Ves figurants maquilies, vtilises comme cacgavres Scott Glenn, couvert de protneses, avant sa pour la scene finale. confrontation avec MolasarSTARFIX HORS-SERIE « LA FORTERESSE NOIRE » Line assistance nettoie es «yeux laser» du déeuxieme stade de Molasar. Les repliques dé nazis morts dans atelier de Nick Maley. PAS EVIDENT D’IMAGINER LE DIABLE SANS QUEUE FOURCHUE NI CORNES DE BOUC. POUR MOLASAR, LA CREATURE MALSAINE DE LA FORTERESSE NOIRE, MICHAEL MANN RECLAMAIT DU JAMAIS VU. UA MI-CHEMIN ENTRE DU LOVECRAFT ET 'DU | MICHEL-ANGE. eS qe a! mine Vek’. debe Ya ae |} om \ ff A . ae Tayi Lé premier stade dé Molasar : un systéme nerveux Une des victimes de Molasar. en formation. Les divers effet Ss physiques de The Keep sont | ceuvre de deux techniciens an glais Nick Allder pour les effets spéciaux, et Nick Wile aley nour les effet is cde m maqu illage > Nick Allder débuta dans les années cinquante en étant Cameraman pour une firme de dessins animes. Apres avoir travaillé pour Les Bowie sur dinnombrables ANS de la Hammer. il fonda sa propre équipe. On Ju aot toutes sortes d effets spéc iaUx (vents Explosions, Maqueties, etc.) sur des films comme L’Empire contre- attaque, Conan, ou Alien, gui lui valut un Oscar en 1980. Il soccupe ac tue lement des ar atmospheri a ies de Legend, le dernier filr oe Ridley 3 cott. Nick M aley fut lassist ai de Stuart Presbar ) (2001, Star Wars, Su- perman) jusquen 1979. ll a éte rév ale par Krull, et va bientét finir les maquillages speciaux de Space Vampires de Tobe Fooper, avant de se lancer dans la mise en scene a la fin de cette année. C'est Nick Allder qui commenca a travailler le pre- mier: « Je venais de finir The Sender pot dt Paramount se SOUVIEDE- lorsque j'ai recu win coup ge fil Pig pe Aid fon” «a ei lao VOUS ravaiier ‘sur un petit film. The Keep ?» Jai rencont tré Michael Mann. et (res rapidement mon travail a évolué, et, un an et demi plus tard. ce nN etait plus un petit nim I ( hires AY,Nous avons d abord cree des effets classi ques, du vent, beaucoup de pluie COMO, adits! QUE POU IeS SC enes gd ex! é. rieur tournées au Pays de Galles. Nous etions aussi Charges des explo sions, et des impacts de Dalles. » Pendant ce temps. Nick Maley etaite ngage sur ia base de son travall sur Krull: «A /a base, raconte le maquilleur, je travail! fe plus PI FORA consistait a ee les costumes de corps pour /e aemon Molasar J'ai u beau- COUP Oe pI oblémes, parce que Michael ne SsaVaill DaS Ce Quil vOUlall. NOUS avons construit plusieurs costume€s qui nont ja- ~~ : = 7 foloe am i i al + =, fF + mais ete utilises. De plus, il naimait pas beaucoup mes premierés esquisses, § pien que ues aVOnms Da sse enormement de temps a « patiner » parce que nous pas- sions heauce oup de te mps sul quelque chose gue Michael naimait pas, cé qu nous obligeait a repartir 3 Zero apres.> Nick Maley et son associe Bob Keen cree- rent a abord aes protneses pour vieillir le professeur Cuza, ains! que le maquillage final de Glaeken (Scott Glenn) qui com prend des pieces en caoutchouc englo- bant le cou |jusgU aux Clavicules, le tront de scott Glenn, et des lentilles de contact. Les deux equipes se reunirent pour les scenes ou Molasar exerce son terrible pouvoir sur es eee du Troisieme Reich. Contraire- ment au livre qui nous deécrit ces scenes lres scncianl es, Michael Mann insiste pour que les victimes de la creature aémonia- que soient comme brulees de | interieur L idee principale revele Nick Allder, est que lorsque Molasar touche gue/gu un absorbe /energie, laissan une cog vide. }ouvTie Sang erieés organes ont ors . i EK Fouad Al ie “i F om —“: I Ud Mick [Maley] TOUS FOuUrTNSSall Ges - FA moules ge mains et de téte S, dont nous NOS Ges COD! ESErche ere 1 Dias! gue. Je } EXP loser ies Corps : Wvec des explo J une scene a ju debut