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(1) Sur ces traités, on pourra lire Histoire des deux peuples (continuée jusqu’à
Hitler) de Jacques Bainville. En dépit de la perspective nationaliste de l’auteur, cette
histoire raconte brièvement les rapports entre l’Allemagne et la France, en tant que
Pouvoir temporel et Fille ainée de l’Église catholique, développant certains faits
historiques abordés par Guénon dans Autorité spirituelle et Pouvoir temporel.
(2) Compte Rendus p. 106 à 108.
(3) La crise du monde moderne p. 131.
(4) Compte Rendus p. 110 à 113.
(5) Ibid. p. 111.
(6) Exode III, 14
(7) Sans pouvoir nous étendre sur cette question qui ne nous intéresse que très
indirectement, signalons que Khunrath semble être avec Knorr Von Rosenroth, un des
kabbalistes chrétien parmi les plus sérieux. En outre, dans son article intitulé Alchimie
et kabbale (« De la création du monde jusqu’à Varsovie » p. 99 à 168), G. Scholem
indique les relations qui existent entre la Kabbala denudata de Knorr Von Rosenroth
et le traité hermético-kabbalistique intitulé Esh metsaref (p. 138-139), dont Eliphas
Levi avait publiés quelques fragments (voir Le Théosophisme p. 424, et Jean
Reyor, Etudes et Recherches Traditionnelles p. 162). Par ailleurs, en ce qui concerne
l’énigmatique Scholem, on sait qu’il s’est intéressé à l’ésotérisme hébraïque suite à la
lecture d’un livre de J. F. Molitor, haut dignitaire du Rite Ecossais Rectifié, qui a aussi
écrit uneHistoire de l’Ordre des Frères de Saint Jean l’Evangéliste d’Asie et
d’Europe, fondée par des « disciples » du pseudo-messie Sabbataï Tsévi qui, par
l’intermédiaire de frankistes et des dunmeh, ne furent pas sans relation avec la
dissolution des Empires Chrétien et Ottoman, et auquel l’historien de la kabbale
manifestait de l’intérêt depuis son adolescence, lui consacrant une biographie
monumentale, ainsi que de nombreuses études éparses, à commencer par Alchimie et
Kabbale qui peut être considéré comme la synthèse de son œuvre, raison pour laquelle
nous avons attiré l’attention sur elle, bien que ce ne sont pas tant les aperçus
doctrinaux (qui pourraient aussi s’appliquer à l’Islam), qu’historiques qui nous
interpellent ici.
(8) Il n’y a évidemment pas lieu d’inclure, parmi ces schémas, la « structure
absolue » de Raymond Abellio qui a théorisé les possibilités infra-humaines du
vitalisme bergsonien, lequel agit sur la même « matière » que le magnétisme
mesmérien. Cette « abstraction absolue » est, en réalité très proche du « schéma du
prétendu inconscient » donné par Léon Daudet dans son Œuvre Philosophique (Paris
1925, p. 61), qui écrit dans l’introduction de cet ouvrage que le problème de l’hérédité
« fait partie de la connaissance de l’Être, simplifiée par la culture moderne occidentale,
ainsi que l’ont marqué avec tant d’éloquence et de force, MM. Maritain et Guénon »
(p. 2). On peut noter que dans sa formulation, cette citation est assez restrictive, bien
qu’elle indique par ailleurs tout ce qui distingue les protagonistes de l’Action
française du début du XXèsiècle de ceux qui s’en réclament actuellement plus ou
moins directement et qui ne trouvent d’autres raison d’être que dans la contestation
systématique. Bien que Guénon ait écrit : « nous ne voyons pas ce que nous pourrions
bien avoir à faire avec “l’esprit latin”, qui nous est totalement étranger pour plus d’une
raison » (Articles et Comptes rendus, Tome I, p. 206), Olivier Dard a opportunément
rappelé « qu’à l’époque Guénon est soutenu par l’Action française où Léon Daudet lui
a rendu un hommage en première page du quotidien, le 15 juillet 1924 avec un article
sobrement intitulé “Orient et occident” et que le compte rendu de Marcel Colas (un de
ses anciens élèves aux Francs-Bourgeois, il est vrai), paru le 15 novembre dans La
Gazette française d’inspiration thomiste est un panégyrique. » (La synarchie - Le
mythe du complot permanent, 1998 p. 212). On sait que pour Guénon, il n’y a pas, à
proprement parler, de complot dont l’élaboration est plutôt la caractéristique de
mystificateur visant principalement à égarer le « chercheur », et que l’on trouve tant
