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Didascalie des apôtres, c’est-à-dire l’enseignement catholique des douze apôtres

et des saints disciples de notre Sauveur, document ecclésiastique du IIIe siècle de notre
ère. L’écrit original, en langue grecque, est perdu. Il n’en subsiste qu’un remaniement
dans les six premiers livres des Constitutions apostoliques et plusieurs versions. Nous
avons déjà exposé ici, voir t. III, col. 1522-1523, comment la connaissance de la
Didascalie a conduit, dès Renaudot, mais surtout au XIXe siècle, à reconnaître la nature
et l’origine des Constitutions apostoliques. Nous avons aussi indiqué les principales
modifications que l’interpolateur, auteur du dernier ouvrage, a fait subir à la Didascalie.
Ibid., col. 1523-1524. Le présent article comprendra donc seulement: I. Versions. II.
Sources. III. Enseignements. IV. Origine de la Didascalie.

I. VERSIONS. – On connaît deux anciennes versions: latine et syriaque, et deux


versions plus récentes déjà interpolées: éthiopienne et arabe.

1° Version latine. – Des fragments de cette version, à peu près les deux cinquièmes
de l’ouvrage, sont conservés dans un seul manuscrit palimpseste, à Vérone. L’écriture
est du VIe siècle, mais la traduction a déjà été corrigée, et, surtout, elle cite la Bible
d’après la Vetus Itala et non d’après la Vulgate. M. Hauler suppose donc que cette
traduction est du IVe siècle. Elle contient les parties qui correspondent aux Constitutions
apostoliques, I, 1-2, 5-7; 8-II, 2; 6-12; 14-15; 18-20; 20-22; 22-24; 25-28; 34-35; 57-59;
III, 6-8; 15-IV, 5; V, 7-8; VI, 7-12; 12-20; 22-23; 24-30, et à quelques canons coptes-
arabes, canons 13-20. Voir t. II, col. 1613. Tous ces fragments latins ont été édités par
M. E. Hauler, Didascaliæ apostolorum fragmenta veronensia latina, in-8°, Leipzig,
1900. M. Hauler avait déjà publié quelques-uns de ces fragments dans les Comptes
rendus de l’Académie des sciences de Vienne, t. CXXXIV, fasc. 3 (paru en 1896) sous le
titre: Eine lat. palimpsest. Uebersetzung der Didascalia apostolorum. Enfin F.-X. Funk
a réédité cette version latine en comblant ses lacunes, comme texte parallèle aux
Constitutions apostoliques. Didascalia et Constitutiones apostolorum, 2 in-8°,
Paderborn, 1906.

Le traducteur latin, sans souci du génie de la langue latine, a violenté, tourmenté sa


phrase; on pourrait même citer un grand nombre de mots qui ne sont qu’une pure
transcription du grec, comme sofistia, parochia, prosforæ, orfanitas, plasma,
paralipomenum. M. Viard, La didsacalie des apôtres, Langres, 1906, p. 14-15. On
suppose souvent que l’auteur visait ainsi à rendre plus fidèlement son texte: nous
croyons plutôt qu’il possédait mal la langue grecque, il suivait donc le texte de près, de
crainte de contresens s’il traduisait de manière un peu plus libre; il transcrivait les mots
grecs qu’il ne savait pas comment traduire en latin. Par endroit même, il traduisait et
transcrivait ensuite des mots qu’il comprenait peu: universa dispensatio [quod dicit
græcus æconomia]… inluminationem [quod dicit græcus fostisma]. M. Viard, op. cit., p.
15. Comparons, par exemple, les premières lignes des traductions latines et syriaques
aux Constitutions apostoliques.

CONSTITUTIONS APOSTOLIQUES:

Θεοῦ φυτεία ἡ καθολικὴ Έκκλησία καὶ ἀμπελὼν αὐτοῦ ἐκλεκτὸς, οἱ


πεπιστευκότες εἰς τὴν ἀπλανῆ θεοσέϐειαν αὐτοῦ, οἱ τὴν αἰώνιον καρπούμενοι διὰ
πίστεως βασιλείαν αὐτοῦ, οἱ δύναμιν αὐτοῦ εἰληφότες καὶ μετουσίαν τοῦ ἁγίον
Πνεύματος.

SYRIAQUE (traduit mot à mot en grec):

Φυτεία θεοῦ καὶ ἀμπελών ἄγιος τὴν ἀπλανῆ έκκλησίας αὐτοῦ καθολικῆς᾽
ἐκλεκτοὶ οἱ πεπιστευκότες εἰς τὴν ἀπλανῆ τῆς θεοσεϐείας αὐτοῦ, οἱ διὰ πίστεως αὐτῶν
κληρονομούμενοι τὴν αἰώνιον ἁγίον βασιλείαν, οἱ εἰληφότες δύναμιν καὶ μετουσίαν τοῦ
ἁγίον ἁγίον Πνεύματος…. ἀκούετε….

LATIN:

Dei plantatio vineæ catholica Ecclesia ejus et electi sunt, qui crediderunt in eam,
quæ sine errore est vera religio, qui æternum regnum fructuantur et per fidem regni ejus
virtutem acceperunt et participationem sancti ejus Spiritus.

Tandis que le traducteur syrien est maître de son texte et ne craint pas d’intervertir
les mots et d’ajouter ce qu’il croit nécessaire au sens; le traducteur latin se traîne dans
les non-sens et les contresens: Plantatio vineæ est censé rendre fute…a kaˆ
¢mpelèn, qui se trouve dans les Constitutions apostoliques, dans le syriaque et même
dans une citation de saint Epiphane, Hær., XLV, n. 5, P. G., t. I, col. 544, et qui
appartient donc sans conteste à la Didascalie grecque; quæ sine errore est vera religio,
semble un contresens pour rendre t»n ¢planÁ tÁj qeosebe…aj; fructuantur est un
barbarisme imaginé par l’auteur qui ne savait comment rendre karpoÚmenoi par un
équivalent latin; per fidem ejus est transposé et oblige à répéter regni ejus.

Toutes ces fautes nous ont conduit à désigner saint Paulin de Nole comme l’auteur
possible de cette traduction latine. Actes du XVIe congrès international des orientalistes,
Paris, 1906, t. I, p. 35-38.

En l’an 408, saint Paulin adresse en effet à Rufin la traduction d’un ouvrage de
saint Clément; il le remercie de l’avoir dirigé vers les études grecques et réclame son
aide pour poursuivre ces études: Nam quomodo profectum capere potero sermonis
ignoti, si desit a quo ignorata condiscam? Credo enim in translatione sancti Clementis,
præter alias ingenii mei defectiones, hanc te potissimum imperitiæ meæ penuriam
considerasse quod aliqua in quibus intelligere vel exprimere verba non polui, sensu
polius apprehenso, vel, ut verius dicam, opinata transtulerim: quo magis egeo
misericordia Dei, ut pleniorum mihi tui copiam tribuat, cito. P. G., t. I, col. 1192-1193.

Ainsi, d’une part, saint Paulin a traduit, avant l’an 408, un ouvrage attribué à saint
Clément; d’ailleurs, il a mal fait son travail, par endroits, il n’a pas compris, il n’a pas su
rendre les mots, il a tâché de se borner au sens; d’autre part, nous avons une traduction
d’un ouvrage attribué à saint Clément (Didascalie et Canons) faite par un auteur qui
avait étudié la Vetus Itala (et non la Vulgate, composée par saint Jérôme vers l’an 400),
mauvaise traduction d’ailleurs: son auteur, par endroits, n’a pas compris ni su rendre les
mots grecs, il les a donc transcrits ou bien il les a traduits et ensuite transcrits; par
endroits, il a voulu se borner à rendre le sens et est tombé comme on l’a vu dans de
nombreux contresens. Nous pouvons donc, sinon avec certitude, du moins avec
certaines probabilités, identifier le traducteur latin de la Didascalie avec saint Paulin de
Nole.

