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c u -tr a c k montagneux, ni encore en l'année 1307. .d o
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La musique des _Huguenots_ n'accuse pas davantage la date de 1572. Il


y a un choral de Luther, mais les chorals ne peuvent pas caractériser
le protestantisme, par la raison qu'ils ne sont pas d'invention
protestante; ils ne sont même pas les seules mélodies usitées dans le
culte protestant. D'ailleurs, au temps de Luther, les chansons
profanes se disaient sur des mélodies de même nature que celles des
églises; cela est si vrai que certains chorals chantés, encore
aujourd'hui dans les églises, avaient primitivement un texte nullement
religieux. Quand même les chorals seraient le privilège des
protestants, ils ne pourraient pas servir de «musique historique», par
la raison qu'ils n'indiquent ni une date, ni un pays. Enfin, quand
même l'histoire nous apprendrait qu'à la Saint-Barthélemy les fusillés
tombaient en chantant un choral, ils ne l'auraient pas chanté à trois
ou quatre parties, ni avec l'harmonie de Meyerbeer. Pour comble, il
est prouvé que le choral attribué à Luther n'est pas de lui; c'est une
mélodie arrangée.

Verra-t-on de la musique catholique dans la litanie du troisième acte


et dans la bénédiction des poignards? Alors, on en trouvera sans doute
aussi dans l'air de valse qui sert de mélodie au chœur «Sainte-Marie»
du _Pardon de Ploërmel_.

Le chœur religieux, au cinquième acte de _Robert le Diable_, a


beaucoup de ressemblance avec un choral. Mais encore une fois, lors
même qu'une musique serait catholique ou protestante, par l'effet
d'une simple convention, rien de plus, il n'en résulterait pas une
indication du temps et du pays où se passe l'action. Dans l'invocation
à Brahma, à Vischnou et à Schiva, au quatrième acte de l'_Africaine_,
la musique est-elle hindoue et malgache de l'année 1498?

Il est permis de croire que Meyerbeer cherchait à caractériser, par sa


musique, les personnages de ses opéras; on peut même discuter jusqu'à
quel point il y a réussi; mais pour ce qui est de la chimère de la
couleur locale, il ne s'en préoccupait pas plus que ne l'avait fait
Rossini.

Verdi, dans _Aïda_, a-t-il, çà et là, voulu imiter la musique


orientale ou égyptienne? Il est bon alors de savoir qu'elle est
égyptienne, autrement on ne s'en douterait pas. A quoi serviraient ces
bribes de prétendue couleur locale, au milieu d'une partition tout
italienne et d'un style assez inégal? C'est toujours de la musique de
Verdi, tantôt de la troisième manière, puisque troisième manière il y
a, tantôt de la première manière ou de la seconde.

* * * * *

Berlioz aussi, un jour, a voulu faire de la vraie couleur locale, par


une singulière fantaisie et un procédé non moins singulier. Le
visionnaire Swedenborg prétendait connaître la langue des démons;
Berlioz, qui n'était cependant ni dévot ni superstitieux, l'a pris au
mot et a fait chanter les diables, se réjouissant de la perdition de
Faust, en vrais suppôts de l'enfer: _Tradi oun Marexil fir trudinxé
burrudixé fory my Dinkorlitz_, etc. Les princes des ténèbres qui ont
fait leur éducation dans quelque bon lycée de Paris, abandonnent ce
charabia au commun des diables et chantent en français correct et sans
le moindre accent étranger. Il y a un malheur: c'est que les
chanteurs, généralement, prononcent mal les paroles, et plus mal
encore dans les chœurs que dans les solos; plus mal, enfin, une
langue qu'ils ne connaissent pas, que leur langue maternelle. Que les
diables chantent donc: _Tradi oun Marexil_, ou qu'ils chantent:
_Bonjour, monsieur le docteur, soyez le bienvenu_, c'est tout un.

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