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« Echos du Mellah a Tinghir »
"Ce film est pour moi une preuve d’amour a ma terre natale"
@ Propos recueilis par Hafsa Oubou
ST
Piramal
E
beaucoup Iu, j
¢ les archives dle Nantes sur la
période coloniale et jai retrouvé
des notices sur la vie juive a
Tinghir. I existait toute une
sociabilité au Kissariat, ils parta-
geaient le thé et jouaient aux
feartes ensemble, Avant Parrivée
des Frangais en i931 a Tinghir,
juifs et musulmans se battaient
‘ensemble contre a tribu adverse.
(poque de Bled al siba). A
travers le Ahidus, ces juifs et
‘musulmans
artageaient les
-ASafed, en Israél,
tune viellle femme
qui connaissait- mon arridre
grand-mére, elle se souvenait
un magnifique chant berbére
ssur le manque. J'en étais boule-
toute Ia petite famil
France. De ses pérégrinations en
leurs va garder une
‘Malheureusement, les jeunes
générations au Maroc appren~
nent une histoire mutilée de cette
‘dimension juive, Liamnésie véhi-
ceulée par Vécole est grave méme
side timides progrés ont eu lieu
fees dernigres années mais cela
ions dans des courts métrages,
Président de Créations Mosaiques
‘qui vise & Gablir des ponts entre
majoritairement en Israil
aujourd'hui. Ce sera un voyage
autour de cette
présence/absence. Il s'agit done
exhumer cette part enfouie de
Tidentité marocaine et berbére.
Ce n'est pas seulement un film
sur le passé, mais une fagon
interroger le rapport ila terre,
‘comment les identités se recom:
posent au gré des dépla
siinscrivent dans une histoire
collective beaucoup plus vaste.
Mon. documentaire est une
‘maniére de faire le deuil de cette
perte et surtout de poser peut
tre des jalons pour Tavenir.
Nous sommes quelques uns a
vouloir reeréer des liens “que
Thistoire a eassés.
La Dépéche du Sud : Il parait
aussi que vous vous préparez &
organiser un événement
Tinghir?
Kamal Hachar : Les Juifs ori
naires de Tinghir souhaitent
venir en mai prochain et je sou-
haiterais eréer un mini événe-
‘ment sur la ville autour de nos
ppatrimoines pluriels du Sud
‘marocain. Les jeunes de Tinghir
savent qu'un grand artiste israé-
lien d'origine maroeaine a chanté
‘ne magnifique chanson sur leur
Kfar Todra, Shlomo Bar
‘chanter la bas, JeVairen-
a plusicurs reprises.
contré
avons la chance d'étre un pays et
‘nous sommes le seul dela sphere
arabo. musulmane qui peut
Slinterroger sur ses identités,
‘Nous avons le seul musée juif &
un pays de’ cette
imon Lévy, son direc-
‘eur, fait un travail formidable
suprés des jeunes écoliers
ignorent souvent notre histoire.
Pour eonclure, ce film est pour
‘moi une preuve d'amour & ma
terre natale, Sans idéaliser, sans
luder les questions génantes, je
veux montrer quilly aeu un vérie
table creuset judéo berbere.
les peuples de la Méditerranée, il
‘est aussi actif dans le milieu asso-
Gatif, notamment dans les grow
‘questions.
dépéche du Sud : Vous
faites des recherches
académiques autour de la
ccultare des Marocains juifs origi-
naire de Tinghir, quels sont les
résultats de ces recherches ?
‘Kamal Hachkar : Effectivement,
Je me suis intéressé trés t6t a
Thistoire du Maroe en général et
notre pays, Enfant, ai été baigné
par les récite de mes grands--
parents sur Phistoire de ma ville
fatale et un jour, fai appris
Texistenee d'une importante
communauté juive a Tinghir.
étais Gonné quun_berbére
Puisse Gtre autre chose
brisé cette croyance et je décou-
vrais la figure d'un autre (ic, le
Juif la fois proche et different,
Et, je me comprenals pas com-
‘meat une présence si ancienne
n'est pas suffisant. Nous avons
besoin de nous réapproprier des
fragments de notre mémoire. Le
‘Maroc est composé d'identités
‘multiples et il peut étre fier de
tous ces apports. Dailleurs, cette
force peut tre un formidable
atout contre Pextrémisme et le
repli communautaire.
La dépéche du Sud : Vous étes en
train de réaliser un film docu-
‘mentaire autour des Marocains
juifs résidant & Tinghir, O8 en
tes-vous avec ce projet ?
Kamal Hachkar’: Toutes ces
histoires, mon véeu m’ont donné
envie de me lancer dans un
projet de film documentaire,
dont le titre provisoire serait «
Echos du Mellah a Tinghir ».
Grice a Nehza Drissi, la fonda-
trice du Fida Doc Agadir, je suis
centré en relation avee Laurent
Bocahut, producteur francais,
des films d'un jour. Le tournage
se fera en Israél et ensuite au
‘Maroc. Je suis parti d'un constat
simple, 2000 ans de présence
Juive et aujourd'hui un vide. Plus
de traces, si ce nest celles des
‘morts qui reposent dans les
cimetidres, De ce vide et abit
par eette absence, je cherche les
traces de cette altérté juive. Ce
film part a la recherche de cette
mémoire A la fois auprés des
Derhéres musulmans ayant véeu
cette présence ainsi que des Jus
originaires de cette ville instalés
LS.FALS
DE SECURITE AL
lisé en Formation Appliq
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