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2. Le verbe : caractéristiques
2.1 Caractéristiques sémantiques du verbe.
2.2 Caractéristiques morphologiques du verbe.
Variations selon les catégories de mode, de temps, de personne, de nombre.
Les formes verbales : temps simples, temps composés, auxiliaires, semi-auxiliaires.
2.3 Caractéristiques syntaxiques du verbe
Les sous-classes des verbes : Verbes transitifs et intransitifs, verbes copules, verbes pronominaux,
verbes impersonnels, verbes auxiliaires (de conjugaison, d’aspect, de modalité, factitifs)
L’accord du verbe.
3. Le système verbal
3.1 Le Mode, valeurs et emplois. Mode Indicatif. Mode Subjonctif. Mode Impératif. Le cas du conditionnel. Les
modes non personnels : l’infinitif, les participes, le gérondif.
3.2 Le Temps : Les temps verbaux du Mode Indicatif. Valeurs temporelles, aspectuelles et modales.
4. Morphologie verbale
4.1 Verbes du premier groupe
Verbes en -er
Particularités : Verbes en -cer (placer) Verbes en -ger (manger)
Verbes en -ier (apprécier) Verbes en -éer (créer) l’alternance é/e (céder)
Changement de e en é devant e muet (lever, geler) Verbes en -eler (appeler)
Verbes en -eter (acheter) Verbes en -ayer (payer) Verbes en -uyer (essuyer)
Verbes en -oyer (employer)
4.2 Verbes du deuxième groupe
Verbes en -ir. Particularités : verbe haïr
4.3 Verbes du troisième groupe
Verbes en –ir
Tenir. Venir. Sentir. Courir. Mourir. Couvrir. Servir. Dormir. Cueillir.
Assaillir. Faillir. Acquérir. Bouillir .Fuir.
Verbes en –oir
Voir. Pourvoir. Recevoir. Pouvoir. Devoir. Vouloir. Savoir. Falloir.
Pleuvoir. Valoir. Emouvoir. Asseoir.
Verbes en –re
-endre (attendre) -andre (répandre) -ondre (répondre) -erdre (perdre) -ordre (mordre) -ompre (rompre)
Prendre. Atteindre. Craindre. Vaincre. Faire. Distraire. Plaire. Mettre. Battre.
Suivre. Vivre. Suffire. Dire. Lire. Ecrire. Rire. Conduire. Boire. Croire. Croître. Connaître. Naître. Résoudre.
Coudre. Conclure. Aller.
Bibliographie :
Barceló G. J., Bres J. (2006) : Les temps de l’indicatif en français, Ophrys.
Bescherelle, Dictionnaire des 12000 verbes. L’art de conjuguer . Hatier
Burney P. (1972) : Les verbes français, Hachette.
Csecsy M. (1968) : Le verbe français, Hachette.
Dubois-Charlier F., Leeman D. (1974) : Comment s'initier à la linguistique ? Larousse.
Dubois J., Jouannon G., Lagane R. (1961) : Grammaire française, Larousse.
Dupré la Tour S. (1996) : Grammaire pour l’enseignement/apprentissage du FLE, Didier/ Hatier.
Grevisse M. (1996) : Savoir accorder le participe passé, De Boeck-Duculot.
Imbs P. (1968) : L'emploi des temps verbaux en français moderne, Paris, Klincksieck.
Leeman-Bouix D. (1994) : Grammaire du verbe français, des formes au sens, Paris, Nathan Université.
Le Goffic P., Combe McBride N. (1975) : Les constructions fondamentales du français, Paris, Hachette/Larousse.
Maingueneau D. (1981) : L’approche de l’énonciation en linguistique française, Hachette.
Monnerie A. (1979) : « Aspect et sens des verbes » in Le français dans le monde 143.
Monnerie A. (1987) : Le français au présent, Didier/ Hatier.
Montredon J. (1987) : Imparfait et compagnie. Larousse.
Pinchon J. (1986) : Morphosyntaxe du français, Hachette (Collection HU).
De Salins G. D. (1996) : Grammaire pour l’enseignement/apprentissage du FLE . Didier Hatier.
Sensine H. (1962) : L'emploi des temps en français, Paris, Payot.
Tomassone R. (1996) : Pour enseigner la grammaire, Delagrave.
Wagner R. L., Pinchon J. (1962) : Grammaire du français classique et moderne , Hachette.
Grammaire française I 2 Unité 6 : Le syntagme verbal el le verbe
La distinction entre SV à un seul constituant (verbe) et SV à deux constituants (verbe + SN), pourrait
également rendre compte de différences entre des verbes pronominaux, notamment le fait que certains ne se
rencontrent que sous la forme pronominale comme s'abstenir, tandis que d'autres ont les deux possibilités comme se
regarder/ regarder quelqu'un.
Il s’abstiendra SV V
Il se regarde SV V + SNOD
Il te regarde SV V + SNOD
Dans d'autres phrases encore, le SV est constitué d'un verbe et d'un SP (V + SPOI).
Mon voisin [rêve (à ses vacances)].
Et, dans d'autres phrases, le SV peut être constitué d'un verbe, d'un SN et d'un SP : SV V + SNOD + SPOI
Le facteur [donne (le courrier) (à la concierge)].
D’autres constitutions possibles du SV sont :
- celle avec deux syntagmes prépositionnels (V + SP +SP) : Jean parlera de cette histoire à son frère.
- celle avec un SNOD suivi d'un SA « attribut de l'objet » (V + SNOD + SAattOD): Ils ont nommé Pierre directeur. L’employé
considère ce travail intéressant.
Le syntagme verbal peut également comporter l'élément être. Etre peut se construire :
- avec un syntagme prépositionnel : La concierge [est (dans la cour)]. SV Vcop + SPCLieu
- avec un syntagme nominal : Le facteur [est (un fonctionnaire)]. SV Vcop + SNATT
- avec un syntagme adjectival : La concierge [est (malade)]. SV Vcop + SAATT
L’élément être est représentatif des verbes dits « copulatifs ». La distinction en deux grands types de syntagmes
verbaux, les SV à verbe proprement dit et les SV à copule, repose sur un certain nombre de propriétés :
(1) le SN qui suit les verbes copulatifs n'est pas dans la même relation sémantique avec le verbe et le sujet que le SN qui
suit un verbe, il n'est pas l'objet ou le but de l'action. D'ailleurs, les verbes copulatifs n'expriment pas une action, mais
une absence d'action comme rester, demeurer, ou une simple mise en correspondance d'une personne ou d'un objet et d'un
état, d'un lieu, etc.
Grammaire française I 3 Unité 6 : Le syntagme verbal el le verbe
(2) Le SV à copule peut contenir comme second constituant l'une des trois possibilités SN, SP, SA. En général, les verbes
copules « conditionnent » un seul type de complément. Ainsi certains verbes comme sembler, devenir ont surtout les
possibilités SN et SA (Le facteur est devenu célèbre / est devenu un héros / *est devenu dans la cour), etc.
Exercices
1. Les constituants du syntagme verbal et les règles de réécriture du syntagme verbal
1Cl Claudine : Je suis allé au bal hier soir. Et vous, où êtes-vous allée ?
Alice: Moi, je suis allée au cinéma.
Claudine : Avec qui ?
Alice : Devinez !
5 5 Claudine : Je ne sais pas.
Alice : Tenez, voilà trois photos de garçons.
Claudine: Vous êtes allée avec celui-ci.
Alice : Non.
Claudine : Avec celui-là.
101 Alice : Non plus ! Avec le troisième : il est venu me chercher à la maison.
Claudine: Bravo ! Il est beau garçon. À quel cinéma êtes-vous allés ?
Alice : Nous sommes allés au Rex. Et vous, vous avez dansé ?
Claudine : Oh oui, j’ai dansé toute la nuit. Mes amis sont venus me chercher à dix heures. Nous avons dansé jusqu’à cinq heures du
matin. Regardez mes souliers, ils sont tout usés.
1515 Alice : Vous avez mis ceux-là ? Les souliers noirs ?
Claudine : Oui, les blancs me font mal aux pieds.
Alice: Et quelle robe ? Celle-ci ?
Claudine : Non, j’ai mis ma robe blanche, elle est plus légère. Oh, je tombe de fatigue. Je vais dormir.
Alice : Au revoir, Claudine. Dormez bien.
a) V + SNOD
b) V + SPC lieu
c) V + SPOI
d) V + SA ATT
e) V+
f) V
g) V + SNOD + SPOI
h) V + SP + SP
2. Le verbe : caractéristiques
2.1 Caractéristiques sémantiques du verbe
Le verbe est le constituant essentiel du groupe du verbe ; sa fonction dans la phrase est celle de prédicat. Le
verbe indique un procès (action) ou un état. Mais il n'est pas la seule classe de mots (ou partie du discours) qui indique
une action ou un état : les noms peuvent indiquer les mêmes notions (nettoyage, nettoiement, action de nettoyer ; ivresse,
état d'une personne ivre), et les adjectifs peuvent indiquer les qualités correspondant à ces notions ( actif, qui agit ;
ivre, qui est en état d'ivresse). Le verbe se caractérise donc moins par son sens que par son rôle syntaxique de
constituant du groupe du verbe.
La désinence est la partie du verbe qui suit le radical. Les désinences, variables, sont des indices de
catégories. Elles caractérisent le mode, le temps et la personne sous lesquels se présente le verbe.
Un verbe a une conjugaison complète lorsqu’il peut s’employer à tous les modes, à tous les temps et à
toutes les personnes. On appelle verbes défectifs ceux qui ne s’emploient qu’à certains modes, ou à certaines
personnes de certains temps. Le verbe résulter ne s’emploie qu’à l’infinitif, au participe et à la 3 e personne (singulier et
pluriel) des temps du mode subjonctif et du mode indicatif.
2.2.2 Les formes verbales : temps simples, temps composés, auxiliaires, semi-auxiliaires
2.2.2.1 Temps simples et temps composés
Grammaire française I 5 Unité 6 : Le syntagme verbal el le verbe
Toute forme verbale, à n’importe quel mode, présente deux aspects au moins, auxquels on donne
communément le nom de forme simple et forme composée. Quelques-unes peuvent en présenter un troisième auquel on
donne le nom de forme surcomposée. Les formes simples sont celles dont les désinences (modales, temporelles,
personnelles) sont portées par le verbe lui-même. Marcher. Je marchais. Nous marcherons. Les formes composées sont
celles dont les désinences (modales, temporelles, personnelles) sont portées par l’un des auxiliaires être ou avoir , qui sert
à conjuguer le verbe. Je me suis ennuyé. Il se sera ennuyé. J’avais vu. Nous aurons vu. Les formes surcomposées ne se
rencontrent qu’à la voix active et dans le mode indicatif. On les forme en conjuguant le participe passé du verbe au
moyen de la forme composée de l’auxiliaire avoir. J’ai eu vu. J’ai eu marché. Il a eu donné.
2.2.2.2 Auxiliaires
On donne le nom de verbe auxiliaire aux formes verbales être et avoir lorsque, suivies d'un autre verbe
employé à un mode impersonnel, elles servent à conjuguer :
- Les formes composées et surcomposées du verbe : j’ai aimé, j'ai eu aimé, nous sommes sortis
- Le passif (pour les verbes transitifs directs) : je suis aimé.
À côté de ces deux auxiliaires, il existe des semi-auxiliaires qui permettent de construire des périphrases
verbales : Il va partir à Londres dans quelques jours. Le médecin vient d’opérer le malade.
Comportement des pronoms personnels conjoints : Dans la mesure où le groupe auxiliaire + verbe forme un
tout, les pronoms personnels conjoints, bien que dépendant syntaxiquement du second verbe, se placent à gauche
de l’ensemble : Je les ai vus hier et non entre les deux verbes : *J'ai les vus hier (mais Je veux les voir).
2.2.2.3 Semi-auxiliaires
La notion de périphrase suppose une forme verbale complexe, avec un semi-auxiliaire conjugué à un mode
personnel et une forme verbale non personnelle comme l’infinitif. L’infinitif porte l’information principale de la phrase. Il
n’est donc jamais pronominalisable : Je vais vous répondre *J’y vais. Ce trait permet d’opposer l’infinitif noyau de
périphrase, à l’infinitif OD : Je veux vous répondre Je le veux.
Périphrase temporelle : elle permet de situer le procès dans la chronologie. Elle se conjugue uniquement au
présent ou à l’imparfait.
Futur proche Aller + infinitif : Je vais acheter une voiture. Nous allons étudier les verbes.
Passé récent Venir de + infinitif : Je viens d’arriver. Vous venez de finir vos études.
Périphrase aspectuelle : elle envisage le procès dans l’un ou l’autre des différents moments de sa durée interne.
Aspect inchoatif (phase initiale d’entrée en action).
Elle se mit à pleurer. Dépêchez-vous ! La nuit commence à tomber.
Aspect duratif (le procès est vu sous l’angle de son déroulement).
J’étais en train de lire lorsqu’il est entré. Malgré le bruit, elle continue à travailler.
Ils ne cessent pas de rire. Que faire ? Ce bébé n’arrête pas de pleurer.
Aspect terminatif (le procès est vu sous l’angle de sa fin).
Je finissais de lire lorsqu’il est entré. Il a cessé de fumer il y a un mois.
Périphrase de modalité : elle précise le point de vue de l’énonciateur sur le contenu invoqué.
La probabilité. Devoir1 + infinitif : Tu dois être drôlement contente !
Alex n’est pas là ! C’est rare. Il doit être malade.
Il fait la pratique tous les jours. Il doit nager très bien !
L’éventualité. Pouvoir + infinitif :
2
Il pouvait être huit heures lorsqu’il est entré.
Il pouvait avoir vingt ans lorsque son père est mort.
