888 - ‘CORNACHES
oblongs ; ces capitules devenant un syncarpe charnu de 3-4 de diam.,
composés de drupes rouges, serrées, & chair blariche, insipide. L’ensemble
de ce syncarpe avec son aspect mamelonné rappelle l'ananas ou la fraise,
d’out le nom de Porte-fraises donné parfois & cet arbrisseau. Le C.capitata,
originairedu Népaul, ot Wallich le découvrit, a fleuri pour la premitre
fois dans le jardin de la Société d’horticulture de Londres en 1833 ; c'est
un arbrisseau de serre froide ou demi-rustique, résistant & 10-12 degrés
de froid en pleine terre & Paris, mais se cultivant ’ l’air libre dans le sud
de l’Angleterre. . .
Le C. Kousa Buerg., Benthamia japonica Sieb. et Zucc., Flor. Jap. t. 16,
du Japon, est tres voisin du précédent, mais beaucoup plus rare dans les
cultures.
345. — AUCUBA. — AUCUBA Lin.
Nom de ces plantes au Japon.
Arbrisséaux & feuilles opposées, persistantes, ovales-lancéolées, coriaces,
largement dentelées, souvent panachées. — Fleurs dioiques, petites, en
panicules axillaires,soyeuses; calice 4-denté, coloré; pétales 4, inonguiculés,
étamines 4 ; ovaire oblong, & t loge, 1-ovulée; ovule anatrope, suspendu au
sommet de la loge; style trés court, conique; stigmate pelté, un peu
oblique. Baie rouge, charnue, a 1 graine.
Le genre comprend 8 ou 4 espéces, originaires de I'Himalaya oriental,
de la Chine et du Japon. Ce sont de beaux arbrisseaux d'ornement, trés
employés pour border les massifs exposés au nord ou l'ombre des grands
arbres. Ils sont aussi précieux pour former des mélanges avec d’au-
tres arbrisseaux, et pour composer, en raison de leur grande résis-
tance aux impuretés de l'atmosphére, des massifs dans les grandes villes
et pour la culture en appartements. Ils demandent des terres fraiches,
grasses et graveleuses, convenablement drainées, avec exposition au nord &
Yabri du soleil. Dans le cas de la culture en pots, la terre doit étre fortement
tassée et tenue fraiche. Leurs baies étant tres ornementales, on doit favo-
riser leur développement par des fécondations artificielles ; on cueille a cet
effet au moyen de pinceaux le pollen des fleurs males, que l'on fait ensuite
tomber sur les fleurs femelles, lorsque les stigmates exsudent un suc vis-
queux. On peut conserver s'il y a lieu, le pollen pendant une huitaine de
jours entre deux lames de verre seches. On multiplie les Aucuba& 'automne
ou au printemps de boutures mises en terre sableuse & nu ou sous cloche,
ou par graines qui doivent étre semées aussitot leur maturité ; enfin, par
Ja greffe en placage pour les variétés délicates ou rares.
41.— A. du Japon.— A. JAPONICA Thunb. Flor. jap. XII, t. 43. — Lmk.
Eneyel. t. 789. — Nouv. Duh. IV, t. 28. — Bot. Mag. t. 1197 et 8512. —
Ill, Hort, 1864. t. 399.— Jacq. Coll. V, t. 7.
Arbrisseau de 180 & 2", & rameaux lisses anguleux, veris luisants et
remplis d'une moélle brunatre. Feuilles ovales-lancéolées, acuminées, lui-
a" GARRYA 889
santes, dentées-serrées, vert foncé dans le type. Ficurs en panicules termi-
nales ; calice court, verdatre, corolle peu apparente & pétales verdatres en
dessous, purpurinsendehors; anthéres purpurines.Fruitel/ipsoide,rouge vif.
