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SULIENLE VIE) By Oa ) Elections’ - ss caer: ator oa Sommes-nous . FEV tg vivre te ENaty eleKs monde Le monde a change, pas =Notre CERVEAU reste préhistorique Comment chacun cherche a S‘ADAPTER |>78 Abeilles | |>88 Homo Panett ELLES MEURENT | | L’'HOMME DE FLORES, | | PAS SI VERT TOUJOURS UN SOUVENIR CN QU'ON LE DIT Vant=propos, lle ext depuis bien longtemps peu prés ronde, globalementbleue, pas si grande que ca. Etle genre hnamain n'y a faitses premiers pas quill a relativement peu, sans qu'elle s'en émeuve outre mesure. Mais voiei que notre monde a changé, brusquement, depuis quihier, il y a Jxxelques millicrs d’années, notre espece a délaissé ses habits de chas: jcurcucilleur pour endosser ceux de 'agriculteur et du sédentaie et, nalement, le leu de chauffe du travallenr ete costume’ rayures de Hvemployé. Ou, mais dans ses simples habits biologiques, Fhomme, lui, hn‘a quasiment pas changé. Estil encore adaptéa environnement qu'il sanous ne wives. 22260, sicen’esta son image, du moins tsa main Semblons pas. et Les travaux lesphus récents,isus de la psychologic évolotive, sugee- Poe acces rent que non. Ilsserontlargement exposés dans notre dossier (voirp. 46). aujourenui cout fun pomme rohistorque. —/Tyorae modeme’ son miliew eayjourd’hui explique Témergence de Pour autant, il ne fandrait pas eroire que cette forme 'inadaptation de comportementsarchaiques et violents ou d'une certaine forme de bar- batie, Car contrairement 4 une idée qui a largement dominé Van- thropologie pendant plus d’un siécle, nos lointains ancétres n’étaient pas de bons saunages gotitant pacifiquement aux délices d'un paraclis sormnais perdu. Non, Preuve est désorinais faite que Von sy battait, et meme aviolence. Pasphis mort. Le monde modeme na pas inv {que la coopération, Paversion pour a perte, le commerce extérieur 8 ichacum de nous, il ne sagit pas de le tuer, Car c'est certaines d { désormais apprendre dompter "homme préhistorique tapi en prédispositions originells,telles que Vaffirmation de soi et un godt pro- noneé pour Ie risque, que l'on doit les plus belles réalisations hu- Sauvagement ._ modernes 2007 > FEVRIER > SCIENCE & VIE 3 N FéevRieR 2007 21 "Reftoidies vivent plus longtemps 1} AD Supersthanol : aussi “vert” qu‘on le aft? Act ités ie 18 46) VIVRE DANS mn omrececess Nee s MONDE? vivent plus longtemps, etc. 24 Reem eat Un quart de la population Cee aed Pee Cty Rete ent oe ea a Greta eee eure) Pcie eee oie ee eae ud Peed isle rant disponible en iue-t4l vraiment ‘moins? Le bilan est mitige, 4 SCIENCE @ VIE > FEVRIER > 2007 Sommaire iia QQ Et! les legends indonésiennes Partaient bien d’Homo fioresiensis? | Cette voiture | téléguidlée roule a hy- | drogene a, =. Fondamental | Explorations 64 GULF STREAM QQ Reportage :quand tes 110 2ueAver Leralentissement de ce cou- scientifiques se content Tous les livres, expositions, rant est finalement pas Flores. sur|'le indoné- films, sites web, etc., de ac jpour dorian: du cous eo sienne ol une nouvelle es- uate des sciences Ettou- | rope sibérienne non plus pace humaine 2 été décou- jours‘lecieldumoi". | : verte, /Homo floresiensis, Bes | 5] 7Q VOlELACTEE ‘de nombreuses légences V10)| Serencosintens: | | Le sctnariodesanaisance content| histoire un “petit icamerts@ dérembourser? | 5 esta revoir entigrement. homme des bois". Quand : : la paléontologie demande eae peonsie ss 74, CICATRISATION (aide de ethnologi ‘oo. ‘En intensifant un courant 3 ampoule a économie Gecriquedlasuacedela | OQ Enquéte:levote électro- Teed i ‘peau, une plaiecicatrisea vi nique. opeque,imvertiable, 1496 Seosmoroues y tesse grand \ Une premice vulnerable es chercheurs pal ace calsie. 3) fen informatique s'unissent hob Ghacicsay 5 78 ABEILLES Pour mettre en garde contre |4Q9 56, . IMalgré interdiction de cer les ordinateurs de vote. Pour- oe : 5 teins posicesshecatomibe tan uotqus moiavanties ete tances nie E| ‘continue. Pourquot ce décin? chances électorales fran- 3 cases, plusieurs communes : | QD ARMEMENT ont dé troaue fume en Ee i eee eee ere 3 cle VIP des pays disposant tile, Queis sont les risques de par themes, tous les articles. «une protection antimissie. bugs etde fraude? Tidbdar esau atone 2007 > FEVRIER > SCIENCE & \ REFROIDIR LA.TERRE ! Jai lu votre article sur les moyens ennvisagés pour es- sayer de refroidir la Terre (numéro de décembre 2006) etje ne comprends pas que Ton puisse envisager de tels moyens et de telles sommes pour rafistoler ce que nots avons détruit. Je pense que la meilleure des solutions consisterait& réparerle pour mon de la’Terte que sontles foréts, qui lui permettent de conserver une certaine tem- pérature parPhurni Tair ; les zones moins “ver- tes", elles, ne fout que reflé- terles rayons solaires etaug- menter Ja température, On pourrait envisager un pro- gramme mondial de planta- dans Réparer le “poumon vert” de la Terre ne suffira pas fz" | = tion darbresdans es régions qui ont lé déboisées et em- pécher le déboisement. Ce serait plus économique & Tong terme et celi redonne- rait ala planéte les moyens de nous supporter encore quelques centaines dan- nées, Pourquoi personne n'y fait allusion? Sergio Ferreira, de Gargenvile (78) Lasourtion qe SV vasatartee conibueratcetaneent regerleproieme, ais p28 pour les rabors que vous avaneezenerfet, con sont pasleszanes dboises qu fort augment latemoerature cea raises ores, qu or C'est 3 elle que vous vous en quéte d'un éclaircis mentou d'un complément information. Son amabi lité, son sens de la formule et sa connaissance appro- | t ‘ment des surfaces sombres absorbant davantage de rayons solairos. Ou coup, une ‘quantité plus importante de ‘chaleurs’accumule dans les ‘couches basses de I'atmo- ‘sphere, Une part plus faible est ainsi réfiécnie vers 'espace. Llintérét dela forét ne reside onic pas dans laréflexion de lalumiere, mais dense fait qu’en poussant, elle stocke importantes quantites de C0, principal gaz A effet de serre- un effet vertueux qui ‘compense largement absorb tion de lumiére Hélas, une fois laforét poussee, elle cesse de ccapter du carbone. Au bout du ‘compte iin'y apas assez de surface terrestre disponible pour planter des foréts capa- bies c‘absorber le co, que nous émettons. Or, celui ci pro- vient des ydrocarbures du: ssous-Sol{charbon, petrole, £22) dontil existe des quantités enormes, puisquis se sont formés pendant des centaines demillions d'années, Replan- ter des foréts (et surtouten: tayerla déforestation galonan- te), est unenécessité,certes, mais cela ne régiera paste pro- bleme, d‘autant gu'lfautmé- ager des surfaces agricoles pour nourtir les terriens dau Jourd'hul et du future La“confidente” des lectours quitte notre magazine fondie de notre magazine n’auront é rap de ceux qui ont eu l'oc sion de faire appel ses ser vices. Mais voici qu’aprés trente années passéesa votre service, Monique Vogt quit- Tes crevettes...) Et la piste des bactériophages? Une petite remarque sui votre article consacré a tne substane proliférations bactériennesa ficace contre les Vhépital para dans le nu- méro de novembre (p.40) vous n'y évoquez pa cherches sur les bact phages, virus destructeurs de bactéries. Cette voie est- elle explorée dans la lutte contre les hactéries multi- résistantes? Philippe Holtz par Internet Cette voieestex- SEN otis qu’ exporée dans Vancienne Union sovietique, notamment en Géorgie, pays oll cose cherches ont commencé au dedutau siete Nous y avons daileurs consecré tout un re portage dans notre numéro de Janvier 2006, usage sont notamment a diff- culté de contrdlr un matériel vivant, tle ale interét eco romiaue que ui porte indus- trie pharmaceutique. Les reins son te aujourd hui Science pour tne juste retraite sur les cétes bret quelle aime tant, haute (pour l'aquarel comme & marée basse (pour 2007 > FEVRIER > SCIENCE & VIE 7 rr WAN) ts BIG BANG EN PHOTO Ce aE eee ee Cee Cee ee ee eee ey reuse de Ihistoire universelle qui a suivi le big bang et durant laquelle étoiles et galaxies se Pee ae Ce eee ee Gy Pee eet eT de treize milliards d’années:: ces formes fanto- Dee a a Ree ee een Ce na ee eer Se ere Ce a Pee ci eee? Ce eee ee Tue ey Infrarouge, enregistré entre 3,6 et 5,8 micro: ee ec ee ec de Vexpansion de Univers, correspond ici la eee ere eee ee eu Cee eters tee De eee eer} eee eee eee ey et en cee ec Cee ete One ee ue Seen Peat a ea eet ig Paes ae ed eieitenec wee ‘Station spatiale internationale, orbite terrestre, le Pe eC Lees eee ea eure? eee ake ae Sera ee ae ee erry Cee an ars Ou Re Cane ei ogee Pete eae! Ce net CU ee eee eee ed spatiale européenne) a duré six heures trente. Cece ree cnet Peete eee ge Cenc cea ects Dee eee oti Cee eee ae Cus nce Cee eta Sree ee ess eee ¢ i be ADHESIF DU FUTUR GRACE - AUX-POILS D’UN )LEOPTERE Beane Pewee Eo ceed Ore te er eee Dee tees cd re eee es pirant des chrysomelides, co- eee clos Cer ey Cee er Crees ey an ser I aie Ce ae ere Cee ee ree cee er peer ce pis” adhésif en plastique, aux ce ee aoa Cee eer eas et eee Pee eo as ene eee pent une résistance ala maladie de Pee eee ee ee ed Ce ce ti Cee eee Bee eae ces animaux est quasi dépourvu de oe ee eee eee es Roe ee eed ed Deans oe eae Cd Ue ue Ce Dee een Cee eee) Peet es premier modéle fiable de prédiction du tempérament équin. Constitué d'une batterie de tests de mise en situation, et es Re a Fete ed eee eee ae Pre eee a eee ec en eee Ce as Cee eo Peet ee ee es Ce ee Seca eon ed Ce en ee i ee ee De ee eee eee De ee ee a ese eee od Dee tt a es cee) Pea ee SANTO, TRESOR DE BIODIVERSITE Reese Cee as Ce ee et apercues qu'une seule fois su eee eee gs ene ee Recency Ce eu) See Cees Ce eee cy servira ausside référence Cee ace eee eee Cee ee Bee eee Cie tects ey Ue eee cd Coe ee ay prouesse rélisée par une équipe de chimistes et de iologistes Leur eee ae eee ee ee eee ress eee ee ee eee ae ee ea Cee ee ec ee Des a ae aed Poteau Ree oe ee es ee tes ec one! es See Fee Ce ae Fae eee eee ed ee See Se méthane et d éthane. Titan See ea es eats eats ae as | aaetieeeeni 5 Les rayons X saisissent_ le trés petit Une méthode d'imagerie capable de photogra- phier une molécule avec une précision atomi que vient de faire ses preuves. Révolutionnai Preuve est faite que chaleur (60000°C), Ce qui nologie de “laser a rievelé record libres” tienda ses zecondes (soit 10""s) ses! Et que la biol par flash. Pour donner une nanotechnologies dispose- | idée, la humiere cont bient6t d'une méthode d'imagerie révolutionnai; Sonstruit en 2005 en Alle- magne, Flash, premier proto- type du genre, vientde prou- erqu'il pouvaitreconstituer _ seront les futures machines une imageal’échelledumi- _telle européenne XFEL qui te (voir ci-dessous). entrera en service en 2013, ere des mais aussi Je LCLS améri- Dm pourpro- | cain et japonais, dire de tr8s puissants lashes qui fourniront des images de de rayons X qui “photogra- complexes molécules biolo- phient"Tobjetavantqu'ilne _ giques ave une précision disparaisse sous leffet de la atomique. ce > image initiale (en bas, a g), a été “photographlée” par les rayons X (¢i-contre), avant «tre reconstituée (en bas 3 dr). BIOMEDECINE L'HYPOTHERMIE PROLONGE L‘ESPERANCE DE VIE Des chercheurs du Scripps Research institute de La Jolla, en Californie, ont découvert que la baisse de la température corporelle peut proionger a vie! En modi- fiant génétiquement ’hypothalamus de plusieurs souris afin d‘abaisser leur température de 0,3 4 0,5 °C, ils ont remarqué qu’a apport calorique et activité égaux, les ‘souris mutées affichent une durée de vie moyenne pro- Jongée de trois ou quatre mois par rapport leurs congéneres non-transgéniques'! Soit chez ‘homme une longévite accrue de septa huit années... FEVRIER > 2007 a écoulements sur Mars! En comparant des images 2 tres haute résolution de erat nartiens, prises entre 1999 et 2005, les planétolognes de la société Malin Space Science Systems ont dé- couvert des coulées de ma- tériau dévalant leurs patois sur plusieurs centaines de metres. La Nasa, qui aime les communiqués de presse spectaculaires, a antioncé quill Sagissait “tres proba- blement deau liquide certitude toutefois, pnisque Je matériau n'a pu étre ana- lysé chimiquement. S'il Sagit bien d’eau liquide, le planétologues devront com- prendre comment elle peut couler dans une atmosphere a -60 °C, cent fois moins dense que 'atmosphere te restre, Peutétre est-elle ex trémementsalée, ouarrive- telle sous forme de geyser ensurface, avant de geleret de se A moins que des avalanches de pr siete, de glace d'eau, ou de glace carbonique 1expli quent plus simplement ces ravines, SB. Le génome de l'oursin violet crée la surprise tide Centrale génome.en vue cret de son sys p eaux moyens de lutte contre les maladies infectieuses. la LE PLUS VIEUX RITUEL HUMAIN REMONTERAIT A 70000 ANS C'est un rocher de 6 métres de long et de 2 métres de haut res- sembiant @ une téte de python, dans le Nord-Ouest du Botswana. Pour Sheila Coulson, chercheuse a I'université d’Oslo, il serait objet du plus vieux rituel humain. Un puits de sondage creusé au pied du rocher a en effet révéié plus de 13000 objets manufacturés, qui montreraient que le rocher servait a un culte au serpent python remon- tant a 70000 ans, Et donc bien plus ancien que les rituels apparus en Europe ily a, au plus t6t, 40.000 ans. C.H. > 13000 objets ont été ‘decouverts au pied d'un Tocher a téte de python. CHIMIE GENETIQUE leo eon ae a ‘autre, les genes QUE SI ON eon ect tetoucne | different de 12% Nous serions plus différents variations dans le génome quion ne le croyait jusqu’a de 270 volontaires prove- tant qu‘ n’est pas en présent: 3000denosgénes, | nant d'Europe, d’Afrique et soitpresde 12%dentreeus, | d’Asie. Verdict : 1447 va contact... avecta peau! | ont subi des modifications | tions, dont certaines sont nous différencient aujour- | aux maladies d’Alzheime les uns des autres an ct de Parkinson, tandis que cin de Vespece humaine. d'autres infuenceraient la Encanse:desduplications, _sensibilité au virus HIV-1 ‘olution, et déja connues po Deux cherchet cains viennent de mon- trer que Vodeur“métal- délétions et insertions de | ou seraientimpliquées dans PS segments 'ADN, qui pen- _ certaines formes de dato ventinfluencer|'actvité des | nisme. Une découverte qui | nous sentons es. Une équipe | expliquerait les différences de chercheurs a | desensibilité3 Yenvironne- en touchant inspecté et dé- | ment, aux médicamen S 5g ombré, via une | aux maladies ve aes pees nuvelle techno- | > 3090 de nos genes nous cite Tencint au sence notre espace. de monnale oudesciésest (Jaen REPRODUCTION due 4 la reaction 4 Quand le pere est en bon- ne santé, les bébés cerfs_ des lipides de la peat sont plutot des males! | | D'aprés une étude espa avec le métal, qui produit gnole dirigée par Montserrat r Jomendio, du Musée na des aldéhydes et des cé- tional de sciences naturel de Madrid, chez les cerfs males en trés bonne santé ce sont les spe ides tonenvotesanc.ew | hydrogene SUrprend —_ | roreusduchonmome’ contient du fer etfapeau | DAF SES multiples liaisons | (22 sui font des males) qui sont les plus compét tones odorants, La réac- | CHIMIE Leplus simple des éhéments chimiques n’apas fnide surprendre | ifs. La bonne santé des “pa leschercheurs. Anderson lant et Chis Van deWalle de univer- | pas” cerfs détermineraitain- imposés. La.ca- | sit de Santa Darbara(Ctets-Uns)ont montré que /hydrogéne le | si le sexe des petits! Les plus petit atome, constitue d'un unique proton et un unique elec- | males aux qualités “virile tercette | tron) powvalt former plusieurs liens dansles oxydes métalicues. | comme des bois ou des tes- PPourtant, son seu electron neu autorise en principe qu'une uni- | ticules plus gros que les que tiaison a un autre atom! or, ene substituant a 'oxygéne dans | autres, auraient ainsi plus ds oxydes metaliques,hydrogene seliesimultanémenta tous | de chances de donner nais- les tomes de métal voisin, rmantune liaison quacrupledans | sance & des males héritant 2n0 et méme sextuple dans MgO! Ces liaisons devralent per de ses atouts. Jusqu’a pré- pacite a dé odeur “de métal", meme faibles concentra- tions, aurait permis 4 nos mettre de comprendreles variations, usquiciinexpliquées dela | sent, il était plutat admis | ancétres de traquerleurs | conductive de ces matéraux en fonction dela températureetde | que c’étaientles qualités de lapression. Une découverte quipouraitavotrun large mpact.tes | la mee qui influaientle sexe proies blessées. AXP. onydes métallques stant res utijsés.danstindustie axe. | deladescendance. 4c. 22 SCIENCE & VIE > FEVRIER > 2007 | | En bref La stérilité des hybrides est enfin expliquée. Pour quoi les croisem peces ne sor bles? Les hybrides meurent prématurément, ou, c mele le pables de se reproduire Pour |’équipe américaine i h, des genes issus d’un méme ancétre et ayant évolué sé dans chaque espéce seraient devenus incompatibles. Liétude de den est chen demehile ntré que la mort des indivi- : dus hybrides se- raitdue a deux genes: Hm (Hybrid male resene) chez. la premitre et Lhr (Lethal hybrid rescue) chez la seconde. EN. COMME L'EMEU, LE DINOSAURE A L’ARRET CROISAIT LES PATTES On n‘avait jamais compris les étranges traces fossiles de pas, laissées par des dinosaures a Red Gulch, dans le Wyoming (Etats-Unis) certaines empreintes y sont croisées, le pied droit jl Tha ‘ ming et son équipe auraient trouvé I'ex- is i i : plication en étudiant... la démarche de V’émeu! Selon eux, meilleur modéle de comparaison a ces dinosaures, Toiseau a pour singularité de croi- serles pattes lorsqu’ll s‘arréte pour # < Cesten etuaiant Ja démarche de remeu que les cher cours ont leve le Storet de oes traces. surveiller les lieux. Les dinosaures auraient pu adopter ce comportement ily a 167 millions d’années ! E.H, ENERGIE Un quart de la population mondiale n‘a pas |’électricité Ree et ue a ay f peeaaiemni ns | Cae Sr ees ves Me aa Pee atetge een Ole oes Meeker ees Ce tas Po es wr er ane Peet ieee crue’ PONS tae eet ca es ; ce tet, att aaa a eget reer Nee Renee Ce ae merce ae Ceens Cee ats eee it ee aes aS reteset INGENIERIE Des “usines a rosée sont enfin _prétes | Récolter la vapeur d'eau présen ret shen poles ai racer Sai eee Ghawenasadar Renee ccmave oer ie scke cafes Geri erisapaiass les films plastiques cits “radio- ‘fs, contenant des microbilies "Crest en analysant une Centers pee ests at Eeretons CLIMATOL OGIE nl yaun vial lien entre les pdle: Au méme moment, le Groenland est confronté a Les changements climati- | oxygéne et en deutérium ‘ques affectant les deux piles sont étroitement liés: cette surprenante découverte des chercheurs du programme EPICA (European Project forlee Coring in Antarctica) a €é mise au jour grice 3 la emigre carolte de glace réa- Jisée dans le secteur atlan- tique di continent Antarc- tique, d'une résolution sans précédent. Pour retracer his toire climatique de la demi re glaciation, les scientifiques ont mesuré Pabondance en oxyde de titne et ce sutate ebaryum. Ala nut tombée, ces reytements rayonnent dais Vinfrarouge, refroidissant ainsi ia surface quilsrecouvrent oits dans les bulles d'air piggées dans les carottesde glace. Ces données ont ensuite été com- parées 2 celles déja recueillies. au Groenland pourlaméme période. Conclusion: ine va- tiation de température en Are taretique est systématique- ment associée a un change- ment rapide de température ‘auGroenland. Entre ~20000 et—55000 ans, de nombreux épisodes de réchauffement sgtaduel de faible amplitude ‘en Antaretique. ume bisse des températures, Une opposition qui su implication de la circula- tion océanique atlantique, par un jeu de bascule bipo- aire, Cette circulation est un important pourvoyeur de chaleurdel’éq poles. Quand elle ralen chaleur n'est pastransiéréeau pole Nord, maisstockée dans Yocéan Austral. Le pole Nord se refroidit done, alorsque le pole Suid se récha Ces films plastiques “radar tifs” permetient de récolter jusqu’® 0,6 litre d'eau par rv \demaison, talus). Une balsse de ‘température qulinduit a con. sensation dela vapeur d'eau at- mosphérique, et permet de co Fecterusqu’a0,6id'eau pure par metre carré Testé avec suc- césen Croat, en sraél, ten Potynésie francaise, ce provéaé sera. appliqué a grande échelle eninds, ou une “use arosée” de 10.0007 permettant de con denser usqu’a Sm'd’eau par ‘uit est en construction, Couplés vec des celluies photovotta ‘ques, ces materiaux permet: ‘ralent'apporter eau et elect clté aux populations soles. KB, cu 4 ons tas 4% SCIENCE & VIE > FEVRIER >2007 OSYSTEME UNE VIE SOUS-MARINE INEDITE VIENT D‘ETRE DECOUVERTE > Au large de la Nouvelle-Zélande, des chercheurs américano-néo- zélandais ont mis au jour de nouvelles espéces sous-marines, aux abords de sources de méthane. l’équipe, dirigée parAmy Baco-Taylor, a ainsi trouvé, par 1000 métres de fond, coraux, éponges, moules, coques vivant en compléte symbiose, un type de communauté jusqu’a ce jour non-décrit. : e Parmi les Autre espéce intrigante:: des vers sans intestin, qui wW cece at y ver en forme: se nourrissent grace a des bactéries. E.N. de tube... La loi sur Veau enfin adoptée ot Le20 décembre dernier le 5 Parlement adopt le ro Re eee Jetelolsur'eeu eties mi s Seer lleuxaquatques, qu vse a Feiler aes parvenir a“un bon état —_ ‘ écologique des eaux ch 82015 Letesteinstaure | SEOLOGIE notamment, pourles agr- asersseranonaee| IL € 8000 ans, I'Etna bollutio sures elevages basee sur le“nomore it t Paves créait un tsunami ainsi cw une rede oe | ea selon la toncité des pro- duis phytosaitaresem- ployés. Les communes de- vont aire contro tou tes ies fosses septiques ciclalamna0ra, eles penichessequparentot | ui sy jetos. Un créaitcimpot doit aussi favoriserarécu- coup une sionnantes vagues. d'une heure, les vil tiersdu Sud del la Gréce étaient sous les eau nez:desvaguesde plus _ piques retrouvés entre puis vint le tour des nde haut fongant | cile