REPORTERS:
‘SANS FRONTIERES:
Gaines
" TUNISIE Des censeurs pts tout
Nom de domaine :.t0 Nombre de net-itoyens emprisonnés :0
Population :10 486 339 Prix mayen d'une heure de connexion dans un eybercafé
Intemautes :3 000 000 centre 50 cts et | euro
Solaire mensuel moyen :310 euros
Incerner, considéré comme une menace potentelle pour la stabllité et limage du pays, est soumis A une censure
pernicieuse. Un fltrage trés strct.un hareélement des epposants et une survelance la Big Brother permettent
de contréler étroitemene linformation
Les élections présidentielle et législatives du 25 octobre 2009 ont consacré sans surprise la victoire du
président sortane Zine el-Abidine Ben Ali, et inauguré une période de répression & légard des opposants
et des dissidents. Internet n'est pas épargné-Toute critique — online ou offline - du régime expose a des
représailles,
DEVELOPPEMENT SOUS STRICT CONTROLE
Le pays continue de développer les infrastructures de communications pour attirer des investisseurs
strangers. Ila ainsi acquis une stature de leader des nouvelles technologies dans fa région. Mais il n'est pas
‘question de laisser Internet devenir un espace d'expression libre.
Une politique de baisse des coats d'aceés 4 Internet a été menée ces derniéres années, parallélement &
tun contréle strict de son contenu. La bande passante appartient a Agence tunisienne d'Internet (ATI), cone
trlée par le gouvernement. qui impose un fltrage sévere. Des adresses URLs ainsi que des mots clés sont
bloqués. Les 12 fournisseurs d'accés 4 Internet, privés ou publics, sont tous contrélés indirectement ou
non par le régime. Le filtrage se fat via les logiciels Smartfiter et Websense au niveau du point entrée
du réseau.
UNE CENSURE PERNICIEUSE
Les autorités prétendent ne viser que les sites & caractére pornographique ou terroriste. La censure s'ap-
plique pourtant aussi aux sites politiques opposition, aux sites ndépendants informations et aux sites
de défense des droits de "homme. Parmi les sites inaccessibles “Tunisnews, Nawaat les sites du Parti dé-
mocrate progressiste PDPinfo.org, du mouvement « Al-Nahda » (Renaissance), de Tunisonline, Assabilon-
line, de Reporters sans frontiéres et ¢’AbJazeera en arabe. Mais le site d’AbJazeera en anglais reste
accessible
Les réseaux sociaux et autres sites participatifs, dont le potentiel de mobilisation effraie le régime, sont
pris pour cibles quand leurs utilisateurs se montrent trop audacieux Facebook a été bloqué en aoiit 2008,
suscitane une vague de protestation générale au sein de a société tunisienne, Le président Ben Ali est alors
intervenu pour en assurer le déblocage. Il faut dire que Ia jeunesse I'utiise abondamment. Le Président
‘compte luisméme plus de 120 000 fans sur sa page. En revanche, des piratages fréquents de pages Facebook
de dissidents ont été constatés, ainsi que des blocages de groupes spécifiques, comme le groupe créé par
des militants tunisiens pour demander Ia libération du journalite indépendant Taoufik Ben Brik
Lorsqu’un internaute tente daccéder & un site interdit, le message suivant s'affiche systématiquement : «
Error 404: page not found », sans indiquer Ia fameuse « Error 403 : Forbidden », plus caractéristique du
blocage. Linternaute ne sait done pas sile site a été placé sur une liste noire ou sil s'agit seulement d'une
erreur technique. Cette stratégie est révélatrice de lexistence d'une censure déguisée.
F) Les Ennemis d’Internet
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F) Les Ennemis d’Internet
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SURVEILLANCE GENERALISEE
Personne n'échappe a cette surveillance :ni les dissidents bien sir ni méme les proches du pouvoir; ni les
‘Tunisiens basés & Métranger.
