clôsters rênicheit
bevlecket mit unrèner dât,
15 de wert mit den dùvelen quàt
vordômet âne weddersàge
in dem strengen jungesten dcâge,
dàr kumpt Cristas, dat is wài-,
tô richteade mit der liilgen schâr. »

20 mij; solker gotlîken sage


lêrde he se aile dàge.
Aise se kam tô achtein jàren,
got let vàder tô sek vâren.
aliène se in der selle blêf
25 de vôr hadde ore vàder lèf.

wat he der lèven docliter hêt


dat dêde se an al vordrêt,
unde aile dat de geistlike vàder
efte de broder aile lô gàder
30 wolden hebben van Màrînô,
dâr tô was he willich jô.
dor de grôten orbôdicheit
was he on lèf unde nicht leit.
Dat clôster hadde ossen en par
35 dàr tô was en kâre al dàr,
wente dat clôster was nicht vêre
wen drè mile van dem mère,
dàr was en blèk bî gelegen
aise dàr de kôplùde plegen
142 VIE DE SAINTE MARINE.

ore gût tô hope bringen.


de moneke vôren dur nà dingen
der se in dem cluster bedacliten.
up der kâr se dat brachten.
De abbet sprak tô èner stunt : 5

« Marine broder, dô mi kunt,

wes geistu mit den brôderen nicht


dat du one ôk hulpest icht? »
lie sprak « des scolde m? niclit vordrèten.
:

hedde gî mi dat hé ten. ». lu

Dâr dat gût bî dem mère lach


dat de kôpman tô bringende plach,
dâr was. en mène taverne.
Marînus tôch dicke unde gêrne
mit der kâr bi dat mêr 15

aise om bôt de abbet hêr.


wan ot denne tô làte wart
Avedder tô kômende up der vârt,
sô môste he de nacht vordrîven
unde mit den andereii brôderen bliven 20

in der taverne meine.


dàr drêf dat de dùvel unreine :

de wert hadde êne dêrnen.


en ridder gink in de tavernen,
van dem wart swanger de juncfrauwe. 25

de elderen dêden grôte drauwe


unde nauw eden ore dochter gàr.
se spreken « sage uns vôr wàr,
:

van weme hestu entfangen? »


se sprak « hîr kumpt vâken gegangen
: so

mit èner kâr in use hùs


en monek, de hêt Marînus.
de dêde mi grôte overwalt,
des bin leider ek alsus gestalt. »

de elderen hôrden dusse w)rt, 35

se gingen tô clôstere also vôrt,


unde spreken « hêr abbet, nù merket
:

wat jûwe monik het gerverket


de Marînus is gênant :
VIE DE SAINTE MARINE. 143

de het unse dochter scliant. »


de abbet sprak « gî sculen wachten,
:

ek wil mit vlîte dur nà vrachten


dat gî hebben vôr mî bracht,
5 wer ot \\âr sî efte bedaclit. ^)

Marinum lèt de abbet kijmen


und sprak « broder, ek hebbe vornômen
:

van dussen lùdea clàge grôt,


du hebbest gebrocht in grùte nôt
10 ore dochter. des sage mî :

is de sunde gedàn van di? »

Marînus daclite lange stunde.


dàr nà sprak lie ùt dem niunde i

« vâder, ek hebbe missedàn,

15 ek wil gèrne bote entfàn.


bidde vôr mîne unrechticheit. »

de abbet sprak mit grimmiclieit :

« du scalt des niclit vorsùmen,


du en sculest dat cluster rumen. »
20 dar wart Marinus ût gejâget,
doch bekando he nicht « ek bin en mâget
:

unde en hebbe iiir an nêne scult. »


mêr he gink in grôter dult
ùtdem ciôster vôr de dôr.
25 wen de brôdere kêmen dàr vôr,
he bat êne schiven van brode.
van dàr hedde he weken node,
he blêf dàr wol drê ganse jàr.
de dêrne ènen sone gebar :

30 dô de wart van dem. brusten nômen,


der môder kôs der dochter vrômen :

se drôch to ciôster dat kindelin


unde sprak « ô broder Marin,
:

dînen sone ek dî bringe.


35 du scalt nù mêr in allem dinge
besorgen dat des he liedarf. »
aise dut de tavernersche warf,
se sette dat kint dàr nedder
unde gink hême wedder.
144 VIE DE SAINTE MARINE.

Marînus nam dat kint scliêre


aise icht se sîn moder were
undo dat van dem brode ieven
let

dat wart van dem cluster geven.


01"

Also blèf twe jàr de <lerne »

mit dem vromeden kintle gêrne.


dut enbarmede den brôderen gàr :

se trèden U'> dem abbede dàr


unde spreken « hère, we bidden di,
:

gif uns broder Marine vrî, lo

lût one wedder tô cluster gàn.


lie het vif jàr al vul gedàn
vôr der dur dàr lie blùf
unde nù unduldicheit en drèf.
enf fange on in sîner rûwe is

de he deit in stcter Irùwe.


vàder, des làt om genêten
aise got het sulven gehètcn. »

De abbet dô on nam tô gnàden


unde lèt on vùr sek làden. ^o

he sprak « dîn vader was geworden


:

en hillich man in usera orden.


in dut cliister ho dî brachte,
aise du w est, in kintliker aclite,
unde het niciit bôses hir gedàn 25

aise du leider hest gedàn.


du bist hîr wedder in gebeden
unde mit di is her getreden
din ègen sone, de unrechte
is gebùren in unechle. so

dat làt dî tù herten gàn


unde merke, wù du most bestàn
umme de sunde stète bute,
dat scaltu don mit gùdem môte
in hôrsame. ek di bêde «s

dat du sist to kêrende rède


dat munster in alien dàgeii.
du scalt enwech dat stubbe dràgen.
liàle ôk àne wedderspràke
VIE DE SAINTE MARINE. 14^

tù deni hêmeliken gemàke


water, dat ot werde reine.
hôre mit vlite wat ek meine :

smêre al unser broder schô.


.">
noch laêr segge ek dâr tô :

dène on in alien dingen


de du jummer kanst vulbringen.
deistu dut vrô unde spàde,
. sô wert dl wedder min gnàde. »
m dur dêde de liilge juncfrauwe
mit ores lierten ganser rauwe
unde mit stèter vrôlicheit
al dat or de abbet liêt.

In niclit vele dàgen liîr nà


15 vùr in goddes vrede Màrînà.
got wolde ore dult belônen.
do seden de sulven persùnen
orem abbete vil sehère
dat Marînus vorscheden were.
20 de abbet sprak : « mine vrunde,
grof het wesen sîn suntle.
des gaf got om niclit de stade
dat he hir hedde vulle gnàde
mit rùwegen werkeu erworven.
25 jodoch nû is lie gestorven.
waschet on aise me pleget
und sèt dat lie werde geleget
in en graf dat vêrne si

van dem cluster, des hôret mi. »


30 unde bevôleden
se gingeii
unde mit water spùleden
aise sewoneden de mannes lîf :

wen he was van nature en wlf,


dat wart on al dû kunt.
35 se worden vorscrecket in der stunt
unde slôgen in grôter smerte
ore hôvede unde herte,
dâr tô rèpen se overlùt :

se wù dusse juncfrùwe gùt


la
140 vu: m; sainte marine.

het gelevct in liilger dult


wan we se môgeden âne scult. »

dô gingen wênende de brôdere


unde seden orem hùdere :

« kuiu, du scalt ]\larînum besên. » 5

de abbet sprak « wat is dàr sliên"? »


:

se spréken : « kura unde se hir an


Avat du ane gàn. »
\\illest

lie wai't worscreket unde gink dort.

se bôrden dàr up der mâget lach : lo

vil sclière dô de abijet sach


dat he was van willikeni slechte.
he vêl vôr ore vote redite
unde slôcli sîn hôvet up der vârt
gàr tigen de crden hart. i5

he sprak « bi godde beswere ek


: di

dat du nicht vordômest mi


vôr dem
strengen goddes antlàte
dàr umme dat ek in unniàte
hebbe meiget leider vil.
di 20 ;

vôr wàr ek dî dat sàgen a\ il :


|

ek mènde dat du wêrest sundich. I

dîn wesent wart mi nù kundich, I

din liilge lèvent \\as mi vorborgen.


dat mot ek arme nù besorgen. » 25

dô sprak lie van den hilgen juncfrauwen,


se scolde in der kerken rauwen.
dat sehùde nà sinein beliàge.
dàr kam
dô in den sulven dàge
des tavernes dochter gegangen : 30

mit dem bôsen geiste was se bevangen.


se sprak dàr in der sulven kerken
van oren sundigen werken,
we des kindes w'àder ware.
se wart wedder sunt aldàre 30

des seveden dàges. also vôr


Marina in der engel kôr.
Aise dut grôte wunder sehùde
dàr lépen tô vêle der lùde ,
VIK DE SAINTE MARINE. 1 17

'

de dar w ôneden bi dem mère,


dàr dicke in monikes gebêre
Marina tôch mit êner kàre.
imde erer en miciiel scliàre
5 de dàr umme wêren belegen.
se lêten sek crùce vôr dregen,
wessen kersen se ôk nêmen
iinde in dat cluster also kêmen.
mit psalmen unde ùk dàrbî mit sange
10 lôveden se godde in sùteni clange,
de dàr nuclilèt vêle tèkene scliinen

dor bede willen sunte Alarînen.

Hère got. mîn truster sunderhk,


in dinem lulgen wunderlik,
15 ek bidde di, lût mi bequinen
in den dôgeden sunte Marînen.
lût mi ungeluk unde lion entfàn

mit vrauden aise se liet gedàn.


worde ek vorworpen efte belôgen,
20 bescliedeget efte bedrôgen,
gif mî dat ek dat dulde,
werp mî jô nicht ùt dîner hulde,
Jêsû min allerlêveste broder,
dor sunte Marîen dine môder
25 de aile dôgede liet beseten
de sunte Marinen sint genieten
unde anderen hilgen in stucken,
dat dut mî armen mute lucken,
dat geve, hôge drèvaldicheit,
30 de sulven is de èvicheit.
'Amen Amen Amen Amen.
148 VIE DE SAINTE MARINE.

VII

TEXTE FRANÇAIS
PUBLIÉ PAR

LÉON CLUGNET

AVANT-PROPOS
L'histoire de sainte Marine existe en français sous trois
formes, deux en prose et une en vers. Des deux premières l'une
est la traduction du texte latin dont diverses recensions ont
été reproduites plus haut, tandis que l'autre est la traduction
du récit abrégé, également latin, que nous a laissé Jacques
de Voragine, récit qui sera donné plus loin dans un Supplé-
ment .

La première de ces traductions se trouve dans les six manus-


crits suivants du fonds français de la Bibliothèque Nationale :

1038 (xiii^ s.) = A, 422 (xiii^ s.) = B, 231 17 (xiii= et xiv= s.) = C,
413 (xv° s.) = D, 22911 (>v^ s.) = E, 423 (xiV s.) == F. Les
textes A, B, D, E reproduisent les textes latins A et B, tandis
que le texte C rappelle plutôt la recension latine C. Le texte
F un abrégé des précédents.
est
La deuxième version, c'est-à-diro la traduction française du
latin de Jacques de Voragine, est donnée par les manuscrits du
fonds français de la Bibliothèque Nationale 20330 (xiv° s.),

184 (xv° s.), 242 (xv^ s.), 243 (xv' s.), 244 (xv^ s.), 414 (xv^ s.),
415 (xv^ s.), 1534 (xv« s.), 1535 (xv^ s.), 6448 (xv° s.), 9759
(xV s.), 17232 (xv° s.), 23114 (xv= s.), et 13498 (xvii" s.). Ces
14 textes présentent d'assez grandes différences au point de
VIF. HE SAINTE MARINE. 1 J9

vue de l'orthographe et des tournures de phrase. Néanmoins je


pense qu'il est suffisant d'en reproduire un seul. J'ai choisi
celui du manuscrit 1534 (= G), à cause d'un détail dont il a
été question dans V Introduction.
Quant de sainte Marine en vers français, elle est con-
à la Vie
tenue dans le manuscrit du fonds de la reine Ciiristine, à la Bi-
bliothèque Vaticane, portant le n° 1728 et datant du xv* siècle,
ainsi que dans le manuscrit 10290-304 de la Bibliothèque
Royale de Bruxelles, qui a été écrit en 1428-1429 (1). Ces deu.x
copies du même poème présentant des différences assez nota-
bles, je les donne toutes les deux en entier, en fai.sant remar-
quer que celle de Bruxelles semble être bien meilleure. Le
copiste du texte de Rome devait être moins expérimenté. L'or-
thographe qu'il a adoptée est loin d'être aussi correcte et quel-
ques vers ont été omis par lui.
Je dois de pouvoir reproduire cette recension du manuscrit
de Rome à M. Luigi de Stefani qui a bien voulu, sur ma de-
mande, s'arracher à ses travaux, pour la copier, ijuant à celle
du manuscrit de Bruxelles, elle m'a été procurée par le P. Van
den Gheyn, le très distingué conservateur du département des
manuscrits à la Bibliothèque Royale de Belgique. Je tiens à
remercier ici ces deux savants de leur extrême obligeance à
mon égard.
Ad. Keller avait déjà publié le commencement et la fin de ce
poème, d'après le texte de Rome, dans son ouvrage Rom- :

vart. Beitraege zur Kiotde niittelalterlicher Dichtung ans


italienischen BibUothehen, Mannheim, 1844, in-8 (p. 605-615).
Mais, outre que cet auteur n'a reproduit que 3.52 vers du texte
en question, il s'est glissé dans sa copie plusieurs fautes qu'il
n'a pas su éviter (2).

(1) Voy. une description de ce manuscrit et une analyse de son contenu par

M. Paul Meyer, Directeur de l'École des Chartes, dans la Romania, Paris, vol.
X.\X, 1901, p. 295-316. C'est M. Paul Meyer lui-même qui m'a appris l'e.xistence
dans ce manuscrit d'une Vie de sainte Marine.
(2) Ces 35".! vers ont été insérés également d'après Ivrller dans le Dictionnaire
des légendes du chrisliatiisme. par le comte de Douliet (vol. XIV de la Troisième
Encyclopédie publiée par l'abbé Jligne), Paris, IHbb, col. 1270-1284.
VIE
DE

SAINTE MARINE

(Bibliothèque Nationale : ms. du fouds Français in38 (\iii* siècle), f" 88'-90'.)

f- 88' * La nie de sainte Maiûne uirge

Il fu .i. pi'eudons au siècle qui auoit une fille que il moût


amoit. Talent li prist daler ne i-elig-ion. si commanda sa chiere
fille a .j. sii'n ami. si sala randre a une abaie len le
et après
'
f. K)' recust moult uolentiers et il fu moult douz et si tlebonneires
'
a

et seruiables que li abes semerueilleit moult, et lenmoit plus


que touz les austres moines de leanz porce quil estoit leaus
lions et moult obedians. Ore auoit une piece après ce qui fu
renduz qui li commença a remembrer de sa fille si fu moult
amesese et moût tristes, si que li abes sen aperçut et li de- lo

manda quil auoit « Fiuz dites moi que uous auez et damediex
:

qui tout les biens et tous les conforz donne, uous confortera se
ses plaisirs est. » Li preudons li gai et dist emplorant « Biax :

douz pères ie ai .j. mien fiuz lessie au siècle a ma uille qui


encore est moult petiz, si en sui moût a mesese quant il me 'j

souuient de lui. Or ne li uout mie dire que ce fust une pucelle.


Et li abes qui moult lamoit et qui ne le uouloit mie perdre et
porce quil auait leanz moult gant si li dist » Fiuz dist il alez :

si amenez uostre fiuz et soit receuz auec uous. » Li preudons

iala, si apela sa fille et len amena. Elle auoit non Marine et li 20

chania son non si lapela Marin, et le fist mestre a letres et


VIE DE SAINTE MARINE. 151

aprandre en labaie. Etquant uint au .xiiij. an si li dist ses pères


quelle gardast quelle ne deist mie quelle fust fame ainz pensast
de bien feire et se gardast des aguez au deables qui plus uo-
lentiers engingnoit lome et la lame come plus sont bon. Assez
5 lamonesta li pères de maintes choses et elle mist en son cuer
ce que len li disoit. si fu rnoult preuz et moult ardant de bien
feire.

Les pères li mourut quant elle est .xvij. anz et elle remest en
labaie. Si fu moult obedienz et si douce et si debonneires que
10 tuit lamoient ausuit come leur cuers. Or auoit en labaie .ij.

bues et .j. menoient uers la mer qui près leur estoit


char, si le

et aportoient diluée ce dont il auoit raestier en labaie. J. leur


auint que labes ala a frère Marin, si li demanda por coi cestoit
quil naloit auec les austres et il respondi « Biau sire uous ne :

15 le mauiez mie quémande. Puis y ala frères Marins auec les au-

tres et tiex estoit leur coustume que sil ne pooient reuenir quil
demorascentchiez. j. preudome qui auoit non Pandos. Jcil Pan-
dos auoit une fille moult belle et moût gente, si lama .j. cheua-
liers et uint a lui et la demoiselle conçut. Ne demora guieres
20 quil parut bien a lui quelle estoit grosse, si uinstrent a lui si

parent et li demandèrent de qui cestoit. Bastue fu et lesdengiee


aincois quelle en uousist riens dire. Apres si dist que ce frère
Marins lauoit enguigniee et engroissiee a force.
Isnelleinent sen alerenf li parent a labaie dont frères Marins
25 estoit et distreiit a labe Biau sire est ce ore belle chose que
: «

frères marins uotre moines a engroissiee nostre fille. » Li abes


lor respondi « Or uous soufrez si uerrons se ce est uoirs. »
:

Frères Marins fu apelez et li abes li demanda sil auoit ce feit

que len li metoit sus. Il estut moult longuement et comenca a


.30 gémir et a souspirer et dire tout emplorant a labe « Biau père :

*
ie ai pechie. le en ferai la penitence et uous priereiz pour moi. ' f. s'r

Moult fu labe corrouciez, si commanda que len le batist bien


et que len le gistat hors de labaie qui trop auoit mesfeit et
niespris et honte feite a labaie. Il fu bastuz et gitez liors et il

35 souffri tout en bonne pacience. Si remest a la porte et quant


aucuns passoit par illec si li prioit pordieu qui li aportast .i.
poi de pain. Onques a nului ne dist point de son pense, ainz
fesoit ainsint comme si fust corpables du feit, et fu .iij. anz touz
entiers deuant la porte en tel manière et en tel estât.
152 VIE DE SAINTE MARINE.

La demoiselle qui ce 11 auoit mis sus si enfanta a son termine


et quant li enfes fu seurez de la mameille sil la porta a frère
Marin, et dist : « Veez uostre fiuz, norrissiez loi au mieuz que
uous sareiz. » A ce quelle ostce dist si sen râla etli enfes remest
a frère Marin. Si le norri au mieuz quil pot de ses aumosnes î

que len li donnoit. Par .ij. anz le fist ainsint, et li frères priè-
rent labe quil le receust por Dieu, et il le reçut a moult grant
poinne, et quant il ost receu si li dist : « Frère Marin uostre
père fu moult sainz hom et uous amena ceanz onques ni fist si

grant honte comme uous auez feite, ne autres onques mes que m
nous seussions. Or estes receuz atout uostre liuz que uous auez
eu en auoutire. Si pensez de bien feire, et soiez toriourz mes en
grant humilité, et que uous nestoiez toutes les ordures de ceanz.
et aportez leue dont len les nestoiera. »
La sainte uirge fist uolentiers ce que len li commanda. Et tr>

ne demora mie quelle fu morte si le nonca len a labe et il dis-


trent « Sire frères Marins est morz. » Or pouez ueoir dist la-
:

bes com grant pechie il auoit feit que neis despace nail mie eue
quil pouist feire sa peneance. Mes alez toutes uoies et si len-
seuelissiez et lenfouoz loing de lahaie car ie le ueil. Li frère y w
alerentet leuerent le cors et trouuereut que cestoit une fame. Et
quant uirent ce que ce estoitune fame si commencierent a
braire et a crier et a batre leur paumes pour la grant pascience
quelle auoit eue de la honte que len li metoit sus a tor et a
pechie. A labe uinstrent tout en plorant si li distrent : « Sire 25

por Dieu uenez si uerez frère Marin. » Li alies fu touz esbahiz


si demendoit quil auoient et il distrent derechief : « Venez si

uerez fines merueilles et uous prenez garde de uos mai&mes. »

Quant li abes oi ce si ala et souz leua le drap et uist plaine-


ment que ce estoit une fame et il chei a terre si crioit et breoit ^0
et batoit sa corpe et disoit : « Sainte uirge ie te coniur de par
nostre Saingneur Ihù Crist que tu ne me saches mauues gre de
ce que ie tai feit que ie ne sauoie mie quil fut ainsint. » Quant
il orent assez ploure si commanda lenlenfouist le corz derrières
lautel. 35

Ne demoura guieres que la damoiseille par qui ce estoit auenu


fu saisie et sorprise du doable, si uint a labe et regehi som pe-
chie et dist oiant touz de qui elle auoit este grosse. Li seingnor
de leanz si lamenerent a la tombe frère Marin et elle fu guérie
VIF. DE SAINTE MARINE. 153

au septième iour et deliuree *du deable qui la (raualloit. ijuanl, f. <jo'

li pueples oirent ce coururent illec et rendirent graces a


si

Dieu des uertuz quil fesoit par les mérites a celle beneuree
uirge.

(Bibliothèque Nationale : nis. du fonds Français 422 (mii« siècle), f>" Ty'-TS'.)

^ "Il fu uns preudom al siècle qui auoit une petite fille quil
raoltamoit. Talens li prist daler en relegion si commanda ce
ciere fille a un sien ami après si sala rendre en une abaie, on
li retint moût uolentiers, et il fu si dous et si deljoinaires et si
seruicables que li abes lama plus que tous les moines de laiens,
10 pour cou quil estoit loiaus hom et moût obediens. Ore auint
une piece après cou quil se fu rendus quil li commença a sou-
uenir de sa fille si fu molt triâtes et molt dolans, si que li abes
sen aperchut, et li demanda quil auoit, et dist « Fins dites moi :

que nous aues et damediex qui les confers done uous conseil-
I.) lerase ses plaisirs est. » Li preudom li chai as pies et li dist tout
en plorant. Biaus : « sire iai .j. mien fil laiscie a me uil molt
petit si en sui moût ainesaise quant Or ne il me souent de lui. »

li uolt il mie dire que cou fust une pucele, et li abes qui molt
lamoitet qui ne le noioit mie perdre pour cou quil en auoit molt
20 grant mest laiens se li dist « Fi.\ se uous uoles aies et si amenés
:

uostre fil caiens auecques uous. » Li preudom ala si amena sa


fille qui auoit non Maroie et
li canga son non si lapela Marin,

et le fistmetre a letres et aprendre en labeie. Oaques uns des


moines ne seut que ce fust pucele, ains lapeloient tout frère Ma-
25 rin. Ele crut et amenda et quant ele uint a .xiiij. ans si dist .ses
père quele gardast quele ne desist mie quele fust feme, ains
pensast de bien faire et se gardast des agais au dyable, qui plus
uolentiers enguigne lorae et le feme com plus sunt boin. Asses
lamonesta lipreudom de mainites coses, et ele mist en son cuer
30 cou con li disiiit, si fu moût preus et molt ardans de bien faire.

Ses pères li morut quant ele ot .\v. ans, et ele remest en la-
beie si dolce et si deboinaire et si obediens que tout lamoient
aussi com lour cuer. Or auoit en celé abeie .ij. bues et .j. car si
154 VIE DE SAINTE MARINE.

le menoient li frère uers le mer et aportoient illuec cou que


mestiers lor estoit. Vn iour uint labes a frère Alarin se li de-
manda pour coi ilnaloil auec les autres, et il respondi : « Biaus
sire mauies mie commande.
uous ne le Puis aia frère Marins >>

auec les autres, et tele estoit lor costume que sil ne peuscent 5

reuenir quil demorascent cies un riche home qui auoit non


Pandos. Si auoit une fille moût bêle et molt gen te, si lama uns
cheualiers et uint a li et la demoisele conçut. Ne demora gai-
res après qui parut bien a la pucele quele fu grosse, si uinrent
a lui si parent et si ami
demandèrent de cui cou estoit.
et 11 nj

Batue fu et laidenzie ainscois quele en volt rien dire. Après si


dist que frère Marins lauoit engroiscie et par force.
Isneleraent sen alerent li parent a labeie dont frère Mxirins
estoit, et ilisent al abe : « Biaus sire est ce ore bêle cose que
frère Marins uostre moines a engroiscie nostre fille. » Li abes 15

lour respondi : « Or uous souffres si uerrons se cou est uoirs. »

Frère marins fu apeles et labes li demanda se cou estoit uoirs


quil auoit cou fait con li laetoit sus. 11 estut si commença moût
a suspirer et a gémir et dist a labe tout en plorant Biaus : «

sire père iai peciet, ien ferai la penitance, et uous proies pour 20

moi. » Moût fui abes corecies de grant manière, si commanda


con le batist bien et con le ietast fors de labeie que trop auoit
mespris et fait *grant honte aie maison. Il fu batu et ietes fors,
et il prit tout en boine pacience, et fu a le porte et prioit quant
uns passoit par illuec que illi aportast .j. peu de pain. Onques 25

nului ne dist point de son pense, ains faisoit tout aussi com se
il fust coupables de celé cose, et fu .iij. ans entirs deuant la

porte de labeie en tel manière.


Li damoisele qui cou li auoit sus mis si enfanta a son terme,
et quant li enfes fu seures dele mamele si le prist li mere et le 30

porta frère Marin. '« Vees ci uostre fil noriscies le al mix que
uous saues. » A cou quele ot cou dit si senrala et li enfes re-
mest a frère Marin, si le nouri almius quil pot des almosnes
con li donoit. Par .ii. ans le fist ainsi et li frère de laiens en
orent pitié si prièrent labe quil le recheust por Dieu, et ille s,-,

reciut a moût grant paine, et quant il lot recheu se li dist :

« Frère Marin uostre pères fu molt sains hom et uous amena


molt petit caiens. Onques ni fist si grant honte com uous iaues

pensée et faite, ne autres onques mais que nous saciens. Ore


VIE DE SAINTE MARINE. 155 .

estes recheus et uous et uostre fuis que uous aues en adultère,


si penses del bien faire, et soies tous iours mais en humilité, et
iou uous comraanc que uous netoies toutes les ordures de
caiens, et aportes laigue dont on les netoiera. »

5 Li sainte uirge molt uolentiers quaucon li commmanda


fist

et ne demora mie quele fu morte si le nunca on labe et dist :

« Sire frère Marins est mors. » « Or poes ueoir fist labes com

grant pecie il auoit fait que nés tant despace na il mie eue quil
eust fait sa penitance, mais aies toutes uoies si lenseueliscies
10 et leteres loins de labeie. » Li frère alerent et li lauerent le

cors et trouuerent que cou estoit une feme. Qunnt il uireiit cou
si commencierent a crier et a braire pour le grant pacience de
le honte que celé auoit eue de le honte con li auoit faite a tort
et a pecie. A labe uinrent tout en plorant si li disent : « Sire
15 pour dieu uenes et si uees frère marin. » Labes fu tous es-
bahis si lour demanda quil auoit, et illi disent derechief :

'<Venes et si uees fines meruelles et uous iprendes garde uous


meismes. » Quant li abes oi cou si ala et soulleua le drap si
uirent tout plainement que cou estoit une feme, et il chai a
20 tere si crioit et batoit se coupe et disoit « Sainte uirge iou te :

eoniur de par nostre signour Ihesu Crist que tu ne me faces


maigre de cou que iou tai lait que iou ne sauoie mie quil fust
ensi. » Quant ilôt asses plore si commanda con lenfouist der-
rière lautel.
25 Ne demora gaires que li damoisele par cui cestoit auenu fu
saisie et souprise dun dyable si uint alabeie si reichi son
pecie et dist oiant tous de cui ele estoit grosse. Li signour de
laiens si lamenerent aie tombe frère Marin et ele fu garie au
sietime iour et deliuree del dyable qui le trauilloit. Tous li pais
30 sacorut illuec et quant *il oirent cou si en rendirent grasces a * t. 78«

damedieu des uertus quil faisoit par les mérites a celé boine
uirge.

(Bibliothèque Nationale : ms. du fonds Français 23117 (xiH' et xiv« s.), f" 456'-458'.)

"Vns preudons fu séculiers Alixandie qui moult fu gentis f. 456''

bons qui auoit vne seule fille si se rendi en vne ordre de moines
156 VIF. DE SAINTE MARINE.

et commanda sa fille a va sien parent et si fu au moustier et


fist ce que on li comandement sont bon afere et cil moustiers

esfoit a .ij. pour ce que il faisoit ce que


lieues de la ville, et
on 11 commandoit labbes lama plus que li autre pour ce que
il estoit obediens et li remembroit moult souuent du com- s

mandement de leuangile qui dis! qui bon sera iusques en la


fin sera sauf et si vint après grant temps qui se recorda de sa
fille quil auoit lessie de laage de .x. ans et si commença a

troubler en son cuer et ce li auint par moult de foiz. Labbes le


vit plorant si li dist et tuit li frère de labaie : « Frère quauez ki

vous qui si estes tristes et pensez si plorez dites le nous et Diex


qui les desconfortez conforte vous conseillera et aidera. Lors se
lessa cheoir aus piez de labbe, si li dist : « le auoie .i. petit fils

que ie laissai en celle cite quant ie vins ceens et quant ie men


recors ie sui trop troubles. » On ne leur vot mie die que ce fust tj

vne pucelle. Quant labbes oi ce que il estoit ainsi troubles pour


lamour de son filz il douta que il feroit son dommage sil ne le
voult mie laissier en peril car il estoit moult profitalile a labaye
si li dist « Lamez vous moult? » Et il respondi
: « Oil ». Lors :

distli abes : « Alez si lamenez. » Et il y alla si lamena. On la- ?.n

peloit auant Marine comme pucelle que elle estoit et il la fist

apeler Marin. Et quant elle ot .xiiij. ans son père li enseigna a


amer dieu et la voie de vérité et li disoit : « Garde que ne dies
a uns que tu soies pucelle. Garde que li abbes ne te decoiue.

Garde ton corps a nostre Seigneur et ta virginité sanz corrum- 25

pre si que tu puisses estre netement en la compaignie des an-


f. 457' gies. Remembre toi de Damediex *qui dist laisse le mal et lai
le bien. Quiers pais et la maintien moult de nous doubte que

nous ne périssons auec les mauues. Sers a Dieu de net cuer et


de nete pensée ». Ainsi ces choses et plusieurs autres li ensei- sn

gnoit.
Quant la pucelle ot .xvij. ans son père morut et bien li

souuint des enseignemens son père, tuit lamoient. Geste pu-


celle estoit moult belle et print vigueur en soi et force de Dieu
et pour ce ne faudra ia sa force qui a lui se tient, elle entendi .15

moult a soy garder chaste a nostre seigneur. En celle aiiaie


auoit vn char car la mer estoit illec près a .ij. lieues ou il
auoit grant port la ou il aloient acheter ce que mester leur
estoit et ce auint que li abbes dist .i. iour a frère Marin « Que :
VIE DK SAINTE MARINE. 157

nalez vous auec les ifreres si leur aidiez? » Et il lui responcli :

« pource quil ne li auoit mie commande


que vous le et puis
commandez le le ferai ». A ce port auoit .j. home qui auoit non
Pandoches et frères Marins qui aloit souuent au porl (juant il
estoit trop tart si demoroit auec les autres moignes le soir en
la maison de ce Pendoches. Pandoches auoit vne fille pucelle
et auint par laraonoslement du diable que vns cheualiers re-
peroit en la maison et vint auec luy et conçut et quant son
père et sa mere lapercurent si li demandèrent de qui il estoit.
10 Elle respondi que cestoit de frère Marin qui venoit auec le char
de labaie.
Tout maintenant sen alerent si parent a labaye et dirent a
labbe « Sires abes or pouez veoir conmie vostre frère a nos-
:

tre fdie engignie. » Lors dist li abbes moult dolens « Lessiez :

15 et veons se ce est voir. » Et fist venir Marin a lui si lui dist :

« Est ce voirsque vous auezfait ceste deflorance en la fille a ces


gens? » Frère Marin dist : « lai pèche si ferai penitancede mon
pechie priez pour moy. Quant ce oi labbe si fu moult cou-
»

rouciez et commanda que on le batist et menast moult mal et


20 dist « Puis que tu as ce fait tu ne deraouiras plus en ceste
:

abaye. » Et lors fu gete hors et sainte Marine ne voult onques


recognoistre que elle fust fame, ainz sen ala et se mist a la
porte de labaie et fist illec sa penitance aussi comme se elle
eust fait le meffet et la benoite Marine prioit aus frères qui
25 laiens entroient que on li donhast vne piece de pain. Ainsi fit

a la porte de labaye . iij. ans.


La fille pendoche ot vn filz, elle norrit vn pou et puis laporta
a la porte ou frère Marin gesoit et li dist : « Frère Marins vez
ci ton filz, si comme tu le scez norris le. » Elle lessa illec et
30 sen ala, et Marine le prist comme sien propre et le norri de
s.

sa pitence de pain que on li donnoit. Et quant elle lot norirry


•ij. ans lenfant a la porte et li frère virent sa grant patience si

furent esmeu par miséricorde de Dieu et alerent* a labbe et li


prièrent que il lui pardonnast son meffait ou moustier et li
35 distrent « .v. ans a que frère Marin est a la porte ne onques
:

nissi hors ne ala ca ne la. Pardonnez li, car li apostres dist


pardonnez et il vous sera pardonnez, donnez indulgence et on
vous la donira. » Il firent force a labbe et conuint que on le
receust et commanda quil entrast en labaie et lapela deuant
158 VIK DE SAINTE JIAHIN'E.

luy e1 li dist : « Ton père


bons et l'eligieus et te mist
fu saint
ceens petit enfant et ne onques ce bien non et tu as fait ce
list

que onques nuls de ceens ne fist. Il conuieut que tu faces peni-


tances grant car tu as trop pechie et as amené ceens ton en-
fant que tu as engendre en auoulire. le te commans que tous 5
les vilains lieux de ciens tu cures touz seuls et porte le aue
aus frères quant il en auront mestier et toutes les oeuures
que on te commandera touz iors soies appareilliez, et en ce
auras ma grace et pardon es nostra Seigneur car par penitance
faite gaaigne on le règne du ciel et le salut de lame, car il est m
escrit que Dieu et li angle ont greigneur ioie dun pécheur qui
se conuertit que de iiijxx et xix iustes qui nont mestier de
penitance, et ailleurs dist on que Diex sesioist plust de lame du
désespère que de celle qui onques ne fu perdue. » La vierge
qui volentiers oi et obéi aus paroles de son abbe fist ce que on i»

li auoit commande et dist.

Ne demeura gaires que la \ierge pour la foy Iliu Cris re-


ceuoit tel martire morut et ala a nostre Seigneur. En celte
heure que lame 11 parti du corps vne vois vint du ciel qui dist :

Vieng a moi ma douce elleue espousee si te métrai en mon 20

trône, Diex aime ta biaute, vieng ten bêle amie et ie te donne-


rai la coronne de glore et de grace. » Li frère oirent ce. Lors
vindrent a leur abbe si li distrent que frère estoit mors. Lors
dist li abbes « resgardez comme frère Marins a este fier
:

pechieres qui na pas desserui enuers Dieu quil eust faite sa 25

penitance. Alez et lenseuelissiez loingde labaie aus champs. »


Ily alerent et le lauerent et comme il le lauoient il trouuerent
que ce fu fame et batoient piz et crioient « Et Diex quel conuer-
:

sation et quel pacience est eue a ceste fame qui onques nel
congnut a nullui que ce fust fame et si a este si mal menée, -m

Diex las chetis que ferons? » Il distrent a labbe « Venez tost :

veoir Marin, » et disoient « Chetif que fas tu de toi? » Il fu


:

touz esbahis et vint au corp ou leua le drap dont elle iert


couuerte si vit que cestoit fame, il se bâti et ciiai a terre et
f. 458' dist « Dame
: ie te pri pour Ihu Crist que tu deuant* Dieu ne 35

me mettes a raison de mal que ie taie fait et mis sur toi sanz
coupe, car tu sez bien dame que ie sauoie mie que vous fussiez
fame ne ie ne cognoissoie pas ta conuersacion. » Et lors dist
labes « Ce ne fait mie a taire mais le doit on dire partout, car
:
VIE DK SAINTE MARINE.- 159

nostre Seigneur a ce fait qui toutes choses a fait et si est


grant meruelle. » Lors list labbes enseuelir et enfouir le corps
de Marine en son moustier et a grant honor et auint que la
fillePandoche qui auoit eu lenfant dun cheualier forcena et
5 tombe de sainte Marine et commença a dire «
vint a la sainte :

marine i{ui ici es compaigne des vertus du Ciel auec les angles
pardonne moi ce que ie tai meffait et prie Dieu quil le me
pardoint et maide par ta sainte prière, et ienui fermement que
ie serai sainte et seruiray nostre Seigneur toute ma vie ». Et
m lors recognut voiant touz comme elle li auoit mis sus et
comme elle lauoit conceu du cheualier et au .vij". iour de la
mort sainte Marine fu elle deliuree du diable dedenz le iour
mesmes par la volante nostre Seigneur et la prière de sainte
Marine.

D
(Bibliothèque Nationale : ms. du fonds Français 413 (xv siècle), f<" i:!7'-42S'.)

!. *
Vns preudome fu séculier qui moult fu gentis bons qui avoit *
f. 427

vne seule fille si se rendi en vne ordre de moines et commanda


sa fille a vn sien parent et si fu ou moustier et fist tous les com-
mandeniens qui sont bons a faire, et cil moustier estoit a ij.
lieues de la ville, et pource que 'il faisoit ce que on lui comman-
20 doit labbe lama plus que tous les autres pource que il estoit
obedient, et lui remembroit moult souuent du commandement
de leuuangille qui dist qui bien fera iusques en la fin sera sauf
et si \int après grant temps que se recorda de sa fille quil au-
oit lessiee de laage de x. ans et si commença a troubler en son
25 cuer et ce li aduint par moult de foys. Labbe le vit plorant si lui

dist et tous les frères de labbaie : « Frère quauez vous qui si

estes tristes et pensis si plorez, dites nous pour quoy et Dieu qui
les desconfortez conforte vous conseillera et aidera. » Lors se
laissa cheoir aux piez de labbe si lui vn petitdist : « le auoie
30 filz que je laissay en celle cite quant
je vins ceens et quant je
men recors je suis trop troublez. » On ne leur voult mie dire
que ce feust vne pucelle. Quant labbe oy ce que il estoit ainsi
troublez pour lamour de son filz il doubta quil feroit son doni-
160 VIE DE SAINTE MARINE.

mage si ne le voult mie laissier en peril, car il estoit moult


proufltable a labbaie si lui dist : « Lamez vous moult? » Et il

respond! : « Oil. » Lors dist li abbez : « Alez si lamenez. » Et il

y ala si lamena. On lapeloit auant Marine comme pucelle que elle


estoit et il la fist appellor Marin, et quant elle ot xiiij. ans son s

père lui enseigna a amer Dieu et la voie de vérité et lui disoit :

« Garde que tu ne dies a nulz que tu soies pucelle, garde que li


abbez ne te decoiue, garde ton corps a nostre Seigneur et ta
virginité sans corrompre si que tu puisses estre nettement
en la compaignie des anges, remembres toy de Dauid qui dist m
laisse le mal et fay le bien, quier paix et la maintiens, moult
deuons doubter que nous ne périssions auecques les mauuais,
sers a Dieu de net cuer et de nette pensée. » Ainsi ces choses
et plusieurs autres lui enseignoit.
Quant la pucelle ot xvij. ans son père mourut et bien lui i"'

suuinl des enseignemens son père. Tous lamoient. Geste pucelle


estoit moult belle et prist vigueur en soy et force de Dieu et
pource ne faudra ja sa force qui a lui se tient. Elle entendi
moult a soy garder chaste a nostre Seigneur. En celle aliliaie
auoit vn char, car la mer estoit ylecques près a ij. lieues ou il 20

auoit grant port la ou ilz aloient acheter ce que mestier leur


estoit, et ce aduint que li abbe dist a frère Marin a vn jour :

« Que nalez vous auecques les frères si leur aidiez? » Et il lui

respond! « pource quil ne Ivi auoit mie commande et puis que


vous le comandez je le feray ». A ce port auoit un home qui 20

auoit nom Pandoches et frère Marin qui aloit souuent au port


quant il estoit trop tart si demouroit auecques les autres moines
le soir en la maison de ce Pendoches. Pendoches auoit \ ne fille
f. ni' pucelle et aduint par lamonestement du * diable que vn cheua-
lier repairoit en la maison et fut auecques lui et conçut et quant 3o

son père et sa mere lapercurent si lui demandèrent de qui il es-


toit elle respond! que cestoit de frère Marin qui venoit auecques

le char de labbaye.
Tout maintenant sen alerent ses parens a labbaie et distrent
a labbe « Sire al»bes or pouez veoir coment vostre frère a
:
3,-.

nostre fille engigniee ». Lors dist li abbes moult dolent « Lais- :

siez et veons se ce est voir. » Et list venir Marin a lui si lui


dist « Est ce voir que vous auez fait ceste desloyaute en la
:

fille a ces gens? » Frère Marin dist « lay pechie si feray peni-
:
VIE DE S.-UNTE MARINE. 161

tance de mou moy. » Quant ce oy labbe si


peehie, priez pour
fust moult courrouciez et commanda que on le batist et menast
moult mal et dist « Puis que tu as ce fait tu ne demourras
:

plus en ceste abbaye. » Et lors fut gette liors, et sainte Marine


5 ne voult oncques recongnoistre que elle feust feme, ains sen
ala et se mist a la porte de labbaye et fist ylecques sa penitance
aussi come Marine qui la
selle eust fait le meffait, et la benoite
estoit prioit aux frères qui laiens entroient que on lui donnast
vne piece de pain. Ainsi fu a la porte de labbaye iij. ans.
10 La fdie Pendoehe ot vn filz, elle nourri vn pou et puis laporta
a la porte ou le frère Marin gisoit et lui dist : « Frère Marin
veci ton fdz si comme tu le scez nourris le. » Elle laissa ylec-
ques et sen ala et sainte Marine le prist comme sien propre et
le nourri de sa piece de pain que on lui donnoit et quant elle
11 lot nourri ij. ans lenfant a la porte et les (1) virent sa grant pa-
cience si furent esmeuz par miséricorde de Dieu et alerent a
labbe et lui prièrent qui lui pardonnast son meffait ou moustier
et lui dislrent que l'rere Marin est a la porte ne onc-
: ^ v ans a
ques nissi ne nalaca ne la. Pardonnez lui car li apostre
hor.s

20 dist, pardonnez et il vous sera pardonne, donnez indulgence


et on la vous donira. » Hz firent force a labbe et conuint que on le
receust et commanda quil entrast en iabbaie et lappella deuaiit
lui et lui dist : « Ton père fut saint homme et religieux et te mist
ceens petit enfant et ne oncques se bien non et tu as fait ce
fist

25 que oncques nul de ceens ne fist. Il conuient que tu faces peni-


tance grant car fu as trop pechie et as amené ceaus ton enfant
que tu as engendre en auoultire. Je te commande que tous les
vilains lieux de ceens tu cures tout seul et porte lyaue aux frères
quant ilz en auront mestier et toutes les euures que on te com-
30 mandera tous jours soies appareilliez et en ce auras ma grace
et pardon vers nostre Seigneur, car par penitance faire gaigne

on le règne du ciel et le salut de lame, car il est escript que


Dieu et les angres ont greigneur joie du pécheur qui se con-
uertist et fait penitance que de iiijw et xix justes qui nont
35 mestier de penitance et ailleurs dist on que Dieu sesiouist plus
de lame du désespère que de celle qui oncques ne fut perdue. »
La vierge qui volenliers oy et obey aux paroles de son abbe fist
ce que on lui auoit commande et dist.
(1) Le moi frères manque dans le manuscrit.
Il
162 VIE DE SAINTE MARINE.

Ne demoura gueres que la vierge pour la foy Jhesu Crist


receuoit tel martire mourut et ala a nostre sire. En celle heure
* f. «8' que lame lui parti du corps vne voix *vint du ciel qui dist :

« Vieng a inoi ma doulce esleue espousee si te mettrez en mon

trosne. Dieu aime ta biaute, vien ten belle ame et je te don- 5

neray couronne de gloire et de grace.


la Les frères oirent ce. »

Lors vindrent a leur abbe si lui disti-ent que frère Marin osloit
mort. Lors dist li abbe « resgardez comment frère Marin a
:

este fier pechiere qui na pas desserui enuers Dieu quil eust faite
sa penitance, alez et lenseuelissiez loing de labbaye aux 10

champs. » Si y alerent et le lauerent et ainsi comme ilz le


lauoient ilz trouuerent que ce fu femme et bal oient leurs pis et
crioient : « Et Dieu quelle cenuersacion et quelle pacienoe a eue
femme qui oncques ne le congnut
cette a nului quelle feust
femme et si a este si mal menée. Diex las que feront? » chetifz 15

Hz distrent a labbe Venez vost veoir Marin.


: « Et disoient » :

« Chetif que feras tu? » De ce il fut tout esbahis et vint au

corps, on leua le drap dont elle estoit couuerte si vit que cestoit
femme, il se bâti et chei a terre et dist : « Dame ie te prie
pour Ihesu Crist que tu deuant Dieu ne me mettes a raison de 20

mal que je taye fait et mis sur toy sans coulpe, car tu scez bien
dame que je ne sauoie mie que vous feussiez femme ne je ne
congnoissoie pas ta conuersacion. » Et lors dist labbe « Ce :

ne fait mie a taire mais le doit on dire par tout car nostre
Seigneur a ce fait qui toutes choses a fait et si est grant 25

merueille. » Lors fist labbe enseuelir et enfouir le corps de Ma-


rine en son moustier a grant honneur et aduint que la fille
Pendoche qui auoit eu lenfant dun cheualier forsena et vint a
la tombe de sainte Marie et commença a dire « sainte Ma- :

rine qui icy es compaigne des vertus du ciel auecques les an- 30

grès pardonne moy ce que je tay méfiait et prie Dieu qui le me


pardonne et maide par ta sainte prière et je croy fermement
que je seray sauuee et seruiray nostre sires toute ma vie. » Et
lors recongnut voiant tous comme elle lui auoit mis sus et com-
ment elle lauoit conceu dun cheualier et au vij° jour de la mort 35

saint Marine fu elle deliure du dyable dedens le jour mesines


par la volente nostre Seigneur et par la 1 prière sainte Marine. 1
)

Ci fine la vie ma dame sainte Marine.


(1) La par au lieu de par la dans le manuscrit.
VIE DE SAINTE MARINE. 163

E
(UibliollH'qiie Nalionale : ins. du foiiiis Fiançais 22911 (.w" siècle), P" 91''-93'.)

*De sainte Marine. El se commence eu latin Fuit frater qui- * i- ai'

dam, cliapitre xliii.

ladis fust vng séculier qui auoit vne seule fille laquelle il

bailla en gouvernement a vng de ses parens puis se mist en re-


5 ligion ou il faisoit do bon corage tout ce que labbe lui comman-

doit. Apres quil eut este la par long espace de tamps luy ve-
noit souuentelbis a mémoire la souuenance de sa fille tellement'
quil en estoit fort melancolieux. Labbe voyant son corage mine
et quil nestoit point sy ioyeux comme il auoit accoustume luy
10 demanda la cause de sa tristesse. Adont respondit en plorant
quil auoit laisse en la cite .j. seul fils lequel yl aymoyt fort et
pour ceste cause yl estoit tout melancolieux mesmement pour ce
quil ne scauoit comment il se portoit. Labbelui dist « Va le :

quérir et sy lainaine affin quil demeure auoec toy. » Et toutefois


là led. religieux nauoit point de fils mais selement auoit la fille

dont dessus est toucbe laquelle auoit ne la nom Marine. Mais il

voloitpas dire a labbe pour ce que desia il auoit délibère de la


faire venir leans en habit disimule sy sen ala en la cite qui
estoit distante de son monastère de xxxii. mille ou enuiron et
20 amena sa diste fille vestue dun habit domme et la fist appeler
Marin auquel estât elle fut leans iusque en laage de xiiii ans et
y fut suffisamment instruite tant en lettres que autrement a la
voye de salut. Son dit père lui remonstra fort que virginité es-
toit vng bel estât et moult agréable a Dieu en la priant très af-

25 fectueusement de la bien garder et quelle fust caute et sage de


se preseruer des las de lennemy el quelle ne se fist iamais co-
gnoistre estre femme.
Elle aiant laage de xvii ans son père ala de vie a trespase-
ment depuis lequel elle se rendit fort obéissante a labbe et a
30 tous ceulx du monastère tellement quelle estoit merueilleuse-
ment aimée de labbe et de tous les religieux cuidans tousiours
que ce fust vng homme. Audit monastère auoit deux beufz et
vng petit chariot scruant aux religieux pour aler quérir leurs
nécessites a la mer qui estoit prochaine deulx de trois lieues *
f. 92'
164 VIE DE SAINTE .MARINE,

OU enuiron. Vue fois labbe en lapeHant Marin lui demanda


pourquoy il naloit aucune fois comme Jes autres religieux
quérir les viures pour le couuent. Marin qui estoit fort obéissant
incontinent y ala. Or est il a noter que sur le clieinin y auoit
vng homme nomme Pandoux en lostel duquel icelui Marin 5

comme demoroit aucune fois au giste quant il nauoyt


les autres
point heure suflisanle pour retourner au monastère. Et aduint
que la lille dicelui Pandoux fut fort enchainte du fait dun homme
de guère. Le père voyant sa fdie grosse la reprint austerement
et la menacha fort pour scauoir délie qui estoit cellui qui lauoit 10

engrossie. Adont par linstruction de son amoureux respondit


que ce auoit fait Marin le religieux.
Le père doncque accompagne de ses parens vint a labbe et
lui raconta le cas dont labbe fut moult esmerueille. Sy enuoya
quérir le religieux Marin et lui demanda sil auoit commis celui 15

énorme crime. Marin se prit a plorer et dist « Père abbe iay


:

griefuement pèche dont il me desplait fort sy vous suplie que


men charges penitance telle que veires apertenir a la corection
de ma griefue offense. » Lalibe tant courouche ijue plus ne le
pooit estre le chasse hors du monastère deuant lequel sans y 20

rentrer elle fut par lespasse de quatre ans couchant dessoubz


la porte sur la terre nue faisant illoec austere penitance du
pèche quelle nouoit pas commis. Et quant les frères aloient en
prouision pour le couuent elle leur demandoit du pain pour
lamour de Dieu, laquelle penitance elle continua par lespasse 2.5

de quatre ans durant lesquels elle souffryt et endura non pas


seulement grandes indigences mais aussy plusieurs obprobres
tant des parens et amys de la tille qui lauoit enchargee dudit
cas comme dautres gens illoec suruenans qui lapeloient pape-
lart et ypocrite. Et encore qui est pis après ce que la ditte fille 30

fut acouchee et quelle eut pour aucun tamps nourry son enfant
de sa mamelle elle lui apporta icelui en luy disant « Tien Marin
:

pren cest enfant et le nourry ainsy ({ue tu las fait. » Elle le re-
cheut benignement et durant deux ans elle le norit doucement
f. 91' de ce que on lui donnoit pour 'loneur de Dieu. Les religieux 35

voyant sa grande pacience et humilité meus dune grande pitié


et compassion suplierent alabbequil lui pleusten préférant mi-
séricorde a rigueur de justice rapeller frère Marin, ce quil ne
voloit aucunement faire ayant tousiours contre lui merueilleuse
VIE DE SAINTE MARINE. 165

indignacion a cause dudit cas. Finablement vaincu par les


continuelles prières de ses frères le rappella etluy dist » Ma- :

rin ie veu la crainte de ton pèche sy te


lay grant conscience
rapelle céans, mais neantmoins pour complaire a mes frères
"'
qui pour toy mont suplye par plusieurs fois ie permets que
toy et Ion miserable enfant que tu as concheu en adultère
loges reans. Et pour ce que tu nés pas digne de communiquer
auec les frères sy non en leur faisant seruice ainsy que le cas
le requera ie ordoime que tu sois tousiours subgelz a nettoyer
10 tous les lieux de céans et oster e( porter liors lez immundi-
cites et pareillement a aler quérir leaue quil fauldra a lauer et
potager et subuenir aux nécessites dez frères. »

Laquelle penitance elle accepta volentiers et de bon cucr


et tant y continua que linablement elle ala de vie a trespas.
15 Geste chose prononcée par les frères a lalil)e il leur dist : « Mes
frères vous scaues asses lenorinite de son pèche duquel il

na pas fait penitance condigne. Et pour tant ce nest pas chose


décente ne conuenable quil soit enterre en notre monastère. »

Les frères pour faire a frère Marin ce que permis leur estoit
20 vindrent en la chambrette ou il estoit mort et en le des-
poullant pour le voloir oindre congneurent que cestoit vne
femme et furent merueilleusement esbaliis et se prindrent a
gémir amèrement auoec grant habondance de larmes et in-
continent le vindrent dénoncer a labbe, lequel de ceste chose
25 fut fort esmeu touche dune merueilleuse contricion et des-
et
plaisance se va getter illoec a terre frapant de ses mains clo-
ses contre lestomac et contre sa teste en disant : « glorieuse
Marine, ie te suplie que des afflictions lesquelles ie tay données
tu ne me accuse point deuant Dieu, car par ignorance lay fait.

w Helas se tu nieusse dit la vérité ie neusse point enuers toy


commis ceste merueilleuse faulte. » *
Apres quil eut beaucoup f. us'

lamente il la list enterrer solennelement dedens leglise du


monastère.
Et ce iour mesme y suruint celle qui lauoit iniustement
3''
inculpée du cas pour lequel elle auoit fait de si grandes peni-
tances, laquelle vexée tormentee du dyable confessa pu-
et
bliquement son pèche declarant le nom de celui a quy es-
toit lenfant. Tous les religieux des monastères voisins aduertis

de ce mistere en lonneur de la glorieuse vierge vindrent au


166 VrK DE SAINTE MARINE.

monastère atot leurs croix et chierges alumees en chantant


hymnes et pseauhnes en loant le nom de Dieu auquel rendirent
denotes graces de ce quil lui auoit pieu a ledificacion de leurs
araes leur communiquer ce rnerueilleux fait. Et depuis en
icelui monastère se sont tait plusieurs miracles par les prières
de madame sainte Marine.

•F

(BiblioUièque Nalionale : iiis. du fonds Français 423 (siv siècle), f° 20'.)

(. 20' *I1 fust uns prodonz au siegie qui auoit une petite fille. Ta-
lant li prist dentrer en religion si commanda sa fille a .j. suen
ami et après sala randre. Il fut si simples et si debonaires et
seruiables que ses abes lamoit miuz que toz les moines de laianz lo

porce quil estoit si loiaus honz et si obeissanz. Or li auint quilli


souuint de sa fille si fust moult amesaise. Labes sen aperçut
demanda li quil auoit. « Biax doux sire iay .j. mien fil laissie a
la uille qui encor est moult petiz. » Il ne li uost mie dire que
ce fust pucelle. Labes 11 dit « Filz se uos uolez amenez le et
: is

soit caianz auec nos. » Li prodom amena sa fille qui auoit non
Jlarine et lapelia Marin et le fit aprandre a letres. <^uant elle
uint au catorsisme han si li dit ses pères quele ne deist mie
quele fut fame mais pansa de bien faire. Elle metoit en son
cuer ce con li disoit si fust moult ardans de bien faire. 20

Ses pères li morut et elle fut si obedianz quil lamoient tuit


autretant com lurs cuers. Or aloient li frère de laianz uers la
mer et aportoient diluée ce qui mesters lur estoit sor .j. char,
et tiex estoit lors cotume que sil ne pooient reuenir il demo-
roientchiez .j. riche home qui auoit une moult belle fille. Labes 25

comanda marin
frère quil alast auoy aux. Il uindrent chiez
cest riche home, si auint que sa fille fut grosse dun cheualier
et elle dit que ce auoit fait frères Marins. Labes sot ceste
nouuelle et gita fors frère Marin de labaie, et fut .iij. anz a la
porte. Et quant li anfes fut seurez de la mamelle si le porta sa 3o

mere a frère Marin. « Veez ci fit elle uostre til, norrisez lo au


miuz que nous poriez. » Puissenala. Frères Marins (1) etlenour-
(1) Le copiste a dû omellre tri Jeux mots li'ls que le lu-ist.
VIE DE SAINTE JIARIXE. 167

rit au mius qiiil pot des aumônes con li dona. Ensi le fit par
.ij. anz et li frère de iaianz en oront pidie si prient labe quil
le receust por Deu. 1! le reçut a moult grant poine, après li dit
labes : « Frère Marin or estes receuz acot uostre fil que uos
3 auez en auiuitiere, or pansez del bien faire, et ie uos cornant
que uos nestoiez totes les ordures de caianz et aportez laigue
dont on les netoiera. » La sainte uirge fit cant con li comanda
moult uolunters.
Ne demora mie longuemant quele fut morte et le nonca len
10 a labe. « Or poez bien ueoir fit labes com grant pechie il auoit
fait que tant despace ne nail mie quil piust faire sa penitance.

Alez si lenfoez loing de labaie. » Con li frères lauoient le cors


si trouèrent que cestoit fame. Quant li abes uit ce si se laissa

cheoir a terre et bâti sa corpe et li cria merci.


15 Ne demora gaires que la damoiselle par par cui cestoit auenu
fut soprise dou deable et uint a la bière et regei son pechie.
On la mena a la bere frère Marin et fut garie ausisime ior et
toz li pais randi graces a Damideu des uertus quil faisoit par
les mérites de celé bone uirge.

6
(Bibliothèque Nationale ; ms. du fonds Français 1531 (xv s.), f"' 44'"-i'i''.)

20 'Sainte Marine sy fu vne virge don son père nont denffans que * r. a^
Vne foy son père et lie alloient par pais sy fist son père
lie.

muer labbit de sa fille en abitdome, puis vindrent en vne abbaie


et sy requist le père alabbe au couuent quilz recheussent son fiiz
en leur ordre. Vollenties le firent et lappellerent Marin. Labbit
25 prist religieusement sainctement et obedient fu a tous et
comme elle fu la mort
en laage de xxvj. ans son père fu près de
dont que a nul ne recongneut quelle fust fame
ly requist et pria
et elle ly octroya. Frère Marin aloita les charestes au bois et fesoit
ce que len vouUoit. Vne fois l'alibe ly dist que il se fist mieulx
30 ordrener et que mieulx en vaudroit et feroit et il respond! que
il nestoit mie digne a ce, mes a aultres choses a vostre voUente

ie feroy. Or auint que frère Marin repairoit en vng hostel de la


168 VIE OE SAINTE MARINE.

1. 44^ ^iiie nu il auoit vne fille qui i/onchust dun cheualier '
vng enf-
fant ci elle le mist sus a marin pour quoy il fu ledy et lilasme
et mis hors de labbaie et nianist iij. ans a la porte de labbaie
et prenoit en pacience quanque on lui fesoit. Puis fu lenffant
aporte a labbe pour norrir et il le bailla a Marin qui le
nourry grant deuotion par vij. ans aussy le nourry. Vne fois
lenffant dist a Marin « Pour quoy me nourris tu quant tunes
:

mon père ne rien? » Et tout prenoit en pacience et ledoit de tout


graces a Dieu. De sy grant humilité fu que lez frères en auoient
grant pitié or auint quil mourust et si comme les fames (sic) le
lauoient sy trouuerent que cestoit fame toutes furent esbahis.
Puis y vint labbe et les frères de labbaie pour veoir ce miracle.
Et ly requistrent pardon, puis raistrent le corps en leglise moût
honnonrablement. Et celle qui ly auoit mis lenffant sus mou-
rust moût ledement. A son tombel moût de miracles aviennent
en Sebaste ou elle gist et elle trespassa la xiij' kalende de
juing.