Exercices
1. Dites si le verbe être est employé comme auxiliaire ou dans son sens plein.
1. Les décisions du gouvernement seront bientôt connues.
2. Ce procédé de fabrication est encore inconnu dans notre pays.
3. L'alun est utilisé dans la teinture des tissus.
4. Les propos qu'il a tenus sont inconsidérés.
5. Ces propos ont été considérés comme diffamatoires.
6. Les pouvoirs du dictateur étaient illimités.
7. La vitesse est limitée à 90 Km/h.
2. Dites si le verbe avoir est employé comme auxiliaire ou dans son sens plein.
1. Nous avons, depuis cette date, patiemment poursuivi nos recherches.
2. Plusieurs d'entre nous, au retour, avaient des vêtements déchirés.
1
Si on considère que “devoir” possède comme sens propre la valeur d’obligation, on ne l’analysera pas comme semi-auxiliaire dans les
tours du type Tu dois absolument lire ce livre. Dans ce cas, « lire ce livre » est une proposition subordonné substantive, objet direct de « dois »
2
Même remarque pour “pouvoir” dont on peut choisir de limiter le sens propre à la valeur d’aptitude (Je peux marcher de nouveau) , et celle
de permission (Tu peux prendre ce gâteau).
Grammaire française I 7 Unité 6 : Le syntagme verbal el le verbe
3. Complétez les phrases, selon le cas, par l'auxiliaire avoir ou l'auxiliaire être. Signalez le cas où les deux
auxiliaires vous semblent possibles. Les verbes sont au plus-que-parfait de l'indicatif :
1. Je n'_______ pas né pour faire un homme extraordinaire.
2. Les polissons de la ville _______devenus mes plus chers amis
3. Un vieil Espagnol, ancien prisonnier de guerre, et qui, lors de la paix, _______ resté dans le pays où il faisait un petit commerce de
grains, _______ venu de bonne heure au marché et _______ laissé sa charrette vide au bas de la Tour d'Issoudun
4. Rien pourtant n'_______ apparu, sauf une trace, une traînée banale de bête qui se perdait dans la campagne. Est-ce que la forêt
s'_______ endormie ? Est-ce que ses habitants _______ péri ?
5. Le lendemain, quand j'ouvris ma fenêtre comme la veille, les sauterelles _______ parties ; mais quelle ruine elles _______ laissée !
4. Indiquez le sens du semi-auxiliaire en italique : périphrase temporelle (passé récent, futur proche),
périphrase aspectuelle (inchoatif, duratif, terminatif), périphrase modale (probabilité, éventualité).
1. II se mit à courir se dirigeant vers sa demeure.
2. Brusquement, sur notre droite, une faille venait de s'ouvrir au niveau de la muraille.
3. Je pouvais être à cinquante pas de la Seine, j'entends encore le cri du batelier qui se noyait.
4. Comme ils rient en pensant : « Qui est-ce qui va encore bien venir à cette heure ? »
5. Ils viennent d'arriver de la campagne.
6. La salle était pleine; il pouvait y avoir 300 personnes.
7. La pluie a enfin cessé de tomber .
8. Une certaine nuit qu'il pleuvait à verse, j'allais m'endormir exténué de faim et de chagrin …
9. Nous sommes sur le point d'arriver à une conclusion.
10. Ils sont en train de finir leurs devoirs.
11. Le soleil est haut dans le ciel; il doit être environ midi.
6. Précisez si aller est un auxiliaire temporel, un verbe au sens plein ou une interjection.
1. Je vais tenter de faire d'abord la pêche aux perles.
2. Les minutes passaient, nous allions vite et pourtant les trois clochers étaient toujours au loin devant nous.
3. Bonjour, bonjour, le soleil va se lever sur Paris.
4. Vous irez au n° 79, c'est au troisième étage.
5. Tiens ! la pluie a cessé... Allons ! quelques mots suffiront pour retracer ma découverte essentielle.
6. Le chasseur va en traîneau jusqu'au bord de la glace solide.
Exercices
1. Dites si les verbes des phrases suivantes sont intransitifs ou transitifs directs ou indirects, en indiquant
s’il y a lieu les compléments d’objet.
1. Maman sourit de son cher sourire un peu fatigué qui dessine sur sa joue tant de petites rides.
2. Philippe alla devant, sur le chemin de la douane, portant les éléments pour la pêche d’après-midi.
3. Le soleil tombait à travers les feuillages, mettant sur la poussière des cercles jaunes qui tremblotaient .
4. Nous entrons , à droite, sur une vaste galerie où fonctionnaient quatre énormes machines.
5. L’institutrice n’a pas renoncé à lui enseigner le solfège.
6. Je lui tendis la boîte. Il prit une poignée de cacahuètes qu’il lança dans l’herbe.
7. Je goûterais bien une cacahuète.
8. Marie rêvera de cette soirée pendant longtemps.
9. Il a sauté la haie d’un seul bond.
10. Il a sauté à pieds joints par-dessus la haie.
11. Il répond des dettes de son associé.
12. Accepteriez -vous du pain ou du lait ?
2. Pour chaque phrase indiquez la construction du verbe (intransitif, transitif direct, transitif indirect)
1. Il a manqué la cible. / Je manque de farine.
2. Il a assisté à un concert de reggae. / L’infirmière assiste un malheureux vieillard.
3. Audrey réfléchit avant d’écrire. / Le métal poli réfléchit la lumière.
4. Cette voiture roule trop vite. / Roule le tapis, s’il te plaît.
5. Je me suis garée devant l’église. / Dans cette bousculade, je me suis garée des coups.
Grammaire française I 9 Unité 6 : Le syntagme verbal el le verbe
Exercices
1. Relevez les phrases avec des verbes attributifs.
1. Cet homme passe pour milliardaire.
2. Nous sommes passés pour vous voir.
3. La vitre semble fêlée.
4. Vous paraissez fatigués.
5. Une carriole apparaissait au loin.
6. Ces pommes de terre ont l’air gelées.
7. Il reste du café dans la cuisine.
8. Cela reste du café malgré tout.
9. Sophie demeure bien fluette.
10. Elles sont tombées malades.
11. L’étudiant deviendra professeur.
12. Rue Gringoire demeure mon professeur de piano.
13. Me Gringoire demeure mon professeur de piano.
2. Indiquez dans quelle phrase le verbe est utilisé comme verbe attributif.
1. Jacqueline est tombée de la balançoire. Stéphanie est tombée malade.
2. Ils vécurent heureux toute leur vie. Mon grand-père vécut à Lille pendant plusieurs années.
3. Je finirai ma rédaction demain. Ce garçon finira champion, s’il continue à s’entraîner ainsi.
4. Malgré tes excuses, je demeure mécontente. Patrice demeure maintenant à Saint-Malo.
5. Un journal bimensuel paraît deux fois par mois. Mon chien paraît malade.
6. À dix heures trente, vous resterez dans la cour de récréation. Ils sont restés muets d’effroi.
Certains de ces verbes peuvent avoir un emploi personnel dans des sens figurés. Les coups pleuvaient sur Pierre. Le
prédicateur a tonné contre les vices du siècle.
Verbe falloir : Il faut du temps. Il faut y aller. Il faut que j'aille.
Verbes sembler et paraître : Il me semble qu'il viendra. Il paraît utile de venir. Il me semble qu'il est utile de venir Il paraît qu'ils ont
battu le record de traversée de la Manche à la nage.
Verbe être (emploi littéraire dans le sens d’exister ou suivi d’une indication temporelle) Il est des belles fleures
dans le bois. Il est huit heures. Il est tard.
Verbe Faire (suivi d’une indication temporelle) : Il fait nuit, il fait chaud, il fait froid, il fait sombre, il fait beau. Il fait -10 oC
aujourd'hui.
Locutions il y a, il s'agit de, il est question de : Il y a beaucoup de monde aujourd’hui, Il s'agit de trouver la solution le plus vite
possible. Il s’agit de votre avenir. L'alarme antivol sonne! Il y a quelqu'un dans la maison.
Verbes accidentellement impersonnels : Ce sont les verbes qui existent aussi à la forme personnelle. Dans ce
cas, le pronom « il » est appelé sujet apparent ou grammatical puisqu’il se trouve à la place du véritable sujet de la
phrase qui est appelé donc sujet réel.
Verbes intransitifs : (dont la plupart sont des verbes de mouvement) : aller, arriver, courir, descendre, entrer,
monter, partir, passer, remonter, rentrer, repartir, retourner, revenir, sortir, tomber, venir, couler, marcher, sauter , etc.
Il m'est arrivé un accident. Il m'arrive de me tromper. Il arrive que Paul soit en retard.
Remarque : Il n’est pas possible d’extraposer n’importe quel substantif avec n’importe quel déterminant. Le
sujet extraposé est toujours actualisé de manière indéterminée (articles indéfinis ou partitifs, adjectifs
indéfinis ou numéraux). L’indétermination porte sur l’identité ou sur la qualité. Il passe des camions (Des
camions passent) Il est tombé beaucoup de pluie (Beaucoup de pluie est tombée).
Verbes rester et manquer : Il manque 100 euros à Michel. Il reste du poulet dans le frigo. Il reste quelques jours pour acheter les
billets de concert.
Verbe Valoir mieux : Il vaut mieux sortir. Il vaut mieux un autre livre. Il vaut mieux que vous sortiez. Il vaut mieux qu'on réfléchisse
bien avant de prendre une bonne décision.
Remarque : Les tournures personnelles correspondantes aux verbes rester, manquer, valoir mieux et arriver sont
possibles, mais nettement moins usuelles.
Verbe Suffire : Il suffit que vous écoutiez ce qu’il dit. Il suffit de le voir pour comprendre. Il suffit de donner votre adresse email.
Des adjectifs entrant dans des constructions impersonnelles : Il est important que vous assistiez à cette réunion. Il est
évident que personne n’a rien compris. Il est bon de se lever tôt. Il est souhaitable de ne pas le fâcher. Il est fâcheux qu’il soit venu. Il
est opportun de poser ce genre de questions. Il est étrange qu’il ne sache pas la vérité. Il est gênant de le voir ainsi. Il est nécessaire
d’apprendre ce sujet.
Verbes pronominaux à sens passif : Il se vend beaucoup de fleurs samedi. Il se forme des grumeaux dans la pâte. Il se produit
un tumulte dans la réunion politique.
Constructions passives extraposées : Il a été décidé que la réunion aura lieu dans les bureaux. Il a été proposé que les
professeurs s’occupent de l’organisation de la fête. Il est rappelé qu'il est recommandé d'analyser les résultats.
Exercices
1. Complétez les phrases avec : Il est, Il faut, Il y a, Il semble, Il s'agit de, Il fait, Il pleut, Il vaut mieux, Il arrive, Il reste.
Indiquez s’il s’agit d’une construction essentiellement ou accidentellement impersonnelle :
1. _________________________ ! Tu as ton parapluie ?
2. _________________________ beau ! J'ai envie d'aller me promener.
3. _________________________ quelqu'un dans la classe ?
4. _________________________ déjà 4 heures ! Je dois rentrer !
Grammaire française I 11 Unité 6 : Le syntagme verbal el le verbe
3. Réécrivez ces phrases de sorte que les verbes principaux soient impersonnels :
1. Se lever pendant un décollage est interdit.
2. Des chevaux sont passés par ici.
3. Une idée m’est venue.
4. Un lieu qui corresponde à tes rêves existe sûrement.
5. Des bruits bizarres courent.
6. Partir en vacances le 1er août est fortement déconseillé.
7. Faire attention suffit pour ne pas glisser.
I. Les verbes essentiellement pronominaux sont ceux qui ne s’emploient qu’à la forme pronominale
(s’absenter, s’en aller, s’évanouir, s’envoler, se cabrer, s’enfuir, se résigner, se souvenir, se dédire, se méfier, s’écrouler,
s’entraider, s’avérer, s’ensuivre, se suicider) ou qui, à la forme pronominale, ont un sens qui les différencie
radicalement du même verbe à la forme non pronominale (s’apercevoir, s’attaquer à, s’attendre à, s’agir de,
se douter de, s’échapper de, se plaindre de, se rendre, se sauver, se servir de ). Dans certains manuels, on appelle ces
verbes "irréfléchis" (ou subjectifs) du fait que, dans ce cas, le pronom réfléchi n'a pas de fonction
grammaticale précise et que l'action ne s'exerce pas (ne revient pas, ne se réfléchit pas) sur le sujet.
II. Les verbes accidentellement pronominaux sont ceux qui existent aussi à la forme non pronominale.
Grammaire française I 12 Unité 6 : Le syntagme verbal el le verbe
II. a. Les verbes pronominaux sont dits réfléchis quand l’être (ou chacun des êtres, au pluriel) dont il s’agit exerce
une action sur lui-même, c’est-à-dire que l’action faite par le sujet s'exerce (revient, se réfléchit) ou
retombe sur lui-même. Pour les distinguer, on peut ajouter moi-même, toi-même, lui-même, elle-même, nous-mêmes,
vous-mêmes, elles-mêmes, eux-mêmes. Ils présentent les propriétés suivantes :
1. admettre soit un complément d’objet direct ou indirect :
Il regarde Pierre. Il se regarde.
Il nuit à Pierre. Il lui nuit. Il se nuit.
2. avoir un complément qui comporte les mêmes traits que le sujet, l’un des traits étant nécessairement
Animé :
Sujet animé humain - Complément animé humain Jean regarde Pierre. Jean regarde Jean Jean se regarde.
Sujet animé non humain - Complément animé non humain Le singe gratte la guenon. Le singe gratte le singe Le singe
se gratte.
3. il doit y avoir identité entre le sujet et le complément.
Constructions pronominales proches du réfléchi : les constructions pronominales en se parties du corps
et les verbes réfléchis.