Flor. avril-mai; les fruits ne sont mars qu’au mois de mars suivant.— Habite
le Japon, V'ile Kiousiou, le Nippon et Yéso. Introduit en 1783 il s'est rapide-
ment propagé; mais pendant longtemps on n'a cultivé que des individus
femelles que l'on propageait par boutures. C'est une plante presque rus-
tique, qui résiste assez bien & la pleine terre & Paris, moyennant un léger
abri ou dans une situation favorisée.
Onen connait un grand nombre de variétés, différant surtout par la
forme et la dimension de la panachure des feuilles. Citons parmi les plus
remarquables: albo-variegala, aurea, bicolor, latimaculata, longifolia,
macrophylla, marginita aurea, ovata aurea, punclata, salicifolia, sulfu-
rea et viridis, qui doit étre regardé comme le type.
2.— A. de ’Himalaya.— A. HIMALAICA Hook, Ill. Him. t. 12.— 1.
Hort. 1889, t. 197,—Fl. d. Serr. XI, t. 1271.— Himalaya et Cochinchine.
Se distingue du précédent parses-feuilles lancéolées-acuminées. bordées
de grosses dents, les jeunes pubescentes ; par les axes des panicules trés
velus, les pétales acuminés et plus roses, les baics sphériques ou ovoides
jaune orangé.— Habite I'Himalaya dans des contrées situées de 2. 3000"
@altitude sur les chaines extérieures les plus humides du Sikkim. Plus
rustique que la précédente espéce.
316. — HELWINGIA. —- HELWINGIA Willd.
Dédié & G. Helsing, botaniste prussien.
Arbustes & feuilles alternes, fleurs petites, sans éclat, axillaires ou en
cymes, apparaissant par suite d'un curieux phénomene d’entrainement
vers le milieu de la nervure médiane de la feuille axillante. Ces fleurs
dioiques, 3-4 méres, & ovaire infére, & loge renfermant chacune un ovule
descendant. Fruit drupe & noyau monosperme. — On en connait deux es-
péces, 'une de I'Himalaya, l'autre de la Chine et du Japon. L'. japonica
Dietr, 1. rusciflora Willd, Dene. Ann. Sc. Nat. ser. VI, t. 7; Sieb. et
Zuec. Fl. jap. t.86, se rencontre quelquefois dans les collections botaniques.
Crest un arbrisseau rustique peu élevé, feuilles elliptiques acuminées, fine-
ment dentées, fleurs petites, jaune verdatre, fasciculées sur les feuilles.
‘Tribu Il. — Garryaeées. — Garryaces.
FLEURs DIOIQUES EN CUATON; OVAIRE A UNE LOGE.
347. — GARRYA. — GARRYA Dougl.
Dédié & Michaél Garey, seerétaire de la Compagnie de la Baie d'lHudson.
Arbrisseaux & feuilles opposées, persistantes, penninervées, sans stipules.
Fleurs par une ou en cymules triflores, dioiques, réunies al’aisselle de brac-890 ‘CORNACEES
tées opposées, foliacées, connées, en longs chatons naissant vers le sommet
des rameaux et alteignant souvent plus de 20 de long, surtout chez les
males. Ces fleurs se. composent : les males d'un calice minime, seulement
représenté dans la plupart des cas par un petit bourrelet 4-denté, une
corolle & 4 pétales valvaires et un androcée 4 étamines alternes & anthéres
jaunes biloculaires. Dans les fleurs femelles l’ovaire infére nu, ou surmonté
de deux, rarement d’un plus grand nombre de folioles calicinales, est cou-
ronnédedeux grandes branches stylaires, chargées de papilles stigmatiferes;
par suite du développement incomplet des placentas, cet ovaire est 41 loge
biovulée, & ovule descendant renversé. Fruit baie 44-2 graines, & albumen
abondant, logeant vers le sommet un petit embryon & radicule supére.