Ajoutons qu’un manuscrit palimpseste de la bibliothèque Ambrosienne de Milan


contient la traduction latine, faite par Rufin, des Recognitions attribuées à saint
Clément, et que ce manuscrit du VIe siècle semble être de la même main que le
manuscrit de la Didascalie. Nous serions donc conduits aux résultats suivants: la version
latine de la Didascalie a été faite par Paulin de Nole avant l’an 408, sur un texte grec
fourni sans doute par Rufin. Saint Paulin a remis son travail à Rufin en lui demandant
ses conseils et Rufin a sans doute laissé dans sa bibliothèque un ouvrage si imparfait. Au
VIe siècle, un scribe, pour former un «Clément» complet, a transcrit et les Recognitions
traduites par Rufin et la Didascalie traduite par saint Paulin. Sur ces deux manuscrits
démembrés, on a transcrit du VIIe au VIIIe siècle les sentences d’Isidore et ils sont
conservés sous cette dernière forme, l’un à Milan e l’autre à Vérone.

2° Version syriaque. – Elle est conservée en entier dans d’assez nombreux


manuscrits: 1. Paris, n. 62, appelé aussi Sangermanensis, du VIIIe et IXe siècle, donné
par le duc de Toscane à Renaudot et laissé par celui-ci à la bibliothèque de l’abbaye de
Saint-Germain-des-Prés, édité par de Lagarde, sans nom d’auteur, en 1854, Didascalia
apostolorum syriace, Leipzig. – 2. Le manuscrit du musée Borgia, maintenant au
Vatican et coté siro 148. D’après Mgr Rahmani, Testamentum Domini nostri Jesu
Christi, Mayence, 1899, p. XII, ce manuscrit , qui provient du séminaire de Scharfé, a
été écrit en 1576. Il est de la même famille que le précédent; nous l’avons décrit, La
Didascalie, Paris, 1902, p. 161-162, et Mme D. Gibson a reproduit ses principales
variantes. – 3. Un manuscrit acheté en Mésopotamie par M. Rendel Harris, transcrit sur
un ancien ms. daté de 1036, édité par Mme D. Gibson, The Didascalia apostolorum in
Syriac, Londres, 1903. Ce manuscrit est caractérisé surtout par un emprunt fait à
l’Octateuque de Clément, p. 20-33, et par de nombreuses omissions. – 4. Vaticanus, lat.
5403, fol. 1-72, écrit en 1596, qui porte une traduction latine interlinéaire, il est
apparenté de très près au manuscrit de Paris sur lequel il a sans doute été transcrit. Les
autres manuscrits sont fragmentaires: 5. Le manuscrit add. 2023 de Cambridge, écrit en
1591; ses variantes ont été relevées par Mme D. Gibson; 6. Le manuscrit add. 12154 du
British Museum, du VIIIe au IXe siècle, renferme une citation en dix lignes de la
Didascalie, ses variantes ont été relevées par Mme D. Gibson; 7. Un manuscrit de Séert
(Kurdistan), tronqué au commencement, renferme les quinze derniers chapitres de la
Didascalie. Cf. A. Scher, Catalogue des manuscrits syriaques et arabes conservés dans
la bibliothèque épiscopale de Séert, Mossoul, 1905, p. 52. Enfin on rapporte
quelquefois à la Didascalie, D. Gibson, p. V-VII; M. Viard, p. 11, note 2: 1. Un second
manuscrit de Rendel Harris; 2. Un Malabar codex, Cambridge Oo, 1, identique à un
Mossul codex (sans doute le manuscrit de Mossoul d’où Mgr Rahmani a tiré le
Testamentum D. N. J.-C. et dont une copie se trouve au Vatican), mais, d’après les
apportées par Mme D. Gibson, p. 213-219, et d’après le Catalogues des mss. syriaques
de Cambridge, p. 1042, il nous semble que ces manuscrits ne renferment rien de la
Didascalie, mais seulement le l. IIIe de Clément qui porte un titre analogue et contient
en fait l’Ægyptische Kirchenordnung. Voir t. II, col. 1616.
La meilleure famille de manuscrits est, sans doute possible, la famille 1, 2, 4 (Paris,
Musée Borgia, Vatican); le manuscrit 3 (Rendel Harris) ne contient qu’un texte remanié;
interpolé au commencement à l’aide surtout de l’Octateuque et écourté à la fin.

Nous avons peu de choses à ajouter sur l’importance de cette version: la seule
complète et la plus fidèle, elle remonte au moins au VIIe siècle; nous avons cité plus
haut (en grec) ses premières lignes. Ce n’est pas à dire qu’elle ne renferme pas de fautes
dues au traducteur ou aux transcripteurs. La version latine, et même les Constitutions
apostoliques, permettent par endroits de la corriger.

La version syriaque est divisée en 26 chapitres (27 dans le ms. Rendel Harris où le
c. XXIII est partagé en deux), mais cette division n’a aucune chance de remonter à
l’original, puisqu’on n’en trouve pas trace dans la version latine. Voici les titres des
chapitres et leur place:

I. De la loi simple et naturelle (Const. apost., I, 1). II. [Ce chapitre] ordonne à tout
homme de ne plaire qu’à sa femme, de ne pas se parer et de ne pas être un scandale pour
les femmes, de ne pas aimer l’oisiveté, de s’occuper des livres de vie, de fuir les livres
du paganisme et les liens de la Deutérosis (loi juive), de ne pas se baigner avec les
femmes et de ne pas se livrer à la méchanceté des courtisanes (Const. apost., I, 2, P. G.,
t. I, col. 561, avant-dernière ligne, bast£zite oân). III. Instructions aux femmes pour
qu’elles plaisent seulement à leurs maris et les honorent, qu’elles s’acquittent avec
diligence, sagesse et zèle du travail de leurs maisons, qu’elles ne se baignent pas avec
les hommes, qu’elles ne s’ornent pas et ne soient pas une cause de scandale pour les
hommes, qu’elles ne les recherchent pas, qu’elles soient pures et tranquilles, qu’elles ne
querellent pas leurs maris (Const. apost., I, 8). IV. Quel doit être celui qui est choisi
pour l’épiscopat et comment il doit se conduire (Const. apost., II, 1). V. Doctrine au
sujet du jugement (Const. apost., II, 6, P. G., t. I, col. 605, lig. 31, du de‹). VI. Des
pécheurs et de ceux qui font pénitence (Const. apost., II, 12). VII. Sur les évêques
(Const. apost., II, 18, P. G., t. I, col. 629, lig. 5, kaˆ to‹j metakooÚsin. VIII. Avis
aux évêques sur leur conduite (Const. apost., II, 24, P. G., t. I, col. 660, lig. 5, m¾
otnÒflugaj). IX. Exhortation au peuple afin qu’il honore l’évêque (Const. apost., II,
25, P. G., t. I, col. 661, lig. 38, ¢koÚete taÚta) X. Des faux frères (Const. apost., II,
37, P. G., t. I, col. 689, lig. 10, ™gcwre… g£r). XI. Exhortation aux évêques et aux
diacres (Const. apost., II, 43, P. G., t. In col. 704, lig. 4, oÙ oÞn). XI. Aux évêques,
pour qu’ils soient pacifiques (Const. apost., II, 57). XIII. Instruction au peuple, qu’il
soit fidèle à se réunir dans l’église (Const. apost., II, 59). XIV. Du temps (âge) de
l’ordination des veuves (Const. apost., III, 1). XV. Comment les veuves doivent se
conduire. Des fausses veuves. Que les veuves ne doivent rien faire sans l’ordre des
évêques. Reproche aux veuves rebelles. Qu’il ne convient pas de prier avec celui qui est
séparé de l’Eglise, qu’il n’est pas permis à une femme de baptiser. Des jalousies des
veuves menteuses entre elles. Réprimande aux veuves maudites (Const. apost., III, 5).
XVI. De l’ordination des diacres et des diaconesses (Const. apost., III, 15; P. G., t. I,
col. 793, lig. 32, di¦ toàto). XVII. De l’éducation des jeunes orphelins. Ceux qui
reçoivent une aumône sans en avoir besoin sont coupables (Const. apost., IV, 1). XVIII.
Que l’on ne doit pas recevoir l’aumône de ceux qui sont répréhensibles (Const. apost.,
IV, 5). XIX. Qu’il convient de prendre soin des martyrs affligés pour le nom du Messie
(Const. apost., V, 1). XX. De la résurrection des morts. Confirmation de la résurrection
d’après les livres des païens (sibylle) et par des exemples pris dans la nature (phénix).
Qu’il ne faut pas refuser le martyre pour le Messie (Const. apost., V, 7). XXI. De la
Pâque et de la résurrection du Messie notre Sauveur (Const. apost., V, 10). XXII. Qu’il
convient d’apprendre des métiers aux enfants (Const. apost., IV, 11; nous avons donc ici
une transposition). XXIII. Des hérésies et des schismes (Const. apost., VI, 1). XXIV.
Sur la constitution de l’Eglise. [Ce chapitre] apprend en plus que les apôtres se réunirent
pour redresser les torts (Const. apost., VI, 11). XXV. [Ce chapitre] nous apprend que les
apôtres retournèrent de nouveau aux églises (après le concile de Jérusalem) et les
constituèrent (Const. apost., VI, 13). XXVI. Des liens de la Deutérosis (loi juive). Sur
celles qui observent les jours du flux (menstruel). Des femmes qui observent le flux
menstruel et se croient impures pendant sept jours (Const. apost., VI, 18, P. G., t. I, col.
961, lig. 37, di᾽ ên).

