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La pagination marquéc correspond a celle de l'édition dite Priot-Betaval de IEsquisse parue & Paris, chez Vrin, en 1970 ConpoRcET ESQUISSE date de rédaction ; 1793-1794 £203] DIXtEME EPOQUE Des progres futurs de esprit humain. Si homme peut prédire, avec une assurance presque entire les phénoménes dont il connatt les lois; si, lors méme quelles lui sont inconnues, il peut, daprés lexpérience du passé, prévoir, avec une grande probabilité, les événements de Vavenit ; pourquoi regarderat-on comme une entueprise chimérique, celle de tracer, avec quelque vraisemblance, le tableau des destinges futures de Tespéce humaine, daprés les résultats de son histoite ? Le seul fondement de eroyance dans les sciences naturelles, est ectte idée, que les lois générales, connues ou ignorées, qui réglent les phénomenes de I'univers, sont nécessaires et constantes 5 et par quelle raison ce principe serait- i moins vrai pour le développement des facultés intellectuelles et morales de "homie, que pour les autres opérations de la nature ? Enfin, puisque des opinions formées @aprés lexpérience du passé, sur des objets du ‘mate ordre, sont Ia seule regle de la conduite des hommes les plus sages, pourquoi interdirat-on au philosophe dappuyer ses conjectures sur cette méme base, pourvu qu'il ne leur attribue pas une certitude supérieure & celle qui peut naftte du nombre, de la constance, de exactitude des observations ? Nos espérances sur I'état & venir de l'espéce humaine [204] peuvent se réduire & ees trois points importants : la destruction de Minégalité entre les nations ; les progrés de l'égalité dans un méme peuple ; enfin, le perfectionnement réel de homme. 1205] En répondant a ces trois questions, nous trouverons, dans lexpérience du passé, dans l'observation des progrés que les sciences, que la civilisation ont faits jusqu‘ici, dans lanalyse de la marche de Vesprit humain ef du développement de ses facultés, les motifs les plus forts de croire que la nature n'a mis aucun terme & nos espérances. [209[La marche de ces peuples serait plus prompte et plas sire que la nétre, parce quis recevraient de nous ce que nous avons été obligés de découvrir, et que, pour connaitre ces vérités simples, ces méthodes certaines auxquelles nous ne sommes parvenus qu’aprés de longues erreurs, il leur suffirait d’en avoir pu szisir les développements et les preuves dans nos discours et dans nos livres. Si les progrés des Grecs ont été perdus pour Jes autres nations, c'est le défaut de communication entre les pouples, c'est la domination tyrannique des Romiains ui en fant accuser. (210) Tt arrivera donc, ce moment od le soleil n'éclairera plus sur la terre que des hommes libres, ne Feconnaissant d'autre maitre que leur raison ; oii les tyrans et les esclaves, les prétres et leurs stupides ou hypocrites instruments n'existeront plus que dans Thistoire et sur les théStres joi Ton ne s'en occupera plus que pour pplaindze leurs victimes et leurs dupes ; pour s'entretenir, par Vhorreur de leurs excés, dans unc utile vigilance ; pour savoir reconnaitre ot étouffer, sous le poids de la raison, les premiers germes de la Superstition et de la tyrannie, si jamais ils osaient reparaitre ! [211|Ces différences ont trois causes principales : l'inégalité de richesse, l'inégalité d'état entre celui dont les moyens de subsistance assurée pour Iui-méme se transmettent & sa famille, t celui pour qui ces moyens sont dépendants de la durée de sa vie, ou plutat de la partie de sa vie oi il est capable de travail ; enfin, Nnégalicé instruction, I faudra donc montrer que ces trois espéces d'inégalité réelle doivent’ diminuer continuellement, sans pourtant s'anéantir ; car elles ont des causes naturelles et nécessares, qu'il serait absurde et dangereux de vouloir détruite ; et