H
(BibliolIiOqiuMlii Vatican : ins. 1728 du loiids do la Reine Christine de Suède
(XV siècle), f' 105'-IIO'-.)

I lOS' * La vio saincto marine. Paine et douleur pour vanité.


Pour vérité recoipt grant joie
Jloult est t'olz qui son vmljre cliace, Celuy qui son temps y emploie ;

Maiz celuy qui le vent ensache Pour ce diz que le vent ensache
N'est mie plus garny de santé. Cil qui l'amour du monde embrache. 5
Trop a grant pouoir vanité; Qui plus en a et plus en veult,
Aux liomnies a ses las tendus, C'est chose que souffrir ne peut.
Tout le monde en est dccupz. Se pouoir, richesse et honneur,
Aucun par vertu surleue(l) Estoient de si grant valeur
Bien est cz laz de vanité Que ceul.x qui lez ont a tenir 10
Qui au vent a son cuer tourne; m l'eussent de la mort garandir,
Moult plaist a celuy qui achaue Xe lez compareroie mie a lumbre
Le \'ent, mains asses tort li faue Qui grant dieu pourprent et encombre,
Ainsi est jl dez biens du monde, Et si ncst rien can on le voit.
Cil qui oncques plus y habonde Folz est cil que le monde decoipt 15
Ne se garde se vent !a mortz, Ou jl na point de sens prouue;
Fait qui l'ame partir du corps Bien est essaie et prouue
Et prendre ce qu'il a seme. Car quanque est ou monde fault.

(1) Vn vers a etc omis après celui-ci, dans le manuscrit.


VIE DE SAINTE MAIUXR. 169

Or qiiorons cloiieqiies ce qui vault Qu'appellee estoit marine


Taiilque pouoir nous en auons. son parent laissa l'enfant.
Se nous coluy regardons De sa terre sen tourne a tant ;

Dont nous entendons parlej'. A xx.\. lieues près de la,


Se Dieu nous veult grace donner, D A vne abbaye arresta
Non poui'i'ons, je croy, paruenir Qu'il trouuade grant sainctete.
Au rengno qui ne peut faillir, A l'abbe a son cueir monstre;
De pris garnis, comme jl t'utz. En larmes et en deuotion
De pacience et de vertus; Luy a dit sa confession.
Car j'ay oy que ja n'ira 10 Et qu'il vouloit guerpir le monde Ill

Qui pacience ne aura, Auant (|ue dyable le confonde


Car nulle grielto de penitence Qui a par tout sez laz tendus.
Ne vault guercs sans pacience; Atant luy est au.x piez cheuz.
Cest vne armcure qu'est moult fort Se luy requiert moult humblement
Que destresse, angoisse ne mort 15 Qnil le recoipue a son conuent.
\e peut conuaincre ne honnir Que dieu qui veult chacun sauluer
Celuy qui bien s'en scet counrir. Ne luy puist sa mort demander.
Bien en l'ut la dame garnie Quant de .ses mauls a repentance
Dont je veul couiniencier la vie. Et si veult faire penitance.
Luy qui fut plain de charité 20
En egipte naquist la Hour '.'0 En grant joie l'a sus leue.
Dont ancore nous plaist l'oudour Se luy respond en tel manière :

Qui enorte que nous souffrons Biaulx filz, j'oy bien vostre prière,
l'our dieu lez tribulations Vo corps voules mettre en exil.

De ceste vie et les grieftes; Bon fait eschieuer le peril


Serons o elle couronnes 2ô Du monde qui lez gens decoipt,
En gloire permanablenient. Et jhesu crist loe en soit
Ke say qui furent ly parent. Qui cy vous voult circonuoier;
Mais vng père eust que dieu ama Assez feray vo desirier,
Comme par entires le monstra, Je vous recoips a compagnon. 3U • f. 105"
Vesue estoit. n'ont plus d'enfant 30 Et cil qui eust sens et rai.son
Quune pucelette auenant L'abbe moult parfont enclina.
Qui asses petit d'aige auoit. En l'abbaye coimersa,
l.e preudoms qui bien congnoissoit Ne say combien si sainctement
Qu'il le peut sousprendre et abuser. Que ilz amoient tous forment.
Ne s'i voult oncqucs affier. 3D A tous obediens estoit
Sa terre et son pays laissa Dont l'abbe moult forment l'amoit
Et sa congnoissance adossa ; Ou cioz estoit en l'abbeye
Ne le tindrent ne son enfant Moult faisoit aprisier sa vie.
Ne le contretint de néant
Qu'il ne feist, sans contredit. 10 Vng jour a penser comuienca. 10

l.ecommant du saint esperit De sa lille luy ramembra


Qui commande que tous laissons. Qu'en son pays auoit laissée,
Richesses et possessions. Dont tristesse luy nniltiplie.
Et frères et seur.5 et père et mere. Car de conseil mcstier auoit
Et nostre chair trenchier et rere 45 Et luy aider ne len pouoit; 15

Tout par faire sa voulente. Lez boisdies cremoit du monde,


Pour vous dire la vérité Que cliascun jour croistent a la ronde,
Affm que fut niieulx asseure Que la meschine qu'estoit belle
De ce dont fut entalente, Ne eussent traict a leur merelle.
Vint a vng homme dont se fia, 5U De tristesse fut trcspensifs. 50
A qui commanda la meschine L'abbe s'en est apperceuz;
170 VIE DE SAINTE MARINE.

Songneusement l'araisonna Quant eust son père rauise :

Comme ccluy que jl ama : Tendrement ploura de pitié.


Frei-e, ma raison entendes; Mai/, le père ne s'arresia;
Je veiil que de moy
vous fies; L'enfant vestit et atourna
Tristes estes, ne say pour qiioy: Tout ainsi comme vng garçon ; ô
Vostre cucr descouures a moy De retourner on sa maison
Que je vous puisse conforter; Se paine le plus tost qu'il peut:
Ne me deues mie doubter, De son pays s'en tourne et meut
De vous aider ay voulente. Par ses journées tant ala
Se vous aues nulle griefte, Qu'a s'abbaye rasena, m
Dictes le moj' hardieraent. Ou lez frères grant joie luy font.
Et jl luy respond humblement : Et l'abbe l'enfant si festoie.
Très doulx père, je le vous di]'ay. Demande comment son non. est
Ja rens ne vous en celeray; Le père luy dist et respon :

L'autrier commencay a penser Jlarin appeler le poues, 15


Dont je me prins a ramembrer ;
De pou luy est son non mues.
Dolent en fus, mentir n'en quier. L'abbe le commande a garder
Que ne le puis getter arrier; Et ne le voult pas refuser.
En mon pays vng jeune enfant Que nulz jl ne desiroit autant.
Ay et gueres plus de remanant : lit En sa caile maine l'enfant, 20
L'enfant si est de petit age Si le nourryt comme le sien.
Qui me fait raouuoir le corage, Et le bon enfant qu';iprist bien
Car jl est orphelin de mere Sa leçon par age enforcoit
Et si ne a ne seur ne frère; Et en vertus multiplioit.
Si criens li monde et sa boisdie Car le père en eust grant cure, 25
Qu'il ne toui'ne a pechie sa vie; Qui bien sauoit que par nature
En larmes en suis main et soir, Estoit la char a mal encline.
Ainsicome vous poues veoir. Bien luy aprist la loy diuine
L'abbe en a grant pitié,
si Et comment se deuoit garder
A son pouoir l'a appaisie, 30 Que le dyable ne le peust tourner 30
Cai' prou faisoit en la maison, A voie de dampnation.
Si l'amoient ses compagnon. Mon enfant, dist il, ne deuons
Frère, dist jl, laisses ester. Ce que dieu a fait oublier
Pour ce ne vous conuient plourer: Quant du monde nous voult getter
Demain a la journée mouues, 3ô Qui lez gens deceupt et honnist, 35
En vostre pays en aies. Q'ua vieulte Testât nous mist
Si amenés a vous l'enfant. Ou nous sommes souuerainement
Nous le recepuerons ei'rant Tant que nous viurons humblement.
En nostre congregation, Car qui a vraie luuuilite
De vous auons compassion. En luy n'a dyable poeste; -10

I. 106' Ou frère n'eust que leescier; 'Ciardes vostre cuer nettement,


Ne scet comment s'humilier; A tous vous faictes passient.
Tantost aux pies l'abbe luy va Dieu le faice comme le veul
Et l'abbe si le releua. A qui vous aies tous jours veul :

Le matin s'est d'illeic tourne. 15 De la mort vous doit ramembrer -15

En son pays s'en est aie, Que nous ne pouons eschaper


A l'ostel son parent decline Et ne sauons heure ne jour;
Ou auoit laisse la meschine Au plaisir de no créateur
Qui, de tel sens comme elle auoit. Nous conuient du monde partir.
Pour esgaree se tenoit 50 Qui o luy pourra paruenir 50
De .son père qu'elle eust guerpie. En joie qui ja ne fauldra
Grant joie list forment fut lie Come roy couronne sera.
VIE DE SAINTE MARINE. 171

Oeil ne poiirroit pas regarder, Nulle tcndrour qu'aies a moy.


Ne oreille ouyr n'escouter Car ay espérance^ et foy
je
La grant joie de paradis En (lieu qui en nous connnouca
Que dieu promet a sez amis. Qui bonne lin y mettera;
1. 'enfant si gracieux esloit, Tous iours feray vostre coramant 5
Quanque son père luy disoit .\ l'ayde du roy jioissant

Retraict son cuer fermement. Que de sa pouure creature


Tant que la mort, que chacun prent Si aura tousiours en sa cure ;

Son père ne voult plus laisser. Et quant vous paruenres en gloire


Malade le conuint couchier; 10 .\dont aies de moi mémoire, 10
L'enfant deuant luy appella, Et pries en deuotion
Tout en plourant l'araisonna : Que par nulle temptation
Mon enfant, dist il, entendes; Ne me puyst dyable siibucrtir
De age suy auant aies, Ne de mon créateur partir.
Si m'argue la maladie; 15 Finer conuint leur parlement 15
Je partiray de ceste vie. Pour la venue du conuent
Come je croy, prochainement; Qui le preudliomme visita
Et vous qui saues bien comment Et doulcement le conforta,
J'ay le vostro affaire eele. Tant qu'il/, le virent dmiier
Gardes que ne soit reuele •J» .\dont lez veissies jilourer 20
Pour nulle riens jusqua la mort; Et regretter leur compagnie
Aies le cuer estable et fort, Et la grant sainctete de sa vie.
Si ne souffres en nul endroit. Marin ne se pout contenir.
Combien que nul priue vous soit, Quant voy son perc enseuelir.
Couchier vous puisse ne veoir Tout seul s'en tourne d'une pai't 25
Par quoy nulz puist apperceuoir; Pour pou que le cuer ne luy paît
Je m'en jray, car dieu m'apelle, Forment pleure, ses mains detort :

Et vous, demourez en ma celé; llelas, dist jl, comme dure mort


A tous soies obedient, Qui me toulra celle compagnie!
Humble, sage et pacient; 3U Si je peusse abregier ma vie 30
De lescherie vous gardes, Que je m'en alasse auec luy.
Que vous aciiuoison ny donnes Douleur n'euysse ne anuy;
Par quoy soies apperceu ; Or demouray cy esgaree
Le sainct esperit et sa vei-tu. De quoy seray ge maiz esprouuee.
Mon enfant, remagne auec vous(l); 3û Ne qui chastiera ma jeunesse? 35
Je ne puis plus, pries pour moy. Qui confortera ma tristesse?
La pucelle qui sage estoit, Qui se donra garde de moy?
Son père voit qui deffailloit. De ma vie ne say conroy.
Ne m'emerueille se ploura, Ouvre toy, terre, si me deuoure;
Maiz de riens jl ne s'effrea, '10 La mort trop longement demotire, JO
Car sa paix luy vouloit garder. Tant auray douleur et griete
Souef la print a confoi'ter i De celle maie frangilite
liiau doulx père, dist la meschine, Mieulx vouldroie mourir que viure!
Vostre vie a sa fin cllne; Ne metteray paix en mon liure
Ne vous esmaies pas de moy, 4.Ô De quanqu'il y a fait et dit. 45
Maiz iccluy glorieux roy
Qui pour nous fut crucifies "Le preudonme ont cnseueli. f. lOC
Entièrement de cuer pries Frerc marin remaint dolent
Que l'angoisse de vostre mort Qu'adont auoit .wiii ans;
Pour celuy qui souffrit a tort 50 Sez compagnons le confortèrent, 50
Veulle auoir en sacrifice; Et si le prisierent et amerent.
Gardes que ne vous tourne a vice Car a tous obedient fut

(1) Erreur pour loy .


172 VIE DE i^AIXTE MARINE.

El plain de grace et de vertu. Celle qui se sent coniurer

Aux anciens souuent parloit N'osa le cheualier nommer


Car trop Icsclierie cremoit; Ile qui elle avoit conceu,
Aux jeunes estoit piu et doulx, Xe say se luy eust deffendu ;

Ainsi auoit lez cuers de tous, Dolente l'ut et csmarrie 5


Continue en oroison Par dyable que l'avoit saisie
le

En pleur et en deuotion. Ne se voult tant de riens pener


En l'abbaye vng cliar auoit Comme de preudliomme destourlier.
Qui souuent a la nier aloit, Se m'ame, prent en dieu l'epos.
Qui pas moult loinfrz n'esloit di'lla: 10 Sur celle a le cuer si gros, 10

Si aloient les IVeres auec, Ne veult cesser en nul endroit(l).


Et la leurs viures y achatoieut Et tant de grant mal luy ])Ourchasse
Dont en l'abbaye jlz viuoient. N'est homme que dire le vous sache ;

Vng jour que deust le char aler Celle l'empli si de boisdie


Frère marin list appeller Que la vérité a guerpie; 15

L'abbe et si luy demanda Tremour de pechie ne vergongne


Tour quoy o lez aulti'es ne va, Ne la destourna de mensongne.
Et jl respond comme alTanes : Quant voit que ne peut ech.aper
Que commande ne lem'auies; Que ne luy coniuengne nommer
Quant vous jilaira me vecy pi'cst. •2(1
Et que son père l'arguoit H)
temps en est
Dist a l'abbe et : Que en fin savoir le vouloit,
Monstre luy a dez compagnons, Respondu a comme deruee :

Aies y que nous le voulons. Jcy je ne vous en feray celée;


Et cil l'encline et si s'en part, Bien congnoisses frère marin
Car d'obeyr luy estoit tari. Qui a la fois sur cest chemin 25
Les moines tournent leur chemin. .\uec le char de l'alibaye
Si cnmainent frère marin A céans pris herbegerie;
Qui en grant cremour s'en aloit. De luy encainte et grosse sui,
Jlaiz obeyr luy conuenoit. .\ins d'aullre touchie ne fui;
Entre la mer et l'abbaye Par boisdie ma deceue. 30
Avoit vne herijegerie Dolente en sui et esperdue.
Pour herbegier lez trespassans. Car religieux le creoie
Ou demouroicnt
la lez Ivercs Et voulentiers a luy parloie;
Quant deuers la mer repairoient. Maiz tant soubtil est en malice
Chaiz vng hoste qui la manoit Que embatue m'a en tel vice ;îâ

Qui voulentiers les recepuoit. Par quoy je sui deshonnouree;


Et jlz y passoient souuent. Ne sauoie pas sa pensée.
Car ne pouoient aullrement Le père entendit sa lille.
Viande avoir en la maison. Mensonge n'y mescroit n» guille.
L'ostel dont j'ay fait mention 11) Douloureux en est si abome; 40
Vne lille eust et belle et gente. .Moult luy semble grant cruaulte.
Le dyable qui chacun si tente Quant par gens de religion
La pucelle tant démena Est clieu en confusion.
Que charnelemont s'abandonna Bien afferme en son corage.
A vng cheualiei' du pays Ne soulfrera si grant oultrage -I"»

Qui de s'amour estoit souspris. Qu'il ne sen plaingne a l'abbe.


Celle engrossa quant eust concupt Tantost a son oirre apreste.
Et le père sen appercupt. Et a l'abbe en est venu.
A merveille fut esbahy. Dez frères fui bien conneu.
Commande luy a et requis hO L'abbe demande et on luy maine, JO
Que vérité ne soit celeee, De sa raison dire se paine :

Comment pechie la encombra. Sire, dist il, entendes moy;

(1) Un i^ers a clé omia après celui-ci^ dans le manuscrit.


VIE DE SAINTE MARINE. 173

'Je viengz a vous a grant elïi-oy ; (Jui a tort le veullent confondre; f. 107
Dece» suis mal bailly,
et .Vins .sapience ne perdi.
Aiiis niaiz ne fus si escarny De jesu crist dont auoit ley
Comme oi'es suy pour IVere marin, Se ramembra comment a tort
Vostro frère qui sur chemin ô Eu juge et liure a mort. 5
Soulies a la mer enuoier: Lors a prins cuer et respondit :

Kn mon hostel pour herbegier liiau doul.v père, bien ay oy


vostre char souuent toui-noit: Que vous m'encoulpes de pcchic
Vne lille ay que bien cuidoit l'our dieu aies de moy pitic;
Que fust de grant religion ;10 J'ay pecliie, je ne le veul noier, 10
Ne se gardoit de sa raison, l'his quu ne vous pourroie raconter
Deceue l'a par sa boisdie Xi- que la grauelle de mer

Et de vif enfant engroissic; l'ourroie escrijire no conter;


Tant suis dolens que plus n'en puis. Ne pourroie dire ne retraire
De tout mon ciier vous prie et ruis 1.^ Comme suy inclin a mal faire 15
Que bien soit vengie ce mesfait Xe quantes fois j'y suis clicu,
Qui ainsi est cnieulx et bit; Maiz je ne suis mie esperdu,
Vous en estes scandalizie, Car dieu est tant misericordz
Et mais n'en auray le cner lie Et de puissance si très fors
Quant celle voy a déshonneur v'o Que niez pechies me pardonra "iU

Qu'auoit sur toutes riens m'amoui'; Et en avant me regardera.


Auoir peut on bien recouurer, Puis que dolent suis et contris;
Jlaiz ne peut on bien restorer; Ja non soies si entre])ris.
Sur moy tourne le grant dommage Tout le blasme en est sur moy.
Et commun en est le hontage, 25 Ne veul que aultrez ein aient anoy;-25
Car ma 1111e en est auillee Tout a vo gre l'amenderay
Et vostre maison en est blasmec. Et la penitance en feray,
L'abbe l'a moult bien entendu, Et vous prières a dieu pour niy
Vng pou se taist, s'a respond u : (Ju'il me garde par sa mercy. I!0

Ains maiz frère que euissions 'M Seigneurs, nous qui lousiours péchons,
Ne nous auint telle raison; l'i'cs nous doit estre ce respons.

Frère marin tost m'appelles. Qui fut fait ploin d'humilité


Vng dez frères s'en est tournes Que ce que n'auoil endebte
Qui assis tost luy enuoia, Vouloit paier et comparer
Et l'abbe si l'araisonna : 'iô Et la blasnic sans s'escu.ser 35
Frère marin, dist il, eues; D'aullruy porter et soustenir;
Qui se gardoit que fussies telz? .\sses se vouloit amenrir,
Cil preudome fait a nous grant plainte Auecques dauid dire pourroit
Que .sa lille est de vous encainte: Que son cuer apresle estoit
Comment l'osastes vous penser 10 De souffrir a son créateur 10

Ne contre nous puis habiter Angoisse a tort et déshonneur;


Que a ce faire fus meus, Xe sauroie mais ou trouuer
Dont nous serons trestous confus? Pour vng si fait cuer rencontre)',
Je ne me gardasse a nul fuer Car qui celé le mal en luy
Que si grant mal en vostre cuer 45 N'a cure de porter l'aulruy, -lo

l'eussies vous couurir ne celer: Ne de ce dont auons mespris


Ne me say niais en qui fier; Ne voulons nous estre repris;
Est- il ainsi? respondes moy, Ains nous fault tantost la penance,
Sur tout quanques tenes de l'oy. Xe regardons pas la sentence
La terre auant soy regarda, 50 Qui dist que le sol hayr veult 50
En souspirant se pourpensa Celuy qui chastier le veult.
Comment a ceulx pourra respondre A l'abbe retourner deuons
174 VIE DE SAINTE MARINE.

Que de son moine oit lez respons: Ou je n'y aie la patience ;

Bien cuide que coulpablc soit Ne craingz angoisse ne niartire.


Du pechie dont il l'arguoit; Ne me poues pas trop afilire,

De mautalent fu prins et d'ire Jlaiz que vous céans me laisses;


Tant que ne le vous sauroie dire, Jreur doit estaindre son pechie; 5
f. 107" 'Kornient le fait batre et aniir, D'un riche homme vous ramembres
E la vierge fait moult soufllr. Dont en l'euiiangile trouues,
La saincte vierge le souffri A lilz porchon rcquist
qui son
Joieustemenl, que bien sauoit De son auoir et il luy list;
Que ceulx ont dieu a compagnon Son pcre et ses amis laissa 10
Qui sont en tribulation. Et en loingtain pays s'en ala,
La promesse de vérité Si despendit en lescherie
L'assoulagoit de sa griefte. De la substance sa partie,
Qui dist qu'elle deliuerra Et quant il n'eust mais que despendre
Celuy qui pour luv soffrera, 15 Ne garniment qu'il peusist vendre. 15
Puis le couronnera de gloire; Sapensa qu'il retourneruit
Moult peut valoir ceste mémoire A son père si luy prieroit
A ceulx qui sont en ceste vie Que le recupt en sa maison
Qui de misère est mieulx partie. Ainsi comme vng boue garçon ;

Frère, dit l'abbe, entendes, •20 Quant le père sceu.çt .sa venue, -0
Vostre père mal ressembles, Merueilhes a grant joie eue;
Qui saincteruent o nous vesquit; Encontre ala et le conioyt.
Ccans vous amena petit, De riche robe le veslit.
Pour la grant sainctete de sa vie Si le list chancer de nouuel

Vous presimes en compagnie. Et luy mist ou doit son anel; 25


Si sommes tant confus |iar vous: .Sez amys mande enuiron soy;
N'eust oncques mais frère de nous Seigneurs, dist il, festoies o moy.
Xi' devant nioy ne en ma cure Mon filz est de mort suscite.
Qui osast faire tel laidure; Péris estoit, s'est retourn(^
La maison vous conuient vuj'dier, 30 La fesie tint grant et plainiere; 30
De compagnons n'auons mestier Ne se doit nulz homs esmaier
Qui en la saincte compagnie De recouurer miséricorde,
VeuUe mener sa lescherie; Maiz que de son mal se remorde
A la porte tost en aies, Plus est ez cieulx la joie grant
.Jamais vers nous ne rentreres : 35 D'un pécheur qu'est repentant 35
Foy que je doy a dieu porti'r Et de son mal se veult retraire
Pour néant peues ademourer. E a dieu l'amendise faire
Tost ])ourroient estre lez frères Qui ne soit dénommée et juste;
Entechies de vostre misère. S'en voz cours jours droiture faicte.
Quant la saincte vierge entent Ja pour ce ne jugies aultruy, -10

Que partir le fault du conuent. Car ne deues juger nuUuy;


Dolente en fu et esbahye; Vng seul juge est (|ui tout scet,
A terre va si s'umilie, Orgueil sur tous lez vostres het;
A voix s'escrie a son abbo : D'un pharisien leu aues.
Mercy pour dieu de maieste Que par orgueil fut conderapnes, 45
Se j'ay pechie, je cesseray Et le pubblican exauça
Et a vo gre je l'amenderay ; Dieu pour ce que s'humilia:
Que justice peut faire droit Biau père, ne me deschaces,
Mi.sericorde le rccoipt ;
De .scruir suy appareillies
Pour dieu soies misericors, 50 Tous lez frères a mon pouoir. 50
Si traueillies mon chetif corps; Dist l'abbe : ja n'aies espoir
Il n'est griefte ne abstinence Que vous mais céans demoures,
VIE DE SAINTE ilARIXE. 175

A la porto tost en aies. Maiz, après luy, no say couuuont


Trop longoment poues plaidier, Je |uiisse d'aultre plus tenir.
Prière ne vous a mestier, Selon CO quo je puis sentir,
Aies vous, si le vous coMimaiit. Car elle fut sainctifie.
La saincte vierge tout plourant 5 Ainsi comme fu jeromie 5
Lez frères encline et l'abbe. Ou le baptiste sainct jolian.
Ne vous sauroie la griefte Si estoit elle asses puissan,
Quelle eust au cuer contei' ne dire, Elle ne doit ostrc blasmee
Qui tantost le deusist ocirre, Do la vertu quelle a monstree,
* '08'
Ja ne fust elle si esperdiio. 10 Comment se contint sa biaulte lU f-

A la porte s'en est venue, A souflir si grant pouui'ete.


On luy ouurist et elle en ist: Quant le monde, si eust voulu,
En son propos ferma et dist A grant désir l'eust roceu;
Que de la ne se partira: S'a pechie tournast son chemin.
De mesaise pour tant mourra : lu Bien eust en pain, char ot vin 15
En tristesse, en angoisse, en plour. Et belles robes et biaulx drapz,
Fors do la porto nuji et jour; Maiz ne jirisoit riens tel soûlas;
Lorseust tropchault, lors oust troji froit, En dieu auoit tout son cuer mis,
Souuent y oust et fain et soif, Tant par estoit d'amour espris.
N'y eust lit fors la terre dure -U Comme fou qui art en la fournaise, '20

Et du llrmaniment couuerture; No sontoit ne griefe ne mesaise.


Sa robe fut pouure et desciroe; Si comme vng pou d'yaue delïault.
Et telle vie a trois ans menée; Quant elle chiet sur le fer chault,
Tout passoit l'angoisse de fain, Niant plus no demouroit a luy
Lo jour d'une bouchio de pain i5 Temptation de l'anemy. 25
Du tout viure le conuenoit En dieu estoit toute remise ;

Que pour dieu laiens demandoit. Ne le pouoit en nulle guise


Doz opprobres ne dez lai dis Dyable docepuoir ne tourner.
De ce n'est jl compte ne oscripz; Que tant la sousist encombrer.
Chascun la gabe ot monstre au doyt, 30 Car qui se scost humilier 30
De nul homme confort n'auoit Dyable ne le peut enlachier.
N'oncques de sa bouche n'yssy Vng pou lairons de luy ester,
Que ne l'eusist bien desseruy. Car de celle voulrons parler
Quant l'abbe illec passoit, Qui a tort l'auoit diffamée,
Tantost apparoillie estoil, :jô l'our quoy fut do laions getee. 35
Deuant luy se getoit on croux, Auec son pore demeura.
Mercy crioit a haulte voix. Tant que du lilz .se deUura,
Seigncurz, asses aues leu Si la nourrist jusques a trois ans.
Comment pluseurs sainctz ont vescu Lo pore qu'en estoit dolens
L'un eust loier de pacience 40 Que sa fiUè nourrice estoit, 40
L'autre de grant humilité, .\ aultre chose ne beoit

Ou de souffrir cruel martire, Jlaiz que lenfant son age eusist


Maiz je ne sceus oncques tant lire Que dcliurer jl le peusist,
Que se peusisse cuer trouuer l'rcndro a sa maisnie
le fait

Qui plus fesist a commander 45 Et porter droit a l'abbeye, 45


Do constance ne do vertus. Car bien sauoit la vorite
Se la pie dame no fus Comment l'abbe eust degete
A qui jhesus voult habiter; Frère marin de la maison,
A celuy ne doit comparer Qui olfroit satisfation
Xullo riens qui d'omme naquist, ÔO Et ilemouroit deuant la porte. 50
Car dieu en list
la tresoriere A luy tout droit l'enfant emporte.
De toute grace entièrement; Car jl cuidoit par vérité
176 VIK DE SAINTE MARINE.

Que auec luy Teiist engenro. Que l'ont veu pctis et grans.
Si coiiinie sa fiUo luy disoit. Tous la gabont communément;
Qui en mentant l'en docepuoit Ne sauroie penser comment
Douant la porte se tourna. Le peust endurer ne souffi'ir;
Moult fièrement l'araisonna. Le monde s'en doit esbahir.
Frère marin, dist il, oies, On le iiourroit partout aler
A ce vous a mis vo pechio, Quant on pourroit vng cuer trouuer
Tousiours vient a la lin qui conte. .\inside pacience arme.
Moult deueries auoir grant honte D'un frère fut dit et conte
f. los» 'Quant de si bonne compagnie 10 Comme leur hoste amena 10

Estes hors par vo lescherie; L'enfant que sa fille porta


Ce que vous brassastes buues, A frère marin le peneant.
Cy de nulkiy plain ne seres; Et qu'il recupt maintenant
le

.Je vous amaine vo bastard. Sens tencon ne sans contredit.


Si vous dy bien qui m'estoit tart 15 Lors comme sceut bien tout de fy Lj
Que je m'en fusse deliure; Qu'elle de ce en fut coulpabic,
Comme le vostre le gardes, Que ja no fust si mesurable.
Ce poise moy, sachies de fy, Que s'elle ne l'eust dessoruy
Que je tant le vous ay nourry. Ja ne ne s'en fu tente ainsy.
La saincte vierge ot la parole, M Ncantmains par my le jiechie
Ne respondit pas comme foie; De sa penance ont pitié
Premier pensa qu'elle l'eroit. Et dient tous communément
Mai/, angoisse la destraindoit; Qu'il le maine trop roidement.
De toutes pars ne scet que faire, Car a attraict
le travail qu'il

Bien voit que celuy est contraire Devoit souflire a son mesfaict.
A trouuer \mx a son abbc ;
Toute s'en dueut la compagnie
D'aultre part voit la pouurete. De l'austerite de sa vie.
Que n'a dont se puist soustenir : Quant linir ramembre de sa mesehan
Que pourra elle dont partii' Communément vont a l'abbe.
A cel enfant que luy demeure? 30 Humblement l'ont araisonne : :îo

De pitié tendrement en pleure, lîiau père, de vous noz lions;


Maiz foy le traict et espérance D'une besongne nous vous prions
Si qu'elle n'a de riens doubtance; Ou le conuent trestout s'accorde
Si est de charité esp rinse Que vous faictes miséricorde
Que vent n'auersite. ne brise. A nosire frère quy est la hors.
Ne yaue de ti'ibulation Long temps a trauaillie son corps:
Ne luy estoit se joie non. Tant a de douleur endure
Cilqui l'enfant oust amené. Qu'il n'est ame de mere ne
Quant eust son parlement line, Qui pitié n'en deusist auoir;
.11 le guerpi et s'en tourna, 40 Bien deueries ramenteuoir -10

Et l'enfant plourant demoura. Sa pie conuersation


Quant la saincte vierge le voit. En nostre congregation;
Qui de charité moult ardoit. N'auoit vng si obedient,
Sans nulle ordure de pechie, A tous faisoit de luy present,
.Miséricorde de grant pitié, Ib Oncques tant ne fut traueillie 45
Nette de corps et jnnocente (J'ua tous ne fut appareillie;
Et de cuer humble et paciente. A labourer s'abandonnoit,
L'enfant en sa garde receipt, En oraison tout se fondoil ;

Et la bouchie qu'on luy donnoit. nous deuons doubter


Jlerueille
Laiens le partissoit par my: 50 Comment le dyable le peut tourner 50
En telle pouurete le nourry A pechie faire en nul endroit,
Do\ant la porte o luy long temps. Cuer qui adont si jouene estoit;
VIE DE SAIXTE MARINE. 177

Pour dieu, aies de luy uicrcyz, Quant le conuent l'abbe entent.


Car bien saues qu'il est eseripz Grant joie en ont communément.
Qui miséricorde ne fera Bien dient tous que cest leur grès,
Miséricorde luy fauldra; Et dist l'abbe : or y aies.
Quant jl le vouldroit bien trouuer Si le faictes venir auant
Ne fait niye a oublier; Et amenés o luy l'enfant.
La penance qu'est si très yrans Les aucuns d'eulx y sont aies.
Qu'il a monstree par -v ans, Qui as.ses tost l'ont amené.
'Se dieu ne l'eusist soustenu Mais quant la saincte vierge voit 'f- lO'J'

Jl ne peusist auoir vescu 10 Que la porte on luy ouuroit 10


Si longemi.'ut en cel estât. Que fermée luy eust este.
Jamais oublie ne sera Long temps de joie en a ploure.
Plus est d'humilité loe Et ou que son abbe choisy
Que du pechie ne soit blasme; Aux pies luy va crier mercy.
Ne pécha pas le roy dauid 15 L'abbe le fait tost sus leuer, 15

Que dieu meismes auoit esly. a arraisonner


Si l'a pris :

Qui de sainctete tout surmontoit Frère marin, vostre pechie


Tout le peuple qu'il gouuernoit? Grève vous a et avillie,
Salenion qui tant eust de sens, Et loingz et près en auons blasme.
En pechie déclina son temps; iiO Car trop tost va mauluaise fame, 20
Bien saues que sanson le fort Et neantmains le conuent tous
Fut vng temps et en heure mort .\ douleur et pitié de vous;

Par vng femme iiu'il ama, Tant ont vo besongne monstre


Et dez aultrez asses y a Que ottroye vous est l'entrée,
Qui cheu sont et relevé Maiz par ce que vous lait aues 2û
Plus fors qu'oneques n'eurent este Ce dont oncques ne fut retraictz
Nous no deuons bien asseurer .\ux aultres frères de la maison,
Quant nous veons ceulx reuerser Par ce conuent vous recepuons
Qui plus sont fort que ne soions. Que tous lez frères seruires
Pour euls chastier nous douons 30 Et toutes lez mundisses feres 30
Et tenir en humilité; Qui sont a faire en l'abbaye :

Faire deues sans cruaulte Jcellc paine vous est taillie


La justice du pecheour. A tous le jours que viueres;
Car en felonnie croist errour Cest enfant que vous gouuernes
Et debonnairi'te retraict Pour acoisier lez mesdisans, 35
Se bien celuy qui a mesfait; Le soulïrerons o nous céans ;

Recepues nostre compagnon Se de noz amys ne fussies.


Que bien a desserui pourdon ; Jamais céans n'abitissies.
Se jl a meschamment erre. La saincte vierge respondit :

Jamais ne luy soit l'eprouue. 40 Biau doulx père, vostre mercy 10

Nous vous en prions bonnement. Qui a tel mestier m'assènes;


L'abbe son respond si leur reni ; Or me semble que bien fut nés.
Seigneur, bien oy qu'aues prie. Mieulx l'aime que l'or d'un royaulme;
Se le l'ait ne fu si grie J'en loe et mercy mon créateur
.la vous n'en fussies escondy, !rj Qui de moy, chetif et pécheur, 15
Mais bien saues qu'il a o luy Ne daigna ains guerpy la cui'e,
L'enfant que pechie engenra; Si m'a deliure sans arsure
Que le père recreu a Du feu de tribulation.
Comment pourra l'enfant laisser? Lors concupt sans confusion
Xeantmains, se le voules gréer, DO L'office quon luy commanda, 50
L'un et l'autre le recepuray, Et jour et nuyt se travailla.
Ainsi comme deuiseray. A tous scruir s'abandonnoit,
12
178 VIE DE SAINTE MARINE.

Leurs niondisses li'ur faisoit. Si le treuui'nt ja di'uie.

Et lenoit bien que n'estoit mie A leur abbe le vont nuncier,


Itigne de si grant seignourie. Et il leur respond sans targier :

N'eusl gueres en ce point este Seigneurs, ce vous donne a sentir


Qu'elle eust vne enlerniete; 5 Que vous deues pecliie tremir; 5
Cilqui l'amoit de tout son cuer Cestuy vees appertcment
Ne voult maiz soufl'rir a nul leur Que en est mort soudainonieni :

(Jue deniourast en tel vicuto. Tout ce luy a lait son ])echie


Car l'oudour de s'uniilite Qui est moult ennuyeux et grief
Avoit surmonte tout son chiel'; 10 Que dieu ne voult, si comme j'espoii'. 10

f. 109' "De s'amour estoit enlachie; Sa penitance recepuoir;


Le roy dez roys si l'appela : L'abbit luy faictes desuestir,
Ma seur, ra'ospouse, venez ca; Et loingz de céans enfouyr;
De vous ne me puis consirier, N'est droit qu'en la saincte abbaye
En mon jardin vous veul mener: 15 Soit sa charongne enseuolie. 15
Jllcc est la vingne flourie Cilz sont au corps tost repairie:
Et la tourterele oye;
y est De sa robe l'ont despouUe,
Ma doulce amye, a moy venes, Si l'ont jiour lauer estcndu.
Kn chambre de roy entreres; Lors ont jlz tous aperceu
Le soûlas de vostre biaulte 20 Que bien c'estoit entr'eulx celée. 20
A mon cuer traiot et enivre; La eust mainte larme plouree
Venes, ma columbe sans liel. A voix s'escricnt que fei'ons
:

.le vous ay appreste le ciel : Qui tant vers luy mespris auons?
Trop vous a le monde troublée, Qui eust ains maiz cuer si très foi't
Maiz tant estes mieulx achesmee; 2D Que tant peusist soulfrir a tort, 25
Plus blanche estes que lleur de liz, Connue a sbulTeit ceste saincte ame?
Vesture vous aues do samis. Ne cuidions pas qu'elle fut femme.
Rouge est vo bouche plus que sang, Courans s'en tournent a l'abbe.
Les dens auez menus et blancz, Si luy dient ce qu'ont trouue.
Ne deues a villain seruir. 30 .Illec sen vint, on luy monstra, 30
moy vous conuient jl veuii-. A terre chiet si s'escria :

Ne desiroit riens tant la belle Las moy, chetif, que deuenray.


Que celuy veoir qui l'appelle; Quant si crueulx este vous ay,
Endiracier le voult par amour; La doulce espouse jhesu crist?
Celuy queroit et nuyt et jour; 35 Oncques maiz femme ce ne list; 35
De son sang merueillez estoit. Creature bien euree.
Et nette blanche la faisoit. Comment vous estes vous celée?
Quant ot la voux de son amy, Comment aues vous endure
L'ame en a corps guerpy
le ; Ce qu'a soulTrir vous ay donne
Ou ciel l'en ont lez anges portée 40 A tort sans la vostre desserte? 40

Et a son espous presentee. Vostre est gaing et a moy


le la perte;

La eust grant teste et grant soûlas S'aues este pie a la vie


Quant elle fut entre sez bras Or n'estes vous pas empirie
D'jceluy que tant desiroit; Quant a dieu estes adjoustee
cuer penser ne le pourroit 45 Et de sa doulcour enmiellee; 45
Mon
Ceste chose qu'on ne piust retraire Pour dieu, dame, mercy vous prie;
Ne dire si s'en conuient traire. Je le faisoie en bonne foy,
Asscs tost vint qui s'aperchoit En faneur de religion;

Que marin trespasse estoit; Moult ay au cuer grant marrison


Qu'aues souffert si grant misère; 50
Aux frères fut dit et nuncie; [

Si s'en sont tous esnierueillie. Celé ni'aues vostre mistore;


Entour le corps sont assemble, Vous estes femme de vertu,
VIE DK SAINTE MARINE. 179

Ains plus wrlueiiso ne l'ii. Dont auant touche mon roman.


Se no l'ut la vierge marie : Perdit le sens si enraga.
Mou fut daninie Judith prisie Et le dyable ou corps luy entra.

Pour vue prière (sic) de grant jiouoii' Lo\e ainsi comme deruee
Le osa sutiloment decopuoir, .'>
Luy a son père amenée; 5
Le ehicf luj' eopa de s'espee, vijjours tous plains y denioura.
Par ce fut de moi't deliuree Tout le conui'nt pour luy pria;
Toute la gent qui bien creoiti Et au vij. l'a deliuree
'
Jcelle eneore la ramentoit Celle dame bien aource. * f- 1 lu'

L'escripture pour vng tirant lu Lors congnut elli' vérité, 10


Qu'ill'occist du fer en dormant Et a le cheualier nomme
La teste parmy l'enfora, Qui l'enfant engenra de' luy,
Le peuple dieu en deliura; Si conmie je l'ay deuant escript.
Et de vous, dame, et qiio diray"? Par le pays en court la fame;
A qui comparer vous pourray? lô La gent s'en meut par le royaulmc 10

Qui eust oncques plus grant victoire:' Et voisins de la region


Bien vous deuons mettre en mémoire. Y vindrent a procession,
Tous lez dyables aues vaincu. Et son bon office empêtrer.
Le monde et son pouoir confus. Denotement de cuer entier
La cliar justice et dontee; -'0 Le lieu en treuuent en chierete. :.'()

Pie précieuse enserrée Dieu ont mercie et loe


En valee d'humilité. Qui pour sez fais nierueille fait.
Tresoriere de charité, lllec sont redrecez lez retraictz.
Comme deceu de vous!
je suis Et auegles enlumines.
Que ne vous fus pie et doulx? -3 Et dez mehaignes asses. 'S>

Ma glorieuse vierge eslite, tirant honnour croist a l'abbaye


Ne me rendes pas le mérite Pour la dame de saincte vie
Selon ce que jay desseruy; Pour qui dieu miracle y fait.
En charité vous prie mercy. Qui le monde enluminer fait,
Lez moynes l'en ont sus leue, 30 Pour ce qu'est en humilité o(l

Le sainct corps ont prins et laue, La couronne auera de clarté


Enseuely l'ont et vestu; Deuant dieu permanablemenl;
Asses y ot chante, lut. .Maiz cil qui au monde se prent,
Puis l'emportèrent au monstier. Si le detraict et decoipt |iechie;
Lez luy veullent la nuyt veillier, 35 Ne se garde qu'est enlacliie, 3ij

Honneur Uiy desire a faire, De tant de las que n'en peut issir.

Alumer font grant luminaii'e; Car le dyable ne scet doi'mir


En deuotion et en plour Par boisdie tant le demaine
Chantent leurs psaulmesjus(|ues au jou]'. Qu'il est en perdurable painc.
Que l'abbe si s'ajipareilla. 40 Qui en paradis veult entrer 10
De bon cuer messe luy chanta. Humilité doit acheter;
Dedens le monstier fut parée Car c'est la pierre précieuse
La fosse ou ilz l'ont enterrée Qui l'ame fait a dieu espeu.se.
Et dieu qui a luy l'a saisie Homme qui humilier se veult
Voult qu'elle fut glorifiée 4ô En ce mesmes trouuer le peut lô
En terre ou elle auoit este La matière d'humilité.
En grant mesaise et en leste. Qu'il a de paradis les clez ;

Si auint mesme celuy jour Nulz n'y peut entrer qui ne l'a,

Que enterrée fut a honneur Mesmes lez anges en trébuchèrent


La saincte ancelle jhesu crist, ôii Quant laissèrent humilité. 50
Que celle qui blasu»; luy dist, Bon lait congnoiste humilité.
Le fille riioste de laiens, C'est promesse de grant valour,
180 VIE DE SAINTE MARINE.

* f. 110' C'estongnement de bon odour. "Ou dieu nous uiaine par sa prière.
Qui trospai-te trestout le cliiei'. .4men en die que dieu l'octrie
Qui adoucist tout le meschief; Et benoît soit qui ce eseripl.
Ce est le vi'aie médecine Et dieu le mette en paradis.
Que la saincte vierge marine .\men, amen, cliascun en die
Garda tous jours sez anemy A qui dieu doint pardurable vie.
Et a la mort la conduisy
En joie durable et entière E.xplicit la vie saincte marine.

(Bibliothèque Royale de Bruxelles : iiis. 1029.i 304 (xv^ siècle :' 1428-29),
{'" 128'-137'.)


f. 12S'
'
Le vie de marine d'egipte, viergene. Et quanqu'il a el monde faut.
Or querons doncques cou qui vaut
Moult est fols qui son ombi-e cace,
Tant con nous pooir en auons.
Mais cis qui le vens ensauce
Se nous a cell gardions
X'est mie granment jilus senes.
Dont nous entendons a parler, û
Trop a grant pooir vanités: a
Se diex nous voet grasce donner,
As hommes a ses las tendus.
Nous poriens, je croy, parv[e]nir
Tous li mondes y est ceus.
Au règne qui ne puet fallir,
.\ucuns par viertus hoi-s en ist,
S'estiens garni, conme elle lu.
Mais la grignour partie i gist.
De pascience et de viertu; lu
Bien est es las de vanités 10
Et je croi que ja n'i venra
Qui au vent a son coei- tourne:
Qui pascience n'i menra.
Moût plaist a celui qui a caut
Car nulle griete ne penance
Li vens, mais asses tos li faut;
Ne vaut gaires sans passience;
Ensi est il des biens del monde,
C'est vne armeure si fors 15
Cil (|ui oncques en abonde 15
Que dest]'ece, angoisse ne mors
.\e se garde se vient la ujors.
Ne puet conuaincre ne honnir
Qui fait l'ame partir del cors
Celui qui bien s'en seit couu[r]ii'.
Pour prendre ce que l'a semes.
Bien en lu la danme garnie
Paine doleur poui' vanités.
et
Dont je voel conmenchier la uie 20
Pour vérité reçoit grant joie 20
* f. 128' * Celle qui son tanps
y emploie: D'egipte nasqui la lloui-

Pour ce di ge que le vens ensace Dont encore nous plaist l'oudour


Cil qui l'onneur del monde eubrace. Et enorte que nous souffrons
Qui plus en a et plus en voelt. Pour dieu les tribulations
C'est cose qui souffrir ne puet. 20 De cette vie et les grietes: 25
Se pooirs, ricesse et honneur. Si serons o li couronnes
Estoient de si grant valour En glore permenaublement.
Que ciaus qui les ont a tenii' Se li escriture ne ment.
Peuissent de mort garantir. Mais .j. père ot qui dieu aiua
Nés comparoy mie a l'ombre 30 Si conme par oeure denioustra; 30
Li grant qui pourprent et enconbre, Veues esloit, n'eut plus d'enfans
Et si n'est riens quant on l'a pris. C'une pucellette auenans
Fols est qui del monde est souspris Qui asses petit d'aige auoit.
Ou il n'a point de seurte: Li preudons qui bien congnissoit
Bien est saijet et bien prouuet 3ô Le monde et sa deception, 3b
VIF, DE SAINTE MARINE. ISl

Que ciaus niaiiic a ilampnalion Que il l'anioienl tout formenl.


Qu'il puct sousprendre et assoler, A tous obediens estoit
Ne s'i vot onques at'fijer. Dont abbes forment l'amoit,
li

Sa terre et son pais laissa V en l'abbaie,


tels estoit
Et sa congnissance adossa; Meut faisoit a prisier sa vie. 5
Ne tenrour de son enfant
la
Ne le contreticnt de niant Eu .j. jour a penser conuienca,
Qu'il ne fesist, sans contredit, De sa fdic se ramenbra
Le conniantdel saint esperit. Qu'en son pais auoit laissie,
Qui coumande que tout laissons. 10 'Dont Iristrece li mouteplie.
Ricesses et possessions, Car de cousel mestier auoit 10
Frère, soer, et père et mere, Et il aidier ne li pooit ;

Et a no car trencier et rere Le boi.sdie cremoit del monde,


Toute sa propre volente. Qui cascun jour croist et sour onde.
Puis deuons viure en vérité. 15 Que la mescine qui ort belle
Li preudons ne s'aseura, Ne voelle traire sa merellc. 15
A .j. Iionme dont se lia De tristrece fu très pensieus.
Conmande la jouene meschinc Li abbes s'en est aperceus ;

Qui apellee estoit marine. Songneusement l'araisonna * f. 129'-

son parent laissa l'enfant. •20 Conme celui (jue il ama :

De lachite s'en tourne a tant; Frère, ma raison entendes ;


*20

A. XXX. lieuwes pries de la. Je voel que de moy vous fies ;

En vne abeie ariesta Tristes estes, ne sai pourquoy;


Qu'iltrouua de grant sainte. Vostre cuer descouures a moy
A l'abbe a son affaire monstre; Que je vous puise coufortei';
En larmes, en deuotion, Ne me deues mie doubter, -ib

Li a dit sa confiession, De vous aidier ai volente.


Et que il voet guerpir le monde Se vous aues nulle griete.
Auant quediaubles le confonde Si le dittes hardiement.
Qui a partout ses las tendus. 30 Et il li respont humblement :

A tant li est as pies ceus. Très dous pères, je le vous dirai, _


30
Se li requiert moult humblement Ja riens ne vous en cèlerai;
Qu'il le recoiue en son couuent. L'autrier conmencai a penser
Que diex qui cascuns puet sauner Et mon pais a ramenbrer; « f. \2y
Ne li puist sa mort demander. 35 Dolans en sui, mentir n'en quier,
Quant de ses maus a repentance Que ne le puis jeter arier; 35
Et en voelt faire penitance. Illuecq ay .j. petit enfant.
Cils qui fu plains de carite Ne m'est gaires dou remanant ;

En grant pie l'a sus leue. Li enfes est de petit eage


Se li respont en tel manière : Qui me fait muer le corage.
Biaus fieus, j'o bien vosti'c prijcre, Car il est orjilienins de sa mei'e 40
Vo cors voles mettre a essil, Ne il n' i a sereur ne frerc ;

Boin fait esc[e]uer le peril Se crienc le monde et sa boisdio


Dou monde qui gent decoit.
la Qu'il ne tourt a pecie sa vie;
Et jliesucri.st loeis en .soit 45 En larmes en suy main et soir,
Qui clii vous a aconuoiel; Ensi com vous poes veoir. 45
.Vsses ferai a vo desirier, Li abbes en a grant pilie,
.le vous recoy a compagnon. A son pooir l'a rapasie.
Et cil qui ot sens et raison Car preu faisoit en la ujaison.
L'abbe mont jiarfont enclina. 5<l Si l'amoient li conqiagnon.
En Tabeie conucrsa, Frères, dist il, laissies ester. 5tj

Ne sai conbien, si saintement Pour ce ne vous couuient plorer;


182 VIE DE SAINTE MARINE.

Demain a la journée mouues, Qui la gent decoit et honnist.


En vostrc pais en aies. Et auoecq ses eslieus nous mist
Si amenés o vous l'enfant. Ou nous somes seui'ement
Nous le receuerons boinement Tantconme nousviuerons humblement.
En nostre congi-egalion 5 Car qui a vraie humilité 5
De vous auons compassion. Diaubles n'i a nul point jeté:
El fi'cre n'ot que esloechiei"; Gardes vostre coer nettement,
Ne set coment liumelijor: A tous vous faites passient,
Se puist a ses pies li ala Diex le face si conme je voel
Et abbes l'en reloua.
li 10 A cui vous aijos tous jours Pool: 10
Le matin s'est d'illuecq tournes, De la mort vous doit ramenbrer
En .son pais s'en est aies, Que nous ne poons esc[e]uer,
A l'ostel son parent decline Ne ne sauons heure ne jour:
Y laisie auoit la mescino Au plaisir de no creatour
Qui, a tel sensconme elle auoit, 15 Nous couuient del monde partir.
Pour esgaree se tenoit Qui o lui pora paruenir
De son père qui l'ot guerpie. En joie qui ja ne l'aura
Grant joie fait, forment lu lie Conme rois couronnes sera.
Quant ot son père rauise ;
Yeuls ne pora mie esgai'der,
Tenrement pleure de pite. 20 Orelles owir ne coer penser 20
Mais li pères ne s'ai'iesta; La grant joie de paradis
L'enfant viesti et atourna Que diex promet a ses amis.
Tout autresi conme .j. garçon: Li enfes grascieus estoit :

De retourner en sa maison Quanque ses pères li disoit


Se paine plus tost que il puet: 2ô En son coer retint fermement,
De son pais se tourne et muet. Tant que la mors, qui cascun prent,
Par ses joui'nees tant ala Son père n'i vot plus laissier.
Que a s'abeie rasena. Malade le couuint coucier;
Ou li frère li font grant joie. L'enfant deuant lui apiella.
Et li abbes l'enfant fiestoie, 30 Tout en plorant l'araisonna 30 :

Demande conment est ses nous. Mes enfes, dit-il, entendes:


Li père dist en son respons : De aige suiauant aies.
Marins apieller le poes. Si m'argue le maladie:
De peu li est ses nons mues. .Je partirai de ccste vie,
Li abbes li conmande a gardei-; 35 Si conme je pens, procainement:
Cils ne le vot pas refusseï'. Et vous saues moult bien conment
Que riens ne desiroit autant. .Jouay vostre affaire celet:
En sa celle maine l'enfant, Gardes que ne soit reuelet
Si le nouri conme le sien. Pour nulle riens jusque a la mort;.
Li enfes qui aprist moult bien 40 Aijes le coer estauble et foi't. m
Si com par aige efîoreoit Si ne souffres en nul endroit,
Et viertus li mouteplioit, Combien que nus priues vous soit,
Car li pares en eut grant cure. Coucier vous puisse ne veoir
Qui bien sauoit que par nature Pour coi vous puisse apierceuoir:
Estoit la cars a mal encline. 45 .Je m'en yraj', car diex nrajielle. 45
Bien li aprist la loy diuine Et vous, demores en ma celle;
Et conment se dcuoit garder Par tout soijes obediens.
Que diauble ne le puist tourner Humbles, sages et paciens;
En voie de dampnation. De lecerie vous gardes,
Mes enl'ets, dist il, ne douons 50 Que vous ocquoison ne donnes M
f. 130- *
Chou (|ue dieus nous lait oublier Par coy soijes aperceus:
Quant del monde nous voet geler Li sains espirs et sa viertus.
VIE DE SAINTE MARINE. 183

Mes eiilos, remainge auocq toy; Qui castira or ma jouenece?


Je ne luiis plus, prie pour moy. Qui confortera ma tristrece?
La pucelle, qui sage estoit, Qui se donra garde de moy?
Son père vit qui detalloit. De ma vie ne sai conroy ;

Ne m'emeruelle s'elle plora, Oieure, tiere, dcueurc: si me 5


Mais de noient ne s'effrea, La mors trop longuement demeure,
Car sa pais li voloit garder. Tant arai dolour et griete
Souef le prist a conforter : D'eus celer me fragilité;
Biaus dous pères, dist la iiiesliine Mieus voroie morir que viurei
Vostre vie a se lin decline; 10 Ne motterai pas en ujon liiii'e 10
Ne vous en sonnijes de nxoy, Quanqu'il y ot et fait et dit.

liais icelui glorieus roy


Qui pour vous fu crucefijes Le preudonme ont enseuclit.
Entièrement de cœur prijes Frère marins remest dolans
Que l'angoisse de vostre mort lô Qui adout auoit .xvij. ans;
Pour celui qu'il soulïri a tort Si conpagnon le confortèrent, 15
Voellc recoiuro en sacrefisce; Si le prisierent etamerent.
*
Gardes que ne vous tourne a visce; Car a tous obedicns fu * f. 130'
Nulle tenrour n'aijes a moy, Et plains de grasce et de \ iiM-tu.
Car jou ay espérance et foy 20 A ses ancliiens sonnent parloit
En dieu qui en vous conmenca Car trop legerie cremoit; 20
Qu'a boinc fin H me menra; As jouenes estoit pieus et douls,
Tous jours ferai vostre conmant Ensi auoit lez coers de tous.
A l'aide del roi poissant Continuels en orison
Qui de sa poure creature En pleur ot en deuotion.
A et ara tous jours la cure: En l'aljeie .j. car auoit 25
Et quant vous paruonres en glorc Qui souuont a le mer aloit.
Adoncques m'aijes en memore, Qui n'estoit mie loncq d'iluecq ;

Prijes en grant deuolion Si aloient li frère auoecq,


Que par nulle temptation JO Lor estaunir y aceattoient
Ne me puist diauble souuertir Dont en l'abbeie viuoient. 30
Ne de mon créateur partir. ..J. jour s'en dut li cars aler;

Finer eonuint le jiarlement Frère marin fist apieller


Pour le venue don conucni Li abbes, si li demanda
Qui le preudonme viseta Pour coy o les autres ne va,
Et boinement le conforta. Et il respont conme afaities : 35
Tant qu'il le virent dcuier. *
Que conmande ne le m'auies; * •''• 131'

Adont les veissies ploier Quant vous plaira, ve me ci prest.


Et regreter sa conpagnie Dist li abbes : et tans en est;
Et la grant sainte de sa vie. 40 Mestier y a de conpagnons.
Marins ne se pot contenir, Aies au car, nous le volons. 4i)

Quant voit son père enseuelir. Et cliils s'encline, si s'en part.


Tous seus se tourne d'une part. Car d'obéir li estoit tart.
Pour poi i)ue le coers ne li part ; X la mer tournent lor kemin.
Forment pleure, ses mains dctort Si enmainent frcre marin

E las, dist il, connie dure mort Qui eu gi-ant cremour s'en aloit, 15

Qui me tora tel cortp.agnie! Mais obéir le conuenoit.


S'our peuisse abregier ma vie Entre la mer et l'abeie,
Que je m'en alaise auoecq lui, Avoit vue herbergei-ie
Oolour n'euisse ne anui; Ou il auoit gens abitans
Or demorai chi esgares, Pour berbergier les trespassans. 50
De cui serai ge mais priues? lUuecq li frerc demoroient.
ISi VIE DE SAINTE MARINE.

Quant (leiiiers la mei- repaiioient, K'enbatut m'a en tel viscc

Cliicus vns liostes qui la manoit. Pai' coi je sui deslionni'reo;


Qui volenliers les receuoit, Ne sauoie pas sa pensée.
l-^'' El y passoient souuent, Li pères entendi sa
'• * fille,
il

Car ne pooient autrement 5 Mencongne n'i mescroit ne guilie. 5


Viande auoir en la maison. Dolans en est abosmes;
et
L'ostes dont j'ai fait mention Moût li sanible grans cruautés.
Ot vne fille bielle et gente. Quant par gens de religion
Li diaubles, qui cascun tente, Est ceu en confusion.
La mesquine tant démena 10 Bien afremet en son corage, 10
K'a peciet le conuoia Ne souffera si grant outrage
A .j. cheualier dou pais Que il ne .s'en plainge à l'abe.
Qui de s'amour estoit soupi-is. lUuecq a son oire apreste,
Celle engrossa quant ot conçut .\ l'abcie en est venus.

