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Enquête ethnobotanique sur les plantes utilisées dans le traitement des

infections au Sud-Bénin Ethnobotanical survey of plants used in the
treatment of infections in southern Beni...

Article · January 2015

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2 authors:

Victorien Tamègnon Dougnon Lamine Baba-Moussa

University of Abomey-Calavi University of Abomey-Calavi
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Cahiers UAE, 10-11, (2015/16): 55-71

Enquête ethnobotanique sur les plantes utilisées dans le traitement des infections
au Sud-Bénin

Ethnobotanical survey of plants used in the treatment of infections in southern

Benin

KOUDOKPON H.1, DOUGNON T.V.1, BANKOLÉ H.S.1, FAH L.1, HOUNMANOU Y.M.G.1, BABA-MOUSSA L.2,
LOKO F.1
1
Laboratoire de Recherche en Biologie Appliquée (LARBA), Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi (EPAC), Université d’Abomey-
Calavi, 01 BP 2009 Cotonou, BENIN
2
Laboratoire de Biologie et de Typage Moléculaire en Microbiologie, Faculté des Sciences et Techniques, Université d’Abomey-Calavi,
05 BP 1604 Cotonou, BENIN

RÉSUMÉ
Les maladies infectieuses constituent un réel problème de Santé Publique de par le Monde. La montée des résistances aux
antibiotiques modernes utilisés dans le traitement de ces infections nous impose d’autres alternatives. Cette étude, ayant pour
objectif de répertorier les plantes utilisées au Sud du Bénin dans le traitement de diverses infections, a été menée auprès de 31
herboristes de marché, 30 utilisateurs traditionnels des plantes et 14 tradithérapeutes. La méthodologie utilisée chez les
herboristes de marché a consisté en une interview semi-structurée, avec achat de recettes médicinales qui ont ensuite été
identifiées à l’Herbier National du Bénin. Quant aux tradithérapeutes et aux utilisateurs traditionnels des plantes, il s’est agi
d’une interview simple avec recensement des plantes qu’ils utilisent dans le traitement des infections. De l’analyse des
résultats, il en ressort que l’âge moyen est de 47±17 ans chez les herboristes de marché, 49±8 ans chez les utilisateurs
traditionnels des plantes et de 56±10 ans chez les tradithérapeutes. Les herboristes de marché interviewés sont dans leur totalité
des analphabètes. Quant aux tradithérapeutes et aux utilisateurs traditionnels des plantes, les taux d’alphabétisation (ayant
fréquenté une fois l’école, ou un niveau primaire) sont respectivement de 42% et 61%. Le prix de revient des recettes chez les
tradithérapeutes varient de 2000 à 5000 Frs, tandis que chez les herboristes de marché, il varie de 300 à 1000 Frs par recette.
Les utilisateurs traditionnels des plantes ont déclaré se servir des plantes dans leurs alentours, sans frais d’achat. Quatre-vingt-
douze (92) espèces de plantes, ont été identifiées, appartenant à 46 familles dont les plus représentées sont les Lamiaceae. Les
plantes les plus servis par les enquêtés dans le traitement des infections sont Ocimum gratissimum et Crateva adansonii. Les
espèces telles que Hyptis suaveolens, Ocimum americanum viennent ensuite, avec des proportions non négligeables. Les
parties de plante utilisées sont beaucoup plus des tiges feuillées, suivies des racines et des écorces. Cette étude vient une fois
encore montrer la richesse de la flore béninoise dans le traitement de diverses affections, dont les maladies infectieuses au Sud
du Bénin.

ABSTRACT

Infectious diseases are a real public health problem worldwide. The rise in resistance to modern antibiotics used to treat
infections requires us other alternatives. This study, aiming to identify plants used in the Southern of Benin in the treatment of
various infections, was carried out among 31 market herbalists, 30 traditional users of plants and 14 traditional healers. The
methodology used for the market herbalists consisted of a semi-structured interview, and medicinal recipes were purchased and
then identified in the National Herbarium of Benin. In addition, a simple interview was conducted with traditional healers and
traditional users of plants, identifying the plants they use in the treatment of infections.. From analysis of the results, the mean
age is 47 ± 17 years for market herbalists, 49 ± 8 years for traditional users of plants and 56 ± 10 years for traditional healers.
The market herbalists interviewed are in their totality illiterate. Traditional healers and users of plants have literacy rate (once
attending school or primary level) of 42% and 61% respectively. The cost price of the recipes varies from 2,000 to 5,000 Frs
for traditional healers, vs. from 300 to 1,000 Frs per recipe for market herbalists. The traditional users declared that they are
using plants from their surroundings without any purchase costs. Ninety-two (92) plant species have been identified, belonging
to 46 families; the most represented are Lamiaceae. The plants most used in the treatment of infections are Ocimum
gratissimum and Crateva adansonii, and are followed by other species such as Hyptis suaveolens and Ocimum americanum.
The plant parts used are much more leafy stems, followed roots and barks. This study has once again demonstrated the richness
of the Benin flora in the treatment of various diseases, including infectious diseases in the Southern of Benin.