Les phrases avec une construction pronominale en « se parties du corps » comportent un verbe à
la forme pronominale suivi d’un complément de construction directe, désignant une partie du
corps : Pierre se coupe les ongles. Pierre se cogne le coude. Pierre se casse une dent. Marie se démêle les cheveux . Dans un
bon nombre de cas, on peut mettre ces phrases en relation avec des constructions comportant le verbe non
pronominal et le substantif prédéterminé par le possessif : Pierre coupe ses ongles. Marie démêle ses cheveux. Pourtant
les deux séries ne sont pas équivalentes : 1) la phrase non pronominale est ambiguë : Marie démêle ses
cheveux (ses cheveux ne réfère pas nécessairement à Marie) ; 2) le possessif s’emploie plus facilement
lorsqu’il s’agit d’une action volontaire : Pierre se nettoie les ongles ou Pierre nettoie ses ongles. Mais Pierre se coupe
le doigt plutôt que Pierre coupe son doigt.
II. b. Les verbes pronominaux sont réciproques lorsque l'action faite par plusieurs sujets s'exerce (revient, se
réfléchit) sur chacun d'eux (l’action est à la fois accomplie et reçue par chacun). Un verbe pronominal peut prendre un
sens réciproque :
1. à condition d’avoir un sujet pluriel ;
2. essentiellement avec un sujet de la classe animée, comme les réfléchis, mais aussi pour quelques verbes avec
un sujet de la classe inanimée Les deux murs se touchent. Le pronominal pluriel est souvent ambigu. L’ambiguïté
peut être levée par l’adjonction de l’un l’autre, mutuellement, réciproquement. Ils se regardent amoureusement. Jean et
Marie se tutoient. Ils s’aimaient d’un amour tendre.
II. c. Les verbes pronominaux neutres sont ceux qui existent sous les deux formes non pronominale et pronominale
et qui conservent un lien sémantique avec la forme non pronominale : Le gardien disperse les enfants. Les enfants se
dispersent.
Ces verbes appartiennent à quatre ensembles sémantiques :
les verbes qui indiquent une transformation : se refroidir, s’affaiblir, se glacer, se fissurer…
les verbes qui signifient réunion ou dispersion : s’agglomérer, s’agglutiner, s’amasser, s’amonceler, s’attrouper,
s’entasser, se grouper, se masser, se rassembler, se regrouper, se réunir, se tasser ; se disperser, se dissiper, s’éparpiller…
les verbes psychologiques : s’alarmer, s’attrister, se dégoûter, s’ennuyer, s’étonner, se fâcher, s’indigner, s’inquiéter, s’irriter, se
passionner, se préoccuper, se réjouir, se tourmenter…
les verbes qui indiquent un mouvement ou la cessation d’un mouvement : s’approcher, s’avancer, se dresser,
s’élever, s’éloigner, s’enfoncer, s’incliner, se pencher, se promener, se reculer, s’arrêter, s’immobiliser…
II. d. Les verbes pronominaux à sens passif indiquent que l’action est subie par le sujet. Ce livre se lit facilement. Le
projet se discutera demain. Si la maison se vend à un bon prix, on pourra s'offrir une belle croisière.
Grammaire française I 13 Unité 6 : Le syntagme verbal el le verbe
Le pronominal passif s'utilise volontiers pour désigner le virtuel, la loi, les préceptes, l'obligatoriété : Les
devoirs se font à la maison. Les dents se lavent 3 fois par jour. Le vin se boit froid. L'ordure se sort la nuit.
Le sujet de la phrase est toujours de la 3e personne et il appartient en général à la classe des inanimés. Mais
on peut trouver des phrases telles que : Les enfants, ça se lave. Un ami d’enfance se retrouve toujours avec plaisir.
Tableau récapitulatif :
I. Verbes essentiellement Ils se sont enfouis. Le pronom n’est pas
pronominaux Ils s’abstiennent. analysable, il est
Ils n’existent qu’à la forme Elles se sont suicidées. explétif, il n’a pas de
pronominale. On fait l’accord avec le sujet. fonction dans la phrase
II. Verbes a) V. réfléchis : il se lave Le pronom est
accidentellement b) V. réciproques : ils se battent. Ils sont toujours au analysable, il a une
pronominaux pluriel, on peut ajouter l’un l’autre ou mutuellement fonction dans la phrase.
Ils existent à la forme non c) V. neutres : il se promène. Ils existent à la forme non
pronominale pronominale avec le même sens.
On fait l’accord avec l’OD s’il est placé avant le verbe.
d) V. à sens passif : Le pronom n’est pas
Ce projet se discute. analysable, il est
La maison s’est vendue. explétif, il n’a pas de
On fait l’accord avec le sujet. fonction dans la phrase.
Exercices
1. Dites si les verbes suivants sont essentiellement ou accidentellement pronominaux. Ensuite utilisez-les
dans de courtes phrases.
S’endormir, s’élancer, s’obstiner, se débattre, s’excuser, s’évader, s’indigner, s’écrier, se méfier, se réfugier, se hâter, s’empresser, s’abattre,
s’écrouler.
2. Relevez et classez les verbes pronominaux selon qu’ils sont essentiellement ou accidentellement
pronominaux (réfléchi, réciproque, neutre, passif).
1. Alors, selon notre coutume, repassant ensemble notre conduite, l’un l’autre nous nous interrogions.
2. Comme tous les Méridionaux qui se respectent, Bélisaire et Baptiste aimaient passionnément la chasse.
3. Son pantalon usé ressemblait à du voile, étoffe avec laquelle se font les robes d’avocat.
4. Quand tout fut fini et que je me regardai dans une glace, j’avais changé d’identité.
5. Ils se sont gardés d’intervenir.
6. Vous vous êtes gênés sans le vouloir.
7. Ce médicament se prend dans un peu d’eau sucrée.
8. Elle se lave les cheveux et se coupe les ongles.
9. Ils se sont regardés en chiens de faïence.
10. Le sérum antitétanique s’administrait par voie buccale.
11. On courait, on se poursuivait, on se fuyait, on se croisait en courses brusques.
3. Relevez et classez les verbes pronominaux selon qu’ils sont essentiellement ou accidentellement
pronominaux (réfléchi, réciproque, neutre, passif). Analysez la fonction du pronom s’il y a lieu.
1. Les jours se suivent et ne se ressemblent pas.
2. Mme Floche s’apercevait et s’inquiétait de mon ennui.
3. Les vendanges se firent et s’achevèrent comme les précédentes, accompagnées des mêmes danses.
Grammaire française I 14 Unité 6 : Le syntagme verbal el le verbe
4. Remplacez les verbes à la voix passive par des verbes pronominaux de même sens, en conservant le
même temps.
1. Ce tableau fut vendu à plus d’un million.
2. Les chapeaux ne sont plus beaucoup portés.
3. Cette histoire est racontée au collège.
4. Ce film a été tourné en quelques semaines.
5. Ces places sont louées à des prix exorbitants.
6. Les travaux ont été terminés ce matin.
7. Ces appareils sont fabriqués dans des usines secrètes.
5. Les verbes suivants n’ont pas le même sens selon qu’ils sont ou non pronominaux : Mettez les deux
sens en évidence en employant chaque verbe dans deux phrases.
(se) servir, (se) douter, (s’) apercevoir, (s’) agir
6. Employez chaque verbe dans deux phrases où il aura tantôt un sens réfléchi, tantôt un sens réciproque.
Se regarder, se jeter, se plaire, s’écouter
Cas particuliers
a) Accord en personne
- Le verbe ne se conjugue à la première et deuxième personne du singulier et du pluriel qu'en présence des pronoms
personnels correspondants : Vous la connaissez sans doute.
Des règles de préséance s'appliquent lorsque plusieurs personnes sujet sont en présence pour un même verbe :
- La première personne prévaut sur les deux autres et impose l'accord du verbe à la première personne du pluriel :
Pierre et moi (nous) passerons le prendre.
- La deuxième personne prévaut sur la troisième et impose l’accord à la deuxième personne du pluriel : Pierre et toi
(vous) passerez me prendre.
Le verbe se conjugue à la troisième personne du singulier et du pluriel dans tous les autres cas. L'accord en
nombre intervient : Qui veut voyager loin ménage sa monture. Les voyages forment la jeunesse.
Grammaire française I 15 Unité 6 : Le syntagme verbal el le verbe
Quelques difficultés
Le pronom est déterminé par un adverbe de quantité ou un nom à sens collectif (beaucoup d’entre nous,
la majorité d’entre nous). Les deux accords sont possibles, aussi bien l'accord à la troisième personne du pluriel,
s'appuyant sur la tête du groupe nominal que l'accord en personne selon le rang du pronom complément.
Beaucoup d’entre nous ont été satisfaits.
Beaucoup d’entre nous avons été satisfaits.
Le pronom relatif qui possède comme antécédent un pronom personnel (toi qui). Qui sert normalement de relais
et impose l'accord avec son antécédent : Vous qui savez… C’est moi qui ai tout fait !
b) Accord en nombre
La règle d’accord peut être formulée très simplement : à sujet unique (ou considéré comme tel), verbe au
singulier ; à sujets multiples, verbe au pluriel.
C'est-à-dire que, dans les cas litigieux, c'est essentiellement l'interprétation du groupe nominal sujet qui
commande l'accord en nombre.
Le verbe se conjugue régulièrement au singulier
◊ Avec un seul sujet : Le chat est un animal domestique.
◊ Lorsque les sujets renvoient en fait à une même réalité (ils sont coréférentiels) : Un cri, un sanglot me fait tressaillir.
◊ Avec le pronom on même lorsque celui-ci est à prendre dans un sens pluriel (il équivaut alors soit à ils , soit à nous
dans le français oral) : Pierre et moi, on ira se promener s'il fait beau.
Le verbe se conjugue au pluriel
◊ Avec un sujet au pluriel : Les chats sont des animaux paisibles.
◊ Avec plusieurs sujets, coordonnés ou juxtaposés : Pierre et sa sœur viendront ce soir.
◊ Lorsque le nom au pluriel est déterminé par les adverbes de quantité beaucoup, peu, combien, trop ou par le collectif
la plupart l'accord se fait par le sens : La plupart de gens/ beaucoup de gens ont été étonnés.
Employés seuls, ces outils continuent d'entraîner un accord au pluriel : Beaucoup croient encore à l'astrologie.
Les deux accords se rencontrent
◊ En cas de coordination avec ni, ou, ou avec comme, ainsi que , etc. On considère ordinairement que si la
coordination est disjonctive (un seul choix possible, les termes étant exclusifs l’un de l’autre) ou si le sens comparatif
est maintenu, le verbe s'accorde au singulier :
Le préfet ou son représentant assistera à la cérémonie.
La mer, comme la montagne, attire de nombreux vacanciers.
Lorsqu'au contraire c'est l'idée de simple ajout, d'addition qui prime, le verbe se conjugue au pluriel :
Ni son courage ni son mérite ne sont passés inaperçus.
Le chat comme le chien sont des mammifères.
◊ Lorsque le sujet est constitué d'un nom déterminé par un autre nom de sens collectif (une foule d'étudiants), si l'accent
est mis sur le nom collectif, l'idée de globalité l'emporte alors et le verbe s'accorde au singulier :
Une foule de manifestants défilait en silence.
Lorsque c'est l'idée de pluralité qui prime, le verbe se conjugue au pluriel :
Une foule d'étudiants se sont rendus à l’appel des organisateurs.
◊ Avec plus d'un , l'accord se fait traditionnellement au singulier : Plus d'un aura apprécié .
Mais le pluriel se rencontre assez souvent : Plus d'un auront apprécié
◊ Avec les expressions l'un(e) et l'autre , les deux accords sont possibles, le pluriel étant cependant plus fréquent : L'un
et l'autre se sont donné beaucoup de peine.
◊ Avec le présentatif c'est , la tendance au figement peut être notée, la locution reste au singulier même lorsqu'elle
introduit un nom ou un pronom pluriel : C'est eux que je préfère.
Grammaire française I 16 Unité 6 : Le syntagme verbal el le verbe
Cependant dans l'usage soutenu, le pluriel du présentatif est fréquent : Ce sont de vrais amis.
Avec les pronoms personnels nous et vous , l'invariabilité du présentatif est obligatoire : C'est nous !
Le participe passé des verbes pronominaux s’accorde avec l’objet direct placé avant :
- avec les verbes pronominaux réfléchis, réciproques, neutres (le pronom se a la fonction d’objet direct) : Les
enfants se sont habillés. Elle s’est parfumée. Elles se sont cachées. Les pénitences qu’ils se sont imposées. Les deux amis se sont
embrassés. Ils se sont combattus. Ils se sont regardés en chiens de faïence. La foule s’est dispersée tranquillement. Ils se sont
approchés lentement.
- quand le participe est suivi d’un infinitif et que son OD est coréférent avec l’agent de l’infinitif, on
accorde le participe. Autrement dit, si le pronom OD qui précède représente l’auteur (ou les auteurs) de l’action
marquée par l’infinitif, on accorde le participe avec lui. : Elle s’est sentie mourir. (Elle a senti qu’elle mourait).
- quand le participe passé est suivi d’un attribut de l’objet direct : Cossette s’était toujours crue laide.
Le participe passé des verbes pronominaux ne s’accorde pas :
- avec les verbes pronominaux réfléchis, réciproques quand l’objet direct est placé après : Ils se sont lavé les
mains. Elle s’est maquillé les yeux. Elles se sont fait des compliments sur leurs robes.
- avec les verbes transitifs indirects : Les deux hommes ne se sont pas souri. Les générations qui se sont succédé. Ces deux
sœurs se sont toujours ressemblé. Ils se sont plu l’un l’autre. Se nuire, se parler, se déplaire, se mentir, se sourire.
- quand le participe est suivi d’un infinitif et que son OD n’est pas coréférent avec l’agent de l’infinitif.
Autrement dit, si l’infinitif admet après lui un complément d’agent introduit par la préposition par, le participe reste
invariable. Elle s’est senti piquer par un moustique. (Elle a senti qu’un moustique la piquait)
- Le participe reste invariable avec le verbe se rendre compte. Elle s’est rendu compte qu’elle s’était trompée.