Et lit pères s'en apiercut. 15 Des. frères fu bien congneus. 15


A mioi'uelles on est maris; L'abbe demande et on li maine,
Conmande li a et requis De sa raison dire sa paine :

Que vérités ne soit celée, Sire, dist il, entends nioy;


Conment pecies l'a encombrée. Je viene à vous en grant effroi ;

Celle qui s'owit coniurer 20 Deceus sui et mal baillis. 30


N'osa le cheualier nonmer Ains mais ne fui si escarnis
De cui elle auoit conceu. Conme ore sui par frère marin,
Ko sai s'il li ot deffendu : Vostre frère qui sour cemin
Collante fu et esbaliie Soles a la mer enuoijer;
Et diaubles qui l'auoit saisie 25 En mon hostel pour herbergier 25
Ne se voet tant de rien pener vostre car souuent tournoit:
Conme de preudonnie destourber. Vne ay qui bien cuidoit
fille

S'une ame prent en dieu repos, Qu'il fust de gi-ant religion:


Pour celui a le coer si sros, Ne se gardoit de traison,
Ne voet cesser en mal endroit 30 Deceue l'a par boisdie .30

Se en sou destroit.
l'ait saisie Et de vif enfant engrossie:
En tant de tours mal li pourcace. Tant sui dolans que plus ne puis.
N'est bons qui dire le vous sace; De tout mon coer vous pris et ruis
Celi remplist si de boisdie Que bien soit vengies tes meffais
Que la vérité a guerpie ; 35 Qui si est anieus et lais 35
;

Cremour de pecies ne viergongne Vous en estes scandelissiet,


Ne le destourne, ne mencongne. Et je n'arai mais le coer liet
Quant ^•oit que ses pères l'arguoit Quant celi voy a déshonneur
Qui eu fin sauoir le voloit, Qui a sour toutes riens m'anioui':
Respondut a conme dierueo : 40 Auoir puet on bien recouurer, 40
.la ne vous en feray celée; Mais ce, ne puet on restorer:
Bien connissies frère marin Pour moy tourne li gi'ant damaiges
Qui a le fois sour cest keniin Et connmns en est li outrages.
.\voecq le car de l'abcio Car ma fille en est auiltee
Cheons prist herbergerio; 15 Et vosti-e antise en yert blasracc. 45
De lui encainte et grosse sui, Li abbes l'a bien entendu,
Ains d'autre toucie ne fui; ..I. peu se taist, s'a respondu :

Par boisdie m'a dccheu«e. Ains mais par frère k'euwissons


Dolante en sui et espierduc, Ne nous auint si lais renons;
Car religieus le tenoie 50 Frère marin tost m'apielles. .50

Et volentiers a lui parloie; Vns des frères y est aies


Mais tant subtis est en malisce Qui ases tost li amena,
VIE DE SAINTE MARINE. 185

Et li abbcs l'araisonna : Et le blasme sans escusser


Frère marin, dist il, ocs; D'auti-ui porter et soustenii';
Qui se gardoit que fuissies tes? .\ssesse voloit auieutir,
Cils preudons l'ait a nous grant plainte Auoecq dauit dire poit
Que sa fille est de vous encliainte ; 5 Que ses coers aprestes estoit
Conment l'ossast vous penser De souffrir o son créateur
Ne entre nous puis abiter Angoisse a tort et doshonnouj';
K'a cou faire l'ustes esmeus. Ne saroie mais v trouuer
Dont nous sei'onnies tout confus? Pour .j. si fait coer encontrei'.
Je ne me
gardaise a nul fuer 10 Car qui coile le mal en lui 10
Que grant mal en vostre coer
si N'a cure de perler l'autrui.
Peuwissies couurir ne celer; Ne de cou dont auons mespris
Ne me sai mais en cui fier; Ne volons yestre repris;
Est il ensi? respondes moy. Ains nous faut tantost pascience.
Frère marins se taist tous cois, 15 Ne gardons pas la sentensce 15
La auant soy resgarda.
teri-e Qui dist que li sos hair suet
En souspirant se pourpensa Celui qui castijer le voet.
Comcnta chiaus pora respondiv .\l'abbet retourner deuons
Qui a tort le voellent conffondre; Qui de .son moine ot le re.spons;
Ains pascience ne pierdi, 20 Bien cuide que coupauble en soit •20
*
De jhesucrist qu'il ot en li Dou pecietdont il l'arguoit: f. 132'-

Li ramenbra conment a tort De mautalonl fu plains et d'ii'e.


Fu jugies et Hures a mort. Forment le fait battre et afllire.
Lors reprist coer et respond i : La sainte viergene le soulfroit
Hiaus dous pères, bien ay oy iô De coer joieus. qui bien sauoit
Que vous m'encoupes de pecie; Que cil ont dieu a compagnon
Pour dieu aijes de moy pitié, Qui sont en tribulation.
.l'ai pecie, ne le voel noijer. La proumesse de vérité
Plus que ne vous puisse acointier Li assouagoit se griette.

Ne que la grauelle de mer 30 Qui dist qu'elle deliuera 30


Poroie escrire ne conter; Celui qui pour lui souffera.
Ne poroit dire ne retraire Puis le recouuera de glore;
Com je sui enclins a mal faire Jlout puet valoir ceste niemore
Ne quantes fois je sui ceus. A chiaus qui sont de ceste vie
Mais je ne sui mie espierdus, 35 Qui de misère est en partie. oD
Car dieus est tant misericors Frères, dist 11 abbes, entendes,
Et de puissance si très fors Vostre père mal resambles,

132"
Que mes pecliies me pardon ra Qui saintement o nous vesqui; f.

Et en auant me gardera. Caiens vous amena pcti,


Puis que dolans sui et contris; 10 Pour le grant sainte de sa vie 10
Ja n'en soie si entrepris. Vous presimes en conpagnie,
Tout !i blasme en ycrt sour moy. Si sonnies tous confus par vous;

Ne voel c'autres en aist anoy; N'ot oncques mais frère entre nous
Tout a vo gre l'amenderai Ne deuant moy ne en ma cure
Et la penitance en ferai, 15 Qui ossasi faire tel laidure; -15

Et vous, prijes a dieu pour mi La maison vous couuient widier.


Que il me gart par sa miei'ci. De conpagnon n'auons mestier
Signour. i(ui cascun jour peccons, Qui en la sainte conpagnie
Pries nous doit aler cis respons. Voelle mener sa lecerie;
Qui si fu plains d'umilito 50 \ le porte tost en aies. 50
Que cou que n'auoit endestc nous ne retournes:
.laniais viers
Voloit paijer et conparer Foy que je doy a dieu porter
186 VIE DE SAINTE MARINE.

Pour nient paries de demorer. Plus est es cieus la joie grans


Tost poroient ycstrc li IVere D'un peceour qui se retrait
Entliecie de vostro misère. De malisce et pentance en fait
Quant la sainte viergene entent Que ne .soit de nonnante juste:
Vi3' Que partir l'ostuet del couuent, 5 Se vous tous jours droituries fustes, o
Dolante fu et esbahie; Ja pour cou ne jugies autrui,
A terre va, si s'unielie, Car ne deues jugier nului;
A vois escrie a son abbe : Vns seuls juges est qui tout set,
Mierci pour dieu de magestc Orguel sur tous les visces het;
Se j'ai pecie. je cesserai 10 Dou farisijen leut aues. 10
Et a vo gre l'amenderay : Qui par orguel fut condanpnes,
Qui justice voet faire et droit Et le puplican essauca
Miséricorde le reçoit; Diex pour cou qu'il s'umelia;
Pour dieu soijes misericors, Biaus pères ne me descacies,
Si trauiUies mon kaitif cors: 15 De seruir sui apparillies 15
Il n'est grietes ne abstinence Tous les frères a mon pooir.
Que je n'i aie pascience; Dist li abbes ja n'aies espoir
:

Ne crieng angoisse ne martire, Que vous mais ceens demores,


Ne me poes pas trop afilire. A le porte tost en aleis,
Mais que vous eaiens me laissies ; 20 Trop longuement poes plaidier, M
L'ireur doit estraindre pecies; Proijero ne vous a mestier,
Don rice lionrne vous ramenbres Aies vous ênt, je le vous conmant.
Dont en l'euangille trouues, La sainte viergene tout plorant
A qui se lils parcon requist Les frères encline et l'abbe.
De son auoir et il li list; 25 Ne vous saroie la grietc
Son père et ses amis laissa, Qu'elle ot au coor conter ne dire,
En lontains pais s'en ala. Qui tantost le deuist ochire,
Si respandi en lecerie Ne fust elle si espierdue.
De la sustance sa partie. A le porte s'en est venue,
Et quantil n'ot mais que despendre 1 30 ( )
On li ouuri, elle s'en ist; 30
Ne garnement qu'il peuist vendre, En son proi)os frema et dist
Pourpensa qu'il retoura Que de la no se partira;
A son pore, si li prira De mesaiso pour tant mora ;

Qu'il le recoiue en sa maison En tristrece, en angoisse, en plour,


Aussi conme .j. leuwi garçon; ;35 Fu a le porte nuit et jour; ob
Quant li pères sot sa venue, Lors ot trop caut et puis trop froit,
Mieruelle a grant joie eue ;
Souuent y ot et fain et soif,
Enconti-e ala, sel conjoy, N'i ot lit fors la terre dure
De rice robe le viesti, Et del firiuauienl couureture ;

Se le fist caucicr de nouuiel -10 La robe yert poure et descliireo 10


Et li mist el doy son aniel; Vtcl vie a .iij. ans meneo ;

Les amis mande enuiron soi: Tout passoit l'angoisse de fain.


Signour. dist il, liestijes o raoy, Car d'une boucle de pain
Mes fils est de mors suscites. Del tout viure le couuenoit
Péris estoit, s'est retournes: 15 Et pour dieu laiens demandoit. 15
Il mengier grant et pleniei';
tint Des opprobes et des lais dis,
Ne se doit nus bons esmaier De cou n'est il contes n'escris;
De recouurer miséricorde. Cascuns le gabe et monstre au doit,
Mais que de son mal se ramorde Do nul honmo confort n'auoit,
Et qu'il en soit vrais repentans: 50 |
N'oncques de sa bouco n'issi 50

(1) Cod. ilesdesiienilic jjur erreur.


VIE DE SAINTE MARINE. 187

Que ne l'ouist bien descrui. Diauble ne le puet onlacicr.


Quant li abbcs ylluecq pnssoit. Vn pou lairons île li ester,
Tantost apparillio esloit, Car de celi volons parler
Deuant lui se jettoit, en crois, Qui a toit l'auoit difl'amee,
Mierci crioit a haute vois. 5 Pour quoy yert de laiens getee. 5
Signeui', asses aues leu Auoecq son pei'e demora,
Coraont pluiseurs sains ont vescu; Tant que d'un fil so deliura,
L'un oy loer de pascience Se le nouri jusques a .iij. ans.
Et l'autre de yrant abstinence, Li estes, qui estoit dolans
Le tierc de grant liuuiilite, 10 Que sa fille nourice estoit, 10
V de force, v de caritc. A autre cose ne beoit
V de souffrir cruel niartire, Mais que li enfes aagie euist
Mais je ne soc oncques tant lire Que il deliurer s'en peui.st.
Que je peuisse coer trouuer Prendre le fait a sa maisnie
Qui plus fcist a conmander 15 Et porter droit a l'abeie, 15
De constance ne de viertu. Car bien sauoit la vérité
Se la pure dame ne lu. Conment li abbes ot jeté
En cui jhesus vot habiter; Frère marin de la maison,
A celi ne doit conparer Qui a fait satilïaction
Nulle riens qui d'autre nasquist, "20 Et demoroit deuant la porte. iO
Car diex se tresoriere en fist A lui tout droit l'enfant enporte,
De toute grasce entiremenf. Car il cuidoit par vérité
Mais, après li, ne sai connient C'autres ne l'euwist engenre.
Je puisse d'autre plus tenir, Si corn sa fille le disoit,
* Seloncq cou quo je puis sentir, Sj Qui en mentant le deceuoit. '25 ' f- 133'

Car s'elle l'uist saintelije, Deuant la porte le trouua.


Ausi com il lu geremie Moult fièrement l'araisonna :

V li baptiste sains jelians, Frère marin, dist il, oiji's;


Si estoit il asses poissans. Ichi vous a mis vos pecliies.
Ne no deuwist estre basmce 3(1 Tous jours vient en la fin <iui conte, 30
De la viertu qu'elle a moustrec, Moult deueries auoir grant honte
Conment se contint sa biautes Quant de si boine conpaguie
A souffrir si grant pouretes, Estes hors par vo lecherie ;

Quant li mondes, s'elle vosist, Chou que vous brasastes buues,


A grant désir le reeuist ; 35 Ja de nului plains n'en seres; 35
S'a peciot tournast son ceuiin. Je vous amains vosti'e hastart,
Bien euist pain et car et vin Je vous di bien qu'il m'estoit tai't
Et bielles robes et biaus dras, Que jeu en fuisse deliures;
Mais ne prisoit riens tels solas; Si conme le Vostre le wardes,
En dieu auoit tout son coer mis, 40 •Che poise moy, sacies de fi, 10 ' L 134'

Si par estoit d'amour espris, Que je tant le vous ay nouri.


Com fiers (pii art en la foui'naise. La sainte vierge ot la paroUe,
Griete ne sentoit ne mesaise. Ne respondi [)as conme folle ;

Si corn .j. peu d'iauwe delfaut, l'renfiers pensa i|u'elle feroit.

Quant elle ciet sur le fier caut, lô Mais angoisse le destraindoit; 45


Nient plus ne deiiioroit a li De toutes pars ne sot que face.
Temptation de l'anemy. Bien voit que son avvet 1'e.scace
En dieu estoit toute remise ;
A trouuer pais à son abet;
Ne le pooit en nulle guise D'autre part, voit la pourete,
Diauble decoiui'c ne enconbrer, 50 Que n'a dont se puist .soustenir : 50
Ne tant s'en seuist il pener, Que pora elle dont partir
Car qui se seit humelijer A cel enfant qui la demeure?
188 vif: de sainte marine.

De pitip teni'cmpnt pleure. Humblement l'ont araisonnel :

Mais fo}' le tient et espérance Biaus pères, de vous nous lions ;

Si qu'elle n'a de riens doubtance i D'une besongne vous prions


Si est de carite esprise V li couuens trestous s'acordc
Que vens d'auersite, ne bise, 5 Que vous faites miséricorde
Ne yauwc de tribulation A nostre frère qui la hors
Ne li estoit se joie non. A trauillie loncq tanps son cors;
Cil (|ui l'enfant ot amené. Tant y a mesaise endurée
Quant a son parlement line, Qu'il n'estame de mere nee
11 le guerpi, si s'en tourna. 1" Qui pitié n'en deuist auoir;
l.ienfes ploraut demora. Bien deueries ramenteuoir
Quant la sainte viergeno voit. Sa piuwe conuersasion
Qui <le carite très ardoit. Et sa boine deuosion;
Sans toute ordure de pecic, N'auoit .j. si obedient.
Jlisericors de grant pitié, 15 A tous faisoit de lui present,
Nette de cors et inocens Oncques tant ne fu trauillies
Et de coer humble et pascient, Que a tous ne fust apparillies:
L'enfant en se garde reçoit; A labourer s'abandonnoit.
La boucie c'on li donnoit, En orison tout se fondoit ;

Laiens le partissoit par nii; 20 .Mieruelles nous deuons douter •20

En pourete le nouri
tel Quant li diables le pot tourner
Deuant la porte o li lonc(| tanjis. \ peciet faire a nul endroit,
Qui loi-s veist, petis et grans, Coer qui a dieu si ajoins estoit;
Tout le gabent conmunement : Pour dieu, aijes de lui mierchit,
Ne saroie penser conment ib Car bien saues qu'il est escrit
Le peut endurer ne souffi'ir: Qui misericors ne sera
Tout li nions .se doit esbahir. Que miséricorde li faura;
Com je poroie tout pour aler Quant il la voloient tourner
Quant on poroit .j. coer trouuer Ne fait mies a oublijer;
Ensi de pascience arme. 3Ci La passience si très gi-ans 30
As l'rere fu dit et conte Qu'il a moustree par .v. ans.
Si com la mescine enfanta Se dieus ne l'euist soustenu,
Et corn lor estes amena .
Ne peuist mie auoir vescu;
A frère marin son enfant. Si longuement en tel laste
Et qu'il le reçut maintenant 35 Ne sera jamais oublie ;

Sans tencon et sans contredit. Plus yert d'umilite loes


Lors cuident bien trestout de li Que dou pechiet ne soit blames;
Que, s'il de cou ne fust coiipaubles. Et ne pécha li rois dauit,
Que ja ne fust si mesuraubles, Que diex meismes auoit eslit

Car s'il ne l'euist deserui 40 Et de sainte tout sourmontoit 10


,1ane s'en fuist teus ensi. Le peule que tout gouurenoit?
Nequident parmi le peciet Salemons, qui tant eut de sens.
De sa penitance ont pitiet En pecie déclina son temps:
Et dient tout conmunement Bien saues que sansons li fors
Qu'il le maincnt trop roidement, 15 Fu ains tanps et ains en remors 45
Car li trauaus que il atrait Par vne fenme ama. qu'il

f. iW *
Asses souffist a son mefïait. Et des autres asses y a
Toute se doet la conpagnie Qui ceus sont et releues
De l'austerite de sa vie; Plus fors c'oncques n'orent estes;
Quant ramenbrent se piuwe enfance, 50 \e nous deuons aseurer
Doleur ont de sa meskeance. Quant nous veons ehiaus reuierser
Conmunement vont a l'abet. Qui iilus sont fors que ne soions;
VIE DE SAINTE MARINE. 189

Par yaus castoijer nous douons Et tous les conmandise fcres


Et tenir en humilité; Qui sont a faire en l'abeie ;

Faire deues sans cruauté .J. tels paine vous est taillie

La justice dou pecoour. A tous les jours que viueres ;

Car l'elonnio croist erreur 5 Cel enfant que vous amenés,


Et deboinairete retrait Pour acoisier les mesdisans.
A bien celui qui a niellait; Le souffrons o nous ceens;
Receues nostre compagnon Se de nous anies ne fuissies, r. 13.5'

Qui bien a deserui pardon; Jamais o nous n'abitissies.


S'il a par meseeanco erre, 10 La sainte vierge respondi : 10
Jamais ne li soit reprouuc, Biaus pères, le vostre mierclii.
Nous vous en prions boinenient. Qui a tel mestier m'asenes:
Li abbes son respons lor rent : Or mi' sanle que buer fui nés,
Signeur, bien oy que vous prijes; Jlieus l'ains que l'onnourd'un roiaume;
Se la cose ne fust si gries, lîJ De tout mon cocr, de tout mon ame, 15
Ja n'en partisies escondi, Loe et mierci mon ci'eatoui'
Mais bien saues qu'il a o li Que de moy, kaitif peceour,
L'enfant qu'en peciet engenra; Ains ne daigna guerpir la cure,
Qui le père receuera Si m'a deliure sans arsuro f. I:i5'

Conment laira l'enfant la hors"? 2(i Del feu de tribulation. -30

Xe cuidies, se c'est vostre acors. Lors acuet sans confusion


L'un et l'autre receuerai. L'ofli.sco c'on li conmanda,
Ensi con je deuiserai. Et nuit et jour se trauilla.
Quant li couuens l'abet entent, A tous seruir s'abandonna
Grant joie ont conmunement. 25 Et leur mondisces netliat, 25
Bien dient tout que c'est leur greis, Et lenoit bien que n'cstoit mie
Et dist li abbes or aleis.: Dignes de si grant signourie.
Se le faittes venir auant N'ot gaires en tel point este
Et amenés o lui l'enfant. Quant le loia d'un enfei'mete:
Li aucuns d'iaus i sont alot, 30 Cil qui l'amoit de tout son coer 'M
Qui asses tos l'ont amenet: Ne volt pas souffrir a nul fuer
Mais, quant la sainte vierge voit Que demorast en tel vieute.
Que on la porte li ouuroit Car l'oudeur de s'umilite
Qui fremee li ot este, Auoit sourmonte tous les eieus;
Longuement de joie a plore. 35 De s'amour estoit enlaeies; 35
V qu'elle son abbe choisi. Li rois des rois si l'apella :

As pies li va crier merclii. Ma suer, ma pensée, venes ca;


Li abbes le fait sus leuer. De vous ne me puis consirer.
a araisonnei-
Si l'a pris : En mon jai-din vous voel mener;
Frère marins, \ostre pecies 40 llkiecq iest la vigne llorie 10

Greues nous a et auillies. Et la tourterelle y est oie;


Et loncq et pries en auons blasme. Ma douce amie, a moy venes.
Car tos voile mauuaise lame, En canbre de roy enleres ;

Et ne cuidies li couuens tous Li solasde vostre biaute


A doleur et pite de vous; 45 .\ mon coer trait et eniuire: 45
Tant ont vo besongne moustree Venes, ma coulombe sans liel,
Qu'otroije vous est l'entrée, Je vous ay aprestet le ciel ;

Mais, pour cou que vous fait aues Trop vous a li mondes trieulee,
Chou dont oncques ne fu nonnies Mais tant ycstes myeus acemee ;

Autres frère de la maison, 50 Pins blance vestes que fleur de lis, .50

Par tel couuent vous receuon Viesture aues de samis.


Que tous les frères seruires Rouge est vo bouce plus que sans,
190 VIE DE SAINTE MARINE.

Les dens aues menus et blans. Et li dient qu'il ont trouuet.


Ne deues a vilain sieruir, Illuecq s'en vint, on li moustra,
nioy vous en couuient venir. A tiere quiet, si s'escria :

Ne dcsiroit tant riens la belle Las raoy, kaitif, que deuenray,


Conme celui veoir qui l'apello; 5 Quant si crueus estet vous ai,
Embrncier le vot par amour; La douce espouse jhesncrist?
Celui ijucroit et nuit et jour; Oncques mais cou fenuie no list:
Pc sou sancq vremelle estoit. Creatui'o Ijoine euwiroo,
Et nette et bianco le l'aisoit. Conment vous yestes vous colee ?
Quant oit le vois son ami, In Conment aues vous endure lu
Li ame en a le cors guerpi ; Con que soufl'rir vous ai donne
El ciel l'ont li angele portée A tort sans la vostro dosiorte?
Et a son espeus presentee. Vos est li «ains, moi est la porte :

La ot grant fieste et grant solas Se vous fustes pure a la vie,


Quant il le tint entre ses bras, 15 Or n'iestes vous pas empiric
Icil qu'elle tant desiroit; Quant a dieu yestes ajousteo
Nus coers penser ne le poroit. Et de sa doucour enmielco;
C'est cose c'on ne puet retraire Pour dieu, dame, merclii vous ]i>o\ :

Ne dire, si s'en couuient taii'o. .Je en boine l'oy.


le faisoio

Asses tos vint qui s'enpiorcoit ^0 En ferueur de religion: M


Que marins trespasses estoit; Moût ay au coer grant niarison
As frères lu dit et nonciet Qu'aues soufliert si grant misei'o;
Et on sont tout mioruilliet.
il Celet m'aucs vostro misterc;
Entours le cors sont asamblot. Vous yestes fonmo do viertu,
Et le trouuorent deviet. 25 Ains plus viertuouso ne fu, •25

A abbet le vont noncier.


lor Se ne l'u la vierge marie;
Et il lor respont sans targier : Moût lu danme judit prisie
f. 13G' ' Signeur,
ce vous donne a soulir Qui .j. prince de grant pooir
Que vous deues pedes crcniir: Osa si sutilment doceuoir,
Cestui vees apiertement ilH Le clef li copa de s'espee, :îu

Qui mors en est soudainemoul ; Par cou fu de mort deliurcc


Tout cou li a fait ses pecies, Toute la gent que dieu cieoit :

Qui tant est aniens et gries La el encore ramentoit


Que diex no voet, si con j'cspoir, L'oscriture pour .j. tirant
Sa jienitance recouoir: oô Qu'elle ocist d'un lier en doi'uiaut.
Lauei' le faistes et viestir La tioste parmi l'onfora,
Et loncq de ceens enfouii'; Le peule dieu en di'liura;
N'est drois qu'en la sainte abeio Et de vous, danme, que diray?
136>
f.
Soit sa karongne enseuelie. •
A cui conparer vous poray?
Icil sont au cors repairiet; in Qui ot oncques plus grant victoro, -1(1
De sa robe l'ont despoulliet. ftont vous deuons mettre en momor
Si l'ont pour lauer esteudut. Les diaubles aues vaincus.
Lors s'ont il tout apercent Le monde et son pooir confus,
Que bien estoit entr'iaus celée. La car justicie et dontoe;
La mainte larme ploree.
ot 15 Piere presieuse ensieree 45
A vois escrientque ferons. : Et valee d'umilite,
Qui tant viers li mespris auons? Tresoriere de carite,
Qui ot ains mais coer si très fort Conme je sui deceus de vous!
Qui tant pouist souffi'ir a tort, Que ne vous fui ge ot pius et dous?
Com a souliert ceste sainte aine? 50 Ma glorieuse vierge eslite. 511

Ne cuidions pas qu'elle fuist l'ennio. Ne me rendes pas le mérite


Courant s'en tournent a l'abbet Seloncq cou que j'ai descrui:
VIE HE SAINTE MARIXE. 191

En carite vous pri niicrci. Illuecq redrecent li contrait,


Li moine l'en ont sus leue. Ly aveules y sont ralume,
Le saint cors ont pris et laue, Et autre nieliaing cure. ' ^- I^''

Ensevelit l'ont et viestut ;


Grant honnour crut a l'abeie
Asses y ot cantet et lut, Par la dannie de sainte vie 5
Puis l'emportèrent au mousticr. Pour cui dieu miracle fait.
Les li voellent la nuit velliei'. Qui le monde et lui meisme lait.
Honneur li désirent a faire, Et dieu qui ert en humilité
Alumer l'ont grant luminaire: Ill La couronne ara de clarté
En deuotiou et en plour Deuant dieu permenaublemenl : Kl
Gantent leur saumes jusques au jou Mais cieus qui au monde se pi-cril.
Et li abbes s'apparilla. Si le tret et decort pecies;
De boin coer messe li canta. Ne se garde s'est enlachies.
Dedens le moustier lu pauee De tant de las n'en puet issir,
La fosse lenr il l'ont entieree. Et diaubles qui ne set dormir l.ô

Et diex, qui a lui l'ot saisie, Par boidie tant le pourmaine


Volt qu'elle l'uist glorefije Qu'il esten permenable paine.
En terre ou elle auoit este Qui en paradis voet entrer
En grant niesaise et en laste. 20 Humilité doit accatter;
Si avint, meisnie le jour Chou est la piere presieusc 2U
Qu'enterrée lu a honnour Qui l'ai-me de dyeu espeuso.
l'ait

La sainte aneelle jliesucrist. lions qui hunielijer se voet


Que celle qui blasnie li dist. En lui meismes trouuer poet
La lille l'oste de laiens. J5 La matere d'umelite.
Dont auant conte mes ronmans, S'il bien congnoist sa pourete 25
Pierdi le sens, si esraga. Et a dieu repart tout son bien,
Et diables ou cors li entra. Sans cui il ne puet faire rien.
Loije ausi conme dieriiee Tant vaut et poet humelites
Li a ses pères amenée :
Qu'elle a de pai-adis les clés;
.vuj. jours tous plains y demora, Nus n'i puet entrer qui ne l'a, :iii

Tous li couuens pour li pria: Nés li angeles qui trebuca


Au jour l'a deliuree
.vij". Quant perdue humelite.
ot
Celle dannie boine euwiree. Boin acquere tel vieute:
l'ait

Lors conneut elle veritot. C'est proece de grant valour;


Si a le chevalier nonmet C'est onguemens de boine oudoui-, :'.5

Qui l'enfant engenra de li. Qui trespierce trestous les chieus,


Si conme l'ay douant escri. Qui adoucist tous les me.squies;
Par le pais en kourt li lame: Cou est la vraie médecine
La gent s'esmuet par le royaume: Qui la sainte vierge marine
Li voisin de la region Garda tous jours de l'anemi 10
\ vienent a procession, Et a le mort le conduisi
Le saint cors voellent visiter En joie durable et entière
Et son benefice eujpeti-er. Ou diex nous maint par sa prijere.
Le lieu en tinrent en ciertet.
Dieu ont niiercijet et loet Amen. Exiilicit.
Qui pour ses sains niei-uolles fait.
VIII

TEXTE ÉTHIOPIEN
PUBLIÉ PAR

F. M. Esteves PEREIRA

AVANT-PROPOS
La version étliiopienne de la Vie de sainte Marine est con-
tenue dans le Synaxaire de l'Église d'Ethiopie, le quinzième
jour du mois de naliasê.
Le texte de cette version, qui est donné dans les pages sui-
vantes, est transcrit du manuscrit étliiopien 1-28 de la Biblio-

thèque Nationale de Paris. Ce manuscrit, en vélin, est composé


de 230 feuillets de 0",3.J5 x
0°',31.!). Chaque page a trois co-

lonnes de 28 lignes; et chaque ligne a de 11 à 15 lettres. La Vie


de sainte Marine est contenue dans les fol. 20r et 202'. Ce
manuscrit a été exécuté pour un certain Atenatevos (Athanase),
dont le nom et celui de sa femme Kàtôlikàvît (Catholica) sont
mentionnés dans l'invocation qui termine ciiaque article. Il a
été écrit au xviii" siècle (1).

La version éthiopienne de la Vie de sainte Marine provient du


texte arabe contenudans le Synaxaire de l'Eglise copte le quin-
zième jour du mois de masori, et publié par M. E. Blochet (2).

(1) Zotenberg. Catalogue des manuscrUs éthiopiens de la Bibliothèque yaiiiinalc:


Paris, 1877, p. 193 ot 195.
(i) Voy. p. 99-110. Cf. Angelo Waï, Sciijitonon eeteritm nova colleclio, vol. IV.
Codices arabici, p. 120, messoris die lu.
Bibliothèque Nationale : ms. du fonds Éthiopien 128 (xviii* siècle), f"' 201»-202').

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L 3 Ms fl)>nT :; - L t, Ms h-tt?:"ld'n •• I ' M^ 9"ftA =

«W»rtA :; - L. 8 Ms. K^n^h ••: - L. 10 Ms. <{.^ :: - L 22 Après ^fll.^ :

iiianqupiit quelques mois.


l!l(j viK HE sAixTP; mahink.

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1 Ms. >iCM- : - L. 10 iMs. OIIR'

I
TRADUCTION

Le quinzième jour du mois de nahasè.

Et ce même jour sainte Marina mourut. Cette sainte était la


fille d'un homme chrétien, riche entre les gens les plus riches;
et son nom était Maryam. Et quand elle étnit petite fille, sa
mère mourut, et son père l'éleva dans toute bonne instruction,
jusqu'à ce qu'elle l'ut grande comme une femme. Et son père
voulut la marier, et s'en aller se faire moine dans un couvent
.
parmi les monastères du désert d'Asqetes (1). Et elle lui dit : « <>

mon père, pourquoi sauves-tu ton âme, et perds-tu la mienne? »

Et il lui répondit, et lui dit : « Que puis-je faire pour toi,

puisque tu es une femme'.' » Et elle lui dit : « mon père,


je quitterai mes habits de femme, et je revêtirai des habits
d'homme, et je te suivrai. « Et alors elle se leva, et coupa les
cheveux de sa tète, et revêtit des habits d'homme. Et [le père],
quand il vit la fermeté de son cœur, pendant qu'elle luttait pour
réaliser son désir, donna tous ses biens aux pauvres et aux
malheureux; et il en garda une petite partie; et il changea le
nom de sa fille et il l'appela Marina. Et après cela il la prit

avec lui, et la conduisit vers le désert d'Asqetes, et entra dans


le même monastère, et demeura dans une grotte avec sa fille

pendant dix ans, en se mortifiant. Et après cela son père, de-


venu vieux, mourut; et la sainte Marina resta seule; et elle re-
doubla le jeûne, et la prière, et les veilles. Et l'abbé du monas-
tère envoya la sainte avec trois moines à la ville à cause des
affaires du couvent, parce qu'il ne savait pas qu'elle était une
femme, mais elle lui semblait rive un jeune homme, car sa
voix était faible à cause de sa grande soumission. Et quand elle
fut partie avec les moines, ils logèrent dans une hôtellerie; et

(1) Scété.
198 VIE DE SAINTE MAKINE.

dans la même nuit [un jeune homme vint loger dans la nuMue
hôtellerie, et] (1) il vit la fille du maître de rhôtellerie, et il lui
corrompit sa virginité, et il lui dit : « i^iuand ton père te de-
mandera Qu'est-ce qui t'est
: arrivé'.', dis-lui : Marina, le jeune

moine, est celui qui a corrompu ma virginité. » Et quand elle


fut enceinte, et que son père l'apprit d'elle, il l'interrogea, et lui
dit : << Qu'est-ce qui t'est arrivé, ma fdle, et qui est-ce qui a cor-
rompu ta virginité? » Et elle répondit, et lui dit : « Marina, le

moine, est celui qui a corrompu ma virginité. » Et son père se


leva, et se rendit au monastère, et commença à maudire les
moines. Et quand la rumeur de ceci fut arrivée jusqu'à lui,
l'abbé du monastère l'interrogea, et lui dit: « Pourquoi maudis-
tu les moines, et ne crains-tu pas Dieu'.' » Et [le père] lui ra-
conta ce qui était arrivé à sa lille; et il lui dit : « Marina, le

moine, est celui qui a corrompu la virginité de ma fdle. » Et


quand l'abbé du monastère eut appris cela, il s'attrista beaucoup,
et il lui sembla que cela était vrai. Et l'abbé du monastère fit

venir le maître de l'hèitellerie. et lui dit : « Cache cette affaire,


et ne fais pas honte aux moines devant les laïques. » Et après
cela l'abbé du monastère appela Marina, le moine, et le blâma,
et le maudit; mais la sainte Marina ne savait pas le motif pour
lequel il la blâmait; et quand elle se fut assurée qu'il s'agissait
de sa pureté, elle pleura, et se prosterna aux pieds de l'abbé du
monastère, et le pria en lui disant » Je suis un jeune homme; :

j'ai péché: pardonne-moi mon péché. » Et l'abbé du monastère

se fâcha contre elle, et la chassa du monastère. Et elle demeura


en dehors de la porte du monastère jusqu'à ce que la fille du
maître de l'hôtellerie donna le jour à un enfant. Et son père
apporta l'enfant, et le présenta à Marina, et le lui jeta vivement,
et elle prit l'enfant.Et elle rôdait près des portes [des habita-
tions] des pâtres de bœufs et de moutons, et elle leur deman-
dait du lait; et elle le donnait à boire à l'enfant. Et après cela
elle redoubla les jeûnes, et les prières, et les mortifications. Et
la sainte Marina demeura en dehors de la porte du monastère
pendant trois ans; et après cela les moines s'assemblèrent, et
demandèrent à l'abbé du monastère, qu'il eût pitié de Marina,

(1) 11 y a ici uiip lacune clans le texte. Daîis la traduction on a suivi la version
arabe, et ce qui est dit dans le texte, p. 196, 1. -'5.
\\K DE SAINTE MARINE. 199

et qu'il la fit rentrer dans le monastère. Et il accueillit leur

prière; et après cela il lui donna une lourde pénitence pour


qu'il tut avec les moines. Et la sainte faisait des travaux péni-
bles, et faisait la cuisine, et balayait, et transportait les or-
dures, et les jetait au dehors du monastère, et puisait de l'eau,
et la donnait à boire. Et après cela l'enfant grandit, et devint
moine et lorsque la sainte Marina eut vécu quarante années
;

dans ce monastère, elle fut malade trois jours, et mourut en


paix. Et quand l'abbé du monastère apprit que l'abba anba Ma-
rina était mort, il ordonna qu'on sonniit la clociie avant de l'en-
sevelir. Et quand on lui enleva ses habits, on s'aperçut qu'elle
était femme; et tous les moines s'écrièrent, en disant: « Ayez
miséricorde de nous. Seigneur (1)! » Et ils s'étonnèrent beau-
coup, et glorifièrent Dieu; et ils annoncèrent à l'abbé du mo-
nastère ce qui était arrivé. Et l'abbé du monastère arriva, et en
voyant s'étonna, et pleura sur ce qu'il avait fait contre lui. Et
après cela il envoya des messagers, et il fit venir le maître de
l'hôtellerie, et lui annonça que Marina était une femme; et
quand il la vit, il se repentit de ce qu'il avait fait contre lui. Et
[les moines] l'ensevelirent, et inclinèrent leurs tètes, et de-
mandèrent la bénédiction de son corps. FA un moine, qui était
borgne, [vint] craintif, et [Dieu lui rendit] son œil aussitôt. Et
après cela ils ensevelirent Marina avec beaucoup de larmes, des
psaumes et des chants. Et voici que Dieu ordonna à Satan, et
celui-ci prit la fille du maître de l'hôtellerie, et le même jeune
homme, qui avait corrompu sa virginité; et [Satan | les en-
traîna, et les châtia jusqu'à ce qu'il les fît venir à son tombeau ;

et ils avouèrent leur péché de\;int tout le monde. Et il se pro-


duisit à son tombeau beaucoup de miracles et des prodiges in-
nombrables. r>ieu ait miséricorde de son aimé Atenatevos par
l'intercession de la sainte pendant le siècle des siècles. Amen.
Salut à Marina, qui, de sa nature, étant une femme, fut sem-
blable à un moine, lorsque le père de la fille la calomnia; et salut
à Krestina (2) patiente dans ses nombreuses souffrances, je glo-

(1) KÛpiE, iléridoi.


(2) D'après le Synaxairc rthiopien, dans le quinzième jour du mois de naltàsô
on fait aussi la commémoi'ation de la niai-tyre sainte Chi-istine, de Tyre, fille de
Rabanus, tribun. (Zotenberg, Catfiloijue des inainiscrils élhio/jiciis île In Hiblio-
Ihèque Xationale; Paris, 1877, p. 103.)
200 VIE DK SAINTE MARINK.

ritie les sept princes (?) et je dis : Alleluia!, et à Lavaranyon(l),


qui a été consumé dans le feu.

Salut à Marina, qui, bien qu'elle lût semblable à un jeune


homme, faisait ressentir les effets de sa sagesse aux fn'Tes du
monastère, quand un différend s'élevait entre eux. Quand elle

parlait, alors tous l'écoutaient; ils discutaient, et ils contestaient


à voix basse, à cause de sa grande soumission et de son exces-
sive mortification.
aux ministres de Dieu, à tous ceux qui semèrent
Salut, salut
les paroles dans le cœur des fidèles. Quand ils se sont
de la vie
rassemblés aujourd'hui pour les funérailles de lu Vierge (2), les
vivants ont recouvré la vue, et les morts sont sortis du tom-
beau.

(1) Laurentios (Laurent), arcliiiliaciv, martyr sous Déce. (Zotenberg, op. ril.,

p. 193.)
('2) Le poêle chante dans le même jour In l'cunion des Apôtres, faite pour ac-
complir l'ensevelissement (pollinctura) du corps de la Sainte Vierge. (Ludolphi,
Comment, ad hisl. aeth., p. 4'25 et .136.)
OFFICE
DE

SAINTE MARINE

TEXTE SYRIAQUE

AVANT-PROPOS

L'office en langue syriaque ( 1 ) de sainte Marine, dont le texte


est donné ci-après, est inédit. En effet, on ne le trouve pas
dans le recueil des offices propres de l'Église maronite, qui a
été publié aux frais de la Propagande, par les soins de A. Ec-
chellensis et de F. Nairon (2); c'est dire qu'il a été composé
postérieurement à cette publication. Si, comme on l'admet,
sans pouvoir d'ailleurs le prouver, il a pour auteur le pa-
triarche Joseph Estéphan, qui a gouverné l'Église maronite
de 1766 à 1793, il aurait été rédigé dans la deuxième moitié
du xvHi" siècle. Plein de longueurs et de redites, il a tous les
caractères de ces offices de date récente, composés surtout pour
des moines sans grande instruction. Sa valeur littéraire est
peu considérable et son importance au point de vue historique
est moindre encore. 11 y a lieu, malgré cela, de le publier,
d'abord parce qu'il complétera la série des textes relatifs à
sainte Marine, ensuite parce qu'il est classé parmi les offices

(1) Seules quelques oraisons sont en langue arabe, quoique écrites en carac-
tères syriaques.
(2) Rome, 165B-I666, Z vol. in-l'ol.
202 VIE DE SAINTE MARINE.

spéciaux qui sont admis dans l'Église naaronite. Sans doute ces
offices ne sont pas obligatoires; mais ils sont toujours chantés,
à leur date propre, là ofi illexte imprimé ou ma-
s'en trouve un
dans certains monastères et dans quelques
nuscrit, c'est-à-dire
paroisses pourvues de chantres assez instruits et assez nom-
breux.
On trouvera, à la fin de cet office, le trisagion jacobite qui,
sans doute, ne devrait pas figurer dans les prières d'une Église
catholique. Je crois, toutefois, qu'il ne faut pas attacher à ce
fait une importance exagérée. A l'époque où l'office a été com-
posé les Maronites étaient sans aucun doute étroitement unis à
l'Église latine, et, d'un autre côté, son auteur, de science très
restreinte, ne pouvait se rendre compte, comme le ferait un
théologien occidental, de la portée que ce trisagion a pu avoir
autrefois. On ne peut donc, ce me semble, pas plus conclure
de cette invocation à l'hétérodoxie des Maronites, qu'on ne doit
taxer d'hérésie le clergé du diocèse de Paris, qui a conservé
dans son propre des prières d'origine certainement janséniste,
telles que la Préface des Saints.
L'office de sainte Marine se trouve dans une dizaine de ma-
nuscrits, parait-il, conservés pour la plupart dans des monas-
tères. Le texte qui en est donné plus loin m'a été procuré par
le P. Pierre Hobeïka, curé de Basconta, au Lilian, un des prêtres
les plus instruits et les plus obligeants de l'Eglise maronite. Il

a été imprimé à Beyrouth sous la surveillance du P. Cheïkho,


le savant jésuite, qui a bien voulu en corriger les épreuves.
Il était inutile de traduire en entier un office aussi long et
sans grand mérite littéraire. Cependant il a paru bon de ré-
sumer en français et de grouper ensemble les passages qui ont
Irait à la Vie de sainte Marine, afin qu'on pût facilement les
comparer avec les différentes versions de cette Vie, données plus
haut. Avec sa complaisame habituelle, M. l'abbé Nau s'est
chargé d'extraire les passages en question et de les traduire.

Léon Clli:net.
EXTRAITS I)[] L'OFFICE DE SAINTE MARINE

Cette longue pièce a pour titre : « Avec le secours de la sainte

Trinité nous écrivons l'office de sainte Marine, vierge ». Au mi-


lieu des prières, des répons et des hymnes se trouve, plusieurs
fois répétée, l'histoire de sainte Marine. Nous résumons ici les

notions nouvelles contenues dans ces récits :

P. 206 : A Qilmon était un homme nommé Abraham ; il pi'it une


femme qui lui enfanta une fille nommée Marina et qui mourut
bientôt après. Il alla aussitôt au désert, et arriva au monastère
de Qinoubine ; il demanda à devenir moine et prit l'habit après
un temps de probation Un jour il pensa à sa fille et voulut
la revoir. au supérieur du monastère « Mon père, j'ai un
Il dit :

fils et je l'ai laissé dans le monde; je désire beaucoup le voir et

je veux aller le voir si tu le permets ». Le supérieur lui dit :

« Va et amène-le près de nous ». Abraham alla donc à <v>ilmon

il y vit Marina qui voulut retourner avec lui. Abraham refusa

d'abord, puis finit par lui couper les cheveux et l'emmener au


monastère. (La suite comme dans les autres versions avec un
grand nombre de considérations.)
P. 211 Je dirai maintenant, si je le puis, l'histoire admirable
:

de sainte Marina. Elle naquit dans le village de (^>ilmon et elle


habita dans le monastère de Qinoubine, Dieu la choisit dès le
sein de sa mère et la plaça (comme) une lumière sur un chan-
delier le père de la fille .séduite fut rempli de colère et accou-

rut au monastère. Marinos a séduit ma lille, dit-il au supérieur


elle resta durant quatre ans sur la porte du monastère
Viennent ensuite trois pages de carchouni (arabe écrit en
caractères syriaques), p. 212-214, puis des prières qui pourraient
convenir tout aussi bien à une autre sainte avec cependant
de fréquents rappels de l'histoire de Marina qui revient de
place en place comme le leitmotiv d'une partition, par exemple
page 12 Il y avait un homme qui voulut se faire moine; il
:

avait une petite fille et elle lui demandait qu'il l'emmenât


avec lui et la fit habiter avec les frères. Il la repoussait et ne
^04 VIE DE SAINTE .MARINE.

|p voulait pas; ilveux être religieuse, je fe


lui disait : « Si tu
conduirai dans un monastère de vierges ». La jeune fille aimée

et chérie versa des larmes et elle persuada son père en lui di-
sant « Père cher et aimé, sache que je t'aime heaucuup, et
:

que je veux te voir tous les jours, et que je ne puis vivre loin
de toi, prends-moi avec toi, donne-moi des vêtements d'homme,
et je vivrai avec toi «

P. 225 : Sainte Marine brillait au temps des rois chrétiens,


elle était vierge; Dieu la choisit dès le sein de sa mère; dès
sa jeunesse elle quitta le monde, car elle résolut dès sa jeunesse
de prendre joug du roi Messie.
le

P. 226 Seigneur, donne intelligence, parole et science à ton


:

faible serviteur pour raconter l'histoire de cette vierge, fille


d'Abraham de Qilmon sa mère niounit quand ; elle était encore
enfant et elle demeura orpheline.
P. 236 Marina durant quatre ans pleura nuit et jour et sup-
;

plia ceux qui entraient au monastère et ceux qui en sortaient


(le prier pour que le Seigneur Dieu lui pardonnât le péché
qu'elle avait cumiiiis...
P. 237 Il y avait un fidèle qui faisait de grandes aumônes
;

aux moines de Qinoubine; il rencontra Marina et l'obligea à


aller chez lui. Ce fidèle avait une fille qu'un méchant séduisit,
et ce méchant lui dit Quand ton père t'interrogera, tu diras
; <>

que c'est Marinos »...

P. 2.53 On la compare à tous les personnages de l'Ancien et


;

du Nouveau Testament Moïse, Élie, Josué, Samson, Judith,


:

Esther, Pierre, etc.


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VIE DE SAINTE MARINE. 209

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212 VIE DE KAINTE MARINE.

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VIE DE SAIXTK MAlllXE. 213

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214 VIE DE SAINTE MARINE.

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VIE DE SAINTE MARINE. 215

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216 VIE DE SAINTE MARINE.

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VIE DE SAINTE MARINE. 217

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218 VIE DE SAINTE MARINE.

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VIE DE SAINTE MARINE. 219

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220 VIE DE SAINTE MARINE.

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VIE DE SAINTE MARINE. 221

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222 VIE DE SAINTE MARINE.

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VIE DE SAINTE MARINE. 223

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224 VIE DE SAINTE MAlilXE.

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VIE DE SAINTE MARINE. 225

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226 VIE DE SAINTE MARINE.

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VIE DE SAIXTR MARINE. 227

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228 VIE DE SAINTE MARINE.

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VIK DE SAINTE MARINE. 229

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VIE DE SAINTE MARINE. 233

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VIE DE SAINTE .MARINE. 235

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236 VIE DE SAINTE MARINE.

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VIE DE SAINTE MARINE. 237

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238 VIE DE SAINTE MARINE.

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VIE DE SAINTE MARINE. 239

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VJE DE SAINTE MARINE 241

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242 VIE DE SAINTE MARINE.

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VIE DE SAINTE MARINE. •240

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246 VIE DE SAINTE MARINE.

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VIE DE SAINTE MARINE. 247

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VIE DE SAINTE MARINE. 249

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250 VIE DE SAINTE MARINE.

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VIE DE SAINTE MARINE. 251

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2Û2 VIE DE SAINTE MARINE.

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VIK DE SAINTIO MAItlN'E. 253

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SUPPLÉMENT
AUX TEXTES LATINS, GRECS ET ARABES

Le texte de la Vie latine de sainte Marine contenu dans le ma-


nuscrit Mm. VI. 4 de la bibliothèque de l'Université de Cam-
bridge m'a été envoyé trop tard pour qu'il pût être donné dans
le corps de cet ouvrage. Mais, je crois bien faire en l'insérant
dans ce supplément. L'intérêt qu'il présente se trouve tout en-
tier dans la façon dont il a été rédigé. Il est, en effet, un
remarquable exemple de ce que pouvait devenir un texte histo-
rique, grâce à des remaniements et à des interpolations fan-
taisistes, à une époque où, trop souvent, on n'avait pas la moin-
dre idée du respect avec lequel l'Histoire doit être traitée.
Le procédé suivi par le rédacteur de cette Vie « farcie » est
bien simple. Celui-ci avait sous les yeux le texte le plus ancien
de la biographie latine de sainte Marine, lequelj bien qu'il con-
tienne déjà un certain nombre d'amplifications, n'en laisse pas
muins dans l'ombre divers détails que nous aimerions à con-
naître. Or, tout en le copiant, notre écrivain a comblé ces la-
cunes, en puisant dans son imagination des renseignements
complémentaires destinés à le rendre plus intéressant. Ainsi
cette antique version ne lui disant pas d'où Marine était origi-
naire, il n'a pas hésité à lui donner pour patrie l'Italie, où il

vivait sans doute lui-même. Quant au père de celle-ci, comme


sa profession n'était pas indiquée, il trouva tout naturel de lui

attribuer celle de maçon, ce qui lui permettait de faire de cet


homme un frère convers plutôt qu'un religieux de chœur, et de
dissei'ter sur les mérites auxquels un simple frère peut attein-
dre. Qu'était ce monastère qui abrita sainte Marine, c'est ce
que le premier biographe ne nous a pas appris. Mais rien n'était
plus facile que de suppléer à son silence il s'agissait évidem-
:

ment d'un monastère de l'ordre de Cîteaux , ordre auquel notre


écrivain appartenait très probablement. Lorsque le corps de la
VIE DE SAINTE MARINE. 255

sainte eut été déposé dans le tombeau, divers miracles se pro-


duisirent devant celui-ci. Mais quels miracles? Une plus grande
précision ne pouvant qu'accroître notre édification, nous som-

Stitce de sainte Makisk


dans li; jîirdiii dii Sijiitinaire p:\ti-iari-al do Venise.

mes informés que trois aveugles et deux boiteu.x furent instan-


tanément guéris. Et ainsi de suite.
On le voit, le rédacteur a introduit dans la légende de sainte
Marine des détails de son invention qui, sans aucun doute, de-
vaient plaire à ses lecteurs, mais qui l'ont notablement déna-
turée. Si cette légende ne nous était pas parvenue sous une
forme plus ancienne et plus simple, nous aurions, grâce au texte
256 VIE DE SAINTE M.VUIXE.

de Cambridge, une notion peu exacte de la vie de notre sainte.


Cela prouve combien il faut être réservé dans l'autorité que
roii accorde à des Vies de saints qui ne nous sont connues (jue
par des recensions de date relativement récente, que caracté-
riseordinairement la présence de dissertations pieuses et de
développements littéraires.

Après le texte du manuscrit de Cambridge, on trouvera l'his-

toire abrégée de sainte Marine, telle qu'elle est donnée dans


les recueils de Jacques de \oragine et do Pierre des Xoëls (Pie-
tro de' Natali) et dans la leçon historique du bréviaire de Ve-
nise. Ces récits en prose seront suivis d'une Vie en vers latins
que les PP. BoUandistes ont publiée d'après un manuscrit de
Milan (1) et qu'ilsm'ont gracieusement autorisé à reproduire.

Comme supplément aux textes grecs, je crois devoir donner


la notice consacrée à sainte Marine dans le Ménologe de l'em-
pereur Basile, parce qu'elle n'est pas exactement la même que
celle qui se lit dans les Menées. Le fac-similé de ce texte et de
la miniature qui l'accompagne, a été exécuté d'après une pho-
tographie que le R. P. Ehrie, préfet. de la bibliothèque Va-
ticane, a eu la bonté de me faire envoyer.

La poésie arabe sur sainte Marine, qui vient ensuite et qui


n'avait pas encore été imprimée jusqu'ici est conservée au,

Mont-Liban dans un certain nombre de cahiers manuscrits,


dont plusieurs sont mutilés. Elle est écrite dans un mètre ana-
logue au mètre syriaque de 14 pieds, divisé en deux hémisti-
ches. Dans les 134 strophes de deux vers, dont elle se compose,
les trois premiers hémistiches ont une rime commune, tandis

que le quatrième se termine par une syllabe qui est la même


d'un bout à l'autre de la pièce. Comme dans les poésies en
langue vulgaire de tous les pays, l'auteur supprime souvent
des accents- voyelles pour que le nombre des pieds exigé par
la mesure ne soit pas dépassé.

La langue de cette poésie est le dialecte arabe du Liban


avec quelques prétentions à l'arabe littéraire. D'ailleurs, elle

a) Analccla Bollandiana, Bruxelles, vol. XI. 1892. p. 246--210.


VIE DE SAINTE MARINE. 207

n'est pas exactement la même dans tous les manuscrits, car


il est évident que dans les plus récents elle a été retouchée

et améliorée. Le texte publié ici a été établi par le R. P.


Cheïkho, S. J., le distingué arabisant de Beyrouth, à l'aide
de deux copies que M. l'abbé Arida, secrétaire du patriarcat
maronite, et le P. Pierre Hobeika, curé maronite de Basconta,
ont eu l'obligeance de me procurer.
L'auteur de cette poésie est, à n'en pas douter, le patriarche
maronite Joseph Ai<ouii, qui occupa le siège patriarcal de
1G44 à 1G4S. Dans plusieurs strophes il raconte son histoire
et signale les difTérents postes dont il a été chargé pendant
sa jeunesse cléricale.
Si la date de 1G41 appliquée à la composition du poème est
exacte, Joseph Akouri l'aurait écrit avant son élévation à la
dignité patriarcale.
L. C.

Q
(Bibliothèque de l'Université de Cambridge : ms. Mm. vi. i (xiv siècle),
fo' 182'-188').

quidam cementarius Marinus no-


*[F] uit in partibus Ytalie * f. i82'

mine, et quamuis non multum diues tamen deum timens et


diligens, qui manu et arte sua laborando uictus necessaria sibi
adquisiuit. Hic autem accepit uxorem secundum statum suum
similiter pauperculam, tameu sub fidei cristiane disciplina
ualde deuotam et timoralam, que in breui mire pulcritudinis
vnicam sibi filiam parturiuit. Quam pater pre gaudio, licet
pauper esset, in tantum dilexit ut nomine suo proprio sub
feininino tamen génère in baptismate fecit nominari, silicet
pro Marino Marinam earn vocans. Set nec multum post uxor
eius uiam vniuerse carnis ingrediens filiam siiam marito sub
uberibus relinquens defuncta est. Vidons uero Marinus taie
sibi infortunium de morte coaiugis sue tam subito euenisse
miserabiliter die noctuque damans et eiulans dixit « Heu heu. :

Domine Deus quid facturus sum nescio », et adiecit « Domine :

Tesu Criste pauperum consolator et recreator, tu s(ns quia si


infantem 'dimisero et latenter ab ea fugero, in die iudicii ante f. 182»
tribunal tuuiu reus ero. Et quis hominuin sine peccatu perire
17
258 VIE DE SAINTE MARINE.

permittere potest quoiu uel quam ipse proprio corpora genuit?


Et licet ego permanens cum filia ostiatim inendicauero, ubera
lactanlia non habeo, unde earn ladare (|iiiuero ». Talia multo-
ciens reuoluens l't in corde suo pm solicitudine filir .•^uelacri-

inabiliter deprecans Dominum


ait « Domine Deus oiimipo-
: s

tens, qui est trinus et vnus creator omnium rerum visibilium


et inuisibilium, pater urphanorum et iudex viduarum, qui nosti
omnes liomines antequam nascantur, miserere, queso, filie

mee, quia vnicani ipsam habeo et da ei vitam et uoluntatem tibi

seruiendi ». lo

Deinde uendidit parua ijue iiabuit nieiiil omniiio sibi reser-


uans. Set omnia dédit pro filia sua lactanda
et nutrienda
donec ipse retliret. Sieque quo uoluntas
peregre profectus
Dei eum ducere disposuit, tum pro se ipso tum pro tilia sua
laboraturus. Tandem uenit ad qiiandam abbatiam de ordine ir.

f. 183' cisterciensi a patria sua longe fundatam et sibi 'penitus iii-


(Ognitam. In qua per triennium eum aliis rementariis labo-
rauit et de bis que inibi lucratus est partem nutrici filie sue
singulis annis pro mercede sua fideliter transmisit. Interim
uero cum taeitus considerasset mores et opera tam monacho- 20

rum quam conuersorum, nec non alias corum obseruantias


quas die noctuque silicet qualiter ieiunabant, uigilabant et
psallebant et maxime parcitatem ferculorum illorum quam post
tanfum laborem in omnibus refectionibus gratanter sumebant,
dixit intra se : « uere beati et verissiine scâcti (sic) sunt 25

omnes homines isti, amore et pro regno celorum


qui pro dei
sibi adipiscendo sic in terris carnem suam macérant et inces-

santer aflligunt! Vtinam, Domine lesu Christe, gratiam in


conspectu eorum invenire ualeam per quam uitani meam
miserrimam et dudum perditam possem in eorum collegio 30

digne detlere et ad tua gaudia féliciter peruenire! Exinde


»

uero onmia mundana contempiiens silicet tabernas nundinas


et cetera loca inhonesta, soli Deo placere cupiens, conuentum
• r. 183' pro posse *suo sequens et diligens et omnia que talibus arti-
licibus sunt delectabilia contempsit et vilipendit. Videntes 35

autem fratres et admirantes tam monachi quam conuersi


honestam eius conuersationem dixerunt intra se « Ecce quam
:

religiose secularis iste se gerit inter nos. Rogemus ergo pro


eo abbatein nostrum (juia, licet laicus sit, sancte conuersationis
VIE DE saintp: marine. '259

est ». Audiens autem abbas faraam eius peticionibus Iratrum


adquieuit et ad habitum cunuersorum eum bénigne suscepit.

Cum iiero Marinu.s habitu religionis indutus fuisset i^tatira

induit simul i^um ipso raaiorem Dei timorem nec non et om-
nium Iratrum gratiam et araorera. In omnibus autem que sibi
iniuncta fuerant tanquam diuinitus essent imperata, se iii-
dingnum semper existimans, promtus et Immilis adimpiebat.
Et eciam alia vilissima que ad vsum cunuentus erant iieces-
saria et que nullus fratrunï nec abbas ei pre uerecundia iniun-
gere volebant, ipse manibus propriis sine précepte purgare
uel emendare non abhorruit, ita vt ofnnes eum cugnoscentes
et videntes eius humilitatem et obedien'tiam admirabanfur. • f. i84'

Denique reuocans ad memoriam fdie sue statum tenerrimum


quam ante conuersionem eius in seculu senuerat. et qualiter
eam per triennium sine aliquo iuuamine reliqueral, non sine-
bat eum conscientia sua quiescere nec manducare neque
bibere nec etiam sompnum capere pre angustia et dolore. Quod
eum vidissent ceteri fratres eiusque dolori compatientes dixe-
runtmutuo intra.se: « Heu, beu, quidaccidit tam sanctouiro? »
Et quia nullam in ipso preceperunt (sic) infirmitatem, putabant
eum desperationem incurrisse. Tandem uidentes eum sic adni-
cliillai'i nec aliquam consolationi'in sibi resumere nunciaue-
runt bec abbati suo dicentes : « Ecce, pater, ecce frater Marinus
qut-ni pro sua sanctitate et obedientia nos oinnes tantum
dileximus, iam ex tristicia nimia sic adnichillatur. ut fere
nulli hominum adsimilatur ». Audiens autem uenerabilis eo-
rum pater talia de ipso misertus non modicum est eius, et
quadam die uocauit eum in secreto dicens « Frater Marine, ut :

quid perdis famam tuam quam tam iioneste et sub morosa


deli*beratione inter nos tibi adquisisti. Non est in omni con- ' f. i84'

gregatione nostra qui non uehemeiiter tibi compatitur. Die


mibi, fili, causam tristicie tue, quia infirmitas alia non apparet
in te ». Qui respondit : « Ora pro me, pater, nam pro peccatis
meis quondam in seculo transactis horribiliter in purgatorio
cruciaturus sum ». Precepit igitur abbas coramunem orationem
ab omnibus fieri pro eo, et post ea sic eum alloquitur dicens :

« In uirtute sancte obedientie quam mibi promisisti et maxime


pro salute tua tibi precipio ut causam tristicie tue penitus
mibi pandas, si quoquomodo super hue tibi consulere ualeani ».
260 VIE DE SAINTE MARINE.