barks with respective proportions. This study has once again demonstrated the richness of flora
Benin in the treatment of various diseases including infectious diseases south Benin.
MOTS-CLES. Ethnobotanique, maladies infectieuses, Sud du Bénin.
KEYWORDS. Ethnobotany, infectious diseases, S of Benin
INTRODUCTION
Les maladies infectieuses sont la seconde principale cause
de décès dans le Monde, et le troisième facteur du décès
dans les pays développés (Fauci, 2001). Les bactéries sont
responsables de plus de 70% des cas de mortalité (Walsh,
2003). Depuis le 20ème siècle, l’entrée des antibiotiques dans
le traitement de ces maladies a été d’un apport considérable.
Mais, l’utilisation inappropriée et fantaisiste des
antibiotiques a fait naître des résistances au sein de presque
toutes les espèces bactériennes. Ces bactéries dites multi
résistantes constituent de nos jours un réel problème de
santé publique et une préoccupation majeure dans le
domaine de la Santé. En devenant insensibles à tout
traitement, ces bactéries limitent la gamme d’antibiotiques
disponibles en thérapeutique médicale. La situation est
d’autant plus alarmante que les infections causées par les
bactéries résistantes entraînent souvent une prolongation de
l’état pathologique et un accroissement du taux de mortalité.
L’acquisition de ces multiples résistances a engendré une
perte d’efficacité de l’antibiothérapie pour, finalement,
conduire à une impasse thérapeutique. Aussi, le coût du
traitement des infections causées par des germes multi-
résistants aux antibiotiques était estimé aux Etats Unis à
environ quatre milliard de dollars, et ne cesse d’augmenter
(Archibald et al., 1997).
Au vu de la propagation du phénomène de résistance
et du nombre limité d’antibiotiques en cours de
développement, la découverte de nouvelles molécules
antibactériennes est devenue plus qu’indispensable
(Falconner & Brown, 2009). Pour être innovant et
contourner les mécanismes de résistance bactériens, les
antibiotiques de demain devront viser de nouvelles “cibles”
H.KOUDOKPON et al./Cahiers UAE, 10-11, (2015/16): 55-71
d’action actives (Guinoiseau, 2010). Les pistes de recherche
sont nombreuses, mais l’exploration des ressources
naturelles apparaît comme des plus prometteuses, car celles-
ci constituent, de par leur biodiversité, la plus grande réserve
de substances actives (Guinoiseau, 2010). Ceci serait une
alternative plus louable vue que plus de 80% de la
population africaine, en général, et béninoise en particulier,
font recours à la médecine traditionnelle pour se faire
soigner (OMS, 2002 et 2009).
C’est dans cette optique que cette étude a été menée
auprès de tous les acteurs de l’utilisation des plantes
traditionnelles : herboristes de marché, tradithérapeutes et
utilisateurs traditionnels de plantes. Elle a pour objectif de
répertorier les plantes utilisées par ces acteurs de la
médecine traditionnelle dans le traitement des infections tout
en précisant les infections traitées par ces différentes
plantes.
Cadre d’étude
Les enquêtes ethnobotaniques se sont déroulées dans le Sud
du Bénin. Cette partie regroupe les Communes de Cotonou,
d’Abomey Calavi et de Porto novo, qui sont les Communes
les plus peuplées de la République du Bénin. Les divers
marchés visités sont représentés sur la Figure 1. Au total
trente six (36) herboristes ont été interviewés, ressortissant
de Tokpa (6), Gbégamey (3), St Michel (1), Mènontin (2),
Godomey(2), Fifadji (2), Calavi (4), Tokan (1), Wologuèdè
(2), Cocotomey (1), Cococodji (3), Togba (2), Djadjo (2),
Sèmè Kpodji (1), Agbokou (2) et Ouando (2). Les
tradithérapeutes ont été enquêtés dans les Communes
d’Abomey Calavi, Cotonou, Ouidah, Porto Novo, Comè,
Grand popo et Lokossa (Figure 2).
Enquête ethnobotanique sur les plantes utilisées dans le traitement des infections au Sud-Bénin

