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c u -tr a c k Aujourd'hui, l'air nous paraît seulement assez terne, parce qu'il est .d o
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pauvre d'harmonie et tourne toujours sur une même formule de cadence;


la romance nous paraît plus neuve que cet air.

C'est une tentative d'autant plus vaine de vouloir faire de la musique


rétrospective, que l'art ne caractérise jamais le temps auquel il
répond. On peut le prétendre jusqu'à un certain point pour
l'architecture, parce qu'on sait de quelles époques sont les
différents styles; mais c'est tout.

La musique d'aujourd'hui ne caractérise pas plus le XIXe siècle, que


la musique d'il y a cent ans ne caractérisait la Révolution française.

* * * * *

La France n'a pas eu le privilège des divagations sur la couleur


locale. En Allemagne, les critiques ont découvert dans les opéras de
Meyerbeer «la musique historique», dont R. Wagner se moque à bon droit
dans _Opéra et Drame_. En Italie aussi, il y a une quarantaine
d'années, on a beaucoup discuté sur la couleur locale des _Huguenots_;
le fait est attesté dans une bonne dissertation sur la couleur locale,
insérée dans les mémoires de l'Académie royale de musique de Florence;
l'auteur en est Casamorata, mort en 1881, et qui fut président de
l'Académie et directeur du Conservatoire. Un des compositeurs italiens
les plus féconds, Giovanni Pacini, a voulu marcher sur les traces de
Lesueur; il raconte dans ses _Mémoires_ que, pour écrire son opéra
_Sapho_, il commença par lire soigneusement tous les ouvrages sur la
musique antique des Grecs, afin de donner à sa partition la couleur
convenable. En Italie, _Sapho_, représenté pour la première fois en
1840, à Naples, a passé pour son chef-d'œuvre; en France, cet opéra
n'a eu qu'une seule et malheureuse représentation (1866). Inutile de
dire que la musique n'est pas plus antique que celle de _Poliuto_ de
Donizetti.

Du moment où l'on trouvait de la couleur locale dans les _Huguenots_,


on devait en découvrir aussi dans _Guillaume Tell_. Je n'ose dire
qu'on n'en ait pas vu aussi dans la _Muette de Portici_. Azevedo, dans
son admiration sans mélange pour Rossini, en a même trouvé dans
_Sémiramis_; il parle des rythmes «si originaux et si empreints de
couleur orientale des chœurs du peuple assyrien»; un peu plus loin il
dit: «Le compositeur avait prodigué une abondance incroyable d'idées
nouvelles; pour mieux rendre la couleur de son sujet, il avait tracé
les plans de ses morceaux d'après les dimensions colossales de
l'architecture babylonienne, et avait orné d'arabesques vocales ses
innombrables cantilènes avec un luxe éblouissant et vraiment oriental»
(_G. Rossini, sa vie et ses œuvres_). Le temps n'a pas plus respecté
_Sémiramis_ que l'architecture babylonienne.

Arrêtons-nous d'abord à _Guillaume Tell_. On a vu de la couleur locale


dans l'ouverture, qui n'est qu'une suite de quatre morceaux, sans
liaison entre eux ni avec le reste de l'ouvrage. Le prétendu ranz des
vaches ne mérite aucunement ce titre, et ce n'est pas Rossini qui le
lui a donné. C'est un délicieux morceau, d'un caractère pastoral,
mais, pour le reste, ne ressemblant pas du tout à un véritable ranz
des vaches, qui doit être joué sur l'instrument appelé cor des Alpes
ou cor des vaches, et formé d'un long tube droit, avec une embouchure
semblable à celle d'une trompette ou d'un trombone. Cet instrument
n'appartient d'ailleurs pas en propre à la Suisse; il est très répandu
aussi en Allemagne. Puisqu'on a vu un ranz des vaches dans l'ouverture
de _Guillaume Tell_, on aurait pu aussi en trouver un au commencement
de l'ouverture des _Diamants de la Couronne_, d'Auber.

Dans toute la partition de _Guillaume Tell_, rien n'indique, ni ne


peut indiquer que l'action se passe en Suisse, ni dans un pays plat ou

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