Le genre comprend 7 & 8 espéces, toutes de l'Amérique du Nord, saufune
seule, le G. Fadyeni de Cuba. Ce sont d’élégants arbrisseaux, tres décoratifs
par leurs longs chatons males et précieux pour la garniture des massifs
darbustes; on peut les placer aussi le long des murs ou sur treillage. Ils ne
sont pas exigeants sous le rapport du sol. On les multiplie soit de graines,
soit de couchage en pots ou méme de boutures faites en septembre avec du
bois bien aodté, dans une terre silico-argileuse et sous cloche que l’on tient
fraiche jusqu’en mars, époque oit on les place en pots dans la serre & multi-
plication ou sur couche tenue & 18-20 degrés. Les especes suivantes se
trouvent dans les cultures.
1.— G. & feuilles elliptiques.— G. ELLIPTICA Dougl. Bot. Reg. t. 1686.
—L'Hort. franc. 1865, t. 43,— Californie, 1818.
Arbrisseau de 2-3", & feuilles elliptiques, ovales-aigués, ondulées, en-
titres, vert-foncé luisant en dessus, poilues-grisatres en dessous, — Fleurs
blanc-verdatre ou jaundtre apparaissant au premier printemps; bractées
cuspidées, Baies noires. Originaire de Californie et introduit en Europe en
1828. De pleine terre sous le climat parisien, mais souffre beaucoup des grands
hiversa partirde12-18 degrés de froid et demande une situation abritée. Le
G. Fremontii Torr. de I'Amérique nord-ouest, se distingue par ses chatons
plus courts et ses feuilles ondulées sur les bords.
2.— G. & grandes feullles. — G. MACROPHYLLA Benth..— Fadye-
nia macrophylla Eadl.— Mexique, 1848.— Arbrisseau de 2-3", & grandes
feuilles, de 10-12 sur 6-1 de large, elliptiques ou obovales-oblongues, vert
Inisant en dessus, chagrinées et bullées, épaisses tomenteuses, pubérules
en dessous. Rameaux gros, grisatres. Fleurs vertes, jaunatres, en grappes
courtes réunies en panicules denses, terminales. Fruit de la grosseur d'un
grain de poivre. — Espéce plus décorative que la précédente, mais moins
rustique.
3. — G@. de Fadyen.— G. PADYENI Hook. Icon. t. 388. — Fadyenia
Hookeri Griseb.— Jamaique. — Feuilles elliptiques, courtement apiculées.
Fleurs males en épis rameux, & pétales cohérents au sommet ; fleurs fe-PITTOSPORUM 891
melles dépourvues de périanthe, en épis simples ; style court, épais. Serre
froide ou pleine terre dans le Midi.
4.—G. de Thuret. — G. THURETI Carr. Rev. Hort. 1869, p.17. et 1879.
p. 184, f. 38-34. — Ce G, supposé hybride des G. elliptica et G. Fadyeni,
a été obtenu en 1862 au Muséum de Paris de graines récoltées par M. G.
Thuret & Antibes. Il tient par ses caractéres de ses parents. Demi-rustique.
‘Tribu Il. — Nyssées. — Nyaseee.
FLEURS POLYGAMES-MONOIQUES, EN CAPITULES.
3418. — TUPELO. — NYSSA Lin.
‘Nom d'une nymphe des eaux ; allusion & l’habitat de ces plantes.
Arbres ou arbrisseaux & feuilles alternes, pétiolées, caduques et sans
stipules. Fleurs polygames-monoiques, trés petites, en capitules axillaires,
pédonculés ; les males ont un calice 8-denté au plus, 8 pétales imbriqués
et 3-8 étamines ; les femelles & ovaire infere & 4 loge et 4 ovule descendant.
Fruit drupe avec une graine albuminée. On en connait 6-7 especes habitant
le N.de 'Amérique, les montagnes de Inde et la Malaisie. Quelques especes
se rencontrent parfois dans les parcs et dans les collections européennes,
tel que le:
T. des foréts. — N. SYLVATICA Marsh. — Mich fils, Hist. Arb. Am. II,
—t. 21.— NW. aquatica L.— Michx. f. Arb. Am. II, t. 22. — NY. multiflora
Wang.; 4. biflora Walt.; NV. integrifolia Ait.; N. villosa Michx. Fl. Bor.