Figure 1 : carte du sud Bénin indiquant les marchés enquêtés

 H.KOUDOKPON et al./Cahiers UAE, 10-11, (2015/16): 55-71

Figure 2 : carte du sud Bénin indiquant les communes ciblées pour l’enquête chez les tradithérapeutes
Enquête ethnobotanique sur les plantes utilisées dans le traitement des infections au Sud-Bénin
METHODOLOGIE
Les enquêtes ont été menées auprès de trois groupes : les
herboristes de marché, les tradithérapeutes et les utilisateurs
traditionnels des plantes.
Chez les Herboristes de marché
Les marchés sélectionnés dans la présente étude ont été
choisis selon la présence d’au moins deux herboristes dans
le marché. Les herboristes sont choisies selon la richesse de
leurs étalages dans le marché. La stratégie utilisée a consisté
à faire un saut d’une herboristerie à partir du premier
herboriste pour rester dans l’esprit de la confidentialité. Ce
dernier critère a défini le nombre d’herboristes considérés
par marché. Des enquêtes basées sur la méthode d’achat par
triplet de recettes médicinales (Koudouvo et al., 2011 ;
Klotoé et al., 2013) a été utilisée auprès des herboristes. Des
fiches d’enquêtes ont été utilisées pour collecter les
informations auprès des interviewés, et des échantillons de
plantes utilisées ont été achetés chez les herboristes de
marché. A la fin de la collecte, les différentes espèces de
plantes ont été identifiées à l’Herbier National de
l’Université d’Abomey Calavi. Les noms scientifiques des
espèces ont été ensuite actualisés conformément à la base
des données des plantes à fleurs de l'Afrique (African plant
database, 2016).
Chez les tradithérapeutes
La liste des tradithérapeutes exerçant dans notre zone
d’étude a été consultée auprès du Ministère de la Santé. Une
pré-enquête a été donc réalisée auprès des herboristes les
plus fréquentées au Sud du Bénin pour voir ceux qui
utilisent les plantes dans leurs recettes, même si d’autres
sciences y sont considérées. Les tradithérapeutes ont été
repérés et choisis suivant leur réputation au sein de la
population. Selon ce critère, 2 tradithérapeutes ont été
RESULTAT
Données sociodémographiques
Au cours de la présente étude, 31 herboristes de marché, 30
utilisateurs de plantes traditionnelles et 14 tradithérapeutes
ont été enrôlés. L’âge moyen chez les herboristes de marché
est de 47±17 ans, tandis que chez les utilisateurs de plantes
traditionnelles et les tradithérapeutes, il est respectivement
de 49±8 ans et de 56±10 ans. Les tradithérapeutes et les
utilisateurs de plante ne se retrouvent pas dans la classe
d’âges de 20 à 30 ans, et sont en faible proportion dans la
tranche d’âges de 30 à 40 ans (Figure 3). Nous n’avons noté
aucune présence de tradithérapeutes de sexe féminin ni
d’herboriste de marché de sexe masculin (Figure 4). Aussi
les herboristes de marché étaient dans leur totalité des
analphabètes. Quant aux tradithérapeutes et aux utilisateurs
traditionnels des plantes, les taux d’alphabétisation sont
respectivement de 42% et de 61% (Figure 5). Le prix de
revient des recettes chez les tradithérapeutes varient de 2000
à 5000 Frs, tandis que chez les herboristes de marché, il
varie de 300 à 1000 Frs. Les utilisateurs traditionnels des
recensés dans la Commune de Cotonou. Ainsi pour rester
dans la conformité, 2 tradithérapeutes ont été choisis dans
chaque Communes prospectée. Une première visite a été
effectuée en guise de présentation et de mise en confiance.
La deuxième visite a été consacrée à remplir un
questionnaire sur les plantes qu’ils utilisent dans la
composition des recettes pour traiter les infections. Quatorze
(14) tradithérapeutes ont été visités dans la zone d’étude, à
raison de deux herboristes par Commune. Le nom
scientifique des plantes a été déterminé à l’aide de
documents ethnobotaniques (Adjanohoun et al., 1989 ;
Akouègninou et al., 2006).
Chez les utilisateurs traditionnels de plantes
Les utilisateurs des plantes sont ceux rencontrés dans les
marchés lors de la visite des herboristes. Nous avons plus
considéré les personnes âgées de plus de 30 ans afin de
bénéficier d’une plus large expérience des participants à la
présente étude. Sur cette base, Trente (30) personnes ont été
questionnées dans les marchés. Une fois leurs connaissances
sur les vertus des plantes établies, un questionnaire leur a été
soumis sur les plantes qu’ils ont déjà utilisées pour traiter
efficacement une infection.
Traitement des données
Les données recueillies sur les fiches d’enquête sont de deux
ordres, les données socio-démographiques et les données
ethnobotaniques. A la fin de l’étude, toutes ces données ont
été saisies dans le logiciel Microsoft Excel, ayant également
servi pour le tracé des graphes. La fréquence de citation des
plantes a été déterminée par la formule suivante :
é é
plantes ont déclaré se servir des plantes dans leurs alentours,
sans frais d’achat.
Données ethnobotaniques
L’enquête auprès des herboristes de marché a permis de
répertorier quatre-vingt-onze (91) espèces de plantes
(Tableau 1), appartenant à 46 familles dont les plus
représentées sont les Lamiaceae (22,7%), les Rutaceae
(7,5%) et les Capparaceae (6,80%) (Figure 6). Les plantes
les plus servies par les herboristes de marché dans le
traitement des infections sont Ocimum gratissimum (10,0%),
Crateva adansonii (6,4%) et Hyptis suaveolens (6,1%).
Quant aux tradithérapeutes, l’enquête a révélé que les 14
espèces recensées appartiennent à 8 familles. Les familles
les plus représentées sont les Lamiaceae (48%), les
Capparaceae (16%) et les Rutaceae (12%) (Figure 7).
 H.KOUDOKPON et al./Cahiers UAE, 10-11, (2015/16): 55-71

L’espèce la plus citée chez les tradithérapeutes est Ocimum
gratissimum (18,5%), suivie de Crateva adansonii (14,8%),
Ocimum americanum (13,0%) et Hyptis suaveolens (13,0%).
Chez les utilisateurs traditionnels des plantes, 12 espèces ont
été répertoriées. Comme chez les herboristes de marché,
Ocimum gratissimum (20,5%) et Crateva adansonii (19,2%)
sont les plus représentées, suivies d’Ocimum americanum
(12,8%), étant la plus citée aussi chez les tradithérapeutes.
Les Lamiaceae (45,3%) demeurent la famille la plus citée,
suivie des Capparaceae (20%) et des Cucurbitaceae (12%)
(Figure 8). Les parties des plantes utilisées sont beaucoup
plus des tiges feuillées (70,2%), suivies par les racines et les
écorces avec des proportions respectives de 20,6% et 7,2%
(Figure 9). Le mode d’administration des plantes prescrit par
les enquêtés est la voie orale.