Qui continuo procidens ad pedes eius diuque prostratus uix


uerba pronuncians sic ingemiscens ait « Miserere mihi, pater, :

miserere, erubesco eniin ueritatem uobisdicere ». Qui respon-


dit : Et ego peccator sum, lili, et forte grauius te peccaui ».

Tune aperuit ei cor suum


Habeo, pater sancte, vni-
dicens : « . 5

cum filium quem ego miscrrimus de coniuge mea iam deCuncta


r. 183' ante conuersioiiem meam genui. Et *
(1) ego recordatus ue-
hementer solliciter et affliger propter eum ». Et noluit ei in-
dicare quod puella Abbas uero eius similiter ignorans
esset.
sicut et ceteri fratres quod huius fratris puer puella fuit, et no- 10

lens talem conuersum amittere quia ualde necessarius in mo-


nasterio erat unde ceterorum fratrum peticione dicit ei abbas :

« Frater mi, si diligis lilium tuum, vade et duc eum hue ut

raaneat tecum ».
Et abiens ille super hoc non parum letificatus mutauit habi- 15

turn muliebrem fdie sue in uirilem, nomineque Marine in Mari-


num mutato, duxit earn secuni in monasterium. Statimque
per preceptum abbatis sui tradidit liliam suam ad litteras
discendas infra monasterium, ita ut singulis diebus ante
coiiiplectorium ad cellam patris sui rediret. Nullus autem de 20

fiatribus neque de secularibus intrantibus uel e.xeuntibus po-


tuit de ea aliquando congnoscere quod puella esset, set omnes
uocabant eam Marinuiu. FA dum esset illa annorum quatuor-
decim, cepit pater suus diligentissime docere eam tam de
regno Dei quam de salute sue anime, nec non et de miseria 'i'^

conditionis humane. Docuit autem eam uti cilicio et tam op-


probria quam iniurias hominum pro suis peccatis et pro
Christi amore libenter sustinere, semper in seci-etis hanc
lectionem ei iterans et dicens : « Vide, fiila mi, uide ne quis
hominum congnoscat misterium tuum et sollicita sis te eus- 30

todire ab insidiis diaboli inimici generis humani, et uide ne


seducaris ab eo, ne istud sanctum monasterium uideatur per
nos solui et ne in conspectu Cristi et coram Sanctis eius angelis
cum impiis eternam dampnationem accipiamus ». Hec et alia
multa de timoré Dei nec non de gestus honestate docebat eam 35

per singulos dies, ita ut infra quindecim annos (ieret ipsa


coram Deo et hoininibus satis amabilis et graciosa.

(I) A partir il'ic: lo texte est d'une autre main.


VIE DE SAINTE MARINE. 2G1

Dum autera facta esset illa annorum decern et septem, de-


functus est pins eius pater, remansitque sola *
in cella patris • f. isa-

sui, et suscepto habitu monachali obseruabat se strenue in


omnibus doctrinis patris sui, et ita erat obediens omnibus
5 in monasterio illo, ut ab abbate suc et ab omnibus tara fra-
tribus quam secularibus eius obediencia admirabatur.
Habebat autem monasterium illud par boum et carrum
vnum, quia uicinum liabebant mare ubi erat empurium ad
miliaria tria, et ibant illuc monaclii sepissime cum carro affe-
10 rentes inde que necessaria fuerant monasterio. Vnde accidit
ut quadam die diceret abbas Marino « Frater Ma-
ille fratri :

rine, quare et tu non uadis cum fratri bus tuis ad mare et


adiuuas eos? » Qui respondit « Quia non iussisti, pater ». Et
:

ait illi abbas : « Vade, frater, amodo cum ceteris ». Qui ad-

15 quieuit iinperanti.
Cepit autem frater ille Marinus post ea frequenter pergere
cum carro ad empureura et erat in ipso empureo quoddam
pandochium in quo, quando fiebat tarde ad reuertendum, per-
noctabat ille frater Marinus cum ceteris suis commonachis.
20 Contigit autem per insidias diaboli, qui nunquam cessât ser-
uos dei persequi, ut pandox ille haberet unicam filiam uirgi-
nem pulcherrimam ad quam ingressus quidam miles concu-
buit occulte cura ea, et concepit puella de illo milite. Dum
uero hoc cognitum fuisset a parentibus puelle, ceperunt ipsi
25 vehementer aflligere eam dicentes « Die nobis, miserrima :

filia, de quo uiro concepisti ». Que respondit eis « Non noui :

liominem illum ». Dicunt ei iterum « Nisi pandas nobis rei :

ueritatem sic prengnantem te occidemus ». Quibus illa ait :

« De illomonaclio qui dicitur frater Marinus, qui hic frequenter


30 cum carro monasterii hospitatus est grauidata sum, nam ipse
me vi oppressit et concepi ».

Hec autem audientes' parentes eius quasi furore pleni con-


cito perexerunt ad mo*nasterium illud dicentes abbati eius : r. isc
« Ecce, domine abba, quid fecit monachus tuus Marinus, ecce
35 iam, pater, quomodo decepit et deflorauit papelardus ille filiam
nostram ». Abbas uero uidens iuuenculam in utero habentem
et misertus illius dixit parentibus suis « Sinite et uideamus si :

manifesta sunt ea que dicitis ». Et accercito fratre Marino dixit


ei abbas : « Frater Marine, tu ne hoc scelus operatus es in
262 VIE DE SAINTE MARINE.

filia istorum? » Qui in terra coram abbale suo prostratus res-


pondit ei : « Pater, si nunc ipsa raque deliqui ».
placet, dicat
Tune illa « Etiam ui
: me opprimeus grauidasti ». Frater uero
Marinus stans diutius cogitauit intra se, deinde secundo liumi
prostratus lacrimans et ingemiscens dixit abbati suo « Pec- : s

caui, pater, miserere mei, peccaui et grauiter peccaui, conti-


quod nimis Deum meum otfendi, iccirco iubes
teor tibi, pater,
ago penitentiam liuius peccati, peto ut ores pro me ». Hoc
autem audiens abbas prefatus ammotis omnibus secularibus
qui illic aderant, iussit fratreiii Marinum uehementer con- lo

tunti et affligi et postea dixit ei : « In ueritate dico tibi, o


miserrime, quia tu qui malum hoc operatus es non manebis
amplius nobiscum in hoc monasterio ». Et ablato habitu iac-
tauit earn extra fores monaster il.
Ipsa tamen nunquam alicui confessa est misterium suum, is

set abiens humiliter iactauit se ante monasterii fores, et ibi


iaeebat uirgo Christi in penitencia altligens se diebus ac noc-
tibus tanquam si ipsa peccasset. Per aliquot uero dies mendi-
cantes qui illic pro elemosina recipienda diatim conuenerant,
dederunt ei de frangmentis reliquiarum quas illic acceperant 2(i

aliquas buccellas. Quid plura? Illa uero sic lame cruciata


non discessit alicubi, set humiliter ab introeuntibus et exeun-
tibus fratribus postulabat pro misericordia Del, ut saltem vna
f. IS6" *
buccella panis nigri daretur ei in die sicut et ceteris paupe-
ribus peregrinis. Quod eciam iiiagnis precibus uix obtinuit, 2h

et in tali statu silicet in lame et siti in frigore et nuditate


pro Christi amore se gerens per très annos no (sic) rccessit de
ante nionasterium.
Inter hec autem, secundum qiind tempus parturientium exi-
git, pandocis filia peperit filium masculum, et per duos -m

menses tantuin ablactauit, quibus finitis portauit infantem


puelle iacenti ante fores monasterii et .dixit ei : « Ecce, frater
Marine, quomodo nosti, nutri filium tuum ». Et proiriens pue-
rum in pueile gremio reliquit eum ibi et abiit.

Sancta autem uirgo Christi pacienter sussipiens illum tan- 35

quam proprium lilium et de ipsa buccella panis quam acci-


piebat ab introeuntibus et exeuntibus a monasterio, dabat
diatim singulis pauperculis puero lactando, et de reliqua buc-
celle particula que ei dabatur nulricabat ut potuit tani corpus
VIE DE SAINTE MARINE. 263

suum proprium quam filium alienum. Factum autem est hoc


per quinquennium.
Postmodum uero vidantes l'ratres fratrem Marinum in sua
penitencia sic perseuerantem misericordia compuncti ingressi
5 sunt ad abioatera et tlebiliter euin rogare ceperunt, ut Iratrem
Marinum reciperetmonasterium. Quam pelitionem inulto-
in
ciens a fratribus repetitam abbas quasi noaaudiens dissimu-
lauit. Deinde uero omnes vnanimiter dixerunt ei « Abba pa- :

ter, indulge et sussipe fratrem Marinum, ecce enim quinque

10 anni sunt quod in penitentia ante ianuam monasterii iacet


et non recessit unquam alicubi. Suscipe eum pater in pe-
nitentia tam humilem, sicut precepit dominus noster lesus
Christus ».

Vix autem coegerunt eum et iussit earn ingredi et uocauit


15 earn ad se et ait illi : « Audi, IVater Marine, pater tuus fuit

uir sanctus, quod etiam tu nosti, et paruulum intruduxil te

in hoc sancto monasterio *et non operatus est ipse aliquid * f. i87

mali inter nos quod tu cogitasti et fecisti, nee aliquis alius


in hoc sancto monasterio ex quo fundatum fuit. Nunc au-
20 tem tu per peticionem I'ratruin tuorum regiessus es in do-
mum istaiii tu cum lilio tuo quem de adulterio iam habes.
\"nde oportette adliuc magis penitere, graue enim peeca-

tum graue scandalum per te incurrimus omiies. Et


fecisti et

propter hoc til)i iubeo ut omnes mundicias huius monasterii


2i tu solus sine iuuamine facias, et maxime aquam ad neces-
saria purganda tu solus portes, et calciaria omnibus fra-
trilius tu solus per singulos dies quando ipsi indigent perfi-
cias, et in talibus operibus habere poteris meam gratiam ».

Sancta uero uirgo Christi uersus abiiatem humiliter inelinans


30 et animo libenti suscipiens omne opus (juod ei iussum I'uerat,

et honestissime suis pro uiribus perficiebat.


Contigit autem post hoc intra paucos dies ut hec ancilla
Christi in faciehdo opus sibi iniunctum obdormiret in Domino.
Videntes autem hec fratres eius qui aderant et (jualiter in
35 laljorando obisset, nunciauerunt abbati dicentes : « Pater, Ma-
rinus frater fainiliaris noster defunctus est ». Respondit au-
tem eis abbas « Videte, fratres mei, videte, tam grande enim
:

fecit ipse peccatum, quod nee meruit inter nos perpenitere. Ite
ergo et propter honorem ordinis eum lauate et sic ei habitum
264 VIE nn: sainte m\rine.

suum tamen a monasterio nostro longlus eum sepelite. »


tradite,
Evintes autora fratres ut lauareiit fratrein Marinum, con-
giioueruiit earn in lauando quia niulier esset. Tune ceperunt
onanes flendo et eiulando emittere uoces et tundentes pectora
sua lamentando clammabant, e1 iialde admiraliantur quod 5

talis conuersatio et patientia sancta inuenta est in ea cuius


etiam misterium nullus niortalium congnouit, et sic ab eis
Videntes autem liée iliant festinantes cum la-
afflicta fuisset.
f. isi' crimis et dirunt *alibati : « Ablia pater, no pigriterls uenire
noliiscum uidere fratrem Marinum ». Qui dixit eis : « Quid est 10

hoc, fratres? » Dicunt eum {sic) iterum : « Veni cito, pater, et

vide mirabilia Dei, et tune penitens cogitabis quid de te ar-


turus es ». Ilis autem auditis aiibas ualde perterritus est, et
pergens cum fratribus uenit ad sanotissinmm corpus. Et illi

leuantes pallium unde uirgo Christi fuerat cooperta, uidit aii- 15

bas quia mulier essel o\ mox cecidit ille capud suum percu-
tions in terra et vociferabat dieens : « sancta Marina, coniuro
te per Ihesum Christum Dominuro nostrum, pru cuius amore
tot dolores et langores, tot obprobria et tut labores per me
sustinuisti, nec me condempnes ante conspectum Dei 00 quod 20

afflixerim te, quiaignorans feci. Tu, domina, non dixisti miste-


rium tuum et ego non congnoui in ueritate sanctam conuersa-
tionem tuam ». Doinde surrexit abbas a terra et iussit sanctis-
simum corpus Marine uii'ginis infra nionasterium in oratorio
maximo cum honore reponi. '*

Eodem autem die puella que crimen adulterii imposuit Ma-


rine uirgiui, arrepta est a dernonio et ductu ligata ueniens ad
monasteriuni prel'atum publiée confitebantur {sic) peccatum
suum quod admiserat dieens etiam de quo milite concepisset.
Cum uero fere ebdomadam tam dieiius quani noctibus labo- so

rasset illa peceatrix in inlirmitate sua detenta coram sepulcru


uirginis Marine, septima die silicet repausationis eius in Do-
mino ibi in oratorio coram omnibus fratribus liberata est

puella a dernonio.
Audientes autem omnes ijui erant in ipso erapurio et omnia 35

uicina monasteria mirabilia que facta fuerant, accipientes


cruces et cereos cum ymnis et canticis et psalmis sollempnem
processionem agentes lienedixerunt Dominum, et venerunt
f. 188' uisitare uirginis 'sepulcruni. Et statini ut ingressi fuerunt ad
VIE DE SAINTE MARINE. 265

locuni ubi corpus béate marine uirginis reqiiiescebat, curati


sunt in presentia omnium qui aderant ceci très et claudi duo
super quo miraculo bonedixerunt Dominum. Vbi usque modo
Deus meritis sancte Marine uirginis sue multa facit miracuia.
Explicit vita sancte Marine virginis.

R
Jacobus de Voragine : Legeiula aurea de Sanctis. Chap. Lxxxiv (79) (Texte donné
par les meilleures éditions).

De Sancta Marina (1) Virgine.


Marina virgo unica erat patri suo. Cum autem pater quoddam
monasterium intrasset, mutavit iiabitum filiae suae ut non fe-
mina sed masculus videretur, rogavitque abbatem et fratres ut
5 filium suuni unicum reciperent. Quibus ejus precibus annuenti-
bus in nionachum est receptus, et frater Marinus ab omnibus
appellatus. Coepit autem vaide religiose vivere et valde; obediens
esse. Cum autem esset xxvii annorum et pater eius se morti ap-
propinquare sentiret, filiam suam \ocavit et ipsam in bono pro-
10 posito conlirmans praecepit ne alicui revelaret quod mulier
esset. Ibat igitur frequenter cum plaustro et bobus et ligna
monasterio deferebat. Consueverat autem hospitari in domo
cuiusdam viri, cujus filia cum de quodam milite concepisset,
interrogata Marinum monachum se violasse asseruit. Interro-
'5 gatus Marinus cur tantum flagitium perpétrasse!, se peccasse
fatetur etveniam precatur. .Statim de monasterio ejectus ad
ostium monasterii mansit et tribus annis ibidem permanens
buccella panis sustentabatur. Postmodum filius ablactatus ab-
bâti mittitur, etMarino educandus traditur et ibidem cum eo
20 per duos annos commoratur. Omnia autem in maxima patientia
recipiebat et in omnibus gratias Deo referebat. Tandem ejus
humilitatis et patientiae fratres miserti eum in monasterium
recipiunt et quaeque officia viliora sibi injungunt. Ipse autem
omnia hilariter suscipiebat et cuncta patienter et devote age-
2^ bat. Tandem in bonis operibus vitam ducens migravit ad Do-

it) Uans l'iklition |ii-iiicops de la Le;/ciulji <nirea que posséile la bibliothèque


de Llrcsde, on lit « .Maria » au limi de .Mai-ina u dans tout lu chapitre.
266 VIE DE SAINTE MARINE.

milium. Cum autem corpus ejus lavarent, et in vili loco sepe-


lire disponerent, respicientes mulierem ipsum esse viderunt.
Stupefacti omnes et terrore perterriti se in Dci famulam pluri-
mum Currunt omnes adtam grande specta-
tleliquisse fatentur.
culum et veniam postulant ignorantiae et delicti. Corpus igitur 5

ejus in ecclesia honorifice posuerunt. Ilia autem quae famulam


Dei infamaverat a demone arripitur et scelus suum ronfitens et
ad sepulchrum virginis veniens liberatur. Ad cujus tumulum
populi undique contluunt et multa miracula ibi fiunt. Obijt
autem Kalendas julii.
xiiii lo

[Catalogus Sanctorum ex diuersts ac doclis votuminihiDs conqeslus a Reuerendis-


simo in Christo Paire Domino Petro de Xalaiibus de Vcnelijx, Dei i/ralia Episcopo
Equilino, ac iam denuo accurate reuisus. (Lugdunij Anno MDX.\I. In-8. Voy.
liv. VI, cliap. 108. f° 104'.)

Marina virgo in partibus Grecie claruit. Hec cuia patri suo


vnica foret, et pater relicto seculo monasteriuin introisset. earn
cuidam propinquo couimendauit, et in cenobio summa obedien-
tiaDeo seruire cepit. Cum autem pro filia afrtigeretur, interro-
gauit eum abbas, cur magis solito tristaretur. Qui dixit se filium s

vnicum in seculo reliquisse, noluitque quod esset filia propalare.


Abbas vero qui diligebat virum, eidem concessit v1 filius suus
in monasterio reciperetur. Pater ergo habitu virili earn induit
et mutato nomine Marinuni ipsam vocauit. Virgo igitur sancta
in monachum recipitur et masculus ab omnibus putatur ac m
fratribus Marinus vocatur. Cepit autem valde religiose viuere,
et omnibus obedientiam exhibere. Cum autem esset anno-
rum XVII, et pater eius morti appropinquaret, filiam suam vo-
cauit, et eam in sancto proposito confirmauit, precipiens ne
cuique aliquando reuelaret quod mulier esset. Mortuo ergo i5

pâtre tenebat doctrinam eius et erat obediens omnibus. Ibant


igitur fratres cum curru et bobus, et monastorii necessaria de-
ferebant. Verum iussu abbatis frater Marinus aliquando eum
plaustro cepit accedere et fratres ad portanrium ligna iuuare.
Consueuerant autem sepius hospitari in domo cuiusdam nobilis 20

Pandochii nomine, si quando eos liora tardior redeundi prepe-


VIE DE SAINTE MARINE. 267

diret. Cuius filia virgo cum de quodam milite concepisset. in-


terrogata a patribus, fratrem JMarinum se violasse asseruit.
Quod cum Pandociiius abbati nunciasset interrogassetque Ma-
rinum cur lantum flagitium commisisset, se peccasse confitetur,
5 et veniam humiliter precatur. Statimque abbas illum verberibus
cedi iussit, deinde de monasterio eiecit. Ipsa vero omnia pa-
tientissime ferens, tribus annis antehostium monasterij mansit,
nec inde aiiquando iliscessit. Sicque buccella panis vnicaquoti-
die sustentata, ac si peccatum commisisset, in penitentia perseue-
10 niuit. Post triennium vero infans ablactatur et abbati mittitur,
ac fratri Marino traditureducandus. Quem virgo dura per bien-
nium ac si proprium aluit, et cum eo ibidem permansit. Tandem
eius patientie et iiumilitatis fratres miserti abbati pro Marino in-
tercedvmt, ipsusque de eius licentia in monasterium cum paruulo
là intromittitur. Cui alibas pro penitentia imposuit vt omnes im-
munditias loci extra deferret, et aquam necessariam baiularet.
Ipsa autem hilariter omnia pacienter perficiebat et in cunctis
gratias agebat. Sed post paucos dies in Domino féliciter obdor-
nuuit. Cuius corpus abbas longe a monasterio mandauit se-
20 peliri eo quod absque penitentia obijsset. Cum autem fratres
corpus lauarent, et mulierem esse conspicerent stupefacti et
territi se in famulam grauiter deliquisse fatentur. Quod
Dei
cura abbas cognouisset, eam intra monasterium honorifice lu-
mulari iussil et cuni lachrymis pro se et fratribus ab ea veniam
,

25 postulauit eo quod ipsam ignorans innocenter afflixit. Corpus


ergo sancte virginis in ecclesia reconditum miraculis clarere
cepit. Illaautem que Dei filiam infamauerat a demone arripitur
et ad sepulchrum adducta scelus confitetur, et post dies vu eius
meritis liberator. Quieuit autem sancta virgo in Domino xvi
30 cal. augusti. Anno autem Domini mcxiii tempore lacobi Teopoli

ducis Venetorum, quidam lacobus de Bora parochialis ecclesie


sancte Marine de Venetiis deuotus sancte virginis, corpus ipsius
de partibus Romane sublatum per nauem Venetias direxit, et
in ecclesia sua coUocandum ordinnuit. Cuius meritis naute à
35 maris tempestate liberati sunt. Sicque corpus sancte virginis
Venetias delatum in eadem ecclesia sepultum est calendas sep-
tembris.
268 VIE DE SAINTE MARINE.

(Officia Sanctorum pro rivitate el diœcesi Venetiaruin usque nunc concessa.


Mechliniœ, 1863. Voy. p. 80.)

Die XVII Julii. In Translatione S. Marina3 virg., Urbis


Venet. Patr. min. princ.

Duplex j classis.

IN SECUNDO NOCTURNO. — LECTIO IV (1)

Marina, egregiis decorata virtutibus, et ciara miraculis, in


Bitliynia floruit, cujus sanctitas vitae pœnitentia, oratione, et
mirabili reriim omnium humanarum contemptu maxime eluxit.
Sacra? ipsius Reliqui;e sfeculo Christi decimotertio Constanti-
nopoli Venetias translata% in Ecclesia sancti Liberalis, qua?
postea a Marina nomen accepit, religiose condita? fuerunt, et
u.-^que in hodiernam diem fere incorrupta; in Parrociiiali Eccle-
sia beatissima? Virgini Maria? sub Titulo Formosa? dicata magna
populorum frequentia coluntur. Dux ac senatus ut beneficiorum
ipsius intercessione reoeptorum memoriam perennarent, anno
salutis millesimo quingentesimo duodecimo inter Patronos re-
tulerunt ej usque festum decimo sexto Kalendas Augusti, quo
:

die sacrorum Lipsanorum translatio peracta est, ecclesiastico


Officio celebratur.

(I)Les deux autres leçons de ce nocturne sont également propres à l'office de


sainte Marine mais ne sont pas historiques.
,

L'Oraison propre est la suivante « Concede, quœsumus, Domine, ut sulïra-


:

gantibus precibus beat» Marina? Virginis cujus translationis memoriam coli-


mus, ab omnibus liberemur angustiis. Per Doniinum. >
VIE DE SAINTE MA-RINE. 269

U
(Bibliothèque Ambrosienne de Milan : ms. Latin B. 49 Inf. (olim R. 978) (xv* siècle),
f°s 135 v-136').

VITA DE SANCTA JIARINA

1 Qui siirsum corda tenditis 9 Dicens in niundo fUium


Et leiTena despicitis; Se reliquisse parvulum.
Exemplum lioc avertite Qui sine adiutorio
Quod voie vobLs dicere Ri'mansit in periciilo.

i De quodam Dei famulo, 111 (( Si eoniplaceret IVatribus,


Renuntiante saeculo. Vellem ut esset monachus,
Hoi'ilis vir memoriae Ut mecum ('2) iam a puero
Antique fuit tempore Famularetur Domino,

•5 Qui vitani ducit laicam, Ne péri ret in sœculo


Natam habebat unicam, Dum careret auxilio n.

Quam post uxorem (1) mortuam Celavit esse fdiam,


Edueavit ut parvulam. Expavescens blasphemiam.

l Iluius mulavit viscera 12 Noc iustum duxil ducere,


E celsa Dei gratia. Quod non possit efficere,
Ut iugo se monachico Quia virgo cum monachis
Submitteret pro Domino. Non erat conversabilis.

Tune filiam reliquerat 13 Sic honesto mendacio


Et sese cueullaverat; Usas pro desiderio
Inde subieetus regulœ Impetravit ab omnibus
Bono pollebat opère. Ut iam vonirct monachus,

'' Obsequebatur IVatribus, Il Ut faceret quod ceteri


P'ruebalur virtutibus De servituto Domini,
Cum omni patientia Marina virgo nomine
Christi gerens servitia. Cum iam subiecta régula»,

Scd non fugit tristitia 15 Propter sexum femineum


l'ro derelicta lllia, Mutaverat vocabulum;
Quam servus Dei saepius Marinus, l'rater inclitus
Recurrebat extrinsecus. Dicebatur ab omnibus.

Unde per se consilium 10 Hanc genitor cotidie


Coepit per nullum alterum. Non cessabat corrigere
Ad patrem monasterii Ne sese muliebriter,
Accessit voce supplici, Tractaret se viriliter,

(1) Cod. uxore. — (i) Cod. secuui.


270 VIE DE SAINTE MARINE.

17 Ut inter viros l'ciuina '27 " Marinus ille iuvenis

Nullimaneret cogiiiUi. Qui fiierat tune tempoi-is,


Annis iianique (niaiiipliiriiiiis Nunquam rogaro dostitil.
Degens virgo ciuii luoiiacliis Donec mocum oonculjuil.

18 Custodivit proposituni, 28 Parentes eius creduli


Nulli dédit indicium, Propter ietateni nionachi
Celavit muliebria, Cum omni voce cui-sitaut,
Viros prœcellens l'eniina. Abbati quoque nuutiant.

1-' Locum qu;i?rit diabolus 29 Tune accusatur monachus


Tandem bonorum invidus lluius peccati nescius.
Ut l'erat offendiciilum Abbas motus intrinsecus
Ad prœsens, non iiei'pcluuni, Falsis delationibus

20 Per quod ca>lestis l'emina 30 Ad se vocavit monachuni,


Virtutuni auxit culmina. Dicens per iurgium
illi :

Non longe a cœnobio " Marine, per libidinem


Portus stabat ex oblique, Cur violasti ordinem? •

21 Unde pisees a IVatribus 31 manebat stupidus


Ille

Addueebantur curribus. Interutrumque dubius


Ad quem abbate moniti An rem proferret patulo
Ibant per viceni singuli (1). An celaret ut solito.

22 Appi'opinquavit terminus, 32 Ad ultimum sic placuit.

Cunctis regi-essis fratribus, In sose culpam transtulit :

Cui obœdientia; « Mi pater, inquit. Domine,


Marinum iussit pergcrc. Si lapsus sum in crimine,

23 Hic pergit sine murmure 33 Peccatum meum fateor;


Fratrum prœcepta facero. Miserearis deprecor.
Eodem namque sordido Quicquid male deliqueram,
Quo portus stabat loculo Totum libenter (3) corrigam.

24 Conversabatur nuilier 31 Uominibus vilissimum,


Pulelierrima, sed degener (2) Sed Domino carissimum.
Quœ iam concopit lilium Foras extra cœnobium
Prœgnans per adulterium. Secludunt Dei faniulum,

25 Cum partus tempus exstitit, 35 Et quam fecit infamiam,


Turba parentum convcnit. Lavit per pœnitentiani.
Eam ccejierunt cogei'o luxta murum extrinsecus,
Ut non difl'errct dicere Quidam latebat angulus

20 Quis esset pater sobolis 36 Ubi stillabat pluvia

Vel cuius esset nominis. Ex omni tecto conflua;


nia reatus conscia, In quo reponunt monacbum,
Responsa dat fallacia : Cœlesti dono prœdituni.

(1) Cud. siguli. — (2) Cod. deneger. — (3) Cod. libère.


VIE DE SAINTE MARINE, 271

37 rr;¥<iicta namque gonetrix 43 Corpus seinilci'O doditum


Magnis I'ulta spurcitiis, Dum fratrcs lavant nuduluni.
Adulterinam (1) sobolem Cognosciint miiliebria,
Pi'oiecit ante virtrinoni : Non amplius abscondita.

38 « Jlarine, inquit, filium Pugnis contundunt pectora,


Tene nutrique proprium. »
Vota fundunt fidolia :

Virgo quoque dignissima, " sancta virgo, pulcher llos,

Virtutmii gemmis prœdita. .Noli cidpare miseros.

39 Quasi si esset [iroprius, 45 Nunc prius te cognovimus,


Natum sumit alterius. Ignosce noscientilnis.
De paupere pra'bpndula Homo videt in facie
Nutrit pro Dei gratia. Deus intus et in cute. »

40 Non est opus producere, IG Marina, gemma virginum,


Longo stat ibi tempore, Fructum ferens ccntesimum,
Donee conipassi monachi Caelestem (3) sponsum, quern mente
Abbatis (2) iussu monachi Semper habuit corpore,

41 Reducunt in ecclesiam 47 Pro quo pugnavit fortiter.

Infirmitate gravidam. Nunc retinet (4) perenniter.


Christus amator virginis Ilia nimirum ganea,

Et retributor operis Qua» tanta movit scandala,

Non passus banc diutius 48 Ira correpla dœmonis


Mundi premi laboribus, Persolvit cidpam sceleris.

Ad se vocavit famulam, Sic cautis dantur prœmia


In cœlo locans aniinam. Et iniustis supplicia.

(1) Cuil. Adulterina. — (2) Cod. Abbati. — (3) Cod. Cœlestc. — (4) Cod. tenet.

Sainte BIarine, vierge.


{Crave pal" J.-M, Papillon, vers
le niitifu rlu xviif siècle.)
272 VIE DE SAINTE MARINE.

(Bibliothèque du Vatican Ms. grec 1G13 (ix° siècle), f» 394.


: — Menologium
Graecoruni jiissu Basilii Imperaloris fjraece olim editum, studio et opera Anni-
balis card. Albaiii. Urbini. 1727. Vol. II, p. 183.)

T-^ aÙT-fl vîjis'pa (t6' cpsêpo'japiou).

Mvrip/i T^ç ôcia; Mapia; Tvi; |y.eTovo[7.a(j6eicv)ç Mapi'vou.

'H «yia Mapîa Ôi'Xo'Jcrx laOciv Tohc, àvOpcôzou;, -/.al GÔJcai Try

éauT'^ç ^"j/'Àv, /i'X'Xa^e tvjv yuvaixst'av (jToXviv, /.al èvou(7a[J.sv/i àvoperoc

[[/.aTia, y.al [A£TOVopi.âa7'7a éaoTv;v Mapivov àvrl Mxpt'xç, jxstx to'j

îSiou TTXTpà; Eùyevîou, eîa-rî'XÔev èv [Aovairr/ipuo , y.xl aTCSxetpaTo-

y.al £^o'j>>£'j£ [Aerà twv ÛTroTaxTixtov àrîs'Xcpwv Tcitç (Aovajc^ot ; , xal

Tw TTaTpt auTïiç, ayvooufjievTi wapa tojv p.ovaj^iov, oti yuv/i viv. il.v

[jLtix oùv [^.Ei'vaTX Èv TCav^oyeuo, ^ta.6z7.\ETai w; oia<p()£tpa(ïa Tr,v

TQ'j 7ta.vooj(^é(o; GuyaTspx. Kal -/.aTaSe^xasv/i tô ovsioo;, viv ow eip-

yx(7XT0, âpiapTÎav ôpio'Xoyaï Tuo'.vi'îxt, xal toO ttuTiôjvoç èx6>iVi6eïiTa,

Tpe?ç yjôwjç à'^w Ta'XaiTTupsiTxi, r/.TpÉçouco. to y£vvr,6àv Tratoiov,

OTûEp où/i ËcTceipEv. 'E^e^O-/] 81 si; Tr.v [aov/iv, xal •/ixoXoûOsc aùr^ to
Tcai^îov apoEV ûxxp^ov. Metz Se te^^eut'Ov a'jTvi;, àirex«'Xu(pÔ-/i tz
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284 VIE DE SAINTE MARINE.

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VIE DE SAINTE MARINE '285

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286 VIE DE SAINTE MARINE.

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APPENDICES

On conserve précieusement dans les archives de l'église S. Maria For.


mosa, à \'enise, un manuscrit qui a été écrit dans la seconde moitié du
xvu" siècle par un homme dont la dévotion envers sainte Marine était fort
fcrande. C'est un volume en parchemin, composé de soixante feuillets dont
les trois premiers contiennent le titre, un avis de l'auteur, une dédicace
à sainte Marine et une préface. Cinquante-deux feuillets sont occupés
par le texte. L'ouvrage est orné de dix-neuf aquarelles représentant le
monastère de Kanoubine, la grotte de sainte Marine, les reliquaires qui
renferment ses restes, et la .sainte elle-même. Une seule d'entre elles
remplit une page entière. Eniîn chaque page est entourée d'un large en-
cadrement dessiné à l'encre noire en clair-obscur et mesurant, à l'exté-
rieur, 0°»20 X 0™3G.
Ce manuscrit est intitulé : Biologia ||
S. Marinse ||
Monachum indutse ||

Virginis ex uetustissimo autho


|1
graphe, ac variis tam antiquis quam
||

modernis scrip toribus concinnata


||
.studio et opera
||
Theodori D'A- || ||

madeni ||
Equitis, Comitis S. Mariœ de Castro || et S. Marthaî Abbatis, etc. ||

Venetiis H Anno Domini MDCLXXVl.


Voici maintenant le contenu du volume :

Titre.
Donum et voluntas auctoris (1).
Sanctœ Marinas Virgini sacrum.
Prœfatio ad benevolum Lectorem.
S. Marina monachum induta, \'irgo.
"Vita S. Marinœ V. ex Menologio Grjecorum.

Biologiifi S. Marinas 'V. illustratio :

S. Marin* V. Nativitas.
Monasterium S. Mariœ de Caïuibim.

L'auteur nous apprend qu'il a composé son livre uniquement pour accroître
(1)
la dévotion envers sainte Marine et il ajoute Insuper significo me hune ii- :

brum R"" D. Jlich*li Fiorini, moderne occlosiaj S. Marinai Venetiis plebano


tradidisse custodiendum i>t uollo. ut apud omneiii eiusdem ecclesiœ pro tem-
pore plebanos custodiatur. Omnibus oum légère, et Virginis encomia ex eo per-
cipere cupidis, bénigne exhiberi dosidero, copiam aut exemplar inde ducere
pro arbitrio plebani et ad honoreni Virginis permilto. Si quis vero plebanorum
cum sibi appropriare, ut sic me explicem, aut alienare prœsumpserit, S. Ma-
rins indignationem, et punitionem quantocijus incurrat. » Conformément à la
volonté du bon Teodoro d'Auiadeni, j'ai été autorisé à faire faire une copie du
manuscrit.
288 VIE DE SAINTE MARINE.

Locus pœnitentiîB S. Marince V.


Tempus obitus Marinai V.
S.
Religio et habitus S. Marinse V.
Translatio Corporis S. Marinse V. ex
Phœnicia in Romaniam Grfecorum et inde Venetias.
Ecclesia S. Marinœ Venetiis.
Status corporis S. Marinae V.
Dies festus S. Marinae V.
Miracula et bénéficia S. Marinae V.
De variis Sanctis quae sub Marinœ nomine in Ecclesia Roman, et Graec.
celebrantur.
S. Marinœ V. cultus et erga earn fidelium devotio.
Index in Biologiam ej usque Illustrationem S. Marinse V.
Les différentes parties de ce manuscrit sont loin d'avoir toutes la même
valeur. C'est ainsi que l'auteur ne nous apprend rien de nouveau, tandis
qu'il émet un certain nombre d'hypothèses fort risquées, dans les pages
où il commente la Vie de Marine attribuée au Métaphraste, dans celles
où il tâche de reconstituer l'histoire des translations de son corps, etc.
Les chapitres véritablement intéressants de son œuvre sont ceux dans
lesquels il décrit ce qu'il a vu lui-même, c'est-à-dire ceux qui contiennent
d'amples détails sur l'église de Sainte-Marine, disparue depuis, sur le
corps de la sainte et sur le culte qui lui était rendu par les Vénitiens.
Quelques extraits en ont été donnés plus haut.
Je ne connais pour le moment de Teodoro d'.\madeni que ce qu'il dit
de lui-même dans sa préface. Il était Belge. Obligé par des affaires pres-
santes d'aller en Espagne, il s'y rendit en traversant la France. Dés qu'il
les eut terminées, il revint en Allemagne. 11 franchit ensuite les Alpes et
gagna Venise où l'appelait sa grande dévotion envers sainte Marine. Ayant
obtenu par l'intercession de cette sainte diverses faveurs spirituelles, il
voulut lui témoigner sa reconnaissance en écrivant sa vie. Mais, comme
il était fort embarrassé pour le faire, parce que, à Venise, il ne trouvait

aucun renseignement sur la sainte qui ne fût contenu dans les livres et
manuscrits connus, il se décida, pour le moment, à partir pour Rome où
le jubilé de 1675 attirait les fidèles. Dans cette ville il eut la chance de
rencontrer un prêtre maronite fort instruit, Faustus Nairon, professeur
de langue syriaque (1). Par lui il apprit sur sainte Marine des détails inté-
ressants et entièrement nouveaux. Dès qu'il les eut notés, il se hâta de
retourner à Venise et pendant les quelques jours qu'il y passa pour ac-

complir une neuvaine, il écrivit sa Biologin « incompto quidem stylo et


pro temporis brevitate inconcinno ».
L. C.

(1) C'est à cet érudit, aidé par A. Eccheliensis, que l'on doit la publication des
offices propres de l'Église maronite (Rome. 1850-180(1, 2 vol. in-lol.).
VIE DE SAINTE MARINE. 289

« La chiesa di S. Marina fu eretta dalla famiglia Balbi iiel 1030. S'inti-


tolava prima a S. Libérale, e secondo il Sansovino, a S. Alessio; e non si

dedico a Marina che nel secolo xiii, quando nel 1213 dalla chiesa di
S.

un monastero poco lungi da Costantinopoli i Giovanni da Dora veneziano »


— cosi il Dandolo —
corrotti eon preghiere e con soldo ciistodi, rapi il i

corpo di S. Marina, quale in un convento de' monaci falsamente accusata


d'adulterio visse pénitente, e la collocô in Venezia nella chiesa ch' allora
era di S. Libérale ». Fu restaurata piii volte, fra le altre nel 1705 e nel 1754.
Nel 1808 da chiesa paroehiale divenne succursale; nel 1818 fu chiusaenon
molto dopo distrutta. L'altarino che tutlora si vedi in campo a S. Marna
è infisso in uno dei mûri dell' antico tempio. 11 quale, come si puo rilevare
da un vecchio manoscritto in pergamena, era ricco anche di parecchi
oggetti d'arte, fra' quali un mausoleo a Nicolo Marcello, una cappella alla
Madonna edificata per cura délia famiglia Quirini, una tela del Donato
rappresentante il battesimo di Cristo, e un' altra di Paride Bordone ove
era dipinto Daniele nel lago dei Leoni; por ultimo una statua di alabas-
tro rappresentante S. Marina, opera del secolo xvi (v. Moschini : La
Chiesa e Seminario ecc. pag. 89) con un bambino ai piedi e ai lati
il

S. Maria Maddalena e S. Caterina V. e M. La S. Marina, confinata per anni


parecchi in un umido magazzino, ora biancheggia nel giardino del nostro
seminario in mezzo aile ombrose plante.
E qui pure necessario ricordare che i Veneziani ebbero sempre una
spéciale devozione a S. Marina, devozione che si accrebbe molto più nel
1512, quando le armi venete nelle gravi angustie délia guerra di Cambrai
ricuperarono Padova, le cui chiavi, conservate, un tempo, in questa chiesa
vicino al deposito del doge Michèle Sténo, che primo aveva assoggettato
Padova, Vicenza e Verona, ora fanno mostra di se in una parete dell'
atrio principale del Seminario
Aggiungero che intorno a S. Marina si conservano parecchie opère di
moltissima importanza 1" codicetto membranaceo in 4° piccolo del sec.
:

NV contenente la vita e leggenda di S. Marina, le lezioni l'elenco degli ,

arnesi che spettano alla scuola délia santa, ecc. ;


— 2" Matricula sen
Conslilutiones Venerandi subsiilii BR. sacerdolum sœcularium erecli in
parochiali et collegiata ecclesia sanclœ Marinœ sub litulo et invocatione
B. Marinœ Virginis de Consolatione an. 1698, innovala anno 1752.
Venetiis, apud Miloçco, 1752, in-8; — 3° Mariegola délia Scuola c Sovegno
de Madona Marina fondata en sta cittade de Fenezia in MCCCXXll
S.
en la gloria de la dila Verghem, divisa en doi parte e ridotta nella forma
che si vede dal goltico, sotto il guardianato de mss. Giacomo Parisenli e
compagni J735; —
4" Biologia S. Marinœ Virginis, etc.; 5° Ad usum —
ecclesiœ S. Marinœ ex legato /?"" /)' lo. Baptistw lanisei plabani dictw
19
290 VIE DE SAINTE MARINE.

ecclesiœ 1728. — In frsto !>. Marina; Vinjinis ad Malulinum invilalo-


rium. I)

(Giuseppe Bianchi.m, La chiesa ili Santa Maria Formosa di Yenezia,


Venezia, 1892, in-8. Voy. p. 34-35.)
Théodore d'Amadeni a donné dans sa Biologia S. Marina' (p. 50-61)

Chapelle de Sàixte Marine


ilaiis l'i^glisc Santa Maria Formosa, à Venise.

une description de l'église Sainte-Marine que as, longueur m'empêche de


reproduire ici.

• Les Parisiens ayans cognoissance des vertus de ladicte saincte (dont


le corps avait été apporté à Venise en 1113) furent diligens de bastir une
VIE DE SAINTE MARINE. 291

église ou cliapelle en son nom : c'est celle que l'on nomme saincte Marine
qui est auprès S. Christophle : car dès l'an l'228 ceste église estoit con-
sacrée à son nom, comme il apparoist par la lettre suivante, qui est trans-
crite au petit Pastoral de l'église Nostre-Dame de Paris (1), fol. 116.
pag. 1. touchant 12 deniers par an que le Doyen et Chapitre de Paris
doit au Curé de saincte Marine pour la ,
maison proche de son église,
dont s'ensuit la teneur, GuUlelmus Dei gralia Parisiensis Episcopus, etc.
Nouerit vniuersilas vestra, quod mm
controuersia esset inter venerabiles
l'iros, Dfcanum Capilulum Parisiensis, ex vna parle : et Anselmum
et

Presbyterum sanctœ Marinic ex altera, stiper duodecim denariis annui


redditus quos petebat nomine Ecelesiœ suœ, pro doino sita iuxta Eccle-
siam suam quœ fuit defuncti Maspini; tandem amicabilis compositio
,

inter dictos Decanum et Capitulum et dictum Presbyterum intercessit in


hnnc modum. Quod ipse pro se et Ecclesia sua de assensu et volwitate
tiostra. quilauit prtefatis Deeano et Capitulo pœnilus dictam quœrellam :
et illi pro botio pacis, assignauerunt ei et successoribus suis 12. denarios

singulis annis persoluendos de camera sua intra octauas beati loannis


Baplistœ, in cuius ret testimonium, etc. Actum anno Domini 1228.
« Dix ou douze personnes sont parroissiens de ladicte église, en laquelle il

font dire le seruice, et présentent le pain benist tour à tour. Ceste église
n'est fondée de ruenu tellement que s'il s'y faict quelque seruice autre
:

que celuy cy-dessus mentionné, cela prouient desaumosnes qui semettent


au tronc lequel les bons iours est posé amy la rue deuant ladicte église.
;

Quant à la cour de l'Official il se présente quelques personnes qui ont


forfaict à leur honneur, la chose estant aueree, si l'on n'y peult remédier
autrement pour sauuer l'honneur des maisons, l'on a accoustumé d'a-
mener en ladicte église l'homme et la femme qui ont forfaict en leur
honneur, et là estans conduicts par deus sergents (au cas qu'ils n'y veu-
lent venir de leur bonne volonté) ils sont espousez ensemble par le curé
:

dudict lieu auec vn aimeau de paille leur enioignant de viure en paix et :

amitié, et ainsi couurir l'honneur des parens et amis ausquels ils appar-
tiennent, et sauuer leurs âmes du danger oii ils s'estoient mis par leur
péché et offense. »

(Jacques Du Breuil, Le Théâtre des Antiquité: de Paris, Paris, 1612,


p. 89-91. — Dans l'édition de 1630, p. 68-69. —
Voy. aussi Les Antiqvitez
de la ville de Paris..., par Claude Malincue, Paris, 1640, p. 52.)

I Sainte-Marine. — L'offîcial y marie ceux qui ont forfait à leur hon-


neur, où ils sont épousés ensemble par le curé du lieu avec un anneau
de paille. Cette église fut bâtie avant l'an 1228 et érigée en paroisse dès
ce temps-là, ce qui se justifie par les lettres de Guillaume III, évéque de

Paris de l'an 1228, et dont voci la teneur traduite du latin.

(,1) Ce volume se trouve aux Archives Nationales, sous ia cote LL 77.


292 VIE DE SAINTE MARINE.

Guillaume par la grâce de Dieu éeèque de Paris; saroir faisons qn'élanl


intervenu une dispute entre le Doyen et Chapitre de Notre-Dame et Anselme

Prêtre Curé de Sainte-Marine, touchant douze deniers de rente que ledit


et

curé disait lui être dus pour la maison proche de son église, qtii avait ap-
partenu à défunt Maspin le Doyen et le Chapitre s'accordèrent avec ledit
:

Anselme; de sorte qu'ils seraient obligés selon mon sentiment et ma volonté


de les lui payer, aussi bien qu'à ses successeurs, et ce dans l'octave de la
Saint-Jean-Baptiste ; en témoignage de laquelle chose, etc. Fait l'an 1228.
Cette cure est de la nomination de l'Archevêque de Paris. Elle vaut en-
viron neuf cens livres par an. Elle est située au cul-de-sac appelle Sainte-
Marine, rue Saint-Pierre aux Bœufs, quartier de la cité. »

(Histoire et recherches des antiquités de la ville de Paris, par H. S.vuval,


Paris, 1724, vol. I, p. 429.)

MEMOIRE SUR LA PAROISSE DE SAINTE-M.\RINE EN LA CITE

On ne trouve point la fondation.


Le plus ancien titre qu'on a est l'union que Pierre, évêque de Paris, fit

d'une chanoinie de la chapelle inférieure de la maison episcopate à la

cure de Sainte-Marine en 1400.


Il y a deux choses dans cet acte qui peiivent prouver que cette paroisse

etoit fondée depuis long tems. 1° Que le curé n'avoit pas de quoy vivre et
que pour ce sujet qu'on fait l'union
c'est cela marque que la cure
:

n'etoit pas nouvellement fondée, et que pour le laps du tems, le revenu


qui lui avoit été donné en la fondant etoit deperi ou très diminué.
2° Que la chapelle de l'eveché où etoit cette chanoinie etoit située dans la
paroisse de Sainte-Marine ce qui marque que l'eveché etoit de la paroisse
;

de Sainte-Marine aparem depuis que cette paroisse avoit été fondée, et


(pie l'eveque pour faire subsister le curé de sa maison y unit une pre-

bande de sa propre chapelle; l'union de cette prebande a la cure de


Sainte-Marine est en l'année 1400.

Curés :

1400 Jean le Fevre. —


Il vivoit encore en 1412.

1415 Jean de la Garde. —


Il vivoit encore en 1448.

1472 Girard Toussains.


1514 Tliomas Bricot.
1517 Mathieu Boucheron. —
Il vivoit encore en 1542.

1553 Jean Gais.


1566 Mathieu de Caen.
1581 et 1618 Antoine Balin. — Il a vécu jusqu'en 1624.
En 1572 est une transaction entre Saint-Pierre aux Bœufs et Sainte-
Marine au sujet du presbitcre de Sainte-Marine.
1634 Jean-Batiste Dobbé. —
Decedé le 27 octobre 1684.
VIE DE SAINTE MARINE. 293

1684 François Dupuy. — Decedé le octobre 1717.


1717 André Haniele. — Decedé le 22 octobre 1719.
1723 Nicolas Isoard a present curé.

(Bibliothèque Nationale. — Papiers de Vabbé Drouyn, XLII. — Les


Églises de Paris, HI. Ms. du fonds Français 2286i, f"' I17'-117^.)

EGLISE DE SAINTE-MARINE

« Il est difficile de concevoir la raison pour laquelle on a érigé la paroisse


du nom de cette Sainte si près de l'église de Saint-Pierre aux Bœufs.
Mais en faisant réflexion qu'anciennement il n'étoit pas rare de voir de
riches Habitans construire chez eux de petites chapelles pour leur dévo-
tion, et que quelque Vénitien a pu faire sa demeure en ce quartier-là,
vu qu'il y avoit ci-devant une rue dite la Rue de Venise, je croi que cela
suffit pour conjecturer que c'est ce qui a déterminé à bâtir une chapelle
sous le nom
de Sainte-Marine, d'autant que le corps de cette Sainte fut
apporté de Grèce à Venise vers l'an 1200, et que suivant M. Baillet
la

parlant d'après du Saussay, on croit posséder à Sainte-Marine de Paris


depiùs long-tems des reliques de cette Sainte.
Cette chapelle étoit érigée en Cure dès le règne de Philippe-Augu.ste,
puisque dès l'an 1214 on trouve l'amortissement que le Prieur de Saint-
Eloy accorda au Curé pour une maison dont il avoit fait son Presbytère, à
la charge du cens et de cinq sols à l'installation de chaque nouveau Curé
(Tab. Ep. in spir. Invent. f. 187) (1). Aussi e.st-elle au Pouillé du xiu* siècle, et
on en connoit un Curé de l'an 1228. Elle est à la collation pure et simple
de l'Archevêque. C'étoit la seule cure de la cité qui fût dans ce cas, parce
que toutes les autres étoient sur le territoire de quelque abbaye, chapitre
ou Prieuré. C'est sans doute pour cette raison que les évéques de Paris,
dans le tems où la catliédrale cessa d'être la paroisse de toute la cité,
l'assignèrent pour paroisse aux officiers et domestiques de leur maison,
quoiqu'elle fut plus éloignée de leur Palais episcopal que quelques autres.
Anciennement le Curé avoit sa pitance à l'Evêché, pour me servir des
termes d'une enquête de l'an 1495 mais aussi il étoit chargé de confesser
:

les prisonniers des prisons épiscopales. Il fait encore dans cette église les
mariages qui sont ordonnés par l'officialité.
Le bâtiment de cette petite église, quoique très petit, est plus grand
originairement. II paroit avoir été refait il y a trois cents ans
qu'il n'a été
ou environ. Il faut que le sol de la rue ait été fort élevé en ce lieu, puis-
qu'on descend quatre ou cinq marches en entrant dans cette église. On
voit dans le chœur la tombe de Jean Hurault, président en la cour des

(1) Une copie manuscrite do ce titre se trouve aux Arcliives Nationales sous
la cote L 4îi6.
294 VIE DE SAINTE MARINE.

Aydes, décédé en 1505, et de sa femme Guillette de Guéteville. François


Miron, Lieutenant civil, mort en 1G09, y est aussi inhumé (2).
Cette paroisse n'est composée que d'environ vingt maisons, comprises

Eglise Saiste-Marixe, a Pauls.


((iravure extraite de Paris Historique; Promenade dans les rites de Pari^, par MM. Cliarlctï Nodier.
A. Kegiiier et Cliamiiin, Paris. Postcl, 1837-1810. Vol. IV, Atlas, |il. 8.'i).

dans quarrô qui commence à l'é.elise, et qui tourne à droite à la rue de


le
aux Bœufs, ensuite encore à droite à ce coin de la rue des
Saint-I^ierre
Marmouzets, et va se terminer à la porte du cloître du chapitre de Notre-

(1) Je donne une gravure représentant l'église Sainte-Marine d'après d'ouvrage


(le Charles Nodier, Park historique, mais il en existe une meilleure exécutée
d'après un dessin de Heroy, datant de 1839, dans Trois cents planches de l'An-
cien Paris, par A. P. I\lartial (Paris, Cadart, 180-1-UG, in-fol.), 1° -iW, c'est-à-dire
9° i" du 0° arrondissement.
VIE DE SAINTE MARINE. 295

Dame. Elle a aussi toutes les maisons comprises dans la première cour de
l'Archevêché. »

(Hisloire de la ville et de tout le diocèse de Paris, par M. l'abbé Lebeuf,


de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, Paris, 1754-58, vol. I^

p. 351-353.)

• L'église de Sainte-Marine. — Elle est beaucoup plus ancienne que nos


Historiens ne l'ont pensé. Je n'examinerai pas si ce fut de la Grèce, de la
Thrace, ou plutôt de la Bithynie que le corps de cette Sainte fut transporté
à Venise; ni si la translation se fît en 1113, comme le dit du Breul ou vers

1200, suivant l'abbé Lebeuf, ou en 1230, selon M. Baillet; je ne serois dans


le cas de discuter ces différentes époques, qu'autant qu'elles aideroient à
fixer l'origine de l'église qu'on a bâtie sous son invocation, mais elle est
absolument incertaine. L'abbé Lebeuf a cru pouvoir suppléer à cette in-
certitude par des conjectures. Les Reliques de .sainte Marine ayant été
transportées à "Venise, il pense que l'église dont il s'agit a pu être bâtie
par les soins de quelque Vénitien qui demeuroit dans ce quartier-là, vu
qu'il y avoit ci-devant dans le voisinage une rue de Venise. Ce raisonne-
ment ne me paroit pas décisif, car la rue dont parle l'abbé Lebeuf devoit
son nom à une enseigne de l'écu de Venise, et non à la demeure d'un
Vénitien, et elle ne le portoit que depuis environ 200 ans auparavant, et :

du temps même de Corrozet, on la nommoit rue des Dix-huit, à cause


d'un petit hôpital ou collège, dont je me réserve de parler à l'article de la
Sorbonne.
Le plus ancien Titre qui fasse mention de l'église de Sainte-Marine, est,
selon l'abbé Lebeuf, un acte d'amortissement que le prieur de Saint-Eloi
accorda au Curé de Sainte-Marine en 1214, pour une maison dont il avoit
fait son presbytère. On en trouve de semblables dans les censiers de

Saint-Éloi en 1216 et 1218 du Breul et Sauvai rapportent aussi des


:

lettres de Guillaume d'Aurillac, évéque de Paris, de l'an 1228, au sujet


d'une contestation entre le chapitre de Notre-Dame et Anselme, curé de
Sainte-Marine ce qui a fait penser à quelques auteurs que cette église
;

n'avoit été bâtie et érigée en paroisse que vers ce temps-là, quoique les
amortissements que je viens de citer soient antérieurs à cette époque.
J'ai dit que cette église étoit plus ancienne que nos Historiens ne l'ont

pensé; j'en trouve la preuve dans un diplôme d'Henri 1°'', sans date, à la
vérité, mais qu'on estime être d'environ l'an 1036 par cet acte Henri
:

donne à Imbert, évéque de abbaye que Robert, son père,


Paris, la petite
avoit fait bâtir à Saint-Germin-en-Laie, avec ses appartenances et dépen-
dances; savoir, la terre, etc., et l'église de Sainte-Marine dans Visle de

(1) « Ecclesia Sancte Marine in insula Parisii - Cet acte a été inséré (sous la
date 1045 environ) dans Cartulaire de l'éylhe Notre-Dame publie par M. Guo-
:

rard, Paris, 1850, vol. I, p. 273.


296 VIE DE SAINTE MARINE.

Paris. D'où l'on doit conclure que cette église existoit avant l'époque
de la translation du corps de cette Sainte à Venise, et du culte public qui
lui a été rendu en Occident.
Cette église est la paroisse du Palais archiépiscopal et des cours, et
celle où se font les mariages ordonnés par TOfficialité. »

{Recherches critiques, historiques et topographiques sur In ville de Paris,


par le sieur Jaillût, géographe ordinaire du Roi. Paris, 1782, in-8, vol. 1,

Premier quartier, p. 158-160.)

« 11 faut renoncer à cette conjecture (celle de l'abbé Lebeuf sur l'origine


de était fait mention d'une église Sainte-
l'église Sainte-Marine), car
il

Marine dans le cartulaire de Notre-Dame dès l'an 1045. Peut-être ce nom


lui vient-il simplement des mariniers qui habitaient les bords de la Seine,
et qui voulurent élever une église à la Vierge protectrice des matelots.
Ses revenus étaient fort modestes. Le 22 février 1790, le curé Rolland le
Riche, qui aurait dû plutôt s'appeler Rolland le Pauvre, déclare, que le
revenu fixe est de 1.010 livres et que le casuel peut être évalué à
120 livres. Vendue le 2 mars 1792, Sainte -Marine devint une propriété
particulière, on y installa un théâtre populaire, puis des ateliers. Elle a
subsisté jusqu'à nos jours au n° 6 de l'impasse Sainte-Marine, rue d'Arcole.
(f'firis à travers les lU/es. par MM. E. Fouhnier, Paul Lacrihx, etc., Paris,

Didot, 1875, p. 58.)

« Sainte-Marine. — Paroisse minuscule dans l'impasse de ce nom près


la nouvelle rue d'Arcole (1) qui l'a fait complètement disparaître. Elle
datait de 1036 et ne comptait qu'une vingtaine de maisons, ce qui faisait
dire que tous les paroissiens étaient marguilliers de la paroisse ».
«

Quand deux personnes étaient condamnées au mariage par la cour de


l'ofticial, deux sergents les conduisaient dans cette église, où le curé

les unissait en leur mettant au doigt un anneau de paille.


(E. DE MÉNûRVAL, Paris depui.'i son origine jusqu'à nus jours, Paris,
1889-1892. Vol. I, p. 183.)

