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LA VRAIE

RELIGION CHRÉTIENNE

eoNTIiNA'iT

TOUTE LA TlIÉOLOGIE
DE LA NOUVELI.E .:GLISE
Prédite par le Sei~neur dans Daniel, VII, 13, 14; et dans l'Apocalypse, XXI, 1,2.

1'.\11

EltIltIAl\TIJEL S'''EDENBORG
Serviteur du Seigneur désus.()llrl.&
TRADUIT IjU LATIN

PAR J. F. E. LE BOYS DE8 GtJAY8.


Sur l'~;l!ilion princeps (Amsterdam, 1771).

SECONDE ÉDITION

TOME PH]~MIER

Paris
A la Librairie, 19, l'ue du Sommerard.
LOlulrl'.
SWEDENBORG SOCIBTY, ~6, Dloomsbury Street, V. C.
Ne,,,-l:'ork
NEW CnURGH BOOK.Il.OOIl, 20, Cooper Union.
1878
254 LA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE. 255
il exerce la charité et les œuvres de la charité, est renouvelé, ré­ homme qui veut être sauvé d'aimer le prochain, et de lui faire du
généré et sanctifié par l'Esprit Saint; j'ai enseigné aussi qu'alors la bien d'après cet amour. Il en est de même des autl'es Vrais.
Foi n'existe point seule, c'est-à-dire, sans honneg œuvres, de même
qu'il n'y a point d'arbre bon sans fruit, de soleil sans lumière, ni
de feu sans chaleur; et de plus fai blamé ceux qui disaient que les DE LA DIVINE TRINITÉ.
bonnes œuvres n'étaient pas nécessaires; et en outre j'ai préconisé
les préceptes du Décalogue, et aussi la pénitence, et ainsi j'ai appli­
qué d'une manière admirable Lous les vrais de Iii Parole à l'Article f63. 11 a été traité de Dieu Créateur et en même temps de la
sur la Foi, que néanmoins j'ai découverte et démontrée êtl'e seule ~réation, ensuite du Seigneur Rédempteur et en même temps rte la
salvifique. Cet Esprit, dans la confian~e de son assertion qu'il n'a­ Rédemption, et enfin de l'Esprit Saint el en même temps de la Di­
vait pas falsifié la Parole, s'approcha d,da Table, et malgré l'avertisse­ vine Opération, el puisqu'ainsi il a été traité de Dieu Tri-un, il est
mentde l'Ange, il toucha la Parole; mais il l'instant même il sortitde la nécessaire qu'il soit aussi traité de la Divine Trinité, qui dans le
Parole du feu avec de la fumée, et il se ilt avec fracas une explo­ Monde Chrétien est connue, et cependant inconnue; en effet, par
sion qui le lança dans un coin de la Chamhre, et il y resta étendu elle Seule on acquiert une juste idée de Dieu, el une juste idée de
comme mort pendant près d'une heure. Les Esprits Angéliqulls en Dieu est dans l'Eglise comme le Sanctuaire et l'aulel dans un Temple,
furent très-étonnés, mais il leur fut dit que Ce Chef ecclésiastique et comme une couronne sur la tête et un sceptre dans la main d'un
avait plus que lous les aulres exalté les biens de la charité comme ~oi assis sur un Trône, car tout le corps de la Théologie en dépend

procédant de la Foi, mais que néanmoins il n'avait pas entendu -comme une chaîne dépend de son premier anneau; et, si vous vou­
d'autre5 œuvres que les œuvres politiques, qui sont aussi appelées Iez le croire, chacun obtient sa place dans les Cieux selon son idée
œuvres morales et civiles, qu'il faut faire pOUl' le rtlonde et pour de Dieu, car celte idée est comme la Piel're de touche avec laquelle
sa propre prospérité dans le Monde, mais nullement pour le salut; on éprouve l'or et l'argent, c'est à-dire le bien et le vrai, tels qu'ils
et qu'en outre il avait supposé de la part de l'Esprit Saint des œu­ sont chez l'homme, puisqu'il n'existe chez lui aucun hien salvifique
vres invisibles, dont l'homme ne sait rien, qui sont engenrtrées qui ne vIenne de Dieu, ni aucun vrai qui ne tire du sein du bien sa
dans la Foi, quand on est dans l'état de la foi. qualité. Mais pOlir qu'on voie des deux yeux ce que c'est que la Di­
Alors les Esprits Angéliques parlèl'ent entre eux de la falsification vine Trini t~,son Exposition va être divisée en Articles dans l'ol'dre sui­
de la Pal'ole, et cOI1\'inrent unanimement que falsifier la Parole, vant :
c'est en pl'endre des Yrais, et les employer 11 confirmer des faux, I. Il Y (( une Divine Trinité, qui est le Pèl'e, le Fils et l'Esp"i t
ce qui est les tirer de la Parole hor5 rte la Parole ct les tuer, par Saint,
exemple, appliquer à la Foi d'aujourd'hui., et expliquer d'après ('eUe II. Ces Trois, le Pète, le Fils, l'Esprit Saint, sont les trois
foi, tous ces vrais rappol'tés ci-dessus par ceux qui étaient sortis. Essentiels d'un seul Dieu, qui font un, comme l'Ame, le Corps
de l'Abîme; que cette foi ait été imprégnée de faux, cela sera dé­ et l'Opération chez l'homme.
montré dans la suite. C'est aussi til'erde la Parole ce Vrai, que la: Ill. Avant le Monde créé il n'y avait pas cette Tl'inité-là,
Chat'ité doit être exercée, et qu'il fant fail'e du bien au prochain; mais après le Monde créé, quand Dieu a été incarné, elle a
si alors quelqu'un confirme qu'il faut lui en faire, mais non pour le été pourvue et faite, et alors dans le Seigneur Dieu Rédempteur
Salut, puisque tout bien de la part de l'homme n'est pas un bien et Sauveur Jésus-Christ.
parce qu'il est méritoire, celui-là tire le 'Vrai de la Parole hors de la IV. La Trinité des Divines Pel'sonnes de toute éternité, ou:
Parole, et le tue, puisque le Seigneur dans sa Parole enjoint 11 tout avant le Monde créé, est dans les idées de la pensée une Tri­
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nité de Dieux, et ridée de trois Dieux ne peut être ellacée par 1er
confession orale d'un sp.uL Dieu. celles-ci, dans Jean: cc Il y en a trois qui rendent témoignage
V. La Trinité des Personnes a été inconnue dans l'Eglise
dans le Ciel, LE PÈRE, LA PAROLE ET L'ESPRIT SAINT.» - 1, Epit.
Apostoliq~le, mais elle a été tirée 'tiu ConciLe de Nicée, et par
V. 7. - Et. outre cela, le SlNgneur a prié son Père, il a parlé de
suite elle a été introduite dans l'Eglise Catholique-Romaine, et Lui. et avec Lui, et il a dit qu'il enverrait l'Esprit Saint, et aussi il
est passée de la dans les Eylises qui s'en sont sépm'ées. l'a envoyé. De plus, les Apôtres, dans leurs Epîtres, ont fréquem­
VI. De La Trinité Nicéenne et en même temps Athanasienne ment nommé et le Père, et le Fils et l'Esprit Saint. D'après tout
est sortie La Foi qui a perverti toute l'Eglise Chrétienne. lcela, il est bien évident qu'il y a une Divine Trinité, qui est le Père,
le Fils et l'Esprit-Saint.
VII. De là résulte que cette /oi est l'abomination de la désola­
tion, et l'a/Iliction tette qu'il n'yen a pas eu et qu'il n'yen aura 165. !\lais comment doit-elle être comprise? Sont-ce trois
pas, que le Seigneur avait prédites dans Daniel, dans les Evan­ Dieux, qui d'essence et ainsi de nom sont un seul Dieu? ou Irois ob­
gélistes et dans l'Apocalypse. jets d'un seul sujet, par conséquent sont-ce seulement les qualités
VIII. Puis ceci, que si un Nouveau Ciel et une Nouvelle Eglise ou les attributs d'un seul Dieu. qui sont ainsi nommés? ou en est-il
n'étaient pas fondés pa." le Seigneur, aucune chail' ?te sel'ait autrement? La raison ab~ndonnée à elle-IÎlême n'y peut absolument
sauvée. rien voir; mais quel parti prendre? il n'en est pas d'autre pOUl'
IX. De La Tl'inité des Personnes, dont chacune en pm·ticulier est l'homme, que de s'adresser au Seigneur Dieu Sauveur, et de lire la
Dieu, se/on le Symbole d'A thanase, se sont éL,wées sm' Dieu un Parole sous son auspice, car il est le Dieu de la Parole; et ['homme
gl'and nombre d'idées discordantes et hétel'o,gènes, qui sont des sera illustré, et il verra des Vérités que la Raison aussi reconnaitra.
phantaisies et des avortements. Au contraire, si tu ne t'adresses pas aIl Seigneur, lors mèmo que tu
Chacune de ces propositions va être expliquée en particulier. lirais mille fois la Parole, et que tu y venais la Divine Trinité et
i64. 1. IL y A UNE DIVINE TRINITÉ, QUI EST LE PÈRI', I.E FILS aussi l'Unité, tu ne comprendrai~ jamais autre chose, sinon qu'il y
a trois Personnes Divines, dont chacune en particulier est Dieu, et
ET L'ESPRIT SAINT.
ainsi trois Dieux; mais comme cela répugne à la commune percep­
Qu'il y ait une Divine Trinité, le Père, le Fils et l'Esprit Saint,
tion de t01lS les hommes dans le Monde entier, voil~ pou rrl'IO i l'on
on le voit clairement d'après la Parole, et d'après ces passages
a, pour éviter le blàme, inventé que, quoiqu'ils soient trois en vé­
de la Parole: « L'A nge Gabriel dit ct !rIm'ie, Un ESPRIT SAINT
rité, néanmoins la foi exige qu'il soit dit un seul Dieu et non trois
viendra SUI' toi, et une VEnTU DU TRÈS-HAUT t'ombl'agm'a, c'est
Dieux; et que, de plu.), pour éviter d'être accablé de critiques, l'en··
pourquoi ce qui naltl'a de toi Saint sera appelé FILS DE DIEU. "
tendement quant à cc point principalement serait emprisonné et
- Luc, l, 35; - ici trois sont nommés, le Très-Haut qui t'st
tenu enchaîné sous l'obéissance de !a foi; et que cela d'après l'Or­
Dieu le Père, l'Esprit Saint et le Fils de Dieu. « Quand Jésus eut
dre Chrétien serait dorénavant une chose sainte dans l'Eglise Chré­
été baptisé, voici, les Cieux furent ouverts, et Jean vit t'ESPRIT
tienne, Un tel fœtus paralytique est né de ce que l'on n'a point lu la
SAI:n descendant comme une Colombe et venant sur Lui; et
Parole sous l'auspice du Seigneur, et quiconque ne lit point la Pa­
voici, une voix des Cieux, disant: Celui-ci est !lION FILS bien­
role sous cet auspice, la lit sous l'auspice de la propre intelligence,
aimé en qui je me suis complu. • - Manh. m, i fi, i 7. - Marc, et cclle-ci est comme un oiseau de nuit dans les choses qui son t
1. 10. 1i. Jean, l, 32. - Encore plus ouvertef\1en t d'après ces P3­ dans la lumière spirituelle, tels que sont tous les essentiels de l'E­
roles du Seigneur aux Disciples: Il Allez, faites des disciples de glise; et quand un tel homme lit dans la Parole des choses qui con­
toutes les nations, les baptisant au nom DU PÈRE, ET DU FILS ET
cernent la Trinité, et que d'après elles il pense que quoiqu'ils soient
DU SAINT-ESPRIT... - Malth. XXVIII, 19; - eten outre d'après
trois} cependant ils sont un, cela lui paraît semblable à la réponse
J. ~7
~58 LA VRAIE RELIGION CHR~TIENNE. 2!Sg:
d'une prêt~esse sur ~on trépied; et comme il ne le comprend pas, :sence ~ les Essentiels communs d~~n homme sont son âme, son corps'
Hle roule entre ses dents, car s'il le plaçait devant ses yeux ce se­ -et soil opération,. que ceux-ci 'fàssent une seule Essence. on' petit le
rait une énigme; plus il s'effo,rce de le dérouler, plus il s'envelo,pp'e voir en cela, que l'un est d'après l'autre, el pour l'autre: en série­
4e ténèbres jusqu'à ce qu'il se melt~ à y penser sans l'entendement, continue; en effet, l'homme à: soilcommericement par l'âme, qur
ce ·qui est.\a méme chose que voir sans l'œil; en somme, lire la Pa­ est l'essence même de -la ·semence; l'âme non-seulement commence,
role sous l'auspice de la propre intelligence, ce que font tous ceux mais enCOFe produil dans leur ordre toutes les chdses qui apparlien':"
qui ne reconnaissent pas le Seigneur pour Dieu du Ciel et de la J1enL au corps, et ensuite celles qui procèdent en même temps de ces
Terre, et qui par suite ne s'adressent pas uniquement à Lui et ne ~eux, l'âme et le corps, lesquelles sont nommées opéralions ; c'est
L'adorent pas uniquement, c'est ressembler à des enfants qui pour pourquoi d'après la production -de l'un par l'autre, et par suite'
jouer se meltent un bandeau sur les yeux, et veulent marcher en d'après la ~p'effe el. la conjonction, iI-est évident que ces trois ap­
ligne droile, ils croient aussi suivre une ligne droite, et cependant partiennent à une même essence; c'est pour cela qu'ils sont nom­
i'1~ s'écartent pas à pas sur le côté, et enfin ils vont à l'opposé, heur­ més les trois essentiels.
tent contre une pierre et tombent. C'est aussi ressembler à des pi­ 16i. Que dans le Seigneur Dieu Sauveur il y ait eu et qu'il yait
lotes qui naviguent sans boussole, dirigent le vaisseau contre des -oos trois Essentiels, savoir, l'Ame, le Corps et l'Opération,chacun
éClleils et périssent: c'est ressembler à un homme qui marche dans le reconnaît; qu'il ait eu son Ame de Jéhovah le Père, cela ne peutl
une vaste campagne au milieu d'un brouillard épais, et qui voyant être uié que par l'Antechrist, car dans la Parole de l'un et l'autre
un scorpion qu'il croit être un oiseau, veut le saisir avec la main et Testament le Seigneur est appelé Fils de Jéhovah, Fils du Dieu Très­
le soulever, et reçoit alors IIne blessure mortelle: c'est encore res­ Hallt'; Unique engendré'; le Divin du Père est donc, comme l'âme
sembler à un plongeon ou à un milan, qui voit sur les eaux une pe­ dans· l'homllJe, le premier Essentiel du Seigneur; que le Fils, que
tite partie du dos d~un gros poisson, s'élance dessus et y enfonce son l\laI'ie a enfanté, soit le Corps de celle Divine Ame, c'en est la con­
bec, et qui est entrainé par le poisson, el suffoqué dans le:; flots: séqu·ence, car dans l'ultérus de la mère il n'y a de produit que le
enfin, c'est ressembler à celui <lui entre dans un labyrinthe sans Cot'p's 'conçu et dérivé de l'âme, ce Corps est donc le second Essen­
guide et sans fil, et qui plus il y pénèlre intérieurement, plu~ il Liel; que les Opérations fassent le troisième ES5entiel, c'est parce
perd les voies d'issue. L'homme qui ne lit pas la Parole sous l'auspice ql,'elles procèdent en même temps de l'âme eL du corps, et que les
du Seigneur, mais qui la lit sous l'auspice de la propre intelligence, ·choses qui procèdent sont de même essence que celles qui produi­
se croit un lynx, et plus clairvoyant qU'Argus, lorsque cependant il sent. Que les trois Essentiels, qui ,sonl le Père, le Fils et l'Esprit
ne voit pas intérieurement la moindre chose du vrai, et ne voit que Saint, soient un dans le Seigneur, comme l'âme, le corps et l' opéra­
le faux, qui, lorsqu'il s'en est persuadé, lui apparaît comme l'étoile .tion dans l'homme, on le ,"oit clairemenl par les paroles du Seigneur,
polaire, vers laquelle il dirige loules les voiles de sa pensée; et que le Père et Lui sont un, et que le Père est en Lui et Lui dans
t
alors il ne voit pas plus les nais qu'une tallpe, et s'il les voit, il les le Pè're; il en est de même de Lui et de l'Esprit Saint, puisque
fait plier en faveur de sa fantaisie , et ainsi il pervertit et falsifie les JlEspril Saint est le Divin procédant du Seigneur d'après le Père,
saints de la Parole. comme cela a été pleinement démontré d'après la Parole, ci-dessus
166. IL CES TROIS, LE PERE, LE FILS ET L'ESPRIT SAINT, SONT N°S 153, 154; le démontrer de nouveau ser;lit donc un travail su­
I_ES .TROIS ESSENTIELS n'UN SEUL DIEU, QUI FONT ,UN, COMME L:AME, perflu, et pour ainsi dire charger une table de mets, lorsqu'on est
LE CORPS ET L'OPÉRATION CHEZ L'HOMME. rassasié.
Il Ya pour une même chose des Essentiels communs, et aussi des t6S. Quand il est dit que le Père, le Fils el'l'Esprit Saint sont les
Essentiels particuliers, et ceux-ci avec ceux-là· font une seule Es- tf'ois Essentiels d'un seul Dî6U; comme l'âme, le corps et l'o~é~\\t~on
260 LA VRAIE
chez l'homme,~ il ~emble devant le Mental humain que trois Per­ RELIGION CHRÉTIENNE. '261
sonnes soient ces trois Essentiels, ce qui n'est pas adrr.isible ;-mais faire de ces trois Essentiels d'un même homme trois parties distinctes
lorsqu'il est entendu que le Divin du Père, qui fait l'Ame, et le Di­ entre elles? Ne serait-ce pas le mutiler et le tuer?
vin ,du Fils, qui fait le Corps, et le Divin de l'Espl'it Saint ou le 170. III. AVANT LE MONDE CÉÉÉ IL N'Y ~VAIT PAS CETTE TRINITÉ­
Divin procédant, qui fait l'Opération, sont les tl'ois Essentiels d'un LA, MAIS APRÈS LE MONDE CRÉÉ, QUAND DIEU A ÉTÉ INCARNÉ, ELLE A.
seul Dieu, alors cela tombe dans l'entendement; en effet Dieu le ÉTÉ POURVUE ET FAIn;, ET ALORS DANS LE SEIGNEUR DIEU RÉDEMP­
Père est son Divin, le Fils d'après le Père le sien, et l'Esprit Saint' "l'EUR ET SAUVEUR JÉSUS-CHRIST.
d'après l'un et l'autre le sien, lesquels Divins étant d'une seule es­ Dans l'Eglise Chrétienne aujourd'hui on reconnaît une Divine
sence et unanimes font un seul Dieu. Si, au contraire, ces trois Di­ Trinité avant le Monde créé, laquelle, est que Jéhovah Dieu de toute
vins sont appelés Personnes, et qu'à chaque Pe,rsonne soit attribuée éternité a engendré le Fils, et que de l'un et de l'autre est alors sorti
sa propriété, comme au Père l'imputation, au Fils la médiation, et l'Esprit Saint, et que chacun de ces Trois est par soi ou en particu­
à l'Esprit-Saint l'opération, alors l'Essence Divine devient divisée, lier Dieu, parce que chacun est une Personne subsistant d'après soi;
elle qui cependant est une et indivisible, ainsi aucun des trois n'est mais comme cela ne tombe dans aucune raison, on l'appelle un
Dieu en plénitude, mais chacun l'est dans un tiers de puissance, ce mystère, dans lequel on peut seulement entrer, en cela qu'il ya pOUl"
qu'un entendement sain ne peut s'empêcher de rejeter. ces Trois une seule Divine Essence, par laquelle on entend l'Éter­
169. Qui donc ne peut percevoir la Trinité dans le Seigneur.. nité, l'Immensité, la Toute-Puissance, et par suite une Divinitê
d'après la Trinité dans chaque homme? Dans chaque homme il ya ~gale, une Gloire égale, et une Majesté é5ale; mais dans la suite il
l'âme, le corps et l'opération, pareillement dans le Seigneur, « car sera démontré que cette Trinité est de trois Dieux, et qu'ainsi ce n'est
dans le Seigneur habzte toute la plénitude de la Divinité corpo­ pas une Trinité Divine; qu'au contraire la Trinité qui est 3ussi du
rellement, » selon Paul, - Coloss. II, 9; - c'est pourquoi la Père, du Fils et de l'Esprit Saint, laquelle a été pourvue et faile
Trinité dans le Seigneur est Divine, mais dans l'homme elle est hu­ -après que D:eu eut été incarné, ainsi après le Monde créé, soit la
maine. Qui ne voit que dans cette expression mystique « Il y a trois Divine Trinité, parce qu'elle est d'un seul Dieu, cela est évident
Personnes Divines, et cependant un seul Dieu, et ce Dieu, bien qu'il d'après tout ce qui précède. Que cette Divine Trinité soit dans le
soit un, n'est pas néanmoins une seule Personne, » la Raison n'a _Seigneur Dieu Rédempte 1Jr et Sauveur Jésus-Christ, c'est parce que
aucune part, mais qu'étant assoupie elle force néanmoins la bouche les trois Essentiels d'un seul Dieu, qui font une seule Essence sont
à parler comme un perroquet? quand la Raison est assoupie, que en Lui: Qu'en Lui il y ait toute la plénitude de la Divinité, selon
peut être le langage de la bouche, sinon inanimé? lorsque la bouche Paul, on levait aussi d'après les paroles du Seigneur Lui-Même,
parle, et que la Raison erre çà et là et est en di5sentiment avec elle, -que tout ce qui est au Père est à Lui, et que l'Esprit Saint parle
que peut être le langage, sinon insensé? Aujourd'hui la Raison hu­ non pas de soi-même mais d'après Lui; et, en outre, que du sépul­
main,e, quant à la Divine Trlnité, est liée comme un prisonnier les cre, quand il est ressuscité, il ait retiré tout son Corps Humain, non
fers aux mains et aux pieds dans un cachot, et peu t être comparée -seulement quant à la Chair, mais aussi quant aux Os, on le voit dans
à une Vestale enterrée vive, pour avoir laissé éteindre le feu sacré; Matthieu, - XXVIII, 1 à 8 Marc, XVI, 5, 6. Luc, XXIV, 1,2,3'.
et cependant la Divine Trinité doit luire comme un flambeau dans Jean. XX, -1. i à 15; - il en est autrement de tout autre homme;
.les mentais des hommes de.,J'Eglise, puisque Dien dans sa Trinité ,c'est même ce qu'il a prouvé ad vivum aux DIsciples, en disant:
et dans l'unité de la Trinité est tout dans toutes les saintetés du Ciel « Voyez mes mazns et mes pieds, que Moi-Mêmeje suis, touchez­
et de l'Église. En effet, de l'Ame faire un Dieu, du corps un second Moi et voyez, car un Esprit chair et os n'a point, comme tolOU$
.Dieu, et de l'Op~ration un troisième, qu'est-ce autre chose que de Me voyez (en) avoir. » - Luc, XXIV, 39 : - d'après cela, tout
-homme, s'il le veut, peut être convaincu que l'Humain du Seigneur­
262 " ' , : Y A ~'M~E RELIGION CHRÉTIENNE. 263
~st ,Divin, qu'ainsi en Lui ,:Qieu I.esq~op\me et I:Homme est· ni~u. bote d'Atllanirse: Autre est la Personne d~ Père, autre celle dZf
i 7 t. La Trinité que l'Église \;hréti~~ne d'.aujourd'hui a em:bras­ Fils, et a'llJl:e cellf'de l'Esprit' Saint: Dieu et Sefineur ~st Ile
,sée.. et qu'elle a introduite dansJ~a. foi.: ~stque Dieu le Père a engen­ ) 1 Pè~e, ~ieu-e:!~igneur est le Fils, et 'Dieu ~t Se.ign~ur est.l'E~~
dré le Fils .de toute éternité, et qu~ l'Espr:it Saint, est alors sorti de ,prtt Saznt; mats ,:!!pendq.nt ce ne sont rh trotS Dzeux nt trots
l'un et de l'antre, et que c~acu,n ,d'~ux e~t Di~upar SOi: cette Tri­ Seïgne'!!..rs mcùsûn seul Dieu et un seul Seigneur; parce que, de
nité ne peut étre conçue par les,mentaJs humains autreme,nt que mê.!fi..e que nous sommes forcés par la vérité Chrétienne de con­
~omme une Triarchie, et comme )e gouvernement del-ro-is·Rois fesser, que chaque Personne est en particulier Dieu et Seigneur,
dans un seul Royaume, ou de trois Généraux sur une seule armée, de m~me il nous est défendu pat' là Religion Catholique 4~ dire
ou de trois j\Iaîlres dans une s~ule maison, dont chacun aurait une· trois Dieuxou trois Seigneurs : ce Symbole aété reçu par toute l'Église
,égale puissance, que résulterait-il de là, sinon la destruction? et si Chrétienne comme OEcuméniqueou uriiversel, et toulce 9.!!'aujourd'hui
1 quelqu'un veut figurer ou esquisser devant la vue~du mental oelle 0I!-. s~t et reçonnaîl sur Dieu est tiré de ce symbole. Que ceux qui
l ,:l'riarchie et en même temps leur uni té, il ne peut la présen~er à sa étaient dans le Concile de Nicée, d'où est sorti comm~ un fœtus
.contemplation autre~ent que COD un ·,homme avec trois têtes SL!T' p~thume ce Symbole nommé ;Ymbole d'Athanase, n'aient pas én­
.un seul corps, ou avec trois cq,r,ps~o,us une seule tête; unesembJa­ tendu d'autre Trinité qu'une Trinité de Dieux, quiconque le lit seu­
,ble image monstru~use de la Trinité doit, se présentel' devapt ceux lement à œil ouvert pellt le voir: qu'une Trinité de Dieux ait non
qui croient. trois Personnes Divines, et chacune Dieu par elle-même, seulement été entendue par eux, mais encore qu'il ne soit pas en­
l,et qui les conjoignent en Ull ~eul Dieu, et nient que'Dieu,parce tendu d'aulre Trinité dans le Monde Chrétien, cela résulte de ce qüe
,qu'il est un, soit une seule Personne. QU:11fi Fils de Dieu engeudr~ • toute connaissance sur Dieu est tirée de ce symbole, et que chacun
de toute éternité soit descendu et ait pris l'Humain, cela pell,t ê~r~ reste dans la foi des paroles qui ysont. Qu'aujourd'hui dans le Monde
comparé aux fables. d~s ,Anciens, que l~s Ames hUl)laines, ont été Chrétien il ne soit pas entendu d'autre Trinité qu'une Trinité de
créées, dès le commencement du ~londe,. et qu~elles entrent dans les Dieux, j'en appelle à tout homme, tant Laïc qu'Ecclésiastique; tânt
corp.s, et deviennent homllles; puis. aussi à ces rêveries, que l'âme aux Professeurs et Docteurs lauréats qu'aux Évêques et Archevêques
pe l'un passe dans un autre, c0!llme pl~sieurs dans l'Eglise Juive cùfisacrés, et aussi aux Cardinaux pourprés, et qui plus est au Pon­
l'or1 tcru , par exemple, que l'âme d'Élie était passée daus le corps 11\ tife Romain lui·même; que chacun se consulte, et qu'il s'exprime
de Jean·Baptiste, et gue David reviendrait dans son corps ou dans le alors d'après les idées de son mental; d'après les paroles de celte
corps d'un autre, et règnerait sur Israël et sur Juda, parce qu'il est . Doctrine reçue universellement sur Dieu,cela est aussi visible et aussi
pit d,ans Ezéchiel ; " Je susc#~rai sur eux un seul Pasteur, qu;i diaphane que de l'eau il trarers un vase de cristal; par exemple,
-'es paîtra, mon servitet/l' .David; lui sera leU?' Pasteur, et Moi qu'il y a Jl'oi§. Pers9nnes, et que chacnne d'elles est Dieu et Sei­
Jéhovah je serai lftur Dieu, et David, pl;ince au milieu d'eux. » gneur; ensuite, que d'après la Vérité Chrétienne on doit conf6sser
- ~XXIV, 23, 24, ~5; - et ep outre ailleurs; ne sachant'pas. et reconnaitl'e que chaque Personne est en particulier Dieu et Sei­
que dans ces passages p~r Da\'id est entendu le Seigneur. ~neul', mais que la Rdigion ou la Foi Catholique ou Chrétienne d~­
i 72. IV. LA TRINITÉ DES DIVIiŒS,PIj:~SOi'iNES DE TOUTE ÉTERNI'IÉ. fend de dir.~ ou de nommer trois Dieux et trois Seigneurs; et
OU AVA\'lT LE MONIIE GR,ÉÉ, RST DANS LES mitES DE LA PENSÉE UNE qu'ainsi la Vérité et la Religion, ou la vérité et la foi ne sont pas
TRINITÉ DE DIEUX, ET L'rQÉE DE TROIS D·~UX,NE PEUTÉT·f\E EFFA,CÉE une seule chose, mais sont deux choses qui se contrarient. S'il a
\',~Al\. LA C~NFE7slO!'i O,RALE D'UN\S~UL QI,EU. . été ajouté que ce ne sont ni trois Dieux ni trois Seig-iieurs, mais un
Q~e J~ Trinité des Divines Perso.nnes de ~oute élerniJé soitul1e sèul Dieu et un seul Seigneur, ce fut pour ne pas s'exposer à la risée
,;rrinité de Dieux, on le ,voit clairemel\t Itar ces paroles dans Je,sY{Dr- devant le Monde entier, car qui n'éclaterait de rire à l'idée de trois
264 LA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE. 265
Dieux? mais qni ne voit la contradiction dans ce qui a été ajouté? seulement coupe cet arbre. mais extirpe aussi sa racine, et alors
sIau contraire, ils eussent di~ que la Divine Essence est au Père, plante dans ton jardin des arbres' de bon fruit; garde-toi donc que
la Divine Essence au Fils, et la Divine Essence à l'Esprit Saint. l'idée de trois Dieux ne s'empare de ton mental, et que la bouche, qui
mais que ce ne s~mt pas trois Essences Divines, mais que l'Essence Il'a aucune idée, ne prononce·seule un Dieu; qu'est-ce alors qu'un
est une et indivisible, alors ce myslère ser;lÏt explicable, par exem­ Entendement au-dessus de la mémoire, qui pense trois Dieux, et un 1
ple, quand par le Père est entendu I~ Div~ .~u_~el (a quo), lout Entendernenl au-dessous de la mémoire, d'après lequel la bouche
provient, par le Fils le Divin Humain qui en provient, et par l'Es­ I)ron~ce un seul Dieu, et cela en même temps? N'est-ce pas comme
prit Saint le Divin procéda,nt, lesquels apparli~nnent taus trois à un sur un théâtre un comédien qui peut remplir le rôle de deux per­
Seul Dieu; ou, si par le Divin du Père il est entendu la même chose sennes, en passant avec vitesse d'un côté du théâtre à l'autre, et
que chez l'homme par l'Ame, par le Divin Humain la même chose dire d'un côté une chose, et de l'autre le contraire, et ainsi en
que pal' le Corps de celle âme, et par l'Esprit Saint la même chose discutant s'appeler, ici sage, et là fou? qu'en résulte-t-il autre
que par l'Opération qui procède de l'âme et du corps, alors sont en~ ()hose, sinon que, lorsqu'il se tient au milieu du théâlre el regarde
( tendues trois essences qui appartiennent â uné seule et même Per­ de chaque côté, il pense que ni l'un ni l'autre n'esl vrai? on arrive
sonne, et ainsi fonl ensemble une Essence seule et indivisible. de la s2!te à penser qu'il n'y aJl! un seul Dieu, nJ trois Dieux,
1n. Que l'idée de troi!; Dieux ne puisse êlre effacée par la Con­ qu'ainsi il n'yen a point; le naturalIsme qui règne aujourd'hui n'a
fession orale d'un seul Dieu, c'est parce que celle idée a élé semée pas d'aulre origine. Dans le Ciel personne ne peul prononcer la
dans la mémoire dès l'enfance, el que loul homme pense d'aprèsles Trinité des Personnes, dont chacune en particulier est Dieu, car
chOSes qui y sont; la Mémoire chez les hommes esl comme l'Eslomac ) l'atmol'phère céleste même, dans laquelle les pensées des anges vo­
ruminatoire chez les oiseaux el les bêtes, qui mellent dans cet esto­ lent et ondulent, comme les sons dans notre air, s'y oppose; là, le
mac les aliments dont ils sont successivement nourris, el de tenïps seul hyp'oc!ite le peUL, mais le son de ses paroles retentil dans Pat­
en temps les en relirenl et les font passer dans l'Estomac même, où mospbère céleste comme un grincement de dents, ou comme le cri
ces aliments sont digérés, et dispensés pour tous les usages du corps; d'un corbeau pour les augures. J'ai appris aussi du Ciel, qu'effacer
. --
l'Entendement humain est cel Estomac-ci comme la Mémoire est
l'estomac ruminatoire. Que l'idée de trois Personnes-Divines de
par la confession orale d'un seul Dieu la foi pour la Trinité des
Dieux insitée dans le m~ntaJ par des confirmations, esl aussi impossi­
toute éternilé, qui est la même que J'idée de trois Dieux, ne puisse .ble qnefaire passer un arbre par sa semence, ou le menton d'un
être effacée par la confession orale d'un seul Dieu, chacun peut le llOmme par un poil de sa barbe.
voir par cela seulement qn'elle n'a pas encore été effacée, et que 174. V. LA TRINITÉ DES PERSONNES A ÉTÉ INCONNUE DANS L'E­

parmi les hommes Célèbres il yen a qui ne veulent pas qu'elle soit GLISE ApOSTOLIQUE, MAIS ELLE A ÉTÉ TIRÉE DU CONCILÉ DE NICÉE,

1effacée, car ils persistent à soutenir que les trois Personnes Divines ET PAR SUITE ELLE A ETÉ INTRODUITE DANS L'EGLISE CATHOUQUE­
sont un seul Dieu, et ils nient avec opiniâtreté que Dieu, parce qu'il ROMAINE, ET EST PASSÉE DE LA DANS LES EGLISES QUI S'f.N SONT
est un, soit aussi une seule Personne; mais quel est J'homme sage SÉPARÉES.
qui ne pense en lui-même que par le mot Personne il est entendu Par l'Eglise Apostolique est entendue non-seulement l'Eglise qui
une allribution de quelque qualité, et nullement une personne? tou­ était dans divers lieux au temps des Apôtres, mais aussi deux on
tëfois on ne sait pas quelle est celle qualilé ; et parce qu'on ne le trois siècles après ce temps: mais enfin on commença à arrach~r d.e ,
sait pas, ce qui a été semé dans la mémoire dès l'enfance re~te, ses g,ondsla porte du Temple, .et à s'élancer comme. des voleurs)
comme reste dans la terre une racine d'arbre, d'où naît quelque re­ daI;s le Sanctuaire; 'par le Temple il est entendu l'Eglise, par @
jeton, lors même que l'arbre esl coupé: mais, mon ami, non- Porle le Seigneur Dieu Rédempteur, et par le Sanctuaire sa Divi­
- .- =:-- ­

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266 LA VRAIE RELIGION ;CHI\ÉTIENNE. 2&7
oilé; car Jésus dit: "En vé1'üé, je vous dis, celui qui n'entre 'OD le voit clairement par le STMBoLEde cette Église, appelé'~­
pas par la Por.te dans la Bergerie, mais QUI MONTE PAR UN AUTRE BOLE DES ApoTnEs, où sont ces paroles: ~IJe crois en Dieîi,"'le
ENDROiT ;:-esi t;n voleur et tin larron; MoikSJJü.J.a.EQ!.te, par l'beTout-Puissant, C7'éateur du 'Ciel et de la Terre: et en
Moi si quelqu'un enl1'e, il sera sauvé. " Cet.!lt~t.!..été con~JEis ;/ésus-Christ, son Fils unique, notre Seigneur, qui a été conçu
par Arius et par ses sectateurs; c'est pourquoi un concile fut con'vo­ de l!Esprit Saint, est né de la Vierge Marie: et en l'Esprit
;qué par Constantin le Grand il Nicée, ville de Bithynie; et là, afin Saint: Il là, Hn'est fai t aucune mention d'un Fils de toute ét~gité.
oe rejeter l'hérésie pernrèlëiiSe d'Arius, il fut imaginé, conclu et mais il est parlé d'un Fils conçu de l'Esprit Saint et né de la Vierge
sanctionné par ceux ql:1Ï avaient été convoqués, qu'il y avait de toute Marie; o!!.. savait d'apr~s les Apôtres que Jésus-Christ était le vrai
ét6J'nité Trois Personnes Divines, le Père, le Fils et l'Esprit Saint, Dieu, - l, Jean; V, 2t; ~ qU'en Lui habitait corporellement
dans chacune desquelles il y avait par soi et en soi la personnalité, lou!,e la plénitude de la Divinité, -Coloss. Il, 9 ; - que les Apô­
l'existence et la subsistance; que la second'e Personne, ou le Fils, 'tres avaient prêché la foi en Lui, - Act. XX, 21 ; - et qu'à Lui
est descendu, a pris l'Humain et a fait.la Rédemption; que 'par appartenait tout pouvoir dans le Ciel et sur la Terre, - MaUh.
suite la Divinité est unie à son HU,main par nnioll_hypostatique,' et .x~VIll, t 8.
1\que par celle union il avait une étr~ite affinité.'avec Dieu le Père.
t 76. Quelle confiance peut-on avoir dans les Conciles, qpan4.Jls
Depuis ce temps une foule d'hérésies abominables sur Dieu et sur la De s'adressent pas immédiatement au Dieu d'e l'Église? L'Église
Personne du Christ commenCà'tt sortir de telTe, et des Antechrists "n'egt-elle pas le Corps du Seigneur, et Lui-Même n'en est-il pas la
se mirent à lever la tète, et à diviser Dieu en trois, et le Së1giiëùr .Tête? Qu'est-ce que le corps sans la Tête, et quel est un Corps}
Sauveur en deu~, et ainsi à détruir~ J~ Temple que le ~e~gpeur qui l'on a mis trois Têtes, sous l'auspice dtlsquelles on prend dès dé­
avait élevé par les Apôtres, et cela jusqu'à ce qu'il n'y restât
l
/ p-wrre Sur pierre qui ne fùt renversée, selon ses propres pa­
cisio ns et l'on rend des décrets? Est-ce qu'alors l'Illustration, la-'
quelle e~spirituJllle par le Seigneur seul, qui est le Dieu du Ciel
\ roles, - Matth. XXIV, 2, - où par le Temple il est entendu non­
et de la Terre, et en même temps le Dieu de la Parole, ne devieut
seulement leTèmple (fe Jérusalem, mais aussi l'Eglise, de la con­ pas de plus en plus naturelle, et enfin sensuelle? Et alors on n'ex­
!I sommation ou de la fin de laquelle il s'agit dans tout ce Chapitre. plore pas quelque vrai réel théologique dans sa forme interne, sans.
Mais quelle autre chose pouvait-on attendre de ce Concile et des sui­ qu'il soit aussilôt rejeté par la pensée de l'entendement rationnel, et
va'.!.ts, qui ont pareillement divisé 1,\ Divinité en' trois parties, et ont dissipé dans l'air, comme la paille par le van? Alors, dans cet état,
placé Dieu incarné au-dess.olJ-s. d'elJx sur le marchepied de leul'& au lieu des vérités. surviennent les illusions, et au lieu des rayons de
pieds? car ils ont séparé laTè1ë de l'Église de son Corps, par cela la lumière le} ténèQres, et alorson est comme dans une caverne
qu'ils ont montés par un autre endroit c'est-il-dire, parce qu'H& avec des lunettes sur le nezet une chandelle à la main, et l'on ferme
ont pas~.Jar-des~us Dieu incarné, et sont montés vers Dieu le Père les paupières pour les Vrais spirituels qui sont dans la lumière du
comme vers un autre Dieu, seulement avec le petit mot de Mérite -Ciel, mais on les ouvre pour les sensuels qui sont dans la lumière illu­
du, Christ ,à la bouche, pour qu'il eût P-iJl.é à cause de ce l\Iél'ite~ eL soire ,des sens du COI1>S ; la même chose arrive ensuite quand on ht
qu'ainsi la Justification influât immédiaTêment avec tout son cortége, la Parole, alors le Men laI s'endort sur les vrais, et s'éveille sur les.
savaiI', arec la rémission des péchés, la rénovation, la sanctification, IfauJ(,et il devient _ne est décrite la Bête montant de la mer,
la regénéra'lion, et la salvation, et cela sans rien de médiat de la quant à la bouche comme un lion, quant au corps comme un léo­