Exercices
L’accord du verbe
1. Accordez le verbe dans les phrases suivantes
1. En France, l'enfant d'immigrant ou l'enfant de Français de souche (avoir – au présent) _________________ les mêmes droits
2. L'adulte, comme l'enfant, (avoir - au présent) _________________ besoin de suffisamment de sommeil.
3. L'ambition ou l’intérêt (être -au présent) _________________ des mobiles puissants.
4. L'une ou l'autre de ces propositions (pouvoir être soumis – au futur) _________________ au vote.
5. La Cour de cassation tout comme la Cour d'appel (confirmer – au passé composé) _________________ ce jugement.
6. Le président du bureau, ou le secrétaire général (pouvoir – au présent) _________________ signer ce document.
7. Ni vous ni moi (ne pas vouloir – au présent) _________________ son licenciement.
8. Fumer et boire (être - au présent) _________________ ses principaux vices.
9. Un groupe de participants (entreprendre - au passé composé) _________________ une démarche auprès de la direction du congrès.
10. La totalité des fonds récoltés (être consacré - au futur) _________________ à la construction de cette clinique.
11. Beaucoup de spectateurs (être déçu – au passé composé) _________________ par cette version du Cid.
12. C’est toi qui (être concerné – au présent) _________________ pas moi.
13. Il y a trop de journalistes qui (confondre –au présent) _________________ opinion et information.
14. La moitié des voix (aller – au passé composé) _________________ à ce candidat
15. Ce (être - présent) _________________ eux qui feront la décision.
16. Ce dont nous parlons (être – au présent) _________________ très important.
17. C’est moi qui (avoir – au futur) _________________ le dernier mot.
18. C’est lui qui (pouvoir - à l'imparfait) _________________ intervenir avec le plus de succès.
19. Plus d'une (souhaiter - au conditionnel) _________________ assumer de telles responsabilités.
20. Les difficultés que (soulever – au présent) _________________ ce projet sont considérables.
L’accord du participe
2. Mettez les verbes entre parenthèses au passé composé et justifiez l’accord ou l’absence d’accord.
Grammaire française I 18 Unité 6 : Le syntagme verbal el le verbe
1. Pour aller à l’île de Ré, elle (passer) ________________ par le Poitou : les églises romanes y sont de pures merveilles d’architecture.
Les quinze jours qu’elle y (passer) ________________ ne lui ont pas semblé trop longs.
2. Je regrette, je ne peux pas te prêter ma voiture ; je la (passer) ________________ à Myriam ce matin.
3. Ça y est, ils ont fini par décrocher leur bac ! Ils y (parvenir) ________________, mais non sans mal.
4. Ils (monter) ________________ au cinquième étage sans être essoufflés ! Normal, c’est moi qui (monter) ________________ leurs
bagages. Et crois-moi, c’était pas de la plume !
5. En descendant du trottoir, elle (tomber) ________________ et (se casser) ________________ une jambe.
6. La mariée (survenir) ________________ juste quand le curé allait repartir. Attend ! Encore plus incroyable ! Elle (se présenter)
________________ toute vêtue de noir.
7. Lors de la privatisation de la Banque de Suez, les actions (se vendre) ________________ comme des petits pains.
8. Nue devant un feu de cheminée, Pauline Borghèse (se faire) ________________ immortaliser par le sculpteur Canova.
9. Pour nous retrouver sans difficulté, nous (convenir) ________________ d’une heure et d’un lieu précis.
10. En le voyant le crâne complètement rasé, elle (demeurer) ________________ bouche bée.
11. Pendant le mois d’août, nous (demeurer) ________________ chez les parents d’un ami.
3. Mettez les verbes entre parenthèses au passé composé et justifiez l’accord ou l’absence d’accord.
1. L'ouverture de Don Giovanni de Mozart (être composé) _________________ en quelques heures.
2. (Voir) _________________ la température qu’il a (faire) _________________, elles ne sont plus (sortir) _________________.
3. Les nombreux témoignages de sympathie que nous (recevoir) _________________ nous (réconforter) _________________
4. Ces danseuses qu'on (faire) _________________ venir d'Espagne étaient remarquables.
5. J'ai eu beau insister pour qu'ils acceptent des pourboires, ils (ne pas en vouloir) _________________
6. Nous pensions que cette surprise allait l'amuser mais Cloé (le prendre mal) _________________
7. Les arbres que je (voir) _________________ abattre étaient plus que centenaires.
8. Nous adressons, ci-(joindre) _________________, les lettres que nous avons (recevoir) _________________.
9. Veuillez trouver, ci- (joindre) _________________, copie de notre correspondance.
10. Regarde dans quel état sont les chaises de jardin que nous (repeindre) _________________
11. Quelles conclusions (résulter) il _________________ de cette entrevue ?
12. Ces révolutionnaires, que nous (voir) _________________ combattre la dictature et l'inégalité, sont aujourd'hui contestés.
13. Les orages qu'il (faire) _________________ cet été ont détruit tous les mimosas.
14. Ci- (inclure) _________________ les photocopies (annoncer) _________________.
15. Les bêtises qu'il (faire) _________________, il a dû les payer très cher.
16. Sa cigarette, elle l'a (laisser) _________________ s'éteindre puis elle (sortir) _________________ se promener.
17. Les neuf symphonies de Beethoven que je (entendre) _________________ jouer au Théâtre des Champs-Elysées, ont été
admirablement dirigées.
3. Le système verbal
Un système est un ensemble qui possède une structure et qui constitue un tout organique. La notion de
système implique des relations entre ses constituants.
Dans le système des temps verbaux, ce qui explique la coexistence des différents temps est que
chacun est nécessaire et qu’ils ont une fonction propre que les autres temps ne peuvent pas remplir . En
effet, une forme verbale ne disparaît que si sa fonction n’est plus nécessaire ou si une autre forme la remplit mieux.
Certes, les formes verbales peuvent avoir des emplois "partagés", pourtant elles doivent avoir au moins une valeur qui
les distingue des autres.
Dans les tableaux de conjugaison, les formes sont hiérarchisées selon trois niveaux : les «modes » (infinitif,
participe, gérondif, impératif, subjonctif et indicatif) ; à l’intérieur des modes, les « temps » ; et pour certains modes,
les temps sont divisés en personnes : il y a donc des modes personnels (ceux dont les formes verbales comportent
une marque de personne : impératif, subjonctif et indicatif) et des modes non personnels (ceux dont les temps ne
comportent pas de marque de personne : infinitif, participe et gérondif).
À l’intérieur de chaque mode, les temps se répartissent également entre formes simples et formes
composées ; il existe un parallélisme rigoureux entre les deux ; à chaque forme simple correspond une forme
composée dont l’auxiliaire est au même temps que la forme simple.
"réel" ou de "la réalité", car la "chose" actualisée peut être réelle (il pleut, il a plu) ou incertaine (il pleuvra, je crois qu'il viendra).
Les temps du mode indicatif permettent de situer, de « poser » un procès à une époque donnée.
Parallèlement, on affirme que le fait exprimé au subjonctif n’existe encore que dans la pensée, il est
voulu, désiré, souhaité mais on ne se prononce pas sur sa réalité actuelle ou future. Néanmoins, Wagner et
Pinchon considèrent qu'il est inexact de définir le subjonctif comme le mode de la non-réalisation par opposition à
l'indicatif, puisque le subjonctif peut évoquer un fait réel (Je suis heureux qu'il soit venu. Il admire qu'elle soit honnête. Elle s’indigne
que Paul revienne), tandis que l'indicatif n'exprime pas toujours un fait réel (Je crois qu'il viendra. Elle se doute que Paul est parti. Elle
imagine que Paul reviendra. Je parie que tu as tort). Avec le subjonctif le procès est présenté comme l'objet d'un
jugement, d'un sentiment, d'une volonté, d'un doute du JE énonciateur.
En effet, ce n’est pas la réalité du fait ou sa virtualité qui déterminent le choix du mode indicatif ou subjonctif.
S’il existe bien une opposition entre « monde de la réalité » et « monde des possibles », ce n’est pas dans le fait lui-
même qu’il faut la chercher, mais dans la façon dont il est posé dans le regard du locuteur.
Dire Il promet qu’il sera sage, c’est prendre parti pour la franchise de la promesse et exprimer sa croyance en la
nécessité de sa réalisation. Une promesse est faite pour être tenue et son contenu ne peut qu’avoir le statut d’un fait
réel. Mais si on dit Elle se plaint de ce que tu ne lui écrives pas, on refuse de se prononcer sur le fait que tu écris ou tu n’écris pas :
les deux possibilités restent ouvertes, c’est son problème à « elle », ce n’est pas le nôtre. Le locuteur opère ainsi une
sélection des informations : à l’indicatif, celles qu’il assume, au subjonctif, celles qu’il n’assume pas.
Autrement dit, ce qui oppose les deux modes, ce n’est donc pas que l'indicatif décrirait des faits réels, alors que
le subjonctif renverrait à des faits pensés : dans les deux cas, on envisage le fait. Mais l’indicatif le pose comme
probable ou certain, tandis que le subjonctif le pose comme également possible et impossible : avec le
subjonctif, les deux plateaux de la balance sont égaux, tandis que l’indicatif témoigne d’un choix en
faveur de la réalisation du procès.
Ainsi, dire Je pense que Paul est parti c’est s’engager personnellement, montrer que l'on se penche pour l'idée que
Paul est parti ; ce qui se passe réellement n'a aucune importance, et le départ de Paul n'a pas été constaté, mais je pense
que exhibe une hypothèse positive : la phrase signifie que, selon moi, le départ de Paul n’est pas également possible et
impossible, mais probable.
2. Pour les quatre verbes être, avoir, vouloir et savoir, il s'agit des mêmes formes qu'au présent du subjonctif
(pour savoir, c'est le radical du subjonctif mais non les désinences aux deux personnes du pluriel), avec toujours la
différence orthographique du -s pour la deuxième personne du singulier pour aie, veuille, sache
Sois gentil. Soyez à l'heure. Soyons patients !
Le sens des modes
Grammaire française I 21 Unité 6 : Le syntagme verbal 81
el le verbe
N'aie pas peur. Ayez l'amabilité de frapper avant d'entrer. Ayons l'air de ne pas être au courant.
Sache que je n'attends rien de toi. Sachez vous tenir. Sachons rester discrets.
Ne m'en veuille pas. Veuillez patienter. Ne m'en voulez pas.
Les verbes courants pouvoir et devoir n'ont pas d'impératif, ainsi que des verbes plus rares, le plus souvent
défectifs (c'est-à-dire dont certaines formes manquent, à telles personnes et/ou à tel temps) : gésir, choir, bruire...
L'impératif ne connaît que trois personnes : la deuxième du singulier et du pluriel, et la première du
pluriel si celui qui parle s'inclut dans ce qu'il faut faire : Armons-nous et partez !
Il suppose normalement que le sujet du verbe soit humain, puisqu'un « dire de faire » ne peut s'adresser qu'à
des personnes (ou à des animaux personnifiés) : ?? Germe ! dit-il à la pomme de terre.
Mais les figures sont toujours possibles : Démarre ! Mais démarre donc ! dit-il à sa voiture. « Ô temps, suspends ton vol ! »
Pour les troisièmes personnes, l'ordre, le conseil, la suggestion... se marquent à l'aide de que suivi du
subjonctif : Ève est malheureuse avec Max ? Eh bien, qu'elle le quitte ! Qu'il s'en aille ! Qu'ils se séparent !
Ce type de commandement suppose une relation indirecte entre celui qui le donne (je) et celui à qui il s'adresse
(il) puisqu'il passe par un intermédiaire (tu) : l'ordre, dont la réalisation est évidemment subordonnée à la bonne volonté
de la personne commandée, l'est ici d'autant plus que sa transmission est médiatisée : je dit à tu que il n'a qu'à faire cela
(il ne le saura que si tu le lui transmet). Le subjonctif marque donc l'absence totale de contrôle, de la part de
celui qui parle, sur l'obéissance à l'ordre qu'il donne.
On peut expliquer de même que ce soient les verbes être, avoir, vouloir et savoir qui aient le paradigme
du subjonctif et non celui de l'indicatif. Ainsi, je peux demander à un élève d'apprendre sa leçon, mais il m'est plus
difficile de lui ordonner de la savoir car il s'agit alors d'un processus interne auquel je n'ai pas accès (et que d'ailleurs
l'interlocuteur ne contrôle pas nécessairement lui-même).
Même chose pour vouloir : quand je dis à quelqu'un Prends ton manteau, je cherche à obtenir qu'il veuille
prendre son manteau (d'où, la plupart du temps, des stratégies de persuasion ou de justification : Il fait froid, tu vas prendre
mal, etc.) de façon que, en conséquence, il le prenne effectivement ; mais l'exercice de la volonté lui-même est propre à
la personne et dépend de son caractère, de son tempérament, de sa nature ; on ne peut prétendre le commander de
l'extérieur :
* Veux un gâteau ! * Veuillez un gâteau !
Les formes à l'indicatif ne sont possibles que pour le sens particulier de vouloir dans en vouloir à quelqu'un, et
encore l'impératif n'est possible qu'à la forme négative :
?? Veux-en à ton père ! N'en veux pas à ton père !
L'impossibilité pour les verbes courants devoir et pouvoir d'être mis à l'impératif viendrait alors de ce que (selon la
langue) on ne peut intervenir sur le sentiment de l'autre de ce qu'il doit faire ni sur sa capacité à le faire :
* Dois te marier avec Ève ! * Peux finir ce travail !
* Doive te marier avec Ève ! * Puisse finir ce travail !