(1) La première rue du régne de


d'Arcole, construite en 1839, vers le milieu
Louis-Philippe, n'était que l'ancienne rue Saint-Pierre-aux-Bœufs
en réalité
rectifiée. Elle commençait du côté du Nord, au pont d'Arcole. et aboutissait .sur
la place du Parvis de Notre-Dame, à une certaine distance de la cathédrale. La
nouvelle rue d'Arcole, celle qui existe aujourd'hui et dont le côté oriental se
trouve sur le méiue alignement que la façade de Notre-Dame, a été bâtie en 1867,
sous- le règne de Napoléon III, lorsque le quartier fut transforme par la cons-
truction du nouvel HOtel-Dieu.
TABLE DES MATIERES

liitiotluction I

I. Vio de sainli^ .Mariin' i

II. Culte de sainte Marine ix

m. Iconograpliio do sainte Marine xxviii


Piililioirraphie de sainte ÎFarine xxxui
Vie de sainte Marine* 1

I. Textes latins 1

II. Textes grecs '.S

III. Textes coptes (:i2

IV. Textes arabfs 79


V. Textes syriaques 111
VI. Textes liaut-alletnand 125
VII. Textes lias-allemand I3.ô

VIII. Textes français 148


IX. Texte éthiopien 192
Office de sainte Marine en syriaque 201
Siippléinmils aux textes latins, grecs et ai'aljes 254
,\|qienilic-es 2S7

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1905
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AVANT-PROPOS

C'est au mois d'avril 1903 que j'examinai le manus-


crit de Gènes renfermant le texte grec unique de la
légende des Trois jumeaux. Mais je n'eus point le temps
de prendre copie de ce texte; l'édition que j'en donne
ici basée sur une photographie qu'a fait exécuter
est

pour moi le D"^ Dominico Dali' Orto, de Gênes, auquel je

suis heureux d'exprimer ici toute ma reconnaissance.


Le présent travail fut terminé au début de l'année
1904. .J'eus l'occasion d'en entretenir les membres de la

Conférence de christianisme byzantin que dirige, à l'École


des Hautes Études, de Paris, M. Gabriel Millet. Au mois
d'août 1904, je le remis à M. Léon Clugnet, secrétaire

de la Revue de l'Orient chrétien, qui me promit de le


faire paraître, en deux articles, dans cette Revue, et de
le publier ensuite comme fascicule indépendant dans sa
Bibliothèque hagiographique orientale.
J'ignorais à cette époque que j'avais été devancé dans
la publication des Actes grecs des saints Jumeaux par
M. Chrysanthe Loparev, dont l'édition avait vu le jour dès
février 1904 (1). Je ne devais l'apprendre (|ue huit mois

(1) Acta r/raeca sanclorum ter;icminiiiiitii tnarlyrum Speusippi Eleusippi (sic)


Melcusijipi (sie) primuin a Ludovico Grasso anno 1846 inventa, deitide a Chiy-
n AVANT-PROPOS.

plus tard, au retour d'une Jiiission en Afrique. — La


première partie de mon élude parut pendant mon
absence (1), et le comité de rédaction de la Bévue de
rOrienI chrélieii. pour des motifs qui me sont inconnus,
refuse aujourd'hui d'insérer la seconde. J'ai néanmoins
pensé qu'il ne serait pas sans intérêt de faire connaître
au public ce petit travail. M. Loparev, en effet, a traité
le texte du martyre avec une extrême négligence, sans
même prendre le soin de le rendre lisible en y faisant
les corrections nécessaires (2) et sa courte préface (p. 3-5)

n'éclaire nullement la question des Trois Jumeaux.


11 parle bien de deux textes nouveaux, une version
géorgienne et une version arménienne de la légende.
Mais ses indications à ce sujet sont fort vagues (3).

D'ailleurs, d'après M. Loparev lui-même, le texte géor-


gien serait une traduction à peu près littérale du mar-
tyre grec, et quant au texte arménien, comme men- il

tionne la tradition langroise, il ne peut présenter aucun


intérêt. M. Loparev paraît ignorer qu'il est illusoire de
dater la légende cappadocienne par l'empereur Auré-
lien (4), puisque le nom de cet empereur apparaît uni-
quement dans le faux de Warnahaire, où il a été in-
troduit pour mettre document la clironologie de ce
d'accord avec celle des autres productions du même
hagiographe peu scrupuleux. On voit par ces quelques
remarques qu'il n'est pas trop tard pour reprendre un
sujet rebattu il est vrai, mais qui n'a pas encore été

mniho Loparev anno I'.I02 exarala hodic divulyala. Petropoli, typis Skorochodo-
vianis 1901. (Suppl. au t. I dos Zapiski de la section i'lassii|Lie de la Société
impériale russe d'archéologie), 13 pages.
(1) H. 0. <:., 1904, n" 1, p. 4.53 à -Iffli.

(i') de M. K. Krunibaclier, Bij- Zeitsrhr., XIII (1904), p. H30.


Cf. rai)préciation
('^) p. 1. Muceniécstvo... grecesUoj redakcii... sovpadael s grazinaliùju Minceju

A'vcka .. Armjunskij IcksI... De pareilles références sont de peu d'utilité.


(1) Ou roi'rit'e parfois ce nom en Maic-Aiircli'.
A\'ANr-i'i;iii'iis. m
traité d'une façon satisfaisante, et l'on ne s'étonnera
pas que M. Léon Clugnet ait bien voulu accueillir, ainsi
qu'il avait été convenu tout d'abord, « Saints Jumeaux
et Dieux Cavaliers-» dans son hospitalière collection.

Huy (Belgique), le 10 avril 1905.


•*
SVmTS JUMEAUX
ET

DIEUX CAVALIERS

vu le jour il y a quelque cinquante ans,


Si ce travail avait il

aurait pu prétendre à l'honneur de terminer une loni;'ue e(

célèbre controverse hagiographique. Les trois sainis jumeaux


Speusippe, Elasippe et Mélésippe avaient-ils subi le martyre en
Cappadoce, ainsi que le racontait un texte latin — une version
des Actes originaux, pensait-on — publié par Rosweyde et
réimprimé dans les Ada SnnrtofiDn; ou bien fallait-il croire
un autre texte, qu'on lisait à la suite du premier dans le Janvier
des Bollandistes, et d'après lequel les Tergemini auraient
cimenti'' de leur sang l'édifice de la jeune p]glise de Langres? A
vrai dire, la question n'était pas difficile à résoudre. La version
langroise attribuée à tort à un certain Warnahaire, qui vers
l'an 61") l'envoya à saint Céraune, évèque de Paris, la version
langroise présentait toutes les apparences d'un faux. Mais son
succès avait été si grand dès l'origine, qu'elle avait fait presque
oublier la tratlition cappadocienne. Le Martyrologe hiéromj-
inien, et après lui les martyrologes historiques, l'avaient défini-
tivement consaci'ée. Tant qu'on n'eut pas de notions précises
sur les sources du Murti/rologe mis sous le nom de saint Jé-
rôme, on se crut autorisé à trouver un argument en faveur de
la priorité de l'histoire langroise, dans ces quelques lignes
figurant au 17 janvier : A17 K(i/. fclir. Linyonis. Passio
1
2 • SAINTS JUMEAUX ET DIEUX CAVALIERS.

Stiliclorum maiijjniiti (jeiiiinorain Sjx'usippi, Helasippi. Mc-


lasippi, Leo))elkie, luiicllae, Neonis.
L'abbé Bougaud (1), écrivant en 1859, démoulniit encore
avec un grand luxe d'arguments, que la Passion dite de War-
nahaire était bel et bien l'original, démarqué ensuite par quel-
que Graecii/us au profit de laCappadoee. Kl M. Bougaud n'avait
pas assez de mépris pour cet iiypothétiiiue faussaire.
Aujourd'hui la question est tranchée. M^'' Duchesne {Fas/fs
épiscopaux de l'ancienne Gaule, I, 48-54) a montré comment
les légendes qui ont la prétention de raconter l'origine des
Eglises de Valence, Besançon, Langres, Dijon, Autun et Saulieu
sortent d'une même
hagiographique qui a fonctionné
officine
dans la première moitié du \ T siècle. Si le Martyrologe hiéro-
nymien fail allusion à la l'assion de Warnahaire, c'est que sa
recension gallicane fut rédigée à Auxerre vers l'aiiiiée 59U et
que dès cette époque les six romans, acceptés avec entiiou-
siasme par les Églises intéressées, jouissaient d'une auloriti'
absolue.
Ainsi donc, si j'apporte ici la preuve que la forme cappado-
ciennede l'hisluire des l'eiycnu'ni en est bien la forme originale,
ma démonstration pourra parailrc superllue {2) en ce qui con-
cerne la vieille controverse sur les trois jumeaux. Mais peut-être
attirera- t-elle l'attention sur la légende cappadocienne elle-
même, qui constitue un problème hagiographique digne d'in-
téresser les hommes compétents.

11

La version cappadocienne n'était connue jusqu'à présent que


par le texte latin publié d'abord par lîdsweyde, et reproduit
dans les Acta Sanctoruin, Jan. II, 70.

(1) L'iiblié Bougaiiil, l'Iinle /lixlmii/iic <! crilù/iœ sur la missiaii, les iicifs el ti'

cii/le de saint Bénigne, AuUiii, l.SÔ'.t.

(2) Bien que le déb.il seieiitiliqiie soit olos, ù pro)iri'iiieiil parler, les- tenants
langrois de « Warnaliaii'o » n'oiil pas tous désai-nié. N'oyez l'abM Xarbay.
Supplément aux Acta Sanclonnu. in-1, 1896, p. 270-283, et la l'éponse de l'abbé
Roussel, Comment Wat naliairr... a compose la Icijende lani/roise, Langres,
Rallet-Bideaud, 1897, 102 p.
SAINTS JLMEMX ET DIEUX CAVAMERS. 3

Ce texte était incomplet dans les ]'ilae l'a/niin et dans les


Acta Sanctonini. Tiré d'un manuscrit de l'érudit allemand
Marc Welser, auquel manquait un feuillet, il présentait en son
milieu une fâcheuse lacune. L'abbé Bougaud en retrouva un
exemplaire complet dans le ms. 34 de la bibliothèque du sémi-
naire d'Autun et le publia dans son Étude historique et critique
(sic!)s»r la mission de saint Béniijnc, p. 405- 17 I. Cette édi-
tion pas?;a inaperçue, et les Bollandistes imprimèrent à leur tour
le morceau qui manquait au texte des .4c/a Sanctornni. dans

leurs Ana/crta, 11(1883), p. 378-38(1.


Le manuscrit utilisé par eux était un codex Reginae Siieciac
qui fuerat monasterii Flaviacensis (1. c, p. 378).
Plus récemment, les savants hagiographes, dans leur Cata-
log, cod. Imgiogr. bibl. reg. Bruxellensis. II, 290-29-2, signa-
lèrent le ms. 9289 lequel, f. LiS'-Li-j", contient un morceau qui
n'est, à vrai dire, ni le texte « cappadocien » ni la version dite

de ^^'arnahaire, mais une curieuse combinaison des deux, sorte


de compromis entre deux rédactions contradictoires. Pour la
partie publiée dans les Analecta, l'auteur du centon suivait la
version authentique.
Tout le monde est d'accord pour admettre que le texte latin

dit authentique par opposition avec le faux de Warnahaire,


est la traduction plus ou moins libre d'un document grec. Le
P. Holland inclinait à croire que cet original grec constituai!
les actes originau.r des saints Martyrs. Le texte grec que nous
allons mettre sous les yeux du lecteur ne mérite pas ce beau
nom AWcta Sincera dont Ruinart s'est montré, à bon droit,
si avare; mais tel quel, il nous permettra d'atteindre une forme

plus ancienne de la légende des Trois Jumeaux.


C'est en examinant un manuscrit de la Biblioteca délia
Missione urhana di S. Carlo, k Gènes, que j'ai trouvé le MapTJpr.:v
T(Tiv x-;'M'/ vr,-i(.)v. La Biljliotlièque de la Mission urbaine est un

des dépôts italiens restés le plus longtemps inconnus. M. Ehrhard


en a publié un inventaire dans le Centralblalt fiir Bibliulhehs-
wesen (X, p. 192-217), en 1893. Ses renseignements sont plus
complets que les notes très insuffisantes de Blume et de Grassi ;

mais le travail de M. Ehrhard ne peut tenir lieu d'un catalogue


complet, commi' ceux dont les Bollandistes ont donné les
admirables modèles.
4 SAINTS .lUMEAUX ET DIEL'X CAVALlEftS.

Les manuscrits génois s'appellent Sauliani, du nom de


l'évêque Filippo Saoli qui les avait rassemblés au xvi° siècle.
Il y a 36 manuscrils grecs, dont un du ix= siècle et sept du
X*. Le nôtre, d'après Ehrhard, est un de ces derniers; il
porte le n" 33. (i. Vitelli a attiré l'attention sur lui dans les
Slialj Ihdiani di fi/n/iKj/n r/assirii, 11 (1891), p. 371, comme
contenant cette Vie de Théodose, par Théodore, que la savante
édition de M. H. Usener a rendue célèbre (1). Et c'est en pré-
parant, avec la permission de M. Usener, une nouvelle édition
critique de Vi-r/M[u:v de l'évêque de Petrai, que j'ai été amené
à étudier le Saulianus 33.
Il est eu parchemin
contient 207 (2) feuillets (30,2x22).
et

Chaque page d'écriture comjireud d(^u\ colonnes de trente lignes


environ. L'écriture est une belh^ minuscule penchée à droite.
J'ai été longtemps fort intrigué par cette mention qu'on lit

sur le verso du dernier feuillet :

XpJaavOoç. s <j'.irip<M-T,ç v.o^iii [J.-q^/x «'ù'/cjaTiv, Zui'.

Je l'avais prise d'abord pour une signature de possesseur,


et j'ai cherché de mon mieux à expliquer cet ethnique inconnu
St6r,pi(.)Tïiç, et cette date étrange, Zji' (3). Mais la forme sus-
pecte de l'écriture aurait dû me faire reconnaître plus lot que
j'avais un mystificateur moderne. Chrysanthe le
aliaire à

S/bëricn n'est autre que M. Chrysanthe Loparev, le savant


russe qui a examiné notre manuscrit pendant l'année l'.i02

(Z.0 !

Voici, en effet, quel est le contenu du manuscrit; un méno-


logc du mois de janvier. Un certain nombre de feuillets (4)
manquent au commencement; le premier morceau est donc
un fragment acéphale.
1) f. I- Basilii niagni encomium in Gordium (/'. G-, XXXI,

col. 489 sqq.).


7'"
2) f. Bi:ç Y.xi -z/^'.izix -:\j z^iz'j -aipiç yjij.ïov -/.y). ;;j.;'aj-'''î"'^

Mf/ar,"/, ::p£(;6jT£pcj y.ai Gj\'v.ihh:j ••'"[O'iz.io: -i/.ïwr ltp:-zhj-


;j.(i)v.

/i)r. Yx: Tiov àY^Otov àvîpfov iva'/pi-Tu; TiOî'Oai r.pxztiç.

(l) Usonar, Der Iwitir/e TlicoduaUis. \.n\y/.\ix. 1800.


(i) VA non aK> comme Ip dit Ehrliard.
(3) Heme de l'Orient clirélien. lOlM, ii" 1. p. 4.jG.

(1) Elivhard calculé qu'il en maiiqur 71.


SAINTS .lU.MKAUX ET IMEUX CAVALIERS.

3) f. I-I'' Bi:ç -/.ai -z'/.'.-v.x -z'j c-;:'j -x-pz: r;;j.(ôv Hj;s(.'ip;u |A;va-

yz'j r,';:'j\j.vK\) [i.o'tf,; Tfjç X(.')pa;.

IlIC. (, )'! [j.xY.yip'.M-y-:'. y.al ^71:1 -y-ipt: y.-pz Ti[j.ôyi v.y.\ io' rijJ.iôv îii

y.xOapi'J /.x; àv^ziXri-tîu JÎÎî'j


Èv X(o àvaAitj.rixvTïç.

4) Homélie de saint Jean Clirysostonie sur la sainte


f. 55''

ïhéophanie.
5) f. 71' Homélie de Basile de Césaiée sur le saint et salvifique
baptême.
6) f. Si' Homélie de saint Grégoire de Nàzianze v.q -zU àva

94"' 0£:3(')p:u T.x-:pi%Cz'j tîD AjtçvoTïàTcuç Xz'fzç éç Tr,v à; 'Av-


7) f.

zizyi'.xq x'tXY.ziuzr,'/ t^; aîiy^\j.ixç •/.x: niûxq X^'-pz^ tgj \lpzzpz\j.zj.

8) f. 109'' Mapir'Jpi:v -z\) x-;iz'j i>.xpvjpcq Kxp-ip'.zj TOi Kx--::xzz-

Inf. Ev Tw y.x-.' ïy.tviz y.X'.pM ^ixsù.fjZ'nsz A',:/.>,ï;t'.5;v;'j âv Nt/.î-

|;.Y;oîi3:.

9) f. 12P ]\l3:pT;;;pt:v tsj |j,£-'a"A3[j,àpTup:ç Il:A'j£Jy.TC'J.


Inc. Njv y; '/ipt^ t;j Oî;j -'/.z'juix v.xl Suvaxr, îù tmv -pâ;-iov "ij
i[-;'':'j ;j.ipTjp:; IIzkjzjy.-z'j.

10) f. ISF Bi':; Y.xl -z'uiiix tsj âv â-di; -x-p'zq Y;iJ.tov Map-/.tavij

Trpîss'JTî'pîu '{VKiJ.viz-j v.x: z':/.z^t'z\i.z-^ -f^z, x'^imix-t^ç ÏY.y'kr,Qixç Ty;ç K(.)v-

jTavTivî'j-iAîw;.
//IC. EjAî-''/;ts; z &izq y.x\ r.xTr^p tsj \i.i-(xKzu Weî'J /.ai 3w:r,pi;
f,;j.(ov 'lïjssQ XpicTîù.
11) f. 1 12'' Bi:; y.al TCîAitîta t:û ayisj -izy-pzq -/jy.wv àêSà ©ïîÎîjîiu
Tij àpy^tij.avîpiTO'j ~ârf,ç t^ç ipriy.;u r^^ û^s Tr|V â^iav XpwTîîi tsû
(")î:j •/;;;.(ov -i/.'.v
jj-'TP^?''"?
'•^~~' ©î:îo)p:j ti'j £-ijy.i-;'j lIîTpiov

Yïv:y.îv:'j xJTîj y.aOrjTîîi.

12) f. 195"' MapTyptîv -ifii ztjixç ^.ip-\ipz: XapiTt'v^ç.

Inc. IIpîy.aOîaav-::ç ouv Ao|Atxiavou xoû y,i|J.r;Tc; £7:'. TSi ,S-(^;;.aTCc; y.a;

tï;ç TTpaTiwTiy.ïSç Tâç£(i)ç ûiïr,p£Tiu[jN£vr|Ç a'jTW; 'Ey.ctxtGç -i; tïjç Kîupi/.i-

Twv -:a£()(ç £Tr|[rr;v£ ît àvaocpa; X^yoïv.


13) f. 2UP MapT'Jpi;v Twv x'''M'i Tptwv v^-i'ojv — -£'jj'!~7:;a. EAajiz-
-zj y.xi M£A£S'''--cj, y.xl -f,: izJ-Mw !j,-i^Tpb^ NEivfAAaç.
A réplique où l^lirliaid rédigea son catalogue, tous ces textes
étaient imxlits, à l'exception des trois homélies et des numéros
I, 9 et 11. La Vie de Michel, prêtre et syncelle de Jéru.salem,
est maintenant connue par la publication partielle de Manuel
Gédéon, BjL>.vtiv':v 'Ezpiz'hz';izy, Constantinople, 1899, p. 231-
6 SAINTS .IL.MEAL.X ET DIEIX CAVALIERS.

242 (1). Gédéon s'est servi du coil. du Pantocrator.


1.'! — Notre
Vie diflere de celle qui se litCad. Vnt. 1085-.
Le n"'3, la \'ie de saint Théodore, moine et higoumène du
monastère de Cliùra, a été analysée par (iédéun, op. cit., 227-
231, d'après le l.'î du Pantocrator également (f. 175 (5-189 ,3)
et ensuite publiée, d'après notre manuscrit par M. Lnparev :

Supplementum ad Historiam Justinianeam : De S. T/ieodoro


{T)04-ôd')) , itionar/io /icgiiDiciwi/tie C/wrensi, riijiis cita illiis-
tfata )ier )inn C/i'om- iiioiins/cfii lnsto)'ia congesla. \Mzz cod.
DIS. S. X. inscritiir. Pétersbourg, 19u;î.

N" 7. Gédéon en a donné des fragments, \>. Ô'S suiv. de son


livre. Lipomani et Surius en avaient publii' un texte latin, au
29 août.
N^S. J. Compernass a publié les AcUi Cartcrii Cappudocis
(Bonn, 1902), d'après un ms. de Paris. Mais notre manuscrit pré-
sente une rédaction différente.
N" 9. Saint Polyeucte. Notre rédactiim (B' des Bollandistes (2))
diffère de l'ccanre métaphrasliciue qu'on lit sous le même litre,

P. G., CXIV, col. 117 sqq.


N" Ehrhard signalait la différence de ce texte d'avec la
1(1.

Vie de Marcien, par Syméon Méfaplnaste(Migne, P. G., CXIII,


129). Aujourd'hui, la version du Saulianus 33 est publiée d'après
d'autres manuscrits, par MM. Papadopoulos-Kerameus, 'Avi-
AE-/.T3! ÎEpjc?. ^S^Tx/jcAi-'iaç, IV, 258-270, ct Gécléon, 'Q\j':,Tr.vi'r)

"Esp-c>>iYr.:v, 272-277.
N" 11. Publié par Usener, Der hcil. Titeod., Leipzig, 19nO,
d'après le Laur. \I 9. Autres manuscrits étudiés par Krum-
liacher {Sitzuiujsber. Akad. d. Wiss. l'Id-
der Mi'iticlntcr
Ins.-philol. Klasse, Heft Une copie de la
II). Cf. E. Rolland,
Vie de saint Théodose par Théodore conservée dan» le lia-
roccianii» 183, Gand, Engelcke, 1899, in-8% 10 pp. (= Recueil
de travaux publii's par la Faculté de phil. de i'Univ. de Gand,
24° fascicule). Cf. encore By:-. Zeitschr., 2 (1893), 643 et 3
(1894), 194.
La copie génoise se rattaciie nettement à la ligne P du stemma
de M. Krumbacher. Elle présente beaucoup d'analogie avec le

(1) Cf. s. Vailhé, Hci-Ht: de rOriciit r/iivlicii, VI (IWl), 313-3^', (jl04i.


("2) Bibiiuthcca haiiivf/rapiika graeca.
SAINTS .UMEAIX I:T MIEUX' CAVALIERS. 7

ins. A (Patiiii;icus) rludié (l;iiis />//:. Zdlschr. 1 (1897), p. 357


siiq.. par MM. Bidez et Painientier.
N" \1. Sainte Cliaritiae. Texte dilïiTent dans Métaphraste
(Aligne, CXV). Cette rctlaction est inédite.
N" 13. Le texte grec du martyre des Trois Jumeaux ne se
trouve qu'ici.
Ce qui frappe tout d'abord dnns cet ancien raénologe, c'est lé
nombre de pièces rares ou même uniques qu'il renferme. Qu'on
le compjire, en efl'el, aux autres ménologes du niuis de janvier,
bien enlendii à ceux qui, comme lui, sont composés exclusive-
ment de morceaux anté-métapbrastiques. S'il a de commun
avec eux Y Éloge de Gordius par Basile, les trois homélies sur
l'Épipiianie, le Baptême, -'x. 'VS)-.y., la Vie de saint Théodose, en
revanche les Vies des saints Jlichel et Théodore et celle de Mar-
cien sont fort rares, celle de sainte Charitine l'est plus encore,
la rédaction où se présente ici la Vie <le Carterius parait être
unique, et le martyre des saints jumeaux est dans le même
cas.
Si maintenant nous exaiuinnns les jours du mois mentionnés
en tète des différents morceaux, nous trouvons que ceux-ci for-
ment une série chronologique continue :

'KY'-wfiiov sur Gordius 3 janvier.


Vie de Micliel prêtre et syncelle -4

Vie de saint Théodore de Chora .5

Les .3 homélies (j

Transfert de la main du Prodrome. 7


Carterius S
Polyeucte 9
Marcien 10
Théodose Il

Charitine \'i

Trois jumeaux lo

Si lull tient compte de ce fait que solxantc-quatiirze feuillets


manquent au commencement, on sera tenté de conclure que le
Sauliauus 33 contenait un ménologe complet pour les treize
premiers jours de janvier.
8 SAINTS JUMEAUX KT DIEUX CAVALIERS.

Mais tmis dates sont étranges : celles des saints Théodore,


Ciiaritiiio, Speusippe e1 c-onsorts.

La date du cinq jan\'ier, attribuée à saint Tliéodore, est en


contradiction avec l'indication de Gédéon, Bu^'av-iviv 'EopTcXs-
-;t:v. qui place ce saint au S janvier, d'après le cod. Pantorrator,
l;'.. Saint Théodore ne se trouve d'ailleurs point dans les
synaxaires.
Charitine figure généralement au IS décembre. Cependant
certains synaxaires la commémorent le 20 janvier; d'autres la
placent au 13 (1).

Quant aux trois jumeaux, ils figurent tantôt au 16, tantôt au


17 janvier et notre texte lui-même dit qu'ils ont subi le mar-
tyre le 17 (-p: c^y.à îz -/.aXavîtov çîipîjapiiov).

On peut se demander si ces trois indications no constituent


pas tout simplement l'erreur d'un copiste qui se sera imaginé
avoir affaire à une série complète, alors que, comme dans les
plus anciens ménologes. Tordre chronologique n'était pas stric-
tement observé, et que plusieurs jours n'étaient représentés
par aucun saint.
11 arrive en effet fréquemment, dans les anciens recueils de

cette espèce, que pour des raisons d'ordre intrinsèque, un texte


est rapproché d'un autre alors que leurs dates devraient les sé-
parer. Or, les deux biographies de Michel le Syncolle et de Théo-
dore ont ceci de commun que les deux saints étaient surtout
vénérés au monastère de Chora, à Constantinople, que le second
avait fondé et où il avait été higoumène (f SIC) (2). Quant à
Charitine et aux Trois Jumeaux, nous pensons fju'ils se sui-
vaient dans le modèle (3) qu'avait sous les yeux notre copiste,
comme étant respectivement du 15 et du 16 janvier; tandis que
les 12, 13 et 14 janvier étaient simplement passés. Le copiste,

voyant se dérouler du G au 11 janvier une suite ininterrompue,


écrivit pour Charitine [rovî tw x'j-ô) i£' et pour Speusippe : ;j.y;v';

-M xj-.M r/', comme il avait placé Thi'odore au janvier, parce .")

que sa Vie figurait entre Michel (4 janvier) et les homélies do la

(1) Syiiaxarium ecclesiae Conslantiiwpiilildiine. od. Delcliayc il'i'opylainiiu ad

Acta Sanctorum Novombris) 393, 47, 57.


Cf. GtkWon, /. c.
(-,')

:'3) Modèle où peut-rtro la mention (jrivl tcô aÙTrô... raani|nait. on Ijicn était
t'iïacée.
SAINTS Jl.MKAIX KT DIEUX CAVAMERS. '.)

Théoplianie (6 j.). Que si l'dii trouve le procédé insolite, il faut


se souvenir que les trois Vies mal datées sont précisémenl les
du recueil,
trois plus rares celles qui manquent dans les autres
ménoioges de janvier.

III

Notre manuscrit contient, en fait de légendes rares, deux his-


toires cappadiiciennes (Carterius, les Trois Jumeaux), une iiis-

toire ciliciennc (sainte Charitine). Saint ïliéodose est originaire


de Mogariassos en Cappadoce, et saint Polyeucte était de Mé-
litène en Arménie. ÉvidemmenI, ce n'est pas le hasard seul
qui a prédominer dans ce recueil l'élément asiatique. Et de
fait

même que M. Krumbacher (I), s'appuyant sur la grande impor-


tance attribuée, dans le Vaticanus 1589 et le Laurentianus XI 9,
à Fasci'tisme palestinien, admettait que le premier recueil du
genre avait été formé en Terre Sainte, nous pouvons recon-
naître dans notre ménologe un type asiatique et probablement
cappadocien.
Mais voici enfin le texte du martyre des trois jumeaux. Nous
avons été forcé d'y faire de nombreuses corrections; la leçon du
manuscrit est toujours indiquée dans l'appai'at critique. —
L'iota est le plus souvent ascrit; les mots qui di'rogent à cette
règle sont signalés dans l'apparat. — Il n'y a guère de remar-
ques à faire au point de vue paléographique. A l'exception des
rnnipciu/ia usueh :jv;;av:; i; •/; etc., les abréviations sont rares:
on n'en trouve qu'à la fin d'une ligne —
c'jpy.'/u) est même par-

fois ('crit en toutes lettres au lieu de l'usuel suvgju

Nous avons cru bon de réimprimer, en face du texte grec,


la passion latine qui ne se trouve en entier que dans le livre

inaccessible de Bougaud. Dans les notes, A désigne le texte des


Arfa Sanctorum, B celui de Bougaud. Nous avons noté un
certain nombre de variantes intéressantes, et adopté les leçons
les plus probables, sans prétendre faire une édition critique.

(1) Sludlcn ;u di'ii. Leçjcndcn des Id. Tliaudusivs, p. iiJ'O, i'il.


10 SAINTS .HMEAUX ET DIEUX CAVALIERS.

f. 2or *
M'/iviTÛ aÙTw ly.

-j- Ma.pTÛpiov Twv âyiov Tpiôjv v7;-û.)v S-euijiTrr'j'j, 'E)>a'jiTî7:fj'j,

iMs'XsiTîTC-ou xal Tvi; toôtojv a'/iTfà; Nsovi'Xî.aç j.


"Ole n yuava'Ttov toïç toù XotÇTO'j àO'XyiTaTç -posTÎOjTo, ote -/j

aiiyyvn, Tpsî; x^rav ty,; ls.aTT7ra5o-/.(I)v ycopa; tw •7:>.rj'JT(o yeyr.OoTs;,

cii; /.zl 7To\'j; i'jTCy)p;/ev (Vj'J)vCov TO/iSTci^, x.al ttX'j'jto'j àvsivvi-rjv -}/?|9o;,

/.al jîfîto7aov àviTTaTQ à[A'JO-/iTo; àpiO|J.oç. Oiç àvTi-oa-£'Jsi XpWTÔ;


"lr;Cou; ô uîrj; to'j (')i'/j TO'j TravToy.p/.Tooo; ô [«voysv/ic, toutoii; àvTt-

i7TpxT£'j£Tai. ô ppaj^u-ra-o; àpiOjxo; Ttov — aiàtov i/. Nsovi'Xla; ttjç eùirs- i"

êoSç x.al âoùV/iç ToO XpwToO, iy, jj-iàç -/.mYioiç Tp'^xlwvov poSov ùij.ok)

TTuxsc'CovTec wç èXaiôcpuTa xapiroO Trpoysipou x.al >,iitapoij. Toûxotç oî

/.axà uâpy.a yovsl'; SiTS'JC7i.Tnrrjv, 'hrAzTiTirzov, Me'Xs'cTïTrov irpoirr^yopcu-

Tav, ou; /.al s^talf^îUGav l/.yyÔK. "Hv yàp x.al vi uA^.i^/.-ri aùxtov taTODc-ziv

[XETacyriX-uio, TÉyvr,v, àl'Xi: [y.r,v /.al o- Tpet? iraîâji; i-—ri\-/.r!ic(. à'xpto; ij

[7,j[;.a/.-/i9oTS?, 0'.; STvIyaipov oi /.«Ta czpx.a -/upioi. ïio (ià Tvapo'vT'.

xaisw aTîêcia; jicVoAtov àTETiSÎTO Éoûtv)'' oi hï 77posicvi[Xj'v'ji. t?; tcov

y.a/.apîwv iT:'Kr,\7.'7'.ot. svzGpuvoiy.evjt svcoeî/.vjvTO, /.al àiï£';T£i.)iav aù-


* f. 20I'' TO'J.; £V To'-to /.a7vO'j*<_[./.£Voj> llaTaaGÙ, ïvOx Tviç Nîixs'tsw; Èiîtt^-

fiîCTO pèsT^'jyf/.a, èv totvw tusSovw /.al 'JXtobsi. Oiiç àopuipopvi'çavTE; /.al 20

7:o7v)ià Ôup.aTa Staipootov "(w(ov èfflOfïiacavTeç ol ô£i7T70Tai, ùç tov Trpo£i.pY,-

[7,£Vov àiTE'jTei'Xav £Ùcppav6-/-,vai. toVjv. ()l Sa l/.sîffs STViGrâvTsç sOeaTavTO

Tvo/.loù; [J.ù.'kwry.: Oûsiv, /.al aî[;.a7(ov è/.yOasi;, /.œl ficÎTrvov tcAoO-

T'.ov. 'Oç ^£ T7;v alav v.i/soav -Vj'jcuo; £ÙopâvO-/ii7av, /.al tt, STraûpiov

ôrj.(j{(i); TzoiziGy.vjâijy.vro, XptTTÔ: TrVjuaîav TpàT7£"Çav Ôslç xal àyyJir,-/ ''.:<

a'jTQ'jç ;> îvOLiriv à/.aai^ovrx-; aï; àOavaTiaç TwOO/.o—av s&>i£— jv. El7,/.£v

yàp aÙToùç XpiG-o; 'r/;50'ji; ô toO Havro/.paTopoç uvoç, ô jj.ovoy£v/iç /.al


— pcoTOTO/.oç (")so; Ao'yo;, È^ à(poâ(7Ttov /.dX— tov y£vvr,0£l; y.a'i /.a^sTaç

aÙTOii;. Toiyacoùv O-oav/iij'k'vTs; NsoviW.av £(j7r£U(7av eiç T7;v éauTÔjV

Tpzirs'^av âyaystv, où/. ÈyvwxoTSç Taurvîv aÛTOî; Tïapaçy.a'ja^o'JTav 3i>

TpzTia'^av oùpavtov. Oî Sk èttI to aùro ol TpEÎ'; -apayevo'j^.avoi , 7rap£-

/.zTvOuv a'JT7,v "kiyrj-jTBç' vi/.s T^po^ '/iaàç" 7r)iOuc'.a yap xa Tcap' r,[xiv.

H hl NaovîVAa ola XpiTTOÙ CToaTiwTr,; /.a'Xouy.âv/i avwOîv, toÙ;

11. —
xu).iaç. -cpixXovov. 15. l7ï7i£).aTat. — xaXou
lîK (sic). — :?n. neSïivw. ûXtôSir].

1. Çwwv. — 2y. aÙTw; addidi. iSXsjtov. — 30. «Otoù;.


SAIMS IIMEAIX KT IllEIX (AVAMERS. II

Incipit passlo triuiu ueiniiioniin .Speusippi Melisippi Ela-


sippi.
1. — Très pueri fratres, qimsi très rosiie ex una virga nalae
llorentes, ita hi ex uno utero simul iiati, et aspectus gratia et
sapientiae profectupollebant. Quibus cura raaxima liaec erat ul
equos alerent, ut familiam ampliarent. Quorum avia Leonilia
nomine medieinam instrueic eoguovenit et nolis diligenter
instructa, ut iucoinparaliilis haberetur. Memorati autem purri
Ires nepotes ejus et nutritores optimi equniiim enuit et ascen-
10 sores incomparabiles, qui c.ursu rapidissimo ferebantur. Taene
cotidie in loco qui Pahiiasus appeliatur sacrilicabant, in quo
stabat Dea Nemesis, quam gentilis superstitio tunc eolebat.
•2. —
Is(i igitur cum aviani suani Leonillam ad suum convi-

vium invitassent, et ea quae do sacrificiis Nemesi attulerant


i-i quasi pro benedirtionibus posuissent, Leonilia avia eoruni dixit
eis : Sic onini sapientia eruditi estis. ut nescialis idolnrum cul-
lurani inimicani salutis ot animas
liumauae semper existere,
aeternis poenis in Tarlaro religare. Ego Christi aiicilla sum
qui I'ecit caelimi et terram, maria et omnia quae in eis sum,
20 qui post tenebrosam et caecam noctem, lumen pirodire jussit,
oi-lum solis et occasum segregavit, dies constituit, tempora
dispunxit, lunae cursum certis metarum anfractibns per plaleas
caeli ire constituit, steilis quoque splendentilnis varia claritate
caelum urnavit, statuit montes, fontes aperuit, cauipos extendit,
25 pei'petuos cursus lluminibus conlulit, ab arboribus protulit
poma, vitibus botryones exliibuit, olivae nemura pinguedinis
gratia tam in refectiones quam in splendnres supplevit, pela-
gum cum Jitoribus dilatavit, aercm avibus dedit, a(iuas pisci-
bus adimplevit; laxavit nubibus cursum, ul illic influant plu-
30 viam ubi ipso jubente eas distinxerunt llabra ventorum, quae
nunc tepenti nmiliore tempérant saeculum, nunc rigenti algore
penetrant mundum, ut i'enilitatem agris impertiant et viven-
lium omnium muniant sospitatem : ipso volente vivimus, ipso
pascente alimur, ipso donanto vescimur. Ilunc ego Deum colo

1. /;<v.'.7 in A. Elasipei U. — ."i. vita 11. — 7. discipliiiam B. — 11. lnciiiii A. — II.

sacfilicabaiit om. A. — \i. gentilos siipcr-stilionc coli'liant A. — I'.l. eis urn. A. —


J'2. (lispcsiiit k. — 26. olivae nniiiora pingiie dinii,s gi^atiani tam in I'efm'tione
f|iiani in splondon' siipplcvit B. — 27. pclaguni... adimplevit oin. A. — 20. iii-
lluant sicul A. — 'ii. jubente alimur B. — 31. doniinanti; vcstimur A.
12 SAINTS JUMEAUX ET DIEUX CAVALIERS.

' f. 202' T'?,; vjGcStix; aÛTviç [y.a'^où; irv3U[AaTix.w TpÉoou*'75<. yx).y.y,-i^ rrM'/.v'/)ii

Toîç 77aii7iv oi ok vs'oi TCooTpc'yovTsç •^"X'Xdvto ûç apvêç, aA^và L/.r,v /.al

TOV TTiÇ TCpSljeuTlOO; ÔV.VOV £X,8£ydy,£V01., [-/.al] TVi; [i.X[J,[J.71Ç XÛTàJV TV|V
y^apàv oia ysli^dve; TTspisTCSTxv-o. 'H §è ira.paysvot7,s'v/i y.al Tupô t-^?

Tpa-éCviç TO ryri'LcW ToO TTa'jpo'j xf/JixijO. Tto âay.Tu'Xo), -Irc/jv 5


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è)4a9£i76vi, àxavil^ouca Toiv à77a7aôv àpviwv -rrr' £Ù~p£7:£iav. Tcov i^j

irxiàwv îïpoTpsrof/.EVwv aÙTViV zTîipçaGGat Tr, ysô^ei twv Tvoox.ciasvojv,

ECpOéy^y.TO yi Nacivi'X'Xa' w — aîr^eç s^ Èaojv SeuTjpwv Tox.£T(i)V, Tpî— 7.o/.rjv


avOo; £ÙojOi-/r yjjj/jv, où aiaîvoj saocuT-ziv £v to'jtqi; toîç x.ptjy.acrr /.xl

yap èyw to'jtojv tcov ppojj^.zTwv àXXoTpîo. T'jyyavw TaOTa baïu-OTi te- fO

OuTa;, EiàwVji; àipic'pwTa!,, aaTaîoiç )^iOot; EirtovdaaciTai, x.al àAiJvoi;

àyz>,[AaGW spujiij^a £cipax.Tai, (^wa [y.xt X'.vouiAc'va^ vj/uyz; à)4iw[T0'.; x.al

<;vipoî? >,î9oi; x-xl -J- cupQpi.£votç àyal|j.aci TÉOuTat TK'jTa]' w tcov x.ax.tov

x£7cXav/ia6£ tïxToe;' [7.xTaia TaOTa* oùiîÈv tiry^ûcuatv, àvOcwTiwv Eialv

£7rtTViO£'j[j.7.Ta x.al 'XiOo^dtov Tuovvj'i^.xTa x.xi [/.avi'a; àXdywv i^/EuSviTïXz'Tijt.aTa 15

* f. 202' x.al (n-/iy4[AaTa ^ai[Aovi.(6fî-/i àTiiQava, xiv£p T^apÉysi j tùv lyovTa <|icij*5o;

x.al aiwviav x.dXzcw ù T£X.vy. £u.a' XpwToO x.xl 0£oC Î^ùvto'ç zlu.i.

ovJ'k-r, \j.ovoji'/oïiz, S; tÔv -Hc^'.y.y.ykr, x.6i77.Civ tovtov èv toT; to'j ttxtoo;

/.'Attoi; wv £ovirxtoupyr|i7£, ôç [j-ETa Tr.v "CoçEpzv x.y.l yvofflioSv] vJx.Ta

dpÔpov avETEiTvEv, àvaTo^.à; -/i^Xiou x.al cÎ'jgei; àvxGTvfGxç, •//•'-Epa? te x.al 20

vux.Toç à)vzlciu; àixTvlayà; QpiTzç, geT^-^'vt,; x-vix-lcov àprà[;.ov (îiavEij.tov,

y_j-dv(OV TCpoÔOOUÇ, ÈviaUTWV x.al p/iVOIV ttxgsi; S'.xTTvfGa^, àTTE'pwv


yji^o'j:; £v o'jpxvôj (pxiopuvxç, [viy.Epa; te x.al vJx.Tai; xci&):r/",Ta u.Ép'/i

otopiijx;], o!x.o'j[;.e'vvi; TT^vâTOç à-TïE'pavTOV (7Ùv toîç opEoiv ôpo6£T-/f(jaç, 770-

Ta[jt,où^ ccEvaou; cùv :T7iyaïç àcpOdvoiç TrapÉyfov ;ô~^''Jy-E'vx -rzsX-ky-n G'jv 25

atyialoT; •/.uy.aToO'jt T£T£i,j(^i5ji.E'vx ô vop-oOETVic XpiGTo; ff'jvEGTriGXTO,

Xs'pX [XETX^Ù TCl'JTWV à'|/r,lx(pYlTOV OW.X.COV, -OTE (JlÈv E'ûaTUTÔlJ.EVOVVECpE^CÔV,

0[y.êpou; TE x.al jr£'.[j-(~jvaç ÈxipLETpoijivTa r/î yr,, ttote ya^Yiv.tôvTx x.al

EOOIOV [xaipdv]. J 'ETïVflpCOljE Ta TlXVTa £V ÎÎX.OVI fîtXÇÔpcO iZE^.OplpCOJXEVX

£V XE'pi J^iv [iETE'wpOV OppflV, £V iirW.'jl rÎÈ V/IX.TWV X.XTx'XT^YlXrjV O'JCtV 30


,

Coxov <;i^£;> 5tx(po'puv xal ÉpTVETwv x.zl x.vwrîx'Xwv àvapi6[/.7iTx yE'v/; Èiïl

1. a'JTijç. — x'. ïiÀXovTo scripsi. r)xo>o0fjoui/ l'Oil. — o. xai secliisi. aùiwv.— 8. w.


— 9. xpip.«cri. Ail Icgenduiu (3pû|xa5i? — 11. Èiiov6|ia(jToii. — 1'^'. ^da. — 12-13. xat...

TaÙTa si'olusi. fort. Icgcndiiiii OYiTropLevoi;. — 10. 7ti9avâ. fort, tw iiçioaéyotzi. — 17. ôj.

Cwvxo; e'!ij.i.— 21. vOxTa;. t,jyù.oi. — 23-"24. ïJiAÉpa;... SiopiVa; seclusi. — 25. àevvio'j;,

fj'7t/,o|j.iva. — 2(). T£T£c-^t(j(iévï)v. — 27. îioixoOvta. £çpaïtT6|jiEVo;. — 28. trj. — 29. xacpov
seclusi. — 31. Sa additli.
SAINTS JLMEAIX ET DIEUX CAVALIERS. l'A

ctutipsuin exrolatis admoneo. Nemesis eniui idoluia est, qiiod


exsecratur Deus qui est in caelis. Cognoscere enim debetis crea-
torcm omnium Deum. ut de tenebris exeatis, de morte rcsur-
patis ad vitam. Ego enim matrem vcstrain in liac fide erudivi,

5 quae vos très cum uno subito partu effudisset in mundum, tertio
a nalivitale vestia annn exire jussa est de isto sacculo, ad alle-

rum saecuium pi-operare. Post cujus oliitum pater vobis impe-


diinentum luit, ut nec ad veritatem potuissetis attingere. et ad
portum salutis a tcmpestatibus daemonum peivenire. Nunc
lù \ero omnia impedimenta sublata sunt, et sapientia in \estris
sensibus régnât, et niliil taie proforo ex ore meo, quod non
evidentius agnoscatis. Et ideo rogo \os, secundus Iructus ven-
tris mei, api>rite ocuios vestros ad caelum, et idolorum omnium
eulturam quasi iiiimicam saluti vestrae projicite ut possilis ad
'' aeterna gaudia pervenire.
."!. —
Haec cum dixisset Lcoiiilla, pueri slupcfarli alius ad
alium attcndebant et fundentcs lacrimas cocperunl diccrc :

dulcissima avia, ubi usque nunc istani veritatem a nostris


animis occultasti? Quibus iila respondil Quoniam pater vcsler :

20 numquam iiotuit in ista veritate esse consensus, idcirco si lui,

ne vi'ibum Dei, quod in vestris mentibus scminassem, eo pro-


hibente nun posset frurlum adferre.
-I. — Tune illi 1res recnrdali sunt visiones quas \ideraii( in ea
nocte quae transierat et exclamans Sprusippus dixit : Videbaiu
>5 me in visu noctis praetcrilae in sinu aviae meae quae mammil-
lam suam plenam lacté labiis meis infundens, dicebat Speu- :

sippe, bibe lac quo in agone et in certamine dum veneris quan-


tum plus liiberis taiitum fortius et velocius viiicis. Et cum liaec
dixisset Speusippus, Elasippus dixit : Crédite et me vidisse
:în hujusceraiMli visionem, vidi in caelo quemdam quasi primatum
sedciitem super sedem magnam ex electro et gemmis instruc-
tam, dum me pa\or leuuissct ita ni splcndure nimio meus
et

ocuiosobumbrarem, vocavit me ad se dicens Noli timere : :

inimicum tuum vinces, e1 dum viceris, ad palmas attingis.


35 Cumque liaec Elasippus rctulisset, exclamavit Melesippus di-
cens : Videiiam et ego visum, et nesiio ijuem rcgcm compa-

1. vitam aetoinam li. — ."). fuilissft in iiiimilo A. — 8. iuipcdinioulo B. — '^i).

coijcussuis B. — 'J"»'. adliMTO IViictiiiu non potuisset B. — :15. Melasippus A, semper.


M SAINTS .lUiMKALX ICT DIEUX CAVALIERS.

yriç, TZoXky. rîè tcat/J-/) àvÔpwTTuv £-£^£i?e [yÉv/i]' s; wv r.y.er; oî rîoô'Xot

» f. 203'- TO'j XpidTO'j, oî Qio) *::i'7T£'jovt£;, oÎ tz stiîcoAa rzvTa si; oùrïàv î.ovl-

Côy.cvoi, oî ijA-v'jiiy. àyxXjixTa pba7,UG(joi7.Evo'. y.al ràç toutwv Gucta;


£^ouO£vti)GavT£ç, STvayvw/.ÔTEç TGV y.'jptov y.ai /.tîctv.v r,y,tov 'Iviot'jv Xpi-
(jTCiv r,AOo[/.cV artC) toO tx-Ôtod; £Ù to (iot.\t'j.ar;z'jv y.ÙToij cpwç, £/. to'j hy.'ix-

Tou £Î; T-?|V 'Ccor;V /.al et; àvâcTTa'Tiv AoyixrjV, -/.al [/.£-« ttÎ(JT£co; ;;(^pl(jTiy.-

vf/.Yîç Tw 0£Ù /iai


— aTpi tw yjjpi'w 'IrjijoS XpicTÙ cùv âyîw iîv£'Jr^aTi

àva-£[/.7to[Aev àvaifAay.x&v Oucfxv à'X>,5: Traiâs; Ê[aoi, uaûirocrÔe Tri; à(7£-

êeta;. Oi os iraîSe; èx.TT'Aays'vTs; -r-^ toû Aoyou tyj; TrpEoêûTKÎo;


eùraçioc, -/.al sic tw évl xpoGEy^ovTec, /.a.l v.'tXr^ui- rîzKpua -povsovxe; 10

ecpacav ù [AViTEp çi"Xr, [©joO]- âOpôu; ^s tôjv Triç vux.to; ooo([.(.zTtrjv

àva[AvvicO£t; ô DtwE'jgitv-ô: çviciv (j)[;.viv £v ôpzfAaTi Tr,ç vu/,toç Ta'JTv;;

<C!i)v£'~£iv^> T'ôv p.ajAa-/iv vîaojv, èv ay/.z/.a;; i;.£ o'ix v/fTCiov /.paTOUçav,


/.ai ôibo'jcrxv [Aot jj.y/;^6v t()7]").y.rov as yaAz yE'AOv 5s;a'jT7;To; /.al yT^u/.v-

TV)Toç" ô lîè TïivovTo; |AOu VcaviG/.o; ti; sTïs'^uvé [aoi vs/.Tap [û^cop] /.al "'

£)v£y£ [Ao;- STTS'Jînr-E, v£vi'/.-/i/.x; tov àywva, où QalaaTou /.at 'Ep-


[AOyEvo'j; /.al Rof^pxTOu, yXXy. XpicToO àywva 0eoij i^cLvTOç. MeTa 5e

Tù aÙTOv — a'jijaaÔat 'E').z'7nûTCo: eItccV w — io: O-siAvviGÔ/.v ! /.àyù


avopa yzp ÈÔswpouv *
' r. 2o:!'' £v t(o ôpa'jAaT; [aou èv toîç oùpavoîç, £/. rîs^twv

/.a6T,jA£Vou [;.cyzA0'j àvopo; où ô Ôpovoç 'XaaTupiTEpo; vî'Xiou àTraoTpzTTTtov ao

(psyyo; y^pu^aoys; à'-Tia^ToV al 5e toÙtuv tSs'y.i cWyociOi /.al aT^lrjltov

Guv£7va)iXr,Xot, ou-oïc; TvpcijToç T(o ôsuTapio. lVa.1 /sîpa [-'-'j'. fîoù; sXsyîV
M Tiatç [AO'j Vcvî/.r/.z; tov ^ixêoTiOV. EùÔ'j: ^è 6 MeXc'iîiT^Tïo; £-;recpa)vvi-

C£V àoslooi, oùos'v £1771 17. £i''Jtolx TaÙT», [A/.Taio; ô àywv r,'JM^,

iW 6 R'Jî'.o; tovc^xai /îy.z;. EOewdo'jv yà-D £v -C) ooaaaTi Tiva 2i

'yj.QÙ.iy., o; wveîto 'iî^Aa;" £ypxcp£ 0£ Tvpo Tr,; wv?;; tà,v £>.£'j9£ptav vijAiôv

£v /.i'jcTxT^'Xlvw piêXw" ol oè to'Jto'j UTiaTtcjTai ol [aÈv ejaz'tti^ov tcv;


\ y.upiouç /i[Awv p!.à(7Ti^tv àvtzTOt;' oî 5è TtsA'j/.a; è'^ovte; TrivTa /.atÉA'j-

5av Ta Ei5coXa. 'O riè pacjiTvSÙ; É'vE'je \jsa llapco; >.£y(0V JMeXscitctce,

àOavzTOu; tTïTuouç 7)TQi[Aacx (701 y.al toT; àoEAçot: gou. 'O; Se to à'vSoçov '?o

Tr,ç Oîcopta; SiTiy/icavTo '7Ù;a^(ovov, y sùàcEiz 7| 7vp£'7ê3Tt; zvE'/.pa^e Xe'-

yourra" A6;a GoiK-ûpis 'Ivi'70ù Xpicri, uiÈ too T:avTO/.paTopo; o.ovoyEvv;,

1. Y^v/i soclusi. — 'J-ld. T-^;... sùtaÇîoi;. — 1(1. sîç. ivi. — II. [iViTep. Bsoù secliisi_
àOfiôa);. — 12. crnzûtjiTTTio; ;p*/](7iv' totx'/)V.
— Uî. pXéicstv addidi. — 14. otSoùffav (jloi.

10. oTtE'jffiTie. — 18. xaYU). — :i,l. toOtou. sîôsai. — 22. ôfJLr)ia>;. xsïpx |jloi. -^ 23.
tort. O) Traï. — 25. ôpàfxaTi Ttvâ. — 29. [AS^îiiuttî. — 31). r,To:u:a(ya ou; àùi).;pûu; trou.
— ol. eOô-jSta. Malim iv sùSoxîa. TrpEde-JTr,;.
SAIN'TS JUMEAUX KT lUEUX CAVALIKUS. 15

ranlem nos. Scribebat autem inslrumenta nostra ex auro, et


libertatem nostram simul faciens totos très nos ad militiara
applicabat. lingebat lialteis, cblamydibus induebat, dicens :

Avia- vestra talia mild ublulif niuucraet tales pro vobis die ac
^ noete per scipsam et [ler ainicos lueos efl'udil preces ul vus in
men |ialaliu unliletis. Cuiiirpic gratantcr ea quae nobis dice-
bantur audirein, vultu iulari rex dixit mild Melesippe, iin- :

niortales equos paravi tilii ct I'ratribus tuis.


5. — F]t haee dicentes stupeltant se isti très fralres invicem,
'I'
et fletum tenere non poteraut, dicentes visiones suas ita
oblivionis vinculo fuisse religatas, uf nisi avia nostra haec verba
ad nos locuta quae vidimus ad memoriam nostram
fuisset, ista
penitus non redissent. Tunc unanimes dixerunt ad aviam
suam Indica nobis quid tlebeamus lacère, ut possimus istum
:

'a Deum colère qui verus est ct aeternus. Quibus Leonilla dixit :

Doceatvos Imperatoris exeroitus quid facial tyramioet satelliti-


bus ejus, ut placeat regi suo; et vos ut placeatis Régi caelesti,
baec facite Diabolo, qui est verus t3rannus, et satollitibus ejus
id est, daemoniis, quae in idolis habitant.
2'' Erant auleai in aedibus eorum duodeciin tcinpla, in quibus
erant duodecim simulacra (pubus per singulos dies in singulis
mensibus sacrificia cxhibcbant. Accedentes autem uuanimiter
cum servis suis dejecerunt idola minutMtira miltentes, tcmpla
autem eorum fuuditus evcrterunt; carnes vero, quaesacrificatae
25 fuerant. canibus projeceruat.
C — Tunc Leonilla, positis genibus in
terra, expandens ma-
nus suas ad caelum Haec tua sunt opera, Pater Donnni
dixit :

el salvatoris nostri Jcsu Christi, quae in evangeliis suis excla-

mavit dicens confiteor tibi pater Donunc cacli et terrae, qui


: Math. 1 1 .•i.->

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3> abscomlisli baec a sapifntibus et prudcntibus et revelasti ea
enim parvulis rcvelasti rcgnum tuum et coiifir-
parvulis. Eccc
masti mentes eorum, exaudisti orationem meam, ct nepotum
meorum animas liberasti et sensus eorum simulacris vanis
obligatos.
3i 7. — Tunc perrexit ad S. Macariuiu Cont'e.s.sorem. (|ui erat in exilio ab An-
tiochia missus in ergastulo Cappadociae,in monte Atharqui est in suburbio
Nazanzae civitatis. qui orationilius suis aquam feL'it in ipso monte con-

15. aeteruum A. — 20. erant in donio illoriim A. — 2.S. et salvatoris om. A. —


28. — qiiai! tibi Deus et Dominus noster .Jesus Christus in evangeliis A.
16 SAINTS JUMEAUX KT DIEUX CAVALIERS.

ÔTt WiTTioi; (XTr£/'.a>.vnj>x; --/jv tt.v jîxoiXeiav, )cal h''A-p:>ni.z, to èp.ov

yvipaç, ô Toù; TtaprîzXsiç (^i^zÇaç EÏfîw'Xa ôpiaïAêê'Jsiv. Oî lîà •r:7.îâe; tz


' '• 204' jj,5v
* ôï^w'Xa ;iaT£(jTp£i]/av >cxl ûc, \i~-y. y.xTiyù.oi.nx-^, TOt (îj [xiap66uTa

/.peï) x.uci xai Popêôpw x.ai ttï yesvvYi toO Trupo? -/.ai tv; rapà roO 0£oS
wpîcrjAEVV) «TOiX-fl ï'pp'.'iav aax Tr, yluy-uTZTr, ij.zy.ij.-/; , /.ai vr.CTj'jovTeç 5

xal 7rpo(7eiiy_ô[i.evo'. èfîô^a'Cov -rov 0càv /.al tov K'jjtov T,t/,(I)v 'Iv;5oîiv

XpiijTOV TOV àTV07.a"A'J(j;avTa aÙToT; cpuyeîv à— (o/.sia; 6zv7.tov tvj te

è-wj'771 vu/.tI /.T'j-o; r.v tcoôwv x.xl TrzTayo: ÎTï-icov xxl hyri^j.'i-wi

cuvopoir/) cô; (TEirry-oO, T?i twv /.aTa Tzo/.a /.upuov OaA'j.aTO'j y.al Ep-
[Aoys'vouç y.al KoSp/.TOu STUiTTaGr/.. Kal [£i^-/;To5vTO oî Ttpo£ip7;[;.c'voi lo

Traîosç] cï-J-TV)v "Ey.sijav sÔîjj.wç â'Oucav sr:uv6avovTO. 'iiç 5è •/ixo'jsxv

jcal TO EiSoAov T'?;; 'Easç'/jç cjvTôTpîçÔai, ycai Toù; ^E/.aâ-jo OîoO;

/.£)c)ià'7Gai, TCZVU Xp«TXtZ T'^ (pWv9i TO'JTO'JÇ 7rap£ÎV«l V.tKv'M\J1V)' ôiC, àè

TTXpSTT'/lljaV y.£lOtàJVT£Ç /.Kl îlapol TOU TCpOGCOXOlÇ, ÎTTTaVTO (d; fJTpOuOol

£TO!y,Oi £1? /.alizv. 15

'Ap^Zy.£VOÇ 5e Ô naXy.àTO; £tTC£V S-7VEUG1.--S, TiÇ '/.-ZT/iCEV î>7.à;

Toù; Ôeo'j; -/.aTacTpÉd/at /.al xÙto'j; pTiaGfpr.y.EÎv, -/.al £-1 avSptoiuov

ècTaupco'j.c'vov i'kTZ'.ay.i. ov £T£/.£ Mxpi'a, avOptoTîov 'louoaîov; 'Atîo/.o;-

' r. 204'' OeIç ^è ô SrsûijtTCTCo; eîtvev * SçaAAîi, riaAy.à-rE. XptGTo; ô 0£o'r icT'.v

ulo? 0£oû "CwvTo;, ô: /.ar/ipyvTjEV Oij-Gv TTzvTa Ta [i(^£7.'jyaaTa, /.al 20

ysîpaç vewv hinyiia y.oLzx^XS.'jxt, rà i/.a'GapTX 'jy.ûv £Ïr)(d>,a /,a't Ôp'.ay.-

SlÙlOLl TOÙ; TO'JTOtÇ TTpOCXUVoijVTa;' £1 'is OSOÎ eIcIV, ÉaUTOÙ: £/.5'./.Vl(7aTtO-

TKv. 'G 'ÎÈ 'Ep[/.oy£V7); ppOçaç staTz TûvTuaîocov eItcev Nûv txç lîzp/.ar

ûatiiv Tïupl Trapaotocio. 'ATVo/.piÔsl; as 6 'ETiaciTTroç eîTwEV Xzpiv syoy.EV

OTt x.al Tïaozopwv wv cppovEiç. 'OXo/.x'JTW[/.a.Ta yàp viaà; <ix.x<.^ Sjiriav 2i

Z/paVTOV XptGTOÇ ZTCOi^ECcTa'. . 'HlAEi; O'JV TZÇ àTCEc'Xaç (TOI) TaÛTZÇ,


'Ep[jr,oy£v-/i, /.s'p^oç flyQU[/-£9a' ov (îà il^r,v.xzt àvf)pco770v 'I-/;7oOv XpiçTo'v,

(7Tai)po)6£l; ÉauTov àvECTViGEV, /.al 0; 6£ol û[/.à>v V'jv zI'/çOe'vteç êauTO'j;

àva'7T-/|fiO'ji7iv ; Eî Se xSpavr, ovTa éauTa ^vrf)f,na\ où à'JvavTa;, ijy.Eîç

TTw: è/.'Îi/.jIte àvaiiO/iTa Eiàto'Xa; ti [XZTr,v to'j; o6ovTa: vîy.iTjv guv- 30

TGtbETfi; "iî'-/.£ÎC yàp Ta tô; vî/.vi: /.al t^î EÙTE^Eia; xpaTO'j[/.£v [ipz-

2. 7ioép3a).Ei;. — 3. (jLiapw6ura. — l-ô. TÎj; Y^^'^^lî--- T^?-- wpiciAevrj;. — 7. aOioù;.


