QU’EST-CE QU’ON ÉCRIT ? S’égayer ou s’égailler ?
Tout semble décidément avoir conspiré, dans l’histoire de la langue, à entretenir la confusion entre ces deux verbes. Leurs étymologies respectives, d’abord :, l’un apparaissant à la fin du xii siècle avec le sens de « se disperser », un autre le suivant de cinquante ans à peine avec celui de « se réjouir ». Force est de reconnaître ensuite que le contexte n’a fait que brouiller un peu plus la frontière censée séparer ces deux termes. Quand s’égaille une volée de garnements, elle le fait rarement dans un silence recueilli et, pour peu que l’on soit à la sortie de l’école, les cris de joie ne donnent pas leur part au chien. On ne s’étonnera donc pas que l’usager soit tenté par la graphie qui lui est la plus familière, qu’il soit question de « s’éparpiller » ou de « devenir gai ». Le seul rempart, jusqu’ici, était l’oral: se prononce en principe comme , comme . C’était malheureusement compter sans le Petit Robert, qui, depuis peu, et sous la pression d’un usage de plus en plus hésitant, tolère pour ce dernier les deux prononciations. Pourvu qu’il ne fasse pas de même prochainement pour le verbe , la confusion avec devenant de plus en plus fréquente au cœur des copies, c’est un ancien prof qui vous le dit…
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