3° Version arabe. – Presque tous les manuscrits arabes conservés remontent à une
même source: à la compilation canonique faite au commencement du XIVe siècle, par
Abou Maqarah (Macaire), moine du monastère de Saint-Jean-le-Petit, au désert de
Scété. A cette compilation appartiennent en effet les deux manuscrits arabes de Paris
251 (de l’an 1353), 252 (le ms. 243 semble un extrait des précédents), un de Londres,
deux d’Oxford, deux du Vatican et un de la bibliothèque Barbérini (de l’an 1350).
Jusqu’à ces dernières années toutes les études avaient porté sur l’un ou l’autre des mss.
de cette seule collection et les résultats ne pouvaient donc qu’être concordants. Il a
existé cependant d’autres versions arabes de la Didascalie, comme en témoignent les
analyses d’Aboul Barakat et de Vansleb; M. Baumstark vient encore d’en signaler une
(en 1903).

1. La version arabe d’Abou Maqarah. – Elle est caractérisée par les interversions
dans les l. III et IV des Constitutions apostoliques. Nous l’avions étudiée sur le ms. 252
de Paris copié au Caire sur un manuscrit de la bibliothèque patriarcale par les soins de
Vansleb. Funk, Die apostolichen Konstitutionen, Rottenbourg, 1901, p. 221-222, le
croyait différent des autres, mais il leur est identique, comme on pouvait le deviner,
puisqu’il n’est lui aussi qu’une transcription de la collection d’Abou Maqarah. En voici
une courte analyse:

La Didascalie suit, dans la compilation, les canons coptes-arabes, une introduction


de dix lignes a donc été ajoutée, au nom des apôtres, pour relier les canons à la
Didascalie. Le texte de ces dix lignes se trouve dans T. P. Platt, The Ethiopic
Didascalia, Londres, 1834, p. XIII, et la traduction allemande dans Funk, p. 217. Vient
ensuite le commencement de la Didascalie sous le titre: Commencement de la sainte
Didascalie des apôtres, des prêtres et des docteurs à tous ceux des gentils qui ont cru en
Notre-Seigneur Jésus-Christ. Puis: Que la grâce et la paix se multiplient sur vous de la
part de Dieu, le Père tout-puissant, et de Notre-Seigneur Jésus-Christ pour l’instruction
de toute l’Eglise. Celle-ci est une belle plantation de Dieu et celui qui croit en son culte
divin infaillible, celui-là est pour une vigne élue. Ce sont ceux qui par le moyen de leur
foi acquièrent le royaume éternel et sa force, et qui reçoivent la participation du Saint-
Esprit, etc. P. G., t. I, col. 557. C’est en somme la traduction du texte des Constitutions
apostoliques. En particulier, les petites additions des Constitutions apostoliques à la
Didascalie syriaque (P. G., t. I, col. 500, lig. 30-38, fhsˆ g£r patšrej sou) se
retrouvent dans la Didascalie arabe. – I. Que les riches doivent étudier et lire la sainte
Ecriture (Const. apost., I, 4, P. G., t. I, col. 569, lig. 9, 'All΄e„ ka…). II. Que les
femmes doivent obéir à leurs maris et marcher dans la pureté (Const. apost., I, 8). III.
Sur les évêques, les prêtres et les diacres (Const. apost., II, 1). IV. Que les évêques
doivent accueillir avec bonne grâce les pénitents (Const. apost., II, 15). V. Que l’on ne
doit rejeter personne avant que la preuve de ses fautes n’ait été soigneusement faite
(Const. apost., II, 21, P. G., t. I, col. 640, lig. 42, Ð mšn ™kbalèn). VI. Sur les
laïques, qu’ils sont tenus de donner selon leurs moyens, des offrandes à l’église (Const.
apost., II, 25, P. G., t. I, col. 664, lig. 38, 'AkoÚete taàta). VII. Sur les diacres, qu’ils
doivent, pour tous leurs projets, demander la permission de l’évêque et ne rien faire sans
sa permission (Const. apost., II, 30, P. G., t. I, col. 677, lig. 9, kaˆ ésper). VIII. Que
l’évêque doit tout examiner avec justice et conformément à la vérité (Const. apost., II,
37, P. G., t. I, col. 689, lig. 4, G…nesqe oân). IX. Que les chrétiens doivent toujours
se pardonner les fautes, ne pas garder rancune du mal et ne pas le conserver dans leur
cœur (Const. apost., II, 53, P. G., t. I, col. 717, lig. 22, Ôqen e„). X. Que les évêques
doivent être pacifiques et miséricordieux, qu’ils doivent accueillir avec bonté les
pénitents (Const. apost., II, 54, P. G., t. I, col. 720, lig. 9, E„ dš ¥lloij). XI. Que les
chrétiens n’aillent pas dans les réunions des païens (Const. apost., II, 62-63). La
compilation de Maqarah présent, à partir d’ici, la plus grande confusion: Const. apost.,
III, 1-11 = c. XIX-XXI de Maqarah; Const. apost., II, 12b_d et 15-20 = c. XXXIV; Const.
apost., III, 14-15 = c. XXII; Const. apost., IV, 1-4 = c. XII-XII; Const. apost., IV, 5 = c.
XXIV; Const. apost., IV, 6-10 = c. XIV-XV; Const. apost., IV, 11 = c. XXV; Const.
apost., IV, 12-13 = c. XVI; Const. apost., IV, 14 = c. XXVI; Const. apost., V, 1-6a = c.
XXVII; Const. apost., V, 7b_d = c. XVII; Const. apost., V, 8-9 = c. XXVIII; Const.
apost., V, 10 = c. XXIX; Const. apost., V, 11-12 = c. XXX; Const. apost., V, 13-16 = c.
XVIII; Const. apost., V, 17-20 = c. XXXI; Const. apost., VI, 1-6 = c. XXXII; Const.
apost., VI, 30a_d = c. XXXIII. Les c. XXXV-XXXIX de la Didascalie arabe ne se
trouvent ni dans le syriaque ni dans les Constitutions apostoliques. Funk y reconnaissait
les traits du l. VIII des Constitutions; en réalité, ces chapitres ne constituent qu’une
interpolation et sont empruntés au Testamentum Domini nostri Jesu-Christi. Ils ont été
traduits d’abord en allemand par Funk, op. cit., p. 226-236, puis en latin par le même
auteur, Didascalia et Constitutiones apostolorum, p. 120-136. Il est donc facile de les
comparer à l’édition de Mgr Rahmani: c. XXXV = Test., I, 19, p. 23; c. XXXVI = Test.,
I, 20, p. 27; c. XXXVII = Test., I, 22a, p. 33; c. XXXVIII = Test., I, 22b et 23a fortement
interpolé, p. 33; c. XXXIX = Test., I, 28, p. 59.