et !'Aftique. Le respor es nord-afticaines, une droit surles cétes italiennes | sable de ce tsunami, plus | heure trente aprés ’érup- | a.une vitesse maximale de _ puissant que celui guiatou- | tion, Le raz-de-m eat ché Asie en 20047 Unevio- | rait achevé sa course quale Tente éruption deVEtna (St | heures plus tard en s'abal- cile) ilya000ans,aucours | tantsurle Liban et la Syrie delaquelle un flane duvol- | Ce ts re qu'un tsunamia can a été pulvérisé, déver- N nami pourrait aussi liquer le soudain aban- jetanéeilya sant en quelques minutes | don du village néolithique : les. Un éclairage prés de 25km' de roches | d’Atlit-Yam, qui git par Pétationdeseatxdepiwie | nouveau sur la présence de dans les eaux de la mer lo- | 10métres de fond au large Parlespartiiliers FB | dépats sédimentaires aty- nienne. Générantduméme | descélesd'Israél. EM METEOROLOGIE En Inde, les moussons gagnent en violence Depuis 1950, \a fréquence des _ Institute of ropical Meteorology, | eNtre 2001 et 2005 en Afrique équatoriale. Selon Pluies torrentielles quifranpent _apresavoir épluché cinquante Fnde.en période de mousson _ans de données piuviomeétriques 3 CoUuble.C'estia conclusion de colloctdes par 1 800 stations. Bhupendra Goswemi, det'indian météo. Les épisodes extrémes augmentent, maislamoyenne | groupes observés dépasse 90%. D’ou des précipitations est sensible mentlaméme d'une mousson | I'hypothése d'une transmission lfauitre Les pluies faibies amo- dérées sont en effet de moins ‘en moins tréquentes, BIODIVERS! EBOLA DECIME LES GORILLES Prés de 5000 gorilles auralent succombé au virus Ebola Magdalena Ber nejo, primatologue a I'université de Barcelone, le taux de mortalité dans les directe du virus entre les ditté- rentes colonies de gorilles. Unphenoméne ie au réenaute Le vs ‘mentderoctanindien. GH. | pans ce cas, une extinction moras 8 Le nombre de piuies torren- de gorilios tielles @ doublé depuis 1950. | rapide est 4 craindre. S.M. 28 SCIENCE & VIE > FEVRIER > 2007 > planéte Terre RECYCLAGE Les DVD peuvent finir en parfaits pare-feu Recycler les DVD sous forme de plastique ignifuge c'est le princige d'une nouvelle tech: nologle que entronrise sony vient juste de mettre au point. En plus d’Stre fabriqué a parti de matériaux recy- cleseta SISMOLOGIE Le plateau Tibétain, situé au niord de la chaine de I'Hi- malaya, est le sige régulier de séismes cataclysmiques, indiquent les résultats du modeéle informatique déve loppé par des chercheurs amérieains de Vuniversité du Colorado. Les tensions telluriqu collision de l'Inde avec la plaque enrasienne, celleta méme qui estal'origine de Ta naissance de 'Hima laya, s'y accumulent en effet jusqu’a atteindre uunseuil eritigueau-dela Un mégaseisme menace le toit du monde duguel elles sont brutale- ment relichées, généran nes d’une magni- tude dépassant 8,6 sur Pé- chelle de Richter Il ne fau- draitpas moins de 1 000 ans our que ce seul soitatteint Laccumulation serait due au fait que les séismes de plusppetites amplitudes que la région subit réguligre- ment ne suffisent pas a reli cher totalement es tensions du platean. Pas de pani cependant: le prochain mé- gaséisme n'est prévu que dans cing siteles, eri La collision de inde avec la plaque eurasienne erée des ‘tensions telluiques qui pourralent exploser dans 5 siacles > ‘Ce plastique serait plus résistant au fou que ceux utilises & ce jour. Pour le pro dure, les DVD, falts de polycar Donate, sont tout c'abord r duits finement en mrceaux Du styrene (pour améliorer la resistance aux chocs), ans qu'un renfort minéral de pou: dre (pour sugmenter la dure te) sont goutés.Puis vient agent ignifugeant, obtenu toujours via le recyclage, en réduisant en morceaux des bandes magnetiques de cas settes vidéo, foites de copo- Iymere acrylonitrie, Le mélan ge ost enfin chautté a 260°C, Les OVD recyclés représentent ainsi 85% en masse du maté- riau final FH. EFFET DE SERRE Les cuisinidxes a bois Honduras, d’un type tres répandu dans les pays en développement, émettent deux fois plus de particules de fumeées naires que pré vu, affirment des cher- 30 SCIENCE & VIE > FEVRIER > 2007 Les cuisiniéres a bois 4 polluent plus que prévu < FEVRIER > 2007 ‘Ace sont les cellules souches iui résistent & la radiothéraple ANESTHESIE La péridurale troublerait les premieres tétées. Les mires qui accouchent sou péridurale auraienten eff davantage de difficult Iaitement dans les premier: jours suivant la naissance En étudiant ayant donné la y son équipe de Puniversité de Sydney ont également découvert que trois méres sur quatre allaitaien jours six mois apré sance quand elles a accouché naturelleme Danse cas d'un accouche- ment par péridurale, elles n’étaient plus que la moi- fig. {1 semblerait que cette thésie engendre une ré onde somne le bébé dans les pr jours, a1 ficultés 3 t \V La péridurale engendre une ‘somnolence chez le bébé. CANCEROLOGIE ON SAIT ENFIN POURQUOI LE GLIOBLASTOME RECIDIVE Traités par radiothéraple, les glioblastomes, ces tumeurs du cer- veau qui touchent les cellules gliales, récidivent dans la plu- part des cas. Des chercheurs du Duke University Medical Cen- ter, aux Etats-Unis, ont élucidé la cause de cette radiorésistance. En réalité, seule une partie des cellules cancéreuses résiste aux rayonnements. Alors que les cellules matures meurent des dom- mages engendrés par le rayonnement sur leur ADN, les cellules souches giiales, en revanche, parviennent a survivre. C.H. La douleur intestinale a son remede Connus pour protéger lint tin contre certaines bacteries pathogenes, es probiotiques = des micro-organismes natu: tellement présents dans la lo re intestinale et dans les pro- duits laitiers - permettraient ausside calmer les douleurs intestinales, Des chercheurs de'inserm et du CHRU de Lille onten effet montré, chez la souris et le rat, que !'admi- nistration de Lactobacillus acidophilus NCFM induft une action antidouleur au niveau Intestinal similaire a celle de la morphine, Dépourvu det fets indésirabies, ce type de Probiotiques pourrait tre particullérement indiqué dans le syndrome de r'intestin ir La mére prépare le foetus au traumatisme de la naissance - cheursdelInserm dirigés par sormais du lien entre Vocy Yehezkel Ben Ari. L’hor- _ tocine et les troubles neuro- pare son foetus 4affronter le | mone protége les neurones logiques liés a la naissance. traumatismequi'attend,no- | du feetusenlesanesthésiant. Cerésultat pourraitavoit des tamment le marque d'oxy= | En enregistrantV'activité des | implications sur la préven- | gene qui risque de léserson | neurones de souris juste | tion desaccouchements pré cerveait. L'instrumentdece | avant a naissance, les scien- | maturés, ear on utilise des dialogue protecteur n'est | tifiques ont noté une dis» | médicaments qui bloquent autre que hormone qui dé- | parition de l'inhibition pro- | lesrécepteurs de 'ocytocine | clenche les contractions : | tectrice des neurones lorsque | etpourraient, silsatteignent | Vocytocine. C'est ce que vien- | effet de locytocine est blo- Je feetus, supprimer la pré- | nentde démontrer des cher | qué. La question se pose dé- | cieuse anesthésie. KB + Quelques heures avant l'ae- couchement, la mere pré Les probiotiques sont des yt micro-organismes présents enstes roaster. | UN TEST DU GOUT REPERE LA DEPRESSION Un test du gotit pour mieux traiter déprimés et anxieux : Lucy table pour lequel aucun traite- ment vraiment efficace ‘existe. Ce trouble, qui touche prés de 20 % des Fran- als, se caractérise par des Dellonnements, des douleurs | et des perturbations du transit (constipations ou diarrhées). Autre usage envisage :co- & | administrer le germe avec le | morphine pour soulager les Patients en situation postopé- | ratoire ou atteints de patholo: | gies ourdes. comme le cancer du coion. FH. Donalds: 4 Bristol, a fait identifier a des volontaires des saveurs sucrées, améres, salées et acides apres 8, al la prise d'un antidépresseur élevant le taux de sérotonine (impliqué dans la dépression) ou de noradrénaline (impliqué dans l'anxiété). Résultat a sérotonine facilite la perception du sucré et de lamer, la noradrénaline rend plus sensible a 'amer et 4 acide. Reste & cont \duire le test avec de vrals déprimés. V.B. lite la perception de famer. 34 SCIENCE & VIE > FEVRIER > 2007 GASTRO-ENTEROLOGIE Notre poids serait en par- tie lié au type de bactéries contenues dans notre tube digestif. Depuis longtemps, ‘on ait que la flore intestina le estimpliquée dans les pro- cessus de digestion. Or, en identifantle profil penétique decesbactéries, Jeffrey Gor- dn (université de medecine eee de Saint Louis, Etats Unis) a a i découvert que la flore intes- Le manque de sommeil inhibe | : La fievre feclite Faction immunitaire des lymphocytes. 36 SCIENCE & VIE > FEVRIER > 2007 santé - | x Il existe un géne de la douleur §f Notte perception de la dou: leur ne tiendrait qu’a x gine. Voici une découverte tonnante qui en étudiant six enfants de Lahore, dans le Nord du Pa kistan, appartenant au mé me clan familial. N'ayant amais ressenti la douleur au cours de leur vie, capa- bles de relever les défis les plus insoutenables comme de marcher sur des braises ou de s'enfoneer des cow teaux dans le bras, ces et fants sont en fail tous por- teursde la méme mutation génétique. Des chercheurs du Cambria Medical Research ontmon- | nerfs jusqu’au cerveau. Ge | couverte surprenante qui fi tré qu'une simple mutation | gene code pour mn canal de | pourrait ouvrirla voie Wun gene appelé SCN9A | signalisation moléculaire | nouvelle génération ¢ les privaitde la transmission | des neurones de la percep- | gésiques ciblant spécif dui signal de la douleur des | tion de la douleur. Une meut ce gene 6té réaliséc Une mutation génétique empécherait de ressentir la douleur, Institute for Le zinc et le cuivre proté- gent du cancer du pou- mon. Lesapportsalimentai- resenzine et en cuivre sont fim en effet associés & un risque réduitdu cancer du pourion, C'est la conclusion d’une étude téalisée parle départe- ment d'épidémiologie de Thniversité du Texas, 4 Hous ton, sur plus de 3 300 indivi. dus. Les personnes ayant le régime alimentaire le plus riche en zine (huitres, viande rouge, germes de blé) av: raient un risque de canc pour rédu coftet atte etanbvacdenee wim réduitde-#3% Lieffetester [i core plus marqué pour les apports en cuivre (fruits de mer, abats, céréales comple tes) : la réduetion du ris est de 66 % pout les apports me de 'individus @ des fins médicales. K.B. les plus importants! Un x sultat valable quel que soit legente, Vage ou la consom: mation decigarettes, LL. Le défi est de baisser le prix du séquencage du genome. 38 SCIENCE & VIE > FEVRIER > 2007 J1s ont dit STRESS AU TRAVAIL: PREMIER ETAT DES LIEUX Les 1* et 2 février, a Nancy Harcélement, pressions, volences...28% des travailleurs européens se plaignent de problémes de santé liés au stress. Depuis plusieurs années, ‘des actions de prévention ont été menées au sein des entreprises et les services publics. Ce colloque, organisé par institut national de recherche ‘et de sécurt ms}, dressera un premier état des lew. altant temo ages et analyses ce salar de chots entreprises et de chercneurs Le 12 février, a Paris ‘Quels chemins doit emprunter ia science pour servir au mieux les besoins de la société d'aujourd’hul? Pour le savoir, le CNRS organise une journée de réflexion, d'échanges et de débats regroupant chercheurs et acteurs de l'éducation, de 'écono- mie. de la culture, des médias et de la politique | FORUM: REGIONS COTIERES ET RECHAUFFEMENT Du 8 au 9 février, Du 7 au 9 février, a Amsterdam 8) au Luxembourg ‘Quelles réponses apporter aux consé- 3) Denuis plusieurs annees, quences du changement climatique 5) des campagnes de sen sur la population Comment alder 8) sibiisation sur les les villes cOtiéres confrontées a la 3) wances priontés de rmontée du riveau des océens? La | santé publique (maladies ddeuxiéme édition du forum intema- 5) cardio-vasculeres, can ‘onal Aqusterra réunira experts du 2| cer, etc) sont menees ‘domaine de eau, membres de gou- 8) auprés des profession. vernements, entrepreneurs et cher- S| nels et du public. avec chours afin de rolever les détis du 2] quels résultats? Ce col développement urbain des régions 3) lee er occasion de Cctiéres face aux caprices du climat. | réfiéchira "evaluation Un cercle de conférences, des sessions, 5] deces actions de pro- techniques ainsi que plusieurs études 5 motion de a santé de cas (shanghai, Singapour..) ryth- : ‘meront ces trois jours de rencontre. 40 SCIENCE & VIE > FEVRIER > 2007 \URORE Science et bien-étre 2EALES VUES Du 15 au 19 février, EllITE @ San Francisco | FA / | s'agit de l'un des rendez-vous | Le 15 février, en Floride scientifiques les plus attendus de | arate année: pour cette nouvelle éc eis asa tion, American Association for the Advancement of Science dteos (ARS) organise son congres au tour du theme "Science et Technologie au service dubien- | wy tre". Energie; eau,environne- | ment, mais aussi Education, ter- rorisme, développement écono- | imique des spécialistes de | toutes disciplines et des acteurs du develogpement dresseront un bilan des progrés scientifiques dans ces domaines: 2007 > FEVRIER > SCIENCE & VIE 41 actualitas Jes cles pour comprendre ee ae Ce ace Ue SLs eT TSR eae Gone eR eae Sea mee Fin ee aed ace Cee ce aS Cee ee Met Ler ane eed ee ae Ee essence et commercialise ce nouveau carburant pour tous les vehicules. Mee ee Ce ay mélange banalisé dans les essences On aa A nee ae ee eo ae De er er eee Se geet eed fee eee ee od Cae Eee eee heed ee re eee ea Fe nd BIOCARBURANTS SUPERETHANOL: AUSSI “VERT” QU'ON LE DIT? Le superéthanol arrive en grande pompe en France, avec 500 lieux de distribution d'ici la fin de l'année. Annoncé comme alternative écolo- gique & l’essence, son bilan environnemental est pourtant contrast... Par Muriel Valin Ouvrez Veil dans les sta- | véhicule a essence. Si la fae tions-service: le biocarbu- | ture n'est pas plus élevée (le rant nouveau est arrivé! | litre estvendu 0,8euro, contre Apres une premizre pompe aro pour I inaugurée en fanfare en ce- oblige’ multiple tobre demier, le superétha- | & a pompe :astidieux! nol (clé n°1) abreuve une poign tionsservice | UN REJETDECO,...VERTUEUX frangaises depuis le I°jan- | Consolation: ce défaut, qui vier 2007. Un évenementqui | trahitsimplementle plus faible marquelemondedeTauto: _ potentiel énergétique de 'étha Silestdeja banalisé danscer- | nol, ne se tradiuit pas par une tains pays (clé n®2), c'est la augmentation proportionnelle preiniére fois qu'un carbu- _ des émissions au pot d’échap- rant d'origine majoritaire- fait, la combus: ment végétale (4 85%) est dun litre de superétha, vendu en France. Tandis | nol dégage autant de CO} quarrivent an méme mo- | qu'un véhicule a essence et nice), cela, es passages ment les véhicules gui se- | pollue un peu moins (iéme si ront en mesure de le con- | ce bilan n'est pas parlit ; voi sommer (clé n°3), il n'en | elén°4). Cela dit fallait pas plus pour réveiller | au pot d’échappement, mais Jes espoirs des défenseursde | dans son élaboration, q Tenvirormement mesure levéritable inte Oni, maislesuperéthanol, _logique de l'éthanol: parce estil aussi vertueux qu’an- | que le carbone qui le constitue noneé?A premitre vue, les | est puisédansVairet non dans avantages ne sont pas i fla- | Je pétrolestocké danslesol, le grants. Par exemple, un vé- | CO> dégagé 3 la combustion hicule alimenté par du su- | ne faitque retourneraTatme- peréthanol consomme en- | sphére, ans aggraver! fet de viron 30% de plus qu'un | serre. Un cercle vertieux qui FEVRIER > SCIENCE & VIE 43 la filiére ol”! la sions de CO) su complete du superéth Mais il faut verifier chaine de production trielle du biocarburant n’ab- sothe pas trop dénergie (Or, ce point épineux fait dé- bat (clén?5). Ft, une fois la filire lancée, es champs de blé, de betterave et de mais serontils assez no pour alimenter le réseau de distribution? Sitel ne cas, il faudrait importer d Téthanol.... et donc consom=" mer des énergiesfossiles pour le transporter. Un comble pour un biocarburant vas le UNE SOLUTION TRANSITOIRE Bernard Chaud, s du dossier au ministére de V'Agriculture, veut toutefois buranteamelde fi urant coincide avec une di volumes expor té de nos cultur ner tires. En reconvertissant des terres, il est sir que Pon ob tiendra asse= de ressources pour produire l'éthanol, tout en garantissant l'approvi sionnement des marchés ali nentaires de [Union eu Reste qu Sassurer gu’une production ole péenne faut pesticides et ses engrais, ura pas d'impact négatif sur environnement”, re- doute Benoit Cabrielle Inra. Le Syndicat national lesproductewss alcool agi cole s'y engage, mais il est trop tt pour savoir sl tiendra promesses, An final, le seul point sur lequel le su- peréthanol semble faire wai ment consensus, c’est son de Car si son bilan vironnemental reste perfecti- ble, ce carburant sansanictn dowite wn pa pas vers lapres-pétrole, ¢ wer la réduction de no pendance énergetique. 44 SCIENCE & VIE > EVRIER QU'EST-CE ETHANOL? Crest un carburanto remwiron 85% ce 18% c'essence sans plomb, D’odappetiation courante "E85". On dit quilest“bio” parce quill estissu pour 'ec- sentiel déthanol - un de formule chimique duit & partir de vegétaux, par a fermentation du suere (dela Detterave ou dela canne A sucre) ou de ramidon du bie 11 du mais). ce sontdoncen majorité des matiéres prem cool oH es renouvelables et nan des hydrocarbures fossiles qu constituentla source d’ener- ie. Cte Industrie, ethanol est procult dans des astile ries dépendant majoritaire en France de groupes sueriers. avant d tre distribué par les pet aditionnels etles hypermarchés ya rer Emissions de NOx, en g/km QUE LE SUPER LE SUPERETHANOL EST-IL VRAIMENT MOINS eee rer ae eer eet ee Coen ye) Cee AC De eee ae Ce ee ae ee RN ae Sard BE OU EST PRODUIT CE NOUVEAU suede anne 3sucre importée du Bresil 75%) et betterave Allemagne —~ Etats-Unis. Mais mais (14%) -Brésil ‘annie a st Léthanol peut étre élabore a partir de differents vegetaux Crest au Brésilet aux Etats-Unis que la filiére ethanol a desuté en 1975, avant de gagner la Scanct vie, Mals d'un Etat a ‘autre, la nature du carbu ant n'est pas la méme, En offe 1eéthanol s'évapore moins bien que essence, il ren froid des vehicules aifcile, surtout dans les régions ot les rs Sontrigouroux. Pour contourner cette diff com Ite, les raffineries ajus- Cn eet kee Ea ee ey ee ee ae} Ce eT te ee Eee eee nnd Ce CT a Emissions de CO, en g/km Emissions de Co, en g/km ord CARBURANT? aE eee eee Ct ect a Ce Le ec ea Cea ee a — Pays unusaTeuRs ‘De SUPERETHANOL —umusation EN PROJET a éhicule flexible ‘Smodeles deja disponit en Frat tent en permanence a teneur en étnanol en fonction des saisons et {05 eux 0 le produit estvendu. En France, le tauxd incorporation paurvarier de 65 485% AUBrési i atteint 95% Les tuyauteries | Paes Pies eed Br ra eee aed reer coer) melas ee We) eng Cee ea eee ene ee ee me ee et Ce ee Pree eo erry oud Pd Bice Pore Erens Parr POLLUANT QUE L'ESSENCE ? Ce Reed gee te eee ae ee ee me ee pea Cee eee CeCe ete Cee er Cit eee a Pee eee ee Emissions diverses, en g/km = = Ped COMBIEN RECLAME-T-IL D’ENERGIE FOSSILE ? \Mautextraire 1,15 mégajoule (Ms) d'énergie fossile pour dis- poser de 1 Mic'essence sans plomb (ce calcul comprend la ‘matiére premiére en plus de extraction, cu raffinage et du transport du pétrole). Pour le superethanol, cette valeur tombe @ 0,84 M1 d'energle foscile, d'apras une Stude dusoint Research Center URC), et méme & 0,49 1), d'aprés une étude ‘de I Ademe. Dans ces deux cas, la matibre premiére nest pas prise en compte, pulsqu'elle est renouvelable L’écart entre ice" et “super t donc loin tre spectaculaire. Maisil s'affirmera sans doute avec le dévelop- pement generations de blocarburants, es Sommes-nous faits » Decaces sy ee Ce Berl om)y PSU “INS the A la. une > vivee pans notre MonpE 2 | (7~ + Notre cerveau est adapté a un monde qui n’existe plus Violence, godt du risque, peur de perdre : autant de pré- dispositions cognitives formatées pour la préhistoire. .. mais que notre cerveau modeme a conservé. Etonnant. Souvenez-vous du jour oit, enfant, lorsque vous avez intégré que vous vous avez. découvert a quoi ressein- blaient vosancétres de la préhistoire. Et de votre tire, ou en tout cas votre sur- prise, de découvrir que vous étiez le descendant d’individus hirsutes an frontbas, habillés de peaux de bétes et aflrontant es ours des cavernes i coup depierres, Comment étaitce possible? Entre eux et vous, rien de commun ! Quel vertige alors d’imaginer un lien Yous unissant. Et méme plus tard, CONTEXTE ‘Nourriture, transport, habitat, regles sociales : homme n’a pas toujours \vécu dans un monde lui offrant glo- balement confortet sécurité, au | ‘sein de groupes sociaux forts de plusieurs millions d'individus.a Tréchelle de notre évolution, cette situation est en realité tres recente. ‘Comment le genre Homo, apparu dans un monde hostile ily @ environ 2,5 millions d’années,s'est-il adapte ‘cette nouvelle donne environne. ‘mentale ? Vesti vraiment ? Les Drogrés récents en neuroimagerie et scienices cognitives apportent des reponses a ces épineuses ques. tions sur a nature humaine. étiez le rejeton de tels alewx, sans doute Vetrangeté dela chase a-telle perduré Et pourtant ! Un fil nous relie bel et bien 8 nos lointains ancétres. Et il se trouve. .. sous notre crane, Car telle est Tétonnante découverte de divers tra yaux menés récemment dans le do- ne des sciences cognitives : ce qui palpite dans notre boite crénienne, C'est un cerveau formate... pour la préhistoire ! En clair: il dispose de nombreuses capacités cognitives in- jes qui sont adaptées non & note environnement moderne, mais au mode de vie qui fut celui de nos an cétres chasseurs-cucilleurs au cours des deux demiers millions d'années denotreévolution Btcette découverte en implique une autre, non moins surprenante : celle dun véritable “quiproquo cognitif” auguel Phomme du Xt sidcle ne peut désormais échapper. Avec, a la clé, tout une sétie deffets pervers. Car nous sommes de toute maniére adap- tés4 notre monde puisque nous som- mes het que la situation de domina- tion a laquelle est parvenue notre es- pece sur Terre prouve sa réussite évo- | Tutive, ces prédispositions héritées de notre plus lointain passé nous met- tent en porte-d-faux avee notte envi ronnement, au point de se révéler par fois fort pen profitables a Thomme aujourd'hui, Voire néfastes. Pourcomprende, i faut eemonteratt Pléistocdne, e’esta-dire entre 1,8 mil lion d’années et 9000 ans avant notre ere.