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A-t-on fait de la musique mystique? Je n'ose trop l'affirmer; en tout


cas, on n'a pu s'y prendre autrement que pour l'extase.

Schumann a mis en musique des scènes du _Faust_ de Gœthe; il a


développé particulièrement la scène finale, véritable débauche
poétique, mystique et allégorique. On y voit _Pater extaticus_
(probablement St-Antoine d'Egypte), planant en l'air, tantôt en haut
et tantôt en bas, _Pater seraphicus_ (St-François d'Assise) dans la
région intermédiaire, _Pater profondus_ (St-Bernard de Clairvaux) dans
la région profonde, Doctor Marianus (Duns Scott) ravi en extase,
_Mater gloriosa_ (la Madone), la grande Pécheresse (Marie-Magdeleine),
la Samaritaine (Évangile selon St-Jean, chap. IV), Marie l'Egyptienne
(personnage de la légende), Marguerite, un chœur d'anachorètes, un
chœur de pénitentes, un chœur d'enfants mâles bienheureux, le chœur
des jeunes anges, le chœur des anges portant l'âme immortelle de
Faust, enfin un chœur d'anges accomplis. Les enfants dont il est
question, sont morts quelques instants après leur naissance; ils n'ont
pas connu la misère de la terre; c'est pour cela que le poète les
appelle les enfants de minuit, la croyance populaire attribuant une
destinée heureuse aux enfants qui naissaient à cette heure. _Pater
seraphicus_ les prend et les loge dans son cerveau, pour leur faire
voir par ses propres organes ce monde qu'ils n'ont pas eu le temps de
connaître; puis il leur donne la volée: conception bizarre que Gœthe
a empruntée aux visions de Swedenborg, comme Berlioz y a pris le
charabia des démons. Le tout se termine par le _Chorus mysticus_
célébrant l'Eternel-Féminin.

Rien dans la musique de Schumann n'indique qu'il y a des personnages


surnaturels ou symboliques. _Mater gloriosa_ dit quelques mots
seulement, qu'elle psalmodie sur des notes répétées, comme fait
ensuite aussi le Docteur Marianus. La progression harmonique qui
soutient les parties vocales en cet endroit est d'un bel effet, mais
sans rien de mystique. Bref, le style de Schumann est le même dans
tout l'ouvrage, que les personnages appartiennent au ciel, à la terre,
à l'enfer ou à la pure fantaisie du poète.

Si M. Massenet a voulu mettre du mysticisme musical dans les légendes


de _Marie-Magdeleine_ et de la _Vierge_, il a tout à fait manqué son
but; car on lui a généralement attribué l'intention de traiter des
sujets légendaires ou bibliques au point de vue purement humain; il en
a fait autant dans _Eve_. Dans le finale de _Marie-Magdeleine_, le
Christ ressuscité apparaît à Méryem, qui en est «extasiée» et saisie
d'une «ivresse infinie.» La _Vierge_ se termine par l'extase et
l'Assomption de la mère du Sauveur. Il n'est pas difficile de voir que
dans ces deux morceaux on pourrait, sans faire aucun tort à la
musique, remplacer les paroles par d'autres, étrangères à la religion,
au mysticisme et au surnaturalisme.

Je ne sais si, dans le chant de la Sulamite d'_Hérodiade_, M. Massenet


a voulu faire du mysticisme; en tout cas, il n'a pas fait une
véritable chanson d'amour; de quelque manière que j'envisage sa
musique, elle me paraît absurde.

Je pourrais aussi trouver une trace de mysticisme dans les paroles du


monologue de Jean-Baptiste, au dernier acte du même opéra, mais la
musique de M. Massenet me ferait trop beau jeu.

Dans le manuscrit du _Prophète_, Meyerbeer avait mis l'indication


«avec ironie» dans le finale du quatrième acte, à l'endroit où le
chœur chante:

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