2. Autres versions arabes. – Aboul-Barakat (+ 1363) nous apprend déjà qu’on a


trouvé trois exemplaires de la Didascalie dans lesquels l’ordre des chapitres était
différent. W. Riedel, Die Kirchenrechtsquellen des Patriarchals Alexandrien, Leipzig,
1900, p. 28-32. Vansleb a aussi donné une analyse de la Didascalie arabe où l’ordre des
chapitres diffère. Histoire de l’Eglise d’Alexandrie, Paris, 1677, p. 256-259. Cf. Funk,
Die apostolichen Konstitutionen, p. 221-224. D’ailleurs, la Didascalie éthiopienne, qui a
été traduite sur un texte arabe, n’a pas les interversions que nous avons constatées dans
la version de Maqarah. On s’attendait donc à trouver une ou plusieurs versions
nouvelles de la Didascalie arabe. Enfin, M. Baumstark a signalé, Oriens christianus, t.
III (1903), p. 201-208, un manuscrit arabe de la Propagande (K, IV, 24), traduit sur le
copte en 1295, qui ne présente pas les interversions de la compilation de Maqarah, et
qui semble être le texte, sur lequel a été faite la version éthiopienne; le ms.
correspondant aux Constitutions apostoliques, I-VII (hormis VII, 47-48), il est divisé en
44 chapitres dont les 34 premiers correspondent aux six premiers livres des
Constitutions. Cf. Funk, Die arabische Didaskalia, dans Theol. Quatalschrift, Tubingue,
1904, p. 233. C’est ce ms. arabe, semble-t-il, qui a été signalé et utilisé par Mgr
Rahmani, Testamentum D. N. J.-C., Mayence, 1899, p. XII, XIV.

4° Version éthiopienne. – C’est une traduction d’un texte arabe. Il en reste de


nombreux manuscrits. Les 22 premiers chapitres (sur 39) ont été édités et traduits en
anglais par Thomas Pell Platt, Londres, 1834. Le ms. d’Abbadie, n. 79, est divisé en 46
chapitres.

Après la courte introduction et les 11 premiers chapitres qui sont, en substance, les
mêmes que dans la compilation de Maqarah, l’éthiopien suit l’ordre des Constitutions
apostoliques: XII. Des veuves (Const. apost., III, 11). XIII Que les femmes ne doivent
pas baptiser (Const. apost., III, 9). XIV. Que les laïques ne doivent pas présumer de
faire ce qui est réservé aux prêtres (Const. apost., III, 10). XV. Des veuves (Const.
apost., III, 12, P. G., t. I, col. 789, lig. 3, ἐπειδή). XVI. Qu’il n’est pas bien de faire du
mal à son prochain (Const. apost., III, 15, P. G., t. I, col. 793, lig. 13, τὸν αὐτὸν
τρόπον). XVII. Sur les orphelins (Const. apost., IV, 1). XVIII. Qu’il est ordonné à
l’évêque d’avoir soin des veuves et des orphelins (Const. apost., IV, 2-4), etc.

Il est donc certain que tous les exemplaires des Didascalies arabe et éthiopienne
découlent d’un texte grec (ou copte ou syriaque) interpolé comme le sont les six
premiers livres des Constitutions apostoliques. Ils ont d’ailleurs des omissions et des
additions propres. On doit se demander dès lors si ces Didascalies constituent une étape
intermédiaire entre la Didascalie syriaque et les Constitutions apostoliques, ou bien si ce
ne sont que des extraits des six premiers livres des Constitutions. Funk tient pour la
seconde hypothèse, voir t. III, col. 1525-1526, mais il se trompe lorsqu’il suppose que
l’auteur de la Didascalie arabe cite l’Ægyptische Kirchenordnung et les canons de
Clément. Il ne fait en réalité que rattacher la Didascalie aux canons coptes-arabes qui
précèdent et, en fait de Kirchenordnung, on ne trouve qu’un emprunt au Testamentum,
analogue à l’emprunt que fait déjà à l’Octateuque le ms. syriaque de Rendel Harris. Voir
col. 737. – Il semble donc plus probable que les didascalies arabe et éthiopienne
représentent des étapes intermédiaires entre la Didascalie syriaque et la compilation en
huit livres des Constitutions apostoliques.

Le texte arabe de Maqarah est très mauvais; ici, comme pour le Testamentum D. N.
J.-C., «c’est une traduction servile, au style aussi peu châtié que possible, confus obscur.
Les phrases ne sont pas bien liées entre elles et sont souvent très incomplètes. Quant aux
règles de la grammaire, elles y sont méconnues presque à chaque ligne». Cf. Revue de
l’Orient chrétien, t. X (1905), p. 423. Toute la suite de cet article sera donc fondée sur la
version syriaque, telle que Paul de Lagarde l’a éditée.

II. SOURCES. – On s’est demandé si la Didascalie était un ouvrage original ou un


remaniement d’un ouvrage plus ancien. M. Rolzhey supposait que la Didascalie était
une interpolation de la Didaché, Compte rendu du IVe congrès scientifique international
des catholiques, Fribourg, 1897, Sciences religieuses, p. 249-278, mais la disproportion
des deux ouvrages l’obligeait bientôt à imaginer deux autres Didascalies intermédiaires
entre la Didaché et la Didascalie syriaque. Ce sont pures hypothèses. Cf. F. Nau, La
Didascalie, Paris, 1902, p. 4-5, 164-165. M. Harnack a écrit qu’un antinovatien avait
introduit les passages relatifs à la pénitence, mais on s’accorde à reconnaître que la
Didascalie n’a aucune tendance polémique. De même l’ouvrage contient certainement
des digressions, des répétitions, peut-être même d’apparentes contradictions, Achelis et
Flemming, Die Syrische Didaskalia, p. 262-266, mais il a été écrit sans divisions, d’un
style homilétique diffus et nullement précis, ses défauts ne peuvent donc nous étonner et
nous sommes conduits à la regarder comme une production originale fidèlement
représentée -hors les fautes des traducteurs et transcripteurs- par la version syriaque.

La source principale est la Bible, qui fournit près du cinquième de l’ouvrage.


L’Evangile de saint Jean et les Epîtres de saint Paul ne sont pas cités explicitement, mais
sont visés ou imités en plusieurs endroits. Achelis et Flemming, op. cit., p. 320-323; M.
Viard, op. cit., p. 21-22. La Ire Epître de saint Pierre est citée, peut-être aussi l’Epître de
saint Jacques; l’Apocalypse semble connue. Achelis et Flemming, op. cit., p. 323.
L’auteur cite les Septante (et non une version grecque faite sur l’hébreu); il groupe
souvent à la suite plusieurs passages de même sens comme s’il utilisait une
concordance. Ses citations sont parfois assez négligées; il est le premier à citer la prière
de Manassé, car c’est de la Didascalie que paraissent provenir toutes les recensions
connues de cette petite pièce. Cf. Revue de l’Orient chrétien, t. XIII (1908), p. 134-141.