— 8. imoûdii. Ttaîôuv (sic), ayr^y.iiu>^^ (sic). — 9. xatet oâpxa. — lM-11. ÈÇriToùvio.-.

iiatÔE? scclusi. — li. ouvTSTpi^iOat — 14. ijiyiîkïvtî;. liirtavio. — It!. Ila^gjiaio;. — Ul.

(•)Eo; èffxiv. — 2î. 6sot sîatv. — 24. I-/(o[jiev. — 25. ùpiâ;. K«i addidi. — 30. ÈxSticEîtai.

U[J.ÛV.
SAINTS JUMEAUX ET DIIOUX CAVALIEUS. 17

fluerp: de nono enim inilliario aquain sibi exules in eodem loco damnati
portabant. llos igitur nepotes suos perduxit ad eiim : quos ille suscipiens,
docuit omnia catholicae fidei mysteria, unitatem Trinitatis. veritatem Dei-
tatis, aequalitatem omnipotentiae, nibil majus, nihil minus, idem esse

r, substantiam, majestatem. Deitatem, Patrem vere patrem esse, qui genuit


filium. sicut lumen de lumine, fluvium de fonte, sicut verbum ex voce,
sicut sonum ex verbo, sicut rationem de consilio, sicut gaudium de bono
nuntio; ex eo esse Filium. ex quo est Pater sicut ex eo fluvius, ex quo
fons. Qui fluvius etiamsi doceatur postea eucurrisse. semper tamen intus
10 Non enim fons aliquando sine aqua esse potuit, sicut
in corde fontis fuit.
noc aliquando sine Filio pater sicut verbum ex voce ex quo enim
fuit : :

vox, ex 60 et verbum, sic et ratio ex consilio; ex (juo enim consilium, ex


eo et ratio sicut et gaudium ex bono nuntio ex quo enim bonum nun-
: :

tium. ex eo et gaudium. Ideo enim et Evangelium bonum nuntium inter-


ir. pretatur, quia gaudium donavit flentibus. libertatem servis, redemptionem
captivis, caecis lumen reddidit, surdis auditum, salutem inflrmantibus
contulit. mortals vitam restituit. Haec et his similia quae necessaria erant
prudentes pueros diligenter instructos ad domum propriam ire prae-
cepit.

20 Venientes autem coeperunt publiée loqiii magnalia Dei et per-


.secutioiiis fervorem, qui tune buliiebat, penitusnon limere. Ita
autem coeperunt esse in Cluisti auiore perfeeti ut vere in tri-
bus his Trinitas divina requieseere probaretur. Baptizati autem
non erant quia persecutor omnes oeeiderat sacerdotes.
!5 8. —
Inlerea ni dictum est fama volât et magnis acuit rumo-
ribus iras; colliguntur ab universis saeerdutibus idolorum uni-
versi honorât! provinciae, ut venirent ad deam Nemesim. Et
non invenientes secundum consuetudinem quidem facta sunt
sacrilleia per triduum. Post haee vero perrexerunt ad dumum
30 eorum ut XII deos quos in templis singulis positos colebant an-
tiquitus more solito adorarent. Quos invenientes cum templis
suis funditus eversos, una voce lamentationibus perstrepentes
clamores intolerabilesefferebant. Statim de oratorio ejieiuntur
laeti tranquilli gaudentes. Et sieut erant pulehri in aspectu,
3">
sic sereni et sme aliquo pavore probantur in vultu.
',). — Ineipiens autem unus e majoribus provinciae dixit :

Speusi])pe, quis persuasit vobis Deos derelinquere et insuper


eorum confringere et in Jesum nescio quem hominem
statuas
spem ponerc, (ilium cujusdam .Mariae, Judaeum, quem etiam

30. colebat anliquitâs B, — Z'-J. iiileiebaiit A.


18 SAINTS JUMEAUX ET DIEUX CAVALIERS.

ùynca-io parriT^euç, oùx.eti ^o'j>,qî ècaev, ÈAs'JÔepoi t<7j Trvsoaaii eu


•/.pîciv £(iTr,[7,£v c'/iaspov. riiCTS'jiTaTS oOv /.a; èlEuOepioOrîcsoOî tô
uV/fÔsi Tr,ç àTsêjîa.ç, <o[ azr/jv (![côvt£; eiSw'Xoi;, oî tov ir'j'.r,T/,v y.al

XTiGTviv àfvo'jjj.svoi Oêo'v, oî TOV —«.iavayûvTa ûy,(3t; èz. Toij [/.v] ov-ro? 5

et.; TO eivai [y.vi eTreyvw/.o'Tsç, oi Toùç [r/i ovTaç Oeoùç (o; ovTaç èirua^^oû-
[y.evot >. ToS ^s RoopocTou rJij/avTOi; Taîç ôocl /^spiii to Exutcj upo'ijw-
* f. 2oy 'Tïov, 6 MeAEciTTWjç àTïsy.pîvaTO" Tû-Te cou t/|V ij/u^rlv, [az'X'Xov oè
T'jiTTe Ta cauToC aî(76-/ir/)'pia. 'O Se Ko^paTOç sItïsv 'Ey.auTov £x.8ix'fli7u

(ïvi'(;.£pov, eTvàv aÙToyeipo'ç cou yivcop-ai. 'O c)è ]VIe7,£(jn;-oi; eÏTiïv' Kal 10

Tf Ppaf^ûveiç; (péps to ^o(j)oç. 'O lîs KoJpaTo; elTîev IlpôiTov cou t/,v

Y^vôJccy.v èy.Te'p.vw tvap/i Aa'Xvîç. 'O 5s MelsctTCTCo; etireV K.av TÔcojy.ari-

x.ôv opyavov T£j7,r,ç xai. toù Aalsiv |7.£ /tcolûcvi;, ô Ta TrveujJ-aTDCx âpÔpa
evooôev àpp.ocaç, à^.aTvvÎToi çcovri oùto; u.sv So^acOvicsTat, ce Ss x.aTa^txa-
csi. 'ExaGicav d£ oî Tpeù jcaTo; czox.ï x.'jpioi x.al Ti Ttoi7)cai viivdpouv. 15

'O as Il-euciTtTTo; ivsV.py.ye lîyoi^r Tt [ipaSoveTs; a'|(aT£ to uùp, eToi-


(AzcxT£ TO £;cpo;, £7i£uO£pa>caT£ •h[J.'îc,, /opô; O'jpivio^ Èx.OE^^eTai "/ipià;"

«Va' oùSè ô vilioç (Jûvv), irpiv -/i [/i[;.à;] Ôucîa x.aSapi ;rpoc£V£)'_9C)pL£v tw
6£û)- (Î7;'c7.vT£ç O'Jv 7Î[/.àç [Oucia y.aOapà TïpocsvsyÔôjij-EV TÔi ÔsÇ)] ô'irio;

[oùv] fjO'JXscOe pacavtcaTS. 'TT[A£Î'; yxp ÉToipiu)^ aÙTOjj-oy.ouy.sv' XpicToç 20

'1-OCO'JÇ ô UÎÔ; TO'J 0EOU [J.ETa^ij YifAOiv £CTr,X£V, O'j a-XCTpaTCTEl TO


'.iO.'i' xpocw 7Î0V £i()Oi; a-cptvù-/iTOv xai ave/.(ppacTOv, ov 'j|^.£i; ou^ç^ opaTS
y£[A0VT£.; àc£Ê£Laç v.rA [y.iapôv ^ôfpov Tïeptê£o'Xr,[As'voi. 'Ex.£)v£'jc£ ^è y.al

Tvjv NeoviHav ayecOaii -ô rîè Spo[j.2(i'a -noyeTO, tov -pecêuTUov àxo^u-


caiv.év/i o'y.vov, v£OTV)Ta Si àyAxt'Cojxs'vT;. Hpoc-'/rî-flcaca ^È y.xTecpi'Xei 25

Toùr TvatVÎa.; ÈTT'.ÇoôJca" 'Q apv£ç ay.ax.ot, Aù/.iov CTOj^.XTa yaTitvucy-VTEc,

y.at 77V£uj^.aT[y.oiç uocî t'/iv tcov ei^wIwv jy.avt'av iraTTiCavTs;. Ival oî

jj.sv àceSEÎç £cy.£-77T0VT0, TCw; Toù; Tcatiîa; ivaXwcovcw. Oî 5è vs'ot

îtpoç T'ôv jy.y.jmTiV aÛTSJv [xsTa oay.p'jwv sTveyoV 'il yluy.uTaTYi (AviTvip,

[jAi £Y/.>.viG(oij.£V ûttÔ XptcToO, OTi TO [ia-Tic[/.a oùx £Î"A"/icpa[/.£V r, oè 30

eiTTev Tf'y.va jj.ou, aif^aTt TiOucacOai OapceÎTS- xal outw; oî Tpsî'; àXkr^-

'i. —
ôcrûXoi Èujjiiv. 4-7. ot [JidtTnv... ènixa),oû|j.£voi iii l'oil. post vin-ba Ta oauToO
ai(76yiTripia, — inepte. 9. ècrOïiTïipia. KoSpàto; ut semper. — lU. êitav. — 11. repwTov

oou. — 13. — T£|j.ïiç. 11. èùaliiiiù ç'i.v^. oSto; o in rasura (prinium oj?)- — 15. ÈxwOri-

cav xatà (japxa. — IS. r|uâç seclusi. — 19. Ouoîo — f)EÛ seclusi. — 20. O'jv seclusi.
— 23. Èxe),Eu<rs (sic); debuil éxÉysuuaj. — 24. 6poii»îa.
SAINTS JUMEAUX ET DIEUX CAVALIERS. 19

J.udaei ci'ucifixerunt? Respondens autern Speusippu.s dixit ei :

Erras Palmate, Jesuni qiiem tu qualemcunque hominem putas,


Cln-istus filius Dei vivi est, qui de caelo descendens iiominera
induit, ut iiominibus subveairet. Qui ideo cruci figi liominem
5 queni assumpserat non proiiibuit ut lignum praevaricationis
ligno crucis vinceret etvitam quae perierat saeculo redonaret.
Et ideo qui vult ad vitam pertingere destruat omnes abomina-
tiones et conl'ringat idola vana, surda et caeca et muta et im-
mobilia et caduca, ut possit viventem et audientem omnia lia-
III bere propilium. llermogenes autcm frater Palmati, stridens
denlibus contra eos, dixit : Modo carnes vestras liinc igné
cremabo.
lu. — Respondens autein Elasippus dixit : Gratias agimus
(|uia, cum non sapias quae Dei sunt, sapienter minatus es; si

u> enim igni carnes nostras dederis, illi nos sacrillcium offeres pro
cujus nomine nulla supplicia timemus. Et nos quidem tempo-
ralem ignem leniporaliter patiniur; vos vero aeternum ignom
liabeliitis nisi Cliristum Dei fiiiuiu fueritis confessi. Exsurgens

autem Quadratus percussit pugno in faciès amborum Speusippi


20 et Elasippi,qui locuti fuerant. Tune Melesippus dixit Quid est :

quod meam faciem ab hac gloria recusasti? Aut non tibi videor
Cliristianus quod illos lionorasti et me exlionorandum exis-
tinians reliquisti Dixit ei Quadratus
"?
Vindicabo liodie et
:

nostram injiiriam et deoruni cuin manu mea vos trucidavero.


25 Palmatus dixit: Nisi linguas eorumsecaverimus, non cessabunt
loqui de injuria nostra deorumi|uenostrorum. Melesippus dixit:
Etiamsi corporalem linguam secaveris ut non loquatur, in
interioribus tamen nostris inenarz'abiliter laudamus Deum no-
strum Jesum Christum et gratias ei agimus.
30 II. —
Et cum sederent Palmatus, Hermogenes et Quadratus,
et omnis populus exspectaret quam sententiam darent, stu-
pentes inter se cogitabant quid facerent et moras patiebantur in
adinventionibus suis. Turn Speusippus exclamavit dicens Quid :

ccssatis"? Accendite ignem, parate gladios, suspendite, caodite,


35 toi-quete, et si doletis deorum vestrorum injurias, vos vindi-
cate illi enim .seipsos vindicare non possunt.
:

12. —
Dicit ei llermogenes .Slulle, moras nostras otiosas pu-
:

tas; non sicut vos vultis ita peribilis. Melesippus dixit Chorus :

nos Clu-istianorum exspectat occurrere volumus, si non ad sex-


:
20 SAINTS JUMEAUX ET DIEUX CAVALIERS.

AO'jç cypxyicavTSç y.ai T:v£u[j.aT;y.ôJ Çit/.xjjr.aTt ày.l'flO.ou; (piAricavTeç,

ûp.voOvTEç â'ijyov Ao;a coi, — aTep llavTO/cpxTOp, Sd^a coi 'Ivico'j XpicTÈ
0:£ TÔiv ô).tov, £'jyaiic~oOi;.Év coi cùv àytw -irvsua/xi. Kal o'jTO)? ot avo-

[j.ot TO'j; [/.xy.apiou; TiraîSa; £Î; Oî'vopaccvTiTïpocw— ovi x.psp.acxvTsç, -/.liuvaç

ày.avOtôv çs'pscSat -o5 Hs'siv toÙç Traî^scç i/.iKzuw. Oi rîs outwç È^scfJr,- 5

f. 20(j' cav, (ôr TvavTcov twv aîAiov /.y.Taoouî'vTwv u.î'yoi /.zl tûv ùctîuv, tz
0£ veîJpa àiecTCzcÔvicav Oî 5è too XpicToO â'pveç SizcxtojAEVj'. ùtcô tôjv

Wy.tov, ysvvatco; â'cpspov wç zÔXYiTa'i ToCi 0£o3. 'lopwvTjç ok Ta


Tvpo'cco— 7. àcttoTr-/;TM ^ojv?, s^d^a'Cov tov Wedv. Ry.i s/.é7.£ucav oî àcsÊsiç

Tvusàv TyJv'.v y£vfcGa'. ivy, £ix6V/i9à)Civ oî p.ay.zpiot T^aîôjç £Îç to TC'jp. 10

Rai TTplv 71 fiT-r/ÔriVai xÙto'j; stvI toî T^upôç 'Àitiouv tvjv jj.zjai-z.YiV aÙTôiv

'AÉyovTEç' M£'[/.v/)co TÎjAwv Tïpoç Kupiov, ^£'jT£pa [j-'/Ît'/ic. 'H Ss siTvev"

Rai Tzûii y.a.-' à*iy.v 'jy.v"/;ca) Xp'.CTOv Èyw •/] i[;.7.pTfoAo.; ; Oî os ei:rov

'Elïàv £c6Îy,Ç TGV à'pTOV COU, U.ÉplV/lCO -/il^-ÛV, JlXl Ttàç oè ô TO'JTO TTOtWV,

y.7.1 [-isavr.Tz; r,'j.CiV Stï£uc;7î-ou, 'ElaciTnroi) x.al MElêcWTrou, îva y.7.1 lô

TjaEîç [xwicGwiZEV aÙTO'j £v(6-iùv ToCi 0£O'j TO'j OavTO/.pzTopor £v toi;


o'jpavolç, y.ai to'j [tovoyevoOç aÙToCi uCoo 'Ir.co'j XpiCToO toù WeoO toO
"CwvTOç. Ïo't£ 7.01— Ôv S/iî'^.suov Èv ty; Tïupà filTiOvivai. Ot 5; to cr.jj.eiov

TOÙ c(oT'/;pîo'j cTKupoij ÉV.y.cTor tw ^ax.Tulio l!^wypzo£'. £—1 Toij Tîupd;,

•/.al oGtuç to TïSp Èx.apiapoÙTO x.ai ûAoQto xy.i 'jTVE/ojpEt,, y,al uxiy ïiitteto 20
'
I. ^OG' 7.ÙTWV tÔ 7.aOd>,ou /.ai oî [j.a/.zpiot Traî^Eç, w; £-1 xa/.-^j -/.oityi Trpocx-li-

Gevteç, wjxO.ouv toîç -iîapECTWct 7vêyovT£;- JMr, 'j-a-/.ouc7,T£ àoiV.oiç

àvÔpto— 01;, u.r, îj.iapo(pay/fc'/;T£, jr/j pEêviAtocrjTE ûjj.wv tzç (J/uyaç,

CTÏÏTS É^pXÎOl, TOV XpiCTÔv £" lyvCOTE, OcOV Ô7.o7.0y4caT£. "EçlsyE 0£


6u[/to; TOV OaTvU-aTov -/.ai 'Ep[;.oy£vv]v -/.al RobpaTOv, /.al £/.£').euov 25

7r>v£Îova ïiiXa ù—oêaT^ETv t(o Tuupi, os'pEiv S; x.al slaiov x.al âzSa; xal
x.-flpôv. Ot 'fi iraî^Eç w; È^ évo; CTo'piaTo; £Î— ov toïç r£pl V\x\^S.-zoy'

Xaptv ïyjiJ.iy w àoi£pwf)v;pi£v 0£w, ô'ti eti (wvtwv r,aà)v, vivayx.acGrjTE

x.vipoix; x.al 'kau.Tzi.^a.ç àvxTîTEiv. 0; dï ÛTCy)p£Tai où ot£>.t7ïov Ta c,uk<3t.

x.ai TO s'Xaiov û-oêaXlovTEÇ. Rai oî [/.ax.zptoi TCaiiÎEç èêôvicav Trpo; tov 30

Ocov 7,£yovT£;' Eù).oyouij,EV, ûy,vo'ji;.£V, oc^oVjyo'jv.ev waTEpa, 'jîdv x.7.'.

àyiov -VE'jjAa, x.al TaSTa eî-Ôvteç, /.-/À tz; x.E'fia/.àç x./,tV7.vTE; tzc

3, sOj^aptCTOûpLSv (701. — 6. y-aTapuivTcov. •


— 1 I. È^av i-jQîci;. Trarjôi. — l."i. £>ai7tÎ7TiiOw

(sick — 19. i'iùyçiif-ri. — '20. C'J'oûko. — 21. xa'/i) xoity). — "J5. n2)|j(iTov deinceps
SL'iiippr. — 20. Siioa;.
SAINTS JUMEAUX KT [UKUX CAVALIKRS. 21

tam velad nonaïu. si non adnoiuun, vcl ad nndccimani, iitacci-


pianius et nos sicut illi qui priores laborasse probanliir, merco-
dem martyrii. Dicit ei Qiiadrafus : Miser inotleiii luaiii ante
ocuios vides, et sine timoré loqueris"? Meiesippiis dixit Nos :

5 non vidcmus, sed videraus vitam nostiain, vulUi liilari


iiiortera

nos respicientem Dominiun Jcsuni Christum queni vos iKin po-


testis videre quiaocnli vesiri pleni suni caligine idolorum.
13. — Tune julDenI adduci aviam eorum Lconillam, et vo-

cantes eam, secrete dicunt ei : Vade ad nepotcs tuos, et die eis


10 ut depouant vanitatem mentis suae, et reaedificeut templa et
restituant deos, ut possint sicut semper amati sunt, plus
amari. Quibus ait Leonilla : Ego vadam et persuadebo iliis ut
vivant. Cumque Leonilla venisset ad eos, accedens hilari \ultu,
osculatur eos, et dicit agni sine macula posili in mcdin lupo-
:

ir. rum, eslote prudentes sicut serpentes et simplices ut columbae


in mansuetudine Christi nulla vos terreat difficultas, nullac
:

poenae perlerreaut occidi enim pro Christo majus est quam


:

regnum assumere. Rcgnum enim mortale est hoc quod in


mundo est, illa autem vita aeterna est.
2i> 11. —
Tune suspend! très pueros in una arbore praeceperunt
ligantes manus eorum sursum, pedes vero deorsum, tantum
trochleis stridentibus uorum membra traxerunt ut ossa appare-
Illi vero sudorem habentes
rent, et nervi quasi in cithara extensi.
in facie tacitis vocibus Deo gratias relerebant. Tune Quadratus
25 dixit Ubi est Deus vester"? Spousippus dixit
: llic est, et ipso :

adjuvat nos, ut de poenis vestris non solum non dolearaus, se<l


etiam rideamus. Palmalus dixit Infelices et miseri, uno animo :

ad mortis vestrae interitum festinatis. Elasippus dixit Unus :

venter nos uno die genuit, una mater très fdios dédit saoculo,
.!o una arbor très martyres tradidit Deo. Quadratus dixit Non in :

ista arbore moriemini, sed vos hodie ignis consumit. Melosip-


pus dixit ad eum : Qui unus ignis orit, qui trinitatem nostrani
trino Deo tradat in sacrificium.
15. — Tune jubentibus bis l'almato, Mermogone et Quadrato
35 ignis copiosus accenditur. Cum autem moras lacèrent ligna por-
tantes convcrsi ad aviam suam dixerunt : Memor nostri semper
esto in orationibus tuis, et cum cil mm acceperis frangis panem,
et incipiunt micae cadero de fragmento, collige micas de mensa,
et memor esto nomina nostra ut et nos gustemus de micis men-
22 SAINTS .lUMEAlX ET DIEUX CAVALIERS.

iuyz^ T(T) 0£w TCap£Stox.7.v [/.cTÔ. lî'Jçv);, sTi Tr,; TO'j \)[j.wj 7:po; 0êOV

'Iou>kta os T!ç yuvïî, v/iTtwv y.paTO'jira, à7;oOï[;.îv/i a'jTo sv t<o

j^a'ipÊi, àva/(,pK^a(7« eiTvev Kàyw ypcTTtavYi £![;-'.. ©sw y.al Xpiirrio tti,-

f. 2(17' cxvko àÔavzTw x.al alwvwpPairOvEÎ' Tzyiov fîà ' r/.É'AjtjiTav aÙTr.v oyotvîoi; 5

eîç tÀ ÔTUtdO) è^ayy-wvtcÔvivai Ta; X^^pa; ^-aî s'"-'- Tpiyciiv xpe^z-acOvivai

é'w; ô't£ f7,tapo<pay4(j-/i xat tov Geov 'Ivjot'jv XpicTOv àpv/iiviTai. T-?i (îà

-poc£7Jtî)v Cl àvvip ocÙTTÎ; ï"X£y£v 'lo'j'Xia, i^.ï èT-Éyicov eI lîs £[Aà oùx
êXscTç "/.av -rj v7;'t:iov oIV.teioov. 'H o£ à'Tvox.oiÔEÎ'cy. £i~£V Tô v/,r:tov âyôi

£y£vvrj(Ta, sjy.l oà ô Oeôç yiu^vi^js' y.pîvov oùv tivz -pr)Ti|j.Y,cto[xat, o iyù) lo

ÈYs'vvvica r, tov aù'r'iravTz a£ -/.al àiy.dto^ovTz a£ £V -riaiza. y.z'.moK.

npo; TaÙTa lîs -rà etc' aÙTriç 'Kiy^ivzoi 6àTT'JV s-z-ÉIeucev à.-rzt^iy^hlnvM

m-CTiV Tzlr.iirjv Opêzoojv Tri; /.totj.yi; tv)v x.e(pa7.v;v à7:oT[J.r,0vîvai â'[/.a

Neovi'X'Xvi T-?i [J-y-l'-lJ-'')


fôiv ay./.aptwv Traiàcav.

Nétov oà ô Ta; àTC0)tQt'7£i; tûv TuaîSwv syAaaSavtov, -/AEicac Tac 1"'

^Ato'jç, Oùpêavw (7uv(Îoij1w £tvi.§oÛç, 5pa|/.cbv £'.; to Nejjlégeiov, TCavTa


y.a.xé/.'}M(ji Ta s't'otola. "Oç y.cn aÙTÔç k'/.pai^s >.£ytov XptiToavo; s'-iJ-t,

©Eco^àivTi TTi-TTEÛco. RkI aijToç Tr, aÙTT, topz exsTvEtwOr, . MapTupoùdi 8k


T/î Tcpo âe/.aè^ xalavooiv çeSpouapûov. Kal Oùpêavo; Ss Triareucaç tÇ>

(')£(ô, oùx £'4 [xaxpàv x.al aÙTO? IteIekoOv) èv XpicTw Iviiroù tw •flj/.ôJv, to 20

7Î àô^a xal TÔ /paTOi; vùv xal à£l xat et; to'jç aîojvaç twv aiwvwv.
'Ap/i'v.

4-F). ftù. àBavaTM, aitovCw. — 7. |j.iotp.OyaYrir7Ei. Tr) Si. — lu. xfivwv. — 11. Sia-

awÇoviâ [j,£. — lo. xo[/.r)Ç. — 1-1. veovî/.Xï]. — 16. vep-iffiov. — IJS. tt] aÙT'^ f'opa. —
v- + n
SAIXTS .ILMKUX FT DIEUX CAVALIERS. 2:^

sae Regis nostri quia super Inciern tcrrae non sunius loti, ut
de meiisa ejus gustemus panem. Quibus Leonilla Saturi estole :

quia sanguis voster vos lawabit et cnurcssid xestra candidis


vos induit vestimeatis. El statim ad mensam Regis vestri inter
5 invitatos accumbitis quia vestem nuptialem in niartyrio sus-
cepistis. Ex illo enim die i)aptizati eslis, ex quo idola confre-
gistis et credentcsDeo sennonem vilar intus in aninio recepislis.
Siciitenim si quis baptizetur, et non credat ex toto corde, aqua
iiaptismatis non solum non toilit peccata quae babuit, sed incipit
10 ei addere incredulitatis suae reatuin et crimen; ita qui ex toto Rom.io. lo

corde crediderit, si illi del'uerit baptismus, non eum excludit a


numéro fidelium. Corde enim creditur ad justitiam, ore aulein
fit confessio ad salutcin.
IG. — Igitur cum eam credentes audircnt ligatis pedibus et
!•> manibus in medio ignis jaclali sunt. Slalim sicut de tribus
Hebraeis legitur, disrupta sunt vincula eorum, et coeperunt
staie in oratione. etDeo gratias agere. Flamma enim in moduiu
arcus exaltabatur ad nubes, illi vcro immobiles permanebant
monentes servos suos et dicentes Videte ne seducaniini ab eis
:

20 et tiinealis homines vanos et ad sacrificiuni eorum penitus non


accedatis. Drfecerunt aulem ligna portantes. Mitterejusserunt
taedas oleum pices ceram quae omnia arserunt, famulos autem
Domini in nullo peniUis contingebat incendium.
17. — At ubi liniti sunt ignes et ligna, coeperunt Sancti in-
25 sultare judicibus suis, quibus et dixerunt : Dedit nobis Domi-
nus Deus noster poteslatem, utrnni vclinius exire de corpore
an non, quern n<is rogavimus, ut igne déficiente, nos insultare-
mus vestrae perfidiàe qui nobis haec praestare dignaUis est.
Ecce modo exultantes egredimnr, nuliam de igne vestm liaben-
30 tes in corpore cicatricem. Et liacc dicentes positis genibus in
oralione emiserunt spirituni, tampiain agni adhuc Aoccni bene-
dictionis in ore gestantes.
18. — In ea bora Junilia quaedain parvulum tenens jactavit
ct exclaniavit dicens : Christiana sum. Uni ego Deo meo Jesu
35 Christo credo, immortaii Regi et perpétue. <Juam irati jusserunt
post tergum manibus a capillis suspendi, dicentes : Nisi promi-
seris negare te Christum de sacriticiis manducare, non inde
et
deponeris. Ad quam accédons maritus ejus dicens .Tunilla niea :

conjux bona, miserere mihi et inl'anti filio tuo, cui eum derelin-
24 SAINTS JU.MKAUX ET DIELX CAVALIERS.

quis"?Cui illa respondit Parvulum ego genui, me autem Deus


:

creavit, qucm debeo rgo anfeponere, parvulum meuui creatori


meo, an creatorem lacum qui me et creavit et judicaturus est'?
Ad aliorum autem metum, Cito jussa est duci ad Vicum orbatum
et una cum Leonilla avia Sanctorum capite caedi. a

19. — Neon autem exceptor qui gesta ipsa scripsit claudens


codices sucs in quibus cxceperat coliegae suoTurboniconsigna-
vit et cucurrit ad Nemesim dejecit earn et minutatim marmora
;

ejus misit. et onmia quae erant idola minuta per gyrura ejus
contrivit. Quod factum custodes templi nuntiantes tcnuerunt m
tamdiu caedentes et lapidantes quousque confessus Dei filium
spiritum exhaiaret.
20. — Turbon autem scribens victorias confitentium Domi-
num Speusippi, Elasippi, et Melesippi, Leonillae, .Junillae et
Neonis, non post mullum tempus martyrium perpessu.s est. la

Passi sunt autem iii qui supra XVI Kal. Februarias, régnante
Domino nostro J. Ch. cui yloria in s. s. A.

.\0TES CRITIQUES .SUR I-E TEXTE GREC

Ce petit texte est déparé par une quantité respectable de


fautes et d'obscurités, dont les unes sont imputables au copiste,
mais dont plusieurs pourraient bien remonter à l'auteur du
remaniement maladroit dont, comme nous le montrerons plus
loin, le texte grec a été l'oiijet.

P. 10, 1. 3. M£aejî--:j. Cl' nom propre, estropié de plusieurs


façons dans les synaxaires (Mr,ji--:ç, B^aéti--:;), était jusqu'ici
inconnu. ^10,^,71--:; par contre se trouve fréquemment (Micliel,
Becaeil (/'Inscriptions grecques, 282, 618). Une forme qui se
rapproche de la nôtre est Meae^tts;;, qui figure sur plusieurs
inscriptions de Théra {CIGI III, 634, 2; 634, I ; 335 B, 9). —
Tïjç TîJTwv \j.r-.p'zç. Léonille était l'aïeule des trois jumeaux et

non leur mère. Évidemment l'erreur peut provenir d'une sim-


ple distraction. Mais, jointe à la date fautive \i:r,v\ tw y.'j-.M c;'

(laquelle est d'ailleurs en contradiction avec le texte de la lé-


gende ;j.apT'jpiijt -pï osy.aà^ y.aXavîwv çîSpcuapûov), elle semble
:

prouver que le titre manquait dans l'archétype et qu'il a été


reconstitué par un copiste distrait. Celui-ci aura sans doute
SAINTS JUMEAUX ET DIEUX CAVALIERS. ZU

lu les premières lignes du texte qu'il devail copier, et aura été

trompé par la phrase peu claire î ^jpxy\i-y.-z: xp<J)'^.lç -(V)v -a^îwv


i-/. Nîîvf/.Aar.
NîîvîA/.a;. Sur ce génitif eu a; (pour y;-:) qui parait (Hre
du à riullucnce de la déclinaison latine — il se rencontre d'a-
bord exclusivement dans les noms propres latins, — v. ]]'if'ii('r

Stitdicn l!)lt3 10-77, et %:-. Zci/sr/irift MU (liXIl), p. 160, n. 1

L. 10-12. : ^^pxyj-xizç àp'.Oy.bç... -'r/.iZz'm:. Cette absence d'ac-


cord, les deux à-/. (=•/. NîsvtAXa; — t/. y-ix: -/.zC/J.-j.:) , l'expre^^sion in-
solite et impropre piosv — r.u-/SC.z'nz^, tout cela rend la phrase
bien étrange. Au moins faudrait-il après gjjay;; -:5 Xpi^-zj, un
participe comme •,'SY£vvr,;j.îvc'.. — L. 11-12. piî:v... w; iXaii^uta.
Étrange accumulation de métaphores.
L. 11. Tp'/z.Awvov. Ce mot ne se trouve qu'ici. CnnlVirmément à
l'étyraologie et à l'analogie de -iaj/aojv:; j'ai t'cril cet adjectif
par un m. M. Bonnet écrit à tort t.z'kûy.'kz'K'/ Ada Apost. Apovr.
Partis alterius, vol. prius, p. 220, 0.
L. 13. -z'j-.z\z 7:pcc7-/)YÔpsuuav. Wpzrsx'izpv'jM dans le sens de ap-
peler ne se construit qu'avec l'accusatif. Mais la manie du
datif est une connue des auteurs post-clas-
particularité bien
siques. « Der Dativ, dit M. Krumbaeher (1), loar bei den
spdlrjnechischen Autoren, gevade iveil cr iu der lebendigcn
Spraelie aussta>i) oder aiisgestorben war, eiii hoe/ist be-
/icb/er Casas iiiid wurde h/ïufig sogar falsch angeivendet ».
D'ailleurs, le plus grand nombre des verbes composés avec
Tvpiç régissant le datif (2), cette construction a eu une tendance
à se généraliser. On trouve par exemple dans le Nouveau Tes-
tament: TCa/av Sa î 'ilïtAS-iç -pî(j£ç)(iv(jtj£V (X'J-olç, Le, XXHI, 20.
L. 15. :. TpïVç -aiSîç [--û.izoK àV.pwç Ole du ma- \i.z\).7.f>r,'/.b-eç.

nuscrit est incompréhensible. un complément direct à


Il faut
•^.-.ij.xf)r,7.z-:t:. 'Ir.-thi-.x'. est évidemment corrompu. Nous écri\ ons

[--q'Kxiix. qui a l'avantage de fournir à ciç un antécédent plus


satisfaisant ([ue : -.pi\: -x\Iî;. —
Cf. pour ce mot Nicétas Clio-

niate. Aligne, /-•. (r.,CXXXIX, col. 573-576, •/.•jrr,-(ei7iziç r^pzix'/ziys.


7.x: [--rj.xz'.zi: ~pz-i7.ti-z.

L. 20. îj; zzp'jzzpT,-x-/-.i;. A:pu;:p(o signifie faire escorte,

(1) Kruiiibarhcr. o/j. rit , p. iTcS; A'ii/iiis Zcilsi/irif/ \\l\ (INNIji. l'.iCi; Bciiuier
ph. W. 1881), p. 1-2T0.

(2) Blass, Grammatlk d. neulcsUun. Oriri-ldsrh-, p. 117-llS.


26 SAINTS JUMEAUX ET DIEUX TAVALIERS.

accompagner comme (/(irij/i/Kire. Ici il a le sens de donner


une escorte. — L. 21. k<i:i'.y.Ty.y-.i:. Il n'y a pas d'exemple d'i;.
ainsi construit avec deux accusatifs.
L. 24-29. On remarquera le nnmbre de faules qu'il faut ici

cnrriger pour nbtenir un sens à peu prrs satisfaisant, ("e passage


nous paraît une interpolation. En biffant le mot Xp'.7-z:. puis
laphrase depuis Oï(ç jusqu'à j-:!J.vr,c;0^vT£ç (1. 29) inclusivement,
on supprime l'intempestive allusion à la table céleste qui se
retrouve huit lignes plus loin, l'expression incorrecte 6... è;
à<fpxc7-itr/ y.iX-G)-; ^[i^r/rfizlq y.a'i y.ct'kiGxt a\)-zl>:, et enfin le peu
compréhensible û7:s;j.vr,jO£v-£;, que nous supposons avoir été
suggéré à l'interpolateur par une sorte d'anticipation sur les
événements (cf. plus bas, p. 466, 1. 12 et 18).
P. 12, 1. I. Tpîçijc73: est bien étrange. On attendrait un mot
comme --îiaiutcz.

L. 2. Le ms. porte : : cï vîh T.pi-piyz'Hzç r;-/.;/.:JO:jv w; apvîç.


'Ily.iAc'JOîuv est absurde et a été amené sous la plume du co-
piste par ï]-/.oXsyOEt qui précède.
]j. 11 suiv. TéOjTai. i^iipi,)-M, =zwv:[j.:<-Ta'., ïgst/.-xi. Remarquez
le procédé de l'iiomoioteleute si fréquent dans la prose rhé- I
torique de tous les temps. Cf. un passage absolument sem-
blable de la Vila Artemii, A A. SS., Octobr. VIII, 868 B : îi -.-ip

Hîc( (7111, l'jç aù-bç ^piay.uvEîç, oaii;.iv(i)v ïlî'c -'ki'j\j.y.-.y. y.y.'. \j:jfU<yi

îùpr,lAa-a y.at o'.yL?>oXvAf,z èvspYciaç /.\):^zpr,ii.oiix.

Quant aux mots /.a'; y.'.v:j;jivaç... -iiOj-.yn -xj-x, il est impos-


sible de ne pas y voir une addition de l'inintelligent interpola-
teur : TsOuTai est une répétition, y.iv:j;j.£va;... xv.v/r-.ziq reprend
gauchement l'idée déjà expi'imée x'iiùyzi: . . . £>.'ij-/2, l'accusatif
y.tv:'j;;.Évcz; prou\"c une incroyable ignorance gramma-
tl/uyiç

ticale qui ne se rencontre que dans les phrases interpolées,


enfin l'épithète cjupofj-Eviic (faut-il lire Tr-.s'^.t-izi:) est d'une rare
ineptie.
L. 15 suiv. ï-i-.r,zi-j[i.y.-.x, -:v/;;xaT3: etc... Remarquez l'honioiolé-
leute et le rythme. — L. 16, y.-i')x'/y. au lieu de ~i<iy.'/x du ms.,
est exigé à la fois par le sens el par le rythme.
L. 16-17. «Ticp r^api'/v. -rbv lyz^t-y. 'iîOîiç y.x<. xliirnxv •/.z'ky.^i-i. Les
mots Tsv î'ycvTa sont évidemment corrompus. U'jOc;; ne donne
guère de sens non plus. Cf. le texte latin nesciatis... idolorum :

culturam... animas aeternis poenis in Tartaro religare. Synax. :


SAINTS JL!.ME.\UX ET DIETX r.WAI.IERS. 2/

ayJ'JTiv -pb; àzoïXcUv t5Ù; aJTitç -p:j£-/:vTa;. Il l'aiit donc sans


doute corriger -;v r/ivia en tw ;:p:ji'-/:vTt.

L. -23. Répétilion maladroite de '20- "il. D'ailleurs toute cette


période est en très mauvais état. Que dire de àv^-cz-àç t.y':

ôjaîi^ àva---/;aa,; (1. 20)"? T£-:sr/ia'i;.î'v^v pour -.~:.--.K/p\i.vrj. est UUC


simple distraction; on comprend que liv.7.z\,->-y. ait pris la place

de z'.'M.wt à cause de i'V/;/.;!:r,T:v qui le précède iuuxiédiatemeul


(I. 27); /.atr.piv est une addition ridicule suscitée par la fré-
quente alliance des mots vjI\z^ -/m^'zz. Mais le verbe personnel
jjvwTfija—, venant s'intercaler dans une série de participes!
Mais le charabia vraiment désespéré des lignes 29 et suiv. ! On
voit partout la trace bévues d'un remanieur imbécile,
des
gâtant tout ce qu'il touche et incapable de mettre debout la
moindre phrase.
P. 14, 1. 11. ^{\r^ OïO'j est une ineptie.
L. 28. cl Gî 7:=AJ7.a; r/:vT£;. La forme TTïAj; au lieu du class.
^£A;-/.'jç est à peu près la seule usitée dans les textes de la gn''-
cité postérieure. Jérémie, xxiii, 20. K:vtâxt:v de S. Théodose,
éd. Krumbacher, Studien zii den Lcgcndcii d. hl. Theodosios,
p. 328, Xaipii; -/.ay-oîc^faç njoiiçxl^-z-zt tîïAu^.

F. 16, 1. 4. 7.U7t y.yX fiîpSipto [y.at tï;ç ^(tbrir,:... y.yX '.f^z... y.-i'j:r,z\.

Ces deux génitifs, venant après deux datifs, dnivent sans dnute
être attribués à l'ignorance de l'interpolateur. Cependant, pour
rendre le texte lisible, nous avons écrit yî^w/;, xr.iù.ri. — L. 11.

TTiV £;j.£jav. Voyez plus loin, p. 03.


P. 18, 1. 3. £A£jO£pwfJr,c7£3-0£ Tto r.'jà,<)v.
-f^q X7iiîiy.ç. Nouvel
exemple d'un emploi maladroit du datif.
L. 4-7. Oi \j.x-r,v.\ £-r,7.aX:'j|j.£VGr.. Dans le ms., ces mots
. \ ien-
nent après oàG()r,-ripi.y., où ils sont tout à fait « en l'air ».

P. 22, 1. 7. ^.lypz-^y-rizr^, Sur le subjonctif avec les


y.p-/r,7r,-xi.

conjonctions signifiant « jusqu'à ce que » ïw; cS, xyp'.z :j, etc. (sans
àv), cf. A. Georg, !<U(die)i zu Leontios. Diss. Halle 1902, p. 27.

IV

Coi)ij)/traisni} du texte grec arec le te.rle latin.

De notables différences, dans le récit des faits, se remarquent


au piemier coup d'ceil entre le texte grec nous le désigne- —
rons par G —
et lii légende latine, que nous représentons par la
28 SAINTS JIMEAUX ET niElX r'AVALIERS.

lettre L (1). G n'est donc malheureusement point cet original


de In versino L, dnnt le P. Bnllamlus regretl;iil l'alisencp. Néan-
moins G cl L possèdent un grand nombre de passages parallèles,

et laconeordance entre eux est parfois textuelle.


Bornons-nous d'abord à l'examen de ces passages. Disons
tout de suite que cet examen nous révélera :

a) Que la rèdaclion G est de date postérieure à la rédaction L .

Notons avant tout que dans L — bien qu'une version latine


fasse courir plus de risques à des noms propres grecs qu'une
longue suite de copistes et de remanieurs grecs, nu lit les —
formes Turbn, Junilla, confirmées par la tradition iitm-gique
de i'Kgiise orthodoxe (TcJiswv, 'hjvf/.Aa : Menées et Sjnaxaires),
tandis que G a des formes simplifiées, des lectiones faciliores :

\'oynns maintenant les passages parallèles qui peuvent servir


à établir l'âge relatif des deux rédai-tinns.
Nous énumérons d'abord les endroits vu G en dit plus que L.

G p. 10, 1. 11-1:2. L
£•/. ;j.r.5; AzùJ.y.z -ziyJMvz-/ p:c:v Quasl très rosae ex una virga
ÎJJ.ÎJ -jy.àïivTî^ii); =/,:(iiçjTa y.:zp- natae florentes ita lii ex uno
r^oX) Tipoyv.pz'j v.x'. Ki-apz'j. utero simul nali.

A l'actif de G, une mi'taphore incohérente.

G p. 1-2. 1. 1-8. L
q 5è TTapx-.-Evi'j.r/r, y.a'; -pz -f,; Cuni... ea quae de sacrjficiis
'pxT.ïÇr,: -z 'r,\j.iizy tiO 7-y.-j- Xemesl attulerant quasi pro
; ac 3! ja t to zxy.-j /,m enedictionibus posuissent.
r.\r,<siz') èy.tzOstjOr;. .. tiôv ce -v.- Leonilla avla eorum dixit.

îwv T.pz-pî-z\j.vti.<r> a'jrJ;v yL-iply.-

tj^M ^:f^
'(vjtjti TÛv r.pzy.ivj.i'utri,

(1) Quand nous comparons le tcxic taliii au toxto grec, il va sans dire que nous
entendons parler de l'original grec île L. Il est de toute évidence que cette
histoire cappadocienne a d'abord été rédigée en grec. Cf. d'ailleurs g 3 Speusippe :

bibe lac quod in ayone et in certaniine duni veneris.


SAINTS JUMEAUX ET DIEUX CAVALIERS. 29

On observera que G fait l'aire un signe de croix à Néonilla,


geste rilucl qu'ignore le rédacteur de L. De même, lorsque plus
tard les trois martyrs sont sur le bûcher, et que la naiume
s'écarte d'eux miraculeusement, (i \eut que ce prodige soit dû
à la vertu d'un signe de croix; rien de pareil dans L :

G p. 20, 1. 18-20.

Fianima enim in modum


c-^'jpij ïy:x'-:ç -w iy.y-ù'hu> kÇo)- arcus exaltabatur ad nubes,
'[pûzîi ï-\ -su -'Jpi?, y.ai outoiç t'î illi veru immobiles etc.
^jp kv.yL\j.xpo\i-z... y.aî îj--y/<ipv..

Et encore p. 472, 1.1.


Y.xl OJTU).; il Tpîï; àh/.Ti'KZj;

G p. 12, 1. S siiiv.

(i) TaîSsc... /.i/v^tciv. Sic omni sapientia eruditi


estis. ut nesciatis idolorum
culturam inimicain salutis iiu-
manae semper existere, et aid-
mas aeternis poenis in Tar-
taro religare?

II remarquable qu'au lieu de cette simple plirase de L,


est

nous ayons dans G tout un développement oratoire, assez puéril,


mais plein d'artifices de rhétorique étrangers aux plus anciens
textes hagiograpluques.

G p. 12, 1. 1* suiv. L
(i) -iv.'ix ï[j.i' XpicTTSi •/.al Ego ('Iiristi ancilla sum qui
fecit caelum et terram, mai'ia
vcOç, zç àsl y.al s!,; xîùç et omnia quae in eis sunt.
a!(ôva(; Stxj;. svsi, oç i:":v T:t-

piy.xAA'^ /(.OffjAiv -suTiv Iv Tîî,;

-ci TCatp':; /.b'kT.oiç (ov iî'f^-

\j.i: ûp Y'^c^îv.

L'auteur de la rédaction G ne peut écrire le nom du Christ


sans lui accoler imméiliatement tous les prédicats que lui sug-
gère sa théologie.
30 SAINTS JUMEAUX ET DIELX CAVALIERS.

G p. 12, 1. 23-24. r,;j.ipy.:... li.zpizx^. Cette répétition, mise


filtre crochets dans le texte, manque en effet dans L.

G p. 11, 1. 11. L
(0 \j.f,-:ip lii'/.r, 0£:j. dulcissima avia.

Bîoûdunt nous avions signalé l'absurdilé. manque dans L.

G p. 14, 1. 14 et siv. L
5tSo3aâv rj.c\. [j.yi'Çby- ï<H^hy.Zz'i ... in sinu aviae ineae ijuae
Se yâAa v£'p.sv 3pi;j.Jr/;-c; y.ai --'uj- iiiamillani suam plenam lacté
xÛTr,Toç" h oï TTÎvcvTsç [ji.ou vsav'- labiis lueis infundens dice-
^•/.ii: -iz ïrdyuyé |j.ei vs'y.Tap [îiSwpJ bat : Speusippe etc..
•/.a'; cAîvÉ [v.3t v.-'h.

Ainsi la visiuii de Speusippe est plus compliquée dans G que


dans L. Elle y est même tellement compliquée qu'on a beaucoup
de difficulté à se la représenter. Comment faisait le jeune martyr
pour téter la mamelle de sa grand"mère, et pnur déguster en
même temps le nectar ((Ue lui versait le vs^vî--/.:;"? vsaviV/.:; et
nectar sembleni dmic bien nV'tre qu'une inventiem de G.

\'ision d'Élasippe :

G p. 14, 1. 18 suiv. L
('.)
'tîm; j-î;;.vy;70ï;v /.i-;;".) av- \ïdi in caelo sedentem
cpa -.'àç ÈOswpcjv. ;•/. c=;»ov queiudam super sedein nia-
7.aOY;;j.=vi'j ij.î';xKo'j àvîpiç, :; : gnaiii ex electro et gemmis in-
6p:v;ç /.3(;j.-pi-£pi:; TjA'i'j... sliurtain : el dum me pavor
aï îà TC'JTwv \Uy.i. zj-;y_tzz>.... tenuisset ita ut splendore ni-
'c|a:ioç -pwTc; Tw ÎEJTEpw. uilo uieos oculos obunibraiviu,
vocavit etc.

Cette vision est très clairement racontée dans L. Un homme


assis sur un trône étincclant encourage les martyrs à soutenir
Mais cette allégorie ne suffit pas à G qui remplace le
la lutte.

personnage unique par deux personnes di\ines. L'une, la plus


grande, a l'autre à sa droite. Au reste, les deux figures sont
exactement semblables. C'est évidemment une préoccupation
théologique qui a inspiré cette modification à G. Le [j.£-'2ç à/r,p
SAINTS JUMEATX ET DIEUX CAVALIERS. 31

est le Père, Tliomme assis à sa droite représente le Vus. Mais


prériséinent de telles représentations des deux personnes di-
vines sont complètement inconnues aux premiers siècles chré-
tiens. Le Père et le Fils ne sont figurés ensemble que dans l'art

byzantin et encore fort rarement. Ainsi dédoublement, sans le

compter la confusion qu'il jette dans la phrase (impossible


de savoir laquelK' des personnes divines adresse la parole au
martyr), nous apparaît comme une invention nécessairement
tardive.

G p. 1 1, 1. 2t suiv. L
àîïAç.:'' GJΣv Èc-iTà îi'cojAa Exclamavit Mclesippus : Vi-
-y.'j-y., ij.i-.y.:; b aywv r^xj.wr debam et ego visum.
îfJïwpoLiv Y^p h) "(ij bçiix\j.!xi'....

La réfiexion que G attribue à Mélésippe, répétition de celle


de Néonilla (p. 104, I. 14, \i.i-.y.ix TaOTx), est peu compn'^hen-
sible et parfaitement superflue.

Gp. 11, 1.31. L


Eùîî^îa .-;; -ps76jTi>; oMiy.çi. ci- Cette doxologie et la cita-
ca ... 0ptai^.6£j;iv tion biblique manquent.

G p. 10, 1. I. L
/.j-l y.a't Pspêôpw t -/.al -zf^q Carnes vero quae sacrifica-
j'cîvvr,; To3 ::'jpcç y.a'i T-;;ç ... tae fuerant canibus prnjece-
«TïsiAYÎç. j
runt.

Les deux génitifs que nous avons suspectés d'être une inter-
polation de G n'ont en effet point de correspondants dans L.

G p. 10,1.0. L
âoîçaLiv t'iv Bsbv y.yX tïv /.j- manque.
pi;v 7;[J.iôv 'Ir,7:ijv Xpiitiv etC.

G p. -20, 1. i. L
ci;a«tzâ-:;p .... -vsjjxaxi. manque.
32 SAINTS .lU.MEALX ET DIELX CAVALIERS.

Voici donc encore deux doxologies à formule trinitaire qui


manquent dans L.
Il en est de même p. v!0, 1. .'il.

En résumé, nous passons en revue les traits qui, du us


si

les passages parallèles de G et de L, se trouvent seulement

dans la rédaction G, nous voyons qu'il s'agit soit de mala-


droites interpolations qui en général se trahissent au inemier
coup d'œil,soit deformule^< théologiques introduites;'! profusion
dans le texte.
Examinons maintenant, toujours en limitant notre étude aux
passages parallèles, les cas où L donne davantage que G.
Rejirenons le curieux passage où l'aïeule, devant ses trois
petits-fds étonnés, dénomlire, en une éloquente profession de
foi, lesœuvres du Créateur. Les différentes parties de cette
longue phrase se correspondent assez exactement dans L et
dans G. L présente une phrase très intéressante sur les fruits,
phrase qui manque dans G : « ab arboribus protulit poma, viti-

bus botryones exhibait, olivae iiemora pinguedinis gratia tam


in refectiones quam in splendores suppjevit ».

Cette importance donnée aux olives « qui servent à la fois


à l'éclairage et à la nourriture » est très caractéristique et
faisait sans nul doute partie des Actes primitifs. On com-
prend d'autre part que le détail ait paru à G un peu étrange
dans sa précision pittoresque et que ce rédacteur l'ait laissé de
côté.
Peut-être est-ce ici l'endroit d'insister quelque peu sur cette

intéressante profession de loi de N'éonilla. Par sa forme générale,


elle semble inspirée de deux passages des Actes des Apôtres.
Saint Paul (Acta Apost., xvii, 23 sqq.) devant l'Aréopage révèle
en ces termes le vrai Dieu aux Athéniens z zh i-j-vîîivTî; eiiîistTs, :

~.z\)-z èvù) xaTaY^sAXo) JiJ.tv" : Ôssç h -Kovr^zxz tîv y.;7;j.sv /.aï r.i^r.x -x

ï'i a'jTw, zZ-.zz l'jpavîj -/.a'i '(f,z ùzipyiov •/.•jp'.iç aÙT:; oiÎîjç irajt ^TdirjV

v.a'; tv;ï;v... èv ajTW vàp 'Çm\'-'-"' v-x'. /.ivcuiJ-iOa /.al èajj.Év v.-'k.

Ipso volonté vivimus, ipsopascente alimur, dit L. — Ch. xiv, ver-

set 15 sqq. : i'j3.'(^;ih<ZziJ.vizi '^\J-x; à-; t:ùtuv tùv [j.x-xIm-/ i-n-piztv/

st:'; ôîbv aovta, ôç It:oî-/;œ£V t'ov ijpavbv y.a'i Tr,v y^'' /•«''
"V OâXao-jav

y.a'; r.h'x -x èv x-j-zîç... oypaviOîv 6;j.îv jîts'j; zizz-jç 7.x\ v.xipzb; v.xp-

Ttsjooî'j?, i;j.'Ki5J.T;Xiov -pzof,^ /.a'; sjspîaûv^.; -à? y.apîîa^ ù\jm'/. On peut


dire que le long morceau de L et de G n'est qu'un développe-
SAINTS JUMEAUX ET IHEUX CAVALIERS. 33

meut (le ce texte sacré. Mais ce n'est point seulement dans


notre légende i|ue ce développement se trouve. L'ancienne lit-

térature chrétienne nous offre plusieurs exemples de ce motif,


traité exactement de la même façon. Ainsi Clément d'Alexan-
drie, Et^ -bv Uy.<.zx-;M-;z/ (Migne, P. fr., VIII, 683), s'adressaul au
Ciéateur :

Ait vâp (7î Tïtç o-iï; îù/vS-j'eiv Osa'ï:!a[;.aGiv

â'va^ i3p3T(ov [j.ïYWTï T(T)V -/.aXtov ocvfip

îœOaiov yopTijï Y.x\ T5 zm .v.-icx:. 7:xzîp.

s; ijpaviv tî •/.:«'; t'îv cjpxvsj ['•îv:;

•/.ic-[;.îv -:É9£iy.a;, àpjAOTa^ Ocûo 'AsY'i)

ô Ssira; aÙTÔ? T)\i.ipaf/ tî 7.at œâï?

x:z'i t:v -oXoïïciv ac-psiç V()i;.£p"^ 3pi[;.ov.

El Tto3" o-ît Y^ jt:;'! OdtAaaaa i:poa'|j.cVsi

TpiTtwv T£ •/.atpjv îù(7Ti-/(i)ç S'/;jaç y.r/.AM

l^ip T£ v.xl yti[j.M'jy. y.x'. ^>ipo: -â/,iv,

Tlij Tî lJ.£T;-Wpî'J Ti;iV £Ç-(;pTtJ[/î'vr|V,

oXcv "£ 7.;!7;;.;v i^ ixccixta? y-icxq v.tX.

LesConsiihilions apostoliques (éd. Lagarde, p. 214, 1. 1-2 sqq.


= Z 34) (sùXoYïjTîç £Î x,'jpi£ PaaiXsu twv xUovojv : oià Xpiîxou -ji-i^ja^

Ti z/.x y.aî îi' ajT:3 àv àp'/'»i "/-saiJ-'i^o-iz; ta àxaTa(7y.£6a(7T2. 17^ yàp


£vOy;r(^7£i î y.i7[j.:ç 7:£0j!{5p'jv:3!i. ojpavbç oÈ û;; y.a|j.âpa ;:£';:'^y[j.£v:^

^7/-iï7Tai à'jTpî'.ç. Cf. G : iic7T£p(i)v /ppz.hq ht l'jpavô) ç:tiGpûva^ —


£'7:£i':a îiasipor/ vc.uov y.3;T£7X£'jâ!r£T: "-^'li y_s.p'jy.(.uy/, ivjîpwv xta.)
présentent un tableau plus complet encore des bienfaits du
Créateur. Clément de Rome (I Cor., xx) : :. :Jpav;l ty; 5t:iy.-(^7£i

ajTJj aaA£'j:;j.£vst £v £'.p'^vf; û-iTaGGîVTai aùtcô' -r; [j. £pa -:£ y.aî vjç tîv
'j-' aJTîj îp5[j.îv Gtavjo'jjiv, àAA-r;Aeiç è^.TrîSîÇsv-a"
tît:z-'!X£'v5v !j.v)C£v

r,Aii; T£ y.3:l jîAr,v^, âo-tépwv te "/^P^' £^£ AÎo-ffOucriv . . . -sliç cp<.G\>.zùç'

•;r, y.'j:s;p;57a ts y.ÛTCç t-^ç 27:£r'pi'j Oa"Aâ77'f;ç y.atpiî


èapiv:'. y.z'i [j.ïTiTiojpiv cl àviy.ojv 7TaO(J.oi y.TA... Irénee
{Condri IJaerc'ses, 1. II, c. xx\, 11. 3 Migne, P. G., VII, 8IG) =
demande iruniquemeut aux gnostiques quels |)résents de leurs
Eons ils peuvent oppiiser aux œuvres merveilleuses de Dieu :

« Sont-ce eux par hasard qui ont créé le monde"? Quos caelos
fiiinaverunt"? Quam terram solidaverunt? Quas emiserunt Stel-

las? vel quae luminaria elucidaverunt? Quae flumina abun-


3
31 SAINTS JUMKAIX KT IiIFOlX CAVALIERS.

dare fecerunt"? quos aiitem adduxerunt fontes? quibus autom


floribus... adornaveruut... vel quam multitudinom animalium
l'urinaverunt, parliin quideiu ratioiiabiliuai, partiiii auteiii irra-
tionabiliunr? » etc.
Comment expliquer le rapport de ces textes"? M. \Vilpert,qui
les a réunis (1), a em-
l'econnu (jue les diflerents écrivains qui
ploient ce mutif Tunt emprunté à la primitive liturgie, où se
trouvait une longue prière de remerciement pour la création
(.lustin, Apol. I, c. LXV, p. 83 : aïvov •/.zî SiSav tw ^ra-pî rwv
i/,(dv... ù-sp T33 •/.7.-r^'z'.^(i':^y.l ts'jtuv Trap' ajTi3 ï-l -sAÙ •zz'.iX-.m).

