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DES
ÉVANGILES
OUATRE
l'Ai'.
LE
DOCTEUR
ANGÉLIQUE
SAINTTHOMASD'AQUIN
DK '.OIIDHE DKS ntKItFS l'IlLCHKlîllS
COMPOSEE D'EXTRAITS I)KS INTERPRÈTES (illKLS ET l.ATI.NS, ET SURTOUT DKS SS. PliDES
AIlMinAllI.KSIKNT COOIlUO.NNlis KT ENCHAINES
UE MASIKIIE A SE hOllMKR QUUN SEUL TEXTE SUIVI ET APPELÉ A Jl'STE TITIlf
LA
CHAINE D'OU
Edition où le tnle cunigii par le P. Nicolai a été revu a\tc le plus grand sjiii sur les telles oripînaut
greo tt latins
TRADUCTION NOUVELLE
l'Ail It
M, L'ABBÉJ.-M.PÉRONNE
Cudumim litiild:rt Je l'eslise du Suiibons, ain'it;» prulo^eur d'Ecriture sainte i*t d'fkufuriice »icr«o
TOME SIXIÈME
PARIS
l
librahhiî ni<: Loris VIVES, kihïeiu
QUATRE ÉVANGILES
SAINT LUC
(Suite)
l)k>roî>. – IMI'KIMI RM' DOL'THLMN CIIALANDRE Fil*.
EXPLICATIONSUIVIE
DES
QUATRE ÉVANGILES
PAR
LEDOCTEUR
ANGELIQUE
SAINT THOMAS D'AQUIN
de l'ordre DES frères prêcheurs
composee D'EXTRAITS DES interprètes GRECS ET latins, ET surtout DES SS. PÈRES
ADÎH8ABLE1IEHT COORDONNÉS ET ENCHAINES
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Vf. ( A NE FORMER QU'UN SEUL TEXTE SUIVI ET appelé A JUSTE TITRE
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(|B|)CHAINE
par le P. Xicolaï a été revu î\k le plus grand soin sur les textes originaux
Editai e^t tp# corrigé
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TRADUCTION NOUVELLE
PAR
TOME SIXIÈME'
PARIS
il
j'
LIBRAIRIE DE LOUIS VIVES, ÉDITEUR
RUE DELAMBRE,
13
1869.
EXPLICATION
SUIVIE
DES..QUATRE ÉVANGILES
PARSAINT
THOMAS
LE
DE JÉSUS-CHRIST
SAINTÉVANGILE
SELON
SAINTLUC
(suite)
CHAPITRE XI.
SOMMAIRE ANALYTIQUE.
f. 1-4. – PourquoiNotre-Seigneurse livreà la prière, lui qui est la sourcede
tout bien. Demandeque lui font les apôtres. Deuxsortes de prières. –
Commela premièreparole de la prière que Jésus-Christnous enseigneest
pleinede grâce et <iemiséricorde.-Dans quels sentimentsnous devonsap-
pelerDieunotre père. -Que signifientces paroles Qui4tesdansles cieux.
Quellepréparationest nécessairepour que nouspuissionsdire avec con-
fiance Notre Père. -Quecomprendcette demande Que votre nom soit
sanctifié.-Sentiment que fait éprouverle spectaclede la vertu.-Comment
le nomdu Père est vraimentsanctifié,lorsqueJésusest connu.--Quel est ce
règne de Dieuqui fait l'objetde la demandesuivante.-Comment la vie pré-
sente doitêtre une préparationà la viedes cieux.-Pourquoi l'oraisondo-
minicaledans saint Matthieucontientsept demandes,tandis que saint Luc
n'en rapporteque cinq.-Quel est ce pain de chaquejour que nousdeman-
dons à Dieu. Commentles saints peuvent demandersans se rendre cou-
pablesle pain matérielnécessaireà la vie du corps.-Comment Notre-Sei-
gneur restreint cette demandeaux seules choses nécessaires.– Pourquui
ajoute-t-il cette demande Pardonnez-nousnos offenses?-Comment Dieu
se rend l'imitateurde la patienceet de la bontédont les hommeslui donnent
l'exemple. – Combien nous devonsrendre grâces à nos débiteurs.– Quelles
sont les dettes que nous avons contractéesà l'égard de Dieu.-Dans quel
sens Dieupourrait-ilnousinduireen tentation? -PourquoisaintLucne rap-
porte pas la dernièredemandeque saint Matthieuajoute à la précédente.
l S-9.– CommentNotre-Seigneurprémunitses disciplescontre la négligence,
la tiédeuret le défaut de persévérancedans la prière.– _Quelest cetami dont
J il est parlé ^ans cette parabole.-Comment nous devons prier le jour et la
TOM.VI, 1
I 1 ;'I!
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
nuit commele saint roi David.- Que figurent ces trois pains que cethomme
demandeà son ami. Pourquoi Dieudiffèrede nous exaucer. -Dans quel
desseinnous représente-t-illa difficultéd'obtenir? Que signifie cette porte
qui est fermée. Que figurent ces enfants qui reposent avec leur père.
Que figure encore cet ami qui vient au milieu de la nuit prier son ami de
leur prêter trois pains. -Comment le milieude la nuit représente encoreles
tribulationsde la vie présente, la fin de la vie ou l'abîme des tentations.
y. 9-13. -Nouvelle exhortationpour nous exciterplus vivementà demander, à
chercher, à frapper. 7– Zèle, sollicitudeet persévérance dans la prière.
Joindreles oeuvresà la prière. Comment ces trois choses demander, cher-
cher, frapper, peuvent encore s'entendre d'une autre manière. Pourquoi
Dieunous presse si fortement de le prier.- Pourquoila prière n'est pas tou-
jours exaucée. Dispositionsqu'il faut apporter à la prière. – PourquoiDieu
veut que nous le priions, bien qu'il sache ce dont nous avons besoin.
Exempleque Notre-Seigneur apporte pour confirmer l'espérance qu'il nous
donne d'être exaucésdans nos prières. Commentil nous apprendqueDieu
n'exaucepoint les désirs pernicieuxque nous pouvonslui exprimer dans nos
prières. Interprétationfigurée du pain, du poisson,et de l'œuf que l'enfant
demandeà son père. -Efforts que fait le mondepour nousdétournerdela voie
droite. Conclusionque Notre-Seigneurtire de l'exemplequ'il vient de citer.
f. 14-16. Significationpropre du mot muet. Pourquoi l'Evangélistedit-il
que ce démonétait muet? -Trois miracles que fait Notre-Seigneurdans la
guérison de cethomme.-Comment les scribes et les pharisiens, à rencontre
de la foule, cherchent à nier les œuvres du Sauveur ou a en donner une
fausse interprétation.–Qu'était-ce que Béelzebub?– Pourquoilui demandent-
ils de leur faire voir un prodige dans le ciel?
f 17-20. Pourquoi Jésus répond aux pensées des pharisiensplutôtqu'à leurs
paroles. Pourquoine tire-t-il pas sa réponse des Ecritures? Commentil
leur prouve d'une manière péremptoirequ'il chasse le démon par une puis-
sance toute divine. Comment il nous montre en même temps que son
royaume est indivisible. Quelsétaient ces enfants des Juifs qui chassaient
les démons.– Force du raisonnement de Notre-Seigneur. Comment il
prouvejusqu'à l'évidenceque c'est par l'esprit de Dieu qu'il chasseles démons.
-Pourquoi l'Esprit saint est appelé le doigt de Dieu.-Dans quel sens et
sous quel rapport Notre-Seigneurreconnait-il que c'est par l'esprit de Dieu
qu'il chasseles démons? – Que signifientces paroles Le royaumede Dieu
est venu jusqu'à vous.
f. 21*23.^– Commentprouve-t-ilpar une comparaison des plus claires qu'il a
triomphé du prince de ce siècle par la puissance qui lui est naturelle?
Pourquoiappelle-t-ille démon,le fort armé? Quelles sont les armes et la
maison du démon. Quand a-t-il été dépouillépar un plus fort que lui?–
Comment Notre-Seigneurprouvepar une quatrième raison qu'il est impos-
sible que le démonait joint ses effortsaux siens pour chasser les démons.
f. 24-27. – Quel est cet homme d'où est sorti l'esprit impur. – Quels sont ces
sept esprits avec lesquelsil revient prendre possessionde la maison d'où il a
été chassé. Comment l'état de cet homme est pire que le premier. On
peut encore entendre ces paroles de tous les hérétiques, de tous les schisma-
–
tiques, et desmauvais catholiques. Commentnous pouvonsnous les appli-
quer à nous-mêmes.
DE SAINT LUC, CHAP.- XI.'
f. 1-4. Un jour que Jésus était en prière en un certain lieu, lorsqu'il eut
1fini, un de ses disciples lui dit Seigneur apprenez-nous à prier, comme Jean
l'a appris à ses disciples (1). Et il leur répondit Lorsque vous priez, dites
Père, que votre nom soit sanctifié, que votre règne arrive. Donnez-nous aujour-
• d'hui notre pain de chaque jour, et remettez-nous nos offenses, comme nous
remettons nous-mêmes à tous ceux qui nous doivent; et ne nous induisei point
en tentation.
Bédé. Après avoir raconté l'histoire des deux soeurs (2) qui ont
comme personnifié en elles les deux vies de l'Eglise, l'Evangéliste nous
appris à ses disciples, » Jean, dont vous nous avez dit, « qu'il était le
porte que ce fut après le discours sur la montagne que Jésus-Christ a enseigné à ses apôtres l'O-
raison dominicale. On peut du reste adopter le sentiment de certains auteurs qui prétendent que
saint Matthieu a raconté par anticipation des faits qui se sont passés plus tard, ou que Notre-Sei-
gneur a enseigné deux fois la formule de l'Oraison dominicale, une fois à la multitude, après le
sermon sur la montagne, et une seconde fois à ses disciples en particulier j dans la circonstance
rapportée par saint Luc.
cipulos orare docuisse seribitur, quia et dos, sed attentius insistere orationibus.
oratio quam docuit, utriusque in se vitse Titus Bostrens. (in Matlh.) Cuin au-
continet mysterium et ipsarum per- tem novam conversationem vidissent
fectio vitarum, nostris non viribus est discipuli, uovam formam orationis pos-
obtinenda, sed precibus unde dicitur tulaverunt cum plures orationes conti-
« Et factum est cuin esset iu quodam nerentur in Veteri Testameuto. Unde se-
loco orans, » etc. Cybil (in Cat. Crx- quitur « Ut cessavit, dixit unns ex
corum Palrmn. ) Cnm autem habeat discipulis ejns ad eum Domine, doce
omnis boni plenitudinein car oral si nos orare; » ne scilicet contra Deum
plenus est, et in nullo peuitus eget'? Ad peccemus, aliqua quajreutes pro aliis;
hoc dicimus quod competit ei ex modo vel Deo assistentes in orationc non eo
dispensationis in carue ( cum volue- modo quo expedit.
rit) bumaua prosequi tempo.re ad hoc Obig. (in Cat. Grxconim Patrum.) Et
convenienle si enim comodit et bi- nt orationis doetriuain proferat, infert
bit, uon incongrue utebatur oratioue, « Sicut et Joannes docuit discipulos
lit doceat nos, non esse erga hoc topi- suos » De quo scilicet nos doenisti
EXPLICATIONDE L'ÉVANGILE
plus grand de tous les enfants des femmes, Vous nous faites un pré-
cepte de vous demander les biens éternels et ineffables, mais qui nous
donnera de les connaître, si ce n'est vous notre Dieu et notre Sauveur?
S. Gkbg. de Nyss. (Serm. i, sur la prière.) Le Sauveur expose à
ses disciples la divine doctrine de la prière, parce qu'ils la lui deman-
dent avec instance, et il leur enseigne comment ils doivent prier Dieu
pour être exaucés. S. BAS. (Const. mon., chap. i.) Il y a deux
sortes de prières, la prière de louange, jointe à un grand sentiment
d'humilité, et la prière de demande, qui est moins parfaite. Lors donc
que vous vous mettez en prière, ne vous hâtez pas de passer à la
demande, autrement vous accusez vos dispositions intérieures, et
vous témoignez que c'est la nécessité qui vous amène aux pieds de
Dieu. Mais lorsque vous commencez à prier, séparez-vous de toute
créature visible et invisible, et donnez pour exorde à votre prière la
louange du Créateur de toutes choses « Et il leur répondit Lorsque
vous priez, dites Père, » etc. – S. Ace. (Serm. 27, sur les parol. du
Seig.) Comme cette première parole est pleine de grâce et de miséri-
corde Vous n'osiez pas lever votre front vers le ciel, vous recevez tout
d'un coup la grâce de Jésus-Christ de mauvais serviteur vous êtes
devenu fils bien aimé, ayez donc espérance, non dans vos oeuvres,
mais dans la grâce du Sauveur. Ce n'est point de la présomption,
mais de la confiance proclamer la grâce que vous avez reçue, ce n'est
point un acte d'orgueil, mais de dévotion. Levez-donc les yeux au
ciel, vers votre Père, qui vous a donné une nouvelle vie dans le bap-
tême, qui vous à racheté par son Fils. Dites lui comme un bon Fils
a Mon Père, mais ne vous attribuez rien de trop particulier dans ce
titre, car Dieu, n'est, dans la rigueur du mot, le Père que de Jésus-
Christ seul, parce qu'il est le seul qu'il ait engendré, tandis qu'il est
notre Père commun à tous parce qu'il nous à crées. C'est pour cela
que dans saint Matthieu, nous lisons « Notre Père, et qu'il ajoute
« Qui êtes dans les cieux; » c'est-à-dire dans les cieux dont il est écrit:
« Les cieux racontent la gloire de Dieu dans les cieux où le péché
n'existe plus, où la mort n'a plus de blessure. Théophyl. Ces paroles
a Qui êtes dans les cieux, » ne signifient pas que Dieu se trouve circon-
scrit par les limites des cieux, mais Notre-Seigneur les emploie pour
relever notre âme vers le ciel, et nous séparer des choses de la terre.
S. Grég. DENyss. (Serm. 2, sur Forais, domin.) Voyez quelle pré-
paration est nécessaire pour que vous puissiez dire avec confiance
« Père » car si vous arrêtez vos regards sur les choses de la terre, si
vous ambitionnez la gloire qui vient des hommes, si vous êtes l'esclave
des passions de la chair, et que vous osiez faire cette prière, il me
semble entendre Dieu vous dire Comment, votre vie n'est que cor-
ruption, et vous invoquez comme votre Père l'auteur de l'incorrupti-
bilité, et vous ne voyez pas que votre voix criminelle profane ce nom
incorruptible En effet, celui qui vous a commandé de l'appeler votre
Père, ne vous a pas autorisé à ouvrir votre bouche au mensonge.
(Serm., 3.) Or, le principe de tout bien e'est de glorifier le nom de
Dieu dans notre vie. Aussi le Sauveur ajoute « Que votre nom soit
sanctifié. » Qui pourrait être assez dépourvu de raison, que d'être
témoin de la vie pure et sainte des vrais chrétiens, et de ne pas glo-
rifier le nom qu'ils invoquent? Celui donc qui dit à Dieu « Que
votre nom que j'invoque soit sanctifié en moi » fait à Dieu cette
prière Que je devienne à l'aide de votre grâce juste, et éloigné de
tout mal. S. Chrys. (hom. 18, sur l'Ep. i, aux Cor.) A la vue de
bus in communi, quia illum solum ge- enuntias audire mihi videor Deum di-
nuit, nos autem creavit. Et ideo se- centem Cum corrupt© fueris vitre, si
cundum Matthœum (cap. 6) « Pater Patrem vocas iacorruptibilitatis geuito-
noster, » et additur, « qui es in cœlis, » rem, fœda voce inquinas incorrnptibile
in illis scilicet cœlis de quibus dictum nomen. Nam qui Patrem, mandavit vo-
est (Ps. 18) « Cœli enarrant gloriam care, proferre mendacium non concessit.
Dei; » coelum est ubi culpa cessavit, (Et serm. 3.) Omnium vero bonorum
ubi nullum est morlis vulnus. Theo- exordium est, glorificare nomen Dei in
l'HYLACT. Non autem dicit « Qui es in vita nostra. Unde subdit « Sanclifice-
cœlis, » tanquam ibi circumscribatur; tur nomen tuum. » Quis euim est adeo
sed ut ad coelos erigat auditorem, et bestialis qui videus in credentibus vitam
abstrahat a terrenis. puram, non glorificet uomen invocattim
GitEG.NYSS.{in Orat. Dorn., serm. 2.) in tali vita? Igitur qui dicit in oratione
Vide quantm prteparationis opus est, ut « Sanctificetur in me iuvocatum nomen
audacter possis Deo dicere Pater; quia tuum, » hoc erat « Fiano tuo concur-
si ad res mundanas intuitum diriges, rente subsidio, justus, abstinêns a quo-
ant humanam gloriam ambis, aut servis libet malo. » Curys. {in l ad Connth..
passionibus appctitus, et hanc orationem houit 18.) Sieut enim cum quis cœl»
EXPLICATIONDE.l'ÉVAMGUE
choses, auraremissonroyaume
lorsqu'il à DieusonPère,et qu'ilauraanéantitoutempire,
toute
domination et à cesautresdumêmeapôtre(Rom.,
et toutepuissance; vi,î) o Que le péchéne
règnepasdansvotrecorpsmortel,etc.
(i) Nous ne sommes point redevables à la chair, pour vivre selon la chair. • [Bout; vu, 12)
< Quoique nous vivions dans la chair, nous ne combattons pas selon la chair. » (II Cor., x, 3.)
Greg. Nyss. (ubi snp.) Imploramus et vindictam; sed magis honeste secuu-
etiam a Domino liberari a corruptione, dum voluntatem ipsius, ut eis tempus
exui a morte. Vel secundum quosdam, illud nectat coronas. Unde secundum
advcniat regnum twum, id est, veniat Matthaeum sequitur « Fiat volunlas
«uper nos Spiritus sanctus tuus, ut puri- tua sicut in cœlo et in terra. » Cyml.
Jlcet nos. Aufl. (de Verb. Dom., serm. (in Cat. Grœcorum Patrum, ex hom. 20,
24.) Tune enim venit regnum Dei, quando in Matth.) Quasi dicat « Prgesta nobis,
cjus sumus gratiam consecuti ipse enim Domine, conversalionem imitari cœles-
ait (Luc., 17) « Regnum Dei intra vos tem, quatenus queecunque tu vis, nos
est. » CYRIL.(ubi sup.) Vel qui hoc di- etiam velimus. » Greg. Nyss. (in Orat.
cunt videntur optare rursum refulgen- Dom., serm. 4.) Quoniam enim vitam
tem in mundo omnium Salvatorem. humanam post resurrectionem similem
Mandavit autem in oratione petere illud dicitesse venturam vit» angelicœ; con-
tempus revera terribile; ut sciant quod sequens est, vitam mundanam ad vitam
vivere decet eos non lente vel remisse, quao postmodum speratur, disponi, ut in
lit illud tempus non paret eis flammam carne viventes, carnaliter non vivamus.
EXPLICATIONDE L'ÉVANGILE
Per hoc autem verus inedicus animée gnum in resurrectione futururn est. Os-
solvit morbi naturaîn ut quos occupa- tendens ergo Lucas tertiam petitionem
vit infirmitas, per hoc quod a voluntate duarum superiorum esse quodim modo
divina recesserant, a morbo denuo libe- repetitioneni magis eam prastermit-
ret copulatio ad voluntatem divinant tendo voluit intelligi deinde tres alias
est enim sanitas animas, executio debita adjunxit et primo de pane quotidiano,
voluntatis divin». dicens « Panem nostrum quctidiamim
AuG. (in Enekirid., cap. 116.) Apud da nobis hodie. » Aug. (de Verb. Dont.,
Evangelistam igitur Matthœuui, septem serm. 28.) In Grœco dicitur, teioûaiov,
petitiones continere videtur dominica hoc est, supersubstantialem non iste
oratio Evangelista vero Lucas in ora' est pania qui vadit in corpus, sed ille
tione dominica petitiones lion- septem, panis vitre «steruse, qui anini» nostrse
sed quinque complexus est; nec ab illo substantiam fulcit. Latinus autem hune
utique discrepavit sed quomodo illa qitotidiatium panent dicit, quem Grœei
aeplein sint intclligenda, ipse sub bre- dicant advenientem. Si quotidinnus ille
vitate commonuit nomen quippe Dei est panis, cur post annum illum sumis,
sanctificatur in Spiritu; Dei autem re- quemadmodum Greeci in Oriente faccre
DE SAINT ttIC, CHAP.XI.
chaque année, comme les Grecs dans l'Orient ont contume de le faire.
Recevez chaque jour ce qui doit vous être utile chaque jour, et vivez
de manière à mériter de le recevoir chaque jour. Ce pain est le symbple
de la mort du Seigneur, et de la rémission des péchés. Celui qui est
blessé cherche un remède à ses blessures; or, nous sommes blessés,
puisque nous sommes esclaves du péché, et le véritable remède à nos
blessures est ce sacrement descendu du ciel, et digne de toute notre
vénération. Si vous le recevez tous les jours, chaque jour devient
pour vous atijourd'hui, et chaque jour Jésus-Christ ressuscite pour
vous car le jour où Jésus-Christ ressuscite, doit être appelé véritable-
ment aujourd'hui. Tite DEBOSTR.{sur S. Matth.) Ou bien encore,
le pain des âmes, c'est la vertu de Dieu qui devient pour nous le prin-
cipe de la vie future et éternelle, comme le pain qui provient de la
terre, sert à la conservation de la vie temporelle. Ainsi le pain quoti-
dien, dans l'intention du Sauveur, figure le pain divin qui approche
et qui doit venir. Nous prions Dieu de nous l'accorder aujourd'hui,
c'est-à- dire comme un commencement et un avant-goût de ce pain
ce qui se fait lorsque l'Esprit saint qui habite en nous y produit ces
vertus qui surpassent toutes les vertus humaines, comme la chasteté,
l'humilité, etc.
S. CYR.{comme précéd.) Il eu est qui pensent qu'il n'est pas digne
des âmes saintes de demander à Dieu les biens du corps, et qui, par
conséquent, appliquent ces paroles à la vie spirituelle. J'admets que
les biens spirituels doivent être l'objet principal et premier de la
prière des saints, mais il faut cependant convenir qu'ils peuvent
demander sans se rendre coupables, le pain ordinaire, puisque le
Sauveur lui-même leur en fait un devoir. En effet, en leur enseignant
à demander à Dieu du pain, c'est-à-dire la nourriture de chaque
num alimentum), videtur quod nihil cogitemus unam autem solam petitio-
concedat eos habere, sed magis hones- nem sensibilem quaerimus, ut praesenti-
tam colère paupertatem non enim est bus non affiigamur.
habentium panem petere, sed oppresso- GREG.Nysse. (in Orat. Dom., serm.
rum penuria. Basil, (in Regnlis brevio- S.) Postquam autem per bona opera fi-
ribus, ad interrogat. 252.) Quasi dicat duciam sumere docuit, consequenter
« Panem quotidianum » (qui seilicet nos- remissionem reatuum docet imptorare;
tri» substantiae eompetit ad vitam diur- sequitur enim « Et dimitte nobis pec-
nam), non tibi ipsi commendes; sed cata nostra. » Trr. BOSTR.(mi Matth.)
ad Deum causa ejus refugias, exponens Hoc etiam additum est uecessario, pro
ei necessitatem naturae. CHRYS.(Do». eo quod nullus sine peccato reperitur;
19, in MattJi.) Postulanda ergo sunt ne impediamur a sacra parlicipatione
divinitus necessaria vitse, non ciborum propter humana peccata cum enim te-
dWersitates, et vina odorifera, et caetera neamur exhibera Christo omoimodiini
qute délectant quttur, onerant autem sanctitatem, qui Spiritum sauctnm habi-
ventrem, et mentem perturbant; sed tare facit in nobis, redirguendi sumus
panis qui potest substantiam corporis si non servemns ei templutn mundum.
sustentare, ille scilicet qui nobis hodie Huic autem defectui subvenitut per Dei
tantummodo sufficit, ut de crastino non bonitateni indulgentem lmmaiiœ fragi-
DE SAINT LUC CHAP. XI.
nous remettant la peine que nos péchés ont méritée. Le Diou juste
agit alors en toute justice avec nous, quand nous remettons nous-
mêmes ce qui nous est dû, c'est-à-dire, à ceux qui nous ont fait tort,
et se sont rendus nos débiteurs. C'est pour cela qu'il ajoute a Comme
nous remettons nous-mêmes à ceux qui nous doivent. » S. Cïh.
(commeprécéd.) Le Sauveur veut, pour ainsi parler, que Dieu soit
l'imitateur de la patience, dont les hommes lui donnent l'exemple, et
qu'ils demandent à Dieu d'exercer à leur égard, dans la même mesure,
la bonté dont ils font preuve à l'égard de leurs semblables, parce que
Dieu sait rendre à chacun ce qui lui est dû, et être plein de miséri-
corde pour tous les hommes. S. Chrys. (Ch. des Pèr. gr.) (\) Une
fois pénétrés de ces pensées, nous devons rendre grâces à nos débi-
teurs, car si nous savons bien l'apprécier, ils sont la cause de l'indul-
gence excessive de Dieu à notre égard; en effet, nous donnons peu
pour recevoir beaucoup, car nous avons contracté envers Dieu des
dettes nombreuses et considérables, et s'il en voulait exiger la moindre
partie, nous serions perdus.
S. Aua. (serm. 28 sur les par. du Seigneur.) Or, quelle est cette
dette, si ce n'est le péché ? Si donc vous n'aviez rien reçu, vous n'au-
riez pas contracté de dettes, et c'est ce qui vous rend coupable. En
effet, vous avez reçu un trésor qui vous a rendu riche en naissant;
lorsque vous avez été créé à l'image et à la ressemblance de Dieu
mais vous avez perdu ce trésor qui vous a été confié. Ainsi, quand
vous avez cherché à soutenir votre orgueil, vous avez perdu le trésor
de l'humilité; vous avez contracté à l'égard du démon une dette qui
n'était pas nécessaire, et l'ennemi avait entre les mains votre engage-"
(I)Cettecitation
estcomposéededifférents
passages pourlesensauxhomélies
empruntée 10et
62sur saintMatthieu;à Thomélie 31del'Ouvrage à l'homélie
incomplet; 27surla Genèse;4`
l'homélie1surl'Epitred Philémon.
(1)Entreautresfaits,nouspouvons
citerceluioùDieuassurequ'iltrompera lesfaux
lui-même
c'est-à-dire
prophètes, qu'ilssoienttrompés.
qu'ilpermettra (Ezech.xiv,9.)
eus, sed eam Dominus crucifixit, et suo pra nos est, tune nos in tentationem
cruore delevit. Potens est autem Domi- inducit. Maxim, (in Cat. Gracorum Pa-
nus, qui abstulit peccatum et debita nos- trum.) Vel mandat Dominus ut peta-
tra donavit, custodire nos adversus dia- mus « Ne nos inducas in tentationem, »
boli insidias, qui culpam generare eon- id est,,non permittas voluptuosarum et
suevit unde sequitur « Et ne nos spontanearum tentationum nos expe-
inducas in tentationem quam seilicet rientiam pati. Jacobus autem docet pro
ferre non possumus sed quasi athleta veritate certantes non remitti in tenta-
talem vult tentationem, quam ferre pos- tionibus involuntariis et causativis labo-
sit humana conditio. Tit. Bostr. (in rum, dicens (cap. 1) « Omne gaudium
Matth.) A diabolo enim non tentari est existimate, fratres mei, cum lu tentatio-
impossibile, sed ne a Deo derelinquamur nes varias incideritis. » BASIL.(in Regu-
ad tentationcs hoc deprecamur. Quod lis brcviortbus, adinterrogat 221.) Non
autem ex permissione divina contingit, tamen decet nos orando petere afflictio
illud Deus quandoque facere dicitur in nes corporales. Universaliter eQim Chris-
Scriptura et secundum hoc, nisi prohi- tus praecepit orare non subire tentatio-
beat tentationis iavalescentiam, quae su- nem sed postquam aliquis subit, expe-
DE SAINT LUC, CHAP. XI.
saire pour y résister, afin que nous puissions voir en nous l'accom-
plissement de cette parole a Celui qui persévérera jusqu'à la fin sera
sauvé. » (Matth., x.)
S. Âne. (Enchyrid., chap. 116,) Saint Luc n'a point rapporté la
dernière demande que saint Matthieu ajoute à la précédente, pour
nous faire comprendre qu'elle fait partie de la prière que nous faisons
à Dieu d'être délivrés des tentations. Aussi saint Matthieu s'exprime
de la sorte « Mais délivrez-nous, » pour montrer que c'est une seule
et même demande; il ne dit pas a Et délivrez-nous; » il dit, ne nous
exposez pas à ceci, mais accordez-nous cela, de sorte que chacun sache
qu'il est délivré du mal, par là même qu'il n'est pas exposé à la ten-
tation. S. Atre. (serm. 28 sur les par. du Seign.) Nous demandons
tous d'être délivrés du mal, c'est-à-dire, de notre ennemi et du péché,
mais celui qui met en Dieu sa confiance, ne craint pas le démon, car
si Dieu est pour nous, qui sera contre nous? i
f. 5-9. Il leur dit encore Si l'un de vousa un ami, et qu'il aille le trouver
pendant la nuit et lui dise Mon ami, préte-moi trois pains, parce qu'un de
mes amis est arrivé chez moi de voyage,et queje n'ai rien à lui offrir; et si
celui-là, répondantde dedans sa maison, disait Nem'importunezpoint,la
e~</efM~, e<MM M:/<M~M?!<aMK<coMMe
joo!'<e lit comme moi, ye ne
mot, je Ke~aMraM
saurais me
porteestfermée,
leveret vousrien donner; si néanmoins
et mesenfants sont au
le premiercontinuede frapper, quand
le secondne se lèveraitpoint pour lui donner quelquechoseparcequ'il est son
ami,il se lèvera,je vousle dis, à cause de son importuniié et lui donnera
tout ce dontil a besoin.
dit a Domino petere virtutem perferendi, timet. Si euim Deus pro nobis, quis
ut consummetur in nobis illud (Matth., contra nos? (ad Rom., 8.)
10) « Qui sustinet usque ad finem,
salvus erit. » Et ait ad illos Quis veslrunt habebit amicum,
Auo. (»» Enchirid., cap. U6.)Atvero et ibit ad illum media nocte, et dicet illi:
Amice, commoda mihi tres panes, quoniam
quod Matthœus in ultimo posnit « Sed amicus meus venit de via ad me, et non habeo
libera nos a malo, » iste non posuit, ut
quod ponam ante illum; et ilhs de intus res-
intelligamus ad illud superius quod de pondens âicat Noli mihi molestus esse; jam
tentatione dictum est, pertinere ideo astium clausum est, et puet'i mei mecum sunt
quippe ait « Sed libera; » non ait in cubili non possum surgere et dare tibi. Et
« Et libera, » tanquam unam petitionem si ille perseveraverit pulsans, dico vobis, et si
demonstrans « noli hoc, sed hoc; » non dabit illi surgens eo quod amicus ejus sit,
sed sciât unusquisque in eo se liberari propter improbilatem tamen ejus surget, et da*
bit guotquot habet necessarios.
a malo, quod non infertur in tentatio-
nem. AuG. (de Verb. pom., serm. 28.) Cïhil. {in Cat. Gmconm Palrum.)
Unusquisque enim petit ut a malo (hoc Docuerat supra Salvator ad petitionem
est, ab inimico et peccato) liberetur; Apostolorum qualiter oportet orare; po*
sed qui Deo se comniiltit, diabolum non terat autem contingere, ces qui hoc sa-
explication de L'ÉVANGILE
(i) T Timoth.,
u, 4; II Pierre,m,9.
S. Aua. (serm. 29 sur les par. du Seign.) Quels sont ces trois pains,
sinon l'aliment céleste que nous offrent les divins mystères? Or, il
peut se faire qu'on ne puisse satisfaire à la demande d'un ami, et on
reconnaît alors qu'on n'a pas ce qu'on devrait lui donner. Ainsi, un
ami vous arrive de voyage, c'est-à-dire, de la vie du inonde, <>ùtous
les hommes passent comme des voyageurs, où ils n'ont ni véritable
propriété ni demeure permanente, mais où tout homme s'entend dire
Passez, faites place à celui qui doit vous succéder. Ou encore, cet ami
vous arrive fatigué d'un mauvais voyage, c'est-à-dire, d'une vie cou-
pable, il n'a pas trouvé la vérité qu'il eût été si heureux d'entendre
et de recevoir; il vient donc à vous, qui êtes chrétien, et il vous dit
Veuillez m'instruire. Or, peut-être vous demande-t-il ce que vous
ignorez dans la simplicité de votre foi, vous ne pouvez donc apaiser
la faim qui le tourmente, et vous êtes obligé de recourir aux livres du
Seigneur, car, peut-être, ce qu'il vous demande se trouve dans les
saints Livres, mais enveloppé d'obscurité. Vous ne pouvez interroger
Paul, ni Pierre, ni aucun prophète, car toute cette famille repose avec
son maître. Cependant l'ignorance du monde est profonde, c'est le
milieu de la nuit; votre ami, pressé par la faim, insiste auprès de
vous, la foi dans sa simplicité ne lui suffit pas, faudra-t-il l'abandon-
ner ? Allez donc trouver le Seigneur lui-même, avec lequel toute sa
famille se repose, et frappez à la porte par vos prières a De l'inté-
rieur de la maison il vous répondra Ne m'importunez pas. » Mais
s'il tarde à vous donner, c'est pour vous faire désirer plus vivement
ce qu'il diffère de vous accorder, et vous rendre ses dons plus pré-
cieux. S. Bas. (Constit. monasi., chap. i.) Il diffère encore pour
redoubler votre assiduité et vos instances près de lui, pour vous faire
sunt isti tres panes, nisi mysterii cœles- minicis libris fortassis enim quod ille
tis alimentum ? Fieri enim potest, ut ali- interrogavit, in libro positum est; sed
quis passus fuerit amicum aliquid inter- obscurum est. Ipsum Paulum, aut Pe-
rogautem quod respondere non possit, trum, aut aliqueui propbetam interro-
et tuue se invenit non habere, quando gare non sineris; jam enim requiescit
coactus est dare. Venit ergo tibi amicus familia ista cum domino isto suo, et se-
de via, id est, de vita seculi, in qua oni- culi hujus ignorantia valida est; hoc est,
nes velut peregrini transeunt, nec ullus nox media; et urget amicus esuriens,
quasi possessor manet, sed omni homini oui simplcx fides non sufficit nunquid
dicitur (Eccl., 29) « Transi, da venturo deserendus est'ï Ergo ad ipsum Domi-
locum » aut forte de via mala (hoc est, num, cum quo familia requiescit, pulsa
de vita mala) fatigatus nescio quis ami- oraudo. De quo subditur « Et ille de
cus tuus, non inventons veritatem, qua iutus respondeus, dicat Noli mihi mo-
audita et percepta beatus fiât, venit ad lestus esse. » Qui differt dare, vult ut
te tanquam ad Christianum, et dicit amplius desideres dilatum, ne vilescat
« Redde mihi rationeui. » Et interrogat cito datum. Basil, (in Constit. monast.,
quod forte tu per simplicltatem iidei cap. 1, versw finein.) Forsitan etiam ob
nesciebas; et non est unde reficias esu- hoc differt, quasi ingeminans tui assi-
Henteni, et compelleris qnœreve in do- duitatem. et freqnentiam erga se, et ut
BOM.VI. 2
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
cognoscas quid donum Dei sit, et in ti- « Ascende hue, et ostendam tibi quse
more donata custodias quicquid enim oportet fieri. » AuG. (de Qumst. Evang.,
aliquis multo labore acquirit, nititur lib. n, cap.) Significatur ergo tempus
custodire, ne cum illud perdiderit, suum famis verbi, cum intelligentia clauditur,
laborem amittat. et illi qui evangelicam sapieiitiam tan-
GLOS.Non ergo aufert impetrandi li- quam pauem erogantes, per orbem ter-
centiam, sed vehemsntius accemJit desi ra) prœdicaveruûl, jam sunt in sacrela
derium orandi, ostensa difficuHale con- quiete cum Domino et hoc est quod
sequendi sequitur cnim « .Tamostium subditur « Et pueri mecum sunt in
elausuin est. » Ambh. Hoc est oslium, cnbili. » Gret. Nyss. Oppoi'tuue eos qui
quod aperiri sibi etiam Paulus qxposcit per arma justilioe inipassibilitatem ven-
(Colos., 4), non solum suis, sed etiam dicaverunt sibi, pueros appellat, docens
populi oralionibus obsecrans se juvari, quod bonum quod pcr studia in nobis
ut aperiatur sibi ostium aermonis ad lo- acquiritar, ab iuitio fuerat in natnra re-
quendum îuysterium Cbristi. Et fortasse posilum nam quando aliquis abrenun-
illud est ostium, quod apertum vidit tians carni, per rationem exercilio vitas
Joannes, cui dictum est (Apocal., 4) virtuosas passionem confutavit, tune
DE SAINT LUC, CHAP. Xl.
quasi puer insensibiliter se habet erga eus autem veniens de via, intelligitur
passiones eubile autem requiem inlel- hominis appetitus, qui debet rationi ser-
Ugimus Salvatoris. GLOS. Et propter vire serviebat autem consuetudini tem-
praemissa subdit « Non possuin sur- porali, quam viam vocat propter omnia
gere, et dare tibi, m quod est ad diffi- transeuntia conversione autem houii-
cultatem impetrandi référendum. Aug. nis ad Deum, etiam ille appetitus a con-
(de Queest. Evang. lib. n, ijii. 21.) Vel suetudine revocatur. Sed si non conso-
aliter amicus ad quem venitur média letur interius gaudium de doctrina spi-
aocte, ut accommodet très panes; uti- rituali, qua CreatorisTrinitas prsedicatur,
que ad similitudinem ponitm', secundum magnas augustiœ sunt in homine, quem
quam quis rogat Deum in média tribu- premit œrumna mortalis; cuiu ab his
latione constitutus, ut ei tribuat intelli- quae foris delectaut, prœcipitur absti-
gentiam Trinitatis, qua prEesentis vitœ nentia et iutus non est refectio de lae-
consoletur labores ipsa enim angustia titia doctrines spiritualis et tamen
media nox est, qua cogitur vehementer orando efficitur, ut accipiat desiderans
instare ut accipiat tres panes. In tribus intellectum a Domino, etiamsi homo de-
autem panibus etiam illud significatur sit per quem sapientia prœdicelur. Se-
unius substanti» esse Trinitatem. Ami- quitur enim « Et ille si perseverave-
EXPLICATION DE i/ÉVANGILE
rit, » etc. Couiparatio est a uiinori si petit a Deo tres paues, necessitatem sci-
enim atnicus liomo surgit de lecto et licet corporis, animse et spiritus, par
dat, non amicllia, sed taedio compulsus, .quern in tenlatiouibns non periclilamur.
quanto magis Deus dat, qui sine tœdio Amicus autem qui de via venit ipse
largUsime douât quod petitur? Deus est, qui tentationibus prolat; cui
Ai'O. (de Verb. J)om., serm. 29.) Cum non liabet quod apponat, qui in leuta-
anleni pervenwis ad Ircs pnups (hoc est.l, tione inflriuatur. Quod autem dicit
ad cilnim et intelligenliuin Triuilalis)j « Et clausa est jauua, » iutelligendiim
habcs et undc vivaâ; ot unde pascas. Ne est quod deecl nos ante tenlationes prse-
limeas, ue iiuias non enim pams îlle paralos esse poslqnam vero iu cas ia-
finietur, sed indiguutiatu tuain iîuict. ridiiiiua, prosparaliouis janua clauditur,
Disce et doce; vive cl, pasee. et iinpurati iuveoti, uisi Deus adjuvet,
Theopuyl. Vel aliter média nox fi- periclitainur.
nis est vitœ, in quu niulli ad Deum ad-
veuiunt amicus autem est angélus, qui Et ego dico vobis Petite, et dabitw vobis,
accipit animara. Vel média nox est pro- quœrite, et invenietis; pulsate, et eperietur
fundum Icnfatiojnini, in qun constilulus vobis omms ettha qui petit t aceipit;f.t qui
T)E SAINT LUC, CHAP. XI.
quœrit, invenit; et pulsanti aperietur. Quis bus aliquid cum juramento, ostendit
autemex vobis palrem petit panem, nunquid inexcusabilem nostrae fidei parvitatem.
lapidem dabit illi ? Aut piscem,nunquidpro Cïïhys. (hont. 3i, In Matth.) Per pe-
pisce serpentem dabit illi? Aut si pelient titionem autem orationein ostendit; per
ovum, tiunqidd porriget illi scorpionem? Si
ergo vos cune sitis mali, nostis hona data inquisilionein vero studium et sollicitu-
dare filiis vestris, quanto niagis Pater rester dinenij cum subdit (cQu<&rite, et inve-
cœlestis de cœlo dabit spiritum bornaitpeten- nietis. » Qnœ enim qnaeruntur, plurima
tibus se? cura indigent; quod maxime est in Deo
plura manque sunt quje sensum nostrum
AUG. (de Verb. Dom., serm. 29.) Posita impediunt. Sicut ergo aurum perditum
similitudine, adjnimt exbortationem Do- quociimus, sic Deum sollicite perquira-
minus, et omnino stimulavit nos rjuse- mus. Ostendit etiam quod quamvia non
rere, petere, pulsare, donec accipiamus aperiat illico januam, tameu immoran-
quod petimus. Unde dicit « Et ego dum est unde subdit « Pufeate, et
dico vobis Petite, et dabitur vobis. » aperieltir vobis » quia si quoerens im-
Cïiul. ( in Cat. Critcorum Putrmn.) moi'abevis, utique recipies ob hoc oc-
Quod dicit, « Dico vobis, « vim liabet clusum est ostium, ut faciat te pulsare
juramenti Deus enim non mentitur. ideo non mox annuit, ut exposcas. (ïnsc.
Qnandocunque autem iuuuit audieuti- (kl est Severus Antiochcwvs in Cat.
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
Grœcorum Patrum.) Vel per hoc quod Erubescat humana pigritia plus vult
dicit, pulsate, forsitan insinuat petere ille dare quam nos accipere.
cum effectu pulsat enim aliquis manu Ambh. Qui autem promittit aliquid,
boni autem operis signum est manus spem débet afferre promissi, ut mandatis
vel haac tria possunt aliter distingui obedientia deferat, promissis fkles et
virtutis enim initium est petere notam ideo subdil « Omnis enim qui petit,
fieri viam veritatis; seeundus vero gra- accipit, » etc. Orig. (in Cat. Gracortttn
dus est quasrere qualiter oporteal Irans- Patrum.) Quseret autem alisquis qualiler
ire per viam; tertius gradus est, ut cum quidem orantes non exaudiantur ad
virtutes attigerit, pulset ad ostium, ut quod dicendum quod quicunqut recto
intret spaciosamcoguitionem qute om- tramite ad quairendum accedit, nihil
nia orando aliquis acquirit. Vel petere omittens ex his quse conférant ad peti-
quidem est orare; quœrere vero est per torum obtentum, accipiet revera quod
bona opera agere orationi condigna; precatus est dari sibi. Si quis autem di-
pulsare autem est orationi inmiorari, vertens a yroposito débite petitionis,.
nec desistere. Adg. ( de Verb. Dom., cum uou petat ut decet, non petit. Quo
serai. 29.) Non autem nos tantum hor- fit, ut cum non recipiat, quod hic dicitur,
taretur ut peteremus, nisi dare vellet. non falsificetur nam et magistro di-
DE SAINT LUC, CHAP. XI.
cente « Quicunque veniet ad me, asse- eo quod per peccatum alienum se fecit
quetur disciplinarum peritiam, » adire a Deo: decet ergo offerre quidem quic-
magistrum realiter accipimus; hoc est, quid interest sua; clamare autem ad
ut ferventer et diligenter vacet docu- Deum ut adjuvet eum. Est autem divi-
mentis ipsius unde et Jacobus dicit num subsidium implorandum non re-
(cap. i) « Petitis, et non accipitis, misse, nec mente hue illucque vagante,
eo quod male petatis » scilicet causa eo quod talis non solum non impetrabit
voluptatum vanarum. Sed dicet ali- quod petit, sed magis Dominum irrita-
quis « lmo cum aliqui rogant pro di- bit nam si aliquis coram principe stans,
vina notitia obtinenda, et, recuperatio- fixum habet intrinsecum et extrinsecum
ue virtutem, non obtinent » cui di- oeulum, ne forsitan puniatur, quanto
cendum quod, non propter se bona pe- magis corain Deo altentum ac treme-
tiverunt aecipere, sed ut commendentur bundum oportet assistere? Si vero debi-
per ea. litatus a peccato fixe nequis orare, quau-
BASIL. (in Constit; cap. 1.) Si quis tulucunque potes, teipsum cohibeas, ut
etiam ob torporem exhibeat se deside- stando coram Deo ad eum dirigas intel-
riis, et traditor sui fiat in manus hos- lectum; et Deus ignoscit, eo quod, non
tium, hune Deusnec adjnvat, nec exaudit, ex uegligentia, sed ex fragilitate uon po-
EXPLICATION DE l'ÉVANGILE
tes ut oportet assistere coram Deo. Si ter orandi, spes est impetrandi; ratio
sic ergo teipsum coimpellis, ne discedas autem persuadendi prius fuit in pra;-
donec accipias. Ideoergo quandoque pe- cepto, postea fit in exemple ijuoJ os-
tis et non accipis quia perperam postu- tendit siibdans « Quis autem ex vobis
lasti vel infideliter, vel leviter, vel non pntreni petit pauem, nunquid lapideiu
rouferentia tibi, vel destitisti. Sœpius dabit illi? » o(t. Cyril, (in Cut. Grœ-
autem quidam obviant, diceiites. «Quave corum Pati uni.) in quo instruitnos Sal-
oramus ? An ignorat Deus quibus opus vator quiddam necessarium fréquenter
est nobis? Novit quippe et omuia spi- euim inconsulto (voluptatum impetu) ir-
ritualia uberius dat nohis, et etiam an- ruimus ad perniciosa desideria. Cum igi-
tequam postulemus; sed opera virtutis tor aliquid talinm a Deo petimus, nequa-
et regnum cœlornm oportet prius optare, quam impetrabimus ad qnod osten-
optantem vero quœrere iugerentera per denduin utitur palenti exempli"»ex bis
Bdem et patientiam quicquid interest quœ penes nos sunt eum enim filius
sua, in nullo delicto redarguhun a pro- tuus petit panem, gratauter propinaâ,
pria conscientia. quia cibum petit opportunnm. Quando
Ambr. Ergo prœceplivus locus fréquen- vi»ro sensus peuuria lapidem poscil ut
DE SAINT LUC, CHAP. XI.
(1)Aprèsqu'ill'auraitchangéeen pain.(Matth.,
iv, 3.)
comedat, non affers ei, sed potins pro- cere, elementorum effectum, etquoecutn-
hibes eum a nocivo desiderio ut sit que consequenter disserit sapientia. Ita-
sensus « Quis autem ex vobis patrem que nec vice panis Deus propinat lapi-
petit panem (quem seilicet pater dat), dem, quem volebat diabolus a Christo
nunquid lapidem dabit illi (scilicet si manduoari; nec vice piscis serpentem,
petierit.) » Eadem quoque ratio est in quem comedunt jEthiopes indigni pis-
serpente et pisce, de quo subdit « Aut ces comedere; nec simpliciter dat vice
piscem, nunquid pro pisce serpentem nutritivi et utilis non comestibilia et no-
dabit illi?» Et similiter in ovo et scor- civa quod refertur ad scorpionem et
pione, de quo subdit « Aut si petierit ovum.
ovum, nunquid porriget illi scorpio- Aire, (de Qwest. Evan., lib. ri, vers22.)
nem'' » Vel panis intelligitur charitas propter
ORIG.(in rat. Graic. vbi sup.) Tu ta- majorem appetitum, et tam necessarium
men attende si punis quidehi est anima; ut sine illa caetera nihil sint; sicut sine
cibus in co.-itatione, sine quo non con- pane mensa est inops cui contraria est
tingit salvari; puta perspicax ratio vitae cordis duritia quam lapidi comparavit.
debitœ; piscis autem est amor disci- Piscis autem intelligitur fides invisibi-
plinée puta mundi constitutionem agnos- lium vel propter aquam baptismi, vel
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
que le poisson est tiré des profondeurs invisibles des eaux. Le poisson
peut aussi figurer la foi qui est assaillie et ballottée par les flots de ce
monde, sans en être ébranlée. Au poisson, Notre-Seigneur oppose le
serpent, à cause de son venin de mensonge qu'il a jeté dans le coeur
du premier homme en le portant au mal. L'œuf est la figure de l'espé-
rance car l'œuf n'est pas encore le petit être dans sa perfection, mais
il en donne l'espérance aussitôt qu'il aura été couvé. Le Sauveur lui
oppose le scorpion qui porte derrière lui le venin de son redoutable
aiguillon ainsi le défaut opposé à l'espérance, est de regarder en
arrière, parce que l'espérance des biens' futurs se porte toujours en
avant.
S. Aug. (serm. 29 sur les par. du Seig.) Que de sollicitations le
monde vous adresse, que de bruit il fait après vous, pour vous faire
regarder en arrière 1 0 monde impur, pourquoi ce bruit? Pourquoi
veux-tu nous détourner de la voie ? Tu veux nous retenir, tout péris-
sable que tu es, que ne ferais-tu pas, si tes joies étaient durables?
Qui serait à l'abri des séductions de ta douceur, puisque tu sais nous
tromper en ne nous donnant qu'un pain d'amertume ?
S. CYR.Notre-Seigneur tire cette conclusion de l'exemple qu'il vient
de citer « Si donc vous, tout méchants que vous êtes, » c'est-à-dire
dont l'âme est portée au mal, et n'est point constante et immuable
dans le bien, comme Dieu. BÈDE.Ou bien, il appelle ici mauvais
les amateurs du monde, qui donnent des choses que dans leur appré-
ciation ils croient bonnes, qui sont bonnes en effet par leur nature,
et servent aux usages de cette misérable vie « Si donc vous tout
méchants que vous êtes, vous savez donner à vos enfants de bonnes
choses. » Les Apôtres eux-mêmes qui, par la grâce de leur vocation,
s'étaient élevés au-dessus de la bonté ordinaire des hommes, peuvent
quia de invisibilibus locis capitur quod avertere conaris ? Tenere vis periens,
etiam fldes hujus mundi fluctibus circum- quid faceres si maneres? Quem non de-
jactata non frangitur, recte pisci compa- ciperes dulcis, si amarus alimenta men-
ratur cui contrarium posuit serpentem tiris ?
proptervenena fallaeiœ,quœ etiamprimo Cyril, (ubi supra.) Ex praeinisso au-
homini male suadendo preeserninavit. In tem exemplo concludit « Si ergo vos
ovo intelligitur spes ovum enim non- cum sitis mali, » id est, cum mentem
dum est fœtus perfectus, sed fovendo susceptivam pravitatis geratis, non an-
speratur cui contrarium posuit scorpio- tem uniformem et fixam in boiio aient
nem cujus aculeus veuenatus retro ti- Deus. Bed. Vel malos vocat seculi ainato-
mendus est; sicut contrarium spei est res, qui dantilla quEesecunduinsensum
retro respicere; cum spes fnlurorum in suum judicant bona, quae etiam in sua
illa quae ante sunt, se extendat. natura bona sunt, rt ad usum infirmas
Ado. ( de Verb. Dom., serm. 29.) vitœ pertinent unde subdit «Nostis
Quanta tibi loquitur mundus, quanta bona data dare filiis vestris n apos-
post doraum strepit ut retro respicias? toli etiam qui merito electionis bonita-
0 munde immunde,. quid strepis? quid tem humani seneris excesserant,superni»
DE SAINT LUC, CHAP. XI.
bonitatis respectu mati esse dicuntur, Acg. (de Verb. Dom., serm. 29.) Ergo,
quia nihil per semetipsum bonum nisi avare, quid quœris? aut si aliud petas,
Deitassola.Quodverosubditur: «Quanto quid tibi sufficiat cui Dominus non suf-
magis Pater vester de coelo dabit Spi- ficit'?
ritum bonum petentibus se 7 pro quo
Matthœus posnit « Dabit bona petenti- Et erat Jésusejiciensdœmonhmi,et illud erttt
bus se; » ostendit Spiritum Sanctum mutum.Et cumejecissetdœmonimn,tocutux
est mutus,et admiratœsunt turiœ. Quidam
plenitudinem esse donorum Dei; quia autemex eisdixerunt la Beelsebub, principe
omnes utilitates quae ex donorum Dei dcpmoniorum, ejicit dœmoniaet atii tentan-
gratia suscipiuntur, ex isto fonte ema- tes, signumdecœloguœrebantab eo.
nant.
ATHA.(Vialog., 1 de Trin.) Nisi au- GLOS.PromiseratDoniinusquod Spiri-
tem Spiritus Sanctus esset de substantif tus bonus daretur orantibus cujus qui-
Dei, qui solus est bonus, nequaquam dem beneficium subsequentimiraculo de-
hic appellaretur houus, quando Dominus monstrat. Unde sequitur « Et erat Je-
renuit dici bonus in eo quod homo fac- sus ejiciens dsemonium, et illud erat
tue est. mutum. n Theophïlact. Dicitur autem
EXPLICATION DE [/ÉVANGILE
(xwf6ç), celui qui ne parle pas, et aussi celui qui n'entend pas, mais
la signification propre- de ce mot, est qui n'entend et ne parle pas.
Celui qui est sourd de naissance, est nécessairement muet, car nous
ne parlons que parce que nous avons entendu parler. Au contraire,
rien n'empêche que celui qui est venu sourd par accident, ne puisse
parler. Or, celui qui fut présenté au Seigneur était tout à la fois
sourd et muet. Tite DE BOSTR.(sur S. Matth.) L'Evangéliste dit
que ce démon était muet ou sourd, parce qu'il produit en nous cette
infirmité pour nous empêcher d'entendre la parole de Dieu. En
effet, les démons détruisent les bonnes dispositions du cœur de
l'homme pour fermer plus facilement les oreilles de son âme Or,
Jésus-Christ est venu sur la terre pour chasser le démon, et nous faire
entendre la parole de vérité et dans ce seul homme il nous a donné
comme un avant goût du salut de tous les hommes.
Bède. D'après saint Matthieu, cet homme non-seulement était muet,
mais encore aveugle. Notre-Seigneur fait donc trois miracles dans la
guérison de cet homme, il rend la vue à un aveugle la parole à un
muet, et il délivre un possédé du démon. Ce triple miracle se renou-
velle encore tous les jours dans la conversion des infidèles ils sont
d'abord délivrés du démon, puis ils voient la lumière de la foi, et
enfin leur bouche qui était muette s'ouvre pour publier les louanges
de Dieu.
S. Cyr. A la vue de ce miracle, la multitude proclame les louanges
et la gloire de Jésus à l'égal de celle de Dieu « Et la foule était
dans l'admiration.» » – Bède, Or tandis que la foule, qui paraissait
avoir moins d'instruction, ne pouvait voir sans admiration les œuvres
cophos (x«<p6ç)ut in pluribus qui non k>- universalem prsegustationem faciat hu-
quitur dicitur etiam et qui non audit; manae salutis. Unde sequitur « Et cum
sed magis proprie qui nec audit, nec lo- ejecissetdîeinonium, locutus est mutus.» n
quitur. Qui autem a nativitate non au- Bed. Daaniomaeus autem iste apud
divit, ex necessitate non loquitur; ea Matthasum, non solum mutus sedetcœ-
enim loquimur quae per auditum loqui cms fiasse narratur. Tria igitur sigua
docemur. Si quis tamen ex aliqua, pas- simul in uno homine perpetrtta sunt
sione superveniente auditum amiserit, Cfsctis videt, mutus lorluitur, possesstts a
hune nihil prohibât loqui; qui autem àasmone liberatur quod quotiiie com-
Domino oblatus fuit, et mutus erat lin- pletur in conversione credenlium ut
gua, et surdus auditu. Titus Bostmns. expulso primum dœmone, fidei lumuu
{in Matlh.) Mvtwn autem ve) surdum aspieiant, deinde ad laudes Dei tacenlia
dicit daernonium, quod hanc ingerit pas- prius ora laxeutur.
sionemutnonandiaturdivinum verbum Cyrix,, (in Çat. Grœcorum J'atrvm.)
nam daemones auferentes aptitudinem Hoc autem miraculo peracto, extollebat
humani affectus, obtundunt animai nos- eum uniltitudo prtecouiis et gloria, qiifp
trœ auditum ideirco venit Christus ut Deum decet. Unde sequitur « Et admi-
et ejiciat dsmonium et audiamus ver- ratre sunt turbse.» BED. Tuvbis autem
bum veritatis unum enim sanavit ut qnee minus eruditse videbantur, Domini
DE SAINT LUC, CHAP. XI.
y. 17-20. Mais Jésus connaissant leurs pensées, leur dit Tout royaume
divisécontre lui-même, sera détruit, et toute maison divisée,contreelle-même
tomberaen mine. Si donc Satan est divisé contre lui-même, commentson
règnepourra t-il subsister?car vousdites que c'estpar Béelzébubqueje eluisse
les démons. Or, si je chasse les démonspar Béelzébub,par qui vos enfants
mais qui osent dire que c'est par le prince des démons qu'il chasse
les démons, n'auront aucune part à son royaume éternel. Ces paroles
s'appliquent aussi au peuple juif. En effet, comment le royaume des
Juifs pourrait-il être éternel, alors que le peuple de la loi ne veut pas
reconnaître Jésus, dont la loi annonçait la venue. C'est ainsi que
la foi du peuple juif se met en opposition avec elle-même, qu'en se
contredisant elle se divise, et que cette division entraine sa ruine,
tandis que le royaume de l'Eglise durera éternellement, parce qu'elle
ne forme qu'un seul et même corps, grâce à sa foi une et indivisible.
– Bédé Le royaume du Père, du Fils et de l'Esprit saint, ne souffre pas
non plus de division, parce qu'il est fondé sur une immutabilité éter-
nelle. Que les Ariens cessent donc de dire que le Fils est inférieur au
Père, et l'Esprit saint au Fils, car ceux qui ne forment qu'un seul et
même royaume, ont aussi une seule et même nature divine.
S. Chrys. (hom. 42.) A cette première réponse, Jésus en ajoute une
seconde « Or, si c'est par Béelzébub que je chasse les démons, par qui
vos enfants les chassent-ils ??»Il ne dit pas Mes disciples, mais « Vos
enfants, » pour adoucir leur fureur. S. Cru. En effet, les disciples
de Jésus-Christ étaient Juifs, et descendaient des Juifs selon la chair,
ils avaient reçu de leur divin Maître le pouvoir de chasser les esprits
immondes, et de délivrer au nom de Jésus-Christ ceux qui en étaient
possédés. Quelle folie donc, alors que vos enfants écrasent Satan en
mon nom, d'oser dire que c'est de Béelzébub que je tiens cette puis-
sance 1 Le foi de vos enfants sera donc votre condamnation « C'est
pourquoi, leur dit-il ils seront eux-mêmes vos juges. » S. Chbts.
(hom. 42.) Car puisqu'ils sont de votre nation et qu'ils me rendent
mones opinantur, eos regni negat esse de diseipulis) quam ponit subdens « Si
perpetui quod spectat etiam ad populum autem ego in Beelzebub ejici^ dEBmo-
Judœorum. Quomodo enim potest re- nia, filii vestri in quo ejiciunt? » Non
gnum Judœorum esse perpetuutn,quando dicit, « discipuli mei, sed, «filii ves-
a legis populo Jesus negatur, qui ex lege tri, » volens eorum permulcere furorem.
debetur? Ita ex parte se fides judaicœ Cyril, {in Cat. Grcacorum Patrum.) Ju-
plebis impugnat impugiiando dividitur, deei namque fuernnt et a Judœis secun-
dividendo dissolvitur et ideo regnum dum carnem exorti sunt Christi disci-
Ecclfesisomanebit œternum, quia indivi- puli; qui potestatem in spiritus iinmun-
dua fides corpus est unum. Biîd. Regnum dos adepti crant a Christo, et oppressos
etiam Patris, et Filii, et Spiritus Sancti ab eis in nomine Christi liberabant. Cutn
non est divisum, quod est ceterna stabi- ergo filii vestri Satanam in nomine meo
litate saucitum. Desistant igitur Ariani couterant, quomodo non habent multam
minorem Paire Filiunï, Filio vero Spiri- amentiam dicere me a Beelzebub virtu-
tum Sanetum dicere, quia quorum unum tem habere f Damnâbimini igitur ex fide
est regnum, borum est et una majes- notorum vestrorum. Unde subditur
tas. « Ideo ipsi judices vestri erunt. » Ohiîys.
Chrvs. {hom. 42 ut sup.) Hœc igitur {hom. 42 ut sup.) Quoniam enim ex vo-
est prima solutio, secunda vero (quae est bis emanantes mihi liquet
obediunt,
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
Père fait toutes choses. De même donc que le doigt n'est pas étranger
à la main, mais lui est naturellement uni, ainsi l'Esprit saint est con-
substantiellement uni au Fils, et c'est par lui que le Fils opère toutes
choses (1). S. Ambr. Il ne faut pas cependant que cette comparaison
tirée de l'union de nos membres vous porte à établir une espèce de
division dans la puissance de chacune des personnes divines, car ce
qui est un et indivisible ne peut admettre de division. Ainsi cette
expression, « le doigt de Dieu doit être entendue comme exprimant
l'unité de nature et non la distinction de puissance.
S. Athan. (Il dise. cont. les Ar.) Toutefois, pour le moment Notre-
Seigneur ne refuse pas à raison de son humanité de se déclarer infé-
rieur à l'Esprit saint en reconnaissant que c'est par lui qu'il chasse
les démons comme si la nature humaine ne pouvait opérer ce miracle
sans le secours de ce divin Esprit. S. CYR.C'est en suivant la même
idée qu'il ajoute « Le royaume de Dieu est venu jusqu'à vous, »
c'est-à-dire Si tout homme que je suis, je chasse les démons par
l'Esprit de Dieu, la nature humaine à donc été enrichie en moi, de
grâces toutes particulières, et le royaume de Dieu est venu jusqu'à
vous. S. CHRYS.(hom. 42.) Il emploie cette expression « Jusqu'à
vous, » pour les attirer davantage, comme s'il leur disait Puisque
Dieu vous comble de bienfaits, pourquoi cet orgueilleux dédain pour
les grâces qu'il vous fait? S. Ambr. Le Sauveur nous représente
ici le Saint-Esprit, comme ayant une puissance souveraine, puisque
c'est en lui que se personnifie le royaume de Dieu, et nous-mêmes
comme étant une demeure royale, puisque ce divin Esprit daigne
habiter en nous. ïite DEBostr. Ou bien encore ces paroles a Le
(1)Plusieurs aprèssaintAmbroise
.interprètes et saintAugustin, auFilsdeDieuces
appliquent
parolesduPs. xi «Quevotremainmanifestevotrepuissance pourmesauver»el cesautres
duPs. xcvn,2 Sa droiteetsonbrassaintontopéréle salut,» etc.
est alienus a manu, sed ei naluraliter iu- nisi virtute Spiritus sancti. CYRIL,(in
situs, sic SpirHus Sanclus consubstantia- Cat. Grœcortim Patrum.) Et ideo cou-
liter connexus est Filio, et per emn om- venienter dicitnr « Pervenit in vos re-
nia Filius operatur. Ambr. Nec tamen gnum Dei, » id est, si ego homo exislens,
tibi membroiuin compaclione nostro- in Spirilu divino ejicio dœmones, ditata
rum portio quiedam videatur facienda est humana natura in me, et advenit re-
virtutis individu» enim rei non potest gnum Dei. Chbys. (hom. 42, ut sup.)
esse divisio et ideo ad formam unita- Dicitur super vos, ut eos attra-
tis, non ad distinctiouem potcsUlis, rc- heret quasi
autem,dicat Si vobis adveniiint
ferenda digiti nuncupatio est. prospera, cur vestra bona fastiditis '1
Atha. (Orat. 2 contra Arianos.) Ad Ambr. b'mml ostendit etiam imperialem
prœseus autew non renuit Dominus gra- quamdam esse Spiritus sancti potDàta-
tia sune hmnanitatis, dicere se minorem tem, in quo regnutn est Dei; nos quoque
Spiritu sancto dicens se in eo dœuio- in quibus habitat Spiritus, esse regalem
nes ejicere; quasi non sufficiente hu- domum. Titus BOSTRENSIS. (in Matlh.)
mana natura ad dcemûiuun expulsioneiu, Vel dicit Pervenit iu vos regnum
TOJf. VF. 3
e. EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
royaume de Dieu est venu jusqu'à vous, » veulent dire Est venu
pour votre ruine, non pour votre bonheur car le second avènement
de Jésus-Christ sera terrible pour les chrétiens perfides.
21-23. Lorsque le fort armé garde sa maison, tout ce qu'il possède est en
paix. Mais s'il en survient un plus fort que lui, et qu'il en triomphe, il empor-
tera toutes ses armes dans lesquelles il mettait sa confiance, et distribuera ses
dépouilles (1). Celui qui n'est pas avec moi, est contre moi, et celui qui n'amasse
point avec moi, dissipe au lieu d'amasser.
Dei; » ut intelligatur « Pervenit contra sibi insita vicit, dicens « Cum fortis
vos, non pro vobis » horrendus enim a:'matus custodit atrium suum, » etc.
est perfidis Christianis Christi secundus Chrys. (hom. 42, in Matth.} Forlem
adventus. vocat diabolum, non quia ntituralitcr
hujusmodi sit, sed innuens intiquam
Cumfortis armatus custoditatrium suum, in ejus tyrannidem, quam puaillanimitas
pace sunt ea quœpossidet si antemfortior nostra causavit. Ctiul. (in Joat., lib. x,
illo superueniensviceriteum universaarma cap. 11.) Erat ante Salvatoris adventum
ejus auferet, in quibusconfldebat et spolia violentia multa rapiens aliène* greges
contra me
ejus distribuet.Qui «onest mecum,
est et quinoncolligitmecum,dispergit. (scilicet Dei), et quasi ad proprium du-
cens ovile.
CYRIL,(in Cat. Gracorum, ttbl svp.) Tiieopïïylact. Arma autem ejus sunt
Quia necessarium erat per mullas con- omnes species peccatorum, in quibus
siderationes detrahenlium retractare ser- confidens invaluit contra homines. Bed.
omnem, ulitur nunc excmplo manifes- Atrium vero illius mundum vocat, qui
tissimOj quo demonstrat volentibus in- in maligno positus est (1 Joan., v, 49),
tucri, quod principemlmjus seculi virtute in quo usque ad Salvatorisadveitum po-
DE SAINT LUC. CHAP. XI.
dans le cœur des infidèles, mais il a été vaincu par la puissance bien
supérieure de Jésus-Christ, qui a délivré les hommes de son esclavage,
et l'a honteusement cliassé « Mais il en survient un plus fort que
lui, » etc. – S. Cyr. C'est en effet lorsque le Verbe du Dieu très^haut,
source de toute puissance, et le Seigneur des vertus (1) a daigné se
faire homme, qu'il s'est emparé du démon, et lui a enlevé ses armes.
– Bède. Ses armes sont la ruse, les fourberies, le mensonge, que met
en œuvre sa méchanceté; ses dépouilles sont les hommes qu'il trompe
et séduit. S. CYR.En effet, ceux qu'il retenait depuis longtemps dans
les liens de l'ignorance de Dieu et de l'erreur, ont été appelés par les
saints Apôtres à la connaissance de la vérité, et offerts à Dieu le Père,
par la foi qu'ils avaient en son Fils. S. BAS. (Comment. sur Isai.,
xviii.) On peut aussi entendre par ces dépouilles qu'il a distribuées,
les anges fidèles, qu'il a préposés à la garde des hommes. BÈDE.
Jésus-Christ vainqueur a distribué les dépouilles, (ce qui est le propre
des triomphateurs), lorsqu'il a mené captive la captivité elle-même,
et répandu ses dons sur les hommes, en établissant les uns apôtres,
les autres évangélistes, ceux-ci prophètes, ceux-là pasteurs et docteurs.
{Ephès., îv.)
S. CHRYS.(hom. 42.) Le Sauveur donne enfin une quatrième ré-
ponse, en ajoutant « Celui qui n'est pas avec moi, est contre moi, »
paroles dont voici le sens Je veux donner les hommes à Dieu, Satan
veut le contraire; comment donc celui qui, loin de se joindre à moi,
dissipe ce qui m'appartient, pourrait-il s'entendre avec moi au point
de joindre ses efforts aux miens pour chasser les démons ? « Et celui
desarméesoudespuissances,
(1)C'est-à-dire d'aprèsletextegrec5\Jvâ[J.£iov,
etletextehébreu
Sabhaoth.Voyez Ps.xxm.10;Ps. xlvii,9; Ps. Lvra,6; Ps, lxxix,19,20; Ps. lxxxiii,î, 4,
9,13 Ps. lxxxvih,9.
tiebatur imperio, quia in cordibns iufi- BASIL.(in Esai., 18.) Distribuit etiam
delium sine ulla conlradiclione quiesce- spolia, exhibons fidèles custodias ange-
bat sed fortiori et potiori potentia Cbris- lorum ad hominum salutem. Bed. Vic-
tus victor, omnes hommes liberando, tor etiam Christus spolia distribuit (quod
ipsum ejicit. Unde subditur « Si autem est insigne triumphantis). quia captivam
fortioriilosuperveniensviceriteuBi,»etc. ducens captivitatem, dedit dona homini-
CYRIL.{ubi supra.) Postquam enim Dei bus quosdam apostolos, alios evange-
summi verbum totius fortitudinis dator listas, lios prophetas, illos pastores or-
et Dominus virtutum, faotum est homo, dinans et doctores. (ad Ephes., 4.)
invasit illum, et arma ejus abstulit. BED. Cimvs. (hom. 42, ut sup.) Deinde po-
Sunt ergo arma ejus astutia dolique ne- nitur quarta solutio, cum subdi*ur
quitite spiritualis; spolia vero ejus ipsi « Qui non est mecum, adversnm me
homines sunt ab eo decepti. CYRIL.(ubi est; » quasi dicat Ego volo homines
mpra.) Nam qui dudum irretiti fnerant offerre Deo, Satanas autem contrarium
ab eo Judtei in divinam ignorantiain et qualiter ergo qui mihi non cooperaîur,
errorem, evocati sunt per sanctos apos- sed dissipat quse mea sunt, tam mihi
tolos ad notitiam veritatis, et oblati suut consentaneus flerel, ut una mecum eji-
Deo Patri per fidem adhibilam Filio. ceret dœmones'? Seqnitnr « Et qui non
EXPLICATION DE r/ÉVAN&ILE
f. 24-27. Lorsque l'esprit impur est sorti d'un homme, il s'en va par des lieux
arides, cherchant du repos, et comme il n'en trouve point, il dit Je retournerai
en ma maison d'où je suis sorti. Et lorsqu'il y est rentré, il la trouve nettoyée
et parée. Alors il s'en va prendre avec lui sept autres esprits plus méchants que
lui, et entrant dans cette maison, ils en font leur demeure; et le dernier état
de cet homme est pire que le premier.
S. Cyr. (Ch. des Pèr. gr.) Notre-Seigneur fait voir ensuite comment
le peuple juif en est venu à se faire de semblables idées sur le Christ
«Lorsquerespritimpure&tsorti d'un homme,)) etc. Dans saint Matthieu,
le Sauveur applique aux Juifs cette comparaison en termes exprès
« C'est ce qui arrivera à cette génération criminelle. o (xn, 45.) En effet,
lorsqu'ils vivaient en Egypte, en se conformant aux usages des
Egyptiens, ils étaient la demeure de l'esprit mauvais, il en fut chassé
lorsqu'ils immolèrent l'agneau qui était la figure du Christ, et qu'ils
marquèrent leurs portes de son sang pour échapper à l'ange exter-
minateur. (Exode, xii.)
(1)Lesaintdocteurfaiticiallusion
auxseptsemaines
qui s'écoulèrentdepuisPâques
jusqu'au
jouroùlaloifutdonnée;ainsiqu'auhuitième jouroùavaitlieula circoncision,
etc.
âmes des Juifs sont pires que les premiers. Autrefois, ils traitaient
avec cruauté les prophètes aujourd'hui c'est au Seigneur lui-même
que s'adressent leurs outrages, aussi en ont-ils été punis bien plus sé-
vèrement par Vespasien et par Tite, qu'ils ne l'avaient été en Egypte
et lors de la captivité de Babylone « Et le dernier état de cet homme
devient pire que le premier. » Autrefois encore, ils étaient gouvernés
par la divine Providence et par la grâce de l'Esprit saint, mais aujour-
d'hui cette protection toute paternelle leur fait défaut, et par suite, ils
sont dans un dénûment complet de vertu, et en proie à des peines
plus déchirantes et à toute la violence des démons.
S. CYR.Le dernier état devient pire que le premier, selon cette pa-
role de l'apôtre saint Pierre « Il eut mieux valu pour eux ne jamais
connaître la voie de la vérité, que de s'en écarter après l'avoir connue.
BÈDE.On peut encore entendre ces paroles de tous les hérétiques,
de tous les schismatiques, et même des mauvais catholiques qui, à
l'époque de leur baptême, avaient été délivrés de l'esprit immonde.
Ce mauvais esprit parcourt alors les lieux arides c'est-à-dire, qu'en
tentateur habile et rusé, il examine les cœurs des fidèles qui ont été
purifiés de toutes les pensées impures et dangereuses pour voir s'il
peut y imprimer la trace de ses pas maudits. Il dit « Je retournerai.
dans ma maison d'où je suis sorti. » Ces paroles doivent nous fairel
craindre que les fautes, que nous regardions comme à jamais effacées,'
ne profitent de notre négligence pour reprendre sur nous leur funeste
empire. Il trouve cette maison nettoyée, c'est-à-dire purifiée par la
grâce du baptême des souillures du péché; mais complètement dénuée
de l'ornement des bonnes œuvres. Les sept mauvais esprits qu'il prend
avec lui, représentent l'universalité des vices. Ces esprits sont plus
res prioribus. Nam tune temporis in tico quolibet, vel schismatico, vel etiam
prophetas sœviebant; nunc vero ipsi malo catliolico, de quo (tempore baptis-
Domino prophetarum injuriantur atque matisl spiritus exierat inimnndus; loca-
ideo a Vespasiano et Tito pejora passi que inaquosa peragrat, id est, corda
t'uerunt, quam in /Egypto et Babylone. fidelium quse a mollitie fluxae cognitio-
Unde sequitur « Et fiunt novissima ho- nis expurgata sunt, callidus insidiator
minis illiu3 pejora prioribus. » Tune explorat, si quos ibi nequitiae sme gres-
etiam aderat eis divina provisio, et gra- sus figere possit. Dicit autem • Rever-
tia Spiritus sancti nnnc vero etiam hac tar in domum meam unde eïivi » in
cura privantur propter quod virtutis quo timendum est ne culpa quam in
major penuria nunc, et œrumua inten- nobis extinctam credebamus, per ineu-
sior, dsemonum exactio ssevior. riam nos vacantes opprimat. luvenit au-
CYRIL.(ubi supra.) Sunt etiam novis- tem eam scopis mundatam; hoc esl
sima pejora prioribus secundum illud gratia baptismatis a peccatorum labc
apostolicum (Il Pétri, 2 vers. 21) « Me- castigatam, sed nulla boni operis indus-
lius erat eis veritatis viam non agnos- tria cumulatam. Per septem autem ma-
rerp, quam post agnitam retroire. » los spiritus quos assumit, unhersa vitia
Bkd. Potcst etiam hoc accipi de hœre- designat. iïrquiore.i autem dicualur, quia
DE SAINT LUC, CHAP. XI.
mauvais que lui, parce que cette maison non-seulement aura les sept
vices directement opposés aux sept vertus spirituelles, mais elle vou-
dra encore, par un sentiment d'hypocrisie, paraître avoir ces vertus.
S. Chrys. (hom. 44..) Ce n'est pas seulement aux Juifs, mais à nous-
mêmes, que s'appliquent les paroles suivantes « Le dernier état de
cet homme devient pire que le premier. » En effet si après avoir été
éclairés et délivrés de nos fautes passées, nous retournons à nos habi-
tudes vicieuses, le châtiment qui attend ces nouvelles fautes sera bien
plus terrible.
Bèbe. On peut encore dire que Notre-Seigneur n'a dans ces paroles
d'autre but, que d'établir la distinction qui sépare ses œuvres de celles
du démon c'est-à-dire que le caractère du Sauveur est de purifier
tout ce qui est souillé, tandis que celui du démon est de s'empresser
de souiller encore davantage ce que Jésus a purifié.
fût le vrai Fils de Dieu, ainsi les hérétiques, en niant par la suite que
par la coopération de l'Esprit saint, Marie, toujours vierge, ait con-
tribué à former la chair du Fils de Dieu, n'ont pas voulu reconnaître
que le Fils de l'homme fût le Fils véritable du Père de même nature
que lui. Mais si la chair du Verbe de Dieu fait homme, est étrangère
à la chair de la Vierge mère, pourquoi proclamer bienheureuses les
entrailles qui l'ont porté, et les mamelles qui l'ont allaité. Quelle raison
de croire qu'il ait été nourri de son lait, si l'on ne veut admettre qu'il
ait été conçu de son sang, puisque selon les médecins, le lait etle sang
ont une seule et même source. Or, ce bonheur n'est pas le partage
exclusif de celle qui a mérité d'enfanter corporellement le Verbe de
Dieu, mais encore de tous ceux qui s'appliquent à concevoir spirituel-
lement par la foi ce même Verbe, à l'enfanter et à le nourrir dans leur
cœur, et dans celui du prochain, par la pratique des bonnes œuvres
« Mais Jésus lui répondit Bien plus heureux ceux qui écoutent la pa-
role de Dieu, et qui la mettent en pratique. »
S. CHRYS.{hom. 45 sur S. Matth.) En parlant de la sorte, le Sau-
veur ne reniait pas sa mère, mais il montrait qu'il n'eût servi de rien
à Marie de l'avoir mis au monde, si elle n'eût d'ailleurs été le modèle
de toutes les vertus. Or, s'il n'y avait aucun avantage pour Marie d'a-
voir donné le jour à Jésus-Christ, sans les vertus qui ornaient d'ailleurs
son âme, n'espérons rien absolument des vertus d'un père, d'un frère
ou d'un fils, si nous ne faisons aucun effort pour les imiter.
Bède. La Mère de Dieu est heureuse pour avoir été dans le temps
l'instrument de l'incarnation du Verbe, mais elle est bien plus heureuse
pour avoir gardé inviolablement et éternellement son saint amour. Ces
bant, sic hœretici postea negando Ma- morum corde) parère et quasi alere stu-
riam semper virgineni, Spiritus sancti duerint, asserit esse beatos. Sequitur
cooperante virtute, nascituro unigenito enim « At ille dixit Quinini», beati
Deo carnis siub materiam ministrasse, qui audiunt verbum Dei, » etc.
verum consubstantialenique Patri Filium CHRYS.(hom. 45, in Mattlt.) Non fuit
hominis fateri non debere dixerunt. Sed hoc responsum repudiautis matrem, sed
si caro Verhi Dei secundnm carnem nas- ostendentis quod nihil ei partus profuis-
centis a carne Virginis matris pronun- selj nisi valde bona et fidelis fuisset.
liatur extranea, sine causa venter qui Cœlerum si Marias non proderat sine
num portasset, et ubera qu» lactassent virlutibus animœ Christum ab eo origi-
beatificantur. Qua vero eonsequenlia ejus nem traxisse; multo magis nohis sive
lacté credatur nutritus, ex cujus semine patrem, pive fratrem, sive filium virlno-
negatur ctmceptus? cum ex unius et sum habeamus; nos autem absistamus
ejusdem fontis origine secundum physi- ab illius virtnte, neqnaquam hoc prod-
cos uterque liquor emanare probetur? esse valehit.
Non autem tantummodo eam qiue Ver- Bed. Eadem autem Dei genitrix, et
bum Dei corporaliter generare merue- inde quidem beata, quia Verbi incar-
rat sed et omnes qui idem verbnm spi- nandi ministra est facta temporalis, sed
rilualiter auditu fidei eoncipcre, et boni inde multo beatior, quia ejusdem sem-
operis custodia (vel in. suo, vel in pioxi- per amandi custos manebat aetema, Hac
DE SAINT LUC. CHAP. XI.
paroles sont une condamnation des sages d'entre les Juifs qui, au lieu
d'écouter la parole de Dieu et de la mettre en pratique, en faisaient un
objet de négations et de blasphèmes.
Bèbe. Les ennemis du Sauveur lui avaient fait deux questions insi-
dieuses, les uns l'accusaient de chasser les démons par Béelzébub et
nous l'avons vu confondre cette accusation calomnieuse; les autres,
pour le tenter, demandaient un signe du ciel, et c'est à eux qu'il va
répondre « Et comme le peuple s'assemblait en foule, Jésus com-
mença à dire « Cette génération est une génération méchante, » etc.
S. Ambr. Paroles qui indiquent que la synagogue perd toute sa
beauté au moment où l'Eglise doit briller de tout son éclat. Or, le Fils
de l'homme sera un signe pour les Juifs, comme Jonas l'a été pour
les Ninivites « Elle demande un signe, et il ne lui en sera pas donné
d'autre que le signe du prophète Jonas. » S. Bas. (Ch. des Pèr.
gr.) Un signe est une chose sensible, placée sous les yeux de tous, et
qui a pour objet de faire connaître une chose cachée, et c'est ainsi
que les faits miraculeux de la vie de Jonas représentent la descente
pour nous apprendre à nous humilier, alors même que nous sommes
combles de grâces spirituelles. Voici le sens de ces paroles Cette
femme barbare, sans tenir compte de la longueur du voyage, s'est em-
pressée de venir entendre Salocc~a pour apprendre de lui la science
des êtres visibles, et les propriétés des plantes; et vous qui, sans sortir
de votre pays, entendez la sagesse elle-même vous enseigner les choses
invisibles et célestes, et la voyez confirmer sa doctrine par des oeuvres
et par des prodiges, vous vous révoltez contre sa parole, et ses miracles
vous laissent insensibles.
BtDE. Or, si la reine du Midi, qui est sans nul doute du nombre des
élus, doit s'élever au jour du jugement avec les réprouvés, il est évi-
dent qu'il n'y aura pour tous les hommes, bons et mauvais, qu'une
seule résurrection, et qu'elle n'aura pas lieu, conformément aux fables
des Juifs, mille ans avant le jugement, mais au temps même fixé
pour le jugement. S. AMBR.En même temps que le Sauveur con-
damne le peuple juif, il nous donne une figure éclatante de l'Eglise
qui, semblable à la reine du Midi, et avide d'apprendre la sagesse, se
rassemble des extrémités de la terre, pour entendre les paroles du
Salomon pacifique {!); reine véritable, dont le royaume, un et indi-
visible, se compose des peuples les plus divers et les plus éloignés,
réunis en même corps. S. GKÉ&.DE NYSSE.~Aom.7 sur les C<ïM<.)
A l'exemple de cette reine d'Ethiopie qui venait d'un pays éloigné;
l'Eglise, composée de ces différents peuples, était noire aussi au com-
mencement, et trés-éloignée de la connaissance du vrai Dieu; mais
aussitôt que le Christ pacifique apparut, tandis que les Juifs restent
dans l'aveuglement, les Gentils viennent le trouver, pour lui offrir les
(f(AllusionaunomdeSalomon
quiselon1étymologie
hébfaïque
signifie
pacr~/M~.
Non autem dixit Major Salomone ego fabuiM Judœomm, mille annis ante ju-
snm.~utpersuadeatnobishumitiarij dichtm, sed in ipso esse futurs, judicio.
etsi fecundi simus spirituaUnm pmth- AMBR.ln hoc quoque judoeortiin ptebein
rum quasi dicat Festinavit ad audien- da.mnans, Ecctesiae mysterimn vehemen-
dum Su)omouem mulier barbara, per ter exprimit; qner: in regina Austri per
tam iongtuu iter, auditura scientiam vi- studium per<ipieadM sapientise de totius
sibitium auimar<tiutt),et vires herharum: orbis finibus eougregatur ut paciB J Safo-
vos autem, cum assistatis et audiatis de monisYerbacognoscat: Regin~pt~ae, cu-
it)YMibi)ibns< cœlestibus ipsam sapien- jus regnum est indi~isnm, de diversis et
tia~t vos instruentem; ft verba signis e~ distMtibns populis iuunum corpus as~ur-
opcribns comprobantem, atienamim eon- gens. GREC.NYss. (AoMt. !? f'a)!<. ).)
tra verbum, et miracnla insensibiliter Sicut autetu illa MegiM ~thiopum et
pra'teritis. longe distans, sic m principio nigra erat
BEM.SinutemregiaaAustri,qUtC Ecclesia gcutiumj et muttum distabnt a
etecta esse noti dubitutur, surget in judi- veri Dei uotitia at ubi pacilicus Chrii-
rio cum reprobis ostenditur uua cun- tus emicutt, tune cœcutientibua J[«!!)'i.'
'torum (bonorum sfi1i(!ct mainrnmque) accednnt Gentiles, o0'et'untf[~c Christo
'urrectio morta!iu)t); et hoc nonjuxta pietatM Momat:). et aurum d~vituf tifti"
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
S. CYR. (C'A. des P~. ~?'.) Les Juifs accusaient le Seigneur de faire
ses miracles, non pour établir la foi, et afin que l'on crût eu lui, mais
pour obtenir les applaudissements de la foule et pour se faire des
sectateurs. Il repousse cette calomnie par la comparaison de la lampe
« II n'y a paonne qui, ayant allumé une lampe, la mette en un lieu
caché ou sous un boisseau, mais on la met sur un chandelier, » etc.
BÉDE.Le Sauveur veut parler ici de lui-même, et comme il avait
(i)C'est-à-dire
aprèsFtiistoh'e
del'homme
muetqueJésusdélivradudémonqui]epossédait.
Ucet pertinet ad Ninivitas pœnitentiam porî'f? tui est oculus <UM~.Si oculus ~K!~
a~ente~) pœnitentia pnim detictum abo- simplex, ~U!H corpus ~t<M ~[fCÎ~~M~!7,
tMt~t M<ttft)?i /'<te~~ e~'a~ corpus fttMt fene-
iet,sapientiacavet. 6rOSMÏ~ erit. V!f~Cergo ne lumen ~«0~ in te est
Ans. (de t'otM. Evang., Mb. Il, cap. .'eK<'4;'<B!!«. Si ergo corpus tuum <o<t;m~«;
39.) Hoc autem Lucas narrat eo loco t~M fuerit, n&~ habens aliquam ~Mr~M teue-
quidem quo Matthaeus, sed ~tiquante 6ra~!<'Hj C~ ~MCK~tttH ~M)M, et sicui /KCCrM<t
dispari ordiue. Quis autem non videat /M~9ft$ t~MWHta6~
supmiluo qitcrt, quo illa ordine Domi- CvRti.. (in Cat Cr~cot'wM P<?<n<w.)
nus dixerit, cum e~ hoc discere habea- Uiceb~nt Judaei Dominum exercere mi-
musperevangelistarumexcRUent.issimum racutiij non propter fidem (ut illi cre-
auct.oritatem uon esse meudacmm, si sed propter viden-
derehtf), app)ans<is
quisrlue non hoc ordine cuiasquam ser- titu)] (ut sactatorM ptures h~berct.) ne-
monem d!xnrit, quo ille aqno proccssit, in-
probat igitur prœsentem cahuuui.nn,
cum ipsius ordiuia tnhU intersit ad rem, ducens cum dicit
excmplum lucerniB
sive ita sit, sive ita. « Nemo htcemam et in abscoc-
accendit,
Nemo ~<e<'rtM;M dito ponil, nequo sub modio, sed supra
accota, et m tt~CMtfK<e poMf'f,
etc. BED. De seipso Do-
tîet/ue sub modio, ~(! Nupï'a caH~~t'tt~, ut candctabrum,')
qui ingrediuntu1'~MO!M M~a~f. ~.ftfet'H<!
COr' minus hic tofjnitur ostendens etsi
EXPLICATION DE L'ËVANGtLE
sibiles dicit tenebras, sed mtru)seca.ni necesse est ergo ut sicut oculo se pure
habeutes originem, et qnas nobiseum babeute corpus dirigitur, imputo vero
passim deferimus, extincto nobia oculo existeute deviat, sie et in Prseiato (quali-
a.nim:Bj de cujus imumis virtute subdit, tercuuque se babeat) opor~et panternan-
dicem « Si ergo curpus tuum totum fragimM pati Ë(;desM<n ve! saJvari.
iucidum fuerit, x et,c. ORtG. (ut ~<p.) Id G&EG. (XXVm J~-<;7., Mp. t.) Vel
e~t,si corpus tuum seusibi]e factun~ est aiiter âppcUatioue corporis uo.a.qnœque
httNiuosuia iitustrato corpore a lucerna, actio inteUigitur~ qua: mtentioneu) snam
adeo ut non amplius in te sit, memhruni quasi mtucntunu ocntuM sequitur. Uude
tenebrosum; )uu)),o magis te non ~ec- dmHur « Lucerua itnque corporis est
cante,iMt~utum itetlueiduui Lohuu taum oculus; N <{uiiiper bonK! intectionis ra-
corpus spirHutùe ut eotupareJitur splen- dium, me]'!ht i)h<stMuh)r actionis. Si
dores ejusiUustranti!ncem<c; dum lux ergo ucuhts tuus simplex fuerit, totum
quœ erat in corpore, quiti consueverat corpus tuum imidum erit quia si recte
esse caligo, dirigitur quoenuque prasce- intendimus per simplicitatem ctMjit.atio-
perit iuleUeûtus. m'i, bonum opus efEcitur; etiam si mi-
GttEG. NAX. (epi5L .;2.) ~'ct aliter Kc- nus bonum e~e videatur et si oculus
ciestas lucerna et oculus est Prce)utus tuus nequam fuefit, totum corpus tuum
DE SAINT LUC, CBAP. XI.
faite avec une intention mauvaise, est toujours une œuvre ténébreuse
pour celui qui voit et juge l'intérieur, quand même cette action au-
rait un certain éclat aux yeux des hommes. C'est donc avec raison
que Notre-Seigneur ajoute a Prenez donc garde que la lumière qui
est en vous, ne se change en ténèbres, car si même les œuvres que
nous croyons bonnes, se trouvent obscurcies par une intention mau-
vaise, dans quelles ténèbres seront plongées )es œuvres que nous sa-
vons être mauvaises, quand nous les faisons. BÈDE.Lorsque Notre-
Seigneur ajoute « Si donc votre corps est tout éclairé, » etc., par le
corps il entend toutes nos œuvres. Si donc vous faites le bien avec une
bonne intention, sans avoir dans votre conscience aucune pensée té-
nébreuse, alors même que votre bonne action pourrait nuire au pro-
chain cependant la droiture de votre coeur vous obtiendra la grâce
de Dieu ici-bas, et dans la vie future les splendeurs de la gloire, aux-
quelles le Sauveur fait allusion dans les paroles suivantes « Et il vous
éclairera comme une lampe éclatante, C'est surtout contre l'hypo-
crisie des pharisiens qui venaient astucieusement demander des signes,
que ces paroles sont dirigées.
Il fallait faire ces choses, M?Momettre /M autres. Malheur à vous, parce que
vous aimez les ~~Mt'~M places ~n.! les synagogues et ~M'OM vous salue dans
les places publiques. Malheur à vous, parce que vous ?'&Me~Me.x des sé-
pulcres qui ne paraissent point, et sur lesquels les hommes )Ka?'<A<'M< sans
le savoir.
gardent comme légers, et que saint Paul n'a pas moins condamnés.
(G~Y.)
S. AMBR.Cependant, Notre-Seigneur, comme un bon maître, nous
enseigne comment nous devons nous purifier de ce qui peut souiller
notre corps « Néanmoins, faites l'aumône de votre superflu, et toutes
choses seront pures pour vous. » Vous voyez quels remèdes puissants
il met à votre disposition. Il nous donne pour nous purifier la misé-
ricorde, il nous donne la parole de Dieu, comme il le dit mi-même
dans saint Jean: « Vous êtes déjà purs à cause de la parole que je
vous ai dite. » S. Au&. (de l'aumône.) (1) H est miséricordieux lui-
même, et c'est pour cela qu'il nous commande de pratiquer la miséri
corde; et comme il veut conserver à jamais ceux qu'il a rachetés à un si
grand prix, il enseigne à ceux qui ont perdu la grâce du baptême,
comment ils pourront se purifier de leurs souillures. S. CHRYS.
(Ch. des Pèr. <) a Donnez Faumône~ » dit-il, et non pas Donnez le
fruit de l'injustice, parce qu'en effet, il y a une aumône qui est pure
de toute injustice. Cette aumône purifie toutes choses, et l'emporte
sur le jeune car bien que le jeûne soit plus pénible, l'aumône est
plus riche en avantages. Elle donne à l'âme de la lumière, de la force,
de la bonté, de l'éclat. Celui qui pense à secourir l'indigent, s'éloignera
promptement du péché; car de même qu'un médecin qui prodigue
ses soins à un grand nombre de blessés, compatit plus facilement aux
souffrances des autres, de même aussi si nous faisons notre occupation
de secourir les pauvres, nous mépriserons plus facilement les choses
présentes, et nos pensées s'élèveront vers le ciel. L'aumône est donc un
remède bien efficace, puisqu'elle peut s'appliquer à toutes les blessures.
estplutôttiréedutraitédesaintCyprien;
(i) Cettecitation surles<;(M)ttM
œttcfes
etsurl'au.
m~w,quesaintAugustin citelui-mèmedanstelivreivà Bouifaoe, 8.
chapitre
(i) Cettecitation
prouvequedutempsmêmedesaintAugustin, le livredet'jE'ee/e'jrîtMt~MC
pas-
sait pourcanonique, puisqu'ille citecommel'Ecriture,nomqu'ondonnuitpar excellence aux
livresquiétaientregafdescommecanoniques.
subjungit « Sed vœ vobis phM'ismis, a.[uma tn.t. Quid est judictam ?Uisplice
quia decimatis mentham, et rutam~ et libi. Quid est nharitas'? Ditige Deum;
omne olus, et prsËteritis judicimn et dilige pr~ximum. Hano cteemosymon si
ohaTitatom Dei. » Non ergo est hoc fa- praitorminis; q~antumvig âmes, nihil
cere eleemosynam fa.cere enim eiee- facis, qnaado tecum non facis.
mosvnam est facere misericordiam si CyntL. Vel koe dicit in pbin-Ma'orum
intelïigis, a te incipe quomodo enim repreheMstonem; quia illa sola preecepta
es miaericors alteri, si crudetis es tibi? attentius ûbsei'vMi jubebant a popuHs
Audi Scripturam diceutem (Eccles., 30, !!ubje<'Hs, quœ causa eraut illis reddi-
vers. 24) « Miserere anima; tum pla- tumn fecundorum nade nec miuima
cens Deo. » Redi ad couscientiam tuatu, olerum postpoaebantj opus autem in-
quicunque mate aut infideliter vivis; pt gerendfe dticctioms ad Ueum et judicu
ibi inveuis meudicautem suimam taan)) justant censnram negligeba.ut. THHOPHY-
vel forte egestate obmutescenten). (n LACT.Quia. enim Denn) coutemnehant,
judicio et cliaritate f~c ele~mosynain cum HMHftorentersacra (.Mctuutee, prteciptt
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
eis dilectionem Dei habere; per ~M~- leg&]ia.;propter hoc dicit « Heac opor-
C!MM: vero, dilectionem innuit proxtmi tuit facere, »
nam quod atiquts juste judicet proximo, AMBn. Arrognuti.nn quoque jactan-
ex ejus dileetione provenit. AMBn.Vel tuuu Jud~ortun redarguit, dum prima-
~<ff<:c<KM ideo, quia non omnia qum tus appeiunt sequitur enim « Vce
agunt, in judicinm referunt, charita- vobis pharMiBMqui diligitis primM ca-
<eM, quia non ex affectu diligunt Deum. lhedras, » etc. Cytut.. (ubi ~M/i.)fer ea
Sed ue rursus fidei s<.tidiososmM facial, de quibus iUos reprehendtt, nos facit
opcrum négligentes, perfectiouena fidelis meliores. VuH emm nos ambition ça'
viri hrevi sermone conctudit, ut et (ide rerc, Ht non plus ve!)M'i appart'ntmm,
et operibus approbetur, dicens « H:BC quant veram cxist.enttum, quod tune
autfm oportuit facere, et illa non omi)- phnriso'i n~ebatit. sahd<u-ienim at) ali-
tere. » C)f~s. (/<ow. 74, !)! jt/o~A.) qmbns, e) pr.'PMdere eis, non veie mM
Ubi quidem sermo judaic-B )))uudationis idoneos e~sc opteudnat pturibus ''nim
agebatur, totaliter prœterivit; sed quia h:t;c contingnnt, cum bout non sint
</ec~Moeleemosyna quaidam est., et non- unde subdit Va' vobis qui esiia ut
dum erat tempus expresse ir~erimendi monomenta qum non apparent vo-
DE SAINT LUC, CHAP. XI.
raissent pas. a Car en désirant être salués par les hommes, et être mis
à leur tête pour obtenir une vaine réputation de grandeur, ils res-
semblent à des sépulcres, au dehors, ils brillent par les
ornements~
dont ils sont couverts au dedans ils sont pleins de corruption.
S. ÂMBR.Semblables encore à des sépulcres qui ne paraissent pas ce
qu'ils sont en réalité, ils séduisent par leurs apparences, et trompent
les regards des passants « Et les hommes marchent dessus sans le
savoir, a c'est-à-dire qu'au dehors ils ne font paraître que magnificence,
tandis qu'au dedans, ils sont pleins de pourriture. S. CHRYs.
(hom. 74.) Que les pharisiens fussent semblables à des sépulcres, rien
de surprenant; mais que nous-mêmes, qui avons été juges dignes de de-
venir les temples de Dieu, nous devenions tout d'un coup des sépulcres
remplis de corruption, c'est le comble de la misère.
S. Cya. (ÇA. des .Per. gr., et contre Ji~.) Julien l'Apostat conclut
de ces paroles, que nous devons fuir les sépulcres que Jésus-Christ
lui-même a déclarés immondes mais il n'a point compris le sens et
la portée des paroles du Sauveur, qui n'a point commandé de fuir
toute communication avec les sépulcres, mais qui a compare à des sé-
pulcres le peuple hypocrite des pharisiens.
4S-S4. Alors un des docteurs de la loi ~M'eH<M< lu parole, ~f: ~:< ~<'t~<°
eMparlant de la sorte, vous MO!Moutragez aussi. Jésus ~oMfh'< Et à t'ou.!
aussi, doc<CMM de la loi, tM~AeM?'~(()'ceque vous chargez les hommes de /«?'-
ficatM qu'ils )te ~pM~en.~po!'<ef, et que vous H'? les ~CMC~M pas même ~M doigt!
Afa~/M«)'à vous qui bdtissez des <OM&eS:M ~M.ï~)!'0~/te<M,et vos pères les OM<
-<M~ Certes vous MO<:<)'M tt'e~ que vous cotMO~M<ïtM;B«tTM de vos pères;
car eux les ont <t< et vous, vous J<<?' bâtissez des ~M/C/M. C'est j00i!t'~t<0!
la sagesse de Z)MMa dit ()) Je leur enverrai t~~)'q~<'<M et des apdtres, et
(i) Ce n'est pas qu'on trouvedans Mcnn prophèteque Dieu ait tenu ce langage, mais le sens
ils tueront les uns et poursuiveront les autres afin ~M'OK redemandeà cette
~M~a<tOK~esang de tous les prophètesqui a été répandu depuis la création
du !K.OM~< depuisle sang ~'A&e~jusqu'au sang de Zacharie, qui a été tué
entre fatt~~ et le temple, Oui, je vous le dis, ce sang sera redemandéà M~e
génération. ~(</MM)'à vous, docteursde la loi, parce ~M'ayaKtpris la clef de
la <e:'M!C~ ooMS-m.AMM n~M point M~'M, et vous avez eM~eAed'entrer ceux
qui se présentaient.Comme il leurdisaitceschoses,les pharisienset les docteurs
se !KM's?t<à le presser t;MeMeM< et à l'accabler d'une multitude de questions,
lui )!eM~<'(K<despiéges, et cherchantà <t~eH~'e ~M<?~M<* parole de sa bouche
pour l'accuser.
S. CYR.Les reproches qui rendent meilleurs les esprits humbles et
doux, sont ordinairement insupportables aux hommes superbes, c'est
ainsi que pour avoir repris les pharisiens de s'écarter du droit chemin,
le Sauveur indispose contre lui tout le corps des docteurs de la loi
« Alors un des docteurs de la loi, prenant la parole, lui dit Maître,
en parlant de la sorte, vous nous outragez aussi, o – BEDE. Qu'elle est
misérable la conscience qui se croit offensée de la parole de Dieu
qu'elle entend, et qui voit toujours sa condamnation dans les chàti-
ments dont les méchants sont menacés 1
THËopHTL.Les docteurs de la loi étaient différents des pharisiens,
car les pharisiens étaient des hommes qui se séparaient des autres
pour affecter une apparence de religion plus sévère; les docteurs de
la loi étaient chargés d'en expliquer les difficultés. S. CYR.Or, c'est
contre les docteurs de la loi que Jésus dirige ces sévères reproches,
pour abaisser leurs vaines et orgueilleuses prétentions « Et il leur
estquelasagessede Dieua déerétéqu'elleenverrait,
comme si ellese disaità eUe-même J'en-
verrai oubienencore,cettesagessedeDieu,c'estJésusChristlui-même quiestla sagessetter-
nelleduPère.C'estdonccommes'ily avait C'estpourquoi j'ai dit etc.,et aussi,tisons-cous
danssaintMatthieu,
chapitrex\ui, verset34 a Voiciquej'envoie,etc.1)neparlepasnonpins
desapôtresdanscetendroit,maisseulement dessageset desscribes.
dœorum, qui œdiBcando sepulcra pro- pientia Christus est. Denique in Matthœo
phetaruin, patrum suorum facta damna- habes « Ecce ego mitto ad vos prophe-
bant, simulando autem paterna sceler~ tas et sapientes. » BED. Si auLem ea-
in seipsos sententiam retotquebaut non dem sapientia Dei prophftM aposiolos-
enim eediËcatio, sed tctuulatio )oM cri- que tuisit, cessent haeretici Chrislo ex
minis a2sLiniattir. Unde subdit « Pro- Virgine pnneipium dare omittant alium
fecto testificamini quod eonseutitis; <)etc. legis et pt'o~e~Ct'MM<;alium A'oft Tes-
BED. Simutabant quidem se ob favoreui <<t~teM<< Dcum praedt<;are: quamvisaœpe
vulgi captandum, patrum suorum hor- e!,ia.ui apostolica Scriptura prophetaa,
rere perEdiam; memorias prophetarum non solnui qui faturatn Christi tncirna-
qui ab eis occisi suât magnifice or- tionem, sed eos qui futura cœlestis regni
nando sed ipso opere testificanhn' quan- g~udia, prœdictHit, appellet. Sed nequa-
tum paterne nequitia! cons6ntiant, iuju- quam lies crediderim apostolis tu cata.-
riis agendo Dominum it propbctis prœ- logi ordioe priBferendos.
nuntiatum onde subditur « Propterca ATi!A. (~~o~of?.i~ «'e /'Mya ~Mo.)Siva
et sapientia Dei dixit Mittam ad Uios autem oectd:n]~ mors occisorum altius
prophetas, et apostolos, et ex illis occi- contra eos clamabit; sive persequantur,
dent, et persequentur. H AMBH.Dei sa- memoMMasuœ iniquitatis emittunt; fuga
DE SAINT LCC~ CHAP. XI.
Zachariam fiUumJoiadœ sacerdotis. BED. travit illam a loco templi virgiaibue de-
Quare Igitur « a sanguine Abel, a qui putato volens ostendere quod in po-
primus martyrium passus est, mirum testate Conditoris omnium erat uovum
nou est sed quare « usque ad saagut- ortum ostendere qui enixae vigorem cœ-
nem ZacbanaB, » quœrendum est, cum libatus non aurerret. Erat. autem hit lo-
et mutti post eum usque ad nativttatem cus médius inter altare et aBdem, in qua
ChrisLi, et ipso moi nato innocentes era.),altare eeneum situm, ubi prcpter
perempti siutj uisi forte, quia Abel pas- hoc eum occiderunt. Aiuut etiam quod
tor ovium, Zacharias sacerdos fuit, et cum a.udirent..Hegem mundi ventnrum,
hic in campo, ille in atrio tetapit ueca- dispensative metu subjec Honisaggrediun-
tus est utriusque gradus martyres (et tur eum qui attestabatur ortum ip~ius~
laici scilicet et altaris officio mancipati) maclantessacerdotemin templo. Gx~c.
sub eorum intimantur vocabulo. (vel Geowte<<')'<? Cat. Cr~cott~M Pa-
GBEG.Nyss. (0?'n<. Mt <<MMMa~a~eMt~<M.) AUiautem aliam causam dicunt
C/M.) Quidam autem dicnnt quod Za- esse interitus Zachariee. Cum enim occi-
charias, Pater Joannia, spiritu proplie- derentur infantes, magnus Joannes tum
tifB conjiciens mysterium virginitatis in- coœtaneissuis ocoidendus erat; sedEti-
tMtœ Dei genitricis, nequaquam seques- sabeth, enpiensBHum de medio cadis,
DE SAINT LUC, CHA~P.Xt.
petiit eremum unde cum satellites He- titMe Christi; hoc autem non fecernnt.;
rodis Elisabeth et puerum non inveni- sed e contra derogabantdivinisuuracutis,
rent, convertunt iram iu Zachariam, et contra ejuf dogmata clamabaut
occidentes ipsum ministrantum in tem- « Quid eMm ~udttis? x Sie igitur tule-
plo. runt (id est, abstuierunt) clavem seiea-
Sequitur Vie vobis legisperitis, qui ti<B.Unde sequitnr « Ipst non iutrois-
tulistis ctavcm scientite! » BASJt,. (in tis, et eos qui introibMtj prohibuistis. »
Isaiaî)e ~!S:o)!e t.) H:BCvox, e~, qnas Sed et Mes est clavis scieMtiœ fit enim
cum int.oIeMbi)ibus profertnr doloribus, par iideai veritatis cogmttû secundum
eis convenii. qui paulo post detrudendi illud ~Mac (cap. '?) « Nisi credideritis,
erant in grave supplicium. CYRIL. («< non intelligelis. » Sustuterunt ergo le-
~Mp.) C~tMM autem scteH<J<B ipsam di- gisperiti clavem scienties, non permit-
eimus esse )e!!em erat enim et umbra tentes hominescredereinChristum.AUG.
et figura justitift! Christi. Decebat ergo (Q«a-~t .EMM~ Mb. il, qu. 23.) Sed et
legisperitos quasi indagantes legem Mo- clavis M<eM<«B est humilitas Cbristi quam
ysi, et dicta prophetarum, reserare quo- nec ipsi inteUigere nec ab atiis intelligi
dammodo populo Judœorum januas no- volebaut. AMBR.Arguuntur etiam adhuc
<
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
sub nomine Judaeorum et future sup- sequitur enim « Cum autem hoc ad
plicio statuuntur obnoxii qui cum doc- iHos diceret, cœperunt pbarisœi et legis-
trinam sibi divinœ cogaitionis usurpent periti graviter insistera. » CyRiL. (ubi
et alios impedmnt; nec ipsi qnod profi- SM~'o.) Smntturautem HMM~'epro !):-
tentur aguoscunt. ~fa~ vel ;HtMm:M'e..vel M:~M'e.Coepe-
Auc. (~e CoM.~a~ Uh. )r, cap. 75.) rnut autem interrumpere sermonem ejus
Hœc autem omnia Matthasus narrât esse in pluribus unde sequitur a Et, <? ejus
dicta, postquMii Dominas iu lIierusalcm opprimere (le muKis. » THEOpm'LACT.
venerat. Lucas auteni hic nm'rat, cum Cum enim plures interrogact nn))m de
adhuc Dominusiter aperet in Uierusalem. diversis materiis, cum nequeat simu)
Unde mihi similes videntur esse sermo- oinuibus respoNdere vidctur insipien-
nes; quorum ille a)ternm~ istc aUcrum tibus quod dubitet. Hoc igitur i;)sidia-
narravit. bantur, et illi Mfiu'ii contra ipsun) sed
BEU. Quam autem vera perfidiee, si- et aliter quaerebant os ejus opprimere,
mulationis et inipietatis sua* criu~ina au- scilicet, ut provocarent eum ad aliquid
dierint pharisfBi et legisperiti ipsi tes- dMendum unde posset damnari unde
tantur; qui non resipiscere, s<'d doclo- sequitur n [nsidiautcs ei et quairentes
remveritatis insidiiauMUuut.ur aggredi; aliquid capere de ore ejus ut accusarent
HE SAINT UJC~ CHAP. XI.
SOMMAIRE ANALYTIQUE.
songeaità faire aucun bien avec ses grandes richesses. Son langage est
celui d'un indigent. Que ferai-je ? – Résolutioninsensée qu'il prend de dé-
truire ses grenierspour en bâtir de plusgrands. -Autre paroleinconsidérée,
il semblequ'il n'est pas redevableà Dieu de ses richesses. -Pourquoi Dieu
permet que les uns soient dans l'abondance.,et les autres dans la pauvreté.-
Commentcet hommese trompe encoreen regardant comme des biens véri-
tables des choses tout à fait indifférentes. Sa folie en se promettant une
longue vie, et en donnant en nourriture à son âme les aliments du corps.
Ce qu'on doit accorder au corps lui-mêmeet ce qu'it faut lui refuser.– Dieu
juge cet hommeau momentmêmeoù il prononceces paroles.-Signification
de ces paroles On te redemandera ton âme cette nuit. -Que deviendront
ses richessesaprès sa mort. -Ce qui nous suit et nous accompagneau sortir
de la vie.
22, 23. CommentNôtre-Seigneur,élevant ses disciples à une perfection
plus grande, ne leur permet pas même la sollicitudepour le nécessaire.
Ne vous inquiétez pas, ne veut pas dire Ne <f<M)(N~Mp<M.–Première
raison de ne point s'inquiéter.– Dieu nous a donné et nous continue le bien-
fait de la vie.
j! 24-26.– Seconderaison, le soin que Dieu prend de donner la nourriture aux
oiseaux.-Pourquoi Notre-Seigneur au lieu de donner pour exemple les
hommesqui ont professé une souveraine indiSërenb'epour les choses de la
terre, prétcre-t-ilemprunter ses comparaisonsaux oi&caux?–Pourquoi choi-
sit-illes corbeauxde préférenceaux autres oiseaux?– Troisièmeraison, le
soin que prend la Providencede donner l'accroissementau corps.
27-31.–Quatrième raison, Notre-Seigneurdonne ici pour le vêtement la
même leçon qu'ii vient de donner pour la nourriture, l'exemple des lis des
champs. Pourquoi n'apporte-t-i) pas ici l'exemple des oiseaux, tels que le
cygne et le paon? –Ce qui suffit aux sages.–Pourquoi Notre-Seigneurmet
ici une simple fleur en comparaison avec l'homme. Cinquièmeraison ne
point s'inquiéter de la nourriture et du vêtementcomme les personnesdu
monde.–Pourquoi Notre-Seigneur donnc-t-it cet avertissement à ses dis-
ciples? Nous est-il défendude faire des honneurs, des richesses, l'objet de
nos prières? – Pourquoile Sauveur défend-il ensuite d'éviter l'orguci)? –
Quelleest cette élévationd'esprit que le Sauveur défend ici.–Sixième raison
de ne point s'inquiéter Vo<)'fPère sait <jfM<?'cot<s<K'Mbesoin<~ choses né-
cessaires. Combienil serait honteux des hommes qui combattent pour
un royaume de s'inquiéter de ta nourriture. – Le roi sait commenti) doit
entretenir, nourrir et vèlir sa maison.
t. 32-34.–Pourquoi Notre-Seigneur appelle petit troupeau ceux qui veulent
devenirses disciples. Haison qui doit bannir de leur cœur toute crainte.
Jusqu'où doit porter la confiancecelui qui combat pour le royaume de Dieu.
Différentes manièresde faire t'aumônc.–La pratique de la miséricorde
est-elleobligatoireou facultative?– Par quel motif il faut vendre ceque l'on
possède.–Avantages attachés à la pratique de ce conseil. n'est pas
cependantdéfenduaux chrétiens qui veulentJe pratiquer de rien avoir en ré-
servesoit pourleur usage, soit pour celuides pauvres.–Motifsquidoiventnous
porter à thésauriser pour le ciel.-Dans quel sens it fautentendre ces paroles.
Raison plus décisive encore, l'attachement trop grand de notre cœur aux
richesses. Commentcette vériténe s'appliquepas seulement aux richesses.
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
a
3S-40. -Comment et pourquoi les disciples de Jésus doivent ceindre leurs
reins, et avoir toujours leurs lampes a)lumëes.–Différentes manières d'en-
tendre ces recommandations symboliques. Pourquoi Notre-Seigneur se
compare à un homme qui est parti pour des noces. Quand revient-il de ces
noces?-Comment nous devons toujours être .prêts à le recevoir.–Comment
il récompensera ceux de ses serviteurs qui auront pratiqué cette vigilance.
Dans quel sens ceindra-t-il lui-même ses reins,?-Que figure ici pour les ser-
viteurs l'action de se mettre à table. -Quelles sont les différentes veilles
dont parle ici Notre-Seigneur. -Comment il nous fait voir par la comparai-
son du voleur les funestes effets de la tiédeur de l'âme. – Pourquoi Dieua
voulu que notre dernière heure fut inconnue.
41-46. Quel est l'objet de la question que saint Pierre fait ici à Notre-Sei-
gneur. Les commandements qui précèdent s'adressent-ils à tous les chré-
tiens en général ou à ceux que Notre-Seigneur a élevés à la dignité de ses
apôtres et de ses ministres? Deux qualités essentielles à un dispensateur,
la fidélitéet la prudence. Combienun tel dispensateur est rare.-Comment
il doit diriger la familleà la tête de laquelle n est placé.– Quelle sera sa récom-
pense.-La différencequi existe pour lesmérites entre les bons auditeurs et les
bons docteurs, existeraaussi dansles récompences.–Puissance que Dieu donne
à ses fidèles serviteurs. Comment Notre-Seigneur excite également à la
vigilancepar la menace des châtiments qui attendent les méchants.–Multi-
tude de fautes dans lesquelles on tombe pour ne pas penser à sa dernière
heure.-Que signifie, dans le sens figuré, frapper les serviteurs et les ser-
vantes. En quoi consiste cette division qui doit être le supplice du méchant
serviteur.
47, 48.- Commentla grandeur et l'élévation de la dignité deviennent la
cause d'une condamnation plus sévère aussi bien que la connaissance plus
parfaite de la volonté de Dieu. Commentfaut-il entendre que dans les sup-
plices de l'autre vie l'un recevra un plus grand nombre de coups que l'autre?
Pourquoi le châtiment des docteurs et de ceux qui sont plus instruits, et
aussi de ceux qui auront reçu de plus grandes grâces sera plus sévère.
49-S3. Quel est le feu que Notre-Seigneur est venu apporter sur la terre.
-Quelle est cette terre qu'il voudrait voir embrasée de ce feu.-Comment
ce feu devait embraser tout l'univers. Quand peut-on dire que ce feu em-
brase une âme terrestre? Quel est ce baptcmo dont Jésus devait être bap-
tisé. – D'où venait la tristesse qu'il montrait aux approches de sa mort.
Dans quel sens n'est-il pas venu apporter la paix sur la terre? Notre-Sei-
gneur prédit ici ce qui doit arriver. Applicationde ces paroles à ce qui se
passe dans l'intérieur de l'homme lorsque Jésus-Christ vient à y entrer.
Autre interprétation des mêmes paroles.
S4-57. Comment les Juifs étaient coupables de ne point connaltre le temps
de l'avènement du Seigneur. – Utdité des pronostics que l'on tire des astres.
Comment sans savoir les lettres humaines, chacun peut discerner ce qui
est juste.
58, 59. -Quel est cet adversaire avec lequel Notre-Seigneur nous engage
à faire notre paix en chemin. Quel est ce juge à qui cet adversaire livre le
coupable, quels sont les exécuteurs, etc. Quels sont dans un autre Mins,
l'adversaire, le magistrat, le juge et l'exécuteur.
DE SAINT LUC, CHAP. XH.
(t)Ontrouvequelquechosedesémblabledansle discours
42,oùlesaintdocteurexptiqae
damt
un sensmystique
lescérémonies
de t'agnesm
pascal.
i
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
tur ubi solent iu tectis t'esidere n~uD potes quod /«.e sit Evctugetiuu], <ee<c
enim tecta. uostt'o more, oulminibus ?n- vero a)ta' apostobrnm auilnff: qoot-
b)tmata,sedp)auo schen)att!(id est: qunt verc cousiSin.ti suntph!U'ufC),<Jtvut-
ptaua figura) faciuut iBquatia. Krgo di- }:.t~~f))!]tpos~modu:n et, audits in Evau-
''it:('Praedicabitu)'iutectts;))i(test, ~etn U)ce,st!UttetiiaguoprMcone Spiriti)
cuoctisaudienUbus palam (Ucet)])'.Tn);o- S<meto super apostotormn mnu)a~.
PHYLACT. Vei hoc proponihtr pitarisœis
J~tcoOH~! ~~&!X fïH!tCt'x~tt?~ Ap~crrca')t o&
quasi diceret 0 pharisK'i, « qure in te- ~M ~f~ocft'<7u~/M/'pM, (?~us~ AocHM/ta&e~~
nebria dixistis (id est, quod in opacis
a~t~A' 'y!~ /<tc~ os~nf~)~ ~~Mj t'~A~
cordibus vpstris tentare me nona.mijtt), <!7Hpa/)S~)~! CMm~Kty)OS~/ <tï~[MCt-
~Mp?t~
in lumine dicenhu' H<'fîo enim sum )nx~ o!<'rt~,7M~efy]0~'N~<cmH!tf~fe t)i y~Hy~m
et iir me tuce notulll Cet quiequid vcs- t'~ft<!if0 net! /tt())e ~'mote. ~nne ~MM~Me
tra muchinatur caligo « et quod iu au- ~f~Gr~ r<e~CMf!/ (~po~JO, et ~HK.3f~c t/~
rem locnti ''sti~~ et in cuhicuUs (id est, )tMtcst );) c&/H)tû)te<;?)'<</~o ? .~d el ca~tW
CSpt'fMM<?4'<)'[OmOMHKM;ft';)<< SMH<Mt)/t<('
Crf/f
qnioqmd tnutn's susurris vestris aurihus tt'HMt'C HtM~~ paMOi'&tM ~)~«m<<M "0~.
instittastis), pt'œdieahitur in tectis, a id
est, ita mihi fuit audible, ao si iu tectis AMBR. Quouiam ~etaiua eatcaus:) per-
prœd!ca am f~isset-Hocetiam intetli~ere Ndia; <jUtBaut ex inohtn inatitm, aut ex
1 EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
(i)C'estledéfiqnesaintPan)ffdtà touteslescréatnres.
(/!oM.,
vin,3S-3S.)
accidenti metu Nasoitur; ne quis metu etiam docet non esse terribilem, qnMn
territus Deum quem corde cognoscit, )ocupinUore foonore sit immortalitas ?-
negare coga.hu', putchre addit a Dtco demptura.
autem vobis amicis meis, ne terreamini C'i'[<ir,.(M<4'<~Y!.)Este]'goadver-
ab his qui occiduot corpu~ Hetc. CYïOL. ),cndmn q~od taborihus para.ntm*coroatB
(!t C~<. (7~'a'eo<'M')t/'n<MM.) Nou (jui- et. honores, quibus mortates us~ue ad
buscunque enim simpjioit6r hic s~rmo tempus suam iram cx~nduat; iitque
conveuit'e videtur, sed tus qui ))enm ex illis nostrm persccntionis finis corpornlis
tota diti~unt mente; quibus ronvcnit in~t'if.ua midt! aubdit Et post hoc
dicere « Quis nos separuhi) a chnritiite nou habcnt anjplins q~id faMant. )) BEM.
Christi? x Qui autem non t~ies sunt, la- Ht'go supcrvacua furnn). msania qui mor-
biles ~unt, ~f. ad prositiendun) parât i tua martyrnm mcmht'a feris avibnsque
porro Dominus dicit (Vof;!).,1S) « Ma- disc?rppt)()a pr<'ji''innt; ''nu~ neqaaquMu
jorem ditcftioûetn nemo habct, qutun omnipot.Mtia: Dci, qtt'ui oa resusciUMido
ut animam suam ponat quis pro amicis vivifireLreaisterf posant.
suis » quornodo antem nnu est incon- CURYS.(/~M. 23, "t ~t:«/<.) Consi-
venienUssimut)) Christo oon rependere dcra quatiter Domums disëiputos omni-
quod ab eo recopimus'! AMBK.Mortem bus superior<;3 coustitui!.) ipsam mortom
DE SAINT LUC, CHAP. XII.
naturatu corporem molis inclinât. Quin- gentissime novit diUgcntiam enim cu-
que igitur corporis sensus si terrenarum rœ adhibitaa numeratio manifestât. ÂMB.
sordium cibum quicrant, ad superiorum Deuique numerns capillorum, non in
opermn fructus revotm'G non possunt. actu compntationis, spd in facilitate co-
Est ergo malus passer qui volandi ~sun< !ï~!tioni9 accipttnr; bene tamen nume-
terrena: vitio labis aboteverttj quates r~ti dicuntn~ quia ea. qu.a*volumus ser-
sunt isti passeres qut dipondio vn-ucunt; vare, uumeramus.
luxuriœ scilicet pretio secnlaris a<)ver- CYmL. (M&!<?'o.) Mystice autem
sarius enim tanquam captiva maocipia <'f'pK<quidem hominis est utteUectus
vilioris pretio featunationis addicit at capifli vft'o c<')gitaf.ionesqum patent
Dominus tanquam speotosn servit iaquœ Deo. TnEOpnvLACT.Vel <'f<p<t< uniuscu-
ad imaginem sui fecit, idoneus sui ope- jnsqne iideUum intelliges aptam Christo
ris mstimator magno pretio nos rodemit. convcrsatMuem; c~j/Mo.! autem ejus
CYK)! ( ~t Cat. CfCBeO)'XMt ~a<)'M)M mortificativa curporis opéra; quae nnme-
M&t.!Mp?'o.)Est igitur sibi curée discu- rantnr a Deo, et digna sunt prftvisionc
ter nosse sanctorum vitam unda subdit divina. AMER.Si igitur tanta Dei es)
« Sed et capilli oapiti~ vestri o[UDe9 majestas. ut unns ex passerihus; ant
tmmeraH sunt » per quod signiBeat nostrornm numerus capit)or<nn prêter
quod omnia qum ad eos spectant, dili- soientiam Dei non ;it, qnam itxtisaunt
EXPLICATION DE L'ÉVAN&ILE
Seigneur ne connaît point les cœurs des fidèles, ou qu'il les dédaigne,
lui dont la science s'étend aux plus petites choses « Ne craignez
donc point, conclut-il, vous valez plus que beaucoup de passereaux. o
BEDE.On ne doit point lire, vous êtes plus (plures), comme s'il
était question du nombre, mais vous êtes plus (pluris), c'est-à-dire,
vous êtes d'un plus grand prix aux yeux' de Dieu ()). S. AfHAN.
(DMC.3 cont. les a!) Or, je demanderai aux ariens si Dieu dédai-
gnant de créer les autres êtres, n'a fait que son Fils, et lui a aban-
donné toutes les autres créatures, comment sa providence s'étend-elle
jusqu'aux moindres choses, jusqu'à un cheveu, un passereau? Car
tous les êtres que Dieu embrasse par sa providence, il les a créés par
sa parole.
BÈDE.'Après avoir déclaré que toutes nos œuvres;, que toutes nos
pensées les plus secrètes seront révélées; Nôtre-Seigneur ajoute que
cette révélation aura lieu, non pas au milieu d'une assemblée ordi-
naire, mais en présence de la cité céleste, devant le Juge et le Roi
éternel des siècles « Or, je vous le dis, quiconque m'aura, confessé
()) Le textegreclèvetonteambiguité
7ro)).M~ StK~spST6vousj'emporte:snr
OTpouStM~
beaucoupdepassereaux.
confessus fuerit me, » etc. AMB. Pra*- id est, uuigenihim ex ipsius substautia,
clare etiam fidem acuendo iotexuit, et fateri Dominum omnium, non tauquam
fidei ipsi virtuteni fundamenta subjecit ab extrinseco, et furtivum sortitum do-
nam ut fortttu<.)imsiacentivutu est fides, tninium, sed existeutem revera et natu-
ita fidei Ërmamentum est fortitudo. ratiter Dominum, sicut et Pater con-
CnnYS. (Aorn. 35, <? ~a~M.) Non est sequenter oportet fateri quod Deus hutic
ergo Dominus contentus intrinseca. iide, a mortuis suscitavit ipsum scilicet fac-
sed exteriorem confessionem expostu- tum hominem et passum in carne pro
lat, urgens nos ad Cdnciam et majorem uobis; sic enim resurrexit a mortuis.
affectum. Et quia hoc omnibus utile est, Quisquis ergo sic confUebimnr Christum
communiteT to<[uitur, dicens <(Omnis coram hominibus (videlicet. ut Deuni et
quicunquc confessus fuerit me. Cm)L. Dominum) Christus eum contitebitur co-
(in C«<. <tCco?MtMf <?<)'!<)?.)Ait autem rau] angelis Dei, tune temporis, cum
Paulus (od .NoM.10, vers. 9) « Si con- descendet cum sanctis angelis in gloria
fitearis ore tuo Dominum Jcsum, et cre- Patris sui, in seculi consumtMaLione.
das in corde quod Deus eum a mortuis EfjSEB. (in Cat. Gt-a-co~'MMF<!<n<Mt.)
suscitavit, salvus eris. » Totum Christi Quid autem erit gtoriosius quam ipsum
myaterium in his interpretatur decet unigenitum Dei Verbum attestari pro
enim prius ortum a Deo Patre Verbum, nobis in divino judicio, ac ipso affectu
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
ticorum curam non liabet, iidem nega- eos qui. se uegaveriut, esse deuegandos
vit, et iuiidcii est deterior. » Hem (1 ad unacunctcrutu(boceat,Gorunquist.u-
CM' 2, v. S) « Avariti&m' fugite; quœ dio, et eorum qui inBrmitate vêt igno-
est idololatria. » Postquam ergo tot suut rantia negAn).) conditio putaretur, eou-
modi )Mya</ot; patum est quod toti- tinuo subjecit « m omius qui diut
dem sunt <:OH/e~:o)!M~ quos quicunque verbmu in Filium hominis remittctur
servaverit, audict illam beatissimam vo- ci, a etc. CïtUL. (K<'<A'K~).)Sed si hoc
cem, qua Christus laudavit on)nes qui vultinuuereSalvator~quodsiquodii)-
confessi fuerint eutu. Attende autem juriosutuvct'buJHdicaturauot'isit!
verbot'mn cauteiam. in grreco enim di- homiuen) commuuen), obUuebimus ve-
cit '< Quistfuis contitebitur in me; n niMi (si pœnitea.m us) nH)!a difficulté
ostendena quod, non propriis viribus, ('st.inserMonejquia.cuninn~uralitm
sed adjutus superua gratia Christum ali- bonus sit Deus, emendat volentes pmnL-
quis coufitebitur de negaute vero non tere vernm si ad ipsum Ckristum re-
dixit «: ?Me, sed oie nam destitutus torqueatur sermo, qualiter incondemna-
gratia denegat redarguitur tameu, quia bilis est qui dicit verbnm in eum? AM)).
destitntio propter eum qui descritur, fit Utique /!<KtM /<oM<H!~Christum inteU!-
(sive destituitur propter propriam cul- gimus, qui de Spiritu saucto geueratos
pam.) BED. Ne autem ex eo quod ait ex Virgine est; eo quod pareus eju~ in
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
nom Theognostus vero ait quod et qui sedcumFiliussitin Patre, est in illis
primum et secundum excessit limen, in quibus est Pater, nec abest Spiritus
minorem pœnam meretur; sed qui ter- indivisibilis est enim sancta Trinitas. Ad
tiutu quoque pertransit, nou amplius h<MCsi oiuum per Filium faeta sunt, et
accipiet veuifun. Primum quidem et se- omnia. m ipso consistunt, erit ipse ni-
cundum limen vocavit doctrinam Patris mirum in omnibus; ut [lecesMrmm sit
et FiUi; terlium vero, iu parUcipatione peccMitem m FiMum~ in Patrem et in
Spiritus saucti, secuudum ithid (/oftM. Spiritum satictum peccare sacrum au-
16) « Cum venerit Spiritus veritatis, tem baptisma iN uorniue Patris, et Filii,
docebit vos omuem veritatem; non et Spiritus sancti datur et sic peccan-
tanquam doctrina Spiritus dogwa FUii tes post baptismum, in saoetaft! Triaita-
supcret; sed quia Filius eoudescendit tem exercent MasphetNMun.Ceptefum,
impcrfectis, Spiritus vero signacutum si pharisaci haptismum non susceperant
est eorum qui porfiKiuntur. S)!: igitur, quatiter redarguebat cos ae si h)asphe-
non quia superet Spiritus Fftiutu, fx- masseutiti Spiritum MnchtutjCuJM
pers est venta: b)aspheu.)ia SpH'itus; sed nondum erant facti participer? priBser-
quia imperfectorum quidem est remis- tim cum, non de peccatis simpliciter,
· perfectis vcro Miia restat excusatio;
s)0) sed de blasphemia cos increpttbat? Diffe-
TOM. VI. 6
1.
EXPLICATION DE L'ÉVAN&ILE
runt antem, quoniam qui peccat trans- curro ad dispensationem quae fit in
greditar 'es:em qui vero MasphetNaL, Christo, qui Deus existens, homo factus
in ipsau) oH'cndit Deit&tcm. Sed aliter est taaquam Deus suscitabat mortuos
si eis qui delinquuntpast baptisma, non sicut carne vestitus, sitiebat, MMrabat
indu)~etnr vindicta. reatuum, qnaliter et. patiehntur. Qu~ndo is:itur aliqui spec-
Apostolus pœnitenti in Corintho condo- t~uites Irtmauc~, vident Dom'num aiti.on-
nat (J) ça Co~); retrogressua vero Ga- teu) t.nt p~tientem, et obtoqauntur in
latas parit, quousque Christus denuo Salvatorem vehtt in liominem, poccant
formetur iu cis? (c</ Gf~.j 4.) Cur au- fptidem possunt tamen cito (cuu) pœ-
tem et Kovatum argmmus iHtot'imentem nHuerint) a.cciperc veniam, praettnden-
pfcnit.ent.iam post haptismum'? Aposto- tes pro causa fragilitateni corpocis
lus iuituT ad Uchrfcns non dissipat pœ- qnundo vcro rursus aspicientes atiqui
uitcnUiuu pecc:tt.orum sed ne pttt.irent '.pera. Deitatis, dubitaut de natuM cor-
sccundnm ritum )c~ia pœniLeutM* causa poris, ipsi qnoque nimium peccant sed
muKa fore et quot'diana baptismata; ub t't his puinitentihus cito potest igtiosci;
hoc pcontiere qmdpm mcmet, uniciirn co quod et ipsi exensationem liabent ab
autem fore iusiuuat per baptisma reno- opcrum ma~nitudine qnando veo Di-
vationem. Talia vero comiderans, re- vinilatis opera rétorquent ad diab&tum,
DR SAINT i.'jc; CHAP. XII.