r:
part de l'homme. ard ' et quant aux pieds comme un ours, - Apoc. XIII, 2.­
\75. Que l'Église Apostolique n'ait pas su la moindre chose de I)ans~e ciel, on dit que, quand le. Concile. de N~ée fut ~erminé, i~ j
ta Trinité des Personnes, ou des trois Personnes de toute éternité~ -eut coïncidence avec ces choses que 'le Sel8neur a prédites aux Dls­
\
268 LA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE. 26!t
1liples: « L.e Soleil sera obscurci, et la Lune ne donnera point sa piés tirent leul' essencè du principe. Si quelqu'un soumetà l'examen
lueur, et les. Étoiles ,tomberont du Ciel, et les Puissances des chacun des doctrinaux, par exemple, ceux qui concernent Dieu, la
Cieux seront ébranlées. » - Matth. XXIV, 29; - et en actualité Personne du Christ, la Charité, la Pénitence, la Régénération, le
l'Eglise Apostolique était comme"rimlEtoile nouvelle a~nL Libre Arbitre, l'Election, l'usage des Sacl'ements du Baptême et de
da.ns le Ciel Astral et l'Eglise après les deux Conciles de Nicée de­ )a Sainte-Cène, iLverJ'a clairement gue la Triuité des Dieux est dans. )
vint comme la même Étoile rendue ensuite of!!que et n'apparaissant chaque. doctrinal, et que si elle ne parait pas y êlre en actualité,.
plus, ainsi que cela est même arriVé quelque fois dans le Monde na­ néanmoins le doctrinal en rejaillit comme de s~ source. Mais comme
lurel selon les observations des Astronomes. Dans la Parole, on lit un tel exameu ne peut être fait ici, et que cependant il est néces- 1
que Jéhovah Dieu habite dans une lumière inaccessible; qui donc s'aire qu'il soit fait pour ouvrir les yeux, il sera ajouté à cet ouvrage
pourrait approcher de Lui, s'il n'habitait pas dans une lumière ac­ un Appendice, dans lequel cela sera démontré. La Foi de l'Église
1 cessible, c'est-à-dire, s'il n'était pas descendu, et n'avait pas pris sur Dieu est comme l'Ame du corps, et les doctrinaux en ~sont
l';Humaiu, et si dans cet Humain, il n'était pas devenu la Lumière comme les membres; et, en outre, la Foi en Dieu est comme une
1du l\fonde? - Jean, J, 9. XIf, 46; - qui ne peut voir qu'appro­ Reine, et les_ dogmatiques sont comme les officiel's de sa cour, et
cher de jéhovah Père dans sa lumière, est aussi impossible que de de même que ceux-ci d~_endt'nt des ordresionnés par la Reine, de
prendre les ailes de l'Aurore, et de voler avec elles vers le Soleil, \ même les dogmatigues dépendent de l'énoncé de la foi; d'après ­
ou ile se nourrir des rayons solaires au lieu d'une nourriture élé­ cette foi seulement 011 peut voir comment est entendue la Parole
mentaire, ou aussi imposible qu'à lin Oiseau de voler dans l'éther. dans l'Église, car la foi s'applique et tire à soi comme arec des cor- 1
et à un Cerf de courir dans l'air. desJ.Qut ce qu'elle peut j si la foi est fausse, elle se pl'ostitueavec
i 77. VI. DE LA TRI.NITÉ NI~NE ET EN MÊME TEIIlPS ATHANA­ lout vrai de l'Église, elle le tourne à gàuche et le falsifie, et elle
SIENNE EST SORTIE LA FOï:'Qur A PERVERTI TOUTE L'EGLISE CHRÉ­ rend l'homme insensé dans les spirituels; mais si la Fo'i est vraie,
TIENNE. elle est alors favorable à toute la Parole, et le Dieu de la Parole,
Que la Trinité Nicéenne ei en même temps Athanasienne soit qui est le Seigneur Dien Sauveur, répand la lumière, inspire de
une Trinilé de Dieux, on le voit expliqué ci-dessus d'après leurs son Divin assentiment, el fait que l'homme devient sage. Que la foi
symboles, N° 172; de là est sortie la Foi de l'Eglise d'aujourd'hui. J'aujounthui, qui dans la forme interne est la foi de trois Dieux, tt.
\ q.u i est en Dieu le Père, en Dieu le Fils et en Dieu l'Esprit Saint; dans la forme externe la foi d'un seul Dieu, ait éteint la lumière 1
en Dieu le Père, pour qu'il im~put~laj.!!stice dlJ Sauveur son Fils. dans la Parole, et éloigné de l'Église le Seigneur, et aiLainsi préci­
et l'attribue à l'homme; ëilfHëii le Fils, pour qu'il intercède et sti­ piJé son matin dans la nuit, on le verra aussi dans l'Appendice;
Eule; en l'Esprit Saint, pour qu'en actualité il irÏSêrivela justice du cela a été fait par les hérésies avant le Concile de .Nicée, et ensuite
Fils imputée, et qu'après l'avoir établie il la scelle, en justifian~. par les hérésies p~m!.!ls de ce Concile et après ceConcile: mais
sanctifiant et l'égénérant l'homme j voilà la Foi d'aujourd'hui: la­ quelle confiance peut-on avoir en des Conciles qui n'entrent point
·quelle seule peut ténloigner que c'est une TrinitédeDieu;qlli est ':>par la Porte dans la Bergerie, mais lIfONTENT PAR UN AUTRE ENDROIT,
recon~ue et adorée. De la Foi de chaque Églis~A~le non~le­ selon les paroles du Seigneur dans' Jean, - X, 1, 9? -leur déli­
ment tout son culte, mais aussi toute sa partit' aogmatiqlle, aussi bération est assez semblable à la marche d'un aveugle dans le jour,
peut-on dire que telle est la foi de l'Église, telle est sa~QQ.t.èe; ou d'un homme ayant des yeux dans la nuit, qui l'un et l'autre ne
que celte Foi, parce qu'elle est la foi en trois Dieux, ail perverti voient pas la fosse avant d'y être tombés. Par exemple, quelle con­
toute les choses de l'Église, c'est ce qu(résulte de h ; car Ia'FOi fiance peut-on 'avoir en des Conciles qui ont établi le Vicariat du
est le principe, et les doctrinaux sont les princjpi~s, et les princi- p~~, l'Apothéose des morts, et leur invocation comine·s'ils ê(aient
270 LA VRAIE RELIGION OHRÉTlE~NE. 271:
des Déités (Numina), la vénération de leurs images, l'autorité des' mais que ces croyances, quoiqu'elles soit des fables, sont néanmoins
in.d!lJgël1.èes , la division de l'Eucharistie, etc.? Quelle ~onfiànce utiles, et,qu'i1 ne faut pas s',en moquer ouvertement, parce qu'elles"
peut-on avoir en un Concile qui à affermi l'exécrable Prédestination! servent au bien public, en contenallt les esprit$ des simples dans\
et ce!!eyrédestination, ils l'ont suspendue comme le Palladium de un lien d'obéissance envers les llIagistrats ; mais que néanmoins ceux
la religion devant les temples de lenr Église. Mais, ô mon ami! qui sont tombés dant les filets de la religion sont des hommes entraî'"
adresse-toi au Dieu de la Parole, et ainsi à la Parole; entre ainsil lIés,leurs pensées des chimères,et leurs actions des minllties,et qu'ils.
p~r la porte dans la Bergerie, c'est-à-dire, dans l'Église, et tu seras -sont pour les prêtres de bas valets, et qui croient ce qu'ils ne voientl
illustré; èt tu verras toi-même comme du haut ~'uneJ!!olltagne non­ pas,et voient ce qui excède la sphère de leur mental. Ces consé,..
seulement les pas et les erreurs du plus grand nombre, mais .aussi (Juences, et plusieurs autres semblables, sont contenues dans celte
tes pas précédents et tes précédenles erreurs dans la sombre forêt Foi, que la Nature est créatrice de l'univers, et en découlent quand
au pied de la montagne. e.lle est ouverte. Ceci a été rapporté, afin. qu'un &ache que dans laI
1.78. La.Foi de chaque Eglise est comme une semence, d'où sor. F~JEglise d'a!!1our<thui, qui dans sa forme [nter~ e~ en trois
tent tous ses dogmes, et peut être comparée à la semence d'un arbre, Qieux et dalïs'la fô"Fffie Externe en un seul, il y. a des faussetés eo
d'où naissent toutes les parties de l'al'bre jusqu'aux fruits, et allssi foule, et qu~ll en p'eut être tiré autant qu'il y li de petites araignées.
à la semence de l'homme, d'où sont engendrées en série successive. dans un cocon provenant d'une araignée-mère; quel est l'homme
des lignées el des familles; lors donc que l'on connait la Foi prin­ dont le Mental est deyeuu vraJment ration.nel par la lumière prove­
(lipale, qui d'après la prédomination est nommée salvifique, on con­ n_a!!t du ~eignellr, qui ne voit _pas cela? mais comment un autre
naît quelle est l'Église; cela peut être illustré par cet exemple.: le verrait-il, lorsque .la porte qui conduit à cette foi et à ces 1
Soit la Foi que la Nature est Cl'éatrice de l'Univers; les consé­ prodllC.uons. a été fermée au verrou par ce statut qu'il
quences de cette foi.sont., que l'Univers estc.e qu'on appelle Dieu; n:1est pas permis à la raison de pénétrer dans les mystères de
que la Nature en est l'Essence \ que l'Ether est le Dieu suprême, ~ette foi.
que les anciens appelaient Jupiter; qlle j'Air est la Déesse que les 1.79, VII. D~ LA RÉSULTE QUE CETTE FOI EST L'ABOMINATION DE
anciens appelaient Junon et donnaient pour épouse à Jupiter; que LA nÉsoLATION ET L'AFFLICTION TEI.LE QU'IL N'Y A PAS EU ET QU'IL
1

l'Océan est un Dieu au-dessous d'eux, qu'on peut avec les anciens N'Y EN AURA PAS, QUE LE SEIGNEUH AVAIT PRÉDITES DANS DANIEL,
appeler Neptune; et que, comme la Div.inité de la Nature pénètre DANS LES EVANGÉLISTES ET DANS L'ApOCALYPSE.
même au centre de la Terre,' là aussi il y a un Dieu, qu'on peut avec Dans Daniel on lit ces paroles: « Enfin SUl' l'oiseau des abomi­
les anciens appeler Pluton.; que le Soleil e~t la Cour de nations sera la désolation, et jusqu'à la .consomrn,ation et à la
tous les Dieux, où ils se rassemblent quand Jupiter convoque l'as­ décision elle fondra s'/!.r la 4évastation. » - IX, 27 . .,- Dans
semblée; que, de plus ·le Feu est la vie provenant de Dieu; e~ l'Evangéliste Matthieu le Seigneur dit: « Alors plusieurs faux
qu'ainsi les Oiseaux,volent en Dieu, les Bêtes marchent en Dieu, et prophètes s'élèveront et séduiront beaucoup (de gens) ;
les Poissons nagent en Dieu; qu'outre eela les pensées sont seul'e­ .q'ua1'!d donc vous 'Eerrez l'A bomination de la désolation~ pré­
Illent des modifications de ..l'éther, comme les paroles qui en pro­ diiëpfir' Daniel le Prophète, étahlie dans le lieu saint, que,
viennent) ~ont desmo~ulations de d'air.; et. que les affections de celui qui lit fasse attention. " - XXIV, 11, 15; - et· ensuife
l'a!TIour s()nt des'fchangemeMs d'état occasionnels: d'après l'influx:! -dans le même Chapitre: « Il y aura alors une affliction grande..
des rayons,du soleil en elles; qu,'au milieu. Ile tout cela la Vie après telle que point il n'yen a·eu depuis le commencement du monde
l~mor.t, el' en même 'temps le,Ciel et l'Enfer,. sont des fables inven­ jusqu'à pl·és.ent, et point il n'yen aura. Il ~ Vers, ~1.. - Il z­
t~ pa,r les Prétres pour obtenir des) honneurs et des richesses, été traité. de cette affliction et de cette abomination dans sept Cbapi-l:'
1

272 LA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE. 273


tres de l'Apocalypse; ce sont elles qui sont entendues par le Che­ gélistes, et cela est encore entp-ndu par la désol~!lon sur l'oiseau
val noir et par le Cheval pi;le, qui sortir du Livre dont l'Agneau des abominations, et par la consommation et la décision, dans ..Qa­
ouvrait les sceaux. :.:- Apoc. VI, .1) à 8. - Puis, par la Bête ~je! ; et la même chose est décrite dans l'Apocalypse par les extraits
montant de l'abîme, qui fit la guerre aux deux témoins et les qui viennent d'être dounés. C'est ce qui a été effectué, en ce que
tua - XI, 7, et suiv. - Par le Dragon qui se tenait devant la dans l'Eglise on a reconnu l'Unité de Dieu dans Ta Trinité et la
Femme sur le point d'accouche,·, pour dévorer son truit, et qui Trinité dans l'Unité, n..QQ.... pas eu une seule Per-sonne, mais
la pow'suivit dans le désert, et y jeta de sa gueule de l'eau dans Trois, et que par suite on a fondé l'Eglise dans le Men­
comme un fleuve, pour l'engloutit,. - XII. - Par les Bites du tal s!!!' I1Me _de trois Dieux, et tIans la Bouche sur la Con­
dragon, l'une montant de lamer, et l'autre de la terre. - XIII. fession d'un seul Dieu; car ainsi ~n s'est séparé du Seigneur, au
- Par les trois Esprits semblables ci des grenouilles, qui sorti­ point gn'enfin on n'a plus eu aucune idée de la divinité dans sa Na­
rent de la gueule da dragon, de la gueule de la bête, et de la ture Humaine, lorsque rependant il est Lui-même Dieu le Père
bouche du (aux prophète. - XVI, i3. - Et en outre par ces dans l'Humain; c'est même pour cela qu'il est appelé (( Père d'él~r-I
passages-ci: " Apres que les sept anges eurent versé IfS coupes nité, » - Esaïe, lX, 5; - et qu'il dit à Philippe: « Qui Me voit,
de la coiere de Dieu, dans lesquelles étaient les sept dernieres voit lepère. » - Jean, XlV, 7,9. . ­
plaies, SUt' la f.erl'e, sur la mer, sul' les (ontaines et les fleuves, 18I. Mais on demande: D'oil vient la source même de laquelle
sur le soleil, sur le trône de la bête, sur l' Eup/2rate, et enfin est sortie cette abomination de la désolation, telle qu'elle est 'décriée
dans l'aù', il se fit un grand tremblement de tel're, tel que point dans Daniel, IX, 'li; et cette affliction, telle que point il n'yen a eu,
il n'yen avait eu depuis que les hommes avait été (aüs. " _ 'et point il n'yen aura, Matth. XXlV, 21 ? La réponse est, qu'elle
XVI. - Le tremblement de terre signifie le renversement de l'E­ vient de cette Foi universelle dans le ~lonrlc Cbretien, etJc son-(n­
glise,qui est fait par les faux et par les falsifications du vrai, la même flux de son opération ct de son imputation, selon les traditions. Il
chosa que signifie l'affliction grande telle que point il n'yen a eu de­ e§.L~urprenant que la doctrine de la justification par celie foi seule,
puis le commencement du Monde, - Malth. XXIV, 21. - Sembla­ quoique ce soit .non point la foi, mais une chimère, obtienne lous les
bles choses sont e!1tendues par ces paroles: cc L'Ange jeta Set les suffrages dans les Eglises Chrétiennes," c'est-il-dire, y -règne"-­
taux, et il vendangea la t'igne de la tm'e, et il jeta dans le resque comme l'unique point théologique dans l'O.'dre Sacré; c'est
gl'and pressoir de la colere de Dieu, et (ut (oulé te pressoù', ce gue tous les No\'ices du clergé apprennent; hument et dévorent
et il sortit du sang jusqu'aux (reins des chevaux dans mille avec avidité dans les Maisons d'instruction; et ensuite,' comme ins­
six cents stades. » XIV, 19, 20; - le sang signifie le vrai pirés d'une sagesse céleste, ils l'én;ignent dans les Temples, la
falsifié : outre plusieurs autres choses dans ces sept Chapi­ font connaître dans les Lil'l'es, et par elle ils recherchent et e\:ploi­
tres. tent le nom, la r~putation et la gloire d'une é,;udition sllpérÏëûrc,
180. Oans les évangélistes, Matthieu, XXIV; Marc, XIII; et Luc, comme aussi ils reçoivent à cause d'elre des diplômes des prix ellis
XXI, ont été décrits les déclins suc0essifs et les corruptions succes­ récompenses; et ces chos'es se fOl1t,fluoique par cette foi seule aujour­
sives de l'Eglise Chrétienne, et là par l'affliction grande, telle que d'hui le- Soleil ait été obscurci, la Lnne ait été pri\'ée de sa lueur,
point il n'yen a eu depuis le commencement du monde et point les Etoiles des cieux soient tombées, et que les Puissances des cieux
il n'yen aura, est entendue, comme cà et là ailleurs dans la aient été ébraulées, selol1 les paroles de la prédiction faite pal' le
Parole, l'infestation du vrai par les faux, jusqn'à ce qu'il ne reste 'Seigneur dans Matthieu, XXIV, 20; que la doctrine de cette foi ait
plus aucun vrai qui n'ait été falsifié et consommé; cela aussi aujourd'hui aveuglé les mentais au point qu'ils ne v~~Jw1t voir, et
est entendu pal' l'abomination de la désolation dans les Evan- pal' suite sont comme s'ils ne ne poü~enl voir aucunVrai Dh'in fi
J. ­ 18
274 LA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE. 2'15
l'intérieur dans la lumière du soleil, ni dans la lumière de la IlHle, $()it perverti el falsifié, ou sans qu'il soit détruit; c'est ce qui ~t
JJl~is s~ule~ent à l'extérieur ·aans une sorte de surface r~o,ti~lI~ à enlflndu dans l'Apocalypse par ce passage: « Le Dragon fut p,.é­
la lumière du foyer pendant la nuit, c'est c~..qui est devenu indubi­ ~ipité en la tm'e, et ses anqes avec lui furent lJl'écipités; mal­
table pour Ipoi; c'est pourqlloi je puis prédire que si !ç.s hef,fr à ceux qui habitent la Terre et la Mer, parce qu'est des­
Divins Vrais slJr la conjonction réelle de laeparit(~.t-.J.e laJoi, sur .cendu le Diable vel'S eu:.t;, ayant une colère grande. u - XII, 9,
Ie Ciel et l'Enfer, sur le Seign~ur, sl,lr la vie après la Illort, et sur la n, 13 ; - mais après que le pragon eut été précipité dans l'Enf~r,
l Félicité éternelle, descendaient du Ciel gravés en lettres d'argeat,
les Juslificateurs et les Sanctificateurs par la foi seule ne les rüg~-
.-,. XX, 10, - alors Jean vit un Ciel nouveau et une Terre nO,uveHe,
~l il \lit la nouvelle Jérusalem descenda\lt de Dieu par le Ciel,­
1
raient pa!! dignes d'étreJus; mais il en serait tout autreo~EL~i J!n l.XI, 1, 2. - Pal' le Dragon son t entendus ceux qui sont dans la
Papier sur la Justification par la foi seule montait des enfers, ils le foi de l'Eglise d'aujol!rd'hui.
prendraient, le baiseraient, et le porteraient chez eux dans leur Qllelquefois, dans le Monde spirituel, j'ai conversé avec les Jus­
sein. tificateurs des homme par la foi seule, et je leur ai dit que leur DQc­
1.82. VIII. Purs CECI, QUE 51 UN NOUVEAU CIEL ET UNE NOUVELLE 'trine est erronée, et Ipême absurde, et qùlle introduit la sécurité, \
EGLISE N'ÉTA1E:'lT PAS FONDÉS PAR LE SEIGNEUR, AUCUNE CHAIR ~E -t'aveuglement, le somllleii-et la nuit dans les choses spirituelles, et
SERAIT SAUVÉE. par suite la mort de l'âme, les exhortant il s'en désister; mais je
On ,lit dans Mallhieu; Il y aw'a alors une affliction qrande,
(l recevais pour réponse: Quoi, s'en désister! la prééminence de l'é­
telle que point il n'yen a eu depuis le commencement du Jj/onde {!!diti0l!.. des_Ecclésiastiques sur les Laïcs ne dépend-elle pas de
jusqu'à 1Jl'ésent, et point il n'yen aura; et si n'étaient abl'éqés 'Cette foi? l\lais je répliquais, qu'ainsi ils avaient pour fin, non pas
ces jours ne serait sauvée aucune chair,)) - XXIV. 24, 22; 1; salüt des âmes, mais la prééminence de lellr réputation, et que
- dans ce Chapitre, il s'agit de la Consommation du siècle, par puisqu'ils avaient appliqué à leurs faux prinèipe~rais de la Pa­
laquelle est entendue la fin de l'Eglise d'aujourd'hui; c'est pour­ role, et les avaient ainsi adultérés, ils étaient des Anges de l'abime,
quoi par abréger ces jours, il est entendu y meLtre fin, et en ins­ ,appelés AnlJADo~s et AproL~ - Apoc. IX, -1 t:- par lesquels
taurer une nouvelle. Qui ne sait que si le Seigneur ne fût venu dans '\ sont signifiés c~ux qui perdent l'Église par une totale falsification
le Monde et n'eût f;lit la Rédemption, aucnne chair n'aurait pu être d.e la Parole. Mais ils répondaient: Qu'est-ce que cela? Nous sommes
sauvée? par faire la Rédemption il est entendu fonder un nouveau des OracleUnll' la science des mystères de celte foi, et nous rendons
Ciel et une ,nouvelle Eglise.Que le Seigneur ait dû venir de nou­ des réponses d'après elle comme d'après un sanctuaire, nous sommes
veau dans le !\Ionde, il l'a prédit dans les Évangélistes, - Matth. donc des ApOLLONS, et non des ApOLLYONS. Indigné dc cette réponse,
XXIV, 30, 31 ; -!\Iarc, XIII, 26; Luc, XII, 40, XXI, 27; et dans je leur ai dit: Si vous êtes des ApOLLONS, vdus êtes aussi jes LÉvIA­
l'Apocalypse, principalement dans le dernier Chapitre: - QU6 'l:HANS; les pl'incipaux d'entre vous, des Lévialhans tortueux, et
même aujourd'hui il fasse la 'Rédemption, en fondant un nouveau ceux du second rang, des Léviathans oblongs, que Dieu visitera
Ciel et en instaurant une nouvelle Église, .dans le but que l'homme avec son épée dure et grande, - Esaïe, XXVII, 1. ; - mais à ces
puisse être sauvé, cela a été montré ci-dessus dans le Lemme sur mots ils se mettaient à rire.
la Rédemption. Le grand Arcane, que· sans l'instauration d'une 183. IX. D~LA TR[~ITÉ DES PERSONNES, DONT CHACUNE EN PAR­
Nouvelle Ëglise par le Seigneur aucune chair ne peut être sauvée, TICULIER EST Dmu, SELO'!.~E SYMBOLE D'ATHApASE, SE SONT ÉI,E­
est celui-ci: Tant que le Dragon demeure avec sa troupe dans le VÉES SUR DIEU UN GRAND NOMBRE D'IDÉES DISCORDANTES ET HÉTÉRO­
1\Ionde des Esprits, dans lequel il a été jeté, aucun Divin Vrai uni au GÈNES, QuI SONT DES PHANTAISIES ET DES AVORTEMENTS.
Divin bien ne peut parvenir jusqu'aux hommes de la terre, sans qu'il De la Doctrine des Trois Personnes Divines de toute éternité, qui
276 LA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE. 2.77
en soi est la Tête de tous les doctrinaux dans les Eglises Chrétien­ les Églises Chrétiennes les Saintetés mêmes, qu'on doit baiser de la
nes, se sont élevées un grand nombre d'idées indé<:m\.es sur Dieu, bouche, mais il~ailt les examiner par aucune vue du mental,
indignes du Monde _Ç~en, qui cependant et d9~e et peut parce qu'elles sont supr2--=.!:ati~!Ielles, et si de la mémoire elles
être un Flambeau pour tou§1.esjle'!Ples et pour tout~ l~s nations ~t~ent élevées dans l'entendemen't, l'homme deviendrait fou; ce­
dans les CLuatre parties de la terre, ell ce qui concerne Dieu et l'U­ pendant toujours est-il que cela n'enlève pas ridée de trois Dieux,
nité de Dieu; LOns ceux qui habitent hors de l'Eglise Chrétienne, mais introduit une foi stul1ide, d'après laquelle l'homme pense sur
tant les Mahométans qu~.IesJuifs, et outre ceux-ci les Gentils de Dieu comme celui qü1dort dans un songe, comme celui qui marche
quelque culle que ce ce soit, ont en av.ersion le Christianisme uni­ o(}ans l'obscurité de la nuit, ou comme un aveugle de naissance qui
quement à cause de la foi en trois Dieux; les propagiteurs cfecette marche dans la lumière du jour.
foi le savent; c'est pourquoi ils se gardent bien d'exposel' pÜbliquë­ 184. Que la Trinité d~eux se soit emparée des Mentais des
, ~ent la Trinité des Personnes, telle qu'elle est dans les Symboles Chrétiens, quoiq!le par pudeur on dise le contraire, on 'l~oit clai- \
de Nicée et d'Athanase, parce qu'alors leurs auditeurs s'enfuieillënt rement d'après la sublilité que plusieurs emploient pour démontrer
et se moqueraient d'eux. Les idées discordantes, ridicules et frivoles ll'.le trois sont un, et qu'un est trois, par divers arguments de Géo-'
qui se sont éle\'ées de la Doctrine des trois Personnes Divines de métl'Ïe, de Stéréométrie, d'At'itllfnétiqlle et de Physique, et aussi
toute éternité, et s'élèvent chez quiconque reste dans la foi des pa­ par des plis d'étoffe et de papier; ainsi ils jouent avec la Trinité
roles de cette Doctrine, et passent des oreilles et des yeux dans la Divine comme des devius entre eux. Leur divination sur ce sujet
vue de la pensée, sont celles-ci: Dieu le Père est assis au-dessus de peut être comparée à la vu~ de l'œil des [évr.eux, qui voient un seul
la tête dans le haut; et le Fils à sa droite, et l'Esprit Saint devant objet, soit homme, table, ou chandelle,comlne trpis, ou trois objets
eux, prêtant l'oreille, et aussitôt parcourant tout le Globe; et, se­ comme un seul, Elle peut aussi être comparée à la plaisante~ie de
lon ce qui a été décidé, il dispense les dons de la justification, et les ceux qui roulent entre leurs doigts de la cire molle, et lui donnent
inscrit, et des fils de colère il fait des fils de gràce, et des damnés plusieurs formes, tantôt la forme triangulaire pour montrer la Tri­
il fait des élus; j'en appelle aux Savants d'entre le ,Clergt e~ a~x. nité, tantôt la forme sphérique pour montrer l'Unité, en disant:
Erudits d'entre les Laïques; entretiennent ils dans leurs mentaIs N'est-ce pas néanmoins une seule et même substance? CepelJdant la
une autre vue qlle cette vue iàéale '? car elle découle spontanément Trinité Divine est comme une Perle d'un très-grand prix; mais cette
de la Doctrine même, voit' le i\1E)IORARLE ci -dessus, N° '16. Il en dé­
coule aussi la curiosité (;e conjecturer ee que ces Trois Dieux se di­ -
Trinité divisée en Personnes est comme une perle qui, divisée en
trois parties, perd absolument toute sa valeur.
1saient entre eux avant que le Monùe fùt créé; parlaient-ils du Monde ~ ~ ~ ~

, à créer? parlaien t-ils de ceux qui devaien t être prédestinés et jus­ 180. A ce qui précède seront joints ces MÉMORAIlLES. - PREMIER
tifiés selon les supralapsai!cs? parlaient-ils aus&i de la Rédemption? MÉ~IORABLE : Dans le Monde Spirituel il ya des Climats et des Zones,
pareillement, que ·e1isent-ils entre eux depuis que le Monde a été comme dans le Monde Naturel; rien n'existe dans celui-ci qui ne
créé? le Père parle de l'autorité et de la puissance d'jmput~r, et le soit aussi dans celui-là; mais les choses diffèrent d'origine; dans le
Fils du pouvoir de la médiation; que l'imputation, qui est l'élection, Monde naturelles variétés des Climats sont selon les distances du.
\ vient de la miséricorde du Fils qui intel'cède pOUl' tous, et en par­ Soleil à partir de l'Écluateur, dans le Monde spirituel elles sont se­
[ ticulier pour quelques-uns; et que la grâce pour eux vient du Père
~ par son a'!!our poùr le Fils, et pa., la misère qu'il a vue en lui
lon les distances des affections de la volonté et des pensées de l'en­
tendement à partir du véritable amour et:de la vraie foi; là, toutes
.sur le bois de la croix. l\Iais qui ne peut voir que de telles choses les choses sont des correspondances de cet amour et de cette foi.
.sont des fQIies du mlill!al sur Dieu? et cependant ces foJj~s sont dans Dans les Zones glaciales du Monde spirituel, il apparaît des choses.
- _.
2'i~ LA VRAIE RELIGION CtUllitiENNE. 219
setnblables il celles qui sont dans les Zones glaciales du Monde na­ senc e, mais se sont séparés par les propriétés, qui sont l'Imputa­
turel ; il Yapparait des Terres resserrées parla gelée, des eaux tion, la Rédemption et l'Opération! 1'oulèfois, si' nolis considérons
glacées, et aussi des masses de neige sur 'elles. C'est là que viennent \ .cela par la raison, IQ vue se trouble, et devant eHe se forme rine
et habitent ceux qui, dans le Monde, ont assoupi leur entendement ,b'scurité, comme devant heil de celui qui regarde fixement le 50'"
faule de penser aux choses spirituelles, èt qui en même temps ont leil ilu; c'est pourqudi, mes Audi'teurs, quaflt. à ce mystère, mettons
négligé de faire des usages; ils sont appelés ,Esprits boréaux. Un l'êntendement sous l'obéissa'nce d'a la foL Après cela, il s'écria de
jour, j'eus un grand désir de voir quelilue Région dans la Zone nouveau, en disant: Oh ! quel grand rfl'ystère est notre Sainte Foi,
glaciale, où étaient ces Esprits boréaux; et par conséquent je fus qtti consiste à croire que Dieu le Père impute la justice dû Fils, et
conduit én esprit dans le septentrion, jusque dans ulle contrée Olt envoie l'EsprIt Saint, lequel d'après cette justice imputée opère les
toute la terre apparut couverte de neige, et toule l'eau gelée i c'é­ ,bénéfices de la Justification, qui sont en somme la rémission des
tait un jour de Sabbath; et je vis des holllmes, c'est-à-dire, des échés, la rénovation, la r€génération et la salvation! Sur l'influx
Esprits de stature semblable à celle des hommes du Monde; mÏlis, à ?u l'action de celte foi l'homme n'en sait pas plus que la slatue de
cause du froid ils avaient la Tête couvette d'une peau de lion, dont &el, dans laquelle fut changée la femme de Loth, et sur sa' demeure
la gueule était appliquée à leur bouche; leur COl'pS par devant et ,U son état il n'en sait pas plus qu'un poisson dans la mer; cepen­
par derrière jusqu'aux lombes était couverl de peaux de léopards, dant, mes amis, en elle est caché un trésor, tellement renfermé et
et leurs Pieds étaient enveloppés d'une peau d'ours; j'en vis aussi serré, que la moindre parcelle ne s'en découvrc pas; c'est pourquoi,
plusieurs dans des chars, et quelques-uns dans des chars sculptés tn q\tant à elle ~uss'Ï, mettons l'entendement sous l'ohéissance de la
forme de dragon, don t les cornes étaient tendues en avant; ces foi. Après quelques soupirs, il s'écria de nouveau, en disant: Oh!
chars étaient traînés par de petits chevaux, dont les queues avaient qn~l grand Mystère est l'Élection! Devient Élu celui à qui Dieu im­
été coupées; ils couraient comme des bêtes furieuses, et le coilduè­ pule cette foi, qu'il infuse par libre plaisir et pure grâce en qui il
teur, les guides en main, les pressait sans relâche et forçait leur­ vetit, et qnand il veut; et l'homme est comme une souche qua·nd
course: je vis enfin qu'ils affiuaient par troupes vers un Temple, eneest infusée, mais il devient comme un arbre, après qu'elle a été
que je n'avais pas d'abord vu, parce qu'il élait couHrt de neige; infu~ée : les fruits, qui SOllt les bonnes œuvres, sont suspendus, il
mais les gardes du temple déplaçaient la neige, N par une est vrai, il cet al'bre qui dans le sens représentatif est notre foi, mais
fouille ils préparaient une entrée à ceux qui arrivaient pour le néanmoins ils n'y sont point attachés, c'est pourquoi le prix de cet
culte; ceux-ci descendirent et entrèrent. Il me fut aussi arbre ne vient pas'du fruit; mais comme cela paraît hétérodoxe, et
donné de voir le.Temple en dedans; il était éclairé de lampes et de est cependant une vérité mystique, mettons, mes Frères, l'entende­
flambeaux en ,grande quantité; l'Autel était composé d'une pierre ment sous l'obéissance de cette foi. Et ensuite, quelques instants
taillée, derrière l'autel ét:lit !lIISpendu un Tableau sur lequel il y après~' se tenant comme s'il tirait encore quelque chose de sa mé­
avait cette inscriptioh : TRINltË DIViNE, PÈRB; FILS, ESPRIT SAINT, f!tJl moire, il continua en disant: De ce monceau de Mystères je tirerai
~SSENTlELJLEMENT SONT UN stuL DIEU, liAIS PERSONNELLEMENT TnOls. encore ce point imporlant, c'est qU'e dans les choses spirituelles
Enfin lePrêtl'e qui se tenait tlebout vers l'Autel, après avoir fléchi l'homme n'a pas un seul grain de Libre Arbitre ; en effet dans leurs
trois fois les genoux devant le Tableau de l'Autel, mania dans là canons Théologiques nos Primats &t nos Prélats Réguliers disent
chaire avec un Livre à la main; et Il coinmehça son sermon pdr la que l'homme, ùans les choses qui appartiennen t à la foi et au s:llut,
Divine Trinité, et il s'écria: Oh! quel grllnd Mystère, que Dieu dans choses qui sont spécialement nommées spirituelles, ne peut rien
le Très-Haut ait engendré nn FHs de lOIJle éternité, et ait par Lui vouloir, ni rien penser, ni rien cotllprendre, et qu'il ne peut même
prOduit l'Esprit Saint, lesquels se sont conjoints tous Trois par l'Es-­ ni se disposer ni se préparer à les puiser; moi donc de moi- mémé'
280 LA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE. 281
j~ vous dis, que J'homme par lui-même ne peut sur ces choses ni i86. SECOND MF.~IORABLE. Un jour, j'agitais dans ma pensée .en
penser d'après la raison, ni parler d'après la pensée, autrement quelle Région du l\Iental résident chez l'homme les· choses Théolo­
que comme un perroquet, une pie ou un corbeau, qu'ainsi l'homme ~iques ; et, comme elles sont spirituelles et célestes, je croyais d'a­
dans les choses spirituelles est véritablemen"t un âne, et qu'il n'est bord que c'était dans la région suprême; car le Mental hum3in est
homme que dans les choses naturelles; mais, ô chers Consociés, sur distingué en trois Régions, eomme une maison à trois étages, el pa.
ce point, comme sur les autres, pour qu'il n'infeste pas votre rai­ reillement comme les habitations des Anges en trois Cieux: et alors
son, mettons l'entendement sous l'obéissance de la foi; car notre se présenta un Ange, et il dit: Chez ceux qui aiment le Vrai parce
Théologie est un abîme sans fond, dans lequel, si vous plongez la que c'est le vrai, les chose~ Théologiques s'élèvent jusque dans la .
. vue de l'entlmdement, vous serez submergés et périrez en faisant Région sUIH'ême, parce que là est leul' Ciel, et qu'elles sont dans
naufrage; toutefois écoutez, nous sommes néanmoins dans la lu­ la lumière dans laquelle son tics Anges; les choses Morales, théori­
mière même de l'Évangile, qui brille haut au-dessus de nos têtes; quement examinées et perçues, se placcnt sous elles dans la seconde
mais) ô douleur! nos c~evelures et les os de notre crâne l'arrêtcnt Région, parce qu'elles communiquent avec les spirituelles; et les
et l'empêchent de p~nétrer dans la chambre de notre entcndement. choses Politiques sous celles-ci dans la prcmière; mais les choses
Apnt ainsi parlé, il descendit; et après qu'il eut prononcé des Scientifiques, qui sont en très-grand nombre, et peuvenl se classer
prières voti\"es près de l'Autel, et que le Cuhe futlini, je m'appro­ en genres et en espèces, ponstituentla porte vPors ces choses ,supé­
chai de quelques assistants qui parlaient entre eux; là aussi était le rieures. Ceux chez qui .les r.hoses spirituelles, ftlOrales, politiques et
hêtre, auquel ceux qui se tenaient autour disaient: Nolis te reo­ 'scientifiques, ont été ainsi subordonnées, pensent ce qu'ils pensent,
dons d'immortelles actions de grâce;; pour un sermon si magnifiqu~ et font ce qu'ils font, d'après la justice et le jugement; et cela,
et si rempli de sagesse; mais alors je leur dis: Avez-vous compris pal'ce Qtle la Lumière du vrai, qui est aussi la Lumière du Ciel,
quelque chose? Et ils répondirent: Nous avons tou t saisi à pleines -éclaire de la Région suprême les choses qui sont dans les Régions
oreilles; mais pourquoi demandes-lu si nous avons compris? L'en­ suivantes, comme la Lumière du Soleil, en traversant les éthers et
'11 tendement n'est-il pas stupéfié dans de telles matières? Et le Prêlre progressivelllentl'air, éclaire la vlIe des hommes, des bêtes et des
ajouta à cela: Parce que vous avez entendu et n'avez pas compris. poissons. Mais il cn esl tout autrement des choses Théologiques
vous êtes heureux, puisque de \il vous vient le salut. Ensuite je par­ chez ceux qui aiment le vrai, non pas parce que c'est le vrai, mais
lai avec le Prêtre, et je lui demandai, s'il avait reçu la couronne Ilde seulement pour la gloire de leur réputation; chez ceux-ci les choses
1:l.urie\'; il répondit: Je suis un l\Ialtre lauréat: et àlors je dis: ~laj­ Théologiques résiden t dans la dern ière Région oil sont les choses
tre, je t'ai entcndu pïêcher des Myst~l'es; si tu les sais sans savoir Scientifiques, avec lesquelles èhez quelques-uns elles se mêlent, et
a\lcune des choses qu'ils contiennent, tu ne sais rien; car i1s!l~ont chez d'autres elles ne peuvent se mêler; sous elles dans la même
seulement comme des cassettes fermées par trois serrures, si tu ne Région sont les choses Politiques, el sous celles-ci les choses 1\10­
les ouvres et ne regardes dedans, ce qui ùoit être fait par l'e~ten­ raIes, puisque chez eux les deux Régions supérieures n'ont pas été
d,ement, lU ne sais pas s'ils renferment des choses précieuses, ou des ouvertes du côté droit; c'est pourquoi il n'y a en eux aucune rai­
choses viles, ou des choses nuisibles; il peut y avoir des œufs d'as~ son intérieure dQ jugement, ni aucune affection intérieure de justice,
pic et des toiles d'araignées, selon la description dans Esaie, LIX. mais il y seulement une adresse ingénieuse, par laquelle ils peuvent
D. A ces mots le prêlre me regarda d'un air menaçant; et les Assis­ parler de tout comme d'après l'intelligence, et confirmer tout ce qui
tants se retirèrent, el montèrent dans leurs chars, enivrés de para­ se rr~sente eomme d'après la raison; mais les ohjets de la raison,
doxes, infatués de puérilités, et enveloppés d'obscurité dans toules qu'ilsailllenl principalement sont des faux, parce que les faux sont.
les choses de la foi el dans les moyens du salut. cohérents avec les illusions des sens. De là vient que, dans le Monde"
282 LA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE. 28~
il Ya tant d'hommes qui ne voient pas plus' les vrais de la Doctrine d'un DragonJ le Corps à celui d'lm Léopard, etdont les Pieds étllient
d'après la Parole que des aveu{;les-nési et qui, lorsqu'ils les enten~ comme ooUl d'un Ours, et la Gueule comme celle d'un Lion; ainsh
deilt prononcer, se pressent les nariues, de peur que leur odeur ne pàrfaitement semblable à la description de la Bêle qui monte de la
les fatigue el n'excite la nausée; mais pour les faux, ils ouvr~nt mer. Apoc. Chap. XIII, 2 ; et, au lieu d'un Terrain solide, il yavait llli
tous leurs sens, et ils les ~valent comme les baleines hument les' marais rempli de grenQuilles ; èt il me fut dit que sous le marais il y
eaux. avait une grandé Pierre taillée, sous laquelle la Parole étai tprofondé­
i 87. TRolsltME l\JÉBIORABLE, Un jour que je méditais sur le Dra­ meut cachée. Après avoir vu cela, je dis au Prestigiateur: Est-ce
gon, la Bête et le Faux Prophète, dont il est parlé dans l'Apocalypse. là votre Temple? et il dit : Oui; mais aussitôt sa vue intérieure fut
utl Esprit Atl{;élique m'apparut, et me fit celle question: Sur quoi aussi ouverte, et il vit les mêmes choses que moi; à cette vue il
médites-tu? et je dis: Sur le Faux Prophète; alors il me dit: Je te cria à haute voix: Qu'est-ce que cela? et d'où cela vient-il? Et je
conduirai dans le lieu où demeurent ceux qui sont entendus par le dis: C'est l'effet de la lumière du Ciel, qui découvre la qualité de
Faux-Prophète; et il ajouta que ce sont les mêmes qui sont enten­ chaque forme, et ainsi la qualité de votre Foi séparée de la Charité
dus, Chap. XIII de l'Apocalypse, pal' la Bêle montant de la Terre, spirituelle, Et à l'Instant même le Vent oriental :>ouftla et emportà
qui avait deux cornes semblables à celles de l'Agneau, et qui par­ le Temple avec l'Image, et en outr~ il dessécha le Marais, et mit
lait comme le Dragon. Je le suivis, et voici, je vis llne troupe al1 ainsi à nu la Pierre sous laquelle était la Parole: et après cela; il se
milieu de laquelle étaient des Chefs de l'Église, qui avaient ensei­ fit sentir du Ciel une Chaleur telle que celle du printemps, et voici,
gné que rien autre chose ne sauve l'homme que la Foi dans le mé­ on vit alors dans ce mêlile lieu un T:lbernacle, siIl1ple quant à la
rite du Christ; que les OEuvres sont bonnes, mais non pour le forme externe; et les Anges qui étaient auprès de moi, dirent:
salut; et que néanmoins elles doivent être enseignées d'après la Voici le Tabernacle d'Abraham, tel qu'il était, quand les trois Ange~
Parole, afin que leg Laïques, surtoulles simples, soient tenus plus vinrent à lui, et Ini annoncèrent la naissance prochaine d'Isaac; il
striétement dans les liens de l'obéissance envers les Magistrats, et apparllit simple devant les yeux, mais néantnoins il devient de plus
comme poussés par la Religion, àinsi intérieurement, à exercer la en plus magnifique selon l'influx de la lumière du Ciel. Et il leur
Charité morale. Et alors l'un d"eux me voyant, me dit: Veux-tu fut donné d'ouvrir le Ciel, ou élaieIit les Anges spirituels qui sont
voir notre Temple, dans lequel est l'Image représentative de notre dans la sagesse; et alors par la Lumière qui en influait ce Taberna­
Foi? Je m'approchai eL je vis, ei voiéi, il était magnifique, et au mi­ cle apparaissait comme un Temple, semblable à celui de Jérusalem;
lieu il y avait l'image d'une Femme, vêtue d'une robe d'écarlate, comme je l'ex:lminais dans l'intérieur, je vis la Pierre du fond, sous
tenant dans la main droite une ~fonnaie d'or, et dans la gauche une laquelle avait été déposée la Parole, parsemée de Pierres précieuses,
Chaine de perles: mais et l'lmage et le Temple étaient le ploduit d'où une sorte d'éclair jaillissait sur les murailles, SUI' lesquellës
d'une phantaisie; éar les Esprits infernaux peuvent par des phantai­ il y avait des formes de Chérubins, et les diversifiait avec heauté
sies représenter des choses magnifiques, en fermant les intérieurs par des couleurs. Pendant que j'admirais ces choses, les Anges di..
du mental, et en ouvrant seulement les extérieurs. Mais comme je rent : Tu eI1 verras encore de plus admirabl0s j et il leur fut donné
m'aperçus que ces objets étaient des presti{;es, j'adressai une prièTè' d'ouvrir le Troisième Ciel, où étaient les Anges célestes qui sont
au Seigneur, et aussitôt le:) iiltérieurs de mon men~al furent ouverts ; dans llamour ; et alors par la Lumière enflammée qui eh influait, tout
et alors, au lieu d'un Temple magnifiqlfe, je vis une Maison cre" ce Temple s'évanouit, et à sa place fut vU le Seigneur Seul, debout
yasséè depuis le toit jusqu'en bas, dodt les parties n'avaient aucuneo sur la Pierre du fond, qui était là Parole, et tél qu'il àpp3rut à Jean;
C ohérenèe entre elles; et, au neu de la Femme, je vis dans cette Cbllp. 1 de l' Apoca.ypse. ~Ials CGlÏlme alors les intérieurs du mental
Maison un Simulacre stlsp'etldu, do-ntla Té'le était sembla'bleà célle des Anges furent remplis d'une sllinteté qûi les portail à tomber Mil'
284 LA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE. 285
leurs faces, le Seigneur ferma aussitôt la voie de la lumière qui debout auprès de la Table, sur laquelle était la Parole, lut devant
venait du Troisième Ciel, et ouvrit celle de la lumière "enant du eux ces paroles dans Luc: (1 L'Ange dit à Mar'ie: Voici, tlt con­
Second Ciel, ce qui fit que l'aspect précédent du Temple reyint, et cevras dans l'Utérus, et tlt enfanteras un Fils, et tu appelleras
aussi celui du Tabernacle, mais celui-ci au milieu du Temple. Par son Nom JÉsus: Celui-ci se1'a Grand, et FILS DU TRÈS-HAUT il
,ces changements fut illustl'é ce qui est entendu dans le Chapitre sera appelé, Et JliJarie dit et l'Ange: Comment sera cela, puis­
XXI de l'Apocalypse par ces paroles: " Voici le Tabernacle de que un homme je ne connais point? Et répondant l' .Ange lut
Dieu avec les hommes, et il habitera avec eux, ') Vers. 3 ; et par dit: UN ESPRIT SAINT VIENDRA SUR TOI, ET UNE VERTU DU TRÈS-HAUT
celles·ci: (( J,~ ne vis point de Temple dans la Nouvelle Jérusa­ T'OMBRAGERA; c'est pourquoi ce qui naitm de toi SAINT sem ap­
lem, pm'ce que le Seigneur Dieu Tout-Puissant et r Agnee-u en pelé FILS DE DIEU. " - 1, 3'l, 32, 34, 35: - il lut aussi celles-c
sont le Temple. » Vers. 22. dans Matthieu: « Un ange dit à Joseph en songe: Joseph, fils
f88. QU,\TR1ÈME l\fÉ)IORAIlLE. Comme il m'a été donné par le Sei­ de David, ne crains point de recevoir Marie ta fiancée, CAR -CE
gneur de roir les choses merveilleuses, qui sont dans les Cieux et QUI EN ELLE EST NÉ EST D'ESPRIT SAINT, Et JOSEPH NE LA CONNUT
sous les Cieux, il faut, d'après ce qui m'a été cOll'lmandé, que je rap­ POINT, jusqu'à ce qu'elle eût enfanté son' Fils le Premiel' né; et
porLe ce que j'ai vu. Je vi3 un Palais magnifique, et dans son inté­ il appela son nom JÉsus. » -- l,20, 25; - il lut encOl'e plusieurs
rieur un Temple; il Y avait au milieu du Temple une Table d'or passages, tirés des Évangélistes, par exemple, 1\lallh, lU, t ï. XVII,
sur laquelle était la Parole; deux anges se tenaient debout 5. Jean, 1,18, III, 6, XX, 3t, et plusieurs autres ailleurs, oi! le
près de la Parole: autour de la TaLle il y avait trois rangs de Seigneur quant à son Humain est appelé FILS DE DIEU; et où Lui­
Siéges; les siéges du premier rang étaient couverts d'une étoffe de Même d'après son Humain appelle Jéhovah SON PÈI\E; il lut aussi
soie couleur de pourpre, ceux du second rang d'une étoffe de soie plusieurs passages tirés des Prophètes, où il est prédit que Jéhovah
couleur d'azur, et ceux du troisième rau!; d'une étoffe blanche. Sous Lui-Même viendra dans le Monde, entre :wtres les deux suivants
le toit, à une grande élévation au-dessus de la Table, apparut 110 dans Esaïe: « Il sera dit en ee jour: Voici, NOTRE DIEU CELUI-CI,
rideau étendu tout resplendissant de pierres précieuses, dont l'éclat que nous avons attendu POU1' qu'il nous délivre: CELUI-CI (est)
brillait comme l'Iris, quand après la pluie le ciel reprend sa séré­ JÉHOVAH que nous avons attendu,. bondissons et 1'éjouissons-nous
nilé. Au même instant on vit les Siéges occupés par autant de mem­ dons son Salut, " -- XXV, 9, - « Une voix de qui crie dans
bres du Clergé, lous rerêtus de leurs habits sacerdotaux. A l'un des le désert: Préparez ledemin de JÉHOVAH, aplanissez dans la so­
côtés était la salle du Trésor, sous la garde d'un Ange qui se tenait litude lin sentie?' A NOTRE DIEu; alors sera l'évélée la gloù'e de
debout; et là étaient rangés dans le plus bel Qrdre des Vêtements JÉHOVAH, et ils (la) vel'ront, toute chaù' ensemble: VOICI, LE SEI­
magnifiques. C'était UN CONCILE CONVOQUÉ PAR LE SEIGNEUR; et j'en­ GNEUR JÉHOVIH EN FonT VIENT; comme Pastew' il pàîtm son
tendis une voix du Ciel, qui dit: DÉLlllÉIIEZ; mais il& dirent: Sur troupeau. ) - Esaïe, XL, 3, 5, iD, i 1. - Et l'Ange dit: Comme
quoi? il fut répondu: Sur le SEIGNEUR SAUVEUR, etsur l'ESPIIIT SAINT. Jéhovah Lui-Même est venu dans le Monde, a pris l'Humain (et a
Mais lorsqu'ils réfléchirent snI' ces sujets, ils n'étaient pas dans l'il­ par là racheté et sauvé les hommes), c'est pour cela que dans les
lustration, ils firent donc une supplication; et alors il émana du ProphèLes il est Lui-Même appelé SAUVEUR et RÉDEMPTEUR; et alors
Ciel une Lumièl'e qui éclaira d'abord leur Occiput, puis leurs Tem­ illut devant eux les passages suivants: « Seulement en toi (est)
pes, et enfin leurs Faces; et alors ils commencèrent; et d'abord SUl" DIEU et IL N'Y APOINT D'AUTRE DIEU; certes Toi (tu es) un DIEU
le SEIG"'El:E SAUVEUR, ainsi qu'il leur avait été ordonné; et la Pre­ caché, LE DIEU D'[SRAEL SAUVEUR. » - Esaïe, XLV, H, Hi.­
mière Proposition mise en discussion fut celle-ci: QUI EST CELUI QUI " Ne suis-je pas JÉHOYAH, ET y A-l'-IL D'AUTRE DIEU QuE 1\IOI? Y
A PRIS L'HuIIIAIN DANS LA VIERGE ~IARIE ? Et un Ange qui sc tenait a-t-il d'autre Dieu juste et SAUVEUR QUE !\lOI ? » - Es. XLV~ 2i,
~86 Lt\. VRl\JE RELIqION CHI\ÉTIENNE. ~ij7
2~. ,- « MOI (je sUi~)J~HOVA~,
ET IL N'E~T POINT n'AUTRE SAUVEUR "jne qui est Une et Indivisible peut-~Ile être séparée? COIl1JDçnt ppe
QlJE Mor.» - Es. X~IIl. 11. -
« J~ suis Jéhovah tan Dieu, et 4e ses parties peut-elle des~!'lndre,et no!} le Tout en même teqtps ?
de Dieu out1'e Moi tu ne reconnaîtllas point, et IL N'Y APAS P'4U­ .- LA ~Ef.ONDE PROPOSITION MISE EN DISCUSSION CONCERNANT L~ S~I­
T~E S,4.UVEUR QUE Mor. » ....,- aos. XIII, 4. - "Afin que 'sache I6NEUf\ FUT CELLE-CI: Le Père et le Seigneur ne sont-ils pas un
toute chair q?1e MOI (je sUiS)J~HOVAH TON SAUVEUR ET TON RÉDEMP­ ~omme rAme et te Cor.P$ sont un? - Ils dirent que l'~ffirmalife
TEUR. » - Es. X~I:X;, 26. LX, 16. - « Quant à NOTRE RÉDEMP­ ~st la conséquence de ce que l'Aille vient du Père. Alors un de ceux
TJj;UR, JÉHOVAH St~AOTH (!!!it) SON NOM." - Es. XLVIU, 4. ­ qui étaient assis sur les siéges du troisième rang, 11Jt ce p~ssage de
.. LEVR RÉDEMPTEUR, FORT, JÉHOVAH SÉBAOTH (est) SON NOM... ­ la Foi Symbolique, qui e~t appel~ Athanasienne: Il Qf10ique 1lotre
Jérém. L. 34. - 0 Jt\:HOVAH ! MON ROCKER ET MON RÈDEMPTEUR.» Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu:. soit Dieu et Homme, il fJst
-:- Ps. XIX. Hi.·-,- Il Ainsi a dit JÉHOVAH TON RÉDE~IPTEUR, te cependant non pas deux, mais un seul Christ; il est même aIJ­
Saint d'Israël : Je (suis) JÉHOVAH TON DIEu. )) - Es. XL VJJI. solument Un, il est UNE SXULIJ: PERSONNE; PUISQUF;, DE l\I~1I1E Qça
17. XLUI,14.XLlX, 7. LIV, 8. - «JÈHOVAFJ, TOI, NOTREPÈRE; L'AME ET LE CORPS FONT UN SEUL HO III illE , DE M)l1l1E DIIlU ET L'~Ol\lJIIE
N.oTaR R~DEMPTEUR, dès le siècle (c'est) ton Nom. » - Es. LXIII, EST U!'f SEUL CHRIST. » Celui qui lisait ajouta que ce Symbole, pit
16. - t( Ainsi a dit JÉHOYAH, TON RÉDF;)I!'TEUR: MOI, JÉHOVAlI, sont ces paroles, a été reçu dans tout le Monde Çhrélien, même pjU'
je fais toutes choses, et Seul par Moi-Même. 1) - Es. XLIV, 24. les Catholiques-Romains. Alors ils dirent: Qu'est-il besoin de plus
....,- .. Ainsi a dit Jéhovah, le roi d'Isra(jl, et SON RÉDEIIIPTEUR d'examen? Dieu le Père et le Seigneur sont un, comme l'Ame çt le
JJ1:HOVAH StBAOTfI : Moi (Je suis) le Premier et le Dernier, et Corps sont un; et ils ajoutèrent: Pui<;que cela est ainsi, nous
excepté Moipoint de Dieu. II ~ Esaïe, XLIV, 6. - .. JÉHOVAH voyons que l'Humain du Seigneur est Divin, car c'est l'Humain de
SÉB~OTH (est) SOll Nom, et TON RÉDEIIIPTEUII., le Saint d'Israël, Jéhovah; qu'il faut s'adresser au Seigneur qüant au Divin Humain;
DIEU pE TOUTE LA TERRE SERA APPELÉ. 1) - Es. LIV, 5, - " Voici, ,et que c'est ainsi, et non autrement, qu'on peut s'adresser au Djvin
(es jours qui viennent, où je suscite,'ai à David un germe juste, qui est appelé le Père. L'Ange confirma leur Conclusion par plu­
qui règnera Roi, et voici son Nom: JÉHOVAH NOTRE JUSTICE. » sieurs pas:sages de la Parole, au nombre desquels étaient ceux-ci;
- Jél'ém. XXHI, 5, 6. XXXIU, 15. 16. - « En ce jour-là Jé­ -dans Esaïe: cc Un enfant nous est né, un Fils nous a été donné;
hovah sera pour Roi sur toute la te1'1'e; EN CE POUR-Lh. JÉHOVAH on appellera son Nom, Admirable, conseiller, DIEU, Héros,
SEllA UN, ET SON NOM UN. » Zach. XIV, 9. - Ceux qui étaient assis PÈRE D'ÉTERNITÉ, Prince de paix. " - IX, 5. - Dans le Même t
sur les siéges, ayant été confirmés par tous ces passages, diren t una­ «( Ab1'aham ne nous connaît pas, et Israël ne nous reconnaît
nimem,ent, que Jéhovah Lui-Même a pris l'Humain pour racheter et pas,; JÉHOVAH, TOI, NOTRE PÈnE; NOTRE RÉDEMPTEUR, DÈS
sauver les hommes. Mais alors d'un gronpe de Catholiques-Romains, LE SIÈCLE (c'est) TON No~l.)) - LXIII, 16. - Et dans Jean:
qui s'étaient tenus cachés derrière l'Autel, il se fit entendre une «( JÉSUS DIT: celui qui croit en Moi, croit en Celui qui M'a
voix qui dit: Comment Jéhovah le Père peut-il être fait Homme? envoyé; et qui l\IE VOIT, VOIT CEWI QUI l\['A ENVOYÉ. ».,-­
N'est-il pas le Créateur de l'univers? - Et l'un de ceux qui étaient XII, 44, 45. - « Philippe dit à Jésus: Montre-nous le Père.
assis sur les siéges du second rang, se tourna et dit: Qui donc alors Jésus lui dit: CEWI QUI 1\I'A VU, A VU LE PÈRE, comment donc
a été fait Homme? - Celui qui était derrière l'Autel, se plaçant dis-tu: Montre-nous le Père? Ne crois-tu pas que MOI Ge suis)
alors près de l'Autel, répondit: LE FILS DE TOUTE ÈTEIlNITÉ• ....,.. Mais DANS LE PJ<:RE, ET QUE LE PÈRE (est) EN 1\101: croyez-moi, que (je
j.} reçut pour réponse: Le Fils de toute éternité n'est-il pas aussi, suis) dans le PÈRE, et que le Père (est EN Mor. JJ .,..,.. Jean, XIV, 8 à
selon votre Confession, le Créateur de l'Univers? Et qu'est-ce qu'un i 1. - «( Jésus dit: !'IIOI ET LE PÈRE NOUS SOMMES UN. " ­
Fils ou un Dieu né de toute éternité? Et comment l'Essence Di: Jean, X,30. - Puis: « TOUT CE QUE LE PÈRE A EST A. MqI..
- 288 LA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE. 289
ET TOUT CE QUI EST A MOI EST AU PÈRE. " - Jean, XVJ~ tourna, et dit: VOlIS dites qlle l'Esprit Saint est une Personne par
HL xvU,'t O. - Entln : (<Jésus dit: JE SUIS LE CHEmN, LA VÉ­ soi, et un Dieu par soi; mais qu'est-ce qu'une personne sortant et
RITÉ ET LA VIE, PERSONNE NE VIENT AU PÈRE QuE PAR MOI. »
procédant d'une personne, si non une Opération qui sort et pro­
- Jean, XIV, 6. - Celui qui lisait ajouta, que des choses. cède? Une personne ne peut sortir ni procéder d'une personne d'a­
semblilbles à celles que le Seigneur a dites ici de Lui et deson Père, près une autre personne, mais une opération peut sortir et procéder
peuvent aussi par l'homme être dites de lui-même et de son âme. d'une personne. Ou, qu'est-ce qu'un Dieu sortant et procédant d'un
- Après avoir entendu ces passages, tous dirent d'une bouche et Dien, sinon le Divin qui sort et procède? un Dieu ne peut
d'un cœur unanimes, que l'Humain du Seigneur est Divin, et qlle sortir ni procéder d'un Dieu d'après Url autre Dieu, mais le Divin
c'est à cet Humain qu'il faut s'adresser pour s'adresser au Père, peut sorlir et propéder d'un Seul Dieu. Après avoir entendu ces
puisque Jéhovah Dieu s'est envoyé par cet Humain dans le Monde, et paroles, ceux qui étaient assis sur les siéges conclurent unanime­
s'est rendu yisible aux yeux des hommes et par conséquent accessi­ ment, que l'Esprit Saint n'est pas une Personne~par soi, ni par con­
ble: il s'élait pareillement rendu visible et ainsi accessible SOIl& séquent Dieu par soi> mais qu'il est le Saint Divin sortant et procé­
Forme Humaineaux Anciens, mais alors par le ministère d'un Ange; dant du Dieu Unique Tout-Présent, qui est le Seigneur. A celle con­
or comme celle FOI'me était représentative du Seigneur qui devait clusion, les Anges qui étaient debout près de la Table d'or, sur la­
venir, c'est pour cela ~ue toutes les cboses de l'Èglise chez les An­ quelle était la Parole, dirent: BIEN! On ne lit nulle part dans l'An­
ciens ont été représentatives. cienne Alliance, que- les Prophètes aient prononcé la Parole d'après
Après cela Oll passa à la Délibération sur L'EsPRIT SAI~T; et d'a­ l'Esprit Saint, mais c'était d'après Jéhovah; et quand, dans la Non­
bord fut exposée l'idée de plusieurs sur DIEU I.E PtIlE, LE FILS ET velle Alliance, il est parlé de l'Esprit Saint,'.Ià est entendu le Divin
L'EsPRIT SAINT, laquelle supposait que Dieu le Père était assis dans procédant, qui est le Divin illustrant, enseignant, vivifiant, réfor­
mant et régénérant.
un lieu élevé, ayant le Fils à sa droite, et qu'il~ enïoya~ent d'eux­
mèmes l'Esprit Saint pour illustrer, enseigner, justifier et sanc­ Ensuite on agita une aulre question SIlI' l'Esl'IHT SA'~T, s~voir:
tilier les hommes. Mais alors une voix du Ciel se fit entendre, di­ De qui p1'ocède le Divin qui est appelé Esprit Saint? Est-ce du
sant: Nous ne pouvons supporter celte ~dée de la pensée; qui ne . Pè1'e, Olt est-ce du Seigneur? Et tandis qu'ils agitaient celte ques.
sait que Jéhovah Dieu est Tout-Présent? Or celui qui le ~ait et le tion, une Lumière venant du Ciel brilla, el d'<lprès elle ils virent
'reconnaît, reconnaîtra aussi que c'est Jéhovah Dien qui illustre, en­ que le Saint Divin, qui est entendu par l'Esprit Saint, procède non
seigne, justifie et sanctifie, et que ce n'est pas un Dieu intermédiaire pas du Père par le Seigneur, mais du Seigneur d'après le Père, de
distinct de Lui, comme une Personne est distincte d'une autr.e la même manière que chez l'homme son Actif procède non pas de
Personne, ni, à plus forte raison, un Dieu distinct de deux autres; 'l'âme par le COI'PS, mais du corps d'après l'âme. L'Ange qui se te­
qu'on écarte donc la première idée, qui est vaine, et qu'on reçoive nait debout prës de la Table confirma cela par ces passages: " Ce­
celle-ci qui est juste, et vous verrez cela claÎl'ement. iUais à l'instant, lui que le Père a envoyé parle les pm'oles <je Dieu> parce que
- du groupe de Catboliques-Romains qui se tenaien t auprès de l'Autel Dieu ne lui a pas donné l'Esprit pal' mesure; le Père aime le
du Temple, il se fit entendre une voix, qui dit: Qu'est-ce alors qlle Fils, et il Lui a donné toules choses en sa main. " - Jean, III,
L'EpRIT SAINT, qui dans la Parole est nommé dans les Évangélistes, 34, 3;). - (( Il sm'tira un 1'ameau du tronc de Jislwji; sw' Lui
et dans Paul, et par Lequel tant de Savants Ecclésiastiques, sur­ reposera l'Esprit de J élwvah, Esprit de Sagesse et d'intelli­
tout dans notre Clergé, se disent conduits? Qui, aujourd'hui, dans gence, Esprit de conseil et de force. » - Esaïe XI, i, 2. _
le Monde Chrétien, ,nie l'Esprit Saint et ses opérations? - A ces .... L'esprit de Jéhovah Lui a été donné et il était en Lui. » _
(mots, un de ceux qui étaient assis sur les siéges du second rang SI} Esaie, XLII, t. 'LIX, t9, 20. LXI,1. Luc, IV, t8. - " Quand
I. tg
290 LA VRME RELIGION H
€ RÉTIENNE.
291
sera venu r Esprit Saint QUE 1\fOI JE VOUS ENVERRAI DU PÈRE, " _ porta à chacun de ceux qui avaient été assis sur les siéges, des Vê­