NOUS a iVONS un tyoe contre un mut grace a a ae mpri me A occasion de The Sen- ae avails fabrique une sorte de canon a ur, OOur une scene ou le « monstre » pro- jette un type a travers une haie vitree de DEUX metres de long. Jai reutilisé cette invention é mannequins SebIaLx ce ce Lil MISES pouries peanerChos Sur /€S acc Salts S dé ja route. chaque partie du corps est articulée ; le poias dé chaque memore est co rect fe ment reparti. Je les ai quelque peu mes pour quils Sadaptent sur anon dont le tir est aussi précis que celui d'un revolver. AV@c dix kilos ae ee pal ( i) ¢ ~ S - fOy;- (iran io - centimétre carré, les soldats allaient littéra- ement se démembrer contre ha murs du a j = 4 ils = a 4 sTudgio. en emettant un sillon ge fumee re noire.» Le responsable de ces carnages n apparail pas avant la moitie du film, ou il sauve la fille de Cuza de deux soldats ivres A ce Stade, Molasar nest qu un Cerveau, un systieme nerveux, un « cnamp oe force en mouvement» comme le decrit Allder. A |écran, on distingueé une masse de Tu mee derriere laquelle se dessinent les yeux et la bouche. Mann voulaitdonner! impres- sion d une turoulence se formant autour du monstre avant détre absorbee par son corps. La solution de Nick Allider fut des plus elranges: «NOUS avons consiruit un mannequin hydraulique completement ar- ticule, Son corps etait tf couvert de trous par lesquels nous injections dé la hoe Ce Molasar en métal At ait installe dans une piece noire. A chaque angle, i! y avait un BILAL A CONCU SON ASPECT DEFINITIF, NICK MALEY L’A FABRIQUE ET NICK ALLDER L’A NOYE DE BROUILLARDS INCANDESCENTS. Molasar en ecorche a son second stade de transformation. Un assistant s‘appréte a recouvrir la téte de Mi- chae! Carter, linterpréte de Molasar. Certaines parties de son visage ont été Darbouillées de pein- ture pour né pas apparaitre a travers /é masque. Une assistante apporte que/ques toucnes d@ pein- ture au masque final de Molasar.Michael Mann dirigeant Michael! Carter. Gros plan du visage de Molasar, a son stade final de transformation. Michael Mann et Nick Maley retouchent le visage 06 Molasar. Le micro porté par Nick Maley |ui per- met de communiquer avec Michael Carter. “y few i 7 : ‘Stl fs I 4 , r ] ™, ty i, to, rT Tid u tw § 4 *. I “i ry 1 a Z = ' a {vey i 1 F F ai r 1 Fa ePmyes | a ' i i j Ff 1 FiFi i r "s f i ' a j H f i f | j J iH 1 Cire . mi _ 4 1 j pf ow TT — Pe * T i F - 1 I i all dl fa, i. i 4 i= 1 4 ko Lt i rh IFPI } 1 frie © i F Fi Phe | ee ee | ! ‘. J 1 f F . I i i P| Fi i i r = or i Poo La] ce fa Ioryc ji x ne oO i a ' : mAmee vic } oF =| ) F WS Fo Cal WA nM? FCitiiiit Lt a i af E Ne ‘i a I I ‘oe F . = P So ee A iC Co rire rore iyi q 1 i; i i E f i aac 1 a 0 . a - 7 Yo oCroriant ia roo riot 7 ' ' ‘ { fi Col Te = gq i E I i % Ly SC Sates j jf f [ } F | iF Pg Fit Z = 7p Ta fy i ra ic fF F a i I ik a ie Li a i + EJ J i, a i ere 1 a } . 1 “. # , E I i r | rye of ny i | r i ' y {i F Eia [= ‘ i i r ye | :. i rT Fri * ry Pao} FF x tat Lh 4, i J | t oo kt : ry re 4 i ts CM (ie j ' rhs Cron InNomMNneayAt s i i : f a i i i 1 J all L L 4° ee _ 2 = = pt i = oF = r F ry 4 ra a ey i kL a ie f ht i 5 | ‘ts is. fw hh Ms f = gt J al ge a 1 Jj iF F ' r Fl + "i i j E F I ‘sf i f i So Eo Hy ft f o [ i am | ry Bra ig E : iy If 9 For ' i La i i lk i { | foe Lr aS a iS sf/O/ 2 | dt! & a iF r Ta F oir + ry 7 = ih La i Sad Ui it “Uy eg fF Pou 7 yk TJ F Fridi E Fo ? ry F * “ foe Pa Pw a Ga } oo i itl > ici ( rie i a i i a | i ] r Pe it Fn if 1 hr 7 Fo Wd “: Fr a © F Loaf fd | i if I, \ i wc Li i a | ii F Pe eo 7) a Pps hile | C+ = as a oil | i bt § faa fl pid ' I ry Dy _ La a 5 fat Sl at Fe 1 Old Sa Cah be ci! 1 il di. a i il } fe 1 & rics Fars i 4 Taree i ie a be in 5 | hod > | = ee | 1 lWuUVe Ee Lat | le ep vYOOUAarI iT | Ta F 1 f ric | jes iT } it