(t)Oufilsd'unart'saufilius/ai~ se)onsaintMatthieu,
xnf,S5.
merito irrevoea.bitem t'ernut sentcntiatû, hominis peecautM. Sed ubi magis insa-
(jjuMdo arbitrât! suntdiabolum esse niunLdicentes opera Dei esse Beelzebub,
Deutn, et verum Deum udut ptns quam uonampUuseos sustinuit.Sice.uitn et
da;)uoncsin op<'i'ibuspn!,avprnu).i- ta~diu pâtres corum sustinebat, quandia
bpre. Ad hune ergo perfidMm ]iharM:fi causa panis et aquœ mm'nmr.'ibMtt sad
pervcnerant ~atvatore enim osU'ndeute postquam vitulmu conHante~, co)iat&sibi
Patris operi)~ mortuos stMcitante, caecos diviuit.us bénéficia in eum rcfct'Hn~ pu-
i)iu[)unautc, et simitia faciento, h~jus- uiti suut; primo <[utdem non paud~
[)<0f)i opéra dicch.inicsscBeelzebub: porau) occisis; postmodun) vcrc dixit
fKquncnim diccrcpoterantYidentf'g (~THf/32~vers.3'i):KH~:udemin
)nundiordinM)!,c!er~<'uu)pMvi~io- d)Cu)ti~)isYjsitaho)~ncpcccHtn)<ico-
))etTi,qnndi)Utn't~<!tBeei.<nf)ubps!,<ea- m!n.HTa)ot))f:r~ctju)i)cp)t.u'i!f;i
tn~.Quandini::ihu'ndhnnnn)~f.pec- audiuntsententitUUjXt in )hm!tntt')).)-
tant';s,ino))(.e<')~!dt('aba~tjdie~ntM: boht patata, perpétue cot'rudaofur en)]!
"Ko)<i)cbicc-!tunrj)f'))ff])'iij))iu~'?Kt ('o.Nonip'iturJ'Mieudocu!)a!ioR<')~i"
')))()n)odo)iHc['as~H!t!n(!i<!if;i),no- )))nsphcu)iKmdiftnn)iuip<nn'etSpiri-
vit?))Su6t)nehaLeûattH)qu!H])inFi)inm tn)t)Mnetum.)~n'cdi\it;L~u}'n!" ).
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
lui; mais des deux blasphèmes qu'ils proféraient contre lui, il veut
montrer que l'un est plus grave que l'autre, car ils l'outrageaient en
ne voyant en lui qu'un homme, et en attribuant à Béelzebub les
oeuvres toutes divines qu'il faisait.
S. AMBR.H en est qui pensent que par le Fils et le Saint-Esprit, il
faut entendre le Christ, tout en gardant la distinction des personnes et
Funité de substance, parce que le même Jésus-Christ, Dieu et homme
tout ensemble, est appelé l'Esprit dans la sainte Ecriture « L'Esprit
de notre bouche, le Christ, le Seigneur. » (1) Il est également saint,
puisque le Père est saint, que le Fils est saint, et que l'Esprit est saint.
Si donc le Christ est l'un et l'autre, pourquoi cette différence, si ce
n'est pour nous apprendre quel crime c'est pour nous que de nier la
divinité de Jésus-Christ? – BËDE. On peut encore donner cette expli-
cation Celui qui attribue au démon les œuvres de l'Esprit saint, ne
peut espérer de pardon ni en ce monde ni en l'autre, non pas que
pous refusions à Dieu de lui pardonner s'il pouvait se repentir, mais
parce qu'il est presque impossible à celui qui se rend coupable d'un
tel blasphème, non-seulement d'obtenir son pardon, mais de fa;re de
dignes fruits de pénitence, selon ces paroles d'baie « Il les a frappés
d'aveuglement, à ce point qu'ils ne pourront se convertir, et oMenir
leur guérison a (/MM, v.). Or, si l'Esprit saint n'était qu'une simple
créature et qu'il ne fût pas consubstantiel au Père et au Fils, com-
ment les outrages proférés contre lui entraineraient-ils un châtiment
aussi terrible que celui qui est réservé aux blasphèmes contre Dieu?
(Lam. Jérém., tv, 20.)
BÈDE. Cependant tous ceux qui nient l'existence de la divinité
(i) Traduction
dela Vulgitte.
jor sit Spiritus; sed utraque blasphemia tus Saueti dicit esse Beelzebub, isti non
in ipsum prolata, hanc minorem, illam dimittetnrneque in preesentisecuio, ne-
VaUdiorem ostendit ipsum enim vi- que in futuro non quod negemus ei,
dentes hominEui, vituperabant, et ejus si pœmtentiam agere possit, poMe di-
opera Beelzebub esse dicebant. mit,ti a Dec, sed quod credamus eum
AMBR.Sic igitur videtur quibusdam j Naephentuu) exige)]tibua meritis, sicut
ut eamde)N et Fitinm et Spiritum San- nuaqu~m ad remissionem, ita necudipsos
ctum, Christum intelligamus, saiva. dis- dignœ poeniteNtia!û'actus esse pervcutu-
tmctione peraonarum et unitate substan- rum secuudum illud(Isai., 6j6t~a<M.,
tif quia nnns et Deus et homo Christus 12): « Excœcavit oculos eornm ne touver-
est Spiritu2; sicut scriptum est [?'/o'e)t. tantur, et sanemiUos. » Cymi-. (~t C'a<.
4) « Spiritus ante faciem uostram Chris- C)'fccot'«M j!'a<tHt.) Quod si cfeatura
tMDo[ï)inus.H[deH)Mnctas, quia et Pater esbet Spiritus Sanetus, non autem de di-
~<!MC<)<~ et FUius ~attc~H, et Spiritus vina subiitautia Patris et Filii, qualiter
MHc<!M.Si ergo utt'umque Christus est, acta in eum contnmeua tamam fert pœ-
quiB est diversitas nisi ut sciamus quia nam, quanta promulgatur contm blas-
Divinitatem Christi nobis negare non li- phémantes in Deum?'1
céat? BEC; Vel aliter: qui opera Spiri- BED. Neque tameti qulcunque Spiri-
DE SAINT LUC, CHAP. Xtf.
tum Sanctum non esse, aut Deum non contra Spiritual Sanctum dieamas. Pri-
esse, sed Patre Filioqne minorem confi- nmm quidem credentium beiieficiuni
tentur, hoc irremisstbiUs htasphemne est in Spiritu Saneto remissio peccato-
crimine ter<'nt.ur, quia humana iguoran- rum contra hoc donutu gratuitnm lo-
tia ducti facitmt, non invidentia diabo- quitur cor impa'nitens ipsa ergo im-
lica, sicut principes Judœoru.m. AuG. pœnitentia. est ~<t't7MsHM~/iewM
(de !'M't. /)oM: serm. il.) Vel a)it,Hr qum non remittitur, neque in hoc se-
si hic diceretur «Qui blasphemaverit culo, neque in futuro, quia pœnitentia
(jnamcnnquR btaspliemiMn in Spiritum impetrat remissionem in hoc secuio, quae
Sanctum,)' omnem mtoHigere deberemus: valeat in future. CYR[L. (M<" ~t~)'<)
sed quia dictum est Qui blasphema- Cum autem tantum metum incusserit
verit Spiritum Sanctum, )) ille intelliga- Uf-jinns, et prepparaverit ad generose
tur qui non omni modo, sed eo modo resistendum discedentibus a recta con-
blasphentaverit ut ei nnnquam possit in- fessione, prtecepit de cfBtero non curare
~nosci; sic enim dictum est ~oeot., i) de responso eo quod fideliter di~positi~
« Deus neminem tentat; scilicet non coustruitverbttcongruaSpiritustftnquatU
omni, sed quodam tentationis modo. doctor iahabitans. Unde sequitur «Ctlm
Quia autem sit iste modus btaaphenjandi autem inducent vos in synaso~as, uotitf!
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
(1) 1 P:'et' m, 13. On ne voit pas ou saint Chrysostome a pu puiser cette variante, ~MH!fouet
vos. t
»
mon frère de partager avec moi H0<?'ehéritage. Mais Jésus lui répondit
homme, qui M'a établi pour vous juger, ou pour faire vos partages ? Et
s'adressant aM~eMp~e Gf<~M-!)OtM avec ~0!K,/CMfdit-il, de toute avarice,
car dans l'abondance M~M~ vie de chacun ne dépendpoint des choses qu'il
possède.
nous, Dieu son Père l'a établi roi et prince sur la sainte montagne de
Sion, pour annoncer ses divins commandements. S. AMBB.C'est
donc avec raison qu'il refuse de s'occuper des intérêts de la terre, lui
qui n'est descendu sur la terre que pour nous enseigner les choses du
ciel; il dédaigne d'être le juge des différends et l'arbitre des biens de
la terre, lui à qui Dieu a donné le pouvoir de juger les vivants et les
morts, et l'appréciation décisive des mérites des hommes. Il faut donc
considérer ici, non pas ce que'vous demandez, mais à qui vous faites
cette demande, et ne pas chercher à détourner à des choses de mé-
diocre importance, celui dont l'esprit est appliqué à des objets d'un
intérêt supérieur. Ce frère méritait donc la réponse que lui fit le Sau-
veur, lui qui voulait que le dispensateur des biens célestes, s'oc-
cupât des intérêts périssables de la terre. Ajoutons d'ailleurs que
ce n'est point par l'intervention d'un juge, mais par l'affection, qu'un
bien patrimonial doit être partagé entre des frères. Enfin les hommes
doivent attendre et espérer le patrimoine de l'immortalité plutôt que
celui des richesses.
BEDE. Notre-Seigneur profite de l'occasion de cette demande in-
considérée pour prémunir par des préceptes et des exemples, la foule
et ses disciples, contre le fléau contagieux de l'avarice « Et s'adres-
sant à tous ceux qui étaient présents, il leur dit « Gardez-vous avec
soin de toute avarice. » Remarquez ces paroles « De toute avarice, »
parce que bien des actions ont une apparence de droiture, mais leur
intention vicieuse n'échappe pas à l'oeil pénétrant du juge intérieur.
S. CïR. Ou bien encore « Gardez-vous de toute avarice, grande
ou petite, car l'avarice est tout à fait inutile au témoignage du Sei-
gneur lui-même a Vous bâtirez des maisons magnifiques (1), et vous
'(i) Desmaisonsdésirables,
~tOuj~Toù;,d'aprèsletextegreo.
qui étend sa bonté même aux méchants, et fait tomber sa pluie sur les
justes et sur les coupables. Or, comment cet homme témoigne-t-il sa
reconnaissance à son bienfaiteur? Il oublie la nature qui lui est com-
mune avec tous les hommes, il ne pense pas qu'il y a obligation
pour lui à distribuer aux indigents son superflu; ses greniers étaient
surchargés par l'abondance de ses récoltes, mais son cœur insatiable
n'était pas rempli. n ne voulait rien donner des fruits anciens, tant
était grande son avarice il ne savait ni recueillir les nouveaux, tant ils
étaient abondants, aussi sa prudence est aux abois et ses soucis frap-
pés de stérilité « Et il s'entretenait lui-même de ces pensées Que
ferai-je? car je n'ai point où serrer ma récolte. » ILs'inquiète à l'égard
des pauvres; n'est-ce pas là, en effet, ce que dit l'indigent Que ferai-
je ? Comment me procurer la nourriture et le vêtement? Tel est aussi
le langage de ce riche, il est comme accablé sous le poids de ses ri-
chesses, dont ses greniers regorgent et dont il ne veut point les laisser
sortir pour le soulagement des misérables, semblables à ces gens avides
et affamés, qui aimeraient mieux être victimes de leur voracité, que de
laisser les restes de leur table aux indigents.
S. GRÉS.(Moral., xv, 13.) 0 inquiétudes, qui êtes le fruit de l'abon-
daucc et de la satiété En disant a Que ferai-je? a ne montre-t-il pas
clairement qu'il est comme accablé par l'accomplissement de ses dé-
sirs, et qu'il gémit, pour ainsi dire, sous le fardeau de ses liens?
S. BAS. (comme ~?'eced'.) Quoi de plus facile que de dire J'ouvrirai
mes greniers, je réunirai tous les pauvres; mais non, une seule pensée
le préoccupe, ce n'est point de distribuer le trop plein de ses greniers,
c'est d'entasser sa nouvelle récolte « Voici, dit-il, ce que je ferai Je
détruirai mes greniers, Vous faites là une bonne action, ces greniers
d'iniquité méritent d'être détruits; abattez donc ces greniers d'où la
usque ad malos suam honitatem exten- gentenim ipsius animam divitiœ aprom-
dit, ptuens super justos et injustes. Quse ptuariis émanantes, ne forte cum exi-
vero sunt qutc hic homo beuefactori. ré- verint, provint o~cntibns, a simili guto-
compensât? Non me~iuit communia na- soran), qui ma,Hcut edMi~ate crepare,
turce, nec ar])ih'a!]s est oportere quod quam mdip;entibus de t'eliquiis impnrt.iN.
auperDtlit dispensari egcutibus et hor- GnEG. (XV ~)/o!-f:< cap. t3.) 0 an-
rea quidem crepabant pra3 copia coudi- gnstia ex saUetate iiata! Uiceus enim,
tornm avnrus tMtiatt afnn)us nequa- « fjtlid faciam? profecto indica.), quia
quam imptebatuf; nolens vetoribu~ ce- votorutu suormn etTectibu. preMaa, sub
dere propter avaritiam, oovf).non valens q~odinn reran) fasce )abor.)b!i),. BAstL-
susciperc proptnr muttttudinem proptcr (tft 6').) Erat, quidetn in promptu di-
quod impM'feota crant ejus consilia et ccre Aperiam )torM~ co~vocabo e~e-
steriles ourfB. Undc sequttur « Et cogi- uos; » sod cogitât j uou ut distribuât.,
tnbat, » etc. Conqucritur œquo pauperi- sed ut congre~ot sequitur fniKt u Rt
bus an non quem premit inopin, dicit, dixit tloc facLun dfstruani horrca,
<fquid faciam? o unde viclnq? unde c:)!- ioea ') beoe facis nsuM dtgrm destruo-
ceamenta ? Talia et ]ocuples profort ur- tione nequititc protuptuarin dtssotve
DE SAtNT LUC, CHAP. XII.
tient à cet autre qui est sans vêtement; cette chaussure qui dépérit
chez vous, est à celui qui marche pieds nus cet argent que vous
avez enfoui dans la terre, appartient aux indigents; vous commettez
donc autant d'injustices que vous pourriez répandre de bienfaits.
S. Chrys. (1). Mais il se trompe encore en regardant comme des biens
véritables, des choses tout à fait indifférentes. Il y a, en effet des
choses qui sont essentiellement bonnes, d'autres essentiellement mau-
vaises, d'autres enfin qui tiennent le milieu. La chasteté et l'humilité,
et les autres vertus sont de véritables biens, et rendent bon celui qui
les pratique. Les vices opposés à ces vertus sont essentiellement mau-
vais, et rendent également mauvais celui qui s'y livre. D'autres choses
tiennent le milieu, comme les richesses, tantôt elles servent à faire
le bien, l'aumône, par exemple, tantôt elles sont un instrument pour
le mal, c'est-à-dire pour l'avarice. Il en est de même de la pauvreté,
elle conduit tantôt au blasphème, tantôt à la véritable sagesse, selon
les dispositions intérieures des personnes.
S. CYR.Ce ne sont point des greniers permanents, mais de passa-
gère durée, que ce riche construit, et ce qui est une folie plus insigne,
il se promet une longue vie « Et je dirai à mon âme Mon âme, tu
as beaucoup de biens en réserve pour plusieurs années. » 0 riche,
tes greniers, il est vrai, regorgent de fruits, mais qui peut te garantir
plusieurs années de vie? S. Athan. (contre Antig.) Celui qui vit
comme s'il devait mourir chaque jour à cause de l'incertitude natu-
relle de la vie ne commettra point ce péché car cette crainte de la
mort prémunit contre l'attrait séduisant des voluptés mais au con-
traire, celui qui se promet une longue vie, aspire après les plaisirs da
(1)Ontrouvequelquechosede semblable
dansl'homélie
8surla deuxièmeEpitreà Timothéi,
verslemilieudesréflexions
morales.
sur ces par. du chap. xxvi « Si j'ai regardé l'or, » etc.) FIfut enlevé
cette nuit-là même, lui qui s'était promis de longues années, et tandis
qu'il avait amassé des biens considérables pour un grand nombre
d'années, il ne voit même pas le jour du lendemain. S. Chbts.
(dise. 2 sur Lazare.) « On te redemandera ton âme, » etc. Peut-être
quelques puissances terribles étaient envoyées pour lui redemander
son âme; car si nous ne pouvons sans guide passer d'une ville à une
autre, combien plus l'âme, séparée du corps, a-t-elle besoin d'être
conduite vers les régions inconnues de l'autre vie. C'est pour cela que
l'âme, sur le point de quitter le corps, résiste fortement, et rentre
dans les profondeurs du corps; car toujours la conscience de nos pé-
chés nous fait sentir son aiguillon; mais c'est surtout lorsque nous
devons être traduits devant le tribunal redoutable du juste Juge, que
toute la multitude de nos crimes vient se placer sous nos yeux et glacer
notre âme d'effroi. Comme des prisonniers sont toujours dans les an-
goisses, surtout lorsqu'arrive pour eux le moment de paraître devant
leur juge ainsi l'âme est alors attristée et torturée par le souvenir de
ses péchés, mais bien plus encore lorsqu'elle est sortie du corps.
S. GréG. (Moral., xxv, 2.) Cette âme a été enlevée pendant la nuit,
c'est-à-dire dans l'obscurité du cœur elle 'est séparée du corps pen-
dant la nuit, parce qu'elle a fermé les yeux à la lumière de la raison
qui aurait pu lui faire prévoir les supplices qu'elle s'exposait à souffrir.
Dieu ajoute « Et ce que tu as amassé pour qui sera-t-il ? »
S. Chrts. (Ch. des Pèr. gr. et hom. 23 sur la Gen.) Car vous
laisserez tous ces biens, et non-seulement vous n'en retirerez aucun
avantage, mais vous serez accablé sous le poids de vos péchés. Toutes
super illuU Job, 31 « Si putavi au- minum innovatur, et prœ oculis positi,
rum robur, » etc.) Eadem nocte subla- mentem percellit et sicut carcerati
tus est qui multa tempora f uerat proesto- semper quidein dolorosi sunt, tune aa-
latiis ut scilicet qui in longum sibi tem prœoipue cum debent judici pr»-
subsidia colligendo prospexerat, subse- sentari sic et anima maxime in ipso
quenfem diein vel un nui minime vide- tempore de peceato crucialnr et dolet;
rct. Chrys. (Conc. 2, de Lasaro.) « Re- ninlto autem magis cum fuerit evulat.
petent a te » exposeehanl enim eam Greg. (XXV Moral., cap. 2.) In nocte
fcrsan lerribiles qnœdani virtai.es ad hoc aiiloni ablata est anima, quœ in obscii-
niissic; quoniam si de civitate in civila- ritate cordis est emissa; in nocte ablata
tein transeuutoa, egemus ducloro; îtiulto est, qutB considerationis lucem liabere
magis anima abaoluLa a corpore, et ad noluil. ut quod pati poteral prœvider«t.
futuram vitam transmigrons, indiurebit Subdit autem « Qune autem parasli
duciilu. Oh lion, niullotipsrécusât anima, cujns erunt'ï » Cuuts. (ni Coi. Grcpcit-
et rcfjreditur in profiimluni eum duhri rinu Patrum. ex hom. 23, vi Gènes.)
exire a corpore seni|ier onhu stimulât Hic cuim ra deseres, non solum ntilluiu
nos conscientia peccatoruin sed piwci- inde percipicus commodum, sed et sar-
pue cum debemus trahi ad tcrribilu ju- cinam poccftlorum portans snpor Iiuitiè-
dicium timc onim tota nongerifis cri- ros proprios et quœ qutdcui a te cos-
DE SAINT LUC, CHAP. XII.
gesta sunt, plerumque in manus inimi- Dixilquead discipulossuos Ideo dico vobis,
corum pervenient, a te vero super his nolitcsollicitiesseanima)vestrtsquid maudit-
ratio reqtiirelur. cetis, nequecorpori vestro quid induairàm:
animaplus est quantesca,et corpusplus quam
Sequitur « Sic est qui sibi thésauri- veslimailum.
zat, et non est in Deum dives. » Bed.
Hic enim stultus est, et in nocte ra- Theophylact. Paulatim Dominus pro-
piendus. Ergo qui vult esse in Deum vehit ad perfectiorem doctrinam. Dooiiit
dives, non sibi thesaurizet, sed pauperi- enim supra cavendum esse ab avaritia;
bus possessa distribuât. Amito. Frustra subdiditque parabolam divitis, insinuans
cniui congregat opes, qni se bis" nescit per eam quod slullus est qui suporflua
usuruin ueque enim nostra sunt que cupit; deinde procedeute sermone, ne-
non possumus auferre nobiseum sola que de necessariis sinit nos sollicitudi-
'virtus cornes est defunctoruiu sola nos nem gerere, avaritiai radicem evelletis;
sequitur misericordia, quœ tabernacula unde dicit « Ideo dico vobis Nolite
del'unctis acquirit œterna. solliciti esse, » quasi dicat: «
Poslquani
EXPLICATION DE i/ÉVANGILE
celui qui se promettait une longue vie, et que cette espérance rendait
encore plus avare ne vous mettez pas en peine pour votre âme de ce
que vous mangerez. Notre-Seigneur s'exprime de la sorte, non que
l'âme spirituelle et intelligente se nourrisse d'aliments corporels, mais
parce que la nourriture de notre corps est une condition essentielle de
l'union de l'âme et du corps ou bien encore comme c'est le propre
du corps animé de prendre de la nourriture le Sauveur attribue à
l'âme le soin de la nourriture car l'âme est appelée la vertu nutritive
du corps, et ses paroles peuvent recevoir ce sens :.« Ne vous mettez
pas en peine pour la partie nutritive (1) de votre âme, de ce que vous
mangerez. » Le corps, au contraire, même privé de la vie, peut être
couvert'de vêtements; aussi Notre-Seigneur ajoute «Ni pour votre
corps de quoi vous le vêtirez. » S. Chrys. (kom. 22 sur S. Malth.)
a Ne vous inquiétez pas, » ne veut pas dire Ne travaillez pas mais
a Ne vous laissez pas absorber par les choses de la terre; » en effet, on
peut très-bien se livrer au travail, mais sans préoccupation, sans agi-
tation d'esprit. S. CYR.La vie est supérieure à la nourriture, et le
corps au vêtement, au témoignage du Sauveur a La vie est plus que
la nourriture, et le corps plus que le vêtement, » c'est-à-dire Dieu
qui a fait le plus, ne dédaignera pas de faire le moins. Que des choses
si peu importantes ne soient donc point l'objet unique de nos pensées,
que notre esprit ne soit pas l'esclave du vêtement et de la nourriture,
mais qu'il se préoccupe surtout des moyens de sauver l'âme et de
l'élever jusqu'au royaume des cieux. S. Ambr. Rien de plus propre
à établir cette vérité, que Dieu accorde tout à ceux qui se confient en
lui, que de voir ce souffle céleste qui, sans effort de notre part, per-
(i)C'estcettepartielamoinsnobledel'âmequelesanciensphilosophes
appelaient
végétalive.
stultus est qui sibi majorem vit» men- lite rébus mundanis mente affigi » »
suram attribuit, et exinde, magis effici- contingit enim aliquem operantem nihil
tur cupidus; nolite solliciti esse animœ sollicitum esse. Cyril, (m Oat. Grœco-
vestrae quid manducetis » non quia in- rum Pattv.m.) Prœeminet autem anima
telligibilis anima comedat, sed quia non cibo, et corpus vestitui. Unde subdit
videtur aliter anima posse conjunctam « Anima plus est quam esca, u etc.
immanere corpori, nisi dum nutrimur Quasi dicat « Deus qui quod majus est
vel quia animati corporis est nutrimen- exhibuit, quomodo non dabit quod mi-
tum suscipere, congrue anima; nulrlri nus est? » Non ergo multum nostrain-
attribuit nam et virtus nutritiva dicitur tentio modicis insistat, nec iutellectus
anima ut sic intelligitur « Ne solli- uoster serviat ad vestitum et victum
citi sitis nutritiva} parti anhnee quid eda- quterendumj mains autem cogitet quœ-
lis. » Potest autem etiam corpus mor- cunque salvant animam, et sublevantad
tuum vestiri mule subdit « Neque regnum cœloruin. AMBn.Nihii auttm
corpori vestro quid iuduamini. » Cimvs. inoralins ad faciendani fidem omnia cre-
[hom. 22, in Malth.) Quod autem dici- dentibus a Deo posse conferri, qumu
tur « Nolite solliciti esse, » non idem quod aerius ille spiritus vitale collegium
est quod, « nolite operari; » sed, « no- animœ corporisque contubernio fœdera-
DE SAINT LUC, CHAP. XII.
tum sine nostro labore perpetuat, nec modico pretio œstimautur, certitudinem
salutaris deficit usus alimenti, nisi cum induxit, dicens «Multis passeribus pluris
venerit dies suprema moriendi. Cum estis vos; » sic et nunc ex volatilibus
igilur anima induinento corporis vestia- firmam et indubitabilem fiduciam nobis
tur, eL vigore animée corpus animelur, adducit, dicens « Considerate corvos,
absurdum est ut victus nobis copiam quia non seminant neque metunt (scili-
defuturam putemus, qui vivendi jugem cet ad acquirendum cibum), quibus non
substantiam consequainur. est cellarium neque horreum (scilicet ad
conservandum), et Deus pascit illos
Considéraiscorvos, quia non seminant,neque quanto magis vos pluris estis illis?» Bed.
melv.nl quibusnonest cellariumnequehor- Id est, carius vos valetis; quia rationale
rcum et Deuspascit illos quantomagisvos animal sicut homo, sublimins ordinatum
pluris estis illis? Quis autemvestrumcogi- est in
reruja"BSraç-<ïuam irrationabilia,
tandopotestadjiceread staturamsuamcubi- sicut suffi
tum umim. ?Si ergo nequequodminimumest ^tèA h
dfide sequa-
potestis,quid de cœlerissollicitiestis? AiiB^JS^ùùuûAuCeai'-gu'Oii
niurreçgûip^uin^-r ^m^bmilibna cœli,
Cyml. (tibi siipro.) Sicut supra eri- quimiï2tilli^|^r^tiu!tf:o|ltioni3, nul-
gendo uos ad spiritualem, peraves quœ
TOM. VI. \"< WMl £-»/ proventus
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<Q.f'
1`~Y'~`j~
EXPLICATION DE L'EVANGILE
gentibus legumina promptius est alimen- tum accipiendo aliquidad suam staturam
tum vescentibus vero carnibus (sicut adjicere potest. Unde coneluditiir « Si
corvis) diffîcilius est ad liabendum: nec ergo neque quod minimum est potestis,
tamen liujusmodi aves, defectum pabuli quid de cteteris solliciti estis?» Eoseb.
patiuntur propter providentiam Dei dif- (in Cat. Grœcorum Pairum.) Quasi di.
fusam ubique. Utitur autem ad idem et ceret Si nullus sua cura corpoream in-
tertio syllogismo, dicens « Quis autem geniatus est sibi staturam, sed neque
vestrnm cogitans potest adjicere ad sta- praefinito termino temporis vits- potest
turam, » etc. aliquis vel brevissimam moram excogi-
Chkys. (Soi». 22, in Matth.) Nota taudo objicere, cur oportet saperflue de
qnod animam quidem semel dedit Deus, necessariis -vita' cogitare ? BED. Illi ergo
et eadem perseverat, sed corpus quotidie regendi corporis curam relinquite, cu-
stimit iucreu«u)liitn perlransiens igiliir jus videtis cura factum esse, ut tanlje
animam quasi nonrecipieutem augmeu- staluraî corpus Labeatis.
luni, de solo corpore facit menlionoui AUG. (de Quœst. Evan., lih, îr, qu.
dans intelligcre quod non augetur per 28.) Cum autem de augenda corporis
solum aUmentum sed provisione di- statura loquorelur, dicit quod minimum
vina per hoc quod nullus uutriraen- est hoc, scilicet Deo corpora operari.
EXPLICATION DE i/ÉVANGILE
Considerate lilia agri quomodo crescunt; non licet sibi faciant indumenta. Sicut autem
laborant neque nent dico autem vobis, neque
supra cum Dominus dixit « Nonsemi-
Salomon in omni gloria sua vestiebatur sicut
nant volatilia, » non reprobavit semen-
unum ex istis, si aatûm foanum quod hndie est
in agro, et cras in clibanum mittitur, Deus sic tem, sed superfluam curam, sic cum
dixit Non laborant ueque nmt, non
vestit, quanta magis vos pusUlœ fidei ? Et vos
nolite quœrere quid manducetùs aut qteid bi- opus interimit, sed cogitalionem.
batis, et nolite ia sublime tolli liœc enim om- Euseb. (h( sup.) Si quis antem mor-
nia gantes mundi quœrunt Pater autem ves- taliurii vult decorari pretioso vestitu,
ter scit quoniam his indigetis. Yerumtamen videat oculate quod Deus etiam usque
guœrite prirtium regnum Dei et justitiam cjiis, ad flores qui ex terra oriuiltiir, multi-
et hac omnia adjicientui, vobis.
plicem sui sapientiam propagans, orna-
Chrys. [hom. 23, in Maitli.) Sicut su- vit hos diversis coloribus; tenuibus mem-
perius Dominus de aliraentis uioncbal, brania floruni, murice et auro lonçe
itu et nunc monet de vestitu, dicens meliores tincturas aeeommodans adeo
« Considerate lilia ngri quomodo cres- quod nec pênes aliquem regem delicio-
cunt, non laboruul ueque uent, » ut sci- suiU; nec etiam ipsum Salomoneitt, qui
DE SAINT LUC, CHAP. XII.
mini confertur, vel certa plus pêne quain praeferuntur nec tamen iu nobis mise-
hominibus in Salomone praofortur ut ricordiatu Dei desperarc debemus, qui-
prœ claritate coloris angolorum cœles- bus per rosurrectionis gratiam Douiinus
tlutn gratiam putemns expressam, qui similem angeloi'um speciem poilùetur.
vere muudi istius flores sunt, quod eo- Cyril, (vbi sup.) Ahsommi auteni crat
rnm claritalibus imindus ornatur, et ho- discipulos debentos uormain el cxeinplar
num odorem sauctificalionis aspirant; conversalionis honestas aliis traderc, in
qui nulla sollicitudine prtnpedili, nullo ea incidere, a quibus discedondum osse
uen laboris exerciti, divhiœ in se libera- oportebat cos considère. Kt ideo Pomi-
litatis gratiam et ennlestis servant doua nus snhdit « Et vos uolile quoororc quid
naturap. Unde bene et hic vestittts glorhi iiiauduectiSj » eh:. In hoc eliam Domi-
sua Salomon et alibi coopérais ostendi- uus consuluil non modicum studio sa-
tur; quod infinnitalem eorpovcfc naturor crarum pncdicaliouuni monens disci-
velul virtute ijuadam mentis ndopertnm pulos sollidlndineni lmuiaiiain abjicerc.
operum gloria vcsltcbat. Angeli vero Biîn. ISotandunilaineu est quod no» ait
quorum natura divinior expers manet in- « Nolile quœrere aut sollicifi esse de
juria; corporalis, recto lient maximo viro cibo aut polu ant indumonto, » sed
DE SAINT LUC, CHAP. XII.
vagum mentis motum, alias aliud medi- cessariis vite subdit « Pater autem ves-
tantis et ex hoc in hoc salienLis ac su- ter scit quoniam his indigetis. » Chrys.
blimiacogitantis. Basil, (in Cat. Grœco- (ut sup.) Non dixit Deus, sed, Pater
rumPatrum.) Et utintelligas hujusmodi ut ipsos ad majorem promoveret fidu-
elevationera, mémento vanitatis proprise ciam quis enim est pater qui patiatur
juvpntutis si quando manens solus cogi- necessaria filiis non îninistrare Sed et
tasti de vita ct proniolionibnsj diseur- aliud adjicit non enim poteris dicere,
rens a principatu in principatuw am- quod Pater qnidem est, ignorat tamen
plexus es divitias; œdifioasti palatia; his nos indigere nam qui naturam crea-
amicis benefoeisti; ultus es inimicos. vit, ejus indigentiam novit.
Est autem peccatttm talis abslraetio in- Ambh. Ostendit autem conseqnenter
tenta enim circa superflua delectatio a nec ad prmsens née in reliquum fidelibus
veritate sedueil. Unde conséquente? sub- gratiam defuluram, si modo qui divina
dit « Hœc enim omnia geutes mundi desiderant, terrena non quadrant inde-
quifirunt,»etc. Gkeg. Nyss. (ubisvp.) Ad- corum quippe est hommes curare de
hibere enim sollicitudinem rébus appa- cibo, qui militant pro regno. Novit rex
rentibus, proprium est eorum quinullam quemadmodmn familiam suam pascat,
supponunt spem futuvi seculi, neque me- alatetvestial. Unde sequitur: « Verutn-
tum judicii. Basil, (ut sup.) Sed de ne- tamen quœrite primmn roguuni Dei et
DE SAINT LUC, CHAP. XII.
32-34. – Ne
~Vccraignezpoint,
e~H~M ~o:K<,petit troupeau, car
/)~!<<nM<~e<!M,ea~ il
!7aa plu
~M àa votre .P~e de
oo~e Père ~e vous
roM~
f. donner
32-34. son royaume. Vendezce quevous avez, et donnesl'aumône. Faites-vous
des bourses quele temps n'use point, un trésor qui subsistedans les cieux, où
les voleursn'ont point d'accès, et où les vers ne rongent point. Car où est
votre trésor, là sera aussi votre cœur.
LA GLOSE.(1) Après avoir banni du cœur de ses disciples la sollici-
tude des choses de la terre, Notre-Seigneur en exclut la crainte, qui
est le principe des vaines inquiétudes « Ne craignez point, petit
troupeau, » etc. Théophyl. Notre-Seigneur appelle petit troupeau
ceux qui veulent devenir ses disciples, ou bien à cause de la pauvreté
volontaire qu'ils ont embrassée, ou parce qu'ils sont au-dessous de la
multitude des anges, dont la nature est incomparablement supérieure
à la nôtre. Bède. Notre-Seigneur appelle encore petit le troupeau
des élus, soit par comparaison avec le grand nombre des réprouvés,
soit plutôt à cause de l'amour des élus pour l'humilité.
S. Cm Il leur donne ensuite la raison qui doit bannir de leur cœur
toute crainte « Parce qu'il a plu à votre Père de vous donner son
(I)CepassagenesetrouvepasdanslaGloseactuelle.
royaume. » Comme s'il leur disait Comment celui qui vous destine
un si précieux héritage pourrait-il refuser de vous traiter avecbonté?
Car bien que ce troupeau soit petit (par la nature, le nombre, et l'éclat),
cependant c'est à ce petit troupeau que la bonté du Père a donné
l'héritage des esprits célestes c'est-à-dire le royaume des cieux. Si
vous voulez donc posséder le royaume des cieux, méprisez les richesses
de la terre « Vendez ce que vous avez, » etc. – Bède. Notre-Seigneur
veut leur dire Ne craignez pas qu'en combattant pour le royaume
de Dieu, vous manquiez jamais du nécessaire loin de là, vendez même
ce que vous avez conseil qui est noblement pratiqué par celui qui,
non content d'avoir fait pour Dieu le sacrifice de tous ses biens tra-
vaille ensuite de ses mains pour suffire à ses besoins et pouvoir encore
donner l'aumône. S. Chrys. (hom. 25, sur les Actes.) Il n'est point
de péché que l'aumône ne'puisse effacer, c'est un remède efficace
pour toutes les blessures. Or, on ne fait pas seulement l'aumône en
donnant'de l'argent, mais en faisant des œuvres de charité, endéfen-
dant le faible, en guérissant les malades, en donnant un sage
conseil.
S. GRÉG.DENazianze. (Dise. su? l'am. des pauv.) Je crains que
vous ne regardiez la pratique dela miséricorde noncomme obligatoire,
mais comme facultative; c'était d'abord aussi mon avis, mais je suis
épouvanté par la vue des boucs placés à la gauche du Sauveur, non
pour avoir ravi le bien d'autrui, mais pour avoir négligé d'assister
Jésus- Christ dans la personne des pauvres (1*). – S. Chrys. (hom. sur
(1*) Au lieu de « Quia in Clirisluin ingcntibus non placaverunt, » que nous lisons dans la tra-
duction de saint Thomas, le texte mème de saint Grégoire porte ôti \>i Xpistov Sià tôv 8eo-
us'vwv TcO£p».7cswcxtTtvnous avons rectifié la traduction en mettant in indigeatibts pour
rendre la pensée plus claire.
preliosa largilur, quaiiter pigebit erga mosyiiani d&re queat. Chrys. (mi Cat.
vosclemenliam exercero ? Quamvis eniin Grœcorum Patrum, ex hom. 25. in
hic grox parvus sit (natura, et numéro, Acla.) INon est euim peccatuui quod
et gloria), honitas tamen Patvis conces- eleemosyna nequeat obolere; anLidotuin
sit et huio pusillo gregi cœleslium spi- est enilibet convenieus vulneri. Sed et
rituum sorlein, scilieetregnum cœloruin. eleemosyna, non solum in pecuniislit
tërgo ut possidealis resnnm cœlorum sed et in rébus, dutn aliquis aliimi pro-
opes terrenas conlcinnilc. Unde subdi- tegit, dum medicus inedilui", dum sa-
tur « Vendite quai possidetis, » etc. piens consulil.
Bed. QuaSi dicat Nolite timere ne pro- Gheg. Naziaxz. (Oral. 16, de paupe-
pter rcgnnui Doi militdiilibus Iiujus vitœ ntm a more, nersvs finem.) Vefeor au-
necessaria desint quin otiam possessa toin ne putes piclatis tibi neeessitatera
proptcr uleomosynam vendite quod nonosse. sed arbilriuui opiuabarct ipse
tune digne fit, quando quUqac semel hoc, sed terrent me bîodi ad siniatram
pro Domino suo suis omnibus spretis staluti non quia rapnci'unt, sed quia
nibilominus post hoc labore maimiu ope- CUristutu in indigentibus non jilacave-
ratur unde et victum transigere et eleo- runt. Chrïs. ( in eadem Cat. Grœca ex
DE SAINT UIC, CHAP. XII.
hom. in Matth.) Nam sine eleemosyna quœ possidentur, sed dispensare, tlicens
impossibile est regnum videre sicutenim « Et date eleemosynam. »
fons si aqnas in se continuerit, vitiatur; Cyril, (ubi sup.) Molestum autem
sic et divites cum omnia penes se te- forte est hoc mandatum dLvitibus; sa-
neant.t. nam tamen meutem habentibus non est
Basil, (in eadem Cat. (Irma ex As- inutile tliesaurisant enim sibi regmim
cclicis, id est, Jtegulis brevioribvs, ad cœleste. Uiide sequitur « Facite vobis
interrogat. 02.) Sed qurcret aliquis quid sacculos (lui non velerascunt, » etc. BED.
consideraniem oportet vendere que pos- ELeemosynasvidelicet operando, quarum
sidentur ? Nmujuid tauquam cis natura- merces in a-lernuin maucat ubi non
liter noxiis, vel propter tentatiouein ac- hoc pneeoptuni esse putandum est, ut
cidentem animabus ex cis ?Ad hoc nit peeuniaj reservetur a sauctis (vel suis
direndum est, primo quideiu quod sin- vol paupernm usibus) cum et ipse Do-
guliuu eorum quœ sunt si in mundo per minus, cui augeli ministrabant (110II h., 4)
seipsum uialuui existeret, non esset crea- « locuïos halniisse legatur d (Joan., 12),
tura Deï omnis enim creatura Dei a fidelibus oblala conservans; sed ne
boua est.( IIad T) molli iOGonsoquenler Deo propter ista sevviatur, et ob inopiœ
autem, quia mandatum quoque domiui- timorem justitia deseratur. Greg. A'tss.
cum non docuit abjicere laiiquam mala, (in Cat. Grœcorum Patnim.) Prœcipit
`
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
autem seusibiles et lerrenas opes sursurn rapit) non intus inani gloria (quasi a
oonderCj quod virtus eorruptiva non at- tinea quee interins scindit) talet macu-
ttngit undo snbdit « ïliesauraui non lari. GLObS. Vel fures aunt lifcretici et
deflcientenij » etc. Theopiiyl. Quasi di- dœmones; qui ad hoc intenti snnt ut
cerot Hic tinea demoliinr, non mitera spiritalibus nos spolient iineu rjuœ
demoHtur m cœlis deinde quia linea vesles latenter rodit, invidia est; qnœ
qiuedam non demolitur, addit de fure studium vel fructum bonum lacerai, et
Aururn enim non demolitur tinea, sed compaetionem unitalis dissipât.
fur lollit. Theopiivl. Porro quia non omnia
Bhd. Sive isnlur hoc situplieiler aoci- furto lollunlur addit poti«retn ratio-
piendnm est quod pecunia servata delî- npm, ci. nullani prorsus palientiam in-
ciat, data antem proximo porennem stanliam, dicens « UM euim est thé-
fruulum conférât, in ctrlis; sen ila quod saurus vester, ihi et cor veatrum Prît. »
thésaurus boni operis ai commodi ler- Quasi dical Esto, qnod nec tinea de-
reslris ocoaaionc condatur. facile cor- molialnr, nec fur tollat. hoc ipsum quod
ruptu3 intereat; -t si cœlesti solum in- est habore cor affixum thesauro sepulto,
tentione congeralur, non exterius liomi- et divimun opus (scilicet animam) terriB
num favore (quasi a fure qui deforis initnergere quanto est, digttum suppli-
DE SAINT LUC, CHAP. XII.
EusÈBE. (Ch. des Pèr. gr.) En effet, tout homme devient naturellement
l'esclave de ce qui fait l'objet de ses affections; il applique toute son
âme aux choses dont il espère retirer de plus grands avantages. Si
donc il met dans les biens de la vie présente toute son âme, et toutes
ses intentions, ilest tout entier plongé dans les choses de la terre. Si,
au contraire, il dirige toutes les facultés de son âme vers les choses du
ciel, il y aura aussi son cœur il paraîtra vivre avec les hommes par
le corps seul, tandis que par son àme, il sera déjà en possession des
demeures célestes. Bède. Cette vérité ne s'applique pas seulement
aux richesses, mais à toutes les passions les festins sont les trésors de
l'homme sensuel les vains amusements, les trésors de l'homme dissolu
C
la volupté, le trésor de l'impudique.
f. 35-40. Ceignez vos reins, et ayez en vos mains des lampes allumées,
semblables à des hommes qui attendent que leur maître revienne des noces;
afin que dès qu'il arrivera et frappera à la porte, ils lui ouvrent aussitôt.
Heureux ces serviteurs que le maître, quand il viendra, trouvera veillants
En vérité, je vous le dis, il se ceindra, et les fera mettre à table, et allant de
l'un à l'autre il les servira. Qu'il vienne à la seconde veille, qu'il vienne à la
troisième, s'il les trouve ainsi, heureux cesserviteurs! Or, sachez que si le père
de famille savait à quelle heure le voleur doit venir, il veillerait et ne laisserait
point percer sa maison. Et vous aussi, tenez-vous prêts, parce qu'à l'heure
que vous ne pensez pas, le Fils de l'homme viendra.
Théophyl. Après avoir établi ses disciples dans une sage modéra-
tion, en les délivrant de tous les soins et de toutes les sollicitudes de
la vie, le Seigneur les prépare aux œuvres du ministère en leur disant
« Geignez vos reins » c'est-à-dire, soyez toujours prêts à accomplir
cio? Euseh. [in Cat. Grœcorum Pa- in manibus vestris; et vos similes hominihits
trum.) Nam quilibel liomo naturaliter expectantibus domimim suum, qumulo reoer-
ab tatur a nupliis, ut cum tiimerit et putsauerit
depcDdct co erga quod studet; illuc
confestim aperiant ci. Beati servi illi quos
totum auimum applicat, ubi totum coin- cum venerit Daminus inventent vigilantes.
modum possidere putavit. Unde si quis Amen dieo vobis quod prascinget se. et
in rébus prasseutis vilic habet totam faciet illos discumbere, cl transiens minisira-
tnenteui et intentiouem (quam cor no- bit illis et si venerit in secunda vigilia, et si
in tertiu vigilia venerit et ila invenerit beati
minavil); in terrenis versatur. Si vero
mentem applicaverit ad cœlcstia, ibi sunt servi ith. Hoc auiem scitole, quoniam si
ineutein habebit; ut videatur solo cor- scirel jiaterfamiiias qua hora fur ueniret, ei-
gilaret utiqne, et non sineret perfodi domum
porc euni liomiuibns conversari, animo sitam et vos eslote parati, quia qua hora non
vero jam sit aggressua mansiones cœ- putatis Filius hominis veniet.
lestes. Bed. Hoc autem, non solum de
pecunia, sed de cuuctis passionibus seu- Tiieoi'iiyl. l'ostquam suum diseipu-
tiendutn est; luxuriosi épuise sunt the- lum modestum statuit Dominus, spoliaiis
sauri; lascivi, ludicra; amatoris, libido. cum tjualibet vitas cura et elevalioue,
jam uunc ad uainistrandum inducit, di<
Sint Ittmbivestri prmdncti et lucernte ardentes cens « « Sint lumbi vestri prascincli (id
EXPLICATION DE i/ÉVANGILE
les œuvres de votre Maître, « et ayez dans vos mains des lampes allu-
mées, » c'est-à-dire ne passez pas votre vie dans les ténèbres, mais
ayez toujours la lumière de la raison pour vous montrer ce qu'il faut
faire et ce qu'il faut éviter. Le monde, en effet, est une nuit profonde;
avoir aux reins la ceinture c'est être prêts pour la vie active et pra-
tique. Telle est en effet la tenue des serviteurs, ils doivent avoir aussi
des lampes allumées, c'est-à-dire le don de la discrétion pour pou-
voir distinguer dans la pratique, non-seulement ce qu'il faut faire,
mais comment il faut le faire autrement on s'expose à tornler dans
le précipice de l'orgueil. Remarquez encore que Notre-Seigneur com-
mande premièrement de ceindre les reins; en second lieu, d'avoir des
lampes allumées, parce que la contemplation qui est la lumière de
l'âme, ne vient qu'après l'action. Appliquons-nous donc à pratiquer
la vertu, de manière à ce que nous ayons toujours deux lampes allu-
mées l'intelligence qui éclaire toujours notre âme, et la doctrine qui
répand la lumière dans l'âme des autres. S. Max. (Ch. des Pèr.
gr.) Ou bien encore, il nous enseigne à porter toujours des lampes
allumées, par notre application à la prière, à la contemplation et par
la charité. – S. Cye. (du liv. de l'ador. en esprit.) Ou bien l'action de
ceindre ses reins est un symbole de l'empressement et de la résolution
avec lesquelles nous devons supporter les maux de la vie par un
motif d'amour de Dieu les lampes figurent la vive lumière que nous
devons projeter, de manière à ne laisser personne vivre flans les
ténèbres de ^'ignorance. – S. GiiÉa. (Jiom. 13 sur les Evang.) Ou
bien dans un autre sens, nous ceignons nos reins, lorsque nous com-
primons par la continence les passions de la chair, car la source de la
luxure pour les hommes est dans les reins, et pour les femmes dans
l'ombilic (1) c'est donc à cause du sexe le plus noble, que la luxure
se trouve figurée par les reins. Mais comme il ne suffit pas de ne pas
faire le mal, et qu'il faut encore s'appliquer de toutes ses forces à la
pratique des bonnes œuvres, le Sauveur ajoute « Ayez dans vos
mains des lampes allumées, » car nous tenons dans nos mains des
lampes allumées, lorsque par nos bonnes œuvres nous donnons au
prochain des exemples éclatants de lumière. S. Aua. ( Quest.
évang., H, 25.) Ou bien encore il nous commande de ceindre nos
reins, en ne nous laissant point aller à l'amour des choses du monde
et d'avoir des lampes allumées, c'est-à-dire d'agir en cela pour une
fin louable, et avec une intention droite.
S. Gués. (hom. 13 su?" les Evang.) Si quelqu'un accomplit fidé-
lement ces deux commandements, il ne lui reste plus qu'à placer toute
son espérance dans la venue du Rédempteur « Soyez semblables,
leur dit-il, à des hommes qui attendent que leur maître revienne des
noces, » etc. Notre-Seigneur est parti pour des noces, parce qu'en
montant aux cieux, son humanité renouvelée s'est uni la multitude
des esprits célestes. Théophyl. Tous les jours encore, il épouse les
âmes des saints, que lui présente comme des vierges chastes saint
Paul (2), ou tout autre de ses ministres. Il revient des noces qu'il a
célébrées dans le ciel, soit quand à la fin du monde, il reviendra pour
tous les hommes dans la gloire de son Père soit lorsqu'à chaque
heure du temps présent, il revient inopinément pour la mort de cha-
cun de nous. S. Ctr. (Çh. des Pèr. gr.) Remarquez encore qu'il
revient des noces comme d'une fête qui est l'état permanent de la di-
vinité car rien ne peut attrister cette nature incorruptible.-S. Grëg.
DENYSSE.(hom. 11 sur le Cant.) Ou bien encore après qu'il eut
terminé ses noces, épousé l'Eglise, et qu'il l'eut admise dans son lit
mystérieux, les anges attendaient le retour de leur roi dans le séjour
de sa béatitude naturelle. Or, nous devons rendre notre vie semblable
à celle des angesi; et comme en vivant dans l'innocence ils sont tou-
jours prêts à recevoir leur Maître à son retour, ainsi nous devons
veiller nous-mêmes à l'entrée de sa maison, et nous préparer à lui
obéir promptement lorsqu'il viendra frapper à la porte « Afin, dit-il,
que dès qu'il arrivera et frappera à la porte, ils lui ouvrent aussitôt. »
S. GRÉG.(hom. 43 sur les Evang.) Notre-Seigneur est de retour,
lorsqu'il vient pour nous juger il frappe lorsque la gravite de la ma-
ladie nous avertit que la mort est proche nous lui ouvrons aussitôt,
si nous le recevons avec amour car l'âme qui craint de sortir du
corps, ne veut pas ouvrir au juge qui frappe à la porte, et die redoute
de paraître devant ce juge qu'elle se souvient d'avoir méprisé pen-
dant sa vie mais celui à qui son espérance et ses œuvres inspirent
une humble confiance, ouvre à son juge aussitôt qu'il frappe, parce
qu'en voyant le temps de sa mort approcher il se réjouit de voir
aussi approcher la gloire de la récompense. Aussi le Sauveur ajonte-t-il
« Heureux ces serviteurs, que le maître, à son retour, trouvera veil-
lants. » Celui-là veille qui tient les yeux de son âme ouverts pour
contempler la lumière véritable, qui conforme sa conduite à sa
croyance, et repousse loin de lui les ténèbres de la tiédeur et de la
négligence. S. Giiég. DE NYSSE.C'est pour nousfaciliterla pratique
quasi a solemnitate venit, iu qua sem- quippe cum ad judicium properal; pul-
per existit Divinitas; uihil euim potest sai vero cum jam per œgritudinis ino-
incorruptibili iialurse inferre tristitiam. lestiam esse mortem vioinaiu désignât
Greg. Nysse. (ineademCat. Grœconon cui confeslim aperiraus, si hune cum
Patrum ex illius orat., vel hom. 11, m amore suscipimus; aperire enim judici
Cant.) Vel aliter consuimnalis nuptiis, pulsanti non vull. qui exire de corpore
et desponsata sibi Ecclesia, et admissa trépidât, et enin quem conteuipsisse se
ea in thalamum secretoruin praestola- meminit, videre judicem foruiidat; qui
bantur angeli reditum régis ad natura- autem de sua spe et operatione securua
leni bealitudinem quibus similem fieri est, pulsanti confestim aperit; quia cum
decet uostram vitam; ut sicut illi sine tempus propinquai mortis ajmovei'it, de
nialitia conversantes parati sunt domini- ploria retributionis hilavescit. Unde sub-
cum rogressum recipere, sic et nos vi- ditur « Beati servi quos cum venerit
gilantes in vestibulis ejus ad obedientiam Domiuus invenerit vigilantes, Vigilat qui
promptos nos faciamus cum advenerit ad aspectum veri luminis mentis oculos
pulsans sequitur enim « Ut cum ve- apertos tenet, qui servat opérande qiiod
nerit et pulsaverit, confestim aperiant credit, qui a se torporis ct.ûegligentiaj
ei. » tenebras repellit. Grec. NYSSE.(ubi su-
GREG. ( in homil. ut sup.) Venit pra.) Propler banc igitur vigiliam ob-
DE SAINT LUC, CtfAP. XIÎ.
convertir à Dieu dans son enfance, qu'il revienne à lui au moins dans
sa jeunesse ou dans ses dernières années. S. Ctk. Le Sauveur ne
parle cependant pas de la première veille, parce que l'enfance est
plutôt digne de pardon que de châtiment, mais pour le second et le
troisième àge de la vie, ils doivent obéir à Dieu, et par la pratique
des vertus conformer leur vie à sa divine volonté. Sévère d'Ant.
On peut dire encore qu'à la première veille appartiennent ceux dont
la vie est plus parfaite et qui occupent le premier rang, à la seconde,
ceux dont la vertu est ordinaire; à la troisième ceux qui leur sont
inférieurs et ainsi de la quatrième et de la cinquième (si toutefois
elle existe) car il y a divers degrés dans la vertu, et le juste rénu-
mérateur rend à chacun suivant son mérite. – Tbéophtl. Ou bien
encore, comme les veilles sont les heures de la nuit qui portent les
hommes au sommeil, on peut dire qu'il y a dans notre vie certaines
circonstances qui nous rendent heureux, si nous sommes vigilants et
attentifs à en profiter. Ainsi on vous a dérobé vos biens, la mort vous
a enlevé vos enfants, vous êtes injustement accusé; si au milieu de
ces épreuves vous ne faites rien qui soit contraire aux commande-
ments de Dieu, il vous trouve attentifs à veiller dans la seconde et la
troisième veille c'est-à-dire dans ce temps plein de dangers où les
âmes négligentes se laissent aller a. un sommeil pernicieux.
S. Grég. (hom. 13 sur les Evang.) Or, pour secouer la tiédeur de
notre âme, le Sauveur nous en fait voir les funestes effets par une
comparaison prise des pertes extérieures que nous pouvons faire
« Sachez que si le père de famille savait à quelle heure le voleur doit
venir, il veillerait, » etc. – Théopuyl. 11 en est qui veulent que le
voleur dont il est ici question, soit le démon la maison notre âme,
tat ut qui converti in pueritia neglexit Vel quia vigiliae sunt horœ noctis pro-
saltem in tempore juvenlutis vel in se- vocantes soporem hominibus, inleliigas
nectute resipiseat. Cyril, (nabi supra.) etiam in vita nostra esse quasdam horas
De prima laineru vigilia mentionem non quœ faoiunt nos beatos, si insomnes re-
facit, quia pueritia non punitur a Deo, perti fuerimus. Rapuit tibi aliquis facul-
sed veniam merelur; secunda vero et tates ? defuncti sunt tibi fllii ? accusatus
terlia a?tas debet obedientiam Dco, et es ? Sed si in bis temporibus non feceris
vitam honestam ducere ad volunlalem contra Dei mandata quidquam, vigilan-
ipsius. Gb^ec. (id est, Severus Autioche- tem te inveuict in secunda et tertia vi-
nus in Cul. Grœcorum Patnim.) Vel ad gilia, id est, in lemporc malo perniciosum
primaiu vigiliam pertinent diligentius somnum auimabiiâ ignavis inferente.
viventes quasi primutn gradum sortiti; Greg. {in homil. 13 ut sup.) Ad oxcu-
ad seeundam vero, médite conversatio- tieudaui vero uostrœ mentis desidiam
nis niensuram tenentes; ad lerliiynvero, ctiam cxleriora damna persiiuilittulinem
qui sunt infra hos et idem de quarta ad médium dedttcuutur nam subditur
putfindmn est, et (si contingat) de quinta: « Hoc autem scitote quoniam si sciret
diverste euim sunt conversationmn meu- paterfamilias qua hora fur venirct, » etc.
surœ et bonus remuneralor melilur Tueopuyl. Quidam hune furent- intelli-
unicuique quod dignum est. Tueophïl. gunt esse diabolmn; domu?n} animam
EKPLICATION DE i/ÉVANGILE
Ecclesia fuerat, quasi omnium curam sui Judicis adventnm nolentes scilicet
gerens, inquiril utrum ad omnes Domi- volentesquo suscipiunt; et cos qui ve-
nus parabolam protulisset. TJnde dicitur niento universali judicio, vivi sunt in
« Ait autem Pctrus Domine ad uos carne reperiendi, significare putandus
dicis parabolam banc, an ad omnes ? » eat. Mirum est antem si l'etius dubilavit,
Bed. Duo Dominus in prœmissa parabola vel omnibus sobrie, et pie, et juste vi-
monucrat et se vidfilicet subito ventu- vendum expeotantibus beatam spem, vel
rum, et illum cos paratos expectare de- inopinatum singulorum et omnium futu-
bere sed de quo horum, an de utroque rum esse judicium undo restât intelligi,
Petrns interrogaverit; quosve sibi sociis- his scilicet duobus jam bene cognitiâ, ea
que suis comparavoril eum ait « Ad quas nescire poterat, quo>sisse; videlicet
nos dicis, an ad omnes ? » non facile si sublimiailla vit;» cœlestisinslituta, qui»
patet. fil quidem in co quod ait, nos, et, bus pussossa vendere, sacculos qui non
omnes, non alios quam nposlolos apos- veterascereut facere, luml)is priceinctis
lolorumque similos, et cîbtcros fidèles, lucernisquo ardeutihns vigjlare praoeppe-
vel Christianos el infidèles, vcl eos qui rat ad nposlolos similesqno eorum, nul
viritini (id est, sigillatim) tnoricnles, et ad omniH qui salvandi sunt ]iertiuiMUil.
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
S. Cm. Les âmes fortes sont faites pour ce qu'il y a de plus difficile
et de plus élevé dans les commandements de Dieu, mais pour ceux
qui n'ont point encore atteint ce haut degré de vertu, ils ne peuvent
accomplir que des préceptes plus faciles. Aussi le Seigneur se sert d'une
comparaison des plus claires, pour bien établir que les commande-
ments qui précèdent s'adressent à ceux qu'il a élevés à la dignité de ses
disciples « Le Seigneur lui répondit Quel est à votre avis le dispen-
sateur fidèle et prudent ? » etc. S. Ambe. Ou bien dans un autre
sens les préceptes qu'il vient de donner, s'adressent à tous, mais
celui qu'il donne par la comparaison suivante s'adresse spécialement
aux dispensateurs, c'est-à-dire aux prêtres « Et le Seigneur lui
répondit Quel est à votre avis le dispensateur fidèle et prudent que le
maître a établi sur tous sps serviteurs, pour leur distribuer, dans le
temps, leur mesure de froment ? – Tiiéophyl. La parabole précé-
dente s'adressait à tous les fidèles mais écoutez ce qui vous regarde
particulièrement, vous qui êtes apôtres ou docteurs. Je demande donc
où l'on pourra trouver un dispensateur qui réunisse tout i la fois la
fidélité et la prudence. Dans l'administration des biens de la terre,
l'imprudence même avec la fidélité, ou la prudence avec L'infidélité,
amènent également la ruine de la fortune du maître il en est da
même dans les choses divines qui demandent tout à la fois de la fidé-
lité et de la prudence. J'ai connu un grand nombre de bons et fidèles
serviteurs de Dieu, mais qui, incapables de traiter avec prudence les
affaires ecclésiastiques, non-seulement perdaient les biens de l'Eglise,
mais encore les âmes elles-mêmes, en exerçant à l'égard des pécheurs
un zèle indiscret, soit en leur imposant des pénitences exagérées, soit
en ayant pour eux une douceur inopportune.
CYRIL. (in Cat. Grœcorvm Patrum.) super familiam suam, ut det illis in tem-
Validam autem mentem habeutibus con- pore tritioi mcnsuram? » Tiieopiiyl.
veniunt ardua et excellenlia mandato- Prsodicla parabola conimiiniter omnes
rum sanctorum. His vero qui uondum fideles altingit sed quid vobia aposlolis
ad hune virtntem alligerunt, conveniunt et doctorihus couveniat, audiatis. Qnrero
ea a quibus omnis difficultos excludit enim quis dispensator iuvontatur in se
unde Dominus exemple manifeslissimo hnbeus iidelitatem et prudentiam sicut
utitur, ostendens mandatum proemissiini enim in dispensationibus fncuUatum,
convenirc bis qui admissi sunt in f*ra- sive aliquis incaulus fit fuinlts Domino
dum discipulorum sequitur enim existons, sive etiam pruJeiis sit et inilde-
« Dixit, autem Dominus Quis putas est lis disperen.nl res Doinini; sic et in robus
lidelis dUpcnsalor? » Amdii. Vel aliter divinis opus est fldclilalc et prudeutia
superioris quidem in omnes prœcepli novi enim înnllos Denm colonies et fidè-
forma est gencralis, vcrnni séries se- les, quia vero non polerant prudenter
quenlis exempli dispensatoribus ( hoc ecclcsiaslica tractare uegolia, non solum
est, sacerdotibus ) videtur esso prnpo- possession es, sed etiam animas dnstrnc-
sita unde sequitur « Dixil alltem Do- ljant; utentes in peccatores indiscreta
minus Quis pillas est fidelis dispeusator virlutOjperimmoderaUpœnitentiœ man-
et prudens, quem consliluit Dominus data, vel nnportunam mansuetudinem.
DE SAINT LUC, CHAP. XII.
entre les bons auditeurs et les bons docteurs cette différence existera
également dans les récompenses. Pour les premiers s'il les trouve
attentifs à veiller, il les fera mettre à table, mais pour les dispensateurs
fidèles et prudents, il les établira sur tout ce qu'il possède, c'est-à-dire
sur toutes les joies du royaume des cieux, non pas pour qu'ils en aient
la possession exclusive, mais pour qu'ils en jouissent plus pleinement
pendantl'éternitéquelesautres saints. – Théophyl.Oubien,«ill'établira
sur tous ses biens, » non-seulement sur sa maison, mais il soumettra
à son commandement les créatures du ciel et de la terre. Tel fut Josué
fils de Nave (1), tel fut encore Elie, l'un commandant au soleil, l'autre
aux nuées du ciel; de même tous les saints usent des créatures
comme des amis de Dieu. Tel est encore tout homme dont la vieest ver-
tueuse, et qui gouverne sagement ses serviteurs, c'est-à-dire la colère
et la concupiscence, et qui donne à chacun dans son temps la mesure
de froment, à la colère, en tournant ses efforts contre les ennemis de
Dieu à la concupiscence, en réglant sur la nécessité l'usage des
choses extérieures, et en le rapportant à Dieu. Celui qui agira de
la sorte, sera établi sur tous les biens que possède le Seigneur, et
méritera de contempler toute vérité par l'œil éclairé de son intelli-
gence.
S. Chrys. (hom. 78 sur S. Matth.) Ce n'est pas seulement par la
promesse de la récompense réservée aux bons, mais par la menace du
châtiment qui attend les mauvais, que Notre-Seigneur excite à la vi-
(1) Josué était fils de N'un, ou de Nave, comme l'appelle YEcclésiastique (.xlvi, 1). « II a commandé
au soleil, lorsqu'au fort du combat il dit Soleil, arrête-toi en lace de Gabaon. » (Jos., 12.)
Elie a commandé aux nuées, quand il a fait cesser la pluie (t1I Rois, il, 2), et quand ensuite il
la fait tomberà sa parole. (xvm, 24; Jacq., v, 17, 18.)
est meritorum distantia, tanta est etiam et servos suos (id est, iram et coucu-
prœnriorum. Hos enim adveniens cuni piscentiam ) recte disposuit, exhibera
vigilantes invenerit, faciet discumbere; temporihus singulis mensurnul frumenti
illos autem cum fideliter prudenterque (ira? qnidem ut afficialur in lnibentes
dispensantes invenerit, super omnia quas odio nenm concupiseenlife vero, ut
possidet, constituet, id est, super oumia necessaria utatur cnmis provisione, or-
eœlestis regni gaudia; non ntique nt dinans eani in Deum.) Talis, inquatn,
horum soli dominium teneant, sed ni constituetnr super omnia qutc possidet
eorum abnndantius espteris sanctis aeter- Dominus, dignus omnia prr spccitlnti-
ua possessione fruantur. Théophyl. Vel, vum intelleclum intueri.
« super omnia hona sua constituet eum » Chuys. (in Cal. Grmcoruin Pntrum
non solum super suam familiam scd ut ex hom. 78, in Matth.) Dominus aitlem,
tam terrena quam cœlestia ei obedianl non solmn ex honore bonis rescr\'ato,
qualis fuit Jesus Nave et Elias alter soli, sed ex minis pœiuc in malos, corrigit
alter nubibus aiandans et omnes sancti auditorem. Unde sequitur « Quod si
quasi Dei amici rébus Dei utuntur. dixerit servus ille in cordnsuo Moram
Quicunqnc etiam vilam virtuose perapit, facit Doininns mens venin1. » Bed. Nota
DE SAINT LUC, CHAP.. XII.
inter vitia servi mali ascriptum quoi! «lui negleclo Domini timoré, non modo
tanlum Doinhii sui reditnm pulaverit; ipsi luxuriaî vacant, sed etiam subditos
non autom iulcr boni virlutes anoiimf- injuriis stimulant quanivis et typice
ratuin, quod lmnc citnm speraveril, sed posait iutelliîii « pueros el aneillas per-
Lantiuti fUlcKler minislraverit. Nil ergo ontore, » corda, infirmorum pra"o exem-
mêlais osl quam ni patienter suslineu- l>loviliare « edere autem.» bibere et ine-
înus ignorare quod sciri nou potest, sed briuri, » facinoribus et seculi illocebris
tauluin laborcimis ut, idonei invoniamur. (quaa lipminem démontant) occupari.
Thiîopiiyu Ex eo autant quod non De ejus tmlem pœna subditur « Veuiet
f onsidoratur liora finis multApeerala domiuus servi illius die qua non sperat
cveiiiunl nam si cojjitarcmus Dmiiinnm (soilket jndicii vel morUs). et, dividet
veuirts cl pwsto Msc terminnm vilrc cum.» Basil, (in libiv do ipiiïtu sancto,
îioslro:, ntiniis iiliqno peceareinus. Unde cap. 10.) Non quidem diviilitttr corpus,
seimiltir « tët ecnperil perentere pueros uthocquideni exponalnr lonnentU. itlud
et ancillas, cl edere, el bibere, ot ine- veto dimillalur (nami'abnlodiun od Iioc,
bnari. » Bkd. lu hoc servo cuuctoram neqno jnsti jndicii, cum dcliquerit to-
prœsnlum maloruui narratur daintmlio; tum, dimidiiuu pati pœuéni), uec anima
EXPLICATION DE i/ÉVANGILE
corps soit punie, quand le corps a péché tout entier. L'âme non plus
ne sera pas divisée; car elle est unie tout entière à la conscience cou-
pable, et partage avec le corps la complicité du mal; celte division
n'est donc autre chose que l'éternelle séparation de l'âme avec l'Esprit
saint. En effet, dans la vie présente, bien que la grâce de ce divin
Esprit ne réside pas dans les âmes, qui en sont indignes elle paraît
cependant être près d'elles en quelque sorte, attendant la conversion
qui doit les conduire au salut, mais alors cette grâce sera complé-
tement retranchée de l'âme coupable. Le Saint-Esprit est donc tout à
la fois la récompense des justes et la première condamnation des pé-
cheurs, parce que les indignes en seront dépouillés à jamais. – BÈDE.
Ou bien encore, il le divisera en le retranchant de la société des
fidèles, et en le rangeant parmi ceux qui n'ont jamais eu la foi « Et
il lui donnera son lot parmi les serviteurs infidèles. Car, «litl'Apôtre
« Si quelqu'un n'a pas soin des siens, et particulièrement de ceux de
sa maison,il arenoncé àlafoi, etilestpire qu'un infidèle. »([ Tlmoth.,
v, 8.) Théophyl. Le dispensateur infidèle mérite en effet le sort des
infidèles, puisqu'il n'a pas eu la véritable foi.
f. 47, 48. Or le serviteur qui a connu la volonté de son maître, et ne s'est pas
tenu prêt, et n'a pas agi selon sa volonté, recevra un grand nombrede coups;
maiscelui qui ne l'ayant pas connue, aura fait deschosesdignesie châtiments,
recevra moins de coups; car on demandera beaucoupà celui à qui l'on a beau-
coup donné; et plus on aura confié à quelqu'un, plus on exigerade lui.
secatur, tota erimiuosam conscientiam negavit, et est iniidell d^lerior, ut, ait
possidens, et, cum corpore ad mala coo- Aposlohis. (I Tim., 3.) Theophyl. Hecte
perans; sed divisio ejns est perpétua etiam infidelis disponsator num infideli-
aHcnalio anima) a spiritu. Nunc euim bus partsin accipiel, qui \era caruit (Ule.
etsi non sit gratin Spiritus in indifjnis,
videlur (amen uteuuque adosse, oouver- Wc antem sarviis gui coynnviïvoliintatt*rïi</o-
sionem connu expeclans ad salutem, minîsut, et non se prœparaiit, el nnnfpeit se-
tune voro Intaliter amputalntnr ah ani- cundummtlmitataa ejus,ploi/isvapulabil mul-
ma. Spiritus crqo Sanrtus, et bravium tiv gui aulptnnon cagnomt.rt{<rit digna pla-
est juslunim et prima rondeimiatio gis, vapvlabitpaucis. Omni
nittemeui intilturn
(latum est, multtim quœi'elur ab eo; et cui
peei'ïilonnn, quoninm pain indiçni amit- cojnmendaueruntmultum, \\Uispèlent ab en*
tent. Bkd. Vel dividet num, a fidc-lium
consorlio sesropçando et fis irai non- Thkophylact. tlie nobfe Dominns mn-
quam ad lîtlom portinuerant, sociando. jus aliquid et lerribilius oâtendit non
Vudo Acquitur « Pnrlpnirjne pjus cura eniin soluui disponsalor infiilelta accepta
infldolibus poneL; » quia qui suorum et privabilur pralia, uL nihil eum juvet ad
(lomeiticorum curam non hahet, tîdem vitaudum supplicia, sed niagis ftet ei
DE SAINT LUC, CHAP. XII
l'
lui la cause d'une condamnation plus sévère « Le serviteur qui a
connu la volonté de son maître, et ne lui a point obéi, recevra un
grand nombre de coups. » – S. Ghrys. [hom. 27 sur S. Matth.) En
effet, les mêmes actions ne seront pas soumises pour tous les hommes
au même jugement, mais une connaissance plus parfaite deviendra la
cause d'une punition plus grande. S. Ctk. (sur S. Jean, liv. vr,
chap. 10.) Ainsi l'homme qui a reçu une intelligence plus pénétrante,
et a dégradé ses affections jusqu'à les trainer dans de honteux excès,
n'aura aucun titre pour implorer la miséricorde divine, parce qu'il a
commis un crime sans excuse en s'écartant par une malice réfléchie
de la volonté de son maître, mais l'homme grossier et ignorant sera
plus fondé à implorer le pardon de son juge; car « celui qui n'a pas
connu la volonté de son maître, et qui aura fait des choses dignes de
châtiment, recevra moins de coups. » Théophyl. A cette objection,
que font quelques-uns On punit justement celui qui, connaissant la
volonté de son maître, ne l'a pas suivie; mais pourquoi punir celui
qui ne l'a pas connue ? nous répondons, parce qu'il aurait pu la con-
naitie, s'il avait voulu, et que sa négligence a été l'unique cause de
son ignorance.
S. BAS. (Rég. abrég., Qitest. 267.) Mais s'il est vrai que l'un reçoive
un plus grand nombre do coups, et l'autre un plus petit nombre,
comment peut-on dire que les supplices de l'autre vie n'auront point
de fin ? Il faut donc entendre que ces paroles ont pour objet d'expri-
mer, non la durée ou la fin des supplices, mais leurs différents degrés.
Un homme peut avoir mérité d'être condamné au feu qui ne s'éteint
pas, mais qui est plus ou moinsintense; et au ver qui ne meurt pas,
mais qui ronge et déchire avec plus ou moins de force.
damnât ionis causa dignitalis immensi- vit et fecit digiia plagis vapulabit pau-
tas. Unilc dicilur « Illc milcm servus cis. » ïiieopiiyl. Hic ohjieiutit aliqui
qui coanovlt volnnlalem domini sui, et merito punilur, «ixxiscien.s voluutalcm
non l'oeil, pl.ipçis vnpuUbitunillis, » etc. domini. non prosequitur; sed cur puni-
Chiiys. {liom. 27, in Mattli.) Non cnim tur isnoraas? quia cran ipre seîre po-
siuiililor in omnibus mnnia juiliuautuv, tuissolj noluilj sed piglilan* ipse fuit
sed major engnilio fit majoris prenro isnorantiie suro causa.
niatcria unde saeerdos eadom pecoans Basil, {in Regulis brcriorllms ad in-
cum populo nmllo graviora patiotur. lerrogat. 207.) Sed dioes: Si hic quittera
Cyril, {in ,/o//«., cap. 10, lib. \i.) lîomo limita sustinct vprltcra, illu aulem pauca,
enini porspiciix, <]ni Uirpinribus suum qnalil.Gr dicuut quidam quoi! uou impo-
voliinlalfiiii iiK'linavit. inipuilontcr uuVc- nit fincm suppliciis"? Soi! sfiendum est
ricordinni implorabit, i|uia inexcusuhilc quod hoc quod hic diuiUir, non monju-
pcco.duin coniniisilj quasi projder nia- viun posnaruin sive
iînpm,
sed carniii
liliani rofOflciisa iiomhii vokiulate; spil dilTorcnliam indicat; polost onim aliqnU
homo rublicauua vol iinpuritii-, ralioua- esse dignus inextiuguibili tlamma, vel
bilius implorabit veniam viudicanlis remissiori, vel intonsiorij et ititlcfictcnle
umle subditur « Qui autem non cogno- vomie, vel mitiiis lorquenle vel forlitw.
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
f. 49-53. Je suis venu jeter le feu sur lu terre, et quel est mon désir, si ce
n'est qu'il s'allume ? Je dois être baptisé d'un baptême, et combienje suis
pressé jusqu'à ce qu'il s'accomplisse!Pensez-vousqueje sois vinu apporter la
paix sur la terre? Non, je vous le dis, mais la division. Cai désormais, dans
une seule maison, cinq seront divisées, trois contre deux, et deuxcontre trois
Tdeophylact. Ostendit autem conse- sua salute dominici quoijuc ftregis pas-
qucnter quare docloribus et sriciitibns <:eudi cura eotumittitur majori ergo
intensior pœna debealur, cum dicitur gratia donatos si delitjHerint major
« Omni autem rut îmiltum datum est, vindicte sequitur: loitissima autem om-
tnultuin qmerclur ah va » datur qui- niiim poona erit eorum i|iû (prœtor pec-
dem doetoribus seraiia faciendi înimcula, catnui, quodoriaiiniliter Iraxcninl), nul-
sed eommondatur cis sertuonis et doc- lum insuper addidcrunl c[ in encteris
trinal irralia scd in dalo quidem tion qui addiderunt, tanto, qiiisquû ihi lole-
dieil uliijnid plus peiendum., sed in com- rabiliorem habebit damiMtinnem. quauto
mendato sive deposilo nam gratia verbi hic minorem babuil iniijuitatein.
inuremenlo eget, et a doctoroiequiritur
umplius non enim decet cuni torpere, ïgnem uenimilfcrein tenant; et ijuid vùlo msi
sed nugere verbi (iilpntnm. Bed. Vol ali- ut acceiidatur? BaptismoAutemknbeobapli-
ter: mnllnni ampe datur etiam qutbus- xnri et qumnodocoarctor,usine tiumperfl-
dam pi'iviiliâ, quilws etiam cosnilio do- ciatur ?Ptifalts quia pa^cmveiti inittero in
len'am? Xo?iffjro vobisve(ï Sfiparaiioncïn,
minirni voHiatalis et exequeudi qun? Jù'unt ennnex hoc quwqut in domftnna di-
co«uos«iml, facilitas impendituv. Mnl- visi très in duos ct duo mtrès divideiUrir
Iniu aulcm coinmcnilalnr illi, oui ou m paicr in fihmn,et fîliusitipalrem suiim; ma-
DE SAINT tDC, CHÀP. XII.
le père contre son fils, et le fils contre son père la mère contre sa fille, et la
fille contre sa mère la belle-mèiecontre sa belle-fille, et la belle-fillecontre
sa belle-mère.
ter in filiaui et filia in matrem socrus in nu- Cïuil. (in Vat. Grxcofum Patrum.)
rum suant,et nurus in socritm shcim. Mos est autem sacrie Scripturœ ignem
Asibr. Dispensatoribus (id est, sacer- quandoque dicere sacros et divines ser-
dotibus) prœuiissa videntur esse propo- monei sicut enim qui aurum et argen-
sita, quo sciant ibi gvavem m faturntn tum purgare noverunt, per ignem con-
pœnam esse subeundam, si seeularibus sumunt eoi'um sorditiem, sic Salvator,
intenti deliciis, i'amiliain Domini plobom- per evangelica documenta in virlute Spi-
que sibi commissam gubernare ncglcxe- ritus abslcrgit iutclleeluin eorum qui
rint scd quia exiguus est profectus credunt ia eum. Hic est igitur iguis sa-
metu supplicii ab errore revocari, ina- lubris et ulilis, quo habitatores terras
jorque procrogaliva cliaritaUs est et amo- frigidi quodammodo et exlincti propter
ris; ideo Domiuus ad acquireudoî cupi- ppccatuu] incalcscunt ad pietatis vitam.
ditatcm Divinitatis iuflanimat, dicens GiinYS. (in eadem Cat. Ormca.) Terrain
« lguem veni inillerc in lorrain » non euim ad prfesens vocat, non cain quaiu
utique illum consumptorem bonorum, ppdibus teriinus, sed plasmatam manibus
sed bonœ voluntatis auctorem qui aurea ejus; scilicet lioniineui cui Domiuus
dominiciB domus vasa meliorat fœnutn ignem ingerit ad consumptionem pecca-
vero consumil et stipulam. torum, elinnovatlouemanimarum.TiTD3
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
Bostbens. Est autem inlclligendum cum cens (Matth., 28) Eunles docete om-
de cœlo venisse non enim si de terra nes pentes. » Gkeg. {super Eztch. hom.
venisset in terram, dicerct n ignem veni 12.) Vel aliter ignis in Itirrain uiiltilur,
uiUture iu terrain. » Cïkil. (ul>isupra.) cum per ardorein Saneti Spiritus afflata
Hujus auleui ignis Dominus accelerabat terrena mens a carnolibus suis desideriis
incendium. Unde sequitur « Et quid cremalur succensa autem spirituali
volo nisi ut accendatar ? » Credebant amore malum quod fecit, plangit; et
enim jam quidam ex Israel, quorum sic terra ardet, quando aceusante se con-
exordium fuerant veneraudi discipuli; scientia cor peccatoris iu dolore pœni-
sed ignis semé! in Judœa accensus to- tentiœ eoncrematur. BED.Addit autem
tum orbem occupare debebat, consnm- « Baplismo habeo baptizari » id est,
mata tamen passionis ejus disponsatione. sanguinis proprii tinclioue prius habeo
Unde sequitur « Baplismo aulein lia- perfiuidi, et sic corda credeuttuni Spiri-
beo baptizari. » Nam ante venerabilem tus igné iuflammare.
cruccui, et ejus resurreetionem a mor- ÀMtiii.'fauta antem est Dontini digna-
tuis, in sola Judœa fiebat menlio prœdi- tio, ut iufimdcudœ nobis devotioniâ et
cationis et iniroeulorum ipsius post- consummandaî perîeclionis iu nobis, et
quam autem principem vita) insaniciites maturandco pro uobis passionis studnm),
acciderunt, tune apostolis prœcopit di- sibi inesse tesletur. Unde sequitur «Et
DE SAINT LUC, CHAP. XII.
quomodo coarctor usque dum perficia- passionis mors corporis, absolutio anxie-
tur? » Bed. Quidam codices habent tudinis non concertativa sit doloris.
« Et quomodo eoaugor, » id est, « con- BED. Quomodo autem post baptisma
tristor. » Cuui enim in se nihil habuerit suae passionis, post ignis spiritualis ad.
quod doleret, nostris tamen angebantur venturn terra sit arsuia, déclarât, sub-
œrumnis, et lemporo mortis rnœslitiam dens « Putatisquiapaeenivenidare.» etc.
preelendebat, quam non ex metu mortis Cïbil. (nbi svp.) Ôuid dicis, Domine?I
suw, sed ex mora nostrœ redemptionis non venisti pacem daturus, qui factus es
assmnpaerat qui enim usque ad per- nobis pax {Epli., 2), pacil1canspercru-
fectionem augilur, de perfectione secu- cem cœlestia et terrestria? (Coloss., i)
rus est; quia ou mconditio corporalis af- (lui dixisti {Joail., 14) « Patem meam
fectus, non formido mortis offeadit, do vobis n sed mauifestiini est quod
nam qui corpus suscepil omnia dobuit utilis quidem est pax, quandoque autem
subire quas corporis siml; ut esurirct, damnosa, et separans ab amore divino,
angoretur et contristaretur Divinitas per quam scilicet consentitur bis qui a
autem per hos affectus uescit commutari. Deo dissident et ob hoc fœdera ter-
Sirnul etiam osteudit quod in certamine reua docuit vitare fideles. Undc se-
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
désormais cinq personnes dans une maison seront divisées, trois contre
deux et deux contre trois, » etc. S. Aaibr. Quoique l'énumération
qui suit, comprenne six personnes, le père et le, fils, la mère et la
fille, la belle-mère et la belle-fille, il n'y en a réellement que cinq,
parce que la mère et la belle-mère peuvent être prises pour une seule
et même personne car la mère du fils est naturellement la belle-mère
de son épouse. S. Chrys. (Ch. des Pèr. gr.) (1) C'est ici une pré-
diction de ce qui devait arriver. On vit, en effet, danslamême maison,
des chrétiens que leur père voulait entraîner à l'apostasie, mais telle
fut la puissance de la doctrine de Jésus-Christ que les fils se sépa-
raient de leurs pères, les filles de leurs mères et les parents de leurs
enfants. Les disciples fidèles de Jésus-Christ consentirent non-seulement
à sacrifier tous leurs biens mais à endurer tous les genres de souf-
france, pour conserver la foi qu'ils avaient embrassée. Si Jésus-Christ
n'avait été qu'un homme, comment aurait-il pi', entrer dans son
esprit que les pères l'aimeraient plus qu'ils n'aimaient leurs enfants,
que les enfants l'aimeraient plus que leurs pères, les époux plus que
leurs épouses? et cela non-seulement dans une seule maison dans
cent familles, mais par toute la terre. Or, non-seulement il a fait cette
prédiction, mais il l'a réellement accomplie.
S. Ambr. Dans le sens mystique, cette maison c'est l'homme, nous
lisons souvent que l'homme est composé de deux parties, de l'âme et
du corps; si ces deux parties sont d'accord entre elles elles ne font
plus qu'un. On distingue aussi trois parties dans l'àme l'une raison-
nable, l'autre concupiscihle et la troisième irascible; c'est ainsi que
(1) On ne retrouve pas cette citation dans les œuvres qui nous restent de saint Chrysostome;
tout au plus lit-on quelque chose de semblable dans l'homélie 36 sur saint Matthieu.
quitur « Ërunt enim quinqne ex hoc simul pati, dummodo cultu fidei non ca-
in domo una divisi; tres in duos, » etc. reant. Si autem purm homo esset, nnde
Ambb. Cum set personaruiu videalur suppeteret ci hoc posse meditari quod
factasul)jectio (patris eliilii, matris et fi- a palrihus plus ainaîetur quam filii, et
liœ, socrus et nurus). fjuimjue tauieu a iiliis plusqnaui patres? et a viris plus-
sunt, quia cadetn violer qure socrus ac- quain conjures? et hoc, non iu una
cipi potest quas enim est nuiler lilii, so domo aut ccutnm, sed ubique terrarum
crus cjus uxoris est. Ciihys. (in Cnt. Grœ- et non solum hoc prœdixit, sed etiam
conun nbi stip.) Pcr lioc autem futurum opère consuminavit.
ovenlum prolulil. Contingcbat enim in Amdk. Mystiea auletn iulerpretatione
eudem domo nliijuon case fuleleiu cu- domus ma homo uuus est; duos autem
jus pnter vellet cum ad iiilidclitnlom legimus fréquenter miinaui et corpus
prolrahero scd intantum prrovalnil, vir- quod si duobns convenerit, efficit ulra-
tus doctrinal Christ ut iilii patres di- quc unum aliud est quod servit, aliud
mittereut, malresquo filiœ, et lilieros pa. cui subjicitur. Très autem animte affec-
rentes. Libuil enim fidèles Christi, non lionessnnl: una ratlonahilis alia con-
solum conlemnere propria, sed et cuncta cùpiscibilts 'terlia itascilibis duo ergo
DE SAINT LUC, CHAP. XII.
deux sont divisés contre trois, et trois contre deux car à l'avènement
de Jésus-Christ, l'homme qui, dans sa conduite, était dépourvu de
raison, est devenu raisonnable nous étions charnels, terrestres, Dieu
a envoyé son Esprit dans nos cœurs (Gal., iv), et nous sommes de-
venus des enfants spirituels. On peut encore dire qu'il y a dans cette
maison cinq autres choses, l'odorat, le toucher, le goût, la vue et
l'ouïe. Si donc, nous rendant dociles à ce que nous lisons ou à ce que
nous entendons par les sens de la vue et de l'ouïe, nous renonçons aux
plaisirs superflus du corps, dont les trois sens du goût, du tact et de
l'odorat sont pour nous les instruments, nous en opposons deux à
trois, en préservant notre âme de tomber dans les piéges de la vo-
lupté. Ou si nous admettons que les cinq sens sont corporels, la divi-
sion sera entre les vices et les péchés du corps. On peut encore voir
ici le corps et l'âme qui est séparée de l'odorat, du tact et du goût des
plaisirs sensuels car la raison, comme représentant le sexe le plus
fort, aspire aussi à des sentiments plus nobles, tandis que le corps
cherche à amollir la raison. Telle est donc la source des diverses pas-
sions mais dès que l'âme rentre en elle-même elle renie ces enfants
dégénérés, la chair elle-même gémit d'être ainsi enlacée dans les
passions auxquelles elle a donné naissance, comme dans les buissons
du monde mais la volupté, comme la bru du corps et de l'âme, a
épousé ces mouvements des passions mauvaises. Tant que la paix
régnait dans cette maison par l'accord et la complicité des vices entre
eux, on n'y voyait point de division; mais dès que Jésus-Christ eut jeté
sur la terre le feu qui devait consumer les péchés du cœur ou qu'il
eut apporté ce glaive qui [pénètre au plus intime de l'âme, alors le
corps et l'âme, renouvelés dans le mystère de la régénération, se sé-
in tres, et. tres in duo dividuntur et- anima ab odore tactu gustuque luxuriœ
enim per adventum Clmsli homo qui separata fortior enim rationis sexus ve-
eratirrationabilis, rationabilis factus est: lut in viriles fertur affectus, hsec mollio-
eramus carnales terreni, misit Deus Spi- rem studet tenere rationem. Ex his ita-
ritum snum in corda nostra (ex Apost. que diversarum cupiditatum motus ino-
ad Gal., 4), facti sumus iîlii spirituales. levit sedubi in se anima redit, degeneres
Possumus etiam dicere quod in hac abjurat kœredes caro quippe cupiditati-
domo sunt alii quinque, id est, odor, bus suis (quas sibi ipsa generavit), tan-
tactus, gustus, visus <>!audilus. Si ergo quam sentibus mundi se doluit esse con-
secundum ea quao audimus ant legimus flxam sed velul corporis quœdam atque
sensu visus atque nuditus, excludamus animas nurus voluptas motui pravœ cu-
supertluas voluptatÈS corporis, qure gustu piditatis innubit. Ergo quandiu mansit
taetuque et odore percipiuntur, duo in in una domo conspirantibiis vitiis indi-
très dividimus; eo quod mentis habitus vidua consensio, nulla videbatur esse
vitiorum non capiatur illecehris. Aut si divisio; ubi vero Christus ignem quo
quinque sensus acoeperimus corporales, delicta cordis exureret, vel gladiuni quo
vitia jam corporis et peccata se sepa- secreta penctrantur, misit
in terras, tune
rant. Possunt etiam caro videri atque caro atque anima regenerationis inno-
TOM. VI. 9
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
vata mysteriis, copulam posteritalis eli- quas et eamdern de qua genus ducit sy-
minat ut dividantur parentes in filios nagogaui fidei persecutricem suslinuit,
dumintenipcrans motus iutoniporanliam et ipsa eidem synagogœ fidei veritate
abdicat, et anima déclinai consortium coulradixit: soents synagoga n'unis,
culpœ. Filii quoque iii parcuteâ dividun- Eeclesiddcguulibus; quiasponsus Eccle-
tur, dum renovati homines vitia vclusla sia; Christus iilius csl synagogœ secun-
declinaut, piotatisque norniam voluplus dum cariieui syungcga ergo iu nurum
adolescetitior lanquam seriœ dormis re- et filiam est divisa qua; credentea de
fugit disciplinant. Beda. Vel aliter per ulroque populo persc'iuitur sed et illaj
tres signiiîcuntur qui fidem Trinitulis in socium et in raatrom sunt divisiBj
habent; per duo, infidèles qui a fidei quia voluut carnaleiu etreumeisionem
unitate dissentiunt. Pater autem diabo- suscipere.
lus est, cujus filii imitando eramus sed
Dimbat autem ad turbast Cumviderilis nubem
postquam venit iguis ille cœlestis nos orientemab occasu, slatim dicilis Nimbus
ab invicem separavit, et ostendit aile-
venit,et ita fil et cnmmislrumflanlem did-
rum Patrem qui est iu cœlis mater, tis, quia œslm erit, et ita fit. Hypocrite, fa-
synagoga;' filia est Ecelesia primitiva ciemcœli et terra nosl'sprobarc, hoc autem
DE SAINT LUC, CHAP. XII.
nit. » Decebat etiam salutis tempus non jectura vitae prœstetur quis nescit? in-
ignorare, scilicet adventum Salvatoris, terest enim nautas prognosticari procel-
per quem perfecta pietas iutravit in larum pericula, viatori, mutationem
muudum et hoc signiûcatur cum dici- aeris; colono, fructuuih copiam.
tur « Dicitis quia œstus erit. » Unde in BED. Sed ne aliqui de turba se pro-
eorum reprehensionem subditur « Hy- pheticfe leclionis ignares temporum cur-
pocrite, faciem coeli eL terrue nostis sus probare non posse causarentur, vi-
probare; hoc autem tempus quomodo gilanter adjungit « Quid autem et a
non probatisî » vobis ipsis non judicatis quod justum
Basil, (ante médium hotnll. 6, t» est? » ostendens eos etsi litterns nes-
Ilexameron.) Est autem notandum quod ciant, aaturali tamen ingenio posse di-
neces3ariae sunt humanoe vitoe siderum gnoscere eum qui opéra fecit quœ nul-
conjectura dummodo quis ultra men- lus alius fecisset, supra hominem et
suram non perquirat eorum indicia est Deum esse unde post hnjus seculi in-
enim uounulla de pluviis futuris perci- justitias, justum Crealoris judicium esse
pere, plut a quoqne de œslibus et impetu venturuiii. Om«. (ftoniil. 35, in lucam.)
ventoram; vel parlicularibus vel uni- Nisi autem esset nobis natura insitum
versalibus, vel violentis vel lenibus. id quod justum est judicare, nunquam
Quanta vero commoditas ex eorum con- Salvator hoc diceret.
DE SAINT LUC, CHAP. XII.
(1)Dumotgrecitaj(UTÉpou;,
quiveutdiroépais,grossiers.
bien, notre adversaire est le démon qui sème sous nos pas les séduc-
tions du vice, afin de faire partager son supplice à ceux qui auront
été les complices de son crime. Notre adversaire c'est encore notre
mauvaise conscience, qui fait ici-bas notre tourment, et qui sera notre
accusateur et notre condamnation dans l'autre Faisons donc tout au
monde pendant le voyage de cette vie pour nous délivrer de toute
action coupable, comme d'un adversaire dangereux; de peur qu'en
allant avec cet adversaire devant le magistrat, il ne condamne en
chemin nos égarements. Or, quel est ce magistrat, si ce n'est celui qui
possède toute puissance? Il livre le coupable au juge, à celui qui a
reçu le pouvoir de juger les vivants et les morts, c'est-à-dire à Jésus-
Christ qui mettra au grand jour tous les crimes secrets, et qui infli-
gera le châtiment à toutes les œuvres mauvaises. C'est lui-même qui
livre le coupable à l'exécuteur, et le jette en prison « Saisissez-vous
de lui (1), dit-il, et jetez-le dans les ténèbres extérieurs. » (Matth., xxii.)
Ses exécuteurs ce sont les anges, dont il est dit « Les anges viendront
et sépareront les mauvais du milieu des justes, et ils les jetteront dans
la fournaise de feu. » Et il ajoute « Je vous le dis, vous ne sortirez
pas de là, que vous n'ayez payé jusqu'à la dernière obole. » De même
que ceux qui acquittent une dette, ne cessent d'être délateurs jusqu'à
ce qu'ils aient payé intégralement toute la somme par quelque moyen
que ce soit, de même la peine due au péché ne peut-être acquittée
que par la charité, par les bonnes œuvres et par la satisfaction.
ORIG.( homél. 33.) On peut encore donner cette explication Nous
siores auditores. Ambr. Vel adversarius et improbi operis pœni mandatur. Ipse
nostcr diabolns est, qui serit illecebras oxaclori tradit et in earcerera mitlit
delictorum ut habeat iu supplicio par- dicit enim [Malth., 22) « Tollite et mit-
ticipes, quos habnit in errore consortes. tite illum in lencbras exleriores et
Adversarius pliant nobis est omuis viLio- oxacloros suos » monstrat esse angelos,
rum usus. Denique adversaria est nobis de quibus dicit (Matth., 13) « Exibunt
mala conscieutia, qua3 nos et hic afficit, angeli, et separabunt malos de medio
et in futurum accusabit et prodel. De- justorum, et mittent eos in caminum
mus igitur operam dum iu hoc sumus ignis. » Sed snbditur « Dico tibi, non
vitsc cnrrîculo constituti ut, laiiquam a inde exies donec oliam novisshimm mi-
malo adversario, ila ab iniproho libere- nulum rnddas » sicut enim qui pecu-
naur actu ne dura iimis cuin adversario ninui solvnnt, non prius evacuant fœ-
ad magiatralum in via nostnun con- noris nomen, qnain totius sortis usque
demnet errorem. Quis aulcm est magis- ad niinimuin quocmn|Tie solntionis ge-
tratus, nisi penes quem omnis potostas nere quantitas univers solvatur; sic
est? Hic autem uiagistratus tradit réuni compensatioue charitatis acluumque re-
judici, ei scilicet eut vivomm et mor- liquorum vel salisfattione quacunque
luorum tribuit poleslatcm scilicet Jesu peccati pœna dissolvilur.
CJiristo, per quem occulta redargunntur. Oiuo. (svp. homil, 33.) Vel aliter
DE SAINT LUC, CHAP. XII.
vero non enim habet exactor potesta- obnoxius, ïufinita ei ad reddendum se-
tem ut mihi saltem quadranlem conce- cula numerabuntur.
dat qui donavit debitori quingentos BED. Vel aliter adversarius noster in
denarios, et alii quinquaginta (Luc., ~i), via est sermo Dei contfarius nostris car-
dominus erat iste qui exactor est, do- nalibus desideriis in pnesenti vita a
minus non est, sed a domino ad exi- quo liberatur, qui praeceptia ejus subdi-
genda debita prsepositus. Kovissimum tnr alioquin tradetur judici, quia ex
autem minutum dicit gracile et tenue. sermone Domini contempto peccator
Peccata enim nostra, aut pinguia sunt, rens tenebitur in examine judicis quem
aut tenuia beatus igitur est qui non judex exactori tradet ( id est, maligno
peccat secundo autem si tenue pecca- spiritui) ad ultionem qui mittetur in
tum habeat inter ipsa quoque tenuia carcerem, id est, infermim ubi quia
diversitas est; alioquin non diceret semper solvere pœnss patiendo sed
« Donec novissimum redderet minu- nunquam persolvendo veniam consequi
tum » si enim parum débet, non egre- poterit, nunquam exinde exibit, sed cum
dietur, nisi solvat « minimum quadran- lerribilissimo serpentediabolo perpetuas
tem » qui autem magno débite fuit pœnas luct.
CHAPITRE XIII.
SOMMAIRE ANALYTIQUE.
f. 1-5. – Quels sont ces Galiléens dont Pilate avait mêlé le sang avec celui de
leurs sacrifices. – Différentes manières dont Dieu punit les pécheurs. –
Pourquoi ne les punit-il pas tous ici-bas? – II faut voir dans tous les juge-
ments édictés par les hommes une permission de la divine justice.-Pourquoi
Dieu a permis le supplice de ces Galiléens, plutôt que celui d'autres aussi
coupables. -Même raisonnement pour ceux qui furent écrasés par la chute
d'une tour. Que représentent dans le sens figuré ceux dont Pilate mèla le
sang avec leurs sacrifices. Que figure ici Pilate.
f. 6-9. Pourquoi Notre-Seigneur propose immédiatement aux Juifs la para-
bole du figuier stérile après la nouvelle qu'ils lui ont apprise. Comparaison
de la synagogue avec le figuier. -Comment Notre Seigneur avait fré-
quemment cherché le fruit de la foi dans la synagogue.– Est-il venu avant
le temps pour chercher ce fruit? Prière et promesse du vigneron. -Ap-
plication de ces détails aux Juifs. -Ce figuier figure encore le genre humain,
ou chacun de nous. -Comment pendant trois ans consécutifs, Dieu n'a point
trouvé de fruit à recueillir. -Tout homme occupe inutilement la terre dès
lors qu'il ne produit aucune bonne œuvre. -Pourquoi la divine miséricorde
fait toujours précéder les châtiments de menaces. Comment nous devons
l'imiter. Que représentent ici le père de famille et le cultivateur de la
vigne.
f. 10-17. – Caractère de l'enseignement de Notre-Seigneur. D'où venaient
les souffrances de cette femme. Quelle était son infirmité. – Pourquoi et
comment le Sauveur guérit cette femme. -Noire envie du cher de la syna-
gogue qui se couvre d'un zèle apparent pour la loi. Quelles sont les œuvres
permises le jour du sabbat. Pourquoi Jésus traite d'hypocrite le chef de
la synagogue. Comment il se contente d'invoquer la propre conduite de
ses ennemis pour répondre à leur accusation. Leur dureté vis-à-vis de
cette femme. Que représente cette femme dans le sens figure. Comment
sa guérison miraculeuse est le symbole du sabbat.
f. 18-21. – Comment Notre-Seigneur enseigne le progrès de l'Evangile sous le
voilede plusieurs paraboles.- Rapports entre la foi et le grain de sénevé. –
Comment Notre-Seigneur lui-même est ce grain de senevé. – Le royaume de
Dieu est encore l'Evangile figuré par ce grain de senevé. Que figure le
levain dans la seconde parabole. Cette femme est le symbole de l'Eglise. –
On peut encore la considérer comme la figure de l'àme humaine.- Autres
significations de ce levain.
y. 22-30. – Notre-Seigneur s'applique à répandre lui-mème la doctrine évan-
gélique par ses prédications. Comme il visite avec soin toutes les localités.
Que figure la porte étroite par laquelle il veut que nous nous eflorcions
d'entrer.-Comment concilier ces paroles avec ces autres que son joug est
doux, et son fardeau léger. Pourquoi ne répond-il pas directement à la
question qui lui a été faite Y en a-t-il peu qui soient sawêsi On peut
dire encore qu'il répond affirmativement à cette question. –Sous quel rap-
port le nombre de ceux qui seront sauvés est-il à la fois petit et grand? –
EXPLICATION DE i/ÉVANGUE
Combiensont coupables ceux qui ne peuvent entrer par celte porte. Que
figure le père de famille dont la porte est fermée. -Dans quel sens Dieu
peut-il dire Je ne sais qui vous êtes ? – A qui s'appliquent les paroles de
ceux qui viennent frapper à la porte en alléguant le souvenir de ce qu'ils ont
fait.-Que signifie dans le sens figuré manger et boire devant le Seigneur.
Double peine de l'enfer. Comment ces tristes prédictions s'appliquent
encore aux Israélites auxquels Notre- Seigneur s'adressait. Et à nous
mêmes.
f. 31-35. Comment les pharisiens simulent pour Jésus une affection hypo-
crite. Pourquoi le Sauveur appelle Hérode un renard. Peut-on appliquer
ces paroles à l'hypocrisie des pharisiens?-Comment le Seigneur leur fait
voir qu'il agit librement dans toute sa vie et même dans sa mort. – Comment
peut-on entendre ces paroles dans le sens figuré? Les paroles de Notre-
Seigneur 11 ne convient pas qu'un propre meure hors de Jérusalem,
signifient-ellesque les Juifs étaient forcés de le faire mourir? – Profond sen-
timent de compassion et de tendresse du Sauveur pour la villede Jérusalem.
-Dans quel oubli des bienfaits de Dieu elle était tombée. -Justesse de la
comparaison sous laquelle il se présente à elle. – Triste prédiction de la ruine
de la ville et du temple. Ce récit de saint Luc est-il en oppositionavec ce
que nous lisons dans saint Matthieu que la foule accueillit le Sauveur à son
entrée à Jérusalem en lui disant Béni soit celui qui vient au nom du
Seigneur?
(1*)Suivant plusieurs interprètes, il n'est fait dans l'histoire aucune mention de ce massacre.
Le P. Nicolaï croit qu'ils'agit ici des Galiléens que Pilate fit mettre à mort lorsqu'ils sacrifiaient
sur le mont Sinai, comme des rebelles qui conspiraient contre la domination romaine, fait raconte
par Josèphe (Antzq. /««'«., xvm, 7). L'historien juif les appelle Samaritains, parce qu'ils étaient
originaires de la Samarie, et Notre-Seigneur leur donne Je nom de Galiléens, à cause de la secte
dont ils faisaient partie et dont Judas le Galiléen était le chef. D'après Sepp (176' de A'oh'e-Sei-
gnoitr Jésus-Christ, section v, ehap. mi), telle serait l'occasion des deux événements dont il est ici
question. Pilate voulant faii'e payeraux Juifs la faveur qu'il leur avait accordée eu faisant enlever
du dedans de la ville sainte les étendards des légions avec les images do l'empereur, annonça le
projet de faire construire avec l'argent du temple un aqueduc de deux ou trois cents stades. Le
peuple, à cette nouvelle, se souleva, et chercha par ses cris tumultueux à détourner les Komaina
de cette entreprise sacrilège. Pilato irrité, lit habiller en bourgeois ses soldats, qui portant sous
leurs vêtements des massues, se mêlèrent au peuple, et assommèrent les séditieux dont un grand
nombre périrent ou furent blessés. Pilate n'en poursuivit pas moins ses projets de (ïonstriietïon. Jl
fit élever, à la piscine de Siloé, des arcades destinées à supporter l'aqueduc, qui devait traverser la
ville au-dessus de la vallée située entre le mout Moria et les sommets du Siou. Mais les architectes
d'après les conseils du perfide Hérode, construisirent l'aqueduc de manière qu'il ne put résister
longtemps. Et en effet, une des piles en construction s'abaissa, écrasant sous ses ruines dix-huit
pauvres ouvriers du faubourg de Jérusalem.
Pilate, courroucé do la perfidie d'IIérode, cherchait le moyen de se venger et c'est pour cela que
cette année même il fil attaquer et massacrer les Galiléens au moment où ils offraient leurs sacri-
fices à Dieu, comme on vint le raconter au Sauveur.
(2) Gamaliel cite ce fait aux pharisiens pour les engager à ne pas persécuter les ap6tres; car
si leur œuvre vient de Dieu, elle résistera à tous leurs efforts, et si elle vient des hommes, elle
se détruira d'elle-même comme la secte de Judas le Galiléen.
autem quidam ipso in. tempore nuntian- a Pilato puniti sunt dicebant etiam non
tes illi de Galilœis quorum sanguinern oportere alias a statutis viclimis in lege
Pilatus miscuit omn saerificiis corum. » Moysi offerre Deo iinrtc proliibf>bant
CYRIL. (in Cat. Orœcornm Palrum.) statutas a populo vielimas pro salutc
Erant enim sequaces dogmatum Judas imperatoris et populi Romani offerre
Galilaei, cujus inenlionem Lucas iu Ac- putnbant, occidi ita <[uod sanguiâ olFe-
tibus apostoloruni fecit (oap. S) qui di- rentium oblatis victimis tniseerelur. Cre-
cebat non oportere quettiquam vocari dente autem vulgo justissime prœdielos
dominum. Unde quamplures eorum, talia passos esse, quasi scandaia semi-
quia Gœsarem non falebautur dominum, naiites in populo, incitantes principes iu
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
periculis territi fierent rogni h.vredes. cecidit turris in Siloe, et occidil en-,
« Quid igitur? » dices « Ut melior ego putatis quia et ipsi debitores fueiiiit
fiam, ille punitur1? » Non ideo, sed pu- prseter omnes homines habitantes in
nitur quidem propter propria crimina; Iliornsalem Non dico vobis » nou
fit vero ex hoc videutibus salutis mate- enim hic omnes punit, dans illis indu-
ria. Beb. Sed quia pœnitentiam non cias pœnitendi nec tamen cuuctos fu-
habueruut quadragesimo dominicae pas- iurœ punilioni réservât, ne plures pro-
sionis anuo, venienles Romani (quos vidcutiatn abuefïarent. ïitus Bostrens.
designabat Pilatus ad eorum pentem Una autem turris coinparatur toti civi-
pertiiiens), et iueipîenlcs a Galilira tati, ut pars totuzn perterr-eat unde
(unde dominica prœdicalio copporat),,J subditur « Scd si premtenliam non ege-
radicitua hnpiam genlem Ueleveruntj et ritis omnes similiter peribilis » quasi
non solum utria teinpli quo stmriticia diwrcl Tola civitas naalo post occu-
deferri cousuevcrant, scd ialeriow do- pabilur, si persevcra\cvint iu inttdeli-
mus humauo sanguine fcedamnt. tatu.
Canvs. (tit sup.) Iterum autem alii Asibu. Mystice autem in illis Ijuorum
decem et octo obruti fuerant a quadam sauguiuoai Pilatus miscnit cun) saerificiis
turre; de quibus eadem subdit dicens eorum, ttguva quœdain videtur eos tan-
« Sicut illi deccm et octo super quos gens qui coacLu diabolico non pure of-
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
duodccim thronos. » Nonnutli tamen <i- autem ad cultorem vineae Ecce anni
eum istam, non synagogao, sed ma)itiaa tres sunt ex quo venio quœrens fructum
et improbitatis figuram putaut ht tamen in Bcuinea hac, et non invenio. ') Venit
in nullo distant, nisi quod pro specie ad Abraham, venit ad Moysen, venit ad
genus eligunt. Mariam; hoc est,, venit in aignacuio,
BED. Ipse autem Dominus qui synaso- venit in tege, venit in corpore adven-
sam per Moysen instituit, in carne natns tuni ejns ex benenciis recosnoscimua
apparuit, et crebrius in synagoga docens alibi pnriticatiO) alibi sanctincatio, alibi
fruetum fidei qufcsivit; sed m phari- jtistificatio est. Circumcisio purificavit,
sceorum mente non invenit. Unde sequi- lex sanctiCcavi), gratia jnstiucavit ergo
tur « Ht venit frnctum quœrens iu illa, popnlus .tndfBormn neque purificari po-
et non mvûnit,. H AMBR.Ouccrebat autem tuit, quia circumcisionem corporis, non
Dominus, non quia ft'uctnm iicuttietc animi hnbuit; ncque sanctificari, quia
déesse uMcirct, sed ut ostenderet in virtutem !cgiH ignorans carnatia magis
figura quia i'ruotum synagogaja.m habere quam spirittMl!aseqaebatur; neque jus-
deheret. Deuiqua ex sequentibus doce), lificari, quia delictorum suorum poeni-
non se ante tempns vemsse, qui per tentiam non gerens, gratiam nesciebat.
triennium venit sic enim habes o Dixit Merito ergo nttnua fructus in synagoga
DE SAINT LUC, CHAP. Xm.
inventus est; et ideo jubetur excidi. Se- obruat et abscondat. Subdit autem
quitur enim « Succide ergo illam, ut « Et mitttim stercora, » id est, humili.
quid etiam terram occupât? Bonus tatis aSectum~per quem in HvangeUun)
autem cultor (et fortassis ille in quo Christi etiam Jndaeus fore existimatu)'
EcctesnBhmdamentam est) prœsagions fructuosus. Undesubdit: « Et si quidem
alterum ad gantes, ~e Ilutem ad eos qui fecerit fructum, bene (scilicet, erit); sin
ex circumcisione sunt esse mtttendum, autem, iti futurum succidesillam. » BED
religiose ne excidatur iutervenit, fretus Qnod quidem per Romanos factum est
vocationesua, etiam populum Judeecrum a quibus gen~ Judœa succisa, et a terra
per Ecclesiamposse salvari. Unde sequi- promissionis expulsa est.
tur « At ille respondens dixit illi Do- AcG. (de t~ J9MM.,serm. 23.) Vel
mine, dimitto illam et hoc anno. Cito aliter arbor ftculnea genus humanum
duritiem superbiamque JudiBorum CM- est primus enim homo quando pecca-
sas esse sterilitatis agtiovit,,Itaquo novit vit, foliis ficulneis pudeuda veiavit hoc
excolere, qui novit vitia reprcUendere. est membra uude nati sumus. TttEOFHYt,.
Unde subdit « Usque dmn fodiam circa Sed et quisqae aostrom Scus est; iu
mam. » Pollicetur dura cordia eorum vmea Dei, hoc est, m Ëcctcsiavel in hoc
apostolicisligonibus esse fodienda; ne mundo, plantata. GREC.(in //<W! 31,
radicem sapientias terrarum acervus in .E~<Mt~.) Tertio autem Dominus ad
TON. yt. to
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
ficulneam venit; quia naturam generis dicitur « Succide ergo illam; ut quid
humant ante legem, sub legSj sub gratia etiam terram occupât? » Unusquisque
(expectando, admonendo, visitando) re- euim juxta modum suum, in quantum
quisivit. Sed tamen tribus annis fructum locum vitœ priBsoatis tenet, si fructum
se non invenisse coaqueritur; quia quo- bonœ opemtionis non exhibet, velut in-
rumdam pravorum mentes nec iiispirata 'fructuosa arbor terram occupât; quia in
lex uatUraUs corrigitj nec praeeeptaeru- eo loco iu quo ipse est, et aliis operandi
diunt, nec iucaruationis ejus miracula occasion'jm uegat.
convertnnt. THEOpttYL.Tcrtu) autem na- ËAStL. (Cotte. 8, ~MBde pfBnitentia
tura uo~Lra fructum pom.a non tribuit, ~MeWM<);) Proprituu enim est divinœ
semel quidem uum in paradiso pr;Bva- propitiationis, non siknter ptenas ioSi-
ricati sunuM prtcceptmu secundo cmu gere, sed pr~tniHerc tamaa revocando
iu lege vitutum eontlaverhut; tertio cum ad pusu[teud:nu; sicut Ntûivida fecit, et
Salvatorem renueruat. Sed id triennium uunc cultori, dicens < Suecide eam; »
inteUigendum est pro tribus œtatibus provocaus quidem ipsum ad curam ejus,
puerili, virili et seuili. suaeitans vero sterilem animam ad pro-
GNEG. (<? /K)M< 31, wt SM~.) Sed ducendos debitos fruetus. GREG. NA-
cum magno timore audiendnm est quod ,x)ANz. (~'a<. 26, M<&~aem.) Igitur nec
-« DE SAINT LUC, CHAP. xm.
nos feriamus subito, sed prasvateamus AUG. [(<e Fef6. ~)o?~ serm. 3i.) Vel
misericordia; ne secenms iicum potcn- colonus qui iutercedit, est omnis sane-
tem adhuc fructum facere, quam forsi- tus qui intr& EcetestMi orat pro eis qui
tan curabit periti cultoris st~dium. Unde suaL extra Ecdesiam~ dicens K î~o"
et hic subditnr « At ille respondensj mine, dimitte illam hoc anno (id est,
dixit illi DimiU.0, )' etc. tempore Mto sub griititt) usque dum fo-
GREG. (in /<o))M<.31 tf< M{p.) Per diMil circa illam. » Circumfodere est
cuHorem vinetBj pr<BposHorum ordo ex- humiUt~tem et pationtiam docere fossa
primitur, qui dum fraisant EcctGs)!ï', enim est humiHs territj stercus autem
dominicce virteir cura.m genmt. TnEO- (in bonn inteUige] sordes sunt, sed frue-
PHYL. Vêt paterhmiLiaa Deus Pater est; tum daut sm'des cultoris, dolor est
cultor vero Christs qui Ncum ampu- pcceatorts qni autem ngunt pmnitcn-
tari ut sterilem uou pcrmitUt quasi ad tiu.m, in snt'dtbus n~nnt, et veMciter
Patrem diceret Et~i per tegem et pro- a.~MUt. GRË&. (<? /<OM< 31, M<t~.)
phetas fructum pœnit.entiœ non dedc- Vel peccata carnis stfrcora vocautur
ruut, meis eos irrigabo passiouibus et ex stereore igitur ad iructum revivbcit
doctrinis; et forsitan d<).bunt nhedientiœ arbor, quia de consideratione pfcc~H ad
fructum. bona se opera resuscitat animna. Sed
EXPLICATION DE L'ÉVAN&tLE
(1) Dans les éditions corrigées de la Bible, le mot bene, à la bonne heure, ne se trouve pas. La
construction reste ainsi suspendue dans la Vutgate Et si quidem fecerit fructum, siu an-
tem, etc. comme dans le texte grec x~ jtsv jco~tnj xapjro~.
sunt plerique qui increpationes audiunt, ~tHer, dimissa es ab t'tt~)t'<a<e tua. Et <m-
et tamen ad pœnitentiam redire con- ~)<)!!f!<!H!manM,e<coH/'M<«He)'«:<NM<,e<
glorifcabat DeKm.Respondens autem Archi-
temnunt propter quod subditur « Et ~aoyo<)tM, tttfft'~Mtta~ quia sabbato <!MraMe<
siquidem fecerit fructum, bene. » Auo. Jesrts, dicebat <Kfta; Sex dies sunt in ~K[t)~
(de t''e<'< ~om.~ «&t ~) (scilicet erit.) oportet operari: in /!).<ergo uenile et cKra-
« Sin autem, in futurum succides eam, mtS!, e<no') ira(lie sabbati. Respondens autem
quando scilicet in judicio ventes judi- ad t7<«tx CoH)!H)Mdutti ~y/K)ert'<a,KTtMS-
care vivos et mortuos intérim modo quisque vestrum sabbato non !o<t)t~bouem
parcitur. Gm!G. (ita /<oMt~.3t, M<~.) ~MMmaM<f<tstmumapy<Bs~ptOj~<fttC~<a~-
Qui autem non vult ad fecunditatem ~Mo-c? ~nHe aK~))!filiam ~6faA<B,~!ta)n al-
K~t!~t<Satanas, ecce decent et acto annis, non
ptugueccere per inerepationem, illie ca- op<)r<);)< sn~t a tJt'x't~o t't<odie <aMa<t? Et
dit undc jam resurgere per pœuitentiam ('«m /;<rc diceret, erubescebant cmt.M adoer-
non vatet. sarM ejus, OtHtitspopM<Mgaudebat in uni-
versis 9«tt' ~o'iMe ~e&a;);ab eo.
Erat autem docensin synagogaeomimsftMah's.'
et eccemulier 9Mafhabebat~t)'!<Mm!n~ftH!'<a-
lis annisdecemet octo; et erat inclinata, wc AME. Cito quod de synagoga dixerat,
omat'HO poterat :to't<t't r<q)t'ee''e.pMamcum iudicavit. ad ipsam utique venisse se
t<'<<ere<
videret ~!<<, vocavil
tesus, eain
))oe<!))t<
eam ad se, et ml illi: monstrat, qui in eadem priBdicabat.Unde
M, <~a)<)7K.'
DE SAINT LUC, CHAP. XUI.
dicitur '< Erat autem docens in syna- Dat autem super hoc Deus diabolo po-
goga eorum sabbatis. » Cmvs. (in Ca~. testatem, ut hommes mole adversitatis
CMK'ofMMt.)Docet quidem, non seor- depressi vent ad meliora transire. Ge-
sum, sed in synagogis; secure in nullo nu~ autem infirmitatis ostendit, dicens
dubitans, nec aliquid contra legem Moysi « Et erat inclinata, nec omnino poterat
statuena sabbato autem, quia tune Ju- sursum respicere. » BASIL.(/MMt<. 9,
dcBLlegi vacabant. ~fea;c?Me!o)t.)Brutortim siquidem caput
CYHtL. (in eat~M C*<!<.Ct'o~ca.) Ad humi deSexum est, terram cernil; caput
expugnationem autem corruptionis et hominis erectum est in cœtum, oou!i
mortis et iuvidiœ diaboli contra nos, superna oonspicmnt convenit enim
prodiit incarnatio Verbl et hoc apparet quairere superna, transcendere terrena
ex ipsis eventibus. Sequitur enim « Et intuitu.
ecce mulier quœ habebat spintum infir- CïR)L. (KM <Mp.)Ostendens autem Do-
mitatis, » eLc. Dicit autem <p«'~MM in- minus adventum suum in hune mun-
/!fMt<e~, quia mulier hmc patiebatur dum dissolutivum esse humanarum pas
atrocitate diaboli; derelicta a Deo pro- sionum, mulierem sacavit undc sequi-
pter propria crimina; vel propter trans- tur « Quam cum vidisset Jésus, vocavit
gressionem Adee, ob quam humana cor- eam ad se, et ait illi Mulier, dimissa
pora infirmitatem et mortem incurrunt. es ab infirmitate tua. Vox aptissima
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
(t) Nestorius qui tut l'unteur de cette hérésie du temps même de saint Cyrillo et qui fat oon-
damné dans le concile tBoumÉniqued'Ephèse que saint Cyrille présida comme légat du souverain
Pontife.
(t) C'est le sens du mot grec {moxptï~ qui veut dire comédien.
ses animaux le jour du sabbat pour les faire boire, tandis que pour
cette femme, fille d'Abraham, autant par la foi que par le sang, il ne
croit pas qu'on doive briser les liens de son infirmité « Et cette fille
d'Abraham, lui dit le Sauveur, que Satan a tenue liée pendant dix-
huit ans, il ne fallait pas rompre son lien le jour du sabbat? a Peu
leur importe que cette femme reste toujours courbée vers la terre
comme les animaux, plutôt que de reprendre la posture qui convient
à la créature raisonnable, pourvu qu'il ne revienne aucune gloire à
Jésus-Christ ils ne pouvaient d'ailleurs rien lui répondre, et ils étaient
à eux-mêmes leur inévitable condamnation. Aussi, ajoute l'Evangé-
liste « Pendant qu'il parlait ainsi, tous ses adversaires étaient cou-
verts de confusion; le peuple, au contraire, qui recueillait les avan-
tages de ces miracles, faisait publiquement éclater sa joie « Et tout
le peuple était ravi des choses merveilleuses qu'il faisait. n L'éclat de
ces prodiges tranchait toute difficulté pour des esprits qui cherchaient
la vérité avec une intention droite.
S. GRÉG.(/M)~. 31 M~' les Evang.) Dans le sens figuré, le figuier
stérile et cette femme courbée vers la terre, ont la même signification.
En effet, la nature humaine, précipitée dans le péché par sa volonté,
a perdu son premier état de droiture en refusant de produire les fruits
de l'obéissance; et le figuier qu'on réserve, signifie également la
même chose que cette femme qui est redressée par le Sauveur.
S. AMBR.Ou bien encore, le figuier représente la synagogue; enfin,
cette femme infirme est comme le figuier de l'Eglise, qui, après avoir
épuisé le temps de la loi et de la résurrection, sera élevée au faîte des
grandeurs dans un repos éternel, et ne pourra plus être courbée sous
le poids de nos misères. Cette femme ne pouvait être guérie que par
adaquat in sabbato, mulierem vero non bat, » etc. Nam claritts operum omnem
magis genere quam fide filiam Abrahce, quœstionem solvebat apud eos qui non
non dignant putat sotvi ab a:grttu<]m!s quœrcbant mentibus perversis..
vinculo unde subdit K Uano autcm GuEG. (:? /;OM)~.3~ tK ~cKjy.) Mys-
filiam Abraha', quam aUigavit Satanas, tice autem hoc signifient ficninea infruc-
ecce decem et octo annis, non oportttit tuosa, quod mulier incUnata humana
solvi a vincuto isto die sabbati ?» Male- enim natura ad pectatum ex voltintate
bat siquidcn) mulierem tanquam qua- corrucus, quia fructufn obedientitB ferre
drupedia eernere terram, quam bomi- noluit, statum rectituttinis amisit et hoc
num staturam recipefe, dummodo Chris- signt8cat ficuluea reservata, quod mulier
tus non magnificaretur. Non autem erat erecta. ÂMBR.Vel ficws syna~ogam figu-
eis quid rcsponderent, sed ipsi sibi ipsis rat. Denique in muNere infirma quasi
er:mt, irrefra!;abi)is rcprebensio. Utide Eecicsia; figura succerlit, qua: cum men-
sequitur Et cum hacc diceret, crubes- suram legis et resurrectionis impleverit,
cebant cmuea advpNarit ejns )' sed in iiia quiète perpétua in sublime erecta
populus quasi commoda e\ miractilis fasU~ium, inclinationem nostra* infirmi-
nonsequens tœtabatnr de signis. Undc tatis sentire non pot<rit uec aliter cu-
sequitur « Et omnis populus gaude- rari potuisset hœc mulier, nisi quia legem
DE SAINT JLCC, CHAP. xm.
(1)C'estl'avertissement
quele prêtrequiseprépareà consacrerlecorpsdeJésus-Christ
donne
auxfidèles <mcommencement dela préface,pourles engagerà éleverleurcœurversleschoses
du ciel.Cettecitationprouvequecesparolesremontent à la plushauteantiquité,
et fermela
boucheauxhérétiques quienMarnent et encondamnent l'usage.
implevit et gratiam nam in decem ver- muliere; quia ter seni decem et octo
bis legis perfectio est; in octavo numéro faciunt. Curva autem erat, sursum aspi-
resurrectionis plenitudo. GREG. (<tt /iow. cere non poterat, quia ~H'MtM corda,
31, ut sup.) Vel aliter sexto die homo sine causa andiebat. GREG. (ita Ao??t<<.
factus est, atque eodem sexto die opera 31 ut ~ttp). Omnis enim peccator terrena
cuncta Domini perfecta sunt senarius cogitans, cœlcstia non reqnirens, sursum
autem numerus in trigouum (seu très respicere non valet; quia dum desideria
angulos) ductus, decem et octo facit inferiora sequitur, a status sui vel men-
quia ergo homo, qui sexto die factus tis suœ rectitudine curvatur, et hoc
est, perfecta opera habere noluit, sed semper videt, quod sine intermissione
ante legem, sub let:e atfjue in exordio cogitat. Vocavit eam Dominus, et erexit,
inchoantis gratitc infirmus extitit, decem quia iUuminavit et adjuvit. Vocat exim
et octo annis mulier curva fuit. quandoque, sed non erigH; quia itktmi-
Ace. (de ~ef< DoM., xet'm. 31, M< nati per graMam plerumque videmus
<!M~.)Quod ergo signifioavit triennium quœ agenda sunt, sed propter cutpam
in arbore, hoc decem et octo anni in iUa opere non implemus usitata enim culpa
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
geons de le faire, car une faute qui devient habituelle est comme un
lien pour l'âme qui l'empêche de reprendre sa droiture première, elle
s'efforce et retombe toujours comme malgré elle dans l'état où elle a
longtemps vécu volontairement.
S. ÂMBR.Cette œuvre miraculeuse est donc le symbole du sabbat
éternel, lorsqu'après avoir tous passé sous le régime de la loi et de la
grâce, nous serons délivrés par la miséricorde de Dieu de toutes les
misères de la fragilité corporelle. Mais pourquoi le Sauveur ne parle-
t-il pas d'autre animal que du bœuf et de l'âne, si ce n'est pour mon-
trer que le peuple juif et celui des gentils seraient un jour délivrés de
la soif du corps et des ardeurs de ce monde, qu'ils éteindraient dans
les sources abondantes du Seigneur, et que la vocation de ces deux
peuples assurerait le salut de l'Eglise ? BËDE.Toute âme fidèle est
cette fille d'Abraham, ou l'Eglise formée des deux peuples et réunie
par une seule et même foi. Dans le sens ugoré, délier son bœuf ou son
âne de leur crèche pour les mener boire, c'est rompre les liens de nos
inclinations qui retenaient captive cette fille d'Abraham.
festat. Unde dicitur « Dicebat ergo Cui Teri voluit, ut diceremus « Christi bo-
simile est regnum Dei ? Grano sinapis, » nus odor sumus. » (II ad Cor., 2.) Semi-
etc. AMBR.Alio loco granum sinapis le- nari voluit velut granum sinapis, quod
gitur ttbi fidei confertur. Ergo si reguum acceptum homo misit in hortum suum
sinapis est, ft fides sient granum sinapis, in horto enim Christus captus et sepul-
fides est utique reguum cœlcru]]], quod tus est; ubi etiam resurrexit et factus
intra nos est. (~MC.,17.) Granum quidcm est arbor. Unde ssquitur « Et factum
sinapis res est vilis et simptex si teri est iu arborem magnam. H Dom!u'j
cfMperit, vim suam fundit. Et fides sim- euim uoster granum est, cum sepetitur
plex primo videtur; sed si atteratur ad' in terra; arhor, cum elevatur in cœ)u<N.
versis, gratiam suœ virtutis effundit. Est etiam arhor ruuudum obumbrans
Grana sinapis martyres sunt habobant unde seqnitur c Et requieverunt volu-
odorem fidei, sed latebat. Venit persecu- cres cœU m ramis ejus, id est, potes-
tio, contriti suutgladiOj per totius mundi tates <"B)orum et qutcuuque spirittialibus
terminos grana sui sparsere martyrii. factis evolare merucrunt; ramua Mf Pe-
Ipse etiam Dominus granum est sinapis. trus, ramus est Panlus in quorum sinus
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
Paul sont les rameaux de cet arbre, et nous qui étions loin (1), nous
nous envolons sur les ailes des vertus dans les retraites cachées de ces
branches à travers les profondeurs des controverses. Semez donc Jésus-.
Christ dans votre jardin, un jardin est un lieu parsemé de fleurs; que
vos œuvres soient donc les fleurs de ce jardin, et qu'elles y exhalent
les parfums variés des vertus chrétiennes. Jésus-Christ se trouve là où
la semence produit des fruits.
S. CYR.Ou bien encore, le royaume de Dieu, c'est l'Evangile qui nous
donne le droit d'aspirer à régner un jour avec Jésus-Christ. Le grain
de senevé est plus petit que toutes les autres semences, mais il prend
ensuite de si grands développements qu'il reçoit sous ses ombrages
une multitude d'oiseaux; ainsi la doctrine du salut peu répandue
dans le commencement, a pris ensuite les plus grands accroissements.
BÈDE.Cet homme, dont il est ici parlé, c'est Jésus-Christ, le jardin,
c'est l'Eglise, qui doit être cultivée par ses enseignements. Cet homme
a reçu cette semence, dit le Sauveur, parce qu'il a reçu avec nous
comme homme les dons dont il est avec son Père la source en tant
que Dieu. La prédication de l'Evangile, répandue par tout l'univers,
a pris successivement des développements prodigieux, elle se déve-
loppe aussi progressivement dans l'âme de chaque fidèle, car per-
sonne n'arrive tout d'un coup à la perfection, mais il croit et s'élève,
non pas comme les plantes qui se dessèchent si vite, mais à la manière
des arbres. Les rameaux de cet arbre sont les divers dogmes dans
lesquels les âmes chastes~ prenant leur essor sur les ailes des vertus,
viennent faire leur nid et trouver un doux lieu de repos.
THÉOFHTL. Ou bien encore, tout homme qui prend ce grain de se-
per quosdam disputationum recessus (qui BEDA.Homo autem Christus est, hor-
eramus longe) assumptis virtutum remi- tus Ecclesia ejus disciplinis colenda qui
giis advotamus erjïo semina in horto bene dicitur gra.num accepisse, quia dona
tuo Chnstuni hortns ntique locus est qua; nobis cum Patre tribuit ex Divini-
plenus florum, in quo gratia tui operis tate, uobiscum accepit ex humanitate.
effloreat, et multiplex odor van!B vit'tu- Crevil autem Evangelii praidicatio cunc-
tis exhale1. Ibi ergo Christus, ubi h'uctus tum disscmi)i!i)~ per orbem crescit et
est seminis. in mente cujusquG credanUs quia nemo
CYR)i.. Vêt aliter regnum Dei est repente fit perfectns crescendo autem
Evangetium, per quod adquirimns posse non hcrhru'nm (quae velooiter Mescunt),
regnare cum Christo. Stcut i~itur sinapis sed arborum instar exsur~H.Rami hujus
semen superatur quidem quantitate a arboris dcgMiatuu) sunt. diversitates, in
seminibus ntermn atiorum crescit au- quibus imimœ castB virtut~m pennis ad
tem adeo, ut plurium fiat nmbracutun) snperna tendentes [)idi)i(;aat et requies-
avium, sic et salutaris doctrina penes cunt.
paucos erat in principio, sed postea M- TBËOPnn&CT. Vd homo quilibet gra-
cipit augmentum. num sinapis (id est, evangeUcum ser-
DE SAINT LUC, CHAP. XU!.
(t)E~~J~M{<.MOt;
W~jMKtt~.
(!*) Cette mesure/en latin MtMO!;en grec OKTM,MKD, séa en hébreu~ était le tiers de l'épha,
et, suivant l'estimation des rabbins, elle tenait cent quarante-quatre œufs de Foule. On peut l'éva-
luer à neuf pintes et demie.
leste anime et soulève les sentiments les plus intimes de notre cœur.
Comme ce levain se trouve ici mêlé dans trois mesures de farine, on a
été conduit à y voir le Fils de Dieu caché dans la loi, voilé dans les
prophètes et accompli dans la prédication évangélique; cependant
j'aime mieux suivre le sentiment indiqué par Notre-Seigneur lui-
même, que ce levain est la doctrine spirituelle de l'Eglise. Lorsque
l'homme a pris une nouvelle naissance dans son corps, dans son âme
et dans son esprit, l'Eglise le sanctifie par le levain spirituel, quand
ces trois facultés sont unies ensemble par une certaine égalité de dé-
sirs, et qu'elles aspirent ensemble aux mêmes jouissances (1*). Si donc
ces trois mesures demeurent unies au levain en cette vie, jusqu'à ce
qu'elles fermentent et ne fassent plus qu'un, cette union sera un jour
suivie par ceux qui aiment Jésus-Christ d'une communion éternelle
et incorruptible. THËopHTL. Dans cette femme, on peut encore voir
l'âme humaine, et dans les trois mesures les trois parties, la partie
raisonnable, la partie irascible et la partie concupiseible. Si donc un
chrétien dépose et cache le Verbe de Dieu dans ces trois mesures,
elles ne formeront plus qu'un seul tout spirituel, de manière que la
raison ne soit plus en opposition avec les divins enseignements, que
la colère et la concupiscence ne's'emportent plus à aucun excès, mais
se conforment à la parole du Verbe. S. AuG.(serin. 32 sur les par.
du <S'e!'</M.) Ou bien encore, ces trois mesures de farine figurent le
genre humain, qui a été reproduit par les trois enfants de Noé, et la
femme qui mêle et cache le levain, c'est la sagesse de Dieu. Eu-
sÈBE.(C/<.des jpe~. gr.) Ou bien dans un autre sens, le levain c'est
l'Esprit saint, qui est comme la vertu qui procède de son principe,
(1')Letextede saintAmtn'oise
porte « ~qnalisaspirâtooucotdia an lieude
votuptatum~
aspiratconcordia
/Equa)i9 <qoeportentlesexemplaires
votuntatumj delaCAafM
dor.
utrinque divcrteiM t)nmini imu)ergi- troitu, tamen pur eam perveuitur ad la-
tur. tihidntcni e couf.rarto vero In!.a deducit
CTRIL. (<? C~<. 6rMO)'HM ~0~'MM.) ad mteritum. GKEG.(X) ~ow~ cap. 28.)