Am. Canada et Etats-Unis. — Arbre de 15 a 30° de hauteur sur 1780 &
4 de cire., mais beaucoup moindre en France (V. pl. phot. n* 8). Ecorce
du trone gergurée écailleuse brundtre. Feuilles ovales ou obovales aigués,
entiéres, tomenteuses dans le jeune age, glabre a l'état adulte. Fleurs ver-
datres, par 8-8. Drupe, parfois par 2, obovale, de la grosseur d'un pi
noire, noyau strié. Flor. mai. — Habite les parties humides des bois de
VAmérique du N., depuis le Canada jusqu’a Ia Floride. Asser rare dans nos
cultures et rien ne le recommande. Rustique.
Le 7. d une fleur, N. uniflora Wang.— N. denticulata Ait. NV. grandi-
dentata Michx.; NV. palustris Salie.; N. tomentosa Michx.; NV. angulosa
Poir., des mémes contrées, & feuilles denticulées, se rencontre plus rare-
ment encore, ainsi quele 7 capilé, NV. capitata Walt.; NV. candicans Michx.,
arbre plus petit, 4galement rustique.
ALIX. — PITTOSPOREES, —°P/TTOSPOREE
949, — PITTOSPORUM, — PITTOSPORUM Banks.
Du gree pitta, résine, et sporos, semence; allusion & ls substance résineuse qui recouvre
les graines.
Arbres ou arbrisseaux & feuilles alternes, po
vu axillaires, en grappes simples ou composé
istantes. Fleurs terminales
, hermaphrodites, régu-892 PITTOsPoREES
litres, pentameres ; ovaire & 1 loge, 28 placentas pariétaux, multiovulés,
Fruit capsulaire, & déhiscence loculicide. Les graines dans un liquide ordi-
nairement visqueux, sont albuminées et & petit embryon.
Le genre comprend actuellement plus de 80 especes réparties dans les
régions chaudes de l'Afrique, de l'Asie et surtout de I'Australie. Ge sont pour
la plupart de beaux arbrisseaux d'ornement trés répandus dans les jardins
de la région médit**. On les recherche pour leur beau feuillage et leurs
nombreuses fleurs blanches ou jaune-verdatre. Leur végétation étant vi-
goureuse, il leur faut une bonne terre franche ou de bruyere riche et & peu
prés les soins donnés aux orangers. Mult. de graines, de boutures de bois
demi-mar, dans du sable a l’étouffée, par marcottage et de greffage sur le
P. undulatum. Voici les espéces les plus connues.
4°.— P. corlace. — P. CORIACIUM Ait. — Andr. Bot. Rep. t. 131. —
Lodd. Bot. Cab. t, 569.— Canaries, Madére. — Grand arbrisseau ou petit
arbre de 5-6”. Feuilles elliptiques-oblongues ou oblongues-obovales, co
ces, trés glabres, entieres, 14-15 de long sur 8-6 de large. Fleurs blanches,
en grappes, & odeur rappelant celle du jasmin. Flor. pendant I'hiver. Une
des plus belles, sinon la plus belle du groupe.
2.— P. é fouilles charnues.— P. CRASSIFOLIUM Soland. — Bot. Mag.
t. 3878.— Nouv! Zélande, 1872. — Remarquable par la grandeur de ses
feuilles, 17-18 de long sur 6-7 de large, elliptiques-oblongues, tomenteuses,
grisdtres en dessous. Bourgeons gros, ferrugineux. Fleurs en avril, brua-
pourpre.
3*—P, roux.— P, FULVUM Rudge, in Lin. Trans. 10, t, 20.— Sweet. ,-Fl.
Austr. t. 28. — Nouv"-Hollande.— Arbre de 5-6%, a grandes feuilles lan-
céolées elliptiques ; pétiole et jeunes rameaux tomenteux-roussatres. Tres
ornemental.
4—P. de Chine. — P. TOBIRA Ait.— Bot. Mag. t. 1396.— Chine et Japon.