rc & (yf + F UF r = ot ie, ves MuUsCciesS SONI apparus. les YEUX et la Douche sont partaitement dessi- nes et emettent de ja lumiére rouge. L'é du Jedi, alas ta JUG MOUs -Fortuna ey aon un cos e, a partir d'un Ss Ou coméd en A dans Le Retour ctime du Loup- Garou L hae de Londres dans le metro). Che aque e mus- le Tut sculpte separement confor nement a ceux de Carter. “es p eces etaient en suite coilees unea cy Surlacteur. ce au onfere au costume un realisme étonnant Le crane, bien olus gros gue celul de l'ac- teur, etait articulé au eo de la ma- Nore, pour pouvoir s ouvrir normalement Cependant. N Alle He . 7 =, ra ShELIIISE os = Th rar | = ' cl be ; i co OO WEN Ain mr ‘Steme ar se “préoccupa que la lun > el des yeux. Four i Ai = | = =F ey a = =. oe 5 a a= a " | fn 1'y ies a | coll COT Wwe Une F ce ee ee i? oo) iF | = - _ "7 TVWeE OF Ne rea TM] = C enerd (4 NS is 1c fyb om | ru Taal § ak ae ca vt) My i he ri iré BF f™ iad a zc - -" mae A i Sant had a ‘hy " - = on a ee a a 1 anh 2 1 t 7 — Lal Fr — iw a a a = 4 rr Naat Ete je 3 ! l a! oy mic cr r ey rh i 1 L he Bet" ji er 4. Bb Te Ad tae = a “i re a “i r Fr Ld a ioc iho 4 F Lod Bo Li i : b 1 = = — is eI Fig Pe 3 | J a1riT 1 ir i ha Ci FL we Lt F i E as = 7 i ee im f 7 i oe = Fe 5 r a a hoe ci [é Lil Wwe LaF hs tL] i f Aaa VO er 4 ‘ iege f SES ye iA (es + 2, Fe eee ca ie J je ce yd na? ores c ti Fd fEUA. VES avons Cfafeé Tle nes au costume par un réseau de fibres optiques, pour etre projetes sur des petits miroirs face aux yeux presumes de Mola Cor oS fr r ro if mies i rpy APE a 3 rm = = ch i Prec 4 a hy * . hae Ca DL foot” Tol puissant. prooriete des Who au possedeni es deux /asers les plus puissants Cu pavs Vous /es jeur jouons tres souvent. parce wis fronchonnement parfaitement Her- freusemenl Molasar nNaoparail iamais a exferieur du donion. ce aui nous 2 evite i ” zi e f E = ! ; fe ry = -" Fy fj x fer iE a | f ci Ye e3 pine, ie vent. etc. » Lorsque Molasar réap- oaralt. sa mutation est complétement ter- minee. Ses traits Gvoquent ceux de Glae Ken. Cet ultime stade ful fabrique a partir dune sene de croquis dessines sl Erk Bilal a qui lon doit 'étonnant album La Foire aux -Immortels. Tec Aniguement oarlant. ce costume est mo nS perfection ry "4 5 i te r,t ' 7 4ct e Que E f fee . L T Ca fa cS = | Une 2 De Sau i 1 fe S a ha 4 UDeEFr e SO 4 = Benoit Lestang 79CONTRIBUTION ARTISTIQUE APRES MOEBIUS POUR ALIEN ET TRON, NOS AMIS AMERICAINS ONT APPELE UN AUTRE ARTISTE DE B.D. FRANGAIS A LA RESCOUSSE: ENKI BILAL. L’AUTEUR GENIAL DE LA FOIRE AUX IMMORTELS, ET LE MAGICIEN D’OR DE LA VIE EST UN ROMAN, CE FILM-LIMONAIRE DE RESNAITS DONT IL A CONGU, POUR L’EPOQUE LEGENDAIRE, LES COSTUMES ET LES PEINTURES SUR VERRE. BILAL NOUS RACONTE SON AVENTURE DANS LA FORTERESSE NOIRE DE MICHAEL MANN. — «Tout a commence par un message sur mon repondeur. Mann macontacteé au cours du tournage. C’était trés urgent. La premiére étape du monstre avait été filmée: c était le cerveau aux yeux fiuorescents noye dans la fumee épaisse. Le second stade de |'écorché était prét aussi. Mais pour le stade final de la créature, Mann netait pas satisfait du travail des dessi- nateurs, des concepteurs. Je bossais alors sur le Resnais et jai du rapidement trouver du temps libre. Je suis alle direct a Londres, aux studios de Shepperton, et la, j'ai rencontré Michael Mann. | es demi- dieux egyptiens de La Foire aux [mmor- fels et Molasar. Muscies de pierre et port altier. Un type tres intelligent, qui ma beaucoup im- oressionne. || avait decouvert mes planches dans Heavy Metal, le Meta! Hurlant americain. Ce magazine est une vitrine fabuleuse pour les auteurs de B.D. francais. En plus, c'est tres re- garde par les cineastes (cf. Moebius/Jodorows- ky pour Dune, Chris Foss pour Alien, William Stout pour Conan - NDLR). Il me