Jean, XV, 26. - " Il Me glorifiera, parce QUE DU MIE:'i IL RECE­ tements splendides dont le tissu ét'ait parsemé de fils d'or, et il dit:

VRA., et il vous l'annoncera; TOUTES LES CHOSES QUE J.E PÈRE A. Recevez les V~TE~IENTS NUPTIAUX. Et ils furent conduits avec gloire

SONT A MOI; C'EST POURQUOI J'AI DIT QUE DU l\IIEN IL RECEVRA ET dans le Nouveau Ciel Chrétien, avec lequel sera conjointe l'Église

VOUS L'ANNONCERA. » - J.ean, XVI; 14, H;, - (1 Sije m'en vais, ,ou 'Seigneur sur!~les Terres, qui est la Nouvelle J·érusalem.

jE VOUS ENVERRAI LE PARACLET. » Jean XVI, 7. - Que le Para­


clet soit L'EpRIT SAINT, on le voit, Jean, XIV, 26. - « IL N'Y
AVAIT PAS ENCORE UN ESPRIT SAINT, PARCE QUE JÉSUS N'ÉTAIT PAS
ENCORE GLORIFIÉ... - Jean, VII, 39. - 1\Iais après la Glorifica­
tion, "JÉSUS SOUFFLA SW' les dlsciples, ET IL LEUR DIT : RECEVEZ
liN ESPRIT SAINT ... - Jean, XX, 22; - Et dans l'Apocalypse:
" Qui ne glorifiera ton Nom, Seigneur, car tu es SEUL SAINT, i, "

- XV, 4. - Comme la DiI'ine Opération du Seigneur, d'apl'ès sa


Divine Toute Présence, est entendu par l'Esprit Saint, c'est pOUl'
cela que, quand le Seigneur parla à ses disciples de l'Esprit Sa,int
qu'il enve:-rait du Pèr'e, il dit aussi: " Je ne L'ous laisserai point
orphelins; JE M'EN VAIS ET .IE VIENS A VOUS; et en ce jour-là,
vous connaîtrez que JE SUIS DANS MON PÈRE El' VOUS EN MOI, ET
11101 EN VOUS.)) - Jean, XIV, 18, 20, 28; - et peu de temps
avant qu'il quittât le Monde, il leur dit: " Voici, Moi, avec vous
je suis tous les jours jusqu'à la consommation du siècle. » ­
l\Iatth·. XXVIII, 20. - Ces passages ayant eté lus devant eux, l'Ange
dit: Par ces passages et par plusieurs autres, tirés de la Parole, il·
est él'ident que le Divin, qui est appelé Esprit Saint, procède du,
Seigneur d'après le Père. A ces mots, ceux qui étaient assis sur les
siéges, dirent: CELA EST (;lŒ DIVINE VÉRITÉ.
Enfin on décréta ce qui suit: D'après les délibérations faites dans
ce Concile, nous avons vu clairement. et pf\r conséquent nous recon­
naissons pour un'ë Sain te Vérité, que dans le Seigneur Dieu Sau­
veul' Jésus-Christ, ~l y a la Divine Trinité, laquelle est le Divin à quo
(de qui tout pl'ocèa~) qui est appelé Père, le Divin-Humain qui est
appelé Fils, et le Dil'in procédant qui est appelé Esprit Saint; dé­
clarant tous avec acélarnation, QUE DANS LE CHRIST TOUTE LA PLÉNI­
'rUDE DE LA DIVINITÉ HABITE CORPORELLEMENT, - Coloss. Il, 9. ­
Ainsi il y a un seul Dieu dans l'Église.
Après que celle conclusion eut été proclamé dans ce Magnifique
Concile, ils se levèrent; et l'Ange qui gardait le 'Trésor vint.et ap-
"'-,~------~------~':ot

292 LA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE. . 293


qu'il est la Vérité; ce qui est évident par ces passages qui suivent:
• Jésus dit .. Les paroles que Moi je vous pro.nonce sont Esprit
et ~ont Vie . .. - Jean, VI, 63. - « Jésus dit â la (emme qui
CHAPITRE QUATRIE~JE était près de la (ontaine de Jacob: Si tu connaissais le don
.de Dieu, et qui est celui qui te dit: Donne-moi li boire, tu lui
DE L'ECRiTURE SAINTE OU DE LA PAROLE DU SEIGNEUR (en) aurais dèmandé, et il t'aurait donné une eau vive. Celui
ll
qui boira de r Eau que Moi je lui donnerai n'aura point soil
durant l'éternité; mais l'eau que je donnerai, deviend'I'a en lui
tme fontaine d'Eau jaillissante pour la vie éternelle. » - Jean,
IV, 6, 10, 14. - La Fontaine ùe Jacob signifie 13 Parole, comme
-aussi au Deutéronome, XXXHl, 28; c'est même pour cela que le
L'ÉCRITURE SAINTE OU LA PAROLE EST LE DIVIN VRAI 1III1ME' Seigneur, parce qu'il est la Parole, s'assit là et parla avec la femmp;
-et l'Eau vive signifie le Vrai de la. Parole. c< Jésus dit: Si quel.,
i89. On dit généralement que la Parole est de Dieu, qu'elle a été qu'un a soif. qu'il vienne li Moi et qu'zl boive. Quiconque croit
Divinement inspirée, et que par suite elle est Sainte; mais on a tou- .en Moi, comme dit l'Écriture, des fleuves de son ventre couleront.
jours ignoré jusqu'à présen,t où réside en elle le Divin; car la Pa- d'Eau vive.)) - Jean, VII, 3 i, 38, - « Pierre dit li Jésus: Tu
role, dans la lettre, apparaît comme un Écrit vulgaire, d'un style -as les paroles de la Vie éternelle . .. - Jean, VI, 68. - " Jésus
étrange, n'étant ni sublime ni brillant, comme Je sont en. apparence- .dit: Le Ciel et la Terre passe?'ont, mes pm'oles ne passeront
Il Il
les Ecrits du siècle. De là vient que l'homule, qui adore la Nature point... - Marc, XHl, 31. - Q1J~ les paroles du Seigneur soient
'1 au lieu de Dieu ou de p.référence à Dieu, et qui par suite pense d'a- la Vérité et la Vie, c'est parce qu'il est Lui·Même la Vérité et la
près lui-même et d'après son propre, et non d'après le Ciel procé- Vie, comme il l'enseigne dans Jean: c< Moi, je suis le Chemin, la
dant du Seigneur, peut facilement tomber dans l'erreur au sujet de Vérité et la Vie.» - XIV, 6. - Et dans le Même: « Au cqm-
la Parole, avoir du mépris pour elle, et dire en lui-InêlOe quand il mencement était la Parole, et la Parole était chez Dieu, et Dieu.
la lit: Qu'est-ce que ceci? Qu'est-ce que cela? Est-ce que eeci est était la Parole; en Elle était la Vie, et la Vie était la Lumière
Divin? Est-ce que Dieu, dont la Sagesse est infinie, peut parler des hommes. .. - Jean, l, 1, 2,4. - Par la Parole est entend,ll
ainsi? Où est la Sainteté de ce Livre et d'où \'ient-elle, &inon d'une Ile Seigneur quant au Divin Vrai, dans lequel Seul est la Vie et est la.
Religiosité, et de la persuation qui en résulte. Lumière. C'est de là que la Parole,.qui vient du Seigneur, et qui est
. i90. Mais celui qui pense ainsi ne considère pas que Jéhovah le le Seigneul', est appelée « FONTAINE n'EAUX \"lVES, .. - Jérém. Il, 13~
Seigneur, qui est le Dieu du Ciel et de la Terre, a lHononcé la Pa- XVII, 13. XXXI, 9; - c< FONTAIME nu SALUT, .. - Esaïe, XIl, 2,
role par Moïse et par les Prophètes, et que par suite elle ne peut 3; - c< FO:HA1NE, .. - Zach. xm, 1 ; - " et FLEUVE Il'EAU VIVE, ».
être que le Divin Vrai, car ce que Jéhovah le Seigneur prononce _ Apoc. XXII, 1; - etqll'i\ est dit « que l'Agneau, qui (est) au
Lui-l\lême est ce vrai; il ne considère pas non plus que le Seigneur .milieu du T?'rme, les paîtra et les conduira aux Sources vives
Sauveur, qui est le même que Jéhovah, a prononcé la Parole dans des eaux.)) - Apoc. VII, 17. - Et en outre dans d'autres pas-
les Évangélistes, la plus grande partie de sa propre bouche, et le 'sages, où la Parole est aussi appelée SANCTUAIRE et TABERNACLE, où
reste d'après l'Esprit de sa boucl1e, qui est l'Esprit Saint, par ses le Seigneur habite avec l'homme.
1 douze Apôtres: de là vient qli'il dit Lui-Même que dans ses Paroles t9L Mais l'homme naturel ne peut pas néanmoins d'après ces
d il y a Esprit et Vie, qu'il est Lui-Même la Lumière qui illustre, et ~assages être persuadé que la Parole est le Divin Vrai même, ren-

1
III
294. LA VRAIE RELIGION ClItRÉTIENNE. 295
fermant la Sagesse Divine et la Vie Divine; carlilla considère d'a­ l' tuel, lequel est dans le Sens externe qui est naturel, comme l'âme
près le Style, dans. lequel il ne voit ni cette sagesse ni celle vie. Ce­ est dans le corps; ce sens est l'esprit qui vivifie la leure ; aussi ce

l\ pendant le style de la Parole est Je Style Divin même, avec lequel


tout autre. style, quelque sublime et quelque excellent qu'il paraisse,
ne peut ètre mis en comparaison. Le~Style de.la Parole est tel, que
Sens peut-il être un témoignage de la Divinité et de la Sainteté de
la Parole, et convaincre même l'homme naturel, s'il veut être con­
vaincu.
1~ Saint est dans chaque sens, et dans cha<Jue mot, et même en cer­
tains endroits dans les leures elles-mêmes; c'est de là que la Pa­
role conjoint l'homme avec le Seignenr et ouvre le Ciel. Il y a deux
choses qui procèdent du Seigneur, le Divin Amour et la Di\'ine Sa­
gesse, ou, ce qui revient au même, le Divin Bien et le Divin Vrai, la II.
Parole dans son essence est l'un et l'autre; et comme elle conjoint
l 'homme avec le Seigneur et ollvre le ciel, ainsi qu'il a été dit, c'est DANS LA P.~ROLE IL y A UN SENS SPIRITUEL, IGNORÉ JUSQU'A PJl.f~SF.NT.
l)our cela que la Parole remplit l'homme des Biens de l'Amour et
des Vrais de la Sagesse; sa Volonté, des biens de l'amOllI', et son
Entendement, des vrais de la sagesse; de là est à l'hom!Jle la vie-par­ t93. Quand on dit que la Parole, parce qu'elle est Divine. est
la Parole. Mais il faut qu'on sàche bien, que la vie provenant de la Spirituelle dans son S'lin, est-il quelqu'un qui ne le reconnaisse et
Parole est la ceux-là seuls qui lisent la Parole dans le bu t d'y pui­ ne l'accorde? mais qui est-ce qui a su jusqu'à présent ce que c'est
ser les Divins Vrais comme dans leur source, et en mème temps. que le Spirituel, et où ce spirituel a été caché dans la Parole? Ce
dans le but d'appliquer à la vie les Divins Vrais ainsi puisés; et qlle que c'est que le Spirituel, cela sera manifesté dans un l\IÉMoRABLE
le contraire arrive à ceux qui lisent seulement la Parole dans le but , après ce Chapitre; et où ce spirituel est caché dans la Parole, on
d'acquérir des honneurs et de gagner le Monde. va le voir dans ce qui suit. Qne la Parole soit spirituelle dans son
192. Tout homme qui ne sait pas qu'il ya dans la Parole un cer­ sein, c'est parce qu'elle est descendue de Jéhovah le Seigneur, et a
tain Sens Spirituel ,comme dans le corps il y a l'Ame, ne peut juger­ traversé les Cieux Angéliques, et que le Divin même, qui en soi est
de la Parole que d'après le Sens de sa lettl'e, lorsque cependant ce ineffable et non perceptible, est devenu dans la desc'lnte adéquat à
sèils est comme une Casselte qui contient des des choses précieuses, la perception des Anges, el enfin à la perception des hommes.; de là
lesquelles en sont le Sens spirituel; lors donc que ce Sens Interne vient le Sens spirituel qui est intérieurement dans le Sens naturel,
n'est pas connu, on ne peut juge.... de la Divine SaintetédelaParole, comme l'âme dans l'homme, la pensée de l'enten<lement dans le lan­
que comme d'Ilne pierre précieuse d'après la matrice qui l'em'eloppe gage, et l'affection de la volonté dans l'action; et s'il est permis de
et parfois ressemble à une pierre ordinaire, ou comme d'une Cas­ faire une comparaison avec les choses qui se présentent devant les
sétle faite de jaspe, de l'apis Jazuli, d'amiante OÜ de talc, ou d'aga­ yeux dans le Monde naturel, le Sens spirituel est dans le Sens natu­
the, dans laquelle sont placés en ordre des diamants, des rubis, rel, comme tout le Cerveau en dedans de ses Méninges ou de ses
des sardoines, des topazes d'Orient, etc. ; tant qu'on ignore ce que Mères, ou comme les branches d'un arhre en dedans de leurs écor­
contient la cassette, il n'est pas étonnant qu'elle ne soit e'sttmée que ces, et même comme tout ce qui concerne la génération du poulet
selon le prix de la matière qui se présente à l'œil: il'eh est de en dedans de la coque de l'œuf, etc. Mais que dans le Sens naturel
Il 1
même de la Parole quant au sens de·sa lettre. Afin donc que l'homme de la Parole il y ait un tel Sens spirituel, personne jusqu'à présent
Il 1 ne puisse dou~er que la Parole ·ne soit Divine et Très~Sahlle, I-e Sei­ ne l'a conjecturé, il est donc nécessaire que cet Arcane, qui en soi
gneur m'a révélé son Sens inlllrnè, qui da1ls soil essence est Spiri­ 6urpasse tous les Arcanes découverts jusqu'ici, soit manifesté de­

1
1
Il ~
296 LA VRAIE RELIGION cnRÊTIENNE, 297
vant l'entendement; ce qui va être fait en l'exposant dalls cet or­ le DIVIN SPIRITUEL et le DIVIN NATUREL. Est appelé DIVIN CÉLESTE
dre: tout ce qui procède de son Divin Amour, et tout cela est le Bien: est
I. Ce que c'est que le Sens spirituel. .appelé DIVl~ SPIRITUEL tout ce qui procède de sa Divine Sagesse, et
Il. Ce Sens est dans toutes et dans chacune des choses de la tout cela est le Vrai. Le DIVIN NATUREL vient de l'un et de l'autre, il
Parole. ,en est le complexe dans le dernier, Les Anges du Royaume Céleste,
III. C'est d'apl'ès ce Sens que la Parole a été Divinement ins­ dont est composé le Troisième Ciel ou Ciel suprême, sont dans le
pirée, et est sainte dans chaque mot. Divin qui procède du Seigneur et qui est appelé Cèleste, car ils sont
IV. Ce Sens a été ignoré jusqu'a présent. -dans le Bien de l'amour par le Seigneur. Les Anges du Royaume
V. Il ne sera donné dés01'mais qu'a celui qui est par le Sei­ spirituel du Seigneur, dont est composé le Second ou Moyen Ciel,
gneur dans les vrais réels. sont dans le Di\'in qui procède du Seigneur et qui est appelé Spiri­
VI. Mel'veilles concernant la Parole a après son Sens spiri­ rituel, car ils sont dans la Divine sagesse par le Seigneur. Les Anges
tuel. -du Royaume Naturel du Seigneur, dont est composé le Premier Ciel
Chaque proposition va être développée.
o.u Ciel infime, sont dans le Divin qui procède du Seigneur et qui
i94. 1. CE QUE C'EST QUE LE SENS SPIRITUEL.
est appelé Divin Naturel, et ils sont dans la foi de la charité par le
Le Sens spirituel n'est pas celui qui brille d'après le sens de la
Seigneur. Mais les hommes de l'Église son t, selon leuI' amour, leur sa·
lettre de la Parole, quand quelqu'un scrute et explique la Parole ~esse et leur foi, dans l'un de ces Royaumes, et après la mort, ils
pour confirmer quelque dogme de l'Église, ce sens-ci peut être ap­ viennent aussi dans celui Ol! ils sont. La Parole du Seigneur est
pelé sens littéral et Ecclésiastique de la Parole; mais le Sens spiri­ .aussi telle qu'est le Ciel, Naturelle dans son dernier sens, Spirituelle
tuel ne se montfe pas dans le sens de la lettre, il est au dedans de -dans son sens intérieur, Céleste dans son intime, et Divine dans
lui, comme l'àme dans le corps, comme la pensée de l'entendement -chaque sens; c'est pourquoi elle a été accomodée pour les Anges
dans les yeux, et comme l'affection de l'amour dans la face. Ce Sens -des Trois Cieux, et aussi ponr les Hommes.
fait principalement que la Parole est spirituelle, non·seulement pour 196. IL LE SEi\"S SPIRITUEL EST DANS TOUTES ET DANS CHACUNE
les hommes, mais encore pour les Anges; c'est pourquoi la Parole IlES CHOSES IlE LA PAROLE.
par ce Sens,-.;.ommunique avec les Cieux. COI~lme la Parole intérieu­ . Cela ne peut être mieux vu que par des Exemples ; ~ 'ient le:; sui­
rement. est spirituelle, c'est pour cela qu'elle a été écrite par de vants: Jean dit dans l'Apocalypse: Je vis le 'Giel ouvert, et voici,
Cl

pures Correspondances, et ce qui a été écrit par des Correspondan­ un Cheval Blanc; et celui qui était monté dessus' était appelé Fi­
ces a été écrit,. dans le dernier sens, d'un style tel que celui des dèle et Vét·itable, et en justice il juge et il combat; et ses Yeux
Prophètes, des Évangélistes et de l'Apocalypse, lequel, quoiqu'il comme u;u flamme de 'feu ; et sur sa Tête, plusieurs diadèmes;
semble vulgaire, renferme néanmoins en soi la Sagesse Divine et 'ayant un Nom écrit que personne ne connaît que Lui-Même: et
toute SageSse Angélique. Ce que c'est que la Correspondance, on il était revêtu d'une robe teinte de sang; et est appelé son Nom:
peutie voir dans le Traité DU CIEL ET DE L'ENFER, publié à Lôndres LA PAROLE DE DIEU. Et les A1'mées qui (sont) dans le Ciel Le
en t 7i>8, où il a été question de la Corl'espondance de toutestes $uivaient sm' des chevaux blancs, vêtues de fin lin blanc et
choses du Ciel avec toutes celles de l'homme, N°S 8i à 102; et de pur. Il a SUl' son vêtement et ~ur sa cuisse ce Nom écrit: ROI
la Correspondance de toutes les choses du Ciel avec toutes celles DES ROIS ET SEIGNEUR DES SEIGNImRS. Et je vis un Ange se te1,ant
de la Terre N°S 103 à H5 ; et de plus on le verra par les exemples .dans le Soleil, et il cl'ia d'une voix grande: Venez et assemblez­
tirés de la Parole qui seront rapportés ci-apl·ès. vous pour le g1'and Souper, afin que vous mangiez chairs de.
195. Du Seigneur procèdent, l'un après l'autre, le DIVIN CÉLESTE. Tois, et chairs de kiliarques, et chairs de puissants, et chazrs de
298 LA VRAIE RELIGION CflRËTIENNE. 299
chevaux et de ceux qui les montent, et chairs de tous, libres et man~er des chairs de rois et de kHiarques, etc., par lesquelles est
esclaves, et petits et fjrands. »"""- XIX, H à 18, - Ce queoes si@nifiée l'appropriation de tous les biens provenant du Seigneur.
.llaroles signifient, pel'sonne ne le peut voir sinon d'après le Sens Toutes oes expressions seraienl des paroles inutiles et privées de
spiri'lUel de la Parole. et personne ne oonnaît le Sens spirituel si­ vie et d'esprit, si le sens spirituel n'était pas intél'ieurement en elles,
non d'après la science des Correspondanoes; car tous les mots sont comme l'âme est dans le corps.
des correspondances, et aucun mot n'est inutile. La science des i9ï, Dans l'Apocalypse, Chapitre XXI, la Nouvelle Jérusalem est
correspond:l1lces enseigne ce qui est signifié par le Cheval blanc, ainsi décrite: " Son Luminaire était semblable à une pierre
par Celui qui est monté dessus, par ses Yeux qui sont comme une très-précieuse, telle qu'une Pie,','e de Jaspe, ,'esplendissant
flamme de feu, par les Diadèmes qui sont sur sa tête; par la Robe comme le cristal. Elle avait une Muraille g,'ande et élevée,
te.inte de sang, par le Fin Lin blanc, dont étaient vêtus ceux qui ayant douze Portes, et sU/'les portes douze Anges, et des Noms
sont de son armée dans le Ciel, par l'Ange qui se tient dans le So": écrits qui sont (ceux) des douze Trjbus des fils â /s,'aël. La Mu­
leil, par le grand Souper. pour lequel on doit venir et s'assembler, raille était de cent qum'ante-quatre coudées, mesul'e d' homme,
et par les ciwirs de rois, de kiliarques, etc" que l'on doit manger. c'est-à-dire, d'Ange,. et la structm'e de la Mumille était de
Quant à ce que sign ifie chacune de ces' choses dans le Sens spirituel, J aspe, et ses fondements de toute Pierre précieuse étaient ornés,
on le voit expliqué dansl'ApoCALYPSERÉ\'ÉLEE,N°'820à838,etaussi de jaspe. de saphir, de calcédoine, d'émeraude, de sal'donix,
dans l'Opuscule sur I.B CHEVAL BLA~C, il serait donc inutile d'en de sm'doine, de ch"ysolithe, de béryl, de topaze, de chryso­
dire davantage sur ce sujet: il y a été montl'é que le Seigneur quant prase, d'hyacinthe et d'améthyste, Les Portes étaient duuze
à la Parole est décrit dans ce passage; que par ses Yeux, qui étaienl Perles, La Ville elle-même était un or pm' semblable à un verre
comme une flamme de feu, esl entendue la Divine Sagesse de son pur; elle était qlladrangulaù'e, la Longuew', la Lw'gew' et la
Divin Amour; que pal' les Dia(lèmcs, qui étaient sur sa Tête, sonL Hauteur étaient éfjales. de douze mille stades, etc, " Que toules
entendus les Divins Vrais de la Parole qui pl'ocèdent de Lui; que ces choses doivent êtl'e entendues spil'iluellement, on peut le voir
par le Nom, que personne ne connait que lui-même il est entendu en ce que pal' la Nou\'elle Jérusalem est entendue ulle Nouvelle
que personne ne voit quelle est la Parole dans le senss pi­ Église, qui doit être instaurée par le Seigneur, comme il a été mon­
rituel, que le Seigneur, el celui à qui le Seigneur le révèle; et ti'é dans L'ApOCALYPSE RB\'ÉLÉE, N° 880; et puisqué Jérusalem si­
que pal' la Rohe tcintc de sang·est entendu le sens naturel de la Pa· gnifie ici l'tglise. il s'en suit que tout ce qui est dit (l'elle comme
l'ole, qui esl le sens de la leUre, auquel il a' été fai t violence. Que Ville, de ses Portes, de sa Muraille, des Fondements de la muraille,
ce soi t la Parole qui est ainsi décri le, cela est t rès-évid~n t, car i~ et de leurs mesures, contient un sens spirituel, car ce qui appar­
est dit: EST APPELi, SON NO~I LA PAROLE DE DIEU; que ce soit le Sei­ Lient à l'Eglise est spirituel; quant à ce que signifient ces choses,
'gneur qui est entendu, cela est encore trèsérident, car il est dit oela a été démontré dans L'ApOCALYPSE RÉVÉLÉE, N°' H96 il 925, il
que le Nom de Celui qui est mùnté sur le Che\'al Blanû était: RoJ, serai'! donc superflu de le démontrer dava·ntage. Il suffit qu'on sa­
DES ROIS ET SEIG'iEljf\ DES SEIGNEUIIS, de même q.ue dans l'Apocalypse, che qu~ le sens spirituel est au dedans de chclque panie de la des­
X VII, H, où il est dit. Et l'Agneau les vaincra, parce qu'il est cl'Îption, comme l'âme est au dedans du corps, el que sans Ull pareil
SEiGNEUR DES SEIGNEljRS ET ROI DES ROIS, Que le Sens spirituel de sens 0\1 ne pourrait appliquer à J'Eglise aucune des choses qui y
]a Pal'ole dût être ouvel't à la fin de l'Église, cela est signifié non­ sont éorites, par exemple, que celle Ville était d"or pur, ses portes
seulement par ce qui vient cl',être dit du Cheval blanc el de Celui qui de perles, sa muraille de jaspe, les fondements de la muraille de
était monté dessu~, mais encore pat le grand Souper auquellous pierres précieuses, que la muraflle était de cellt quarante-quatre
ont élé invités par l'Ange, qui se tient da'ns le Soleil. à venir et àl coudées, mellure d':tIoinme, c'est-à-dire, d'Ange, el que la Ville
300 LA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE. 3ù{