3
Sensine, 1977 : 53 ; Blois et Bar, 1968 : 214 ; Dubois, 1961 : 111 et d’autres
4
Wagner et Pinchon, 1962 : p. 294 ; Charaudeau, 1992 : p. 463 ; Tomassone, 1996 : p. 289
Grammaire française I 22 Unité 6 : Le syntagme verbal el le verbe
conditionnel a une valeur temporelle (la postériorité dans le passé) et des valeurs modales (l’atténuation, l’adhésion
limitée du locuteur à l’énoncé, etc.)
3.1.4 L’infinitif
L’infinitif est un mode non personnel. Le mode non personnel, comme son nom l’indique, ne porte aucune
marque de personne : il ne se conjugue pas. Il ne donne aucune indication par lui-même sur la temporalité. Il a deux
formes : une forme simple (comprendre) et une forme composée (avoir compris).
L’infinitif présent5 exprime une action non accomplie, en cours de réalisation. Elle peut être simultanée ou
postérieure à l'action de la principale :
Je pense comprendre ce que tu veux dire.
Cet été, Catherine a travaillé pour payer ses études.
L’infinitif passé exprime l’accompli (par rapport au verbe de la principale ou à une limite temporelle, située
dans le futur et généralement signalée par un indicateur de temps) :
Je pense avoir compris ce que tu veux dire.
Je suis content de t’avoir vu (hier).
Catherine est sûre d’être rentrée chez elle avant midi.
5
Les dénominations traditionnelles d’infinitif présent ( aimer) et d’infinitif passé (avoir aimé) laissent penser que l’opposition de ces deux
formes se situe sur le plan temporel. Il n’en est rien puisque l’infinitif peut s’employer indifféremment dans tous les contextes
temporels : Il fallait lire (avoir lu). Il faut lire (avoir lu). Il faudra lire (avoir lu). Aussi l’opposition entre forme simple et forme composée
de l’infinitif relève-t-elle en fait d’une différence d’aspect : la forme simple indique l’aspect non accompli, le procès envisagé dans son
déroulement ; l’aspect accompli est propre à la forme composée.
Grammaire française I 23 Unité 6 : Le syntagme verbal el le verbe
3.1.5 Le participe
Comme l’infinitif et le gérondif, le participe est un des modes non personnels du verbe (il ne varie pas en
personne, ni même vraiment en temps, puisqu'il est inapte à situer à lui seul le procès dans la chronologie, mais tire du
contexte sa coloration temporelle). Le participe présent se forme sur le radical du présent à la première personne
du pluriel + la terminaison -ant. Le participe présent est invariable.
Les jeunes filles participant à la course se ressemblent.
Sachant qu’il allait pleuvoir, j’ai pris le parapluie.
Le participe passé est la forme que prend le verbe dans la conjugaison des temps composés.
Lorsqu'un participe est employé dans un groupe nominal en fonction d’expansion du nom, il joue un rôle
analogue à celui d'une proposition subordonnée complément de nom (proposition relative)
J’ai admiré l'inscription [gravée au-dessus du portail] (= que l’on avait gravée au-dessus du portail)
Regardez le tente [figurant au verso] (=qui figure au verso)
3.1.6 Le gérondif
Comme l’infinitif et le participe, le gérondif est un des modes non personnels et non temporels du verbe :
il ne connaît en effet dans sa morphologie aucune variation en personne, ne possède pas d’opposition temporelle et est
inapte à dater le procès dans la chronologie.
Tandis que l’infinitif peut être considéré comme la forme nominale du verbe et le participe comme sa forme
adjective, on rapprochera le gérondif de l’adverbe, dont il partage en effet la fonction de complément circonstanciel :
C’est en travaillant que tu réussiras.
Le gérondif se forme régulièrement à partir du participe présent précédé du mot en, parfois renforcé
par l’adverbe tout, qui insiste alors sur la simultanéité du procès :
Il travaille tout en écoutant de la musique.
En tant que forme verbale, le gérondif possède les principales propriétés syntaxiques du verbe. Il peut se
faire compléter par les compléments du verbe (complément d’objet, complément d’agent)
Je l’ai rencontré [en traversant la rue.] (la rue= OD de « traverser »)
De même, comme tous les verbes, il recourt à la négation verbale ne… pas/ plus/ jamais…
En ne t’écoutant pas, il a commis une grave erreur.
Le gérondif prend dans la phrase la fonction syntaxique de complément circonstanciel :
Grammaire française I 24 Unité 6 : Le syntagme verbal el le verbe
Le Mode
1. Mettez les verbes à la forme correcte. Dans certains cas, deux choix sont possibles : indicatif ou
subjonctif.
1. Je me demande si (avoir bien compris le message)
2. Je ne suis pas sûr que (accepter cette invitation)
3. Ça m'étonnerait que (avoir l'intention de venir)
4. Nous avons intérêt à ce que (ne pas savoir la vérité)
5. Il serait dommage que (ne pas réussir à cet examen)
6. Ne croyez-vous pas que (être impossible à réaliser) ?
7. J'admettrais à la rigueur que (ne pas me dire toute la vérité)
8. Croyez-vous que (être bien conscient de l'enjeu) ?
9. Il serait bien que (pouvoir s'entraîner avant)
3. Indiquez à quelle modalité énonciative correspondent les infinitifs (modalité déclarative, interrogative,
exclamative ou injonctive)
1. Faire fondre du beurre dans un petit plat rond.
2. Grenouilles aussitôt de sauter dans les ondes.
3. Avoir une maison à soi, tout entière en briques vernies !
4. Et filles et garçons de courir…
5. Que dire qui puisse ne pas réveiller sa douleur ?
6. Et l’entêté, malgré les protestations, de continuer son discours.
7. Ah ! entendre, autour de votre maison, le bruit d’un pigeon qui vole !
8. Ne pas dépasser la dose prescrite.
9. M’avoir joué ce mauvais tour, après ce que j’ai fait pour lui !
4. Analysez les infinitifs et dites s’il s’agit d’un infinitif noyau d’une structure autonome, noyau d’une
proposition subordonnée ou noyau d’une périphrase (temporelle, aspectuelle ou modale).
1. Il va pleuvoir demain.
2. Je vois le métro arriver.
3. Quand nous nous sommes quittés hier, il pouvait être environ six heures.
4. Avant de sortir, ferme le gaz.
Grammaire française I 25 Unité 6 : Le syntagme verbal el le verbe
5. Remplacez les participes par des propositions relatives ou circonstancielles (de cause, de temps, etc.)
1. Il fallait s’engager sur ce tronc d’arbre servant de pont.
2. Ayant trouvé la région agréable, mes parents y ont acheté une maison.
3. Les candidats ayant une note de français inférieur à 6 seront éliminés.
4. Tous les arguments de l’accusé étant admis, il lui resterait encore à prouver qu’il n’avait aucun autre moyen de défense.
5. Le cycliste, venant de la droite, avait la priorité.
6. Aussitôt installé dans le wagon, mon voisin se mit à déballer des victuailles.
7. Prenant ce chemin, vous arriverez plus vite.
3.2 Les Temps verbaux du Mode Indicatif : Valeurs temporelles, aspectuelles et modales
Époque (valeur temporelle)
On distingue trois époques : le présent, le passé et le futur. Ces trois époques sont définies en fonction du
moment de l’énonciation et du moment de l’événement par rapport à celui de l’énonciation.
Il pleut (époque présente)
Il pleuvait, il a plu, il avait plu… (Époque passée)
Il pleuvra (époque future)
Aspect accompli/inaccompli
- On a un aspect inaccompli lorsque la qualité ou l'action objets de la prédication se réalisent dans la période
concernée par l'énonciation. Il écoute la radio. Il avait une belle maison.
- L'aspect est accompli si l'action ou la qualité sont antérieures à la période dont on parle, mais qu'on veut
signaler leur trace, leur résultat, dans cette période. Hier, j’ai fait le gâteau avec les ingrédients que j’avais acheté la veille. Dans deux
ans, j’aurai déjà fini mes études.
Nous proposons de les remplacer par une présentation qui tienne compte des principales
nuances entres les temps verbaux :
Époque
Aspect Présente Passée Future
Inaccompli Présent Imparfait Passé Simple Passé Futur Conditionnel
(imperfectif) (perfectif) Composé II Simple Présent
(perfectif)
Accompli Passé Plus-que- Passé Passé Futur Conditionnel
Composé I parfait Antérieur surcomposé Antérieur Passé
Exercices
1. Sensibilisation aux différents modes et temps verbaux (temps simples et temps composés).
Relevez dans les textes suivants les différents temps verbaux et classez-les d’après leur mode.
Quelles sont les formes qui résultent plus faciles à repérer et lesquelles présentent plus de difficultés ?
Une même forme peut-elle avoir des emplois différents ? Lesquels ?
Des formes différentes peuvent-elles avoir les mêmes emplois ? Donnez des exemples tirés des textes.
Texte 1 : Il y avait deux autres personnes dans le compartiment, qui dormaient la bouche ouverte, un homme et une femme, tandis qu’au
plafond, dans le globe, la petite ampoule bleue veillait ; vous vous êtes levé, vous avez ouvert la porte, vous êtes allé dans le corridor pour fumer
une cigarette italienne. Tout était noir dans la campagne depuis Tournus ; les fenêtres du wagon projetaient sur le talus des rectangles de lumière
où glissaient les herbes. Vous aviez rêvé de Cécile, mais non point agréablement ; c’était son visage de méfiance et de reproche qui était revenu
dans votre sommeil pour vous tourmenter, le visage qu’elle avait eu lors de vos adieux sur le quai de la Stazione Termini.
Passe la gare de Varennes-le-Grand. Dans le corridor vous apercevez le dos du garçon en veste blanche et en casquette. Au-delà de la
fenêtre qui recommence à se brouiller de pluie, des écoliers s’échappent d’une école. (Michel Butor, La Modification)
Grammaire française I 27 Unité 6 : Le syntagme verbal el le verbe
Texte 2 : Le 23 septembre 1932, le roi Abdul Aziz Ibn Saoud proclama la naissance d’un Royaume unifié dans la péninsule arabique. Il l’appela
le Royaume Saoudite. Ce fut le point culminant d’une entreprise qui avait débuté en 1902, quand il était parvenu à rétablir la règle de la Maison Al
Saoud dans Riyadh, la capitale.
La découverte d’une des plus grandes réserves de pétrole dans les provinces orientales du royaume en 1938 a permis d’assurer le
développement du pays à un rythme jamais atteint précédemment. Au cours des deux dernières décennies, en particulier, l’Arabie Saoudite est
devenue une des puissances économiques les plus prospères et les plus dynamiques au monde. Les infrastructures matérielles de la protection
sociale sont désormais comparables à ce qui se fait de mieux. Les Saoudiens sont toujours restés cependant loyaux et fidèles à leurs valeurs
traditionnelles et à leur foi dans l’Islam. Ils ont progressé au-delà de tout ce qu’on pouvait imaginer mais ils ont su conserver leur identité. (Le
Monde, le 26 septembre 1992)
Texte 3 : Jusqu’à ce jour je ne connaissais pas le feu. Le vrai feu, le feu de plein air. Je n’avais jamais vu que des feus apprivoisés, des feus
captifs dans un fourneau, des feux obéissants, qui naissent d’une pauvre allumette, et auxquels on ne permet pas toutes les flammes. On les
mesure, on les ressuscite et, pour tout dire, on les avilit. Ils sont uniquement utiles. Et si l’on pouvait s’en passer, pour chauffer et cuire, on n’en
verrait plus chez les hommes. Mais là, en plein vent, au milieu des roseaux et des saules, notre feu fut vraiment le feu, le feu des camps primitifs.
Ces feux-là ne s’allument pas facilement.
2. Observez les phrases suivantes. Y a-t-il concordance entre époque chronologique et temps verbal ?
Justifiez.
1. Je regarde la plaine qui s’étend à mes pieds.
2. Il m’a promis qu’il viendrait aujourd’hui.
3. Je désirerais vous parler.
4. On sonne à la porte, ce sera le plombier
5. Nous donnerons un bal.
c. L’expression de l'habitude
Il sort le jeudi.
Je me lève tous les matins à 7 heures.
Exercices
1. Précisez les valeurs temporelles, aspectuelles et modales du présent de l’indicatif dans les phrases
suivantes :
1. Le gigot est sur le feu, il cuit.
2. La chute des corps est due à l’attraction terrestre.
3. Je me lève tous les jours à sept heures.
4. Pierre est grand et fort.
5. Le concierge revient tout de suite.
6. Je vous attends demain.
7. Si tu n’étudies pas, tu ne réussiras pas.
8. Tu ne me parles pas comme ça !
9. Pierre qui roule n’amasse pas mousse.
10. L’homme se jeta sur Pierre. Brusquement, celui-ci se relève et lui porte au menton un coup terrible.
2. Même exercice :
1. Quatre et quatre font huit.
2. Monsieur Martin n’est pas là, mais il revient dans quelques minutes, attendez-le !
3. - Il y a longtemps que vous m’attendez ? – Non, j’arrive à l’instant.
4. En 1945 on accorde enfin le droit de vote aux femmes françaises.
5. Si tu réfléchis un peu, tu trouveras la solution.
6. Je m’absente un moment, mais tu n’allumes pas la télé !
7. Une fois par an, nous passons une dizaine de jours à la montagne en hiver.
8. Elle écoute une émission sur la musique baroque à la radio.
Grammaire française I 29 Unité 6 : Le syntagme verbal el le verbe
c. L’imparfait de rupture : L'imparfait est utilisé à la place du Passé Simple. On rencontre souvent cet imparfait dit
"pittoresque" au début d'une histoire ou, dans un récit, après une série de Passé Simple, pour attirer l'attention sur
une action qui serait peut-être passée inaperçue au Passé Simple.
Pierre ouvrit la porte, la laissa ouverte, traversa le jardin, courut vite vers la forêt... soudain il s'arrêtait en regardant autour de lui avec un regard
vide et effrayé.