Yon ne pourrait méme tenter cen faire disparaitre entigrement les effets, sans ouvrir des sources dlinégalité plus fécondes, sans porter aux droits des hommes des atteintes plus directes et plus fanestes. [212] [213] Cest a application du calcul aux probabitités de la vie, aux placements d'argent, que Yon doit Tidée de.ces moyens, déja employés avec succes, sans jamais "avoir été cependant avec cette étendue, aver cette variété de formes qui les rendraient vraiment utiles, non pas seulement & quelques individus, mais & la masse entire de la socitté quils délivreraicnt de cette tuine périodique dum grand nombre de familles, source toujours renaissante de corruption et de misére. [214] L'égalité d'instruetion que Yon peut espéter datteindre, mais qui doit suflte, est celle qui exclut toute dépendance, ou forcée, ou volontaire, Nous montrerons, dans l'état actuel des connaissances humaines, les mayens facies de parvenir a cc but, méme pour ceux qui ne peuvent donner A étude qu'un petit nombre de leurs premiéres années, et, dans le reste de leur vie, quelques heures de loisir. Nous ferons voir que par un choix heurenx, et des < cs, puisqg'en effet A petne, d pays be pls Golub, bc ato de ce donné des talents [220] recoivent Finstruction nécessaire pour les développer ; et qu'sinsi le nombre des hommes destings A reoulet les bomnes des sciences par leurs découvertes devrait alors 'accroltre dans cette méme proportion. Si nous passons aux arts dont la théorie dépend de ces mémes sciences, nous werrans que Tes progrés avi doivent suivre ceux de cette théorie ne doivent pas avoir Gauttes limites ; ue les procédés des arts sont susceptibles du rnéme péifectionnement, des mimes simplifications que les méthodes scientifiques ; que les instrament, que les Jmachines, les métiers ajouteront de plus en plus a Is force, & adresse des hommes, augmenteront & la fois fa perfection et le précision des produits, en diminsant et le temps et le travail nécessates pour les obteni 5 slore Eisparatront les [221] obstacles: quopposent encore & ces mémes progrés, et les accidents quon apprendrait & prévoir, &prévenir, ot Finsalubrts, soit des travaux, soit des habitades, soit des climats. 222] Il nest personne qui ne voie, sans doute, combien ce temps es loigné de nous ; mais devons-nous y parvenir un jour ? Il est également impossible de prononcer pout ou contre la réalité Future dun événement, qui ne se aliserait qu’a une épogue ob espace humaine aurait nécessairement acquis des lumiéres dont nous pouvons & peine nous faire une idze. Et qui en effet, oserait deviner ce que Vert de convert les éléments en substances propres 4 notre usage doit devenir un jour ? Mais, en supposant que ce terme dit ariver, il fen résulterait rien deffiayant, nf pour Te bonheur de tespéce humaine, ni pour sa perfectibilité indéfine ; si on suppose quiavant ce temps les progrés de la raison alent marché de pait aves ceux des sciences et des arts, qe les ridicules préjugés de lz superstition aient eessé do cépendce ur bs rorale une austérité qui Ia corrompt et la dégeade au fiew de Vépurer et de Vélever, les hommes sauront alors quy ile ont des obligations a Tégard des étres qui ne sont pas encore, elles [223] ne consistent pas & leur domer Foxistence, mais Te borheur ; elles ont pour objet le bien-Ete général de Mespéce humaine ou dela société dans laquelle ils vivent ; Comme la découverte, ou plutét Yenalyse exacte des premiers principes de Ja métaphysique, de Ja morale, de politique, est encore récente et quell avait & précédée de la connaissance d'un grand nombre de vértés de disil Te préjugé qutlles ont ateint par 18 Teur derniére limite st facilement ésbli 5 on suppose qui ly avait rien & fhite, parce qui ne estat plus 3 détruire erreurs grossires, et de vértésfondamentales& étbli. [224] Lapplication du calcul des