60%

50%
50%
40% 44%
Population
30% 33% 32% Herboristes de marché

20% 25% Tradithérapeutes

23%
19%
16% 17%
10% 13% 13%
10%
0% 0% 8%
0%
[20 - 30[ [30 - 40[ [40 - 50[ [50 - 60[ [60 - PLUS[

Figure 3 : Répartition des enquêtés selon l’âge

120%

100%
100% 100%
80%
Population
60%
63% Herboristes de marché

40% Tradithérapeutes
37%
20%
0% 0%
0%
Masculin Féminin

Figure 4 : Répartition des enquêtés selon le sexe

Enquête ethnobotanique sur les plantes utilisées dans le traitement des infections au Sud-Bénin

120%

100%
100%
80%

60% Alphabétisés
58% 61%
Non alphabétisés
40%
42% 39%
20%
0%
0%
Herboristes de marché Tradithérapeutes Utilisateurs de plantes
traditionnelles

Figure 5 : Répartition des enquêtés selon le niveau d’instruction

7.20%

20.60%

Tiges Feuillées
2%
Tiges
70.20%
Racines
Ecorces

Figure 6 : Répartition des espèces selon les organes de plantes recensées chez les herboristes de marché
 H.KOUDOKPON et al./Cahiers UAE, 10-11, (2015/16): 55-71

Moringaceae 0.23%
Vitaceae 0.23%
Violaceae 0.23%
Myrtaceae 0.23%
Malvaceae 0.23%
Lycopodiaceae 0.23%
Flacourtiaceae 0.23%
Convolvulaceae 0.23%
Bignoniaceae 0.23%
Sterculiaceae 0.47%
Passifloraceae 0.47%
Moraceae 0.47%
Lauraceae 0.47%
Icacinaceae 0.47%
Dichapetalaceae 0.47%
Connaraceae 0.47%
Clusiaceae 0.47%
Arecaceae 0.47%
Amaranthaceae 0.47%
Sapotaceae 0.70%
Olacaceae 0.70%
Gentianaceae 0.70%
Anacardiaceae 0.70%
Solanaceae 0.94%
Mimosaceae 0.94%
Meliaceae 0.94%
Hypericaceae 0.94%
Zingiberaceae 1.20%
Pteridaceae 1.20%
Sapindaceae 1.60%
Chenopodiaceae 1.90%
Caesalpiniaceae 1.90%
Asteraceae 1.90%
Cucurbitaceae 2.10%
Combretaceae 2.80%
Melastomataceae 3%
Rubiaceae 3.30%
Apocynaceae 3.50%
Verbenaceae 4.40%
Fabaceae 4.40%
Boraginaceae 4.90%
Annonaceae 5.20%
Euphorbiaceae 6.10%
Capparaceae 6.80%
Rutaceae 7.70%
Lamiaceae 22.70%
0.00% 5.00% 10.00% 15.00% 20.00% 25.00%

Figure 7 : Présentation des familles botaniques servies par les herboristes de marché
Enquête ethnobotanique sur les plantes utilisées dans le traitement des infections au Sud-Bénin

Verbenaceae 1.30%
Euphorbiaceae 1.30%
Annonaceae 1.30%
Sterculiaceae 2.60%
Rutaceae 6.40%
Moringaceae 6.40%
Meliaceae 6.40%
Cucurbitaceae 11.50%
Capparaceae 19.20%
Lamiaceae 43.60%

0.00% 5.00% 10.00% 15.00% 20.00% 25.00% 30.00% 35.00% 40.00% 45.00% 50.00%

Figure 8 : Présentation des familles botaniques utilisées par la population

Sterculiaceae 1.85%
Meliaceae 1.85%
Euphorbiaceae 3.70%
Cucurbitaceae 3.70%
Asteraceae 3.70%
Verbenaceae 7.40%
Annonaceae 7.40%
Rutaceae 11.10%
Capparaceae 13%
Lamiaceae 46.30%

0.00% 5.00% 10.00% 15.00% 20.00% 25.00% 30.00% 35.00% 40.00% 45.00% 50.00%

Figure 9 : Présentation des familles botaniques utilisées par la tradithérapeutes

 H.KOUDOKPON et al./Cahiers UAE, 10-11, (2015/16): 55-71

Tableau I : Liste des espèces de plante sélectionnée lors des enquêtes

Espèces Parties Mode FC

N° Noms vernaculaires (Fon) Familles
(Nombre de citation : H ; Tr ; Up) Utilisées d’administration
H Tr Up
1 Ocimum gratissimum L. (44 ; 10 ; 16) Tchiayo Lamiaceae Tfe Décoction or 9,98% 18,51% 20,51%

2 Crateva adansonii DC. (28 ; 8 ; 15) Hontonzuzoué Capparaceae Tfe, Ec Décoction or 6,35% 14,81% 19,23%

3 Hyptis Suaveolens Poit. (27 ; 7 ; 8) Afio, Xweflou Lamiaceae Tfe Décoction or 6,12% 12,96% 10,25%

4 Ocimum americanum L. (26 ; 7 ; 10) Djélélé Lamiaceae Tfe Décoction or 5,90% 12,96% 12,82%

5 Lippia multiflora Moldenke (19 ; 2 ; 0) Agalala Verbenaceae Tfe Décoction or 4,31% 3,70% 0%

6 Clausena anisata (Willd.) Hook. f. ex Benth. (19 ; 6 ; 5) Gbozoazohion Rutaceae Tfe, Ra Décoction or 4,31% 11,11% 6,41%