“ Durant cette période qui couvre la quasi-totalité de Vhistoire de Homo, nos ancétresévoluaient en petits groupes nomades de chasseurs-cucilleurs cons tués au maximum de quelques cen- taines dindividusfortement apparentés, décrit David Buss, professeur de psy 48 SCIENCE & VIE > FEVRIER > 2007 chologie évolutive a Tuniversité du Texas (Etats-Unis). Et dans ce monde, non seulement la nou ture était rare, de mobiliser une éner- coqui nécessita gie importante pour 'acqnérir, mais il fallait a trouver dans un milieu large- ment hostile". Rien & voir avec la si: tuation que connait désormais notre espece, ot la nourri Joba ment, devenne abondante et faci sntaccessible, Or, cet état de faitest extrémement tardif généralement que ses fondements datent du début de la période de !Holocéne (de 9000 ans av. J.-C. anos jours), avec la diffusion de Vagriculture et a sédenta ‘sation, précise le chercheur. Etc’est ‘On considere em ere eee aes laoitle bat blesse : cette situation estsi écente que notre cerveau n’aurait pas cu le temps” de s'y conformer (voirp. 54).A tel pointqu’ll posséderait toujours de nombreuses earactéris tiques cognitives adaptées au monde de nos ancétres du Pleistoctne. DES HERITAGES DE EVOLUTION Pas convaincu ? Mettons-nous un ins- tant dans la pean de isn de nos an- cétres chasseurs-cueilleurs. Pour asst rersa survie, il n’avait pas le choix : il devait partir la chasse. Ce qui n‘allait passans dangerlorsqu’il ‘agissait d'af- frontet avec des armes rudiment. des ours ou des mammouths. “ cette her sur di Cea Tem ease) oe Seer en Cute +hasser comportait une proba le d'étre blessé ou iué, explique Olivier Blin, chefdudé- partement “pharmacologie et patho logje des émotions, de la prise de risque et de la récompense” a l'Institut des neuroscient terranée (Marseille). En méme temps, cele prise de risque était une nécessité vi tale pour powoir manger. Résultat Tévolution a favorisé chez Homo la dif fusion d'un véritable ‘circuit neuronal durisque’. Ceux quien étaient dotés se sont retrouvés les plus a méme d'ac- quérir des ressources alimentaires, et leurs chanses de survie. Et, par cognitives de la Médi- ontace conséquence, leur descendance. La- —> 2007 > FEVRIER > SCIENCE & VIE 49 y LAVERSION Ole) awd a » quelle a hérité dece circuit neuronal risque et, au fil des générations, Ua diffusé”. Quant ceux qui n'étaient pas ou trop fai disy turelle lesa faitpeu.a peu disparate lement munis de cette pré- sition cérébrale, la sélection na- Fin de Phistoire lorsque, notamment gricultue, la quéte de la nour riture est deventte moins risqu Nullement ! Car pour s’tre mis en place ala préhistoire, ce circuit news ronal du risque a perduré A preuve : le laborato jusqu’a 10s jours Olivier Bi dansdes ce parachute etde pile puis 2 nena a trace eaux d'adeptes du saut en “De 00, plusieurs études mendes 50 SCIENCE & VIE or z = VIVRE DANS NOTRE MONDE ERC Ee cere ey aa) coer cera poe once mei? Sent) eee Poe ee as Be gee ets mon département rar Bru card ont mis en évid ice chez les indi vidus qui aiment les sports extrémes tune activité tres forte de ¢ rones, notamment ceux dits doparni r procure une le Oli orte sensation de plaisir, dét vier Blin. Une a puise son origine directement dans nnotre passé évolutif, Sauf que si elle était vitale pour nos ancétres, elle ne Pest plus autant aujourd'hui ; elle pousse certains & devenir reporter de guerre, pilote de course ou méme en ttepreneur, elle incite aussi se cer dans le vide attaché un él tique, A s'adonner sans retenue atx jeux d'ar- RIER > 2007 gent, voired remonter en Jes autoroutes pouir le seul plaisir de e ‘moniter ladrénaline’, Unautre exemple? Revenons alors & notte chas inverse muni de son précieux gibier. Précieusx cara sur capacité 4 en profiter. Qu’ tle voila en péril, De ce fat, “il ya tout cdépend maintenantde sa je perde, uu d'imaginer que Vaversion perdre des ressource tainement avantagé ceux qui Léprou vaient, explique le neurobiologiste Vinserm, a Lyon, Car perdre ses r ervitoire pouvait ere Un tel mécanisme avait done fatal toutes les chances d’étre sélectionné au cours de notre évolution. DES ATTITUDES PEU PROFITABLES. Etcette prédisposition a été effective ment mise en évidence chez 'homme @anjourd hui. Ellea été baplisée “aver sion pour la perte" parson découvreur le psychologue et économiste Daniel Kahneman, prix Nobel déconomie au terme de recherches me- Kahneman ronde de la Bour Ges dans lesannées ntré que, dans le écisions des acteurs boursiers, rationnelles, po qui les ourtant suppe sont en jaitfréquen ne réaction nell jer instinct conduit & privilégi les options n'impliquant pas de pertes financiéres@ court terme, explique Ro bert Frank, professeur d’économie a imiversité de Gorell (Etats-Unis Or, sur la durée, cela peut engendrer des pertes que d'autres choix auraient pour Une dé couverte que la neuroimageriea dai: pu évite tant parfaiten sats confirmée en 200], grace ut aude de Hans Breiter, cherel épartement de neurologic deThopi- {tal général du Massachusetts (Etat Unis), menée sur des sujets jouant 3 cs jeux d'argent, D’oi il ressort que | pour une méme somme de départ, ‘activité cérébrale des sujets est heau- © coup plus importante lorsquiils is- Z quentde perdre cette somme que lors- Z quiils sont en passe de la gagner Etce n'est pas tout. Carmuni de sor bien et éprouvant de Vaversion a ide PREDISPOSITION ALA VIOLENCE Pron Sey le perdre, notre afeul devait cher cher i le défendre contre quiconque voulait 'en déposséder. Notamment par la violence physique qui, en ces és, “avait de véritables ver iligne tempsrecu ‘us hautement ada David Buss.C bien des ¢ de survie, et donc de reproduction”. ter les chances ks, augme guiives du MIT (Massachuseis I tute of Technology). Limportance pai POUR LE MEILLEUR... ET LE PIRE Et non seulement a l'échelle de Vin- dividu,, mais également duclan:pour | masse de la partie supérieure di corps de ticuliére de la taille, de la force & se défendre de raids mens pard'autres clans, par exemple, ou pourattaquer ion violente entre los males au co ceux détenteats de ressources pré- | Téolution. Quant au cervea, nous cieuses. Antant“davantages” quisug- | savons aujourd'hui qu’en cas de situa le, le systeme nerveux au nt que lence ontelles aussi été sélect au cours de notre évolution. Ce don prédispositionsa la vio- | chent spontanément des comporte ments instnctife tls que le réflexe de tém anatomie. “Ae veau de tre humain actuel, nous trou miner lecorpset le ce r les canines ou de serser s poings, sans oublier les réactions je ou de fuite”. Ainsi nous avons hérité, pour le sons les signes directs d'une organisation meilleur et pourle pire (que on songe auncsports comme la boxe ou le rugby Steven Pinker, professeur de ité Harvard et di plique pyychologiea Puniv recteur du Centre de neuroscie! 2007 > FEVRIER > SCIENCE & VIE 51 VIVRE DANS NOTRE MONDE. —+ Pune prédisposition cérébrale urla violence s tant mise en place ‘ala préhistoite, ainsi que la publica- tion, en 1996, du livre Les guerres préhisioriques, par Vanthropolohue Lawrence Keeley firmé, Un ouvrage dans lequel on ap ‘a récemment-con- prend par exemple l'existence d'un chatnier situé 4 Djebel Sahaba, en Esypie, (voir Science & Vien’ I( abrilant les osserments de chassetus en erés durant le Paléolithique supé rieur (de -35 000 a—10000 ans). Les chercheus ontainsi découvert que la moitié de ces individus ont péri de mort violente, 2 la suite de blessures origine humaine... Reste qu’au- jourd’hui, “les conflits indivi lent plus par la violence phy sique, mais via des organes spécialisés tels que la police et la justice”, re marque David Buss. Ce qui oblige dés lors chacun d’entre nous 3 juguler nee venant aL ae la .e elt 4 uels ne ret se reg! eet eu nena Sea une propension & la viol eet de notre plus lointain passé. En méme temps, guerres et conflits armés n’ont pas dispar, preuve que dans notre monde, ce penchat as‘exprimer. ener cy eet cir eens nme pour les trouve encore oan 52 SCIENCE & VIE > FEVRIER > 2007 Test une autre prédisposition, bien plus pacifique celle-a, dont nous avoris Je quinous rend encore héritée : ce alb tant que notre tendance a la violence au Pleistocene. “Tout laisse & penser que, dans les clans de chassours- pratique te. Etson origine puise tout au- cueilleurs, s'est mise en place lc de‘Paltruisme réciproque’, qui consiste 4 secourir un proche se trouvant en dif. fculté, tout en camptant surson aide ul- térieure si les besoins viennent a s'in le Steven Pinker, qui s'ap- puie notamment sur l'observation de comportements similaires mis au jour x qui reont bien cchez.nos cousins primates mieux survécu que les individualistes Et ont done plus largement diffusé leurs genes. De cette propension 3 aiderson prochain, il n'est pas besoin de chercher bien loin des traces contemporaines. Par exemple, lorsque nous donnons notre sang, part 2 de grandes causes humanitaires ou méme indiquons son chemin & un mece legs passant égaré. Est-ce a dire du passé est, pour une fois, tres bien LA RECONNAISSANCE DES APPARENTES eM en eee aii meets Pee aes TACT es) ue eet Pree ir! Et le plus étonnant est q était parfaitement i adaptéA notre monde moderne ? Eh Vayant décelée dans nos cerveaux mo bien, ce n'est passistirquand, dansnos | dernes. La plus frappante étant celle sociétés, le don sediluedansla multi- | menée en 2001 par le neuropsyelio- ateursontré tude, sans gage désormais de récipro- | logue Steven Platek, de université de | vélé fa m on, puis ont de cité: ceuxquidonnentleursangades | Drexel, a Philadelphie (Etats-Unis), | mandé a chague participant de re- inconnusnesontpasassurésqueceus- | “L'expérience a impliqué vingt | trouver enfant qui portaitses traits, ils cileur rendront jamais la pareille hommes, qui l’on.a montré cing pho- | en ont tous été incapables |”. Pas de tos de visages de bébé, raconte Michel | doute, nous portons aujourd hui, en- tion, cette re- PAS SI MODERNE, LHOMME ! h Raymond. Mais ces photos étaient | fouie dans not Lest enfin une demiére ré » sciences cognitives vueilleur pratiquait 'altr | § proque, i pretraitsecourir...d'abord | pas. Eviderment, les parieip jondes | “truquées’ : chacune mélait subtile- | connaissance des ap ment les traits de l'un des yolontaires | elle a pu profiter a la d notre chasseur: iffusion d dun bébé qu'il neconnaissait | genes de nos an ants | d'huis'avérer préjudiciable dans notre luiétaient génétiquementles | exp is proches. “Car aider en priorit ux qui portent une partie de nos NOMbre de nos comportements nous ent 4 Yiennent tout droit de la préhistoire plique Michel Raymond, directeur | [ation”. A partir de la, chacun a été | sur le népotisme, voire le racisme. diffusion de ses propres genes”, ex- echerche de léquipe “génétique | soumis & p stions. Par | Violence, gout du risque, altras 1°, alInstitut CNRS | exe enfarts, le- | Il va falloir sy faire ‘aient cette manipu- | monde modeme lorsqu'elle débouche genes, c'est aider indiree ieurs qu et environnem: ple : “De ces ci des sciences de l’évolution (Mont- | quel adopteriez-yous?”, “Pour quel en- | bien loin d'etre aussi modemnes que pellier). Ge qui ne pouvait qu’aug- | fant dépenseriez-yous de argent?” | nous|e pensons quand notre cerveat © enter mécaniquement la générali- | ou encore “Lequel puniriex-vous en | nous prédispos: 4 des comportements n,ditede | cas de bétise ?”. Résultat: “C connaissance des apparentés’,chez | lontaire a été le pl 2 Homo au fil desgénérations. Comme | adopter o Ze prouvent les nombreuses études | fant qui portaitses traits, eta ne pas le ation de cette prédisposit puevo- | qui viennent tout droit d'un monde souvent enclin a | quin’existe plus, Et qui, pourtant, si- a aider fimanciérement 'en- | gnent notre fagon d'etre présent ici ct maintenant. NR. 2007> FEVRIER > SCIENCE & VIE 53 VIVRE DANS NOTRE MONDE? 4 changé trop vite pour nos génes Nya 13000 ans, 'homme - entamait sa sédentarisation. Une révolution culturelle quia pris de vitesse notre évolution génétique. Méme si nous avons réussi peu a peu a nous adapter. .. ‘Nott cerveau est tagonné par son in- teraction avec notre environnement. Mais d'oprés John Tooby et Leda Cost évolution serait res lente entre 20 0 age erase ane des: ocnteee Ilyades coiticidences pleines @ironie, | Tandis qu'un rapport de ’Onu (1) an- nonce que, depuis cette année, la ma- jorité de la population mondiale habite désormaisen ville, voici que les scien- ces cognitives révelent que notre cer- veau posséde des prédispositions fort | bien adaptées... 2 la préhistoire (voir p-48)! De quoi faire sourire. Ou don- ner le vertige. Ce qui est sir, c'est que cette révélation est 4 mettre au crédit dune nouvelle approche scientifique | des sciences eognitives: la psychologie évolutive, née dans les années 90, no tamment sous Vimpulsion de John Toaby et de Leda Cosmides, respecti- vement professeurs d’anthropologie etde psychologie cognitive aTuniver- sité de Californie (tats-Unis), Or, cette approche a le vent en poupe elle fédere aujourd'hui des psycl logues, des biologistes, des éthologues et des généticiens autour d'un méme postulat.A savoir, résume David Buss, professeurde psychologie évolutive a Vamiversité du Texas, que “le cenvau de homme moderne est profilé pour ré- soudre les problémesqui se sont posés a ses ancétres du Pigistocéne” [période comprise entre 1,8 million d’annéeset 9000 ans av. J.-C.}. Cela pour une bonne raison : les bouleversements suryenus dans notre mode de vie lors de Tavénement de I'Holocéne (-9000 ans av. J-C. & aujourd'hui), caractérisés parlisédentarisation puis a diffusion de agriculture, se sont produits beau- coup trop récemment pour que nos genes aient eu le temps de nous doter de prédispositions cognitives adaptées 2 cette nouvelle donne. Ktle pls fort est peutétre que, année aprés année, les travaux de chercheurs totalement extérieurs & cette approche, tels des psvhologues du raisonnement, des économistes ou biologiques nouveaux. Une lenteur sansinet millions ¢’années, mais quisiaveren- Compatible avec les bouleversements rap “des denos modes de vies. \ce quand I'évolution culturéile-s étale-sur Uhistoire s’est accélérée mais I‘évolution n’a pas Sui méme des spécialistes en intelligence attificielle, ne cessent eux aussi de constater I'existence chez I'homme de mécanismes cognitifs adaptés un monde... qui n’existe plus ‘UNE TRES LENTE EVOLUTION La dé de ce décalage? Il faut aller la chercher dans notte passé évolutif et, plus particuligrement, dans la “Ien- teur” de 'évolution génétique. semble des caractéristiques d'un étre humain, qu'il s'agisse de son apparence physique (couleur des your, taille..), de sa physiologic ou encare de son com- porlement — soit, en d'autres termes, son phénotype ~ est le produit de deux facteurs. D'une part, l influence de Ten: vironnement ~ par exemple, la mor: phologie d'un adulte ne sera pas la migme selon qu'il a conn ou non des ea- rences alimentaires durant son en- fance, D'sutre part, les genes. Or, ces der- sont le résultat dune évolution quis'est effectuce sur des centaines de milliers de -générations, explique Edward Hagen, chercheur a Institutde biologie théo- riquedeTuniversité Humboldt (Ber- Tin, Allemagne). Parexemple, ss imaginons que, pour des << S Se ce influence raisons inconnues, le tauacde Foxyyne dans Influence P, éhistorique— moderne Pair augmente brus- a : Contraintes (man. antrajntes moder quement. En ad- que de nourriture, Je Mes (vig citadine, mettant que nous nie eh mileuhos- sax# franspéit etc) qui fav dofinerght peut-etre a d’aytres adap- ions génétiques cicrpiusiae ie ile etc) ajent caja” puussions y sur shy atone vie, i faudrait VAN aqgahitons Seng attendre des di \ Ses 4 O. années pour o que, au fildes mutations > i} 4 Cee enn 1 la une > vivre DANS NOTRE MONDE? wnta que Marcel Mechali, directeur de ns coder pour des poumans parfaitement titut CNRS de génétique hum: adaptésa ce changement Montpellier. Ainsi ’ADN d'une cellue Pourautant, noscomportementssont le fille n’est pas exactement le méni ils,aTinstardenos poumons,dictés par | que celui de la cellule mére. La plupart nos genes? Certes, l’étre humainestea- | de ces ‘n pabled'inventerdenouveauxcompor- | tent pas & conséquence, car 95% de tements au cours de sa vie, méme s'il T'ADN est constitué de séquences non- as précisément destiné généti--_ codantes, non-impliquées dans la pro- ~> génétiques, nos genes pary ato géndtiques’ ne prd Nos comportements sont aussi liés a la lenteur de notre évolution génétique duetion des protéines.” Et méme lors- quement. Cependant, nombre de nos comportements, tels que la peur, la | que la mutation survient dans une sé- fuite, ou ceux mus par attraction sex- | quence codante, il y a des chances uelle, sont bel et bien sous-tendus par | pour qu'elle soit “neutre”: bien que des dispositions innées. En d’autres le gene codera pour le méme termes, nos comportementssont aussi | acide aminé que son “prédécesseur” leproduitde nos génes...ctsontdonc | Qui, mais il artive — c'est tres rare — pleinement concemés parlalenteurde | qu'un gene muté produise des pro- notre évolution génétique. Une len- | téines différentes. Que ce dernier ride teur qui tient au forctionnement | dansunecellulesexuelle,la mutation | facultés: en lesaltérant, via Fapparition méme de nos cellules peut alors se transmettre a la descen- | d'une maladie réduisantson espérance “Presque @ chacune des dizaines de | dance etentrainer des modifications du | de vie parexemple, o nnilliers de duplications cellulaires qui se | phénotype de cette demizre. La plupart | renforcant. “Danse. produisent a:chaque seconde dans notre | du tempssansaucune influencesurles | par exemple, d'une mu ni bien aussi en les 5 il peut agi, ation conférant organisme, survient une erreur de trans- | capacités desurvie et de reproduction | a ceux qui la portent une vigueur phy- cription dans lacopiede 'ADN, expli- | de Tindvidu,elle peut aussi affecterses | sigueaceruelonquils unten dgede pro. eréer,cequileur permet alorsde mieux | survivreet, partant, d avoir plus de des- ‘eondants que les autres”, expose F: “Notre cerveau actuel est profilé pour résoudre les problémes du Pléistocéne” DAWIo Buss, PROFESSEUN OE PSYCHOLOGIE toutes les chances LES indtique de lespece au fil des générations”, poursuitle chercheu. Chez toutes les especes vivantes, y ward Hagen. C'est Vapparitiond'une mutation dite “favorable”: "Ellea alors se répandre au i ; sein du pool g compris done chez l'homme, ce mé- canisme débouche sur Vapparition diindividus de miewxen mieuxadaptés a leur environnement Reste que tout déper de reproduction de | née, Explication de Edward Hagen “Chez Uhomme, les génétic ment quill faut entre 1 000 et 10000 ge- nérations pour que des mutations pro fitables voient le jour et se répandent dans la population, soit a raison de ici du rythme pece concer- “Cette approche doit étre nuancée, notre évolution génétique a bien continué” MICHEL RavWono, oxecreu oF INsriTur CNRS Bes clenees DF L'2vOLUTION esti Car ne urd preuve que depuis agriculture, notre olution génétique abel et bien conti- nué!” Etle chercheurde citer 'exem: ple fameux de la lacta des populations dis centrenord de Ew rope qui pratiquent Mélevage des vach ns au moins s'est adapté depuis onsommation de lait: elle compte le plus fort taux d'ndividus possédant le gine codant digestion di lait.” Un gene beaucoup rla lactase, enzyme de moins fréquent, voire absent, des po- pulations qui n‘ont pas eu cette tradi- tion. Du coup, rien rinterdit de pen- ser qu'il peut en avoir été de méme pour certaines de nos prédispositions auioun résultat ne permet encore dele montrer. cognitives, mémesi 1 Sidesincertitudesde- sur la vitesse réclle sération, entre 20000 vingt ans ps ‘et 200000 ans!’ genes ¢’Australie: bien que coupés des autres populations di 40.000 ans, ils présentent un p! type quasi semblable a quelle autre popu oii s’éclaire le décale psychologie wu de prédispositions den: De. puis Vémergence des tout premiers re solés pendant 40000 ans, les aborige- nes d Australie ont pourtant un phénotype quasi semblable aux autres populations. Prouve, au contraire, que évohstion g6- ‘nétique se poursuit, es populations prat- ‘quant I levage depuis 5000 ans ont cé- veloppé le gene codant pour la lactase, A preuve, les abori- eno. r'importe ation, Et voila bien que repere la 500 ans ay, JC.) est si récent que ws adaptées ce nouvel environnement ne peuvent | tout simpl démerger et de se répandre des prédispositions co je temps ire cerveat mt pas avoi présentants connus de notre genre, Vespece.” Imparable. Etsilon pousse Homo abilis, ily a2,5 millions d’'an- ce raisonnement jusqu’au bout, une de notre évolution génétique, et sur nées environ, notre espece a toujours conclusion s'impose: les racines in- Pimpact de notre passé de chasseur- vécu en petits groupes sociaux nomads, ant dans ura m festé d espoces animales dangereuses. Ge quia done largement laissé le temps au fil des rations, de mutations ndtiques profitable permettant & ses § détenteurs d'augmenter leurs ances uniel d Ha nche, le moment oii Homo 11.000 ans av, J.