— Arbrisseau ou petit arbre de 46", & tronc roux, lisse, cime dressée, obo-
voide, serrée. Feuilles subverticillées, obovales, obtuses, 9-10 sur 4-8 de
large, coriaces, glabres, cunéiformes a la base. Fleurs blanches, odorantes,
en corymbes pubescents. Tres joli arbrisseau employé dans la composition
des bosquets et en avenue. Un des plus rustiques.
b.— P. faux Eugenia. — P. EUGENIOIDES Hort.— P. Mayi Hug. —
P. microcarpum Hort, — P. elegans Wort. — Nouv. Zélande. — Une des
plus belles espéces par ses grandes feuilles luisantes, ondulées-crispées,
finement veinées. Fleurs blanc verdatre, odorantes.
6. — P. ondulé.— P. ONDULATUM Vent. Cels, t. 76. — Andr. Bot. Rep.
t, 883. — Bot. Reg. t. 16. — Nouv. Duh. IV, t, 62. — Nouv. Gall. du Sud.
— Grand arbrisseau de 2-35, vigoureux, & rameaux et feuilles souvent
verticillés. Feuilles ovales-lancéolées, planes ou plus ou moins ondulées
sur les bords et glabres. Fleurs blanches, grandes. Fruit de la grosseur
d'une noisette. Espce tres robuste, souvent employée comme porte-greffes.
On trouve aussi assez souvent les P. viridiflorum Sims. syn. P. sinense
Hort. & feuilles obovales, glabres et leurs jaune verdatre ; le P. revolutumCHisVREFEUILLE 893
Ait. & feuilles refléchies en dedans, pubescentes rouillées en dessous, fleurs
jaunes et le P. ferrugineum Dryand. de l’Australie, a jeunes feuilles rouil-
leuses tomenteuses, fleurs jaunes, petites.
L, — CAPRIFOLIACEES. — CAPRIFOLIACEE
‘Tribu 1. — Lonieérée:
COROLLE TUBULEUSE A LIMBE REGULIER OU IRREGULIER, STYLE SIMPLE, FILIFORME.
FRUIT BACCIEN, GRAINE 4 RAPHE DORSAL,
320. — CHEVREFEUILLE. — LONICERA Lin.
Dédié & Lonitzer, botaniste allemand. 4528-1586,
— Lonieereee.
Arbrisseaux dressés ou grimpants & feuilles opposées, pétiolées, sessiles
ou embrassantes. — Fleurs disposées en cymes ou en glomérules, parfois
géminées et plus ou moins connées. Réceptacle en forme de sac, contenant
Yovaire infére. Calice 8-denté, régulier ou irrégulier ; corolle gamopétale,
réguliére ou irréguliére ou bilabiée et tube plus ou moins long ; étamines
8, s'insérant sur la corolle. Ovaire couronné du disque, & 2-3 loges multi-
ovulées ; style gréle, & extrémité stigmatifere capitée. Fruit baie, poly-
sperme; graines albuminées. Embryon droit.— On en connait une centaine
despéces habitant les régions chaudes ou tempérées de l'hémisphére boréal.
Souvent cultivées comme plantes grimpantes ou comme arbrisseaux d'or-
nement pour leurs fleurs ou leurs fruits. — Culture facile, toute terre
chaude, légére et un peu substantielle leur convient. Lors de la plantation,
il est bon pour faciliter la reprise, d’enterrer la tige sur une partie de sa
longueur. Mult. facile de graines, de drageons et méme de boutures.
SECTION I. — CAPRIFOLIUM
Fleurs longuement tubuleuses & limbe bilabié, en petites cymes triflores
simulant des verticilles. Bourgeons @ écailles herbacées.
4. —C. commun. — L. CAPRIFOLIUM Lin. — Jacq. Fl. austr. t.
Lmk. Encyel. t. 430.—Rehb. Fl. Germ. t. 1173.— Gren. et God. Fl. franes
II, p. 8.— Math. Fl. for. p. 188.— Boiss. Fl, Or. III, p. 4. — Masel. AU.