En dehors de la Bible, l’auteur a encore pu utiliser la Didaché, les lettres de saint


Ignace, un Evangile apocryphe (Evangile des Hébreux ou Evangile de Pierre), Achelis
et Flemming, p. 324-330, les Acta Petri et Pauli sur Simon le Magicien, le livre de la
Sibylle. L’histoire du phénix, p. 83-84, est peut-être empruntée à la Ire Epître de saint
Clément aux Corinthiens. P. G., t. I, col. 261-265. Enfin l’auteur a disposé d’une
tradition orale; il a pu croire qu’elle remontait jusqu’aux apôtres et il a donc pu, de
bonne foi, leur attribuer son ouvrage, s’il croyait ne consigner que des traditions, des
paroles et des usages apostoliques.

III. ENSEIGNEMENTS. – La Didascalie nous renseigne sur la constitution d’une


Eglise au IIIe siècle.

Comme on l’a fait remarquer (Achelis et Flemming, p. 266-267), les autres


Constitutions (apostolique, d’Hippolyte, égyptienne), sont laconiques, sous forme de
canons, presque d’énigmes, tandis que la Didascalie, avec ampleur et redites, nous
renseigne sur toutes les manifestations de la vie publique chrétienne au IIIe siècle.
L’auteur parle de tout: de l’ancien et du nouveau; il fournit donc de nombreux matériaux
à l’historien. Nous utiliserons surtout ici le travail de M. Marcel Viard. Nous renvoyons
à la pagination de Paul de Lagarde qui a été reproduite dans toutes les traductions.

1° L’évêque et ses fonctions. – Tout converge vers la personne de l’évêque, Achelis


et Flemming, p. 269. Il n’y a, en dehors de lui, que des serviteurs et des sujets. La
constitution est donc monarchique, rigide.

1. La personne de l’évêque. – L’évêque doit être un homme «d’au moins 50 ans,


qui sera ainsi éloigné des passions de la jeunesse, des volontés du démon, de la
calomnie et du blasphème que de faux frères portent contre beaucoup». Cependant, à
défaut d’un sujet âgé, si la paroisse est petite, on pourra nommer un jeune frère qui
montre, «dans la jeunesse, une mansuétude et une tranquille conduite digne de la
vieillesse», «si c’est possible, qu’il soit instruit et docteur», p. 10. «Voici comme il faut
que l’évêque soit: un homme qui a pris une femme, qui conduit bien sa maison. Que
l’on s’enquière, lorsqu’il recevra l’imposition des mains pour prendre la charge de
l’épiscopat: s’il est pur, si sa femme est fidèle et pure, si ses enfants ont grandi dans la
crainte de Dieu, s’il les a réprimandés et instruits, si ses serviteurs le craignent et le
respectent et si tous lui obéissent», p. 11. On trouve aussi de longues énumérations des
vertus morales qui lui sont nécessaires, «tout ce qui existe de beau chez les hommes se
trouvera aussi dans l’évêque», p. 12.

2. L’enseignement. – En sus du bon exemple, l’évêque doit dispenser au peuple


«les paroles vivantes et vivifiantes du Dieu vivant qui peuvent délivrer et sauver du feu
et conduire à la vie», p. 60. C’est l’évêque qui doit nourrir les fidèles «de la parole
comme du lait», p. 39, et la dispenser à chacun selon son besoin.

3. La discipline sacramentelle. – On trouve souvent mentionnées le baptême,


l’eucharistie et la pénitence.

Lorsqu’un païen déclare qu’il croit, on le reçoit dans l’assemblée pour qu’il
entende la parole, mais il ne prend pas part à la prière et doit sortir de l’Eglise, on ne
l’admet pas aux autres actes de la vie chrétienne avant qu’il ait reçu le signe [du
baptême] et qu’il soit accompli, p. 44. L’évêque oint la tête de tous ceux qui doivent être
baptisés: des hommes et ensuite des femmes -c’est sans doute l’onction avec l’huile
d’exorcisme, Rahmani, Testamentum, p. 127-129- puis les baptisés descendent dans
l’eau et sont oints de l’huile de l’onction, les hommes par les diacres ou les prêtres et les
femmes par les diaconesses ou par une chrétienne. Cf. Rahmani, Testamentum, p. 129-
131. Il n’est pas question de l’invocation du Saint-Esprit et de la troisième onction qui
est la confirmation, Testamentum, II, 9, p. 131, mais nous ne pouvons pas conclure
qu’elle n’existait pas, car la Didascalie n’a pas de chapitre ex professo sur le baptême;
tout ce que nous venons d’exposer est tiré du chapitre sur les diaconesses et leurs
devoirs, p. 70-71.

Le baptême remet complètement les péchés, aussi doit-il être unique et suppléer
aux vaines ablutions de l’ancienne loi; il ne peut être réitéré, il rend le chrétien fils de
Dieu et lui confère le Saint-Esprit.

L’eucharistie est un sacrifice, la matière en est le pain délicat fait dans le feu et
sanctifié par les invocations, elle est offerte par l’évêque au nom de toute la
communauté, elle ne peut être agréée du Seigneur lorsque les frères sont divisés entre
eux, c’est la nourriture divine qui demeure éternellement, p. 119, 39, 54, 59. C’est
l’eucharistie sainte de Dieu, p. 39, sanctifiée par l’Esprit-Saint, p. 116, l’image du corps
royal du Christ, p. 118; on doit l’offrir pour les morts, p. 119.

On trouve d’ailleurs de nombreux détails matériels sur l’église, sa disposition, les


places à attribuer aux fidèles; un diacre place les assistants, un autre diacre se tient près
de l’autel. L’office commence par la lecture des Livres saints, p. 118, qui inspire la
prédication de l’évêque, on fait ensuite sortir les catéchumènes et les pécheurs avant la
prière qui comprend sans doute la récitation des formules liturgiques et le chant des
psaumes, p. 93; vient alors l’eucharistie, les deux diacres servent à l’autel, l’évêque
prononce les invocations sanctificatrices, p. 57, 119; avant la distribution de
l’eucharistie, le diacre demande si personne n’est en conflit avec son prochain. S’il en
est, l’évêque les réconcilie, p. 54-55. Une collecte termine la cérémonie.
L’évêque est le juge des pécheurs, tout ce qu’il lie sur la terre est lié dans le ciel, p.
15, 21. Il ne faut pas encourager la délation, mais s’il se trouve un pécheur, il faut le
réprimander devant l’assemblée réunie, p. 21; s’il promet de s’amender, on lui impose
une pénitence, des jours de jeûne d’après son péché, deux semaines, ou trois, ou cinq,
ou sept; durant tout ce temps il quitte l’office, avec les catéchumènes, après l’audition
de la parole, p. 20; lorsque ses bonnes dispositions ont produit des fruits durables,
l’évêque impose les mains au repentant, et le Saint-Esprit prend de nouveau possession
de son âme.

4. L’évêque et les affaires temporelles. – L’évêque doit juger tout conflit entre les
fidèles, qui ne doivent pas prendre les païens pour juges ni même pour témoins, p. 49-
50; il gère les biens de l’église, tous les dons doivent venir entre ses mains, les diacres
doivent le renseigner sur les vrais nécessiteux, les veuves, les orphelins, les pauvres, les
infirmes. L’évêque dispense sans contrôle, il ne doit de comptes qu’à Dieu, p. 42.

2° La hiérarchie subalterne. – Elle comprend les presbytres, les diacres, les veuves
et diaconesses et peut-être le lecteur et le sous-diacre.