Il ne rencontra que des incrédules. Il en fut malade toute la nuit. Le lendemain, vers une heure de l'après-midi, Marius Paumelle [...] rendait le
portefeuille et son contenu à Maître Houlbrèque, de Manneville.
d. L’expression de l’irréel au passé. Dans certains cas, surtout après la subordonnée introduite par si + plus-que-
parfait ou après un complément circonstanciel de même valeur, l'imparfait peut remplacer le conditionnel passé
dans la principale.
Le client serait venu plus tôt, je le prenais. (= je l'aurais pris)
Un pas de plus, et cette voiture m'écrasait. (= m'aurait écrasé)
Avec certaines valeurs modales, il n’y a pas de correspondance entre le temps chronologique et le
temps verbal. En effet, parfois l’imparfait ne fait pas référence à une action durative dans le passé :
e. L'atténuation, la politesse ou l'euphémisation : Il est courant qu'un locuteur s'adressant à quelqu'un lui dise :
Je voulais, je venais vous demander..., en particulier quand il veut demander quelque chose à un allocutaire socialement
"supérieur" ou non familier. Cet imparfait ne renvoie pourtant pas à une énonciation passée mais présente :
c'est au moment où il prend la parole qu'il "veut", "désire", etc. Ce phénomène concerne essentiellement la combinaison
je + imparfait et un nombre très limité de verbes (désirer, souhaiter...) Ces verbes modaux ont essentiellement deux
Grammaire française I 31 Unité 6 : Le syntagme verbal el le verbe
fonctions: a) ils expriment le désir que sous-entend la prise de parole; b) ils constituent des signes démarcatifs de cette
prise de parole.
Cette euphémisation se traduit par un déplacement du présent de l'énonciation vers l'imparfait ; le désir est
alors exclu de l'actualité, renvoyé vers un passé fictif : il est énoncé mais "désamorcé", moins actualisé. En effet, dire je
veux c'est vouloir effectivement, alors que dire je voulais c'est seulement "raconter" ce désir, en dissociant sujet de
l'énonciation et sujet d'énoncé.
Je voulais vous demander, Monsieur, de me permettre d'assister à votre cours.
g. Imparfait de regret, de désir à valeur de présent. Dans le style exclamatif la principale peut être réduite, voire
rester implicite (elle est suggérée par l'intonation).
Ah ! Si jeunesse savait !
Si je savais écrire comme toi !
i. L'imparfait hypocoristique dans le langage parlé aux enfants (à qui on s'adresse à la 3 e personne). Dans ce cas
l'imparfait a aussi la valeur d'un présent en cours :
Il faisait de grosses misères à sa maman, le vilain garçon
Ah ! Qu’il était joli, mon petit Maurice.
Il avait envie de faire un gros pipi mon chienchien.
j. Distribution des rôles : l’imparfait à valeur irréelle est utilisé par les enfants dans leurs jeux d’imagination à valeur
de présent ou de futur:
Alors, tu étais Batman et moi j’étais le Joker.
J’étais la maman et tu étais mon fils.
Exercices
1. Donnez les valeurs temporelles, aspectuelles et modale de l’imparfait dans les phrases suivantes :
1. Quand le soir approchait, je descendais des cimes de l’île et j’allais volontiers m’asseoir au bord du lac.
2. Le poignard se planta dans le bois de la porte ; un peu plus bas, c’était la mort.
3. Le bébé aimait bien son nounours !
4. Je venais vous demander la permission pour partir plus tôt.
5. Un homme allait de Jérusalem à Jéricho.
6. Jean s’arrêta un instant ; il grelottait.
7. Pris en flagrant délit d’espionnage, il avala une capsule de cyanure. Cinq minutes plus tard, il mourait.
8. Les premiers chrétiens vivaient et mouraient pour leur foi.
9. S’il faisait beau, on pourrait aller se promener.
10. Ah ! Si je pouvais voyager !
11. Une seconde de plus et il se faisait écraser.
Grammaire française I 32 Unité 6 : Le syntagme verbal el le verbe
III- Valeur modale : rapprochement affectif du locuteur par rapport à son énoncé
L’opposition passé simple / passé composé
Le passé simple est le temps de l’énonciation historique, celui des faits coupés du présent ; c’est le temps de
la distanciation maximale entre le fait rapporté et l’énonciateur qui le rapporte. C’est un passé autonome. Le
passé simple nous introduit dans le système du récit, c'est-à-dire du discours où la première et la deuxième
personnes sont exclues et les événements racontés sont sentis comme absolument séparés du présent de celui qui parle
ou écrit. Le texte type est donc l'ouvrage historique, ou le roman à la troisième personne (soit à la première mais
ayant la valeur de la troisième).
Le passé composé établit un lien vivant entre l’événement passé et le présent où son évocation trouve
place. C’est le temps de celui qui relate en témoin, en participant ; c´est le temps que choisira quiconque veut faire
retenir jusqu’à nous l’événement rapporté et le rattacher à notre présent. Le passé composé définit un autre type
d'énonciation, celle du discours où la première personne s'implique volontairement et les événements racontés
sont sentis comme proches du présent de celui qui parle ou écrit . Le texte n'est plus produit avec objectivité
mais trouve ses racines dans l'actualité des locuteurs. Le discours se définit comme « ...toute énonciation supposant un
locuteur et un auditeur, et chez le premier, l'intention d'influencer l'autre en quelque manière. » (Benveniste, Problèmes
de Linguistique Générale, 1966). Le passé composé s'emploie donc dans la conversation ou dans toutes les formes
écrites qu'on peut assimiler à une conversation (correspondance, sentence, théâtre, ouvrage didactique…)
Bref, le passé simple et le passé composé appartiennent à deux types d’énonciation différents, qui s’excluent
théoriquement, mais qui peuvent néanmoins coexister, s’enchaîner et s’interpénétrer dans les textes.
Charaudeau (1992 : 467) introduit la notion de « effets de sens ». Les faits de discours ne peuvent être
observés que dans la mesure où l’on connaît les valeurs fondamentales de chaque forme temporelle. Celles-ci, placées
dans un contexte particulier, sont susceptibles de produire des effets de sens qui résultent de leur combinaison avec
d’autres marques de ce contexte et certaines des caractéristiques qui déterminent la situation de communication dans
laquelle se trouve le sujet parlant.
Les effets du passé simple
a) Du fait de sa valeur fondamentale de « passé révolu », l’emploi du passé simple produit un effet de
distanciation historique.
Cet emploi, longtemps caractéristique du récit (écrit ou oral), puis réservé au récit écrit (parfois aussi oral, mais
rarement à la première personne), devient de plus en plus une marque de genre, historique ou littéraire.
b) Plus particulièrement, dans les récits, par opposition aux autres temps du passé, il joue un double rôle :
- par opposition au passé composé, il produit un effet d’éloignement (exemple : mettre à distance ce
qui n’a pas de répercussion affective sur l’actualité du narrateur)
Grammaire française I 33 Unité 6 : Le syntagme verbal el le verbe
Exercices
1. Distinguez dans les exemples suivants les passés composés qui marquent l’accompli du présent (passé
composé I) de ceux qui marquent le l’inaccompli du passé (passé composé II).
1. Hier, j’ai compris le principe des vases communicants.
2. Vous avez compris le principe ? Nous allons étudier donc le suivant.
3. Avant de me coucher, j’ai bu un peu de tisane.
4. Eh bien ! Voilà, maintenant j’ai mangé.
5. Après la révolution industrielle, le travail à la machine a remplacé le travail manuel.
6. De nos jours, le travail à la machine a remplacé le travail manuel.
7. Bonjour, on voit que tu as bien dormi !
8. Nous sommes arrivés ce matin.
9. Chauffeur de taxi : voilà monsieur, nous sommes arrivés.
2. Donnez les valeurs temporelles, aspectuelles et modales du passé composé dans les phrases suivantes :
1. Un instant, j’ai terminé.
2. Quand j’ai fini, je vous téléphone.
3. Depuis qu’il a perdu son portefeuille, il est triste.
4. Je suis allé à Lyon, où j’ai vu des camarades de régiment. Ils m’ont envoyé à Chalon-sur-Seine, chez des amis qui m’ont envoyé à
Maçon.
5. Une vertu qui n'a jamais été tentée n'est pas une vertu : c'est une hypothèse.
6. Ne t’inquiète pas, dans cinq minutes, je suis parti.
7. Ouf, je suis bien fatiguée, j’ai rangé toute la vaisselle !
8. Victor Hugo est né en 1802.
Exercices
1. Donnez la valeur du passé simple dans les phrases suivantes :
1. La présence de Frédéric ne le dérangea pas. Il se tourna vers lui plusieurs fois, en l’interpellant par des clins d’œil ; ensuite il offrit des
cigares à tous ceux qui l’entouraient. Mais, ennuyé de cette compagnie sans doute, il alla se mettre plus loin.
2. Là-bas, plus loin que la place de la République, les tombes s’entassent de parisiens qui furent, qui montèrent et descendirent des
escaliers, allèrent et vinrent dans les rues et tant firent qu’à la fin ils disparurent.
Texte 2 :
La neige qui n’a pas cessé de tomber depuis trois jours, bloque les routes. Je n’ai pu me rendre à R… où j’ai coutume depuis quinze ans de
célébrer le culte deux fois par mois. Ce matin trente fidèles seulement se sont rassemblés dans la chapelle de La Brévine.
Je profiterai des loisirs que me vaut cette claustration forcée, pour revenir en arrière et raconter comme je fus amené à m’occuper de
Gertrude.
Grammaire française I 35 Unité 6 : Le syntagme verbal el le verbe
J’ai projeté d’écrire ici tout ce qui concerne la formation et le développement de cette âme pieuse qu’il me semble que je n’ai fait sortir de la
nuit que pour l’adoration et l’amour. Béni soit le Seigneur pour m’avoir confié cette tâche.
Il y a deux mois et six mois, comme je remontais de La Chaux-de-Fonds, une fillette que je ne connaissais point me vint chercher en toute
hâte pour m’emmener à sept kilomètres de là, auprès d’une pauvre vieille qui se mourait. Le cheval n’était pas dételé : je fis monter l’enfant dans la
voiture, après m’être muni d’une lanterne, car je pensai ne pas pouvoir être de retour avant la nuit.
Texte 3 :
Il y a deux ans disparaissait Delphine Seyrig. Elle appartenait à cette race d’actrice que s’approprie souvent l’imaginaire des spectateurs. En
58, elle avait été découverte dans un théâtre de New York par Alain Resnais, était devenue une des muses de « la Nouvelle Vague », et avait
tourné pour Truffaut en 68. Pour certains, elle demeurera à jamais la beauté diaphane et marmoréenne de Marienbad ; pour d’autres, la grâce et la
voix (Baisers volés). À peine ce mouvement s’était-il essoufflé, elle inspira les femmes cinéastes des années 70 dont Chantal Ackermann et
Marguerite Duras.
En 1982, passionnée de vidéo, elle fonda le centre Simone de Beauvoir afin de promouvoir la création des femmes dans l’audiovisuel. Ce
centre, auquel elle consacra une grande part de son énergie, fête aujourd’hui ses 100 ans en organisant un festival international.
Il fallait rendre un hommage à celle qui fut la conceptrice et l’âme de ce centre : un concert sera donné à l’Opéra Bastille le week-end
prochain. En effet, attentive à tout ce qui bouge, fait remous, Delphine Seyrig s’intéressait à toute forme d’art et notamment à la musique. À
présent, ses amis se retrouvent autour d’œuvres qui lui sont dédiées et dont elle fut l’inspiratrice (Actualités 1992)
d. L’expression du regret dans le passé : Il peut arriver que, dans une phrase exclamative, le deuxième terme (la
conséquence) du système hypothétique ne soit pas dit ; le plus-que-parfait garde sa valeur modale d'irréel du passé,
mais le ton exclamatif souligne le regret que l'on prouve à considérer que l'on n'a pas réalisé la chose qui aurait conduit
à un résultat différent de celui que l'on connaît.
Ah ! Si j'avais su !
Ah ! Si j'avais écouté !
Avec certaines valeurs modales, il n’y a pas de correspondance entre le temps chronologique et le
temps verbal. En effet, parfois le plus-que-parfait ne fait pas référence à une action antérieure à une autre dans le
passé :
e. L'atténuation, la politesse ou l'euphémisation : Comme l'imparfait, le plus-que-parfait peut marquer
l'atténuation avec certains verbes (à valeur d’un présent accompli):
J'étais venu vous proposer un marché.
f. Le plus-que-parfait hypocoristique dans le langage parlé aux enfants (à qui on s'adresse à la 3e personne).
Le bébé l’avait aimé sa sousoupe !
Exercices
1. Donnez les valeurs temporelle, aspectuelle et modale du plus-que-parfait dans les phrases suivantes :
1. Je lui disais que j’avais gagné au gros lot.
2. J’étais venu vous demander un petit service.
3. Jean protesta. Il avait bien fait son travail !
4. Pierre ne put se lever ; depuis son accident, il avait perdu l’usage de ses jambes.
III- Valeur modale : rapprochement affectif du locuteur par rapport à son énoncé
Exercices
1. Donnez les valeurs temporelle et aspectuelle du passé surcomposé dans les phrases suivantes :
1. Quand j’ai eu fini de lire, je suis sorti.
2. Il est parti aussitôt qu’il a eu reçu son argent.
3. L’espérance est un charlatan qui nous trompe sans cesse. Et pour moi le bonheur n’a commencé que lorsque je l’ai eu perdue.
Exercices
1. Donnez la valeur du passé antérieur dans les phrases suivantes :
1. En un instant, il eut attrapé le petit groupe des coureurs.
Grammaire française I 38 Unité 6 : Le syntagme verbal el le verbe
c. L’expression de la probabilité (le conjectural) : Il exprime une assertion (affirmation ou négation) dans laquelle
les chances de réalisation sont considérées comme l'emportant sur les chances de la pure hypothèse. Le futur est utilisé
pour exprimer une hypothèse probable (réelle au futur) :
Pierre n'est pas là, il dînera chez ses parents.
