ANTHROPOLOG,
SOCIALE,
T CULTURELLE
. LE CERF VAINCU—
E A COURRE ET NEO-RURALIT
CHA
EN BRETAGNE
LIVIU MANT!
Following the Hveich rived socfological studies af'the “BOs anil late "90s, this article és
a attempt (0 entarge the definition of neo-rurality ix the French come, by auabzing
the usages of landscape and naural resources among two different populations: she
focaly and the newcomers, Huetigs, masheoou gathering or sports and long walks in
the woods are sages socially: and culteralls ensbedded, some af hens, tike the venery,
heing sirvagly ritualized, Moreover, dhese usciges care identity ark, commenty shared
in the case of the local popitation, bat individially assumed in-the case of newcomers,
as the neo-raral popitation reaches almust half of the total population stweivch the
traditional mages af hunting are re-questioncd. and ta return, she proprietors of the
forest restrict more amd mave the acess for dhe wewcomers end tourists. Tins, the
conflict i not simply between differem sages tnt tore between different
representations of the natural enviroment, in capturing these social representations
Japplied the method of inquiry haved an the use of photography in intervicws,
INTRODUC
ON
Cette étude essaye de redéfinir la néo-ruralité par rapport aux us
milicu naturel. Dans cette premiére partie nous allons présenter tres court 1
existant dans Ja littérature frangaise, A cété de la méthodologie que nous avons
utilisées dans notre recherche. La deuxitme L consaerée a la description
ethnographique qui forme fa base de analyse qui y suit, Les conclusions appuient
sur importance de la néo-ruralité aujourd "hui.
La question n‘est pas récente en France, des études ayant été réalisées & partir
des années ‘70, La signification du terme néo-reranr n'a pas élé toujours la méme.
Dans le travail de Léger et Hervieu de 1979, les néo-ruraux signifie une population
révolige, les enfants de mai ‘68, « des inmigrés de [utopie en appelan é la terre, a
fer nature, aun monde rural magnifigue par leur imagination, symbole d harmonic,
de solidarité er de communaé.» (p. ). Ce sont des hippies qui viennent
s'installer dans tes villages et qui se trouvent plus ou moins en conflit avec la
population locale formée par des agriculteurs, Dans ce cas, « [intéaration locale
[...] fait partie des représentations que se font les née-ruranx d'un envacinemen|
durable dans la vie compagnarde. [...] Il fant ‘se faire accepter’ d'une colleesivite
ANN, ROUM, ANTHROPOL, 48, P. (11-122, BUCAREST, 2008Liviu Méanteseu
locale en fui donnant les gages symboliques qui témoiencnt qu'on accept tes
vormes, » (ibidem, 103). Dans noire étude les néo-ruraux sont lémulsion de la
ville, une population qui vient de s*installer dans le milieu rural en apportant
toutes les valeurs de la ville, et qui ne cherche pas a se faire accepter a tout prix.
Les communautés lacales ne sont plus formées. essenticllement d"agriculteurs
comme dans les années “70, ce sont des communautés en réduction démographique
ayee une identité en reconstruction. En revenant sur le question des valeurs de la
campagne 20 ans plus tard, Bertrand Hervicu observe, dans une enquéte au niveau
national, que les valeurs sont renyersées: 4 fa ville le loisir et le travail, a la
mpagne la liberté ct la beauté, I] abserve aussi qué « en purafléle avec ce
nouvean désir de campagne, les usages du territoire se modifient sensihlemeni.
feof Les Sentiments nouveaux gui émergent, ei qtti sont souvent festés pendants les
vacances, se retrouvent dans des choix privés, en pavticulier résidentiels »
(Hervieu et Viard, 20012111,
Nous avons dtudié le rencontre de ces populations en prenant comme suppart
les représentations sociales sur le cadre naturel de fe Forét de Paimpont. et sur un
des ses usages spéeifiques, la chasse & courre, En relation avec le theme de la
ruralité, Jean-Claude Chamboredon considére que les transformations récentes
canodes divers de dé-paysannisation et de déruralisation, dissociation des paysans
ef des chasseursy (Chamboredon, 1982:234), conduisent A aceroftre les
contradictions entre les usages sociaux du territoire parmi lesquels s'inserire aussi
la chasse. Dans la méme direction, Michel Bozon observe que: «le confit dans les
représeniations sociales di droit de chasse renvoient aux appositions internes 4 la
sociéie surale, & ka transformation des usages du ierriteire rural (en particulier &
la nouvelle division des wages entre usages productifs et non prodrctifs), a ta
transformation des relations du monde rural dla société urbainen (Bocon,
1982:338). Dans Ie premicr cas, [utilisation du territoire permet aux locaux de
traduire leur autochtanic, Dans le second cas, la chasse permet 4 des non ruraux de
manifester, de fagon ostentatoire, leur domination sociale sur une terre el sur ceux
qui l'habitent (& voir aussi Weber, 1982; Darbon, 1997), Chamboredon présente
cette différence plutét comme un rapprochement entre les deux mondes par rapport
A un territoire auquel les gens sont attachées: «ta chasse est im des terrains oi se
projetie la riche vavieté des modes de ratiachement a une société vitlageoise; eHe
révele ni continnim des modes d'appartenance, nés des mouvements contraires
démigration et durbanisation d'une part, de ruvalisation partielle d'autre pari.»