Augusta etiam porta œruinaam et pa- Oic~trus autem auguake pot't.e intt~i-
tientiamsanctorttm siguiticat. Sicut cnitn t)nM, pi'œinisit, co;;<eM(/<<e/~mauis!
pngMrntn victoritiat,te.s[!itu).'mthtis stre- meut.is cutitent.lo fnrvfat, unda mundi
nuituti; sic prK'da.rutn efficict vaUdn per- non viacitm', par qn~manuDasemper
pessio tahorutn et, teutationum. CHKYS. ad i)))a revocatm'.
(/;oM. 24 et 40 ~/<:MA. e); ~?. ~t~ew Cvn)L. (;< AM~ra) Non vi<tur au-
Ca<. Cresca.) Quid est ergo qund Domi- tRt)) [)oMunns~ntisfacet'c~).Merenti ntruu)
nusa)ibidic)t(J)~/<tl):«J))s;um pauci shit qui sah'cutur, dum dfdar&t
meu'n suave et onus tneum levé Non viiuu pcr quam quisque potMt fieri jus-
quidem eoutradieit, sed hoc dictum est. tus. Sod (hcendmn qnndmoseratSfdv~-
proptcr tetttntionn)f) naturani, illud vero toris uou respoudcrc iutcrrogaMt.ihus sf"
propter att'ccLum t.mn~euMUu))).«st cnim cunduui ~uod cis vidcbittm', quotif~
[nûtestuu) attqtlid uatura', fa~itc repu- iuutilia quœreban~scd re~pictcndo')t'ud
tari, quando id affcdfHttPt'amph'.cthnur. ntite audiputibtM foret. Quid autett) c<in)-
Si etiam via sa)u),!s nn~usta t't'it in in- modi )i)'fiV(~nr<'t !Uidieuf'ht)s scift; :)))
roM.V!. n
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
mutU sint qui satvcntur, an pauot ?Ne- enim anima, quando quidem considerat
cessariutuautemmagtseraLsciremodutn a'tei'ca, eligende virtutem, sed quando
que iUiquispervcuit ad salutem. Dis- pr<Bseutia respidt, prœferendo illece-
pensaUve ergo inl quicstionis vaui)o- bras. Hic iutuetur otia vel oMectatiouem
qtuumjuhit.dicitjsed transfert suum carnis; itUu su~ject.ionem vel captivam
serm)Jnetuadrcni]'ua}.;ism'cessariatH. servituteLU ipsius hic ebrieta.tetu, illie
ALG.((<cr<'?'&. /~M.,serm.32?<< sobi'ietatem;l)iedisMlut.os.<'isu~itUc
M'p.) Vêt aliter :coutirma.viL))['minua copiani!uM'Ymarn)));t!MchoreM,i)UH
q)todaudtvit,;sci)icet,qun~ptn~'i;uut. ~)'aUo<]etn;hict!).H)as,iUicOetus;hi(;
quisab'nnt.m',<j[H[a.per!ing(bt!)Hi[jOt'- )ux)n')au)jmiccMUmuniam.AUG.(~e
tam !J(}ul'Ïiulranl.. Ah" tlllLCtt110('0 lux; ret'<?)t)m.,senn.32w<~t<)Nona.u-
idem ipso ait (~««/);
tampaut'iintra~LAth'auLemtucoJtoc t'Ai'c~icstest te<n eontrarius sibt est DomintM qui dixit
viaqu:BducitadvUMn,ctpaut;isunt quoJ pauci sunt qui intrant per aagus-
quiiligreJitmLurpcriUaM'tUudesub- tam porLam; et alibi dicit (J/o«/i., 8)
<)it:«Qni!imu)H(f/<co'('&t4)t)U!Bi'f'nt. <f Mu)ti ab oriente venient, » etc. Pauci
iutnt.M. BED. (Snlutis amore provoMt)), suut in compamtione perditorum, multi
et non poternn), itineris asperitate de- iu societate angeiorum. Vix videntur
territi.BAs~L. ~M~M~ t.)Vaci))at grana quando area trituratur; sed tanta
&E SAINT LUC, CHAP. XI!t.
massa, processura est de are hac, ut ostuuu, cum reprobis locum pœnitentiœ
impleat horreum cœ)i. lollet. Qui foris slantes pulsabuut, id est, a
CyML. (<? Cc<- Gt'<econ< /'<t~M.) .j<istissegrca:ati, tmscricordiamquameon-
Quod autem dftestabUes sint, qui in- tempscruut, frnstra impJorabunt. Unde
trare non possunt, per evidcua exom- sequiU~r « Et reapondeus dicet Yobis
plum declaravit, suhdens «Cum autcn) Nescio vos un<]o siti~. GnEG. (~/o)'
iutraverit, paterfamilias, etc. Sicutsi c!tp. 8.) Nescirc ))?, ituprobare est; si-
paterfamiiias qui mnttos ad convivinm cnt'.et uescu'e montiri vir vurax dicitur,
couvocavit. ingrasso cum convivis, et 'j))t I:t])t pcr M)end:tciu)n dedignatur
oslio rectuso, postmodum puIsa.Mtes n<t- non qund si mentit'i velit, ncseiat, sed
veniaut. BEI). Est mtem paturfatnihus quod fais:t ]oqui vci'Hat.iamnoM contem-
Christus qui cum ub!quc ex Divinitate na.f.. YentaU~ igitxr tumen, K*nebras
sit, ittis jam iutus esse dicitur quos in quos rfpro))!tt, iguorat.
cœtum prmscns ~ta visiouc taitincat; Scqoitnr n Tune incipietis dicere:
sed quasi forts est his quos in hac pe- Manducuviinns coram te et bibimus, etc.
ragrinatioue certantes occuKus adjuvat. CYKIL. (ubi ifMp.) Hoc !sme)tt.i!: conveuit
Intrahit vero, cnm totam Kcciesiam ad qui secundum ritum tegis offerentes Deo
sui contemptationem perducet, ctaudet. victimas, edebant et gandëbaat. Audie-
EX~LICAttON DE L'ÉVANGILE
synagogues la lecture des livres de Moïse qui, dans ses écrits, ne par-
lait point en son nom, mais au nom même de Dieu. THÉOPHTL. Ou
bien encore, on peut sans doute appliquer ces paroles aux Israélites,
parce que Jésus-Christ est né d'eux selon la chair, qu'ils ont mangé et
bu avec lui, et ont entendu ses prédications. Mais elles s'appliquent
aussi aux chrétiens; car nous mangeons le corps de Jésus-Christ, et
nous buvons son sang, lorsque tous les jours nous nous asseyons à la
table mystique, et il enseigne sur les places de nos âmes.
BÈDE.Ou bien dans un sens Hguré, manger et boire devant le Sei-
gneur, c'est recevoir la nourriture de la divine parole, et le Seigneur
semble confirmer cette explication en ajoutant « Vous avez enseigné
dans nos places publiques, » Eneffet, la sainte Ecriture, dans les
choses obscures, est une nourriture, parce qu'on la rompt pour ainsi
dire en morceaux en l'expliquant, et qu'on la broie avant de l'avaler.
Elle est comme un breuvage dans les vérités plus claires, parce qu'on
les prend comme elles se présentent. Mais les joies de ce festin spiri-
tuel ne servent de rien à celui qui ne se recommande pas par une
piété appuyée sur la foi la science des Ecritures ne fait pas connaître
à Dieu ceux que l'iniquité de leurs œuvres rendent indignes de cet
honneur. Aussi que leur dit Nôtre-Seigneur « Et il lui dira Je ne
sais d'où vous êtes, retirez-vous de moi, )) etc. S. BAS.(règl. abr.,
quest. 282.) Peut-être s'adresse-t-il à ceux que J'Apôtre semble per-
sonnifier lui-même, quand il dit «Quandje parlerais toutes les langues
des hommes et des anges. quand j'aurais toute la science. quand
je distribuerais toutes mes richesses pour nourrir les pauvres, si je
n'ai point la charité, je ne suis rien a (t Co?' xm); car ce qui ne se
fait point par un motif d'amour de Dieu, mais pour obtenir les louanges
bant quoque in synagogia libres Moysi, manducatido ghtitur; ~o~M est in aper-
qui in suis scriptis, non quae sua sunt~ l, tioribus, ubi ita sorbetur sicut invenitur.
sed quœ Dei tradebat. TnEûpHYL. Vel Nonanteni festivaotem eputaHojuvat,
simpHciter ad tsraeUtas dicitur, eo quod quem Ëdei piet.~ nMi commendat, non
ex eis Cbristus spcundum earaon u&tus scicntia Scnpt.urMnm notum Deo facit,
es),, et cum <io comedebant (!t btbMbauL quem operum iniquitas indignum osten-
et eum prœdicantem audidjant. Sc<t et dit. Undc sequihn' « Et dicet vobis
Christiauis hœc con~munt, nos Mtiui Nescio vosuudcsi tia ? Discedite it u]e, Metc.
comedhxus curpus ChrisU et bibiuma BASJL. (?H V?ep~<(~&rct'«)n&M.!0(< !)t/e~
sans')')~e)u ejus, quoLidic ad utfnMu) t'oyc<. B82.) ))]M forsan loquttur~ quos
mysticam accidentes; do~ctquc iu pla- describit, Aposbtus in proprmpeMona,
teis animarmn uostrarum. diecus « t;i )!ugnia !<omit)um loquar,
BEDA. Vel my~ticc tManducat coram et, augctormn, et habcam omnem scien-
Domino, et bibit, qui verbi pabhium iiam, et dishibuero oumea facuttatea
avide suscipit. Unde quasi oxponendo mca'5 m cibo~ paupcrum, cbaritat.cm
subditur « )n plateis uostris docuisti B nuLem hon I~buo'o; nihit mihi pro-
Scriptura enim in obscunoribus ci6M.s' d<:st. quud euim non lit divini amoris
est, quia quasi e\pnnendo rnntuitu)-, et iutuitn, bcd t~J acquirendaiu ab hu)nml-
DE SAINT LUC, CHAP. XM.
bus laudem, non invenit laudem apud tias vagabantur. Per utrumque autem
Deum. THEOPHYL. Attende etiam quod veram impiorum resurrectionem desi-
detestabiles sunt illi, in quorum plateis gnât.
Dominus docet. Unde si docentem eum THEOPHYL. Pertinet etiam hoc ad Is-
audierimus, non in plateis, sed in angus- raelitas, cum quibus !oqnebatur; qui ex
tis et humilibus cordibus, non erimus hoc maxime percelluntur, quod Gentiles
detestabiles. cum Patribus requiescunt, ipsi vero ex-
BEDA.Duplex autem ostenditur go- cluduntur. Unde addidit « Cum videri-
hennfBpœnaj scilicet frigoris et fervoris. tis Abraham, Isaac et Jacob, in regno
Unde sequitur: « !bi erit ûetus et stri- Dei, » etc. EusEB. Prœdicti enim Patres
dor dentium. Fletus enim de ardore, aute tempera. legis, secundum evangeli-
stridor dentium de frigore solet exoi- cam fonnam errorem multorum deo-
tari. Val stridor dentium prodit indi- rum dereiinqaoutes, aaMunpseruntsubite
gnantis aKectum,quod qui sero pcenitet, mis Dei notitiam; quibus pares facti
sero sibi irascatur. GLOS.Vêt stridebunt sunt multi Gentilium ob aimitem vitam,
dentes, qui hic de edacitate gaudebant; filii antem eorum alienationem suut passi
flebunt oculi, qui hic per concupisoen- ab evangelica disciplina. Undeseyuitur:
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
niers qui seront les premiers, et ce sont les premiers qui'seront les
derniers. » S. Cya. En effet, les Gentils ont été préférés aux Juifs
qui tenaient le premier rang. TsÉopEYi..Nous-mêmes, qui avons
reçu dès notre enfance les enseignements de la foi, nous sommes ce
semble aussi, les premiers, et peut-être serons-nous les derniers en
comparaison des Gentils qui n'ont embrassé la foi qu'à la fin de leur
vie. BÈDE.Il en est beaucoup, en effet, dont laferveur dégénère en
tiédeur, beaucoup qui, de froids qu'ils étaient, s'enflamment d'amour
pour Dieu beaucoup qui, méprisés dans ce monde, seront couverts
de gloire dans l'autre; d'autres, au contraire qui, honorés des hommes
sur la terre, seront à la fin de leur vie condamnés pour l'éternité.
« Et ecce sont novissimi, qui GMnt pri- illi Ecce e/tCMdo'mom't!, et Mnt7a<Mper/i-
mi et sunt primi, qui ern.nt novissimi. » ci'o/to<<teet f;'<t~ et <<)'<adie consummor oe-
CY)HL.[M&tM<pro.)Jud!piseuim;qui )'ttMtfa!))eaopot'/c<me hodie, et crM et sequenti
die aa;&Mia)'c,<jMmoon capit p!'opAe<amye-
primum toenm tencbunt. priciMtfe sun). !'&'ecj<t'<!/~M!'Me~m.
TnEOPHYL. Nos ~efM!a!em, Ft'efMa-
rentes. autem {ut vide- /em, ~)«BoccidispropAe/a~, lapidas eos qui
tur) primi sumus, qui ab ipsis enu~bu- mï'M~~]' N~ ~MO~'MtJO~Htcon~fp~ûrc /ï-
lis rudioent.~ accepimus j R~ fd~itan /)'cs <tfos,~McmodmodMm aott' m'<<M<
suum <Mt
''rimue novis.<imi respoctu nentitiutN. ~CHNMj et ttO~Mh'? ~ece!'f/M~K<'<Mi' vobis do-
qui circa JincHi vit.œ crediderunt. BRU. m;M e'est'a ~<?tef<a.Dtea <tM<e))t vobis quia
J\iu)ti etiam prius ferventes postea tor- ~'?Mvidebitis ~ef/onefî veniat cunt dicetis
Hfffj'C~M.f
y?~ f'~M?M ?tOMN]C Domini.
pent, multi pm~ fri~idi su)MLoinardes-
cutit, HmUiin hocsp.Mto despecti, in CYRJL. (!)t (.'(!<. <<eWMM ~<)'!<Mt. )
futuro sunt gtonticaod); alii apud' ho- Pra*dicht Domini verha pharisaiorum
mines ~toriosi. in fine sunt damnandi. auimos provotavernnt, ad iram vide-
haut euim poptttos jam contritos fldem
/t! ~<a die, f!rceM<')'!t);<
<)M!~am pAa!fM<ort<m,ejus in'riperp. Uaqna quasi perdentes of-
dtce'ttMt~t Ë'r~ et pn~f A<;)c,quia Herodes Scuuu populis ))r:Bstdendi, et deficientes
)K/<te oecMcrf.Et ait Ulis: 7<eet <!te<<?
et<~)!'m iucro, simulantes se cum diligere,
DE SAINT LUC, CHAP. Xm.
suadent illi ut inde discederet. Unde di- taverunt), sed magis ad pharisaicas Be-
citur « Jn ipsa die accesseruut quidam tiones;peneenimipsumpharIStBum
pharisa'orum décentes illi Exi et vade ostendit prope manentem dum dixit
hinc, quia Herodes vult te occidere » « Meet dicite vulpi huic, o sicut in Graeco
Christus autem, qui renés et corda scru- habetur. Unde hoc priEcepit dicendum
tatur, eis leniter et figuraliter respondet. qnod poterat urgcre pharisn;orum tur-
Unde sequitur « Et ait illis Ite et di- bam « Ecce, inquit, ejicio da:mon)a, et
dieite vulpi illi. n BKDA. Propter dolos sanitales perficio hodie et cras; et ter-
et insidias Herodem vutpem appellat tia die consummor. n Hoc se promittit
quod plenum fraudis est animal, in fo- operatnruu~ quod JudiBis disp)ieebat~
vea propter insidias latens, odore fce- scilicet, quod immuadi~ imperaret api-
tens, nunquam rectis itineribus iuoedens ritibus, et criperet a morbia i[)Iirtnau-
quœ omnia hfcreticis couveniunt quo- tes usque dum propria sponte sustine-
rum typum Herodes teuet, qui Christum ret crucis patibutnrn. Quia vero pbari-
(id est, humilitatem christiana* fidei) in SK'i credebant quod manum trepidarel
credentibus conantur extu~ucrc. Herodis, qui Dominus erat virtutuu)
CYmi,. (ubi ~Mp.) Vel aliter videtur hoc excludit dicens Verumtaxten
hic sermo mulatus esse, et non spec- oportet me tiodie~ et cras, et s<'qn"nti
tare ad personam Herodis (ut aiiqui pu- die ambutare. » Quod dieit~ oportet,
EXPLICATION DE T/ÉVAN&tLE
tanquam tertia consummabitur) ad ple- oportet banc viam, in qua prœdo insi-
nitudinem angelicam per corporis etiam diatur, viataribtis tmnnumm esse a san-
immortalitatem perncietur Ecclesia. gume sic et non oportebat alibi, quam
TttEopHYL.Sed quia illi dicebaut et nbi morabantur priBdoneSjperire Domi-
'< Exeas hiuc, quia Hcrodes te qnaerit num prophetarum. Nam assueti propjte-
occidere; H m GaU)œaloquentes b~i re- tarnm sanguiNibus, occident et Domi-
gnabat Hcrodes; oatendit t~tod non in uum. Unde sequitur « UiartMaIem,
GaUifea, sed in Hieruaatelu prteordina- Hierusalem, quse occidis prophetaa, etc.
tum fucrat ci pati. Unde sequitur Quia BEnA. ~et'tMp/fm non saxa et. mdiH-
non capit propbetam perire extra tUe- cia civitatis, h~d habitatores vocat; quam
rusalem. Cum audis a Non capit (id patris plangit atfectu. CYRIL.(AoMt.75)
est, non decet) extra Hierusalem pro- <MJtfaMA.) Goiiiinatio enim verbi mise-
phetam interitni; » uou putes, vim coac- rautis est, aut dituinm diligentis oann
tivam Judœis inductani; sed quantum ad tanquam ad amicam negligentem ama-
corum affectum sanguinis avidum con- torem j et ideo puniendam Dominus )o~
venienter hoc dicit; velut si quis pr~B- quitur. GR-EC.(vel ~ef~'iM:): C<!<.6't'a'-
donem atrocissimum videns dicat, non cot-MM.)Sedet ominis geminatio rehe-
EXPUpATMN DE L'ÉVANGILE
et quasi nidum vacuum diripientes, tu- « Benedietus qui venit in nomine Do-
ferunt eorum locmn, gentem et regnum. mini, » quia nondum iliuc venerat, et
THEOPHYL.Velf<oMMMt'e$<tt(idest, nondum dictum erat. CYML. (<? Co<.
temptum), ac si dicat Quandi.n virtas Gt'tMtM'MM,ubi <M~.)Discesserat enim
erat in vobis, templum erat meum; sed Dominus a Hierosolymis, tanquam indi-
postquam fecistis ipsum spetuncam 1:1- gnes existentes su) prœaentift deaere))~
tronum, non est de ciftero domns mc&, deinde multis miracutia factis rursum
sed vestra. Ve] f<o~ntMdicit totam gen- Hierosoh'mMU redit, uM ea turba oc-
tem J)ida'oi'))m juxta illud (Ps. i34) currit, dicens « Hosanna filio David
« Domns Jacob, henedicite Domino M Benedictus qui venit in nomine Domini )'
per quod ostendit qttod tpse erat, qui Ace. (dû Co)M. ~'MM~ t/M~Mp.) Sed
guhernabat eos, et eripiebat ab hostium quia non dicit Lucas qun inde tune ac-
mauibds. cessit Dominus, ut non veniret, nisi eo
Sequitur;«Dico)MtemvoMsqum,Hetc. tempore (quo jam illud diceretur, perse-
AUG. (de Co~M'.~'f<!tey., lib. n, cap. 7S.) verat quippe in itinere suo donec veniat,
Huic narrationi Luca: non videtur ad- Hierusalem) de illo suo adventu, quo in
versari, qnod turbar' dixernnt venienta claritate venturus est hoc signiNcat.
Domino in Hierusalem (Afa< 21) THEOPHYL.Tune enim et inviti confite.
EXPUCATION DE L'ËVANMLE DE S. LUC, CHAP. XtH.
leur Sauveur et pour leur Dieu, alors que cette profession de foi ne
leur servira de rien. Ces paroles « Vous ne me verrez plus, » etc., ne
doivent pas s'entendre du moment même où il leur parlait, mais du
temps de sa mort sur la croix, et tel en est le sens Après que vous
m'aurez crucifie vous ne me verrez plus jusqu'à ce que je revienne
de nouveau. S. Au&. (de l'acc. des Evang., n, 75.) Il faut donc
entendre que saint Luc a voulu raconter ceci par anticipation, avant
que son récit conduisit le Seigneur à Jérusalem, ou bien que lorsque
le Sauveur approchait de Jérusalem, il a tenu à ceux qui l'engageaient
à se mettre en garde contre Herode, le même langage que lui prête
saint Matthieu lorsqu'il entre dans cette ville.- BÈDE.Ou bien encore,
ces paroles « Vous ne me verrez plus, » signifient Si vous ne faites
pénitence, et si vous ne confessez que je suis le Fils du Dieu tout-
puissant, vous ne serez point admis à contempler ma face adorable,
lors de mon second avènement.
n'ont pas voulu s'en servir, et ils ont ainsi fait de Jcur Sauveur leur Juge, comme saint Augustin
le dit de tous les Juifs (7'fat<. iv, ~Kt'saint Jean), et comme on peut le dire généralement de tous
les pécheurs.
dont parle l'apôtre saint Jean. Quels sont ceux qui pour différents motifs
ont refusé de se rendre à l'invitation qui leur était faite. -Autre interpréta-
tion de ces trois excuses. -Comment on peut encore voir ici trois sortes
d'hommes. Pourquoi Dieu se sert d'envoyés, alors qu'il sait parfaitement
par lui-même ce qui se passe dans le monde. Juste indignation du père de
famille en apprenant le refus que font les invités.-Comment il faut entendre
en Dieu cette colère et cette indignation. -Ceux qu'il appelle à la place des
principaux d'entre les Juifs. – Pourquoi invite-t-il les pauvres, les innrmes
et les aveugles?-Dans quel sens il faut entendre ces infirmes et ces pauvres.
De qui sont la figure ceux qui sont dans les rues et les places publiques.
-Comment il y avait encore de la place lorsqu'ils forent entrés dans la salle
du festin. -Que représentent ceux que le père de famille envoie chercher
dans les chemins et le long des haies.-Comment faut-il entendre la con-
trainte dont il veut qu'on use à leur égard?–Pourquoi nous devons-nous
garder de mépriser l'invitation qui nous est faite?
25-28.–A quelles conditions peut-on parvenir aux récompenses éternelles?
–Qualités que doit avoir le disciple de Jésus-Christ.–Comment concilier
cette obligation de haïr nos parents, avec l'obligation qui nous est faite ail-
leurs d'aimer jusqu'à nos ennemis.–Nous ne devons à l'exemple du Sauveur,
ni méconnaître les droits de la nature, ni nous en rendre esclaves. – Dans
quel sentiment cette haine légitime pour nos parents prend son principe.
Comment on aime son prochain tout en le haïssant. – Comment sans cher-
cher à quitter la vie, nous devons être prêts à l'exposer lorsque le service de
Dieu le demande. -Comment cette haine pour notre vie doit-elle se mani-
fester? Deuxmanières de porter la croix du Seigneur.
28-33. Comment toutes nos actions doivent être précédées d'une sérieuse
réflexion.–Que figure cette tour que Nôtre-Seigneur prend pour terme de
comparaison.–Grands efforts qu'exige toute grande entreprise spirituelle.-
Comment peut-on encore entendre ce fondement de l'édifice de notre per-
fection? Comment ceux qui négligent cette sage précaution, deviennent
un objet de moquerie pour ceux qui les voient. –combats que nous avons à
livrer lorsque nous voulonstendre à la perfection. -Explication des diffé-
rentes parties de cette seconde comparaison.-Comment ceux qui ne re-
noncent pas à tout ce qu'ils possèdent sont incapables de soutenir les assauts
des tentations des dcmons. – Application de la secondecomparaison au juge-
ment où Dieu marche avec deux armées contre une seule.-Que renferme le
précepte de renoncer a tout ce qu'on possède.–L'intention de Nôtre-Seigneur
dans les deux comparaisons qui précèdent est-elle de laisser croire à chacun
qu'il a le droit d'être ou de n'être pas son disciple?- Différence entre re-
noncer à tout, et abandonner tout ce qu'on possède.
34, 35.–Comment nous devons assaisonner les parties intimes de notre
cœur avec le sel de la sagesse.–Pourquoi Notre-Seigneur compare ses
apôtres an sel. Comment les simples Hddcs sont obligés d'ctru utiles eux-
mêmes à leur prochain a la manière du sel. –Comment celui qui après avoir
connu la mérité retourne en an'io'e, devient incapable de produire aucun
fruit de bonnes œuvres. Que signifient ces paroles de Nôtre-Seigneur
Que celui gtMa des oreilles pow <M<<'H(~'e, eK~~<
DE SAINT MJCj CHAP. XIV.
i -6. Il arriva qu'un jour de sabbat, Jésus étant entré dans la maison d'un
chef des pharisiens pour y prendre son repas, ceux-ci l'observaient. Et voici
qu'un homme Ay~'o~~MCse trouvait <!et!<:Kf lui. Et Jésus prenant la parole,
dit aux docteurs de la loi et aux pharisiens Est-il permis de guérir le jour
du sabbat? Et ils gardèrent le silence. Alors Jésus prenant cet hommepar la
maMt, guérit et le feHKOya.Puis il leur dit Qui de vous, si son dne ou son
tœM/'tombedans un puits, ne /'CMretire aussitôt te jour du sabbat? Et ils ne
surent que lui répondre.
S. CvR. (Ch. des Pèr. ~.) Bien que le Seigneur connût à fond la
malice des pharisiens, il consent à s'asseoir à leur table pour l'utilité
de ceux qui seraient témoins de ses paroles et de ses miracles « Un
jour de sabbat., Jésus étant entré dans la maison d'un chef des
pharisiens pour y prendre son repas, ceux-ci l'observaient, » c'est-à-
dire, qu'ils regardaient s'il manquerait au respect dû à la loi, et s'il
ferait quelque action défendue le jour du sabbat. Un hydropique s'é-
tant donc présenté, Notre-Seigneur confond par la question suivante
la témérité des pharisiens qui voulaient le prendre en défaut « Et
voici qu'un homme hydropique se trouvait devant lui et Jésus
prenant la parole, dit aux docteurs de la loi et aux pharisiens
Est-il permit de guérir le jour du sabbat ? » BtDE. Nous lisons
dans le texte sacré « Et Jésus répondant, ? n parce qu'il ré-
pond, en effet, aux pensées de ceux dont il dit plus haut « Et
ils l'observaient, a (i) car le Seigneur pénétre les plus secrètes
q~'ttrépond!-inon
(~C'est-a-dire a iem"9 du mnin~
parûtes; &!fu)'mtention
mauvaise.(J'je)ques
interprètes
cependant, Matdf'nat
eupaiHcnherentendc cHf
l ocuhon danslesensde
;'<~oH~att<,
eo)HM'~o~a/)~ Onpeutcitera J'appm
docettec\p~c~Uon. uneJucuiion
se<nblahte
'!ans1'6-
selonsaint~ïï'Cjchap'trc
vangile xtfj~erpet
33 etdans!f)f~~ïs~ nhapitre Vïr,verset13~où
lemotfx~oxpLO~L.~
acomme icilesensde~'&]~,~Mt'j c~w~r~~ ymr/~ouCOM~)Mt!H~ ~e
par/ef.
CAPUTXiV.
(.ouviv:) ut prodesset. prœsentibus per
verba. et miracula. Unde subditur « Et
factum est cum introisset Jesus in do-
~< /'a<'<«mest eum tHft'otM<'< Jesus M c!otMUMt ett-
~'M~Omprincipis ~AnT'MN'OrMM sabbalo 77!aJ!- mum cujusd:uii principis pharisfBoram
~Mea~ep~~em, c< ipsi o&se~*t?a~a)~ ctt~ Et siib))!ito manducare panem, et ipsi ob-
ecce homo ~!<t<fam/~df0~e<f! erat a;;<et'HtOH. serv:ihfmt. eum; Hsi sci)!cet reverentiam
/< )'<)OH(feMJ<'SKS,tf!.l'!<ad /<~M/)Ct';7H~ <'< )c~is co))tem)Mrct; et an quicquam pro-
pAnrM<t'c< Si /tC<;(sabbalo eKt'are ?A< )'~t bibitovutn facerot in die sabbati. Jtaqne
<<!CMM'tmf. Ipse cefO <t/)pre/M)!!K))! <'M'H
Sf))X;!)tf hydropico 'vcnie)]~ m médium, interro-
Me<7~)Mt7.Et ?'M~uM~s illos, [~~ Cj?-
aut bosin ~!M<eKH) ~atione rept'chMidit insolentiam phari-
~'Mvestrum aSt'ttMS cadet, et eum argnere volentium. Unde
ncM<;o!)<M)<o e.c<fa/te<t«KM die sabbati? et sœorum.
?to~tjto~erûf~ ad /i0'c re~c~e~e di~itur et ecce bomo quidam hydro-
picus cmt antc iHun) et respondens Je-
CYRIL. [<? Cet. C)'<f<'0!'MW~'<!<)'MMt.) sus, » etc. BEDA.Quod dicitur respon-
Qnamvis Dominns matitiam pharis.co- disse Jésus; ad hoc respicit quod prœ-
n)m coguoscerel, tameo eorum [iebat missum est :« Et ipsi observabant eum:
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
())Allusion quiviontdeùSMp,eau.
Mmotgrechydropique,
dico filli? quaudo nec bovem pra'teris charitatis. Unde sequitur « Et non po-
si periclitantem videris. BEDA.)n quo sic terant ad hoc respondere illi. »
observatores suos pharisajos convincit, Atystice autem hydropicus compara-
ut eos<.)emetiam ava.ritiœ condemnet, tur ci, quem fluxus carnaUutN volupta-
qui in liberatione animaUs, sua) avarit.iiic tum exuberans aggravât liydropieus
consutobant. Quanto ergo magis Chris- enim morhns ab aquoao humore voca-
tus hominon (qui mutto i)]'')ior est pe- bulum trahit. Ace. (</e QM<p~<. ~uaM~
core) dobuit tiborare'' Auc. (de Q)M.<. M&<~M/).)Vp) Iiyjropicutn recto compa-
~'fMM~ lib. n, cap. 23.) CongrtMatrr ramus diviti avMO sicut enim ille
autem hydropicum inumaH quod cecidit qHanto magis abundat huinoro inordi-
in puteum, comparavit (immore euiM iinto, tunto am]))ius sitit; bic et iste
laborabat) sicu). iOam muticrem quam quanto est copkMior divitiis~ quibus non
alligatam dixerat, eL ipse sotveba! (;om- bene utitur, tanto ardentius talia concu-
paravit jument.o quod solvitur, ut ad piscit. GREC.(X)V ~fotY~ cap. G.) Recte
aquatn ducatur. BHDA.Compctenti ergo er~o )[y()ropie)M aute pUarisHium cura-
exemplo solvit qua:stionom, ut osteudat tm', quia pcr atterhts {egritudmem cor-
eos \'M)are sabbatum iu opère cupidita- poris iu altero exprimitur acgrittido cor-
tis, qui eum \'io)are arguunt iu jperc dis. BED.Bcue autem in excmpto bovem
K)M. Vt. 12
EXPLICATION DE L'ÉVAN&ILE
(1)Onnotrouvepaslittéralement
cettecitationdanssaintChrysoatomCjmaisoa rencontre de!
penséesanaloguesdausleshomélies66et 72sursa~)'J~a~~M~ danst'hotnélie17 sur l'Epitr~
aux~atHat't~dMs]'homé)ie S9surla deuxième Epit'e<M;c danst'homélie
Cot'f)i</it'eHs; 4 sur Il
deuxtèmeEpitreà Z't'ntOtAee,
et dansl'homélie2 sur1Ep!treMyt'fe.
honoris, sed passus est repulsam; et sa- locum nttimum in cotiviviis juxta man-
tagens qualiter abundet hcmorihus non datum dominicum est conveniens uni-
honoratur et quia nihil est a'qnipolleus cuiqnc; sed rursna in hune contentiose
modesticc, auditorem ad oppositum du- u'ruere reprobum (sive improbandum
cit non solum prohibet an~bire prima- est), tanquatn intr-remptorium ordiniset
tuin, sed eL veuari jubet oUima. Unde cMsativum tnmultns; et df eo mota con-
sequitur « Sed cum ~oca.hM fueris. tentio œquipM~bit vos )it.if;:intibus de
vade, rcoumbe iu uovissimo loco, etc. primatu. Qnapropter (atnuf.hieJDomitUts
CYRIL.(tn Ca~. GM'CM'KM/'fy~tM.) Si dicit) cxpedit ''onvivixm facienti com-
enin) aiiquia non vult atii!) pra'tocM't, inittpn* aecubttus ordincm- Sic in pa-
nanciscitur hac ex diviua sententia. Ut'dH tientia vct ciMritate nos mutuo austinc-
scquitur « Ut cuni veueril qui te invi- bimus imneste ft secundum ordinem
tavit, dicat tihi AMC)idf; snpcrius. omnia pro~cquentfs; non ad apparen-
HK'c dicens non graviter ohjurnat, sed tia)u vc) ostentationem pturinn], nec
leniter inungit snMcit euun uMni~io videhhutn' hmmhtatem pertractare ve)
apud discrctos et. sic pro )))uni)itate aH- aiTeotarc per véhémente))) contradictio-
quis coronatur honorn. Unde scquihtr nem,magis aliterti per condescensionem
« Tnnc erit tibi gloria, etc. vêt per pitieNtium humi)itateu) obtine-
BASIL.(<? Mej7!;fM/'<t.!KMfH.~))t~<M bi)nus. Majus pst pnim ex rep))f!nant!a
od ~t<e)')'o~a<. 2t.) Occupai'c igitur vpt noutMdicttonf supRfbia' indiciutn,
EXPLICATION DE L'ÉVANMLE
3ED. Sed quoniam banc admonitio- qu&m humilem invenerit, amici nomine
nem Evangelista pc<'a6o<CMtvocat, bre- beatiûcans, ascendere superius priBci-
viter intuendum quid mystice significet. piet qmcnnque enim h~mitiaverit se
Quisquis nuptias Christi Ecclesiœ invita- sicut, parvutus, hic est major in regno
tus adierit, membris Ecclesice per Rdem cfBlorum. Pulchreautem dtci'ur "Tune
conjunctus, non se extollat, quasi snblL- ent tibi gloria; ne nunc qncerere in-
mior cœteris, de tueritis gtoriando da- cipias quod tibi servatur in fine. Potest
bit enim loeum houoratiori post mvit.ato et,iam et in h)m vita hoc intelligi; quia
cum iUorum qui se in Christo secuti quotidie Dominns suas nuptias intrat;
sunt agilitate prœitur et cutu rubore superbos despiciens et humilibus saepe
Dovissuuum tocmn tenet, quaudo de tauta sui spiritus doua priMtaM, ut dis-
aliis îneUora coguosocHs, quicquid de cmnbeutiunt (id est, <ide)ium) coetus eos
sua opérations celsum 8~'t~iebat, humi- admirando glorilicet. Ex conchM'ofx'
liat. Sed recumbit aiiqms i)i uovissimo vero gaucrah, qua* subditur, mMtfeste
loco secundum illud (Ecf'<Mita.<<3, vers. claret pra'cedt'ntom Domini sermonem
20) « Quanto magtms fs, hutuHia te in typice mte))iscndum. NeqtM R""<t omnis
omnibus » vemeus autem Domiuus qm se coram hominibu~ exaltat, humi-
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
i2-'t4, – Il dit aussi à celui qui l'avait invité: Lorsque vous donnerez à
dîner ou à souper, H'~J~M ni vos NM: M!vos frères, ni vos ~<ï~ ni vos
voisins riches, de ~CM!'~M'<~ ne vous invitent a leur tour et ne vous rendent
ce ~M'<~ auront reC!<de vous. Mais <0!'Syt<e vous /<H'<M
un festin, appelez-y
les pauvres, les estropiés, les boiteux et les f(MeM< et vous ~M'Mheureux de
ce qu'ils <~OH<neK à vous fCKare, car vous en recevrez la récompense à la
~MMfi'CC~M;: des justes.
non quasi scelus interdicit; sed sicut CHRYS.(K~ sup.) Non igitur sub hac
caetera neoessitatis bumans! commercia, spe aliis bénéficia conferamus, ut nobis
ad promerenda -vita} cœteLtis pra~mia rétribuant hœc enim frigida est inten-
nil valere ostendit. Unde subditur « Ne tio unde talis amicitia celerius evanes-
forte et ipsi te reinvitent, et fiat tibi re- cit si vero paupereM vocaveris, Deum
tnbutio. ?Non ait a Et fiet tibi pecca- nunquam obUviscentem habebis debito-
tum. » Cui simile est id quod alibi dtcit retu. Uude M~uitur Sed cum fMis
(~.Mc.j6) « Et si bcnefecpritis lus qui convivmm, voca pa.))pere&;debiles, clau-
vobis benefacim)t,<[ua: vobisestgratm?a dos et ca'cos. » (Et /;o<)t.45, in ~c<«.)
Sunt tamen qua;dam mntua. fratrum vi- Quanto enim minor est trater, tanto
cinorumque convivia, qua:, non sotutu magis per eum Christus aceedil et visi-
in preasenti retrtbutiouen), sed et d:uu- tât nani qui magnum suscipit, aœpe
nationcm pcrcipi~nt in futuro. Qua! propter vanax) gloriam facit et a!iM
scilicet coUatione omnium cetciu'antnr, acd et utiUtas pturics quitiritur, ut pro-
aut Tiuibua soient a cmtubet'naiibus movealur pcr illum. PoMen) quidem
exhiberi, et Ml quibus Hd hoc conveni- ptuMs proponere qui ob hoc cetobern-
tur ut fœda gerantm', et ex copia viui mos senatorum colant. ut illis mndian-
mcitetu~ libidinis diversa voiuptM. tibus ampUorem sratiam obtineantprin-
KXPUCATMN DS r/ËVANSILE
et Jean pour préparer ce qu'il fallait, a etc. C'est ainsi qu'il se montre
en tout fidèle observateur de la loi jusqu'à la fin de sa vie. Il envoie
ses disciples dans une maison étrangère; car ni lui ni ses disciples
n'avaient de maison en propre, autrement il eût célébré la pâque
chez l'un d'eux a Ils lui dirent donc Où voulez-vous que nous
la préparions? » BÈDE.Comme s'ils disaient Nous n'avons ni
demeure ni habitation. Entendez ces paroles vous qui mettez tons
vos soins à vous construire des maisons sur la terre, et apprenez que
le Christ, le Maitre de toutes choses, n'avait même pas où reposer sa
tête. S. CHRYS (/MMM. 82 sur 5'M<) Commeils ne connaissaient
point celui à qui Nôtre-Seigneur les envoyait, il leur donna pour le
reconnaître un signe semblable à celui que Samuel avait donné à
Saûl (i) «Il leur répondit En entrant dans la ville, vous rencon-
trerez un homme portant une cruche d'eau suivez-le dans la maison
où il entrera. »
S. AMBR.Considérez d'abord la puissance de la divinité dans ces
paroles du Sauveur, il s'entretient avec ses disciples, et il sait ce qui
doit se passer dans un autre endroit. Admirez ensuite sa condescen-
dance ce n'est ni un riche ni un puissant du siècle, mais un pauvre
dont il choisit la maison, et il préfère cette étroite et modeste demeure
aux palais des grands. Le Seigneur connaissait le nom de celui dont
il prévoyait ainsi la mystérieuse rencontre, mais il le désigne sans le
nommer, pour faire ressortir son humble condition. TnËûPHYL.
Ou encore, il les adresse à un homme inconnu, pour leur faire com-
(t)17!aM, x, 3 Lorsquevousm'aurez voustrouverez
quittéaujourd'hui, deuxhommes près
dusépulcre de Rachel,
surlafrontièrede Benjamin,verslemidi,quivousdiront Les ânesses
quevousétiezalléchercher etc. Etauverset3 Lorsquevousserezsortide
sontretrouvées,
làetqu'ayant passéoutre,vousserezarrivéau chênedeThabor,vousy trouvereztroishommes
quimonteront àBéthelpouradorerDieul'und'euxporteratroischevreaux; i'Mtreautantde
un vaseremplidevin,?etc.
pains;et ledernier
'1
etc. Per omnia manifestans quod usque Ecce introeuntibus vobis in civitatem,
ad extremum vitae non est adversarius occurret vobis homo amphoram aqnœ
iegi.MH.titautemeosadaKenumdo- portans, sequimini eum in domum, in
mum cam nulla domus erat ei neque quam intmt. ))
discipulis ejus; alioquin apud aliquem AMBR.Primum majestatem Divinitatis
eorum Pascha ce]ebrasset et ideo sub- adverte cnm disciputis loquitur, etjam
ditur « At illi dixerunt Ubi vis pare- novit quid alibi sit futurum deinde di-
mus ? H BEn. Quasi dicat « Non habe- gnationem ejus intuere quia non per-
mus domicilium, non habemus taberna- sona divitis aut potentis eligitur, sed
culum. » Audiant quibus <Bditica)idarum pauper ambitur, et augustum bospitinm
domorum cura est cogaoscMt Chd- pauperis amplius nobilium œdibus ante-
stum, omnium Dominum, locum ubi fertur. Seiebat autem Dominus nomen
caput reclinaret, non habuisse. CHRys. ejus, cujus sciebat mysterium èt occur-
(/;OMM.82, in ~/a«/) Cum autem igno- sum sed ideo sine nomine detignatnr,
rarent ad quem mitterentur, signum ut ignobilis fBstimetur. THEOMHi.ACT.
dedit eis, sicut et Samuel Sauli (1 Vel ideo mittit eos ad hommeto igno-
10); unde subdit « Et dixit ad eos tum, ut ostendat quod pasatonem votun-
DE SAINT UJC~ CHAP. XXH.
tarie snbiit qui enim mentem hujus verunt Pascha. o BED. Hoc Pascha expo-
ignoti viri subegit ut eos susciperet, po- nens Apostolua ait ( [I sd Co?' S <'Pas-
terat quodcunque voluisset cum JudtBis elia nostrum immolatus est Christus. »
tractare. Dicunt autem quidam quod Quod quidem Pascha tune necesse erat
ideo non dixit nomen hominis ne pro- occidi, quasi paterno cousilio ac defini-
ditor cognito nomine domum panderet nitione sancitum qui licet die sequenti
photrisoeis,qui venientes coepisseut eum (hoc est 15 luna) sit crucifixus, hac ta-
priusquam eœna fieret, et spiritualia men nocte qua agnus immolabatur a
mysteria discipulis traderet; sed quibus- JudiBis, tentus ac ligatus, immolationis
dam indiciis in quamdam domum dirigit (hoc est, passionis suée) sacravit exor-
eos unde sequitur « Et dicetis patrifa- dium.
milias domus Dicit tibi magister Ubi THEOPHYL.Intelligamus autem diem
est diversorium, » etc. « Et ipae osten- quidem azymorum, totam conveMatio-
det vobis cœnacutum, » etc. GLOSS.Qui- nem q)i!B est in luce spirituali, nuHam
bus si~nis inventis, discipuli sollicite redolentem vetustatem primfB pra;vari-
quœ mandata eis fuerant impieverunt: cationis Adae, in qua conversatione vi-
unde sequitur « Euntes autem invene- ventes decet nos delectari in Christi mys-
rnnt sicut praadixit tins Jesus, et para- teriis. Heec autem mysteria Petras et
EXPLICATION BE L'ÉVANGILE
Joannes parant, id est, actio et contem- crimina vivifici fontis baptisma conse-
ptatio~ fervor zeli, et mansuetudo paei- cratur. OMG. (sup. J~<tttA., tract. 35.)
fica. HK autem paratoribus occurrit ho- Ego autem puto quod homo qui ingre-
mo quiaper prasdictareperimusstattun dientibus discipulis in civitatem occur-
hominis qui creatus est ad imaginem rit, ampborajn &qns6portans, erat qui-
Dei qui portat amphoram aqua*, quœ dam minister patrisfamiliM portans
significat gratiam Spiritus saucti. Am- mundatoriam, aut potabilem aqaam in
phora autem est humilitas cordis hu- vase ËctUi; quem puto esse Moysen,
miubus enim dat gratiam, qui se co- spiritualem doctnnam portaBtem in cor-
gnoscunt esse terram et pulverem. AMBR.poralibus historiis. Qui autem non con-
Vel amphora est mensura perfectior: sequuntur spiritaliter eum, non cele-
aqua autem est quas sacramentum Chri- brant Pascha cum Jesu. Ascendamus
sti esse meruit, qua: lavare meruit, lion ergo cum ipso Domino constituto nobis-
lavari. cuni ad superiorem locum in quo est
BEC.Parant autem Pascha, ubi aquœ diversorHun, quod monstratur ab intel-
infertur amphora; quia tempus adest lectu (qui est paterfamHias) umcuiqne
quo veri Paschae cultoribus typieus de homini a discipulis Christi. Hec autem
timine auferatur cruor; et ad tollenda domus superior sit nobis magna, ut ca-
DE SAINT HJC, CHAP. XXtf.
recevoir Jésus, le Verbe de Dieu, qui ne peut être reçu que par les
âmes vraiment grandes. Que ce soit le père de famille (c'est-à-dire,
l'intelligence), qui prépare cette demeure pour le Fils de Dieu, qu'elle
soit purinée et ne conserve plus aucune des souillures de l'iniquité.
Que le nom du maître de cette maison ne soit point connu de la foule,
comme l'indiquent ces paroles de Jésus dans saint Matthieu a Allez
dans la ville chez un tel. e S. ÂMB&.Cet homme a une grande
salle au haut de sa maison, ce qui vous fait comprendre quel mérite
éminent doit avoir celui en qui le Seigneur vient prendre avec ses
disciples un doux repos au milieu des plus sublimes vertus. ORIG.
N'oublions pas que ceux qm passent leur vie dans les plaisirs de la
table et les sollicitudes de ce monde, ne montent point dans cette salle
supérieure et ne célèbrent point la pâque avec Jésus. Car ce n'est
qu'après que les paroles des disciples ont instruit le père de famille,
c'est-à-dire, l'intelligence, que Dieu vient avec ses disciples dans cette
maison pour y célébrer le festin sacré.
piat Jesum, Verbum Dei; qui non ca- Jesu Pascha. Post sermones enim disci-
pitur, nisi a magnis sensu. Et sit domus pulorum, quibus catecMzaverunt pa-
heec a patrefamilias (id est, intellectu) tremfamilias (id est, intelleetum) venit
prœparata. Filio Dei; et sit mundata, et Divinitas eoepulans discipulis in domo
nullo modo habens matiHea sordes. Sit praediota..
etiam domus illius princeps non quali-
Et cnmfacta esset hora diseubuit, et <<«o<fm<m
buscunque cognitum habens nomen
unde mystice dicit secundumMatthœum apostoli cum eo. Et ait t'Kt's.' Desideravi hoc
Pascha manducare fC~MCMW aM~MOMpa-
« Ite ad quemdam. AMBR.fn superio- tiar dico enint vobisquia e~ hoc tio)!mandu-
ribus autem magnum habet stratum, ut cabo illud, donec impleatur M regno Dei. Et
magnum meritum ejus advertas, in quo accepta calice, ~)'<!<tmegit et <<Mt<~c<ap!<e',
Dominua cum discipulis subtiminm vir- et dividite inter vos dico enim vobis }t<a<!non
tutum ejus delectatione requiescerot. bibamde generatione vitis, donec regnum Dei
OaiG. (sup. ~<!«/<- ubi sup.) Scire au- veniat.
tem debemus quoniam qui in epulatio- CYRIL. Postquam discipuli paraveruat
nibus et sollicitudinibus secularibus sunt,t, Pascha, agitur de Pascha comestioue;
non aacendunt in domum illam superio- unde dicitur « Et cum facta esset
rem et propterea non celebrant cum hora, » etc. BED. Horam msndncaadi
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
Pascha designat 14 diem primi mensis, tima mihi coena vobtscum est; propter
perductam ad vesperam, 13 luna jam quod et amabilis M desiderabilis est
terris apparente. THEOpnyLACt. Sed qna- tnibi;"sicutetquipeL'egreprofecturi
liter Dominus discambere dicitur, cum sunt, ultima verba suis ([t'le{us profe-
Jadœi stantes Pascha manducarent? Di- ruut. CHRYS.Vel hoc dicit, quia post il-
cunt ergo quod cum manducassent le- lud Pascha crux immine)Mt. hivenimus
gale Pascha, accubuerunt secundum com- autem piuhes eum pMedicantem suam
munem usum, mmdacmtea quosdam passiouem, et eam cupieutem evenire.
alios cibos. BED.Desiderat ergo primo typieum Pas-
Sequitur « Et ait iUis Desiderio de- eba cu~m discipulis maudLtCMe,et sic
sideravi hoc Pascha manducare vobis- passionis sute mundo mysteria decla-
cum, x etc. CYRIL.Quod ideo dicit, quia rare. EusEB. (in Cat. G)œcon<m Pu-
discipulus avarus proditionis tempus ex- ~'«m.) Vel aliter cum Dominus novum
ptorabat; sed ne traderet eum ante fes- Pascha celebraret, opportune dixit « ))e-
tum Paschœ, non explicaverat Dominus siderio desideravi hoc Pastha, » id est,
domum vel vinim, pênes quem Pascha novum mysterium Nov~Testament), quod
perageMtj cujus causam per lime verba tradebat discipulis; quod plures ante eum
ostendit. THEOPHYL, Vêt dicit « Desi- proplietm et justi cupiverant. Sed et ipse
derio desideravi; quasi dicat Heec ul- sitieus coHunuaem salutem, hoc trade-
DE SAINT LUC, CHAP. XXII.
bat mysterium, quod toti mundo com- tfosaicum Pascha celebrabo, donec in
peteret. Pascba vero Moysi statutum erat Kcclesia.spirit~a)iteriute))ectu!ucom-
in une loco (scilicet in Hierusalem) ce- p)eatur:)))psaonimestregaMnDei,
lebrari unde non congrnebat omnibus secundum illud (Luc., 17) « Regnum
gentibus; et ideo non erat desideratum. Dei intra vos est. » Ad vêtus antem il-
EpipH. (Zi&. i, c~fet'SM~ /;<p/'Me~hœr. lud PasfUa, eui Ëaem desiderabat impo-
30, num. 22.) Ex hoc EMonitaruni de- nere, pertinet etiam illud quod subdi-
mentia. de carnis esu redargui poterat, tur « Et accepto calice, grattas e~it, et
Domino maaducante Pascha Juda'orum dixit « Accipite, » etc. Ob hoc gratias
unde signanter dixit « [)oc Pascha, » e~it quia vetera transitura, et veatura
ne quis ad aliud iuvert.erc posset. fuerant omnia. nova. CaRys. (Ora<. i,
BED.Sic ergo Uominus legalis Pascha' de /.MtM'o.) Memento ergo cum ad men-
approbator extitit, et hoc ad sua* dispen- sam sederis, quod post menaarn oportet
aationis figuram docens pertinuisse, ve- teoMr3;atqueideoventremhnpfea3
tat ultra carnatiter exhiber!. Unde sub- moderato (sive sobrie), ne gravatus! ne-
dit tf ))ieo enim vobis quia ex hoc non queas genuâectere, ac supplicare Deo.
manducabo illud, donec impleatur m Non igitur post escas ad tectuu~ sed ad
rf~no Dei » id est, « nequaquam ultra orationem vertamur evidenter enim
K)M. VI. 31
EXPUCATMN
BE L'ÉVANCIM
lit, mais livrons-nous à la prière, car évidemment le Sauveur a voulu
nous enseigner ici qu'au repas doivent succéder, non le sommeil
et le repos, mais la prière et la lecture des saintes Ecritures « Car je
vous le dis, je ne boirai plus du fruit de la vigne, jusqu'à ce que vienne
le royaume de Dieu. » BÊDB.Ces paroles peuvent être entendues
simplement en ce sens, que le Sauveur ne devait plus boire de vin
depuis cette heure de la cène jusqu'au temps de sa résurrection où il
devait venir établir le royaume de Dieu. En effet, saint Pierre atteste
qu'ils le virent alors manger et boire avec eux « Il s'est mani-
festé. à nous qui avons mangé et bu avec lui depuis sa résurrection. »
(Actes, x, Al.) TnÉopHYL.La résurrection de Jésus-Christ est ap-
pelée le royaume de Dieu, parce qu'elle a détruit l'empire de la mort,
ce qui a fait dire à David « Le Seigneur a régné, il s'est revêtu de
gloire, c'est-à-dire que, selon la prophétie d'Isaïe, il s'est dépouillé de
la corruption du corps pour se revêtir d'un vêtement de magnificence
et d'honneur. Or, après sa résurrection, il a voulu boire en présence
de ses disciples, pour leur prouver que sa résurrection était réelle.
BÈDE.Cependant, il est plus logique de dire que Notre-Seigneur dé-
clare qu'il ne boira plus le vin de la pâque comme il a déclaré précé-
demment qu'il ne mangerait plus l'agneau figuratif, jusqu'à ce que
la manifestation de la gloire de son royaume fit embrasser la foi chré-
tienne à tout l'univers, et que le changement spirituel des deux
grandes prescriptions de la loi (la nourriture et le breuvage de la
pâque), vous fit comprendre que toutes les observances figuratives
de la loi ne seraient plus désormais accomplies que d'une manière
spirituelle.
hoc Chnstua signiScavit, quod post es- 92) « Dominus regnavit, decorem in-
cas, non somnus, non cnbiLe~sed oratio dutus est; » MiUcet formosi amictus,
et sacrartim lectio Scripturarum succe- secundum Isaiam (cap. 63), exuta cor.
dere dcheat. Sequit.ur <' Dicoenim vo- poris corruptela. Hestirrectioue autem
bis qt~d non bibam de generatioue vi- adveniente, itct'tim cum discipulis bibit;
tis donec regnum Dei veniat. a BEu. ut probaret quod resurrectio non erat
Potest quidem boc et sinipliciter Mcipi, phantasttc~. BLD. Sed mu)LocoDsequen-
quod ab bac hora cœufe usque ad teni- tius est, ut sicut supra typicum agai
pua resurrectionis m quo reguo Dei erat esum, sic et potum P~schfB neget se ul-
venturus, vinuin bihiturus non e~se), tra ~ustaturum; donec ostensa gloria
postea namque cibum potumque sump- regui, fides mundi adveniatj ut per duo
sisse eum Lestatur Petrus, dicens (Act., maximategis edicta(esean) seilicet et po-
iO, vera. 41) « Qui inaiiducavimus et tum paschalem) spihtua))ter immutata,
bibimus eum illo, postquam resurrexit disceres omnia legis sacramenta ad spiri-
a mordis. » THEOPHYL.Uicitur autem tualem observautiam fuisse transferenda.
resurrectio t-e~'tMMtDei, quia mortem
exterminavit uade et David ait (fM~ Aecq;~opmM,
yt-affose~tt,ef/'f~, e(<feA'f~,
DE SAINT MC, CHAP. XXII.
en disant Ceci est M<Mcorps qui est donné (i) pour vous faites ceci en
mémoirede moi Il prit de mêmele calice, aprèsle souper; disant Ce calice.
est le Nouveau rM~SMMK~CMnzon.S<M!~j qui sera répandu pour vous.
BÈDE.Après avoir accompli les cérémonies solennelles de la pâque
ancienne, le Sauveur institue la nouvelle pâque, et commande à son
Eglise de la célébrer en mémoire du mystère de la rédemption. Etabli
prêtre selon l'ordre de Melchisédech (Ps. cix, e~,Se~ vu), il rem-
place la chair et le sang de l'agneau par le sacrement de son corps et
de son sang sous les espèces du pain et du vin a Et ayant pris du
pain il rendit grâces. » H avait déjà rendu grâces en mettant fin à la
pâque ancienne, et il nous enseigne ainsi par son exemple à louer, à
glorifier Dieu au commencement comme à la fin de chacune de nos
bonnes oeuvres. « M le rompit. Il rompt lui-même le pain qu'il
donne à ses disciples, pour montrer que son corps ne sera brisé dans
sa passion que par sa volonté « Et il le leur donne en disant Ceci
est mon corps qui est donné pour vous. & S. GRË&.DE NysSE. (sur
le bapt. de Jésus-Christ.) Avant la consécration, le pain est un pain
ordinaire, mais aussitôt le mystère de la consécration, il devient et il
est appelé le corps de Jésus-Christ.
S. CTR.(2) Ne doutez point de cette vérité, puisque le Fils de Dieu
vous dit clairement « Ceci est mon corps. » Mais plutôt recevez avec
foi les paroles du Sauveur, car il est la vérité et ne peut mentir. C'est
donc une erreur autant qu'une folie, de dire que l'effet de la consé-
quoe reliquiae remanseriut ejns in diem patiouis habitudinem nos habere in no-
subsequeutem. Non enim mutabitur sa- bis Dei Fiiiinn, aliud ipsum fuisse fac-
crosanelurn corpus Christi sed virtus tum carnem, id est, corpus sumplum ex
benedictionis et vivificativa gratia jugis aima Virgine, proprium corpus effecisse.
in eo est. (Et lib. iv, in Joan., cap. 14.) Decebat ergo eum uoslris quodammodo
Acdeinceps: virtus enim vivificativa Dei uniri corporibus per sacrant ejus car-
Patris unigenitum Verbum est, quod nem et pretiosum sanguinem, quse ac-
caro factum est, non desinens Verbum; cepimus in benedictioiiem vivificativam
sed efficiens carnem viviticativam. (Et in pane et viuo. Ne enim horreremus
cap. 23.1 Si enim in aliquo lii[uore nio- carnem et sanguinem apposita sacris al-
dicum panis immiseris, reperies lunic taribus, ooiidescendens Deus nostris fra-
imbibilum qnalitale illius. Igitur vivifi- gilitatibus, influit oblatis Tim vita; con-
cativum Dei Verbum imiens seipsum vertens ea iu veritatem propria; carnis,
propriaî carni, fecit eam vivifcativam. ut corpus vitse (quasi quoddam semen
Nuuquid ergo et quouiam in uobis vita vivificativum) inveniatur in nobis. Unde,
Dei est, Dei Verbo existente in nobis subdit « Hoc facite in mearu comnie-
vivificativum erit nostram corpus? Et morationem. » Chrys. {sup.,loa>i., ho-
alibi sed alind est, secundum parliei- mil. 43, vel 46.) Hocfecil Chrislus ducens
DE SAINT LUC, CHAP. XXII.
(I*)Selonl'usageobservédanslacélébration
dufestinpascal,aprèsla manducation del'agneau,
surla findurepas,uncalicecirculaautourdelatable.C'estlà lecalicedontil s'agit,lequelpar
conséquent,doitêtre soigneusement distinguédu calicemystérieux de la nouvelle alliance.
(d'Alliou.)
nos ad majus amicitise fœdus, suamqne quem dicet aliquis esse typum Veteris
charitatem declarans erga nos; prajstans Testamenti alternm vero postpanis
se, non solum videri desiderantibus, sed fractionem et distributionem ipse parti-
et palpare, et comedere, et amplecti, et tur discipulis unde subditur « Simili-
totum affectum explere. Igitw ut leones ter et calicem postquam cœnavit. n Bed.
Hammam spirantes, sic ah illa mensa Subauditur, « dédit eis » ut sit plena
discedimus terribiles effecti diabolo. Ba- constrnctio. àug. (de Consentit Evnng.,
SIL (in Moral., régula 21, cap. 3, et in lib. m, cap. 1.) Vel quod Lucas bis de
Regulis brevioribws ad inlerrog. 172.) calice commemoravit; prius antequam
Disce autem quo pacto decet edere cor- Chnstus panem darot, indeque postquam
pus Christi, in memoriam scilicet obe- panem dcdlt illud quod superius dixit,
dientiœ Christi usque ad mortem, ut prœoceupavit, ut solet; illud vero quod
qui vivunt, non amplius in se vivant, ordine suo posait, non commemorave-
sed in eo qui pro eis mortuus est et re- rat superins. Utrumque autem conjunc-
surrexit. (Il ad Cnrlnlh. vers. 15.) tuni eamdem sententiam facit, i\am illo-
Theofdyl. Duos autem calices Lucas rnmest, scilicet Matthrei et Marci. Theo-
commémorât de altero quidem supra PHYL. Nominat autem Dominus hune
dixit « Accipite et dividite inter vos; » calicem « Novi Testamenti. » Unde se-
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
sang qui sera répandu pour vous. » Il nous apprend ainsi que le
Nouveau Testament commence dans son sang. En effet, dans l'Ancien
Testament, le sang des animaux vint consacrer la promulgation de la
loi, et maintenant le sang du Verbe de Dieu est pour nous le signe
sacré de la nouvelle alliance. Ces paroles « Qui sera répandu pour
vous, » ne signifient pas (lue Jésus-Christ n'ait donné son corps et ré-
pandu son sang que pour les Apôtres seuls, car il a donné l'un et
l'autre pour le salut du genre humain tout entier. La pàque ancienne
avait pour objet la délivrance de la servitude d'Egyte, le sang de
l'agneau avait été versé pour sauver de la mort les premiers nés des
Hébreux la pâque nouvelle a pour fin la rémission des péchés, et le
sang de Jésus-Christ est versé pour le salut éternel de ceux qui sont
consacrés au service de Dieu. S. Chrys. (hom. 46 sur S. Jean.) Ce
sang'imprime en nous l'image auguste de notre roi, il préserve de
toute flétrissure la noblesse de notre âme, il pénètre notre cœur de sa
divine rosée, et lui inspire une force surhumaine. Ce sang met en
fuite les démons et fait descendre en nous les anges et le Seigneur
des anges; ce sang répandu sur la terre l'a purifiée et lui a ouvert les
portes des cieux. Ceux qui participent à ce sang divin sont associés
aux vertus des cieux, revêtus du manteau royal de Jésus-Christ, ou
plutôt revêtus de ce divin roi lui-même. Or, si vous approchez de lui
avec un cœur pur, il sera pour vous un principe de grâce et de salut;
mais si vous osez vous présenter devant lui avec une conscience cou-
pable, vous commettez un sacrilège et vous le recevez pour votre con-
damnation et votre supplice. Eneffet, si ceux qui profanent la pourpre
royale sont punis du même châtiment que ceux qui la mettent en
pièces, est-il contraire à la raison de dire que ceux qui reçoivent le
quitur « Dicens Hic est calix Novum (hom. ib, vel 46 in Joan.) Hic enim
Testamentum in sanguine meo, qui pro sanguis operatur in nobis imaginem re-
vobis fundetur; » significans Novum Tes- giam nobilitatem anim» non permittit
tamentum in suo sanguine exordium su- marcesccrc; protinus irrigans animam,
mere nam in Veteri Testamento sanguis Tnagnamque inspirans virtulem. Hic san-
animalium affuit, cum data fuit Iex gnis fugat dEemones, advoc.it angelos, et
nunc vero sanguis Verbi Dei significat Uoininuiu augelorum liicsouguis elïu-
nobis Novum Testameutum. Cum autem sus lavit orbem. et adibile fecit cœlum.
dicit « Pro vobis, non significat, pro Hujus participes sanguinis sunt cum su-
solis apostolis corpus Christi datum et pernis virtutibus construclijCt amicti re-
sanguinem effusum fuisse, sed causa to- gia Christi stola sen regio pallio; magis
tius humanae natiir*. Et vetus quidem auteiu ipso rege induti. Et sicuti si nwn-
Pascha ad removendam servitutem M- dus ac.cesserisj salubrilei1 accessisti, sic
gypti flebal; sanguis autan agui ad pri- si imbutus conscientia prava, dauinose
roogenitoruin custodiam novum vcru accedis in pœnam et supplicia. Nam si
Pascha ad peccatorum remissioneui j qui imperaloriam coinquinant purpu-
sanguis autem Clirisli, ad cnnservalio- ranij pari ptrna ploctuntur cum eis qui
nem eorumqui dedicati sunt Doo. Chrvs. divcllunlj aljsurdmn nou est, si et qui
OK SAINT LUC, CHAP. XXII.
obscœna mente corpus Christi recipiunt, divinae gratiae, quae est calix. Bed. Ideo
pari pœna plectuntur cum bis qui illud autem tune cœnati communicarunt apo-
clavis transfoderunt. BED. Quia vero pa- stoli, quia necesse erat Pascha typicum
nis confirmat, vinum vero sanguinem ante consiiniroari. et sic ad veri Paschae
operatur in carne hoc ad corpus Chri- sacramenta transiri nunc autem in ho-
sti, illud refertur ad sanguinem. Verum norem tanti sacramenti placuit magistris
quia et nos in Christo et in uobis Chri- Ecclesiaî prius nos spiritualibus cpulis
stum manere oportet, vinum dominici refici, ac deinde terrenis. GR.-EC.(vel
calicis aqua miscetnr teste enim Joanne Eiitychms Patriarclia in Cat. Grxco-
{ApocaL, n),«aqu8einultœ populisunt.» rum Palrum.) Totum autem corpus et
THEOl'HYL.Primo autem datur panis, sanguinem Domini suscipit communi-
secuudario calix prior enim est in spi- cans, etiam si mysteriorum partem ac-
ritualibus laboriosus actus velut pauis; cipit sicut enim unum sigilluia diversis
non solum quia in vultus sndore labora- totam suam flguraui impartitur, et inte-
tur (Genes., 3) sed etiam quia dnm co- grum manet post distributionem, et si-
meditur, non est facilis ad glutienduvn. cut una vox pénétrai ad multorum au-.
Deinde post labores sequitur exultatio ditus sic nnlli dubium sit corpus et
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
f. 21-23. Cependantvoici que la main de celui qui me trahit est avec moi à
cette table. Pour ce qui est du Fils de l'homme, il s'en va, selonce qui a été
décrété; mais malheur à l'hommepar lequelil sera trahi! Et Ht commencèrent
à se demander les uas aux autres qui serait celui d'entre eux qui devait faire
cela.
S. AuG. (de l'ace, des Evang., 111,1.) Après avoir distribué le calice
à ses disciples, Notre-Seigneur parle de nouveau de celui qui devait le
trahir a Cependant voici que la main de celui qui me trahit est avec
moi à cette table..» – Théophyl. 11 tient ce langage non-seulement
pour montrer qu'il connaît l'avenir, mais pour faire ressortir sa
grande bonté, qui épuisa tous les moyens propres à détourner Judas
de son perfide dessein. C'est ainsi qu'il nous donne l'exemple du zèle
avec lequel nous devons poursuivre jusqu'à la fin la conversion des
pécheurs. Il veut aussi nous montrer la noire méchanceté de ce traître
disciple qui ne rougit point de s'asseoir à la table de son Maître.
S Chrts. (hom. 83 su?' S. Mallh.) La participation aux divins
mystères ne te fait pas renoncer à son dessein; son crime n'en devient
donc que plus monstrueux, et parce qu'il a osé s'approcher des saints
mystères avec cette intention criminelle, et parce qn'il les reçoit sans
en devenir meilleur, et en restant insensible à la crainte, aussi bien
qu'à la reconnaissance et à l'honneur incomparable que le Sauveur
lui témoigne. BÈDE.Et cependant Jésus ne le désigne pas spécia-
lement, de peur que ce reproche public ne le rende plus audacieux, et
il parle en général de celui qui doit le trahir, pour toucher de repentir
celui qui se sentira coupable. Il prédit en même temps le châtiment
tem et pœnatn ut quem pudor non vi- quod nihil contra Dominum cogitarent,
cerat, corrigant denunliata supplicia. quia tamen plus credunt magistro quam
Unde sequitur « Et quidem Filins ho- sibi timentes frasilitateni suam, quae-
minis vadit, » etc. Theophyl. Non quasi runt de peccato cujus conscientiam non
non valens tueri seipsum, sed sicut dell- babebanl. Sequitur enim « Et ipsi cœ-
niens sibi mortem propter bumanam sa- perunt quaîrere, » etc. BASIL. {in liagu-
lutem. lis bremoribus ad interrogatl 301.) Si-
Chrys. ( homil. 82, in Matth. ) Sed cut enim in corporalibus passionibus
quia Judas ea quae sunt scripta; prava sunt multœ quas non sentiunt patientes,
intentione agebat, ne quis pntet cum in- porro niagis adhibent fidem conjectura;
noxium tanquam dispfnsationis minis- medicornm, qnam propriam insensibili-
trum subdit « Vernmtanien vse ho- tatem attendant; sic elinanimie passio-
mini illi per qtieni Iradelur » Bkd. Sed nibus si quis in se peccatunt npn sen-
etvœ homini illi qui admensam Domini tiatj credere tamen debet his qui plus
indignas accedens, in exemplum Judro possuut cognoscere sua peccata.
Filium hominis tradit, non quidem Ju- l
dxis, sed peccatoribus membris suis! Facto est auteinet coute/ith î/iter eoî, quis eo-
Et quamvis scirent undecim apostoli rum videretur esse major,Dixit autem eis .•
1
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
elles, et ceux qui exercentsur elles l'autorité sont appelés bienfaiteurs. Pour
vous, ne faites pas ainsi mais que celui de vousqui est le plus grand, se fasse
commele moindre, et celui qui a la préséance, commecelui qui sert. Car quel
est le plus grand, celui qui est à table ou celui qui sert ? N'est-cepas celui qui
est à table? Et moi cependantje suis au milieu de vous commecelui qui sert.
THÉOPHYL. Ils venaient de rechercher entre eux quel était celui qui
trahirait le Seigneur, il était donc naturel de les entendre se dire l'un
à l'antre « C'est vous qui le trahirez, » et de tirer cette conclusion
« Je suis le premier, c'est moi qui suis le plus grand, » et autres choses
semblables. C'est ce que raconte l'Evangéliste « Il s'éleva aussi parmi
eux une contestation, lequel d'entre eux devait être estimé le plus
grand. » APOLLIN.(Ch. des Pèr. gr.) Ou encore, la cause de cette
contestation put venir de ce que le Seigneur devant bientôt quitter la
terre, il fallait que l'un d'eux fut mis à la tête des autres et tînt la
place du Sauveur. Or, de même que les bons cherchent dans les Ecri-
tures les exemples de nos pères dans la foi qui peuvent augmenter en
eux le zèle pour la perfection et l'humilité de même aussi les mé-
chants saisissent avec joie ce qu'il peut y avoir de répréhensible dans
la conduite des élus, pour autoriser et couvrir leurs propres fautes.
Aussi sont-ils enchantés de lire qu'une contestation s'éleva entre les
disciples de Jésus-Christ. S. Ambr. La conduite des Apôlres dans
cette circonstance, n'est point pour nous une excuse, mais un avertis-
sement. Veillons donc à de qu'aucune contestation sur la préséance ne
s'élève entre nous pour notre perte. Bède. Considérons plutôt, non
ce que les Apôtres ont fait sous l'impression d'un sentiment tout hu-
main, mais la recommandation que leur a faite leur divin Maître « Il
leur dit Les rois des nations, » etc. S. Cheys. (hom. 66 sur
S. Matth.) Il dit « Les rois des nations, » ce qui déjà est un préjugé
défavorable contre l'action dont il s'agit car c'était le défaut domi-
nant des païens d'ambitionner la primauté. S. CYR.Ajoutons que
leurs sujets leur adressent des paroles de flatterie « Et ceux qui
exercent sur elles l'autorité, sont appelés bienfaiteurs. » Comme ils
sont étrangers à toutes les lois divines ils sont en proie à toutes ces
passions funestes; mais pour vous votre grandeur sera dans la pra-
tique de l'humilité « Maispour vous, il n'en sera pas ainsi, » etc.
S. BAS.(règ. dévelop., quest. 30 et 31.) Que personne donc ne s'enor-
gueillisse de la préséance, s'il ne veut perdre le mérite et la récom-
pense de la béatitude promise à l'humilité (Matth., v), et qu'il sache
que la véritable humilité nous porte à être le serviteur de tous nos
frères. Or, de même que celui qui est chargé du soin d'un grand
nombre de blessés, et qui étanche le sang de leurs plaies, ne s'enor-
gueillit point des services qu'il leur rend, à plus forte raison celui à
qui Dieu a confié le soin de guérir les langueurs spirituelles de ses
frères, et qui doit, comme serviteur de tous, rendre compte de tout au
tribunal de Dieu, doit veiller avec le plus grand soin sur lui-même,
et ainsi « Celui qui est le plus grand, doit être comme le moindre. ù
JI est juste encore que ceux qui sont à la tête des autres, leur rendent
des services même corporels, à l'exemple de Notre-Seigneur qui a
lavé les pieds de ses disciples « Et celui qui a la préséance, doit être
comme celui qui sert. » Il n'est pas à craindre que cette condescen-
dance du supérieur ne détruise l'humilité dans l'inférieur, c'est au
contraire pour lui une éclatante leçon d'humilité.
S. Ambr. Remarquez que l'humilité ne consiste pas seulement dans
les marques d'honneur que vous témoignez aux autres car vous pou-
gentium, » etc. Chrys. (homil., 66, in git cujuslibet vulneris saniem, non su-
Matth.) Gentilium meminit, ut ex hoc mit ministerium in causam elationis;
rem vituperandam ostendat Gentilium sic multo magis cui commissae sunt cu-
enim est anibire primatum. CYRIL. Sed ras fraternorum languorum, ut omnium
et blandi sermones eis offeruntur a sub- minister redditurus pro omnibus ratio-
ditis. Unde sequitur « Et qui potesta- nem, cogitare debet et esse solliciius
tem habent super eos, benefici voean- et sic « qui major est, fiat sicut minor. »
tur » sed illi quidem quasi extorres a (Et ad interrogat. 31.) Decet autem et
sacris legibus hujusmodi suhjacent mor- corporale obsequium ab his qui prajsi-
bis vestrum autem culinen est in hu- dent offerri, exemple Domini lavantis
militate unde sequitur « Vos autem pedes discipulorum. Unde sequitur
non sic, » etc. Basil, {in Regitlis ftisius « Et qui prœcessor est, sicut ministia-
disputatis ad interrogut. 30.) Non ergo tor. » Non est autem timendum ne in
extollat prœsidentom dignitas, ne ab subdito solvatur humilitatis propositum,
humilitatis beatitudine corruat. lllud dum ei a majori servitur, sed in imita-
:mtem noverit quod Juimilitas vera iui- tione panditur humilitas.
nisterium plurium est. Sicut onim qui Ambr. Coutuendum est autem quia
pluribus ministrat vulneratis, et abster- non omnis konorificentiœ studio humî-
EXPLICATION DE l/ÉVANGILE
vez agir en cela pour obtenir la faveur du monde, par crainte de ceux
qui ont la puissance, ou par un motif d'intérêt personnel; vous cher-
chez alors votre avantage, plutôt que l'honneur des autres; aussi
Notre-Seigneur formule-t-il pour tous la même règle qui défend toute
recherche de la préséance, et ne permet que les saintes luttes de l'hu-
milité. BÈDE.Pour suivre cette règle que prescrit le Seigneur, les
supérieurs ont besoin d'un grand discernement, ils doivent éviter
l'esprit de domination sur leurs inférieurs, ce qui est le propre des
rois des nations, et la vaine complaisance dans les louanges qui leur
sont données, sans cesser néanmoins d'être animés du zèle de la jus-
tice contre les vices des coupables. Le Sauveur confirme ensuite cette
leçon par son exemple « Car quel est le plus grand celui qui est à
table, ou celui qui sert? Et moi cependant je suis au milieu de vous
comme celui qui sert. » – S. CHRYS. Paroles qui reviennent à celles-ci
Ne croyez pas que vos inférieurs aient besoin de vous, tandis que
pour vous, vous en êtes complétement indépendants car moi-même,
qui n'ai besoin de personne, de qui, au contraire, toutes les créatures
du ciel et de la terre ont besoin, je suis descendu au rang de serviteur.
– Théophyl. Il a exercé à leur égard les fonctions de serviteur,
lorsqu'il leur a distribué le pain sacré et le calice, et il fait mention de
ce fait pour leur rappeler que puisqu'ils ont mangé du même pain et
bu du même calice, ils doivent tous faire profession des mêmes sen-
timents que Jésus-Christ, qui n'a point dédaigné de se rendre leur
serviteur. BÈDE.Ou encore, il veut parler de l'humble officequ'il a
rempli en leur lavant les pieds, lui leur Maître et Seigneur. (Jean,
xiii, 34.) On pourrait encore appliquer cet office de serviteur à toutes
les actions de sa vie mortelle. Enfin, on peut aussi l'entendre du sang
qu'il a répandu sur la croix pour notre salut.
litas definitur potes enim deferre alicui egere, te vero non illius ego enim qui
propter seculi gratiam, potentiœ metum, nullo egeo, quo universa egent cœlestia
utilitatisque contnitum tua oedificatio et terrestria, ad miuisterialem gradum
queeritur, non alterius honor et ideo condescendi. Theophïl. Ostendit autem
una datur omnibus forma sententiœ, ut se ministrantem eis, cuin panem et ca-
non de praelatione jactantia sit, sed de licem distribuit cujus ministerii men-
humilitate contentio. BED.ln hac tamen tionem facit, rememorans eos quod si
forma a Domino tradita majores non de eodem pane comederunt, et de eo-
minima discretione opus habent; ne sci- dem calice biberant, si ipie Christus
licet ad instar regum gentium doniinari omnibus ministravit, unum debent om-
subjectis seque ab eis gaudeant laudibus nes sentira. Beda. Vel loquitur de mi-
attolli; et tamen contra delinquentium nKterio, quo secundura Joattnera (cap.
vitia per zelum justiliae sint erecti. Ad 13) eorum pedes lavit domittns et ma-
verba autem exhortalionissuiinetadjun- gister quamvis etiam verbo ministran-
git exemptai». Unde sequitur « Nam di possint omnia quae in cïme gessit,
quis major pst, qui recuinbifc, an qui intelligi sed et suum sanguinem se
ministrat? Ego autem, » etc. Chrys. pro nobis effundere ministrando signi-
Quasi dicat Non putes discipulum tui ficat.
DE SAINT LUC, CHAP. XXII.
tus nobis prœmii loco spondetur, sed lia designat nam prserogativa quadam
communicatio gratiœ cœlestis et -vitae. funguntur apud reges terrenos, qui eis
Bed. Vel meusa proposita omnibus san- qnasi eonvivse eonsident. Ex humano
ctis ad fruenduin, cœlestis est gloria ergo judicio ostendit, qui apud eum in
vitœ qua qui esuriunt et sitiunt justi- primis honoribus statuentur. BED. Hœc
tiaujj saturabuntur (Matth., 5) fruendo est enim iromutatio dexlerœ excelsi
desiderato gaudio veri boni. Theophïi.. (l'sal. 117) ut qui mine liuwiles gaudent
Non autem hoc dixit quasi futuris illic ministrare couservis, tune super Domini
corporalibus escis, et quasi regno suo mensam sublimes vit;e perpétuée dapi-
sensibili future Erit enim illiu angelica bus alantur; et qui hic. iu terttationibus
conversatio, sicut Sadducaeis prœdixit. injuste judicati cum Domino permanent,
{Matth., 22 et Luc., 20.) Sed et Paulus illic euui eo super tentalores suos justi
dicit non esse regnum Dei escam et po- judices veniaut unde sequitur: « Et se-
tum. [Rom., 14.) deatis super thronos duodecini, judican-
CYRIL.[in Cat. Grœcorum Patrum.) tes duodecim tribus Israël. » Theoph.
Sed ex his qua: sunt apud nos, spiritua- Hoc est, condemiiantes ex duodecim tri-
DE. SAINT LUC, CHAP. XXII.
Ces douze trônes ne sont point des sièges matériels et sensibles comme
ceux dont se servent les hommes pour s'asseoir mais il faut les en-
tendre dans ce sens, que de même que Jésus-Christ juge comme Dieu,
récompense la vertu et punit l'impiété par la seule connaissance qu'il
a des cœurs et sans avoir besoin de discuter les actions ainsi les
Apôtres entreront en participation de ce jugement tout spirituel, par
les louanges qu'ils donneront à la foi et l'horreur qu'ils témoigne-
ront pourl'infidélité, en condamnant l'erreur par l'exemple de leur
vertu, et en poursuivant de leur haine le crime des sacriléges.
S. CHRYS. (hom. 65 sur S. Matth.) Mais est-ce que Judas prendra
place aussi avec les autres Apôtres? Non, sans doute, écoutez la loi
que Dieu proclame par la bouche du prophète Jérémie « Lorsque
j'aurai promis quelque bien ou quelque faveur, si vous vous en ren-
dez indigne, je vous châtierai (1). » Aussi la promesse du Sauveur,
n'est pas absolue, mais conditionnelle « Vous qui avez persévéré
avec moi dans les tentations. » – Bède. Judas est donc exclus de ces
magnifiques promesses; il faut d'ailleurs admettre qu'il était sorti avant
ces paroles de Notre-Seigneur. Nous devons aussi excepter, de ces pro-
messes ceux qui se retirèrent de Jésus et ne marchèrent plus avec lui,
après qu'ils l'eurent entendu parler de l'incompréhensible sacrement
de son corps et de son sang. (Jean, vi, 67.)
(!) Voici le texte même du prophète Jérémie, cité par saint Chrysostome lni-méme « Quand
je me serai déclaré en faveur d'une nation ou d'un royaume, pour l'établir et pour l'affermir, si
ce royaume ou cette nation pèche devant mes yeux, et qu'elle n'écoute point ma rois, je me re-
pentirai aussi du bien que j'avais résolu de lui faire. » (xvin, 9, 10.)
bus infideles. Ambr. Non autem duode- sero, si censearis indignus, mulctabu
cim Uironi tanquam aliqua corporalis te. » Et ideo loquens discipulis non sim-
sunt receptacula sessionis; sed quia si- pliciter promisit, sed addidit « Qui
eut secundum divinam similitudinem ju- perinansistis mecum in tentationibus. »
dicat Christus, cognitione cordium, non Beij. Ab ejus ergo sublimitate promissi
interrogatione factorum virtutem remu- Judas excipitur nam et antequam hîec
nerans, impietatom condemnans; ita Dominus diceret, exiisse credendus est.
apostoli in judicium spirituale forman- Excipiuntur et illi, quicunque auditis
tur remuneratione fidei, execrStione per- iucompreliensibilis sacramenti verbis,
fidie; virtute errorem redarguentes, abierunt retro. (Joan., 6, vers. 67.)
sacrilegos odio persequentes. Ait autem DominusSimoni Simon,ecceSata-
Cheïs. {hom. 65, in Mattli.) Nunquid n<Me.cpe<tt):<oos, MtCfttrafe!MCtt< ~ri'hettm
autem illio sedebit et Judas? Sed consi- nas autem
ego rogavi pro
expetivitvos, te, ut non
ut cribraretsieut
deficiatfides
triticum
dera quod lex est data a Deo per Hiere- tua et tu aliquandoconversas,confirmafra-
miam (cap. 18) « Si quid boni promi- tres tuas. Quidinsitei Domine,teeumpara.
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
dit pas non plus J'ai prié, afin que tu ne me renies point, mais afin
que tu ne perdes point la foi. Théophyl. Tu seras, il est vrai,
ébranlé pour un moment, mais tu conserveras la semence de la foi
que j'ai déposée dans ton âme; le vent des tentations fera tomber les
feuilles, mais la racine demeurera ferme. Satan, jaloux de l'amour
que je te porte, demande et cherche à te nuire, et bien quej'ai prié pour
toi, tu ne laisseras pas de succomber à ses attaques « Et quand tu
seras converti, confirme tes frères. » C'est-à-dire, après que tu auras
expié dans les larmes et dans la pénitence le crime de m'avoir renié,
confirme tes frères, toi que j'ai établi le prince des Apôtres; c'est là
ton devoir, comme étant avec moi la force et la pierre fondamentale
de l'Eglise. Ce ne sont point seulement les Apôtres qui existaient alors
que Pierre devait fortifier, mais tous les fidèles qui se succéderont
jusqu'à la fin du monde. Que personne donc, parmi les chrétiens, ne
perde confiance en voyant cet Apôtre renier son divin Maître, et re-
couvrer ensuite par la pénitence la sublime prérogative qui fait de lui
le souverain Pontife du monde entier.
S. CYR.Admirez ici la patience vraiment inépuisable de Dieu, pour
empêcher son disciple de tomber dans la défiance et le désespoir, il
lui promet le pardon avant même qu'il ait commis son crime, et il le
rétablit ensuite dans tous les droits de sa dignité d'Apôtre, en lui di-
sant « Et toi, quand tu seras converti, contirme tes frères. »
BÉDE.C'est-à-dire, j'ai préservé ta foi par mes prières, afin qu'elle ne
vint point à défaillir. Souviens-toi donc aussi de fortifier la faiblesse
de tes frères, afin qu'ils ne désespèrent point du pardon. S. Ambr.
Gardez-vousdonc de tout sentiment d'orgueil, gardez-vous du monde,
c'est à celui qui a dit « Nous avons tout quitté pour vous suivre, »
unius hominis animam coerceret? Non tune erant, ut roborentur a Petro, sed
autem dixit « Rogavi, ut non neges, et de omnibus qui usque ad finem mundi
sed, ne deseras fidem. » Thëophyl. Nam futuri sunt fidelibus; ne scilicet aliquis
etsi paululum agitandus sis, habes ta- credentium diffidat, videns eum qui cum
men reconditum semen fidei quamvis esset apostolus, denegavit; ac iterum per
dejecerit folia spiritus lentationibus, vi- pœnitentiam obtinuit prœrogativam ut
get tamen radix. Petit ergo Satanas te esset antistes mundi.
lœdere tanquam invidens tibi de mea CYRIL.Admirare igitur exuberantiam
dilectione; sed quamvis egomet pro te divinse patientiœ ne diffidere discipu-
sim deprecatus, tu tamen deîinques. tum faceret, nondum patrato crimine
Unde sequitur « Et tu aliquando con- largitus est veniam; ac iterum ipsum in
versus confirma fratres, » etc. Quasi di- apostolicum gradum restituil, dicens
cat Postquam me negato plnraveris ac « Confirma fratres tuos. » BED. Quasi
pœnitueris, corrobora creteros, cnm te dicat Sieut ego tuam fidem (ne deficiat)
principem aposloloruui deputaverim oraudo protexi, ita tu infirmiores fratres
hoc enim decet te, qui mecum robur es (ne de venia desperent ) confortare me-
et petra Ëcclesiœ. Hoc autem intelligen- mento. Ambr. Cave ergo jactantiam
dum est, non solum de apostolis qui cave seculum. Ille jubetur couiirmare
TOM. VI. 32
EXPLICATION DE L'ÉVAttGiLE
fratres suos, qui dixit {Matth., 19) gallus, donec abneges, » etc. Ambr. Pe-
« Omnia reliquimus, et secuti sumus te. » trus quidem etsi spiritu promptus, cor-
BED. Quia vero se Dominus dixerat poris tamen adhuo infirmus affectu, de-
pro fide Petri rogasse, conscius ille prse- nuntiatur Dominum negaturus neque
sentis affectus fideique ferventis, sed fu- enim poterat divins constantiam inten-
turi casus nescius, non credit se ullate- tionis aequare. Passio Domini semulos
nus ab eo posse deficere. Unde sequitur habet, pares non habet. Theophïl. Hine
« Qui dixit ei autem magnam doctrinam haurimus;
Domine, teeum paratus
sum, et in earcerem, et in mortem ire. » quod non suffi cit humanum propositum
THEOPHYL.Prœ nimia quidem dilectione absque divino subsidio Petrus enim
flaminescit, et impossibilia sibi pollice- quamvis fervens esset, derelictus tamen
tur decebat autem, audito semel a ve- a Deo, supplantatus fuit ab hoste.
ritate quod tentandus esset, non amplius BASIL.(in Regulis brevioribus ad in-
contendere. Sed Dominus videns eum terrogat. 8.) Sciendum autem quod per-
prœsuniptuose loquentem, promit ten- mittente Deo timorati, lapsum patiuntur
tationis speciem; scilicet quod negatu- quandoque ad fastus prœcedentis reme-
rus esset. Unde sequitur « Et ille dixit dium. Sed quamvis idem videatur esse
« Dico tibi, Petre non cantabit hodie delictum timorati et aliorum, refert non
DE SAINT LOC, CHAP. XXIÎ.
Et dixit eis: Quando misi vos sine sacculo, et sine sacculo, » etc. Miserat enim Salva-
pera, el calceamentis, numquid aliquid defult tor sanctos apostolos praedicare in civi-
vobis? At illi dixerunt Nthil. Dixit ergo
eis Sed nuiiCqui habet sacculum, tollat simi- tatibus et oppidis regnnm cœlorum
liter et peram et qui non hahet, vendat luni- prœcipiens ut euntes nullius corpora-
eam suam, et emat gladium dico enim vobis lium curam gererent, sed in eo totam
quoniam adttuc hoc quod scriptumest opor- spem vivendi reposèrent.
tet impleri in me: L't cum iniquis deputatus Chrys. [in illud ad Jiom. 16. Salu-
est etenim ea quœ snnt de me, finem habent. tate Priscillam et Aquitain.) Sicut au-
At illi dixerutd Domine, ecce duo gladu
tem qui docct natare, circa priucipium
hic. At Ille dixit eis Satis est.
quidem manus suai supponens, attentius
Cybil. Praedixerat autem Dominus sustentât suos discipulos; postea vero
Petro quod eum esset negaturus, tem- plernmque manuua abstrahens, jubet ut
pore scilicet sum captionis sed quia sibi opilulenlur, quiuimo et paululuin
semel facta est mentio de captione ejus, ita et Christus fecit
deniergi permittit
conséquentes nuntiat supervcuienteni discipulis. In exordiis quidem prœsto in
contra Judaeos conlllcluin. Unde dici- cunctis eis aderat, parans eis uberrime
tur « Et dixit eis Quando misi vos affluentiam omnium unde sequitur
DE SAINT LUC, CHAP. XXO.
(1)SaintAugustin
sesertdecetexemple pourprouver siDieuadonné
qu'iln'estpasétonnant
auxprédicateursduNouveau Testamentdespréceptes deceuxqu'ilavaitdounés
différents aux
del'Ancien,
prédicateurs etcelacontrelesManichéensquiprétendaientpourcelaqueleDieude
l'Ancien
TesUment n'étaitpasle mêmequele DieuduNouveau.
gelio vivat instante vero mortis arti- parata defensio, non ultto necessaria, et
culo, et tota pente pastorem simul et videat potuisse vindicart, sed noluisse?
gregein persequente, eongruani tempori Unde sequitur « Et qui non habet (sci-
regulam decernit, perntittens ut toUant licet sacculum) vendat tunicaui » etc.
victus necessaria, donec sopita insania Chbys. Quid est hoc? Qui dixerat,
persécute mm, tempus evangelizandi re- {Matth., 6) « Si quis te percusserit
deat ubi nobis quoque dat exeinplum, (ut sup.) in dextera gêna, vertas ei et
justa nonnimquam causa instante, qua> aliam, » nunc armat dUcipulos et solo
dam de nostri propositi rigore posse sine gladio, Nam si penitus srmare decehat,
culpa intermitti. AUG. [contia Fcnist., non solum oportebat glatliuni possidere,
lib. xii cap. 77.) Nulla ergo incoustau- sed et scuta et galeas. Sed etsi raille
tia prœcipientis, sed ratione dispensan- hujusœodi possidereut arma, pro tôt in-
tis, pro temporum diversitate, prœcepta, siiltibtis et insidiis populorum, tyranno-
vel consilia, vel permissa uiutantur. rarn, urbiuui, uatiouuiu, qualiter undo-
AMBR.Qui autem ferire prohibât, cûr cim comparèrent, et es solo aspectu
emere gladium jubet, nisi forte ut sit agminuiu non contremiscorent, nutriti
DE SAINT LUC, CHAP. XXII.
avaient passé leur vie sur le bord des lacs et des fleuves. Ne croyons
donc pas que Notre-Seigneur commande ici à ses disciples de se mu-
nir de glaives, il se sert ici de cette expression pour figurer les em-
bûches que les Juifs lui tendaient pour le perdre. C'est pour cela qu'il
ajoute « Car je vous le dis, il faut encore que cette parole de l'Ecri-
ture s'accomplisse en moi. » « Il a été mis au rang des malfaiteurs, »
(Isaïe, lu.) Théophyl. Le Sauveur, qui venait d'entendre ses dis-
ciples se disputer entre eux la préséance, leur dit Ce n'est point ici le
moment de vous occuper des premières places, c'est le temps des dan-
gers et des blessures, moi-même qui suis votre maître, je vais être
conduit à une mort ignominieuse et mis au rang des malfaiteurs, car
toutes les prédictions qui me regardent touchent à leur fin, c'est-à-
dire, à leur accomplissement. Sous cette image du glaive, Notre-
Seigneur leur fait pressentir l'agression violente dont il va être l'objet,
il ne la leur révèle pas tout entière pour ne point les frapper de
terreur et d'abattement, il ne veut pas non plus la leur laisser entiè-
rement ignorer, de peur que cette attaque subite et imprévue ne vint
les ébranler. Les disciples ainsi avertis, rappelleraient plus tard leurs
souvenirs, et admireraient comment leur divin Maître s'était offert
lui-même dans sa passion pour être la rançon du genre humain.
S. BAS.(Règl. abrég., quest. 31.) Ou encore, le Seigneur ne fait pas
ici un commandement de porter une bourse et un sac et d'acheter un
glaive, mais il prédit ce qui doit arriver à ses Apôtres, qui, oubliant
les circonstances de la passion, les grâces qu'ils avaient reçues, et la
loi de Dieu, oseront se servir de l'épée; souvent, en effet, l'Ecriture
emploie l'impératif pour le futur dans les prophéties, quoique cepen-
dant, dans plusieurs manuscrits, on ne lise point Qu'il prenne, qu'il
porte et qu'il achète, mais « Il prendra, il portera, il achètera. »
I
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
prsenuntiat eis quod incurrerent famem fixus et cum ad hoc perventnm fuerit,
et sitim (quod innuit per peram) et ad- sumet finem verbum dispensationis
versitates nonnullas, quod innuit per persecutoribus autem accidenl, quœ a
gladium. propbetis sunt prasdicta. Hœc igitur Do-
Cïkil. Vel aliter quod Dominus di- minus prsedixit de futuris regioni Judœo-
cit « Qui habet sacculuin lollat simi- rum sed discipuli non intelligebant
liter et peram, videtur sermo ad disci- profunditatem dictorum, pu!antes ob fu-
pulos fieri; sed rêvera respicil quamlibet turum proditoris insultum gbJiis opus
Judœi porsonam quasi dicat Si quis esse. Unde sequitur « At illi dixerûnl
Judœorum abundat facullatibus, conges- Domine, ecce duo gladii bic. » Chuys.
tis omnibus fugiat; si autem quis nl- [ut sup.) Et quidom si humauo eos vole-
tima oppressus penuria colit regkmem, bat uti auxilio, nec ceutum sufficerent
hic etiam amictum vendat, et gladium gladii quod si nolebat cos nti humano
emat invadet enim eos intolerabilis subsidio, etiam duo supervaeni suut.
impetns pugnœ, ut nihil ad resisleudum Tqeopiiyl. Noluit ergo Uominus eos
sufficiat. Deinde pandit horum rnaloram reprcbeiidere quasi non intelligentes;
causam; quia scilicet passus est pœnam sed dicens, « satis est, » eos dimisit
nefariis debitam, cum latronibus cruci- sicut cum nos aliquem alloquentes, cum
DE SAINT LUC, CHAP. XXII.
parole, ne nous comprend pas C'est bien, cela suffit, pour ne pas
la fatiguer davantage. Quelques-uns prétendent que c'est par ironie
que le Sauveur dit « C'est assez, » comme pour dire Puisqu'il y a
deux épées elles suffiront pour nous défendre contre la multitude
qui doit nous assaillir. Bède. Ou bien encore, ces deux épées
suffisent pour attester que le Sauveur a souffert volontairement sa
passion l'une témoigne du couragè des Apôtres pour défendre leur
divin Maître, et de la puissance qu'il a de guérir les blessures; l'autre,
qui n'est point tirée du fourreau, prouve qu'il ne leur a pas permis
de faire tout ce qu'ils auraient pu pour le défendre. S. AMBR. Où
bien encore, comme la loi ne défendait pas de frapper celui qui avait
frappé, peut-être le Seigneur dit-il à Pierre « C'est assez, n pour
faire entendre que cette juste vengeance n'était permise que jusqu'au
règne de l'Evangile, parce que la loi ne commandait que la stricte
justice, tandis que l'Evangile enseigne la charité parfaite. Il y a aussi
un glaive spirituel qui porte le chrétien à vendre son patrimoine pour
acheter la parole qui est comme le vêtement intérieur de l'âme. Il y a
encore le glaive de la souffrance qui nous fait sacrifier notre corps, et
acheter la couronne sacrée du martyre avec les dépouilles de notre
chair immolée. Dans ces deux glaives que les disciples avaient avec
eux, je ne puis m'empêcher de voir encore la figure de l'Ancien et du
Nouveau Testament, qui sont les armes mises en nos mains contre
les attaques insidieuses du démon (1). Enfin Notre-Seigneur dit
« C'est assez » comme pour dire que rien ne manque à celui qui a
pour armes la doctrine de l'Ancien et du Nouveau Testament.
videmus non intelligere quod dicitur cit, quasi licuerit usque ad Evangelium,
dicimus « Bene, sine, » ne ipsum mo- ut sit in lege asquitatis eruditio, in Evan-
testemus. Quidamautem dicunt Dominum gelio bonitatis perfectio. Est etiam gla-
ironice dixisse « Satis est; » quasi dicat: dius spiritualis, ut vendas patrimonium
Ex quo duo sunt fïladii, sufficiant nobis et emas verbum quo mentis penetralia
ad tantam multitudiuem quanta nos debet vestiuntur. Est etiam giadius passionis,
invaderet. Bed. Vel duo gladii sufûcimit ut exuas corpus, elimmolatce carnis exu-
ad testiinoniuin sponte passi Salvatoris viis ematur tibi sacra corona martyrii.
unus, qui et apostolis audaciam pro Do- Movet adhuc, quod duos gladios disci-
mino certandi, et Domino virtutem me- puli protulerunt, ne forte uuum Veteris
dicandi doceret inesse alter, qui ne- Testamenti sit, quibus adversus diaholi
quaquam vagina exemptus, osteuderet armamur insidias. Deinde dicit Domi-
eos nec totum quod potuere pro ejus nus Satis est; quasi niliil desitei, qnem
facere defensione permissos. Ambr. Vel utriusque Testamenti doctrina munierit.
quia lex referire non vetat, fortasse Pe-
tro duos gladio3 offerenti satis esse di- Et egressus ibat secundumco7isueludineot in
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
(t) Le pieux commentateur fait allusion à la matière du sacrement de Confirmation, qui est le
saint chrême composé d'un mélange de baume et d'huile d'olive; et à la forme du même sacre-
ment Je te confirme avec le chrême du salut.
etc. Ubique invenies eum semotim oran- nem legis, quae scripta erat in lapide.
tem, ut discas quod animo attento et GREG.Nyssen. (vel Isidorus in Cat.
corde quieto colloquendum est cum Deo Grtscorum Patrum.) Quid autem sibi
sublimi. Non autem quasi egens alieni vult flexus genuum? de quo dicitur
suffragii precibus insistebat, qui est om- « Et positis genibus, orabat » humanus
nipotentissima virtus Patris sed ut dis- quidem usus est pronos terrae supplicare
camus non esse in tentationibus dormi- majoribus; facto ostendentes fortiores
tandum, sed magis orationibus insisten- esse qui rogantur. Palam est autem hu-
dum. Bed. Solus etiam orat pro omnibus, manam naturam nihil habere Deo con-
qui solus erat passurus pro omnibus, si- dignum et ideo honoriflca signa quae
gnificans tantum orationem suam quan- invicem exhibemus, fatentes nos humi-
tum et passionem a nostra distare. AuG. liores esse respeetu excellentise proximi,
(de Queest. Evang., lib. n, cap. 50.) transumpsimus ad obsequia incompara-
Avulsus est autem ab eis quantum jactus bilis naturee. Unde ille qui nostros lan-
est lapidis tanquam typice admonuerit, guores portavit, ac pro nobis intercessit,
ut in eum dirigerent lapidem id est per hominem quem sumpsit genufleetit
usque ad ipsum perducerent intentio- orando sanciens non esse superbien-
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
dum orationis tempore, sed per omnia 10) « Sieut novit me Pater, et ego novi
humilitati confornianduin quia « Deus Patrem; » neque hoc dicit quasi respuens
superhis resistit, dat autem humilibus passionem qui enim comminatus est
gratiam. » (Jacob., 4, et I Pet., 5.) discipulo volenti ejus passionem impe-
Cuitys. Quselibet autem ars verbis et dire, ixt Satanam eum vocaret post
operibus ostenditur ab eo qui docet multa prseconia {Maitli., 16) qualiter
quiaerao Domiuus venerat doclurus non cmcifigi nolebat? Cur igitur ita dictum
quamlibet virtutem, ob boc eadem dicit est, consideres quantum erat audire quod
et fftcit. Unde quia jusserat verbis orare, Deus ineffabilis (qui quemlibet intellec-
ne intrarent in tentationem, hoc etiam tum transceudit ) voluit utertim subire
opere docet. Sequitur enim « Diceus virgineum, lac suger^, et humana qu«e-
Pater, si vis, tiansfer calicem istum a que pati. Quoniam ergo fere incredibile
me; non dicit « Si vis, » quasi igno- erat quod erat fulurtiui, primo quidem
rans an Patri placeret neque enim ma- misit prophetas hoc nuulianleâ, postea
gis ardua cognitio est bac cognitione pa- ipse iudutus carne veniens (utnon pliau-
ternae substantiae quam ipse solus per- tasma putaretur) permittit carnem ferre
spicaciter novit, secundum illud (Joan., naturales defcctus; esurire, sitire et dor-
DE SAINT LUC, CHAP. XXII.
mire, laborare, affixi et anxiari ob hoc (in Cat. Grmcorwn Patrum.) Vel quod
et recusat mortem, veram humanitatem dicit « Transfer ealicem istum a me, »
demonstrans. non est, « hoc non adveniat mihi, » nisi
AMBn. Dicit ergo « Si vis, transfer a enim advenerit, transferri non poterit
me caticem istutn;» quasi homo, mor- igitur ut sensit jam prœsentem, cœpit
tem recusans; quasi Deus, sententiam affici et tristari; et quasi jam propin-
suam servans. Bkda. Vel transferri a se quante eo dicit « Transfer ealicem
calicem postulat, non quidem timore hune sicut enim quod praeterierit
patipndi, sed misericordia prioris populi, nec intactum est, nec permanens, sic et
ne ab illo bibat calicem propinatum. Salvator leviter invadentem tentationem
Unde et signanter non «iixit « Transfer flagitat pelli et hoc est non intrare in
a me caticem, sed, calicem istum » hoc tentatiouem (quod consulit esse oran-
est, populi Judaeoruui, qui excusatio- dum), perfectisimus autem modus ten-
nem ignoranliœ habere non potest si me tationes evilandi manifestatur, cum di-
occiderit, habens legem etprophetas qui citur :« Verulutanien, non mea voluntas,
me quotidie vaticinantur. Dion. Alexan. sed tua fiat » Deus enim inexpertus est
EXPLICATION DE i/ÉVANGILE
malorum vult aatem nobis bona largiri rit quod Christus non habuit secundum
supra id quod petimus, vel intelligimus terrenam naturam propriam volunta-
ergo perfectam voluntatem Patris (quam tem, sed solum in Christo est voluntas
ipse noverat) petit sortiri effectum, quœ Dei qui de cœlo descendit. Dicat ergo
eadem est et sua secundum Deitatem c quam voluntatem vult Dominus nequa-
renuit autem impleri humanam volunta- quam evenire neque Deitas aufert pro-
tem, quam dicit suam, paterna volun- priam voluntatem. BED. Appropinquans
tate minorem. Atha. (de Incarnat, con- etiam passioni Salvator, infirmantium in
tra Arianos, vel, de naiura humana se vocem sumpsit; ut cum hoc imminet
suscepta, versus finem.) Geminum enim quod fieri nolumus, sic per infirmitatem
hic velle ostendit; alterum quidem hu- petamus ut non fiat, quatenus per forti-
manum, quod est carnis, alterum vero tudinem parati simus ut voluntas Con-
divinum humanitas enim ob carnis fra- ditoris nostri etiam contra nostram vo-
gilitatem recusat passionem, sed divi- luntatem fiat.
nusejus affectus affectanter eam subiit; Apparuit autemilli angélusde cœloconfortans
eo quod non esset possibile eum deti- eum. Et factus m agonia,prolimiusorabat.
neri a morte. Ef factus
Et /'<M<M<ei!tsudor
est SMde)-Q'Msicut
ejus MCMt
s"«t sangnims
gutta MtpN&ny
Gheg. Nyss. Apollinaris autem asse- Accumulesin terrain. Mtcumsurreteisaêtab
DE SAINT LUC, CHAP. XXII.
pit enim tristitiam meam, ut mihi suam médium.) Appropinqiiante etiam morte,
lselitiam largiretur. Confidenter tristi- nostrae mentis in se certamen expressit;
tium nomino, quia cruceniprœdico.De- qui vim quamdam terroris ac formidims
buit ergo dolorem suscipere, ut viuceret: patimur, cum per solutioneni carnis ae-
neque enim babent fortitudinis laudem terno judicio propiuquamus; nec imme-
qui sluporern magis vulnerum tulerint rito, quoniam anima post pusillum hoc
quam dolorem. Nos ergo volait erudire invenit, quod in «eternum mulare non
quemadmodum mortem, et quod est possit.
amplius, futurs mortis înœslitiani vin- Tueophyl. Quod autem humante na-
cereuius. Doles ergo, Domine, nou tua, luree foret prœniissa oratio, non autem
sed mea vulnera infirmatus est enim divina; (ut dicunt Ariani) petitur etiam
propter delicta nostra. Et fortasse tristis ex eo quod sudavil. Sequitur enim
est ideo quia post Ada; lapsuin tali tran- « Et foetus est sudot ejus velut guttse
situ nobis erat ex hoc seculo receden- sauguinis decuirentes in terrani, » etc.
dum, ut mori esset necesse. Nec illud BED.Nemo sudorem liuue infirmitati de-
distat a vero si tristis erat pro persecuto- putet, quio. contra naturam est sudare
ribus suis quos sciebat itumanis sacrite- sanguinem, sed potius intelligat per hoc
gii pœnas daturos. nobis declaratum quoi effectum jam suie
Gbeg. (XXIV Moral., cap., 7, circa precis obtineret ut scilicet fidem disci-
DE SAINT LUC, CHAP. XXII.
à-dire, pour n'être point vaincu par la tentation; car ne pas entrer
(t*) On ne 'peut admettre cette explication de Théophylacte. Elle est contraire au sentiment
commun dès-saints Pères, d'après lesquels Jésus-Christ éprouva réellement une sueur de sang.
Saint Athanase dit même anathème à celui qui le nierait (Liv. vi à Theoph.) D'ailleurs la possibi-
lité d'une sueur de sang ne peut plus être contestée, de-puis que des phénomènes récents et nom-
breux l'ont mis hors de doute, en prouvant qu'en certains cas de frayeur extrême, d'angoisses
terribles et d'imminent danger, le cœur, en se contractait, pousse avec violence le sang jusque
dans les artères capillaires, d'où il transsude par les pores et se forme sur la peau, en gouttelettes
pareilles à celles d'une transpiration ordinaire.
pulorum, quam terrena adhuc fragilitas Ghuts. Erat enim intenipestum noctis,
arguebat, suo sanguine purgaret. Atjg. et discipuloruin oculi prœ angustia pre-
[in sent. Prosper.) Oraus etiam cum mebanturj et erat somnus, non torpo-
sudore sanguineo Dominus, signi&eabal ris, sed mœroris. Aug. (de Cons. Evang.,
de corpore suo toto, quod est Ecclesia, lib. in, cap. 4.) Non autem expressit hic
manatura martyria. Theophyl. Vel hoc Lucas quota oratione Dominus ad disci-
proverbialiter didtur de eo qui vehe- pulos venerit; nihil tamen hoc Marco
nientersudavitquod sudavit sanguinem. répugnât.
Voleus igitur Evangelista ostendere quod BED. Demonstrat autem Dominus con-
grossis sudorum guttis madebat, sumit sequenter, quia pro discipulis oraverit,
guttas sanguinis ad exemplum. Post hoc quos monetorationum suarum vigilando
autem inventons discipulos dormientes et orando existere participes sequitur
prae Irktitia, improperat eis; simul ad- enim « Et ait illis Quid dormitis?
monens ut orttrent. Sequitur enim « El Surgite et orate, ne intretis in tentatio-
cum surrexisset ab oratione et venisset nem. » Theophyl. Hoc est, ne a tenta-
ad discipulos, invenit eos dormientes. » tione superentur hoc enim est, « non
TOM. VI.
33
J
'i
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
Chrislum. Chuïs. Sicut enim icsanabi- propter nostra verba eveniat nam el
lia vulnera nec austeris medicamentis rivuli; etsi nullus hauriat, fluunt et si
obediunt, nec demulcentihus, sic anima, forsan non persuaseris hodie, poteris
nbi semel est captivata, et seipsam dedit forsan cras. Piscator enim per totam
cuicunque peccato, nullum eniolumen- diem vacua trabeus retia, circa sero pi-
tum ex admonitionibus eouserjuelur scem capit. Unde Doniiuus, etsi sciret
quod et accidit Judce a prodilione non Judam non couverteuduni, non destitit
cessanti, quamvis omni modo doolrinte facere quœ sua iutererat. Sequitur enim
esset a Christo prohibitus. Uude sequi- « Jesus autem dixit Osculo Filium ho
tur « Et appropiuquavit Jesu, osculari minis tradis ?» etc. Ambr. Per iuterro-
eum. » Cyhil. Immemor ouim glorias gationem pronuutianduin puto, quasi
Christ puluvit forsitan posjse lalenler aimutis affectu corripiat proditorem.
agere; ausus prœcipuum dilecliouis si- Cnitvs. Proprium autem nomen ponit;
gmun organum eflic;ere doli. quod magis dolentis erat et revocantis,
Cuiivs. {Onit. seii Conc. 1, de La- quam pvovocanti ad irani. Ambiî. Dicit
zaro.) Non antem discedcndum est a autem « Osculo tradis? hoc est, amo-
fratrum adinonitione, quauquaui nihil ris pignore vulnus iulligis, et pacis in.
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
nez le coup de la mort. Vous, mon serviteur, vous trahissez votre Sei-
gneur, vous, mon disciple, vous trahissez votre maître, vous que j'ai
choisi pour apôtre, vous trahissez le Dieu auteur de votre vocation.
S. Ghhys. Cependant il ne lui dit pas en termes exprès Vous
trahissez votre maître, votre Seigneur, votre bienfaiteur; mais
« Vous trahissez le Fils de l'homme, » c'est-à-dire, la mansuétude et
la douceur même, celui qui vous a témoigné tant de tendresse et de
bonté, que vous ne devriez jamais songer à le trahir, quand même il
ne serait pas votre Seigneur et votre maître.
S. Ambr. Le Sauveur donne ici à la fois une preuve éclatante de sa
puissance divine et une grande leçon de vertu. Il dévoile le crime de
son traître disciple, et il le supporte encore avec patience il lui montre
celui qu'il trahit, en dévoilant aux yeux de tous les secrets de ses
noirs desseins; il montre celui qu'il va livrer, en disant «Le Fils de
l'homme; » ear ce n'est pas la divinité, mais l'humanité dont les en-
nemis de Jésus vont se saisir. Et cependant ce qui rend plus odieuse
l'ingratitude du traître disciple, c'est d'avoir trahi celui qui, étant le
Fils de Dieu, a voulu devenir pour nous le Fils de l'homme, et Jésus
semble lui dire Ingrat, c'est pour toi que j'ai pris cette humanité
que tu trahis avec tant d'hypocrisie S. AuG. (de l'ace, des Evang.,
m, 5.) Lorsque le Seigneur fut trahi, les premières paroles qu'il pro-
nonça furent celles-ci rapportées par saint Luc « Vous trahissez le
Fils de l'homme par un baiser; » puis celle que lui prête saint Mat-
thieu « Monami, dans quel dessein êtes-vous venu? » Et enfin celles
que rapporte saint Jean « Qui cherchez-vous? » S. Ambr. Le Sau-
veur donne le baiser à Judas, non pour nous enseigner à dissimuler,
mais pour nous montrer qu'il ne repousse pas même ce traître, et
pour rendre sa trahison plus odieuse.
strumento mortem irrogas Servus do- prehenditur. Illud tamen plus confutat
minum, discipulus prodis magistrum, ingratmn, quod eum tradiderit, qui cum
electus auctorem. Chrys. Non autem esset Dei Filius, propter nos Filius ho-
dixit « Tradis niagistrurn tuum, Do- minis esse voluissel quasi dicat
minum tuum benefactorem tuum « Propter te suscepi, ingrate, quod tra-
sed, Filium hominis, hoc est, man- dis in hypocrisi. » Aog. [de Consens.
suettun et initem qui si non esset ma- Erang., lib. in, cap. 5.) lioc ergo Do-
gister et dominus, quia lamen tam sua- minus cum traderelur primo dixit, quod
viter erga te gessit, non esset a te pro- ait Lucas « Osculo Filium hominis tra-
dendus. dis?» Deinde quod Mattha'iis « Amice,
Ambe. Magna divinœ signiBcatio po- ad quid venisti? » Deiude id quod Joan-
testatis, magna disciplina virlutis. Et nes commémorât « Quem quœritis? »
consiliuin proditionis aperitur, et adhuc Amdk. Osculatus est autem eum Domi-
paticntia non negatur. Ostendit quem nus, non quo siniulare nos doceat, sed
proderet dirai occulta manifestat; osten- ut neque proditorem refugere videre-
dit quem traderet, dum dicit « Filium tur, et plus efficeret proditorem cui
hominis; » quia caro, non Divinitas com- amoris officia non negaret.
DE SAINT LUC, CHAP. XXII.
Theophyl. Zelantur autem discipuli, eussit principis servum. Au&. (de Con.
et gladios evaginant. Unde sequitur Evang., ubi sup.) Deinde Lucas dicit
« Videntes autem il qui circa ipsum « Respondens autem Jesus ait Sinite
erant, dixerunt Si percutimus in gla- usque hue. » Et hoc est quod Matthœus
dio, » ete. Sed qualiter habent gladios? commémorât « Couverte gladium tuum
Quia mactaverant agnum, et a mensa in locum suum. » Nec moveat quasi con-
discesserant. Alii autem discipuli quœ- trarium sit, quod Lucas hic dicit Domi-
runt an peroiterent; sed Petrus ubique num respondisse « Sinite usque bue; n
fervens pro Domino, persuasionem non quasi post islam percussionem ita dic-
expectat; imo statim percutit servum tum fuerit ut placuerit ei usque hue tac-
pontificis. Unde sequitur « Et percus- tum, sed amplins fieri noluerit; cum in
sit unus ex illis, » etc. Aug. (de Con. verbis, quae Mattbœus posuit, intelliga-
Evang., ut sup.) Qui percussit, secun- tur potius totum factum, quo usus est
dum Joaunoin Petrus erat; quoin autem gladio Petrus, Domino displicuisse. Hlud
percussit, ilalehus vocabatur. Ahbr. enini verum est, quod, cum iulerrogas-
Eruditus enim in lege Petrus promptus sent, dicenles « Domine, si percutimus
affectu, qui sciret Phinees repulatuni ad in gladio? » tune respondit « Sinite
justitiam quod sacrilegos peremisset, per- usque huc; » id est, non vos
moveat
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
quod futurum est; permittendi sunt hue AMBR. Sed cum Dominus vulnera
usque progredi hoc est, ut me appre- cruenta detersit mysteria divina subje-
bendant, et impleantur quœ de me cit ut servus principis mundi (non na-
scripta sunt non enim diceret Res- turœ conditione, sed culpic) auris vul-
pondens autem Jésus, » nisi ad interro- nus exciperet, qui non audisset verba
gationem eorum responderet, non facto sapienliœ. Aut si Petrus volens perciwsit
Petri. Sed inter moras verbnrum inter- aurem, docuit quod aurem in specie ha-
rogantium Dominum, et illius respon- bere non deberet qnam in raystorio non
dentis, Petrus aviditate defcnsionis per- haberet sed quare Petrus? Quia ipse
cnssit sed non potnérnnt simul dici ligandi et solvendi adeptus est potesta.
qnœ simul fieri potuerunt. Tune (sicut tem et ideo toilit gladio spirituali au-
dicit Lucas) sanavit emn qui pereussus rem interiorem maie iutelli^entts. Sed
oral,. Sequitur enim « Et entn tetigisset Dominas ipse refundit auditnm; de-
auriculam ejus, sanavit cum. » BEn. monstrans et ipsos si couvertantur, posse
Nunquam enim pietatis sum Dominus salvari, qui in passione Domini vulne-
obliviseitur illi justo mortem inferunt rati sunt; eo quod omne pecoatum fldei
iste persoquentiuin vulnera sanat. mysteriis ablitatur. Bed. Yel servus iste
DE SAINT LUC, CHAP. XXII.
populus est Judœorum, principibus sa- [in Cat. Grœeorum Patru-m.) Ubi non
cerdotum indebito mancipatus officio inculpât Dominus prsesides Judaeorum
qui passione Domini dexteram auricu- quod non sibi mature paraverant insi-
lam (id est, spiritualem legis inlelliçen- dias înortis sed arguit eos qui temere
tiam) perdidit: quse auris seilicet Petri opinabantur se eum invasisse ipso in-
gladio deciditur; non quod ille sensum vito ac si dicat « Tune non cepistis
intelligendi audientibus tollat, sed divino me, quia nolebam, sed nec nune posse-
ablatum judicio negligentibus pandat. tis, nisi me sponte vestris subjicerem
Verum eadem dextera auris in his qui manibus. » Unde sequitur « Sed heeo
in eodem populo crediderunt, divina di- est hora vestra, » id est, parvum tem-
gnatione pristino est restituta officio. pus concessum est vobis exercendœ in
Sequitur « Dixit autem Jésus ad eos me vestrœ sœvitiae, Patre votis meis fa-
Quasi ad latronem existis cum gladiis et vente. Dicit etiam quod hœc potestas est
fustibus, » etc. Cuhys. Accessoraut enim tenebris data (id est, diabolo et Judaeis)
nocte timentes multitudinis impetum insurgendi in Christum et hoc est quod
et ideo dicit « Quid vobis opus erat his subditur « Et potestas teuebrarurn.
armis in eum qui vobiscum est sem- BED. Quasi dicat « Ideo adversum me
per ? » Et hoc est quod sequitur « Cum in tenebris congregamini, quia. potestas
quotidie vobiscum fuerim, » etc. CYRIL. vestra ( qua sic contra lucem mundi ar-
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
ji. 54-62. – S'étant donc saisis de lui, ils l'amenèrent à la maison du grand-
prétre; et Pierre le suivait de loin. Après avoir allumé du feu au milieu de la
cour, ils s'assirent autour, et Pierre s'assit parmi eux. Une servante qui le vit
assis devant le feu, l'ayant considéré attentivement, dit Celui-ci était aussi
avec cet homme. Mais Pierre 'c nia, disant Femme, je ne le connais point.
Un peu après, un autre le voyant, lui dit Vous aussi, vous êtes de ces gens-
là. Pierre répondit Mon ami, je n'en suis point. Une heure environ s'était
écoulée, lorsqu'un autre vint lui dire avec assurance Certainement cet homme
était avec lui, car il est aussi de C7-alilée.Pierre répondit: Mon ami, je ne
sais ce que vous dites. Au même instant, comme il parlait encore, le coq
chanta. Et le Seigneur, se retournant, regarda Pierre, et Pierre se ressouvint
de la parole que le Seigneur lui avait dite « Avant que le coq chante, tu me
renieras trois fois. » Et Pierre étant sorti, pleura amèrement.
mamini) in tenebris est. » Quaritur au- ancilla guœdam sedentem ad lumen, et eum
tem quomodo Jesus principes sacerdo- fuisset intuila, dixit: Et hic curt illo erat.
At ille net/avit eum dicens Midier, non nom
tum, magistratus templi et seniores, qui illum. Et post pusillum alius videns eum,
ad se venerunt, alloqui dicatur cum dixit Et tude illis es. Petrus car» ait 0 ho.
apud alios evangelistas non per seipsos mOjnon snm. Et intervallo fado quasi kora
venisse, verum in atrio Caiphae expec- unius: alius quidam oflirmabat, duens Vere
tantes ministros misisse perhibeantur. et hic cwti ilîo erat vatn et Galiiieus est. Et
Sed huic contrarietati respondetur, quod ait Petrus 0 homo, nescio qail dicis. Et
coniinuoadhitc illo loquente, canteeit gallus.
illi, non per seipsos, sed per eos quos Et conversus Dominas respexit Petrum- Et
miserunt ad apprehendendum Christum
recordatns est Petrus verbi Vominisicut dixe-
in suée jussionis potestate venerunt.
rat, quia priusquam gallus canlel, ter me
Comprehendentes autem eum, duxeruntad do- negabis. Et egressusforas Petrus ftwit amare.
muniprincipissacerdotum;Petrus vero sc~
Ambb. Non intellexerunt iufelices mys-
quebatureuma longe.Acccnsoautem ignéin
illis, erat Pe- terium, nec venerati sunt tam clomen-
me.dioatrii, et circumsedentibus
trus in medio eorum quem mm vidisset tem pietatis affectum quod etiam hostes
DE SAINT LUC, CHAP. XXII.
clémence, qui ne peut souffrir que ses ennemis mêmes soient blessés
« S'étant donc saisis de lui, ils l'amenèrent, » etc. Lorsque nous
lisons qu'ils se saisirent de Jésus gardons-nous de l'entendre de sa
divinité, ou de croire que ce fut malgré lui et par suite de sa fai-
blesse ils ne s'emparent de lui et ne' le chargent de chaînes qu'en
tant qu'il est revêtu d'un corps véritable semblable au nôtre. Bède.
Le prince des prêtres était Caïphe qui était grand-prêtre pour cette
année. S. Attg. (de l'ace, des Evang.) Cependant Jésus fut con-
duit premièrement chez Anne beau-père de Caïphe, selon le récit
plus circonstancié de saint Jean, et non chez Caïphe, comme le ra-
conte saint Matthieu (1*). Saint Marc et saint Luc ne disent pas le nom
du grand-prêtre. S. Chrts. (hotn. 84 sur S. Matth.) Il fut conduit
dans la maison du grand-prêtre, pour que tout se fît de son consen-
tement et par son ordre car c'est là qu'ils s'étaient tous réunis pour
attendre Jésus. Pierre donne ici une preuve de son ardent amour, il a
vu tous les disciples prendre la fuite et ne les a point imités « Et
Pierre le suivait de loin. » S. AMBR.Remarquez cependant qu'il le
suivait de loin, parce qu'il allait bientôt le renier; car il n'eût pu se
rendre coupable de ce crime, s'il se fût tenu plus près de Jésus-Christ.
Toutefois il est digne d'éloges pour n'avoir point abandonné le Sau-
veur, malgré la crainte qu'il éprouvait; cette crainte était un senti-
ment naturel, mais son zèle était l'effet de son amour.- Bède. Pierre,
suivant de loin le Seigneur qui se dirige vers le lieu de ses souffrances,
est la figure de l'Eglise, qui suit, il est vrai, c'est-à-dire qui doit imiter
la passion du Sauveur, mais d'une manière bien différente; car l'Eglise
souffre pour elle-même, tandis que Jésus-Christ souffre pour l'Eglise.
touslesdeuxdansuneseuleet môme
(i*)Peutètrehabitaient-ils maison.
suos non passus est vulnerari dicitur cerent illuc enim omnes convenerant,
enim « Comprehendentes autem eum, Christum praestolantes. Magnus autem
duxerunt, » etc. Cum legimus teneri Je- fervor Petri oslenditur, qui non aufugit,
sum, caveamus ne putemus eum teneri cum alios fugientes vidisset sequitur
secundum Divinitatem, et invitum quasi enim n Petrus ver sequebatur a longe.»»
infiramui tenetur enim et ligatur se- Ambïi. Bene « a longe sequebatur, » jam
cundum corporis veritatem. BED. Prin- proxime negaturus neque enim uegare
ceps autem sacerdotum Caipbam signi- pdtuisset, si Christo proximus adhœsis-
fleat, qui secundum Joannem « erat set. Sed in hoc fit reverendus, quod
pontifex auni îllius. » AUG. (de Con. Dominum non reliquit, etiam cum ti-
Evang., ut sup.) Sed 'primo ad Annam meret metus, naturae est; cura, pie-
ductus est socerum Caipliœ (siout Joan- tatis. BED. Quod autem ad passionem
nes dicit) quam ad Caipham, ut Mat- euntem Dominum a longe sequitur Pe-
theeus dicit; Mareus autem et Lucas no- trus, significat Rcctesiam secuturain
men non dieunt pontificis. Chrys. [in quidem hoc est imitaturam passionem
Jtomil. 84, in Matth.) Ideo autem dici- Domini; sed longe differenter Eccle-
tur ad domum pontificis, ut de consensu sia enim pro se patitur, at ille pro Ec-
principis sacerdotum singula quœquc fa. clesia.
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
nullus est eorum qui auctoritate sua pos- es. » Aug. {de Con. Evang., lib. III,
sit formidinem incutere confitenti mu- cap.) Intelligitur autem quod in hac se-
lier te simplici voce interrogat; et forte cuuda negatione a duobus est compella-
nec proditura confessum; nec tamen mu. tus ab ancilla scilicet, quam comme-
lier, sed puella ostiaria, vile mancipium. morant Matthœus et Marcus; et ab alio,
AMBR.Sed ideo negavit Petrus, quia quem commemorat Lucas. Hoc ergo
promisit incaute non negat in monte, quod hic Lucas dicit « Et post pusit-
non in templo, non in sua domo, sed in lum, » jam egressus erat januam Petrus,
praetorio Judaeorum ibi negat, ubi Je- et prininm gallus ca-ntaverat, ut Marcus
sus ligatus est, ubi veritas non est. Ne- dicit; jamque redierat, ut (quemadmo-
gans autem dicit « Non novi illum » dum dicit Joannes) ad focuni stans ite-
temerarium quippe erat ut diceret quia rum nepraret. De qua negatione sequi-
noverat eum, quem mens humana non tur « Petrus vero ait O homo, non
potest comprehendere nemo enim no- sum, » etc. Ambk. Maluit enim se ne-
vit Filium, nisi Pater. (ifatlh., 11, vers. gare, quam Cbristum aut quia videba-
17.) Rursuni secunda vice negat Chri- tur negare Christi societatem, utique se
stum sequitur enim « Et post pusil- negavit. Biîda. In hac autem negatione
lumalius videns eum, dixit Et tu de illis Petri dicioms non solum ab eo negari
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
soutenant qu'il n'est pas le Christ, mais en niant qu'on soit chrétien,
lorsqu'on l'est en effet.
S. AMBR.La même question est répétée à Pierre une troisième fois
a Une heure environ s'était écoulée, lorsqu'on autre vint dire avec
assurance Certainement cet homme était avec lui. » S. Ava. (de
l'accord des Evang.) Saint Luc précise l'intervalle qui s'écoula entre
le deuxième et le troisième renoncement e Une heure environ s'était
écoulée » intervalle dont saint Matthieu et saint Marc ne parlent
qu'en ces termes généraux « Un peu après, » saint Jean n'en fait
point mention. De même saint Matthieu et saint Marc parlent au plu-
riel de ceux qui adressaient ces questions à Pierre tandis que saint
Lue et saint Jean ne font mention que d'un seul. Il est facile de ré-
soudre cette contradiction apparente en disant ou bien que saint
Matthieu et saint Marc ont suivi l'usage souvent adopté de mettre le
pluriel pour le singulier; ou bien qu'un seul surtout affirmait avoir
vu Pierre, et que tous les autres insistaient en s'appuyant sur son té-
moignage. D'un autre côté, saint Matthieu raconte qu'un de ceux qui
étaient présents dit à saint Pierre « Certainement vous êtes aussi de
ces gens-là; car votre langage même vous trahit, » et saint Jean
qu'un autre lui dit également a Est-ce que je ne vous ai pas vu dans
le jardin ? b tandis que selon saint Marc et saint Luc, ils s'entretenaient
de Pierre à peu près dans les mêmes termes. On peut adopter l'opi-
nion de ceux qui croient que d'après tous les Evangélistes Pierre fut
interpellé directement (car parler de lui devant lui-même n'était-ce
pas la même chose que lui parler à lui-même ) ou bien qu'on s'est
servi de ces deux manières de parler, et que les Evangélistes n'en ont
raconté qu'une seule des deux. Bède. On ajoute « Car il est
Christum qui dicit eum non esse Chri- usitata locutione usurpasse Malthseum
stum sed ab illo etiam qui cum sit, et Marcuoi aut quod unus maxime
negat se esse Christianum. tanquam qui eum viderat, afflrmabat,
Ami). Tertio qnoque interrogatur se- cœteri autem secuti ejus fidem, Petrum
quitur enim « Et intervallo facto quasi simul urgebant. Jam vero illud quod
horœ unius, alius quidam affirmabat di- Matthaîus ipsi Petro dictum asserit
cens Vere et hic cum illo erat. » Ane « Vere tu ex illis es, nam et loquela tua
( de Cons. Evang., ut sup. ) Quod Mat- manifestum te facit; » sicut et Joannes
lliœus et Marcus dicunt, « post pusil- eidem Petro dictum asseverat « Nonne
lum, quantum esset hoc temporis ma- te vidi in horto 1 Marcus autem et Lu-
nifestât hic Lucas dicendo': « Et inter- cas inter se illos de Petro locutos aut
vallo facto quasi horae unius;,» de hoc sententiam intelligimus tenuisse eos qui
autem intervallo tacet Joannes. Item compellatum dicunt Petrum (tantam
quod Mattlioeus et Marcus, non singulari, enim valet quod de illo coram illo dice-
sed plurali numero enuntiant eos qui batur, quantum si illi diceretur); aut
cum Petro agebanl (cum Lucas et Joan- utroque modo dictum, et alios hune,
nes unum dicant) facile est intelligere; alios illum modum commemorasse. Bed.
aut pluralem numerum pro singulari Subdit autem «Nam et Galileus eat; »
DE SAINT LUC, CHAP. XXII,
aussi Galiléen, » non pas sans doute que les Galiléens eussent une
langue différente de celle des habitants de Jérusalem (qui étaient aussi
des hébreux), mais parce que chaque province et chaque pays ayant
ses usages propres, ne pouvait éviter, en parlant, l'accent qui lui était
particulier.
« Pierre répondit Mon ami, je ne sais ce que vous dites. » –
S. AMBR.C'est-à-dire, je ne connais point vos discours sacrilèges.
Nous cherchons à excuserPierre (1*),mais lui-même ne s'excusa point,
c'est qu'en effet, ce n'est pas avec une réponse vague que l'on peut
confesser Jésus-Christ il faut une déclaration claire et formelle
aussi ne peut-on dire que Pierre ait eu dessein de répondre dans ce
sens, puisque bientôt le souvenir de son reniement lui fit verser des
larmes amères.
BÈDE.L'Ecriture sainte a coutume de caractériser le mérite des
faits par les différentes circonstances des temps; ainsi Pierre, qui
avait renié son divin Maître au milieu de la nuit, se repentit de
son péché au chant du coq « Et aussitôt, comme il parlait encore,
le coq chanta, » le souvenir de la vraie lumière lui fait expier le crime
qu'il a commis dans les ténèbres de l'oubli. S. AuG. (de l'accord
des Evang., m, 7.) Le chant du coq se fit entendre après le triple re-
niement de Pierre, comme saint Marc le dit expressément. Bède.
Dans le sens figuré ce coq représente les docteurs qui excitent les
âmes languissantes et engourdies, en leur adressant ces paroles de
l'Apôtre « Justes, tenez-vous dans la vigilance, et gardez-vous du
péché. » (f Cor., xv, 34.)