1. Les presbytres. – L’évêque les choisit, p. 40, dans les assemblées liturgiques, ils
sont assis autour du trône épiscopal, mais ils ne remplissent aucune fonction
sacerdotale, ils ne prêchent pas, ils n’administrent pas les sacrements. Ils semblent venir
après les diacres, car le diacre est comparé au Messie, la diaconesse au Saint-Esprit,
tandis que les presbytres ne sont comparés qu’aux apôtres, p. 36, et ne paraissent pas
avoir un droit strict aux obligations, p. 37.

2. Les diacres. – Ils sont vraiment les «serviteurs» de l’évêque. Durant la sainte
liturgie, ils surveillent l’entrée de l’église, maintiennent le bon ordre, servent à l’autel.
Au baptême, ils oignent le corps des hommes catéchumènes. Chaque jour, ils visitent les
malades, portent à l’évêque les offrandes des fidèles et remettent aux nécessiteux les
aumônes de l’évêque. Le diacre est «l’oreille de l’évêque, sa bouche, son cœur et son
âme», ils sont «deux en une seule volonté», p. 48.

3. Les veuves. – Au-dessus des veuves ordinaires qui ont droit à l’appui et au
secours de la communauté par cela seul qu’elles ont perdu leur mari, on trouve dans la
Didascalie une espèce d’ordre que nous appellerons «les veuves religieuses». Elles sont
établies -nous dirions presque ordonnées- par l’évêque, elles ne doivent pas avoir moins
de 50 ans, afin que leur âge ne les incite pas à prendre un nouveau mari; elles
promettent la continence, p. 62; elles prient pour les malades, les bienfaiteurs, pour
toute l’Eglise; elles visitent les malades et leur imposent les mains, p. 66; elles vivent
retirées dans leurs demeures et tissent des vêtements pour les pauvres, p. 66. Ce sont
bien là, semble-t-il, les premières «religieuses»; mais la Didascalie n’admet pas dans cet
état les jeunes veuves que leur âge pourrait porter à vouloir prendre un second mari, à
plus forte raison n’admet-elle pas, dans l’état religieux, les jeunes personnes qui n’ont
pas été mariées, sous peine d’être responsables des fautes que «leur jeunesse et la force
de leur âge» leur ferait commettre, p. 96.

4. Les diaconesses. – Celles-ci sont toutes dévouées aux œuvres et ne semblent


donc qu’un dédoublement féminin du diaconat. Elles sont choisies par l’évêque, sont
peu nombreuses, certaines communautés n’en ont pas, elles concourent au baptême des
femmes et, après le baptême, elles les initient plus parfaitement aux dogmes de la foi et
aux prescriptions de la morale chrétienne, p. 70-71; elles visitent les femmes malades,
«leur fournissent ce qui leur est nécessaire et lavent les personnes faibles qui sortent de
la maladie», p. 71. Elles sont pour le pasteur «des aides qui conduisent [son] peuple vers
la vie».

5. Lecteur et sous-diacre. – Il existait parfois un lecteur qui, pour les oblations, est
assimilé aux presbytres, p. 37. S’il n’y en a pas, l’évêque remplit cet office, p. 57-58. Le
sous-diacre est mentionné en seul endroit, p. 40: l’évêque choisira dans le peuple les
hommes dont il a besoin pour l’aider, il se choisira des presbytres «ainsi que des diacres
et des sous-diacres autant qu’il en aura besoin pour le service de sa maison». Certains
regardent les mots «et des sous-diacres» comme une interpolation, Achelis et Flemming,
p. 265, mais ils figurent à la fois dans le latin et dans le syriaque; d’ailleurs, les diacres
qui servaient l’évêque ont dû songer de bonne heure dans certaines communautés à
choisir aussi des serviteurs. C’est ainsi qu’on trouve mention, p 61, «des jeunes gens de
l’église», qui semblent être aussi les auxiliaires des diacres.

3° Vie interne de la communauté. – 1. La société chrétienne. – Tous les chrétiens ne


doivent former qu’un corps bien uni, centralisé entre les mains de l’évêque. Il ne faut
donc pas de brandon de discorde entre les frères, une des obligations les plus
importantes de l’évêque est de maintenir la paix et le bon accord. Les pécheurs doivent
être rejetés. Il ne faut pas faire à autrui ce qu’on ne veut pas que les autres nous fassent,
p. 2. Le but est de se conformer à la conduite et à la doctrine du Messie qui est le maître
et le docteur des chrétiens, p. 79, 81; de comprendre les commandements de Dieu et de
les garder, p. 2; de plaire à Dieu et de vivre pour Dieu, p. 1, 5. Comme sanction, les
bons trouveront le repos éternel dans le royaume de notre Seigneur, tandis que si
quelqu’un pèche et se perd, Satan s’implante en lui, p. 21, il se trouve privé de la vie,
maudit devant le Seigneur Dieu, p. 4, et condamné à la géhenne du feu, p. 14.
Nombreuses sont les objurgations et les recommandations que la Didascalie prodigue à
tous, clercs et laïques, hommes et femmes, pour les rendre conformes à l’idéal
évangélique de l’auteur.

2. La famille. – La chrétienne ne doit plaire qu’à son mari, elle doit le servir avec
respect et soumission, l’homme ne doit plaire qu’à son épouse, car l’important, dans le
mariage, c’est de garder le lien conjugal dans toute son inviolabilité et non de recourir
aux vaines purifications observées par les judaïsants. Les secondes noces sont licites, les
troisièmes équivalent à la fornication, p. 62. Eviter la mollesse et employer la verge
dans l’éducation des enfants, ils ne doivent pas fréquenter les enfants de leur âge, il faut
leur apprendre un métier et les marier jeunes, sous peine d’être responsables de leurs
désordres, p. 96.

3. Le martyre. – La communauté apparaît comme «l’Eglise de tranquillité et de


repos», p. 26, cependant elle a connu l’âge des persécutions, elle doit se préparer à les
affronter de nouveau: «Aidez avec grand soin les fidèles qui sont arrêtés, emprisonnés et
enchaînés par la force inique comme s’ils étaient criminels, afin de les arracher à la
main des méchants. Si quelqu’un s’approche d’eux, est arrêté en même temps qu’eux et
est traité iniquement à cause de son frère, bienheureux est-il d’être appelé chrétien et
d’avoir confessé le Seigneur… Recevez et aidez ceux qui sont persécutés pour la foi et
qui fuient d’une ville à l’autre… Quand un chrétien est poursuivi, martyrisé et mis à
mort pour la foi, il devient un homme de Dieu… S’il renie et dit qu’il n’est pas chrétien,
on l’appellera pierre de scandale, il sera rejeté par les hommes et par Dieu, il n’aura pas
de part avec les saints dans le royaume éternel», p. 78-79.

4. La résurrection et la fin du monde. – «Acceptons [le martyre] avec joie, de toute


notre âme, et croyons que le Seigneur Dieu nous ressuscitera dans une lumière de
gloire», p. 84. Non seulement «les péchés des frères qui quittent le monde par le martyre
sont couverts», p. 86, mais le Seigneur fera d’eux ses conseillers, il les revêtira d’une
lumière éblouissante, p. 84-85. Tout le monde d’ailleurs ressuscitera, fidèles et impies,
par le moyen de Notre-Seigneur, dont la résurrection est le gage de la nôtre, p. 81-83; «il
nous ressuscitera tels que nous sommes, avec la figure que nous avons maintenant, mais
dans la grande gloire de la vie éternelle, sans que rien ne nous manque», p. 81, en
quelque état que notre corps ait été réduit; les prédictions de la Sibylle et l’histoire du
phénix sont des témoignages de la résurrection que les païens eux-mêmes ne peuvent
récuser, p. 83-84. On ne connaît pas l’époque de l’arrivée nouvelle du Messie, on sait
seulement que de grandes calamités en seront les avant-coureurs, p. 106. L’évêque,
comme le guetteur de l’oracle d’Ezéchiel, doit réveiller sans cesse le souvenir du
jugement, p. 13.