combinaisons et des probabiités & ces mémes sciences, promet des progrés Gaotant plus importants, qu‘lle est a la fois Ie seul moyen de donner & leurs résulats une précision presque snathématique, ef den apprécier le degré de certitude ou de vraisemblance. Les fats sur lesquels ces résultats sont appuyés peuvent bien, sans calcul et caprés la seule observation, conduire quelquefois a des vérités générales + apprendig a TefTet produit par une tolle cause a été favorable ou contaire; mais, si {2251 ce fits nfont pu és ni ‘ces effets nlont pu tre soumis & une mesure exacte, alors on ne pourra conattr celle du bien fu dis mal qui résulte de cette cause ; et si Tun ef Yautre se compensent avec quelque égalité; st Ia difference nest pus tds grande, on ne pourra méme prononcer, avec quelque certitude, de quel o6t6 penche Ia balance. Sans Tapplicadon du calcu, souvent i serait impossible de choisir, avec quelque sete, ente deux combinaisons forms pour obtenr le méme but, lorsque les avantages quelles présentent ne fappent point par une disproportion évider= afin, eans ce méme secours, ces sciences resteraient toujours grossiéres et bornées, faute instruments assez fi pour ysaiir la vert fugitive; de machines assez sres pour steindre Ye rrfondenr de la rine oh se cerhe ne ppartie de leurs tichesses. rest un autre progres de ces sciences non moins important; cst le perfectionnement de leur langue, si vague tneore et ef obscure. OF, Cest A ce perfectionnement qu‘elles peuvent devoir Tavantage de: devenir véritablement populaires, méme dans leurs premiers éléments Ta26]Les hommes ne pourront s'éclaiter sur la nature et Te développement de leurs sentiments moraur, sur les Jrincipes dela morale, sur fes motifs natures d'y conformer leurs actions, su leurs intéréts, soit comme individu, voit comme membres dune société sans faire aussi dans fa morale pratique des progrés non moins réels que ceux de la science méme. Lihabitede de refléchir sur sa propre conduite, dinterroger et d'écouter sur elle sa raison et sa conscience, et Vhabitude des sentiments doux qui confondent notre bonheur avec celui des autres, ne sont-elles pas une suite eceesaire de fétude de la morale bien dirigée, d'une plus grande égalité dans les conditions du pacte social ? Cette Conseience de sa dignité qui apparticnt & Thomme fibre, une éducation fondée sur une connaissance [2271 tpprofondie de notre constitution morale, ne doiventlles pas rendre communs & presque fous leshomnes, ces rincipes dune justice rigoureuse et pure, ces mouvements habituels dune bienvellance actves*éelatée, dune aatiité dalicate et wéncreuse, dont la nature a placé le germe dans tous les cocurs, et qui rattender', pour sy Gévelopper, que la douce influence des lumiéres et de la liberté ? De méme que les sciences mth» sauek et physiques servent & perfectonner les arts employés pour nos besoins les plus simples, nestil pas également dans > connaissances elles-mémes, et des méthodes de les enseigner, on peut inmate la masse entiére d'un peuple de tout ce que chague homme a besoin dc savoir pour Méconomic domestique, pour fadministration de ses affaires, pour le libre développement de son industri et de ses facultés; pour connaitre ses droits, les défendre et les exercer ; pour Gtre instruit de ses devoirs, pour pouvoir les bien remplit ; pour juger ses actions et celles des autres, apres ses propres lumires, et n'étre étranger & aucun des sentiments élevés ou délicats qui honorent la nature humaine ; pour ne point dépendre aveuglément de ceux & qui il est obligé de confer le soin de ses affaires ou Texercice de ses droits, pour étre en état de les choisir et de les surveiller, pour [215} n'ére plus la dupe de ces erreurs populaires qui tourmentent la vie de craintes superstiticuses ot 'espérances chimériques ; [216] Ces diverses causes