(1*)Il en est qui ont fait un crime à saint Ambroise, Estius en particulier, d'avoir cherché à di-
minuer la faute de saint Pierre reniant Jésus-Christ. Cependant, en lisant attentivement l'exposi-
tion tout entière que le saint docteur fait de ce passage, on ne voit rien absolument d'où l'on
puisse inférer qu'il regardait le reniement de l'apôtre comme un simple péché véniel. Il y a des
degrés dans les péchés mortels, et saint Ambroise a cru pouvoir, par honneur pour le chef des
apôtres, faire tout ce qu'il pouvait pour atténuer ici l'énormité de son crime.
non quod alia lingua Galilœi, atque alia BED.Solet autem sacra Seripturassepe
loquerentur Hierosolymitœ (qui utique meritum causarum per meritum desi-
fuerunt Hebrœi), sed quod unaquœque gnare temporum. Unde Petrus, qui mé-
provincia et regio suas hàbendo proprie- dia nocte peccavit, ad galli cantum poe-
tates, vernacolum loquendi sonum vi- nituit. Sequitur enim « Et coutiuuo
tare non possit. adhuc loquente illo, gallus canlavit »
Sequitur « Et ait Petrus 0 bumo quod in tenebris oblivionis erravit, verse
nescio quid dicis » Am^r. Hoc est, sa- lucis rememoralione correxit. Aug. (de
crilegia vestra nescio sed nos excusamus, Cons. Evang., ut sup.) Galli autem can-
ipse non excusavit: non enim satis est tum post trinam negalionem Petri in-
involuta responsio confitentis Jesniu, sed telligimus, sicut Marcus expressit. BED.
aperta confessio et ideo Petrus non Hune galtum mystice opinor aliquem
de industria respondisse sic inducitur; doctorum intelligenduui, qui jacentes et
quia postea recordatus est, et tamen somnolentos increpat, dicens « Evigi-
flevit. late, justi, et nolite peccare. »
EXPLICATION DE i/ÉVANGILE
Chrys. (homil. 82, in Joan.) Admi- atrio exterius inter eos qui se calefacie-
rare autem curarn vnagistri, quia cura bant, cum bœc agebantur in interiori-
vinctus esset, mulla utebalur provisione bus partibus domus. Qilapropter mihi
erga discipuluim quem nutu erigens, videtur illa respectio divinitus facta et
ad lacrymas provocavit. Sequitur eniin sicut dictnm est (Psal. 13): Respice et
« Et conversus Dominus respexit Pe~ exaudi me, » et {Psal. 6) « Convertere,
trum. » Aug. (de Con. Evang,, ni sitp.) Domine, et libera animant meam » ita
Quod quoniodo accipienduiu sit, dili. dictum arbitror « Conversus Dominus
gentius consideraudum est, dixit enim respexit Petrum. » Bed. Itespicere nam-
Matlliaius « Petrus enini sedebat foris que ejus misereri est; quia non solum
in atrio, » quod non diceret, nisi illa cum cum agitur pœuitentia verum etiam ut
Domino intus a#erentur. Similiter et in agalur, Dei misericordia necessaria est.
co quod dixit Marcus « Et cum esset Ambh. Denique quos Jesus respicit
Petrus iu atrio deorsuni, » oslendit, non pi oraii t delictum. Unde sequitur « Et
solum in interioribus, sed etiam iu supe- recordatus est Petrus verbi Domini sicut
rioribus gesta quaî dixerat. Quomodo dixerat quia priusquam gallus cantel,
erpto respexit Dominus Pclrum 1 Non ter me necabis. Et egressus foras flevit
facie corporali, cum Petrus fuerit in amare. » Quaro flevit? Quia erravit ut
DE SAINT LtJC, CHAP. XXII.
fut la cause de ses larmes ? la faute qu'il avait commise. Je lis bien
que Pierre a pleuré je ne vois point qu'il ait cherché à s'excuser (1*)
ses larmes effacent le crime qu'il avait honte d'avouer. 11avait renié
son divin Maître une première et une seconde fois, mais sans verser
de larmes, parce que le Seigneur ne l'avait pas encore regardé; il le
renie une troisième fois, Jésus le regarde, et il pleure amèrement. Si
donc vous voulez mériter votre pardon, vous aussi lavez vos fautes
dans vos larmes. S. CYR. Cependant Pierre n'osait pleurer publi-
quement, de peur que ses larmes ne le fissent découvrir, mais il sortit
dehors pour donner un libre cours à ses larmes. Or, il pleurait non
par crainte du châtiment qu'il avait mérité, mais parce qu'il avait
renié son Maître bien-aimé pensée plus accablante pour lui que tous
les supplices.
homo lacrymas ejus lego, satisfactio- tes et velavenait eum, et percutiebant fa-
nem non lego lavant lacryrnîe delictum, ciem ejus. Et interngaverunt eum, dicentes
Prophétisa quis est qui te percussif. El alia
quod voce pudor est confiteri. Negavit multa blaspliemantes, dicebanl ira eum. Et ut
primo et secundo, et non flevit, quia ad- faetus est dies, coiwenertmt seniores plebis,
huc non respexerat Dominus negavit et principes sacerdotum, et scrihœ; et duxe*
tertio, respexit eum Jesus, et amare fle- Tuntillwn in conciliumsuum, dicentes Si tu
vit et tu si veniam vis mereri, dilue es Christus, die nobis. -Et ait iilis Si vobis
lacrymis culpam tuam. Cybil. Non au- dixero, non credelis mifù; si autem et inler-
tem audebat Petrus palam flere, ne a rogavero, nanrespondebihs mihi, nequediinit-
sed foras telis. Ex hoc autem.eril Filius hoininissedens
lacrymis deprehonderetur a dextris virtutis Dei. Dixernnt autem onmrs
esieiiâ lacrymabatur. Flehal autem, non Tu et go es Filins Dei ? Qui ait Vos dicitis
propter pœnam, sed quia dilectuni ne- qnia ego sum. At illi dixerunt Quid adhuc
gaverat, quod uiolestius erat ci quolibet desideramus teslitnotàum? Ipsi enim audivi-
supplicio. mus de ore ejus.
Et viri qui leneboulillum, illudebantei, cωen- Aug. (de Con. Evang., lib. m, cap.66
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
tionem ne signifie nullement la confession telle que nous l'cntendons, pas plua que ce que nous
appelons satisfaction. Saint Ambroise nous donne lui-même le véritable sens de cette expression,
en ajoutant « Sed quod defendi non potest, ablui polest » c'est-à-dire que le mot satisfactionem,.
n'a ici d'autre signification que celle de défense ou d'excuse.
(1)Onne trouvepascepassageen termesexprèsdanssaintChrysostome,
bienquel'homélie
86sursaintMatthieu,
nousoffrebeaucoup
de penséesanalogues.
utjamsup.) De Petri tentatione, quœ bant ejus qui se populis prophetam vo-
inter Domini contunielias facta est, non luit liaberi. Sed tune qui eœsus est cola-
eodem ordine omues narrant nam illas phis JudiBorum coedilur etiam nunc
primo commémorât Matthœus et Mar- blasphemiis falsortiiii Cliriatianorum. Ve-
cus, deinde Petri tentationem Lucas laverunt autem eum, non ut eormn illa
vero explicavit prius tentationem Petri, scelora non videat, sed ut a seipsis fa-
deinde contninelias Domini dicens « Et ciem ejus absoondat. Hœrclici autem, et
viri qui teuebaut cum, illndebant, » etc. Judœi elmali oalholici eum reprobis acti-
Cdhys. Cœli et terra; Dominus Jésus bus exacerbantes quasi ei illudentes,
suslinet et patilur impioruui ridicula, dieunt: «Quisest quilepercussit? »Dum
formam nobispalienliaj prœbens. Theo- ab illo suas cogitalionei et opera tene-
piiyl. Nec non Dominns prophetarum brarum cognosci non astiinant.
ut pseudopropheta deluditur. Aug. (de Con Etang., ut sup.) Hase
Sequitur « Et velaverunt eum, » etc. autem intelligitur passas Dominus us-
Bed. Hoc quasi in conlumeliam facie- que mane iu domo principis sacerdo-
DE SAINT LUC, CHAP. XXII.
prêtres où il avait d'abord été conduit a Et dès qu'il fut jour, les
anciens du peuple, les princes des prêtres et les scribes s'assemblèrent,
et l'ayant fait amener devant eux ils lui dirent Si vous êtes le
Christ, dites-le nous. » Bèdb. Ils ne désirent point connaître la
vérité, mais ils attendent sa réponse pour le calomnier. Le Christ
dont ils espéraient la venue, devait être de la race de David, et ils lui
font cette question, pour lui faire un crime de s'être attribué la puis-
sance royale, s'il répondait affirmativement « Je suis le Christ. »
THÉOPHYL.Mais Jésus connaissait leurs dispositions intérieures et
il savait bien que n'ayant point voulu croire à ses œuvres ils se ren-
draient encore bien moins à ses discours a Et il leur répondit Si je
vous le dis, vousne me croirez pas. » – Bède. Souvent en effet, il leur
avait déclaré qu'il était le Christ; par exemple lorsqu'il leur disait:
« Mon Père et moi nous sommes un, » (Jean, x) et en d'autres termes
semblables « Et si je vous interroge vous ne me répondrez pas. »
C'est ainsi qu'il leur avait demandé comment ils pouvaient dire que
le Christ fût le Fils de David, puisque David inspiré l'appelait son
Seigneur (1). Or, ils n'avaient voulu ni croire à sa parole, ni répondre
à ses questions, et comme ils s'attachaient à calomnier le fils de David,
il leur fait entendre une vérité beaucoup plus importante « Désormais
le Fils de l'homme sera assis à la droite de la puissance de Dieu. »
Théophïl. Paroles dont voici le sens Le temps des discours et
des enseignements est passé pour vous désormais c'est le temps du
jugement, où vous me verrez, moi le Fils de l'homme assis à la droite
de la puissance de Dieu. S. Cru. Lorsque la sainte Ecriture nous
xx, 42,etc.
(t)VoyezMalth.,xxu,42;Marc,xn, 35,36;Tmc,
tum, quo prius adductus est. Unde se- Pater unum sumus >• et caetera talia
quitur « Et ut factus est dies, conve- « Si autem interrogavero, non respon-
nerunt seniores plebis et principes debitis mihi neque dimittetis. Inter-
sacerdotum, et scribïc, et duxeruut eum rogaverat enim eos quomodo dicerent
in concilimu suum dieentes Si tu es, » Christum Filium esse David, cum David
etc. BED.Non verilatem de»iderabant, in spiritu Domiuiim suum illum voca-
sed calumniam procparabant. Siquidem verit verum illi neque dicenti credere
Christum hominem tantummodo de neque interroganli respoudere volue-
stirpe David venturum speranles, lioc ab ruut quia autem semen David caluin-
eo quaerebant ut si diceret « Kço sum niari quœrebant, plus est quod audiunt.
Christus, calunmiarenlur quod sibiar- Sequitur « Kx hoc autem erit Filius
rogaret regiain potestatem. homiuis sedeus a dextris virtutis Dei. »
Theophyl.. ipse vero sciebat eorum THEOPHYL.Quasi dicat Nou est vobis
prsecordia, quod qui non crediderant de cœtero tempus seriiionutu et doctri-
operibus, multo miuus semionibus cre- ueb; sed deiuceps judicii tempus erit,
derent. Uude sequilur « Et ait illis Si cum videbiLis me Filium liominis se-
vobis dixero non credetis, » etc. Bed. dentem a dextris virtutis Dei. CYRIL.
Sœpa enim dixeratse Clirislnm esse; (in Thesauro lib. xn, c. 14.1 Gum au-
puta cum dicebat (Joan., 10) « Ego et tem de Ueo sessio dicitur atque thronus,
TOM. VI. 34
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE DE S. MJC, CHAP. XXII.
représente Dieu comme assis et qu'elle nous parle de son trône elle
veut exprimer qu'il est le Roi de l'univers, et qu'il a sur tous les
hommes une puissance souveraine. Nous ne pouvons admettre, en
effet, qu'il existe un tribunal où le Seigneur de toutes choses vienne
siéger, ni que la nature divine ait une droite ou une gauche, car il
n'appartient qu'aux corps d'avoir une forme, d'occuper une place, ou
d'être assis. Mais comment le Fils de l'homme pourra-t-il paraître
dans la même gloire et au même rang que son Père, s'il n'est pas son
Fils par nature, s'il n'a pas en lui l'essence même du Père ?
Théophtl. Cette déclaration solennelle aurait dû leur inspirer une
crainte salutaire, loin de là, elle ne fait que redoubler leur acharne-
ment « Alors ils dirent tous Vous êtes donc le Fils de Dieu ?»
Bèbe. Ils comprirent qu'il s'était déclaré le Fils de Dien en disant de
lui-même « Désormais le Fils de l'homme sera assis à la droite de la
puissance de Dieu. » S. AMBR.Notre-Seigneur aime mieux prouver
qu'il était roi plutôt que de le dire, afin de leur ôter tout motif de le
condamner, puisqu'ils étaient forcés d'avouer eux-mêmes ce dont ils
lui faisaient un crime « 11 répondit Vous le dites, je le suis. » –
S. CYR.A ces paroles, toute la troupe des pharisiens entre en fureur,
et l'accuse de blasphème « Et ils repartirent Qu'avons-nous besoin
d'autre témoignage ? nous l'avons entendu nous-mêmes de sa propre
bouche. » – Théophyl. Cette conduite des Juifs nous montre que les
esprits rebelles ne tirent aucun avantage des mystères qui leur sont
révélés, mais qu'ils n'en deviennent que plus coupables, aussi vaut-il
mieux les leur laisser ignorer.
regia et universis principans dignitas de- «Erit Filius hominis sedens a dextris
signatur. Non enim putamus tribunal virtutis Dei. » Ambr. Dominus autem
quoddam positum esse, cui credamus maluit se regem probare quam dicere
inniti Dominum omnium, sed nec om- ut condemnandi causam habere non pos-
nino dextrum vel sinistrum esse penes sint, qui quod objiciunt, hoc fatentur. Se-
divinam naturam proprium enim est quitur enim « Qui ait: Vos dicitis quia
corporum, figura, et locus, et sessio. ego sum. » CYRIL. {in Cat. Grxcorum
Qualiter autem paris bonoris, paris quo- Palrum.) Hoc autem dicente Christo,
que consessus Filius videbitur esse, si succeri3uit pbarisaeoram cohors, usur-
non est secundum naturam Filius, na- pans ignoaiinisB vocem. Unde sequitur
turalem in se proprielatem babens Pa- « At illi dixerunt Quid adhuc deside-
tris? Tueophyl. Hoc igitur audientes ramus testimonium, » etc. Tiieophïl.
timere debebant, sed illi post htec verba Ex quo patet, quod inobedientea nulla
magis insaniunt. Unde sequitur « Dixe- commoda ferunt, revelatis sibi secretio-
runt omnes, » etc. Beda. Quod seFilium ribus, sed majorem pœuam acquirunt
Dei dixerat, acceperunt in eo quod ait propter quod taliaoportet eis esse occulta.
CHAPITRE XXIII.
SOMMAIRE ANALYTIQUE.
f. 1-S. – Toute l'assemblée s'étant levée, ils menèrent Jésus à Pilate. Et ils
commencèrentà l'accuser en disant Nous avons trouvé cet hommeperver-
tissant notre nation, défendant de payer le tribut à César, et se donnant le
nom de Christ roi. Pilate l'interrogea donc en lui disant Etes-vous le roi
des Juifs? Jésus lui répondit: Vousle dites. Alors Pilate dit aux princes des
prétres et au peuple Je ne trouveaucune causede mort en cet homme. Mais
redoublant leurs instances, ils ajoutèrent Il soulève le peuple,répandant sa
doctrine dans toute la Judée, depuisla Galilée, où il a commencé,
jusqu'ici.
S. Atjg. (De l'ace, des Evang., m, 7.) Saint Luc ayant achevé le
récit du reniement de Pierre, résume tout ce que le Sauveur eut à
souffrir vers le matin, en rapportant quelques circonstances que les
autres évangélistes ont passées sous silence, et il poursuit son récit
en racontant les mêmes faits que les autres « Toute l'assemblée s'é-
tant levée, ils le menèrent à Pilate, » etc. BÈDE. C'est ainsi que
s'accomplit cette prophétie de Jésus sur sa mort « Il sera livré aux
Gentils, » c'est-à-dire, aux Romains, car Pilate était romain, et
c'était l'empereur romain qui l'avait nommé gouverneur de la Judée.
S. AuG. (De l'ace, des Evang., 111,8.) Saint Luc raconte ensuite
ce qui se passa chez Pilate « Et ils commencèrent à l'accuser en di-
sant Nous avons trouvé cet homme pervertissant notre nation, » etc.
Saint Matthieu et saint Marc n'ont point fait mention de cette circons-
tance, bien qu'ils disent qu'ils portaient contre le Sauveur diverses
accusations, tandis que saint Luc précise l'objet de ces fausses accu-
sations.
Théophtl. Evidemment, ces accusations sont contraires à la vérité.
Loin de défendre, le Sauveur a bien plutôt recommandé de payer le
Qualiter autem populum subvertebat ?'1 quasi dicat Tu pauper, humilis, nudus,
An ut regnum aggrederetur? Sed hoc cui nullus adjutor, accusaris de regni
incredibile cunctis; quia volente multi- ambitione ad quod opus est multis ad-
tudine tota eum in regem eligere, sciens jutoribus et sumptibus. BED. Eodem au-
fugit. BED. Duobus autem Domino ob- tem verbo praesidij quo et principibus
jectis (sci)icet quod tributa Cœsari dari sacerdotum respondet, ut propria sen-
prohibuerit, et se C'A~s<Mmreyem di- tentia eondemnetur. Seqmtur enim
ceret) potuit fieri, ut illud quod Domi- < At ille respondens ait Tu dicis. H
nus ait « Reddite quae sunt Csesaris THEOPHYL.Illi autem, cum nihil aliud
Ctesarij etiam Pilatum audisse conti- faveret eorum catumniae, recurrunt ad
gerit ideoque causam banc quasi aper- clamoru!u subsidia. Sequitur enitn « At
tum JudtBorum mendaoium parvipen- illi iuvalescebant, dicentes Commovit
dens, solum quod Desciebat, de regni populum, docensperuniveMam Judœam,
verho interronaudum putavit. Sequitur incipieus a GalitaBa usque hue. » Quasi
enim « Pilatus interrogavit eum di- dioant « Pervertit populum, nec in una
cens Tu es rex Judteorum ? a etc. parte tantum, sed a GaH)a'a incipit, et
THEOPHYL.Mihi videtur quod hoc a hucusque pervenit transieus per Ju-
Christo quBsierit; convitium sive syeo- dœam » puto autem eos !)on absque
phantiam objëcti criminis subsauhaudo causa meminisse GaH)e6a;, sed volentes
DESAINTLUC,CHAP.XSn.
veulent réveiller les craintes de Pilate, car les Galiléena étaient Mhis-
matiques et amateurs de nouveautés, tel que fut Judas le Galiléen, dont
il est parlé dans le livre des Actes (i). BÈDE.Mais en parlant de la
sorte, ils s'accusent eux-mêmes au lieu d'accuser Jésus, car ce n'est
point un crime, mais un acte et une preuve de vertu que d'avoir par
ses enseignements, fait sortir ce peuple de sa trop longue torpeur et
parcouru toute la terre promise, en y produisant de semblables effets.
S. ÂMBR. Devant ces accusations, Notre-Seigneur se tait, parce qu'il
n'a pas besoin de défense. Que ceux-là cherchent des défenseurs, qui
craignent à bon droit de perdre leur cause. Il ne confirme donc point
ces accusations par son silence, mais il les dédaigne comme indignes
d'être réfutées. Que craindrait-il d'ailleurs, lui qui ne désire point
échapper à la mort qu'on lui prépare? Lui, le Sauveur de tous, aban-
donne le soin de son propre salut pour ne s'occuper que du salut de
tous les hommes.
le Sauveur, sur les accusations portées contre lui, saisit avec empres-
sement l'occasion qui lui est offerte, d'échapper à la responsabilité du
jugement de Jésus « Pilate, entendant nommer la Galilée, demanda
si cet homme était Galiléen. » Il craint d'être obligé de prononcer
une sentence de mort contre un homme innocent à ses yeux, et qui
n'est accusé, il le sait, que par la noire envie de ses ennemis; il le
renvoie donc au tribunal d'Hérode, pour être absous ou condamné
par le tétrarque qui gouvernait son pays « Et dès qu'il sut qu'il était
de la juridiction d'Hérode, il le renvoya à ce prince qui se trouvait
lui-même à Jérusalem en ces jours-là, » THÉOPHTL.Il se conforme
en cela aux prescriptions de la loi romaine, d'après laquelle chacun
devait être jugé par son prince naturel.
S. GRÉG.(Jt~M'a~ x, 17.) Or, Hérode voulut's'assurer de la renom-
mée de Jésus-Christ, et il désirait lui voir opérer quelque prodige
«Hérode eut une grande joie de voir Jésus, » etc. –TnÉopHYL. Ce
n'est pas qu'il voulut tirer quelque utilité de la présence du Sauveur,
mais il avait la passion des nouveautés, et il s'attendait à voir un
homme extraordinaire dont il avait entendu vanter la sagesse et les
prodiges « Car il avait entendu raconter beaucoup de choses de lui,
et il espérait lui voir faire quelque miracle. » Il voulait aussi savoir
ce qu'il lui dirait, et dans ce dessein il l'interroge sur le ton de la dé-
rision et de la raillerie « Il lui fit donc beaucoup de questions. » Mais
Jésus, dont toute la conduite est dirigée par une raison souveraine, et
qui, au témoignage de David, règle tous ses discours avec prudence
et jugement (Ps. cxf, 5), crut plus utile pour Hérode de garder le si-
danssonpartifurentdispersés,&cause dela séditionqu'ilavaitexcitéecontreles Romains à
l'occasion
del'éditpromulguépourforcerlesJuifsdepayerdenouveaux impôts,etdontil préten-
daitquelesJuifsdevaients'affranchir.
seipsum magis nacta occasione cupit ab cum ejus miracula videre concupivit.
eo judicando Uberam reddere. Unde di- Sequitur enim « Herodes autem, viso
citur « Pilatus autem audiens Galita;am~ Jesu, gavisus est, » etc. THEOPHYL. Non
interrogavit si homo GalitiBus esset. » tanquam lucraturus quidquam aUtitatis
Et ne contra eum, quem insontem et ex ejus aspectu, sed patiens novorum
propter invidiam traditum cognoverat, cupidhiem; credebat videre quemdam
sententiam dare cogeretur, Herodi eum extraneum hominem, de qno audierat
misit audiendmn; ut ipse potius eum quod sapiens et mirificus esset. Uade se-
qui ejus patrice tetrarcha existebat, vel quitur « Ëo quod audierat multa de
absolveret, vel puniret. Sequitur enim eo, » etc. Volebat etiam audire ab eo
f<Et ut cognovit quod de Herodis po- quid diceret et ideo interrogat eum
testate esset, remisit eum ad Hero- quasi irrisorie se habens ad ipsum, et
d''m, » etc. TUEOPHYL.tn hoc sequitur ipsum subsannans. Sequitur enim a ln-
)egemRomanatN, qua* jubebatqnen)libet terrogabat autem illam multis sermoni-
a principe suc? juridictionis condem- bus.» Jésus autem qui ouncta ratione pe-
nari. renit, et qui (teste David) suos sermone.~
GREG. (X ~ot'a< cap. H.) Christi au- in judicio dispouit, pium esse judicavit
tem famam Herodes explorare voluit, in talibus habere silentium. Sermo enim
DE SAINT LUC, CHAP. XXHI.
prolatus, ei qui nihil proficit, condem- non erat fiat. Multa autem sunt quœ au-
nationis fit causa. Uude sequitur « Et dientie animum produiit maxime si au-
ipse nihil ei respondebat. » ÂMB&.Tacuit ditores nostri et semper laudant qtiod
et Bihil fecit, quia nec illius credulitas audiunt, et nunquam quod laudant se-
merebstur videre; et Dominus jactan- quuntur.
tiam declinabat. Et forte typice in He- ®.(X Af<M'c~.11t Mtp.) Inquisitus
rode omnes impii signi&cantur, qui si ergo Redemptor tacuit, expectatus mira-
)€{;' non crediderint et prophetis, mira- cula adbibere contempsit; seseque apud
biUa.Christi opéra in Evangelio videre se in oocuttis retinens, eos quos exte-
non possunt. GnEG. (XX![ J/ortt! c. i2.) riora qu~crere comperit, in~ratos foris
Hoc etiam audientes nos oportet addi- reliquit; magis eligens aperte a super-
scere ut quoties auditores nostri nostra bientibus despici, qnam a non credenti-
votunt quasi iaudando cognoscere, non bus vacua voce laudari. Unde sequitur
autem sua perversa mutare, otanino ta- « Stabant au~em principes sacerdotum
ceamus ne si ostentationis studio ver- constanter accusantes eum sprevit au-
bum Dei loquimur, et iUorum, quœ erat tem iltum Herodes, et illusit indutum
culpa, esse non desinat, et nostra quae veste alba, » etc. AMBR.Non otiosum
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
quod veste alba induitur ab Herode disjoncta, ut Christi peragat neeeai. Era-
immaculatae tribuens indicia passionis, bescamus ergo nos, si causa nostrœ sa-
quod Agnus Dei sine macula cum glo- lutis nec amicos in proprio fœdere con-
ria mundi peccata susciperet. servemus.
THEOPHYL.Tu tamen considera quod ÂMBH.tn typo etiam Herodis atque
per ea quae facit diabolus impeditur Pilati, qui amici ex inimicis per Jesum
congerit derisiones et opprobria in Chris- Christum facti sunt, et plebis IsraeHs et
tum, ex quibus dectaratur quod Domi- populi gentilis figura servatur, quod per
nus saditio~us non sit alioqui non de- Domini passionem utriusque sit futura
ridetur plebe reddita suspecta, et no?i- concordia; ita tamen ut prins populus
tatibus gaudente. Miasio autem Chr'~ti a nationum capiat Dei verbtim, et ad pp-
Pilato ad Herodem fit amicitia; commu- putum Judœoram fidei suœ devotionem
nia exordium, quasi Pilato non usur- trammiMat, ut illi quoque gloria majes-
pante sibi subditos ditioni Herodis. Unde tatis suœ corpus vestiant Christi, quod
subditur « Et facti sunt amici, » ctf. ante despexerant. BEDA.Vel hof, Hero-
Attende diabolum ubique conjungentem dis et Pilati fœdus significat, quod Gen-
DE SAINTMC, CHAP.XXtIt.
réconciliation d'Hérode et de Pilate signifie que les Gentils et les Juifs,
si différents d'origine, de religion et de sentiments, se réuniront et se
ligueront pour persécuter les chrétiens.
(t) a N'entendez-vous
pasles gravestémoignages
qu'onportecontrevous (3f<!«/<xxvn,
t3) Vous ne répondez
rien,voyezdecombiende chosesilsvousaccusent?(~hfc, xv,4.)
tiles et Judeei, genere, et religione, et Crucifxge crucifige eum THe autem tertio
mente dissidentes, in Christianis perse- dM'ttadillos Quid enim maK fecit iste ? Nul-
lam causam mortis invenio in <o corripiam
quendis consentiunt.
ergo ilium, e<<!<mt«at)!.At illi t)!:<«6at)<eo-
cibus oM~tt~ postulantes ut <'r!«.t/e<'e<«r;
Ft<a<M axffot, eouMoea~pftMCt'pttM! sacerdo- et invalescebant voceseorum. Et ft't<t~M ad-
tum, et magistratibus, et plebe, <!u:f< adtHM; judicavit ~ert petitionem eorum. Dimisit aM-
06<ttiM~t<mihi A'<mhominem, quasi averten- tem illis eum qui propter homicidium et sedi-
<e)Hp<)pt<hm!«ecce ego, coram vobisinterro- tionem missus fuerat in carcerem, quempete-
gqns, nullam causam invenio in homine isto, ta'<< Jesum vero tradidit BffMttiotteorum.
e~ his in quibus eum a<:CMfa<ii. Sed neque
Herodes nam remisi vos ad tHMm,et ecce Aoc. (de QtMM<.Ft'ot! lib. m, cap.
nihil dignum mnr<eae<Mm est ei. Emendatum 8.) Rediens Lucas ad ea qnœ apud prce-
ergo ilium dimittam. Necesse autem habebat sidem gerebantur (unde digresaus erat,
dttHt«<feeis per diem festum unnm. Exclama- ut narraret quod apud Herodem actum
vit aMfeMsimul universa turba dicens ï'oMe « Pilatus autem, convo-
est) ita dicit
hune, et a'mtMe nobis BaffaMam. Qui erat
catis principibus sacerdotum, etc. Hinc
prop~* ~eat<ton<*)H ~uam~am /ae<aM tMcivi-
laie e<homicidium,missus Meareerem. /i'ef«m intettigituas eum praetermisisse, quem-
autem MattM locutus est ad eos, No<e'M dimit- admodum a Domino queesierit, quid ac-
lere Jesum a<illi <t<ce!aMa~att(<MK<M cusatoribus responderet.
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
(1)C'estl'interprétation
donnéeparBèdequiajoutecependant
quecenomsignifieaussifilsdu
ma~fe.
consuetudine devictus, cui per talia gau- citur « Vos ex patre diabolo estis, »
debat placere. THEOpHYL.Romani euim vero Dei Filio patris sui 6Hum (id est,
Jadœis eoncesseraat seeundam leges et Antichristum) prielaturi esse produatur.
ritus proprios conversari. Mes autem pa- BED. Hœret Mtem Judœis usque hodic
tnus erat Judœis petere damnatos a prin- sua petitio quia enim data sibi optione,
cipe, sicut a Saule Jonatbam petiverunt. pro Jesu latronem, pro Salvatore inter-
(t Reg., 14, vers. 45.) Unde et de eorum fectorem elegerunt uterito salutem vi-
petitione nunc subditur « Exclamavit tamque perdtderunt, et latrocimis se ac
auLemsimul universa turba Tolte hune, seditionibus lutautum subjecerunt, ut et
et dimitte nobis Barrabbam, etc. AMBR. patriatu et regnum suum perduteruut.
Non immerilo bomieidE absolutionem THEOPHïL.Sic igitur gous oUm sa[n;ta
petunt, qui Oagitabant innocentis exi- furit ad caedeudum, Pilatus Gentilia c:B-
tium tales leges habet iniquitas, ut dem prohibât. Sequitur enim « iterum
quod oderit inuocentia, scelus diiigat antem Pilatus locutus osi ad eos, volens
in quo tamen nominis interpretatio spe- dimittere Jesum at illi sueciatnabant
ciem dat Sgura; Barrabbas enim patris diceutes Crucifige, » etc. BEDA.Pessimo
/<?! latine dieitur illi ergo quibus di- enim genere mortis occidere ianoeentettt
EXPLICATIONDE L'ÉVAN&IM
(hoc est, craciEgere) desiderant pen- verba Joannis testantur. Quia vero to-
dentes enim in iiguo crucinxi, clavis ad tam accMationem, quam advenus Do-
lignum pedibus manibusque confixis minum detulerunt, sollicita Pilati inter-
producta morte neeabantur, ne dolor ci- rogatione videbant e~acuatam, tandem
tius Rniretur verum a Domino electa ad solas se preces convertunt, pMtutan-
erat mors crucis, quam ( diabolo supe- tes ut cruciSgeret.ur, etc. THËOPHYLACT.
rato ) tanquam tropba:um m frontibus Tertio clamant contra Christum, ut per
ndeHuu] erat positurus. trinam liane vocem, suam esse occieto-
THEOPHïL.Tertio autem PHatos Cbris- nem Christi approbent, quam petendo
tum ab~olvit. Sequitur enim « Ille au- extorserunt. Sequitur enim <<Et Pila-
tem tertio dixit ad illos Quid enim tus adjudicavit fieri petitionem eorum
mati fecit? Corripiam ergo illuai et di- dimisit autem illis eum qui propier bo-
mittam. o BEC. Hanc correptionem qua micidium et seditionem missus fuerat in
populo satisfacere (ne usque ad crucifi- carcerem Jesum vero tradidit voluntati
gendum Salvatorem sœvirent) Pilatus eorum. » CHMS. Putabant enim hoc ae
qu~erebat, non solum obtulisse, sed etiam posse astruere quod Jésus deterior esset
deridendo et ÛageUmdo exhibuisse, Jatrone, et adeo nequam, ut neque pro
DE SAINT UJC, CHAP. XXIII.
nesetrouvepasdansla Gloseactuelle.
(t) Cepassage
pietate neque pro festi prserogativa de- convenienter agitur de ej"s crueiBxione,
beret liberari. Qum dicitur ccEt cum ducerent eum,
apprehenderunt Simonem quemdam Cy-
Et cum ducerent eum, apprehenderunt Simonem renensem venientem de villa; et impo-
quemdam Cyrenensem venientem de villa, et suerunt ei crucem portare post Jesum. a
imposuerunt illi crucem portare post Jesum. lib. nt, cap. 10.)
Ace. (de Cons. ~att~
Sequebalur n«<em t/~m mulla turba populi
et vnulierum, qua plangebant et ~s")fN- Joannes autem narrat quod Jesus bnju-
<a6fN<<«''eum. Conversus autem ad tMas a!m< labat sibi cruceu) unde inteHigtturquod
ye~xt f<<t<e BterMM~m, nolile flere super ipse sibi portabat crucem cum exiret in
me; sed super vos ipsas ~e, et super filios eum, qui dicitur Ca!oat't<p, locum. Si-
eM<o).' ~aM ecce MM!'e'!<dies <))quibus mon autem in itiuere angariatus est, coi
at'c<'n< ~ea<(Bsteriles et ventres qui non ge-
ubera ~M<tnon lactaverunt. Tune data est portauda crux usque ad locum.
nMerMnf,et THEOPHYL.Nullus enim aliorum aecep-
incipient dicere montttM! Cadite super )«M;
et coilibus Operite nos quia si in viridi tabat crucem bajulare, eo quod lignum
tt~))oA<M/'acmtt<,in <!r<aoquid /!e<?Bttee- detestabile putabatur; et ideo Simom
bantur autem et oht duo nequam cum eo, ut Cyreaœo quasi in quamdam jacturam
Mt~ceffntM' imposuerunt crucem portare, quam aUi
GLOss. Posita condemnatione Christi recusabant. Hic adimpletur illud tsaifB
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
(cap. 9) « Cujus principatus super )~u- Et bonus ordo nostti profectus est, ut
merum ejus. Prineipatus euim ChrisH priuaipsecrucissMBtrophtfumerige-
estcrux ejus; propter qaam, s~cundum ret, deinde martyribus traderet Et'igan-
Apoatotuni (ad f/ 32) enm exalta- dum.KoaJudtBHsestfjuicrucempor-
vit. Et sifuL in si{;aum dignitatis alu ta~sed &tienigeuaaLqMperegriaus, née
baltenm, alii mitram portant, sic et Do- prœced~ sed sequitur; juxta hoc scri-
)nit]us crurent. EL si iuquiras~ inventes ptmne8t(.V<?<16,t;t.Mc.,9):<fTot-
cou aliter in nobis resmu'o Jesum, niai lat crucem suam, et s<quatuT me. ))
per aaperi).aLcs quo fit n). deticiosi ini- BEO. Sunou auLem t)6c~eKS Cyrcne
muci smt. ChrisU cruci: /<rM interpréteur: ~ndcpcrounpo-
AMBR.Christus erp:o crucem bajutins, puii gentinui (tesignantur, qui qnonda;n
jaut LrophfBum sumu victor nttuht t'eregrini et !)06pites testutnentortU)) jJ
crux super itumo'oa iu)pouitur, quia nunc obedieudo t'ach sunt Dei hoTedes.
(sive Simon, sive ipse por~averit), et Chrt- De viUttnutctu Simon egredieas crucem
stus in homiue, et homo portavit in portât post Jesum, eom pagauia ritibus
Christo. Nec discordant evaugelistaruni derelictis ves)ia:ia dominiez passions
scuteuti~, quaado concordat mysteriutu. obedieuter ampiecUtur villa enim Greece
DE SAINT LUC, CHAP. XXIII.
Sauveur, car maison des champs se dit en grec TK~o<; (pages);, d'où
les païens ont tiré leur nom. THÉOPHYL.Ou encore Celui qui
se
porte la croix de Jésus-Christ revient des champs, c'est-à-dire
sépare du monde et de ses ceuvres~pourse diriger vers Jérusalem,
c'est-à-dire vers la liberté des cieux. Notre-Seigneur nous donne
encore ici une importante leçon, c'est que celui qui est à son exemple
le maître de ses frères, doit commencer aussi par porter sa croix et
crucifier sa propre chair par la crainte de Dieu, avant d'en charger
ceux qu'il instruit et qu'il dirige.
« Cependant Jésus était suivi d'une grande multitude de peuple, et
de femmes qui pleuraient et se lamentaient sur lui. » Une grande
multitude suit la croix de Jésus-Christ, mais avec des dispositions
bien différentes le peuple qui a demandé et obtenu qu'il fût cruciué,
veut rassasier ses yeux du spectacle de sa mort, tandis que les pieuses
femmes au contraire le suivent pour répandre des larmes sur lui. Si
l'Evangéliste remarque que les femmes seules le suivaient en pleurant,
ce n'est pas que dans cette multitude innombrable d'hommes, il ne s'en
trouvât aussi qui ne fussent profondément afuigés de sa passion, mais
parce que les femmes attirant moins l'attention, pouvaient donner
un cours plus libre à leurs sentiments. S. CYR. D'ailleurs, les
femmes sont naturellement portées aux larmes, et leur âme est plus
accessible à la compassion.
THÉOPHYL. Ces femmes sont aussi la figure de la grande multitude
des Juifs qui devait un jour suivre la croix et embrasser la foi. La
femme signifie aussi l'âme pécheresse qui, brisée par la contrition
verse les larmes du repentir, et marche à la suite de Jésus afûigé pour
notre salut. Les femmes pleuraient donc par compassion. Cependant
pagos vocatur, a qua pa~ani nomen tra- aspiceret) mulieres vero, u), moriturum
hunt. THEOPHïL.Vel tollit crucem Chri- plorarent. Non autem ideo solus mulie-
sttqutveDit.avin!i(Mtest,dimittit,huuc rumplaact.ussequHbatur, quia nou etiam
muadum et opéra ejus) iu Hierusalcm imiumerus virorum cœtus de ejus erat
(id est, in supernam tibertutem) tendens: passione mti'stissimus sed quia femi-
ex ea etiam non modicum sumitur do- neus quasi contemptibilior sexus )ibe-
cumenturn qui enim ad modum Christi rius poterat quod senserat, ostentare.
mstgister est, debet ipse prius toUere orn- CyntL. Amans etiam lacrymartim est
cett], et. timoré Dci propriam carnem semper sextM femineus, et mentem ha-
contigere; et sic subditis et ubediend- hens ftexibitem ad pietatem.
bus pam impouere. THKOPHYL. Per hoc etiam significaba-
Sequitura.utemChrkt.umetiam mul- tur quod muttitudo magna Judfeormu
titudo plebis et mutierutu nam subdi- esset posL crucem itura credens in Je-
tur:<fSe<.)ueb!)turaute)ninun)tm'ba.H o sum. Sed et meus inËrma quae signi9-
BUDA.ttuUft ~nidctu turba crueem Do- catur per feminam, si sumpta cordis
mini, sed non una eademquH meute so- contritione per pœnitetitiam Neatj sequi-
quebalur nam populus qui ejus mor- tur Jesmu propter nostram salutem af-
tem itupetruverat ut morieNt.cm lœtus flictum. Flebant igitur mulieres per com-
TODI. \I. 33
ttXf'CATÏON0)t ~'f!VANS!LB
il ne faut point pleurer sur celui qui marche volontairement an-de-
vant des souffrances, mais bien plutôt applaudir A son généreux
dessein; aussi Nôtre-Seigneur défend-t-il ces femmes de pleurer
«Jesus~se tournant ver!! cites, leur dit t'eues de Jérusalem, no
pleurez point sur moi. – HEM:. Ne pleurez pas sur moi dont la
prompte résurrection va bientôt briser les liens de la mort, <lontla
mort a triomphé de la mort et détruit l'auteur même de la mort.
Remarquez que le Sauveur les appelle « Filles de Jcrusak'm, a
parce qu'aux femmes qui l'avaient suivi de lit fialilee, s'étaient
jointes celles de la ville de Jérusalem qui s'étaient attachées a lui.
TnËopnyL.Il engage ces femmes qui pleurent sur lui, A porter leurs
regards sur les calamités qui les menacent, et il pleurer sur elles-
mêmes Mais pleurez sur vous meme'j. a – S. Cvn. H leur fait pres-
sentir que bientôt ies femmesseront privées de leurs enfants, car lorsque
la guerre viendra fondre sur la Judée, tous sans distinction en seront
victimes, grands et petits u Car voici que viendront des jours <*ùl'on
dira heureuses les stériles, &etc. TxËopnYL.C'est-A-dirc ces jours
où des mères dénaturées feront cuire leurs propres enfants et que leurs
entrailles recevront de nouveau te fruit midheun'nx qui eu était sorti.
–])ÈM!. 11prédit ici )e ~i'~o'ede Jérusalem par les Uomains, et le
temps de la captivité dont il avait dit précédemment <tMaihenr aux
femmes qui seront grosses ou qui nourriront! a Lorsqu'on est envahi
par un ennemi qui doit vous entraîner eu captivité il est naturel de
chercher dans les montagnes ou dans les lieux inaccessible, unrefuge
assuré. C'est le sens qu'on pcnt donner a ces paroles « Alors il com-
menceront à dire aux montagnes Tombez sur nous et aux collines
Couvrez-nous. » Josèphe nous raconte en effet, qu'aux approches de
33. Lorsqu'ils furent arrivés au lieu qui est appelé Calvaire, ils le
et lesvoleursaussi, l'un à sa droite, faM<M
cfuet/MrcM~ à sa gauche.
S. ÂTHAN. (1) Notre-Seigneur a livré son corps aux souffrances et
à la mort, là où le genre humain a perdu son intégrité première, afin
que l'incorruptibilité prit naissance là où la corruption avait comme
été semée, et c'est pour cette raison qu'il veut être crucifié sur le mont
du Calvaire « Et lorsqu'ils furent arrivés au lieu qui est appelé Cal-
vaire, ils le crucifièrent. ') Les docteurs des Juifs disent que c'est sur
cette montagne que se trouvait le tombeau d'Adam. BÈDE.Ou en-
core, il y avait hors des portes de la ville, des lieux affectés au sup-
plice des criminels, qui devaient avoir la tète tranchée, d'où leur
venait le nom de lieu du Calvaire (c'est-à-dire, des décapités), et le
Sauveur a voulu être crucifié comme un coupable au milieu des cou-
pables, pour le salut de tous les hommes, afin que la grâce surabondât
là où le péché avait abondé. (Rom., v, 20.)
S. CvR. Ce n'est point dans sa nature divine et en tant que Dieu,
mais dans sa nature humaine et en tant qu'homme, que le Fils unique
de Dieu a souffert ces tourments corporels, car tel est le langage qu'il
convient de tenir à l'égard de la personne du Fils de Dieu, c'est qu'il
n'a pas souffert comme Dieu, mais qu'il a souffert comme homme.
EnsËBE. (ÇA. des Pèr. gr.) Si au contraire, après avoir vécu sur
la terre au milieu des hommes, il eût disparu subitement sans passer
par la mort, on l'eùt regardé comme un fantôme. De même donc que
pour prouver qu'un vase quelconque est à l'épreuve du feu, et d'une
nature incombustible, on le jette dans les flammes pour l'en retirer
(1)Cettecitation danslaC/ta&M
n'estaccompagnée des.Mr&!grecsd'auecM mais
indication
elledoitêtreempruntée dusaintdocteur
audiscours ousur laeroM:.
surlapassion
&'<pos~Kcm venerunt m locum qui vocatur noxius inter noxios crucifigitur; ut ubi
Caicarftf, ibi cfMCt~erMnteum,et latrones abundavit peccatum, superabundet et
N!Mm a fiM~M,et allerum a sm!!<t-M. gratia.
ATBAN.()? Ca<. Gfa:con;m ~'a<<'MM.) CYML.Non autem ipse unigenitus Fi-
Ubi corruptum est genus humanum, ibi lius Dei in propria natura qua Dens est,
Christus proprium corpus exposuit ut passus est quœ sunt eorportS. sed magis
ubi semmata est corruptio, ibidem in- in natura terrena: decet enim utrmnque
corruptio oriatur propter quod in loco de uno et eodem Filio dici stdicet et
Catvuftœ crucingitur dicit enim « Ett non pati divine, et passum esse huma-
postquam venerunt in locum qui voca- nitus. EuSEB. (!? Cal. Cra-'co~t~ 7~a-
tur Culvariai, ibi crucifixerunt eum » <)'«?.) St autem aliter post coaveMatio-
quem locum doctores Jud.icorum aiant nem cum hominibus evaiiesceus subito
esse seputcrum Adœ. BEDA.Vel aliter evolaret fugiens mortem, ab jMmiaibos
foris portam loca erant iu quibus trun- compararetur phantasmati et quemad-
cabanhu' capita damuatorum et Calva- modum si quis incombustibile quoddam
rix (id est, t<ecoM<:<o)'MM) sumpseruut nobis vas et pra;vatens ignis naturfB
nomeu et sic pro omnium salute quasi vellet ostenderet, ftammee illud lraderet,
DE SAINT LUC, CHAP. XXHI.
et consequenter a flamma illud illeesum ratio est victima pro toto genere homi-
extraheret sic Dei Verbum volens os- Dum mactanda qua oblata tota potestas
tendere instrumentum quo usus est ad dœmonuni periit, et error quilibet est
humanam salutem, essepMBvatens morti, sedatus. Est et alia causa salutiferœ mor-
mortale morti exposuit, ad demonstran- tis, ut discipuli occulta fide eonspicerent
dam ejus naturam deinde post modi- resurrectionem post mortem, ad quam
cum a morte illud eripuit vi divina? vir- propriam spem erigere doeebantur ut
tutis. Et prima quidem causa mortis mort.em contemnentes, agonem contra
Christi hcec est secunda vero divinœ errores inirent alacriter.
po'.estatis ostensio, corpus Christi h)ha- CHUYS.Non,autem sui mortem (quam
bitantis cum enim antiquitus deifica- non habebat cum sit vital, sed hominum
renthomines eommunem exitum mortis venit consumpturus Salvator uude non
sortitos, quos /te~'o<'Met <<K;fM nomina- propria morte corpus deposuit, sed ab
bant docuit illnm solunt mortuum ve- hominibus illatam susUnuit. Sed etsi
rum Deum esse fatendum, quem bravia iegrotavisset corpus ejus, et in conspectu
~ictoriœ morte prostrata decorant. Tertia omnium solveretur, inconveniens erat
EXPUCATION M! L'ËVAN~tLE
hommes, on eût trouvé étrange que celui qui guérissait les infirmités
des autres, ne pût en garantir son propre corps. Si au contraire il eût
quitté secrètement son corps sans être atteint d'aucune maladie, et
l'eût fait voir ensuite de nouveau, on n'eût pas voulu croire aux
preuves de sa résurrection, car la résurrection doit nécessairement
être précédée de la mort. Pourquoi d'ailleurs prêcher publiquement
sa résurrection, après qu'il aurait tenu sa mort secrète? Si les cir-
constances de sa passion s'étaient passées dans l'ombre, que de calom-
nies l'incrédulité n'eût-elle pas inventées? Comment aurait-on pu savoir
la victoire de Jésus-Christ sur la mort, s'il ne l'avait soufferte au
grand jour, et s'il n'eût ainsi rendu publique sa défaite par l'incor-
ruptibilité de son corps? Mais, me direz-vous, il aurait dû au moins
trouver une mort glorieuse pour échapper aux ignominies de la croix.
S'il eût agi ainsi, il aurait excité les justes soupçons que sa puissance
ne s'étendait pas sur toute espèce de mort. De même donc qu'un
athlète qui terrasse l'adversaire que lui oppose son ennemi, fait res-
sortir la supériorité incontestable de sa force sur tous les autres; ainsi
celui qui est la vie de tous les hommes, a voulu souffrir la mort igno-
minieuse de la croix, que ses ennemis lui ont fait souffrir comme la plus
cruelle et la plus infâme, pour détruire complétement, par le triomphe
de sa résurrection l'empire universel de la mort. On ne lui coupe
point la tête comme à Jean-Baptiste, son corps n'est pas scié comme
celui d'ïsaïe, mais il veut que ce corps reste entier et indivisible jus-
que dans la mort, pour ne point donner un prétexte à ceux qui vou-
draient un jour mettre la division dans l'Eglise. Il voulait encore
porter la malédiction que nos péchés avaient attirée sur nous, en
subissant une mort qui était maudite, la mort de la croix, selon
cette' parole « Maudit de Dieu est l'homme qui est suspendu au
eum qui sanaret aliorum languores, ha- pectum se reddidisset, quasi non habens
bere proprium corpus affeotum languo. virtutem contra quamiibet mortem. Si-
ribus. Sed etsi absque aliquo morbo cut ergo pugil prosternens iUum quem
aeoTsum alicubi corpus deposuisset, ac hostis obtulerit, ostenditur excellentior
deinde rursus se offerret, non credere- omnibus; sic omuium vita ab Itostibus
ter ei de resurrectione disserenti opor- ii)atan) (quam putabant esse d~ram et
tet enim mortem resurreetionem prae- infamem) detestabilem mortem m cruce
cedere. Cur ergo resurrectionem palam suscepit, ut hac iuterempta dominium
quidem preidicaret, clanculo vero mo- mortis totaliter destruatur propter quod
reretur ?Nimirum si latenter haM eve- non caput ei amputatur ut Joauni, ne-
nissent, quot excogitafeut hommes m- que sectus est ut Isaias ut corpus inte'
credu)i(aUs catumnias? Quoicodo pateret grum et indivisibite morti servet, et non
Christi in mortem victoria, nisi corata fiat occasio volentibus Ecctesiam divi-
omnibus eam patiens per ~orrupt'o- dere. Voiehat etiam supportare quam
nem corporis prohasset extiii~tam? Sed i]. <c)mdi incurreramus tualedictio-
dices Decebat saltem gloriosom mor- 'dictam mortem (seilicet cru-
tem sibi excogitare, ut evitaret ignomi- '.t- \do: secundum illud «Ma-
niam crueis; sed etai hoc feoisset, sus- Ift~ homo qui pendet in liguo. » lu
DE 8AJNT LUC, CHAP. XSH.
bois. a (i) Il meurt aussi les bras étendus sur la croix, pour attirer
d'une main le peuple ancien, et de l'autre le peuple des Gentils, et
ne plus faire des deux qu'un seul peuple. Il meurt encore sur la croix
pour purifier l'air souillé par la présence des démons, et nous ouvrir
la vole qui conduit au ciel. THÉOMTL. C'est par le bois que la mort
était entrée dans le monde, c'est par le bois'qu'elle devait en être
chassée, et le Seigneur devait passer, sans en être victime par les
douleurs du bois de la croix pour expier la volupté produite par le
fruit de l'arbre du paradis.
S. GRÉG.DENyssE. (DMc. 1 sur la ?'~?<~ec~e7&MS-C')La
forme de la croix, dont les quatre extrémités partent d'un même centre,
signifie que la vertu et la puissance de celui qui y est attaché s'éten-
dent partout. S. Ans. (De la grdce de ~MC. du Nouv. ?~)
Cen'est pas sans raison que Jésus a choisi ce genre de mort; il a voulu
nous enseigner quelle est cette largeur, cette longueur; cette hauteur,
cette profondeur dont parle l'Apôtre. (.EpAes.~in, i 8.) La largeur est
dans la partie de la croix qui est en travers, elle désigne les bonnes
œuvres, parce que les mains y sont attachées; la longueur est dans
la partie du bois qui descend du haut jusqu'à terre, c'est là qu'elle
trouve son point d'appui, c'est-à-dire, sa fermeté et de sa persévé-
rance, qui sont le fruit de la patience; la hauteur est cette partie de
la croix qui part du centre et s'étend vers le haut, c'est-à-dire, vers
'la tête du crucifié, parce que la véritable espérance tend vers le ciel
enfin la partie du bois de la croix qui, enfoncée dans la terre, ne pa-
xxi,23.LaVulgate
(t) .CeM~f., porteseulementMauditdeDieuest l'homme
quiest sas-
penduanbois,»tandisqu'onlitdanslesSeptante«Tout
homme
quiestsuspendu,Tto~
xpsjMt-
jJtE~O;.
cruce etiam expansis manibus moritur, menti.) Non frustra etiam tale geuus
ut altera quidem manu veterem popu- mortis elegit, ut latitudinis, et longitu-
lum, altera eos qui sunt ex gentibus, dinis, et altitudinis, et profunditatis (de
trahat, utrosque sibi conjunsens. Mo- quibus Apostolus loquitur ) magister
riens etiam in cruce a dœmotiibus expiât existeret nam latitudo est in eo ligno
aerem, et ascensum nobis parat in cce- quod transversum desuper figitur hoc
lum. TBKOPHYL.Quia etiam per lignum ad boaa opera pertinet, quia ibi exten-
mors' intraverat, necesse erat ut per li- duntur manus; )ougHudo in eo quod ab
gnnmexterminaretnr, etutDominus per ipso ligne .usque ad terram conspicaum
ligni dolores invictus transiens, coufu- est; ibi euim quodammodo statur (id est,
taret delectatiouem provenieatem ex li- persistitur et perseveratur), quod lon-
gno. gaaimitaLi tribuitur altitudo est in ea
GREG.NYSSEN.(Oy-f~.1, de ~esM'rec<. ligni parte quœ ab illo quod transver-
C~W.!<.) Sed et figura crucis a medio sum figilur aursum versus relinquitur;
contautu in quatuor extrenia partita si- hoc est ad caput cfMCt/M quia bene
gnificat virtulem et providentiam ejus sperautium superna expectatio est
qui in ea pependit, ubique diffusam. jam vero iUud ex ligno quod Nxum
Ace. (de ~<!«a ~et't et t~<e~ re~~a' occultatur (unde totum iUud exsurgit)
EXPLICATIONDE L'ËVANûILE
profunditatem signat gratuitœ gratise. iœta et gloriosa, ut scias non puram ho-
CaRYS. Duos etiam latrones utrinque minem esse crucifixum. BED. Duo au-
crucifixerunt, ut eorum suspicionis Ca- tem latrones cum Christo cmciRxi si-
ret particeps. Unde sequitur « Et la- gnificant eos qui sub fide Christi vel ago-
trones, unum a dextris, alterum a sinis- nem martyrii vel conlinentiee arclioris
tris sed non ita evenit nam de illis instituta subeunt; sed qui hœe pro
nit dicitur hujus antem crux ubique iBterna gloria faciunt, dextri latronis,
honoratur reges diademata déponentes qui autem humause )audis intuitu, sinis-
assumunt crucem in purpuris, in diade- tri latronis aetus imitantur.
matibus, in armis in mensa sacrata ubi-
que terrarum crux emicat non talia Jesusautem dicebat Pater, <<)'n)t«< tHf) non
eHtm!CtMH< Bt))MeHMt
quid/'<K:t'MK<. Mro oee-
sunthUmana:viventibusenimiUisqui <MM)!<a
egerunt strenue, arrident propria gesta; f~'tMmiseruntsortes. Et si abatpopu-
lus e.cpe<:<<M; et t~r:'de<MM;eKmprincipes
his autem pereuntibns, pereunt sed in eMmeuf<K'e't<M.-
Christo totum contrarium nam ante cru- .A~MM~Ot/M~ sesaloum
/'aeM<,M'Mf est Christus Dei electus./HMde-
cem omnia mœsta, post crucem autem et acetum
6a')<<ttt<a')<)'cimt7t<M<M:<'e<~H<M,
DE SAINT LUC, CHAP. XXM.
Victus est autem Adam qui vestimenta Forsitan eaim plures eorum egebant
qua~sivit; vicit ille qui tegmuenta depo- vel forte magis ad opprobrium hoc faeie-
suit talis ascendit qu:i)es nos auctore bant, et ex quadam iascivia quid enim
Deo natura formavit. Talis in paradiso pretiosum inveniebant in vestibus ? BED.
primus homo habitaverat, talis in para- )u sorte autem videtur gratia Dei eotn-
disnm homo secundus itJravit. Pn)chre mendata esse quia cum sors mittitur,
autetD ascensurus crucem regalia vesti- non persou:B cujusquam vel ineritis, sed
menta deposuit ut scias quasi homi- occulto Dei judicio ceditur, Auc. (de
nem passum esse, non quasi Deum etsi Co)M. N!'o)t<)' )ib. ni~ cap. t!.) Hoc qui-
utrumquo Otriskis. ATHAK. (OM~. :? dem breviter dictum est a ttibus evan-
~'OA~tOMeMvel i)t C/MCfM ~oMtt~) setistis, Joannes autem distinctius hic
Qui etiam cnndas conditiones nostras cxplkat quem~dmoduui hocgestum sit.
causa'Dosti't sliscepit, induit vestimenta TnKOt'tn'L. Dek)deuteg ig)tr<r hue age-
nostra (signa mortificationia Adm), ut baut. Nam ubi priucipes subsanuabaut,
exuat illa; et horum vice iuduat uos vi- quid dicere oportet de vntgo ? Sequitur
tam et incorruptionem. enim « La stabat populus tqut sciiicet
Sequitur « Dividentes vero vesti- petierat eum crucifigi), expeetans (seili-
menta ejus, miseront sortes. )) THEOFH.cet finem), et deridebant eum principes
DE SAINT LUC, CHAP. XXIII.
que le peuple. a S. Auc. (de race. des Evang., m~ 3.) Sous le nom
de princes, en général, sans ajouter des prêtres, l'Evangéliste com-
prend tous les premiers de la nation, soitles scribes, soit les anciens.-
BËDE. Ils sont forcés de reconnaître malgré eux que Jésus a sauvé les
autres « Il a sauvé les autres, disent ils, qu'il se sauve lui-même,
s'il est le Christ, l'élu de Dieu. » S. ÂTHAN.Le Seigneur Jésus, qui
est le Sauveur véritable, voulait être reconnu en cette qualité, non en
se sauvant lui-même, mais en délivrant ses créatures. Un médecin ne
fait point connaître son talent médical en se guérissant lui-même,
mais en appliquant sa science aux maladies des autres ainsi Notre-
Seigneur qui était aussi notre Sauveur, n'avait pas besoin d'être sauvé,
il voulait être reconnu pour Sauveur, non pas en descendant de la
croix mais en mourant sur la croix; car en mourant sur la croix, il
a sauvé bien plus efficacement les hommes, qu'il n'aurait pu le faire
en descendant de la croix.
CHAINEDESPÈRES CRECS.Le démon se voyant forcé dans tous ses
retranchements, ne savait plus que faire, et en désespoir de cause, il
fait présenter du vinaigre à boire au Sauveur « Les soldats aussi
s'approchaient et l'insultaient, lui présentant du vinaigre, » Le démon
ignorait qu'il agissait ici contre lui-même. En effet, il offrait au Sau-
veur l'amertume de la colère, produite par les prévarications de la loi
(qui pesaient sur tous les hommes); Jésus prenait pour lui toute cette
amertume pour nous donner à boire, en échange de ce vinaigre, le
vin préparé par la sagesse divine. (P~ou., ix. –TnÉorRYL. Les sol-
dats présentèrent ce vinaigre à Jésus-Christ comme à un roi a Et
ils lui disaient Si tu es le roi des Jui&, sauve-toi. ))– BÈDE.Remar-
cum eis. » Ane. (de Co~. Evang., lutem mors Salvatoris affert hominibns,
lib. Jtt, cap. 3.) Quia p?':Me~M dixit, quamdescensus de cruce.
nec addidit ~ace~o~tm, omnes primates Gn~:c. Videns autem diabolus nullum
generali uomine couiplexus est ut ibi esse sibi defensaonlum, titubabat, et
possent intelligi scribEBet seniores. MEC. quasi a)iudnonvalens,tent.av]tut)erius
Qui etiam uolentes conEtenturquod atios propinari Salvatori acetum ad biben-
salvos fecit. Sequitur enim « Uicentes dum. Sequitur enim « IDudebant au-
Alios salvos fecit, soipsums~lvumfaKiilt, tcm ei et milites accedentes, et acetum
si hic est Christus Dei eleetus. H ATHAX. offerentes ittt n <;uod contra seipsuin
(ubi M<) Dominus a.utem vere Salva- facere diabolus ignorabat nam amari-
tor non salvando seipsum, sed creatu- tudinem irfB ex prœYantatioue legis
ram ]iberando, volebat cognosci Salva- factiirn (qua cuuctos detiuebat) Satvatori
tor neque enim medicus quia sibi mc- praebebat, qua'D ille sumeua cousume-
detur, mcdieus esse coguoscitur, nisi bat ut vice acett vinum det nobM in
erga tanauidos artem probet sic Domi- potum, quod sapientia iiiisciiit. THEOPH.
nus (Sa)Yatût' existens) non habebat Obtuterunt, autem milites Christo acc-
opus salute; neque descendendo de tum quasi re~i subministrantes sequi*
cruce volebat cognosci Salvator, sed lurenim:«Dicentos:SituEsrexJu-
moriendo multo namque majorem sa- dœorutN, salvum te fac. » BED. Et uo-
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
quez que les Juifs font du nom du Christ, que lesEcritures leur avaient
appris, l'objet de leurs blasphèmes et de leurs dérisions, tandis que les
soldats, qui ne connaissaient pas les Ecritures, n'insultent pas le
Christ, l'élu de Dieu, mais le roi des Juifs.
Christi super caput ejus scriptam, cum Pilato post multa tormenta confessus est
lego (Joan., 1) Et Deus erat Ver- scetera quia aliud est homo ceusor,
bum 0 Mput enim Christi Deus. (t ad quem latent intima; et aliud Deus, qui
Cor<M<tl.) mentes penetrat et ibi quidem post
CYB;L.Alter autem latrouum eadem confessionem pœna subsequitur, hic au-
cum Judscis eructabat. Sequitur enim tem coufessio fit ad salutem sed et
« Unus Mtem de his qui peudeb:mt la- Christum pronulitiat innocentem, cum
tronibus, b)a~phema.bat eMH, diceus Si subdit « Hic vem nihil mali fecit
tu es Chritu~, sa)vmn fac temetipsum et quasi dicat Novam vide injuriam, ho-
nos B alter vero refriBnubat voces uestatem damuari eum scelere. Nos vi-
ipsius soqaitur enim « Respondens ventes oecidimus, hic mortnos suscita~it:
alter increpabat eum, dicens Neque tu nos alicua sumus furat), hic et sua ja-
times Deum, quia in cadem damnationo bot tribuere. Beatus igitur latro asiantes
es. Sed et pr~prium reatum confcMus docobat, talia disserens quibus alterum
est, subdens « Kt nos quidem juste increpabat. Sed ut vidit estinctos audi
nam digna factis Mcipimua. a CHRYS.Hic tus astanHum, redit consequenter ad
fangiturvicejudiciscondemnat))s;et eum qui novit praicordia. Sequitur
incipit de veritate censere qui coram enim « Et dicebat ad Jesum Domine,
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
huit quam rogatur ille rogabat ut verbo et sola fide in paradisum introivit,
memor sui esset; de Domino autem se- ne quis post errores iutroitum despera-
quitur « Et dixit iUi Jesus Amen dico ret. Attende cfleritatem a cruce in
tibi, hodie mecum eris in paradiso. cœlos, a comdemuatione in paradisum;
Vita est énim esse cum Christo; et uM ut noveris, uon ad betievotantiam illius,
Chriatua~ibi regnum. THF.OPHYLACT. Et sed ad clementiinn Dominum totum fe-
quemadmodum quisque rex victoriosus cisse. Si autem jam facta est bouorum
rediens ex triumpho optima preedarum retributio, nunquid supervacua erit re-
fert secum, sic et Dominus prœdatus surractio; si enim introduxit latronern
portionem diaboticarum pra'darum (sci- in paradisum, corpus autem ejtis cor-
licet latronem) ducit secum in paradi- ruptmn remausit foris, tiquet non esse
sum. reaurrectiouem corporu)n hfec dicunt
CHRYS.Erat ergo videre Salvatorem illi. Sed caro qua* fuit labornm parti-
in medio latronum, trutina justifiai tru- ceps, nunquid privabitur praerniis? Audi
tinantem fidem et iaMelitatem. Ëxpuiit Pautum dicentem (<!(/Cor., i5) « Opor-
diabolus de paradiso Adam; Christus tet uorruptibite. hoc incorruptiouem in-
latronem intulit in paradisum ante to- duere. » Sed si Dominus poUicitu~ est
tum (Mbetn et ante aposto)o9 nudo regnum coelorum, introduxit autem la-
EXPUCATMN DE L'ËVAJfGtM
(t*) Cette explication quoique absolument admissible, n'est guèro probable et nous préférons ta
suivattta,c'ost'&-diMquûMititM&tthiBU,toutcns&ch&ntbiûn qu'un des deux larrons seulemont
avait insulté Jésus, se sort de la forme plurielle pour mieux rendre cette pensée générale, que le
Sauveur reçut dos opprobres et des injures de tous ceux qui étaient là. On trouve dans les ecrt-
vains profanea de semblables m:micn:s de partcr.
brata est lux in meridie secundum Amos tune prœsentes, iuopmabitttpr soli In-
(cap. 8, vers. 9); unde dicitur « Erat nam incidentem videbamus (non enim
autem fere hora sexta, » etc. Quod erat erat conveniens conjunctionis hujus tem-
manifestum indicium quod forent pas- pus ) et rursus ipsam a nona hora usque
sarae caliginem erticifigentium animaB. ad vesperam, ad solis diametrum super-
Ans. (de Con. Evang., lib. lu, cap. i7.) naturaliter restitutam. Eclipsim etiam
Hoc autem quod de tenebris dictum est, illam ex Oriente vidimus incepfsse, et
etiam ~Ui duo Mattheeus et Marcus con- usque ad solarem terminum. pervenissc;
testantur addit autem Lucas unde faotae postea ve~o rétro cessisse, ac rur<us n~x
sunt tenebra, cum subdit « Et obscu-' ex eodem defectum et t'estttntionem )u-
ratus est sol. » Ane. ()!t lib. de ('<<)<< minis extitisse, sed ex adverao diamet.ri
cap. i5.) Quam solis obscurationem non faetam esse talia sunt ejus tempM'i~
canonico cursu siderum accidisse satis facta supernaturalia, et soli Christo qui
ostendit, quod tune erat pascha JudaM- est omnium causa, po-6sibiliafactu. Gnxc.
rum, quod plena luna solemniter agi- Hoc igitur prodiginm factum est, ut pa-
tur regularis autem solis defectio non teret quod qui mortem susceperat, ff)]-
mst in Hne lunae contingit. DION. ( ad bernator esset totius o.Matur!f. ANBR.
P«~ccf;'M~) Apnd HeMop~im enim Sol etiam occidit snct'itegis. ut fune~ti
DE SAINT UJC, CË[AP. XXtH.
que ab iniquitatis vinculo solverentur sœis (JtfaMA., xn, vers. 4); « in paradi-
et pax fieret in cœlo, quam pax terrena sum Dei, » ut dixit latroni; in manus
sequeretur. CYRii..Haec autem vox edo- paternas, » ut nunc dicitur. Sed recte
cet quod animœ sanctorum non deinceps considerantibus, hoc nec quaestione di-
in inferno clauduntur (ut prias), sed gnum videtur. Nam qui ubique est, per.
apud Deum sunt, hujus rei facto Christo divmMn potentiam in quo):bet loco ad.
principio. ATHA.(de /<tCC)'Mc<:<'Me~ <'e! est. AMBR.Commendatur ergo Patri spi-
Mo<«ra ltumana s<Mce~f<!coM<)'<:~t'M- ritus sed cum sit in superioribus, M[u-
MOt.) Commendat enim Patri per se minat et inferna, ut universa rediman-
universos mortales iù se vivificatos. Nam tur. Christus enim omnia, et itt Christo
sumus membra ejus, secundum iUad omnia. GREG.Nvss. (M&<sup.) Alia so-
ApostoU ad Gatataa « Omnes unum es- tutio est quod tempore passants neu'
tis m Christo. ') tram partem humauitatis semet unita
GBEG.NïSSE. (0?'C<. 1, de ~C.ttTeC<.) Divinitas dimisit, sed animam de cor-
Uecet autem qua'rere qualiter in eodem pore sponte disjunxit, se tamen in utro-
tempore Uorninus tripartitar seipsum que permauentem ostendit. Nam per
« tn viscera terraB, ut dixera) phari- corpus in quo mortem anscepit, conf')-
DE SAINT t,UCj CHAP. XX!H.
tavit mortis potentiam per animam quia non invitas amisit quod euim
vero latroni paravit introitum paradisi. emittitur, voluntarium est; quod amit-
Dieit autem tsaias (cap. 49) de superna titur~necessarium.
Hierusalem, qnas a paradiso non est Videns autem centurio
aMa « Super manM meas depinxi m(B- quod factum fuerat,
nia tua unde palam est quod existens glorificavit~emn, <<:ce)M
Vere hichomojus-
tuserat. Et omnisturba eorumqui simulade-
in paradiso manus Patris inhabitat. DA- rant ad spectaculumistud, et videbanty)'tB
MAS.(~ homil. de Sabbato sancto post ~etont, percutientespectora sua T'eo~etan-
Me<<(M.) Vel (expressiua toquendo) in tur. Stabant autem omnesnoti ejus a longe,
sepulcro erat secundum corpus; in in- et mulieres~!«e Mfx<!EetMterant a Cc<t<o'<
ferno secundum aniniam, et m paradiso Affcvidentes.
cum latrone sed sicut Deus, in throno AuG. (IV de ï')'tM<< cap. 13.) Cun<
crat cum Pâtre et Spiritu saiictc. post ittam vocem continuo tradidit spi-
THEOPHYL.Ctamans vero atta voce ritum, hoc maxime qui aderant, suttt
expirat, quia incrat ci potestas ponendi mirati longa enim morte cruciabautHf
anituatn suam, et eam rcsuMcndi. Uude ligno suspecsi unde dicitur « Videns
sequitur « Et haco diceus expiravit. )' autem centurio quod factum fuerat, glu-
AMBR.Quasi di';at Tradidit spirituu) ç rificavit Deum diceus Vcrc hic homo
.ZXHUCATtON DE t/)ÈVANGILN
des Evang., U[, 30.) Il n'y a point de contradiction entre saint Mat-
thieu, qui attribue l'étonnement du centurion au tremblement de terre
qui eut alors lieu, et saint Lue, d'après lequel le centurion fut saisi
d'étonnement de voir Jésus expirer aptes avoir poussé ce grand cri,
et montrer ainsi quelle puissance il avait en mourant. D'ailleurs saint
Matthieu, en attribuant l'étonnement du centurion au tremblement
de terre et à tout ce qui se passait, démontre la vérité du récit de
saint Luc, qui donne pour cause de cet étonnement la mort même du
Sauveur. Saint Luc, de son côté, en s'exprimant de la sorte « Lecen-
turion voyant ce qui était arrivé, B comprend dans cette manière géné-
rale de parler, tous les prodiges qui eurent lieu alors, et les renferme
dans un seul prodige dont les autres faisaient partie et dont ils
étaient comme des circonstances détaillées. Ou pourrait peut-être
trouver une divergence ence que, d'après un autre évangéliste, le
centurion dit « Celui-ci est vraiment le Fils de Dieu, » tandis que
d'après saint Luc, il se contente de dire a Cet homme était vraiment
juste, » Mais on peut admettre que le centurion a confessé ces deux
vérités, et que chacun des évangélistes n'en a rapporté qu'une seule,
ou que saint Luc a exprimé dans quel sens le centurion avait confessé
que Jésus était le Fils de Dieu. En effet, le centurion n'a peut-être pas
voulu dire qu'il était le Fils unique et consubstantiel du Père, mais il
l'a proclamé Fils de Dieu, parce qu'il croyait à son innocence, et dans
le même sens qu'un grand nombre de justes ont été appelés fils de
Dieu (i). D'après le récit de saint Matthieu encore, ceux qui étaient
avec le centurion partagèrent sa crainte, circonstance dont .saint Luc
n'a rien dit; mais où est la contradiction, lorsque l'un raconte ce que
(t)Voyezla Genèse, v);versets
chapitre ï et 4, uùlespieuxdescendants
deSethsontappelés
lesenfantsdeDieu.
rium cum alius dicit quod alius tacet; cujus vitam diiexerunt, injuste occisum
etMatthsus dixit: uTitouerunt valde. dotebM) sive fjuod cnjus mortem i=p
Lucas autem non dixit « TitB'ut, sed, impet)'assc)npmincrut)~hm)cinmor~
glorificavit Deum » quis non ioteUi~at amplius glorificatum trenicbaut. Notim-
eum timendo Deum ~toriQcMse? dum autem quod Gentiles Deum t)men
TuEOPHYL.Nunc autem videtur cfTH- tes, apertae confessions voce glorificaat
etum sortiri quod Dominus dixerat Judaei perentientcs solum pectora, si-
« Cum exattfttus fuoroj omnia ad me lentes dommu redeutit.
traham. <) Exaltatus namque in cruce AMBN.0 duriora saxis peetora Jnd{eo-
attraxit latronem et' centurionem, sed rnm Judex arguit, credit miuigter, pro-
et quosdam Juda'orum, de quibus se- ditor scelus &u)im morte condemnat.
quitur « Et omuis turba eoruu) qui si- eietucnta fu~iuut, terra c''aeuUtur, mo
mul adorant ad spectaculum istud, et numct)<a reserantur Jadaicrum tamen
videbant, percntiehant pectora, etc. immobUis durits tnanct orbe <'nn''uMn.
!{Kn. Quod pcrcuticbant. pectora quasi BED. Unde merito per centurion)'!))
t'nsnitfnti.-r et iuctns indicium, p~te~t Me~ Kcdesio.! desi~natu)'. '~)m !)<'i F)-
'topUcttfr i)dc))i:!i sive qo'id ftu') ))U)])t!)~<'))t.c<y!)ns'"g!tco)i)i)'n!n.).!)Hi')'
DE L'ÈVANOLE
EXPUCAHON
oflicia cm'iiB admiutstret, qui etiam CM- aut.cm movetj cur ille qui propter timu-
«a«.! a procurando munera. civile solet rem occattus crat disdputus, ausus sit
appeUari. Maguse ergo Joseph di~nitatis petere corpus ejus, quod nullus eo)''an
apud secutum, sed majoris apud Denm qui eum palam scquebantur, audcret.
meriti fuisse (audatur unde sequitur Sequitur enim « Hic accessit ad Pi)a-
Vir bonus et justns ab Arimathœa, ci- tum, et pcUit corpus Jesu. B Sed iotet-
vitate Judaca*, e etc. ArimaU)a;a ips-i est tigendum est.istum nducta diguitat's )'o<;
Hamatha, civitas Hetcaun; et Samm'tis. fecissO)quu pricdit.us potcrat. f.MuitiantM
(' 7<<y.,).) in),)-a)'cad Pit.tt.um. In cxtrcmo aute)n
Auu. (<<eCoMi..A't.'n)~ h)j. u), c.'2S.) illo ofticio fnucris cxhibetido tuhnts vi-
Dicit auten) Joamtes qnod erat discipH- dcttu'<;urass<! de Judu'is: qmunvis so)e-
iu< Jcsu undo et tnc bnbdttnr « Qui ret in Domina a'tdiend'i f't'ruu) itTimi''i-
cxpcctah't) c) ip~c rp~num !)<'i. MMérite !)!? dcvititrp.
KXPHCATL&X DE L'ÈVAXGtHL
()')SaintAlhanase
~eutcombattreicil'usagedes Egyphens paslesmorta,
qui n'ensevetissaient
et il apporterappui l'exemple
duSanveurquivoulu quesoncorpsfùtinhumé.
que nou~avonsdonnéede ce mot,chapitrexxvnde saintMatthteUj
(2)Voyezl'expttea.tioti
verset62.
BED. Sic ipitur par ju~titiam merito- exciso. a B);D. SciUcct de petra, ne si ex
fum sepeUendo corpori domiuico aptus, muUia t.tpiditm- .'rdincahun es~ft, po.~t
<hguus fuit por noMUta.tem potcntM' se- resurrectionem suffossia tumuli funda-
eutm'is Hluti impetrare. Uude sequitur mentis, aNatus furto diceretur. In novo
'< Et deposHum invotvit in siudone. Ex etiam pouitur moaumeato nam scqui-
eimplici seputtur.t i)omh)i, ambitio divi- tur « 1)~quo nondum fjnisquam posi-
tum condemn!it.ur, <~n nec iu t,un)utis tn~ facrat; H ne post resurrcct'ocem
([uidatu possint. uM'erc <)ivitHs. <Bt<;rig coj'pori]'us remaneNtibus, sur-
ATHA.(ht <'t~a ~(i~o'Mt SK&/H)fM.) rexi~e atins suspicaretur. Quia vero
Kuormitcr ctintt) aatut), qui coudihat sf:\ta die homo i.M:h)s est, t'ccte Dûmi-
''orpora nu)t')normn. el u.). non ~<'p(;- nus i-exU) dit; crnoifixus humanft: t'epft-
huut. etiam si s.tt'eta. suit qmj <'nim r.'tU~ni~inipl~vit ar''annm. tjfidc seffui'
S!)ucti))s ant iMftj'M D~tuhu t'ot'pore?'? <.ur c Ht erat die? parnsce~'es. a q'tdd
Q~tod tatuen in )«~)nm)~n)o ~(t~thuu~st. ~))'(t~a)'<!f;ointprpr~tat.ur qM Non'inf
f)f)t<c die t<'rti.t )')')u'n'\)t i-q~ut.ur smtam ~'riatu appfitaban) qma ça dif
'ho Kt pi~fut f'nu) !n !))')numentn 'ju;r in ''K)'hatnn)forpn)))~cMarM.pr:f'-
DE SAINT LUC, CHAF. XXHt.
parabant quia vero septimo die rcqnie- tam adhuc hnbebant scd quasi pum
vit conditor ab opere suo, s~bhnto Do- hommi firomata c). unaucuta pa.raban)
tninns in sepulcro requievit. Unde se- more Judiporum; qui taUa. exhiMmn).
quitur « Et sa~bbatum iUnccscebat. » defunctis. Unde sequitur « Et rt'ver-
Supra autem legimus quia « <=tahant tentes paravernut unsuent:~ » etc. f!Et'.
nmnes noti ejus a ton~e, c~ mulieres Sep)<ito enim Domino quandiu bcebat
quae sccutm erant eum. )) llis ergo notis operari (id c~t~usquc ad solis ocMsurn)
.)esu post dcpositum ejus cad<).ver ad un~nentM p)'.T'pM'andis erant occupata*.
sua rcmca.ntibus~ solto mulieres quac M- Mandutum }m)cni crat. ut sahbMti ~iten-
etitts amabitnt, funus ~ubsecnta', quo ti')t)) (id est. quies a vespt'ra u~que ad
)oco poneretor inspicere cup~bant. Se- ve~poram) servarctur saquitur et)i)u
quitur enim « Subsccuta: anten) mu- MEt snbh:itf quidem situernat SGCH~'))M)
tieres qnœ cum ipsn vénérant de Gali- )))aadatum.
tfBa, viderunt monumootum, et quom- AMBR. Mystice aut.cm justus Christi
admodum poait.nm erat corpus ej~s; » corpus Mpftit. Tuba est coim Christ;
ut sùilicet ci tempore cnnaruo montts seputturaj qu~ tr~mt~in -iniquit~temq')~
possent sua' dnvntiotns otTorr~. non habeat. Mffitf) autfoi Matthieu~
ÏHEnpnt! '<fqu)' huttf't) tidcn~ dcb)- ))m)~' r/fw fh\it stt-.fip~nd~' t'nin)
S
EXruCATMN DE L'ËVANCtLE
(f) Ce sens npuré est déjà assez difficileà comprendre dans saint Amhroise, bien qu'il y soit
présente avec beaucoup plus de développements. Mais saint Thomas a tellement abrège l'expli-
cation mystique de saint Ambroise, prenant comme au hasard une phrase au commencement et
une autre à la fin, qu'elle est devenue presque inintelligible. Nous avons cherché à y répandre un
peu de clarté en y rétablissant quelques parties du texte original.
divitemnescivit Hdei paupertatem, jus- Solus eNim tmnuto inctuditur, quia tUoM
tus corpus Ctn'isti operit sindone vesti Christ) etsi sit communis secuudum na-
et tu Domini corpus gloria sua ut et turam corporis, speciatis est secundnm
ipse sis justus et si mortuum credis virtutem. Bene autem Christus in mo-
operi tanten Divinitatig su:c plenitudiuc: uumeuto conditur justi, ut justitifc ha-
sed et vestitur Kcctcsia innoecntiae iîra- bitatione requiescat: monumcatutn euim
tia. BEn. )))e ctiant in sidooe tnuuda iu- hoc in duritiœ ;wU)is petra jmtus cx-
volvit Jesum, qui pnra mente eu')) sus- cidit pEiMi.rattit)verbo ut pra'tt:nder);t
ceperit. AMM. Nec otiose alius Hv.i))gf- ni )Mtiom))us virtus Christ), cui putcht'r-
lista WOMMWCM~tM MO~tM dixit, afin;! rime adtuutus est. tapis. Quiconque in se
M)OMKMCK<MW ~MP~~ Cteni))) tt))))))k)S ))euohmua\crit.Ch)'Mtm)), diUgenter <;U!i-
his paratu)' qui snh t'c sunt )))0)'(,M todiitt, <!<'<'un) pcrdttt, nevcpf'rfidimait
victor mortis tumutum suuu) uot) ha))Et in~t'essus.
1'):p pnim f'))uti)))t)i<))io tutnn~o p) ben '1 )t); Qu~)') autetn U~)uim~ sc<t<t di~
DE SAINT LUC, CUAP. XXH[.
(t)Car,commeleremarque iciThéophylacte,
Abraham est plusdignedefoi(jnOrigene;et
nouspouvons delasainteEcriture
ajouterquel'autorité quiapprouve cesparoles(Tibraham
est
tiam judicii eia nullo modo ex aliqua cula, a non de superbis et immisericor-
compassione miserentur. THEOPHYLACT. dibus scriptum est sed de bis qui sibi
Hinc elicias argumentum contra Orige- eos amicos de operibus misericordise fe-
nis sequaces, qui dicunt quod cum ter- cerunt;'quos justi non velut propria po-
minus sit imponendus suppliciis, erit testate quasi gratificando recipiunt, sed
tempus qno aggregabuntur pecMtores permissione divina.
justis et Deo. Anc. (de Qt<c°~t.jE'MMg.~
lib. H, qu. 38.) Ostenditur enim per in- Et ail Rogo ergo te, pater, ut Mt!)<M eum ~M
dcmMXt patris mei; habeo sit'm ~M&t~M/'f<t-
commutabilitatem divinz sententio nul-
tres; Mftestelur illis, ne et t)M~M'M')«a ~MtC
lum auxilium mieencordiee posse prm- locum <o!'K:eK<or'<s).Et ait illi A6faAam.- ~o-
beri peccatoribns a justis, etiam si velint 6e~< J~Dyse?t et prophetas, nMdt~f ?0~, A<
prœbere quo admonet, ut in hac vita t'He o'mit.'JVM, pater ~~a/<)t;M~ tt~MM
homines subveniant quibus possunt; ne PT mor/MM ierit ad eas, pœ)ït<en<tcnt agent.
si postea etiam optime recepti fuerint, Ait aM<emtHt; Si Moysen et pftpAe<M non
eis quod diligunt, opitulari non valeant. audiunt, neque St quis M' mortuis
0'ede)~. !r<Hf)'CMf~,
tUud enim quod scriptum est « Ut et
ipsi reoipimt vos in œtema taberna- 8KE&. (~OM«. 40, ut M<p.) PostqUMM
DE SAINT LUC, CHAP. XVÎ.
ardenti diviti de se spes tollitur, ejus &BEG.(in Aom. 40, ut sup.) Reprobo-
animus ad propinquos quos reliquerat, rum autem mentem pœna sua quando-
incurrit. Unde dicitur a Et ait Rogo que inutiliter erudit ad charitatem ut
te, pater, ut mittas eum in domum pa- jam tune etiam suos specialiter diligant,
tris mei. » Auc. (<~ Q«œ~<.Evang., ubi qui hic dum peccata ditigetentj nec se
~Mp)'0!.)Lazarum petit mitti, quia sensit amabant unde sequitur « Habeo enim
se indignum qui testimonium perhibeat quinque fratres; ut testetur illis, ne et ipsi
veritati et quia non impetraverat pau- veniaut in hune locum tormentorum. »
lulum refrigerari, multo minus credit AMBH.Serins autem dives iste magis-
se relaxari posse ab inferis ad priedica ter esse incipit cum jam nec diseeudi
tionem veritatis. CHMS. (:? ~o))t< de tempus habeat nec docendi. GREG.(in
Divite.) Vide autem perversitatem nec AoM. 40 M<sup.) Qua in re notandum
in ipsis pœnis continet veritatem si est ardenti diviti quanta supplicia cumu-
pater est Abraham, quomodo dicis lantur ad pœnam namque suam ei co-
« Mitte eum in domum patris mei? a gnitio servatur, et memorm: cognovit
Non es oblitus patris tui'! non es obli- enim Lazarum, quem despexit; et fra-
tus quia ille te perdidit? trum suorum meminit, quos reliquit
EXPUCATtON DE L'ÉVANGtLE
cette réponse pleine de vérité « S'ils n'écoutent point Moïse et les pro-
phètes, quelqu'un des morts ressusciterait, qu'ils ne croiraient point; s
parce qu'en effet, ceux qui méprisent les paroles de la loi, pratique-
ront d'autant plus difficilement les préceptes du Rédempteur, qui est
ressuscité des morts, qu'ils sont beaucoup plus sublimes.
S. CHMS. (afMC.4~M~ Lazare.) Les Juifs sont une preuve que celui
qui n'est point docile aux enseignements de l'Ecriture, n'écouterait
pas davantage un mort ressuscité à la vie, eux qui ont voulu tuer
Lazare après sa résurrection et persécuté les Apôtres, bien qu'ils aient
vu plusieurs morts ressuscités à l'heure du crucifiement (1). Mais pour
vous convaincre encore davantage que l'autorité des Ecritures et des
prophètes est d'un plus grand poids que le témoignage d'un mort
ressuscité (2*), remarquez qu'un mort quel qu'il soit est un serviteur,
tandis que tout ce qu'enseignent les Ecritures, c'est Dieu même qui
l'enseigne. Ainsi donc qu'un mort ressuscite, qu'un ange descende du
ciel, les Ecritures sont beaucoup plus dignes de foi, car c'est le Sei-
gneur des anges, le maître des vivants et des morts qui en est l'au-
teur. D'ailleurs, si Dieu avait jugé que la résurection des morts
pourrait être utile aux vivants, il n'eût pas omis ce moyen de salut,
lui qui se propose en tout notre utilité. Mais supposons de fréquentes
résurrections de morts, on n'y ferait bientôt plus attention; le démon
se servirait de ce moyen pour introduire des doctrines perverses en
cherchant à imiter ce miracle par ses suppôts. Il ne pourrait sans doute
ressusciter réellement les morts, mais il ferait illusion aux yeux des
/!OM~. 40 ut sup.) Sed mox diviti sen- mortuus servus est. Qnaecimqaevero di-
tentia veraci respondetur. Sequitur enim cunt Scripturœ, dicit Domiuus, unde
« Ait autem illi Si Moysen et prophe etsi resurgat mort<.ius,etsicoe)itusdea-
tas non audiunt, neque si quis ex mor- cenderit angelus, ommbus magis sunt
tuis resurrexerit, credent ei » quia qui digum fide Scripturœ nam angetorum
verbalegis despiciunt, Redemptorispree- Dominus, Yivornm et mortuorum Do-
cepta qui ex mortuis resurrexit, quanto minus simul eas instituit. Si autem sci-
stibtilicra sunt, tanto hic dif&ciliusim- ret Iioc Deus quod moftut résurgentes
plebunt. prodessentviventibus, non hoc omisissetj
CHRYS. ( CoKC.4, de foso'o. ) Quod qui pro utilUate nostra singula qufBque
autem verum sit quod qui non auscultat tractât sed etsi crebro reaurgerentmor-
Scripturie, nec mortuis redivivis auscul- tui, hoc iterum tempore contemneretur
tat ostenderunt JudsBi,qui nunc quidem sed et diabolus facile introduceret per-
volebant occidere Lazarum, nunc vero versa dogmata; id quoque per organa
invadebant apostolos, eum tamen a mor- sua Bngens; non quidem suscitans vera
tuis nonnulli resurrexerint hora crucis. defunctos, sed quibusdam fa))aciis spec-
Sed et illud considera, quod quisque tantium frustrans intuitum, vel inge-
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
(t)Leprophèteparleicià Dieuaunomdupeuple
juif,et imploresousecours
contrelesenne-
misdontil estmenacé.
nians, id est, instruens quosdam moï- rum non cum ~beeoagerentur in vivis,
tem simuture. sed eis mortuis, potuit Lazaro indieante
AUS. (de Cura pro MOf~t!~/M&eM(/<!)co~noscere, ne falsum sit quod ait Pro-
cap. 14.) Diceret autem aliquis Si nulla pheta (Isai., 63) « Abraham nescivit
est mortuis cura de vivis, quomodo di- nos. Posstmt et ah angelis, qui rebus
vesroga.vit Abraham utmitteretLazarum quse aguntur Me prœsto sunt, audire
ad quinque fratres suos?Sed nunquid atiquid mortui possunt etam aliqua
quia hoc dives ille dixit, ideo quid fra- quœ aecessarium est eos nosse~non 80-
tres agerent, vel quid pa.terentur in illo lum preeterita; verumetiam futura, Spi-
tempore sciait ? !ta illi cura fuit de vi- ritu Dei revelante, cognoscere.
vis, quamvis quid agerent omnino !ies- Au&. (de Qtfu't. j!?o<!M~)ib. )r, qu.
ciret sicut nobie. est cura de mortuis, 38.) Per aMegofiamautem hœt sic accipi
quamvis quid agant omnino nesciamns. possunt,' ut in divite iuteUigttntur su-
Sed rursus occurrit qutestio~ quomodo perbiJudœorum ignorantes Deijustitiam,
hic Abraham esse sciebat Moysen et et s)Mtu volentes constituere. (7!oMt.~
prophetas id est, libros eoram, ubi 10.) « Purpura et byssus ?(tignitas re-
etiam noverat divitem illum m deliciis, gni est; « et auferetur, inquit (~<t«/i.,
Lazarum vero in doloribus vixisse ? Ve~ ~2i), a vobis regnum Dei. Epulatio splen-
DE SAINT LUC, CHAP. XVf.
(1)Outrecepassage
quesaintAugustin
applique il en estun
enbonnepart aux.prédicateur~
autreoùle prophète
tsfuecompare
lesprédicateurs à deschiensmuetsquinepeuvent
indignes
aboyer.(LVt,10.)
dida" jactantia legis est, in qua gloria- quia gentilem quemque ad cognitionem
bantur plus ad pompam elationis abu- legis admittere superbus ille populus
tentes ea, quam ad neccssiLatem salutis despiciebat; et quia ei verba defluebant
ntentes. Afe~f/tCMautem nomine La de scientia, quasi micse cadebant de
zmt<~ qui interpréteur c<<?w<t«signi- mensa. AUG. (de QM<M<. ~<tt!y. ubi
ficat indigcntem veluti gentilem ali- ~tt~ra.) Ca~te~ autem qui ulcera paupe-
quem aut pubUcanum; qui tanto magis ris lingebant, peqnissimi homines sunt,
adjuvatur, quanto minus de suarun) co- amantes peccata qui lata lingua etiam
pia facultatum prassamit. GnEG.(t)t /<om. laudare non cessant opem main, quae
40 Mt ïMp.) Lazarus igiLurulceribus ple- iu se alius gemensetcoDBtensdetestatnr.
nus gentilem populum figuraliter expri- GM&. (!?t Aom. 48 ut .Ktp)Yf.)Nonnun-
mit qui dum ad Denm couversus pec- quam etiam soleNt in sacro eloquio per
cata sua confiteri non erubuit, buic canes prsedicatores intelligi, secuudum
vulnus in cute fuit quid enim est pec- illud (Psalm. 67) « Lingua canum tuo-
catorum confessio, nisi quaedam vulne- rum ex inimicis ab ipso canum et-
rum ruptio ?Sed Lazarus vulneratus enim lingua vulnus dum lingit, curât;
<' cupiebatsaturari de micis quœ cadebant quia doctores sancti dum in confeasione
de mensa divitis, et nemo iUi dabat » peccati nostri nos instruunt, quasi vul-
DE I/ÉVAN&tM
EXPMC&TMN
blessures de notre âme. Le riche a été enseveli dans les enfers, Lazare,
au contraire, a été porta par les anges dans le sein d'Abrauam, c'est-
à-dire, dans ce séjour mystérieux de repos, dont la vérité a dit.:
a Beaucoup viendront de l'Orient et de l'Occident, et auront place
avec Abraham, Isaac et Jacob dans le royaume des deux, tandis que
les enfants du royaume seront jetés dans les ténèbres extérieures. »
C'est de loin que le riche lève les yeux pour voir Lazare, parce que
c'est du fond de l'abîme où ils souffrent les peines dues à leurs pé-
chés, que les infidèles aperçoivent au-dessus d'eux, jouissant d'un
repos ineffable, les fidèles dont après le jugement dernier, ils ne pour-
ront plus contempler le bonheur. C'est de loin qu'ils les aperçoivent,
parce qu'ils ne peuvent y atteindre par leurs mérites. C'est surtout
dans sa langue que le riche endure de plus vives souffrances, parce
que ce peuple infidèle avait toujours à la bouche les paroles de la loi
qu'il dédaignait de mettre en pratique. Il sera donc plus cruellement
tourmenté dans sa langue qui manifestait à tous qu'il savait parfaite-
ment ce qu'il refusait de pratiquer. Abraham l'appelle son fils, bien
qu'il ne le délivre pas de ses tourments, parce que les ancêtres de ce
peuple infidèle n'ont aucune compassion pour arracher au supplice
ceux qu'ils reconnaissent bien comme étant leurs enfants, mais qui
ont en si grand nombre abandonné les exemples de leur foi.
S. Att&.(Quest. évang., 11,39.) Les cinq frères que le riche dit avoir
dans la maison de son père, figurent les Juifs qui sont au nombre de
cinq, parce qu'ils étaient soumis à la loi qui a été donnée par
Moïse (i), et renfermée dans les cinq livres qu'il a écrits. -S. CHBïs.
(i)C'estcequesaintJeanditexpressément
danssonEvangile de
(t,i7) cequipeuts'entendre
cettemanière,
ouqueDieua donnéauxJuifs]atoiparMoïse,
ouqueMoïse l'adonnée
et promul-
nus mentis per linguam tMgunt. Dives quia infidelis populus verba legis in ore
autem sepultus est in inferno; in sinum tenuit, quas opere servare contempsit.
vero AbMb:BLazarus ab angetts ddctns )bi ergo amplius ardebit, ubi se amplius
est, id est, in secrctam requiem, de qua ostendit scire quod facere noluit. Abra-
veritas dicit (AfoM.,8) « Multi venient ham autem ~H!OMeam vocat, quem ta-
ab Oriente et Occidente, et recatubent men a tormento non liberat; qnoniam
cum Abraham, Isaac, et Jacob in regno hujus infidelis populi patres, quia mut-
ceetoram) BULautem regm ejicientur in tos a sua Sde deviasse considerant, eos
tenebras exteriores. » De longinquo au- nulla compassione a tormento eriplunt,
tem ad videndum Lazarum oculos dives quos tamen per cam6m filios recognos-
levat, qnta dum per damna.tionissua*sup- cunt.
plicia in8de!esin imo sunt,.<)de)esquos- AuG.(ad <?:;?.!<.jE'M!M~Ubjf,qn. 39.)
que ante diem extreau judicii super Quinque autem fratres quos habere dicit
se in requie attendunt, quoram post in domo patris sui, JudaMs significat,
gaudia oont.empiari nullateiius possunt. qui appellati sunt ~Mt~te, quia sub
Longe vero est quod conspiciunt, quia. lege detinebantur qua: per Moysen data
illuc per meritum non attingunt; in lin- est, qui quinque libres coMcripsit.
gua autem amplius ardere ostenditur, CnMs. (tM /icmM. de D:M<e.)Vel ha-
DE SAINT HJC, CHAP. XVI
(~OM. sur le M!<!Mt). riche.) Ou bien ce riche avait cinq frères, c'est-à-
dire, les cinq sens dont il était l'esclave; aussi ne pouvait-il aimer
Lazare, parce que ses frères n'aiment pas la pauvreté. Ce sont ces
frères qui t'ont précipité dans ces tourments, ils ne peuvent être sau-
vés s'ils ne meurent, autrement il est nécessaire que les frères ha-
bitent avec leur frère. Mais pourquoi demande tu que j'envoie
Lazare? Ils ont Moïse et les prophètes. Moïse a été lui-même pauvre
comme Lazare, lui qui a estimé que la pauvreté de Jésus-Christ était
un plus grand trésor que toutes les richesses de l'Egypte (Se~ xu),
Jérémie, jeté dans un lac, y fut nourri du pain de la tribulation. (Jér.,
xxxvtn.) Tous ces prophètes sont là pour enseigner tes frères, mais
ils ne peuvent être sauvés qu'autant que quelqu'un ressuscite des
morts, car ces frères, avant la résurrection de Jésus-Christ, me con-
duisaient à la mort; il est mort, mais ces frères sont ressuscites, et
maintenant mes yeux voient Jésus-Christ, mes oreilles l'entendent,
mes mains peuvent le toucher. Ce que nous venons de dire est la con-
damnation des marcionites et des manichéens, qui ne veulent point
admettre l'Ancien Testament. Voyez ce que dit Abraham a S'ils n'é-
coutent pas Moïse et les prophètes, s etc., paroles qui signifient Vous
faites bien d'attendre celui qui doit ressusciter des morts, mais c'est
Jésus-Christ lui-même qui vous parle par la bouche des prophètes, et
si vous les écoutez, c'est lui-mêmeque vous écoutez. S. GRÉ&.(hom.
40.) Mais comme le peuple juif a refusé d'entendre dans le sens spiri-
tuel les paroles de Moïse, il n'a pu parvenir à celui que Moïse avait
prédit et annoncé.
guée au peuple comme mandataire de Dieu; c'est dans ce sens que Notre-Seigneur dit aux Juifs
« Est-ce que Mo!se ne vous a pas donné la toi? Et c'est pourquoi on l'appelle la loi de Moise.
0'
(Jean, Vtl, 19.)
(i) C'est-à-dire à FAp&tre qui dit de ïui-mêtïie a Cinq fois j'ai reçu des Juifs quarante coups de
fouet, moins un, )! (II Cor., xt, 24.) Saint Paul fait ici allusion à ces paroles du Deutéronome
S'ils regardent celui qui a péché comme ayant mérite d'être ftageUé ils ordonneront qu'il soit
couché par terre, et qu'il soit <hgellé devant eux. La mesure des coups sera selon la mesure des
AMBtt.Vel aliter fojsettx est pauper et quia panis verbum est. fides autem
in seculo, sed Deo dives neque enim verbi est. j)/!fa? ve]nt qufBdamdogmata
omnis saucta paupertas, aut divitiae cri- Bdeiaunt~mysteriasdUeet Scriptnrarum;
minosa:, sed sieut luxuria infamat divi- Ari&nLautem, qui societatem potentMB
tias, ita paupertatem commendat sancti- regatis aSëctaat~ ut impm;ne~t Ecclesise
tas sive apostoUcus aliquis pauper in veritatem, nonne tibi videntur in qua-
verbo locuples in fide, qui veram teneat dam purpura et bysso jacere ?Qui eum
fidem, verborum infulas non requirat pro veris fucata défendant, divitibus
cui similem iilma pu).o, qui ctesus sac- abundant sermonibus. Mvea bteresis
pius a Ju'diBisulcera sui corporis lam- evangeua multa compoettit; et pauper
benda quibusdam (velut canibus) oNe- fides hoc solum evangelium tenuit, quod
rebat. Beati canes in quos ulcerum ta- accepit. Dives philosophia plures sibi
tium distillat humor, ut impteat cor et deos fecit; pauper Ecclesh unum Deum
fauces eorum qui custodire domum, ser- novit nonne iH)Btibi \identur egere
vare gregem, ca.vere assuescaut lupos: divitifE, et redundare paupertas ?7
DE SAINT LUC, CHAP. XVI.
S. Aus. (Quest. ~o;My.) Ce récit peut encore recevoir une autre in-
terprétation. Lazare serait la figure du Seigneur, étendu à la porte du
riche, parce que les humiliations de son incarnation l'ont abaissé jus-
qu'aux oreilles superbes des Juifs. Il désirait se rassasier des miettes qui
tombaient de la table du riche, c'est-à-dire, qu'il demandait aux Juifs
les plus petites œuvres de justice qui ne fussent pas enlevées par leur
orgueil à sa table, c'est-à-dire à sa puissance, et qu'ils pussent au moins
pratiquer, sinon sous l'influence d'une vie constamment vertueuse, au
moins de temps en temps et par hasard, comme les miettes qui tombent
de la table. Les ulcères, ce sont les blessures du Seigneur, les chiens
qui venaient les lécher, ce sont les Gentils, que les Juifs regardaient
commeimmondes, et qui, cependant par tout l'univers, goûtent avec
une pieuse suavité les plaies du Seigneur dans le sacrement de son
corps et de son sang. Le sein d'Abraham, c'est le secret du Père, où
Jésus-Christ est monté après sa résurrection; il y a été porté par les
anges, parce que ce sont les anges qui ont annoncé à ses disciples (i),
qu'il était remonté dans le soin du Père. L'interprétation que nous
avons donnée plus haut peut s'appliquer au reste du récit, car le sein
de Dieu peut très-bien s'entendre du lieu où (même'avant la résur-
rection) les âmes des justes vivent dans la société de Dieu.
péchés;en sortecependant
qu'ellenedépassepaslenombredequarante,depeurquevotrefrère
nes'enaillemisérablement
déchirédevantvosyeux.(xxv~2j J.)C'estpournepointdépasser
ce
queiesJuifsnedonnaient
nombre, quetrente-neuf
coups.
(<) Ce ne fut point aux disciples immédiatement, mais par le moyen des femmes que tes anges
leur firent connaître la résurrection du Sauveur. (.Mat~ xxvtn, 7; JMaM., xvi, 7; tMC., xxtv, 9.)
AuG. (de QMt~s<-jEcaMy., ubi ~Mp.) lingebant, Gentites sunt, quos immundûs
Aliter etiam intelligi potest illa narratio, Judaii dicebant, et tamen passiones Do-
ut Lazarum Dominum signiftcare acci- mini m sacramentis corporis et sangui-
piamus « jacentem ad jiuuam illius di- nis ejus par totnm jam orbem suavitate
vitis; quia se ad aures superbissimas devotissima lambunt. ~:M)M~6<'a/;fBin-
JudiBorum incarnationis humititate deje- telligitur secretum Patris, quo post pas-
cit « cupientem saturari de micis qufp sionem resurgcns nssm~ptu~ est Do<ni-
cadebant de mensa divitis; o id est, nus, quo eum portatum ab angeiis ideo
quaTentem ab eis, vel minima opéra dictum puto, quia ipsam rcceptionem
jttstitia, qua! sufB tnensac (id est, sua6 qua in sccreLum Patris acKH~sit,angeti
potestati ) per superbiam non usurpa- annuntiaverunt discipalis. Cetera se-
rent qu!B opera quamvis mmima et sine cundum snpcrior~ut expa~-iUoneni ac-
disciplina perseverantiœ vitœ bonœ, sal- cipi possuntj quia secretum Pattis bene
tem interdum vel casu facerent, sicut intclUgitur. uhi (etiam ante resurrec-
micce de meusa cadere soient; ulcera, tionem) jastorum anhnœ vivunt cula
passiones sunt Domini; canes qui ea Deo.
TOM. 'V!. 19
CHAPITRE XVII.
SOMMAIRE ANALYTIQUE.
f. ï, 2. Jésus dit encore à ses disciples Il est impossible qu'il n'arrive des
scandales, mais malheur à celui par qui ils arrivent! il vaudrait mieux.pour
lui qu'on lui mît au cou une meule de moulin, et qu'on le jetât dans la mer,
que de scandaliser un de ces petits.
ainsiqueLeolerc
(1*)Grotius, quecesupplice
pensent étaiten usageseulement
chezlesSyriens.
cenefutquedepuisle règnedesroisdeSyriesurla Judée.
S'ilfutusitéchezles Hébreux,
(2)Ontrouvequelque chosede semblable dansl'homélie7
dansl'homél6QsursaintMatthieu,
surla Genèse, et dansl'homélie23sur l'Epitreaux Romains,maisen termesun peudiffé-
rents^
illi per quem vëniunt » quicquid enitn jorum criminum apud veteres Judœos
parit necessitas, veniale est (sive venia fuerit pœna, ut in profundutn ligato saxo
dignum.) Sed attende quod nécessitas demer-gerentur et rêvera utilius est
isla ex libero arhitrio sortitur originem inaoxium pœna quamvis atrocissima,
videns enim Dominas qualiter homines teniporali tamen, vitam finire corpo-
innitlinttir malo, nec proponunt aliquid ream, quam fralri innocenti mortem ani-
boni, dixit qnod quantum est ex conse- mœ mereri perpeiuain. Recte autem qui
quentia eorum qua3 videntur, necesse scandalizari potest, pusillus appellatur
est contingere scandala sicut si medi- qui cutm magnus est, quodennque vide-
cus videns quemquam ma.)a diœta uten- rit, quodeunque passus fuerit, non de-
tem, dicat ccNecesse est hune, regro- cliuat a fide. luqttaulum ergo sine pec-
tare » et ideo inducenti smudala vœ cato possumus evitare proximorum
dicit, et pœnnm ei comminatnr, dicens scandaluia debeinus; si aulom de veri-
« Utilius est illi si lapis molaris impona- tate scandalnm sumitur, utilius permit-
tur'circa collum ejus et projiciatur in t'-tnr seandatum, quam veritas relinqua-
mare, » etc. Ded. Secimdum morem tur. Chrys. Per scandalizantis autem
provinciœ Palestine loquitur, cum ma- pœnam, bravium salvantis addisce. Nisi
EXPLICATIONDE L'ÉVANGILE
euiln unius animto salus esset sibi ni- veniente, si vigilet pastor et quoniam
iniuin uur89, non comminaretur scanda- milite sunt scandalizantium diffeientias
lizantibus Umlam pœnam. (quidam enim sunt insaaabileSj quidam
sanabiles) ideo sabjungit « Si pecca-
AttendUc vobis si pcncaverilin te fraltir tuus verit iu te (rater tiras, increpaittunij etc.
nicrp.pa illitin et si pœnUentiam egeril di- Ambr. Ut neque difficilis venia, nec re-
mitte illi; el si septies in die jieccaeei'itin te, missa sit iadulgentia; neque austera per-
et septies in die convenus fuerit ad te, dicens cellat invoctio, vel conuiventia nou in-
l'œmtet me dimitte illi.
vilet ad culpam uude et alibi dicitur
Ail vu. Post divitem qui crucialuv in {Matth., 18) « Corripe ipsuia inter te
pœnis, snbjeeit prajeeptum veni;e lar- et ipsuai solum » plus eniiu proHcit
giendu-' hia qui se ab erroro couver- ainiea correctio quam accusatio turbu-
tunt no ijuem desperatio non revocet a leuta illa pudorem inoulit, htcc indi-
culpa uude dicitnv « Attendite vobis. » gnulioncm movet servclur potiua quod
TuiîOPiiïiACT. Quasi dicat Necosse est prodi mctual qui mouelur lwnum
scandai conlitigerc; non tauieu ncocs- qatppo est ut aaiicnm magisle, qui eor-
saviuin est vos perire si praîcaveritis, ripitur, credat, quam iuimiuum facilius
sicut non est uccesse oves perire lupo enim consiliis acquiescitur, quam injn-
DE SAINT LTTC;CHAP. XVII.
rire succumbitur. Infirmus custos diu- dens, subdit « Et si septiea in die pec-
turnitatis est timor; pudor antem, bonus caverit in te, et septies in die conversus
magister offlcii qui enim metuit, repri- fuerit ad te pœnitens, dimitte illi, » etc.
mitur, non emendatur. Pulchre autem BEDA.Septenario numero non vernie
posuit « Si peccaverit in te » non dandse terminus ponitur, sed vel omnia
enim est œquu condilio in Deum liomi- peccata dimittenda, vel semper pœni-
nemque peccare. tenti dimittendum prœcipitur. Soletenim
Beu. Intuenduni est a.utem quia non ssepe per septem cujusque rei aut tem-
passiin peccanti dimittere jubet, sed poris universitas indicari. Amiir. Vel
poenitentiam agenli hoc enim ordine quia septima die requievit Deus ab
scandala declinare possumus, si nullum operibus suis, post hebdomadam istius
lœdimus, si peccantom zelojustitiae cor- mundi requies nobis diuturna promitti-
ripimus, si pœnitenti misericordiso vis- tur^ ut qnemadmodummalaistius nniudi
cera paniUinus. TiieophïLact. Sed quœ- opéra cessabunt, ita etiam vindicla; se-
ret aliquis si cum pluries induiserim veritas conquiescat.
fratri, iterum fit nocivus, rçuidageudmn
est secum? Ideo qufestioni huic respon- Et discvmt aposloliDomino;Adaii'jenobisfi-
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
tem facit sinapis; quia ejus granum, etsi lum hoc possit, sed quia hoc carnalibos
sit parvum quantitate, est tamen potes- magnum videbatur propter eminentiam
tate virtuosius omnibus. Insinuat igitur corporis.
quod minimum suas fidei magna potest. BEDA.Vel fidem perfectam Dominus
Si autem morum non transposuernat hic grano sinapis comparat, eo quod sit
apostoli non calumnieris; non enim in facie humilis et in pectore fervens.
dixit « Transferetis, sed, transferre po- Mystice autem per morum (enjus colore
teritis » sed noluerunt, quia opus non sauguiueo fructus et virgulla rubent)
erat, cum majora fecerint. (Et liomil. 32, Evangelium crucis exprimitur; quae per
in I ad Corintli.) Quœret autem aliquis iidem apostolorum de gente Judœorum,
Quomodo Christus dicit miniinam par- iu qua velut in stirpe geueris tenebatur,
tem esse fidei quœ mormn vel montem verbis prxdicationis eradioala et in
potest transponere, cum Paulus dicat mare gentium translata est atqnu plan-
hanc esse omnem fidem quoi 'montes tata. AMBR.Vel hoc dicitur, quia fides
transfert? Dicendiun igitur est quod spiritum excludit immundum, maxime
Apostolus attribait toti fidci montem cum arboris natura huic opinioni con-
transpouere, non tanquam tota fides so- currat nam fructus mori primo albet
EXPLICATIONDE L'ÉVANGILE
mûrier est blanc dans sa fleur, il parait rouge lorsqu'il a pris sa forme,
et devient noir lorsqu'il est parvenu à sa maturité. C'est ainsi que le
démon, déchu par sa prévarication de la fleur blanche de sa nature
angélique, et de son éclatante dignité, est devenu un objet d'horreur
par les noires vapeurs qu'exhale son iniquité. S. Chuys. (Ch. des
Pèr. gr.) Il y a encore une autre analogie entre le démon et le
mûrier; les vers se nourrissent des feuilles du mûrier, ainsi le démon
se sert des pensées qu'il suggère pour nourrir le ver qui ne meurt
point, mais la foi peut déraciner de nos âmes ce mûrier etle précipiter
dans l'abîme.
1L
'f. 7-10. Qui de vous,ayant un serviteur attachéau labourageet aux soins
destroupeaux,lui dise aussitôt qu'il est revenudes champs Viensvite, mets-
toi à table? et ne lui disepas au contraire Prépare-moià souper, ceins-toi,
et nie sersjusqu'à cequej'aie mangé et bu; après quoi tu mangtras et boiras?
Devra-t-il de la reconnaissanceà ce serviteur,parce que celui-cia exécutéses
ordres? Je ne le pensepas. Ainsi, vous-mêmes,quand vousaurezfait ce qui
vousest commandé,dites Nous sommes desserviteursinutiles, nous avons
fait ce que nousétions obligésde faire.
Théoehïl. Comme la foi rend celui qui la possède fidèle observateur
des commandements de Dieu, et lui fait opérer des œuvres vraiment
admirables, il semblait qu'elle pouvait exposer l'homme au vice de
l'orgueil. Aussi Notre-Seigneur prémunit ses disciples contre ce sen-
timent d'orgueil qui pouvait naître de leurs vertus, par l'exemple
suivant « Qui de vous, ayant un serviteur attaché au labourage, » etc.
S. AuG. (quest. Evang., n, 39.) Ou bien encore, comme la plupart
ne comprenaient pas cette foi à la vérité qui devait un jour se décou-
vrir sans nuage, on pourrait croire que Notre-Seigneur ne répond pas
cis servo tuo « Recumbe, » sed exigis Adg. (de Qwest. Evany., ni sup.) Mi-
ab eo alind ministerium, ita nec in te nistrantibus etiam (hocest, evangelizan-
patitur Dominus unius usum esse operis tibus) servis, suis inandueat et bibit Do-
et laboris, quia dum vivimus, debemus minus confessioneni et fidem gentium.
semper operari. Unde sequitur « Et non Sequitur «Et post hoc tu mauducabis
dicit ei: Para quod cœnem? » etc. Biîda. et bibes. » Beda. Quasi dicat Postquam
Jubet parari quod cœuet; hoc est, post tuœ prœdicatioma opere delertatus, tuae-
lahorem apertae locutionis humilitatem que compunctionîs epulis fuero refectus,
quoque considerationis propriaî exlii- tune demum transies, et seternis meae
bere tali cœuaDominus pasci desiderat: sapientioe dapibus irt œtsrnum rellcie-
pra?cîugi autem est mentem humilia- ris.
tam ab omnibus ûucluautium cogitatio- Cyril. Docet autem Dominus quod
num siuibus, quibus operum gressus im- jus potestatis doniinicœ, quasi debitam
pediri solet, constringere nam qui ves- subjectionem requirit a famulis, cum
timenla prœcmgit, hoc agit, ne incedens subdit « Nunquid gratiam habet servo
involvatur ad lapsum. Ministrare vero illi, quia fecit quœ sibi imperaverat?
Deo, est absque graticBejus auxilio nihil Non puto. » Per hoc morbus superbios
,virium habere proflleri. tollitur. Quid superbis? Ignoras quod si
DE SAINT IVC, CHAP. XVII.
non persolvis debitum, periculum im- AMBR.Non ergo te jactes, si bene ser-
minet si vero persolvas, nullani gratiam visti quod facere debuisti fecisti
facis; secundum illud Pauli (I ad Co- obsequitur sol, obtemperat luna, ser-
rittth., 9, 16) « Si evanaelizavero, non viunt angeli et nos ergo non a nobis
est mihi gloria; necessitas enim mihi laudem exigamus uude conclndcns sub-
est vœ mihi si non evangelizavero o dit « Sic et vos cum benefeceritis, di-
Considéra ergo quod qui apud nos do- cite quia servi inutiles sunius; quia
minantur, non référant gratias, cum omnia quod debuimus facere, fecimus. »
aliqui subditorum statutasibi prosequun- BEDA.Servi quidem, quia pretio einpti
tur obsequia; sed ex benevolentia sœ- (1 Cor.,1); inutiles, quia Dominus bo-
pius suorum provocantes affectum, ma- norum nostrorum non indiget(Ps. 15),
jorem eis appetitum serviendi aggene- vel quia non sunt condignse passiones
rant. Sic et Deus petit quidem a nobis hujus temporis ad futùram gloriam
famulatum jure servitii; verum quia {Rom., 8) kœc igitur est in homiuibus
clemens et bonus est, honores laboranti- fidei perfectio si omnibus qute sunt
bus pollicetur, et supereminet sudoribus prœcepta impletis, imperfectoa se esse
subjectarum bënevolentiœ mugnitudo. noverint.
EXPLICATION DE Î.'ÉVÀNGILE
(1) Allusion à ces paroles de saint Paul c C'est lui qui est notre paix c'est Ui qui des deux
peuples n'en a fait qu'un, en détruisant dans sa propre chair le mur de séparalion, c'est-à-dire
leurs inimitiés. pour former en lui-même nn seul homme de ces deux peuples. » {Ephes., u, 14.)
transitum Jean; solliciti donec advenien- Dicunt Miserere imhis propter expe-
tem Christum viderent. Unde sequitur rientiam virtutis ejus neque argentum
« Qui steterunt a longe » eo quod lex petentes neque aurum, sed ut aspectum
Judaeorum lepram immundam judicat; corporissanum obtineant. Theopbïlact.
lex autem evaugelica, non externam, Nec simpliciter obsecrant eum, nec ro-
sed internam asserit esse immundam. gant eum ut mortalem vocant enim
I'heophïlact. A longe ergo stant quasi eum prœceptorem id est dominum
verecundantes de immunditia quœ eis quo pene videntur hune opinari Deum.
imputabatnr putabant enim quod Chri- At ipse jubet illis, ut ostenderent se sa-
stus eos fastidiret ad modum aliorum sic cerdotibus. Unde sequitur « Quos ut
ergo procul steterunt loco, sed factisunt vidit, dixit Ite, ostendite vos saccrdo-
proximi deprecando « Prope enim est tibus » ipsi enim experiebantur, si
Dominus omnibus invocantibus eum in mundati forent a lepra, vel non.
veritate. » (Psal. i45.) Unde sequitur: Cïril. (in Cat. Grxeorum Palnim.)
« Et levaverunt vocem dicentes Jesu Lex etiam mundatos a lepra jubebat of-
pvœceptor, miserere nostri. » Trrus (ut ferre sacrificiumcausa purgationis. Théo-
sup.) Dicunt nomeu Jesu, et lucrifaciuut phïl. Jubere ergo eis ut irent ad sa-
rem nam Jesus interpretatur Salvator. cerdotes, nihil aliud innuebat, nisi quod
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
(t)Oumaudite
etabominable
selonlaforcedel'expression
grecque
ânixatâpaTOU.
ris non enim abscondunt imperitiam tit, invenitur misisse ad sacerdotes nisi
suam, sed pro summa peritia proferunt leprosos. Sacerdotium enim Judœorum
in lucem, et jactantia sermonis osten- figura fuit sacerdotii quod est in Eecle-
tant. Coloris quippe vitium lepra est sia caîtera autem vitia per seipsum in-
vera ergo falsis inordinaie permixta in terius in conscientia Dominus sanat et
una disputatione vel narratione hominis eorrigit doctrina vero vel imbuendi
tanquam in unius corporis colore appa- per sacramentum, vel catechizandi per
rentia, signiflcanl lepram, tanquam ve- sermonem sonantem. Ecclesise tributa
ris falsisque colorum fucis humana cor- est. « Qui dum irent, mundati suut, H
pora variantem atque maeulantem. Hi quia Gentiles ad quos venerat Petrus
autem tam vitaudi sunt Ecclesiœ, ut si nondum accepto baptismatis sacramento,
fieri potest longtns rnmoti mapno cla- per quod spiritualiter adsacerdotesperve-
more Christum interpellent. Quod autem nitur, infusione Spiritus sancti declaran-
prœceptorem eum vocaverunt, satis puto tur mundati. Quisquis ergo in Ecclesite
significari vere lepram faisait1,esse doc- societate doctriuam integram veramque
trinam, quam bonus praeeptor abster- assequitur, eo quod manifestatur varie-
gat. Nul) ira autem corum quibus haec tate mendaciorum (tanquam lepra) ca-
corporalia beneiicia Dominus pi'œsti- ruisse hic tamen ingratus Deo munda-
TOM. VI. 20
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
20, 21. Interrogé par les pharisiens quand viendrait le roymimede Dieu,
il leur répondit Le royaume de Dieu ne vient point de manièreà frapper les
tori suo, gratiarum agendarutn pia lui- mili devotione servavit. BED.Cecidit au-
militate non prosternitur, similis est illis tem in faciem, quia ex niilo quœ se per-
de quibus dicit Apostolus (Rom. ]) quod petrasse meminit, erubescit qui sur-
« cum Deum cognovissent, non ut Deum gorc et ire praeeipltur, quia qui infirmi-
magnifieaverunt, aut gratias egerunt » tatem suam cognoscens liumiliter jacet,
ideo tales in noveiiario numero tanquam per divini verbi consolationem ad fortia
imperfecti remauebnnt: novem enimin- opera proficere jubetur. Si autem fides
digent uno, ut quadam unitatis forma salvum fecit eum qui se ad agendas gra-
coagulentur, ut decem sint. Ille autem qui lias inclinavit, ergo perûdia perdit cos
gratias egit, unicro ecclesiaa significations qui de acceptis beucfluiis Deo dare glo-
approbatus est. Et quia illi erant Judaii, riam negloserunt. Ouaprijpter fidem per
amisisse per superbiam declarati sunt humilitaUnii augeri debere, sicut iu pa-
regnum cœlorum ubi maxime mutas rabola supcriori decernitur, ita hic ipsis
custoditur iste vero qui erat Samarita- rebus ostenditur.
nus, quod interpretatur custos, illi afjuo
accepit tribueus quod accepit, secundum Intcrrogatus autema plmriseis, quando venit
illud (Psal. 58) « Fortitudluelu meam regnumDei,respondenseis dixit Xon véniel
ad te custodiam, » unitatem regni hu- regnumDei cumohseroalioie nequedicent
i
DE SAINTLUC, CHAP.XVlï.
regards. On ne dira point II est ici, ou il est là, car le royaumede Dieu est
au milieu de vous.
S. Cye. (Ch. des Pèr. gr.) Comme le Sauveur, dans les discours
qu'il adressait au peuple, parlait*fréquemment du royaume de Dieu,
les pharisiens prenaient occasion de là pour se moquer de lui « In-
terrogé par les pharisiens, quand viendrait le royaume de Dieu. » Ils
semblaient lui dire comme par dérision Avant que vienne ce royaume
dont vous parlez, vous finirez vos jours sur la croix. » Mais le Sei-
gneur voulant nous montrer toute sa patience, au lieu de repousser
cette injure par de violents reproches, ne dédaigne pas de répondre
directement aux méchants « Il leur répondit Le royaume de Dieu
ne vient point d'une manière qui frappe les regards. » Paroles qui
reviennent à celles-ci « Ne cherchez pas à connaître le temps où
viendra le royaume des cieux, » car il ne peut être connu ni par les
anges ni par les hommes, comme l'a été le temps de l'incarnation,
qui a été prédit et annoncé par les oracles des prophètes et par la
voix des anges. Aussi le Sauveur ajoute « On ne dira point Il est
ici, ou il est là. » Ou bien encore, ils l'interrogent sur le temps on
viendra le royaume de Dieu, parce qu'ils pensaient (comme il est dit
plus bas), que le royaume de Dieu se manifesterait à l'entrée du Sei-
gneur dans la ville de Jérusalem. C'est pour cela qu'il leur répond
« Le royaume de Dieu ne vient pas de manière à être remarqué. » –
S. Cyr. 11fait seulement cette déclaration pour la consolation de cha-
cun « Le royaume de Dieu est au milieu de vous, » c'est-à-dire, il
dépend de vos affections, il est en votre pouvoir de l'obtenir, car tout
homme justifié par la foi et par la grâce de Jésus-Christ, et orné des
vertus chrétiennes, peut établir en lui-même le royaume des cieux.
i
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
cœlorum. Greg. Nyss. (lib. de proposito rat « Regnum Dei intra vos est, »
secundum Deum, sive de scopo Chris- voluit discipulos esse paratos ad patien-
tiani.) Vel forsitan insilum nobii re- tiam, ut effecti strenui, intrare valeant
gnum dicit iuditum animabus nostris regnum Dei. Praedieit ergo eis quod an-
lœtitiain per Spiritum sanetum oa "nim tcquani de cœlo veniat, iû fine seculi
est yclut imago et arrha perennis lceti- persecutio irruet super eos. Unde sequi-
tiae, qua in fuluro seculo sancloruni tur « Et ait ad discipulos suos Ve-
gaudent. Beda. Vel regnum Dei scip- nient dies, » etc. Signifkans quod tanta
sum dicit iulra illos posiLnm; lioc est, ont perseculio, quod unum diem ejus
in cordibus eorum per fidem regnanlem. videre copiant; illius scilicet temporis
Et ait ad discipulossuos Yenientdies quando quo adhuc conversabautur cum Christo.
yane Judcei Cluistum multis allgustiave-
drsidcreUsviden mmmdiem Filii hominis
ruut impropenis et iujuriis, euinque la-
et mohvidebilis.Et dicenlvobis V.ccehic, et
ccccillic noUtsire, ncquesectemini. Namsi- pidibus impetivernnl, ac ssepiusde monte
cul fulgur eovuscans de subccsloin ea quwsub preecipitare voluerunt; sed comparationc
cœlo simt,fulget, ita erit Fllius hominisin majorum malorum ha;c ut minora eli-
die sua .• pnmum auiem oportet Muramulla genda videntur. Tueopiiïi.. Tune enim
pati, cl reprobari a generaiionehac. absque sollicitudine vivcbant, Christo
CYniL. («W su}).) Quia Dominus dixe- eos procurante et protegente; sed futu-
DE SAINT LUC, CHAP. XVII.
vait venir un temps où, séparés de lui, ils seraient livrés à tous les
dangers, conduits devant les rois et les princes, et alors ils regrette-
raient les premiers temps comme des jours de tranquillité. Bède.
Ou bien par ce jour du Christ, il veut parler de son règne dont nous
attendons l'avénement, et il dit frès-justement « Un jour, » parce que,
dans ce bienheureux séjour de la gloire éternelle, il n'y aura plus
d'alternative de jour et de nuit. Il est bon de désirer le jour du Christ,
mais il ne faut pas que la vivacité de ce désir nous jette dans des illu-
sions et des songes, comme si ce jour du Seigneur était proche. C'est
contre ces illusions que le Sauveur ajoute « Et on vous dira Il est
ici, il est là, gardez-vous d'y aller, » – Eusèbe. (Ch. des Pèr. gr.)
C'est-à-dire, si à la venue de l'Antéchrist, le bruit se répand que c'est
le Christ qui apparaît, ne sortez point, ne marchez pas à sa suite, car
il est impossible que celui qui s'est manifesté une fois clairement aux
hommes, puisse revenir se renfermer dans quelque lieu particulier
de la terre. Ce sera donc celui dont on doit dire Ce n'est pas le vrai
Christ. Un signe évident du second avénement de notre Sauveur,
c'est que l'éclat de son arrivée remplira tout à coup l'univers tout en-
tier « Comme l'éclair brille soudain d'une extrémité du ciel à
l'autre, ainsi paraîtra le Fils de l'homme en son jour. » Car on ne le
verra pas marchant sur la terre comme un homme ordinaire, mais il
répandra sur nous tous les rayons de sa gloire et fera briller à tous
les yeux les splendeurs de sa divinité.
Bède. Il dit avec raison « Comme l'éclair qui brille sous un côté
du ciel, » parce que le jugement dernier se fera sous le ciel (c'est-à-
dire, au milieu des airs). D'après ces paroles de l'Apôtre « Nous qui
vivons, qui sommes restés, nous serons emportés avec eux dans les
rnm erat quando Christo absente trade- visus est, iterutu in angulis terne con-
rentur periculis, ad reges et principes versari. Erit igitur Uic de quo dicitur
ducti, et tune tempus primum cuperent Non verus Christus. Manifestum enim
quasi iranquiUuui. Bed. Vel diem Christl signum seemidi adventus Salvatoris nos-
dicit regnum ejus quod speramus futu- tri hoc est, quod subito totum orbem
Tum et bene dicit unum iliem quia claritas ejus adventus replebit. Undo se-
in illa beatitudinis aloria tenobrariun in- quitur « Nam sicutfulgur coruscans fui-
terruplio nulla est. Bonum ergo est diem gel, sic Filins hominis, ! etc. Non enim
Christ! desiderare; nec tamen magnitu- apparebit super terram ambnlans, sicut
dine dosiderii nobis somnia flngere de- quidam homo communis (vel vulgaris),
bemus quasi inslet dies Domini. Unde sed universaliter nostra. irradiabit, os-
sequitur « Et dicent volais Ecce hic tendens cunctis jubar proprùe Deita-
nolite ire. » Euseis. (cura Theopliane in tis.
Cat. Grcecor. l'almm.) Quasi diceret Beha. Et pulchre ait « Coruscans de
Si adveniente Antichristo, fama de eo sub cmlo; » ([uia judicium sub coqlo
volet, quasi apparueril Christus, non (hoc est, in aeris medio; goretur; se-
egredinrnini, neque sequanùni nam cundum illud Apostoli (I ad Thesml,,
jmpossibile est eum qui semel in terra 4) « ëiniul rapienmr cum illis in nubi-
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
nuées au-devant du Christ dans les airs. » (I Thess., iv.) Or, si le Sei-
gneur apparaît alors comme l'éclair, personne donc ne pourra de-
meurer caché dans son intérieur, pénétré qu'il sera par cette lumière
éclatante qui environnera le juge. On peut encore entendre ces pa-
roles de cet avènement du Sauveur qui se fait tous les jours dans
l'Eglise. En effet, en proclamant que leur doctrine seule conservait la
foi de Jésus-Christ, les hérétiques ont souvent troublé l'Eglise à ce
point, que les fidèles qui vivaient alors ont désiré que le Sauveur re-
vînt, s'il était possible, nn seul jour sur la terre, pour déclarer lui-
même quelle était la foi véritable « Et vous ne le verrez pas, »
ajoute-t-il, parce qu'il n'est pas nécessaire que le Seigneur revienne
visiblement pour enseigner de nouveau la doctrine qu'il a répandue
par tout l'univers par les divines clartés de l'Evangile.
S. Ctr. Les disciples de Jésus pensaient qu'aussitôt son arrivée à
Jérusalem, il leur manifesterait le royaume de Dieu. Pour détruire
cette opinion, il leur fait connaître qu'il doit d'abord souffrir pour
notre salut, remonter vers son Père, et descendre du ciel dans tout
l'éclat de sa gloire pour juger l'univers dans la justice Il faut
auparavant que le Fils de l'homme souffre beaucoup, et qu'il soit
rejeté par cette génération. » Bède. Par cette génération, il entend
non-seulement les Juifs, mais tous les réprouvés qui, maintenant en-
core, rejettent et persécutent le Fils de l'homme dans son corps, c'est-
à-dire dans l'Eglise. Tl mêle à la prédiction de sa passion, celle de son
glorieux avènement, afin d'adoucir pour eux la douleur qu'ils éprou-
veraient de sa passion par la promesse de la gloire qui devait la
suivre, et les préparer en même temps à braver la mort la plus
bus obviam Christo in aera. » Si autem Cyril, (in Cat. Grœcomm Patrwm
Dominus in judicio sicut fulgur appare- ubi sup.) Opinabaatur autem discipuli
bit, nullus tune in sua mente latere per- quod vadens Hierosolymam statim osten-
mittitur, quia ipso judicis fulgore pene- deret regnum Dei. Hanc igitur opinio-
tratur. Potest autem hœc Domini res- nem resecans notum facit eis quod primo
ponsio et de illo ejus adventu, quo decebat eum salubrem passionem suf-
quotidie venit in Ecclesiam, acoipi. In ferre deindo ad Patrem ascendere, et
tantum enim ssepe hteretici turbaverunt desuper fulgere, ut orbem terrarnm in
Eeelesiam dicendo in suo dogmate fidem justitia judioet. Unde subdit «Primum
Christi manere, ut fideles illormn tem- autem oportet illum multa pati, et re-
porum desideriïrent Dominum vel uno probari a generatione ista. » Beba. Gene-
die (si fieri posset) redire ad terras, et ralionem non tantum Judœorum, ve-
per seipsum quomodo se habeat fidei rumeliain omnium reprohorum apppllat;
veritas, intimare. « Et non, videbilis » a quibus etiam nunc Filius botninis in
(inquit), quia non est opus corporali corpore suo (hoc est, in Ëcclesia) malta
visione Dominum redhibere quod semel patitur et reprobatur. Inserit autem de
sparso vel diffuso per universum niun- sua passione loquens, de gloria sui ad-
dum Evangelii fulgore spiritaliter exhi- ventus, ut dolorem passiollis spe pro-
buit. missœ clarificationis mitigarent; simul-
DE SAINT LUC, CHAP. XVII.