-C), peud peu la chasse et profit de ! de survie et de reproduct environnement, explique Edw: 5 gen. F puisabandon mtarise ( nées de nos dispositions cognitives ac produit qui nnement de tuelles ne peuvent qu’étre le des pressions de la sélectior avaient cours dansTenvi UNE BOTTE SECRETE? Reste que tous les chercheurs ne sont pascanvaincus lo expose Michel Ra Liapproche de laps évolutive do: mond, directeur derecherche de léquipe “C ent” Institut CNRS 1 (Mont dessciences de lévolut 2007 cucilleur dans nos comportements ac tuels, le principe d'une influence de notre passé évolutif sur nos p sitions cognitives est aujourd hui la édispo gementaccepté, Ce qui ouvrealorssur tune nouvelle question: celle de I botte secréte qui permet a Thomme de michir de ses lointains legs ¢o- gnitifs pour, malgré tout, devenir contemporain deson environnement (voir p. 58). NR. > FEVRIER > SCIENCE &@ VIE 57 la Une > vivre DANS NOTRE MONDE? 3 Sauveés par la plasticite cerébrale CrestTatout maitre de Thomme pour sadaptera son milieu: son cerveau peut remodeler a envi ses circuit capacité d'apprentissage... qui lui permet d’agir sur son destin. 16. Hopital Rehabilitation Institute, 4 Chicago. Une tension inhabituelle regne dans le bloc opératoite. Palpable Decelle quiindique que intervention quise prépare estexceptionnelle, Etde fait, ils'agitd'une premigre: greffer un bras artficiel articulé a une jeune Amé ricaine de 25 ans ayant perdu son bras accident de moto. Ging heures apres, Popération est un ache dans ur comine le confirment, un an sucees. plustard, nos retrouvaillesavec la jetune fille lors d'une séance de réédur ce quelle réalise déja avec son brass tificiel est incroyable. Elle est capable da maper des objets, d’dter des cou: Son ol CNRS. S'adapler? Le motest presque trop faible pour décrire cette étonnante cité qu‘a notre cervean de remo- deler, si besoin en est, les connexions nenronales quile constituent UNE AFFAIRE DE SYNAPSES Ce que les spécialistes appellent la “plasticité smmaptique”, qui permetnion seulement de faire bouger un bras ro- botisé, mais, pus largement, dinventer tune pléiade de nouveaux comporte- ments en réponse 3.un environnement en constant changement. A tel point que cest grice 4 cette capaci plastique que notre cerveau, pourtant fagonné sur le mode chasse-cueillette (voir ar nisation neuronale particuliére sort I’homme du pur cadre biologique ailleurs: c'est par la pensée qu'elle contrale sa prothese! Par la pensée et Mais le plus fascinant est rien d'autre. Comment cela esti pos sible? Par quel prodige le cerveau par- ce fat de composants électroniques et de ma vient-il 8 commander ¢e me tériaux composites? “Cela tient au fait que ote coven et capable adap directeur de recherche & luniversité Paris Sud- ticles | et 2), esten mesure de s hir de son héritage évolutif et de adapter aun modifications due Iution de notre culture. Car, comme le résume C teurde recherche au CNRS, est déson tion biologi évolution sociocult Pour comprendre comment natre -orges Chapouthier, direc- homme évolu veau est doué d'une telle capacité adapiation, il faut plongera échelle 58 SCIENCE & VIE > FEVRIER > 2007 Alaclé? Une curone. On, plus exactement, ‘ensemble des réseaux: neuro- naux qui se forment sous notre criine chacun étant constitué d'une succes sion de celhiles nervenses (les neu- rones) communicant entre elles par des jonctions particulitres appelées s)- napses. Dans ces circuits, information est transmise le long des neurones sous forme d'un influx électrique :etau veau de la synapse, ce sont des molé tnles chimiques appelées neuromé diateurs g pourleplan de montage. Lequel s'éla- prennent le relais. Voila pore chez Vindividu “en deux étapes expliqu Serge Laroche. Tout d abord les chemins neuronaux eorespondant a fonctions, telles que manger, 1 smprendre raissance sous forme tif Puis, ces réseaux préex lapprentis éveloppement neuronal 2 qui apparait pro} dese nourrirdés | ir encadré Notre cerveau est capable de modifier ses réseaux neuronaux en mobilisant des ‘neurones inutlisés, en eréant et en modifiant des connexion (ici, une vue dartiste) homme, lui, doit toutapprendre. Et veau quand, via les sens, une infor tion inédite lui parvient? Simple: wr chemin neuronal spécifique est eréé Soitd partir de synapses pré-existantes nettant pée chez les anima homme finalise ni plus ni moin soit en n contact d an ‘taient pas auparavant 1 achant que | créantainsi denot re différente d'un indi en fonction di cel processus baptisé synaplogenése (voir Retour sur image”), Comme le sume Raymond Houdart, de !'Acadé- mie de médecine, “Papprent re ne sont donc] | alautre spigénétiques) quil'entourent. Coner® il dansnotre cer- nt, quese pat ise en > 007 > FEVRIER > NCE & VIE 59 @la.une > vivre DANS NoTRE MON. 1888: Espagnol Ramon y Cajal établit que les con- iS entre ies terminaisons des neurones transmettent influx nerveux. 1897 : ‘Anglais Charles Scott Sherrington propose le| terme de synapse (du grec sunapsis point de jonction) 1949: le Canadien Danald Hebb montre que la mémot re résulte de la modification des synapses et du rappel du passage de I'influx dans les neurones concemnés. 1976:\'Américain Erik Kan. del recoit le Nobel de mé- ecine ; ila posé les bases Cellulaires de la neuroplasti cité en etudiant le réflexe chez un mollusque marin, 1980: ’Americain Fernando Nottebohm démontre la neurogenése chez les o| ‘seaux chanteurs. C'estle debut des recherches sur rimates et "homme. | | mentde | » rien d'au que le renfore wx existants et la créa: circuits neuron: circuits dus & une sy Etvoila bien le secret de nape notre plasticité synaptique: qu’a notce cerveau de" modifier des ré seaux par addi napses acapacil on au réduction de sy Alain Tre professeur de neurosciences Paris 7. Aut seaunx neuronaux ne sont pa nbleau, a Puni- figés une fois pour tontes. Mieux, notre cervean estcapable de “recycler” ses connexions cen mobilisant des neurones qui ne sont plus utilisés, afin d'installer une nou- vyelle chaine neuronale. (NOUVEAUX RESEAUX MOBILISES Mais ce n’est qu'une partie du proces sus, Car si un réseau ext eréé nous recevons une information pourla premiere fois, que se passe-til lorsque celle-ci nous parvientde noweau? E bien, le circuit neuronal crée En clair: un phénomene de ‘consolidation’ a lieu. Ce qui explique lise jue nous nroublions pas ce que nous VRAIMENT PROPRE A LHOMME? Lesanimauxsavent nant comportement —_eneeffet, es animaux aussimettreenceu- _dundes orquesquill_retienrientaificile- wredescomporte- __étudiait Vanimalré- ment une trace de mentsdifférentsen _gurgitaitune partie de information analy: fonctiondet'environ- son repasde poisson _sée car leur naissan- ement.C’estlecas _alasurfacedubassin ce leur cerveau est des mésanges char etattendaitqu'une deja programme, es bonnigresdusudde mouetteseposedes- _volesneuronaies sont Angleterre qutont sus bondissatt actives is pouvent apprisdouwicles —_alors,lagueulegrende — déj@ courir.. Alors que capsules deboutelles ouverte "Dupointde le cerveau dehom- delaitdeposéesde- ued mécanisme,la__meest vege, il doit ‘vant es maisons, synaptogenesellafor- tout apprencire Les ‘trouvantains|un nou: mation des Synapses] fonctions primaires velusagealeurca’ estlamémechezun (archer, manger. ), Paciténaturelle&ou- animaloucheznom- puis secondaires virdes graines. autre me",exoligue David (communication lan exemple, enaodt Laloi, maitrede confé- gage) se mettent suc- 2005,M.Noonman, _tenceaParis6.Cequi _cessivementen place du College Canisius faitle propre de ct seront enrichies de Burfao tats- homme? Sagrance par lamémorisation UUnis),publiaitéton- _capacitéa apprendre. de rexperience 60 SCIENCE a VIE > FEVRIER > 2007 avons appris. Sachant toutefois que Tinfluxnerveuxpasse d’autant plus fa- cilement que le circuit est réguliére- ment utilisé. Prenons exemple V'apprentissage de la parole: pour rete- nir un nouvean mot, no pé in nombrede fois, Dans jotre cerveatt, des connexions entre dif. férents neuronessontdone sollicilées et la répétition renforce le circuit mobi lisé. Résultat: cette nouvelle association durable forme le souvenir de ce mot. Voila, au passage, qui explique que jout apprentissage, rééducation fone: tionnell. le ou acquisition d'un m me épétitif I faut le temps que soit installé et consc ad hoe. Bte'est .quis'est passé avec notre get lidé le cirenit neuronal eacter i quelques mois «adaptation, de now. ne Américaine et sa prothése. Aprés vveatux chemins neuronau se sont eréés dans son cerveau pour transmettre de informatio la transformer: plus tard, il lui suffisait de penser i son bras mécanique et mouvement. Etun an bougerle bras pour que la structure la obéisse déja. Une fe médicale qui a valeur pple, Car aucdeld voila bien 1 exe de ce cas particu tuve que notre cerveau est capable de P mobiliser des réseaux de neurones fe de Vévolutior avait favorisés jusq UN VERITABLE DEF! PROMETHEEN Onle voit, si organisation du cerveat releve de F olution de notre finition”, elle, dépend done large ment des contraintes de notre environ- nement: Mais cette capacité apprer Venfan tissage n'est pas spé elle este présente toutau lon vie, méme sielles'e ique Jenotre Ainsi, un adulte peutil apprendre un nouvel itinéraire ou wine nouvelle lan- sue, quitter son milieu pour un autre eq P nayantrien voir, voire aller dans es pace et jusqu’a vivre avec une prothe- End‘autres es is nouvelles qui demandent situal un apprentissage. “C'est ainsi que as of cag Réalisse aux Etats-Unis, la greffe réussie ‘un bras artificel prouve que le cerveau. parvient & trouver de nouveaux chemins neuronaux pour transmettre information, Phomme a su eréer et organiser de now velles fonet écrit, le ns, tel le lang. calcul ou la musique, ou encore des mportements soe le s'habiller, de x jawx comme la fagor di commente Raymond Houdard. Mais attention, il sagitla d'un apprentissage dordre cultu J et non adaptatif (a sens adaptation au milieu biologi ictions ne que), car ces nouvelles fo résultent en rien de mutations généti ques. Elles ne pesent d'aucun poids sur la suryie de l'espéce et ne visent qu’au simple bénéfice de Vindivida, a son épanouissement dans son m Une saie bascule, Car des lors qu’ ensemble d'individus fait le choix de transmettre ou non ces nouvelles fone tions de génération en génération, il Sexexcesur elles une sélection, non pas naturelle, mais essentiellementcultu- relle! N's-Lon pas chacun dans notre fa mille une revette de cuisine qui traverse Te temps et évolue de mére en fille? Manger avec des baguettes, a main nue ouavec une cuillere estaussi affine de transmission. Or, cette évolution culturelle affecte directement évolu- tion de humanité: elle crée un envi ronmement culturel quilui est devenu indispensable. Mieux, grice asa “cul- tre espéce a trouvé Ie moyen -entigrernent2 la loi de la nature. Car depuis phis de presqu 10000 ans etlasédentatisation d’Homo, notre évolition biologiquea peua peu laissé la place a évolution culturelle Au point gu’aujourd’hui, Phomme ne PP idapter,riais pour se faciliter la vie jusqu’a se doter de prothe Sommes-nous alors adaptés 4 notre plus des techniques pour cérébrales monde? Une chose est ste :alors que lection naturelle, n'a jamais été aussi lente, 'avenir de Vhomm tien au hasard. Véritable Promeét! a trouvé le moyen, en maitrisant le feu, de développer sa propre histoire afin de tion biologique, faute de sé doit phis ei xtraire de sa condition ani male, Et désormais, eest lui qui tient son destin e monde qu'il faganne. EN. mains da st “Des neurones préexistants 2007 > FEVRIER > SCIENCE & VIE 61 ABONNEZ-VOUS A P 4 AN | Au lieu de 422,70" ine Au lieu aye Chaque Hors-Série traite de maniere exhausive d’un grand sujet. 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Du coup, I'Europe n’a pas a craindre d’ére glaciaire_| par soris Bellanger Ja santé du mythique Gulf Se eae ee eT et prend naissance au large de la Floride. Et se préparent, an incontestable: loin d’ac- | moindre signe d’essoufflement, Perea ang eres ate a ere Peer corent eee ee Ee eee re eo reece pour effet de la plonger dans un | pasla premiere fois: les hommes nouvel age... glaciaire! Com- | qui peuplaient Europe ill y a Cro nt la cir- | 12700 ans durent en effet étre culation des courants m Peta errant Cee eee et emirate f ite een et sable de la douceur de notre cli- Pec ea ce eC eee tonto Orca eee eee On Cent tent Pour paradosale et extreme Perens meat Pe Ce ese Ce TR rere 64 SCIENCE & VIE > FEVRIER > 2007 Betis ____fondamental > cumarorocie > chuttrent de 5 °C en quelques | décennies selon les archives paléo- climatiquespréservées danslesslaces du Groenland, Un changement lima: tique brutal que lesscientifiques asso- | cienta unarrétde la circulation océa- | nique, Dans ces conditions, lasqu’en décembre 2005, Harry Bryden, océa- nographea Iuniversité de Southamp- ton, publié dans Nature ime étude coneluanta une baisse de 'ntensté de la circulation ocanique de 30 % entre 1950 et 2004, les images de capitales ccuropéerines prises dans lesglaces ont fleuri dans la presse. Un peu vite. Car pour frissonnant quil sit, ce seénario est hautement improbable, pour ne pas dre intéalist. C'est ce «que démontrent en tout eas des me- sures plus récentes et de nombreuses si mulations numériques. Au coeur du débatel des inguigtudes:la circulation thermohaline, qui grande échelle et que régulentles dif férences de densité de l'eau de mer, lige la température eta la sainit ne les océans UNE CIRCULATION RALENTIE? Cette circulation thermohaline fouc- tionne en boucle, d’otison sumom de “tapis roulant” océanique (voir infogra- phie). Dans ‘Atlantique, les courants chands de surface se chargent en sel et se refroidissent par évaporation en re- montant verse pole Nord ;arrivés en mer du Labrador ou de GIN (acro- nyme pour mer du Groenland, d'Is- lande et de Nonége), leurdensité est tellequ'ils plongent et forment, entre 2000 ct 3500 metres de fond, un cou rant froid qui s'écoule vers le pdle | Sud... avant de refaire surface, apres | ttre réchauffé, dans les océans Indien et Pacifique. La boucle est bouclée. Comme les vents, les courants océa- niques ouentainsi un rle climatiqne majeur, redistribuant vers les poles Vexcés de chaleur recuea Péquateur. En particulier, le Gulf Stream ct ses extensions, la dérive nordealluntique et le courant de Norvége, transferent plus de 10" W de chaleur a Yalmo- Apreauelemodiie ds ses tempera, sphiére, L'équivalent de 100 fois la fonte des glaciers, on ob- tures en °C consommation mondiale d’énergic. eee: Quel sera!'impactsur la circulation _ par endroit un reroiis- ‘océaniqne~ et done surce transfert de sement des températures. | chaleur ~ du réchaufiement climati- = | queen cours et’ propos duguel regne = | désormais le consensus scientifique? = Auxhautes latitudes dans "hemisphere - | nord, il agirait a plusieurs niveaux + | selon les océanographes: élévation de | + | la température de surface des océans, ‘A... Mais si on élude ta fonte des ‘giaciers, a circulation est active, ‘et le rechauffement plus important. 66 SCIENCE & VIE > FEVRIER > 20 | augmentation des précipitations, ap- ports en eau douce pares rivigres et la fonte des glaces, Résultat: des eaux | de surface moins salées et plus chau- des, bien moins enclines a plonger. La circulation thermohaline devrait done ralentirct, aela d'un seul (& ce 107 Réchauffement : trois effets vont ralentir le “tapis roulant” océanique Fontes des giaces, échauffement de l'eau, intensification des précipitations : voici, selon les simulations des climatologues, les effets cu réchauffement global dans V'Arctique a ‘horizon 2100. Résultat? Un ralentissement (pouvant atteindre 30% ) de la plongée des eaux de la dérive nord atlantique (extension du Gulf Stream), vert table moteur dela circulation océanique (ou “tapis roulant”), et reduction de apport: de chaleur atmosphérique vers|'Europe. dans Atlantique jour non-identifié), elle pourrait meme Suréter, Toute la question étant de savoir quelle est la probabililé pour que se produise umn tel déréglement, dans quelsdélais, et avec quelles conse ‘quences pour notre climat. En 2005, les travaux d'Harry Bry den ont fait croire que nous y étions Agia! Mais, dés leur sorte, ses conel- sions ont suscilé bien des réserves: “Un. ralentissement aussi spectaculaire dela circulation océanique asurait dit s'ac- compagnerd une baisse sensible et me- surable des temperatures sur Europe”, constate Gavin Schmidt, climatologue de la Nasa, Sauf que les années 2000 battentles unesaprés les autres des re- cords de... chaleur! Un démenti plu- tot mparable aux conclusions de Bri= Pour que l'eau de 'océan ‘Arctique plonge il faut qu'elle soit froide ot salde. Siles glaces {du Groenland tondent,affiux eau douce va diluer ‘eaude ‘mer qui, devenue plus legere, re pourra plus plonger. Groenlénd, LaF den. Depnis, le cherchenr anglais a @ailleurs fait machine arrigre. Lors @une conférence consaerée aux chan- nienls climatiques rapides qui s'est tenue 4 Birmingham cet automne, Bryden a fait nouvelles données infirmant ni plusni moins ses conchusions initiales EN FAIT, TOUT SEMBLE NORMAL. ATaide dunn 5 des houées déployées depuis 200+ Bente la Floride et les cétes africaines, Hlechercheura en effet mesuréen con tim lavigueurdes courants, ctétablila nade capt 8 gumme des variations naturelles dans Taquelle elle évolue. Placées dans ce 8 contexte, ses observations antéri 8 obtennes lors de traversées de |’Atlan: Par ailleurs janausse globale des ‘temperatures va rechauterles eaux arctiques et diminuer leur capacité ‘asombrer vers le fond tine et qui ne donnaient qu'une image figée du systtme, prennent un lors des précédentes sections hydrogra- phiques a cette latitude, qui indiquaient que la circulation océanique avait ra- lentide 30 en fait dans la gamme des variations nat turellesobservées pour les années 2004- 2005”, reconnait Harry Bryden. Tout it en fait normal. appar Ades milliers de kilometres plus au nord dans PAtlantique, Bogi Hansen, ‘océanographe du Faroese Fish Laboratory (ies Fe Jui aussi, avoir mesuré un essouf- , pensait bien, flement de la circulation océanique. En 2001, ilannongait qu’une des bran- ches d'eau froide composant le courant “Les résultats obtenus | % en einguante ans, tombent | + cette histoire? Il appar | directes inti Enfin, leréchauffement devrait in ‘ensifer les plules autour du cercle arctique et donc diver encore eau ‘salée, Ces 3 phenomenes cumules ‘utr 100 ans devraient ralentir la Circulation thermohaline. de fond de retouravait ralenti de 20 % entre 1950 et 2001 | Une conclusion li aussi remise en cause depuis par 'au- teur: “Ce résultat était hasé sur des considérations théoriques et des mesures en 1995. Depuis, ces me- sures ont élé prolongées, et le jeu complet de données ne soutient plus les hypo- those de départ. Nous ne sommes par- venus a aueune conclusion definitive, ais personnellement, je ne sus plusdr tout convaineu que notre su soitvalide, Les mesures dinectes montrent elairement aussi quil nya paseu de ra- leratissemert dans ce courant defond sur la période 1995-2005.” La morale de aitimpossible de détecter une évenhuelle modification des courants océaniques lige au stion 2007 » FEVRIER > SCIENCE & VIE 67 fondamental > ctimaroLosie > réchauffement sans avoir tne vi- sion complete de la variabilité naturelle du systéme, a l'échelle du mois, de Tannéeou dela décennie. D’oit les ef forts entrepris, notamment par l seau Eur Océans, pour aequérir mesures dans Pocéan AU des échelles de temps suffisamment Tongues (voir encaclré). Un travail qui nécessitera des années de patience. QUID DE LA FONTE DES GLACES ? a partir d les échanges entre Patmosphete et Tocéan. Objectif: estimer Fimpact du smatigue sur la cir= ulation océanique... eta réponse du climat anx modifications de celle le plus probable june augmentation de 1 % par an jus qu’a.cequ’on atteigne le double du ni- vean de Pépoque préindustrielle|, les modeles climatiques envisagent un ra mathématiques, réchauffement lentissement de la circulation thermo- haline de Vordre de 30% & Vhorizon 2100, Etaucune évolution notable dans Jes vingt prochcines années. En termes de conséquences sur le cimat, imodeless aecordent sur lefaitque ce ra- us les dentissement conduirait a atténuer le réchauffement sur I'Purope, tout en Vamplifiant dans Uhémisphere sud,” Reste touitefois un bémol. “Il faut note, précise le chercheur, qu'aucun de ces ‘modeles ne tient compte de la fonte des id. laces dt: Groenland.” Or, ce hiatus a 16 comblé tres récemmment par Didier Swingedouw, chercheur ds Labora- toire des sciences du climat et de Fen- vironnement (CEA): “Au départ, on pensait que le phénomene de fonte des glaciers était mineur a cette échelle de femps, mais les observations mantrent que la calotte glaviaire fond plus vite que prévu,etque les quantités eau douce i hérées dans l'océan sont et seront consé- quentes. En lexprenant en compte, le ra lentissement de la circulation thermo- haline ext plus marqué, avoisinant les “Les mesures directes montrent qu'il n'y a pas. eu de ralentissement” BOG) HANSEN, OCEANOGRAPHE AU FAROESE ISHERICS LABOMATURY (LES FEROE “Aujourd’hui, aucune étude n‘envisage l’'avéenement 50 % & horizon 2100. En prolongeant {a simulation plus loin dans le temps, nous observons méme un arrét total de la circulation vers 2200, maisilesdiffiite de déterminer le seuil en eau douce & par- fir duquel on atteint cet anét.” Mais ‘cas, les simulations n’en- visagent pas une Europe ausxallures si bériennes. “Dans notre modele, Varrét de la circulation fait perdre de2a4°C sur Burope. Mais, dans le méme temps, obal devrait faire auffement -grimper les températures sous nos lati tudes de2.a5°C”, commente Didier Swingedouw. Comme souvent avec leclimat, tontestdone histoire d’équi- libre... “Tout dépendra du résultat dela balance entre leréchauffement