dégalité n'agissent point dune maniére isolée ; elles stunissent, se pénttrent, se soutiennent mutuellement, et de leurs effets combinés résulte une action plus forte, plus sire, plus costante, Si instruction est plus égale, il en nait une plus grande égalité dans l'industrie, et d&s lors dans les fortunes ; et Mégalité des fortunes contribue nécessairement a celle de linstruction ; tandis que Tégelité entre les peuples, et celle qui s%tablit pour chacun, ont encore Mune sur Nautre une influence mutnelle. Enfin, Vinstrction bien ditigée corrige 'inégalité naturelle des facultés, au Liew de la fortifier, comme les boanes lois remédient & Ninggalit8 naturelle des moyens de subsistance ; Les avantages réels qui doivent résulter des progrés [217] dont on vient de montrer une espérance presque cettaine, ne peuvent avoir de terme que celui du perfectionnement méme de I'espace humaine, puisque, & mesure que divers genres d'égalité Tétabliront pour des moyens plus vastes de pourvoir 4 nos besoias, pour une instruction plus tendue, pour une liberté plus compléte, plus cette égalité sera réelle, plus elle sera prés d'embrasser tout ce qui intéresse véritablement le bonheur des hommes. Personne n'a jamais pensé que Fesprit pit épuiser et tous les faits de la nature, et les demicrs moyens de précision dans la mesure, dans Fenalyse de ces fait, et les rapports des objets entre eux, et toutes es combinaisons possibles diidées. Les seuls rapports des grandeurs, les combinaisons de cette seule idée, la quantité ou Tétendue, forment an systéme déja trop immense pour que jamais esprit humain puisse le saisir tout entier, pour qu'une portion de ce systéme, toujours plus vaste que celle quill aura pénétrde, ne Iui reste toujours inconnue... Mais, comme & mesure que les faits se multiplient, Thomme apprend a les classer, & les réduire a des faits plus généraux ; comme les instruments et les méthodes [218] qui servent & les observer, 4 les mesurer avec exactitude, acquiééent en méme temps une précision nouvelle ; comme, & mesure que Fon connait, entre un plus grand nombre objets, des rapports plus multipliés, on parvient @ les réduite & des rapports plus étendus, et les renformer sous des expressions plus simples, a les présenter sous des formes qui permettent den saisir un plus grand nombre, méme en ne possédant ‘qu'une méme force de t2te et n’employant qu'une égale intensité c'attention ; comme, & mesure que Tesprit s'éléve & des combinaisons plas compliquées, des formules plus simples les lui rendent bientSt faciles, les véctés dont la découverte a coat le phis deffort, qui 'abord n'ont pu étre entendues que par des hommes capables de méditations profondes, sont bientOt aprés développées et prouvées par des méthodes qui ne sont plus au-dessus d'une intelligence commune. Si les méthodes qui conduisaient & des combinaisons nouvelles sont épuisées ; si leurs applications aux questions non encore résolues exigent des travaux qui excédent, ou le temps, ou les forces des savants, bientOt des méthodes plus générales, des moyens plus simples viennent ouvrir un nouveau champ au génie. La vigucur, eétendue réelle des tétes humaines sera restée la méme ; mais Ics instruments qu‘elles peuvent employer se seront multipliés et perfectionnés ; mais la langue qui fixe ct détermine es idées aura pu acquérir plus de précision, plus de généralité ; mais au lieu que, dans Ia mécanique, on ne peut augmenter Ia force qu‘en diminuant fa vitesse, ces méthodes, qui dirigeront le pénie dans ta découverte des vérités nouvelles, ont également ajouté, et i sa force, eta la rapidité de ses opérations [219] Enfin, ces changements euxemémes étant la suite nécessaire du progrés dans la connaissance des vérités de ‘détal, et la cause qui améne le besoin de ressources nouvelles produisant en méme temps les moyens de les