~tait d'une longueur, d'une largeur et d'une hauteur de douze mille Parole, et la gloire signifie le sens spirituel de la Parole; par les
stades, etc. ; mais celui qui, d'après la Science des Correspondances, Anges avec la grande voix de. la trompette est entendu le Ciel d'où
connaît le Sens [)pirituel, comprend ces choses, par exemple, il com­ vient le Divin Vrai; par assembler les Élus des quatre vents d'une,
prend que la Muraille et ses Fondements signifient les doctrinaux. extrémité des Cieux à l'autre extrémité, sont entendus Je nouveau
<le cette Église d'après le sens de la lettre de la Parole, et Ciel et la nouvelle Église composés de ceux qui ont la foi envers le
que les Nombres 12, 1.44, f2000, signifient toutes les choses Seigneur et vivent selon Ses préceptes. Qu'il ne soit entendu ni obs­
de l'Église, ou les Hais et les biens de l'Église dans un seul curcissement du soleil el de la lune, ni chute des étoiles sur la terre,
complexe. on le voit clairement d'après les prophètes chez lesquels de sembla­
198. Le Seigneur, parlant devant ses disciples de la consomma­ bles choses sont dites de l'état de l'Église, quand le Seigneur vien­
tion du siècle, qui est le dernier temps de l'Église, dit à la fin des drait dans le Monde, par exemple dans Esaïe: " Voici, le jow' de
prédictions sur ses changements d'état successifs: « Aussitôt dprès Jéhovah vient, cruel, et d'emp01·tement de colère,. les Étoiles
l'affliction de ces jours, le Soleil sera obscurci, et la Lune ne des Cieux et leurs Astres ne brilleront point de leur lumière, obs­
donnera point sa lueur, et les Étoiles tomberont du Ciel, et les curci sera le Soleil à son iever, et la Lune ne fera point resplen­
Puissances des Cieux seront ébranlées: Et alors apparaîtra le dir sa lueur; je visiterai sw'le Globe la malice 1) -XIII, 9,10,
Signe du Fils de (homme dans le Ciel, et alors gémiront toutes i t . - Dans Joël: " Il vient le jour de Jéhovah, jour de ténèbres
les Tribus de la terre,. et elles ven'ont le Fils de l'homme venir et d'obscurité,. le Soleil et la Lune seront noircis, et les Étoiles
dans les nuées du Ciel avec puissance et beaucoup de gloire. retù'eront lew' splendeur. 1) - 111,4. IV,t5. - D31lS Ezéchiel:
Et il enven'a ses Anges avec trompette et voix grande, et ils as­ " Je COllvl'l1'ai les Cieux et je noircirai les Étoiles,. le Soleil,
sembleront ses élus des quat1'e vents, d'une extrémité des Cieux d'une nuée je couvrirai, et la Lune ne fera point luire sa lueur,.
à ((autre) eXl1'émité. .. - Mauh. XXIV, 29, 30, 31. - Par ces tous les Luminaires de lumz'ere je couvrirai, et je mettrai des
paroles, dans le sens spirituel, il n'est pas entendu que le Soleil et ténebres sU?' la terre. - X.XXII, 7, 8: - par le Jour de Jéhovah
la Lune s'obscurciraient, ni que les Étoiles tomberaient du Ciel, ni est entendu l'a\'énement du Seigneur; cet avénement eut lieu,
{}ue le signe du Seigneur apparaîtrait dans les Cieux, ni qu'on Le . quand il n'y eut plus dans l'Église aucun reste du bien de l'amour
verrait Lui-tHême dans les nues, et en même temps les Anges avec et du vrai de la foi, ni aucune connaissance du Seigneur; c'est pour
des trompettes; mais par chacune Jes paroles de ce passage il est cela que ce temps est appelé Jour de ténèbre et d'obscurité.
entendu des spirituels qui concernent l'Église, dont l'état final est i99. Que le Seigneur, quand il était dans le monde, ait parlé
ici décrit; en effet, dans le sens spil'ituel, par le Soleil qui sera obs­ par Correspondances, ainsi spirituellement aussi lorsqu'il parlait
curci est entendu l'amour em-ers le Seigneur, par la Lune qui ne naturellement, on peut le voir d'après ses Paraboles, dans chaque
donnera point sa lueur est entendue la foi en Lui, par les Étoiles parole desquelles il yale sens spil'ituel ; soit pour exemple la Para­
qui tomberont du Ciel sont entendues les connaissances du vrai et bole des dix Vierges: Il dit: « Semblable est le Royaume des
du bien; par le signe du Fils de l'homme dans le Ciel est entendu Cieux à dz'x Vierges, qui, prenant leurs Lampes, sortirent à la
l'apparition du Divin Vrai dans la Parole d'après le Seignenr ; par 1'encontre du Fiancé: cinq d'entre elles étaient Prudentes, et
cinq Insensées,. celles qui étaient Insensées, en prenant leurs
ies Tribus de la terre qui géllliront est entendu le manque de tout
Lampes n'avaient point pris d'huile, mais les Prudentes avaient
vrai qui appartient à la foi, et de tout bien qui appartient à l'amour;
]J1'is de l'huile dans leurs Lampes. Or comme le Fiancé tardait,
par la Venue du Fils de l'honlme dans les nuées du Ciel av('c puis­
elles s'assoupirent toutes, et elles s'endormirent: mais au milieu
sance et ~Ioire, est entendue la présence du Seigneur dans la Parole.
~tla révélation; les nuées du Ciel signifient le sens de la lettre de la de la nuit un cri se fit: Voici, le Fiancé vient, sortez à sa ren­
302 ~A VRAIE RELIGIo.N CHRETIENNE. 303
conb'e,. alors furent réveillées toutes ces Vierqes, et elles pr-é­ d'huile. Il en est de même pour toutes les autl'es Paraboles, et pour
parèl'ent leurs Lampes,. or les insensées aux Prudentes di­ toutes les paroles que le Seigneur prononça; de là vient que le Sei­
saient: Donnez· nous de votre Huile, parce que nos Lampes sont gneur dit que ses paroles sont esprit el. "ie, - Jean, VI, 63.
éteintes,. mais répondaient les Prudentes, en disant: Peut-être 200. III, C'EST D'APRÈS LE SENS SPllUTCEL QUE LA PAROLE A BTÉ
qu'elle ne suffirait pas pour nous et pour vous,. allez plut~t vers DIVINEMENT INSPIRÉE, ET EST SUNTE I)ANS CUAQUE 1IIOT.
ceux qui (en) vendent, et achetez-(en) pour vous-mêmes. Or, On dit, dans l'Eglise, qu~ la Parole est Sainte; et cela, parce que
pendant qu'elles allaient (en) acheter, an'iva le Fiancé-, et JéhOvah le Seigneur l'a prononcée; mais comme le Saint de la Pa­
celles qui étaient prêtes entrèrent avec Lui aux noces, et la role ne se manifeste pas dans le Sens seul de la lettre, celui qui, à
pOl'te lut fermée. Et enfin vinrent aussi les autres Vierqes, cause de cela, doute une fois de sa Sainteté, se con61'me ensuite
disant: Seigneur, Seiql~eul', ouvrez-nous,. mais Lui, répon­ dans ce doute par plusieurs passages de la Parole, quand il la. Iii:.
dant, dit: En vé-rité, Je vous dis: je ne vous connais point. 1) car il dit en lui-même: Est-ce que ceci est Saint? Est·ce que ceci
- Mauh., XXV, là U. - Quc dans chacune de ces paroles il y est Divin? Afin donc qu'une telle Pensée n'influe chez beaucoup,
ait le Sens spirituel él pal' suite le Saint Divin, personne ne le voit et ne s'y affermisse ensuite de plus en plus, et que par suite la Pa­
que celui qui eonnait qu'il existe lin Sens spirituel et quel est ce role ne soit rejetée comme un Écrit méprisable, et qu'ainsi la con­
sens. Dans le Sens spirituel, par le Royaume des cieux Il est en­ jonction du Seigneur avec l'homme ne périsse, il a plu ail Seigneur
tendu le Ciel et l'Eglise; par le Fiancé, le Seigneur; par les Noces, de révéler maintenant le sens spirituel de la Parole, pour qu'on sa­
le mal'iage du Seigneur avec le Ciel et l'.f~glise par le bien de l'amour che où est caché en Elle le Saint Divin. Mais des Exemples vont il­
et par le vrai de la foi; par les Vierges, CCliX qui sont de l'Eglise; lustrer cela: Dans la Parole, il est question tantôt de l'Egypte, tan­
pal' Dix, tous; par Cinq, une partie; par les Lampes, les choses tôt d'.-\.schur, tantôt d'Edom, de Moab, des fils d'Ammon, des Phi­
qui appartiennent:' la foi; par l'Huile, celles qui apparliennent au listins, de Tyr el de Sidon,. de Gog; celui qui ne sait pas que par
bien de l'amour; pal' Dormir et se Réveiller, la vie de l'homme ces Noms sont signifiées èes choses du Ciel et de l'Église, peut être
(bus le Monde, laquelle est naturelle, et sa vie après la mort, la­ en traîné dans cette erreur, que la Parole s'occupe beaucoup des
quelle est spirituelle; par Achetel', acquérir pOlir soi-même; par Peuples et de Nations, et fort peu du Ciel et de l'Église, ainsi beau­
allel' vers ceux qui Vendent et Acheter de l'Huile, acquérir de~ au­ coup des choses Mondaines, et fort peu des choses Célestes; mais
tres pour soi-même le bien de l'amoul' après la mort; et comme lorsque celui-Iii sait ce qui est signifié par ces peuples et par ces
alol's' il n'est plus possible de l'acqnérir, voilà pourquoi, bien qu'a­ nations QU par leurs Noms, il peut être ramené de l'erreur à la vé­
vec leurs lampes et l'huile qu'elles avaient achetés elles fussent ve­ rité. Il en est de même 101'sque, dans la Parole il voit qu'il est si
nues fi la Pone du lieu ou se faisaient les noces, le Fiancé cependant souvent parlé cie Jal'dins, de Bocages, de Forêts, et de leurs Arbres~
leur dit: Je ne vous connais point; et cela, parce que l'homme, tels que l'Oliviel', le Cep, le Cèdre, le Peuplier, le Chêne; et si sou­
après la vie dans Je 1\1onde, reste tel qu'il a vécu dans le Monde. vent question d'Agneaux, de Brebis, de Boucs, de Veaux, de Bœufs;
D'après cela il est bien évident que le Seigneur a parlé par de pures et aussi de Montagnes, de Collines, de Vallées, et des Fontaines.
correspondances, et cela, parce qu'il parlait d'après le Divin qui Fleuves et Eaux qui s'y trouvent, et de beaucoup d'autres objets na·
était en Lui et à Lui. Comme les Vierges signifient ceux qui sont turels; celui qui ne sait rien du Sens spirituel de la Pal'ole, ne
de l'Église, c'est pour cela que dans la P~role Prophétique il estsi peul faire autrement que de croire, que ce sont seulement ces ob­
souvent dit: 'La Vierge et la Fille de Sion, de Jérusalem, de Jehu­ jets qui son t en tendus; car il ne sail pas que par le Jardin, le Bo­
dah, d'Israël; et comme l'Huile signifie le bien de l'amour, c'est cage, la Forêt, sont entendues la Sagesse, l'Intelligence et là
pour cela que toutes les choses saintes de l'Église étaient ointes Science; que par l'Olivier, le Cep, le Cèdre, le Peuplier et le Chélle~
WI 1Ir
304 • LA VRAIE RELIG[ON CHRÉTIENNE . 305
sont entendus le bien et le vrai de l'Église, sous leurs différents ca­ ignoré; cependant, dans les temps T,:ès-Anciens, elle était bied con­
.l'actères de céleste, spirituel, rationnel, naturel et ~ensuel ; que nlle; car, pour ceux qui vivaient alors, [a science des Correspon­
par l'Agneau, la Brebis. le Bouc, le Veau. le Bœuf. sont entendues dances était la science des sciences, et si universelle, que tous leurs.
l'innocence, la cbarité et l'affection naturelle; et par les Montagnes, traités et tous leurs Livres ont été écrits par Correspondances: le
les Collines et les Vallées sont entendus les supérieurs, les inférieurs. )iHe de Job, qui est un Livre de ]' Ancienne Église, est plein de
et les infimes de l'Église; que par l'Egypte il est signifié le scienti­ Corl'espondances. Les Hiéroglyphes des Egyptiens, et aussi les fa.­
fique, par Aschur le rationnel, par Edom le naturel, par Moab l'a· bles de l'Antiquité, ne furent pas autre chose; toutes les Eglises
1
dultération du bien, par les Fils d'Ammon l'adultération du vrai,. Anciennes furent des Églises représentatives des spirituels; leurs
1
par les Philistins la foi sans la charité, par Tyr et Sidon les connais-· Rites et leurs Statuts, selon lesquels leul' culte avait été illstitué,
sances du bien et du vrai, par Gog le culte externe sans l'interne: consistaien t en pures Correspondances; de même ies choses de l'É­
III en général, par JACOB dans la Parole est entendue l'Eglise naturelle, glise chez les fils d'Israël; les Holocaustes, les Sacrifices, les Min­
1
par ISRAEL l'Église spirituelle, et par JEHUDAH l'Église céleste. Quand chahs et les Libations, avec tout ce qui y avait rapport, étaient des
1
l'homme connait ces significations, il peut alors penser que la Pa­ Correspondances; pareillement le Tabernacle avec tout ce qu'il ren­
role ne traite que de choses célestes, et que ces objets Mondains ne· fermait; puis aussi leurs Fêtes, telles que la Fête des azymes, la Fête
sont que les sujets dans lesquels elles sont renfermées. Mais un des tabernacles et la Fêle des prémices; de même le Sacerdoce
exemple pris dans la Parole va encore illustrer cela; on lit dans d'Abaron et des Lévites, et aussi leurs vêtements de sainteté; mais
Esaïe: " En ce jow'-là il y aura un sentier de l'Egypte en r1s-­ quels étaient les spirituels auquels toutes ces choses correspondaient,
chur, afin que vienne Aschw' en Egypte, et l'Egypte en As­ cela a été montré 'lans les ARCANES CELESTES publiées à Londres; de
chur, et serviront les Egyptiens avec A3cll1lr. En ce jow'-lâ sera plus, Lous les Statuts et tous lesJugements, qui concerIlaienLlcllrculte
Israël en troisième cl l'Egypte et â A.schw" bénédiction au mi­ el leur vie, étaient aussi des Correspondances. Or, comme dans le
lieu de la tm'e, que bénira Jéhovah Sébaoth, en disant: Béni Monde les Divins se présentent dalls des Correspondances, voilà
soit mon peuple, l'Egypte; et l'œuvre de mes mains, Asc1nl'r; pourquoi la Parole a été écrite par de pures Correspondances; c'est
et mon hén'tage, Israël. » - XIX, 23, 24, 25. - Par ces pa- l'our cela que le Seigneur, parce qu'il parlait d'après le Di\'in,
roles, dans le sens spirituel, il est entendu qu'au temps de l'Avéne­ varia par des Correspondances, car ce qui vient du Divin tombe
ment du Seigneur, le Scientifique, le R::tionnel et le Spirituel, fe­ dans la Nature dàns des choses qui correspondent aux Divins, et
ront un, et qu'alors le Scientifique sera au service du Rationnel, ct qui alors l'enferment dans leur sein les Divins qui sont appelés Cé­
l'un et l'autre au service du Spirituel; car, ainsi qu'il a été dit, par lestes et Spirituels.
l'Egypte est signifié le scientifique, pal' Aschur le rationnel, et pa-r 202. J'ai su que les llOmmes de la Très-Ancienne Église, qui
Israël le spirituel; par le jour nommé deux fois il est entendu le Pre­ exista avant le Déluge, étaient d'un génie si céleste, qu'ils par­
miel' et le Second avénement du Seigneur. Iaient avec les Anges du Ciel, et qu'ils pouvaient parler a\'ec eux par
20L IV. LE SENS SPIRITUEL DE LA PAIWLE A ÉTÉ IGNORÉ JUSQU'A les Correspondances; de là l'~tat de leur sagesse devint tel, que
PRÉSENT. tout ce qu'ils voyaient sur la Terre, non-seulement ils y pensaient
Que toutes et chacune des choses qui sont dan:' la Nature cor­ naturellement, mais encore en même temps spirituellement, aussi
respondent à des choses spirituelles, et qu'il en soit de même de, par conséquent conjointement avec les Anges du Ciel. De plus, j'ai
toutes et de chacune des choses I\ui sont dans le Corps humain, c'est su flue Chanoch (Hénoc), dont il est parlé dans la Genèse, - V,
ce qui a été montré dans le traité DU CIEL ET DE L'ENFER, N°S 87 à 21 à 24, - et ceux de sa société, recueillirent de leur bouche les
i 15. Mais qu'est-ce que la CORRESPONDANCE? Jusqu'à présent on l' Correspondances) et en transmirent la Science à la postérité; d'oi:
If
J• 20

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306 LA VRAIE RELIGION CHRETIENNE. 307
il a,.iva que la Science des Correspondances fut non-seulement con­ .cie la vastation de l'Église par le bien, car l'Or dans b Parole s,ianifie
nue, mais encore cultivée dans un grand nombre de Royaumes de 'le bien; le beuglement des Vaches dans le chemin signifiait l~ diffi­
l'Asie, surtout dans la Terre de Canaan, dans l'Egypte, l'Assyrie, la 'C1le conversion dp,s concupiscences du mal de l'homme naturel en
Chaldée, la Syrie, l'Arabie. à Tyr, il Sidon, à Ninive, et que de là ·des ëlffections bonnes; le sacrifice en holocauste des Vaches avec le
elle fut transportée en Grèce; mais là elle fut changée en Récits fa­ 'Chariot signifiait qu'ainsi le Dieu d'Israël était devenu propice.
buleux, comme on peut le voir pal' les écrits des plus anciens Au­ "foutes ces chose.; que fil'ent les Philistins par lt~ conseil de leurs
teurs de cette contrée. Devins étaient des Conespondances, d'où ill'é~llite évidemment que
203. Afin qu'on puisse voir que la Science des Correspondances a -cette Science avait été conservée longtemps chez les nations.
été longtemps conservée chez les Nations en Asie, toutefois chez 204. Quand les Rites Représentatifs de l'Église, qlii étaient des
ceux qui étaient appelés Devins et Sages, et par quelques-uns, Mages, ~ol'respondances, eurent commencé par le laps du temps, à être
je veux rapporter un seul Exemple tiré de Samuel, - l, Char. V changés en Idolàtrie et aussi en Magie, cette Science, d'après la Di­
et VI. - Là, il est rlit qne l'Arche, oit étaient If~s deux Tables sur vine Providence du Seigneul', tomba successivement dans l'oubli,
lesquelles le Décalogue avait été gravè, fut prise par les Philistins, -et chez la NatIOn Israelite et Juive elle fut entièrement perdue. A la
et placée dans le temple de Dagon il Aschdod ; qne Dagon tomba "érité, le Culte de celte Nation consistait en pures Corre:,poIHlances,
pal' terre del'ant elle, et qu'ensuite sa Tète et ses deux mains sépa­ ·et pal' suite était représentatif des choses Célestes, mais néanmoins
rées du corps gisaient sur le seuil du Temple; que les Aschdl)diens :\IIS Israélites et les Juifs ne savaient pas ce que ce culte signifiait;
et les Ekronites, an nombre de plusieurs mille, frappés d'hémor­ car c'étaient des hommes tout à fait naturels, et par suite ils ne
roïdes il callse de l'Arche, et que leur tcrre fut rlél'3stée pal' des \'oulaient et ne pouvaient rien savoir des Spirituels et des Celestes,
rats,. qu'en conséquence les Philistins convoquèr':nt les Satrapes et ni par conséque'~lrien des Correspondances, car les Correspondances
les Devins; et qlle, pour prévenir leur ruine, ils Mcidèrent qn'on sont les Représentations des Spirituels et des Célestes dans lcs Natu­
ferait cinq Hémorroides et cinq Rats en or, ct un Char.iot neuf; rels.
qu'on placerait l'Arche dessus, et pl'ès d'elle les hémorroïdes et les 205. Si, dans les temps Anciens, les Idolàtries des Nations ont
rats en or, et que le chariot serait conduit par delix Vaches; et les tiré leur origine de la Science des COl'respondance~, cela vient de
vaches heuglant dans le chemin conduisirent l'Arche vers les fils ce que tOlites les cliosesqlie l'on voit sur la Tene cOl'l'espondent,
rl'Israiq, qui sacrifièrent les Vaches ct le Chariot, et ainsi le Dieu .ainsi non-sculement les \rbl'es, mais encore les Bètes et les Oiseaux
d'lsraiQ fut l'endu propice. Que toutes les choses imaginées par les de tout genre, el aussi les Poissons, etc. Les Anciens, qui étaient
Devins des Phil istins aient été des COITespolldances, on le voit par dans la 5cience des Correspondances, s'étaient fait des Images qui
le1l1' signification, qtle voici: Les Philistins eux-mêmes signifiaient cOl'I'espondaient am choses Célestes, et troùvaient du plaisir il voir
cellx qni sont dans la foi séparée d'a'lec la charité; Dagon repré­ ces images, parce qu'elles signifiaicnt des choses qui appartenaient
sentait celte Religiosité; les Hémorroïdes dont ils furent frappés si­ al! Ciel et à l'Èglise, et en conséquence ils les plaçaient non-seule­
p;niliaient les amours naturels qui, ét:mt séparés de l'amour spil'Ïtuel, ment dans leurs Temples, mais dans leurs Maisons, non pour en
l'ont impurs, et les Rats signifiaient la dévastatipn de l'Eglise par fail'e des objets d'adoration, mais pour rappelel' à lem' souvenil' les
les falsifications du Hai; le Chariot neuf signifiait la Doctrine natu­ choses célestes qu'elles signifiaient: de J) en Egypte et ailleurs il y
relle cie l'Église, car le Char dans la Parole signifie la doctrine d'a­ eut, en image, des Veaux, des Bœufs, des Sel'pents, puis des En­
près les vrais spirituels; les Vaches signifiaient les affections natu­ fants, des Vieillal'ds, des Vierges, p~rce que les Veaux et les Bœufs
relles bonnes; les Hémorroïdes d'or signifiaient lesamours naturelles signifiaient les affections et les fOl'ces de l'homme Naturel; les Ser­
purifiées et devenues honnes, les Rats d'or signifiaient la suppression pents, la prudence et aussi l'astuce de l'homme sensuel; les En­
--II

Il
308 LA: VRAIE
Il j RELIGION CHRÉTIENNE. 309
\ fanss, l'innocence et la charité; les Vieillards, la sagesse; et les
Vierges, les affections du vrai; et ainsi du reste. Quand la science lait :d'un R@yaume cél~ste, et non d~un Royaume terrèstre, car ils
des Correspondances eut été oblitérée, les descendants commencè­ voulaient un &Jessie qui les é'lev.1t au-d'essUs de teutes les Nations du
reTlt à adorer comme Saints les Images et Simulacres placés par les MlJIIde,et non un Messie qui pourvût à leur salut éternel.
Anciens, parce qu'ils les tJ'ouvaient dans les Temples et près des j()6. Si la Science des Correspondances, par laquelle est donné
Temples, et enfin à les adorer comme des Déités. C'est à cause de le" Sens spirituel de la Parole, n'a pas été dè'voilée dans les temps
cela que les Anciens avaient aussi un Culte dans des Jardins et dans, p6'Stérieurs, c'est parce que les CI~rétiens dans la Primitive Église
des Bocages, selon les espèces d'Arbres,; puis aussi sur des Mon­ ~laient d'une trop grande simplicité, pour qu'elle pût être décou­
tagnes et sur des Collines; car les Jardins et les Bocages signifiaient verte devant eux, car si elle leur avai t été découverte, elle ne leur
la sagesse et l'intelligence, et chaque Arbre quelque chose de la, :lurait été d'auc~n usage, et n'aurait ,pas été comprise. Depuis cette
sagesse, et de l'intelligence, par exemple, l'Olivier le bien de l'a­ première époque -du Christianisme, des ténèbres s'élevèrent sur
mOllI', le Cep le' vrai d'après ce bien, le Cèdre le bien et le vrai ra­ t~tite la Chrétienté, d'abord par les Hérésies que plusieurs répandi­
tionnel; la Montagne le Ciel suprême, et la Colline le Ciel qui est rent de tout côté, et bientôt après par les Mlibérations et les décrets
au-dessous. Que la science des Correspondances soit restée chez du Concile de Nicée sur les trois Personnès divines de toute éter­
plusieurs Orientaux jusqu'à l'Avènement du Seigneur, on peut aussi Ilité, et sur la Personne du Christ comme Fils de Marie, et non
'le voir d'après les Sages de 1'0rir-nt, qui vinrent vers le Seigneul', • comme Fils de Jéhovah Dien; de là sortit la Foi d'aujourd'hui sur
lorsqu'il fut né, c'est pourquoi une Étoile allait devant eux, et ils. ,la justification, foi dans laquelle on s'adresse anx trois Dieux dans
portaient avec eux des présents, de l'Or, de l'Encens et de la Myr­ leur ordre, et de laquelle dépendent toules et chacune des choses de
rhe, - Mallh. II, 'l, 2, 9, fO, 1'1 ; - en effet,:..'fÉtoile qui allait l'Église d'aujoutdt ui, comme de la Tête dépendent les membres du
devant eux signifiait la connaissance venant du Ciel, l'Or signifiait le­ corps: et CODlme on a appliqué toutes les choses de la Parole pour
Lien céleste, J'Encens le bien spirituel, et la Myrrhe le bien naturel, confirmer cette Foi erronée, le Sens spirituel n'a pas pu être décou­
tout Culte dépendant de ces trois biens. Néanmoins la science des vèrt, car si cc Sens eût étédé\'oilé,on l'aurait aussi appliqué pour
COl'I'espondances était entièrement nulle chez la Nation Israélite et confirmer celle foi, el par là on aurait profané le Saint mieux de la
Juive, quoique toutes les choses de leur Culte, tous les Statuts et Parole, et ainsi on se serait fermé entièrement le Ciel, et l'on aurait
tous les Jugemen ts qui leu l'avaient été donnés pal' l\Ioïse, et toutes éloig·né de l'Église Je Seigneur.
les choses de la Parole, fussent de pures Correspondances; cela 207. Si la Science des correspondances, par laquelle est donné le
venait de ce qu'ils étaient Idolàtres de cœur, et par suite tels, qu'ils Sens s~iriluel, a été révélée aujourd'hui, c'est parce que mainte­
ne voulaient pas même savoir que quelque chose de leur Culte signi­ nllnt lés Divi·ns Vrais de l'Eglise sont mis en lumière, et que c'est
fiait le Céleste et le Spirituel, cal' ils croyaient que toutes les choses -en C#!s vràis que consiste le Sens spirituel de la Parole; et quand
de leur Culte étaient Saintes par elles-mêmes; c'est pourquoi si les c6svt'aissOlit d',lOS l'homme, le sens de la I~ltre de la Parole ne peUL
Célestes et les Spirituels leur eussent été découverts, non-seulement pâJs ~tr'e pel'verti : 'en effet, le sens de la' lettre de la Parole peut
ils les auraient rejetés, mais ils les aura.ient même profanés; c'est éti'e tourné là ou Iii ; mais s'il est '1@'urné vers le Faux, alors périt sa
pour cela que le Ciel fut s'i bien fermé pour eux, qu'ils sa\'aient à Sainteté interne et avec elle la Sainteté externe, tandis que s'il est
peine qu'il y avait une Vie éternelle; que cela soit ainsi, on le voit toürné v-ers Je Vrai, la sainteté interne rest~ ; dans la suite il en sera.
clairement en ce qu'ils ne reconnurent point le Seigneur, quoique -dit davantage sur ce sujet. Que le Sens spirituel 'Serait ouvert lau­
toute l'Écriture Sainte eùt prophétisé sur Lui, et eût prédit son jotit'd'hu;, c(lla est entendu en ce 'que Jean vit le Ciel ouvert, et'alors
Avènement; ils Le rejetèrent pOul' cetle seule raison qu'il leur par- un Cheval blanc; puis, en ce qu'il vit et entendit que l'Ange, qui
:se {èrtllil dans le Soleil, ffaisait u'nè ~onvociltion générale pour le

III
,l,

3:1.0 LA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE. 3H


,II
gran'rl Souper, - Apoc. XIX, H à 18. - Mais qlle pendant 101lg­ role, parce que le sens spirituel ne se montre pas, et n'est pas reçu
temps ce sens ne serait ]las reconnu, cela est entendu par la Bête et. par l'homme intérieurement, lei qu'il est en soi; mais dans le Monde
par ltls Rois de la terre, qui devaienL fail'e l,a guerre contre Celui spirituel il se manifeste des Merveilles d'après la Parole, parce
qui était mon té SUI' le Cheval blanc, - Apoc. XIX,19, - et aussi que là tous sont spirituels, et que les choses spirituelles affectent
J'homme spirituel comme les naturelles ['homme nalul'el. Les
Ill'l' par le Dragon, en ce qu'il poursuivit la Femme, Cfui avait enfanté
Ufl Fils, jusque dans le désert, et que là il jeta de sa bOllche des lrIerveilles qui existent d'après la Parole dans le ~Jonde spiri­
eaux comm,e un fleuve afin de la submerger', - Apoc. XII .. luel sonl en gl'and nombre, j'en ,'apporterai ici quelques-unes.
'Il
13 à f7. ' La Parole elie-même, dans les sallctuaires des Temples, y brille de­
208. v. L~; SENS SPIRITm:L DE LA PAROLE NE SERA nO~Nt DÉSOR­ vant les yeux des Anges comme une grande Etoile, parfois comme
• 1
lIlAIS QI1''\ CELUI QUI EST PAR LE SEIGNEUR DAl\'S LES VRAIS RÉELS. le Soleil, el d'après l'éclat qui l'entoure il y apparait aussi coi11lue
En voici la cause; c'est que personne ne peut VOil' le Sens spiri­ de lrès-beaux Arcs·en-Ciel ; cela anive dès que le sanctuaire est Oll­
tuel, si ce n'est par le Seigneul' seul. et à moins d'ètre par le Seigneur vert. Que tous et chacull des Vl'ais de la Parole brillent, j'ai pli le
dans les Divins vrais; car le sens spirituel de la. Parole traite dll voir, en ce que, quand quelque verset de la Parole est écrit sur lin
Seigneur Seul et de son Royaume, et ce sens est celui dans lequel Papier, et que le Pa~iel' est jeté dans l'Ji l', le Papier brille lui- '
;
sont ses Anges dans le Ciel, car son Divin Vrai est là ; l'homme peut , même dans la forme selon laquelle il a été coupé; c'est pourquoi les
1
le vipler, s'il est dans la Science des Correspondances, et que par Esprits peuvent par la Parole produire diverses formes brillantes,
,[1
elle il veuille explorer le Sens spiriluel de la Parole d'après la pro-; et aussi des formes d'oiseaux et de poissons, Enfin, ce qui est encore
pre intelligence; car, d'apr~s quelques CorrespoY,lances qu'il con­
1
;'1 plus merveilleux, quand quelqu'un frolle sa face, ou ses mains, ou
Il naitl'ait, il petit pervertir cc Sens, et l'entrainer à confirmel' même les vêtements dont il est couvert, avec la Parole ouverte, ell yappli­
le Faux, et cela seràit faire violence au Divin Vrai, et aussi par con­ qnant l'écriture, la face, les mains et les vêtements brillent eux­
séqllen t ail Ciel, dans lequel ce Vrai hahite; si donc quelqu'un veut mêmes, comme s'il se tenait dans une Etoile dont la lumièl'e se ré­
ouvrir' ce Sens par soi-même et non par le Seigneur, le Ciel se pandrait autour de lui; j'ai très-souvent vu et admiré cela; par là
ferflle, et dès qti'il esl fermé, l'homme on ne voit rien (lu \Tai, on j'ai su pourquoi la face de Moïse brillait, quand il apporlait de la
11 1
extravague spil'ituellement. Il y .a aussi une autre cause, c'est que Montagne du Sinaï les Tables de l'alliance,
1
le Seigneur enseigne chacun pal' la P3ro[e, et il enseigne d'après En outre, il y a là plusieurs autres Merveilles qui proviennent de
1
les connaissances qui s.ont chez l'homme, et n'en infuse pas immé­ la Parole, par exemple: Si quelqu'un est dans les faux, et qu'il porte
diatement de nouvelles; si donc J'homme n'est pas dans les Divins sa vue sur la Parole placée dans un lieu saint, une Obscurité s'empare
Vrais, ou s'il est seulement dans un petit nombre de vrais el en de ies yeux, et par suite la Parole lui semble noire, et quelquefois
même temps dans des taux, il peut d'après ceux-ci falsifier les vrais; comme couverte de suie; mais s'il touche la Parole, il se fait llne
comme aussi cela est fait par tout hérétique quant au Sens même de . explosion avec fracas, et il est lancé vers un Angle de la chambre,
la lettre de la Parole, C'est pourquoi, afin que personne n'enlre et y reste étendu comme mort pendant une heure. Si un passage de
dans le Sens spirituel, et ne pCl'verLisse le Vrai réel qui appartient la Parole est transcrit sur un papier par quelqu'un qui est dans les
~à ce Sens, le Seigneur a placé des Gardes, qui sont entendues dans faux, et que le papier soit lancé vers le Ciel, alors il se failune sem­
j~ Parole par les Chérubins. blable explosion dans l'air entre son œil et le Ciel, et le papier est
209. VI. MERVEILLES CONCERNANT LA PAROLE D'APRÈS SON SENS mis en morceanx eL dispar'aît : il en est de même si ce papier est
SPIRITUEl" jeté vers un angle qui est proche; j'ai très-souvent vu cela. Par là,
Dans le Monde naturel, il n'existe aucune Merveille d'après la Pa- il est devenu éviden t pour moi, que ,ceux qu i-son t dans les faux de
3i2 LA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE. 3t3
la doctrine n'ont allcune communication avec le Ciel par la Parole,
mais que la "lecture qu'ils en font se répand de côté et d'autre en
. route, et est dissipée comme de la poud re renfermée dans du papier, Ill.
quand la fl)sée est enflammée et jetée en l'air. Le contraire arrive
chez ceux qui sont d'après le Seigneur dans les vrais de la doctrine LE SENS DE LA LETTRE DE LA PAROLE EST LA BASE, LE CONTENANT

par la Parole; la lecture de la Parole par eux pénètre jusque dans ET L' AFFERMISSEMENT DE SON SENS SPIRITUEL ET DE SON SENS

le Ciel, et y fait la conjonction avec les Anges. Les Anges eux-mêmes, CÈLESTE.

quand ils descendent du Ciel pour quelque fonction à remplir plus


il' bas, apparaissent environnés de petites étoiles, surtout autour de la 210. Dans tout Divin il y a un Premier, un Moyen et un Dernier,

, tête, oe qui est un signe que les Divins Vrais d'après la Parole sont
en eux.
De plus, dans le Monde spirituel, il y a des choses semblables à
celles qni sont sur les terres, mais toutes et chacune sont d'origine
eUe prem ier va par le Moyen jusqu'au Dernier, et par cela même
existe et subsiste; de là le Dernier est la BASE. Le Premier aussi est
(lande Moyen, et par le Moyen dans le Dernier, ainsi le Dernier
est le CONTENANT; et comme le Dernier est le Contenant et la Base,
spirituelle; ainsi il ya aussi de l'or et de l'argent, il y a des Pierres H est aussi l'AFFEI\M\SSE)IENT. L'homme érud it comprend que ces
précieuses de tout genre, et leur origine spirituelle est le Sens de Trois peuyent être nommés Fin, Cause et Effet, puis aussi Etre,
la lettre de la Parole; de là .vient que, dans l'A pocalypse, le~ fonde­ Devenir et Exister, et que la Fin est l'Etre~ la Cause le Devenir, et
1.
ments de la muraille de la Nouvelle Jérusalem sont décrits par l'Effet l'Exister; que par conséquent dans toute chose complète il
Il douze Pierres précienses, et cela, parce que les Fondements de sa ya un Trine, qui est nommé Premier, Moyen et Dernier, et aussi
il muraille signifient les doctrinaux de la Nouvelle Eglise d'après le Fin, Cause et Effet. Quand cela est compi'is, on comprenrl ainsi que
'II sens de la lettre de la Parole; pareillement, de là vient que dans toute OEuvre Divine dans le Dernier est Complète et Parfaite; et
l'Ephod d'Aharon il y avait aussi douze Pierres précieuses, nom­ aussi que dans le Demier est le Tout, puisque le Premier et le
mées Urim et Thumin, et que par elles il était donné du Ciel des Moyen sont ensemble dans le Dernier.
réponses. Qutre cela, il ya encore d'après la Parole un grand 211 . De 13 vien t que, dans la Parole, par le nombre Tnols est en­
nombre de ~fervei\les, qui concernent la puissance du Vrai dans le tendu dans le Sens spirituelle complet et le parfait, puis le tout
Monde spirituel, puissance tellement immense, que si on la décri­ ensemble; et comme ce nombre a celte signification, voilà pour­
vait, elle surpasserait toute croyance; car cette puissance est telle, (}uoi il est employé dans la Parole toutes les fois qu'il s'agit de dési­
qu'elle y renverse les montagnes et les collines, les transporte au ~ner une chose complète et parfaite, comme dans ces passages:
loin, et les jeLte dans la mer, etc. ; en somme, la Puissance du Sei­ « Esaïe marcha nu et déchaussé TROIS ANS. » - Esaïe, XX, 3.
gneur d'après la Parole est infinie. - (( Jéhovah appela TROIS FOIS Samuel, et Samuel courut TROIS
FOIS vers Eli, et ce fut à la TROISIÈME FOIS qu'Eli comprit. " ­
1 ~am. III, 1 à 8. - (c Jonathan dit à David de se cacher TROIS
JOURS dans un champ; puis Jonathan lança TROIS FLÈCHES sur le
côté de la pierre,' et après cela David se prosterna TROIS FOIS
devant Jonathan. » - 1 Sam. XX, 5, i2à 42. - «( Elie s'éten­
ditTRols FOIS sur le fils de la Veuve. Il -1 Rois, XVH, 2t. ­
«( Elie ordonna de répandre TROIS FOIS de l'eau sw' 1'8010­
·causte. " - l,Rois, xv:m, 34. - «( Jésus dit que le Royaume
3U LA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE. 3i5,

l'
des Czeux t'st semblable à du levain qu'une femme, après l'a­ seraient disaipées. Pareillement, elle sel'ait comme le Tabernacle
'i voir pris, cacha dans TROIS ~IESURES OE FARIl"ES jusqu'à ce que le des fils d'Israël dans le désert, dans l'intime duquel il y avait l'Ar­
tout eût fermenté. » -l\Iatth. XIII, 33, - (l.Jésus dit cl Pierre che d'alliance, et dans son milieu le Chandeliel' d'or, l'Autel d'or
III qu'il le renie7'ait TROIS FOIS. » - MaUl1. XXVI, 34. - « Jésus. des parfums, et la Table des pains des faces, sans ses derniers, qui
dit TROIS FOIS cl Pierre: M'aimes-tu?)) - Jean XXI, 15, 16, étaient les rideallx, les voiles et les colonnes. De plus, sans le Sens
11\
17. - « Jonas fut dans le vent7'e de la Baleine TROIS JOURS ET de sa lettre, la Parole serait comme le Corps humain sans ses té­
TROIS NUITS. )l - Jonas, II, i. - (l Jésus dit que si on détrui­ guments qui sont appelés Peaux, et sans ses SUPPOI'tS qui sont appe­
sait le Temple, il le rebâtirait Lui-Même en TROIS JOURS. )) ­ lés Os; sans les peaux et sans les os, tous ses intél'ieurs se répan­
[' Matlh, XX VI, 61. )) Jésus pria TROIS FOIS dans Gethsémané.)l draient de côt.é et d'autre. Elle serait aussi comme le Cœur et le
""1111 - Matth. XXVI, 39 à 44. « Jés'us ressuscita le TROISlhlE JOUII. » Poumon dans la Poitrine, sans leur tégument qui est 3ppelé Plèvre,
- Mattll. XX\îlI, 1. - Il ya en outre beaucoup d'autres passa­ el sans leurs supports qlli sont appelés Côtes. Ou" comme le Cer­
ges où le nombre Trois est nommé. et il est nommé quand il s'a­ veau sans ses téguments qui sont appelés dUI'e-Mère eL Pie-Mère, et
git d'une OEuvre finie et parfaitc, parce que c'est là ce qui est si­ sans son Tégument commun, son Contenant et son Affermissement,
gnifié pur ce Nombre. qui est appelé Crâne. Il en serait de même de la Parole salis le Sens
212. Il Y a Trois Cieux, le Suprême, le ~Ioyen et l'Infime; le de sa lettre; c'est pOlll'quoi il est dit dans Esaïe, que Jéhovah
Ciel Suprême fait le Royaume Céleste du SeigneuI', le Ciel Moyen fait crée sur toute gloire une couve'rtw'e, - IV, 5.
soil Royaume Spirituel, et le Ciel Infime fait son Royaume Naturel,
de même qu'il y a Trois Cieux, de même aussi il y a Trois Sens de
la Parole, le Céleste, le Spirituel et le Naturel, avec lesquels coïn­ IV
cide aussi ce qui a été dit ci-dessus N° 210, saroir, que le Premier
est dans le Moyen, et par le Moyen dans le Dernier, absolument LE DIVIN VRAI DANS LE SENS DE LA LETTRJ~ nE LA PAROLE EST DAN:;
comme la fin est dans la cause, ct par la cause dans l'effet. Par IiI, SON PLEIN, D.HiS SON SAINT, ET DANS SA PUSS;\:\CE.
ou voit clairement quelle est la Parole, à savoir" que dans le Sens
de sa lettre, qni est le Sens Naturel, il y a un Sens intérieur, qui est 2t4. Que la Parole, dans le sens de la lettre, soit dans son Plein,
le Sens Spirituel, et dans cel IIi-ci un Sens inLime, qui est le Sen!> dans son Saint, et dans sa Puissance, c'est parce que les deux Sens
Céleste; et qu'ainsi le Demier Sens, qui est Naturel et est appelé antérieurs ou intérieurs, qui sont appelés Sens Spiritucl et Sens
Sens de la [ettl'e, est le contenaut des deux Sens intérieurs, ainsi la Céleste, sont ensemble dans le Sens naturel, qui est le Sens de la
Base el l'Affermissement de ccs deux sens. lettre, comme il a été dit ci-dessus N°S 2'lO et 212; mais COUlment
!13. 1\ suit de 111 que la Parole, sans le Sens de sa lettre, serait y sont-ils ensemble, c'est ce qui va être dit maintenant. Il y a dans
comme un Palais sans fondement, ainsi comme un Palais dans l'air le Ciel etdans le Monde un Ordre successif et un Ordre simullané;
et non sur terre, ce qui ne serait que l'ombre d'un palais et s'éva­ dans l'Ordre successif il y a succession etlluite de l'un après l'au~
nouirait. Sans le Sens de sa lettre, la Parole serait aussi comme lre, depuis les sllprêmesjusqu'à l'infime; dans l'Ordre simultané,
un Temple, dans lequel il y a plusieurs choses Saintes, et dans le au contraire, l'un est près de "autre, depuis les intinles jusqu'aux
milieu le Sanctuaire, sans un Toit et sans une Muraille qui en sont extimes. L'Ordre successif e&t comme une Colonne avec des degrés
les Contenants; si ces contcllants n'existaient pas ou étaient enlevés, depuis le sommet jusqu'au bas; l'Ordre simultané, au contraire;
les choses Saintes du Temple seraient pillées par des voleurs, et est comme un ouvrage cohérent avec les périphéries depuis le Cen·
,dévastées par les bêtes de l'a terre et par les oiseaux dlJ ciel, et ainsi tre jusqu'à la dernière surface, l'daintenant il sera dit comment l'Or­
3i6 LA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE. 3t 7

dre successif devient dans 'le Dernier l'Ordre simultané ; cela arrive qui couvrent, par exemple, des langes un enfanl, et une robe dé­
,ji»si: Les suprêmes de l'Ordre successif devientlentles intitlH!s de cente une vierge; elles sont aussi comme les scientifiquel\de l'homme
l'Ordre simulLané, et les infimes de l'Oi'dre successif deviennent les naturel, qui comprennllllt en eux les perceptions et les affections du
eKtimes de l'Ordre simultané: c'ést, par comparaison, comme UDe vrai spirituel. Les vrais nus eux-mêmes, qui sont renfermés, conte­
nus, vêtns et comprIs, sont dans le Sens spirituel de la Parole, et
Colonne de degrés qui, en s'affaissant, devient un CO'fpS cabérènt
les biens nus sont dans son Sens céleste. Mais cela va être illustré
dans un plan. Ainsi, Je Simultané est formé du Successif; et cela,
d'après la Parole: « Jésus dit: Malheur à vous, scribes et pha­
dans toules et dans chacune des choses du Monde naturel, et d,ans
risiens, parce que vous nettoyez l'extérieur de la coupe et du
tOl,lles et dans chacune des choses du Monde spirituel; car partout
plat, tandis que les inté1'ieul's sont pleins de rapine et d'intem·
il )' a Premier, Moyen el Dernier; et Je Premier, par, le l\Ioyen.
pérance 1 Pharisien aveugle, nettoie p1'emièrement l'intériew'
tend et va à son Dernier: matis il faut bien comprendl'e que ce sont
de la coupe et du plat, afin qu'aussi l'extériew' devienne net. »
deR degrés de purelé, selon lesquels se fait l'un et l'autre û,'dre,
- l\Ialth. XXIII, 25, 26: - id, le Seigneur a parlé par des simi­
.Maintenant, ql/ant à la Parole, le. Céleste, le Spirituel et le Naturel
litudes et des comparaisons, qui sont en même temps des Corres­
procèdent du SeigneunnOrdre successif, et dans le Dernier ils
pondances, et il a dit la coupeet 'le plat, .et par la Coupe non-seule­
sont en Ordre simultané; ainsi les Sens céleste et spirituel de la
ment est entendu mais encore est signifié le Vrai de la Parole, car
Parole sont ensemble dans son Sens naturel. Quand cela est com­
par la coupe est entendu le vin, et par le vin est signifié le vrai;
pris, on peut voir comlllent le Sens naturel de la Parole est le con­
par le plat est entendue la nOllrritiJre, et par la nourriture est si­
tenant, la hase et l'affermissement de son Sens spirituel et de son
gnifié le bien; c'est pourquoi par nelloyer l'intérieur de la coupe
Sens céleste; et comment, dans le Sens liltéJ'al de la Parole, le
et du plat, il est signifié purifier pal' la Parole les intérieurs du
Divin Bien elle Divin Vrai sont dans leur Pleip, dans leur Saint et
mental, qui appartiennent à la volonté et à la pensée; par Il afin
dans leur Puissance, D'après ces explications, on peut voir que la
qu'ainsi l'extérieur soit net, Il il est signifié qu'ainsi seraient puri­
Parole dans son Sens de la lettre est la Parole même, car dans ce
fiés les extérieul's, qui sont les œuvres et le langa~e, cal' ces exté­
sens, il ya inlérieurement esprit et vie; c'esllà ce que le Seigneur
rieurs tirent des intérieurs lellr essence. En outre: "Jésus dit.'
dit: " Les Pm'oles que Moi je vous prononce sont Esprit et Vie. "
Il Y avait un homme riche, qui se vêtait de JJow']JI'e et de fin
-;- Jean, VI, 63; '- car le Seigneur a prononcé ses paroles dans
lin, et qui se 1'éjouissait chaque jour splendidement; il Y avait
le Sens .naturl'l. LeSens céleste et le Sens spirituel ne sont pas la
aussi un pauvre, du nom de Lazare, qui était étendu ver's son
Par0le sans le Sens naturel, car ils sont comme l'esprit et la vie
vestibule, couvert d'ulceres. » - Luc, XVI, -t9, 26; - ici aussi
sans leC'Orps ; ils sont aussi comme un Palais qui n'a point de fon­
le Seigneul' a parlé par des similitudes et des comparaisons, qui
dement, ainsi ql/'il a été dit précédemment, N° 213.
étaient des Correspondances et contenaient les spiriluels ; pal'
2f5. Les vrais d;u Sens de l'a lettre de la Parole, en partie, ne
l'homme ri0he est entendue la Nation Juive, qui est appelée riche,
sollt pas des vrais 'nlls, mais ils sont dès apparencp.s du t'rai,et
parce qu'elle avait la Parole, dans laquelle sont les .;ichesses spiri­
comme des similitudes et des compal1aisGns prises decboses qui
tuelles; par la pourpre et le fin lin dont il se vêtait, il est signifié
sOiltdans la nature, ainsi qlri ont été accommodées et rendue's adé­
le bien et le Hai de la Parole, par la pourpre le bien, et par le fin
quates à la conceptior des simples; st aussi à celle 'des enfa'l1ts; !nais lin le vrai; par se réjouir chaque jour splendidement est signifié
'comme en mêm'e temps oes choses 'sllnt des Co:rresp~ndarrceS, "Iles l'agrément d'avoir la Parole, et d'en entendre lire des passages
sont les réceptaoles et Iles halYir;acl'6s duvl\1i réel; el elt:es'Sont lês'Vases
(Jans les Temples et dans les Synagogues; par Lazare le pauvre sont
qui lecolllienneut,'comine IIneOoupe decristal contient 'uaVill géné­
entendues les Nations, parce qu'elles n'avaient pas la Parole; par
reux, un Plat d'argent des mets délicats, etcomtne des 'Vêl>ements

ull
al
-SiS LA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE. 3i9
Lazare étendu vers le vestibule du riche, il est entendu qu'elles II. Par l' Œ'im et le Thumin sur l'Ephod â Aharon.
élaien Lméprisées et rejetées par les Juifs; par Lazare couvert d'ul­ III. Par les Pierres précieuses dans le Jardin â Eden, où il
cères, il est signifié que les nations d'après l'ignorance du vrai ~st dit que le 1'oi de Tyr avait été,
étaienl dan~ un grand nombre de faux. Si les Nations sont entendues IV. Par les Rideaux, les Voiles et les Colonnes du Taoerna­
par Lazare, c'est parce que le Seigneur aimait les Nations, comme nacle.
il aimait Lazare, qu'il a ressuscité des mOI'ts, - Jean, XI, 3, 5, 36, V. Pareillement par les Externes du Temple de JÙusalem.
- qu'il appelle son ami, - Jean, 'XI, 1.1, - et avec lequel il se VI. La Parole dans sa gloire a été 1'eprésentée dans le Sei­
miL à Labie, - Jean, xn, 2. - D'après ces deux passages, il est gneur, I01'squ'il a été transfiguré.
évident que les vrais et les biens du Sens de la letll'e de la Parole VII. La Puissance de la Parole dans les derniers a été 1'e­
sont COllîme les vases, et comme les vêlements du vrai et du bien pré~entée par les Naziréens.
nus, qui lous deux sonL cachés dans le Sens spirituel el dans le Sens VIII. De l'ineffable Puissance de la Pm'oLe.