du côté de la maçonnerie occultiste dite « égyptienne » que du côté de
l’antimaçonnisme le plus primaire qui assimile la faculté intellectuelle au fruit défendu
de l’Arbre de la Connaissance ( « symbole » de l’inconscient psychanalytique pour les
premiers). Dans La crise du monde moderne, Guénon parle plutôt d’un « plan » animé
par une « volonté directrice dont la nature exacte demeure forcément assez
énigmatique » (p. 25), bien qu’elle semble s’appuyer sur des procédés magiques
véhiculés par la kabbale chrétienne, en apparence tout au moins, et qui a pour effets
immédiats, un aspect « solidificateur » représenté par l’axe euro-slave, et un aspect
« dissolvant » représenté par l’axe atlantiste, qui dirigent le monde moderne,
s’abreuvent l’un de l’autre et regroupent dans leur sphère d’influence respective toutes
sortes de groupuscules philosophiques et politiques qui entretiennent des courants
antagonistes. D’autre part quand on sait que Guénon considérait les nazis comme des
« racistes allemands », il faut vraiment être de mauvaise foi pour vouloir l’associer à
un mouvement fasciste de quelque nature que ce soit, auquel il fut probablement aussi
hostile que l’Action française, bien que pour des raisons très différentes : « si vraiment
il y a actuellement en Allemagne quelque idée d’une restauration de l’Ordre
Teutonique, cela encore ne peut que rentrer dans la même catégorie de simulacres
dépourvus de toute valeur effective, car l’Ordre Teutonique, en tant qu’organisation
traditionnelle, est bien mort lorsque son dernier Grand Maître, Albert de Brandebourg,
se convertit au luthérianisme ». (Compte Rendus p. 158)
Signalons encore, que suivant une étymologie très fantaisiste, R. Abellio fait
dériver le terme Être de Asataroth (La Structure Absolue p. 168-169) qui est, en réalité
le nom hébraïque du « dieu à tête d’âne » (Asataroth), invoqué par un grand nombre
d’occultistes qui ne sont généralement pas conscients des forces ténébreuses
auxquelles ils s’asservissent en lui demandant des avantages temporels.
(9) Les États multiples de l’Être, ch. V.
(10) L’homme et son devenir selon le Vêdânta, ch. I. Dans un ordre d’idée assez
connexe, il nous paraît également nécessaire de dénoncer le caractère proprement anti-
métaphysique de l’expression « réalisation suprême », car il n’y a de suprême que
l’identité dans le domaine de la réalisation : « Tant que l’être n’est pas parvenu au
monde principiel, d’où il pourra ensuite redescendre dans la manifestation sans en être
aucunement affecté, la réalisation ne peut en effet s’accomplir que dans le sens
ascendant ; et, pour celui qui s’attacherait à la voie pour elle-même, prenant ainsi le
moyen pour la fin, cette voie deviendrait véritablement un obstacle, au lieu de le mener
effectivement à la libération, ce qui implique une destruction continuelle des liens le
rattachant aux stades qu’il a déjà parcourus, jusqu’à ce que l’axe soit finalement réduit
au point unique qui contient tout et qui est le centre de l’être total ». (Symboles de la
science sacrée, ch. LXIII). On pourrait en dire autant des investitures, même
avatâriques, dont la transmission nécessite un support formel et se situe donc au degré
des « petits mystères », au-delà duquel les fonctions ne sont pas spécifiées.
(11) La GrandeTriade ch. V. Les phrases entre crochets nous appartiennent.
(12) Formes traditionnelles et cycles cosmiques p. 130-131.
(13) Symboles de la Science sacrée ch.XXXIII.
(14) Aperçus sur l’ésotérisme chrétien p. 15.
(15) Etudes sut la Franc-Maçonnerie et le Compagnonnage p.15. Quant à ceux
qui semblent se féliciter, en quelque sorte, de la dégénérescence extérieure de l’Orient,
nous leur dirons que les organisations initiatiques orientales n’ont jamais été atteintes
dans leur « cœur » comme ce fut le cas pour l’Ordre du Temple, et que même si celles-
ci devaient être amenées à se résorber, leurs représentants demeureront toujours
inaccessibles à la vaine activité profane…
(16) Initiation et Réalisation spirituelle p. 250 n. 1.
(17) La Charité profanée p. 300.