obtenir, il résulte que la masse réelle des vérités que forme le systéme des sciences dobservation, d'expérience ou de calcul, peut augmenter sans cesse ; et cependant, toutes les parties de ce méme systéme ne sauraient se perfectionner sans ‘esse, en supposant aux facultés de Thomme la mime force, fa méme activité, la méme étenduc. En appliquant ces réflexions générales aux différentes sciences, nous donnerons, pour chacune d'elles, des exemples de ces perfectionnements successifs, qui ne laisseront aucun doute sur Ia certitade de ceux que nous devons attendre. Nous indiquerons particuliérement, pour celles que le préjugé regarde comme plus prés d'étte épuisées, les progrés dont Yespérance est a plus probable et la plus prochaine. Nous développerons tout ce qulune application plus générale, plus philosophique des sciences de calcul & toutes les connaissances humaines doit ajoutet détendue, de précision, dunité au systéme entier de ces connaissances. Nous ferons remarquer comment une instruction plis Uuniversetfe dans chaque pays, en donnant a un plus grand nombre éhommes les connaissances élémentaites qui peuvent leur inspirer, et le goat d'un genre d'étude, et la facilité dy faire des progrés, doit ajouter a ces espérances ; combien elles augmentent encore, si une aisance plus générale permet & plus dindividus de se liver a ces ordho nbeessaire de Ya nature, gue tes pice; ‘motifs qui dirigent nos sentiments et nos actions ? Le perfectionnement des lois, des institutions publiques, suite des progrés de ces sciences, n'a-til point pou effet de rapprocher, didentifier Fintérét commun de chaave honime avec Vintérétcommrmin de tons ? Te but de Tart ene=t Tatil pas de détrure cette opposition apparemte Ist ie pays dont la constitution et les lows se conformeront le plas ‘xactemont au voeu de la raison et de la nature, esti pas celui oi Ia vertu sera plus facile, ob les tentations de fen écarter seront les plus rares et les plus faibles ? Bnfin, le bien-&tre qui suit les progrés que font les arts utiles, en s'appuyant sur une saine théorie, ou ceux d'une lépislation juste, qui se fonde sur les vériés [228] des sciences politiques, ne dispose-il pas les hommes & Yhumanité, la bienfaisance, & la justice ” ‘Toutes cee observations, enfin, que nous nous proposons de développer dans ouvrage méme, ne prouvent-elles pas ‘que Ia bonté morale de Thomime, résultat nécesssire de son organisation, est, comme toutes les autres facultés, Susceptible dun perfectionnement indéfni, et que la nature le, pat une chain indissoluble, la vit, le bonheur et la vertu? Partni les progrés dé Vesprit humain les plus importants pour le bonheur général, nous devors compter entire Geatruction des préjugés, qui ont érabli entre les deux sexes une inégalité de droits fineste & celui méme quelle favorise. {229],Comme les peuples se rapprocheront enfin dans les principes de la politique et de Ia morale, comme checun eux, pour son propre avantage, appelira les étangers& un partage plus égal des biens quill doit a la netere ov & Son industrie, toutes ces causes qui produisent, enveniment, perpétuent les hanes nationales, s'évanouiront peu @ peu yelles ne fourniront plus & la fureur belliqueuse, ni aliment, ni prétexte. Des institutions, mieux combinées que ces projets [230] de paix perpétuelle, qui ont occupé Ie loisir et consolé Fime de quelques philosophes, accéléreront les progrés de ovte fraterité des nation, et les guszres entre les peuples, Gomme les assassinats, seront au nombre de ces atrocités extraordinaires qui humilient et révoltent la nature, qui {mpriment un long opprobre sur le pays, sur le siécle dont es ennales en ont éé souillés. % 1231] Les progres des sciences assurent les progrés de fart d'instraie, qui eux-mémes accéltrent epsuite ceux des stiences ; et cette influence réciproguc, dont