Déjà minuit et il n’est pas là ! Ton fils aura encore une bonne excuse !
Il n’est pas dans son bureau : il sera devant la télé, comme d’habitude.
d. L’expression du volitif : Il exprime les nuances de la volonté, depuis l'ordre le plus brutal jusqu'à la simple
suggestion. Le futur volitif appartient fondamentalement à la langue parlée : il suppose la présence de la personne à
qui est adressée la parole, mais le ton seul peut suffire. L'expression de la volonté par le futur souligne l'assurance
(réelle ou feinte) du sujet parlant. Le temps futur projette explicitement la réalisation dans l'avenir, alors que l'impératif
Grammaire française I 39 Unité 6 : Le syntagme verbal el le verbe
ne le fait qu’implicitement : l'expression de la volonté par le futur a donc quelque chose de plus analytique et de plus
intellectuel que celle qui se fait par l'impératif.
- ordres excluant toute réplique : Allons, en voilà assez. Vous quitterez cette femme. Tout à l'heure je vous en priais, maintenant je
vous l'ordonne.
- invitation : Vous prendrez bien une tasse de thé avec moi ?
- suggestion et souhait : Vous le ferez, n'est-ce pas ?
- supplication : Orphée...écoutez-moi. Du calme. Vous m'écouterez
L'indication de la personne peut manquer lorsqu'il s'agit d'ordres anonymes adressés à une collectivité,
dans des actes publics : Les actes de l'état civil énonceront l'année, le jour et l'heure où ils seront reçus (code civil)" (énonceront = devront
énoncer). Les dix commandements de Dieu ont une formulation personnelle, quoiqu'ils s'adressent à une collectivité
anonyme : Un seul Dieu tu adoreras et aimeras parfaitement / homicide point ne seras / de fait ni volontairement"
Avec certaines valeurs modales, il n’y a pas de correspondance entre le temps chronologique et le
temps verbal. En effet, parfois le futur ne fait pas référence à une action future :
e. L’expression de l’atténuation du présent :
Je vous demanderai un petit moment de patience.
Je ne vous cacherai pas que je ne suis guère satisfait.
Je vous avouerai que je ne suis pas d’accord.
Dans le style commercial :
Cela fera 100 euros pour Madame.
Ce sera tout, Madame ?
Exercices
1. Donnez les valeurs temporelles, aspectuelles et modales du futur dans les phrases suivantes :
1. Tiens, on sonne ! À cette heure, ce sera le facteur.
2. En 1643, Louis XIV devient roi, et son règne sera le plus long de notre histoire.
3. Quand je dirai trois, vous partirez.
4. Il arrivera demain.
5. Je vous demanderai un peu de patience.
6. Un seul Dieu tu adoreras et aimeras parfaitement.
7. L’homme hélas ! sera toujours l’homme.
4.2.10 Le futur antérieur : valeurs temporelles, aspectuelles et modales
I. Valeur temporelle : époque future, relation chronologique d’antériorité
Le futur antérieur exprime l'antériorité par rapport au moment d'un autre procès placé dans le futur.
Quand elle arrivera, j'aurai déjà pris ma douche.
Exercices
1. Donnez les valeurs temporelle, aspectuelle et modale du futur antérieur dans les phrases suivantes :
1. J’aurai terminé mon travail quand vous viendrez.
2. Il sera parti avant notre arrivé.
3. Vous aurez oublié de fermer la porte.
4. Dans deux ans, je serai devenue avocate.
5. Elle ne trouve pas sa bague : elle l’aura perdue sans s’en rendre compte.
6. Les enfants iront chez leurs grands-parents dès que l’école sera finie.
7. Mon amie n’était pas à notre rendez-vous : elle aura eu un empêchement de dernière minute.
4.2.11. Le conditionnel présent : valeurs temporelles, aspectuelles et modales
On se sert du conditionnel pour exprimer au discours rapporté dans une subordonnée, qu'une chose
devait se réaliser dans l'avenir mais par rapport à une autre action passée. Morphologiquement, il présente la
forme en -r- qui le situe du même côté que le futur (avec lequel il partage aussi le radical) et qui lui donne en effet, une
certaine aptitude à orienter la pensée vers l'avenir. D'autre part sa terminaison - ais qu'il a en commun avec l'imparfait
l'insère dans le passé. Il exprime donc l'avenir du passé.
Je pensais qu'il viendrait.
Il disait qu’il partirait le lendemain.
b. L’expression de la conséquence dans une hypothèse irréelle : dans le système hypothétique du français
introduit par si, le conditionnel présent modal exprime un fait qui aurait été possible dans le présent ou dans
le futur.
Si un jour je gagnais à la loterie, je partirais faire le tour du monde.
S’il pleuvait demain, j’irais volontiers au cinéma. Pas toi ?
c. Valeur d'éventualité : pour exprimer un fait douteux qui n’est pas confirmé, il sert à présenter les
événements dont on ne peut encore affirmer la réalité. Procédé polyphonique fréquent dans la presse.
Paul divorcerait.
Le chef de l'état partirait aujourd'hui en visite officielle chez nos voisins.
Le ministre préparerait une conférence de presse (information hypothétique)
d. L’expression de l'atténuation : le conditionnel sert à exprimer une idée, une demande dont on atténue la
volonté impérative.
Auriez-vous l'amabilité de me prêter ce livre ?
Je voudrais vous parler.
Pourriez-vous m’aider ?
e. Distribution des rôles : le conditionnel présent se rencontrait naguère dans la distribution des rôles à tenir dans
les jeux des enfants :
Alors, toi, tu serais le soldat; et moi je serais le chef; et je te mettrais en prison.
Exercices
1. Précisez la valeur du conditionnel dans les phrases suivantes :
1. Je serais bien à l’aise de vous voir.
2. Vous me le jureriez que je ne le croirais pas.
3. Pourriez-vous me passer le pain ?
4. Je me figurais que votre ami partirait demain.
5. Le ministre se présenterait aux élections.
6. Tu serais le méchant loup et moi, je serais le Chaperon rouge.
Valeurs modales :
a. L’expression de l’hypothèse irréelle : dans le système hypothétique du français introduit par si , le conditionnel
passé exprime un fait qui aurait été possible dans le passé.
S’il avait étudié, il aurait réussi.
Si tu n'avais travaillé, tu aurais réussi. (Hypothèse irréelle : présupposé mais tu n'as pas travaillé, tu n'as pas réussi).
Si j’avais été à ta place, j’aurais refusé cette proposition.
b. L’expression de la condition : lorsque, dans une suite de deux propositions aux conditionnel, la première
indique la condition à laquelle la réalisation de la seconde est conditionnée.
Paul aurait été plus aimable, on l’aurait invité. (=Si Paul avait été plus aimable, on l’aurait invité)
c. Valeur d'éventualité : pour exprimer un fait douteux pas confirmé, il sert à présenter les événements dont on
ne peut encore affirmer la réalité. Procédé polyphonique fréquent dans la presse.
Un dentiste aurait violé une jeune fille de 15 ans.
Les voleurs seraient entrés par la fenêtre.
D’après certaines rumeurs non encore confirmées, le couple princier aurait décidé de se séparer.
d. L’expression de l'atténuation : sert à exprimer une idée, une demande dont on atténue la volonté
impérative.
J'aurais voulu vous demander un service.
e. L’expression du regret :
J'aurais bien aimé vivre au Moyen Âge. Il aurait voulu connaître ses parents.
J’aurais voulu que vous signiez ces lettres avant de partir.
Exercices
1. Préciser la valeur du conditionnel passé dans les phrases suivantes :
1. Il y a eu un grand incendie ; le feu aurait été mis par des malfaiteurs.
2. J’aurais voulu vous dire que je pars.
3. Il disait qu’avant huit jours, il m’aurait battu à la course.
4. Un déraillement aurait eu lieu, il y a des morts.
Présent Passé Composé I
Valeur temporelle
Époque future
Je pars demain matin. (futur proche)
Valeurs modales
a. L’expression des vérités générales et des a. L’expression des vérités générales et des faits
faits d'expérience : (présent omni temporel, d'expérience, valeur gnomique.
celui des proverbes, des maximes, des définitions.) Un bon verre de vin n'a jamais fait de mal à personne.
Deux et deux font quatre. Le monde n’a jamais manqué de charlatans.
L’eau bout à 100°. Un accident est vite arrivé.
c. L’expression de l'habitude
Il sort le jeudi.
Je me lève tous les matins à 7 heures.
Nous lisions. Hier, j’ai lu le livre en entier. La mère embrassa son fils et
Jean jouait dans la cuisine. Jean est arrivé à 3 heures. rentra dans sa cabane.
f. Le plus-que-parfait hypocoristique
Le bébé l’avait aimé sa sousoupe !
Grammaire française I 46 Unité 6 : Le syntagme verbal el le verbe
Les inscriptions auront lieu à partir de jeudi. J’aurai déjà terminé lorsqu’il téléphonera.
d. L’expression du volitif :
- ordres excluant toute réplique : Allons, en voilà
assez. Vous quitterez cette femme. Tout à l'heure je vous en
priais, maintenant je vous l'ordonne.
- invitation : Vous prendrez bien une tasse de thé avec
moi ?
- suggestion et souhait : Vous le ferez, n'est-ce pas?
- supplication : Orphée...écoutez-moi. Du calme. Vous
m'écouterez.
Époque future
En mars, on pourrait faire un tour.
L’inaccompli
J’aimerais connaître le Japon.
2. Distinguez les verbes transitifs (directs ou indirects) et les verbes intransitifs, en indiquant s’il y a lieu
les compléments d’objet.
1. Il redressa les épaules et serra ses bras croisés sur sa poitrine.
2. Sylvie a lu cette annonce dans le journal.
3. On a aligné les enfants.
4. Il répondit d’un haussement d’épaules.
5. Dans les haies brillent des toiles d’araignées. On entend le gloussement des ruisseaux.
6. Ce souvenir a déclenché le fou rire.
7. Les arbustes vacillaient sous la puissance du vent.
8. Les flammes dévoraient les broussailles desséchées.
7. Employez les verbes suivants d'abord personnellement, puis impersonnellement avec comme sujet réel
soit un infinitif précédé de « de », soit d'une proposition conjonctive introduite par « que » :
convenir
importer
arriver
paraître
tarder
sauter aux yeux.
L’accord du participe
10. Mettez les verbes entre parenthèses au passé composé et justifiez l'accord.
1. Cette jeune fille qui (être reçu) _________________ à l'École Polytechnique est promise à une carrière brillante.
2. Des erreurs d'impression ? Malheureusement, nous en (trouver) _________________ plusieurs dans ce livre.
3. Tout le monde pensait que la guerre allait être évitée ; moi-même, je (le croire) _________________
4. À cause de ce quiproquo, il leur (falloir) _________________ un long moment pour se comprendre.
5. Nul ne connaît les conclusions qu'il (ressortir) _________________ des négociations patrons-syndicats.
6. La cambrioleuse (entrer) _________________ par la porte de service mais elle (ressortir) _________________ par la porte principale.
7. Elle (se faire) _________________ tirer les oreilles par son patron car elle arrivait toujours en retard.
8. Il est (venir) _________________ une cliente.
9. La chaleur qu'il a (faire) _________________ nous a beaucoup (incommoder) _________________
Grammaire française I 50 Unité 6 : Le syntagme verbal el le verbe
10. Voici les exercices que nous avons (faire) _________________ recommencer.
11. Nous avons (obtenir) _________________ toutes les compensations que nous avons (pouvoir) ________________.
12. Vous avez (faire) _________________ tous les efforts que vous avez (devoir) _________________.
13. Je lui ai envoyé tous les livres que j’ai (pouvoir) _________________.
11. Mettez les verbes entre parenthèses aux temps indiqués en fin de phrase.
1. Et maintenant, toutes ces règles, êtes-vous certain de les (bien comprendre) _________________ ? (infinitif passé).
2. Et si je vous disais que de nombreuses simplifications (être introduit) _________________ dans les règles d'accord du participe depuis
20 ans ! (passé composé).
3. Ses économies, il les (faire) _________________ fructifier en achetant des actions en Bourse (passé composé).
4. Les procès que cet article (valoir) _________________, à ce journaliste, il les (gagner tous) _________________ ! (passé composé).
5. Je lui ai dit qu'elle était aussi belle que Catherine Deneuve et, le pire, c'est qu'elle le (croire) _________________ ! (passé composé).
6. Une terrible menace (peser) _________________ sur la paix du monde lorsque le président Kennedy a lancé son ultimatum à l'URSS
(passé composé).
7. Les fourrures que je (voir) _________________ vendre dans ce pays, sur un marché, je (refuser) _________________ de les acheter
(passé composé).
8. Au cours de sa longue existence, mon grand-père en (connaître) _________________ des personnalités de tous bords ! (passé
composé).
9. Comme ils veulent toujours avoir raison, je les (laisser) _________________ faire. Plus tard, ils (le regretter) _________________
(plus-que-parfait - passé composé).
10. Dès qu'il s' (agir) _________________ de prendre des responsabilités, elle a montré beaucoup d'énergie (passé composé).
Corrections
Les classes de verbes
1. Récrivez les phrases suivantes en les réduisant à la phrase minimale. Distinguez les verbes transitifs
(directs ou indirects) et les verbes intransitifs, en indiquant s’il y a lieu les compléments d’objet.