7 Uvaria chamae P. Beauv. (17 ; 3 ; 1) Ayadahado Annonaceae Ra Décoction or 3,85% 5,55% 1,28%

8 Lantana camara L. (16 ; 2 ; 1) Hlachiayo Verbenaceae Tfe Décoction or 3,63% 3,70% 1,28%
Heterotis rotundifolia (Sm.) Jacq. Fil
9 Héhéman Melastomaceae Tfe Décoction or 2,95% 0% 0%
(13 ; 0 ; 0)
10 Ehretia cymosa Thonning. (12 ; 0 ; 0) Mignonman Boraginaceae Tfe Décoction or 2,72% 0% 0%
Zanthoxylum zanthoxyloids (Lam.) Zepernick & Timler
11 Hedo Rutaceae Ra Décoction or 2,72% 0% 0%
(12 ; 0 ; 0)
12 Momordica charantia L. (9 ; 2 ; 9) Nyèsiken Cucurbitaceae Tfe Décoction or 2,04% 3,70% 11,50%
13 Heliotropium indicum L. (9 ; 0 ; 0) Koclossoudinkpatcha Boraginaceae Tfe Décoction or 2,04% 0% 0%
Pteleopsis suberosa Engl. & Diels.
14 kuilikuiligoto Combretaceae Ec Décoction or 2,04% 0% 0%
(9 ; 0 ; 0)
15 Chenopodium ambrosioides L. (8 ; 0 ; 0) Amantrouzu, Gogo Chenopodiaceae Tfe Décoction or 1,81% 0% 0%

16 Carissa spinarum L. (8 ; 0 ; 0) Ahanzodo Apocynaceae Ra Décoction or 1,81% 0% 0%

17 Vernonia cinerea L. (7 ; 0 ; 0) hussikonou Asteraceae Tfe Savon (bain) 1,59% 0% 0%

18 Bridela ferruginea Benth. (6 ; 0 ; 0) Honssoukékédo Euphorbiaceae Ra Décoction or 1,36% 0% 0%

Enquête ethnobotanique sur les plantes utilisées dans le traitement des infections au Sud-Bénin

19 Phyllanthus amarus Sch. et Th. (6 ; 0 ; 0) Hlenwé Euphorbiaceae Tfe Décoction or 1,36% 0% 0%

20 Paullinia pinnata L. (6 ; 0 ; 0) Hèdulifi Sapindaceae Tfe Décoction or 1,36% 0% 0%

21 Phymatodes scolopendria (Burm.) Ching. (5 ; 0 ; 0) Degoman; Djododehou Polypodiaceae Tg Décoction or 1,13% 0% 0%

22 Costus afer Ker Gawl. (5 ; 0 ; 0) Zingiberaceae Tfe Décoction or 1,13% 0% 0%

23 Pleiocarpa pycrantha (K. Schum.) Stapf (5 ; 0 ; 0) Danma Apocynaceae Tfe Décoction or 1,13% 0% 0%

24 Chamaecrista rotundifolia (Pers.) Greene (5 ; 0 ; 0) Leguminosea Tfe Décoction or 1,13% 0% 0%

25 Parkia biglobosa (Jacq) G. (4 ; 0 ; 0) Ahagoto Leg.-Mimosoideae Ra Décoction or 0,91% 0% 0%

26 Schwenkia americana L. (4 ; 0 ; 0) Zron/Amankuikui Solanaceae Tfe Décoction or 0,91% 0% 0%

27 Cassia sieberiana D. C. (4 ; 0 ; 0) Hinhami Caesalpinioideae Tfe Décoction or 0,91% 0% 0%

28 Morinda lucida Benth. (4 ; 0 ; 0) Houinssin Rubiaceae Tfe-Ra Décoction or 0,91% 0% 0%

Khaya senagalensis (Desr.) A. Juss.
29 Kaïlcédra Meliaceae Ec Décoction or 0,91% 1,85% 6,41%
(4 ; 0 ; 5)
Psorospermum glaberrimum Hochr.
30 Mlanmi Clusiaceae Tfe Décoction or 0,91% 0% 0%
(4 ; 0 ; 0)
31 Croton lobatus L. (3 ; 0 ; 0) Gbodudjogo Euphorbiaceae Tfe Décoction or 0,68% 0% 0%
32 Vitellaria paradoxa C.F. Gaertn (3 ; 0 ; 0) Limigoto Sapotaceae Ec Décoction 0,68% 0% 0%
33 Olax subscorpioidea Oliv. (3 ; 0 ; 0) Amitoudo Olacaceae Ra Décoction or 0,68% 0% 0%
34 Pavetta corymbosa (DC.) F. N. Williams (3 ; 0 ; 0) Lokou Rubiaceae Tfe Décoction or 0,68% 0% 0%

35 Anthocleista vogelii Planch. (3 ; 0 ; 0) Gotoun Loganiaceae Ra Décoction or 0,68% 0% 0%

Leg.-
36 Baphia nitida Lodd. (3 ; 0 ; 0) Sokpakpé Tfe Décoction or 0,68% 0% 0%
Papilionoideae
Caesalpinia pucherrima (L.) Sw.
37 Orgueil de Chine Caesalpinioideae Tfe Décoction (or, bain) 0,68% 0% 0%
(3 ; 0 ; 0)
38 Mitracarpus hirtus (L.) DC. (3 ; 0 ; 0) Godoko Rubiaceae Tfe Décoction or 0,68% 0% 0%
Senna occidentalis (L.) Link. LEg.-
39 Aziman Tfe Décoction or 0,68% 0% 0%
(3 ; 0 ; 0 Caesalpinioideae
 H.KOUDOKPON et al./Cahiers UAE, 10-11, (2015/16): 55-71