LAgence nationale de la sécurité informatique, dont le mandat est offciellement de protéger les clients
des Virus, e transforme en cyberpolice pour contréler les boites e-mails et les sites des incernautes, en
premier lieu ceux des dissidents. Un arrété ministériel oblige les fournisseurs 'accés a communiquer &
ATH la liste de leurs abonnés. Les logiciels de filtrage utilises permettent la surveillance et l'nterception
des e-mails. autorisée par la loi de 1998 relative au Code de la Poste, si ces e-mails constituent un «
trouble & Tordre public »
La censure n’offre pas un contexte favorable aux affaires. Les entreprises et les ambassades, qui ne peuvent
se contenter d'un accés 4 lintranet tunisien, et ent besoin d'assurer [a confidentialité de leurs communi-
cations, recourent a des connexions sécurisées via satelite
Les connexions Internet privées par satellite sont en revanche interdites pour les particuliers et se font
uniquement via des lignes de téléphones fixes.Afin de mieux surveillr les dissidents, les connexions sont
individualisées. Un utiisateur garde la méme adresse IP. qu'll se connecte de chez lui ou depuis son lieu
de travail. Les boites e-mails sont également sous surveillance.
Les cybercafés n'échappent pas a cette surveillance oppressante. Les consignes de ne pas visiter les sites
interdits sont affichées sur les murs. Les gérants sont responsables des contenus visités par leurs clients,
‘qui doivent généralement montrer leurs papiers ddentité, Le logiciel Publsoft a été imposé dans tous les
ceybercafés en 2009 plusieurs mois avant les élections afin d'espionner les utlisateurs et leurs comporce=
menes en ligne
DES NET-CITOYENS EMPRISONNES AU COURS DES DERNIERS MOIS
Les autorités ont utilisé larsenal législatif dont elles disposent pour réduire les voix critiques en ligne au
silence et les envoyer derriére les barreaux, comme elles le font déj avec les journalistes. Zouhaier
Makhlout,journalste en ligne pour le site dinformations Assabilonline,a été libéré le |2 février 2010, aprés
avoir passé prés de 4 mois en prison. Il avait été condamné a quatre mois de prison et a une amende de
66000 dinars (environ 4000 euros) pour son reportage sur les conditions environnementales dans ka zone
industrielle de Nabeul La célébre blogucuse Fatma Arabieca a été détenue quelques jours en novembre
2009. Elle est toujours sous le coup dune enquéte,
SITES HACKES ET AUTRES TRACASSERIES NE DECOURAGENT PAS
LES BLOGUEURS MILITANTS
Deux blogs hébergés sur la plateforme RSFBlog ont été piratés en septembre 2009 :http://tunisiawatch.rsf-
blog.org, e blog de Fancien juge et milicants des droies de homme Mokhtar Yahiaoui et hetp:/iwww.mon=
‘cefmarzouki.com, le blog d'un opposant tunisien, le Dr Moncef Marzouki, Les sites d informations tunisiens
opposition Tunisnews et. Kalima, hébergés 4 l'étranger. sont réguliérement victimes de hacking, sous fa
forme dattaques DDoS notamment, et de suppression de contenu.REPORTERS:
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‘Autres méthodes employées contre les dissidents : coupure de la connexion Internet. blocage de port,
transmission de virus et de malware, infiltration des forums de discussion. Les e-mails en provenance de
destinations « hostiles » ne s'affchent pas ou mal, Des e-mails envoyés par Reporters sans frontiéres ont
été rendus ilsibles dans le pays, ou ont disparu de boites e-mails.
La mukiplication des entraves et les punitions encourues pourraient décourager les net-citoyens, Pourtant,
la blogosphere tunisienne se révéle dynamique et capable de se mobiliser pour certaines causes. Par ex-
temple, en février 2010, autour de fa campagne pour demander Ia libération détudiants tunisiens arrétés
pour avoir défendu leur droit & obtenir un logement. La censure du blog « Free Tunisian Students »— tout
‘comme celui de Fatma Arabica ~ a donné lieu 4 des vagues de protestations dans la blogosphére qui a,
daprés Global Voices, dénoncé la censure de «Ammar les ciseaux », le surnom donné & l'appareil de cen-
sure tunisien,
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