Dans ces conditions, il y a quelque intérêt à signaler que le dé-


veloppement se trou\e aussi ciiez _Minucius Félix (c. xvii, 1-11 ;

c. xviii), un peu délayé, mais parfaitement reconnaissable :

Caelum... laie tenditur, in noctem astris distini;'uitur... in


diem sole aiunii» ui solis ambitus facial, me/îsc;/; vide ut
luna auctu senio labore circumagat, tenebrarum et luminis
recursantes vices ordo (eiiiporum ac frugum vide
fontes, manant vcnis pcrcnnihus... mari intende leye li/ur/s :

al l'iiigttuy (cf. G ; -z-x\j.z'jz y.vrixz-jz jjv -r,Yaîç àsOivii; -apr/wv,


(,-'/M\j.i^iy. -z'/.i-;ri cjv aî-j'iaXii; 7.'j;j.aTCj7t TîTEr/'.aiJ.ïva. Clément de
lîome : t': •/.•jt:ç -f,: Oa/,à-;7'^ç... cj -ap£y.6a!v£i -y. -îpcrîOsiy.s'va

y.'j-f,
Y.KtXDpy àsva:; -t -Ti-;y.i). — Minucius a même un détail
qui n"a d'équivalent que dans notre version L : autumni matu-
rilas grata et hiberni oUvitas necessaria . Ceci coidirme, entre
parenthèses, ce que nous disions plus haut de la mention des
olives dans une pareille enumeration.
On sait combien les réminiscences littéraires c/iré/iciiiws
sont rares dans Minucius Félix. Je n'ignore pas que plusieurs
traits qui figurent ici j)Ourraient avoir été empruntés à Cicéron
et à Xénophon CJ). Mais il semble évident que l'ensemble du
dé\ eloppement se rattache au molif chrétien que présentent la
légende des trois jumeaux et les textes groupés par M. Wil-
pert.
Mais re\enons à notre comparaison. Dans presque tous les
cas, nous continuerons à conclureen faveur de L. Ainsi, lorsque
Néniijlia a fini déparier, les jeunes gens stupéfaits s'empressent,

(1) \\'ilp:'r(, Fi-dclio /iiuiis, ]). 19 siiiv. Oiac. Sihyll. éd. Geffcken, )i. G, v. 5 s<|q.
(iT) Vo\'ez les loxtinionia do l'cxcclli'iitr l'dilion Boenig.
SAINTS .IIMEAUX HT DIKUX l'AVALlKItS. 35

dans L, de demander à leur aïeule pourquoi elle avait si


longtemps g-ardé le silence sur les mystères de la foi qu'elle
professait. Et Néonilla d'expliquer que du vivant de son fils,
le père des jumeaux, qui était païen, elle n'avait osé entre-

prendre leur conversiiin. Cette explicalion nécessaire est bien


mal remplacée dans G jiar l'exclamation di [j.f-.îp çTa-^ [Oh:oJ.
Si G aime beaucoup les creuses firmuies liiéologiques, il ro-
gne fâcheusement d'utiles détails.
Nous avons vu combien malheureuses sont les additions de
G. dans le récit des trois songes. Quand L a des détails en
plus, ceux-ci sont au contraire de fort bon aloi; la description
du trône aperçu par Elasippe sedem magnani ex eleclro et
:

ijciii/iiis instructam, est plus préci.se que le Opiv:;... i.-y.z- py-.-.on

ii-";z; /_p'jiy:j-;ïz i'z/.xjTiv. L'effroi d'Elasippe esl peint dans L :

dum me pavor tenuisset; il n'en est rien dit dans G. Les paroles
adressées à Elasippe dans (i w -aï; \j.z-j -ivi'./:r;/.y.i -Iv îtâ6:Acv
:

sont absolument ineptes, puisque le jeune homme ne peut sa-


voir encore qui est le diable; dans L, le quidam sedens stipei-
sedem. magnain emploie le langage figuré comme les autres
apparitions noli timere inimicum tuuni; vinces etc..
:

Troisième songe le Roi, ayant affranchi les jumeaux, les


:

fut entrer dans sa milice. L'opération est décrite dans Lavec ties
expressioas d'une bonne antiquité: cingebat balteis, chlamydi-
bus induebat. Le baudrier était par excellence le signe de la
mililia, et clUumys sous l'Empire est le ternie le plus général
jinur désigner le vêtement du soldat (1).

aux prières de votre aïeule, dit le Roi


C'est et l'allégorie —
ne manque pas de ftnesse, —
que vous devez d'être admis dans
mon armée. G n'a rien compris à tout ceci; en revanche il
nous parle de soldats qui fouettent les maîtres des Jumeaux,
ou qui. armé's de haches, abattent Imiies les idoles. p]ncore une
fuis, il commet cette énorme malaih'esse de rompre le charme
du (lisruurs figuré. —
Après le récit des songes, Speusippe,
Elasipjie et Méli'sippe (dans L) demandent ce qu'il faut faire.
Réponse : « Eaites comme les soldats de l'Empereur font aux
soldats du (!/)'(in ». Intéressante comparaison. Nous verrons
bientôt ce qu'il faut en penser. G ne la possède pas.

(1) Voy<'Z Did. des un'.iquUés. s. vv. IlalleKx, Chhimys.


'
36 SAINTS JIMKACX ET DIEUX CAVALIERS.

Les Jumeaux brisent les statues des douze dieux. Dans L ils

se bornent à abattre celle de Némésis. Nous signalerons plus


loin les défauts de la rédaction néanmoins, ces Len cet endroit;
douze dieux devaient l'aire partie de la rédaction primitive,
car G lui-même les mentionne plus loin, p. 0, 1. 13, /.-A t:j;
cîy.aîJî fj£:jç /.E/./aa'Oat.

hc jugeunnit offre un certain nombre de variantes où il est


assez dilYicile de décider en faveur de G ou de L. Voici cepen-
dant un passage uù la leçon de G ne peut reposer que sur un
malententiu.

G p. 8, 1. 7 suiv. L
t:j ce KîîpiTCj Tj'iavT:; -xiz Exsurgens autem Quadratus
Sud 7£pul t: ÉauTij •^rpidw-îv, 4 percussit puguo in faciem am-
MsAÉjrc-iç àTCî/.pîva-:;' Tj-T£c;;j borum Speusippi et Elasippi
-V' (1/U-/V'. < \>.y'K\z') TJ-Tî ta qui locuti fuerant. Tune M. di-
aauTsu a'.aô-^Tïjptv;. xit : Quid est (juod nieam fa-

ciem ab
z hac gloria recusa-
sti etc.

Jusqu'à ce moment, Speusippe et Kiasippe ont seuls discuté


avec leurs maîtres. Mélésippe n'a encore rien dit. Comme
dans la plupart des actes des martyrs, l'un des bourreaux souf-
lletle les deux jeunes chrétiens, Mélésippe réclame ironi-
quement sa part de cet honneur. Rien à objecter à ce passage
de L. Le texte de G par contre est incompréhensible. Pourquoi
Quadratus se frapperait- il le visage de ses deux mains Il n'y a "?

([u'uiie explication possible à la leçon de G. Le texte original

portait sans doute conformément à la traduction de L -zXt lï :

Koîpâtî'j TJ'isivTcç -xiz yt^'\^i iiv.çcTô'pojv Tb zpiîwziv, G aura lu


àjxipo-ïïpai;. Le génitif qui déterminait -p:-w-:v disparaissant
ainsi, G aura cru qu'il s'agissait du visage de Quadratus. Le
lecteur, qui a vu avec quelle inintelligence G procède, ne s'é-
lounera point qu'il ait commis ici pareille bévue. Seulement —
l'acte de Quadratus ainsi niodillé, la réponse de Mélésippe ne

s'expliquait plus. Voilà pourquoi G l'a remplacée par cette


phrase vraiment idiote Frappe ton àme (!) ou plutôt frappe
:

tes sens (!j. —


D'ailleurs G lui-même a conservé la trace de
SAINTS .UMEAI.X ET DIEUX CAVALIERS. H7

l'acte de Qnailratus qu'il ilénalure ici. Il lait dire quelques


lignes plus has aux martyrs : -i ;j.XT-r,v tsùç isiv-^îç TiIj.ôjv auvrpiiJ-:;;

Ce qui suit est abrégé et contracté dans G. L continue à pré-


senter des expressions plus pittoresques et plus originales :

G p. 8, 1. 18. L
à'/.X' iJîè i -I^Xicç SJvv;, -plv Si non ad se.xtam, vel ad

ô T,iJ.xq 0'J3'5! y.aOafi -p37£V£-//)(T)- nonam, si non ad nonam, vel


;j.îv ~M (-)c(jj. ad undeciinam etc..

G ib., I. 20. L
i,'^.iX; ï-:(ij.m; rj-:[j.o\yj[j.vr Q. Miser morlem tuam ante
XptîTi; 'IriTîjç... IJ.Î-XÇJ vy.wv oculos Vides...
rTv;7.=v, ;j x-y.7-px--ii to -p: Mel. dixit : Nos mortem non
videinus, sed vitani nostrara,
Dominuin nostrum J. Ch. etc.

Néonilla, que Palmatus, Herraogène et Quadratus font com-


paraître, leur adresse dans L de touchants conseils agni sine :

macula, positi in medio luporum, estote prudentes sicut ser-


pentes et siinplices sicut columbaeetc. Dans G nous n'avons que
des apostrophes, dont l'une (•:;vîa[x-zti-/.oï;; r^osl -r,v iwv elodÙMV
^.x'/'.T/ -y-ri-zn-tç) est bien dans le goût du rédacteur; mais de
conseils, point; la phrase n'est même point terminée.
Le supplice de la pendaison et de l'écorcliement (1) est décrit
par L avec des détails beaucoup plus typiques que ccu.x de G.
G remplace par -/.Xiôvi:; i/.zvOiôv l'instrument de supplice célèbre
[Irochlcn) mentioimé dans la phrase Irochlcis sl.ridciililiKs

membra traxerunt, et n'a point cette remarqualile compa-


raison : nervi <juasi in citham extensi.
Le dialogue qui remplit dans L la fin du § 14 {Quadralus: Ubi
est Deus vester etc.) manque entièrement dans G, fort au détri-
ment du récit, car il servait à amener la seconde partie du mar-
tyi-e, le supplice du feu. On conviendra en effet que la transi-

(1) Radon- et suspendere. Kraus, KealencycL, I, p. 375. Du Cango, s. v. Prudent.


l'rristeph., 100 (Mlgno, vinctum rotortis bracliiis vcrsum ac
P. L., LX, col. 385):
dcorsum extendite, compago donec ossuum, divulsa membratim crepet. Euseb.,
//.£"., V, II; Vlll,x.
38 SAIMS Jl MKALX KT DIKUX CAVALIEUS.

tion (le G est un peu brusque : /./.: ày.=/.£-jc;av zixiiiii: zupav -i/.iv

Concluons. Le rédacteur G, en transcrivant la légemlr di^s

triiisjumeaux, a usé des procédés cliors à tous les « méla-


plirastes ». Les additions ont un but soit tliédlug-ique, soit rhé-
torique. Les suppressions portent précisément sur ces détails
pleins de pilloresque et de fraîcheur qui sont le propre des
documents haginiirapiiiques originaux. Mais G s'est acquitté
de sa tâche avec une maladresse peut-être sans exemple dans
toule la littérature des martyres. Ses modifications se reconnais-
sent, au premier coup d'œil. à la perturliation qu'elles jettent
toujours dans l'idée et dans la phrase.

b; Quoique plus récente, la rédaction G permet cependant


d'atteindre une forme ptus ancienne de la téc/ende ijue ta
rédaction L.

Bien que la comparaison des passages parallèles soit,


comme nous l'avons vu, très favorable à L, il ne faudrait point
se hâter d'en conclure que c'est dans la \ ersion latine qu'il
faut cherchei' la firme la plus primitive de l'histoii-e des Trois
Jumeaux. A côti' de ressemblances frappantes, les deux rédac-
tions présentent aussi des divergences notables dont nous n'a-
vons point parlé jusqu'ici.
Dans L, Speusippe, Elasippe et Mélésippe sont de riches
citoyens de la Cappadoce; ils ont des esclaves nombreux; dans
leur demeure
se dressent les autels des douze Dieux. Ils sont
convertis pendant un festin par leur aïeule Lénnille, brisent des
idoles, vont à Nazianze se faire catéchiser par le confesseur
Macaire d'Antioche, reviennent au moment où la fêle de N('mé-
sis avait appelé à l'asmasos tous les lionorati de la province.
Trois de ceux-ci, Palmatus, Hermogène et Quadratus, s'impro-
visent leurs juges et font mettre à mort les tiois jeunes gens.
Dans G, les jumeaux sont des esclaves. Leurs maîtres, Pal-
matus, Hermiigène et Quadratus, les ont envoyés sacrifier à la
déesse Némésis. Les trois frères, ayant iuvih' Néonilla à manger
avec eux les restes du sacrifice, ils sont amenés par elle à la

lumière de la foi, brisent la statue de Némésis. Leurs maîtres,


SAINTS JUMEAUX ET DIEUX CAVAI lERS. 39

arrivés àPasmasos sur ces entrefailes, les Ibni metlre à mmt


après une assez long'ue disciissinii.
A première vue,iiii serait ten li' deeroireqin'O. manifestement
nmis présente une simple (ransibrinaiiou de la
posti'rieur a L,
légende: et même, pensant au renjaniemcnt rpfannoncent tant
de passages de G, on pourrait admellrr que c'est ce remanie-
ment même qui a jeté la perturbation dans la rédaction ti.

,Et cependant, cette hypothèse au premier abord si séduisante


est fausse.
Dans les Actes primilii's, les trois jumeaux devaient être, ainsi

que dans G, des esclaves mis à mort par leurs « maiti-es selon
la chair ». Une présomption en faveur de ce fait unus est tout

d'abord fournie par liturgique de l'Eglise grecque.


la Iraditiun

Toutes les légendes abrégées "ù il est question des saints cap-

padociens, qu'il s'agisse des Menées, des .Syiiaxaires, ou du


Syna.xariste en langue vulgaire (1), sont absolument unanimes
à cet égard. Et qu'un ne dise point que ces textes, dérivant de G,
ne peuvent entrer en ligne de compte pour reconstituer la
légende primitive. La preuve qu'ils remontent à une source
plus ancienne que G, c'est qu'ils ont conservé, du niuins eu
partie, la fnrnie 'r:'jp6(.)v au lieu delà forme cormmpue O'jp-

,ïav:; qu'on Ht dans G. L'extrait des synaxaires suffirait dune à


prouver que déji'i dans une rédaction antérieure à G, les Ter-
gemini étaient des esclaves. Mais il y a mieux. Dans L même,
plus d'un indice nous montre que celte version dont la forme
générale atteste une origine plus ancienne que G, ne mérite
nulle confiance dans ce qu'elle nnus dit des rapports qui unis-
saient Speusippe, Çlasippe et Mélésippi' à l'almatus, Quadratus
et Hermogéne.
Il faut convenir que le début de L est bien éti'ange. On nous

parle à brûle-pourpoint des très piieri paires, sans môme nous


avertir qu'ils sont Cappadociens; on nous dit ensuite que
presque tous les jours, ils se transportaient à l'endroit nommé
Palmasus, uù se dressait la statue de Némésis. « Ayant donc
invité, cnntinue L, leui' aïeule Néonille à leur festin (ad suum
cunviviumi, etc.. » Voilà un festin qui est bizarrement

il) Mf^nolofîc dr liasil^', 17 jainii'r. — Syu. ('|il. (clioix ilo synaxaii'os cHlitos
par 11' P. Dolehayc), lii et 17 janviir. — i^jvxjcrpiiTr,; ilc Doukakis, 17 janvier.
40 SAINTS .MMEAr.X KT DIEUX l'AVALIERS.

anieni'.Pas un mot d'une l'éle spéciale de N('Uiésis comme dans


(i. Dans G, lus jumeaux, après leur conversion, mettent en

pièces la statue de Némésis, ce qui cause, le lendemain, la


colère de leurs maîtres. Dans L, rien de pareil. Les trnis
jumeaux se contentent de détruire les douze temples qu'ils
possédaient dans leur maison (!) Aussi le lecteur est-il tout
aussi étonné que les honorât i {\{' un la province en a|ipi'enant

peu plus loin que Xémésts est détruite. On ne \oit pas bien
non plus pourquoi les honorali et la foule veulent aller sa-
crifier aux douze autels prices deTergemini (§ 8). Deux lignes

plus loin, d'ailleurs, le narrateur oublie que nous sommes chez


mettre ceux-ci à la porte « du temple ».
les trois frères, et fait
Des incohérences de ce genre peuvent être difficilement com-
mises par des narrateurs qui exposent une série de fîiits bien
connus d'eux-mêmes, ou qui inventent simplement une his-
toire. Elles sont presque iné\ilables au contraire, dès qu'un
rédacteur adapte un r('cit quelconque, dans les données primi-
tives duquel il a inlroduit une modification importante. A
moins d'être sur ses gardes à chaque ligne, il est exposé à con-
server des détails du iv'cit primitif, qui jurent avec la façon
nouvelle dont il a entendu le présenter.
Or, L n'a pas commis qui' ces maladresses dans son adapta-
tion. Il a bel et bien conservi'' un passage de la rédaction pri-
mitive, oîi Speusippe, Élasippe et Mélésippe apparaissent comme
des esclaves.
Mélésippe, dans sa vision, aperçoit un roi : rcgem vidi ( om-
paranlem nos. Scribebat autem instrumenta ex auro, et, liberta-

tein nostram simul faciens, totos très nos ad militiamapplicabal.


Ce qui signifie le Roi nous achetait, il rédigeait l'acte sur un
:

livre d'ur, et par la même occasion, nous affranchissnnl, il


nous faisait entrer tous les trois dans son armée {G. iO;(.')f:jv...
-VIT. ijastAÉa H; (Ôveît: -'w-xi. ï';?x<fs. Sa sp's Tr;ç tovy;ç (1. T.piz -f,

(ovYJ?) TÇi âAE'jOipt'av ùjj.wv èv y.pua-ïaA/.îvM j3!j3X(o). Et qu'on


n'objecte point que la liberté est ici entendue au sens spirituel
et figuré. C'est assez évident; mais pour que ce songe soit allé-
gorique comme les autres, il faut encore que l'acte du roi ait
une signification propre et matérielle, applicable à la comlition
présente des Tergemiiii. Et ici, je le répète, cette mention de
l'achat et de l'affranchissement ne se comprend que s'il s'agit
SAINTS lUMEAlX ET DIELX CAVALIERS. 41

des esclaves Speiisippe, Khisippe et Mi'h'sippe, non des opulents


propriétaires de Pasmatos.
Et puis, quoi de plus bizarre que la façon dont intervienneul
les trois honorati, qui sortant soudain de la fuule, s'inipro-
visenl juges et font exécuter trois hommes libres? §, 9 : « Inii-
])\en?,A\i{^iml^nusemaioribusl)roliinciae di'\\\i: «Speusippe,quis
persuasitvobis, » etc..
S. « Respondit
Erras, Palmatl. » C'est :

par cette réponse de S. que nous apprenons le nom de Palmatus.

Hermngône est au moins présonti'' au lerleurcommo « frater Pal-


mati ». Mais pour (Juadratus, rien ne nnus prépare à son entrée
en scène. Qi/adrains dixit, nous dit-on, comme s'il s'agissait
d'un personnage connu. Et effectivement il était connu de L,
maisgrcàce aux modifications introduites par ce l'iVlacteur dans
la première partie de la légende, il est absolument inconnu du
lecteur.
On demandera à quoi j'attribue la surprenante modifica-
tion lie L. Lan'y gagnanl pas en vraisemblance
li'gondc
— au contraire, — que L ait eu un motif st'rieux pour se
il faut
livrer à ce remaniement. La clef du problème nous est livrée
pai- le passage, particulier à L, qui concerne saint Macaire.

Tandis que dans G, les Tergemini, imnnHliatemenl après leur


conversion, abattent Némésis et sont brûlés par ordre de leurs
maîtres, dans L ils sont conduits par Néonilla auprès du confes-
seur Alacaiiv, lequel, banni d'Antioche, se trouvait pour lors
« dans un ergastule de Cappadoce », sur le mont Athar (jiii esf,

in suhiirbiu NazaïK-ar (sic) cioitatis. Qu'on me permette ici

une digression sur ce saint homme.

Macaire d'AnUoche.

Macaire d'Antioche, que le P. Bollandus renonçait à identi-


fier ( L), cl dont l'abbé Bougaud s'est irrévcrcncieusemeni moqué,
le prétendant inventé de toutes pièces par l'auteur de L, Ma-
caire d'Antinche estun saint fort authentique, commémoré par
romaine au '20 décembre, et par l'Eglise grecque tantôt le
l'Église
20 décembre, tantôt le 19 février.

(1) .1. .s., janv. II, 71.


43 SAINTS JUMEAUX ET DIEUX CAVALIERS.

Noire passage est le seul texte qui parle de .Maraire sans


placer à ses côtés son inst'parable compagmm Eugène. Eugène
et Macaire (''taient deux prêtres de l'église d'Antiociie, quia Ju-
lio apost(f/a, dit le Martymloge' romain, nim ipsitis saevidain
arrjidssciif, plivjis df/'ci-li n/fjuc in vaslissinidni creiiium relc-
(jtili (jhiilio ciicsi sunt. Voilà qui I'st simple et clair.
Mais le cas d'Eugène et de Macaire est un peu plus compliqui'
que ne le ferait supposer cette courte notice. Passons en revue
les plus anciens textes qui en fassent mention.
Jusqu'à présent, on considérait comme
premier document le

relatif aux deux ime curieuse


saints, la 17e d'Arfcuiius (\),
pièce liagiiigrapliique qui n'a pas été suffisamment étudiée.
La vie d'.Vrtémius est l'ipavrc d'un rertaiii Jcxn i/c Hliodes,
incmmu d'ailleurs, qui la n'digea sans doute au ix° siècle. Ar-
temius est un préfet d'Egypte (clux .Vegypti), Arien fanatique,
homme de confiance de l'empereur Constance et grand ami de
l'évêque arien Georges d'Alexandrie. Julien l'Apostat le fit exé-
ruler à la fin de l'année 362. La cause de celte exécution? Am-
mieii .Alarcellin (XXH, 11) dit qu'il avait comnus des crimes
aliiiuiiu.diles. l'ar Ii/s lettres dr Julii'ii lui-irii''iiii' (Ep. 10) nous
savons qu'Artémius avait saccagé le Sérapéum d'Alexandrie;
les païens lui en conser\èrent une haine violente, et ce furent
eux, qui lors de la réaction anti-arienne et païenne qui suivit la
mort de Constance, demandèrent à Julien la tète du gouver-
neur. Les historiens chrétiens qui en parlent sont le Chronicon
Pasc/uile, Théodoi'iA, Théophaneetplus tardCédrénus. Les trois
premiers s'expriment sympathiquement sur son compte, sans
toutefois lui décerner expressément le titre de martyr.
Or dans Jean de Rhodes, postérieur à Théophane (viir siècle)
et antérieur à Cédrénus {xi° siècle), Artémius est devenu un
martyr, et un saint orthodoxe. Sa profession de foi est une
édifiante amplification du symbole de Nicée. Quoique les Bol-
hmdistes aient tiré de ce document la conclusion que l'Arien
s'('tait repenti de ses erreurs, il n'y a plus aujourd'hui le moindre

douti' que la 17/^ Aiieiiiii ne soit un véritable roman hagiogra-


phique (2). Arténdus, d'après Jean de Rhodes, subit le martyre,

(I) A. .Mai S'j,irilei/ium roiiifmiim (liSJOl, V, ji. 340 sqq. = A. S., octobre. 111,
Si:s,|(|.
(i) Cf. r. Ualillol, nomtsihc (Jwirlalschiifl 3 (ISSÏI) 132-259.
SAINT.- ll.MKAUX ICT DIEUX CAVALIER?. 43

lion plus à Alexandrie, mais n Antioclu', en compagnie îles deux


preslwtres, Eugène et Macaire... Jean de Hlnides, (railleurs, se
fait prendre en llagrant annonce pompeu-
d('lit de mensonge. Il

sement avoir emprunté les dclailsde son ouvrage à une (Vmle


d'auteurs ri'piités, Eusébe, Théodoret, Socrate, l'hilostorge. Or
Eusèbe ni Socrate no citent le nom d'Artémius. Tliéodoret con-
sacre quelques lignes au préfet d'Egypte, et ces quelques lignes
excluent la version de Jean. Enfin Philostorge, l'historien aria-
nisant dont l'iruvre ne nous est conservée que par un résumé de
riiotiiis, l'iiilostorge a bien été utilisé par l'hagiograplie (1),

mais ce n'est pas de lui que vient la version aiitioriiénieiinc du


martyre d'Artémius. Sur le « dux .Egypti », Philostorge ne disait
sans doute que ce qu'on lit dans le Chronicon Paschale. Le —
ménologe de Basile, et en géniTal les Synaxaires, ont adopté la
légende de Jean de Rhodes paraphrasée par Métaphraste; et Cé-

dréuus y l'ait allusion (2).

Comment expliquer la transformat ion du préfet d'Égyte en


martyr antiochéiiien? Il y a là-dessus une ingénieuse théorie de
.M-' Batiffol. Il faudrait distinguer dciu: Arlémius. L'un serait
le gouverneur arien de l'Egypte. Le second serait un catholique
d'.Vntioche qui subit le martyre avec les deux presbytres Eu-

gène et Macaire. Plus tai'd, on confondit les deux homonymes.


A rAnliochénien on attribua la qualité de l'Alexandrin, et l'on
conféra à l'Alexandrin la sainteté du martyr d'Antioche. « Cetle
confusion, ignorée de tous les écrivains qui précédèrent Jean de
Riiodes, doit éli'c peu antérieure à l'œuvre de ce dernier ». La
combinaison à défaut d'autres avantages, a celui de conserver
à l'Église un saint Artémius parfaitemenf orthodoxe.
Malheureuseme.it, rien absolument ne prouve l'existence de
l'Artémius antiochénien. Déjà les Bollandistes repoussaient un
dédoublement aussi gratuit. D'autre part, on ne voit pas com-
ment Jean, au ix° siècle, se serait donné la peine d'habiller en
saint catholique un Arien du iv% si le peuple n'avait pas con-
servé de cet homme un souvenir aussi vivacc que favorable. En
d'autres termes, le culte d'Ar/('»iius H(r//7///- doit éti-e antérieur
de beaucoup à la compilation de Jean le Uhodien, et M. Paul

1 1 1 BalilTol, loc. cit.


(-1) Migne /--. G., C.X.XI, col. ÔSI C-lL
41 SAINTS .lUMEAUX ET DIEUX CAVALIERS.

AllanI [JiilU'ii III, p. 32, n. 5) se trompe coiuplète-


IWiionlai,
ment lorsqu'il dit du moine Jean que vient l'idée erro-
: « C'est

née de faire d'Artémius un martyr. »


Examinons les textes cités plus haut du Chfonicon et de
Thi'odnrel. RépiHons que ni Socrate ni Sozomcue n'unt cité Ar-
témius. Le passage du Chninii'oii, celui de Théodoret (et celui
que Pliilostorj^-ç lui consacrait vraisemhlablcment'l remontenl à
une source commune, ainsi que le montrera leur comparaison :

CHROMCO.N l'ASCIlALK THEODORET

(M igné. PC, 92, col. 145). (éd. Gai.sford, p. 277).

Ap-£;j.t;ç ; 5;j; tïjç v.y.-y. \''.- Kz'i kç>-i\>.iz^t îè (îtpxT-ijYi; sa

z'jizq TÔJv àv A!y'j--(|) ŒTpaT»!)-

£'.o<ô"/.ii)v (j'jvîTpi'iî . T'ijv oipyr,'/ iy.îi-

^avopïi'a io'/jij.sJOr, Tf,v y.îcpî;/.?;"/ vr,/ iv T:tç KwvaTav-t'su ypivîi;


à-^-\j:rfiv.z. /.5;-/(ov, î'j |j,£vsv TMv HvTcov àyû"
[j.vwjîv, à/,"/.i y.^l -fi^ y.sçx/,'^; tb

Cette source commune, nous la connaissons. Elle e^^t arienne,


et on la désigne sous le nom dWnoni/mifs Givatkini, du nom
du savant anglais (1) qui en a le premier signalé la trace dans
le C7;/o««co;i et .surtout dans Philostorge. Elle apparaitplus pure

dans le Chronicon que dans Théodoret. Cet écrivain orthodoxe


a recui(' devant l'expression uï;aîv ù-èp tûv £y.xAr,Œi(ov, en [larlant
d'un Alien, de même que Théophane (2) copiant le Chronicon,
remplacera les mot br^ïçi twv ây.y./.-r;criô')v par ceux moins compro-
mettants de y.a-i twv =icwXa)v.
De la comparaison de ces textes ressort ce double fait. Nos
renseignements sur Artéinius (le païen Ammien Marcellin mis
à part) dérivent d'une source arienne. Dans cette source, Ar-
témius nous est représenté comme ayant payé de sa vie son
zèle pour les Églises. Eh bien, peu importe que l'auteur arien
lui ait ou non accolé l'épithète sanctifiante. Dos paroles même

(1) Gwatkiii, Studies of Arianism.


(2) TliroiîliaiR', amiOe 3uô (éd. do Llooi', I, ji. 51, 1. 14).
SAINTS JUMEAUX ET DIEUX CAVALIERS. 45

(lu C/u'oiiicon-paschale, on doit conclure ([uc dès sa mort Ar-


témius fut vénéré par les Ariens comme un martyr. Théodoret
lui-même ne l'a pas considéré autrement. Il ne fait aucune re-
marijue sur Tliétérodoxie du préfet d'Egypte. Le récit de sa mort
vient clôturer la série des cruautés exercées par l'Apostat centre
les chrétiens. Arténiius est cité à la suite des saints Juventinet
Maximin et d'autres martyrs. Théodoret épilogue ainsi : -y.'j-.yi

/.xl -'x -zixj-x îéip.y.7.vi b -paiTixTiç x-aî :p",'r,; i-{v.p3.-i--:u-:i -y.p7. twv
îjj7£Cîjv-:wv îvî;j.a::sij.îv:;. Au
ne manquait à Arté-
reste, rien
niius pour figurer dans le paradis arien. Il avait été l'ami de
Cunstance, l'empereur favori des Ariens. Une légende posté-
rieure lui attribue la gloire d'avoir transporté à Constantinople
les reliques des saints apôtres André et Luc. Il avait victorieu-
semenl lutté contre le paganisme, et brisé force idoles,
prouesse qui avait précédé tant de martyres. Il avait été le bras
droit de Georges de Cappadoce, grand évèque arien d'Alexan-
le

drie, l'ailversaire d'Athanase. Tous deux avaient triomphé sous


le pieux empereur Constance l'avènement de l'Apostat les avait
;

brisés tous les deux. La populace païenne, sous l'œil indifférent


des orthodoxes, s'était ruée sur le malheureux Georges et, avec
une cruauté inouïe, l'avait écartelé. On sait à quelle fortune sin-
gulière était appelé l'évêque arien; l'admiration de ses coreli-
gionnaires linit par imposer ce martyr à l'Église orthodoxe.
Comment les Ariens auraient-ils pu attribuer dans leur culte,
à l'évéque Georges, victime des païens, des honneurs supérieurs
à ceux qu'ils rendaient au du.r Artémius, \ ictime de l'Apostat
lui-même"?
C'est donc, selqn toute vraisemblance, dans un écrit ou dans
une liadition d'origine arienne que Jean de Rhodes a puisé les
•lénients de son récit, de même que l'iiilroduclion et l'épilogue
en sont empruntés à l'hilostorge. Cette circonstance explique
parfaitement pourquoi Jean, sans faire la moindre allusion à un
soupçon d'arianisme qui aurait pesé sur Artémius, place dans la
propre bouche du confesseur une longue justification, la cu-
rieuse-profession de foi dont nous parlions plus haut. La foi d'Ar-
témius dans le consubstantiel y est affirmée avec une telle abon-
dance de di'finitions théologiques qu'il est impossible de n'être
point frappé du caractère tendancieux de ce morceau.
Or, il n'y a rien d'étonnant à ce que, dans la source arienne
I'l SAINTS JUMEAUX ET DIEUX CAVALIEIÎS.

de Jean de Rliodes, Artémius nous suit représenté comme ayant


souffert lemartyre Antioclie. On sait qu'Antioche fut long-
;i

temps la citadelle de i'arianisme; six évéques de cette ville, Eu-


lalios, Euplironios, Flaccillos, Etienne, Leontios, Eudoxios, fu-
rent ariens. Le martyr Lucien d'Antioclie, quoique orlhodoxe
sa mort, annexé par les Ariens qui en firent un de leurs
fut, api-ès

grands hommes. Il est naturel que les Ariens d'Antioclie aient


tenu à honneur de posséder sur Iimu' territoire Ie;j.:<pTJp'.:vd'Arté-
mius. De plus, raison décisive, Arlémius a été exécuté par ordre
de Julien; presque toutes les cruautés de Julien (1) contre les
chrétiens se placent pendant le séjour de l'empereur apostat
î\Antioche. ïhéodoret place le récit de la mort d" Artémius k la
suite des événements d'Antioche; du moment qu'Arlémius
était un martyr, l'imagination populaire ne pouvait se le
représenter que bravant en face le tyran; il était donc néces-
saire d'amener à Antioche le dux .Eyijpli. Et pour donner une
apparence historique à ce voyage, on mit en étroit rapport le
martyre d'Arfémius et le pi'ocès des deux Antiochéniens Eu-
(jùne et Mctcaire.
ramène au point de départ de notre digres-
Car, et ceci nous
sion, d'aprèsJean de Rhodes, le pn'fet excite la colère de Julien
en intervenant dans le jugement des deux presbytres. Seule-
ment, Artémius est décapité le 20 octobre, tandis que les presby-
tres sont d'abord emprisonnés, puis bannis à Oasis d'Arabie :
ïzzpijM y.-j.-. y.'j-ori <Vr^zi'li-.y.<. v.'A ^vi.r.v. j.j-.z'jz iv i)i.zt\ -.%z Apz-
i\y.z' îJ: ;à {•.3>. '/MZ\y. ijto) •/.xAîJy.svx, Oy-<.z \i.\7.zy. 7.y.\ \i.î-;i'/.r, 'i'I):-

pzT.ciy oï :x "/wpia 7.3:1 ù-z çOîps-iiwv àépojv /.jiTa-vEiij.Eva y.a'. cjcîtç

Tiov ây.îtjî y-.îpyziJ.v/M-/, svizjTbv h/y y.xl ;j.:v:v i'.r,pY.r,zz') . à'/,/. a'jTcOi

iiT.'z yy'/.ZT.ùy/ y.'/.'.zv.ziJ.i'iz'. v;7r,;j.iT(ov £va-;0v(^77.;'j-'.v' ïv.iX zzim -z'jz

x-;(.z'jz r.tp'.zp'.zyz E Ùyîvisv y.y}. Mzy.ipiîv iv xj-.t^ ~.yz -/.scaXic t(ov âyidiv

a-c-ij.TiO-^vizi iy.ÉAî'jjîv. ci Se y.y: £T£/,£'.(ôO'^3av [j.-.-.y -.tzQyzy:/.Z'r.x

't^\}.ipy.z Tfj îîy.iîi ~z\i cïy.:;;,6p'!:'j ;;.r,v;:. Ev îà tw t;-(o -.f,z a-jToiv

Tî/vïiûjîoK, ^)xj'^.y yï'yîvs ^.i~[y- ^Ir, iyz'r.zz ';yp tîj izt.zu jîojp :;

cjvî/wV, •JT'^Y'^ àvï6A'j'îv 'Jiy-zz, ~57av i~:îuoy.;uj3! v:j:v. r, v.y': [liypi

~fiZ s^y.£p;v ;j.£V£i; tojv x-^'m'/ ~m'1z'j7x fijv ir.iir/'j\j.'.y'/ .

Ainsi, les deux saints, relégués dans une des deux Oasis,
l'autour n'a pas l'air de savoir au juste laipielle, y sont déca-

(1) Ou : attribuées à Julien.


SAINTS .lUMKAUX ET DIEUX CAVALIERS. 47

pités (le quarante jours, et ;iu lieu de leur mnrh rc


au buut
jaillitune source miraculeuse.
Ce martyre a-t-il quelque ciiance d'être historique? Remar-
quons d'abord que les sources les jilus anciennes sont muettes
sur Eu.ti'ène et Macaire. Nous sommes très bien informés sur
le séjour de Julien à Antioche. Ammien Marcellin, Tliilos-
lorge, la Chronique pascale, les lettres de Julien et de Liba-
nius, Socrate, Sozomène et Théodoret, ne nous laissent rien
ignorer de ce qui se passa pendant les premiers mois de 363.
Les historiens ecclésiastiques ont naturellement insisté le plus
jtossiblesur les sévices de Julien à l'éi^ard des chréliens; ils ont
même exagéré ces sévices, car
il semble bien que sous Julien il

n'y a pas eu de persiVulion proprement dite (1) et que per-


sonne ne fut mis à mort uniquemcnl jiour fail de christianisme.
Déjà M"'' Batiffol concluait de ce silence des historiens que
.Macaire et Eugène n'avaient point souffert le martyre pendant
le séjour de Julien à Antioche.
Ajoutons que ni Eugène, ni Macaire ne figurent dans le

martyrologe hiéronymien, et que les récits qui les concernent


l)résentent de singulières divergences.
Nous venons do voir la version de Jean de Rliodes. Une Vie
latine d'Eugène et de Macaire [i) les montre aux prises avec
Julien, qui les fait attaquer par trois serpents, les oblige à mon-
ter sur un bûcher. Les saints sortis sains et saufs de ces épreuves
sont ensuite relégués en MaunHanie, sur une montagne escarpée
et brûlée par le soleil, non loin de la ville de Gildona. Là, ils

l'ont par leurs prières, descendre le feu du ciel sur un dragon

manquant d'eau, ils obtiennent qu'une source


cfl'rayant. Puis,

abondante jaillisse du sommet aride de la montagne. Après


quoi, ils glorifient le Seigneur. Le narrateur s'ari-ète sans qu'il
ail ét(' question de leur mort.
Les Synaxaires paraissent se rattacher à cette version {zl-zi

2'jt:j ~r^'> î'j-TiÎEiav, j2xj:ïv:tç ôihKzi^ y.-A xupi y.ai îîâîActç Ép7ïET:V;
v/.'y.lz'i-.y.'.. E; wv oSk-x-/J)vi-iz ztivîî;, ΣŒ[j.t5i s!; MaupiTxv'av r.i[J.T.Z'r.7.\^

(1) Cf. (irtatkiu, Sludica uf ai miiisut, CaiiibridjiC. IHS;!, p. iX'j-iHi : .,


Our au-
thorities for .Iulian'.s persecution •.

(,') l'ubliocdans le Cataloi/us vod. Imijimjr. Bibl. Hruxdl. des Bollaiidistes, t. I,

p. 1:8-181.
IS SAINTS JUMRAUX ET DIEUX CAVALIERS.

î'.ç -JAtv /,î-;:;j.£V(;v AvOr,j:va r,^i -f^ i-r-^/M^v. -zj Xpitj-zj zi,)-J.7y.'r.it

•/.at îiâç,;pz -i/d^a'/'î: l)xù\j.x-:y. y.xI t'iv h/ 'ipn Aj;j.3!tvD;j.£v:v ipx/.f/-.y

Tî'j; 7:pmt7.GJVTaç àT::-/.T£'!vavTE;, Èv s'.pTjVf; -w -/.upit.) -ri; ia'jTtov 'Vj-/i;

àTTÉOsv-s. [%Ha.r. C/>/. 330, 25].


Une vie grecque, qui se trouve dans le manuscrit du Vatican
Ottolj. 92 f., p. 223-228, raconte les mêmes faits. Seulement,

Eugène et Macaire sont décapités à la fin. Et la ville mau-

rétanienne s'appelle Aivîwv.


Enfin, la version L des Trois Jumeavx parle de Macaire
seul, mentionne uniquement le miracle de la source et le lo-
calise sur le mont Athar près de Nazianze. Voilà un nombre
respectable de variantes. Sans doute, Gildona et Dindon pa-
raissent n'être que des graphies fautives pour 'AvOvjcwv (1),
toujours est-il que la version de Jean de Rliodes (Oasis-source
jaillissant après la mort) se différencie nettement de la ver-
sion « maurétanienne » (montagne près d'Anthedon en Mau-
rotanie, — conversion des païens de — différents la ville, siip-

jilices, — serpents, dragon, source jaillissant du vivant des



martyrs). Dans L il y a une allusion à la seconde version,
modifiée au profit de la Cappadoce.
Ces variantes ne s'expliquent que si la forme primitive delà
légende était une tradition assez vague sur certains points, nù il

était question, par exemple, de l'exil des deux saints dans un dé-
sert qu'on ne nommait point. Il est d'ailleurs intéressant de cons-
tater que le plus frappant de ces deux personnages
le caractère
n'est point celui de martyrs. Dans la version latine et dans le
texte des synaxaires, leur mort n'est pas violente, et L donne à
Macaire le titre de confessor, non de martyr. Les presbytres
apparaissent surtout comme thaumaturges; la façon dont ils
bravent les serpents et les dragons semble à l'auteur de l(>ur

Vie la preuve la plus éclatante de leur sainteté. La description


de la lutte d'Eugène et de .Macaire (surtout d'Eugène) contre

(1) A moins que (lihhinn. I)indon(ii), AnllicJon ne rléi'i vent tous trois d''AvTtvM(vi:
car il n'y a pas d'Anllieilon en Manrétanie. La légende à'Eugéne cl Macnlve. telle

qu'elle se lit les Vie.s jji'eeque et latine, présente une singulière analogie
dans
avec des presbytres d'Édesse, Eulogios et Protogèue envoyés par Valens
l'Iiistoiro

sic 'Avtivm(v) T/)/ OviëaÎMv. Absolument connne Eugène et Macaire, les deux prêtres

exilés d'Édesse convertissent les "E/Xtivs; de la ville. (Theodor. Eccl. Hist., IV, 18).
11 ne nous paraît pas douteux que l'histoire édessénienne ait influencé la rédac-

tion la plus tardive concernant Eugène et Macaire.


SAINTS .ILMEAUX ET DIKUX CAVALIERS. 19

les trois vipèivs de Julien, puis contre le dragon d'Anthédon


occupe près de la moite des Vies grecque et latine. Une autre
particularité rurieiise, ce sont les chiffres précis qui figurent
dans plusieurs versions, et qui rendent vraisemblable la pré-
sence d'indications de ce genre dans la légende primitive.
De la ville de Giidona, Eugène et Macaire se rendent sur la
montagne « ad queni fuerant deslinati. Qui nions, dit la version
latine, Will millia passuum immensam altitudinem parietis
in
more consurgens, repère magis... quam ascendere patiebalur ».
Texte grec : ajTîî. os àrJEJav Iv -oJ zpi'. 'ir.yj l'i^^av î^wpijij.Ev:!'

sî'/sv se -0 opcç iJ'iîç .afAia ir/.

Passage de L Le confesseur Macaire... était sur le mont


:

Atliar... Il une source pour les exilés qui devaient


fit jaillir

aller chercher l'eau à neuf milles de là.


Si donc Eugène et Macaire ne sont pas des martyrs histo-
riques, ce sont au moins les h('ros d'une légende populaire
d'Antioche.
Or, il y a un personnage historique du nom d'Eugène qui
vers le milieu du quatrième siècle, jouissait à Antioche d'un
grand renom de sainteté. C'était un diacre, préposé spéciale-
ment aux xenodocliia. Il partageait cette charge avec deux
autres diacres, très saints hommes également. Un jour, s'ctant
rendu à dix-neuf milles d'Antioche, en compagnie de ses deux
Collègues et d'un Juif, il rencontra un serpent mort d'une
espèce très venimeuse. Alors le Juif » Si vous mangez ce ser- :

pent, etque vous ne mouriez pas,jemeconvertis sur-le-champ».


Eugène n'hésita pas; il prit le reptile, en fit trois tronçons,
mangea l'un et dopna les deux autres à ses compagnons. Dieu
voulut que tous trois se tirassent indemnes de cette dangereuse
aventure « pour que se vérifiât la salutaire parole évangélique :

Et ils prendront des serpents dans leurs mains, et s'ils man-


gent quelque poison mortel, cela ne leur nuira point. »
Comment n'être pas frappé du geste de cet Eugène, si sem-
ijlable à celui d'Eugène, ami de Macaire?
L'Eugène de tout à l'heure « prenait des serpents dans ses
mains ». Une vipère s'enroule autour de son corps, colle sa
bouche à sa bouche totuni corpus eius ample.ca est, et os
:

suum cri sancti rnartyris iunxit quaedam muta depreca-


tionis blandimenla signi/icans. Et le saint n'est nullement
4
50 SAINTS JUMEAUX ET DIEUX CAVALIERS.

incommodé de venimeux contact. Eugène le diacre intro-


ce
duit dans sa bouche un serpent mort. Nous n'osons insister
sur les dix-neuf milles; pourtant nous ne pouvons nous em-
pêcher de songer aux dix-huit milles de la \ie d'Eugène et
Macaire et aux neuf milles de la version L. Toujours est-il qu'il
serait assez tentant de voir dans les récits relatifs à Eugène et
Macaire un développement postérieur de la légende du diacre
Eugène et de ses collègues.
D'où viennent en effet les renseignements que nous tinissons
de transcrire? Du Chronicon Pascitale (Migne, P. G., XCIl,
col. 721-724). L'endroit est un de ceux où l'on reconnaît dans le

Chronicon la source arienne, l'Anonymus Gwatkini. Le diacre


Eugène est un saint arien. Lui et ses deux collègues sont
des lieutenants de Févêque Léontios, abhorré des orthodoxes,
mais très populaire parmi les Ariens d'Antioche. (Le Chroni-
con en parle en ces termes : ;j.ay.âpioç Asiv-ti;, h krÂT/.zr.zz
:

'AvTto/£i'a; -fiz S'jpwç, àvY;p y.aTà -iv-a tiwtsç te -/.xl sùXaoïiç y-xi

L-^Xu)-f,ç û'^âpxuv -.f,q vraiment ce sont


à.\r,%c\)q tcicjtswç). Si
deux acolytes de cet hérétique, qui sont devenus les martyrs
orthodoxes Eugène et Macaire, bien des choses s'éclairent.
Nous comprenons pourquoi l'arien Artémius a été si étroite-
ment associé aux deux presbytres. Nous comprenons pourquoi
Eugène et Macaire, saints locaux d'une Église arienne, ne fi-
gurent pas plus qu'Artémius, dans le martyrologe hiérony-
mien, et pourquoi tous trois se sont glissés relativement
tard dans le paradis orthodoxe. En un mot c'est un chapitre
de puisqu'il faut ajoutera l'histoire de l'hagiographie arienne,
naguère esquissée par M'=' Batiflbl (1).

Quoi qu'il en soit, et si même on n'était pas disposé à ac-


cepter notre hypothèse, il est impossible de méconnaître (jue

le passage de L où il est question de Macaire, est une in-


terpolation. D'abord, comme nous le verrons plus loin, la

mise en rapport de Macaire et des Jumeaux constitue un for-

(\) Rbmhrlu' Quartalschrift, 6 (1892), p. 35 sqq. Compte rendu du Congrès


scientilicjue intern, des cath., sect. II (18iJlj, p. 181 sqq.
SAINTS JUMEAUX ET [UEUX CAVALIERS. .'il

midaMe anachronisme. Dans le choix dûment Athar (1) près


de Nazianze Comme lieu d'exil de Macaire — nous avons vu ([ue
cette variante était absolument unique et que les autres versions
relatives à Macaire l'envoient en Egypte ou en Maurétanie —
dans ce choix, dis-je, transparaît le désir de rapprocher le saint
confesseur des jumeaux cappadociens. Le but de l'interpolation
nous est révélé par le long passage qui contient les instructions
de Macaii'e aux ji'unes gens. L'expression omnia catholicae fich'i
mijsteria qui précède cet exposé ne doit pas nous induire en
erreur. Il ne s'agit point là d'un catéchisme à l'usage des païens,
mais bien d'une série de raisonnements d'allure popu-Iaire,
destinés à e.xpliquer le. rapport- des personnes divines et surtout
la génération du Fils.
Égalité des personnes
: aequalitatem omnipotentiae, nihil

mains, nihil minus, idem esse substantiam, oinnipolentiam,


maiestatem, deitatem.
Ceci rappelle la formule contenue dans la lettre du pape
Dainase (Théodoret, V, 12 — éd. Gaisford p. 422) : si' -ri; [j/r, zï-r^to'j

llaTpb; y.a'. tîj l'icy v.oà tou âyiiu llv£'j[j,aTcç [J.îav Osor^Ta, è^soaiav,
c'jV25Tî''av, ;j.(3:v cizTi, y.upii-YiTa, [j.îav (^ajtXsiav, \jJ.7.y OTAriUiv y.aî

à/.r|0£'.av, àviOcij.a scttu). Et p. 423 fin. zwtîûovtîç... y.aî ^azTii^o-

iJ.£v:t. s'.ç TY-.v a'jT-J;v ij.iav Dzz-r,-!X y.T. luva^-Eiav v.al Oîii-ïjta v.oà O'juîav :

exactement les quatre termes que nous venons de lire, sub-


stantiam, omnipotentiam, majestatem, deitatem.
Génération.du fils: « Patrem vere patrem esse qui genuit
filiuin, lumen de lumine, sicut fluvius de fonte, sicut
sicul
verbum de voce etc. Ex eo esse filium ex quo est pater, sicut
ex eo tluvius ex viuo fons... non enim fons aliquando sine
aqua esse potuit, sicut nec fons aliquando sine Filio pater. » —
Ces expressions et ces comparaisons étaient monnaie courante
à l'époque de la querelle arienne. Tousles théologiens ont insisté
sur la réalité de la filialion etde la paternité (Athanase, lettre sy-
nod, à Jovien dans Tliéod. IV, 3, éd. Gaisford p. 302, 30 : yvï;c7';j

/.a'' i'/,r,Or.vcj j'ij è; i/.r/j'.vcj y.xi çjcei saTps;) Lumen ex lumine est
un lieu commun de tous les conciles. La comparaison avec une
source est fréquente. Elle servait à réfuterla fameuse proposition

(Il Inconnu des géographes. Sans cloute le massif de l'Hassan Dagh (ancien
Antitaurusj, au S. de Nazianze.
O'i SAINTS JLMKAIX F.T DIEUX CAVALIERS.

d'Arius : •r,v7:s-:ei-:£o-j-/.-^v(i'j's;). Notre passage s'inspire sans doute


des paroles d'Athanase (or. c. Arianos I. = P. G., XXVI, col. 52
A-B : nùç TStvuv ijy. aa£6=t ; aéywV -ci -:t£ cte ij/. r,v ; ui:;. lo-sv

yap £(7Tiv sî-sîv '^v T.z-z 'sT£ •/;


~(;Y'i î'Opi '0"'
"/"pW "'ô? ï'»>'/î ''^'-
"'O?

cîçtxç' /; îè izixù-T, îjy. âv î'îr, ttï;-'?; ts y^? M -? J3:'J"î5 -fz^nô)-/ cjy.

è'(jTt "•r;Y''i-
— c'j-zi. îÈ -bv 0£bv AEYiiJ.îviv v.ui ïvTa "riYr,'' tïjç jiii^iç,

3,'(Z^tz'i ajtbv y.a'. i.tvlxv-.i r.z-.t -f,z W.t.z <;zz'.xz 5jjs'r;;j.£Tv TîAy.ws'.v).

Quant aux autres comparaisons, façonnées sur le modèle de


celle-ci, nous n'en trouvons point d'exemple dans les textes
théologiques. Les théologiens étaient trop prudents pour multi-
plier ces analogies tirées de Tordre naturel qui pouvaient
conduire à des fausses interprétations. Ainsi nous doutons
(|ne uf. gaudium
ex. hoiio inintio rende d'une manière irrépro-
chalile ridéedu rapport entre le Fils et le Père. Voilà pourquoi
nous disions que cette théologie nous parait en quelque sorte
populaire.
Néanmoins, la doctrine est orthodoxe. Malgré la ressem-
blance avec une formule semi-arienne qui se remarque dans
l'expression « ante omnium principium Deus Pater genuit »

[Concile semi-arien de Nice en Thrace : tôv r^fz -iv-rojv xîûvwv


J.V. r.fz T.'x-r^z ip-/-^; ';viTr,Mny. ïv. t:3 (i-z\i), il est indéniable que
le passage est plein du dogme de la consubstaiitialilé, si le

mot même ne s'y trouve pas (1).


Pour nous, d'ailleurs, l'essentiel c'est que le passage porte bel
et bien sa date. Visiblement, le rédacteur qui l'a introduit dans
l'histoire des trois jumeaux a voulu annexer ce^ martyrs en prou-
vant qu'ils étaient morts pour doctrine christologique que
la

lui-même défendait. Si comme


nous le pensons, Macaire est
saint ipii fui Imnoré d'abord dans les milieux ariens, l'inter-
polateur aura l'ail d'une pierre deux coups en établissant à
la fois la purdé di^ la foi des trois jumeaux et l'orthodoxie
d'un confesseur 1res jiopulaire. Rappelons-nous que nous

(1) il ost impossible do savoir si tout ceci n'a pas été l'objet d'une
.Seulement,
retoiiclieorthodoxe dans la traduction latine. Bien que jusqu'à présent nous
ayons considéré L comme représentant lidclement un original grec, quelques
détails montrent que la traduction a pu être par instants un peu libre La phrase
mlerea %d dictum rsl, fnina mil el inagnos acuil rumorihus iras, avec sa réminis-
cence poétique latine, est rindice que le traducteur s'est permis certains enjo-
livements. Un sj'nibole hétérodo.\e aurait iHé difficilement adopté par un traduc-
teur occidental.
SAINTS ,ir.Mi;AL\ ET DiKUX l'AVAl.IKIiS. 53

siiiiiiiics :hi siècle où les liérétiques arianis^enl des saints or-


tlmdoxos comme Lucien d'Antioclie, sous le nom duquel on
(ail circuler un Credo suspect. W Batiffol a montiv comment
les orthodoxes, en revanche, reprirent à leurs adversaires un
certain nombre de saints personnages, comme l'excellent
Parthénius de Lampsaque; je crois avoir fait une démonstra-
tion analogue en ce qui concerne Artcmius. Et certes, on ne
peut manquer d'être frappé de la l'essemblance entre la pro-
fession de foi orthoiloxe d'Artémius, dans Jean de Rhodes, et
la pure doctrine de Macaire dans L.
Le lerminus ante quein de notre interpolation semble être
la fin de la querelle arienne; le (erminiis a i/uo, serait, si

nous pouvions croire historique le martyre d'Eugène et de Ma-


caire sous Julien exactement l'année 362; si le compagnon de
Macaire est bien le diacre de Léontios, la légende des deux
saints n'a d'ailleui's pu se former très longtemps avant cette
époque. Nous dirons donc que la rédaclioii L, a été interpolée
dans la seconde moitié du iv° siècle (1).

C'est évidemment macarienne qui a entraîné


l'interpolation
les diverses nunarque
modifications de la légende que l'on
dans L. Signalons d'abord une bizarre conséquence de l'in-
troduction de Macaire dans le récit. S'il est naturel que les
Tergemini, livrés au feu le lentleniain de leur conversion,
meurent catéchumènes, la chose devient foi't invraisemblable,
lorsqu'ils ont pafsé un certain temps auprès du confesseur
Macaire, lequel leur a exposé tous les dogmes de la foi catho-
lique.
Plus tard, Inrsque Warnahaire interpolera cette même lé-

gende en y introduisant Bénigne, il fera baptiser les en-


fants par ce saint homme, quitte à tomber ensuite dans une
grossière contradiction avec lui-même : car il aura la mala-
dresse de ne pointy toucher à la phrase de l'original où les
Tergemini se plaignent de ne pas avoir reçu le baptême. Notre

(1)Tar parciilliéso, le passage iiitripolc iloil être désormais considéré comme


le premier en date i/cv Icxles relatifs aux saints Eugène et Jlacaire.
54 SAINTS JUMEAUX ET IJIEUX CAVALIERS.

interpolateur, plus iiilelligent, a vu l'écueil, et a cru l'éviter en


expliquant ainsi que les catéchumènes deMacaire n'aient pas été
régénérés par l'eau baptismale Baptizati aulcm non o-anl,
:

quia persecutor omnes occiderat sacerdotes. D'abord ce ren-


seignement est faux pour le milieu du iv° siècle et pour la persé-
cution de Julien. Ensuite Macaire n'était-il pas prêtre lui-même?
Enfin, il nous reste à montrer comment, par un enchaî-
nement très logique, l'interpolation macarienne devait provo-
quer la transformation des Tcrgemini esclaves en Terije-
mini hommes libres. Si Speusippe et ses frères sont des
esclaves, comment expliquer qu'ils peuvent se rendre impu-
nément sur la montagne isolée d'Athar et y rester assez
longtemps en compagnie de leur aïeule ut du confesseur"?
De même, il était impossible qu'ils se retirassent ainsi sans
être inquiétés, s'ils avaient abattu d'abord la statue de Némésis,
célèbre dans tout le voisinage? Un acte aussi brutal les eût livrés
immédiatement aux fureurs de la populace ou aux siHérités des
magistrats, et adieu la visite à Macaire! Aussi le remanieur

a-t-il tout simplement supprime la mention de cette £!7.ovcy.Aac!a


— dont la trace a, nous l'avons vu, subsisté dans le récit. —
Il fallait cependant que le zèle des néophytes s'exerçât, d'une

façon moins compromettante, il est vrai, mais tout de même


probante. Il n'y avait pour cela qu'un moyen. Les martyrs de-
^ aient briser des idoles à domicile. C'est pourquoi L nous
montre les jumeaux liclies, possédant force temples et autels
chez eux. —
Nous avons montré comment, plus loin, L oublir
cette donnée introduite par lui-même.

. Le stcmma suivant pouira donner une idée des rapports gé-


néalogiques qui unissent les divers textes étudiés jusqu'ici.

X = les actes grecs primi-


tifs.
(Texte interpol
L = original grec de la ver-
L'|(Tra.l. laliriri.
,; s^naxai- sion latine.
/.i\Vanialiaii-e.
''''*•
x' = intermédiaire probable
Manuscrit entre les actes primitifs, et G
de Bruxelles. et les légendes abrégées.
SAINTS JUMEAUX ET DIEUX CAVALIERS. 55

Avant de nous demander quelle est la valeur de cette légende


dont nous avons pu, par la combinaison de L et G, atteindre
la forme primitive, examinons les indications géographiques
qui s'y trouvent. Elles nous permettront de la localiser avec
certitude et de la dater approximativement.

Pasmasos.

{PalmatKS et. Hermogène. — Origine et date de la légende.)

Les Bollandistes ne s'étaient pas occupés de cette question.