Leg.-
40 Uraria picta (Jacq.) DC. (2 ; 0 ; 0) Assissihanhu Tfe Décoction or 0,45% 0% 0%
Papilionoideae
41 Cocos nucifera L. (2 ; 0 ; 0) Agonkèdo Arecaceae Ra Décoction or 0,45% 0% 0%
Xylopia aethyopica (Dun.) A. Rich.
42 Kpédjréku Annonaceae Tfe-Ec Décoction or 0,45% 0% 0%
(2 ; 0 ; 0)
43 Terminalia glaucescens Planch. Ex Benth (2 ; 0 ; 0) Alotoudo Combretaceae Ra Décoction or 0,45% 0% 0%
Flueggea virosavirosa Roxb. ex Willd.
45 orgueil de Chine Euphorbiaceae Tfe Décoction or 0,45% 0% 0%
(2 ; 0 ; 0)
46 Garcinia kola Heckel (2 ; 0 ; 0) Ahoyé Cluciaceae Ra-Gr-Ec Décoction or 0,45% 0% 0%

47 Spondias mombin L. (2 ; 0 ; 0) Aklikon Anacardiaceae Tfe 0,45% 0% 0%

48 Croton zambesicus Muell. (2 ; 2 ; 1) Djélélé Euphorbiaceae Tfe-Ra Décoction or 0,45% 3,70% 1,28%
Rhaphiostylis beninensis (Hook. f. ex Planch.) Planch.
49 Kplakplakan Icacinaceae Tige Décoction or 0,45% 0% 0%
Ex Benth. (2 ; 0 ; 0)
50 Diodia scandens Sw. (2 ; 0 ; 0) Sèhoin Rubiaceae Tfe Décoction or 0,45% 0% 0%
51 Annona sengalensis Pers (2 ; 1 ; 0) Wiglédo Annonaceae Ra Décoction or 0,45% 1,85% 0%

52 Ficus exasperata Vahl. (2 ; 0 ; 0) Aholoman Moraceae Tfe Décoction or 0,45% 0% 0%

53 Dichapetalum madagascariense (DC.) Keay. (2 ; 0 ; 0) Gbaglo Dichapetalaceae Tfe Décoction or 0,45% 0% 0%

Desmodium ramossissimum G. Don

54 Zèdali Papilionoideae Tfe Décoction or 0,45% 0% 0%
(2 ; 0 ; 0)
55 Jatropha multifida L. (2 ; 0 ; 0) Akpawi Euphrobiaceae Tfe Décoction or 0,45% 0% 0%
56 Croton gratisimus Burch. (2 ; 0 ; 0) Jélélé, Ajekfole Euphorbiaceae Tfe Décoction or 0,45% 0% 0%

57 Jatropha curcas L. (2 ; 0 ; 0) Akpovo Euphorbiaceae Tfe Décoction or 0,45% 0% 0%

58 Citrus aurantium L. (2 ; 0 ; 0) Zigbo Rutaceae Ra Décoction or 0,45% 0% 0%

59 Passiflora foetida L. (2 ; 0 ; 0) Avugnintru Passifloraceae Tfe Décoction or 0,45% 0% 0%
Flacourtia indica (Burn. f.) Merr
60 Gbohoukadjè Flacourtiaceae Tfe-ra Décoction or 0,23% 0% 0%
(1 ; 0 ; 0)
62 Agelaea pentagyna Lam. (1 ; 0 ; 0) Ahanhlazu Connaraceae Tfe Décoction or 0,23% 0% 0%
Sarcocephalus latifolius (Smith) Bruce
63 kodo Rubiaceae Ra Décoction or 0,23% 0% 0%
(1 ; 0 ; 0)
64 Hibiscus surrattensis L. (1 ; 0 ; 0) Kpofin Malvaceae Tfe Décoction or 0,23% 0% 0%
Enquête ethnobotanique sur les plantes utilisées dans le traitement des infections au Sud-Bénin

65 Mondia whitei (Hook f.) (1 ; 0 ; 0) Chriligoun Asclepiadaceae Ra Décoction or 0,23% 0% 0%

66 Caesalpinia bonduc (Linn.) (1 ; 0 ; 0) Adjikoui Caesalpinioideae Tfe-Gr-Ra Décoction or 0,23% 0% 0%

67 Senna alata (L.) Roxb. (1 ; 0 ; 0) Amassou Caesalpinioideae Tfe Décoction or 0,23% 0% 0%

68 Mangifera indica L. (1 ; 0 ; 0) Amangagoto Anacardiaceae Ec Décoction or 0,23% 0% 0%

69 Pterocarpus erinaceus Poir. (1 ; 0 ; 0) Kossogoto Papilionoideae Ec Décoction or 0,23% 0% 0%

70 Pandiaka involucrata (Moq.) B.D.Jacks. (1 ; 0 ; 0) Vrai adjassiafovè Amaranthaceae Tfe Décoction or 0,23% 0% 0%

71 Newbouldia leavis (P. beauv) (1 ; 0 ; 0) Dessléguè Bignoniaceae Tfe Décoction or 0,23% 0% 0%

72 Waltheria indica L. (1 ; 0 ; 0) Adassoussou Sterculiaceae Tfe Décoction or 0,23% 0% 0%
Hybanthus enneaspermus (L.) F.Muell.
73 Abiwèlè Violaceae Tfe Décoction or 0,23% 0% 0%
(1 ; 0 ; 0)
74 Ampelocissus bombycina (Baker) Planch (1 ; 0 ; 0) Tèkplè Vitaceae Tfe Décoction or 0,23% 0% 0%