(18) Ce terme est mentionné douze fois dans le Coran, celui de Torah (at-
tawrat) dix-huit fois, et celui de Coran soixante dix fois. L’addition des deux premiers
nombres (trente) est celui de la sourate Ar-Rûm qui est une désignation des chrétiens,
celle des trois donne le nombre des 99 Noms d’Allâh, plus le Nom suprême.
(19) François Jourdan, La tradition des sept dormants p. 30.
(20) Symboles de la Science sacrée ch. VI, n. 49.
(21) Études sur la Franc-Maçonnerie et le Compagnonnage I, p. 276.
(22) Compte Rendus p. 107.
(23) Études sur la Franc-Maçonnerie et le Compagnonnage II, p. 217.
(24) Le Théosophisme p. 425.
(25) Le Règne de la Quantité et les Signes des Temps ch. XXXIV, note 1.
(26) Connaissance des Religions (hors série Frithjof Schuon) p. 94.
* *
*
ANNEXE
***
Il est à peine besoin de préciser que, depuis qu’ils ont été écrits, ces
propos n’ont jamais cessé d’être d’actualité.
***
« Par ceux qui sont rangés en ordre, et qui chassent en repoussant, et qui
récitent l’invocation…»
« Dans le texte qorânique que nous avons reproduit ci-dessus, le terme eç-
çâffât est considéré comme désignant littéralement les oiseaux, mais comme
s’appliquant symboliquement aux anges (el-malaïkah) ; et ainsi le premier verset
signifie la constitution des hiérarchies célestes ou spirituelles*. Le second verset
exprime la lutte des anges contre les démons, des puissances célestes contre les
puissances infernales, c’est-à-dire l’opposition des états supérieurs et des états
inférieurs (...). Enfin, dans le troisième verset, on voit les anges récitant le dhikr,
ce qui, dans l’interprétation la plus habituelle, est considéré comme devant
s’entendre de la récitation du Qorân, non pas, bien entendu, du Qorân exprimé
en langage humain, mais de son prototype éternel inscrit sur la “table gardée”
(el-lawhul-mahfûz), qui s’étend des cieux à la terre comme l’échelle de Jacob,
donc à travers tous les degrés de l’Existence universelle. »
* *
*
II
La tradition hanîfite est représentée par quatre prophètes qui n’ont pas été
atteint par la mort corporelle, c’est-à-dire qui sont passés de l’état grossier à
l’état subtil, ou de l’état de manifestation à l’état de non-manifestation, et qui
représentent autant d’aspect de l’ « Esprit muhammadien » (42). Ces quatre
prophètes sont El-Khidr, Ilyâs (Elie), Idrîs (Hénoch-Hermès) et ‘Aissâ (le
Messie) qui, en réalité, n’en font qu’un, puisque d’une part, le premier est
assimilé tantôt au second, tantôt au troisième, bien que El-Khidr est aussi parfois
considéré comme le Maître (ustâdh) d’Idrîs, et qu’il est envisagé dans un rapport
de complémentarité avec Ilyâs ; et que, d’autre part, Idrîs régit le quatrième Ciel
celui du Soleil, dont les « sciences traditionnelles » ont la particularité de
permuter avec celles du deuxième Ciel, celui de Mercure, régit par le Messie.