4° Vie externe de la communauté. – 1. Rapport avec les hérétiques et les


schismatiques. – Chaque communauté appartient à l’Eglise catholique et universelle
dont elle revendique le titre, p. 1, 32, 36, avec qui elle est en communion de prière, p.
89-90, et dont elle se sent membre par l’unité de foi et d’amour, p. 47. On doit rejeter de
l’Eglise ceux qui sont en révolte contre l’autorité (les schismatiques), p. 96; ils seront
engloutis dans les flammes comme les compagnons de Coré, Dathan et Abiron, p. 97-
98. «Quant aux hérésies n’acceptez même pas d’entendre leur nom… Les hérétiques
seront condamnés parce qu’ils résistent à Dieu», p. 99. «Satan entra dans un certain
Simon qui avait été magicien… Il lui adjoignit Cléobius… Tous ne croyaient pas à la
résurrection… Beaucoup enseignaient que personne ne devait prendre de femme et
disaient que c’était sainteté pour un homme de ne pas prendre de femme; d’autres
enseignaient que personne ne devait manger de chair; d’autres disaient que la chair de
porc était seule défendue… D’autres enseignaient de manière différente, engendraient
des disputes et troublaient les Eglises», p. 100-101. On ne doit avoir commerce avec les
hérétiques ni par la parole, ni par les prières, car ils sont les ennemis et spoliateurs de
l’Eglise, p. 105.

2. Rapport avec les Juifs et les judaïsants. – L’auteur expose très longuement
l’abrogation de l’ancienne loi qui est remplacée par l’Evangile, l’inutilité des pratiques
juives qui étaient un joug et une punition, p. 99-100, 107-120, la substitution du
dimanche au sabbat. La question pascale occupe aussi une large place, ainsi que la
chronologie de la semaine de la passion, p. 89-95.

3. Rapport avec les païens. – Il faut fuir leurs spectacles, ne pas lire leurs livres,
éviter même de parler avec eux, parce qu’ils tournent la doctrine chrétienne en raillerie.
Cependant la plupart des fidèles sortent de la gentilité, il leur a suffi pour cela de
renoncer à leurs vaines pratiques, de croire et de recevoir le baptême. La volonté de
Dieu est de réunir «tous les peuples et toutes les langues… pour remplir la salle à
manger, c’est-à-dire la sainte Eglise catholique, afin que tous soient joyeux et contents
et louent Dieu qui les a appelés à la vie», p. 55-56.
IV. ORIGINE. – 1° Destinées. – Saint Epiphane (348-403) nous apprend que les
audiens regardaient la Didascalie comme une œuvre apostolique et il en fait plusieurs
citations, P. G., t. LXII, col. 369. Or les audiens, qui avaient été très nombreux en
Palestine, en Mésopotamie et en Arabie, s’étaient vu enlever leurs monastères et, de son
temps, n’occupaient plus que deux bourgs. Ibid., col. 373. Il s’ensuit que dès leur
origine, au moins dès 325, les audiens regardaient déjà la Didascalie comme une œuvre
apostolique, et la composition de cet ouvrage se trouve ainsi reportée, sans doute
possible, au IIIe siècle.

Du IVe au Ve siècle, avant la diffusion de la Vulgate, la Didascalie était traduite en


latin. Nous avons émis l’hypothèse que Rufin, le plus grand traducteur de cette époque,
avait pu rapporter de Palestine ou d’Egypte un exemplaire de cet ouvrage et le remettre
à Paulin, qui lui adressait sa traduction en 408. Vers cette époque, la Didascalie était
remaniée pour constituer le prototype des Didascalies arabes, puis les Constitutions
apostoliques.

Au VIe siècle, un scribe transcrivait en Italie le manuscrit des Recognitions et de la


Didascalie et son travail est conservé à Milan et à Vérone. Du Ve au VIe siècle, l’auteur
arien de l’Opus imperfectum in Matthæum utilise aussi la Didascalie. Cf. Funk,
Didascalia et Constitutiones, t. II, p. 8-11.

C’est sans doute au VIIe siècle que la Didascalie a été traduite en syriaque, du
moins on n’a pas de faits pour prouver qu’elle l’a été plus tôt. Le traducteur a pu être
Jacques d’Edesse qui traduisait déjà l’Octateuque de Clément. La Didascalie, traduite
par un jacobite au VIIe siècle, n’est donc pas connue des auteurs syriens antérieurs et ne
sert ensuite pendant longtemps qu’à l’Eglise jacobite.

Il nous reste au moins deux manuscrits de la Didascalie qui remontent au VIIIe


siècle ou au IXe siècle (Paris 62 et Londres add. 12154). Au XIIIe siècle, Bar-Hébræus
s’appuyait sur la Didascalie dans sa codification jacobite du droit canon. Cf.
Nomocanon Gregorii Bar Hebræi, édit. P. Bedjan, Paris, 1898, p. 26, 87, 97, 480;
traduit dans Funk, Didascalia et Constitutiones, t. II. Bar-Hébræus l’a encore citée dans
son Ethique.

D’ailleurs, en Egypte, en recension grecque interpolée, l. I-VII, fut traduite en


copte, bien que l’on ne connaisse pas encore d’exemplaire de cet intermédiaire copte,
puis du copte en arabe et de l’arabe en éthiopien. La Didascalie arabe était analysée par
Aboul Barakat († 1363), utilisée au XIIe siècle par Ibn el Assal (dans sa compilation
canonique conservée en arabe et traduite en éthiopien sous le titre de Fetha Nagast), au
XIIIe siècle par Michel de Damiette et enfin une recension particulière (l. I-VI des
Constitutions apostoliques, avec nombreuses interversions) était insérée au XIVe siècle
dans la collection canonique d’Abou Maqarah.

2° Patrie et époque. – Il est naturel de localiser la Didascalie dans le pays où elle


nous apparaît d’abord et où elle a eu le plus de succès, c’est-à-dire en Mésopotamie, car
Audo était d’Edesse et c’est en Mésopotamie que furent faites la plupart des traductions
du grec en syriaque. Il n’est pas étonnant que Aphraates et saint Ephrem n’en fassent
pas mention, car ces deux auteurs comprenaient peu ou pas le grec et la Didascalie
n’était sans doute pas traduite en syriaque, puisqu’on ne la trouve pas dans l’Eglise
nestorienne. Cependant les nombreuses polémiques contre les judaïsants semblent
indiquer un pays où l’élément juif devait être encore puissant. On est ainsi amené à se
rapprocher de la Syrie et de la Décapole, M. Viard, op. cit., p. 32; de la Cœlé-Syrie,
Achelis et Flemming, op. cit., p. 364; d’Alep. Ibid., p. 366, note 1.

Nous avons vu, par témoignage externe (saint Epiphane), que la Didascalie
remonte au IIIe siècle; pour aller plus loin, on ne dispose plus que de la critique interne,
c’est dire que le champ est ouvert à toutes les hypothèses et à toutes les incertitudes. M.
Harnack a placé la composition de la Didascalie dans la seconde moitié du IIIe siècle,
depuis il a préféré la première moitié; Funk, au contraire, a indiqué d’abord la première
moitié et depuis la seconde moitié; Kattenbusch a toujours tenu pour la fin du IIIe siècle,
pendant que Zahn et d’autres semblent tenir pour la première moitié. Achelis et
Flemming, op. cit., p. 370. M. Achelis lui-même, après avoir opiné pour les dix
premières années du IIIe siècle, reconnaît que la question est indécise et penche plutôt
pour la fin. Ibid., p. 370-377. M. Marcel Viard propose «quelques années après 258», p.
35.