75 Dialium guineense Willd. (1 ; 0 ; 0) Assouinssouinman Caesalpinioideae Tfe Décoction or 0,23% 0% 0%

76 Allophyllus africanus P.Beauv. (1 ; 0 ; 0) Yanbobo Sapindaceae Tfe Décoction or 0,23% 0% 0%

77 Cola millenii K Schum. (1 ; 1 ; 2) Aloviaton Sterculiaceae Tfe Décoction or 0,23% 1,85% 2,56%
Secamone afzelii (Schult.) K. Schum.
78 Zukudjou Asclepiadaceae Tfe Décoction or 0,23% 0% 0%
(1 ; 0 ; 0)
79 Cassytha filiformis L. (1 ; 0 ; 0) Agbègbèkan Lauraceae Tfe Décoction or 0,23% 0% 0%
80 Pupalia lappacea (L.) Jer. Sc. (1 ; 0 ; 0) Trèdoavohou Amaranthaceae Tfe Décoction or 0,23% 0% 0%
Rourea coccinea (Schumach.) Hook. f.
81 Vikplomba Connaraceae Tfe Décoction or 0,23% 0% 0%
(1 ; 0 ; 0)
Lycopodiella cernua (L.) Pic.Serm.
82 Hingblé Lycopodiaceae Tfe Savon (bain) 0,23% 0% 0%
(1 ; 0 ; 0)
83 Eucalyptus camadulensis Dehn (1 ; 0 ; 0) Myrtaceae Tfe Décoction or 0,23% 0% 0%

84 Annona muricarta L. (1 ; 0 ; 0) Yovoyiglwé Annonaceae Ra Décoction or 0,23% 0% 0%

85 Ipomoea quamoclit L. (1 ; 0 ; 0) Cheuveux de venus Convolvulaceae Tfe Décoction or 0,23% 0% 0%

Combretum indicum (L.) Delfilipps
86 magbevide, Doso Combretaceae Tfe Décoction or 0,23% 0% 0%
(1 ; 0 ; 0)
87 Persea americana Mill (1 ; 0 ; 0) Avokaman Lauraceae Tfe Décoction or 0,23% 0% 0%
 H.KOUDOKPON et al./Cahiers UAE, 10-11, (2015/16): 55-71

88 Psychotria vogeliana Benth (1 ; 0 ; 0) Rubiaceae Tfe Décoction or 0,23% 0% 0%

89 Cleome viscosa L. (1 ; 0 ; 0) Agbodo Capparaceae Tfe Décoction or 0,23% 0% 0%

Chromoleassa odorata (L.) R. M. King
90 Astaraceae Tfe Décoction or 0,23% 0% 0%
(1 ; 0 ; 0)
91 Jatropha gossypiifolia L. (1 ; 0 ; 0) Nyikpotin vovo Euphorbiaceae Tfe Décoction or 0,23% 0% 0%
LEg.-
92 Senna sophera L. (1 ; 0 ; 0) Senna Tfe Décoction or 0,23% 0% 0%
Caesalpinioideae
93 Moringa oleifera Lam (0 ; 0 ; 5) Kpatiman Moringaceae Tfe Decoction or 0% 0% 6,41%
94 Vernonia amygdalina Delile (0 ; 2 ; 0) Amanvivè Asteraceae Tfe Decoction or 0% 3,70% 0%

