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Historique de l’église de Montesson

num. : nmx

2009

C’est probablement au xiiie siècle que furent construits les soubasse-


ments, encore existants de nos jours, de ce que sera l’église Saint-Côme-et-
Saint-Damien de Montesson. L’infrastructure de l’église de Montesson com-
porte des pierres très anciennes, remontant sans doute à ce temps lointain,
laissant deviner l’emplacement d’une arche conduisant à ce qui devait être une
crypte. C’est donc pour ce modeste village un privilège d’avoir le témoignage
d’un passé aussi reculé. Vers 1360, la petite agglomération de Montesson
fut élevée par les autorités épiscopales, du rang de prieuré-cure à celui de
paroisse, ce qui va permettre à ce village d’avoir une église propre, au lieu de
la simple chapelle dont il paraît avoir été doté dès le xiie siècle.
Cette première église paroissiale fut détruite au cours de la guerre qui
couvrit l’Île-de-France de ruines, à la suite du Traité de Troyes, en 1420,
par lequel Isabeau de Bavière avait, au détriment du Dauphin, le futur
Charles VII, légué à sa fille, épouse du roi d’Angleterre, la couronne de France.
En 1453, à la fin de la guerre de cent ans, de l’église il ne reste debout
que le soubassement de la Tour, partie ancienne, sur laquelle on distingue
le haut d’une ouverture en plein cintre, caractéristique des constructions du
xiiie siècle. À cette époque, Montesson, Chatou, Croissy ont été à peu près
détruits et les bois sont retournés à l’état sauvage. La stratégie de la terre
brûlée a fait de l’Île-de-France un quasi désert.
Quoi qu’il y eût une église paroissiale à Montesson, dans la suite on ne
trouve point que la dédicace en ait été faite avant l’an 1546. L’évêque de Paris
permit, le 20 octobre, aux marguilliers de la faire dédier par l’évêque de Mar-
garence, avec pouvoir d’y bénir trois autels et il ordonna que l’anniversaire
en soit célébré chaque année le 9 octobre.
Cette église, qui menaçait ruine, fut rebâtie en 1673, grâce aux libéralités
de dame Pérette Dufour, épouse de messire Ancelin et nourrice de Louis XIV.
Les Ancelins ont fait figurer au-dessus de la voûte d’entrée, les armes que la
munificence royale leur avait accordées. L’église de Montesson a pour titulaire
la sainte Vierge dont la principale fête est l’Assomption. Saint Côme et saint

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Damien, autrefois patrons et titulaires de l’ancienne église, sont demeurés les
patrons du lieu, commune et territoire de Montesson.
Cette construction conduisit à un différend avec Paul Portail, Seigneur
de Chatou et Montesson, d’où une longue suite de procès pendant 25 ans.
Ce Portail est l’époux d’une fille d’honneur de la Reine-Mère, d’où l’égalité
des parties dans ce long procès. Portail avait pris ombrage de cet état de chose
contre lequel il ne pouvait rien. Vouloir se heurter à la nourrice du Dauphin,
n’était-ce pas attaquer de front la Cour et le pouvoir royal ? La confiance de
l’enfant s’étant maintenue à celle qui lui avait donné son lait, lorsque plus tard
il reçut la couronne, il devint évident qu’on ne pouvait affronter celui qui était
maintenant le Roi Soleil et dont l’ombre protectrice s’étendait sur le village
de Montesson. Sans doute, Pérette Dufour avait-elle fait sculpter ses armes à
la clé de voûte surmontant l’entrée de cette église dont elle était la donatrice.
Et fallait-il pas voir là quelque cinglante ironie : « les armes d’une femme,
donc un écusson, comme on disait, en quenouille, frappées sur le portail »
de l’église paroissiale du Seigneur Portail ? De qui se moquait-on ? Par cela
n’a-t-elle pas entendu faire comprendre qu’il valait mieux que le Seigneur
modérât ses appétits en ce qui concernait le village dont elle s’était instaurée
protectrice ? Vouloir aller à l’encontre, c’était vouloir se brûler infailliblement
aux rayons de ce soleil.
Pérette Dufour conserve jusqu’à sa mort l’amitié du roi, mais vers 1675,
elle fait don de deux pièces de terre et cinquante livres tournois à l’église
de Montesson et se retire en sa maison de la rue du Barre-au-Bec à Paris.
Le curé de Montesson note que le dimanche 16 novembre 1687, monsieur
Portail, conseiller du Roi, en sa cour du Parlement de Paris, et seigneur de
Montesson-Chatou, assiste pour la première fois à la messe paroissiale où il
a reçu les droits honorifiques dans sa chapelle du côté de l’épître, y étant
accompagné de monsieur le curé de Chatou, abbé de Notre-Dame des Salles
et de monsieur le Prévost et Bailly du dit Chatou.
Ce fut le curé Isaac Passay qui bénit la première pierre et également
l’édifice après son achèvement. À cette date remonte l’installation d’une
horloge pendule au clocher.
En 1695 fut construite une chapelle sous l’invocation de la sainte Vierge
par Claude Dedieu, Seigneur de la Borde, pour mémorial de l’ancienne cha-
pelle qui accueillait ses ancêtres et leur servait de sépulture. La messe y
fut célébrée pour la première fois le 6 novembre 1695 en l’honneur de saint
André Apôtre. Il ressort de l’examen des registres paroissiaux que jusqu’à
l’instauration du régime administratif moderne, l’église a servi de centre à
la communauté locale. De là vient que les livres d’enregistrement journalier
des événements paroissiaux constitue une main courante contenant les actes
d’autorité qui émanent du curé desservant.