L'abhé Bougaud s'est beaucoup amusé de la géographie fantai-
siste, qui, à ses yeux, déparait la version cappadocienne. Et il

faut dire qu'à première vue il semble qu'il n'y ait pas grand'-
chose à tirer de Pasmasos, pas plus que d' 'Op6âîo)v y-iôirr;

(vicus Orbatus). Comment espérer, en effet, retrouver ailleurs


ce nom de Ilaaixaaiç (Palmasus L) qui ne désigne ni une ville
ni un village, mais une plaine boisée » (-i-s; r.iivn;, -/.-A
«

{j'/MOTiç) OÙ se dressait la statue de Némésis! El cependant


nous croyons pouvoir déterminer exactement l'emplacement
de cette plaine.
Il y avait dans le Cappadoce du Sud, aux environs de Tyaue,

un endroit nommé pour l'ordinaire Pasa, mais parfois aussi


Paspasa (ou Paspasos?). C'est M. W. Ramsay {A historical
Geography of Asiz Minor, p. 347 1) qui a établi l'existence de
( )

cette double forme. Grégoire deNazianze (î) mentionne un cer-


tain Georges, liigoumene d'un monastère situé prés de Tyane, et
donne à ce Georges l'épithète de Il^Œzaaïjviç (lïaaTraaivo;) Cer- .

tains manuscrits ont ici -wj-riviç. Et l'évêque Euphrantès de


Tyane, parlant de ce même Georges au V" Concile oecuméni-
que (;J), nous donne ce renseignement « Praedium autem quod :

dicitur Pasa, in quo et monasterium positum est, cui tune prae-

(1) Cf. Addenda, p. 4-19.


(2) Ep. 163 (P. G. .\XXV11, col. 2fi9 C).

(3> iMansi, IX i&8.


56 SAINTS IIMKAIX KT IHKLX f'AVALlEUS.

Georgiusmonachus,quem epistula (Gregorii Nazianzciii)


sidebat
Pasinum vocat, duodecim milliis Tyanensis distat metropolcos
et Pub eadeni civitate est usque hodie ».

Ainsi donc Pasa ou Paspasa (Paspasos) était un prnedium,


une |nopriété à douze milles de Tyane. Remarquons le peu de
fixité de ce nom géographique; cette circonstance rend assez
séduisante lidentification du «praedium » de Paspasos avec
le TSTCoç Tjscivb; 7.7.1 b'iMvr^z qu'était Pasmasos.
Mais l'identification n'est pas seulement séduisante. Elle
s'impose d'une façon absolue.
M. Ramsay a vu que le domaine de Paspasos n'était autre que
a villa Pompali qui figure dans V Itinéraire de Bordeaux à
Jérusalem (Migne. P. L. VIII, col. 788-789), de l'année 333 :

Voici les relais de la Cappadoce du Sud :

Mansio Anathiango M. XI!


Mutatio Chusa M. XII
Mansio Sasimani M. XII
Mansio Andavilis M. X^I

« Ibi est villa Pompali (al. Pampali) unde vrniunt equi *\\-

rules.

Civitas Tliiana M. XII

« Inde fuit Apollonius iMagus ».

C'était donc près d'Andavilis, aujourd'hui Andaval, à une


douzaine de milles au nord-ouest de Tyane, que l'on élevait,
dans une propriété di'signée sous différents noms, le^eqxi cii-
>7//('s, c'est-à-dire les chevaux destinés aux divertissements du

peuple romain et à l'usage particulier du maître. Ces chevaux


cappadociens, les plus précieux entre tous ceux que produisaient
les haras impériaux, ont été célébrés à l'envi par les poètes du
iV siècle. La sollicitude impériale, dans deux edits figurant au
Code Théodosicn, s'occupe de ces nobles animaux. La valeur en
est fixée, par tête, à une livre d'or. A la différence des chevaux
espagnols, devenus vii'ux, ils ne pourront être vendus, mais
seront nourris par les « greniers publics ». Leurs noms grecs
ne devront jamais être changés (Cod. Theod.. lil>. X, lit. VI, De
Grege duminicu (édit de 39.j) —
Lib. XV, tit. X (edit de 371).
Les edits impériaux nous apprennent enfin qu'on distinguait
SAINTS IIMKAI \ KT lUKl'X l'AVAI.lRIIS. .)/

parmi cos coursiers cappadocicns deux races principales.Il


y
:ivait les cqui Palmatii, ou Ilennoge-et les eijui llo'inogenis,
iiiani. Les chevaux de Palmatius et d'Hermogèiie! Les noms
mêmes que portent dans notre légende, deux des maîtres des
trois jumeaux! Si quelque doute pouvait encore planer sur l'in-
génieux raisonnement de M. Ramsay, voyant dans Paspasos,
Pasa, Villa Pampali, un seul et même nom de lieu, et sur l'i-
dentification que j'ai proposée, de Paspasos avec l'asmasos, il

semble que ce doute doive désormais disparaître.


Les noms que les edits de 371 et de 395 donnent aux chevaux
cappadociens ont fait couler beaucoup d'encre. Qui était Palma-
tius, qui Hermogène? Le savant Godefroy (Gothofredus) a con-
sacré à cette question trois pages de son admirable Commen-
taire sur le Code Théodosien (1). Après avoir démontré que
les ('7»/ /^a/H/rt^// étaient connus dès le \W siècle, ce que prouvent

les vers suivants de Némésien (Cyneg. 240) :

Cornipedes igitur lectos det Graccia nobis


Cappadocumque notas referai generosa propage
Argaea, et jiflnuin niiper grex nomine sacrum,

il cite ce passage, alors presque inconnu, d'un glossaire juri-


dique sur le Code, passage qui renferme un fi'agment d'IIésy-
chius de Milet, et qui ligure aujourd'hui à ce titre dans les
Fragmenta Historicorum graecorum de l'édition Didot (F.
H. G., IV, p. 145).
['Iljuytsu Tiù lAAîUGTptJ'j 'latîpi'ît piojj.aï/.-/; -ï -am ::!xv:zcy.-r^\.

¥r. 1. Ciloss. verborum iuris in Otionis Thés. iur. III, p. 1818.


IlaXiJ.aTiî'jç sy.cy^uç, h T:i llaXi^.aTtcu fcxoc' ûv 2è IlaAiJ-aTiic iûtiç
''.^ZT.ùq (:a[j.T:A0Jatî:; î'.à Tupavvtoa èo'(;[j.sûOrj, Tïîpl eu çr,c-tv 5 'ùj^z-jrj-ç\zz

'Wijjyiz^ b cCkz^Z'^Ti^x^ t^? MtXr,(7Îaç Èv t(JJ :: = [;,-•:(;) ypz^nvM zixQ-.r,-

[/.ati ifiÇ lutzçiaq TauTa. KaT« tîÙç ypzwz'jç OùaAsptavij sv Kaicapth.

-fiÇ Ka7:7:a5:/.taç Ylcù^ii.i-izq ti; sixtav iiizkp -à jEacîXsia y.ey.fi^ij.iVic,

L—^uv TS xyéKOii^ Y.xl -M a),/>(0 sAcûtio /.jjj.wv, s'.ç kîAj [i.ipz: twv [j.z-

vap"/; JvTMV isiy.vojij.Ev:; wsii.'c'r^z zï s'i'xi^ 'iiipzz. toç v.y.l iiT.y.-v/.z'j tivgç

(Ij Codex Tlieodosianus ruiii poi'iieluo coiiiinciitai'io .1. (lolbofroili. IJps. 173(i,
t. m, p. l'JO-413. Il faut ajouter aux tcstimonin sur les clievaux cappadocicns
réunis par Godelroy, ce passage de Pliilostorge (extraits do Pliotius) = Migne, P.
^f. I.XV, col. 481 J-! : 'G [xsvTOt KwvaxâvTto; (xsYaXoTrpEuto; xat e!; tè [j-â/iTia xeyaptTlAÉvov
TYlv TipEToeiav a'i)XwJ xai ;T;7i&y; îl; otay.OTiov; twv iv. KaTXTTaooxîa; eOyevEaTXTWv...
58 SAINTS JIMEAIX KT DIEUX CAVALIERS.

'IscatiJ.iu -z'J'KiJ.x 'fxij-z-r^'/ AîOîpîav v.ol: il: —<.lr,'i v/:/.;\)izv. âpT:â<7ai,

Ainsi, Hésycliius de Milet (milieu du vi" siècle), auteur d'une


chronique perdue qui allait du roi Belus d'Assyrie à la fin du
règne d'Anastase (518), parlait dans son cinquième livre d'un
riche Cappadocien de Césarée nommé Palmatius. Palmatius
(Hait possesseur de nombreux chevaux. Parson faste tout royal,
ses débordements et une tentative de révolte (xupawîSa) il s'attira

la jalnusie et la colère de l'empereur Valérien (253-260), qui


confisqua ses biens. Godefroy suppose avec beaucoup de \ rai-

semblance cette que confiscation fut l'originedu haras impérial


d'Andavilis. Il propose de corriger les mots viUa Pnmpoli dans
l'itinéraire de Bordeaux en ceux de villa Palmati (2).
Quelle est maintenant la véritable forme de ce nom propre'?
G et L donnent na"/.;xâT:ç (lIaX;;.5Tsç) et Palmatus. Le fragment
d'Hésychius, \\yM\j.y.'.\zz. Le code Théodnsien (H) porte, une fois

equis Palmatii atque Hermogenis (édit de 371), une fois equis


vel equabus sive Hermogenianis sive Palmatiis; dans le pre-
mier cas, deux noms propres au génitif, dans le second deux
adjectifs. Ainsi Palmalius semble servir à la fois lorsqu'il
s'agit du propriétaire et lorsqu'il s'agit du cheval. On peut
se demander s'il n'y a pas là une erreur, et s'il ne faut pas
lire, dans le premier cas, Palmati. De Palmatius. on aurait du

former un adjectif palmatianus; et l'adjectif palmalius bien


attesté par la glose juridique (na"/,|;.a-tiu; àxoJouç) et l'édit de 395
nous renvoie plutôt à la forme que nous trouvons dans les textes
hagiographiques. Ajoutons que ce gentilice de Palmatius est
absolument inconnu d'ailleurs; tandis qu'il existe au moins un
Palmatus historique... Junius Palmatus qui lutta avec succès
en Arménie {conive les Perses) sous le règne d'Alexandre Sé-
vère, en l'année 202 (4). La tentation est grande d'identifier le

(1) AiÔTi usourctTEÙiov... lioipa;. Ci'tto dernière phrase qui vient si (•Irangcnn'iit,

se jiiarei ajuvs le récit, ilii rapt d'.4etheria, me parait être, soit inie glose sur 6ià
TupivvtSa j3ti(ieûQ-ii, soit une partie du texte qui suivait originairement le mot
£5ïllj.£ij6ïi, et qui, passi'C jiar inadvertance, aura été maladroitement raccordée à la
lin du fragment.
(2) Paspasi serait peut-être paléograjihiquement jikis près de la leçon cor-
rompue?
(;i) Éd. Ilaenel, col. 987, 1464.

Actae sunt féliciter res... in Armenia per Junium l'almatuni


(1) .Script. Hist.

Aug. (éd. Jordan-Eyssenhardt), I, 258, 18.


SAINTS .IIMKAL'X KT DIEIX CAVALIERS. 50

chevalier romain résidant à C(''saréc, enlre 25o et 260, avec le

général rcmiain opérant en Arménie vingt ans auparavant.


L'exislence de la forme Pahnatius (nom propre) s'expliquerait
comme suit : les Grecs entendant employer WAlwW^ pabna l;iui<,
appliqué aux chevaux, et ignorants des règles de la dérivation la-

tine, se figurèrentque le nom du propriétaire avait la même forme.


Que faire Godefroy n'osait guère choisir
(THermogène"?
entre les différents personnages de ce nom que nous offre This-
toire romaine. Il pensait cependant que la vraisembi:nice
parlait pour le magister equituin Hermogènc ('EpixsysvYic), qui
en 3 12 fut (Miargé par l'empereur Constance qui résidait alors à
Antioclie, d'expulser de Conslantinople l'évéque Paul : 'Epp.o-

YÉVît Tw uTpaTïjIaTY; ï~\ Ta Opây.ta Trey.xGiJ.Évu jj-epv)... s^waOvJvai -f^z


£y.y.ÀYiTfaçTbvIIrjAîv. Socrafe fMIgne, P. G.', LXVII, col. 208-209].
Ep;Ai-'^vi?--- 3 "V' î~~r/.'J;v s;jva;;.iv îTziTîTpaij.i/îvs; (jTpa-'/;Y:^. Sozo-
mène [Migne,f (7., LXVII, col. 1049] (1). La populace exaspérée
.

incendia la maison d'Hermogène, traîna le magister cjiuUkiii


par les rues, et le jeta à la mer. Il est pmi prob;ible que cet
Hermogènc soit le nôtre. On ne voit pas du tout comment ce
fonctionnaire aurait pu donner son nom à une race de chevaux.
On ne dit pas que ses biens aient passé dans le domaine impérial,
comme ceux de Palraatus-Palmatius, et même cela n'est pas vrai-
semblable, puisque Ilermogène a été tué par des émeutiers, et
nullement sacrifié à la défaveur du maître. Enfin, le document
nouveau que constituent nos textes hagiographiques fait de
Palmalus et d'IIermogènedes contemporains; Ldit que c'étai(>nt
deux frères, et. G le laisse supposer. Je sais qu'on pourrait
objecter ceci la légende a pu éclore à une époque très posté-
:

rieure au Palmatus et à l'Hermogène historiques. Ceux-ci, dont


le souvenir avait été perpétué surtout par les chevaux qui

portaient leurs noms, ont pu être, par un anachronisme qui


n'est pas sans exemple, rapprochés dans le temps comme leurs
noms étaient rapprochés dans l'usage courant (cf. les edits de 37
et de 395). Je réponds que l'interpolation macarienne, écho des
luttes dogmatiques pour ou contre le consubstantiei. défend de
placer la composition p^'imitive de la légende trop longtemps
après la mort du magister equitum de Constance et plus la ;

(1) Libanius, Basilic., p. 120.


60 SAINTS .ILMKALX KT tllEIX CAVALIERS.

rédaclion de la légende est proche do la mort d'Ilcrmogène,


plus l'audacieux aiiachronisrac dont nous avons parlé apparaît
improbable. Ensuite, il nous semble que le ton gcni'ral de l'Iiis-

toire des trois jumeaux indique une époque plus une reculée,
époque où le christianisme était encore relativement peu ré-
pandu. Sans compter qu'un magister equituin de Constance,
alors que le christianisme était religion d'État dei)uis vingt
ans, a dû difficilement être païen, il y a plus dune phrase
dans cette légende qui sent la fin du m' siècle liien plus que la
fin du IV^ Les mots « faites comme les soldats du roi font aux

soldats du tyran » ne nous reportent-ils pas à la période qui


suivit la mort de \alérien, à cette époque des trente (ijrans, où
le mot TÛpjfvvsç, en latin li/ranniis(l), devint par une évolution

toute naturelle de son sens primitif le terme propre pour dési-


gner le général rebelle qui prétendait à l'Empire? On pense au
règne énergique d'un Aurélicn ou d'un Probus, sous lequel le
peuple apprenait à chaque instant la déroute et la mort d'un de
ces éphémères tyirms qui s'élevaient partout à la fois. Le Hex
qui mis en présence dos martyrs, les enrôle aussitôt dans son
armée, n'est-il pas du type de ces empereurs-soldats? Quand
on se rappelle que Palmatus a vécu sous le règne de Valérien,
on ne peut donc s'empêcher de protester contre l'identification
proposée par Godofroy pour Hermogène. Nous n'avons pas de
raison suffisante pour refuser créance à L et à G qui associent
Palmatus et Hermogène (2).

]'ici(s Orbatus on 'OpSàiwv /.(.V/r,.

Néonilla. — Junilla. — Turbon. — Xeon.

La fin de la légende constitue une sorte d'appendice, qui


semble ne pas se rattacher très intimement au reste du récit.
Junilla jette son enfant, se déclare chrétienne. On la mène à

(I) So souvenir iiuc l'aliualus lui-uiT'iiic parait avoir joiio ce rôle tic tyran.
[i) Ilorinogonc a donc v(';cu, lui aussi, vers le milieu du ni' siècle; peut-élre
pourrait-on penser à L. Junius Septimius Verus Ilermogcnes (CIL., 1531, 1032),
Iriijunus cohortis, procurator sexagenarius, connu par deux inscriptions qu'il
fitgraver en l'honneur d'un consul. D'après les éditeurs du Corpus, ces inscrip-
tions sont de l'année 232 ou des années 233, 23-1, 253 ou 25U.
SAINTS .UMEAUX KT llliax CAVALIKRS. 61

'Opîâîwv /.'o.u.r, avec Xéonilla, aïeule des martyrs, et là, on leur


tranche la tête à loutcs deux. Pourquoi ce transfert? Pour ef-
frayer les populations, dit L. Mais dans G ce détail manque, et
ily a bien des chances pour qu'il manquât aussi dans la lé-
gende primitive, dans laquelle l'almatus, Ilermogène et Qua-
dratus avaient affaire à des esclaves et non à des administrés.
On ne voit pas bien, en effet, les riches Cappadociens faisant
sortir des esclaves de leurs propriétés pour les faire exécuter à
une certaine distance. Quant au rôle de Néon et de Turbon, il
n'est pas non plus sans soulever des difficultés. Remarquons
d'abord que dans la légende abrégée, déjà plusieurs fois uti-
lisée par nous, qui parait remonter à une source assez primi-
tive, il n'est pas question de Néon. C'est TcJpSwv s viTâpti; qui,
ayant consigné les réponses des martyrs, va renverser les
idoles en criant : « Je suis chrétien Dans G et dans L le
».

rôle de Ycxceplor est partagé entre Néon et Turbon (OjpSavi;).


Néon écrit sur ses tablettes les actes des martyrs; puis il va
renverser les idoles. C'est Turbon qui hérite des tablettes et qui
s'en sert, après la mort de Néon, pour réiliijor le martyre
(scribens victorias confitentium Dominum). Lui-même subit le
martyre, mais après les autres.
Ainsi d'après L, la légende des Trois Jumeaux serait l'œuvre
même de Turbon. Mais alors comment expliquer qu'un témoin
oculaire rapporte une inexactitude aussi flagrante que celle qui
concerne la mort de Néon? Car Néon n'a pu abattre la statue de
Némésis et toutes les statues qui l'entouraient (L) ni « toutes les
idoles du Néméseon elles-mêmes ». D'après L et G il y avait beau
temps que plus un de ces ^lz\\i-(\i.y.-y. ne restait debout. Aussi
tout l'appendice nous somble-t-il fort suspect. On a le droit de
se demander s'il n'aurait point été ajouté pour authentiquer le
martyre par la mention à'exceptores. 'OpSisuv -/.wir*; fait penser
à un groupe de martyrs étrangers —
car aucune localité cappa-
docicnne ne porte un nom analogue —
isauriens, s'il est permis
d'identifier 'OpSisiov -/.(ôirr, (viens Orbatus L, Urbatus W) avec la
localité isaurienne nommée officiellement "OXSa (2), mais dont le
nom indigène, redevenucourani àl'époque byzantine, étaitOjpîi,
(1) CIL., 1û:51. 1ô:)-2.

i) Kaiiisay. .1 liisturlcal f/en;/r(iplii/, p. 3til. Ollja est dans l'Isauric ciliciennc


(Tpa/Eiot Ki)ix;a de la ri'irion iioiniiii''e Ketis, près de Séleucie.
62 SAINTS JUMEAUX ET DIELX CAVALIERS.

'Op65 (Théophane, éd. de Boor, I, p. 120, 1. 31 ; cf. app. crit.) ou


peut-être 'OpSâç, car 'Opiâ est à l'accusatif dans ce passage de
Théopliane. Qu'il ait existé également une forme plus allongée
de ce nom de ville, c'est ce que nous apprennent les actes de
saint Barthélémy, qui l'appellent Ojp5av:-c/.t; (.1.4. .S'5. 25 août) .

Plusieurs nnms de villes cappadociennes, lycaoniennes, pisi-


diennes et isauriennes montrant l'alternance as ou a ada —
dans leur terminaison : Tymbrias, Tymbriatla; Tliebasa, ïi-
bassada, et d'autre part, la terminaison ada, anda, gén. adôn
était fort fréquente dans la région — :
"

k\i.zKy.liL,
'

A.\j.h'Kiluri

O'jijaîa, — Aajaxvîa, Aauîiîwv, devient très pos-


c'jaiiîtov il

sible que ce même nom aux formes changeantes, qui se si

retrouve dans Olba — Orba — Ourbanopolis — Ourba appa-


raisseégalement dans 'Opiiîwv /.w;j.ï;.
en est ainsi, on peut se demander s'il n'y a pas quelque
S'il

rapport entre le martyre, authentique celui-là, des saints isau-


riens Claude, .Vstérius, A'eoH, Néonilla (ou Theonilla), qui souf-
frirent à Aegae en Cilieie, sous Dioclétien, et notre passion
cappadocienne. On peut se demander si la coïncidence entre
eux des noms est fortuite. Dans le cas où la passion isaurienne
aurait servi à corser la légende cappadocienne, il faudrait
placer la rédaction de celle-ci au début du iv'^ siècle, plutôt qu'à
la fin du 111°.

VI

Zcjç E;j.ia't:;. Zïj; N£[j.cJi;ç. E;j.î7a, Ni;j.£Jiç,

Les textes ne sont pas d'accord sur le nom de la divinité au


culte de laquelle les Jumeaux portèrent un si rude coup. —
Zîjç N£!ji,É7'.:; disent certains synaxaires. Zsj; 'EyAziz:; porte la

légende abrégée dont nous avons à maintes reprises reconnu


la valeur, Z;jç, dit le Ménologe de Basile. G a Ncy-É^sw;, une

fois, puis Tïjv E;j.£75!v. T-^; 'l\j.izr,z. L a partout Nemesis. Le


P. Bollandus, qui cunaissait L et les Menées, s'étonnait déjà
de ces variantes. Il remarque très justement que Zej; '^v^.iis'.zz

est inconnu des mythographes. Ou peut en dire autant de


Zïjç 'EiJ.î'c7i:ç et d' "Ey-izx..
SAINTS JUMEAUX l'.T 1)1I:LX cwaliers. 63

Garantie à le fois par L et par un passage de G, la forme


N£;j.£-i.; est la seule légitiiue. La naissance des autres peut s'ex-
pliquer assez simplement; -},•/ "K;j.£7zv de la page 16, 1. 1 1 résulte

certainement d'une fausse lecture; le texte portait sans doute


'.fi^iit-iazi, car c'est le datif qui est nécessaire à cet endroit (si

tï;v "E[v.£(jav (!) èOiV-u; sBucyav). Un copiste distrait aura pris pour
la désinence de l'accusatif le v initial de ^tijAsv., et conséquem-
ment écrit av au lieu de £i (peut-être abrégé dans l'original).
L'existence du nom de ville "Ep.sja a facilité la méprise. L'au-
teur de légende
la abrégée, se trouvant en présence de ces
formes bizarres, en a tiré le meilleur parti possible en en fai-
sant un Zej; 'E[j.£(7i:;. Zsjç 'E'j.iii::, cc pourrait être à la rigueur
le Z-j; d'Émèse, le Dieu d'Élagabale. La correction a pu être
suggérée par cette phrase de la rédaction G opa;j.wv s!; ts :

N£j;.£-ï'.îv, (= le temple de Némésis) qu'on a pu lire sî? tôv 'E;j.£5i:v

(se. Aâ). N£;j.£ji:^ à son tour est une correction d' 'EiJ-sato;, ima-

ginée par quelqu'un auquel Némésis en disait plusqu'£»ièse.


Enfin, le Ménologe de Basile a prudemment laissé de côté toute
épithète.
Il ne faudrait pas croire que la Némésis dont il est question
ici soit l'antique incarnation de la Jalousie des Dieux qui joue
un si grand rôle dans les primitives légendes helléniques. Né-
mésis, au déclin de la religion gréco-romaine, avait complète-
ment perdu son ancien caractère de génie vengeur. Son culte
s'était tardivement répandu dans l'Empire (1), surtout dans les
pro\inces asiatiques, lintluence du fameux
sans doute sous
sanctuaire de Smyrne. La Némésis que le christianisme a
connue est une sorte de démon aux attributs mal définis qu'on
invoquait dans les cérémonies magiques (Papyrus de Leyde :

A. Dieterich, Jahrb. ftir class. Philol. Suppl. bd. 16 (1888),


p. 807). Les chrétiens ont attaqué ce culte avec la dernière véhi'-
mence, ce qui prouve sa grande popularité. Commodien (249
après J. Chr.) instruct. 1. 16. 8. cite Némésis parmi les divinités
féminines en vogue à cette époque :

feminas quoqiie ne.scio quas doas oratis


Bellonam et Nemesim deas, ['urinam, Caelestem.

il) Cr. l'ai'licle de M. Rossbacli dans \c Rosidior, Xéinc'nis, col I4I-U3. Liste des
vUles (surlout asiatiques) qui repr.'SMlteal N. sur leur» monnaies, ibid., col. Ifâ.
G I SAINTS JUMEAIX KT DII^LX CAVALIERS.

Les Nemesiaci, collège de prêtres probablement ambulants


comme ceux de Cybèle, font encore l'objet d'un édit de Hoiio-
rius et de Théodose (code Tliéod. 14. 8.3). Les noms de Neme-
sius, Nemesianus, etc., sont très fréquents aux m' et iv° siècles.
« A l'époque de la prospérité de l'Asie Mineure sous les em-

|)('reurs romains, dit M. Rossbach, nous trouvons le culte dr

Nèraésis établi jusque dans les localités les plus insignifiantes


et les plus reculées, « wie es scheint, als Kulte von Stadtgottin-
nen ». —
« C'est précisément cette signification locale du culte

de Némésis qui aura surtout contribué à le faire résister si


longtemps au cbristianisme. »
Enfin, lorsqu'on se rappelle qu'à Pasmasos, la slalue de la
déesse se dress;\i( au milieu d'une plaine, assez loin de tout
ceuti-e habité, on trouve intéressante l'épithète que porte Né-
mésis dans l'inscription du CIL, VI 533 (1) :

NEMESI SANCTAE CAMPESTRl.

VII

Valeur hisloriqiie de la légende.

On a pu voir par ce qui précède que la passion cappadocienne


est un document très intéressant. Ses renseignements géogra-
phiques sont d'une grande valeur,elle met en scène des per-
sonnages certainement historiques, Hermogène et Palinatus;
elle confirme ce qu'on savait déjà du culte de Némésis à l'é-
poque impériale. Elle a été rédigée certainement avant le mi-
lieu du iv" siècle, et sa première rédaction date même peut-être
de la fin du m''. Mais repose-l-elle sur les actes authentiques
des trois jumeaux, et ces derniers sont-ils historiques?
C'est difficile à croire. Tout d'abord, remarquons que Vltisto-
ricité des martyrs n'e.st nullement établie par le fait que
leurs maîtres Hermogène et Palmatus ont réellement existé.
Originaires de la réginn même d'Andaval, ces personnages,
dont le nom vivait toujours à la fin du iv° siècle, étaient aussi

(1) Non 555 coiiinio dit Rossbacli.


SAINTS JlMEAl'X ET DIEUX CAVALIERS. 65

connus du rédacteur que les empereurs romains persécuteurs


qui figurent dans tant de martyres apocryphes. La mention
de Dioclélien ne suffit pas à auflientiquer une passion; sous la
plume d'un habitant d'Andaval, les noms de Palmatus et d'Her-
raogène n'ont pas plus de valeur.
Or, indépendamment des contradictions déjà signalées entre
le corps du document et l'appendice concernant Néon, Tur-
bon, etc. — et qui peuvent résulter d'un raccordement mala-
droit, la légende qui se donne comme l'œuvre des témoins
oculaires Néon et Turbon prête à bien des critiques.
Ce qui frappe surtout, c'est son caractère d'œuvre apprêtée
et arrangée qui cadre si mal avec des Ada sincera. C'est
cette étonnante symétrie dans l'interrogatoire des jumeaux :

Speusippe, Élasippe, Mélésippe répondant toujours dans le


même ordre (au moins dans la première partie du récit) à Pal-
matus, Hcrmogène, Quadratus. Ce sont ces trois songes aux
détails si étranges, survenus aux trois jumeaux dans la même
nuit. C'est ce motif deschevaux revenant dans les noms des
trois jumeaux, dans leur qualité de cavaliers, dans leurs rêves
(je te donnerai des chevaux immortels). Ce dernier détail a —
même choqué le faussaire Warnahaire, qui l'a supprimé dans
l'adaptation langroise, et aussi l'abbé Bougaud qui y voyait
un trait <f de la frivole imagination grecque ». — Ce sont ces dé-
tails de pur enjolivement, semble-t-il d'abord, comme celui
qui nous montre les jumeaux gambadant autour de la vieille
Néonilla en l'amenant au lieu du festin. C'est enfin le vice ra-
dical de tout le récit : cette opposition trop visible des (rois
martyrs aux /yofs mailres, où la vraisemblance est sacrifiée
à l'effet littéraire ; car cijmment ces trois personnages possè-
dent-ils en commun les trois esclaves? Peut-être cette invrai-
semblance a-t-elle été, elle aussi, pour quelque chose dans le

remaniement entrepris par l'auteur. Quadralus, inconnu alors


que les deux autres sont historiques, a bien l'air de n'avoir été
inventé que pour satisfaire le souci de symétrie qui préoccupe
si évidemment l'auteur de la légende. Un fait semble au moins
certain : la statue de Némésis qui ornait le praedium de Pal-
matus fut brisée par des chrétiens, et ceux-ci furent mis à mort.
Mais les détails légendaires qui abondent dans le récit de leur
martyre nous autorisent à chercher ailleurs que dans la vérité
5
G6 SAINTS JUMfUUX ET DIELX CAVALIERS.

liistorique la clef de certains motifs et de certains développe-


ments de celte singulière composition.

Vin

Saints jumeaux et dieux cavaliers.

Avec quelque prudence qu'on doive employer cette méthode,


mise en honneur par M. Usener, qui découvre à chaque pas
dans les légendes hagiographiques des vestiges de cultes
païens, il est impossible de nier que Thistoire des Trois .lu-
meaux se prête admirablement à des tentatives de ce genre.
Aussi M. J. Rondel Harris, dans son livre récent intitulé T/ie
Dioscuri in Ihe Christian legends (1), n'a-t-il point manqué de
reconnaître, dans nos saints cappadociens, une variante locale
des Dioscures grecs. Un critique autorisé, M. Pio Franchi de'
Cavalieri, dans un article du Nuovo Bullettino di arc/ieologia
cristiana (1903, p. 109 suiv.), a fait des objections très sérieuses
à diverses identifications du savant anglais en particulier, ;

il a démontré que les SS. Gervais et Protais ont peu de chance


d'être une imitation de Castor et de Pollux. Quant à Speu-
sippe et consorts, M. Franchi conçoit jusqu'à un certain point
que Harris ait pu y retrouver les « équestres fratres » mais ;

il estime que cette proposition est loin d'être suffisamment dé-


montrée (-2). En effet, il faut avouer que le savant anglais a pro-
cédé un peu à la légère. Pour étudier nos trois saints, il ne s'est
pas même dunné la peine d'ouvrir les Acta Sanctorum de jan-
vier, et s'est contenté des notices des Menées. Comme les ju-

meaux ont mis fin au culte de Némésis, il conclut que Néonilla,


l'aïeule et la compagne des martyrs, est tout simplement la
forme chrétienne de la divinité en apparence détrônée? Mais com-
ment expliquer que les Dioscures et Xémésis soient vénérés
conjointement! C'est bien simple. Némésis Rhamnusienne, d'a-

(1) London, Clay, 1903, p. M à SI.


Ces objoctions sont i-i'|ii'ises et loitiHees
(2) pai' le K. 1'. H. lielehaye. Bollan-
(lisle, dans les Aittilecla liollamliijna, 23 (liKJl), p. -127 et suivantes. Voyez notam-
ment, p. 430.
SAINTS JUMEAUX ET DIEUX CAVALIERS. 67

près une légende locale de l'Attique, n'est-elle pas la mère d'Hé-


lène? Hélène n'est-elle pas la sœur des Dioscures"? Les Dioscures
n'étaient-ils pas représentés sur la base de la statue deNémésis
àRlianinoute? M. Franchi raisonnement plus propre
« trouve le

à abasourdir le lecteur qu'à le convaincre » et il a bien raison. :

Jamais la légende de Némésis, mère d'Hélène, n'a été popu-


laire dans le monde grec; et il faudrait s'étonner grandement
de retrouver en Cappadoce l'obscure tradition riiamnusiemie.
M. Franchi insinue aussi que le eamctère équestre des trois
saints leur a été conféré tout simplement à cause de leurs
noms.
C'est ce qu'il était raisonnable de croire jusqu'à présent. Mais
nous savuns maintenant que Speusippe et ses frères sont les
saints patrons d'une région qui vivait de l'élevage des chevaux,
et ceci donne une force toute nouvelle à l'hypothèse de Harris.
On doit admettre a piiori que les Dioscures, ou des Dieux ca-
valiers quelconques, étaient l'objet d'un cultedans les environs
de Tyane. Speusippe, Élasippe et Mélésippe, jumeaux comme
Castor et Pollux, sont d'excellents substituts pour les cavaliers
païens. Leurs noms si significatifs, Joints à leur habileté à domp-
ter les chevaux, que reconnaît la légende, constituent une coïn-
cidence bien remarquable. Certes, on peut objecter comme
M. Franchi, qu'ils sont ti-ois et non deux. Harris a\'ait déjà ré-
pondu à cette objection en citant le texte de Pausanias (1), d'où
il ressort que dans le pays d'Argos, trois statuettes sur un pro-
mnntoire avaient été identifiées avec les Dioscures, et le texte
plus impurtaut encore de Cicéron Z>é? .V. D. (HL 53), où il est aussi
question de trois E*ioscures (2). AL Franchi dit que ces textes ne
prouvent point que les Dioscures ('tMiciit vénérés en Cappadoce
sous la forme d'une trinité. Évidemment; mais ils prouvent
tout de même que, dans la pensée des anciens, la dualité n'é-
tait pas un caractère absolument essentiel des Dioscures.
Il y a un cas où ces divinités doivent tout naturellement ap-

(1) Pausanias, 24-5 (à Prasiai)


III,

apud Graios mullis moiIis noiiiinantur primi très qui appel-


(2) A;6îxouj)oi etiara :

lantiir .\nactcs AUiciiis Tritopatn'us, Kubiik'iis, Dionysus; socumli... Jovo ter-


tio nali e\- l.eda. Castor et Pollux, tertii dicuiilur a iionnullis AIco ot Melanipus
et Tniolus... M. liethe (Pauly Wissowa R. E. IX, col. IKX», 1. M) rappelle que les
CJiaritiiies et les Heures •• nrlirn der /.wri/ahl audi in lUrizalil gedacht werden ».
08 SAINTS JUMEAUX ET DIEUX CAVALIERS.

paraître sous cette forme trinitaire : c'est lors de leur fusion


avec un dieu cavalier unique. Les dieux cavaliers sont nom-
breux dans toute l'Asie antérieure. De même que la Thessalie
et la Tlirace ont leur Héros, l'Aiiatolie possède une divinité aux
attributs et aux noms divers, Mèn, Sozon, Sabazios qui dans
les monuments
se présente souvent sous la forme équestre. Or,
en Thrace, nous trouvons sur un bas-relief représentant le ca-
valier tlirace ordinaire attaquant une bête féroce, l'inscription
suivante 0£cTç Ai.;j-/.ip:iç. Aj-pÇwv it-ïp xj-.z'j -/.m Ttôv îî'iwv
:

£Jxr,v (1). M. Collignon, dans le Rapport de la Commission


des Écoles fraiiraises d'Athènes et de Rome (Acad. des Inscr.
et Belles-Lettres, C. R. des séances de l'année 1903, sept.-oct.,
Paris, 1903, p. 419 sqq.) attire l'attention sur un mémoire de
M. G. Lefébvre, membre de l'École française, mémoire consacré
à un temple du Fayùm. Ce temple avait été élevé par une colonie
de soldats thraces, qui y adorèrent d'abord un dieu "llpwv, lequel
d'après la conjecture certaine de M. Collignon, n'est autre que
le "llpw; national thrace. Plus tard, à ce culte vient s'ajouter
celui des Dioscures, décorés du nom de Grands Dieux invin-
cibles et de Héros. En
le culte du dieu Sozon et
Asie, aussi,
dû s'influencer réciproquement. Le type
celui des Dioscures ont
équestre des Dioscures les destinait à une assimilation facile
avec les Dieux cavaliers anatoliens (1).

Les Dioscures étaient adorés un peu partout dans l'Asie Mi-


neure. Mais le foyer principal de leur culte était dans les ré-
gions du sud. En Carie, en L3'cie, en Painpliylie, en Pisidie,
nombreuses sont les villes qui représentent Castor et Pollux
sur leurs monnaies soit seuls, soit accompagnés de leur sœur
Hélène (2). Plusieurs inscriptions sur les côtes lyciennes comme
dans l'intérieur, viennent confirmer le témoignage des mon-
naies \BCH. 16 (1892) Mogiste: BCH. 18 (1894), p. 328
: Li- :

myra. Heberdey u. Kalinka, /yer/c/;/ Uber 2 Reisen, Wien, 1896,


p. 13 Idebessos.^C//. 6 (1896), p. 440 Kizil-Bell entre Ba-indir
: :

et El Mali]. De h\ le culte des Dioscures se répandit en Galatie


en Phrygie (3). en Isaurie, en Lycaunie. Bien qu'il ne soit pas

(1) Albert Duniout. I/isci-iplions et nwnwuents [lyurés de lu Titrate (X^V,). p. 28,


n''61.
(•2) G. Meiulel, BCH. iù [VMi), p. HZ.
(3) A calalotjue of l lie '/reek coins in the British Museum. Lycia-Pampitylia-
SAINTS .IIMKM'X KT nirUX CAVALIERS. 69

attesté pour la « Tvanitis », il a évidemment dû pénétrer dans


cette région, géograpliiqueiueat si intimement liée à l'Isaurie-
Lycaonie.
Déplus, y a beaucoup de chances pour qu'une vieille divi-
il

nité indigène de laTyanitis soit un dieu cavalier. Je veux par-


ler de Zeus Asbamaios, connu par Ammien Marcellin (XXIII,
6, 19), Pliilostrate, Vit. Apoll. I, G (copié par Pseudo-Ar. De mir.
anse, I.Ô-2) et Suidas. Ce dieu avait un sanctuaire dans les en-
virons deTyane; près de ce temple se trouvait une source (xb

'A!j6at;.aïîv JSo)p) qui bouillonnait par intermittences et, disait-on,


dénonçait ainsi les pm-jures qui avaient l'audace de s'en appro-
cher. Aussi donnait-on parfois à Z("us Asbamaios le surnom
d"'Op/.'.o;. Mais nul ne croira qu'Asbamaios fût uniquement le

dieu de la source qui a pris son nom. M. Ramsay a vu que


ce nom d'Asbamaios accolé comme épithète à un Dieu helléni-
que, devait être celui d'une antique divinité du pays. Frappé de
l'importance que l'élevage des chevaux avait toujours eue dans
la région (1), le même savant admettait que les prêtres d'As-
bamaios présidaient à cet élevage. Il nous semble que la con-
jecture de M. Ramsay, Asbamaios patron de l'élevage, reçoit
de l'étymologie une belle confirmation. Le premier élément du
mot fait tout de suite penser à l'ancien perse aspa, cheval (sans-
crit açya). Nombreux senties composés iraniens commençant
par l'élément aspa aspô-padhô-maysti « reich an Pferde-
(p. e.
standorten », aspa-canah, amateur de chevaux). M. Cumont,
auquel j'ai soumis cette etymologic, a bien voulu me signaler
dans F. Justi, Iranisches Namenbuch (Marburg, 1895), diffé-
rentes formes qui expliqueraient d'une manière satisfaisante le
second élément mai. Mai serait le vieux perse maya, mài/a
« Weisheit, Kunst ». On trouve Bam'-maios, Amà-maios « voll-

standige oder starke Kunst, Geschicklichkeit habend » (Justi,


p. 501). Aspamaios signifierait donc celui qui s'entend en :

chevaux, qui connaît les chevaux, MsATiai-^o.;! Quant à Asba,


pour Aspa, si cette variante dans une transcription grecque pa-

Pisidin (Pri'face, p. lvii. Dioscurcs avoc Ilélciie : Ariassus, LVII, 40. Cortriila,
XCVIII.Termessus Sans Ilélpiie Adada, 172. Pednelissus, 235, CUI,
niaior, C. 211. :

234. Sagalassus, CVIII, 241. Prostanna 239. Vorle, XCVII, etc.)


(1) Voyez la description par Hamilton, delà Villa Palmati. Hamilton. Travels

hi Asia Minor.
70 SAINTS .lUMEAlX ET DIEIX CAVALIERS.

mit une pierre d'achoppement, nnvis citerons linràsb (Justi,


p. 180) où la sonore a de même remplacé la sourde.
Ainsi, il parait cerlain qu'à l'endroit même où se déveinppa
le cuite des trois martyrs chrétiens Speusippe, Klasippe el Mé-

lésippe, une divinité pré-hellénique au nom significatif symbo-


lisait cet élevage et ce dressage des chevaux qui taisaient la

renommée et la fortune du pays. Qu'avec la civilisation grec-


que, le culte des Cavaliers jumeaux se soit établi, c'est ce dont
il est impossible de douter. Comme le Héros thrace dans le
sanctuaire du f\iyùm, l'antique divinité se sera fondue avec les
nouveaux venus; les îiîj;;.:i seront devenus des -piij\j.ii, et les
textes cités plus haut sont là pour nous montrer qu'une telle
conception des équestres [rat res n'est point tnut à fait sans
exemple.
Apres avoir ainsi (tabli que l'hypothèse de M. Rendel Harris,
mal présentée par lui, n'a rien d'absurde en soi, nous allons
énumérer les raisons qui nous portent à reconnaître, dans noti-e
légende, une transformation chrétienne du culte des Dioscures.
Quel sont les caractères principaux de ces divinités"?
Les Dioscures sont jumeaux. On se les figure comme des
cavaliers. Cumme tels, en maints endroits, ils président aux
courses de chevaux (Paus., HI, 1 1, 7; V, 15-5). A Hermione
Castor et Pollux avaient lutté de vitesse dans l'hippodrome (Pau-
sanias, H, 31, 10;. Ce sont aussi des dieux militaires; on les
représente souvent armés.
Presque toujours, on leur associe leur sœur Hélène. Nous
avons signalé le fait à propos des monnaies lyciennes et pam-

phyliennes. Mais c'est ici l'endroit d'y insister tout particuliè-


rement. Le monument ligure qui peut passer pour le véritable
symbole du culte des Dioscures, c'est le bas-relief connu par
tant d'exemplaires, où les deux frères se font face, ayant en-
tre eux une figure de femme hiératiquement drapée. Les plus
anciens monuments de ce genre sont les bas-reliefs dioscuri-
ques de Sparte, étudiés par Dressel etMilchhofer, Atli. Miltli.,
2 (1S77), p. 388 sqq. M. Ileuzey en a trouvé un à Stobi (1) (Ma-
cédoine). Voici ceux que nous connaissons en Asie. Les Dioscu-
res y sont toujours à cheval.

(1) L. Heuzey, Mlss'wn Arckéol. de Macédoine, 1. 1", 1876, p. 33r-o8.


SAINTS JUMEAL'X ET DIEUX CAVALIERS. 71

MM. E. Petersen et F. v. Lusclian (1) signalent trois bas- re-


liefs du même type dans la région du lac Caralitis. L'un d'eux
compte cependant plus do personnages que d'habitude 1. En- :

fant, -J- Dioscure, 3. Hélène, 4. Dioscure, 5. prêtresse, 6. un


orant apportant des viandes pour le sacrifice (?). M. Victor Bé-
rard (-2) a trouvé à Kyzil Bell, Baindir et Elmaly (intérieur de
la Lycie) « tout un pan de rocher couverts de grossiers bas-re-

liefs représentant tleux cavaliers affrontés devant une statue de

femme; nombreuses inscriptions: p. e. (sjy.ïiv Ar.3iy.oJp:ir. Mi-


AÉaYpsç \ioG-Azùpci<;. Au musée de Konia (Inv. 182) (3), on voit
un relief de calcaire gris, style barbare, représentant les Dios-
cures à cheval; entre eux une femme deliout. Inscr. : Maya;
'A-îaXwv'Iij A'.:î-/.;piiç î'jyjrt. —
277 « Fassiller.
Sterrett, III, :

Small relief on the rock. The Dioscuri, each carrying a spear,


stand facing each other, c;\c\\ holding a horse. Hélène man- •>

que ici par exception. A Mossyna (l'hrygie\ M. Ramsay ( 1) ren-


contre les Dioscures armés, ayant entre eux une divinité où
il voudrait voir rArl('misd'Éphèse. Mais comme toujours il faut

y reconnaître Hélène ('>).

Les Dioscures sauvent les mortels de tous les p('rils, ils sont
secourables surtout dans les risques de mer, mais aussi dans
les maladies. Ce dernier trait paraît à peine dans les rensei-
gnements que nous a laissés l'antiquité; nous avons tout au
plus l'histoire de Phormion dans Suidas, un te.xte relatif au culte
de Dioscures à Byzance. Mais M. L. Deubner, dans son excel-
lent mémoire sur l'Incubation (0), nous a montré combien im-
portante était aux yeux du peuple cette fonction de dieux gué-
risseurs. C'est même à peu près la seule que Castor et Pollux
aient léguée à leurs héritiers chréUens, les médecins « anar-
gyres » Cosme et Damien. En tout cas, Hélène partageait avec

(1) Reisen in Lykien, Milyas imd Kihijraiis, ausgef. auf Veraiilanssuag der ôs-
Iprr. Gosellschalt fiir archâol. Ei-I'. Kloinasiens, besclir. uiid. hgg. von Eugen ^

Petersen und Felix von Lusclian. Wien, Cari Clerold'ssolin 1889, 11, p. 168-171.
(2) RCH. 16 (1892), p. 440 snq.: V. Hrvavd, Iiiscriplions d'Asie Mineure, n™ 87-88.

(3) BCII. 26 (1902), 223.


(4) MIS. IV (1883), p. 378, u" 2. — Ramsay, Ciliés and Bishoprics, I, p. 1 14.

Ç>) Sur l'identification de la dée.s.se des bas-reliefs dioscuriqucs, v. Denckcn,


De Theoxeniis, p. 171-18.

(6) l..Dcuhnei-, De Incubatione, capita fpialuor, p. 56-109. De Incubuliunc chri-


Htiaua.
72 SAINTS JUMEAUX ET DIEUX CAVALIERS.

ses frères ces fonctions médicales(1). Plus spécialement qu'eux,

elle passait pour experte en la connaissance des simples. Déjà,


dans VOdijtsSik', nous la voyons en possession de ce talent elle :

tient de l'Ég-yplienne I'olydamnaiàp;Ar/.2 ij.r,TiisvTa ic-O/.i (î 2;îO'),

notamment le précieux nepenthes qm endort la douleur. — Rc-


"marquons aussi le rôle qu'elle joue dans les différentes léi;en-
des relatives à de Leucé (2). Elle apparaît en
l'Ile soni;-e à
Léonyme venu pour guérir sa blessure. Elle rend la vue à
Strsichore, après la lui avoir enlevée; d'autres traditions font
agir ici les Dioscures à sa place.
Enfin, le culte des Dioscures revêt le plus souvent la forme
de théoxénies, c'est-à-dire qu'un repas préparé sur une table
est censé faire les délices des divinités.Après que les célestes
Convives ont ainsi goûté des mets sacrés, généralement les ado-
rateurs des Jumeaux se réunissent et festoient à leur tour en
un banquet public (:r,;j.îO:',v;aO. La fête est commémorée par
une inscription où figurent les noms des arriOévTî^. Au-dessus
de l'inscription un bas-relief représente la théoxénie : les cava-
liers divins arrivent à travers les airs pour prendre leur part
du repas (3).

Or les différents points que nous venons d'énumérer se re-

trouvent dans la légende des Tergemini.


Les saints sont jumeaux; ils sont cavaliers {'.--r,Kizix iV-po);

;;.î;j.aOr,7.:T£:), ascensores equorum incomparabiles, -wAoSasAVîîv


aptŒTa (Légende abrégée). Cf. Hym. Horn. XVI,
tJ.t'^.aOr,-Az-i:;.

5, XXXIII, 18 -raxéwv è-i5r,T;,îî; t'-zwv Alkm., frag. 13, -wmov


o)/.£(.jv z[j.0L-.fipi;. Leurs maîtres ont grand plaisir aies voir mon-

ter à cheval. De différents passages de nos deux rédactions,


on peut inférer que les trois frères participaient dans la lé-
gende primitive, à une course de chevaux (à-'iôv). Le Roi des
Cieux apparaissant à Mélésippe, lui promet, ainsi qu'à ses
frères « des chevaux immortels ». — Ainsi l'auteur de la lé-

gende est bien pénétré de cette qualité essentielle de cava-


liers qui distingue les trois jumeaux.

(1) s. Eiti-orii, Die rjoltliclieii ZwiUintjc bci den Griechen, Cliristianin, \'M)i,

p. 31.
(2) Tans., 111. l'.i-ll. P/wlii B'M., p. 13o ", Bok. Herniias ad Plat. l'Iiaedi'..

2-13".

(3) Dcucken, De Tkeuxenik.


SAINTS JL.MEALX ET DIB;UX CAVALIERS. 73

Speiisippe, ÉK'usippc cl Mélrsippe sont des saints militaires.


Le « Roi » les alïrancliit, les enrôle dans sa milice, les revêt
de chlamydes et de baudriers.
Une femme intimement môlceà leur histoire. Dans Tespril
est
de leurs fidèles, ils ne peuvent apparaître qu'en compagnie de
Néoniila. Or, n'oublions pas ceci. Sur le sol de l'Asie .Mineure,
où nous trouvons si souvent le bas-relief d'origine Spartiate
avec ses deux cavaliers entourani une femme, n'est-il pas évi-
dent que l'imagination populaire devait toujours associer aux
Jumeaux divins cette figure féminine? Néoniila, il est vrai,
n'est pas la sœur de Speusippe. Élasippe et Mélésippe. Mais
la légende grecque ne devait-elle pas subir des déformations
parmi les populations imparfaitement iiellénisées de l'Asie an-
térieure? Identifiaient-ils avec une précision absolue ce type fé-

minin d'un singulier hiératisme qui leur était venu de Laco-


nie? Ce qui nous frappe surtout dans ces bas-ieiiefs, c'est
l'immobilité, la raideur de la figure centrale, qui s'oppose de
façon curieuse au mouvement et à l'animation des cavaliers.
un commentaire du monument figuré (1), ce pas-
N'est-il point
sage de la légende grecque où l'on nous représente les Ju-
meaux bondissant autour de la lente vieillesse de Néoniila :

îi os VÉîl -p5Tp£)(2V-£Ç Î^XÀSVTS Ûç à'pVÎÇ, àXXà |J.f,V Y.xi tbv T^Ç T.ptljô'J-

Tissç jy.vov èy.S£-/i;j.£vst, t'^^ iJ.i\i.iJ.r,q ajTWV -ï-J;v '/_xpx^) ola yÙMZ'Jzç
-zpii-i-Tr.ol — Ainsi ti'ouve sa justification un développement
qui paraît tout d'abord oiseux et inutile, si l'on ne considère
que la légende chrétienne. Ce qui achève de rendre l'identifi-
cation vraisemblable, c'est la qualité prêtée à la compagne des
Jumeaux iry ta^pav'
ij.£T£cr~/ï)-/.'jCa -£7vv)v, dit le
: -^v texte grec :

elle avait étudié lamédecine. Medicinae notis instructa erat,


dit L. Si donc Élasippe, Speusippe et Mélésippe ne sont point
des saints guérisseurs comme Cosme et Damien, les Dioscures
chrétiens, au moins cette précieuse qualité appartient-elle à

(1) On
que plus d'une légende hagiographique doit son origine à l'explica-
sait
monument figuré. Dans une église de la Thrace, le bas-relief
tion populaire d'un
antique du Héros cavalier, devenu l'icône de saint Georges, est l'objet d'une
vénération vingt fois Dumont, op. cit., p. 28). Un autre monu-
séculaire (Alb.
ment antique, représentant un Dieu ca\-alier, est devenue l'image de « S.
aussi
Apollon » dans le couvent de Bawit (Fayùm) cf. Crum dans Zeilschrift fiir àr/.
Sprache, t. XL (Ktfli), p. 6(J-6"2. .le ne cite que ces exemples absolument certains,
sans vouloir m'engager dans la controverse sur Ilorus et saint Georacs.
74 SAINTS JUMEAUX ET DIEUX CAYALIEF^S.

leur compagne. Noonilla a donc hérité des çipy.r/.s: d'Hélène.


Quant aux théoxénies, la légende est pleine do traits qui
les rappellent. Le motif du banquet joue dans les deux ré-
cits un rôle important. Speusippe et ses frères dressent une
table abondamment fournie -"/.:jc7tav ~.ç,i-z.lx^t. Néonilla vient
s'y asseoir avec eux. C'est ;ui milieu du festin que les jumeaux
se convertissent. — Et lorsque les trois frères vont monter sur
le bûcher, ils adressent à Néonilla ces étranges paroles :

« Lorsque tu mangeras ton pain, et que les miettes en tom-


beront à terre, ramasse-les en prononçant nos noms, Speu-
sippe, Élasippe, Mélésippe, et que chacun fasse de même afin
que nous ayons part au festin éternel. » On a expliqué ce pas-
sage en cit;mt un usage liturgique de l'Eglise grecque le :

prêtre, à un certain moment de l'office divin, détache avec la


Âsy-/'') sficrée des parcelles de l'hostie, et commémore ensuite
nominativement une série de défunts (1). Mais que dire de r.^:; b
tîOto 7::i.(T)v, puisque dnns la messe de Chrysostome l'invocation,
comme la fraction du pain, appartient au prêtre seul?
N'y a-t-il point là l'indice que la mémoire des Jumeaux était
surtout célébrée en des festins (2)? Dans les paroles de la lé-
gende Souviens-foi de citer nos noms, Speusippe, Elasippe
:

et Mélésippe, n'y a-t-il pas, déguisée sous un vêtement chrétien,


une "formule d'invocation païenne le rite même par lequel ,

on invitait les Dioscures au repas sacré? On le croira d'au-


tant plus facilement que la formule est ab.solument isolée
dans toute la liltératui'e des martyrs. Évidemment, ces rap-
prochements, pris séparément, n'ont pas tous une valeur dé-
cisive. Plusieurs détails peuvent à la rigueur s'expliquer sans
qu'il soit besoin de supposer des réminiscences païennes. Mais
c'est l'ensemble qui nous paraît absolument concluant. Ni au-
cune dos légendes étudiées par M. Rondel Harris, ni l'histoire
même des SS. Cosme et Damien, ne présentent d'une façon
aussi complète les caractères et les attributs traditionnels des

(1) Goar, Eùxo'iiY'o''i Paris, 1647, p. 60-61. Le prêtre cnfoiu-e layia Xoyxi 'lai's

le pain. Kal aïpiov (XôpiSa (ietk tï); aYia; WyZ'ÎÇ tîôïisiv i\ àpKJTepwy toû âyiou âpTou.
Elia XaSwv TTiv Tpirciv itpoffcopiv, il coiumémore le Baptiste, les Apôtres, les SS. Ba-
sile, Grégoire, etc.
(2) Rappelons-nous ((iie le couple guerrier des saints Juventin et .Maximin, à
Antioclie, était annuellement commémore par une 5riiJ.o9oiv:a (Théodoret).
SAINTS JU.MEALX KT DIELX CAVALIERS. U)

Dioscures. Je sais qu'en l'espèce, un élément de convict ion nous


manque. Sur le culle de Speusippe, Élasippe, Mélésippc, nous
n'avons point de renseignements indépendants de la légende (1).

Aucun miracle opéré par les saints après leur mort ne nous est
connu. Nous ne savons rien des Epiphanies des Juineau.x.
Pourtant trois points semblent garantis par les textes mêmes.
Si, comme il n'est pas douteux, les saints apparurent plus
d'une l'ijisà que montés « sur
leurs adorateurs, ce ne peut être
les chevaux immortels » que Dieu leur avait promis. Ce n'est

pas en vain que Néonilla nous est signalée comme connaissant


la médecine; et l'on peut affirmer que plus d'une fois elle dut

accomplir des guérisons miraculeuses. Enfin, des vr,\j.-J)z<:iixi en


l'honneur des martyrs ont dû être instituées au lieu oii ils
avaient souffert.

IX

De cette étude où nous n'avons pu éclaircir avec une entière


certitude tous les points qui appelaient la discussion, nous
croyons pouvoir dégager au moins les conclusions suivantes :

A l'époque de l'Empire et sans doute plus anciennement,


près il'Andaval, dans la région île Tyane (Cappacloce du Sud),

une population d'éleveurs de chevaux rendait un culte aux


Dioscures grecs, probablement associés à une vieille divinité
du pays.
Vers la fin du 111'= siècle, le christianisme amena la transfor-
mation de ces divinités en une triade de saints jumeaux et ca-
valiers.
Une légende relative à ces saints fut rédigée vers la même
l'poque. Les saints, représentés comme des esclaves, furent
mis en relation avec de grands propriétaires de l'endroit, dont
l'un Paimatus, qui vécut sous le règne de Valérien (253 à 260),
avait laissé un souvenir* très vivace.
Cette légende nous est conservée, sous une forme altérée,
dans le manuscrit de Gênes, Sauliaiius 33. C'est d'une source

(1) Il y avait à Andaval une basiliiiiie de Constanliii et d'IIéicne dont des rui-
nes importantes subsistent.
/() SAINTS .irMF.AIX ET VIVXX CAVALIERS.

plus pure que rette rédaction que dérivent les légendes abré-
«
gées figurant dans les Synaxaires.
Dans la seconde moitié du iV siècle, la légende primitive
l'ut interpolée par un rédacteur qui y introduisit des détails
relatifs à saint Macaire d'Antioche. Cette interpolation néces-
sita diverses modifications, notamment la transformation des
esclaves-martyrs en hommes libres.

Traduite en latin, la rédaction interpolée se propagea en


Occident. C'est d'elle que se servit le faussaire qui, dans la
première moitié du vi'' siècle, rattacha les trois saints aux ori-
gines de l'Église de Langres.
Si, malgré tous ces avatars, Speusippe, Elasippe et Mélé-

sippc n'ont jamais joui que d'une célébrité locale, nous n'en
croyons pas moins avoir fait œuvre utile en les signalant à
l'attention des érudits. Leur légende constitue un chapitre de
la grande histoire de la cliristianisation des cultes païens; et
il ne leur a manqué que des circonstances plus favorables pour

figurer à côté de saint Théodore, de saint Georges et de saint De-


metrius, les grands saints cavaliers et militaires, parmi les Mé-
galomartyrs qui menaient à la victoire les armées de Byzancc.
V
TABLE

Avant-propos i

I. — La controverse sur les Trois Jumeaux 1

H. — Le manuscrit de Géncs 2
in. — Le texte grec et le texte latin -
'.)

Notes critiques sur le texte grec 24


IV. — Comparaison des deux textes 27
a) la rédaction G est de' date postérieure à la rédaction L. 28
h) G permet cependant d'atteindre une forme plus an-
cienne de la légende 38
Digression sur Macaire d'Antioche 41
L'interpolation macarienne 50
Ses conséquences 53
Stemma 54
\'. — Indications géographiques et liistoriquos 55
Pasmasos 55
Viens orbatus GO
VI. — ZeIi; 'E;j.s(jioç. Némésis 62
VU. — Valeur historique de légende la 04
VIll. — Saints jumeaux dieux cavaliers
et Oij

I.K. — ConclusLns 75
Typographie Firmin-Didot et C'=. — Mesnil (Eure).
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