26-30. Et comme il est arrivé aux jours de Noé, ainsi en sera-t-il aux
jours du Fils de l'homme. Les hommes mangeaient et buvaient, ils se mariaient,
et mariaient leur filles, jusqu'au jour où Noé entra dans l'arche, et le déluge
vint qui les fit périr tous. Et comme il est arrivé encore aux jours de Loth;
ils mangeaient et buvaient, ils achetaient et vendaient, ils plantaient et bâtis-
saient. Mais le jour où Loth sortit de Sodome, une pluie de feu et de souffre
tomba du ciel, qui les fit périr tous. Ainsi en sera-t-il au jour où le Fils de
l'homme sera révélé.
que seipsos pararent, si gloriam regni Unde dicitur « Et sicut factum est, » etc.
diligerent, mortis non horrere pericu- CHRYS.(hom. 2, in I ad Thess.) Quia
lum. enim tune non crediderunt comminato-
riis verbis, passi sunt repente reale sup-
Et sicut factum est in diebus Noe, ita erit et in
pliciiiiii. (Et liomil. 2, in F.pist. ad
diebus Fïlïi hominis. ISdcbant et bibcbant,
uxores ducebant, et dabant ad nuptias, usque Coloss.) Eorum autem incredulitas ex
anima fluxa et molli procedebat nam
in diem quo in ravit Noe in arcam, et venit di-
luvium, et perdidit omnes. Similiter sicut fac- quaDcunque vult aliquis et intendit; ea
tum est in diebus Loth, edebant et bibebant, etiam expoctat. Unde sequitur « Ede-
pmebant et veiidebant, plantabant et codifiai' bant et bibebant, » etc. Ambb. Bene
bant qua die autem exiit Loth a Sodomis, pluit causam diluvii de nostris asserit proces-
ignem et svlphur de cœlo, et omnes perdidit sisse peccatis; quia Deus malum non
secundwn hœc erit tjtia die rilius hominis re-
velabilur. creavit, sed nostra sibi mérita repére-
ront; non quia conjugia damnenlur ut
Beda. Adventuin Domini, qneui ful- ueque alimenta damnonlur; eum in istis
guri cito transvolanti cornparaverat,nunc successionis, in illis naturœ subsidia sint,
comparat diebus Noe et Loth, quando re- sed in omnibus modus qurcritur quic-
pentinus mortalibus supervenit interitus. quid enim abuudaiitius est, a malo est.
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
BEDA.Mystice autem Noe arcam œdi- « Similiter sicut factura est in diebus
ficat, cum Dominus Ecclesiam de Christi Loth » etc. BED. Prœtermisso illo in-
fîdclibus quasi lig-nislevigalis adunando fando Sodomorum scelere, sola ea quœ
construit; quam perfeete cousu.inma.lam levia vel uulla pulari poter,int delicta
injrreditur, cum hanc iii die judioii pnp- commémorai; ut intolligas illicita quali
sentia suœ visionis œlernua habitalor pœna feriantur, si licita immoderalius
illnstrat setl cum arca {édifientur, ini- acta iiriie et sulphnru puniuiilur. Sequi-
qui luxnrianlur; cum vero inlralur, in- tur enim « Qua (lie autem esiit Lotli a
terount quia qui sanetis hic ccrlantibus Sodomis, pluit ignem et sulpliur, » etc.
insultant, eis illic coronatis alterna dam- Knsiiu. {ui sup.) Non prius dixit ignem
natione plectentur. cœlilus decurrisse super impios Sodo-
Euseb. (in Cat. Grxcarum Palrum.) morniTij quam Loth exisset al) cis, sicut
Oui a vero usus est Dominus exemplo et diluvium non prins terriC incolas per-
diluvii, ne pnlaret aliqnU fulurum dilu- didit, quant Noe iirram inlrassct; quia
vium ex aqna, ulitur secundo exemplo qnandiu Noe et Loth coiiversabautur
Loth, docens inodum porditiouis impio- cum impiis, Detis uon irrogabat iram,
rum, quod igné dimisso ccelilus super- ne una cum. poccatoribus dépérirent.
veuiet impiis ira Dei uude subditur Volens aulem eos perdere, subtraxit jns-
DE SAINT LUC, CHAP. XVII.
y. 31, 32. En ce jour-là que celui qui se trouvera sur le toit, et dont les
(1) C'est une interprétation que donne Bède dans son Traité des noms hébreux, où il dit que
ne fait rien ou qui s'écarte, ou lié ou renfermé. Saint Jérôme donne la même
Lotli signifie qui
interprétation.
tum sic et in consummatione seculi non nus innuit per exempla diluvii et Sodo-
prius erit finis, quam omnes justi sint mitarum.
semoti ab impiis. Unde sequitur « Se- Bed. Mystice autem Loth. qui inter-
enndum hase, » etc. Bed. Quia qui inte- pretatur déclinant, est populus cleclo-
rim non appareils omnia videt, tune ap- rnm, qui ilum iu Sodomis (id est, inler
parens omniajudicfibit apparebit autem reprobos) ut advena inoratur, <niantum
judicaturus co maxime tempore, quo valet, eorum scelera declinat. Ëxeunte
cunctos judiciorum ejus oblitos huio se- autem Loth, Sodoma perit; quia « in
cnlo conspoxerit esse maucipatos. Theo- consum'iiatione seculi exibunt angeli, H
I'Hïl. Postquam enim venerit Anlicliris- separabunt malos de medio juatoruin, et
tus, homines fient lascivi dediti enormi- mitlent eos in caminum ignis » ( MailII.,
bus vitiis, secundum illud Apostoli.(II ad 3) ignis tamen et sulphur quœ de co:lo
Timoth., 3) « Voluptatum amatores pluisse commémorât, non ipsam pe-
magis quam Dei. » Si enim Anliehristus rennis supplicii Hammam, sed subita-
est cujuslilmt peecati liabitaculum, quid uoumdiei illius signijîcal adveutum.
aliud inseret misoro tune tomporis ho-
minum generi nisi sua? Et hoc Domi- In illa die, qui fucril in tecto,et 3ii« ejus
EXPLICATION DE l/ÉVANGILE
Iflt
meublessont dansla maison, ne descendepointpour les emporter,et quecelui
qui sera dans les champsne retournepas non plus en arrière. Souvetiez-vous
de la femmedeLoth. Quiconquechercheraà sauversa vie, la perdra, et qui-
conquel'aura perdue, la u
sauvera.
S. àmbr. Comme les bons, par suite de leur mélange avec les mé-
chants, doivent nécessairement souffrir en ce monde de grandes tri-
bulations de cœur et d'esprit pour mériter dans l'autre vie une ré-
compense plus abondante Notre-Seigneur leur donne par avance
quelques conseils utiles « En ce jour-là, que celui qui se trouvera
sur le toit, ne descende point, » etc. C'est-à-dire que celui qui sera
déjà monté au faite de sa maison et jusqu'au sommet des plus hautes
vertus, ne se laisse pas retomber dans les occupations toutes terrestres
de ce monde misérable. S. AuG. (Quest. évang., n, 41.) Etre sur le
toit, c'est s'élever au-dessus des jouissances charnelles, et vivre comme
en liberté dans la sphère d'une vie toute spirituelle. Les meubles qui
sont dans la maison, sont les sens de la chair qui ont souvent égaré le
grand nombre de ceux qui les ont pris pour guide dans la recherche de
la vérité qu'on ne peut découvrir que par l'intelligence. Que l'homme
spirituel prenne donc garde de se laisser entraîner au jour de la tri-
bulation par la vie de la chair qui se nourrit par les sens du corps et
de descendre pour goûter les jouissances de ce monde « Et que celui
qui est dans les champs ne retourne point non plus en arrière, »
c'est-à-dire que celui qui travaille dans l'Eglise, à l'exemple de Paul
qui plante et d'Apollo qui arrose (1), ne jette pas un œil de regret sur
les espérances du siècle auxquelles il a renoncé.
Théophyi. Saint Matthieu rapporte ces conseils du Sauveur au temps
(1) I Cor., m, fijon saint Paul s'exprime de la sorte « C'est moi qui ai planter c'est Apollon
qui a arrosé, pour rappeler qu'il avait enseigné les premiers éléments do la religion aux Corin-
thiens, en les convertissant à la foi, et qu'un autre qui so nommait Apollo, avait développé ces
premiers enseignements.
Domino dicta fatetur ut supervenienti- quœ post fugain in exitu de civitate So-
bus Romanis nec domi consistentes des- domorum reversa (sive retro conversa)
cendere deberent pro quocunque neces- mortua est, et columna salis effecta.
sario, sed protinus ampère fugam, nec Unde sequitur « Memores estote uxoris
in agro monentes redire doinum. Et Loth. » Amdr. Quœ ideo quia retro-
nimirum in captione Hierosolymorum spexit, perdidit naturse suae munus. Re-
constat hœc evenisse, iterumque fore tro enim Salanas, retro enim Sodoma
ventura in Autichristi adventu; magis quapropter fuge intemperanliam, decli-
autem in ipso tempore consummationis, nato luxuriam, recordare quia ille qui
cam et tunc intolerabilis sit futura cala- se veleribus studiis non reflexit, ideo
mitas. evasit quia perveuit ad montem illa,
Euseb. {in Cat. Grύorum Patrum.) quoniam ad posteriora respexit, nec
tnnuit ergoper hoc l'utnram esse perse- mariti adjnta eulfragio ad montem per-
cutionein a filio perditionis in Cliristi fi- venire poluit, sed remansit. Al'G. (<fc
deles. Diem igitur illam vocat tempus Quant. Evang., lib. ir, quwst, 43.) Si-
prœcedens finem mundi in quo qui gnificat igitur uxor Lotli eos qui in tri-
fugit, non revcrlatur, et amittens bbnaa bulatione retrospiciunt, et se a spe di-
non curet; neciniitetur conjugem Loth, vinas promissionis avertuut, et ideo sta-
EXPLICATIONDE L'ÉVANGILE
devenant pour ainsi dire le sel qui préserve leur cœur de l'affadisse-
ment et de la corruption (1).
Théoklïi. Notre-Seigneur tire ensuite la conclusion de ce qu'il
vient de dire, en ajoutant « Quiconque cherchera à sauver sa vie la
perdra, » comme s'il disait Que personne ne cherche à sauver sa vie
dans les persécutions de l'Antechrist, car il la perdra celui au con-
traire, qui bravera les persécutions et les dangers, la conservera « Et
quiconque l'aura perdue, la sauvera, » en ne cédant pas aux menaces
du tyran, dans la crainte de perdre la vie. S. CYR.Saint Paul nous
apprend comment on doit perdre sa vie pour la sauver, lorsqu'il parle
de ceux qui ont crucifié leur chair avec ses vices et ses concupis-
cences (Gal., v, 24), c'est-à-dire qui soutiennent avec courage et piété
les combats de la vie chrétienne.
tua salis facta est, ut adinonendo liomi- Gai., 5, vers 24): « Qui carnem suam
nes ne hoc faciant, tanquam condiat cor crucifixerunt cum vitiis el concupiscen-
cornm ne sint fatui. tiis; >>laboro scilicet et pietate aggre-
Theopiiïxact. Consequenter subjimgit diantes agoaes.
subsequenliapromisâorum, diceus: «Qui-
cunqne qnœsierit animam siiara sal- Dico autem vobis In illa Hoete,efitnt duo in
vam facere, perdet eam » quasi dicat lectouno unus awanetur, «Ialler relinque-
Non quiurat aliquis in persécution ibus tur; (tuaseruntmolonlesin kii«»i,• unaassu-
Anlicliristi cnraropropriain auimam(uam metm; et altera relinqueiur;duo in agro
unusasswnrlur,et alter ?eHitptçtut\ftespon-
peidet cam); quisquis autem ctodikiid dentésdicuntilli; Ubî,Domine?put dïxit il-
et periculis se dederit salvus eril. Unde lis: Ubicuntjiie
fuerit corpus,illuccongrega*
sequitiir « 151, qutcunqnc perdiderit il- iuntur et aquilœ,
lam, vivificalnl eam » ncquaquain se
lyraniiosuhjiuieasproplcr vitte amoram. Beji. Ui.xeral supra Douiinns enm qui
Cïril. (in Cal. Crœcorum Palrum.) in agro sit retro redire «ou deberc
Quomodo etiam aliquis perdal propriam quod ne dis bis tantum qui apnrtc de
animam, ut salvam eam facial, maui- agro redituri, hoc est, palatn Dominum
festat Paulus, dicens de quibusdam (ad negaturi sunt, dictum pulares, pergit
DE SAINT LUC, CHAP. XVII.
ostendere nonnullos esse qui cum faciem esse noctu docemur. Cum autem dixis-
liabere in anteriora videantur, animo set divites vix salvari, ostendit quod nec
tamen retro respiciunt. Unde dicitur omnes divites pereiuit,neooumcspaupe-
« Dico autem vobis In illa nocte erunt res salvantur. Cïbil. {tibisvp.) Per duos
duo in lecto, » etc. Amb. Bene noclem enim existentes in uno lecto, vitletur
dicit, quia Antichristus hora tenebraram designare divites quiescentes in munda-
est eo quod pectoribus liomiuurntene- nis deliciis lectus nainque signum quie-
bras Antichristus infundnt, cum dicat tis est. Non autem quicunque divitiis
se esse Christum Cbristuin antem si- afflunt, sunt impii sed aliquis est pro-
cut fulgur coruscana Fulget, ut in illa bus et in fide electus hic igitur assu-
nocte resurrectionis ploriam videre pos- metur, alter vero qui talis non existit,
simus. Aug. (de Quxst. Evang., lib. u, dimittettir. Descendens enim Dominus
qnœst. 44.) Vel in illa nocte dicit, hoc ad judicium mittet angelos suos qui ere-
est, iu illa trihulatione. teris iu terra derelietis pœnam piusuris
Theopylact. Vel iuopinalmn docet sanctos et justos ei adducent,eecundum
esse Christi adventum quem futurum illud Apostoli {II ad Thessal., 4) « Ua-
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
se renouvelle par les sacrements. Ce sont ces deux hommes qui tra-
vaillent dans notre champ, l'un produit de bons fruits par son zèle,
l'autre le perd par sa négligence. Ou bien encore ces deux hommes
qui sont dans les champs, représentent les deux peuples qui sont dans
ce monde, l'un qui est fidèle est pris l'autre qui est infidèle est laissé.
S. Aïïg. (Quesl. évang., n, 44.) OubienNotre-Seigneur veut nous re-
présenter ici trois classes différentes d'hommes. La première est compo-
sée de ceux qui préfèrent mener une vie de loisir et de repos, affran-
chie de toute occupation, soit séculière, soit ecclésiastique; leur repos
est figuré par le lit. La seconde comprend ceux qui, faisant partie du
peuple, sont conduits par les docteurs et sont occupés des choses de
ce monde. Ils sont ici figurés par des femmes, parce qu'il leur est
avantageux de se laisser diriger par les conseils de leurs supérieurs
et ces femmes tournent la meule, figure de ceux qui sont dans le
cercle des affaires de ce monde. Notre-Seigneur les représente comme
tournant la meule ensemble, c'est-à-dire qu'ils s'occupent de ces
affaires du siècle, en faisant servir leurs biens à l'utilité de l'Eglise. La
troisième classe est composée de ceux qui travaillent dans les divers
ministères de l'Eglise, comme dans le champ de Dieu. Ces trois classes
à leur tour en renferment deux autres, c'est-à-dire que les uns de-
meurent dans l'Eglise et sont pris et choisis les autres sont infidèles
et sont laissés. S. Ambiu Dieu, en effet, ne peut être injuste et re-
fuser la même récompense à ceux qui sont unSs par une entière con-
formité de sentiments et d'action. Cependant ce n'est pas la commu-
nauté de vie qui produit l'identité de mérites, car tous n'accomplissent
pas entièrement ce qu'ils commencent, et celui-là seul qui persévérera
jusqu'à la fin sera sauvé. (Matth., x, 22; xxiv, 13.)
Cyril, (ubi supra.) Quia ergo dixit pore autem dubitare non possumus;
quod quidam assumerentur, utiliter bene maxime si meminerimus quod a Pilato
inquirunt discipuli quo assumerentur Joseph corpus accepit. (Maltft., 28.)
unde sequitur « Respondentes dicunt Nonne Ubi videntur a'juilœ circa cor-
illi Ubi, Domine ? » Bed. Duo autem pus, mulieres apostolorumque conven-
Salvator iuterrogatus, ubi scilicet sint tus circa Domini sepiilttiratii? Nonne
boni assumendi, et ubi mali relinquendi, tibi v identur aquilae circa corpus quando
imum dixit, aliud subiutelligendum ro- «veniut in nubibus, eLvidehit eum om-
linquit. Unde sequilur « Qui dixit eis: nis oculus? » (Apocal., 5.) Est autem
IJbicunque fuerit corpns, illuc congretra- corpus de quo dictum est (Joan.j 0)
bunturot aquila;. » Cyuil. Quasi dicerel Caro mea vere est cibus. » Circa hoc
Sicut dejecto cadavere, aves quarum corpus aquilse sunt, quœ circumvolant
pabulum sunt carnes, ad illud conve- spitilalibus :ilis. Sunt eliain circa corpus
niunt, ita cuin venerit Filius hominis, aquilce, quœ creduut Jesnm Christum
tnne omnes aquilœ (id est, sunoti) con- in carne venisse. EL est Kcclusia in qua
current ad cum. Auiin. Justorum enim per haptismi pratiam spiritu renovamur.
anima; aquilis comparanlur, co quod alla Euseb. ( in Cat. Grxcwum Paint m. )
petunt, humilia derelinquuul, et lougse- Vel per aquilas mortua animalia depas-
vam duccre fcrunlur astalem. De cor- centes, principes liujus seculi denotavit,
SAINT LUC, CHAP. XVII.
DE
Dieu, et il laisse en leur pouvoir ceux qui n'ont point mérité d'être
pris et auxquels il donne le nom de corps ou de cadavres, ces aigles
peuvent encore représenter ces puissances vengeresses qui voleront
vers les impies. S. Adg. (De l'aç. des Evang., n, 7.) Les enseigne-
ments que place ici saint Luc (dans un discours différent de celui où
saint Matthieu les fait entrer), sont rapportés par avance et n'ont été
donnés que plus tard par le Seigneur, ou bien, il faut dire qu'il les a
donnés deux fois.
et eos qui tunc temporis sanctos Dei n, cap. 7.) Haec autem qu® Lucas hic
persequentur; penes quos relinquuntur ponit (non in eo sermone in quo Mat-
assumptionis indigné qui corpus vel ca- thœus), vel recordatur prœoccupanda,
daver dicuntur. Vel punitrices virtutes, ut prius commemoraret, quse post a Do-
«juse volabunt ad impios, hic per aquilas mino dicta sunt vel, bis a Domino dicta
denotantur. AuG. (de Cons, Evang., lib. facit intelligi.
TOM.VI. 21
CHAPITRE XVIII.
SOMMAIRE ANALYTIQUE.
ment Jésus par sa réponse fait entrevoir qu'il est Dieu.-Autre intention que
l'on peut supposer à ce jeune homme. Commentconcilierla réponse que
lui fait Jésus d'après saint Matthieu avec celle que lui prête saint Luc.
Après lui avoir fait connaître Dieu, le Sauveur lui donne la connaissancedes
commandements.-Comment l'observationdes commandementsconsistesur-
tout à s'abstenir. -En quoi consistel'honneur que Dieu nous commandede
rendre à nos parents. – Obligation rigoureuse d'assister nos parents. – Ce
que suppose la réponse que fait ce jeune homme à Notre-Seigneur. -On
n'est point parfait pour accomplirtout ce que commandel'AncienTestament.
-Comment le renoncement aux biens de ce monden'est pas un grand sa-
crifice.-Dieu condamne-t-il la possession des richesses? – Pourquoi Dieu
a chargé les riches de nourrir les pauvres.-Comment et à quelle condition
la perfectionconsiste-t-elleà distribuer ses biens aux pauvres? – Vertus que
le chrétiendoit joindre à la pratique de la pauvreté. – Impressionde tristesse
produitesur ce jeune homme par le conseilde Notre-Seigneur.
f. 24-30. – Dans quel sens il est impossible que les riches soient sauvés, et à
quellesconditionsils le peuvent être. Usage que Dieu veut que les riches
fassent de leurs richesses. – Différenceentre le riche et celui qui possède les
richesses.-Combien le pauvre est en réalité plus riche que les riches du
siècle. – Quelest le riche condamnéici par le Seigneur. – Etonnementdes
disciplesen entendant ces paroles de leur divin Maître. CommentDieu
peut rendre possible aux riches ce qui leur est impossiblepar eux-mêmes. –
Quellesera la récompensede ceux qui ont renoncéau peu qu'ils possédaient.
Leur mérite aux yeux de Dieu, Réfutationde l'opinion des millénaires
qui cherchent à s'appuyer sur les promessesque fait ici le Sauveur.-Dans
quel sens celui qui a renoncé à tous les biens de la terre recevra-t-il le cen-
tuple en cette vie?
f. 31-34. Pourquoi Notre-Seigneurprédit longtempsà l'avance à ses apôtres
les souffrancesde sa passion et les gloires de la résurrection. – Pourquoiles
prend-ilà part pour leur faire cette prédiction? – Dansquel desseinleur ra-
conte-t-il par ordre toute la suite de sa passion9-Pourquoi Jésus-Christa
ressuscité un peu avant le troisième jour, explication de saint Isidore.
Pourquoiles disciplesne comprennentrien aux paroles de Notre-Seigneur.
f. 35-43. –PourquoiJésus fait suivre d'un miraclela prédiction qu'il vient de
faire. Pourquoiguérit-il cet aveugle pendant qu'il était en chemin?
Commentil faut entendre ces paroles Commeils étaient près de Jéricho.
Faut-il admettre deux guérisons successives d'aveugles? – Commentcet
aveuglesentait intérieurementla présence du Sauveur.– proclame haute-
tement que Jésus est fils de David, et qu'il est Dieu malgré les défensesréi-
térées qui lui sont faites.-Comment la foi sait résister à tous les obstacles
et triompher de toutes les difficultés.– Pourquoi cette question de Notre-
Seigneur Que vendez-vous queje vous fasse.-Pourquoi veut-il que l'aveugle
avoue publiquementl'infirmitédont il est frappé? – Tond'autoritéavec lequel
il lui rend la vue. – Comment Dieuvend ses bienfaits au prix de la foi. –
Cet aveugle est délivré d'une double cécité.– Pourquoi Jésus qui avait dé-
fendu au possédéqu'il avait délivré, de marcher à sa suite ne s'opposepas
au même désir que manifestecet aveugleaprès sa guérison.-Que représente
cet aveugle.-Explication figurée des différentes circonstancesde cette gué-
rison miraculeuse.
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
JJ
f, i-8. – Il leur disait encorecette parabole, pour montrer qu'il faut toujours
prier et ne se lasserjamais. Il y avait dans une ville un juge qui ne craignait
point Dieu, et ne se souciaitpoint des hommes.Dans cette même ville était
une veuvequi venait à lui et lui disait Faites-moi justice de monadversaire.
Et il ne le voulut pas pendant longtemps.Mais enfin il se dit à lui-même
Quoiqueje ne craignepoint Dieu et ne mesouciepoint deshommes;cependant,
parce que cette veuve m'importune, ie lui ferai justice, de peur qu'à la fin
elle ne vienneme faire quelqueaffront. Vousentendes, ajoutale Seigneur,ce
que dit cejuge inique. Et Dieu ne vengeraitpas sesélus qui jour etnuit crient
vers lui et il différerait de les secourir? Je vousle dis; il les vengera bientôt.
Mais, lorsque le 'Fils de l'homme viendra, trouvera-l-il de la foi sur la
terre?
(I)Engreo|iE|i6pi|«iï)(j,év»i
quanta est tibi concessa felicitas, oratio- est, et cras in clibanum mittitur, Deus
nibus fabulari cum Deo, quod desideras sic vestit, quanto magis vos modicae fi-
postulare qui et si verbis silet, tarneii dei?» (Matth.,&.) Hicergo iniquii3jn-
benefieiis respondet. Non aspernatnr dex, non ex similitudine, sed ex dissi-
quod petis, non tœdet, nisi forte tacue- militudine adhibitus est, de qno sub-
ris. BEDA. Dicendum est autem eum ditur « Judex quidam erat in quadara
semper orare et non deficere, qui cano- civitate, » etc. Theophyl. Vide quod im-
nicis loris rogare non desistit aut om- pudeutem erga hommes esse gravioris
nia quce justus secundum Deum gerit et est malitise indicium. Deum enim quam-
dicit, ad orationem sunt reputanda. AUG. plures non timent, attamen humano co-
(de Qnœst. Evang., lib. il, Qucest. 45.) bibentur pudore, etideo minus peccant.
Parabolas autem Dominus aitt secunduin Cum vero fit aliquis iœpudens, etiam
siinilitudinem ponit, sicut de fœnera- quoad homines, tune excrescit catiiullis
tore, qui cuni duobus debitoribus donas- vitiorum.
set quod debebaut, ab eo plus dilectus Sequitur « Vidua autem quaîdam
est cui plus donavit (Luc, 1), aut ex ipsa erat in illa civitate. » Aug. (île Quœst.
dissimilitudiue aliqnid probatj veluli est Evang., ut supra.) Ista vidua potest ha-
illud quod « si fcenum agri quod hodie bere siiuilitudinem Ecclesise quœ deao-
EXPLICATIONDE L'ÉVANGILE
lata videtur donec veniat Dominus, qui ab aliquibus irrogantur offensae lune,
nunc in secrète curam ejus gerit. Sed gloriosam esse putabimus oblivionem
quia serluitur « Et vrniebat ad eum di- malorum quoties vero aliquid contra
cens Vindica me, » etc., hic movet cur ipsam Dei gloriam peccaut, qui contra
electi Dei se vindicari deprecentur quod dogmatis divini niinistros belliun gerunt,
etiam in Apocalypsi Joannis de martyri- tune Deum adimus postulantes subsi-
bus dicitur [cap. 6) cum apertissime dium et exclamantes contra iuipngnantes
moneamur ut pro nostris inimicis et gloriam ejus.
persecutoribus oremus intolligendum AUG. (de Qucest. Evang. ut supra.)
est autem eam vindictam essejustorum, Apud iniquissimuni ergo judicein usque
ut omnes mali pereant. Pereunl autem ad effectuni implendi desiderii valuit tra-
duobus modis, aut conversione ad justi- here perseverantia deprecanlis. Undese-
tiam, aut amissa per snpplicium potes- quitur « Post hœc autem dicit intra se
tate. Ilaque si omnes hommes conver- Etsi Deum non timeo, » etc. Mullo igi-
terentur ad Deum, diabolus tamen re- tur certiores esse debent qui Deum per-
maneret in seculi fine damnandus seveianler rogant fonteni juslilia; atque
quem finem cum justi venire desiderant misericordiœ unde soquilur « Ait au-
non absurde viudictani desiderare di- tem Dominus Audite quid judex, » etc.
cuntur. CYRIL.Vel aliter quoties nobis Theophyl. Quasi dicat Si judicem im-
DE SAINT LUC, CHAP. XVIH.
fléchir ce juge pétri de tous les crimes, combien plus facilement nos
prières pourront-elles fléchir en notre faveur le Dieu de toute miseri-
corde. « Et Dieu ne vengerait pas bientôt ses élus qui, jour et nuit,
il différerait de tes secourir? Je vous le dis, il les
crient vers lui, et
vengera bientôt. » II en est qui ont donné de cette parabole une in-
terprétation plus subtile que fondée. Ils prétendaient que cette femme
est toute âme qui s'est séparée de son premier époux (c'est-à-dire du
démon), lequel se déclare son adversaire, parce qu'elle s'approche de
Dieu, le juste Juge par excellence, qui ne peut craindre Dieu, puisqu'il
est le seul Dieu, ni les hommes, parce qu'il ne fait pas acception de
personne. Or, Dieu, touché de la prière persévérante de cette veuve,
c'est-à-dire de l'âme qui le supplie, étend sur elle sa miséricorde et la
défend contre le démon.
Après avoir enseigné la nécessité et l'utilité de la prière à la fin des
temps pour échapper aux dangers qui surviendront alors, le Sauveur
ajoute « Mais quand le Fils de l'homme viendra, pensez-vous qu'il
trouve de la foi sur la terre? » S. Aug. (serm. 36 sur les par. du
Seig.) Notre-Seigneur veut parler ici de la foi parfaite, à peine la
trouve-t-on sur la terre; l'Eglise do Dieu est remplie de fidèles, qui
pourrait y entrer sans avoir la foi? et si la foi était parfaite, qui ne
transporterait les montagnes? – Bèbb. Or, lorsque le Créateur tout-
puissant apparaîtra sous la forme du Fils de l'homme, les élus seront
en si petit nombre, que la ruine du monde sera comme accélérée,
moins par les instantes prières des fidèles que par l'indifférence et la
tiédeur des autres. Le Sauveur semble parler ici sous une forme du-
bitative, mais ne nous y trompons pas, ce n'est pas un doute, c'est
un reproche qu'il exprime. C'est ainsi que nous-mêmes, dans les
choses que nous tenons pour certaines, nous employons la forme du-
bitative, par exemple lorsque nous disons à un de nos serviteurs
« Faites-y attention, ne suis-je pas votre maître? » S. Au&. (comme
précéd.) Notre-Seigneur a voulu ajouter cet avertissement pour nous
apprendre que si la foi s'éteint, la prière cesse elle-même d'exister (1).
Croyons donc pour assurer le succès de nos prières, et prions pour
que notre foi ne vienne pas à faiblir. La foi produit la prière, et la
prière à son tour obtient l'affermissement de la foi.
bus quas certes habemus, increpative adulteri, velut etiam hic publkcaas jejuno
verhum dubitationis ponimus, ut si di- bis in sabbato, decimas do mnniumqua possi-
catur servo « Considéra, forsitan Do- deo. Et publicanus a longe stans nolebal noc
oculosad ccelumlevare, sed percutiebatpeetus
minus tuus sum. » AuG. (de Verb. Dom.,
suwtit dicens: Deus, propitius estomihipecca-
ut s%(p.) Hoc autem Dominus adjicit, ut tori. Amen dico vobis, descendit hic justifica-
ostendat quod si fides deficit, oratio pe- tus hi domwnsuam ah illo quia aninisqui se
rit ergo ut oremus, credamus, et ut exaltat, hunziliabitur, et qui se humiliât, exal-
ipsa fides non deficiat, oremus. Fides tabitur.
fundit orationem fusa oratio fidei im-
petrat firmitatem. Aug. (de Verb. Dom., serm. 36, ut
slip.) Quia fides non est superborum,
Dixit autem et ad quosdam qui in se confidebant sed humilium,
prœmissis subjecit para-
~aHyMam ~'M~~e< a~pema&aM~rc~~e?*oy, jon- bolam de huluilitate et contra super-
lanquam istam,
rabolam dicens Duo homines ascen-
justi, et uspernabanturcœleros, pa- « Dixit initem et
debant in templum ut orarent.umispkarismis, biani. Unde dicilur
et aller publicanus pharisœus stans hœe apud ad quosdam qui iu se confldebiint, o etc.
se orabat Deus gratias aga tibi, quia non Tiieophyl. Quia etiam superbe plus-
sum sicut cateri horninum, raptores, injusti, quam alioa passiones vexat hominum
DE SAINT LDCj CHAP. XYIH.
mentes, ideo crebrius de hac monet. Est dirigenda precamina, ne sit infructuo-
autem superbia Dei contemptus quo- sum orationis negotiuni. Condemnatus
ties enim aliquis, non Deo, sed sibi est autem pharisaeus cum incaute ora-
ascribit bona quœ facit, quid est aliud ret. Nam sequitur « Pharisaeus autem
quam Dei negatio? Causa igitur couti- stans hœc apud se orabat. » Tiieopuïl.
deutium in seipsis, non autem totum Per hoc qnod dicit stans, ektum ejus
attribuentium Deo, sed ob hoc etiam animiim notât ipso enim habitu super-
çœteros contemnentium, parabolam pro- bissimus videbatur. Basil. ( in Isai.,
ponit osteudens quod justitia quamvia cap. 2, sire visione 2.) Dicit autem
homineni approximet Deo, si tamen as- « Apud se orabat, » quasi non apud
siiuiat superbiam, ad infima dejicit ho- Deum quia ad seipsum redibat per pec-
minem. Unde sequitur « Duo hommes catum superbise sequitur enim: « Dens,
ascendebant in templum, » etc. gratias ago tibi. » Aug. (de Verb. Dom.,
Gbjecus. (vcl Aster'mu in Cat. Grœco- serm. 36, ut sup.) Non repreheuditur
rum Palrum.) Diligentiam quidam ora- quia Deo gratias agebat, sed quia nihil
liouis docuit nos per viduam et judi- sibi addi cupiebat. Ergo jam plenna es,
cem hic autem per pliarisœum et pu- jam abundas, non est quare dicas
blicauuin docet nos, quomodo sint ei « Dimitte nobis debita nostra. » Quid
EXPLICATION DE i/ÉVANGILE
1<
igitur qui impie oppugnat gratiam, si mor arrogantium demonstritur cum
reprehenditur qui superbe agit gratias? bonum aut a semetipsis habrre se esti-
Audiant qui dicunt « Deus me homi- mant aut si sibi datum desuper cre-
nem fecit, ego me justum facio. » 0 dunt, pro suis se hoc accepisse meritis
pejor el deteslabilior pharis.ieo qui su- putant aut certe cum jactant se liabere
perhe justum se dicebat, sed tamen inde quod non habent; aut despeetis caîteris
gratias Deo agebat. singnlariter videri appetunt hlbere quod
Theophyl. Attende autem seriem ora- habent unde et pharisœus hoc bono-
tionis pharisœi. Primo namqnc dixit qure riim sibi operum mérita ûnaulariLcr
ei aberant; deinde subjungit qure habe- triljuit. Auf;. (de Verb. Dom., serin. 36,
bat sequitur enim Quia non sum itt sup.) Ecce autem ex vioino pnblicano
sicut ca'leri, » etc. An», (de Verb. Dom.} majoris erat ei tumoris occasio. Sequi-
serm. 36.) Diceret saltem, n sicut mulli tur enim « Velut etiam hic publica-
homines. » Quid est « caîteri hommes, » nus » quasi dicat « Ego stuu soins
nisi omnes prœter ipsum? « Ego, inquit, iste (le ciEleris csl. » Chrys. (in Cou. de
juslus snm, csGteri peccatores. » pharisœo et pnblicano.) Non enim sa-
Gimc. (XXIII Moral., cap. 4.) Qualuor tinvcral conlPiuptum ejus tota humana
quippe sunt species, quibus omuis tu- natura, sed et publicanum aggre.-sus est
DE SAINT 1IJC, CHAP. XVIII.
Son péché eût été moins grand s'il eût excepté le publicain; mais
au contraire, d'une seule parole il s'en prend aux absents, et rouvre
les blessures de celui qu'il a sous les yeux. Or, l'action de grâces n'est
pas une invective contre le prochain, si vous rendez sérieusement
grâces à Dieu, ne vous occupez que de lui seul, sans tourner vos re-
gards du côté des hommes pour condamner votre prochain. S. BAS.
(comme précéd.) L'orgueilleux ne diffère de celui qui insulte que par
l'extérieur; celui-ci abaisse les autres par ses outrages, celui-là s'élève
au-dessus par les efforts présomptueux de son âme. S. Chrts.
(comme précéd.) Or, celui qui outrage son prochain, se nuit considé-
rablement en même temps qu'il fait beaucoup de mal aux autres.
D'abord il rend plus mauvais celui qui l'écoute. Est-il pécheur, il est
dans la joie d'avoir trouvé un complice de ses péchés. Est-il juste,
les fautes des autres le portent à avoir de lui une meilleure opinion.
Secondement, il fait tort à la société de l'Eglise, car ceux qui sont té-
moins de ces outrages, ne blâment pas seulement celui qui s'en rend
coupable, mais ils comprennent la religion chrétienne elle-même
dans leur condamnation et leurs mépris. Troisièmement, il est cause
que la gloire de Dieu est blasphémée (1), car nos péchés font blasphé-
mer le nom de Dieu, de même que nos bonnes œuvres le font glorifier.
Quatrièmement, il couvre de confusion celui à qui s'adressent les ou-
trages, le rend plus inconsidéré et s'en fait un ennemi. Cinquième-
ment, il se rend digne de châtiment pour avoir proféré des paroles
outrageantes et coupables.
TnÉoruTL. Mais il ne suffit pas d'éviter le mal, il faut encore faire
le bien. Aussi après avoir dit « Je ne suis pas comme le reste des
(1) Comme le dit l'Apùlre saint Paul Vous déshonorez Dieu par la violation de la loi. Car vous
êtes cause que le nom de Dieu est blasphémé parmi les nations, o
subjungit per oppositum « Jejuno bis Aug. (de Verb. Dom., ubi supra.)
in sabbato. » Sabbatum hi dicebaut heb- Quœre autem in verbis ejus, nihil inve-
domadam al) ultima die quietis. Jejuna- nics quod Deum rogaverit ascendit
bant enim pharisasi secnnda ot quinta quidem orare, noluil Deum rogare, sed
feria sic igitur jejunia objecit contra se landare, et roganti eliam iusultare.
pa&sionem adulterii nam ex voluptate Publicanum autem cordis conscientia re-
est lascivia rapacibus vero et injustis movebat; sed pietas appticabat. Ornlo se-
opposuit decimanun solutionetn sequi- quitur « El publicanus a longe stans. »
tur enim « Décimas do omnium quiB TllEoi'uTL. Quauivis autem publicanus
possideo » quasi dicat Adeo rapinas stetisse dicatur, dislabat tamen a phari-
et nequilias refugio, ut etiam mea con- sneo tam verhis quam habitu noenon et
tribuam. GREG. (XIX ilorul., cap. 12.) corde conlrilo. Nam verobaiur oculos
Ecce, civitatem cordis sui insidiantibus lovare in cœluin, consens indignos visio-
hostibus per elalioncm aperuit, quam nis supenia; cos qui inaluerunt bona.
frustra per jejuuiuui et oralinuem clau- terre ua spoetaro et qua;rere neciioil et
sit incassum munila sunt eoeleru, cum pectus tnndebal unde sciiuilnr « Sed
locus unus de quo hosti palet aditus, percutiebat peclus suum; » cor quodam-
munitus non est. modo pungeus causa cogitaliouuin pra-
DE SAINT LUC, CHAP. XVIII.
devictam non fragilitale justiliaj, sed Deus, nou despicies; » est et Imniilitas
mole et tuiuore superbim. Nam sicut liu- ab œrumnis, juxta illud {Psal. 142}
militas per sui emineutiaui peccati pon- « Huuiiliavit in terra vitam meam; » est
dus superat, et saliens attingit Deum, sic et Immilitas a peecatis, et superbia, et
superbia ob sui moleui de i'acili justi- iusaliabililale dividarum quid enim liu-
tiam deprimit. Si ereo plura facta stre- milius his qui se submittunt (vel defo-
nue geras, putas aulem te posse prœsu- dmut et deprimunt) in diviliis et poten-
niete, tota caruïsti oratione (sive frnclu talu'; et lrnac repulant magna. Basil, {hi
orationis caruisti.) Si vero mille foras iu Isai., cap. 2 sen vtsioue 2.) Similiter
conscientia fasces reatuum, et hoc solum otiam et exaltavi laudabiliter cniilingit,
de te crcdns quoil es inlnnus omuimn, quando scilicet non humilia coiiilas, sed
niultam obtinobis auto Menm IMueiam. mens tua est per naaguauitnilateiu iu
Et iileo suœ senteulia? cuusam assignons viHiitein erecta. Talis autem aniini cel-
subdit « Quia oranis qui se exaltai, situdo est einineulia iu fristitiis (vel
humiliabitur; et qui se humiliai, exalta- gencrosuiu quoddaui robur in tribula-
bitur; » (et in Psal. 122) Hutnililalis lionibus), terrenorum conteniptus, con-
nomeu multiplex est. Est pnim quœdam versatio in cœlis et videtur liujusmodi
virtus humilitas, seeundum illud (Psal. mentis snblimitas camdetu habere diffe-
50) « Cor coutrituui et luuuiliaium, rentiam ad elationeui quœ ei arrogau-
DE SAINT LCC, CHAP. XVIII.
qui est le produit de l'orgueil, que l'embonpoint d'un corps bien por-
tant diffère de la grosseur qui vient de l'hydropisie.
S. Chrts. (co:meprécéd.) Ce faste orgueilleux peut précipiter du ciel
celui qui s'y abandonne, de même que l'humilité peutretirerle pécheur
de l'abîme de ses crimes. C'est elle qui a justifié le publicain de pré-
férence au pharisien, c'est elle qui a conduit dans le paradis le bon
larron avant les apôtres eux-mêmes, tandis que l'orgueil étant entré
dans l'esprit des puissances célestes (1), a été la cause de leur perte.
Or, si l'humilité jointe au péché marche si rapidement qu'elle dépasse
la justice qui est unie à l'orgueil, quelle ne sera pas la rapidité de sa
course, si vous l'unissez à la justice ? Elle se présentera avec con-
fiance devant le tribunal de Dieu au milieu de l'assemblée des anges.
Mais d'un autre côté, si l'orgueil joint à la justice peut ainsi l'abaisser,
dans quel abîme nous précipitera-t-il, s'il est uni au péché ? Je parle de
la sorte, non pour nous faire négliger la pratique de la justice, mais
pour nous faire éviter l'orgueil. TnÉOPHn. On s'étonnera peut-être
que ce peu de paroles dites à sa louange ait suffi pour faire con-
damner le pharisien, tandis que Job qui fit plusieurs discours pour se
justifier, fut récompensé de Dieu. Nous répondrons que le pharisien
en se vantant de ses bonnes oeuvres accusait les autres sans motif
aucun, tandis que Job accusé par ses amis (2) et pressé par la souf-
france fut forcé de faire Fénumération de ses vertus dans l'intérêt
de la gloire de Dieu, et afin que les hommes ne fussent point dé-
couragés.
BÈDE. Dans le sens figuré, le pharisien représente le peuple des
(1) C'est-à-dire dans les démons dont le prince ou le chef est appelé le prince des puissances de
l'air. {Epkes., u, 12.)
(2) Ce sont les trois amis qui vinrent pour le visiter et le consoler, lorsqu'ils eurent appris les
malheurs qui lui étaient arrivés, et qui parurent l'accuser comme s'il les avait mérités.
tia generatur, quam liabet corpulentia ducia multa. Rursus si fastus conjunctus
corporis beue dispositi ad inflatioucm justitiœeam deprmierc potuissct; si con-
carnis cum ex hydropisi tumet. junctus sit peccato, in quauiuam gehon-
CilttYS.Haec igitur faslus inllatio ab nam dctrudetï Hoc dico, non ut negli-
ipsis cutlis potest deprimere non caven- ^aumsjiiâtitiam, sed ut fastum vitemus.
tem huuiililas vero el ab ipsa abysse Theophyl. Sed lorsitau mirabitur uli-
reatuum huwmcin sublimarc ha:c enim quis quoiuodo pharisoius cumpaiu-a verba
piVB pharisco publicamuu salvavit et i-uœ laudisprolulerîl, uondeniuelur; Job
lalronem ante apostolos in paradisuiu vero cum pluriiua fuderit, coronaLur
duxit illa vero ctiam iucorpoream iu- eo scilicel quod pliarisasus taljj diuebut
gressa est poteslalem. Coetemm si ad- criminaudo alios, nulla ratioue cogeute;
jnucta delictis buinilitas tam facile eurriL Job vero urgouUbus eum amicls ol pres-
ut suporbiam justitiœ junutuin trauseal; suris preineutibua coactus est proprias
a fortiori si jusUtiœ eoujunxeris eam, virtutes recitare propterDeiglonam; ne
quomodo non ibit? Assistet ipsa tribu- homines desisterent a profectu virtutia.
nali divino in medio angelorum cum fi- Bed. Typice auteia pharissaiii est po.
EXPLICATION DE i/ÉVANSILE
Juifs, qui fier de la justice qui vient de la loi exalte bien haut ses
mérites le publicain représente le peuple des Gentils, qui se tient
éloigné de Dieu, et confesse humblement ses péchés; l'orgueil de l'un
fut cause de son humiliation, et les humbles gémissements de l'autre
lui méritèrent de s'approcher de Dieu et la grâce d'une élévation sans
égale.
rudes paroles. J>Mais il faut voir dans cette conduite des disciples, ou
un mystère ou une marque d'attention pour le Sauveur. En effet, ils
n'agissaient pas ainsi par un sentiment d'envie ou de dureté à l'égard
de ces enfants, mais par un empressement de zèle attentif pour leur
divin Maître qu'ils ne voulaient point exposer à être pressé par la
foule" Il faut en effet renoncer à nos intérêts, lorsque la gloire de Dieu
se trouve compromise. Leur conduite renferme d'ailleurs un mystère,
c'est-à-dire, qu'ils désiraient que le peuple juif dont ils descendaient
selon la chair, fût sauvé le premier. Ils savaient bien que les deux
peuples devaient être appelés à la foi, puisqu'ils avaient prié le Sau-
veur en faveur de la Ghananéenne mais ils ne savaient pas encore
dans quel ordre cette vocation devait avoir lieu. Que leur répond
Jésus ? « Mais Jésus les appelant, dit Laissez les enfants venir à
moi, » etc. Ce n'est donc point l'âge de l'enfance qu'il préfère à un
autre âge de la. vie, autrement il serait nuisible de croitre et de se
développer. Pourquoi donc déclare-t-il que les enfants sont plus
propres au royaume des cieux ? Peut-être parce qu'ils sont sans
malice, sans tromperie, qu'ils n'osent se venger, qu'ils sont étrangers
à toute volupté coupable, qu'ils ne désirent ni les richesses, ni leshon-
neurs, ni les dignités. Cependant la vertu ne consiste pas à ignorer
toutes ces choses mais à les mépriser car la vertu n'est point dans
l'impuissance de commettre le péché, mais dans la volonté de le fuir.
Ce n'est donc pas l'enfance, mais la vertu qui imite la simplicité de l'en-
fance que Notre-Seigneur nous recommande ici. Bède. Aussi à-t-il
soin de dire « Le royaume de Dieu est pour ceux qui leur ressem-
blent, » et non pour ces enfants, nous montrant ainsi que ce n'est
pas l'âge, mais les mœurs de l'enfance qui donnent accès dans le
royaume des cieux, et que c'est à ceux qui imitent leur simplicité et
leur innocence que la récompense est promise. S. Ambr. C'est cette
baut illos » ubi vel mysterium intelli- prsefertur œtati; alioquin obesset ado-
gas, vel affectum neque enim hoc m- lescere. Cur ergo pueros dicit aptos esse
vidia aut in pueros mentis asperitate regno cœlorum ? fortasse quia nialiliam
faciebant, sed séduise virtutis obsequia nesciant; fraudare non noverint; refe-
Domino deferebant; ne comprimeretur rire non audeant; scortari ignorent;
a turbis. Respuenda quippe est utilitas opes, honorem, ambitionem non appe-
nostra, ubi Divinitatis injuria est in tant verum non ignorare ista virtus
mysterio autem, quia prius salvari po- est, sed contemnere non enim virtua
pulum Judœorum, ex quo secundum est non posse peceare, sed nolle non
carnem nati fuerant, gestiebant. Scie- igitur puerita, sed semula puerilis sim-
bant quidem mysterium quod utrisque plicitatis bonitas designatur. BED. Unde
populis vocatio deberetur (nam et pro signanter dixit Talium non, istorum,
Chananœa muliere supplicarunt) sed ut ostenderet non œtatem regnare, sed
fortasseadhuc ordinemnesciebant: unde mores; et lus qui similem haberent
sequitur «Jesus autem convocans illos innocentiam et simplicitateni, pramia
dixit Sinite parvulos, » etc. Non celas repromitti. AMB. Denique hoc Salvator
TOM. VI. QQ
EXPLICATIONDE L'ÉVANGILE
f. 18-23. Alors un jeune hommede qualité lui fit cette demande Bon
Maître, quedois-jefaire pourposséder la vieéternelle?Jésus lui dit Pour-
quoim'appelez-vousbon? Nul n'est bon que Dieu seul, vous connaissezles
commandements:Tu ne tueraspoint; tu ne commettraspoint d'a&ultère;tu
ne déroberaspoint; tu neporteraspoint de faux témoignage;honoreton père
et ta mère.Il ré2)ondit J'ai observétous ces commandements depuis ma
jeunesse.Ce qu'entendant,Jésus lui dit Une chosevous manque encore
Vendeztout ce que vousavez,et le donnezauxpauvres,et vousaura un trésor
dansle ciel; venezalors, et suivez-moi.Mais lui, ayant entendu cesparoles,
devinttriste, parce qu'il était fort riche.
Bède. Un des principaux d'entre le peuple avait entendu dire au
expressit dicens « Amen dico vobis nec volentes hoc absque fide syllogis-
quicunque non acceperit regnum Dei ticœ probationis admittere, inerito ex-
sicut puer, » etc. Quis puer imitandus clusi sunt ab lioc regno.
est apostolis Christi, nisi de quo lsaias
dicit (cap. 9) «Puer natus est nobis; » Et interrogavit eum quidam prmntps dicens
qui cum maledicerelur. non maledixit ?'? Magister bone quid faciendo vitam œternam
(1 Petri, 2.) Itaque in puerita est quee- possideba ? Dixit autein ei Jésus Quid nie di-
dam venerabilis morum senectus, et in se- cis bonum? Namo bonus nisi solus Dats, Man-
data nosli ? jVûh ocades, non mœcliaberis, non
nectute iunocens pneritia. BASIL.(in Re-
furtum facies, non falsum testimoitium dites;
gvlis brevionbus ad interrogal. i2i, 7.) honora patrem luum et matrem tntun. Qui ait.
Suscipiemus autem regnum Dei ut puer, tfœc omnia custodioi ajuventute nea. Quoau.
si dispositi fuerimus erga doctrinam Do- dilo Jesiis ait ei A dhuc unum tihi deesl
mini, sicut puer in disciplina; nequa- omnia quœcunquehabes vende, et dapauperi-
quam contradicens ncc disputans cum bus; et habebis thesaurum in cœlo; et vent,
sequere me. His ille auditis, eonttistatus est,
magistris, sed credibiliter et obedienter
imbibens documenta. Theophyl. Genti- quia dives erat valde.
lium ergo sapientes quœrentes sapien- Bed. Audierat princeps quidam a Do-
tiam in mysterio quod est rcgnuru Dei, mino tantum eos qui puerorum vellcnt
DE SAINT LUC, CHAP. XVIII.
esse similes, regnum Dei intraturos; duceret vero sua statuta accedit ergo
atque ideo poscit sibi, non per parabo- ad magistrum, et bonum, eum nuncu-
lam, sed palam, quibus operum meritis pans dicit se velle doceri, quia tentative
vitamseternam consequatur exponi.Uude quœrebat. Qui vero apprehendit sapien-
dicitur « Et interrogavit eum quidam tes in astutia sua, convenienter et res-
princeps dicens Magister boue, » etc. pondet nam sequitur « Dixit autem ei
Ambr. Tentator princeps iste magistrum Jésus Quid me dicis bonum ? 1 Nemobo-
bonum dixit, qui Deum bonum dicere nus nisi solus Deus, » Ambr. Non bonum
debuisset nam licet in Divinitate boni- se negat, sed Deum designat. Bonus qui-
tas sit, et in bonitate Divinitas taruen dem non est nisi plenus bonitatis. Quod
addendo magister bone iu portioue si quem moveat quia nemo bonus; mo-
bonum dixit, non in universitate mam veat et illud, nisi Deus qnod si a Deo
Deus in universitate bonus, homo ex Filius non excipitur, utique nec a bono
parte. Cliristus excipitur nam quomodo uon
Cyril, (in Cet. Greecorutn Patntm.) bonus ex bono natus ? Arbor enim bona
Putavit autem se Christum capere dum fructus Lonos facit. (Matth. 7.) Quo-
vituperaret Mosaieum prseceptuni, intro- modo non bonus, cum bonitatis sucesub-
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
prœoedere; et idée eum ad Patrem re- nosti » quasi dicat Quando prias Deum
mittit, dicens « Quid me dicis bonum? » noveris, tune opportune qusEres qnid fa-
non quod ipse bonus nonesset erat enim cias. CYML.(in Cat. Cf~co'MM P<t<n(m.)
bonum ex bono germen; vel bonus boni Expectante autem principe audire Chri-
pétris iihns.AuG. (de QM<?~Ewony., Mb. stum dicentem « Recede a mandatis
11,cap. 63.) Potest autem videri distare Mosaicis, et meis attende, » ad Mosaica
aliud quod secundum MatUiœum dicitur eum mittit unde sequitur « Non occi-
(cap.)9) «Quid me interrogas de bono?» des, non mœoha.beris, » etc. Primo qui-
qnod ad iUud magis referri potest quod dem lex ea corrigit ad quœ facilius labi-
ait ille quœrens: «Quid boni faciam? H mur ut Ma'e/M?'~ cujus incentivum est
Ibi enim et &o)tt(Mtnominavit, et inter- intrinsecum et naturale, et occK~t'e, quia
rogatio est. Commodisaunc ergo intelli- magna est et immanis bellua furor. Fur-
gitur utrumque dictum « Quid me dieis tum autem et falsi testimonii cutpam
bonum? )) et quid me interrogas de raro contingi!, iucurrere, sed et graviora
bono ? » quod ad illud magis referri illa existunt quam heec et ideo secun
potest. dario furtum et Ms'tm testimonimn po-
TiT. BosTR. Denique postquam docuit nit ut rarius homines fallentia et le-
cognitionem fidei, subjungit « Mandata viora.
EXPLICATION DE L'ÉVANGtLE
(t) Surcesparoles
duchapitre verset23 «Tesprinces
i d'isfùo, sentrebelles
ettescompagnons
desvoleurs.
Sequitur « Non furtum facies, Betc. tium quœHbet autem cessatio agendi
BASIL.(in 7~a!tT, I, copM<.) Non est au- quolibet est facilior opère.
tem inteiïigenduui fures esse solum bur- TttEOPHYL.Sed quia in parentes pcc-
sarum incisorcs, vel latrocinautes in care quanquatn magnum sit crimeu,
balneis sed et si 'lui duces legionum raro tamen acciditj post omnia pouit
statuti vel etiam comnusso si))) regimiuc "nnnorapatremtuutnetmitrem tuatu.')
civitatum aut geutkuN inaugurati, I)aec AME)).Est autem houor, non solum ho-
quidem fnrtim tollunt, hacc vero Yi ac uoriftceiHifo, scd etiam tat'~itutis. Honor
publice extgunt. TtTUs BosTBEKS. (<K cuim tst déterre pro merUi~. )'asce pa-
Cat. <7?'<pcon<Ht «&! .!Mp.)Sed videas in treni tuum, pasce matretn t.utm, et si
non a~endo prfBccpta consistercj quo- pavcris, adhuc non reddtdisti dolores et
niam si mœchatna non fueris, castus es; crnciatus, quos prûpter te m~cr passa
si non fureris, benevotus; si falso non est. nii debes quod h~hes; huic rlebes
lesteris, veridicus. Attende virtutem jam qnod es. Qn.'mtnm judicimn si pascat
facilom per bonitatem statuentis nam Eceiesia quos tu pascere no)is? Sed di-
mali fugam ingerit, non boni cxerci- ces Quod eram pareutibus cotiaturus~
DE SAINT LUC, CHAP. XVIII.
Le Seigneur ne veut pas d'un don qui condamne vos parents à mourir
de faim. Cependant, de même que l'Ecriture fait un devoir de nourrir
ses parents ainsi elle commande de les quitter pour Dieu s'ils sont
un obstacle aux sentiments religieux de l'âme.
a Il répondit J'ai gardé tous ces commandements depuis ma jeu-
nesse. )) S. JÉn. (sur le c/Mp. Xtx de S. ~<) Ce jeune homme
fait ici un mensonge. En effet, s'il avait accompli le commandement
suivant « Vous aimerez le prochain comme vous-même, & il ne se
serait pas retiré plein de tristesse en entendant ces paroles « Allez,
vendez tout ce que vous avez et donnez-le aux pauvres. » BÈDE.
On peut admettre aussi que sans fair.e de mensonge, il a simplement
avoué quelle avait été sa vie extérieure, autrement saint Marc n'aurait
pas ajouté que Jésus, ayant jeté les yeux sur lui, conçut pour lui de
l'affection.
TiTE DEBosT. (1) Le Sauveur nous apprend ensuite qu'on n'est point
parfait pour accomplir tout ce que commande l'Ancien Testament,
mais qu'il faut encore suivre Jésus-Christ « Ce qu'entendant, Jésus
lui dit Une chose vous manque encore, vendez tout ce que vous
avez, et donnez-le aux pauvres. » C'est-à-dire Vous me demandez
comment vous pourrez arriver à la vie éternelle, distribuez vos biens
aux pauvres, et vous la mériterez, ce que vous donnez est peu de
chose, ce que vous recevrez est immense. S. ATHAJf.(Ch. des Pèr.
gr.) Ne pensons pas, en effet, avoir fait un grand sacrifice en renon-
çant aux biens de ce monde; car la terre tout entière est bien petite
en comparaison du ciel fussions-nous donc maîtres de toute la terre,
Ecctesiœ mallem conferre. Non quœrit quod « Jesus intuitus eum, dilexit eum.
Deus donum de fame parentum; sed ut TjTns BosmENS. Ostendit autem con-
pas&endos Scriptura dtcit parentes, ita sequenter Dominus, quod si aliquis Ve-
propter Deum relinquendos, si unpe- tus Testamentum peregerit, perfectua
dian), devotae mentis affectam. non est; sed deest ei sequi Christum.
Sequitur « Qui ait Usée omnia cus- Unde sequitur « Quo audito, Jesus ait
todivi a juventute mea. x JhEp. (ot ei Adliue uuum tibi deest ournm qu.'B-
~a«/i., 19.) ~tentitur adolescens. Si cunque habes veude, » etc. Quasi dicat
enim qnod postpositum est in manda- QtMoria quomodo sit possidenda vita
tis « Diliges proxitinnn tuum sicut nitcrna, sparge faoultates pauperibus, et
teipsum, o opère couiptesset, quomodo obtmebis iUam parva sunt quai impen-
postea a.udifns « Vade et vende omuia dis, magua qnas recipis. ATHA.(~t Cc<.
qnm babas, et da pMJperibus, tt'istis C)'cfC(M'Km /*<?/n<m, at ex o'pohiir. <~
abscoMit? BEDA.Vct non est putandus /'M~ft ~MR.)Non enim mnndnm despi-
es~e tnentitus, sed simpliciter ut vixerit, cientes putemus grandia quidcn) abdi-
scilicet extet'ma, esse coufessu~ alioqut casse, quia tota terra est. in comparit-
nequaquam Marcus diceret (cap. )2), tione cœU brevissima quapropter si
)
1
EXPLICATIONDE L'ÉVANGILE
24-30. Or Jésus, voyant qu'il était devenutriste, <~< Que ceux qui ont
des richesses entreront 6!e~e)KeM~ dans le royaume de D~M.'Il est plus
facile à un c/t<MHMM de passer par le chas d'une aiguille, ~M'&tôtriche d'entrer
dans le royaume de Dieu. Ceux qui l'écoutaient lui ~ma~e~K~ Qui peut
donc ~fC sauvé? Il leur répondit Ce qui est MKpfMK'Me aux hommes est
possible à Dieu. A~OMPierre lui dit Voici que nous avons tout quitté pour
vous suivre. Jésus leur répliqua En vérité je vous le dis, il K'Mt personne
(1) Onne met pas non plus de vin nouveaudans des outres vieilles,autrementlesoutresve-
nantà se rompre,le vin se répand, et les outressont perdues,e (Matth.,et; Marc, n, Luc., v.)
<MpM.) Sed illud quseritur, quomodo tia ruptus est. Unde sequitur « His ille
Christus erogare cuncta pauperibus per- auditis, contnstatu.6 est, » etc. BAStL.
fectionis esse fatetur, Paulus autem abs- (AOMM7.de ~~CMM~yMN~ sive in dites-
que dilectione hoc asserit esse imperfec- ceMifM.) Mercator non tristatur in nun-
tum sed valde consonat quod subjauxit: dinis partModo quce possidet, ad acqui-
« Et veni, sequerc me; o quod ostendi- renda-sibi opportuna; tu vero tristaris
tur ex dilectione esse « tn hoc enim pulverem dans, ut acquiras vitam bea-
cognoscent omnes qnod mei estis disci- tam.
puli, si dilectionem habueritis ad invi-
cem. ') (./M:M.~i'?.) THEopm'LACT.Cum Vtf~M autem Jesusiltum iristem faclum, <<M'<
paupertato enim citeras quoque virtu- ~MaM~~e~ qui peCMHMS habent in r~HMM
tes hominem hahere oportet. Oh hoc ait: Dei :)!<ra6M!)<
Facilius est enim camelumper
« Et veni, sequere Kte <)id est, in csc- acus <fan~'t'e~~uoMtdinitem intrare
/~û~'<ïNten
teris esto meus discipulus, jugiter me t't regnum Dei. Et <z'ef«Hi qui <tt«fM<<a<i<
Et quis potest ~a<MM /t ? Ait illis: C"C'
seqtia.ns. possibilia ~Mt~apud homines, possibilia sunt
CYML. (in Cc<. GffBcofMm~c~'a~t.) apud DeMMt. Ait autem Petrus ~'cm nos di-
Princeps autem ille vini recentis capax mMtmM:omHtc, et secuti sumus te. Qui dixit
non fuit, vetus uter existens, sed triati- CM.'Amen dico tiott's xemoest qui relique-
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
lui ait quitté M maison,ou ses parents, ou ses frères, ou son <po~e~ou ses
enfants,à causedu royaume de Dieu, qui ne reçoivebeaucoupplus en ce
mondemême,et dansle siècleà venir,la vie éternelle.
rit domum,aut parentes, aut /)'a<MS,aut so- acus transire, » etc. Nomen quod in
rores, eut M~orcm,aut ~'o$, aut ~?'o~ prop- Grœeo ponitur, aeqdivocam est ad ani-
ter regnum ~t; et non recipiat K)!<!<0p<t0'<t
in hoctempore;et in fecM~o vitam mal quod c<:mehM dicitur, etrad ruden-
futuro <B<e' tem (sive nauticum fnnem.) Onocnnque
~ŒM.
ergo modo inteUigas, imposaibile est
THEOPHYL.OuomamdiTes<mditaopum quod foramen acus t,otmu citpiitt came-
abjectione tristatus fuit, Dominus admi- tum. Si igitur facilius est camelum per
ranter locutus est dieitur enim « Vi- foranicn acus transire quod (tivitem sal-
dens autem Jésus iUnm tristem dixit vari, et hoc quod f~iims est impossibile
Quam difficile qui pecunias habent, "etc. est, impossibilius ergo est salvari divi-
Non dicit « tmpossibUe est cos in- tem. Quid igitur dicendum cst'? Primo
trare, x sed difficile possunt enim per quidem quod revera ita se ))ahpt, divi-
divitias adipisci superna (vel acquiri), tem servari non posse. Neque mihi dicas
scd diff)dte est; quia Yiscosiores sunt quod satvatus sit dives qnispiam qui sua
visco divitife; et vie cvclUtnr anim~M dederit non cnim dives salvatus est,
oocupattis ab eis; sed subsoquenter ut sed quia pauper factus, Yet (Ii:.peusator
impossibile hoc indicat, cum dicit « Fa- existeus servatus est, non dives. AImd
cilius est enim camelum per forameu enim est dives, aliud ceconomus vel dis-
DE SAINT. LUC, CHAP. XVHI.
pensator nam f~t'M est qni sibi reser- disset eas liominibus, sed sineret in terra
vat o?coMO!Mxvero vel </M/)eM<:a<o)\ jacere.
qui ad uUUta.temsilli commissas tenct. THEOPUYL.Porro attende illud quod
CaRys. (AûM!. 24~ in ) a<< CoWMM.) divitem quidem impossibile dicit sal-
Abraham quidem possidehat opes pau- Y!i['i,posstdeiitem vero divitias, dtfHcite;
pcribus; et qni juste ens possident, quasi quasi dicat DivM qui captus est a divi-
suscipietites a Ueo dispensant na.sin di- tiis et, iamulatar eis, non salvabitur
vinis )i)M]d:ttis; qui vero contra Deu)n habens vero iHas (seilicet qui e)s domi-
aequisierunt, et iu expHDdendo fueiuut Natcr) vix s~lvabitur causa humanfp fra-
illud idem nempe meretricihus et pa- gilitatis conaUn' enim nos diabolus sup-
rasitis dantes, vel humi abscotide)it<*s; plantare qxoadnsque possidemus divi-
egenu vero nihil tmpendcutes. Et (/'o))t. tias, et difficile ast rcfugeM dcciputas
18, lit Jbntt.) ?\on er~f) prohihet ditnri, ejns; ideoqne bonum est paupcrtas, et
sed opthus famutari cuit ut nccMMriis quasi tentations carpns. GnnYS. (/<oM)M.
utamur cis, uon ut custodiamus. Ntun 8), in ~/H«/) Nnlla enim 0~-1divitiartun
famuU est custodire, sed Oomini dispe))- commodita~, anima patieute penuriam,
sare si couservari eas vellet, non tradi- nec taasio paupertatis~ anima divitus
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
tis potest salvari, intellexerunt omnes CYML. (~t Cat. G!'tBCo.<m jPo~<m.)
qui divitias amant, ethm si adipisei ne- Congrue autem dives cum multa con-
queant, in divitum numero deputari. tempserit, recompensationem expecta-
Sequitur « Ait illis Qum impossibilia bit. Qui vero parva possulens ea abdi-
sunt apud hommes, » etc. Quod uon ita cavit, quid ei spcra.udum esset qnœrere
inteUigeudum est quasi dives cum cupi- decebat. Unde sequitur « Ait :mtem Pc-
ditate et superbia in regnum Dei ait trus Ecce dimisimus omnia » Mat-
intraturus, sed possihile est Deo ut a thaeus addit « Quid ergo erit nobM? n
cupiditate et superbia ad charitatem et BED. Quasi dicat « Fecimus quod jus-
humUitatem convertatur. TilEOpaYLACT.sisti, quid igitur dabis nobis pKcmii ? )'»
Apud homines ergo quorum serpit in- Et quia non sufficit dimittere omnia,
tentio ad terrena, impossibilis est satus jungtt quod perfectam est, dicens « Et
(ut dictmn est), apud ncnm vero possi- secutt snmus te. » CYRIL. (ut i!)~).) !)-
bilis est cum enim homo consi)iarium lud a.utem necesse est dicore qnod pau-
habuerit Deum, et justificationcs Dei, et cis iibt'ennntiante~ quantum spectat ad
doctrinus de paupertate imbiberit, noc- propositum et obedientian), pari iance
non ejus auxilium invocaverit, hoc flet cum opulentis penduntur, paribus uten-
et possibile. tes afïectibus, dum l'erum possi-
quas
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
dent abjectionem ultro inférant. Unde affectus contempserit, omnes seculi di-
sequitur « Amen dico vobis, nemo est vitias, delicias, risusque calcaverit,multo
qui reliquerit domum, etc., et non re- plura. in prcesënti recipiet. Cujus sen-
cipiat multo piura, » ete. Elevat ad ac- teutiœ uccasMae quidam Judaieam mille
ceptissimam spem omnes audientes,ju- aimorum fabniam post resurrectionem
rejuraudo prou]it.tens, dum a.pponit ser- jus),ornm œditicaut, quando omnit). qu!B
moni OMCM:dout.rinaenimdivinamua- propter Deum duNit.t.imus, muitiplici
dum vocant.e ad iidem Christi. fot-si- uubis sint i'œuore reddenda, et insuper
tan atiqui respicicutes parentes Infidè- vi~t a:t.erua dounuda..Née videat incx-
les noiuerunt cos turbars veniendo ad perli quod si in ca'teris di~na sit jepro-
fidem; et similis est ratio atiorum ger- missio, in uxorU)u~ tamen (juxta alios
manorun]. Descrunt tiuLem quidcnu lia- evaugeUstas centenis) appareat turpi-
trem, et maLram, et totius parentetœ tudo; prœscrtim cum Dominos in re-
amorem dcspieiunt propter amorem surrectioile non esse nubeudtim teste-
Christi. tnr et juxta Maruum ea quae dimissa
BEDA.Seusus igitur iste est Qui pro- fuerint, in hoc tempore oum perse-
pter regnum Dei inquirendum omnes cutiombus accipienda confirmet, quas
DE SAINT LUC, CHAP. XVIII.
31-34. Ensuite Jésus prit à part les douze, et leur <? Voici que nous
montonsà Jérusalem, et que va s'aceotKp~ tout ce ~Me prophèteso~
ec?':<<h( ~e ~MtKme.Ça;?' ~m HM'<~ (tM.xGe! e<tMO~Mf /~<
écrit
et couvert
dit Fils crac/M~; et
de cracltats; e<après il seral'auront
Car qu'ils livré auxflagellé,
Gentils, mettront 0à Ht0)'<,
ils etleMe~ro~f mort,
et il ressusciterale troisièmejour. Mais les A~d<e~ne c<MMpn'MH< rien à cela,
et cette parole leur était cachée,et ils ne eompMKat'eH~ point ce qui leur était
dit.
in illis mille annis abesse dogmatizant. ritali coUigatis mnito in hac vita gratio-
CYRIL.(M~t sup.) Hoc ergo dicimus siorem recipiet charitatem.
quod omissis temporalibus et carnalibus,
multo majora sibi aliquis vindicabit, Assunapsit autem Jesus t<!<O~CtM!, et ait t~M
quoniam et apostoli cum pauea dimise- Ecce <M<:m<Km)M FMt'oso~mam, et consum-
rint, obtinuerunt multiplicia dona cha- mabuntur omnia qum to'tpts su<!<per pt'opte-
rismattim et célèbres reputati sunt tas ~e fNt'o hominis <at!c~r oitm s'e)t<t!)!)<
et t'«Mt!e<«!et /!f)~eHa<'t'(ttr,
et cott~Metto', et
ubiqne. Erimus (irgo similes illis si oee~e~~ CMM, et die
domum quis dimiserit, recipiet mansio- ~o~~M~Ht/îo~c~aue~
tertia resurget. Et ipsi nihil AcfMBtm<<'H<'m-
nes supernas, si patrem reliquerit, pa- fMM.' e< erat om'&MtX M<«f!atmtmdtOKMab
trem babebit codestem; si a germanis eis, et non M<eHti/€tat)<qua d!M<MtttMf.
recesserit, in fratrem hune recipiet Chri-
stus cum dimiserit coc.jugem, inve- G&EG. (AoH:«. 2, !? ~'o<:M~.) Proevi-
niet divinam sapientiam, a qua procrea- dens Salvator ex passione sua discipu-
bit spiritalea fructus cum dimiserit lorum animos ttlrl)andos, eis longe anle
matrem, inveniet Hierusalem cmlestem, et passionis ejus pœaam, et resurrectio-
quœ est mater nostra. A fratribus etiam niasutcgtona.Miprajdtcit unde seqnihir:
et a sororibus sui propositi glutino spi- «AssumpsH antem Jesus duodecim, et
EXPLICATIONDE L'ÉVANGILE
())Oubien,suivantlaversion
desSeptante J'ai livrémondos,ro~ VMT<M LaVnl-
[MU.
gateatraduit J'aiabandonnemoncorpsà ceuxquile frappaient,
Netc.
ait illis Ecce ascendimua, » etc. BED. hostium incidit qui nos promittebat
PrsBTideus enim quosdam hœreticos fa- satvare? » Unde seriatim ordinem pas-
turos qui Christum dicerent legi pro- sionisenarrat, subdens « Tradetur enim
phetisque docuisse contraria, ostendit gentibus, et illudetur, et flagellabitur,
quod per prophetarum prœsagia suœ et conspuetur. M CHRYS. (~OM. 66, Mt
passionis et posterions gioriœ sit cele- ~/a«/i.) Hoc Isaias praedixerat dicens
brata perfectio. (cap. 50) « Obtnit scapulas meas ad
Cnnys. (/iom«. 66, ?? ATaM/i.) Seor- verbera, genas meas ad atapas; et fa-
sum autem de passione cum discipulis cicm meam non diverti a 5putorum de-
confert non enim oportcba.t hune ser- decore; sed et crucis patib~um prœdixit
monem pluribns divulgari, ne turbaren- Propheta, cum ait (Isai., 63) « Tradi-
tur hoc autem praedicebat disciputis~ dit in mortem animam suam, et cum
ut excitati per expectationem facilius sceleratis reputatus est. » Unde et hic
sustinerent. subditur « Et postquam uageUaverint~
CïML. Et ut sciant quoniam passio- oceideut eum. » Sed et Ksurrectionem
nem prienovitj et spontaneus ad eam ac- ejus David praadixitj dicens (Psal. 18)
cessit, ne dicerent « Qualiter in manus « Non derelinques auimam meam in in-
DE SAINT LUC, CHAP. XVHI.
ferno. Unde hic subditur « Et tertia tum usque ad solis occasnm; et quod
dieresurget.H )) post sabbatum resurrexerit.
ts!DOR.(Pe~M,]ib.n,epis<212.) CYRIL.(<? Cat. <?<ŒCOrM)M T'a~'MMt.)
Admirorautem dementiam qnœrentium, Discipuli autem nondum uoverant ex-
cur Christus ante triduum resurresit. quisite, quod prophetee pr!Bdixerm)t;
Si enim resurgerct tardius quam prœ- sed postquam resurrexit, aperuit eis
dixerat, impoteutiae esset, celerius vero, sensum, utintelligereut. Scripturas. Unde
est summa* virtutis indicium. Si quem seqmtur « Et ipsi nihil horum intel-
emm, cmn spopondarit sue ereditori lexerunt. BED.Quia enim discipuli vi-
posttriduumperaolvere debitum~ eadem tam ejus maxmie destdera)Mnt, ejus mor-
die s~tisfacienten) viderimua non ut tem audire uon poteraul et quoniam
fallaceiii, sed potins ut veridicum eum non solum kominem innoceatem, sed et
mirabimur. Dieam etiam quod non dixit Deum verum sciebant, hune BuUatecna
se post tres dies resurrecturum~ sed die mori posse putabant, et quia parabolas
tertia. Habes parasceven, habes sabba- eum sœpe toqueni.em audire eonsueve-
TOM. VI. 23
EXPLICATION HE L'ËVANCHf.E
dans un sens figuré tout ce qu'il leur disait de sa passion tfEt cette
parole leur était cachée, et ils ne comprenaient point ce qui leur était
dit. » Les Juifs au contraire qui conspiraient pour le faire mourir,
comprenaient parfaitement qu'il voulait parler de sa passion, lorsqu'il
leur disait ce que nous lisons dans saint Jean « Il faut que le Fils
de l'homme soit élevé. Aussi lui répondirent-ils « Nous avons appris
de la loi que le Christ demeure éternellement, comment donc pouvez-
vous dire « Il faut que le Fils de l'homme soit élevé ? »
r'mt, anodes aUquid de sua passione di- ~&<7~ fncrppo~?~ eM~ ut ~e~~f. Ipse
cebat, ad aliud aU<}goricerefercudnm fer~7M!Hi~&'c~~a6a~7~7!fiuî'</jMU'~e-
esse ercdehauL Unde sequUur « Er.it. f<<'mef.)<a!Ma!<<a)t.tt~,y!fMt<!H)fmat!-
~~c!'tf/&e.Cf~Nfrpp?'<<y'«t!M~'ro-
autem vcrhutu istnd ;tbscondituni:ib cir;~ ~fnj~t~M~t<~ce'f.M:<~i!~t~c:e!'<ïm~A<
et non mt.~Uigebaut qmu diceb~ut.ur » fKt't'f<)!He,!<<t!fa))).7.'<~Mf<!d!rt'f
Judœi vnrOj 'inia in ejns uccem coiixpi- e!e&?Cf?j/K/t's~<f):~e.s~/t'?~cet7.A'/coH-
raveran~ quod de pa~une sua )uqncre- /'M<tt t!n<t/, et ~f~tteta/x'' )~)o)! m(!ym'cfM!
tur dicena in Joauuc « Op'.o't.ct.exaHar[ j!)eM'M.~<o)i)mi!p<f'~Kt!)tf<t<,t<e<f'</«M(!em
Fitiun) bouini~)) int.cUi~cbai~ unde ~Cf).
dixerMit: K~osaudivimusex iL'go,~ma GnM.(<i:<oHM<.2,!)i.t'fn!y.)Quia
OtrishM ))Mum),i~ a'teru.um; et, quo- <;druulcs adttuc (Usciputi non vateb~nt
modo hi dicis Oport.c), pxattart Filium capurcvjrbjtuyst.cri~Yt!uit~)ra.<l)t)im-
honnnis. n eulu)n: M]t.e eorutu ocutos ca'cu~ lumen
recipit., ut eos ad Ndem cedestia facta
ci<ff)<<eM
/Mf<tt!H e'<mo~)'f)pt')t?Kat'«7ÏM'r;'co,sf)ti(])u'f])L. '<t''ac(uu) est
Undese<;)titm':
Ca?CK~~ft'n! .f~~f&n~N~tf~t?<7fïf
??!~R~)'Cff?~aututu com a~pro~inquaret. ca;-
et c'~yt~M~N\~~H~ ~JW~r~<fW, t')~cr- Hieric').
t'<?6~ ~J~ /~c f.f~(.'<.7~ec/<H~antem c~ ''us ~uid.nn, etc. Tt<):ot'u\iA.(.T. Kt. ne
apprendre à nous ses disciples que nous devons rendre toutes nos
actions profitables au prochain, et à n'en point souffrir d'inutiles.
S. Arc. (Quest. ~<My., 11, 48.) Ces paroles a Comme ils étaient
'près de Jéricho, » pourraient signifier qu'ils en étaient déjà sortis,
mais qu'ils n'en étaient pas encore éloignés. A la vérité, cette manière
de parler n'est pas très-usitée mais ce qui motiverait ici cette inter-
prétation c'est que d'après le récit de saint Matthieu comme ils sor-
taient de Jéricho, Jésus rendit la vue à deux aveugles qui étaient a?sis
le long du chemin. Le nombre des aveugles ne pourrait faire diffi-
culté qu'un évangélistene parle que d'un seul sans faire mention de
l'autre peu importe, saint Marc lui-même ne parle que d'un seul,
lorsqu'il raconte que Jésus lui rendit la vue, comme il sortait de Jéri-
cho. Il va même jusqu'à faire mention de son nom et de son père,
pour nous faire entendre qu'il était très-connu, tandis que l'autre ne
l'était pas du tout, ce qui explique pourquoi il a cru ne devoir parler
que de celui que l'on connaissait davantage. Cependant comme la
suite du récit, dans l'Evangile selon saint Luc, prouve évidemment
que la guéri son de cet aveugle eut lieu lorsque Jésus allait à Jéricho,
il ne nous reste d'autre solution que de dire que le Sauveur a deux
fois opéré ce miracle, la première fois sur un seul aveugle, lorsqu'il
allait entrer dans Jéricho, et la seconde sur deux aveugles, lorsqu'il
sortait de cette ville, de sorte que saint Luc a rapporté le premier
miracle et saint Matthieu le second.
S. CnRYS.(C7t. des Pey. y?'.) Une foule nombreuse entourait Jésus-
Christ, l'aveugle ne le connaissait pas, mais il sentait intérieurement
sa présence, et son cœur lui faisait pressentir celui que ses yeux ne
pouvaient apercevoir « Entendant le bruit du peuple qui passait,
turbam prœtereuutelu, iuterrogabat quis Deum aii~ et Ntium David M eum nomi-
hoc esset.)' Et oeukttiquidem secundum nat. Mireutur autam justitiam confessio-
opiniocem]uquebau!ur~ sequitur enhn nis ejus quidam cnimeomcoufitectcm
« Uixeruut autem eij qud<) Jesus Nai'.i- <iJetn co'npescebant. Sequit.ur:« Et. qui
Mnus trausiret, )) c~cusvero vcr.t (ttat~n- pt'a'ibant.incl'epabautcumuttaceret:"
bat aUa docctur et u]i!i prtcdicat n;uu sed per iuhtbitioues hujusmodi non in)
sequitur « m c~tuvit (jiccua Jc~n; pcdiehatur ejnr audacut novit enim
Fih D:Lvid~m~L'rere mei. » Quis Ledo- fides omnibus repugnare. et iuomnia
cuit. itoc homo? Nuu] pprtep'isti Ubros t]'iutNphM'e:uti)eeuhnestprocLtKudi-
privatus homnibus? Unde igitur ~osti 'viuo pudorem deponcre nam si causa
lumicare mundi'? Vere Don~uus it)uuu- peeuuice sunt hnpudentcs Nonm)!ii; pro
aut cujcus. (7~«y. 14S.) CnuL. tu Ju- aniuttC sutute non decet. boimm induere
daistuo au~etn imtt'iLuaj non iguoravit itDpudcntiau] ? Uude sequitur K )pse
quod de progeuie David Dcus sccmiduin vero muKo inagis clamahat Fdi David,
carnem n&Bcerctur et, ideo et ut Deo misurpre mei. » Si~ti), autem Cbt'isLum
loqmtur, dicens Miserere )nei a vox invocautis ui Jide~ et, iuvoca.jtt.es in
hune imiteut.ur qui iu duo dividuut fide re~pici), et ideo merito vomt ea*-
ChrisLum l)ic eni)i) Christum (anqnan) cum, et accedere jussit ande sequitur
DE SAINT LUC, CHAP. XVIII.
« Stans autem Jesus jusstt illum adduci jestatem at ubi petitionis modum cœ-
ad se »ut seilicet qui prins Me eum teti- cns oxpUcuit, tune summa. majestate
gerat;.appropmquaret et corpore. Ap- pr.BMpit ei ut videret. Unde sequitur
propinquantem ceecum Dominus niter- Et dixit illt Jcsus Respico x quod re-
rog~t nam sequitur « Et cum appro- dund~biltm erimen pcrfidifeJudaeorum
pinquasset, interrogavit illum, dicens quis cnim prophe(a.rum ta!ia.dixit?As-
Quid tibi vis jfaciam? » Dispensative in- pice tameu quid as~um~t medieu~ ah eo
terrogat~ non quasi iglMrans; sed ut ou coUnta est aaaitm sequitur enim
scirent astantes quod non petebat pecu- « Fides tua te salvum fccif. )) Pro Rde
niam, sed divinam cfCcaciam ut a Deo. enim vcuduntur beneHeia; f)iffundit)tt'
Unde scqoitur « At ille dixit: Homine, enim aratia. f;uan] suscepit fides. Kt si-
ut videam. ') eut 5t' a)iquo fonte hi quiden) parvi;)
CUR~'8.(f!t Ca<. Cr~'CM'MM~0<)')<) Tusis modicum nq~ae haurUtUt, hi vero
Va) quia <'3)un)niatf)res veritatis JudtBi majoribus multun]~ fonte non distin-
possent dicere, ut inciBco nato (/ooK.~9) gucnte meusnrM; et apcnudum fencstras
« Non est hic, sed suniUs ejus est, vo. quœ !iperiuntur, niagis vel miau~ spten-
luit ut eaecus prins ostenderet dafectun) dorsotis uifunditur; ita seoMdHtn ça"
naturfe: ut tune coi!~oscat aratiee ma- p~eitatcm intenttouis hauritur gmtia.
EXPLICATiON DE L'ËVANG!L!S
veutparlericidecepossédé
(1)SaintChrysostome f]ueJésusa délivred'unetcgionde
démons,
deretourner
eta quiilordonna chezlui.(~o)'e.,v,t9;7-tff,
vn),3S ~M)M/f.,vm.)SaintMatthieu
estleseulquiomettecettecirconstance.
Vertitur autem vox Christi in lacem lan- Cnnvs. (M<~Mp.) Hic autem necesse
guentis crat enim verbum vcreB )ncis. est quaerere cur Christus dœmoniMum
Unde sequitur « Et confestim vidit; » quidem cumium sequi volentem prohi-
at c~cus et beneficium fidem ostendit bet, eceum autem iUnmniatum seqnen-
fervidam, et post LeneBcium beucvo- tem non prolubet. Sed neutmm irratio-
lentiam observavit. nale puto illum enim mittit preeconcm,
Sequitur enim « Et sequehatur i!lum ut ex sut consistentta. benefaot~rem pra*-
ma~nificans Deum. CyMij. Ex qno pa- dicet, erat enim excellens miraeu)nn),
tet qnod a duplici cœcitate tiberatnr videre furiosum sunœ mentis eB'eetum
corpordi seilicet et ints)'cctua)i noqne caecum vero perminit sequi, quando
enimg)orificasset ut Deum, nisi vere vi- nieMsoh'mam ascendebat, p~r crucem
disset sed et aliis factns est occasio glo- perfocturns altnui mysterium; ut receti-
rificandi Deum. Soquitur enim « Et tem habentes mimuu)i mcntiotiem~non
omnis plebs ut vidit, dedit landem ))eo.B» existimarent eum infirmitate potins
BED. Non solum pro impetrato munere quam misericordia pâti.
tncis~ sed et merito fidei impetrautis. AMBR. in hoc autcm eo'co typus po-
M SAtNT LUC, CHAP. XVIII.
puti gentitis est, qui sacramento domi- cepit, humanum ~enus lumen quod ami-
cico rcuepit amissi luminis dMitatem. serat, reuepit. Qui ergo œternœ lucis
.Nihil autem interest, ntrum in uno cecco claritatem nescit, ceecus est. Si fmtctn
medicinam, an in duobus acctpiat; quo- tautum Redemptorom credidK qm dixit
niam ex Cham et Jitphet, Noe Rlus, ori- (Joan., H) « Kgo sum vita, juxta
ginem duceus in duobus ccecia duos ge- vtant sedet; si vero credidit et exorat ut
neris sui pr~tcndcbat auctores. GRE&. aiternum lumen nccipiat, juxta viam se-
(t)i /<oMi<. 2, «t ~'ra))~.) Vel ca'c<im dpt et mendicat. Uti autem qui Jesum
est seuus Itumauum, quod in parente venientem praeeedunt, desigtMtjt carna-
primo ctarUatem supet'ti:o lucis iîtuo- lium desideriorum iurbas tumutt.u~que
rans, daumaMonis suce tenebrM pamur. v~iorumj qui priusquam Jesos ad cor
Hierico autem interpretahu' i'MM, qHœ Hostrum perveniat dissipant co~itntio-
dum meiMt.ruis !))omcntis decMscit, de- nem nostram, ot in ipsa uos umtra ora-
ftictmn no~tra: mo)').aiitat,isdésignât, Dum tioue couturbant. « Ipse vero magis cla-
igitur Conditoruoster appropinquat Hic- mahat qnia quanto graviori t.umutht
hco~ cfBcus ad lumen redit; quia dmn cogitationum premimur, tanto orationi
Divinitas defectum uostra) carnia sus- iusisterc ardentius dehemus. Cum autem
EXPLICATION DE L'ÉVAN&II-E
adhno turbas phantasmatum in oratione tentent non posse salvari. GMG. (t'n.
partimur, Jesum aliquatenus transeun- /MM:<. M&<~!<p.)Cœcus antem a Domi-
tem sentimus. Cum vero orationi vehe- mino, non aurum, sed lucem quaerit
menter insistimus j Deus corde Egitur, et nos non falsas divitias, sed lucem
et lux amissa reparatnr. Vel ~'CM~<re quairamus, quam videre cntN solis an-
humanitatis est, store Divinitatis. Cascum gelis possimus; ad quam lucem viafides
i~itur clamautem Dominus trausiens au- est. Unde recte eaeco dicitur « ftespice,
divit, stans iUuminMit quia per huma- fides tua te salvum fecit. B Qui videt et
mMemeuam vocibua.uost-rœ c~citatis sequitur, quia bonum quoft intelligit
compatiendo misertus est; sed lumen operatur.
noMs gratia: per Diviuitatia potp-ntiarti AuG. ((~ QtM'i. j!'f<!M~ lib. n, qn:Bst.
infudit. Ad hoc autem requint quid ve- 48.) Si antem Hierico ~<t!<<!))!, et ob hoc
lit, ut cor ad orationem excitet peti HMr<a~<t!/em interpretamur, morti pro-
enim hoc vult quod et nos petare et se pinquiMM Uotaiuus JudiBis solis lumen
concedere pr~enoscit. AMBH.Vel interro- EvangeHijnsserat pra'dicari; ~[uossigni-
gavit caecum, ut eredcrenius nisi confi- ticavit. ille unus ceeeus qnpm Lucas com-
DE SAINT LUC, CHAP. XVtH.
(i) Saint Augustin [ait ici allusion à ce commandement donné d'abord aux disciples N'allez
point vers les Gentils, et n'entrez point dans les villes des Samaritains mais plutôt allez aux brebis
perdues de la maison d'Israël (J/a~A., x, 5) opposé à celui que !e Sauveur ieuf donna après sa
résurrection "Allez, enseignez toutes les nations, f etc. (~t~ xii~ 10.)
SOMMAIRE ANALYTIQUE.
-Quel était le miracle qui avait fait sur eux la plus vive impression.
Comment cette foule proclame sa divinité en lui appliquant les oracles des
prophètes.–Dans quel dessein Jésus a-t-il consenti a être appelé roi?
Murmures des pharisiens.–Réponse que leur fait le Sauveur.-Comment les
pierres et les rochers publièrent réellement sa gloire. –Pourquoi )a fou'c qui
loue Dieu vient à la rencontrede Jésus, lorsqu'il descend de la montagne: et
marche à sa suite,
4t-44. – Pourquoi Jésus verse des larmes sur la ville de Jérusalem.
Raison pour laquelle elle mettait sa. paix dans les biens sensibles.-Comment
les Juifs se sont-ils rendus indignes de comprendre les Ecritures divinement
inspirées qui annoncent les mystères de Jésus-Christ. – Prédiction du siège
de Jérusalem.–Comment les faits sont venus lui donner raison.–Notrc-
Seigneur a pleuré sur une autre Jérusalem qui est notre âme. – Comment il
ne cesse de pleurer dans la p'sonnc de ses é)us.–Application Sgurée at
l'àme pécheresse des différentes circonstances du siège de Jérusalem.
4S-48.–Comment Kotre-Seigncur fait voir que la cause de ta ruine du
peuple est la conduite coupable des prêtres. Ce que devait être te temple
dans les desseins de Dieu. Abusénormes qui s'y commettaient.–Coque
représente le Templedans le sens figuré.–~otrc-Scignenr ne laisse pas d'ins-
truire ceux qui sont ~ignes de ses divins enseignements.–Pourquoi les
princes des prctres et les scribes cherchent à le mettre a awrt.–Ce qui )<'s
empêche de mettre a exécution leurs criminels desseins.–Queis sont dans
le sens figuré les vendeurs et les acheteurs dans le temple.
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
1-10. Jésus étant entré dans Jéricho, ~aoc~at~ M~f. 0~' il avait un
hommeappelé Zachée, chef des~M&/«'at'H.s et fort riche /M:-MtA)M. Et il cher-
chait à voir Jésus pour le connaître, et il ne le pouvaità cause de /<t/<;M~joarce
~M' était fort petit. Il courut doncen avant, et monta sur MMsyeoMorgpour
le voir, parce ~M~/devait passer par là Lorsqu'il arriva à cet endroit, Jc~tH
leva les yeux, l'aperçut et lui ~i< Zachée, descendezvite, car il faut qu'au-
jfoMf~'AM: je loge dans votre maison. Zachée se /~<a de ~MeeH~M, et le recul
avecjoie. Voyant cela, <OMS murmuraient en disant Il est descenduchezun
pécheur. Mais Zachée, se tenant devant Jésus, lui dit Voici, ;S<)!('Mt',que
je donne aM~:pauvres la moitié de mes &:< et si j'ai /«!< tort à ~MC~M'M~
je ~<:M:rendrai quatre fois autant. Jésus /t<i!dit Le salut est entré an/OM?'-
d'/MMdans cette maisonparce que celui-ciest aussi CK/NK~ ~'A6ra/Mm Carle
Fils de ~Ytomme est venu chercheet MM~e~' ce qui était perdu. t
AtraAfB.Ve;:t<SH'mFilius ~omMM~MtMwe
CAPUT XtX. et sa~MM/'ftc~t'e}!t0~pet'M/'o<.
J?<tHjyt'eMMfi~eramtit/a~at Ft'')'eo. /?< eefe ctf ÂMBR.Zacha'ns in sycomoro, cœcus
ttct'itMe~acAa*!M,c<~te pt'Me~ erat ~!t6Hea- in via; quorum aHarum Domutus mise-
<tor!tMt,et ipse fttoM.JE'<;«eM6a< cMa'e 7e- raturus exspectat, altefuni sua! mansio-
sunzf/MMesset, e<MOH~O<Cra~ prw turba, ~M'ft His claritate nobilitat de quo dicitur
S~C/Kfa~U~~HSerat. Et ~tP<JM'rpHy,O~CM- « Et lugressus Jesus perambuiftb~t Hic-
~?'~0?~Ht~~COMOrMM? M~).'tf/<C~;*Hn!,
rico~ )' etc. Et beue princeps inducitur
~M: irtde ~'a/ ~'anst~<r~s. CMM~e?ïïSN~H~
Jesus vidlt ;7<itm,et <<;)'<ad publiMauornn) quis enim de se despe-
!oeMt;t,.!M.tp!Ct'<'))s
eMt;t ~'ae/~e, feslittaus tiMcmch'; quia /to- ret, quando iste perveuit adgr~tiam,
die ~fH"otua apf)r<< me BMHO'f, /'M< cui ecnsus ex fraude? Et ipsc quidcm
~at!S <fMC~ et ~T~'C~ t'HHt y<:<;t~<S.Et dives, nt seins non omnes <<M ava-
C!<M viderent H7?!7~~ J~M?'M7~&H~/t~Ce~/CSj ros. CYRIL.Sed Zachœu~ iu 1m tuorain
;7t<0f~ad ~OMt~f'/M ~PCf?f7~H?: ~HJO'Me~. uon traxit, ideoque factus f'at dignus
Sfa'M aK<Gm Zft<A<t!<~t~tf ad ~MtoH ~'ee<
~tmMtMm<)f)KOf«ni mco!'MM! rio p~ttpcr'&tM;et propitiatione Dei, quœ c:ccos ithuninat,
si quid «h~Memt<<rf!M(<<t))i, )'ef<(<o<<Nf<t'«- et lou~inquos vocaL
TtTUSBosTKENs.PuHuIavcrataute!t) in
p/KM.At< Jesus ad e!;m ()Mt'aAod'es<!h<sdo-
tKMt/i:c J'acta est, eo ~MOtiri !~se /«! sit co semen sa)utts, quia mqiie)]a.tJesum
DE SAINT LUC, CHAP. XIX.
connaître. » II ne l'avait jamais vu, car s'il l'eût vu une seule fois,
il aurait renoncé depuis longtemps aux injustices de sa vie; en effet,
lorsqu'on a vu Jésus, il est impossible de persévérer dans l'iniquité.
Or, deux choses s'opposaient à ce que Zachée pût voir Jésus il en
était empêché par la foule, moins des hommes que de ses péchés et de
ses crimes, et il était d'ailleurs petit de taille « Et il ne le pouvait à
cause de la foule, parce qu'il était fort petit, )) ajoute l'Evangéliste.
S. ÂMBR.D'où vient qu'il n'est fait mention dans l'Evangile de la
taille d'aucun autre que de celle de Zachée ? La raison n'en serait-elle
pas qu'il était petit par suite de sa malice, ou qu'il était petit par son
peu de foi? car il n'était pas encore bien zélé, lorsqu'il monta sur cet
arbre, il n'avait pas encore vu le Christ. TiTE DEHosT. Mais il eut
une bonne inspiration, car il courut en avant et monta sur un syco-
more, et il vit ainsi passer Jésus qu'il désirait tant de connaître « Cou-
rant donc en avant, dit l'Evangéliste, il monta sur un sycomore pour
le voir, parce qu'il devait passer par là. » II désirait seulement voir
Jésus, mais celui qui nous accorde toujours plus que nous ne deman-
dons, lui donne au delà de ses espérances « Arrivé à cet endroit,.
Jésus le vit. » Mvit son âme pleine du désir ardent de mener une vie
sainte, et il l'inclina doucement vers la piété. – S. AMBR.Sans être in-
vité, il s'invite lui-même à descendre chez lui « Et l'ayantvu, illui dit
Zaehée, descendez vite, f etc. Il savait que l'hospitalité qu'il deman-
dait serait largement récompensée, et bien qu'il n'eût pas encore en-
tendu Zachée lui adresser d'invitation, il voyait les sentiments de son
cœur.
BEDE.Voici que le chameau a déposé la lourde protubérance qu'il
portait sur son dos, et il passe par le trou d'une aiguille, c'est-à-dire,
un riche, un publicain, sacrifie l'amour des richesses, renonce à tous
ses profits frauduleux, et reçoit la bénédiction que lui apporte la visite
du Sauveur « Et il se hâta de descendre, et il le reçut avec joie. »-
S. AMBR.Que les riches apprennent donc que le crime n'est pas dans
les richesses mais dans le mauvais usage qu'on en fait; car si les
richesses sont un moyen de perdition pour les méchants, elles sont
dans la main des bons un puissant auxiliaire de leur vertu.
S. GHRYS.(C/ des P~?'. </?'.)Considérez l'excessive bonté du Sau-
veur innocent, il se mêle aux coupables source de toute justice il
entre en relation avec l'avarice qui est la cause de toute perversité en
entrant dans la maison d'un publicain, sa sainteté n'est pointobscurcie
par les sombres vapeurs de l'avarice, qu'il dissipe au contraire par
l'éclat de sa justice. Cependant les envieux, et ceux qui ne cherchaient
qu'aie calomnier, s'efforcent d'incriminer sa conduite a Voyant cela,
tous murmuraient en disant « II est descendu chez un pécheur. »
Mais Jésus, accusé d'être le convive et l'ami des publicains dédaigne
ces calomnies pour accomplir son œuvre; car le médecin ne peut
guérir les malades qu'à la condition de supporter ce que leurs plaies
ont de rebutant. C'est ce qui arriva, le publicain changea de vie et
devint meilleur « Mais Zachée, se tenant devant Jésus, lui dit: Voici,
Seigneur, que je donne la moitié de mes biens aux pauvres, » etc.
Entendez cette admirable résolution, Jésus n'a point encore parlé, et
il obéit déjà. De même que le soleil, dont les rayons pénètrent dans
une maison, l'éclaire non point par des paroles mais par son action,
ainsi le Sauveur dissipe les ténèbres de l'iniquité par les seuls rayons
de sa justice, car il est la lumière qui luit dans les ténèbres. Tout ce
hoc est, dives et pnbHoanus, reUeto amatores inveiu tentant in !ns quse ab
amore diviUanmi, coutempto sau&nfrau- co iicbant. Sequitur eNMn « Et cum
dum, benadictioncm dotamicm susccp- videi'cut;omues murmura bMtd'ccntcs
tiouis accepit. So~u!tur « Et t'estimms 'juad a(.) homincm peco~torcm divertis-
descHm)tt;tsuscPpitiUumgaudpas,Be)c. set,Kfitc.)pscveroincu8~t)t3utt'puto
A:tBt~. Di~caut. divKes. non in f.icutt.nLi- et publicanornm amiens; spemebilt bcec
Lus erhnen t~reru, sed iti his qui uti utcoNsum.aj!trotpi'opositum;(~)i~et
uo~ctunt fMun.aiibus Hau) divitia.: sicut medicos uisi pati~ur sauietu a'~roto-
impedimenta suut. improbis, ita bonis rum nou Uberat a morho. Quod et.tune
sunt udjumGUt.avit'tutis. contigit, quoni~tu conversus est. pnb)i-
CHr~'s. (t)t Cof. C/'<t'eo)'«m.f~n<M.) canns, et f.ictns fst, ineliot'. Betnitar
Sed eoxsidcra. tiiunam S:dvtd0t'is bonUa- «StnnsMtemZa(;hœus,dixitadJe9Hm:
tem. {usons cum sonUbus KOtiTeMatur, Rf'ce du~idinm bonorum .ncomm; Do-
fo<)bju3t,it,ifcctuu tn'arH.ittj~u:c es), ma- mine, do pa~per'tbns, » etc. ~udi Mira-
tcria. pravitatts; ix~ressus doxum publi- Inte. Noudum dicit et obedit. Ht sicut
cam nuUatn ex fivaritice nebnia injuriam sol per radios infusus in donnm non
pat.ih)r, sed futgore jnstKiec avariLmm iHustratverbo~sed opère, ittSatvator
de)ct. Sed mordaces et crimiaatiouH radiis justiti.T~ aequitia! fugavit cfdigi-
DE SAINT LUC; CHAP. XIX.
qui est uni est fort, tout ce qui est divisé est faible, c'est pourquoi
Zachée fait le partage de ses biens. Il faut avoir soin de remarquer
que les richesses de Zachée n'étaient pas toutes le fruit de l'injustice,
mais qu'elles provenaient aussi de son patrimoine. Comment aurait-il
pu sans cela rendre le quadruple de ce qu'il avait acquis injustement?
Il savait que la loi prescrit de rendre le quadruple de tout bien mal
acquis (t*), afin que si l'on ne craint pas de violer la loi, on soit au
moins arrêté par l'obligation onéreuse qu'elle impose. Mais Zachée
n'attend pas la condamnation de la loi, il se fait lui-même son propre
juge.
ÏHÉortm. Si nous voulons pénétrer plus avant, nous trouverons
qu'il ne restait plus rien à Zachée de ses biens. Après avoir donné la
moitié de ses biens aux pauvres, il emploie le reste à rendre le qua-
druple à tous ceux qu'il avait pu léser. Et non-seulement il le promet,
mais il le fait aussitôt, car il ne dit pas Je donnerai la moitié de mes
biens, et je rendrai quatre fois autant à ceux à qui j'ai fait tort, mais
voici que je donne, et que je restitue. Aussi Jésus-Christ lui annonce-t-il
qu'il a reçu le salut « Jésus lui dit Le salut est entré aujourd'hui
dans cette maison. » La maison ici signifie celui qui l'habite, et le
Sauveur veut dire que Zachée a obtenu la grâce du salut. Il ajoute, en
effet a Parce que celui-ci est aussi enfant d'Abraham. » Or, il n'au-
rait pu dire d'un édiBce matériel et inanimé qu'il était enfant
d'Abraham. BÈDE. Zachée est appelé enfant d'Abraham, non parce
qu'il est né de sa race (2*), mais parce qu'il a été l'imitateur de sa foi,
(t*)La traditionjudaïqueavaitfixéà un omquièoiGdu revenuannue!la sommedes aumônes
d'unhébreufidèle.Nuln'étaittenudefairedavantage. Larestitutiondu quadruple à ceuxà qui
onavait[aittortétaituneprescription dela loi mosatque
(.<;0[! xx;i)et dela loiromainede
furto,parfaitement à cetteépoque.
d'accordavecles rapportsquiexistaient
(2*) 11 y a tout lieu de croire que ce Zachée était d'origine hébraïque. Les Zachée formaient une
famille très-nombreuse, puisque déjà au retour de la captivité de Babylone, sous Zorobabel, Esdras
mumque paternam deseruit, ita iste rere et salvum facere, o etc. CnnYS.
bona sua partiendo pauperibus reiin- Quid me criminammi si rectifico peo-
queret. Pulchre autem dieit, et ipse, catores'? Tarn enim procul est a me
ut non solum eos qui juste vixerant, odium peceiltorum, qnod eorum causa
scd et 009 qui ah injnstitia resipis- advcuerilît na)n mûdicusveni, non ju-
cuut, ad filios promissioms pertinere dex ob hoc cauviva fio languentium
declaret. patiorque fœt.orem, ut pja~stem reme-
THEOpnyL. Non antcm dixit quod fi- dii. QuaTet autem aliquis <(uomodo Pau-
lius erat AbrahfB; sed quoniam uuuc tusjubet (1 ad ConM</i., 5) si quis fra-
est nam prius quando erat pubMeano- ter fuerit procax aut avafusj cum hu-
rum princeps, uutbm bimititudinem ha- jusmodi nec cibum esse sumendum,
bens ad Abmha!t)jus),um, non erat Abra- Chi'btus autem erat publieanorum con-
hœ iitius sed quia murmurabant qui- viva sed nondum proveett erant isti,
dam, eo quod moraretur cum viro ut fierent fratres; sed et. tune vitare
peecatore, ad compescendos illos sub- praecepit Paulus fratres, cum perstant in
dit « Venit enim Filius hominis qua3- malo hi vero erant mutati.
DE SAINT LUC, CHAf. XIX.
BED. Mystice autem Zachieus qui in- bat, etiam hune suspicientem ne videat
terpretatur y<M<<~cc<M!~ ercdentem ex Jesum tardat, sed sicut amplius cla-
gentibus populum signiScut, qui per oc- mando ceecus turbam vicit, ita pusillus
cupationem temporalium depressus erat terrena reliuquendo, et arborem crucis
et minimus, sed a Deo sttnctiSctLtus; ascendeado, turbam obstantem trans.
qui iuLrantam Hierico Salvatorem videre cendit. Sycomorus namque, quae est ar-
voluit, dum fidem quam mundo attutit, bor foliis moro similis, sed altitudine
participare quaeaivit. CYRIL.Turba au- prœstans (unde et Latinis celsa nuncu-
tem est imperitiB. confusio umttitndinis, patur) ~CM</'<t<!<adicitur; et eadem
qua: verticatn nequivit videre sapientia: dominica crux, credeutes alit ut ficus;
ergo Zacha'us quandiu in turba est, non ah iacredutis irridetur ut fatua. Quam
vidit Christum; sed plebeiam transgres- arborem pusillus statura Zaehœus ut
sus iusciHam reficere meruit quem de- coexaltari possit, ascendit; cum quilibet
siderabat aspieere. BEDA.Vel turba (id humilis et propriae conscins inBrmitatis
est, vitiorum consuetudo) quiB c:Bcum clamat « Miht absit gloriari, niai in
clamantem ne lumen peteret increpa- cruce Domini nostri Jesu Christi. » (ad
TOM. VI. 24
EXPUCATMN DE L'ÉVANGILE
Ge~ 6.) AHBR.Pulchre autem addt- blimis erat; quem suscipiens vidit quia
dit, quia illa parte erattrmsiturns Do- per gratiam elegit. Manebat autem ali-
minus, vel ubi sycomorus, vel ubi ere- quando Domiuus in domo principis plia-
diturus ut mysterium servaret, et gra- risccorum, sed eum opéra digaa Deo fa-
tiam seminMet sic euim vénérât, ut cieutem, tiugna carpebant. Unde eo-
per Judœo9 veniret ad gentes. Videt ita- rum perosus faeinora disuessit, dieeus
que Zachasum sursum jam emm subli- (MM«7~ 23) « Retinquetur domus ves-
mitas fidei inter t'ructus bouormu ope- tra dosei'La. MHodtc autem in domo pu-
rum, inter fecunda* attitudinetu arboris silli Zachmi oportot. illum utaxere~ id est,
eminebat Za.cha:us autcm supra arbo- novo&legis gratia coru~caatc, in humi-
rem est, qui est supra t<'sem- lium cattonum corde quiescare. Quod
BEDA. Perambn]ans autem Dominus au.),em deseeudere de sycomoro, et sic
venit ad locum ubi Zachœus sycouio- mauMonoM in domo parare jubetur, hoc
rum ascenderat; qaia missis per mun- est quod ait Apostcius KEt, si cognovi-
dum praBdtcatoribus iti qutbus ipse lo- mus Mcuudum carnem Christum, sed
quebatur et ibat, venit ad populum na- jam unuc non novimus et iterumaHbi:
tioaum, qui passionis ejus tide jam su- Etsi cnim morLuu~ est ex inËrntiiate.,
DE SAINT LUC, CHAP. XIX.
sed vivit ex virtute Dei. » Manifestum et sic suNimior factus, videt, et videtur
est autem Judeeos gentium semper odisse a Christo. GREG.(XXVH ~ora~. sub
salutem; sed salas, qu6B olim Judœo- MeM.) Vel quia sycomorns ficus /(t~a
rum domos implebat, hodie populo na- dicitur, pusillus Za.ch.BU9 sycomorum~
tionum illuxit, eo quod et ipse populus subit, et Dominum videt quia qui
Situa sit Abrahœ, credendo in Deum. mundi stultitia.m humiliter eligunt, ipsi
TuEOpnYL.Sed et facile estho.oadmora- Dei sapientiam subtiliter contemplan-
]em uUlitatem retorquere qnisquia enim tur quid enim in hoc mundo stnttius,
in maUtia.pturibus pr-Teest;parvus est sta- quam amissa non quœrere, possessa ra-
tura spirituati, et non potest videre Je- pientibus retaxare, nutlam pro acceptis
sum prm turba nam pcrplexus a pas- injuriam reddere ?Per ha.)ie autem sa-
sionibus et secutaribus rébus non aspi- pieutem stuititiam etsi noudum solide, ut
cit Jesum ambulanteoi id est, in nobis est, jam tamen per contemplationis tn-
operMitcm, nullum opus ejus cognos- men Dei sapientia videtur.
cens. Ascendit autem super sycomorum THEOPHYl..Dicit autem ei Dominus
(id est, voluptatis dulcediuem, qu:B ai- «Festinans descende; hoc est « As-
gnincatur per ficum), deprimens eam, cendisti per poenitentiam ad altiorem
EXPUC~TMN DE L'ÉVANGILE
sciebasenim quod ego homo <tM<efMsum, <<j!- turum regnum a patre, quam ab homi-
~M quad K<mposui, et metens quod non semi- nibus iret ad Patrem. Et ideo dicitur
Mam et quare non dedisti pecuniam meam ad « Hœc illis
mensam, et ego M'eM~ cum usuris utique audientibus, adjiciens, dixit
exegissom <Kam? .E'<<!<<t<t!K<tAm dixit; Au- parabolam eo quod esset prope Hiero-
H etc. THEOFHYL.Sed Domi-
ferte a&illo mnam, e<date t~t qui fieeemmHfM solyliiam,
habet. Et dixerunt ci: ~oM)H:e,habet decem tius ostendit eis quod vana quiEdam ees-
m)!a!. DMoautem totH, quia oH!)!thabenti da- titnarent uon est enim sensibile re-
tt<«)', et jtMNffa~ù ab eo autern qui non ha- gaum Dei. Osteudtt etiam quod quasi
ab eo. Venfm~n- Deus novit
bet, e~Mc! A(tte<,aM/t'r<'<K)'
me re- neua co~itutioncs eornn], propo-
men inimicos meos (illos qui )M!xerMt)< eis subsequentem parabolam. Unde
gnare super se) adducite AMC, et Mier~ct<eN)tM
me. sequi).ur « Dixit ergo Homo quidam
nobilis abiit in regionem Iona;inquam
EusEB. (iK Cat. Gf~contm ~c~'ftHt.) accipere sibi regnum et reverti. »
~Est.imilbitnt quidam iu primo Salvatoris CyntL. Describit autem sensus tmjus
adventu regnum ejus venirOj M),hoc pu- paraboi.f mysteria Christi a primo us-
tabant mox tuoo fieri cuin ascensurus que ad ultimum, knmo enim factas est
erat llierosolymam; adeo obstupefece- Detis~ Verbum existons, et quamvia ser-
rant eos miracuta divina qua* fecerat. vus factus sit, est tamen nobilis secun-
Et ideo instruit eos non prius se recep- dum inetîabUelu ortmN a Patre. BAStL.
EXPUCATtON DE L'ÉVANGILE
(t)Cesparolesdoivent
s'entendre deJésus-Christ,
prophétiquement nouslevoyons
comme dans
lesActes(xm,m),etdansl'EpitreaM ~e'h'MM'
(t,v; et v, v.)
(in f.MKC;13, cap. oM;oMe13.) Non so- Ecctesia. fentium est, usque ad fines
lum secundum Deitatem Dominus nobi- terr:B abiit enim, ut plénitude ~entium
)isest,sedeUfMnsecunt~ungaaushn- intraret, revertetur ut unut)!; t~rnej sat-
ïnaûuin, ox semine David secundoM vus liat.
caruem exortus. Abiit autem in rp~to- Vel per hoc qnod
Et.'SK!).(~~ .M</jr<7.)
nem tougiquam, non tatu locali distnntitt profectus est ad regionem tonginquati),
separatam quam rerum cotiditioile. Ipse ascensutu proprium a terra in ccelos de-
enimDetMprop('estunicniqnenostrnm; signât. Cum v<*['osubdit MAecipere sibi
cum nostra bona opera nos ei astrin- regnutn et redire, Hsecttndtnji sui appa-
gunt et distat, qnoUe3 nos )iferptn)o ntionem gtot'iosa)n et re~iatt) ostendit.
perdition), clongamurabco. Ad h.'mc Et prituo quidam AcM~if))! se vorat
igitur terrenam regionctn aoccs~it, lon- propternativitatem iu carne; deinde "o-
ginquam a Deo, ut ~entium rc~oum nc- t!7cM: nonduntse )'('~CM< appetiat, quia
ciperet, secundumistnd (y.!<a) ftt'oa- nondmn i)i pt'im.t apparitione, regia
tuia a me, et daho tibi gentes ha'redita- fuu.eebatur inajestate. Sed et bene diei-
tem tuam. » Aun. (de QM;M<.Fi~My., tur obtincrc sibi reKUum ttam daute
iib.)~<jua'st.40.)r<<'e~M<o)f~tM9'!M sibi Patre, illud obtinuit, secunduoi il-
DE SAINT UJC~ CHAP. XtX.
(1) Voici le texte entier de Dame) Et voici comme )e Fils de l'homme qui venait sar tes nceea
du ciel, et il s'avança jusqu'à l'ancien des jours, et on l'offrit en sa présenoe. Et il lui donna la
puissance et ]'i)onnem' et le royaume, x etc. (vn, 13,14.)
(2*) La mine attfquc pesait cent drachmes; m:us la mine hébra'tque) selou Josèphe, valait
soixante ~cles, environ 180 franes de notre monnaie. 11 s'agit ici de la mine d'argent. La mine
d'or valait environ 630 francs 60 centimes.
lud Danielis T «KcceFiHus hominis offtdi, decem ait mnas récépissé. Aoc.
veniehilt iu nubibus, et datmn est ei reg- (de <«f~. J!'faM?., -M6<$M~.) Ve[ per
nmn. ') CyntL. A~cendeas (mini ad cce- </ec<'mw:ai')egemsigaificatpropter
los, sedet ad dexteram inajestatM in e\- ~ecatogum decem autem <erM4~ hos
ce)sis(/~t'&)'i),aseit)densiu)).emjdis- fjUtbus sub [U.t posiUs sratia pr-Bdicata
pensavit, credentihus m eum divinorum est sic enim inteUigeudum est eis datas
charMmat~m d'û'erenH<nn sicut servis mnas ~d usum cutu iuteUexerunt tegem
committmttut' dotumica' fdcutt.~t.es, ut. remoto vermine !n]Ev.mg8Hnm perti-
fdi'}H[d tucran~os t':u))tdtttus sut ferMit, nere. D':n. Mina Damque~ quam Cr~cei
pfiMonia. Uude seqni.t)u' « Vocat,!$ uu- MMo~t vocant, cenhuu drMhmis appen-
temdecem se r\'tssm=.j dédit, fis decon dthir et ornnis Scripturœ sermo, ffuia
mn:ts.))CtiHvs.(i)tCf~.C/'M!cM'MM.) vita; t-n'tes))~ perfeciionea~ surent.,
Consuevit sacra Seriptur~ iu si~nmu per- quasi numeri centenarit puudort! fut-
fcct.ioui~ uti immcm df'n.i.rio) ']))an< si gcsfit.
quia numorundd excedcro ve)i), ah uni- EusHP. (ut <i</).) SigniScat ereo per
tata iterntu [[ichoa))!).,<{uasideHario per- eos qui mnM recipiunt, sues disciputos,
ducto ad metam, et ideo hi dispensationf qui mnas exhibeus stûgutis, parem cun-
taientorumetuf) qui motam attigit-divini ctM f!t'peMationem comimUeuSj nego-
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
tiari jussit. Sequitur enim « Et ait ad EcsEB. (M~Mp.) Per hoc enim quod di-
iUoa Negotiamini dum venio. x Nullum oit~ f:t'M <<M) Judasos significat, ortos
autem aliud negotium erat, nisi dogma ex eadem progcnie secundum camem
regni sui intentis mortalibus praedican- etquoniam ritu legis cum iUispariter ute-
dnm per suos discipulos idem autem batur. AcG. [~c Q«<py<c?!y.j !<<sup.)
est omnium documentum, eademque fi- Miaerunt autem if'gationetn posteum~
des, unum baptisma et ob hoc n)na quia etiam post resurrectionem ejus in)-
una singulis datnr. CYRtL.Mutta autem miseruut persecutiones apostclis, et prœ-
est horum differentia ad illos qui inft- dtcationem EvangelU respuerunt.
ciati sunt re~nuci Dei de quibus sub- EusEB. (<:<~</).) Pos.tfjtMtuautcm Sal-
ditur « Cives autem ejus odorant vator ])tBc doouit pertinentia ttd primum
eum, etc. Hoc est, quod Christus ini- ejus adventnm, coasequenter a;)oriosnm
properavit JudiBis, dicens (~ooM., iS) et re~inm ojus reditmu ostendit, dicens
« Nuuc vero viderant; ~t oderunt me et « Rt factum est ut rediret accepto re-
patrem meum; » renuerunt autem reg- gno, etc. CunYS. (/?));?<. 3!)) <?)1 ad
num ejus dicentes Pilato: t. Non liabe- Co'.) Duo regnil De! novit stcra Scrip-
musrcgem nisi Ctesareiii. (Jo<~t., 19.) tuca atterutti qutdetu ex crentione, se-
DE SAINT LUC, CHAP. X!X.
tout ce qui existe, en vertu de son droit de Créateur, l'autre qui est un
règne d'affection qu'il n'exerce que sur les justes qui lui sont libre-
ment et volontairement soumis; c'est ce dernier royaume dont ~1
prend ici possession (i*).
S. AuK. (quest. J?MMy.) Il revient après avoir pris possession de ce
royaume, parce qu'il doit revenir dans tout l'éclat de sa gloire, lui
qui avait apparu d'abord si humble au milieu des hommes, lorsqu'il
disait a Monroyaume n'est pas de ce monde. » (Jean, xviu.)
S. CYR.Or, lorsque Jesun-Christ reviendra, après avoir pris posses-
sion de son royaume, il donnera aux ministres de sa parole 'es éloges
qu'ils ont mérités, et les comblera de joie et d'honneurs dans les cieux,
parce qu'en faisant valoir le talent qui leur avait été confié, ils en ont
acquis un grand nombre d'autres «Le premier vint et dit: Seigneur,
votre mine a produit dix autres mines. » Ce premier serviteur repré-
sente l'ordre des docteurs qui ont été envoyés au peuple de la circon-
cision, il a reçu une mine pour la faire valoir, parce que les docteurs
ont reçu l'ordre de prêcher une seule et même foi. Cette mine en a
produit dix autres, parce que leurs enseignements ont fait entrer en
société avec eux le peuple qui vivait sous la loi.
a H lui dit Fort bien, bon serviteur, parce que vous avez été fidèle
en peu de choses, )) etc. Ce serviteur a été fidèle en peu de choses,
c'est-à-dire qu'il n'a point altéré la parole de Dieu; car tous les dons
que nous pouvons recevoir dans la vie présente, ne sont rien en com-
paraison de ceux qui nous sont réservés pour l'avenir. EvAGR.(Ch.
des Pe?'. <y~.)L'Evangile nous dit que ce serviteur reçoit le gouverne-
ment de dix villes, parce qu'il reçoit la récompense de ses propres
T~ )tMxcn'ohtetMOM,
(f) Nonsavonssuiviicile texteoriginalde saint Chrysostome
aulieudelatraduction
inintelligible
adoptéeparsaintThomasalterumexapprobatione.
cnndum quod est Rex omnium creatio- tem primus, diccns Domine, mna tua
nis jure; alterum <mtem; ex conjuno' decem mnas acquisivit. n BED. Prif~u~
tione, secuudum quod justis dominatur, servus ordo doctorum est in circumoi-
propria sponte ei subjectis; et hoc re- sione missorum~ qui unam mnam uego-
gnum hic dicitur accepisse. tiaturus accepit, quia unam fidem prœ-
AuG. ( de QMtf.<<.Evang., M< Mp.) dica.re jussus est; sed haEo mua decem
Redit etiam accepto regao, quia in ma- ninas acquisivit; quia populum sub lege
nifestissimft claritate venturus est, qui eonstitutum sibimet docendo soci&v~.
in eis humilis apparuit, cum diceret Sequitur « Et ait itU Eugo, serve
~c<tM., 18) '< Regnum- meum non est bone, quia in modieo fuisti fidelis, etc.
de hoc mundo. In modieo servus est tidelis quia non
CYRIL. [)? Cat. ~)'~co?'M;tt Pstn<nt.) aduiterat verbuui Dei quicquid enim
Rcdeunte autem Christo, sumpto reguo, in pra'aenti pereipuuus donorum, )u
merebuatur prfBconia, et detectabuntur comparatione futurorum paucum eat.
verbi ministri m superuis bonoribus, GRjECUS.(vel EfayrtM! ~t Cut. Cr~eo-
quia taultipticaverunt talentum pturibus r«Ht Fc~'Mm.) Sed quia meroedem pro-
acquisitis. tlnde subditur c Veuit tm- priorum bonorum accipit, decem dicitur
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
civitatibus prœesse. De his promissis Domine, mna tua fecit quinque mnas. a
quidam infime conjeetantes existimant BEB. Servus ille cœtus est. eorum qui
se prœtnris et praetecturis donari in ter- prœputio evangelizare missi sunt; cujus
rena Hierusalem, reparata lapidibus pre- mna (id est, evangelica fides) quinque
tiosis, si honeste in Christo fuerint con- mnas fecit; quia gentes corporis sensi-
versati ambitum potestatis et priBlatio- bus antea mancipatas ad fidei evangeli-
nis ab anima Dimime depouentes. ÂMBR. cae gratiam convertit. Sequitur « Et
Sed civitates decem sunt animae, quibus huic ait Et tu esto supra quinque civi-
jure prcBponitur qui pecuniam Domini tates » hoc est, ex earum quas imbue-
et eloquia casta probata sicut argentum ras animarum fide, et conversatibne su-
examinatum (Psal. 11) mentihns homi- blimis fulgeas.
nun) fcBneraverit. Nam sicut Hierusatem AMDR.Vel aliter fortasse iste qui
dicitur ~diacata ut civitas (PM/. 12t), quinque muas acquisivit, moraliahabet,
ita sunt atlima* pacifica'; et sicut angeli quia quinque sunt corporis sensm ille
preesunt, ita hi qui vitam meruerunt an- qui decem, duplicia; id est, myslica le-
gelorum. gis, et moralia probitatis. Possufnus et
Sequitur « Et alter venit, dicens hic decem mnas, decem verba intelligere
DE SAINT LUG, CH&P. XtX.
(id est, tegis dootrinam), quinque mnas gregem Dei, a quibus jam lex per gra-
magisteria diaciptina* sed legisperitum tiam intellecta est sive propter decem
in omnibus volo esse perfectum. Bene legis prœcepta; sive quia ille per quem
autem, quia de Judeeis dieit duo soli lex lata est, quinque Ubros eoDscripsit.
mu[tipticatam pecuniam déférant, non Ad hoc pertinent ~cew et quinque civi-
utique aeris, sed dispensationis usuris. tates, quibus eos preeponit multiplica-
Alia est enim peoinim foecebris, aii!i doc- tio enim inteûigentiee in ipsa varietitte
triniB cœtestis usura. CnRYs. (<? Co~. ( sive diversitate ) quse de unoquoque
Cfa'co'MNt Fa~ttm.) tn terrenis enim praecepto vel de uno quolibet libro pal-
opibus non convenit unum fieri divitem, lulat, ad unum reducta vel redacta quasi
nisi alter depauperetur; sed in spiritua- civitatem facit viventium rationum feter-
libus non convenit quemquam ditari, narum est enim civitas non qnorum)i-
nisi faciat et atium locuptetfm in cor- bet animantium, sed rationabilium mul-
poris enim participatio minuit, sed in titudo, legis unius societate devincta.
spirituatibus auget. Quod ergo servi reddentes rationem ex
Auc. (de Qt«B~<.Evang., lib. n, qu. eo quod acceperant, laudantur quia lu-
46.) Vel aliter quod unus eorum qui crati sunt, significat 009 bonam reddere
bene usi sunt, decem aequisivit, et alter rationem qui bene usi sunt eo quod ac~
~M~~tc/signincat eos esse acqnisitos in ceperunt, ad augendas divitias Domini
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
per eos qui credunt in eum quod qui es, » etc. Hoc est enim quasi metere ubi
facere nolunt in illo si~nati sunt qui Don seminavit; id est, eos impietatis
mnam suam in sudario servavit. De quo K'os tenere, quibus verbum aut legis,
sequitur « Et tertius venit, dicens Do- aut EvaDgetii ministratum non est. Hoc
mine, ecce mna tua quam bahui reposi- autem ve)uti judien periculum devitan-
tam in sudario, » etc. Sunt enim homi- tes pigro labore a verbi ministratione
nes hac sibi perversitate btandieutes, ut conquiescunt et hoc est quasi in suda-
dicant Sufncit ut de se unusquisque rio ligare quod Mcbpenmt. THEOPHYL.
rationem reddat; quid opus est aliis Sudario enim mot'tuorum facies velatur.
predicare et ministrare, ut etiam ratio- Merito ergo hic piger dicitut mnam in
nem de ipsis quisque t'eddere cogatur? sudario involvisse, quia eam mortiBcans
cum apud Dominum etiam illi sint inex- et otiosam dimittens, non tractavit nec
cusabiles, quibus lex data non est ne- auxit.
que etiam qui non audito evangelio dor- BEO. Vel pecuniam in sudario tisare~
mierunt, quia per oreaturam poterant est percepta dona sub otio lenti torporis
cOjnMseereCreatorem. Unde sequitur abscondere. Quod autem pu.hveMt sese
a Timui enim te, quia homo austerus per excusationem dixisse, iti cuipam
DE SAINT LUC, CHAP. XIX.
propriam vertitur. Unde sequitur « Di- tis paratisque cordibus intimari. Ans.
cit ei Deore tuo te judico, serve ne- (de QM<Mf. Evang., ubi ~!<p.)Vel mensa
quam » servus nequam vocatur, quasi ad quam da.uda erat pecunia, professio'
piger ad exercendum negotium, et su- Dem ipsam religionis accipimus, quee
perbusadaccusandumDommijndicium: tanquam publice propouH.ur ad usum
Sciebas quod ego austerus homo sum, neeessarium saluti.
tollens quod non posui, et metens quod OHMS. (in Cat. C?'(BCOn<M jPft<fm.)
non seminavi, et quare non dedisti pe- lu sensibilibus autem divitiis debitores
cuniam meam ad mensam? » Quasi di- solius observationis obnoxii sunt quan-
cat Si durum me esse noveras et aliena tum enim recipmnt, taatum eos reddere
sectari, quare non tibi hiBOcogilatio in- necesse est; et uihil plus ab eis queen-
cussit timorem, ut scires me mea dili- tur. In divinis autem eloquiis, non so-
gentius qurnsiturum? Pecunia autem vel lum ad custodiam obligamur, sed etiam
argentum, preedicatio Evangelii est, et nmttipMcare monemur. Unde sequitur
sermo divinus « quia eloquia Domini « Et ego venions cum usuris utique exe-
eloquia casta, argentum igné examina- gissem illam. BED. Qui enim verbi pe-
tum, (~a!. li~ qui sermo Domini ouniam a doctore percepit credendo,
dari debuit ad mensam; hoc est, promp- necesse est ut eam cum usuris soivat
EXPLICATION DE L'ÉVANMU!
operando, vel ut ex eo quod audivit, non utitur; et eo augeri qui habens ha-
etiam alia studeat intelligere, quœ nec- bet, id est, bene utitur.
dum ex prfBdicatoribus ore didiciL CYRIL. BED.Mystice autcm hoc (ut reor) ia-
Doctorum enim est iuserere auditoribtis dicat, intrante plenitudine gentium, om-
salutarem et profictiuiii sermonem opus nem Israel salvum futurum ~jRow.,H],
autem divine virtutis est attrahere obe- et tune abundantiam gra.titB spiritualis
dientes ad audientiam, et fertilem eorum doctori.bus esse coufercndaïa. CHRYS.
reddere i))te!techim. Non est autem hic (/inHtM.43, ~c<C!M)'MM~)teMt.) Ideo
servus laudatus neque honorem proma- autem dicit astautibus. « AufMte ci
ruit, sed potius tanquam incN est con- mnam n quia non est prudeutis animi
deinnatus. Unde sequitur « Et a~tauti- pumre, sed alio quodam (~citicet mi-
bus dixit Auferte ab eo Ninam, et date nistro) eget ad punicndulU ~fficiojudi-
illi qui decem muas habet. » Auc. (de cis nam et Deus non ipsemet pœnas
Qt«B~<PMtMy.,ubi sup.) Per quod signi- irrogat, sed mediantibus angelis. AMBa.
ficatur, et iHum posse amittere munus De aliis servis siletur, qui quasi prodigi
Dei qui habens non habet, id est, eo debitores, quae acceperaut, perdiderunt
DE SAINT LUC, CHAP. XtX.
in duobus servis illis qui lucrati sunt, aliis et multiplicari. Hœc autem, non so-
pauci signati sunt, qui per duas vices ad lum ad sermonem et doetrinam refe-
cultores vineœ sunt destina). in reliquis rendu sunt, sed etiam ad morales virtu-
omnes Judmi. Sequitur « Et dixerunt tes quoniam et in his dat nobis Deus
ei Domine, habet decem mnas » et sua eliarismata, hune dotais jejunio,
ne hoc injustum videretur, aubditur iUuin oratione, alium mansuetudine vel
« Quia omni habenti dabitur. » humilitate, quibus si invigUaverimus,
TnEOPHYL.- Quia cum decem auxerit multipUcabimus ea, si vero torpeamus,
decuplaudo, palam est quod et plura de- extinguemus. Deinde de adversariis sub-
cup)ans pluris etiam lucrifiet occasio dit « VerumtaiMen inimicos meos, qui
domino. A deside vero et otioso, qui non noiueruut me regnare, interficite, o etc.
satagit augere quod accepcrat~ ipsuti) Auc. (de QM<e~<. ~aM;y., <t&t.Mf~t'o.)
quoque quod possidet auferetur. Unde Per quod designat impietatem Jud~o-
sequitur « Ab eo autem qui non habet, rum, quia ad eum noiueruut converti.
et quod habet auferetur ab eo ne THEOPHYLACT. Quos tradet morti, mit-
vaeet census dominieus, cum posset dari tens <*osin ignem exterioretN sed et in
EXPLICATION DE L'ÉVAN&ILE
cette vie même, ils ont été massacrés impitoyablement par les armées
romaines.
sur
S. CBMTS. (Ch. des Pèr. gr.) Cette sentence tombe directement
les Marcionites. Jésus-Christ dit ici « Amenezmes ennemis, et qu'on
les mette à mort en ma présence; » et cependant ils prétendent que le
Christ est bon, et que le Dieu de l'Ancien Testament est mauvais. Or,
il est évident que le Père et le Fils font ici la même chose, le Père
envoie une armée à la vigne pour détruire ses ennemis (if<!«A.~ XX!),
et le fils les fait mettre à mort en sa présence. S. CHRT9.(A<W!.79
sur S. ~~A.) Cette parabole est différente de la parabole des talents
racontée par saint Matthieu (xxv). Nous voyons ici le même capital
donner divers produits, puisqu'une seule mine rapporte d'un côté
cinq, de l'autre, dix mines. Dans la parabole de saint Matthieu, c'est
le contraire, celui qui a reçu deux talents, en a gagné deux autres,
celui qui en avait reçu cinq, en a gagné autant; et c'est la raison
pour laquelle ils ne reçoivent pas la même récompense.
hoc mundo mactati sunt flebiliter ab rium nam qui duo acceptt, duo super-
exercitu Romanorum. addidit et qui quinque tantumdem
CnRïS. (in Cat. C)'<BCO?'MMfC!«Nt.)unde et prœmus donantur imparibus.