Pl. Fr. t. 182. — Europe, Asie Mineure.
Tiges grimpantes ou diffuses, pouvant atteindre 10-12" de haut; rameaua
glabres ou pubescents vers le haut. Feuilles elliptiques, suborbiculaires,
eaduques, glaugues en dessous ct glabres, ovales et pétiolées sur les
rameaux stériles; sessiles sur les floriféres et devenant de plus en plus
embrassantes au fur et & mesure que l'on se rapproche des inflorescences.
— Fleurs purpurines ou d'un blanc jaunatre, odorantes, en verticilles ses-
siles. Corolle pubescente & tube plus long que le limbe et lisse. Baie rouge
écarlate.— Cette espéce oceupe une aire géographique étendue, toute l'Eu-
rope tempérée et I’Asie Occid*, Elle abonde parfois dans les jeunes peuple-804 CAPRIFOLIACEES
ments forestiers reposant sur les formations calcaires ; elle enlace et
étouffe les jeunes plants et finit par former sur les tiges des grossissements
en spirales qui, en arrétant la circulation de la séve, nuisent & leur déve-
loppement. Aussi, lors des nettoiements, doit-on enlever cet arbrisseau avec
soin. Ce Chévrefeuille se rencontre aussi souvent & état subspontané dans
les haies ot il est cultivé en ornementation pour garnir les tonnelles, les
murailles ou pour former des pyramides isolées sur batis en fer.
Variétes.
a. — L. G. rubella, — L. caprifolium italicum Schmidt. — Fleurs rouges.
>. — L. G. atrosanguinea Hort. — Fleurs rouge foncé.
c. — L. G. pallida. — L. Hortensis pallida Hort. — L. caprifolium var. precor
Duham. Arb. I t. 68.— Z, itatica fle alto Wort. — L. Magneviliei Hort. gall. —
Fleurs blanches, précoces.
2.— G. des bols.— L. PERICLYMENUM.— Fl. Dan. VI, t. 908.— Capri-
folium syloaticum Lik. — Rehb. Fl. germ. t. 1172. — Europe.
Se distingue facilement du précédent par ses rameaux netlement pubes-
cents, ses feuilles courtement pétiolées & l'exception de celles cles rameaux
supérieurs fleuris, qui sont sessiles, mais jamais amplexicaules, et par les
fleurs d'un blanc rosé ou jaune rougedtre, en capitules longuement pédon-
culés. Baies ovoides, rouge vif.— Ce chévrefeuille est surtout abondant
dans les bois des sols siliceux, il est beaucoup plus tragant que le pré
dent. Plus abondant en forét, ses dégats sont plus considérables que ceux
de son congénére. Habite I'Angleterre, la Scandinavie et!’Europe moyenne.
— Ses variétés germanica, belgica et quercifolia sont peu différentes du
type.
3.—C. d'Etrurie.— L. ETRUSCA Santi, Viagg. t. 1.— Garten. t. 88.
—Rehb. Fl. Germ. t. 1172. — Fl. d. Serr. XI, t. 1120 (sub. nom. L.
caprifolium major.— Math. Fl. for. p. 186.— Boiss. Fl. Or. III, p. 8. —
Batt, et Trab. Fl. Alg. I, p. 887.— L. atrosanguinea Hort.— L. semper-
forens Hort. — Europe et N. Afrique.
Jeunes rameaux pubescents hérissés. Feuilles obovales, glauques, ordi-
nairement pubescentes en dessous, celles des rameaux floriferes courle-
iment pétiolées puis sessiles et enfin perfoliées. Capitules longuement
pédonculés. Fleurs purpurines a l’extérieur, jaunatre a l'intérieur, odo-
rantes. Corolle glabre. Baies ovales, rouge vif. — Habite Europe mérid*,
VAlgérie et Madére. Flor. tout ’été jusqu’en automne. Espéce vigoureuse
et trés ornementale. Rustique.