global et la réduction du transport de chaleur par Focéan, confirme Stefan Rahm- storf, océanographe de luniversité de Potsdam. Dans la majorité des cas, nows prévayons effectivement que le réchauf fement global va dominer. Mais ily a quelques exceptions. Si les niveaux de CO, augmentent trop rapidement, la circulation thermohaline pourrait sar- riter plustétquon ne le perise, disonsen 2050. Dane ce cas, certains modeles si nmulent un refvoidissement par rapport ‘3000 flotteurs ¢'ARGO mesurent la Salinité et la température des oceans. ux temperatures actuelles.” C dant, les climatologues préviennent que “tefroidissement” n’implique pas car cette demiére sup- pose que les températures en été soient insuffisantes pour faire fondre la neige tombée en hiver. “Aucune étude nen | “glaciation visage Vavénement dun age glaciaire”, conclut Stefan Rahmstor. LE NIVEAU DES MERS VA MONTER — Reste quesi le danger de se retrouver | avec une Europe prise sous les glaces | semble écarté, et méme remplaeé par la perspective d'une attémuation du ré- chauffement global, le bouleverse- ment della circulation océanique aura bien des conséquences ficheuses “A Theure actuelle, 50 % de Vexces € de CO émis par les hommes se re Strouve dans Vocéan, majoritainement dans 'Atlantique, rappelle Martin Visbeck, océanographe 3 luniversité FEVRIER > SCIENCE & VIE 69 fondamental } astrorysiaue La Voie lactée ne serait pas née de l'agrégation de galaxies naines: tel est le dérangeant verdict que vient de livrer le VLT. Et qui oblige a revoir la big s0)f(-mcIRUi01=10] 6 Perms ew eTatOT Penance cat omy Sere ted Fete tia eee SEE eaneee eee ey oe econ | frait plus de mystere. C'est n Tein Bireiis rel oe ecei oti MO) bod Eo erences Crem eta and PET teen a Eg re recon eo ee Pree oe Pree cmc rag 70 SCIENCE & VIE > FEVRIER > 2007 lactee Le scénario de sa naissance est a revoir de haut. La Voie lactée, c'est le Se eae eae PN er cece ea ota tion stellaire, mesurant environ Dents ee eer Poem ec eens quelque 26 000 anné du centre. Selon la théorie stan- eC eee tec te a CTS ates es en ero eta Reva petites galaxies, dites na ad Been een ey eee des autres sous l’effet de la gravi- se fondre, formant une galaxie de plus en plus grande et massive. Un seé- ra Cone Dene ICO Tag lescope spatial Hubble, qui, a la ees en ocean i a environ 10 milliards d’années- Tumiéte ce processus de fusion chez de nombreuses galaxies: Doitil ressort que les toutes pre- Pere ere co mordiales” seraient apparues Preise ree ert ian ea mrceneen ener art ccd oes enamel Renee eee Ces Pega ees ag Mees ie acme RaMc eeu ria ect Ce Cee as CeCe to een tas Uae ae ag Meron te tc as Pore ee ole Dee ee Cem Mol Oe ie cc) Cea ORT a eo ies Cue oo et ae ree ca Cree ae fondamental > astropHysique logiques, voici 13,7 s. Etjustement: fort de ceseénario, 'équipe de Amina Hel le l'Institut astronomique Kaptey aux Pays-Bas, décidait en 2003 de tes. jer ce modéle de formation dela Voie actée en étudiant les galaxies naines, ées primordiales, qui li tour sent autour DES BRIQUES MANQUANTES Ces naines sont lentement attirées gravitat un jour, les ab- parle puissant cham nel de la Voie lactée, g Sac cesgalaxies, corbers ant que, selon la théor entiques celles qui se sont nérées les unes aurcat pour former la Voie lactée actuelle, devraient étre constituées d’étoiles identiques a celles que Yon observe dans notre galuxie géante Goncrétement, les astronames ont cherché dans quatre galaxies naines, Sculptor, Fomax, Sextans et Carina situées entre 250.000 et 500000 a jumiére de la Voie lactée, oiles tres vi Probléme: il n’existe pas de plan B expliquant l’origine de notre gine de lenr formation, un peu apres lebigbang, “Nous avons choisi d'étu dier des étoiles de faible masse, plus pe tes que le Soleil, explique Vanessa Hill, chercheur & TOb: Paris. Carseules ces petites étoiles ont rvatol une espérance de vies de I'Univers ‘méme ses 13,7 iards d’années. Si nt formées trés tat apres lire dépassant ces étoiles se le big bang, nous son existent toujours, Pour les astronomes, nt un in sont constituées p: mes stirs qu'elles najeu et hélium—eréé an moment du big bang. Les étoiles des générations s 72 SCIENCE @ VIE > FEVRIER > antes, comme le Soleil, formées enrichies d’éléments lourds, for més dans leur cosurnucléaice, tels magnésium, Foxygene, le carbone lesilicium ou encore le fer. Des él ments que les astronomes nomment métaux". Dans la Voie lactée, les Aloiles connues les plus vieilles pré sentent une “métallicite”, c'est dire on ‘éléments lou mille dix du Soleil. Ce sont les mé fois inférieur A celui par les générations successives dé les qui ont permis 2 notre étoile de sentourerd’un systéme planétaire constitué principalement de métaux. Mais voila! A sa grande si Péquipe de Amina Helmia découver que la métallicité des naines qui en- tourent la Voie lactée était di de celle des veilles toiles de notre ga laxie. “I manque toute la population les qui ont entre mille fois et dix mille fois moins de métallicité que notre Soleil; Or, i lon petites gal f leil. Or, si les petites galaxies se for nten premier et fusion nent ensuite mer les grosses galaxies, le galaxie! contenu des petites ge devrait se explig Vanessa Hill, En clair, il semble que les “briques élémentaites” de notre galaxie ne soient pas ces gal naines. Notre Voie lac ée nese serait donc pas formée par fusion succes- sive de ces toutes petites galaxies, Et Amina Helmi de ré “Lacompositi nest pasen ac mologiques actuels. estque Le probleme, stroniomes la Un a nont pas de plan B pour expliq formation de la Voie lactée ain de sable qui vient erippc ssbien huilés dela théorie du bi bang? Pour léquipe scientifique qui mis au jouree mystére, on nen est la, Caravantdesattaqu il existerait une piste ténue pe lifférence de chimique des galaxies. Une piste compte de | mposition lesastronomess/apprétenta suivre, a ala bronsse-temps, jus¢ De mitre génération détoiles, formée quelques dizaines de millions d’an- ment apres le big bang, EN QUETE DES PREMIERES ETOILES Sel pr effet formé q certains chercheuts, la toute tes, cent fois plus grosses que le So- leil,ou plus massives encore et consti tuées seulement de lhydrogene et de T'hélium eréés par le big bang. Des ile “pures”, dépourvues de m 1x. Mais pourquoi des supergéantes : eats 2 Cte ance Earoe % . ea st ci : eee ad e eer Pastors ppeuplées (c-contre, la galaxe ba Eon ete s Z Pears ue . eet etter] Ee Ce ee td Ceuta fi Cau ci = ee cutee cio Crea see ese vax primordiauy nent d'élém: omer de petite ment des mons! . $ éloiles Enormes aural tres vite en supe lifférente d'une g ¢ qui expliquerait la disp: ntourant ermettrait dl | > meoecine De pour cicatriser Doper la cicatrisation d'une plaie juste en faisant varier l'inten- sité d’un courant a la surface de la peau : tel est I'exploit d'un cher- cheur d’Aberdeen.. grace a un physiolo- giste du xix’ siécle! Lorsque Min Zhao, spécialiste de k catrisation 3 Puniversité d’Aberdeen (Ecosse), tombe, début 2004, su écrits d’Emil Du Bois-Reymond, un physiologisteallemand du xix sitcle, il ne sait p: mains une piste révolutionnaire pour soigner les plaies les plus graves, les ax der a se refermer plus vite et mieux. Ce. la faitpourtantdesannées que le cher- cheurtentede comprendre les rouages ‘€paration de la peau. En particu- ation cellu- encore qu'il a entre les lier, il sintéresse laire”, qui voit des ellulesintactes de a toute vitesse la pean se diriger vers la ble phénoménesi bien orchestré qu'il est considéré comme l'un des piliers de la cicatrisation, Depuis lesannées 80, les biologistes sont parvenis a identifier les grandes réactions biochimiques qui provoquent cette migration des cel- Tues. Qui, mais le signal initial, celui qui déclenche le processus, continue de leur échapper. Par quelle force les cellules sontelles guidées versa plaic ? Mystére. La question est pourtant pri- mordiale, puisqu identifier cette force équivaudraita maitriserle processusde 74 SCIENCE & VIE > FEVRIER > 2007 réparation | Et juslement, est cette énigme que Min Zhao vient en grande partie d élucider. Etce sontlesécrits de son llustre prédécesseurallemand qui ontmis sur la vie: laditeforee est... courant électrique, commele décrivit Emil Du Bois Reymond, maissans en tirerd’ens nents UN ESPOIR INATTENDU... Endfait, Min Zhao vient de démontrer qne ce courant est non seulement autogénéré par les cellules endom- Jans la plaie, mais « ‘A En démontrant que rélectricité a une action curative sur des blessures cutanées, ‘win zhao, de 'université «’Aberdeen (Ecosse), vient de réallser une grande premiere. lui qui indique la direction a suivre cllule le chercheur a puaceélérer et ralen- tir le rythme de la cicatri modifiant Vint pourle réparatrices. Micux \é de ce courant est la premiere fois que ‘action cu. rative de l’électricité sur les bless est prouvée. Lespoir thérapeutiqu aussi immense qu’‘inattend. Rien n'aurait toutefois é16 possi 3 dans une petite chambre berlinoise transformée en laboratoire Emil Du Bois-Reymond y mene périencessur 'lectrieité, Pune des | grandes découvertes du sidele, Ses tra ‘aux portentalors sur certaines espe depoissons, commela torpille, dont le corps est parcouru de couranis éle triques. Et sil en était de méme homme ? Pour en avoir le cae le jeune nasé sur des électrodles plongée ant labore un an liquide condueteur dans le ENJEUX Nous ne sommes pas tous égaux devant la cicatrisation. Certaines plaies sont particuliérement diffi ciles 3 réparer, notamment ch les personnes atteintes de diabé. autres facteurs le tabagisme ou encore I'o Peuvent ét: comme les traitements par corti coides. Certains endroits égale- ment cicatrisent moins bien que d'autres. C'est le cas du centre de la poitrine, du dos et des articu! Une méthode capable de fondamental > wépecine » quel ilimmerge ses mains, Etdé couvre qu'un courant semble bien tra- au humaine. Sursa lane verser la f il pratique alors sur l'un de ses doigts. Et, surprise, ob- de petites incisions serve qu’au nivean de oupuures s'ap- plique 1m courant électrique semsi- blement différent de celui qui par courtla peau intacte. Quel réle joue ec courant particulier? Pas Tombre dune 1. Et pendant cent cin- guanteans, le faitqu’un courantsoit gé- exp les plaies cutanges va peu d Jusqu’a que Min Zhao tombe sur un exem. plaire oublie des publications de Du Bois-Reymond. “Je aid'abord lu d'un siourd hui Puis je me suis dit que personne n’'avait emprunté cette piste depuis un sidele et demi et quelle powvait finalement bien mener quelque part tape me nété pa peu sombrer dans Foubli ceil amusé, raconte-til Premiere mesurer finement le courant s plaies | apparatt. et comprendre cor “LA PEAU FONCTIONNE UN PEU COMME UNE BATTERIE” “La peau fonctionne un peu comme une batterie, explique Josef Penninger, directeur de I'Institutde biologie mo- Kgculaire de Vienne, en Autriche, et membre de l'équipe internationale venue préter main-forte 4 Min Zhao En permanence, les cellules font passer au travers de leur membrane des ions chargés positivement ou négativement, ce qui provoque l'apparition d'un po- tentiel électrique. Il s'agit d'un pro: cessus commun a toutes les cellules du corps humain, ¢t qui est connu de. ies. Or, en dét ules de la peau, la plaie pro- vogue une sorte de court-eire clenche l'apparition d'un courant élec une direction dé- ce a de mini-électrodes ppuisdesdécen ‘orant les ce trique orienté selon finie”. Gi plantées directement d'échantillons de ale, la dif dans les cellules pear humaine et anit nee de potentiel a 76 SCIENCE & VIE > FEVRI | pu étre estimée : entre 42 et 100 mil livolts par millimetre. “I1s'agit d'un courant local limité une zone de Lou tres aut bord de la plaie” précise Josef Penninger Deuxitme étape : verifier si ce cou rant guide les cellules. Aussitét dit humaine enculture, les chercheurs pratiquent 2 milli aussitOt fait : sur de la pea une petite incision, puis appliquent, encore a l'aide d'électrodes, um cou- rant polarisé dans le sens inverse de la cicatristion, Le résultateststupefiant: non seulement la plaie ne se referme til sufitd'ap- pliquer un courant dans l'autre sens pas, mais elles’ouvre pour inverser la tendance. “Nous avons méme réussi & influencerle yth- ime de la fermeture, poursuit Min Zhao. Lavitesse atei son maximum lorsque Ja tension du courant se situe entre 100 et 200 millivolts par millimetre’ Ce n'est pas tout, Des substances pPliquées directement sur la plaie comme le nitrate d'argent) augme' tentla circulation d'ions et done ha ten- sion du champ électrique et accel rent la guérison, Inverseme plication de substances inhibitrices clu fl nuele champ électrique de la plac et , Pap. ionique (tel le furosémide) dimi- compromet la guérison. De surpre nantes observations, valables in vitro comme in vivo chez Vanimal ! Mais quid les processus biologiques qui sou: tendent la mise en mouvement des lien entrele courant et > 2007 eee coer ‘A En haut : une plaie enger- dre un courant qui attire des Cellules (1). Un courant pole- tisé appliqué dans le meme Sens referme la pale (2). Dans le sens contraire, Youvre @). En bas : lorsque la proteine PI3K est inhibee, le phenomene est perturbe, prouve du len existant entre ‘Slectricité et blochimie. < Des électrodes introdui- tes dans des cellules ont determiné leur voltage Nous avons utilisé les con: déja acquises en biochi- cellules? naissances mie et en cellulaire Depnis ique reprend Josef Penninger. années 70, les biologistes saventen effet que toutes les cellu contiennent une “charpente”, app lée cytosquelette, qui se déforme pour permettre les déplacements, Sans ey- toxquelette, les cellules imanunitaites yes, par exempl ne pourraient pas atteindre les diff telles que les leuco rentes zones infectées du corps hu main, Plus précisément, ce sont 'ac- line et la myosine, des protéines com- parables i celles de nos muscles, qui ro ora donnent aux cellules leur mobilité, La contraction du cytosquelette se déclenche-telle vraiment sous I'in- fluence du courant électrique? Pour Je savoir, l’équipe de Min Zhao s'est intéressée a deux molécules, PBK et PTEN, connues pour étre respec tivement l'accélérateur et le frein des mouyements du cytosquelette, La PI3Kamorce un enchainem plexe de réactions chimiques qui, in fine, aboutissent 2 la contraction de Vactine etde la myosine ; V'inverse Ja PTEN, en limitant le taux de PBK dansles cellules, ralentit ce processus. nt com Une belle preuve du lien entre les processus biochimiques etle proces sus physique du courant électrique Que des essais cliniquies vont maine tenant tenter de valider. “Nous al- Ions essayer de mettre en pratique ce que nous avons découvert sur des plaies particuli¢rement difficiles, indique Min Zhao. Nous tentons ainsi de dé- velopper des substances qui stimulent localement les échanges dions afin daugmenter le patentiel électrique et FEVRIER > SCIENCE & VIE 77 Ne sontiananeal > APICULTURE Bien que les insecticides | _Suspectés dans leur dis- e parition soient désor- mais interdiits, I’héca- , tombe continue. De quoi relancer I'enquéte et ouvrir de nouvelles pistes. Par Muriel de Vericourt _touj rde dix ans (voir “Gontexte” meurent-elle jours ? | Des taux de décés dans les ruchers al- “ant de 21 % a... 100 %, alors que la morlalité annuelle normale est de moins de 10 % | Les chiffres relevés der- nigrement par Punité “pathologie de | Fabeille” de Agence francaise de sé | curité sanitaire des aliments (Afssa) chez des apiculteurs de quatorze dé | partements en témoignent : T'inter: | diction ilya deus ans des insecticides Gaucho et Régent TS n'a pas suffi a en- | rayercompletement! hécatombe dout | se plaintla filigre apicole depuis plus Un | constat aussi troublant qu’il est in- | : quiétant. Car l'enjeu est de taille sav dela de la production de miel, les pol- linisateurs sont en effet bénéfiques a troisquarts des espéces cultivées. De quoi meurent done les abeilles ? Les deus pesticides prinef pects des apiculteurs ne seraient-ils done pour rien dans le déclin de la production de miel ? Pas si simple. VICTIMES DE MALADIES ? Certes, pourI'Afsa, les coupables sont pourtant bien connus des services vé- t des maladies, var roase en téte (voir encadré), aggra- vées par la rigueur de Uhiver de dernier. Oui, mais PUnion nationale de'apiculture frangaise (Unaf) peine roire que les maladies expliquent seules la surmortalité, Et pourquoi leur virulence aurait-elle aug brutalement 2 C'est la que B: groupe allemand produisant le + térinaires: ils‘ lus de dix ans, les api- Culteurs francais s'inquietent de taux de déces élevés en hiver, de la faible efficaci- te des butineuses et du non-retour de certai hes ouvrieres & la ru- che. Les produits insec- ticides Gaucho (dont la molécule active est l’imidaclopride) et Ré- gent TS (dont la molécule active est le ipronil), apparus au début des années 99, ont été suspectés par la filiere d’étre responsables de ces phénoménes. Le Gaucho a 6té interdit sur tournesol en 1999 et sur mais en 2004 et le Regent TS aéte Interdit sur toutes les cul- tures en 2004. Parallélement, les études menées en France ont éta- bi forigine muttifactorielle des problames sanitaires des ruchers. 1007 > FEVRIER > SCIENCE & VIE 79 fondamental > aricurture > Regent TS, inédite : siles abeilles se portent mal, Cest qu’elles sont... mal nourries ! A orte une réponse preuve les travaux du professeur Frans Jacobs, de 'université de Gand, selon lesquels lespérance de vie estivale dune abeille nourrie avec du polle de mais tourne! jourssilanourriture stun & mélange de pollens. Or, la diversité vé- ale est tr limitée dans les zones de indes cultures, don asi double es 70. Quant aux prairies, riches 1 superficie a 11 France depuis lesan enespéces variées, leur superficie s'est réduite de 900 000 hectares entre 1992 et 2003, soit une diminution de %, selon le ministere de I’Agricul- ¢. Facteuraggravant: Ta qualité nue tive des cultures comme le tourne sol ou le mais pourrait avoir diminué au filde lasélection, quiportesurlaca-_plie sur une quarantaine de sites pi- | zones”, se félicite Sandrine Orry, che pacitéa produire des graines, non du lotes en France. Et d'apré les pre- de projet “Filitres” chez BASE nectar ou du pollen, mires expériences menéesdansdeux Legéantdelachimie rest ailleurs Apartirde li, BASF soutientqu'une départements, le Loiret et la Meuse, pas seul 2 s'intéresser & li question. solution appropriée serait la mise en les abeilles apprécien Depnis cet été, un organisme de re place de “jachéres apicoles” : plante cherche appliquée regroupant les as des especes bénéfiques aux abeilles | “UNE MULTITUDE DE FACTEURS” — ociations professionnelles agricoles, sur des terres agricoles restées en ja “Méme lorsque la jachére représente | VAssociation de coordination tech- chére pour limiter la surproduction, une tres petite surface par rapport au | nique agricole (Acta), compare éga en application de la poli territoire d'une butineuse, le pollen | lementdes rucherssitués ow non prés © lecommune (PAG). Mission accom- | est récolté préférentiellement dansces | de jachéres apicoles, et ce dans cing LE POLLEN, CLE DE LA SURVIE: Riche en protéines, epol mentation des larves ma- len est collecté par les tures. Mais les jounes abell- abeilles butineuses et ra-_les consommentelies aussi mené sous forme de pelo- _dupolien, qui permet tessurleurspattes. lest’ _teurs glandes nourriciéres une des bases del'alimen- de se développer. Les abeil- tation collective deiaru- les plus gees, quant @ che. Le pollen, avec te mie! elles, consomment essen- etles sécrétions d'une ticllement du nectar et du glande des abeilles nour- ‘miel, riches en glucides. rices, entre en effet dans: Ce dernier est obtenu par lacomposition u“pein transformation du nectar, Gvabeilles", destine al'all- transporte par les buti- neuses dans leur jot. FEVRIER > 2007 ‘Ales “jacheres apicoles" expérimentales, ‘Semées de fleurs attrayantes, offrent aux belles une nourriture plus diversfige régions. Mais il est encore trop tot pour évalver impact sur la morialité “Ce projel s'achévera en 2007 : nous aurons alors des éléments sur d'éen tuelles incidences positives, Toutefois, nous avons déja constaté l'intérét de certaines espéces végétales pour les abeilles, notamment des [égumi DES ABEILLES reines, les larves de moins de trois jours et les larves destines a devenir reines recoivent de ia gelée royale, sécrétée par les glandes des jeunes ouvrieres. A noter que sila nutrition est évidemment un facteur dé- terminant pout la durée de vie, la période de naissance Joue un role tout aussi es- sentiel : les abeilles nées en hiver survivent jusqu’au printemps, alors que celles ‘quinaissent sous le solett s'épuisent la tache en quelques dizaines de jours. VERS UNE RESISTANCE AU VARROA ‘ApparueenFranceen co(teux..Maisves une trentaine de genes 1982, lavarroaseest Le Conte,de'inra —_propres auxcolonies ‘due 8 unacarien para- c’Avignon,apeut-etre _survivantes.Fort de ce site.levarroa,quidé-trouvéunesolution _résultat, ves Le conte vorelecowvain.et chezdescolonies espe pouvoir sélec- cette maladie des ‘Spargnées, Suivantla tionner des abeilles abeiles obige’des piste génétique, le immunes la varroase ‘raitements preventifs chercheuraidentiié ici cnqadixans. K neuses”, rapporte Axel Decourtye spécialiste des abeilles 3 I'Acta La nutrition, seul veritable agent ex- erminateur des abeilles ? Vt pas. Car quels que soient les résultats des expériences de jachéres apicoles, la plupart des experts s'accordent sur tun point: Talimentation n'est pas uni- ren que cause du déclin observé depuis anck Aletru, prési- me décennie. dent du syndicat des apiculteurs de Vendée, en est méme persuadé ‘Chez nous en Vendée, la diversité gétale augmente ct pourtant le proble me persiste !” Et de pointer du doigt d'autres causes possibles, de limpact exentuel de nouveaux ps fait