céleste de la Parole. Comme telle est la Parole dans le Sens Mais chaque paragraphe va être illustré séparément.

de la lettre, il en résulte que ceux qui sont dans les Divins vrais, 2~ 7. I. LES VRAIS DU SENS DE LA LETTRE DE J_A PAHOLE SONT
et dans la foi que la Parole est intérieurement dans son sein le Saint ENTE8DUS l'AR LES PIERRES PRÉCIEUSES, DONT ÉTAIENT CO)IPosls
Divin, et encore plus ceux qui sont dans la foi que la Parole est LES FONDIDIENTS DE LA NOUVELLE JÉllUSALEM, DANS L'ApOCALYPSE,
telle d'après son Sens Spirituel et son Sens Céleste, voient, quand Chap. XXI, 17 à 21,
dans l'illustration procédant du Seigneur ils lisent la Parole, les Il a éLé diL ci-dessus, N° 209, que dans le Monde Spirituel il ya
Divins Vrais dans la Lumière naLurelle; cal' la Lumière du Ciel, des Pierres pr~cieuses comme dans le Monde naturel, et que leur
dans I:Iquelle est le Sens spirituel de la Parole, influe dans la Lu­ origine Spirituelle vient des Vrais dans le sens de la lettre de la
mière naLurelle, dans laquelle est le Sells de la leure de la Parole, Parole; cela pal'ail incl'oynble, mais néanmoins cela est la vérité:
et éclaire l'IntellecLuel de l'homme, qui esL nommé le Rationnel, et ne là vient que dans la Parole partout où sonl nommées les Pierres
fait qu'il voi t eL IJeconnaiL les Divins Vrais où ils se monLrent et·où précieuses, par elles dans le Sens spiriLuel sont entendus les vrais.
ils sont cachés: ces vrais avec la Lumière du Ciel influeut chez Que par les Pierres précieuses, donL les fondemenls de la muraille
quelques-uns, parfois même à leur insIJ. .aUlOur de la Yi!le la Nouvelle ,Jérusalem sont dits avoir été cons­
~.J6. La Parole dans &on sein intime, d'après son Sens céleste, truits, soien t signifiés les Vrais de la DocLrine de la Nouvelle
étant comme uue flamme douce qui embrase, et dans son sens mayen, .Eglise, cela résulLe de ce que par la Nouvelle Jérusalem est enten­
d'après son Sens spirituel, comme une lumière qui éclaire, il en due la Nouvelle Eglise quant à la Doctrine d'après la Parole; c'est
résulte que dans son dernier, d'après son Sens naturel, elle est pourquoi par sa MIlI'aille et par les FOlldements de la muraille, il
comme un Objet dinphane qui reçoit l'un et 1'3uLre, et qui d'après ne peut pas être en Lendu auLre chose qlle l'Externe de la Parole,
la flamme est rouge comme pourpre, et d'après la lumière est blanc qui est le Sens de sa lettre, car c'est d'après ce sens qU'li y a la
comme la neige; ainsi elle est respectivement comme un Rubis et Doctrine, et par la Doctrine l'Eglise, eL ce Sens est comme une Mu­
comme un' Diamant, d'après la flamme céleste comme un Rubis, et raille, avec ses fondements, qui entoure L1ne Ville et la met en sû­
d'après la lumière spirituelle comme lin Diamant. Comme telle est reté. Voici ce qu'on lit dans l'A pocalypse au sujet de la Nouvelle
la Parole dans le Sens de la lettre, voilà pourquoi la Parole dans ce Jérusalem et de ses fondements: « L'Ange mesura la Muraille de
Sens est entendue: la Ville de Jérusalem, cent qua1'ante-quab'e coudées, mesure
Il L Pm' les Pim'es précieuses, dont étaient composés les fon­
dements de la Nouvelle Jérusalem,
d'homme, c'est-à-dire, d'Ange. Et la MW'aille avait douze
Fondements; de toute Pierre p1'écieuse ils étaient ornés: le
-~I~

RELIGION CHRÉTIENNE. 3~1


320 LA VRAIE
6, 4a à 2(, 30. - Ce qui a été représenté par les Vêtements d)A~
premie'}' Fondement (était) un jaspe; le second, un saphir; le haron, par son Ephod, son Manteau, sa Tunique, soni Turban, son
Iroisième, une chalcédoiue; le quatrième, une émerauqe; le Baudrier, a été expliqué dans les ARCANES CELESTES, publiés à Lon­
cinquième, lin sardonix; le sixième, une sardoine; le septième. dres, sur ce Chapitre, où il a été montré que par l'Ephod:était
un chrysolithe; le huitième, un béryl; le neuvième, une topaze; représenté le Divin Vrai dans son dernier; que par les Pierres
le dixième, une chrysoprase; le onzième, une hyacinthe,. le précieuses étaient représentés les Vrais qui brillent d'après le bien;
douzième, une améthyste. » - Chap. XXI, 1 ï à 20: - s'il par douze en quatre rangs, tous ces vrais depuis les premiers jus­
·yavait douze fondements de la muraille, composé~ d'autant de qu'aux derniers; par les douze Tribus, toutes les choses de l'Eglise;
Pierres précielSses, c'est parce que le nombre douze signifie toutes les par le PecLoral, le Divin Vrai d'après le Divin Bien dans le sens
,choses du vrai d'après le bien, ici pal' conséquent toutes les chose:; universel; par l'Urim et le Thumim, l'éclat du Divin Vrai d'après le
de la doctrine. Mais ces paroles, comme aussi celles qui pl'écèdenl Di~in Bien dans les dernier&; car Urim, c'est le feu qui brille; et
et celles qui suivent dans ce Chapitre, ont été particulièl'ement Thumim, c'est l'éclat dans la Lan~ue Angélique, et l'intégrité.dans
expliquées, et confirmées par des passages parallèles tirés de la la Langue Hébraïque; il ya aussi éLé montré que les Réponses
Parole Prophétique, voir dans NOTRE ApOCALYPSE RÉVÉLÉE. étaient données par les bigarrures de la Lumière, et en même temps
218. Il. LES BIENS ET LES VRAIS DE LA PAROLE DANS LE SENS Di': par une perception tacite, ou de vive voix; etc. D'après cela, on
SA LETTRE SONT ENTENDUS PAR L'URI~l ET LE THlj)I1N SliR L"EpHOD peut voir que par ces Pierres ont aussi été signifiés les vrais d'après
D'AHARON. le bien dans le dernier Sens de la Parole; les réponses du Ciel ne
L'Urim et le Thumin étaient sur l'Ephod d'Aharon, dont le Sa­ sont données que par ces vrais, parce que dans ce Sens le Divin
cerdoce représentait le Seigneur quant au Divin Bien et quant à procédant est dansson Plein.
l'OEuvre de la salvation ; par les Vêtements du Sacerdoce ou de sa 219. Ill. LES ~lth1ES BIENS ET LES M!1;MES VRAIS SONT ENTENDUS
sainteté étaient représentés les Di"ills Vrais procédant du Seigneur ~ PAR LES PIEllRES PllÉCIEUSES DANS LE JARDIN D'EDEN, OU IL EST DIT
par l'Ephod était représenté le Divin Vrai dans son Dernier, ainsi QUE LE ROI DE TYR AVAIT ÉTÉ.
la Parole dans le Sens de la lettre, car c'est là le Divin Vrai dans On lit dans Ezéchiel: « Roi de Tyr, toi qui scelles la mesure,
son dernier; de là les douze Pierres précieuses, :\\'ec les noms des plein de sagesse et pa1'fait en beauté; en Eden, le Jardzn de
douze Tribus d'Israël, qui formaient l'Urim et le Thumin, ont re­ Dieu, tu as été; toute Piel're pl'écieuse (a été) ta couverture:
présenté les Divins Vrais d'après le Divin Bien dans tout le com-, Rubis; Topaze et Diamant, Thar.schish, Sardonix et Jaspe,
plexe. Voici ce qu'on lit sur ce &ujet dans Moïse: « lis (el'ont l'E­ Saphir, Chrysopl'ase et Emeraude, et Or.)) - xxvnr, i2, 13.
phod d'Hyacinthe et de Pourpl'e, d'Ecarlate double teint et de _ Par Tyr dans la Parole est signifié l'Eglise quant aux connais­
Fin Lin tissu; ensuite ils (eront un Pectoral de Jugement comme sances du bien et du vrai; par le Roi le Vrai de l'Eglise; par le
l'ouvrage d'Ephod, et tu le remplù'as de l'emplage de pierre,. Jardin d'Eden sont signifiées la sagesse eL l'intelligence d'après la
quatre rangs de piel're; Rubis, Topaze, Escarboucle, pl'emier' Parole; par les Pierres précieuses, les vrais devenus transparents
rang.' Chl'ysoprase, Saphù', et Diamant, second l'ang: Cyanée,
Agathe, et Améthyste, t1'oisième rang: Thalassius, Sardoine
et Jaspe, quat1'ième 1'ang. Ces pierres seront selon les Noms des.
fils d'Is1'ctël, à gl'avures de sceau ci chacun selou son !{om elles
sel'ont, pow' les douze Tribus. Et Ahm'on portera sw' le Pecto­
1 d'après le bien, tels qu'ils SOllt dans le Sens de la leUre de la Pa­
role eL comme ces vrais sont signifiés par ces Pierres, c'est pour
cela qu'elles sont nommées sa Couverture; que le Sens de la lellre
couvre les intérieurs de la Parole, on le voit ci-dessus NO 213.
220. IV. LES VRAIS ET LES BIENS DANS LES DERNIERS, TELS QU'ILS
TaI de jugement t'Urim et le Thumin; qu'ils soient sw' le cœur SONT DANS LE SENS DE LA LETTRE DE LA PAROLE, ONT ÉTÉ REPlU:­
d'Ahm'on, quand il entrera devant Jéhovah. » - Exod. XXVllI. I. 21

1\/ ;;....
-- ­
322 LA VRAIE RELIGION éHRÈTIENNE.
323
SENTÉS PAR LES RIDEAUX, J.ES VOILES ET LES COLON!'ŒS DU TABERNACLB. ..i'après la Parole, et les Anses célestes ceux qui sont dans l'Amour

Le Tabernacle construit par Moïse dans le désert représentait le d'après la Parole. Que le Temple deJérusalem dans le Sens suprême

Ciel et l'Eglise, aussi sa forme avait-elle été montrée par Jéhovah ait signifié le Divin Humain du Seigneur, c'est ce que le Seigneur

sur la montagne du Sinaï; de là tout~s les choses qui étaient dans Lui-l\Iême enseigne dans Jean: « Détruisez ce Temple, et en trois

ce Tabernacle, savoir, le Chandelier, l'Autel d'or pourles parfums, jours je le relèverai ;il parlait, Lui, du TEMPLE DE SON COUPS. 1)

et la Table sur laquelle étaient les Pains des faces, représentaient -11,19, 21 ; - et là où il est entendu le Seigneur, il est aussi
et signifiaient les Saints du <::iel et de l'Eglise; le Saint des saints, entendu la Parole, car il est Lui-tilême la Parole.l\Iaintenant, comme
où était l'Arche de l'alliance, représentait et par suite signifiait les Intérieurs du Temple représentaient les Intérieurs du Ciel et de
l'intime du Ciel et d~ l'Eglise; la Loi elle-même gravée sur les deux l'Egli:;e, par conséquent aussi ceux de la Parole, il en résulte que
tabies signifiait la Parole, et les Chérubins qui étaient sur elle si­ ses Extérieurs aussi représentaient et signifiaient les extérieurs du
, 1 gnifiaientles gardes afin que les saints tle la Parole ne fussent pas .ciel et de l'Eglise, par conséquen t aussi ceux de la Parole, qui sont
violés. Or, commeles Externes tirent leur essence des Internes, et des choses appartenant au Sens de sa lettre. Au sujet des Extérieurs
que les uns et les autres tirent la leur de l'Intime, qui là était la du Temple. on lit « qu'ils fm'ent constntits de pierre elltière
Loi, c'est pour cela que les saints de la Parole étaient représentés non taillée, et de Cèdre en dedans, et que toutes les Mw'ailles
et signifiés par toutes les choses du Tabernacle; il suit de là que les en dedans avaient été sculptées de Chérubins, de Palmes et
derniers du Tabernacle qui étaient les Rideaux, les Voiles et les d'ouvertures de Flew's, et le sol couve?'t d'or.» ~ 1 Rois, VI,
Colonnes, c'est-à-dire, les couvertures, les contenants et les affer­ " 29, 30; - par toutes ces choses sont aussi signifiés les Externes
missements signifiaient les derniers de la Parole, qui sont les Vrais ~e la Parole, qui sont les Saints du Sens de sa lettre.
et les Biens du sens de sa lettre: c'est Il cause de cette signification 222. VI. LA PAUOLE DANS SA GLOIRE A ÉTÉ REPUÉSENTÉE DANS LE
que « tous les Rideaux et tous les Voiles furent laits de fin SEIGNEUR, LORSQv'IL A ÉTÉ TRANSFIGURI,.
lin tissu, et d'hyacinthe et de pourpre, et d'éca?'late double-teint, On lit an sujet de la Transfiguration du· Seigneur devant Pierre,
à chérubins.)l - Exod. XXVI, 1,31,36. - Ce qui a été repré­ Jacques et Je:ln, que sa Face ?'esplendit comme le Soleil; que
(1

senté et signifié en général et en particulier pal' le Tabernacle, et ses Vêtements devinrent comme la lumière; que Moïse et Elie
par toutes les choses qu'il contenait, a été expliqué dans les ARCANES turent vus s'ent?'etenant avec Lui; qu'une Nuée brillante cou­
CÉ~ESTE:S sur ce Chapitre de l'Exode, et il y a été montré que les vrit les Disciples; et que de la Nuée fut entendue une voix,
Rideaux et les Voiles représentaient les Extel'l1es du Cièl et de disant: Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-Le. » - l\latth.
l'Eglise, par conséquent aussi les externes de la Pal'ole; que XVII, t à 5. - J'ai été instruit q11e le Seigneur alors représentait
le fin Hn signifiait le Vrai d'ol'igine spirituelle; l'hyacinthe, le Vrai la Parole; sa Face qui resplendit comme le Soleil, représentait le
d'origine céleste; là pourpre, le Bien céleste; l'écarlate double­ Divin Bien de son Divin Amour; ses Vêtements, qui devinrent
teint, le bien spirituel; et les Chérubins, les gardes des intérieurs comme la Lumière, représentaient le Divin Vrai de sa Divine Sa­
de là Parole. gesse; Moïse et Elie, la Parole Historique et Prophétique; Moïse,
221. V. LES MÊMES VRAIS ET LES l\I:ÊMES BIENS SQNT PAREJLLE laParole qui fut écrite par lui et en général la Parole Historique;
MENT El\TENDUS PAR LES EXTERNES DU TEMPLE DE JÉRUSALEM. et Elie, toute la Parole Prophétique; la Nuée brillante qui couvrit
Cela vient de ce que Je Temple, de même que le Tabernacle, re­ les Disciples, la Parole dans le Sens de la lettre; aussi est-ce de
présentaifle Ciel etl!EgHse, mais le Temple représentait le Ciel où cette nuée qu'il fut entendu une Voix, disant: Celui-ci est mon Fils
sont les Anges spirituels, et té Tabernacle le Ciel où sont les Anges bien-aimé, écoutez-Le. En effet', tous les Enoncés et toutes les Ré.
célestes; les Anges spirituels sont ceux qui sont dans la Sagesse panses du Ciel ne se f()Dt jamais que par les Derniers, tels qu'ils
324 LA VRAIE
sont dans le Sens de la lettre de la Parole, car ces énoncés et ~s RELIGION CHRÉTIENNE. 325
réponses se font dans le Plein par le Seigneur. .>
pa~ deux Ours, parce qu'ils avaient appelé Elisée Chauve, - Il Rois,
223. VII. LA PUISSANCE DE LA PAROLE DANS LES DERNIERS A ÉTÉ
Il 23, ~4 ; - car Elisée représentait l'Eglise qllant à la Doctrine
REI'RÉSENTÉE l'AR LES NAZIRÉENS.
d'après la Parole, et les Ours signifienlla puissance du vrai dans les
Dans le Livre des Juges, on lit au sujet Je Samson, qu'il était
derniers. Si la Puissance du Divin Vrai ou de la Parole est dans le
Naziréen dès l'utérus de sa mèl'e, et que sa Puissance consistait dans
Sen's de la lettre, c'est parce que dans ce Sens la Parole est dans
ses cheveux; Naziréen et Naziréat signifient aussi cheveux; que sa
'Son Plein, et parce qu'en lui sont ensemble et les Anges des deux
Puissance ait consisté dans ses Cheveux, il le déclara lui -même, en
Royaumes du Seigneur et les, Hommes.
disant: « Le rasoir n'a pas monté sm' ma Tête, parce que Na­
224. VIII. DE L'INEFFABLE PUISSANCE DE LA PAROLE.
ziréen, moi (jesuis), des l'utérus de ma mère; si je suis rasé,
A peine quelqu'un aujourd'hui sait-il qu'il y a quelque Puissance
alors se retirera de moi ma (oree, et je semi ?'endu (aible, et
dans les vrais, car on s'imagine que le vrai n'est qu'une parole dite
serai comme tout autre homme. " - Jug. XVI, 17. - Personne
par quelqu'un qui a la Puissance de la faire exécuter, (lue par con­
ne peut savoir pourquoi a été institué le Naziréat qui signifie Che­
séquent le vrai est seulement comme un souille de la bouche, et nn
veu, ni d'où vient que la force de Samson consistait dans ses Che­
son dans l'oreille, lorsque cependant le Vrai et le Bien sont les
veux, si l'on ignore ce qui est signifié dans la Parole par la Tète;
principes de toutes choses dans l'un et l'autre Monde, dans le Monde
la Tête signifie l'intelligence que le Seigneur accol'de aux Anges
Spirituel et dans le Monde Naturel, et lorsque c'est par eux que
et aux Hommes par le Divin VI'ai; de là les Cheveux signi­
l'Univers a été créé, et par eux que l'Univers est conservé, et aussi
fient l'intelligence dans les derniel's ou dans les extrêmes d'après
par eux que l'Homme a été fait; c'est pourquoi ces deux, le Vrai et
le Divin Vrai. Comme c'est là ce qui était signifié par les Cheveux,
le Bien, sont tout dans toutes choses. Que l'Univers ait été créé
voilà pourquoi le statut pour les Naziréens était « de ne point mser·
par le Divin Vrai, cela est ouvertement dit dans .Iean: « Au com­
la chevelure de lew' Tête, parce qu'elle était le N azù'éat de
mencement était la Parole, et Dieu était la Parole; toutes
Dieu sur leur Tête. Il Nomb. VI, 1 à 21 ; - et c'est aussi pour
..:.....-
choses pm' Elle ont été (aites, et sans Elle n'a été. (ait ?'ien de
cela qu'il fut statué, « que le Grand·Prêtre et ses Fils ne rase­
ce qui a été (ait; et le Monde pm' Elle a été (ait. " - l , 1, a,
raient point lew' Tête, de peur qu'ils ne mourussent, et que
iO; - et dans David: " Pm' la Parole de JellOvah les Cieux ont
contre toute la maison d' b'aël ne s'ù'ritdt Jéhovah. " -:- Lév.
.été(aits " - Ps. XXXIII, 6; - dans l'un et l'autre passage par
X, 6. - Comme les Cheveux, en raison de cette signification qui
la Parole est entendu le Divin Vrai, Puisque l'Univers a été créé par
provenait de la correspondance, avaient une si grande :;ainteté, le
ce Vrai, c'est aussi par Lui qu'il est conservé, car de même que la
Fils de l'homme, qui est le Seigneur quant à la Parole, est dépeint
Subsistance est une perpétuelle Existence, de même la Conserva­
aussi quant à ses cheveux; il est dit qu'ils étaient comme une
(l
tion est une perpétuelle Création. Que l'Homme ait été fait par le
Laine blanche, comme de la neige,,, ~ Apoc. l, 14; -l'AN'
Divin Vrai, c'est parce quetoutes les choses de l'homme se réfèrent
CIEN DES JOURS est dépeint de la même manière, - Dan. VII, 9. ­
à l'Entendement et à la Volonté, et que l'Entendement est le Récep­
Parce que les Cheveux signifient le Vrai dans les derniers, ainsi le
tacle du Divin Vrai, et la Volonté le Réceptacle du Divin Bien;
Sens de la leUre de la Parole, ceux qui méprisent la Parole devien·
par conséquent le Mental humain, qui consiste en ces deux princi­
nent Chauves dans le Monde spirituel, et vice versd ceux qui ont
pes, n'est autre chose que la Forme du Divin Vrai et du Divin Bien
prisé beaucoup la Pal'ole, et l'ont considérée comme Sainte, appa­
-spirituellemt\nt et naturellement organisée, le Cerveau humain est
raissent avec une Chevelure convenable: à cause de cette corres­
-cette Forme; et cQmme l'homme tout entiel' dépend de son Mental,
pondance, il arriva que quarante-deux enfants furent mis en pièces
to·utes les choses qui sont dans son corps son t des appendices, qui
sont mis en action et vivent par ces deux principes. D'après ~p.c:
326 LA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE. 321
expHc~tions, on peut maintenant voir pourquoi Dieu est venu comme
Pa'ro~e dans le. Monde, et s'es\ fait Homme; ce fut à cause de la
R~dewption ; c.ar: alors Dieu p~r l'Humain, qui était le Divin Vrai, V
s'est revêtu de toute la Puissance, ~t il a repoussé, subjugué, e'
remis SOIIS son obéissance les Enfers, qUi s.'étaient accrus jusque· L~' BOCTRI'NE DE L'EGLISE DOIT :êTRE PUlSÉE DANS LE SENS DE LA
vers les Cieux où é13ient les Anges, et il a fait cela nOll pas par une LETTRE DE LA PAROLE} ET :êTRE CONFIRMÉE PAR CE SENS.
Parole orale, mais par la Parole Divine, qui est le Divin Vrai; et
ensuite il a ouvert entre les Enfers et lés Cieux un grand Abîme,. 225. Dans l'Article précédent, il a été montré que la Parole dins
qu'aucun de ceux qui sont de l'.t:nfer ne peut franchir; si l'un le Sens de la lettre esL dans son- Plein, dans son Saint, et dans sa
d'eux fai t quelque tentative, il est torturé, dès le preIl,lier pas,. Puissance; et comme le Seigneur est la Parole, et qu'il est le Pre­
comme un serpent placé sur une plaque de fer rouge, ou sur un mier et le Dernier, ainsi qu'il le dit Lui-Même dans l'Apocalypse,
monceau de fourmis; car dès que les diables et les satans sentent - l , i i, - il en résulte que le Seigneur est surtout présent dans
le Divin Vrai, ils se précipitent aussitôt dans. le profond, et ils ce sens, et que d'après ce sens il instruit et illustre l'homme; mais.
s'enfoncent dans des cavernes, et les bouchent avec tant de soin celaI va être démontré dans cet ordre:
qu'il n'y a pas une fente qui reste ouverte; il en est ainsi, parce que I. La Parole sans la Doctrine n'est point comprise.
leur Vol~nté est dans les maux et leur Entendement dans les faux, II. La Doct1'1:ne doit être puisée dans le Sens de la lettre de la
ainsi dans les opposés du Divin Bien et du Divin Vrai; et comme. Parole.
l'ho~me tout entier consiste, comme il a été dit, en ces déux prin­ lH. Mais le Divin V1'ai, qui appartient à la Doctrine, ne se
cipes de la vie, voilà pourquoi jl~ son t frappés si fortement tout montre qu'à ceux qui sont dans rillustration par le Seigneur.
enliers} depuis la tête jusqu'aux pieds, dès qu'ils sentent l'opposé. 226. LA PAROLE SANS LA DOCTRINE N'EST POINT COMPRISE.
D'après cela, on peut voir que la Puissance du Divin Vrai est ineffa­ Cela vient de ce que la· Parole dans le Sens de la lettre consiste en
ble; et comme la Parole, qui est dans l'Église Chrétienne, est le de pLft'es Correspondances, afin que les Spirituels et les Célestes y
Contenant du Divin Vrai dans les trois degr~s, il est évident que soient en même temps, et que chaque mot en soit le contenant et le
c'est elle qui est entendue dans Jean, - 1,3,10. - Que sa Puis­ support; c'est pour cela que les Divins Vrais dans le sens de lâ
sance soit ineffable, je puis le confirmer par un grand nombre de lettre sont rarement nus, mais ce sont des vrais vêtus, qui sont appe­
documents de l'expérience dans le Monde spirituel, mais comme ils lés Apparences du vrai, et sont accommodés pour la plupart à la
surpassent la foi ou paraissent incroyables, je me dispensel'ai de les conception des simples qui n'élèvent pas leurs pensées au-dessus
pré~enter, cependant on peut en voir quelques-uns rapportés ci­ des choses qu'ils voient; il Y en a quelques-uns qui apparaissent
de~sus N° ~09. De là résultera celle VÉRITI:; ~IÉ~IOHAHLE. que l'Eglise,. comme des contrarlictions, lorsque cependant dans la Parole, con­
qui est pal' le Seignenr dans les Divins Vrai"s, prévaut sllr les Enfers, sidérée dans sa lumière spirituelle, il n'y a aucune contradiction;
et que c'est d'elle que le Seigneur a dit à Pierre: « SU1' ce Rocher et, il ya aussi dans certains Passages, chez les Prophètes, des collec­
je Mti1'ai mon E9lise, et les portes de l'En/el' ne prévaudront tions de Noms de lieux et de personnes, clont on ne peut tirer au­
point contre elle. ) - Matth. XVI, 18 ; - le Seigneur a prononcé cun Sens. Puis donc que la Parole est teIle dans le Sens de la lettre,
ces paroles, après que Piene eut confessé cc qu'Il était le Christ. on· peut voir qu'elle ne peut pas être comprise sans la Doctrine. Mais
le Fils du Dieu vivant, » - Vers. t6; - cette Vérité est en.ten­ des Exemples vont illustrer ce point: Il est dit que cc Jéhovah se
due là par la Piel're ; car par la Pierre partout dans la Parole il est. repent, » - Exod. XXXII, 12, 14: Jonas, III, 9, IV, 2; - et il
entendu le Seigneur qu~nt a).l Divin Vrai. est dit aussi que. " Jéhovah ne se repent '!Joint. D - Nomb. XXIlI.
328 LA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE. 329
t9. 1Sam. XV. 29; - sans la Doctrine ces passages ne peuvent se douze Tribus d'Israël.'» - Matth, XIX. 28; - d'après ce~ pa­
concilier. Il est dit que c< Jéhovah visite l'iniquité des pères sur roles, on peut conclure que les Di~ciples du Seigneur doivent aussi
les fils jusqu'à la troisième et à la quatl'ième qénératzon, » _ juger, tandis que cependant ils ne peuvent juger personne; la Doc­
1 Nomb. XIV, 18 ; - et il est dit aussi que c< ne mourra point le trine révëlera donc cet arcane par cela, que le Seigneur qui est
m:
père pour le fils, ni le fils pour le père, mais chacun dans son tout-sachant, et qui connaît les cœul's de tous, doit seul juger et peut
péché. » - Deu tél'. XXIV, t 6 ; - ces passtlges son t non pas en seul juger; et que par ses douze Disciples est entendue l'Église quant
discordance mais en concordance par la Doctrine. Jé~us dit: (1 De­ à tous les vrais et à tOU5 les biens qui lui yiennellt du Seigneur par
mandez, et il vous sera donné,. cherchez, et vous trouverez; la Parole; d'où la Doctrine conclUl que ces vrais et ces biens doi­
heurtez, et il vous sera OUVe1't, » - Malth, VII, i, 8. XXI, 2t, vent juger chacun, selon les paroles du Seigneur dans Jean, - III,
22 ; - Sans la Doctrine, on croirait que chacun doit recevoir ce 1i, 18. XII, 47, 48. - Il Ya dans la Parole un grand nombre de
qu'il demande, mais d'après la Doctrine on sait que tout ce que passages semblables à ceux-ci, d'après lesquels il est bien évident
l'homme demande d'après le Seignenr est donné; c'est même ce que la l)arole sans la Doctrine n'est poinl comprise.
qu'enseigne le Seigneur: « Si vous demeurez en Moi, et que mes 22i. La Parole par la Doctrine est non-seulemenl comprise, mais
paroles en vous demeurent, tout ce que vous voudrez deman, même elle brille dans l'enlendement, car elle est comme· un Chan­
dez, et tlvous sera fait.» -Jean, XV, 7. - Le Seigneur dit: deliel' avec ses lampes allumées; l'homme alors voit plus de choses
(1 Heureux lespauvres,pm'ce qu'à eux est le Royaume de Dieu. »
qu'il n'cn avail vu auparavant, et il comprend aussi des choses qu'il
- Luc, VI, 20; - Sans la Doctrine, on peut penser que le Ciel est n'avait pas comprises auparavant; les chose~ obscures et discordantes
aux Pauvres et non aux Riches, mais 13 Doctrine enseigne qu'il est ou il ne les voit pas et les laisse de côté, ou il les voit elles explique,
entendu le~ Pauvres d'esprit, car le Seigneur dit: Heureux les
(1
~e, sorte qu'elles sont d'accord avec la doctrine. Que la Parole soit
pauvres d'esprit, parce qu'à eux est le Royaume des Cieux. Il vue d'après la Doctrine, et soit aussi expliquée selon la Doclrine,
- MatLh. V, 3. - De plus le Seigneur dit: c< Ne jugez point afin c'est ce qu'atteste l'Expérience dans le Monde Chrétien. Tons les Ré­
que vous ne soyez point jugés, du juqement que vous jufftl'ez fdrmés voien t la Parole d'après leur doctrine, et expliquent la Parole
vous serez jugés, " - Matth. VII, 1, 2. Luc, VI, 3i ; sans la Doc­ selon cellle Docrine; de même les Catholiques-Romains d'après la
trine, on peut être conduit à confit'mer qu'il ne faut pas juger du leur et suivant la leur; les Juifs aussi d'après la lelll'et suivant la leur;
méchant qu'il est méchant; toutefois d'après la doctrine il est per­ conséquemment on y voit desfaux d'après une Doctrine fausse, et des
mis de juger mais justement, car le Seigncur dit: « D'un Juge­ vrais d'apl'ès une Doctrine vraie. D'après cela il esl évident que la
ment juste juqez. » - Jean, VH, 24. - Jésus dil: c< Ne vous vraie doct.rine est comme un flambeau dans les ténèbres, et comme
laissez point appelel' Docteur, car un seul est votl'e Docteur le un poteau indicateur dans les chemins.
Christ,. et n'appelez personne votre père sur la terre, car un 228. D'après cela, on peut voir queceux qui lisent. la Parole sans
seul est votre Père, Celui (qui eSl) dans les Cieux,. et ne soyez la Doctrine, sont dans l'obscur au sujet de toute vérilé, et que leur
point appelés Maîtl'es, car un seul est votre Maître, le Christ. Il Mental est vague et incertain, enclin il l'erreur, et facilement dis­
- l\I:ltth. XXIII, 8, 9, 10; - Sans la Doctrine, il en résulterait posé aux hérésies, qu'ils embrassenl même, s'ils aspirent à la faveur
qu'il n'est pas pet'mis d'appeler quelqu'un Docteur, Père ou Maître, ou à l'autorité, et que leur réputation ne coure aucun risque. La
mais d'apt'ès la Doctrine on sait que cela est permis dans le sens na- . Parole, en effet, est pour eux comme un Chandeliel' salls lumière,
turel, mais non dans le sens spirituel. Jésus dit aux Disciples: -et ils voient dans l'ombre comme beaucoup de choses, et cependant
« Quand Se1'a assis le Fils de l' homme sur le T?'~ne de sa gloire, à peine voient-ils quelque chose, car la Doctrine seule est un flam­
vous serez assis aussi, vous, sur douze Trdnes, juqeant les beau. J'ai vu de telles personnes examinées par les Anges, et il fut
33Q tA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE. 331
Ill
1
trQuvé qu'elles pouvaient confirmer d'après la Parole ce qui leur L'illustration vient du Seigneur seul, e.1 elle est chez ceux qui
ptaisait, et qu'elles confirment principalement ce qui a rapport à aim~nt I~s vrais parce <I,u'ils SQlIt des vrais, et qui les font usa~~s d.& .
l'amour d'elles-mêmes, et à l'amour de ceux auxquels elles s'inté- la vie; chez les autres, il n'y a pas illustration dans la Parole. Si
ressent; mais je les ai vues dépouillées de vêtements, signe qu'elles l'illustration vient du Seigneur Seul, c'est parce qne la Parole vient.
étaient sans vrais; là, les vêtements sont les vrais. de Lui, et que par suite il est Lui-&fême dans la Parole; si l'i\lus.-
229. II. LA DOCTRINE DOIT tTRE PUISÉE DANS- LE SENS DE LA LETTRE tr;,ltiop est chez ceux qui aiment les vrais parce qu'ils son t des vrais,
DE LA PAROLE, ET tTRE CONFIRMÉE PAR CE SENS. et qui les font usages de la vie, c'est parce que ceux-là sont dans le
La raison de cela, c'est que le Seigueur est présent dans ce Sens, Seigneur, et que le Seigneur est en eux, car le Seigneur est la Vé~
etqu'il enseigne et illustre, car le Sei~neur n'opère jamais que dans ri.té ~lIe-mêroe, comme il a été mO(ltré dans le Chapitre sur le Sei-
le Plein, et la, Parole dans le Sens de la lettre est dans son plein, sgeur; ét alors le Seigneur est aimé, quand on vit selon ses Di-
comme il a été montré ci-dessus; de là résulte que la Doctrine doit vins vrais, ainsi quand des usages sont fails d'après ces vrais, se-
être puisée dans le sens de la lettre. La Doctrine du Vl'ai réel peut lon ces paroles dans Jean: " En ce jour-là vous connaîtrez qu~
même être puisée pleinement dans le sens littéral de la Parole; v~us (êtes) en Moi, et Moi en vous; celui qui a mes préceptes
car, dans ce Sens, la Parole est comme un homme vêtu, dont la et les lait, celui-là M'aime, et Moi je l'aimerai, et je Me mani-
face est nue, el donlles mains aussi sont nues; toutes les choses festerai Moi-Même à lui; et je viendrai à lui, et demeure chez
. qui appartiel;nent à la foi et à la vie de l'homme, ainsi celles qui luije ferai. » - XIV, 20, 2t, ~3. - Voilà ceux qui sont dans
appartiennent à son salut, y sont nues; mais toutes Jes autres sont l'illustration quand ils lisent la Parole, et chez lesquels la Parole est
vêtues; et dans plusieurs endroits, où elles ont été vêtues, elles sont dans son éclat et dans sa lran!lparence. Si chez eux la Parole est
vues à travers leur vêtement, comme on voit une femme à traver&- dal~s son éclat et dans sa transparence, c'est parce qu'il y a dans
une gaze légère placée devant sa face: ct même les Vrais de la Pa- chaque chose de la Parole un Sens spirituel et un Sens céleste, et
-role brillent et se montrent ainsi de plus en plus clairement, selon que ces Sens sont dans la Lumière du Ciel: c'est pourquoi par ces
qu'ils sont multipliés d'apl'ès l'amour qu'on a pour eux, el selon Sens, et par leur lumière, le Seigneur influe dans le Sens naturel de.
qu'ils sont mis en ordre par cet amour. la Parole et dans sa lumière chez l'homme; de là l'homme d'après
230. On pourrait croire que la DoW'ine du vrai réel peut être' la perception intérieure reconnaît le Vrai, et ensuite dans sa pensée
acquise par le Sens Spirituel de la Parole, qui est donné par la, il le voit, el cela loutes les fois qu'il est dans l'affection du vrai
science des correspondances; mais par ce Sens la Doctrine n'est pas, pour le Vrai; car de l'affection vient la perception, de la perception
acquise, elle est seulement illustrée et corroborée; car, ainsi qu'il la pensée, et ainsi arrive la reconnaissance, qui est appelée
a été dit précédemment, 1\'0 208, l'homme peut falsifier la Parole foi.
par quelques Correspondances qu'il connaît, en les liant ensemble 232. Le contraire arrive à ceux qui lisent la Parole d'après la
et en les appliquant pour confirmer ce qui est attaché à son Mental Doctrine .d'une Rel igion fausse, et plus particulièremen t à ccux qui
d'après un principe arrêté. D'ailleurs le Sens spi.rituel n'est donné confirment cetle Doclrine par la Parole, et qui ont alors en vue
à qui que ce soil que par le Seigneur Seul, et le Seigneur veille sur leur propre gloire et les richesses du Monde; chez enx les Vrais de
le Sens spirituel comme il veille sur le Ciel angélique, car ce Ciel la Parole sont comme dans l'Ombre de la nuit, et les faux comme
est dans ce Sens. dans la lumière du jour; ils lisent les Vrais, mais ils ne les voient
231. III. LE VRAI UÉEL, QUI DOIT APPARTENIR A LA DOCTRINE. NE pas, el s'ils en voient l'ombre, ils les falsifient; c'est d'eux que le
SE MONTRE, DANS LE SENS DE LA LETTRE DE LA PAUOLE, QU'A CEUx.. Seigneur dit, Il qu'ils ont des yeux et ne voient point, et des
QUI SQNT DANS L'JLLUSTRATlONPAR LE SEiGNEUR. oreilles et n'entendent point. » - Matth. xm, 14, i5. -- De là.
RELIGION CHRÉTIENNE. 333
332 LA VRAIE même temps exaltés dans la Sagesse Angélique, et dans sa felicité,
dans laquelle sont les Anges du Ciel.
leur lumière dans les choses spirituelles, qui appartiennent à l'É­
glise, devient purement naturelle, et la vue de leur mental devient
comme celle d'un homme qui voit des fantômes dans son lit lors­ VI.
I~,
qu'il s'éveille, ou eomme celle d'un somnambule qui se croit éveiIlé
tandis qu'il dort. PAR LE SENS DE LA LETTRE DE J,A PAIlOLE n. y A CON.JONCTION AVEC
LE SEIGNEUR ET CONSOCIATION AVEC LES ANGES.
'233. Il m'a été donn6de parler après leur mort avec plus~urs
hommes, qui avaient cru qu'ils brilleraient dans le Ciel comme des
234.. Que par la P.arole il y ait conjonction avec le Seigneur, c'est
Éloiles, parce que, selon ce qu'ils ùisaient, ils avaient con~idéré la
parce qu'il est Lui-l\Iême la Parole) c'est-à-dire le Divin Vrai même
Parole co III me .sainte, l'avaient lue très-souvent, et en avaient ras- .
et le Divin Bien même dans la Parole: que pal' le Sens de la lettre
semblé plusieurs passages, par lesquels ils avaient confirmé les dog­
il y ait conjonction, c'est parce que dans ce Sens la Parole est dans
mes de leur foi, et avaient acquis par là la réputation d'hommes
son plein, dans son saint, et dan8 sa puissance, comme il a été mon­
instruits, ce qui leur faisait croire qu'ils seraient des Michels et des
tré ci-dessus, Article IV: cette Conjonction n'est pas appal'ente pour
Raphaëls ; mais plusieurs d'cntre eux furent examinés sur l'amour
l'homme. mais elle est dans l'affection du vrai et dans sa perception,
d'après lequel ils avaient étudié la Pal'ole, el il fut reconnu que
Que par le Sens de la lettre il y ait cOllsociation avec les Anges du
quelques uns avaient agi d'après l'amour de soi, afin d'être honorés
Ciel, c'est pal'ce que dans ce Sens il yale Sens 8pil'ituel et le Sens
COOlllle des Primats de l'Église, el d'alltresd'après l'amour du !\Ionde,
céleste, et que les Anges sont dans ces deux Sens, les Anges du
afin d'acquéril' des richesses; lorsqu'ils furent examinés aussi sur
Royaume spirituel du Seigneur dans le Sens spirituel de III Parole,
ce qu'ils savaient de la Parole, il fut découvert qu'ils ne savaient
et les Anges du Royaume céleste dans son Sens céleste; ces deux
rien du vl'ai réel de la Parole, mais qu'ils en savaient seulement ce
sens se dégagent du Sens naturel de la Parole, quand l'homme, qui
qui est appelé vrai falsifié, qui eu soi est un faux fétide, car dans le
considère la Parole comme sainte, la lit. Le dégagement est instan­
Ciel il exhale une odeur infecte; et il leur fut dit que cela leur ve­
tané, par conséquent aussi la consociation.
nait de ce qu'ils avaient eu pour fins eux-mêmes et le Monde quand
231>. Que les Anges spirituelssoientdansleSens spirituel de la Pa­
ils lisaient la Parole, et non le vrai de la foi et le bien de la vie; et
role, et les Angescélestes dans son Sens céleste, c'estce qui m'a été ma­
que lorsqu'on a pour fins soi-même et le l\1onde, le Mental en lisant
nifesté par un grand nombre d'expériences: 11 m'a été donné de per­
la Parole reste attaché à soi-même et au monde, et par suile on
cevoir que) landis que je lisais la Parole dans le Sens de sa lettre, il
pense continuellement d'après son propre, et le Propre de l'homme
se faisait une communication avec les cieux, tantôt avec une de leurs
est dans l'obscurilé quant à tout ce qui appartient au Ciel et à l'E­
Sociétés, tantôt avec une autre; et que ce que j'entendais selon le
glise; dans cet état l'homme ne peut être retiré de son propre par
Sens naturel, les Anges spirituels l'entendaient selon le. Sens spiri­
le Seigneur, ni être élevé dans la lumière du Ciel, ni par conséquent
tuel, et les Anges célestes selon le Sens céleste; et cela, à l'instant
recevoir aucun influx du Seigneur par le Ciel. J'ai vu aussi'ceux-ci
même; comme j'ai perçu des milliers de fois cette communication,
admis ùans le Ciel, ct lorsqu'il fut découvert qu'ils n'avaient aucun
il ne m'est resté aucun doute à son sujet. 11 y a aussi des Esprits,
vrai, ils furent chassés, mais néanmoins chez eux reslait l'orgueil
qui sont au-dessous des Cieux, et qui abusent de celte communi­
d'avoir mérité. li en fut tout"autrement de ceux qui avaient étudié
cation, car ils récitent quelques passages d'après le Sens de la lettre
la Parole d'après l'affection de savoir le vrai parcequ'i1 est le vrai,
de la Parole, et aussitôt ils remarquent et notent la Société avec la­
el parce qu'il sert aux lisages de la vie, non-seulement de la leur
queUe se fait la communication; c'est encore ce que j'ai :souvent,yu
propre, mais aussi de celle du prochain; je les ai vus élevés dans le
Ciel, et ainsi dans la lumière où est là le Divin Vrai, et alors ell