4.— C. des Baléares.—.L. BALEARICA Lin.— Vis. Cors.— L. implers
Ait. — Bot. Mag. t. 640.— Math. loc. cit. Pp. 186.— Boiss. Fl. Or. TH, p.
3.— Batt. et Trab. Fl. Alg. p. 387.— Vulg. Chévrefeuille de Mahon.
A beaucoup de rapports avec le ¢. caprifotium, mais plante tout & fait
glabre. Feuillesplus coriaces, persistantes, luisantes en dessus, tres glaugues
en dessous, ovales, apiculées, sessiles, les florales connées perfoliées; capi-CHBVREFEUILLE 895
tules subsessiles.— Fleurs purpurines ou jaunatres, odorantes, plus petites
que celles du C. caprifolium et levres supérieures de la corolle plus pro-
fondément fendues ; éamines plus courtes que le limbe ; style hérisaé et
rameaux souvent glauques. — Habite le Midi de l'Europe et les iles
médit™, Flor. mai-juin. Plus beau que le C. caprifolium.
3. — G. splendide. — L. SPLENDIDA Boiss. Voy. Bot. en Esp. p. 801,
t. 81. — FI. d. Serr, XI, t. 1130. — Koch, Dendr. I, p. 10. — Espagne,
1838.
Arbrisseau glaucescent. Feuilles persistantes, les inférieures oblongues,
alténuées & la base, sessiles ou subsessiles, les supérieures un peu plus
allongées, couvertes en dessous ainsi que les bourgeons, d'une poussiére
glauque, coriaces, & peine glaucescentes en dessus, subrévolutées.— Fleurs
réunies au sommet de chaque rameau en un capitule corymbiforme, assez
compact mais court, sessile. Ces fleurs tres odorantes, a fond jaune nan-
kin, strides et violacées’ l'extérieur et la base, blanc-jaunatrea l'intérieur,
ovaire garni de poils courts. — Trouvé par Boissier en Espagne dans
Sierra Nevada et Ia Sierra Tejada dans une zone comprise entre 1380 et
1360 d'altitude. Fleurit en mai-juin, Un peu délicat et se dégarnit au fur
et mesure qu'il grandit.
6.— C. afleurs jaunes — L. FLAVA Sims.— Bot. Mag. t. 1318.— Lodd.
Bot. Cab. t. 338. — Rev. Hort. 1888, t. 12.— Spach, Veg. VIII, p. 341.—
L. Fraseri Pursh. Tige peu volubile, glabre, ne dépassant pas 3" de
haut. — Amérique du Nord, 1810.
Feuilles non persistantes, subcoriaces, ovales ou ovales-orbiculaires, &
base arrondie ou cunéiforme, vert glauque et luisant en dessus, glabre
tres glaugues en dessous et légerement pubescentes ; les floralcs connées,
en forme de disque suborbiculaire.— Fleurs en bouquet solitaire ou terné,
pédonculds, composés de 3-4 capitules rapprochés non feuillés. Calice
glabre; corolle d’abord jaune citron, puis orange, glabre & l'extérieur, tube
un peu ventru au-dessus de sabase, velua la surface interne; filets glabres,
d'un jaune orange. Flor. juin. Baies rouge groseille.— Habite les montagnes
de la Caroline méridionale. Trés décoratif.
1.— C. hérissé.— L. HIRSUTA Eston. -— Bot. Mag. t. 3103.— Koch,
Dendr. II, p. 43.— L'Hort. frang. 1863, t. XX (sub. nom. L. flava),— L.
pubescens. Sweet. Hort.— L. Godii Spreng.— /.. villosa Mort.— L. Dou-
glasié Hort. non DC.). — Caroline du Sud, 1807.