Ces « sciences » peuvent être mises respectivement en relation avec l’espace et
le temps, puisque la position centrale du Soleil par rapport aux sphères
planétaires se retrouve, pour Mercure, dans la succession temporelle, avec le
mercredi, parmi les jours de la semaine ; les unes et les autres ayant aussi, par
ailleurs, une relation directe avec l’« Alchimie humaine » et la « Science des
lettres » (‘ilm al-hurûf). C’est pourquoi, il nous semble qu’il ne peut y avoir de
meilleure traduction que celle de « tradition hermétique », pour rendre
intelligible le véritable sens de la tradition hanîfite. On sait que le mot
« hermétique » indique « qu’il s’agit essentiellement d’une tradition d’origine
égyptienne, revêtue par la suite d’une forme hellénisée, sans doute àl’époque
alexandrine, et transmise sous cette forme, au moyen-âge, à la fois au monde
islamique et au monde chrétien, et, ajouterons-nous, au second en grande partie
par l’intermédiaire du premier, comme le prouvent les nombreux termes arabes
ou arabisés adoptés par les hermétistes européens, à commencer par le mot
même d’“alchimie” (el-kimia)…dans sa forme, mais non dans sa racine [qui]
dérive vraisemblablement du mot kémi ou “Terre noire” donné à l’ancienne
Egypte » (43). Quant à l’ « alchimie humaine », où « l’organisme est représenté
comme l’athanor hermétique », elle repose essentiellement, comme le dhikr, sur
la « science du rythme » (44), et bien qu’elle se rapporte aux « possibilités de
l’état subtil, même si celles-ci ne doivent être prises que comme le moyen
préparatoire d’une réalisation supérieure » (45), en raison de la connexion entre
le monde intermédiaire et le non-manifesté, elle ne doit pas être confondue avec
ce qu’Ibn Arabî appelle sîmiya’ qui se rapporter à une science traditionnelle
inférieure, plutôt « pratique » que spirituellement « opérative ». Du reste, « dans
la tradition islamique, Seyidna Idrîs est identifié à la fois à Hermès et à Hénoch ;
cette double assimilation semble indiquer une continuité de tradition qui
remonterait au-delà du sacerdoce égyptien, celui-ci ayant dû recueillir l’héritage
de ce que représente Hénoch, qui se rapporte manifestement à une époque
antérieure » (46). Mais c’est surtout par le rapprochement entre Idrîs et El-Khidr
qu’on peut remonter « au-delà du sacerdoce égyptien ». En effet, le nom arabe
de ce dernier est Ahmed Balyâ, et bâlya, en langue sanskrite, désigne « l’état
d’“enfance” (…) entendu au sens spirituel [et] considéré comme une condition
préalable pour l’acquisition de la connaissance par excellence » (47), c’est-à-
dire, « un stade de “ non-expansion,” si l’on peut ainsi parler, où toutes les
puissances de l’être sont ainsi concentrées en un point, réalisant par leur
unification une simplicité indifférenciée, apparemment semblable à la
potentialité embryonnaire. C’est aussi, en un sens un peu différent, mais qui
complète le précédent (car il y a là à la fois résorption et plénitude), le retour à
l’“état primordial” dont parlent toutes les traditions, et sur lequel insistent plus
spécialement le Taoïsme et l’ésotérisme islamique » (48).
Seulement,bâlya correspond aussi à Lakshmi, la shakti de Vishnu, qui est en
relation avec la « Beauté » parmi les piliers du Temple maçonnique, et comme
Guénon le signale dans son étude sur les « mystères de la lettres Nûn », qui,
rappelons-le, se rapportent principalement au « monde intermédiaire » : « il faut
se souvenir queVishnu, se manifestant sous la forme du poisson (Matsya),
ordonne à Satyavrata, le futur Manu Vaivaswata, de construire l’arche dans
laquelle devront être enfermés les germes du monde futur, et que, sous cette
même forme, il guide ensuite l’arche sur les eaux pendant le cataclysme qui
marque la séparation des deuxManvantaras successifs. Le rôle de Satyavrata est
ici semblable à celui de Seyidnâ Nûh (Noé), dont l’arche contient également tous
les éléments qui serviront à la restauration du monde après le déluge ; peu
importe d’ailleurs que l’application qui en est faite soit différente, en ce sens que
le déluge biblique, dans sa signification la plus immédiate, paraît marquer le
début d’un cycle plus restreint que le Manvantara ; si ce n’est pas le même
événement, ce sont du moins deux événements analogues, où l’état antérieur du
monde est détruit pour faire place à un état nouveau » (49). On se rappellera ici
que Satyavrata, a été identifié, plus haut, avec l’aspect « intérieur » du Prophète
Muhammad, dont le nom céleste Ahmed, est semblable à celui d’El-Khidr qui
est, lui aussi, associé au symbolisme du poisson. L’arche de Seyidna Ahmed ne
peut-être autre que celle de l’alphabet arabe qui procède de l’Expir du Tout-
Miséricordieux (Nafas ar-Rahmân), et qui est guidé par la science « de notre
part » (min ‘ayndi-Nâ) attribuée à d’El-Khidr dans le Coran ; science dont le
pronom de la première personne du pluriel (Nâ), désignant l’intimité avec Allâh,
ne peut qu’évoquer la lettre sanskrite na qui, par sa forme idéographique, forme
la partie supérieure de la lettre arabe nûn, pour former le symbole du Soleil,
« siège » du tantrisme tibétain parmi les formes traditionnelles et dont Idrîs est le
régent, évoquant, pour sa part, la langue atlantéenne appelée Wattan.
NOTES
[ANNEXE]