que le Gaucho, s'il a été interdit i ya deux ans sur les cultures suscepti- bnlesd'@tre butinées, reste malgré tout autorisé sur les eéréules. Or, le produit subsiste dans les sols et on le retrouve Vannée suiv a desseuils dont les experts discutent la nocivité. Par ailleurs, une colonic mal nourrie pourrait ére plussensible non seulement au froid et aux maladies, aus intoxications. sur lesautres cultures, mais aussi maladies aus produits phytosanitaires, en passant par des conditions elima- tiques rigoureuses et un manque de professionnalisme de certains apicul- teurs non: professionnels (Voir Scienee & Vie n° 1012). Un résnltat que cor robore la synthése bibliographique dont les résultats ont été présentés en juin 2006 par Péquipe chu Pr Eric Hae bruge, del'université de Cemblous, en Belgique. Lequel a méme versé une autre pice au dossier : malgeé la dé tection de nombreus pesticides dans 48 ruches wallonnes, suivies pendant vingt mois, il n’a pu établir aucune wee la mortalité conélation DES ETUDES SURPRENANTES Deméme, lors d'un suivi mené entre 2002 et 2005 dans 25 ruchers répartis sur 5 départements frangais et dont les premiéres conclusions viennent etre dévoilées, 'Afisaa décelé la pré- sence de produits phytosanitaires en Vabsence de laule mortalité. “Je ne dis pas que les pesticides n'ont aucun d abeilles ob- servées depuis plusieurs années, mais rile dans les mortalités Les abeilles meurent-elles en fait de faim ? La question alimente le débat Bref: “Ile faudrait pas passer d'une explication ‘tout pesticide’ a une expli- cation ‘tout alimentation’. On le sai surmortalités d‘abeilles sont lies c ume multitude de facteurs”, martele Axel Deconsye. ailleurs, en 2002, dans es une expettise qui fait toujours réfé- rence, I'Afssa concluait déj2 2 Ja conjonction de plusieurs causes, des nos résultats montrent que les autres facteurs sont plus importants tient Jean-Paul Paucon, de l’Afssa So- phia-Antipolis, Au-dcla des con: troverses, le constat est donc clair; les recherches surla nutrition sont bel et bien une piste & suivre. Aprés tout, elles ontle mérite de nourrirlesabeilles anttant que la polémique 1 2007 > FEVRIER > SCIENCE & VIE 81 Porras ea face eet! Peet re des, Sa force: lance er ares ees ener cates Ais ass Avec l’Aster-30, I'Hexa gone s'appréte a entrer| i) ie ance ier lssa ecto itech cle 5 exer. ions di | f ee ernie Ee CMe dca Veit tee 1 FO)e Nea cs ceuluelo set cy eee erat st’ 82 SCIENCE 8 Vi > FEVRIER > 2007 i renter cue neeC Seon een erem ase rereny PCor OMT Comme Ce a co SEO ecu el Mi Coeety a officiellement achevé ses es- era Caceres “made in France”, mais aussi “made in Italie”, puisque 'en- gin est fabriqué par le consor- Petree nga cea Oe CCC clut les branches francaises et Pace oe ae Eoin o OTe et eer ae eR) maintenant subir une phase Mer UTE TeCOME Neca TReCes Mba Tock de terre tricolore, avant d’entrer Por oatiekt Ln csi a ot défense contre avions (DCA) Pe eaU nae Wres ee ceLt Re ccee rico, c'est une extraordinaire Perera ee acs ome Corer ane ences riko ecco Coen eee aoe UNL parable: le missile balistique. npn ee ones es Btats-Unis, Israél, la Russie et urea ntiontnen ees a rouse Pace ee eel Cede ICE te CeIn Mesa Leo ms Cetra acu) ICI Mee eau sc anc erste Diomeetnea wake es en Israel, ont fait 48 morts et Rrclste cto emit aed emer eee Tere Nord etdu Pakistan pourraientac- Catered hive reagan) eee ean ey ire aoc Parr eenit Pret eee a aed | ______fandamental s aamement Tunminste ext detcett ‘de portée), un ‘satelite de détection donne I aler- Son pstage permet Je con. nite sa trajectoire parabolique précise et den deduire sa cble, 2006) peuventaujour- Ahuise targuerde béné- ficier, quoiqued des degrés dlavancement divers Pour comprendre le bond technologique que représente VAster-30 (qui porte le nom de code militaire SAMP/T, pour “sol- air moyenne portée/terre”), deux dates réstument tout: les premiers mis- siles alistiques, les fameu V2 alle- matids, ont été lancés pour la premiere foisen 1944 contre Londres voir chro. nologie); et ces un type d/armes com | parable (et niéme moins sophistiqué) quia frappé Israel lerniet. Cela peut paraitre incroyable et, pourtant, mullgré phase soisante ans de recher- ches et plusde 100 milliards de dollars dépensés rien qu’aux Etats-Unis, per- sonne n'est encore panentta mettre at point un systéme antimissile totale- mentefficace. Qu’on en juge: la toute demiére mouture du missile améri- cain Patriot PAC-3 (pour Patriot Ad- vanced Capability), le seul systéme véritablement testé au combat, reste loin du sansfaute: déployé contre UIrak en 2003, il n'a réussi a intercep- terque9 engins haisiqiies sur 14 tirés si portée, Soil loin des 100 % reven- diqués parle Pentagone. Etsanscomp- Liaison sécuriste charge militaire Reservoir au 84 SCIENCE & VIE > FEVRIER > 2007 Suite au fun missile fii, Comment I’Aster fait mouche 2 LAster est mis a feu Une trajectote dintercetin et ca ‘culée et, a environ 1.42 minutes de {a vestcton programmes cu Scud aster est mis 2 feu. ti décolie vertica- lemert ets orente en Incinant ses tuyere accoierejsqu’é ach 45. LARGAGE ‘bu BoosTeR terdeuy avions amis abattus par erreur, De méme, les capacités du $-300 russe (base du systeme antimissile indien) restenta démontrer: il n'a jamais subi Jetestdu feu. Quantau missile antimis- sile sragloaméricain Hetz II (leche), pourlant déclaré opérationnel en 2000, il est resté sur la rampe de lancement cet été: ce missile, és sophistique et ties cher (plusieurs millions de dol JarsI'unité), n'est toutsimplement pas adapté pour abattre des armes rmdi- mentaires et bon marché comme les roqueltes (des missiles non-guidé niennes du Hezbollah, Résultat: 250 de cesenginsde plus de 50 km de por- tée, assimilables a de petits missiles balistiques, ont puratteindre leurs cibles israéliennes (voir “Contexte”), ira UN TEMPS DE REACTION TRES BREF Crest dans ce contexte que Farrivée du SAMP/T est notable. Attention, comme son nom l'indique, Yengin 'affiche qu'une portée moyenne (120 kn): il n’est pas encore eensé protéger un terttoire entier contre les tétesatomiques lancées par des engins intercontinentaux (tache assurée en France par la dissuasion nucléaite), mais plutat pour protéger une armée déployée ou les points elés d'un tersi- toire (centrale mucléaire...). Bien plus modestes que le GMD ou le SM-3 ameéricains (voireneadré), vonésiT'in- terception dans V'espace a plusieurs milliers de kilometres, I’Aster-30, comme le Patriot PAC-3 mais ala dif férence du Hetz I], est polyvalent. I vise aussi bien les avions et les missiles de croisiére (qui volent & basse altitude) que les missiles balistiques dits “de théAtre”: ces engins guidés, équipés dune téte explosive d’environ 1000 kg (potentiellement remplagable par une arme nueléaire, biologique ou chimi- que), etdPune portée de quelquescen- taines de kilométres. Des engins tres impréeis mais redontables contre les villes. Bien que rudimentaires, ces armes nen restent pas moins excessi- vement difficiles & abattre pour dex raisons principales: la britveté du pré- avisetla complexité de Finterception, De fait, selon les statistiqu caines titées de la premiere guerre du Golfe, en 1991, le temps moyen entre detection et interception d'un missile n’était guére que de quatre minuteset trente secondes contre les archéty amnéri Les deux missiles . 3 ieee ee du et detruit le Scud. © Guibsge par pers JETS LATERAUX ques Scud B et dérivés irakiens, d'une porlée de 300 4 600 km. Et ce élai est tombéa une mimute et trente secandes en 2003, les missiles irakiens ‘Al Samoud et Ababil-100 ne portant plus qu’a moins de 150 km. Un temps extrémement court, done, qui laisse peu de marge pour parer 8 la ce... alors méme que c‘est une multitae dedetiches qui doiventicis‘enchainer (voir infographie) : détection et iden- tification de la menace, caleul de la trajectoire, prédiction du point d'im: pact, tir, et, enfin, interception, Un rendez-vous en plein vol caleulé au metre prés et. dix fois la vitesse duson, puisque se combinent icilavitesse de Ia cible (Mach 7 pour un Scud) et celle de lintercepteur (de Pordre de ‘Scud ennem. filant a Mach 7 Ainsi, ala difference du Patriot, imaginé dans les années 60 pouirabattre desavions, hui até congu dés le départ pour une mis sion polyvalente inchuant es missiles de thédire, Cet avantage de concep- tion et de génération se retrouve 2 tous les niveaux. A commencer par Télément clé: le radar Arabel ( tenne radar balayage électronique, congu par Thomson CSK/Thales). ‘SUIVRE 100 CIBLES ALA FOIS D’abord, ce radarassure iui seul tou- tes les missions (auneillance, conduite de tir et guidage du missile) quand le missile anti-aérien américain Hawk (que le SAMPT doit remplacer dans Yarmée francaise) demandait trois ra- dars séparés, Avec nant260 tours/minute, Arabel dispose informations remises jour deus fois plusvite quele Hawk, une des clés qui Ini permettent de suivre précisémentet simultanément jusqu’a une centaine antenne tour Le véritable atout de I’Aster, c'est de profiter du dernier cri technologique Mach 3 pour I’Aster-30)! On com- prend mieux le défi que représente la mise au point d’un antimissile Pour réussir sa mission, le futur SAMP/T affiche sur le papier un gros avantage sur les autres missiles: lancé audebut des années 9, ila pu bénéhi- cier ds sa conception des technolo- gies les plus réc seignements de la guerre du Goll. s, ainsi que des er de ces cibles extr@mement rapides que sont les missiles balistiques. Etsile ra- dar AN/MPO-65 du Patriot PAC-3 af- fiche des performances similaires, le radar européen couvre, lui, 360° con- tre 120° a son rival américain, inca pable de couvrirses arrigres. “Ein outre, Atabel bénefieie d'un format extréme- ment compact: rapide a déployer, il suit plus facilement une armée en —> 2007 > FEVRIER > SCIENCE & VIE 85 fondamental > armement > CHRONOLOGIE 3octobre 1942 voir allemande a4, le futur v2 septembre 1944- 27 mars 1945 :environ 32002 sont tirés, surtout surLondires:2724 morts, 6000 blessés graves. Octobre 197: kKippour. Premier emolol es Scud au combat Septembre 1980-Aoat 1988: Guerre Iran-irak 632 Scud sont échanges. 45 avril 1986 : 2 Scud i- byens tombent pres de a (talie). iGuerre dat. ghanistan. 1700 Scud sont tires contre la résistance. 46 janvier-27 février 1991: 1"guerre du Golfe. 120 missiles irakiens tirés contre israél 1994-1999 Missiles rus ses employés contre la resistance tchétchéne. 1995-1996 Missiles chi nols tires Tatwan 2001: Scud iraniens tres sur un mouvement opposition base en irak 20 mars-3 avril 2003: 2 guerre du Golfe, 23 mis siles irakiens tires 12 juillet-14 aout 2006 ; Guerre au Liban. Le Hezbo'- iah tire 250 missiles & courte portée sursraél nent”, explique Thierry Carlier, directeur du programme ala Délégation générale pour 'armement (DGA). Un gros avantage face aux Pa- triot, Hetz et autres $-300, dont la mo- bilitén’est pas le point fort Ultime maillon de la ch: ception, le missile Aster-30 propre: ment dit bénéficie lui aussi d'avan- tages dus 4 sa conception récente, Ala diférenc nelinée en direction de la menace, il est lancé verticalement: le SAMP/T peut accélérer plus vite départ est encaissé sur un axe unique) etpeut partir dans n'importe quelle di- rection, ce dont le Patriotest encore in. capable. La fin de vol n’échappe pas non plus aux innovations, Outre sa inter Patriot, dont a rampe est le choc de propre téte radar, qui évite de recourir aut radar de sol pour obtenir un cap et aceélére les chances de réaction, le missile est doté du systéme PIF (Pilo- tage In Force): quatre petites tuyeres si: 90° Pune de Yaut entre de gravité pert c-et placées tent de culaire ment son axe pour obtenirdes chan- gements de cap instantanés, Un exploit décaler le missile perpendi 86 SCIENCE & VIE > FEVRIER > 2007 interdit aux missiles des générations précédentes: les forces appliquées, de célération de lape santeur, les auraient brisés nets! Luk Vordre de 50 fois time raffinement concerne T'inter- ception proprementdite. En effet, 'As- ter-30 est €quipé en exclusivité d'une charge explosive dite “duale” car elle dispose, en plus d'un mode contre avions (qui erible Vespace de micro- éclats de métal rapides), d'un mode an- missile espace en avant du missile estsaturé éclats longs et lents surles nit se fracasser. Une chance supp au Patriot PAC-3, qui doit, en mode an- timisile, percuterlacible pourassurer un coupau but ientaire par rapport RIVALISER AL'EXPORT Reste que ces remarquables progres ne sont, 4 eux sculs, passuffisants. Ex- plication de Thierry Carlier: "Sans sistémed'alerte capable dedistingueret de désigner un missile au plus i6t, le radar a toutes les chances de voir la Ainsi le SAMP/T comme ses concurrent, est Cores et menace trop tard.” gia concu pourexploiter des radars de 1A UAster sera cense pro- ‘teger Europe de missiles a longue portée comme ceux testes en novembre en tran en pleine tension sur le dossier nucieaie. défense nériennie sophistiqués comme Te futur M3R (radar mobile mult fonction modulaire, en frangais) qui doit entrer en service aprés 2010 et bénéficiera d'une portée de 1000 km en mode antimissile. Et pour ameélio- rerencore le délai de ction, la aie cléd'unsysteme efficace, Américains et Frangais planchent déj gamme desaellites et drones capables dede apteurs infrarou ges (IR), la chaleur émise par un mis- sile ds sa mise feu. Radars, détecteurs IR et batteries de missiles seront inté- ss dans un vaste réseau telié par ka liaison 16”, sorte d’Intemet militaire s cryplétrés haut dét 3 lequel toute défense antimissile d'un territoire comme |'Hexagone est im- § possible vient tout juste d’entrer en ur une ter, via Ce réseau sans service dans Varmée frangaise Tous ces atouts n'ont évidemment spor butde servi auncseulesarmées 3 fiancaiseeltalienne: MBDA et ses par- § tenaires, qui ont dépensé plus de deux ‘CAP SUR'LES MISSILES NUCLEAIRES Russesetamericains nucléalresintercont- Boeing 747 armé d'un sontlesseulsaséte nentalesdans\'espa- laser antimissie,/ABL dotés clunsystémede ce. Tache dla frontigre _(Airbome Laser). Le protectioncontreles — deimpossible:ob- plus difficile n’est pas missiles tte nucléai- jectifsedéplacea de mettre au pomnt re.Sileprogramme _24000km/hetesten- le laser chimique qui russenédanslesan- touré deleurres...et _constituera 'arme- niées 60 paraitobsole- etait iesrésuttats ment incioal, mais te,(américaineest en sontencoremitigés, le laser de pointage plein développement. malgiéles 10 missiles quisera testé en 2007 BaptiséBalistic Mis. GMD(Ground-based _surunevion cible por- sile Defense(BMD), la Midcourse Defence: tantleprofiid'un mis- démarrédansiesan- défense ausolami- _sile(voirphoto) et n€es90.Son budget? parcours) installésen _emettant des rayon- 10miliards de-coliars Alaska depuisjanver _ nements infrarouges Paranienplusces 2006. Quantau missile similares 8 ceux c'un 100 milards d6a dé-SM4-3, mont sur niavl- missile véritable, Aur ensés,@comoaret res, iIn’estgutreplus _cunde ces armements avecles?2miliards _avaricé...Paraileurs, ne devrait cependant creurosdubudget le Pentagoneinvestit__entreren service Aste LaBMDvisea depuis bientot ~avantia fin intercepterdestétes dix anssur un | deta décennie = / < Le lasor anti accom iissile américain eco ype Sera test sur un ‘ ‘ avion cible, as été assurée a partir de simulations, re- connait Thierry Carlier. [ly a une bonne raison pour ga: la France wa pas de missiles cibles imitant une arme de thé Etats-Unis, en Russie ou en Israél en 200 tun suceds ce test, associé a Vartivée milliards d’euros dans Je programme Aster, comptent bien rivaliser Fexport avec le Patriot PAC-3 et le Hetz Il, espé- rant queses atouts lui permettront de S‘imposer avant l'arrivée de la généra tion américaine suivante: le MEADS (Medium Extended Air Defense Sys tem, ultime version du Patriot avancés et 4 de nouvelles “tétes tueu- tionnée avec Allemagne. ses” (“Kill vehicles”) capables d'inter- lie), ete Thaad (Terminal High Alti- cepter dans|'espace des missiles 3 ues Reste, pour I’Aster-30, a passer une ultime épreuve, décisive: celle du feu tude Area Defense, en frangais, défense terminale de territoire a haute altitude). Mais tout n’est pas encore gagné pour PAster-30, qui doitsubir une ul- time mats décisive éprenve: celle du feu! Carl n’a jamais été tiré en condi- tions réelles contre un missile de thea- tre, et encore moins au combat. “La qualification des fonctions antimissiles re! Nous étudions un achat aux pour un essai courant 2009,” Seul des nouveaux systemes de détection Tongue portée (q kilometres) dira si TAster est capable offira la France (et. sesclients port) un “toit antimissile”, étanche, complet et crédible. Réponse vers 2015-2020. Si elle est positive, soixante- dix ans aprés la chute du premier V2 sur Paris, la France vaffranchirait enfin ques mnilliers de alex: de la menace balistique. 2007 > FEVRIER > SCIENCE & VIE 87 REPORTAGE Quand les OAL ITOLETS = as ty OA “Il était une fois un petit homme des bois SOM \Uule | MCU erene tT a LAC nea _ ne de Flores nen était pas une? Car cest la quont été trouvés les fossiles d'une nouvelle - espéce humaine. Ses caractéristiques? Petite ERC aT Mal ORE Cel aes (tated Nous sommes allés vérifter sur place. Peete ate ta eet a explorations. > rePortace ‘estune vaste cavitéa fiance de colline visible au détour d'un étroit chemin. Des lianes tombent en guirlandes devant Ventrée que défend symboliquement un maigre barbelé, Ainsi apparait anvisiteurla grotte de “Liang Bua” surl’lede Flores, dans VEstdeT'archipel indonésien. “La grotte fraiche”, en dia- Jecte loeal, porte bien son nom. La faible lueurdu jour qui pénétre dans la cavité humide souligne de curieuses formes verdatres ou orangées faconnées par l'eau et le temps, auptés desquelles une escouade de stalagmites et de stalactites monte la garde. A gauche en entrant, deux taches sombres sur Je sol marquent emplacement des fouilles. C'est ici que des paléontologues indonésiens et australiens (1) ontmisan jourlesfossiles d'une espice hu maine inconnue jusqu'alors. Cette nouvelle espace, il Yont nommée Homo floresiensis, "homme de Flores. UEXISTENCE D'UNE AUTRE HUMANITE CONFIRMEE Sil sagit d'une découverte extraordinaire aux yeux de la science, pourles habitants delle en revanche, lexistence d'une “autre humanité” est anerée depuis longtemps dans la culture locale. Surl'le indonésienne, les contes et es é- gendes ayant trait a des petits hommes qui auraient vécu ca- chésdansla forét abondent! A tel point que ~le fait est ex- ceptionnel des scientifiques a Vorigine de la découverte vont s'inspirer de ces histoires pour tenter d’en savoir plus surnotte surprenant cousin, et peut-ére de repérer de nou- vveaurx sites of celti qu'on a vite surnommeé le “hobbit” de Flores aumaityécu. Un surmom empruntéaux personages 90 SCIENCE & VIE > FEVRIER > 2007 a aot du Seigneur des Anneaux care qui frappeavanttout chez cetindividn adulte,c‘estsa taille minuscule de ] metre, son e modéle réduit de 380 cxn'~soit trois fois moins que celui de l'homme modeme, Homa sapiens~,etabsence de menton, comme chez son ancétre supposé Homo erec- tus. Autre donnée surprenante, cet individu aurait véeu i ya quelques milliers d’années, Autrement dit hier en termes d’évolution, 3 une époque ot seule notre espéce est censée peuplerla plandte aprés la disparition de Neandertal survemue vers—27500 ans. Larnnonce della découverte dans la revtie Nature en octobre 2004 stupéfia la communauté scientifique! Les sceptiques, nombreux a Pépoque, est mérent que ces os devaient appartenira un pyzméc ou un homme modemeatteint de microcéphalie, une pathologie qui se caractérise entre autres par un volume cranien plus petitquela moyenne. Seulement voila: Targument ne tient pas car tous les ossements découverts ~ cre mais aussi mandibule, fémur, ibia~ sont miniatures... Néanmoins, la polémique bat son plein jusqu’en octobre 2005, date la- quelle !