Hœo contra MMeionistas competunt
nam et Christus dicit «Adducite hostes his dictis, prœee~at, ascendens~Rer<Mo<
meos, et occidite coram me; a cumta- mam. /'t!e<<imest cum appropinquassetad
men illi &omMMt dicant Christum; Deum Be«pAf< et Bethartiam ad montemqui vo-
vero Veteris Testamenti, ma~MM. Patet M<N!'Oliveli, misit duos dixipulos MM di-
eeH! Ile :H castellum quod e<n<raxot est; in
autem quod Pater et Filius eadem facit:
~tto~~t~ûeuMf~,ï'Huc)!t'e<M pullum asinar alli-
nam Pater ad vineam destinat exereitum pa~m) cui nen:cMn~Majn AMM~MM sedit; sol-
(~o«/< 21), Filius autem hostes coram ut7e?7/Mmet at~~He~c,'et si ~t'~ vos inlerro-
se trucidari facit. l'DËM.(/<om<<.l~ in gaverit, quare xo~ut~s? sic ~;e~tNet Quia
~M«/) Hfeo autem quœ in Luca des- Dominuso~c~m ejus <ZMMHH<. ~t«rM)t<au-
cribitur parabota, alia est ea qua* in Mat- ~M qui missi eranf, ïnuew~Ht ~MM< ~!aJt<
thfeo narratur de talentis. (c. 2S.) Nam autem t'MM
tHt's, stantern pullum,. &o<t)et!(ttM
pM~MtK, dixerunt domini ejut ad illos: Quid
huic quidem ex uno capitali accepto,
varii fuere proventus; quia ex una mna
solcitis pKMMttt ? A< illi dixerunt, quia Do-
mùtM e!<mKMMMft'tttM Aa4<<.jE< ttMzenfnt
accepta, hic quinque talenta, ille obtulit illum ad Jesum; e< jacientei vestimenta sua
decem sed apud Matthœum. contrd- supra pullum, impostterunt lesum, ~~eeMH~e
DE SAINT LCC, C~AP. XÏX.
ils le firent monter dessus.Et, sur son passage,le peuple étendait ses~<eKm~
le long du chemin.
TiTE DEBosT. (Ch. des gr.) Les disciples qui avaient entendu
dire au Sauveur « Le royaume de Dieu est proche, » et qui le voyaient
se diriger vers Jérusalem, pensaient qu'il allait commencer ày établir
le royaume de Dieu. Dans la parabole qui précède, Jésus a redressé
cette erreur, et montré qu'il n'avait pas, encore triomphé de la mort
qu'on lui préparait. Cette parabole achevée, il va au-devant de sa pas-
sion en continuant sa marche vers Jérusalem a Après ce discours, il
continua de marcher vers Jérusalem. a BËDE. Il leur apprend en
même temps que cette parabole est une prédiction de la triste destinée
de cette ville qui allait le mettre à mort et devait périr elle-même au
milieu des horreurs de la guerre a Commeil approchait de Bethphagé
et de Béthanie, » etc. Bethphagé était une bourgade habitée par les
prêtres, et située sur le versant du mont des Oliviers; Béthanie était
aussi une petite ville située sur le penchant de la même montagne, à
quinze stades environ de Jérusalem (1*).
S. CHRTs.(hom. 67, sur S. Matth.) Dans les commencements de sa
vie publique, Jésus se mêlait simplement et sans distinction avec les
Juifs; mais lorsqu'il eut donné assez de preuves de sa puissance,
toutes ses actions sont empreintes d'une grande autorité. Les miracles
se multipliant, il annonce à ses disciples qu'ils trouveront .un ânon
autem t'Ho,<ttts<erH(*6s<!<
vestimentasua in qna* et ipsum erat occisura, et hostili
via. ctadepentura.Sequitur:<<Etfactum
TITUS.BOSTRENS.(tm Cat. G<'<BCOf!tM est cum appropinquasset ad Bethphage, M
Pe<f!<~ et <? J7a«/t.) Quia Dominus etc. Betbphage erat vicutus sacerdotum
dixerat: «Appropinquavitregnum Dei, » in monte Oliveti Bethauia quoque ci-
videntes illum in Hierusalem ascenden- vitas sive villula ex latere montis ejus-
tem, putabant ideo ascendere ut regnum dem, quasi stadiis quindecim a Hieru-
Dei inchoaret. Consummata ergo para- salem.
bola, in qua errorem prœdictum cor- CnNYS.(/<omM.67, t~ ~n«/i.) Et qui-
rexit et ostenso quod nondum insidian- dem in exordiis indifferenter se Domi-
tem sibi mortem devicerat, proeedebat nus ingerebat Jadœia sed ubi sufSuien-
ad passionem ascendens Hierosolymam. ter edidit suœ potestatis exoerimentam,
Unde dicitur « Et bu dictis, prfBcede- auctoritate multa, singula queeque per-
bat, ascendens HterMolymam. )) BEDA. tractat. Mutta igitur Bunt miracuta
Ostendens etiam de ejusdem civitatis quoniam invenietis pullum in-
eventu parabolam fuisse preemissam, preedixit
domitum et hoc est quod subdit dicens:
TOM. Vt. · 2S
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
qui n'a pas encore été monté a Allez à ce village qui est devant
vous, » etc. Il leur prédit également que personne ne les empêchera,
mais qu'aussitôt qu'ils auront parlé, on les laissera faire sans dire un
seul mot. Il ajoute donc a Déliez-le, et me l'amenez. a
TiTEDEBOSTR.Il y eut ici un ordre divin bien clairement connu, car
personne ne peut résister à Dieu, quand il réclame ce qui lui appar-
tient. Or, les disciples chargés de conduire cet ânon, ne refusèrent
point de remplir cette office comme peu relevé, mais ils partirent
aussitôt pour l'amener « Ceux qui étaient envoyés, s'en allèrent, etc.
S. BAS.(1) C'est ainsi que nous devons accepter avec empressement
et avec zèle les plus humbles fonctions persuadés qu'aucune action
n'est petite lorsqu'elle est faite en vue de Dieu, et qu'elle est digne du
royaume des cieux.
TITE DEBOSTR.Ceux qui avaient attaché l'ânon, obéissent en silence
à cet acte de puissance du Sauveur et ne peuvent résister à l'ordre
qu'il leur donne « Comme ils détachaient l'ânon ses maîtres leur
dirent Pourquoi déliez-vous cet ânon? Ils répondirent Parce que le
Seigneur en a besoin. BC'est qu'en effet le nom du Seigneur annonce la
majesté, et qu'il allait paraître comme un roi à la vue de tout le peuple.
S. Au&f l'ace. des Evang., 11, 66.) Ne soyez pas surpris que
saint Matthieu parle de l'ànesse et de son ânon tandis que les autres
ne disent rien de l'ânesse; car lorsque deux faits peuvent se concilier,
il n'y a aucune contradiction à les admettre, alors même que chaque
évangéliste y mêlerait des circonstances différentes, a plus forte raison
quand un évangéliste raconte une circonstance qu'un antre passe tout
simplement sous silence.
(i) Ontrouvequelque
chosedesemblable danslesRèglesdéveloppées, 5et 34,et dans
question
le TraitéduBaptême,chapitre[v,vi, tx.
quidem Matthaeus EvangeUsta quasi ma- domini hujus pulli, antequam Salvator
trem Sguravit erroris, hic autem in eum haberet necessanum. Postquam
pnUo generalitatem populi gentilis ex- vero ille ecepit esse dominus, plures
pressit. Et bene « In quo nemo sedtt: ') domini cessaverunt nemo enim po-
quia nutius antequam Christus, natio- test Deo servire et mELmmoum.(Alotth.
num populos vocavit ad Ecclesiam. Al- 12.) Quando maUtiœ servivimus, multis
ligatus autem per&diae vinculis teneba- sumus passionibus vitiisque subjecti. Ne-
tur iniquo addictus domino, errori fa- cessarium autem habet Oomiaua pullum,
mu)atus et dominatum vindicare sihi quia cupit nos solvi vinculis peccatorum.
non poterat, quem reum fecerat, non OtttG. (~M~.Joa):. <oMOsive <?'ac<a<«
natura, sed culpa. Et ideo cum <<oM<-31.) Ego autem
it.) Ejo opinor Mt)
autem opinor nonfrmtra
frustra cas-
cas-
MM dicitur~ unus agnoscitur. Misera teitam esse hune locum, ubi stabat asina
servitus, cui vagum jus est plures ligata et pullus qua~t caste))am enim
enim habet dominos, qui unum non ha- respech) totius orbis ceelestis tota terra
bet. Alieni alligant ut possideant iste despicitur absque adjectione alterius no-
solvit ut teneat. Vehementiora enim minis nuncupatum.
dona novit esse quam vincula. On)G. AHBn.J~ee illud est otiosum, quod duo
(Aow~. 37, <tt ~«caM.) Multi ergo erant discipuli dirIgnDtur,Petms adCornelium
DE SAINT UJCj CHAP. XtX.
Paulus ad reUqnos et ideo, non perso- atque adversariœ potestates, quas sibi
nas designavit, sed numerum definivit. nationum obsequia vindicabant, man-
Tamen si quis est qui personas exigatj date cessere divino. ORM.(~twccMK&t
potest ssstimare de Philippo, quem Spiri- supra.) Deinde mittunt discipuli vestes
tus sanctus misit in Gazam, quando suas super asinum, et sedere faciunt
Candacis reginee baptizavit eunuchum. Satvatorem, dum assumunt sermonem
(Act. 8). THHOPHYL.Vel duo missi hoc Dei, et imponunt eum super animas au-
innuunt, quod ad introduetionem genti- dientium. Vestibus exuuntur, et subster-
lis populi et subjectionem ejus ad Chri- nunt eas in via: quia vestimenta apos-
stum duos faciunt gradus prophetœ et tolorum opera eorum bona sunt et re-
apostoli. Ducunt autem eum a quodam vera sotutu? a discipulis asinus, et por-
f;MteHo, ut innotescat nobis quod hic tans Jesum, incedit super vestimenta
populus rustiMnus erat et indoctus. aposto)orum, quando. doctrinam eorum
AMBR.UU ergo directi cum sotverent imitatur et vitam. Quis nostrum ita
pullum, non suis verbis sunt usi, sed beatus est ut sedeat super illum Jesus ?Q
dixerunt sicut dixerat illis Jésus; ut AMBR.Non enim mundi Dominum ges-
agnoscas quod, non suo sermone, sed tari super dorsum asinee delectavit; sed
verbo Dei nec proprio, sed Christi no- ut latente mysterio in secrète anima-
mine, fidem populis infudere gentilibus; rum interiore concessu, mysticus rector
1
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
insideret; regens mentis vestigia, lasci- montis Oliveti, cœperunt omnes tui'baK
viam carnis infrenans sermo ejus ha- deseendentiuindiscipulorum, » etc.THEO-
bena est, stimulus est. phyl. Discipulos vocat. non solum duo-
decim aut septuaginta duos, sed omnes
Et cum appropinquaret jam ad descensum mon-
tis Oliveii, cœperunt omnes turbœ descendeiz-
qui Christum sequebantur; seu causa
tium discipulorum gaudenles laudare Deum niiraculorum, seu ad aliguam delecta-
voce magna super omnibus quas viderant tuV- tionem doctrine quibus iugeri pueri po-
lutibus, dicentes Benedictus qui venit Rex in tuerunt, ut narrant alii Unde
nomme Domini l Pax in cœlo, et gloria in ex- sequitur « Super omnibus quas vide-
celsis Et quidam phariseeorum de turbis di- rant virtutibus. » Beua. Militas quidem
xerunt ad illos Maghter, increpa discipulos virtutes Domini viderant, sed maxime
tuos. Quibus ipse ail Dico vobis qaia si M ta- Lazari resurrectionem stujjebant nam
cuerint, lapides clamabunt. ut Joannes ait « Propterea, obviam
Oitre. (in Lucam ubi supra.) Quandiu venit ei turba, quia audiemnt eum
in monte fuit Dominus, cum solis apos- fecisse hoc signum, » [Joaz., Sir, 18)
tolis morabatur qnando autem vicinus Notandum enim est, non tune pri-
cœpit esset descensui, tune occurrit ei mum Salvatorem Hierusaleai adiisse, sed
turba populorum unde dicitur « Et multoties antea sicut Joannes comme-
cam appropinquaret jam ad desceusuin morât.
DE SAINT LUC, CHAP. XIX.
AMBR.Turba igitur agnoscens Deum, rael miserationis indicium est, non po-
regem appellat, prophetiam repetit, ex- testatis augnientum. "Verum quia Chri-
pectatum quoque secundum earnem Da- stus in carne totius mundi propitiatio
vid filium venisse déclarât unde sequi- illuxit, puichre sibi invicem ia laude
tur « Dicentes Benedictus qui venit ejus cœlestia simul etterrena coiicinunt:
Rex in nomine Domini! » Bed. id est, eo enim nascento cœlestiuinj agniina
« in nomine Dei Patris » quamvis pos- cantant; eodem autem oœlis se reddi-
sit intelligi etiam « in nomine suo; » turo, morlales vicem laudis rependunt.
quia et ipse Dominus est sed melius Unde seqnitur « Pax ia eœloj » Theo-
verba ejus nostru mdirigunt intellectum, PHYL.Hoc est, bellum antiquuni quo
quibus ait (Joan.,'à, vers.'43) «Ego veni Deo adversabaniur, evanuit. « Et gloria
in nomine Patri* mei » huniilitatis in excelsis, » laudantibus scilicetangelis
enim magister est Christus. Non autem Deum in tali reconciliatioue nam hoc
rex Christus dicitur ad exigendum tri- ipsum quod Deus visibiliter ambulat in
butum, vel exercituin ferro armandum, territorio ininiicorora suorum, signifieal
hostesque visibiliter debellaudos sed ipsum nobiscuui habere coucordiam. Sed
quod mentes regat, et in regnum eœlo- pharisaei hoc audientes, murmurabuilt,
rum credentes, sperantes ainautesque, eo quod turba eum regem vocabat et lau-
perducat; quod enim rex esse voluit Is- dabat ut Deum; referentes noiuea regis
'EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
donner le nom de roi, c'est à leurs yeux un acte de sédition, lui donner
celui, de Dieu un blasphème « Alors quelques pharisiens qui étaient
parmi le peuple, lui dirent Maître, faites taire vos disciples. »
BÈDE.Dans quel excès de folie tombent les envieux; ils n'ont pas
hésité à lui donner le nom de Maître parce qu'ils ont reconnu la
vérité de sa doctrine, et comme s'ils étaient maintenant mieux
instruits, ils veulent empêcher ses disciples de publier ses louanges.
S. CYR.Mais le Sauveur, loin de faire taire ceux qui publiaient ses
louanges, comme s'il était Dieu, impose silence à ceux qui veulent les
reprendre, et atteste lui-même la gloire de sa divinité a II leur ré-
pondit Je vous le dis, si ceux-ci se taisent, les pierres crieront.
THÉOPHYL. C'est-à-dire, ce n'est pas sans raison qu'ils publient mes
louanges, mais ils agissent sous l'impression des miracles dont ils ont
été les témoins. •
Bède. Lorsque le Seigneur fut crucifié, tandis que la crainte fermait
la bouche à ses amis, les pierres et les rochers publièrent sa gloire,
alors qu'au moment où il rendait le dernier soupir la terre trembla,
les rochers se fendirent, et les tombeaux s'ouvrirent. S. Ambr. Or,
il n'est pas étonnant que les rochers, contre leur nature, publient sa
divinité, puisque ses bourreaux, plus durs que les rochers, sont obligés
de la reconnaître. N'entendons-nous pas, en effet, cette même foule qui,
dans quelques jours, doit crucifier son Dieu, et renier dans son cœur
celui dont sa voix confesse aujourd'hui la divinité ? Ne peut-on pas
dire aussi qu'au milieu du silence gardé par les Juifs après la passion
du Seigneur, les pierres vivantes (selon le langage de saint Pierre)
(1 Pierre, n, 5), élèveront la voix. Ohig. (sur S. Luc.) Lorsque nous
gardons le silence (c'est-à-dire lorsque la charité d'un grand nombre
se refroidit, les pierres élèvent la voix car Dieu, des pierres mêmes,
suscitare de lapidibus filios Abrahse. te, et fiUostuos qui in te sunt; et non relût-
Ambr. Pulchre autem turbas laudantes quent m
~Mm< in te
<e~pMmt
lapidems!tpe)'
super Zlapidem, eoM quod
<:p:<!em, ~ao<!
noncognoveristempusvisitationistum.
Deum, ad descensionem montis occur-
risse legimus, ut operatorem mysterii Otlw. ( in Lucam, hom. 38.) Omnes
spiritualis signiftearent sibi venisse de beatitudines quas locutus est Jesus in
coelo.BEDA.Descendente etiam Domino Evangelio suo, firmat exemple sicut
de monte olivarum turbœ descendunt quia dixerat « Beati mites, a probat di-
quia humiliato misericordiœ auctore ne- cens « Discite,a me quia mitis sum, i>
cesse est eos qui misericordia indigent, et quia dixerat « Beati fientes, » ipse
ejus vestigia imitari. quoque flevit super civitatem. Unde di-
citur « Et ut appropinquavit, » etc.
Et ut appropinquavit,videns civitatem,flevit Cyril. Miserebatar enim eorum Chris-
super iliam dicens Quiasi eognovnseset tu,
et quidemin hac die tua qua ad pacemtibi, tus, qui omnes homines vult salvari
nune autem absconditasunt ab oculis tuis quod nobis non patuisset, nisi per ali-
quia veniensdies in te, et tirùurndnbunlte ini- quod humanum fieret evidens: effusse
mici tuivallo, et circumdabuntte, et coangu- enim lacrymse sunt signa tristitiœ.
stabunt te undigue;et ad terram prosternent Greg. (in homil. 39 1» Evang.) Flevit
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
pleure donc la ruine de cette ville infidèle qui ne savait pas que cette
ruine était si proche « Si tu connaissais, toi aussi, » dit-il; sous enten-
dez Tu verserais des larmes, toi qui te livres aux transports'de la
joie dans l'ignorance où tu es de ta triste destinée. Il ajoute « Du
moins en ce jour qui t'est encore donné » etc. Comme elle s'aban-
donnait aux plaisirs sensibles, elle avait ce qui pouvait lui apporter la
paix. Notre-Seigneur donne ensuite la raison pour laquelle elle mettait
sa paix dans les biens sensibles « Mais maintenant ces choses sont
cachées à tes yeux. ».En effet, si les malheurs qui la menacent, n'é-
taient pas cachés aux yeux de son cœur, elle ne placerait pas sa joie
dans les prospérités de la vie présente. Aussi lui prédit-il aussitôt le
châtiment dont elle était menacée a Viendront des jours sur toi. »
S. CYR.« Si tu connaissais, toi aussi. » Ils n'étaient pas dignes, en
effet, de comprendre les Ecritures divinement inspirées, qui annoncent
les mystères de Jésus-Christ. Car toutes les fois qu'ils lisent les livres
de Moïse, le voile qui est sur leur cœur ne leur permet pas de voir l'ac-
complissement de la loi en Jésus-Christ qui étant la vérité, dissipe
toutes les ombres; et pour n'avoir pas voulu voir la vérité, ils se sont
rendus indignes du salut que Jésus-Christ leur apportait « Du moins
en ce jour, ce qui importe à ta paix. » – Eitsèbe. Il nous apprend ainsi
que son avènement a eu pour objet la paix du monde entier il est
venu, en effet, pour annoncer la paix à ceux qui étaient près, comme
à ceux qui étaient loin (1), mais cette paix est restée cachée pour eux,
parce qu'ils n'ont pas voulu la recevoir lorsqu'elle était annoncée
« Mais maintenant ces choses sont cachées à tes yeux. » 11lui prédit
à cesparolesdel'Apôtreoest venuannoncer
(1)Allusion la paixà vousqui étiezéloignés,
et à ceuxquiétaientproches.
a (Ephes.,il, 17.)
igitur pius Redemptor ruinam perfidae Gybil. (in Cat. Grœeorum Patrum.)
civitatis, quam ipsa civitas sibi non co- « Quia si cognovisses et tu non enim
gnoscebat esse venturam. Unde subdi- erant digni percipere divinitus inspira-
tur « Dicens, quia si cognovisses et tas scripturas quœ narrant Christi mys-
tu; » subaudi fierez; quae modo, quia terium. Quoties enim legitur Moyses,
nescis quod imminet, exultas. Unde velamen obnubilat cor eorum ne videant
subditur « Et quidem in hac die tua, » quod in Christo perfectum est, qui ve-
etc. Cum enim carnis se voluptatibus da- luti veritas umbram fugat et quia non
ret in die sua, quœ ad pacem ei esse po- suut intuiti veritatem indignos se fece-
terant, habebat. Cur vero bona prtesen- runt salute quee manat a Christo unde
tia ad pacem habuerit, manifestatur, cum sequitur « Et quidem in hac die
subditur « Nuucautem abscondita sunt tua, » etc. EUSEB.Ubi notât suum ad-
ab oculis tuis » si enim a cordis ejus ventum ad pacem totius mundi factum
oculis mala quae imminerent, abscondita fuisse venit enim ad hoc ut pacem
non esseut. loeta in preesentibus prospe- prœdicaret propinquis et longinquis; sed
ris non fuisset unde mox ejus poena quia annuntiatam sibi pacem recipere
quoe imminebat, adjuncta est, euin se- noluerunt, hase eos latebat. Unde subdi-
quitur « Quia venient dies in te. » tur « Nunc autem abscondita sunt ab
DE SAINT LUC, CHAP. XIX.
donc dans les termes les plus clairs le siège qui la menace a Viendront
des jours sur toi, » etc. S. GRÉG.(comme précéd.) Il veut parler des
généraux qui commandaient les armées romaines car il décrit ici la
ruine de-Jérusalem qui eut lieu sous Véspasien et sous TiteJ: « Ils
t'environneront, » etc.
Eusèbe. Nous pouvons vérifier l'accomplissement de ces paroles
dans le récit de Josèphe, qui, tout juif qu'il était, a raconté ces évé-
nements d'une manière conforme à ce qui avait été prédit par Jésus-
Christ. S. Grég. La translation même de cette ville vient rendre
témoignage à ces paroles du Sauveur « Et ils ne laisseront pas sur
toi pierre sur pierre; » car elle est rebâtie aujourd'hui hors de la porte
où Notre-Seigneur a été crucifié, tandis que l'ancienne Jérusalem est
totalement détruite. Quelle a été la cause de cette entière destruction?
Parce que tu n'as pas connu le temps où tu as été visitée.» – Théophyl.
C'est-à-dire le temps de mon avènement; car je suis venu pour te
visiter et te sauver si tu m'avais connu, et si tu avais voulu croire en
moi, tu serais restée en paix avec les Romains, préservée de tout dan.
ger, comme l'ont été tous ceux qui ont embrassé la foi en Jésus-
Christ.
Oris. [hom. 36 sur S. Luc.) J'admets que cette Jérusalem a été dé-
truite en punition des crimes de ses habitants; mais je me demande
si ceslarmes du Sauveur n'ont pas été versées sur une autre Jérusa-
lem qui est la vôtre (1). Si après avoir connu les mystères de la vérité,
un chrétien retombe dans le péché, Jésus pleure sur lui, il ne pleure
oculis tuis. » Et ideo obsidionem quae in nunc in eo loco constructa est, ubi extra
brevi erat ei superventura, expressis- portam Dominus fnerat crucifixus, prior
sime prsenuntiat, subdens « Quia ve- illa (ut dicitur) Hierusalem funditus est
nient dies in te, » etc. Greg. (ut sup.) eversa. Cui ex qua culpa eversionis
Ubi Romani principes denuntiantur illa pœna fuerit illata, subjungitur « Eo
enim Hierosolymorum subversio descri- quod non cognoveris tempus visitatio-
bitur, quœ a Vespasiano et Tito Romanis nis tufs. » Théophyl. Id est, mei adven-
principibus facta est. Unde subditur tus veni enim visitaturus et salvaturus
« Et circumdabant te, » etc. te; quod si cognosceres, et in me cre-
Eijsed. Quomodo autem hœo compléta deres, esses pacata Romanis, et ex om-
sint, ex bis quae tradita sunt a Josepho, nibus exempta periculis; sicut omnes
colligere possumus, qui cum esset Ju- qui crediderunt in Christum, evasertmt.
dœus, singula quoque gesta narravit con- OntG. !f(t stip.) Non nego igitur et
sona his quïe sunt a Christo prœdicta. illam Hierusalem propter habitatorum
Greg. (ut sup.) Hoc quoque quod addi- scelera fuisse destructam, sed quœro ne
tur « Et non relinquent in te lapidem forte ad hanc vestram Hierusalem fletus
super lapidem, » ipsa jam ejusdem ci- iste pertineat. Si enim post niysterîa ve-
vitatis transmigratio testatur; quia dum ritatis aliquis peccaverit, plangetur
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
point sur les Gentils mais sur celui qui appartenait à Jérusalem, et
qui a cessé d'en faire partie. S. Grés, (comme précéd.) Notre Ré-
dempteur ne cesse de pleurer dans la personne de ses élus, lorsqu'il en
voit un certain nombre faire succéder à une vie sainte, une conduite
criminelle. S'ils pouvaient connaître le jugement de condamnation
qui les menace, ils mêleraient leurs larmes à celles des élus. L'âme
coupable a ici-bas son jour, parce qu'elle met sa joie dans des jouis-
sances passagères elle a ce qui importe à sa paix, puisqu'elle met son
bonheur dans les biens de la terre, et elle ne veut pas prévoir l'avenir
dont la vue pourrait troubler sa joie présente « Mais maintenant ces
choses sont cachées à tes yeux. »
Orig. (hom. 36 sur S. Luc.) Le Sauveur pleure sur notre Jérusalem,
c'est-à-dire sur notre âme, de ce qu'en punition des péchas qu'elle a
commis, ses ennemis (c'est-à-dire les esprits mauvais), l'environnent
et l'entourent de tranchées pour en faire le siège, et ne pas laisser
dans son enceinte pierre sur pierre. Tel est surtout le sort de celui
qui après une longue pratique de la continence, après plusieurs
années de chasteté, succombe à la tentation et séduit par les attraits
des plaisirs de la chair, perd le sentiment de la pudeur. S'il devient
impudique, les démons ne laisseront pas en lui pierre sur pierre,
selon cet oracle d'Ezéchiel (xvm) « Je ne me souviendrai plus de ses
premières justices. »
S. Gués, (commeprécéd.) Ou encore, les esprits mauvais assiègent
l'âme lorsqu'elle est sur le point de sortir du corps. Comme ils l'ont
toujours vue dominée par l'amour de la chair, ils la séduisent par
l'attrait des plaisirs trompeurs. Ils l'environnent de tranchées, en ra-
menant devant ses yeux toutes les iniquités qu'elle a commises, et en
nemo etiam Gentilis flelur, sed ille qui dant eam inimici (id est, spiritus ne-
fuerit de Hierusalem, et esse eessavit. quam), et immittunt in circuitu ejus
GREG.(ut sup.) Redemptor enim noster vallum ut obsideant eam, et lapidem su-
per electos suos plangere non cessat, per lapidem non relinquant; maxime si
cum quosdam ex bona vita ad mores post multam continentiam si post ali-
reprobos pervenisse considerat qui si quot annos castitatis, victus quis fuerit;
damnationem suam, quae eis imminet, et blandimentis carnis illectus, patien-
agnovissent, semetipsos cum lacrymis tiam pudicitiamque amiserit si fuerit
electorum plangerent. Suam autem diem fornicatus, lapidem super lapidem non
hic habet anima perversa, quae transi- relinquent in eo, secundum illud (Eze-
torio gaudet in tempore cui ea quse chielis, 18) « Non recordabor prima-
adsunt, ad pacem sunt, dum ex rebus cum justitiarum ejus. »
temporalibus lsetatur hœc praevidere Gbisg. (ut sup,) Vel aliter maligni
futura refugit, quai praesentem loetitiatii spiritus animam a corpore exeuntem ob-
perturbent. Unde sequitur « Nunc au- sident, quam in carnis amore positam,
tem abscondita sunt ab oculis tuis, » etc. deceptoriis delectationibus lovent; qui
OniG. (ut sup.) Fletur autem et nostra vallo circumdant; quia ante mentis ejus
Hierusalem, quod post peccata circum- oculos reductis iniquitatibus quas per-
DE SAINT LtC, CHAP. XIX.
petravit, hanc societate suas damnationis modo ex illa prodeunt, in extrema vit»
coarctant, ut in ipsa extremitate vit» ultione dissipantur quae etiam cogita-
deprehensa, et a quibus hostibus cir- tiones per lapides significari valent. Per-
cumclusa sit, videat; et tamen evadendi versa enim mens cum pervers» cogita-
aditum iavenire non possit, quia ope- tioni perversiorem adjicit, quasi lapidem
rari jam non potest bona, quœ cum li- supra lapidem ponit; sed cum ad ultio-
cuit agere, contempsit undique etiam nem suam anima ducitur, omnis cogita-
animam coangustant, quando ei, non tionum constructio dissipatur. Pravam
solum operis, verum etiam locutionis autem animam Deus assidue visitat prse-
atque cogitationis iniquitates replicant; cepto, aliquando flagello, aliquando au-
ut quse prius se per multa dilatavit in tem miraculo, ut vera quœ nesciebat,
sculere, in extremum de omnibus an- audiat, et ea contemnens aut dolore
gustetur in retributione. Tunc autem compuncta redeat, aut beneficiis devicta,
anima per conditiouein reatus sui ad malum quod fecit erubescat. Sed quia
terram consternitur, cum caro (quam visitationis suoe tempus non cognoscit,
vitam suam credidit) redire ad pulve- in extremo vite inimicis traditur cum
reui, urgetur. Tune in morte filii illius quibus in œterno judicio damnationis
cadunt, cum cogitationes illicitœ quse perpétuée societate colligatur.
EXPLICATION DE i/ÉVANGILE
4b-48. – Et
f. 4S-48. -!?<étant
~<aK< <*M~dans
entré ~aM le temple,
~)K~)/~il commua àa chasserceux
!7 commença e/MM~reeM~qui
$M:y
vendaientet y achetaient, leur disant « Ma maisonest une maisondeprières,
et vous en avezlait une cavernede voleurs. » Et il enseignaittous les jours
dans le temple. Cependantlesprinces desprêtres, les scribeset lesprincipaux
du peuple cherchaientà le perdre; mais ils ne trouvaientaucun moyende rien
faire contre lui, car tout le peuple était ravi en l'écoutant.
Theophyl. Hoc etiam Dominus fecit occultanda scelera sua, quam ut cliari-
in principio prEedicationis ause, ut nar- tatem Christi sequerentur, et peccato-
rat Joannes; et nunc iterum illud fecit, rum coilfessione, accepta venia corrige-
quia ad majus crimen Judœorum re- rentur.
dundat, qui non fuerunt ex priori ad- Grëg. (in homil. 39, ut sup.) Re-
monitione castigati. demptor vero noster prasdicationis verba
Aug. (de Quœst. Evang,, lib. H, qu. nec indignis et ingratis subtrabit unde
48.) Mystice autem templum ipsum ho- postquam vigorem disciplinse ejiciendo
minem Christum intelligas, vel etiam perverses tenuit, donum hic graliôe os-
adjuncto corpore ejus, quod est Eccle- tendit nam subditur « Et erat docens
sia. Secundum autem id quod est caput quotidie in templo. » CYRIL. Decebat
Ecclesiœ dictum est (Joan., 2) « Sol- autem ex his quse Christus dixerat et
vite templum hoc, et in triduo suscitabo fecerat, eum adorare ut Deum; sed ipsi
illud » secundum id vero quod est ad- nequaquani hoc facientes, quœrebant
juncta Ecclesia, intelligitur templum de eum occidere. Sequitur enim « Prin-
quo videtur dixisse (ibidem) « Auferte cipes autem sacerdotum, et scribte, et
ista hinc, » etc. Significavit enim futu- principes plebis quœrebant illum ]»er-
ros in Ecclesia, qui sua negotia potius dere. » BEDA.Vel quia quotidie doecbat
agerent vel receptacula ibi haberent ad in templo, vel quia latrones ejecerat de
EXPLICATIONDE L'ÉVANGILE
comme roi et Seigneur, il avait été reçu par la foule de ceux qui
croyaient en lui au milieu des louanges et des chants des hymnes
célestes. S. CYR. Mais le peuple avait conçu de Jésus-Christ une
idée meilleure et plus juste que les scribes, les pharisiens et les princes
des Juifs, qni, refusant de croire en lui, blâmaient ceux qui procla-
maient ses louanges « Mais ils ne trouvaient aucun moyen de rien
faire contre lui, car tout le peuple était ravi en l'écoutant. » Bèdb.
Ces paroles peuvent s'entendre de deux manières; soit que dans la
crainte de soulever le peuple, ils ne sussent que faire de Jésus, qu'ils
avaient résolu de mettre à mort, soit qu'ils cherchassent à le perdre,
parce qu'ils en voyaient un grand nombre abandonner leur ensei-
gueulent pour se presser en foule autour du Sauveur.
S. GRÉG.(hom. 39.) Dans un sens figuré, de même que le temple
est au milieu de la ville, ainsi ceux qui sont consacrés à Dieu, se
trouvent au milieu du peuple fidèle. Or, il arrive souvent que quel-
ques-uns de ceux qui prennent l'habit religieux et qui remplissent les
fonctions des saints ordres, font de cet auguste ministère l'objet d'un
commerce terrestre. Les vendeurs dans les temples sont ceux qui ne
veulent donner qu'à prix d'argent (1) ce qui appartient de droit aux
fidèles, car c'est vendre la justice de ne vouloir en faire part que
une somme d'argent. Ceux à leur tour qui achètent dans
moyennant
le temple, sont ceux qui ne veulent pas rendre au prochain ce qui lui
est dû, et qui en refusant de faire ce qui est juste, achètent à prix
d'argent les coupables faveurs de leurs supérieurs.
Orig. 37 sur S. Luc.) Celui qui vend sera donc chassé du
(hom.
(t) Saint Grégoire ne veut point parler ici du juste salaire dû aux ministres des autels, mais de
ces transactions simoniaques et sacrilèges où les choses saintes étaient littéralement mises à prix.
C'est contre ces conventions simoniaques que le saint docteur s'élève avec force en plusieurs en-
droits de ses écrits.
templo, vel quia veniens illue Rex et GREG.[in homil. 39, ut sup.) Mystice
Dominus a credentium turba laudem autem sicut templum Dei in civitate est,
hymni cœlestis accepit. CYRIL.Sed po- ita in plebe fideli vitit religiosorum. Et
pulus graviorem xstiniationem accepit saepe nonnulli religionis habilum su-
de Christo, quam scribœ, pharisaei et munt et dum sacrorum ordinum locum
principes Judœorum, qui fidem Ghristi percipiunt, sanctœ religionis ofOcium in
non acceptantes, alios increpabant. Unde commercium terrense negoliationis tra-
sequitur « Et non iuveniebant quid fa- hunt. Vendentes quippe in templo sunt
cerent illi omnis enim populus suspen- qui hoc quod quibusdam jure competit,
sus erat, audiens illum. » BEDA. Quod ad proemium largiuntur justitiam enim
duobns modis intelligi potest, quia vel vendere est, liane proprœmii acceplione
timentes populi tumulluin, non invenie- servare. Ementes vero in templo sunt
bant quod facerent de Jesu, quem per- qui dum hoc persolvere proximo quod
dere disposuerant; vel ideo Jesum per- justum est, nolunt; dumque rem jure
dere quserebant, quia suo magisterio debitani facere coutemnunt, dato patro-
neglecto, plures ad eum audiendum con- nis prœmio, emunt peccatam.
fluere cernebant. Orig. (in lucam. hom. 37.) Si quis
DE SAINT LUC, CHAP. XIX
TOM. VI. 26
`
CHAPITRE XX.
SOMMAIRE ANALYTIQUE.
f. 1-8. – Faits que saint Luc passe sous silence. – Comment les principaux
d'entre les Juifs cherchent à soulever le peuple contre Jésus et contre son
enseignement. Abus de pouvoirqu'ils lui reprochent. A qui attribuent-
ils les œuvres et les miracles du Sauveur?- Comment il les confond sans
répondre directement à leur question. Lâche hypocrisie des princes des
prêtres et des scribes.-Deux raisons qui autorisent à cacher la connaissance
de la vérité.
0-18. Jésus prédit aux principaux des Juifs les excès auxquelsils devaient
se porter contre lui et la destruction de leur nation qui devait en être le châ-
timent. – Quelle est la véritable signification de la vigne dont parle ici
Notre-Seigneur.– Comment doit-on entendre ici l'absence du maître de la
vigne? – Que réclame-t-ilde sa vigne? – Quelssont les différentsserviteurs
que Dieu envoya successivementaux vignerons, et commentils furent traités
par les Juifs. – PourquoiDieu semble délibérer avant de leur envoyer son
Fil«, et s'exprime d'une manière dubitativesur le résultat de cette mission.-
-Comment les Juifs traitèrent le fils et l'héritier du maître dela vigne.-Par
quel motifont-ilscrucifiéJésus-Christ?– Dansquel desseinDieua-t-il envoyé
Jésus-Christ après les prophètes? Pourquoi le Sauveur demandeaux Juifs
eux-mêmesce que fera le maître de la vigne.- Conciliation du récit de saint
Matthieuavec celui de saint Luc.– Jésus leur déclare quand et comment
s'accomplirala prophétiequ'il vient de faire contre eux. -Pourquoi se com-
pare-t-il ici à la pierre angulaire? II distingue deux condamnationsou
deux ruines des Juifs.-Comment le même châtiment s'exerceencore tous
les jours à l'égard des chrétiens. Commentcette vigne est notre image.
Applicationmoraledes différentescirconstancesde cette parabole.
f. 19-26. --Quels motifsfont ajourner aux princes des prêtres leurs criminels
desseins. – Commentils confirmentla vérité de ce qu'il avait dit dans cette
parabole. – Comment la mêmechosese renouvelletous les jours dans l'E-
glise. – Comment ils tombent dans le piègequ'ils veulent tendre au Sei-
gneur.-Dans quel desseinlui demandentrilss'il est permis de payer le tribut
à César? – Avecquelle circonspectionnous devons répondre tux hérétiques.
-Pourquoi Notre-Seigneur interroge les Juifs comme s'il ignorait de qui
cette monnaie portait l'image. Sagessede sa réponse. Pourquoi dit-il
Rendez,et non Donnez?- Sens mystique ou figuré de ce passage. Effet
que la réponsedu Sauveur produit sur ses ennemis.
^.27-40. Quelles étaient les deux sectes principales parmi les Juifs.
Pourquoiles Sadducéensne croyaient pas à la résurrection.– Quereprésente
dans le sens figuré la femme qui a eu sept maris, et les sept fières qui l'ont
épousée successivement.– Comment Notre-Seigneurdémontre qu'après la
résurrection, la vie des sens et de la chair cesserait d'exister. Différence
du monde futur avec le monde présent.-Pourquoi ceux qui reprennent une
nouvelle vie en ressuscitant sont appelés les enfants de, Dieu. – Comment
seront-ils égaux aux anges? – CommentNotre-Seigneurajoute à la raison
qu'il vient de donner l'autorité des Ecritures en faveur de la résurrection.
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE DE S. LUC, CHAP. XX.
S. Aue. (De l'ace, des Evang., u, 69.) Saint Luc ayant raconté
comment Jésus avait chassé du temple les vendeurs et les acheteurs,
passe sous silence qu'il retournait chaque jour à Béthanie, et reve-
nait le lendemain à Jérusalem, ne dit rien du figuier qu'il dessécha,
ni de la réponse qu'il fit à ses disciples étonnés sur la vertu de la
foi (1), et au lieu de suivre par ordre les événements de chaque jour,
il continue ainsi son récit « Un de ces jours-là, » etc., paroles qui
doivent s'entendre du jour où saint Matthieu et saint Marc placent
les mêmes faits. EUSÈBE.Tandis que les principaux d'entre les
Juifs auraient du être dans l'admiration devant la doctrine toute cé-
leste du Sauveur, et reconnaître à ses paroles comme à ses actions
qu'il était le Christ prédit par les prophètes, ils ne cherchent qu'à
soulever• le peuple contre lui et à entraver son enseignement
« Et ils lui parlèrent de la sorte Dites-nous par quelle autorité vous
faites ces choses, » etc. S. Gtr. C'est-à-dire, d'après la loi de
Moïse, il n'y a que ceux qui sont de la tribu de Lévi, qui aient
reçu le droit d'enseigner et le pouvoir de remplir les fonctions sacrées
dans le temple; or, comme vous êtes de la tribu de Juda, vous usur-
pez évidemment les fonctions qui nous ont été confiées. Mais, ô pha-
sien si vous connaissiez les Ecritures, vous vous rappelleriez qu'il est
le prêtre selon l'ordre de Melchisédech, qui doit offrir à Dieu ceux qui
croient en lui par le moyen d'un culte bien supérieur à la loi. Pour-
quoi donc vous tourmenter de ce qu'il a chassé et banni des parvis
sacrés des coutumes qui n'avaient leur raison d'être que dans les sa-
crifices prescrits par la loi, puisqu'il vient appeler les hommes à la
véritable justification par la foi.
BÈDE.Ou encore Quand ils font au Sauveur eette question Par
quelle autorité faites-vous ces choses ? ils doutent que ce soit par la
puissance de Dieu, et veulent faire entendre que ses œuvres sont les
œuvres du démon. D'ailleurs, en ajoutant Qui vous a donné cette
puissance, ils nient ouvertement qu'il soit le Fils de Dieu, puisqu'ils
(t) «Sivousaviezdelafoicomme ungraindesenevé,vousdiriezà cettemontagneLève-toi,
et tejettedansla mer,ilseferaainsi.»[Malth.,
xxi,21 Marc,xi,28.)
atque bis prœterrmssis, non quasi ex or- guine data est auctoritas docendi, nec.
dine dies prosequens (sicut Marcus), in- non sacrorum atriorum potestas at tu
tulit, dicens « CLfactum est in una die- ortus ex Juda, comiuissos nobis fasces
rum, » elc. Quod dicit «Factum est in usurpas. Sed si novisses, o pharissee,
uua dierum, » ea dies intelliaitur in qua Scripturas, recoleres quod hic est Sacer-
id geslum Matthœus et Marcus retule- dos qui secundum ordinem Melchisé-
runt. Euseb. (m Cat. Grteconnn Pa- dech offert Deo in se credentes per cul-
trum.) Cum autem principes mirari de- tum qui legem trauscendit. Quid igitur
berent docenlem cceloslia dogrnata anxiaris, ejectis ab atriis sacris, qui»
et coguoscere per dicta et fasla hune opporluna videhanturlegalibus victiuiis,
esse Cliristum quem prophète pra?clne- oo vocante ad veram juâtificalionem per
rant, ineumbentes subversioni populi Qdem?
Christum prohibebant. Sequitur enim Bed. Vel quando dicunt « In qua
« Etniunt dicentes ad illuui Dic nobis potestate h*c facis » de Dei dubitant
in qua potestate h£ecfacis,autquis, » ete. potestate, et subintellig» volunt diaboli
CYRIL.Quasi dicant Secundum legem esse quod facit. Addentes quoque « Aut
Mosaicam solis exortis ex Levitico san- quis est qui dedit tibi hanc potestutem?»n
PE SAINT LUC, CHAP. XX.
attribuent les miracles qu'il opère à une puissance autre que la sienne.
Notre-Seigneur pouvait confondre cette atroce calomnie par. une
réponse péremptoire mais il préfère leur adresser une question
pleine de sagesse pour les confondre et les condamner par leur silence
ou par leur propre réponse « Jésus leur répondit Moi aussi,
je vous ferai une question, » etc. Théophyl. Il veut leur prouver
qu'ils ont toujours résisté à l'Esprit saint, et qu'ils ont refusé de croire
non-seulement à Isaïe dont ils ne se souvenaient plus, mais à Jean-
Baptiste qui avait paru récemment au milieu d'eux. Il leur adresse
donc à son tour une question pour leur faire entendre que s'ils n'ont
point voulu croire au témoignage que lui rendait Jean-Baptiste, un
si grand prophète, et qui jouissait parmi eux d'une si grande consi-
dératior., ils ne le croiraient pas davantage lui-même lorsqu'il leur
dirait par quelle puissance il fait ces choses.
EtisÈBE.Le Sauveur demande non pas quelle était l'origine de Jean-
Baptiste, mais d'où venait son baptême? S. Gyh. Et ils ne rougi-
rent pas de reculer devant la vérité, car n'est-ce pas Dieu qui avait
envoyé Jean comme une voix qui criait « Préparez la voie du
Seigneur (1). » Or, ils craignirent de dire la vérité de peur de s'attirer
cette réponse Pourquoi donc n'y avez-vous pas cru? Et ils n'osent
d'ailleurs blâmer le saint précurseur, non par un sentiment de crainte
de Dieu, mais par crainte du peuple « Et ils faisaient en eux-mêmes
cette réflexion Si nous répondons Du ciel, il dira Pourquoi donc
n'y avez-vous pas cru ??» Bède. G'est-à-dire Celui qui de votre
aveu a reçu du ciel le don de prophétie, m'a rendu témoignage, et
vous avez appris de lui par quelle puissance je fais ces choses « Et si
manifestissime Dei Filium negant, quem EUSEB. (ut sup.) Quserit autem de
putant, non suis, sed alienis viribus si- Joanne Baptista, non unde erat oriun-
gna facere. Poterat autem Dominus dus, sed unde legem suscepisset baptis-
aperta responsione tantam calumniam matis. CYRIL. Sed illi fugere veritatem
confutare; sed prudenter interrogat, ut non horruerunt Deus enim misit Joan-
suo silentio vel sententia condeuinenlur. nem sieut vocem clamantem « Parate
Sequitur enim mRespondenb autem Je- viam Domino. » Timuerunt autem dicere
sus, » etc. Theophylact. Ut euim osten- veritatem, ne diceretur « Cur non cre-
deret eos semper fuisse Spiritui sancto didislis » et caveut repreliendere pr<B-
rebelles, et quod nedum Isaiae (cujus cursorem, non nietu divino, sed populi.
noneratmemoria), sed nuper visoJoanni Unde sequitur «At illi cogilabant intra
credere noluerunt, ob hoc versa vice se dicentes Quia si dixerimus rIe cœlo,
opponit eis hanc quœstionein ostendens dicet Quare ergo non credidistis ei »»
quod si tanto proplietna Juauni, qui BED. Quasi dicat Quem confilemini de
apud eos major videbatur, minime cre- cœlo habuisse prophetam, mihi testimo-
diderunt, perbibenti testimonium ejus, nium perhibuit; et ab illo audlstis in
qualiter ei crederent. respondenti, qua qua potestate hsec faciam. Sequitur
auctoritate hoc faceret 1 « Si autem dixerimus, ex horuinibus,1
EXPLICATION DE l/ÉVANGILE
nous répondons Des hommes, tout le peuple nous lapidera, car il est
persuadé que Jean était un prophète. Ils comprirent donc que
quelle que fût leur réponse, ils tomberaient dans un piège; car ils
craignaient d'être lapidés mais plus encore peut-être de confesser la
vérité « Ils lui répondirent donc qu'ils ne savaient d'où il était. » Ils
n'ont pas voulu avouer ce qu'il savaient; par un juste retour Notre-
Seigneur ne veut pas leur dire non plus ce qu'il sait « Et moi leur
dit Jésus, je ne vous dirai pas non plus par quelle autorité je fais ces
choses. » 11 y a deux raisons en effet qui autorisent à cacher la con-
naissance de la vérité lorsque celui qui demande à la connaître n'a
pas assez d'intelligence pour comprendre ce qu'il demande, ou qu'il
est indigne de la connaître par la haine ou le mépris qu'il affecte
pour la vérité.
plebs universa lapidabit nos certi sunt Homo quidam plantaml vineam, et locavit
enim Joannem prophetam esse » vide- eam colonis, et ipse peregre fuit multis tempo-
runt ergo, quomodolibet respondissent, ribus. Et in tempore vindeniite illo, misit ad
cultores servum, ut de fructu vineœ darent
in laqueum se casuros timentes lapida-
illi qui cœsum dimiseruni eum inanem. Et
tionem, sed magis veritatis confessio- addùlit allerum servum miitere; illi aillent
nem unde sequitur « Et, responderunt hune quoque eœdentes et affldenles contume-
se nescire unde esset. » Quia ergo no- lia, difniserunt iimnem. Et addidit tertium
lunt fateri hoc quod sciunt, repulsi sunt, miltere;qui et ilium vulnerantes ejecerunt.
ut eis Dominus non diceret quod scie- Dixit autem dominus vineœ O«id faciam ?
bat. Unde sequitur « Et ait illis Jesus Mittam filiiim eum ditectum; forsitan cum
hune videriiit, verebuntur. Quert cum vidis-
Neque ego dico vobis in qua potestate sent coloni, cogitaveriutt intta se, dicentes
hme facio. » Ob duas enim causas Hic est hœres oecidamm illum, ut noslra
maxime scientia veritatis'est occultanda flot hecreditas. Et rfeelum illum extra vi-
quoerentibns; cum scilicet is qui quEerit, neam, occiderunt. Quid ergo fatiet illis do-
minus capax est ad intelligendum ea minus vinpw. Veniet, et perdet cotonas islos,
qu« quœrit; aut odio vel contemptu ve- et dabit vùteam aliis. Qui audit», dixerunt
ritatis indignus est, cui debeat aperiri illi Altsir. Ille autem aspiciens eos, dit t
Quid est ergo hoc guod scriplum est Lapident
quod quœrit. quem reprobaeerunt œdificatttes, hic farlus est
Capit autr.mdieeread plebemparabolamhanc in caput anguli ? Omm's qui ceciderit supra il-
DE SAINT LUC, CHAP. XX.
tomberasur cette pierre sera brisé; et celui sur qui elle tombera, elle l'écra-
sera. »
Ecsèbe. Les princes des Juifs s'étant trouvés réunis dans le temple,
Jésus leur prédit sous le voile de cette parabole les excès auxquels ils,
allaient se porter contre lui, et la destruction de leur nation qui
devait en être le châtiment « Alors il commença à dire au peuple
cette parabole Un homme planta une vigne, » etc. S. Atre. (acc.
des Evang., n, 70.) Saint Matthieu, pour abréger, passe sous silence
cette circonstance rapportée par saint Luc que le Sauveur raconta
cette parabole, non-seulement aux principaux d'entre les Juifs qui
l'avaient interrogé sur sa puissance, mais encore à tout le peuple.
S. Ahbr. La plupart des interprètes diffèrent sur la signification de
la vigne dont parle ici Notre-Seigneur, mais il faut s'en tenir à
l'explication d'Isaïe, qui dit clairement que la vigne du Dieu des
armées, c'est la maison d'Israël. (Isa., v.) Quel autre que Dieu a planté
cette vigne? – Bède. Cet homme qui a planté cette vigne est le même
qui, dans une autre parabole, loue des ouvriers pour travailler à sa
vigne. Eusêbe. Mais dans la parabole d'Isaïe c'est à la vigne que
le Seigneur adresse ses reproches ici au contraire, ce n'est pas à la
vigne, mais aux vignerons « Il la loua à des vignerons, c'est-à-dire,
aux anciensdu peuple, auxprinces des prêtres et aux grands de la nation.
Théophtl. Ou bien encore tout homme est à la fois la vigne et le
vigneron, car chacun de nous se cultive lui-même. Or, après avoir ainsi
confié sa vigne aux vignerons, il s'en alla c'est-à-dire qu'il les laissa
faire à leur gré « Puis il s'en alla pour longtemps en voyage. » –
S. AMBR.Ce n'est pas que le Seigneur se transporte d'un lieu dans
lum lapidem, conquassuHtur supra quem vineam quis alius nisi *Deus côndtdit?
aulemceciderit,comminuetilhim. BED. Homo ergo qui plantavit vineam,
Ecseb. (ut sup.) Congregatis in unum ipse est qui juxta aliam parabolam con-
principibus populi Judœoruin in ipso duxit operarios in vineam suam. Euseb.
templo, ea quee contra ipsum facturi (i<t sup.) Sed parabola quam Isaias di-
erant, etsuperventurum eis exlerminiuni cit, vineam reprehendit: Salvatoris vero
flpturate praedicens, parabolam protulit, parabola non est contra vineam dicta,
Dicitur enim « Ccepit antem dicere ad sed de cultoribus vineaB de quibus sub-
plebem parabolam hanc Homo quidam ditur « Et locavit eam colonis, » id
plantavit vineam. » Aug. (de Cons. est, senioribus populi, et principibus sa-
Evang., lib. n, cap. 70.) Tacuit Mat- cerdotum, et doctorihus, et optimati-
thoîtia brevitatis causa'quod Lucas non bus cunctis. Tueopuylact. Vel quilibet
tacet, parabolam istara non ad solos de populo est vinea, idem est etiam eul-
principes dictain, qui de potestate inter- tor quilibet enim nostrum seipsum co-
rogaverunt, sed eliam ad plebem. Amub. lit. Ilac igitur vinea commissa cultoribus
Plerique autem varias signifleationes de abiitjidest/limisitillosprogredisiioarbU
vineie apliellatione dérivant sed evi- trio. Unde sequitur « Et ipse peregre
denter Isaias vine9.mDomini Sabaoth, do- fuit multis temporibus. » Ahbr. Non quia
mumlsrael esse memorat (cap. 5). liane ex loco ad locum profectus est Dominus,
EXPLICATION DE l/ÉVANGILE
un autre, lui qui est toujours présent partout, mais parce qu'il fait
sentir plus particulièrement sa présence à ceux qui l'aiment et son
absence à ceux qui l'oublient. Il fut longtemps absent, pour que la
demande de ce qui lui était dû ne parût point prématurée car plus la
générosité à fait preuve d'indulgence, plus la résistance est inexcu-
sable.
S. CYR.Ou encore Dieu fut absent de sa vigne pendant une longue
suite d'années, parce qu'en effet depuis qu'il apparut au milieu du
feu sur le mont Sinaï (Exod., xix), il ne manifesta plus sa présence
d'une manière sensible. Cependant il ne cessa d'envoyer sans inter-
ruption à son peuple des prophètes et des justes pour lui rappeler ses
devoirs « Le temps de la vendange étant venu, il envoya un de ses
serviteurs aux vignerons, afin qu'ils lui donnassent du fruit de la
vigne. » Théophyl. Il dit « Du fruit de la vigne, » parce qu'il ne
réclamait pas la totalité, mais seulement une partie des fruits; car
qu'est-ce que Dieu peut gagner de nous, si ce n'est la connaissance
que nous avons de lui et qui encore tourne à notre avantage ?
BÈDE.C'est à dessein qu'il parle du fruit et non du revenu de la vigne,
car elle ne produisit jamais aucun revenu. Or, le premier serviteur
que Dieu envoya, fut Moïse qui pendant quarante ans (I) demanda
aux vignerons quelque fruit de la loi qu'il leur avait donnée; mais
au contraire « 11fut affligé à cause d'eux, car ils aigrirent son
esprit» » (Ps. cv, 32) « Mais eux l'ayant battu, dit Notre- Seigneur,
le renvoyèrent les mains vides. »
S. Ambr. 11 leur envoya encore plusieurs autres serviteurs que les
(i) Pendant tout le temps qui suivit la sortie d'Egypte et que dura le séjour dans le désert où
Moise mourut sans avoir pu entrer dans la terre promise, c'est à ces résistances continuelles quo
le Roi-prophètâ fait allusion dans ces paroles <iPendant quarante ans, j'ai supporté avec dégoût
cette génération, etc. (Ps. xciv, 19.)
qui ubique semper prœsens est; sed quia illi, etc. Théophyl. Dicit autem « de
prœsentior est diligentibus, negligenti- frnetu vinese, » quia non totum frue-
bus abest. Multis autem temporibus ab- tum, sed aliqaiiJ de fructu volebat acci-
fuit, ne prœpropera videretur exactio pere nam quid lucratur Dens a nobis
nam quo indulgentior liberalitas, eo in- nisi suam nolitiain, quœ etiam est nos-
excusabilior pervicacia. • tra utilitas? Buda. Bene autem frurtum
CvniL. (in Cat. Grœcormn Patrum ) posuit non provetituM nullus enim
Vel Deus absentavit se a vinea plurium hujus vineœ provenlus hiventus est.
annorum curriculis quia poslqu.im vi- Servus ergo primus missus est Moyses,
sus est in specie ignis descendisse iu qui per quailraginla annos fruduni ali-
montem Sina [Exod., 19) non amplius qnein le;ris quam dederat a ciilteribus
visibiliter praibuit eis suam praasentiam. requirebut, toi, « vexalus est propter
Nulla tamen interpolalio contint qua eos, quia exacerbaveruutspiriluni ejus.»
non mitteret Deus prophetas et justos (Psnl. id'o, vers. 32.) Unde sequitur
commonentes. Unde sequitar « Et in « Qui eœsum diuiisernnt eum inaneat. »
tempore viademise illo, misit ad culto- Aubb. Factum est. autem ut plures
res_servum, ut de fructu vineae darent alios destiuaret, quos Judcei iiihonorea
DE SAINT LUC, CHAP. XX.
et iuanes sibi (de quibus nihilpotuerunt cerunt. » His autem tribus servotum
proficere) dimiserunt. Unde sequitur gradibus omnium sub lege doctorum
« Et addidit alterum servum mittere. » figuram posse compreheudi Dominus
BEDA.Servus alter David sigiiificatur alibi manifestat, dicens « Quoniam ne-
qui missus est, ut post edicta legalia, cesse est impleri omnia quaj scripta sunt
cultores vineee psalmodias modulamine in lege Moysi, et prophetis, et psalmis
ad exercitium boni operis excitaret. de me. »
Sed e contrario dixeruut (Il Reg., 20, et Theophyl. Prophetis igitur talia mala
III Reg., 12) « Quœ nobis pars iu Da- passis, filins destinatur. Sequitur enim
vid ? aut quae hairedilas in fllio Isai? » « Dixit autem dominus viuea; Quid
Unde sequitur « Illi autem hune cas- faciam? » Bed. Quod Dominus vinooe
dentes et afficientes coutumelia, dimise- dubitative loquilur, non de ignorautia
runt inanem. » Sed nec sic destitit. Se- vemt (quid enim nesciat Deus Patur?)
quitur eniiii « Et addidit tertium mit- sed ambigere dicitur, ut libara voluntas
tere per quom prophetarum cborum liominis conservetllr. CYRIL. (in Cat.
iutellige, qui continuis attestationibus Graicorum Patrum.) Deliberat etiam
populum couvenerunt. Sed quem pro- sucum Dominus vineos quid agat; non
phetarum non suut persecuti? Unde se- quasi careus ministris, sed quia perteu-
quitur « Qui et illum vulnerautes, eje- tato quolibet ingeuio salutis humanaj,
EXPLICATION DE 1.'ÉVANGILE
(t)C'est-à-dire
queDieuemploie icila particuledubitativePeut-êtreilslerespecteront,
pour
montrerquelaprescience divinen'exclutpaslacontingence deschosesqueDieua prévues,et ne
détruitpaslalibertédelavolonté.
populo vero nequaquam adjuto, aliud quitur « Quem cum vidissent coloni,
majus adjungit. Unde consequenter di- cogitaverunt intra se, dicentes Hic est
cit « Mittam filium meum dilectum, liserés occidamus eum, ut nostra fiat
forsitan cum hune viderint, verebun- haereditas. » Haeres Christus est, idem-
tur. » Tbeophyl. Dixit autem hoc, non que testator haeres, quia morti proprise
tanquam ignorans quod pejus eum es- supervivit, et testamentorum quse ipse
sent tractaturi quam prophetas, sed quia contulit, tanquam hiereditaria In nostris
oportebat filium eis fieri revercndum profectibus emolumenta consequitur.
quod si contumaces fueriut occidendo, DED. Manifestissime autem Dominas
hoc cumulât eorum crimen. Ne ergo probat Judseorum principes, non per
dicerenl aliqui divinam proeseientiain ignorantiam, sed per invidentiam cruci-
necessario fuisse inobedieutiœ causam, fixisse Filium Dei. Intellexerunt enim
ideo sic figurât sermonem. hune esse, cui dictum est (Psol. 2)
Ambr. Filium igitur unigenitum sibi « Dabo tibi gentes haereditatenl tiiam. »
missum perfidi Jud&i quasi hxredem Sequitur « Et ejectum illum extra vi-
removere cupientes, occiderunt erucifl- neam, occiderunt » quia Jesus, « ut
gendo, et ejecerunt negando. Unde se- sanctificaret per suum sanguiuem popu-
DE SAINT USC, CHAP. XX.
lum, extra portam passus est. » (Hebr., Chrys. Dispensationis autem non ne-
13.) ThkophïL. Sed quia superius popu- gligenlis est post propbetas Cliristum
lum non Hierusalem loco vineoe sumpsi- venisse non enim Deus omnia repente
mus, forsan magis proprie dici potest, prosequitur, sed condescendit propter
quod occidit quidem eum populus extra sui pietatem quia si post servos ve-
vineam, id est, extra populi manus pas- nientem filium contempserunt, miilto
sus est Dominus; quia scilicet populus magis nec antea eum audirent qui enim
ei non propriis manibus necem intulit, non audiehant minora praecepta, quo-
sed tradens hune Pilato et genlibu9. Qui- modo audivissent majora?
dam autem per vineani Scripturam in- Ambr. Pulchre autem interrogat, ut
tellexerunt cui non credentes, Domi- sua seipsi damnent sententia. Sequitur
num necaverunt unde extra vineam enim « Quid ergo faciet illis doiuinua
(id est, extra Seripturam) dicitur Domi- vineœ'? » BASIL. (»» Isai., v, cap. 6.)
nus passus. Bkda. Sive ejectus extra vi- Hoc autem fit quasi his qui datnnautur
neam, et occisus est quia prius est ab nihil habentibus opponere evidentiae ju-
in&delium corde repulsus, ac deinde ris. Proprium autem est divinaî misera-
eruci addictus est. tionis non infligere pœnas in silentio
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
'i~
vine de ne jamais punir sans avertir, sans prédire les châtiments dont
les coupables sont menacés pour exciter en eux un repentir salutaire
« Ilviendra et exterminera ces vignerons et donnera sa vigne à d'autres. »
– S. AMBR.Il annonce que le maître de la vigne viendra, parce que
le Fils a la même majesté et la même puissance que le Père, ou parce
que dans les derniers temps il fera sentir plus sensiblement sa pré-
sence pour répondre aux désirs des hommes.
S. CYR.Les principaux d'entre les Juifs ont donc été rejetés comme
rebelles à la volonté du Seigneur, et pour avoir laissé stérile la vigne
qui leur avait été confiée. La culture de cette vigne a été donnée aux
prêtres du Nouveau-Testament. Or, dès qu'ils comprirent l'application
de cette parabole, ils voulurent s'y soustraire « Ce qu'ayant entendu,
ils lui dirent": A Dieu ne plaise. » Et cependant ils n'en devinrent pas
meilleurs, par suite de leur opiniâtreté et de leur résistance à la foi en
Jésus-Christ.
Théophyl. Le récit de saint Matthieu paraît tant soi peu différent,
puisqu'à cette question du Seigneur « Que fera donc aux vignerons
le maître de la vigne ? » les Juifs répondent « Il fera périr miséra-
blement ces misérables. » (Matth., xxi.) Cependant il n'y a ici aucune
contradiction, et les deux récits sont également vrais. En effet, les
Juifs ont d'abord rendu cette sentence; puis, quand ils comprirent
le but de cette parabole, ils se récrièrent et dirent « A Dieu ne
plaise, » comme saint Luc le raconte ici. S. AuG. (De l'accord des
Evang., iv, 70.) Ou bien encore, dans la multitude qui entourait le
Sauveur, il en était qui lui avaient demandé astucieusement par quelle
puissance il faisait ces choses; il en était aussi qui, sans aucun arti-
fice et de bonne foi, l'avaient acclamé en disant « Béni soit celui qui
vient au nom du Seigneur. » Et ce sont ces derniers qui ont pu dire
ni! » ac per hoc erant qui dicerent citur Christus propter terrestre corpus;
« Perdet illos, et vineam suam dabit « abscissus sine manibus » secundum
aliis. » Quae vox recte etiam ipsius Do- visionem Danielis (cap. 2) propter or-
mini fuisse intelligitur; sive propter ve- tum ex Virgine lapis autem non ar-
ritatem, sive propter membrorum ejus genteus, aut aureus; quia non rex ali-
cum suo capite unitatem erant etiam quis gloriosus, sed homo humilis et ab-
qui talia respondentibus dicerent, absit jectus, propter quod oedificaiites eum
quia intelligebant in seipsos hanc para- reprobaverunt. Théophyl. Reprobave-
bolam dictam. runt enim eum principes populi, cum
Sequitur « Ille autem aspiciens eos, dixerunt (Joan., ix, vers. 16) « Hic a
ait Quid est ergo hoc quod scriptum Deo non est; » ille vero tam utilis fuit,
est Lapid^ni quem reprobaverunt œdi- et tam electus ut in capite anguli pone-
ficantes, hic factus est in caput auguli? »» retur. CYRIL. (in Cat. Grœcorum Pa-
Beda. Quasi dicat Quomodo implebitur trv/m.) Angulo vero comparat sacra
hœc prophetia, nisi quia Christus a vobis Scriptura (1 Petri et ad Ephes., 2) con-
reprobatus et occisus, credituris est gen- cursmn utriusque populi (israelitici sci-
tibus prœdicandus ut quasi lapis angu- licet et gentilis) in unam fidem com-
laris ex utroque populo unum sibi tem- pegit enim Salvator utrumque populum
plum œdiflcet? EuSEB. Lapis autem di- in unum novum hominem, concilian»
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
donc une pierre de salut pour l'angle qu'il a construit, mais il devient
une cause de ruine pour les Juifs qui s'opposent à cette union spiri-
tuelle des deux peuples.
Thîophyl. Notre-Seigneur distingue ici deux condamnations ou
deux ruines des Juifs la ruine de leurs âmes, lorsque Jésus-Christ leur
a été un objet de scandale, et il y fait allusion par ces paroles « Qui-
conque tombera sur cette pierre sera brisé; » la ruine de leur nation
et sa dispersion dans tout l'univers, qui eurent pour cause cette pierre
qu'ils avaient rejetée, comme l'indique le Sauveur « Et celui sur qui
elle tombera elle l'écrasera (ou le réduira en poussière) (1). En effet,
les Juifs ont été dispersés loin de la Judée, dans tout l'univers, comme
la paille qui est emportée par le vent. Et remarquez l'ordre des évé-
nements, d'abord le crime énorme qu'ils ont commis contre Jésus-
Christ, et puis à la suite la juste vengeance de Dieu. BÈDE.Ou en-
core, celui qui pèche, mais qui néanmoins continue de croire en
Jésus-Christ, tombe sur la pierre et s'y brise, mais la pénitence lui
ouvre encore une voie de salut; celui au contraire sur qui tombera
cette pierre (parce qu'il l'a rejetée), elle l'écrasera comme un vase dont
il ne restera pas même un fragment pour aller puiser un peu d'eau.
Ou bien encore, ceux qui tombent sur lui sont ceux qui le méprisent
et qui ne périssent pas encore entièrement, mais qui sont brisés, en
sorte qu'ils ne peuvent plus marcher droit. Mais pour ceux sur les-
quels il tombe, il descendra du ciel pour leur infliger le juste châti-
ment de leurs crimes, et ils seront écrasés comme la poussière que le
vent disperse de dessus la face de la terre. (Ps. i.)-
(1) Le mot grec ),lX|lif)ffEi, signifie disperser, jeter au vent, mais il signifie aussi icraser, parce
que les choses qu'où écrase en poudre sont facilement dispersées par le vent.
eos in uno corpore Patri. Salubris ergo bulum est scelus in eum commissum
est lapis angiiio facto ab eo detrimen- sequitur autem justa Uei vindicta. BEDA.
tam autem infert Judœis irnpugnanlibus Vel aliter qui peccator est, et tamen illi
hune spiritualem concursum. crédit, cadit quidem super lapidem, et
Thkophyl. Duas autem condemnatlo- conquassatur, reservatur enim per pœ-
nes vel eorum perditione3 commémo- nilentiam ad salutem supra quem vero
rat unam quidem aniiiiarum suarum, ille ceciderit (hoc est, eut lapis ipse,ir-
quam passi suât scandalizati in Christo ruerit, quia ipsum nesavil) comminuet
et hoc langit, cum dicit « Ornais qui eum; ut nec lesta quidem remaueat, in
ceciderit super illum lapidem, conqnas- quahauriatur aqnœ pusillum. Sive de his
sabitnr » aliam vero eaptivitatis et dicit quod caduut supar eum, qui illum
extenninii. quam intulit eis lapis ab ip- modo coutemnuut; ideononduni peuitus
eis contemptus et hoc tangit, eum sub- iutereunt, sed couqunasantur, ut non
dit « Supra quem autem ipse cecide- recti ambulent super quos autem cadit,
rit comminuet illum (vel ventilabit veniet illis desuper iu judicio cum pœna
eum.) » Sie enim ventilati sunt .Indra a perditionis; ideo comminuet eos, ut sint
Judtea per universum orbem, ut ab area tanquam « pulvis, quînj projicit ventus
paleœ. Et attende ordinem uam prœam- a facie terroe. » [Psal. t.)
,C DE SAINT LUC, CHAP. XX.
S. Ambr. Cette vigne est encore notre image, Dieu le Père est le
laboureur, Jésus-Christ est la vigne, nous sommes les branches.
(Jean, xv.) C'est a juste titre que le peuple chrétien est appelé la
vigne du Christ, ou parce qu'il porte sur le front le signe de la
croix (1), soit parce que son fruit n'est cueilli que dans la dernière
saison de l'année, soit parce que dans l'Eglise, les pauvres et les
riches, les serviteurs et les maîtres sont placés indistinctement comme
les ceps de la vigne. De même que la vigne se marie aux arbres au-
tour desquels elle s'enlace, ainsi le corps est étroitement uni à l'àme.
Le vigneron diligent prend soin de cultiver et de tailler cette vigne, pour
retrancher la trop grande abondance de feuilles et cette stérile osten-
tation de paroles qui paralyse la force naturelle de la vigne et empêche
son fruit de parvenir à sa maturité. Enfin la vendange de cette vigne
se fait par tout l'univers, puisqu'elle est répandue jusqu'aux extré-
mites du monde (2*). BÈDE.(sur S. Marc.) Ou encore, dans le sens
moral, Dieu donne à chaque fidèle la vigne à cultiver, lorsqu'il lui
confie le soin de faire fructifier le baptême qu'il a reçu. Il lui envoie
un premier, un second, un troisième serviteur, lorsqu'il lui fait lire
la loi, les psaumes et les prophètes. Le serviteur qu'il envoie est cou-
vert d'outrages et déchiré de coups, lorsqu'on méprise ou qu'on blas-
phème la parole qu'on entend; et on met à mort l'héritier (autant qu'on
peut le faire), lorsqu'on foule aux pieds le Fils de Dieu par ses péchés.
(Hébr., vi.) Le mauvais vigneron ayant reçu le châtiment qu'il mé-
rite, la vigne est confiée à un autre, lorsque l'humble fidèle s'enrichit
du don de la grâce que le superbe a méprisé.
(I) Le saint docteur fait ici aï'usion aux signes de démarcation qui séparaient une vigne d'une
autre, et qui souvent étaient une ou plusieurs croix, élevées entre les différentes propriétés, de même
que les chrétiens se distinguaient des infidèles et des hérétiques, par le vénérable signe de la croix.
{£') Il est à regretter que saint Thomas n'ait pas reproduit le passage tout entier de saint Am-
broise où se trouve développée cette belle comparaison de la vigne avec le chrétien j les quelques
phrases qu'en cite ici le saint docteur ne présente pas toute la clarté désirable.
Amdh. Vinea etiam typus noster est. cet totius orbis hic esse vindemiam, ubi
Agricola quippe omnipotens Pater; vi- totius orbis est vinea. BED.(super Mate,
lis Cliristus; at vero nos palmites. 24.) Vel morali intellectu cuique ilde-
{Joan., 15.) Recte vinea Christi populus linm vinea quam excolat, locatur, dum
noniinatur; vel quod crucis in fronte mysterium baptismi quod exerceat ei
protexat indicium; vel qiiod fructus ex committitur. Mitlilur servus unus, al-
pctëtrema anui legatur teinte; vel quod ter, tertius, cum les, psalmodia et pro-
omnibus, ut ordinibus vinearum, ita phetia legitur. Sed missus servus con-
pauperibus atque divilibus, servis et do- lumeliis affectus vel cœsus dicitur, cum
miuis in Ecclesia %qua dimensio, nulla sermo auditus conlemuitur vel blasphc-
discretio sit. Et ut vitis maritatur arbo- matur. Missum hœredeni ( quantum in
ribus, ita corpus anima; hane vineam se est) occidit, qui Filium Dei peccando
diligens, agricola fodere et tondere con- conculcat [ad llebr., 6). Perdito malo
suevit, ne luxuriet umbra foliorum," cultore vinea datur alteri, cum dono
verborumque infructuosa jactantia ma- gratiee quod superbus sprevit, humilia
turitatem indolis naturalis impediat; de- quisque ditatur.
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
f. 19-26. Les princes des prétres et les scribes, comprenant que c'était à eux
qu'il avait appliqué cette parabole, cherchaient à se saisir de lui à l'heure
même, mais ils craignirent le peuple. C'est pourquoi, l'épiant, ils lui envoyèrent
des gens apostés qui feignaient d'être justes, pour le surprendre dans sesparoles,
afin de le livrer au magistrat et ait pouvoir du gouverneur. Ceux-ci donc
vinrent ainsi l'interroger Maître, nous savons que vous parlez et enseignez
avec droiture, que vous ne faites acception de personne, mais que vous enseignez
la voie de Dieu dans la vérité. Nous est-il permis de payer le tribut à César
ou non ? Mais Jésus, connaissant leur ruse, leur dit. Pourquoi me tenlez-vous?
Montrez-moi un denier. De qui porte-t-il l'image et le nom? Ils lui répon-
dirent De César. Et il leur dit Rendez donc à César ce qui est à César,
et à Dieu ce qui est à Dieu. Et ils ne purent reprendre aucune de ses paroles
devant le peuple; ils admirèrent sa réponse et se lurent.
S. Ctk. Les princes des prêtres, comprenant que cette parabole s'ap-
pliquait à eux, et instruits de ce qui devait leur arriver, auraient dû
renoncer à leurs mauvais desseins; mais loin de là, ils cherchent l'oc-
casion de les mettre à exécution « Les princes des prêtres cherchaient
à se saisir de lui, » etc. Ils ne sont point retenus par ce commande-,
ment de la loi « Tu ne feras périr ni l'innocent ni le juste. » (Exod.,
xxin.) Et s'ils ajournent l'accomplissement de leurs criminels desseins,
c'est par crainte du peuple « Mais ils craignaient le peuple. » Ils
mettent la crainte des hommes au-dessus de la crainte de Dieu. Or,
quel motif leur fit concevoir ce coupable projet? le voici « Car ils
comprirent que cette parabole s'appliquait à eux. » Bèbe. (sur
S. Marc.) En cherchant à faire mourir le Sauveur, ils confirmaient
la vérité de ce qu'il avait dit dans cette parabole, car il était l'héritier
dont la mort injuste devait être vengée par le châtiment 'des meur-
bat esse vindicandam. Illi nequam co- quitur « Ut caperent eum in sermone. »
loni, qui Dei Filium quœrebant occi- THEOPHYL. Paraverunt autem Domino
dere. Hoc etiam quotidie geritur in Ec- laqueos, illaqueati sunt tamen in eis pe-
clesia, cum quilibet solo nomine frater, des eorum. Audi namque astutiam « Et
eam quam non diligit ecclesiasticse fidei interrogaverunt illum, dicentës Magis-
ac pacis unitatem, propter bonorum ter, scimus quod recte dicis et doces.. »
cohabitantium multitndinem vel erubes- BEDA.(ex Bieron. in Matth.) Blanda et
cit vel timet impugnare. Et quia princi- fraudulenta interrogatio illuc provocat
pes qnœrebant Dominum coniprehen- respondentem, ut magis Deum quam
dere, quod per seipsos non poterant, Csesarem timeat. Sequitur enim « Et
prœsidis manibus efficere tentabant non accipis personam hominis, sed in
unde sequitur « Et observantes mise- veritate viam doces. » Et hoc dicunt ad
runt insidiatores, » etc. CYRIL.Videban- hoc ut dicat non debere tributa solvi,
tur enim esse levés; erant autem graves, ut statim audientes ministri prassidis,
obliti Dei, dicentis (Job, 42) « Quis hic, qui juxta alios evangelistas adfuisse le-
qui mihi abscondit consilium?» Adeunt guntur, seditionis eum contra RomaDOs
enim Christum omnium Salvatorem auctorem teneant unde consequenter
quasi hominem cominnnom unde sc- quœrunt « Licel uobis dare tribu-
TOM. VI. 27
EXPLICATION DE t'ÉVANGILE
tum, » etc. Erat enim in populo magna versus hsereticos vel Judseos esse de-
seditio; dicentibus aliis, pro securitate bere sicut alibi dixit (Matth., 10)
et quiete qua Romani pro omnibus mi- « Estote astuti sicut serpentes. »
litabant, debere tributa persolvi; phari- BED. Qui autem putant interrogatio-
3œis contradicentibus non debere popu- nem Salvatoris ignorantiam esse, dis-
lum Dei, qui decimas et primitias daret, cant ex pressenti loco quod potuerit scire
humanis legibus subjacere. Theophyl. Jesus cujus imago esset in îiummo; sed
Intendebant ergo quod si diceret opor- interrogat, ut ad sermonem eorum com-
tere dari censum Cœsari, criminaretur petenter respondeat sequitur enim
a populo quasi servituti subjiciens gen- « Respondeutes dixerunt Cesaris. »
tem si vero prohiberet censum red- Non putemus Csesarern Augustum, sed
dere, eum reprœsentarent ut schismati- Tiberium significari omnes enim ro-
cum prœsidi. Ipse vero laqueos eorum mani reges a primo Caio Gaîsaie, Cœsa-
effugit sequitur enim « Considerans res appellati sunt ex eorum autem res-
autem dolum illorum, dixit ad eos Quid ponsione convenienter Dominus quses-
me tentatis? Ostendite mibi deuarium tionem solvit sequitur euiin « Et ait
cujus habet imaginem et superscriptio- Hlis Reddite ergo quœ sunt Csesaris,
nem. » Ambr. Docet hoc loco Dominus Cœsari et quœ sunt Dei, Deo. » Titus.
circumspectos nos in respondendo ad- Quasi dicat Verbis tentatis, »peribus
DE SAINT LUC, CHAP. XX.
obedite subiistis Ceesaris servitutem; si vis non esse obnoxius Cœsari, noli
suscepistis quœ ejus sunt date ergo illi habere quœ mundi sunt. Et bene prius
censum, Deo timorem non enim exigit quee sunt Ceesaris, reddenda decernit
Deus denarium, sed fidem. BED. Reddite neque enim potest quis esse Domini,
etiam Deo quœ Dei sunt; decimas scili- nisi prius renuntiaverit mundo. Quam
cet, primitias, oblationes et victimas. gravia vincula, promittere Deo et non
THEOPHYLACT. Et attende quod nondixit, solvere! Major est contractus fldei quam
date, sed, reddite debitmn enim est. pecunias.
Tuetur enim te princeps tuus ab hosti- Orig. (homil. in Luc. 39.) Habet au-
bus, vitam tuam reddit tranquillam tem locus iste aliquid mystici. Dute enim
pro bis ergo teneris ei in censu. Sed et sunt imagines in homines una quam
hoc ipsum quod offers (numisma scili- accepit a Deo, sicut scriptuin est in Ge-
cet) ab eo habed reddas ergo numisma nesi « Faciamus hominem ad imaginem
regium régi. Deus etiam tibi tradidit in- nostram; » altéra inimici, quam propter
tellectum et rationem restituas hoc ei inobedientiam et peccatum assumpsit,
non comparatus besliis, sed in omnibus principis seculi hujus inescatus et sua-
rationabiliter procedens. AMBR.Tu ergo, sus illecebris sicut enim denarius ha-
EXPLICATION DE l/ÉVANGILE
bet imaginem imperatorum mundi, sic ram plebe; et mirati in responso ejus,
qui facit opera rectorum tenebrarum tacuerunt. » THEOPHYLACT.Hoc erat
istarum, portat imaginem ejus cujus ha- quod praîcipue intendebant, increpare
bet opera. Dicit ergo « Reddite quœ eum coram populo; quod obtinere ne-
sunt Cœsaris, Cîcsari; » hoc est « Ab- quiverunt, propter sapientissimam ejus
jicite terrenam imaginem, ut possitis responsionem.
vobis imaginem cœlestem imponentes,
reddere quae Dei sunt Deo; » ut scilicet Accesserunt autem quidam sadduceeorum qui
Deum diligamus, etc. Qum ut Moyses negant esse reswrectionem, et îuterrogave-
dicit (Deuteron., 10, vers. 12.) Deus re- runt eum, dieentes: Magister, Moysesteripsil
nobis Si frater alietifus mortuus fuerit, ha-
fjuirit a nobis. Postulat antem a nobis bens itxorem, et hie sine liberis fuerit, ut ac-
Deus, non quia necessarium habet ut pi eipiat eam frater ejus umorem, et suscllet se-
aliquid tribuamus, sed ut postquam ei mai fratri stto. Septem ergo fratres emnl et
dederimus, hoc ipsum nobis tribuat in primus aceepit uxorem, et mortnus est sine
salutem. filiïs; et sequens accepit illam; et ipse mor-
Beda. Qui autem credere debuerant tuus esl sine fllio et iertius accepit illam sinti-
ad tantam sapientiam, mirati sunt quod titei; et omnesseptem; et non reliquerurit se-
calliditas eorum insidiandi non invenis- men, et mortui sunt. Novissime omniummor-
tua est et mulier. In resurrectione ergo cujus
set locum. Unde sequitur « Et non eorum erit uxor? Si quidem septem habuernnt
potuerunt verbum pjus reprcliendere oo- eam uxorenu Et ait MisJésus Filii hqits se-
DE SAINT LUC, CHAI». XX.
ce sièclese marient et sont donnés en mariage mais ceux qui sont trouvés
dignes du siècleà venir et de la résurrectiondes morts, ne se marieront point
et n'épouserontpoint de femmes car ils ne pourront plus mourir, parce qu'ils
seront égaux aux angeset enfants de Dieu, étant enfants de la résurrection.
Or, que les morts ressuscitent, Moïse le déclare lui-mêmedans le récit du
buisson, quand il appellele Seigneur: « Le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac
et le Dieu de Jacob.» Or Dieu n'est point le Dieu des morts, mais des vivants,
car tous sont vivants devant lui. Alors quelques-unsdes scribes prenant la
parole, lui dirent Maître, vous avez bien parlé. Et ils n'osaient plus lui
faire aucune question.
Bède. (de S. Jér. sur S. Matth.) Il y avait parmi les Juifs deux
sectes principales, l'une des pharisiens, qui faisaient consister toute
leur justice dans l'observance des traditions, ce qui leur faisait donner
par le peuple le nom de séparés; l'autre des sadducéens, dont le nom
signifie justes, et qui s'attribuaient une justice qu'ils n'avaient pas.
Les premiers donc s'étant retirés, ceux-ci s'approchent pour tenter le
Sauveur a Quelques-uns des sadducéens, qui nient la résurrection,
s'approchèrent alors, » etc. ORIG.La secte des sadducéens ne niait
pas seulement la résurrection des morts, mais enseignait que l'âme
meurt avec le corps. Comme ils veulent aussi surprendre le Sauveur
dans ses paroles, ils lui proposent cette difficulté au moment où il ve-
nait de parler à ses disciples de la résurrection «Maître, lui dirent-ils,
Moïse a écrit pour nous cette loi Si un homme, ayant une femme,
meurt sans laisser d'enfants, » etc. S. AMBR.La lettre de la loi
oblige cette veuve à se remarier, même contre son gré, mais l'esprit
conseille bien plutôt la chasteté (1).
(i) Allusion à l'opposition que saint Paul établit entre la lettre et l'esprit. {Rom., u, 29 vit, 6,
2 II Corinth., m, 6.)
culi nubunt et traduntur ad nuptias; illi non erant illis ergo abeuntibus, hi ad
vero qui digni habebuntur seculo illo et re-tentandum accedunt; unde sequitur
surrectiona ex mortuis, neque nubent, neque « Accesserant autem quidam sadducœo-
ducent uxores, neque ultra mori. poterunt:
rum., etc. Orig. (ut sup.) Sadducœorum
œquales eniwi angelis sunt, et filii sunt Dei,
iiaeresis, non solum resurrectionem mor-
cum sint filii resurrectionis. Quia vero resur-
gant mortui, et Moyses ostendit secus rubnm;tuorum uegatj sed etiam putat animam
sicut dicit Dominus[Exod.3): Deus Abraham, interire cuin corpore. Hi ergo verbis
et Deus Isaac, et Deus Jacob Deus autenznon Salvatoris insidiantes, eo tempore quees-
est mortnorum, sed vivorum omnes enim vi- tionem proposuerunt, quo eum viderant
ount ci. Respondentesautemquidam seribarum, de resurrectione docere discipulos. Unde
dixerunt ei: Magister, bene dixisli. Et am-
plius non audebant eum quidquam interrogare.sequitur « Et interrogaverunt eum di-
centes Magister nobis scripsit Moyses
BED. (ex Uieron. in Matth.) Duse Si frater alicujus mortuus fuerit habens
erant hgereses in Judaeis una phari- uxorem, et hic sine liberis fuerit, » etc.
sœorutn qui traditionum sibi justitiam Ambr. Secundum legis litteram nubere
pneferebant (unde et dïoisi vocabantur cogitur etiam invita, ut defuncti semen
a populo); altera sadducaBoriun, qui in- excitet frater spiritus autcm magister
Lerprelaulur jusli, viudicaulcs sibi quod est caslilalis.
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
vitam (quae septem diebus volvitur) a tiis faturi sint; sed omnes etiam pecca-
bonis operibus steriles existunt; quibus tores resurrecturi et absque nuptiis sunt
viritim morte praereptis, ad ullimum et in seculo illo mansuri. Dominus autem
ipsa mundana conversatio, quasi uxor ut ad resurrectionis gloriam inquiren-
infecunda transibit. dam animos incitaret, de electis tantum
Theophyl. Dominus autem ostendens voluit facere sermonem. >
in resurrectione non esse futuram con- Ahg. (de Quœst. Evang., ubi supra.)
versationem carnalem, eorum dogma Sicut autem nunc sermo noster dece-
evulsit simul cum fragili fundamento dentibus et succedentibus syllabis pera-
unde sequitur « Et ait illis Jésus Filii gitur atque perficitur, ita et ipsi homi-
hujus seculi nubunt, o etc. AUG. ( de nes, quorum sermo est, decedendo et
Qwest. Evang., lib. il, cap. 49.) Quia succedendo peragunt atque perficiunt
connubia propter filios, filii propter suc- ordinem hujus seculi, qui temporali re-
cessionem, successio propter mortem rum pulcliritudine contexitur. la ïlla
ubi ergo mors non est, neque connubia; autem vita, quoniam verbum Dei quo
unde sequitur « illi vero, » etc. BED. fruemur, nulla decessione atque sucees-
Quod non ita intelligendum est quasi sione syllabarum completur, sed omnia
soli digni, vel resurrecturi, vel sine nup- quœ habet, semper manendo simul ha-
EXPLICATION OU L'ÉVANGILE
bet; ita participes ejus quibus ipsum ratione conspicitur; noncoitus, nou ma-
solum erit vita, neque moriendo dece- trix. non partus. BED.Vel œqmles an-
dent, neque nascendo succedent; sicut gelis, et filii sunt Dei; quia gloria re-
nunc est.in angelis. Unde sequitur: surrectiouis innovati sine ullo inorlis
« Squales enim angelis sunt. » Cïwl. metu, sine ulla labe corruptions, sine.
(in Cat. Grœcorwn Patrmn.) Sicut ullo terreni status actu, perpetua Dei
enim multittido angelorum plurima qui- visione fruuntur.
dem est, non autem propagata per ge- Ohig. (ut sup.) Sed quia Dominus in
nerationem, sed ex creatione consistens, Matthseo dicit (cap. 22) qnod hic prœ-
ita et his qui resurgunt non est opus termittitur « Erralis nescientes Scri-
utterius nuptiis. Unde suijuitur: « Et filii pturas, » propono quœstionem ubi sori-
Dei sunt, etc. Théophyl. Quasidicat ptumsit « Neque nubentj neque nu-
Quia Deus est qui opcralur in resurrec- bentur. » Quantum enim ego asalimo
tione, meritô dicuntur Dei [ilu. qui per neque in Veleri neque in Novo Testa-
resurrectionem regeneranhir: non enim mento quiequam tale reperilur, sed om-
aliquid carnalc in resurgeiitium regeiie- nis eorum error de S«ripturai leclionc
DE SAINT LUC, CHAP. XX. 1.
aux prophètes, mais les sadducéens rejetaient tous les livres des pro-
phètes, et n'admettaient que les cinq livres de Moïse.
S. Chrys. Les saints ne diminuent en rien le souverain domaine de
Dieu, en appelant spécialement « Mon Dieu, » le Maître commun de
l'univers; ils ne font que manifester l'étendue de leur amour, et
agissent en cela comme ceux qui, dominés par une affection vive, ne
veulent point que leur amour soit partagé par un grand nombre,
mais qu'il soit pour ainsi dire exclusif et privilégié. Ainsi Dieu se dit
spécialement le Dieu de ces patriarches, sans restreindre pour tela son
domaine, mais en l'agrandissant au contraire car ce qui étend le
domaine de Dieu, ce n'est pas tant la multitude des créatures qui lui
sont soumises, que la vertu de ses fidèles serviteurs. Aussi se glorifie-t-il
moins d'être appelé le Dieu du ciel et de la terre,' quele Dieu d'Abraham,
le Dieu d'Isaac, et le Dieu de Jacob. Voyez d'ailleurs parmi les hommes,
les serviteurs sont désignés par le nom de leur maître (nous disons,
par exemple, le fermier de tel seigneur), ici, au contraire, Dieu
s'appelle le Dieu d'Abraham, son serviteur.
Théophtl. Les scribes qui étaient les ennemis déclarés des saddu-
céens, approuvent hautement Jésus qui vient de les confondre
« Quelques-uns des scribes, prenant la parole, lui dirent Maître, vous
avez bien parlé. » BÈDE.Honteux d'avoir été ainsi confondus, ils
cessent de l'interroger « Et ils n'osaient plus lui faire aucune ques-
tion. » Mais ils se saisirent bientôt de sa personne pour le livrer au
pouvoir des Romains, preuve trop évidente qu'on peut triompher de
l'envie, mais qu'il est bien difficile de jamais l'apaiser.
i1
EXPLICATION OE l'ÈVANGILE
lins sedeat ad dexteram, sed ipsam dee- uam iuitnieoâ tuos scabellun pedum
teram intelligamus potestatem quam tuorum. » Ambr. Ergo et Deum Chri-
accepit ille homo susceptus a Deo, ut stian et hominem esse credanms, cui a
veniatjudicaturus qui iu primo venerat Patre subjiciuntur inimici, néii per in-
judicaudus. Cyril. Vel quod sedet addex- firmitatem potestatis sua;, sed per uni-
terara JPatrisj supernam ejus gloriam pro- tatem naturaî quia in altero alter ope-
bat nam quorum est œqualis thronus, ratur nam et filius subjicit iniinicos
est œquolU majestas; sessio vero in Deo Patri, quia Patrcm dariDcat super ter-
significat rcguitm et omniumpotestalein. ram. (Joan., 17.) Theophïl. Quairil ergo
Scdet ergo a dextris Dei Patris, quia ipse, et mota dubilationc siuit illos col-
Vcrbum ex paterna subsliiutia prodien?, ligere quid sequatur: unde subilit « Da-
factum caro, diviuam non oxuit diguita- vid ergo doniiiium illum vocat, et quo-
tem. Tueoi'hylACT. Manifestât orgo quotl modo lîlnin pjns est"? » Chrv.s. David
adversarius Patris non est, sed cum illo <|iiidcni paler Christi clscrvus; Jiocqui-
concordat; cum I\ilcr rupugncl. athor- deiii bPcnndiun cariicjn, illud sctuudum
snriis rjus «cquilur enim «Dmic-i' po- spirilum. Cmiijl, l'.t irnb crgonjvK [Oia-
DE SAINT LUC, CHAP. XX.
qui est né de la très-sainte Vierge soit le vrai Fils de Dieu et Dieu lui-
même, et qui le divisent en deux personnes, et nous leur demandons
Comment le Fils de David est-il son Seigneur en vertu d'une puis-
sance qui n'est pas une puissance humaine, mais une souveraineté
toute divine ?
S. CHRYS.Rien n'est plus fort que les preuves tirées des prophètes,
elles sont bien supérieures aux faits eux-mêmes. Voyez en effet,
malgré les miracles que Jésus opérait, ses ennemis ne laissaient pas
de le contredire, mais lorsqu'il eut cité les témoignages des prophètes,
ils se turent, parce qu'ils n'avaient rien à répliquer. Or, comme ils
gardaient le silence, Notre-Seigneur leur adresse les reproches qu'ils
méritaient « Il dit ensuite à ses disciples, devant tout le peuple qui
l'écoutait. » Theophyl. Il les envoyait pour être les docteurs de
l'univers, il leur recommande donc avec raison de ne point imiter les
prétentions ambitieuses des pharisiens « Gardez-vous des scribes qui
affectent de se promener vêtus de longues robes. BÈDE.C'est-à-dire
qui aiment à paraître en public vêtus d'habits magnifiques et somp-
tueux ce qui est relevé comme une des fautes dont le mauvais riche
s'est rendu coupable.
S. Cyr. Les principaux vices des scribes étaient l'amour de la gloire
et de l'argent. C'est contre ces vices les pires de tous que Notre-Sei-
risseis, qui nec verum Dei Filium neque ciente miracula, contradicebant niullo-
Deum esse fatentur natum ex sacra Vir- tiea; cum vero allegavit prophetiam,
gine, sed dividunt unum filium in duos, tacuerunt; quia non habebant quid di-
talem objicimus quaestionem quomodo cerent. Eis autem tacentibus, contra eos
filius David dominus ejus est, et non invenitur unde dicitur « Audiente au-
humano dominio, sed divino? tam omni populo, dixit discipulis suis. »
THEOPHYL. Quia enim eos orbis doctores
Audiente autem omnipopulo, dixit diitipulis mittebat, merito monet non esse eis imi-
suis AttendUea scribis,qnivolmt ambulare tandam pharisœorum ambitionem. Unde
in stolis et amant salutatiolles in foro, et sequitur « Attendite a seribis, qui vo-
primas cathedrasin synagogis,et primasdis- lunt ambulare in stelis. » BED. Id est,
cubitusin con»ù>iis;qui dévorant domosvi- cultio-rihus vestimentis induti ad publi-
duarum, simulanteslongam orationem lii cum procedere; in quo inter caetera di-
accipientdamnationem majorem.
ves peccasse describitur. {Luc, 16.)
Chrys. Nihil autem est fortins quam Cyril. Passiones autem erant scriba-
nx prophetis disputare hoc enim est et. rum, amor gloriœ inanis et lncri ut
ipsis rebus vntidius nam Chrislo fa. igitur tam pessima crimina evitarent
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
gneur prémunit ses disciples en leur disant « Ils aiment à être salués
dans les places publiques. » Théophyl. C'est le propre de ceux qui
recherchent et poursuivent l'éclat de la renommée. Ou encore, ils agis-
saient ainsi par un motif d'intérêt pécuniaire.
« Ils aiment à occuper les premiers sièges dans les synagogues. »
Bède. Il ne défend point de s'asseoir les premiers dans les synagogues ou
dans les festins, à ceux que leur position appelle à occuper ces premières
places, mais il recommande à ses disciples de se garder de ceux qui les
recherchent sans y avoir droit. C'est l'intention qu'il condamne ici et
non le rang qu'on occupe, bien qu'on ne puisse entièrement excuser
ceux qui veulent à la fois se mêler aux discussions aux litiges de
la place publique, et en même temps être appelés maîtres dans les
synagogues. Or, le Sauveur nous donne deux raisons pour nous
engager à nous prémunir contre les sectateurs de la vaine gloire la
première, afin que nous ne soyons pas dupes de leur hypocrisie, en
regardant leur conduite comme irrépréhensible la seconde, afin que
nous ne soyons pas tentés de les imiter, en mettant follement notre
joie dans les louanges que l'on donne à leurs vertus apparentes. Et ce
ne sont pas seulement les louanges qu'ils recherchent, mais encore
les richesses « Et qui sous prétexte de longues prières dévorent les
maisons des veuves. » Ils affectent en effet d'être justes et de jouir
d'un grand crédit auprès de Dieu, et ils n'hésitent pas à recevoir de
l'argent des personnes faibles et troublées par la conscience de leurs
péchés, pour se constituer leurs défenseurs au jugement de Dieu.
S. CHRYS.(Ch. des Pèr. gr.) Ils absorbent les biens des veuves, et
foulent aux pieds la pauvreté, car ils n'épuisent pas ces biens d'une
manière quelconque, mais ils les dévorent et font servir la prière
d'instrument à leurs iniquités, ce qui les rend dignes d'un plus ter-
discipuli, commonet eos, subdens « Et esse quae faciunt; vel amiulatione in-
amant salutationes in foro. » THEOPHYL.flammemur, frustra gaudentes in bonis
Quod est blandientium et venantiumopi- laudari quae simulant. Non solum autem
nionem famée vel agunt hoc causa laudes ab hominibus, sed et pecunias
congregandœ pecuniee. quœrunt. Sequitur enim « Qui devorant
Sequitur «Et primas cathedras in domos viduarum simulantes longam
synagogis. » Bed. Non primos sedere vel orationem. » Justos enim et magni me-
discumbere vetat eos, quibus hoc officii riti apud Deum se simulantes, ab infir-
ordine competit sed eos qui hoc inde- mis et peccatorum suorum conscientia
bile amant, docet esse cavendos; ani- turbatis quasi patroni pro eis in judicio
mum non gradum redarguens quam- futuri, pecunias accipere non dubitant.
vis et hoc culpa non careat, si iidem in CaRYs. ( m Cat. Grœcorum Patrum. )
foro litibus velint interesse, qui in syna- Ingurgitantes etiam se vidnanim
bonis,
goga magistri desiderant appellari. Du- paupertatem atterunt, non qualitercun-
plici autem ratione a vanœ gloria; cupi- que comedentes, sed devoranles, et ad
dis attendere jubemur; ne vel eorum pravitatem oratione utentes;
quod gra-
simulatione ducamur, «estimantes bona viori pœnse facit eos obnoxios: unde se-
DE SAINT LUC, CHAP. XX.
SOMMAIRE ANALYTIQUE.
f. 1-4. – Jésus regardait un jour les riches qui mettaient leurs offrandes dans
le tronc. Et il vit aussi une pauvre veuve qui mit deux petites pièces de
monnaie. Et il dit En vérité, je vous le dis, cette pauvre veuve a mis plus
que tous les autres. Car tous ceux-là ont fait des offrandes à Dieu de leur
superflu, mais cette femme a mis de son indigence même tout ce qu'elle avait
pour vivre.
(1)VoyezsaintMarc,chapitre
xn, verset41.
vare dicitur, et gaza lingua persica, di- victum acquisierat; vel quse quotidie
viliœ vocautur gasophyladum locus per aliena poscit suffragia, Deo donat;
appellari solet, in quo divitiœ servautur. ostendens ei suam paupertatem fructife-
Erat autem arca foramen liabens desu- ram vincit igitur alios, et jusla cen-
per, posita juxta altare ad dexteram in- sura coronatur a Deo. Unde sequitur
gredientibus doinum Domini; in quam « Et ait illis Vere dico vobis quia
mittebant sacerdotes qui custodiebant vidua bcee pauper plus misit, » ete. Bed.
hostias, onmem pecuniam quîo del'ere- Acceptabile enim est Deo quicquid bono
batnr ad tcmplum Domini. Dominus au- animo obtulerimus; qui cor et non sub-
tem sicut opérantes in domo sua discu- stantiam pensat; nec perpendit quan-
tit, ita et dona ferentes lespicit; et quem tum in ejus sacrincio, sed ex quanto
dignum viderit laudat, quem reprobum proferatur. Unde sequitur « Nain om-
damnât. Unde sequitur « Vidit autem Des hi ex abundanti sibi miserunt, hœc
et quamdam viduain pauperem mitten- autem totum victum. » Chrvs. [hom.l,
tem eera minuta duo. » Cykil. (in Cal. in Epist. ad Uebi\) Non enim paueita-
Grœcorum Patrum.) Duos obolos offe- tem oblati, sed copiam affectus intuitus
rebat, quos cum sudoribus ad diurnum est Deus. (Et homil. 28.) Non est elee-
DE SAINT LUC, CHAP. XXI.
sur pierre. Alors ils lui demandèrent Maître, quandcela arrivera-t-il, et par
quel signe connaitra-t-on que ceschosessont prêtes à s'accomplir?Jésus leur
dit Prenez
~!< ya~e aà KeooM<
PrmM garde ne vous <<:MM~~a~
laisser pas séduire; e< plusieurs
s~M~e; car ~eu~ viendront sous
M
t)!e~?-on< tM
mon nom en disant Je suis le Christ, et le temps approche; gardez-vous
donc biendeles suivre. f
truatur. Interrogaveruntaulem illurn dicen- esset, dixit Non relinquetur lapis, n etc.
tes Prœceptor,quandohœcerunt, et quod Decebat enim locum illum propter cul-
signumcumfieriincipient? Quidixit Videle torum audaciam omnimodam desolatio-
ne seducaminimullienim venientin nomme nem
meodicentesquia egosum, et tempusappro- pâli. DED.Divina etiam dispensatio
pinquabit nolite ergo ire post eos. procuravit ut civitas ipsa et templum
subverteretur ne quis forte adUue par-
Euseb. {vel Tdeophanes in Cat. Grce- vulus in fide videns illa constare, dum
corum Putrum.) Quod spectanda forent sacrificionnn ritum attonitus stuperet,
quœ pertinebont ad templi structuram, ipso diversarum formarum raperetur in-
manifestant historiœ et hucusque qase.- tuitu. Ambh.Verum igilur dictum est de
dam conservantur reliquiae, quibus per- templo manufacto, quod essel subver-
spiciuutur quoî dudum erant fabricarum teudum nihil euim est luanufiietum,
vestigia; sed Dominus mirantibus tem- quod non aut vetustas conficiat, aut vis
pli fabricas, proniulgavit quod in eo la- subruat, aut ignis exurat tamen est et
pis super lapidem non maneret. Dicitur aliud templum (scilicet synagoga) cujus
enim « tët quibusdam dicentibus de structura velus, Ecclesia surgente, dis-
templo quod lapidibus bonis ornatum solvitur. Est etiam teniplum in unoquo-
DE SAINT LUC, CHAP. XXI.
r
que quod deficiente fide labitur; et non curat intimandum. Sequitur enim
maxime si quis falso Christi nomen ob- « Qui dixit Videte ne seducamini. »
tendat, quo interiorem expugnet affec- Atha. (Orat. 1'contra Arianos.) Cum
tum. enim sint nobis a Deo charismata et
Cykil. Nequaquam autem discipuli ad- dogtnata quaa sunt super hominem tra-
verterant vim dicLoruin, sed arbitraban- dita, (scilicet cœlestis conversationis
tur de consummatione seculi dictum forma, virtus contra daeinones, et adop-
esse et ideo quaerebant quo tempore tio, et notitia Patris, et Verbi, et Spiri.•
deberet accidere unde sequitur « In- tus sancti donum ) adversarius noster
terrogaverunt auteni illum dicentes diabolus circuit quaerens nobis surripere
Prœceptor, quando hsec erunt et quod insita semina verbi Dominus autem tan-
signum cum fieri incipient? » Ambu. quam sua pretiosa dona in nobis sua
Matthœus tertiam interrogationem ad- documenta concludeus, monet ne sedu-
dit, ut et terapli tempora destruendi, et camur. Magnum autem quoddam do-
signum adventus, et consummatio seculi num Iribuil nobis Dei Verbum ut non
a discipulis quaererelur. Interrogatus au- solum ex apparentibus non decipiamur,
tem Dominas, quando templi futura e3- sed etiam si qua latentia sint. dijudice-
set destructio et quod signum esset ejus mus per Spiritus gratiam. Cum enim ait
adventus, de signis docet, de tcmpore odiosus diabolus inventor malitiae, hoc
·. EXPLICATION DE L'ÉVANGItE
soin ce qu'il est, et se couvre astucieusement d'un nom qu'il sait être
cher à tous. Il fait comme celui qui veut gagner des enfants en l'ab-
sence de leurs parents, il prend leur extérieur et simule leur voix
pour tromper l'amour de ces enfants. Ainsi donc, dans toutes les hé-
résies, le démon se déguise et dit Je suis le Christ, la vérité est avec
moi « Plusieurs viendront en mon nom et diront C'est moi, et le
temps approche. » S. Cyk. Avant que Jésus-Christ descende du
ciel, il en viendra plusieurs qu'il faudra se garder de suivre, ce qui
sera facile, car si le premier avènement du Verbe, Fils unique de
Dieu, venant pour sauver le monde, a été obscur et caché, parce qu'il
voulait souffrir pour nous la mort de la croix son second avénement,
au contraire, sera éclatant et terrible, car il descendra environné de
la gloire de Dieu le Père, au milieu des anges, qui seront ses mi-
nistres, pour juger le monde dans la justice; ne les suivez donc point,
nous dit-il. TiTE DEBosrR. Peut-être ne veut-il point parler ici de
des faux christs qui viendront avant la fin du monde, mais de ceux
qui parurent au temps des Apôtres. BÈDE.En effet, peu de temps
avant la ruine de Jérusalem, on vit paraître plusieurs chefs de sédi-
tion, qui affirmaient qu'ils étaient le Christ, et annonçaient l'approche
de l'ère de l'affranchissement et de la liberté. On vit aussi dans l'E-
glise, des hérésiarques, que l'Apôtre a condamnés (II Thess., h, 2), et
qui annonçaient que le jour du Seigneur approchait. Il parut aussi plu-
sieurs antechrists, qui déclaraient venir au nom du Christ; le premier
d'entre eux fut Simon le magicien, qui disait de lui-même « Celui-ci
est la grande vertu de Dieu (1). »
(1) Ce sont plutôt ceux qui se laissaient séduire par ses artifices qui l'appelaient dl la sorte,
ainsi que le rapporte l'auteur du livre des Actes, vnt, (0: mais comme nous voyons auverset 9,
que Simon se présentait comme un personnage important; et qu'immédiatement après nous li-
quod ipse est, occultât; nomen vero in gloria Dei Patris, ministrantibns an-
cunctis cupitum simulat callide puta si gelis, ut mundum in justitia judicet.
quis subjicere sibi volens filios alienos Unde concludit « Nolite ergo ire post
parentibus absentibus, fingat eorum val- illos. » Titus Bostrens. Vel forsitan non
tus, et filios desiderantes sedueat. Ergo dicit pseudochristos ante consummatio-
in unaquaque bœresum diabolus figura- nem venientes, sed eos qui fuere tem-
tus dicit « Ego sum Christus, et apud pore apostolorum. Bed. Multi enim im-
me veritas est. » Unde sequitur « Multi minente Hierosolymorum excidio prin-
enim venient in nomine meo dicentes cipes extitere, qui se dicereut esse
quia ego sum, et tempus appropinqua- cltristos. tempusque libertatis appropin-
bit. » CYRIL.Ante suum enim descen- quare. Multi etiam in Eeclesia hseresiar-
sum de cœlo provenient aliqui, quibus chae diem Domini instare praedkarunt,
acquiescere non oportet. Votuit enim quos Apostolns (ad Thess.j Epist. 2,
unigenitum Verbum Dei, cum venit ut cap. 2) damnât. Multi etiam in nomine
mundum salvaret, latere; ut crucem Cbri3t.ivenere anticbristi, quorum pri-
sustineret pro nobis. Sed secundus ejus mus est Simon Magns, qui dicebat (Act.,
adventus non erit clanculo ut ante sed 8) « Hio est virtus Dei, quse vocatur
terribilis et manifestus descendet enim magna. »
DE SAINT LUC, CHAP. XXI.
« Tune dicebat illis Surget gens contra signa magna erunt )) ecce inœquatitas
gentem, » etc. Quia necesse est ut alia aeris. Quod ad eas tempestates referen-
ex cœto, alia ex terra, alia ab elementis, dum est, quae nequaquam ordinem tem-
alia ab hominibus patiamur hic ergo porum servant; quœ enim ordinate ve-
signatur perturbatio hominum. Sequi- niunt, signum non sunt omnia enim
tur « Et terrœ motus magni erunt per quae ad usum vitm accipimus, ad usum
loca ecce est respectus irœ desuper. convertinius cutpee; sed cuncta qa:B ad
CBBYS.(~ /;on:M. H, in '~c<e.) Terrae usum pravitatis inSeximus~ ad usum
motus enim quandoque ifm signum est, nobis vertuntur ultionis.
nenu et quando cruciËxus est Dominus, ANBR.Occasum ergo seculi pr~cedunt
mota est terra; quandoque vero provi- quœdani {egrit.udices mundi, sciticet fa-
sionis indicinn), sicut orauUbus aposto- mes, pestilentia et persecntio. THMPBYt..
lis commotus est locus in quo erant con- Quidam autem ha'Cj non solum in con-
gregati. Sequitur « Et pestHenU.B. » sutBmatioM futura, sed et tempore cap-
GREG.(in ~oNt. 3S, ut <t<p.)Ecce inae- Uonis Hierusatem fuisse impleta vottie-
qualitas corporum; « et fames » ecce runt. Auctore namque pacis peiempto,
stefiUtas terra', « terroresque de cœio et merito in eis seditiones et bella locum
DE SAINT UJCj CHAP. XXï.
habuerunt. Ex bellis autem pestis et fa- autem regnum contra regnum, et pesti-
mes consequitnr haec quidem aere ca- tentieejeornmqnorumsermoserpitnt
daverihus infecto; illa incultis manenti- cancer), et fames audiendi verbi Dei, et
bus agris. Sed et Josephus intolerabilcs commotio universœ terrée, et a vera Sde
terumnas evenisse recitat propter fa- separatio (etiam in hiereticis) inteUig!,
mem ettempore Ctaudii Cœsaris fames qui contra se invicem dimicantes Eccle-
invatuit, ut in Actibus iegttur'(Mp. H)j), aia6victoriam fachmt. ÂMBR.Sunt autem
et plurima. terribilia coati~erunt captio- et aUa bella, qua- vir sustinet christia-
nem Hierusalem indicantia, ut Josephus nus diversarum quoque preBUa cupidi-
narrât. tatum studiorumqae conflictus multo
CURYS.Dicit autem quod non statim etiam graviores sunt domestici hostes
finis civitatis eveuiet (ut aciticet ULeroso- quam extranei.
lyma capiatur), sed post prœlia rnnUa. Sed ante A<Beomnia, tM/tcteMf vobis waaMa
BED. Admonentur etiam apostoli ne ter- tradentes oisyxa~o~
suas, e<perM9t<e))<Mr;
reantur bis prœcurrentibus, et ne Hie- et custodias, ;)'ateK<M ad reges et p!'<B!MM
rosolymam Judtaamqae deseraut. Potest propter nome!)meM'K.CoM<!H!i'e< autem <xtMf
EXPUCATMN DE L'ÉVANGILE
Gravez donc cette ~MS~e dans vos C~BUM de ne point JO~M~ ? que vous
devrez répondre, car je mettrai moi-même sur vos lèvres des paroles et une
sagesse à laquelle aucun de vos ew:eMM Me jooMrroM~résister, et qu'ils ne
~OMnoK<contredire. Vous serez même trahis et livrés, par vos pères, par vos
frères, par vos parents, par vos amis, on en fera mourir plusieurs d'<?'e vous,
et vous serez Aa:< de tout le monde à cause de mon !M)M,cependant il ne se
perdra pas un cheveu de votre têle. C'est par votre patience que BOM~)OMc~?rM
vos <~HM.
core, pour être en témoignage contre eux, parce qu'ils vous ont per-
sécutés et mis à mort, ou paree qu'ils n'ont pas imité dans leur vie
les exemples que vous leur avez donnés, ou parce que ces exemples
qui ont été pour les élus un principe de vie, sont devenus pour les
méchants une cause de mort sans excuse. Mais ces terribles prédictions
pouvaient jeter le trouble dans le cœur de ceux qui les entendaient,
le Sauveur ajoute donc pour les consoler « Gravez cette pensée dans
vos cceurs, de ne point préméditer ce que vous devrez répondre. »
THÉopHYL.Comme les Apôtres étaient sans instruction et sans lettres,
Nôtre-Seigneur leur recommande de ne point se troubler lorsqu'ils
sont appelés à rendre compte de leur conduite devant les sages du
monde, et il en donne la raison « Car je mettrai moi-même sur vos
lèvres des paroles et une sagesse à laquelle tous vos ennemis ne pour-
ront résister et qu'ils ne pourront contredire, s c'est-à-dire, vous re-
cevrez à l'instant de moi l'éloquence et la sagesse, de sorte que tous
vos ennemis, quand ils réuniraient tous leurs efforts, ne pourront
vous résister, ni par leur sagesse (c'est-à-dire, par la force des rai-
sonnements), ni par l'éloquence et par l'élégance du langage. Il en
est beaucoup, en effet, qui ont un grand fond de sagesse, mais qui,
faciles à troubler, voient se confondre toutes leurs idées lorsque le
moment est venu de les exposer. Tels ne furent point les Apôtres, qui
reçurent le double don de la sagesse et de la parole. S. GRÉG.Le
Sauveur semble leur dire Ne vous effrayez pas, vous marchez au
combat, mais c'est moi qui combats pour vous; vous prononcez les
paroles, mais c'est moi qui les forme sur vos lèvres. S. AilBR.
Tantôt c'est Jésus-Christ qui parle par la bouche de ses disciples,
tantôt c'est le Père (~a~ xv!), tantôt enfin l'Esprit saint. (~fa~
x.) Ces divers passages, loin de se contredire, s'accordent parfaite-
(videlicet eorum), quia vos persequendo, tiam, ut nec omnes adversarii vestri si
mortes inferunt; aut vivendo non imi- in unum conveniant, resistere valeant
tantur aut inde perversi sine excusa- vobis; nec in sapieutia (id est, vi theore-
tione pereunt, unde electi exemplum ca- matum), nec in eloquentia et sermonis
piunt ut vivant. Sed auditis tôt terrori- lepore. Sœpe enim multi sapientiam qui-
bus, turbari poterant auditorum corda dem habpnt Ml mente; sed cum sint
unde ad eorum consolationem subdit provocabi!es ad turbationem; totnni con-
« Ponite ergo in cordihus vestris non fuudunt, eum tempus fuerit proponendi
prœm6ditari quemadmodutn respondea- non autem tales fuerunt apostoli, sed
tis. » TnEOPHYLAf.T. Quia enim idiotM utnnqne gratiosifnernnt. &RËG.(M<~M~).)
erant et imperiti, hoc eis Dominus dicit, Ac si Dominus suis dicat Noiik terrer)
ne conturbarentur reddHuri sapientibus vos ad certamen acceditis, ego prtBUor,
rationem et causam subdit « E~oenim vos verba editis, sed ego sum qui loquor.
dabo vobis os et sa.['ientiam, cui non po- AMER.Alibi autem Christus iu discipulis
terunt resistere et contradicere omnes (ut hic), alibi Pater (~o~ i6), alibi
adversarii vestri » quasi dicat Statim Spiritus loquitur Patris. (~/o< 16.)
a me sortiemini facundîam et sapien- Noti discordant ista, sed coNgrMOt
<
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
ment, car ce que l'un dit, les trois le disent également, parce que la
Trinité n'a qu'une seule et même voix.
THÉopHYL. Après leur avoir ainsi parlé, pour dissiper la crainte que
pouvait leur inspirer leur ignorance, il les prémunit contre un autre
danger non moins important, qui aurait pu aussi jeter le trouble dans
leurs cœurs s'il les avait surpris à l'improviste « Vous serez même
trahis et livrés par vos pères, par vos frères, par vos amis et on en
fera mourir plusieurs d'entre vous. » S. Gn.ÉG. (Ao?K.33.) Les
épreuves les plus cruelles nous viennent de ceux sur l'affection
desquels nous croyions pouvoir compter, parce qu'aux souffrances
extérieures viennent se joindre alors la douleur de l'affection que nous
avons perdue. S. GMG. DE NvssE (1). Considérons quelle était alors
la situation de la société. Dans toutes les familles divisées par la diffé-
rence de religion, on était suspect les uns aux autres. Le fits encore
idolâtre trahissait ses parents devenus chrétiens; le père, obstiné dans
son infidélité, devenait l'accusateur de son fils qui avait embrassé la
foi. Tous les âges étaient exposés à la persécution, et les femmes
elles-mêmes, n'en étaient pas à l'abri par la faiblesse naturelle de leur
sexe.
THËOPCYL. Notre-Seigneur leurprédit ensuitela haine universelle dont
ils seront l'objet «Et vous serez haïs de tout le monde à cause de mon
nom. » S. G&É&.(Ao/M.33.) Mais comme ces prédictions qui leur
montrent une mort cruelle en perspective ont quelque chose d'effrayant
et de redoutable, il les console aussitôt par l'espérance des joies de la
résurrection « Cependant il ne se perdra pas un seul cheveu de votre
tête, » c'est-à-dire Pourquoi craindriez-vous de voir périr ce que
(i) Ontrouvequelque surla persécution
chosed'analogue quinousvientde nosproches,
dans
l'homéiie2surle CaH<MedesC!f!'f«M,etdansl'homélie
8 surl'Eccléslaste.
quod uuus loquitur, tres loquuntur, quia gnationes invicem disgregatae per cul-
vox est una Trinitatis. tus et filius gentitis proditor fiebat pa-
TIIEOPHYL. His autem dictis et propulso rentum fidelium; et in Btium qui credi-
imperitiœ timore, subdit et aliud quid- derat pater m infidelitate obstinatus ac-
dam neces~anum, quod eorum animes cusator fiebat. Omuis eetM erat exposita
poterat commovere, ne subito irruens persequentibus fidem, nec mutieribus
eos turbaret. Sequitur enim « Trade- succurrebat aaturaUs sexus fragilitas.
mini autem a parentibus, et fratribus, et TuEOMnLACT.His autem dictis et de
cognatis; et morte afficient ex vobis. odio subjungit quod ab omnibus patien-
GBEC. (in honzil. 3S ut ..M~).) Dus in tur. Sequitur euim Et eritis odio
Dobis ea tormenta sœviunt quœ ab illis omnibus hominibus, etc. Gt)Ë6. (in
pa.timur, de quorum meutibus prœsu- Ao)'t! 35 ut ~x~.) Sed quia dura sunt
mehamus, quia cnm dfxnno corporis, qua* pra'dicuntur de af0~ction6 mortis,
mala nos cruciant amissae charitatis. prutinus consolatio subditur do gaudio
GREG. Nvss. Considerentus autem sta- resurrectionis, cum dicitur « Et capil-
tum, qui tuuc temporis erat. Omnibus lus de capite vestro non peribit: quasi
~suspectis ad invicem dividebautur co- dicat martyribus suis Cur timetis ne
DE SAINT LUC, CHAP. XXÎ.
Tous ne pouvez perdre sans douleur, puisque même ce qui peut vous
être retranché sans vous causer aucune souffrance, ne peut périr?
BÈDE.Ou bien encore Il ne périra pas un seul cheveu de la tête des
disciples, parce que non-seulement les grandes actions et les paroles
des saints, mais encore leurs moindres pensées recevront de Dieu leur
juste récompense.
S. GRÉ&.(Moral., v, 13.) Celui qui pratique la patience dans l'ad-
versité, puise sa force contre toutes les tribulations, par le même
principe qui lui fait remporter la victoire sur lui-même a Vous possé-
derez vos âmes dans la patience. » Qu'est-ce que posséder son âme,
c'est mener une vie entièrement irréprochable et comme du haut
d'une forteresse, dominer par la vertu tous les mouvements de son
cœur. S. GRÉ&.(AoM. 35.) Ainsi nous possédons nos âmes par la
patience, parce qu'en nous dominant nous-mêmes, nous commençons
à être les maîtres de ce que nous sommes. La possession de l'âme dé-
pend de la vertu de patience, parce que la patience est la racine et la
gardienne de toutes les vertus. Or, la patience consiste à supporter
avec calme les épreuves qui nous viennent d'autrui, et à ne nourrir
aucun ressentiment contre ceux qui en sont la cause.
centur Momnesy<N< Hierusalemcalca- tem Domini verba ideo Lucas hoc loca
&t'<t<r
a ~H/~M~jdonee!Mp/cc~~?'tempora commemoravit; ut. ostendat tune factam
Ka~t'MMm. fuisse abûtainationem desolaticnis, ({u:e
BEDA.Hactenus ea qn.*eper quadra- a Da.utele prœdicta est (de qua Mattbseus
ginta annos (necdnm fine Mtveuientc) (cap. 94, et M:H'cus;rc~. 13, locuti sunt)
futura erant, dicta sunt hie ipse intis qtMudo expugnatil est Uierusatem. AMU.
desotat.ioHisquo: a Romanoexerotu facta Jud-.ci enim pnt&veruat ubominationetn
est, Domini verhis exponitur, cum dici- deso!a.t.iontstune fitetam, eo <~od caput
tur <: Cum autem videritis circum- porct iu Lemplumjeceruut itiude~tcs Ro-
dari, ct,e. Ë~srn. (?)t ('[)<. C)'<co)'MWmani JudaicSEritum obRerv:mti!e.K[;SHB.
fo~'MM.) 7)e~o/<o)!eHt //<e!'M.sY<<e))t vo- ();< .Otjora.) I)oMiu)Mauteu) fnLur.un in
cat, nou amplius cam a suis nec secun- civitate pracfideus famcm, maoebut dis-
dtun ritum legalem constitai, it.~ quod cipulos ne iu futura obsidione in civita-
nu))us expectet post h~uram obsidionem ten) confugereut, tanquam ad locum t~-
et desotat.ionou, aiiam inn~vationetn tum, et a Deo prutectum sed magia
fieri sien accidit tempore rcsM Pers:i- indc discederent, et ad montes confuge-
rum, et illustris Aatioclu, a),iteram tem- rent. Unde sequitur « Tune q)U in Ju-
pore Pompeii. da:a sunt, fugi'mt ad montes, )' etc.BED.
AUG.(ad JfMyc/<.epist. 80.) Hesc au- Ece!esiastica narrat historia (Eusebitsoi-
DE SAINT MJC, CHAP. XXI.
tentione seducunt. Hœ autem sunt pra*- niât. Quod ita fiet, si omnia dicta justi-
gnantes, quibus ~w dicitur; qum arvi- tiœ in corde custodias, net senectutis
nam suse carnis extendant, et qmbus tempus expectes; sed in t;NDM a;tate
intimorum gressus pi~rescat :miuMru[U, sapientiam sine corruptela turporia tui
ut eO'œta; 'vu't.utu.m, ft.fkeque vitiorum. cito coucipias, cito nutrias.In fine au-
Sed nec iUœprccgnMitos condamuaHoms tem Judaea. omuis a. Dationitus creditu-
exsortes sunt quœ in bonorum autuum ris subjicietur in ore gtadii spiritualis,
molimiae constituto;, necdum alufnos qui est sermo bis aeutus. (Apoc., 1,
suscepti operis dedere processus. Sunt. vers. i6, et .d~oc.~ i9, vers. 15.)
quce Dei timore oouciptunt, sed non om-
ncs paritmt sunt cuim qua; nbortivuui ~7 erM/tf signa !'Hsale, et ~uHa, a~M, in
exctudunt VËrbum an(equ:uu partante ~r?'!? prCMKr<f~e~:M~! prm MR/'M~MC MHf-
sunt etiam qu<Hin otHro CItrisLutU!m- tus ;)Mft4' <'</~ifhtM)H a)'eMm<~M~ AOM!M!'ttM
beant, sed nondum formaverunt. Ergo p?'<3 <HMr<?, <r~CC~0~e ~M~ ~KpC~M?!<*K/
MHtMt'XO nam t)!<M~ C<?/()fMm
mac~tM-
(jum parit justitiam, Christum parit. Nos ~Kr.' et ~M~e t'~e&MH~/Mm /OMït'~M~a?)M~-
ctiam parvulos nostros aJAuttare prope- <m! M K!<~ cMtnpoleslate ma~m <*<mayM<a<f.
remus ne nos quasi imperfectorunj pa-
rentes, aut judicii dies, aut mortis iuve- B)jU. Quid imptetis tjatimu))) tempo-
DE SAINT LUC, CHAP. XXt.
ribus sequatur, ex ordine manifestat, et sidéra, mox obfuacanhir orto sole, sic
dicens Ernnt signa in sole, et luna, m gloriosa Christi apparitione sol obte-
et stellis. n ÂMBR.Quœ quidem signa aebrescet, et luna non dabit proprium
secundum Matthmum evidentma expri- juba.r, et stellœ cadent de eœlo priore
iiluctur « Tune, inquitj &olobscurabi- spoUatœ amictu, utpotions lucis amictu
tur, et luna non dabit lumen suum, et potiantur.
stcthe cadeut de ccelo. e EUSEB. (;? EusEB. («< M<p?'a.) Qti;B autem eve-
Cat. C)'f?<'o)'MHt f~<y'M)K.) Tnnc enim nicnt, orhi post Jnminarium obtenehra-
cum Ttt.Bcorruptibilis consummaiio age- tionem, ex quibus fiet angustia gentiutB,
tur, et sccuadtUTi Apostolum (1 ad Co- consequenter exprimit, dicens « Et in
)'<?< 7) spceies hujtis m'mdi trausibit, terris pressura gHntiuu] prm confusioue
et novum succedet secuhimj m quo Yice sonitus maris, » etc., ubi videtur doccre
sensiMUmn hunmarumi ipso Ct~istus principium trausmutationis universi fu-
fulgebit quasi jubar, et Rexiiovt seculi t.urui.n ex defectu substantice humidf!
cujua erit tanta nnminis virtHs et gto- i)ac enim prima devorata, vêt coniretata,
ria, ut sol qui uunc radiat, atque luna, ut non amplius audiantur sonitus maris,
et ceetera sidera, adventu majoris tunu- nec contingaut arenatn iluctus cjus cattsa
nis occultentur. CuttYS. (!? cacfCMtC«<. exuberantis siccitatis, ca'tei'fe mundi par-
(Jt'cf'ca.) Sicut eMim in hoc ~ecuto ]nna Les non amplius nbtinentes vaporem so-
1
EXPLICATIONDE L'ÉVANGILE
vant plus ces vapeurs humides, produites par les eaux, seront trans-
formées (1*).,Comme l'avénement du Sauveur doit combattre et ren-
verser les prodiges de l'ennemi de Dieu, c'est-à-dire del'Antechrist, ses
premières vengeances commenceront par ce fléau de la sécheresse, qui
sera si grande, qu'on n'entendra plus ni le bruit des tempêtes de la
mer, ni le frémissement de ses flots soulevés ce qui jettera dans les
plus terribles angoisses les hommes qui survivront': « Les hommes
sècheront de frayeur dans l'attente de ce qui doit arriver dans tout
l'univers. » Quels seront ces nouveaux fléaux qui doivent fondre sur
l'univers~ c'est ce que nous apprend la suite des paroles du Sauveur
« Les vertus des cieux seront ébranlées. »
TnÉopETL.Ou encore Lorsque le monde du firmament sera bou-
leversé, les éléments terrestres devront ressentir les mêmes secousses
« Et sur la terre les nations seront dans l'abattement, » etc. Comme
s'il voulait dire Lesmugissements de la mer seront si épouvantables,
et ses rivages seront battus par de si violentes tempêtes, que les
peuples seront dans l'angoisse, (c'est-à-dire dans une détresse uni-
verselle), jusqu'à sécher de frayeur dans l'attente des maux dont le
monde entier sera menacé « Les hommes sécheront de frayeur dans
l'attente de ce qui doit arriver à tout l'univers. »
S. Aue. (Lettre 80, à Hésych.) Mais, direz-vous, nos calamités nous
forcent de reconnaître que la fin des temps est venu, puisque les pré-
dictions du Sauveur ont reçu leur accomplissement, car n'est-il pas
(t*)Cetteexplication
est particulière à Eusèbe.Cequ'il y a de certainici c'est que le
mondesubsistera toujours,danssa réalitétel que Dieul'a crééet qu'itest actuellement,et
quesaformeseuleserapartiellement modifiée.
Nousne pouvonsdouterquecetteformesera
autre,puisquenouslisonsdansmaintsendroitsdesEcrituresqueDieucrééraun nouveau cielet
uneterrenouvelle.Maisil estaussihorsde doutequecechangement porteraseuJementsur la
formeet nonsurlasubstance. Et quandsaintPierreparledufeuquiconsumera cemonde,
et qui
seralaconditiondumondenouveau, il entendparlersansaucundouted'unprocéede purifica-
etnond'unprocédé
tionetde transfiguration, dedestruction.
(II Pierre,m, t3.)
certain qu'il n'y a aucun peuple, aucune contrée qui ne soit actuelle-
ment dans l'angoisse et la tribulation? Or, si ces calamités qui pèsent
en ce moment sur le genre humain, sont des signes certains de la
venue prochaine du Seigneur, pourquoi l'Apôtre nous dit-il au con-
traire a Lorsque les hommes diront Nous sommes dans la paix et
la sécurité? s (I Thessal., v.) Avec un examen plus sérieux des pré-
dictions du Sauveur, nous découvrirons qu'elles n'ont point encore
reçu leur accomplissement; mais qu'il faut le différer jusqu'au temps
où la tribulation s'étendra à tout l'univers, c'est-à-dire à l'Eglise qui
sera persécutée dans le monde entier, et non à ses persécuteurs qui
diront a Nous sommes dans la paix et la sécurité, e Or, nous voyons
au contraire que les malheurs de notre temps, que nous regardons
comme les grandes calamités qui doivent précéder la fin du monde,
sont communs aux deux royaumes de Jésus-Christ et du démon. Les
bons et les méchants en sont également victimes, et au milieu de ces
épreuves déchirantes, les hommes continuent à se plonger partout
dans les excès de la table et de la débauche. Est-ce là sécher de
frayeur? n'est-ce pas plutôt brûler des ardeurs de la volupté?
TKÉOMYL. Ce ne sont pas seulement les hommes qui trembleront
devant ces terribles épreuves auquel le monde sera soumis, les anges
eux-mêmes seront saisis d'étonnement à la vue des bouleversements
épouvantablesde l'univers « Car les vertus des cieux seront ébranlées, a
S. GuÉs. Quelles sont ces vertus des cieux, si ce n'est les anges, tes
dominations, les principautés et les puissances? Ils apparaîtront visi-
blement à nos yeux à l'avénement du juge sévère de nos âmes, pour
exiger rigoureusement de nous ce que notre Créateur invisible sup-
porte maintenant avec tant de miséricorde. EcsÊBE.Ajoutons que
temporibus non affligi aut tribulari cer- guntur et ma!i~ inter quae tanta mata
tum est. Sed si ista mala, qum nunc pa- adhuc usquequaque freqnentantur luxu-
titur genus humanum, certa sunt indicia riosa convivia. Hoccine est « arescere
jam Dominum esse venturum, quid est pïte timoré, an potius « inardescere
quod dicit Apostolus (t ad Thessal., S) prte libidine?
Cum dixerint pax et securitas? » Vi- THEOPHYL. Non solum autem mortales
deamus ergo ne forte melius mtetU~atur fluctuabunt cum alterabitur mundus, sed
non eo modo impleri quac preedicta sunt etiam angeli stupebunt in tam terribili-
bis verbis; sed tune potius esse ventu.- bus mutationibus universi. Unde sequi-
ra, qnando sic erit tribulatio universo tur a Namvirtutes ccetorum movebun.
orbi, ut ad Ecclesiam pertineat (quœ tur. GREC.(<? Aon: i, in Evang.)
universo orb~ tribulabitur), non ad eos Quid enim virtutes c(B!orMM,nisi Mge*
qui tributabunt eam ipsi enim sunt los, dominationes, et principatus, et po-
dicturi '( Fax et securitas. Nunc au- testates appeHat? Quae in adventu dis-
tem ista mala qua) tanquam summa tricti judicis nostris tune oculis visibitt-
extretnaquo creduntur, utrique regno ter apparebunt, ut districte tune a nobis
(Christi seilicet et diaboli) ~idemus esse exigant hoc quod nos modo invisibilis
communia. Pariter quippe his boni aMi- Conditor tequanimiter portat. EcsEB. (ut
1
EXPLICATION DE L'ÉVAN&IM.