(Chamboredon, op.cit.:239).
Une autre idée récurrente dans Jes études consultées, est celle qui considére Ia
chasse comme un usage qui contribue a la maintenance de Videntité rurale el
locale. Selon Charles-Henry Pradelles de Latour (1982), dans un monde rural qui a
rompu avec ses traditions ancrées dans le cyele agraire, la chasse cst la seule
activité [oeale qui permetic aux résidants de s'approprier le territoire et d'affirmer
leur identité,cert vainou~chassy & cour et néo-ruralité en Bretagne 13
La recherche du terrain eu licu pendant deux mois, féveier et mars 2007,
dans trois villages autour de la Forét de Paimpont, Comme méthodes denquéte,
nous avons utilisé, 4 part d’entretien et observation, une méthode pas beaucoup
exploréc, l'entretien avee des photos, photo effcitation, I s’agit de discuter sur les
sujets de la recherche en montrant des photos qui ont été bien choisies avant. pour
stimufer ka discussion et pour dépasser le discours courant des. acteurs. En partant
des observations de la neuropsychologie, selon laquelle le cerveau analyse
premicrement les stimuli visuels ct aprés les autres, la méthode photo a Pavantage
de délendre latmosphére de Vinterview et d'activer la mémoire profonde des
individues (Harper, 2002 ; Clark-[baNez, 2004), J'ai comenceé par un échantillon
de 31 personnes sur la population totale dune commune, pour lequele jai utilisé la
liste Clectorale. Ensuite, j'ai formé quatre groupes prévus initialement pour sept
personnes, afin de m’assurer que j'allais en avoir au moins quatre pour mon
entreticn, Dans le premier et le iroisigme groupe j'ai eu sept personnes, dans le
deuxiéme et le quatriéme, cing. Au total, 24 personnes. J*ai invité chaque groupe a
la muirie de Tréhorenteuc dans des jours différents, en faisant attention dayoir
toutes les catégories d’age en chaque group. Une erreur importante, parce que les
jeunes n’ont presque rien dit, pendant que les autres ont aecaparé la discussion. Les
photos que j'ai choisies sont de quatre catégories : premiérement, le paysaye autour
de Tréhorenteue, oit on trouve des paints de reperes pour Videntité locale (comme
des moulin ou des arbres), en utilisant la terminologie de Maurice Halbwachs
(1925). Ensuite, des photos avec des gens du village ou des villages voisins. Ces
deux catégories de photos ont été encore partagées en deux : des photos d’époque
(earles postales, albums d'anniversaire), et d’aujourd’hui. Aucune photo n'a été
prise par moi, j'ai en utilisé que des photos prises par les gens cux-mémes. ou par
des professiannels dans le eas des photos d’'époque.
La plus-value de notre mde se retrouve au niveau methodoloyique, en
ulilisant une méthode innovatrice, ct dans fa redéfinition de la néo-ruralité, comme
une calggorie de population qui ne correspond plus a «des marginaux » hippies.
mais 4 une population pariaitement intéprée du point de vue social. qui est
nombreuse, qui apporte les valeurs de la ville et qui ne s*integre pas dans le monde
rural qui en a trouvé, Enfin, les mutations sociales de la vie rurale s"expliquent pas
seulement sur la dimension des mutations professionnelles (Mandras, [967 :
Abdelmalek, 2004), mais aussi sur la dimension des changements dans les
ésentations ct Irs usages du cadre naturel, parmi les quelles, dans notre eas, la
oceupe le premier lieu.
DANS D'AUTRES FORETS
PECTACLE DE LA CHAS
Peut-ére que le fait qui m'a impressionné le plus dans cette recherche de
terrain a été la chasse de eerf A courre, Pour un jeune sociolague en formation de
mon Age, qui fait sa premiére recherche dans ne autre culture que sa culture
maternelle, en occurrence roumaine. Pimpact a été, sans exagérer, colassal. Pai