équipe origine de la découverte public un nou- vel article annongant Yexhumation, dans la méme grotte, au moins sept nouveaux individus plus ou moins com- plets, tous pourvus des mémes caractéristiques physiques petite taille, petits membres... Certains vivaient il yaa peine 12000ans! Les autres, dont les ossements antété dé —» Cer Bua qu’ont ete mis au jour les fossiles d Homo floresiensis Mee eee rere aes Petes FEVRIER explorations. REPORTAGE ans des couches géologiques pls profondes, foulaient déja le sol de Iile voici environ 90000 ans. Crest fantastique, s'enthousiasme Pascal Pieg, pa Iéoanthropologuie au College de France. Cette seconde pu lication laisse maintenant peu de place au doute: hy pothise d'une pathologie comme la microcéphatlie qui « plusieurs dizaines de mill rait duré d'une méme popu appartenc exisié avec la ndtre, Parbre ge complexe et plus buissonnant gue prévu tion é tient plus. Une nouvelle espece au genre humana dos Clestune preuve senéalogique de Tespoce humaine est ine de plus -, qr ucoup plus LA PALEONTOLOGIE LORGNE SUR 'ETHNOLOGIE Personne en effet avait imaging qu'une autre humanité tpucdtoyer la ndtre dans un passé si proche! Quelle était Vorigine idés? Comment vivait-l? Quand éteint? A commence a siattel nouveau venu dans la généalosi bourquoi s'estil nit d’nigmes auxquelles les scientifiques on Las! La plupart des méthodes assiquies ont tourné court. Jean-Jacques Hublin Svante Patibo du Max Planck Institut, en Allemagne sr TADN des fossiles afin de dé ont commencé a étud lerminer Fidentité génétique de espece puis d évaluer ce qu'eux et nous pourrions avoi amun, Mais les prélévements d'ADN effectués sur l'une des 1 du premier individu n’ont pour Vinstant rien révélé, les fragments étant plus endominagés que prévu. Enstiite anthropologue Dean Folk, de Puniversité de Floride, a réalisé une étude de l'intérieur du crane en vue de dé terminer les capacités eérébrales d'Homo flores Selon cette équipe, la forme du cerveau, la position des lobes frontaux — aussi développés que chez les sapi prouveraient que Mindivicu en question était parfaitement nonmal, capable de réflexions complexes, de construire des outils, voire “Ce sont des indications impor ep: tantes pour nous, précise le paléontolog: Bergh de l'univers indirecte qu'tiomo floresiensis de rtvan Den Leiden, aux Pays-Bas. Elles mon: trent de fa it meme chasser des animaux pour le moins dif. ficiles a tuer -des stégodons [des éléphiants nains] et des ko- [des “dragons” géants] dont les restes ont été retrouvés dans les mémes couches géologiques que lui. Pour instant done, les certitudes sont si maigres que cer- tains scientifiques n’hésitent plus a lorgner du cété de LE PREMIER CAS DE NANISME INSULAIRE HUMAIN Le phénomene de “nanisme insulaire” Se produit sur des les ou dans des ré- gions du globe restées isolees silong- temps que des changements sont ap- pparus chez les espéces qui y vivent 1 intervient quand fes ressources en nourriture sont limitées oulorsque les rédateurs sont nombreux et qu'une ‘grande taille n'est plus un avantage our survivre. Ainsi, au cours des mil- lenaires, la sélection naturelle peut CE & VIE > FEVRIER > 2007 ‘Conduire une espéce & evoluer vers une taille plus petite que son ancétre tout en développant des caractéristi- ‘ques biologiques et morphiologiques spécifiques. C'est ce qui explique t'ap- parition sur le de Flores d'une espé- ce d'éléphantsnains, les stégadons, et qu'on le remarque chez un représen- de cervides modéles réduts. Pourle “dragon de Komodo’, présent encore aujourd'hui sur le du mémenom, & Houest de Flores, la logique est la meme : ‘absence de prédateurs et lune nourriture abondante I'ont con- ‘duit a des tallies impressionnantes, Cettains spécimens dépassent 7 me- ‘es. Si le phénomene est connu chez les animaux c'est la premiere fois tant du genre Homo limplique que Fespéce humaine est, elle aussi, ca- pable de “plasticite” et qu’elle repond la pression de son environnement. Vethnologie. Pourtant, cette discipline a pour vocation etudierles societés actrel a sjelle sintéresse par nature des registres et des époques bien différents de ceux de la palé- ont Parle p sé, des préhistoriens ont, s, emprunté Pune des passerelles qui relient ces deux disciplines, notamment pour interpréter ou expliquer art rupestre, en s'appuyant, par exemple, sur le chamanist cou surde grands mythes connus, Mais/es limites de ce qu'on pelé 'ethno-archéologie sont vite appares, notamment parce qu’il est impossible deffectuer la démonstration scientifique des theses qui en sont issues. Iei, rien de com- parable, I] ne Sagit pas d laborer une nouvelle théorie ind montrable, mais de relancerles fouilles b partir es données pportécs par l'ethnologie. Car sur Pile de Flores, les his- toires tres petits et sauvages peuplant la nature font par tiedu paysage folklorique et culture), Etsi elles sont connties depuis belle lurette, elles prennent depuis la découverte une autre résonance.... “C'est pour cette raison que nous nous in téressons ii ethnologi ription et Vinterprétation de véleront peut-étre des sites d'oceupatic poursuit Gert van Den Bergh. La taines hist 3s plus récents.” Un is partay Je paléontologue indonésien ‘Tony Dju- = biantono, Le dépositaire des osxements de l'homme de 2 Floresse dit en effet partisan d'une collaboration soutenue 5 entre la paléontologie et Iethnologic » Selon fa Ie gende, les Ebu Gogo, petits hommes sau- vvages, vi vvaient sur le vvolean Ebu- lobo ls des cendaient par- fois dans les villages pour chercher de la nouriture, a hirsute Pe eeu ed Ree une teenies Cee eet as oe ee Cer oe eS gd Pe ee Se eee aed De ead Cee eee eee ie te Dee eae eee ga Cee eee chassait la nuit des rats et des oiseaux mangeait des racines et toutes sortes de fruits qu'il cueillait dans les arbres. n’avait Pe eR ee aon ee eet eer Ce eee a em ee eee a) ee ae eee EL ee en? 2007 93 explorations >Rerortase + Surlile, iln’est que de tendre loreille po A quel point existence d'une au fait guére de doutes pour les habitants. A commencer pa ceux du village de Liang Bua, & proximité de la fametse grote. L’umn des anciens, Antonius, le corps usé par le tra- ail dans les riziéres alentour, le visige raviné parle soleil estassis au coin du feu, Les yeux écarquillés, une ribam- belledien e espace d’hom écoutent. Que raconte+-il? Qu" ily a bien Pee tars longtemps, dans les environs de la grotte, vivait un per rte 8 sonnage nommé Empu Paju, Ce n était ni un singe ni un ss di eed homme comme nous. I! était petit comme un enf Petia alee hdata i : : mae 1 upargent | Sa acd Havait des pouvoirs magiques. Il était si i are grat a Cena eos yaineu Farnée entiére d’un sultan qui voulait envahir pactessteien an Re eta urdu village, le chefa fait venir deux adultes * eet fants | puissant qu'il notreile...” Un peu plus loin, dans la maison commune, en plein mesurant moins de 1,40 metre, Assis en tailleursur une eects hatte tressée, une tasse de café a la main, le plus ancien , quantaine d’années confi, tout en méchouillant des feuilles de bétel:“Surles COR a cee quelques centaines de villagenis aurjourd’hu, explique- Bae ept a descendre d'un étre nommé f bebe th aL Teol. Il mesurait environ 1 metre de haut, était convert de esa MRS Ts poils 6 vivait da un metre de haut et qui Sete eo! sisi marié avee une femme du vila 3 Teol: os une femme du village DUCE ae fants, puis des petits-enfr eee hous sommes si petits. coer S‘agitil d'une concordance “géographiqu couverte qui devrait tout au hasard, une invention des jommes qui se construisent une épopée pour peaufiner 's sommes trente- ns la forét. C°était ily « sept généi fants, ete. C'est pour cette raison que "avec ladé- Jeur identité? Ou ces récits cachent-ils un fond de vérité? Difficle, il faut bien Yavouer, de répondre a ces ques- tions. “D'autant plus que des histoires de ce type, i eu partout ailleurs dans le monde, explique Gregory ‘enaun Le paléontologue indonésien Tony Djubiantono veille sur les £20? Lanthropologue Gregory Forth ne Fexclut pas. _fossiles de homme de Flores quil garde dans un coffre-fort 94 SCIENCE & VIE > FEVRIER > 2007 ie explorations > ORT Pe ee ee a CeCe EL eee uuey eee ae ee eee Dee ee tee CO eee ee eee ee ees moins d'un métre, noirs de peau et couverts de poils. Dee ee eer ee CE eee eee eee ed ee ee ae Ree ee a ee eee ee ea ee ree eee eg ee eee eee) eee ee eee eg ees Oe ee ee eee eee Tee ee eee eee ey ee ea » Forth, anthropologue de luniversité d’Alberta (C nada), qui étudie es traditions populaires de la région. Filles xistent bien a la découverte, uisquue je les ai recens yapresdedix ans, les prendre avee une extréme précaution, Leurcomposunte ‘magique’et les faits'extrao dinaires’ qu’elles relatent les rapproc mythes. Or, les usd partir de faits reels, Siln'y avait eu que ces histoites, les scientifiques auraier mythes ne se construisent pa sans doute aban nné la piste de Nethnolagie— trop dur oe faire la part des choses dans ce type de récits! Mais alex P F ! ‘Aces femmes érieur de Liang Bua, les contes et légendes ont pris ~imachant du Dé autre tourure, A quelque 300 km de la, dans la petite be tel vivent & Boa bee Apne Oa eee va, uy ag le de Boawae située au pied du volean Ebulobo, les ré gut auraines different et sont encore plus intrigants, Le doyen du vik frequenté par P “los Ebu GoRO: petits yeux brillants de malice et visage animé d'un large sourire - évoque, avec mille anecdotes, de petits tres sauvages vivant dans les alentours. plut6t en harmonie jusqu‘au jour oft un enfant fut kid EXTRAIRE LA VERITE DU FOLKLORE Ebu Gogo, explique le vieil Nous les appelions homme, ce mange nlimporte quoi’. Ils venaient ily a ene centaines d’années voler les fruits et les Iégumes de nas jar. veut dire dans notre dialecte ‘ancétre qui dins,[...] Cen était pas des singes, mais ils laient couverts de poils et avaient de tres longs cheveur et la peau noire. Its marchaient normalement, comme nous, et étaient toi petits.” I raconte aussi que les deux espdces vivaient 96 SCIENCE & VIE > FEVRIER > 2007 nappé parles Ebu Gogo. “Les habitants en ont eu assez, poursuitil. [ls les ont ious tuésen mettant le feu a leurgrotte guise trouve dans la montagne toute proche d'ici Pour Gregory Forth, ces récits recensés jl y a égale ants... “La tails, es, absence de composante ma: mnt penser d des événements réels ment pl "an qu‘ont les habitants de les raconter, ce luxe de les inniombrab vique qui se seraient produits assez récemment, explique til Ce que lo est que La. transmissio sait par aille Les eréatures qui peuplent le de Flores sont propices aux legendes: ily reste encore quelques dragons de Komodo. les Ebu Gogo auraient été exterminés... Si certains élé- ments dans ces histoires 'averent fonds, il faudra de tou Evidence du temps pour les extraire de tout le corpus fol- qui fonilles sont en stspens dans la grotte de Liang Bua, et rl entoure. Pour heute, les Klorique et imagin: cds est désormais ne sait quand elles reprendront. L payant. Des enfants proposent aux rares voyagents qui Saventurent jusqu'iei des sachels de pelils 0s présentés comme cenx del’homme de Flores. L’équipe a Vorigine dela décowy lans Est del de 800000 ans, atribués Homo erectus, Vancétre supposé ‘a réussi a obtenir um permis de fou it elle vient de découvrir des outils views sis... Sic se confine, elle Homo fore protvera que File était peuplée depuis des centaines de mnilliers d’années. Il restera alors A trouver des fossiles d'Ho le termédiaire pour prouver qu'il sagit bien des ancétres de re collective, n'est généraleme orale, la m puis des fossiles de t surume période de temps limitée: de 10 4 tus hui-mer dela, elle se perd et disparait... Or, certa me que les F sistaient encoreau mo- Yhomme de Flores. Une chose est sre: des hommes de ment de la colonisation hollandaise au XViF siecle. Env petite taille ont véeu il ya bien longtemps sur Flores. sagerque ves étres aient existéetqu'lsaient cétayé homme Voilivun fait acquis pourla majorité des paléontolog as une absurdité.,." Sic'étaitleeas, _mémesicette ile autrefois peuplée d'éléphants nains et de modeme niest dor ces étres auraientilsun lien avec H. floresiensis? Desré- dragons géants est propice aux légendes. panses pourraient bientot étre apportécs, En effet, le pa Jéontologue Gert van Den Bergh est sullisamment intri- gué pour envisager de partir la recherche dela grotte ott _o 2007 > FEVRIER > SCIENCE & VIE 97 ENQUETE a ego le PIEGE ‘ale f I 4 \ he OrmrLeree ce MMU ela Mea c-Lil- Caner aor y le nouveau président de la République en appuyant sur une ea mem <-Xe40| | DLO nT AR are Re EME Re aye ee CO : en plus de communes s‘équipent en ordinateurs de vote Pete = S‘affranchir du dépouillement. Probleme : ces machines rendent Ba age 1-1 UM Li) Ream Od nage eT ae els MCT Saree ae are area ga eae Baer cea ree explorations.> enquéte efilm du dimanche électoral est un grand classique, connu de tous: l’électeur entre dans V'isoloir, choisit un bulletin, le glisse tant bien que mal dans en veloppe saumon, puis il se dirige vers 'urne transpa- rente, aux dimensions codifiées depuis 148, pour y dé- posersa “voix”, sous Veeilattentif du président dn bureau devote et deses assesseurs, ciloyens lambda. Un seénario comme du papier a musique... quise voit pourtant de plus en plus xééerit sur airmoins désnet des nouvelles technologies et de leurs promesses en terme: dlepuis trois ans, le ministére de VIntérieur, ch dela bonne application d Ains régles électoral ntion ¢ utilisation d’urnes informatiques, aux al- lures de bores interactives. Avec succés. Au moment da référendum sur la constitution européenne du 29 mai une cinguantaine de municipalités a glas. Et depuis, Mul house, Le Mans, Reims, Boulogne-Billancourt, Orange etbien dautres ont opté pour l'un des trois modeles d’or abandonné leurs boites en Ple pouillement papier, Enfin, et surtout, il contente les médias locany et nationaux en leur donnant des résultats des 20 heures piles, De fait, les e-umes sont dotées d'une carte mémoire flash, semblable a celle de nos appareils, photo numériques, qui livre son verdict prescuie immé diatement. Que réver de mieux? Avec ces machines, qui peut dire si un bug dinateurs actuellement agréés, en prévision des élec- tions présidentielles et législatives de cette année. Crest que les avantages du “c-vote duire! Diabord, ces municipalit du manque de volontaires pour assurer le dépouille- eit, Liinformatique en charge de payer en heures supplémentaires des fonction ux, au tari du dimanche, se souvient Alain ont de quoi sé- rYauront plus soul f, nous étions Masson, adjoint an maire de Brest, premitre ville conver tie. Alors que nos machines, achetées 7000 euros pi “es électorales a los quatre éché Ensuite, l'e-vote annonce la fin des qnelques tours de passe-passe frauduleus. qui faussent un dé 100 SCIENCE & VIE > FEVRIER > 2007 Mais voila tout irait pour le mieux dans le meilleur dé- roulement démocratique possible si de respectés uni versitaires n'imploraicnt pas que l'on bloque sur le champ cette douce modemisation électorale. Pour trois bonnes raisons. Selon eu, Pusage de ces ordinateurs de vote rend le scrutin invérifiable, opaque et extréme: ment sensible a Ja fraude. Rien de moins! DES DIZAINES DE MILLIERS DE LIGNES DE CODE! Apremie iario ne parait pourtant pas mériterune telle volée de bois vert: Vélecteur visol vue, le nouwvean sc puiesurmne touche :le programme interpréte son chois, Vaffiche & 'éeran et, aprés confirmation par le votant, cité d'un tel logici {is incontestables. Rien n'est plus fau’ Diabord, parce que les fabric ne fausse pas tout ? = accomplissent nent leur Liche A partir de... plus de 25 000 lig decode source! Dans lequel etleur propre systtmed'exploitation. $i fallait to ‘on imagine un dispositif mécanique risque que se glisse ultiplié, Etde fait, aprés V'étape des vé rifications, tout programme comm statistiquement entre | ¢ Cette situation est particuligrement inacceptable dans le 24 avril 2002. re eee eee eee ea se ore a et Dee eee ee etna Miao général, des conséquences visibles, explique Roberto di Cosino, professeur au laboratoire “Preuves, Programmes, Systemes’ (Paris 7). Par exemple, un avion va s'écraser ot tirea ‘ompte, vous pouves le consta ter sur votre ancaire.... Ces erreurs sont ensuite du vote, le logiciel des rectifiées, Or, & cause du see dure des résultats faux sans que personne ne le détecte! Ni ne le corrige QUI DIT MANQUE DE TRANSPARENCE DIT SUSPICION Etsil n'y avait que cela. Cara cette incertitude de fone tionniement ¥ajoutele secret dont es fabricantsd'umes in- fortatiques entourent jalousement leur programme de x6 partition et de comptage des voix. Concurrence industrielle oblige... Autrement c d'umes parfaite ment transparentes etaui mécanisme comprehensible par ous, les électeurs auraient désormais affaire & de vr boites noires informatiques! “Leurconfier puracte de foi, Sinsurge Roberto di Cosmo, Ne comptez pas sur moi pour le faire.” Chantal Enguehard, mai conférence soratoire d’informatique de Nani en le nouve lantiq alectronique e eme de recherche, enfonce le clor I prise privée qui emporte la place dee les bulletins pour en réaliver le dépouillement, sans que run droit de regard anque de transpa quiconque puisse arence, dit Une chose est stire : qui dit suspicion, Ainsi, comment savoirsi les choin effectiés par les lecteurs sont bien comptabilisés selon leurs voeux? Un bug pourrait res bien inverser malencontreusement les sullals insu de tous. Sanscompler que l'informatique —» 2007 > FEVRIER > SCIENCE & VIE 101 explorations > enquere + étant chose flexible, il suffitde quelques lignes de programme pour qu'un vote en fa veurd’un candidat se reporte sur un autre. In- guiétant.... D'autant quaux Etats-Unis, le deuxime plus grand fabricant d'e-urnes, derrigre Election Systems and Software ES&S), ex... un bailleur de fonds des Ré- publicains. Etce n’est qu’un exemple parmi autres! Depuis que le pays s'est massive- ment convert 2002, la suspicion gangrene chague élection, tant les résultats inexplicables et les bugs s'y rnultiplient. Avec, ila clé, des procés en pa- gaille etla 16 sociation ACM), organisation mondiale des in formaticiens professionnels vote lectroniqa robation officielle del’ for Computing Machinery UN CODE SOURCE INACCESSIBLE A premitre vue, la France semble sétre prémunie contre de tels dérapages: le mi nistére delIntériet il pas rédigé 3 Vattention des fabricants d'umes élec- troniques un cahie s charges fort de 11+ exigences! D’oit il ressort que nos or ion doivent se concen- ice de ces ordinateurs aux ganismes de certifi trer sur la résista chocs pendant le transport, aux tempéra- tures caniculaires, aurxembruns, aux sates de courant, éventuellement aux agres sions électromagnétiques, ete. Autant dexigences belles et bonnes... ma quid du code source qui régitle logiciel sur lequel repose exclusivement le ré- sultat des élections? Eh bien... ren, on Je strict minimum! “Par aequit de conscience, nous avons demandé et ob- fenu un aecés aux morceax de code les plus sensibles, notamment pour analyser les risques d’intrusions dans le programme susceptibles de changer les votes”, tempire des enjeux politiqui xt dco. romiques, il faudrait certifier le code des ordinateurs de vote comme un lo- ciel “missi de contréle du trafic arien”, propose Bruce Schneier, grand gourou de la sécurité informatique outre-Al- lantique et fondateur de Coun terpane, société de protection des réseaux, Liextréme rigueur impo- aéronautique sapplique ailleurs dés !eriture. Principaux is ordre: épurerla rédaction décrire scrupuleusement chaque Eric Blane, directeur du péle Procédésau opération dans une documenta- bureau Veritas, cettificateur du modéle de tion afférente, éviter les techniques la société ES&S et de celui congu par de programmation a risques (récur- Nedap. Le bureau de conformité concur- sivité, allocation dynamique de mé- rent Cetet sentation des tests menés par lef Apaves'est, lui, reposé “sur fa pré noire...). Beaucoup se contenteraient ignol Indra Sis- d'une approche plus transparente, en mettant fin au secret temas”, le troisitme opérateur en France. Ces analyses, industriel. Cela n‘a rien d'une ulopic: Ja Belgique publie coires, et dontle détail est lui aussisoumis au surIntemnetlle code source de ses ordinateurs de vote! Les non-obligat: secret, manquent singuligrement d’ambition bénéfices 3 en tirer sont nombreux. D'abord, les pro- icant es 402 SCIENCE & VIE > FEVRIER > 2007 QUE DIT LA LOI? EnFrance,(entréede tre autres, qu'une tel ‘quement, avant le com: | machines voter dans machine comporte “un mencement du scrutin, lesbureauxdevotedes —aispositifquisoustrait que la machine fonc- communesdeplusde 'électeurauxregerds. _tionnenormalementet 3500 habitants est pré- pendant le vote" n'au- que tous les compteurs yue depuis la lol 69-419 _torlse natureliement sont ala graduation 2é- du 10 mai 1969. Is‘agis- “pas plus d'un seul suf- ro” Enfin, le depoutlle sait,l'époque, de lut- rage par électeur et par ment sur un ordinateur | ter contre ta fraude de vote s'opére, selon travers des dispositifs _'enregistrement du Varticle 65, en rendant mécaniquesetélectro- vote blanc”(un bouton _“visibles les compteurs mécaniques. Aujour- est prévua cet effet totalisant les suffrages d'hui, cesontdesordi- comportedes “comp- _—_obtenus parchaque liste nateurs, toujours dési- _teurs qu! ne peuvent chaque candidat ‘gnés sous|'appellation _étrefus qu‘aprésiacio- ainsi que les votes. génériquede “machines ture duscrutin“ etaussi blancs, de maniére den Avoter’.Leurscaracté- qu'elle permette “plu. _permettre la lecture par ristiques techniques, sieurs élections de type les membres du bureau, | ayanttraitat'informa- —différent le mémejour’, _fes déiégués des canal- tique, ont été remises commedes élections —— dats et les électeurs: augottdujourpart'ar- _municipalesetcanto- _—_présents. Le président reté du 17 novembre nales Par ailleurs, 'ar- donne lectured haute 2003. Le code électoral, ticle Lé3intime aupre- voix des résultats qui luj,n’a pas changé:son _sident du bureau de sontaussitdtenregis- | article §7-1 exige, en- te de s‘assurer “publ grammeuts, sachant qu'ils seront Ins, ont tendance dice de développement logiciel discipliné!”, écrive écrire plus proprement. Ensuite, le progr évalué de fagon contradictoire par quantité d'informati-. dont 26 susceptibles ¢ ciens. La découverte de failles sen trouve aceélérée. Et fauxrésultals. Hélas, les supputations d’Andrew Appel ne Pure informatique regag au moins _ sevérifient pas uniquement dans le eas Diebold. La societé iliers deson langage de programmation... ES& ses archives qui ne trompe pas Dan Wallach. Cet éminent spécialiste en sécurité logicielle de Puniversite de —> me peutétre _ dans leur rapport. Au moins 328 falles seront découvertes, fe oitées ponr produire ¢ e un peu de ci aux yeux des fa iple, montre un z81e dans a protection de LA CONFIDENTIALITE NEST QU'UN ALIBI Les trois opérateurs exergant dans Hexagone (ES& Nedap et Indra) ont pris exact contre-pied de cette dé tellectuelle, “peut-étre ont-ils peur qu'un examen public ré- pie seis: b clr vele nombre de failleset de bugs, smonymesde mawnuise pu. io a aie > ose Andrew Appel, chercheur en sécurité 7. ae) e as formatiquea I'université de Princeton etnommé expert dans un procés portant sures ordinateurs de vote du New Jersey. Ce moment de vérité a déja eu lieu, en 2003, lors: qu'un échange de fichiers entre des employes de Diebold arche. Hormis les questions relatives & la propriété in- a transi cocasse permit soudain a de nombreux chercheurs in- dépendants d’étudier les 49.609 lignes de son code. Les in- formaticiens de l'université Johns Hopkins de B ressortis consternés, ne VovOnS GUCUM iN erveur Internet public. Cette fuite assez Itimore CE & VIE 103 ——exnlorations > enquére bien plus drastiques, selon lui, quelors de ses travaux sur oft! Son explication? “Si s devuitétre rendu public, pour la réputation des four. ise qualité de leurs systemes} eto lecode ultrasensible de Micro chacun des documents que jai ceserait sculement préjudicia hisses (pour lam les leurs analyses)”, écritl dans son expertise, rende par ETe aR NEDAP-France élection Plus de 800 machines sur le territoire, GIN (Geibreve torent soues ‘Antibes, Le Mans, Bagnolet. [recon oracwituc | ‘Son architecture électronique est issue des ordinateurs des années 80, quand ta securite informatique n’était pas préte A affronter les outs des pirates modernes. élé nommé expert dans un pro fois par des électeurs du Colorado a cette firme du Nebraska, Certes, ila pu avoir aceésaux dossiers de certification et a de minuscules bouts de co: dans des conditions de confidentialité hallucinantes, nes de certification (pour la mauvaise qualité de EN FRANCE, TROIS MACHINES ONT DEJA ETE HOMOLOGUEES Indra Sistemas SA Environ 250 machines sur le territoire Reims, Vandceuvre-Ies-Nancy, ‘Hazebrouck, Wintzenheim. Ilfonctionne entierement sur Micro- soft Windows : un pirate pourrait ex- ploiter ses failles rendues reguliere- ‘ment publiques. Agave a seulement verifié que “es vobe étaient bien enregistrées _demaniere aléatoire, afin de ‘garantir anonymat. 