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Il semble que les habitants de Montesson, en cette époque caractérisée par
la disette et les difficultés qu’elle entraînait, n’aient pas toujours utilisé les
abords de l’église pour de paisibles entretiens. Certains habitants ont parfois
abusé de l’accès libre à la corde des cloches, pour rassembler à tous moments
la population à des fins subversives. Une ordonnance édictée par l’archidiacre
Delacroix en date du 15 juillet 1730, traduit cet état de chose : « Nous, Anne
Jacques Delacroix, archidiacre de Paris, chanoine de ladite église, docteur en
théologie de la faculté de Paris, étant en cours de visite et ayant reconnu
par la situation de l’entrée du clocher et informé des abus et scandales qui
en résultent fréquemment : avons ordonné qu’incessamment aux dépens de
qui il appartiendra, ladite entrée sera fermée d’un mur de clôture où l’on
laissera une seule porte d’entrée fermant à clé, qui n’ouvrira que pour l’accès
de l’horloge et pour la sonnerie des offices de la paroisse ou autres occasions
convenables et nécessaires et de l’ordre de monsieur le curé. Avons défendu
et défendons les assemblés et tumultes sous les peines de droit et avons fait
mettre notre présente ordonnance sur le registre pour y avoir recours comme
à minute, et afin que nulle des parties intéressées n’en ignore, avons ordonné
la lecture d’icelle au prône de la paroisse. Fait le 15e jour de juillet 1730. »

Liste des curés desservants de la paroisse de Montesson


depuis 1617 jusqu’à la Révolution :
– 1617–1631 — André Jehan
– 1631–1647 — Jean Rasteau, vicaire
– 1647–1673 — Isaac Passay
– 1673–1711 — André Jarreau
– 1711–1734 — Jean-Charles Durand et Fr.-Thomas Michel, vicaire
– 1734–1756 — Jean Gibert
– 1756–1784 — Berrard
– 1784–1790 — Barrière et Julien Levallois, vicaire
– 1784–1801 — Culte suspendu

Pendant la Révolution
L’église servit comme temple de la Raison et de grenier à foin. Elle fut
rendue au culte le 29 juin 1795 et le concordat de 1801, réglant les affaires
religieuses de France, la restitua aux catholiques. En 1877, le portail fut
reconstruit et la façade refaite par les soins de Me Laffitte.

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Par la loi de séparation du 9 décembre 1905, le gouvernement de la
IIIe République s’empara de tous les biens meubles et immeubles de l’Église
de France et ne laissa aux catholiques que la jouissance de leurs églises.
Actuellement, comme toutes les églises construites avant 1905, celle de
Montesson est propriété communale.

Bibliographie : Jack-Ernest Zernecke, Montesson dans l’orbe du Soleil, Diguet-Deny,


St Germain-en-Laye, 1967.

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