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334 LA. VRA.tE RELIGION CHRÉTIENNE. 335
eL entendu. D'après tes circonsLances, il m'a été donné de savoir en actualité les fins sont dans le Royaume céleste, les causes dans
par vive expérience que la Parole, quant au Sens de sa lettre esL un. 18 Royaume spirituel, et les effets dans le Royaume naturel: de 1à
Divin moyen de conjonction avec le Seigneur, et de consociation maintenant il résulte qu'il y a consociation des hommes avec les
.avec les Anges dit Ciel. Anges par la Parole.
236. Mais il va être illustré par des Exemples, comment les Anges 237, Si l'Ange spirituel tire et fait sortir du Sens de la lettre de
spirituels perçoiven t leur sens, et les Anges célestes le leur, d'après la Parole les spirituels, et l'Ange céleste les célestes, c'est parce que
le Sens naturel, quand f'homme lit la Parole; soient pour Exemples Jes spirituels et les célestes concordent et sont homogènes avec la
quatre préceptes du décalogue: LE CINQUIÈ~[E PRÉCEPTE: lu ne ... nature de ces Ange~; qu'il en soit ainsi, cela peut être Illustré pal"
tueras point. Par Iii l'homme entend non-seulement tuer, mais des choses semblables dans les Trois Règnes de la nature, nommés
aussi avoir de la haine et respirer la vengeance jusqu'à désirer la Règne Animal, Règne Végétal et Règne ~linéral, Dans hl RÈGNE ANI­
mort de son ennemI: l' An~e spirituel, par tuer, entend agir comme MAL: De la Nourriiure, quand elle est devenue Chyle, les Vaisseaux
un diable, et faire périr l'âme de l'homme; et l'Ange céleste, par tirent et font sortir leur sang, les fibres nel'veuses leur suc, et Ih
'tuer, entend avoir en haine le Seigneur, et la Parole. LE SIXIÈME substances qui sont les origines des fibres, feur esprit. Dan~ le
PRÉCEPT E: Tu ne commettras point adultère, Par commettre RÈGNE VÉGÉTAL: L'Arbre, avec son tronc, ses branches, ses feuilles
adultèl'e, l'homme entend aLlssi se livrer à la scol'tation, faire dès et ses fruits, se tient sur sa racine, et de l'humus par sa racine il
actions obscènes, tenir des propos lascifs, et avoir des pensées im­ tire et fait sortir un suc plus grossier pour le tronc, les Ilranches et
pures; pal' commettre adultère, l' \nge spirituel entend adultérer les feuilles, plus pur pour la chair des fruits, et le plus' pur pOUl"
les biens de la Parole et falsifier ses vrais; et par commettre adul­ les semences au dedans des fruits. Dans le RÈGNE MINÉRAL: Dans le
I~ tère, l'Ange céleste entend nier le Divin du Seigneur, et profaner la ·sein de la terre il y a, en quelques endroits, des Mines imprégnées
Parole. LE SEPTIÈME PRÉCEPTE: Tu ne voleras point. Par voler, d'Ol', d'al'gent, de cuivre et de fer; des vapeurs et des effluves des
l'homme entend voler, frauder, et, SOIIS quelque prétexte que ce rochers l'or tire son élément, l'argent le sien, (le cuivre le sien),
soit, enlever au prochain ce qui lui appartient; par voler, l'Ange et le fer le sien, et les eaux les charrient de tout côté,
spirituel entend priver les autref> dès vrais et des biens de leur foi 238. La Parole dans la lettl'e est comme nne Cassette, dans la_
pal' des faux et des maux; et par voler, l'Ange céleste entend s'at­ quelle sont placés en ordre des pierres précieuses, des perles et des
tribuer ce qui appartient au Seigneur, et s'approprier sa justice et diadèmes; l'homme qui considère la Parole comme sainte, et qui la
son mérite. LE HUITIÈ~IE PRÉCEPTE: Tu ne p01'teras point de faux lit pour les usages de la vie, est par comparaison, quant aux pen_
témoiqnaqe. Par porter de faux témoignages, l'homme entend aussi sées du mental, comme celui qui tient à la main une telle cassette,
mentir. et diffamer quelqu'un; l'Ange spirituel entend, par porter et l'envoie vers le Ciel, et celle-ci s'ouvre en montant, et les choses
de faux témoignages, dire et persuader que le faux est le vrai, et préeieuses qu'elle renferme parviennent aux Anges, q~i sont pl"O­
que le mal est le bien, et réciproquement; et l'Ange céleste entend, fondément délectés en les voyant et en les exam inant; cette délec­
par porter de faux témoignages, blaspMmer le Seigneur et la Pa­ tation des Anges est communiquée à l'homme, et fait la consocia­
role. D'après ces Exemples, on peut voir comment le Sens spirituel tion, et aussi la communication des perceptions. C'est pour cette
et le Sens céleste sont dégagés et tirés du Sens naturel de la Parole, consociation avec les Anges, et en même temps pour la conjonction
dans lequel ils sont; et, ce qui est surprenant, les Anges extraient avec le Seignenr, ql:.'a été instituée la SAINTE CÈNE, dans laguelle
, l~s seM qui leur sont propres, sans qu'ils sachent ce que l'homme le PAIN devient dans le Ciel Divin Bien, et le VIN Divin Vrai, l'un et
.pense; mais néanmoins les pensées des Anges ét des hommes font un rautre par le Seigneur: Une telle Correspondance existe d'après ra
1 par les Corresponllances, commè la fin, la' cause eL l'effet; et même Création, afin que le Ciel Angélique et l'Église dans les Terres, et

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III .J-c ..J"


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336 LA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE .. 337


en général le Monde spirituel avec le Monde naturel, fassent un, et les hommes claus le 1\Ionlle sont natul'els, ct que toutes cho~;es chez
que le Seigneur se conjoigne avec l'un et l'au Ire en même temps. ellx sont d'une origine naturelle, Tant qu'on Cl été dans cette igno­
239. Si la Consociation de l'homme avec les Anges se fait par le rance, On n'a p:1S pu savoir que dans les cieux il y aussi la Parole,
Sens naturel ou littéral de la Pal'ole, c'est aussi parce que dans et qu'clle est lue pal' les Anges qui y sont, et aussi par les Esprits
chaque homme il ya d'après la création trois Degrés de vie, le qui ~ont au-dessous des Cieux. Mais, afin que cela ne rest,il pas per­ 1
céleste, le spirituel eL le naturel; mais l'homme est dans le pétuellellwnt inconnu, il m'a été donné d'être en sociét(~ avcc les
naturel, tant qu'il est dans le ~Ionde, et alors seulement dans le Angos et avec les E$jHils, et de m'entretenir avec e!JX, et de voir cc
spirituel angélique en tant qu'il est dans les vrais l'éels, et Stlll­ qui existe chez eux, et ensuite de raprol'ter un granrl nombrc de
lemen t dans le céleste, en tant qu'il est dans la vie selon ces vrais; choses qne j'ai vues et entendues; cela a été fait dans le Traité ou
mais néanmoins il ne vient dans le spirituel même et dans le cé­ CIEL ET DE L'ENFER, publié à Londres en fi58 ; l'on peut y voir que 1
leste même qu'après la mort, parce:que le spirituel et le céleste sont les Anges et les Esprits sont des hommes, et qu'ils ont en abon­
renfermés et cachés dans ses idées naturelles; c'est pourquoi, dance toutes les choses qui sont chez les hommes dans le Monde.
quand par la mortlle naturel s'en va, le spirituel ene céleste res­ Que les Anges et les Esprits soient des hommes, on le voit dans ce
tent, et c'est alol's d'après eux que se font les idées de sa pensée. Tl'aité, N°· i3 il 77, et N°· 453 il 456; et aussi, qu'il y a chez eux
D'après cela, on peut voir que dans la Parole Seule il y a esprit et des cho3es semblables à celles qui son t chez les hommes dans le
vie, comme le Seigneur le dit: " Les Paroles que il/ai je VallS Monde, N°S i 70 11 '190; qu'il y a aussi un Culte Divin, et des Pré­
prononce sont esprit et vie. » - Jean, VI, 63. - « L'Eau, que· dications dans des Temples, N°' ~ l il 227; qu'ils ont des Ecrits
Moi je VallS donnerai, deviendra une fontaine d'eau jaiLLissante et aussi des Linos, N°' 258 à 2{H; et qu'ils possèdent l'Ecriturc
pOla' la vie éterneLLe, l) - Jean, IV, 14. - « Nan de pain seul Sainte ou la Parole, N° 259.
vivra l'homme, mais de toute Parole sortant de la bouche de 24t. Quant li ce qui concerne la Parole dans le Ciel, elle a été
Dieu, » - l\lattb, IV, 4, - «( Travaillez pour l'aliment qui de­ écrite dans un style spirituel, qui diffèl'e entièrement du style na lu
meure dw'antla vie éterneLLe, lequel le Fils de l'homme VallS rel; le style spirituel con~iste en de pures lettres, c10nt chacune en­
donnera. » - Jean, VI, 27. veloppe un certain Seus; et dessus, entre et dans ces lettres il y a
de pctites lignes, des courbures et des points qui exaltent le Sens.
Les lettres, chez les Anges du Royaume spirituel, sont semblables
VII. aux lettres typograpbiques dans no tre Mondc; el les lettres, chez
les Anges du Royaume céleste, sont semblables chez quelques-uns
DANS TOUS LES CIEUX IL Y A LA PAROLE, ET PAR SUITE II. Y A aux lettres Arabes, chez d'au Ires aux anciennes Jettres H~braïques,
LA SAGESSE ANGÉLIQUI!:. mais recourbées en dessus et en dessous, avec des si gnes dessus, en­
tre et au dedans, dont chacun enveloppe aussi un Sens entier.
240. Que dans les Cieux il y ait la Parole, jusqu'à ce jour on ne Comme telle est leur écriture, les Noms de personnes et de lieux
l'a pas su, et on n'a pas pu le savoir, tant que l'Église a ignoré que dans la Parole chez eux ont été marqués d'un si8ne, par là les sages
les Anges et les Esprits sont des hommes, absolnment semblables comprennent ce qu'il ya de spirituel et de céleste sjgnifié par chaque
de face et de corps aUI hommes dans notre Monde, et ~ue chez eux nom; ainsi par Moïse, la Parole de Dieu écrite par lui, et dans le
les choses sont en tout semblables à celles qui sont chez les hommes, commun sens la Parole Historique; par Elie, la Parole Prophétique;
avec cette seule différence, qu'eul sont Spirituels, et que toutes les par Abraham, Isaac et Jacob, le Seigneur quant au Divin céleste,
choses qui sont chez eux sont d'une origine spirituelle, tandis que au Divin spirituel et au Divin naturel; par Aharon, le Sacerdoce;
J. 22

lL

338 LA VRAIE RELIGION' tHRÉTIENNE. 339


par David, la Royauté, appartenant l'un et l'autre au Seigneur; par <est, là réside en même temps la sagesse; mais où les vrais sont, là
les Noms des fils de Jacob ou des douze Tribus d'Israël, les diverses 116 réside de sagesse qu'en proportion du bien de l'amour qui s'y
choses du Ciel et de l'Eglise; par les noms des douze Disciples du trouve en même temps. C'est pour cette raison que la Parole dans
Seigneur ces mêmes choses; par Sion et Jérusalem, l'Eglise quant à .le Royaume Céleste du Seigneur a été écrite autrement que dans son
la Doctrine d'après la Parole; par la terre de Canaan, l'Eglise elle.. Royaume Spirituel; car dans la Parole du Royaume céleste sont ex­
même; par les Lieux et les Villes de cette terre en deçà et au delà primés les biens de l'amour, et les signes sont les affections de l'a­
du Jourdain, différentes choses qui appartiennent à l'Eglise et à sa mour, tandis que dans la Parole du Royaume spirituel sont
"t doctrine. Il en est de même des Nombres; ils ne se trouvent point
non plus dans les Paroles qui sont dans le Ciel, mais à leur place il
-exprimés les vrais de la sagesse, et les signes sont les percep­
tions intérieures du vrai. De là on peut conclure quelle Sa­
y a les choses auxquelles les nombres correspondent. D'après cela, gesse profonde est cachée dans la Parole qui est dans le
l"
on pellt voil' que dans le Ciel la Parole est, quan t au Sens littéral, Monde, cal' en Elle est cachée toute la Sagesse angélique qui..
semblable et en même temps correspondante à notre Parole, et ~st ineffable; et dans cette sagesse vient après la mort l'homme qui
qu'ainsi elles sont un. Ce qu'il y a d'admirable, c'est que la Parole, -est fait aIolge par le Seigneur au moyen de la Parole.
dans les Cieux, a été écrite de manière que les simples la compren­
IJent avec simplicité, et les sages avec sagcsse; car il y a sur les
lettres plusieurs coul'bures et signes qui, comme il a été dit, exaltent VIII
le Sens; les simples n'y font pa$ attention, et ne les con"naissent p;ts,
mais les sages y font attention, chacun selon sa sagesse, et cela, :L'i~GLISE ExrSTE D'APRÈS LA PAROLE, ET TEL EST L'ENTENDEMENT
jusqu'à la plus haute sagesse. Dans chaque grande société, un Exem­ DE LA PAROLE CHEZ L'HOMME, TELLE EST L'i~GLISE CHEZ LUI.
plaire de la Parole, écrit par des Anges sous l'inspiration du Sei­
gneur, a été déposé dans le lieu où sont les choses sacrées, atln que 243. Que l'Eglise existe d'après la Parole, cela ne peut pas être
la Parole ne soit nulle part changée quant à aucnn dé ses points. ,mis en doute, car il a été montré ci-dessus, que la Parole est le Di­
La Parole, qui est dans notre Monde, est semblable à la Parole du vin Vrai, N°S 189 il 192; que la Doctrine de l'Eglise est puisée dans
Ciel, en ce que les simples la comprennent avec simplicité, et les la Parole, N°S 225 à 233; et que par la Parole il ya conjonction
sages avec sagesse; mais cela se fait d'une manière différente. -avec le Seigneur N°S 234 à 239; mais que l'entendement de la Pa­
242. Que les Anges aient toute leur sagesse par la Parole, ils l'a­ role fasse l'Eglise, cela peut être mis en doute, puisqu'il yen a qui
vouent eux"-mêmes; en effet, autant ils sont dans l'entendement de croient être de l'Eglise parce qu'ils ont la Parole, la lisent ou l'en­
la Parole, autant ils sont dans la lumière; la Lumièrc du Ciel est la tendent prononcer' par un prédicateur, et savent quelque chose du
Divine sagesse, qui à leurs yeux, est Lumière. Dans le Lieu Sacré sens de sa lettre, tandis qu'ils ignorent comment tel ou tel passage
où est déposé l'Exemplaire de la Parole, il y a llne Lumière flam­ de la Parole doit être compris, et que plusieurs d'entre eux pensent
boyante et d'un blanc écl:1tant, surpassant tout degTé de la lumière que cela est peu important; il devient donc nécessaire de confir­
qui brille hors de ce lieu d:lIls le Ciel. La Sagesse des Anges célestes mer ici que c'est l'entendement de la Parole et non la Paroleqùi fait
surpasse la Sagesse des Anges spirituels, il peu près de la même ma­ l'Eglise, et que tel est l'entendement de la Parole chez ceux qui sont
ni ère que la sagesse des Anges spirituels surpasse la sagesse des dans l'Eglise, telle est l'Eglise.
hommes; et cela vient de ce que les Anges célestes sont par le Sei­ 244. Que l'Eglise soit selon l'entendement de la Parole. c'est
gneur dans le bien de l'amour, et que les Anges spirituels sont par parce que l'Eglise est selon les vrais de la foi et les biens de la cha­
le Seigneur dans les vrais de la sagesse; or, où le bien de l'amour rité, et que ces vrais et ce::; biens sont les universaux, qui non-seu­
340 LA VRAIE

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lement Ollt été répandus dans tout le Sens lillh'a! de la Parole, mais RELIGION CHRÉTIENNE. 3U
sont encore cachés an dedans comme des ohklS l\r(~ci'~ll\ dans·des réel, ni aucune volonté du bien réel, sont comme ceux qui se croient
trésors: les choses qui sont dans le Sell:; lil'{'\-;!i de la Parole se riches d'apl'ès les richcsses qui leur ont été prêtées par d'autres, ou
montrent devant lout homme, parce qu'cllos ili,dlel)t dircc cment qui se croient possesseurs des champs, des maisons et des marchan­
dans le::; )'eu~, mnls celles qui sont cacllée~dans le ~:,ens :;pirilucl ncse dises des autres; que cela soit fantastique, chacnn le voit. Ils res­
montrent qu'à ceux (Ini aimenlles vrais parce l/ll'i!S SOilt des vrais, semblent ausgi il CCU\ (llli. vont magnifiquement v.êtns, et sont con­
et qui t'ont les biens parce qu'ils sont des hien~;; rlcl':Jllt cenx-ci se duits dans de~~ équipages dorés avec laquais derrièrc, g~lrde5 sur les
manifeste le trésor que le Sens littéral COUHe 1:1 [';:lule ; et ce sont côtés, et coureurs par devant, et cependant n'ont rien de cela en
ces vrais et ces biens qui l'ont essentiellemclil l'E:~lis('. leur propriété.
240. Que l'E~lise soit selon sa Doctriuc et q\le la Doctrine soit 246, Telle a été la Nation Juive; c'est pourquoi, comme elle pos­
d'après la Parole, cela est connu; tOlllerois cependant ce qui ins­ sédait la Parolc, elle a été comparée pal' lc Seigneur an Riche, qui
taure l'Église, cc n'est pas la Doctrine, mais c'est l'intégrité et la était vêlu de pourpre el. de fin lin, et vivait splendidement chaque
pureté de la Doctrine, par conséquent l'entcndenwllt de la Parole; jour, et qui néanmoins n'avait pas même tiré de la Parole assez de
quant à'l'ltglise spéciale, qui est chez l'hornme en particulier, ce vrai et de bien pOUl' avoir pitié du pauvre Lazare, étendu couvert
n'est pas la Doctrinc qui l'instaure et la fait, mais c'esl la foi et la tl'ulcères doy;'.!!! 3011 l'cslibule ; cette nation non-seulement ne s'était
vie selon la foi; parcillclllt:nt ce n'est pas la Paroie qui instaure et approprié aucun vrai d'après la Parole, mais clle s'était approprié
fait l'Église spéeialcment chez l'homme, mais c'est la foi selou les des faux en telle abonùance, qu'enfin aucun vrai ne se manifestait à
vrais et la vie selon Ics biens, qu'il tire Je 1.1 il lie Jt (lu'il s'ap­
1 elle; car les vrais non-seulement sont couverts pal' les faux, mais
plique. La Parole est comme une Mine au fond dl! laquelle il ya en même sont oblitérés et rejetés; c'est pour cela que les Juifs ne re­
toute abondance de l'or et de l'argent, ct COlllllle ulle ~Iine où de -connurent point le l\Iessie, quoique tous les Prophètes eussent an­
plus en plus intérieurement sont cachées cles pierres de plus en plus noncé son Avênemen 1.
précieuses; ces mines sont ouvertes selon l'enlenliomellt de la Pa­ 247. En plusicurs endroits, dans les Prophètes, l'Église chez la
role; sans l'cllt0ndement de la Parole, telle IIll'elle l'sI en soi, dans nation Israélite et Juive est décrite comme totalement détruite et
son sein et dans sa profondeur, la Parole ne ferail pas plus l'Église .anéantie, par cela que le Sens ou l'Entendement de la Parole était
chez l'homme, que ces !\Iincs sitllées en Asie ne feraient la richesse
d'un Européen; il en sel'ait autrement pour cet Européen s'il était • falsifié; car rien autre chose ne détruit l'Égli,e. L'entendement de
la Parole, tant Hai que faux, est décrit dans les Prophètes par
parmi les possesseurs eL les ouvriers de ces mines. La Parole chez EpHIIAïM, surtout dans Ho~ée, car par Ephraïm dans la Parole est
ceux qui recherchent les vrais de la foi et les bieris de la vie qui en signifié l'entendement de la Parole dans l'Eglise. Comme l'entende­
proviennent, est comme sont les Tl'ésors chez le Roi de Perse, ou ment dc la P;)role rail l'Eglise, voilà pourquoi Ephraim est nommé
chez les Empereurs du Mogol et de la Chine, et les hommes cie l'É­ ,FILS rREf.IEliX, el Er-;FM\T DES DÉLICES, - .ïérém. XXXl, 20. - PRE­
slise sont comme les intendants de ces trésors, qui auraient la per­ MIER-NÉ, - Jér(~I1l. XXXI, 9. - LA FonCE DE LA TItn: Dt: JEllOVAIl,
mission d'eu prendre pour -leurs usages autant qu'il lèur plairait; - Ps. LX, Û. CVIJJ, 9. - PIJlSSANT, - Zach. X, 7'.'- ;'\1U;';J D'ARC,
mais ceux qui seulement possèdent la Parole, et la lisent, sans ce­ - Zach. IX, i 3; - el les fils d'Ephraïm sont appelés, AmiES ET
pendant chercher ni les vrais réels pour la fo i, ni les biens réels TIIIEuns u',lnc, - T'~. LXXVIJI, 9; - car l'Arc sigllille la Doctrine
pour la vie, sont comme ceux qui savent par des récits qu'il y a là d'après la Parole, l"OIabaltant contre les faux. C'est aussi pour cela
d'immenses trésors. mais qui n'en touchent pas même un écu. Ceux qu'Ep!l7'(ûm jut ii'ansjë?'é à la d,'oite d'Israël, et béni " et qu'en­
.qui possèdent la Parole, et n'y puisent aucun entendement du vrai suite il (1ft accepté â. la place de Ruben, - Gen. XLYlIl l 5, tt
et suiv. - C'est encore pour cela que dans la bénédiction. des fils

~_ ... .
"1
342 LA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE. 343
i
d' IS"aël par Moïse, Ephraïm fut élevé au-dessus' de tous les que dans le Prophète Hosée, depuis le Premier Chapitre jusqu'au
autres avec son f,'he Menasché, sous le nom de Joseph leU/T' Dernier, il s'agit de la Falsification de l'en tendement réel de la Pa­
père. - Deutér. XXXIII, f3 à 17:- Quelle est l'Eglise, quandl role. et de la destruction de l'Église par celte falsification, et que
J'entendement de la Parole est détruit, cela est aussi décrit par la scortation signifie la falsification du vrai dans la Parole, il a été
EphraIm dans les Prophètes, surtout dans Hosée, par exemple, dans en conséquence ordonné à ce Prophète, pour qu'il représentât cet
ces passages: « Israël et Ephraïm tomberont. Ephraïm se"a en état de l'Eglise, de prend,'e pour lemme une prostituée, et d'en
solitude. Ephraïm est fouté et frappé par le jugement. l) _ avoir des fils, Chap. 1; et une seconde fois, de prendre une femme
Hosée, V, n, 9, if, 12, 13, 14. - « Que te ferai-je, Ephraïm? adultère, Chap. III. - Ces passages ont été rapportés, afin qU'OR
puisque ta sainteté comme une nuée de l'aurore, et comme la' sache et qu'il soit confirmé d'après la Parole, que l'Eglise est telle
rosée qui le matin tombe, s'en est allée. II - Bosée, VI, 4. _ qu'est l'entendement de la Parole en elle, magnifique et d'un grand
cc Ils n'habiteront point dans la terre de Jéhovah, Ephraim re­ prix, si l'entendemenl vient de vrais réels d'après la Parole, mais
tournera en Egypte, et en AssY"ie ce qui est impur il man­ détruite, et même hideuse, s'il vient de vrais falsifiés,
gf1'ra, » - Hosée, IX, 3 ; - la terre de Jéhovah est l'Eglise, l'E­
gypte est le scientifique de l'homme naturel, l'Assyrie est le raison­
nement qui en procède, c'est par ce scientifique et cn même temps IX
par ce raisonnement que la Parole est 'falsifiée quant à son entende­
ment intérieur, aussi-est· il dit qu'Ephraïm retllurnera en Egypte-, DANS CHAQUE CHOSE DE LA PAROLE IL Y A LE MARIAGE DU SEIGNEUR
et qu'en Assyrie il mangera ce qui est impur. " Ephraim se repaît ET DE L'EGLISE, ET PAR SUITE LE MARIAGE DU BIEN ET DU VRAI.
de vent, et il poursuit l'Eurus,. chaque jOU1' mensonge et vas­
tation il multzlJtie, alliance avec l'Assyrie il traite, et l'huile en 248. Que dans chaque chose de la Parole il y ait le Mariage du
Egypte est portée. » - Hosée, XII, 2 ; - se repaître de vent, poursui­ Seigneur et de l'Eglise, et par suite le Mariage du bien et du vrai,
vré l'eu rus et multiplier le mensonge et la vastation, c'est falsifier les. cela jusqu'à ce jour n'a pas été vu, et n'a pas pu être vu, parce que
vrais, et ainsi détruire l'EglisE'. La même chose est aussi signifiée' le Sens spirituel de la Parole n'avait pas encore été dévoilé, et que
par la scortation d'Ephraïm, car la scortalion signifie la falsification ce mariage ne peu t être vu que par ce Sens: en effet, il y a dans la
de l'entendement de JaParole, c'est-à-dire, de son vrai réel; dans Parole, cachés dans le Sens de sa lettre, deux sens, qui son t appélés
ces passages: « Moije connais Ephraïm,. il s'est entièrement li­ Spirituel et Céleste; dans le Sens Spirituel .lans la Parole ce qui
vré d la scorlatiort, et IS"aël a été souillé. » - Hosée, V, 3. lui appartien t se réfèrll principalemen t à l'Église, et dans le Céleste
- « Dans la maison' d'IS1'aël j'ai vu une chose aflreuse,. Id,. principalement au Seignenr; puis, dans le sens Spirituel ce qui lui
Eph,'aïm s'esl lim'é cl la sCO?'lation, et Israël a été souillé. » appartient se réfèl'e au Divin Vrai, et dans le Céleste au Divin Bien ~
- Hosée, VI, fO ; - Israël est l'Eglise elle-même, et Ephraïm est de là dans la Parole ce Mariage. Mais cela n'est évident que pour
J'entendemen't' de la Parole, d'après lequel et ~eloll lequel est l'É­ celui qui, d'après le Sens spirituel et le Sens céleste de la Pa­
glise; aussi est-il dit qu'Ephraïm s'est livré il la scortation, et qu'Is­ role, connaît les significations des mots et des noms, car ce1'lains
raël a été souillé. Comme l'Église chez la Nation Israélite et Juive 3. mots el certains noms se disent du Bien, d'autres du Vrai,
été complètemen t détruite par les falsifications de la Parole, c'est et d'autres renferment l'un et l'autre; c'est pourquoi sans
pour cela qu'il est dit d'Ephraïm: « Te donnerai-je, Ephraïm ? celle connaissance ce Mariage dans chaque chose de la Parole n'a
te livrerai-je, Israël? te donnC"ai-je comme Adamalt, et te pla­ pas pu être vu: telle est la raison pour laquelle cet Arcane n'a pas
(;erai-je comme Séboïm?» - Hosée, XI, 8. - Maintenant, parce été dévoilé auparavan t. Comme il existe un tel mariage dans chaque
,RU LA VRAIE RELIG:ION CHRETIENNE. 345
çhose de.la Parol~, voilà pourquoi il) a si souvent daps ]a ParoJ~ ·deuil, justice, se disent du bien, et dans le sens opposé se disent du
deux Expressions qui semblent étre des Répétitions d'une méme mal; tandis que compagnon, indigent, solitude, inanité, ennemi,
chese; cependant elles ne sont pas des Répétitions, mais l'une se ré­ iniquité, emporlement,. peuple, allégresse, larmes, jugement, se di­
fère au bien, et l'autre au Hai, et toutes deux prises ensemble en sent du ,'rai, et dans le sens opposé se disent du faux; et cependant
font la conjonction, ainsi une seule e1l0se. De là vient aussi la Divine il semble au lee/cm, qui ne conllaît pas cet areane, que I)::!uvre et
Sainteté de la Parole; car dans toute OEuvre Divine il yale Bien indigent, désert et solitude, vide et inanité, elc., sont nlle seule
conjoint au Vrai, et le Vrai conjoint au Bien. chose, et néanmoi:1G ils ne sont pas une seule chose, mais ils devien­
. 249. li est dit que dans chaque chose de la Parole il y a Je ma:­ nent une seule chose par la conjonction. Il Ya aussi dans la Pal'ole
riage du Scigneur et de l'Eglise, et par suite le mariage du bien et plusieurs e'\l)]'essions qui sont aecouplées, comme fcu et flamme, or
du \'l'ai, parce que, où est le mariage du Seigneur et de l'Église~ et argent, airain et fer, hois et pierre, pain et ea!:, pain el vin,
là aussi est le mariage du bien et du vrai, car ce mariage-ci vient pourpre et fin lin, etc. ; parce que le fen, ]'01', l'airain, le bois, le
de l'autre; en effet, quaud l'Eglise ou l'homme de l'Egliiic est dans pain, la pourpre, se disent du bien, ct que la flamme, l'ar­
les vrais, le Seigneur influe avec le bien dans ses vrais et les vivifie; gent, le fer, la pierre, l'eau, le vin et le lin, se disent du vr:.i. C'est
ou, ce qui revient au même, quand l'hollJme de J'Eglise est dans par la mèllle raison qu'il eSl' dit, qu'on doit ~llllcr Dicu r:c tOllt cœur
l'entendement du vrai, le Seigneur par le bien de la charité influe et de toute :lme, et que Dieu crér.J'a dans l'homme un nouveau cœur
dans son entendement, et. ainsi il y répand la vie. Il y a cllez cha­ et un nouvel esprit, car le cœur se dit du bien de l'amollr, et 1',ll11e
que homme deux Facultés de la vie, qui sont appelées Entende­ et l'esprit se disent des vrais de la foi. Il ya aussi des mols qui,
ment et Volonté; l'Entendement est le réceptacle du vrai, et parce qu'ils participent de l'un et de l'autre, tant du bien que du
par conséquent Je la sagesse, et la Volonté est le réceptacle vrai, sont employés solitairement sans être joints à d'âutres mots;
du bien, et par conséquent de la charité; ces deux Facultés mais ces particularités et plusieurs autres ne se manifestent que de­
doivent faire, un pOlir que l'h.omme soit homme de l'Église, et vant les Anges, et devant ceux qui, lorsqu'ils sont dans le Sens na­
'elles font un quand l'homme forme l'Entendement d'apl'ès des turel, sont aussi dans le Sens spirituel.
vrais réels, ce qui est fait selon l'apparence comme par lui, 2ûL il serait trop long de montrer, d'après la Parole, qu'il ya
,et quand sa Volonté est. remplie du bien de l'amour, ce qui est en Elle de telles expressions doubles qui semblen t être des Répéti­
fait par le Seigneur; de Jà chez l'homme il y a la vie du vrai et la tions d'une même chose, car il faudrait remplir desyolumes; mais
vie du bien, la vie du vrai dan~ l'Entendement, et la vie du bien pour levor le dOllte, je vais rapporter des passages olt il est dit en
dans la Volonté, lesquclles, apl'ès avoir élé IJnies, font non pas deux même temps NATION et PEUPLE, JOII~ et ALI.EGlIESSE. Voici des pas­
vies, mais une seule vie. C'est là le Mariage du Seigneur et de l'E­ sages où la Nation et le Peuple sont nommés: « Malheur à la NA­
glise, et aussi le Mariage du bien et du vrai chez l'homme. TION pécheresse, au PEUPLE cllm'gé d'iniquité. ) - Esaïe l, 4.
, 21)0. Que d,lns la Parole iJ y ait deux Expressions qui semblent - u Les Pl!.t:PLES qui mm'clzaient dans les ténèb,'us ont vu une
être des népélitions d'une même chose, tout lecteur qui y fait atten­ lumière 9i'ande, tlt as multiplié la NATiO:-i. ) - Esaïa, 1\., 1,2.
tion peut le voir; par exemple: Frère et compagnon, pauvre et in­ - " A scltw', verge de ma colere, contre la ~;,\TlüN liY]Jocnte je
di~en l, désert ct solitude, vide el inani té, ad versaire el ennemi, pé­ l'enverl'ai, contre le PEUPI.E de mon empO?'tement Je le u'tande­
.allé et iniquité, colère et emportelnenl, nalion et peuple, joie et a]­ rai., » - Esaïe, X, n, 6. - " Il m'rivera en cc jour-la que la
'Jé'gresse, deuil et !armes, justice et jugement, ctc. ; ces expressions t'acine de Jlsclwï, dressée pow' enseigne des PElJI'LES, les IhTIONS
semblent être synonymes, et cependant clles ne le sont point, car la cltClÛIP.I'ont. )) - XI, 10. - "Jéhovah qui t'apte tes PEU­
frère, pauvre, désert, vide, adversaire, péché, colère, nation, joie, PLES d'une plaie incul'able, qui domine avec co/ère SUI' les NA­
3i6 LA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE. M7
TIONS. Il - Esaïe, XIV, 6. - (1 En ce jour-là, on apportera en gne sur les NATIONS, les volont{lires d'entre les PEUPLES se sont
présent à Jéhovah Sébaoth un PEUPLE dispersé et pillé, et une assemblés.» - Ps. XLVII, 4, 9, to. - « Les PEUPLES Teconles­
NATION mesurée au coraeau et Ioulée. I, - Esaïe, XVIII, 7. ­ seront, et dans la jubilation seront les NATIONS, de ce que tu
• Un PEUPLE f01't T'honorera, la ville des NATIONS puissantes jugeras les PEUPLES avec:droiture, et que les NATIONS dans la Terre
Te craindra. » - Esaïe, XXV, a. - .. Jéhovah enlèvera l'en­ tu conduiras. » - Ps. LXVII, 3,4, 5. - « Souviens-toi de moi,
veloppe (qui est) sur tous les PEUPLES, et le voile (qui est) sur Jéhovah, dans le bon-plaisir de ton PEUPLE, afin que je me ré­
toutes les NATIONS.)) - Esaïe, XXV, 7. - « Approchez, NA­ jouisse dans la joie de tes NATIONS. )) - Ps. CVI, 4, 5 ; - et en
TIONS" et vous, PEUPLES, soyez attentils. )) - Esaïe, XXXIV, L outre ailleurs. S'il est dit en même temps les Nations et les Peuples,
- (( Je T'ai appelé pour alliance du PEunE, po:.!r lumière des; c'est parce que par les Nations sont entendus ceux qui sont dans'
NATIONS. ,. - Esaïe, XLII, 6. - (( Que toutes les NATIONS se réu­ le bien, et dans le sens opposé ceux qui sont dans le mal, et que par
nissent ensemble, et que s'assemblent les PEUPLES, » - Esaïe,. les Peuples sont entendus ceux qui sont dans les vrais, et dans le
XLIII, 9. - « Voici, je lèverai t'ers les NATIONS ma main, et sens oppos.é ceux qui sont dans les faux: c'est pourquoi ceux qui
vers les PEUPLES mon étendat'd. » - Esaïe XLIX, 22. - (( Té­ sont du Royaume Spirituel du Seigneur sont nommés Peuples, et
moin aux PEUPLES j; L'ai donné, Prince et Légzslateur aux NA­ ceux qui sont du Royaume Céleste du Seigneur sont nommés Na­
TIONS. Il - Esaïe, LV, 4, 5. - (( Voici, un PEUPLE vient de la: tions; car dans le Royaume Spirituel tous sont dans les Vrais et par
terre du Septentrion, et une NATION grande des côtés de la terre. l} suite dans l'Intelligence, et dans le Royaume Céleste tous sont dans
- Jérém. VI, 22,23. - « Je ne te /e1'aiplus entendl'e la calom­ les biens et par suite dans la Sagesse.
nie des NATIONS, et t'opprobre des PEUPLES tu ne portel'as plus. » 252. Il en est de même pour beaucoup d'autres expressions; ainsi
- Ezéch. XXXVI, i5. - l( Tous les PEUPLES et les NATIONS Le lorsqu'il est dit JOIE il est dit aussi ALLÉGRESSE, comme dans ces
. Servù'ont. Il - Dan. VII, 14. - ce POU1' 'que mille1'ie d'eux ne· passages; " Voici, JOIE et ALLÉGRESSE, tuel' le bœuf. " Esaïe,
lassent pas les NATIONS, et qu'on ne dise pas pat'mi les PEUPLES: XXII, t 3. - .. JOIE et ALLEGRESSE ils obtiendront, et s'enfuiront
Où est leU1' Dieu?)) - Joël, Il, 17. - ce Les restes de mon PEU­ tristesse et gémissement. " - Esaïe, XXXV, iD LI, H. - « De
PLE les pilleront, et les "ésidus de ma NATION les auro~t en hé­ la Maison de notre Dieu ont été retranchées l'ALLÉGIIESSE et la
·"1'itage. )) - Séph. Il, 9 - ce Et viendront plusiwl's PEUPLES et JOIE. Il - Joël, l, t 6. - « Je les pl'iverai de la voix de JOIE el de
des NATIONS nombreuses pour c11e1'che1' Jéhovah dans Jérusa­ la voix d'ALLÉGRESSE. Il - Jérém. VII, 34, XXV, tO. - « Le
lem. » - Zach. VIII, 22, - « Mes yeux ont vu ton Salut, que jeâne du dixième sem pour la maùon de .Jèhudah en JOIE et en
tu as préparé devant la face de tous les PEUPLES, lumière pour ALLÉGRESSE. Il - Zach., VIII, 19. " - « Soyez en ALLÉGRESSE
révélation des NATIONS. » - Luc, II, 30, 3-1, 32. - « Tu nous dans Jérusalem, ayez de la JOIE en elle. » - Esaïe, LXVI, 10.
as rachetés en ton sang, de tout PEUPLE et NATION. )) - Apoc. V, - li Sois dans la JOIE et dans r ALLÉGRESSE, fille d'Edom. )) ­

9.- Il Illaut que de nouveau tu prophétises sm' PEUPLES et NA­ Lament, IV, 2-1. - Il Dans l'ALLEGRESSE seront les Cieux, etdans
TIONS. )) - Apoc. X, 11. - ce Tu me mettras à la tête des NA­ la JOIE Se1'a la Terre. " - Ps. XCVI, t t. - « Tu me feras enten­
TIONS, un PEUPLE, que je n'avais pas connu, me servira. » ­ dre JOIE et ALLÉGIIESSE. Il - Ps. LI, 10. - « JOIE et ALLÉGRESSE
Ps. XVIlI, 44. - ce Jéhovah rend inutile le conseil des NATIONS, seront trouvées en Sion, confession et voix de citant, )) - Esaïe,
il renverse les pensées des PEUPLES. )) - Ps. XXXIII, iD. - « Tu LI, 3, - (C Il sel'a pOll1' toi une ALLEGIIESSE, et plusiew's cl cause
nous mets en pr..o~erbe parmijes NATIONS, en hochement de tête de sa naissance auront de la JOIE. l) - Luc, l, 14. - « Je lerai
parmi les PEUPLES",il - Ps XLIV, HL - Il Jéhovah l'angera les cesser la voix de JOIE et la voix d'ALLEGRESSE, la voix du fiancé
PEUPLES sous nous, et les NATIONS sous nos pieds,. Jéhovah rè- et la voix de la fianeée. " - Jérém. VII, 34. XVI, 9. XXV, 10.
HELIGION CllRJtTIENNE. :149
348 LA VR~m été écrite par de jlures Correspondances, d'oi.! .il h;,nlle qlle plu­
- (( Enc01'(I sera entendue da'ls ce lieu la voix de JOIE et la voia: sieurs cho6es y sout des Apparences du vrai, el 11011 dt;S 1'1';,lÏs nus,
d'ALLÉGRESSE, la voix du fiancé et la voi:J; de la fiancée, )) ­ et que plusieurs ont éié écrires selon la conception lIe fhollilhe pu­
Jérém. XXXIII, fO,. f 1 ;. - et ailleurs. Si les deux expressions Joie rement natlll'el, et copendant de telle manière qlle les :,imples peu­
et Allégresse sont employées, c'est parce que la Joie se dit du Bien, vent comprendre la l'a l'Ole avec· simplicité, le:-; intcllilienls avec
et que r /t lll\';rcs~e se dit du .vrai, ou parce que la Joie se dit de intelligence, et Je~ sages avec sagesse. Maintenant, puisque telle est
l'Amour, el lJue l'Allégresse se dit de la Sagesse; car la Joie appar­ la Parole, 10$ App:1rcnces du vrai, qui sont des vrais vèWs, pouvent
tient au Cœur et l'Allégresse à l'Esprit, ou bien la Joie appartient à être prises pOUl' dcs \'l'ais nus, et lorsqu'elles sOnt confirlllées, elles
la Volonté et l'AII{'gresse il l'Entendement. Que le Mariage du Sei­ deviennent des illusions, qui en elles-mênies sont des l'aux. De ce
gneur' el de l'Eglise soit aussi dans ces expressions, cela est évident que les Apparenc0s du vrai out été prises pOtlr des "l"lis réels et
en ce qu'il est dit: « La voix de Joie et la voix d'Alléqresse, la ont été confirmées, sont nées toutes les Hérésies qui ont été et sont
voix du Fiancé et la voix de la Fiancée. )) - Jér. VII, 34. XVI, encore dans le l\Ionde.Çhrétien. Les Hérésies elles-mêmes ne dam­
9. XXY, 10. XXXIII, fO, H ; - et le Seigncur est I~ Fiancé et Dent pas les hommes, mais cc qui damne, c'est quand, d'après la
l'Eglise la Fi:lDCéc ; que le Seigneur soit le Fiancé, on le voit dans Parole et par les raisonnements qui p.'ocèdent de l'homme natul'el,
l\Iatlh. 1::, H). r,larc, If, H), 20. Luc, V, 34, 30; et que l'Eglise on confirme les faussetés qui sont dans l'Hérésie, et qu'on a une vie
soit la Fiallere, on le voit dans l'Apocalypse XXI, 2,9. XXII, f7; mauvaise. En efl'ct, chacuil naît dans la Religion de sa Patrie ou de
- c'cst pourquoi Jean-Baptiste dit en parlant de Jésus: (( Celui qui ses Parents, y est initié dès son enfance, puis la retient et ne peut
a la Fl:oncée est le Fiancé. 1) - Jean, III, 29, lui-même se dégager des faux de cette religion, tant il cause des af­
253. C'est à cal~Se du Mariage du Divin Bien et du Divin Vrai faires du \\londc qu'il callse de la faiblesse de ('entenélement il distin­
dans chaque chose de la Parole, que dans un grand nombre de pas­ guer les vérités réligieuses; mais vivre mal et coulJrmer les faux
,sages il est dit Jého\'ah Dieu, el aussi Jéhovah et le Salut jusqu'à détruire le vrai réel, voilà ce qui damne; cal' celui qui reste
d'Israël, comme s'ils étaient deux, lorsque cepend~nt ils dans sa Religion et croit en Dieu, et qui, -- s'il est tians le sein dn
sont un; car par Jéhovah il est entendu le Seigneur quant au Christianisme, - croit au Seigneur, considère la Parole comme
. Divin Bien du Divin Amour, et par Dieu et par le Saint d'Israël il sainte, et vit par religien selon les préceptes du Décalogue, celui-là
,est entendu le Seigneur quant au Divin Vrai de la Divine Sa~esse. n'est point lié aux faux comme par serment (non jU?'at in (alsa) ,
,Que les expressions .léhovah et Dieu, et Jéhovah et le Saint d'Israël, aussi, dès qu'il entend les vrais et les perçoit à sa lIlanière, il pellt
soient elllplojù~s d.lns un gran~ nembre de passages de la Parole, les embrasser, et ainsi être retiré des faux; mais il n'en est pas de
et que cepcuoallt par elles il soit enlendu Un Selll, on le voit dans mêmé de celui qui a confirmé les faux de sa Religion, car le faux
la DocTnlNI~ sun LE SEIGNEUII RÉDEMPTEUII. confirmé reste et ne peut être extirpé; en effet, après la confirma­
tion le faux est comme si l'homme s'était lié à lui par serment, sur­
tout si ce faux est cohérent avec l'amour de soi, ou avec J'orgueil de
x la propre in telligence.
/
DES IiÉHllSJJ~S PEUVENT f:TI1E TIRÈES nu SENR nE J.A LETTRE DE LA. 255. Je me suis entretenu, dans le Monde spirituel. avec quel­
1\\1\0.1.[(, UAIS LES CONFllUllill EST IlAr-:t.ERrn:x.
ques hommes, qui avaient'vécu il y a plusieurs siècles, et s'étaient
confirmés dans les faux de leur Religion; et j'ai reconnu qu'ils res­
254.1\ n été montré ci-dessus que 1:1 Pa l'ole ne petit être com­ taient encore constamment dans les mêmes faux: je m'y suis aussi
prise S:l1lS ln Doctrine, el que la Doctrine est 'COIlITOG un Flan'beau entretenu avec d'autres qui avaient été de la même Religion, et
pOlir fjl1e les \'l'ais réels soient vus; et cela, parce que la Pêii ole a

...