1. Les ouvriers s’opposent vigoureusement à tout licenciement. (s’opposer : verbe transitif indirect, « à tout licenciement » OI)
2. Un renard glapit, le soir, au fond du bois voisin. (pousser un cri bref et aigu) (glapir : verbe intransitif)
3. Nous organiserons, le mois prochain, pour ton anniversaire, une grande fête. (organiser : verbe transitif direct, « une grande fête » OD)
4. Mes parents ont consenti, après bien des hésitations, à me laisser partir en Espagne. (consentir : verbe transitif indirect, « à me laisser
partir en Espagne » OI)
5. Les astronomes ont observé, cette nuit-là, une pluie d’étoiles filantes. (observer : verbe transitif direct, « une pluie d’étoiles filantes» OD)
6. Hier, à la campagne, nous avons marché toute la nuit. (marcher : verbe intransitif)
7. Dès le mois de mai, les platanes ombragent, de façon très agréable, la cour de récréation. (ombrager : verbe transitif direct, « la cour de
récréation » OD)
8. Les scouts ont parcouru les Cévennes à pied. (parcourir : verbe transitif direct, « les Cévennes» OD)
9. As-tu regardé le soleil couchant hier ? (regarder : verbe transitif direct, « le soleil couchant » OD)
10. Les moustiques tourbillonnent dès le soleil couchant. (tourbillonner : verbe intransitif)
11. Vous avez grandi pendant les vacances. (grandir : verbe intransitif)
12. Nous nous abstenons, pendant le cours, de bavarder. (s’abstenir : verbe transitif indirect, « de bavarder » OI)
13. La classe de 6ème participe à un concours au mois prochain. (participer : verbe transitif indirect, « à un concours» OI)
2. Distinguez les verbes transitifs (directs ou indirects) et les verbes intransitifs, en indiquant s’il y a lieu
les compléments d’objet.
1. Il redressa les épaules et serra ses bras croisés sur sa poitrine. (redresser : transitif direct, « les épaules » OD)
2. Sylvie a lu cette annonce dans le journal. (lire : transitif direct, « cette annonce » OD)
3. On a aligné les enfants. (aligner : transitif direct, « les enfants » OD)
4. Il répondit d’un haussement d’épaules. (employé intransitivement)
5. Dans les haies brillent des toiles d’araignées. (briller : intransitif). On entend le gloussement des ruisseaux. (entendre: transitif direct,
« le gloussement des ruisseaux » OD)
6. Ce souvenir a déclenché le fou rire. (déclencher: transitif direct, « le fou rire » OD)
7. Les arbustes vacillaient sous la puissance du vent. (vaciller : intransitif).
8. Les flammes dévoraient les broussailles desséchées. (dévorer : transitif direct, « les broussailles desséchées» OD)
Grammaire française I 51 Unité 6 : Le syntagme verbal el le verbe
7. Employez les verbes suivants d'abord personnellement, puis impersonnellement avec comme sujet réel
soit un infinitif précédé de « de », soit d'une proposition conjonctive introduite par « que » :
Convenez que nous avons raison Il convient d’en avertir le patron/ Cette robe vous convient
Le résultat importe à tous Il importe que vous sachiez cela.
Il est arrivé en retard Il arrive parfois qu’un homme tombe à l’eau.
Elle paraissait très malade. Il paraît que vous êtes pressé.
Si vous tardez, vous n’aurez plus de pain. Il me tarde de te voir.
La chatte a failli me sauter aux yeux. Il saute aux yeux que vous avez triché.
L’accord du participe
10. Mettez les verbes entre parenthèses au passé composé et justifiez l'accord.
1. Cette jeune fille qui a été reçue à l'École Polytechnique est promise à une carrière brillante. (On fait l’accord avec le sujet quand le verbe
se construit avec « être »)
2. Des erreurs d'impression ? Malheureusement, nous en avons trouvé plusieurs dans ce livre. (On ne fait pas l’accord quand l’OD qui
précède le verbe est représenté par le neutre ou en)
3. Tout le monde pensait que la guerre allait être évitée ; moi-même, je l’ai cru. (On ne fait pas l’accord quand l’OD qui précède le verbe est
représenté par le neutre ou en)
4. À cause de ce quiproquo, il leur a fallu un long moment pour se comprendre. (On ne fait pas l’accord avec les verbes impersonnels)
5. Nul ne connaît les conclusions qu'il est ressorti des négociations patrons-syndicats. (On ne fait pas l’accord avec les verbes
impersonnels)
6. La cambrioleuse est entrée par la porte de service mais elle est ressortie par la porte principale. (On fait l’accord avec le sujet quand le
verbe se construit avec « être »)
7. Elle s’est fait tirer les oreilles par son patron car elle arrivait toujours en retard. (Les participes des verbes faire et laisser suivis d’un
infinitif sont invariables)
8. Il est venu une cliente. (On ne fait pas l’accord avec les verbes impersonnels)
9. La chaleur qu'il a fait nous a beaucoup incommodés. (a. On ne fait pas l’accord avec les verbes impersonnels. / b. On fait l’accord avec
l’OD quand le verbe se construit avec « avoir » et que l’OD précède le verbe.)
10. Voici les exercices que nous avons fait recommencer. (Les participes des verbes faire et laisser suivis d’un infinitif sont invariables).
11. Nous avons obtenu toutes les compensations que nous avons pu. (On ne fait pas l’accord avec les participes dit, dû, cru, su, pu,
voulu, permis, pensé, prévu et d’autres semblables qui restent invariables lorsqu’ils ont pour OD un infinitif ou une proposition à
sous-entendre après eux.)
12. Vous avez fait tous les efforts que vous avez dû. (On ne fait pas l’accord avec les participes dit, dû, cru, su, pu, voulu, permis,
pensé, prévu et d’autres semblables qui restent invariables lorsqu’ils ont pour OD un infinitif ou une proposition à sous-entendre
après eux.)
13. Je lui ai envoyé tous les livres que j’ai pu. (On ne fait pas l’accord avec les participes dit, dû, cru, su, pu, voulu, permis, pensé,
prévu et d’autres semblables qui restent invariables lorsqu’ils ont pour OD un infinitif ou une proposition à sous-entendre après
eux.)
11. Mettez les verbes entre parenthèses aux temps indiqués en fin de phrase.
1. Et maintenant, toutes ces règles, êtes-vous certain de les avoir bien comprises ? (infinitif passé).
2. Et si je vous disais que de nombreuses simplifications ont été introduites dans les règles d'accord du participe depuis 20 ans ! (passé
composé).
3. Ses économies, il les a fait fructifier en achetant des actions en Bourse (passé composé).
4. Les procès que cet article a valus à ce journaliste, il les a tous gagnés ! (passé composé).
5. Je lui ai dit qu'elle était aussi belle que Catherine Deneuve et, le pire, c'est qu'elle l’a cru ! (passé composé).
Grammaire française I 53 Unité 6 : Le syntagme verbal el le verbe
6. Une terrible menace a pesé sur la paix du monde lorsque le président Kennedy a lancé son ultimatum à l'URSS (passé composé).
7. Les fourrures que j’ai vu vendre dans ce pays, sur un marché, j’ai refusé de les acheter (passé composé).
8. Au cours de sa longue existence, mon grand-père en a connu des personnalités de tous bords ! (passé composé).
9. Comme ils veulent toujours avoir raison, je les avais laissé faire. Plus tard, ils l’ont regretté (plus-que-parfait - passé composé).
10. Dès qu'il s'est agi de prendre des responsabilités, elle a montré beaucoup d'énergie (passé composé).
1) Donnez le temps verbal et analysez les valeurs temporelles, aspectuelles et modales des formes verbales en
caractère gras dans le texte.
2) Dans le texte, trouvez-vous différents temps qui ont la même valeur temporelle ? Lesquels ?
3) Analysez les verbes pronominaux des lignes 3, 4, 6, 9, 10, 16. Dites quel est le rôle du pronom réfléchi dans
chaque cas. Justifiez l’accord du participe passé de la ligne 4.
4) Entre les lignes 9 et 14, relevez un semi-auxiliaire d’aspect.
5) Quels autres semi-auxiliaires y a-t-il en français ? Donnez en la valeur et des exemples.
6) Accordez les verbes suivants, s’il y a lieu. Justifiez.
a. Les fleurs que je (cueillir, passé composé) _________________________.
b. Elles (se suicider, passé composé) _________________________.
c. La chanson que je (entendre, passé composé) _________________________ chanter.
d. Ses économies, il les (faire) ______________________ fructifier en achetant des actions en Bourse (passé composé).
e. Les procès que cet article (valoir) ______________________ à ce journaliste, il les (gagner tous) ______________________!
(passé composé).
f. Les acteurs que je (voir) ______________________ jouer étaient excellents (passé composé).
g. Au cours de sa longue existence, mon grand-père en (connaître) ______________________, des personnalités de tous bords!
(passé composé).
h. Dès qu'il s' (agir) ______________________ de prendre des responsabilités, elle (montrer) ______________________ beaucoup
d'énergie (passé composé).
7) Conjuguez :
a) S’asseoir : Futur 3ème personne du singulier
b) S’asseoir : Présent 3ème personne du singulier
c) Oublier : Imparfait 1ère personne du pluriel
d) Oublier : Futur 1ère personne du pluriel
e) Consentir : Présent 1ère personne du singulier
f) S’abattre : Passé simple 3ème personne du pluriel
g) Mourir : Futur 3ème personne du pluriel
h) Acquérir : Présent 2ème personne du pluriel
i) Acquérir : Futur 2ème personne du pluriel
j) Acquérir : Présent 1ère personne du singulier
Grammaire française I 54 Unité 6 : Le syntagme verbal el le verbe
Corrections
1) Donnez le temps verbal et analysez les valeurs temporelles, aspectuelles et modales des formes
verbales en caractère gras dans le texte.
2) Dans le texte, trouvez-vous différents temps qui ont la même valeur temporelle ? Lesquels ?
Passé composé, plus-que-parfait et imparfait Époque Passée
3) Analysez les verbes pronominaux des lignes 3, 4, 6, 9, 10, 16. Dites quel est le rôle du pronom réfléchi dans chaque
cas. Justifiez l’accord du participe passé de la ligne 4.
l. 3 s’estiment Accidentellement pronominal, pronominal neutre se : OD
l. 4 s’est manifestée Accidentellement pronominal, pronominal neutre (se montrer) se : OD
l. 6 s’entendre Accidentellement pronominal, pronominal réciproque se : OD
l. 9 se refaire Accidentellement pronominal, pronominal neutre se : OI
l. 10 s’accordent Accidentellement pronominal, pronominal réciproque se : OD
l. 16 se déplacer Accidentellement pronominal, pronominal neutre se : OD
Périphrase aspectuelle : elle envisage le procès dans l’un ou l’autre des différents moments de sa durée interne.
Aspect inchoatif (phase initiale d’entrée en action). Commencer à/ de, se mettre à + infinitif :
Elle se mit à pleurer.
Dépêchez-vous ! La nuit commence à tomber.
Aspect duratif (le procès est vu sous l’angle de son déroulement). Être en train de + infinitif :
J’étais en train de lire lorsqu’il est entré.
Aspect terminatif. Finir de + infinitif :
Je finissais de lire lorsqu’il est entré.
Périphrases de modalité : elle précise le point de vue de l’énonciateur sur le contenu invoqué.
La probabilité. Devoir + infinitif : Tu dois être drôlement contente !
L’éventualité. Pouvoir + infinitif : Il pouvait être huit heures lorsqu’il est entré.
a. Les fleurs que je (cueillir, passé composé) ai cueillies (On fait l’accord quand le verbe se construit avec l’auxiliaire « avoir » et que
l’OD précède le verbe)
b. Elles (se suicider, passé composé) se sont suicidées (Avec les verbes essentiellement pronominaux, on fait l’accord avec le sujet)
c. La chanson que je (entendre, passé composé) ai entendu chanter. (On ne fait pas l’accord quand le participe est suivi d’un infinitif
et que son OD n’est pas coréférent de l’agent de l’infinitif)
d. Ses économies, il les (faire) fait fructifier en achetant des actions en Bourse (passé composé) (On ne fait pas l’accord avec les
participes FAIT et LAISSÉ suivis d’un infinitif)
e. Les procès que cet article (valoir) valu à ce journaliste, il les (gagner tous) a tous gagnés ! (passé composé) (1. On ne fait pas
l’accord avec certains verbes intransitifs ( coûter, valoir, peser, mesurer, marcher, courir, vivre, dormir, régner, durer, reposer…) qui
sont accompagnés d’un complément adverbiale de mesure (ne pas confondre avec un OD). 2. On fait l’accord quand le verbe se
construit avec l’auxiliaire « avoir » et que l’OD précède le verbe)
f. Les acteurs que je (voir) vus jouer étaient excellents (passé composé). (On fait l’accord quand le participe est suivi d’un infinitif et
que son OD est coréférent de l’agent de l’infinitif)
g. Au cours de sa longue existence, mon grand-père en (connaître) a connu, des personnalités de tous bords! (passé composé). (On
ne fait pas l’accord quand l’OD qui précède le verbe est représenté par LE neutre ou EN)
h. Dès qu'il s' (agir) est agi de prendre des responsabilités, elle a montré beaucoup d'énergie (passé composé). (1. On ne fait pas
l’accord avec les verbes impersonnels. 2. On ne fait pas l’accord avec les verbes qui se construisent avec « avoir » et dont l’OD
est postposé au verbe)
7) Conjuguez :
1) S’asseoir : Futur 3ème personne du singulier il s’assiéra ou assoira
2) S’asseoir : Présent 3 ème
personne du singulier il s’assied
3) Oublier : Imparfait 1 ère
personne du pluriel nous oubliions
4) Oublier : Futur 1ère personne du pluriel nous oublierons
5) Consentir : Présent 1 ère
personne du singulier je consens
6) S’abattre : Passé simple 3ème personne du pluriel ils s’abattirent
7) Mourir : Futur 3 ème
personne du pluriel ils mourront
8) Acquérir : Présent 2ème personne du pluriel vous acquérez
9) Acquérir : Futur 2 ème
personne du pluriel vous acquerrez
10) Acquérir : Présent 1ère personne du singulier j’acquiers