.;ttp.) Cum etiam Dei Filins sit ventnrus tuuc movebuntur, ut potiorem statum
in gloria, eLconfutaturns elalam tyranni- fttHugant abso!veutnr enim in seouio
dem [tlii peccati, ministrantibua au~elis novo a, mmisterio q<to Deo serviunt
rocU, fores a secnto causas patebuut, ut circa, sensibiHa. corpora sectmdum cor-
apectcntur execisii. CuRys. (a~ O~M- rupttonis statum. AuG. (<t<{ Jfe<y. ut
~MM, epist. 2.) Vel virtutes cœlicae mo- t'!<p.)Sed ne Dominus propn)(~):ntte se-
vebuutur, quamvis sUu conscim uon cnudo adveutu suo, ea pro joagno pr:B-
siat videntes enim injmikH mnH.it.udi- dixisse videfitu)', qus: huic ntUùftuetiam
nes condcKmari, non intrepide sLabnut aute pt'Imnm ejus adventum (icri Mn-
Mtic. BKD.Unde et in Job dicitur (cn~. sueveran~ ot hdeamur nb eis qui p]ura
~6) t Coi.amnœ caili contremij.cunt, et in historia gentiunt et majora, te~erunt,
paveut ad uutuu] ejus quidergo fiLcinnt )Kcc ~j~a: dicta sun!,j melius in Eccteaiit
tahu!e; quandotremnn), f'utnmn.? Qni<t exisHmo iateUigt EcdeMil enim est sol,
vir~n)& deserti patitnr, cnm ccdrus pa- et luna, et ste)kp; cui dictam est (Cf<!t.j
radisi coneuUtur? ËU8KB.(M<~H~).) Vcl 5) « ['ntehra ut hu)a~ etecta ut sot H
ft?'tK<M C~O~'MM sunt quaj pr:csutlt seu- fjUH' tnnf. non .ipparebH pci'seMtorihtx
sibitibus purtibus univers). Qmr qmdcm ultra modum ~cevi~ntihus. AMBH.PInri-
DE SAINT LUC, CHAP. XXt.
mis etiam a religione deficientibus, clara .stfp.) Quod autem dictum est « Et in
fides obscurabitur nube per&dia: quia terris pressura gentmm, H gentes voluit
mihi sol ille justittm mea fide vel minui- mtettigi, non qaœ in semine Abrahae
hir vol augetur; et sicut menstruis eur- benediceutur, sed quœ ad sinistram sta-
sibus (id est, mensium defectibus) luna bunt.
vel terrée opposita cum fuerit e regione AHBR.Ergo varii animorum SBstMita
solis, vanescit; sic et sancta Ecclesia, gî~ves ernnt ut delictorum multitudine
cum lumini cœlesti vitia carnis obsistnu~ male consciis (futuri judioii metu) sacri
~u)gorem divini luminis de Christi radiis nobis ros fontis arescat. Quemadmodum
uon potest mutuari nam iu persecutio- autem Domini expeetatur adventus, ut
nibus lucem divini Solis plerumque amor ejus prœsentia in toto flat, vel hominis
vitœ liujus excluait. Cadunt etiam steHœ orbe, vel muudi, quae 6t in singulis,
(id est, gloria micantes viri), si peNeoi- cum omnibus affectibus receperis Chri-
tiocia acerbitas convnlescat. Q)ne oportet stum sic virtutes cœloram in adventu
fieri donec Kcctesiee multitudo cumule- Domini augmentum gratiœ consequen-
tm sic enim probantnT boni, sic pro- tur~ Ht, ptenitudma Uivinitatis proprius
dnntur infirmi. AuG. (ad ~e~yc., ?~ se inhmdentc movebuntur. Sunt etiam
EXPLICATION DE L'ÉVANMLE
vertus des deux peuvent encore être celles qui racontent la gloire de
Dieu, et qui s'ébranleront pour contempler le Christ, lorsqu'il épan-
chera sur elle une plus grande abondance de ses grâces. S. Aue.
(A JM~cA.) Ou bien encore Les vertus des cieux seront ébranlées,
parce que la persécution des impies sera si violente qu'elle ébranlera
les plus forts dans la foi.
a Alors ils verront le Fils de l'homme venant sur une nuée. a
THÉOPHYL. Aussi bien les infidèles que les fidèles, car il sera plus
resplendissant que le soleil, lui et sa croix, de sorte que tous le con-
naîtront. S. Ace. (comme précéd.) Ces paroles a Il viendra sur
une nuée, peuvent s'entendre de deux manières ou il viendra dans
son Eglise comme dans une nuée lumineuse, ainsi qu'il ne cesse de
venir dans le temps présent; mais il viendra avec une grande puis-
sance et une grande majesté parce que sa puissance et sa majesté se
manifesteront avec plus d'éclat aux yeux des saints pour leur donner
la force qui doit les faire triompher de la violence de la persécution.
Ou bien il viendra dans ce même corps avec lequel il est assis à la
droite de son Père, et nous devons croire en effet, qu'il viendra non-
seulement dans le même corps, mais sur une nuée, parce qu'il revien-
dra des cieux comme il y est remonté or, ce fut une nuée qui le
déroba aux yeux de ses disciples (i). S. CHRYS.(Ch. des Fe?'. gr.)
Nous voyons dans l'Ecriture que Dieu apparaît toujours au milieu
d'une nuée, selon ces paroles a Les nuées sont autour de lui,
et l'obscurité l'environne. » (Ps. xvu.) Le Fils de l'homme aussi
viendra sur les nuées comme Dieu et Seigneur, non plus en cachant
sa divinité, mais au milieu d'une gloire digne de Dieu, c'est pourquoi
quia sicut capite reguntur membra, ita nostrarum, sic secundus ad reformatio-
cogitationes mente disponuntur capita nem corporum celebrabitur. EnsEB. («<
itaque levare, est mentes nostras ad gau- Mfp.)Dicit autem hscad discipulos suos,
dia patriœ cœtestis erigere. EUSEB.(ut non tanquam ad eos qui durare deberent
sup.) Vel aliter transaotis corporalibus, in vita ista usque ad terminum mundi, sed
aderunt intelligibilia et cœlestia, scilicet (quasi uno corpore existente) ipsia, et
regnum seculi non amptins iransituri, nobis, et posteris, usque ad tonsumma-
et tune dignis salubria promissa tribuen- tionem mundi creditnris in Christum.
tur. Unde dicitur « Hts autem fieri in- &BEG. (~t //o?K! wt Mp.) Quod au-
cipientibus, respicite, ), etc. Acceptis tem calcari mundus atque itespici de-
enim Dei promissis quae speramus, eri- beat, provida comparatione manifestât,
~emur qui ante curvi fueramus, et e)e- cum subdit « Videte ncutncam et om-
vabimus capita nostra humifiatt quoa nes arbores cum producunt jam ex se
dam, eo quod redemptio nostra quam fructum, scitis quia prope est !Bstas, e
sperabatuus, advecerit: illa seilicet qtiam etc. Quasi dicat: Sicut exfructuarborisvi.
tota ereatura expectat. THEOpHYLACT. cilla œstas aguoscttnr.i).~ ex ruina mundi
)d est, perfecta lihcrtas corporis ft ani- prope jam cos,ooscithr esse regnum Dei.
ma! sicut enim primus advcntns Do- K< hoc ostenditur quia fruc~o mundi
mini fuit ad reformaHoncm animaruu) ruina ~t. Ad hoc enim sCtTniMt, ut
DE SAINT Ï.UC, CBAP. XX!.
L
EXPLICATIONDE ]~ËVAN<HLE
toutes ces choses. » Or, parmi ces choses se trouve la venue du Fi!s
de l'homme qu'on peut entendre, ou de sa venue dans ses membres
figurés par les nuages, ou de sa venue dans l'Eglise comparée à une
grande nuée. TtTE. Ou encore Le Seigneur dit a Le royaume
de Dieu est proche, » parce que ces signes précurseurs n'annonce-
ront pas la fin immédiate et irrévocable du monde, mais qu'il touche
à sa fin, car la venue du Seigneur aura pour but de renverser tout
pouvoir sur la terre pour préparer les voies au règne tout-puissant de
Dieu. EusEBE. De même que dans cette vie, lorsque le printemps
succède à l'hiver, le soleil réchauife et vivifie de ses rayons les
semences confiées à la terre, les transforme et leur fait produire
d'innombrables plantes nuancées à l'infini, ainsi le glorieux avènement
du Fils unique de Dieu répandant ses rayons vivifiants sur le monde
nouveau, fera renaître à la lumière les semences ensevelies dans le
monde entier, c'est-à-dire ceux qui dorment dans la poussière de la
terre (i), leurrendra des corps bien préférables aux premiers, et fera
succéder au règne de la mort vaincue à jamais, le règne d'une vie
toute nouvelle.
S. GRÉG.(homél. 1 sur les Evang.) Le Sauveur donne à toutes ces
prédictions le sceau d'une certitude infaillible, en ajoutant a Je vous
le dis en vérité, » etc. BÈDE.Il donne ainsi la plus grande autorité
à ses paroles, et s'il est permis de le dire, il fait une espèce de ser-
nMnt, car le mot amen, veut dire il est e?'6M.C'est donc la vérité elle-
même qui nous dit « Je vous dis la vérité, bien qu'elle ne puisse
mentir en aucune manière, quand elle ne s'exprimerait pas de la
sorte. Cette génération dont il parle est tout le genre humain en gé-
(t)C'estainsiques'exprime
leprophète Danielquandil dit Un grandnombredeceuxqui
dormentdansh poussière dela terre,s'éveilleront
(01ressusciteront.)
(Bsn.~xn,t.)
deritis hœc omnia » inter quœ est, illustrans novum spcuium, dudum con-
quod videbitur Filius hominis venions dita per totum mundam semins (seilicet
ut inteiligatur de adventu, quo nnnc ve- dormientes in puivere terrœ) potioribus
nit in membris suis tanquam in nubibuSj corporibus quaw prius producet in lu-
vel in Ecclesia tanquam in nube magna. cem ac confuta.ta morte regfiaMt dein-
TITUS.Vel aliter dicit « Prope est reg- ceps vita seculi uovi.
numDei;))quiadum iMBoûeut, nondum GREG. (in /MM. 1 iKper FfaMi)' ut
ultimus finis rerum eveniet, sed jam in M~.) Omnia autem prsedictasub magm
finem tendent nam et ipse adventus certitudine confirmantur, cum subditur:
Domini eliminans omnium principatum, «Amen dico vohis, quia;)) etc. BED.
et potestatem pr.Bparat regno Dei. Eu- Multum commeudat, quod ita pMBnun-
SEB. (M<M~.) Sicut enim iu ])M vita sol tiat et (si discere fas est) jaratio ejus
(hyema recedeute ac suecodeute vere) est quod dicit « Ameu dito vobis 1)
radium caUdum mitteNS fovot, ac vivifi- amen quippe interpi'et<itm'M)*MM. Igitur
cat humi condita semina, exuentia pris- Veritas dicit « Verum dicf) nobis; H
cam Bguran); pullulant a~em nova va- quad si non diceret, mentiri ctunino non
rium viror~m hahentia sic et glorios"' posset. Cei(er<!<MMntautem, automne
unigeniti Dei adventus vivifi':atiYisradiis genus humanum dicit, aut specMiter
DE SAINT LUC, CHAP. XXt.
a.
néral, ou le peuple juif en particulier. EusËBE. On bien, c'est
la génération de sa sainte Eglise, et Jésus prédit au peuple ndèle~ qu'il
vivra jusqu'au temps où il sera témoin de tous ces événements, et
contemplera de ses yeux l'accomplissement des promesses du Sau-
veur. – THËopHYL.Comme il avait prédit, en etfet, qu'il y aurait des
troubles, des guerres et des bouleversements, tant parmi les éléments
que parmi toutes les autres créatures,.il ne veut point laisser croire
que le peuple chrétien lui-même périrait, et il ajoute « Le ciel et la
terre passeront, mais mes paroles ne passeront point; » comme s'il
disait Quand tout serait bouleversé, ma foi ne périra pas, preuve
évidente qu'il metl'EgUse au-dessus de toutes les autres créatures, car
toutes les autres créatures seront soumises au changement et à la des-
truction, tandis que l'Eglise des fidèles et les paroles de l'Evangile ne
passeront pas. – S. GRÉ&. (eo/MMeprécéd.) Ou encore « Le ciel et
la terre passeront, » etc., c'est-à-dire, tout ce qui vous parait durable
sur la terre ne l'est point sans changement et ne peut durer toujours,
tandis que ce qui semble passer sn moi, demeure fixe et immuable,
parce que mes paroles qui passent sont l'expression de vérités per-
manentes et immuables. BUDE. Ce <:iel qui doit passer, n'est ni le
firmament, ni le ciel parsemé d'étoiles, mais l'atmosphère céleste,
d'où les oiseaux prennent le nom d'oiseaux du ciel; mais si la terre
doit aussi passer, pourquoi est-il dit dans l'Ecclésiaste a La terre
demeure éternellement. » (Eec~ r.) C'est-à-dire, que le ciel et, la
terre passeront quant à leur forme présente et leurs propriétés ac-
tuelles, mais ils existeront toujours dans leur esseuce.
JudfBorum. EUSEB.(ut ~<p.) Vei ~enera- /iOMt!. ut sup.) Vel aliter « Cœhun et
«OMeM dicit novam generationem Ec- terra transibunt, » etc. Quasi dicat
clesiœ sanetm suœ ostendens dura- Omne quod apud vos durabile est, siue
turum populum 6d6lium usque ad id mutatione du'abile ad scternitEttem non
tempus quo visurus sit omnia, et even- est, et f'tnne quod apud me transire cer-
tue, verborum Salvatoris oculis appre- nitur, tixum et sine transitu tenetur;
hendet. TnEOPHïL. Quia enim turbatio- quia sine mutabilitate manentes spnten-
nes, et bella, et alterationes tam elomen- tias exprimit sermo meus qui transit.
torum quam cœterarum rerum futurum BED.Cœtum autem quod transibit, non
esse praidixerat, ne quis sMpieM'etm' œthereum, sive sidereum, sed aereum,
quod et ipsa Christianitas perdura foret, a quo aves eccii nommantur, inte~igere
subjungit « Cœtum et terra trauaibunt, debemus. Si autem terra transibit, quo-
verba autem mea non tmusibunt n modo Ecelesiastes dicit (cap. 1) KTerra
quasi dicat Et si cuneta cnmMMvean- in œternum stat? » Sed apertu ratione
tur, tides tamen mea non dÈCeiet. Mex cœtam et terra per eam quam aune ha-
quo mtmitEccIcsiafN prisferre toti crea- bont imaginem transeunt, attamen per
turm sed creatura patietur a)teratio- easentiam sine fine subsistunt.
nem lidelinm vero Ecclesia, et sermo-
nes Evaugelii permauebunt. GMGOH.(w Attenditeautem))o&M ne forte graventur
corda
EJEPMCATtON DE L'ÉVANû!LE
vos sens, ce qui est autour de vous, ce sont vos biens, votre industrie
et tous les autres soutiens de votre vie. Or, ce n'est point à toutes ces
choses que doit s'étendre votre vigilance, c'est votre âme qui doit être
l'objet principal de vos soins. Ce même avertissement guérit à la fois
les malades et donne une santé parfaite à ceux qui sont déjà guéris;
il nous fait conserver le présent et pourvoir à l'avenir, il nous dé-
tourne de la censure du prochain pour reporter toute notre attention
sur nos propres actions, il ne permet pas que notre esprit devienne
l'esclave de ses passions, et soumet le corps et les sens dépourvus de
raison à l'âme spirituelle et raisonnable. Mais pour quel motif devons-
nous veiller? Le voici « De peur que vos cœurs ne s'appesan-
tissent, » etc. TiTE DEBosTR.Comme s'il disait Prenez garde que
les yeux de votre âme ne s'appesantissent, car les préoccupations de
la vie présente, la. crapule et l'ivresse font perdre la prudence J
ébranlent la foi, et sont cause de naufrages malheureusement cer-
tains.
CLËM.D'ÂLEXANB. (Pédag., liv. H, c/K~). u.) L'ivresse, c'est l'usage
immodéré du vin, la crapule, c'est le malaise et les vomissements qui
sont la suite de l'ivresse, elle est ainsi appelée d'un mot grec qui veut
dire branlement de tête (i). Or, de même que nous ne devons faire
usage des aliments que pour apaiser la faim, nous ne devons user de
la boisson que pour éteindre la soif, et nous devons éviter avec soin
tout excès, car le vin est un breuvage trompeur. L'âme qui sera libre
des excès du vin aura la prudence et la sagesse en partage mais celle
qui se plonge dans les vapeurs de l'ivresse, sera comme couverte d'un
nuage épais. S. BAS. (Règl. abrég., <~Me~.88.) Nous devons éviter
la curiosité et les préoccupations decette vie, alors même qu'elles
())DeKpXtTtci~,
motcompose etdeTTK\).Et'<,
dexotpa,M<e, ousecouer.
foM*)Mr,
autem corpus et sensus circa vos au- gant prudenHam quassant fidem, ope-
tem opes, artes, et reliqua vitœ supeUex~ rantur naufragia.
quibus non monet attendendum, sed CLEMENS ALEXAND. (M6. ir, P~~eyoS'~
aDimœ, eujns pra'eipua. cura iiabenda. cap. 2.) Est autem e&?'<e<<7~ nimius MU5
Eadem vero admotiitio {fgMtnntea sa- vini; ceapula vero anxietas et nausea
nat, et sanos perficit; servatores pra:- qua} est ia ebrietate, a motione capitie
sentium, et provisores futurcrmn~ non Gra~eo vocaMo dicta. Et mferius Si-
iui.cnorum ccnsorea~ sed snorum facto- cut igitur cibis ne csuria.mus, sic et po-
rum scrutatores; non dimitteates intel- tibus ne sitim patiamur, utendum est,
h'ctum servum tieri paasionum, sed trra- vitundo diligentius lapsum Max enim
t'onate a.nimfe snbjicientes rationali. Cur est vini iugcstio; anima autem vino li-
autem sit attcndendum, subjungit, di- béra prudcntissima erit et optima; sed
cens « Ne forte graventur, Hetc. Tt'rus. liuniectata vici vaporibus, quasi quadam
Quasi dicat Cavete ne lumiNa mentis nube volatar. BASIL.(!? ~e~wh.! ~'M<o-
vesirm a;r.tvenh)r cura namque prfB- <'t!tM~ad tttfen'o~ot. 88.) Curiositas au-
i'mtis vita;, et nraputa, et ebrietas fu- tem vel cura hujus vite quamvis uibi)
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
37, 38, Ot, J~M~ enseignait le jour dans le temple, et la nuit il sortait,
S<se retirait SMt'la !MOH~'tCappeléedes OKfM~. Et tout le peuple venait du
grand malin dansle temple~OM)' feeo:<<er.
que cor suhmergit atque obruit quod et consumi non timent; quia tMe:n~
malmu sahha.tinominesiguiticntur; quia quam]nedicidietispri)Bbent,Do!uini
illo die Judaii daticiia af&um)L,Jum spi- verbisprœbereeoiitemnunt.
rituale sabbatum ignora)]! THEOMtYL.
Et quia Chriotianum decet, non sotnm /t'ft<(;M~nt«'tetMs<!t<;e'Mm<<'))tj<)Me<;ti<f!
fugere mala, sed etiam niti fn) g~riam fM'f)
~<M< ~'f o"M!M
e~cte'M,
subdit « Et stare ante mef'atfttMf m matttcata~
populus HMH<e ~Mtad
ooc<!<!f)'
<tM!
assequendam, i'M/~Hp~oaudire eum.
Fi)imn hominis » l':cc est enim ange-
lica gloria, stare ante Filium hominis. BEDA.Qua; verbis prœcepemt Domi-
Deum uostrum, et fiMium ejus jugiter uus suis HonSrmat exemplis uam qui
cernere. BEDA.Et certe si quis sapiens nos ant.e Judicis adveatum et incertum
medicus praiciperet attendere a succo siagulorum exitum ad vigitaudum lier-
alicujns herbEB, ne rcpentinua interitus tatus est, et orandum, ipsc (imminente
superveniat, magno studio mcdiei man tempore passiouis suse) doctrina', vigi-
data servMemus nunc auteit) Salvatore itis et precibus iMtat unde dicitur
admonente ehrietatem, et crapu)am, et « Erat autem diebus doceus iu teinpio »
curas seeuli esse cfivendas, his sauciati in quo suo exempio insinuat hoc esse
TOM. Y!. 30
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
digne Deo vigilare, vel dicto vel facto in die. Unde subditur « Noctibus vero
proximis viam veritatis ostendere. CY- exiens, morabatur in monte qui vocatur
RIL. Quae autem erant q~ae docebilt, nisi Oliveti a non quasi opus habens ora-
transcendentia cultum legM? tnsta.bat tione, sed ad exemplum dandum hoc
enim tempus quo debebat umbra in ve- egit.
ritatem trausformari. CYRIL.Quia vero eioquium ejus in po-
TnEoPHYL.Tacuerunt !mt.em evan~e- testate erat, et potestative transferebat
listœ ptcraque documentot'u.m Christi, in spiritualem cultum qua; per Moysen
qui cum pcr triennium fere prœdicave- et prophetas tradita fuerant in figuris,
rit, documenta ejus qtiaa conscripserunt, populus eutn avidius audiebat. Unde se-
dicet aliquis vix ad unius diei setmouem quitur MEt omnia populus manicabat
sufficere. Ex pturibM ergo pauca des- ( id est, maue venire accelerabat), ad
cribentes, dederunt nobis quemdam gus- eum m templo audire eum, » Populo
tum dttlcedinis doetrma: ipsius. Ostendit autem fmtc lucanum Yenteuti ad eum,
autem nobM UonxnM quod oporteat congruum erat diuere « Deus, Deus
noctu et. quiete alloqui Deam, et iu die meus, ad te de luce vigilo. » (Psal. 62.)
prodesse hominibus, et colUgere qui- BED. Mystice autem et nos cum inter
dem in nocte, distribuere vero coHecta prospera sobrie, et pie, et juste conver-
D& SAINT LUC, CHAP. XXt.
SOMMAIRE ANALYTIQUE.
i, 2. La fête des pains sans levain, appeléela Pdque, était ~foe/M,et les
princesdesprêtres et les scribescherchaientun moyenpour faire mourir Jésus,
maisils t!~pf~eMc!6[:eK< peuple.
S. CHRYS.Les solennités des Juifs étaient l'ombre et la figure des
nôtres; si donc vou~ interrogez un juif sur la pâque et les azymes,
il ne vous répondra rien de bien élevé, et se contentera de vous rap-
peler la délivrance de la captivité d'Egypte au contraire, vous me
faites la même question, je ne vous parlerai ni de l'Egypte ni de
Pharaon, mais de la délivrance du péché et des ténèbres du démon,
accomplie, non par Moïse, mais par le Fils de Dieu. LA GLOSE(t).
En commençant le récit de la passion du Sauveur, l'Evangéliste parle
d'abord de ce qui en était la figure « La fête des pains sans levain,
appelée la pâque, était proche. o BÈDE.Le mot pàque en hébreu
phase, ne tire pas son nom du mot sou f france (3), mais du mot passage,
parce que l'ange exterminateur, voyant le sang de l'agneau sur les
portes des Israélites, passa sans mettre à mort leurs premiers-nés ou
encore, parce que le Seigneur lui-même vint du ciel et passa au milieu
d'eux pour secourir son peuple. Or, la pâque diffère des azymes, en
ce que le nom de pâque est donné exclusivement au jour où l'on de-
vait immoler l'agneau (c'est-à-dire le .quatorzième de la lune du pre-
mier mois), tandis que le quinzième de la lune, jour de la sortie
d'Egypte, commençait la fête des azymes qui durait sept jours, jus-
qu'au vingt et unième jour du même mois. C'est pourquoi les Evan-
gélistes emploient indifféremment ces deux noms, comme dans cet
(1)Cettecitationnesetrouvepasdansla Gloseactuelle.
(2) C'est-à-dire du mot mo~SM, qui veut dire MM~'hr; mais bien que quelques interprètes
donnent au mot Pascha cette signification, c'est évidemment un mot hébreu ou un dérivé de l'hé-
breu qui signifie passage.
alio ponere solet unde hic dicitur tunnt divina (ne suiticet ex tempore sa-
«Diesaxymorum,qtud)citurPasch!i.K cro majus iucurrant peccati contagium),
SigniRcattir auLem per mysterimu, qnod scd ubiquc tuueat bumana unde sequi-
Chnstnsseme]proNobispassus,perto- tur K TiMebatit vero picbcm. » BEDA.
tum tempus hujus seculi, quod septem Kuh quideu) seditiouem mehteotes, sed
diebus agitur, iu azymis sinceritaHs et caventcs ne auxilio popnti (i&sun ma-
veritatis prrecipit esse vtvendnn). uibus toUeretur Ha?cautcm ante biduurn
CHBY&.(~t //oMt.80, ~/o~.) Pria- PMt'~tCj couares;:ttMeis in &t,noCaiphic,
cipes autem sucerdottUn ~ftarias rcs acta fuisse oHestatur.
~)<i~))~o~~s
tractant in fcsto:undese']uih[r:*Et /?'aM! autem Satanas !n yH~tttîtjqui c~w-
qneet'cbant principes sacerduttun.Hptf. mn)(t6tt<!< Scarfc<A,Mt!!<m de dttf~Mtm;<*<
Moysesquidfm mtmupr.ccopitc~c a~7, /~c~M& est c'MMj?r~c't~~Ma ~aeer<~o-
p)'incipcmsn(;~)'dotn)n,ctiUodcfunch~ <t;m<<)Kft9M~'a<t'6us, tHuB)tra-
~!<en:<t<f;Ma~!m
crfKriniin.nt.Tuucv'roouMincipoMnt f/e!'e<eis. ~at'M:SM~ ~f?C~ .!M/<~~CCM-
Judaiei]'it.u9ttMBo)vi,inu)).tCMnt: prin- ~~t :~t ~fu'e. spo~OH~~ ~M<pr<'ùaM<
<)p;)or<K))t'~em )tf traderet t'~Mm<ÙM (Mf<<M.
cipes "!MCt'()otum!tnnn<iLtintcrcit)i.!ti
er!ïovo)cnte:!jest!tn~cridf)'f,j)uit)~e- 't'tn!0)'tn L. Qnkt dmttun 05).'luod prm-
DE SAINT MJC, C3AP. XXH.
ft) C'ost-Mire
qu'ilsn'entrèrent
pointdansleprétoire,aucdenepointsesouilleretdepouvoir
manger la pâque.LesJuifsregardaient
comme unesouillured'entrerdansla maisond'unp:uen.
chons donc point ceux qui peuvent nous rendre le bien que nous leur
faisons « Et vous serez heureux de ce qu'ils n'ont rien à vous rendre. a
Soyons donc sans inquiétude, lorsque nous ne recevons pas la récom-
pense de nos bienfaits; soyons bien plutôt inquiets, quand nous la
recevons, car alors nous n'avons plus rien à attendre; mais si les
hommes ne nous rendent rien, alors c'est Dieu lui-même qui nous le
rendra a Car vous en recevrez la récompense à la résurrection des
justes, t) –BÈDE. Bien que la résurrection doive être générale, il est
fait cependant une mention spéciale de la résurrection des justes,
parce que dans cette résurrection, ils ne pourront douter de leur bon-
heur. Ceux donc qui invitent les pauvres à leurs repas, en recevront la
récompense dans l'autre vie ceux au contraire qui invitent leurs amis,
leurs frères et les riches, reçoivent ici-bas leur récompense. Si cepen-
dant ils le font pour Dieu, à l'exemple des enfants de Job (Job, i, 4.),
de même qu'ils remplissent les autres devoirs de la charité fraternelle,
ils en seront récompensés par celui qui est l'auteur de ces devoirs.
S. CHRYS.(Ao?M. i sur l'Epît. aMa; Coloss.) Vous me direz Ce
pauvre est d'une malpropreté repoussante Lavez-le, et faites-le
ensuite asseoir à votre table. Ses vêtements sont misérables ? donnez-
lui en de plus convenables? Comment, Jésus-Christ vous visite dans la
personne de ce pauvre, et vous apportez d'aussi frivoles prétextes ?
S. GRÉ&.DENYSSE.(Ch. des Pèr. gr.) (i) Gardez-vous donc de mé-
priser les pauvres, comme s'ils n'avaient droit à rien. Réfléchissez à
ce qu'ils sont, et vous reconnaîtrez bientôt leur dignité etleur valeur.
Ils sont revêtus de l'image de Jésus-Christ, ils sont les héritiers des
(i) Cepassageaumoinsquantà la secondepartiene setrouvepastittéralmaent
danssaint
GrégoiredeNysse.Ontrouvecependantbeaucoup de panséesanaloguesdanslediscoursquia
pourtitre ()M*t!
faut aimerlespauvres,etdansceluidesaintGrégoire
de Nazianze,
intitulé De
fa)HOM)'despauvres.
cipum. Non igitur illos quaeramus qui divites vocat, recepit mercedem suam.
nobis retribuere possunt. Sequitur enim Sed si hoc propter Deum facit in exem-
Et béates eris, quia non habent retri- pinm SUorum Job, sicut ofetera fratemae
buere tibi. » Non ergo turbemur, cum dilectionis officia ipse qui jussit, remu-
non receperimus beneficii compensatio- nerat.
nem, sed cum receperimus; quoniam si CHRYS.(/<om. <? ~p! ad Col. 3S.)
receperimus, non amplius recipiemus Sed dicis « Immundus est pauper et
illie, sed si minime retribuat homo, sordibus » lava eum et fac tecum in
tune tibi Deus retribuet unde sequitur mensa sedere. Si vestes sordidas habet,
«Retribuetur enim tibi in resurrectione munduin indumentum exhibeas. Chris-
justorum, s etc. BEDA.Et si omues re- tus accedit per eum, et tu frivola loque-
aurgunt, jtMtot'Mm tamen fM!<n'ee<M ris. GREG. NYSS. (in Ca<. Cy~co~M
dicitur, quia in hac resurrectione beatos fa<)'MM<.)Non ergo negligas jacentes
se esse non dubitant. Ergo qui pauperes quasi nullo sint digni. Cogita quid sint,
ad convivium vocant, in futaro preamia pretiositatem eomm invenies. Salvatoris
recipient; qui autem amicos, fratres et induerunt imaginem futurorum bono-
DE SAINT MJC~CHAP. XtV.
rum heeredes~ regni clavigeri, accusato- tiam habentes), ut sanet; claudos (id
res et excusatores idonei, non loquentes, est, declinantes a ratione), ut rectas se-
sed inspecti a Judice. CHMs. (hom. 45, mitas faciat; cœcos (id est, qui carent
in Acta, ut ~CM ~Mp.) Deceret ergo eos contemplatione veritatis) ut veram lu-
sursum in solario suscipere si non cem videant. Quod autem dicitur
plaeet, saltem deorsum, ubi sunt subju- « Non possunt retribuere tibi, » id est,
galia et famuli, Christum suscipias nat non noverunt responsuat proferre.
saltem pauper <B<<!<M<M. Ubi enim est
eleemosyna, non audet intrare diabolus ~tBe cum audisset quidam de simul discumbenti-
et si non cum ei? consedeas, mitte sal- bus, dixit illi Beatus qui manducabit panem
tem eis de mensa fercula. in regno Dei. A< ipse dixit a f .Bontoquidam
OM&. (vel CeoMe~M' in Cat. Grtfco- fecit eoMNH:magnam et vocavit multos et
misit servum ~M«mhora e<B)!z<ftCM'e t)tCt<<t<M,
<'MMtf«<M<M.) Mystice vero qui vauam ut venirent, quia jam parata sunt omnia. Et
gloriam vitat, vocat ad spiritale convi- co'perxn< simul omnes e-EOM~re.Primus dixit
vium pauperes (id est, imperitos), ut ei Vt~m emi, et necesse habeo e.c<r<et Nt-
ditet debiles (hoc est tœsam conscien- <!efe iHam rogo te, Acte me<.m!M<!<MtM.Et a!-
EXPLICATION DE t-'ÉVAN&ÏLE
ter d:.cf< Juga boum en)t ~«m~tte,et eo pro- dictam commendat. Sequitur enim
bare t~~ rogo te, habe me e.x'euM<KM. Et « Hœc cum audisset-
quidam de simul
ah'iM<KiM<MfOMmduxi, et MMKOKpossum dixit iUi Beatus qui
venire. Et reuersus nuntiavit yt<BCdu- discumbentibus,
servus, manducabit panem in regno Dei, etc.
mMMsuo. rtt!M' tfaiMS paterfamilias <!&Bt?
~pruo~KOExi cito ira plateas a~vicos civita- CvB!L.(<Mea~e7)t Catena yf<Ma.)Homo
<M,e<paMp<M, M <Mt7M,e< c~cos~e< c~tf- iste animalis erat, non diligenter perci-
do~etintroduc
dos hue.acEtdebiles,
pauperes, ait sr,ruus
et cmcos, fac- piens ea quas Christus protulerat: puta-
Donzirae,
et clau-
tum est ut imperasti, et adhuc locus est. ~'< vit enim corporeas esse remunerationes
ait <!<Mtmms servo Exi M vias e< sepes, et sanctorum. Ane. (de ~e?'6. ~om.,serm.
compelle intrare, ut impleatur domus mea: 33.) Vel quia in longmqua iste suspira-
dico autem vobis quod NeMotX'fofKmillorum
<:œ)tem MtMm. bat, et panis iste quem desiderabat, ante
qui vocati sttn<,gustabit illnm discumbebat.
Quis etiim est
pania
EUSEB. (in Cat. Gt'~CO~MM Pa<)'!<??t.) regni Dei, nisi qui dicit (Joan., 6)
Docuerat supra Dominus prœpaMre con- « Ego sum panis vivus qui de Ccelodes-
vivium rependere nequeuntibus, cum sit cendi?)) Noiite parare fauces, sed cor.
recompensandum in resurrectione jusio- BEDA.Sed quia nonnulli hune panem
rum ideo quidam intelligens unum et Sde tenus quasi odorando percipiunt,
idem esse « resurreetionem justorum et dulcedinem vero ejus attingere veraciter
regnum Dei, B recompensationem prœ- gustando fastidiunt, subjecta parabola
DE SAINT LUC, CHAP. XtV.
Dominum talium torporem cœlestibus nostri seculi, illuxit nobis Dei Filius;_ et
epulis dignum non esse redarguit. Se- mortem pro nobis sustinens dedit nobis
quitur enim « At ille dixit ei Homo proprium corpus comedere unde et
quidam fecit coeaam magnam, et vocavit agnus in vespere immolatur juxta legem
multos. )) CïRiL. (M~esupra.) Homo iste Mosaicam merito igitur c<BKN:dictum
Deus Pater est, secundum quod imagi- est paratum in Christo convivium. GREG.
nes ad similitudinem veritatis Hguramtur. (<? Ao)M:<.36, «t ~06tM') Vel fecit eo6-
CYRIL.(M< sup. in Cat. Gr<BCO<tMPa- na.m magnam, quia satietatem nobis
trum.) Quoties enim punitivam suam dulcedinis a6temœ prœparavit qui vo-
virtutem indicare vult Deus, ursa, pot'- cavit multos, sed pauci veniunt quia
(lus, <eo, et huj~modi tmucupatur nonnunquam ipsi qui ei per fidem sub-
quando vero misericordiam exprimere jecti sunt, apterno ejus convivio vivendo
vult, homo. contradicunt. Hoc'au.tem distare inter
Gn~cns (vel C~'t~M-s M< supra.) Hic delicias corporis et cordis solet, quod
ergo conditor omnium atque gloriae Pa- corporales deHciœ cum non liabentur,
ter (sive Dominus) paravit cœnam ma- grave in se desiderium accendunt; cum
gnam in Christo peractam. tn novissimis vero habitée ednntur, comedentem pro-
enim temporibus et quasi in occasu tinus in fastidium per satietatem ver-
EXPLICATION
DEL'ÉVANGILE
s'y est livré; au contraire, les délices spirituelles inspirent le dégoût
à ceux qui ne les connaissent pas, tandis qu'elles excitent de vifs
désirs dans le cceuï de celui qui les a une fois goûtées. C'est pour cela
qùe la miséricorde divine place sous les yeux de notre âme ces délices
spirituelles que nous dédaignons, et pour combattre cet éloignement,
nous invite à venir les goûter « Et il envoya son serviteur, » etc. –
S. Cyn. Ce serviteur qui est envoyé, c'est Jésus -Christ lui-même (I)
qui étant Dieu par essence, et vrai Fils de Dieu, s'est anéanti lui-même
en prenant la forme d'esclave. Il a été envoyé à l'heure de la Cène
car ce n'est pas dès l'origine que le Verbe du Père s'est revêtu de
notre nature, mais dans les derniers temps. Il ajoute « Parce que
tout est prêt. » Dieu le Père, en effet, nous a préparé dansla personne
de Jésus-Christ, tous les biens qu'il a répandus par lui sur le monde,
la rémission des péchés, la participation à l'Esprit saint, l'honneur
de l'adoption divine c'est à toutes ces grâces que Jésus-Christ est
venu nous appeler par les enseignements de l'Evangile.
S. AuG. (serm. 33 sur ~M<S'e!) Oubien encore cet homme,
c'est le médiateur de Dieu et des hommes, Notre-Seigneur Jésus-
Christ. Il envoie presser de venir les invités, c'est-à-dire ceux qui
avaient été invités par les prophètes qu'il avait envoyés. Ils étaient~
chargés, en effet, d'inviter à la Cène du Christ; ils ont été souvent en-
voyés aux enfants d'Israël, souvent ils leur ont renouvelé l'invitation
de venir à l'heure de la Cène ceux-ci ont accepté l'invitation, et ont
refusé de venir au festin et c'est ainsi que sans le savoir, ils nous
ont préparé ce grand festin. Lorsque tout fut prêt pour ce festin,
tunt at contra spiritales deUciee cum vit enim Pater in Christo bona collata
non habentur, in fastidio sunt; cum mundo per ipsum; peccatorum amotio-
vero babentur, in desiderio. Sed supema nem, Spiritus Sancti paftioipationetn,
pietas contemptas illas delicias ad me- adoptionis splendorem ad hoc vocavit
moriae nostriB oculos revocat, atque ut Christus per evangelica documenta.
fastidium nostrum repellere debeamus. Aco. (de Verb. 7)om., serm. 33.) Vel
invitat. Unde sequitur « Et misit ser- aliter homo iste mediator est Dei et
vam suum, » etc. CyniL. (Ubi s<tp?'<t.) hominis Christus Jesus. Misitut venirent
tste servus,qui missus est, ipse Christus invitati, id est, per missos vocati pro-
est, qui cum esset naturaHter Deus et phetas qui olim mvitabant ad cfBnam
verus Dei Filius exinanivit seipsum, Christi, saepe missi sunt ad populum ts-
formam servi accipiens. Missus est autem rael, sœpe vocaverunt, ut ad horam
hora coîna* non enim a principio Ver- cœnœ venirent; iUi invitantes aecepe'
bum Patris nostram naturam suscepit, runt, cœnam repudiarunt prophetas
sed in novissimo tempore subdit au- legerunt, et Christum ocdderunt et
tem « Quia parata sunt omnia » para- tune nobis cœnam nescientes parave-
DE SAINT LUC, CHAP. XIV.
runt. Parata jam cœna (id est, immolato rere festinant ad Dei invitamur con-
Christo), missi sunt apostoli, ad quos vivium, et nos excusamas.
missi fuerant ante proptietee. Ans. (ut ~Mp.)Tres autem fuerunt ex-
GREC. (ut sup.) Per huuc ergo ser- cusationes, de quib&s subditur « Pri-
vmn qui a patreiamUias ad invitandum mus dixit ei Villam emi, et necesse
mittitur, prœdieatorum ordo sinnifica- habeo videre Hlam~ » etc. In villa empta
tur. Scepe autem solet eveiiire, ut per- dominatio notatur ergo superbia eas-
Mna potens famulum habeat despectum, tigalur vitium primum primus enim
cumque per eum Dominus aliquid man- homo dominari voluit, qui dominum
dat, non despicitur persona loqueutis habere nohut. GnE&. (ut Mtp.) Vel per
servi; quia servatur in corde mitteutis villam terrana substantia designatur
reverentia Domini. Offcrtergo Deus quod exit ergo videre illam, qui sola exte-
rogari debuit non MgaM, dare vult quod riora cogitat propter substantiam. AMBR.
vis sperari poterat; et tamen simul om- Sic igitur emeritae militiœ viro contem-
nes excusant. Sequitur enim « Et cœ- nendarum sHpendmm prteecribitur fa-
perunt simul omnes excusare eoce cultatum quod neque ille qui studiis
homo dives invitat, et pauperes occur. intentus inferioribus, possessiones sibi
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
((*) AM/t., xix, ït Marc., x, 2t ~<e., xvm, 2~. Il ne faut pas ouMier que N~tre-Seignear ne
donne pas à ce jeune homme un commandement, mais un conseil pmsqu'H lui dit: Voûtez-vous?
Voulez-vous vous élever u. un plus haut degré de perfection~ allez, u etc.
terrenas coemit; regnum cœli possit adi- ad tactum pertinet, occulte geminatur
pisci cum Dominus dicat « Vende om- est forinsecus et ictrinseetn. Dicuntur
uia tua, et sequere me. n autem juga &OMM, quia per sensus istos
Sequitnr « Et alter dixit Juga boum carnis terreua requimntur boves enim
emi quinquR) et eo probare iMa.BAu&. terram versant; homines autem remoti
(de Verb. ~OM., serm. 33 «< ~p)'cf.] a. Me terrenis dediti nolunt credere
« Qmnque.jaga.boum, )) sensusCitmisbu- aliud, nisi ad qnod seusu corporis per-
jus quinqne numerantur: in oculis visus veniunt quinque partito. « Non, inquit,
est, in auribus auditus, in naribus odora- ego credo nisi quod vidéo. MSi talia co-
tus, in faucihus gustus, in omnibus mt'm- a;i.tM'emu9j quinque illis jugis boum a
bris tactu~. Sed quia juga sunt m tribus cœaa. impediramur. Ut noveritis autem
prioribus sensibus îaciiius apparet duo iatorum quinque sensuum aon de1ecta-
sunt oculi, duas aures, gcminfBnares ecce tionem quœ mulcet, et ingerit volupta-
tria. juga et in fa.uelbus, id est, sensu tem, sed euriositatem quaNdam nota-
gustandi, geminatio quœdam invenitur; tam fuisse, non ait. « Quinque juga
quia aibil gustando sapit, nisi tingua boum emi, eo pascere illa, » sed, <(eo
et palato taugatur; vohiptaa carnis, qua: probare illa. H ®.(~t hom. 36 rtt su-
DE SAINT UIC- CHAP. XIV.
sur les Evang.) Comme les sens du corps ne peuvent comprendre les
choses intérieures et ne connaissent que ce qui paraît au dehors, ils
représentent à juste titre la curiosité qui, en cherchant à discuter la
vie d'autrui, ignore toujours son état intérieur, et se répand tout en-
tière dans les choses extérieures. Remarquez encore que ceux qui
s'excusent de venir au festin où ils sont invités,' l'un, parce qu'il va
voir sa maison de campagne; l'autre parce qu'il veut essayer les
bœufs qu'il a achetés, s'excusent avec une espèce de respect et d'hu-
milité « Je vous prie, » disent-ils, et ils refusent de venir, c'est-à-
dire que l'humilité est dans leurs paroles, et l'orgueil dans leur ma-
nière d'agir.
a Un autre dit J'ai pris une femme, et c'est pourquoi je ne puis
venir. » S. Aca. (serm. 33 sur les p< du Seig.) Ce sont les plaisirs
de la chair qui sont un obstacle pour le plus grand nombre, et plut à
Dieu que cet obstacle ne fut qu'extérieur Car celui qui prend une
femme, qui se livre aux joies de la chair, et s'excuse de venir au fes-
tin, doit prendre bien garde de ne pas s'exposer à mourir de faim
intérieure. S. BAS. (CAa&M des P~ gr.) Il dit « Je ne puis
venir, » parce que l'esprit de l'homme qui se laisse entraîner par les
charmes du monde, n'a plus de force pour pratiquer les commande-
ments divins. S. GKÉ&.(/MM. 36 $Myles _E!MH') Bien que le ma-
riage soit bon et établi par la divine Providence pour la propagation
du genre humain, il en est plusieurs néanmoins qui s'y proposent,
non d'avoir une nombreuse famille, mais la satisfaction de leurs dé-
sirs voluptueux et voilà pourquoi une chose juste et licite, peut très-
bien être la figure d'une chose injuste et criminelle. S. ÂMBR.On
peut dire encore que le Sauveur ne blâme pas ici le mariage, mais
qu'il lui préfère la chasteté qu'il appelle à de plus grands honneurs
j~'ff.) Corporales etiam sensus, quia in- eaim dixit, « uxorem duxi, carnis vo-
terna comprehendere nequeunt, sed sola luptatibus jucundatur, a Mena excusa-
exteriora cognos&unt, recte per eos cu- tur observet ne fame interna moriatur.
riositas designatur; q~uaedum aUen~m BASIL. (ht Cftf. S)'66CO?'MM fa~ttH!.)
quaerit vitam discutere, semper, sua in- Dicit autem « Non possum venire H
tima nesciens, studet exteriora cogitare. eo quod inteUectns humanus, vergens
Sed notandum quod is qui propter vil- ad mundauas illecebras, debilis est ad
lam, et is qui propter probanda juga agendum divina. GMG. (<? homo 36 ut
boum a cœna sui mvitatoris se excusat, s!~)!'a.) Quamvis antem bonum sit conju-
humilitatis verba permisoet dutn enim gium, atqneadpropagandamsobotem di-
dicit, fo~o, et veuire oont.emnH~ humi- vina provideutia coustitutum, noiiiiulli
litas souat in voce, superbia m actione. tamen per hoc non fecundibdeu] prolis,
Sequitur « Alius dixit Uxorcm duxi, sed desideria expetunt voluptatis et id-
et ideo non possum venire. » AuG. (de circo per rem justain sigtiiBcari potest
~e~. J9oM., serm. 33 ut supra.) Ista non iucongrue res injusta. AMen. Vel
est voluptas carnis, quœ multos impe- conjugiutn noarepreheaditu~ sed ad ma-
dit utinam foris, et non H)tus! Qui jorem honorem vocatur integritas; quo-
EXPMCATMN DE t.'ÉVAN<HLE
car une femme qui n'est point mariée, pense aux choses qui sont du
Seigneur, afin d'être sainte de corps et d'esprit; mais celle, qui est
mariée, pense aux choses du monde. (t Cor., vu, 34.)
S. Au&.(<e~W!. 33 SM/* par. du tStM'y.)Or, saint Jean, en disant
a Tout ce qui est dans le monde est concupiscence de la chair, con-
cupiscence des yeux et ambition du monde (1), » commence par où
l'Evangile termine « J'ai pris une femme, » voilà la concupiscence
de la chair « J'ai acheté cinq paires de bœufs, » c'est la concupis-
cence des yeux « J'ai acheté une maison de campagne, » voilà l'am-
bition du siècle. C'est en prenant la partie pour le tout, que les cinq
sens sont représentés par les yeux seuls qui tiennent le premier rang
parmi les sens aussi, bien que les yeux soient l'organe spécial de la
vue, cependant dans le langage habituel, nous étendons aux cinq sens
la faculté de voir.
S. CTR.Or, quels sont ceux qui, pour cesdifférents motifs, ont refusé
de se rendre à l'invitation qui leur était faite, si ce n'est les princi-
paux d'entre les Juifs dont la sainte Ecriture condamne à chaque
page la coupable indifférence? ORIG.(et Géom. <7~.des PJy. gr.)
Ou bien encore, ceux qui ont acheté la maison de campagne, sont
ceux qui ont reçu tous les autres enseignements divins, mais qui ne
les ont point mis en pratique, et n'ont eu que de l'indifférence et du
mépris pour la divine parole qu'ils possédaient. Celui qui avait acheté
cinq paires de bœufs, est la figure de ceux qui négligent leur nature
spirituelle pour s'attacher aux choses sensibles, et qui se rendent in-
capables de comprendre ce qui est immatériel. Celui qui a pris une
(t) 1Jean,n, i9.Aulieudeambitio
seculi;laVulgate
portesuperbia orgueildelavie,et
m<<B,
letextegreco!).a.~E[etpu)U.
niam mulier innupta cogitat quœ sunt visus, ipsum eMe~ per omnes quinque
Domini, ut sit sancta corpore et spiritn; sensus solemus appellare,
qna' autem nupta est, cogitat quae sunt CTBiL. (in Cat. 6)'.pcorMm Patrum.)
mundi. Qnos autem inte)Ugemns fuisse hos qui
AuG. (<7c?et'&. 7.)oMt-,ser. 33 M<su- renuerunt prœdictorum causa venire,
pra.) Joannes autem dicens « Omne nisi praesides Judtporum, quos per totam
quodest in mundo, concupiscentia carnis sacram paginam de his redargutos esse
est, et concupiscentia oculortim, et am- videmus?0ms. (et GeoMe~et'MCat. CMf-
bitio seculi; )) inde cœpit ubi Evange- eo?'MMfa~Mt.) Vel aliter hi qui vil-
lium terminum posuit. Conoupiscenti~ lam emerunt, et refutant cœnam seu
carnis, Muxorem duxij » concupiscentia récusant, sunt qui receperant alia dog-
oculorum, « quinquc juga boum emi; » mata Divinitatis, nec experti sunt, sed
ambitio seculi, « villam emi. » A parte coatempseruut verbum quod posside-
autem in totum commemorati sunt quin- bant. Is autem qui quiuque paria boum
que sensus per solos oculos, quorum est émit, est qui naturam intellectualem con-
in quinque sensibus principatus pro- temnit, et sensibilia sequitur; unde in-
pterea cum proprie ad oculus pertineat corpoream naturam comprehendere non
DE SAINT LUC, CHAP. XIV.
femme, représente ceux qui sont étroitement liés à la chair, et qui ont
plus d'amour pour la volupté que pour Dieu. (II Tim., m, 4.)
S. AMBR. On peut voir encore ici trois sortes d'hommes qui sont ex-
clus de ce festin; les Gentils, les Juifs et les hérétiques. Les Juifs, es-
claves d'une religion tout extérieure, portent le joug de la loi; les
cinq paires de boeufs, sont les dix commandements dont il est dit
(Deut., iv, 13) « Dieu vous a fait connaître son alliance qu'il vous a
commandé d'observer, et les dix paroles qu'il écrivit sur deux tables
de pierre, » etc. (c'est-à-dire, les commandements du Décalogue); ou
bien les cinq paires de bœufs sont les cinq livres de la loi ancienne (1);
en second lieu, l'hérésie, comme Eve autrefois, tente le sentiment de
la foi par ses entraînantes séductions. Enfin l'Apôtre nous recom-
mande en plusieurs endroits (3) de fuir l'avarice, qui nous empêche-
rait, comme les Gentils, de parvenir au royaume de Jésus-Christ.
Ainsi celui qui a acheté une maison de campagne, celui qui a mieux
aimé porter le joug de la loi que celui de la grâce, et celui qui
s'excuse, parce qu'il vient de se marier, sont tous exclus du royaume
de Dieu.
« Le serviteur étant revenu, rapporta tout ceci à son maître. »
S. AuG. (sur la Genès. expliq. littér., v, 19.) Dieu n'a pas besoin
d'envoyés pour connaître ce qui se passe dans le monde qui lui est
inférieur, et ils ne peuvent ajouter rien à sa science, car elle embrasse
toutes choses dans sa durée comme dans son immutabilité; si donc il
se sert d'envoyés, c'est tout à la fois dans leur intérêt et dans le nôtrë~
lescinqlivresdeMoise,
(1)C'est-à-dire auxquelsondonneplusspécialementetproprementle
nomde loi,pourlesdistinguer desprophètes,
despsaumes et desautreslivrescanoniques
de
l'Ancien quoique
Testament, dansunsensplusétenducesautreslivresportentaussile nomde
loi,commenousle voyonsdanssaintJean,x,34 xv,2S,etc.
(2) Ephes., v; Coloss., ni; Hébr., xm; H y:mo</t., S.
potest. Qui autem uxorem duxit, est qui (ad ~p/ 5, o;f<Co<oM., 3, ad Be6r.,
corijunctus est carni, voluptatum magis 13, et 1I ad yM)M</t.,2) dicit avaritiam
amator quam Dei. (II ad rM)Mf/< 3, esse fugiendam, ne impediti more gen-
vers. 4.) AMBR.Vel tria genera hominum tiU ad regnum Christi pervenire nequea-
a consortio istius coenœ œstimemus ex- mus ergo et ille qui villam emit, alie-
cludi GentiKt)m, JudiBorum et ha-reti- nus a regno est; et ille quijugumpotius
oornm. Judœi corporali ministerio juga legis qnam gratiœ munus elegit, et ille
sibi legis impormnt quinque autem qui se propter ducendam excusat uxo-
juga sunt verborum decem, de quibus rem.
(DeM~o'om.,4, vers. t3), dicitur « Os- Sequitur « Rt reversus servus nuntia-
tendit vobis Deus pactum suum quod vit hœc domino suo. ;) Ane. (V super
praecepit ut faceretis; et decem verba GeMe~ ad iMcr<M)t,cap. 19.) Non pro-
quae seripsit in tabulis lapideia (hoc est pter inferiorum scientiam Deus nuntiis
Decalogi mandata, etc.) vel « quia- indiget quasi per eos fiat scientior, sed
que juga sunt quinque libri Veteris Le- novit omnia stabiliter atque incomm):-
gis at vero hœresiSj velut Eva, femineo tabiliter habet autem nuntfos propter
rigore adei tentat affectum. Et Apostolus nos et propter ipsos quia illo modo Deo
TOM. VI. 13
EXPUCATtON DE [.'ÉVANGULE
GMG. (in /MM<<.36, ut sup.) Quia vocem Dei atiqni audiunt, quanto in hoc
ergo venire superbi renuunt, pauperes mundo non habent unde delectentur.
eliguntur dicuntur enim « debiles et Cum ergo de vicis et plateis ad cœnam
pauperes, qui judicio suo apud semet- quosdam Dominus vocat, illum populum
ipsos infirmi snnt nam pauperes et designat, qui tenere legis nrbanam con-
quasi fortes sunt, qui positi in pauper- versationem noverat sed multitudo quae
tate superbiunt; ea!C{sunt qui nullius ex Israel populo credidit, locum superni
ingenii tumen habent; claudi sunt, qui convivii uon implevit. Unde sequitur
rectos gressus in operatione non habent « Et ait servus Domine, factum est ut
sed dum horum vitia in membrorum imperasti, et adhuc locus est, » etc. In-
debilitate significantur, sicut illi pecca- travit enim jam frequeutm JudeeoDim,
tores fuerunt, qui vocati venire noiue- sed adhuc locus vacat in regno ubi sus-
runt, ita hi quoque qui mvitantur et cipi debeat numerositas gentium. Unde
veniunt; sed peccatores superbi res- subditur « Et ait Dominas servo Hxi
puuatur, humiles eliguntur. Hos itaque in vias et in sepes, et compelle intrare «
eligit Deus, quos despicit mundus; quia cum convivas suos colligi ex viis et se-
plerumque ipsa despectio hominem re- pibus prœeepit, agrestem populum (id
vocat ad semetipsum; et tanto celerius est, gentilem) quœrit.
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
(1) C'est l'avertissement que nous donne saint Paul dans son Epître aux ~'pA~CM, chapitre vt,
verset 12 c Nousavons à combattre non contre la chair et le sang, mais contre les principautés
et les puissances, contre les princes du monde, c'est-à-dire de ce siècle ténébreux; contre les es-
prits de malice répandus daus l'air. C'est pourquoi prenez toutes les armes de Dieu, afia qu'étant
munis de tout, vous puissiez au jour mauvais résister et demeurer fermes.
AfBB. Vel mittit ad vias et circa se- sed co~i nolunt; ~o~ttt~<e~ inquiunt,
pes, quia ht apti sunt regno cœlorum, m<M~'a?M<?'e!M)M non hoc Dominus im-
qui nullis prfescnt.ium cupiditatibn~ oc- pera.it,<:oye,.inqui~ht<M!'('forisin-
cupati, ad futura. festinant in quodam veniatur nécessitas, nascitur iude vo-
bonfB voluntatis tramite constituH; et luutas.
qui modo sepis quœ ab incuttis cnUa se- GnrG. (t); /<om~. 36,?~.<;?.) Qui ergo
cernat, et incursus arceat bestiarmn, inijns taundi adversitatihua fracti ad Dei
norit bona malaque disthiguere. et ad- nniorem rcdeunt., coutpeMuntur intrare.
versus tantamenta nequitue spiritualis, Sed valde tremenda est sententia quae
fidei munimen prœtendere. Auc. (~e subinfertur « Dico autem vobis quod
feW)..Dom., serm. 33, <f~M</).) Vene- nemo virorum illorum qui vocati sunt,
runt de plateis et vicis gentes, venant gustabit cosnam meam n nemo ergo
de sepibus literetici. Nam sepes qui contemnat, ne dum voeatus excusat,
construunt, divisiones qaœrunt; abstra- cum voluntatem habuerit intrare non
hantur a sepibus, evellantur a spinis; valeat.
DE SAINT LUC, CHAP. XtV.
2S-28. Or, coH!)!t'? une grande foule de peuple marchait avec lui, il se
retournaverseux et leur dit Si quelqu'vnvient à ?HO!et MChait pas son
jceree<~s MM~~o!/<:MtM!e~Mm/a~~ ~My~M <'<~6~~œM~,c~ ?~me M
sa mère,
pèreet vie,
propre il ne
sa peut
femmeêtreet
monsesdisciple.
c!Me:p~.jF<M~M!
Et celuiqui
et ses porteet ~<t
sa croix
ne poriepoi~et sa
et ne me suit pas, ne peut ~M mon disciple.
75m<autem turba multa cum eo, et coKeeMMqualem deceat esse suum discipulum.
dixit ad illos Si quis venit ad MSj ?!OH GRE&.(!K/MMM7.37,M!~M/).)Sedper-
<)<!?patrem suum, et ma<fem, MMt-em,e< contari libet quomodo parentes et car-
filios, et fratres, et sorores, af!/[McttM<em et
naliter propmquos praecipimur odisse,
atitma")suam,nonpotest meusesse<~Me<ptt<Ms
et qui non bajulat et'Msm<t)<!)K et ecH:t post qui jubemmr et iuhmcos diligere. Sed si
me, non potest me;Messe tiMCtpM~Mt. vim preeceptL perpendimus, utrumque
agere per discretionem valemus, ut eos
GRES. (t?t /Mm~. 37, !M ~<t?!) Ad qui nobis carnis cognatione conjuncU
audita nœtestia praernia. inardescit ani- sunt, et quos proxhuos novimus, diliga-
muSj jamque i)lio cupit as~istere ubi se mus, et quus adversarios in via Dei pa-
sperat sine fme gauderc; sed ad magna timur, odieudo et fugleudo nesciamna
prseinia. pervenirmon potest,nisi pcrina- quasi euitu pcr odium diligittir qui ear-
~nos labores. Uude dicitur <ftbaut au- naliter sapiens dum prava nobis iniferi!,
tem turba multa. cutu eo, e~ conversus non auditni'. ÂMBR. Ete~im si propter
ad illos dixit. H THEOPUYL.Quia enim te Dominus smc rcauntiat matri dicens
muiti comitantium ipsnm, non ex toto (~e«A-, 12 et ~o-c., S) Q~œ est
aftectu, sed tepide sequebantur, ostendit mater mea, et qui fratres mei; n car tu
DE L'ÉVANGILE
EXPLICATION
Domino tuo cupias anteferri? Sed neqne lib. 5, in lsaiam.) Non est autem fu-
ignorare naturam nec servire naturœ gienda vita, quam in corpore et anima
Dominusjubet; sed ita indulgere natu- etiam divinns Paulus servavit, ut Chris-
rœ, ut venereris auctorem; nec a Deo tum adhuc vivens in corpore prajdica-
(parentum amore) desistas. ret sed ubi oportebat vitam contem-
GREG.(in homil. 37, ut sup.) Ut au- nere, ut cursum eonsummiirct, nec ani.
tem Dominus demonslraret hoc erga mam pretiosam sibi esse fatetur. [Att.,
proximos odium, non de ajfectione (vel 20, vers. 24.)
passione) procedere, sed de charilato, Greg. {in homil. 37, ut sup.) Hoc au-
addidit dicens « Adhuc nutciu et ani- tem animée odium qualiter exhiberi de-
mam suam. » Constat ergo quia minindo heat manifestat subdens « Qui non
debet odisse proximum, qui ndit eum bajutat crucem suam, » etc. Ciirys. [in
ut seipsum tune enim bene animam Cat. Grœcorum Patrum.) jNon autem
nostram odimus, cum ejus carnalibus hoc dicit ut trabem super humeros ap-
desideriis non aequiescimus, cum ejus ponamus, sed ut, semper rnortem prae
appetitum frangimus, ejus voluptatihus oculis noslris habeamus sicut et Pau-
reluctamur. Qnœ ergo coutempta ad lus moriebatur quotidie (1 Cor., 15) et
mclius ducitur, quasi per odium ama- mortem contemnehat. BASIL. (in eadem
tur. Cvnn» (in Cat. Grœc. Palruni, et Cat. Grœea, et in Rendis brevioribus
DE SAINT LUC, CHAP. XIV.
f. 28-33. Car qui d'entre vous, voulant bdtir une tour, ne s'assiedpasaupa-
ravant pour supputer les dépensesqui sont nécessaires,et voir s'il a de quoi
l'achever?De peur qu'ayantposéles fondements,et nepouvant conduirel'ou-
vrage à sa fin, tous ceux qui le verrontne viennentà se moquerde lui, en
disant Cet hommea commencéà bâtir, et il n'a pu achever. Ou quel est le
roi qui se disposantà faire la guerre à un autre roi, ne s'assiedd'abordpour
se demanders'il peut avecdix mille hommesfaire face à un ennemiqui sepré-
senteavecvingt mille. Autrement, tandis que celui-ciest encoreloin, il envoie
des ambassadeurspour lui faire despropositionsde paix. Ainsi donc,quiconque
d'entre vous ne renoncepasà tout ce qu'il possède ne peut être mon disciple.
(i*)Cruxa cruciatudicitur,cerapprochement
nepeutêtrereproduit
littéralement
enfrançais.
ad interrogat. 234.) Crucem etiam tol- minum ire, est vel carnis abstinentiam,
lens mortem Domini annuntiabat, dicens vel compassionem proximo pro studio
(ad Gal., 6) « Mihi mundus crncifixus eeternae intentionis exhibere.
est, et ego mundo; » quod etiam nos
ipso baptismate anticipamus, « ubi vetus Quis enim ex vobis volem turrim adifieare, non
homo noster crucifixus est, ut destrua- prius sedens computat sumptus qui neeessarii
tur corpus peccati. » (Rom-, 6.) GREG. sunt, si habeat ad perficiendum ? ne postea-
quam posuerit funâamentum, et non poluerit
(in homil. 37, ut sup.) Vel quia crux a
cruciatu dicitur, duobus modis crucem perficere, omnes qui vident incipiant illudere
ei dicenles quia hic homo aepit adifieare, et
Domini bajulamus cum aut per absti- non potuit eonsummare. Aut quis rex iturus
nentiam carnem affligimus aut per com- committere bellum adoersus alium regem, non
passionem proximi necessitatem illius sedens prius cogitat si possit cum decem mil-
nostram putamus. Sed quia nonnulli car- libus occurrere ei qui cum viginli millibus venit
nis abstinentiam, non pro Deo, sed pro ad se? Alioquin adkucillo longe agente, lega-
tionem miltens rogat ea quœ pacit suni sic
inani gloria exhibent, et compassionem
non spiritualiter, sed carnaliter impen- ergo omnis ex vobis qui non renunlial omnibus
qua possidet, non potest meus esse ttisdpulus.
dunt, recte additur « Et venit post
me. » Bajulare enim crucem et post Do- Greg. {m homil. 37, ut siip.) Quia
EXPLICATION DE
L'ÉVANGILE
de sublimes préceptes, il les appuie par la comparaison d'un grand
édifice qu'il s'agit de construire « Quel est celui d'entre vous qui,
voulant bâtir une tour, ne s'assied pas auparavant, pour supputer les
dépenses,» etc. Toutes nos actions, en effet, doivent être précédées
d'une sérieuse réflexion. Voulons-nous donc construire la tour de l'hu-
milité ? préparons-nous tout d'abord aux contradictions du monde. –
S. Bas. (Comment. sur Isaïe, vers. 2.) Ou bien cette tour est un ob-
servatoire élevé, d'où l'on peut facilement veiller à la garde de la ville
et découvrir les approches de l'ennemi; de même Dieu nous a donné
l'intelligence pour veiller avec soin sur nos richesses spirituelles et
prévoir tout ce qui pourrait nous en dépouiller. Avant de construire
cette tour, Dieu nous commande de nous asseoir pour calculer si nous
avons des ressources suffisantes pour l'achever. S. Guég. DE Nyss.
(Liv. sur la Virg., chap. 18.) Il faut, en effet, de grands efforts pour
mener à bonne fin toute grande entreprise spirituelle qui s'élève sur
la pratique successive de tous les commandements de Dieu, et accom-
plir l'œuvre de Dieu, car une seule pierre ne suffit pas pour construire
une tour, et la pratique d'un seul commandement ne peut nous con-
duire à la perfection; mais il faut d'abord poser le fondement, et
selon la recommandation de l'Apôtre placer dessus des assises d'or,
d'argent et de pierres précieuses, « de peur, ajoute Notre-Seigneur,
qu'après avoir posé les fondements, et n'avoir pu l'achever, » etc.
Théophyl. Nous ne devons donc pas nous contenter de poser le fon-
dement, de cet édifice (c'est-à-dire, de pratiquer les premiers éléments
de la doctrine de Jésus-Christ), et de le laisser inachevé, comme ceux
dont parle l'évangéliste saint Jean « Dès ce moment-là plusieurs de
ses disciples s'éloignèrent et ne marchèrent plus avec lui. » (Jean, vi.)
sublimia preacepta data sunt, protiuus GREG.Nyss. (lib. de Vitgin., cap. 18.)
comparatio aedificandassublimitatis ad- Iiisistendurn est enim ut cujuslibet ar-
jungitur, cum dicitur « Quis enim ex dui propositi terminus attingatur variis
vobis volens turrim œdificare, non prius augmentis înandatorum Dei, consum-
computat, » etc. Omne enim quod agi- mando opus divinum; nam neque lapis
mus, prtevenire per studium ccnsidera- umiB est tota turris fabrica, neque uni-
tionis debemus. Si igitur humilitalis cum mandatum ducit ad anima; perfec-
turrim construere oupimus, prius nos tionem sed fnndamentum oportet sub-
prœparare ad adversa hujus seculi de- sistere, et secundum Apostolum (II ad
bemus. Basil, (in Isaiœ, 2, cap. Vi- Cor., 3) iiisuper apparatus est auri et
sione 2.) Vel turris est alta speculatio argenti et pretiosorum lapidum appo-
ad custodiam civitatis et pereeptionem nendus. Unde subditur « Ne postea-
hostilium occursuum apta ad hujus quam posuerit fundamentum, » etc.
instar nobis datus est intellectus couser- Theophyl. Non enim dehemus ponere
vativus bonorum, preemodilaUvus con- ftmdamentuni (id est, sequi Christi ini-
trariorum ad hujus sedifiuationeni praa- tium), et finem non imponere; sicut illi
cipit Dominus nos sedcntes ponere cal- de quibus Joannes dicit (cap. 6) quod
culum', si suppetat facultas ad finem. « multi ex discipulis ejus abierunt re-
DE SAINT LUC, CHAP. XIV.
trorsum. » Vel fundamentum intellige qui cum viginti millibus venit ad se? »
doctrinalem sermonem, puta de absti- Cyril, (in Cat. Grcecorum Patrum.) In-
nentia. Opus est igitur praedicto funda- cumbit enim nobis praelium contra spi-
mento operationis œdificiurn, ut perfi- ritualia nequitiœ in cœlestibus. [udEph.,
ciatur nobis « turris fortitudinis a facie 6.) Urget autem nos et aliorum hostium
inimici. » (Psal. 60.) Alioquin deridetur multitudo; carnale fiagitium, lex pec-
homo a videntibus eum, tam hominibus cati sœviens in membris nostris, et va-
quam diemonibus. Grès, (in homil, 37, riae passiones, hoc est, dira hostium
utsup.) In bonis enim operationibus in- multitude. Aog. (de Quœst. Eyang.,
tenti, nisi contra malignos spiritus solli- lib. il, quaest. 31.) Vel decem millia prœ-
cite vigilemus, ipsos irrisores patimur liaturi cum rege qui habet viginti millia,
quod ad malum persuasores habemus. significant simplicitatem christiani ho-
Sed ex minori ad majus similitudo sub- minis dimicaturi cum duplieitate dia-
ditur, ut ex rebus minimis majora pen- boli. THEOPHYL. Est autem rex pecca-
sentur nam sequitur « Aut quis rex tum regnans in nostro mortali corpore.
iturus committere bellum adversus alium Ifiotn., 6), sed et noster intellectus crea-
regem, non prius sedens cogitat si pos- tus' est rex. Ergo si repugnare velit
sit cum decem millibus occurrere ei, peccato, toto animo cogitet secum nam
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
comme les soldats du péché qui paraissent être vingt mille contré les
dix mille que nous avons, parce que leur nature incorporelle leur
donne sur nous qui avons un corps une force beaucoup plus grande.
S. Aire. (Quest. évang., rr, 31.) Notre-Seigneur combat l'idée de
construire une tour qu'on ne pourrait achever par la crainte des rail-
leries auxquelles on s'exposerait « Cet homme a commencé à bâtir,
et il n'a pu achever » ainsi dans la parabole du roi, contre lequel il
faut combattre, il désapprouve et condamne la paix qu'on est obligé
de faire « Autrement, tandis que celui-ci est encore loin, il envoie
des ambassadeurs demander la paix. » Il nous enseigne par là que
ceux qui ne (1*) renoncent pas à tout ce qu'ils possèdent, sont inca-
pables de soutenir les assauts des tentations du démon, et qu'ils sont
obligés de faire la paix avec lui, en consentant au péché qu'il les en-
gage à commettre.
S. Gré*}, (hom. 37.) Ou bien encore, dans le jugement redoutable
qui nous attend, nous ne pouvons nous présenter à forees égales de-
vant notre juge; nous sommes dix mille contre vingt mille, un seul
contre deux. Dieu marche donc avec deux armées contre une seule,
parce que nous ne nous sommes préparés que sur les œuvres tandis
qu'il s'apprête à discuter à la fois nos actions et nos pensées. Pendant
qu'il est encore éloigné, et qu'il ne nous fait pas sentir sa présence
comme juge, envoyons-lui des ambassadeurs, nos larmes, nos œuvres
de miséricorde, des victimes de propitiation, telle est l'ambassade qui
peut apaiser ce roi qui s'avance contre nous.
S. AuG. (Lettre à Lmt.^ 38.) Le Sauveur nous fait voir clairement
(1*) Nous avons établi d'après le texte même de saint Augustin la négation qui non remntiant,
qui manque dans presque toutes les éditions de la Chaîne d'or, et sans laquelle le sens est tout à
fait inintelligible.
dsemones sunt peccati satellites, qui vi- bus quas possident, et pacem cum eo
dentur viginti millium numéro praecel- facere consentiendo illi ad committen-
lere decem millia nostra, quia cum in- dumpeccata.
corporei sint, nobis comparati corporeis, Gueg. (tit sup.) Vel aliter in illo
multo majorem fortitudinem habere cen- tremendo examine cum rege nostro ex
sentur. œquo ad judicium non venimus decem
Aug. (de Quxst. Evang., ubi sup.) millia quippe ad viginti millia, simplum
Sicut autem de turri non perfecta per ad duplum sunt. Cum duplo ergo exer-
opprobrium deterruit diceutiuin, quia citu contra, simplum venit; quia nos vix
« hic homo cœpit œdilicarej et non potuit in solo opere praeparatos simul de opere
consuminare » sic iu'rego cum quo et cogitatioue discutit. Dum ergo adhuc
dimicandum est, ipsam pacem accusavit, longe est qui adhuc presens per judicium
cum subdit « Alioquiu adhuo illo longe non videtur, mittamus ad eu.in lega
agente legationem mittens, rogat ea tionem; lacrymas nostras, misercordiae
quaepacis sunt significans etiam minas opera, hostias plaeattonis hœc est nostra
imminentiam tentationum a diabolo non legatio, quae regem venientem plaçât.
snstinere eos qui non renuntiant omni- AUG. (ad lœtum., epist., 38.) Quo
LUC, CHAP. XIV.
DE SAINT
le but qu'il s'est proposé dans ces paraboles en ajoutant « Ainsi
donc, quiconque d'entre vous ne renonce pas à ce qu'il possède, ne
peut être mon disciple. » Ainsi les ressources nécessaires pour cons-
truire cette tour, la force et le courage des dix mille qui marchent
contre le roi qui en a vingt mille, ne signifient qu'une chose, c'est
que chacun doit renoncer à tout ce qu'il possède. Le commencement
de ce discours s'accorde parfaitement avec la conclusion; car le pré-
cepte de renoncer à tout ce qu'on possède, renferme celui de haïr son
père, sa mère, son épouse, ses enfants, ses frères, ses sœurs, et
même sa propre vie. Toutes ces choses, en effet, sont la propriété d'un
chacun, et la plupart du temps, elles sont pour lui un obstacle qui
l'empêche d'obtenir non les biens particuliers du temps, qui passent
si vite, mais ces biens communs à tous qui doivent durer éternelle-
ment.
S. BAS.(règl. abrég., quest. 263.) L'intention de Notre-Seigneur
dans les deux comparaisons précédentes n'est pas de laisser croire à
chacun qu'il a le droit ou la permission d'être ou de n'être pas son
disciple, de même qu'on est libre de ne pas poser les fondements de
la tour ou de ne pas faire la paix mais de montrer l'impossibilité de
plaire à Dieu au milieu de toutes ces affections qui divisent l'âme et
la mettent en péril, parce qu'elle est ainsi plus exposée à tomber dans
les embûches et dans les piéges que lui tend le démon.
Bèbe. Il y a une différence entre renoncer à tout, et abandonner
tout ce qu'on possède. C'est le partage d'un petit nombre de quitter
tout absolument, c'est-à-dire de sacrifier entièrement toutes les solli-
citudes de ce monde; mais c'est une obligation pour tous les fidèles
f. 34, 3b. – Le sel est bon, mais, si le sel s'affadit, avec quoi lui rendrait-on
sa saveur? Il n'est plus propre ni pour la terre, ni pour le fumier, mais on
le jette dehors. Que celui qui a des oreillespour entendre, entende.
quae mundi sunt, ut tamen per ea non participans; desiccat autem fluidam na-
teneantur in mundo. turam corruptorum corporum, ut mor-
tua corpora conservet. Merito igitur dis-
Bonumest sal: siautem sal evanuerit, in quo cipulos suoa comparat sali, eo quod ipsi
COH~ï'~Kf? ~e~M~ M ~et'raN~ ne~Me~t ~~e~ut- regenerati sint per et spiritum;
aquam
est, sed
candietur?Neque
liniumutile in foras miuetur.
tei'ram, nequeIn sterquù
Qui habet
cumque toti spiritualiter viverent, et non
auresaudiendi,audiat. secundum carueta, ad modum salis cor-
BED. Dixerat superius turrim virtu- ruptam vitam hominum in terra degen-
tum, non solum inehoandam3 sed etiam tium convertebant, et virtuosa vita suos
consummandam ad quod pertinet quod sequaces oblectaudo condiebant.
dicitur « Bonum est sal. » Bonum est Theophylacî. Non solum autem eos
sale sapientiae spiritualis cordis arcana qui donati sunt inagistrali gratia, sed
condire, imo cum apostolis sal terroe etiam idiotas exposcit ad modum salis
fleri. {Matih., S.) Euseb. (in Cat. Grœ- fieri utiles proxiniis. Bivero qui futurus
comM Patrmn.) Sal enim secundum est utilis aliis, fiat reprobus juvari non
substantiam quidem ex aqua constat et poterit. Unde sequitur « Si autem sal
spiritu, modicum quid lerrestreitatis evanuerit, in quo condietur?» BED.
DE SAINT LUC, CHAP. XIV.
Quasi dicat Si quis semel condimento tionem veritatis retrocedit, neque ipse
veritatis illiiiiiiiiatus ad apostasiam re- fructum boni operis ferre, nec alios
dierit, a quo alio doctore corrigetur? excolere valet; sed foras mittendusest;
qui scilicet eam quam ipse gustavit sa- hoc est, al) Ecclesiœ unitate secernendus.
pientise dulcedinem, vel adversis seculi Theophyl. Verum quia sermo parabo-
perterritus, vel illecebris illectus ahjecit. lieus et obscurus erat, excitans Dominus
Unde sequitur « Neque iu (erram, auditores ne qualitercunque acciperent
neque in sterquilinhmi utile est, » etc. quod dictum est de sale, subdit: «Qui
Sal eniin cum ad condiendos cibos car- habet aures audiendi audiat, hoc est,
nesque siccandas valere desierit, nulli sicut sapientia inest, intelligat. Aures
jam usui aptum erit. Neque enim in enim hic coçnosoitivam vim animce, et
terram utile est, cujus injectu germinnre aptiludiuem intelligcudi accipere debe-
prohibetur; neque in sterquilininm agri- mus. Bru. Andinl etiam non contem-
culture profuturnm sic qui post agui- nendo, et facîendo qnjp didicit.
'u
CHAPITRE XV.
SOMMAIRE ANALYTIQUE.
XV.
cularibus occupationibus non teneri,
CAPUT
caduca non proeferre perpetuis. Sed
Erant autcvi ci publicani et quia fragilitas huniana firmum nequit in
appropinquanies
tanto seculi lubrico tenere vestigium,
peccatores, ut audirext illum et murmttrabant
pharisœi et scrihœ dicentes, quia kiepeccatores
etiam adversus errorem remédia tibi
recipit et mauducat cum illis. Et aie ad illos bonns medicus ckmonstravit spem
paraùolarn islam dic&is Quis ex vobis homo venise judex niisericors non negavit.
qui hahet centum oves, et si perdident unain Unde subditur « Erant autem appro-
ex illis, nonne dbmttit nonaginta novem in de-
piuquantos ei publicaui, » etc. GLOSSA.
serto, et vadit ad illam qum perierai, douce
iitvcnial eam? Et cum invenerit firnît, impoilit {interlin.) Id est, qui publica exigunt
in kunict'os suos gaudpns, et veniens donmin, veelijialia vel eouducuni., et qui lucra
convoeût amicos et oicinos, direns illis Con- seculi pcv negotia sectantur.
grafulannni mihi, quia invciti ovem mt'am quœ Tueoi'iiyl. Hoc enim excqnebatur}
pericrat. Km wftis quodita ganâiumerit in cujus causa carnem susceperat admit-
cœlo super uno peccatore pœnitentiam agents, tons peccatores, sicut medicus fegro-
qnam supra nonaginta nouent Justin, qui non tantes. Sed pharisœi vere eriminosi
indigent pœnitentia. huic pictati murmura recompensabant.
Aubb. Diflicevus in superioribus se- Unde sequitur « Et murmurabant plia-
DE SAINT LUC, CHAP. XV.
rissei et scribœ, dicentes quia, » etc. dunt et quo se peccatores esse non
Gbeg. (in hom. 34 in Evang.) Ex creduut, eo deterius peccatores fiunt
qua re recolligitnr quia vera jnslitia com- de quorum numero pharissei erant, qui
passionem habet, falsa dedignationem dijudicantes Dominum, qnod peccatores
quamvis et justi soleant recte peccatori- susciperet, arenti corde ipsum fontem
bus dedignari sed aliud est quod agitur misericordiaj reprehendebaut. Sed quia
typo superbiœ, aliud quod zelo disci- œgri erant, ita ut œgros se esse nesci-
plines quia justi etsi foris increpatio- rent, quatenus quod erant agnoscerent,
nes per disciplinam exaggerant, iutus cœlestis medicus blandis eos fomentis
tamen dulcedinetn per eharitateni ser- curât. Sequitur enim « Et ait ad illos
vant prajponunt sibi in animo ipsos parabolam istam dicens Quis ex vobis
plerumqne quos corrigunt; quod agen- homo qui habet centum oves, et si per-
tes et pinr disciplinam subditos, et per diderit uuam, nonne vadit ad iliam, » etc.
humilitatem custodiunt semetipsos at Similitudinem dedit, quam in se homo
contra, hi qui de falsa justitia superbire recognosceret, et tamen ad auctorem
soient, esoteros quosque despiciunt, nulla hominum pertineret quia enim cente-
iufirmantibus misericordia condescen- narius perfectus est numerus, ipse ceu-
TOM. VI. 14
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
le Màître des anges et des hommes. C'est pour cela qu'il ajoute: « Qui
a cent brebis. »
S. Ctr. Jugez de là quelle est l'étendue du royaume de notre Sau-
veur. Il fait remarquer que cet homme avait cent brebis pour
exprimer par un chiffre déterminé, et par un nombre complet, la multi-
tude des créatures raisonnables qui lui est soumise, car le nombre
cent, composé de dix décades est uu nombre parfait. Une de ces
brebis s'est égarée, c'est-à-dire le genre humain qui habite la terre.
S. AMBR.Qu'il est riche ce pasteur, puisque nous ne sommes que
la centième partie de son troupeau « « Et s'il en perd une, ne laisse-t-
il pas les quatre-vingt-dix-neuf autres, » etc. S. Guég. (hom. 34,
sur les Evang.) Une brebis s'est égarée, lorsque l'homme par son
péché à quitté les pâturages de la vie. Les quatre-vingt-dix-neuf
autres étaient restées dans le désert, parce que le nombre des créatures
raisonnables, (c'est-à-dire des anges et des hommes), qui avaient été
créées pour jouir de la vue de Dieu se trouvait diminué par la perte
de l'homme. C'est pourquoi il s'exprime de la sorte « Ne laisse-t-il
pas les quatre-vingt-dix-neuf autres dans le désert?» » paree qu'en
effet il a laissé dans le ciel les chœurs des anges. L'homme a quitté le
ciel lorsqu'il a commis le péché, et c'est pour que le nombre des brebis
fût ramené dans le ciel à son intégrité primitive, que Dieu condescend
à chercher sur la terre l'homme qui s'était égaré « Et il va après
celle qui est perdue, » etc. S. Cïr. Est-il donc cruel pour toutes les
autres, en se montrant si tendre pour celle qui s'est égarée ? Non
sans doute. Car les autres sont en sûreté, entourées comme d'un
rempart de la protection de la main du ToutPuissant; mais il fallait
avant tout avoir pitié de celle qui allait périr, afin que le troupeau ne
tum oves habuit, cum sanetorum ange- cua vite reliquit. In deserto autem
lorum et bominum naturam possedit. nouaginta novem remanserant quia
Unde subdit « Qui habet oenLuin rationalis créatures numerus (angelorum
oves. » videlicet et hominum) qui ad videndum
Cyril, (in Cat. Grœcorum Putrum.) Deum conditus fuerat, pereunte homine
Hinc percipe latitudineni re#m Salvalo- eral inimiuulns. Unde sequitur «Nonne
ris noatri. Dicit eniui oves esse centum, dimittit nonaginta novem in deserto; u
referens numerum subjectarum sibi ra- quia scilicet angelorum choroa relinquit
tionaliumnaturarmnadiutegrarn multitu- iu cœlo. Tuuc autem homo ccEiuni de-
dinem est enim centenarius numéros seruit, cum peccavit et ut perfecte
perfectus ex dewni decadibus constitu- summa oviuin iutegraietur il cobIo,
tus. Sed ex liis una oberravit scilieet homo perditns quœrebatur in terra.
genus' liuuianum, qnod terram colit. Uude sequilur « Et vadit ad illam, »
Ambh. Dives pastor, cujus nos omnes etc. Cyuil. (ubi supra ) Nunquid autem
centesima portio sumus. Unde seqnilur sœvieus in reliquas motus est pietate
« Et si perdiderit unam ex illis, nonne unius? Nequaquam. Sunt euim illce in
dimittit, » efe. Giuïg. (ut sup.) Una ovis tuto, circumsepiente illas potentissima
tune periit, quaudo peccando homo pas- dextera sed magis oportebat misereri
DE SAINT LUC, CHAP. XV.
Deo considérant, damna praecedentia lu- hoc quod male gessit, per pœnitentiam
cris sequentibus recompensant. Majus damnat injustus.
ergo gaudium fit in cœlo, quia et dux
in praelio plus eum militem diligit, qui Aut quœ mulier habens drachmas decem,si per-
post fugam reversus hostem fortiter pre- diderit drackmam «nctm,nonneaccendittuceV'
mit, quam eum qui nunquam terga prm- nam, et evertit domum, et guœrit diligenter,
buit, et nunquam aliquid fortiter fecit. donecinveniateam? et euminvenerit, convocat
Sic agricola illam amplins terram amat, amicas et vicinas, dicens Congratula mini
mihi, quiainveni drachmamquamperdideram.
quae (post spinas) uberes fruges profert, Ita dico vobis, quia gaudium erit coram an-
quam eam quae nunquam spinas habuit, gelis Dei super uno peccatore pœnitentiam
et nunquam fertilem messem produxit. agente.
Sed inter hase sciendum est, quia sunt
plerique justi, in quorum vita tantum Ctmys. (in Cat. Greeeorum Patrum.)
est gaudium, ut eis quœlibet peccatorum Per priBcedentem parabolam, in qua ge-
pœnitentia prœponi nullatenus possit. nus humanum dicebatur ovis erratica
Hic ergo colligendum quantum Deo gau- esse, docebamur nos creatnroe sublimid
dium faciat quandohumiliter plangit jus- Dei qui fecit nos, et non ipsi nos, cujus
tus si facit in cœlo gaudiuni, quando paseuee oves sumus. {Psalm. 94.) Nunc
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
ajoute une seconde, qui nous rappelle que nous avons été faits a
l'image et à la ressemblance d'un roi, c'est-à-dire à l'image et à la
ressemblance du Dieu tout-puissant, car la drachme est une pièce de
monnaie qui porte l'empreinte de la figure du roi « Ou quelle est la
femme qui ayant dix drachmes, si elle en perd une, » etc. – S. Grég.
(hom. 3-i, sur les Evang.) Celui dont le pasteur était la figure nous
est encore représenté par cette femme; c'est Dieu lui-même, c'est la
sagesse de Dieu. Il a créé les anges et les hommes pour qu'ils puissent
le connaître, et il les a faits à sa ressemblance. Il avait dix drachmes,
parce qu'il y a neuf chœurs des anges, et que pour rendre complet le
nombres des élus, l'homme a été créé le dixième. S. AuG. (quest.
Evang., n, 33.) Ou bien ces neuf drachmes comme les quatre-vingt-
dix-neuf brebis représentent ceux qui par un sentiment de présomp-
tion se préfèrent aux pécheurs repentants car il manque une unité
au nombre neuf pour faire dix, et au nombre quatre-vingt-dix-neuf
pour faire cent et c'est à cette unité qu'il compare tous ceux qui
obtiennent la réconciliation par la pénitence. S. &rég. (hom. 34.)
Comme la drachme porte l'empreinte d'une figure royale, cette femme
a perdu sa drachme, lorsque l'homme qui avait été créé à l'image
de Dieu, a perdu par le péché sa ressemblance avec son Créateur. Le
Sauveur ajoute « Si elle en perd une, n'allume-t-elle pas sa
lampe? » etc. Cette femme qui allume sa lampe, c'est la sagesse de
Dieu qui s'est manifestée sous une forme humaine, car une lampe est
une lumière dans un vase de terre, et cette lumière dans un vase de
terre c'est la divinité dans une chair mortelle. Après qu'elle a allumé
sa lampe, « elle bouleverse sa maison, » c'est-à-dire qu'aussitôt que la
divinité a brillé à nos yeux dans l'humanité dont elle s'était revêtue,
notre conscience a été toute bouleversée. Cette expression, « elle bou-
leverse toute sa maison » ne diffère point de cette autre qu'on lit
dans certains manuscrits « elle balaye sa maison; » (I) car l'âme du
pécheur ne peut être purifiée de ses habitudes vicieuses qu'après avoir
été profondément remuée par la crainte de Dieu. La maison ainsi
mise sens dessus dessous la drachme se retrouve « Et elle cherche
soigneusement jusqu'à ce qu'elle la trouve, » car c'est grâce à ce
trouble salutaire de la conscience, que l'homme répare en lui l'image
de son Créateur.
S. Gré», DE NAz. (Dise. 42, 2e sur la fête de Pâques.) Aussitôt
qu'il a retrouvé la drachme qu'il avait perdue, il veut faire partager
sa joie aux esprits célestes qu'il a établis les ministres de sa miséri-
corde « Et lorsqu'elle l'a retrouvée, elle assemble ses amies et ses.
voisines, » etc.-S. GRÉG.(hom. 34.) En effet les vertus des cieux sont
d'autant plus voisines de la divine sagesse qu'elles en sont plus rap-
prochées par la grâce de la claire vision de Dieu. Théophyi. Ou
encore elles sont ses amies parce qu'elles exécutent ses volontés
elles sont ses voisines parce qu'elles ont une nature incorporelle. Ou
encore, toutes les vertus célestes sont les amis de Dieu ses voisines
sont celles qui sont plus rapprochées, c'est-à-dire les trônes, les ché-
ruhins et les séraphins.
S. Gré&. DE Nyss. (De la virginité, chap. 12.) Ou bien dans un
autre sens, voici la vérité que Notre- Seigneur a voulu nous enseigner
sous la comparaison de cette drachme qui est perdue et que l'on
cherche c'est que nous ne pouvons retirer aucune utilité des vertus
ejus Divinitas per carnem claruit om- tur « Et cum invenerit, convocat ami-
nis se nostra conscientia coneussit qui cas et vicinas, » etc. Gre&. [im homil.
eversionis sermo non discrepat ab eo 34 ut sitp.) Supernae enim virtutes tanto
quod in aliis codicibus legitur, emun- divinœ sapientiiB juxta suut, quanto ei
dut; quia prava mens (si non prius per gratiam conlinuœ visionis appropin-
prœ timore evertitur) ab assuetis vitiis quant. ïheophyl. Vel amicx sunt, ut
non mundalur eversaautem domo in- exequentes voluntatem ipsius; vicinœ
venitur dracbma sequitur enim. « Et vero, ut incorpore». Vel forte amicm
quœrit diligenter donec inveniat, » quia ipsius sunt omnes supernae virtutes; vi-
scilicet cum perturbatur conscientia ho- cinœ vero snnt, propinquiores; scilicet,
minis, reparatur in honiine similitudo throni, cherubini et seraphini.
Conditoris. Gbeg. Nyss. (lib. de VirgiaiL, cap.
Cbeg. NAZIAN.[Orat. 42, seu 2, de Pa- 12.) Vel aliter: hoc reor Dominum no-
scha.) Inventa autem drachma cœlestes his proponere inquisitioue perdita? dra-
virtutes facit participes gaudii, quas mi- cbmoe quia nulla nnbis ab extcris
nistras dispensationis fecit. Unde scqui- virtutibus ittilïtits provcuit quas rira-
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
(1)LetextegrecportejJ.!œ;ixe(w){àrcoûcrïi; "j^X^
Trçyripzwia-Q
chinas vocat (quamvis prœslo sint om- nales) virtutes id est, rationabilem, et
nes) una illa deficiente animae viduatae, innatum iracundioe afîectum et si quee
qua scilicet divinœ similitudinis nitorem sint tales vires circa animatn conside-
sortitur propter quod primo quidem ratae quas docet gaudere in Domino
jubet luceraam accendere; scilicet ver- deinde concludens parabolam, subdit
bum divinum, quod abscondita patefa- « Ita dico vobis, gaudium erit angelis su-
cit vel forsau peenitentise lampadem per uno peccatore pœnitentiam agente. »
sed in domo propria (id est, in seipso et GREG.[inhomil. 34 ut sup.) Pnenitentiam
in sua couscientia) oportet perquirere agere est t prœteritamala plangere, et plan-
drachmam pcrditam: id est, régis ima- gonda non perpetrare nam qui sic alia
ginem quae non penitus deperiit, sed est deplorat ut Lamen alia coniruittat, adhuc
tecta sub fimo, qui significat carnis con- poenitentiam agere aut -ignorât, aut dissi-
tagia quibus studiose abstersis, id est, mulât. Cogitanduni est etiam, ut per hoc
dilutis, per solertiam vilœ clucescit quod Conditori suosatisfaciat; ut qui commisit
quœritur. Unde oportet ipsam quœ in- prohibita, sibi abscindere debeat etiam
venit gratulari; nec non ad participia concessa; et se repreliendat in minimis,
gaudii vocare vicinas (id est, contuber- qui se meminit in maximis deliquisse.
DE SAINT LUC, CHAP. XV.
(1*)LemotgrecKepatia,reproduittrès-exactement syriaqueCarruba,quiest
l'expression
véritablement celledel'Evangile.C'étaient
lesgoussesd'unarbreappelécaroubierdontonnour-
rissaitlesporcsdansl'Ionieet la Syrie.Cetarbrevienttrès-bienenJudéeetdonnedetrès-belles
gousses. Ilestassezrareaujourd'hui.Lessiliquesducaroubier sonttrès-sucrées
et très-nourris-
santes.Lemaîtrede l'enfantprodigueles réservaitauxporcsdansce tempsde famine, et ne
laissaitpasleprodigue s'enrassasier.EnEspagneet en Italieondonnelapulpeencorevertedu'
fruitducaroubier auxbêtesdesommeet auxautresbestiauxqu'elleengraisse rapidement.
Ait autem Homo quidam habuit duos filios, est; drachmse quae perierat, et inventa
et dixit adolescentior ex illis patri Pater, est; filii qui erat mortuus, et revixit, ut
da mihi porlionem substantiœ quœ me eon~
triplici remedio provocati, vulnera nos-
tingit. Et divisit illi substantiam. Et post non tra curemus. Christus ut pastot te suo
multos dies, rongregatis omnibus, adolescen-
tior filius peregre profectus est in regionem corpore vehit; quasrit ut mulier Eccle-
lovginquam, et ibi dissipavit substantiam suam sia recipit Deus Pater prima miseri-
vivendo luxuriose. Et postqnam omnia con- coritia; secunda, suffragatio tertia,
summasset, facta est faines valida in regione reconciliatio. Ghrys. (in homilia quœ
illa; et ipse rospit egere; et abiit, et adhwsit de patre ac duobus filiis inscribitur.)
uni civium regionis illius, et mûit ilhan in vil- Est etiam inter parabolas supradictas
lam suant, ut pasceret porcos. Et cupiebat
ratio distinctionis secundum personas
implere ventrem suum de siliquis quas porci
manducabant, et nemoilli datât. vel mentes peccantium, ut pater filium
recipiat pœuitentenl, qui arbitrii sui li-
Ambr. Tres ex online Lucas parabo- bertate utitur, ut cognoscat unde cecide-
las posuit ovis quœ perierat, et inventa rit pastor vero ovem errantem et non
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
sa brebis égarée et la rapporte sur ses épaules, parce qu'elle était in-
capable de revenir; cette brebis, animal dépourvu de raison, est donc
la figure de l'homme imprudent qui, victime de ruses étrangères, s'est
égaré comme unebrebis. Or Notre-Seigneur commence ainsi cette
parabole « Un homme avait deux tils. » Il en est qui prétendent
que le plus âgé de ces deux fils figure les anges, et que le plus
jeune représente l'homme qui s'en alla dans une région lointaine,
lorsqu'il tomba des cieux et du paradis sur la terre, et ils ap-
pliquent la suite de la parabole à la chute d'Adam et à son état après
qu'il eut péché. Cette interprétation me paraît pieuse, mais je ne sais
si elle est aussi fondée en vérité. En effet, le plus jeune fils revint de
lui-même à la pénitence, au souvenir de l'abondance dont il avait
joui dans la maison de son père, tandis que le Seigneur est venu ap-
peler lui-même à la pénitence le genre humain, qui ne songeait même
pas à retourner au ciel d'où il était tombé. Ajoutez qua l'aîné des
deux fils s'attriste du retour et du salut de son frère, tandis que Notre-
Seigneur nous déclare que la conversion d'un pécheur est un sujet de
joie pour tous les anges. S. CYR. Suivant d'autres, le fils aîné re-
présente le peuple d'Israël, selon la chair (1), et celui qui quitte la
maison paternelle, la multitude des Gentils.
S. Aug. (Quest. év., n, 33.) Cet homme qui a deux fils représente
donc Dieu, père aussi de deux peuples, qui sont comme les deux
souches du genre humain, l'une composée de ceux qui sont restés
fidèles au culte d'un seul Dieu, et l'autre de ceux qui ont oublié le
(t)Lepeuple d'Israëlselonla chair,c'est-à-dire
lesIsraélites
charnels attachésservilement
aux
cérémonieset auxobservances légalesquinepouvaient purifierla conscience.Peut-ètre
aussile
saintdocteurfait-ilallusion
à l'origine
charnelledece peuple quidescendait d'Abraham,pourle
distinguerdesIsraélites selonl'esprit,comme sontleschrétiens selonla doctrine
del'ApAtre.
(Rom., ix,6.)
vrai Dieu, jusqu'à adorer des idoles. Ainsi, c'est dès l'origine du
monde et immédiatement après la création des hommes, que l'aîné des
fils embrasse le culte du seul et vrai Dieu, et que le plus jeune demande
à son père la portion du bien qui devait lui revenir « Et le plus jeune
des deux dit à son père Mon père, donnez-moi la portion de bien
qui doit me revenir.» Ainsi l'àme, séduite par la puissance qu'elle
croit avoir, demande à être maîtresse de sa vie, de son intelligence,
de sa mémoire, et à dominer par la supériorité de son génie; ce sont
là des dons de Dieu, mais elle les a reçus pour en disposer selon sa
volonté. Aussi le père accéde à ce désir « Et il leur partagea leurs
biens. » THÉOPHYL. Le bien de l'homme, c'est la raison accompa-
gnée du libre arbitre; tout ce que nous tenons de la main libérale de
Dieu, peut aussi être regardé comme notre bien, le ciel, la terre,
toutes les créatures, la loi et les prophètes.
S. Ambr. Vous voyez que le patrimoine que nous tenons de Dieu
est donné à tous ceux qui le demandent, et ne pensez pas que le père
ait commis une imprudeuce en le donnant au plus jeune de ses fils. Pour
le royaume de Dieu, nul âge n'est trop faible, et les années ne sont ja-
mais un poids trop lourd pour la foi. D'ailleurs ce jeune homme s'est
jugé capable d'administrer ce patrimoine, puisqu'il en demande le
libre usage. Et plût à Dieu qu'il ne se fut pas éloigné de son père, il
n'eût pas connu l'impuissance de l'âge « Peu de jours après, le plus
jeune fils, ayant rassemblé tout ce qu'il avait, partit pour une région
lointaine, » etc. S. Chbys. (comme précéd.) Le plus jeune fils part
pour un pays lointain, ce n'est pont par le changement et la distance
des lieux qu'il s'éloigne de Dieu, qui remplit tout de son immensité,
mais par les affections du cœur, car le pécheur fuit Dieu pour s'en
tenir éloigné. S. Auc. (serm. 34 sur les paroles du Seigneur. )
deseruerunt Deum. Ab ipso ergo exor- nus dedit nobis, pro substantia nostra
dio creaturœ mortalium major fllius ad computabitur; ut cœlutn, terra, et uni-
cultum unius Dei pertmet; minor an- versa crealnra, lex et propbetœ.
tem petit ut sibi pars substantia;, quai Ambr. Vides autem quod diviuum pa-
eum tangeret, darelur a patre. Unde se- trimonium petentibus datur nec putes
quitur « Et dixit adolescentior ex ilis culpam patris quod adolescentiori dédit.
patri Pater, da mihi porlionem sub- Nulla Dei regno infirma œtas, nec fides
stantif qure me contingit » tanquam gravatur aunis ipse certe se judicavit
anima potestate suadelectataid quod illi idoneum qui poposcit. Atque utinam non
est viverc, intelligere, meminisse, vel recessisset a patre! impedimentum nes-
ingenio acri excellere petit; quae divina cisset œlatis. Sequitur enim « fêt non
sunt munera hase autem in potestate post multos dies, congregalis omnibus,
sua accepit per liberum arbilriwn. Unde peregre profectns est, » etc. Chhys. (lit
sequitur « Et divisit illi substantiam. » supra.) Min or filius in regionem lon-
Theophylact. Homiuis substantia ratio- giuquam profectus est; non localiter a
nalitas est, quam concomittatur libertas Deo decedens, qui ubique est, sed af-
arbitrii: et similiter quœcunque Doini- fecta fugit enim Deum peccator, ut a
EXPLICATION DE l'ÉVANGILE
longinquo stet. Adg. (de Verb. Dom., lut quamdam potentiam naturœ suœ, et
serm. 34.) Quisquis enim ita vult esse deserere eum a quo condita est, fidens
similis Deo ut fortitudinem suam ad de viribus suis quas vires tanto consu-
illum custodiat, non ab illo recedat ei mit citius, quanto eum deseruit a quo
cohœrendo, ut custodiat similitudinem datée sunt. Unde sequitur « Et ibi dis-
et imaginem ad quam factus est porro sipavit substantiam suam vivendo luxu-
si perverse vult imitari Deum, ut quo- riose. » Luxuriosam vero vel prodigam
modo Deus non habet a quo regatur, sic vitam vocat amantem fundere atque spa-
ipse velit sua potestate uti, ut nullo re- tiari, pompis exterioribus intus inanes-
gente vivat, quid restât nisi ut recedens centem cum ea quisque sequitur quse
ab ejus calore torpescat, recedeus a ve- ad alia procedunt; et reliuquit eum qui
ritate vanescat? Aug. (de Qwest. Evang., sibi est interior. Unde sequitur « Et
lib. n, qu. 33.) Quod autem non post postquam consummasset omnia, facta
midtos dies dixit factuin, ut congregatis est famés magna in regione illa. » Fa-
omnibus, peregre proficisceretur in re- mes est indigentia verbi veritatis.
gionem longinquani, qua) est oblivio Sequitnr « Et ipse cœpit egere. »
Dei; hoc est quia non multo post insti- AMER.Merito egere cœpit, qui thesauros
tutionem humani generis placuit animas sapientiœ et scientioe Dei divitiarumque
per liberum arbitrium ferre secum ve- cœleslmm altitudinem dercliquit. Sequi-
DE SAINT LUC, CHAP. XV.
tur te Et abiit, et adhœsit uni civium seculares doctrinœ sunt, vanitatem per-
regionis illius. » AuG.(de Quiest. Evang., sonantes, de quibus laudes idolorum fa-
qu. 33.) Unus civium regionis illins ali- bularumque ad deos gentium pertinen-
quis aereus princeps est ad militiam dia- tium vario sermone atque carininibus
boli pertinens; cujus villa est modus percrepant; quibus doemonia delectan-
potestatis ipsius; de qua sequitur « Et tur. Unde cum iste satiari cupiebat, ali-
misit illum in villam suam, ut pasceret quid solidum et rectum quod ad beatam
porcos. » Porci sunt immundi spiritus vitam pertineret, invenire volebat in ta-
qui sub ipso erant. BED. Porcos autem libuSj et non poterat. Unde sequitur
pascere, est ca quibus immundi spiritus « Et nemo illi dabat. »
gaudent, operari. Sequitur « Et cupie- Cïïul. (in Cat. Grœcorum ubi supra.)
bat implere ventrem suum de siliquis Sed cum Judeei niultiplieiter arguantur
quas porci mauducabant. » AMBR.Sili- in sacra Scriptura (nièrent., 2, vers. 8,
qua genus legumiuis est, intus iuanis, et Hat, 29, vers. 13) de multis crimini-
foris mollis quo corpus non relleitur, bus, quomodo populo illi convenieut
sed impletur; ut sit magis oneri quam verba majoris filii dicentis « Ecce tot
usui. AuG. (de Quœst. Evang., ubi sup.) amis servio tibi, et nunquam mauda-
Siliquo: ergo quibus porcos pascebat, tum tuum prœteriviî » Est ergo hic seu-
EXPLICATION DE l/ÉVANGILK
risiens et les scribes ayant accusé le Sauveur d'accueillir avec bonté les
pécheurs, il leur proposa cette parabole, dans laquelle il compare Dieu à
un homme qui est le père de ces deux frères (c'est-à-dire des justes
et des pécheurs); le premier degré est celui des justes qui ne se sont
jamais écartés des sentiers de la justice; le second degré comprend les
hommes qui ont été ramenés par la pénitence dans les sentiers de la
vertu. S. Bas. {sur Isaïe, chap. IIL) Ce qui donne à l'aîné plus de
constance dans le bien, c'est moins son âge avancé et ses cheveux
blancs que sa maturité et la gravité du caractère; et celui qui est ici
condamné n'est pas le plus jeune par l'âge, mais celui qui, jeune par
sa conduite, suit les inspirations de ses passions. Tite de [Bostr. Le
plus jeune de ces deux fils, dont l'esprit n'était pas encore arrivé à la
maturité, s'en va donc et demande à son père la portion de l'héritage
qui doit lui revenir, afin de n'être plus dans la nécessité de lui être
soumis, car nous sommes des êtres raisonnables doués de la faculté
du libre arbitre.
S. Ciirts. {comme préccd.) Le père, dit l'Evangile, leur partagea
donc également son bien, c'est-à-dire la science du bien et du mal,
source de richesses vraies et durables pour l'âme qui sait en faire un
bon usage. En effet, la faculté de la raison que l'homme reçoit de
Dieu en naissant est donnée également à tous ceux qui viennent
au monde; mais dans la suite, chacun se trouve avoir plus ou
moins de cette faculté de la raison suivant le genre de vie qu'il
adopte l'un, en effet, regarde et conserve comme appartenant à
son père, le patrimoine qu'il en a reçu, l'autre en use comme d'un
bien qui lui appartient en propre et le dissipe dans tous les ex-
cès. Nous avons du reste dans la conduite de ce père une preuve
(1)Voyezla noteaucommencement
duchapitre.
(i*) Le texte grec porte eùçpav9iôfj.£v réjouissons^ious, et plus loin êOçpaive<r0ai, se réjouir,
au lieu de epulemur, epulari, faire bonne chère qu'on lit dans la Vulgate qui a ainsi traduit parce
que la joie est la compagne ordinaire des festins.
t
t'a domo patris meiabundant panibus, ego au- rat patrem in primo recessu adolescen-
tem hic fame pereo! Surgam, et ibo ad pa- tior filius, et opes paternas profuderat
trem meum et dïcam ex Pater peccavi in
at ubi lapsu temporis est attritus labori-
cœlam et corana te jam non sum dit/nus
vacari filius tuxis; fac me sicut unum de mer- bus, dum mercenarius fieret, et eodem
cenariis luis. Et surgens venit adpatrem suitm. cum porcis pabulo pasceretur, rediit in
Cum autem adhuc longe esset, vidit illwn domum paternam castigatus unde di-
pater ipsius; et miserirordm motus est: et ac- citur « In se autem reversus, dixit
anrens cecidit super collum ejus, et osmlatus Quanti mercenarii in domo patris mei
est eum. Dkilque ci filius Pater peccavi in abundant panibus! ego autem hic fame
cœlum et coram le jam non sum dignus vo-
cari filius tuus. Dixit autem pater ad servos pereo. » Ambu. Bene in se revertilur,.
suos Cito proferte slolam primmn, et induite quia a se recessit etenim qui ad Deum
Ulum; et date annulum in manu ejus, et cal- regreditur, se sibi reddit; et qui recedit
ceamenta in pedes ejus; et adducite vitulum a Christo, se sibi abdicat. Aug. [de
saginatum, el accidite; et maiiducemus et Quœst. Evang., lib. u, cap. 33.) In se
epulemur; quia hic filius meus mortuus erat, autem reversus est, cum ab eis quœ fo-
et revixit perierat, etimentus est. Et cape- rinsecus frustra illiciunt et seducunt, in
runt epulari.
conscientiœ suœ interiora suam inten-
Greg. Nyss. (ubi sîtpfo.) Contempse- tionem reduxit.
TOM. VI. 15
EXPLICATION DE l'ÉVANGTLE
(I)Etnonpasdela Chaînedesauteursgrecsascétiques.
BASIL. (in Cat. Grœcorum ex Âsce- vio Dei, sicut in omnibus idololatris
ticis.) Est autem secundum tres diffe- fuit, nisi quia ista cogitatio resipiscentis
rentias obedientiaa discretio aut enim est, cum Evangelium prœdicaretur ? Jam
metuentes supplicia declinamus a malo, poterat talis anima advertere multos prœ-
et sumus in dispositione servili; aut dicare veritatem; inter quos quidem es-
mercedis lucra venantes exequimur quae sent non ipsius amore veritatis ducti,
mandantur, niercenariis assimilati aut sed cupiditate comparandorum secula-
ipsius gratia boni et dilectionis ad eum rium commodorum; qui tamen non aliud
qui dedit legem, servimus; et sic dis- annuntiant, sieut bôeretici. Undenwree-
positionem redolemus filiorum. AMBR. narii recte appellantur; in tadem quippe
Filius enim qui habet Sancti Spiritus domo sunt eumdem panem verbi trac-
pignus in corde, seeulavis mercedis lu tantes, non tamen in hsereiiitatem mter-
cra non quserit, sed jus servat hœredis. nam vocati, sed teinporali mercede con-
Sunt etiam mercenarii boni, qui condu- ducti.
cuntur ad vineam. (Matth., 20.) Isti non Crnrvs. (hom. de patre ac duobm fl-
siliquis, sed panibus abundant. Adg. (de liis.) Postquam ergo passus est in aliena
Qitœst. Evang., ubi svpra.) Unde autem terra omnia digna perversis, malorum
hoc scire poterat in quo tanta erat obli- suoruni necessitate constrictus, hoc est
DE SAINT LUC, CHAP. XV.
fame et egestate, sentit quid sibi uocue- Qwest. Evang. %bi supra.) Quia jace-
rit qui vitio proprias voluntatis de patre bat et ibo, quia longe aberat « ad pa-
ad alienos, de domo ad exilium, de opi- trem meum, » quia sub principe porco-
bus ad inopiam, de abundautia delicia- rum erat. Csstera vero sunt pœnitentiam
rum ad famem se transtulit sigiianter meditantis in coufessione peccati, uon-
autem subdit «Ego autem hic famé dum tamen agentis non emrnjam dicit
pereo » quasi diceret Ego non alienus, patri, sed dioturum se esse promittit cum
sed filius boni patris, et frater filii obse- venerit. Intelligas igitur hoc mine acci-
quentis, ego liber et generosus, factus piendum esse « venire ad patrem in
sum miserior unercenariis, a summa cel- Ecclesia constitui per fidem, ubi pecca-
situdine primée nobilitatis ad infimam torum legitima et fructuosa jam possil
humilitatem delapsus. Gkeg. Nyss. (ubi esse confessio dicit ergo dicturum se
supra.) Non prius autem rediit ad pris- esse patri Pater. Ambu. Quam mise-
tinam felicitatcm quam in se rediens ricors, qui offensus nec paternum nomen
sentiret opprimentis cerummœ prœsen- dedignatur audire 1 Pt ccavi lime est
tiam, et meditaretur pœnitentiœ verba, prima confessio apud auctorem naturae,
qnœ subduntur surgam. Aug. (de praesulem misericordiœ, arbitrum culpa?.
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
t
Sed etsi Deus novit omnia, vocem ta- coram te, ostendit hune patrem Deum
men tuœ confessionis expectat ore enim debere intelligi Deus enim solus cons-
confessio fit ad sulutem, quia alleviat pector est omnium, a quo nec in corde
pondus errons quisquis ipso se onerat, uieditata peccata abscondi possunt.
et accusationis excludit invidiam, qui AUG. {de Qiu'st. Evang. -ubi supra.)
aceusalorem prœveuit confilendo frustra Utrum autem hoc est peceatum in cœ-
velis occultare quem nilnl fallit; et sine lum, quod est coram te, ut cœhim ap-
periculo prodas, quod scias esse jam pcllaveril ipsam suumiitalein patris, an
cognitum confilcre niagis, ut interve- potins, « peccavi in cœlum coram sauctis
niat pro te Christus, roget pro te Ecclesia, animabus, coram te autem in ipso pe-
illacrymet populus, nec verearis ne non netrali conscientia;. » Cnn\'S. {ut sup.)
.iuipetres advocatus spondet veniam, Vel cœlnm hoc loco iutelligatur Christus
patronus promittit gratiam, reconuilia- qui enim in cceluni peccat, quod (etsi
tionem tibi paternœ pietatis pollicetur supernura) tamen visibile elementum
assertor. Subdit autem « ln cœlum et est, ipso est qui peccat in hominem quem
coram te. » Chrys. (ubi supra.) Dicens suscepit Filius Dei pro salute nostra.
DE SAINT LUC, CHAP. XV.
Ambr. Vel peccato animas cœlestia signi- filium prodigum Spiritus sanctus nobis
ficantur dona Spiritus imniinuta, vel inscripsit ut instruamur nos qualiter
quia ab illius grenaio matris Hierusalem debeamus cordis deplorare peccamina.
quae est in cœlo..non oportuit deviare Chhïs. {hom. 14, m epist. ad Hom.)
dejectns autem se exaltare non débet Qui posteaquam dixit « Ibo ad patrem
unde subdit « Jam non sum dignus vo- meum (quod ei cuncta attulit bona), »
cari Filius tuus » et ut merito suas lm- non mansit, sed totum iter transivit. Se-
militatis possit attolli, subdit « Fac me quitur enim ><Et surgens venit ad pa-
sicut unum de merceuariis tuis. » Bed. trem suum » sic et nos faeiamus nec
Ad filii affectum, qui omnia quœ patris pigeât nos longitudinis vioe; quia si vo-
sunt, sua esse non ambigit, aspirare ne- luerimus, fiet vegressns celer et facilis;
quaquam prœsumit sed mereenarii sta- dummodo deseramus peccatum, quod
tuin jam pro mercede serviturus desi- nos a domo paterna eduxit. Est autem
derat. Verum nec hune quidem nisi pa- pater redeuntibus clemens nam subdi-
terna dignatione se mereri posse tes- tur :«Cum autem adhuclonge esset, etc.
tatur. Acg. (de Quœst. Evang. ubi supra.)
Gbeg. Nyss. (ubi supra. ) Hune autem Ante enim quam intelligeret Deum longe
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
çait à chercher avec amour, son père le vit. L'Ecriture nous dit avec
raison que Dieu ne voit point les impies et les superbes, comme s'ils
n'étaient pas présents à ses yeux; car il n'y a que ceux qu'on aime
dont on puisse dire qu'on les a toujours devant les yeux.
S. Chrys. [Ch. des Pèr. gr.) Le père comprit le repentir de son fils,
il n'attendit point qu'il eût fait l'aveu de ses fautes, et il prévint ses
désirs par les effets de sa miséricorde « Et il fnt touché de compas-
sion. » S. Gré&. DENyssE. La volonté de confesser ses égarements
suffit pour apaiser son père, le déterminer à aller à sa rencontre et à
couvrir son cou de ses baisers « Il accourut, se jeta à son cou, et le
baisa. » C'est la figure du joug spirituel imposé aux lèvres de l'homme
par la tradition évangélique qui a mis fin aux observances légales.
S. Chrys. (hom. sur le pèr. et ses deux enfants.) Or que signifie
cette condescendance du père qui va à la rencontre de son fils? c'est
que nos péchés étaient un obstacle insurmontable qui nous empêchait
d'arriver jusqu'à Dieu par nos propres forces. Mais pour lui qui pou-
vait parvenir jusqu'à notre infirmité, il est descendu jusqu'à nous et
il baise cette bouche d'où était sortie la confession dictée par un cœur
repentant, et que ce bon père a reçue avec tant de joie.
S. AMBR.Il vient donc à votre rencontre, parce qu'il entend le lan-
gage des secrètes pensées de votre cœur; et alors que vous êtes encore
bien loin il accourt au-devant de vous pour lever tous les obstacles
il embrasse son fils avec effusion, (car il vient à sa rencontre dans sa
prescience, et l'embrasse dans sa tendresse) et se jette à son cou par
un élan d'amour paternel, pour relever ce fils si abattu, et redresser
vers le ciel celui qui était accablé sous le poids de ses péchés, et
courbé vers les choses de la terre. Aussi j'aime mieux être le fils égaré
existens, rum tamen jam pie quaereret nem, quae abjecit observantiarn legis.
vidit illum pater ipsius impios enim et CnRYS. ( /;o?». de Patre ac duobus fi-
supçrbos convenienler non videre dici- liis. ) Qnid enim est aliud quod occurrit,
tnr tanquam ante oculos non habens uisi quia nos peccatis impedientibus
ante oculos enim haheri non nisi qui di- nostra virtute ad Deum pervenire non
liguntur, dici soient. poteramus Ipse autem potens ad inva-
Chrïs. (in Cat. Graxomm Palrum.) lidos pervenire, descendit osculatur
Sensit autem pater pœnitenliam non autem os per quod emissa de corde
expectavit recipere confessionis verbn. confessio pœnitentis exierat, quam pater
sed praevenit petitionem misericorditer lœtus excepit.
agens. Unde subditur « Et misericordia Ambh. Occurit igitur tihi, quia audit te
motus est. » Gbeg. Nyss. (ut sup. ) Con- intra mentis sécréta tractantem et cum
fessionis meditatio jjlacavit ei patrem, ut adhuc longe sis, occurrit ne quia impediat:
obviam iret ei, et oscula collo conferret. complectitur quoque (in ocuursu enim
Sequilur enim « Et accurrens cecidil prœscieutia est, in coniplexu clementia),
super collum ejus, et osculatus est eum. » et quasi quodam paterni amoris alfectu
Quod signifleat rationale jugmn hominis supra collum cadit; ut jacentem erigat,
ori hnposilum per evangelicam fraditio- et oneratum peccatis atque in terrena
DE SAINT LUC, CHAP. XV.
deflexum reflectat ad cœlum. Malo ergo tutus in Ecelesia peccata confiteri; nec
filius esse quam ovis ovis enim a pas- dicit omnia quœ dictururn^se esse pro-
tore reperitur, a patre filius honoratur. miserat. Sequitur enim « Dixitquê fl-
AuG. (doQxuest. Evang., ubi supra.) Vel liiis ei, » etc. Hoc euim vult fieri per
accurrens cecidit super collum ejus non gratiam, quo se indignum per merita fa-
enim pater unigeDituin filium suum de- tetur non addit quod in illa medita-
seruit, in quo usque in nostram longiu- tione dixerat « Fac me sicut unum de
quam peregrinationem cucurrit; quia mercenariis tuis » cum enim panem
«Deus erat in Christo munduni recon- non haberet vel mercenarius esse cu-
cilianssihi. » (II adCorinth., 5.) Cadere piebat quod post osculum patris gene-
autem super collum ejus, est humiliare rosissime jam dediguabatur.
in amplexum ejus brachimn suum, quod Chbys. (in Cat. Grœcorum Patrum.)
est Dominus Jésus Christus. Consolari Pater autem ad fllium sermonem non
autem verbo gratire Dei ad spem indul- dirigit, sed ministris loquitur; quia qui
gentiœ peccatorum, hoc est, post longa pœnitet, orat, sed responsum verbo vere
itinera remeantem mereri a patre oscu- non accipit, misericordiam vero effica-
lum charitatis. Incipit autemjam consli- citer in effectu intuetur Sequitur enim
I
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
ses pas, et donner à sa marche plus de fermeté dans les sentiers glis-
sants de ce monde soit comme symbole de la mortification des
membres, car tout le cours de notre vie est comparé au pied dans les
Ecritures (4) et les chaussures sont comme un symbole de mortifica-
tion, puisqu'elles sont faites avec des peaux d'animaux qui sont morts.
Le père commande ensuite d'amener le veau gras et de le tuer pour
le festin qu'il fait préparer a Et amenez le veau gras, » c'est-à-dire
Notre-Seigneur Jésus-Christ ainsi appelé à cause du sacrifice de son
corps immaculé; et parce qu'il est une victime si riche et si excellente,
qu'elle suffit à la rédemption du monde entier. Ce n'est pas le père
lui-même qui met à mort le veau gras, mais il le laisse immoler à
d'autres, car c'est par la permission du Père, et le consentement du
Fils que ce dernier a été crucifié par les hommes. S. AuG. (quest.
Evang.) Ou bien le veau gras est le Seigneur qui dans son incarna-
tion a été rassasié d'opprobres. Il commande qu'on l'amène c'est-à-
dire qu'on l'annonce, et qu'en l'annonçant on rende la vie aux
entrailles épuisées de ce fils mourant de faim ? Il ordonne aussi de le
mettre à mort, c'est-à-dire de prêcher sa mort, car il est vraiment
immolé pour celui qui croit à son immolation et à sa mort.
a Mangeons et réjouissons-nous. » – S. Ambr. Mangeons la chair
du veau gras, parce que c'était la victime que le prêtre offrait pour
ses péchés. Notre-Seigneur nous représente son Père se livrant à la
joie d'un festin, pour nous montrer que le salut de notre âme est la
nourriture de son Père, et que la rémission de nos péchés est sa joie.
(i) C'est-à-dire
qu'ilscommencent alorsà vivredelaviespirituelle pas du tout
qu'ilsn'avaient
auparavant en eux-mêmes ceuxau contrairequi étaientjusteset qui tombentensuitedansle
péché,nereçoivent pasprécisément la vie,maisla recouvrent, quandils sontjustiftés
de lenrs
péchéset rétablisdansla grâcede Dieu.
peccatorum. Chrys. (ut sup.) Ipse enim qui vero lapsus fuerit, per pcenitentinm
pater gaudet in reditu filii, et conviva- reviviscit. Theophyl. Quantum ergo ad
tur in vitulo quia misericordiae suse vitiorum conditionem mortuus fuerat
fructum immolatione filii sui gaudeus desperalus sed quantum ad humanam
creator in acquisitione populi credentis naturam quae mutabilis est, et potest a
epulatur. Unde sequitur « Quia hic filius vitio ad virtutem converti, deperditus
meus mortuus erat, et revixit. » Ambb. dicitur nam minusest perdi quana mori.
Ille periit qui fuit. Itaque gentes rionsunt, Quilibet autem revocatus et mundatus a
Christianus est. Potest tamen et hic uns crimine, saginati vituli particeps, causa
speciesaccipi generis humani: fuit Adam, laetititc fit patri et famulis ejus; id est, an-
et in illo fuimus omnes periit Adam, gelis et sacerdotibus. Unde sequitur « Et
et in illo omnes perierunt homo igitur cœperunt omnes epulari.»AuG.({/eQ««sJ.
in illo homine qui pcrieral, reformatur. Ev., ubi snp.) lstie épuise atque festivitas
Potest et de agente pœnitcntiain dictum uunc celebrantur, per orbemterrarum Ec-
videri; quia non moritur nisi qui ali clesia dilatata atque diffusa vitulus enim
quando vixerit et gentes quidem cum ille in corpore et sanguine dominico, et
crediderint, per gratiam viviflcantur offertur Patri, et pascit totam domum.
DE SAINT LUC, CHAP. XV.
f. 25-32. Cependant son fils aîné était dansles champs; et commeil revenait
r et approchait dela maison, il entendit le bruit de la symphonieet de la danse;
il appela donc un des serviteurs, et lui demanda ce que c'était. Le serviteur
M )-epo~:< Vo~e /'<-erees~ t'eM~M,e<fO<M~ere a <M~ ~MM~yas~a~ce
lui répondit
qu'il l'a recouvré sainfrère
Votre est Il
et sauf. revenu, et votrepère
s'indigna et ne voulut le entrer.
a tuépas veau gras
Sonparce
père
donc étant sorti, se mit à le prier. Mais il répondit à son père: Voilà tant
d'années que je vous sers, et je n'ai jamais manqué à aucun de vos comman-
dements, et jamais vous ne m'avez donné un chevreaupour faire un festin avec
mes amis. Mais cetautre fils qui a dévoréson bien avec des courtisanes, est à
peine revenu, que vous avez tué pour lui le veau gras. Le père lui dit Mon
fils, vous êtes vous, toujours avec moi, et tout ce quej'ai est à vous. Mais il
fallait faire un festin et se réjouir, parce que votre frère était mort, et il revit;
il était perdu, et il est retrouvé.
Erat autem filius ejus senior in agro. Et cum susceptione scrihis et pkarisœis, tres per
veniret et appropinçuaret domui, audivit sym- ordinflin parabolas Salvator posuit dua-
phoniam et chorum; et vocavit unum de ser- bus primis quantum i]»e cum augelis
vis, et interragavit qùid hœc essent; isque de pœiiitentium salute gaudeat, insinuât:
dixitilli: Frater tuus venit, et occidit pater
tuus vitulum saginaturn, quia salvum illum re- ilt liac vero tertia non suum tantum-
cepit. Indignatns est autem, et nolebai in- modo suorumque gaudium demonstrat,
traire. Pater ergo illius egressus cœpit rtigare sed et invidentium murmur reprehendit
illum. At ille respondws, dixit patri suo dicit enim « Erat autem filius ejus se-
Ecce tot annis servio tibi, et nunquam manda- uiôr in agro. » Aug. (de Qnœst. Evang.,
tum tuum prœterioi; et nunquam dedisti mihi ubi sup.) Major filius populus Israel est,
hmdum, ut cum amicis mets epularer sed non quidem profectus in longiuquaru re-
postquam fîlius tuus hic qui devoravit substan-
tiam suam cum meretriabus, venit, occidisli gionem, sed tamen in domo non est in
illi vitulum saginatum. At ipse dixit illi: Fui, agro autem est; id est, in ipsa hceredi-
lu semper mecum es, et omnia mea tua sunt taria opulentia legis et proplietarum ter-
epulari autem et gaudere oporiebat; quia fra- reua potius operatur. Veniens autem de
ter tuus hic mortuns erat, et revixit perierat,
et inventus est. agro domum appropinquare cœpit; id
est, labore servilis operis improbato ex
Bkd. Murmurantibus de peccatoruiu eisdem scripluris Ecclesise libertatem
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
« At ille respondens dixit Ecce tot an- te, et ego semper tecu». » Sed quis est
nis servio tibi, et înandatum tuum non hœdus quem nunquam accepit ad epu-
prœterivi, » etc. De mandate» non prœ- landum"? Sequitur euim « Et nuu-
tergresso facile illud occurril, non de quam dedisti mihi hœdum, » etc. Pec-
omui mandate» dictum, sed de «no catorhoedinoniiue significari solet. Asibu.
maxime necessario, quod nuHuni aliura Judœns hœdum requirit, Christianus
Deum prmter nnum Creatorem om- agnum et ideo illis Barrabas solvitnr,
nium colore visus est: neque iste filius nobis agnus innnolalur. Quert etiam in
in omnibus lsraelilis sed in his intcl- ha'do videtur, quia Judœi ritum veteris
ligitur personam habcre, qui nunquam saoriQcii perdiderunt vel qui liœduui
ab uno Deo ad simulacra conversi sunt quaeruut, expectant Anticbtislum. Aug.
quanquam enim terrena desideraret, (de Qumt. Evang., ubi supra.) Sed non
ab uno tamen Deo ista desiderabat invenioexitum hujus seutentiie. MulLnin
bona, quamvis communia cum ppxcalo- euim absurdum est eum, cui post dici-
ribus unde et in Psaliuo dicilur (psal. tur «Tumecum es semper, hoc a pa-
7à,) « Ut jumentum factus sum apud tre optasse; ut Anlieliristo crederet. Ne-
i
EXPLICATIONDE l'ÊVANGILË
pas davantage voir dans ce fils ceux des Juifs qui devaient embrasser
le parti de l'Antéchrist. Or, si ce chevreau est la figure de l'Anté-
christ, comment pourrait-il en faire un festin, lui qui ne croit pas à
l'Antechrist? Mais si le festin de joie qui est fait avec ce chevreau si-
gnifie la joie produite par la ruine de l'Antechrist, comment ce fils
aîné du père peut-il dire que cette faveur ne lui ait jamais été act
accordée, puisque tous ses enfants doivent se réjouir de sa ruine? Il
se plaint donc que le Seigneur ne lui ait pas été donné en festin, parce
qu'il le prend pour un pécheur, car comme cette nation considère le Sau-
veur comme un chevreau ou comme un bouc en le regardant comme
un violateur et un profanateur du sabbat, elle n'a pu mériter la faveur
d'être admise à son festin. Ces paroles « Avec mes amis, » doivent
s'entendre, ou des principaux des Juifs avec le peuple, ou des habi-
tants de Jérusalem avec les autres peuples de Juda. S. JÉR. [lett.
1-46,parab. du prod. au pape Damase), ou bien encore « Vous ne
m'avez jamais donné un chevreau, » c'est-à-dire, le sang d'aucun pro-
phète ni d'aucun prêtre ne nous a délivrés de la domination romaine(l).
S. Ambr. Ce fils sans pudeur est semblable au pharisien (2¥)qui
cherchait à se justifier, parce qu'il observait la lettre de la loi, et qu'il
accusait son frère d'avoir dévoré son bien avec des femmes perdues
a Et à peine votre autre fils qui a dévoré son bien avec des courti-
sanes, est-il revenu, » etc. S. AuG. (Quest. évang.) Ces femmes per-
dues sont les superstitions des Gentils, et on dissipe son bien avec elles,
que omnino aliquem Judfeorum, qui cum plebe intelligitur aut ex persona
Antichristo credituri sunt, istum filium populi Hierosolymitani cum caeteris po-
fas est intelligi. Quomodo autem epula- pulis Juda. Hier. (Epist. 146. de Para-
retur ex illo hœdo, si ipse est Antichris- bola prodigi ad JDamasiLm.) Vel dicit
tus, qui ei non crederet? At si hoc est « Nunquam dedisti mihi haedum » id
epulari ex hsedi occisione, quod est de est, nullus sanguis prophetae, vel sacer-
Antechristi perditione ltptari, quomodo dotis, a Romano imperio nos libaravit.
dicit filius quem recepit pater, hoc sibi AMBR. Impudens autem filius similis
non fuisse concessum, cum omnes filii est pharisœo justiflcanti se; quia legem
de ejus perditione lœtaturi sint? Ipsum servabat in littera, impie accusabat fra-
igitur sibi Dominum negatum ad epu- trem quod cum meretricibus paternam
landum conqueritur, dum eum peccato- substantiam prodegisset. Sequitur enim
rem putat cum enim hœdus est illi genti « Sed postquam filius tuus hic qui devo-
(id est, cum sabbali violatorem et profa- ravit substantiam, » etc. AUG.(in Qwest,
natorem œstimat) jucundari epulis illius Evang. ubi sup.) Meretrices autem. sunl
non meruit. Quod autem dicit «Cum superstitiones Gentilium; cum quibus
amicis meis,» aut ex persona principnm substantiam dissipat, qui relicto vero
DE SAINT LUC, CHAP. XV.
connubio veri Dei, cum daemone fœda per castigando retraxit^nec mirum si
cupiditate fornicatur. Hieb. In hoc au- patri mentitur, qui fratri invidet. AMBR.
tem quod dicit « Occidisti illi vitulum Sed bonus pater etiam hunc salvare eu-
saginatum, » confitetur veniase Cbris- piebat, dicens « Tu mecum semper
tum, sed invidia non vult salvari. Aog. es; » vel quasi Judœus, in lege; vel
(ut supra.) Non autem pater eum quasi quasi justus in eoinmunione.
mentientem redarguit, sed secum perse- Aug. (de Quœst. Evang., vbi sup.)
verantiam ejus approbans, ad perfectio- Quid autem sibi vult quod addit « Et
nem potioris atque jucundioris exulta- omnia mea tua sunt? » Quasi non sint
tionis invitat. Unde sequitur « At ipse et fratris; sed sic a perfectis et immor-
dixit illi Fili, tu semper mecum es. » talibus nhïs habentur omnia, ut sint et
HIER. Vel quod dixerat, jactantia est, omnium singula, et omnia singulorum.
non veritas cui pater non consentit, sed Ut enim cupiditas nihil sine angustia, ita
alia compescit ratione, dicens « Me- nihil cum angustia charitas tenet. Sed
cum es; ><lege qua stringeris; non quia quomodo omnia? Nonne et angelos Deus
non peccaverit, sed quia Deus eum sem- in possessionem tali fllio subjecisse pu-
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
tandus est? Si possessionem sic accipias, recte ille possit suum dicere, non video
ut ejus possessor ipse sit dominus, non quomodo quae ipsius sunt, etiam recte
utique omnia, non enim domini eriinus, sua vocare non possit; diversis duntaxat
sert consortes potius augelorum. Si vero modis cum enim beatitudinem illam
possessio sic intelligitur, quomodo recte obtinuerimus, nostra erunt ad videndum
dicimus possidere animas veritatem, non superiora; ad convivendum, œqualia; ad
invcnio cur non vere ac proprie id pos- dominandum, inferiora congaudeat igi-
siinus accipere non enim id loquimur, tur securissimus major frater. Amdr. Si
ut dominas veritatis dicamus animas; enim desiuat invidere, omnia sua esse
aut si nomme possessionis ab hoc sensu sentiet; vel Judœus saeramenta Veteris
hnpedimui1, illud quoque auferalur; non Testameuti, vel baptizatus nova etiam
enim ait pater « Omnia. possides, » sed, possidens.