850 LA VRAIE . RELIGION CHRÉTIENNE. 35f.


avaient pensé comme ceux-là, mais n'avaient pas confirmé chez eux .que je prendrai dans la Nature, parce que le Naturel illustre et en­
les faux de cette Religion, el j'ai reconnu que, ayant été instruits seigne plus clairement que le Spirituel. Il semble à la vue que le
par les Anges, ils avaient rejeté les faux et reçu les vrais, et que Soleil soit porté chaque jour autour de la Terre, et aussi une fois
ceux-ci avaient été sauvés, mais non ceux-là. Chaque homme après chaque année; de là il est di t que le Soleil se lève et se couche, qu'il
la mort est instruit par les Anges; et ceux qui voient les vrais, el fait le matin, midi, le soir et la nuit, et aussi les saisons du prin­
Q'après les vrais les faux, sont reç.us; mais ceux-là seuls qui ne se temps, de l'été, de l'automne et de l'hiver, et par conséquenrles
sont pas confirmés dans les faux voient les vrais; ceux, au contraire, jours et les aunées, quoique cependant le Soleil reste immobile, car
qui s'y sont confirmés ne veulent pas voir les vrais, et s'ils les c'est un Océan de feu, et c'est la Terre qui tourne chaque jour sur
voient, ils s'en détournent; et alors ou ils s'en moquent, ou ils les ~Ile-même, et chaque année autour du Soleil: l'homme qui, par
falsifient; la vraie cause de cela, c'est que la confirmation entre simplicité ~t par ignorance, pense que le Soleil exécute ces mouve­
dans la volonté, et que la volonté est l'homme même, et dispose ments, ne détruit pas la vérité naturelle, qui est, que la Terre
l'entendement à son gré; mais la connaiss::nce nue n'entre que dans tourne sur son axe, ef . est portée chaque année selon l'Ecliptique:
l'entendement, et l'entendement n'a aucun dl'oit sur la volonté, par mais celui qui confirme par des raisonnements tirés de l'homme na­
conséquent n'est dans l'homme que comme quelqu'un qui se tient turel le mouvement apparent du Soleil, et plus encore celui qui le
dans le vestibule ou à la porte, et n'est pas encore dans la maison. confirme par la Parole, parce qu'i! y est dit que le Soleil se lève et
256. Mais cela va être ilIusll'é par un Exemple: Dans plusieurs se couche, celui-là infirme la vérité et la détruit; et dans la suite à
passages de la Parole, la colère, l'emportement, la vengeance sont peine peut-il la voir, quand bien même il serait montré à l'œil que
attribués à Dieu, et il est dit qu'il punit, jette en enfer, tente, et tout le ciel astral a en apparence de pareils mouvements chaque
qu'il fait plusieurs autres choses semblables; celui qui croit cela iour et chaque année, et que cependant il n'y a pas même une seule
avec simplicité et comme un enfant, et qui, en raison de cette Étoile qui soit dérangée de son lieu fixe relativement à une autre.
croyance, craint Dieu et se garde de pécher contre Lui, celui-là Le vrai apparent, c'est que \.e Soleil exécute ces mouvements; le
n'est point damné pour cette foi simple. l\Iais celùi qui confirme vrai réel, c'est qu'il ne les exécute pas; cependant chacun parle se­
chez lui cette foi au point de croire que la colère, l'emportement, la lon le vrai apparent, en disant que le Soleil se lève et se couche, et
vengeance, et ainsi des choses qui ont pOUl' origine le mal, sont chez cela est permis, parce qu'il n'en peut être au tr'emen t ; mais pensel"
Dieu, et que pal' colère, emportement et vengeance Dieu punit selon ce vrai d'après une confirmation, cela appesantit et obscurcit
l'homme et le jette en enfer, celui-là est damné, parce qu'il a dé­ l'entendemen t rationnel.
truit le vrai réel, qui est, que Dieu est l'Amour même, la iUiséri­ 238. Qu'il soit dangereux de confirmer les apparences du vrai,
corde même et le Bien même, et que Celui qui a ces qualités ne qui sont dans la Parole, puisqu'il en résulte une illusion, et qu'ainsi
peut se livrer ni à la colère, ni à l'emportemen t, ni· à la vengeance; leDivin Vrai, qui est caché en dedans, est détruit; en voici la cause
si de telles passions sont attribuées à Dieu dans la Parole, c'est parce elle-même, c'est que toutes et chacune des choses du Sens de la
que cela apparaît ainsi; ce sont là des apparences du vrai. lettre de la Parole communiquent avec le Cie.l ; car, ainsi qu'il a été
257. Que plusieurs choses dans le Sens Iitléral de la Parole, montré ci-dessus, dans toutes et dans chacune des choses du sens de
soient des Apparences du vrai, dans lesquelles sont cachés les vrais )a lettre il y a un sens spirituel, et ce seus s'ouvre quand il passe
réels, et qu'il nesoit pasdangereuxdepenserni même de parlerav~csim­ de l'homme au Ciel; et toutes les choses du Sens spirituel sont des
plicité selon les apparences du vrai, mais qu'il soit dangereux de les vrais réels; quand donc l'homme est dans les faux, et applique aux
confirmer parce que la confirmation détruit le Divin Vrai qui est faux le sens de la lettre, alors là sont les faux, et quand lei faux en­
caché en dedans, c'est ce qui peut aussi être illustré parun Exemple trent, les vrais sont dissipés i cela arrive dans le chemin en passant
352 LA VRAIE RELIGION CHRÊTIENNE. 353
de l'homme au ciel; c'est, pour me sel'vir d'une comparaison. qui en a coufirlné .chez Illi les faux, n'est pas même dans la Forêt;
COlllllle si une vessie brillante remplie de fiel était lancée vers un il réside au delà dans des plaines sablonneuses, où il n'y a point de
hOll1m~, et qu'avant d'arriver il lui elle se credt dans l',tir, et que verdure. Que lei SOiL aussi l'état de ces hommes apl'ès la morl, cela
le fiel S0 répandit de LOut côté, dès que cet homme scntir:tit l'ail' in- a été montré dans le Traité DU CIEL ET DE L'ENFER.
fecte de ficl, il se détournerait et fermerait b b'JLlChc, :l!ln que sa 260. Il faut en outre qu'on sache que le Sens de la lettre est une
eangu" n'en CH pas affectée. C'est aussi comme si une Oillre entou- garde pour les vrais réels, qui sont cachés en dedans, atln qu'ils ne
rée de cercles de cèdre, dans laquel1e il y [lurait du dllaigre plein soient point blessés; et cette gal'deconsii>te en ce que ce Sens peut
de petits vers, se rompait dans le tl'anspol't, l'odeu!' pHante qui s'en .être tourné de toute manière, et être expliqué selou qu'il est saisi,
ex1lalerait serait sentie par l'homme, qui aussitôt agiterait l'ail' pOUl' sans que son fnlerne soit blessé et violé; car il n'est pas préjudi-
dissit',~l' la mauvaise odeur, afin qu'elle ne pénétr{tt point dans ses ciable que le Sens de la lettre soit compl'is par l'un autrement que
narines. C'est encore comme si l'on enlevait la cl'oùte tl'un pâté, par l'autre; mais ce qui est préjudiciable, c'est quand l'homme en
dans lequel au lieu d'amandes il y aurait une c~uleuvre récemment infère des faux, qui '/:lnt contre les Divins vrais, ce qne font unique-
née, que cette petite couleuVl'e parût portée par le vent vers les yeux ment ceux qui se sont confil'més. dans les faux; pal' là il est fait vio-
de quelqu'un, il est évident que celui-ci se déto:ll'nerail, pOUl' évi- lence à la Parole: le Sens de la lettre est uno garde pour empêcher
ter d'ètre atteint. li en est de même de la lecture de la Parale par que cela n'arrive; et. il exerce cette garde chez ceux qui sont dans
l'homme qui est dans les faux, et qui applillue à ses fa\lx quelque les faux d'après la Religion, et qui ne confirment paS' ces faux. Le
chose du sens de la lettre de la Parole, alo!'s pendant le chemin vers Sens de la lettre de la Pal'Oie comme Garde est signifié par les Ché-
le Ciel, cc qu'il lit est l'cjeté afin qu'ull tel mélange Ii'influe pas et rubins dans la Parole, et cetle gal'de y est aussi décrite par eux.
n'infeste pas les Anges; en effet, lorsque le faux tOliche le vrai, Elle est signifiée pal' les Chérubins qui, apl'ès qu'Adam et son Épouse
c'est comme lorsque ta pointe d'une aiguille louche une fil)l'ille de eurent été chassés du Jardin d'Eden, furent placés à l'entrée de ce
nerf, ou la pupille de l'œil; on sait q.ue la fibrille du nerf so roule Jardin, et au sujet desquels on lit ces paroles: cc Lorsque Jé/w-
aussitôt en spirale et se replie SUl' elle-même, et que l'œil an pre- vah Dieu eut chassé l'Iwmme, il (it habite!' du côté de l'Orient
miel' contact se recouvre de ses paupières, D'après ces explications, du Jardin d'Eden les CW~RUBINS, et la flamme de l'épée qw se
. il est évident que le vrai falsifié enlève la communication avec le Ciel tourne de côté et d'autl'e pour qal'del' le chemin de l'Al'bre de
et le ferme. Telle est la cause pour laquelle il est dangereux de con- vie. 1) - Gen, m, 23, 24. - Ce que ces paroles signifient, pel'-
firmer un faux hérétique quelconque. sonne ne peut le voir, à moins qu'on ne sache ce qui est signifié par
259. La Parole est comme un Jardin, qu'on peut appeler Pa!'adis les Chérubins, par le Jardin d'Eden, et par l'Arbre de vie dans ce
Céleste, renfermant en tout genre des choses savoureuses et déli- Jardin; et ensuite ce qui est signifié pal' la flamme de l'épée qui se
cieuses, savoureuses en raison des fmiLs, et délicieuses en raison des tourne de côté et d'autre; chacun de ces mots a été expliqué dans
fleurs, a)'ant à son centre des Arbres de vie près desquels sont des les ARCANES CÉLESTES SUI' ce Chapitl'e, à savoir, par les Chérubins
sources d'eau vive, et à sa circonférence des arhres forestiers. est signifiée la Garde; par le chemin de l'arbre de vie est signifiée
L'homme qui est, d'après la Doctrine, dans les Divins vrais, est au l'entrée vers le Seigneur, entrée que les hommes trouyent par les
milieu du Jardin, où sont les Arbres de vie, et il a en actualité la Vrais du Sens spirituel de la Parole; par la flamme de l'épée qui
jouissance de ces choses savoureuses et délicieuses; l'homme qui est se tourne est signifié le Divin Vrai dans les derniers, lequel est
dans les vrais non d'après la Doctrine, mais d'après le seul Sells de comme la Parole dans le Sens littéral, qui peut être tourné de la
la lettre, est à la circonférence, et voit seulement les arbres forei- même manière. La même chose est entendue par « tes CHÉRUBINS
tiers: mais celui qui est dans la Doctrine d'une Religion fausse, et ~'OR placés sur les deux extrémités du Propitiatoire, qui était
~ ~
354 LA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE. 35~
sur l'A1'che, dans le Tabernacle. Il - Exod, XXV, 18 à 21; ­ «( Pasteur d'Israël, qui es as.~is sur les Chéruhins. montre-toi
l'Arche signifiait la Parole, parce que le Décalogue dans l'Arche ~vec éclat. Il - Ps. LXXX, 2. - cc Jéhovah, assis sur des Ché­
était le primitif de la Parole, les Chérubins y signifiaient la Garde, rubins, Il - PS, XCIX, t : - Chevaucher sur les Chérubins, être
c'est pourquoi le Seigneur par.la avec Moïse entre les Chérubins. .assis SUI- eux, c'est sur le demier sens de la Parole. Le Divin Vrai
- Exod. XXV, 22, XXXVI, 8. Nomb. VII, 89; - et parla dans d:ans la Parole et sa qualité sont Mcrils par quatre Animaux, qui
le sellS nalurel, car il ne parle avec l'homme que dans le plein, et sont aussi nommés Chérubins, dans Ezéchiel, Chap. 1) IX el X. et
le Divin Vrai est dans son plein dans le Sens de la lettre, voir ci­ aussi par les quatre Animaux au milieu du Trône et près du Trône,
dessus, N°S 214 à 224. Il n'est pas non plus signifié autre chose - Apoc. IV, 6 et suiv. - Voir l'ApOCALYPSE REVELEE, publiée
par « les CHI~RlJBINS sur les Rideaux du Tabernacle et sur le par moi à Amsterdam, N°S 239, 275, 314.
Voile . .. - Exod, XXVI, 31 ; - cal' les Rideaux el les Voiles du
Tahernacle signifiaient les derniers du Ciel et de l'Église, par con­
séquent aussi les derniers de la Parole, voir c' rlessus, N° 220. Ni XI
par Il les CHI~RUBI~S sculptés SW' les murailles et sur les portes
du Temple de hErusalem, ') - [ Rois, VI, 29, 32, 20, - voir "LE SEIGNEUR DANS LE MONDE A ACCOMPLI TOUTES LES .CHOSES DE J.A

1 ~ ci-dessus, ~u 221. Ni par les CHÉRUBINS dans Le Nouveau Temple. PAROLE, ET PAJI J.A IL AinÉ J,'AIT LA PAROJ.E, C'EST-A-DIRE, LE
- Ezéch. xLi, 18, 19, 20. - Comme les Chérubins signifient la DIVIN VnAI) lIIÊME DANS l,ES DERNIERS.
1 Garde pour que le Seigneur, le Ciel, et le Divin Vrai, tel qu'il est 261. Que le Seignelll', dans le Monde, ait àccompli toutes les
Il' dans l'intérieur de la Parole, ne soienl pas approchés immédiate­ choses de la Parole, et que par lil il ait été fait le Divin Vrai, ou la
meut, mais pOlir qu'ils le soient médiateltlCnt par les demiers, il est Parolc, même dans les demiers, c'est cc qui est entendu par
1
pou r cela même parlé ainsi du Hoi de Tyr: .. Toi, qui scelles La ce passage dans Jean: (f Et la Pm'ole Chaù' a été faite, et
I[
mesure, plein de sa.'1esse et par/ait en beautrE, en Eden. le J ar­ elle a habité pm'mi nous, et nous avons vu sa Gloire, GLoire
din de Dieu tu as été, toute pierre p1'éciellse (a été) ta couver­ comme de l'Unique Engendré du Pè,'e, plein de g1'àce et
ture; toi, CIlÉRUlllN, expansion de qui p1'ot~r;e. Je t'ai perdit, de vé1'ité, Il - 1,14; - être fait Chair, c'est être fait la Parole
CIll~I\UBl:'i 1'H01'1<:CTI<:OR, dans le milieu des pierres de feu. » ­ dans les derniers. Le Seigneur, quand il s'est tl'ansfiguré, a montré
Ezécliiel, XXVlII, i2, '13, 14, '16. - Tyr signifie l'Église quant <lUX Disciples quel il a élé cOlllme Parole dans les derniers, - l\fallit.
aux connaissances du \Tai et du bien, et par suite le Bai de Tyr XVII, 2 et suiv. Luc, IX, 28 et suiv. : - et là, il est dit que Moïse
. signifie la Parole ot! sont ces cOllnaissances, et d'où elles viennent; et Élie apparurent dans la gloire; par Moïse est entendue la Parole
qu'ici la Parole dans son dernier soit signifiée par ce Roi, et la Garde qui fut écrite pal' lui, et en génél'alla Parole Historique, et par Élie
'p~r le CIJérubin, cela est ~\'ident, C31' il est dit: « Toi qni scelle:; la Parole Prophétique. Le Seigneur comme Parole dans les derniers
13 I!lc:mre, 10llte pierre précieuse a été ta Couvertul'e; loi, Chéru­ a aussi été représenté devant Jean, dans l'Apocalypse, - 1,13 à
bin, expansion de qui proLé~e ; et aussi: " Chérubin p,'otecteur ; »
)j t6; - là, toutes les choses de sa description signifient les derniel's
que par les Pierres précieuses, nommées aussi dans ce passage, d" Divin Vrai ou de la Parole. Le Seigneur, auparavant) avait été)
soient entendues les choses qui appartiennent au Sens de la lettre, il est vrai, la Parole ou le Divin Vrai, mais dans les Premiers, car
on le voit ci-dessus, N°' 2t7, 218. Comme les Chérubins signifient il est dit: « Au commencement était la Parole, etlaParole était
la Parole dans les derniers, et aussi la Garde, il est di~ en consé­ chez Dieu, et Dieu était la Parole. Il - Jean, l, 1, 2 ; - mais
quence dans David: tl Jéhovah inclina les Cieux, et descendit, quand la Parole a été faite Chair, le Seigneur a été fait la Parole
et il chevauchait St/1' un Chérubin.)) - Ps.XVIIf, LO, if. ­ même dans les derniers; c'est de là qu'il est appelé le PREMIER et
356 LA VRAIE
le DERNIER, - Apoc. l, 8, t t, 17, Il, 8. XXI, 6. XXII, 12, t 3.
Esaïe, XLIV, 6.
~
RELIGION CHRETIENNE.
en Lui; et encore une autre ECRITURE DIT : Ils verront Celui qu'ils
·ont percé. l; - Jean, XIX, ::\6, 37. - Que toute la Parole ait été
357

262. Que le Seigneur ait accompli toutes les choses de la Parole,_


cela est évident d'après les paflsages où il est dit que par Lui olit écrite de Lui, et qu'il soit venu dans le Monde pour l'accomplir,
été accomplies la Loi et l'EcritUl'e,- et que tout a été consommé; {l'est même ce qu'il a enseigné aux Disciples en ces termes avant
ainsi, d'après ceux-ci: «Jésus dit: Ne pensez pas que je sois venu
aboLù' la LOI et les PIIOPHÈTES; je suis venu non pas aboLir,
\ ·qu'il s'en allàt : " iL Leur dit .' 0 insenséS et Lents de cœur ci cl'Dire
toutes Les chosesqu'ont prononcées les Proplzètes! Ne faLLait~il
MAIS ACCO)IPLllL Il - Matlh. V, 17, t8. « Jésus entm d",ns la. .1
pas que le Christ soul!rit ces choses, et qu'il entrât dans sa
Synaqogue et se Leva pour Lire; aL01's on Lui donna Le Livre­ gloire? Puis, commençant par MoïSE: et (continuant)par TOUS
r! Esaïe Le Pr'ophète, et il dérouLa Le Livre, et il tl'ouva r Endrqit us PROPHÈTES, illew' expliqua DANS TOCTES LES ECRITURES Les
où iL était écrit: L'ESpl'it de Jéhovah est SUl' moz'; c'est pour­ choses qui le concemaient. l) - Luc, XXIV, 25, 26, 27. - De
r
quoi il m'a oint: pow' annoncer Evanqile q:-~ T pauvres il m'a plus, Jésus dit: li QU'IL FALLAIT QUE FUSSEl'\T ACCOMPLIES TOUTES
envoyé, pow' guél'ù' les fr'oissés de cœur; pour annoncer aux LES CHOSES QUI OJÜ ÉTÉ ÉCRITES DANS LA LOI DE MoïSE, ET DANS
captils Le renvoi, et aux aveugles la vue, pour publier l'Année­ LES PROPHÈTES, ET DANS LES PSAUMES, LE CONCERNANT.» - Luc,
favorable du Seigneur: puis l'ottLant Le Lim'e, il dit: AUJOUR­ XXIV, 44, 45. - Que le Seigneur dans le Monde ait acomplic
D'HUI li. f:Tlt ACCmlPLlE CETTE ECRITURE EN VOS OBEILLES. " ­ toutes les choses de la Parole, jusqu'à ses plus petites particulari­
Luc, IV, 1.6 il 21. ~ « Afin que L'ECRITURE FUT ACCO)II'LLE: Ce­ tés, onle voit clairement par ses propres paroles: " En vérité, je
lui qui manqe avec Moi Le pain, a Levé sur Moi son talon. " ­ -vous dis: Jusqu'à ce que passent le CieL et la Te1'1'e, UN SEUL
Jean, xm, 18. - « Aucun d'eux ne s'est perdu, sinon le fils de IOTA, OU UN SEUL THAIT DE LETTRE, NE PASSERA POINT DE LA LOI,
perdition, afin que L'EclUTUIlE FUT ACÇOllIPLIE.» - Jean, XVII, QUE TOUTES CHOSES NE SOIENT FAITES. " - l\Iauh. Y, 18. - Main­
12. - « Afin que l'CT ACCOMPLIE LA PAROLE qu'iL avait dite: tenant, d'après (OUS ces passages, on peut voir clairement que, par
Ceux que tu JIf'as donn,{!5. je n'en Iii pas perdu un seul. )) ­ ces expressions, cc le Seigneur a accompli toutes les choses de la
Jean, XVIII, 9. - « Jésus dit ci Pierre: Remets ton épée en son Loi. » il est entendu qu'i! a accompli toules les choses de la Parole,
Lieu; COllHIENT DO~C SEllAIENT ACCOlllPLlES LES ECtllTUIIE:S : Qu'ainsi et non pas simplement tous les préceptes du Décalogue. Que toutes
iL faut qu'iL soit fait? Mais tout cela a été fait afin que FUT les choses de la Parole soient même entendues par la Loi, on peut
ACCO)IPLlE L'ECRITUltE.» - Mallh. XXVI, 52, 54, 56. - « Le
FiLs de r homme s'en va comme IL A )~ fJ~ )~ClllT DE LUI, afin que III le voir par ces passages: " Jésus dit: N'est-iL pas écrit dans
VOTllE Lo\ ? J1 oi j'ai dit: Des dieux vous êtes. » - Jea)), X, 34;
- ceci a été écrit dans le Psaume LXXXII, Vers. 6. - « La foule
SOIENT ACCO:\IPLIES LES ECIUTURES." ~ Marc. XIV, 2-1, 49. ­
" Ai1lSi FUT ACCOillPLIE r:ECp.lTUllE, qui dit: Au nombre des im­ :répondit.' Nous avons appris pm' la Loi qae Le Christ demeure
pies iL a été mis. « - Marc, XV, 28. Luc, XXll, -37. - li Afin éternellement. » - Jean, XII, 34; - cela a été écrit dans les
que L'ECRITURE FUT ACCO)II'LIE: ils se sont partaqé mes vêtements, Psaumes LXXXIX, 30, et ex, 4; et dans Oaniel, VII, 14. - c( Afin
et surma tunique iLs ont jeté Le S01·t. " - Jean, XIX, 24. ­ que fût accomplie La ParoLe écrite dans LEUR LOI: Ils M'ont haï
« Apl'ès ceLa, Jésus sachant que tout était déjà consommé, afin
_sans cause. » - Jean, XV, 25 ; - cela a été écrit dans le Psaume
que FUT ACCOMPLIE L'ECRITURE. )) - Jean, XIX, 28. - « Quand XXXV, Vers. 19. - « IL est plus facile que Le CieL et la Terre
Jésus eut pl'is le vùwigl'e, il dit: TOUT EST CONSOMMÉ, c'est-à­ passent qu'il ne l'est que de La Loi un seuL accent tombe. » ­
dire, ACCOMPLI. " - Jean, XIX, 30. - " Ces choses arrivèrent Luc, XVI, 17. - Par la Loi dans ce passage, comlfle aussi çà et là
o.fin que J:ECRITURE FUT ACCOMPLIE: D'os vous ne briserez point ailleurs, il est entendu toute l'Ecriture Sainte.
263. Peu de personnes comprennent comment I~ Seignenr est la

I~I,
1\ j ..... 1
~
358 LA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE. 3-q9
Parole, car on pense que le Seigneur' par la Parole peut illusl,rer et
.Nom,b. XXII, 40 ,XXIII, 1, 2, :14, 29, 30. - (1 Il PROPHÉTISA ~us~i
ensei,gner les hommes, et.que cependant, ce n'est -pas une raison Sl,lR L~ SEIGNt;UR, en disant qu'il sortirait une É"toile de Jacob,e t
pour qu'il puisse être appelé la Parole; mais qu'on sache que cha­ un Sceptre d'Israël.)l ­ Nomb. XXIV, 17. - Et " QU'IL AIT PRO­
que homme estsaVolonté et son Entendement,et qu'ainsi lIU homme p,HÉTISÉD'APRÈS I.A, BOUCHE DE JÉHOVAH, i) on le voit - Nomb. XXII,
est distingué d'un autre; et cornille la Volonté est le réceptacle de i 3, 18, XXIII, 3, 5, 8, 16, 26. XXIV, 1, 13. - D'après ces pas­
l'Amour, et ainsi de tous les biens qui appartienHent à cet amour,
sages, il esl évident qu'il y a eu chl.'z les Nations lin Culle Divin
et que l'Entendement est le réceplacle de la Sagesse et ainsi oe tous
presque semblable au Culle institué par Moïse chez la Nalion Israé­
les vrais qui appartiennent il celle sagesse, il s'en suit que chaque lite. Que ce Culte ait existé même avant le temps d'Abraham, on le
homme est son amour et sa sagesse, ou, ce qui est la même chOse,
voit cl-airement d'après les paroles de Moïse, - Deut. XXXII, 7,8;
son bien et son vrai; l'homme n'est homme que par là, et rien au­
_ mais plus clairement d'après l\1ALCHlSÉDECH Roi de Salem, en ce
tl'e chose chez lui n'est l'homme. Quant il ce ((ui concerne le Sei­
qu'il, présenta du PAIN et du VIN, et bénit AbraD'J, et qu'Abram lui
gneur, il est, Lui, l'Amour même et la Sagesse même, ainsi le
donna la DiME oe tout, - Gen. XIV, 18 il 20; et en ce que 1\Ialchi­
Bien même et le Vrai même; il a été fait ce Bien et ce Vrai, en ce
sédech représentait le Seigneur, car il est appelé Prêtre a li' Dieu
(Ju'il a accompli (out bien et tout vrai qui sont da-ns la Pal'ole; car
Très-Haut, - Gen. XIV, 18 ; - et il est dit du Sei~neur dans
celui qui ne pense et ne prononce que le vrai devient ce vrai, et
David: « Toi, Prêtre poU?' l'étern ité selon le mode de Malclasé­
celui qui ne vell t et ne fait que le bien devient ce bien; et puisque
dech. )1 - Ps, CX, -1 ; - cela venait de ce que l\lalchisédechavait
le Seigneur a accompli tout Divin Vrai et tout Divin Bien, qui sont
présenté le Pain et le Vin, comme choses les plus saintes de l'Église,
dans la Parole, tant dans son Sens naturel que dans son Sens spi­
de même qu'ils le sont daIls la Sainte Cène: Ces faits et plusieurs
riluel, il a été fait le Bien même et le VI'ai même, ainsi ln Parole.
autres sont des indices frappants qu'avant la Parole Israélite il y a"
eu une Parole, de laquelle sont dérivées de telles Rél'élations.
260. Qu'il y ail eu une Parole chez les Anciens, on le voit dans
XII
Moïse, par qui elle est nommée, et qui en a donné des extraits, ­
Nom\), XXI, 14, 1D, 27 il 30 ; ­ on y voit aussi que les Historiques
ÂVAN~ CETTE PAROLE, QUI AléJOUIm'tUJIEST DANS LE MONDE, IL Y A de cette Parole étaiem appelés les Gl1EHRE5 DE JÉHOVAH, et les Pro­
EU UNE PAROLE QUI A ÉTÉ PEltDt:E. p hétiques, les ÉNOr\CÉS. Des Historiques de cette Parole Moïse a pris
264. Qu'avantla Parole, dounée clwz la Nation Israélite par Moïse
ce passage: .. C'est pourqu oi il est dit dans le LIVHE DES GUERRES
et par les Prophètes, le Culte par les Sacritices ait été connu, et
DE JÉHOVAH: Valwb en Suphah , et les torrent
qu'on ait prophétisé d'après la bouche de Jéhovah, on peut le voir s d'Arno n, et le
COU1'5 des ton'ent s qui a décliné jusqu'o ù est habité
par ce qlli a été rapporté dans les Livres de Moïse. QUE LE CULTE Ar, et s'ar­
rête au terme de Moab. ,. - Nomb, XXI, 14, 10; - par les
l'AR LES SACRIFICES ArT ÉTÉ CONNU, on le voit par ces passages :"" Guerres de Jéhovah dans cette Parole, comme dans la nôtre, ont
Il fut ordonné aux fils d'Israël de renverse'r les Aulels des Nations, été entendus el décrits les Combats du Seigneur contre les Enfers,
de briser leurs Statues, el de couper leurs Boca-ges,» -- Exod~ et les Victoires qu'il remporterait sur eux, quand il viendrait dans
XXXIV, 13. Deul. VII, 5. XII, 3. - " Israël commença dans le Monde: le~ mêmes combats sont entendus et décrits en beaucoup
Schittim à se livrer à la scortalion avec les filles de Moab; elles d'endroits dans les Historiques de notre Parole, comme dans les
appelèrent le peuple aux SACR)f'icES de leurs dieux, et le peuple en Guerres de Josuécontre les Nations de la terre de Canaan, et d31ls
mangea. » - Nomb. XXV, i, i;3. -'-" ~i1éam, qui étaitde Syrie, les Guerres des Juges et des Rois d'Israël. Des prophétiques de cette
lit construire des Autels, et SACRIFIA des bœufs et du bétail. » ­
Parole ont été pris les passages suivants: .. C'est pourqu oi dise.fl t
If

360 LA V-"AIE 361


~
-aujourd'hui chez des nations dans
RELIGION CHRÉTIENNE.
LES ENONCIATEURS: Enl1'ez à Chesbon,o elle sera bdtie et a/fer­ la GRANDE TARTARIE, on le voit
mie la ville de Sichon; car un feu est sorti de C/zesban; une -dans le TROISIÈ!IEME~IORABLE, inséré à la suite de ce Traité sur l'E­
flamme, ,de la ville de Sichon,. elle a dévore Ar de Moab, les criture Sain te.
possessew's des hauteurs d'Arnon: Malheu?' à toi, Moab! tu as
pé1'i, peuple de J(émosh,o il a donné ses fils qui se sauvaient et
ses filles en captivité au Roi Em01'1'éen Sichon; avec des flèches, XIII
nous les avonsdéfaits,o elle a péri Chesbon jusqu'à Dibon, et
nous avons dévasté jusqu'à Nophach, ce qui (est) jusqu'à Mé­ PAR LA PAROLE LA LUMIÈRE EST 1IlÉlIIE COllIl\lUNIQl'ÉE ACEUX QUI
debalt. » - Nomb. XXI, 27 à 30. - Les Traducteurs écrivent SONT HORS DE L'ÉGLISE, ET QUI N'ONT PAS LA PAROLE.
COMPOSITEURS lm PnovERBES, mais ils doivent être nommés ÉNON­ 267. Il n'y a point de conjonction possible avec le Ciel, s'il n'ya
CIATEUIlS ou ÉNONCÉS PIlOPHÉTIQUES : en effet, on peut voir par la quelque part sur la Terre une Église qui soit en possession de la Pa­
signification du motl\loscHALIM dans la Langue Hébraïque, que ce role, et qui par Elle connaisse le Seigneur; car Je Seigneur est le
sont non-seulement des Proverbes, mais aussi des Énoncés Prophé­ Dieu du Ciel etde la Terre, et sans le Seigneur point de salut; que
tiques, ainsi qu'il résulte de:; Nomb, XXIII, 7, 18, XXIV, 3, 15, par la Pal'ole i"l y ait conjonction avec le Seigneur, et consocialion
où il est dit que Biléam prononça son É!\WNCE, qui était prophétique, avec les Anges, on le voit ci-dessus, N°S 234 il 240, JI suffit qu'il
et qui même concernait le Seigneur! son Énoncé est nommé MA9­ y ait une Église en possession de la Parole, quand bien même cette
CUAL au singulier'; il faut ajouter que les passage~ que Moïse en a Église serait composée d'un petit nombre d'hommes relativement;
pris sont des Prophétique:; et non pas des Proverbes. Que cette Pa­ par là Je Seigneur est toujours présent sur tout le Globe, car par
role ait été de même Divinement inspirèe, cela est évident dans Jé­ là le Ciel est conjoint au Genre Humain.
rémie, où l'on trouve des expressions presque semblables: « Un 268', Il \'a être dit comment par la Parole il y a conjonction du

l~
jeu est sm'ti de Chesbon, et une flamme d'entre Sichon, elle a Seigneur et du Ciel dans toutes les terres. Le Ciel Angélique tout
dév07'é l'angle de Moab, et le sommet des fils de Sc/won. Mal­ entier, en présence du Seigneur, est comme un seul Homme, pa­
hew' ci toi, AfoafJ ! il a ph'i, le peuple de J(émosh, car enlevés reillemcntl'Église dans les terres; que le Ciel et l'Église apparais­
ont été tes (ils en captivité, et tes filles en captivité.» - Jérém. sent même en actualité comme uu Homme, on le voit dans le Traité
XLVllI, 45, 46., - En outre, il est fait mention d'un Livre Pro­ du CIEL ET DE L'ENVER, N°S 09 à 87. Dans cet Homme, l'Église où
phétique de l'A ncienne Parole, nommé LIVRE DE JASGHAR ou LIVRE la Pal'ole est lue, et oi! par Elle le Seigneur est connu, est comme le
DU JUSTE, pal' David et par .Josué; par David: «David prononça CœulI et comme le POU)ION, le Royanme Céleste du Seigneur est
une Imnentatzon sm' SC!wut et sw' Jonat/wn, et il l'iusc1'Ï'vit comme le Cœur, et son Royaume Spirituel comme le Poumon: ùe
r
pow' enseigner all:L' fils de Jé/tUdah arc; voici, (elle est) écrite même que dans le Corps Humain toutes les autres choses, Membres,
dans le Ll\'llE DE JASCIIAR. » - - Il, Sam, 1, 1 ï, 18. - Et par Josué: Viscères et Organes, subsistent et vivent d'après ces deux Sources
« Josué dit: Soleil, en Gibéon repose-toi, et (toi) Lune dans la de la vie, de même aussi tous les habitants du globe qui ont une
vallée d'Ajalon,. cela n'a-t-il pas été écrit dans le LIVRE DE JAs­ Religion, qui adorent un seul Dieu et vivent bien, eL qui par là
CHAR?» - X, 12, 13. sont dans cet Homme, ~t représentent les Membres et les Viscères
• 26(5. D'apr~s ce qui vient d'être dit, on peut voir qu'il ya eu une en dehors du Thorax où sont le Cœur et le Poumon, subsistent et
Ancienne Parole SUI' le Globe, particulièremen t en Asie, avant la vivent ù'après la conjonction du Seigneur et du Ciel par la Parole
Par'ole Israélite. Que celte Parole soit conservée dans le Ciel chez avec l'Église; car la Parole dans l'Église Chrétienne transmet aux
les Anges qui ont vécu dans ces Siècles, et qu'elle soit même encore .autres nations la vie procédant du Seigneur par le Ciel, comme le

t ~,

362 LA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE. S~~


<::œur elle·Poumon transmeUenlla vie aux membres et aux viscères 270. D'après cela on peut Toir que la 'Parole, qui est che'Z les
de toulle Corps; la communication aussi est pareille: c'est même Protestants et les Réformés, illustre Ioules les Nations et tous les
pOlir cela que les Chrétiens, chez lesquels la Parole est lue, consti­ Peuples par la communicalion spirituelle; et qu'en outre il est
tuent la Poitrine de cet Homme, aussi sont-ils au centre de tous; pourvu par le Seigneur il ce qu'il y ait toujours sur la Te.rre une
autour d'eux sont les Catholiques-Romains; autour de ceux-ci, les Église ou la Parole soit lue, et où par elle le Seigneur ~oit connu;
l'tlahométam, qui reconnaissent le Seigneur comme un Très-Grand c'est pourquoi lorsque la Parole eut été presque rejetée p:l.r les Ca­
Prophète, et comme Fils de Dieu; après eux viennent les Africains; tholiques-Romains, la Réformation fut faite d'après la Divinc Provi­
et la dernière circonférence est formée par les Peuples et les Na­ dence du Seigneur, et par suite la Parole fut tirée comme d'une
tions de l'Asie el des Indes. cachette et misc en usage. Quand aussi la Parole eut été entière­
269. Qu'il en soit ainsi dans le Ciel tout entier, on peut le con­ ment falsifiée et adultérée chez la Nation Juive, et rendu e presl1ue
clure d'une di~position semblable dans chaque sociélé du Ciel, Dulie, il plut alors au Seigneur de descendre du Ciel et de venir
car chaque société est le Ciel dans une forme plus petite, laquelle comme Parole, et de l'accomplir, et ainsi la réintégrer et la réta­
aus&i est comme un Homme; qu'il en soit ainsi, on le voit blir, et de donne.' de nouveau la lumière aux hahitants oela terre
dans le TI'è1ité du CIEL ET nE L'ENFER, N°S 41 il 87. Dans selon ces paroles du .Seigneur: " Le Peuple qui était assis dans
toule Sooiélé du Ciel, ceux qui sont au milieu représentent les ténèbres a vu une Lumière grande; et pour ceux qui étaient
pareillement le Cœul' et le POUillon, et chez eux il y a la a~sis dans une région et une ombre de mort, une Lumière s'est
plus gr:lnrle Lumière; la Lumière elle-même, et par suite la Per­ levée sur eux, ,,- Esaïe, IX, 1 ; et Matth. IV,16.
ception du vrai, se répandent de ce milieu rers les périphéries de 27L Comme il a été prédit qu'à la fin de cette Église, il s'élève­
tout côté, ainsi vers tous ceux qui sont dans la Société, et elles font rait aussi des ténèbres à cause de la non-con naissance que le Sei­
leur vie spirituelle: il m'a été montré que quand ceux qui étaient gneur est le Dieu du Ciel et de la Terre, et à cause oe la Foi sépa­
au milieu et constituaient la province du Cœur et du Poumon, el rée d'avec la Charité, en conséquence., pour que l'entenoement réel
chez qui il y avait la plus grauoe Lumière, étaient· ôtés de là, ceux de la Parole, et ainsi l'Église, ne périssent point, il a plu au Sei­
qui étaient 11 l'enlour se trouvaient dans l'ombre de l'entendement, gneur de révéler maintenant le SENS SPIRlTUEL DE U PAROLE, ct
el alors dans une si faible perceplion du vrai, qu;ils s'en lamen· de montrer clairèment que la Parole dans ce Sens, et., d'après ce
taient; mais dès que ceux du cenlre revenaient, ceux d'alen­ Sens, da.ns le Sens naturel, contient des chos es innombrables, par le
tour voyaient la lumière et avaient la perception ou vrai comme moyen desquelles la Lumièr'e presque étei nIe du vrai provenant de
auparavant. On peut faire une comp:lraison avec la chaleur et la la Parole sera rétablie. Que la Lumière du Hai à la fin de cette
lumière du Soleil du Monde, qui donnent la végélation aux arbres Église serait presque éteinte, cela est prédit dans un grand nombre
et aux arbu8les, même fi ceux qui sont sur les côtés ct sous un de passages de l'Ap(}calyp~e, et est entendu aussi par ces paroles du
nuage, pourvu que le Soleil soit <Iu-ùessus de l'horizon. Il en est de Seigneur: "Aussitôt après l'affliction de ces jOU1'S, le Soleù
même de la Lumière et de la Chalcur du Ciel procédant ou Seigneur sel'a obscurci, et la Lune ne donnera point sa lueur. et les Étoi­
comme Soleil; celle Lu mière dansson essence est le Divin Vrai ,d'où les les tomberont du Ciel, et les Puissances des Cieux sel'ont éb1'an­
Anges et les hommcs til'enttoute intelligence el toutesage!'se; aussi lies; et alors les T,'ibus de la ten'e ven'ont le Fils de l' homme
est· il dit au sujet de la Parole « qu'elle était chez Dieu, et était veni1' dans les nuées du Ciel avec gloù'e et (m'Cf. )) - Matth.
Dieu; qu'elle éclaù'e tout homme venant dans le Monde; et que XXIV, 29, SO ; - Iii, par le Soleil est entelJdu le Seigneur quant il
celte Lumière aussi dans les ténèbres luit. " - Jean, l, 1, 5, 9 : l'amour; par la Lnne, le Seigneur quant ilia foi; par les Etoiles,
- là, par la Parole est entendu le Scigneur quant au Divin Vra;i. Je Seign~ur quant aux connaissances du vrai et du bien: par le Fi·ls
RELIGION CHRÉTIENNE. 365
364, LA VRAIE
ras que la volonté de l'homme est son propre, et que ce propre dès
de l'homme, le Seigneur quant à la Parole; par la Nuée, le Sens la naissance est le mal, et que c'est de là que le faux est dans l'En­
de la leUre de la Parole; par la Gloire, le Sens spirituel de la Pa­ tendement. Quand tu auras fait ces découvertes, tu verras que de
role et sa transparence par-le sens de la lettre; et par la Force, sa lui-même J'homme ne veut comprendre autre chose que ce qui pro­
puissance. cède du propre de sa volonté; et que, à moins qu'il n'y ait quelque
272. Il m'a élé donné de savoir par de nombreuses expériences autre source de connaissance, l'homme d'après le propl'e de sa vo­
que par la Parole l'homme a communication avec le Ciel: Pend"ant lonté ne peut comprendre autre chose que ce qui le concerne lui
que je lisais attentivement la Parole depuis le Premier Chapitre et le monde; tout cc qui est au-dessus est dans l'obscurité; par
·d'Esaïe jusqu'au Dernier de l\Ialachie, et les Psaumes de David, et exemple, quand il voit le Soleil, la Lune et les Étoiles, si, par aven­
que je tenais ma pensée dans leur Sens spirituel, il m'a été donné ture, il réfléchissait alors sUI'leur origine, pounait-il ne pas penser
de percevoir clairement que chaque Verset (ommuniquait avec quel­ que ces astres existent par eux-mêmes? Aurait-il des pensées plus
que soéiété du Ciel, et qu'ainsi toute la Pal'ole communiquait avec élevées que celles de plusieurs Savants du Monde, qui, quoiqu'ils
tout le Ciel: par là il est devenu évident pour moi que, comme le sachent d'après la Parole que la Cl'éation de tontes choses est due
Seigneur est la Parole, le Ciel aussi est la Parole, puisque le Ciel à Dieu, l'attribuent cependant à la Natul'e? Qu'auraient-ils donc
est Ciel d'après le Seigneur, et que le Seigneur par la Parole est le pensé ces savants, "s'ils n'eussent rien su de la Parole? Crois-tu
tout dans toutes les choses du Ciel. que les Anciens Sages, et Àl'Ïstote, Cicéron, Sénèque, et d'autr'es,
qui out écrit sur Dieu et sur I;Immortalité de l'âme, aient tiré de
leur propl'e entendement leurs premières idées sur ces sujets ?Non,
XIV mais ils les ont puisées chez d'autres, lesquels les avaient reçues
par tradition de ceux qui avaient primitivement su cela d'après
S'IL N'Y AVAlT PAS UNE PAROLE, PERSONNE NE SAURAIT QU'IL y A UN l'Ancienne Parole, dont il a été parlé ci-dessus. Ceux qui écrivent
DIEU, UN CIEL ~T UN ENFER) UNE VIE APRÈS LA MORT, ET PER­ SUI' la Théologie naturelle ne tirent d'eux-mêmes l'ien de semblable.
SONNE A PLUS FORTE RAISON NE CONNAITRAIT LE SEIGNEUR. mais ils confirment seulement pal' les rationnels ce qn'ils savent par
2ï3. Comme il ya des gens qui décident, et ont confirmé en eux, l'Église, dans laq~elle est la Parole; et pmni eux il peut. y en avoil'
'<Iue l'homme pouvait, S:lIlS la Parole, connaître l'éxistence de Dieu, qui confirment, et. cependant ne croient pas.
et aussi celle du Ciel et de l'Enfer, el Ioules les alltreschoses que 274. Il m'a été donné de voir des Peuples nés dans les Iles, et
la Parole enseigne, on ne peut donc pas se servi l' de la Parole pour rationnels quan t aux choses ci viles, lesquels n'avaien t aucun e con­
discuter avec eux l mais il faut employer la lueur natiJrelle de la naissance sur Dieu; ils apparaissent dans le monde spirituel comme
raison; cal' ils croient non pas à la Parole, nIais à eux-mêmes. Fais des Sphinx, mais comme ils sont nés hommes, et pal' suite dans la
des recherches d'aprè::: la luelll' de la raisoll, et tu trouveras qu'il faculté de r~cevoir la vie spirituelle, ils sont instruits par des Anges
y a chez l'homme deux Facultés de la vie, qui sont appelées Entende­ et sont vivifiés par les connaissances qu'ils acquièrent sur le Sei­
ment et Volouté, et que c'est l'Entendement qui a été soumis à la gneur cOlllme Homme. Ce qu'est J'homme par lui-même, on le voit
Volonté, et non la Volonté à l'Entendement, car l'Entendement en­ avec évidence d'après ceux qui sont dans l'Enfer, parmi lesquels se
'seîpne et montre seulementce qui doit être fait d'après la Volonté; trouvent allssi quelques Prélats et quelques Erudits, qui ne veulent
de là vient qu'il yen a plusieurs qui sont d'un génie pénétrant, et pas même entendre p~rler de Dieu, et qui pour cette raison ne peu­
comprennent mieux que les autres les choses morales de la vie, et vent pas prononcer le mot Dieu; j'ai vu ceux-ci, et je me suis entre­
qui cependant n'y conformcnt pas leur vie; il en serait autreml'lt, tenu avec eux; je me suis aussi entretenu avec ceux qui se livraient
s'ils voulaient ces choses. Fais encore des recherches, et tu tI"OUI'O­