laction se renouvelle sans cesse, doit dre placée au nombre des causes ies plus actives, les plus puissantes du perfectionnement de Yespéce humaine. Aujourdhui, un jeune homme, eu sort de nos Ecoles, sait, en mathématiques, au dela de ce que Newton avait appris par de profendes études, ou ‘éoouvert par son génie il sait manier Tinstrument du calcul avec une facilité alors inconnue. La méme observation pent fappliquer & toutes les sciences, cependant avec quelque inégelté,& mesure que chacune dels sgrandit, les [232] moyens de resserrer dans un plus petit espace les preaves dun plus grand nombre de vértés, et en facliter Tinteltigece, se perfectionneront également. Ainsi, non seulement, malgré les nouveaux progrés des sciences, les hommes dup genie épal se retrouvent & la méme époque de Teur vie, au niveau de Tétat actuel de la science, mais pout chaque génération, ce qu'avec une méme foree dete, une méme attention, on peut apprendre dans le méme Espace de temps, saccroitra nécesseiremeat, et la povsa dlémers-a oo cheque evses, ve a laquelle tous Tes hhommes peuvent atteindre, devenant de plus en plus elu, rov.ciiner= «ane mc plas complete ce qui peut dire néoessaire & chacun de savoir, pour se diriger dans la vie commuve, pour excicvr 68 raison avec une entiére indépendance. Dans les sciences politiques, il est un ordre de vérités qu, surtout chez les peuples libres (cesta-dite, dans quelques générations chez tous Tes peuples), ne peuvent éte utiles que lorsqulles sont généralement connuss ct avouées- KKinsi Tinfluence du progrés de ces sciences sur la liberté, sur la prospérité des nations, dait en quelque sorte se nesurer sur le nombre de ces vérités, qui par leffet dune instruction élémentaire, deviennent communes 3 tous les feprits ; ainsi les progres toujours croissants de cette instruction élémentaire, liés eut-mémes aux progrés scneseaizes de ces sciences, nous répondent d'une amélioration dans les destinées de Fespéce humaine, qui peat Ere Tegardée comme indéfinie, puisqu'elle n'a d'autres limites que celles de ces progrés mémes. Tlocous reste maintenant & parler de deux moyens généraux, qui doivent influer a la fois, et sur le perfectionnement [233] de Tart Cinstruze, et sur celui des sciences: Tun est fermploi plus étendu et moins imparfsit de ee qu'on peut appeler les méthodes techniques ; TautreTinsttution dune langue universelle. Tentends par méthodes techniques, fart de réunir un grand nontbre objets sous une disposition systématique, qui pennete den voir d'un coup d'eil les rappors, en sasir rapidement les combinaisons, fen former plus factleent de nouvelles. ‘Une langue universelle cst celle qui exprime par des signes, soit des objets réels, soit ccs collections bien Asterminées qui, composées cidées simples et générales, se trouvent les mémes, ou peuvesss se former [254] galement dane Fentendement de tous les hommes; soit enfin les rapports généraux ene ces idées, les operations de Tesprit humain, eclles qui sont propres & chaque science, ou les procédés des arts. Ainsi, les homme: qui pobtiguee exeroent 4 besoin (7] que de savoir ceconnaitre ct former ces signes peu nombreux, et ce dernier pas assura pour Jamais les progrés de lespéce humaine. ><{9] Depuis Pépoque ob Hécritare alphabétique a été conmue dans la Gréce, Ihistoire se lie & notre siécle, 8 état actuel de Pespece humaine dans les pays les plus éclairés de Europe, per une suite non interrompue de fais et Cobservations ; et le tableau de la marche et des progrés de lesprit humain est devent ‘véritablement historique. La philosophie n'a plus rien & deviner, n'a plus de combinaisons hypothétiques & former ; il suflt de rassembler, dlordonner les faits et de montrer les vérités utiles qui naissent de leur ‘euchiainement et de leur ensemble. >

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