montra des olanches de La Foire aux /mmortels: || aimait beaucoup les corps des dieux égyptiens, leur stature, leurs muscles en plaques, leurs épaules rembourrees. || ma donne des photos du mons- tre, des croquis de préparation ainsi que des costumes, des morceaux deja faDriques. Et} al ou travailler a partir de ¢a. CASQUES ALLEMANDS Les premiers dessins de la créature né- taient vraiment pas terribles. Ga navait pas d'allure véritable, pas de matiere. Seulement une vague forme brumeuse. Pour ma part, | al di tenir compte de l'évolution esthetique du monstre, de ses deux premiers stades. Je ne pouvais pas me détacher notamment de la deuxiéme étape, celle de | écorche, qui impli- quait l'existence de cette hypertrophie muscu- laire au niveau du cou. Mais il fallait travaiiler trés vite. Mann tournait sur le plateau d'a céte, II m'expliquait quelques details et jessayais de tout comprendre malgré mon sale anglais. En plus, je n'avais lu ni Je roman ni le scénario. Mann voulait que le monstre symbolise le fas- cisme, que son crane evoque le casque alle- mand et son corps une espece de Statue arienne fiére et noble, comme sur les peintures du Ill’Reich. Et puis, javais constamment devant moi une photo de Scott Glenn: iI fallait aussi que le monstre lui ressemble, puisque la creature est un peu son double, sa version mauvaise. Bref, tout ca était tres flou. Bon,j ai fait plein de crobards dans un coin de studio, et de temps a autre, je me baladais sur les plateaux immenses de Shepperton. C'e- tait tres impressionnant: les techniciens re- glaient les scénes du massacre des nazis dans la piece principale du donjon, deposaient ¢a et la des mannequins dechiquetes, bref mettaient en scéne les degats causes par le monstre. D’ail-leurs, Mann connaissait également mes dessins sur le mur de Berlin, avec ces corps qui dépas- sent des murs, qui semblent englués sur le bé- ton. On s'‘entendait tous les deux sur beaucoup d aspects esthétiques. » VOYAGE AU CENTRE DE LA TERRE Mann narrétait pas de me faire des propo- sitions, Il a également voulu que je développe un point de décor particulier: |'antre du monstre. immense caverne, sous la forteresse. ot il est: enfermeé. Il ma expliqué le mouvement de camé- fa quil voulait faire lorsque deux des nazis pénétrent dans la caverne. Cette sorte de travel- ling arriére trés long a l'intérieur de la grotte qui rend les soldats minuscules. |! voulait donc que je me charge de la conception de cet endroit. Pas evident encore! J'ai concu des croquis pour les parois, des dessins géomeétriques bizarres, des colonnades réguliéres, alignées. Tout cela par- tait dun décor réel: une mine de charbon du pays de Galles ov |'équipe avait déja tourné certains plans (NDLR : le finale ou le prof. Kuzar part a la recherche du talisman du monstre). Et la, Mann m’a carrément dit: «Il n'y a qu'une solution, i! faut que tu ailles voir sur place! » || ma réservé un avion taxi le soir méme! Le lendemain, a 7h du mat’, on est arrivé dans cette fameuse mine d'ardoise désaffectée, avec la scripte et un assistant. J’ai vu ces roches grises, ces grottes immenses... C'est d'ailleurs la que Polanski a tourné Jes premiers plans de son Macbeth. Ga m’a un peu aidé, c'est vrai. Mais Ga ne m’a pas apporte beaucoup plus que les photos que j'avais vues a Shepperton! Et puis, par moins cing degrés, lorsque je sortais les mains de mes poches, je n’arrivais pas a tenir mon crayon ! Bref tout ca, c’était pour |'a- venture. « Tu ne regretteras pas d'y étre allé », m avait dit Michael. POST VISUM... J'ai beaucoup aimé travailler sur ce film. meme si | étais un peu étranger dans le staff. Mais je nel'ai pas vu naitre. La Vie estun Roman est un film que je revendique complétement. J'ai recree avec Resnais un univers personne! du debut jusqu’a la