i_ _

366 LA VRA.IE RELIGION CHRÉTIENNE. 367


à l'ardeur de la colère et de l'emportement, lorsqu'ils entendaIent jusqu'au dernier, l'àge de feu, comme:dans Daniel, Chap. II,31 à 35,
quelqu'un parler du Seigneur: considère donc quel serait l'homme cela est notoire.
qui n'aurait jamais entendu parler de Dieu, lorsque quelques-uns !76. Ceux qui croient pouvoir, par la propre intelligence, s'ac­
de ceux qui ont parlé de Dieu, écrit au sujet de Dien, et prêché sur quérir des connaissances sur Dieu, sur le Ciel et l'Enfer, et sur les
Dieu, sont tels. S'ils sont tels, c'est d'après la volonté qui est mau­ Spirituels qui appartiennent à l'Église, ne savent pas que l'homme
vaise, et celle~ci, comme il a été dit précédemment, conduit l'En­ Naturel considéré en lui-même est contre l'homme Spirituel, etqu'en
tendement, et lui enlève le vrai qu'il reçoit de la Parole. Si l'homme conséquence il veut extirper les spirituels qui entrent, ou les enve­
avait pu pal'Iui-même savoir qu'il y a un Dieu, et une vie après la lopper d'illusions, lesquelles sont comme des vers qui dévorent les
mort, pourquoi ignorerait-il qne l'homme est homme après la mort? racines des légumes et des moissons. On peut comparer ces hommes
pourquoi croit-il que son âme ou son esprit est comme le vent ou à ceux qui rêvent qu'ils sont montés sur des Aigles, et qu'ils sont
l'éther,.et que cette âme ou cet esprit ne voit pas par les yeux, transportés dans le haut des airs; ou, sur des Pégases, et qu'ils VC)'
n'entend pas par les oreilles, et ne parle pas par la bouche, avant lent sur la colline du Parnasse vers l'Hélicon; et il:; sont en actua­
d'avoir été conjoint et uni avec son cadavre et avec son sqnele'ue? lité comme les Luciîclrs dans l'Enfer, lesquels s'y nomment encore
Suppose donc une Doctl'ine tirée de la seule LueUl' rationnelle, ne . fils de l'aurore, - Esaïe, XIV, 12. -Ils sont aussi comme ceux
consistcrait-elle pas en ce que l'homme se rendrait un culte à lui­ qui, dans la vallée de la tene de Schinear, entrepril'ent d'élever
même, comme il est arrivé dans les temps passés, ot comme il ar­ une tonr, dont le sommet irait jusqu'au Ciel; - Gen. XI, 2, 4;
rive anssi aujourd'hui à ceux qui savent d'après la Parole que Dieu - et ils mettent leur.confiance en eux-mêmes comme Goliath, ne
seul doit être adoré! Nul autre culte ne peut pl'ovenir du propre de prévoyant pas qu'ils peuvent êtl'e renversés comme lui par une
l'homme, pas même le culte du soleil et de la lune. . pierre de fronde lancée SUI' le front. Je vais dire quel sort les attend
275. Si depuis les temps les plus anciens il ya en une Religion, après la mort: D'abord ils devieilnent comme ivres, ensuite comme
et si les Habitants du Globe ont cu partout des connaissances sur fous, et enfin ils tombent dans la stupidité, et restent assis dans des.
Dieu, et quelques notions de la vie après la mort, ce fut non d'après
eux-ll'~êmes ou de leur propre intelligence, mais d'après l'Ancienne
~ . . . .
lieux obscurs: qu'on se garde donc d'un pareil délire.

Parole, dont il a été question ci-dessus, N°s 26!~ à 266, et ensuite 277. A ce qui précède j'ajouterai les l\IE~lOnAIlLEs suivants: PnE­
d'après la Parole Israélite : c'est de ces deux Paroles que les notions ~IlER lUÉMoRABLE. Un jour je parcourais en esprit différents lieux
religieuses se sont l'épandues dans les Indes et dans leurs Iles, et par dans le Monde spirituel, dans le but d'observer des n.eprésentations
l'Égypte et l'Éthiopie dans les Royanmes de "Afrique, et par les cô­ de choses célestes, qui se montrent là en beaucoup d'endroits; et,
tes maritimes de l'Asie dans la Grèce, et de là en Italie: mais comme dans une certaine Maison où il y avai t des Anges, je vis de grandes
la Parole n'a pn être écrite autrement que pal' des Représentatifs, Bourses, dans lesquelles il avait été renfermé de l'argent en grande
qui sont des choses de ce Monde, lesquelles correspondent aux quantité; et comme elles avaient été ouvertes, il me semblait que
choses célestes, et par suite les signifient, il en est résulté que les .chacun pourrait s'emparer de l'argent qui s'y trouvait déposé, et
notions religieuses des Nations ont été changées en chosas idolàtri­ même en faire un pillage; mais auprès de ces Bourses étaient assis
ques, el dans la Crèce en choses fabuleuses, et les Attributs Divins deux jeunes gens comme gardiens; le lieu oil elles avaient été pla­
et Propriétés Divines en autant de Dieux gouvernés par une Déité cées ressemblait à une crèche dans une étable: dans une Chambre
Suprême, qu'on nomma Jupiter (Jovis), mot dérivé sans doute de adjacente je vis des Vierges modestes avec une Épouse chaste; et
Jéhovah. Que les Nations aient eu connaissance du Paradis, du Dé­ près de cette Chambre se tenaient deux Enfants, et il me fut dit
luge, du Feu sacré, des quatre Ages, à commencer par l'âge d'or, qu'avec eux il fallait non pas jouer d'une manière enfantine, mais
368 LA VRAIE
agir avec sagesse. Ensuite il apparut une Femme débauchée, puis RELIGION CHRÉTIENNE. 369
un Cheval étendu mort. Après que j'eus vu ces choses, je fus ins­ ment courbées, dont chacune contenait un certain Sens; que là les
truit que par elles était représenté le Sens naturel de la Parole, Voyelles étaient pour le son qui correspond à l'affection, et que dans
dans lequel est le Sens spirituel; ces grandes Bourses pieines d'ar­ ce Ciel ils ne pouvaient pas prononcer les voyelles i et é, maiS
gent signifiaient les connaissances du vrai en grande abondance; qu'ils les remplaçaient par l'y et l'eu; qu'ils f;l,isaieut un grand
que ces bourses avaient été ouvertes, et cependant étaient gardées usage des voyelles a, 0, et u, parce qu'elles donnent un son plein;
par des jeunes gens, cela signifiait que chacun pouvait en tirer les qu'ils ne pouvaient prononcer qu'avec donceur certaines Consonnes
connaissances du Hai, mais que des mesures avaient été prises aflll dont l'articulation est dure, et que c'est de là que quelques letll'es
que personne ne violât le Sens spirituel, dans lequel sont les véri­ HébraÏtlues ont été ponctuées intérieurement, ponl' indiquer qu'elles
tés pUI'es; la crèche dans une étable signifiait la nourriture spiri­ doivent être prononcées avec douceur; ils me disaient que l'aspé­
tuelle pour l'entendement; la cr~che a celte signification, parce que rité dans les lettres était en usage dans le Ciel spirituel, par la rai­
(e cheval qui y mange signifie l'eutendemént; les Vierges modestes son que là on est dans les vrais, et que le vrai admet Lipreté, tandis
qui furent vues dans une chambre adjacente signifiaient les affec­ que le bien dans lequel sont les Anges du Royaume Céleste du Sei­
tions du Hai, et l'Épouse chaste la conjonctiou du bien et du vrai; gneur, ou du Troisième Ciel, ne l'admet pas. Ils Ille dirent alissi
les Enfauts signifiaient l'innocence de la sagesse, car les Anges du qu'ils avaienl. chez eux la P3l'ole écrite en lettres courbées a\'ec des
Ciel suprême, qui sont les plus sages, appal'absent (le 10,in d'après 'l,
1" crois5ants el des accents significatifs; d'après cela je \"is elairement
l'innocence comme des enfants; la Femme débauchée avec le Che­ ce que slgniflellt JlIs:ii ces paroles llu Scigneur: « Un seul Iota et
val mort signifiait la falsification du \'J'ai par plusieurs aujourd'hui, un seul Cl'oi.ssant ne passera pas de la Loi, que toutes choses
falsification par laquelle périt tout entendement du vrai; la femme ne soient laites. « - Manh" V, 18. - Puis: « Ilestpl1l0 (acile
débauchée signifie la falsification, et le cheval mort l'entendement que le Ciel et la Terre p({;)sent qu'il ne l'est que de la Loi un
du vrai devenu nul. seul Accent tomhe. )) - Luc, XVI, 17.
2ï8" SECO~O MÉ)I011ABLE. Un jour il me fut envoyé du Ciel un pe­ 2> 'l'nolsli:~!E ~rtMonAIJLI.l.
Il y a sept ans, qi.l~nd je l'ecueillais
tit papier couvert de lettres Hébl'aïques, mais tracées comme chez ce qlle Moïse avait écrit d'après les deux L:rres nommés GUElmEs
les Anciens, chez lesquels ces lettres, (iui aujourd'hui sont compo­ IlE JÉnOVAIl et ÉNO;-;CES, - Nomb. XXI, - des AIl(?;cS étaient pré­
sées de lignes droites dans quelques.unes de leurs parties, étaient sents, et ils me dirent que ces Livres étaient la Parole ancienne,
j:
formées de lignes courbes avec des croissants tournés vers le haut; dont les Historiques étaient appelés LES GUElmES DE JÉHOVAH, et les
et les Anges qui étaient alors chez moi llle disaient que, d'après les Prophétiques, LES É;-;ONCES ; et 'ils ajoutèrent que cette Parole était
leltres elles-mêmes, ils connaissaient des Sens entiers, et qu'ils les encore conservée dan~ lé Ciel, et en usage là chez les Anciens, chez
connaissaient surtout d'après les courbures des lignes et des accents qui clic avait été quand ils vivaient dans le Monde. Ces Anciens,
de la lettre; et ils expliquaient ce qu'elles signifiaient prises sépal'é­ chez qui celle Parole est encore cn usage dans le"Ciel, avaicnt pour
ment, et ce qu'elles signifiaient prises ensemble, disant que la let­ la plupal't habité la terre de Canaan, et les contrées environnantes,
trc H, qui a été ajoutée aux noms d'abram et de Saraï, signifiait telles que la Syrie, la l\'Iésopotamie, l'Arabie, la Chaldée, l'Assyrie,
l'Infini et l'Éternel :ils expliquèrent même devant moi le Sens de l'Égypte, Sidon, Tyr, Ninive, Royaumes dont les habitant:. avaient
la Parole, Ps. XXXII, !, - d'après les seules lettres ou syllabes; été dans le Culte représentatif, et par suite dans la Science des cor.
le sens sommaire de ces lettres était, QUE LE SEIGNEUll EST MÈME MI­ respondances; la sagesse de ce temps venait de cette Science, et
SÈRlCOnDIEUX POUR CEUX QUI FONT LE MAL: ils m'informèrent que dans par elle ils avaient une perception intérieure, ct une communication
le troisième Ciel l'Écriture consistait en lettres arquées et diverse- avec les Cieux: ceux qui connaissaient les correspondances de celle
Parole ont été appelés S:lges et InlelligenlsJ et plus tard Derins et
J" 24
370 LA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE, 371·
Mages. Mais comme celte Parole était remplie de ces Correspon­ leur défense contre les invasions que faisaient autrefois les Tartares.
dances, qui signiliaient d'une manière éloignée les Célestes et les En outre, ,j'ai su par les Anges, que les Premiers Chapitres de la
Spirituels, et qu'en raison de ccla elle avait commencé à être falsi­ Genèse, dans lesquels il s'agit de la Création, d'Adam ct d'Ève, du
fiée par plusieurs, la Divine Providence du Seigneur la fit dispa­ Jardin d'Eden, de leurs Fils et de leurs descendants jusqu'au Dé­
raître parla succession du temps; et une autre Parole, écrit.e par luge, et même de Noach et de ses Fils, sont aussi dans cette Parole,
des correspondances moins éloignées, fut donnée, et cela, par les ct qu'ainsi ils en ont été extl'aits par Moïse. Les Anges ct les Es­
Prophètes ehez les lils d'Israël. nans cette Parole ont élé retenus prits, qui proviennent de la Grande Tartarie, apparaissent dans la
plusieurs Noms de lieux, qui étaient non-:seulement dans la terre de plage méridionale du côté de l'Orient, et ont été séparés des autres,
Canaan, mais aussi à \'entonr en Asie, lesquels signifiaient tousdes en cela qu'ils habitent dans une Étendue plus élevée; qu'ils n'ad­
choses et des états rie l'Église; mais les significations vellaient de mellent al'ec eux personne du Monde Chrétien; et que si qllelques­
celle ancienllc Parole. C'est pour cela qu'Abram reçut ordre d'aller uns y montent, ils les sUI'veilient, afin qu'ils Ile sortent point. La
dans cette terre, et que sa postérité issue de Jacob y fut intro­ ·cause de celle séparatIOn vient de ce qu'ils possèdent Hne autre Pa­
duite. role.
Voici sur celle 'Parole ancienne, qui était en Asie avant la Pa­ 280. QUATRIÈME MÈ~lOnAnLE. Un jour je vis de loin des Promenades
role Israélite, quelque chose de nouveau qu'il m'cst l'ermis de rap­ fOl'mées d'allées d'arbres, et là des Jeunes-gens rassemblés par
porter, c'cst qu'elle y est encore conservée cbez ùes Peuples qui ha­ gl'ollpes, dans ch~cun desquels on 1;'entrelenait de choses concer­
bitent dans la GI'an(le Tartal'ie; j'ai cOlwe"sé avec des Esprits et liant la sagesse; c'était dans le Monde spirituel: je m'appl'ochai, et
des An5cs qui rlans lc Monde spiril.uel étaient de cette contr~e; ils lorsque je fus près, j'ell vis lin que les autres vénéraient comme leur
m'ontdit qu'ils possèdent la Parole, el' qu'ils l'ont possédée dès les Primat, par celte raison qu'il avait plus dc sagesse qlle tous les
temps anciens; qu'ils font leur culte selon celle Pal'ole Oiville, et :wtres; quand celui-ci me vit, il me dit: Je suis bien etonné ; de­
qu'elle consiste en de pures Corresponrl,lnces: Ils m'ont dit que dans' puis qlle je l'ai VII dans le r.hell1in t'approcher, tantôt tu tombais
cclte Parole il ya aussi le Livre de ,lASCHAII, dont il est parlé dans $OUS ma VllC, et tantôt tu m'échappais, ou tantôt je te voyais, et
Josué, - X. 12, 1.3, - et dans le Line II de Samuel, - J, 17, tout à coup je ne te voyais plus; certainement tu n'es point dans
1.H; - puis aussi, qu'il y :J. ehez enx les Livres, nommés GUERIIES l'élat de vie des nôtres; il cela je l'épandis en souriant: Je ne suis
DE Ji':UO\'AII et É'iOIïCÉS, qui :;onL cités pal' Moïse, - Nor'lb. xxr, 14, ni un bOlllfon, ni un. vertumne, mais je suis alternatif, tantôt dans
Hl, 2'i il 30: - et quand j'eu~ lu devant eux les paroles que Moïse votre lumière et tantôt dans votre ombre, par cOllséquenl'étranger
en avait tirées, ils cherchèrent si elles y étaientetils les trouvèrent: ici et allssi indigène; alors ce Sage me regarda el Ille dit: Tes pa­
pal' là il fllt él'ident pOlir moi qne la Parole ancienne est encore roles sont étranges et surprenantes; dis-moi qui tu es; et je dis:
chez eux.·Daus ma-eonversation avec eux, ils me dit'ent qu'ils ado­ Je suis dans le monde oil vous ;l\'ez été, et d'où VODS êtes sortis, qui
l'enl Jéhovah, quelques-uns comme Dieu invisible, d'autres comme est appelé MO~DE N.HuHEL, et je suis allssi d:ms le Monde où \'OIIS
Diel! visible. De plus, ils me rapportèrent qu'ils ne souffrelll pas êtes, qui est appelé l'IIosDE Sl'IRITUEL ; de là vient que je suis dans
que les l~trangel's entrent chez cux, excepté les Chinois, avec qui l'étal Naturel, et en même temps (~ans l'état Spirituel; dans l'état
ils cultivent la paix, pal'ce que l'empereur de la Chine est de la Tar­ Naturel avec les hommes de la tene, et dans l'état Spirituel avec
tarie; ils me dirent aussi que leur population est si nombreuse vous; et qlland je suis dans l'État naturel, je ne sllis pas visible
qu'il~ ne croient pas qu'il y ait dans le Monde entier une Hégion pour VOliS; mais quand je suis dans l'État spirituel, je deviens visi­
plus populeuse; cela aussi est croyable d'après la murail1e d'un si ble: il m'a été donné par le Seigneur d'être tel: quant à Toit
grand nombre de milles, que les Chinois avaient construite pOUl" Homme illustré, tu sais que l'homme du Monde. naturel ne voit
372 LA VRAIE
RELIGION CHRÉTIENNE. 373
pas l'homme du Moncle spirituel, et vice vel'sâ ; c'est pourquoi,
Langue naturelle, qu'un Son spirituel, même élevé, n'était pas du
quand je plongeais mon Esprit dans le Corps, je n'étais pas visible
tout entendu par l'homme naturel, ni un son naturel par l'homme
pour toi, mais quand je le retirais du corpi', je devenais visihle ; et
spirilllel. Ensuite je priai ce Sage, et ceux qui l'r.ntouraient, d'en­
cela vient de la différence entre le Spirituel et le Naturel. Lorsqu'il
trer vers les leurs, et d'écrire quelque sentence sur un Papier, et de
eut entendu parlei' de différence entre le Spirituel ct le Naturel, il
revenir vers moi avec ce Papier, et de le lire; ils firent ainsi, et ils
me dit: Quelle est cette différence? N'est-elle pas comme entre Ct}
revinrent avcc le Papier ft la main, mais quand ils voulurent lire,
qui est plus pur et ce qui est moins pur? ainsi, qu'est-ce que le Spi­
ils ne plll'ent pas, parce que cette Écriture ne se composait que de
rituel sinon un Naturel plus pur? Et je répondis: Telle n'est pas la
quelques Lettres alphabétiques avec des accents au-dessus, dont cha­
difI'érence ; jamais le Naturel ne peut par sUÎJtilisation approcher du
cune· signifiait quelque sens de la cllOse: puisque chaque Lettre
Spiriluel au point de devenir spirituel, car la différence est comme
dans l'Alphabet. signifie \:. quelque Sens, on voit clai rement pou'r­
entre l'antériPlJI' et le postérieur, entre lesquels il n'y a pas de rai­
quoi le Seigneul' est appelé l'Alpha et l'Oméga: comme ceux-ci de
son finie, puisque l'antérieul' est dans le postél'ieur comme la cause
nouveau et de nouveau entraient, écrivaient et revenaient, ils dé­
est dans son elfet, et que le postérieur vient de l'antérienl' comme
couvrirent que celte Écriture enveloppait et contenait des choses
l'effet rient de sa cause; c'est de là que l'un n'\lppal'aitpas à l'autre.
mnombrables, que jamais aucune Écriture naturelle ne pourrait ex­
Ce Sage me répondit: .l'ai médité sur cetle différence, mais en vain
primer; et il lem fut dit que cela est ainsi, parce que l'homme spi­
jusqu'à pt'éscnt; oh! ([Ile je désirel'ais la percevoir! Et je dis:
ritucl pense des choses incompréhensibles et ineffables pour l'homme
Non-seulement tu perceH3s la différence entre le Spiritucl et le Na­
naturel, et que ces choses ne peuvent pas être rendues par une au­
turel, niais tu vas mème la voir; et alors je lui p;\l'Iai ainsi: Toi, tu
tre Écriture ni par autre Langue. Alors comme les assistants
es dans j'Etat spirituel quand tu es che~ les tiens, mais dans l'État
ne voulaient pas comprendre que la pensée Spirituelle surpas­
naturel quand tu es chez moi, car avec les liens tu pai'\es la Langue
sât la pensée natul'elle, au point qu'elle est relatil'eillent ineffable,
spirituelle, qui est COllllllune à tout Esprit et à tout Ange, mais avec
je leur dis: Faites une expériencc; entrez dans votre Société spi­
moi .tu parlcs ma Langue propre, car tout Esprit ct tout Ange qui rituelle, et pensez une chose quelconque, et retenez-la, et re­
parle avec un homme parle pal' la Langue propre de cet homme, venez, et exprimez-la devant moi; et ils entrèrent, pensèrent, re­
ainsi avec un Français la Langue française, avec un Grec la Langue tinrent et revinrent, et lorsqu'ils voulurcnt exprimer la chose pen­
grecque, aveç un Arabe la Langue arabe, et ainsi du reste. Afin sée, ils ne purent, car ils ne trouvèrent aucune idée de la pensée
donc que tu connaisses la diO'érence entre le Spirituel et le Naturel
naturelle adéquate il une seule idée de la pens~e purement spirituelle,
quant aux Langues, fais ainsi: Rentre vcrs les tiens, et lit prononce
ainsi aucun mot pour l'exprimer, car les idées de la pensée devien­
quelque chose, retiens-en les mots, reviens avec ces mots dans la
nent les mots du langage; et ensuite ils rentraient, et ils revenaient,
mémoire, et prononce-les dtlvant moi; et il lit ainsi, et il ré\'Înt vel's
et ils se confirmaient que les idées spirituelles étaient surnaturelles,
moi avec ces mots dans la bouche, et il les prononça, et c'étaient inexprimables, ineffables et incompréhensibles pour l'homme natu­
des mots lout à fait étranges et inconnus, qui n'existent dans auùune rel; et parce qu'elles sont si suréminentes, ils disaient que les
Langue du Monde naturel; par cette expérience plusicurs fois ré­ idées ou les pensées Spiritueiles, relativement aux Naturelles,
pétée, il devint évideut pour lui que tous dans le Monde spil'ituel étaient les idées des iMes et les pensées des pensées, et que pour
ont une Langue spirituelle, qui n'a rien de commun avec aucune cela même elles exprimaient les qualités des qualités et les affections
Langue naturelle, et que tout homme après la mort vient de lui­ des affections; qlle, par conséquent, les Pensées spirituelles étaierlt
même dans celle Langue spirituelle. Une fois aussi j'ai éprouvé que les commencements et les origines des pensées naturelles: de là il
le Son même de la Langue spirituelle diffère tellement du son de la devint encore évident que la Sagesse spirituelle était la Sa­
374 LA VRAIE RELIGION CHRÉTIE~NE. 375
.gesse de la sagesse, par cànséquent inexprimable pour aucun singuliers j mais nous, nous sommes dans les prillcipiés et dans les
Sage dans le Monde Naturel. Alors il fut dit du Ciel supérieur, qu'il composés; vous, VOl,lS êtes daus les particuliers; mais nous, nous
ya encore une Sagesse inlél'ieure ou supérieure, qui est appelée' sommes dans les communs; et de même que les communs ne peu­
Céleste, dont le rapport à, la Sagesse spirituelle est semblable au, vent entrer dans les particuliers, de même aussi les naturels, qui
rapport de celIe-ci à la Sagesse naturelle, et que ces sagesses, en' sont des matériels, ne peuvent enlrer dans les spirituels, qui sont
ordre selon les Cieux, influent de la Divine Sagese du S~igneur,. des substantiels; ab solumenl <le même qu'un câble de navire ne peut
qui est Infinie. Ensuite, le Sage (Vil') qui parlait avec moi me dit: entrer ou passer par le trou d'une aiguille il coudre, ou de même
Je vois cela, parce que j'ai perçu qu'une seule idée naturelle est le qu'un nerf ne peut être introduit dans l'une des fibres dont il esl
contenant d'un grand nombre d'idées spirituelles; et aussi qu'une composé. C'est donc là la raison pour laquelle l'homme Nalurel ne
seule idée spiriluelle est le conlenant d'un grand nombre d'idées peUL pas penser les choses que pense l'homme Spirituel, ni par con·
célestes; de li! résulle aussi celle conséqnence, que le divisé devient séquent les prononcer; allssi Paul appelle-t-il ineffables celles qu'il
non pas de plus en pIns simple, mais de plus en plus multiplie,. entendit du Troisième Ciel. Ajoutez il cela, que penser Spirituelle­
parce qu'il approl:he de plus en plus de l'Infini, dans leqllel toules menl, c'esl pen~er sans 10 temps el sans l'espace, el que penscl' Na­
cllOses sonl infiniment. Après cela, je dis aux assistants: Par ces. lurellement, c'est penser avec le Lemps el l'espace; car il s'attache
trois enseigntments de l'expérience VOliS voyez quelle est· la diffé­ à loule idée de la pellsée naturelle quelqne chose du temps et de
rence entre le Spiriluel et le Naturel, et aussi la raison pour la. l'espace, mais non il aucune idée );pirilUelle; cela vient de ce que le
quelle l'homme 1'lalurel n'est pas visible pour l'homme Spirituel, ni Monde Spirituel n'est pas, comme le Monde Naturel, dans l'espace
l'homme Spiriluel pour l'homme N:lturel, quoiqu'ils soienll'uu et el le Lemps, mais il est dans l'apl'arenc"e de l'espace el du lcmps; en
l'aulre en parfaite forme humaine, et que d'après celle "corme ilsem­ cela diffèrClit aussi les pensées el les percepliol~S: c'est pourquoi
ble qut:: l'un d'eYrait être visible pour l'autre; mais ce sont les inlé­ vous, vous pouvez penser il j'Essence et <'lIa Toute-Présence de Dieu
rieurs, appartenanl au Menlal, qni foPl celle forme, elle l\Iental des de toute élernité, c'est-il-dire, il Dieu avanl la Création du !\lande,
Esprils el des Anges a.été 'forlné de choses spiriluelles, el celui des. parce qIle vous pensez à l'Essence de Dieu sans le lem ps, el à sa
hommes, lant qu'ils vivent dans le l\londe, est formé de choses nalu­ Taule-Présence sans l'espace, el ainsi vous saisissez des choses qui
l'elles. Ensuite, une voix venant du Ciel supérieur fut entendue, di­ sont au-des'ius des idées nalurelles de l'homme: el a\ol's je racontai
sant il l'UTI des assistants: l\1onte ici; et il manIa, et il revint, el il qu'ull fois j'avais pensé à 1'1J:ssence et il la Tonle-Présence de Dieu
dil, que les An{;es n'avaient pas connu :lupara\'anlles différences de toute élernité, c'esl-à-dire, il Dieu avanlla Créa lion dn Monde,
entre le Spirituel el le l\alurel, par la raison qu'aup:lravanl il n'y et que, comme je n'avais pas encore pu éloigner des Idées de ma
avait eu aucun mo)'en de confrontation chez un homme qlli fÙl en pensée les espaces et les temps, je devins inquiet, parce que l'idée
même Lemps dans l'un et l'autre Moudc, et que ces différences de la Nalure eDlrait au lieu de Dieu; mais il me fut dil : Éloigne
ne peuvenl pas être connnes saus confrontalion el sans rela­ les idées de l'e;:;pacc et du temps, ct lu verras; el il me fUl donné
tion. de les éloigner,et je vis; et depuis ce temps j'ai pu periser à Dien de
Avant ùe nous séparer, nOUf> parlâmes de nouveau SUI' ce sujet, et toule élernité, el nullement il la Nature de loule éternilé, parce que
je leur dis: Ces différences ne viennenl que ùe ce que vous, dans le Di.eu est dans toul temps sans le Lemps, et dan~ IOlll espace sans
Monde spirituel, vous êtes subslantiels et non malériels, et que les l'esp:lCe, landis que la Nalure est dans tout tel1lps dans le temps, et
choses subslantielles sont les commencements des choses malé­ dans tout espace dans l'espace, et parce que la Nature avec son
rielles ; qu'est-ce que la mali ère, sinon une aggloméralion de subs­ temps el son espace n'a pas pu ne pas commencer, tandis qu'il n'en
tances? vous' donc, vous êtes dans les principes, el ainsi dans les. est pas de même de Dieu qui esl sans le temps et sans l'espace ';

l _ _....-....- .

376 LA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE. 377


c'est pourquoi la Nature vient de Dieu, non pas de toute éternilé, r~spôndante à son affection naturelle, ct là il jouit du bien corres­
mais daus le temps avec son temps et son espace, pondant à celte affection, et cela jusqu'à ce qu'il dépouille l'affec­
281. CINQUIÈME MÈMORAIlLE. Comme. il m'a été donné par le Sei­ tion naturelle el revête l'affection spiritll€lIe, et alors il est élevé
gneur d'être en même temps dans le Monde spirituel et dans le d'ans le Ciel; mais cela arrive à ceux qui dans le !\fonde ont vécu la
l'fonde naturel et par suite de parler avec les Anges comme avec les vie de la charité e!"p~~onséguent aussi la vie de la foi, qui consiste
hommes, et de connaître par là les États de ceux qui après la mort à croire au Seigneur, et à fuir les rnallX comme péchés. V. Mais ceux
passent dans ce Monde jusqu'à présent inconnu, car j'ai parlé avec qui se sont confirmés dans les faux par les rationnels, surtout par
tous mes alliés et tous mes amis, et aussi avec des Rois, des Princes, la Parole, et qui par conséquent n'ont pas vécu d'autre vie qu'une
et des Erudits, qui avaicnt terminé leur carrière; et cela, contin'uel­ vie purement naturelle, ainsi mauvaise, car les maux accompagnent
lement depuis vingt-sept an,s; ainsi je puis par vive expérience dé­ les faux, et aux faux s'attachent les maux, ceux-là parce qu'ils sont
crire les États des hommes après la mort, quels sont ceux des hommes affectés, non pas par les biens et les vrais, mais par les maux ct les
qui ont Lien vécu, et ceux des hommes qui ont mal vécu; mai& ici je faux, sont détournés des Sociétés bonnes, ct introduits dans dcs
donnel'ai seu!eftlent quelques détails sur l'État de ceux qui se SOlit Sociétés mauvaises, et aussi dans divepses Sociétés jusqu'à ce qu'ils
~onfirmés d'après la Parole dans des faux de Doctrine, et ce sont viennent dans quelque société correspondante aux convoitises de
spécialement ceux qui ont fail cela pour soutenir la justification par leur amour, VI. Mais comme dans le Monde ils avaient feint des af­
la foi seule; voici les États par lesquels ils passent successivement: fections bonnes dans les externes, quoique dans leurs internes il
I. Quaud ils sont décédés, et qu'ils revivent quanl à l'esprit, ce qui n'y eût que des affections mauvaises ou des convoitises, ils sont par­
arrive communément le troisième jour après que le cœur a cessé de fois tenus dans les externes; et ceux qui, dans le Monde, avaient
l battre, ils se voient dans un Corps semblable à celui qu'ils avaient été Chefs Je Corporations, sont mis çà et là dans le Monde des Es­
dans le Monde, au point qu'ils ne savent autre chose, sinon qu'ils prits à la tête des Sociétés, soit d'une société entière, soit d'une
vivent encore dans le Monde précéden t, cependant non dans un. partie de société, selon l'importance des fonctions qu'ils avaient
Corps matériel, mais dans un COI'PS substantiel, qui devan t leurs remplies auparavant: mais comme ils n'aiment point le vrai, et
sens leur apparaît matériel, quoiqu'il ne le soit pas, Il. Après quel­ n'aiment point le juste, et qu'ils ne peuvent ~tre illustrés jusqu'à
ques joul's ils voient qu'ils sont dans un l\fonde, où il y a différentes savoir ce que c'est que le vrai et le juste, quelques jours après ils
Sociétés établies, Monde qui est appelé MONDE DES ESPRITS, et qUi sont destitués; j'ai vu de ces esprits transférés d'une Société dans
tient le milieu entre le Ciel et l'Enfer; là, toules les Sociétés, qui une autre, et partout placés comme chefs, maisparlout peu de
sont innombrables, ont été Illises en ordre d'une manière admirable temps après destitués. VII. Après de fréquentes destitutions, quel­
selon les affections natur'elles bonnes et mauv:lises ; les Sociétés mi­ .ques·uns par dégoût ne veulent plus briguer des fonctions, d'autres
ses en ordre selon les affections naturelles bonnes communiquent par la crainte de perdre leur réputation ne l'osent plus; c'cst pour­
avec le Ciel, el les Sociétés mises en ordre selon les affections mau­ .quoi ils se retirent, et demeurent tristes, et alors ils sont entrainés
vaises commuiquent avec l'Enfer. IU L'Esprit ~ovice, ou l'homme dans un lieu solitaire,.où sont des chaumières dans lesquelles ils
Spirituel, est conduit et transféré dans diverses Sociétés, tant bon­ entrent, et là il leur est donné quelque ouvrage à faire, et selon
nes que mauvaises, et l'on examine s'il est affecté des biens et des qu'ils font, ils reçoivent des aliments, et s'ils ne le font pas, ils
vrais, et comment; Oll s'il est affeclé des maux el des faux, et com­ éprouvent la faim et ne reçoivent rien; la nécessité les force Ilonc à
ment. IV. S'il est affecté des biens et des vrais, il est détourné des travailler, U, les aliments sont semblables aux aliments dans notre
sociétés mauvaises, et introduit dans des Sociétés bonnes, et aussi Monde, mais ils sont d'origine spirituelle, et donnés du Ciel par Je
dans divel'ses'Sociétés, jusqu'à ce qu'il vienne dans la Société cor- Seigneur l tous selon les usages qu'ils font; aux oisifs, il n'en est
37,S LA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE. 379
pas donné, parce qu'ils sonl des êlres inutiles. VIII. Quelque temps est fermée après eux; et alors le Chef de cette Caverne vient et leur
après, I-e travail leur devient fastidieux; et alors ils sortent des dit: Vous ne pouvez plus sorlir ; voyez vos Compagnons, Lous tra-
cha um ières; et s'ils on 1été Prêtres, ils veulen t bâtir; el aussitôt vaillent; et selon qu'ils travaillen l, des vivres leur sont donnés du
apparaissenl devant eux des amas de pierres taillées, de briques, de Ciel; je vous le dis, afin que vous le sachiez; et leurs Compagnons
chèvrolls, de planches, et des monceaux de roseaux et de joncs, aussi leur disent: Notre Chef sait à quel lravail chacun est propre,
d'argile, de chaux et de bitume; à la vue de ces matériaux, la fu- el il enjoint chaque jour il chacun ce qu'il doit faire; si le travail
reur de bâtir s'empare d'eux, et ils cpmmencent il constr~ire une est fait dans le jour, il vous est donné de la nourriture, sinon, il
maison, en prenant tantôt une pierre, tantôt du bois, tantôt un ro- . n'est donné ni nourriture ni vêtement; et si quelqu'un fait du mal à
seau, tantôt du mortier, et ils vosent l'un sur l'aulre sans ordre, un aulre, il est jelé vers un coin de la caverne sur un lit de pous-
mais il leurs yeux dans Ull ordre r~~lIliel> ; loulerois, ce qu'ils onl sière damnée, où il est horriblement lorturé, el cela jusqu'à ce que
élevé dans le jour s'écroule dans la nuit; mais le lendemain ils ra- le Chef voie chez lui un signe de repentir, el alors il est reliré de lit,
massent leurs décombres, et b:Hissent de nOllveall, e~ cela se renou- et il lui est commandé de faire son travail; et il lui est dit aussi
velle jll~qu'à ce qu'ils soient dégoLilés de bâtir; ceci leur anive d'a- qu'il est permis à chacun, après son travail, de se promener, de
près la correspondance, parce qu'ils ont enta,ssé des passages de la causer, et ensuite de dormir; et il est conduit dans le fond de la
Parole pour confirmel~ des faux <ie la foi, et leurs faux ne bâtissent caverne, où sont des Prostituées, pj\rOli lesquelles chacun peut en
pas' aulrement l'Église. IX. Ensuite, excédes,d'ennui il s'en von l, et prendre une pour lui et la nommer sa femme, mais il est inlerdit,
ils s'asseyent solilaires et oisifs; et comme les oisifs, ain~i qu'il sous peine d'un châtiment, de se livrer pèle-mêle il la scortation.
vienl d'être dit, ne reçoi\'el!t du Ciel aucun aliment, ils commencent L'Enfer consiste en de telles Cavernes, qui ne son t que d'éternels
à avoir faim, et à ne venser il aulre chose qu'an moyen de se pro- bagnes. Il m'a été donné d'entrer dans quelques-unes, et de les voir,
curer de la nourriture, et d'apaiser leur (aim : quand ils sont dans afin que je les fisse connaître, et tous ceux qui s'y trouvaienl m'ont
cet élat, vers eux viennent quelques esprits, auxquels ils demandent paru vils, el aucun d'eux ne savait (lui il avait été, ni quel emploi
l'aumône, et qui leur dis~nt: Poqrquoi restez-vous :\insi o:sifs, ve- il avait eu dans le Monde; mais un Ange qui étail avec moi, me dit:
nez avec nous dans nos maisons, el nous vous donnerons des travaux Celui-ci dans le Monde était domestique, celui-là soldat, celui-là
à 'faire, eL nous VOLIS nOIIlTirons; et alors, ravis de joie, ils se lè- préfet, celui-là prêtre, celui-IiI dans les dignités, celui-là dans 1'0"
vent et vom avec eux. dans leurs mai;;ons, el I{I il est donné il chacun pulence; et, cependant, Lous croient avoir élé esclaves et de même
sa lâche, et de la nourriture cn raison de l'ouvrage qu'il fail; mais condilion ; el cela, parce qu'ils ont élé semblables intérieurement,
comme tous ceux qui se SOllt confirmés dans les faux de La foi ne quoique dissemblables extérieurement, et parce que dans le Monde
peuvent pas· faire des travaux d'lin bon usage, mais qu'ils en font Spirituel tous sont consociés par les intérieurs.
d'un mauvais usage, sans bonne foi, frauduleu~ement et il regrel) ils Quant à ce qui concerne les Enfers en général, ils consistent en
laissent leurs lravaux et n'aiment qu'à camer, parler, se prom~ner des Cavernes et des Bagnes semblables, mais qui diffèrent là où sont
et dormir; et parce qu'alors ils ne peuvent plus être ramenés au les Satans, el là où sont les Diables; sonl appelés Satans ceux qui
travail par leurs maîtres, ils sont chassés 1\.
cOlUme inutiles. X. Quand
j "(
ont été dans les faux et par suite dans les maux, et Diables ceux qui
ils ont été chassés, ICUl'S yeux s'ouvrent, et ils voient lin chemin qU,i ont été dans les maux et par sui te dans les faux. Dans la lumière du
se dil'ige vers une Caverne; lorsqu'ils y arrivent, 1~ pOl'Le s'ouvre, Ciel, les Satans apparaissent livides comme des cada\Tes, et quel-
et ils entrent, et ils s'inforJ1lenl s'il y a là de la nourriture; et qu:\nd ques-uns noirs comme des momies; et les diables, dans la lumière
on répond qu'il y en il, ils d,emandenl qu'on I,eurpermette d'y res- du Ciel, apparaissent d'une couleur de feu sombre, et quelques-uns
leI', et on leur dit qu'on le permet, et ils sont introduits, et la porte noirs comme de la suie; mais Lous monstrueux quant à la face el

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