« omnia mea tua sunt » nec tamen ut THEOPHYL.Vel aliter totum persona
ipsius domini. Quod enim est in nostra filii qui videtur murmurare, sumitur pro
pecunia, potest familias nostrae, vel ali- omnibus quicunque scandalizantur in
mentum esse, vel ornamentum, vel aliud subitis profectibus etsalute perfectorum;
hujusmodi. Et certe en m ipsum patrem sieut David introducit personam passam
DE SAINT LUC, CHAP. XV.
scandalum in peccatorum pace. TITUS tari. Haec ergo parabola ad hoc est com-
BosrnENS. Major igitur filius, sicut agri- posita, ut peccatores non diffidant re-
cola insistebat agriculture non terres- verti scientes quod magna consequen-
trem, sed aaimœ agrum fodiens, el sa- tur. Unde introducit alios turbatos in
lutis arbores inserens, scilicet virtutes. eorum bonis, ut iudicel<#es livore tabes-
Theophyl. Vel erat in agro (hoc est in centes, sed tanto decore honorâtes re-
mundo ) colens propriam carnem ut deuntes, ut etiam invidiosi possint aliis
repleatur panibus; et seminans in lacry- fieri. Theophyl. Vel pharisseorum inten-
mis, ut in gaudio metat sed cognitis tionem corrigit Oominus per praesentem
gestis, nolebat intrare ad commune gau- parabolam, quos ex hypothesi uominat
dium. Chrys. (in Cat. Grœconim Pa- justos; quasi dicat Esto, vos vere jus-
trum, ex homil. 65, in Matth.) Quœri- tos esse, nec transgressos aliquod man-
tur autem si affleitur passione livoris dntorum; nunquid igitur propter hoc
dolens in prosperis aliorum. Dieendum non oportet admittere a flagitiis redeun-
est autem quod nullus sanctorunj dolet tes ? Hier (ut sup. de Filio prodigo ad
in talibus; imo bona aliorum sua existi- Damasum.) Vel aliter omnis justitia in
mat. Non autem oportet omnia qtuecun- comparatione justitia: Dei, est injustilia.
que parabola continet, ad litteram per- Unde Paulus (ad Rom., 8) « Quis me
tractare sed sensum elicientes cujus liberabit de corpore mortis hujus? »
causa componitur, nihil aliud perscru- Unde apostoli indignati sunt pro peti-
TOM. VI. 16G
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
(1*)Le mot grec X°P^î> en latin jubilus, aaltatio, cantus, et qui est traduit ici par danse, se
prend aussi pour le lieu où ont lieu les démonstrations de joie, et pour la réunion de ceux qui y
prennent part. Dans un sens plus auguste on l'applique au lieu consacré au chant des louanges
de Dieu, et à la réunion des personnes qui les chantent. Il s'agit ici de danses et de chants exécu-
tés en présence des convives, par des femmes esclaves ou louées, avec
accompagnement d'un ins-
trument à cordes, et qui faisaient partie du programme ordinaire des festins solennels.
SOMMAIRE ANALYTIQUE.
devons fonder que sur nos efforts l'espérance de notre salut.-Que signifie
le chaos creusé entre Lazare et le mauvais riche. Impossibilitépour les
justes d'éprouver pour les damnés un sentiment de miséricorde. Réfutation
de ceuxqui pensent que les tourments de l'enfer auront un terme.
27-3 1. -Pourquoi le mauvais riche demande qu'on envoie Lazare vers ses
frères. -Sa perversité jusqu'au milieu de ses châtiments.–Chanté stérile
que le supplicedes réprouvésleur inspire quelquefois. Commentpour sur-
croit de souffrances Dieu lui laissela connaissanceet la mémoire. Com-
ment Dieu nous montre que l'AncienTestamentest le plus ferme appui de
notre foi.-Le mauvais riche juge ses frères d'après ses propres sentiments.
-Comment son âme est encoreattachéeà la viede la chair. -Sage réponse
que lui fait Abraham.-Ceux qui ne sont point docilesaux leçonsde l'Ecri-
ture n'écouteraient pas davantage un mort ressuscité. Commentle témoi-
gnage des Ecritures est plus fort que celui d'un mort ressuscité. Si les
morts n'ont aucun souci des vivants, comment ce mauvais riche a-t-il pu
prier Abraham d'envoyer Lazare vers ses frères?–Ce que représentent ce
riche dans le sens allégorique, ses vêtements, ses festins splendides,etc.
Que figurent Lazare, les chiens qui viennentlécher ses ulcères, etc.-Expli-
cation dans le même sens du supplice du mauvaisriche, etc.-Que repré-
sentent ses cinq frères. –Autres interprétations figurées que peut encore
recevoircette parabole.
BÈDE. Après avoir condamné par les trois paraboles qui précèdent
sommes pas les maîtres, mais bien plutôt les fermiers des biens d'autrui.
THÉOPHYL. Une autre conséquence c'est qu'au lieu d'administrer
ces biens suivant la volonté du Seigneur, nous en abusons pour
satisfaire nos passions, nous devenons des fermiers coupables d'infi-
délité « Et celui-ci fut accusé près de lui d'avoir dissipé ses biens. »
S. CHRYs.(co~M<?~eee~.) On rappelle alors cet économe et on lui
ôte son administration « Il l'appela et lui dit Qu'est-ce que j'entends
dire de vous ? Rendez-moi compte de votre gestion, car désormais
vous ne pourrez plus la conserver. MLe Seigneur nous tient tous les
jours le même langage par les exemples qu'il nous met sous les yeux;
tel qui jouissait d'une parfaite santé à midi meurt avant la fin du
jour, tel autre expire an milieu d'un festin et cette administration
nous est ôtée de différentes manières. Mais l'économe fidèle qui s'oc-
cupe sérieusement de son administration, a comme saint Paul un
ardent désir d'être dégagé des liens du corps et d'être avec Jésus-
Christ. (Philipp., t, 23.) Celui au contraire dont toutes les affections
sont pour la terre, voit arriver avec anxiété la fin de sa vie. En
effet « Cet économe dit alors en lui-même Que ferai-je, puisque
mon maître m'ôte la gestion de ses biens? Travailler à la terre, je
n'en ai pas la force, et j'ai honte de mendier. » Cette impuissance pour
le travail accuse toute une vie d'indolence car il n'aurait pas ces
craintes, s'il s'était habitué à supporter les fatigues d'une vie laborieuse.
Le sens figuré de cette parabole est qu'après que nous sommes sortis
de cette vie, il n'est plus temps de'se livrer au travail. La vie présente
doit être employée à l'accomplissement des commandements, la vie
future en est la récompense. Si vous n'avez rien fait ici-bas, tous
vos projets pour la vie future sont superflus et il ne vous servira
sed potius villicos alienarum fannitatum. sator, qui de propria dispensatione con-
TUEOPHYL. Deinde quod cum non eser- siderat cmn PMilr) cnpit dissolvi, et esse
cemus dispensationem opum ad libitum cum Christ,). tod Philipp., 23.) Is
Domini, sed ad proprias illecebras com- autem cujus sunt vota terrena, anxiatur
missis abutimur, criminosi villici sumus in exita. Unde de hoc villico subdttur
Unde seqnitur « Et hic diSamatus est « Ait autem villicus intra se Quid fa-
apud illum, )) etc. ciam, quia dominus meus a~fert. a me
CaBYS. (ut M</).)Interea evulsus a vil- viUicationem? Fodere non valeo, men-
licatione eripitur sequitur enim « Et dicare erubeseo. n ImpotenUam esse in
vocavit illum, et ait ei Qmd bof audio opere crimen est vitae inertis non enim
de te? Redde rationem villicationis tuœ timeret, si consuevisset aSectarc labo-
jam enim non poteris villicare. » Quo- res. Quod si secuudum allegoriam acci-
tidie talia nobis per effectus exc)nmat piamns ptrabolMN, post t.t'.insmi~ratio-
Dominus, ostendeus nohis fruentem iu uem hinc iactam non est tempus ope-
meridie sospitate, prinsquam vespcras- randi. Yita prapsens habet exercitium
catexanimem; et alinm inter prandia maudatorum, fulura vero sotatium si
expirantem; et diversimode ab hac villi- nihil operatus es hic, frustra in futurum
catione diac~ditnus. Sed Mciis dMpen- curas ;.sed nec mendicando proBcies.
DE SAINT LUC, CHAP. XVt.
(i)Lemotcambire, et peulatin,alemêmesensquecoMM~are,
inusité quitraduitici
littérale-
mentleverbegrec}teTO~K<T6;xt.
(S!*)Le cadus mesure romaine avait la même capacité que le bath, d'nne valeur qu'on fait
Hujas indicium sunt virgines fatua*, que timonium veritatis non vocibus, sed
imprudenter a prudentibus mendieave- bonoram operum osten~ione; quin etiam
runt, sed reversas sunt vaoutB. (Mc«~.j paraturos per tpstimonium refrigerii
25.) Quilibet eaim suam couversatio- mansionem. Nihit autem est nostrum~
nem, ut tunicam iuduit non est antem sed omnia suut ditionis Dei. Unde se-
eam exuerc, nec cambire cum alio. Sed quitur « Convocatis itaque singutis de-
debitorum remissionem iuseniatus est bitoribus domini sui, dicebat primo
nequiticc viUtcu~, statuens sibi matortim QuMt.um debes domino meo ? At ille
remedium in conservis. Sequitur enim dixit Centma cados olei. » BEO. C'<!f<<M
« Scio quid faciam, ut cum amotus fuero grœoe est amphora coutmeus umas tres.
a villicatione recipiant me in domos Sequitur « Dixitque illi Accipe cau-
suas » quoties enim quis exitutu suum tionem tuMUj et sede eito, et scribe
percipiens, levat beneficio sarcinam pco- quinquaginta, » duuidiam ei partem di-
eatorum (vel retaxando debita dchitori~ mittens. Sequitur « Deinde a)ii dixit
vel tribuens inopibus copiam) ea quce Tu vero quantum debes? Ait Centum
sunt domini largiens, multos amicos con- coros tritici. )' Corus modiis trigi)it<t
ciliat; prœbituros sibi coram judice tes- completur « Ait illi Accipe (Uteras
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
varier de 27 à 38 litres; cent barils d'huile représentaient donc ou *,700 ou 3,800 litres.
Le cor ou chômer~ qne la version traduit ici par ~(opou~ était la mesure hébraïque des solides.
Il valait 10 baths ou 27 décalitres. Cent mesures de froment devaient donc représenter 270 hec-
tolitres.
licatu, laudavit tamen, eo quod in futa- tniaua cœtos paravit. Dicitur etiam (in
rum sibi prospexerit unde soqmt.ur GeMM. ~ecM~f/MM'70.)~ quod serpens
« Et laudavit dommus villicum iuiquita- prudentissimus erat uhi prudeutiam,
tis quia prudenter feeisset. » Non tamen non t'M'<!<<c;M dicit, sed M~t~cMt ad
omni& debcmns ad inutandum sumere mala inc).h)aHoaen) liabentem et secun-
non enim domino uostro t'acieuda est ducc hoc dicitur quod dominus laudavit
aliqua fraus, ut de ipsa fraude ctecmo- vilUcum quia prudenter egisset, hoc est,
synas faciamus. ORtc. (vel CeoMe<e?'in callide et perpcram. Et forsitan quod di-
Cat. C?'a!Cor)(M/*a<n<7~.) Vermn quia nou seeuudum veram
citur, /<M<t<<tt.'t<;
Gentiles dicunt prudentiam esse virh]- commendationem, sed abusive dietum
tem, et dcfiniunt eam, « peritimn hono- est; ut cum dicitur aliquem fonuneu-
rum, malorum et neutrorHm, vel cogni- dari iu mediocribus et iudifîerciitibus
tionem agendormn et non agendorum; ') rébus, et quodammodo mirandos esse
cousiderandmu est. otrum hn:o dictio concursus et actuneu, quibus vigor men-
ptura aut unum signitu:et dicitur enim ais elicitur. AOR. (de Q)<tM<.~'ffi'My.,
quod Deus paravit cœtos prudentia. Con- (M& sup.) Econtrario dicuntnr isfac si-
stat bonam esse prudentiam, quia Do- iuilitudines; ut intelligamus si budan
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
combien plus ceux qui font les mêmes bonnes œuvres en se confor-
mant aux préceptes de Dieu seront-ils assurés de lui plaire ?
ORIG.(comme ~yeee~.) Remarquez encore que Notre-Seigneur dit
que les enfants de ce siècle sont non pas plus sages, mais plus prudents
que les enfants de lumière; et encore n'est-ce pas absolument parlant,
mais dans leurs relations entre eux a Car les enfants du siècle sont
plus prudents envers leurs parents que les enfants de lumière 9 etc.
Notre-Seigneur distingue ici entre les enfants de lumière et les enfants
de ce siècle, comme il distingue ailleurs entre les enfants du royaume
et les enfants de perdition, car on est fils de celui dont on fait les
œuvres. TsÉopHYL.Les enfants de ce siècle sont donc dans la
pensée du Sauveur ceux qui sont tout entiers aux avantages de la
terre; et les enfants de lumière ceux qui recherchent les richesses
spirituelles par un motif d'amour de Dieu. Or, il arrive que dans
l'administration des choses humaines, nous prenons des dispositions
prudentes à l'égard de nos biens, et nous avons un soin extrême de
nous ménager un lieu de refuge et de repos dans le cas ou notre
administration nous serait ôtée tandis que dans l'administration des
choses divines nous ne savons pas prévoir ce qui pourra nous être
utile pour l'avenir.
S. GBÉG.(~<M*~ xvur, 11.) Si donc les hommes ne veulent pas se
trouver les mains vides après leur mort, qu'ils placent avant leur der-
nierjour, leurs richesses dans les mains des pauvres s Et moi je vous
dis Faites vous des amis avec les richesses d'iniquité, s etc.
S. Aue. (Serm. 23,~Mr/~pa?'. du Seig.) Le mot hébreu mammona,
signifie en latin richesses Notre-Seigneur veut donc dire « Faites
potuit ipse a domino, qui fraudem fa- divini amoris. taveaimur autem it bu-
ciebat, quanto amplius placennt Deo, qui munis quidem administrationibus pru-
secundum ejus pra-eeptum opéra illa deDter propria disponentes, et summo-
faciunt. pere satagentes ut si desierimus ab ad-
ORtG. (vel Geome<er ubi stfp.) Filii ministratione, habeamus vitae refu~ium
quoque hujus seculi, non sapt~o<t'o)'es cutu vero dispensare debemus divina,
dicuntnr lucis /!<i:~
sed p)'!<c{eM</0!'e.'i non pra:medttamur quEe nobis po~tmo-
d hoc non absolute et simpliciter, sed d~msuntprofutura..
in fenfre sno. Sequitur enim « Quia GREG.(XV))t Mora~ cap. H.) Ut ergo
B)ii hujus seculi prudentiores Utiis htcis in sua iMauu homines post mortem quid-
in generatione sua smitj )' etc. BED.f~M quam inveniant, aute mortem divitias
h/c~ et /M;t ~iM seculi vocanh))', quo- suas in pauperum mauibus ponant. Unde
modo fe~tM et /x')'d~oHM sequitur a Et ego dico vobis Facite
cujus enim unusquisque agit opera, eju, vobis amicos de mammona iniquita-
eo~nominatur et filius. THEOpm'L. Filios tis,a6tc.
ergo /<t<)MMcuH vocat cogitantes qnse At)G. (de Fef6. 7)om.~ serm. 33.) Quod
sibi commoda sunt in terra; /!h<M vero Hebrœt vacant M«tHM)K!)M latine tM<m
<«C!< apirituaies opes tractantes intuitu vocantur ac si diçeret « Facite vobis
DE SAINT LUC, CHAP. XVI.
vous des amis avec les richesses d'iniquité, Il en est qui par une
fausse interprétation de ces paroles dérobent le bien d'autrui, pour en
distribuer une partie aux pauvres, et qui s'imaginent accomplir le
précepte qui leur est imposé. C'est une erreur qu'il faut redresser.
Faites l'aumône avec le juste fruit de votre travail (1), car vous ne
pourrez tromper ni corrompre Jésus-Christ votre juge. Si vous offriez
à un juge une partie de la dépouille d'un indigent, pour le disposer à
juger en votre faveur, et qu'il se laissât en effet corrompre, la force de
la justice est si grande que vous n'auriez aucune sympathie pour ce
juge. Ne vous figurez pas un Dieu de la sorte, il est la source même
de la justice ne faites donc pas l'aumône avec des gains injustes et
avec le fruit de l'usure, dirai-je aux fidèles à qui nous distribuons le
corps de Jésus-Christ, mais si vous avez de l'argent acquis par cette
voie, vous le possédez injustement. Cessez de commettre le mal
Zachée dit au Sauveur a Je donne la moitié de mes hiens aux
pauvres. a (ZMC.,xix.) C'est avec ce pieux empressement qu'agit celui
qui désire se faire des amis avec les richesses d'iniquité et dans la
crainte de s'être rendu coupable d'ailleurs il ajoute a Et si j'ai fait
tort à quelqu'un en quelque chose, je lui rends le quadruple, Voici
une autre explication Toutes les richesses de ce monde, quelle que soit
leur source sont appelées des richesses d'iniquité. Si vous cherchez
les véritables richesses, il en est d'autres que Job possédait en abon-
dance dans son entier dénument, alors que son coeur était rempli de
Dieu. Les richesses du monde au contraire sont appelées richesses
d'iniquité, parce qu'elles ne sont point véritables car elles sont
remplies de pauvreté, et sujettes à mille vicissitudes si elles
étaient de véritables richesses, elles vous donneraient de la sécurité.
(fjAllusion
à cesparolesdesjP~'ou<r6es leSeigneurdevosrichesses
iitj9 '< Honorez justement
la
acquisesselon version laVulgate
desSeptante, a traduit<!etua ~ManKa,{!evosn'e~MMf.
amicos de divitiis iniquitatis. ') Hoc au- noiite malum facere~ Zachaeus dixit
tem quidam male intelligendo rapiunt (Luc., 19) « Dimidium rerum mearum
aliena, et inde aliquid pauperibus lar- do panperibns. » Ecce quomodo currit,
giuntur et pulant se facere quod prse- qui currit facere amicos de mammona
eeptum est. lutellectus iste corrigendus iniquitatis et ne reus aliunde teneretur:
est. De justis laboribns eleemosynas fa- « Si cui aliquid tuli, quadruplum red-
cite non enim corrupturi estMjudioem dam. )) Et est alius intellectus < Msttn-
Cliristum. Si de pra'da inopis dares ali- mona iniquitatis » dividos seculi sunt
quid judici, ut pro te judicaret, si judex omnes, undecunque sint. Si enim veras
ille pro te judicabit, tanta vis estjastitiœ divitias quaeris, aliœ sunt quibus Job
ut tibi ipsi displiceat. Noli tibi pingere uudus abundabat, quando in Deum cor
talem Deum; fons justitiœ est noli plenum habebat. !stai enim ab iniquitate
ergo eleemosynas facere de feuore et appellantur divitiœ, quia veras non suut;
usuris BdeUbus dico quibus corpus paupertate enim plenae sunt, et semper
Christi erogamus sed si pecunias tales obnoxiœ casibus si enim vera: divitia!
habetis, de malo est quod habetis. Jam essent, securitatem tibi darent. Aoc. (de
ËXPUCATKMt
DE L'ÉVANNLË
S. Ace. (quest. Evang.) Ou bien encore on les appelle richesses
d'iniquité, parce qu'elles ne sont qu'entre les mains des méchants qui
placent en elles leur confiance et toute l'espérance de leur félicité. Au
contraire lorsque les justes sont maîtres de ces richesses, ils ont entre
les mains le même argent, mais leurs richesses à eux sont toute célestes
et toutes spirituelles. S. AMBR.Ou bien enfin il appelle ces richesses,
des richesses d'iniquité, parce que l'avarice par les séductions variées
qu'elles nous offrent tente notre cœur, en cherchant à le réduire en
esclavage.
S. BAS.(1) Ou bien si vous héritez d'un patrimoine, peut-être est-
il le fruit de l'injustice, car quel est celui qui parmi ses ancêtres, n'en
trouvera nécessairement quelqu'un qui aura pris injustement le bien
d'autrui ? Mais admettons que votre père n'a rien acquis par des voies
injustes, d'ou vient cet or que vous avez? Si vous me répondez H
vient de moi, vous ne connaissez pas Dieu, et n'avez aucune notion
de votre Créateur; si vous dites qu'il vient de Dieu, pour quelle raison
l'avez vous reçu? Est-ce que la terre et tout ce qu'elle contient n'ap-
partient pas au Seigneur ? (Ps. xxm.) Si donc nos biens appartiennent
à un commun maître, ils appartiennent aussi à vos semblables.
THÉopHYL. On appelle donc richesses d'iniquité toutes celles que le
Seigneur nous a données pour soulager les besoins de nos frères et de
nos semblables, et cependant nous les réservons pour nous. Nous
devions dès le principe distribuer tous nos biens aux pauvres; mais
après avoir été des économes infidèles qui avons retenu injustement
ce qui était destiné aux besoins d'autrui, cessons de persévérer dans
(t)Ontrouvequelque
chosedesemblable
dansl'homélie etla
desaintBasilesur lesrichesses
pauvreté;oudansl'homélie
sur<'aM!'Me,
verslafin.
Qt«M<.~fo~ ubi ~!<p.) Vel <MM<M'sed aurum unde habes ?Si quidem dicis
iniquitatis dieuntur; quia non sunt ista* a HM~'igaarus Dei es non habens noti-
divttiœ nisi imqui9j qui in eis consti- tiam Creatoris si vero, a Deo, die no-
tuunt spem atque copiam sHaebeatitu- bis rationem, propter quam eas acce-
dinis. A justis vero cnm hase possiden- pisti ? an non Dei est terra et pieaitudo
tur, est quidem ista pecunia, sed non ejus. (Psalm. 23.) Ergo si communie
sunt illis diviti~ nisi ccelestes et spiri- Domini nostra suut, erunt et conservo-
tuales. AMB. Vel ~K~Mit W<M)!MMM: rum nostrorum.
dixit, quia variis divitiarum iUecebria THEOPHYL. lUœ ergo dicuntur opes me-
nostros avaritia tentat affectus, ut veli- ~tKM<E, quascunque Dominus dedit ad
mus servire divitiis. impendia necessitatis fratrum ac conser-
BASIL,(ttt Cat. Gt'~eontM ~c~M.) vorum nostrorum, nos vero tenemus
Vel si 9UCMs96rispattrimomo; ab iujus- nobis. Decebat igitur a principio omnia
tis congregaLacepisti in pluribus enim pauperibus tradi veram quia iniquitatis
prEEdecessoribusnecesse est aliquem re- fuimus villici, nequiter retinentes quod
periri qui injuste usurpaverit aliena. deputatum est ad aliorum opus, non est
Ponatur autem ut nec pater exegerit, omnino manendum in hac crudelitate x
DE SAINT LUC, CHAP. XVI.
sed impartiendum est pauperibus, ut re- omnia sua dimiserunt et secuti sunt
cipiamur ab eis in cœiestibus tabernacu- eum; et quicquid habuerunt~ pauperi-
Us:sequiturenitB:«Utcutïidefeceri- bus distribuerunt, ut Beo sine seculari
tis, recipiantvos inaeternatabemacula » compede expediti servirent, et ab onen"
GMG. (XXI ~fo)' cap, 14.) Si autem bus mundi liberatos (velut peuna.tos)
eorum amicitiis BBt.eraatabernacula ac- sursum humeros tollerent.
quirimus, dantes pensare debemus quia Aue. (de Qucest. ~<t)~iib. u, qu. 33
patronis potius munera offerimas, quam ut sup.) Non ergo eos a quibus recipi
egenis dona targimur. AUG. (de t~'t. volumusin tabernaeula.œtemaj tanquam
.PoM.j serm. 33 ut ~«prc.) Qui sunt debitores Dei fas est intelligi; cum justi
enim qui habebunt tabernacula {Bterna, et sancti significentur hoc loco, qui eos
nisi sancti Dei?Et qui sunt qui ab ipsis introducaut qui neceasitatibus suis ter-
accipiendi sunt in tabernacula ceterna, rena bona commmiicaverunt. AMBR.
nisi qui eorum indigentiœ serviunt, et Vel aliter « Facite vobis amicos de
quod eis opus est, hiiariter submini- [natDmomniniquitati~outIargiendopfLu-
strant? tsti aunt minimi Christi, qui peribus angelorum casterorumque aan-
EXPLICATION DE L'ÈVANGïMS
vous obtiennent les bonnes grâces des anges et des autres saints,
S. CHRYS.(1). Remarquez qu'il ne dit pas a Afin qu'ils vousreçoivent
dans leurs demeures, c car rigoureusement parlant, ce ne sont pas
eux qui vous reçoivent. Aussi le Sauveur après avoir dit a Faites-
vous des amis, a ajoute « avec les richesses d'iniquité, pour mon-
trer que l'amitié des saints ne sera pour nous un véritable appui,
qu'autant que nous serons accompagnés de nos bonnes œuvres, et
que nous nous serons dépouillés, suivant la justice, de toutes les
richesses acquises injustement. L'aumône est donc le premier et le
plus savant des arts; car elle ne nous bâtit pas des maisons de
terre, mais nous procure la vie éternelle. Tous les autres arts ont be-
soin de lpur mutuel appui; mais pour l'exercice de la miséricorde, la
volonté seule est nécessaire.
S. CTR.C'est ainsi que Notre-Seigneur Jésus-Christ enseigne âcenx
qui ont de grandes richesses en partage, à rechercher pardessus toutt
l'amitié des pauvres, et à se préparer des trésors dans le ciel. Mais il
connaissait l'apathie du cœur humain qui, une fois dominé par la
passion d'acquérir, n'exerce plus aucune œuvre de charité envers les
pauvres. Il n'a plus à espérer par conséquent aucun fruit des dons
spirituels, suivant la déclaration expresse du Sauveur Celui qui est
Bdéle dans les petites choses, est fidèle aussi dans les grandes, et celui
qui est infidèle dans les petites choses, est infidèle aussi dans les
grandes. » Notre-Seigneur nous ouvre ici les yeux du cœur, et nous
donne le vrai sens de ces paroles en ajoutant a Si vous n'avez pas
été fidèles dans les richesses trompeuses, qui vous confiera les biens
(t)CepMsageesttirédeshomélies
93et 78sur saintMatthieu; 14sur t'Epitre
det'hométie
auxRomains; del'homélie
32surl'EpItreaux.He~M!del'homélie33ax~t~e,' det'homéHe
i et3 surLazaie.
mammona, id est, terrena; divitim, quae num vita est; denique tM~~op~'itt venit.
superna sapientibus nihil esse videntur. THEOPHïL.Sic igitur hucusque docuit
Arbitror ergo aliquem esse in modico nos quam fideliter deceat dispensare di-
fidelem, cum de his minimis oppressis vitias sed quia opum dispensatio se-
œrumna subsidium impertitur. Itaque si cundum Deum non aliter obtinetur,
in modico fuerimus perfidi, quo pacto ab quam per impassibilitatem animi ad
eo obt.inebimus verum, id est, divino- divitias non affeotij subjungit « Ne-
rum charismatum uber donnm, animée mo servus potest duobus dominis ser-
tuuBMiB imprimens divinam speciem ?`? vire. e AMBR.Non quia duo, sed unus
Quod autem ad hoc tendat intentio ver- est Dominus nam etsi sint qui mam-
borum Domini, per sequentia patet. Dicit monœ serviant, tamen non ille novit
enim « Et si in alieno non fuiâtis fideles, aliqua jura dominatus, sed ipsi sibi ju-
quod vestrum est quis dabit vobis, » etc. gum servitutis imponunt. Unus est Do-
AMBR.AlieDm nobis divitife sunt, quia minus, quia unus est Deus unde patet
prœter naturam sunt, neque nobiscum Patris et Filii unum esse dominatum. Et
nascuntur, tteque nobiscum transeunt hujus rationem assignat, subdens '< Aut
Christus autem )t<M~e!'est, quia homi- enim unum odio habebit, et alterum di-
TOM. VI. i7
EXPUCATtON DE L'ÉVANGUJE
Jh i4-i8. Or, les p/M)'M:C?M qui étaient avares, MOM~M'~ toutes ces cAoSM et
(I) SI en effet on sert deux maîtres dont les volontés soient différentes et même diamétralement
liget; aut uni adhEerobit~ et alterum potestis Deo servire et mammon.B.x To-
contemnet. » Auc. (de Cxa~t. ~'aM?.~ tum igitur studium trausferamus ad al-
lib. u, qu. 36.) HiBcautem non passim terum divitiis aLrenunt.iantes. BED. (ex
aut quasi temere dicta sunt nemo enim jf~teroM.)Audiat ergo hoc avarus, non
mterrogatus utrum diligat diabolum, posse simul divitiis Christoque serviri
.respondet se diligere, sed potius odisse; et tamen non dixit: « Qui habet divi-
Deum autem se diligere omnes fere pro- tias, B sed, « qui servit diviUis ? qui
clamant ergo, « aut uaum odiet (scilicet enin. divitiarum servus est, divitias eus.
dmbolum), et alterum diUget, (scilicet todit ut servus; qui autem servitutiaex-
Deum), aut aiteri adhaerebit (scitieet; cussitjugum, distribuit eas ut donnnus
diabolo, cum quasi ejus praemia tempo. sed qui servit mammona;,im utique ser-
r!tH§&tur)etaiterum conteuinet (sci- vit qui rébus istis terrenis Mortto suée
licet Deum), » sicut soient luitiaa ejus perveNit~tis pra6pnsitu.s a et princeps
postpouere cupiditatibus suis, qui de bo- hujus seculi a nonuna.tur. (~oa~ 13, et
nitate ejus ad impuuitatem sibi blan- Jt a(< Cor., 4.)
diuntur.
CïRit.. ~&t supra.) Conclusio autam A)t<<)'etat<
oMeat6)MnaAcep~<M'<s«)t, quierant
qst totius sermonis quodsequitur « Non atXtfc,e<defMeta'Xillurn. r<ait t'~M.' Vos
DE SAINT LUC; CHAP. XVI.
se moquaient de lui. Et il leur dit Pour vous, vous affectez de para«re~<M
devant les hommes, mais Dieu connaît vos C<MM,car ce qui est ~aMd aux
yeux des hommes est en <t&OM:Ha<M!t devant Dieu. La loi et les ~)!'Op/:C<eS
ont
duré jusqu'à Jean depuis Jean, le royaume de Dieu est annoncé, et chacun
fait effort pour y entrer. Le ciel et la terre passeront, ~~M<d<
~M'M)tseul point
de la loi périsse. Quiconque renvoie sa femme et en épouse une autre, commet
un adultère; et qui épouse la femme renvoyée par son mari, commet un
adultère.
estis qui justificatis vos coram hominibus illum. » Duas ob causas, quia vel mi~us
Deus autem novit corda vestra quia quod utilia imperaret vel a se jam facta su-
hominibus altum est, a&OMtMa<M est apud
perflue ingereret. THEOPHYL. At Domi-
/)et<m.e<j)r<~)Ae<tBM!!?Me<!<<7o<ttme'a.- nus
e~ceo regnum Dei euMK~e~~a~Kf, et omnis in detegens iu eis occultam mahtiam j
illud vim facit, Facilius est autem CtBhtmet ostendit eos simulare justitiam. Uade
terram p~~crtfe quam de lege unum opt~m subditur « Et ait illis Vos estis qui
cadere. Om)!t!qui dimittit uxorem suam et al- justificatis vos coram hominibus. o BEn.
teram ducit, mŒcAaiMr, qui dimissam a Justificant se coram hominibus qui pec-
t!trct<t<ct)',t!ta'ta<t<f. catores tanquam infirmos desperatosque
BED. Monuerat Christus scribas et pha- contemnunt; se autem ipsos tanquam
risœoa de sua justitia non prœsumere, perfectos eleemosynarum remedio opus
sed peccatores poenitentes recipere, et non habere credunt sed noxii tumoris
eleemosynis sua peceata redimere sed altitudo quam sit juste damnanda, videt
illi prieceptorem misericordiœj humili- ille qui illuminabit abscondita tcnebra-
tatis et parctmoniœ, deridebant, unde rum. Uude sequitur « Deus autem no-
dicitur « Audiebant autem omnia hœc vit corda vestra. M THEOPHYL. Et id~o
pharismi qui erant avari, et deridebant abominabiles ei estis ob arM~antiam et
EXPLICATION DE J.'ÉVAN&YLt:
yeux « Car ce qui est grand aux yeux des hommes est abominable
devant Dieu. »
BEDE.Les pharisiens se moquaient du Sauveur qui leur parlait
contre l'avarice, comme si son enseignement était contraire à celui de
la loi et des prophètes, où l'on voit un grand nombre de personnes
riches qui ont été agréables à Dieu; Moise lui-même avait promis au
peuple qu'il gouvernait, tous les biens de la terre en abondance, s'il
était fidèle à suivre In. loi. (DeM~r., xxvm, 1-14.) Notre-Seigneur
combat donc ces idées en leur montrant qu'il y a une grande diffé-
rence entre les préceptes comme entre les promesses de la loi et de
l'Evangile « La loi et les prophètes ont duré jusqu'à Jean. »
S. A~BR. Ce n'est pas que la loi ait été immédiatement détruite~ mais
parce qu'alors a commencé la prédication de l'Evangile car les insti-
tutions moins importantes paraissent atteindre leur terme, lorsque de
plus grandes leur succèdent. S. CnRYS. (A<MM.38 sur S. Matth.)
Par ces paroles, Nôtre-Seigneur les dispose à croire en lui; si au
temps de Jean, tout est arrivé à son terme, je suis donc celui qui doit
venir; car les prophètes n'auraient pas cessé de paraître, si je n'étais
pas venu. (hom. 19de ~'OMW.x'MCO~.)Comment peut-on dire que les
prophètes n'ont duré que jusqu'au temps de Jean, puisque) y a eu
beaucoup plus de prophètes dans le Nouveau Testament que dans
l'Ancien? Notre-Seigneur ne veut donc parler ici que de ceux qui ont
annoncé l'avénement de Jésus-Christ.
EusÈBE.(Ch. des pèr. gr.) Les anciens prophètes avaient eu aussi
la connaissance du royaume des cieux, mais aucun d'eux ne l'avait
enseigné en termes exprès au peuple juif, parce que ce peuple avait
un esprit trop léger et trop faible 'pour comprendre l'étendue de cet
(i) Ce riche n'est pas désigné par son nom, parce que Jésus n'a pas voulu fournir un prétexte
à ta malignité, mais le nom du mendtant est conserve parce que Dieu a voulu qu'il fut honoré dès
ce monde.
couleur des habits des rois, on la tire de coquillages marins par une
incision faite avec le fer. Ce que la Vulgate traduit par byssus est une
espèce de lin très-blanc et très-doux (i*).– S. GnÉc. (hom. 40 sur les
Jt'MMy.) Si la recherche des vêtements 6ns et précieux n'était pas
coupable, le Sauveur n'aurait pas détaillé avec tant de soin ces diverses
circonstances. En effet, on ne désire de luxe dans les vêtements, que
par un motif de vaine gloire, pour obtenir plus de considération; car
quel est celui qui voudrait se revêtir d'habits somptueux, s'il ne devait
être vu par personne? S. CHRfs. (comme précéd.) Cet homme re-
couvrait de pourpre et de soie, la cendre, la poussière et la terre, ou
bien la cendre, la poussière et la terre portaient la pourpre et la soie.
Sa table répondait à ses vêtements. H en est ainsi de nous, telle est
notre table, tels sont nos vêtements « Et i! faisait tous les jours une
chère splendide. » S. GnÉc. (/)7<M'a/ i, 5.) Remarquons ici avec
attention qu'il est presque impossible de faire fréquemment des festins
sans se rendre coupable; car presque toujours la volupté est la com-
pagne inséparable de ces festins, lorsque le corps est amolli par les
plaisirs de la terre; )e cœur s'abandonne lui-même à une joie déréglée.
« Il y avait aussi un mendiant nommé Lazare. » S. AjtBR.Il
semble que ce soit ici une histoire plutôt qu'une parabole, puisqu'il y
a désignation précise du nom (4*). S. CHRYS.(comme ~eccM.) Dans
bysso. BED. Purpura cotor M~ii habi- portabat secundum festimeutft ejus ita
tus est ex conchis mariais ferro cit'cmn- et epuhë. Erp:o et nobis qualcs epulœ,
cisis emiMtt; byssus vero geuus lini can- talia et vestimenta. Uudc sequitur Il Et
didi et moUissiuli. RRER. (<)! /<n;)t;7.40, eputabatur quotidie spteudide. » GREG.
Kt ~t'O!)')'.) Si imtctu subtitinm pretio- (1 ~/M'< cap. 5.) Ubi solerter intuen-
aarumqne vestium cu)tnscuipanon osset, thnn est, quia celebrari sitte culpa con-
nequHfjuam sermo Dei hoc ta)M visitnu- vivia vix po~sunt pene euim semper
terexprimcrat. Nemo r~ippe vestimt'nta epu)M comitatur Totnptas nam cum
pretiosa nisi !tJ iaancm gloriam qua;t'it) curpus in refectionis delectatioiie re~o)-
ut honoratior cccteris esse videatu)'; net))o vitur. cor ad inane ~audium re)a.a[ur.
enim vn)t ibi pretinsis vestibus iudui, Sequitur « Et erat quidam mendicu~
ttbi ab aliis non possit vider). CuftYS. (ut nomine Lazarus. N ANB«.Narratio magis
<M~.)Cincreu), et, putvcrcin, et terram qnam parabola videtur, quando etiam
purp)'fii et serico prote~ebat; sive, ci- notnen exprimitur. CHRTS.(ut ~!<~).)Pa-
nis, pulvis et terra purpuram et sericum rabota vero illa est, in qua exemplum
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
(t*) Le nom de Lazar ou Laazar est le même nom que Elazar ou Eléazar des Hébreux qui signi-
fie secours de Dieu. Ce nom était également celui du frère de Marthe et de Marie-Madeleine. I)
n'est pas besoin de remarquer que ce pauvre dont il est ici question n'a rien de commun a\ec
Lazare frère de Marthe et de Marie, que Baronius place dans son martyrologe au i7 décembre
comme évoque de Marseille.
22-26. Or, il arriva que le mendiant mourut, et il fut ~o~~sr les anges
dans le sein ~'A~a/MM. Le riche mourut aussi, et il fut enseveli dans l'enfer.
Or, levant les yeux, du milieu des <oM)'M< vit de ~oMAbraham et Lazare
dans son sein; et il lui cria Père Abralaam, <t)/Mpitié de moi, e< envoyez
Lazare afin ~M'î~trempe le bout de son doigt dans l'eau pour me rafraîchir la
langue, car je souffre cruellement dans ces flammes. Et Abraham lui dit
MOMfils, souvenez-vous que ~)eM<~<!K< votre vie vous avez reçu les biens, de
m~?Meque Lazare les maux or maintenant il est consolé, et vous, vous
souffrez. De plus, C/~t'Cnous et vous, est e~M~~OMf toujours MMgrand abîme,
de sorte que ceux qui voudraient passer d'ici à vous, ou <~ ? MM!'r ici, ne le
peuvent pas.
dans les enfers (1). Tout ce qui était temporel est passé, les voici en
face de l'éternité. Tous deux sont morts, l'un est reçu par les anges,
l'autre ne rencontre que les supplices a Or il arriva que le mendiant
mourut, et il fut porté par les anges dans le sein d'Abraham, H etc,
De si grandes douleurs sont tout à coup changées en délices inef-
fables. Il est porté, parce que ses souffrances l'avaient épuisé, et pour
lui épargner les fatigues de la marche; et il est porté par les anges.
Ce n'est pas assez d'un seul ange pour porter ce pauvre, ils viennent
en grand nombre, comme pour former un chœur d'allégresse et de
joie, chacun d'eux est heureux de toucher un aussi précieux fardeau.
Ils aiment à se charger de tels fardeaux pour conduire les hommes au
ciel. Or, il fut porté dans le sein d'Abraliam pour s'y reposer de ses
longues souffrances. Le sein d'Abraham, c'est le paradis. Les anges
devenus ses serviteurs, ont porté ce pauvre et l'ont déposé dans le sein
d'Abraham, parce qu'au milieu du profond mépris dont il était l'objet
sur la terre, il ne s'est laissé aller ni au désespoir ni au blasphème,
en disant ce riche, tout impie qu'il est, vit dans la joie et ne connait
pas la souffrance, tandis que je ne puis pas mêmeobtenir la nourriture
qui m'est nécessaire.
S. Auct.(de /'on'jy. de l'âme, iv, 16.) Si vous croyez que le sein
d'Abraham soit quelque chose de corporel, je crains que vous n'appor-
tiez pas dans la discussion d'une question aussi importante, toute la
gravité et le sérieux qu'elle demande. En effet, vous ferez-vous illu-
sion à ce point de croire que le sein d'un seul homme (pris dans le
sens matériel), puisse contenir un si grand nombre d'âmes, bien plus
(i) LemotenferesticiprisdanssonsensleplusétendupourtousleslieuxinférieurSj
c'est-à-
direà lafoispourl'enferdesdamnés oùle richesouffre
d'éternels et pourleslimbes
tourments,
danslesquelles
Lazaresereposaitaveclesâmesdesjustesmortsavantla venueduChristatten-
dantla passion
duSauveur pourjouirdelavisionbéatiBque.
apud inferos. Quod temporale fuit, prae- paret et refocillaret. S~M<~~t6r<i<B pa-
teriit qnod sequitur, {Bternum est. Uter- radisus est. Ideo autem angeli minis-
que mortuus est; illum angeli, hune pmnae trantes tulerunt pauperem, et locaverunt
suseipiunt. Dicitur enim a Factum est eum in sinu Abrahae quia licet despec-
autem ut moreretur mendicu;. et porta- tus jaceret, non tamen desperavit nec
retur ab angelis, etc. Tant:p. pœnœ re- Masphemavit dicens Hic dives in ne-
pente deliciis commutantur. Portatur quitia vivens gaudet, et tribulationem
post tantos labores, quia defecerat; ne non patitur; ego vero nec obtinere va-
saltem ambulans laboraret; et portaba- leo necessariam escam.
tur ab angelis. Non suffecerat ad por- AuG. (<<eOWy<M. OM!H!a?,lib. iv, cap.
taudum pauperem unus angélus, sed i6.) Quod antem Abrahae sinum existi-
propterea plures veniunt, ut chorum lœ- mas esse corporeum, vereor ne in re
titise faciant: gaudet unusquisque ange- tanta joculariter non serio agere creda-
tus tantum onus tangere. Libenter tali- tis neque enim usque adeo desiperes,
bus oneribus prœgravantur, ut ducant nt arbitreris corporenm sinum hominis
homines ad régna ctelorum. Portatus est uuius ferre tot animas, imo (ut secun-
autem in sinum Abrabœ, ut illum pal- dum te )oquar) tot corpora quoi illtK
EXPLICATION DE L'ÉVAN&!t.E
(suivant votre opinion), autant de corps que les anges y portent comme
celui de Lazare, à moins que vous ne disiez que son âme est la seule
qui ait mérité de parvenir jusqu'au sein d'Abraham? Si donc vous ne
voulez point tomber dans une erreur puérile, entendez par le sein
d'Abraham un lieu éloigné de ce monde, séjour tranquille et mysté-
rieux, où se trouve Abraham, et qui porte le nom d'Abraham, non
qu'il ne soit réservé qu'à lui seul, mais parce qu'il est le père d'un
grand nombre de nations, et que Dieu l'a proposé à leur imitation
comme le plus grand modèle de foi (i*).
S. G&Ë&.(hom. 40.) Tandis que ces deux cœurs (celui du pauvre et
celui du riche étaient sur la terre), ils avaient dans les cieux un seul
juge qui préparait le pauvre à la gloire par les souffrances, et qui
supportait le riche en le réservant au supplice « Le riche mourut
aussi. » S. CHRYS.(Ao?M.6 sur la II .E~. aux Cor.) Il mourut de
la mort du corps, car son âme était morte depuis longtemps, il ne fai-
sait plus aucune des œuvres auxquelles elle donne la vie, toute la cha-
leur que lui communique l'amour pour le prochain, était complète-
ment éteinte, et cette âme était plus morte que le corps. (II disc. ~Mr
Lazare.) Nous ne voyons pas que personne soit venu rendre à ce
mauvais riche les devoirs de la sépulture comme à Lazare. Tant qu'il
était heureux au milieu des jouissances de la voie large, il comp-
tait un grand nombre de flatteurs complaisants, à peine a-t-il ex-
piré, que tous l'abandonnent, car le Sauveur nous dit simplement
a Et il fut enseveli dans les enfers. » Mais pendant sa vie même, son
âme était comme ensevelie et écrasée dans son corps comme dans un
angeli sieut Lazarum perferunt, nisi opi- « Mortaus est autem et dives. » CBftïS.
neris fortasse lHam unam auimam solam (hom. 6~t~ Ir ad Car.) Mortuus quidem
ad eumdem sinum pervenire meruisse. est tune corpore,sed(}ratiU)Mte ani-
Si errare ptieriliter non vis, ~MMt ma mortua nihil enim agebat ex ope-
~&ra/«B intellige remotam sedem quietis ribus auimae nam totus fervor ejus,
atque secretam, ubi est Abraham; et qui provenit ex dilectione proximi, ex-
ideo ~&)'a/;<Bdictam, non quod ipsius piravit et erat corpore defunctior. «Et
tantum sit, sed quod ipse multarum (CoKf. 2, de Lazaro.) Nullus autem est
gentium pater sit qui ad imihmdum fi- qui sepeliendo diviti ministrasse dicatur
dei principatum propositua est. ut Lazaro. JEoquod namque in lato iti-
GttEG. (in hom. 40 %<~Mp.) Cum au- nere delectatus multos habuit obseqaen-
tem duo essent inferius corda (pauperis tes adulatores, ut pervenit ad tinem,
scilicet et dh'iUa)~ uaus desuper erat in- privatus est omnibus. Simpliciter eaun
spector, qui et pauperem teatando exer- sequitur « Et sepultus est in inferno.»M
cebat ad gloriam, et divitem toterando Sed etiam anima ejus dum viveret, se.
Otpecttbat ad peenam. Unde sequitur peUebatur obruta eorpore quasi Bepnl'
M SAINT UJC, CHAP. XVÏ.
cro. AUG. (de Q<K6~<.Evang., lib. n, anima peècatoris in corpore est, apparat
qu. 38.) Sepultura autem inferni pœna- per proprias operationes; ut autem evo-
rum profunditas est qum superbos et lat de corpore, fit deformis.
immisericordes post hanc vitam vorat. CHRYS. f0?-c<. 2. de ZosM'o.) Sicut
BASIL. [~~M~ cap. 5.) Est autem in- autem pauperis dum viveret, graviorem
fernus quidam locus communis in in- poeDam reddebat « jacere ante januam
timo terra; obumbratus undique et opa- divitis, et aliéna bona prospicere, » sic
cua; cujus est quoddam orificium in diviti mortuo augebat exitium accubitus
profundum tendens per quod patet in gehenna, et prospectus delectationis
descensus animabus ad mala damnatis. Lazari ne solum tormentorum natura,
CHRïs. (tM 0/)e~e !Mpe?- /M?M.53.) sed et collatione honoris illius intolera-
Vel sicut regum carceres extra mane~t, bilius sentiret supplicium. Unde sequi-
sic et extra mundum foris alicubi est in- tur « Elevans autem oculos, » etc.
fernus; unde et c~<e''<ofM<eKe~'a?dictoe fDEM.(in AoM.de dtw<<e.)Elevavit qui.
sunt. [~<:«/i., 8, 22 et 25.) THEOPHYL.dem oculos, ut illum inspiceret, non
Quidam vero dicunt infernum esse tran- despiceret Lazarus enim sursum erat,
situm ab apparenti ad dispare~s, et de- ille deor~um illum plures angeli portaT
forantatem anuase quamdiu ecica bant; iatmn inRaita. toroienta posMf)~
EXPLICATION DE L'ÉVAN&ILE
le tourment, ~nais a dans les tourments, » car il était tout entier dans
les tourments, il n'avait de libre que les yeux pour voir la joie de
Lazare. Dieu lui laisse l'usage de ses yeux pour augmenter ses souf-
frances en le rendant témoin d'un bonheur dont il est privé, car les
richesses des autres sont de véritables tourments pour les pauvres.
S. GRÉS.(Mo~ iv, 27.) Or si Abraham n'était encore dans ces
lieux inférieurs, lé mauvais riche n'eût pu l'apercevoir du milieu des
tourments c'est qu'en effet, ceux qui avaient suivi les voies de la
patrie céleste, étaient, au sortir de cette vie, retenus dans les enfers,
non pas pour y être punis comme coupables, mais pour se reposer
dans ce séjour mystérieux, jusqu'à ce que la rédemption du Médiateur
vînt leur ouvrir l'entrée du royaume qui était fermé depuis la faute
de nos premiers parents.
S. CHRYS. (~<?Mï.4, SM~ ~p~. <!M~~'A:7~).)lly avait sans doute parmi
les pauvres beaucoup de justes, mais c'est celui qu'il a vu étenda à sa
porte qui se présente à ses regards pour augmenter sa tristesse a EtLa-
zare dans son sein. D – S. CHRYS. (II Dise. sur Lazare.) Apprenons de
là que ceux à qui nous aurons fait quelque injure s'offriront alors à nos
regards. Or, ce n'est point dans le sein d'un autre, mais dans le sein
d'Abraham que le mauvais riche voit Lazare, parce qu'Abraham était
plein de charité, et que le mauvais riche est condamné pour sa cruauté.
Abraham assis à sa porte recherchait les voyageurs pour les forcer
d'entrer dans sa maison le mauvais riche repoussait ceux-là même
qui demeuraient à sa porte. S. GuÉe. (hom. 40.) Voilà ce riche qui
du milieu de ses tourments implore la protection de celui dont il n'a
point daigné prendre pitié pendant sa vie. TnÉorHYL.Toutefois ce
avait vus figurer sur la scène comme des généraux et des préteurs,
se montrent à tous tels qu'ils sont dans toute leur misère (1*).C'est
ainsi que lorsque la mort arrive, et que le spectacle de la vie s'achève,
tous les masques de la pauvreté et des richesses tombent, et c'est
exclusivement d'après les œuvres qu'on juge quels sont les vrais ri-
ches, quels sont les vrais pauvres, et ceux qui sont dignes de gloire ou
d'opprobre. S. GRÉG.(Aom. 40.) Ce riche qui a refusé à ce pauvre
couvert d'ulcères jusqu'aux miettes de sa table, précipité maintenant
dans l'enfer, est réduit à mendier le plus léger secours; il mendie
une goutte d'eau lui qui a refusé les miettes qui tombaient de sa
table.
S. BAS.(ÇA. des P~. <y?'.)(2) Ce riche reçoit le juste châtiment
qui lui est dû, le feu et le supplice de l'enfer, une langue desséchée
les gémissements remplacent les sons harmonieux de la lyre; une soif
brûlante l'usage des plus délicieuses boissons; d'épaisses ténèbres~ les
spectacles brillants et licencieux le ver qui ne dort point les empresse-
ments assidus des flatteurs « Pour me rafraîchir la langue, car je
souffre cruellement dans cette namme. o – S. Cnurs. (/M?M.2, ~M?'
l'Epît. aux Philipp.) S'il souffre de si cruels tourments, ce n'est point
parce qu'il était riche mais parce qu'il a été sans pitié. S. GnËG.
(hom. 40.) Apprenons de là quel châtiment est réservé à celui qui
prend le bien d'autrui, puisque ce riche est condamné au feu de
l'enfer pour n'avoir pas donné de ses propres biens. S. A~tBR.Il
souffre encore, parce que c'est un supplice pour l'homme sensuel
(t*)Latraduction
latinedonnée parsaintThomas ajoute,<uloeribus ut sunt,r
plenividentur
eilsparaissent d'ulcères,cequin'estpointdansletextedusaintdoc-
telsqu'ilssont,couverts
teur,oùonlitsimplement <Hsapparaissent
telsqu'ilssont,desesclaves
quivendentdesfigues
oudesraisins.En effet,ceux quisontcouvertsd'ulcères
ne figurent
passurles théâtres,
peut-
être!etraducteuraura-t-illue)~,)~ct'fe,au lieudecuxK,figue.
(2) On ne trouve pas cette citation dans les seize chapitres de saint Basile sur Tsaî~ d'où elle
était tirée suivant Corderius.
pra'tores visi t'uerant, omnibus ulceribus arefacta vice tyrœ sonantis, itemitos
pleni videntur ut sunt sic et advemente viccpotus~immoderatum desiderium
morte, et resoluto spectaculo, universis sUtlee vice speclaculornm enorinitim
larvis egestatis et divitiarum depositi~~ seu lascivorum, caligo proftin(la; vice
ex solis operibus dijudicantur qumam amhitus incessant is, privigi) vemiis. Unde
vere sint divites, qui pn.upe)'es; qui g)o- sequitur {'Ut refrigerct linguam meam,
riosi, quive inglorii. GnEG. (/? Aorn. <0 quia erucior in hac Namma. CnRYS.
!<<sup.) Dives enim iste, qui u~CMto (/<om. 2, h~~M/. H~t~.) Non au-
pauperi mcnsœ suas vel uuDuta. dure uo- Leta quia dives fuerat, torquebatur, sed
luit, in inforno positus usque ad mi- quia u)isertus non fuit. GERG.(fM homo
nima qu[erenda pervenit. Nam gultam 40 «< -!M~.) ))iuc coUigpndnm ee~ qua
aquae petivit qui micas panis oegavit. pœna mutctandus sit qui atienadiripit,
BAS!L. (ita C«<. C!'<ecO''MM) Pa<)'«M.) si inferni damNatiouc percutitur, qui
Condignum autem praHMimn rcdditur propria non targit.ur. AM)m. Cruciatur
diviti illi, ignis et inferualis poeua~ lingua etiatu, quia luxurioso carere de)iciis
DE SAINT LUC, CHAP. XVI.
d'être privé des jouissances de la vie; l'eau qu'il demande est le sou-
lagement de toute âme accablée de douleurs.
S. GRËG.(hom. 40.) Pourquoi au milieu de ses tourments~ demande-
t-il une goutte d'eau pour rafraîchir sa tangue? parce que sa langue,
par un juste châtiment, souffrait plus cruellement pour expier les
excès de paroles qu'il avait commis au milieu de ses festins; c'est en
effet dans les festins que les intempérances de la langue sont plus
fréquentes. S. CHRYS. (hom. sur le mauv. riche.) Que de paroles
orgueilleuses avait aussi proférées cette langue il est donc juste que
le châtiment tombe sur le péché et que la langue qui a été si cou-
pable soit aussi plus sévèrement punie. S. Aue. (quest. 7?MM~
n, 38.) Ou bien encore, cette demande qu'il fait d'une goutte d'eau
pour rafraîchir sa langue, alors qu'il était tout entier au milieu des
flammes,est l'accomplissement de ce qui est écrit: « La mort et la
vie sont au pouvoir de la langue; » (Prov., xvm) (1) et encore « Il
faut confesser de bouche pour obtenir le salut, )) (~om., x) ce que
son orgueil l'a empêché de faire. L'extrémité du doigt signifie la plus
petite des œuvres de miséricorde inspirée par l'Esprit saint.
S. AuG. (de ~o~'y. de l'âme, iv, 16.) Vous dites que tous les mem-
bres de l'âme se trouvent ici décrits, parce qu'il est dit que le mauvais
riche levait les yeux; ces yeux figurent la tête; la langue, la bouche
et le doigt, la main tout entière. Mais comment se fait-il que ces
noms de membres appliqués à Dieu ne vous fassent pas. conclurequ'il
ait un corps, tandis que vous tirez cette conclusion pour l'âme?
Serait-ce parce qu'il faut les prendre à la lettre quand il s'agit de la
créature, et dans un sens figuré et métaphorique, lorsqu'il est question
portela Vulgate
ji)Ondanslamaindelangue,comme actuelle le textegrecev/Etp:
d'après
Y~(!)Tr*j(-
poenaest; aqua autem est refectio ammœ vita in manihus linguae, et quia ore con-
in do~oïibua constitutae. fes9)o[)tadsalutem(7!om.,i0);))quod
CRKG.(tM Aorn. 40, ut sup.) Quid au- per superbiam ille non fecit. ~T<remMm
tem est quod in tormentis positus lin- autem digiti, vel minimam operationem
gu~m suam roM~erim postulat, nisi sigmBoat~quaper Spiritum sanctum sub-
quod is qui convivando de ioquaoitate Yenitur.
peccitvera.t; per retributionis jnstitiam in A~G. (de Orig. c)t?ma;, lib. [v, cap.
lingua atfocius ardebat? abundaro enim 46, ~( ~p.) Dicis quod membra hic ani-
in conviviis ioquaott.as sotet. CHR~s. (tw mœ describuntur, et vis per ocuium to-
Aom. de J');t't<e.) Multa etiam lingua ejus tum caput mteUigi, quia dictus est le-
superba tocuta est ubi peceatum, ibi va,re oeulos suos; per linguam fauces;
et pcNM; et quia pbtrimum lingua pec- per digitum mauum. Quid autem causa:
cavit, amplius torquetur. Aucusï. (de est, ut noinina. ista membrorum in Deo
Q!MM<.fcatK)' lib. n, qu. 3S.) Vel quod tibi corpus non faciant, in anima fa-
Hngutun suam vutt Mfrif;erari cum in ciant ? An vero quando de creatura di-
flamme totus arderet, significat quod cuntur proprie aecipienda sunt, quando
seriptum est (Proeef& 18) « Mors et autem de Creatore, tropice atque trans-
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
du Créateur (i) ? Ainsi vous nous donnerez des ailes corporelles parce
que la créature, c'est-à-dire l'homme, et non pas le Créateur, dit par
la bouche du Psalmiste a Si je prends mon vol (mes ailes) dès l'au-
rore. e (P~. cxxxvtn.) Or, si de ces paroles « Pour rafraîchir ma
langue, » vous concluez que l'âme du mauvais riche avait dans
l'enfer une langue corporelle notre langue doit avoir aussi dans
cette vie des mains corporelles, puisqu'il est écrit a La mort et la vie
sont dans les mains de la langue. » (Prov., xvm.)
S. GRÉs. DENyss. (Dise. 5, sur les Béatitudes.) De même que les
miroirs les plus parfaits représentent fidèlement les formes des visages,
tels qu'ils se placent devant eux, joyeux, s'ils sont dans la joie, tristes,
s'ils sont dans la tristesse, ainsi le juste jugement de Dieu est la fidèle
reproduction des dispositions de notre âme; le riche n'a eu aucune
compassion du pauvre étendu à sa porte, il ne trouve à son tour
aucune compassion, lorsqu'il aurait tant besoin de miséricorde « Et
Abraham lui dit Mon fils. a S. Csnys. (Dise. 2 et 3, ~tr Lazare,
et hom. sur le mauv. riche.) Voyez la bonté du patriarche, il l'appelle
son fils par un sentiment de tendresse et de douceur; mais cependant t
il n'accorde aucun secours à celui qui s'èn est rendu indigne. a Sou-
venez-vous~ » lui dit-il, c'est-à-dire rappelez-vous le passé, n'oubliez
pas que vous avez nagé au sein des délices et que vous avez reçu les
biens pendant votre vie, c'est-à-dire ce que vous regardiez comme les
vrais biens il est impossible que vous régniez ici après avoir régné
sur la terre, les richesses ne peuvent avoir de réalité à la fois sur la
qu'ilfaudraitsupposer
(t)C'est-a-dire quela languea desmainsextérieures sices
et sensibles,
locutionsnedoiventpasêtreentenduesdansun sensmétaphorique ilestévidentque
cependant
c'estdansun senspurement quenousdevonsentendreque la mortest dansla
métaphorique
aupouvoirde la langue.
main,c'est-à-dire
late. Pennas itaque corporeas daturus es simile fit dispositionibus nostris unde
nobis; qaoniam, non Creator, sed crea- quia dives non fuit misertus pauperis
tura (id est, homo) dicit (Psal. 138) jacentis ad jaauam, cum misericordia
« Si assumpsero pennas meas diluculo. » c:'eat, non exauditur. Sequitur onim
Porro si propterea linguam haijmt dives « Et dixit illi Abraliam Rti. » CuttY's.
ille corpoream quoniam dixit « Hefri- (<o):c. 2 et 3, de Zasa~'o.) Aspice pa-
geret linguam meam, » iu nobis quoque triarchai honit.at.cm vocat i]Ium ~tMM
adhuc iu carne vivenLibus manus liabet (quod mansueLudinem ejus potest expri-
ipsa lingua corporeas, quia scriptum est mere), nuHunt tamen prœbet auxitium
(Prov., 18, )'<'t ~<;p.) « MoM et vita in ei qui se remedio pt'ivaverat. Uudf dicit
mat]ibus Ungme. » 7~cot'(ya!'e, id est, tmimad~ertas printe-
GRKG.!Svss. (Orat. 5, ~s.BMMM~t!- rita, ne obliviscaris quod fueris oblec-
bus.) Sicut autett) prfBstantissima specu- tatus d~itii~, et (~fomt<. de Zt/e~e)
lorum tales repraisentant facitirmi.)ima- HRecepisti boua in vita. h)a, )) id est,
gines, quales et ipsfB objoctm facies ex- illa quai vet'a boua esse putabas; non
tant, tfBtas quidem lœtantium, tristium potes et in terra régnasse, et hic re-
vero tristes sic et justum Dei judicium gnare divitice uon possunt esse veres,
DE SAINT H!C, CHAP. XVI.
terre et dans l'enfer a De même que Lazare à reçu les maux. )f Ce'
n'est pas que Lazare les ait regardés comme des maux; Abraham
parle ici d'après les idées du riche qui regardait la pauvreté, la faim,
les souffrances de la maladie comme des maux extrêmes. Lors donc
que la violence de la maladie nous accable, que la pensée de Lazare
nous fasse supporter avec joie les maux de cette vie.
S. AuG. (quest. Evang., 11, 38.) Abraham fait donc cette réponse
au mauvais riche, parce qu'il a mis toutes ses affections dans les jouis-
sances de la terre, et n'a aimé d'autre vie que celle où il étalait tout
le faste de son orgueil. Il ajoute que Lazare a reçu les maux, c'est-à-
dire qu'il a compris que la fragilité des choses de cette vie, les travaux,
les douleurs, les souffrances étaient la peine du péché, parce que nous
mourons tous en Adam qui est devenu sujet à la mort par sa déso-
béissance. S. CHRYS.(Dise. 3, sur Lazare.) Il dit encore au riche
a Vous avez reçu les biens dans cette vie, comme une chose qui
vous était due. C'est-à-dire Si vous avez fait quelque bien qui fût
digne de récompense, vous avez reçu dans le monde tout ce qui vous
revenait, des festins, des richesses, la joie qui accompagne une vie
.toujours heureuse et les grandes prospérités. Si au contraire Lazare a
commis quelque faute, il a tout réparé par la pauvreté, la faim et
l'excès des misères sous le poids desqueles il a gémi. Tous deux vous
êtes arrivés ici nus et dépouillés, l'un de ses péchés, et c'est pour cela
qu'il reçoit la consolation en partage, l'autre, de la justice, et c'est
pourquoi vous subissez un châtiment qui ne pourra jamais être adouci
a Maintenant il est consolé; et vous, vous souffrez. c S. GRÉG.
(A<MM. 40.) Si donc vous avez souvenir d'avoir fait quelque bien et
que ce bien ait été suivi de bonheur et de prospérité, craignez que ce
(t) Lesaintdocteur
aicienvue,comme iltedéclare
expressément, dn.PMMme
cepassage XLvm;
8 nLefrèrenerachètera
verset pas sonfrère,l'hommepourrait-il e
le racheter?
subditur « Et in his omnibus, inter nos deritis et nostra gaudia cumulant ves-
et vos chaos masnum Srmatum est. M tra tormenta, et vestra. tormenta cumu-
THEOPUYL.C//OMMo~t:KH:sigaiGeatjns- iantnostra gaudia. GRKG.(<?;/;o?/!f<.40,
toran) a peccatoribus distantiam uam ut ~«p~'a.) Sicut eHim tramire reprobi
sicut affectus eorum varii fuerant, sic ad electos cupiunt (id est, a supp!!cio-
etiam matisMnesnon modieun] dUreruut. rum quorum atHictIone nmera.re), ita ad
CnMS. (<K /;o;)t«. de D~~e.) Quod /!)'- aMictos atque in tormentis positos <M<!t-
m«<MMdieitur, quia aon. potest diasoivi, ~e justorum est mente ire per miseri-
agitari, vel conçut). cordism, ~osquo TcHe tiberare. Sed jns-
AMR. )utcr divitem i~Hu)' et paipe- torum anima; quamvis iu sua: natnrœ
rem chaos magnum est, quia post n)or- bonitate taisericordiant habeant, jam
tem u~quennt ~))er~t.amutari. Uude se- tune auctot'ts suijustiti.T: eonjuucta!, tanta
quitor Ut hi qui vohuit hinc tran~ire M rectitudine cou~tringuntur: ut nttHa ad
ad vos non possint, neque inde hue reprobos conpas&ioiie ntoveantur nec
transmeare. Cmn's. (?;<~x~. </c D~e.) injusti erro ad beatorum sort.fm trati-
Quasi dicat Videre possutiu~ Lransh't- seunt, quia damnatioue perpétra con-
non possmnus et nos vidonuM quid strinptmtur; uecjuati ad repMb<M tran-
effugerimus, et vos vidotis quid perdi- sire possmit, quia crecti jam per ju~ti-
°
fCHAPITRE XXIV.
SOMMAIRE ANALYTIQUE.
(1*)Pourbiencomprendre cesvisitesdifférentes
etcesapparitions nouscroyons
distinctes, utile
dedonnericilasuitedesfaitsd'aprèslaconcorde
desquatreévangiles.
i" Marie Madeleine, Marie, mère de Jacques le Mineur et de Joseph, et d'autres, sont présentes
au sépulcre, pendant que Joseph d'Arimatliie ensevelit le corps de Nôtre-Seigneur. {-Ma~ xxvrt,
61; J&re, xv, 17; Luc, xxm, 64, SX.) C'était le vendredi soir, un peu avant le coucher du soleil.
En revenant chez elles, elles achètent des aromates, et le jour du sabbat, eUes demeurent en repoa
pour obéir aux prescriptions de la loi. (~itc, xxiv, ~.)
Le samedi soir après le coucher du soleil, le sabbat étant passé elles complètent leur provision
de parfums et d'aromates. (Mare, xvi, 1.)
3~ Jésus ressuscite le dimanche matin avant le jour. (J~a~/i., xxvm, 2, 4.)
4" Les premières femmes viennent au sépulcre avant le jour (~s«/i., xxvm, t; Luc, xx[v, t et
suiv.; /MM, x, i et suiv.); elles aperçoivent la pierre renver&ée Marie-Madeleine court porter
cette nouvelle à Pierre et à Jean. (,Tean, xx, !.)
50 Les autres femmes restent au sépulcre, où se passa la scène racontée par saint Luc.
(xxtY, 3, ~.)
6° Les mômes femmes reviennent à la ville, et annoncent cette nouvelle aux apôtres et aux dis-
`
ciples.
7° Pierre et Jean, déjà avertis par Madeleine, entendent leur témoignage, et vont au sépulcre
(Luc, xxtv, t, 2; t~H!, xx, 3); où ils entrent et restent quelque temps.
8" Peudant ce temps, Jésus apparaissant pour la première fois, se montre à Madeleine, qui était
revenue au sépulcre à la suite de Pierre et de Jean. (.?:)'< xv[, 9, 10; Jean, xx, Il, tS.)
9" D'autres saintes femmes vont au sépulcre après le lever du soleil, et Jésus leur apparait.
(Matth., xxvm, K-9 J)&re, xvt, 2-8.)
cente die, sed vespere noctis resurrexit. plures etiam fortasse Mariœ Magdalene:
Denique (rrœcus sero dixit sero autem cum illud uoDten personaa sit, hoc su-
et horam significat in occasu diei, et rei matur a loco. Aun. (t/e Co?n. Evang.,
cujuslibet tarditatem, quomodo si dicas: lib. xi, cap. 24.) Vel Matthœus a prima
« Sero mihi suggestum est. H Est ergo parl.e noctis, quod' est vespere, ipsam
et sero tempus noctis profundum unde voluit noctem significare; cujus noctis
et mulieres ad ~onumentum accedendi ËDe veuerunt ad monumentum; et hoc
habent fiioiltateiN custodibus quiescen- ca de causa, quia jam a vespere para-
tibus. Et ut semé nocte Jactau~ mu)ie- verant, et licebat afferre aromata tran-
res atia* nesciunt, aUiB sciunt sciunt sacto sabbato. 1
quae observant noctihus et diebus; nes- EusEB. Jaccbat autem organum Verbi
ciunt, quœ recesserunt. Nescit una t)a- extinctum, magaus vero lapis claudebat
ria Magdalene secundum Joaunem, seit sepuicrutn quasi mors eum duxisset
altéra Magdalena secundum Matthaeum eaptivuu) sed nondum lapso triduo,
nam eadem, et ante scire, et postea nes- vita se promit iterum post sufficientem
cire non potuit ergo si plures Mariœ, mortis convictionem. Unde sequitur
M SAINTMC, CHAP.XXîV.
la pierre qui était au-devant du sépulcre en avait été ôtée. »
THÉOPHYL. C'était un ange qui l'avait renversée, comme le rapporte
saint Matthieu. S. CEMS. (~<MM. 91 sur S. J~MA.) Cette pierre fut
ôtée après la résurrection, afin que les pieuses femmes, à la vue du
sépulcre, vide du corps du Sauveur, n'hésitassent pas à croire qu'il
fut ressuscité « Et étant entrées, elles ne trouvèrent pas le corps du
Seigneur Jésus, o – S. CYR.Or, ne trouvant point le corps du Sau-
veur qui était ressuscité, elles étaient agitées de diverses pensées,
mais leur tendre amour pour Jésus-Christ, et leur pieuse sollicitude
leur méritèrent d'être visitées par les anges « Pendant qu'elles étaient
remplies de frayeur et d'anxiété, près d'elles parurent deux anges
revêtus de robes resplendissantes. EusÈBE.Les messagers de cette
heureuse résurrection apparaissent revêtus d'habits resplendissants,
comme présages de joie et de bonheur. Lorsque Moise était sur le
point de frapper l'Egypte de plaies, il vit un ange au milieu d'une
flamme ardente; mais ce n'est point dans cet appareil terrible, que
les anges se montrent aux saintes femmes, ils sont environnés de la
grâce et de la douceur qui convenaient au règne et au glorieux
triomphe du Seigneur. Et de même qu'au temps de sa passion le soleil
s'était éclipsé, pour, témoigner son horreur et sa tristesse aux bour-
reaux qui crucifièrent le Fils de Dieu ainsi les anges messagers de la
vie et de la résurrection annoncent par l'éclat de leurs vêtements,
la joie de cette grande fête qui est le salut du monde.
S. AMBR.Mais comment se fait-il que saint Matthieu et saint Marc
ne parlent que d'un jeune homme assis et vêtu de blanc, tandis que
d'après saint Luc et saint Jean les saintes femmes virent deux anges re-
vêtus de robes blanches ?–S. Ace. (ef<?f<MC. des jEMM<y.)Nous pouvons
très-bien admettre que les saintes femmes ne virent qu'un seul ange
lorsqu'elles entrèrent dans le sépulcre, c'est-à-dire dans une espèce
d'enceinte qui entourait le sépulcre taillé dans le roc, et était fermée
d'une muraille (1*); c'est là qu'elles virent assis à droite l'ange dont
parle saint Marc. Elles avancèrent ensuite pour regarder dans l'inté-
rieur du sépulcre, où le corps du Seigneur avait été dépose et c'est
alors que d'après le récit de saint Luc, elles virent ces deux autres
anges qui raniment leur courage et fortifient leur foi a Et comme
dans leur frayeur, elles tenaient leur visage abaissé vers la terre, » etc.
BÈDE. A la vue des anges qui leur apparaissent, les saintes femmes
ne se prosternent pas la face contre terre, elles tiennent simplement
leurs yeux baissés vers la terre. Nous ne voyons également qu'aucun
des saints qui furent témoins de la résurrection du Seigneur se soit
prosterné la face contre terre, lorsque le Seigneur lui-même ou ses
anges leur apparaissaient. C'est de là qu'est venu l'usage dans l'Eglise
de prier les yeux baissés vers la terre, mais sans Séchir les genoux,
tous les jours de dimanche et pendant les cinquante jours qui forment
le temps pascal, soit en mémoire de la résurrection du Seigneur, soit
comme un signe de l'espérance de notre propre résurrection. Or, ce
n'était point dans un sépulcre (qui est la demeure des morts), qu'il
fallait chercher celui qui était ressuscité d'entre les morts à une vie
nouvelle. Aussi les anges disent-ils aux saintes femmes « Pourquoi
cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant ? Il n'est point ici,
il est ressuscité. » En effet, c'est le troisième jour après sa mort, qu'il
(t*)Cetteexplication estd'autantplusprobable
qu'elleestconformeauxdonnées del'archéolo-
giehébraïque surlamanièredontétaientconstruitslestombeaux desgrandsenJudée.Ilsétaient
taillésdansle rocet setrouvaientordinairementsur leurspropriétés.
Lacourdu sépulcre était
uneplacelibresurmontée d'unecoupole; aumilieuétaitunegrillequientouraitl'ouverturepar
laquelleondescendait lecercueil
danslecaveau. C'estlà queJeanse penchapourregarder,et
qu'ilvitleslingesaufonddu caveau, pendantquePierredescendant l'escalierquiétaità côté,
entraitlepremierdansla crypte.
(<)Cettecitationnesetronvepaslittéralement
danssaintCyrille,onlit quelquechosedesem-
blabledanssoncommentaire sur Isaïe,xvu,ti.
tertia sicut ipse inter diseipulos viros passus est, et tertia die corpus suum in-
feminis prœdixit, resurrectionis sum corruptumdemonstravit. BED.Uno etiam
triumphum celebravit. Undesequitur die in sepulcro et duabus noctibus ja-
«RecordaminL qualiter locutus est vobis cuit, quia tucem suœ simpla: mortis, te-
quia oportet FUmm-homini~ tradi, et nebris duplœ nostrce mortis adjuMit.
cruciSgi) et die tertia. resurgeje, ') etc. CnuL. iNstfticta! autem mulieres an-
Die namque parasceves hora nona spi- freiornm affatibus, accelerantes ea retu-
ritum tradens, vespere sepultus, mane lerunt discipnlis. Unde sequitur « Et.re-
prima sabbati resurrexit. ArnAN. (M&. cordatœ sunt verborum ejus, et re~ressœ
de Incarnat. Filii Dei.) Poterat siqui- a monumeuto, nunUaverunt hœc omnia
dem statim suscitare corpus a morte illis undeum, et caeteria omnibus.
sed dixisset aliquis eum nequaquam Namque fe ~)ina qum quondam mortis
fuisse mortuum, vel non plaue mortem fuit ministra, venefaudum resurrectionis
ei inhoesisse et fortasse si resurrectio ujysterium prima percepit, et imntiat.
Domini fuisset dilata, latuisset incorrup- Âdeptum est igihir femineum gênas et
tionis honor. Ut igitur corpus ostenderet i~aominiae a.bsoiutionem et maledictio-
mortuum, unius interpolationem diei nis repudium. AMBR.Mulieribus autem
EXPLICATION DE L'ÉVANStM
sur elle. –' S. AMBR.Il n'est point permis aux femmes d'enseigner
dans l'Eglise (I Timoth., n), elles doivent se contenter d'interroger
leurs maris dans l'intérieur de leurs maisons. (I Corinth., xiv.) C'est
pour cela que la femme est envoyée à ceux qui sont de la famille de
Jésus. L'Evangéliste nous fait connaître le nom de ces femmes « Ce
fut Marie Madeleine. » BÈDE.(la sœur de Lazare), et Jeanne (épouse
de Chusaï, intendant d'Hérode) et Marie, mère de Jacques, (de Jacques
le Mineur et de Joseph.) Quant aux autres, saint Luc ne les désigne
que de cette manière générale « Et les autres qui étaient avec elles,
qui racontèrent ceci aux Apôtres. – BÊDE.(d'apr. S. Ambr.) Pour
décharger la femme du crime et de l'opprobre perpétuel dont elle
était chargée aux yeux des hommes, Dieu permet qu'après avoir été'
pour l'homme l'intermédiaire du mal, elle devienne aujouid'hui l'in-
termédiaire de la grâce.
THEûPtfYL.A ne consulter que les lois de la nature, le miracle d'une
résurrection est une chose incroyable pour les hommes a Aussi,
ajoute l'Evangéliste, les Apôtres regardèrent comme une rêverie ce
qu'elles leur disaient, et ne les crurent point. a B.ÈDE.(d'après
S. G~y.) Ce doute est moins un effet de la faiblesse de leur foi, que'
le fondement inébranlable de la nôtre, car pour triompher de leurs
doutes, Dieu fit ressortir la vérité de la résurrection par une multi-
tude de preuves, et lorsque nous lisons ces preuves, le doute même
des Apôtres produit en nous la certitude. THÉOPHYL. Pierre, à cette
nouvelle, court sans tarder au sépulcre, prompt comme ie feu qui
n'attend pas qu'on lui jette le bois qu'il doit consumer « Pierre se
leva aussitôt et courut au sépulcre. »
EusËBE. Seul parmi les Apôtres, il se rend au témoignage des
femmes, qui lui rapportent l'apparition des anges, et comme il avait
pour Jésus un amour plus grand que les autres Apôtres, il montrait
aussi un plus grand zèle, et regardait de tous côtés pour découvrir le
Seigneur « Et s'étant penché, il ne vit que les linges par terre. »
THÉOPHYL. Lorsqu'il fut venu au sépulcre, le premier sentiment qu'il
éprouva fut un sentiment d'admiration pour les choses qu'il avait pu
tourner en dérision aussi bien que les autres Apôtres « Et il s'en
alla, admirant en lui-même ce qui était arrivé, » c'est-à-dire, qu'il
admirait comment les linges seuls qui avaient servi à recouvrir
le corps embaumé de myrrhe, avaient été laissés, ou quelles circon-
stances avaient favorisé le voleur à ce point, qu'au milieu des gardes
qui environnaient le sépulcre, il ait eu le temps de débarrasser le
corps des linges qui l'entouraient avant de l'enlever.
S. AuG. (De l'acc. des Evang., in, 25.) Saint Luc a voulu résumer
ici tout ce que fit Pierre dans cette circonstance. En effet, Pierre cou-
rut au sépulcre en même temps que Jean, alors seulement que les
saintes femmes, et Marie Madeleine en particulier, vinrent leur an-
noncer que le corps avait été enlevé, et l'apparition des anges n'eut
lieu qu'ensuite. Saint Luc ne parle ici que de Pierre, parce que c'est
à lui d'abord que Marie Madeleine annonça ce qu'elle avait vu. On
peut aussi s'étonna que d'après le récit de saint Luc, Pierre n'entrât
point dans le sépulcre, mais qu'étant penché il vit simplement les linges
par terre, et se retira plein d'admiration, tandis que saint Jean dit
positivement qu'il vit aussi ces linges posés à terre et qu'il entra dans
le sépulcre après Pierre. Cette difficulté disparaît, en admettant que
Pierre vit d'abord ces linges en se penchant sur le sépulcre (circon-
stance que saint Luc rapporte et saint Jean passe sous silence), et
qu'il entra ensuite dans le sépulcre avant que Jean y entrât lui-même.
esset eximii affectus prœ cœteris, sedu- enim cnoirnt Petrus ad monumentum,
lum se promebat, passim circumspiciens qnando et Joamies, cum tantummodo a
Dominum. Unde sequitur Et procum- mulieribus (praccipue a Maria Magda-
bens vidit sola linteamina posita. x lene) nuntiatum eis fuerat de corpore
THEOPHYL. Cum autem ad monumentum ablato postea autem facta sunt heec de
fuisset, hoc primo -consecutus est ut visione augelorum. Ideo autem Lucas
miraretur quœ prius ab ipso vel ab alüs Petrum solum commemoravit, quia illi
deridebantur. Unde sequitur « Et abiit, primitus Maria nuntiaverat. Item potest
secum miram quod factum fuerat; )) id movere quod Petrum non intrantem,
est, apud se mirans rei eventum, quaM- sed procumbentem dicit Lucas sola lin-
ter sola linteamina derelicta fuere, cor- teamina vidisse et discessisse mirantem;
pore myrrha peruncto; vel quantam op- cum Joannes dicat, ita se linteamina vi-
portunitatem habuisset fur, ut hic iiemo- disse posita, et seipsum post Petrum
tim involuta dimittens, circumstantibus intrasse. Sed intenigeudum est Petrum
militibua corpus auferret. primo procumbentem vidisse (quod
Auo. (de Co< Evang., lib. ru, Lucas commémorât, Joannes tacet);
cap. 25.) Intelligitur autem hoc Lucas post autem ingressus est antequam
recapitulendo posuisse de Petro tune Joannes intraret.
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
et autant par respect pour les anges qui sont présents que par véné-
ration pour l'oblation sainte, abaisson& nos yeux vers la terre dans un
piofond sentiment d'humilité, en nous rappelant que nous ne sommes
que cendre et poussière.
LA GLOSE.Après que les anges ont fait connaître aux saintes femmes
la résurection de Jésus-Christ~ ]e Sauveur apparaît lui-même à ses
disciples, pour leur apprendre qu'il est ressuscité « Or, ce jour-là
même deux d'entre s'en allaient à un village nommé Emmaùs. »
lorum prœsentiam, seu propter reve- et sermone coram Deo et omni populo; et
rentiam sacrae oblationis cum omni ~MOMO~Oeum ~f~~M~MHf SMMïmtsacerdotes
et pr~!CïpM tio~ M damMa~tOHew Mtor<~
humilitate vultum declinemus in ter-
et er!te!~et'Mt< eum nos autem sperabamus
ram, nos « cinerem et terram » esse re- quia ipse esset redempturus 7<ra~< e< nunc
colentes. sitper Ace om'a tertia di'm est hodie quod Ace
facta ?tt7~. Sed et HtM~'erM ~Mat~aw e~c nos-
Et ecceduo 6a' illis ï'6fXK<ipsa die !'n castellunt, <t'M <ef)'MerM"<nos, ~MŒante lucem /MefMt<
jrMOt! s'at m spatio sfa~MfMmm~aymta ad MïOHMMpn~Mmet MOH ~'HCëH~ocor/ïnre
FMrMm!e)n,HommeEmma~ et ipsi loqtze- ~'KS~ ue~~MH~ ~ï'eeH~s se c~M~: m~oae?~ an-
~aH~Mr at?[MU?'ccmde his omnibus ~Mtsaccide- ~e~orM)?t vidisse, qui ~t'cttnf ~MM ~ï'tjcre
rant. Et factum est <<)? /<tA!<<at'eK<t<t', et M- <.t&Mf!<t!t~M)~<t))tex uostris ad monumentum,
eum ~uajfercH~ et ipse ~esM.?a~pro~ï'n~MOM et ita t!tMH<'?'Mtt<m'e!~ mulieres <it.cert<K<
ibat eMmillis. Oculi aM<emMor!m: <e)!e4aK-
tpsMnt vero non t'Huencr~H~.
tur, ne ~MMagnoscerent <!< ait ad t!!fM.' Qui
sunt Aisermonesquos conferlis a<<f!!t)!'eem aMt- GLOSSA. Post m&nifostationem resor-
et
bulantes, estis tristes? Et MH! rectionis
?'es~t)M~eJ!~ Christi per augelos mutieribus
eMt'Momf'ttC<e<~)/ta<, <7t.t<c< T'Kso~s~et'e-
factam, manifestatur uHerius cadem re.
S'Wttxs M t'M/?tet'!«a~m, et non eo~'Mms<
?)«Bfacta sunt in illa his ~'<'&Kf! ? OM'tMS fKf surrecHo per ipsius Christi apparitioncm
dixit unde dicitur « Et ecee duo
p!t<B? Et &fe)'«;:< De Jesu Naza- diseipulis
fe'x), qui /'«!<vir propheta poteM in opere ex illis ibant, o etc. THKOpa\'L. QmdatN
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
THEOMYL.Il en est qui prétendent que l'un de ces deux disciples était
saint Luc lui-même, et que c'est la raison pour laquelle il a caché son
nom (i). S. ÂMBR.Le Sauveur se manifeste sur le soir et séparé-
ment à ces deux disciples nommés Ammaon et Cléophas, comme il se
manifesta plus tard séparément aux onze Apôtres (2* S. AuG. (De
l'accord des Eca~y-, in, 38.) Saint Marc. a pu sans absurdité appeler
campagne le bourg d'Emmaùs (3). Saint Luc fait connaître ensuite la
situation de ce bourg, eh ajoutant II était éloigné d'environ soixante
stades de Jérusalem et s'appelait Emmaùs. – BÈDE. C'est aujourd'hui
Nicopolis, ville célèbre de la Palestine, qui après que la Judée eut
été réduite en servitude, fut rebâtie par l'empereur Marc-Atirèle, et
changea d'aspect et de nom (~*). Le stade qui, selon les Grecs, fut in-
venté par Hercule pour mesurer les distances, est la huitième partie
du mille, ainsi soixante stades font sept mille cinq cents pas, ce
fut la distance qu'eurent à parcourir ceux qui étaient certains de la
alterum horum duorum Lucam inquiunt mine Emmans. BED. fpsa. est Nioopo-~
esse; et ob hoc suum nomen occultasse. lis, civitas msignis Palestine, quœ post
AMBR.Vel duobus discipulis seorsmN expugnationem Judseaesub Marco Aure-
Dominus jam se vespere demonstrarat; lio AuLouino principe rest.a.ntat:t, cum
scilicet Ammaoni et Cteophfe. Auc. (de statu mutavit et nomen. Stadinm autem
C'o:M.J6'MM!p.,lib. !:), ca.p. ult.) Castel- quod auctore (ot Grxci dicun<) Hercule
lum autem illud non absurde accipiamus, viarum spatia mensur:~ octa\n est pars
etiam tJ~HaM secundum Marcum po- mUUarii et ideo sexagiota stadia se-
tuisse appellari deinde casteUuai de- ptem millia passuum et quinquaginta
scribit dicens « Quod erat in apatio significant quod spatium itineris fuit
stadiorum sexaginta ah Hterus~tem, no- eis qui de morte et Mpultura Domini
DE SAINT LUC, CHAP. XXIV.
« Oculi autem eorum tenebantnr ne il- venienter etiam eis speciem quam reco-
tumagnoscereDt;))utscilicettotam guoscerent, non ostendit; hoc agens
suam dubiam intentionem revêtent et foris in oculis corporis, quod apud ipsos
vulnus detegentes recipiant medicinam; agebatur intus in oculis cordis ipsi
et ut cognoscerent quod quamvis corpus namque apud seipsos intus, et amabant,
ipsum quod passum fuerat resurrexe- et dubitabant. De se ergo loqnectibus'
rit, non tamen amplius tale erat ut esset prœsentiam exhibuit; sed de se dubi-
omnibus visibUe,sedtMtum ab hisaa tantibus cognitionis suse speciem abscon-
quibus vellet videri; et ut non dubitent dit verba quidem eis contulit nam
quare non de eœtero non conversatur sequitur e Et ait ad iltos Qui sunt hi
interpIebem,quiascUicetpostresur- seriiioiies quos confertis, t etc. GR~c.
reottonem conversatio ejus non esset di- Conferebant quidem inter se quasi non
gna hominibus, sed divina magis quod amplius e~pectMtea Chriatum viventem,
etiam est forma resurrectionis futuriB, sed dolorosi quasi perempto Salvatore.
in qua sicut angeli conversabimur et filii Unde sequitur « Et respondens tinua
Dei. (cui nomen Cleophas) dixit ci Ta so-
GnEG. («t /<oM. 23, tM ~SM~.) Con- lus, ') etc. THEOPHYL. Quasi dicat Tu so-
M SAINT UJC, CHAP. XXIV.
lus peregrinus, et extra conRnia Hieru- set, vel quod verum credebant, celantes.
salem habitans, et expers es eorum quœ Ad cujus commeNdationem subditur
in medio ejus contigerunt, ut ~o°c igno- « Potens in opere et sermone. » TaEO-
fM~BED. Vel hoc dicit, quia peregri- PHYL.Primo quidem est opus, secuNdo
num putabant eum, cujus vultum non sermo nullus enim doctriniB sermo ap-
agnoscebant sed revera peregrinus erat probatur, nisi prius is qui docet, se os-
eis; a quorum naturœ fragilitate, per- tendat actorem praecedit enim opus
cepta jam resurrectionis gloria, longe Mpectum nam nisi mundaveris intel-
distabat; et a quorum nde, utpote re- lectus speculum per opera, non emicat
surrectionis ejus nescia, manebat extra- decor optatus. Ad!me autem subditur
neus. Sed adhuc Dominus interrogat « Coram Deo et ooram omni populo
nam sequitur « Quibus ille dixit nam primo compiMendum est Deo; de-
Quœ? » Et ponitur eorum responsio, inde ourandum quantum possibile est,
cum subditur « Et dixerunt et De de innocentia apud homines; ut précé-
Jesu Nazareno, qui fuit vir propheta. » dente divino cultu vivamus sine scan-
Prophetam fatentur, Filium Dei tacent dalo plurimorum.
vel nondum perfecte credentes, vel sol- Gn~:c. Deinde assignatur causa tristi-
liciti ne inciderent in manus Judaiorum tia', traditio et passio Christi, cum se-
peraequentium; quia nesciebant quis es- quitur « Et quomodo tradMerunt eum, n
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
ment les princes des prêtres et nos anciens l'ont livré pour être con-
damné à mort. » Et ils laissent ensuite échapper cette parole de
désespoir « Nous espérions qu'il était celui qui doit délivrer Israël. »
Nous espérions, disent-ils, nous n'espérons plus, comme si la mort de
Jésus-Christ était semblable à la mort des autres hommes. Théo-
phyiacte. Lorsqu'ils espéraient, en effet, que le Christ délivrerait le
peuple d'Israël des maux qui l'accablaient et de la servitude des Ro-
mains, ils croyaient qu'il serait roi à la manière des rois de la terre, et
qu'il aurait pu par conséquent échapper à la sentence de mort portée
contre lui. Bède. C'est donc avec raison qu'ils sont dans la tris-
tesse, ils se reprochent pour ainsi dire d'avoir placé leurs espérances
de rédemption dans celui qu'ils ont vu mourir sur la croix, et à la
résurrection duquel ils ne peuvent croire, et ils s'affligent de la mort
injuste de celui dont ils connaissaient l'innocence. Théophït. Les
paroles qui suivent prouvent toutefois qu'ils ne sont pas complètement
incrédules « Et cependant après tout cela, c'est aujourd'hui le troi-
sième jour que ces choses se sont passées. » Ils avaient donc quelque
souvenir de ce que le Seigneur leur avait dit qu'il ressusciterait le
troisième jour.
Ch. desPèr. gr. Ils rapportent même le bruit que les saintes femmes
avaient répandu de la résurrection de Jésus « A la vérité, quelques-
unes des femmes qui sont avec nous, nous ont fort étonnés, » etc.
Ils rapportent ce bruit sans y croire, la seule impression qu'il ait pro-
duite sur eux, c'est l'étonnement, la frayeur, car ils ne pouvaient sup-
poser la vérité de ce qui leur était raconté ni croire à l'apparition des
anges, cette nouvelle les jetait donc dans l'étonnement et le trouble.
Le témoignage de Pierre lui-même ne leur paraissait pas certain, car
mabant, dum non diceret se vidisse tur illis in omnibus seripturis qune de ipso
erant. Et appropinguaverunt
Dominum, sed resurrectionem ejus con- et
castello quo
se finxit longius ire. Et coege-
jicere ex eo quod corpus ipsius in se- ibant; illum,ipsedimntes Mann nobiseum, quo-
pulcro non jacebat. Unde sequitur « Et runt advesperastit, et inclinata est jam dies.
abierunt quidam, etc. Aug. Cons. nicun
(de Et vitravit cum illis, Et factum est dum re-
Evang., ubi sup.) Cum autem Lucas cumberet cum eis, accepit panein, et benedi-
.dixerit Petrum aecurrisse ad monmnen- œit ac fregit, et porrigebat illis. Et aperti
tum, et Cleopham dixisse ipse retulerit sunt oculi eorum, et cagnoverunl eum. Et ipse
evanuit ex oculis eorum. Et dixerunt adin-
quod quidam eorum ierant ad monu- meem Nonne cor nostrum ardens erat in no-
mentum, intelligitur attestari Joanniquod bis dum loqueretur in via, et
duo ierint ad moiiuinentuin sed Petrum aperirel nobis
Scripturas? Et surgentes eadem hora, regres-
primo solum conmieinoravit quia illi si sunt in Sierusalem et invenerunt congre-
primitus Maria nuntiaverat. gatos undecim, et eos qui cum illis erant,
dicentes quod surretàt Dominus vere, et ap-
Et ipse dixit ad eos 0 stulti et tardi cordead Simoni. Et ipsi narrabant
credendumin omnibusque locuti suretpro- paruit erant in via, et guomodo eognonenml eum
quœ gesta
phètes nonne hoc oportuitpati Christum, in fractions panis.
et ita inirare in gloriam mam? Et incipiens
a Moyseet omnibusprophetis, interpretaba- Theopbïl. Quia prœdicti discipuli ni-
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
(t) Cette citation est tirée de la lettre 98, livre iv, et qui est intitulée, au moine NSammon qui
avait prié saint Isidore de lui expliquer comment les Juifs pouvaient être punis de la mort de Jé-
sus-Christ, puisqu'il fallait que le Christ passât par les souffrances de la passion, et par la mort.
proposito ante prtedestinato. Unde se- habere cupit, per passionem attingere
quitur « Et iucipiens a Moyse et om- desideraf?'?
nibus prophetis, interpretabatur in om- Giulc. Quia vero prsedixil Evange-
nibus Seripturis quse de ipso erant. » lista « Teuebantur oculi eorum, ne
Quasi diceret Postquam estis tai'di, eum agiioscerenl, » douée sermo Domini
ego vos promptos reddam, niysteria meutern eorum moveret ad fidem, con-
Scriptucarum vobis exponendo. Nam sa. venienler opportunuui sui aspectum au-
crificium Abrahse, cum (Isaac dimisso) ditui subjungit. Unde seqnitnr « Et
immolatus est aries, hoc prssfiguravit appropiuqaaverunt castello quo ibant, et
sed et in aliis Seripturis propheticis spar- ipse fluxit se longius ire. » Aug. (de
sim jaeent mysteria crucis et resurrec- Quœst. Evang,, lib. n, cap. 51.) Quod
tionis Christi. Beb. Si autem Moyses et non ad mendaciiun pertinet non enim
propuetae do Christo locnti sunt, et eum omne quod fingimus, mendacium est;
per passionem in gloriam intraturum sed quando id fingimus quod nihil signi-
prffidixerunt, quomodo gloriatur se esse fleat, tune mendacium est; cum autem
Christianum, qui neque qualiter Scrip- fictio noslra refertur ad aliquam signifi-
turee ad Christum pertineant, investigat; cationem, non est mendacium, sed ali-
ncque ad gloriam, quam cum Christo qua figura veritatis. alioquin omnia qu«B
TOM. VI. 38
L
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
a sapientibus et sanctis viris vel etiam ab coegerunt illum. » Ex quo exemplo col-
ipso Domino flgurate dicta sunt, menda- ligitur, quia peregrini ad hospitium, non
cia deputabuntur; qnia secundum usita- solum in vitandi sunt, sed etiam trahendi.
tum intellectam non consistit veritas in GLOSS.Nec solum factis eum cognnt, sed
talibus dictis sicut autem dicta, ita etiam verbis inducunt sequitur enim
etiam facta finguntur sine mendacio ad « Dicentes Mane nobiscum, quoniam
aliquam rem significandam. advesperascit, et inclinata est jam dies
Gbeg. (in homil. 22, Evang.) Quia (scilicet ad occasum.) »
ergo adliuc in eorum cordibus peregri- Greg. [in hom. ut sup.) Ecce autem
nus erat a fide, ire se longius finxit. cum per membra sua Cbristiià suscipi-
Flngere namque componerc dicimus; tur, susccptores suos etiam per semet-
unde et couipositores Inti, figulos voca- ipsum requirit. Sequitur enim Et in-
mus. Nihil ergo simplex veritas per du- Iravit cum illis. » Mensam ponunt, cibos
plicitatem fecit, sed talem se eis exhi- afferunt, et Deum quem iu ScripturiE
buit in corpore, qualis apud illos erat in sacrœ expositione non cognoverant, in
mente. Sed quia esse extranei a uhari- panis fractione cognoscunt. Sequitur
tate non poterant hi cum quibus chari- enim « Et factum est dum recumberet
tas gradiebatur, eum ad hospitium quasi cum illis, accepit panem, et benedixit,
peregrinum vocant. Unde sequitur « Et ac fregit, et porrigebat illis et aperti
Dt SAINT LUC, CHAP. XXIV.
sunt oculi eorutn, et cognoverunt eum. » eeretur Jesus sed tamen a Christo facta
Chrys. (vel Anonymats in Cat. Grœeo- est permissio, usque ad saeramentum
rum Patrum.) Quod non de sensibiKbus panis, ut unitafe corporis ejus participata
oeulis dictum est, sed de sensu mentali. removeri intelligalur impedinieutuni ini-
Aug. (de Cons. Evang., lib. m, cap. 25.) mici, ut Christus possit agnosGi. TflEO-
Neque enim clausis oculis ambulabant, pnïL. Sed et alind innuit, quod scilieet
sed inerat aliquid quo non sinerentur sumentibua sacrum panem aperiuntur
agnoscere quod videbant (quod scilicet oeuli, ut eum aguoscant magnam enim
caligo et aliquis btnnor efficere solet), et ineffabilem vim liabebat Domiui caro.
non quia Dominus non poterat transfor- Adg. (de Quœst. Evang., -utsup.) Val
mare carnom suam, ut alia revera esset quod Dominus se ire longius fiuxit, cum
effigies ab ea quam solebant intueri; comitaretur discipulos, expouens eis sa-
quandoquidem et ante passionem trans- cras Scripturas, utrum ipse esset igno-
îorinatns est in monte, ut facies ejus rautibus; quid signifleat niai quia hoa-
claresceret sieut sol sed non ita nuno pitalitatis officio ad suam cognitionem
factum est non enim incongruenter ac- pervenire posse hommes inliniavil; ut
cipimua hoc impedimentum in oculis cum longius ipse ab homiuibus abices-
eorum a Satana factum fuisse ne agnos- serit super omnes cœlos, cum eis tamen
EXPLICATION DE i/ÉVANGlLE
été instruit des choses de la foi, communique tous ses biens à celui
qui l'a instruit (Galat., yi), est sûr de retenir Jésus-Christ et de l'em-
pêcher de s'éloigner de lui. En effet, les disciples d'Emmaiis avaient
reçu l'enseignement de la parole, lorsque le Sauveur leur expliquait les
Ecritures. Et c'est parce qu'ils ont pratiqué à son égard l'hospitalité,
qu'ils ont mérité de connaître lors de la fraction du pain celui qu'ils
n'avaient pas reconnu lorsqu'il leur expliquait les Ecritures, « car ce
ne sont pas ceux qui écoutent la loi, qui sont justes aux yeux de Dieu,
mais ce sont ceux qui la pratiquent qui seront justifiés. ( Rom., H.)
S. Grég. (hom. 22.) Que celui donc qui veut comprendre les ensei-
gnements qu'il a reçus, se hâte de mettre en pratique ce qu'il a déjà
pu comprendre. Voyez, le Seigneur n'a pas été connu pendant qu'il
parlait, et il daigne se faire connaître lorsqu'il se donne en nourri-
ture. L'Evangéliste ajoute « Etil disparut de devant leurs yeux. » –
Tuéophyl. La nature de son corps ressuscité ne lui permettait pas de
demeurer plus longtemps avec eux, et il voulait aussi par là augmenter
leur amour « Aussi ils se dirent alors l'un à l'autre N'est-il pas vrai
que notre cœur était tout brûlant au dedans de nous, lorsqu'il nous
parlait dans le chemin et qu'il nous expliquait les Ecritures ? –
ORIG.Nous voyons ici que les paroles du Sauveur embrasaient du feu
de l'amour divin ceux qui les écoutaient. S. Grég. (hom. pour la
Pentec.) Lorsque la parole divine se fait entendre, le cœur s'enflamme,
la froide langueur disparaît, et l'âme est comme agitée par les saintes
inquiétudes du désir des cieux. Elle se plaît à entendre les divins pré •
ceptes, et les enseignements qu'elle reçoit sont comme autant de feux
qui l'embrasent.
Théophyl. Leur cœur était donc brûlant, soit du feu des paroles du
sit qui hsec exhibent servis ejus. Tenet evanuit ex oeulis eorum. » Theopbyl.
ergo Christum ne longius ab illo eat, Non enim tale corpus habebat, ut diu-
quisquis catechizatus verbo in omnibus tius cum eis commorari deberet; ut ex
bonis ei qui se catechizat, communicat. hoc pariter augeret affectum eorum.
(ad Galat. 6.) Etenim isti cateehizati Undesequitur « Etdixeruntadinvicem
eraut verbo, cum expoueret eis Scriptu- Nonne cor nostrum ardens erat in no-
ras. Et quia hospitalitatem sectati sunt, bis, duin loqueretur in via, et aperiret
eum quem in ipsa expositione Scriplu- nobis Scripturas? » » Orig. Per quod in-
raruui Don cognoverunl. in panis frac- nuit quod prolati sermones a Salvatore
tione cognoseunt nou enim auditores acceudebant audientium cor ad amorem
legi» jusli suut apnd Deutn, sed faetores divinum. Gbkg. (»» liomil. Penlec.) Ex
legis juâtificabuutui'. (ad Hom., 2.) audito enim sermone iuardescit animus,
GuliG. (in homil. \d sup.) Quisquis torporis frigus recedit, mens in superno
ergo audita vult intelligere, festinet ea desiderio fit anxia. Audi mlibet prœcepta
quoe jam intelligere potuit, opere im- coeleàtia, et quot mandatis instruitur,
plere. Ecce Dominus non est cognitu,,4 quasi tot facibus inflammatur.
dum loqueretur, et dignatus est cognosci THEOPHYL.Ardebat ergo cor eorum,
dum paecitur. Sequitur enim « Et ipse vel igné verborum Domini quibus in-
DE SAINT LUC, CHAP. XXIV.
tendebant tanquam veris; vel quia eo centes quod surrexit Dominus vere, et
disserente Scripturas percellebatur in- apparuit Simoni. n BED. Omnium enim
trinsecus cor eorum, quod ille qui dis- virorum primo Dominus apparaisse vi-
serebat, Dominus esset. Adeo ergo lsetati detur Petro, ex. his quos evangelistse
sunt, ut nullam moram passi, mox re- quatuor et Panlns Apostolus commemo-
versi sint in Hierusalem. Et hoc est quod raverunt. Chuysost. Non enim simul
sequitur « Et surgentes eadem hora re- omnibus se manifestabat, ut sereret fldei
verili sunt in Hierusalein. » Surrexerunt semina nam qui primo viderat et car-
quidem eadem hora; pervenerunt autem tus erat, aliis referebat deinde sermo
per plures horas; sicut oportebat sexa- prodiens, prœparabat animum aurlitoris
ginta stadia transeuntes. visioni et ideo primo digniori et fide-
Aug. (de Cons. Evang., lib. m, cap. liori omnibus apparuit. Erat enim opu3
25.) Jam autem fama erat quod surrexe- animée ndelissimae, qiiîe prius acciperet
rat Jésus, a mulieribus facta, et a Si- lmnc aspectum, ut minime turbaretur
mone Petro, cui jam apparuerat: etenim iuopinala visione et ideo primo vide-
isti duo haec invenernnt loquentes illos, tur a Petro, ut qui primo eonfessus est
ad quos in Hierusalem venerunt. Sequi- eum Christum, primo resurrectionem
tur enim a Et invenerunt congregatos videre mereatur; et etiam quia eum ne-
undecim, et eos qui cum ipsis erant, di- gaverat, prius ei voluit apparere, conso-
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
lans eum ne desperaret. Post Petrum ascenduntin corda vestra Videle manus
vero aliis apparuit; quandoque paucio- measet pedes,quia ego ipse sum; palpate,
et videte,quia spiritus cartem et ossa non
ribus, quandoque pluribus; quod duo
confitentur. enim habet,sicut me videtishaèere.Et cumhœc
discipuli Sequitur disisset,ostenditeismanuselpedes.
« Et ipsi narraverunt quœ gesta erant in
via, et quomodo cognoverunt eum in CYRIL. Undique resurrectionis fama
fractione panis. » per apostolos divulgala, «t alfectu dis-
Aug. {de Cons. Evang., lib. nr, cap. cipulorum erecto ad Cbristi visionem,
25.) Quod autem ait Marcus « Annun- venit deaideratns et quœrentibus et ex-
tiaverunt cœteris, nec illis crediderunt, » pectantibus revelatur; nec disceptatorie,
cum Lucas dicat quod jam inde loque- sed evidenter se offert. Uude dicitur
bantur vere resurrexisse Dominum, quid «Dum autem kasc loquuulur, sletit Je-
intelligendum est nisi aliquos ibi fuisse sus, » etc.
qui hoc credere nollent? AuG. (tte Cons. Evang., lib. ni, cap.
Dumautemhre loqiumtur,stetit Jésus in me- tilt.) Hanc ostensionem Domini post re-
dio eorum, et dixit eis Pax vobis ego surrectionem etiam Joannes commémo-
sum, nolite tîmere. Contuvèativero et con- rat sed quod dicit Joannes non cum
terrili, aslimabantse spiritumvidere.Et di- illis fuisse apostolum Tbomam, cum se-
ait eu Quid turbati estis, et cogitationes cundum Lucam duo illi rtgressi in Hie-
DE SAINT LUC, CHAP. XXIV.
(1)Lasignification dumotGalilée
hébraique estnonpasrévélation,
maisrévolution.
(1)LesManichéensne croyaient
pasquelecorpsdeJésus-Chrht
fûtréelet véritable,
c'étaitun
corpsapparentet imaginaire.
LevénérableBèdeprendicilemotespritdansle sensdefantôme,
parcequelesespritsn'apparaissent quesouslaformedefantôme.
ordinairement
ces pensées ne sont point descendues du ciel, mais elles sont montées
de la terre dans le cœur comme de mauvaises herbes. S. Ctr.
(Ch. des Pèr. gr.) La preuve la plus évidente qu'il était vraiment
celui qu'ils avaient vu mort sur la croix et déposé dans le sépulcre,
c'est qu'aucune des pensées du cœur de l'homme ne lui était cachée.
S. Ambr. Examinons maintenant comment d'après saint Jean, les
Apôtres crurent (-t)et furent dans la joie, tandis que d'après saintLuc,
le Sauveur leur reproche leur incrédulité. Saint Jean en sa qualité
d'apôtre, me paraît n'avoir voulu traiter que les vérités les plus im-
portantes et les plus élevées, tandis que saint Luc suit les événements
en se maintenant dans une sphère plus rapprochée de nous; l'un s'est
attaché à l'ordre historique, l'autre a voulu abréger. On ne peut
douter de la véracité du témoignage de celui qui raconte ce qu'il a
vu de ses yeux. La conclusion est donc que le récit des deux Evan-
gélistes est vrai, car bien que saint Luc fasse observer qu'ils ne
crurent point tout d'abord il déclare positivement qu'ils finirent par
croire.
S. CYR. Notre-Seigneur voulant démontrer à ses Apôtres qu'il a
triomphé de la mort, et que la nature humaine du Christ est désor-
mais affranchie de la corruption leur montre ses mains ses pieds et
les trous des clous « Voyez mes mains et mes pieds, et reconnaissez
que c'est bien moi. » Théophyl. Il fait plus encore, il leur donne à
toucher ses pieds et ses mains en leur disant a Touchez et voyez, un
esprit n'a ni chair ni os comme vous voyez que j'ai, » c'est-à-dire
Vous me prenez pour un esprit, ou un de ces fantômes qu'on voit sou-
(1)SaintJeanneditpasexpressément
quelesapôtrescrûrent,maisqu'ilsfurentdanslajoieen
voyantleSeigneur5
aprèsqu'illeureutmontrésesmainset soncôté.
tationes autem istae non desuper des- hibet de his quibus ipse interfuit et
cenderuut, sed de imo in cor sicut herba ideo utrumque verum putamus. Nam
mala ascenderunt. Cyril, (vel A nonymus etsi primo Lucas eos non credidisse di-
in Cat. Grœcorum.) Hoc autem fuit cat, postea tamen credidisse demons-
evidentissimum signum quod non alius trat.
est qui videtur, sed ille idem quem vi- Cyihl. Comprobans autem Dominus
derant in ligno mortuum, et positum in devictam esse mortem, et huinanam
sepulero, quem non latebat aliquid co- naturam jam in Christo comiptiônem
rum quœ erant in homine. exuisse, primo ostendit eis manus, et
Ambb. Considérerons autem qua gra- pedes, et clavorum foramina. Unde se-
tia secundum Joannem apostoli credide- quitur « Videte manus meas et pedes
runt et gavisi sunt; secundum Lucam meos, quia ego ipse sum. » Theophïl.
ut increduli redarguuntur. Et videtur Sed et aliud subjungit (palpationem sci-
mihi Joannes (quasi Apostolus) majora ticet manuum atque pedum) cum dicit
et altiora tetigisse, hic sequentia et hu- « Palpate et videte quia spiritus carnem
manis proxima hic historieo usus cir- et ossa non habet, sicut me videtis ha-
cuitu ille compendio, quia et de illo bere. » Quasi dicat Vos putatis me esse
dubitari non potest qui testimonium per- spiritum (id est, phantasma), sicut plu-
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
vent errer autour des tombeaux, mais'sachez qu'un esprit n'a ni chair
ni os, tandis que j'ai une chair et des os. S. Ambr. Notre-Seigneur
s'exprime de la sorte pour nous donner une image de la résurrection;
en effet, ce qui peut se toucher, est nécessairement un corps, nous
ressusciterons donc dans notre corps, la seule différence est qu'il sera
subtil, taudis qu'il est maintenant épais et grossier parce qu'il est
composé d'éléments infirmes et terrestres. Ce n'est donc point en vertu
de sa nature incorporelle et divine, mais par suite des propriétés de
son corps ressuscité, que Jésus-Christ a pénétré dans le cénacle, les
portes demeurant fermées. S. Grég. (Moral., xiv, 29.) Lorsque
notre corps aura part à la gloire de la résurrection, il ne sera pas im-
palpable, ni plus subtil et plus délié que le vent ou l'air (comme le
prétend Eutychius); mais il sera tout à la fois subtil en vertu de sa'
nouvelle puissance spirituelle, et palpable par une conséquence de la
nature corporelle.
«Ayantainsi parlé, il leurmontra ses mains et sespieds. » – Bède. Ses
mains et ses pieds qui avaient conservé la trace des clous qui les
avaient transpercés. D'après saint Jean, il leur montra aussi son côté
que Je fer de la lance avait ouvert, afin que la vue des cicatrices de
ses plaies guérît la blessure de leurs doutes. Les infidèles soulèvent
ici une difficulté, et accusent le Seigneur de n'avoir pu guérir les
blessures qui lui ont été faites. Nous leur répondons qu'il n'est pas
logique d'admettre que celui qui a fait évidemment des miracles
beaucoup plus grands n'ait pu en faire de moindres. C'est donc par
un dessein plein de miséricorde, que celui qui a triomphé de la mort
n'a point voulu détruire les signes que la mort avait imprimés sur son
corps premièrement pour rendre plus ferme dans ses disciples la foi
res defunctorum circa sepulcra videri palpabile autem per virtatem naturae.
sunt soliti; sed scitote quod spiritus ne- Sequitur « Et cum hast dixisset, os-
que carnem habet, neque ossa ego au- tendit eis manus et pedes. » Beda. Qui-
tem carnem et ossa habeo. Ambr. Hoc bus scilicet indicata clavorum vestifjia
autem Dominus ideo dixit ut speciem claruere; sed secundum Joaunem etiam
nobis resurreelionis ostenderet nam latus eis ostendit, quod fuerat lancea
quod palpatur corpus est in corpore perforatum ut scilicet ostensa vulne-
autem resurgemus sed illud subtijius, rum cicatrice, dubietatis eorum vulnus
hoc crassius, utpote adhuc terrense labis sanaret. Solent autem in hoc loco Gen-
qualitate concretum. Non ergo per in- tiles calumniam struere, quasi non va-
corpoream naturam, sed per resurrec- lnerit Dominus vulnera sibi inflicta cu-
tionis corporem qualitatem Christus rare. Quibus respondendnm est, quia
elausa invia peuelravit. Gbeg. (XIV Mo- non est consequens ut qui majora fe-
ral,, cap. 29.) Non enim in illa resur- cisse probatur, minora facere nequive"
rectionis gloria corpus uostrnm erit rit sed certes dispensatiftnis gratia, qui
impalpabile, et venlis aereque subti- mortem destruxit, signa mortis delere
lius (ut Eulyuhius dixit), sed subtile noluit primo quidem, ut per hoc dis-
quidem per effectuai spiritualis poteatiee, cipulis fidem suse resurrcctionis astrue-
DE SAINT LUC, CHAP. XXIV.
S. Cyr. (Ch. des Pèr. gr.) Notre-Seigneur avait montré à ses dis-
ciples ses mains et ses pieds pour leur certifier que le corps qui avait
souffert était le même qui était ressuscité. Pour leur rendre cette vé-
rité plus certaine encore, il demande quelque chose à manger «Mais
comme ils hésitaient encore à croire. il leur dit Avez-vous ici
quelque chose à manger? » – S. GaÉs. DENYSSE.(disc. 1 sur la résurr.)
La loi prescrivait qu'on mangeât la pâqne avec des laitues amères,
parce que c'était encore le temps de l'amertume, mais après la résur-
rection, cette amertume est adoucie par un rayon de miel « Et ils
lui présentèrent un morceau de poisson rôti, et un rayon de miel. »
BÈDE.C'est donc pour démontrer la vérité de sa résurrection, qu'il
daigne non-seulement se laisser toucher par ses disciples, mais man-
ger avec eux, il détruit ainsi dans leur esprit la pensée que le corps
vero in cera, est Divinitas ia humani- BED. Postquam autem visus est, tac-
'tate.' tus est, manducavit, ne in aliquo sensus
Theophxl. Videntur autem et comesta humanos ludiflcasse videretur, misit ma-
aliud habere mysterium quod enim nus ad Scripturas. Unde sequitur « Et
manducavit partem piscis assi, significa- dixit ad illos Hœe sunt verba quce lo-
vit quod naturam nostram in hujus vi- cutus sum ad vos cum ndhue essem vo-
te mari natantem assans igné proprias biscuui; » id est, cum adhue essem in
Deitatis, et exsiccans ejus humiditatem carne mortali, in qua estis et, vos; tunr
quam a profundis undis contraxerat, es- quidem in eadem carne ressuscitatu,s
cam fecit divinam; et eam quo prius erat, sed cum illis in eadem mortalitate
erat abominabilis, préparaverit Deo ci- non erat et subdit « Quoniam necesse
bum suavem; quod significat favus mel- est impleri omnia quas scripta sunt in
lis. Vel per piseem assum significat vi. lege Moysi, » etc. Aug. (de Cons. Evang.,
tam activam, eonsumentem nostram lib. i, cap. H.) IUud attendant qui ma-
humiditatem taborum prunis; contem- gicis artibus Christum tanta potuisse et
plationem vero significat per favum nomen suum ad populos in se couver-
mellis, propter dulcedinem eloquiorum tendos arte ipsa consecrasse délirant;
Dei. I utrum potuit magicis arlibus prophetias
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
divino Spiritu, antequam in terra nasce- gatur quod legitur. Unde sequitur
retur, implore neque enim pi magicis « Tune aperuit illis sensum, ut intelli-
artibus fecit ut coleretur et mortuus, gerent Scripturas. » Theophyl. Alioquin
magus erat antequam natus, cui prophe- quomodo eorum anima turbata et va-
tando venturo gens una deputata est. cillana circa Christi mysterium atuduis.
set sed et verbis eos docuit sequitur
Tuncaperuilillis sensumut intelligerentSerip- enim « Et dixit eis quoniam sic serip-
turas,et dixit eisguoniamsic scriptumest, et tum
sic oportebat Christumpati, et resurgere a est, et sic oportebat Cliristitni pati, »
mortuis tertia die, et prasdicari in nomine scilicet per lignum crucis.
cfus pœnitentiamet remissiommprccalorum Bed. Perdidit autem Christus fructum
in omnesgénies, incipientibusab Hierosoly- passionis, si non esset veritas resurrec-
ma. Vos autem testes estis horum, et ego tionis. Unde dicitur « Et resurgere a
niillatnpromhsum Palris mei in vos vos mortuis, » etc. Deinde post commenda-
autemsedetein civitate, quoadusqueindua- tam sui corporis veritatem, commendat
mirtivirtuleex alto. Hcclesîseunitatem, cum subditur': n Et
BED. Postquam prapbuit se videndum pnfdicari in nomine ejus pœnitentiam
oculis, prœbuit se manibus contrectan- et remissionem peccatorum in omnes
dum, legis commemoravit Scripturas, gentes. » EUSEB.Dictumenim erat (Pml.
consequenter aperuit sensum ut intelli- 2) « Postula a me, et dabo tibi gentei
"'j
intelligas. Sicut enim ipse post mortem gentes variis erroribus implicatx, hoc
triduo resurrexit, sic et nos ter in aquam maxime indicio divin» pietatis ad spem
mergimur, et convenienter emergimur, venire provocentur, quod eis qui Fi-
incorruptibilitatis Spiritus arrham reci- lium Dei crucifixerunt, venia conceda-
pientes. Hoc otiam Christi nomen conti- tur. Chrys. (iiomil. in Actli.) Jnsuper
net in se, et Patrem quasi vnctorem, et ne diccrent aliqui quod omissis notis
Spiritum quasi unctionem, et Filium iverunt se ostensuros (aut veluti cum
quasi unctum (scilicet secundum liuma- faslu quodam ostentaturos ) ad extraneos,
nam naturam.) Non autem decebat am- ideo prius apud ipsos occisores pandunt
plius biparlitum esse 'kuniauiun genus resurreetionis signa in eadem civitate,
in Judaeos et Gentiles et ideo, ut om- in qua prorupit temerarius ansus ubi
nes in unum uniret, mandavit incipere enim crucifixores ipsi credere videntur,
sermonem a Hierusalem, ad gentes vero resurrectio plurimum demonstratur.
terminari. Unde sequitur « lucipienti- EusEB. Quod si ea qua; Christus prne-
bus ab Hierusalem. » BED. Non solum dixit, jam sortiuntur effeclutn, et ver.
quia « credita sunt illis eloquia Dei bum ejus vivax et efficax per universum
(£om.) 3), et eorum est adoptio filioruni, mundum oculata flde perspicitur, tem-
et gloria » (Xom., 9), verumeliam ut pus est non incredulos esse erga eum
DE SAINT MJC, CHAP. XXIV.
qui protulit verbum eum enim necesse sinit, doncc armati sint, sic et discipulos
est divinam vitam ducere, cujus opera aute Spiritus descensum ad conQictum
vivida verbis consona ostenduntur quœ egredi non permittit. Unde subdit «Vos
quidem ministerio apostolorum impleta autem sedete in civitate quoadusque in-
sunt. Uude subdit « Vos autem testes duamini virtute ex alto. » Theophyl. Id
estis horum, » etc., scilicet mortis et est, virtute non liuinaaa, sed cœlesti
resurrectionis. Théophyl. Consequenter non dixit: Suscipiatis, sed, induamini,
ne turbati cogitarent, quomodo nos ho- iutegrarn tutelam spiritualis muniminis
mines idiotœ testimonium perbibebimus indicans. BED. De hac autem virtute, id
gentibns et Judeeis qui te occiderunt? est, Spiritu sancto dicit etiani angelus
subjungit « Et ego mittam promissum Maria; [lue., 1) « Et virtus Aitissimi
Patris mei, » etc.. quod scilicet per Joe- obumbrabit tibi; » et ipse Dominus alibi
lem promiserat, dicens {cap. 2, vers. {Luc., 8) « Nam et ego novi virtutem de
18) « Eflundam Spiritum meuin super me exisse. »
omnem carnem, » etc. CHRYS.[ut sup.) Cur autem non Chri-
Chrys. (hom. 1, in Act.) Sicut autem sto prœsente vel eo discedente, statim
milites invasuros multos nemo (lux exire Spiritus venit ? Decebat enim eos fieri
EXPLICATION DE L'ÉVANGILE
cupidos rei, et demum recipere gratiam GREG.{in Past., part. m, cap. 26.)
tune enim magis ad Deum erigimur Admonendi sunt ergo, quos a prœdica-
cum incumbit necessitas. Oportebat enim tionis officio vel imperfectio vel setas
interim naturam comparere nostram iu prohibet, et tamen pra?cipitatio impellit:
cœlo, et fœdera consuramari ac deinde ne dum sibi tanlum onus offlcii prœcipl-
Spiritum advenire, et pura gaudia cele- tatione arrogant, viam sibi subsequenlis
brari. Attende etiam quantam eis neces- meliorationis abscindant ipsa enim ve-
sitatem imposuit Illerosolymis esse, in ritas quœ repente quos vellet, roborare
eo quod illic Spiritum promisit largiri potuisset, ut exemplum sequentibus da-
ne enim rnrsus post ejus resurrectio- ret, ne imperfecti preedicare prœsume-
nem aufugerent, hac expeclatione quasi rent, postquam plene discipulos de vir-
qnodam vinculo omnes simnl eos ibi de- tute prœdicalionis instruxit, mandavit
tinuit. Dicit autem « Donec induamini eis ut in civitate sederent, doiiec indue-
ex alto » nec expressit quando, ut sint rentur virtute ex alto. In civilale quippe
jugiter vigiles. Quid ergo miraris, si sedemus si intra mentiuui uostrarum
diem nobis novissimum non pandit, eum claustra nos constringimus, ne loquendo
diemhuncpropinquumpandereuoluerit? oxtorius evagemur; ut cum virtute di-
DE SAINT LUC, CHAP. XXIV.
promiserat quidem corporum resurrec- per aera nam sieut caput, sic et cor-
tionemj a mortuis resurrexit, et per pus sicut principium, sic et finis. As-
quadraginta dies discipulos certificat pice autem quomodo honoratus es per
promittitur etiam, quod in nubibus ra- hoc principium. Infima pars rationalis
piemur in aère; et hoc ipse patefecit per creaturaî homo erat, sed pedes effecti
opera. Sequitur enim « Et factum est sunt caput; sublimati in regiani sedem
dum benediceret illis, » etc. THEOPHYL.in suo capite.
Et Elias quidem videbatur quasi assumi BEDA.Ascendente autem in cœluin Do-
in cœlum, sed Salvator ipse preecursor mino, discipuli adorantes, ubi steterunt
omnium ascendit in cœlum appariturus novissime pedes ejus confeslira Hiero •
divino conspectui in sacro suo corpore; ¡ solymam redeant, ubi promissionem
et jam nostra natura in Christo honora- Patris sunt expectare praecepti. Sequitur
tur a qualibet virtute angelica. enim « Et ipsi adorantes regressi sunt, »
Chrys. Sed dices « Quid interest etc. Gaudio magna agunt, quia Deum ac
mea? » Quia et tu in nubibus suscipie- Dominum suum post triumphum resur-
ris similiter nam corpus tuum conna- rectionis etiam coelos penetrasse laetan-
turale est illi corpori. Erit igitur et cor- tur. Giuec. Et erant vigilantes, orantes,
pus tuum tam agile, ut possit transire jejunantes, quia scilicet non degentes in
o;r.(",
EXPLICATION DE l'ÉVAKGILE DE S. LUC, CHAP. XXIV.
dans les jeûnes; ils ne restent point chacun dans leurs maisons parti-
culières,, mais ils demeurent dans le temple, attendant la grâce qui
doit descendre des cieux, et s'exerçant à la piété et la vertu dans ce
lieu si propre à inspirer l'une et l'autre « Et ils étaient toujours dans
le temple. » Théoehyl. Ils n'avaient pas encore reçu l'Esprit saint,
et déjà leur vie était toute spirituelle. Auparavant ils n'osaient sortir
de leur retraite; maintenant ils sont dans le temple, au milieu des
princes des prêtres; ils ne sont distraits par aucune des pensées de ce
monde, et dans un saint mépris de toutes les choses de la terre, ils ne
cessent'de louer Dieu « Ils étaient toujours dans le temple louant et
bénissant Dieu. o Bède. Remarquez enfin que parmi les quatre
animaux symboliques [Ezéch., i; Apoe., iv), saint Luc est désigné
sous l'emblème du taureau, qui était la victime prescrite pour la con-
sécration des prêtres (Exod., xxix), parce qu'il a eu pour but d'ex-
poser plus au long que les autres le sacerdoce de Jésus-Christ, et
qu'après avoir commencé son Evangile par le récit des fonctions sa-
cerdotales que Zacharie exerçait dans le temple, il le. termine en rap-
portant les pratiques de religion auxquelles les Apôtres se livraient
aussi dans le temple. Il nous montre ces futurs ministres du sacer-
doce nouveau qui ne verse plus le sang des victimes, mais ne cesse de
louer et de bénir Dieu, et c'est dans le lieu même de la prière et au
milieu des pieux exercices de la religion, qu'ils préparent leurs coeurs
à recevoir l'Esprit saint qui leur a été promis. Théophyi.. Imitons-
les nous-mêmes par une vie toujours sainte, consacrée aussi à bénir et
à louer Dieu, à qui appartient la gloire, la bénédiction et la puissance
dans tous les siècles. Ainsi soit-il.
propriis laribus, sed expectantes super- bantur initiari sunt jussi ( Exod.,29 ),
nam gratiam conversabantur in templo, eo quod ipse sacerdotium Christi cfflteris
inter caetera etiam ex ipso loco pietatem amplius exponendum suscepit, et çvan^
et honestatem addiscentes. Unde dici- gelium suum, quod a ministerio templi
tur « Erant semper in texnplo. » Theo- per sacerdotium Zacharise cœpit, in tem-
PHYLACT.Nondum aderat Spiritus, et pli devotione complevit; et apostolosibi
jam spiritualiter conversantur. Prius ministros novi sacerdotii futures, ntmin
erant reclusi, jam stant in medio princi- victimarum sanguine, sed in "laude Dei
pum sacerdotum, nec aliquo distrahun- et in benedictione conclusit: ut in loco
tur mundano, sed omnibus contemptis orationis et inter laudum devotionespro-
jugiter Deum landant. Sequitur enim missum Spiritus sancti adventum paratis
« Laudantes et benedicentes Deum. » eordibus expeetarent. Theophyl. (juos
Beda. Et attende quod Lucas inter qua- nos imitantes in sacr vita semper dega-
tuor animalia cœli \Ezech.t 1, et Âpo- mus, laudantej*^6Oanedîïeates Deum
cal., 4) designatus accipitur per vitulum, cui est in
gtor~at
cujus victima qui in sacerdotium elige- seoula. Argfenîy4 $f
f <)'* ,'J:\Jic>\ 1
4~n~dic~i~virtûs
f^1
FIN DUTOME
SIXIÈMEr-5
fgr JOANNISDE LUGO ^S
} S. R.E.CARDINALIS
JESU,
E.SOCIETATE 5
OPERA
OMN1A
ÉDITION IN-FOLIO
LESSEPTTOMES
ItEPRODIISANT DEL'ÉDITIUN
DEVEKISE
et augmentée
de nombreuses les dfcisious
notesrtnfcrinanl et lesdocuments drpuisplus(l'unsiècle,
(.'maués,
soitdesCongrégations
soitciiiSaint-Siège, romainu.
» ––––––
Nous n'essaierons pas de louer De Lugo. N'est-il pas une autorité sur
laquelle s'appuient tous les théologiens? Saint Liguori le cite très-souvent
et l'appelle « le prince des théologiens après saint Thomas. »
Connue les ouvrages de l'illustre cardinal n'ont pas été réimprimés de-
puis plus de cent ans et qu'ils ne sont par conséquent plus connus de
tous les ecclésiastiques, nous devons vous rapporter ici quelques juge-
ments. Nous n'en citerons que deux.
Le célèbre Sfor/.a l'allavicini, auteur de l'Histoire du Concile de Trente
grand théologien lui-même et successeur de De Lugo dans la chaire de
théologie au Collége romain, nous dit que lui et ses confrères consultaient
souvent De Lugo sur les questions les plus ardues, les plus difficiles, les
plus élevées qui agitent la conscience et que toujours le Cardinal les
satisfaisait avec autant de sagesse que de bienveillance. II ajoute plus loin
« Jean de Lugo ne le céda à personne de son temps pour la vivacité de son
» géniejj$ là solidité de son jugement. Il ne fut pas plus exact et rigoureux
» dans îâ théologie dogmatique que prudent dans la théologie morale.
» Se^ ouvrages sont profonds et cependant faciles à comprendre. Qui n'ad-
» mirerait la remarquable énergie de son style, n'omettant rien de ce qui
» est nécessaire et supprimant tout ce qui est inutile ou ne sert qu'à
a obscurcir le discours au lieu de l'éclairer? »
Consultant, il y a quelque temps, le savant évêque dé Saint-Brieuc sur
la réimpression de De Lugo. Sa Grandeur daigna nous répondre « Rien
». de mieux que la réimpression de De Lugo. C'est un théologien de pre-
va'niier ordre, concis, nerveux, sur ethardi tout à la fois. »
'Après de si hauts témoignages, il ne nous reste plus, pour ôdititi
complètement le lecteur, qu citer les titres des traités compris dans ces
œuvres si remarquables
DKJISTITIAKTJUBE – DlSI'UTATIOJiES
mSI'l'T ATIONES SCHOLASTICC ETMORALES
DE VIHTUTK1IDEI D1V1M.K WSPUTATIO.NES SCUOLASTIC./EDE INCARNATIONB
IIOMIMCA – DISI'LTATIOÎSES SCIIOI.ASTIC.E
ETMORALES DESACRAMENTls'lN GEtiEKE,
DE VEISF.RAltlLI KtT.UAKISTI.E SACHAMENTO, DE SACROSANCTO MISS.BSACRIF1CIO,
DEV1RTITEET SAC.UAMEMO DE SUKFRACI1S
l'UKNITEISTÎ/K, ET 1NDULGESTIIS (OFUS
confessants omnibus maxime utile) – respossa moralia.
Avant notre édition, il était très-difficile de se procurer les reuvres Je
De Lugo. Les ecclésiastiques qui les possédaient en reconnaissaient tous
Les exemplaires que l'on rencontrait Je
I le mérite et les conservaient.
temps autre chez les libraires se vendaient jusqu'à trois cents francs.
– IMI'IMMtKMi
lli:SAM,:OJi. Hl.v
l>OHTHKM>-(aiAIANt>RE ijjj^S'YVT
MQ7|y^^
W£S'.wïm: 'Sk* r ..» /à