fin. Pour The Keep, c'était trop lugitif. Gela dit, les techniciens qui ont travaillé a partir de mes dessins ont fait un travail trés honorable, méme si je trouve le monstre un peu trop muscle, un peu trop proche de Hulk ou des héros de Marvel Comics. Et puis, s'ilal'allure de certains de mes personnages, i! n'ariende leur Caractere, de leur philosophie. C'est un peu pa- radoxal. C'est une contribution complétement esthetique en fait. Je regrette que le monstre ne © Futuropolis soit pas plus actif, qu'il ne soit pas plus en relation avec son décor, son environnement noir et rocailleux. Il est un peu trop luisant aus- si. Il Na pas ce cété charbon, poussiére, peut- etre a cause des lasers rouges... Mais ce quim’a surtout décu, c'est que cer- faines scenes tournées, certains rushs ont dis- paru de la version définitive. A un moment. Mann m’a expliqué que Scott Glenn devait tom- ber dansl'antre du monstre, faire une chute trés longue... Ce devait étre filmé par ordinateur. comme la plupart des effets spéciaux optiques. mais ces scénes ont disparu. Méme chose pour des eclatements de tétes, qui ont pourtant de- mande cing prises... Et puis aussi vers la fin. la fille de Cuza descendait dans |'antre. Beaucoup de scenes envolées... Du coup, l'histoire est ap- pauvrie, les scenes se suivent trop vite pour étre efficaces. Mais, esthétiquement, des passages sont tout de méme trés impressionnants. sur- tout grace a la photo d'Alex Thomson. SUITE ET FIN Et puis Mann m’a recontacté encore une fois aprés le tournage: c’était pour |'affiche americaine. Il fallait que «je retravaille le concept de base»! En l’occurrence une espéce La Folre aux Immortels. L'uniforme allemand aprés l'Apocalypse. 1h 1, k : = 7 wriak oe ' i ! iat ¥ | ae AK = me oe al Cea " : 1, ys pnebieg @ Die Mauer (Le Mur). La fusion de la pierre et dela chair de logo THE KEEP avec un lettrage de pierre noire et un rayon rouge en son centre. Une fois de plus, on me laissait une prétendue liberté de creation, mais je devais quand méme partir d'un projet peu motivant. Alors, j'ai retravaillé un peu la perspective, trace quelques traits supplé- mentaires... Des broutilles. L approche de Mann était trés ambitieuse : imaginer comme ca un film fantastique qui méle des elements historiques et des effets magi- ques. Et puis un Américain quis'intéresse au fin fond de la Roumanie, s'imprégne de culture europeenne, ce n‘était pas commun. Ve toute fagon, nous avons un autre projet ensemble. Un film de S.F. dans le genre d'Exter- minateur 17, \a B.D. que j'ai faite sur un scénario de Dionnet. Mais cette fois, ce serait une colla- boration bien plus concertée que pour The Keep. B.D. ET CINEMA Cest trés bien que des auteurs de B.D. col- laborent avec des metteurs en scéne, voir Giger pour A/ien, ou Moebius pour 7ron. Jean-Claude Meziére prépare d'ailleurs une adaptation de Valerian avec Jeremy Paul Kagan, le metteur en scene de Heroes et The Big Fix avec Richard Dreyfuss. Mais je reste un peu en retrait quand méme. Le coté « utilisation », «contribution » mé géne un peu. Les Américains ont un peu ten- dance a louer vos Services, a éponger vos com- petences pour un bout de décor ou pour des costumes. On ne met jamais ses propres images en scene. Ons’en tient au storyboard du metteur en scene. Le seul moyen est d'essayer soi-méme dadapter son univers pour le cinéma. Cette chance, Resnais me I'a laissée pour La Vie est un Roman. Et je compte bien récidiver. En ce moment, je termine une sorte de reportage-fic- tion sur Los Angeles avec Pierre Christin. Je retravaille des photographies, y rajoute des personnages, deforme des décors réels, bref, j ilustre le scénario de Christin. Je donne vie a ses personnages fictifs. C'est de la mise en scene veéritable. Propos recueillis par Francois Cognard B1