Voisin du précédent, mais s'en distingue facilement par ses rameaux
réellement volubiles, & écorce brunatre, ses jeunes pousses stériles, pourpre
foneé, grosses, hérissées de poils blancs entremélés de poils glanduleur
ainsi que les feuilles. Celles-ci assez souvent par verticilles de 3, sont ellip-
tiques, courtement pétiolées, vert sombre en dessus, glauques en dessous
et citiées, lesderniéres seulement des rameaux floriferes, connées.— Fleurs
jaune terne, en verticilles rapprochés, serrés, feuillés formant un bouquet,806 : CAPRuFoLiAcsEs
Je; corolle couverte d'une pubescence glanduleuse. Flor. Juin, —
ides au Canada et dans le N. des Etats-Unis. Le
stes,
ses
Croit dans les foréts hui
L. gigantea Hort., du moins celui ainsi désigné par les pépin
ne nous parait pas diffécer du L. hirsulaz
8.— G. oceldental. — L, OCCIDENTALIS Steud.— Koch, Dendr. Il, p.
414. — L. Brownii Hort.— Fl. des Serr: XI, t. 1133. — Caprifolium occi-
dentate Lindl, in Bot. Reg. t. 1437. — C. ciliosum Doug]. — Amér. sept.;
1824, — Arbrisseau de 4-5, gréle. —Feuilles caduques, ovales, pétiolées ou
sessiles, les supérieures connées, glauques en dessous, glabres ou presque
glabres sur les deus faces, ciliées. — Fleurs inodores en un bouquet ter-
minal non feuillé, formé de 3 capitules courtement pédonculés. Corolle
teintée de rouge clair ou rouge jaunatre; tube Iégerement pubescent &
Vextérieur, trés velu en dedans, gibbeux pres de la base, limbe a bords
enroulés en dehors, Flor. juin & aoat.— Habite le N. 0. des-Etats-Unis,
les bords de la riviere Columbia. Tres ornemental et rustique.
Var.
9.—G. a petites fleurs.— Z. parviflora Lmk.— L. gibbosa et brac-
teosum Michx. — L. dioica Lin. — Bot, Reg. II. t. 138. — C. glaucum
Moench — Amér. sept. .
Sarments gréles, lisses, cylindriques, effilés. Feuilles grandes, les infé-
rieures toutes sessiles ou subconnées, les supérieures connées, perfoliées,
glabres et vert clair en dessus, irés glauques en dessous, glabres ou légere-
ment pubescentes ; capitules composés de 2-8 verlicilles un peu écartés. —
Fleurs petites a corolle jaune-verdatre teinté de pourpre, glabre, tube trés
resserré a la base, lévre supérieure réfléchie, profondément 4lobée. Fruit
écarlate ou rouge-pourpre. Flor. juin-juillet.— Croft au Canada et dans les
montagnes dés Etats-Unis jusqu’a la Caroline et se plait dans les lieux hu-
mides. Trés ornemental et tres rustique,
40. — G. toujours vert. + L. SEMPERVIRENS Ait. — Bot. Mag. t. 781
et 1763. — Fl. d. Serr, XI.— LZ. S. Magnevillei Hort. Belg. (non Hort.
Gall.).— Rev. Hort. 1856, t. 19.— L, coccinea Pers.— Periclymenum
sempervirens Mill. et Spach, loc. cit., p. 348.— Vulg. C. de Virginie.—
Amérique du Nord.
Espéce se distinguant par ses feuilles persistantes, obovales, glabres,
pales ou glaucescentes en dessous, les supérieures connées, perfoliées; par
ses fleurs en capitules terminaux, aphylles, composés de 3-1 verticilles rap-
prochés. Corolle d'un beau rouge écarlate, jaune a Vintérieur ; tube long,
non gibbewr, mais ventra dans la moitié supérieure, 3° de long, 8 lobes
presque égaux, a peine étalés, Baie pourpre, de la grosseur d’un pois. Flor:
mai-aoat. — Cette espice, la plus belle du groupe, croit aux Etats-Unis-
depuis Etat de New-York jusqu’a la Caroline ; il lui faut pour prospérer
des terrains frais et une situation abritée, méme la serre tempérée.
L. 0. plantiorensis Illustr. Hoyl., 1871, t. 86. — Fleurs rouge-orange.