3° Auteur. – L’importance et les prérogatives qu’il attribue à l’épiscopat et


l’expérience qu’il semble avoir du gouvernement des âmes le désignent comme un
évêque catholique du IIIe siècle. Achelis et Flemming, p. 378; Viard, p. 35. Il devait être
excellent administrateur et pasteur dévoué, mais il n’était pas théologien, il n’en a pas
les formules, son ouvrage n’a aucune tendance dogmatique, mais est tout entier moral et
disciplinaire. Encore la discipline canonique ne s’y trouve-t-elle que sous forme
homilétique, c’est-à-dire chargée de digressions, d’inutilités, de redites. «Sa pensée
n’arrive pas à se manifester du premier coup, il sent toujours le besoin d’en reprendre
l’exposé. Ce défaut se remarque principalement quand il se lance dans les théories
générales; dans les recommandations pratiques, il est plus sobre et plus précis». M.
Viard, p. 37. Il est peut-être d’origine juive, cela expliquerait sa connaissance des fêtes
juives et de l’Ancien Testament qu’il utilise beaucoup plus que le Nouveau, Achelis et
Flemming, p. 384; «il garde les sentiments de fraternelle compassion pour ses anciens
coreligionnaires, en termes touchants il implore pour eux les prières des chrétiens
pendant les fêtes de Pâques (c. XXI), aucune amertume quand il enseigne la déchéance
du peuple élu (c. XXVI)». M. Viard, p. 37. Comme indice d’origine syrienne, nous
pouvons citer la comparaison de la diaconesse au Saint-Esprit, car dans cette langue
«esprit» est féminin. Cf. Achelis et Flemming, p. 329.

M. Achelis, p. 381-384, croit que l’auteur de la Didascalie était médecin. En effet,


il compare l’évêque à un médecin, p. 26; il compare longuement aussi la conduite à
tenir envers les pécheurs aux diverses opérations qu’on peut être amené à faire sur un
membre malade, p. 45-46; il sait même que des hommes «naissent avec des membres
superflus, par exemple des doigts ou quelque chair de surcroît» que le praticien enlève,
p. 47; ailleurs, p. 80, il donne de nombreux exemples de maladie. Cf. p. 106.

Si l’on demande comment ce médecin, juif converti, d’ailleurs fort honnête homme
et pasteur dévoué, a pu commettre un tel faux littéraire. M. Achelis et M. Viard, p. 36,
répondent que bon nombre d’Eglises croyaient à l’origine apostolique de toutes leurs
traditions disciplinaires, jusque dans leurs détails divergents; il s’ensuivait que les
mettre par écrit n’était que faire œuvre de secrétaire des apôtres et que l’on avait
toujours le droit de signer l’ouvrage de leur nom. La question serait encore plus simple
si l’auteur s’était borné à remanier et à interpoler un écrit apostolique plus ancien.
I. EDITIONS ET TRADUCTIONS. – 1° Syriaque: Didascalia apostolorum
syriace, Leipzig, 1854 sans nom d’éditeur (Paul de Lagarde); The Didascalia
apostolorum in Syriac, par Margaret Dunlop Gibson (Horæ semiticæ, n. 1), Londres et
Cambridge, 1903; F. Nau, La Didascalie, c’est-à-dire l’enseignement catholique des
douze apôtres et des saints disciples de Notre Sauveur, traduite du syriaque pour la
première fois, Paris, 1902 (extrait du Canoniste contemporain, février 1901 à mai
1902); The Didascalia apostolorum in english, translated from the Syriac, par M.
Dunlop Gibson (Horæ semiticæ, n. 2), Londres et Cambridge, 1903; Die syrische
Didascalia, traduite et expliquée par Hans Achelis et Joh. Flemming, Leipzig, 1904
(Texte und Untersuch. De Gebhardt et Harnack, t. XXV, fasc. 2). – 2° Latin: E. Hauler,
Eine lat. palimpsest Uebersetzung der Didascalia apostolorum, dans les Comptes
rendus de l’Académie des sciences de Vienne, 1895, t. CXXXIV, fasc. 3, 1895 (publié en
1896); E. Hauler, Didascaliæ apostolorum fragmenta Veronensia latina accedunt
canonum qui dicuntur apostolorum et Ægyptiorum reliquiæ, fasciculus prior, Leipzig,
1900; F. X. Funk, Didascalia et Constitutiones apostolorum, Paderborn, 1906 (texte de
l’ancienne traduction latine complété à l’aide du syriaque; on trouve aussi t. I, p. III-
XIV, et t. II, p. XXVIII-XXXII, 120-136, une étude sur la Didascalie arabe avec la
traduction latine de la préface et des chapitres propres à cette version qui proviennent du
Testamentum). – 3° Arabe et éthiopien: Thomas Pell Platt, The Ethiopic Didascalia,
Londres, 1834 (texte du commencement de l’arabe, texte et traduction anglaise des
vingt-deux premiers chapitres de l’éthiopien); F. X. Funk, Die apostolischen
Konstitutionen, Rottenbourg sur le Necker, 1891, p. 207-236 (traduction allemande du
commencement et de quelques chapitres de l’éthiopien et de l’arabe).

II. OUVRAGES DIVERS. – J. C. Grabe, An essay upon two Arabic manuscripts in


the Bodelian Library, and that ancient book called the Doctrine of the Apostles, Oxford,
1711; Londres, 1712; Vansleb, Histoire de l’Eglise d’Alexandrie, Paris, 1677; Ludolf,
Commentarius ad suam historiam Æthiopicam, Francfort-sur-le-Main, 1691, ont
analysé les Didascalies arabe et éthiopienne; J. W. Bickell, Gesch. des Kirchenrechts,
1843; Harnack, Altchristliche Literaturgeschichte, t. I, p. 517; Achelis,
Realencyclopädie für prot. Theologie, 3e édit., t. I, p. 735; W. Riedel, Die
Kirchenrechtsquellen des Patriarchats Alexandrien, Leipzig, 1900; C. Holzhey, Die
Abhängigkeit des syrischen Didascalia von der Didaché, dans Compte rendu du IVe
congrès de intern. des catholiques, Fribourg, 1897, Sciences religieuses, p. 249-278; et
Theologisch-prakt. Monatschrift, 1901, p. 515-523; O. Bardenhewer, Les pères de
l’Eglise, trad. franç., Paris, 1898, t. I, p. 45-47; F.-X. Funk, La Date de la Didascalie
des apôtres, dans la Revue d’histoire ecclésiastique, Louvain, t. II (1901), n. 4; Die
arabische Didaskalia und die Komstit. der Apostel, dans Theol. Quartalschrift, 1904, p.
233-248; Marcel Viard, La Didascalie des apôtres, introduction critique, esquisse
historique, thèse de doctorat en théologie présentée à la faculté catholique de Lyon,
Langres, 1906. Voir l’indication des comptes rendus qui ont été donnés des traductions
de Nau, Gibson, Achelis-Flemming, dans Byzantinische Zeitschrift, t. XIII (1904), p.
246-247, 610-612; t. XIV, p. 683.

F. NAU.
2. DIDASCALIE DE NOTRE-SEIGNEUR JESUS-CHRIST. C’est le titre
donné par le ms. grec Vatic. 2072 du XIe siècle à la «Constitution des saints apôtres»,
que nous avons analysée, t. III, col. 1536. Nous avons édité et traduit ce document, au
plus tôt du Ve siècle, peut-être du VIIe au VIIIe, dans la Revue de l’Orient chrétien, t. XII
(1907), p. 225-254.

F. NAU.

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