H : Herboristes de marché ; Tr : Tradithérapeutes ; Up : Utilisateur de plante traditionnelle ; Tfe : Tige Feuillée ; T : Tige ; Ec : Ecorces ;
Ra : Racine ; Décoction or : Décoction orale.
Enquête ethnobotanique sur les plantes utilisées dans le traitement des infections au Sud-Bénin
DISCUSSION
L’importance des plantes traditionnelles dans le traitement
des infections n’est plus à démontrer. C’est dans le but de
répertorier les plantes utilisées dans le traitement des
infections au Sud du Bénin que la présente étude a été initiée
auprès de 31 herboristes de marché, 30 utilisateurs
traditionnels des plantes et 14 tradithérapeutes. De l’analyse
des résultats, il ressort que l’âge moyen des herboristes de
marché est de 47 ans. Ces herboriste dans leur quasi-totalité
sont des femmes, et sont à plus de 90% analphabètes. Ces
résultats confirment ceux trouvés par Fah et al. (2013) dans
une étude chez les herboristes de marché à Cotonou et
Abomey Calavi. Il expliquait ce fait par le fait qu’au Bénin,
la vente d’articles au marché est souvent réservée aux
femmes, et que le caractère ancestral des connaissances sur
les plantes fait que ce sont les personnes âgées qui s’en
occupent. De plus, le PNUD-BENIN justifie la non
alphabétisation de ces femmes par le fait que la vente et
l’usage traditionnel des plantes sont réservés aux personnes
de condition modeste. D’autres auteurs tels que Dansou et
al. (2014), Agbankpè et al. (2015) en sont arrivés à la même
conclusion. Les tradithérapeutes quant à eux sont tous des
hommes âgés de 30 à 60 ans. L’âge moyen chez eux est de
56 ans, avec un taux d’alphabétisation de 42 %. Cette
différence par rapport aux herboristes de marché s’explique
par le fait que les tradithérapeutes constituent une classe
plus restreinte de la connaissance sur les plantes utilisées
traditionnellement, et est souvent associée à d’autres
sciences telles que la géomancie réservée aux hommes et
destinée aux personnes âgées. Ce constat est identique à
ceux des auteurs Klotoe et al. (2013), Danssou et al. (2014)
et Agbankpè et al. (2015). Chez les utilisateurs de plantes,
l’âge moyen est de 48 ans. Ils sont à plus de 50% scolarisés,
c’est-à-dire ayant au moins le niveau primaire, et utilisent
les plantes médicinales pour se soigner. Ces résultats
montrent que l’utilisation des plantes est de plus en plus
vulgarisée, et n’est plus que l’affaire des analphabètes. De
plus, le prix des recettes est plus élevé chez les
tradithérapeutes que chez les herboristes de marché. Cette
différence s’explique par le fait que les tradithérapeutes ne
courent pas les rues, et leur consultation est associée à
d’autres sciences. Les utilisateurs affirment se servir des
plantes dans leurs environnements, sans frais d’achat, ou
accessoirement chez les herboristes de marché. Une bonne
connaissance des plantes serait donc un réel bénéfice.
L’étude des données botaniques révèle que la famille des
Lamiaceae est la famille la plus utilisée dans les trois cibles
prises en compte dans l’enquête pour le traitement des
infections. Cette famille a fait l’objet de plusieurs études qui
ont montré le pouvoir antimicrobien de plusieurs espèces de
cette famille. Il s’agit notamment des travaux de
Bougandoura (2011) sur les propriétés antimicrobiennes de
deux espèces de la famille des Lamiaceae (Satureja
calamintha et Ajuga iva). Les travaux de Yayi-Ladekan et
CONCLUSION
La résistance aux antibiotiques constitue un problème de
santé publique, en plein accroissement dans les pays en voie
de développement comme le Bénin, d’où l’impérative de
trouver de nouvelle molécules antibiotiques pour contrôler
al. (2011) au Bénin sur une espèce de la famille des
Lamiaceae (Ocimum canum) et ceux de Alfa et al. (2004)
sont autant d’études ayant montré les propriétés
antimicrobiennes de cette famille. De plus, ces résultats sont
confirmés par Djahra (2014) ayant souligné que les genres
de la famille des Lamiaceae constitue une source importante
d’antimicrobiens. Ces résultats viennent une fois encore
confirmé le savoir faire des acteurs de la médecine
traditionnelle. La famille des Lamiaceae est suivie de la
famille des Verbenaceae chez les herboristes de marché et
des Capparaceae chez les tradithérapeutes et utilisateurs
traditionnels des plantes. Aussi en troisième position, nous
retrouvons la famille des Rutaceae chez les herboristes de
marché et les utilisateurs traditionnels des plantes, tandis
que la famille des Cucurbitaceae se retrouve en troisième
position chez les tradithérapeutes. Cette différence notée
peut s’expliquer par le la difficulté liée à la conservation
chez les herboristes. En effet, les herboristes vendent
beaucoup plus les plantes conservables, donc évitent les
plantes susceptiblet de pourrir sur leurs étalages. Les
tradithérapeutes et les utilisateurs traditionnels des plantes,
par contre, utilisent plutôt les plantes fraiches. Ce constat a
été également fait par Klotoé et al. (2012). Ces familles sont
quand même citées pour leurs propriétés antimicrobiennes
(Chaaib Kouri, 2004 ; Sama & Ajaiyeoba, 2006 ; Bangou,
2012, Gbogbo et al., 2013). Ceci démontre une fois encore
la nécessité d’associer tous les acteurs de la médecine
traditionnelle en vue d’établir un plus large répertoire des
plantes utilisées.
Les espèces les plus représentées dans notre étude sont :
- Ocimum gratissimum, Crateva adansonii et Hyptis
suaveolens pour les herboristes de marché,
- . Ocimum gratissimum, Crateva adansonii, Ocimum
americanum et Hyptis suaveolens pour les
tradithérapeutes,
- Ocimum gratissimum, Crateva adansonii et Ocimum
americanum pour les utilisateurs traditionnels des
plantes.
Nous constatons une prédominance des espèces comme
Ocimum gratissimum et Crateva adansonii, à l’instar
d’Agbankpè et al. (2015) ayant répertorié les légumes-
feuilles utilisées dans le traitement des diarrhées au Sud du
Bénin. Vu que de nombreuses diarrhées sont causées par des
bactéries, les acteurs de la médecine traditionnelle traitent
alors le plus souvent les diarrhées par des antimicrobiens.
Ces résultats sont également conformes à ceux de
d’Adebolu & Oladimeji (2005). La prédominance du genre
Ocimum parmi les espèces les plus citées a été également
remarquée dans notre étude. Ce genre a été très étudié par
plusieurs auteurs pour ses propriétés antimicrobiennes
(Yayi-Ladekan et al., 2011 ; Ngom et al., 2014).
la flambée des résistances aux antibiotiques modernes. Ce
travail comme beaucoup d’autres qui ont été menés de par le
Monde a une fois encore souligné le savoir-faire endogène
des acteurs de la médecine traditionnelle en général et ceux

du Sud du Bénin en particulier. Il a également mis en
exergue la richesse de notre biodiversité en plantes
médicinales. Les résultats de la présente étude serviront de
BIBLIOGRAPHIE
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