104 SCIENCE 8 VIE > FEVRIER > 2007 ticllement publique en septembre formations consuiltables su ursauraient une furieuse compris grand-chose standard de développement industriel des logiciels”, mier. Le peu d'in- tam nitrer que les pro- ‘masgucrles nese ne rien expliquerde ce qu'ils font. De quoi rendre la tache impossible aux organismes d'andit, de toute fagon fort peu curieux. logiciel, chargé notamment du comptage des yoix, vendu, en 2003, au gouvernen Féquipementier d'une einguantaine de villes en France. La Commission indépendante qui I'a analysé n'a pas fia Commela lecture du nt irlandais parla société Nedap I ne semble ayoir suivi aucun a ol ‘Modele américain ESBS Datamatique Environ 40 machines sure territoire. ‘saint-walo, Meyian. Ses mots de passe de seulement trols caractéres, ceux de la sortie d'usine d’Omaha, sont trés largement conus, oo Secret industriel! VEtat du Nevada a, par exemple, un droit de regard plus _approfondi sur les logiciels des ma- ‘chines & sous de Las Vegas que sur ‘celui de ces ordinateurs de vote. Les bandits manchots donnent, eux au ‘moins, assurance de se faire plumer dans les régles de l'art. etter eee eee eta ra 2006. aussi trouvé quantité de codes a priori sans aucune ulilité offrant un camouflage idéal aux bugs voire auxsabotages concluait-elle, a Tete Ces abservateurs irlandais ont Léditeur du programme, Groenendaal, plaidera le manque de dialogue entre ses ingénieurs et es membres de la Commission. Sans vraiment convaincre:: les 500 umes Nedap achetées il y a quatre ans par 'Irlande pourla bagatelle de 52 millions d’eutos, n'ont toujours pas &é sorties de leurs hangars de stockage INFORMATIQUE PERMET TOUS LES SUBTERFUGES Mais quand bier uss stir que les quatre milli Be ‘ciel de vote serait rendu lignes de code d'un ing 777, tout ne serait pas réglé pour autant. “Les te ne pourront jamais é res dts urea de ‘certains que c'est bien le programme expertisé qui tourne effecti Bactons Ure erie ol sera opOR ee ane Le vote automatisé égratigné contrdle aux citoyens venus assister au dépouillement Ils doivent croire le ticket de caisse sorti par ordinateur, ue la validité du ré regrette Chantal Enguehard. Tandis t du vole papier ns, de toutes sensibilités politiques: ceux qui pal jpose sur lexamen eroisé des pent et lisent les bulletins, ceux qui tiennent lex comptes et ceux qui regardent par dessus I’ péche les asseseurs de sinnule Le citoyen perd ici tout espoir de contréle vementdans Turne!”, tance Andrew Appel. Alors quur simple regard suffita verifier qu'une ume transparente n'a pas de double-fond, les assesseursn’ont aucun moyen de ces ordinateurs. Pis, “certains fi bricants offient dénonce Muller, informaticien de profession, qui a wu sa commune, Mandelien (Alpes Maritimes), contrdle aussi fiable su parodie de vérification Piern ordinateurs de vote en 2005. Depuis, il anime un site In, woncer les méfaits du vole électronique “Nedap demande d’im temet pout a www.ordinateurs-de-vote.o} primer la somme de contre {ad ogiciel, poursuit-il, Cela revient a demander @ un pro % gramme, possiblement malveillant, sil est authentique Celui-ci se débrouillera pour répondre: oui!, ee gui convenez-en, n'est pas une preuve d'honnéteté.” De & méme, Ja dématérialisation du vote enléve tout espoir de utin sur Vordinateur pour juger de son hon néteté”, se rebiffe Hervé Palisson de France Election Timportateur frangais des ordinateurs congus par Nedap. Certes. Mais c'est oublier un peu vite la gamme im- mense des subterfuges permis par informatique Car définir un comportement conditionné par une date et une tranche horaire — le 22 avril $ heures et 20 heures, par exemple - est le BA.ba de programmation. Et si la date de ’échéance n'est pas connue au moment du piratage? Pas de probléme: un lecteur complice (ou le pirate lui-méme) peut trés bien activer le programme voleur de vois le jour du serutin, 3 Vabri dans Vsoloir, en appuyant sur une combinaison i probable de touches. La seule difficulté ici consistant dans Je détournement d'un nombre suffisant mais raison, nable de voix pour ne pas éveillerles soupgons. A plus —> 2007 > FEVRIER > SCIENCE & VIE 105 explorations > enquéte » grande échelle, le code malhonnéte pourrait aussi sfenclencher sur plusieurs umes au bout d'une cen- taine de votes ou sur la base de comportements de vote “nahurels’ tres différents des tests élémentaires et rapides des ussesseurs, A posteriori, aucun outil ne distinguera quels ont été les votes wolés, pnisque rien ne permet de les identifier et qu’ils sont stockés aléatoirement afin de ga- rantir Vanonymat! Duper un organisme de certifica- tion de programme n’est pas plus compliqué: “Contrai- rement a Pencre des bulletins, les eodes ont e pouvoir de se ‘modifier par eux-mémes sur quelques lignes ou de seffacer pour rééerire dessus le logiciel eertifié conjorme”, rap- pelle Andrew Appel. Liaigrefin peut aussi éparpiller ses instructions sur les centaines de pages du programme. GARE AU VIRUS VOLEUR DE "VOIX" Bref, les moyens de renverser plus d'une élection majeure ‘ne mangueent pas pour un programmeur umes malhon- se, qui aurait des idées politiques bien arrétées. D’autant plus que, selon nos informations, le passé de ces informa- ticiens n’est pas étudié. Et que dire des soustraitants! Eux pourraient glisser un cheval de Trofe au sein ’un patch censé résorber un bu sont tres rarement contrOlés. “Le fait que ees €quipes soient toutes installées a Vétranger les rend moins sensible aux pres sions politiques fangaises”, veuteroire Mare Pichon de Ven- devil, adjoint au chefdu bureau des élections, au ministere de'Intérieur. Devant tant de facéties informatiques, la m& thode Coué n'est pas foroément la mieux indiquée, A preuve, ’épais rapport sur l’e-vote publié en juin der- nier par le Centre Brennan pour la Justice ~ un pole de Puniversité de droit de New York. Ses conclusions, vali- , sachant que ces petits programmes — Wie (US EEE aay dées parla fine fleur de la sécurité informatique et des pra- liques électorales, donneent le frisson sen clair, un pitale informatique pourrait inverser le cours dun scrutin denvergure, et les possibilités qui lui sont offertes vont lar- gement auiela de ce qui avait été envisagé en deux sicles de vote papier! Au final, les rapporteurs recensent plus de 120 types d’assauts informatiques tout 3 fait réa lisables. Et nul doute que cette contribution théarique nfest que le hors-d'ceuvre des fraudes possibles, C’esten tont eas ce que suggére Vhistoire survenue au Centre de LES PRESIDENTIELLES SE JOUERONT AUSSI PAR ELECTRONIQUE Une soixantaine de communes fran FEVRIER > 2007 de I'électeur et son émargement se font toujours de la méme maniere. De plus. le public peut généralement. svexercer avant le Jour J:les bornes Nedap ont ainsi fait le tour des mai sons de retraites et des centres com: metciaux de Brest, dés 2004. Soit, mais les plus curieux auront du mal a en savoir plus’ la Commission d'acces aux documents aciministratifs, cans son avis du 26 janvier 2006, a indiqué u'll était impossible de consulterles dossiers de certification de ces ordina: teurs, pour cause de secret industrial Bone a ae Cae yar bay Feng ee eller Floride ans | ata eee Mere Tad art As ene) eee ees reetioer eet ee eres mation de univer: politique des technologies de linf *rinceton (CITP) recteur Edward Felten, nous ave sité de Demiérement, raconte son di- ns eu [a grande chance de vote TS électeurs américains], d'une source n mode a écran tactile Diebold A [utilisée par 10 % de: anonymat. En moins de quatre , Hous avons pu mettre au point un systeme So interét: il ne nécessite d'avoir acces qu'une petite minute & une seule urne!” Reproduit devant cameras de CNN et de Fox News quelques semaines svant les lections de mi-mandat en 2006, ce piratage a fait grand bruit outre-Adlantique. Il ouvre surtout une now velle &re, celle du leur de voix, dont les mé- ibles des umes, facileme de parfaits vecteurs de transmissi iccessibles, sont on. Car celles-ci sont uti la veille des élections pour entrer la liste des can- mais aussi... parce que cela pourrait hiuire au bon déroulement des elec: 2, CeUX gui ne lisent wunicipales risauent d’étre surpris en arrivant au bureau de ote. Tant pis pour eux: si un électeur mis devant le fait accompli “proteste et exclut de voter sur ordinateur, cela sera tout simplement assimilé é un refus de vote” précise-t-on, serein, au ministere de r'interteur. tons !A'im Lors des présidentilies de 2002, dj, des bureaux de vote avaient expérimenté les isoloirs électroniques (ic. Paris xvi) didats, puis le soir du jour J afin de centraliser les résul- tals sur une méme mac ume en ume, en profitant des largesses de leur lo dedé n'authentifie pas le code quill exéeute “Crest un probleme difficile a résoudre, admettent ailleurs les chercheurs du CITP dans eur publies Mais il est quelque peu d de machines a voter faire beaucoup moins d'effort sur ce theme que les concepteurs de consoles de jeu. Q ceré de protection des ordinateurs WNotronic d’ES&S, utilisés & Saint-Malo et § Meylan Leur mode ‘superviseur’ ext seulement protégé par scteres ~ celui de ne. Le virus se propage alors -ourageant de wir les fabrica (sere) un mot de passe de la sortie importe qui pour- avertit Dan rait effacer tous les votes pendant l'électio Wallach, quia pu les étudierau cours d'une exp sant le scrutin, néte pourrait rtise ju diciair Texas) un employé du bureau des élections m aussi ‘mettre a jour’ le m mémoire, en ins- tallant, pourquoi pas, chercheut, en seulement quelques opérations 3 la portée du toutvenant. Car, la encore, aucun mécanisme ne per- met de déceler la présence d'un programme enne giciel sto ‘ode hostile.” Et cela, d'aprés ce UN ORDINATEUR DETOURNE EN... DEUX MINUTES! Plus généraleme les urnes d'ES&S offriraient un concentré de chiffrement indigent ou inopportun. [Mus trations: les fichiers de vote sont rendus illisibles, sans pré- senter d’autre intérét que de rendre un audit indépendant plus difficile, Alors que “la clé de eryptage (Blowfish) est stockée a cété des données q une de sécurité fondamentale le ost censéde protéger ere Commentaire — explorations > enquéte > acerbe de Dan Wallach :“Leurmangue evident deco pétences s’éend bien au-dela de leur manque de compre hension de la sécurité informatique.” Sans que ce bureaux de certification améri- uouble, visiblement, cain et francais qui ont apposé leur tampon ! LA SOLUTION 7 ASSOCIER LA MACHINE... AU PAPIER peosey ety ara Fort de ses trente années d'expérience aux Pays-Bas, le : - erento constructeur néerlandais Nedap, leader des urnes él Rennes troniques en France, veut afficher sa diffrence: “Nas ma Taco chines ne contiennent pas d'élément informatique prc metric tana grammable, clame Hervé Palisson. Elles sont done beaus 4 trafiquer.” C'est juste: il aura fall coup plus diffici cette fois minutes aux Hollandais de l'association Wij vertrouwen stemcomputers niet” (en francais, “nous ne faisons pas confianee aux ordinateurs de vote”),savant pirates." Sa pro principe, il si face’ un ordinateur prote mélange de hackers et d'universitai 1m asallant d'accéder au code binaire grammer tine. “Ils ont fait un trave précie, en connaisseur, Edward Felten, En moins d'un structure du code source (lisible par les humains) par “in. ap-_exécutable par la machine, puis de remonter vers la mois d’étude~ce qui est peu pour un projet de pira énierie inverse” : Cest-idire Venfance dans Vart du pi- etsansla moindre documentation du fabricant, cesacti- ra ie! Dans le cas du Nedap. les hackers se sont apercus prendre puis détoumer le fonct jue si les prices contenant la version binaire du logiciel vistes ont pu c je ES3B, trés proche de celui ut ne sont effectivement pas programmables par l’ordina ment du France. Voila qui sape a la base cette “sécurité par Tobe teu, elles peuventétre aisément, .. remplacées, d’auttan curité” a laquelle s'accrochent ces industriels et que qu’elles ne son résume ainsi Ludovic Viomnay, de la société Da- soudées! Apres avoir sur tamatique, importateur monte ses dispositifs de sé- Sinous ne voulon curité électroniques, pour pour aner aucune indication ed 'éventuels tant plus exigeants ici que chez Diebold, ils sont ainsi parvenus a subtiliser fine- ment les votes en faveurdu candidat youlu, ciblé pa ere ey peers Pen s, les faux résultats peu Sa onion: ent s'enchainer sur les motif de son parti, Dés la durée de vie estimée de es ordinateur, sans suscit la moindre protestation. Bie obligés de réagir, Nedap ES&S et Indra ont décideé installer, les jours précéda TEER chase élection, des scelles UMM, ics llesiémes placées - parer les attaques 2 coeurde électronique 108 NCE & VIE > F ER > 2007 sur leurs mémoires amovibles. Mais, a bien yréRéchir, la meilleure protection de ces ordinnae teuirs de vote réside pent-étre dans la fo- cilité meme d'en prendre le contréle un pirate digne de ce nom ne serait méme pas tenté de relever le défi. A preuve, les umes produites pas V'espa- gnol Indra Sistemas, en qui Van- . doeuvretés-Naney (Lorraine) et Reims font confiance, wont pas encore attisé la curiosité des bidouilleurs. Or, “elles sont sirement les plus faciles & pirater du mar ché!”, évalue Pierre Muller. Un constats impose a heaticoup : “ene vois aucune so- lution de vote purement informatique digne de foi, conte David Dill, professeur ’informatique a l'université de Stanford et fondateur de la Verified Voting Foundation (as sociation pour un vote vérifié), tres active aurx Etats-Unis, En revanche, nous pourrions associer a ces machines un La bonne vieille urne util que nous connaissons bien : le papier!” Voici com- ment: Iélecteur fait son choix sur ordinateur. Un bulk letin, reproduisantson vote (si toutse passe bien), estim- primé etsaffiche derrigre une vitre. Pus, levotantvalide, ou pas. Le bulletin tombe ensuite dans une ume, brassée de tempsen temps pour garantir 'anonymat. Les uffrages suivent alors deux circuits indépendants. Lun, électro- nique, pourra servir immédiatement des résultats aux médias, L’aulre, papier, permettra un second dépouille- ‘ment tangible. Cette idée recueille presque tous les suf- frages! Vingtsix Etats américains ont deja intégré ce principe & leur législation, En France, aucune loi ne ‘i ele fait. “Nous n'y sommes. pas opposés, mais il s'agirait d'un geste purement psychologique’, répond Mare Pichon de Vendeuil, dur ministére de VIntéricur. La position officielle de Nedap est plus embarrassée: “les er- reurs ou les imperfections détectées pen- dant [élection pourraient ébranter la confianee des votants”, sous-entendw, dans leur technologie. Le début d'un aveu? Pas vraiment: “Nous eraignons surtout que limprimante nes'enclenche ‘pas a tous les coups”, rétablit Hervé Pa- Tisson. De fait, le ecours au papier est encore balbutiant et les modalités exactes du recomptage des voix restent A définir. Méme son efficacité n’a rien desir! Aprésavoir tanteritiqué, certains tuniversitaires, tel Dan Wallach, ont tou- {efois décide de satteler eux-mémes ila construction dell'e-xme de leurs reves, dotée da peine +000 lignes de code! Les premiers résultats sont attendus avec impalience, vers 2008, dans les pays oi tout dépouillement manuel pa- rail rédhibitoite “Aux dernieres élections, ai été amené a faire pros de 40 choix (choix du shérif, du juge, du di- recteur d'école, référendums divers...) temoigne Bruce Schneier. En France, od la nécessité se fait netlement ‘moins sentir, quelques politiques ~ essentiellement Pa- trick Bloche, député de Paris (PS) et des élus locaux Verts — réclament un moratoire sur les machines voter acluelles. Liacte de résistance de Grenoble, bercean frangais de Pinformatique, pourrait les y aider. Fin oc- tobre, ES&S avait tenté d'y placer % ordinateurs un lot garde plus c’un atout évalué a 400000 euros. Ses VRP se sont fait rabroués. I faut dire qu’ils ont joué de malchance: Vadjoint an aire de la ville, Gilles Kuntz, est aussi maitre de confé- rence a Institut national de recherche en informatique et en automatique (Inria) ! Et, tts vite, il avait été secoué parle doute. “Tant de systemes informatiques tiennent par des bouts de ficelle: la moindre des éducations informa- tiques serait de refuser de leur faire une confiance aveugle”, soutient le professeur Roberto di Cosmo, quia éerit une lettre aux maires sur le point de s'équiper. En espérant qua sa lecture, les édiles soient pris d'une violente crise de foi informatique et reconsiderent les excellentes pro- priétés d'un certain réceptacle en Plexiglas... 1 2007 > FEVRIER > SCIENCE & VIE 109 ps\Oil SiN (8S Vie et passion ‘une femme de science st la premiere femme a se voir attribuer le £n 1903, Nobel. Aux c6tés de son mari Pierre Curie et d'Henri Becquerel, elle recoit le prix de physique pour la dé- ouverte de la radioactivité naturelle. Mais le jour ol) ‘son époux prononce son discours 4 Stockholm, Ma- rie Curie n'est pas invitée & prendre (a parole... En 1911, elle décroche un second Nobel (ait des plus rares !), de chimie cette fois. Belle revanche ? Pas stir La presse révéle au méme moment sa liaison avec Paul Langevin, professeur au Collége de France et... homme marié. On accuse “la Polonaise”, désormais veuve, de détruire un “foyer francais”, Le comité No- bel suggére de suspendre la cérémonie ; Marie Curie répond vertement que le prix lui a été décerné pour ses travaux scientifiques, sans rapport avec sa vie privée. Alors, “femme savante ou Sainte Vierge de la NCE & VIE > FEVRIER > 2007 Marie Curie Francoise Balibar, 0, Galimara/ bécouvertes, 130>., 13,90 €. science 2", fait semblant de s‘interroger Francoise Balibar en sous-titre de sa bré- ve biographie. Pour toute réponse, fa physicienne raconte cette jeune fille de rest, brillante et révoltée, evant d’étudier 4 Paris, qui toujours res- tera dévouée 4 la science, acharnée & la tache, ébiouie par la luminescence du radium, et revendiquant sa part dans les découvertes effectuées (invention du ‘mot “‘radicactivité”, le travail de titan pour obtenir du radium pur...). Au fil des pages, on découvre aussi une ‘championne de ta “récup"* pour sapprovisionner en matiéres premieres, et une directrice de laboratoire hors pair n’hésitant pas 2 recruter étudiantes et étran- gers. Bref, une vraie femme de science. Un ouvrage salutaire,a I’heure oii les disciplines scientifiques pe'- nent encore 4 susciter des vocations féminines., RB. ms Nicolas Herpin, 6d. La Découverte/ re Reperes, 128 p, 8,50 €. \ al \ FY Ine fait pas A. : i Pe | bon 6tre petit Voila une découverte de taille, Plusles hommes sont grands, moins ils se sui- cident et mieux ils sont rémunérés selon des enqui gain de 2,54 centimetres entraine en effet une augmentation moyenne de 89 dollars par an ! Les hommes de I pelite lille, eux, sont pénalisés ¢ Yavancement de leur carriére, viven moins fréquemment en couple et on aon ious eras Pisce ay moins souvent des enfants, Chiffresa Vappui, puisés dans divers pays et de multiples disciplines (anthropologic biolog psychosociologie, éco mie, démographie. ..), le sociologue Nicolas Herpin dévoile les multiples fa crimination mé couleur de peau ou du genre, A lite absol prendre niles femmes sont attiré pourg pa les grands et comment la petite taille plus jeune age. Pour connaitre ea conduisent les petits & la 6 de Napoléon’, tomber de haut. 8 2007 > ze LE MAMMIFERE, ‘CE HEROS Jolimentilustré, tichement docu ‘mente, habile- ment écrit. Apres les dinosaures, le paléontologue Francis Ouran thon conte les mammiferes, mé- lanthistoire des sciences, par- ‘cours de cher- ‘cheurs, anecdo- tesetthéories scientifiques. Pas- sionnant RB. “pistolres de mammifsres", 6d. Bréal, 176 p,, 19,50 €, LA SCIENCE (QUI FAIT RIRE Est l prouvé que la tartine retom- be toujours du cOte du beurre ? Comment mettre VRIER > § une grenouille en levitation ? Pour s‘étre penchés sur ces ques- tons, crauthenti- ques scientifi- ‘ques ont eu le Drixignobel, qui récompense les recherches: loufoques, Tour ‘o’horizon par 'or- ganisateurdu prix, Mare Abra- hams. re. “Les prixignobel”, éd, Danger public, 3982p, 14,50 €. QUY ATILA CINTERIEUR ? Agrandrenfort d'images précl- '5¢6, inédites et legendées, cet ouvrage invite & mieux compren- dre le fonction- nement deVim- primante laser, apparell numé- rique, l'ascen- seut, ja biopuce, fe moteur a reaction, en les découvrant... de Vintérieur! a, "100% Techno Logique’, éd. Gallimard, 256 p., 74,50 € ave 411

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